Logistique de chantier et coordination de...

41
Logistique de chantier et coordination de sécurité

Transcript of Logistique de chantier et coordination de...

Logistique de chantieret coordination de sécurité

L’INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SÉCURITÉ

L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) est une association déclarée sans but lucratif (loi du 1er juillet 1901), constituée sous l’égide de la Caisse nationale de l’assurance maladie. Il est placé sous la tutelle des pouvoirs publics et le contrôle financier de l’État. Son conseil d’administration est composé en nombre égal de représentants du Mouvement des entreprises de France et des organisations syndicales de salariés.

L’INRS apporte son concours aux services ministériels, à la Caisse nationale de l’assurance maladie, aux Caisses régionales d’assurance maladie, aux comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, aux entreprises, enfin à toute personne, employeur ou salarié, qui s’intéresse à la prévention. L’INRS recueille, élabore et diffuse toute documentation intéressant l’hygiène et la sécurité du travail : brochures, dépliants, affiches, films, renseignements bibliographiques... Il forme des techniciens de la prévention et procède en son centre de recherche de Nancy aux études permettant d’améliorer les conditions de sécurité et l’hygiène de travail.

Les publications de l'INRS sont distribuées par les Caisses régionales d'assurance maladie. Pour les obtenir, adressez-vous au service prévention de la Caisse régionale de votre circonscription, dont vous trouverez l’adresse en fin de brochure.

LES CAISSES RÉGIONALES D’ASSURANCE MALADIE

Les Caisses régionales d’assurance maladie disposent, pour diminuer les risques professionnels dans leur région,d’un service prévention composé d’ingénieurs-conseils et de contrôleurs de sécurité. Par les contacts fréquents que ces derniers ont avec les entreprises, ils sont à même non seulement de déceler les risques professionnels particuliers à chacune d’elles, mais également de préconiser les mesures préventives les mieux adaptées aux différents postes dangereux et d’apporter, par leurs conseils, par la diffusion de la documentation éditée par l’Institut national de recherche et de sécurité, une aide particulièrement efficace à l’action des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail.

© Paris, INRS 2002. Illustrations JC Bauer/ Maquette ici design

Logistique de chantieret coordination de sécurité

JP MOINEAU et JC VOISIN, ingénieurs à l’INRS

avec la collaboration d’ingénieurs

des Caisses régionales d’assurance maladie

G. MAGNIEZ (Bordeaux)

M. TOURTIER (Rennes)

JC. DUBOIS (Rouen)

M. ARMANET (Strasbourg)

ED 884

Introduction 5

1 La logistique

dans le secteur industriel 7

2 La logistique

dans le domaine du BTP 9

2.1 Des freins à la mise en place 9

2.2 Des enjeux pour les chantiers 11

>>> 2.2.1 Les enjeux économiques 11

>>> 2.2.2 Les enjeux sociaux 12

2.3 La logistique, des obligations

d’origine réglementaire

ou contractuelle 13

>>> 2.3.1 Les obligations relevant du code du travail 13La coordination sécuritéet protection de la santé 13Les principes générauxde prévention 14La manutention manuelle des charges 14

>>> 2.3.2 D’autres obligations 15La loi sur la maîtrise d’ouvragepublique, dite loi MOP 15La norme NF P 03-001 15La réglementation des déchets 15Le management de la qualité 16

3 Comment adapter

la démarche logistique

au BTP ? 17

3.1 Des principes d’action 17

>>> 3.1.1 Identifier et quantifier les produits 17

>>> 3.1.2 Planifier les besoins en produits 17

>>> 3.1.3 Connaître les conditions de réalisation des travaux 18

>>> 3.1.4 Définir des conditionnements et des modes de livraison adaptés 19

>>> 3.1.5 Passer la commande des produits 19

>>> 3.1.6 Gérer les déchets 20

3.2 Des séquences à respecter 21

>>> 3.2.1 Avant les travaux 21La conception de l'opération 21La conception du projet 21La passation des contratsde travaux 22La préparation de chantier 23

>>> 3.2.2 Pendant les travaux 24La phase« structure, enveloppe » 25La phase« cloisonnements, fluides » 25La phase« équipements, finitions » 26

3.3 Les outils de la logistique

de chantier 29

>>> 3.3.1 Les réunions 29Les réunions d'études 29Les réunions de préparation de chantier 29Les réunions de chantier 30Les réunions du CISSCT 31

>>> 3.3.2 Les plannings et les plans 32Les plannings 32Le plan des installationsde chantier 33Le plan généralde coordination SPS 34

>>> 3.3.3 Les moyens matériels 34La distribution verticale 34La distribution horizontale 36

>>> 3.3.4 Des moyens logistiques extérieurs au chantier 37Les modes d’approvisionnement 37Le conditionnement 37

Conclusion 39

Bibliographie 40

3Logistique de chantier et coordination de sécurité

3Sommaire

Avec un chiffre d’affaires sensiblementégal à 10% du produit intérieur brutet des effectifs représentant à peu

près 8% de la population active, le secteurde la construction constitue une part impor-tante de l’activité économique française.

Ce secteur, aux spécificités très marquées,se caractérise à la fois par un niveau de ren-tabilité faible, sans rapport avec la complexi-té de l’activité, et par une forte proportiond’accidents du travail. En effet, avec le quartdes accidents du travail survenus en France,le bâtiment et les travaux publics (BTP)demeure une activité à haut risque bien qu’ilait divisé par plus de trois le nombre de sesaccidents mortels au cours des 30 dernièresannées.

Pour lutter contre ce double constat, lesentrepreneurs du BTP ont tout d’abordconcentré leurs efforts de recherche sur lesprocédés de construction et les matérielsassociés dans le but d’améliorer les tâchesde production directe. Ils se sont penchésensuite sur les conditions de réalisation desouvrages et plus particulièrement sur lesmodes opératoires en se préoccupant de laplace des ouvriers pendant l’utilisation desoutils et lors de la mise en œuvre des pro-duits.

Actuellement de nouveaux axes derecherche portent sur des tâches telles quela gestion des informations, la maintenancedes ouvrages ou la logistique de chantier quine concernent plus la production directemais qui représentent cependant dessources importantes de progrès écono-mique et humain.

Parmi ces travaux de recherche, la logis-tique, qui a pour objet d’optimiser l’en-semble des approvisionnements d’une opé-ration, est assurément une voie de progrèspour le secteur du BTP.

Cette brochure vise à sensibiliser tous lesacteurs de la construction à ce thèmeessentiel dans le monde industriel.Elle présente tout d’abord l’importance desenjeux économiques et sociaux. Puis, aprèsavoir souligné les principaux freins à l’optimi-sation des approvisionnements, elle préciseles principes d’action qui relèvent essentiel-lement de l’organisation ; la mise en placede moyens matériels, souvent présentéecomme la solution, n’est en fait qu’uneconséquence de cette organisation.

Les principaux bénéficiaires d’une meilleurelogistique sont les artisans et les petitesentreprises qui ne peuvent intervenir indivi-duellement sur l’organisation générale d’unchantier.Les coordonnateurs santé sécurité, dontl’un des rôles consiste à favoriser la mise enplace de moyens communs, ne peuvent,quant à eux, qu’être partie prenante d’unetelle démarche.

Les maîtres d’ouvrage et les maîtresd’œuvre sont cependant les premiersconcernés, car la maîtrise de toute opérationde construction demande qu’ils prennent,dès la conception, un ensemble de déci-sions relatives à son organisation générale.On peut noter également que la mise enœuvre d’une telle organisation ne peut quecontribuer à une amélioration sensible de laqualité de la construction.

5Logistique de chantier et coordination de sécurité

3Introduction

Utilisée initialement dans ledomaine militaire, la logistique estprésentée dans ce cadre commeune combinaison d’actions et demoyens mis en œuvre pour ravitaillerune armée. Transposée au secteurcivil, elle est définie par l’ASLOG,association française pour la logistique,comme « l'ensemble des activités qui assu-rent la mise en place à moindre coût, d’unequantité déterminée de produit, à l’endroit etau moment où une demande existe ».La logistique fait donc appel à des tech-niques qui permettent de répondre auxbesoins des clients dans les meilleuresconditions. La mise en œuvre de ce nouveauconcept se traduit souvent par la créationd’une nouvelle fonction transversale, la fonc-tion logistique, qui se développe de plus enplus dans les grandes entreprises.

La logistique : une fonction transversale

Dans la plupart des entreprises industriellescoexistent des services spécifiques plus oumoins développés : achats, production,commercial, marketing, relations humaines,communication, comptabilité, etc., qui tousparticipent à la vie de l’ensemble et pour les-quels chaque responsable recherche l’effi-cacité maximale. Or, dans ce mode de ges-tion « au plus juste » d’entités séparées, trèspeu de personnes disposent à la fois du

temps et du recul nécessaires pour harmo-niser les interfaces entre services.En étudiant tous les mouvements de pro-duits de l’entreprise, le logisticien facilite bienévidemment ces transferts, mais il fournitégalement de nombreuses informations quipourront s’avérer très utiles pour accroître lacompétitivité de l’entreprise ou pour lui per-mettre de se donner des orientations à plusou moins long terme.

La gestion des flux physiques et des flux d’informations

La première tâche du logisticien consiste àidentifier, puis à analyser tous les transfertsde produits réalisés dans le cadre de l’acti-vité de l'entreprise. Cela concerne les achatsfaits en amont de la production auprès desfournisseurs, mais également les échangesentre services et les livraisons à la clientèle.Cette étude des flux physiques porte sur lesproduits - nature, quantité, dimensions, etc. -mais également sur les moyens - camions,grues, aires de stockage, hangars, etc. - quidoivent être mis en œuvre pour effectuer lestransferts.

7Logistique de chantier et coordination de sécurité

1La logistique dans le secteur industriel

8 Logistique de chantier et coordination de sécurité

Simultanément, le logisticien effectue le mêmetravail d’identification et d’analyse sur toutesles actions qui déclenchent ou qui accompa-gnent les mouvements de produits. Cetensemble est appelé le flux d’informations. Ilcomporte, par exemple, le suivi des com-mandes, la gestion des stocks, l’élaborationdu plan de production ou la facturation.

Un travail de synthèse sur les flux permet demettre en lumière et de supprimer rapide-ment les dysfonctionnements les plus évi-dents qui sont généralement dûs à unmanque de coordination ou à des diver-gences d’intérêts entre services.Les actions correctives portent le plus souventsur la suppression d’opérations inutiles, surune meilleure répartition des stocks ou dessurfaces de stockage, sur une utilisationplus efficace des moyens de transport ainsi quesur une circulation plusrapide et plusutile des informa-tions et des produits.

La logistique : un outil de gestion

Dans la plupart des cas, l’action du logisticienne va pas au-delà de la gestion des flux. Toutesces données constituent néanmoins uneimportante source d’informations, qui peutaider l'entreprise à réfléchir aux orientationsqu'elle doit se donner pour assurer sa péren-nité. Ces informations peuvent lui permettre,en effet, d’adapter en permanence son outilindustriel aux conditions du marché et d’antici-per l’évolution des besoins de ses clients.

• Adapter l’outil industriel aux conditions dumarchéEn s’interrogeant sur le coût et l’intérêt desflux physiques et des flux d’informationsidentifiés par le logisticien, il est possibled'optimiser progressivement l'outil industrielet de l’adapter à son environnement.C’est ainsi que beaucoup d’entreprises accé-lèrent la circulation des produits, en limitantleurs stocks de matières premières ou de pro-duits finis, pour diminuer leurs frais financierset immobiliers et que d’autres sous-traitentdes tâches telles que le stockage ou la distri-bution à des acteurs plus compétents oudemandent à leurs fournisseurs des servicesnouveaux, comme le fractionnement deslivraisons ou la fourniture de composants plusfaciles à manipuler.

• Anticiper l’évolution des besoins desclientsEn suivant le produit jusqu'au client final, leservice logistique dispose d’informationsutiles pour anticiper tout changement dansles besoins des clients et permettre ainsi defaire évoluer l’outil industriel.Dans la grande distribution, par exemple, ladiminution progressive des surfaces deréserve au profit des surfaces de venteoblige de plus en plus les fournisseurs à

modifier leur organisation et souvent leursystème de production, pour pouvoir livrer

les produits en continu et par quantitésadaptées.

L’analyse des flux physiques et d'informa-tions permet d’optimiser le fonctionnementglobal de grandes entreprises industrielles

ou commerciales de secteurs aussi variésque l’automobile, la grande distribution oul’aéronautique. Les chapitres suivants mon-trent comment appliquer cette démarche ausecteur du BTP.

1. Recenser

2. Analyser Les flux de produitset d'informations

3. Optimiser

Le travail du logisticien

Dans le secteur du bâtiment et des travauxpublics, les exemples de mise en place de ladémarche logistique sont peu nombreux.- Des logisticiens existent chez les fabricantset les négociants de produits de construc-tion ; ces entreprises étant toutefois plusproches du monde industriel que du secteurBTP.- Des services approvisionnements sontcréés sur les grandes opérations ne dispo-sant pas d’aires de stockage suffisantesainsi qu’à l’étranger, sur les chantiers devantimporter la plupart des matériaux et desmatériels utilisés.- Quelques expérimentations sont menées à l’initiative du Plan construction et architec-ture (PCA) sur de petits chantiers témoins debâtiment.

Mis à part ces cas particuliers, les approvi-sionnements sur chantier font rarement l’ob-jet d’une réflexion concertée entre les inter-venants d’une même opération et lesproduits sont le plus souvent achetés au furet à mesure des besoins ; prix, proximité etdisponibilité étant les principaux critères dechoix.

2.1 Des freins à la mise en place

Les professionnels de la construction parta-gent des spécificités qui les différencient trèsfortement des autres secteurs industriels et qui expliquent, en partie, les difficultésrencontrées pour mettre en place sur leschantiers une organisation plus performanteen matière d’approvisionnement à piedd’œuvre.

Des entreprises de petite taille

Dans le secteur de la construction, une partimportante des travaux est réalisée par depetites entreprises (70% du chiffre d’affaires[1] du BTP est réalisé par des entreprises de moins de 50 salariés) et ces entreprises travaillent généralement avec leurs propres

moyens (peu d’organisation collective) car les marchés sont souvent passés en corpsd’état séparés. De plus, la sous-traitance estimportante sur les chantiers.Ces deux caractéristiques font que l’on ren-contre rarement dans le secteur du BTP,notamment sur les petits chantiers, desmoyens logistiques adaptés qui permet-traient d’approvisionner les matériaux à piedd’œuvre dans les meilleures conditions. Lesmoyens individuels étant généralementmoins performants qu’une organisation col-lective conçue dès la phase de conception.

Un coût des manutentions non chiffré

Peu de recherches ont été menées pourévaluer les quantités de produits utilisés surchantier et pour connaître le temps passé àles déplacer (déchargement, mise en stock,reprise et distribution au poste de travail).Dans les études de prix, les coûts d’appro-visionnement sont le plus souvent « noyés »dans les frais de chantier et très rarementindividualisés.

Il est donc difficile, dans ces conditions, dechiffrer les économies que l’on pourraitattendre d’une organisation logistique plusperformante.Cela explique les hésitations des maîtresd’ouvrage et celles des entreprises àdemander ou mettre en place des moyenslogistiques plus efficaces alors que les gainsde productivité espérés ne sont pas chiffrés.Ce manque de connaissance explique aussile peu d’empressement des industriels àdévelopper des produits, conditionnementsou matériels de manutention qui répon-draient mieux aux besoins des utilisateurs.

Un environnement de travail particulier et difficile

Les conditions de réalisation d’un ouvragesont très éloignées de l’environnement de tra-vail que l’on rencontre habituellement dans une usine.

9Logistique de chantier et coordination de sécurité

2 La logistique dans le domaine du BTP

10 Logistique de chantier et coordination de sécurité

Chaque ouvrage est en effet un produitunique, plus proche du prototype que duproduit de série. Les entreprises du BTP doi-vent être capables d’adapter rapidementleur système de production aux résultatsdes appels d’offres et savoir gérer les nom-breux aléas liés à la programmation desmaîtres d’ouvrage, à des choix architectu-raux toujours différents ainsi qu’à des condi-tions climatiques, géologiques et environne-mentales très variables.

Un chantier mobilise par ailleurs un nombreimportant d’intervenants : maître d’ouvrage,maître d’œuvre, coordonnateur SPS,bureaux d’études et de contrôle, administra-tions, entreprises, pour réaliser un travailcommun. Ces différents intervenants seconnaissent souvent mal et n’ont des rela-tions contractuelles directes (ou indirectesdans le cas de sous-traitance) qu’avec lemaître d’ouvrage.

La coordinationde l’ensemble des

intervenants estd’autant plusn é c e s s a i r eque les inter-faces sontnombreuses

et que les pro-jets ne sont bien

souvent définisdans le détail que

très peu de tempsavant le début effectif

des travaux.Une autre particularitédu BTP concerne lamain-d’œuvre d’exé-cution dont le coûtpeut atteindre le tiersdu montant des tra-

vaux. Cette main-d’œuvre possède en

général un faible niveau de qualification et,dans bien des cas, fait partie intégrante dusystème de production car le matériel, quidoit pouvoir être réemployé facilement surd’autres opérations, est généralement peumécanisé et peu spécialisé.

Malgré cet environnement de travail particu-lier et difficile, le taux d’encadrement surchantier reste plus faible que celui que l’onrencontre habituellement dans l’industrie.On comprend donc pourquoi les respon-sables de chantiers, qui doivent gérer dansl’urgence une somme importante de pro-blèmes et d’informations pour faire avancerleurs travaux, ne consacrent pas beaucoupde temps à l’organisation des approvision-nements. Cela est d’autant plus vrai qu’ilssavent par expérience qu’un retard de livrai-son est toujours possible et que l’avance-ment des travaux dépend aussi de leurcapacité d’adaptation aux aléas.

11Logistique de chantier et coordination de sécurité

2.2 Des enjeux pour les chantiers

Depuis toujours, des actions ont été menéespour accroître les performances du secteurde la construction. Des progrès importantsont ainsi été réalisés dans le domaine du cal-cul, de la conception des ouvrages et danscelui de la qualité des produits.L’ensemble du secteur peine cependant enmatière de productivité, de qualité d’ouvrageet les jeunes ne sont toujours pas attirés parles métiers du BTP.La phase de réalisation des ouvrages ou phasechantier, souvent suspectée d’être à l’originede ces difficultés, ne fait bien souvent querévéler les dysfonctionnements de la phaseconception. De plus, cette phase chantier nedépend pas que des seules entreprises char-gées des travaux et tous les autres acteurs dela construction - maître d’ouvrage, concep-teurs, fournisseurs de matériels et de maté-riaux - devraient lui prêter une plus grandeattention, pour faire progresser (collectivement)l’ensemble du secteur.

Pourquoi, par exemple, ne pas proposer desproduits plus faciles à manutentionner et à

mettre en place et, d’une manièregénérale, ne conviendrait-il pasde réfléchir à des méthodes de

construction mieux adaptéesaux conditions réelles deschantiers ?

En effet, bien des procédés de construction,insuffisamment maîtrisés par l’ensemble desacteurs, sont à l’origine de sinistres. Certainsd’entre eux sont actuellement mis en obser-vation par l'Agence qualité constructiondans le cadre de la garantie décennale [2].

>>> 2.2.1Les enjeux économiques

Les entreprises ont peu de données chif-frées sur le coût des approvisionnements.Les principales informations dont on disposesur le sujet proviennent d’études [3] menéessur des chantiers expérimentaux, à l’initiativede la Direction de l’habitat et de la construc-tion ou du Plan construction et architecture.

Les coûts de mains d’œuvre

Il apparaît dans ces études [3] que la part demain d’œuvre consacrée aux manutentions,dans les métiers du bâtiment, est très impor-tante. Elle est de l’ordre de 30% pour le grosœuvre et de 40% pour les autres corpsd’état. Avec un coût de main d’œuvreestimé à 25% du montant des travaux, lesdépenses de main d’œuvre engendrées parles manutentions représentent donc, pourun chantier de bâtiment, pratiquement 10%de ce montant des travaux (~ 40% X 25%).Sachant que dans bien des cas, les appro-visionnements ne font pas l’objet d’études

approfondies, il est tout à fait possibled’espérer une économie significativesur ce poste et par conséquent sur

le coût total des travaux, en intervenantuniquement sur l’organisation des approvi-

sionnements.Une diminution du tiers du coût des

manutentions est tout à fait envi-sageable. Cela correspondrait à

une économie de 3% du coûtglobal des travaux (1/3 de10%).Ce chiffre est à rapprocher dela marge des entreprises duBTP qui dépasse rarement

1% du chiffre d’affaires. Il per-met de prendre conscience de

l’importance des économiesdirectes qui peuvent êtreenvisagées.

12 Logistique de chantier et coordination de sécurité

La qualité

Les professionnels de la qualité s’accordentpour estimer les coûts de non-qualité à 10%du montant des travaux et pour considérerque l’origine de ces dépenses réside le plussouvent dans un manque d’organisation.La démarche logistique, qui consiste àmieux organiser les flux de produits et lesflux d’informations, ne peut donc que géné-rer des économies indirectes sur ces coûtsde non-qualité, grâce notamment à la miseen cohérence des informations.

Nota :

Une diminution de 30% des coûts de non-qualité,

qui est l’objectif de l’Agence qualité construction

pour les années à venir, entraînerait une économie

de 3% du montant des travaux.

Les déchets de chantier

Les déchets générés par le secteur du bâti-ment sont actuellement estimés à 25 mil-lions de tonnes par an et leur éliminationreprésente environ 2% du chiffre d’affairesglobal de ce secteur [4]. C’est un poste de dépenses important qui seraamené à augmenter rapidement dans lesannées à venir avec la mise en place progres-sive des dispositions contraignantes issues desdirectives européennes sur l’environnement.Dans le cas de travaux neufs de bâtiment,par exemple, un chantier génère, en moyenneet par logement, 5 m3 de déchets divers (0,07 m3 par m2 de plancher [3]) dont 1,5 m3

(1T) pendant la seule phase de finitions etd’équipements). Tous ces déchets doiventêtre manipulés et entraînent des dépensesqui ne produisent pas de valeur et qui sontfréquemment sous estimées par les entre-prises. Des principes de gestion des déchetssont donnés dans le paragraphe 3.1.6.

>>> 2.2.2 Les enjeux sociaux

Les accidents du travail

Les manutentions sont à l’origine du tiersdes accidents du secteur de la construction.Ces accidents peuvent survenir pendantl’utilisation de moyens mécaniques : décro-chement de charges, renversement d’en-gins, rupture d’apparaux de levage, etc.,

mais dans la grandemajorité des cas, ils

trouvent leur ori-gine dans lesmanutentionsmanuelles.Les manipu-lations d’ob-

jets lourds etles manuten-

tions effectuéesdans de mauvaises

conditions ou de façonrépétitive sont à l’origine de nombreuseslésions invalidantes. Le coût total des acci-dents dûs aux manutentions manuelles pourle secteur du BTP s’élève à plus de 200 mil-lions d’euros et représente environ 1,7 millionsde journées perdues par an.Improvisation et manque de préparationsont souvent à l’origine de ces accidents.Une meilleure organisation des approvision-nements devrait permettre d’en faire baisserle nombre et le coût de façon significative.

L’image de la profession et l’intérêt des jeunes pour le métier

Nous avons vu dans le paragraphe précé-dent que les ouvriers du bâtiment passaientune grande partie de leur temps de travail enmanutentions diverses de matériaux et dematériel.Ces tâches qui se déroulent souvent dansdes conditions difficiles, et qui dans certainscas pourraient être mécanisées, sont peuvalorisantes et donnent une très mauvaiseimage du métier.Elles correspondent à un gaspillage de qua-lification puisque l’on demande à desouvriers spécialisés, plombiers, électriciensou carreleurs de consacrer beaucoup detemps en manutentions. Elles peuvent aussiengendrer des tensions.Par ailleurs, les périodes de récupération,qui devraient suivre toute manutentionimportante, notamment pour les ouvriers lesplus âgés, sont souvent prises pendant le tra-vail de spécialité, ce qui rend ce dernier moinsintéressant.

Pour attirer les jeunes dans ce métier, il estindispensable d’en améliorer les conditionsde travail et notamment de faciliter lesmanutentions.

13Logistique de chantier et coordination de sécurité

2.3 La logistique, des obligations d’origine réglementaire ou contractuelle

De nombreux textes d’origine réglementaireou contractuelle s’appliquent dans le cadredes approvisionnements de chantiers. Parmi tous ces textes, certaines obligationsrelèvent du code du travail, d’autres sontissues des règles de l’environnement, de laconstruction, de l’urbanisme ou du manage-ment de la qualité.

>>> 2.3.1Les obligations relevant du code du travail

La coordination sécurité et protection de la santé

Dans son article L. 235-3, le code du travail [8et 9] précise qu’une « coordination en matièrede sécurité et de santé des travailleurs doit êtreorganisée pour tout chantier de bâtiment ou degénie civil où sont amenés à intervenir plusieurstravailleurs indépendants ou entreprises, entre-prises sous-traitantes incluses, aux fins de pré-venir les risques résultant de leurs interventionssimultanées ou successives et de prévoir, lors-qu’elle s’impose, l’utilisation de moyenscommuns tels que les infrastructures, les moyens logistiques et les protectionscollectives ».

Cette coordination est assurée par un coor-donnateur de sécurité désigné par le maîtred’ouvrage, tant au cours de la conception,de l’étude et de l’élaboration du projet, quede la réalisation de l’ouvrage. C’est ainsi que pourra être décidée la miseen commun de moyens d’approvisionne-ment qui permettront à tous les salariés outravailleurs indépendants présents sur unmême chantier de bénéficier d’équipementssûrs, appropriés aux opérations à effectuer.Les mesures d’organisation collective pro-posées par le coordonnateur doivent êtrearrêtées impérativement dès la phase deconception du projet et faire partie du dos-sier d’appel d’offres. L’expérience montreque lorsque les travaux sont commencés, ilest toujours très difficile de modifier l’organi-sation prévue (et chiffrée) par les entreprises.

Pour faciliter les approvisionnements à piedd’œuvre, le coordonnateur proposera donc,dès la phase de conception, une organisa-tion prévisionnelle qui portera sur :- l’ordonnancement des travaux (plannings,phasages, etc.),- les infrastructures provisoires (accès, voiesde circulation, zones de stockage, etc.),- les moyens matériels (appareils de manu-tention, recettes, etc.).Cette organisation prévisionnelle sera amé-nagée pendant la période de préparation dechantier avec les entreprises adjudicataires.C’est pourquoi il est souhaitable que lesentreprises soient retenues au plus tôt.

14 Logistique de chantier et coordination de sécurité

Pendant la phase de réalisation des travaux,le rôle du coordonnateur consiste, d’unepart, à vérifier que les mesures d’organisa-tion prévues sont bien mises en œuvre et,d’autre part, à gérer les aléas et proposer lesaméliorations qui s’imposeraient.

Nota :

Lorsque les travaux sont effectués dans un établis-

sement en activité et soumis au décret du 20 février

1992, la coordination est assurée par le chef d’éta-

blissement [10].

Les principes généraux de prévention

Aux termes de l’article L. 230-2 du code dutravail [6], il appartient à chaque employeurde prendre les mesures nécessaires pourassurer la sécurité et protéger la santé deses salariés ainsi que celle des travailleursintérimaires qu’il emploie.En même temps qu’il définit une obligationgénérale de sécurité, cet article énumère lesprincipes généraux qui servent de base auxactions que l’employeur doit mettre enœuvre pour prévenir les risques profession-nels dans son entreprise.

L’article L. 235-1 du code du travail demandeque les maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre etcoordonnateurs de sécurité mettent en œuvre,chacun pour ce qui le concerne, les principesgénéraux de prévention a, b, c, e, f, g et h « afind’assurer la sécurité et de protéger la santé detoutes les personnes qui interviennent sur unchantier de bâtiment ou de génie civil ».

Appliqués au cas particulier des approvi-sionnements, ces deux articles imposentdonc qu’une organisation soit définie et miseen place avant travaux pour prévenir lesrisques liés à la manutention mécanique desproduits et ceux qui sont associés au portmanuel des charges.

La manutention manuelle des charges

Dans son article R. 231-67, le code du tra-vail [7] demande que « l’employeur prenne lesmesures d’organisation appropriées ou utiliseles moyens adéquats, et notamment les équi-pements mécaniques, afin d’éviter le recours àla manutention manuelle de charge par les tra-vailleurs ».

a) Eviter les risques.

b) Evaluer les risques qui ne peuvent pasêtre évités.

c) Combattre les risques à la source.

d) Adapter le travail à l’homme, en particulier en ce qui concerne la conception des postes de travail ainsi que le choix des équipements de travail et des méthodes de travail et de production, en vue notamment de limiter le travail monotone et le travail cadencé et de réduire les effets de ceux-ci sur la santé.

e) Tenir compte de l’état d’évolution de la technique.

f) Remplacer ce qui est dangereux par ce qui n’est pas dangereux ou par ce qui est moins dangereux.

g) Planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique, l’organisation du travail, les relations sociales et l’influence des facteurs ambiants.

h) Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle.

i) Donner les instructions appropriées aux travailleurs.

Les principes généraux de prévention

15Logistique de chantier et coordination de sécurité

Lorsque le recours à la manutentionmanuelle ne peut être évité, il est prévu quel’employeur procède à une évaluation préa-lable des risques générés par les opérationsde manutention projetées. Cette évaluation doit tenir compte :- des caractéristiques de la charge :celle-ci peut être lourde, encombrante, volu-mineuse, difficile à saisir, etc. ;- de l’effort physique nécessaire et des exi-gences de l’activité :des efforts de torsion et de flexion tropintenses ou trop fréquents, des périodes derécupération insuffisantes, des distances oudes dénivellations trop importantes consti-tuent des facteurs de risques ;- des caractéristiques du milieu :un sol inégal ou glissant, un espace réduitou une visibilité restreinte augmentent la pénibilité des tâches et les risques d’acci-dent.

A l’issue de cette évaluation, l’employeurorganise les postes de travail et met à dis-position des travailleurs des aides méca-niques ou des accessoires de préhensiondestinés à rendre la tâche plus sûre et moinspénible. Enfin, ces travailleurs sont informésdes risques encourus et formés pour pou-voir effectuer ces manutentions en sécurité.

>>> 2.3.2D’autres obligations

La loi sur la maîtrise d’ouvragepublique, dite loi MOP

La loi MOP [11] précise le contenu descontrats qui sont passés entre une maîtrised’ouvrage publique et une maîtrise d’œuvreprivée. Obligatoire pour les marchés publics,cette loi est également utilisée, dans uncadre contractuel, sur de nombreux mar-chés privés.Dans son article 7, la loi MOP définit, d’unemanière générale, huit éléments de mission :les études d’esquisse, d’avant-projet et deprojet, l’assistance au maître d’ouvrage pourla passation des contrats, les études d’exé-cution, la direction de l’exécution des tra-vaux, l’ordonnancement pilotage coordina-tion (OPC) et l’assistance au maîtred’ouvrage pour la réception et pendant lapériode de garantie de parfait achèvement.Ces éléments de mission doivent permettre

à la maîtrise d’œuvre « d’apporter uneréponse architecturale, technique et écono-mique » à la demande formulée dans le pro-gramme, par le maître d’ouvrage.

Chaque élément de mission s’appuie surcelui qui le précède.Les études d’avant-projet, par exemple,sont établies à partir des décisions validéespar le maître d’ouvrage au stade de l’es-quisse.Tout retour en arrière est donc très difficile.C’est pourquoi il est important que le coor-donnateur intervienne en amont de l’élabo-ration du projet. Ses propositions peuvent alors figurer dansles pièces du dossier d’appel d’offres pourêtre prises en compte dans l’engagementdes entreprises.

La norme NF P 03-001

La norme NF P 03-001 [12] constitue lecahier des clauses administratives générales(CCAG) pour les marchés de travaux privésde bâtiment.Ce document définit les droits et les obliga-tions de chaque partie contractante. Il nepeut prendre effet, comme pièce constitutived’un marché, que s’il est signé pour accep-tation ou rendu applicable par le cahier desclauses administratives particulières (CCAP).Dans le domaine de la logistique de chantier,ce document :- rappelle les obligations en matière de coor-dination SPS ;- confie au lot gros œuvre ou au lot voirie etréseaux divers (VRD), la réalisation des voiesde circulation et des aires de stockage dansl’emprise du chantier ;- prévoit la mise en commun d’équipementsde travail ou d’installations de chantier, enaccord avec le plan général de coordinationSPS (PGCSPS) ;- précise l’obligation, pour chaque entre-prise, de procéder au tri et à l’évacuation deses déchets de construction.

La réglementation des déchets

Quatre lois [14 et 15] fixent les orientationsde la politique des déchets pour notre payset de très nombreux décrets, arrêtés ou circulaires en donnent les conditions d’application.

16 Logistique de chantier et coordination de sécurité

Ces textes, qui pour la plupart transposentdes directives européennes, se mettent enplace progressivement.Cette législation donne la priorité à la valori-sation des déchets.C’est ainsi qu’à compter du 1er juillet 2002, ilne sera plus possible d’éliminer les déchetspar simple mise en décharge. A cette date,les installations de stockage n’accepterontplus que des déchets ultimes, c’est-à-diredes déchets qui ne peuvent plus faire l’objetd’une valorisation dans les conditions éco-nomiques et techniques du moment.

Ces textes classent les déchets en troiscatégories :

- Les déchets dangereux (D) commel’amiante et les déchets industriels spéciaux(DIS) comme les peintures, colles et masticscontenant des solvants, les produits de trai-tement des bois, etc.- Les déchets ménagers et assimilés (DMA)qui comprennent aussi les déchets indus-triels banals (DIB) tels que les bois non trai-tés, les matières plastiques, les métaux, leverre, etc.- Les déchets inertes (I) qui se composentde produits ne brûlant pas, stables au stoc-kage et ne produisant pas de réactions sus-ceptibles de nuire à l’environnement, telsque les bétons, les briques, les terres nonpolluées, etc.

Les installations d’élimination des déchetspar stockage sont réparties en trois classesqui dépendent de la nature des déchetsacceptés :

- classe 1 pour les déchets dangereux,- classe 2 pour les déchets ménagers

et assimilés,- classe 3 pour les déchets inertes.

Lorsque l’on mélange des déchets de caté-gories différentes, l’ensemble est classédans la catégorie la plus défavorable.Une benne à gravats remplie de chutes debéton et de bois est donc considéréecomme une benne de déchets industrielsbanals et ne sera acceptée que dans unedécharge de classe 2.

Les déchets ultimes ne constituent pas uneclasse supplémentaire, mais un niveau devalorisation. Ainsi, à compter du 1er juillet2002, une installation de classe 2 ne recevraplus que des déchets ménagers ou assimi-lés ne pouvant plus faire l’objet de valorisa-tion et appelés déchets ménagers ou assi-milés ultimes.

Les emballages font, quant à eux, l’objetd’un décret particulier qui impose aux entre-prises, comme seul mode d’élimination, lavalorisation par réemploi, recyclage ou toutautre action visant à récupérer des maté-riaux réutilisables ou de l’énergie.

Maître d’ouvrage [5], maître d’œuvre etOPC, et coordonnateur SPS doivent organi-ser l’évacuation des déchets de chantiers demanière à éviter les mélanges de produitsqui ne peuvent que déboucher sur des inter-ventions de tri pénibles, inutiles et oné-reuses.

Le management de la qualité

L’organisation des approvisionnements faitpartie des référentiels ISO 9000 [16] qui per-mettent de juger de l’efficacité du systèmede management de la qualité d’une entre-prise, à satisfaire les besoins d’un client.

Les normes de management de la qualitésont quelquefois incluses dans les marchés,à titre contractuel. Elles précisent notam-ment que les entreprises doivent « préserverla conformité du produit au cours des opéra-tions internes et lors des livraisons à la desti-nation prévue. Cette préservation doit inclurel’identification, la manutention, le conditionne-ment, le stockage et la protection ».

3.1 Des principes d’action

Pour construire un ouvrage, il est nécessaired’approvisionner à pied d’œuvre, dans desconditions souvent difficiles, un grandnombre de produits lourds et volumineux.Lorsque rien n’a été prévu pour faciliter cesopérations, les approvisionnements sont sou-vent réalisés avec du matériel mal adapté oubien à dos d’homme, ce qui représente descoûts économiques et humains non négli-geables dans un secteur où les marges sontétroites et le déficit d’image important.La démarche logistique peut être adaptéeau secteur BTP en tenant compte de sesspécificités et sans transformer les conduc-teurs de travaux en logisticiens.Les principes d'action mentionnés ci-des-

sous sont à mettre en œuvre depuis laconception du projet jusqu'à la réalisationdes travaux par chacun des acteurs de laconstruction pour ce qui le concerne.

>>> 3.1.1 Identifier et quantifier les produits

Ce recensement doit permettre de définir lanature des moyens à mettre en place pourfaciliter les acheminements à pied d’œuvre.Il concerne l’ensemble des matériaux et desmatériels nécessaires à la réalisation de l’ou-vrage, y compris les équipements de pro-tection collective, et doit être réalisé parcorps de métier et par phase de travaux.La quantification sera faite en poids etvolume. S’il est envisagé d’effectuer certainsapprovisionnements à la main, l’analyse tien-dra compte du parcours à réaliser (distanceet dénivellation), de telle sorte qu’il soit pos-sible d’évaluer le temps et l’effort physiquenécessaires.

>>> 3.1.2 Planifier les besoins en produits

La planification des besoins en produits per-met de dimensionner les moyens logis-tiques, infrastructures provisoires et moyensmatériels à mettre en place. Elle donne éga-lement la possibilité d’intervenir sur le pro-gramme de mise en commun d’équipe-ments de travail ou d’installations dechantier et sur le phasage de certainestâches.C’est ainsi que l’on peut décider :- d’occuper à titre temporaire un domainepublic ou privé,- d’envisager l’utilisation commune d’unmoyen de manutention,- de faciliter les circulations horizontales deproduits dans les étages,- de décaler la réalisation de certains travauxpour laisser en service plus longtemps unmoyen logistique.

17Logistique de chantier et coordination de sécurité

3 Comment adapter la démarche logistique au BTP ?

1. la nature et les quantités de produits à manutentionner,

2. l’origine des produits,

3. le mode de livraison et le conditionnement envisagés,

4. la sensibilité aux vols et aux dégradations,

5. le planning des travaux et des livraisons,

6. les contraintes éventuelles des fournisseurs,

7. les contraintes en terme d’accès, de circulation et de stockage,

8. les moyens de manutention et de distribution dans l’ouvrage,

9. la nature et la quantité de déchets produits et les moyens d’évacuation.

Organiser les approvisionnements, c’est prendre en compte :

18 Logistique de chantier et coordination de sécurité

>>> 3.1.3 Connaître les conditions de réalisation des travaux

Pour que les produits arrivent dans lesmeilleures conditions, à l’endroit souhaité,au bon moment et dans des quantitésappropriées, il est nécessaire que l’entre-prise dispose, à temps, des informations quilui permettront de passer une commandeadaptée aux conditions de réalisation duchantier.Ces informations arrivent souvent trop tard ;les commandes sont alors approximatives etpassées en catastrophe, le délai l’emportantsur les conditions de livraison.

Parmi les informations nécessaires figurenten bonne place les suivantes.

La définition exacte des produitsconstituant l’ouvrage

L’ensemble des produits à mettre en œuvredevrait être défini dans les marchés de tra-vaux. Cependant, quelques produits fontl’objet d’un choix sur présenta-tion d’échantillons ou surréalisation d’un localtémoin. Des choix tardifssur des couleurs ou surdes références exactes deproduits peuvent pertur-ber fortement l’organisa-tion de chantier pré-vue initialement. C’estpourquoi il est impor-tant de réaliser rapide-ment le local témoin,dans le cas d’opéra-tion de bâtiment, pourarrêter les dernierschoix d’architecte.

Le calendrier des travaux

Ce document doit être détaillé, fiable etrecalé régulièrement. Il doit permettre à l’en-treprise de commander la quantité de pro-duits adaptée à ses besoins et de la fairelivrer au bon moment. Dans l’industrie, ladiminution des stocks s’accompagne d’uneplus grande rigueur de la programmation.

La définition des moyens communsdisponibles

Le plan des installations de chantier et lePGCSPS, lorsqu’il existe, précisent notam-ment les dispositions collectives retenuespour accéder et circuler dans le chantier,pour stocker les produits et pour les distri-buer au poste de travail.Munis de ces documents, les entreprises etleurs fournisseurs peuvent alors définir lesmoyens propres qu’ils doivent mettre enplace pour faciliter les approvisionnements àpied d’œuvre.

>>> 3.1.4Définir des conditionnements et des modes de livraison adaptés

La tradition et la tendance naturelle desacteurs consistent à remplir les camionspour minimiser les coûts de transport et àstocker sur place le maximum de produitspour éviter les retards de livraison ou les rup-tures de stock qui sont toujours très préjudi-ciables dans une activité à forte proportionde main-d’œuvre.Cette habitude conduit très souvent à desreprises de produits pour libérer des zones destockage qui ne sont plus disponibles, à despertes pour cause de vols ou de dégrada-tions, à des re-conditionnements effectuéspar des personnes dont ce n’est pas le métier.Pour remédier à ces dysfonctionnements, ilest nécessaire de définir des conditionne-ments et des modes de livraison qui soientadaptés, d’une part, à la tâche à réaliser et,d’autre part, à l’organisation collective duchantier.Les aires de stockage sur chantier et notam-ment celles qui sont situées sous les gruesou à proximité des moyens de levage sont

toujours très limitées et en évolution perma-nente. Il est donc utile de limiter les stockssur site en favorisant les petits conditionne-ments, ce qui augmente la fréquence deslivraisons.Les négociants en matériaux proposentmaintenant ce service. Ils peuvent livrer, parexemple, sous un même conditionnement,l’ensemble des produits nécessaires au travaild’un compagnon ou d’une équipe pour unedurée déterminée, libérant ainsi de la placesur chantier tout en limitant les pertes detemps et de produits.

>>> 3.1.5Passer la commande des produits

Les commandes sont souvent passées avec retard du fait de choix tardifs ou par méconnaissance des délais de fabrication.Elles sont aussi fréquemment passées alors que l’organisation du chantier n’est pastotalement définie.Le mode d’approvisionnement alors retenupar défaut est généralement celui de l’indus-triel fabricant ou du négociant et celui-ci estrarement modifié par la suite car il est tou-jours difficile de renégocier une commande.

19Logistique de chantier et coordination de sécurité

20 Logistique de chantier et coordination de sécurité

Pour passer la commande des produits, ilest nécessaire que l’entreprise ait franchi, aupréalable, les différentes étapes définies auxparagraphes précédents.

Dans ces conditions, la commande peutêtre rédigée en laissant d’une part aux four-nisseurs un délai de préparation suffisant eten indiquant, d’autre part, le mode d’appro-visionnement adapté aux moyens du chan-tier (dimension des accès, capacité dumatériel de manutention, présence de per-sonnes à la réception, etc.).

>>> 3.1.6Gérer les déchets

Les chantiers et notamment ceux de bâti-ment génèrent des quantités importantes dedéchets qui, dans bien des cas, sont manu-tentionnés à la main.

Pour limiter ces opérations pénibles et noncréatrices de valeur, il est possible, particu-lièrement sur les chantiers de constructionsneuves, d’agir d’une part sur les quantitésproduites et d’autre part sur les modesd’évacuation.

Limiter la production de déchets

Sur les chantiers de constructions neuves,les déchets sont essentiellement composésd’emballages et de produits excédentairesou dégradés.

Pour limiter la production de ces déchets, ilest possible d’agir :- sur les choix techniques en utilisant par

exemple des produits industrialisés, réaliséssur mesure ou livrés en kit (moins d’embal-lages et de pertes),- sur les conditions d’approvisionnement enlimitant les stockages, toujours source dedégradations, en adaptant avec plus de pré-cision les livraisons aux besoins (calepi-nage), et en prévoyant les moyens logis-tiques adaptés.

Organiser l’évacuation des déchets

Cette organisation est tributaire des moyensde manutention présents sur le chantier etde la nature des déchets qui sont produits.

Nous avons vu précédemment qu’il étaitimportant de ne pas mélanger les déchets,bien que le tri puisse être réalisé à l’extérieurdans des centres spécialisés (les goulottesqui permettent la descente des gravatsdepuis les étages ne devraient donc être uti-lisées que pour évacuer des déchets demême nature).

La mise en place de la nouvelle réglementa-tion en matière d’élimination des déchets vaprogressivement modifier les habitudesactuelles et faire apparaître sur les chantiersdifférents conteneurs. Trois conteneurs au moins devraient êtreprévus : un pour les déchets inertes, unautre pour les déchets industriels banals etun dernier pour les déchets industriels spé-ciaux.

La manutention et l’évacuation avec rempla-cement de ces différents conteneurs devrontêtre précisés (PGCSPS).

1. la définition exacte des produits constituant l’ouvrage,

2. le calendrier détaillé des travaux,

3. les moyens logistiques communs disponibles sur chantier.

Pour passer une commande précise, il faut connaître :

21Logistique de chantier et coordination de sécurité

3.2 Des séquences à respecter

Une opération de construction peut être divi-sée en différentes séquences opération-nelles, depuis l’étude de sa faisabilité jus-qu'à son exploitation après conception etexécution de l'ouvrage.

Une démarche visant à optimiser les appro-visionnements d’un chantier nécessite qu'àchacune des étapes des décisions soientprises de manière à constituer progressive-ment un ensemble cohérent connu de tousles acteurs y compris des fabricants de pro-duits de construction s'ils sont concernéspar les choix effectués.Certaines de ces décisions sont considéréescomme critiques.Les principales séquences à respecter sontrappelées ci-après.

>>> 3.2.1Avant les travaux

La conception de l'opération

Le maître de l'ouvrage est le responsableprincipal de l'ouvrage. Il lui appartient, aprèss'être assuré de la faisabilité et de l'opportu-nité de l'opération, de prendre un certainnombre de décisions (programme, enve-loppe financière, financement, etc.) et sur-tout celle de choisir le maître d'œuvre.Nous avons vu que, d'une manière générale,le maître d'œuvre devait apporter uneréponse architecturale, technique et écono-mique au programme du maître de l'ouvrage.

Parmi les missions de la maîtrise d'œuvre,l'OPC (ordonnancement pilotage coordina-tion) est, depuis la loi MOP et ses textesd'application, une mission à part entière.Cette mission peut être assurée soit par lamaîtrise d'œuvre lorsqu'elle en a les moyenset les compétences, soit par une entité spé-cialisée dont c'est la vocation. Elle fait alorsl'objet d'un contrat séparé de maîtrised'œuvre.Cette mission s'articule autour :- de la préparation du chantier,- de l'exécution des travaux proprement dite,- des opérations préalables à la réceptiondes travaux.Elle est à compléter, si nécessaire, d'une mission de coordination en amont des travaux.

L'organisation du chantier dépendra engrande partie de la qualité de cette presta-tion et il est conseillé au maître de l'ouvragede s'assurer que les moyens nécessairesseront mis en œuvre pour remplir la missionOPC.

La conception du projet

Le maître d'œuvre réalise les études néces-saires à la définition de l'ouvrage : études préliminaires, études d'avant-projet etétudes de projet qui permettront la consulta-tion des entreprises.Chaque nouvelle phase d’études est enga-gée sur la base des études précédentesapprouvées par le maître de l'ouvrage ainsique sur les prescriptions de celui-ci, résul-tant des autorisations administratives.

1. définir une organisation « prévisionnelle » dès la phase de conception,

2. arrêter l’organisation du chantier à la passation des contrats,

3. finaliser cette organisation pendant la période de préparation de chantier,

4. mettre en place l’organisation et gérer les aléas pendant les travaux.

Pour bien gérer les approvisionnements, il faut :

22 Logistique de chantier et coordination de sécurité

Les études d'avant-projet permettent l'éta-blissement des dossiers nécessaires à l'ob-tention du permis de construire et des autresautorisations administratives (occupationtemporaire du domaine public, installationde grues, branchements provisoires, bran-chements définitifs, demande de renseigne-ments concernant les réseaux, etc.).C'est une des raisons pour lesquelles ilconvient que le maître de l'ouvrage désignele coordonnateur de sécurité et de protec-tion de la santé avant le dépôt de lademande de permis de construire et de pré-férence au début de la phase d’avant-projetsommaire (APS) si elle existe.Un projet de plan d'installation de chantierdonnant les principales options retenues enmatière d’organisation collective pour lesdiverses phases de travaux devrait donc êtreproposé à l'appel d'offres dans le cadre duplan général de coordination en matière desécurité et de protection de la santé.

Les études d'avant-projet définissent notam-ment les principes constructifs, les matériauxet les installations techniques.C'est à ce stade des études qu'il convientdéjà de s'interroger sur les approvisionne-ments de chantier compte tenu des choixconstructifs et des contraintes du projet deplan d'installation de chantier.Cette réflexion revêt une importance touteparticulière dans les cas d'opérations deréhabilitation compte tenu des contraintesdes existants. Elle est à engager dès lesétudes de diagnostic pour permettre aumaître de l'ouvrage de se prononcer sur lafaisabilité de l'opération.

Le coordonnateur propose une organisationcollective de chantier adaptée à chaque phasede travaux, en fixant plutôt des objectifs àatteindre que des moyens à mettre en place.Il s’assure enfin de la compatibilité entre lesorganisations successives qu’il propose et le calendrier général des travaux.Ces dispositions sont à faire figurer dans lePGCSPS et le coordonnateur SPS s’assurequ’elles ont bien été retranscrites par la maî-trise d’œuvre dans les pièces d’appeld’offres. Ceci doit permettre aux entreprisesd’établir une offre de prix tenant compte del’organisation prévisionnelle proposée par lamaîtrise d’œuvre et le coordonnateur desécurité puis d’arrêter l’organisation duchantier lors de la passation des contrats detravaux. Par la suite, celle-ci sera aménagéependant la période de préparation de chan-tier, en dehors de toute pression écono-mique, l’enveloppe des dépenses d’intérêtcommun ayant été chiffrée.

Enfin, les études de projet précisent l'im-plantation et l'encombrement des élémentsde structure, des installations et réseauxtechniques.

La passation des contrats de travaux

La passation des contrats de travaux estune attribution du maître de l'ouvrage.Le maître d'œuvre assiste normalement lemaître d'ouvrage dans la sélection des can-didats, la consultation des entreprises, l'ana-lyse des offres et les mises au point néces-saires avant passation.

Désignation du maître d'œuvre et OPCProgramme

Esquisse

Plan Général de Coordination et Logistique

APS

PROJET

DCE

Passation des contrats de travaux

APD

Désignation du coordonnateur SPS

Demande de permis de construire

Appel d'offres

Notification du marché

Avant les travaux

23Logistique de chantier et coordination de sécurité

Le dossier d'appel d'offres comprend despièces administratives et techniques ainsique les pièces élaborées par la maîtrised'œuvre. Le dossier est différent selon,d’une part, qu’il est soumis aux règles appli-cables aux marchés privés de bâtiment [12]ou aux marchés publics de travaux [13] et,d’autre part, que la dévolution est prévuepar marchés séparés ou à des entreprisesgroupées ou à une entreprise générale.

Dans tous les cas, les dispositions prisespour assurer la sécurité collective des tra-vailleurs et l'utilisation de moyens communssont mentionnées dans les pièces écrites.Pour les chantiers soumis à déclarationpréalable (plus de 500 hommes/jour), cesmesures d'organisation générale, proposéespar le coordonnateur SPS et arrêtées par lemaître d'œuvre et OPC, figurent aussi dansle plan général de coordination en matièrede sécurité et de protection de la santé (et leprojet de plan des installations de chantier).

Le coordonnateur SPS participe à l'analysecomparative des offres et aux mises au pointnécessaires avec le maître d'œuvre et OPC,et les entreprises pour arrêter l’organisationdu chantier.

La préparation de chantier

La préparation en vue de l'exécution des travaux comprend notamment :- les études d’exécution avec l'établisse-ment des plans d'exécution,- les études de synthèse avec l'établisse-ment de plans de synthèse,- l'établissement du calendrier détaillé des travaux par lots ou corps d'état,- l'aménagement du plan des installations dechantier,- la mise en commun d'équipements de tra-vail et d'installations de chantier,- l'établissement des plans particuliers desécurité et de protection de la santé.

L’élaboration de ces documents est plus oumoins avancée pendant la phase deconception du projet, suivant les missionsconfiées à la maîtrise d’œuvre. Néanmoins,une organisation prévisionnelle doit, danstous les cas, figurer dans le dossier d’appeld’offres, comme cela est rappelé aux para-graphes précédents.

• choisir au plus tôt le maître d'œuvre,

• s'assurer que les moyens nécessaires

seront mis en œuvre pour remplir

la mission OPC,

• désigner le coordonnateur SPS avant

le dépôt de la demande de permis

de construire et de préférence au début

de la phase d’avant projet sommaire (APS)

si elle existe,

• vérifier que les dispositions prises pour

assurer la sécurité collective

des travailleurs et l'utilisation de moyens

communs sont mentionnées dans

les pièces écrites,

• faire participer le coordonnateur SPS à

l'analyse comparative des offres

et aux mises au point nécessaires

avec le maître d'œuvre et OPC,

et les entreprises,

• s'assurer que les missions

des différents intervenants couvrent bien

l'ensemble des études préalables

à l'exécution des travaux.

En matière de coordination, le maître d’ouvrage doit :

24 Logistique de chantier et coordination de sécurité

La norme NF P 03-001 applicable aux mar-chés privés de bâtiment [12] prévoit que saufdispositions particulières du marché, la duréede la période de préparation est de trois moiset est suivie de la période d’exécution des tra-vaux.Pour les marchés publics de travaux, elle estincluse dans le délai d’exécution et, si elleest prévue, a une durée de deux mois [13].En tout état de cause, la durée de la périodede préparation ne peut être inférieure à unmois quand il y a obligation d’établissementd’un PPSPS, ce délai ne courant qu’aprèsréception du PGCSPS par l’entrepreneur.

La préparation du chantier est le point cri-tique de l'opération.En effet, la réalisation des études et l'établis-sement de nombreux plans, y compris lesplans de synthèse, nécessitent une réelle etdifficile coordination de tous les intervenants. Les plans d'exécution des ouvrages sontétablis soit par le maître d'œuvre, soit par lesentreprises selon les missions confiées à lamaîtrise d'œuvre et les contrats passés avecla ou les entreprises.Il appartient au maître de l'ouvrage, assistédu maître d’œuvre et OPC, de s'assurer queles missions des différents intervenants cou-vrent bien l'ensemble des études préalablesà l'exécution des travaux.Lorsque les études d'exécution sont, partiel-lement ou intégralement, réalisées par lesentreprises, le maître d'œuvre s'assure queles documents qu'elles ont établis respec-tent les dispositions du projet et, dans cecas, leur délivre son visa.Ce n'est qu'à partir de ce moment que les

entreprises pourront organiser les approvi-sionnements de chantier avec tout ce quecela comporte : commande, fabrication,colisage, transport, stockage, etc.L'établissement de calendriers prévisionnelsdes approvisionnements prend alors touteson importance et justifie l'établissement decalendriers prévisionnels des études.

>>> 3.2.2Pendant les travaux

Sur la plupart des opérations de construc-tion, l’entreprise principale met en place, endébut de chantier, une organisation qui uti-lise notamment des moyens lourds et qui estsouvent bien adaptée à l’ensemble des lotsde la phase structure, enveloppe. Par lasuite, l’entreprise principale démonte en par-tie les installations mises en place pour sespropres besoins, alors que les autres corpsd’état commencent à intervenir.En l’absence d’une nouvelle organisationcollective, ces corps d’état utilisent desmoyens logistiques qui leur sont propres etqui sont avant tout adaptés au montant deleur marché.Ces choix individuels qui se limitent souventaux moyens de manutention sont doncgénéralement moins performants qu’uneorganisation prenant en compte l’ordonnan-cement des travaux et les infrastructuresprovisoires.

Il est donc important de prévoir dans lespièces écrites une organisation collective quiévolue avec le chantier et anticipe lesbesoins des entreprises.

Le programme

La passation des contrats de travaux

La Période d'exécution des travaux (marchés privés)

La Réception des travaux

Notification du marché

Le Délai d'exécution des travaux (marchés publics)

La Période de préparation (marchés privés et publics)

La conception

Les séquences à respectermarchés privés/marchés publics

25Logistique de chantier et coordination de sécurité

Sur la plupart des chantiers, et notammentde bâtiment, trois phases de travaux, auxbesoins logistiques différents, peuvent êtredéfinies.

La phase « structure, enveloppe »

La phase structure, enveloppe comprend leslots gros œuvre, étanchéité, charpente etcouverture. Pendant cette période, lesentreprises emploient, pour la plupart, dumatériel et des matériaux pesants et volumi-neux - coffrages, armatures, éléments préfa-briqués, etc. - qui ne peuvent être déplacésqu’avec de puissants moyens de levage, lescharges étant déposées directement à piedd’œuvre « par le haut ».

Les produits de cette phase de travaux sontpeu sensibles aux vols ou aux dégradations,ils sont livrés de façon régulière, en grandequantité et demandent des surfaces destockage importantes.

Les approvisionnements à pied d’œuvre decette phase sont fortement tributaires de laqualité des plates-formes de chantier.

C’est pourquoi il est nécessaire de : - concevoir des accès au chantier, des voi-ries intérieures et des zones de stockagepour le passage d’engins lourds - gruesmobiles, chariots élévateurs, etc. - et decamions de grande longueur et de fort ton-nage - toupies à béton, semi-remorques defermettes, de dalles alvéolées ou de poutrespréfabriquées, etc. ;- prévoir des aires de déchargement, indé-

pendantes des voiries, pour ne pas entraverla circulation pendant les opérations debétonnage ou de déchargement de produits(pose de préfabriqués depuis le camion parexemple) ;- réaliser les assises de dallages avant lemontage des charpentes préfabriquées(béton ou acier) et la pose du bardage, pourque l’utilisation des nacelles ou des écha-faudages de pied se fasse en sécurité ;- exécuter les assises des voiries définitivesdes chantiers pavillonnaires avant le débutdes travaux pour faciliter les livraisons et lacirculation des engins de manutention (lesréseaux sous voiries doivent alors être réali-sés très tôt et il est nécessaire de prévoir unre-profilage avant mise en place des revête-ments définitifs).

Au cours de cette phase, le charpentier, lecouvreur, l’étancheur et l’ascensoristedépendent souvent des moyens de levagede l’entreprise principale pour approvision-ner des colis lourds et volumineux que sontles fermettes, les palettes d’isolant ou lesmachineries et cabines d’ascenseur. Aussi,le planning des travaux doit-il être aménagéen conséquence, avant appel d’offres, pourque ces dispositions soient réalisables.

La phase « cloisonnements, fluides »

La phase cloisonnements, fluides concerneles lots cloisons, doublages, menuiseries etpartiellement les lots plomberie, chauffage,ventilation.Les matériaux utilisés pendant cette périodede travaux - parpaings, carreaux de plâtre,

Notification du marché avec Plan Général de Coordination

Réception des travaux

Période d'installation de chantier

Période d'exécution des travaux

Phase "cloisonnements-fluides"

Phase "équipements-finitions "

Phase "structure-enveloppe"

Période de préparation

Pendant les travaux

26 Logistique de chantier et coordination de sécurité

doublages, menuiseries, tubes de chauf-fage, gaines de ventilation, etc. - sont lourds,volumineux et fréquemment livrés parcamions complets.Beaucoup d’entre eux craignent l’humiditéet doivent être mis à l’abri rapidement dansles étages.

Pour l’approvisionnement à pied d’œuvre,les entreprises déposent généralement leurs produits sur des recettes à maté-riaux à l’aide d’une grue à tour, d’une grue mobile ou utilisent un ascenseur de chantier. Ensuite, la distribution à l’étage est effectuée avec un transpalette ou à lamain.

Deux organisations peuvent être envisagées :

• Il est tout d’abord possible de lier ces tra-vaux de cloisonnements, doublages etfluides à ceux de la phase structure, enve-loppe.Les approvisionnements sont alors réalisés,à l’avancement de la structure, avec lesmoyens mis en place par l’entreprise princi-pale.Cette organisation demande que :- les modes opératoires de la structure s’yprêtent : absence d’étaiements, maintien derecettes en façade, etc.,- le planning des travaux soit aménagé enconséquence,- les zones de stockage dans les étagessoient définies avec précision, pour ne pasgêner les travaux ultérieurs,- les conditionnements soient adaptés

pour résister à l’humidité puisque certainsapprovisionnements sont réalisés avant étanchéité.

• L’autre choix consiste à dissocier lesapprovisionnements de cette phase travauxde l’organisation mise en place pour laphase structure, enveloppe.Il faut dans ce cas modifier les installationsréalisées en début de chantier.

Les principaux aménagements portentgénéralement sur la réalisation :- de circulations et d’aires de stationnement enpied d’ouvrage pour des véhicules et desengins de levage lourds, grues mobiles, ascen-seurs de chantier ou monte-matériaux, etc.,- de zones d’approvisionnement aux étagespar installation de recettes à matériaux ouutilisation de terrasses ou balcons (aprèsétaiement et protection des revêtements),- de circulations horizontales provisoiresdans les étages avec réservation, si néces-saire, de passage entre bâtiments.

Ces deux organisations peuvent se succé-der. Dans tous les cas, les dispositions rete-nues doivent figurer clairement dans le dos-sier d’appel d’offres pour être chiffrées parles entreprises.

La phase « équipements, finitions »

La phase équipements, finitions concerneprincipalement les lots électricité, plom-berie, chauffage-ventilation, serrurerie, revê-tements de sols et de murs.

27Logistique de chantier et coordination de sécurité

28 Logistique de chantier et coordination de sécurité

A ce stade de la construction, les corpsd’état utilisent des matériaux à forte valeurajoutée qui peuvent être lourds voire encom-brants : rouleaux de moquettes, appareilssanitaires comme les baignoires, radiateurs,carrelages, pots de peinture, etc. Ces pro-duits sont livrés par petites quantités etstockés dans des locaux fermant à clef,pour limiter les vols.Des moyens de levage doivent être prévuspour que pendant cette période, les appro-visionnements ne soient pas réalisés à dosd’homme et par les escaliers. Une étude réalisée sur des chantiers expé-rimentaux [18] de bâtiment montre, parexemple, que cette phase de travaux peutgénérer le mouvement d’environ 5 tonnesde produits par logement.Pour approvisionner les produits à piedd’œuvre pendant cette phase, il est possibled’utiliser les moyens collectifs éventuelle-ment mis en place pour la phase précédente(recettes à matériaux, ascenseurs de chan-tier, etc.). Mais une autre solution devra êtretrouvée rapidement car cette organisationest limitée dans le temps et il n’est pas pos-sible de stocker de manière anticipée lesproduits de cette phase du fait de leur sen-sibilité aux vols et dégradations.Lorsque le bâtiment est équipé d’un ascen-seur, il convient si possible de le mettre en

service au plus tôt pour rendre tous lesétages accessibles. Quand, par ailleurs, cetascenseur dessert des parkings en sous-sols, il est également utile d’aménager rapi-dement l’accès de ces parkings pour queles approvisionnements entre les magasinsd’entreprises et les lieux de pose se fassentavec un minimum de manutentions.

Sur les autres chantiers, il est possible d’uti-liser des moyens de levage tels que monte-matériaux, treuils, chariots élévateurs, etc.,qui pour l’essentiel ne demandent que desaccès corrects en pied d’ouvrage. Ces amé-nagements doivent être prévus dès la phaseconception, notamment dans le PGCSPS,puis coordonnés avec les entreprises pen-dant la préparation de chantier, car ils peu-vent avoir des incidences notamment sur lesplannings de ravalements ou d’aménage-ments extérieurs.

Nota :

Pour chacune des phases de travaux mentionnées

ci-dessus, il est nécessaire de vérifier que les

charges apportées par les produits et les engins de

manutention sont compatibles avec les charges

admissibles des surfaces de circulation et de recueil,

voiries, dallages, planchers, coffrages, recettes à

matériaux, etc.

29Logistique de chantier et coordination de sécurité

3.3 Les outils de la logistique de chantier

Les outils de la logistique de chantierconcernent :- les installations communes,- les flux d’informations, c'est-à-dire toutesles informations nécessaires aux acteurspour agir en toute connaissance pendanttoute la durée du chantier,- les flux physiques, personnels, produits deconstruction et matériels nécessaires,depuis leur demande ou commande jusqu'àleur emploi ou mise en œuvre et leur repli.

>>> 3.3.1 Les réunions

Les réunions permettent de prendre lesdécisions nécessaires en fonction des diffé-rentes séquences opérationnelles et ce dèsla conception du projet pendant laquelle ilconvient de s'interroger sur les approvision-nements de chantier.On trouvera les réunions d’études, lesréunions de préparation de chantier, lesréunions de chantier et les réunions deCISSCT sur les chantiers importants.Les réunions de chantier (ou rendez-vous dechantier) sont les plus connues, mais lesréunions de préparation de chantier et lesréunions d'études sont de plus en plus sou-vent prévues dans les documents particu-liers du marché et les réunions du collègeinterentreprises de sécurité, de santé et desconditions de travail (CISSCT) sont impo-sées par le code du travail pour les chantiersles plus importants.Certaines de ces réunions regroupent l'en-semble des acteurs, d'autres sont plus spé-cifiques avec une participation réduite.Le coordonnateur SPS est informé de toutesles réunions ayant une incidence sur la sécu-rité et la protection de la santé.

Les réunions d'études

Des études sont à réaliser à chaqueséquence de l'opération : - études préalables à la conception de l'opé-ration,- études de maîtrise d'œuvre à la conceptiondu projet,- études de mise au point à la passation des

contrats de travaux,- études d'exécution pour la réalisation destravaux.

Nous avons vu que chaque nouvelle phased’études est engagée sur la base desétudes précédentes approuvées par lemaître de l'ouvrage et que les études d'exé-cution réalisées par les entreprises sontvisées par le maître d'œuvre.

Les réunions d'études permettent de s'as-surer, à chaque étape, de la cohérence entretous les documents et d'obtenir l'accord desdifférents intervenants en sachant que desbureaux d'études techniques interviennentsouvent dès la phase conception.La loi MOP et ses textes d'application pré-voit que c'est le maître de l'ouvrage quidésigne la personne responsable de la syn-thèse des études techniques, maîtred'œuvre ou entreprise générale.Les travaux à exécuter par les entreprisessont ainsi progressivement définis dans leursmoindres détails avec leurs limites de pres-tations et les réservations qui leur sontnécessaires dans les structures de l'ou-vrage.Les plans d'exécution sont établis soit par lemaître d'œuvre, soit par les entreprisesselon leurs contrats.La répartition entre les études de projet dumaître d'œuvre et les études d'exécution del’entreprise doit être clairement définie par lemaître de l'ouvrage pour éviter toute ambi-guïté ultérieure.Le choix définitif des matériaux ou produitsde construction peut avoir une influence surle calendrier général d'exécution des travauxcompte tenu des délais de fabrication etd'approvisionnement.Aussi, l'établissement d'un planning desétudes d'exécution, le suivi de la liste desplans au dernier indice modificatif et la miseau point d'un circuit d'approbation des planssont nécessaires.

Les réunions de préparation de chantier

Dans son article 7.3 concernant les réunionsde préparation relatives à l'organisation del'exécution des travaux, le CCAG applicable aux travaux de bâtiment faisant l'objet de mar-chés privés (norme NF P 03-001) prévoit que :

30 Logistique de chantier et coordination de sécurité

«

« L'entrepreneur, y compris les sous-traitantsdésignés prendront part, avec les autres inter-venants, aux réunions de préparation prévuespar les documents particuliers du marché etqui ont pour objet :- la définition des interfaces matérielles et orga-nisationnelles entre participants ;- l'établissement du calendrier détaillé d'exé-cution précisant les périodes d'intervention del'entrepreneur et des autres participants dansle cadre du calendrier contractuel ;- lorsque les documents particuliers du marchéle prévoient, l'établissement des points cri-tiques qui doivent être notés de l'exécution decertaines tâches et la liste des points d'arrêt oùle quitus d'un contrôle extérieur est requislorsque les documents particuliers du marchéle prévoient ;- le projet des installations de chantier enaccord avec le PGC SPS et en harmonie avecles besoins des autres entrepreneurs ;- la mise en commun d'équipements de travailou d'installations de chantier ».

Suivant le chantier, c'est le maître d'œuvre etOPC, l'entreprise générale ou le mandatairecommun du groupement d'entreprises quiorganise ces réunions.Des réunions spécifiques peuvent être orga-nisées avec un nombre restreint de partici-pants en fonction de l'importance du

chantier ou des questions soulevées.Ces réunions de mise au point sont

nécessaires pour obtenir l'accord detoutes les parties concernées y com-pris, le cas échéant, les fabricants deproduits de construction.

Elles portent sur :- le calendrier détaillé d’exé-cution par lots ou par corpsd’état (pour la livraison desproduits),

- le plan d'installation de chan-tier (pour leur déchargementet leur stockage éventuel),- la mise en commun d'équi-pements de travail (pour leuramenée à pied d'œuvre etleur colisage éventuel),- les plannings d'approvi-sionnement et d'utilisationdes matériels mis en com-mun.

Nota :

Le CCAG applicable aux marchés publics de travaux

[13] traite de la préparation des travaux à l’article 28.

Les réunions de chantier

La réunion de chantier hebdomadaire permet de :- faire régulièrement l'état d'avancement duchantier,- prendre d'un commun accord les déci-sions qui s'imposent pour organiser et coor-donner dans le temps et dans l'espace lesactions des différents intervenants,- apporter les réponses aux questions quin'ont pu être réglées lors des réunionsd'études et de préparation de chantier.La visite de chantier en est le complémentindispensable. Elle permet au maîtred'œuvre et OPC d'assurer sa mission decontrôle de l'exécution des travaux.

La réunion de chantier est organisée par lemaître d'œuvre et OPC ou l’entreprise géné-rale, avec la participation du maître d'ou-vrage s’il le souhaite, des entreprises, desbureaux d'études et de contrôle techniqueet, suivant l'ordre du jour, de toute personneou organisation invitée pouvant être exté-rieure à l'opération (mairie, police, conces-sionnaire, etc.).

31Logistique de chantier et coordination de sécurité

Des réunions spécifiques peuvent être orga-nisées avec un nombre restreint de partici-pants.C'est souvent le cas pour préciser :- les limites de prestations entre corpsd'état,- les réservations, les scellements et lesrebouchages nécessaires,- la programmation des livraisons avec :

• l'utilisation des installations communesde chantier,• l'utilisation d'équipements de travail misen commun.

Les réunions du CISSCT

Le collège interentreprises de sécurité, desanté et des conditions de travail (CISSCT)est réglementairement constitué par lemaître d'ouvrage sur les chantiers d'une cer-taine importance (4 millions d’euros environ)et cela 21 jours avant le début effectif destravaux.

Parmi ses missions, le collège :- « peut définir, notamment sur proposition ducoordonnateur, certaines règles communesdestinées à assurer le respect des mesures desécurité et de protection de la santé appli-cables au chantier »,- « vérifie que l’ensemble des règles prescrites,

soit par lui-même, soit par le coordonnateur,sont effectivement mises en œuvre ».

Le collège peut donc interve-nir dans l’élaboration et le

suivi des mesures desti-nées à faciliter les approvi-sionnements à piedd’œuvre des produits.

Le coordonnateur SPSpréside ces réunions tri-mestrielles auxquellesparticipent obligatoire-ment le maître d'œuvreet toutes les entreprises,

sous-traitants et travailleursindépendants inclus. Chaque

entreprise est représentée parle chef d’entreprise ou un repré-

sentant habilité et par un salariéeffectivement employé sur le chantier.

En outre, le collège peut être réuni à chaquefois que les circonstances l'exigent.

32 Logistique de chantier et coordination de sécurité

>>> 3.3.2Les plannings et les plans

Les plannings

Le calendrier général des travaux [17] com-prend la période de préparation, suivie de lapériode d'exécution des travaux proprementdite. Il figure dans les documents particuliersdu marché.

Le délai d'exécution des travaux commenceà la date indiquée dans un ordre de serviceou à la notification du marché (pour lapériode de préparation).

Un calendrier détaillé des études d'exécu-tion et des travaux par lots ou corps d'étatest établi pendant la période de préparationdu chantier par le maître d'œuvre et OPC oupar l'entreprise générale (ou mandatairecommun).Cela nécessite de faire un inventaire destâches élémentaires (administratives et tech-niques) à accomplir, de déterminer leurdurée et leurs enchaînements puis de définir,après « lissage », un chemin critique qui soitcompatible avec le calendrier général destravaux.

C'est ainsi que sont élaborés les plannings suivants :- Le planning des études d'exécution (ycompris plans de coordination ou de syn-thèse) avec le circuit d'approbation desplans.- Le planning des travaux qui décomposeles travaux de chaque corps d'état entâches élémentaires classées « critiques »(tout retard décale la date finale des travaux)et « non critiques ». Ces tâches élémentairespeuvent être des tâches « productives »,c'est-à-dire correspondant à l'exécution d'untravail, et des tâches « non productives » quicorrespondent à des délais d'attente telsque le délai d'obtention d'une autorisationadministrative, les délais de vérifications oud'essais, mais aussi les délais d'approvision-nement des produits.- Le planning des approvisionnements duchantier qui est essentiel car il conditionnedirectement le planning d'exécution des tra-vaux. Il dépend du planning des études carla commande ne peut être passée qu'aprèsla définition détaillée des produits à mettreen œuvre. Il comprend les délais des étudesd'atelier, de fabrication, de colisage et detransport qui sont extérieurs au chantier,mais il comprend aussi les délais propres auchantier, de stockage et de reprise en stock

33Logistique de chantier et coordination de sécurité

éventuels puis d'amenée à pied d'œuvre.Cette dernière étape dépend directement del'organisation du chantier, c'est-à-dire desinstallations de chantier et des équipementsde travail mis éventuellement en commun.

D'autres plannings peuvent s'avérer néces-saires comme le planning de consultationdes sous-traitants, le planning d'utilisationdes équipements de travail, le planning derotation du matériel, etc.Sur les chantiers ne disposant pas d’aire destockage, par exemple, une programmationjournalière des livraisons est souvent néces-saire au bon déroulement des travaux.

Le plan des installations de chantier

Les installations de chantier [17] sont à labase de toute optimisation des approvision-nements. Leur conception doit répondre auxbesoins de tous les intervenants, y comprisà ceux des fabricants de produits deconstruction s'ils sont concernés par leschoix effectués en matière de livraison, stockage, reprise en stock ou mise à piedd'œuvre. Elles doivent également donner aupersonnel du chantier et à l'encadrement deslocaux qui leur permettront de travailler dansles meilleures conditions.C'est pourquoi un projet de plan des installa-tions de chantier doit faire l’objet d’une étudedès la phase de conception avec le coordon-nateur SPS et être ainsi proposé à l’appeld'offres avec une répartition entre les entre-prises des dépenses d'intérêt commun.Cette démarche est prévue par le CCAGapplicable aux travaux de bâtiment faisantl'objet de marchés privés (NF P 03-001)notamment dans ses annexes A et B et lacoordination sécurité et protection de lasanté s’impose à tous les marchés de tra-vaux qu’ils soient publics ou privés.

Le plan des installations de chantier doittenir compte de l’évolution du chantier et surles opérations d’une certaine importance, ilest préférable d’établir un plan pour cha-cune des phases de travaux.

Le projet de plan des installations de chantierdéfini en phase conception doit être compa-tible avec les modes opératoires de l’entre-prise principale et facilement adaptable auxbesoins des autres corps d’état. Il est revu par

les entreprises contractantes à la passationdes contrats de travaux et finalisé pendant lapériode de préparation de chantier.

La réalisation des installations de chantier,qu'elles soient communes ou non (branche-ments provisoires, voies de circulation, airesde chantier et de stockage, aires de préfa-brication, clôtures, installations de vie com-munes, installations techniques communes,appareils de levage et de manutention, dis-positifs d'évacuation des gravois et desdéchets, etc.), demande dans tous les casune planification rigoureuse compte tenunotamment des délais d'obtention des auto-risations administratives.

• les accès, le plan de circulation, les parkings, etc.,

• l’environnement (réseaux existants, écoles, hôpitaux, etc.)

• les plates-formes (qualité, limites, clôtures, etc.)

• les appareils de levage et les recettes,

• les zones de cantonnement avec indication des points de secours,

• les réseaux provisoires (électricité, air comprimé, ventilation, etc .),

• les zones de stockage et de préfabrication,

• les dispositifs d’évacuation des déchets,

Le plan des installations de chantier fait l’objet d’un dossier d’exécution.

Le plan des installations de chantier définit pour chaque phase :

34 Logistique de chantier et coordination de sécurité

Cette rigueur, bénéfique pour tous les inter-venants, conduit tout naturellement à fairedes installations de chantier une véritableopération avec répartition des tâches, plansd'exécution et planning de réalisation mêmesi le dossier d’exécution peut être réduit à unplan renseigné pour les opérations les plussimples.

Le plan général de coordination SPS

Le plan général de coordination en matièrede sécurité et protection de la santé (PGCSPS) [8 et 9] est établi par le coordonnateurSPS dès la conception du projet pour tousles chantiers soumis à déclaration préalabledu maître d'ouvrage aux organismes de pré-vention et de contrôle (IT, CRAM, OPPBTP),c'est-à-dire tous les chantiers d'un montantsupérieur à environ 300 000 euros et nonsoumis au décret du 20 février 1992 [10].

L’optimisation des approvisionnements dechantier doit faire partie des sujets traités parle PGCSPS (voir article R. 238-22 du codedu travail).

Le PGCSPS doit être joint aux documentsremis par le maître d'ouvrage aux entrepre-neurs lors de l'appel d'offres et communiquéaux éventuels sous-traitants.

Pendant la réalisation des travaux, le coor-donnateur SPS assure l’harmonisation desplans particuliers de sécurité et de protec-tion de la santé (PPSPS) des entreprisesdans le respect du PGCSPS.

>>> 3.3.3Les moyens matériels

La distribution verticale

La grue à tour

La grue à tour est le moyen de levage le plusutilisé sur les chantiers d’une certaine impor-tance pendant la phase structure, enveloppe.Des délais d’exécution de plus en plus serrés,la réduction du temps de travail et les limitationsde survol, font que les grues sont utilisées àplein temps par les entreprises de gros œuvre.Pour libérer des temps de grue aux autrescorps d’état, différentes mesures peuventêtre retenues.

• les mesures d'organisation générale du chantier arrêtées par le maître d'œuvreen concertation avec le coordonnateur ;

• les mesures de coordination prises par le coordonnateur en matière de sécurité et de santé et les sujétions qui en découlent,concernant notamment :

a) les voies ou zones de déplacement ou de circulation horizontales ou verticales,

b) les conditions de manutention des différents matériaux et matériels, etc., ainsi que la limitation du recours aux manutentions manuelles,

c) la délimitation et l’aménagement des zones de stockage et d’entreposage, etc.,

d) les conditions de stockage, d’élimination ou d’évacuation desdéchets et des décombres ;

e) les conditions d’enlèvement des matériaux dangereux utilisés ;

f) l’utilisation des protections collectives, des accès provisoires, etc.,

g) les mesures prises en matière d’interactions sur le site.

• Les modalités de coopération entre lesentrepreneurs, employeurs ou travailleursindépendants.

cf. article R. 238-22 du code du travail

En matière de logistique, le PGCSPS comprend :

35Logistique de chantier et coordination de sécurité

Il est ainsi possible de :- choisir des modes opératoires économesen grue pour la réalisation des structures :pompage des bétons, réglage des préfabri-qués hors levage, etc.,- augmenter leur durée d’utilisation journa-lière en prévoyant des grutiers supplémen-taires et en décalant les horaires,- préparer avec précision les opérations delevage en utilisant des apparaux adaptésaux charges, en préparant les aires dedéchargement, en attribuant des plageshoraires précises, etc.,- rendre accessibles les zones de stockageaux camions de livraison et utiliser de préfé-rence des camions équipés de bras dedéchargement pour la mise en stock desproduits.

Lorsque les grues à tour sont démontées, ilest impératif que les ouvrages soient acces-sibles aux engins prévus par les autres corpsd’état pour approvisionner leurs produits.Cela suppose que des travaux annexessitués en pied d’ouvrage tels que drains,regards, étanchéité, etc. aient été planifiés etréalisés pour pouvoir effectuer les remblais.Les entreprises de la phase structure

enveloppe tardent souvent à réaliser ces tra-vaux car leurs approvisionnements se fontgénéralement par le haut et que cela nécessiteégalement une coordination avec le lot VRD.

La grue mobile

La grue mobile est généralement utilisée,après le démontage des grues à tour, pourdes levages ponctuels de matériaux lourdsou volumineux. Elle est aussi fréquemmentemployée sur les chantiers de grande sur-face au sol comme les chantiers d’entrepôtsou d’usines à un seul niveau.Ces engins sont lourds et demandent unebonne préparation des voies de circulationet des zones de mise en station. Par ailleurs,chaque opération de levage doit faire l’objetd’une étude précise tenant compte de laposition de la grue et de ses capacités(courbe de charge), des caractéristiques dela charge (poids, volume) et de la position dupoint de dépose (éloignement, hauteur).

Le monte-matériaux, l’ascenseur de chantier

Le monte-matériaux ou l’ascenseur dechantier est utile pour approvisionner desproduits de dimensions limitées qui vont dela palette de parpaings pour un chantier deréhabilitation lourde aux tuiles sur un chan-tier de pavillon.L’utilisation d’un monte-matériaux ou d’unascenseur de chantier impose des disposi-tions constructives et des aménagementsde planning qui doivent être prévus avant ledémarrage des travaux.

Le matériel du maître d’ouvrage

Sur certains chantiers, les entreprises peu-vent être amenées à utiliser du matériel fai-sant partie de l’ouvrage et mis à dispositionpar le maître d’ouvrage.Cette situation peut se présenter dans deuxcas.

- Dans le cas de construction neuveIl s’agit alors d’appareils neufs, ascenseurs oumonte-charge définitifs, ponts roulants, etc.,dus au titre du marché et mis en service defaçon anticipée pour réaliser les approvision-nements pendant la phase d’équipements etde finitions.

36 Logistique de chantier et coordination de sécurité

- Dans le cas de réhabilitation ou de main-tenance importanteIl s’agit du même type d’appareils, ascen-seurs, monte-charge, ponts roulants, etc.,laissés en service et mis à disposition desentreprises pour réaliser l’ensemble des travaux.Dans l’un et l’autre cas, il n’y a pas ou peu desolutions alternatives pour acheminer les pro-duits à proximité des lieux d’utilisation.Cette disposition permet également de limiterles zones de stockage. En effet, le moyen delevage étant disponible en permanence, lesproduits peuvent être livrés par petites quanti-tés au fur et à mesure des besoins [18].

Dans tous les cas, la mise à disposition parle maître de l’ouvrage d’un appareil delevage doit être prévue au PGCSPS et ins-crite dans le marché des entreprises avectoutes les précisions nécessaires telles quevérification initiale, conduite, entretien etremise en état.

Nota :

Dans le cas de travaux soumis au décret du

20 février 1992 [10], le plan de prévention

remplace le PGCSPS.

La distribution horizontale

Pour arriver à pied d’œuvre, un produit esttout d’abord manutentionné au niveau dusol puis il est distribué à l’intérieur de l’ou-vrage, après levage éventuel. Il existe desmatériels adaptés tels que des chariotsautomoteurs, des transpalettes, des tapisroulants, etc., pour effectuer ces différentstransferts dans de bonnes conditions.L’expérience montre que l’essentiel des diffi-cultés rencontrées par les entreprises résidedans la mauvaise qualité des voies provi-soires de chantier (notamment en cas depluie), dans l’absence d’évolution du plandes circulations à l’avancement des travaux,et dans le peu de prise en compte des circulations dans l’ouvrage.

La circulation au sol

Le balisage du chantier, la fourniture deplans de circulation aux livreurs et la pro-

grammation des livraisons permettentde ne pas encombrer l’environne-ment du chantier. Ils fiabilisent les

heures d’arrivée des camions etpermettent une utilisation opti-

male de moyens de levagesouvent saturés.Pour faciliter les déplace-ments au sol, il est néces-saire de desservir les aires

de déchargement et destockage à l’aide de voies

de circulations autorisant le pas-sage de véhicules lourds par tout temps. Leur tracé doit per-mettre d’éviter les marchesarrière ou les demi-tours et cesvoies doivent être prolongées le

plus rapidement possible jusqu’auxouvrages pour les travaux des corps

d’état secondaires. Sur certains chantiers, etnotamment sur les chantiers de pavillons, il est possible d’utiliser les assises deschaussées définitives.

La circulation dans l’ouvrage

Les problèmes de circulation dans lesouvrages apparaissent lorsque les approvi-sionnements à pied d’œuvre par le haut nesont plus possibles et que des produitslourds doivent être acheminés depuis unpoint de desserte unique comme la ported’un ascenseur de chantier ou une recette àmatériaux.Des dispositions constructives souvent liéesà des aménagements de planning peuventêtre arrêtées en phase de conception. Néanmoins, il est toujours nécessaire, aumoment de la commande des produits, dedéfinir des conditionnements qui soientadaptés au chantier et notamment à lacapacité des engins de manutention, à lacharge admissible des surfaces de recueil etde circulation ou à la largeur des ouvertures(portes, baies, réservations, etc.).

Nota :

Dans tous les cas, l’utilisation commune de moyens

matériels par les corps d’état doit être préparée et

organisée : PGCSPS, documents particuliers du

marché, planning de montage et de démontage,

convention d’utilisation, apparaux spécifiques, gui-

dage, etc.

>>> 3.3.4 Des moyens logistiques extérieurs au chantier

Pour diverses raisons développées dans leschapitres précédents, les moyens mis enplace sur chantier pour faciliter les mouve-

ments de produits sont souvent limités.Plutôt que de travailler dans de mau-

vaises conditions, il peut être judi-cieux de sous-traiter une partie dela logistique à des partenairesextérieurs, fabricants, négociantsou ateliers d’entreprises.Néanmoins, ces dispositions nesont pas traditionnelles, aussidoivent-elles être mises au pointet négociées avec les fournis-seurs au stade de la commande.Les prestations pouvant être sous-

traitées concernent principalementles modes d’approvisionnement et le

conditionnement des produits.

Les modes d’approvisionnement

Les modes d’approvisionnement utilisés tra-ditionnellement sur chantier varient beau-coup d’un corps d’état à l’autre.Les produits peuvent en effet provenir :- d’usine, pour les produits pondéreux livrésen grandes quantités tels que les parpaings,les carreaux ou les plaques de plâtre, leshuisseries, etc.,- du négoce, pour les produits standardslivrés en plus petites quantités,- d’ateliers d’entreprise, pour les produitsdemandant à être transformés ou re-condi-tionnés avant la pose.

Les négociants de produits proposent main-tenant des modes d’approvisionnement quipeuvent être individualisés pour mieuxs’adapter aux besoins des entreprises ou deleurs chantiers. Ils proposent notammentune plus grande variété de produits dispo-nibles sur parc, ce qui entraîne une diminu-tion des délais de livraison.

Le conditionnement

Le conditionnement a pour premier objectifde préserver les performances initiales d’unproduit jusqu’à la prise en charge par l’ache-teur. Il permet également d’optimiser son

37Logistique de chantier et coordination de sécurité

38 Logistique de chantier et coordination de sécurité

prix rendu sur chantier en facilitant les opérations de stockage, de transport ou demanutention.Pour supprimer les transferts inutiles et pourminimiser les coûts de fabrication, de stoc-kage et de transport, les fournisseurs ontlongtemps privilégié les grands conditionne-ments.

Ces conditionnements par grande quantité,qui peuvent se justifier pour les chantiersimportants, ne correspondent généralementpas aux besoins des petites entreprises.Sur ce sujet également, des évolutions sonten cours chez les fabricants de produits etchez les négociants, pour mieux répondreaux attentes des entreprises.

Les principales évolutions portent sur :- l’adaptation des conditionnements auxmoyens de manutention présents sur le site,- l’ajustement des dates de livraisons auxbesoins des entreprises, pour limiter lesaires de stockage et les pertes de produits,- la codification des produits permettant decontrôler les livraisons, de gérer les stocks etde répartir plus facilement les produits dansl’ouvrage,- le prêt d’apparaux ou de moyens demanutention adaptés au produit,- l’élaboration de colis contenant l’ensembledes pièces nécessaires à la réalisation d’unetâche ou des sous-ensembles préfabriqués(pieuvres de l’électricien, gaines de ventilation,etc.).

39Logistique de chantier et coordination de sécurité 39Logistique de chantier et coordination de sécurité

L’amélioration des conditions d’approvision-nement des chantiers passe avant tout pardes mesures d’organisation collective : défi-nir suffisamment tôt les produits et s’assurerde leur disponibilité, aménager les enchaîne-ments de tâches (décaler certaines partiesd’ouvrage ou en accélérer d’autres), rendreaccessibles les aires de déchargement et lesouvrages par tout temps, programmer leslivraisons, mettre en place des moyens demanutention communs, organiser l’évacua-tion des déchets, etc.Beaucoup de ces mesures devraient êtrearrêtées dès la phase de conception du pro-jet, au plus tard pendant la période de pré-paration de chantier. Pendant les travaux,maîtrise d’œuvre, coordonnateur de sécuritéet entreprises ne devraient plus avoir qu’àcontrôler la pertinence des choix retenus etgérer les aléas.

La logistique demande de savoir remettre en cause des habitudes bien établies et d’in-téresser à l’organisation des chantiers de

nouveaux partenaires comme les fabricants de produits. Elle n’est pas de nature à entraî-ner une diminution des tâches à réaliser,mais conduit à une baisse significative d’ac-tions inutiles et donc à des gains importantsde productivité. Ses apports sont cependant plus fins quede seuls gains financiers, car ils se tradui-sent également par une baisse significativedes risques d’accidents, par une meilleurequalité de l’ouvrage fini et donc par uneamélioration de l’image de marque de l’en-semble du secteur BTP.

Nous avons souligné le rôle primordial de lamaîtrise d’œuvre notamment dans sa mis-sion d’ordonnancement, pilotage, coordina-tion et du coordonnateur de sécurité et deprotection de la santé, pour la mise en placede moyens communs. Cependant, il ne fautpas oublier que la qualité de ces différentesmissions dépend d’abord du maître d’ou-vrage qui passe tous les contrats et qui s’as-sure de leur cohérence.

Conclusion

40 Logistique de chantier et coordination de sécurité

• PME et logistique. Plan urbanisme construction et architecture, janvier 1999

• Processus et méthodes logistiques. AFNOR, février 2001

• La démarche logistique. AFNOR Gestion, septembre 1990

• L’atout logistique. CELSE, Paris, 1998

• Méthode d’analyse des manutentions dans les activités de chantier et du BTP.CNAM-CRAM-INRS. Février 2001(diffusion CRAM Auvergne)

• Manutention manuelle. Aide-mémoire juridique n° 18. INRS, Paris, 2001

• Coordonner une opération de travaux. Publication du Moniteur, 1996

• Livraison de matériaux de construction sur les chantiers de bâtiment et des travaux publics. Note technique (CRAM Alsace-Moselle, Nord-Est et Bourgogne Franche-Comté)

Références appelées dans le texte

[1] Conditions de travail. Bilan 1999. Ministère de l’emploi et de la solidarité

[2] Sycodés. N° 65 mars-avril 2001. Agence qualité construction

[3] Pour une logistique des chantiers. N°84. Plan construction et architecture

[4] Déchets de chantier de bâtiment, guide à usage des professionnels du bâtiment. Fédération nationale du bâtiment, Direction de l’habitat et de la construction, Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie,1995

[5] Circulaire du 15 février 2000 « Gestion des déchets par les maîtres d’ouvrage publics »

[6] Loi n° 91-1414 du 31 décembre 1991 et directive 89/391/CEE du 12 juin 1989

[7] Décret n° 92-958 du 3 septembre 1992 et directive 90/269/CEE du 29 mai 1990

[8] Coordination de chantier de bâtiment et de génie civil. INRS, Cahiers de notes documentaires Hygiène et sécurité du travail,1995, 159, ND 1993

[9] Loi n° 93-1418 du 31 décembre 1993 et directive 92/57/CEE du 24 juin 1992

[10] Intervention d’entreprises extérieures.INRS, Paris, ED 757

[11] Loi n° 85-704 du 12 juillet 1985 et décret n° 93-1268 du 29 novembre 1993

[12] Norme NF P 03-001 Marchés privés. Cahiers types. AFNOR, décembre 2000

[13] Décret n° 76-87 du 21 janvier 1976 modifié. CCAG Marchés publics de travaux

[14] Guide des déchets de chantiers de bâtiment. Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), janvier 1998

[15] Lois n° 75-633 du 15 juillet 1975, 76-663 du 19 juillet 1976, 92-646 du 13 juillet 1992 et 95-101 du 2 février 1995

[16] Norme NF EN ISO 9001, décembre 2000

[17] Conduire son chantier. Publication du Moniteur, 1994

[18] Mise en service anticipée de l’ascenseur. CRAM Rhône-Alpes, octobre 2000

Bibliographie

Pour en savoir plus

ALSACE-MOSELLE(67 Bas-Rhin)14 rue Adolphe-Seyboth BP 39267010 Strasbourg cedex tél. 03 88 14 33 00fax 03 88 23 54 13

(57 Moselle)3 place du Roi-GeorgeBP 3106257036 Metz cedex 1 tél. 03 87 66 86 22fax 03 87 55 98 65

(68 Haut-Rhin)11 avenue De-Lattre-de-Tassigny BP 48868020 Colmar cedex tél. 03 89 21 62 20fax 03 89 21 62 21

AQUITAINE(24 Dordogne, 33 Gironde, 40 Landes, 47 Lot-et-Garonne, 64 Pyrénées-Atlantiques)80 avenue de la Jallère33053 Bordeaux cedex tél. 05 56 11 64 00fax 05 56 39 55 93

AUVERGNE(03 Allier, 15 Cantal, 43 Haute-Loire, 63 Puy-de-Dôme)48-50 boulevard Lafayette63058 Clermont-Ferrand cedex 1tél. 04 73 42 70 22 fax 04 73 42 70 15

BOURGOGNE et FRANCHE-COMTÉ(21 Côte-d’Or, 25 Doubs, 39 Jura, 58 Nièvre, 70 Haute-Saône, 71 Saône-et-Loire, 89 Yonne, 90 Territoire de Belfort)ZAE Cap-Nord38 rue de Cracovie21044 Dijon cedex tél. 03 80 70 51 22 fax 03 80 70 51 73

BRETAGNE(22 Côtes-d’Armor, 29 Finistère, 35 Ille-et-Vilaine, 56 Morbihan)236 rue de Châteaugiron35030 Rennes cedex tél. 02 99 26 74 63fax 02 99 26 70 48

CENTRE(18 Cher, 28 Eure-et-Loir, 36 Indre, 37 Indre-et-Loire, 41 Loir-et-Cher, 45 Loiret)36 rue Xaintrailles45033 Orléans cedex 1tél. 02 38 79 70 00fax 02 38 79 70 30

CENTRE-OUEST(16 Charente, 17 Charente-Maritime, 19 Corrèze, 23 Creuse, 79 Deux-Sèvres, 86 Vienne, 87 Haute-Vienne)4 rue de la Reynie87048 Limoges cedex tél. 05 55 45 39 04fax 05 55 79 00 64

ÎLE-DE-FRANCE(75 Paris, 77 Seine-et-Marne, 78 Yvelines, 91 Essonne, 92 Hauts-de-Seine, 93 Seine-Saint-Denis, 94 Val-de-Marne, 95 Val-d’Oise)17-19 place de l’Argonne75019 Paristél. 01 40 05 32 64fax 01 40 05 38 84

LANGUEDOC-ROUSSILLON(11 Aude, 30 Gard, 34 Hérault, 48 Lozère, 66 Pyrénées-Orientales)29 cours Gambetta34068 Montpellier cedex 2tél. 04 67 12 95 55fax 04 67 12 95 56

MIDI-PYRÉNÉES(09 Ariège, 12 Aveyron, 31 Haute-Garonne, 32 Gers, 46 Lot, 65 Hautes-Pyrénées, 81 Tarn, 82 Tarn-et-Garonne)2 rue Georges-Vivent31065 Toulouse cedex 9tél. 05 62 14 29 30fax 05 62 14 26 92

NORD-EST(08 Ardennes, 10 Aube, 51 Marne, 52 Haute-Marne, 54 Meurthe-et-Moselle, 55 Meuse, 88 Vosges)81 à 85 rue de Metz54073 Nancy cedex tél. 03 83 34 49 02fax 03 83 34 48 70

NORD-PICARDIE(02 Aisne, 59 Nord, 60 Oise, 62 Pas-de-Calais, 80 Somme)11 allée Vauban59662 Villeneuve-d’Ascq cedex tél. 03 20 05 60 28fax 03 20 05 63 40

NORMANDIE(14 Calvados, 27 Eure, 50 Manche, 61 Orne, 76 Seine-Maritime)Avenue du Grand-Cours, 2022 X76028 Rouen cedex tél. 02 35 03 58 21fax 02 35 03 58 29

PAYS DE LA LOIRE(44 Loire-Atlantique, 49 Maine-et-Loire, 53 Mayenne, 72 Sarthe, 85 Vendée)2 place de BretagneBP 93405, 44034 Nantes cedex 1tél. 02 51 72 84 00fax 02 51 82 31 62

RHÔNE-ALPES(01 Ain, 07 Ardèche, 26 Drôme, 38 Isère, 42 Loire, 69 Rhône, 73 Savoie, 74 Haute-Savoie)26 rue d’Aubigny69436 Lyon cedex 3tél. 04 72 91 96 96fax 04 72 91 97 09

SUD-EST(04 Alpes-de-Haute-Provence, 05 Hautes-Alpes, 06 Alpes-Maritimes, 13 Bouches-du-Rhône, 2A Corse Sud, 2B Haute-Corse, 83 Var, 84 Vaucluse)35 rue George13386 Marseille cedex 5tél. 04 91 85 85 36fax 04 91 85 79 01

POUR COMMANDER LES FILMS (EN PRÊT), LES BROCHURES ET LES AFFICHES DE L’INRS, ADRESSEZ-VOUS AU SERVICE PRÉVENTION DE VOTRE CRAM OU CGSS

SERVICES PRÉVENTION DES CRAM

GUADELOUPEImmeuble CGRRRue Paul-Lacavé97110 Pointe-à-Pitretél. 05 90 21 46 00fax 05 90 21 46 13

GUYANEEspace Turenne RadamontheRoute de Raban, BP 701597307 Cayenne cedex tél. 05 94 29 83 04fax 05 94 29 83 01

LA RÉUNION4 boulevard Doret97405 Saint-Denis cedex tél. 02 62 90 47 00fax 02 62 90 47 01

MARTINIQUEQuartier Place-d’Armes97232 Le Lamentin, BP 57697207 Fort-de-France cedex tél. 05 96 66 50 79fax 05 96 51 54 00

SERVICES PRÉVENTION DES CGSS

Cette brochure vise àsensibiliser tous les acteurs de la construction à l’optimisationdes approvisionnements de chantier.

La suppression d’actions inutilesse traduit par des gains de productivité, par une diminution des risquesd’accidents, par une meilleurequalité de l’ouvrage fini et de ce fait par une améliorationde l’image de marque du BTP.

Après avoir rappelé les enjeux,des principes d’action sonténoncés. Ceux-ci relèventessentiellement de l’organisationet les principaux bénéficiaires en sont les artisans et les petitesentreprises.

Les coordonnateurs santésécurité, dont l’un des rôlesconsiste à favoriser la mise en place de moyens communs,sont partie prenante d’une telledémarche.

Les maîtres d’ouvrages et les maîtres d’œuvre sontcependant les premiersconcernés, car la maîtrise de toute opération de construction demande qu’ilsprennent, dès la conception, un ensemble de décisionsrelatives à son organisationgénérale.

INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SÉCURITÉ30 rue Olivier-Noyer 75680 Paris cedex 14 . Tél. 01 40 44 30 00Fax 01 40 44 30 99 . Internet : www.inrs.fr . e-mail : [email protected]Édition INRS ED 8841re édition . novembre 2002 . 10 000 ex . ISBN 2-7389-1104-8