LOUIS LEBLOIS

DU MÊME AUTEUR

EN PRÉPARATION

ESTERHAZY. — Sa vie, sa correspondance, ses Mémoires inédits.

Photo Gerschel LOUIS LEBLOIS

PAUL DESACHY

UNE GRANDE FIGURE DE L'AFFAIRE DREYFUS

LOUIS LEBLOIS

Si l'innocence de Dreyfus est établie, c'est vous qui en aurez été le réel artisan. Je le dirai toujours à qui vou- dra l'entendre.

Lettre de SCHEURER-KESTNER

à LOUIS LEBLOIS (20 décembre 1897)

" TÉMOIGNAGES "

LES EDITIONS RIEDER 7, PLACE SAINT-SULPICE, 7

PARIS

MCMXXXIV

Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays

Copyright by les Éditions Rieder, 1934

A Madame Louis Leblois Respectueusement

P. D.

AVANT-PROPOS

I L faut les époques tourmentées pour connaître la valeur des hommes ; il faut les épreuves tragiques et cruelles

pour les révéler, avec leurs faiblesses ou leur force, leurs hautes vertus ou leur lamentable vilenie. Les crises morales et politiques sont de furieuses tempêtes où se heurte ce qu'il y a de meilleur et de pire dans l'âme des individus comme dans l'âme collective de la nation : ce sont elles qui font surgir les héros ; ce sont elles aussi, hélas ! qui marquent à jamais les misé- rables.

L'affaire Dreyfus fut, à la fin du XIX siè- cle, l'une de ces crises, aussi soudaines que violentes, où se jouent les destinées d'un pays. Elle eut une expression bien diffé- rente de celles des agitations qui, dans le cours de l'histoire, bouleversèrent les ré- gimes et les peuples. Les soulèvements

d'autrefois avaient pour causes la misère, les maux de la guerre, l'oppression des puis- sants. Celui-ci fut une révolte de la cons- cience de quelques-uns, très rares, contre une injustice discernée, malgré qu'elle fût entourée de mystères que l'on pensait impénétrables.

Le mouvement de discussion d'abord, puis de protestation, enfin de rébellion, vint de quelques « grands bourgeois » que ni leur caractère, ni leur situation, ni l'orien- tation de leur existence, ne prédestinaient, semble-t-il, au rôle que les événements leur firent assumer avec un courage de jour en jour grandi par les résistances.

Lutte tragique : d'un côté, une poignée d'hommes préoccupés jusqu'au scrupule de la paix publique, s'efforçant de convaincre leurs adversaires sans blesser leurs suscep- tibilités, courtois dans leurs contestations, attristés de se trouver en conflit avec les représentants d'une armée qu'ils aimaient de toute leur ferveur, croyant naïvement que la simple démonstration de la vérité première allait mettre en marche l'œuvre de justice, déterminer l'enquête, assurer la révision... De l'autre, les plus hauts per-

sonnages militaires, maniant un gouverne- ment docile, fabriquant l'opinion avec une presse soumise, un Parlement apeuré, sou- levant la France tout entière contre quel- ques esprits indépendants, usant brutale- ment de leur force, de leur prestige, du res- pect qu'ils inspiraient pour jeter l'appel au fanatisme cocardier, et activer la flamme des fureurs antisémites...

Telle était la lutte inégale où se trouvait l'un des premiers engagés, le plus calme et le plus sage des citoyens, Louis Leblois, dont nous allons dire la belle existence et la noble conduite au cours des jours som- bres qu'il s'était efforcé d'éviter à sa patrie. Ce fut seulement lorsque se trouvèrent épuisés tous les moyens pacifiques pour assurer la reconnaissance de cette vérité dont il était le détenteur, qu'il accepta le douloureux devoir, le sacrifice de tout ce qui lui était cher, et, sans discussion, s'of- frit aux outrages, aux condamnations, aux coups immérités.

Il portait dans sa conscience l'amère consolation de tant d'iniquités et la certi- tude d'une victoire du droit et de la raison, dont tous eurent cependant longtemps en-

core sujet de douter. Il entra résolument dans la bataille, après la mûre réflexion qu'il apportait en toute chose, mais avec la ferme décision d'un caractère méprisant toute crainte et toute compromission.

Dans l'ardente mêlée où la lumière tom- bait en plein sur les protagonistes du drame, la foule ne pressentit jamais qu'obscuré- ment le rôle prépondérant qu'il assuma. Mais l'histoire impartiale, sans diminuer la valeur d'aucun des grands soldats d'une grande cause, dira comment la victoire du Droit fut assurée par la courageuse offen- sive, la tactique intelligente, la confiance impassible de Louis Leblois.

CHAPITRE PREMIER

PREMIÈRES ANNÉES DE L. LEBLOIS

Son enfance à Strasbourg. — Son père le pasteur du Temple-Neuf. — Sa famille. — Au lycée. — Le siège. — Ses éludes à Paris. — Son mariage. — Dix ans de magistrature. — Rentrée au barreau pari- sien.

L OUIS LEBLOIS avait de qui tenir. C'était le fils du pasteur Georges- Louis Leblois, d'ancienne souche an-

gevine (1), dont l'action et le souvenir res-

(1) Le pasteur G.-L. Leblois était né à Strasbourg, en 1825, d'une famille établie dans cette ville à la fin du siècle précédent.

Dans les papiers de cette famille, on conserve le certificat décerné le 9 Floréal, an V de la République, par le Conseil d'administration de la 66 demi-brigade d'Infanterie, 8 divi- sion, au citoyen « Louis BLOIS », fils de Louis et Marie DEFFEY, natif de Cheffe, district de Châteauneuf (Maine-et-Loire), qui servit en 1792 et 1793, en qualité de fusiller à l'armée de Sambre- et-Meuse, et a'y est conduit avec « probité et républicanisme ».

tent inoubliables dans sa cité natale de Strasbourg, fils lui-même d'un père catho- lique, mais qui, voulant soustraire ses en- fants aux influences cléricales, leur fit donner le baptême de la religion réformée.

Le pasteur fut donc le premier protestant de la famille. Préparant, au sortir du Lycée royal, l'Ecole Polytechnique, son ardeur pour les études mathématiques, est bien- tôt contrariée par une autre passion : celle des problèmes religieux. Il abandonne réso- lument ses premiers desseins, conquiert ses grades en théologie à la Faculté de Stras- bourg. Et déjà, chez l'étudiant, apparais- sent dans sa thèse sur L'Inspiration des premiers chrétiens, les idées personnelles qui vont faire de lui plus tard, un réforma- teur dont l'autorité, après de longues et dures batailles pour la vérité et la raison, s'imposera dans l'Église protestante d'Al- sace.

A vingt-huit ans, en 1853, le pasteur Leblois est nommé au Temple-Neuf de Strasbourg et chargé de la prédication en langue française. Il apporte aux aspirations nouvelles, jusqu'alors si timidement expri- mées, une forte impulsion. En peu de temps

il est le chef du libéralisme. Il n'attaque point les antiques enseignements par les allusions habituelles ou les voies obliques. Non, il marche à visage découvert, pour ce qu'il croit le salut même du protestantisme. Il rejette le dogme et démontre l'inanité de la religion révélée. Il n'admet pas la divinité métaphysique du Christ, dont il exalte les hautes et bienfaisantes doctrines, et combat les préjugés, les méthodes, la liturgie consacrée de la primitive ortho- doxie.

C'est un révolutionnaire spirituel qui s'empare de la chaire et bientôt des esprits de la communauté. Par la parole, par l'écrit (1) il entame, préparé par ses études antérieures, la lutte de la religion alliée à la science contre le piétisme traditionnel tout-puissant. Il bouscule les principes im- muables au nom de la raison, du droit, de la libre recherche, du progrès incessant des idées humaines. Comme son fils aîné —

(1) Le pasteur Leblois a laissé plusieurs ouvrages où il a exposé ses idées et défendu son action religieuse, notamment : L'État présent du Protestantisme, Profession de foi ou exposé des principes et des convictions d'un catéchumène de l'église de Strasbourg, Histoire de la conquête du ciel, séries de conférences filles en 1886, et surtout, un important ouvrage Les Bibles et les initiateurs religieux de l'humanité, en 7 volumes.

à plus de quarante ans d'espace — il se trouve presque seul, dressé, la Vérité au poing, contre l'ignorance fanatique, et, comme lui, il éprouvera la fierté légitime, après une lutte obstinée et douloureuse, d'avoir fait pénétrer cette vérité au front obscur de la multitude (1).

Son influence sur son époque fut rayon- nante. Il était l'ami de Michelet, de Jules Ferry, de Clamageran, d'Edmond About, d'Henri Martin, de George Sand, qui l'avait choisi comme l'initiateur religieux de ses petits-enfants (2). Le presbytère, d'abord au 14 de la rue des Charpentiers, et plus tard au 2 de la vieille rue du Dôme, devint un centre de discussion où les problèmes de métaphysique, de morale ou de poli- tique attiraient et retenaient les plus hautes personnalités de ce temps.

Malgré ses études absorbantes, sa rude action extérieure, le pasteur Leblois se consacrait longuement à l'éducation de ses

(1) Dans un synode qui se tenait à Paris et auquel il s'était rendu de Strasbourg, certains orateurs reprochaient amèrement aux libéraux leurs négations :

— Vous niez tout, s'écria l'un deux. — Tout !... excepté la vérité ! répliqua le pasteur Leblois. (2) Une belle lettre que lui adressa George Sand, le 3 août 1883,

figure dans la Correspondance de la célèbre romancière.

enfants. Ils étaient neuf, issus de deux unions. L'aîné, Henri-Louis Leblois, naquit le 28 juin 1854. Onze ans après, sa mère mourait ayant mis au monde le sixième. Quelques années plus tard, le pasteur se remariait et trois êtres nouveaux augmen- taient cette famille déjà nombreuse.

Une à une, le père façonna ces jeunes intelligences, leur enseigna, mieux que par des mots, par son propre exemple, le culte du Devoir, l'amour du travail, l'accepta- tion du sacrifice pour la satisfaction de la conscience.

On sait comment ces enfants répondirent à ses espérances : Louis Leblois fut le grand citoyen dont nous retraçons la vie admirable ; — le général de division Paul Leblois, grand'croix de la Légion d'hon- neur, inscrivit son nom dans les fastes de la guerre mondiale, aux premiers combats de Belgique, à la victoire de la Marne, en opérant dans des circonstances périlleuses, à l'armée d'Orient, la retraite du Vardar, alors qu'après l'écrasement de l'armée serbe, les ennemis se flattaient d'envelopper ses deux divisions d'appui, enfin, en enlevant Florina, Kénali et Monastir ; — Amélie

Leblois, fut, en 1888, la première femme de France qui conquit le diplôme de docteur ès sciences; — Lucien Leblois, né le jour de la déclaration de la guerre de 1870, capitaine en 1914, ramassé par les Alle- mands sur le champ de bataille de Charle- roi, renvoyé en France comme grand blessé, promu commandant, ne pouvant plus com- battre sur le front français, partit pour le Maroc où il tomba glorieusement le 28 jan- vier 1920, au combat de Sidi-Bou-Knadel.

Louis Leblois fit, au lycée de Strasbourg, de brillantes études. Il s'y lia avec Georges Picquart, Paul Appell, Eugène Huter, Paul Lœw, entre autres, de cette amitié que l'âge rend plus forte et que les grandes crises de la vie mettent heureusement à l'épreuve.

Avec Georges Picquart, l'un des plus chers parmi ses camarades, il couraient, les jours de congé, les forêts du Neudorf ou de la Robertsau, l'île des Épis, si jolie à cette époque, à la recherche des insectes.

Il venait d'atteindre seize ans quand éclata la guerre franco-allemande. Stras-

bourg tout de suite est assiégé. Cependant, Mme Leblois et six de ses enfants ont pu sortir de la ville. Louis Leblois reste seul avec son père et, constamment à ses côtés, l'assiste dans les secours qu'il apporte à ses concitoyens. La ville est ravagée par le fer et le feu, et la maison de la rue du Dôme particulièrement exposée. Dans la soirée du 24 août, le bombardement de ce quartier devient intense, l'artillerie ennemie vise le Temple-Neuf et la bibliothèque installée dans le chevet de l'église, qui flambent et s'écroulent bientôt. Par miracle, le pres- bytère échappe aux coups : mais il est criblé de nombreux projectiles. Un éclat d'obus traverse, un matin, le mur de la chambre du jeune homme et tombe dans le lit qu'il venait de quitter. Le grenier est éventré, trois pièces saccagées ; un shrap- nell explose dans un couloir ; on est con- traint d'évacuer l'hôpital improvisé au rez- de-chaussée et de transporter les blessés dans les caves, où viendront les retrouver chaque nuit les habitants valides.

Et puis, c'est la reddition de Strasbourg, dont le jeune Louis Leblois ressent doulou- reusement la cruelle humiliation.

Le 27 décembre, il écrit à sa petite sœur Amélie :

Nous n'osons espérer et nous ne pouvons perdre tout espoir. Nous serons ainsi, entre la vie et la mort, jusqu'au jour de la paix. Mais tu ne peux te figurer combien il est horrible de ne pas savoir ce qu'on va devenir, si nous allons être obligés d'abandonner une ville que nous aimions plus que nous ne le croyions, pour aller Dieu sait où...

Quelques semaines plus tard, se décide le sort tragique de l'Alsace arrachée à la France. Le pasteur ne quittera pas sa cité sacrifiée, ses frères opprimés. Selon la belle expression de George Sand, il est resté au pays « pour soutenir et consoler ceux qui, ne pouvant le suivre, l'ont retenu par leur cri de douleur ». Il demeure pour leur ap- prendre la lente patience sous l'intolérable joug, et maintenir leur confiance dans les légitimes revanches de l'histoire. Jusqu'à ses derniers jours, il ne désespère jamais de cette justice immanente dont il ne lui sera pas donné de voir l'aube.

Et quand il fermera les yeux, le 7 jan- vier 1898, sa belle existence aura été fidèle, dans cette dernière et triste phase de l'exil,

à la loi qu'elle s'est imposée dès l'enfance. Nulle menace, nulle rigueur n'ont pu le fléchir lorsqu'il décidait que ses prédica- tions ne connaîtraient d'autre langue que le français interdit et que ses lèvres ne pro- nonceraient jamais les prières imposées pour le salut du Kaiser. En lui se seront incarnés l'âme indomptable de la patrie perdue, la hautaine protestation de la conscience nationale, l'indéfectible espoir dans l'avenir réparateur.

En fixant sa résolution de demeurer dans l'Alsace conquise, le pasteur a consenti un douloureux sacrifice. Si son propre devoir est de rester à sa chaire du Temple-Neuf reconstruit, auprès de ses frères attachés immuablement à la terre natale, celui de ses enfants est de fuir la caserne prussienne et d'apporter à la mère patrie leur intelli- gence, leur dévouement, les robustes vertus de la race alsacienne.

Son fils aîné, Louis Leblois, le pre- mier, partit pour Paris. Il y débarqua le 18 mars 1871, le sombre jour où la Com-

mune fut proclamée, et assista plus tard à des exécutions sommaires, au coin de la rue des Beaux-Arts et de la rue Bonaparte. Il termina ses études classiques, puis, ba- chelier ès lettres et ès sciences, prit ses inscriptions à l'École de Droit, donnant quelques leçons pour subvenir à ses besoins, et envoyant des articles à la Flandre libé- rale. Il était aussi le secrétaire de Frédéric Passy, alors professeur d'économie poli- tique dans nos grandes écoles pédagogiques et qui devait bientôt fonder la Ligue inter- nationale et permanente de la Paix.

L'année militaire du volontariat inter- rompit ses études ; il accomplit son service à Bar-le-Duc, et revint terminer son droit à Paris, en étudiant la procédure chez deux avoués, Me Cullerier et Me Husson, dont il fut le premier clerc. Enfin, il se fit inscrire au barreau de Paris le 4 novem- bre 1878 et devint le secrétaire de Me Émile Durier.

La tendance naturelle de son esprit l'in- clinait aux choses de justice. Il y apportait de hautes qualités de méthode, de prudence, de réflexion, une science approfondie des questions juridiques, et mieux que tout

LES ÉDITIONS RIEDER TÉMOIGNAGES

Collection de volumes in-16 (Essais et documents contemporains)

M. BARBARI. — Tempête sur le Maroc 5 » G. BAUDOUX. — Légendes canaques 12 » P. BONARDI. — L'Imbroglio syrien 10 50 A. BRGHI. — Mussolini en chemise 15 » M. BOUCHER. — La Philosophie d'Hermann Keyserling. 12 » BRUNO-WEIL. — Grandeur et Décadence du général Bou-

langer 20 » P. COLIN. — Allemagne 12 »

— Belgique, carrefour de l'Occident 15 » L. COUSTURIER. — Mes Inconnus chez eux:

I. Mon amie Fatou, citadine 12 » II. Mon ami Soumaré, laptot 12 »

BAKARY DIALLO. — Force-Bonté 12 » NEEL DOFF. — Campine 12 » R. D'ETIVEAUD. — Une Jeunesse 12 » A. GERMAIN. — Chez nos voisins 12 » J. GOUDAL. — Volontés de l'art moderne 12 » E. DE GRAMONT. — Le Chemin de l'U. R. S. S 12 » P. HAMP. — Une enquête sur le franc 10 50 PANAIT ISTRATI. — Vers l'autre Flamme :

I. Après 16 mois en U. R. S. S 12 » II. Soviets 1929 12 » III. La Russie nue 15 »

I. KACHOWSKAJA. — Souvenirs d'une Révolutionnaire.. 12 » L. LÉVY-BRUHL. — Jean Jaurès. Esquisse biographique. 12 » GEORGES LOUIS. — Carnets, 2 volumes, ensemble 24 » MAURICE-PARI JANINE. — Un drame polaire : Le « Kras-

sine » au secours de l' « Italia » 15 » J. DE PIERREFEU. — Nouveaux mensonges de Plutarque. 15 » J. DE SAINT-PRIX. — Lettres (1917-1919) 12 » H. G. SCHEFFAUER. — Visage de la nouvelle Amérique. 12 » COLONEL DE SCHWARTZKOPPEN. — Carnets (Affaire

Dreyfus) 15 » A. SCHWEITZER. — A l'orée de la forêt vierge 15 » Gr. SIMON. — Les Juifs règnent en Russie 15 » D. SYLVAIN-LÉVI. — Dans l'Inde 12 » A. VULLIOD — Aux sources de la vitalité allemande ..... 15 » L. WERTH. — Cochinchine . . . . . 12 »

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