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© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. BRUXELLES - MARDI 12 NOVEMBRE 2013 - www.lalibre.be La course aux secours Le typhon aux Philippines a fait des milliers de victimes, et on s’attend encore au pire. Il faut maintenant aider les survivants. pp. 18 à 21 & Edito p. 56 AARON FAVILA/AP Umberto Eco nous livre une fabuleuse “Histoire des lieux de légende” Cahier central + Quotidien européen – Belgique 1,50 € – France 2,20 € – Luxembourg 1,50 € Tél.: 02/744.44.44 130 e année – n° 316 HHHHHH Zoom sur l’érosion des classes moyennes à Bruxelles Belgique pp. 4-5

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La Libre Belgique du 12 novembre 2013

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BRUXELLES - MARDI 12 NOVEMBRE 2013 - www.lalibre.be

La course aux secours

Le typhon aux Philippines a fait des milliers de victimes, et on s’attend encore au pire.Il faut maintenant aider les survivants. pp.18 à 21 & Edito p. 56

AARO

NFA

VILA/AP

Umberto Eco nous livreune fabuleuse “Histoiredes lieux de légende”Cahier central

+

Quotidien européen – Belgique 1,50 € – France 2,20 € – Luxembourg 1,50 € Tél.: 02/744.44.44 130e année – n° 316 HHHHHH

Zoomsur l’érosiondes classesmoyennesà BruxellesBelgique pp. 4-5

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2 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 3mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Le Clou La personnalitéArabelle MeirlaenChef de l’année 2014 au GaultMillau

Hier midi, une semaine jour pour jouravant le Michelin, le GaultMillau dévoilaitsa sélection Belux 2014 (lire en p. 23).A cette occasion, le guide gastronomique adécerné son titre de “chef de l’année” nonpas à un chef mais à une chef, ArabelleMeirlaen. Une récompense méritée pourcelle qui, depuis des années, s’est imposéecomme la meilleure chef de Belgique danssa petite maison du centre de Huy, “LiCwerneu”, écrin discret où elle a décrochénon seulement un 18/20 au GaultMillaumais aussi un macaron auMichelin.Si sa cuisine féminine, légère, axée sur leslégumes et l’équilibre, a permis à ArabelleMeirlaen de se faire un nom, la jeune femmea également réussi depuis quelques annéesà passer outre sa timidité naturelle pouraccepter le jeu de la communication, indis­pensable aujourd’hui si l’on veut s’imposercomme un nom qui compte en gastronomie.On a ainsi pu la voir par exemple en 2011participer à l’émission de la RTBF “Commeun chef”, tandis qu’elle a rejoint le club trèssélect des chefs invités à “Culinaria”, événe­ment gastronomique majeur en Belgique.Ce titre de “chef de l’année” tombe à pointnommé pour Arabelle Meirlaen. L’année2013 fut en effet chargée pour elle. Avecnon seulement la sortie du magnifique livre“Arabelle”, réalisé avec Jean­Pierre Gabriel,sa collaboration avec Delhaize pour unegamme de plats préparés haut de gamme,mais aussi et surtout avec son déménage­ment. La chef a en effet quitté son petitbistrot de Huy pour s’installer à son nom àMarchin. Un nouvel espace plus vaste et denouvelles cuisines qui permettront sansdoute à Arabelle de passer un nouveau cappour s’imposer comme l’un des plus grandscuisiniers de Belgique.

H.H.

D.R.

Carnet familial pp.34-35

Insolite ................. p.53

Jeux ............... pp.54-55

Loterie .................. p.55

Marchés ......... pp.28-31

Météo ................... p.55

Nécrologies ... pp.38-39

Regards ......... pp.40-41

Sports ............ pp.26-33

Belgique pp. 6-7

La révérencedu juge MandouxAprès une carrière professionnelle parti­culièrement intense, le juge Patrick Man­doux vient d’être admis à la retraite aujeune âge de 60 ans. S’il reste professeurà l’ULB, il prend définitivement congé dela justice. Mais avant de partir, il leclame : “Il faut sauver la loi, symbole de ladémocratie”.Rencontre avec l’intéressé.

CHRISTOP

HEBO

RTELS

International pp. 12-14

Le libre-échange UE-USAcontinue d’inquiéterEuropéens et Américains se retrou­vent à Bruxelles pour le secondround de négociations d’un accordde libre­échange transatlantique.Des représentants de la société ci­vile s’inquiètent que cet accordn’amène l’Union à revoir à la baisseses normes sanitaires, phytosani­taires et environnementales.

Culture pp 38-39

Les 75 ansde Cinematek“Nanook of the North”,projeté en cinéconcert ex­ceptionnel le 12 décembre,est l’un des nombreux évé­nements organisés par Ci­nematek à l’occasion de ses75 ans. Comme la visite dudépôt de ses films, le week­end prochain.

EVER

ETT/RE

PORT

ERS

Régions pp.10-11

Grand nettoyageLe curage de la Senne, qui traverseBruxelles, débute ce mardi, à ren­fort de grands moyens techni­ques. C’est même une premièredepuis au moins… un siècle, prèsdu zoning industriel d’Ander­lecht. Les travaux sont prévuspour plusieurs mois : le but est deretirer la vase qui est au fond, afinde faciliter l’écoulement de l’eau.

Le chiffre

8000NOUVELLE FISCALITÉLes simulations effectuéespar Unizo, l’association

des entrepreneurs flamands,montrent que le patron d’unePME de deux travailleurs,avec un bien immobilier et

une voiture de société, payera8000 euros d’impôts de plus.

La phrase“Bien sûr que nous y pensons”

AGNETHA FALTSKOGLe groupe pop suédois ABBA envisage-t-il de se retrouver l’an

prochain, à l’occasion de son 40e anniversaire ?Dans un entretien publié par un journal allemand, AgnethaFaltskog — avec “A” comme Anni-Frid aussi, les épouses

respectives des “B” comme Benny et Bjorn, les deux auteurscompositeurs — Agnetha donc, évoque l’envie du quatuor defaire quelque chose l’an prochain. Partie de “Waterloo” Stationen 1974, la machine à tubes a roulé durant près de huit ans,

jusqu’au divorce des couples et du groupe.Nostalgie ou “Money, money”…

La phrase“Avec lemodèle confédéralde la N­VA, la Belgiquerejoint les places arrière”

KAREL DE GUCHTLe commissaire européen (Open VLD) estime que les

propositions confédérales de la N-VA ne suffisent pas pourpermettre à la Belgique de fonctionner comme pays-membrede l’Union européenne. “Le pays perdrait en outre sensiblementson pouvoir d’influence”, a-t-il déclaré ce week-end sur la VRT.

Haiyan : sans doute faut-il s’attendre à ceque le bilan d’un des plus violents typhonsà avoir balayé la planète se chiffre à plus de12000 morts aux Philippines, où lessecours internationaux tentent des’organiser pour venir en aide auxpersonnes ayant tout perdu.

Belgacom : les jours de Didier Bellens à latête de l’entreprise semblent comptésdepuis sa énième “sortie” la semainedernière. Le couperet devrait en principetomber jeudi. Les tractations se poursuiventen tout cas en coulisses pour lui trouver unsuccesseur.

Diables rouges : les Diables rougespoursuivent ce mardi leur préparation auxrencontres amicales face à la Colombie etau Japon, qui auront lieu toutes deux austade Roi Baudouin, et ce dans le cadre deleur participation à la Coupe du Monde.

Aujourd’hui

Enseignement. Le décret Marcourt a déjà faitcouler beaucoup d’encre. Il abaissenotamment le seuil de réussite à une moyennede 10 sur 20 et non plus 12 sur 20. LaFédération Wallonie-Bruxelles a ainsi voulu

s’aligner sur la situation enFlandre ou en France.L’opposition MR a dénoncé cetabaissement considérant qu’ils’agit d’“un nivellement vers lebas”. C’est également l’avis de

nombreux étudiants. Maurane Crespin,étudiante en 1er master de psychologie àl’Université de Liège (ULg), a ainsi créé unepétition pour tous les étudiants désireux defaire entendre leur voix contre cette nouvelleloi.Nombreux considèrent en effet que cetteinitiative du décret “n’est qu’une démarchepolitique tape à l’œil” et ne veulent pas “unnivellement vers le bas”.

lalibre.be

CHRISTOP

HEBO

RTELS

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3mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Carnet familial pp.34-35

Insolite ................. p.53

Jeux ............... pp.54-55

Loterie .................. p.55

Marchés ......... pp.28-31

Météo ................... p.55

Nécrologies ... pp.38-39

Regards ......... pp.40-41

Sports ............ pp.26-33

Culture pp 38-39

Les 75 ansde Cinematek“Nanook of the North”,projeté en cinéconcert ex­ceptionnel le 12 décembre,est l’un des nombreux évé­nements organisés par Ci­nematek à l’occasion de ses75 ans. Comme la visite dudépôt de ses films, le week­end prochain.

EVER

ETT/RE

PORT

ERS

Régions pp.10-11

Grand nettoyageLe curage de la Senne, qui traverseBruxelles, débute ce mardi, à ren­fort de grands moyens techni­ques. C’est même une premièredepuis au moins… un siècle, prèsdu zoning industriel d’Ander­lecht. Les travaux sont prévuspour plusieurs mois : le but est deretirer la vase qui est au fond, afinde faciliter l’écoulement de l’eau.

Le chiffre

8000NOUVELLE FISCALITÉLes simulations effectuéespar Unizo, l’association

des entrepreneurs flamands,montrent que le patron d’unePME de deux travailleurs,avec un bien immobilier et

une voiture de société, payera8000 euros d’impôts de plus.

La phrase“Bien sûr que nous y pensons”

AGNETHA FALTSKOGLe groupe pop suédois ABBA envisage-t-il de se retrouver l’an

prochain, à l’occasion de son 40e anniversaire ?Dans un entretien publié par un journal allemand, AgnethaFaltskog — avec “A” comme Anni-Frid aussi, les épouses

respectives des “B” comme Benny et Bjorn, les deux auteurscompositeurs — Agnetha donc, évoque l’envie du quatuor defaire quelque chose l’an prochain. Partie de “Waterloo” Stationen 1974, la machine à tubes a roulé durant près de huit ans,

jusqu’au divorce des couples et du groupe.Nostalgie ou “Money, money”…

La phrase“Avec lemodèle confédéralde la N­VA, la Belgiquerejoint les places arrière”

KAREL DE GUCHTLe commissaire européen (Open VLD) estime que les

propositions confédérales de la N-VA ne suffisent pas pourpermettre à la Belgique de fonctionner comme pays-membrede l’Union européenne. “Le pays perdrait en outre sensiblementson pouvoir d’influence”, a-t-il déclaré ce week-end sur la VRT.

Economie pp.22-23

Mais oui, le monde ban-caire a changéIl est faux de dire que rien n’achangé dans le petit monde de lafinance : des régulations sont inter­venues et le secteur doit devenirplus transparent. L’ensemble desréglementations qui ont été misesen place ont amélioré l’environne­ment et le contrôle des régulateurs.

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Belgique Titre du dossier

4 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 5mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Bruxelles a malà ses classesmoyennes

l L’exode des ménages àdeux revenus est loin d’êtreendigué dans la capitale.

l Et l’état des revenusdéclarés en Régionbruxelloise est préoccupant.

l Pertes de recettes fiscalespour les pouvoirs publics enperspective.

Les quatre façades dans un cadre verdoyant à un prix attractif : le principal motif de l’exode des classes moyennes.

GOETHA

LS/REPOR

TERS

Dans la capitale, le revenu moyen par déclarationfiscale a baissé depuis 2001, s’inquiète le FDF

ANXIÉTÉ

Tous les indicateurs convergentvers un même constat : les clas­ses moyennes subissent uneérosion inexorable à Bruxelles.Fin 2012 déjà, l’Institut bruxel­

lois de statistiques (IBSA) pointait unchiffre interpellant. Alors qu’entre 1988et 1998, la proportion de ménages con­tributifs à l’impôt s’était maintenue à40 %, celle­ci a chuté à 34 % durant lesdix années suivantes. Cette tendance estpréoccupante à plusieurs égards. Elletend à confirmer un accroissement de lapauvreté et met en lumière l’exode ur­bain auquel le monde politique assistesans pouvoir l’arrêter.

Depuis 2003, on estime à 10 000 lenombre de ménages (souvent à deux re­venus) qui quittent la capitale pours’installer en Flandre ou en Wallonie.Dans le même temps, Bruxelles est ca­ractérisée par un solde migratoire inter­national positif de plus de 24 000 per­sonnes (dont 65% viennent de l’Unioneuropéenne). Nombre d’entre elles ytrouvent l’assurance d’un emploi sans

systématiquement contribuer à l’impôten Belgique. Aucune région ne peut sepermettre de se voir amputer structurel­lement de recettes fiscales indispensa­bles à la poursuite de politiques visantjustement à améliorer la vie en ville. Cetenjeu sera au cœur de la campagne élec­torale qui s’annonce.

Des chiffres défavorablesPour l’heure, on n’entend guère que le

CDH et le FDF se positionner sur cettequestion. Député de l’opposition FDF,Emmanuel De Bock apporte,aujourd’hui, sa contribution au débat. Ilvient de boucler une étude comparativesur les revenus des Bruxellois depuis1990. Ses conclusions, opportunémentprésentées comme le bilan de la majoritéOlivier en place depuis 2004, sont sansappel : la population de la capitale souf­fre d’un différentiel de plus en plus alar­mant avec les deux autres régions. Se ba­sant sur les données statistiques issuesdu SPF Economie et de la Région deBruxelles­Capitale, Emmanuel De Bockpropose trois modes de calcul.Le revenu moyen des Bruxellois est

en chute libre. En 2010, le revenumoyen par habitant s’est établi à 12593euros. Pour 16599 euros en Flandre et14763 euros en Wallonie. Les revenusbruxellois accusent une croissance sen­siblement plus faible. “La Wallonie rat­trape lentement sont retard sur la Flandre,alors que le Bruxellois s’enfonce toujoursplus, déplore Emmanuel De Bock quiconstate que cette tendance s’est ampli­fiée durant les cinq dernières années(voir graphique). En 2010, ses revenusaugmentent moins vite que l’inflation.Cette situation est catastrophique, alorsque les Bruxellois doivent faire face à unprix du logement bien plus élevé qu’enFlandre et en Wallonie”. Pour le député,ceci se manifeste par un déficit de pou­voir d’achat par rapport à la Flandre deplus de 4000 euros.Le revenumoyen par déclaration fis­

cale permet d’atténuer les effets duboom démographique. Malgré la crois­sance, ce revenu enregistre une baisse de1,4 % entre 2001 et 2010, alors qu’ilgrimpait de 10 % en Wallonie et de prèsde 16 % en Flandre. A titre indicatif, en2010, ce revenu était en Flandre de 21

980 euros et de 17 296 euros à Bruxelles.Le différentiel dépasse les 4 900 euros.“Le revenu moyen du déclarant, en 2010,est inférieur à celui de 2001”, s’étonne ledéputé De Bock.Le revenu médian par déclaration

fiscale est celui qui divise le groupe étu­dié en deux parts égales. En d’autres ter­mes, 50 % de la population dispose de re­venus supérieurs et 50 % de revenus in­férieurs. A Bruxelles (avec 17 296 eurosen 2009), celui­ci n’a augmenté que de1,1 % entre 1999 et 2009, alors qu’ilgrimpait de 16,5 % en Flandre (21 980euros) et de 11,2 % en Wallonie (19 265euros). Conclusion : “Le Bruxellois s’estconsidérablement appauvri.” “Bruxelles estentraînée dans un cercle vicieux où, pluselle s’appauvrira, moins elle rapporterad’impôt sur le travail, plus elle devra com­penser en augmentant la fiscalité régionaleet communale pour compenser ces pertes,estime Emmanuel De Bock. La classemoyenne contributive est de plus en plussous pression. C’est elle qui quitte inexora­blement la capitale, faisant peser l’effortsur ceux qui restent”.

Mathieu Colleyn

Pour un plan “classes moyennes”‣ “Il est urgent de mener des politiques volontaristes pourfaire en sorte que les travailleurs bruxellois puissent continuer àvivre à Bruxelles”, estime Emmanuel De Bock. “Cela passe par despolitiques ciblées en matière d’accès au logement pour les classesmoyennes, en matière de mobilité, d’infrastructures, d’accueil dela petite enfance. Il faut sans doute construire autant si pas plusde logements moyens et viser une vraie mixité sociale plutôt que laconcentration des logements sociaux dans les mêmes communes.”Pour le FDF, “il est urgent qu’on impose les travailleurs sur leur

lieu de travail tout comme il est urgent de repenser la fiscalité sur les revenus”. Et deproposer de faire de Bruxelles “une vraie zone franche favorisant l’installationpérenne des travailleurs, où le travail serait moins taxé qu’il ne l’est aujourd’hui”. “Làoù certains avancent une fusion des communes qui ne résoudrait rien, il faut opposerune véritable coopération entre les communes et la Région pour harmoniser les tauxd’impôts locaux variant aujourd’hui entre 5,8 et 7,5 % selon les communes, proposeencore Emmanuel De Bock. Une harmonisation qui se ferait vers le bas afind’encourager le retour en ville, en redonnant du pouvoir d’achat aux citoyens”.

Epinglé

“Cela ne se jouera pas à l’échelle de Bruxelles”CONFIRMATION

Entretien Mathieu Colleyn

B enjamin Wayens est géographe àl’ULB et contribue à la revue“Brussels Studies”. Il nous éclaire

sur l’érosion des classes moyennes enRégion bruxelloise.

Le phénomène est connu, mais peut-on lechiffrer ?La part des classes moyennes diminue ef­fectivement, mais c’est difficile à chiffreravec précision. L’étude de l’IBSA se basesur les revenus fiscaux, mais il y a des pro­blèmes d’enregistrement dans les très basrevenus tout comme dans les très hautsrevenus. Il y a toute une série de revenusqui sont mal pris en compte, comme lesrevenus du capital ou les revenus immo­biliers. La classe moyenne est celle qui estla mieux enregistrée.

Quelles sont les causes de cette érosion ?Il faut distinguer les choses. Bruxelles ga­gne de la population grâce à un taux denaissance favorable et à une immigrationinternationale qui joue deux fois : ce sontdes jeunes qui arrivent, qui font ensuitedes enfants. On observe que des habitantsde Bruxelles vont s’installer en dehors dela capitale. Ce phénomène touche des

ménages à deux revenus qui sont typi­quement ceux que l’on définit comme“classe moyenne”. Les taux d’emplois fé­minins sont en généralement faibles dansles ménages à bas revenus et les ménagesà très hauts revenus.

Le coût de l’immobilier est en cause ?Clairement. Ces ménages aspirent à unenvironnement favorable et dans le com­promis maison­jardin, ils sont de moinsen moins satisfaits à Bruxelles. Cela ali­mente le phénomène, mais ça n’est pasneuf. On le constate depuis les années 60.

Y a-t-il une accélération ?Non, mais il n’y a pas de décélération nonplus. Le phénomène est favorisé par destaux hypothécaires bas.

Les revenus des Bruxellois souffrent.La périphérie est inaccessible pour beau­coup, il y a donc une population captiveplutôt défavorisée qui se concentre dansle centre et à l’ouest de la capitale. C’est làqu’elle trouve encore à se loger.

Est-ce qu’on bascule plus facilement dans lapauvreté ?C’est difficile à évaluer, mais on observeun marché de l’emploi qui s’est dégradé,un chômage touchant des parts non né­

gligeables de la population, des fermetu­res d’entreprises. Un couple bi­actif, dontl’un des membres perd son emploi, entrevite dans une spirale d’endettement. Lacrise à un effet. Et la masse de revenusaugmente moins vite àBruxelles qu’ailleurs.

Dans le même temps, lenombre de très riches aug-mente également.On le vérifie à l’échellemondiale et européenne.Bruxelles n’échappe pas àcette tendance.

Quels sont les risques de cedouble phénomène pourBruxelles ?Une partie non négligea­ble de l’assise fiscale com­munale et régionale re­pose sur l’impôt des per­sonnes physiques. Et sonrendement est plus im­portant sur les revenusmoyens. Les pouvoirs pu­blics risquent de s’appauvrir, c’est trèsclair. C’est leur enjeu depuis un certaintemps avec des réponses diverses sur lelogement moyen ou des stratégies fiscalesvisant l’immobilier. Mais ça n’est pas fa­

cile, compte tenu de la concurrence fis­cale entre régions.

La Réforme de l’Etat va-t-elle donner des ar-mes à la Région bruxelloise pour lutter plus

avant ?C’est très difficile à dire.Les compétences fiscalessont encore neuves pourles Régions. Elles vont de­voir s’en saisir, et pourBruxelles, ça va être diffi­cile à gérer.

Il faut agir pourtant…Ce n’est pas forcément àl’échelle de Bruxelles queça va se jouer. Parce quel’impôt est payé au lieu derésidence. Avec tous lesnavetteurs qui viennent àBruxelles, le centre urbainest défavorisé fiscalement.

L’impôt sur le lieu de travail,c’est faisable ?Cela existe dans d’autres

pays où une part de l’impôt est payée aulieu de travail. Mais Bruxelles ne peut lefaire toute seule. Il faudra un dialogueavec les autres régions. Et ce n’est pas ga­gné.

“Cesménagessont demoinsenmoinssatisfaits

à Bruxelles.”

BANJAMIN WAYENGéographe et contributeur

à Brussels Studies.

BERT

VANDE

NBR

OUCKE/PH

OTONE

XS

CHRISTOP

HELICO

PPE/PH

OTONE

WS

Page 5: Llb 20131112 bru full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

5mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Les quatre façades dans un cadre verdoyant à un prix attractif : le principal motif de l’exode des classes moyennes.

GOETHA

LS/REPOR

TERS

“Cela ne se jouera pas à l’échelle de Bruxelles”CONFIRMATION

Entretien Mathieu Colleyn

B enjamin Wayens est géographe àl’ULB et contribue à la revue“Brussels Studies”. Il nous éclaire

sur l’érosion des classes moyennes enRégion bruxelloise.

Le phénomène est connu, mais peut-on lechiffrer ?La part des classes moyennes diminue ef­fectivement, mais c’est difficile à chiffreravec précision. L’étude de l’IBSA se basesur les revenus fiscaux, mais il y a des pro­blèmes d’enregistrement dans les très basrevenus tout comme dans les très hautsrevenus. Il y a toute une série de revenusqui sont mal pris en compte, comme lesrevenus du capital ou les revenus immo­biliers. La classe moyenne est celle qui estla mieux enregistrée.

Quelles sont les causes de cette érosion ?Il faut distinguer les choses. Bruxelles ga­gne de la population grâce à un taux denaissance favorable et à une immigrationinternationale qui joue deux fois : ce sontdes jeunes qui arrivent, qui font ensuitedes enfants. On observe que des habitantsde Bruxelles vont s’installer en dehors dela capitale. Ce phénomène touche des

ménages à deux revenus qui sont typi­quement ceux que l’on définit comme“classe moyenne”. Les taux d’emplois fé­minins sont en généralement faibles dansles ménages à bas revenus et les ménagesà très hauts revenus.

Le coût de l’immobilier est en cause ?Clairement. Ces ménages aspirent à unenvironnement favorable et dans le com­promis maison­jardin, ils sont de moinsen moins satisfaits à Bruxelles. Cela ali­mente le phénomène, mais ça n’est pasneuf. On le constate depuis les années 60.

Y a-t-il une accélération ?Non, mais il n’y a pas de décélération nonplus. Le phénomène est favorisé par destaux hypothécaires bas.

Les revenus des Bruxellois souffrent.La périphérie est inaccessible pour beau­coup, il y a donc une population captiveplutôt défavorisée qui se concentre dansle centre et à l’ouest de la capitale. C’est làqu’elle trouve encore à se loger.

Est-ce qu’on bascule plus facilement dans lapauvreté ?C’est difficile à évaluer, mais on observeun marché de l’emploi qui s’est dégradé,un chômage touchant des parts non né­

gligeables de la population, des fermetu­res d’entreprises. Un couple bi­actif, dontl’un des membres perd son emploi, entrevite dans une spirale d’endettement. Lacrise à un effet. Et la masse de revenusaugmente moins vite àBruxelles qu’ailleurs.

Dans le même temps, lenombre de très riches aug-mente également.On le vérifie à l’échellemondiale et européenne.Bruxelles n’échappe pas àcette tendance.

Quels sont les risques de cedouble phénomène pourBruxelles ?Une partie non négligea­ble de l’assise fiscale com­munale et régionale re­pose sur l’impôt des per­sonnes physiques. Et sonrendement est plus im­portant sur les revenusmoyens. Les pouvoirs pu­blics risquent de s’appauvrir, c’est trèsclair. C’est leur enjeu depuis un certaintemps avec des réponses diverses sur lelogement moyen ou des stratégies fiscalesvisant l’immobilier. Mais ça n’est pas fa­

cile, compte tenu de la concurrence fis­cale entre régions.

La Réforme de l’Etat va-t-elle donner des ar-mes à la Région bruxelloise pour lutter plus

avant ?C’est très difficile à dire.Les compétences fiscalessont encore neuves pourles Régions. Elles vont de­voir s’en saisir, et pourBruxelles, ça va être diffi­cile à gérer.

Il faut agir pourtant…Ce n’est pas forcément àl’échelle de Bruxelles queça va se jouer. Parce quel’impôt est payé au lieu derésidence. Avec tous lesnavetteurs qui viennent àBruxelles, le centre urbainest défavorisé fiscalement.

L’impôt sur le lieu de travail,c’est faisable ?Cela existe dans d’autres

pays où une part de l’impôt est payée aulieu de travail. Mais Bruxelles ne peut lefaire toute seule. Il faudra un dialogueavec les autres régions. Et ce n’est pas ga­gné.

“Cesménagessont demoinsenmoinssatisfaits

à Bruxelles.”

BANJAMIN WAYENGéographe et contributeur

à Brussels Studies.

BERT

VANDE

NBR

OUCKE/PH

OTONE

XS

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Belgique Actualité

6 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 7mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

La Journée

C. Bertels prend la tête du Mouvement de GaucheBernard Wesphael n’est plus le président du Mouvement de Gau­che, a­t­on appris samedi après un congrès fédéral extraordinairedu Mouvement de Gauche. Caroline Bertels, qui en était vice­pré­sidente, est à présent présidente ad interim jusqu’aux élections demai 2014. Le dossier Wesphael était le point principal de l’ordredu jour. “Vu les événements qui se sont passés, il était impossible pourMonsieurWesphael de continuer à assumer ses fonctions. Et puis nousdevons pouvoir poursuivre notre travail en toute sérénité. Nous som­mes un parti dont le fonctionnement est essentiellement démocratique.Chacun a donc pu s’exprimer et puis on a voté”, a expliqué la nou­velle présidente. “Je tiens à être précise dans les termes. Nous n’avonsen rien décidé de démettre MonsieurWesphael de ses fonctions, maisc’est une situation à laquelle nous sommes confrontés et de factoMonsieurWesphael n’est plus président”, a­t­elle précisé. CarolineBertels souhaite travailler dans la continuité de ce qui a été com­mencé au sein du Mouvement de Gauche. Bernard Wesphael estinculpé de l’assassinat de sa femme, Véronique Pirotton, commisle jeudi 31 octobre dans un hôtel d’Ostende.

Le CD&V ouvert à une collaborationavec d’autres partis à Bruxelles

Le CD&V entend se présenter à Bruxelles aux élections de l’anprochain en s’appuyant avant tout sur son propre programme,mais il reste ouvert à une collaboration avec d’autres formations, aaffirmé dimanche la tête de liste des sociaux­chrétiens flamandspour la Chambre dans la capitale, Benjamin Dalle, au cours del’émission “De zevende dag” (Een­VRT). Il a toutefois estimé que,pour constituer une liste unique, il fallait être au minimum troisou quatre. Actuellement chef de cabinet du secrétaire d’EtatCD&V aux Réformes institutionnelles, Servais Verherstraeten, etâgé de 31 ans, Benjamin Dalle a été désigné samedi pour emme­ner la liste CD&V pour la Chambre à Bruxelles. La scission del’arrondissement de Bruxelles­Hal­Vilvorde a transformé l’obten­tion d’un siège pour la Chambre, dans la capitale, en un véritabledéfi pour les partis flamands. Benjamin Dalle n’entend pas serésigner à “l’évidence” selon laquelle la population d’origineétrangère dans la capitale voterait par définition pour des franco­phones. Malgré le fait que son parti se présentera avec sa liste etun programme propre, cela n’exclut pas, selon lui, une collabora­tion entre plusieurs partis flamands. Samedi, le sénateur N­VAKarl Vanlouwe a redit que son parti était ouvert à la constitutiond’une liste unique à Bruxelles. Il est sûr que ce sera sans les verts.Groen se présentera sur une liste commune avec Ecolo. Côtélibéral flamand, le chef de file de l’Open VLD à Bruxelles, GuyVanhengel, a déjà fait part il y a de nombreux mois de son hostilitéà la constitution d’une liste flamande unique qui ne garantiraitmême pas, selon lui, l’obtention d’un siège, sans compter qu’ilserait très difficile de déterminer de quel groupe l’élu, s’il l’était,dépendrait.

Cacophonie libérale flamande sur la N-VA“Nous souhaitons, après les prochaines élections, monter dans ungouvernement avec des partenaires qui nous sont proches sur le plansocio­économique. C’est le cas de la N­VA et du CD&V”, a indiquésamedi la ministre Open VLD, Annemie Turtelboom, dans unentretien au Belang van Limburg. La ministre dit sa préférence à laconstitution d’un gouvernement fédéral de centre­droit. S’adres­sant de la sorte à la N­VA, Annemie Turtelboom souligne que celaimplique que la prochaine législature ne pourra être l’occasiond’une négociation sur une nouvelle réforme de l’Etat. Les libérauxflamands ne souhaitent pas, en effet, s’inscrire dans l’agendaconfédéral de la N­VA. “La Belgique a une valeur ajoutée, pour laFlandre également”, fait observer Annemie Turtelboom.Des propos qui contrastent avec ceux prononcés le lendemain parle commissaire européen Karel De Gucht (lui aussi Open VLD),exposant dimanche sur le plateau de la VRT tout les risques qu’il yavait à s’embarquer dans une telle aventure avec la N­VA. Pour lui,la Belgique sera réduite, dans les propositions de la formationnationaliste, à “l’état de tronc” et amputée de pas mal de compé­tences. Un Etat­membre de l’Union doit notamment être en me­sure d’intervenir pour l’application du droit européen. Un étatnational doit ainsi être en mesure de jouer les intermédiaires encas d’infraction impliquant une de ses entités. “C’est impossibledans le système de la N­VA”, a commenté Karel De Gucht.

“Il faut sauver la loi, symbole de la démocratie”C’est ce que clame le juge

Patrick Mandoux pour quil’heure de la retraite a sonné.

CRI D’ALARMEEntretien Jean-Claude Matgen

P atrick Mandoux, conseiller à lacour d’appel de Bruxelles, vientd’être admis à la retraite au

jeune âge de 60 ans. Il reste toutefoisprofesseur à l’Université libre deBruxelles (ULB).

M. Mandoux, vous avez eu une existencede juriste très chargée (voir ci-contre).Quel jugement portez-vous sur la justice,au moment où vous en prenez congé?J’aimerais dépasser le cadre de la jus­tice elle­même pour vous parler del’importance capitale de la loi.

Mais encore…Je constate qu’en cette période trou­blée, marquée par une crise économi­que durable, par l’émergence d’extré­mismes politiques et religieux, notresociété est plus que jamais à la recher­che de valeurs et de repères.Dans ce contexte mouvant, il me paraîtplus que jamais nécessaire que la loiexiste, soit respectée, soit appliquée.Au­delà de son caractère utilitaire, laloi est le symbole d’une démocratie. Laloi, c’est “la” règle votée par les repré­sentants du peuple. Elle doit être claire,simple, elle doit pouvoir être appliquéeen temps réel et les décisions des jugesqui l’appliquent doivent pouvoir êtreexécutées. Si cette base­là existe, alorsla démocratie peut vivre et s’enrichir.

Est-ce le cas?Je crains que non. Je constate une ten­dance inverse, un recul des lois et desinstitutions. Sur le plan politique, il mesemble qu’on a créé en Belgique desinstitutions de droit public que lesgens ne comprennent pas. Quel ci­toyen est capable de définir les compé­tences du fédéral et des entités fédé­rées ?Mais je reviens à mon domaine, qui estcelui de la justice et plus encore de lajustice pénale. Je relève que les jugessont en butte à des textes de plus enplus obscurs, pour partie mort­nés, quine tiennent pas entièrement comptede la jurisprudence de la Cour euro­péenne des droits de l’homme.Prenez la loi Salduz qui prévoit l’assis­tance de tout suspect par un avocat dèsson premier interrogatoire : elle étaitdéjà en partie dépassée au moment deson vote et on n’a jamais dégagé lesmoyens nécessaires à sa mise en appli­cation, ce qui constitue un vrai reculdémocratique.Les tribunaux ne sont pas suffisam­ment efficaces faute de moyens hu­mains et matériels suffisants pour as­

surer leur bon fonctionnement. L’in­formatisation de l’institution judiciaireest toujours quasi nulle part, les nomi­nations des magistrats se font de façontrop lente (NdlR : le successeur de M.Mandoux ne s’installera dans son fau­teuil que trois mois après son départalors que Patrick Mandoux aurait tantsouhaité le former).Mais le bât blesse de façon plus large.Les politiques sont incapables de réfor­mer en profondeur le droit pénal et laprocédure pénale. Certes, on a voté, en1998, le petit Franchimont, mais le dé­bat autour du grand Franchimont, quiaurait permis une vraie et durable ré­forme de la procédure pénale, a été en­terré.On ajoute des couches aux couches detextes existants pour en arriver à unpatchwork peu efficace. Les lois sont demoins en moins transparentes et laCour de cassation, dont la mission estde dire le droit, est débordée et ne peutdès lors assumer pleinement sa fonc­tion.Enfin, la certitude d’une bonne exécu­tion des décisions de justice n’existeplus. Ceux qui sont condamnés à despeines inférieures ou égales à trois ans,et trois ans, ce n’est pas rien, recevaienthier encore un courrier officiel du SPFJustice leur expliquant qu’ils ne purge­ront pas leur peine et devront attendrela pose d’un bracelet électronique.

Vous encouragez donc le recours systéma-tique à la prison…Pas du tout. Ce que je demande au lé­gislateur, c’est de se réveiller, d’imagi­ner plus de mesures alternatives que lapeine de travail. On pourrait ériger laconfiscation en peine autonome, pré­voir des déclarations de culpabilité as­sorties du remboursement de la vic­time, des injonctions thérapeutiques…Pour le moment, la non­exécution decertaines peines a pour effet de ridicu­liser le juge, de discréditer la police, demettre en doute l’efficacité des institu­tions. C’est la démocratie qui estébranlée simplement parce que les po­litiques n’osent pas prendre de risquesélectoraux.Et je n’aime pas quand ils se réfugientsystématiquement derrière des consi­dérations budgétaires pour ne pas as­sumer leurs choix. Les politiques n’ontque le mot “économies” à la bouchealors qu’ils devraient parler de la pri­mauté de la loi, de la sauvegarde de ladémocratie…

La situation serait donc catastrophique…Je relève des avancées. La création duConseil supérieur de la Justice, qu’oncritique assez injustement dans cer­tains milieux, en est une. Désormais,les juges présentés à la nomination lesont sur des critères de compétences etc’est bien. La police s’est remise encause, elle s’est ouverte au multicultu­ralisme et c’est un progrès. L’universitéa évolué dans le bon sens. L’apprentis­

sage du droit se fait de façon plusouverte, plus moderne.Mais je le répète, lorsque la loi va à re­culons, que l’accès à la justice n’est pasgaranti à tous les justiciables parce queles autorités n’ont pas été capables decréer un système de mutualisationproche de celui des soins de santé, quel’arriéré judiciaire, dans certaines juri­dictions, est tel que le citoyen voit sondroit à une justice rendue dans un dé­lai raisonnable bafoué, on est mal, trèsmal.

L’adoption de certaines législations allaitquand même dans le bon sens.Oui et c’est cela qui est terrible. Voterune bonne loi mais ne pas se donnerles moyens de l’appliquer est la piredes choses.

Etes-vous en faveur du maintien de lacour d’assises et de l’institution du jurypopulaire?Je ne suis pas un fervent défenseur dela cour d’assises telle qu’elle fonc­tionne aujourd’hui. La procédure orale

souffre de lacunes dès lors que l’on en­tend des témoins des années après lesfaits, ce qui n’est pas un gage de crédi­bilité.Par ailleurs, on ne s’improvise pas juge.On a allongé la durée des procès. Je se­rais assez partisan d’une juridictioncomposée de trois juges professionnelset de trois citoyens qui délibéreraientensemble.

Encore deux ou trois petites choses àdire…Oui. J’aimerais relever l’état de déla­brement du Palais de justice de Bruxel­les. Voilà bien un symbole d’une justicequi a besoin d’aide et qui n’en reçoitpas.Enfin, et c’est plus important, je plaidepour une refonte du droit des étran­gers détenus administrativement.Comment accepter que des personnesn’ayant commis aucun délit aientmoins de droit que d’autres qui sontplacées sous mandat d’arrêt pour desinfractions graves dont elles sontsoupçonnées ?

Patrick Mandoux en quelques dates‣ 1977. Patrick Mandoux est diplômé endroit de l’Université libre de Bruxelles(1977). Il fut assistant-élève duprofesseur de philosophie PierreVerstraeten, puis assistant du professeurde droit pénal Robert Legros.‣ 1990. Avocat au barreau de Bruxellesde 1977 à 1990, il devient juge autribunal de première instance deBruxelles, où il s’occupa d’une chambrefinancière mais où il exerça aussi lesfonctions de juge d’instruction.‣ 1999. Neuf ans plus tard, il rejoint lacour d’appel de Bruxelles commeconseiller. Il en a été le porte-parole cescinq dernières années. C’est KarinGérard, “madame cour d’assises”, qui valui succéder.‣ 2013. Patrick Mandoux, qui dispensade nombreuses formations aux candidats

juges d’instruction, quitte la cour d’appel mais reste maître de conférence àl’ULB (procédure pénale et droit pénal) et chargé de cours à l’école de police deBruxelles.

Biographie express

CHRISTOP

HEBO

RTELS

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© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

7mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

“Il faut sauver la loi, symbole de la démocratie”sage du droit se fait de façon plusouverte, plus moderne.Mais je le répète, lorsque la loi va à re­culons, que l’accès à la justice n’est pasgaranti à tous les justiciables parce queles autorités n’ont pas été capables decréer un système de mutualisationproche de celui des soins de santé, quel’arriéré judiciaire, dans certaines juri­dictions, est tel que le citoyen voit sondroit à une justice rendue dans un dé­lai raisonnable bafoué, on est mal, trèsmal.

L’adoption de certaines législations allaitquand même dans le bon sens.Oui et c’est cela qui est terrible. Voterune bonne loi mais ne pas se donnerles moyens de l’appliquer est la piredes choses.

Etes-vous en faveur du maintien de lacour d’assises et de l’institution du jurypopulaire?Je ne suis pas un fervent défenseur dela cour d’assises telle qu’elle fonc­tionne aujourd’hui. La procédure orale

souffre de lacunes dès lors que l’on en­tend des témoins des années après lesfaits, ce qui n’est pas un gage de crédi­bilité.Par ailleurs, on ne s’improvise pas juge.On a allongé la durée des procès. Je se­rais assez partisan d’une juridictioncomposée de trois juges professionnelset de trois citoyens qui délibéreraientensemble.

Encore deux ou trois petites choses àdire…Oui. J’aimerais relever l’état de déla­brement du Palais de justice de Bruxel­les. Voilà bien un symbole d’une justicequi a besoin d’aide et qui n’en reçoitpas.Enfin, et c’est plus important, je plaidepour une refonte du droit des étran­gers détenus administrativement.Comment accepter que des personnesn’ayant commis aucun délit aientmoins de droit que d’autres qui sontplacées sous mandat d’arrêt pour desinfractions graves dont elles sontsoupçonnées ?

Patrick Mandoux en quelques dates‣ 1977. Patrick Mandoux est diplômé endroit de l’Université libre de Bruxelles(1977). Il fut assistant-élève duprofesseur de philosophie PierreVerstraeten, puis assistant du professeurde droit pénal Robert Legros.‣ 1990. Avocat au barreau de Bruxellesde 1977 à 1990, il devient juge autribunal de première instance deBruxelles, où il s’occupa d’une chambrefinancière mais où il exerça aussi lesfonctions de juge d’instruction.‣ 1999. Neuf ans plus tard, il rejoint lacour d’appel de Bruxelles commeconseiller. Il en a été le porte-parole cescinq dernières années. C’est KarinGérard, “madame cour d’assises”, qui valui succéder.‣ 2013. Patrick Mandoux, qui dispensade nombreuses formations aux candidats

juges d’instruction, quitte la cour d’appel mais reste maître de conférence àl’ULB (procédure pénale et droit pénal) et chargé de cours à l’école de police deBruxelles.

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Belgique Actualité

8 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013

Un 11 novembre très royalLe roi Philippe mais aussi le

prince Laurent se sontsouvenus de l’Armistice.

ÉMOTION

I l y a quelques semaines, lors d’unhommage aux agents de renseigne­ment et d’action de la Seconde

Guerre à la Sûreté de l’Etat, le princeLaurent avait exprimé la sympathie de“toute (sa) famille” à “toutes celles et ceuxqui s’étaient investis pour la liberté et la dé­mocratie en Belgique”.

Un moment très émouvant qui n’avaitrien d’artificiel dans le chef du prince, etqui visait à montrer que la nouvelle gé­nération royale comptait bien poursui­vre l’action d’Albert II.

On en a eu l’illustration lundi avec leroi Philippe, mais aussi avec son frère quia participé avec le duc d’Edimbourg àune touchante cérémonie à Ypres.

Dans la matinée, le Roi, piloté notam­ment par un de ses ex­conseillers, l’ami­ral de division en retraite Jacques Rosiersqui préside désormais Servio, le succes­seur du Front unique des anciens com­battants, a assisté à la traditionnelle cé­rémonie de l’Armistice à la Colonne duCongrès où il a pris le temps pour saluerles anciens dont les rangs se clairsèmentde plus en plus.

Cela fait plusieurs années que les der­niers soldats de 14­18 ont disparu, maisle chef de l’Etat, dans la foulée de sonpère et de son oncle, tient lui aussi trèsfort à rencontrer celles et ceux qui ontsouvent sacrifié leur jeunesse et leursanté pour leur pays en 40­45 et surd’autres champs de bataille depuis lors.

Ce ne fut pas la seule activité suivie parle roi Philippe en ce 11 novembre. En dé­but de soirée, il s’est, en effet, rendu àl’église Saint­Jacques sur Coudenberg àcôté du Palais royal de Bruxelles pourune cérémonie plus exceptionnelleparce que inédite.

Le chanoine Johan Van Den Eeckhout,aumônier en chef à la Défense et l’aumô­nier Robrecht Boone, curé de la paroisseassisté du vicaire, l’abbé Didier van Ha­vre et les membres de la Fabriqued’église de Saint­Jacques sur Couden­berg, y ont solennellement inauguré, en

présence du Roi, des Emblèmes repre­nant les glorieuses citations de l’Arméebelge. La cérémonie était en fait présidéepar Mgr André­Joseph Léonard, l’arche­vêque de Malines­Bruxelles, qui estaussi l’évêque du diocèse aux Forces Ar­mées. Objectif poursuivi : souligner lecaractère militaire de ce qui est officiel­lement la cathédrale de ce diocèse enperspective des commémorations ducentenaire de la Première Guerre mon­diale. Pendant ce temps, le prince Lau­rent a assisté à Ypres en compagnie duduc d’Edimbourg, le prince Philip, à la

traditionnelle cérémonie du Last Post.Une édition 2013 exceptionnelle là aussien raison de la présence d’une septan­taine de sacs de terre rassemblés sur leschamps de bataille flamands en vue decréer un mémorial flamand à Londres.Précision utile : si c’est un projet fla­mand, des écoliers wallons ont aussiparticipé au projet. Il a en fait été lancépar la Commonwealth War Graves Com­mission et a le soutien de la Défense quiamènera cette terre de la mémoire àLondres à la fin de ce mois.

Christian Laporte

Ce lundi, le roi Philippe a assisté à la traditionnelle cérémonie de l’Armistice à la Colonne du Congrès. Une cérémonie émouvante.

PHOT

ONE

WS

L’abaissement de laréussite à 10/20 déplaît

PÉTITION

U ne moyenne de 10/20 aulieu de 12/20 pour réus­

sir, ce sera bientôt la règle àl’unif et dans l’ensemble desétablissements de l’enseigne­ment supérieur francophone.A partir de la rentrée 2014­2015 précisément.

C’est la réforme du ministresocialiste Jean­Claude Mar­court qui le prévoit : le seuilde réussite sera désormais ra­mené à une moyenne de 10sur 20, contre 12 à l’heure ac­tuelle.

Une nouvelle règle –pour­tant approuvée au momentdes négociations par la Fédé­ration des étudiants franco­

phones (Fef)– que dénoncentaujourd’hui fermement cer­tains étudiants. Et ce, via unepétition lancée sur la toile il ya quelques jours par une étu­diante de l’ULg qui estime :“Cette initiative n’est qu’une dé­marche politique tape­à­l’œil,c’est du nivellement vers le bas”.

Du côté du cabinet Mar­court, on justifie cette déci­sion par la volonté d’harmo­niser la réussite des cours etcelle de l’année, et de s’alignersur ce qui se pratique ailleurs,notamment en Flandre ou enFrance. Et de souligner enfin“qu’il appartiendra à chaqueprofesseur de fixer l’exigence deréussite de son cours”.

Al.D.

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9mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Fait diversRixe et coupsde feu à HuyL’auteur présumé descoups de feu tirés vendredisoir sur la Grand-Place deHuy après une rixeimpliquant plusieurspersonnes a été libéré sousconditions par le juged’instruction, a-t-on apprisdimanche de sourcejudiciaire. Vendredi soir,vers minuit, une rixe aopposé un groupe declients d’un café et unautre homme. La police,qui a été alertée del’altercation, s’est renduesur place.A son arrivée, l’une despersonnes impliquées nese trouvait plus sur leslieux. Une patrouille depolice est restée sur laGrand-Place pour s’assurerque l’altercation n’allaitpas recommencer, maisl’homme est revenu sur leslieux et a tiré à deuxreprises dans le centre-ville hutois. Interpellé, letireur présumé a été privéde liberté et déféré samedidevant le juged’instruction de Huy, oùune demande de mise sousmandat d’arrêt a étérequise à son encontre parle parquet.L’auteur présumé descoups de feu a été remis enliberté sous conditions parle juge d’instruction.(Belga)

Port d’AnversIncident “toxique” sur un bateau amarréUn incident impliquant la fuite d’un produit organique s’est produitdans la nuit de dimanche à lundi sur un bateau amarré à un quai du portd’Anvers. Toutes les victimes, une vingtaine, transportées à l’hôpital,ont pu rentrer chez elles, a indiqué lundi la ville d’Anvers. Leur état seratout de même tenu à l’œil dans les jours à venir. Le conteneur d’où lafuite semblait provenir a été sécurisé et extrait du bateau. La quantitéde produit toxique, qui s’est réellement échappée du conteneur, semblelimitée. Certains dockers ont été surpris par le dégagement de vapeurs.Pour ne prendre aucun risque, tous les dockers qui travaillaient àproximité du conteneur ont été soumis à des examens. Le pland’intervention médical a, par ailleurs, été déclenché. La fuite nereprésente cependant pas un danger pour les alentours. (Belga)

Trafic de drogues2,3 kilos de cocaïne interceptésà Brussels AirportUn homme âgé de 44 ans a été appréhendé samedisoir à Brussels Airport alors qu’il tentait de fairepasser en Belgique 2,3 kilos de cocaïne dissimulésdans une valise, a indiqué le parquet de Bruxellesdimanche.Le quadragénaire, qui possède la nationalitébrésilienne et italienne, a atterri à Bruxelles enprovenance de São Paulo. Lors d’un contrôle, lapolice fédérale a découvert de la cocaïne dissimuléedans sa valise. L’homme a été appréhendé et seraprésenté dimanche à un juge d’instruction. (Belga)

Affaire WesphaelHommage àVéronique PirottonPlus de 150 personnes sesont rassemblées en l’égliseSaint-Nicolas du quartierd’Outremeuse à Liègesamedi en milieu dematinée pour rendre undernier hommage, sansallusion au drame, àVéronique Pirotton, l’épousede Bernard Wesphael,décédée le 31 octobre àOstende. Lors de lacérémonie, plusieursproches ont pris la parole,parmi lesquels Nadine, sasœur, qui a souligné “lecharisme” et “l’humourdécapant” de VéroniquePirotton, dont elle était “sifière”. Son ami Frédéric adécrit l’ancienne journalistecomme une personne“toujours présente”. Après letémoignage d’un ancienprofesseur, sa collègue Annea, elle, rappelé combien sonamie était “attentive” etessayait toujours “d’être lameilleure mère possible”,avant que Victor, le fils deVéronique Pirotton, entouréd’autres enfants de lafamille, allume quelquesbougies. Peu après midi, lafamille a quitté le quartierd’Outremeuse pour serendre au cimetière deViemme, dans la communede Faimes, où repose déjà lamère de Véronique Pirotton,pour inhumer celle-ci entoute intimité. (Belga)

Fait diversUne nonagénaire agresséeSuati, un habitant de Laakdal (provinced’Anvers) âgé de 21 ans, a été déférélundi au parquet de Liège pour unarrachage de sac commis dimanche encentre-ville sur une nonagénaire. Lavictime a résisté, mais l’auteur a insistéet fait chuter la personne âgée qui aencore été traînée sur 20 mètres avantde lâcher prise. La victime souffred’hématomes. Le magistrat de garde arequis un mandat d’arrêt à charge del’agresseur qui a été présenté au juged’instruction. (Belga)

Police localePénurie de chefs de corpsLa police locale est confrontée à un manque criant de chefs de corps. Cesont surtout les zones de police de petite et moyenne taille qui peinent àtrouver des candidats. Selon le député N-VA Ben Weyts, le salaire est leprincipal problème, a-t-il expliqué dimanche dans le quotidien “HetNieuwsblad op Zondag”. Le député explique qu’il y a une vague dedéparts à la pension au sein des chefs de corps de la police locale, maisqu’il est difficile de trouver un remplaçant car le salaire ne rend pas leposte attirant. “Les salaires n’ont pas été adaptés depuis la dernièreréforme des polices, il y a plus de dix ans. De ce fait, de nombreux chefs decorps gagnent moins que certains de leurs collaborateurs, comme lesdirecteurs des opérations”. Ben Weyts souhaite rendre la fonction de chefde corps plus attirante en modifiant le système de primes par un salairelié aux compétences et aux responsabilités assorties à la fonction. (Belga)

81VOLS DE BIJOUX PAR JOUR

On enregistre, chaque jour, 81 vols debijoux et diamants en Belgique, un

phénomène en hausse de près de 50 %en cinq ans, selon la réponse à une

question parlementaire posée par PeterLogghe (Vlaams Belang) à la ministre del’Intérieur Joëlle Milquet (CdH), rapportéedimanche dans le quotidien “De Zondag”.En 2008, 19537 cas de vols de bijoux oudiamants ont été enregistrés, contre

29600 l’an dernier.

ImmigrationUne centaine d’Afghans manifestentUne centaine d’Afghans ont manifesté, lundi matin, dans lecentre de Bruxelles afin de protester contre la politique dugouvernement belge et de la secrétaire d’Etat à l’asile et à lamigration, Maggie De Block (Open VLD). Sans incident, selonla police. Les manifestants réclamaient notamment des titresde séjour provisoires, rappelant que 2013 a été l’année laplus sanglante en Afghanistan depuis le début de la guerre.Et le fait que les troupes occidentales s’apprêtent à quitterle pays en 2014 ne laisse présager d’aucune amélioration,estiment-ils. D’après eux, les Afghans ne sont pas plus d’unmillier à demander l’asile en Belgique et une reconnaissancede ces derniers comme réfugiés ne provoquerait pasd’arrivée massive de nouveaux demandeurs d’asile. (Belga)

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Régions Bruxelles

10 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 11mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Bruxelles fête les femmesContre le harcèlement de rueA l’occasion de la journée nationale des femmes, la ville de Bruxelles a organisélundi, la première édition de “Bruxelles fête les femmes”, à la salle Madeleine, rueDuquesnoy. Plus d’un an après la sortie du documentaire contesté “Femmes de larue”, le harcèlement de rue a été choisi comme thème central de cette journée.Diverses activités gratuites ont été mises en place, comme des jeux sur lacommunication non violente, des cours d’autodéfense, des spectacles, des lecturesde textes ou encore des expositions photos. Des institutions publiques ontprésenté les services qu’elles mettent à disposition des victimes. Une table rondesur le harcèlement de rue a été organisée dans l’après-midi. Plutôt que de fuir oud’adapter leurs conduites, Irène Kaufer, coordinatrice à l’asbl Garance, conseilleaux femmes de répondre avec fermeté. (Belga)

SchaerbeekUn homme tué par unelocomotive de serviceUn homme a été heurté par unelocomotive de service vendredi soirprès de la gare de triage àSchaerbeek. Il n’a pas survécu àl’accident, a indiqué samedi lapolice. Il s’agirait d’un homme denationalité bulgare. Les enquêteursont retrouvé près de son corps un saccontenant des fils de cuivre, ce quilaisse supposer que l’homme pourraitêtre un voleur de cuivre. Le parquetde Bruxelles a été averti del’incident. (Belga)

ElectionsLe CD&V ouvert à une collaboration avec d’autres partisLe CD&V entend se présenter à Bruxelles aux élections de l’an prochain ens’appuyant avant tout sur son propre programme, mais il reste ouvert à unecollaboration avec d’autres formations, a affirmé la tête de liste CD&V pour laChambre dans la capitale, Benjamin Dalle, au cours de l’émission “De zevendedag” (Een-VRT). Il a toutefois estimé que pour constituer une liste unique, il fallaitêtre au minimum trois ou quatre. Actuellement chef de cabinet du secrétaired’Etat, Servais Verherstraeten, Benjamin Dalle a été désigné samedi pouremmener la liste CD&V pour la Chambre. La scission de l’arrondissement deBruxelles-Hal-Vilvorde a transformé l’obtention d’un siège pour la Chambre, dansla capitale, en véritable défi pour les partis flamands. (Belga)

En bref

DrogueAppréhendé avec 2,3 kilosde cocaïneUn homme âgé de 44 ans a étéappréhendé samedi soir à BrusselsAirport alors qu’il tentait de fairepasser en Belgique 2,3 kilos de cocaïnedissimulés dans une valise. Lequadragénaire, qui possède lanationalité brésilienne et italienne, aatterri à Bruxelles en provenance deSao Paulo. Lors d’un contrôle, la policefédérale a découvert de la cocaïnedissimulée dans sa valise. L’homme aété appréhendé et devait être présentédimanche à un juge d’instruction.

Services de gardes à Bruxelles

‣ Médecins : 02.479.18.18‣ Pharmaciens : 0900.40.090‣ Numéro national : 0900.10.500 – Internet : www.fpb.be‣ Dentistes : tous les jours de 21 à 7h sauf les week-ends, sans interruptiondu samedi 7h jusqu’au lundi 7h et les jours fériés de 7 à 21h : 02.426.10.26‣ Centre antipoisons : 070.245.245‣ Vétérinaires : 02.479.99.90‣ Pharmaciens : du mardi 12 (19h) au vendredi 15 (19h)‣ Pour les pharmaciens de garde entre 22 et 9h : appelez le 070.660.160

Bruxelles50, rue de la Croix de Fer(Pl. Madou) .................................02.218.63.714, rue de Flandre ........................02.512.63.97Saint-Josse189, rue Royale(Botanique) .................................02.217.71.44Anderlecht140, rue de l’Instruction(Rue Bara) ..................................02.521.05.7112, pl. de Linde(Parc Astrid) ...............................02.521.48.31Ganshoren31, rue F. Beeckmans ..................02.427.61.72Jette41, rue F. Lenoir(Bld De Smet De Naeyer) .............02.426.13.67Laeken330, bld E. Bockstael .................02.479.54.47Schaerbeek1, pl. Wappers(310, rue du Noyer) .....................02.734.13.59

497, chée de Louvain(Pl. Meiser) ................................02.735.82.5620, av. L. Bertrand ......................02.215.57.85Etterbeek527, chée de Wavre ....................02.647.68.60Watermael-Boitsfort116, av. L. Wiener(Rond-point des 3 Tilleuls) ..........02.672.47.95Woluwe-Saint-Lambert131, av. de Broqueville(Métro “Gribaumont”) .................02.770.77.79Forest13, av. Van Volxem .....................02.308.52.97Ixelles384, av. de la Couronne .............02.648.32.71151, chée de Vleurgat(Av. Louise) ...............................02.648.60.25Saint-Gilles347, chée de Waterloo ................02.537.45.69Uccle947, chée d’Alsemberg ..............02.376.80.64

“La qualitéde l’eau seraaméliorée”Evelyne Huytebroeck est la ministrebruxelloise de l’Environnement(Ecolo).

Pourquoi curer seulement maintenant ?Avant 2007, cette compétence ducurage de la Senne appartenait àd’autres pouvoirs publics que monadministration : le fédéral avant1989, puis l’AED (travaux publics),une autre administration bruxelloise.Ils ont probablement jugé qu’il fallaitd’abord les stations d’épuration avantde faire le curage. Celle de Nord nes’est ouverte qu’en 2007. En 2007,on a jugé que nous devrions faire cecurage. Mais il fallait d’abord nettoyerle plus gros des déchets, analyser lavase et voir si cela n’allait perturberl’équilibre de l’eau, s’assurer qu’auniveau hydraulique, cela n’allait pasperturber Uccle et Forest, trouver unbudget (1,6 millions, ce n’est pasrien)… On a fait le maximum.

La qualité de l’eau de la Senne doitcependant encore s’améliorer…Une fois que les boues seront éva­cuées, la qualité de la Senne seranettement améliorée. Le curagepermettra de retirer des polluants, etde redévelopper les algues; et celaaidera l’oxygénation et l’auto­épura­tion du cours d’eau. Mais on n’a pasfini de travailler sur certaines amélio­rations qu’on peut faire.

Par exemple ?Il faut essayer aussi de faire en sorteque la Senne, qui nous arrive du Sud,et de la Flandre, nous arrive de moinsen moins polluée. Il ne faut pasoublier qu’un cours d’eau, ça traverseun territoire, mais ça vient d’ailleursaussi. Ça s’est fait petit à petit, maismaintenant, la Flandre a construittoutes ses stations d’épuration. On vadonc avoir de l’eau plus propre qui vanous arriver. En plus, si ce qui estrejeté depuis la station du Sud deBruxelles est plus propre –nousallons aussi faire des travaux pour desaméliorations– on aura une Senneplus propre. Après le curage quirestait la plus grosse épine dans lepied, on va arriver à une eau qui serade très bonne qualité. Ce qui sort à lastation Nord est déjà de bonne qua­lité. On voit d’ailleurs une faune etune flore qui réapparaît. En quelquesannées, on est arrivé à avoir un bonddans la qualité de l’eau. Ici, on vaencore faire un bond en avant. Mais ilfaut rester vigilant avec l’eau quiarrive.

La Senne va enfin passer au gr and nettoyageLe curage de la Senne débute

ce mardi. Une première et25 000 m3 de boues à excaver.

ENVASÉEReportage Sophie Devillers

D’un côté, les toits découpés enbiseau d’une usine désaffectée.De l’autre, les entrepôts de

Speos, une filiale de bpost, où entrent etsortent les véhicules. Au milieu, le coursd’eau, à la couleur brunâtre. Les hautsde berges, dépourvus de végétation, ontété lissés à la chenille à cause du chan­tier du RER. Et l’on s’enfonce profondé­ment lorsqu’on approche de la Sennequi traverse ce zoning industriel d’An­derlecht. L’odeur, lourde, qui monte ducours d’eau, est celle de la vase. “Pas celledes égouts. La Senne n’est plus un égout àciel ouvert”, insiste Guaëtan CuarteroDiaz, responsable de la gestion de laSenne à Bruxelles­Environnement, l’or­ganisme public qui gère les cours d’eauà Bruxelles.

Le bioingénieur est venu faire un der­nier repérage, avec son entrepreneur,avant le chantier de 3 mois qui débutece mardi. Cette partie de la Senne s’ap­prête à subir son premier grand net­toyage depuis au moins… un siècle. Lesboues recouvrant le lit de la rivière se­ront ôtées sur 3 km, soit 25 000 m3 ex­cavés. “Le but du curage est de retirer lavase qui est au fond de l’eau. Lorsqu’il y abeaucoup de vase qui s’accumule, cela créedes problèmes hydrauliques, le lit du coursd’eau n’est plus assez bas. Le curage per­met que l’écoulement de l’eau se fassemieux. Il devrait aussi y avoir un impactpositif dans la lutte contre les inondations,pour le sud de Bruxelles.”

Grues amphibie et à longue flècheUn tel curage demande des engins de

chantier très spécifiques. Sur la rivière,une grande plaque métallique flotte. At­tachée à un arbre par un câble, cettebarge accueillera les grues à longue flè­che, et autres amphibies, qui raclerontavec leur pelle le fond de la rivière pouren retirer la vase. Sur une barge, à côté,on placera un container, où seront dé­versées les boues récoltées. Pour ces“déchets”, direction ensuite le centre detraitement.

Dans la vase, on trouve des polluants,comme les nitrates ou les phosphates,voire ponctuellement du PCB et des hy­drocarbures. Mais les boues ont été tes­tées, et les polluants ne dépassent pasles normes autorisées. “Mais le curagedevrait améliorer la qualité biologique etchimique de l’eau, assure Gaëtan Cuar­tero.. Car dans ces boues, il y a beaucoupde matières organiques qui sont relar­guées dans le cours d’eau, et ça nuit à saqualité. Il peut aussi, ponctuellement, yavoir des pollutions historiques (ancien­nes, dues à l’activité industrielle) dans les

sédiments. Et avec une telle épaisseur devase, la faune et la flore, habituellementprésentes sur le lit, ne se développent pasbien. La rivière ne se regénère pas”.

Au milieu du zoning, près du coursd’eau, une grue “à longue flèche” estdéjà installée. Grâce à son bras de 17mètres, pour l’instant replié, elle pourratravailler depuis la berge. “Il faut un gru­tier d’expérience, assure Stéphan Simon,le conducteur du chantier chez ETH. Ilfaut savoir travailler contre le courant.C’est le grutier qui sent qu’il est arrivé au

fond, et qu’il ne doit pas entamer le véri­table lit du cours d’eau. On devrait reti­rer 60 cm d’épaisseur de vase”. Plus loin,les berges arborées de la Senne dispa­raissent au profit d’un large tunnel debriques. Ce sera le terrain de jeu de lapetite grue amphibie – “unique en Bel­gique”, assure Stéphan Simon ­ qui està la fois capable de se déplacer sur lefond avec des chenilles, et si le niveaumonte, de flotter, comme un bateau.C’est aussi l’endroit où l’eau du Vlees­gracht vient se jeter dans la Senne. Ilest bien plus clair que sa grande sœur,dont la couleur brune n’est pourtantpas signe de pollution ou d’égout, se­lon M. Cuartero. “Les terres agricolestraversées en amont lui donnent cet as­pect. Même quand on aura curé, la Sennene sera pas claire.” Et ces tuyaux de bé­ton, qui débouchent encore sur lecours d’eau, à quelques mètres desentreprises ? Ils sont destinés aux eauxpluviales, non aux égouts.

Pas encore de label “bon”En termes de taux d’épuration (eaux

usées résiduaires), Bruxelles répondaux normes européennes, assure laministre Huytebroeck. “Et au niveaudes rejets illégaux, on n’a plus vraimentd’entreprises très polluantes à Bruxelles.Puis, tout est fortement réglementé, etnous avons un service d’inspection trèsperformant. Mais cela pourrait plus êtrele cas d’entreprises en Flandre et en Wal­lonie…” Cependant, la qualité de l’eaude la Senne doit encore s’améliorer.C’est le cas pour l’aspect physico­chi­mique. Pour obtenir un label “bon”, cesont 100 normes qui doivent être res­pectées, et elles ne le sont pas encoretoutes. Même chose pour la qualitébiologique (présence de poissons etautres organismes), mais le résultatd’un prochain monitoring, qui tombetous les 3 ans, est très attendu.

Car l’installation de stations d’épu­ration, en 2000 et 2007, a nettementamélioré les chiffres. Et cette hausseest croissante. “Mais c’est une visionglobale, nuance Gaëtan Cuartero. Ilsubsiste encore des pressions ponctuellesdans l’espace (rejets illicites et/ou histori­ques) et dans le temps (déversement partemps d’orage pour sécuriser le réseaud’égouttage). C’est clair qu’il faut main­tenir l’effort pour diminuer les pressions,et atteindre les obligations de l’Europe”.Auparavant, vu l’état de pollution dela Senne à cause des rejets, les précé­dents gestionnaires considéraient quele curage ne valait même pas le coût fi­nancier. “Les nouveaux tronçons, de 30ans, n’ont jamais été curés. Et les plus an­ciens ne l’ont pas été depuis au moins100 ans. On a retrouvé, lors du chantiertest, des obus de la Première guerre !” Ilfaudra ensuite curer d’autres partiesde la Senne. Celle au centre­ville, en­terrée et moins envasée, ne sera pascurée. En revanche, le secteur por­tuaire devra l’être. Aucune date n’estencore fixée.

Le curage de la Senne demande des engins de chantier très spécifiques, comme cette grue amphibie.

ETH

“Un avantage du curage, c’est de rétablirla qualité hydraulique de la Senne,

pour réduire les risques d’inondationsdans certaines communes.

Car on aura des eaux qui vont s’écoulerplus rapidement.”EVELYNE HUYTEBROECK

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11mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Bruxelles fête les femmesContre le harcèlement de rueA l’occasion de la journée nationale des femmes, la ville de Bruxelles a organisélundi, la première édition de “Bruxelles fête les femmes”, à la salle Madeleine, rueDuquesnoy. Plus d’un an après la sortie du documentaire contesté “Femmes de larue”, le harcèlement de rue a été choisi comme thème central de cette journée.Diverses activités gratuites ont été mises en place, comme des jeux sur lacommunication non violente, des cours d’autodéfense, des spectacles, des lecturesde textes ou encore des expositions photos. Des institutions publiques ontprésenté les services qu’elles mettent à disposition des victimes. Une table rondesur le harcèlement de rue a été organisée dans l’après-midi. Plutôt que de fuir oud’adapter leurs conduites, Irène Kaufer, coordinatrice à l’asbl Garance, conseilleaux femmes de répondre avec fermeté. (Belga)

SchaerbeekUn homme tué par unelocomotive de serviceUn homme a été heurté par unelocomotive de service vendredi soirprès de la gare de triage àSchaerbeek. Il n’a pas survécu àl’accident, a indiqué samedi lapolice. Il s’agirait d’un homme denationalité bulgare. Les enquêteursont retrouvé près de son corps un saccontenant des fils de cuivre, ce quilaisse supposer que l’homme pourraitêtre un voleur de cuivre. Le parquetde Bruxelles a été averti del’incident. (Belga)

ElectionsLe CD&V ouvert à une collaboration avec d’autres partisLe CD&V entend se présenter à Bruxelles aux élections de l’an prochain ens’appuyant avant tout sur son propre programme, mais il reste ouvert à unecollaboration avec d’autres formations, a affirmé la tête de liste CD&V pour laChambre dans la capitale, Benjamin Dalle, au cours de l’émission “De zevendedag” (Een-VRT). Il a toutefois estimé que pour constituer une liste unique, il fallaitêtre au minimum trois ou quatre. Actuellement chef de cabinet du secrétaired’Etat, Servais Verherstraeten, Benjamin Dalle a été désigné samedi pouremmener la liste CD&V pour la Chambre. La scission de l’arrondissement deBruxelles-Hal-Vilvorde a transformé l’obtention d’un siège pour la Chambre, dansla capitale, en véritable défi pour les partis flamands. (Belga)

En bref

DrogueAppréhendé avec 2,3 kilosde cocaïneUn homme âgé de 44 ans a étéappréhendé samedi soir à BrusselsAirport alors qu’il tentait de fairepasser en Belgique 2,3 kilos de cocaïnedissimulés dans une valise. Lequadragénaire, qui possède lanationalité brésilienne et italienne, aatterri à Bruxelles en provenance deSao Paulo. Lors d’un contrôle, la policefédérale a découvert de la cocaïnedissimulée dans sa valise. L’homme aété appréhendé et devait être présentédimanche à un juge d’instruction.

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‣ Médecins : 02.479.18.18‣ Pharmaciens : 0900.40.090‣ Numéro national : 0900.10.500 – Internet : www.fpb.be‣ Dentistes : tous les jours de 21 à 7h sauf les week-ends, sans interruptiondu samedi 7h jusqu’au lundi 7h et les jours fériés de 7 à 21h : 02.426.10.26‣ Centre antipoisons : 070.245.245‣ Vétérinaires : 02.479.99.90‣ Pharmaciens : du mardi 12 (19h) au vendredi 15 (19h)‣ Pour les pharmaciens de garde entre 22 et 9h : appelez le 070.660.160

Bruxelles50, rue de la Croix de Fer(Pl. Madou) .................................02.218.63.714, rue de Flandre ........................02.512.63.97Saint-Josse189, rue Royale(Botanique) .................................02.217.71.44Anderlecht140, rue de l’Instruction(Rue Bara) ..................................02.521.05.7112, pl. de Linde(Parc Astrid) ...............................02.521.48.31Ganshoren31, rue F. Beeckmans ..................02.427.61.72Jette41, rue F. Lenoir(Bld De Smet De Naeyer) .............02.426.13.67Laeken330, bld E. Bockstael .................02.479.54.47Schaerbeek1, pl. Wappers(310, rue du Noyer) .....................02.734.13.59

497, chée de Louvain(Pl. Meiser) ................................02.735.82.5620, av. L. Bertrand ......................02.215.57.85Etterbeek527, chée de Wavre ....................02.647.68.60Watermael-Boitsfort116, av. L. Wiener(Rond-point des 3 Tilleuls) ..........02.672.47.95Woluwe-Saint-Lambert131, av. de Broqueville(Métro “Gribaumont”) .................02.770.77.79Forest13, av. Van Volxem .....................02.308.52.97Ixelles384, av. de la Couronne .............02.648.32.71151, chée de Vleurgat(Av. Louise) ...............................02.648.60.25Saint-Gilles347, chée de Waterloo ................02.537.45.69Uccle947, chée d’Alsemberg ..............02.376.80.64

“La qualitéde l’eau seraaméliorée”Evelyne Huytebroeck est la ministrebruxelloise de l’Environnement(Ecolo).

Pourquoi curer seulement maintenant ?Avant 2007, cette compétence ducurage de la Senne appartenait àd’autres pouvoirs publics que monadministration : le fédéral avant1989, puis l’AED (travaux publics),une autre administration bruxelloise.Ils ont probablement jugé qu’il fallaitd’abord les stations d’épuration avantde faire le curage. Celle de Nord nes’est ouverte qu’en 2007. En 2007,on a jugé que nous devrions faire cecurage. Mais il fallait d’abord nettoyerle plus gros des déchets, analyser lavase et voir si cela n’allait perturberl’équilibre de l’eau, s’assurer qu’auniveau hydraulique, cela n’allait pasperturber Uccle et Forest, trouver unbudget (1,6 millions, ce n’est pasrien)… On a fait le maximum.

La qualité de l’eau de la Senne doitcependant encore s’améliorer…Une fois que les boues seront éva­cuées, la qualité de la Senne seranettement améliorée. Le curagepermettra de retirer des polluants, etde redévelopper les algues; et celaaidera l’oxygénation et l’auto­épura­tion du cours d’eau. Mais on n’a pasfini de travailler sur certaines amélio­rations qu’on peut faire.

Par exemple ?Il faut essayer aussi de faire en sorteque la Senne, qui nous arrive du Sud,et de la Flandre, nous arrive de moinsen moins polluée. Il ne faut pasoublier qu’un cours d’eau, ça traverseun territoire, mais ça vient d’ailleursaussi. Ça s’est fait petit à petit, maismaintenant, la Flandre a construittoutes ses stations d’épuration. On vadonc avoir de l’eau plus propre qui vanous arriver. En plus, si ce qui estrejeté depuis la station du Sud deBruxelles est plus propre –nousallons aussi faire des travaux pour desaméliorations– on aura une Senneplus propre. Après le curage quirestait la plus grosse épine dans lepied, on va arriver à une eau qui serade très bonne qualité. Ce qui sort à lastation Nord est déjà de bonne qua­lité. On voit d’ailleurs une faune etune flore qui réapparaît. En quelquesannées, on est arrivé à avoir un bonddans la qualité de l’eau. Ici, on vaencore faire un bond en avant. Mais ilfaut rester vigilant avec l’eau quiarrive.

La Senne va enfin passer au gr and nettoyagefond, et qu’il ne doit pas entamer le véri­table lit du cours d’eau. On devrait reti­rer 60 cm d’épaisseur de vase”. Plus loin,les berges arborées de la Senne dispa­raissent au profit d’un large tunnel debriques. Ce sera le terrain de jeu de lapetite grue amphibie – “unique en Bel­gique”, assure Stéphan Simon ­ qui està la fois capable de se déplacer sur lefond avec des chenilles, et si le niveaumonte, de flotter, comme un bateau.C’est aussi l’endroit où l’eau du Vlees­gracht vient se jeter dans la Senne. Ilest bien plus clair que sa grande sœur,dont la couleur brune n’est pourtantpas signe de pollution ou d’égout, se­lon M. Cuartero. “Les terres agricolestraversées en amont lui donnent cet as­pect. Même quand on aura curé, la Sennene sera pas claire.” Et ces tuyaux de bé­ton, qui débouchent encore sur lecours d’eau, à quelques mètres desentreprises ? Ils sont destinés aux eauxpluviales, non aux égouts.

Pas encore de label “bon”En termes de taux d’épuration (eaux

usées résiduaires), Bruxelles répondaux normes européennes, assure laministre Huytebroeck. “Et au niveaudes rejets illégaux, on n’a plus vraimentd’entreprises très polluantes à Bruxelles.Puis, tout est fortement réglementé, etnous avons un service d’inspection trèsperformant. Mais cela pourrait plus êtrele cas d’entreprises en Flandre et en Wal­lonie…” Cependant, la qualité de l’eaude la Senne doit encore s’améliorer.C’est le cas pour l’aspect physico­chi­mique. Pour obtenir un label “bon”, cesont 100 normes qui doivent être res­pectées, et elles ne le sont pas encoretoutes. Même chose pour la qualitébiologique (présence de poissons etautres organismes), mais le résultatd’un prochain monitoring, qui tombetous les 3 ans, est très attendu.

Car l’installation de stations d’épu­ration, en 2000 et 2007, a nettementamélioré les chiffres. Et cette hausseest croissante. “Mais c’est une visionglobale, nuance Gaëtan Cuartero. Ilsubsiste encore des pressions ponctuellesdans l’espace (rejets illicites et/ou histori­ques) et dans le temps (déversement partemps d’orage pour sécuriser le réseaud’égouttage). C’est clair qu’il faut main­tenir l’effort pour diminuer les pressions,et atteindre les obligations de l’Europe”.Auparavant, vu l’état de pollution dela Senne à cause des rejets, les précé­dents gestionnaires considéraient quele curage ne valait même pas le coût fi­nancier. “Les nouveaux tronçons, de 30ans, n’ont jamais été curés. Et les plus an­ciens ne l’ont pas été depuis au moins100 ans. On a retrouvé, lors du chantiertest, des obus de la Première guerre !” Ilfaudra ensuite curer d’autres partiesde la Senne. Celle au centre­ville, en­terrée et moins envasée, ne sera pascurée. En revanche, le secteur por­tuaire devra l’être. Aucune date n’estencore fixée.

Page 12: Llb 20131112 bru full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

International Titre du dossier

12 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 13mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Le libre-échange,à quel prix?

l Européens et Américains ont repris lesnégociations pour la conclusion d’un vasteaccord de libre-échange transatlantique.

l Le scandale d’espionnage a entamé laconfiance mutuelle, sans freiner lesdiscussions.

l La société civile redoute les conséquencesqu’aurait cet accord sur les normeseuropéennes en terme de santé,de sécurité alimentaire et d’environnement.

La Commission l’assure : le boeuf aux hormones américain n’atterrira pas dans nos assiettes. Le poulet désinfecté au chlore, peut-être...

MAT

TSLOC

UM/A

P

Second tour, sous tensionLIBRE-ÉCHANGE

Quatre mois après la tenuedu premier round àWashington, les négocia­tions pour la conclusiond’un vaste accord de libre­échange entre l’Union

européenne et les Etats­Unis ont re­pris, ce lundi, à Bruxelles, où elles setiendront jusqu’à vendredi. Ni le shu­tdown de l’administration américaine,ni le feuilletonesque scandale d’es­pionnage des alliés européens par laNSA n’ont entravé la volonté des deuxparties d’avancer vite. Avec l’espoir,ténu, de conclure la négociation d’ici lafin de 2014.

Européens et Américains tablent eneffet sur le fait que le Transatlantictrade and investment partnership (TTIP)contribuera à relancer les économiesdes deux blocs occidentaux – qui pè­sent ensemble presque la moitié del’économie mondiale et comptentpour près d’un tiers des échanges com­merciaux planétaires. La Commissioneuropéenne avance que la mise enœuvre d’un accord de libre­échangetransatlantique pourrait apporter àl’Union un bénéfice de 119 milliardsd’euros par an et une croissance an­nuelle du PIB européen de l’ordre de0,5%. Ce dont doutent plusieurs obser­

vateurs pour lesquels ces prédictionsrelèvent du domaine de la pensée ma­gique.

Avant même de parler de ses résul­tats potentiels, il convient de rappelerque les négociations du TTIP – aumenu de cette semaine : énergie, ma­tières premières, cohérence réglemen­taire, barrières techniques– serontlongues et âpres. “L’agriculture, ce seradifficile, comme toujours”, a admis lecommissaire au Commerce, Karel DeGucht, lors d’une rencontre avec quel­ques journalistes, la semaine dernière.“L’ouverture des marchés publics aussi,parce qu’au niveau américain, cela con­cerne l’Etat fédéral mais aussi les Etats fé­dérés”, poursuit le commissaire.

Plus que la baisse des obstacles tari­faires et même l’accès aux marchés,l’un des principaux objectifs du TTIPest la levée des barrières non tarifairesentre l’Europe et les Etats­Unis, en par­ticulier via la convergence des normesréglementaires et techniques. A cetteaune, les représentants de la société ci­vile redoutent que le TTIP n’aboutisseà une remise en cause des standardseuropéens en termes de santé, de sécu­rité alimentaire, d’environnement.Craintes encore nourries par le secretqui entoure les discussions. Petite re­vue des points qui fâchent.

Olivier le Bussy

La convergence réglementaire, ou le spectred’une harmonisation des normes par le bas

L a convergence règlementaire est LEgros morceaux des négociations del’accord de libre­échange transat­

lantique (TTIP). Les deux parties esti­ment en effet que, plus que les (petites)barrières tarifaires, les divergences entermes de normes constituent une en­trave au libre­échange entre l’Unioneuropéenne et les Etats­Unis. Aussi est­ilquestion d’harmoniser les réglementa­tions ou d’assurer qu’elles soient recon­nues mutuellement des deux côtés del’Atlantique, dans quantité de domaines.La Commission assure qu’il n’est enaucun cas question d’affaiblir les normeseuropéennes. Sans convaincre.

Ce mardi, plusieurs organisations de lasociété civile – le Bureau européen desconsommateurs (Beuc), les Amis de laterre Europe, l’Alliance européennepour la santé publique et le Transatlanticconsumer dialogue – tiendront un pointde presse commun, à Bruxelles, pour ex­primer leurs inquiétudes. “Nous ne som­mes pas contre le TTIP par principe.L’ouverture des marchés au niveau globalpeut servir les intérêts des consomma­teurs”, précise d’emblée la directrice duBeuc, Monique Goyens. “Mais il faut quecertaines conditions soient remplies”, in­siste Mme Goyens.

C’est qu’en matière de sécurité ali­mentaire ou de santé, les philosophiesaméricaines et européennes diffèrent.Les Etats­Unis s’appuient sur une appro­che coût­bénéfice; lesEuropéens sur le principede précaution.

On peut ainsi s’attendreà ce que les Etats­Unisfassent pression surl’Union pour qu’elle as­souplisse son systèmed’évaluation des risqueset d’autorisation de miseen culture des organis­mes génétiquement mo­difiés (OGM) – qui n’ontpas bonne presse dansl’opinion publique euro­péenne.

Mais d’autres produitsagricoles américains sonttoujours non grata dansl’Union. “Nous avons lesystème de la ferme à lafourchette, qui assure latraçabilité des différentsaliments, tandis qu’aux Etats­Unis, on semoque un peu de ce qui s’est passé sur lachaîne et on plonge le poulet dans une solu­tion au chlore”, rappelle Monique

Goyens. Pour sa part, le commissaire auCommerce, Karel De Gucht, ne voit “pasde problèmes à ce que l’on retrouve du pou­let américain sur les rayons européens – je

ne dis pas que cela va arri­ver. Au final ce sera au con­sommateur de se décider”.Lequel consommateursera tenté de choisir lepoulet le moins cher. Cequ’a épinglé, début octo­bre, la fédération agricoleeuropéenne Effat : “Nousne pouvons pas permettre àdes importations meilleurmarché d’acquérir unavantage concurrentiel surles aliments locaux”. En re­vanche, le bœuf améri­cain aux hormones res­tera banni du territoireeuropéen, assure M. DeGucht.

Les acteurs du domainede la santé et les défen­seurs de l’environnementcraignent aussi que la lé­

gislation européenne sur les produitschimiques (Reach) soit remise en cause.“Nous avons une approche beaucoup plusstricte pour ce qui concerne les substances

dangereuses et les perturbateurs endocri­niens. En Europe, l’industriel doit prouverque son produit est sans danger” avant samise sur le marché, souligne MoniqueGoyens. “Les Etats­Unis appliquent le ren­versement de la charge de la preuve : c’estl’autorité publique qui doit prouver que leproduit est inoffensif”.

“Nous sommes contents de nos spécifici­tés réglementaires, qui ont fait l’objet de dé­bats de société. Mais elles font l’objet d’atta­ques des grandes entreprises”, complèteOlivier Hoedeman, de l’ONG CorporateEurope Observatory. Qui estime qu’ensoutenant qu’on ne touchera pas auxnormes européennes, “la Commissionénonce une demi­vérité : peut­être que dansquelques années, l’Union changera ses nor­mes pour faire comme les Américains”.Avis que partage Monique Goyens :“Pour le futur, ce traité de libre­échange vaparalyser l’action de l’Union, car il faudratoujours analyser l’impact d’une législa­tion sur le commerce avec les Etats­Unis”.

Et si, au contraire, le résultat était queles deux parties échangent leursmeilleures pratiques ? “Ça devrait êtrepossible”, assure M Hoedeman, “maispour cela, il faudrait adopter un autrepoint de vue que celui du seul business”.

OleB

“La politique, c’estl’art d’imaginerl’inimaginable.”

KAREL DE GUCHTLe commissaire européen encharge du Commerce pensequ’il est possible de combinerles philosophies américaineet européenne en termes denormes, pour aboutir à uneconvergence réglementaire.

GONG

BONG

/REPOR

TERS

Un mandat secret,des lobbies puissants

L a Commission défend, non sans rai­son, que le secret des négociationslui permet de conserver une cer­

taine marge de manœuvre. Néanmoins,nombreux sont ceux qui s’inquiètent dene pas savoir exactement sur quelle baseelle négocie, le mandat que lui ontdonné les Etats membres n’ayant pas étérendu public – même s’iln’est plus secret (1). “Per­sonnellement, je n’ai pas deproblème à ce qu’on rendele mandat public. C’est leConseil qui ne veut pas”,rappelle le commissaireDe Gucht.

S’élèvent aussi des voixpour dénoncer le poidsdes lobbies d’affaires – laChambre de commerceaméricaine et la fédéra­tion patronale BusinessEurope ont rendu un mé­morandum commun.“Lors des 12 mois précédant la négocia­tion, la Commission a eu 130 consulta­tions, dont 119 avec des lobbies du mondedes affaires. Eux savent ce qu’il y a dans lemandat et peuvent être sûrs qu’il reflèteleurs recommandations”, fait remarquerOlivier Hoedeman, dont l’ONG Corpor­tate Europe Observatory, analyse le

poids des lobbies dans le processus déci­sionnel de l’Union européenne.

“Nous, nous n’avons pas accès au texte.Quand on est exclu d’un processus, on a dessuspicions”, glisse Monique Goyens, di­rectrice du Beuc. “Mais il y a désormaisune plus grande disponibilité pour nous yassocier. La Commission s’est rendu compte

qu’il y a une énorme pres­sion de la société civile”,complète Mme Goyens.Pour rappel, au final, leParlement européen seraamené à se prononcer surl’accord. “Mais les objectifsde négociations sont déjàdéfinis”, déplore M. Hoe­deman. “Les environne­mentalistes, les fermiers, lesconsommateurs, les activis­tes de l’Internet des droitsnumériques… sont engagésdans une course contre lamontre pour que leurs pré­

occupations soient inscrites à l’agenda po­litique, avant qu’il ne soit trop tard”.

OleB

U (1) http://www.contrelacour.fr/marche­transatlantique­le­mandat­definitif­de­ne­gociation­de­la­commission­europeenne­traduit­en­francais/

Une affaire d’espionnage?Quelle affaire?

A titre personnel, le président duParlement européen, MartinSchulz, s’est prononcé en fa­

veur d’une suspension des négocia­tions du TTIP, en marge du sommeteuropéen d’octobre. Une pause quel’Allemand justifiait par la nécessitéde faire toute la lu­mière sur les alléga­tions d’espionnage dedirigeants européenspar la NSA américaine.Quand bien même fût­elle surtout symboli­que et envisagéecomme un messageadressé à l’opinion pu­blique européenne, lamesure n’a jamais étésérieusement envisa­gée par les Vingt­huit.

Le commissaire auCommerce De Guchtrésume l’état d’espriteuropéen : “Je ne voispas l’avantage d’arrêterles discussions sur un sujet qui doit con­tribuer à la relance de l’économie etcréer des emplois”. Puis : “Avant de dé­cider de quitter une table de négocia­tions, il faut déjà savoir comment on yreviendra”. De son côté, le secrétaire

d’Etat américain John Kerry a appeléà ne pas établir de lien entre les deuxdossiers.

Pas de lien direct, peut­être. Maispar la bande, le scandale d’espion­nage pourrait influencer les débatsrelatifs à l’utilisation des données

personnelles des inter­nautes. “Ce ne sera pasnécessairement plus dif­ficile pour nous”, glisseKarel De Gucht. LesEtats­Unis entendentque leurs champions,Google, Microsoft, Fa­cebook ou Amazon,puissent faire un usagemaximal des donnéespersonnelles des inter­nautes européens àdes fins commerciales.Là où les Européensinsistent sur le respectde la vie privée.

Oui mais : pour ren­forcer leur position,

encore faut­il que les Vingt­huitadoptent la proposition de la Com­mission sur la protection des donnéespersonnelles, puis trouvent un accordavec le Parlement européen.

OleB

“Je dis àMmeBricq :si vous voulez quelemandat soitrendu public,demandez à voscollègues.”

KAREL DE GUCHTA la ministre française du

Commerce, qui lui a demandéde rendre public son mandat

de négociations.

“Je ne vois pasde raison

de suspendreles négociations.Ça ne veut pasdire que je suisd’accord avecce que font

les Etats­Unis.”KAREL DE GUCHT

La semaine dernière, lorsd’une rencontre avec la presse.

Page 13: Llb 20131112 bru full

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13mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

La convergence réglementaire, ou le spectred’une harmonisation des normes par le bas

L a convergence règlementaire est LEgros morceaux des négociations del’accord de libre­échange transat­

lantique (TTIP). Les deux parties esti­ment en effet que, plus que les (petites)barrières tarifaires, les divergences entermes de normes constituent une en­trave au libre­échange entre l’Unioneuropéenne et les Etats­Unis. Aussi est­ilquestion d’harmoniser les réglementa­tions ou d’assurer qu’elles soient recon­nues mutuellement des deux côtés del’Atlantique, dans quantité de domaines.La Commission assure qu’il n’est enaucun cas question d’affaiblir les normeseuropéennes. Sans convaincre.

Ce mardi, plusieurs organisations de lasociété civile – le Bureau européen desconsommateurs (Beuc), les Amis de laterre Europe, l’Alliance européennepour la santé publique et le Transatlanticconsumer dialogue – tiendront un pointde presse commun, à Bruxelles, pour ex­primer leurs inquiétudes. “Nous ne som­mes pas contre le TTIP par principe.L’ouverture des marchés au niveau globalpeut servir les intérêts des consomma­teurs”, précise d’emblée la directrice duBeuc, Monique Goyens. “Mais il faut quecertaines conditions soient remplies”, in­siste Mme Goyens.

C’est qu’en matière de sécurité ali­mentaire ou de santé, les philosophiesaméricaines et européennes diffèrent.Les Etats­Unis s’appuient sur une appro­che coût­bénéfice; lesEuropéens sur le principede précaution.

On peut ainsi s’attendreà ce que les Etats­Unisfassent pression surl’Union pour qu’elle as­souplisse son systèmed’évaluation des risqueset d’autorisation de miseen culture des organis­mes génétiquement mo­difiés (OGM) – qui n’ontpas bonne presse dansl’opinion publique euro­péenne.

Mais d’autres produitsagricoles américains sonttoujours non grata dansl’Union. “Nous avons lesystème de la ferme à lafourchette, qui assure latraçabilité des différentsaliments, tandis qu’aux Etats­Unis, on semoque un peu de ce qui s’est passé sur lachaîne et on plonge le poulet dans une solu­tion au chlore”, rappelle Monique

Goyens. Pour sa part, le commissaire auCommerce, Karel De Gucht, ne voit “pasde problèmes à ce que l’on retrouve du pou­let américain sur les rayons européens – je

ne dis pas que cela va arri­ver. Au final ce sera au con­sommateur de se décider”.Lequel consommateursera tenté de choisir lepoulet le moins cher. Cequ’a épinglé, début octo­bre, la fédération agricoleeuropéenne Effat : “Nousne pouvons pas permettre àdes importations meilleurmarché d’acquérir unavantage concurrentiel surles aliments locaux”. En re­vanche, le bœuf améri­cain aux hormones res­tera banni du territoireeuropéen, assure M. DeGucht.

Les acteurs du domainede la santé et les défen­seurs de l’environnementcraignent aussi que la lé­

gislation européenne sur les produitschimiques (Reach) soit remise en cause.“Nous avons une approche beaucoup plusstricte pour ce qui concerne les substances

dangereuses et les perturbateurs endocri­niens. En Europe, l’industriel doit prouverque son produit est sans danger” avant samise sur le marché, souligne MoniqueGoyens. “Les Etats­Unis appliquent le ren­versement de la charge de la preuve : c’estl’autorité publique qui doit prouver que leproduit est inoffensif”.

“Nous sommes contents de nos spécifici­tés réglementaires, qui ont fait l’objet de dé­bats de société. Mais elles font l’objet d’atta­ques des grandes entreprises”, complèteOlivier Hoedeman, de l’ONG CorporateEurope Observatory. Qui estime qu’ensoutenant qu’on ne touchera pas auxnormes européennes, “la Commissionénonce une demi­vérité : peut­être que dansquelques années, l’Union changera ses nor­mes pour faire comme les Américains”.Avis que partage Monique Goyens :“Pour le futur, ce traité de libre­échange vaparalyser l’action de l’Union, car il faudratoujours analyser l’impact d’une législa­tion sur le commerce avec les Etats­Unis”.

Et si, au contraire, le résultat était queles deux parties échangent leursmeilleures pratiques ? “Ça devrait êtrepossible”, assure M Hoedeman, “maispour cela, il faudrait adopter un autrepoint de vue que celui du seul business”.

OleB

“La politique, c’estl’art d’imaginerl’inimaginable.”

KAREL DE GUCHTLe commissaire européen encharge du Commerce pensequ’il est possible de combinerles philosophies américaineet européenne en termes denormes, pour aboutir à uneconvergence réglementaire.

GONG

BONG

/REPOR

TERS

Un mandat secret,des lobbies puissants

L a Commission défend, non sans rai­son, que le secret des négociationslui permet de conserver une cer­

taine marge de manœuvre. Néanmoins,nombreux sont ceux qui s’inquiètent dene pas savoir exactement sur quelle baseelle négocie, le mandat que lui ontdonné les Etats membres n’ayant pas étérendu public – même s’iln’est plus secret (1). “Per­sonnellement, je n’ai pas deproblème à ce qu’on rendele mandat public. C’est leConseil qui ne veut pas”,rappelle le commissaireDe Gucht.

S’élèvent aussi des voixpour dénoncer le poidsdes lobbies d’affaires – laChambre de commerceaméricaine et la fédéra­tion patronale BusinessEurope ont rendu un mé­morandum commun.“Lors des 12 mois précédant la négocia­tion, la Commission a eu 130 consulta­tions, dont 119 avec des lobbies du mondedes affaires. Eux savent ce qu’il y a dans lemandat et peuvent être sûrs qu’il reflèteleurs recommandations”, fait remarquerOlivier Hoedeman, dont l’ONG Corpor­tate Europe Observatory, analyse le

poids des lobbies dans le processus déci­sionnel de l’Union européenne.

“Nous, nous n’avons pas accès au texte.Quand on est exclu d’un processus, on a dessuspicions”, glisse Monique Goyens, di­rectrice du Beuc. “Mais il y a désormaisune plus grande disponibilité pour nous yassocier. La Commission s’est rendu compte

qu’il y a une énorme pres­sion de la société civile”,complète Mme Goyens.Pour rappel, au final, leParlement européen seraamené à se prononcer surl’accord. “Mais les objectifsde négociations sont déjàdéfinis”, déplore M. Hoe­deman. “Les environne­mentalistes, les fermiers, lesconsommateurs, les activis­tes de l’Internet des droitsnumériques… sont engagésdans une course contre lamontre pour que leurs pré­

occupations soient inscrites à l’agenda po­litique, avant qu’il ne soit trop tard”.

OleB

U (1) http://www.contrelacour.fr/marche­transatlantique­le­mandat­definitif­de­ne­gociation­de­la­commission­europeenne­traduit­en­francais/

Une affaire d’espionnage?Quelle affaire?

A titre personnel, le président duParlement européen, MartinSchulz, s’est prononcé en fa­

veur d’une suspension des négocia­tions du TTIP, en marge du sommeteuropéen d’octobre. Une pause quel’Allemand justifiait par la nécessitéde faire toute la lu­mière sur les alléga­tions d’espionnage dedirigeants européenspar la NSA américaine.Quand bien même fût­elle surtout symboli­que et envisagéecomme un messageadressé à l’opinion pu­blique européenne, lamesure n’a jamais étésérieusement envisa­gée par les Vingt­huit.

Le commissaire auCommerce De Guchtrésume l’état d’espriteuropéen : “Je ne voispas l’avantage d’arrêterles discussions sur un sujet qui doit con­tribuer à la relance de l’économie etcréer des emplois”. Puis : “Avant de dé­cider de quitter une table de négocia­tions, il faut déjà savoir comment on yreviendra”. De son côté, le secrétaire

d’Etat américain John Kerry a appeléà ne pas établir de lien entre les deuxdossiers.

Pas de lien direct, peut­être. Maispar la bande, le scandale d’espion­nage pourrait influencer les débatsrelatifs à l’utilisation des données

personnelles des inter­nautes. “Ce ne sera pasnécessairement plus dif­ficile pour nous”, glisseKarel De Gucht. LesEtats­Unis entendentque leurs champions,Google, Microsoft, Fa­cebook ou Amazon,puissent faire un usagemaximal des donnéespersonnelles des inter­nautes européens àdes fins commerciales.Là où les Européensinsistent sur le respectde la vie privée.

Oui mais : pour ren­forcer leur position,

encore faut­il que les Vingt­huitadoptent la proposition de la Com­mission sur la protection des donnéespersonnelles, puis trouvent un accordavec le Parlement européen.

OleB

“Je dis àMmeBricq :si vous voulez quelemandat soitrendu public,demandez à voscollègues.”

KAREL DE GUCHTA la ministre française du

Commerce, qui lui a demandéde rendre public son mandat

de négociations.

“Je ne vois pasde raison

de suspendreles négociations.Ça ne veut pasdire que je suisd’accord avecce que font

les Etats­Unis.”KAREL DE GUCHT

La semaine dernière, lorsd’une rencontre avec la presse.

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International UE International Actualité

14 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 15mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Les Etats, poursuivis parles investisseurs ?L e mandat de négociation du TTIP

prévoit la création d’un méca­nisme de règlement des diffé­

rends entre investisseurs et Etats. Mé­canisme à travers lequelune compagnie étran­gère pourrait saisir cettesorte de tribunal privé,si elle s’estime discrimi­née ou lésée par une lé­gislation nationale. At­tention, terrain miné,avertissent plusieursobservateurs qui voientdans la mise en place decet organe de règle­ment des différendsune attaque contre lasouveraineté nationale.

“C’est du chantage”,tonne la directrice duBureau européen desconsommateurs, Moni­que Goyens. Laquelleestime qu’il n’est ni né­cessaire ni opportund’établir “des tribunauxprivés, sans degré d’ap­pel, dont les audiences neseraient pas publiques, etqui seraient présidés pardes arbitres issus du sec­teur privé”. D’autant,poursuit MoniqueGoyens, que “les systèmes juridiques na­tionaux fonctionnent très bien des deuxcôtés de l’Atlantique”. Un avis que par­tage la Confédération européenne dessyndicats.

Le commissaire au commerce KarelDe Gucht défend que dans le cadred’autres accords bilatéraux, l’Europe adéjà exigé la création d’un organe de

règlement des diffé­rends, “notamment avecdes pays émergents, pourprotéger nos entreprises”.Le Belge précise que lesnégociations “porterontsur la compétence” de cetorgane “et la recevabi­lité” des requêtes qui luiseront soumises.

“C’est un outil très puis­sant”, commente Oli­vier Hoedeman, del’ONG Europe Corpo­rate Observatory. Et deciter l’exemple du ciga­rettier américain Phi­lippe Morris qui a faitappel à ce type d’orga­nisme pour contesterles lois anti­tabac res­pectivement adoptéespar l’Uruguay et l’Aus­tralie. “Les entreprisesremportent 80 % des cas”,constate Olivier Hoede­man. De plus, ajoute­il,cet organe de règlementdes différends pourraitavoir “un effet dissuasif

sur les gouvernements. Au cours du pro­cessus d’adoption d’une législation, leslobbies de l’industrie pourront agiter lamenace de poursuite”.

OleB

“Il ne s’agit pasde pouvoir fairecondamner

un Etatmembreou l’Union pourune législationspécifique,

mais de veillerà l’application

de cettelégislation.”

KAREL DE GUCHTCommissaire au Commerce

GONG

BING

/REPOR

TERS

L’exception culturelletient. Pour l’instant…

V ingt ans après avoir été définie,,dans le cadre des accords multi­latéral du Gatt, l’exception cul­

turelle tient toujours. Autrement dit :des Etats peuvent limi­ter l’accès sur leur terri­toire de productionsculturelles étrangèrespour promouvoir leurspropres artistes.

Lorsque les Etatsmembres ont été invi­tés à arrêter le mandatde négociations de laCommission, au moisde juin dernier, laFrance a obtenu que lesecteur audiovisuel soitexplicitement exclu dela liste des secteurs quel’accord transatlantique vise à libéra­liser. Ce qui a agacé certains de sespartenaires, dont l’Allemagne, leRoyaume­Uni et la Commission euro­péenne, courroucés de devoir entrerdans la négociation transatlantique

en ayant déjà brûlé un joker. Donnantainsi aux Américains l’occasion deposer à leur tour des lignes rouges.

Cela dit, on peut toutefois s’attendreà ce que les Etats­Unistentent, au cours de lanégociation, de réin­troduire le sujet par lafenêtre, d’une manièreou d’une autre. Les ser­vices culturels repré­sentent une part nonnégligeable des expor­tations américainesvers l’Europe. Parailleurs, s’ils le déci­dent, les Vingt­huitpeuvent très bien déci­der de modifier, àl’unanimité, le mandat

de la Commission en cours de route ety inclure les services audiovisuels –cela dit, il est très improbable que laFrance l’accepte jamais. A suivre jus­qu’au bout…

OleB

“Si [lesAméricains]veulent

une discussionsur l’audiovisuel,

nousen parlerons.”KAREL DE GUCHTLe 17 juin dernier,sur l’antenne de RFI

La mixité desétudiants menacée

Le Premier ministre turcest accusé d’imposer

une islamisation rampante.

TURQUIEJérôme Bastion

Correspondant à Istanbul

D ans la nuit de samedi à diman­che, six policiers de la ville deManisa ont sonné au domicile de

trois étudiantes vivant en colocation etqui se trouvaient à ce moment en com­pagnie de deux amis. “Vivez­vous ici,hommes et femmes ensemble?”, ont in­terrogé les agents lors de ce contrôle,avant d’infliger à chacun des résidentsune amende d’environ 30 euros pour“trouble à l’ordre public”. Le préfet dela province de Manisa, AbdurrahmanSavas, a beau s’en défendre: il risque depasser pour le premier haut fonction­naire à appliquer avec zèle les consi­gnes du Premier ministre Recep TayyipErdogan visant à sanctionner les étu­diants cohabitants de sexe opposé .

“Assiste­t­on à la mise en place d’unepolice des mœurs ?”, s’est indigné, hier,sur NTV Haluk Koç, le vice­présidentdu parti républicain du Peuple. Leweek­end précédent, le chef du gou­vernement avait surpris en annonçantavoir ordonné aux préfets de remédierà ces cas de cohabitation mixte, intolé­rables au regard de la morale prônéepar son parti de la Justice et du Déve­loppement (AKP, au pouvoir depuis2002). Après avoir libéralisé le port duvoile à l’université et dans la fonctionpublique, mais aussi interdit l’avorte­ment (qualifié de “crime contre l’Huma­nité”) et restreint la vente d’alcool, legouvernement Erdogan est de plus enplus accusé d’islamiser la société, et des’immiscer dans la vie privée de la po­pulation turque, musulmane à 99%.

“Ce qui se passe (dans ces logements

d’étudiants mixtes) n’est pas clair”, a­t­il déclaré. “Toutes sortes de choses peu­vent arriver; les parents se plaignent etdemandent ce que fait l’Etat.” C’est jus­tement sur la foi d’une “plainte” que lapolice est intervenue chez les étudiantsde Manisa, reconnaît le préfet Savas,mais pour “tapage nocturne”. Les jeunesen question disent pourtant avoir étésurpris en train de discuter calme­ment, mais affirment avoir été ques­tionnés avec insistance sur la nature deleur cohabitation.

Multiplication des contrôlesLe cas n’est pas isolé : une étudiante

vivant dans un appartement d’Is­tanbul, où elle dit “recevoir régulière­ment une amie”, a raconté (selon lequotidien “Radikal” du 9 novembre)que des policiers étaient récemmentvenus, également sur dénonciation,demander “avec qui elle vivait”. Selon lejournal “Hürriyet”, le ministre de l’In­térieur annonce d’ailleurs préparerune circulaire renforçant le contrôledes locataires “non enregistrés”. La se­maine passée, des dizaines d’appart­hôtels, d’auberges de jeunesse et de ré­sidences d’étudiants ont reçu la visitede fonctionnaires de police, et unetrentaine d’entre eux ont été fermés,reconnaît la Direction de la Sûreté d’Is­tanbul, qui parle de “routine”.

Ces mises en garde et ces contrôlessuscitent depuis quelques jours unevive controverse, jusqu’au sommet dugouvernement : le vice­Premier minis­tre et porte­parole du gouvernement,Bülent Arinç, a d’abord publiquementdénoncé le projet de surveillance descolocations mixtes, puis rappelé à l’or­dre par Tayyip Erdogan, a promis decontinuer à “faire respecter sa position”.En visite en Turquie, le Commissaireeuropéen pour l’élargissement, Ste­phan Füle, a, lui, souhaité vendredi quece débat se termine “dans le respect dudroit et des choix individuels de mode devie”.

Après les étudiants, le gouvernement Erdogan s’en prendra-t-il à la mixité dans la pub ?

ANDR

EIPU

NGOV

SCHI

/ANZ

ENGE

RGER

/REPOR

TERS

Des migrants, cibles du trafic d’organes?Des charniers avec des

cadavres privés de certainsorganes ont été découverts.

MEXIQUE

D ans certains endroits, que je nepeux révéler actuellement, il y ades fosses avec des corps sans or­

ganes. […] Je parie ce que vous voulez quece sont des immigrés.”

Cette phrase terrible a plongé dans laconsternation le Mexique, pourtanthabitué de l’horreur après plusieursannées de guerre entre gangs de nar­cotrafiquants et de l’Etat contreceux­ci. Car celui qui l’a prononcéen’est pas n’importe qui. Il s’agit dupère Alejandro Solalinde, militantconnu de la protection des clandestinscentraméricains.

Ces derniers seraient environ140 000 à traverser chaque année leMexique pour tenter d’émigrer clan­destinement aux Etats­Unis. Et “el pa­

dre” dit tenir ces informations “desautorités”.

Alejandro Solalinde, 68 ans, est unefigure connue au Mexique. En 2007, ila fondé, à Ixtepec, dans l’Etat deOaxaca (Sud, proche du Guatemala),“Hermanos en el camino” (frères sur lesroutes), un foyer de passage pour lesimmigrés clandestins centraméricains,où ils peuvent manger, être soignés etse reposer à l’abri des violences. Leprêtre, qui vit avec ses brebis, apparaîtrégulièrement dans les médias pourdénoncer les violences commises con­tre les migrants, soit par des policiers,dont le “padre” dénonce “la xénopho­bie”, soit par des narcotrafiquants.

Des fosses communes en sérieCar les narcocartels ne trafiquent pas

que la drogue, mais aussi les armes etles personnes. Ces dernières années,plusieurs fosses communes d’immi­grés clandestins, en route pour lesEtats­Unis, ont été retrouvées au Mexi­que. Dans un cas, survenu en 2010dans l’Etat de Tamaulipas (Nord), unrescapé a pu raconter que septante­

deux Honduriens, Salvadoriens, Equa­toriens et Brésiliens avaient été massa­crés par des “narcos” liés au gang desZetas, parce qu’ils avaient refusé detravailler pour eux. Les victimes enquestion avaient été enlevées alorsqu’elles roulaient vers le Nord. Depuis,d’autres charniers d’im­migrés clandestins pré­sumés ont été retrouvés,notamment à San Fer­nando en 2011 (193morts) et Cadereyta(Nord) en 2012 (49corps).

Menaces de mortLes narcotrafiquants

sont­ils passés au traficd’organes aux dépens deces clandestins ? “Le Mexique est devenuun cimetière pour les migrants”, accusele père Solalinde, selon qui les Etats dusud et de l’est du Mexique (Chiapas,Oaxaca, Vera Cruz), par où passent lesmigrants clandestins, sont ceux quicomptent le plus de fosses communes.

Son activisme lui a valu de nombreu­

ses menaces de mort. En mai 2012, leprêtre avait dû quitter le pays afin dese protéger. Mais il était revenu en aoûts’occuper de ceux dont il se considère“responsable”. “Les plus vulnérables, lesplus exclus, les plus oubliés. C’est ma vo­cation d’être avec eux”, affirme­t­il.

L’évêque de Tehuante­pec, son supérieur, aexigé en vain, l’an der­nier, qu’il renonce à cetravail, l’accusant de re­chercher la notoriété.

Le père Solalindes’était dit prêt à donnerl’administration de sonfoyer à l’évêque, maispas à renoncer à sa “mis­sion” d’aider les mi­grants.

Le “padre”, qui a toujours donné dufil à retordre à l’Eglise mexicaine enraison de son indépendance de franc­tireur, a aujourd’hui accepté des gar­des du corps et un chauffeur, mais sansse faire d’illusion : “Je ne crois pas que lapolice puisse me protéger”, dit­il.

Marie-France Cros

“LeMexiqueest devenu

un cimetière pourlesmigrants.”

LE PÈRE ALEJANDROSOLALINDE

Militant pour la protectiondes clandestins.

Page 15: Llb 20131112 bru full

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15mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Des migrants, cibles du trafic d’organes?Des charniers avec des

cadavres privés de certainsorganes ont été découverts.

MEXIQUE

D ans certains endroits, que je nepeux révéler actuellement, il y ades fosses avec des corps sans or­

ganes. […] Je parie ce que vous voulez quece sont des immigrés.”

Cette phrase terrible a plongé dans laconsternation le Mexique, pourtanthabitué de l’horreur après plusieursannées de guerre entre gangs de nar­cotrafiquants et de l’Etat contreceux­ci. Car celui qui l’a prononcéen’est pas n’importe qui. Il s’agit dupère Alejandro Solalinde, militantconnu de la protection des clandestinscentraméricains.

Ces derniers seraient environ140 000 à traverser chaque année leMexique pour tenter d’émigrer clan­destinement aux Etats­Unis. Et “el pa­

dre” dit tenir ces informations “desautorités”.

Alejandro Solalinde, 68 ans, est unefigure connue au Mexique. En 2007, ila fondé, à Ixtepec, dans l’Etat deOaxaca (Sud, proche du Guatemala),“Hermanos en el camino” (frères sur lesroutes), un foyer de passage pour lesimmigrés clandestins centraméricains,où ils peuvent manger, être soignés etse reposer à l’abri des violences. Leprêtre, qui vit avec ses brebis, apparaîtrégulièrement dans les médias pourdénoncer les violences commises con­tre les migrants, soit par des policiers,dont le “padre” dénonce “la xénopho­bie”, soit par des narcotrafiquants.

Des fosses communes en sérieCar les narcocartels ne trafiquent pas

que la drogue, mais aussi les armes etles personnes. Ces dernières années,plusieurs fosses communes d’immi­grés clandestins, en route pour lesEtats­Unis, ont été retrouvées au Mexi­que. Dans un cas, survenu en 2010dans l’Etat de Tamaulipas (Nord), unrescapé a pu raconter que septante­

deux Honduriens, Salvadoriens, Equa­toriens et Brésiliens avaient été massa­crés par des “narcos” liés au gang desZetas, parce qu’ils avaient refusé detravailler pour eux. Les victimes enquestion avaient été enlevées alorsqu’elles roulaient vers le Nord. Depuis,d’autres charniers d’im­migrés clandestins pré­sumés ont été retrouvés,notamment à San Fer­nando en 2011 (193morts) et Cadereyta(Nord) en 2012 (49corps).

Menaces de mortLes narcotrafiquants

sont­ils passés au traficd’organes aux dépens deces clandestins ? “Le Mexique est devenuun cimetière pour les migrants”, accusele père Solalinde, selon qui les Etats dusud et de l’est du Mexique (Chiapas,Oaxaca, Vera Cruz), par où passent lesmigrants clandestins, sont ceux quicomptent le plus de fosses communes.

Son activisme lui a valu de nombreu­

ses menaces de mort. En mai 2012, leprêtre avait dû quitter le pays afin dese protéger. Mais il était revenu en aoûts’occuper de ceux dont il se considère“responsable”. “Les plus vulnérables, lesplus exclus, les plus oubliés. C’est ma vo­cation d’être avec eux”, affirme­t­il.

L’évêque de Tehuante­pec, son supérieur, aexigé en vain, l’an der­nier, qu’il renonce à cetravail, l’accusant de re­chercher la notoriété.

Le père Solalindes’était dit prêt à donnerl’administration de sonfoyer à l’évêque, maispas à renoncer à sa “mis­sion” d’aider les mi­grants.

Le “padre”, qui a toujours donné dufil à retordre à l’Eglise mexicaine enraison de son indépendance de franc­tireur, a aujourd’hui accepté des gar­des du corps et un chauffeur, mais sansse faire d’illusion : “Je ne crois pas que lapolice puisse me protéger”, dit­il.

Marie-France Cros

“LeMexiqueest devenu

un cimetière pourlesmigrants.”

LE PÈRE ALEJANDROSOLALINDE

Militant pour la protectiondes clandestins.

Page 16: Llb 20131112 bru full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

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16 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 17mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

IranDes avancées dans le dossier du nucléaireL’Agence internationale de l’énergie atomique et l’Iran sontparvenus à trouver un accord sur une “feuille de route” qui prévoitl’inspection de l’usine de production d’eau lourde du site d’Arak etla mine d’uranium de Gachin. Les négociateurs iraniens estimentqu’il s’agit d’une avancée prouvant la bonne volonté de leur paysdans cet épineux dossier. Cet enthousiasme n’est pas partagé parWashington qui a, de son côté, estimé que l’enrichissementd’uranium n’était pas un “droit établi”. Cette annonce survient aulendemain de la fin de trois jours d’intenses négociations à Genèveentre l’Iran et le groupe des grandes puissances, qui n’ont pasabouti à un accord sur le programme nucléaire iranien, mais ontnéanmoins permis d’importants progrès, selon des participants.Ces discussions doivent reprendre le 20 novembre. (AFP)

PologneUn défilé nationalistedégénère à VarsovieDes batailles de rue ont opposé,lundi, la police anti-émeutes et desmilitants d’extrême droite en pleincœur de Varsovie, en marge d’unemanifestation nationaliste àl’occasion de la fête del’Indépendance de la Pologne. Lesémeutiers se sont attaqués à unimmeuble occupé par dessquatteurs d’extrême gauche,avant de s’en prendre à un quartierprisés par les étudiants. (AFP)

RD CongoPas encore d’accordde paix avec le M23La République démocratique duCongo et les rebelles congolais duM23 ne sont pas parvenus à signerlundi à Kampala, un important“accord” de paix, a annoncé legouvernement ougandais. Aucunenouvelle date n’a été fixée pour denouveaux pourparlers entreKinshasa et les rebelles du M23devant conduire à la signature decet accord, selon la même source.(Belga)

FranceUn 11 novembre houleuxPas moins de 70 personnes ont été interpellées, lundi, en margedes commémorations de l’Armistice de la Première Guerremondiale sur les Champs-Elysées. Le cortège de François Hollandea été hué par des militants liés à l’extrême droite, selon leministre de l’Intérieur Manuel Valls. Des heurts ont ensuite éclatéentre les forces de l’ordre et des manifestants qui ont scandé“Hollande démission”, “Dictature socialiste”, ou “Hollande, ta loi,on n’en veut pas”, un slogan entendu lors des manifestations desopposants au mariage homosexuel. Même son de cloche àMarseille où le député-maire UMP de Châteaurenard, BernardReynès, a été blessé lundi de plusieurs coups de couteau lors descérémonies de commémoration. Deux autres élus ont égalementété blessés, mais leurs jours ne sont pas en danger. (AFP)

En bref

En Librairie

Nelson Mandela en photoset citations

Par Marie-France Cros

Les éditions françaises Michel Lafon publient un ouvragevisiblement suscité par la récente aggravation de l’état desanté de Nelson Mandela, le héros de la lutte anti­apar­theid en Afrique du Sud.L’ouvrage fait, en effet, figure de “Petit Mandela de poche”en choisissant de résumer la vie du combattant de la li­berté et ex­plus ancien prisonnier politique du monde enphotos légendées et en citations. Les premières sont sou­vent belles, les secondes pas toujours mémorables.On retrouve ainsi l’enfance de Mandela, ses succès scolai­res, sa rébellion contre l’ordre traditionnel qui attend delui la soumission au chef, sa fugue à Johannesburg, où iltravaillera un temps à la mine avant d’étudier le droit etdevenir avocat, défenseur de la cause des Noirs dans unpays gouverné par la ségrégation raciale. Son combat poli­tique, son choix du terrorisme et sa longue détention sontégalement évoqués.Tel quel, l’ouvrage constitue une esquisse, facile d’accès,de la longue vie d’un grand homme.

U“Nelson Mandela – Une vie en mots et en images”, éditionsMichel Lafon, 140 pages, 19,95 euros.

Syrie : petite lueursur la voie de la paixL’opposition prendrapart à la conférencede paix “Genève 2”.

SYRIE

R éunie depuis samedi à Is­tanbul en Turquie, la coa­

lition qui rassemble les diffé­rentes factions d’opposants àBachar Al Assad, le présidentsyrien, est parvenue à un ac­cord : elle participera finale­ment à la table de discussionspréparée par les Américains,les Russes et l’Onu. Une avan­cée dont s’est félicité le secré­tait d’Etat américain JohnKerry: “L’opposition syrienne avoté pour aller à Genève. C’estun grand pas.”

Doit­on pour autant croirequ’un réel processus de paixest en marche ? Rien n’estmoins sûr, puisque les repré­sentants de cette coalition ontdéclaré que la conférence depaix ne pouvait aboutir qu’au

départ de Bachar Al Assad.Une condition sine qua nonque refuse catégoriquementle régime de Damas.

DivisionsDe plus, les adversaires du

Président syrien restent trèsdivisés sur la question, puis­que le Conseil national syrien– le CNS, principale compo­sante de la coalition – a refuséde se déplacer en Suisse. Pisencore, il a même menacé declaquer la porte si certains deses membres décidaient de s’yrendre. Sans oublier qu’unevingtaine de groupes rebellesont annoncé qu’ils jugeraientles traîtres qui partiraient né­gocier dans le cadre de “Ge­nève 2”. Un comité a reçupour mission de poursuivreles discussions avec ces grou­pes de combattants. L’objectifest de leur expliquer la vo­lonté profonde de la coalitiondans cette démarche : chasserdu pouvoir l’ennemi communBachar Al Assad.

R.H. (st.)

L’économie pour aider la paixM. Reynders croit à un

règlement du conflitisraélo­palestinien.

ISRAËLRenée-Anne Gutter

Correspondante à Jérusalem

D idier Reynders boucle,ce mardi, une tournéede quatre jours au

Moyen­Orient. On sait qu’àl’heure actuelle, la Belgique etl’UE ont peu d’impact sur lesdécisions de Mahmoud Abbaset Benjamin Netanyahou, maisle ministre des Affaires étran­gères affirme néanmoins avoirpu s’entretenir ouvertementavec les dirigeants des deuxcamps, controverse sur les co­lonies incluse. Et il a bel et biendécelé chez eux, malgré les di­vergences, une volonté d’abou­tir à un règlement et la convic­tion –qu’il partage– que si unaccord n’est pas acquis dans lesprochains mois, l’évolution surle terrain se prêtera de moinsen moins à une solution endeux Etats. Ce sera alors à sesyeux “une occasion peut­êtremanquée pour longtemps”.

Bruxelles a toutefois un rôle àjouer. Invoquant l’intégrationrégionale économique grâce àlaquelle l’Europe a pu se re­construire après deux guerresmondiales, M. Reynders veutencourager le rapprochemententre les sociétés civiles israé­

lienne et palestinienne. Enparticulier entre leurs secteurséconomiques privés. Car lebut, selon lui, n’est pas que lesdeux futurs Etats se tournentle dos, mais bien qu’il y ait in­tégration régionale et qu’ilspuissent travailler ensemble.

Encourager les investisseursAinsi, le ministre a désormais

le soutien des deux partiespour organiser à Bruxelles, dé­but 2014, une conférence des­tinée à encourager les entre­prises belges et européennes àinvestir dans le développe­ment palestinien, en partena­

riat avec le monde industrielisraélien et palestinien. Dansce cadre, il a notamment ren­contré des représentants del’initiative “Breaking the Im­passe”. Cette initiative a étélancée en mai dernier à Am­man par Yossi Vardi, magnatdu high­tech israélien, et Mu­nib al­Masri, le “Rothschild”palestinien, sous le patronagedu Forum économique mon­dial. Elle regroupe quelque300 hommes d’affaires et chefsd’entreprise, parmi les plusimportants d’Israël et del’Autorité palestinienne.

Selon ses promoteurs, l’ini­

tiative représente des compa­gnies qui contribuent pour aumoins 30 % du PIB d’Israël etde l’Autorité palestinienne. Cequi, espèrent­ils, devrait lui oc­troyer suffisamment de poidspour aiguillonner leurs leaderspolitiques respectifs sur la voied’un accord de paix. Car auxyeux de ces capitaines d’indus­trie, la solution du conflit “estla condition première pour créerdes emplois, générer de la crois­sance et faire prospérer tout leMoyen­Orient”. Et l’impasse ac­tuelle “menace l’économie et letissu social des deux nations, pa­lestinienne et israélienne”.

A défaut de peser sur les débats entre Israéliens (à dr. le Premier ministre Netanyahou) et Palestiniens, laBelgique (à gauche, Didier Reynders- veut jouer les facilitatrices.

B.DO

PPAG

NE/BELGA

Des accordsbilatérauxDidier Reynders tient àrenforcer concrètement lesrelations bilatérales de laBelgique. Côté palestinien, ila officialisé le rehaussementdu statut diplomatique desPalestiniens à Bruxelles.Désormais, la “Délégationgénérale palestinienne”auprès de la Belgique, duLuxembourg et de l’UEdevient la “Mission dePalestine” et dispose d’un“ambassadeur” pourtitulaire. Le ministre desAffaires étrangères a, parailleurs, inauguré unesection néonatale à l’hôpitalde la Ste-Famille à Bethléemavec suivi au foyer après lamaternité. Ceci, enpartenariat avec l’Ordre deMalte. Il a égalementinauguré un laboratoire decathétérisme au complexemédical de Ramallah. Etd’autres collaborationsmédicales sont à l’étude,notamment avec l’InstitutBordet à Bruxelles. LaCoopération belge dans lesterritoires œuvre aussi pourla gouvernance locale etl’éducation, avec71,6 millions d’euros pour2012 à 2015.

Côté israélien, DidierReynders a signé unmémorandum d’ententeresserrant le dialogue entrela Belgique et Israël, et unaccord autorisant lesconjoint(e) s de diplomatesbelges et israéliens àtravailler dans leur paysd’accueil. Il a, par ailleurs,décerné la médaille deCommandeur de l’Ordre deLéopold au professeurYehouda Bauer, expertmondialement reconnu enhistoire de l’antisémitismeet de l’Holocauste.Ce mardi, il doit, parailleurs, annoncer l’octroi dequelque 55000 € aumémorial de la Shoah YadVachem à Jérusalem, pourune banque de donnéesinformatisée sur les “Justes”belges qui ont sauvé desjuifs durant la guerre. Ilofficialisera égalementl’accord de coopérationconclu en juin 2012 parl’Institut Bordet avec leCentre médical Hadassah àJérusalem. (R-A.G.)

Epinglé

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17mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

IranDes avancées dans le dossier du nucléaireL’Agence internationale de l’énergie atomique et l’Iran sontparvenus à trouver un accord sur une “feuille de route” qui prévoitl’inspection de l’usine de production d’eau lourde du site d’Arak etla mine d’uranium de Gachin. Les négociateurs iraniens estimentqu’il s’agit d’une avancée prouvant la bonne volonté de leur paysdans cet épineux dossier. Cet enthousiasme n’est pas partagé parWashington qui a, de son côté, estimé que l’enrichissementd’uranium n’était pas un “droit établi”. Cette annonce survient aulendemain de la fin de trois jours d’intenses négociations à Genèveentre l’Iran et le groupe des grandes puissances, qui n’ont pasabouti à un accord sur le programme nucléaire iranien, mais ontnéanmoins permis d’importants progrès, selon des participants.Ces discussions doivent reprendre le 20 novembre. (AFP)

PologneUn défilé nationalistedégénère à VarsovieDes batailles de rue ont opposé,lundi, la police anti-émeutes et desmilitants d’extrême droite en pleincœur de Varsovie, en marge d’unemanifestation nationaliste àl’occasion de la fête del’Indépendance de la Pologne. Lesémeutiers se sont attaqués à unimmeuble occupé par dessquatteurs d’extrême gauche,avant de s’en prendre à un quartierprisés par les étudiants. (AFP)

RD CongoPas encore d’accordde paix avec le M23La République démocratique duCongo et les rebelles congolais duM23 ne sont pas parvenus à signerlundi à Kampala, un important“accord” de paix, a annoncé legouvernement ougandais. Aucunenouvelle date n’a été fixée pour denouveaux pourparlers entreKinshasa et les rebelles du M23devant conduire à la signature decet accord, selon la même source.(Belga)

FranceUn 11 novembre houleuxPas moins de 70 personnes ont été interpellées, lundi, en margedes commémorations de l’Armistice de la Première Guerremondiale sur les Champs-Elysées. Le cortège de François Hollandea été hué par des militants liés à l’extrême droite, selon leministre de l’Intérieur Manuel Valls. Des heurts ont ensuite éclatéentre les forces de l’ordre et des manifestants qui ont scandé“Hollande démission”, “Dictature socialiste”, ou “Hollande, ta loi,on n’en veut pas”, un slogan entendu lors des manifestations desopposants au mariage homosexuel. Même son de cloche àMarseille où le député-maire UMP de Châteaurenard, BernardReynès, a été blessé lundi de plusieurs coups de couteau lors descérémonies de commémoration. Deux autres élus ont égalementété blessés, mais leurs jours ne sont pas en danger. (AFP)

En bref

En Librairie

Nelson Mandela en photoset citations

Par Marie-France Cros

Les éditions françaises Michel Lafon publient un ouvragevisiblement suscité par la récente aggravation de l’état desanté de Nelson Mandela, le héros de la lutte anti­apar­theid en Afrique du Sud.L’ouvrage fait, en effet, figure de “Petit Mandela de poche”en choisissant de résumer la vie du combattant de la li­berté et ex­plus ancien prisonnier politique du monde enphotos légendées et en citations. Les premières sont sou­vent belles, les secondes pas toujours mémorables.On retrouve ainsi l’enfance de Mandela, ses succès scolai­res, sa rébellion contre l’ordre traditionnel qui attend delui la soumission au chef, sa fugue à Johannesburg, où iltravaillera un temps à la mine avant d’étudier le droit etdevenir avocat, défenseur de la cause des Noirs dans unpays gouverné par la ségrégation raciale. Son combat poli­tique, son choix du terrorisme et sa longue détention sontégalement évoqués.Tel quel, l’ouvrage constitue une esquisse, facile d’accès,de la longue vie d’un grand homme.

U“Nelson Mandela – Une vie en mots et en images”, éditionsMichel Lafon, 140 pages, 19,95 euros.

Syrie : petite lueursur la voie de la paixL’opposition prendrapart à la conférencede paix “Genève 2”.

SYRIE

R éunie depuis samedi à Is­tanbul en Turquie, la coa­

lition qui rassemble les diffé­rentes factions d’opposants àBachar Al Assad, le présidentsyrien, est parvenue à un ac­cord : elle participera finale­ment à la table de discussionspréparée par les Américains,les Russes et l’Onu. Une avan­cée dont s’est félicité le secré­tait d’Etat américain JohnKerry: “L’opposition syrienne avoté pour aller à Genève. C’estun grand pas.”

Doit­on pour autant croirequ’un réel processus de paixest en marche ? Rien n’estmoins sûr, puisque les repré­sentants de cette coalition ontdéclaré que la conférence depaix ne pouvait aboutir qu’au

départ de Bachar Al Assad.Une condition sine qua nonque refuse catégoriquementle régime de Damas.

DivisionsDe plus, les adversaires du

Président syrien restent trèsdivisés sur la question, puis­que le Conseil national syrien– le CNS, principale compo­sante de la coalition – a refuséde se déplacer en Suisse. Pisencore, il a même menacé declaquer la porte si certains deses membres décidaient de s’yrendre. Sans oublier qu’unevingtaine de groupes rebellesont annoncé qu’ils jugeraientles traîtres qui partiraient né­gocier dans le cadre de “Ge­nève 2”. Un comité a reçupour mission de poursuivreles discussions avec ces grou­pes de combattants. L’objectifest de leur expliquer la vo­lonté profonde de la coalitiondans cette démarche : chasserdu pouvoir l’ennemi communBachar Al Assad.

R.H. (st.)

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Planète Catastrophe

18 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 19mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Haiyan batles recordsde violence

l Qualifié par les spécialistes de typhon “horscatégories”, Haiyan a meurtri les Philippines,causant plus de 12000 morts.

l Considérablement affaibli, il a touché terrelundi matin au Vietnam, déracinantdes arbres et arrachant des toitures.

l La communauté internationale se mobilise.

Le typhon a semé terreur et dévastations sur son passage. Comme ici dans la ville de Tacloban, aux Philippines. Jonchée de débris, la ville est privée d’eau et d’électricité.

BULLIT

MAR

QUEZ/AP

La Belgique participeà l’aide internationale

B-FAST

En réponse à la demande d’assis­tance de la part des autoritésphilippines, la Belgique a envoyé,

dans la nuit de dimanche à lundi, uneéquipe d’intervention rapide, B­Fast(Belgian first aid and support team)d’une quarantaine de personnes,constituée de 5 médecins (chirurgien,pédiatre, gastro­entérologue…), 15 in­firmiers, 5 personnes chargées de lamise en place d’une station de purifi­cation d’eau et 4 d’un réseau de com­munication, les autres membres del’équipe étant en charge du soutien lo­gistique. Au total, une soixantaine desecouristes belges, mais aussi français(membres de l’ONG Pompiers de l’ur­gence internationale) et luxembour­geois, ainsi que des journalistes, ontdonc embarqué à bord d’un AirbusA330 de la Défense à destination deCebu via Bakou et New Delhi.

“Vers 2 heures du matin, l’équipe B­Fast s’est envolée de l’aéroport militairede Melsbroek”, nous a confirmé JorenVandeweyer, porte­parole du minis­tère des Affaires étrangères. “Ils ontreçu pour mission l’installation d’un hô­pital de campagne et d’une station depurification d’eau. Ces deux problèmesvont un peu de pair et constituent lesdeux premiers besoins pour la popula­tion locale”. La durée de cette missiona été fixée, au départ, à dix jours, maisen fonction des besoins, des circons­tances sur place et après réévaluation,elle pourra être prolongée.

Une fois arrivés sur place, les mem­bres de B­Fast doivent prendre con­tact avec les autorités philippines quivont les diriger à l’endroit de leur mis­sion, pas encore fixé à leur départ.

“Un grand défi, pour l’équipe belgecomme pour tout le monde d’ailleurs,sera de pouvoir rejoindre le lieu de leurmission et transporter tout ce matérieltrès lourd (quelque 40 tonnes !), étantdonné que toute l’infrastructure, ou dumoins une grande partie, a été détruite,sinon anéantie”, poursuit Joren Van­deweyer, ajoutant que, par ailleurs,une quinzaine de médecins belges,présents aux Philippines pour unstage, ont offert leurs services pour ve­nir en aide à la population.

Pour l’heure, le coût de cette mobili­sation belge de B­Fast est estimé à500 000 euros.

Les nouvelles des ressortissants belgesPour ce qui est de la situation des

quelque 800 ressortissants Belges vi­vant aux Philippines, les nouvellesévoluent d’heure en heure. Le centred’appel de crise (02 501 40 00) étaiten ébullition dimanche. “A la fois, il re­çoit des appels de personnes inquiètespour leurs proches et il arrive à en locali­ser d’autres, vivantes, sur place”, expli­que encore le porte­parole. “Dimanchemidi, on était toujours sans nouvelles de40 à 50 Belges habitant dans les zonesles plus touchées, et d’environ 120 res­sortissants au total dans toutes les Phi­lippines. On avait pu en localiser environ110. Il n’y avait toujours pas d’informa­tion sur d’éventuelles victimes belges”.

Pour tenter de faciliter les commu­nications entre la Belgique et les servi­ces présents sur place, un membre dupersonnel de l’ambassade de Belgiqueaux Philippines a été envoyé de Ma­nille à Cebu, zone la plus touchée parle typhon Haiyan, avec un téléphonesatellite.

Laurence Dardenne

“Les survivants deviennent vraiment vulnérables”URGENCE

Correspondance particulièreArnaud Vaulerin, au Japon

I l avait envoyé un dernier smsvendredi. Juste avant queHaiyan ne frappe Guiuan, unecité côtière qui a eu le triste pri­vilège d’être engloutie la pre­

mière par le plus violent typhon descinquante dernières années. Depuis,ses collègues et ses proches le croyaientdisparu. Mais le reporter Ranulfo Doc­docan de la chaîne philippine ABS­CBN est réapparu vivant dimanchesoir avec des images de cette communeportuaire dans l’est de la province deSamar.

Son reportage montre la violenceinouïe du vent qui arrache des toits, lapuissance des pluies torrentielles quis’abattent et s’engouffrent dans lesrues avant de révéler l’ampleur des dé­vastations et du bilan humain quel­ques heures plus tard : arbres déraci­nés, plaines et ports arasés, maisonsétêtées ou cabanes soufflées commedes fétus de paille, corps inertes dansles rues.

Trois jours après le passage de Haiyan(Yolanda en philippin), les images

commencent à nous parvenir en pro­venance de l’est du pays qui reste l’unedes zones les plus inaccessibles. Dansune vidéo mise en ligne sur le réseausocial Rappler, le maire de Giporlos, lo­calité plus au nord de Guiuan, indiqueque sa commune de 12000 habitants“est détruite à 95­98%”.

Mark Biong a enfourché sa motopour parcourir la route côtière quimène à Tacloban, la capitale de Leyte,l’île voisine lourdement touchée parYolanda. D’ordinaire, il lui faut 1 h 30pour effectuer le trajet. Il lui en a fallu 8dimanche. Les images qu’il a tournéesmontrent le bitume de la chaussée,cassé, retourné comme une crêpe, en­volé par endroits. “C’est une destructiontotale”. Il se garde bien d’annoncer unbilan pour les pertes humaines pourcette région de l’est philippin battuepar le typhon. L’armée fait de même.

“La seule raison pour laquelle nousn’avons aucune information sur les victi­mes jusqu’à maintenant, c’est que les sys­tèmes de communication… sont parterre”, expliquait hier le colonel JohnSanchez des forces armées philippinesqui ont mis en ligne sur leur page Face­book des photos aériennes et des scè­nes apocalyptiques de Guiuan.

L’armée a confirmé hier la mort de942 personnes et la disparition de 275autres. Mais vu l’ampleur des destruc­tions, des centaines de corps déjàcomptabilisés localement ou rassem­blés dans les premières fosses commu­nes, le bilan va inévitablement s’alour­dir.

Selon plusieurs organisations huma­nitaires et des autorités locales qui sesont basées sur des estimations dugouvernement, il risque d’atteindre lechiffre d’au moins 12 000 victimespour les seules îles de Leyte et Samar.Et de nombreuses zones restaient en­core hier inaccessibles.

“Nous essayons depuisdimanche de rejoindreSamar, mais c’est impos­sible, constate Orla Fa­gan du bureau de coor­dination des affaires hu­manitaires de l’Onu(Ocha), car les voies decommunication sont dé­truites, jonchées de débriset de corps. La seule routeviable et dégagée est cellequi relie l’aéroport de Ta­cloban au centre­ville. Mais il faut sixheures pour parcourir les 11 kilomètres.”

Avec l’aide de 22 paysIl va falloir encore plusieurs jours

pour avoir une vue d’ensemble de lacatastrophe. “Nous demandons la com­préhension de tous, a exigé le présidentBenigno S. Aquino. En s’adressant à lanation hier soir, il a déclaré “l’état de ca­lamité nationale afin d’accélérer les ef­forts du gouvernement pour sauver, por­ter secours et réhabiliter les provinces ra­vagées par Yolanda”. Puis il a appelé au“calme, à la prière et à la coopération”.Quelques instants plus tôt, il avait rap­pelé que 22 pays fournissaient de l’aidematérielle et financière. Le Royaume­Uni et l’Australie vont débloquer cha­cun environ 10 millions de dollarspour des équipements d’urgence etd’hébergement. Le Japon et l’Indonésiedevraient envoyer des équipes médica­les.

Dans le même temps, le comité inter­national de la Croix­Rouge se prépare àlancer un appel de fonds à hauteur de10 millions de dollars. Sur le terrain, lessecours se mettent lentement en place.A bord de deux C­130 chargés de vivreset de matériels, 90 Américains de la troi­sième brigade expéditionnaire de mari­nes sont arrivés à l’aéroport de Taclobanhier. Ils seront bientôt rejoints pard’autres moyens de transport. Les Na­tions unies ont également utilisé les ser­vices du ministère des situations d’ur­gence de Russie qui a dépêché un héli­coptère dans la capitale de Leyte. Dans

cette ville de 200 000 ha­bitants, théâtre de scènesde pillage, de violencesces derniers jours, lesautorités philippines ontdéployé 800 soldats etpoliciers pour restaurerl’ordre.

“Les gens sont désespé­rés, certains survivantsn’ont pas mangé depuisquatre jours”, racontaithier soir Daren Magando,un secouriste contacté

par téléphone à l’aéroport de Cebu (sudde l’île de Leyte). “Les survivants devien­nent vraiment vulnérables, précise OrlaFagan de l’Ocha. La situation est sérieuse.Il faut vite fournir de l’aide en eaux, nour­riture, abris, médicaments et assainisse­ment pour éviter les contaminations et lesépidémies. Ce sont les cinq énormes besoinsdes jours qui viennent”. Les témoignagessur l’odeur pestilentielle des corps endécomposition se multiplient et s’ajou­tent aux inquiétudes sanitaires.

Dans l’aéroport de Tacloban, ravagépar Yolanda, la naissance d’un bébé dé­nommée “Bea Joy” a éclipsé pendantquelques instants le chaos et les imagesde dévastation. Mais cette scène de ré­confort risque de ne pas durer.

Les Philippines se préparent à l’arrivéede Zoraida, une dépression tropicaleavec de fortes pluies qui devrait aborderle sud du pays ce mardi, avant de se diri­ger vers le centre.

© Libération

“Je demandela compréhension

de tous. J’enappelle au calme,à la prière et

à la coopération”BENIGNO S. AQUINOPrésident des Philippines.

Le typhon Haiyan, classé en catégorie 5‣ Appellations : ouragan, cyclone, typhon. Trois dénominations différentes pour unseul et même phénomène : une violente dépression tropicale. Ce qui les différencie ?L’endroit du globe où ils se forment.‣ Typhon : Le terme typhon désigne, donc, une dépression tropicale formée au largede l’Asie de l’Est. Plus précisément, c’est “une zone de nuages orageux, en rotation,couplée à des vents violents. Sa source principale d’énergie est le dégagement dechaleur produit par la condensation de vapeur d’eau effectuée dans les orages”, d’aprèsPascal Mailier, météorologue à l’Institut Royal Météorologique (IRM).‣ Construction : le super-typhon s’est formé lorsque l’air froid en circulation enaltitude a rencontré l’eau particulièrement chaude –supérieure à 26 degrés– del’Océan Pacifique.‣ Puissance : Haiyan est classé en catégorie 5, la plus élevée possible, sur l’échellede Saffir-Simpson qui prend en compte la force des vents et les dégâts potentiels.‣ Tsunami: Même si les images de la catastrophe ressemblent à celles du tsunamiindonésien de 2004, un tsunami n’est pas un typhon mais une onde océanique qui seforme après un tremblement de terre ou une éruption volcanique. Le principal dangern’est pas le vent et la pluie, mais le déploiement de vagues destructrices. (R.H., St.)

A savoir

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19mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

La Belgique participeà l’aide internationale

B-FAST

En réponse à la demande d’assis­tance de la part des autoritésphilippines, la Belgique a envoyé,

dans la nuit de dimanche à lundi, uneéquipe d’intervention rapide, B­Fast(Belgian first aid and support team)d’une quarantaine de personnes,constituée de 5 médecins (chirurgien,pédiatre, gastro­entérologue…), 15 in­firmiers, 5 personnes chargées de lamise en place d’une station de purifi­cation d’eau et 4 d’un réseau de com­munication, les autres membres del’équipe étant en charge du soutien lo­gistique. Au total, une soixantaine desecouristes belges, mais aussi français(membres de l’ONG Pompiers de l’ur­gence internationale) et luxembour­geois, ainsi que des journalistes, ontdonc embarqué à bord d’un AirbusA330 de la Défense à destination deCebu via Bakou et New Delhi.

“Vers 2 heures du matin, l’équipe B­Fast s’est envolée de l’aéroport militairede Melsbroek”, nous a confirmé JorenVandeweyer, porte­parole du minis­tère des Affaires étrangères. “Ils ontreçu pour mission l’installation d’un hô­pital de campagne et d’une station depurification d’eau. Ces deux problèmesvont un peu de pair et constituent lesdeux premiers besoins pour la popula­tion locale”. La durée de cette missiona été fixée, au départ, à dix jours, maisen fonction des besoins, des circons­tances sur place et après réévaluation,elle pourra être prolongée.

Une fois arrivés sur place, les mem­bres de B­Fast doivent prendre con­tact avec les autorités philippines quivont les diriger à l’endroit de leur mis­sion, pas encore fixé à leur départ.

“Un grand défi, pour l’équipe belgecomme pour tout le monde d’ailleurs,sera de pouvoir rejoindre le lieu de leurmission et transporter tout ce matérieltrès lourd (quelque 40 tonnes !), étantdonné que toute l’infrastructure, ou dumoins une grande partie, a été détruite,sinon anéantie”, poursuit Joren Van­deweyer, ajoutant que, par ailleurs,une quinzaine de médecins belges,présents aux Philippines pour unstage, ont offert leurs services pour ve­nir en aide à la population.

Pour l’heure, le coût de cette mobili­sation belge de B­Fast est estimé à500 000 euros.

Les nouvelles des ressortissants belgesPour ce qui est de la situation des

quelque 800 ressortissants Belges vi­vant aux Philippines, les nouvellesévoluent d’heure en heure. Le centred’appel de crise (02 501 40 00) étaiten ébullition dimanche. “A la fois, il re­çoit des appels de personnes inquiètespour leurs proches et il arrive à en locali­ser d’autres, vivantes, sur place”, expli­que encore le porte­parole. “Dimanchemidi, on était toujours sans nouvelles de40 à 50 Belges habitant dans les zonesles plus touchées, et d’environ 120 res­sortissants au total dans toutes les Phi­lippines. On avait pu en localiser environ110. Il n’y avait toujours pas d’informa­tion sur d’éventuelles victimes belges”.

Pour tenter de faciliter les commu­nications entre la Belgique et les servi­ces présents sur place, un membre dupersonnel de l’ambassade de Belgiqueaux Philippines a été envoyé de Ma­nille à Cebu, zone la plus touchée parle typhon Haiyan, avec un téléphonesatellite.

Laurence Dardenne

“Les survivants deviennent vraiment vulnérables”L’armée a confirmé hier la mort de

942 personnes et la disparition de 275autres. Mais vu l’ampleur des destruc­tions, des centaines de corps déjàcomptabilisés localement ou rassem­blés dans les premières fosses commu­nes, le bilan va inévitablement s’alour­dir.

Selon plusieurs organisations huma­nitaires et des autorités locales qui sesont basées sur des estimations dugouvernement, il risque d’atteindre lechiffre d’au moins 12 000 victimespour les seules îles de Leyte et Samar.Et de nombreuses zones restaient en­core hier inaccessibles.

“Nous essayons depuisdimanche de rejoindreSamar, mais c’est impos­sible, constate Orla Fa­gan du bureau de coor­dination des affaires hu­manitaires de l’Onu(Ocha), car les voies decommunication sont dé­truites, jonchées de débriset de corps. La seule routeviable et dégagée est cellequi relie l’aéroport de Ta­cloban au centre­ville. Mais il faut sixheures pour parcourir les 11 kilomètres.”

Avec l’aide de 22 paysIl va falloir encore plusieurs jours

pour avoir une vue d’ensemble de lacatastrophe. “Nous demandons la com­préhension de tous, a exigé le présidentBenigno S. Aquino. En s’adressant à lanation hier soir, il a déclaré “l’état de ca­lamité nationale afin d’accélérer les ef­forts du gouvernement pour sauver, por­ter secours et réhabiliter les provinces ra­vagées par Yolanda”. Puis il a appelé au“calme, à la prière et à la coopération”.Quelques instants plus tôt, il avait rap­pelé que 22 pays fournissaient de l’aidematérielle et financière. Le Royaume­Uni et l’Australie vont débloquer cha­cun environ 10 millions de dollarspour des équipements d’urgence etd’hébergement. Le Japon et l’Indonésiedevraient envoyer des équipes médica­les.

Dans le même temps, le comité inter­national de la Croix­Rouge se prépare àlancer un appel de fonds à hauteur de10 millions de dollars. Sur le terrain, lessecours se mettent lentement en place.A bord de deux C­130 chargés de vivreset de matériels, 90 Américains de la troi­sième brigade expéditionnaire de mari­nes sont arrivés à l’aéroport de Taclobanhier. Ils seront bientôt rejoints pard’autres moyens de transport. Les Na­tions unies ont également utilisé les ser­vices du ministère des situations d’ur­gence de Russie qui a dépêché un héli­coptère dans la capitale de Leyte. Dans

cette ville de 200 000 ha­bitants, théâtre de scènesde pillage, de violencesces derniers jours, lesautorités philippines ontdéployé 800 soldats etpoliciers pour restaurerl’ordre.

“Les gens sont désespé­rés, certains survivantsn’ont pas mangé depuisquatre jours”, racontaithier soir Daren Magando,un secouriste contacté

par téléphone à l’aéroport de Cebu (sudde l’île de Leyte). “Les survivants devien­nent vraiment vulnérables, précise OrlaFagan de l’Ocha. La situation est sérieuse.Il faut vite fournir de l’aide en eaux, nour­riture, abris, médicaments et assainisse­ment pour éviter les contaminations et lesépidémies. Ce sont les cinq énormes besoinsdes jours qui viennent”. Les témoignagessur l’odeur pestilentielle des corps endécomposition se multiplient et s’ajou­tent aux inquiétudes sanitaires.

Dans l’aéroport de Tacloban, ravagépar Yolanda, la naissance d’un bébé dé­nommée “Bea Joy” a éclipsé pendantquelques instants le chaos et les imagesde dévastation. Mais cette scène de ré­confort risque de ne pas durer.

Les Philippines se préparent à l’arrivéede Zoraida, une dépression tropicaleavec de fortes pluies qui devrait aborderle sud du pays ce mardi, avant de se diri­ger vers le centre.

© Libération

“Je demandela compréhension

de tous. J’enappelle au calme,à la prière et

à la coopération”BENIGNO S. AQUINOPrésident des Philippines.

Le typhon Haiyan, classé en catégorie 5‣ Appellations : ouragan, cyclone, typhon. Trois dénominations différentes pour unseul et même phénomène : une violente dépression tropicale. Ce qui les différencie ?L’endroit du globe où ils se forment.‣ Typhon : Le terme typhon désigne, donc, une dépression tropicale formée au largede l’Asie de l’Est. Plus précisément, c’est “une zone de nuages orageux, en rotation,couplée à des vents violents. Sa source principale d’énergie est le dégagement dechaleur produit par la condensation de vapeur d’eau effectuée dans les orages”, d’aprèsPascal Mailier, météorologue à l’Institut Royal Météorologique (IRM).‣ Construction : le super-typhon s’est formé lorsque l’air froid en circulation enaltitude a rencontré l’eau particulièrement chaude –supérieure à 26 degrés– del’Océan Pacifique.‣ Puissance : Haiyan est classé en catégorie 5, la plus élevée possible, sur l’échellede Saffir-Simpson qui prend en compte la force des vents et les dégâts potentiels.‣ Tsunami: Même si les images de la catastrophe ressemblent à celles du tsunamiindonésien de 2004, un tsunami n’est pas un typhon mais une onde océanique qui seforme après un tremblement de terre ou une éruption volcanique. Le principal dangern’est pas le vent et la pluie, mais le déploiement de vagues destructrices. (R.H., St.)

A savoir

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Planète Catastrophe

20 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 21mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Les quatre erreurs du tsunami de 2004 qu’il faut éviter aux PhilippinesAIDE D’URGENCE

L e typhon Haiynan qui touché lesPhilippines, et le tsunami de 2004,qui fit 275 000 morts en Indonésie,

en Inde, au Sri Lanka et en Thaïlandesont deux phénomènes naturels biendistincts (voir page 19). Mais les imagesde désolation, elles, sont bien compara­bles. Et déjà, des experts en aide huma­nitaire d’urgence mettent en garde con­tre une répétition des erreurs commisesdans le sillage du tsunami de 2004 enAsie. La réponse au tsunami avait suscitéun vif débat. Des acteurs de l’aide, dontla Croix­Rouge, avaient déploré la con­currence entre agences ou ONG, l’ache­minement de biens inutiles, ou la diffi­culté à gérer les dotations financières.

1 La concurrence entre ONG ouagences internationales. Pour l’évi­

ter, les Nations­Unies ont décidé en2005 de mettre en place des systèmesd’aide par “clusters”. Pour chaque do­maine d’aide (nourriture, dégâts…), leleadership est donné à une agence. Cela

n’est obligatoire que pour les agencesofficielles, les ONG sont un peu plus li­bres. “Cela n’est pas parfait, mais celadonne de bons résultats, estime FrançoisGemenne, spécialiste des migrations cli­matiques à l’ULg. En 2004, lors du tsu­nami, il y avait moins de coordination, caril n’y avait pas cette approche par clus­ters.” Une association telle Oxfam s’estintégrée dans ces clusters. “Nous avonsregardé ce qui s’est passé lors du tsunami,et nous avons tiré les leçons, notammenten matière de coordination, affirme Ste­faan Declerck, directeur chez Oxfam­Solidarité. “Toutes les grandes organisa­tions (Croix­Rouge, MSF…) sont sensibles àcette problématique.”

2 L’acheminement d’équipementou denrées inutiles. “Il est tout

d’abord fondamental d’octroyer des donsde façon réfléchie et prudente”, estimePaul Arbon, directeur d’un centre de re­cherche australien sur l’aide d’urgence.“La bonne volonté qui se manifeste partoutdans le monde produit un afflux ingérablede toutes sortes de biens dans les zones si­

nistrées et cela crée des points de conges­tion dans les ports et les aéroports qui en­travent une aide plus ciblée”. Pour Fran­çois Gemenne, ce qui doit être lapriorité, c’est que l’aide de secours soitcoordonnée par le gouvernement phi­lippin. “Le pays est touché, mais les institu­tions ne sont pas perturbées. En 2004,pour le tsunami, qui concernait plusieurspays, dont certains en guerre civile, l’aideétait plus désorganisée.” Pour Pierre Ver­beeren, de Médecins du Monde, “l’étatphilippin est le partenaire. Si on arrivesans discuter, ce n’est plus excusable. Et lecœur de la coordination, c’est la connais­sance du terrain. Avant d’y aller, l’ONGspécialisée, comme nous, doit réfléchir sielle connaît le terrain, quels sont ses res­sources, ses relais… Pour Haiyan, on est entrain de travailler à partir du projet quenous avons déjà aux Philippines.”

3 Il faut retrouver son lieude vie ra­pidement. Une autre erreur à éviter

selon François Gemenne, c’est empê­cher les populations de revenir rapide­ment sur les lieux, ce qui serait défavo­

rable à la reconstruction, et à la protec­tion contre le typhon. “Lors du tsunami,dans certaines régions, les gens ont étédéplacés plusieurs années.” Ils ne sontpas, alors, dans de bonnes conditionssanitaires, et cela retarde aussi la re­prise de la vie économique.

4 La gestion des dotations finan­cières. “Lors du tsunami, des asso­

ciations qui avaient reçu de l’argent, sesont mis la pression. Elles voulaient mon­trer des résultats et vite exécuter les tra­vaux de reconstruction. Or, elles n’étaientpas outillées, et les maisons se sont écrou­lées quelque temps après, se souvientStefaan Declerck (Oxfam). En fait,quand on a reçu une somme, il n’est pasforcément souhaitable de la dépensertout de suite. Nous, on a fait des plan­nings, un état des besoins, de ce qu’onpeut faire. Pour le tsunami, on a dépenséen quatre ans l’argent récolté…” Aprèsles dernières catastrophes dont le tsu­nami, Oxfam a tiré deux autres leçons :l’aide est plus efficace quand on inclutles bénéficiaires. En outre, plutôt que

des biens – sauf quand il n’y en a plussur le marché local – il vaut mieux dis­tribuer de l’argent en cash (en passantpar les autorités locales qui connais­sent les familles). “Cela permet d’inves­tir dans l’économie locale. Lors d’événe­ment tel Haiyan, l’économie de base estdétruite, les gens n’ont plus de revenus. Sion ne fait que distribuer des biens, l’ar­gent, à un moment, ne circule plus”. PourM. Gemenne, dans une situation d’ur­gence, où tout est dévasté, il est diffi­cile d’établir une priorité des besoins,et de déterminer l’allocation la plusjuste. Lors du tsunami, si de l’argent apu tomber dans les mauvaises poches,c’est resté marginal. “En 2004, il y a eudes erreurs commises, mais ce ne fut pasle fiasco absolu : la grande chose positive,c’est la très importante mobilisation et lagénérosité, car il y avait beaucoup detouristes occidentaux. Il est important dese mobiliser à nouveau, et de façon con­séquente, même s’il n’y a pas, ici, de tou­ristes.”

Sophie Devillers

“Nous avonsregardé ce quis’est passé lorsdu tsunami et

nous en avons tirédes leçons.”

STEFAAN DECLERCKDirecteur exécutif

chez Oxfam-Solidarité.

OXFA

M

“J’ai quitté la Belgique en urgence pour aller chercher ma femme près de Tacloban”TÉMOIGNAGE

C ela faisait deux jours que PeterBaillière (40 ans) n’avait pas eude nouvelles de sa famille. Son

épouse philippine et leur enfant setrouvaient à une cinquantaine de ki­lomètres de Tacloban lorsque le ty­phon est passé. “Je m’étais préparé aupire”, explique Peter Baillière, fraîche­ment marié avec une Philippine. “J’aiquitté la Belgique en extrême urgencepour aller chercher ma femme Angeline,sa sœur et son frère Analyn.”

Agée de 20 ans tout juste, Angelinevit encore chez ses parents à Ulhay, unpetit village situé à 50 kilomètres deTacloban. Tandis que son ami Koen etAnalyn étaient là­bas, en vacancesavec leurs enfants. “Jusqu’à jeudi, j’aieu des contacts avec eux, puis les lignesont été coupées. Quand j’ai vu les pre­mières images à la télévision samedi, jesuis parti aux Philippines pour les re­trouver. Je m’attendais au pire.”

Heureusement pour lui, Peter a ob­tenu des nouvelles rassurantes alors

qu’il faisait escale à Shanghai. “J’aireçu un SMS de Koen. Ils avaient sur­vécu !” Le lendemain, la famille et lesamis se sont retrouvés à l’aéroport deManille. “La délivrance fut énorme. J’aifondu en larmes en courant vers mafemme.” C’est en revoyant les images àla télévision que l’épouse de Peter aréalisé qu’elle avait échappé de peu àune mort atroce.

“Ma femme, sa sœur et son frère ontété choqués lorsqu’ils ont découvertl’ampleur des dégâts. Ils ont alors réaliséqu’ils étaient passés à travers le chas del’aiguille.”

Son épouse et ses parents se sont ré­fugiés chez des voisins car leur mai­son est plus solide. “Les fenêtres de lachambre ont volé. Tout le monde s’estalors réfugié dans le couloir, après avoircalfeutré les portes avec des matelas”,poursuit Peter, qui va désormais ten­ter d’aider les populations sur placeavant de revenir s’installer en Belgi­que avec son épouse. “Je ne peux pas lalaisser dans ce chaos.”

L.N.

Peter est resté sans nouvelle de sa famille pendant deux jours. La retrouver a été “un formidable soulagement. C’était très émouvant”, a-t-il déclaré.

DR

La conférence du climats’ouvre dans l’émotion

ONU

L a 19e conférence de l’Onu sur lechangement climatique s’estouverte lundi à Varsovie. Un évé­

nement qui s’annonce très particulierpour le délégué des Philippines Nade­rev Sano. Ce dernier a annoncé lundiqu’il avait pris la décision de “jeûner vo­lontairement” pendant la durée de laconférence. Un choix fait “par solidaritéavec mes compatriotes, qui luttent pourtrouver de la nourriture” et plus généra­lement pour son pays frappé de pleinfouet par le typhon Haiyan.

En choisissant cette méthode soli­daire de contestation, sa volonté affi­chée est d’obtenir des avancées signifi­catives dans la lutte contre le change­ment climatique. Naderev Sano aégalement fait appel à “la mobilisationde ressources pour le Fond vert”, afind’aider les pays du Sud à faire face auréchauffement climatique, et à “une vé­ritable ambition sur les actions à pren­dre” pour limiter les émissions de gaz àeffet de serre. Le délégué philippin adéclaré que “ce que mon pays traverseest une folie. La crise climatique est unefolie. Nous pouvons arrêter cette folie ici,à Varsovie. Mon pays refuse d’accepterqu’une 30e ou une 40e conférence soit né­cessaire pour résoudre le changement cli­matique”.

Emu, M. Sano a expliqué que sa fa­mille avait, parmi tant d’autres, ététouchée par le plus puissant typhonayant touché terre . “Je souffre en atten­dant des nouvelles de ma famille”, a­t­ildéclaré avant de poursuivre “nous pou­vons prendre des mesures pour empêcherque les supertyphons deviennent unmode de vie”.

Pour François Gemenne, chercheurau Centre d’études de l’ethnicité et des

migrations, à l’ULg, un des enjeux, enmatière de climat, est l’adaptation cli­matique, c’est­à­dire, entre autres,aider les populations à se prémunir desévénements climatiques extrêmes.“On est toujours dans une logique réac­tive. Mais il faudrait que l’on délivre del’argent pour prévenir ces catastrophes !Au sommet de Doha, le délégué philippinavait déjà supplié qu’on lui donne unmontant dans ce but. C’est une situationabsurde. Cela coûte plus d’argent de re­construire après, que de protéger avant.”Si l’argent avait été obtenu, détaille M.Gemenne, le pays aurait pu réorganiserles villes de façon différente, renforcerles bâtiments, consolider les digues enprévision de la hausse du niveau de lamer, transformer l’agriculture pourqu’elle soit moins dépendante du cli­mat, mieux gérer les évacuations depopulation en cas d’alerte...

Les scientifiques sont cependant pru­dents dans l’établissement d’une rela­tion entre le supertyphon et le ré­chauffement climatique : “On ne peutpas directement faire le lien entre Haiyanet le réchauffement, estime PascalMailier, météorologue à l’IRM. Les su­pertyphons ne sont pas monnaie cou­rante, c’est vrai, mais n’ont jamais étéd’une extrême rareté non plus. C’est l’undes premiers qui touche terre, qui faitautant de dégâts et qui est aussi puissant.De là à pointer du doigt le réchauffementclimatique, c’est faire un raccourci risqué.Nous n’avons pas les moyens scientifiquespour le prouver.”

La conférence réunit 192 pays et du­rera jusqu’au 22 novembre. L’objectifest de poser les bases d’un accord glo­bal sur la limitation des gaz à effet deserre. Un accord qui devrait définitive­ment voir le jour à Paris, en 2015.

R. H. (st.) et So.De.

150 000 $DON PAPAL

Le pape François a annoncé lundi le versement d’une “première contribution” de150 000 dollars pour venir en aide aux populations philippines touchées par lerécent passage du typhon Haiyan qui a fait des milliers de morts. Ce don sera fait

via le Conseil pontifical Cor Unum, qui finance les initiatives humanitaires spécialesdu pape à l’occasion de catastrophes naturelles dans le monde entier, du typhon aux

Philippines à la sécheresse dans le Sahel. “Cette somme sera répartie à traversl’Eglise locale dans les régions les plus touchées par la catastrophe et sera utilisée poursoutenir l’assistance aux personnes déplacées et dans les zones inondées”, précise le

Vatican. (Belga)

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21mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

L’écofiche

Le détecteur de CO2,indicateur de la qualitéde l’air intérieurRespire! En respirant, on prélèvede l’oxygène de l’air (O2) et onrejette du dioxyde de carbone(CO2) ainsi que de l’eau. Le CO2 estnaturellement présent dans l’airextérieur à raison d’environ 390ppm (partie par million). Àl’intérieur cependant, surtout enl’absence d’aération, laconcentration en CO2 peut vitemonter et l’air devient alors vicié.À l’intérieur, le taux de CO2 estdonc un indicateur de la qualité del’air respiré (à ne pas confondreavec le monoxyde de carbone (CO)issu de mauvaises combustions ettrès dangereux). Il peut être mesuréà l’aide d’un détecteur de CO2, quiaffiche sa concentration en ppm. Endessous de 800 ppm, l’air peut êtreconsidéré comme de bonne qualité.Entre 800 et 1200 ppm, il est dequalité moyenne et au-dessus de1200 ppm, l’air est de mauvaisequalité. Petit test… Dans desbureaux bien ventilés, l’air serévèle de bonne qualité (670 ppm).Par contre, dans une chambre avecles fenêtres fermées pendant lanuit, le détecteur affiche 3000ppm, ce qui est bien trop pour offrirun sommeil de qualité. Pire encore,dans une salle de classe malventilée, la concentration peutdépasser les 4000 ppm. Or, dès1200 ppm les occupants peuventressentir les premiers effetsnéfastes de l’air vicié: somnolence,perte de concentration, maux detête. Si des concentrations élevéesperdurent, elles peuvent contribuerà des difficultés respiratoires ouaugmenter le risque d’asthme. Vousl’aurez compris, le renouvellementde l’air est d’autant plus nécessairequ’il y a d’occupants dans une pièceet qu’ils y passent du temps. Parailleurs, si des efforts sontconsentis en matière d’isolationdes bâtiments, il convient d’êtred’autant plus vigilant à leurventilation. Pour plusd’informations auprès d’écoconso(service-conseil gratuit) ainsi quesur www.climi.be.

On a testé pour vous

Les quatre erreurs du tsunami de 2004 qu’il faut éviter aux Philippinesrable à la reconstruction, et à la protec­tion contre le typhon. “Lors du tsunami,dans certaines régions, les gens ont étédéplacés plusieurs années.” Ils ne sontpas, alors, dans de bonnes conditionssanitaires, et cela retarde aussi la re­prise de la vie économique.

4 La gestion des dotations finan­cières. “Lors du tsunami, des asso­

ciations qui avaient reçu de l’argent, sesont mis la pression. Elles voulaient mon­trer des résultats et vite exécuter les tra­vaux de reconstruction. Or, elles n’étaientpas outillées, et les maisons se sont écrou­lées quelque temps après, se souvientStefaan Declerck (Oxfam). En fait,quand on a reçu une somme, il n’est pasforcément souhaitable de la dépensertout de suite. Nous, on a fait des plan­nings, un état des besoins, de ce qu’onpeut faire. Pour le tsunami, on a dépenséen quatre ans l’argent récolté…” Aprèsles dernières catastrophes dont le tsu­nami, Oxfam a tiré deux autres leçons :l’aide est plus efficace quand on inclutles bénéficiaires. En outre, plutôt que

des biens – sauf quand il n’y en a plussur le marché local – il vaut mieux dis­tribuer de l’argent en cash (en passantpar les autorités locales qui connais­sent les familles). “Cela permet d’inves­tir dans l’économie locale. Lors d’événe­ment tel Haiyan, l’économie de base estdétruite, les gens n’ont plus de revenus. Sion ne fait que distribuer des biens, l’ar­gent, à un moment, ne circule plus”. PourM. Gemenne, dans une situation d’ur­gence, où tout est dévasté, il est diffi­cile d’établir une priorité des besoins,et de déterminer l’allocation la plusjuste. Lors du tsunami, si de l’argent apu tomber dans les mauvaises poches,c’est resté marginal. “En 2004, il y a eudes erreurs commises, mais ce ne fut pasle fiasco absolu : la grande chose positive,c’est la très importante mobilisation et lagénérosité, car il y avait beaucoup detouristes occidentaux. Il est important dese mobiliser à nouveau, et de façon con­séquente, même s’il n’y a pas, ici, de tou­ristes.”

Sophie Devillers

“J’ai quitté la Belgique en urgence pour aller chercher ma femme près de Tacloban”TÉMOIGNAGE

C ela faisait deux jours que PeterBaillière (40 ans) n’avait pas eude nouvelles de sa famille. Son

épouse philippine et leur enfant setrouvaient à une cinquantaine de ki­lomètres de Tacloban lorsque le ty­phon est passé. “Je m’étais préparé aupire”, explique Peter Baillière, fraîche­ment marié avec une Philippine. “J’aiquitté la Belgique en extrême urgencepour aller chercher ma femme Angeline,sa sœur et son frère Analyn.”

Agée de 20 ans tout juste, Angelinevit encore chez ses parents à Ulhay, unpetit village situé à 50 kilomètres deTacloban. Tandis que son ami Koen etAnalyn étaient là­bas, en vacancesavec leurs enfants. “Jusqu’à jeudi, j’aieu des contacts avec eux, puis les lignesont été coupées. Quand j’ai vu les pre­mières images à la télévision samedi, jesuis parti aux Philippines pour les re­trouver. Je m’attendais au pire.”

Heureusement pour lui, Peter a ob­tenu des nouvelles rassurantes alors

qu’il faisait escale à Shanghai. “J’aireçu un SMS de Koen. Ils avaient sur­vécu !” Le lendemain, la famille et lesamis se sont retrouvés à l’aéroport deManille. “La délivrance fut énorme. J’aifondu en larmes en courant vers mafemme.” C’est en revoyant les images àla télévision que l’épouse de Peter aréalisé qu’elle avait échappé de peu àune mort atroce.

“Ma femme, sa sœur et son frère ontété choqués lorsqu’ils ont découvertl’ampleur des dégâts. Ils ont alors réaliséqu’ils étaient passés à travers le chas del’aiguille.”

Son épouse et ses parents se sont ré­fugiés chez des voisins car leur mai­son est plus solide. “Les fenêtres de lachambre ont volé. Tout le monde s’estalors réfugié dans le couloir, après avoircalfeutré les portes avec des matelas”,poursuit Peter, qui va désormais ten­ter d’aider les populations sur placeavant de revenir s’installer en Belgi­que avec son épouse. “Je ne peux pas lalaisser dans ce chaos.”

L.N.

La conférence du climats’ouvre dans l’émotion

ONU

L a 19e conférence de l’Onu sur lechangement climatique s’estouverte lundi à Varsovie. Un évé­

nement qui s’annonce très particulierpour le délégué des Philippines Nade­rev Sano. Ce dernier a annoncé lundiqu’il avait pris la décision de “jeûner vo­lontairement” pendant la durée de laconférence. Un choix fait “par solidaritéavec mes compatriotes, qui luttent pourtrouver de la nourriture” et plus généra­lement pour son pays frappé de pleinfouet par le typhon Haiyan.

En choisissant cette méthode soli­daire de contestation, sa volonté affi­chée est d’obtenir des avancées signifi­catives dans la lutte contre le change­ment climatique. Naderev Sano aégalement fait appel à “la mobilisationde ressources pour le Fond vert”, afind’aider les pays du Sud à faire face auréchauffement climatique, et à “une vé­ritable ambition sur les actions à pren­dre” pour limiter les émissions de gaz àeffet de serre. Le délégué philippin adéclaré que “ce que mon pays traverseest une folie. La crise climatique est unefolie. Nous pouvons arrêter cette folie ici,à Varsovie. Mon pays refuse d’accepterqu’une 30e ou une 40e conférence soit né­cessaire pour résoudre le changement cli­matique”.

Emu, M. Sano a expliqué que sa fa­mille avait, parmi tant d’autres, ététouchée par le plus puissant typhonayant touché terre . “Je souffre en atten­dant des nouvelles de ma famille”, a­t­ildéclaré avant de poursuivre “nous pou­vons prendre des mesures pour empêcherque les supertyphons deviennent unmode de vie”.

Pour François Gemenne, chercheurau Centre d’études de l’ethnicité et des

migrations, à l’ULg, un des enjeux, enmatière de climat, est l’adaptation cli­matique, c’est­à­dire, entre autres,aider les populations à se prémunir desévénements climatiques extrêmes.“On est toujours dans une logique réac­tive. Mais il faudrait que l’on délivre del’argent pour prévenir ces catastrophes !Au sommet de Doha, le délégué philippinavait déjà supplié qu’on lui donne unmontant dans ce but. C’est une situationabsurde. Cela coûte plus d’argent de re­construire après, que de protéger avant.”Si l’argent avait été obtenu, détaille M.Gemenne, le pays aurait pu réorganiserles villes de façon différente, renforcerles bâtiments, consolider les digues enprévision de la hausse du niveau de lamer, transformer l’agriculture pourqu’elle soit moins dépendante du cli­mat, mieux gérer les évacuations depopulation en cas d’alerte...

Les scientifiques sont cependant pru­dents dans l’établissement d’une rela­tion entre le supertyphon et le ré­chauffement climatique : “On ne peutpas directement faire le lien entre Haiyanet le réchauffement, estime PascalMailier, météorologue à l’IRM. Les su­pertyphons ne sont pas monnaie cou­rante, c’est vrai, mais n’ont jamais étéd’une extrême rareté non plus. C’est l’undes premiers qui touche terre, qui faitautant de dégâts et qui est aussi puissant.De là à pointer du doigt le réchauffementclimatique, c’est faire un raccourci risqué.Nous n’avons pas les moyens scientifiquespour le prouver.”

La conférence réunit 192 pays et du­rera jusqu’au 22 novembre. L’objectifest de poser les bases d’un accord glo­bal sur la limitation des gaz à effet deserre. Un accord qui devrait définitive­ment voir le jour à Paris, en 2015.

R. H. (st.) et So.De.

150 000 $DON PAPAL

Le pape François a annoncé lundi le versement d’une “première contribution” de150 000 dollars pour venir en aide aux populations philippines touchées par lerécent passage du typhon Haiyan qui a fait des milliers de morts. Ce don sera fait

via le Conseil pontifical Cor Unum, qui finance les initiatives humanitaires spécialesdu pape à l’occasion de catastrophes naturelles dans le monde entier, du typhon aux

Philippines à la sécheresse dans le Sahel. “Cette somme sera répartie à traversl’Eglise locale dans les régions les plus touchées par la catastrophe et sera utilisée poursoutenir l’assistance aux personnes déplacées et dans les zones inondées”, précise le

Vatican. (Belga)

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© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

Economie Titre du dossier

22 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 23mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Chimie – SocialChoc chez TessenderloDirection et syndicats deTessenderlo Chemie à Ham(Limbourg) se sont retrouvéscomme prévu lundi pour tenter derégler le conflit social né aprèsl’annonce de la restructuration ausein de l’entreprise, mais ils n’ontpas réussi à s’accorder. Lessyndicats estiment que lespropositions faites par la directionsont “choquantes”. Syndicats etdirection s’étaient réunis samedimais les représentants dupersonnel, déçus de la nouvelleproposition de la direction,avaient formulé une contre-proposition. Les réponses de ladirection ne plaisant pas du toutaux représentants du personnel,l’entreprise a décidé de faireappel à un conciliateur social.(Belga)

PMEL’Unizo réclame moinsde chargesLes mesures mises en place par legouvernement d’Elio Di Rupoétouffent la libre volontéd’entrepreneuriat, estimel’association flamande desentrepreneurs Unizo après avoireffectué des simulations d’où ilressort que les patrons de PMEdoivent payer des milliers d’eurosd’impôts en plus en raison d’unesérie de mesures. L’Unizo plaidedès lors pour une baisse descharges salariales de plus de 5%.Unizo pointe notamment du doigtla hausse des charges sur lesvoitures de société et duprécompte mobilier sur les bonisde liquidation. Pour l’Unizo, en cestemps économiquement difficiles,augmenter les charges sur lesentrepreneurs indépendants n’estpas la solution. (Belga)

TélécomsLa 4G aux enchèresL’Institut Belge des servicesPostaux et desTélécommunications (IBPT) a établirécemment la recevabilité de troiscandidatures pour participer auxenchères de la bande 800 MHz oulicences 4G. Les trois opérateursretenus sont Base, Belgacom etMobistar. L’IBPT a entre autresvérifié si les dossiers contenaientles données et documentsdemandés et si la caution pour laparticipation avait été versée. Lamise aux enchères débute cemardi. Le prix minimum parautorisation est de 120 millionsd’euros. Les observateurs notentque les montants proposés seront,in fine, répercutés dans les prix desservices télécoms. Les droitsd’utilisation acquis sont valablespour 20 ans, précise l’IBPT.(D’après Belga)

En brefActualité

Levaux : pasde rappel à l’ordre !

Le nouvel administrateurde Belgacom a évoquéun agenda très chargé.

MISE AU POINT

L a Libre” avait révélé que LaurentLevaux, nouvel administrateurMR au sein de Belgacom et sur­

tout patron d’Aviapartner, avait raté lespremières réunions du CA. Et jeudidernier, il apparaissait que le présidentdu MR, Charles Michel, l’avait rappelé àl’ordre suite à ses absences. En fait, iln’en est rien. LaurentLevaux s’explique : “Legouvernement m’a fait laconfiance de me désignerau sein du CA de Belga­com le 21 septembre der­nier en Conseil des minis­tres. J’ai été ensuite in­formé par le secrétaire duconseil de Belgacom del’agenda annuel des réu­nions, la première étant le24 octobre et la suivantele 12 décembre. Mon se­crétariat a immédiate­ment prévenu Belgacom,et d’autres instances, de mon indisponibi­lité en octobre, toutes autres datesde 2013 et 2014 convenant parfaite­ment. Bien entendu, Charles Michel, pourlequel j’ai le plus grand respect et qui estconnu pour son attention à la gouver­nance des entreprises publiques, ne m’aalors ni contacté, ni téléphoné, à ce sujet. Iln’y avait pas de raison, et il n’y a pas eu,de quelconque rappel à l’ordre. Et bien sûr,je n’ai pas été “convoqué” chez CharlesMichel, avec qui j’ai les meilleurs rap­

ports, comme avec d’autres grands res­ponsables des autorités publiques.”

Selon une source anonyme, il sem­blait aussi que Laurent Levaux avait ac­cepté le poste d’administrateur malgréun agenda très chargé car il se seraitsenti flatté de l’offre. Voici sa réponse àce sujet : “Etre administrateur est unelourde responsabilité vis­à­vis du person­nel, des clients, des actionnaires et desautres “stakeholders”. Et je prends très ausérieux le poids de cette responsabilité etles engagements qu’elle représente. Dési­gner un administrateur sans expérienceou sans occupations n’est par ailleurs pasusuel dans les grandes entreprises. Lesagendas ne sont donc pas vides au mo­

ment d’une nomination,en particulier imprévuecomme ce fut le cas pour leremplacement de Mon­sieur Michel Mol. Pour unadministrateur d’une en­treprise telle que Belga­com, ce serait étrange aucontraire.” Le patrond’Aviapartner réagitaussi aux critiques por­tant sur le fait que le CAde Belgacom n’est pascomposé d’experts entélécoms. Pour lui, aulieu d’être un problème,

c’est au contraire un avantage : “Un con­seil de qualité combine des expériences etdes expertises différentes dans le suivi et lagestion des entreprises. Il est utile qu’unconseil comporte une certaine dose limitéed’expertise du secteur d’activité de l’entre­prise, tel que les télécoms pour Belgacom.Cependant, cette expertise est avant toutla responsabilité des professionnels del’entreprise, du management, et des con­sultants ou fournisseurs spécialisés.”

F.C.

LAURENT LEVAUXAdministrateur MRchez Belgacom et

patron d’Aviapartner.

DIDIER

LEBR

UN/P

HOTO

NEWS

Le chef est une femmeGASTRONOMIE

L e guide GaultMillau présentaithier son édition 2014 pour la Bel­gique, récompensant cette année

le talent d’Arabelle Meirlaen (18/20),élue “chef de l’année” à Marchin (lireen p.3). Pour le reste, peu de change­ments en tête du classement, sur le­quel trône toujours le Flamand PeterGoossens du “Hof Van Cleve”, avec lescore exceptionnel de 19,5/20. On notenéanmoins un nouveau restaurantauréolé d’un 18/20, le “Slagmolen” àOpglabbeek, et deux nouveaux 17/20,“Le chalet de la forêt” de Pascal Devalk­eneer à Bruxelles et “L’auberge de laGrappe d’or” de Clément Petitjean àTorgny. Deux erreurs enfin répareés !

A Bruxelles, on remarquera aussi lesprogressions du “Da Mimmo”

(meilleur restaurant italien), du “Bou­chéry”, du “Pigeon noir” et du “WY”,qui grimpent tous à 15/20. Toutcomme “La buvette” du fougueux Ni­colas Scheidt, sacré très logiquement“grand de demain” dans la capitale.Aux côtés de Tim Boury (“Boury”)pour la Flandre et de Stéphanie Thu­nus (“Au gré du vent”) pour la Wallo­nie. Du côté des nouveautés de l’an­née, le “GaultMillau” pointe enfin le“Cécila” (14/20) à Bruxelles, l’excel­lent “Maison D” (14/20) en Flandre et“La menuiserie” (14/20) en Wallonie.

H.H.

ULe GaultMillau Belux 2014 recenseplus de 1000 restaurants et brasseries,dont 250 “prix­plaisir” (258 pp., 27€).UTous les détails sur http://lacuisinea­quatremains.blogs.lalibre.be.

Oui, le monde bancaire a ch angé !l Des dérapages ne sontévidemment jamais à exclure,mais le cadre de fonctionnementdes gestionnaires a été renforcé.

l De nouveaux modesde fonctionnement sont misen place comme l’impossibilitéde percevoir des rétrocessions.

l Pour les consommateurs,c’est un “plus” mais pourle secteur, trop de textes nouveauxconstitueraient un handicap.

L’attitude des banquiers a changé, les règles aussi. Tiré du film “Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause !” (Audiard)JOHA

NNADE

TESSIERE

S

Après le tsunami des régulations : “une pause S.V.P. !”INVESTISSEMENTS

Rencontre Isabelle de Laminne

I l est faux de dire que rien n’achangé en finance : les régle­mentations ont cadré les mar­chés. Ces dernières années, lemonde de la gestion a dû s’adap­

ter à un ensemble de nouvelles régula­tions, directives et règlements : UCITSIV, KIID, MiFID,… Ces réglementations(voir lexique ci­contre) visent d’unepart à protéger l’investisseur en luifournissant, par exemple, toute l’infor­mation nécessaire pour investir et,d’autre part, à éviter les conflits d’inté­rêt. Les réglementations ne sont ce­pendant pas identiques au Royaume­Uni, aux Etats­Unis et en Europe Con­tinentale. La Grande­Bretagne a déjàadopté certaines règles qui ne sont pasencore entrées en vigueur sur le conti­nent.

Nous avons rencontré à Londres DanHedley, Head of regulatory policy chezFidelity. Il nous a expliqué les nécessi­tés mais aussi les dérives de ces régula­tions. “Ces réglementations avaient pourbut d’améliorer l’asymétrie d’informa­tions entre l’économie réelle et le secteurfinancier et entre le secteur financier etl’investisseur. Il en a résulté une exigenceen matière de reporting financier et detransparence des produits et de leur pro­motion. Par ailleurs, Il fallait limiter lesconflits d’intérêts entre les distributeursde fonds en architecture ouverte et les in­vestisseurs”, note Dan Hedley.

Tout a changé… ou vachanger

En Grande­Bretagne,le métier de conseillerindépendant est beau­coup plus répandu quechez nous. Ces con­seillers indépendants serémunéraient sur based’une rétrocession defrais de gestion. Depuis 2013, ces ré­trocessions sont bannies en Grande­Bretagne et les conseillers, pour se ré­munérer, doivent désormais appliquerdes frais d’avis et de conseil. Enéchange, les frais de gestion dans les

sicav qu’ils conseillent ont diminué.“Ce changement a entraîné la disparitionde plusieurs milliers de conseillers dont lenombre est passé de 85 000 à 35 000. Eneffet, les investisseurs ne veulent paspayer pour ce conseil et ils passent sur des

plateformes en ligne pouréviter les commissions ou…ils n’investissent plus”,constate Dan Hedley.

Les règles MiFID2 vontintroduire ce bannisse­ment des rétrocessions àpartir de 2016 en Europedans le cadre de l’activitéde conseil et sa transpa­

rence dans le cas de la vente sans con­seil (plateforme en ligne). Il s’agit, se­lon ce spécialiste, d’une réforme troprapide qui aurait dû s’étaler sur 6 ou 7ans. Il craint que cette instaurationpousse les investisseurs à ne plus re­

quérir d’avis de conseillers en place­ment, ce qui induirait une perte dequalité dans l’information mais aussiune diminution de la qualité des inves­tissements.

Hedge funds sous contrôleDu côté de la gestion des hedge

funds, on a également assisté à l’intro­duction de nouvelles règles. AprèsUCITS IV pour les fonds destinés auxparticuliers, les règles AIFM réglemen­teront les hedge funds destinés aux in­vestisseurs institutionnels dèsjuillet 2014 avec une entrée en vigueurdéfinitive en 2018. “Les gérants de fondsseront obligés d’appliquer ces règles maisil faudra voir si les clients institutionnelsnon­européens seront favorables à un in­vestissement dans ces fonds réglementés.Vont­ils les favoriser parce qu’ils sont ré­gulés ou vont­ils attendre 2018 ? Le suc­

cès dépendra des acheteurs. Pour notrepart, nous pensons que c’est une bonnemesure qui répond à une demande detransparence et de surveillance. Cettemesure permet un alignement des inté­rêts des gérants et des investisseurs”,note Fabrice Cuchet, Member of theExecutive Committee and Head of Al­ternative Investment de Dexia AM.

Il est donc faux de dire que rien n’achangé dans le monde de la finance :des régulations sont intervenues et lesecteur doit devenir plus transparent.L’ensemble des réglementations quiont été mises en place ont améliorél’environnement et le contrôle des ré­gulateurs. “Cependant, aujourd’hui, onpeut faire une pause. Il est temps de pas­ser à une phase d’implémentation de cesrégulations. C’est là le nouveau défi dusecteur : cela prendra du temps et de l’ar­gent”, constate Fabrice Cuchet.

5000PLACEMENTS

Les fonds européens gèrentdes actifs pour un montantd’environ 5000 milliards

d’euros.

Le sens cachédes “mots”Qu’entend­on parUCITS ? UCITS estl’acronyme de “Undertakings forCollective Investment in TransferableSecurities”. Il s’agit de l’ensemble desréglementations européennes concer­nant les véhicules d’investissementqui peuvent être commercialisés dansl’espace de l’Union européenne. Cesrègles ont pour but de favoriser lacréation d’un marché unique euro­péen avec une protection renforcée del’investisseur.UCITS IV est une régle­mentation européenne visant à régu­ler la vente aux investisseurs particu­liers de hedge funds vendus et domi­ciliés en Europe (fonds on­shore). Lesrègles pour les hedge­funds destinésaux institutionnels sont reprises dansla réglementation AIFM.

Et “inducement” ? Les distributeursde sicav perçoivent des commissionsde la part des promoteurs desfonds en rétribution de cette com­mercialisation : c’est la rétrocessiondes frais de gestion, en anglais “indu­cement”. Par exemple, un distribu­teur (plateforme en ligne ou banquierclassique) qui vend une sicav d’ungestionnaire perçoit chaque annéeune partie des frais de gestion chargéspar la sicav. Cette rétrocession estégalement accordée aux gestionnairesde patrimoine qui placent des sicavdans les portefeuilles de leurs clientsen gestion discrétionnaire. Ces rétro­cessions seront interdites en 2016.MiFID ? Markets in Financial Ins­

truments est la directive européennesur les marchés d’instruments finan­ciers entrée en vigueur depuis le1er novembre 2007. Cette directiveharmonise le négoce d’instrumentsfinanciers tels que les actions, les bonsde caisse, les obligations et les fondsdans l’Union européenne. Ces règlesvisent à accroître l’efficacité et latransparence du marché des investis­sements. Sur ce nouveau marchécompétitif s’appliquent égalementdes règles de conduite qui garantis­sent la protection optimale de l’inves­tisseur.

I. De L.

Page 23: Llb 20131112 bru full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

23mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Chimie – SocialChoc chez TessenderloDirection et syndicats deTessenderlo Chemie à Ham(Limbourg) se sont retrouvéscomme prévu lundi pour tenter derégler le conflit social né aprèsl’annonce de la restructuration ausein de l’entreprise, mais ils n’ontpas réussi à s’accorder. Lessyndicats estiment que lespropositions faites par la directionsont “choquantes”. Syndicats etdirection s’étaient réunis samedimais les représentants dupersonnel, déçus de la nouvelleproposition de la direction,avaient formulé une contre-proposition. Les réponses de ladirection ne plaisant pas du toutaux représentants du personnel,l’entreprise a décidé de faireappel à un conciliateur social.(Belga)

PMEL’Unizo réclame moinsde chargesLes mesures mises en place par legouvernement d’Elio Di Rupoétouffent la libre volontéd’entrepreneuriat, estimel’association flamande desentrepreneurs Unizo après avoireffectué des simulations d’où ilressort que les patrons de PMEdoivent payer des milliers d’eurosd’impôts en plus en raison d’unesérie de mesures. L’Unizo plaidedès lors pour une baisse descharges salariales de plus de 5%.Unizo pointe notamment du doigtla hausse des charges sur lesvoitures de société et duprécompte mobilier sur les bonisde liquidation. Pour l’Unizo, en cestemps économiquement difficiles,augmenter les charges sur lesentrepreneurs indépendants n’estpas la solution. (Belga)

TélécomsLa 4G aux enchèresL’Institut Belge des servicesPostaux et desTélécommunications (IBPT) a établirécemment la recevabilité de troiscandidatures pour participer auxenchères de la bande 800 MHz oulicences 4G. Les trois opérateursretenus sont Base, Belgacom etMobistar. L’IBPT a entre autresvérifié si les dossiers contenaientles données et documentsdemandés et si la caution pour laparticipation avait été versée. Lamise aux enchères débute cemardi. Le prix minimum parautorisation est de 120 millionsd’euros. Les observateurs notentque les montants proposés seront,in fine, répercutés dans les prix desservices télécoms. Les droitsd’utilisation acquis sont valablespour 20 ans, précise l’IBPT.(D’après Belga)

En brefActualité

Levaux : pasde rappel à l’ordre !

Le nouvel administrateurde Belgacom a évoquéun agenda très chargé.

MISE AU POINT

L a Libre” avait révélé que LaurentLevaux, nouvel administrateurMR au sein de Belgacom et sur­

tout patron d’Aviapartner, avait raté lespremières réunions du CA. Et jeudidernier, il apparaissait que le présidentdu MR, Charles Michel, l’avait rappelé àl’ordre suite à ses absences. En fait, iln’en est rien. LaurentLevaux s’explique : “Legouvernement m’a fait laconfiance de me désignerau sein du CA de Belga­com le 21 septembre der­nier en Conseil des minis­tres. J’ai été ensuite in­formé par le secrétaire duconseil de Belgacom del’agenda annuel des réu­nions, la première étant le24 octobre et la suivantele 12 décembre. Mon se­crétariat a immédiate­ment prévenu Belgacom,et d’autres instances, de mon indisponibi­lité en octobre, toutes autres datesde 2013 et 2014 convenant parfaite­ment. Bien entendu, Charles Michel, pourlequel j’ai le plus grand respect et qui estconnu pour son attention à la gouver­nance des entreprises publiques, ne m’aalors ni contacté, ni téléphoné, à ce sujet. Iln’y avait pas de raison, et il n’y a pas eu,de quelconque rappel à l’ordre. Et bien sûr,je n’ai pas été “convoqué” chez CharlesMichel, avec qui j’ai les meilleurs rap­

ports, comme avec d’autres grands res­ponsables des autorités publiques.”

Selon une source anonyme, il sem­blait aussi que Laurent Levaux avait ac­cepté le poste d’administrateur malgréun agenda très chargé car il se seraitsenti flatté de l’offre. Voici sa réponse àce sujet : “Etre administrateur est unelourde responsabilité vis­à­vis du person­nel, des clients, des actionnaires et desautres “stakeholders”. Et je prends très ausérieux le poids de cette responsabilité etles engagements qu’elle représente. Dési­gner un administrateur sans expérienceou sans occupations n’est par ailleurs pasusuel dans les grandes entreprises. Lesagendas ne sont donc pas vides au mo­

ment d’une nomination,en particulier imprévuecomme ce fut le cas pour leremplacement de Mon­sieur Michel Mol. Pour unadministrateur d’une en­treprise telle que Belga­com, ce serait étrange aucontraire.” Le patrond’Aviapartner réagitaussi aux critiques por­tant sur le fait que le CAde Belgacom n’est pascomposé d’experts entélécoms. Pour lui, aulieu d’être un problème,

c’est au contraire un avantage : “Un con­seil de qualité combine des expériences etdes expertises différentes dans le suivi et lagestion des entreprises. Il est utile qu’unconseil comporte une certaine dose limitéed’expertise du secteur d’activité de l’entre­prise, tel que les télécoms pour Belgacom.Cependant, cette expertise est avant toutla responsabilité des professionnels del’entreprise, du management, et des con­sultants ou fournisseurs spécialisés.”

F.C.

LAURENT LEVAUXAdministrateur MRchez Belgacom et

patron d’Aviapartner.

DIDIER

LEBR

UN/P

HOTO

NEWS

Le chef est une femmeGASTRONOMIE

L e guide GaultMillau présentaithier son édition 2014 pour la Bel­gique, récompensant cette année

le talent d’Arabelle Meirlaen (18/20),élue “chef de l’année” à Marchin (lireen p.3). Pour le reste, peu de change­ments en tête du classement, sur le­quel trône toujours le Flamand PeterGoossens du “Hof Van Cleve”, avec lescore exceptionnel de 19,5/20. On notenéanmoins un nouveau restaurantauréolé d’un 18/20, le “Slagmolen” àOpglabbeek, et deux nouveaux 17/20,“Le chalet de la forêt” de Pascal Devalk­eneer à Bruxelles et “L’auberge de laGrappe d’or” de Clément Petitjean àTorgny. Deux erreurs enfin répareés !

A Bruxelles, on remarquera aussi lesprogressions du “Da Mimmo”

(meilleur restaurant italien), du “Bou­chéry”, du “Pigeon noir” et du “WY”,qui grimpent tous à 15/20. Toutcomme “La buvette” du fougueux Ni­colas Scheidt, sacré très logiquement“grand de demain” dans la capitale.Aux côtés de Tim Boury (“Boury”)pour la Flandre et de Stéphanie Thu­nus (“Au gré du vent”) pour la Wallo­nie. Du côté des nouveautés de l’an­née, le “GaultMillau” pointe enfin le“Cécila” (14/20) à Bruxelles, l’excel­lent “Maison D” (14/20) en Flandre et“La menuiserie” (14/20) en Wallonie.

H.H.

ULe GaultMillau Belux 2014 recenseplus de 1000 restaurants et brasseries,dont 250 “prix­plaisir” (258 pp., 27€).UTous les détails sur http://lacuisinea­quatremains.blogs.lalibre.be.

Oui, le monde bancaire a ch angé !

Le sens cachédes “mots”Qu’entend­on parUCITS ? UCITS estl’acronyme de “Undertakings forCollective Investment in TransferableSecurities”. Il s’agit de l’ensemble desréglementations européennes concer­nant les véhicules d’investissementqui peuvent être commercialisés dansl’espace de l’Union européenne. Cesrègles ont pour but de favoriser lacréation d’un marché unique euro­péen avec une protection renforcée del’investisseur.UCITS IV est une régle­mentation européenne visant à régu­ler la vente aux investisseurs particu­liers de hedge funds vendus et domi­ciliés en Europe (fonds on­shore). Lesrègles pour les hedge­funds destinésaux institutionnels sont reprises dansla réglementation AIFM.

Et “inducement” ? Les distributeursde sicav perçoivent des commissionsde la part des promoteurs desfonds en rétribution de cette com­mercialisation : c’est la rétrocessiondes frais de gestion, en anglais “indu­cement”. Par exemple, un distribu­teur (plateforme en ligne ou banquierclassique) qui vend une sicav d’ungestionnaire perçoit chaque annéeune partie des frais de gestion chargéspar la sicav. Cette rétrocession estégalement accordée aux gestionnairesde patrimoine qui placent des sicavdans les portefeuilles de leurs clientsen gestion discrétionnaire. Ces rétro­cessions seront interdites en 2016.MiFID ? Markets in Financial Ins­

truments est la directive européennesur les marchés d’instruments finan­ciers entrée en vigueur depuis le1er novembre 2007. Cette directiveharmonise le négoce d’instrumentsfinanciers tels que les actions, les bonsde caisse, les obligations et les fondsdans l’Union européenne. Ces règlesvisent à accroître l’efficacité et latransparence du marché des investis­sements. Sur ce nouveau marchécompétitif s’appliquent égalementdes règles de conduite qui garantis­sent la protection optimale de l’inves­tisseur.

I. De L.

Page 24: Llb 20131112 bru full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

Economie

24 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 25mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Euronext Cours du 11.11.13

TITRE PAYS MARCHÉ CLÔTURE COURS DIFF. COURS COURS VOLUME 12MOIS INFO SUR DIVIDENDEEURO PRÉC. EN % OUVERT MAX. MIN. MAX. MIN. DIV. DEV. DATE

4ENERGY INV (D) BE C 0.18 0.17 +5.88 0.17 0.18 0.17 93100 1.15 0.13 EURAB INBEV BE C 77.90 75.90 +2.64 77.10 78.00 76.67 1590935 79.60 63.44 1.7000 EUR 26-04-13ABLYNX (D) BE C 7.32 7.26 +0.83 7.30 7.38 7.20 127775 8.47 4.23 EURACCENTIS BE DF 0.01 0.01 +0.00 0.01 0.01 0.01 35000 0.02 0.01 EURACKERMANS V.HAAREN BE C 80.25 79.36 +1.12 79.31 80.25 78.99 11795 80.58 60.38 1.6700 EUR 29-05-13AEDIFICA BE C 50.94 51.07 -0.25 51.36 51.52 50.77 4449 53.00 41.69 1.0500 EUR 30-10-13AGEAS (EX-FORTIS) BE C 31.33 31.17 +0.51 31.20 31.34 30.90 285760 32.43 19.20 1.2000 EUR 26-04-13AGFA-GEVAERT BE C 1.73 1.72 +0.58 1.72 1.74 1.71 111941 1.77 1.20 0.3800 EUR 25-04-07ALCATEL-LUCENT FR C 3.05 3.07 -0.49 3.06 3.13 3.0321468372 3.18 0.78 0.1600 EUR 05-06-07ANTARES CERT BE SF 57.80 56.50 +2.30 57.80 57.80 57.80 133 59.78 47.80 5.2400 EUR 24-12-12ANTIGOON INV (D) BE SF 9.25 9.25 +0.00 9.25 9.25 9.25 1350 9.25 9.10 0.0900 EUR 20-05-13APERAM NL C 13.26 13.00 +2.00 13.04 13.39 12.88 498035 13.79 7.99 0.1450 EUR 19-11-12ARCELORMITTAL NL C 12.85 12.84 +0.08 12.93 12.94 12.66 7436325 13.76 8.35 0.1520 EUR 10-05-13ARPADIS GROUP (D) BE SF 0.74 1.02 -27.45 0.74 0.74 0.74 10 1.15 0.69 EURARSEUS (D) BE C 24.25 23.51 +3.15 23.51 24.25 23.50 45592 23.85 13.90 0.6000 EUR 15-05-13ASCENCIO (D) BE DF 54.30 54.90 -1.09 54.30 54.30 54.30 60 55.00 49.11 2.7200 EUR 04-02-13ATENOR GROUP (D) BE C 34.00 34.29 -0.85 34.00 34.00 34.00 315 35.49 29.20 2.0000 EUR 29-04-13AUDERGHEM CERT BE SF 62.80 60.70 +3.46 62.80 62.80 62.80 912 73.00 60.70 5.0000 EUR 21-06-13BANIMMO A (D) BE C 8.97 8.96 +0.11 9.05 9.10 8.97 1297 10.49 7.70 0.2700 EUR 28-05-13BARCO BE C 55.88 55.37 +0.92 55.40 56.00 55.37 26464 69.95 52.50 1.4000 EUR 03-05-13BASILIX CERT BE SF 373.99 366.00 +2.18 373.99 373.99 373.99 4 375.00 334.10 27.0100 EUR 27-11-12BEAULIEU-AV. CERT BE SF 120.35 120.30 +0.04 120.35 120.35 120.35 15 130.00 113.30 15.5200 EUR 26-07-13BEFIMMO-SICAFI BE C 53.30 53.16 +0.26 53.40 53.65 53.30 10767 54.45 46.16 0.8600 EUR 03-05-13BEKAERT (D) BE C 30.06 29.98 +0.25 29.98 30.27 29.64 57420 31.11 17.63 0.8500 EUR 10-05-13BELGACOM BE C 20.58 20.57 +0.07 20.50 20.70 20.45 511532 23.48 15.93 1.6800 EUR 23-04-13BELRECA BE DF 88.00 93.40 -5.78 88.00 88.00 88.00 29 93.40 83.00 2.3700 EUR 02-05-13BELUGA BE DF 2.30 2.40 -4.17 2.30 2.30 2.30 240 3.00 2.30 0.1000 EUR 28-05-13BOEING CERT BE DF 97.97 98.60 -0.64 97.97 97.97 97.97 25 98.60 53.20 0.3600 EUR 06-11-13BOMBARDIER CERT B BE C 3.33 3.28 +1.52 3.30 3.38 3.29 5321 3.74 2.35 0.0200 EUR 11-09-13BPOST - PROMESSES BE C 16.19 15.80 +2.47 15.80 16.40 15.80 418684 16.13 13.56 EURBQUE NAT. BELGIQUE BE C 2 940.00 2 942.99 -0.10 2 945.00 2 971.99 2 940.00 64 2 960.00 2 170.00154.0400 EUR 29-05-13BREDERODE BE C 27.46 27.38 +0.29 27.50 27.50 27.20 4398 27.95 22.50 0.6000 EUR 07-06-13BROOKFIELD CERT A BE DF 29.38 29.00 +1.31 29.00 29.38 29.00 1635 29.50 24.00 0.1100 EUR 30-10-13BSB (D) BE SF 6.50 6.50 +0.00 6.50 6.50 6.50 901 7.15 5.86 0.3600 EUR 17-05-11CAMPINE BE DF 15.35 13.01 +17.99 15.49 15.49 15.35 2830 15.90 11.41 1.2500 EUR 28-05-12CARDIO3 BIO BE C 25.00 24.39 +2.50 25.00 25.81 24.67 56000 32.80 12.43 EURCATERPILLAR CERT BE DF 59.13 60.00 -1.45 59.13 59.13 59.13 9 74.95 59.13 0.4400 EUR 17-10-13CFE (D) BE C 60.60 60.66 -0.10 60.57 60.60 60.01 1699 60.86 36.50 1.1500 EUR 10-05-13CHEVRON CERT BE C 87.00 84.81 +2.58 87.00 87.00 87.00 5 100.00 75.54 0.7600 EUR 15-08-13CIE BOIS SAUVAGE BE C 187.90 188.01 -0.06 187.90 189.00 187.90 244 198.00 176.12 7.2000 EUR 26-04-13CIMESCAUT BE DF 1 088.99 1 084.97 +0.37 1 088.99 1 088.99 1 088.99 1 1 130.01 981.02 16.0000 EUR 03-05-13CMB BE C 19.85 20.07 -1.10 20.05 20.05 19.72 4986 21.77 12.38 0.0800 EUR 21-05-13CO.BR.HA (D) BE SF 1 744.00 1 738.00 +0.35 1 744.00 1 744.00 1 744.00 14 1 799.99 1 602.01 16.0000 EUR 31-05-13COFINIMMO PRIV2 BE DF 76.50 79.06 -3.24 76.50 76.50 76.50 225 99.90 76.50 6.3700 EUR 15-05-13COFINIMMO-SICAFI BE C 89.00 88.52 +0.54 88.26 89.32 88.26 9620 93.52 81.37 6.5000 EUR 15-05-13COLONEL BOURG BE SF 35.00 35.00 +0.00 35.00 35.00 35.00 120 35.00 25.01 8.5200 EUR 02-02-10COLRUYT (D) BE C 41.20 40.70 +1.23 40.75 41.23 40.73 63077 44.73 33.33 1.0000 EUR 27-09-13CONNECT GROUP BE C 1.80 1.75 +2.86 1.80 1.80 1.80 1000 2.19 1.42 EURD IETEREN (D) BE C 35.52 35.20 +0.92 35.30 35.66 34.75 51784 38.06 28.72 0.8000 EUR 05-06-13DE ROUCK GEO (D) BE SF 0.14 0.10 +40.00 0.14 0.14 0.14 500 0.25 0.03 EURDECEUNINCK BE C 1.78 1.76 +1.14 1.78 1.78 1.76 37828 1.79 1.11 0.1800 EUR 27-05-08DEFICOM GROUP BE DF 9.02 11.00 -18.00 9.02 9.02 9.02 100 11.00 8.25 EURDELHAIZE GROUP BE C 43.59 43.67 -0.18 43.78 44.23 43.31 347645 53.37 26.09 1.4000 EUR 28-05-13DELTA LLOYD NL C 16.23 16.25 -0.12 16.29 16.39 16.19 385345 16.75 10.93 0.4200 EUR 09-08-13DEXIA BE C 0.04 0.05 -20.00 0.04 0.05 0.04 1358687 0.19 0.01 0.6800 EUR 22-05-08DIEGEM KENNEDYCERT BE SF 108.99 104.52 +4.28 108.99 108.99 108.99 30 134.69 81.11 20.4100 EUR 24-09-13DISTRI-LAND CERT BE SF 325.00 302.00 +7.62 325.00 325.00 325.00 19 336.61 300.00 17.0000 EUR 18-02-13DRDGOLD CERT.BELG. BE C 0.36 0.36 +0.00 0.36 0.36 0.36 10000 0.62 0.36 0.0100 EUR 07-10-13ECKERT-ZIEGLER BG BE C 2.14 2.25 -4.89 2.25 2.25 2.05 13288 2.44 1.61 EURECODIS (D) BE SF 0.08 0.08 +0.00 0.08 0.08 0.08 9000 0.10 0.05 EURECONOCOM GROUP BE C 7.20 7.20 +0.00 7.25 7.25 7.15 36010 7.44 4.95 0.1000 EUR 03-06-13ELIA BE C 34.16 33.84 +0.95 33.90 34.16 33.85 19376 34.89 30.40 1.4700 EUR 31-05-13EMAKINA GROUP (D) BE SF 8.00 8.55 -6.43 8.00 8.00 8.00 30 8.55 5.65 0.1100 EUR 02-05-11EMD MUSIC (D) BE SF 3.00 3.00 +0.00 3.00 3.00 3.00 253 5.14 3.00 0.2200 EUR 01-08-08ERYPLAST (D) BE SF 1.90 1.92 -1.04 1.90 1.90 1.90 1050 2.50 1.51 0.1500 EUR 02-06-09EURONAV BE C 5.62 5.50 +2.18 5.50 5.64 5.50 49662 5.52 3.02 0.1000 EUR 31-08-10EVADIX BE SF 0.29 0.29 +0.00 0.29 0.29 0.29 232 0.37 0.27 EUREVS BROADC.EQUIPM. BE C 49.40 48.84 +1.15 49.00 49.63 49.00 12931 57.19 41.84 1.4800 EUR 28-05-13EXMAR BE C 10.55 10.49 +0.57 10.49 10.59 10.45 20143 10.78 5.66 0.6000 EUR 18-09-13FINEST BE SF 4.61 4.77 -3.35 4.61 4.61 4.61 25 6.95 4.15 2.6100 EUR 30-01-08FLEXOS (D) BE SF 5.80 5.80 +0.00 5.80 5.80 5.80 10 5.90 3.47 EURFLORIDIENNE BE DF 66.70 67.00 -0.45 66.70 66.70 66.70 6 110.01 65.00 3.2000 EUR 16-07-12FLUXYS CAT.D BE DF 27.52 27.69 -0.61 27.64 27.75 27.10 2944 37.56 26.50 1.6000 EUR 17-05-13FORD MOTOR CERT BE DF 11.80 12.60 -6.35 11.28 11.80 11.28 2700 13.05 8.00 0.0700 EUR 30-10-13FOUNTAIN BE DF 7.05 7.20 -2.08 6.94 7.05 6.94 105 12.35 6.91 0.8800 EUR 25-06-12FOYER BE C 56.61 55.03 +2.87 55.06 56.61 55.06 41 58.50 46.04 2.1500 EUR 19-04-13FRED & GINGER (D) BE SF 15.91 15.00 +6.07 15.91 15.91 15.91 200 20.00 9.40 EURGALAPAGOS BE C 14.02 13.96 +0.43 14.02 14.33 14.00 104214 20.70 13.66 EURGBL BE C 64.46 64.39 +0.11 64.63 64.65 64.10 79155 66.60 56.81 2.6500 EUR 29-04-13GDF SUEZ FR C 18.66 18.64 +0.05 18.70 18.71 18.53 3192786 19.52 14.05 0.6700 EUR 25-04-13GENERAL ELECT.CERT BE DF 19.60 19.55 +0.26 19.60 19.60 19.60 946 19.57 14.41 0.1400 EUR 19-09-13GENK LOGIST. CERT BE SF 130.00 133.00 -2.26 130.00 130.00 130.00 60 138.98 114.00 14.1800 EUR 25-02-13GIMV BE C 37.52 37.42 +0.27 37.54 37.58 37.43 7158 42.80 35.53 2.4500 EUR 28-06-13GLOBAL GRAPHICS BE C 1.60 1.56 +2.56 1.59 1.60 1.49 29997 1.68 1.03 EURGOLDFIELDS(X.DRIEF BE C 3.28 3.41 -3.81 3.40 3.41 3.28 18420 9.82 3.35 0.0600 EUR 04-03-13GOODYEAR CERT BE DF 15.65 14.98 +4.47 15.35 15.65 15.35 630 16.77 8.89 0.1200 EUR 14-11-02HAMON BE C 15.70 15.70 +0.00 15.85 15.85 15.70 4370 17.35 8.31 0.1300 EUR 07-05-12HANZEVAST CS 1 (D) BE SF 9.80 9.80 +0.00 9.80 9.80 9.80 19 30.05 9.73 22.9500 EUR 08-04-09HARMONY CERT BE C 2.46 2.49 -1.20 2.49 2.52 2.46 13056 6.74 2.38 0.0400 EUR 04-03-13HENEX BE C 62.73 62.75 -0.03 62.51 62.74 62.51 980 63.05 46.21 0.9900 EUR 13-05-13HOME INV.BELG-SIFI BE C 75.65 75.56 +0.12 75.57 76.50 75.51 165 82.90 65.50 3.2500 EUR 14-05-13HORIZON CERT BE SF 16.91 43.00 -60.67 16.91 16.91 16.91 5 68.56 16.91 25.4500 EUR 22-10-13I.R.I.S GROUP BE C 45.80 44.08 +3.90 44.50 45.80 44.50 8 46.50 40.25 0.7000 EUR 28-05-12IBA (D) BE C 6.88 6.80 +1.18 6.80 6.93 6.80 28367 7.05 5.12 0.1500 EUR 13-05-11IBM CERT BE C 134.13 132.50 +1.23 136.00 136.00 134.13 18 165.98 121.04 0.7000 EUR 06-11-13ICE CONCEPT (D) BE SF 1.00 1.00 +0.00 1.00 1.00 1.00 1000 1.24 0.63 EURIMMO MOURY (D) BE DF 56.99 56.97 +0.04 56.99 56.99 56.99 159 59.97 56.01 2.3000 EUR 28-10-13IMMOBEL BE C 36.00 36.00 +0.00 36.00 36.00 36.00 350 37.47 26.89 1.4000 EUR 28-05-13IMPERIAL OIL BE DF 31.60 31.60 +0.00 31.60 31.60 31.60 900 33.80 28.06 0.0900 EUR 02-09-13ING GROEP NL C 9.63 9.64 -0.10 9.70 9.71 9.5214557771 9.93 5.52 0.7400 EUR 14-08-08ING GROEP CERT BE C 9.55 9.53 +0.21 9.45 9.58 9.45 4171 9.80 5.56 0.6300 EUR 14-08-08INTERVEST OFF-WARE BE C 19.45 19.27 +0.93 19.25 19.45 19.19 2604 20.82 17.60 1.7600 EUR 29-04-13JENSEN-GROUP BE C 11.25 11.10 +1.35 11.25 11.25 11.11 3310 12.29 9.69 0.2500 EUR 28-05-13KBC BE C 40.45 39.90 +1.37 39.99 40.54 39.55 816897 40.73 18.73 1.0000 EUR 13-05-13KBC ANCORA BE C 24.03 23.79 +1.01 23.87 24.10 23.70 50266 24.38 7.85 2.5500 EUR 12-05-08KEYWARE TECH. (D) BE C 0.72 0.71 +1.41 0.71 0.72 0.71 5508 1.27 0.67 EURKINEPOLIS GROUP BE C 106.41 106.38 +0.03 106.04 106.65 106.03 1568 109.69 73.45 2.3600 EUR 22-05-13KORTRIJK SHOP.CERT BE SF 468.00 466.00 +0.43 468.00 468.00 468.00 12 495.00 337.00 29.8200 EUR 22-03-13LEASINVEST-SICAFI BE C 73.12 72.90 +0.30 73.00 73.18 73.00 355 82.45 64.05 4.4000 EUR 22-05-13LOTUS BAKERIES BE C 716.99 716.99 +0.00 717.00 717.00 714.00 75 719.44 550.00 9.8000 EUR 16-05-13LOUVAIN NEUVE 1976 BE SF 67.00 67.00 +0.00 67.00 67.00 67.00 8 585.00 59.00584.9900 EUR 19-03-13LUX-AIRPORT CERT BE SF 85.50 85.00 +0.59 85.50 85.50 85.50 40 90.00 67.50 11.4000 EUR 26-03-10MACHELEN CERT BE SF 290.00 274.01 +5.84 290.00 290.00 290.00 25 302.00 261.01 30.0000 EUR 26-07-13MACHELEN,KUUR.CERT BE SF 304.00 304.00 +0.00 304.00 304.00 304.00 11 349.98 269.01 27.7500 EUR 14-12-12MARCEL THIRY CERT BE SF 9.37 9.50 -1.37 9.37 9.37 9.37 200 10.95 5.31 45.2700 EUR 25-11-10MCLS (D) BE SF 0.98 0.69 +42.03 0.98 0.98 0.98 450 0.98 0.68 0.1900 EUR 28-03-08MDXHEALTH BE C 2.92 2.90 +0.69 2.97 2.97 2.92 15195 3.15 1.92 EURMEDIVISION BE DF 0.03 0.03 +0.00 0.03 0.03 0.03 1700 0.10 0.01 0.3800 EUR 25-10-11MELEXIS (D) BE C 23.75 23.59 +0.68 23.50 23.83 21.20 43270 24.69 11.80 0.7000 EUR 21-10-13MIKO BE DF 63.30 63.35 -0.08 63.30 63.30 63.30 100 63.95 50.01 1.0600 EUR 06-06-13MOBISTAR BE C 12.97 12.92 +0.39 12.78 13.09 12.75 67632 21.73 10.07 1.8000 EUR 21-05-13MONTEA C.V.A. BE C 31.24 31.56 -1.01 31.56 31.56 31.24 345 34.00 27.50 1.9300 EUR 24-05-13MOPOLI BE DF 300.00 327.00 -8.26 300.00 300.00 300.00 40 327.99 290.01 EURMORGAN CHASE CERT BE C 37.51 39.99 -6.20 39.50 39.50 37.51 150 42.00 28.74 0.2800 EUR 02-10-13MOURY CONSTRUCT BE DF 99.90 100.50 -0.60 99.90 99.90 99.90 75 117.00 99.00 1.6000 EUR 12-06-13NESTLE (D) BE C 52.90 53.22 -0.60 53.25 53.41 52.87 1605 57.70 47.85 1.6800 EUR 15-04-13NEUFCOUR-FIN. BE DF 11.02 11.02 +0.00 11.02 11.02 11.02 8 14.98 8.50 EURNEWTON 21 EUROPE BE SF 0.18 0.18 +0.00 0.18 0.18 0.18 1000 0.34 0.15 EURNEWTREE (D) BE SF 2.86 2.86 +0.00 2.86 2.86 2.86 850 5.95 2.46 0.0400 EUR 19-06-07NYRSTAR (D) BE C 2.85 2.87 -0.70 2.87 2.90 2.82 537072 4.82 2.85 0.1600 EUR 09-08-13OIM BE C 0.55 0.61 -9.84 0.62 0.65 0.45 1313547 0.86 0.26 EUROPTION (D) BE C 0.27 0.27 +0.00 0.27 0.28 0.27 82910 0.34 0.19 EUROTC (D) BE SF 0.50 0.50 +0.00 0.50 0.50 0.50 280 0.60 0.45 0.5100 EUR 13-05-08PAIRI DAIZA BE DF 33.79 34.00 -0.62 33.79 33.79 33.79 220 37.20 18.21 1.5000 EUR 11-09-13PAYTON PLANAR BE DF 0.91 0.93 -2.15 0.91 0.91 0.91 900 1.08 0.69 0.0700 EUR 07-01-10PCB BE DF 4.98 4.85 +2.68 4.98 4.98 4.98 200 4.85 2.60 0.0500 EUR 11-06-13PEUGEOT FR C 10.16 9.87 +2.93 9.92 10.20 9.85 2391145 13.08 4.36 1.1000 EUR 02-06-11PHARCO (D) BE SF 1.81 1.76 +2.84 1.81 1.81 1.81 1548 5.60 1.65 2.2800 EUR 02-07-13PICANOL BE DF 26.10 26.50 -1.51 26.38 26.38 25.85 3766 28.34 16.90 0.1900 EUR 17-04-08PINGUINLUTOSA BE C 13.20 13.25 -0.38 13.20 13.43 12.98 2962 15.00 10.65 2.4000 EUR 25-09-13PNS BE SF 2.50 2.30 +8.70 2.50 2.50 2.50 534 3.90 2.10 0.1000 EUR 10-10-12PROXIMEDIA BE SF 16.30 15.61 +4.42 16.30 16.30 16.30 306 16.30 13.05 0.4000 EUR 05-06-12PUNCH INT. BE C 6.91 6.92 -0.14 6.86 6.92 6.84 11980 7.47 2.91 0.2700 EUR 01-06-01

TITRE PAYS MARCHÉ CLÔTURE COURS DIFF. COURS COURS VOLUME 12MOIS INFO SUR DIVIDENDEEURO PRÉC. EN % OUVERT MAX. MIN. MAX. MIN. DIV. DEV. DATE

QUESTFOR GR-PRICAF BE C 7.81 7.79 +0.26 7.85 7.85 7.81 17889 7.89 5.31 0.0500 EUR 31-03-08REALCO BE SF 11.50 11.70 -1.71 11.50 11.50 11.50 125 14.00 11.50 EURREALDOLM 1/100 TMP BE SF 0.12 0.12 +0.00 0.12 0.12 0.12 277 0.15 0.11 EURREALDOLMEN (D) BE C 17.60 17.35 +1.44 17.35 17.60 16.30 10305 18.00 0.13 EURRECTICEL BE C 4.92 4.84 +1.65 4.85 4.94 4.84 15322 6.82 4.61 0.2900 EUR 31-05-13REIBEL BE SF 5.25 5.75 -8.70 5.25 5.25 5.25 449 8.80 4.14 EURRENTABILIWEB (D) BE C 6.11 6.03 +1.33 6.03 6.12 5.97 34827 6.12 3.78 0.2000 EUR 23-05-12RESILUX BE C 82.49 81.43 +1.30 82.10 82.50 81.55 327 84.20 44.00 1.6500 EUR 27-05-13RETAIL EST.-SICAFI BE C 56.71 57.48 -1.34 57.01 57.01 56.63 382 62.00 50.95 2.9000 EUR 28-06-13RHJ INTERNATIONAL BE C 3.83 3.84 -0.26 3.83 3.85 3.80 82354 4.47 3.34 EURRIO TINTO CERT BE C 39.30 39.28 +0.05 39.30 39.30 39.30 200 45.85 31.01 0.6300 EUR 14-08-13ROBECO NL 26.18 26.04 +0.54 26.18 26.18 26.18 0 27.16 23.20 0.6000 EUR 31-05-11ROLINCO FR DF 25.22 24.99 +0.92 25.33 25.33 25.21 1548 40.40 18.55 0.2000 EUR 30-04-10ROLINCO BE C 20.89 21.00 -0.52 20.90 21.00 13.33 2033 21.00 13.33 0.5100 EUR 25-04-08ROSIER BE DF 203.50 200.20 +1.65 200.20 203.50 200.20 43 226.00 186.00 8.0000 EUR 25-06-13ROULARTA BE C 11.70 11.56 +1.21 11.70 11.70 11.55 2262 14.50 9.37 0.3500 EUR 29-05-12RTL GROUP BE C 86.98 85.15 +2.15 85.65 87.11 85.40 102471 86.19 54.10 2.5000 EUR 02-09-13SABCA (D) BE DF 40.00 39.50 +1.27 40.00 40.00 40.00 500 40.00 27.01 1.3600 EUR 03-06-13SAINT GOBAIN FR C 39.27 38.98 +0.76 39.00 39.46 38.90 1004317 40.33 27.11 1.2400 EUR 12-06-13SAPEC BE DF 49.00 48.50 +1.03 48.00 49.00 48.00 200 54.34 40.21 0.5000 EUR 12-09-12SCHEERD.V KERCHOVE BE DF 358.61 326.01 +10.00 358.61 358.61 358.61 2 550.00 326.01 1.5000 EUR 29-05-13SERVICEFLATS CERT BE DF13 000.00 12 970.00 +0.23 13 000.0013 000.0013 000.00 8 13 000.00 11 901.00550.0000 EUR 17-05-13SIOEN BE C 8.45 8.44 +0.12 8.37 8.45 8.34 3880 8.85 5.70 0.3100 EUR 08-05-13SIPEF (D) BE C 56.70 56.40 +0.53 56.40 56.70 56.00 1297 65.30 49.52 1.7000 EUR 28-06-13SOFINA BE C 78.45 78.37 +0.10 78.24 78.45 78.15 2598 78.60 64.25 2.0700 EUR 08-05-13SOFTIMAT BE C 3.32 3.32 +0.00 3.30 3.32 3.30 2587 4.00 3.11 0.5000 EUR 20-08-13SOLVAC NOM(RETAIL) BE DF 125.01 125.00 +0.01 125.01 125.01 125.01 1 128.00 98.06 2.7200 EUR 09-09-13SOLVAY BE C 116.60 116.30 +0.26 116.20 117.00 115.85 82911 121.05 89.88 2.0000 EUR 16-05-13SPADEL BE DF 65.10 66.50 -2.11 65.10 65.10 65.10 500 74.75 60.40 0.8400 EUR 25-06-13ST.GUDULE-PL. CERT BE SF 126.00 130.00 -3.08 126.00 126.00 126.00 50 148.00 110.00 6.5100 EUR 07-02-13SUCRAF A & B BE DF 1.00 0.99 +1.01 1.00 1.00 1.00 755 1.75 0.45 EURSV PATRIMONIA BE SF 1.25 1.67 -25.15 1.25 1.25 1.25 617 1.68 0.30 0.3000 EUR 11-08-09TELENET GROUP BE C 41.15 40.49 +1.62 40.60 41.15 40.40 68934 42.40 32.67 7.9000 EUR 03-05-13TER BEKE BE C 55.86 56.00 -0.25 55.90 56.00 55.86 960 58.50 46.30 2.5000 EUR 11-06-13TESSENDERLO BE C 19.05 19.01 +0.21 19.05 19.19 18.89 34880 26.07 17.89 1.3300 EUR 06-06-13TETRYS (D) BE SF 1.50 0.95 +57.89 1.50 1.50 1.50 24 3.00 0.95 EURTEXAF (D) BE DF 36.30 36.35 -0.14 36.36 36.50 36.00 971 37.00 19.60 0.3300 EUR 21-05-13THENERGO (D) BE C 0.21 0.20 +5.00 0.21 0.22 0.21 46400 0.31 0.18 EURTHINK-MEDIA BE DF 0.35 0.27 +29.63 0.32 0.35 0.32 40727 1.20 0.27 EURTHROMBOGENICS BE C 19.02 19.24 -1.14 19.50 19.65 18.85 221878 47.82 18.22 EURTIGENIX (D) BE C 0.41 0.41 +0.00 0.41 0.43 0.39 2984035 1.05 0.19 EURTOTAL FR C 44.13 43.80 +0.76 43.99 44.20 43.91 3162557 45.67 35.17 0.5900 EUR 24-09-13TRANSICS INT. BE C 7.20 7.50 -4.00 7.20 7.20 7.20 2000 7.84 7.03 EURTUBIZE (ATTR) BE C 0.35 0.35 +0.00 0.35 0.35 0.35 30 0.39 0.29 EURTUBIZE-FIN BE C 43.00 42.55 +1.06 42.69 43.00 42.50 4630 43.42 31.20 0.4800 EUR 02-05-13U&I LEARNING (D) BE SF 1.90 1.90 +0.00 1.90 1.90 1.90 1500 4.60 1.90 EURUCB BE C 49.18 48.87 +0.64 49.00 49.25 48.70 239384 50.24 38.01 1.0200 EUR 02-05-13UMICORE (D) BE C 35.10 35.38 -0.78 35.50 35.50 34.97 390289 42.84 31.25 0.5000 EUR 02-09-13UNITRONICS BE C 0.78 0.84 -7.14 0.78 0.78 0.78 500 0.99 0.75 EURVAN DE VELDE BE C 36.97 36.71 +0.71 37.00 37.00 36.50 7799 38.44 32.01 2.1500 EUR 02-05-13VASTNED RETAIL BEL BE C 52.97 52.29 +1.30 52.97 52.97 52.97 50 54.24 50.01 EURVGP BE C 18.90 18.25 +3.56 18.31 18.90 18.31 21 20.05 17.10 0.8100 EUR 01-08-12VISION IT (D) BE SF 3.60 3.60 +0.00 3.60 3.60 3.60 1 4.86 3.05 0.1200 EUR 25-09-09VOLVO B (D) BE C 9.73 9.75 -0.21 10.18 10.18 9.57 1060 12.00 9.45 0.3600 EUR 05-04-13VRANKEN-POMMERY FR C 23.90 23.70 +0.84 23.94 23.95 23.73 1460 24.29 18.55 0.8000 EUR 10-07-13WAREHOUSES-SICAFI BE DF 51.50 51.30 +0.39 51.50 51.50 51.50 563 51.31 46.75 3.1000 EUR 10-01-13WDP-SICAFI BE C 54.49 53.65 +1.57 53.99 54.49 53.66 2322 55.69 40.63 3.1100 EUR 29-04-13WERELDHAV B-SICAFI BE C 82.30 82.04 +0.32 85.41 85.41 82.30 858 89.99 76.62 4.2500 EUR 15-04-13WEST.SHOPPING CERT BE SF 20.12 20.12 +0.00 20.12 20.12 20.12 20 59.59 13.00 40.6800 EUR 24-05-13WESTLAND 2004 CERT BE SF 6.85 6.85 +0.00 6.85 6.85 6.85 25 17.20 3.68 13.0400 EUR 24-05-13WOL. EXTENS. CERT BE SF 625.00 611.00 +2.29 625.00 625.00 625.00 10 642.00 566.06 34.7500 EUR 21-06-13WOL. SHOPPING CERT BE SF 1 551.00 1 560.00 -0.58 1 551.00 1 551.00 1 551.00 1 1 610.00 1 425.00 70.9600 EUR 21-06-13ZENITEL BE DF 0.70 0.70 +0.00 0.70 0.70 0.70 2660 0.80 0.54 0.0000 EUR 02-02-05ZENOBE GRAMME CERT BE SF 120.10 121.99 -1.55 120.10 120.10 120.10 10 148.04 115.22 17.5300 EUR 12-03-13ZETES INDUSTRIES BE C 17.45 17.20 +1.45 17.54 17.54 17.22 2316 18.00 13.11 0.5500 EUR 25-06-13

Indice(000) EUR Cours du jour Cours Précéd. Diff. en %

BEL 20 ouverture 2905.42 2895.55 0.34

BEL 20 cloture 2914.69 2895.57 0.66

Capitaux échangésCours du jour Cours Précéd. Diff. en %

Total général 282726205.435 363864966.95 -22.30Continu belge 273574513.0650 353936998.4800 -22.71Continu étranger 9151692.3700 9927968.4700 -7.82

Amsterdam Cours du 11.11.13

EUROAEGON 6.09 +0.79AHOLD KON 14.00 +0.50AIR FRANCE -KLM 7.24 -0.29AKZO NOBEL 55.93 +1.23APERAM 13.26 +2.00ARCELORMITTAL 12.85 +0.08ASML HOLDING 65.41 -0.11BOSKALIS WESTMIN 35.17 +0.54CORIO 32.50 -0.23DSM KON 58.19 -0.39FUGRO 46.07 +1.10HEINEKEN 50.12 +0.60ING GROEP 9.63 -0.10KPN KON 2.49 +0.61PHILIPS KON 26.20 +0.00POSTNL 4.50 +1.88RANDSTAD 46.87 +0.69REED ELSEVIER 15.45 +0.13ROYAL DUTCH SHELLA 24.74 +0.57SBM OFFSHORE 14.90 +0.47TNT EXPRESS 6.61 +0.53TOMTOM 5.87 +3.42UNILEVER 28.81 +0.42WOLTERS KLUWER 20.53 +1.26

Euronext Cours du 11.11.13

TITRE PAYS MARCHÉ CLÔTURE COURS DIFF. COURS COURS VOLUME 12MOIS INFO SURDIVIDENDEEURO PRÉC. EN% OUVERT MAX. MIN. MAX. MIN. DIV. DEV. DATE

AlternextBSB (D) BE SF 6.50 6.50 +0.00 6.50 6.50 6.50 901 7.15 5.86 0.3600 EUR 17-05-11CO.BR.HA (D) BE SF 1 744.00 1 738.00 +0.35 1 744.00 1 744.00 1 744.00 14 1 799.99 1 602.01 16.0000 EUR 31-05-13DE ROUCK GEO (D) BE SF 0.14 0.10 +40.00 0.14 0.14 0.14 500 0.25 0.03 EURECODIS (D) BE SF 0.08 0.08 +0.00 0.08 0.08 0.08 9000 0.10 0.05 EUREMAKINA GROUP (D) BE SF 8.00 8.55 -6.43 8.00 8.00 8.00 30 8.55 5.65 0.1100 EUR 02-05-11EVADIX BE SF 0.29 0.29 +0.00 0.29 0.29 0.29 232 0.37 0.27 EURPOLYGONE BE DF 5.19 5.49 -5.46 5.19 5.19 5.19 1 0.00 0.00 EURVISION IT (D) BE SF 3.60 3.60 +0.00 3.60 3.60 3.60 1 4.86 3.05 0.1200 EUR 25-09-09

Marche Libre5EME SAISON (D) BE SF 0.55 0.55 +0.00 0.55 0.55 0.55 2095 0.00 0.00 EURANTIGOON INV (D) BE SF 9.25 9.25 +0.00 9.25 9.25 9.25 1350 9.25 9.10 0.0900 EUR 20-05-13ARCHIMEDE BE SF 0.80 0.80 +0.00 0.80 0.80 0.80 250 0.00 0.00 EURARPADIS GROUP (D) BE SF 0.74 1.02 -27.45 0.74 0.74 0.74 10 1.15 0.69 EURAURIGA INTERN (D) BE SF 5.00 5.00 +0.00 5.00 5.00 5.00 100 5.00 5.00 0.1500 EUR 25-06-09EMDMUSIC (D) BE SF 3.00 3.00 +0.00 3.00 3.00 3.00 253 5.14 3.00 0.2200 EUR 01-08-08ERYPLAST (D) BE SF 1.90 1.92 -1.04 1.90 1.90 1.90 1050 2.50 1.51 0.1500 EUR 02-06-09FIXINOX (D) BE SF 1.63 2.25 -27.56 1.63 1.63 1.63 100 0.00 0.00 0.0500 EUR 05-10-09FLEXOS (D) BE SF 5.80 5.80 +0.00 5.80 5.80 5.80 10 5.90 3.47 EURFRED & GINGER (D) BE SF 15.91 15.00 +6.07 15.91 15.91 15.91 200 20.00 9.40 EURICE CONCEPT (D) BE SF 1.00 1.00 +0.00 1.00 1.00 1.00 1000 1.24 0.63 EURMCLS (D) BE SF 0.98 0.69 +42.03 0.98 0.98 0.98 450 0.98 0.68 0.1900 EUR 28-03-08NEWTON 21 EUROPE BE SF 0.18 0.18 +0.00 0.18 0.18 0.18 1000 0.34 0.15 EURNEWTREE (D) BE SF 2.86 2.86 +0.00 2.86 2.86 2.86 850 5.95 2.46 0.0400 EUR 19-06-07OTC (D) BE SF 0.50 0.50 +0.00 0.50 0.50 0.50 280 0.60 0.45 0.5100 EUR 13-05-08OXBRIDGE BE SF 4.60 4.60 +0.00 4.60 4.60 4.60 93 0.00 0.00 EURPHARCO (D) BE SF 1.81 1.76 +2.84 1.81 1.81 1.81 1548 5.60 1.65 2.2800 EUR 02-07-13PNS BE SF 2.50 2.30 +8.70 2.50 2.50 2.50 534 3.90 2.10 0.1000 EUR 10-10-12PROPHAREX BE SF 0.40 0.49 -18.37 0.40 0.40 0.40 3950 0.00 0.00 0.1000 EUR 31-05-06PROXIMEDIA BE SF 16.30 15.61 +4.42 16.30 16.30 16.30 306 16.30 13.05 0.4000 EUR 05-06-12REALCO BE SF 11.50 11.70 -1.71 11.50 11.50 11.50 125 14.00 11.50 EURREIBEL BE SF 5.25 5.75 -8.70 5.25 5.25 5.25 449 8.80 4.14 EURRV ASSURANCE (D) BE SF 0.79 0.79 +0.00 0.79 0.79 0.79 40 0.00 0.00 EURSCF INVEST BE SF 0.01 0.01 +0.00 0.01 0.01 0.01 100000 0.02 0.01 EURSODIPLAN (D) BE SF 0.23 0.22 +4.55 0.23 0.23 0.23 650 0.00 0.00 EURSV PATRIMONIA BE SF 1.25 1.67 -25.15 1.25 1.25 1.25 617 1.68 0.30 0.3000 EUR 11-08-09TEAM INTMRKT (D) BE SF 0.50 0.51 -1.96 0.50 0.50 0.50 40 1.03 0.30 0.0800 EUR 22-06-07TETRYS (D) BE SF 1.50 0.95 +57.89 1.50 1.50 1.50 24 3.00 0.95 EURU&I LEARNING (D) BE SF 1.90 1.90 +0.00 1.90 1.90 1.90 1500 4.60 1.90 EURVAL ST.LAMBERT INT BE SF 0.01 0.60 -98.33 0.01 0.60 0.01 5458 0.00 0.00 EUR

Paris Cours du 11.11.13

EUROACCOR 33.11 +1.08AIR LIQUIDE 100.45 +0.86ALSTOM 28.12 -0.42ARCELORMITTAL 12.85 +0.08AXA 18.63 +2.79BNP PARIBAS ACT.A 53.55 +0.85BOUYGUES 28.32 +2.24CAP GEMINI 48.41 +0.47CARREFOUR 26.98 +0.37CREDIT AGRICOLE 9.10 -0.23DANONE 54.12 +0.74EADS 53.80 +0.67EDF 25.88 +0.21ESSILOR INTL. 76.45 +0.26GDF SUEZ 18.66 +0.05GEMALTO 82.18 +0.49KERING 165.10 -0.33L OREAL 123.90 +0.04LAFARGE 52.36 +1.43LEGRAND 40.10 +0.21LVMH 140.35 +0.68MICHELIN 78.58 +0.19ORANGE 9.76 +0.67PERNOD RICARD 89.20 +0.68PUBLICIS GROUPE SA 64.56 +0.31RENAULT 61.19 +0.15SAFRAN 47.65 +0.53SAINT GOBAIN 39.27 +0.76SANOFI 78.86 +1.08SCHNEIDER ELECTRIC 62.05 +0.53SOCIETE GENERALE 40.98 +0.52SOLVAY 116.60 +0.26STMICROELECTRONICS 5.65 +1.09TECHNIP 79.29 +2.42TOTAL 44.13 +0.76UNIBAIL-RODAMCO 192.40 +0.65VALLOUREC 43.01 +1.99VEOLIA ENVIRON. 12.56 +1.09VINCI 46.83 -0.11VIVENDI 18.56 +0.05

Obligations publiquesDette directe de l'EtatBELGE(T.démat.) B101B 100.00 99.00BELGE 37 3,50+ B105 100.00 99.00Unifiée 1 S titre démat 4,0+ B112B 100.00 100.50UNIFIEE 2S 4,0+ B113B 100.00 100.50Libér.45(T.démat.) B114 100.00 102.00Belge 92-2015 linéaire B282 110.76 111.0497-2028 Linéaure B291 126.15 128.9402-2017 Linéaire B300 117.70 117.6603-2013 Linéaire B301 100.23 100.4704-2014 Linéaire B303 103.65 103.6604-2035 Linéaire B304 121.64 125.5005-2015 Linéaire B306 106.51 106.5106-2016 Linéaire B307 107.56 107.7206-2022 Linéaire B308 111.40 112.4507-2013 Linéaire B310 100.04 100.2407-2017 Linéaire B309 110.72 110.8808-2018 Linéaire B312 112.88 112.6808-2014 Linéaire B314 101.50 101.6409-2019 Linéaire B315 113.70 113.9109-2020 Linéaire B318 112.84 113.0003-2016 Linéaire B319 105.48 105.4403-2041 Linéaire B320 110.38 114.4409-2021 Linéaire B321 116.37 114.8902-2016 Linéaire B322 101.17 101.1706-2027 Linéaire B323 109.33 109.5003-2026 Linéaire B324 114.00 114.6709-2022 Linéaire B325 113.42 115.28Bons Etat 06-14 B982 103.30 103.38Bons Etat 07-15 B984 104.47 104.51Bons Etat 07-15 B987 105.48 105.51Bons Etat 07-15 B990 106.45 106.40Bons Etat 07-15 B993 106.92 106.90Bons Etat 08-13 B995 100.15 100.19Bons Etat 08-13 B998 100.20 100.33Bons Etat 08-16 B996 106.97 106.87Bons Etat 08-16 B999 108.44 108.32Bons Etat 08-13 B208 99.95 100.19Bons Etat 08-16 B209 109.77 109.55Bons Etat 08-13 B211 100.16 100.43Bons Etat 08-16 B212 109.21 109.28Bons Etat 03-14 B214 100.70 100.72Bons Etat 03-17 B215 108.84 108.88Bons Etat 06-14 B217 101.19 101.23Bons Etat 06-17 B218 108.51 108.34Bons Etat 09-14 B219 101.76 101.81Bons Etat 09-17 B220 108.31 108.62Bons Etat 12-14 B221 102.16 102.14Bons Etat 12-17 B222 108.36 108.53Bons Etat 03-15 B223 102.54 102.58Bons Etat 03-18 B224 108.20 108.34Bons Etat 06-15 B225 102.49 102.55Bons Etat 06-18 B226 107.51 107.36Bons Etat 09-15 B227 102.64 102.64Bons Etat 09-18 B228 106.22 105.93Bons Etat 12-15 B229 103.50 103.37Bons Etat 12-18 B230 107.35 107.08Bons Etat 03-14 B231 100.51 100.58Bons Etat 03-16 B232 105.76 105.75Bons Etat 03-19 B233 110.81 111.09Bons Etat 06-14 B234 101.08 101.09Bons Etat 06-16 B235 106.35 106.26Bons Etat 06-19 B236 111.24 111.07Bons Etat 09-14 B237 101.48 101.53Bons Etat 09-16 B238 106.13 106.01Bons Etat 09-19 B239 109.85 109.92Bons Etat 12-14 B240 103.11 103.11Bons Etat 12-16 B241 109.41 109.38Bons Etat 12-19 B242 113.60 113.90Bons Etat 03-17 B243 104.61 104.37Bons Etat 03-20 B244 107.28 107.29

Bourses étrangères Cours du 11.11.13

IndicesAmsterdam: AEX 395.45 +0.35Euronext: Euronext 100 805.54 +0.73Euronext: Next 150 1 902.58 +0.99Francfort: DAX Extra 9 107.86 +0.33Lisbonne: PSI 20 6 390.65 +1.07Madrid: IBEX 35 9 789.50 +0.43FTSEMIB 19 107.85 +0.77New-York: DJ Industrial 15 783.10 +0.14New-York: Nasdaq 100 3 362.98 -0.11Paris: CAC 40 4 290.14 +0.70

Francfort (Eur)ADIDAS AGO.N. 86.82 -0.14ALLIANZ SE VNAO.N. 126.05 +1.45BASF SE O.N. 75.87 +0.25BAY.MOTORENWERKE AG ST 82.07 +0.37BAYER AGNA 93.60 -0.21COMMERZBANK AGO.N. 10.38 -0.38CONTINENTAL AGO.N. 143.00 -0.45DEUTSCHE BANK AGNAO.N. 34.76 +0.03DEUTSCHE BOERSE NAO.N. 55.03 +0.27DEUTSCHE POST AGNAO.N. 24.79 +1.95DEUTSCHE POSTBANK AGNA 37.00 +0.05DT.TELEKOMAGNA 11.24 -0.93FRESEN.MED.CARE KGAA ST 48.05 +0.33FRESENIUS SE O.N. ST 97.45 +1.11HEIDELBERGCEMENT AGO.N. 57.52 +0.95HENKEL AG+CO.KGAA ST O.N. 69.60 +0.16INFINEON TECH.AG NAO.N. 7.29 +2.36K+S AGO.N. 21.05 +1.13LANXESS AG 52.30 +0.93LINDE AGO.N. 143.80 +1.45LUFTHANSA AG VNAO.N. 14.71 +1.52MANAG ST O.N. 89.20 +0.21MERCK KGAAO.N. 123.80 +0.16METRO AG ST O.N. 33.63 -0.41MUENCH.RUECKVERS.VNAO.N. 154.40 +0.29RWE AG ST O.N. 26.95 -0.17SAP AGO.N. 59.88 +1.51SIEMENS AGNA 95.59 -0.03THYSSENKRUPP AGO.N. 19.33 +0.57TUI AG NA 9.85 -0.39VOLKSWAGEN AG ST O.N. 183.05 -0.52

Londres (PENCE)Aberdeen Asset Management PLC 435.57 +2.71Amec PLC 1 190.70 +0.40Anglo American PLC 1 475.25 -1.16Antofagasta PLC 820.67 -0.64Astrazeneca PLC 3 286.48 +0.66Babcock International Group PLC 1 291.00 -0.01Bae Systems PLC 453.10 -0.10Barclays PLC 256.87 +0.62Bg Group PLC 1 278.34 +1.13Bhp Billiton PLC 1 958.47 -0.59BP PLC 481.15 +0.82British American Tobacco PLC 3 439.01 +0.70British Land Company PLC 615.50 +0.19British Sky Broadcasting Group PLC 850.51 -8.55Bt Group PLC 371.80 +0.27Burberry Group PLC 1 513.38 +0.76Crh PLC 1 538.13 +1.43Croda International PLC 2 293.97 +0.22Diageo PLC 2 017.33 +0.97Easyjet PLC 1 224.65 +0.99Fresnillo PLC 955.58 -0.57Gkn PLC 367.77 -0.25Glaxosmithkline PLC 1 653.19 +0.32Glencore Xstrata PLC 330.91 -0.12Hargreaves Lansdown PLC 1 176.19 +1.57HSBC Holdings PLC 697.47 +1.49Imperial Tobacco Group PLC 2 382.43 +0.89Intercontinental Hotels Group PLC 1 803.07 +0.47International Consolidated Airlines GroupS.A. 383.27 +6.10

Intertek Group PLC 3 193.65 +0.23Itv PLC 187.31 -1.67Kingfisher PLC 382.68 +1.23Legal & General Group PLC 211.01 +1.36Marks And Spencer Group PLC 501.02 +0.27Meggitt PLC 514.52 -0.29Melrose Industries PLC 317.21 +1.20Morrison (Wm) Supermarkets PLC 276.47 -0.84OldMutual PLC 199.81 +0.09Pearson PLC 1 296.04 -0.53Persimmon PLC 1 196.54 +1.65Prudential PLC 1 258.11 +0.65Reckitt Benckiser Group PLC 4 843.03 +1.06Reed Elsevier PLC 885.50 +0.83Rio Tinto PLC 3 274.62 -0.48Rolls-Royce Holdings PLC 1 212.49 +0.43Royal Dutch Shell PLC 2 073.35 +0.82Royal Dutch Shell PLC 2 155.94 +0.75Rsa Insurance Group PLC 109.73 -8.54Sage Group PLC 349.30 +1.62Sainsbury (J) PLC 393.81 -0.30Schroders PLC 2 542.00 +5.47Serco Group PLC 522.00 -2.52Severn Trent PLC 1 798.00 +1.94Smith & Nephew PLC 806.29 +0.99Sse PLC 1 389.17 -0.55Standard Life PLC 345.18 +0.44Tate & Lyle PLC 806.00 +0.25Tesco PLC 368.10 +0.56Travis Perkins PLC 1 739.78 -0.03Tui Travel PLC 382.38 +1.02Vodafone Group PLC 227.70 +0.28

Weir Group PLC 2 215.17 +0.76Whitbread PLC 3 427.59 +0.34William Hill PLC 384.22 -0.32Wood Group (John) PLC 779.37 -0.67Wpp PLC 1 369.04 +0.15Xstrata PLC 963.50 +0.00

Nyse (USD)3MCo 127.96 -0.02Abbott Laboratories 37.90 -0.59Alcoa Inc 9.03 -0.29Allstate Corp 54.15 +0.07Altria Group Inc 37.44 -0.29Amazon.com 354.37 +1.16American Electric Power Co Inc 47.10 +1.84American Express Co 81.38 -0.53Amgen Inc 113.17 -0.04Apple Inc 519.23 -0.26AT&T 35.03 -0.40Avon Products Inc 17.32 -0.72Baker Hughes Inc 58.35 +0.76Bank of America Corp 14.39 +0.59Bank of New YorkMellon 33.07 -0.24Baxter International Inc 65.22 +0.12Boeing Co 132.50 -0.75Bristol-Myers Squibb Co 52.56 +0.39Campbell Soup 41.96 +0.05Capital One Financial Corp 69.67 +0.14Caterpillar Inc 84.15 -0.11Chevron 121.06 -0.10Cisco Systems 23.44 -0.30Citigroup Inc 50.20 +0.52Coca-Cola Co 39.86 -0.45Colgate-Palmolive Co 64.62 -0.34Comcast Corporation 47.36 -1.60ConocoPhillips 73.56 -0.19CostcoWholesale Corporation 123.02 +0.20Covidien 64.00 +0.24CVS Caremark 63.91 +0.19Dell Inc 13.86 +0.22Devon Energy Corp 60.71 +0.93DowChemical Co 39.67 +0.03E.I. DuPont de Nemours & Co 62.08 +0.13EMC Corp 23.87 -0.29Entergy Corp 63.22 -1.86Exelon Corp 28.85 +1.84ExxonMobil Corp 92.95 +0.27FedEx Corp 132.53 -0.03FordMotor Co 16.89 +0.24General Dynamics Corp 87.15 -0.05General Electric Co 27.01 -0.11General Motors 36.69 +0.05Gilead Sciences 67.50 +0.19Goldman Sachs Group Inc 163.85 +0.42Google Inc 1 010.84 -0.51Halliburton Co 55.30 -0.02Hewlett-Packard Co 26.36 +1.64Home Depot Inc 75.36 -0.16Honeywell International Inc 87.41 -0.03Intel Corporation 24.18 +0.37International BusinessMachine 182.88 +1.57Johnson & Johnson 94.29 +0.26JPMorgan Chase & Co 54.10 +0.26LinkedIn 211.71 -1.60LockheedMartin Corp 137.15 -0.70Lowes Cos. 49.09 +0.77MasterCard Cl A 741.17 +0.92McDonalds Corp 97.07 +0.06Medtronic Inc 58.09 +0.12MeetMe 1.84 -1.60Merck & Co Inc 46.99 +0.36Microsoft Corporation 37.58 -0.53Morgan Stanley 30.09 +2.19National-Oilwell Inc 82.97 +0.94Nike Inc Cl B 77.15 +0.06Nokia Corp ADS 7.74 +1.18Norfolk Southern Corp 86.36 +0.88NYSE Euronext 45.78 -0.56Occidental PetroleumCorp 97.01 +0.70Oracle Corp 34.37 +0.10PepsiCo Inc 85.44 -0.45Petroleo Brasileiro S/A ADS 16.48 +1.23Pfizer Inc 31.24 -0.27Philip Morris International 89.73 +0.36Procter & Gamble Co 82.24 -0.32QUALCOMM Incorporated 67.63 +0.27Raytheon Co 85.05 -0.35Regions Financial Corp 9.80 +0.26Schlumberger Ltd 93.87 +0.10Southern Co 41.49 +0.68Sprint Corporation 6.97 -1.41Target Corp 65.69 +0.90Texas Instruments Incorporated 41.79 -0.45TimeWarner Inc 67.49 -0.21ToyotaMotor Corp ADS 126.70 -0.53Twitter 42.92 +3.05Tyco International Ltd 36.81 +1.08U.S. Bancorp 37.94 -0.34United Parcel Service Inc Cl B 99.28 -0.30United Technologies Corp 108.07 -0.43UnitedHealth Group Inc 70.50 -0.04Verizon Communications Inc 49.96 -0.48Wal-Mart Stores 79.00 +1.35Walgreen Co 59.46 -0.42Walt Disney 68.34 -0.32Wells Fargo & Co 42.75 +0.09Weyerhaeuser Co 29.11 -0.63Williams Cos. 34.92 +0.40Xerox Corp 10.26 -0.39

Valeurs de croissance Cours du 11.11.13

Nasdaq (usd)ACTIVISION BLIZZARD, INC 16.99 -0.41ADOBE SYSTEMS INCORPORATED 56.16 +2.43AKAMAI TECHNOLOGIES, INC. 45.24 -0.07ALTERA CORPORATION 32.92 -1.44AMAZON.COM, INC. 354.37 +1.16AMGEN INC. 113.17 -0.04APOLLO GROUP, INC. 26.17 +0.50APPLE INC. 519.23 -0.26APPLIEDMATERIALS, INC. 17.80 +0.34AUTODESK, INC. 43.48 +1.76BAIDU 151.60 +0.34BED BATH & BEYOND INC. 76.54 +1.03BIOGEN IDEC INC 234.79 -0.81BROADCOMCORPORATION 26.58 +0.30C.H. ROBINSONWORLDWIDE, INC. 59.30 -0.59CADENCE DESIGN SYSTEMS, INC. 13.00 +0.78CELGENE CORPORATION 148.48 -0.30CHECK POINT SOFTWARE TECHNOLOG 59.66 -0.07CINTAS CORPORATION 53.40 -0.09CISCO SYSTEMS, INC. 23.44 -0.30CITRIX SYSTEMS, INC. 60.24 +0.72COGNIZANT TECHNOLOGY SOLUTIONS 90.72 +0.57COMCAST CORPORATION 47.36 -1.60COSTCOWHOLESALE CORPORATION 123.02 +0.20DELL INC. 13.86 +0.22DENTSPLY INTERNATIONAL INC. 47.59 -0.44DISCOVERY COMMUNICATIONS, INC 84.61 -0.88DISH NETWORK CORPORATION 47.51 -1.53EBAY INC. 52.84 -0.30EXPEDIA, INC. 61.25 +2.29EXPEDITORS INTERNATIONAL OFWA 42.53 +0.24

EXPRESS SCRIPTS, INC. 64.82 +0.98FACEBOOK 46.20 -2.84FASTENAL COMPANY 46.84 -0.62FISERV, INC. 105.37 -0.19FLEXTRONICS INTERNATIONAL LTD. 7.66 -0.52FRIENDFINDER NETWORKS INC 0.43 -23.00GARMIN LTD. 45.90 -0.74GILEAD SCIENCES, INC. 67.50 +0.19GOOGLE INC. 1 010.84 -0.51GROUPON 10.00 -1.19IAC/INTERACTIVECORP 56.92 +3.53INFOSYS TECHNOLOGIES LIMITED 53.22 -0.84INTEL CORPORATION 24.18 +0.37INTUIT INC. 72.29 -0.25INTUITIVE SURGICAL, INC. 395.56 +1.50JUNIPER NETWORKS, INC. 19.07 -1.04KLA-TENCOR CORPORATION 62.77 -3.09LAM RESEARCH CORPORATION 52.72 -0.23LAMAR ADVERTISING COMPANY 48.12 -1.55LEVEL 3 COMMUNICATIONS, INC. 30.13 +0.07LIBERTY GLOBAL, INC. 79.48 -1.18LIBERTYMEDIA CORPORATION 27.82 +1.46LINEAR TECHNOLOGY CORPORATION 40.87 -0.22LM ERICSSON TELEPHONE COMPANY 12.14 +0.58LOGITECH INTERNATIONAL S.A. 10.45 +1.75MARVELL TECHNOLOGY GROUP, LTD. 13.48 +0.97MAXIM INTEGRATED PRODUCTS, INC 29.14 +0.94MICROCHIP TECHNOLOGY INCORPORA 42.97 +0.19MICROSOFT CORPORATION 37.58 -0.53MONSTER BEVERAGE CORP 55.79 +1.14NETAPP, INC. 39.88 -0.06NEWS CORPORATION 28.75 -0.45

NII HOLDINGS, INC. 3.36 +4.35NOVATELWIRELESS 2.19 -2.23NUANCE COMMUNICATIONS 15.70 +0.77NVIDIA CORPORATION 15.69 +0.83ORACLE CORPORATION 34.37 +0.10PACCAR INC. 57.01 +0.30PATTERSON COMPANIES INC. 43.24 -0.02PATTERSON-UTI ENERGY, INC. 25.14 +1.41PAYCHEX, INC. 42.02 -0.45PEABODY ENERGY CORPORATION 20.78 -0.38PETSMART, INC 73.08 +0.72PRICELINE.COM INCORPORATED 1 096.50 +2.23QUALCOMM INCORPORATED 67.63 +0.27RESEARCH INMOTION LIMITED 6.48 -1.07ROSS STORES, INC. 78.52 +0.58RYANAIR HOLDINGS PLC 46.86 +1.69SANDISK CORPORATION 68.96 +1.32SEARS HOLDINGS CORPORATION 59.97 +5.80SIGMA-ALDRICH CORPORATION 84.35 -0.51SIRIUS XM RADIO INC. 3.70 +1.37SOHU.COM INC 64.24 +5.38STAPLES, INC. 15.89 +1.05STARBUCKS CORPORATION 81.00 -0.25SYMANTEC CORPORATION 23.21 +0.26TELLABS, INC. 2.44 -0.20TEVA PHARMACEUTICAL INDUSTRIES 37.26 +0.00UNITED ONLINE 19.08 +6.47VERISIGN, INC. 54.30 +0.28VERTEX PHARMACEUTICALS INCORPO 60.54 -0.85WYNN RESORTS, LIMITED 165.03 +0.79XILINX, INC. 44.09 -1.20YAHOO! INC. 33.82 +2.11ZYNGA INC 3.43 -1.15

Cours de changeBillets de banques 11.11.2013Devise (en EUR) ISO Achat VenteCOURO.NORVEGIENNE NOK 8.4715 7.9009COURONNE DANOISE DKK 7.7700 7.1736COURONNE SUEDOISE SEK 9.1798 8.3859DOLLAR CANADIEN CAD 1.4595 1.3469DOLLAR US USD 1.3778 1.2992FRANC SUISSE CHF 1.2700 1.1957LIVRE STERLING GBP 0.8604 0.8108YEN JPY 137.8300 128.4200

OrDevise (en EUR) Prix moy. Diff.10 $ US 506.00 506.0010 Florins 192.00 188.2020 $ US 1084.00 1084.5020 Francs Tunisie 188.00 182.005 $ US 253.00 251.0050 Ecus 484.63 484.75Demi Napoléon 104.90 104.80Demi Souverain 122.00 121.00Elisabeth II 240.00 248.00Krugerrand 1028.00 1022.00Lingot 1 Kg 31670.00 31010.00Lingotin Once CPoR 1035.00 1034.00Lingotin oR ® 100g 3290.00 3290.00Lingotin oR ® 10g 333.00 333.00Lingotin oR ® 20g 660.00 662.00Lingotin oR ® 250g 8120.00 8100.00Lingotin oR ® 500g 16190.00 16190.00Lingotin oR ® 50g 1625.00 1660.00Lingotin oR ® 5g 167.00 168.00Napoléon 192.10 190.50Once (en $) 1282.50 1285.50Pièce 20 Francs Suisses 185.20 193.00Pièce 50 Pesos 1199.00 1161.00Reichmark 245.00 246.00Souverain 238.00 226.30Union latine 182.00 190.00

RendementsFonds d'Etat de référence à 10 ansAllemagne 1.7500 1.6900Belgique 2.5400 2.5000Japon 0.5900 0.5800Royaume-Uni 2.8000 2.7700

Matières premières11-11-13 08-11-13 Var/H%

Aluminium Londres (USD/t) 1760.00 1764.50 -0.26Argent N.Y. ($/ounce) 21.36 21.36 0.00Brent Londres (USD/lb) 105.94 104.98 0.91Cuivre Bruxelles (EUR/t) 5656.15 5634.38 0.39Cuivre Londres (USD/t) 7133.00 7125.00 0.11Etain Londres (USD/t) 22860.00 22920.00 -0.26Nickel Londres (USD/t) 13805.00 13860.00 -0.40Plomb Londres (USD/t) 2107.00 2116.50 -0.45Zinc Londres (USD/t) 1864.00 1862.00 0.11Platine 1428.74 1437.24 -0.59Palladium 749.72 755.97 -0.83Argent 21.34 21.32 0.07

Indices des prix à la consommationPériode

2004 1996 1988 19881981 1974-75

I.S. I.d.P. I.S. I.d.P. I.S. I.d.P.Oct. 2013 120.99 122.56 137.65 140.86 165.96 172.87 233.87 360.18Sept. 2013 120.81 122.65 137.45 140.96 165.72 173.00 234.04 360.44Août 2013 120.89 122.58 137.54 140.88 165.82 172.90 233.91 360.24Juil. 2013 121.06 122.66 137.73 140.97 166.06 173.01 234.06 360.47Juin 2013 121.01 122.53 137.67 140.82 165.99 172.83 233.81 360.09Mai 2013 120.81 122.32 137.45 140.58 165.72 172.53 233.41 359.47Avr. 2013 120.49 122.14 137.08 140.38 165.28 172.28 233.07 358.95Mars 2013 120.50 122.19 137.09 140.43 165.29 172.35 233.16 359.09Févr. 2013 120.27 122.02 136.83 140.24 164.97 172.11 232.84 358.59Janv. 2013 120.00 121.63 136.52 139.79 164.60 171.56 232.09 357.45Déc. 2012 120.06 121.66 136.59 139.82 164.69 171.60 232.15 357.53Nov. 2012 119.95 121.65 136.47 139.81 164.54 171.59 232.13 357.51Oct. 2012 119.87 121.79 136.38 139.97 164.43 171.78 232.40 357.92Sept. 2012 119.52 121.57 135.98 139.72 163.95 171.47 231.98 357.27I.S. = Indice Santé - I.d.P. = Indice des Prix

Pour convertir(1) (2) (3) (1) (2) (3)

1974-75 1988 0,48000 I.S. 1988 I.S. 1996 0,829401981 1988 0,73920 I.d.P. 1988 I.d.P. 1996 0,814801988 1966 3,39350 I.S. 1996 I.S. 1988 1,205701988 1971 2,85430 I.d.P. 1996 I.d.P. 1988 1,227301996 1988 1,2273 I.S. 2004 I.S. 1996 1,13771996 1981 1,6603 I.d.P. 2004 I.d.P. 1996 1,1493

(1) Passez de la base... (2) à la base... (3) en multipliant par...

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25mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Amsterdam Cours du 11.11.13

EUROAEGON 6.09 +0.79AHOLD KON 14.00 +0.50AIR FRANCE -KLM 7.24 -0.29AKZO NOBEL 55.93 +1.23APERAM 13.26 +2.00ARCELORMITTAL 12.85 +0.08ASML HOLDING 65.41 -0.11BOSKALIS WESTMIN 35.17 +0.54CORIO 32.50 -0.23DSM KON 58.19 -0.39FUGRO 46.07 +1.10HEINEKEN 50.12 +0.60ING GROEP 9.63 -0.10KPN KON 2.49 +0.61PHILIPS KON 26.20 +0.00POSTNL 4.50 +1.88RANDSTAD 46.87 +0.69REED ELSEVIER 15.45 +0.13ROYAL DUTCH SHELLA 24.74 +0.57SBM OFFSHORE 14.90 +0.47TNT EXPRESS 6.61 +0.53TOMTOM 5.87 +3.42UNILEVER 28.81 +0.42WOLTERS KLUWER 20.53 +1.26

Euronext Cours du 11.11.13

TITRE PAYS MARCHÉ CLÔTURE COURS DIFF. COURS COURS VOLUME 12MOIS INFO SURDIVIDENDEEURO PRÉC. EN% OUVERT MAX. MIN. MAX. MIN. DIV. DEV. DATE

AlternextBSB (D) BE SF 6.50 6.50 +0.00 6.50 6.50 6.50 901 7.15 5.86 0.3600 EUR 17-05-11CO.BR.HA (D) BE SF 1 744.00 1 738.00 +0.35 1 744.00 1 744.00 1 744.00 14 1 799.99 1 602.01 16.0000 EUR 31-05-13DE ROUCK GEO (D) BE SF 0.14 0.10 +40.00 0.14 0.14 0.14 500 0.25 0.03 EURECODIS (D) BE SF 0.08 0.08 +0.00 0.08 0.08 0.08 9000 0.10 0.05 EUREMAKINA GROUP (D) BE SF 8.00 8.55 -6.43 8.00 8.00 8.00 30 8.55 5.65 0.1100 EUR 02-05-11EVADIX BE SF 0.29 0.29 +0.00 0.29 0.29 0.29 232 0.37 0.27 EURPOLYGONE BE DF 5.19 5.49 -5.46 5.19 5.19 5.19 1 0.00 0.00 EURVISION IT (D) BE SF 3.60 3.60 +0.00 3.60 3.60 3.60 1 4.86 3.05 0.1200 EUR 25-09-09

Marche Libre5EME SAISON (D) BE SF 0.55 0.55 +0.00 0.55 0.55 0.55 2095 0.00 0.00 EURANTIGOON INV (D) BE SF 9.25 9.25 +0.00 9.25 9.25 9.25 1350 9.25 9.10 0.0900 EUR 20-05-13ARCHIMEDE BE SF 0.80 0.80 +0.00 0.80 0.80 0.80 250 0.00 0.00 EURARPADIS GROUP (D) BE SF 0.74 1.02 -27.45 0.74 0.74 0.74 10 1.15 0.69 EURAURIGA INTERN (D) BE SF 5.00 5.00 +0.00 5.00 5.00 5.00 100 5.00 5.00 0.1500 EUR 25-06-09EMDMUSIC (D) BE SF 3.00 3.00 +0.00 3.00 3.00 3.00 253 5.14 3.00 0.2200 EUR 01-08-08ERYPLAST (D) BE SF 1.90 1.92 -1.04 1.90 1.90 1.90 1050 2.50 1.51 0.1500 EUR 02-06-09FIXINOX (D) BE SF 1.63 2.25 -27.56 1.63 1.63 1.63 100 0.00 0.00 0.0500 EUR 05-10-09FLEXOS (D) BE SF 5.80 5.80 +0.00 5.80 5.80 5.80 10 5.90 3.47 EURFRED & GINGER (D) BE SF 15.91 15.00 +6.07 15.91 15.91 15.91 200 20.00 9.40 EURICE CONCEPT (D) BE SF 1.00 1.00 +0.00 1.00 1.00 1.00 1000 1.24 0.63 EURMCLS (D) BE SF 0.98 0.69 +42.03 0.98 0.98 0.98 450 0.98 0.68 0.1900 EUR 28-03-08NEWTON 21 EUROPE BE SF 0.18 0.18 +0.00 0.18 0.18 0.18 1000 0.34 0.15 EURNEWTREE (D) BE SF 2.86 2.86 +0.00 2.86 2.86 2.86 850 5.95 2.46 0.0400 EUR 19-06-07OTC (D) BE SF 0.50 0.50 +0.00 0.50 0.50 0.50 280 0.60 0.45 0.5100 EUR 13-05-08OXBRIDGE BE SF 4.60 4.60 +0.00 4.60 4.60 4.60 93 0.00 0.00 EURPHARCO (D) BE SF 1.81 1.76 +2.84 1.81 1.81 1.81 1548 5.60 1.65 2.2800 EUR 02-07-13PNS BE SF 2.50 2.30 +8.70 2.50 2.50 2.50 534 3.90 2.10 0.1000 EUR 10-10-12PROPHAREX BE SF 0.40 0.49 -18.37 0.40 0.40 0.40 3950 0.00 0.00 0.1000 EUR 31-05-06PROXIMEDIA BE SF 16.30 15.61 +4.42 16.30 16.30 16.30 306 16.30 13.05 0.4000 EUR 05-06-12REALCO BE SF 11.50 11.70 -1.71 11.50 11.50 11.50 125 14.00 11.50 EURREIBEL BE SF 5.25 5.75 -8.70 5.25 5.25 5.25 449 8.80 4.14 EURRV ASSURANCE (D) BE SF 0.79 0.79 +0.00 0.79 0.79 0.79 40 0.00 0.00 EURSCF INVEST BE SF 0.01 0.01 +0.00 0.01 0.01 0.01 100000 0.02 0.01 EURSODIPLAN (D) BE SF 0.23 0.22 +4.55 0.23 0.23 0.23 650 0.00 0.00 EURSV PATRIMONIA BE SF 1.25 1.67 -25.15 1.25 1.25 1.25 617 1.68 0.30 0.3000 EUR 11-08-09TEAM INTMRKT (D) BE SF 0.50 0.51 -1.96 0.50 0.50 0.50 40 1.03 0.30 0.0800 EUR 22-06-07TETRYS (D) BE SF 1.50 0.95 +57.89 1.50 1.50 1.50 24 3.00 0.95 EURU&I LEARNING (D) BE SF 1.90 1.90 +0.00 1.90 1.90 1.90 1500 4.60 1.90 EURVAL ST.LAMBERT INT BE SF 0.01 0.60 -98.33 0.01 0.60 0.01 5458 0.00 0.00 EUR

Paris Cours du 11.11.13

EUROACCOR 33.11 +1.08AIR LIQUIDE 100.45 +0.86ALSTOM 28.12 -0.42ARCELORMITTAL 12.85 +0.08AXA 18.63 +2.79BNP PARIBAS ACT.A 53.55 +0.85BOUYGUES 28.32 +2.24CAP GEMINI 48.41 +0.47CARREFOUR 26.98 +0.37CREDIT AGRICOLE 9.10 -0.23DANONE 54.12 +0.74EADS 53.80 +0.67EDF 25.88 +0.21ESSILOR INTL. 76.45 +0.26GDF SUEZ 18.66 +0.05GEMALTO 82.18 +0.49KERING 165.10 -0.33L OREAL 123.90 +0.04LAFARGE 52.36 +1.43LEGRAND 40.10 +0.21LVMH 140.35 +0.68MICHELIN 78.58 +0.19ORANGE 9.76 +0.67PERNOD RICARD 89.20 +0.68PUBLICIS GROUPE SA 64.56 +0.31RENAULT 61.19 +0.15SAFRAN 47.65 +0.53SAINT GOBAIN 39.27 +0.76SANOFI 78.86 +1.08SCHNEIDER ELECTRIC 62.05 +0.53SOCIETE GENERALE 40.98 +0.52SOLVAY 116.60 +0.26STMICROELECTRONICS 5.65 +1.09TECHNIP 79.29 +2.42TOTAL 44.13 +0.76UNIBAIL-RODAMCO 192.40 +0.65VALLOUREC 43.01 +1.99VEOLIA ENVIRON. 12.56 +1.09VINCI 46.83 -0.11VIVENDI 18.56 +0.05

Obligations publiquesDette directe de l'EtatBELGE(T.démat.) B101B 100.00 99.00BELGE 37 3,50+ B105 100.00 99.00Unifiée 1 S titre démat 4,0+ B112B 100.00 100.50UNIFIEE 2S 4,0+ B113B 100.00 100.50Libér.45(T.démat.) B114 100.00 102.00Belge 92-2015 linéaire B282 110.76 111.0497-2028 Linéaure B291 126.15 128.9402-2017 Linéaire B300 117.70 117.6603-2013 Linéaire B301 100.23 100.4704-2014 Linéaire B303 103.65 103.6604-2035 Linéaire B304 121.64 125.5005-2015 Linéaire B306 106.51 106.5106-2016 Linéaire B307 107.56 107.7206-2022 Linéaire B308 111.40 112.4507-2013 Linéaire B310 100.04 100.2407-2017 Linéaire B309 110.72 110.8808-2018 Linéaire B312 112.88 112.6808-2014 Linéaire B314 101.50 101.6409-2019 Linéaire B315 113.70 113.9109-2020 Linéaire B318 112.84 113.0003-2016 Linéaire B319 105.48 105.4403-2041 Linéaire B320 110.38 114.4409-2021 Linéaire B321 116.37 114.8902-2016 Linéaire B322 101.17 101.1706-2027 Linéaire B323 109.33 109.5003-2026 Linéaire B324 114.00 114.6709-2022 Linéaire B325 113.42 115.28Bons Etat 06-14 B982 103.30 103.38Bons Etat 07-15 B984 104.47 104.51Bons Etat 07-15 B987 105.48 105.51Bons Etat 07-15 B990 106.45 106.40Bons Etat 07-15 B993 106.92 106.90Bons Etat 08-13 B995 100.15 100.19Bons Etat 08-13 B998 100.20 100.33Bons Etat 08-16 B996 106.97 106.87Bons Etat 08-16 B999 108.44 108.32Bons Etat 08-13 B208 99.95 100.19Bons Etat 08-16 B209 109.77 109.55Bons Etat 08-13 B211 100.16 100.43Bons Etat 08-16 B212 109.21 109.28Bons Etat 03-14 B214 100.70 100.72Bons Etat 03-17 B215 108.84 108.88Bons Etat 06-14 B217 101.19 101.23Bons Etat 06-17 B218 108.51 108.34Bons Etat 09-14 B219 101.76 101.81Bons Etat 09-17 B220 108.31 108.62Bons Etat 12-14 B221 102.16 102.14Bons Etat 12-17 B222 108.36 108.53Bons Etat 03-15 B223 102.54 102.58Bons Etat 03-18 B224 108.20 108.34Bons Etat 06-15 B225 102.49 102.55Bons Etat 06-18 B226 107.51 107.36Bons Etat 09-15 B227 102.64 102.64Bons Etat 09-18 B228 106.22 105.93Bons Etat 12-15 B229 103.50 103.37Bons Etat 12-18 B230 107.35 107.08Bons Etat 03-14 B231 100.51 100.58Bons Etat 03-16 B232 105.76 105.75Bons Etat 03-19 B233 110.81 111.09Bons Etat 06-14 B234 101.08 101.09Bons Etat 06-16 B235 106.35 106.26Bons Etat 06-19 B236 111.24 111.07Bons Etat 09-14 B237 101.48 101.53Bons Etat 09-16 B238 106.13 106.01Bons Etat 09-19 B239 109.85 109.92Bons Etat 12-14 B240 103.11 103.11Bons Etat 12-16 B241 109.41 109.38Bons Etat 12-19 B242 113.60 113.90Bons Etat 03-17 B243 104.61 104.37Bons Etat 03-20 B244 107.28 107.29

Bourses étrangères Cours du 11.11.13

IndicesAmsterdam: AEX 395.45 +0.35Euronext: Euronext 100 805.54 +0.73Euronext: Next 150 1 902.58 +0.99Francfort: DAX Extra 9 107.86 +0.33Lisbonne: PSI 20 6 390.65 +1.07Madrid: IBEX 35 9 789.50 +0.43FTSEMIB 19 107.85 +0.77New-York: DJ Industrial 15 783.10 +0.14New-York: Nasdaq 100 3 362.98 -0.11Paris: CAC 40 4 290.14 +0.70

Francfort (Eur)ADIDAS AGO.N. 86.82 -0.14ALLIANZ SE VNAO.N. 126.05 +1.45BASF SE O.N. 75.87 +0.25BAY.MOTORENWERKE AG ST 82.07 +0.37BAYER AGNA 93.60 -0.21COMMERZBANK AGO.N. 10.38 -0.38CONTINENTAL AGO.N. 143.00 -0.45DEUTSCHE BANK AGNAO.N. 34.76 +0.03DEUTSCHE BOERSE NAO.N. 55.03 +0.27DEUTSCHE POST AGNAO.N. 24.79 +1.95DEUTSCHE POSTBANK AGNA 37.00 +0.05DT.TELEKOMAGNA 11.24 -0.93FRESEN.MED.CARE KGAA ST 48.05 +0.33FRESENIUS SE O.N. ST 97.45 +1.11HEIDELBERGCEMENT AGO.N. 57.52 +0.95HENKEL AG+CO.KGAA ST O.N. 69.60 +0.16INFINEON TECH.AG NAO.N. 7.29 +2.36K+S AGO.N. 21.05 +1.13LANXESS AG 52.30 +0.93LINDE AGO.N. 143.80 +1.45LUFTHANSA AG VNAO.N. 14.71 +1.52MANAG ST O.N. 89.20 +0.21MERCK KGAAO.N. 123.80 +0.16METRO AG ST O.N. 33.63 -0.41MUENCH.RUECKVERS.VNAO.N. 154.40 +0.29RWE AG ST O.N. 26.95 -0.17SAP AGO.N. 59.88 +1.51SIEMENS AGNA 95.59 -0.03THYSSENKRUPP AGO.N. 19.33 +0.57TUI AG NA 9.85 -0.39VOLKSWAGEN AG ST O.N. 183.05 -0.52

Londres (PENCE)Aberdeen Asset Management PLC 435.57 +2.71Amec PLC 1 190.70 +0.40Anglo American PLC 1 475.25 -1.16Antofagasta PLC 820.67 -0.64Astrazeneca PLC 3 286.48 +0.66Babcock International Group PLC 1 291.00 -0.01Bae Systems PLC 453.10 -0.10Barclays PLC 256.87 +0.62Bg Group PLC 1 278.34 +1.13Bhp Billiton PLC 1 958.47 -0.59BP PLC 481.15 +0.82British American Tobacco PLC 3 439.01 +0.70British Land Company PLC 615.50 +0.19British Sky Broadcasting Group PLC 850.51 -8.55Bt Group PLC 371.80 +0.27Burberry Group PLC 1 513.38 +0.76Crh PLC 1 538.13 +1.43Croda International PLC 2 293.97 +0.22Diageo PLC 2 017.33 +0.97Easyjet PLC 1 224.65 +0.99Fresnillo PLC 955.58 -0.57Gkn PLC 367.77 -0.25Glaxosmithkline PLC 1 653.19 +0.32Glencore Xstrata PLC 330.91 -0.12Hargreaves Lansdown PLC 1 176.19 +1.57HSBC Holdings PLC 697.47 +1.49Imperial Tobacco Group PLC 2 382.43 +0.89Intercontinental Hotels Group PLC 1 803.07 +0.47International Consolidated Airlines GroupS.A. 383.27 +6.10

Intertek Group PLC 3 193.65 +0.23Itv PLC 187.31 -1.67Kingfisher PLC 382.68 +1.23Legal & General Group PLC 211.01 +1.36Marks And Spencer Group PLC 501.02 +0.27Meggitt PLC 514.52 -0.29Melrose Industries PLC 317.21 +1.20Morrison (Wm) Supermarkets PLC 276.47 -0.84OldMutual PLC 199.81 +0.09Pearson PLC 1 296.04 -0.53Persimmon PLC 1 196.54 +1.65Prudential PLC 1 258.11 +0.65Reckitt Benckiser Group PLC 4 843.03 +1.06Reed Elsevier PLC 885.50 +0.83Rio Tinto PLC 3 274.62 -0.48Rolls-Royce Holdings PLC 1 212.49 +0.43Royal Dutch Shell PLC 2 073.35 +0.82Royal Dutch Shell PLC 2 155.94 +0.75Rsa Insurance Group PLC 109.73 -8.54Sage Group PLC 349.30 +1.62Sainsbury (J) PLC 393.81 -0.30Schroders PLC 2 542.00 +5.47Serco Group PLC 522.00 -2.52Severn Trent PLC 1 798.00 +1.94Smith & Nephew PLC 806.29 +0.99Sse PLC 1 389.17 -0.55Standard Life PLC 345.18 +0.44Tate & Lyle PLC 806.00 +0.25Tesco PLC 368.10 +0.56Travis Perkins PLC 1 739.78 -0.03Tui Travel PLC 382.38 +1.02Vodafone Group PLC 227.70 +0.28

Weir Group PLC 2 215.17 +0.76Whitbread PLC 3 427.59 +0.34William Hill PLC 384.22 -0.32Wood Group (John) PLC 779.37 -0.67Wpp PLC 1 369.04 +0.15Xstrata PLC 963.50 +0.00

Nyse (USD)3MCo 127.96 -0.02Abbott Laboratories 37.90 -0.59Alcoa Inc 9.03 -0.29Allstate Corp 54.15 +0.07Altria Group Inc 37.44 -0.29Amazon.com 354.37 +1.16American Electric Power Co Inc 47.10 +1.84American Express Co 81.38 -0.53Amgen Inc 113.17 -0.04Apple Inc 519.23 -0.26AT&T 35.03 -0.40Avon Products Inc 17.32 -0.72Baker Hughes Inc 58.35 +0.76Bank of America Corp 14.39 +0.59Bank of New YorkMellon 33.07 -0.24Baxter International Inc 65.22 +0.12Boeing Co 132.50 -0.75Bristol-Myers Squibb Co 52.56 +0.39Campbell Soup 41.96 +0.05Capital One Financial Corp 69.67 +0.14Caterpillar Inc 84.15 -0.11Chevron 121.06 -0.10Cisco Systems 23.44 -0.30Citigroup Inc 50.20 +0.52Coca-Cola Co 39.86 -0.45Colgate-Palmolive Co 64.62 -0.34Comcast Corporation 47.36 -1.60ConocoPhillips 73.56 -0.19CostcoWholesale Corporation 123.02 +0.20Covidien 64.00 +0.24CVS Caremark 63.91 +0.19Dell Inc 13.86 +0.22Devon Energy Corp 60.71 +0.93DowChemical Co 39.67 +0.03E.I. DuPont de Nemours & Co 62.08 +0.13EMC Corp 23.87 -0.29Entergy Corp 63.22 -1.86Exelon Corp 28.85 +1.84ExxonMobil Corp 92.95 +0.27FedEx Corp 132.53 -0.03FordMotor Co 16.89 +0.24General Dynamics Corp 87.15 -0.05General Electric Co 27.01 -0.11General Motors 36.69 +0.05Gilead Sciences 67.50 +0.19Goldman Sachs Group Inc 163.85 +0.42Google Inc 1 010.84 -0.51Halliburton Co 55.30 -0.02Hewlett-Packard Co 26.36 +1.64Home Depot Inc 75.36 -0.16Honeywell International Inc 87.41 -0.03Intel Corporation 24.18 +0.37International BusinessMachine 182.88 +1.57Johnson & Johnson 94.29 +0.26JPMorgan Chase & Co 54.10 +0.26LinkedIn 211.71 -1.60LockheedMartin Corp 137.15 -0.70Lowes Cos. 49.09 +0.77MasterCard Cl A 741.17 +0.92McDonalds Corp 97.07 +0.06Medtronic Inc 58.09 +0.12MeetMe 1.84 -1.60Merck & Co Inc 46.99 +0.36Microsoft Corporation 37.58 -0.53Morgan Stanley 30.09 +2.19National-Oilwell Inc 82.97 +0.94Nike Inc Cl B 77.15 +0.06Nokia Corp ADS 7.74 +1.18Norfolk Southern Corp 86.36 +0.88NYSE Euronext 45.78 -0.56Occidental PetroleumCorp 97.01 +0.70Oracle Corp 34.37 +0.10PepsiCo Inc 85.44 -0.45Petroleo Brasileiro S/A ADS 16.48 +1.23Pfizer Inc 31.24 -0.27Philip Morris International 89.73 +0.36Procter & Gamble Co 82.24 -0.32QUALCOMM Incorporated 67.63 +0.27Raytheon Co 85.05 -0.35Regions Financial Corp 9.80 +0.26Schlumberger Ltd 93.87 +0.10Southern Co 41.49 +0.68Sprint Corporation 6.97 -1.41Target Corp 65.69 +0.90Texas Instruments Incorporated 41.79 -0.45TimeWarner Inc 67.49 -0.21ToyotaMotor Corp ADS 126.70 -0.53Twitter 42.92 +3.05Tyco International Ltd 36.81 +1.08U.S. Bancorp 37.94 -0.34United Parcel Service Inc Cl B 99.28 -0.30United Technologies Corp 108.07 -0.43UnitedHealth Group Inc 70.50 -0.04Verizon Communications Inc 49.96 -0.48Wal-Mart Stores 79.00 +1.35Walgreen Co 59.46 -0.42Walt Disney 68.34 -0.32Wells Fargo & Co 42.75 +0.09Weyerhaeuser Co 29.11 -0.63Williams Cos. 34.92 +0.40Xerox Corp 10.26 -0.39

Valeurs de croissance Cours du 11.11.13

Nasdaq (usd)ACTIVISION BLIZZARD, INC 16.99 -0.41ADOBE SYSTEMS INCORPORATED 56.16 +2.43AKAMAI TECHNOLOGIES, INC. 45.24 -0.07ALTERA CORPORATION 32.92 -1.44AMAZON.COM, INC. 354.37 +1.16AMGEN INC. 113.17 -0.04APOLLO GROUP, INC. 26.17 +0.50APPLE INC. 519.23 -0.26APPLIEDMATERIALS, INC. 17.80 +0.34AUTODESK, INC. 43.48 +1.76BAIDU 151.60 +0.34BED BATH & BEYOND INC. 76.54 +1.03BIOGEN IDEC INC 234.79 -0.81BROADCOMCORPORATION 26.58 +0.30C.H. ROBINSONWORLDWIDE, INC. 59.30 -0.59CADENCE DESIGN SYSTEMS, INC. 13.00 +0.78CELGENE CORPORATION 148.48 -0.30CHECK POINT SOFTWARE TECHNOLOG 59.66 -0.07CINTAS CORPORATION 53.40 -0.09CISCO SYSTEMS, INC. 23.44 -0.30CITRIX SYSTEMS, INC. 60.24 +0.72COGNIZANT TECHNOLOGY SOLUTIONS 90.72 +0.57COMCAST CORPORATION 47.36 -1.60COSTCOWHOLESALE CORPORATION 123.02 +0.20DELL INC. 13.86 +0.22DENTSPLY INTERNATIONAL INC. 47.59 -0.44DISCOVERY COMMUNICATIONS, INC 84.61 -0.88DISH NETWORK CORPORATION 47.51 -1.53EBAY INC. 52.84 -0.30EXPEDIA, INC. 61.25 +2.29EXPEDITORS INTERNATIONAL OFWA 42.53 +0.24

EXPRESS SCRIPTS, INC. 64.82 +0.98FACEBOOK 46.20 -2.84FASTENAL COMPANY 46.84 -0.62FISERV, INC. 105.37 -0.19FLEXTRONICS INTERNATIONAL LTD. 7.66 -0.52FRIENDFINDER NETWORKS INC 0.43 -23.00GARMIN LTD. 45.90 -0.74GILEAD SCIENCES, INC. 67.50 +0.19GOOGLE INC. 1 010.84 -0.51GROUPON 10.00 -1.19IAC/INTERACTIVECORP 56.92 +3.53INFOSYS TECHNOLOGIES LIMITED 53.22 -0.84INTEL CORPORATION 24.18 +0.37INTUIT INC. 72.29 -0.25INTUITIVE SURGICAL, INC. 395.56 +1.50JUNIPER NETWORKS, INC. 19.07 -1.04KLA-TENCOR CORPORATION 62.77 -3.09LAM RESEARCH CORPORATION 52.72 -0.23LAMAR ADVERTISING COMPANY 48.12 -1.55LEVEL 3 COMMUNICATIONS, INC. 30.13 +0.07LIBERTY GLOBAL, INC. 79.48 -1.18LIBERTYMEDIA CORPORATION 27.82 +1.46LINEAR TECHNOLOGY CORPORATION 40.87 -0.22LM ERICSSON TELEPHONE COMPANY 12.14 +0.58LOGITECH INTERNATIONAL S.A. 10.45 +1.75MARVELL TECHNOLOGY GROUP, LTD. 13.48 +0.97MAXIM INTEGRATED PRODUCTS, INC 29.14 +0.94MICROCHIP TECHNOLOGY INCORPORA 42.97 +0.19MICROSOFT CORPORATION 37.58 -0.53MONSTER BEVERAGE CORP 55.79 +1.14NETAPP, INC. 39.88 -0.06NEWS CORPORATION 28.75 -0.45

NII HOLDINGS, INC. 3.36 +4.35NOVATELWIRELESS 2.19 -2.23NUANCE COMMUNICATIONS 15.70 +0.77NVIDIA CORPORATION 15.69 +0.83ORACLE CORPORATION 34.37 +0.10PACCAR INC. 57.01 +0.30PATTERSON COMPANIES INC. 43.24 -0.02PATTERSON-UTI ENERGY, INC. 25.14 +1.41PAYCHEX, INC. 42.02 -0.45PEABODY ENERGY CORPORATION 20.78 -0.38PETSMART, INC 73.08 +0.72PRICELINE.COM INCORPORATED 1 096.50 +2.23QUALCOMM INCORPORATED 67.63 +0.27RESEARCH INMOTION LIMITED 6.48 -1.07ROSS STORES, INC. 78.52 +0.58RYANAIR HOLDINGS PLC 46.86 +1.69SANDISK CORPORATION 68.96 +1.32SEARS HOLDINGS CORPORATION 59.97 +5.80SIGMA-ALDRICH CORPORATION 84.35 -0.51SIRIUS XM RADIO INC. 3.70 +1.37SOHU.COM INC 64.24 +5.38STAPLES, INC. 15.89 +1.05STARBUCKS CORPORATION 81.00 -0.25SYMANTEC CORPORATION 23.21 +0.26TELLABS, INC. 2.44 -0.20TEVA PHARMACEUTICAL INDUSTRIES 37.26 +0.00UNITED ONLINE 19.08 +6.47VERISIGN, INC. 54.30 +0.28VERTEX PHARMACEUTICALS INCORPO 60.54 -0.85WYNN RESORTS, LIMITED 165.03 +0.79XILINX, INC. 44.09 -1.20YAHOO! INC. 33.82 +2.11ZYNGA INC 3.43 -1.15

Cours de changeBillets de banques 11.11.2013Devise (en EUR) ISO Achat VenteCOURO.NORVEGIENNE NOK 8.4715 7.9009COURONNE DANOISE DKK 7.7700 7.1736COURONNE SUEDOISE SEK 9.1798 8.3859DOLLAR CANADIEN CAD 1.4595 1.3469DOLLAR US USD 1.3778 1.2992FRANC SUISSE CHF 1.2700 1.1957LIVRE STERLING GBP 0.8604 0.8108YEN JPY 137.8300 128.4200

OrDevise (en EUR) Prix moy. Diff.10 $ US 506.00 506.0010 Florins 192.00 188.2020 $ US 1084.00 1084.5020 Francs Tunisie 188.00 182.005 $ US 253.00 251.0050 Ecus 484.63 484.75Demi Napoléon 104.90 104.80Demi Souverain 122.00 121.00Elisabeth II 240.00 248.00Krugerrand 1028.00 1022.00Lingot 1 Kg 31670.00 31010.00Lingotin Once CPoR 1035.00 1034.00Lingotin oR ® 100g 3290.00 3290.00Lingotin oR ® 10g 333.00 333.00Lingotin oR ® 20g 660.00 662.00Lingotin oR ® 250g 8120.00 8100.00Lingotin oR ® 500g 16190.00 16190.00Lingotin oR ® 50g 1625.00 1660.00Lingotin oR ® 5g 167.00 168.00Napoléon 192.10 190.50Once (en $) 1282.50 1285.50Pièce 20 Francs Suisses 185.20 193.00Pièce 50 Pesos 1199.00 1161.00Reichmark 245.00 246.00Souverain 238.00 226.30Union latine 182.00 190.00

RendementsFonds d'Etat de référence à 10 ansAllemagne 1.7500 1.6900Belgique 2.5400 2.5000Japon 0.5900 0.5800Royaume-Uni 2.8000 2.7700

Matières premières11-11-13 08-11-13 Var/H%

Aluminium Londres (USD/t) 1760.00 1764.50 -0.26Argent N.Y. ($/ounce) 21.36 21.36 0.00Brent Londres (USD/lb) 105.94 104.98 0.91Cuivre Bruxelles (EUR/t) 5656.15 5634.38 0.39Cuivre Londres (USD/t) 7133.00 7125.00 0.11Etain Londres (USD/t) 22860.00 22920.00 -0.26Nickel Londres (USD/t) 13805.00 13860.00 -0.40Plomb Londres (USD/t) 2107.00 2116.50 -0.45Zinc Londres (USD/t) 1864.00 1862.00 0.11Platine 1428.74 1437.24 -0.59Palladium 749.72 755.97 -0.83Argent 21.34 21.32 0.07

Indices des prix à la consommationPériode

2004 1996 1988 19881981 1974-75

I.S. I.d.P. I.S. I.d.P. I.S. I.d.P.Oct. 2013 120.99 122.56 137.65 140.86 165.96 172.87 233.87 360.18Sept. 2013 120.81 122.65 137.45 140.96 165.72 173.00 234.04 360.44Août 2013 120.89 122.58 137.54 140.88 165.82 172.90 233.91 360.24Juil. 2013 121.06 122.66 137.73 140.97 166.06 173.01 234.06 360.47Juin 2013 121.01 122.53 137.67 140.82 165.99 172.83 233.81 360.09Mai 2013 120.81 122.32 137.45 140.58 165.72 172.53 233.41 359.47Avr. 2013 120.49 122.14 137.08 140.38 165.28 172.28 233.07 358.95Mars 2013 120.50 122.19 137.09 140.43 165.29 172.35 233.16 359.09Févr. 2013 120.27 122.02 136.83 140.24 164.97 172.11 232.84 358.59Janv. 2013 120.00 121.63 136.52 139.79 164.60 171.56 232.09 357.45Déc. 2012 120.06 121.66 136.59 139.82 164.69 171.60 232.15 357.53Nov. 2012 119.95 121.65 136.47 139.81 164.54 171.59 232.13 357.51Oct. 2012 119.87 121.79 136.38 139.97 164.43 171.78 232.40 357.92Sept. 2012 119.52 121.57 135.98 139.72 163.95 171.47 231.98 357.27I.S. = Indice Santé - I.d.P. = Indice des Prix

Pour convertir(1) (2) (3) (1) (2) (3)

1974-75 1988 0,48000 I.S. 1988 I.S. 1996 0,829401981 1988 0,73920 I.d.P. 1988 I.d.P. 1996 0,814801988 1966 3,39350 I.S. 1996 I.S. 1988 1,205701988 1971 2,85430 I.d.P. 1996 I.d.P. 1988 1,227301996 1988 1,2273 I.S. 2004 I.S. 1996 1,13771996 1981 1,6603 I.d.P. 2004 I.d.P. 1996 1,1493

(1) Passez de la base... (2) à la base... (3) en multipliant par...

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Sports Titre du dossier

26 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 27mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

En pensantau Brésil…l Semaine internationale oblige,les Diables rouges se sont retrouvés hier soir.

l Avant de se concentrer sur la Colombieet le Japon, ils ont accueilli le petit nouveau,Thomas Meunier.

Avec Thomas Meunier, au centre, les Diables rouges se sontretrouvés hier soir.

BELG

A

Thomas Meunier est “déjà content d’être là”BAPTÊME DU FEU

Entretien Michel Dubois

I l était un des premiers au rendez­vous des Diables. Marc Wilmotset Vital Borkelmans l’ont accueilliet félicité : “Je ne pouvais rêver plusbel accueil”, a reconnu Thomas

Meunier, le vrai néophyte de la présélec­tion. “Puis, j’ai pu apprécier l’organisationqui prévaut chez les Diables : tout est prévupour que le joueur se sente bien. Un Diableest vraiment gâté !”

Thomas Meunier, décrivez-nous votre pre-mière impression.Elle ne pouvait être que positive. Legroupe est assez jeune. Les joueurs rigo­lent beaucoup et le coach est à fond der­rière nous. Certains joueurs me connais­saient personnellement. Benteke fut moncondisciple à l’école. Nous nous sommesd’ailleurs déjà interrogés mutuellementsur la destinée de certains anciens amiscommuns. J’ai fréquenté aussi Witsel, DeBruyne et Hazard, ces derniers dans les

équipes nationales d’âge.

Est-ce stressant, une première présélection ?Pas dans mon chef, même si on se posequelques questions : comment cela va­t­ilse passer ? Comment les autres joueursvont­ils réagir ? Quelles sont les méthodesdu coach ? Je me posais les mêmes quandj’ai débarqué à Bruges. Je n’étais pas stressémais… impatient. Je peux déjà affirmerque, même si nous n’avons pas travaillébeaucoup lors de cette première séance,tout va beaucoup plus vite qu’en club.

Vous n’étiez pas destiné à devenir un arrièredroit ?Non. Luc De Vroe m’avait enrôlé commenuméro 9 ou numéro 10. Je n’ai, en réa­lité, jamais évolué à un de ces deux pla­ces­là : le Club était suffisamment richeen éléments de talent à ces postes. Geor­ges Leekens avait alors émis l’idée de mefaire jouer arrière droit. C’était une sug­gestion, pas une obligation. Juan CarlosGarrido a concrétisé cette idée. Person­nellement, la place qu’on voulait m’attri­

buer m’importait peu… pourvu que jejoue. J’ai débuté réellement à ce poste lorsdes derniers playoffs.”

A partir de quand ce poste vous a-t-il vrai-ment plu ?Je m’y suis acclimaté rapi­dement. Ayant toujoursévolué en attaque, je nepouvais que me bonifierdéfensivement puisque jepartais de zéro. De zéro ?Pas tout à fait : je connais­sais déjà les ficelles dontusent les attaquants. Jepense que je n’ai pas ac­cusé de vrai raté à mon nouveau posted’arrière droit. Mais je dois avouer que, di­manche après­midi au Standard, j’y ai dis­puté un de mes meilleurs matches. Je re­connais toutefois que le plaisir d’inscrireun but me manque un tout petit peu.

Quel est votre objectif, désormais ?Il reste le même : conquérir le titre avecBruges. Je ne me prends pas la tête avec

une sélection, encore bien hypothétique,pour le Brésil. Je vis au jour le jour. Je n’aipas l’outrecuidance de penser que jepourrais, déjà, obtenir la préséance surdes joueurs qui sont là depuis longtemps.Je serais déjà pleinement heureux si, pour

l’un de ces deux matches,je pouvais prendre placesur le banc.

Vous allez devoir sacrifier àla tradition : chanter unechanson. L’avez-vous déjàchoisie ?Non. Pour mon intronisa­tion à Bruges j’ai chanté,

en wallon, La P’tite Gayole. Je n’oserai pasrépéter cette… prouesse chez les Diables.

Savez-vous combien de footballeurs luxem-bourgeois vous ont précédé chez les Dia-bles ?Je crois qu’ils sont trois : Jacky Beurlet,Michel Renquin et Philippe Albert. Je se­rai fier que mon nom soit accolé au leur.

Radja Nainggolan veut se montrerRETOUR

Entretien Yves Taildeman

C ela faisait neuf mois (contre la Slo­vaquie, à Bruges) qu’il n’avait plusété rappelé en équipe nationale,

Radja Nainggolan. “Cela faisait long­temps”, avoue l’Anversois aux originesindonésiennes. “Moi, je ne me rappellemême plus quand c’était.”

Aviez-vous perdu l’espoirde faire partie du groupepour le Mondial ?Un peu. Je me suis dit queje devais jouer le mieuxpossible à Cagliari. Main­tenant, j’espère recevoirdu temps de jeu contre laColombie ou face au Ja­pon. Je veux montrer queje mérite une place dansle noyau. Je veux donner à Wilmots desproblèmes de sélection.

Comment avez-vous suivi les matches de

qualification ?En tant que supporter devant mon PC.Ce n’était pas facile, parce que j’avaisl’impression de pouvoir apporter quel­que chose à ce groupe. Oui, ça faisait mal.

Pensiez-vous que Wilmots ne vous suivaitplus ?Je savais qu’il me suivait, mais parfois,j’étais vraiment déçu de ne pas être rap­pelé. Comme lors de ce stage aux Etats­

Unis. En Angleterre, j’étaisrepris, mais je n’ai pasjoué. Alors qu’en club, jejoue tout. C’était dur pourmoi…

Êtes-vous resté en contactavec des Diables ?Avec Mertens, qui joueaussi en Italie. Et avecDembélé et Vertonghen.

Je ne suis plus revenu en Belgique depuisma dernière sélection. Je n’ai pas letemps. Et le temps en Italie est trop beau.Mertens me le disait là tantôt : “Incroya­

ble. Il faisait 25 degrés en quittant l’aéro­port en Italie. Ici, il y a 15 degrés demoins”.

Est-ce un désavantage de jouer à Cagliari ?Je le crois. Quand on voit les clubs desautres : Fellaini à Manchester United, DeBruyne à Chelsea… Cagliari est un éche­lon en­dessous.

Mais vous êtes dans la forme de votre vie.Je suis à Cagliari depuis 2009. Je n’ai ja­mais été si bon en début de champion­nat. J’ai joué de très bons matches, no­tamment contre l’Inter et contre la Fio­rentina.

Avez-vous encore rencontré Luis Olivera ?Oui, récemment à une station­service,avec son fils.

Vous a-t-il répété que vous devez être enéquipe nationale ?

Tout le monde dit cela en Sardaigne. Jecrois que Luis est fan de moi… (Rires)

Y. T.

9MOIS

Radja Nainggolan a dûpatienter neuf mois avantd’être de nouveau rappelé

par Marc Wilmots.

“Je seraidéjà heureux

d’être sur le banc”THOMAS MEUNIERNouveau venu dans la

sélection de Marc Wilmots.

Jean-François Gilletdans le staff ?Jean-François Gillet (34 ans) ferapartie de la délégation belge à laCoupe du monde. Si ce n’est pas entant que 3e gardien, chose qui seratrès compliquée, ce sera dans uneautre fonction, qui n’a pas encoreété définie. C’est ce que prétend“Humo”, le magazine flamand dansson édition de ce mardi. Les faitssont connus : suite à sacondamnation à 3 ans et 7 mois desuspension dans le cadre duCalcioscommesse –l’enquête sur lesmatches truqués en Italie– Gillet nejoue plus à Torino et n’est plusrepris en équipe nationale depuis lematch contre le France. Depuis,c’est Koen Casteels (Hoffenheim)qui le remplace. Y. T.

Diableries

Bakkali blessé,Mignolet titulaireInfirmerie. Zakaria Bakkaline disputera pas les deuxprochains matches amicauxdes Diables Rouges, le14 novembre contre laColombie et le 19 novembrecontre le Japon, a indiquélundi via Twitter lesélectionneur fédéral MarcWilmots. Le jeune joueur duPSV Eindhoven est touché à lacheville. Il n’a pas joué ceweek-end avec le PSV.

Titularisation. Marc Wilmotsa dévoilé sur Twitter queSimon Mignolet sera titulairecontre la Colombie ce jeudi etcontre le Japon en lieu et placede Thibaut Courtois. Après uneintervention à l’entraînement,le Limbourgeois a été soignéjuste après mais a poursuivi.Cependant, il souffrirait de lacheville.

Echos

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27mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

BELG

A

Radja Nainggolan veut se montrerRETOUR

Entretien Yves Taildeman

C ela faisait neuf mois (contre la Slo­vaquie, à Bruges) qu’il n’avait plusété rappelé en équipe nationale,

Radja Nainggolan. “Cela faisait long­temps”, avoue l’Anversois aux originesindonésiennes. “Moi, je ne me rappellemême plus quand c’était.”

Aviez-vous perdu l’espoirde faire partie du groupepour le Mondial ?Un peu. Je me suis dit queje devais jouer le mieuxpossible à Cagliari. Main­tenant, j’espère recevoirdu temps de jeu contre laColombie ou face au Ja­pon. Je veux montrer queje mérite une place dansle noyau. Je veux donner à Wilmots desproblèmes de sélection.

Comment avez-vous suivi les matches de

qualification ?En tant que supporter devant mon PC.Ce n’était pas facile, parce que j’avaisl’impression de pouvoir apporter quel­que chose à ce groupe. Oui, ça faisait mal.

Pensiez-vous que Wilmots ne vous suivaitplus ?Je savais qu’il me suivait, mais parfois,j’étais vraiment déçu de ne pas être rap­pelé. Comme lors de ce stage aux Etats­

Unis. En Angleterre, j’étaisrepris, mais je n’ai pasjoué. Alors qu’en club, jejoue tout. C’était dur pourmoi…

Êtes-vous resté en contactavec des Diables ?Avec Mertens, qui joueaussi en Italie. Et avecDembélé et Vertonghen.

Je ne suis plus revenu en Belgique depuisma dernière sélection. Je n’ai pas letemps. Et le temps en Italie est trop beau.Mertens me le disait là tantôt : “Incroya­

ble. Il faisait 25 degrés en quittant l’aéro­port en Italie. Ici, il y a 15 degrés demoins”.

Est-ce un désavantage de jouer à Cagliari ?Je le crois. Quand on voit les clubs desautres : Fellaini à Manchester United, DeBruyne à Chelsea… Cagliari est un éche­lon en­dessous.

Mais vous êtes dans la forme de votre vie.Je suis à Cagliari depuis 2009. Je n’ai ja­mais été si bon en début de champion­nat. J’ai joué de très bons matches, no­tamment contre l’Inter et contre la Fio­rentina.

Avez-vous encore rencontré Luis Olivera ?Oui, récemment à une station­service,avec son fils.

Vous a-t-il répété que vous devez être enéquipe nationale ?

Tout le monde dit cela en Sardaigne. Jecrois que Luis est fan de moi… (Rires)

Y. T.

9MOIS

Radja Nainggolan a dûpatienter neuf mois avantd’être de nouveau rappelé

par Marc Wilmots.

Jean-François Gilletdans le staff ?Jean-François Gillet (34 ans) ferapartie de la délégation belge à laCoupe du monde. Si ce n’est pas entant que 3e gardien, chose qui seratrès compliquée, ce sera dans uneautre fonction, qui n’a pas encoreété définie. C’est ce que prétend“Humo”, le magazine flamand dansson édition de ce mardi. Les faitssont connus : suite à sacondamnation à 3 ans et 7 mois desuspension dans le cadre duCalcioscommesse –l’enquête sur lesmatches truqués en Italie– Gillet nejoue plus à Torino et n’est plusrepris en équipe nationale depuis lematch contre le France. Depuis,c’est Koen Casteels (Hoffenheim)qui le remplace. Y. T.

Diableries

Bakkali blessé,Mignolet titulaireInfirmerie. Zakaria Bakkaline disputera pas les deuxprochains matches amicauxdes Diables Rouges, le14 novembre contre laColombie et le 19 novembrecontre le Japon, a indiquélundi via Twitter lesélectionneur fédéral MarcWilmots. Le jeune joueur duPSV Eindhoven est touché à lacheville. Il n’a pas joué ceweek-end avec le PSV.

Titularisation. Marc Wilmotsa dévoilé sur Twitter queSimon Mignolet sera titulairecontre la Colombie ce jeudi etcontre le Japon en lieu et placede Thibaut Courtois. Après uneintervention à l’entraînement,le Limbourgeois a été soignéjuste après mais a poursuivi.Cependant, il souffrirait de lacheville.

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Sports Actualité

28 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 29mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Van Uytvanck,nouvelle reine ?

Alison a gagnéson 1er titre en battant

Wickmayer.

TENNIS

L a Belgique s’est peut­êtretrouvé une nouvelle hé­roïne. Son nom ? Alison

Van Uytvanck. La joueuse deGrimbergen, 19 ans, a ainsiremporté dimanche son toutpremier titre sur le circuit entriomphant au petit tournoiindoor sur surface dure de Tai­pei, nouvelle épreuve de la ca­tégorie des 125K Series, dotéede 125000 dollars. Elle a battu,dans une finale 100% belge,Yanina Wickmayer 6­4, 6­2 en1h05 avec pour cadeau uneentrée dans le top 100 mon­dial.

“Je ne réalise pas encore trèsbien”, nous confia la jeune lau­réate, qui est allée fêter l’évé­nement en montant au som­met de la tour Taipei 101 quisurplombe la ville avant derentrer en Belgique. “J’aid’ailleurs eu pas mal de difficul­tés à soulever mon trophée.C’était du verre et je crois qu’ilpesait trois ou quatre kilos”, sou­rit­elle. “J’ai disputé un très bonmatch. J’ai étéagressive et jesuis parvenue àfaire tout ce queje voulais oupresque avec laballe. C’étaitcomme dans unrêve !”

Il s’agit d’unebelle récom­pense pour Ali­son Van Uy­tvanck, qui a effectué une belleprogression cette année avectrois victoires et deux finalesdans les tournois ITF. Dotéed’un grand service et d’un jolitoucher de balle, la Braban­çonne s’est montrée intraita­ble : elle n’a perdu qu’un seulset de la semaine, en quart definale contre la Russe Ekate­rina Bychkova (WTA 174). Etencore, après avoir eu uneballe de match dans ladeuxième manche.

“C’est génial d’achever la sai­son de cette manière. J’étais unpeu nerveuse au début, commeelle, vu qu’il y avait deux Belgesen finale, mais j’ai réussi à lui ra­vir son service dès le premier jeuet cela m’a lancée. J’avais très

bien servi toute la semaine et jesavais que je serais difficile àbreaker. Je suis très fière du ni­veau de jeu que j’ai réussi à pro­duire”, ajouta la native de Vil­vorde, qui n’est pas parvenue àremporter la finale du doubledans la foulée.

La meilleure performanced’Alison Van Uytvanck dansun tournoi WTA restait jus­que­là une accession en quartde finale au Brussels Open, en2012, où elle s’était inclinéecontre Agnieszka Radwanska,la future lauréate. Cette vic­toire à Taiwan pourrait dès lors

bien servir detremplin pour larouquine deGrimbergen, quia comme idoleune certaineKim Clijsters. Celundi, elle agrimpé à la 100e

place du classe­ment WTA, cequi devrait luigarantir de dis­

puter son premier tournoi duGrand Chelem à l’AustralianOpen.

“Je me réjouis d’être en Austra­lie. Je n’y suis encore jamais allée.J’avais été émerveillée en décou­vrant le stade Arthur Ashe cet étéà New York pour les qualifica­tions de l’US Open. Mon prochainobjectif était de figurer dans letableau final à Roland Garros età Wimbledon. J’adore jouer surgazon”, nous glissa encore laBrabançonne, qui n’avait pasencore pensé à ce qu’elle feraitavec les 20000 dollars de prizemoney. “J’inviterai sans doutema famille au restaurant. Maisje ne mangerai pas de riz. J’en aieu assez pour un petit temps…”

Serge Fayat

3CLASSEMENT WTALa Belgique compte

désormais trois joueusesdans le top 100

du classement WTA :Kirsten Flipkens, 20e, YaninaWickmayer, 51e, et AlisonVan Uytvanck, 100e, donc.

Van Uytvanck a remporté sonpremier titre WTA au terme d’unefinale belgo-belge à Taipei.

WTA

TENN

IS

L’Albert entre dans l’histoire :aucune victoire au 1er tour

Défait à Ostende,Mons a quasi son

billet pour les PO3.

RAEC MONS

N’ en jetez plus, lacoupe est pleine. Lacoupe du RAEC

Mons, évidemment, dans lamesure où le deuxième tourva sembler bien long. Undeuxième tour qui servira àpréparer les playoffs 3 tant onvoit mal comment cetteéquipe, gravement malade,pourrait refaire son retard de9 points sur Ostende alorsqu’elle n’a pas été capable deremporter un seul de sesquinze premiers matches.

Par ce résultat, l’équipe deCedomir Janevski a d’ailleursétabli un nouveau record. De­

puis la création d’un cham­pionnat à seize équipes, soitdepuis la saison 2009­10, ja­mais une équipe n’avait bou­clé le premier tour sans rem­porter la moindre rencontre.Si on excepte Charleroi en2010­11 (une victoire), tousles derniers avaient mêmeremporté deux rencontres aucours du premier tour.

Le Cercle (la seule équipe deD1 à avoir profité des playoffspour se maintenir), notam­ment, lui qui comptait 5 uni­tés de plus que Mons, l’andernier à pareille époque,grâce à deux succès face àCharleroi et au Beerschot.

Samedi soir, les joueursmontois n’étaient plus lesplus à plaindre. Pas de déci­sion arbitrale litigieuse ou defait de match en faveur del’adversaire, cette fois. Justeune parodie de match et descomportements je­m’en­fou­

tistes, sous les yeux d’uneforte délégation du centre deformation invité à prendre lemauvais exemple d’idoles quin’en sont désormais plus.

Même Janevski, qui s’est re­trouvé dans la peau d’un avo­cat de la défense confrontéaux aveux impromptus deson client, ne pouvait décem­ment plus le protéger : “C’estnotre mauvaise mentalité quiest à la base de cette défaite. Surle premier but, mes joueurs fu­rent trop courts dans tous lessecteurs. Dans les prochainsjours, il va falloir parler de cettementalité, et évidemment tra­vailler, si nous voulons rester enD1.”

A la direction, désormais,de prendre des mesures. Il n’ya pas qu’un mercato cinqétoiles qui s’impose. Dessanctions ne seraient pas nonplus superflues.

Kevin Centorame

Sur la bonne voieCarcela a été titularisé

contre le Clubde Bruges avec succès.

STANDARD

F ace à Bruges, Mehdi Car­cela a disputé son pre­mier match complet de­

puis son retour au Standard enaoût dernier. Un peu em­prunté à ses débuts, le médianoffensif a retrouvé un peu de sasuperbe dimanche dernierdans le choc face aux Blauw enZwart.

“Il est vrai que je me sens demieux en mieux. J’enchaîne lesmatches et donc, le rythme re­vient. Petit à petit, je retrouvemon niveau”, précisait le flancdroit du Standard.

Mehdi Carcela n’était cepen­dant pas totalement satisfaitde sa prestation. “Il ne me man­que qu’un petit but pour que ma

saison soit vraiment lancée. Cedernier aurait pu tomber en dé­but de match. Au lieu de frapper,j’ai opté pour un centre vers Mi­chy. La prochaine fois, je saisiraima chance. C’est le genre dephase que j’arriverai à conclurelorsque j’aurai un peu plus derythme dans les jambes.”

Avec ce nouveau match nul àSclessin, le troisième d’affiléeen championnat, le Standarden est désormais quasiment àdeux mois sans succès à domi­cile (la dernière victoire re­monte au 22 septembre face àLokeren, 2­1). “Cela commenceà faire long, c’est vrai. Cepen­dant, il ne faut pas que nous ypensions sinon, on va se mettretrop de pression sur les épaules.”

Et Carcela de conclure enrassurant ses supporters : “Non,il n’y a pas de crise au Standard.Contre Bruges, avec un peu plusde chance, on pouvait l’emporterfacilement 3­0. On va continuerà travailler dur.”

Kevin Sauvage

John van den Brom triompheLe Sporting Anderlecht est

sorti de la crise après savictoire à Genk.

ANDERLECHT

L es nuages se sont dissipés autourdu Parc Astrid. Le 0­1 à Genk a dé­finitivement chassé la crise. An­

derlecht a réduit son retard de dix àtrois points – donc un point et demi audébut des playoffs – et se retrouve à la 4e

place.John van den Brom était visiblement

soulagé et même un peu ému en quit­tant la Cristal Arena. “Nous revoilà où ondoit se retrouver : parmi les premiers”, di­sait­il. “Herman Van Holsbeeck m’a tou­jours dit de ne pas paniquer, même quandnous avions dix points de retard. Tout sedivise par deux, m’avait­il dit. Mainte­nant, je le comprends.”

Van Holsbeeck est une des personnesque van den Brom a remerciées. “Je tiensaussi à dire merci au président VandenStock pour son soutien. Plus aux joueurs età mon staff. Et je n’oublie pas les suppor­ters. Les joueurs ne m’ont jamais laissétomber, que du contraire. Ils pensaientpeut­être que j’abandonnerais, mais cen’est pas dans mon caractère.” Le coachdu Sporting a connu quelques semainescauchemardesques. “Les critiques m’ontfait mal”, avoue­t­il. “Elles ne me lâ­chaient pas. J’y pensais en allant dormir,et j’y repensais le matin. Les médias m’ont

descendu et c’est difficile à accepter.”A Genk, Anderlecht a eu la chance de

jouer pendant 86 minutes à onze con­tre dix, après la carte rouge (justifiée) deKara. Par contre, van den Brom a dûbricoler en toute dernière minute. Vu lamaladie de Nuytinck, il a mis Andy Na­jar à l’arrière droit. Et suite au forfaittardif de Deschacht, il a posté Tiele­mans comme… arrière gauche.

Les paris de vdB étaient les bons. “Tie­lemans m’a dit qu’il avait déjà joué ar­rière droit. J’ai répondu : Alors, tu te dé­brouilleras comme arrière gauche. J’ai

félicité ces deux joueurs dans le vestiaire. Jen’ai pas abandonné les jeunes, que du con­traire. Mais j’ai trouvé le bon mix.”

Malgré l’euphorie, van den Bromn’oubliait pas d’être critique envers sonéquipe et envers soi­même.

“Notre rythme de jeu était trop bas. Nousaurions mieux dû profiter de notre supé­riorité numérique. Quant à moi­même, ilm’a fallu trop de temps avant de trouverun équilibre dans l’équipe, et je me le re­proche. Mais le plus important, c’est qu’onsoit sortis du trou.”

Y. T.

Van den Brom et Mbemba heureux !

PHOT

ONEW

S

Résultats- 15e journée

Lokeren – FCMalines 4 – 0Ostende – Mons 2 – 0Charleroi – La Gantoise 0 – 1Louvain – Lierse 2 – 0Cercle Bruges – Courtrai 3 – 1Standard- FC Bruges 0 – 0RC Genk – Anderlecht 0 – 1Zulte War. – Waasland-B. 2 – 01. Standard 15 10 4 1 29 9 342. RC Genk 15 10 2 3 28 13 323. Zulte War. 15 9 5 1 31 21 324. Anderlecht 15 10 1 4 38 17 315. FC Bruges 15 9 3 3 22 14 306. Lokeren 15 8 2 5 29 20 267. Courtrai 15 8 1 6 21 17 258. CS Bruges 15 5 5 5 15 22 209. La Gantoise 15 4 6 5 17 22 1810. FCMalines 15 4 4 7 20 27 1611. Charleroi 15 3 6 6 17 22 1512. Louvain 15 3 5 7 19 26 1413. Lierse 15 4 2 9 11 25 1414. Ostende 15 3 3 9 11 25 1215. Waasland-B. 15 1 6 8 11 22 916. Mons 15 0 3 12 11 28 3

Résultats et classements

GOLFColsaerts sort du Top 60Classement: 1. (1) Tiger Woods(USA) 12.26 pts; 2. (2) Adam Scott(Aus) 9.25; 3. (3) Henrik Stenson(Suè) 8.08; 4. (4) Phil Mickelson(USA) 7.79; 5. (5) Justin Rose (Ang)7.74; 61. (58) Nicolas Colsaerts 2.12.

Open de Turquie: DubuissonClassement final (par 72): 1. VictorDubuisson (Fra) 264 (67-65-63-69);2. Jamie Donaldson (PdG) 266(68-67-68-63); 3. Tiger Woods (USA)268 (70-63-68-67) . Justin Rose (Ang)268 (70-66-67-65)... 50. NicolasColsaerts 280 (73-68-72-67)

Finale Qualifying School:Pieters bien partiClassement après 2 tours: 1. JohnHahn (USA) 132 (66-66) -10; 2. JensDantorp (Suè) 134 (66-68); 3. JensFahrbring (Suè) 135 (71-64) . BrandonStone (AfS) 135 (69-66) . Alastair

Forsyth (Eco) 135 (65-70) . LucasBjerregaard (Dan) 135 (65-70);... 17.Thomas Pieters 137 (64-73)

TENNISClassementsWTA: 1. (1) Serena Williams (USA)13260 points; 2. (2) Victoria Azarenka(Blr) 8046; 3. (3) Li Na (Chn) 6045;4. (4) Maria Sharapova (Rus) 5891; 5.(5) Agnieszka Radwanska (Pol) 5875;6. (6) Petra Kvitova (Tch) 4775; 7. (7)Sara Errani (Ita) 4435; 8. (8) JelenaJankovic (Ser) 4170; 9. (9) AngeliqueKerber (All) 3965; 10.(10) CarolineWozniacki (Dan) 3520;...20.(20)Kirsten Flipkens 2495... Les autresBelges: 51.(59) Yanina Wickmayer1127; 100.(129) Alison Van Uytvanck642; 139.(138) An-Sophie Mestach460; 325.(321) Ysaline Bonaventure141; 445.(467) Marie Benoit 80;580.(577) Elise Mertens 48;586.(583) Klaartje Liebens 47;604.(604) Michaela Boev 45;681.(679) Elyne Boeykens 33;

815.(876) Kimberley Zimmermann 20;874.(867) Deborah Kerfs 16;878.(871) Steffi Distelmans 16;882.(875) India Maggen 16; 918.(915)Justine De Sutter 14; 934.(932)Greetje Minnen 13; 940.(940) ElkeLemmens 13; 994. (1000)CatherineChantraine 11;...

Masters ATPDemi-finales: Rafael Nadal (Esp/n°1)bat Roger Federer (Sui/n°6) 7-5, 6-3;Novak Djokovic (Ser/n°2) bat Stanis-las Wawrinka (Sui/n°7) 6-3, 6-3.Finale: Rafael Nadal (Esp/n°1) -Novak Djokovic (Ser/n°2).

TaipeiWTA - Dur - 125.000$Finale: Alison Van Uytvanck batYanina Wickmayer (n°2) 6-4, 6-2.Double: Caroline Garcia/YaroslavaShvedova (Fra/Kaz) battent Anna-Lena Friedsam/Alison Van Uytvanck(All) 6-3, 6-3.

5NULS BLANCS

Le 0-0 entre le Standardet le Club n’est que le 5e

de la Pro League,cette saison…

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Supplément à La Libre Belgique du mardi 12 novembre 2013

l Le vieux roi de Troie veut récupérer le corps de son fils Hector

Priam aux pieds d’AchilleP Le grand écrivain australien DavidMalouf a superbement récrit un desplus émouvants épisodes de l’Iliade.

Fou de rage et de douleur parce que Hector a tuéen combat singulier son ami Patrocle, le princegrec Achille réussit à tuer à son tour le fils du roi

de Troie. Il attache ensuite le cadavre à son char pourle traîner sur les cailloux et la poussière autour de latombe de Patrocle. Il recommencera ainsi tous lesjours suivants. Ce répugnant spectacle ajoute àl’outrage le déni de la sépulture rituelle que prévoitune immémoriale loi sacrée. Les dieux finissent pars’en offusquer. Ils inspirent au roi Priam une idéeaudacieuse : se rendre au camp d’Achille, seul et sansarmes, mais avec une riche rançon d’or et d’argent, etla lui offrir en échange du corps d’Hector.

Cette formidable, émouvante, inédite confrontationentre un père et le meurtrier de son fils a traversé lessiècles jusqu’à inspirer aujourd’hui le grand roman­cier australien David Malouf, Prix Femina 1991 pour“Ce vaste monde”. Sa transposition dans une prosepoétique d’un raffinement rare respecte le sacré quiimprègne le chef­d’œuvre d’Homère, comme dansl’épisode où Achille enfant entend parler sa mère, ladéesse marine Thétis, dans le ressac des vagues. Paral­lèlement, il enrobe d’une vraie tendresse humaine ladécouverte par Priam, sur la charette que mène unmuletier d’une extraction si basse que le protocoleroyal ne lui a jamais permis de l’approcher, de l’iden­tité qui les unit, tous deux pères qui ont perdu un fils,tous deux hommes soumis aux mêmes lois de la vie,de la mort, de la faim, de la soif, de l’incertain mélangede bonheur et de malheur.

Arrive le moment culminant. Le vieux Priam auxpieds du bouillant Achille, et Achille finissant par cé­der, invitant son hôte à partager son repas, faisant la­

ver et oindre le corps d’Hector avant de le rendre à sonpère. Cette scène n’a cessé depuis 2800 ans de donnerà ses lecteurs une leçon de respect de l’adversaire etd’humanité illustrée par Homère en des termes inou­bliables. Relisons Jacqueline de Romilly : : “Ce souci decélébrer (en Hector) un héros du camp ennemi (desGrecs); d’attirer la pitié sur un vaincu, sur un hommevoué à la mort et à la torture après sa mort; ce souci de lemontrer comme un être abattu par la guerre et dont lamort sème un deuil déchirant, constitue au seuil de notrelittérature occidentale, une évocation d’une humanité ex­traordinaires” (“Hector”, Ed. de Fallois 1997).

Que la relecture grandiose et raffinée, humaine etsacrée qu’en fait David Malouf transmette cette leçonà de nouveaux lecteurs, alors que notre monde appa­raît quelque fois plus barbare que jamais.Jacques Franck

Une rançon David Malouf / traduit de l’anglais (Australie)par Nadine Gassie / Albin Michel / 212 pp., env. 18 €

FRAN

ZMAT

SCH/DR

De Umberto Eco,une “Histoire des lieuxde légende”.

Pages 4-5

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2 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 3mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

l Entre guillemets

Sur Violette LeducAlors que sort “Violette”, filmréalisé par Marin Provost (avecEmmanuelle Devos dans le rôle­ti­tre et Sandrine Kiberlain danscelui de Simone de Beauvoir) etque reparaît chez Stock “VioletteLeduc. Eloge de la bâtarde” deRené de Ceccaty (sorti en 1994),Jean­Louis Ezine rappellequ’“avant de se métamorphoser,sous la férule de Jean­Paul Sartre,en concept philosophique depremière grandeur, et d’offrir, àtravers un malheur gratifiant etprestigieux, le modèle même dela liberté existentielle, la bâtardisen’était jamais qu’un très affreuxdrame humain. Une maladieincurable, qu’on traînait après soi.Qu’on tentait de dissimuler parl’imposture et l’artifice. Qui avaitfait, dans le caniveau, les richesheures du roman populaire. Etabreuvé de ses ruissellements delarmes les faubourgs de la mau­vaise littérature. C’est dans‘Les Mots’ que s’opéra cette façond’apothéose, en 1964. L’annéemême, ce n’est pas un hasard, oùViolette Leduc publiait ‘La Bâtar­de’, la confession qui allait luivaloir, à 57 ans, après cinq livresdont la nature scandaleuse n’avaitpas électrisé les foules, une sou­daine célébrité.”

“Le Nouvel Observateur”, n°2556du 31/10 au 6/11/2013.

l A livre ouvert

CONFÉRENCE

Les savants fousBibliothèque des Chiroux, Liège(1er étage, Espace Polyvalent;entrée par la place des Carmes).A l’initiative de la Bibliothèquedes littératures d’aventures(Centre S.-A. Steeman), ValérieStiénon – de l’Université de ParisXIII – parlera des “Savants fous,de Hyde à Cortex”, le jeudi 14 no-vembre 2013 de 12h10 à 13h.Entrée libre.

Les ventes

TropismesBruxelles1. Monsieur Optimiste / Alain Berenboom / Genèse édition2. Nue / Jean-Philippe Toussaint / Minuit3. Au-revoir là-haut / Pierre Lemaitre / Albin Michel4. Tombé du ciel / Tom Lanoye / La différence5. Un amour de Swann (orné par Alechinsky) / Marcel Proust / Gallimard

FnacBruxelles1. Les perroquets de la place d’Arezzo / E.-E. Schmitt / Albin Michel2. Cinq jours / Douglas Kennedy / Belfond3. L’extraordinaire voyage du fakir… / Romain Puértolas / Le Dilettante4. Billie / Anna Gavalda / Le Dilettante5. Beautiful stranger / Christina Lauren / Hugo Roman

L’entretien

Après “Dans mes yeux” (Plon), une biographie de Johnny Hallyday,Amanda Sthers publie “Les Erections américaines”, un tout autre registre.Evoquant le massacre de 20 enfants et 6 adultes en décembre 2012 parAdam Lanza dans une école de Newtown aux États­Unis, elle livre sa ré­flexion sur les tueurs de masse et un pays “qui va mal”. Ce très bref romansans prétention se lit comme une plongée dans le sentiment de solitude del’écrivaine. Pour les amoureux d’Amanda.

Pourquoi cette tuerie de masse vous a tant touchée ?Mes névroses d’écrivain se retrouvent dans les thèmes comme la schi­zophrénie, notamment celle d’Adam Lanza et des Etats­Unis. Je me suisaussi intéressée à une théorie psychanalytique.

Pourquoi votre théorie de la frustration sexuelle est-elle peu mentionnée ?L’arme est un symbole phallique avéré mais on traite toujours les tueursde masse de manière isolée. Aujourd’hui, la multiplication des meurtresde masse, c’est le départ d’une interrogation sociale. En quoi AdamLanza est­il le symptôme d’un pays qui va mal ?

Vous expliquez que les États-Unis sont au stade de l’adolescence.Il y a un parallèle entre le parcours des tueurs de masse et les Etats­Unis.Ce sont des hommes qui sont dans des crises d’adolescence prolongées,ils n’ont pas de relations sexuelles, leur lien est coupé avec la société.Souvent, leur mère est abusive. Ils ont le même profil. Il y a quelquechose de troublant dans la répétition du schéma.

Vous vous mettez en scène aux côtés d’une journaliste mais vous avez un regardtrès différent.

Mon livre n’est pas une enquête journalistique, c’est un livre de pressen­timents. Il y a aussi une part d’essai. Au bout du compte, c’est moins unerecherche de vérité qu’une quête de ce que cela crée en moi. Je veuxcomprendre comment on en arrive là, à quel niveau de douleur.

Il y a comme un parallèle entre Adam et Amanda. Au fur et à mesure qu’on décou-vre l’enfance malheureuse de l’un, les blessures de l’autre se révèlent…

Peut­être que la solitude que je ressentais cette année­là m’a poussée àm’intéresser à ce sujet parce qu’un écrivain subit ses sujets. Mon livreparle aussi du manque amoureux. Les gens ne savent plus comment serencontrer. Ce qui m’intéressait au lieu d’asséner des vérités, c’était defaire comme si on dînait ensemble et que je vous racontais mon voyage.

CdMLes Erections américaines Amanda Sthers / Flammarion / 126 pp., env. 12€

Amanda Sthers :“Se glisser dansla peau d’AdamLanza est trèscomplexe”.PH

OTON

EWS

l Correspondance

P Paul Auster et J.M. Coetzeelivrent leur correspondance.

P Ils dissertentintelligemment sur lemonde, le sport, l’écriture,sur eux­mêmes.

Que peuvent se dire deux desplus grands écrivains actuelsquand ils discutent ? On le dé­couvre avec surprise et intérêt

dans la correspondance échangée, de2008 à 2011, entre Paul Auster, 64ans, et le prix Nobel sud­africain vi­vant en Australie, J.M. Coetzee, 73ans. Ces deux magnifiques analystesde l’âme humaine avaient fraterniséen 2008, au festival littéraire d’Ade­laïde et décidé alors de s’écrire régu­lièrement en se lançant des sujets deréflexion.

Les deux hommes sont technopho­bes. Ils n’ont pas de GSM, n’aimentpas Internet. Paul Auster faxe ses let­tres à Coetzee et l’épouse d’Auster,l’écrivaine Siri Hustvedt, doit impri­mer les e­mails de Coetzee pour queson mari puisse les lire. Quand PaulAuster est dans un hôtel à Paris, il esttriste de ne pas y trouver sa vieillemachine à écrire. Tous deux se de­mandent s’il sera encore possiblepour eux d’écrire des romans duXXIe siècle sans y inclure ces nouvellestechnologies qu’ils ne pratiquent pas.Coetzee se demande ainsi commentécrire encore sur l’adultère, thème

éternel de la littérature, dans unmonde où les époux peuvent sanscesse se surveiller par GSM interpo­sés.

Leurs lettres sont prudentes. Ils sa­vaient sans doute, dès le départ, qu’ilsles publieraient. On n’y trouve ni in­discrétion, ni ragot dont, pourtant, lemonde littéraire est friand. Le seul unpeu égratigné est Philip Roth dont ilsestiment qu’il se répète un peu. Leurslettres sont polies. Ils demandent desnouvelles de leurs épouses respecti­ves, Dorothy et Siri, avec qui ils s’en­tendent bien. Et Auster laisse percerson admiration pour Siri Hustvedtlorsqu’elle fut invitée à parler deFreud à Vienne.

Ils s’informent aussi sur leur santé.Paul Auster est inquiet de lire queCoetzee ne dort plus que quatre heu­res par nuit et se demande si ce n’estpas le résultat des incessants décala­ges horaires que doit subir l’écrivaindepuis qu’il vit en Australie. Car lesdeux hommes, à part écrire, voyagentsans cesse : de colloques en festivals,et participation à divers jurys. Ils sontinvités au Portugal aussi bien quedans un château italien ou au Canada.

La différence entre les deux écri­vains est claire. S’ils sont tous deux,pessimistes sur l’avenir du monde,Paul Auster reste émerveillé de tout. Ils’étonne parfois de choses très bana­les et s’interroge, par exemple, sur lehasard qui l’a fait rencontrer trois foisde suite Charlton Heston qu’il ab­horre parce qu’il préside l’associationpour la vente libre des armes.

Coetzee, dont on dit qu’il ne rit quetous les dix ans, est souvent plus ori­ginal et décapant qu’Auster qui, lui,est plus prolixe mais plus convenu,trop amoureux de tous les détailsqu’il voit autour de lui.

Ils parlent de la différence entrel’amour et l’amitié, de l’inceste, dumonde qui va mal : la crise de 2008,l’“horrible” Bush, les “errements”d’Israël. Ils imaginent des solutionsaussi radicales que farfelues. PaulAuster se dit que les Etats­Unis, quisoutiennent tant Israël, devraient of­frir l’Etat peu peuplé du Wyomingpour y installer Israël et régler ainsil’impasse du Moyen­Orient. Après unséjour à Jérusalem, il constate que“nombre de colons sont américains,pour la plupart de jeunes juifs orthodo­xes de Brooklyn, fanatiquement reli­gieux, qui ont déménagé là­bas pour vi­vre leurs fantasmes de cow­boy et d’in­dien de leur enfance. Ils sont fous au­delà du cercle de la raison”. Il ajoute :“La plus grande menace contre Israëln’est pas les Palestiniens mais les Israé­liens eux­mêmes.” Coetzee réfléchit à lacrise financière et propose une solu­

tion “à la Borges” : la crise étant unecrise sur des montagnes de chiffres surordinateur, loin de la réalité, pourquoipas, alors, décider de changer tous ceschiffres et de supprimer la crise ?

Mais, curieusement, leur principalsujet est le sport qu’ils regardent tousdeux à la télé avec un sentiment deculpabilité de “perdre son temps”. Ilscherchent une justification intelli­gente. Coetzee adore regarder les mat­ches de cricket : “Si absurde, si nostalgi­que que ce soit, je continue à attendre desmoments d’héroïsme, des moments denoblesse. Autrement dit, mon intérêt estde nature éthique plutôt qu’esthétique”. Iln’est pas d’accord avec Paul Auster quiaime “l’esthétique” du sport : “Pour­quoi alors le football relève­t­il du grosbusiness alors que le ballet – dont les mé­rites esthétiques sont assurément supé­rieurs – ne peut exister que subven­tionné ? Pourquoi une compétition “spor­

tive” entre des robots est­elle sansintérêt ? Pourquoi les femmes s’intéres­sent­elles moins au sport que les hom­mes.”

Le sujet le plus intéressant de leurcorrespondance est celui de la créationlittéraire. Comment leurschefs­d’œuvre sont­ils nés ? Coetzeeinterpelle Auster sur la “souffrance” del’écrivain : “Je sais, bien sûr, que tu as unautre visage – celui d’un homme de let­tres qu’on admire. Mais je suis convaincuque l’image que j’ai de toi en tant que pri­sonnier de la Muse est plus vraie. Il a lemonde a ses pieds, me dis­je, et pourtantle voilà à huit heures et demie, tous lesmatins, qui déverrouille la porte de sacellule, pour faire face à la punition d’unjour de plus. Ecrire consiste à donner, àdonner encore sans répit. Je pense au péli­can tant aimé de Shakespeare, qui se dé­chire la poitrine pour nourrir ses rejetonsde son sang. C’est ainsi que je pense à toi,dans ce lieu solitaire en train de te livrer

tout entier à la gueule vorace de la Re­mington”.

Tous deux affirment leur admirationpour Beckett, sans lequel ils n’auraientjamais écrit leurs romans. Tous deuxs’irritent des critiques littéraires qui“gagnent leur vie en disant des choses fu­tées aux dépens d’autrui”. Ils disent neplus s’en préoccuper, mais ils le fontquand même.

Coetzee se demande “commentéchapper à cette fatalité complètementridicule de devenir un vieux jeton, unevieille ganache…” La réponse à lui faire :en écrivant, bien sûr, en continuant ànous donner tant de plaisir à les lire.Guy Duplat

Ici et maintenant, correspondance (2008-2011) Paul Auster et J.M. Coetzee / traduitde l’anglais par Céline Curiol et CatherineLauga du Plessis / Actes Sud / 315 pp.,env. 23 €

Dialogue au sommet

“Cher John, cher Paul”, “A toi, comme toujours”, “Je vous embrasse Dorothy et toi”. (Coetzee est à gauche, Auster à droite)Extrait

La critique littéraire selon Coet-zee. “L’écrivain se montrera prudent.Il saura que trahir son irritation, sansmême parler d’offense ou de bles-sure, lui sera fatal car il sera tournéen ridicule. Sachant cela, le critiquene peut que s’enhardir. Il devientpareil à l’enfant qui, au zoo, jette descailloux au gorille, sachant que lesbarreaux des grilles le protègent. […]L’une des raisons pour lesquelles jesuis, ou peux me permettre d’êtreindifférent à la critique littéraire estque je n’ai jamais dépendu de meslivres pour vivre. Jusqu’à ce que jeprenne ma retraite, récemment, j’aipu compter sur un salaire parfaite-ment suffisant. Le côté le plus horri-ble dans le monde des plumitifs –animosités, flagornerie, médisances,et ainsi de suite – vient parfois d’unbesoin désespéré de gagner sa vietant bien que mal.”

“Belle, sansornements, dansle simple appareilD’une beauté qu’onvient d’arracherau sommeil.”Racinein “Britannicus”.

l La phrase

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3mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

l Entre guillemets

Sur Violette LeducAlors que sort “Violette”, filmréalisé par Marin Provost (avecEmmanuelle Devos dans le rôle­ti­tre et Sandrine Kiberlain danscelui de Simone de Beauvoir) etque reparaît chez Stock “VioletteLeduc. Eloge de la bâtarde” deRené de Ceccaty (sorti en 1994),Jean­Louis Ezine rappellequ’“avant de se métamorphoser,sous la férule de Jean­Paul Sartre,en concept philosophique depremière grandeur, et d’offrir, àtravers un malheur gratifiant etprestigieux, le modèle même dela liberté existentielle, la bâtardisen’était jamais qu’un très affreuxdrame humain. Une maladieincurable, qu’on traînait après soi.Qu’on tentait de dissimuler parl’imposture et l’artifice. Qui avaitfait, dans le caniveau, les richesheures du roman populaire. Etabreuvé de ses ruissellements delarmes les faubourgs de la mau­vaise littérature. C’est dans‘Les Mots’ que s’opéra cette façond’apothéose, en 1964. L’annéemême, ce n’est pas un hasard, oùViolette Leduc publiait ‘La Bâtar­de’, la confession qui allait luivaloir, à 57 ans, après cinq livresdont la nature scandaleuse n’avaitpas électrisé les foules, une sou­daine célébrité.”

“Le Nouvel Observateur”, n°2556du 31/10 au 6/11/2013.

l A livre ouvert

CONFÉRENCE

Les savants fousBibliothèque des Chiroux, Liège(1er étage, Espace Polyvalent;entrée par la place des Carmes).A l’initiative de la Bibliothèquedes littératures d’aventures(Centre S.-A. Steeman), ValérieStiénon – de l’Université de ParisXIII – parlera des “Savants fous,de Hyde à Cortex”, le jeudi 14 no-vembre 2013 de 12h10 à 13h.Entrée libre.

l Correspondance

tion “à la Borges” : la crise étant unecrise sur des montagnes de chiffres surordinateur, loin de la réalité, pourquoipas, alors, décider de changer tous ceschiffres et de supprimer la crise ?

Mais, curieusement, leur principalsujet est le sport qu’ils regardent tousdeux à la télé avec un sentiment deculpabilité de “perdre son temps”. Ilscherchent une justification intelli­gente. Coetzee adore regarder les mat­ches de cricket : “Si absurde, si nostalgi­que que ce soit, je continue à attendre desmoments d’héroïsme, des moments denoblesse. Autrement dit, mon intérêt estde nature éthique plutôt qu’esthétique”. Iln’est pas d’accord avec Paul Auster quiaime “l’esthétique” du sport : “Pour­quoi alors le football relève­t­il du grosbusiness alors que le ballet – dont les mé­rites esthétiques sont assurément supé­rieurs – ne peut exister que subven­tionné ? Pourquoi une compétition “spor­

tive” entre des robots est­elle sansintérêt ? Pourquoi les femmes s’intéres­sent­elles moins au sport que les hom­mes.”

Le sujet le plus intéressant de leurcorrespondance est celui de la créationlittéraire. Comment leurschefs­d’œuvre sont­ils nés ? Coetzeeinterpelle Auster sur la “souffrance” del’écrivain : “Je sais, bien sûr, que tu as unautre visage – celui d’un homme de let­tres qu’on admire. Mais je suis convaincuque l’image que j’ai de toi en tant que pri­sonnier de la Muse est plus vraie. Il a lemonde a ses pieds, me dis­je, et pourtantle voilà à huit heures et demie, tous lesmatins, qui déverrouille la porte de sacellule, pour faire face à la punition d’unjour de plus. Ecrire consiste à donner, àdonner encore sans répit. Je pense au péli­can tant aimé de Shakespeare, qui se dé­chire la poitrine pour nourrir ses rejetonsde son sang. C’est ainsi que je pense à toi,dans ce lieu solitaire en train de te livrer

tout entier à la gueule vorace de la Re­mington”.

Tous deux affirment leur admirationpour Beckett, sans lequel ils n’auraientjamais écrit leurs romans. Tous deuxs’irritent des critiques littéraires qui“gagnent leur vie en disant des choses fu­tées aux dépens d’autrui”. Ils disent neplus s’en préoccuper, mais ils le fontquand même.

Coetzee se demande “commentéchapper à cette fatalité complètementridicule de devenir un vieux jeton, unevieille ganache…” La réponse à lui faire :en écrivant, bien sûr, en continuant ànous donner tant de plaisir à les lire.Guy Duplat

Ici et maintenant, correspondance (2008-2011) Paul Auster et J.M. Coetzee / traduitde l’anglais par Céline Curiol et CatherineLauga du Plessis / Actes Sud / 315 pp.,env. 23 €

Dialogue au sommet

“Cher John, cher Paul”, “A toi, comme toujours”, “Je vous embrasse Dorothy et toi”. (Coetzee est à gauche, Auster à droite)

“Belle, sansornements, dansle simple appareilD’une beauté qu’onvient d’arracherau sommeil.”Racinein “Britannicus”.

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4 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 5mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

En brefBiographie

Annie Cordy. Que la vie est belle !Enthousiaste autant que toujours finement docu­menté, nul mieux que notre confrère Eddy Przy­bylski n’était habilité pour écrire une biographied’Annie Cordy, artiste belge des plus populaires –dans le sens noble du terme – au talent salué de­puis des lunes par le monde du spectacle. Sur­douée pour la fantaisie, ce pétillant bourreau detravail a prouvé (souvenons­nous de son interpré­tation dans “Rue Haute”) qu’à l’instar d’une LineRenaud – l’une et l’autre furent de dynamiquesmeneuses de revues – elle pouvait non moins ex­celler dans le registre tragique. Avec plus de 700chansons enregistrées, des comédies musicales,films et téléfilms par dizaines, cette vedette des va­riétés au dynamisme et à la simplicité légendairesaura donné quelque dix mille galas en Belgique, enFrance et sous d’autres cieux. Le livre d’Eddy Przy­bylski (déjà biographe d’un Jacques Brel dont ilchante lui­même le répertoire avec émotion etconviction) éclaire les facettes d’Annie Cordy, aliasla bruxelloise Léonie Julienne Cooreman, née le16 juin 1928. Une carrière en or : celle d’unefemme de cœur à qui le roi Albert II conféra en ioc­tobre 2004 le titre de baronne et qui choisit pourdevise “La passion fait la force.” (Fr.M.)E. Przybylski, Ed. Jourdan/La Boîte à Pandore (5, av.P. de Lorraine, 1410 Waterloo), 546 pp., env. 19,90 €

Bandes dessinées

Cobra noir (“Buck Danny” n°53)Après cinq ans d’éclipse (Francis Bergèse ne dési­rant plus continuer la série dont il fut le talentueuxrepreneur pour les albums 41 à 52), voici BuckDanny, Tumbler et Tuckson de retour dans un al­bum au scénario minutieusement documenté, si­gné Frédéric Zumbiehl, et dessiné réalistement parFrancis Winis. Buck et ses frères d’armes se mesu­rent ici à la menace que constitue un “Basran” quifait forcément songer à l’Iran. Une mission délicatepour laquelle le trio ira s’exercer en Israël où il aurapour officier de liaison une superwoman, ShanaAbramson. Même si l’on est mitigé (réticence duesans doute à la nostalgie : nobody’s perfect !), on seréjouit de voir ces personnages mythiques repren­dre du service (et l’on nourrit l’espoir que Lady Xresurgisse, elle aussi, un de ces quatre, pour don­ner du fil à retordre à Danny, Tumb’ et Sonny). Despersonnages en pleine forme dans le tome 9 de“L’Intégrale” des “Buck Danny” des regrettés Vic­tor Hubinon et Jean­Michel Charlier, créateurs dela série avec Georges Troisfontaines. Magnifique“Intégrale” (qui comprendra 11 volumes) enrichiede dossiers dus à Patrick Gaumer. Ce tome­ci réu­nit les albums 30 à 33, d’entre 1964 et 1966 : “LesVoleurs de satellites”, “X­15”, “Alerte à cap Ken­nedy” et “Le Mystère des avions fantômes” (Du­puis, 250 pp. en couleurs, env. 24 €.) (Fr.M.)Winis et Zumbiehl, Dupuis, 56 pp. en coul., env. 12 €.

Beau livre

Le vrai visage des FéesSpécialiste des mondes magiques (sorcières, elfes,vampires, Satan, etc.), Katherine Quénot nous offrecette riche approche historique des fées, accompa­gnée d’enchanteresses illustrations. (Fr.M.)K. Quénot, Ed. Hugo Desinge, 166 pp. ill., env.14,95 €

l Essai illustré

Des illusionset leur réalitéP L’éruditissime UmbertoEco nous livre une “Histoiredes lieux de légende”.

P Des lieux généralementnés de l’imagination d’unnarrateur ou d’un poète.

Apeine paru, le mois dernier chezBompiani, voici déjà en traduc­tion française le nouvel opus

d’un Umberto Eco qui soufflera ses 82bougies le 5 janvier prochain.

Figure phare de l’intelligentsia euro­péenne, docteur honoris causa d’unetrentaine d’universités, ce Pic de la Mi­randole se sera intéressé autant à lascolastique médiévale qu’à la culturepopulaire contemporaine – bandesdessinées incluses (une case mémora­ble du “Sceptre d’Ottokar” d’Hergé fi­gurant d’ailleurs dans ce livre) –, en ar­penteur éclairé des champs de l’art, dela linguistique et de la philosophie.Professeur émérite de l’Université deBologne, il y fut titulaire de la chaire desémiologie puis directeur de l’Ecolesupérieure des sciences humaines. Cetéminent membre associé de l’Acadé­mie royale de Belgique (depuismars 2011) doit cependant son inter­continentale célébrité à ses romans.Particulièrement au premier, paru en1981 – et couronné alors en Italie parle prix Strega – puis chez Grasset, l’an­née suivante. Elevé au rang de livre

culte (si rébarbatif put­il paraître auxyeux de pas mal de lecteurs qui s’inter­dirent de l’avouer), “Le Nom de la rose”a été traduit en plus de vingt­cinq lan­gues et vendu à quelque vingt millionsd’exemplaires. Un succès alimenté parla peu ragoûtante adaptation cinéma­tographique qu’en réalisa Jean­JacquesAnnaud en 1986, avec Sean Connerydans le rôle de Guillaume de Basker­ville (nom qui renvoie évidemment au“Chien des Baskerville” de ConanDoyle, l’une des plus fameuses enquê­tes du détective Sherlock Holmes).Aujourd’hui, Eco ne nous offre pas unnouveau roman (son dernier, “Le Ci­metière de Prague”, sortit en 2011)mais un essai à dizaines d’illustrations,dans la ligne de son “Histoire de labeauté” de 2004 que suivirent “His­toire de la laideur” en 2007 et “Vertigede la liste” en 2009. Comme dansceux­ci, Eco (ainsi que le nota le maga­zine “L’Histoire”)“rend la culture sa­vante accessible au grand public”. Grandpublic supposé doté, quand même,d’une certaine culture générale.

Dans ce survol critique­ci, le roman­cier du “Pendule de Foucault” rappelle,dès l’incipit, que les territoires et lieuxlégendaires dont il s’agit sont “tantôt devéritables continents, comme l’Atlantide,tantôt de pays ou de châteaux et, dansdes cas comme celui de la Baker Street(photo ci­dessus) de Sherlock Holmes,d’appartements.” A la différence de dic­tionnaires des lieux fantastiques et fic­tifs (dont Eco souligne qu’à ses yeux “leplus complet” est le “Dictionnaire deslieux fantastiques” d’Alberto Manguel

et Gianni Guadalupi) qui répertorientdes lieux inventés, on s’intéressera ici àdes territoires et à des lieux qui, “de nosjours ou par le passé, ont donné naissanceà des chimères, à des utopies et à des illu­sions, car beaucoup de gens ont vrai­ment cru qu’ils existaient ou avaientexisté quelque part.” Et le prodigieuse­ment cultivé essayiste de “La Produc­tion de signes” de préciser que ces ter­ritoires et lieux légendaires appartien­nent à des genres variés : “ils ont uneseule caractéristique commune : qu’ils re­lèvent de mythes très anciens, dont l’ori­gine se perd dans la nuit des temps, ouqu’ils résultent d’une invention moderne,ils ont créé, dans les deux cas, des flux de

croyances. Ce livre a pour objet la réalitéde ces illusions”.

Ainsi, sont placés sous le projecteurd’Umberto Eco les territoires de la Bi­ble autant que ceux d’Homère et lesSept Merveilles du monde, l’Eldo­rado, Montségur et le Pays de Coca­gne, le Paradis terrestre mais égale­ment l’île de Salomon et la Terre aus­trale, les migrations du Graal, Thulé etl’Hyperborée (dont parlèrent LouisPauwels et Jacques Bergier dans “LeMatin des magiciens” qui remportaun phénoménal succès d’édition àl’aube des années 1960,) etc, etc, etc.

On sait gré à Eco de rappeler (cequ’on apprit voici quelques années)

que l’histoire du trésor de Rennes­le­Château n’est qu’un canular montéde toutes pièces, que dévoilèrent sesauteurs eux­mêmes, mais qui conti­nue néanmoins d’aimanter des gogos.

Chaque page retient l’attention. Etlaissons à de futurs chercheurs le soinde découvrir où se trouvent (si ellesne furent brisées) de très viriles sculp­tures d’Arno Breker et Josef Thorak àla “localisation actuelle inconnue”…Francis Matthys

Histoire des lieux de légende UmbertoEco / traduit de l’italien par RenaudTemperini / Flammarion / 478 pp., ill. ennoir et blanc et en couleurs, env. 35 €

JACQ

UESLO

IC/REPOR

TERS

l Voix croisées

La mort en face

P L’ultime regardd’un homme sur la viequ’il quitte.

l Francophonie

Les lettres burundaises à l’hon neurP Coup de projecteur surla – mince – littératureburundaise.

L es éditions M.E.O et Archives etMusée de la Littérature (de la Bi­bliothèque royale de Belgique) pu­

blient un essai sur la littérature burun­daise en langue française, ainsi que lepremier roman francophone de ce pays,“L’homme de ma colline”.

L’auteur de cette anthologie critiques’interroge sur les causes de la “quasiinexistence du Burundi sur le plan lit­téraire” : la politique coloniale belge

“pas d’élite, pas de problème” ? L’indif­férence des autorités traditionnellespour la littérature ? La répugnance desélites burundaises à encenser l’œuvrebelge ? Le manque de structures édito­riales ? La censure exercée par les régi­mes dictatoriaux post­indépendance ?Mais toutes valent aussi pour leRwanda (sauf la deuxième) et le Congo,où la création littéraire fut bien plusabondante, note l’auteur sans trouverde réponse satisfaisante à la pauvretélittéraire du Burundi.

Raison de plus pour étudier ce quiexiste – ce que fait l’auteur, passant de lalittérature traditionaliste née à l’ombredes Pères Blancs, célébrant la vache ourecensant les proverbes qui reflètent la

culture rurale burundaise, aux œuvresplus politiques qui virent le jour à la finde la période coloniale ou après les mas­sacres qui ont ensanglanté le Burundiindépendant.

Joseph Cimpayé, auteur du premierroman burundais, est précisément dé­cédé en 1972, exécuté alors que débu­tent les sanglants événements qued’aucuns considèrent comme un géno­cide contre les Hutus de ce pays, mêmes’il n’a pas été reconnu officiellementcomme tel.

“L’homme de ma colline” avait étéécrit l’année précédant la disparition del’auteur, alors que ce dernier effectuaitune peine de prison pour “atteinte à lasûreté de l’Etat”, alors aux mains d’une

dictature militaire. Celui qui fut le pre­mier Premier ministre du Burundiétait, lors de sa première incarcéra­tion, chargé des relations publiques dela Sabena. Gracié à la mi­1971, il seraréarrêté le 2 mai 1972 et son exécu­tion annoncée par la radio officielle,sans explication, quatre jours plustard…

Le roman évoque les traditions rura­les du Burundi des années 30 et l’émi­gration de paysans – coincés entrel’autorité des chefs traditionnels etcelle des colons – vers l’Ouganda, re­crutés par des passeurs à la recherchede main­d’œuvre bon marché. Pre­mier roman francophone de ce pays,l’œuvre a été écrite dans un français

qui entend garder sa “burundité”parce qu’il veut mettre en valeur la ri­chesse de la culture locale. Sa rédac­tion achevée, le roman “n’a jamais puêtre publié pour des raisons multiples”,explique, en postface, le frère de Jo­seph Cimpaye. Voilà qui est fait, qua­rante ans après.Marie-France Cros

La littérature de langue française auBurundi Juvénal Ngorwanubusa / M.E.O etArchives et Musée de la Littérature / 322pp., env. 22 €

L’homme de ma colline JosephCimpaye / éditions M.E.O et Archives etMusée de la Littérature / 146 pp., env. 18 €

D ans un très court livre à deuxvoix qui se superposent, s’en­roulent et, finalement, se croi­

sent, François Emmanuel aborde le dif­ficile sujet de ce voyage ultime et sansretour vers lequel glisse lentement unhomme sur son lit d’hôpital. Il est en­touré de proches. Il sait qu’il va mourir.Il est fatigué. Nous introduisant dansson demi­sommeil, entre rêve et cons­cience, il dit ce qu’il ressent – sa soifd’eau claire –, ce qu’il entend – les chu­chotements du personnel médical –, cequ’il perçoit du chagrin des siens –Mary présente auprès de lui et leursfilles qu’il voudrait revoir. Il n ‘a paspeur mais aimerait ne pas devoir partiret lutte par la pensée contre l’angoissede ne savoir comment faire avec cecorps labouré, tailladé qui le lâche ettrahit son difficile combat pour resterencore un peu. Présent et attentif.

Il puise la sérénité dans des visionsconcrètes ou des souvenirs heureux – lebleu de cette robe qu’il aimait tant, lessenteurs de lessives d’autrefois, les vo­luptés de l’amour à Naples ou Copen­hague, la main de Sandra qu’il condui­sit, blanche et voilée, à l’autel de sanoce, la grâce musclée de Luce revenuevivante d’anorexie… Des regrets de cequ’il quitte, ses pensées vont vers l’acci­dent qui a emporté sa première femmeà la joie de cette toute nouvelle petite­fille portée vers lui par ce fils uniqueque des années de silence avaient éloi­gné. Images. Instants. Lucidité poi­gnante d’un être éprouvé qui trouve lasagesse de rassurer les autres en mur­murant : Ce n’est pas grave au fond…Mon temps est venu comme le tempsde chacun doit venir. Il y a de la discré­tion et de l’élégance dans la douleur decet homme.

Ainsi qu’il le fait parfois dans ses ro­mans, François Emmanuel emmêle unlyrisme allusif à ce monologue inté­rieur et immédiat. Deux voix alternent,chacune traçant sa voie en une sorte decontre­chant musical qui fait écho aurécit principal tout en en brisant parfoisla continuité émotionnelle. Avant unefin où elles s’enlacent et s’accordentheureusement, réminiscences lointai­nes, énigmatiques et un peu floues del’une distraient de l’intensité si directeet bouleversante des perceptions del’autre. Comme ce fut le cas avec le ma­gnifique “Portement de ma mère” oùune seule voix exprimait de l’extérieurla douleur de la mort de la mère, onaurait aimé plus de resserrement, iciaussi, sur l’homme si juste et émouvantqui s’en va sans cris ni larmes vers lapure lumière qui l’absorbe. Et nous ins­tille sa part de questionnement.Monique Verdussen

Avant le passage François Emmanuel / Actes Sud / 84 pp., env. 12,80 €

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5mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

En brefBiographie

Annie Cordy. Que la vie est belle !Enthousiaste autant que toujours finement docu­menté, nul mieux que notre confrère Eddy Przy­bylski n’était habilité pour écrire une biographied’Annie Cordy, artiste belge des plus populaires –dans le sens noble du terme – au talent salué de­puis des lunes par le monde du spectacle. Sur­douée pour la fantaisie, ce pétillant bourreau detravail a prouvé (souvenons­nous de son interpré­tation dans “Rue Haute”) qu’à l’instar d’une LineRenaud – l’une et l’autre furent de dynamiquesmeneuses de revues – elle pouvait non moins ex­celler dans le registre tragique. Avec plus de 700chansons enregistrées, des comédies musicales,films et téléfilms par dizaines, cette vedette des va­riétés au dynamisme et à la simplicité légendairesaura donné quelque dix mille galas en Belgique, enFrance et sous d’autres cieux. Le livre d’Eddy Przy­bylski (déjà biographe d’un Jacques Brel dont ilchante lui­même le répertoire avec émotion etconviction) éclaire les facettes d’Annie Cordy, aliasla bruxelloise Léonie Julienne Cooreman, née le16 juin 1928. Une carrière en or : celle d’unefemme de cœur à qui le roi Albert II conféra en ioc­tobre 2004 le titre de baronne et qui choisit pourdevise “La passion fait la force.” (Fr.M.)E. Przybylski, Ed. Jourdan/La Boîte à Pandore (5, av.P. de Lorraine, 1410 Waterloo), 546 pp., env. 19,90 €

Bandes dessinées

Cobra noir (“Buck Danny” n°53)Après cinq ans d’éclipse (Francis Bergèse ne dési­rant plus continuer la série dont il fut le talentueuxrepreneur pour les albums 41 à 52), voici BuckDanny, Tumbler et Tuckson de retour dans un al­bum au scénario minutieusement documenté, si­gné Frédéric Zumbiehl, et dessiné réalistement parFrancis Winis. Buck et ses frères d’armes se mesu­rent ici à la menace que constitue un “Basran” quifait forcément songer à l’Iran. Une mission délicatepour laquelle le trio ira s’exercer en Israël où il aurapour officier de liaison une superwoman, ShanaAbramson. Même si l’on est mitigé (réticence duesans doute à la nostalgie : nobody’s perfect !), on seréjouit de voir ces personnages mythiques repren­dre du service (et l’on nourrit l’espoir que Lady Xresurgisse, elle aussi, un de ces quatre, pour don­ner du fil à retordre à Danny, Tumb’ et Sonny). Despersonnages en pleine forme dans le tome 9 de“L’Intégrale” des “Buck Danny” des regrettés Vic­tor Hubinon et Jean­Michel Charlier, créateurs dela série avec Georges Troisfontaines. Magnifique“Intégrale” (qui comprendra 11 volumes) enrichiede dossiers dus à Patrick Gaumer. Ce tome­ci réu­nit les albums 30 à 33, d’entre 1964 et 1966 : “LesVoleurs de satellites”, “X­15”, “Alerte à cap Ken­nedy” et “Le Mystère des avions fantômes” (Du­puis, 250 pp. en couleurs, env. 24 €.) (Fr.M.)Winis et Zumbiehl, Dupuis, 56 pp. en coul., env. 12 €.

Beau livre

Le vrai visage des FéesSpécialiste des mondes magiques (sorcières, elfes,vampires, Satan, etc.), Katherine Quénot nous offrecette riche approche historique des fées, accompa­gnée d’enchanteresses illustrations. (Fr.M.)K. Quénot, Ed. Hugo Desinge, 166 pp. ill., env.14,95 €

croyances. Ce livre a pour objet la réalitéde ces illusions”.

Ainsi, sont placés sous le projecteurd’Umberto Eco les territoires de la Bi­ble autant que ceux d’Homère et lesSept Merveilles du monde, l’Eldo­rado, Montségur et le Pays de Coca­gne, le Paradis terrestre mais égale­ment l’île de Salomon et la Terre aus­trale, les migrations du Graal, Thulé etl’Hyperborée (dont parlèrent LouisPauwels et Jacques Bergier dans “LeMatin des magiciens” qui remportaun phénoménal succès d’édition àl’aube des années 1960,) etc, etc, etc.

On sait gré à Eco de rappeler (cequ’on apprit voici quelques années)

que l’histoire du trésor de Rennes­le­Château n’est qu’un canular montéde toutes pièces, que dévoilèrent sesauteurs eux­mêmes, mais qui conti­nue néanmoins d’aimanter des gogos.

Chaque page retient l’attention. Etlaissons à de futurs chercheurs le soinde découvrir où se trouvent (si ellesne furent brisées) de très viriles sculp­tures d’Arno Breker et Josef Thorak àla “localisation actuelle inconnue”…Francis Matthys

Histoire des lieux de légende UmbertoEco / traduit de l’italien par RenaudTemperini / Flammarion / 478 pp., ill. ennoir et blanc et en couleurs, env. 35 €

JACQ

UESLO

IC/REPOR

TERS

l Francophonie

Les lettres burundaises à l’hon neurdictature militaire. Celui qui fut le pre­mier Premier ministre du Burundiétait, lors de sa première incarcéra­tion, chargé des relations publiques dela Sabena. Gracié à la mi­1971, il seraréarrêté le 2 mai 1972 et son exécu­tion annoncée par la radio officielle,sans explication, quatre jours plustard…

Le roman évoque les traditions rura­les du Burundi des années 30 et l’émi­gration de paysans – coincés entrel’autorité des chefs traditionnels etcelle des colons – vers l’Ouganda, re­crutés par des passeurs à la recherchede main­d’œuvre bon marché. Pre­mier roman francophone de ce pays,l’œuvre a été écrite dans un français

qui entend garder sa “burundité”parce qu’il veut mettre en valeur la ri­chesse de la culture locale. Sa rédac­tion achevée, le roman “n’a jamais puêtre publié pour des raisons multiples”,explique, en postface, le frère de Jo­seph Cimpaye. Voilà qui est fait, qua­rante ans après.Marie-France Cros

La littérature de langue française auBurundi Juvénal Ngorwanubusa / M.E.O etArchives et Musée de la Littérature / 322pp., env. 22 €

L’homme de ma colline JosephCimpaye / éditions M.E.O et Archives etMusée de la Littérature / 146 pp., env. 18 €

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6 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 7mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

En pocheSuspense

So much prettyHaeden, une bourgade de l’Etat de New York, n’estpas le petit coin de paradis qu’avaient espéré trou­ver Claire et Gene, un couple écologiste venu éle­ver leur fille Alice à la campagne. Une jolie serveusedes environs a été retrouvée violée et assassinéedans les bois. Stacy Flynn, journaliste ambitieuse,va tout faire pour retrouver les coupables avecl’aide d’Alice. Au risque de déclencher une spiralede violence dont personne ne sortira indemne…Cara Hoffman, 10/18 n° 4765, 379 pp.

Romans

Un été à Cold SpringBeau mais faible, Evan Shepard se marie trop jeuneavec une fille de sa classe qu’il a mise enceinte.Quand le couple se sépare, le père d’Evan croit né­cessaire d’intervenir dans la vie de son fils et lejette dans les bras de la douce Rachel, fille del’épuisante Gloria. Mal d’amour, alcool, déclarationde guerre réelle et symbolique… Les désillusionsvont s’inviter dans une maison de Cold Spring, lorsde l’été 1942, où les deux familles sont contraintesde cohabiter. De Richard Yates, vient de paraître“Un destin d’exception”.Richard Yates, R. Laffont/Pavillons poche, 256 pp.

Qu’avons-nous fait de nos rêves ?Dans la berline qui l’emmène vers sa maison de dis­ques, Bennie avale les paillettes d’or censées ré­veiller sa libido. Qu’est devenu le jeune punk qui nevivait que pour la musique et la scène ? Bientôt, songroupe sera de nouveau réuni. A ce tournant deleurs vies, si éloignées de leurs rêves de jeunesse,Bennie, Lou, Bosco et Marty s’interrogent… Parl’auteur de “L’Envers du miroir”. Prix Pulitzer 2011.Jennifer Egan, Points Seuil n° P3076, 406 pp.

Classiques

La nuit de LisbonneLisbonne, 1942. Un homme erre sur les quais de­vant le paquebot qui part le lendemain vers lesEtats­Unis. Il est allemand, émigré, n’a ni argent nivisa et ne sait comment rejoindre le monde libre.Un inconnu l’aborde et lui propose un étrangemarché : un échange de passeports et de billetspour New York, il devra écouter son histoire, le ré­cit de sa fuite d’Allemagne, de son exil en France,de sa passion pour une femme.Erich Maria Remarque, Le Livre de Poche n° 33135,319 pp.

Du DestinInvitation pour le lecteur à méditer sur le thèmedu destin ? Sans doute, mais bien plus encore invi­tation au spectacle, à installer devant la scène oul’arène où les gladiateurs de la pensée grecque quesont Chrysippe, Diodore, Epicure, Carnéade etd’autres encore vont s’affronter, le tout à travers lelong monologue de Cicéron qui avance masqué.Au lecteur de partir à la recherche de l’opinion duphilosophe romain dans les méandres des théoriesévoquées.Cicéron, Rivages poche n° 799, 103 pp.

l Identité

La saine névrosede Finkielkraut

Moqué parfois douloureuse­ment sur les plateaux de télé,jusque par Daniel Cohn­Ben­

dit en personne, Alain Finkielkraut(photo), entre l’incrédulité et les lar­mes, menace de temps à autre de se le­ver, comme Maurice Clavel naguère, etde quitter ses pairs censeurs. Devenussouvent, de nos jours, d’odieux pèresfouettards, maniant décidément les vi­lains concepts de “politiquement cor­rect” ou de “bienpensance” avec uneabjecte délectation.

Creusant chaque jour davantage desidées qu’il brasse et cultive au fond de­puis une trentaine d’années, depuismême “la Défaite de la pensée” (1987),le philosophe exaspéré, affectant desairs incompris, feint des’étonner – à moins de s’ycomplaire voluptueuse­ment, mais on ne le penseguère – de l’hostilité qu’ildéclenche sur son passage,et de l’affreuse solitudequ’elle engendre.

Car il est de bon ton, autemps présent, de dénon­cer, de fustiger, de décrierles idées d’un philosopheborderline qui, un peucomme tout le monde sans doute, as­pire à quelque tendresse autour de lui.On dira certes qu’il ne fait rien pour lamériter. Mais derechef, ceci n’est pointnotre avis.

Né à Paris le 30 juin 1949, le norma­lien avait pourtant bel et bien connules émois et enthousiasmes juvénilesde Mai 68. Mais, fils et petit­fils de dé­portés juifs polonais, se serait­il tropfollement épris d’une certaine Francequ’il s’est mis, en vieillissant et ens’aigrissant de toute évidence, à idéali­ser au­delà de toute limite raisonna­ble?

Traquant les communautarismesjusque dans les incivilités et indélica­tesses commises en leur nom, et s’irri­tant par ailleurs du port du voile isla­mique dans certains contextes – ceux àtout le moins d’un espace public sou­

mis au principe de la laïcité –, AlainFinkielkraut a souvent eu le donquand même d’énoncer les tristes vé­rités d’une société, d’une culture,d’une civilisation dont tout le mondecependant, en son for intérieur, s’ac­corde à dire qu’elles n’évoluent paspour le mieux. Car s’il déplore depuislongtemps le déclin de l’institutionscolaire et l’affaiblissement des maî­tres, il n’hésite plus non plus, devant latoute­puissance de l’écran d’ordina­teur ou de télévision, à regretter les pa­radis perdus du livre et de la littéra­ture.

Est­ce là une nostalgie honteuse ?L’intellectuel ne craint pas, en tout cas,d’intituler comme suit son avant­pro­pos : “Le changement n’est plus ce qu’ilétait”. Ce disant, il vise la “crise du vi­vre­ensemble”. Et, partant, les excès etle trop­plein d’une mentalité estam­pillée droit­de­l’hommiste qui res­treint considérablement les devoirscensés tout autant incomber à l’indi­

vidu. Il n’en faut point da­vantage, bien sûr, pour at­tribuer à M. Finkielkraut lesaccents nationalistes d’unnouveau Maurice Barrès.

Se gardant d’y prêter at­tention, et se tournant plusrésolument vers Pascal,Claude Lévi­Strauss ou Phi­lippe Muray, il poursuit sonchemin avec une manièred’obstination qui ne laissepas, naturellement, d’atti­

ser la polémique. D’aucuns, dans lafoulée, ne manquent pas d’y voir unraidissement intellectuel inspiré, peuou prou, du discours d’une droite ex­trême. Il faut dire ici que la déroute dela gauche gouvernante concourt à untel diagnostic.

En tout état de cause, il serait fat etsot de juger Alain Finkielkraut suivantles attendus d’un vaste procès d’inten­tion. Contre les joutes stériles et super­ficielles auxquelles s’abandonnent vo­lontiers la télévision et les forums vir­tuels, nous préférons entendre àtravers lui une voix dissonante qui sedemande avec justesse s’il est encorepossible d’hériter et de transmettre.Eric de Bellefroid

L’identité malheureuse AlainFinkielkraut / Stock / 229 pp., env. 19,50 €

P Une voix dissonanteau milieu des chœursincantatoires de l’altérité.

l Jeunesse

La rébellion des moustachesP Ils n’ont de fraternel queleur besoin de s’opposeraux régimes totalitaires.

P Mais des familles aussisolidaires, on aimerait encroiser plus souvent.

Journée tragique observée de là­haut, “Je suis un papillon” de Vin­cent Cuvellier traverse d’un batte­ment d’ailes une fête de famille,

ambiance Rohmer, qui commencesous les auspices d’une journée deprintemps pleine de promesses ets’achève par l’invasion de chemisesbeiges au brassard orné d’une croixgammée dont on mesure d’embléel’ampleur de la menace. Ca matin­là,dans le jardin des Hoffmann, tout lemonde s’affaire. On dresse la table, ontend la nappe, on amène les verres sur

un plateau et l’on accueille les invités àbras ouverts. Chacun se réjouit de lafête à venir. Le jardin est plein demonde mais la seule qui retiendravraiment l’attention du papillon nar­rateur sera la jeune Clara Hoffmannavec ses nœuds blancs dans ses che­veux rouges. Le papillon ne s’en cachepas, il est immédiatement tombéamoureux d’elle et a fait tout ce qui esten son pouvoir pour attirer son atten­tion. Mais un petit diable à la peausombre et au sourire malin a fait demême. Le temps d’un envol du côtédes aubépines et la fête tourne audrame. Soudain, un rang de soldatstraverse le jardin, frappe violemmentle grand­père d’un gourdin, met lamaison à feu et à sac sans raison, sèmela terreur et épargne de justesse la pe­tite Clara. Une vraie tension s’inscritdans cet album “ligne claire” où Vin­cent Cuvellier (“La première fois que jesuis née”, ill. Charles Dutertre, Galli­mard, 2006) prouve à nouveau sonsens de la narration. A l’illustration, il

est accompagné, cette fois, non plus deCharles Dutertre mais de SandrineMartin dont on ne sera pas étonnéd’apprendre qu’elle a été lauréate, en2003, du concours BD de la Fnac, tantson trait évoque celui de la bande des­sinée. Un beau contraste entre la dou­ceur des dessins et le drame du récitqui, au travers d’une simple fête de fa­mille, traduit la violence de l’irruptionarmée.

Autre drame familial, au sens trèslarge du terme, “Les Frères Mousta­ches”, un récit de l’excellent AlexCousseau avec Charles Dutertre, quel’on retrouve ici comme pour un duocroisé. Etant unis par les liens du rire etde la contestation, les Frères Mousta­ches existent et symbolisent la résis­tance populaire à l’oppression en Bir­manie. Ces Frères n’ont pas forcémenttous une moustache et ne sont pas for­cément frères mais ils forment unegrande famille. Qu’ils aient des mous­taches, un chapeau melon un nez

rouge ou une salopette, ces fous du roiont toujours existé pour se moquerdes souverains, contrecarrer leur pou­voir et régaler le peuple. Préférant leséclats de rires aux explosions, ils tirentla langue, miment, jouent des ombreset même s’ils finissent en prison, ils sa­vent que d’autres prendront le relais.Et que les moustaches rasées finissenttôt ou tard par repousser. Un albumintelligemment subversif qui donne lepouvoir à l’intelligence, au courage et àl’imagination pour rappeler que l’hu­mour est une arme redoutable. On re­connaît ici l’engagement d’Alex Cous­seau et le graphisme volontaire deCharles Dutertre.Laurence Bertels

Je suis un papillon Vincent Cuvellier etSandrine Martin / Gallimard jeunessegiboulées / 32 pp., env. 12,50 €. Dès 7 ans

Les Frères Moustaches Alex Cousseau etCharles Dutertre / Rouergue / 36 pp., env.16 €. Dès 5 ans

CHAR

LESDU

TERT

RE

DR

Lire. Supplément hebdomadaire à La Libre Belgique. Coor-dination rédactionnelle: Samuel Hoste. Réalisation: IPMPressPrint.Directeurgénéral:DenisPierrard.Rédacteuren

chef: Francis Van de Woestyne. Rédacteurs en chef adjoints: Xavier Ducarme, Pierre-FrançoisLovensetGillesMilecan.Conceptiongraphique:Jean-PierreLambert(respon-sablegraphique).Publicité:0032.2.211.29.29–[email protected]

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7mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

En pocheSuspense

So much prettyHaeden, une bourgade de l’Etat de New York, n’estpas le petit coin de paradis qu’avaient espéré trou­ver Claire et Gene, un couple écologiste venu éle­ver leur fille Alice à la campagne. Une jolie serveusedes environs a été retrouvée violée et assassinéedans les bois. Stacy Flynn, journaliste ambitieuse,va tout faire pour retrouver les coupables avecl’aide d’Alice. Au risque de déclencher une spiralede violence dont personne ne sortira indemne…Cara Hoffman, 10/18 n° 4765, 379 pp.

Romans

Un été à Cold SpringBeau mais faible, Evan Shepard se marie trop jeuneavec une fille de sa classe qu’il a mise enceinte.Quand le couple se sépare, le père d’Evan croit né­cessaire d’intervenir dans la vie de son fils et lejette dans les bras de la douce Rachel, fille del’épuisante Gloria. Mal d’amour, alcool, déclarationde guerre réelle et symbolique… Les désillusionsvont s’inviter dans une maison de Cold Spring, lorsde l’été 1942, où les deux familles sont contraintesde cohabiter. De Richard Yates, vient de paraître“Un destin d’exception”.Richard Yates, R. Laffont/Pavillons poche, 256 pp.

Qu’avons-nous fait de nos rêves ?Dans la berline qui l’emmène vers sa maison de dis­ques, Bennie avale les paillettes d’or censées ré­veiller sa libido. Qu’est devenu le jeune punk qui nevivait que pour la musique et la scène ? Bientôt, songroupe sera de nouveau réuni. A ce tournant deleurs vies, si éloignées de leurs rêves de jeunesse,Bennie, Lou, Bosco et Marty s’interrogent… Parl’auteur de “L’Envers du miroir”. Prix Pulitzer 2011.Jennifer Egan, Points Seuil n° P3076, 406 pp.

Classiques

La nuit de LisbonneLisbonne, 1942. Un homme erre sur les quais de­vant le paquebot qui part le lendemain vers lesEtats­Unis. Il est allemand, émigré, n’a ni argent nivisa et ne sait comment rejoindre le monde libre.Un inconnu l’aborde et lui propose un étrangemarché : un échange de passeports et de billetspour New York, il devra écouter son histoire, le ré­cit de sa fuite d’Allemagne, de son exil en France,de sa passion pour une femme.Erich Maria Remarque, Le Livre de Poche n° 33135,319 pp.

Du DestinInvitation pour le lecteur à méditer sur le thèmedu destin ? Sans doute, mais bien plus encore invi­tation au spectacle, à installer devant la scène oul’arène où les gladiateurs de la pensée grecque quesont Chrysippe, Diodore, Epicure, Carnéade etd’autres encore vont s’affronter, le tout à travers lelong monologue de Cicéron qui avance masqué.Au lecteur de partir à la recherche de l’opinion duphilosophe romain dans les méandres des théoriesévoquées.Cicéron, Rivages poche n° 799, 103 pp.

l Jeunesse

La rébellion des moustachesest accompagné, cette fois, non plus deCharles Dutertre mais de SandrineMartin dont on ne sera pas étonnéd’apprendre qu’elle a été lauréate, en2003, du concours BD de la Fnac, tantson trait évoque celui de la bande des­sinée. Un beau contraste entre la dou­ceur des dessins et le drame du récitqui, au travers d’une simple fête de fa­mille, traduit la violence de l’irruptionarmée.

Autre drame familial, au sens trèslarge du terme, “Les Frères Mousta­ches”, un récit de l’excellent AlexCousseau avec Charles Dutertre, quel’on retrouve ici comme pour un duocroisé. Etant unis par les liens du rire etde la contestation, les Frères Mousta­ches existent et symbolisent la résis­tance populaire à l’oppression en Bir­manie. Ces Frères n’ont pas forcémenttous une moustache et ne sont pas for­cément frères mais ils forment unegrande famille. Qu’ils aient des mous­taches, un chapeau melon un nez

rouge ou une salopette, ces fous du roiont toujours existé pour se moquerdes souverains, contrecarrer leur pou­voir et régaler le peuple. Préférant leséclats de rires aux explosions, ils tirentla langue, miment, jouent des ombreset même s’ils finissent en prison, ils sa­vent que d’autres prendront le relais.Et que les moustaches rasées finissenttôt ou tard par repousser. Un albumintelligemment subversif qui donne lepouvoir à l’intelligence, au courage et àl’imagination pour rappeler que l’hu­mour est une arme redoutable. On re­connaît ici l’engagement d’Alex Cous­seau et le graphisme volontaire deCharles Dutertre.Laurence Bertels

Je suis un papillon Vincent Cuvellier etSandrine Martin / Gallimard jeunessegiboulées / 32 pp., env. 12,50 €. Dès 7 ans

Les Frères Moustaches Alex Cousseau etCharles Dutertre / Rouergue / 36 pp., env.16 €. Dès 5 ans

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8 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013

l Bande dessinée

Le gamin à qui rien n’a souriP “XIII Mystery”, la spin­off de “XIII”,en est à son sixième épisode, celuiqui nous dit qui était Billy Stockton.

En 2008, Jean Van Hamme avait déjà lancé la ma­chine “Mystery”. Laurent­Frédéric Bollée voulaitêtre de l’aventure. Quand il rencontre le scéna­

riste de “XIII”, Van Hamme lui demande à quel person­nage il souhaite s’attaquer. Martha, qui découvre XIIIsur la plage du premier album, était son premier choix.“Déjà pris”, lui répond Van Hamme. Sa seconde option,Billy Stockton, intrigue d’abord l’auteur originel.Stockton joue, certes, un rôle important dans l’évasiondu pénitencier de Plain Rock (t. 3, “Toutes les larmes del’enfer”) mais il est finalement fort fugace, estime­t­il.

C’est justement la liberté qu’induit le peu d’informa­tions données par Jean Van Hamme que Bollée vise.2009 est consacré à l’écriture. Van Hamme conseille LFBollée au sujet des dialogues, qu’il incite à muscler, oudu rythme du récit, qu’il pousse à accélérer. Depuis,“Billy” attendait que Steve Cuzor soit disponible pourle dessiner.

LF Bollée a répondu à quelques questions à propos dupassé de Billy Stockton.

Billy passait-il par là ou a-t-il tiré sur six personnes ?Il a vraiment tiré. Il est bien fêlé. Il est une incarna­tion de ce phénomène très intéressant et très améri­cain que sont les tueurs de masse.

Qui a trahi Billy quand il était jeune ?Il y a, dans son inconscient­subconscient, unequête entamée l’été de ses neufs ans. Ses parentssont morts cinq ans plus tôt. Il ne lui en reste quequelques reliques, une broche, une photo. Il a étérecueilli par une branche éloignée de sa famille. Iltombe sur une jeune femme lieutenant dans l’ar­mée US sur qui il projette l’amour qu’il ne peutplus donner à sa mère. Il consacre ensuite sa vie àretrouver cette femme et à lui arracher ce qu’elle

ne lui apporte pas. Elle a vite compris vite qu’il estcinglé.

Le major Jones avait-elle raison quand elle a jugé que Billyest mort?

Il est mort. Nous nous sommes d’ailleurs amusés àconstruire un double jeu de scénario. La premièreplanche est identique à la 47e de “Toutes les larmesde l’enfer”, pour établir la continuité avec cet al­bum. Il y a ensuite un flashback pour resituer quiest Billy. On termine par une planche miroir del’album de Vance et Van Hamme où on lit ce qu’il yavait entre les cases dessinées à l’époque.

Que s’était-il passé ce jour-là ?Il a laissé échapper des années de frustrations etd’échecs. Il poursuit la mère qu’il s’est choisie aucours d’un mariage où il s’est fait inviter et se fait je­ter. Il s’enfuit car le service de sécurité va lui mettrela main dessus. Dans sa fuite, il se retrouve dans unbar où la télé diffuse un avis de recherche le concer­nant. Il est reconnu et pète les plombs…

Est-il apparenté à un autre personnage ?Non, mais il croise d’autres personnages de la sérieet il voit le tatouage d’un des conjurés.

“Billy Stockton”, c’est l’histoire d’un gamin qui chuted’un immeuble de 50 étages. A chaque étage, il se ré­pète: “jusqu’ici tout va mal”. Et il est permis de se de­mander si le pire est la chute ou l’atterrissage.Gilles Milecan

Billy Stockton (XIII Mystery, t. 6) S. Cuzor et LFBollée / Dargaud / 56 pp., env. 12 €

DARG

AUD

l Saisissant

Sans horizon, une vie en est­elle une ?P Une ado à la dérive enTanzanie : l’électrisant opusposthume de Jakob Ejersbo.

T anzanie, 1983. A seize ans, Sa­mantha aime nager dans leseaux délicieuses et pêcher au

harpon, elle qui espère (aussi) se trou­ver un amoureux. A l’internat, où sesparents l’ont parquée depuis long­temps, elle esquive tant bien que malles blessures de l’adolescence. Ancienofficier des forces spéciales britanni­

ques, son père s’éloigne souvent pour deprétendus voyages d’affaires. En réalité,il est mercenaire. Mais l’Afrique est entrain de changer : les guerres lucrativessemblent appartenir au passé. Pas dupede la vie que mène son mari mais tropfaible pour revendiquer quoi que ce soit,sa mère se noie dans l’alcool. Entre unpère absent, et d’une violence imprévi­sible quand il est de passage, et unemère démissionnaire, Samantha essaiede trouver quelque réconfort auprès desa sœur Alison. Mais celle­ci est trop oc­cupée à planifier sa vie et à trouver lebon mari (présent, aimable, profession­nellement stable – soit le contraire de

leur père), ce qu’elle semble en passe deréussir. En porte­à­faux avec ce qu’onattend d’elle, Samantha part à la dérive,frôlant les abymes lors de ses premièresexpériences de sexe, d’alcool, de drogue.Qu’y peut­elle ? Son avenir est sans pers­pective. Et plane la sombre menace d’unretour en Angleterre, pays qu’elle aquitté à l’âge de trois ans, qu’elle ne con­naît pas, qui l’effraie.

Premier volet de la trilogie posthume,inspirée par son enfance, de l’écrivaindanois Jakob Ejersbo (1968­2008),“Exil” électrise par son écriture galvani­sée et lapidaire. Sur un rythme effréné,il dresse avec brio le portrait d’une ado­

lescente et d’un continent gagnés parl’inéluctable. Autour de déracinés quiprofitent sans scrupule des faiblesseset des trésors africains, Ejersbo dresseun tableau saisissant de l’opportu­nisme. Blanche à l’extérieur, grise àl’intérieur, assaillie de toutes parts,Samantha peut­elle éviter de se brû­ler les ailes ? Les éditions Galaade pré­voient de publier “Révolution” et “Li­berty” en 2014 et 2015.Geneviève Simon

Exil Jakob Ejersbo / traduit du danoispar Hélène Hervieu / Galaade / 422 pp.,env. 23 €

Mais qui est ce Billy ?

Pénitencier de Plain Rock. XIII est interné pour unmeurtre. Alors qu’il cherche à s’évader, un partenaires’impose à lui. C’est un jeune gars d’une vingtained’années, dont on ne tarde pas à comprendre que,malgré ses dénégations, il est bel et bien givré.

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29mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Van Uytvanck,nouvelle reine ?

Alison a gagnéson 1er titre en battant

Wickmayer.

TENNIS

L a Belgique s’est peut­êtretrouvé une nouvelle hé­roïne. Son nom ? Alison

Van Uytvanck. La joueuse deGrimbergen, 19 ans, a ainsiremporté dimanche son toutpremier titre sur le circuit entriomphant au petit tournoiindoor sur surface dure de Tai­pei, nouvelle épreuve de la ca­tégorie des 125K Series, dotéede 125000 dollars. Elle a battu,dans une finale 100% belge,Yanina Wickmayer 6­4, 6­2 en1h05 avec pour cadeau uneentrée dans le top 100 mon­dial.

“Je ne réalise pas encore trèsbien”, nous confia la jeune lau­réate, qui est allée fêter l’évé­nement en montant au som­met de la tour Taipei 101 quisurplombe la ville avant derentrer en Belgique. “J’aid’ailleurs eu pas mal de difficul­tés à soulever mon trophée.C’était du verre et je crois qu’ilpesait trois ou quatre kilos”, sou­rit­elle. “J’ai disputé un très bonmatch. J’ai étéagressive et jesuis parvenue àfaire tout ce queje voulais oupresque avec laballe. C’étaitcomme dans unrêve !”

Il s’agit d’unebelle récom­pense pour Ali­son Van Uy­tvanck, qui a effectué une belleprogression cette année avectrois victoires et deux finalesdans les tournois ITF. Dotéed’un grand service et d’un jolitoucher de balle, la Braban­çonne s’est montrée intraita­ble : elle n’a perdu qu’un seulset de la semaine, en quart definale contre la Russe Ekate­rina Bychkova (WTA 174). Etencore, après avoir eu uneballe de match dans ladeuxième manche.

“C’est génial d’achever la sai­son de cette manière. J’étais unpeu nerveuse au début, commeelle, vu qu’il y avait deux Belgesen finale, mais j’ai réussi à lui ra­vir son service dès le premier jeuet cela m’a lancée. J’avais très

bien servi toute la semaine et jesavais que je serais difficile àbreaker. Je suis très fière du ni­veau de jeu que j’ai réussi à pro­duire”, ajouta la native de Vil­vorde, qui n’est pas parvenue àremporter la finale du doubledans la foulée.

La meilleure performanced’Alison Van Uytvanck dansun tournoi WTA restait jus­que­là une accession en quartde finale au Brussels Open, en2012, où elle s’était inclinéecontre Agnieszka Radwanska,la future lauréate. Cette vic­toire à Taiwan pourrait dès lors

bien servir detremplin pour larouquine deGrimbergen, quia comme idoleune certaineKim Clijsters. Celundi, elle agrimpé à la 100e

place du classe­ment WTA, cequi devrait luigarantir de dis­

puter son premier tournoi duGrand Chelem à l’AustralianOpen.

“Je me réjouis d’être en Austra­lie. Je n’y suis encore jamais allée.J’avais été émerveillée en décou­vrant le stade Arthur Ashe cet étéà New York pour les qualifica­tions de l’US Open. Mon prochainobjectif était de figurer dans letableau final à Roland Garros età Wimbledon. J’adore jouer surgazon”, nous glissa encore laBrabançonne, qui n’avait pasencore pensé à ce qu’elle feraitavec les 20000 dollars de prizemoney. “J’inviterai sans doutema famille au restaurant. Maisje ne mangerai pas de riz. J’en aieu assez pour un petit temps…”

Serge Fayat

3CLASSEMENT WTALa Belgique compte

désormais trois joueusesdans le top 100

du classement WTA :Kirsten Flipkens, 20e, YaninaWickmayer, 51e, et AlisonVan Uytvanck, 100e, donc.

Van Uytvanck a remporté sonpremier titre WTA au terme d’unefinale belgo-belge à Taipei.

WTA

TENN

IS

Résultats et classements

GOLFColsaerts sort du Top 60Classement: 1. (1) Tiger Woods(USA) 12.26 pts; 2. (2) Adam Scott(Aus) 9.25; 3. (3) Henrik Stenson(Suè) 8.08; 4. (4) Phil Mickelson(USA) 7.79; 5. (5) Justin Rose (Ang)7.74; 61. (58) Nicolas Colsaerts 2.12.

Open de Turquie: DubuissonClassement final (par 72): 1. VictorDubuisson (Fra) 264 (67-65-63-69);2. Jamie Donaldson (PdG) 266(68-67-68-63); 3. Tiger Woods (USA)268 (70-63-68-67) . Justin Rose (Ang)268 (70-66-67-65)... 50. NicolasColsaerts 280 (73-68-72-67)

Finale Qualifying School:Pieters bien partiClassement après 2 tours: 1. JohnHahn (USA) 132 (66-66) -10; 2. JensDantorp (Suè) 134 (66-68); 3. JensFahrbring (Suè) 135 (71-64) . BrandonStone (AfS) 135 (69-66) . Alastair

Forsyth (Eco) 135 (65-70) . LucasBjerregaard (Dan) 135 (65-70);... 17.Thomas Pieters 137 (64-73)

TENNISClassementsWTA: 1. (1) Serena Williams (USA)13260 points; 2. (2) Victoria Azarenka(Blr) 8046; 3. (3) Li Na (Chn) 6045;4. (4) Maria Sharapova (Rus) 5891; 5.(5) Agnieszka Radwanska (Pol) 5875;6. (6) Petra Kvitova (Tch) 4775; 7. (7)Sara Errani (Ita) 4435; 8. (8) JelenaJankovic (Ser) 4170; 9. (9) AngeliqueKerber (All) 3965; 10.(10) CarolineWozniacki (Dan) 3520;...20.(20)Kirsten Flipkens 2495... Les autresBelges: 51.(59) Yanina Wickmayer1127; 100.(129) Alison Van Uytvanck642; 139.(138) An-Sophie Mestach460; 325.(321) Ysaline Bonaventure141; 445.(467) Marie Benoit 80;580.(577) Elise Mertens 48;586.(583) Klaartje Liebens 47;604.(604) Michaela Boev 45;681.(679) Elyne Boeykens 33;

815.(876) Kimberley Zimmermann 20;874.(867) Deborah Kerfs 16;878.(871) Steffi Distelmans 16;882.(875) India Maggen 16; 918.(915)Justine De Sutter 14; 934.(932)Greetje Minnen 13; 940.(940) ElkeLemmens 13; 994. (1000)CatherineChantraine 11;...

Masters ATPDemi-finales: Rafael Nadal (Esp/n°1)bat Roger Federer (Sui/n°6) 7-5, 6-3;Novak Djokovic (Ser/n°2) bat Stanis-las Wawrinka (Sui/n°7) 6-3, 6-3.Finale: Rafael Nadal (Esp/n°1) -Novak Djokovic (Ser/n°2).

TaipeiWTA - Dur - 125.000$Finale: Alison Van Uytvanck batYanina Wickmayer (n°2) 6-4, 6-2.Double: Caroline Garcia/YaroslavaShvedova (Fra/Kaz) battent Anna-Lena Friedsam/Alison Van Uytvanck(All) 6-3, 6-3.

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Sports Hockey

30 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 31mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Le Léopold repart sur de nou velles basesLe changement de coach

jeudi dernier semble bienporter ses fruits.

Léopold - Antwerp 4-2

Léopold : R. Henet (2), Zimmer (2), Cave-naile (3), Jo. Verdussen (2), Thiéry (3), Cu-velier (2), Tys (2), Rossi (3), Pujal (2), Mer-cade (3), Ar Verdussen (2), puis Jé. Verdus-sen (2), Plennevaux (2), T. Henet (2),Verstraeten (2) et Ruytinx (2).Antwerp : van Leeuwen (2), G. Gucassoff(2), Hendrickx (2), Machtelinckx (2), vanValburg (1), Lainz (2), Delàs (3), Verheijen(2), van Wanrooy (1), Briels (2), Clerckx (2),puis Devreker (2), Palomar (2), van Beers(1), Lens (2) et Niessen (1).Arbitres : MM. M. Pontus et G. Van Elegem.Cartes vertes : 4e van Wanrooy, 8e Rossi,14e Palomar, 15e Plennevaux.Cartes jaunes : 33evan Wanrooy, 35e Welten(assistant coach Antwerp), 62e Cuvelier.Les buts : 11e T. Henet (1-0), 12e Devreker(1-1), 35e Rossi sur pc (2-1), 39e Thiéry(3-1), 41e Delàs sur pc (3-2), 49e Mercade(4-2).

A vec un six sur six ce week­end, ilsemble bien que le Léo soitrelancé. Déjà convaincant contre

le Braxgata dimanche, le Léo aconfirmé son renouveau lors d’unmatch tendu face à l’Antwerp (pasmoins de six cartes dont trois jaunes !).La première période tournarapidement à l’avantage des locauxjouant assez calmes malgré la pression.“L’Antwerp a un jeu assez agressif, celaaurait pu nous jouer des tours. On ne s’est

pas énervés et c’est ce qui a fait ladifférence”, expliquait le T2 par intérimdu Léo Quentin Walravens. LesBruxellois ouvrirent les premiers lamarque grâce au jeune Thomas Henetavant que Devreker n’égalise dans laminute qui suivit. L’Antwerp, trop

agressif, fut réduit à dix voire neuf àtrop de reprises. Les nombreusescartes pénalisèrent tactiquement lesAnversois. “On n’a pas su jouer notre jeu.On aurait vraiment pu faire bien mieux,mais pas en étant constamment eninfériorité numérique”, analysait Jim

Les joueurs du Léo fêtent leurs deux victoires consécutives et le dernier match de Pierre-Bernard Verstraeten.

DEMAR

ET

‣ Dorian Thiéry. Le fils dubourgmestre de Linkebeek estcertainement l’un des meilleursexemples du renouveau au Léopold.Très présent tant défensivementqu’offensivement, il est devenuindispensable à l’équipe. Auteur du

troisième goal face àl’Antwerp cedimanche, il étaittout simplementpartout. Malgré sonjeune âge, Dorian

Thiéry fait preuve de beaucoup dematurité et est un pionindispensable dans la tactique desBruxellois. Avec ses coéquipiersCuvelier, R. Henet, Zimmer etArthur Verdussen, il représentel’avenir du Léo et certainement desRed Lions. Il risque d’ailleursd’encore faire parler de lui. Lejoueur est sélectionné pourparticiper à la prochaine coupe dumonde U21 qui se déroule le moisprochain à New Delhi. Ar. M.

L’homme du week-end

DEMAR

ET

Commentaire

Le Léo est reparti du bon piedPar Jean-François Jourdain

La 2e moitié du championnat a déjà commencé, moins de deux mois aprèsle coup d’envoi de la compétition. On ne reviendra pas sur les raisons dece rythme infernal : toujours est­il que le 3e double week­end de la saison(mais pas le dernier hélas) n’a pas apporté de changements majeurs.Derrière les trois équipes que tout le monde attendait (Waterloo, Racinget Dragons dans l’ordre actuel) le Beerschot fait encore et toujours de larésistance. Si lesOurs avaient réussi à tenir la victoire qui leur tendait lesbras dans les dernières secondes contre le Daring – ils se plaignentamèrement de l’arbitrage de Thomas Dumon – ils auraient même septpoints d’avance sur le cinquième. Force est cependant de constater queles Mauves, qui ont déjà joué 8 fois sur 12 à domicile (!) et se sont déjàdéplacés chez les deux derniers, ont maintenant fini de manger leur painblanc. Il leur faudra encore visiter à sept reprises des équipes de bonniveau et ils doivent s’attendre à rétrograder au classement. Qui pourraiten profiter ? Le Daring semble le mieux placé mais l’Héraklès, le Léo (quia fait le plein ce week­end après son changement de coach), Louvain (quia stoppé son hémorragie de défaites mais reste 10e) ou même l’Antwerppourraient encore avoir une petite chance… à condition de bâtir une sériede victoires. Et une question reste en suspens : Namur, qui a avalé 20buts ce week­end, finira­t­il à 0 point ?

Résultats et programmeLes résultats d’hierLéopold – Antwerp (2-1) 4-2Watducks – Namur (3-0) 10-1Louvain – Daring (0-2) 2-2Dragons – Braxgata (2-1) 4-2Beerschot – Gantoise (1-0) 3-0Racing – Héraklès (0-0) 4-1

Le classement1. Watducks 12 10 2 0 53 14 302. Racing 12 8 1 3 44 25 273. Dragons 12 8 3 1 49 31 254. Beerschot 12 7 3 2 32 30 235. Daring 12 5 3 4 43 34 196. Héraklès 12 5 4 3 31 39 187. Antwerp 12 5 5 2 38 33 178. Braxgata 12 5 7 0 20 28 159. Léopold 12 5 7 0 37 29 1510. Louvain 12 3 6 3 32 33 1211. Gantoise 12 2 10 0 17 54 612. Namur 12 0 12 0 19 65 0Le programme de la semaine15h00 : Daring – Antwerp, Namur –Léopold, Héraklès – Watducks, Racing –Beerschot. 15h30 : Braxgata – Louvain,Gantoise – Dragons

Sortir de la spirale négativeLouvain - Daring 2-2

Louvain : Schoo Ians (2), Santana (2),Moreno (3), De Cooman (2), Froese (2),Genestet (3), Jacquet (2), Bourdeaud’hui(2), Quemada (3), Degroote (2), G. García(2) puis Van Kerckhove (1), Maraite (2),Beirnaert (1), Mesones (-).Daring : P. García (2), Enrique (2), Faveyts(2), Mesa (2), Legrain (2), G.Cosyns (2),Brunet (3), Garreta(1), T.Cosyns (3),A.Kersten (1), VanLinthoudt (2) puisSaladino (3), We-gnez (2), J.García (1),Dubuisson (1),X.Kersten (1).Arbitres : MM.V.Clause etO.Maeyens.Cartes vertes : 20e Garreta, 26e Bour-deaud’hui, 52e Enrique, 58e Jacquet.Cartes jaunes: 28e Garreta, 64e Brunet.Les buts : 18e Van Linthoudt (0-1), 30e

T.Cosyns (0-2), 56e Degroote sur pc (1-2),66e Quemada sur pc (2-2).

Six cartons dont deux jaunes pour leDaring, et l’arbitrage faisait polémiqueà l’issue de la partie. “La deuxième, c’estune mauvaise jaune, ça nous coûte lematch”, pestait Michel Kinnen. “Çatape un peu des deux côtés, mais c’est

souvent comme ça dans ce genre dematch”, relativisait Vincent Clause.Une partie tendue, tout comme lesvingt dernières minutes. Louvain étaitalors mené de deux buts et venait devoir le gardien adverse sauver sescouleurs grâce à trois arrêts réflexes.Mais la volonté des Louvanistes, enfinréveillés, allait payer deux fois sur p.cpar Degroote et Quemada, qui égalisaità quatre minutes du terme. Les choses

avaient pourtantmal débuté pour lesUniversitaires,incapables dedévelopper leur jeuen 1re période. “On aun peu commencé lapeur au ventre”,expliquaitDegroote. Il n’en

fallait pas plus au Daring pour menerde deux buts à la pause grâce un butde Van Linthoudt et un exploit deTanguy Cosyns, qui faisait parler savitesse et son talent pour tromperSchoo Ians. Mais dès la reprise,Louvain affichait un tout autre visage.“On s’est fait bouger à la mi­temps et lesystème de jeu a été modifié”, révélaitGenestet, “on est contents de prendre unpoint, comme dimanche. Cela permet decasser un peu la spirale négative des cinqdéfaites avant ce week­end”.Bertrand Lodewyckx

Le Dragons sort gagnant du double week­end

Dragons – Braxgata 4-2

Dragons : Gryspeerdt (2), Luypaert (4),Peremiquel (2), Verdussen (3), Celis (2),Denayer (3), Stockbroekx (1), Rubens(2), van Aubel (3), Iglesias (2) et Cob-baert (1); puis M. Dubois (2), M. Peeters(2), Maartens (2), Rombouts (2) etBoschman (2).Braxgata : Flamand (2), Reckinger (3),B. van Dam (2), Dinares (2), Hannes (2),Van Assche (1), Bruinsma (2), Kleynjans(3), Dekeyser (3), Declercq (2) et VanBiesen (2); puis Hayde (1), Adriaensen(2), Robinet (1), Mulcair (2) et Brocken(2).Arbitres : MM. B. Chopin et G. Uytten-hove.Cartes vertes : 22e Cobbaert, 40e

Bruinsma, 42e Kleynjans, 46e Dekeyser.Cartes jaunes : 50e Hayde, 51e Peeters.Les buts : 14e Luypaert sur pc (1-0), 39e

Van Biesen (1-1), 49e van Aubel (2-1), 56e

Kleynjans (2-2), 58e et 67e Luypaert surpc (3-2 et 4-2).

“Quatre points au terme d’un doubleweek­end toujours difficile à négocier,surtout face à deuxéquipes très défensives,c’est positif… même sinous méritions aussi lestrois points dimanchecontre le Racing, vuqu’aucun des troisstrokes sifflés contrenous n’était justifié, selonles images vidéosconsultées.” nouscommentait le coach du DragonsJean Willems lundi à l’issue du derbyanversois contre le Braxgata, où lesBrasschaatois ont fait la différencegrâce aux trois pc (sur les cinqobtenus) convertis en puissance par

Luypaert. Hormis une balle maldégagée en défense, dont a profitépleinement Van Besien pour fusillerGryspeerdt depuis le point de stroke(39e), et une erreur de marquage surMulcair, qui a pu avancer

tranquillementjusqu’au cercle pourservir sur un plateauKleynjans (56e), leDragons n’a jamais étéréellement mis endanger face à uneéquipe du Braxgatatrès agressive, dans lebon sens du terme.“Nous avons désormais

25pts, soit 10 de plus que l’an dernier àpareille époque. C’est quasimentinespéré, et surtout la preuve que lareconstruction de l’équipe se déroulebien…” conclut Jean Willems.

Hugues Feron

3STROKES ET PC

Le Dragons a encaissé troisstrokes (non valables ?)

contre le Racing et marquétrois pc (via Luypaert) face

au Braxgata.

Briels. Une minute avant la pause, leLéo reprit les devants, sur pc via Rossi.

La seconde mi­temps fut à l’avantagedu Léo. Les rouges et blancs trouvèrentrapidement les filets grâce à un shot deThiéry, en grande forme. Malgré un se­cond but de l’Antwerp de Delàs, le Léo

ne fut plus vraiment inquiété. Mer­cade alourdit une dernière fois lescore à la 49e. Lesjoueurs bruxelloisgérèrent ensuiteleur avance de ma­nière assez calme etcontrôlée.

“On est parvenus àbien gérer la fin dematch. C’est unechose qu’on ne par­venait pas à faireavant. Les joueurs ont été très maturesaujourd’hui”, expliquait le T2 bruxel­lois. Un changement dans la façon dejouer qui ne s’explique pas selonQuentin Walravens par le licencie­ment du T1.

“Il y a certainement eu un choc psy­chologique, mais la différence, ce sontvraiment les joueurs qui l’ont faite”. JimBriels reconnaissait également la do­mination bruxelloise. “Sur l’ensembledu match il était au­dessus de nous,même si l’arbitrage n’était pas vraimenten notre faveur. Ils ont eu une sérienoire, mais ce n’est jamais facile de jouercontre eux”. L’Antwerp aura encore unmatch difficile le week­end prochainpuisqu’il se déplace au Daring. “C’estun match vraiment important, on vadevoir travailler dur cette semaine”,conclut le milieu anversois.

24 ans et déjà à la retraiteC’est donc par une victoire que

Pierre­Bernard Verstraeten quittel’équipe. Le jeune joueur a en effetdécidé d’arrêter de jouer en Divisiond’Honneur à cause de ses études demédecine. “Cela m’aurait ennuyé dequitter l’équipe sur une défaite, j’auraiseu l’impression d’abandonner le na­

vire”, confiait le joueur. Verstraetenaura évolué durant cinq ans dans le

noyau de l’équipepremière. “Ça vame manquer de neplus m’entraîneravec eux trois foispar semaine, c’estune vraie bande decopains”, concluaitle futur docteur...qui a déjà recousuquelques­uns de

ses coéquipiers.Arnaud Martin

Waterloo noieles Escargots

Waterloo – Namur 10-1

Waterloo : Vanasch (2), Massaert (1),De Saedeleer (2), Dumont (2), Van Hove(2), Dohmen (2), Cabuy (2), Boccard (2),Masson (1), M. Bertrand (3), Vandiest(3), puis Capelle (2), de Paeuw (2),Lycke (1), Penelle (1), Abdelkafi (1).Namur : D’Hayer (1), Vanneste (2),Zalatel (2), Kholopov (2), D. Weicker (1),Navez (1), Fosseprez (2), An. Forton (2),O. Jacob (2), Simon (2), B. Weicker (1),puis Bernard (1), De Moor (1), Ar.Forton (1), Martin-Schmets (1) et I.Mesa (1).Arbitres : MM. Th. Dumont et R. de Wolf.Carte jaune : 4e D. Weicker.Les buts : 1e Masson (1-0), 23e Capelle(2-0), 31e Boccard sur pc (3-0), 39e dePaeuw (4-0), 43e Cabuy (5-0), 54e Lycke(6-0), 55e M. Bertrand (7-0), 57e Van-diest (8-0), 58e M. Bertrand (9-0), 59e

Vandiest (10-0), 69e An. Forton sur pc(10-1).

Les Canards de Waterloo n’ont offertaucun cadeau aux Escargots deNamur. Notons tout de même lacombativité des Namurois qui ontattendu la dernière minute pourenfin tromper Vincent Vanasch.Philippe Vincke

“La différence,ce sont les joueurs qui

l’ont faite, pasle changement de T1.”

QUENTIN WALRAVENST2 par intérim du Léo.

Moins netque le score

Beerschot – Gantoise 3-0

Beerschot : D. Van Rysselberghe (3), M. VanRysselberghe (2), Last (3), M. Peeters (2),Doherty (2), Nelen (2), Paton (2), H. Peeters(1), Dockier (2), Delmoitié (1), McClelland(1), puis Deruyttere (2), Perez (2), Magner(-), S. Verhoeven (-) et Mortelmans (-).Gantoise : S. Dubois (2), Vanwetter (2),Dubrulle (2), Melato (2), Prosser (1), Mer-tens (1), Kina (2), J. Dubois (2), Symons (1),Colman (1), McNaught Barrington (1), puisFache (1), Buysschaert (1), Decock (1) etCammaert (2).Arbitres : MM. F. Deneumostier et N. Mar-chant.Cartes vertes : 48e J. Dubois, 52e Doherty,62e Melato, 67e M. Van Rysselberghe.Les buts : 3e Nelen (1-0); 60e Dockier (2-0);69e McClelland (3-0).

Qu’on ne se fie pas au score : le Beerschota eu pas mal de difficultés à prendre lamesure des Gantois, et il fallut plusieursbons arrêts de David Van Rysselberghepour les empêcher d’égaliser après lareprise. Dans les dernières minutes, lesOurs firent la différence grâce au 10e butde Seb Dockier cette saison, ainsi que parun contre mené par Perez et conclu parMcClelland (suite sur www.okey.be).Jean-François Jourdain

“C’est quoi ce cirqueici ?”

MICHEL KINNENLe coach du Daring, exaspéré parl’arbitrage, ne tenait plus en placelors des dix dernières minutes

de la rencontre.

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31mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Le Léopold repart sur de nou velles bases

Résultats et programmeLes résultats d’hierLéopold – Antwerp (2-1) 4-2Watducks – Namur (3-0) 10-1Louvain – Daring (0-2) 2-2Dragons – Braxgata (2-1) 4-2Beerschot – Gantoise (1-0) 3-0Racing – Héraklès (0-0) 4-1

Le classement1. Watducks 12 10 2 0 53 14 302. Racing 12 8 1 3 44 25 273. Dragons 12 8 3 1 49 31 254. Beerschot 12 7 3 2 32 30 235. Daring 12 5 3 4 43 34 196. Héraklès 12 5 4 3 31 39 187. Antwerp 12 5 5 2 38 33 178. Braxgata 12 5 7 0 20 28 159. Léopold 12 5 7 0 37 29 1510. Louvain 12 3 6 3 32 33 1211. Gantoise 12 2 10 0 17 54 612. Namur 12 0 12 0 19 65 0Le programme de la semaine15h00 : Daring – Antwerp, Namur –Léopold, Héraklès – Watducks, Racing –Beerschot. 15h30 : Braxgata – Louvain,Gantoise – Dragons

Sortir de la spirale négativeLouvain - Daring 2-2

Louvain : Schoo Ians (2), Santana (2),Moreno (3), De Cooman (2), Froese (2),Genestet (3), Jacquet (2), Bourdeaud’hui(2), Quemada (3), Degroote (2), G. García(2) puis Van Kerckhove (1), Maraite (2),Beirnaert (1), Mesones (-).Daring : P. García (2), Enrique (2), Faveyts(2), Mesa (2), Legrain (2), G.Cosyns (2),Brunet (3), Garreta(1), T.Cosyns (3),A.Kersten (1), VanLinthoudt (2) puisSaladino (3), We-gnez (2), J.García (1),Dubuisson (1),X.Kersten (1).Arbitres : MM.V.Clause etO.Maeyens.Cartes vertes : 20e Garreta, 26e Bour-deaud’hui, 52e Enrique, 58e Jacquet.Cartes jaunes: 28e Garreta, 64e Brunet.Les buts : 18e Van Linthoudt (0-1), 30e

T.Cosyns (0-2), 56e Degroote sur pc (1-2),66e Quemada sur pc (2-2).

Six cartons dont deux jaunes pour leDaring, et l’arbitrage faisait polémiqueà l’issue de la partie. “La deuxième, c’estune mauvaise jaune, ça nous coûte lematch”, pestait Michel Kinnen. “Çatape un peu des deux côtés, mais c’est

souvent comme ça dans ce genre dematch”, relativisait Vincent Clause.Une partie tendue, tout comme lesvingt dernières minutes. Louvain étaitalors mené de deux buts et venait devoir le gardien adverse sauver sescouleurs grâce à trois arrêts réflexes.Mais la volonté des Louvanistes, enfinréveillés, allait payer deux fois sur p.cpar Degroote et Quemada, qui égalisaità quatre minutes du terme. Les choses

avaient pourtantmal débuté pour lesUniversitaires,incapables dedévelopper leur jeuen 1re période. “On aun peu commencé lapeur au ventre”,expliquaitDegroote. Il n’en

fallait pas plus au Daring pour menerde deux buts à la pause grâce un butde Van Linthoudt et un exploit deTanguy Cosyns, qui faisait parler savitesse et son talent pour tromperSchoo Ians. Mais dès la reprise,Louvain affichait un tout autre visage.“On s’est fait bouger à la mi­temps et lesystème de jeu a été modifié”, révélaitGenestet, “on est contents de prendre unpoint, comme dimanche. Cela permet decasser un peu la spirale négative des cinqdéfaites avant ce week­end”.Bertrand Lodewyckx

Le Dragons sort gagnant du double week­endVan Biesen (1-1), 49e van Aubel (2-1), 56e

Kleynjans (2-2), 58e et 67e Luypaert surpc (3-2 et 4-2).

“Quatre points au terme d’un doubleweek­end toujours difficile à négocier,surtout face à deuxéquipes très défensives,c’est positif… même sinous méritions aussi lestrois points dimanchecontre le Racing, vuqu’aucun des troisstrokes sifflés contrenous n’était justifié, selonles images vidéosconsultées.” nouscommentait le coach du DragonsJean Willems lundi à l’issue du derbyanversois contre le Braxgata, où lesBrasschaatois ont fait la différencegrâce aux trois pc (sur les cinqobtenus) convertis en puissance par

Luypaert. Hormis une balle maldégagée en défense, dont a profitépleinement Van Besien pour fusillerGryspeerdt depuis le point de stroke(39e), et une erreur de marquage surMulcair, qui a pu avancer

tranquillementjusqu’au cercle pourservir sur un plateauKleynjans (56e), leDragons n’a jamais étéréellement mis endanger face à uneéquipe du Braxgatatrès agressive, dans lebon sens du terme.“Nous avons désormais

25pts, soit 10 de plus que l’an dernier àpareille époque. C’est quasimentinespéré, et surtout la preuve que lareconstruction de l’équipe se déroulebien…” conclut Jean Willems.

Hugues Feron

3STROKES ET PC

Le Dragons a encaissé troisstrokes (non valables ?)

contre le Racing et marquétrois pc (via Luypaert) face

au Braxgata.

ne fut plus vraiment inquiété. Mer­cade alourdit une dernière fois lescore à la 49e. Lesjoueurs bruxelloisgérèrent ensuiteleur avance de ma­nière assez calme etcontrôlée.

“On est parvenus àbien gérer la fin dematch. C’est unechose qu’on ne par­venait pas à faireavant. Les joueurs ont été très maturesaujourd’hui”, expliquait le T2 bruxel­lois. Un changement dans la façon dejouer qui ne s’explique pas selonQuentin Walravens par le licencie­ment du T1.

“Il y a certainement eu un choc psy­chologique, mais la différence, ce sontvraiment les joueurs qui l’ont faite”. JimBriels reconnaissait également la do­mination bruxelloise. “Sur l’ensembledu match il était au­dessus de nous,même si l’arbitrage n’était pas vraimenten notre faveur. Ils ont eu une sérienoire, mais ce n’est jamais facile de jouercontre eux”. L’Antwerp aura encore unmatch difficile le week­end prochainpuisqu’il se déplace au Daring. “C’estun match vraiment important, on vadevoir travailler dur cette semaine”,conclut le milieu anversois.

24 ans et déjà à la retraiteC’est donc par une victoire que

Pierre­Bernard Verstraeten quittel’équipe. Le jeune joueur a en effetdécidé d’arrêter de jouer en Divisiond’Honneur à cause de ses études demédecine. “Cela m’aurait ennuyé dequitter l’équipe sur une défaite, j’auraiseu l’impression d’abandonner le na­

vire”, confiait le joueur. Verstraetenaura évolué durant cinq ans dans le

noyau de l’équipepremière. “Ça vame manquer de neplus m’entraîneravec eux trois foispar semaine, c’estune vraie bande decopains”, concluaitle futur docteur...qui a déjà recousuquelques­uns de

ses coéquipiers.Arnaud Martin

Waterloo noieles Escargots

Waterloo – Namur 10-1

Waterloo : Vanasch (2), Massaert (1),De Saedeleer (2), Dumont (2), Van Hove(2), Dohmen (2), Cabuy (2), Boccard (2),Masson (1), M. Bertrand (3), Vandiest(3), puis Capelle (2), de Paeuw (2),Lycke (1), Penelle (1), Abdelkafi (1).Namur : D’Hayer (1), Vanneste (2),Zalatel (2), Kholopov (2), D. Weicker (1),Navez (1), Fosseprez (2), An. Forton (2),O. Jacob (2), Simon (2), B. Weicker (1),puis Bernard (1), De Moor (1), Ar.Forton (1), Martin-Schmets (1) et I.Mesa (1).Arbitres : MM. Th. Dumont et R. de Wolf.Carte jaune : 4e D. Weicker.Les buts : 1e Masson (1-0), 23e Capelle(2-0), 31e Boccard sur pc (3-0), 39e dePaeuw (4-0), 43e Cabuy (5-0), 54e Lycke(6-0), 55e M. Bertrand (7-0), 57e Van-diest (8-0), 58e M. Bertrand (9-0), 59e

Vandiest (10-0), 69e An. Forton sur pc(10-1).

Les Canards de Waterloo n’ont offertaucun cadeau aux Escargots deNamur. Notons tout de même lacombativité des Namurois qui ontattendu la dernière minute pourenfin tromper Vincent Vanasch.Philippe Vincke

“La différence,ce sont les joueurs qui

l’ont faite, pasle changement de T1.”

QUENTIN WALRAVENST2 par intérim du Léo.

Moins netque le score

Beerschot – Gantoise 3-0

Beerschot : D. Van Rysselberghe (3), M. VanRysselberghe (2), Last (3), M. Peeters (2),Doherty (2), Nelen (2), Paton (2), H. Peeters(1), Dockier (2), Delmoitié (1), McClelland(1), puis Deruyttere (2), Perez (2), Magner(-), S. Verhoeven (-) et Mortelmans (-).Gantoise : S. Dubois (2), Vanwetter (2),Dubrulle (2), Melato (2), Prosser (1), Mer-tens (1), Kina (2), J. Dubois (2), Symons (1),Colman (1), McNaught Barrington (1), puisFache (1), Buysschaert (1), Decock (1) etCammaert (2).Arbitres : MM. F. Deneumostier et N. Mar-chant.Cartes vertes : 48e J. Dubois, 52e Doherty,62e Melato, 67e M. Van Rysselberghe.Les buts : 3e Nelen (1-0); 60e Dockier (2-0);69e McClelland (3-0).

Qu’on ne se fie pas au score : le Beerschota eu pas mal de difficultés à prendre lamesure des Gantois, et il fallut plusieursbons arrêts de David Van Rysselberghepour les empêcher d’égaliser après lareprise. Dans les dernières minutes, lesOurs firent la différence grâce au 10e butde Seb Dockier cette saison, ainsi que parun contre mené par Perez et conclu parMcClelland (suite sur www.okey.be).Jean-François Jourdain

“C’est quoi ce cirqueici ?”

MICHEL KINNENLe coach du Daring, exaspéré parl’arbitrage, ne tenait plus en placelors des dix dernières minutes

de la rencontre.

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Sports Actualité

32 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 33mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

EquitationChristian Ahlmann s’impose à VéroneDisputée à Vérone, la troisième étape du circuit de la Coupe dumonde a été remportée par Christian Ahlmann sur Aragon Z.Douze couples sont parvenus à se qualifier pour le barrage etlors de celui-ci, le cavalier allemand s’est montré le plus rapidepour enlever sa première victoire dans le circuit indoor version2013-2014. Le Britannique Scott Brash (Ursula II) et l’ItalienLuca Maria Moneta (Neptune Brecourt) ont respectivement prisles deuxième et troisième places du classement. DirkDemeersman était le seul cavalier belge au départ de ce GrandPrix Coupe du monde. Engagé avec Bufero vh Panishof, il a prisla dix-huitième place avec quatre points de pénalité. CommeGrégory Wathelet et Pieter Devos à Oslo et Helsinki, DirkDemeersman n’a donc pas pris de point au classement de laCoupe du monde. Ch. S.

Formule 1Massa chez WilliamsLe Brésilien Felipe Massarejoint Williams pour la saisonprochaine en remplacement duVénézuélien Pastor Maldonado.L’ex-pilote de Ferrari feraéquipe avec le FinlandaisValtteri Bottas. “L’écurie de F1Williams est ravie d’annoncerque Felipe Massa rejoindral’équipe pour piloter aux côtésde Valtteri Bottas pour la saison2014 du championnat du mondede F1”. (AFP)

En bref

Voile-Jacques VabreEscale techniquepour Mura/ManuardSelon la direction de course,le mât de BET 1128 a basculéen arrière à la suite de larupture d’une pièce(émerillon de solent) à l’avantdu bateau. Les deux équipiersont réussi à le remettre enplace mais ont décidé de faireune escale technique pourréparer les dégâts commis àl’intérieur du mât par cetteavarie. (AFP)

Les résultats de dimanche en Belgique et aux Pays-Bas

HOCKEY/DH MESSIEURSDragons - Racing 5-5Dragons: Leroy (1), Van Doren (3), Celis(3), Luypaert (2), Stockbrokx (3), VanAubel (3), Rombouts (2), Cobbaert (3),Denayer (3), Iglesias (3), Verdussen (3),Puis Dubois (3), Maartens (2), Peeters(3), Rubens (2), Boschman (-)Racing: Gucassoff (1), Renaer (3),Gregoire (2), Tupper (4), Charlier (4),Truyens (3), Beckers (3), Guest (2),Cornillie (3), De Mot (3), Dalla Palma(2), Puis Versluys (3), Dabin (2),Dekeyser (2), Panesar (2), Rickli (1)Arbitres: MM. G. Van Elegem et L. VanLidth de jeudeCartes vertes: 36e Maartens, 53e

RomboutsCartes jaunes: 46e Truyens, 66e

DenayerLes buts: 4e Tupper sur stroke (0-1), 15e

Peeters (1-1), 26e Tupper sur stroke(1-2), 32e Versluys (1-3), 38e Van Dorensur suite de pc (2-3), 40e Guest (2-4),48e Peeters sur suite de pc (3-4), 51eDubois (4-4), 64e Tupper sur stroke(4-5), 68e own-goal (5-5).

Beerschot - Daring 2-2Beerschot: D. Van Rysselberghe (4), M.Peeters (1), Doherty (2), Last (2), M. VanRysselberghe (2), H. Peeters (2), Nelen(1), Dockier (3), Paton (2), Delmoitié(2), McClelland (1), puis Magner (2),Perez (1), Deruyttere (1), Pliester (1),Verhoeven (-).Daring: P. García (2), Legrain (2),Faveyts (2), Enrique (1), Mesa (2),Brunet (3), J. Garreta (2), Wegnez (1), G.Cosyns (2), T. Cosyns (3), Van Linthoudt(1), puis J. García (2), Saladino (1), X.Kersten (1), A. Kersten (1), Dubuisson(1).Arbitres: MM. Th. Dumont et G. Uytten-hove.Cartes vertes: 10e Wegnez, 13e Nelen,51e McClelland, 69e Pliester.Cartes jaunes: 52e Perez, 68e Brunet.Les buts: 35e Brunet sur suite de pc(0-1), 42e Dockier (1-1), 58e Paton(2-1), 70e T. Cosyns sur pc (2-2).

Léopold – Braxgata 4 -1Léopold : R. Hénet (2), Cavenaille (2),Jo. Verdussen (2), Poncelet (1), Thiéry(2), Cuvelier (3), Rossi (2), Plennevaux(3), Zimmer (2), Tys (3), A. Verdussen(2) Puis Jé. Verdussen (2), Pujal (2),Ruytinx (2), Mercade (1) et T. Hénet (1).Braxgata: Flamand (2), Van Dam (2),Verhaegen (1), Reckinger (2), Dinares(2), Kleynjans (2), Bruinsma (2), VanAssche (1), Declercq (2), Adriaensen(2), Dekeyser (2), Puis Brocken (2),Mulcair (2), Robinet (1), Van Biesen (1)et Hayde (1).Arbitres: MM. V. Clause et R. Dewolf.Cartes verte : 59e T. Hénet.Les buts : 33e Declercq (0-1), 39e Pujalsur pc (1-1), 41e Rossi (2-1), 55ePlennevaux (3-1), 58e A. Verdussen(4-1).

Antwerp - Namur 10-2Antwerp : Van Leeuwen (2), Gucassoff(3), Hendrickx (3), Machtelinckx (2),Van Valburg (2), Clerckx (2), Delàs (2),Verheijen (2), Briels (4), Lainz (3),

Devreker (2) puis Lens (2), G.Stock-broeckx (2), Van Beers (3), V. De Witte(1), Q.De Witte (-).Namur : D’Hayer (2), Kholopov (2),Vanneste (2), Willemart (2), Zalatel (2),O.Jacob (2), Navez (1), Simon (2),B.Weicker (2), Fosseprez (1), Martin-Sch-mets (1) puis Bernard (1), De Moor (1),Forton (2), D.Weicker (1) et Oguz (1).Arbitres : MM.N.Marchant et N.Stenier.Carte verte : 68e Delàs.Les buts : 18e Devreker (1-0), 23e Simonsur p.c (1-1), 23e Lainz (2-1), 36e Briels(3-1), 39e Gucassoff (4-1), 48e Forton (4-2), 62e Briels (5-2), 63e Briels (6-2), 65e

Van Beers (7-2), 66e Van Beers (8-2), 67e

Van Beers (9-2), 70e Lainz (10-2).

Louvain - Héraklès 3-3Louvain : Schoo Ians (2), Froese (2), VanKerckhove (2), De Cooman (2), Moreno(2), Quemada (2), Garcia (3), Jacquet (2),Genestet (3), Bourdeaud’hui (2), Pangra-zio (1), puis Degroote (2), Santana (1),Maraite (2) et Beirnaert (1)Herakles : Timmermans (2), De Kerpel(3), Bach (3), Donck M (1), Van Bockrijck(2), Schuermans (2), Hens (2), Haig (3),Keusters (2), Nunez (3), Commeyne (1),puis Gali (2), Struyf (2), Van Stratum (1),Huybrechs (2) et Donck V (2)Arbitres : MM Deneumostier et ChopinCartes vertes : 27e Van Stratum, 30e

Moreno, 31e Keusters, 40e Van BockrijckCartes jaunes : 57e Timmermans, 61eHensLes buts : 19e Bach (0-1), 23e Garcia(1-1), 29e Moreno c.s.c. (1-2), 32e De-groote (2-2), 55e Nunez (2-3), 59e

Quemada sur pc (3-3)

Watducks - Gantoise 5-0Waterloo Ducks : Vanasch (3), Dumont(3), Massaert (2), Van Den Balck (3), VanHove (2), de Paeuw (2), Dohmen (2),Boccard (2), Vandiest (2), Masson (2),Capelle (2) puis De Saedeleer (3),Bertrand (3), Cabuy (2), Penelle (2),Lycke (1).La Gantoise : S. Dubois (1), Vanwetter(2), Dubrulle (2), Mertens (2), McNaught-Barrington (1), Prosser (1), J.Dubois (2), Ponthieu (1), Melatto (2),Symons (2), Colman (1) puis Buyschaert(1), Decock (1), Fache (1), Cammaert (1),Lucq (1).Arbitres : MM. O. Mayens et S. Michiel-sen.Cartes vertes : 55e J. Dubois, 57e

Prosser, 69e Dumont.Les buts : 16e De Saedeleer sur pc (1-0),41e Boccard sur pc (2-0), 52e Bertrandsur pc (3-0), 60e Vandiest (4-0), 69e

Bertrand (5-0).

RED LIONS AUX P-BBoon et Thys en évidenceRotterdam et Bloemendaal ont gagné,notamment grâce à deux doublés deJeffrey Thys et Tom Boon. Thomas Brielsn’a pas marqué. Elliot Van Strydonck acontribué au succès d’Oranje Zwart. Auclassement des meilleurs buteurs, MinkVan der Weerden (22) a pris troislongueurs d’avance sur Tom Boon.Rotterdam (Thys) et Oranje Zwart (Brielset Van Strydonck) se partagent le Top 2.Bloemendaal (Boon et Gougnard) n’estque sixième. Th. V.

Enfin l’année du titre ?Le Racing a imposé

son physiquepour passer devant.

Racing – Héraklès 4-1

Racing : Gucassoff (3), Renaer(3), Tupper (3), Beckers (3), Ric-kli (2), Cornillie (3), Dalla Palma(3), Truyens (3), De Mot (3), Ver-sluys (2), Charlier (4), puisGuest (2), Vanneste (2), Grégoire(3), Panesar (1), De Keyser (1).Héraklès : Timmermans (3),M. Donck (2), Bach (3), Van Boc-krijck (2), T. De Kerpel (1), Huy-brechs (2), Schuermans (1),Nuñez (3), Haig (2), Commeyne(1), Am. Keusters (2), puis Struyf(2), Gali (2), Van Stratum (2),V. Donck (1), Ant. Keusters (2).Arbitres : MM. S. Duterme et S.Michielsen.Cartes vertes : 37e De Kerpel, 39e

Schuermans.Les buts : 43e De Mot (1-0), 52e

Vanneste (2-0), 58e Dalla Palma(3-0), 67e Haig (3-1), 70e Dekey-ser sur suite de pc (4-1).

L e Racing fonce à pleinevitesse vers le play­off.Un demi­championnat a

suffi au coach suisse ChristianCavallet pour insuffler unnouvel esprit à cettegénération dorée. Vainqueurmoral au Dragons, le Racing amis du temps à trouver sesmarques face à l’Héraklès. Lesdeux entraîneurs avaientremarquablement disposéleurs pions sur l’échiquier.Les 35 premières minutes serésumaient à une guerre demilieu de terrain. Sans conflitchaud. Seule action digne dece nom, ce stroke provoquépar le très remuant Charlier.De Kerpel s’en souvient. Lestroke obtenu par le Red Lionaurait pu être le tournant dumatch. Pour la 4e fois en48 heures, Tupper se lançaitdans cet exercice. Face auDragons, il avait remporté ses3 duels. Hier, il a manqué sonenvoi. Ou plutôt le gardien aréussi son arrêt.

“Je lui avais dit avant le tirqu’il avait de la chance d’avoirinscrit les trois premiers strokeshier et qu’ici ce serait diffé­rent”, soulignait l’habile por­tier. Le Racing, légèrementau­dessus, ne confirmait passa supériorité au marquoir. Ala reprise, les Rats se retrou­vaient à 11 contre 9. Physi­quement, les locaux pre­

naient le dessus sur un noyaudécimé par les huit blessés.De Mot planta une premièrebanderille qui ponctuait uneattaque emmenée par Vers­luys. Vanneste alourdit lamarque en réceptionnantchanceusement un flick deTupper. Dalla Palma, servi parDe Mot, bombarda d’un re­vers de stick, un envoi enpleine lucarne. En fin de ren­contre, les Hérakléens, carbo­nisés, ripostèrent sur pc (4)pour revenir à 1­3 en fin derencontre. Dekeyser scella lescore à l’ultime seconde.

“Nous avons eu besoin detemps pour trouver la faille”,analysait l’ancien joueur del’Orée, Aldo Dalla Palma.“Nous avons fait la différencesur notre physique. Les joueursde l’Héraklès étaient épuisés àla fin du match.”

Pour sa part, le portier Tim­mermans était déçu et frus­tré. A cause des huit blessés etce double week­end, l’Hé­raklès n’a pas pu défendre seschances. “Même face auxmeilleures équipes, nous mon­trons un visage offensif. A 1­0,nous avons cherché à marquer.Dommage que physiquementnous n’étions plus assez frais.”

Thibaut Vinel

Les clubs anversois surprisLe classement semble

avoir pris unetournure définitive.

HOCKEY/DAMES

P our que Louvain puissese mêler à la lutte pourles demi­finales, il lui

fallait battre la Gantoisequ’elle recevait. Les hostilitésdébutent d’emblée avec dès lapremière minute Rogeau quiouvrait le score pour les visi­teuses. Piquées au vif, les Lou­vanistes réagissaient etComerma égalisait sur pc.

A la 5e, pc de l’autre côté etGerniers redonnait l’avance àla Gantoise. La partie était viveet équilibrée. A la 25e, unephase de pc ratée permet toutde même à Harvey d’égaliser.La seconde période sera unpeu moins rapide mais toutaussi engagée. A la 50e, Pet­chamé tirait au but et Peuss­cher déviait superbement :Louvain était enfin devant. Pas

pour longtemps puisque Ger­niers égalisait sur pc à la 57e.On se dirigeait vers un nuléquitable lorsque Gerniersrentrait dans le cercle et en­voyait un revers sur Lecontequi repoussait : Prost se trou­vait à la conclusion pour offrirla victoire à la Gantoise.

Double surprise pour le tan­dem Antwerp/Dragons : lesdeux leaders ont été tenus enéchec respectivement par leWaterloo Ducks et l’Héraklès.Les Lierroises ont mené 1­3

avec des buts de Simons etRoig (2) et un but contesté at­tribué à l’Anversoise Coppens.L’Antwerp est revenu après lapause avec un pc de Frederikset un stroke de Gierts. Une jo­lie prestation des Lierroisesaprès leur défaite inattenduede samedi contre le Beerschot.

A Brasschaat, le Dragons amené 3­1 avec des buts de Sic­kman, De Vooght et Puvrez, etun but waterlooti de F. Vilain,score atteint à la 14E minute.

Le Dragons s’est contenté dece résultat; mal lui en a pritpuisque les Vertes vont recol­ler au score avec des buts deRonquetti et F. Vilain aux 65e

et 67e sur pc. Le Braxgata a étémené à la pause sur un but deVassart. Le Pingouin se faisaitdépasser en seconde périodepar des buts de Steenackers, Si­nia et Vandermeiren. Victoireslogiques du White Star à la Ra­sante (buts de Renders et Rad­doux) et du Wellington face auBeerschot (buts de Bonastre(2), Dabanch (2), Bright et unown goal de Smith).

Ph. D.

Résultats

Division ILéopold 3 - St-Georg. 4 - 1Amic. And. 1 - Racing 3 2 - 1Pingouin 1 - Langeveld 1 2 - 2Uccle 1 - Indiana 1 1 - 2Wellingt. 1 - Rasante 1 3 - 2White St. 1 - Orée 1 0 - 71 Orée 1 10 9 1 0 41 12 272 Pingouin 1 10 7 1 2 34 22 233 Léopold 3 10 5 3 2 29 27 174Wellingt. 1 10 4 1 5 30 21 175 Rasante 1 10 5 5 0 34 27 156 St-Georg. 1 10 4 3 3 23 22 157 Uccle 1 10 3 5 2 26 21 118 Langeveld 1 10 3 5 2 21 30 119 Amic. And. 1 10 3 6 1 16 35 1010White St. 1 10 2 6 2 22 34 811 Racing 3 10 2 6 2 20 33 812 Indiana 1 10 2 7 1 19 31 7

Division II AUccle 3 - Mechelse 3 3 - 1White Star 3 - Orée 3 0 - 4Ombrage 1 - Embourg 1 9 - 0Verviers 1 - Linkebeek 1 2 - 1Victory 1 - Old Club 1 5 - 3Watducks 3 - LLN 1 0 - 0

Division II BLARA 1 - Bruges 1 4 - 1Parc 1 - Léopard 1 1 - 8Tamise 1 - Huy 1 5 - 4Gr. Devils 1 - Polo 1 3 - 5La Louvière 1 - Mechelse 1 1 - 4Pingouin 3 - Baudouin 1 1 - 3

Division Honneur DamesDragons 1 - Wellingt. 1 1 - 1Watducks 1 - Louvain 1 1 - 1Beerschot 1 - Herakles 1 2 - 1Antwerp 1 - White Star 1 3 - 1Rasante 1 - Pingouin 1 0 - 1Gantoise 1 - Braxgata 1 1 - 3Rasante 1 - White Star 1 0 - 2Louvain 1 - Gantoise 1 3 - 4Wellingt. 1 - Beerschot 1 6 - 0Braxgata 1 - Pingouin 1 3 - 1Dragons 1 - Watducks 1 3 - 31 Antwerp 1 12 11 1 0 44 14 332 Dragons 1 12 7 0 5 42 14 263 Braxgata 1 12 6 2 4 32 12 224Wellingt. 1 12 6 3 3 37 19 215 Gantoise 1 12 6 4 2 31 25 206White Star 1 12 4 5 3 29 20 157 Pingouin 1 12 4 5 3 23 27 158 Herakles 1 12 4 5 3 21 29 159Watducks 1 12 3 4 5 25 23 1410 Louvain 1 12 3 6 3 27 27 1211 Beerschot 1 12 1 10 1 9 65 412 Rasante 1 12 0 10 2 5 50 2

Division 1 DamesIndiana 1 - Parc 1 3 - 0Tamise 1 - Dragons 2 3 - 4Léopold 1 - Old Club 1 2 - 0Hermes 1 - Bruges 1 2 - 4Victory 1 - Mechelse 1 4 - 1LARAWavre 1 - Orée 1 3 - 2

Louvain n’a pas eu le dernier mot.

DEMAR

ET

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33mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

EquitationChristian Ahlmann s’impose à VéroneDisputée à Vérone, la troisième étape du circuit de la Coupe dumonde a été remportée par Christian Ahlmann sur Aragon Z.Douze couples sont parvenus à se qualifier pour le barrage etlors de celui-ci, le cavalier allemand s’est montré le plus rapidepour enlever sa première victoire dans le circuit indoor version2013-2014. Le Britannique Scott Brash (Ursula II) et l’ItalienLuca Maria Moneta (Neptune Brecourt) ont respectivement prisles deuxième et troisième places du classement. DirkDemeersman était le seul cavalier belge au départ de ce GrandPrix Coupe du monde. Engagé avec Bufero vh Panishof, il a prisla dix-huitième place avec quatre points de pénalité. CommeGrégory Wathelet et Pieter Devos à Oslo et Helsinki, DirkDemeersman n’a donc pas pris de point au classement de laCoupe du monde. Ch. S.

Formule 1Massa chez WilliamsLe Brésilien Felipe Massarejoint Williams pour la saisonprochaine en remplacement duVénézuélien Pastor Maldonado.L’ex-pilote de Ferrari feraéquipe avec le FinlandaisValtteri Bottas. “L’écurie de F1Williams est ravie d’annoncerque Felipe Massa rejoindral’équipe pour piloter aux côtésde Valtteri Bottas pour la saison2014 du championnat du mondede F1”. (AFP)

En bref

Voile-Jacques VabreEscale techniquepour Mura/ManuardSelon la direction de course,le mât de BET 1128 a basculéen arrière à la suite de larupture d’une pièce(émerillon de solent) à l’avantdu bateau. Les deux équipiersont réussi à le remettre enplace mais ont décidé de faireune escale technique pourréparer les dégâts commis àl’intérieur du mât par cetteavarie. (AFP)

Les résultats de dimanche en Belgique et aux Pays-Bas

Devreker (2) puis Lens (2), G.Stock-broeckx (2), Van Beers (3), V. De Witte(1), Q.De Witte (-).Namur : D’Hayer (2), Kholopov (2),Vanneste (2), Willemart (2), Zalatel (2),O.Jacob (2), Navez (1), Simon (2),B.Weicker (2), Fosseprez (1), Martin-Sch-mets (1) puis Bernard (1), De Moor (1),Forton (2), D.Weicker (1) et Oguz (1).Arbitres : MM.N.Marchant et N.Stenier.Carte verte : 68e Delàs.Les buts : 18e Devreker (1-0), 23e Simonsur p.c (1-1), 23e Lainz (2-1), 36e Briels(3-1), 39e Gucassoff (4-1), 48e Forton (4-2), 62e Briels (5-2), 63e Briels (6-2), 65e

Van Beers (7-2), 66e Van Beers (8-2), 67e

Van Beers (9-2), 70e Lainz (10-2).

Louvain - Héraklès 3-3Louvain : Schoo Ians (2), Froese (2), VanKerckhove (2), De Cooman (2), Moreno(2), Quemada (2), Garcia (3), Jacquet (2),Genestet (3), Bourdeaud’hui (2), Pangra-zio (1), puis Degroote (2), Santana (1),Maraite (2) et Beirnaert (1)Herakles : Timmermans (2), De Kerpel(3), Bach (3), Donck M (1), Van Bockrijck(2), Schuermans (2), Hens (2), Haig (3),Keusters (2), Nunez (3), Commeyne (1),puis Gali (2), Struyf (2), Van Stratum (1),Huybrechs (2) et Donck V (2)Arbitres : MM Deneumostier et ChopinCartes vertes : 27e Van Stratum, 30e

Moreno, 31e Keusters, 40e Van BockrijckCartes jaunes : 57e Timmermans, 61eHensLes buts : 19e Bach (0-1), 23e Garcia(1-1), 29e Moreno c.s.c. (1-2), 32e De-groote (2-2), 55e Nunez (2-3), 59e

Quemada sur pc (3-3)

Watducks - Gantoise 5-0Waterloo Ducks : Vanasch (3), Dumont(3), Massaert (2), Van Den Balck (3), VanHove (2), de Paeuw (2), Dohmen (2),Boccard (2), Vandiest (2), Masson (2),Capelle (2) puis De Saedeleer (3),Bertrand (3), Cabuy (2), Penelle (2),Lycke (1).La Gantoise : S. Dubois (1), Vanwetter(2), Dubrulle (2), Mertens (2), McNaught-Barrington (1), Prosser (1), J.Dubois (2), Ponthieu (1), Melatto (2),Symons (2), Colman (1) puis Buyschaert(1), Decock (1), Fache (1), Cammaert (1),Lucq (1).Arbitres : MM. O. Mayens et S. Michiel-sen.Cartes vertes : 55e J. Dubois, 57e

Prosser, 69e Dumont.Les buts : 16e De Saedeleer sur pc (1-0),41e Boccard sur pc (2-0), 52e Bertrandsur pc (3-0), 60e Vandiest (4-0), 69e

Bertrand (5-0).

RED LIONS AUX P-BBoon et Thys en évidenceRotterdam et Bloemendaal ont gagné,notamment grâce à deux doublés deJeffrey Thys et Tom Boon. Thomas Brielsn’a pas marqué. Elliot Van Strydonck acontribué au succès d’Oranje Zwart. Auclassement des meilleurs buteurs, MinkVan der Weerden (22) a pris troislongueurs d’avance sur Tom Boon.Rotterdam (Thys) et Oranje Zwart (Brielset Van Strydonck) se partagent le Top 2.Bloemendaal (Boon et Gougnard) n’estque sixième. Th. V.

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Carnet familial

34 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013

‣ NAISSANCES

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‣ FIANÇAILLES

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35mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

MAISONS À VENDREmoins de 125.000 €

21-105446901-01

MAISONS À VENDREde 125.000 à 250.000 €

21-105224102-02

APPARTEMENTSÀ VENDRE

de 125.000 à 250.000 €

21-105313002-02

AUTOSde 10.000 à 15.000 €

21-105508301-01

BABY SITTER

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GENS DE MAISON

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‣ MARIAGES

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‣ CHANGEMENT D'ADRESSE

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Carnet SERVICE NÉCROLOGIE - TEL: 02 211 31 88, EMAIL: [email protected], FAX: 02 211 28 72

36 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013

AVIS NÉCROLOGIQUES

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AVIS DE FUNÉRAILLES

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37mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

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MAISONS À VENDREmoins de 125.000 €

21-105446901-01

MAISONS À VENDREde 125.000 à 250.000 €

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APPARTEMENTSÀ VENDRE

de 125.000 à 250.000 €

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AUTOSde 10.000 à 15.000 €

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BABY SITTER

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GENS DE MAISON

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Culture Titre du dossier

38 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 39mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Cinematek75 ans75 000 films

l Les 75 bougies sur songâteau, notre cinémathèquenationale les souffleraavec ses spectateursjusqu’à la fin de l’année.

l Notamment, en ouvrant,pour la première foisau public, le dépôt oùsont conservés les films.

l Survol des temps fortsde son histoire.

Les éditions Yellow Now publieront en décembre un livre sur Cinematek vue par trois écrivains et trois photographes dont Marie-Françoise Plissart, auteur de ce cliché sur le dépôt de la rue Gray.

MAR

IE-FRA

NÇOISE

PLISSA

RT

Rue Gray’s AnatomyVISITE GUIDÉE

A l’occasion de ses 75 ans, la Ci­némathèque royale (dites Ci­nematek) ouvre les portes deson trésor où sont entreposésdes dizaines de milliers de

films, des centaines de milliers de bobi­nes datant de 1897 (des vues de Bruxel­les prises par les premiers opérateursLumière) jusqu’à nos jours.

Longtemps, l’endroit fut gardé secret.C’est un peu dans l’ADN de la maison,c’est que les fondateurs ont agi dansl’urgence, au plus pressé, sans trop sesoucier des bases légales. La Cinéma­thèque a cette particularité de conser­ver des objets – des films – dont elle nepossède pas les droits. Au fil du temps,elle a noué des relations de confianceavec les sociétés de distribution qui luiconfiaient gratuitement les copies enfin d’exploitation. Mais des cinéastes,des institutions et aussi des particuliersont contribué à enrichir la fabuleusecollection. Ainsi, quantité de filmsmuets proviennent des forains qui fu­rent sollicités systématiquement dansles années 50. Et il n’est pas rare, encoreaujourd’hui, qu’on confie à la Cinéma­thèque des bobines trouvées dans ungrenier. Mais que ce soient des rushesd’un film inachevé d’Orson Welles oudes prises de vues d’une fête rituelle ra­menées par un aïeul colonial, uneéquipe se charge d’examiner, d’identi­fier, d’inventorier, de répertorier et deranger soigneusement le document defaçon à pouvoir le restituer si on lui enfait la demande.

A perte de vuePendant deux jours, les portes du dé­

pôt de la rue Gray vont s’ouvrir pourune quinzaine de visites guidées. Ils’agit de prévoir une petite laine, pastrop petite d’ailleurs, car la visite com­mence dans l’endroit le plus sacré, maisaussi le plus glacé, entre 0 et 5 degrés etun taux d’humidité à 35 %, les condi­tions idéales pour ralentir la progres­

sion des rides sur les copies les plus pré­cieuses. D’une part, il s’agit du matérieldu tirage de l’essentiel du cinéma belge– négatif, positif, internégatif – qui sertà la fabrication de nouvelles copies.Comme dans chaque cinémathèque, lepatrimoine national fait l’objet d’unsoin particulier. Et puis, d’autre part, ony conserve ce qu’on appelle ici la copiemaster, c’est­à­dire la copie dans lemeilleur état d’un titre. Ces bobines nesortent que très rarement de leur frigo.Elles passent d’ailleurs par un sas –comme le capitaine Ryan dans “Gra­vity” – pour parer au choc thermiquequi endommagerait la pellicule.

Les 70 000 autres titres, répartis surles trois autres étages, sont, eux, stockésà température ambiante, environ 14degrés. C’est un spectacle délirant devoir ces rayonnages à perte de vue char­gés de bobines soigneusement identi­fiées et multicolores. En effet, chaquedistributeur avait sa couleur de boîtes,bleues pour la Fox, rouges pour Warner,jaunes pour MGM et Paramount, ou en­core blanches pour Gaumont. Des boî­tes métalliques qui seront ensuite rem­placées par des conditionnements enplastique. Chaque bobine pèse environ3 kilos, contient entre 500 et 600 mè­tres de pellicule (d’où l’expressioncourt ou long métrage), soit environ 20minutes. En moyenne, un film fait cinqbobines, multipliez par les 70 000 ti­tres, et vous obtiendrez un nombre hal­lucinant de boîtes cylindriques… nette­ment inférieur à celles réellement con­servées par Cinematek. C’est qu’onconserve plusieurs copies du même ti­tre. Et puis, les dépôts de la rue Gray etde la rue du Vivier n’abritent que descopies “acétate” ou “polyester”. Les co­pies “nitrate”, inflammables, sont stoc­kées dans des conditions spécifiquesprès de Namur.

Avant de sortir pour être projeté aumusée du cinéma, en décentralisation,voire prêté à une autre cinémathèque,le film passe par le quatrième étage. Là,il est soigneusement, patiemment,

amoureusement examiné sous toutesles collures. Ici, on remplace des perfo­rations abîmées; là, sur la moviola, onécoute si le rapport image/son est tou­jours correct. Il faut être en bon étatpour avoir son bon de sortie, et il s’agitde l’être quand on rentre aussi.

Le changement de siècleLorsque le film ne sort pas du qua­

trième étage, c’est qu’il va subir lagrande opération, celle du changementde siècle au laboratoire de numérisa­tion. Celui­ci est l’œuvre de l’actuelconservateur de Cinematek, NicolaMazzanti, qui avait été engagé par sonprédécesseur Gabrielle Claes pourprendre en charge le chantier de la nu­mérisation. Elle vient de se déroulerpour plus de soixante heures de docu­ments filmés entre 14­18, en vue ducentenaire de la Grande Guerre.

Après être passé à la machine à laver,le film est méticuleusement restauré et

lorsqu’il est impeccable de chez impec­cable – ce qui peut disparaître manuel­lement en 10 secondes avec un coup dechiffon peut demander des semaines detravail s’il faut faire disparaître despoussières digitalement –, le film estalors scanné et puis étalonné. Il est en­suite restauré numériquement, débar­rassé de toutes les imperfections “mé­caniques” dues à la manipulation,comme les griffes occasionnées par leprojecteur. Au terme de l’opération quipeut prendre des semaines, des mois, lefilm retrouve l’éclat du premier jour, àcette différence, qu’il est devenu invisi­ble à l’œil nu, réduit à l’état de fichier,stocké sur un disque dur, sorte degrosse disquette au standard LTO.

Celui­ci étant upgradé régulièrement,il conviendra de recopier à chaque foisle fichier sous les nouvelles normesLTO, sous peine de ne plus pouvoir lelire dans quelques années. C’est tout leparadoxe de la numérisation, la techno­logie permet de ressusciter certainsfilms, mais si le nouveau support ne suitpas le rythme des mises à jour, le filmpeut devenir invisible à jamais. C’est lesyndrome de la disquette. A tel pointque la solution trouvée à ce jour con­siste transférer le fichier numérisé surpellicule.

Mais pour Géraldine Cierzniewski,qui travaille au laboratoire de restaura­tion numérique et guidera les visiteurs,ce n’est pas la bonne idée. D’une part, leprix d’une copie est désormais exorbi­tant et, de l’autre, tout le matérielchargé de manipuler la copie film a lar­gement dépassé l’âge de la pension, etles techniciens en mesure de les réparersont de plus en plus rares.

Cette visite à la rue Gray donne doncle vertige, tant par la richesse de la col­lection que par l’ampleur des défis aux­quels Cinematek doit faire face.

Fernand Denis

ULa visite est gratuite les 16­17, maisl’inscription est obligatoire : info@cinema­tek.be/02 551 19 00 (10:00 – 17:00).

De Thirifays à Mazzanti, en passant par Ledoux et ClaesHISTOIRE

D ébut des années 30, André Thiri­fays, un jeune intellectuelbruxellois, prend l’initiative de

fonder un ciné­club, avec un but précis :projeter les grands films russes dédai­gnés par la distribution traditionnelle.Pierre Vermeylen, jeune avocat militantcommuniste, en deviendra le président,et Henri Storck, le cinéaste, les rejoin­dra bientôt.

Progressivement, le trio va élargir laligne politique du “Club de l’écran”pour s’ouvrir à l’avant­garde. Thirifaysnoue aussi des contacts avec les premiè­res cinémathèques qui apparaissent àRome, Londres, New York et Paris poursauver le cinéma muet menacé de dis­parition depuis l’arrivée du parlant.Henri Langlois – qui a fondé la Cinéma­thèque française en 36 – les encourage àsuivre son initiative, et le 9 avril 1938,on peut lire au “Moniteur” les statuts dela “Cinémathèque de Belgique” quitrouve, en 1945, un toit prestigieux, lePalais des Beaux­Arts de Bruxelles.

L’arrivée de LedouxAprès la guerre, André Thirifays en­

gage comme assistant un étudiant bé­névole jusque­là, Jacques Ledoux. A

temps partiel, tout d’abord, car l’argentest rare. Les principales sources de re­venu sont les douze séances annuellesde l’Ecran du séminaire des arts, orga­nisées dans la Grande Salle Henry LeBœuf, grand événement culturo­mon­dain où afflue le tout­Bruxelles, et dontles affiches sont réalisées par des artis­tes du calibre de Delvaux ou Magritte.Le premier franc de subside arrive en1952.

Le rôle de la Cinémathèque est d’ac­quérir et de conserver des films. Parl’action de Jacques Ledoux et les rela­tions de confiance qu’il sut établir avecl’industrie, elle va devenir, au fil dutemps, l’une des premières du mondeen dépit de la modestie du territoire etde la production nationale. Sa collec­tion compte aujourd’hui près de 75 000titres soigneusement répertoriés etstockés.

Mais à côté de cette fonction de con­servation du patrimoine belge et mon­dial, la Cinémathèque a voulu montrerses films au public davantage que douzefois par an. Et en 1962, Jacques Ledouxcrée dans le PBA, le Musée du cinéma,une salle de projection réservée auxfilms de la Cinémathèque. Il y ajoute, en1982, une petite salle pour les filmsmuets et un hall d’exposition d’objets

et documents liés à la préhistoire duciné.

Pionnier, comme l’a été Henri Lan­glois en France, Jacques Ledoux estaussi passionné par l’avant­garde, et or­ganise cinq fois un festival du film ex­périmental au casino de Knokke­le­Zoute. Parmi les lauréats, on trouve Ro­man Polanski, Martin Scorsese ouencore Agnès Varda.

De Cinémathèque à CinematekEn juin 88, Jacques Ledoux disparaît

et Gabrielle Claes, sa collaboratrice delongue date, lui succède. Tout en conti­nuant de faire prospérer les collectionset leur diffusion, elle est confrontée à demultiples défis. Au début des années2000, est déjoué de justesse un “piège”budgétaire qui aurait pu menacer lasurvie même de la Cinémathèque.

Par ailleurs, elle doit faire face à l’arri­vée du numérique, à la multiplicationdes supports, à une certaine désaffec­tion du public. La Cinémathèque nepouvait plus continuer une vie heu­reuse, cachée dans ses locaux. Il lui fal­lait apprendre à se vendre, à être plusvisible. Elle commença, dès lors, à orga­niser des événements avec projectionsde films anciens ou des avant­premiè­res à Bozar ou à Flagey, en présence de

grands réalisateurs comme Polanski,Scorsese ou Wenders. Et ces dernièresannées, depuis l’ouverture de Flagey, laCinémathèque bénéficie à Bruxellesd’une salle supplémentaire qui connaîtun beau succès.

L’ouverture des nouvelles salles, en2009 à Bozar, est l’aboutissement d’unepolitique menée de haute lutte et en fa­rouche indépendance. Lorsque fut crééBozar, le Palais a fusionné avec ses gran­des sociétés affiliées (la Société des Ex­positions, la Philharmonique, Paleisvzw), mais pas avec la Cinémathèqueavec laquelle l’institution a signé un ac­cord de 30 ans. Entre­temps, la Ciné­mathèque avait absorbé l’asbl Muséedu cinéma et sa société annexe de dis­tribution, avant de s’appeler désormaisCinematek.

Partie à la pension, Gabrielle Claesétait remplacée, en 2011, par WouterHessels, mais celui­ci, à la surprise gé­nérale, décida de passer rapidement lamain à Nicola Mazzanti, son adjoint,qui avait été recruté par Gabrielle Claespour assurer la gestion et la numérisa­tion de la collection.

G.Dt et F.Ds

UTout le programme – chargé – desactivités sur www.cinematek.be

125CINÉASTES BELGES

A l’occasion du 75e

anniversaire de laCinémathèque, 125 cinéastesbelges ont joué le jeu de laprogrammation en proposanttrois titres de leur choix. Au

bout du décompte, unprogramme de 170 titres

visibles dès le 16 novembrejusqu’en janvier. La liste

complète sera révélée samedi,mais le film le plus cité, celuiqui donnera le départ à cetteétonnante anthologie est :

“Voyage au bout de l’enfer”,de Michael Cimino.

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39mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Les éditions Yellow Now publieront en décembre un livre sur Cinematek vue par trois écrivains et trois photographes dont Marie-Françoise Plissart, auteur de ce cliché sur le dépôt de la rue Gray.

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De Thirifays à Mazzanti, en passant par Ledoux et ClaesHISTOIRE

D ébut des années 30, André Thiri­fays, un jeune intellectuelbruxellois, prend l’initiative de

fonder un ciné­club, avec un but précis :projeter les grands films russes dédai­gnés par la distribution traditionnelle.Pierre Vermeylen, jeune avocat militantcommuniste, en deviendra le président,et Henri Storck, le cinéaste, les rejoin­dra bientôt.

Progressivement, le trio va élargir laligne politique du “Club de l’écran”pour s’ouvrir à l’avant­garde. Thirifaysnoue aussi des contacts avec les premiè­res cinémathèques qui apparaissent àRome, Londres, New York et Paris poursauver le cinéma muet menacé de dis­parition depuis l’arrivée du parlant.Henri Langlois – qui a fondé la Cinéma­thèque française en 36 – les encourage àsuivre son initiative, et le 9 avril 1938,on peut lire au “Moniteur” les statuts dela “Cinémathèque de Belgique” quitrouve, en 1945, un toit prestigieux, lePalais des Beaux­Arts de Bruxelles.

L’arrivée de LedouxAprès la guerre, André Thirifays en­

gage comme assistant un étudiant bé­névole jusque­là, Jacques Ledoux. A

temps partiel, tout d’abord, car l’argentest rare. Les principales sources de re­venu sont les douze séances annuellesde l’Ecran du séminaire des arts, orga­nisées dans la Grande Salle Henry LeBœuf, grand événement culturo­mon­dain où afflue le tout­Bruxelles, et dontles affiches sont réalisées par des artis­tes du calibre de Delvaux ou Magritte.Le premier franc de subside arrive en1952.

Le rôle de la Cinémathèque est d’ac­quérir et de conserver des films. Parl’action de Jacques Ledoux et les rela­tions de confiance qu’il sut établir avecl’industrie, elle va devenir, au fil dutemps, l’une des premières du mondeen dépit de la modestie du territoire etde la production nationale. Sa collec­tion compte aujourd’hui près de 75 000titres soigneusement répertoriés etstockés.

Mais à côté de cette fonction de con­servation du patrimoine belge et mon­dial, la Cinémathèque a voulu montrerses films au public davantage que douzefois par an. Et en 1962, Jacques Ledouxcrée dans le PBA, le Musée du cinéma,une salle de projection réservée auxfilms de la Cinémathèque. Il y ajoute, en1982, une petite salle pour les filmsmuets et un hall d’exposition d’objets

et documents liés à la préhistoire duciné.

Pionnier, comme l’a été Henri Lan­glois en France, Jacques Ledoux estaussi passionné par l’avant­garde, et or­ganise cinq fois un festival du film ex­périmental au casino de Knokke­le­Zoute. Parmi les lauréats, on trouve Ro­man Polanski, Martin Scorsese ouencore Agnès Varda.

De Cinémathèque à CinematekEn juin 88, Jacques Ledoux disparaît

et Gabrielle Claes, sa collaboratrice delongue date, lui succède. Tout en conti­nuant de faire prospérer les collectionset leur diffusion, elle est confrontée à demultiples défis. Au début des années2000, est déjoué de justesse un “piège”budgétaire qui aurait pu menacer lasurvie même de la Cinémathèque.

Par ailleurs, elle doit faire face à l’arri­vée du numérique, à la multiplicationdes supports, à une certaine désaffec­tion du public. La Cinémathèque nepouvait plus continuer une vie heu­reuse, cachée dans ses locaux. Il lui fal­lait apprendre à se vendre, à être plusvisible. Elle commença, dès lors, à orga­niser des événements avec projectionsde films anciens ou des avant­premiè­res à Bozar ou à Flagey, en présence de

grands réalisateurs comme Polanski,Scorsese ou Wenders. Et ces dernièresannées, depuis l’ouverture de Flagey, laCinémathèque bénéficie à Bruxellesd’une salle supplémentaire qui connaîtun beau succès.

L’ouverture des nouvelles salles, en2009 à Bozar, est l’aboutissement d’unepolitique menée de haute lutte et en fa­rouche indépendance. Lorsque fut crééBozar, le Palais a fusionné avec ses gran­des sociétés affiliées (la Société des Ex­positions, la Philharmonique, Paleisvzw), mais pas avec la Cinémathèqueavec laquelle l’institution a signé un ac­cord de 30 ans. Entre­temps, la Ciné­mathèque avait absorbé l’asbl Muséedu cinéma et sa société annexe de dis­tribution, avant de s’appeler désormaisCinematek.

Partie à la pension, Gabrielle Claesétait remplacée, en 2011, par WouterHessels, mais celui­ci, à la surprise gé­nérale, décida de passer rapidement lamain à Nicola Mazzanti, son adjoint,qui avait été recruté par Gabrielle Claespour assurer la gestion et la numérisa­tion de la collection.

G.Dt et F.Ds

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Regards

40 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 41mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Trésors cachés derrière de pe tits “riens”

V endredi 8 novembre, plus de deuxmille âmes étaient au rendez­

vous, à Tour&Taxis, pour admirer lerésultat d’une entreprise peu banale.

En effet, l’idée de “créer avec rien”ne constitue plus une aporie philoso­phique pour les Petits Riens et l’asso­ciation le prouve cette année encoreavec la onzième édition du défilé soli­daire baptisé “Second Hand SecondLife”.

Pour l’événement, quatorze stylisteset quinze designers ont relevé le défide créer des tenues d’exception à par­tir de vieilleries piochées dans les bacsde l’ASBL qui lutte contre la pauvretéet l’exclusion des infortunés de notresociété.

Certaines de leurs pièces ont étévendues aux enchères, ce qui a permisde récolter près de trente mille euros,qui seront injectés dans les projets so­ciaux de l’association, tels que l’ac­cueil et l’hébergement de SDF.

Comme quoi, entre les strass et lespaillettes d’un défilé de mode et letravail de terrain des bénévoles desPetits Riens, il n’y a parfois qu’un pas àfaire : celui de la solidarité.

Adja Kiaku (St.)

1. Tom Van Der Borght propose d’affronterl’hiver de façon originale, avec des tenuesfuturistes et bigarrées. Le styliste alargement su tirer profit de la diversitéofferte par les bacs des Petits Riens enmatière de textiles.

2. Monsieur Bul parvient à réhabiliter desT-shirts vraiment surannés. Une ambiance80’s plane sur le catwalk.

3. Les deux stylistes (Cléo Baele et SarahBos) qui forment le tandem “BlackBalloon” ont le soin du détail. Leursbroderies orientales ressuscitent destissus qui ne payaient plus de mine.

4. A quelques minutes du défilé, lesmannequins bénévoles s’occupent desderniers fignolages dans une ambiance àl’image de l’ensemble du show : grandiose.

5. C’est au son des beats de l’un desmorceaux du groupe de musiqueélectronique “Soldout” (qui assure le LiveAct), que des silhouettes félines sedévoilent. Un univers ethnique, fait deplumes et de dentelles, prend d’assaut lepodium : c’est la griffe du styliste Pierre-Antoine Vettorello.JE

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41mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Trésors cachés derrière de pe tits “riens”

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Culture Actualité

42 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 43mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Bob Dylan bien dans ses bottesde poète cow­boy

Bonne nouvelle : en2013, Bob Dylan s’est

remis à chanter.

RÉDEMPTION

A l’heure où paraît la mo­numentale intégrale deses enregistrements offi­

ciels, Bob Dylan était à Forest

National dimanche soir. Aveclui, il faut s’attendre à tout, etparfois au pire, tant il a long­temps semblé vouloir bousillerson répertoire à l’arme lourde.D’où une certaine difficulté àremplir une salle pourtant lar­gement à la portée d’un des gé­nies contemporains.

Mais le millésime 2013 du“Never Ending Tour”, la tour­née sans fin entamée le 7 juin1988, est un grand cru. Avanttout, parce que l’on a retrouvéBob le chanteur. Eh oui, ilchante, et en plus, il chante“bien”. Enfin, tout est relatifchez celui qui bouscule les ca­nons esthétiques depuis cin­quante ans. Dans les graves,cette voix reste rocailleusecomme le lit d’un torrent demontagne. Mais elle s’éclaircitau fur et à mesure qu’ellemonte et que le concert pro­gresse. En 2013, Bob Dylans’est remis à chanter, et ça,c’est la bonne nouvelle.

Par contre, n’attendez pas delui qu’il cause. Excepté un“Merci les amis” en fin de pre­mière partie, Bob Dylan n’arien d’un causant. A part cellecentrée sur sa musique et sursa poésie ouverte à l’interpré­tation, la communication n’estpas son fort. Pas de photogra­phe, pas d’écran, pas de projec­teur “poursuite” : il aime pasêtre poursuivi, le vieux Zim, etil se complaît dans l’ombre. Laplupart du temps, les lumièressont tamisées, dans des tonsallant du sépia au brun cuivré.Ambiance caberdouche del’East Texas, vous savez, celuioù il pleut tout le temps et où il

vaut mieux se réfugier dans labonne zique et le SouthernComfort.

Non, Bob Dylan n’est pas uncausant. Il ne présente mêmepas ses excellents musiciens, leguitariste Charlie Sexton entête, et qui donnent cette cou­leur country rockabilly bluesau concert. Musicien profon­dément étasunien, Robert Al­len Zimmerman a inventé etpopularisé un country­rockcertes pas à danser – faut pastrop en demander –, mais quiswingue bien. Dimanche soir,la musique roulait bon train.

Et quelle musique !A part le chef­d’œuvre “Tan­

gled Up In Blue” (“Blood OnThe Tracks”, 1975), toutes leschansons sont récentes,d’après 2000 pour la plupart,dont la moitié de “Tempest”,dernier album en date. Dylancroit en sa création récente, etil a raison : ce concert sans hitjusqu’aux rappels (“WholeAlong the Watchtower” et“Blowin’in the Wind”) est unsuperbe moment de musique,soulevant l’enthousiasme d’unpublic que, maintes fois, l’on avu sortir frustré d’un concertde Dylan.

Qui, s’il chante, a laissé laguitare au vestiaire pour jouerdu piano debout. Et ce qu’il en­voie à l’harmonica n’est pastriste non plus. Ah ! s’il pouvaitêtre comme ça à tous lescoups… Mais avec lui, on n’estjamais sûr de rien; c’est ce quifait une partie de son charmede pistolero musical.

Dominique Simonet

Bob Dylan, ici en concert en juillet 2012, n’est pas du genre très causant lorsqu’il se produit sur scène, et il n’aime pas les photographes.

DAVIDVINC

ENT/A

P

La douce m élancolie des souvenirs d’enfanceDélicieuse lecture

musicale d’“Y revenir”par Dominique Ané.

AUTOBIOGRAPHIE

L’ automne est propice à lanostalgie”, avons­nousentendu de la bouche

d’une spectatrice alors queDominique Ané était en trainde lui dédicacer son livre “Yrevenir”. Celui qui est surtoutconnu comme chanteur – etencore, bien trop confidentiel­lement à notre goût– venait deproposer, dimanche soir àl’Orangerie du Botanique, unelecture musicale de son courtroman autobiographique.Après Charleroi et Welken­raedt et avant quelques datesfrançaises. L’exercice sembleassez éprouvant, comme enattestait l’émotion de l’artiste,à l’issue du spectacle.

Dans “Y revenir”, Domini­que Ané nous convie en quel­que 80 pages dans le Provinsde son enfance, une petiteville de Seine­et­Marne où il agrandi jusqu’à ses 15 ans. Qu’ila quittée pour Nantes, puispour d’autres villes, dontBruxelles. Attraction­répul­sion pour cet endroit qui l’a vu

grandir. En une heure, guitareen bandoulière et boîte à ryth­mes au pied, le chanteur s’estfait conteur et le conteur s’estfait chanteur. Il sourd de cetouvrage une délicieuse mélan­colie, dont Dominique Ané“ausculte le foyer” jusqu’à yplonger les auditeurs. Auteur

des pages, il a évidemmentréussi à retranscrire la subs­tantifique moelle de son récit,mais nous avons davantage ététouché par son ouvrage. Dansce livre, chacun cueille, à sonrythme, ce qui lui parle. Et lelecteur a tout l’heur de retenir,comparer et, qui sait, se proje­

ter. “La mélancolie n’étant pasd’une seule pièce, elle peut puiserà plusieurs sources.”

Quand Dominique A se metà chanter (“Rue des ma­rais”,”La Fanette” de Brel, “Lesterres brunes”,…), le charmeopère toujours. Ah, ce timbrede voix… repéré, comme il l’a

écrit, par la remplaçante deson Maître…

Le grésillement du 33 toursou le crépitement du feu, la ré­pétition sur “Partir” de Gisor,avec enclenchement d’un en­registreur à cassettes d’épo­que, sont quelques jolis artifi­ces de mises en scène. Et un

petit cadeau en rappel : “CloseWest”, extrait de son remar­quable dernier opus, “Vers leslueurs”.

M.-A.G.

U“Y revenir”, Dominique Ané,Stock/La Forêt, 94pp., égalementen poche

Arctic Monkeys, la classeExcellent concert

du quatuor à Forest.Quel rockeur ce Turner !

ROCK

On les savait surdoués durock, depuis leur pre­mier album “Whatever

People Say I Am, That’s WhatI’m Not” (2006). Un talent ja­mais démenti – y compris celuide ne pas se répéter– jusqu’aucinquième, “AM” (2013), inclus.On savait leur leader, Alex Tur­ner, fine plume et excellentchanteur. N’empêche, on a étébluffé par la qualité du concertlivré samedi par les Arctic Mon­keys à Forest National; par lamaturité affichée par le quatuoranglais (27, 28 ans) –qui vit dé­sormais à Los Angeles; parl’aisance nouvelle de son leader.C’était à la fois puissant et fin,

audacieux et évident.En guise de décor, un “AM” lu­

mineux. Mais les 8 000 regardssont ailleurs : scotchés au nou­veau look d’Alex Turner, rocka­billy. Banane gominée, costardnoir ajusté, chemise à liseréblanc, et les poses qui vont avec(tout cela sans excès, avec unzeste de retenue) : déhanche­ments, bras tendus à la diago­nale, petit coup de peigne entredeux titres… Le soutien­gorged’une fan, que Turner suspendà son micro, complète le décor.Tout cela ne serait rien si legaillard n’avait de la voix. C’estle cas. Le chant est sans faille,souple, dans le grave commedans l’aigu, le rock galopantcomme le slow qui tue.

Chœurs haut perchésLes trois autres membres

(auxquels s’ajoutent parfois un,deux ou trois compères) ne sontpas en reste. Musicalement par­lant, du moins, car physique­

ment, ils sont dans l’ombre.Matt Helders et Nick O’Malleysont pourtant aux fours et auxmoulins, prodiguant de solidesbasse et batterie, mais aussi, faitnouveau, des chœurs haut per­chés; ils ne sont pas pour riendans la tournure plus sexy,groovy, prise par le rock arcti­que sur “AM”. Certes, les riffs deguitare sont là, puissants, maisils se mêlent volontiers à unetouche r’n’b (Turner n’a­t­il pasdit: “Pour cet album, j’imaginaisBlack Sabbath s’attaquant au ré­pertoire des Destiny’s Child ?”).

On retrouve de cela, sur scène,notamment dans “Do I WannaKnow ?” et “I Want It All” (ten­dance stoner rock) qui, d’em­blée, font littéralement trem­bler les murs de Forest. Il y a da­vantage de sensualité dans l’air,avec “Why’d You Only Call MeWhen You’re High ?” et “OneFor The Road”. La setlist,pui­sant dans les cinq disques dugroupe, montre l’étendue de sa

palette. Il y a l’énergie brute,fascinante des débuts (le fréné­tique “Brain Storm”, “I Bet YouLook Good on the Dancefloor”qui met le public en transe), lerock’n’roll rétro, les titres pluspop (“Snap Out Of It”), les balla­des bien torchées… “N°1 PartyAnthem” est un slow crapu­leux. Le public vibre. On ne re­grette qu’une chose : l’absencede communication entre lesquatre Singes arctiques.

Le concert s’achève sur le lentet chaloupé “I Wanna BeYours”. On ne peut pas se quit­ter comme ça. “R U Mine ?”,lancera donc le chanteur, àcoups de guitare bien grasse, unquart d’heure plus tard. Poser laquestion, c’est y répondre…

Rock’s not dead. La preuve parThe Strypes, tout jeune groupeirlandais qui a ouvert la soirée,d’un rhythm’n’blues furieux,urgent, saturé. Il publiera sonpremier opus en janvier.

Sophie Lebrun Alex Turner a la banane (ici, au Mercury Prize à Londres le 30 octobre).

JONFU

RNISS/AP

Page 51: Llb 20131112 bru full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

43mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

La douce m élancolie des souvenirs d’enfancegrandir. En une heure, guitareen bandoulière et boîte à ryth­mes au pied, le chanteur s’estfait conteur et le conteur s’estfait chanteur. Il sourd de cetouvrage une délicieuse mélan­colie, dont Dominique Ané“ausculte le foyer” jusqu’à yplonger les auditeurs. Auteur

des pages, il a évidemmentréussi à retranscrire la subs­tantifique moelle de son récit,mais nous avons davantage ététouché par son ouvrage. Dansce livre, chacun cueille, à sonrythme, ce qui lui parle. Et lelecteur a tout l’heur de retenir,comparer et, qui sait, se proje­

ter. “La mélancolie n’étant pasd’une seule pièce, elle peut puiserà plusieurs sources.”

Quand Dominique A se metà chanter (“Rue des ma­rais”,”La Fanette” de Brel, “Lesterres brunes”,…), le charmeopère toujours. Ah, ce timbrede voix… repéré, comme il l’a

écrit, par la remplaçante deson Maître…

Le grésillement du 33 toursou le crépitement du feu, la ré­pétition sur “Partir” de Gisor,avec enclenchement d’un en­registreur à cassettes d’épo­que, sont quelques jolis artifi­ces de mises en scène. Et un

petit cadeau en rappel : “CloseWest”, extrait de son remar­quable dernier opus, “Vers leslueurs”.

M.-A.G.

U“Y revenir”, Dominique Ané,Stock/La Forêt, 94pp., égalementen poche

Arctic Monkeys, la classeaudacieux et évident.

En guise de décor, un “AM” lu­mineux. Mais les 8 000 regardssont ailleurs : scotchés au nou­veau look d’Alex Turner, rocka­billy. Banane gominée, costardnoir ajusté, chemise à liseréblanc, et les poses qui vont avec(tout cela sans excès, avec unzeste de retenue) : déhanche­ments, bras tendus à la diago­nale, petit coup de peigne entredeux titres… Le soutien­gorged’une fan, que Turner suspendà son micro, complète le décor.Tout cela ne serait rien si legaillard n’avait de la voix. C’estle cas. Le chant est sans faille,souple, dans le grave commedans l’aigu, le rock galopantcomme le slow qui tue.

Chœurs haut perchésLes trois autres membres

(auxquels s’ajoutent parfois un,deux ou trois compères) ne sontpas en reste. Musicalement par­lant, du moins, car physique­

ment, ils sont dans l’ombre.Matt Helders et Nick O’Malleysont pourtant aux fours et auxmoulins, prodiguant de solidesbasse et batterie, mais aussi, faitnouveau, des chœurs haut per­chés; ils ne sont pas pour riendans la tournure plus sexy,groovy, prise par le rock arcti­que sur “AM”. Certes, les riffs deguitare sont là, puissants, maisils se mêlent volontiers à unetouche r’n’b (Turner n’a­t­il pasdit: “Pour cet album, j’imaginaisBlack Sabbath s’attaquant au ré­pertoire des Destiny’s Child ?”).

On retrouve de cela, sur scène,notamment dans “Do I WannaKnow ?” et “I Want It All” (ten­dance stoner rock) qui, d’em­blée, font littéralement trem­bler les murs de Forest. Il y a da­vantage de sensualité dans l’air,avec “Why’d You Only Call MeWhen You’re High ?” et “OneFor The Road”. La setlist,pui­sant dans les cinq disques dugroupe, montre l’étendue de sa

palette. Il y a l’énergie brute,fascinante des débuts (le fréné­tique “Brain Storm”, “I Bet YouLook Good on the Dancefloor”qui met le public en transe), lerock’n’roll rétro, les titres pluspop (“Snap Out Of It”), les balla­des bien torchées… “N°1 PartyAnthem” est un slow crapu­leux. Le public vibre. On ne re­grette qu’une chose : l’absencede communication entre lesquatre Singes arctiques.

Le concert s’achève sur le lentet chaloupé “I Wanna BeYours”. On ne peut pas se quit­ter comme ça. “R U Mine ?”,lancera donc le chanteur, àcoups de guitare bien grasse, unquart d’heure plus tard. Poser laquestion, c’est y répondre…

Rock’s not dead. La preuve parThe Strypes, tout jeune groupeirlandais qui a ouvert la soirée,d’un rhythm’n’blues furieux,urgent, saturé. Il publiera sonpremier opus en janvier.

Sophie Lebrun Alex Turner a la banane (ici, au Mercury Prize à Londres le 30 octobre).

JONFU

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Culture Actualité

44 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013

Arts plastiquesEcran éteint pour Jean OtthL’artiste vaudois Jean Otth, pionnier de l’art vidéo, est décédé dansson atelier de Renens, en Suisse, à la veille de ses 73 ans. Dès la findes années soixante, dans la foulée des travaux de Vostell et dePaik, l’artiste suisse investigue du côté de l’écran de télévision afinde s’en servir comme nouveau média et d’en exploiter les qualitésplastiques qu’il met en valeur par une série de manipulations del’image. Formé en histoire de l’art et philosophie, né en 1940,peintre de formation, Jean Otth a participé à la Documenta 6 deKassel, aux biennales de Venise et de Sao Paulo et s’est investi avecRené Berger dans la recherche liée aux nouveaux médias. Saréputation fut rapidement internationale et son enseignement suivipar de nombreux artistes. La télévision, l’art vidéo, le numérique,les ordinateurs furent les outils de prédilection avec lesquels il atravaillé, dès la fin des années 70, dans des installations complexesen circuits fermés et interactives dans lesquelles le spectateurparticipe à l’expérience qui peut aller jusqu’à la disparition de sapropre image. Le Mamco, Musée d’art moderne et contemporain deGenève, vient de lui consacrer une rétrospective. (C.L.)

CinémaFilmer à tout prixLa 15e édition du festival “Filmer à tout prix”, qui s’est déroulé àFlagey, a livré son palmarès. Les films primés sont “Cochihza”, deKhristine Gillard, “Deux fois le même fleuve”, de Effi Weiss et AmirBorenstein, “Anima”, de Simon Gillard, “Sobre las brasas”, de MaryJimenez et Bénédicte Lienard, et “Ada”, de Ravel Dilua.

MusiqueLa messe techno est diteSamedi, Gand accueillait le 18e “I Love Techno” au Flanders Expo,qui n’affichait pas sold out, mais accueillait néanmoins près de30000 clubbers déterminés à s’user les semelles sur le dancefloor.Le trap était l’invité surprise de ce cru 2013. Entre le set puriste etefficace du pape Laurent Garnier livré en pilote automatique, et laprestation d’un Gesaffelstein moins impliqué qu’à Dour et un rienfrimeur depuis la sortie de son – certes excellent – album, c’est auxbons soins de Flosstradamus et Baauer que nous avons pris le plusde plaisir. Le plaisir simple mais tellement appréciable d’osciller del’occiput sur ces hymnes synthétiques gorgés d’infrabasses ettrempés de culture hip hop. Et de voir les sourires extatiques, leslèvres pincées et les bras levés quand, ailleurs, chacun se dandinedans son coin en matant ses pieds. On aura aussi savouré lestunnels sonores minimalistes et hypnotiques de Marcel Dettman…Mais tout cela manquait un tantinet d’euphorie. (N.C.)

En bref

Les Pôles peuventfondre

Marche arrière partielledans le projet contesté

des Pôles muséaux.

MUSÉES

On sait que le projet, poussé par le prési­dent de la Politique scientifique, PhilippeMettens, de fusionner les dix ESF, les

établissements scientifiques fédéraux (musées,bibliothèque royale, observatoire royal, etc.), enquatre Pôles seulement (Art, Espace, Nature etDocumentation), se heurte à de nombreuses ré­sistances. Si le principe d’économies d’échelleest retenu, les critiques portent parfois sur lefond (pourquoi fusionner des établissementstrès différents comme le musée de Tervuren etle museum des sciences naturelles ?), parfoissur la forme (la démarche d’autorité).

Dans ce dossier où l’information circule peu,une lettre de Patrick Lefèvre, directeur généralde la Bibliothèque royale, au ministre de tutellePhilippe Courard, apporte des précisions.

On y apprend que Philippe Mettens a préciséque “l’implémentation de chaque Pôle peut êtrespécifique. L’approche souhaitée devient : ‘bottomup !’, de bas en haut. Ce sont, en particulier, les di­recteurs généraux des dix ESF qui sont sollicitéspour définir la meilleure manière de mettre enœuvre leur propre réorganisation à l’échelle duPôle. Aucune obligation ne s’impose quant à l’or­ganisation de leur Pôle. Les responsables ont la ca­pacité de trouver une approche opportune dans unspectre allant de l’intégration totale des activitésde l’ensemble du Pôle, au maintien plein et entierdes activités actuelles, avec, pour seul filtre d’ana­lyse, la recherche de la valeur ajoutée. Faculté estlaissée de transférer l’organe décisionnel au ni­

veau du Pôle, ou de le maintenir au niveau de l’ESF.Dans le cas des Pôles ‘Nature’ et ‘Documentation’,qui ont à leur tête des directeurs généraux en coursde mandats, une direction générale bicéphale esttout à fait possible, avec un ‘Conseil stratégique po­laire’ présidé, à tour de rôle et pour une durée à dé­finir, par les directeurs des entités qui le composent,et qui aura pour mission de dégager toutes les pis­tes concrètes de synergies et de négociations com­munes”.

Bref, l’obligation de fusion et de direction uni­que par Pôle ne serait plus une nécessité.

Patrick Lefèvre propose, dès lors, de changerle nom proposé du “Pôle Documentation”,puisque du côté des Archives générales, on esttrès opposé à fusionner dans un Pôle avec unetelle dénomination, car, y dit­on, ce serait la “né­gation de la spécificité des sciences archivistiques”et placerait “sous une coupole simpliste deux mé­tiers qui sont tout autres qu’un troisième, la Docu­mentation”. Il propose de donner à ce “bi­Pôle”la dénomination “Archives ET Bibliothèques deBelgique” (ABB) ou “Bibliothèques ET Archives deBelgique” (BAB) comme cela se fait, paraît­il, auQuébec “qui est un des meilleurs exemples aumonde d’une synergie très efficace entre une bi­bliothèque et des archives nationales”.

On pourrait, ajoute­t­il, en profiter pour clari­fier, au sein de ce “bi­Pôle”, la place du Ceges, le“11e ESF”, le Centre d’Etudes et de Documenta­tion Guerre et Sociétés contemporaines.

Si les Pôles “Nature” (Tervuren et Sciences na­turelles) et “Documentation” devraient donc“fondre” quelque peu, rien ne dit qu’il en seraainsi pour les Pôles “Espace” et “Art” (musée desBeaux­Arts, Cinquantenaire, Irpa) où seul undirecteur (Michel Draguet) est normalementnommé. La fusion simple resterait à l’ordre dujour. Certains en sont très partisans, même si devives oppositions internes persistent.

Guy Duplat

Page 53: Llb 20131112 bru full

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45mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Cinémas

BRABANT FLAMAND

LeuvenKinepolis Leuven / Il était temps De RichardCurtis, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 13h20, 16h00,19h30, 22h10. / Inside Llewyn Davis De JoelCoen, Ethan Coen, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 19h00,21h20. / Le verdict De Jan Verheyen, E.A., VO,Ma. : 16h20, 19h40, 22h10. / Marina De StijnConinx, E.A., VO, Ma. : 14h00, 16h40, 19h20,22h00. / Planes De Klay Hall, E.A., NV, Ma. :14h00, 16h20. / Thor: Le Monde Des TénèbresDe Alan Taylor, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 19h40. VOs.t. Bil 3D, Ma. : 17h00, 22h20. / Turbo De DavidSoren, E.A., NV, Ma. : 14h20, 16h40. NV 3D, Ma.: 14h40. / Gravity De Alfonso Cuarón, E.A., VOs.t. Bil 3D, Ma. : 15h00, 17h20, 20h00, 22h20.UBondgenotenlaan, 145-149- 3000 Leuven /Tel: 016 31 96 00

BRABANT WALLON

Braine-l'AlleudKinepolis Imagibraine / En solitaire De Christo-phe Offenstein, E.A., VO, Ma. : 14h45, 17h15,20h15, 22h30. / Evasion De Mikael Håfström,E.A., VF, Ma. : 19h00. / Il était temps De RichardCurtis, E.A., VF, Ma. : 14h15, 16h45, 19h45,22h15. / Inside Llewyn Davis De Joel Coen,Ethan Coen, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 14h45, 17h15,20h15, 22h30. / Insidious: Chapter 2 De JamesWan, E.A., VF, Ma. : 22h30. / L'Extravagantvoyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet DeJean-Pierre Jeunet, E.A., VF, Ma. : 14h00,16h45. / Le volcan De Alexandre Coffre, E.A., VOs.t. Nl, Ma. : 14h45, 19h45. / Malavita De LucBesson, E.A., VF, Ma. : 20h00, 22h15. / PlanesDe Klay Hall, E.A., VF, Ma. : 14h15, 16h45./ Thor: Le Monde Des Ténèbres De Alan Taylor,E.A., VF, Ma. : 14h15, 19h45. VF 3D, Ma. : 17h15,22h30. / Turbo De David Soren, E.A., VF 3D, Ma.: 14h45, 17h15. / Gravity De Alfonso Cuarón,E.A., VF 3D, Ma. : 14h45, 17h15, 20h15, 22h15.VO s.t. Bil 3D, Ma. : 20h15, 22h30. / Quai d'Or-say De Bertrand Tavernier, E.A., VO, Ma. : 14h15,16h45, 19h45, 22h15.UBoulevard de France- 1420 Braine-l'Alleud /Tel: 02 389 17 17

Louvain-la-NeuveCinéscope Louvain-la-Neuve / 9 mois ferme DeAlbert Dupontel, E.A., VO, Ma. : 19h45. / BloodTies De Guillaume Canet, E.A., VO s.t. Fr, Ma. :16h45, 22h15. / En solitaire De Christophe Of-fenstein, E.A., VO, Ma. : 14h15, 16h45, 19h45,22h15. / Fonzy De Isabelle Doval, E.A., VO, Ma. :14h15, 22h15. / Il était temps De Richard Curtis,E.A., VF, Ma. : 14h15, 16h45, 19h45, 22h15. / In-side Llewyn Davis De Joel Coen, Ethan Coen,E.A., VO s.t. Fr, Ma. : 14h15, 16h45, 19h45,22h15. / Insidious: Chapter 2 De James Wan,E.A., VF, Ma. : 16h45, 22h15. / Le volcan DeAlexandre Coffre, E.A., VO, Ma. : 14h15, 16h45,19h45, 22h15. / Malavita De Luc Besson, E.A.,VF, Ma. : 14h15, 16h45. VO s.t. Fr, Ma. : 19h45./ Planes De Klay Hall, E.A., VF, Ma. : 14h15. / Pr-isoners De Denis Villeneuve, E.A., VO s.t. Fr, Ma.: 19h45, 22h15. / The Best Offer De GiuseppeTornatore, E.A., VO s.t. Fr, Ma. : 14h15, 16h45./ Thor: Le Monde Des Ténèbres De Alan Taylor,E.A., VF, Ma. : 14h15, 19h45. VF 3D, Ma. : 16h45.VO s.t. Fr 3D, Ma. : 22h15. / Turbo De David So-ren, E.A., VF, Ma. : 14h15, 16h45. / Attila MarcelDe Sylvain Chomet, E.A., VO, Ma. : 14h15,16h45, 19h45, 22h15. / Gravity De AlfonsoCuarón, E.A., VF 3D, Ma. : 14h15, 16h45. VO s.t.Fr 3D, Ma. : 19h45, 22h15. / La vie d'Adèle, cha-pitres 1 & 2 De Abdellatif Kechiche, E.N.A., VO,Ma. : 19h45. / Quai d'Orsay De Bertrand Taver-nier, E.A., VO, Ma. : 14h15, 16h45, 19h45,22h15. / Un château en Italie De Valeria BruniTedeschi, E.A., VO, Ma. : 19h45.

UGrand Place, 55- 1348 Louvain-la-Neuve /Tel: 010 24 33 33

RixensartCiné Centre / 9 mois ferme De Albert Dupontel,E.A., VO, Ma. : 18h30. / Gabrielle De Louise Ar-chambault, E.A., VO, Ma. : 20h15. / La Ten-dresse De Marion Hänsel, E.A., VO, Ma. : 16h45.UAvenue de Mérode, 91- 1330 Rixensart / Tel:02 653 94 45

WaterlooWellington / 9 mois ferme De Albert Dupontel,E.A., VO, Ma. : 20h15. / Blood Ties De GuillaumeCanet, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 17h45. / En soli-taire De Christophe Offenstein, E.A., VO, Ma. :17h45, 20h15. / Fonzy De Isabelle Doval, E.A.,VO, Ma. : 17h45. / Il était temps De Richard Cur-tis, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 17h45, 20h15. / Le vol-can De Alexandre Coffre, E.A., VO, Ma. : 20h15./ Malavita De Luc Besson, E.A., VF, Ma. : 17h45. / Gravity De Alfonso Cuarón, E.A., VO s.t. Bil 3D,Ma. : 17h45, 20h15. / Quai d'Orsay De BertrandTavernier, E.A., VO, Ma. : 17h45, 20h15. / Unchâteau en Italie De Valeria Bruni Tedeschi,E.A., VO, Ma. : 20h15.UChaussée de Bruxelles, 165- 1410 Waterloo /Tel: 02 354 93 59

BRUXELLES

Bruxelles BruparkKinepolis Bruxelles / Benim dünyam De UgurYücel, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 19h45, 22h30./ Blood Ties De Guillaume Canet, E.A., VO s.t.Bil, Ma. : 19h45. / En solitaire De Christophe Of-fenstein, E.A., VO s.t. Nl, Ma. : 14h15, 17h00,19h45, 22h15. / Fonzy De Isabelle Doval, E.A.,VO, Ma. : 21h00. / Hükümet kadin 2 De Ser-miyan Midyat, E.A., VO s.t. Fr, Ma. : 16h30,19h30, 22h15. / Il était temps De Richard Curtis,E.A., VF, Ma. : 14h15, 17h00, 19h45. VO s.t. Bil,Ma. : 14h15, 17h00, 19h45, 22h30. / InsideLlewyn Davis De Joel Coen, Ethan Coen, E.A., VOs.t. Bil, Ma. : 14h45, 17h15, 21h00, 22h30. / In-sidious: Chapter 2 De James Wan, E.A., VF, Ma. :14h15, 16h45, 19h45, 22h15. VO s.t. Bil, Ma. :19h45, 22h15. / La Stratégie Ender De GavinHood, E.A., VF, Ma. : 14h00, 16h45, 19h45,22h30. VO s.t. Bil, Ma. : 14h15, 16h45, 21h00,22h30. / Le verdict De Jan Verheyen, E.A., VOs.t. Fr, Ma. : 17h00, 19h45, 22h30. / Les Sch-troumpfs 2 De Raja Gosnell, E.A., VF, Ma. :13h45. / Malavita De Luc Besson, E.A., VF, Ma. :21h00. VO s.t. Bil, Ma. : 19h45, 22h15. / MarinaDe Stijn Coninx, E.A., VO s.t. Fr, Ma. : 14h15,16h45, 19h45, 22h30. / Moroccan Gigolos De Is-maël Saidi, E.A., VO s.t. Nl, Ma. : 22h30. / Pl-anes De Klay Hall, E.A., NV, Ma. : 14h15. VF, Ma. :14h30, 17h00. / Prisoners De Denis Villeneuve,E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 21h00. / Sinterklaas en dePietenschool De Melcher Hillmann, E.A., NV,Ma. : 14h15, 17h00. / Thor: Le Monde Des Ténè-bres De Alan Taylor, E.A., VF, Ma. : 14h15,17h00, 19h45, 22h30. VF 3D, Ma. : 19h45. VOs.t. Bil, Ma. : 17h00, 21h00, 22h30. VO s.t. Bil3D, Ma. : 22h30. / Turbo De David Soren, E.A.,NV, Ma. : 14h15, 16h45. VF, Ma. : 14h15, 17h00./ Gravity De Alfonso Cuarón, E.A., VF 3D, Ma. :16h45, 20h00, 22h15. VO s.t. Bil 3D, Ma. :14h45, 17h15, 20h30, 22h45.UBrupark - 20 Boulevard du Centenaire- 1020Bruxelles / Tel: 0900 00 555

Bruxelles Centre-villeActor's Studio / Blue Jasmine De Woody Allen,E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 14h25, 18h00. / Diana DeOliver Hirschbiegel, E.A., VO s.t. Bil, Ma. :14h35. / Gabrielle De Louise Archambault, E.A.,VO s.t. Nl, Ma. : 14h50, 19h30. / Train de nuitpour Lisbonne De Bille August, E.A., VO s.t. Bil,Ma. : 16h50. / Les Enfants de Nuit De Deepa Me-

hta, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 16h45, 20h55. / M-etéora De Spiros Stathoulopoulos, E.A., VO s.t.Bil, Ma. : 16h20, 19h55. / Stories We Tell De Sa-rah Polley, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 21h35. / Unchâteau en Italie De Valeria Bruni Tedeschi,E.A., VO, Ma. : 18h55, 21h30.URue de la Fourche 17-19- 1000 Bruxelles / Tel:02 512 16 96

Aventure Ciné Confort / Blackfish De GabrielaCowperthwaite, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 14h00./ Jeune & jolie De François Ozon, E.N.A., VO s.t.Nl, Ma. : 16h30, 22h30. / Jimmy P. (Psychothé-rapie d'un Indien des plaines) De Arnaud Des-plechin, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 22h00. / Le GrandRetournement De Gérard Mordillat, E.A., VO,Ma. : 19h30. / Puppy Love De Delphine Leheri-cey, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 19h30. / The Best Of-fer De Giuseppe Tornatore, E.A., VO s.t. Bil, Ma. :15h30, 19h45. / The Spirit of '45 De Ken Loach,E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 15h40. / Elle s'en va DeEmmanuelle Bercot, E.A., VO s.t. Nl, Ma. :17h45. / Frances Ha De Noah Baumbach, E.A.,VO s.t. Bil, Ma. : 18h05. / Mud De Jeff Nichols,E.A., VO s.t. Fr, Ma. : 21h10. / Sugar Man De Ma-lik Bendjelloul, E.A., VO s.t. Fr, Ma. : 14h00,17h40.U57 Galerie du centre- 1000 Bruxelles / Tel: 02219 92 02

CINEMATEK / TelevisiejournaalsE.A., VO, Me. :20h30. / Bram Stoker's Dracula De Francis FordCoppola, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 21h00. / Romavan opleidingE.A., VO, Ma. : 20h00. / Le Secretde Santa Vittoria De Stanley Kramer, E.A., VOs.t. Bil, Me. : 21h00. / Devine qui vient dîner?E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 19h00. / Sahib bibi aurgulamE.A., VO s.t. Fr, Me. : 17h00. / Le grandthéâtre des ombres et des lumièresE.A., VO, Me.: 14h00. / La chaîne De Stanley Kramer, E.A., VOs.t. Bil, Me. : 16h00. / Freaks, la monstrueuseparade De Tod Browning, E.A., VO s.t. Bil, Me. :19h45. / Moeder!?E.A., VO, Me. : 18h00.URue Baron Horta, 9- 1000 Bruxelles / Tel: 02551 19 19

Galeries Cinéma / Ain't Them Bodies Saints DeDavid Lowery, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 13h00,19h30, 21h25. / La grande bellezza De PaoloSorrentino, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 16h50, 18h45./ Omar De Hany Abu-Assad, E.A., VO s.t. Bil, Ma.: 14h55, 16h50, 21h25. / The Art of Becoming DeHanne Phlypo, Catherine Vuylsteke, E.A., VO s.t.Bil, Ma. : 14h55. / Papa vient dimanche De RaduJude, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 19h00.U26 Galerie de la Reine- 1000 Bruxelles / Tel:02 514 74 98

UGC De Brouckère / Ain't Them Bodies SaintsDe David Lowery, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 13h10,15h20, 17h30, 19h45, 22h00. / Blood Ties DeGuillaume Canet, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 22h00./ Il était temps De Richard Curtis, E.A., VO s.t.Bil, Ma. : 13h50, 16h30, 19h25, 22h00. / InsideLlewyn Davis De Joel Coen, Ethan Coen, E.A., VOs.t. Bil, Ma. : 13h10, 15h20, 17h30, 19h45,22h00. / Insidious: Chapter 2 De James Wan,E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 14h00, 16h30, 19h30,22h00. / La Stratégie Ender De Gavin Hood,E.A., VF, Ma. : 14h00, 16h30. VO s.t. Bil, Ma. :19h30, 22h00. / Le volcan De Alexandre Coffre,E.A., VO s.t. Nl, Ma. : 14h00, 17h15. / MalavitaDe Luc Besson, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 14h00,19h30, 22h00. / Marina De Stijn Coninx, E.A.,VO s.t. Bil, Ma. : 13h50, 16h25, 19h15, 21h50./ Moroccan Gigolos De Ismaël Saidi, E.A., VOs.t. Nl, Ma. : 16h30. / Thor: Le Monde Des Ténè-bres De Alan Taylor, E.A., VO s.t. Bil, Ma. :14h00, 16h30, 19h30, 22h00. VO s.t. Bil 3D,Ma. : 14h00, 16h30, 19h30, 22h00. / GravityDe Alfonso Cuarón, E.A., VF 3D, Ma. : 13h25,15h30, 17h35, 19h45, 22h00. VO s.t. Bil 3D, Ma.: 13h25, 15h30, 17h35, 19h45, 22h00.UPlace de Brouckère- 1000 Bruxelles / Tel :0900 10 440

Bruxelles Haut de la villeStyx / Vijay and I De Sam Garbarski, E.A., VOs.t. Bil, Ma. : 21h30. / Hannah Arendt De Marga-rethe Von Trotta, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 19h15./ Sugar Man De Malik Bendjelloul, E.A., VO s.t.Fr, Ma. : 21h25. / Wadjda De Haifaa Al-Mansour,E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 19h25.U72, Rue de l'Arbre bénit- 1050 Bruxelles / Tel:02 512 21 02

UGC Toison d'Or / 9 mois ferme De Albert Du-pontel, E.A., VO s.t. Nl, Ma. : 13h20, 15h20,17h20, 19h20, 21h40. / Blood Ties DeGuillaume Canet, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 13h40,16h20, 19h00, 21h35. / En solitaire De Christo-phe Offenstein, E.A., VO s.t. Nl, Ma. : 13h45,16h15, 19h15, 21h35. / Il était temps De RichardCurtis, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 14h00, 16h30,19h15, 21h50. / Inside Llewyn Davis De JoelCoen, Ethan Coen, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 14h00,16h30, 19h00, 21h30. / La grande bellezza DePaolo Sorrentino, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 21h45./ La Vénus à la fourrure De Roman Polanski,E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 19h30. / Le majordome DeLee Daniels, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 13h45,16h20, 19h00, 21h40. / Ma vie avec LiberaceDe Steven Soderbergh, E.A., VO s.t. Bil, Ma. :13h50, 16h30, 19h10, 21h50. / Malavita De LucBesson, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 13h30, 21h45./ Prisoners De Denis Villeneuve, E.A., VO s.t. Bil,Ma. : 13h15, 16h15, 19h15. / Thor: Le Monde DesTénèbres De Alan Taylor, E.A., VO s.t. Bil 3D, Ma.: 13h45, 16h15, 19h10, 21h40. / Gravity De Al-fonso Cuarón, E.A., VO s.t. Bil 3D, Ma. : 13h15,15h15, 17h15, 19h20, 21h40. / La vie d'Adèle,chapitres 1 & 2 De Abdellatif Kechiche, E.N.A.,VO s.t. Nl, Ma. : 16h00, 19h40. / Quai d'OrsayDe Bertrand Tavernier, E.A., VO, Ma. : 13h45,16h15, 19h15, 21h45. / Sur le chemin de l'écoleDe Pascal Plisson, E.A., VO s.t. Nl, Ma. : 13h15,15h15, 17h30. / Un château en Italie De ValeriaBruni Tedeschi, E.A., VO, Ma. : 13h00, 15h10,17h20, 19h30.UAvenue de la Toison d'Or, 8- 1050 Bruxelles /Tel: 0900 10 440

Vendôme / Blackfish De Gabriela Cowper-thwaite, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 17h30. / Blue Jas-mine De Woody Allen, E.A., VO s.t. Bil, Ma. :21h40. / Gabrielle De Louise Archambault, E.A.,VO s.t. Bil, Ma. : 15h20, 21h10. / The Best OfferDe Giuseppe Tornatore, E.A., VO s.t. Bil, Ma. :13h40, 16h15, 19h00. / Violette De Martin Pro-vost, E.A., VO s.t. Bil, Ma. : 13h30, 16h15,19h00, 21h20. / Attila Marcel De Sylvain Cho-met, E.A., VO s.t. Nl, Ma. : 13h50, 16h05, 19h10,21h30. / La Tendresse De Marion Hänsel, E.A.,VO s.t. Nl, Ma. : 13h30, 19h20. / La vie d'Adèle,chapitres 1 & 2 De Abdellatif Kechiche, E.N.A.,VO s.t. Nl, Ma. : 13h20, 16h45, 20h10.U18, Chaussée de Wavre- 1050 Bruxelles / Tel:02 502 37 00

Bruxelles IxellesFlagey / A Story of Children and Film De MarkCousins, E.A., VO s.t. Bil, Me. : 17h30. / Nich-nasti pa'am laganE.A., VO s.t. En, Me. : 19h30./ Le piège à ratsE.A., VO s.t. Fr, Ma. : 17h30. / Lanuit du chasseur De Charles Laughton, E.A., VOs.t. Bil, Ma. : 22h15. Me. : 22h00. / Le fau-conE.A., VO s.t. Fr, Ma. : 19h45.UPlace Sainte-Croix- 1050 Bruxelles / Tel: 02641 10 20

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Débats Opinions

46 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 47mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Entreprendre,ça fait du bienLa place des entreprises dans notre société est importante,

en particulier celle des PME. Elles représententbien plus qu’un enjeu économique.

ENTREPRISE

D e par les temps qui courent, iln’est pas rare d’entendre deuxdiscours un peu opposés. D’une

part, il faut promouvoir l’entrepreneu­riat et, d’autre part, les entrepreneurssont considérés comme des fraudeurs.Si l’on peut comprendre le ressenti deceux qui souffrent en ces temps diffici­les, ce n’est pas pour autant qu’il failleprendre les entrepreneurs comme ci­bles et responsables de tous les mauxde la terre. Parmi eux, il y a aussi desgens qui souffrent.

Ceci étant, bâtir un tissu de petites etmoyennes entreprises n’est pas seule­ment porteur d’effets positifs au ni­veau économique. Si les PME sontpourvoyeuses de main­d’œuvre, encréant de l’activité non délocalisable,cela induit d’autres effets positifs ausein de la société.

1 Le lien social. Uneentreprise est un lieu detravail, mais aussi unlieu de rencontres. Desrencontres avec des col­laborateurs, avec quinous allons travailler,échanger du savoir etdes idées. C’est aussi unlieu où l’on doit se sen­tir valorisé. Autrementdit, le lieu de travail estégalement un lieu oùs’établit un lien socialqui permet à chacun deprogresser, de se sentirutile. Les petites entre­prises peuvent présenter un visageplus humain. Les collaborateurs dansune PME étant amenés à exécuter unplus grand éventail de tâches, ceux­cisont quasi de véritables partenaires,dont le manque de motivation, créépar un manque de reconnaissance dutravail accompli, causerait un préju­dice à l’entreprise.

2 La convivialité de l’espace urbain.Le développement de petits commer­ces, par exemple, favorise la convivia­lité d’un quartier. Le commerçant, biensouvent derrière son comptoir, connaîtses clients avec lesquels il va dévelop­per un lien particulier et bâtir unebonne réputation. L’indépendant estimpliqué et concerné par son entre­prise. Il en serait tout autre, si uneplace commerçante n’était occupéeque par des grandes enseignes de chaî­nes internationales.

3 Une certaine stabilité pour l’em­ploi. Si les PME n’échappent pas aux ef­fets de la crise, et qu’elles sont aussicontraintes de devoir licencier des col­laborateurs, il n’en reste pas moinsqu’elles constituent un bassin d’em­plois plus stable. En effet, les PME gar­dent un ancrage local. Les conséquen­ces en perte d’emploi sont moins for­tes que lorsqu’une grossemultinationale décide de délocaliserses activités vers des pays à faiblescoûts de main­d’œuvre. Pour assurercette stabilité, il est nécessaire d’avoirun grand nombre de PME, mais aussides PME performantes qui puissent sedévelopper.

4 Plus de sécurité au sein d’une ag­glomération. Le déclin économiqued’une région engendre de la pauvreté,et donc de la délinquance et de la cri­minalité. La ville de Detroit aux Etats­Unis, autrefois berceau de l’industrie

automobile, n’est plusqu’une ville fantôme, etfut déclarée en faillite le18 juillet 2013. Cetteville compte un taux dechômage important.Une telle situation, oùrègnent insécurité etcriminalité, n’incite pasde nouvelles entreprisesà venir s’implanter. Re­venir vers une situationsaine et stable est choseardue, même si des ini­tiatives locales sont pri­ses pour pouvoir re­construire un avenir, en

recréant de l’activité locale.Il y a certainement d’autres aspects

que peut amener un tissu de PME. Il y alà un réel potentiel qui permettrait dedonner réponse à une série de problè­mes actuels. Notre environnementéconomique est en pleine mutation.Un environnement où le contrat à du­rée indéterminée ne garantit plus unemploi à vie, et où le statut, entreautres, de travailleur indépendant ré­pondrait mieux à des demandes ponc­tuelles de marché.

Redynamiser l’économie en incitantles gens à entreprendre, à prendre leurdestin en main, ce dont les jeunes gé­nérations sont désireuses, en adaptantaussi les mécanismes de protection so­ciale, permettrait à certains de réaliserl’accomplissement de soi, de concréti­ser un objectif personnel. C’est celaaussi qu’est censé apporter l’économie.

ERICSAINT-GUILLAINFinancial Interim

manager

D.R.

“Gravity” : une profon de gravitéLe marketing – qui a entouré la sortie du film

d’Alfonso Cuarón – insistait sur le budgetet les prouesses techniques. La valeur

de ce long métrage est pourtant spirituelle.

CINÉMA

Depuis une dizaine d’an­nées, on assiste, dans l’in­dustrie cinématographi­que hollywoodienne, à unessoufflement de l’inventi­

vité scénaristique. Sur les écrans,cette carence prend des formes trèsdifférentes : suites à la chaîne (les sé­ries des “X­men”, “Fast and Furious”ou autres “Saw”), préquelles (“Pla­nète des singes : les origines”), rebooten séries (“Spiderman”, “Batman”,“Star Treck”), adapta­tions systématiques desuccès littéraires (“Sei­gneurs des anneaux”,“Harry Potter” et, pro­chainement, “55 nuan­ces de gris”), plongéesfétichistes dans l’uni­vers des séries B (blax­ploitation avec “DjangoUnchained”, de Taran­tino, film d’horreuravec le remake d’“EvilDead”, film de zombiesavec le récent “WorldWar Z”) ou produc­tions qui se bornent àpousser au paroxysmedes situations ou desformules éprouvées(film­catastrophe à l’échelle mon­diale avec “Deep Impact” et “2012”,exercice de style froid avec “Incep­tion”, de Christopher Nolan, ou filmde guerre boursouflé, tels “The Ex­pendables” dans lequel sont recy­clées toutes les stars des films d’ac­tion de ces 20 dernières années). Tou­tes ces productions traduisent lamême incapacité du cinéma améri­cain grand public à se renouveler enprofondeur.

Une autre voieAu milieu de ces gesticulations ci­

nématographiques plus ou moins di­vertissantes, deux films ont récem­ment fait le choix de réactualiser unevoie autrement plus féconde : celle del’expérience de foi chrétienne. Certes,

le cinéma hollywoodien a usé etabuse encore de la trame christique,la réduisant finalement à sa carica­ture : le héros va vivre une épreuvequi débouchera sur une forme de ré­demption. Mais, cet accomplissements’appuie rarement sur une expé­rience spirituelle. Au contraire, il estla conséquence d’une expériencesensorielle brute, douloureuse, ame­nant le protagoniste, on ne sait tropcomment d’ailleurs, à retrouver laforce de faire triompher la justice, cequi équivaut neuf fois sur dix à exer­

cer un soi­disant droitde vengeance. Il en esttout autrement de“Man of steel”, de ZackSnyder, sorti voici 6mois, et de “Gravity”,de Alfonso Cuarón.Dans ces deux films, cequi permet d’insufflerla vie, l’espoir à l’his­toire comme à un ci­néma moribond, cen’est pas un trauma­tisme causé par une ex­périence­limite (le sui­cide moralisant dupère adoptif dans “Manof steel” ou la mort an­noncée du Dr. RyanStone interprété par

Sandra Bullock dans “Gravity”), maisplutôt le doute et l’angoisse provo­qués par cette expérience. Epreuve(en théologie, on parlerait de kénose)que les personnages parviennent àsurmonter, non pas par une suren­chère de leur volonté de puissance,mais par une introspection dans la­quelle Dieu vient les rejoindre dansleurs difficultés.

Du jamais vuOn reste encore interloqué par

l’élément qui, dans “Man of steel”,fait naître chez Superman le couraged’assumer ce qu’il est véritablement.Non pas un combat perdu, ni la mortd’un proche, mais une courte et ami­cale conversation, dans une chapelle,avec un prêtre. De mémoire de supe­

rhéros, on avait jamais vu ça ! Dans“Gravity”, la scène qui fait basculer lescénario et donne au Dr. Stone l’enviede vivre, est construite en trois mou­vements explicitement chrétiens.D’abord, la prière. Lâchée par la tech­nique à son niveau le plus basique (lemodule spatial dans lequel elle s’estréfugiée est à court de carburant),prenant conscience de sa solitude (lesystème de communication est H.S.)et de son incapacité à se sauver touteseule, l’héroïne laisse monter du plusprofond d’elle­même une humbleprière, dans laquelle elle confesse à lafois qu’elle n’a jamais prié et qu’on nele lui a jamais appris. Mais, conformé­ment à l’adage de saint Augustin, quisouligne que le désir de prière estdéjà prière, succède à cette scène unplan très court d’une reproductiond’une icône de saint Christophe (unefigure mieux connue que Joseph deCopertino, saint Patron de la profes­sion d’astronaute) laissée dans la na­vette par un cosmonaute russe. Ima­ge­signe qui témoigne du fait quecette prière a bien été entendue parCelui qui reste toujours à l’écoute.Pour preuve, l’apparition miracu­leuse, dans tous les sens des termes,du coéquipier de l’héroïne (GeorgesClooney). S’entame alors une conver­sation au cours de laquelle le désir demort du Dr. Stone est mis en questionafin de lui inspirer le moyen d’attein­dre la capsule qui lui sauvera la vie.

A cet instant du film, le soulage­ment éprouvé par le spectateur, grâceà ce qui apparaît comme l’annonced’un happy end, pourrait lui faireoublier la profondeur de l’expériencequi vient d’être vécue par l’héroïne.La suite du film montre cependantque tout vient de se jouer.

Cette prière exaucée permet, en ef­fet, de comprendre que tout l’intérêtde “Gravity” réside dans le juste équi­libre qu’il rétablit, au final, entrel’être humain et ses réalisations tech­nologiques. Aussi développéessoient­elles, celles­ci ne sont d’aucunsecours si elles ne sont pas traversées,transcendées par une pensée qui fait

place aux aspirations comme aux dé­faillances propres à la condition hu­maine, conférant à cette techniqueson utilité, son sens véritable, maisaussi ses limites.

Atterrir, c’est décollerAlors que le discours publicitaire de

“Gravity” insiste lourdement sur lebudget du film (100 millions de dol­lars), sur les prouesses machiniques,cinématographiques et numériquesgrâce auxquelles le spectateur peutéprouver à la fois la sensation d’ape­santeur, mais aussi le sentiment desolitude extrême ressenti dans l’es­pace, la fin de “Gravity” propose de sedébarrasser de cette carapace techno­logique pour pouvoir respirer. Le mo­dule qui ramène l’héroïne sur terreest aussi ce qui manque de la noyer, sacombinaison qui l’isolait du vide si­déral devient ce qui pourrait l’empê­cher de remonter à la surface du lacsur lequel elle a amerri.

“Le silence éternel de ces espacesinfinis m’effraient”, disait Pascal enregardant le ciel. Au début du film, leprofesseur Stone affirme qu’ellepourrait bien s’habituer à ce grand si­lence qui concrétise la solitude danslaquelle elle est plongée depuis lamort de sa petite fille, décédée à lasuite d’une simple chute, victime ab­surde de la gravité qui est le lot detous terriens. Mais si Pascal évoquaitl’angoisse face à l’infiniment grand,c’était pour inviter à plonger en soi­même pour y découvrir Dieu avec le­quel, où qu’on se trouve et qui qu’onsoit, il reste toujours possible denouer un dialogue pour briser le si­lence.

Les dernières images du film nousmontrent l’héroïne sortant des eauxdu lac comme de celles du baptême,heureuse d’être à nouveau soumise àcette gravité qui marque tout à la foisses limites et son humanité, murmu­rant en souriant un simple mais irré­pressible “merci” avant de se relever.Le conseil vital de son coéquipier neconcernait donc pas seulement lesmachines : atterrir, c’est décoller…

Le soulagement éprouvépar le spectateur, grâce à ce qui apparaîtcomme l’annonce d’un happy end,

pourrait lui faire oublier la profondeurde l’expérience qui vient d’être vécue

par l’héroïne.

LAURENTVERPOORTEN

Licenciéen communication(section Cinéma)

et agrégéde philosophie

D.R.

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© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

47mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Entreprendre,ça fait du bienLa place des entreprises dans notre société est importante,

en particulier celle des PME. Elles représententbien plus qu’un enjeu économique.

ENTREPRISE

D e par les temps qui courent, iln’est pas rare d’entendre deuxdiscours un peu opposés. D’une

part, il faut promouvoir l’entrepreneu­riat et, d’autre part, les entrepreneurssont considérés comme des fraudeurs.Si l’on peut comprendre le ressenti deceux qui souffrent en ces temps diffici­les, ce n’est pas pour autant qu’il failleprendre les entrepreneurs comme ci­bles et responsables de tous les mauxde la terre. Parmi eux, il y a aussi desgens qui souffrent.

Ceci étant, bâtir un tissu de petites etmoyennes entreprises n’est pas seule­ment porteur d’effets positifs au ni­veau économique. Si les PME sontpourvoyeuses de main­d’œuvre, encréant de l’activité non délocalisable,cela induit d’autres effets positifs ausein de la société.

1 Le lien social. Uneentreprise est un lieu detravail, mais aussi unlieu de rencontres. Desrencontres avec des col­laborateurs, avec quinous allons travailler,échanger du savoir etdes idées. C’est aussi unlieu où l’on doit se sen­tir valorisé. Autrementdit, le lieu de travail estégalement un lieu oùs’établit un lien socialqui permet à chacun deprogresser, de se sentirutile. Les petites entre­prises peuvent présenter un visageplus humain. Les collaborateurs dansune PME étant amenés à exécuter unplus grand éventail de tâches, ceux­cisont quasi de véritables partenaires,dont le manque de motivation, créépar un manque de reconnaissance dutravail accompli, causerait un préju­dice à l’entreprise.

2 La convivialité de l’espace urbain.Le développement de petits commer­ces, par exemple, favorise la convivia­lité d’un quartier. Le commerçant, biensouvent derrière son comptoir, connaîtses clients avec lesquels il va dévelop­per un lien particulier et bâtir unebonne réputation. L’indépendant estimpliqué et concerné par son entre­prise. Il en serait tout autre, si uneplace commerçante n’était occupéeque par des grandes enseignes de chaî­nes internationales.

3 Une certaine stabilité pour l’em­ploi. Si les PME n’échappent pas aux ef­fets de la crise, et qu’elles sont aussicontraintes de devoir licencier des col­laborateurs, il n’en reste pas moinsqu’elles constituent un bassin d’em­plois plus stable. En effet, les PME gar­dent un ancrage local. Les conséquen­ces en perte d’emploi sont moins for­tes que lorsqu’une grossemultinationale décide de délocaliserses activités vers des pays à faiblescoûts de main­d’œuvre. Pour assurercette stabilité, il est nécessaire d’avoirun grand nombre de PME, mais aussides PME performantes qui puissent sedévelopper.

4 Plus de sécurité au sein d’une ag­glomération. Le déclin économiqued’une région engendre de la pauvreté,et donc de la délinquance et de la cri­minalité. La ville de Detroit aux Etats­Unis, autrefois berceau de l’industrie

automobile, n’est plusqu’une ville fantôme, etfut déclarée en faillite le18 juillet 2013. Cetteville compte un taux dechômage important.Une telle situation, oùrègnent insécurité etcriminalité, n’incite pasde nouvelles entreprisesà venir s’implanter. Re­venir vers une situationsaine et stable est choseardue, même si des ini­tiatives locales sont pri­ses pour pouvoir re­construire un avenir, en

recréant de l’activité locale.Il y a certainement d’autres aspects

que peut amener un tissu de PME. Il y alà un réel potentiel qui permettrait dedonner réponse à une série de problè­mes actuels. Notre environnementéconomique est en pleine mutation.Un environnement où le contrat à du­rée indéterminée ne garantit plus unemploi à vie, et où le statut, entreautres, de travailleur indépendant ré­pondrait mieux à des demandes ponc­tuelles de marché.

Redynamiser l’économie en incitantles gens à entreprendre, à prendre leurdestin en main, ce dont les jeunes gé­nérations sont désireuses, en adaptantaussi les mécanismes de protection so­ciale, permettrait à certains de réaliserl’accomplissement de soi, de concréti­ser un objectif personnel. C’est celaaussi qu’est censé apporter l’économie.

ERICSAINT-GUILLAINFinancial Interim

manager

D.R.

“Gravity” : une profon de gravité

rhéros, on avait jamais vu ça ! Dans“Gravity”, la scène qui fait basculer lescénario et donne au Dr. Stone l’enviede vivre, est construite en trois mou­vements explicitement chrétiens.D’abord, la prière. Lâchée par la tech­nique à son niveau le plus basique (lemodule spatial dans lequel elle s’estréfugiée est à court de carburant),prenant conscience de sa solitude (lesystème de communication est H.S.)et de son incapacité à se sauver touteseule, l’héroïne laisse monter du plusprofond d’elle­même une humbleprière, dans laquelle elle confesse à lafois qu’elle n’a jamais prié et qu’on nele lui a jamais appris. Mais, conformé­ment à l’adage de saint Augustin, quisouligne que le désir de prière estdéjà prière, succède à cette scène unplan très court d’une reproductiond’une icône de saint Christophe (unefigure mieux connue que Joseph deCopertino, saint Patron de la profes­sion d’astronaute) laissée dans la na­vette par un cosmonaute russe. Ima­ge­signe qui témoigne du fait quecette prière a bien été entendue parCelui qui reste toujours à l’écoute.Pour preuve, l’apparition miracu­leuse, dans tous les sens des termes,du coéquipier de l’héroïne (GeorgesClooney). S’entame alors une conver­sation au cours de laquelle le désir demort du Dr. Stone est mis en questionafin de lui inspirer le moyen d’attein­dre la capsule qui lui sauvera la vie.

A cet instant du film, le soulage­ment éprouvé par le spectateur, grâceà ce qui apparaît comme l’annonced’un happy end, pourrait lui faireoublier la profondeur de l’expériencequi vient d’être vécue par l’héroïne.La suite du film montre cependantque tout vient de se jouer.

Cette prière exaucée permet, en ef­fet, de comprendre que tout l’intérêtde “Gravity” réside dans le juste équi­libre qu’il rétablit, au final, entrel’être humain et ses réalisations tech­nologiques. Aussi développéessoient­elles, celles­ci ne sont d’aucunsecours si elles ne sont pas traversées,transcendées par une pensée qui fait

place aux aspirations comme aux dé­faillances propres à la condition hu­maine, conférant à cette techniqueson utilité, son sens véritable, maisaussi ses limites.

Atterrir, c’est décollerAlors que le discours publicitaire de

“Gravity” insiste lourdement sur lebudget du film (100 millions de dol­lars), sur les prouesses machiniques,cinématographiques et numériquesgrâce auxquelles le spectateur peutéprouver à la fois la sensation d’ape­santeur, mais aussi le sentiment desolitude extrême ressenti dans l’es­pace, la fin de “Gravity” propose de sedébarrasser de cette carapace techno­logique pour pouvoir respirer. Le mo­dule qui ramène l’héroïne sur terreest aussi ce qui manque de la noyer, sacombinaison qui l’isolait du vide si­déral devient ce qui pourrait l’empê­cher de remonter à la surface du lacsur lequel elle a amerri.

“Le silence éternel de ces espacesinfinis m’effraient”, disait Pascal enregardant le ciel. Au début du film, leprofesseur Stone affirme qu’ellepourrait bien s’habituer à ce grand si­lence qui concrétise la solitude danslaquelle elle est plongée depuis lamort de sa petite fille, décédée à lasuite d’une simple chute, victime ab­surde de la gravité qui est le lot detous terriens. Mais si Pascal évoquaitl’angoisse face à l’infiniment grand,c’était pour inviter à plonger en soi­même pour y découvrir Dieu avec le­quel, où qu’on se trouve et qui qu’onsoit, il reste toujours possible denouer un dialogue pour briser le si­lence.

Les dernières images du film nousmontrent l’héroïne sortant des eauxdu lac comme de celles du baptême,heureuse d’être à nouveau soumise àcette gravité qui marque tout à la foisses limites et son humanité, murmu­rant en souriant un simple mais irré­pressible “merci” avant de se relever.Le conseil vital de son coéquipier neconcernait donc pas seulement lesmachines : atterrir, c’est décoller…

Le soulagement éprouvépar le spectateur, grâce à ce qui apparaîtcomme l’annonce d’un happy end,

pourrait lui faire oublier la profondeurde l’expérience qui vient d’être vécue

par l’héroïne.

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Médias-Télévision

48 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 49mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

GensInfo

Ce sont les témoignages, précis et vibrants, et les vesti­ges, irréfutables, qui font la force de Shoah, l’œuvredocumentaire clé de Claude Lanzmann (1985). Délais­sant photos jaunies et films d’archives, elle s’attache auxparoles des survivants (rescapés, témoins et auxiliairesde la solution finale) pour démonter la mécanique de lamachine nazie dans son implacable horreur. Un filmglaçant et précieux rediffusé dès 20h50 sur Arte.

Dimanche soir, “Avatar” s’est offert la 2e audience del’année dans la catégorie cinéma, avec 9292000 télés­pectateurs, soit 36,8 % du public. Le film de James Ca­meron rate de peu le record de “Rien à déclarer”, deDany Boon, qui, en mai dernier, avait totalisé 37 %d’audience. Sur France 2, “Camping”, de Franck Dubosc,a réuni 3,5 millions téléspectateurs, soit le deuxièmescore de la soirée.

Ce jeudi 7 novembre, France 3 fêtait les 25 ans de“Questions pour un champion”, une longévité sansprécédent dans l’histoire de la télévision française, avecle même présentateur, Julien Lepers, à sa tête depuis le7 novembre 1988. Le jeu a été suivi par 2,3 millions defidèles, soit 16 % du public, un record depuis 2011.France 3 va célébrer cet anniversaire lors d’une soiréespéciale au moment des fêtes. Les célébrités y joueront

avec les candidats et Julien Lepers y évoquera les meilleurs moments del’émission.

Avec quelque 11 millions de fidèles en moyenne, “TheBlacklist”, nouveauté de la chaîne CBS, enregistre de trèsbonnes audiences depuis la rentrée. La série bat, enoutre, tous les records de vision en différé puisqu’ellevoit ses scores augmenter de 60 % à J + 7 avec 6,6 mil­lions de fans en plus. Voilà de quoi faire sourire l’acteurJames Spader.

ARTE

EPP/RE

PORT

ERS

BPRE

SSE/RE

PORT

ERS

EVER

ETT/RE

PORT

ERS

**** Obligatoire *** Recommandé ** Conseillé * Facultatif ° Déconseillé

Libre parcours

*** FOXFIRE, CONFESSIONS D’UNGANG DE FILLES

de Laurent Cantet (France, Canada,2012). Avec Raven Adamson, Katie Co-seni, Madeleine Bisson…

Be1, 20h55.

Drame. Laurent Cantet adapte un romande Joyce Carol Oates, l’histoire d’un gyné-cée contemporain, bâti autour d’une uto-pie qui va se pervertir avec les coups deboutoir du réel. Il plonge au cœur del’adolescence.

*** LES MAINS EN L’AIR

de Romain Goupil (France, 2009). AvecValeria Bruni Tedeschi, Linda Doudaeva…

France 3, 23h25.

Drame. Romain Goupil raconte l’angoissed’être expulsé lorsqu’on est sans-papiers.Milana reçoit une menace d’expulsion. Sabande de copains décide de réagir et or-ganise un complot pour la sauver. Une su-perbe histoire racontée en flashback, 60ans plus tard, à travers le regard des en-fants.

*** MEN IN BLACK

de Barry Sonnenfeld (Etats-Unis, 1997).Avec Will Smith, Tommy Lee Jones, LindaFiorentino.

Club RTL, 20h25.

Thriller. Film décapant et souvent désopi-lant, imaginatif et gentiment subversif.Regorgeant de trouvailles judicieuses, lescénario, intrinsèquement léger, n’en estpas moins touffu et le film captivant debout en bout, avec un duo Jones-Smith ré-jouissant ,d’où jaillissent des étincelles.

* LE GOÛT DE LA VIE (NORESERVATIONS)

De Schott Hicks (Etats-Unis, 2007). AvecCatherine Zeta-Jones, Aaron Eckhart…

La deux, 20h20.

Comédie. Pour le compte de la Warner,Scott Hicks hollywoodise, en augmentantla dose de sensiblerie, ce mélo sensiblede Sandra Nettelbeck (Bella Martha) àpropos d’une femme, chef dans un grandrestaurant, dont l’extrême professionna-lisme cache le vide de l’existence.

©BE

TV

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©FILM

SDU

LOSA

NGE

Ad-diction

La famille VOO se mobiliseAnnonceur : Tecteo

Agence : Air

Médias : TV, Radio, Presse, Affichage,Internet

Avec VOOmobile, Tecteo affiche sesambitions : fidéliser les clients deVOO et en conquérir de nouveaux enmisant sur la montée en puissance del’Internet mobile. Ses armes : deuxoffres –Tatoo pour les utilisateursintensifs et Toudoo pour les moinsgourmands–, présentées comme lesmoins chères du marché. Pour lesfaire connaître rapidement, la mar­

que n’a pas lésiné sur les investisse­ments pubs : Tatoo et Toudoo sontdéjà partout.En guise de kick­off, Air, la nouvelle

agence de VOO, a diffusé une lettreouverte au ministre de l’Economie,Johan Vande Lanotte, qui fustigeaitrécemment les offres des opérateursmobiles, jugées trop complexes. Dequoi prouver que son message estpassé cinq sur cinq chez VOO… Ledéploiement de la campagne pouvaitcommencer.Tous les médias sont mis à contribu­tion, à commencer par la TV. Avec lechangement d’agence, on aurait pucraindre la disparition de la sagafamiliale étrennée par JWT, qued’aucuns jugeaient “usée”. Il n’en estrien. Même si certains personnages neseront plus de la partie (comme lamère, interprétée par l’actrice Tania

Garbarski), Cédric et son père Sergereviennent en force, entourés d’autresfamilles. A l’instar de Belgacom avecsa récente campagne sur les tribus,VOO s’approprie une tendance lourdedans le discours publicitaire actuel : laprise de parole des familles recompo­sées. La démarche est en phase avecl’évolution de notre société, maisparfois trop appuyée, comme lorsquele beau­père de Claire évoque son“demi­frère” : qui parle ainsi à sesenfants ?Hormis ce petit détail, force est deconstater que les nouveaux films sontplutôt réussis. L’écriture des dialoguesfait songer aux mini­séries TV, façon‘‘Parents mode d’emploi’’. On pointera

également cette bonne idée narrative :chaque histoire montre le point de vued’un protagoniste; pour connaîtrecelui de l’autre, le téléspectateur estinvité à surfer sur le site de VOO oùsont détaillés les nouveaux forfaitsmobiles…Si la production est toujours signéeLatcho Drom, côté réalisation, AlainBerliner a passé le témoin à RitonLiebman, l’acteur belge qui s’était faitconnaître dans ‘‘Préparez vos mou­choirs’’ de Blier et qui a récemmentréalisé ‘‘Je suis un supporter du Stan­dard’’… co­produit par BeTV. On restedonc en famille, preuve qu’on esttoujours si bien chez VOO.PM

VOO

Chez VOO, l’heure est à la tribu,à la famille recomposée.

La radio bruxel loise BXFM est néePour qui ?

Avec quels contenus ?Et avec quels moyens ?

ZINNEKEEn tête-à-tête Aurélie Moreau

D epuis la semaine dernière, émetune nouvelle radio belge: BXFM.Le Conseil supérieur de l’Audio­

visuel (CSA) lui a attribué la fréquence104.3 FM, pour 9 ans. Elle est bruxel­loise, se veut proche de l’Europe ets’adresse à un public, selon elle, oublié :les “Euro­Bruxellois”. Objectif ? Sé­duire 50 à 60 000 auditeurs par jour.

En mai dernier, nous avions déjà ren­contré l’un des respon­sables lors de la diffu­sion de son documen­taire “Small isBeautiful”, consacré auxmicro­Etats (cf. La Libredu 2/5). A présent, Ju­lien Oeuillet est rédac­teur en chef à BXFM.Rencontre.

Lancer une radio en 2013:audace ou témérité?Ni l’un ni l’autre. Il ne faut pas être naïfpar rapport aux nouvelles technologiesde l’information. Elles ne sont pas uni­verselles, elles ne résolvent pas tous lesproblèmes. La radio a survécu à la télé età beaucoup d’autres choses. On peutlancer une radio, mais pas comme dansles années 80. Il faut une “radio 2013”.

C’est-à-dire?C’est­à­dire que la radio n’est plus lemédia de l’info instantanée. A présent,c’est le média de la convivialité. C’estune voix humaine qui vous parle, et çachange tout par rapport à un site Web.

Vous parlez d’“Euro-Bruxellois” pour dési-gner votre public. Comment programme-t-on une radio pour un “Euro-Bruxellois”?Il faut faire une radio pour Bruxelles,mais à nouveau pour “Bruxelles 2013”.On n’est plus dans le Bruxelles del’Expo 1958. Les gens qui vivent àBruxelles en 2013, ce sont des gens in­ternationaux, dans leur tête. Ils ne sontpas nécessairement des polyglottes tra­vaillant à l’étranger, mais ils voyagent ets’intéressent à ce qu’il se passe dans cespays­là.

Mais comment cela se traduit-il en termesde programmation?On est avant tout une radio musicale àcontenu intelligent. On passe donc de lamusique. Il en faut, car c’est ça, aussi, laradio. Et le contenu intelligent, ce sont

des infos qui concernentces Bruxellois de 2013.On parle des Espagnols,des Polonais, parce quece sont leurs voisins,etpas en les considérantcomme une menace.L’Espagne et la Pologne,pour les “Euro­Bruxel­lois”, ce ne sont pas despays étrangers. Que cesoit par les voyages, leur

voisinage, leur contexte familial, profes­sionnel, amical, affectif, etc. Tous lesBruxellois ont un lien avec au moins unautre pays de l’Europe. Un vrai Bruxel­lois a toujours été un Zinneke, une per­sonne de sang­mêlé. En 2013, cette par­ticularité prend une dimension plus im­portante.

Vous vous engagez à respecter un quota dediffusion de 25% d’œuvres européennes.De musique ou également de grands repor-tages?De musique. A terme, ce sont des cho­ses auxquelles on réfléchit, mais onreste prudent. On va y aller petit à petit.

Comment va se déployer l’offre info?Pour l’instant, on a une matinale de 6 à9h30. On a aussi des flash info l’après­midi, mais c’est quelque chose que tou­tes les radios doivent avoir aujourd’hui.Là où on a une plus­value, c’est sur les in­vités qu’on amène. Tous nos invités sontBruxellois, cosmopolites. Du vieux“Brusseleir” de souche au Britanniquequi vit ici depuis deux ans, qui est amou­reux de cette ville et qui a publié un livre.BXFM, c’est aussi des reportages et desrubriques que l’on propose et que l’on netrouve pas ailleurs.

Ce sera votre atout? La tranche info mati-nale est très concurrentielle…Pas seulement. On pense être différentnon seulement pour notre offre mati­nale, mais aussi pour nos autres rubri­ques et nos magazines, programmés du­rant la journée, où on parle, par exemple,de la Mijole, un jeu bruxellois tradition­nel. On se distingue aussi par une musi­que beaucoup plus internationale. De lapop italienne, du monde anglo­saxon etbelge. On a d’ailleurs une émission “Bel­go­mania” complètement consacrée auson belge.

Vous êtes un média 100% indépendant ?D’où proviennent vos financements?Oui. Ce sont des associés qui se sont misensemble pour investir. Ce sont des pas­sionnés de la radio que l’on retrouve tousles jours à l’antenne. La mise de départ,c’est donc leur argent personnel. Com­bien ? Je ne sais pas. Mais on a égalementla publicité. On a notre propre régie. Laseule chose que je peux vous dire, c’estqu’il n’y a pas un sou d’argent public. Onvit avec de l’équipement modeste danscet ancien studio d’enregistrement, et ons’en tire avec un résultat tout à fait pro.

Julien Oeuillet, compagnon de route de Philippe Dutilleul (“Bye-Bye Belgium”) à la RTBF, désormais au sein des studios de BXFM.

JCGU

ILLAUM

E

Le zoom du jour

** UNE VIE DE COCHON

Documentaire. France 2, 22h35. Pour ledeuxième numéro de la collection “L’emmer-deuse”, Olivia Mokiejewski va fouiner ducôté de la filière porcine. Elle parvient à con-tourner l’omerta de ce secteur très discretpour nous montrer ce qui se cache derrièrenotre tranche de jambon. Après avoir en-quêté sur la recette secrète du Coca-Cola,elle continue de dénoncer les dérives d’unmonde guidé davantage par la rentabilitéque par le souci de la santé, du bien-être etde l’environnement.

Avec son humour et sa subjectivité revendi-quée, Olivia Mokiejewski pointe du doigtl’absurdité d’un système industriel et inten-sif qui suscite beaucoup de souffrance : chezles cochons, dont la vie dans les élevages in-tensifs est loin d’être rose, et aussi, chez leshommes de la filière. Des ouvriers d’abat-toirs surexploités, des producteurs de viandede porc mal rémunérés.“Tout ça pour obtenir au final un produit hypertransformé qui n’a pas grand intérêt, ni bon nimauvais”, résume la journaliste. Cette mé-thode de production demande par ailleursdes investissements énormes (qui ne sontpas à la portée des jeunes agriculteurs), con-somme de grandes quantités d’eau, susciteune pollution importante…

Olivia Mokiejewski pousse la démonstrationtrès loin. Elle obtient un tournage inédit dansun élevage de porcs et un abattoir breton.Faute d’avoir pu pénétrer dans une usine defabrication de jambon, elle confie à un labod’analyses génétiques des tranches de jam-bon de plusieurs marques (parfois reconsti-tuées à partir de plusieurs bêtes !). Elle pro-pose aussi d’autres voies en mettant enavant des élevages alternatifs, plus respec-tueux des bêtes et des hommes.

S’il est difficile d’échapper au cochon, qui estutilisé dans quantité de produits du quoti-dien (des cosmétiques aux bonbons), il esturgent de nous interroger sur notre consom-mation de porc. C’est la viande la plus con-sommée au monde. En France, deux millionsde sandwichs jambon-beurre sont venduschaque jour. Pas nécessaire pour autant dese passer de saucisson. Exposant sa théorieautour d’un repas d’oreilles et de pieds decochon, un scientifique britannique défendune nouvelle option : devenir “demi-tarien”,c’est-à-dire consommer deux fois moins deviande. C.G.

Le cochon est la viande la plus consomméeau monde.

FRAN

CE2

“BXFM sera uneradiomusicale,bruxelloiseet à contenuintelligent.”

JULIEN OEUILLETRédacteur en chef

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49mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

Ad-diction

La famille VOO se mobiliseagence de VOO, a diffusé une lettreouverte au ministre de l’Economie,Johan Vande Lanotte, qui fustigeaitrécemment les offres des opérateursmobiles, jugées trop complexes. Dequoi prouver que son message estpassé cinq sur cinq chez VOO… Ledéploiement de la campagne pouvaitcommencer.Tous les médias sont mis à contribu­tion, à commencer par la TV. Avec lechangement d’agence, on aurait pucraindre la disparition de la sagafamiliale étrennée par JWT, qued’aucuns jugeaient “usée”. Il n’en estrien. Même si certains personnages neseront plus de la partie (comme lamère, interprétée par l’actrice Tania

Garbarski), Cédric et son père Sergereviennent en force, entourés d’autresfamilles. A l’instar de Belgacom avecsa récente campagne sur les tribus,VOO s’approprie une tendance lourdedans le discours publicitaire actuel : laprise de parole des familles recompo­sées. La démarche est en phase avecl’évolution de notre société, maisparfois trop appuyée, comme lorsquele beau­père de Claire évoque son“demi­frère” : qui parle ainsi à sesenfants ?Hormis ce petit détail, force est deconstater que les nouveaux films sontplutôt réussis. L’écriture des dialoguesfait songer aux mini­séries TV, façon‘‘Parents mode d’emploi’’. On pointera

également cette bonne idée narrative :chaque histoire montre le point de vued’un protagoniste; pour connaîtrecelui de l’autre, le téléspectateur estinvité à surfer sur le site de VOO oùsont détaillés les nouveaux forfaitsmobiles…Si la production est toujours signéeLatcho Drom, côté réalisation, AlainBerliner a passé le témoin à RitonLiebman, l’acteur belge qui s’était faitconnaître dans ‘‘Préparez vos mou­choirs’’ de Blier et qui a récemmentréalisé ‘‘Je suis un supporter du Stan­dard’’… co­produit par BeTV. On restedonc en famille, preuve qu’on esttoujours si bien chez VOO.PM

La radio bruxel loise BXFM est née

Comment va se déployer l’offre info?Pour l’instant, on a une matinale de 6 à9h30. On a aussi des flash info l’après­midi, mais c’est quelque chose que tou­tes les radios doivent avoir aujourd’hui.Là où on a une plus­value, c’est sur les in­vités qu’on amène. Tous nos invités sontBruxellois, cosmopolites. Du vieux“Brusseleir” de souche au Britanniquequi vit ici depuis deux ans, qui est amou­reux de cette ville et qui a publié un livre.BXFM, c’est aussi des reportages et desrubriques que l’on propose et que l’on netrouve pas ailleurs.

Ce sera votre atout? La tranche info mati-nale est très concurrentielle…Pas seulement. On pense être différentnon seulement pour notre offre mati­nale, mais aussi pour nos autres rubri­ques et nos magazines, programmés du­rant la journée, où on parle, par exemple,de la Mijole, un jeu bruxellois tradition­nel. On se distingue aussi par une musi­que beaucoup plus internationale. De lapop italienne, du monde anglo­saxon etbelge. On a d’ailleurs une émission “Bel­go­mania” complètement consacrée auson belge.

Vous êtes un média 100% indépendant ?D’où proviennent vos financements?Oui. Ce sont des associés qui se sont misensemble pour investir. Ce sont des pas­sionnés de la radio que l’on retrouve tousles jours à l’antenne. La mise de départ,c’est donc leur argent personnel. Com­bien ? Je ne sais pas. Mais on a égalementla publicité. On a notre propre régie. Laseule chose que je peux vous dire, c’estqu’il n’y a pas un sou d’argent public. Onvit avec de l’équipement modeste danscet ancien studio d’enregistrement, et ons’en tire avec un résultat tout à fait pro.

Julien Oeuillet, compagnon de route de Philippe Dutilleul (“Bye-Bye Belgium”) à la RTBF, désormais au sein des studios de BXFM.JCGU

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Le zoom du jour

** UNE VIE DE COCHON

Documentaire. France 2, 22h35. Pour ledeuxième numéro de la collection “L’emmer-deuse”, Olivia Mokiejewski va fouiner ducôté de la filière porcine. Elle parvient à con-tourner l’omerta de ce secteur très discretpour nous montrer ce qui se cache derrièrenotre tranche de jambon. Après avoir en-quêté sur la recette secrète du Coca-Cola,elle continue de dénoncer les dérives d’unmonde guidé davantage par la rentabilitéque par le souci de la santé, du bien-être etde l’environnement.

Avec son humour et sa subjectivité revendi-quée, Olivia Mokiejewski pointe du doigtl’absurdité d’un système industriel et inten-sif qui suscite beaucoup de souffrance : chezles cochons, dont la vie dans les élevages in-tensifs est loin d’être rose, et aussi, chez leshommes de la filière. Des ouvriers d’abat-toirs surexploités, des producteurs de viandede porc mal rémunérés.“Tout ça pour obtenir au final un produit hypertransformé qui n’a pas grand intérêt, ni bon nimauvais”, résume la journaliste. Cette mé-thode de production demande par ailleursdes investissements énormes (qui ne sontpas à la portée des jeunes agriculteurs), con-somme de grandes quantités d’eau, susciteune pollution importante…

Olivia Mokiejewski pousse la démonstrationtrès loin. Elle obtient un tournage inédit dansun élevage de porcs et un abattoir breton.Faute d’avoir pu pénétrer dans une usine defabrication de jambon, elle confie à un labod’analyses génétiques des tranches de jam-bon de plusieurs marques (parfois reconsti-tuées à partir de plusieurs bêtes !). Elle pro-pose aussi d’autres voies en mettant enavant des élevages alternatifs, plus respec-tueux des bêtes et des hommes.

S’il est difficile d’échapper au cochon, qui estutilisé dans quantité de produits du quoti-dien (des cosmétiques aux bonbons), il esturgent de nous interroger sur notre consom-mation de porc. C’est la viande la plus con-sommée au monde. En France, deux millionsde sandwichs jambon-beurre sont venduschaque jour. Pas nécessaire pour autant dese passer de saucisson. Exposant sa théorieautour d’un repas d’oreilles et de pieds decochon, un scientifique britannique défendune nouvelle option : devenir “demi-tarien”,c’est-à-dire consommer deux fois moins deviande. C.G.

Le cochon est la viande la plus consomméeau monde.

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Télévision mardi

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Le googleur googlé

‣ Dans le viseur. Ce mardi,Guillaume Erner passe Google aucrible de l’info. Tout ce que vousavez toujours voulu savoir surGoogle, moteur de recherchemondialement connu et utilisé, seretrouve au menu de l’émission“Service public” à 10h sur FranceInter. Sera­ce l’histoire del’arroseur arrosé ? A vous de voiret/ou de participer.

EYAD

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WS

Télévision mardi

52 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013

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Place publique

53mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

EPP/R

EPOR

TERS

RailléGÉRARD DEPARDIEU

PAVE

LGO

LOVK

IN/A

P

“Je suis une fille simple”La nouvelle Miss Univers, la Vénézuélienne Gabriela Isler, couronnée samedi, est apparue dimanchepour sa première prestation officielle vêtue d’un maillot de bain cousu de pierres précieuses et

valant un million de dollars.

Bling-blingGABRIELA ISLER

ALLAC

CESS

/REPOR

TERS

3 MILLIONS DE DOLLARSNespresso s’est offert les services d’un nouvel ambassadeur de charme en la personne de Matt Damon, qui ad’ailleurs retrouvé son compère et ami George Clooney pour le tournage d’un clip à la gloire des produits de lafirme suisse. Selon la presse britannique, Matt Damon aurait touché la coquette somme de 3 millions de dollarspour faire la promotion des produits Nespresso, de quoi pouvoir s’offrir quelques dosettes. Les deux hommes,en tout cas, s’entendent très bien, que ce soit dans la vie ou au cinéma. George Clooney a mis en scène et co-écrit le scénario du film “The Monuments Men” (notre photo), un thriller sur la recherche par les Américainsd’œuvres d’art confisquées par les nazis, qui sera présenté au début de l’année 2014. Parmi les acteurs, onretrouve un certain Matt Damon. Les deux acteurs avaient tourné ensemble dans la série de films “Ocean”.

Un peu fort de caféMATT DAMON

“C’est un film où l’histoirerusse se transforme

en fantasy”Le film “Raspoutine”, avec dans le rôle principal l’acteur GérardDepardieu, citoyen russe depuis près d’un an, a été raillé en

Russie, la presse qualifiant cette co-production franco-russe de“bande dessinée triviale” dans le style “fantasy”. “C’est un film oùl’histoire russe se transforme en fantasy”, écrit ainsi le quotidienen ligne Gazeta.ru au lendemain de la sortie en salles de ce

film.

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Pratique

54 La Libre Belgique - mardi 12 novembre 2013 55mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

02.744.44.44Ouvert les jours ouvrables de 8h à 14h.

Rue des Francs, 79 – 1040 BruxellesT.V.A. : BE0403.508.716 – R.C.B. : 185.436

Vice-président du CA : Patrice le HodeyAdministrateur délégué-éditeurresponsable : François le HodeyDirecteur général : Denis PierrardRédacteur en chef : Francis Van de WoestyneRédacteurs en chef adjoints : Xavier Ducarme,Pierre-François Lovens et Gilles MilecanRédaction : 02.211.28.11 Fax : 02 211 28 32Gazette de Liége : 04.290.04.80Courriel : [email protected]é IPM Advertising : 02.211.31.44Fax : 02.211.29.14Courriel : [email protected]écrologies, Carnet familial, Annonces classées(Jusqu’à 19H30) : 02.211.31.88 Fax : [email protected]@ipmadvertising.beAbonnements : 02.744.44.44 Fax : 02.744.45.55Prix à partir de 27,50€ par domiciliationmensuelle, 75,50€ par domiciliation trimestrielle.Courriel : [email protected] : www.lalibre.beLibrairies : 02.744.44.77 Fax : 02.744.45.60Imprimerie : IPM Press Print – Rue des Francs, 79 – 1040 BruxellesCe journal est protégé par le droit d’auteur. Pour toutereproduction, sous quelque forme que ce soit, contacterCOPIE-PRESSE au 02.558.97.80 Courriel :[email protected] ou via le site www.copiepresse.be

Tirages du samedi 9 novembre

•Keno |04 - 06 - 13 - 17 - 18 - 26 - 27 - 31- 32 - 3637 - 38 - 43 - 49 - 51 - 55 - 56 - 57 - 63 - 68Kenophone : 0900/223.80

•Pick 3 | 8 - 1 - 4

•Joker+ | 6– 1 – 7 – 1 – 0 – 36 chiffres 0 20000 €5 chiffres 9 2000 €4 chiffres 46 200 €3 chiffres 487 20 €2 chiffres 4857 5 €1 chiffre 49860 2 €Sagittaire 22529 1,50 €

Tirage du samedi 9 novembre

•Lotto | 8 17 21 25 26 41 276 exacts 1 17262675 exacts + Bonus 3 66170,905 exacts 146 1289,604 exacts + Bonus 337 279,304 exacts 6977 24,903 exacts + Bonus 9998 9,303 exacts 111976 52 exacts + Bonus 94302 3

Loterie nationaleTirage du vendredi 8 novembre

•Euro Millions |20 - 28 - 35 - 42 - 43/8 - 105 exacts et JJ2 gagnants ......................... 7500000,00€5 exacts et J5 gagnants ............................. 291709,50€5 exacts3 gagnants ............................ 162060,80€4 exacts et JJ41 gagnants .............................. 5929,00€4 exacts et J805 gagnants ............................... 264,20€4 exacts1731 gagnants .............................. 122,80€3 exacts et JJ1766 gagnants .............................. 86,00€2 exacts et JJ25454 gagnants ............................. 27,40€3 exacts et J37874 gagnants .............................. 17,60€3 exacts82224 gagnants ............................. 13,60€1 exact et JJ134688 gagnants ........................... 14,60€2 exacts et J559249 gagnants ............................. 9,50€2 exacts1241696 gagnants .......................... 4,40€

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55mardi 12 novembre 2013 - La Libre Belgique

02.744.44.44Ouvert les jours ouvrables de 8h à 14h.

Rue des Francs, 79 – 1040 BruxellesT.V.A. : BE0403.508.716 – R.C.B. : 185.436

Vice-président du CA : Patrice le HodeyAdministrateur délégué-éditeurresponsable : François le HodeyDirecteur général : Denis PierrardRédacteur en chef : Francis Van de WoestyneRédacteurs en chef adjoints : Xavier Ducarme,Pierre-François Lovens et Gilles MilecanRédaction : 02.211.28.11 Fax : 02 211 28 32Gazette de Liége : 04.290.04.80Courriel : [email protected]é IPM Advertising : 02.211.31.44Fax : 02.211.29.14Courriel : [email protected]écrologies, Carnet familial, Annonces classées(Jusqu’à 19H30) : 02.211.31.88 Fax : [email protected]@ipmadvertising.beAbonnements : 02.744.44.44 Fax : 02.744.45.55Prix à partir de 27,50€ par domiciliationmensuelle, 75,50€ par domiciliation trimestrielle.Courriel : [email protected] : www.lalibre.beLibrairies : 02.744.44.77 Fax : 02.744.45.60Imprimerie : IPM Press Print – Rue des Francs, 79 – 1040 BruxellesCe journal est protégé par le droit d’auteur. Pour toutereproduction, sous quelque forme que ce soit, contacterCOPIE-PRESSE au 02.558.97.80 Courriel :[email protected] ou via le site www.copiepresse.be

Tirages du samedi 9 novembre

•Keno |04 - 06 - 13 - 17 - 18 - 26 - 27 - 31- 32 - 3637 - 38 - 43 - 49 - 51 - 55 - 56 - 57 - 63 - 68Kenophone : 0900/223.80

•Pick 3 | 8 - 1 - 4

•Joker+ | 6– 1 – 7 – 1 – 0 – 36 chiffres 0 20000 €5 chiffres 9 2000 €4 chiffres 46 200 €3 chiffres 487 20 €2 chiffres 4857 5 €1 chiffre 49860 2 €Sagittaire 22529 1,50 €

Tirage du samedi 9 novembre

•Lotto | 8 17 21 25 26 41 276 exacts 1 17262675 exacts + Bonus 3 66170,905 exacts 146 1289,604 exacts + Bonus 337 279,304 exacts 6977 24,903 exacts + Bonus 9998 9,303 exacts 111976 52 exacts + Bonus 94302 3

Loterie nationaleTirage du vendredi 8 novembre

•Euro Millions |20 - 28 - 35 - 42 - 43/8 - 105 exacts et JJ2 gagnants ......................... 7500000,00€5 exacts et J5 gagnants ............................. 291709,50€5 exacts3 gagnants ............................ 162060,80€4 exacts et JJ41 gagnants .............................. 5929,00€4 exacts et J805 gagnants ............................... 264,20€4 exacts1731 gagnants .............................. 122,80€3 exacts et JJ1766 gagnants .............................. 86,00€2 exacts et JJ25454 gagnants ............................. 27,40€3 exacts et J37874 gagnants .............................. 17,60€3 exacts82224 gagnants ............................. 13,60€1 exact et JJ134688 gagnants ........................... 14,60€2 exacts et J559249 gagnants ............................. 9,50€2 exacts1241696 gagnants .......................... 4,40€

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En2minutes

56 La Libre Belgique - Bruxelles – Belgique 1,50 € – France 2,20 € – Luxembourg 1,50 € – Tél.: 02/744.44.44 – mardi 12 novembre 2013 – 130e année – n° 316 – HHHHHH

BELGIQUE

Politique | Les déclarationsfiscales bruxelloises enregis-trent une baisse préoccupante.Le FDF veut un plan en faveur dumaintien des classes moyennesen Région de Bruxelles-Capitale.UP.4-5

Retraite | Le juge Patrick Man-doux quitte la cour d’appel deBruxelles pour une retraiteméritée. Il exprime ses inquié-tudes quant à l’évolution de lajustice. UP.6-7

Commémoration | La premièrecélébration de l’Armistice pourPhilippe en tant que Roi. UP.8

INTERNATIONAL

Turquie | La décision du Premierministre Erdogan de s’attaquer àla mixité dans la cohabitationdes étudiants suscite unenouvelle polémique et ravive lesaccusations d’islamisationrampante en Turquie. UP.14

Moyen-Orient | Didier Reyndersboucle ce mardi une tournée de

quatre jours au Moyen-Orient. Ilmise sur les relations économi-ques pour faciliter un règlementdu conflit israélo-palesti-nien. UP.16

Syrie | Malgré les désaccords quiexistent en son sein, la coalitionqui rassemble les différentesfactions d’opposants à Bachar AlAssad accepte de prendre part àla conférence de paix “Genève2” qui vise à trouver une solu-tion négociée en Syrie. UP.17

France | Plusieurs dizaines depersonnes ont été interpellées,lundi, en marge des commémo-rations de l’armistice de laPremière Guerre mondiale surles Champs-Élysées. Le cortègede François Hollande a été huépar des militants liés à l’extrêmedroite. En région marseillaise,un député-maire UMP et deuxautres élus ont été poignardéspar un déséquilibré. UP.17

ÉCONOMIE

Placements | Il est faux de direque rien n’a changé en finance :les réglementations ont recadré

les marchés et les opérateurs.Mais le flux de textes nouveauxest devenu paralysant.UP.22-23

Belgacom | Le nouvel administra-teur de Belgacom, LaurentLevaux, ne s’est pas fait admo-nester par Charles Michel pouravoir loupé ses premiers con-seils d’administration. Il a tenuà s’expliquer à ce propos.UP.23

PME | L’Unizo veut un abaisse-ment des charges patronales.L’association d’entrepreneursflamands a chiffré les chargessupplémentaires liées auxdécisions du gouvernement DiRupo. UP.23

SPORTS

Championnat | Les nuages sesont dissipés autour du ParcAstrid. Le 0-1 à Genk a définiti-vement chassé la crise. Ander-lecht a réduit son retard de dix àtrois points – donc un point etdemi au début des playoffs – etse retrouve à la 4e place, alorsque le Standard est le champion

d’automne. UP.28

Football | Place à une semaineinternationale. Marc Wilmots aretrouvé ses Diables : Meunier adécouvert le groupe, tandis queBakkali est blessé. Mignoletsera, lui, entre les perches lorsdes deux prochains matchs.UPP.26-27

Tennis | Finale 100 % belge àTaipei ce week-end. Alison VanUytvanck a pris le dessus surYanina Wickmayer. Résultat :trois Belges dans le Top100. UP.29

CULTURE

Musique | C’est un Bob Dylan enchanteur ressuscité qui était àForest National ce week-end.L’interprète est à nouveau à lahauteur de l’auteur-compositeurde génie. UP.42

Bel 20

J2.914,69+0,66%

Cac 40

J4.290,14+0,70%

EuroStoxx 50

J3.050,30+0,51%

Dow Jones

J15.783,17+0,14%

Euro/Dollar

J1,3409+0,39%

Indices

Edito

Se mobiliseravant, c’estencore mieuxPar Gilles Milecan

D évastées, les Philippinesvoient arriver de l’aide pro­venant des quatre coins du

monde. Autant de témoignages desolidarité. Autant de compassion.Autant de sollicitude. Autantd’empathie. Autant de gestessalutaires.Pourtant.Pourtant, la formation du TyphonHaiynan a pu être observée. Lessatellites météo ont suivi heure parheure sa musculation. Les modèlesmathématiques ont calculé assezcorrectement sa trajectoire.Malgré cela, le bilan des perteshumaines est dramatique et lesdégâts matériels sont démesuréspour un pays “du Sud”.Sur place, les mesures d’évacua­tion, aux rares endroits où elles ontété prises et/ou suivies, n’ont pasété suffisantes pour limiter lesconséquences de la catastrophe. Neparlons même pas des structuresde protection, quasi inexistantes.Le deuil accompli, c’est bien sur laprévention et la préparation qu’ils’agira de se pencher.Car Haiynan illustre, de la plustragique des manières, l’enjeu del’adaptation, au sens large, des payspauvres aux conséquences de tousordres des changements climati­ques.En se gardant d’établir des lienshâtifs, il est indéniable que lesconséquences affligeant l’archipelphilippin sont identiques à cellesque destinent les climatologuesaux pays confrontés en premièreligne à ces phénomènes naturels.C’est avant de reconstruire qu’ilfaut se demander où et commentle faire, qu’il faut simultanémentinstaller les dispositifs d’aide àl’évacuation adaptés aux person­nes et aux lieux où elles vivront.Outre l’aide d’urgence, sans la­quelle des catastrophes sanitaireset sociales sont, elles aussi, prévisi­bles, c’est une reconstructiondurable, c’est­à­dire adaptée auxcirconstances prévisibles, qu’il fautsoutenir financièrement. Sansattendre que l’évitable se repro­duise.

C.LICO

PPE/P

HOTO

NEWS

MICHE

LEU

LER/A

P

TH.D

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IS/R

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Bruxelles-Capitale

Aujourd'huiMin 6°C - Max 9°C

Météo complète P. 55

Météo

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