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D epuis l’apparition de l’AR15, qui a consacré les armes d’assaut en petit calibre et particulièrement en calibre .223 (5,56x45), l’idée d’em- ployer le tube d’origine pour tirer des munitions de 5,5 mm (.22 LR) a donné lieu à la production de diverses conversions (Ciener, Atchinsson, Colt, DPMS, M261 réglementaire US…). Mais disposer d’une arme conçue d’emblée pour le 22 LR, quoique offrant les potentialités du M16, est apparue une bonne idée pour diffé- rents motifs. Techniquement, la conversion, qui consiste à rempla- cer la culasse et le ressort récupéra- teur par un ensemble adapté, est lar- gement facilitée par la conception modulaire du système AR 15. Pourquoi une version en 22lr ? Néanmoins, elle reste souvent moins fiable qu’une arme dont la cinématique a été prévue d’origine pour le .22 LR. Il est aussi nécessai- re de permettre aux balles de .22 LR d’être alimentées par un chargeur adapté au" lower receiver", puis de passer par la chambre du .223 avant d’entrer dans le cône de raccorde- ment du canon ; cela s’obtient sou- vent par le biais d’une fausse chambre, lisse. De plus, les balles non chemisées de 22LR ne sont pas les plus indiquées pour les âmes des canons de .223, sensibles à l’em- plombage (il faut d’ailleurs noter que, à l’inverse, les balles en plomb sont rendues notoirement moins précises lorsque tirées dans un canon qui n’est pas parfaitement décuivré ; dans les deux cas, le prin- Après le succès de la réplique du pistolet mitrailleur Heckler und Koch MP5 en calibre .22 Long rifle par la société GSG, auparavant mieux connue pour ses réa- lisations en matière d’air soft, une Kalashnikov en 22LR est annoncée par le même fabricant. Dans le même temps, l’autre « monstre sacré » de l’armement occidental, le fusil M16, est lui aussi l’objet d’une collaboration entre Colt et la firme allemande WALTHER, associée à UMAREX, connue depuis longtemps pour ses armes tirant à blanc ou de petit calibre. Banc d’essai ●●M4 COLT/WALTHER 22lr 1 M4 COLT/WALTHER Look 100%... du 22lr 100% fun...

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Depuis l’apparition del’AR15, qui a consacré lesarmes d’assaut en petit

calibre et particulièrement encalibre .223 (5,56x45), l’idée d’em-ployer le tube d’origine pour tirerdes munitions de 5,5 mm (.22 LR) adonné lieu à la production dediverses conversions (Ciener,Atchinsson, Colt, DPMS, M261réglementaire US…). Mais disposer d’une arme conçued’emblée pour le 22 LR, quoiqueoffrant les potentialités du M16, estapparue une bonne idée pour diffé-

rents motifs. Techniquement, laconversion, qui consiste à rempla-cer la culasse et le ressort récupéra-teur par un ensemble adapté, est lar-gement facilitée par la conceptionmodulaire du système AR 15.

Pourquoi une version en 22lr ?

Néanmoins, elle reste souventmoins fiable qu’une arme dont lacinématique a été prévue d’originepour le .22 LR. Il est aussi nécessai-re de permettre aux balles de .22 LRd’être alimentées par un chargeur

adapté au" lower receiver", puis depasser par la chambre du .223 avantd’entrer dans le cône de raccorde-ment du canon ; cela s’obtient sou-vent par le biais d’une faussechambre, lisse. De plus, les ballesnon chemisées de 22LR ne sont pasles plus indiquées pour les âmes descanons de .223, sensibles à l’em-plombage (il faut d’ailleurs noterque, à l’inverse, les balles en plombsont rendues notoirement moinsprécises lorsque tirées dans uncanon qui n’est pas parfaitementdécuivré ; dans les deux cas, le prin-

Après le succès de la réplique du pistolet mitrailleur Heckler und Koch MP5 encalibre .22 Long rifle par la société GSG, auparavant mieux connue pour ses réa-lisations en matière d’air soft, une Kalashnikov en 22LR est annoncée par lemême fabricant. Dans le même temps, l’autre « monstre sacré » de l’armementoccidental, le fusil M16, est lui aussi l’objet d’une collaboration entre Colt et lafirme allemande WALTHER, associée à UMAREX, connue depuis longtemps pourses armes tirant à blanc ou de petit calibre.

Banc d’essai ●●▶ M4 COLT/WALTHER 22lr

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M4 COLT/WALTHER

Look 100%...

du 22lr 100% fun...

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cipe même de la conversion n’estpas le plus propice à la précision).Les balistiques extérieures de la .22LR et du .223 Remington ne facili-tent pas le bon emploi des haussesd’origine et obligent à re-régler sys-tématiquement les appareils devisée, voire à re-simbleauter lesoptiques, de plus en plus fré-quentes. Outre le manque de fiabili-té, le manque de régularité dans laprécision fait d’ailleurs partie descritiques que soulève souvent l’em-ploi des conversions. Le diamètrenominal du calibre .223 est de .224alors que celui du calibre .22LR estde .221. On a donc une balle légè-rement sous calibrée. Ce qui n’ar-range rien, le pas de rayure standardpour les fusils en calibre .22 LR estgénéralement de 16 pouces.

Les armes en calibre 5,56 ont plu-sieurs pas possibles, de 7, 9 à 12pouces ( les M16 en 14 pouces de lafin des 50’s sont marginaux), ce quireste un pas un peu rapide pour sta-biliser parfaitement la balle de.22LR. Notre M4 en 22 offre une pasde 350 mm soit grosso modo

14 pouces, avec six rayures.

En conséquence, malgré quelquesréalisation fort remarquables sur lemarché américain, l’intérêt de dis-poser d’un fusil offrant l’ergonomiedu M16 mais chambré d’originedans un calibre économiquecomme le .22LR s’est imposé. Enoutre, d’un point de vue juridique,selon les réglementations natio-nales, la possession d’une arme encalibre .22LR est généralement plusaisée que celle d’un véritable fusilen calibre 5,56mm.

En Europe, et particulièrement enFrance, les armes imitant le M16 ontété disponibles dans les années 80,avec une carabine philippine «Squire Bingham » et une autre, ita-lienne, de « Armi Jaeger », beau-coup plus convaincante. Après leclassement en quatrième catégorie,ces armes sont devenues plus rares.Elles ne permettaient de toutesfaçons que de disposer d’une copiedu M16A1 de l’ère du Viet Nam etnon de l’omniprésente version

modernisée M16A2, et par-ticulière-

ment de la M4 popularisée par lesimages d’Irak et d’Afghanistan.

Dans l'esprit de la généralisation dusystème de franchise pour les pro-ductions Soft air de modèles mili-taires, Colt a accordé sa licence àWALTHER/UMAREX pour nous pro-poser une version de la dernièremouture du M16, tant comme fusild’infanterie M16A2 avec un canonde 21 pouces, que comme carabineM4, y compris dans la versionM4A1 SOPMOD, toutefois avec uncanon de 16 pouces, plus conformeà la législation US que le canon de14,5 pouces de la vraie carabine.Cette version prend ici la désigna-tion de "OPS" et c'est celle que nousavons testé pour vous.

Examen de l’arme

A la sortie de la boite, la "M4 OPS »(c'est-à-dire SOPMOD, M4 effecti-vement transformée pour les opéra-tions spéciales de l’US ARMY), faitbonne impression.

Avec ses 2750 grammes, l’arme esttrès proche de la M4 d’origine,

l’équilibre aussi est respecté,avec la balance si caracté-

ristique des armesde la famille,qui participeà leur ergo-n o m i eexceptionnel-le et permet lesmanipulations à

une main. L’apparence est vrai-

●●▶ Mod. 329PD canon de 4’’

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●●▶ Détail du M4 avec les protège-Picatinnysur le garde-main

●●▶ L’idée du pousse ressort est particulièrement ingénueuse

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ment très fidèle, lorsque le chargeurn’est pas engagé dans son puits surle receveur inférieur. En effet le magasin est malheureuse-ment le point faible de l’arme, d’unpoint de vue esthétique tout aumoins (on peut aussi déplorer qu'iln'y en ait qu'un de livré avec l'ar-me). Il existe en version 10 coups(qui ressemble au chargeur droit de20 coups de l’ AR 15 des origine,encore souvent utilisé par les tireursde précision en position couchée )ou en version 30 coups, qui a lesdimensions d’un chargeur cintré de40 coups, donc un peu long. L’effetvisuel est quelque peu altéré par le

curseur et sa rainure de guidage. Lapièce est en polymère mais imite lesversions « GI issued » en alliageléger, qui sont un standard OTAN.

Les lèvres per-mettent unsupport descartouches de.22LR enq u a t r epoints. Cetype demunition estnotoirementdifficile àemployer dansles armes à répéti-tion automatique etle chargeur est unélément clef pourla fiabilité de l’en-semble. Colt a misdes années à défi-nir la courbeidéale, respectéesur notreréplique, pourfaire passer lacapacité de seschargeurs de 20 à30 coups (en .5,56x45). Mais ici leprofil des cartouches étant très diffé-rent, notamment du fait du bourre-

let, le choix de la simple colonne aété retenu. Cela explique la lon-gueur du chargeur et la présentationadéquate des cartouches qui « mon-tent » et se présentent correctement

pour alimenter le cycle.

Grâce à la fameuse rainu-re et au curseur, typique

des armes en .22LR, le rem-plissage est aisé (plus delèvres en "lame de rasoir"),mais cela est vrai aussi del'original. La construction duchargeur repose sur des demicoquille maintenues par desvis.

La mise en place et le retraitdu chargeur se font comme sur

l’arme d’origine puisque toutle dimension-nel estconforme.Le boutonde déver-r o u i l l a g eest situé

comme surles vrais M16, sa fabrica-

tion ressemble à celle desarmes de soft air, avec une visabsente sur les modèles d’origine,mais qui ne modifie en rien la mise

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●●▶ Les lèvres du chargeur parfaitementpensées rendent le chargement agréable

●●▶ Bloc de visée amovible

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en œuvre; le ver-rouillage reposesur un ressort qui

n'est passurpuissant,

mais semble fonctionner correcte-ment.

L’apparence extérieure de la carabi-ne est soignée et offre une réelle res-semblance avec celle de la M4. Lacrosse télescopique coulissante surle tube du "Buffer" est du modèleconforme au dessin de Lily Ko del’arsenal de Piccatinny, généralisésur les M4 depuis 2002, et non plusen aluminium comme sur lesCAR15 précédant les productionsdes 90’s. Pour un modèle OPS,

c'est-à-dire en principe des M4A1actuelles, la crosse aurait pu être dumodèle SOPMOD, mais ce n’est pas

une anomalie. La crosseoffre une surface decontact à l’épaule élargie et plu-sieurs positions comme la vraie, cequi permet de s’adapter aux diffé-rentes morphologies et facilite letransport. La construction est un peubranlante, mais les crosses militairesne sont pas toutes exemptes de jeunon plus. Par ailleurs, le diamètre dutube permet la fixation d’une crossedu marché (ex magpul, TAPCO,Vltor, LMT SOPMOD…) dont lanoix peut être visée dessus. La cros-se porte un anneau de bretelleconforme au modèle militaire, qui

permettrait d’y attacher tous typesde bretelles tactiques ou conven-tionnelles.

La carcasse de l’arme est particuliè-rement fidèle, tant dans sa formeque son fini, portant même le logoColt et les marquages idoines, àl’image des meilleures réalisationsd’air soft. En revanche, les maté-riaux constitutifs de la carcasse,apparemment beaucoup de Zamac,semblent un peu fragiles, ce quiapparaît notamment lors du démon-tage, lequel nécessite le retrait d’unegoupille, fichée profondément. Legarde main est exempt de ce com-mentaire, puisque réalisé en poly-mère ou en aluminium usiné pourles versions OPS et SPR. Le dimen-sionnel permet le montage de gardemains destinés aux vraies M4, avecun léger jeu.

Les flasques de culasse supportent lesélecteur de tir, sans le marquage nila position correspondant au tirautomatique (BURST pour les M4 etAUTO pour les M4A1), évidemmentsans objet sur cette arme exclusive-

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●●▶ Crosse téléscopique

●●▶ Vue intérieur des boitiers inférieurs et supérieurs

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ment semi-automatique.Le mouvement se fait donc sur180° et non 90° comme sur l’armeoriginale. A l’usage le mouvementde rotation est un peu « mou »,comme sur une arme d’Airsoft, maisil est plus fidèle que la sureté traver-sante des répliques italiennes.L’arrêtoir de culasse manuel estmoulé dans la masse et donc nonfonctionnel, bien que la carabinedispose d’un arrêtoir automatiquequi s’enclenche lorsqu’on insère unchargeur vide. Cela transforme doncles manipulations, notamment en cequi concerne les rechargements tac-tiques et rapides.

D’une manière générale cependant,le rendu visuel de cette réplique estsupérieur à celui des armes encalibre .22 LR précédentes AP 75notamment. Le poussoir d'assistan-ce de chambrage, caractéristiquedes M16 militaires est présent, maisnon fonctionnel, ce qui n'est pas unproblème pour une arme de loisir,voire même préférable avec desmunitions de .22LR. On peut néan-moins procéder aux "immediateaction drills" qui requièrent de frap-per le poussoir, pour programmer la

mémoire muscu-laire, si on le sou-haite.

Elément carac-téristique desM4, le "flattop" est aus t a n d a r dMIL Std 1913 etpermet donc le montage des nom-breux accessoires compatibles.L’arme essayée est fournie avec undispositif de hausse qui reprendcelle des M16A2, effectivement dis-ponible sur les armes d’origine. Il nes'agit pas de la hausse SOPMOD.

La version M4 reprend la poignéegarde main amovible, avec lesmêmes appareils de hausse, très réa-listes. Les armes ont le porte guidoncaractéristique de la famille desAR15, sauf la version SPR.

Mais comme l'arme en .22LR n'uti-lise pas l'emprunt de gaz, il n'y apas le délicat problème du position-nement de la frette et du porte gui-don sur l'évent, comme sur les vrais

AR15 et on peut doncdéposer ce dernier pouremployer un guidon sur "flip up" parexemple ( c' est le cas d'origine surle SPR).

Le levier d’armement ambidextre estconforme à celui des AR15, maissimplifié, sans le verrou, inutile dufait de la course très courte néces-saire pour chambrer les cartouchesde .22LR. Le volet d’étanchéité de laboite de culasse fonctionne commele vrai.

Le canon conserve le profil M4 avecle "step cut" prévu pour la fixationdu lance grenade M203, ici bienévidemment non fonctionnel, ainsique le tenon de baionnette. Lacache flamme est du type birdcagemais sans la partie aveugle qui sertde compensateur de relèvement surl’arme d’origine. De toutes façons,avec un calibre .22LR, ce dispositifserait parfaitement inutile, enrevanche il est susceptible de heur-ter certaines législations sur lespièces détachées.

Modification propre aux armes desforces spéciales, le garde-main dis-pose de quatre rails au même stan-dard, muni de "covers" avec leursystème de maintien, fidèlementadaptés des versions originales.L’ensemble est usiné dans de l’alu-minium et « présente » bien.L’amateur pourra y fixer lampes,poignées et laser, à sa convenancepour coller encore davantage au «look » FS.

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●●▶ Vue gauche

●●▶ Détail de la culasse et du protège fenêtre

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Essai de l’arme

Du fait de la ressemblance généralede la réplique, les manipulationssont globalement proches de cellesnécessaires pour la vraie M4. Lamise en main, la montée à l’épauleet la mise en joue sont conformes,ainsi que l’approvisionnement(attention au clic, comme sur levrai). L’armé surprend car il est trèscourt, la désactivation de la sûretése fait au pouce comme sur la vraieM4. L’action sur la détente estproche de celle de l’armemilitaire, sans bosset-te (sauf modificationdu mécanisme «double stage »). Surnotre exemplairel’action était courtemais "grattait" lorsdes premiers tirs.Cette sensation a dis-paru après le tir de200 cartouches. Lesappareils de viséesont conformes àceux de l’arme d’ori-gine, ce qui appelleun commentaire : Lesmarquages corres-pondent à ceux de lahausse deM4/M16A2 et non àla balistique réelle dela balle de.22LR.

Le guidon peut être ajusté en éléva-tion par rotation et la hausse cumu-le deux œilletons en équerre et unemolette de réglage en dérive, plusune possibilité supplémentaire deréglage en site. Les œilletons offreune ouverture large qui peut servirde "ghost ring" et une ouverture deprécision. La modification de 1982sous l’influence de l’USMC étaitorientée vers le tir de précision àlongue distance (la mollette hori-zontale sert jusqu’à 800 yards) maiscomplexifie les opérations de régla-ge. La présence du rail permetcependant l’installation d’optiquesqui résolvent ce problème.

Sur l’arme de notre essai, il a fallu «cliquer » largement pour recentrerles impacts et l’absence de repèresadaptés à la 22LR n’aide pas ; il estcependant possible de retrouverune visée correcte en manipulant lamolette d'élévation et en dérivant leporte oeilleton. (sachant que lepoint d'impact est susceptible delégèrement varier en fonction de lamunition, un petit carnet sur lequelon marque le point zéro puis les cor-rections apportées aide bien). Laroue de la mollette étant bâtie avec

un système à billes, comme celle dela vraie M4, les clics sont nets. Lesarmes livrées étaient visiblementréglées d'origine sur 50 mètres

Au départ, le canon manchonné,proche de la technique des armes encalibre 6mm de soft air, n'inspirepas trop confiance. En termes deprécision cependant, force est dereconnaitre que l'arme a un vraipotentiel. Trois tireurs se sont succé-dé, le plus mauvais étant votre servi-teur et le meilleur le rédac chef,mais les résultats montrent claire-ment que l'arme est vraiment préci-

se (voir les cartons en annexe). Compte tenu des contraintes tech-niques assez faibles de la munitionstandard de .22LR en termes debalistique intérieure (on peut mêmela tirer dans des tubes en cuivresans trop de dommage pour letireur), le canon de cette carabinedevrait s'avérer satisfaisant dans letemps. Pour l'amateur, c'est tout demême moins sympa qu'un beaubarreau comme celui utilisé surd'autres copies plus anciennes, maisau plan esthétique, compte tenu du

cache flammes et du calibred'origine, également en5,5mm, ca "passe" plutôtbien.

L'arme est pourvu d'un"régulateur" pour s'adapteraux différentes pressions decartouches.

Je recommande, avant decommencer à "bidouiller",de déjà rôder la carabine,car on s'aperçoit que la fia-bilité augmente rapidementavec le nombre de coupstirés, sans intervention sur lacinématique. A part pourune mitrailleuse, ou un sol-dat en plein combat, mieuxvaut de toutes façons net-toyer que réajuster lesévents ou régulateurs deflux. Ici, avec une arme àculasse non calée, le réglage

peut s'avérer intéressant, mais cen'est pas systématique. Nous avonstiré des Lapua M, L, Eley rifle, RWSR50.

Au bout de 200 coups, le comporte-ment est devenu bien plus régulier,permettant de vider 32 coups en tirau coup par coup rapide sans aucunproblème.

A propos de la culasse, deux pointssont un peu décevants: Le mouve-ment d'armé est forcément très courtet "mou", vu la longueur de l'étui de.22LR, et le démontage ne s'appa-rente que d'assez loin à celui des

50 Match1989

●●▶ Meilleur groupement 50M posé avec RWS R50

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M16. L'arme se casse bien en deux,comme une M4, mais l'intérieur res-semble plus à un soft air qu'à unfusil et le démontage est aussi plusdélicat que celui d'un AP75 parexemple.

On notera aussi que la goupille deblocage du receveur supérieur surl'inférieur est difficile à manipuleret que le matériau de la carcasse estfragile et risque de souffrir des effortsd'extraction de cette dernière.Clairement, c' est une arme penséepour un tireur mais qui n'incite pasà jouer au "mécano", ce qui n'estpeut être pas plus mal…

Le tir est très doux, conjonction dela masse et de la balance remar-quable du fusil, avec son architectu-re linéaire respectée, et de la puis-sance réduite de la munition.

A l'issue, l'encrassement demeurefaible, ce qui est très important pourune arme dans ce calibre. Quelquesrésidus sont visibles mais en quan-tités réduites (cela a évidemmentaussi à voir avec le chargement de lamunition, ici de quatre types diffé-rents quand même) et l'étanchéitéde la culasse est assurée par desjeux très limités.

Conclusion

La carabine US M4 s'est révélée unearme de combat de premier plan,grâce à certaines qualités qu'elle adéveloppée à partir du M16. Citons,pour l'utilisateur professionnel :

Pour l'amateur on peut y ajouter une"gueule" hi-tech (depuis plus de 40ans) très caractéristique, qui empor-te l'imagination vers les jungle duSud Est asiatique, voire, récemment,les déserts perse et afghan.

Concernant notre réplique, elle peutêtre créditée de la plupart des quali-tés intrinsèques à la M4 :

• Précision, compte tenu deslimites inhérentes au calibre et à ladestination de l'arme, qui peut êtreconsidérée comme très performanteà cet égard, pour du matériel de loi-sir.• Ergonomie, qui respecte aumieux les critères de l'arme d'origi-ne, même si la totalité des manipu-lations opérationnelles ne peuventêtre restituées.• Maniabilité, et, très intelli-gemment, une véritable polyvalencegrâce à la possibilité d'accessoiriserl'arme de base.

Cet effort pour coller à la philoso-phie de la M4 s'appuie sur une offreélargie à plusieurs versions (M16A2, M4, OPS et SPR) qui reflè-tent bien la déclinaison observée surles théâtres, sur la mise à dispositiond'accessoires divers, voire la com-patibilité avec d'autres du marché.• Il faut y ajouter une confor-mité visuelle quasi parfaite ainsi quele nom de COLT, qui figure officiel-lement sur le receveur et offre cer-tainement une satisfaction au pos-sesseur de l'arme.

Cependant sa construction, lesmatériaux choisis et certains choixtechniques sur l'ergonomie, ne per-mettent pas d'imaginer employer lacarabine comme arme d'entraîne-ment opérationnel ou comme sub-stitut d'une "vraie" M4 militaire (Cela n'étant clairement pas la voca-tion d'une arme vouée au tir récréa-tif). Il faudra toutefois disposer deretours d'expérience et d'uneconnaissance par nature non dispo-nible pour un produit récemmentsorti, avant de se prononcer sur larobustesse de l'arme et sur ses pers-pectives de vieillissement à longterme.

Alors que le public US, très familierdes "vrais" AR 15, est assez difficile,nul doute que les Européensdevraient trouver leur intérêt à dis-poser de cette carabine, dans lamesure où ils la considèrerontcomme une réplique de loisir et noncomme une arme au standard mili-taire.

Ses atouts font de la carabine COLTWALTHER un produit susceptible desatisfaire tous les tireurs qui ont étéséduits par le MP5 de CSG et/ousouhaitent disposer d'une fidèleréplique de M4, de surcroit écono-mique au tir et utilisable sans instal-lations spécifiques (au regard desdistances respectives d'emploi de la.223 Rem et de la .22 LR, sans par-ler des restrictions de sécurité desstands).

Nous remercions pour le prêt del’arme ayant servie à faire nos tests,l’Armurerie TIR 1000 à Paris

Prix public conseillé : entre 699€ et799€ selon le modèle. Détention de4ème catégorie requise

Importateur SIDAMVauvert 30600www.ste-sidam.fr

Olivier ROSSO

Crédits photos : Frédéric Coune

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●●▶ Détail des rails Picatinny