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© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Quotidien européen – Belgique 1,50 € – France 2,20 € – Luxembourg 1,50 € Tél.: 02/744.44.44 130 e année – n° 123 HHHHHH Une fraude évaluée à 3 milliards Le juge Claise s’intéresse à l’argent noir de diamantaires anversois pour mieux cibler la banque privée HSBC. pp. 28-29 SHUTTERSTOCK Boom des licenciements collectifs en Wallonie depuis début 2013. Belgique p.10 Marion Hänsel : un 11 e film et pas une ride. CHRISTOPHE BORTELS BRUXELLES - MERCREDI 16 OCTOBRE 2013 - www.lalibre.be Quotidien européen – Belgique 1,50 € – France 2,20 € – Luxembourg 1,50 € Tél.: 02/744.44.44 130 e année – n° 123 HHHHHH BRUXELLES

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La Libre Belgique du 16 octobre 2013

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Quotidien européen – Belgique 1,50 € – France 2,20 € – Luxembourg 1,50 € Tél.: 02/744.44.44 130e année – n° 123 HHHHHH

Une fraudeévaluée

à 3 milliards

Le juge Claise s’intéresse à l’argent noir de diamantairesanversois pour mieux cibler la banque privée HSBC.

pp. 28-29SHUTTERSTOCK

Boom deslicenciementscollectifs enWalloniedepuis début2013.

Belgique p.10

Marion Hänsel:un 11e film

et pas une ride.

CHRISTOP

HEBO

RTELS

BRUXELLES - MERCREDI 16 OCTOBRE 2013 - www.lalibre.be

Quotidien européen – Belgique 1,50 € – France 2,20 € – Luxembourg 1,50 € Tél.: 02/744.44.44 130e année – n° 123 HHHHHH

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2 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 3mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Le Clou

La personnalitéLars Loekke Rasmussen

Ex-Premier ministre danois trop dépensier

On ne badine pas avec l’argent du contri­buable au Danemark. Un ex­Premier mi­nistre trop dépensier vient d’en vivre la

douloureuse expérience. L’ancien chef du gouver­nement, à la tête d’une coalition de centre droit(2009­2011), avant d’être renversé par la gauche,traverse une violente tempête politique et médiati­que qui risque de compromettre ses chances derevenir au pouvoir, lors des prochaines électionsprévues au plus tard en 2015.Il est cloué au pilori après qu’un tabloïd, “EkstraBladet”, eut révélé ses dépenses fastueuses en tantque président d’une ONG, “Global Green GrowthInstitute” (GGGI), en 2012 où il a dépensé plusd’unmillion de couronnes (134000 euros) lors de15 courts voyages, dont 770000 couronnes(104000 euros) en billets d’avion première classe.L’affaire fait grand bruit et scandalise les Danois,qui admettent mal qu’on dilapide les denierspublics car cette ONG est financée à hauteur de90millions de couronnes (12millions d’euros) parl’aide au développement.Ce comportement extravagant a fait chuter de sonpiédestal un homme politique qui était extrême­ment populaire, plus populaire que le Premierministre actuel, Mme Helle Thorning­Schmidt (so­cial­démocrate), et dont les Danois étaient persua­dés, selon les sondages, de son retour au pouvoir.Mardi, le parti libéral qu’il dirige, et qui caracolaiten tête des sondages depuis plus de deux ans, adégringolé à son plus bas niveau depuis le scrutinde septembre 2011.“Reviens sur terre”, écrit dans un édito le quotidienconservateur “Berlingske Tidende”. “Juridiquement,il n’a rien commis d’illégal […], mais il amontréunmanque flagrant de discernement”.“Le luxe, on le paie soi­même”, souligne l’éditorialiste,et son homologue de “Politiken” (centre gauche) derenchérir: “Les voyages de luxe ne doivent pas êtrepayés par les contribuables”. Lamajorité de centre­gauche, condamnant son attitude immorale, aappelé à sa démission de la présidence de cette ONG.

Slim Allagui

LEBR

UN/PHO

TONE

WS

Edito .................... p.64

Jeux ...................... p.62

Marchés ......... pp.36-39

Météo/Loterie ....... p.63

Nécrologies ... pp.44-45

Regards ......... pp.22-23

Télévision ..... pp.56-60

Belgique pp. 4-5

Les 24 heures vélosous haute surveillanceLa mort de Thomas des suites d’uneguindaille trop arrosée laisse des tracesà Louvain­la­Neuve. “On fera encoreplus attention que d’habitude”, indiqueune responsable de cercle. Pour éviterque l’événement phare du folklore es­tudiantin ne vire pas au drame. Plus de50 stadiers veilleront sur les fêtards.

PHOT

ONE

WS

Economie pp. 30-31

La chimie se met au vertBASF, premier groupe chimiquemondial, mise beaucoup sur le dé­veloppement de la chimie durabledans le domaine de l’agriculture.Le département protection desplantes engloutit pas moins de25 % du budget recherche, soitquatre fois plus que le poids decette division dans le chiffre d’af­faires global du groupe allemand.

Culture pp. 46-47

Sous influenceindienneDepuis la découvertede Vasco de Gamajusqu’à nos jours, “In­domania” dévoilel’attirance de l’Occi­dent pour l’Inde.L’exposition, à Bozar,est un incontourna­ble d’Europalia.

FOND

ATION_CU

STOD

IA

International pp. 20-21

Le parti des esclavesest interdit d’électionsUn parti créé en Mauritanie pourdéfendre les droits des esclaves etceux des descendants d’affran­chis, stigmatisés, n’a pu obtenir dereconnaissance officielle de l’Etat.Il ne peut donc participer aux lé­gislatives et municipales de no­vembre prochain.

Le chiffre

1,56m2

UN LOCATAIRE À L’ÉTROITUn homme qui a vécu 15 ans dans un logement, à Paris, deseulement 1,56 m2, a assigné son ex-propriétaire en justice,lui réclamant plusieurs années de loyer de dédommagement.“C’est une nouvelle affaire de mal-logement qui présente untriste record”, a plaidé Me Aurélie Geoffroy. Son client a ainsi

vécu dans un local d’environ 4 m2 très mansardé, dontseulement 1,56 m2 est comptabilisé selon la loi. Il

s’acquittait d’un peu plus de 300 euros de loyer mensuelpour cette chambre, sans douche ni WC.

La citation“Il est un des raresmusiciens contemporains àévoquer aussi directement lamorosité ambianteen Europe, et il le fait avec un éclectisme qui lui

vaut les louanges de la critique.”SCOTT SAYARE

Le journaliste du “New York Times” dans un portrait consacré à Stromae sous le titre “Disillusion, witha Dance Beat”.

Athènes : poursuivant l’offensive desautorités grecques contre le parti néonaziAube dorée, l’assemblée nationale doit seprononcer, à partir de 14h, sur la levée del’immunité parlementaire de 6 députésde cette formation.

Douai : examen de l’appel de cinq misen examen, dont l’ancien directeurgénéral du FMI Dominique Strauss-Kahn, dans l’affaire de proxénétismedite du Carlton de Lille, à 8h30. Ilsréclament un jugement en courd’assises, espérant qu’un jury populairesera plus clément que des magistrats encorrectionnelle.

Bruxelles : la Commission européenneprésente son rapport annuel sur lesprogrès effectués par les pays candidatsà l’entrée dans l’UE. Point de presse ducommissaire chargé de l’Elargissement,Stefan Füle, vers 12h30.

Aujourd’hui

Cyber. Google va prochainement modifier sesconditions d’utilisation et, de la sorte, pouvoirexploiter les photos et commentaires desutilisateurs de ses services sur des publicités. Lesinternautes surfant sur Google+, Youtube ou Gmailseront donc susceptibles de voir leur photo seglisser dans les espaces destinés à la publicité dumoteur de recherche. Un système permetcependant d’empêcher cette utilisation. Tous lesdétails se trouvent expliqués sur lalibre.be.

Musique. Un article du prestigieux“New York Times” ne tarit pasd’éloges à l’égard de Stromae (lireci-dessus). Retrouvez les meilleurspassages sur notre site.

Football. Les Diables rouges ont disputé hier soirleur dernier match qualificatif en vue de la Coupedu monde au Brésil. A l’issue de cette joute face auPays de Galles, les footballeurs belges ont réponduaux questions de nos journalistes. Découvrez leursréponses en vidéo.

www.lalibre.be

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PORT

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3mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Edito .................... p.64

Jeux ...................... p.62

Marchés ......... pp.36-39

Météo/Loterie ....... p.63

Nécrologies ... pp.44-45

Regards ......... pp.22-23

Télévision ..... pp.56-60

Economie pp. 30-31

La chimie se met au vertBASF, premier groupe chimiquemondial, mise beaucoup sur le dé­veloppement de la chimie durabledans le domaine de l’agriculture.Le département protection desplantes engloutit pas moins de25 % du budget recherche, soitquatre fois plus que le poids decette division dans le chiffre d’af­faires global du groupe allemand.

Culture pp. 46-47

Sous influenceindienneDepuis la découvertede Vasco de Gamajusqu’à nos jours, “In­domania” dévoilel’attirance de l’Occi­dent pour l’Inde.L’exposition, à Bozar,est un incontourna­ble d’Europalia.

FOND

ATION_CU

STOD

IA

Le chiffre

1,56m2

UN LOCATAIRE À L’ÉTROITUn homme qui a vécu 15 ans dans un logement, à Paris, deseulement 1,56 m2, a assigné son ex-propriétaire en justice,lui réclamant plusieurs années de loyer de dédommagement.“C’est une nouvelle affaire de mal-logement qui présente untriste record”, a plaidé Me Aurélie Geoffroy. Son client a ainsi

vécu dans un local d’environ 4 m2 très mansardé, dontseulement 1,56 m2 est comptabilisé selon la loi. Il

s’acquittait d’un peu plus de 300 euros de loyer mensuelpour cette chambre, sans douche ni WC.

La citation“Il est un des raresmusiciens contemporains àévoquer aussi directement lamorosité ambianteen Europe, et il le fait avec un éclectisme qui lui

vaut les louanges de la critique.”SCOTT SAYARE

Le journaliste du “New York Times” dans un portrait consacré à Stromae sous le titre “Disillusion, witha Dance Beat”. La phrase

“Je continue à penser que,s’agissant des grandes

décisions que j’ai prises, ellesétaient justes.”

JULIAN ASSANGELe fondateur de Wikileaks, coincé depuis 16 mois à

l’ambassade d’Equateur à Londres, dans une interviewaccordée à “The Telegraph”.

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Belgique Titre du dossier

4 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 5mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

La mort tragique de Thomas hante Louvain­la­NeuveEN FILIGRANE

Reportage Annick Hovine

On ne voit que son dos, lesépaules serrées dans uneveste noire. Immobile dans lefroid humide, une cigaretteau bout de la main. Elle fait

non de la tête, imperceptiblement, en li­sant le texte qui accompagne la photoaccrochée à la rampe d’escalier qui sur­plombe les quais 2 et 3 de la gare de Lou­vain­la­Neuve. “Tu nous as quittés tropvite, Thomas, et cela uniquement à caused’une soirée trop arrosée. L’excès d’alcooldans les soirées de jeunes t’aura été fatal.”Elle poursuit, jusqu’au bout, le messagelaissé là par les parents, les frères et lesamis proches de Thomas Dusausoy, 20ans, décédé le 11 octobre après avoir dé­valé un talus, au petit matin, “mortbourré”. Séquelle tragique d’une guin­daille. “Puissent tous les jeunes de ton âgeréfléchir à limiter et encadrer l’alcool dansles fêtes estudiantines, les clubs de sport, lesmouvements de jeunesse… afin que Thomasne soit pas mort pour rien”.

Son regard s’attarde sur les chrysan­thèmes jaunes, les roses blanches, lesœillets déposés là, qui déjà se fânent.Avant de plonger sur les quais et de bu­ter contre l’affiche du dernier film de

Kechiche. Contraste cruel. La vie d’Adèleet la mort de Thomas. Le train de 9h20 lafait revenir à elle. Une passagère com­mente : “Il avait une bonne bouille, commeon dit. C’est émouvant…” Sa voix à elles’étrangle: “Oui, très…”

“On nous a mis la pression”A quelques heures du départ des

24 heures vélo, qui réunit chaque année50000 jeunes à Louvain­la­Neuve pourcet événement phare du folklore estu­diantin, on sent bien que la mort deThomas traverse la ville en filigrane.Même si le dispositif de sécurité est réglécomme du papier à musique, les autori­tés académiques et policières, commeles services de secours, sont sur le qui­vive.

Antoine (prénom d’emprunt), 21 ans,confirme. L’étudiant en 3e bac a décidéde s’engager cette année comme stadier(steward). Une journée de formationétait organisée samedi à Louvain­la­Neuve, pour les 58 stadiers qui arpente­ront les rues, par binômes, avec un talk­ie­walkie, au cours de la nuit la plus lon­gue de l’année étudiante. On leur ainterdit de parler à la presse. “On nous amis la pression. On nous a fait comprendrequ’il ne fallait pas hésiter à intervenir siquelqu’un a l’air d’aller mal.” Si un fêtard

imbibé ne tient plus droit, s’il titube, vo­mit, tombe inconscient… Les stadiers de­vront aussi être vigilants aux situationsqui pourraient dégénérer: barrières desécurité déplacées, débuts de bagarre…On leur a répété qu’ils devaient être “lesyeux et les oreilles” duCentre sportif étudiant(qui organise les 24h) etdes 352 policiers (en uni­forme et en civil).

Responsabilité collective“On ne pourra jamais

empêcher les gens de boire.Mais il faut connaître seslimites. Il m’est arrivé determiner une soirée dansun état pas possible maisje me suis toujours sou­venu de ce que j’avais faitla veille”, explique An­toine. “Les 24 heures vélo, j’en ai déjà faittrois. J’en ai un peu fait le tour. Je voulaisles voir différemment. C’est une sorte deresponsabilité collective que je prends, enveillant sur ceux qui font la fête, commed’autres l’ont fait pour moi précédem­ment.”

Sur la place de l’Université, on a mas­qué la fontaine avec des panneaux debois. Les barrières Nadar patientent der­

rière la ligne blanche qui trace le par­cours des vélos.

Dans les cercles étudiants, on boucleles derniers préparatifs. Devant le Cesec(celui des étudiants en sciences écono­miques, sociales, politiques et de la com­

munication), un étudiant,calotte vissée sur la tête,supervise le décharge­ment d’un camion Carls­berg. Les fûts de bière at­terrissent sur le sol avecune vibration métallique.Sur le parking Leclercq,on monte la scène qui ac­cueillera notammentdeux DJ de Tomor­rowland: Wolfpack et Ni­colas.

Et le vélo? “C’est un cuis­tax en forme d’hélico: il estprêt”, assure Christophe

Leconte, le président du Cesec. En plusdes deux cyclistes, il faudra trois autresparticipants à chaque tour, pour pousserdans les montées et freiner dans les des­centes. Un planning est prévu, avec destours de rôle. “Ce côté folklorique, c’estchouette.”

Et l’aspect, disons, plus festif? “C’esttragique, ce qui s’est passé vendredi. On ypense, évidemment. Chaque étudiant doit

se poser des questions. L’eau sera gratuitesur tous les stands. Et nous, on ne va pasnon plus faire payer les Coca.”

Obligation d’être sobreLe Maf­Sportkot, cercle des étudiants

en éducation physique, kiné et réadap­tation, est inscrit dans les catégories“humanitaire” et “course”. A l’entréedes auditoires, un avis est affiché: “Ve­nez rouler pour la Maf, vous ne le regret­terez pas: bonne ambiance dans la tente,bouffe et massages à la clef”. Renseigne­ments pris, on cherche toujours descandidats au guidon. “Jusqu’à 22 heures,ça va, mais après, les étudiants veulentfaire la fête”, détaille Adélie Jadot, duMaf­Sportkot. “S’ils sont saouls, on ne lesprend pas: pas question de monter sur levélo. On ne veut pas courir de risque. C’estdéjà dangereux comme ça, avec les gensqui passent sans regarder devant les vé­los.”

Certains responsables de la Maf assu­reront la sécurité à des endroits clés duparcours, où les piétons croisent dan­gereusement les cyclistes. “Tout lemonde doit être sobre. On ne veut pasd’accident. Si on prend des responsabiltés,on doit les assumer.” Et cette année,ajoute Adélie, “on fera encore plus atten­tion”. A cause de Thomas.

Une vague d’émotionsans précédent sur lesréseaux sociaux

ÉMOI

V endredi, un jeune est retrouvéblessé au bord d’une voie fer­rée. Un fait divers. Puis, une

dépêche. En fin de soirée, lalibre.beest contactée par André Dusausoy,le papa de Thomas. La victime portedésormais un nom, mais une nou­velle dramatique tombe… l’étudiantde 20 ans a perdu la vie.

Pris d’une émotion insoutenable,qu’on ne se permettrait pas de dé­crire, les parents du jeune hommeont décidé – le jour même du drame– de rédiger une lettre ouverte àtous les étudiants qui guindaillent.Pour sensibiliser ceux qui ne voientpas les dangers de l’ivresse. Nouspublions cet appel dans la foulée…

Une opinion comme une autre?Légèrement plus personnelle etémotive? Non, cette lettre ouvertefait l’effet d’une bombe. Les comp­teurs s’affolent: des dizaines de lec­teurs, des centaines, des milliers…autant de partages sur les réseaux

sociaux. Plus de 120000 internau­tes de lalibre.be l’ont lue, commen­tée ou partagée. Du jamais vu. Le faitdivers se transforme en quelquesminutes en phénomène médiatiqueet sociétal. Toute la presse couvrel’événement, les réseaux sociauxs’emballent, les témoignages desoutien tombent par centaines…

Un record morbide? Au contraire,le message des parents de Thomasest entendu. Mieux encore, les étu­diants se mobilisent en créant desgroupes de soutien sur Facebook.Plusieurs milliers de personnes,touchées par cette vague émotion­nelle, s’inscrivent. A peine lancée,une pétition fait – elle aussi – un car­ton plein. De nombreuses initiativesconcrètes et actions symboliquesvoient le jour en quelques heures.Le papa de Thomas ne voulait pasque la mort de son fils ne serve àrien. Par ses mots, rédigés avec deslarmes, il est parvenu à sensibiliser.Il espère à présent conscientiser…

Dorian de Meeûs

Le procureur De Valkeneerhausse le ton à LiègeLigne rouge. Le procureur général deLiège, Christian De Valkeneer, a décidéde hausser le ton en matière debaptêmes estudiantins, affirmant qu’“ily a une ligne rouge à ne pas franchir”. Ilpoursuivra les organisateurs dubaptême de Marche lors duquel unejeune étudiante française a été victimed’un œdème cérébral après avoir butrop d’eau. “Suite à la plainte des parentsde la jeune Fanny, un dossier est ouvert àl’instruction à Marche”, confirme-t-ildans une interview aux journaux deSudpresse. “La PJ s’occupe actuellementde recueillir tous les éléments et il y auravraisemblablement des inculpations danscette affaire. Et assez rapidement.” Lesorganisateurs de ce baptême pourraientêtre poursuivis pour traitementdégradant et inhumain ou pour coups etblessures, “volontaires ou non”, ayantentraîné une incapacité temporaire oupermanente, souligne M. De Valkeneer.“Je veux envoyer un message très clair àtous ceux qui organisent des baptêmes. Jene veux pas du tout déclarer la guerre aufolklore estudiantin, mais il faut resterdans les limites du raisonnable”, ajoutele procureur général de Liège. “Il fautqu’ils sachent qu’ils ne vivent pas dansun univers sans loi, où tout est permis”.

Épinglé

Les étudiantspensent

évidemmentà ce qui s’estpassé vendredi

dernier.Chacun sepose desquestions.

24 heuresvélo surle qui-vive

l Des dizaines de milliers de jeunes se retrouvent cemercredi à Louvain-la-Neuve pour l’événement phare dufolklore estudiantin.

l Ils vont rouler à vélo, danser, manger et boire jusqu’aubout de la nuit. Tout est mis en place pour éviter que desexcès d’alcool ne viennent troubler la fête.

Les alcools au-delà de 22° sont interdits, mais la bière coulera à flots et l’eau sera gratuite partout.

ALEXIS

HAUL

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ALEXIS

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© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

5mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

La mort tragique de Thomas hante Louvain­la­Neuvese poser des questions. L’eau sera gratuitesur tous les stands. Et nous, on ne va pasnon plus faire payer les Coca.”

Obligation d’être sobreLe Maf­Sportkot, cercle des étudiants

en éducation physique, kiné et réadap­tation, est inscrit dans les catégories“humanitaire” et “course”. A l’entréedes auditoires, un avis est affiché: “Ve­nez rouler pour la Maf, vous ne le regret­terez pas: bonne ambiance dans la tente,bouffe et massages à la clef”. Renseigne­ments pris, on cherche toujours descandidats au guidon. “Jusqu’à 22 heures,ça va, mais après, les étudiants veulentfaire la fête”, détaille Adélie Jadot, duMaf­Sportkot. “S’ils sont saouls, on ne lesprend pas: pas question de monter sur levélo. On ne veut pas courir de risque. C’estdéjà dangereux comme ça, avec les gensqui passent sans regarder devant les vé­los.”

Certains responsables de la Maf assu­reront la sécurité à des endroits clés duparcours, où les piétons croisent dan­gereusement les cyclistes. “Tout lemonde doit être sobre. On ne veut pasd’accident. Si on prend des responsabiltés,on doit les assumer.” Et cette année,ajoute Adélie, “on fera encore plus atten­tion”. A cause de Thomas.

Une vague d’émotionsans précédent sur lesréseaux sociaux

ÉMOI

V endredi, un jeune est retrouvéblessé au bord d’une voie fer­rée. Un fait divers. Puis, une

dépêche. En fin de soirée, lalibre.beest contactée par André Dusausoy,le papa de Thomas. La victime portedésormais un nom, mais une nou­velle dramatique tombe… l’étudiantde 20 ans a perdu la vie.

Pris d’une émotion insoutenable,qu’on ne se permettrait pas de dé­crire, les parents du jeune hommeont décidé – le jour même du drame– de rédiger une lettre ouverte àtous les étudiants qui guindaillent.Pour sensibiliser ceux qui ne voientpas les dangers de l’ivresse. Nouspublions cet appel dans la foulée…

Une opinion comme une autre?Légèrement plus personnelle etémotive? Non, cette lettre ouvertefait l’effet d’une bombe. Les comp­teurs s’affolent: des dizaines de lec­teurs, des centaines, des milliers…autant de partages sur les réseaux

sociaux. Plus de 120000 internau­tes de lalibre.be l’ont lue, commen­tée ou partagée. Du jamais vu. Le faitdivers se transforme en quelquesminutes en phénomène médiatiqueet sociétal. Toute la presse couvrel’événement, les réseaux sociauxs’emballent, les témoignages desoutien tombent par centaines…

Un record morbide? Au contraire,le message des parents de Thomasest entendu. Mieux encore, les étu­diants se mobilisent en créant desgroupes de soutien sur Facebook.Plusieurs milliers de personnes,touchées par cette vague émotion­nelle, s’inscrivent. A peine lancée,une pétition fait – elle aussi – un car­ton plein. De nombreuses initiativesconcrètes et actions symboliquesvoient le jour en quelques heures.Le papa de Thomas ne voulait pasque la mort de son fils ne serve àrien. Par ses mots, rédigés avec deslarmes, il est parvenu à sensibiliser.Il espère à présent conscientiser…

Dorian de Meeûs

Le procureur De Valkeneerhausse le ton à LiègeLigne rouge. Le procureur général deLiège, Christian De Valkeneer, a décidéde hausser le ton en matière debaptêmes estudiantins, affirmant qu’“ily a une ligne rouge à ne pas franchir”. Ilpoursuivra les organisateurs dubaptême de Marche lors duquel unejeune étudiante française a été victimed’un œdème cérébral après avoir butrop d’eau. “Suite à la plainte des parentsde la jeune Fanny, un dossier est ouvert àl’instruction à Marche”, confirme-t-ildans une interview aux journaux deSudpresse. “La PJ s’occupe actuellementde recueillir tous les éléments et il y auravraisemblablement des inculpations danscette affaire. Et assez rapidement.” Lesorganisateurs de ce baptême pourraientêtre poursuivis pour traitementdégradant et inhumain ou pour coups etblessures, “volontaires ou non”, ayantentraîné une incapacité temporaire oupermanente, souligne M. De Valkeneer.“Je veux envoyer un message très clair àtous ceux qui organisent des baptêmes. Jene veux pas du tout déclarer la guerre aufolklore estudiantin, mais il faut resterdans les limites du raisonnable”, ajoutele procureur général de Liège. “Il fautqu’ils sachent qu’ils ne vivent pas dansun univers sans loi, où tout est permis”.

Épinglé

ALEXIS

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OT

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Belgique Actualité

6 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 7mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

La Journée

A 18000 euros…Tout heureux sans doute d’entrer en fonction (il dutun peu attendre, il est vrai), le nouveau gouverneurdu Hainaut, Tommy Leclercq (on va dire: ex­PS) avu les choses en grand pour sa cérémonie d’investi­ture, le 12 septembre dernier. Pas moins de 10000invitations avaient été lancées; les invités présentsfurent tout de même 1500. Bon, la grande salle dupalais des Beaux­Arts de Charleroi n’a pas été louéepour l’occasion: le collège carolo l’a mise à la dispo­sition du nouveau haut fonctionnaire, saisissantl’occasion de rappeler que la vie hennuyère ne secantonne pas à Mons… Mais il y eut tout de mêmeorchestre, déploiement policier impressionnant, etc.Surtout, on n’attrape pas les mouches officielles avecdu vinaigre. Si le service du buffet avait été confié àune école provinciale hôtelière, ce ne fut pas le casde sa préparation, assurée par un traiteur privé. Ceseul “catering” a pesé, de source provinciale, 18000euros.

…les petits fours hennuyers“Ce n’est pas démesuré, s’est défendu le gouverneurLeclercq à “la Nouvelle Gazette”.Quand vous faites lecompte, cela ne fait que 11 euros en moyenne parpersonne: moins cher qu’un fast­food”. Vu comme ça,évidemment…Quant à lui, le ministre des Pouvoirs locaux, PaulFurlan (PS), interrogé au Parlement wallon, s’estmoins appesanti sur la dépense que sur le côté“valorisant” de la manifestation (60 ambassadeurs,des ministres, etc.), tout en rappelant qu’il revient àson collègue de la Fonction publique (l’Ecolo Nollet)de contrôler une fois l’an les dépenses réalisées parl’ensemble des gouverneurs de provinces. Pas dequoi convaincre son interpellateur, le député caroloTanzilli (CDH), pour qui, par les temps austères quicourent, ce faste­là se situe “très nettement au­delàd’une certaine ligne de bienséance et de retenue”.C’est simple, il s’est même trouvé un député pro­vincial, Yves Lardinois (PS), pour avoir ostensible­ment boycotté la fête.

Le recteur de l’ULg fustige Mme RoyalLa lettre de Ségo à Di Rupo, suite et (pas?) fin. Lundisoir, quelques heures après la diffusion du courrieradressé le 8 octobre dernier par l’ex­candidatesocialiste à la présidentielle française au Premierministre belge (suite au coma d’une étudiantefrançaise de l’ULg lors d’une activité de baptême àMarche­en­Famenne) demandant de “légiférer pourmettre le bizutage hors la loi”, le recteur de l’univer­sité de Liège n’a pas tardé à réagir virulemment sursa page Scoop.it. “Je suppose que Madame Royal nes’est pas interrogée pour savoir pourquoi des milliersd’étudiants français faisaient leurs études ici, aux fraisde la FédérationWallonie­Bruxelles […]. Tant qu’àdonner des leçons, elle pourrait commencer par sepréoccuper de problèmes bien hexagonaux: le numerusclausus, les concours et le bachotage.Je suppose qu’en faisant interdire les baptêmes, qu’ontend à confondre avec des ‘bizutages’, elle n’a pasréalisé qu’elle créait une prohibition, meilleur moyen derendre clandestine une activité qui peut, normalement,être adéquatement encadrée. Je suppose qu’il ne lui apas effleuré l’esprit que l’accident de Marche était unedérive anormale, condamnée par les comités d’étu­diants eux­mêmes, qui est sous le coup d’une enquêtejudiciaire et dont les auteurs sont passibles de sanctionstrès lourdes au pénal […]. Interdire les baptêmes nerésoudrait rien et porterait atteinte à un folklore géné­ralement bon­enfant. D’autres mesures, moins répressi­ves et plus éducatives sont susceptibles de réduire cesdébordements incontrôlés à l’avenir, et on y travaille”.

“Nous aurons constr uit une Belgique plus moderne”

Le Premier ministreexclut une 7e réforme

de l’Etat rapide.

BILANTAIRE

L e Premier ministre belgeest incontestablement unmaître de la communica­

tion politique. Mais cela ne faitpas de lui un orateur charisma­tique. Tout ce qu’il dit est telle­ment étudié, savamment cal­culé qu’il ne laisse plus beau­coup de place aux émotions.On aurait pu attendre du der­nier discours sur l’état del’Union qu’il prononcera souscette législature et peut­êtremême de sa carrière politiquel’une ou l’autre belles envoléeslyriques. Elio Di Rupo l’a défi­nitivement prouvé ce mardi :l’emphase, ce n’était pas sontruc. Même quand les circons­tances sont plutôt favorables :des Diables rouges qualifiéspour la Coupe du monde après12 ans de disette, une réformede l’Etat quasiment ficelée, des

finances publiques qui ont re­trouvé une certaine crédibilité,des perspectives économiquesun peu moins sombres. Maisnon. “L’heure n’est pas aux envo­lées électorales”, a justifié sobre­ment le Premier ministre (àquelques heures du derniermatch de l’équipe nationale austade Roi Baudouin où il ira pa­rader).

Catalogue de mesureTenu par la discipline gouver­

nementale (il parlait sous lecontrôle des vice­Premiers),Elio Di Rupo a passé en revueles dernières décisions de songouvernement. Il s’est montrésuffisamment exhaustif pourpermettre à chacun de ses mi­nistres de se reconnaître dansle discours. Maîtrise du prix del’énergie, statut uniqueouvriers/employés, extensiondu plan Activa, réduction decharges pour les 5 premiers en­gagements, augmentation dusalaire poche pour les petits re­venus, relèvement de la pen­sion minimum et des alloca­tions familiales pour les indé­pendants, réforme de la justice,

engagements de nouveaux po­liciers, etc. Pour contrerd’avance ceux qui reproche­ront à son gouvernement sonincapacité à réformer la loi desauvegarde de la compétitivité,il a souligné que la norme sala­riale avait été ramenée à 0%en 2013 et 2014. Et avancé que“par la maîtrise de l’inflation, legouvernement avait permis uneépargne de 2,4 milliards d’eurossur le coût salarial”.

Le ton fut parfois à l’auto­congratulation. “En moins de 2ans, s’est­il félicité en préam­bule, nous avons stabilisé notrepays et l’avons remis sur les bonsrails.” Ou à la profession de foi.“La confiance est de retour”, a­t­il scandé en guise de conclu­sion. Grâce à quoi ? Grâce à larecette belge –“un équilibre en­tre rigueur budgétaire et mesu­res de relance”– que son gou­vernement a appliquée.

Pas de triomphalisme cepen­dant. “Les défis restent impor­tants”. Le Premier ministre en aénoncé quelques­uns. Il s’estainsi engagé à corriger avant lafin de la législature les dé­faillances du secteur bancaire

qui sont, pour lui, “la causeprincipale de la crise économi­que”. Il a aussi annoncé le re­trait avant fin 2014 des trou­pes belges au Mali, au Liban, enAfghanistan. Et appelé le Parle­ment à jeter les bases “d’un sys­tème fiscal plus juste et plus équi­table”.

Elio Di Rupo a par ailleurslancé quelques piques plus oumoins acérées. Il s’en est no­tamment pris à ces managersd’entreprises publiques qui ne“semblent pas comprendre”qu’ils ont une responsabilité àl’égard de l’Etat. De toute évi­dence, Didier Bellens, patronde Belgacom, était visé.

Il a aussi fermé la porte à unenouvelle réforme de l’Etat sousla prochaine législature. “LesRégions et Communautés, a­t­iljustifié, auront besoin de tempspour mettre en œuvre la 6e ré­forme de l’Etat. Les 5 années de laprochaine législature ne serontpas de trop pour s’approprier cenouveau cadre institutionnel.”Nul doute que la N­VA lui ré­pliquera sèchement ce mer­credi et jeudi à la Chambre.

V.R.

Ce mardi, Elio Di Rupo a prononcé au Parlement le dernier discours sur l’état de l’Union de la législature.

NOCO

LASMAE

TERLINCK

/BELGA

Pour Jo Libeer du Voka, “la sixièmeréforme de l’Etat ne va pas assez loin”

Entretien Raphaël Meulders

Jo Libeer est administrateur délégué dupuissant Voka, le patronat flamand. Il en amarre de la casquette “communautariste”“qu’une partie du sud du pays” aurait attri­buée à son organisation depuis la fameusephrase de Bart De Wever: “ Mon patron, c’estle Voka”. “Il ne faut pas se tromper: ce sont lesentreprises qui nous paient et c’est le socio­économique qui nous intéresse.” Mais pour JoLibeer, la régionalisation de l’économie neva pas assez loin. “Je veux que tout le mondegagne en Belgique, mais il faut une vision, unmodèle et des structures. Or ce sont l’autono­mie et la responsabilisation qui fonctionnentle mieux. Si on avait, par exemple, régionaliséune partie de l’impôt des sociétés, on aurait purefinancer Bruxelles sans passer par tout unsystème complexe de dotations.” Selon JoLibeer, “la déresponsabilisation est la pire deschoses. En Belgique, on est dans un modèle‘entre les deux’ qui ne fonctionne pas. La 6e

réforme de l’Etat n’a pas été assez loin. Tôt outard, la discussion sur les structures va revenirà la table, c’est clair”.

Comment jugez-vous l’action du gouvernementDi Rupo?Il a réalisé quelques assainissements, surtouten augmentant les taxes, plutôt qu’en rédui­sant les dépenses. Mais l’endettement reste,la croissance n’est pas énorme, le marché dutravail ne fonctionne pas et il n’y a toujourspas d’équilibre budgétaire. Il nous faut 2% decroissance dans les années à venir pourpouvoir continuer à honorer le contrat social,payer les pensions. Autrement, les coûts devieillissement vont devenir intenables. Il y aun appauvrissement latent, qu’on ne ressentpas encore. La balance commerciale estpassée en huit ans de +3% à ­3%, cela fait24 milliards qui ont disparu, soit le budgettotal de la Flandre.

Comment arrive-t-on à une croissance de 2%?Il faut remédier à deux dysfonctionnements:le coût de l’Etat et le marché du travail quine fonctionne plus. On vient de réaliser uneétude sur le coût de l’Etat belge par rapportau service et l’environnement qu’il nousdonne en échange. Le résultat nous a coupéle souffle. On est classé 20e sur 24 au niveaueuropéen, en compagnie “glorieuse” de laHongrie, la France, la Grèce. En gros, on paiedes impôts comme les Scandinaves et onobtient en échange des services du typefrançais ou espagnol. C’est gênant. En Belgi­que, l’Etat prend 54% du PIB total. Il fautramener très vite ce chiffre à 50%, voire endessous. Même la gauche flamande soutientce point de vue.

Dès 2014, les Régions vont avoir davantaged’autonomie en matière de marché du travail.Vous dites qu’il ne fonctionne pas en Belgique,

qu’allez-vous faire en Flandre?En Flandre, notre problème, c’est le vieillis­sement de la population. Nous voulons queles gens travaillent durant 40 ans et pas 29,5ans comme c’est le cas en Belgique. Il y abeaucoup trop de prépensions. Mettre desgens à 52 ans à la préretraite comme chezFord Genk, cela va à l’encontre de tous lesprincipes à respecter. A cet âge­là, on aencore la flexibilité pour aller trouver unautre job. Le problème, ce ne sont pas tantles entreprises qui ferment, mais cetteincapacité à écouler les personnes licenciéesdans d’autres entreprises. Il y a des jobs enBelgique, mais il y a un décalage entre l’offreet la demande. Les indemnités de licencie­ment sont trop importan­tes, ce n’est plus un trem­plin pour aller chercher unboulot mais un incitant àrester chez soi. On va arrêterce “win for life” en Flandre.

Une étude de la KBC a récem-ment affirmé que le taux decroissance était plus importanten Wallonie qu’en Flandre.Qu’en pensez-vous?Que de bonnes nouvelles. Lacroissance rend heureux.

Le modèle wallon vous inspire-t-il?Je ne sais pas si c’est unmodèle d’inspiration, maisquand on voit les résultatsqui s’amorcent, ce ne sontque de bonnes nouvelles.Même si des études relativi­sent ces chiffres. Le pouvoird’achat de la Wallonie est encore loin endessous de celui de la Flandre. Mais le débatn’est pas là. Une Wallonie qui va mieux, c’estbon pour la Flandre. Ce sont nos clients, nosfournisseurs… Plus les Wallons se redresse­ront, au mieux nous nous porterons. Je necomprends pas ce discours qui dit: “La Flan­dre veut aller de l’avant et nous délaisser”. Pasdu tout, on a un discours de responsabilité,d’autonomie, de performance. On voit quecela débute au niveau wallon et on dit: “Cha­peau, continuez!”

Etes-vous impressionné par ce redressementéconomique wallon?Je suis surpris, étonné. Pas au sens que je nem’y attendais pas, mais cela m’intéresse desavoir comment les Wallons ont réussi cela.J’essaie de comprendre. Ce n’est pas unevision paternaliste. On est vraiment con­tent pour les Wallons. Mais le jeu “quigagne, qui perd”, cela m’intéresse peu. Cen’est pas un match de foot ou de tennisentre les deux Régions, mais plutôt unmatch de golf. Chacun doit améliorer sonjeu et on arrivera tous à un beau résultat.

Vous parlez des deux Régions, Bruxelles est-elle une Région à part entière selon vous?J e m’en fous. Il faut sortir de ce type devocabulaire. Si je dois choisir entre: “Bruxel­les Région à part entière problématique” ou“Bruxelles, métropole internationale mo­dèle”, le choix est vite fait. On veut investiret collaborer avec Bruxelles. Mais 19 com­munes, c’est d’une inefficacité rare. A NewYork, il y a neuf échevins.

Avez-vous une solution pour contrer le hauttaux de chômageàBruxelles?Bruxelles est une métropole comme lesautres, avec beaucoup d’immigration. L’ab­sence de politique de migration est de

l’humanisme mal compris.On a laissé venir des gens qui,même dans leurs pays,n’avaient aucune chance detrouver un emploi. Ce n’estpas de cela dont Bruxelles abesoin. Mais, attention, unefois que ces immigrés sont là,il faut en tenir compte. Il y aun travail énorme à réaliserde formation, d’éducation,d’intégration et Bruxelles ades difficultés à le faire. Nousvoulons que la Flandre conti­nue d’y investir. Même si onn’est que 8­10%, on paie 20%de l’éducation.

Un plan Marshall wallon serait-ilpossible en Flandre?C’est une autre Région. EnWallonie, le plan Marshall aeu pour objectif de créer àpartir de rien. En Flandre, les

entreprises sont dans une autre phase deleur vie économique. On voit sur l’axeBruxelles­Namur­Luxembourg l’éclosiond’une nouvelle économie. Mais il ne faut pasnon plus fermer les yeux sur les grandsbassins, le Borinage, Liège, avec des taux dechômage de 25­30%. Parfois des famillesentières sont au chômage depuis trois géné­rations. Cela n’existe pas en Flandre.

Qu’en est-il justement de la situation économi-que en Flandre?Il y a eu Ford­Genk, bien sûr. Mais cen’est pas parce qu’un arbre tombe avecbeaucoup de bruit que le reste de laforêt ne pousse pas. On a un modèle quivient à sa fin : celui des multinationalesarrivées dans les années 60, attirées parun marché, une main­d’œuvre qualifiéeet bon marché. Il faut se préparer àsubstituer ce modèle qui représenteencore plus de 50 % de l’emploi indus­triel en Flandre. Le challenge esténorme, mais si on n’anticipe pas, onpeut avoir les mêmes problèmes que laWallonie a eus avec sa sidérurgie.

“On paie desimpôts comme lesScandinaves et on

obtient desservices du typeespagnol. C’estgênant.”

JO LIBEERAdministrateur délégué du Voka

VLEFOU

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Page 7: Llb 20131016 bru full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

7mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

“Nous aurons constr uit une Belgique plus moderne”

qui sont, pour lui, “la causeprincipale de la crise économi­que”. Il a aussi annoncé le re­trait avant fin 2014 des trou­pes belges au Mali, au Liban, enAfghanistan. Et appelé le Parle­ment à jeter les bases “d’un sys­tème fiscal plus juste et plus équi­table”.

Elio Di Rupo a par ailleurslancé quelques piques plus oumoins acérées. Il s’en est no­tamment pris à ces managersd’entreprises publiques qui ne“semblent pas comprendre”qu’ils ont une responsabilité àl’égard de l’Etat. De toute évi­dence, Didier Bellens, patronde Belgacom, était visé.

Il a aussi fermé la porte à unenouvelle réforme de l’Etat sousla prochaine législature. “LesRégions et Communautés, a­t­iljustifié, auront besoin de tempspour mettre en œuvre la 6e ré­forme de l’Etat. Les 5 années de laprochaine législature ne serontpas de trop pour s’approprier cenouveau cadre institutionnel.”Nul doute que la N­VA lui ré­pliquera sèchement ce mer­credi et jeudi à la Chambre.

V.R.

Pour Jo Libeer du Voka, “la sixièmeréforme de l’Etat ne va pas assez loin”

Entretien Raphaël Meulders

Jo Libeer est administrateur délégué dupuissant Voka, le patronat flamand. Il en amarre de la casquette “communautariste”“qu’une partie du sud du pays” aurait attri­buée à son organisation depuis la fameusephrase de Bart De Wever: “ Mon patron, c’estle Voka”. “Il ne faut pas se tromper: ce sont lesentreprises qui nous paient et c’est le socio­économique qui nous intéresse.” Mais pour JoLibeer, la régionalisation de l’économie neva pas assez loin. “Je veux que tout le mondegagne en Belgique, mais il faut une vision, unmodèle et des structures. Or ce sont l’autono­mie et la responsabilisation qui fonctionnentle mieux. Si on avait, par exemple, régionaliséune partie de l’impôt des sociétés, on aurait purefinancer Bruxelles sans passer par tout unsystème complexe de dotations.” Selon JoLibeer, “la déresponsabilisation est la pire deschoses. En Belgique, on est dans un modèle‘entre les deux’ qui ne fonctionne pas. La 6e

réforme de l’Etat n’a pas été assez loin. Tôt outard, la discussion sur les structures va revenirà la table, c’est clair”.

Comment jugez-vous l’action du gouvernementDi Rupo?Il a réalisé quelques assainissements, surtouten augmentant les taxes, plutôt qu’en rédui­sant les dépenses. Mais l’endettement reste,la croissance n’est pas énorme, le marché dutravail ne fonctionne pas et il n’y a toujourspas d’équilibre budgétaire. Il nous faut 2% decroissance dans les années à venir pourpouvoir continuer à honorer le contrat social,payer les pensions. Autrement, les coûts devieillissement vont devenir intenables. Il y aun appauvrissement latent, qu’on ne ressentpas encore. La balance commerciale estpassée en huit ans de +3% à ­3%, cela fait24 milliards qui ont disparu, soit le budgettotal de la Flandre.

Comment arrive-t-on à une croissance de 2%?Il faut remédier à deux dysfonctionnements:le coût de l’Etat et le marché du travail quine fonctionne plus. On vient de réaliser uneétude sur le coût de l’Etat belge par rapportau service et l’environnement qu’il nousdonne en échange. Le résultat nous a coupéle souffle. On est classé 20e sur 24 au niveaueuropéen, en compagnie “glorieuse” de laHongrie, la France, la Grèce. En gros, on paiedes impôts comme les Scandinaves et onobtient en échange des services du typefrançais ou espagnol. C’est gênant. En Belgi­que, l’Etat prend 54% du PIB total. Il fautramener très vite ce chiffre à 50%, voire endessous. Même la gauche flamande soutientce point de vue.

Dès 2014, les Régions vont avoir davantaged’autonomie en matière de marché du travail.Vous dites qu’il ne fonctionne pas en Belgique,

qu’allez-vous faire en Flandre?En Flandre, notre problème, c’est le vieillis­sement de la population. Nous voulons queles gens travaillent durant 40 ans et pas 29,5ans comme c’est le cas en Belgique. Il y abeaucoup trop de prépensions. Mettre desgens à 52 ans à la préretraite comme chezFord Genk, cela va à l’encontre de tous lesprincipes à respecter. A cet âge­là, on aencore la flexibilité pour aller trouver unautre job. Le problème, ce ne sont pas tantles entreprises qui ferment, mais cetteincapacité à écouler les personnes licenciéesdans d’autres entreprises. Il y a des jobs enBelgique, mais il y a un décalage entre l’offreet la demande. Les indemnités de licencie­ment sont trop importan­tes, ce n’est plus un trem­plin pour aller chercher unboulot mais un incitant àrester chez soi. On va arrêterce “win for life” en Flandre.

Une étude de la KBC a récem-ment affirmé que le taux decroissance était plus importanten Wallonie qu’en Flandre.Qu’en pensez-vous?Que de bonnes nouvelles. Lacroissance rend heureux.

Le modèle wallon vous inspire-t-il?Je ne sais pas si c’est unmodèle d’inspiration, maisquand on voit les résultatsqui s’amorcent, ce ne sontque de bonnes nouvelles.Même si des études relativi­sent ces chiffres. Le pouvoird’achat de la Wallonie est encore loin endessous de celui de la Flandre. Mais le débatn’est pas là. Une Wallonie qui va mieux, c’estbon pour la Flandre. Ce sont nos clients, nosfournisseurs… Plus les Wallons se redresse­ront, au mieux nous nous porterons. Je necomprends pas ce discours qui dit: “La Flan­dre veut aller de l’avant et nous délaisser”. Pasdu tout, on a un discours de responsabilité,d’autonomie, de performance. On voit quecela débute au niveau wallon et on dit: “Cha­peau, continuez!”

Etes-vous impressionné par ce redressementéconomique wallon?Je suis surpris, étonné. Pas au sens que je nem’y attendais pas, mais cela m’intéresse desavoir comment les Wallons ont réussi cela.J’essaie de comprendre. Ce n’est pas unevision paternaliste. On est vraiment con­tent pour les Wallons. Mais le jeu “quigagne, qui perd”, cela m’intéresse peu. Cen’est pas un match de foot ou de tennisentre les deux Régions, mais plutôt unmatch de golf. Chacun doit améliorer sonjeu et on arrivera tous à un beau résultat.

Vous parlez des deux Régions, Bruxelles est-elle une Région à part entière selon vous?J e m’en fous. Il faut sortir de ce type devocabulaire. Si je dois choisir entre: “Bruxel­les Région à part entière problématique” ou“Bruxelles, métropole internationale mo­dèle”, le choix est vite fait. On veut investiret collaborer avec Bruxelles. Mais 19 com­munes, c’est d’une inefficacité rare. A NewYork, il y a neuf échevins.

Avez-vous une solution pour contrer le hauttaux de chômageàBruxelles?Bruxelles est une métropole comme lesautres, avec beaucoup d’immigration. L’ab­sence de politique de migration est de

l’humanisme mal compris.On a laissé venir des gens qui,même dans leurs pays,n’avaient aucune chance detrouver un emploi. Ce n’estpas de cela dont Bruxelles abesoin. Mais, attention, unefois que ces immigrés sont là,il faut en tenir compte. Il y aun travail énorme à réaliserde formation, d’éducation,d’intégration et Bruxelles ades difficultés à le faire. Nousvoulons que la Flandre conti­nue d’y investir. Même si onn’est que 8­10%, on paie 20%de l’éducation.

Un plan Marshall wallon serait-ilpossible en Flandre?C’est une autre Région. EnWallonie, le plan Marshall aeu pour objectif de créer àpartir de rien. En Flandre, les

entreprises sont dans une autre phase deleur vie économique. On voit sur l’axeBruxelles­Namur­Luxembourg l’éclosiond’une nouvelle économie. Mais il ne faut pasnon plus fermer les yeux sur les grandsbassins, le Borinage, Liège, avec des taux dechômage de 25­30%. Parfois des famillesentières sont au chômage depuis trois géné­rations. Cela n’existe pas en Flandre.

Qu’en est-il justement de la situation économi-que en Flandre?Il y a eu Ford­Genk, bien sûr. Mais cen’est pas parce qu’un arbre tombe avecbeaucoup de bruit que le reste de laforêt ne pousse pas. On a un modèle quivient à sa fin : celui des multinationalesarrivées dans les années 60, attirées parun marché, une main­d’œuvre qualifiéeet bon marché. Il faut se préparer àsubstituer ce modèle qui représenteencore plus de 50 % de l’emploi indus­triel en Flandre. Le challenge esténorme, mais si on n’anticipe pas, onpeut avoir les mêmes problèmes que laWallonie a eus avec sa sidérurgie.

“On paie desimpôts comme lesScandinaves et on

obtient desservices du typeespagnol. C’estgênant.”

JO LIBEERAdministrateur délégué du Voka

VLEFOU

R/BE

LGA

Page 8: Llb 20131016 bru full

© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

Belgique Actualité

8 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 9mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Les esclaves modernes restentdifficiles à identifier

Le Centre pourl’égalité des chancesen a fait le constat.

ENJEUX

D e 1999 et 2000, plu­sieurs jeunes femmes ni­gérianes déclarent des

fausses identités à l’Office desétrangers en vue d’obtenirl’asile en Belgique. Ces derniè­res se rendent coupables d’ac­tes délictueux au regard de laloi. Mais problème, ces femmesagissent sous la contrainte. El­les sont en effet forcées de seprostituer par un réseau nigé­rian de proxénétisme. En 2007,la Cour d’appel de Gand rendson arrêt : ces femmes sont desvictimes, malgré leurs déclara­tions fallacieuses. L’affaire est

classée sans suite. Cette déci­sion a été rendue possible parune directive européenne, ap­pliquée en droit belge, qui pré­voit le principe de non­sanc­tion. Le ministère public se voitainsi doté d’un pouvoir d’ap­préciation sur l’opportunité depoursuivre, ou non, des per­sonnes reconnues coupablesd’infractions. Seulement, il fautque ces dernières aient été enposition de faiblesse au mo­ment des faits.

Ce principe de non­sanctionest largement exposé dans ledernier rapport du Centrepour l’égalité des chances sur laproblématique de la traite deshumains. Et pour cause, la rè­gle est largement répandue ausein du Collège des procureursgénéraux en matière de traitedes êtres humains. Elle permetde construire une relation deconfiance entre les enquêteurs

et les victimes potentielles etainsi démanteler les réseauxutilisant des esclaves moder­nes. Mais dans les affaires detraites, le statut de victime estsouvent complexe à détermi­ner. La proie d’un réseau pou­vant elle­même devenir recru­teur d’autres esclaves moder­nes…

En Belgique, l’étranger en si­tuation illégale, reconnu vic­time de traite des humains, re­çoit une autorisation de séjourdéfinitive. L’enjeu pour le mi­nistère public réside dès lorsdans la juste qualification desorganisateurs des traites – pouréviter les fausses “victimisa­tions” qui déboucheraient surdes attributions illégitimes detitres de séjour – ainsi que dansla reconnaissance des victimesafin de leur éviter un doublepréjudice.

A.K. (st.)

“L’impact des Diables ne sera pas direct”Rudi Vervoort revient

sur les tensionscommunautaires.

RENTRÉEEntretien Mathieu Colleyn

A lors que le Parlementbruxellois fait sa rentréece mercredi, le gouverne­

ment régional doit faire face àquelques tensions communau­taires. Celles­ci sont partiesd’une interview donnée au“Tijd” par le ministre­PrésidentRudi Vervoort (PS) qui a visi­blement heurté son partenaireCD&V. Il y rappelle qu’un gou­vernement pouvait être formé,qu’un budget pouvait mêmeêtre voté sans majorité au seindu groupe néerlandophone duParlement si la N­VA avait lavolonté et la possibilité de blo­quer les institutions bruxelloi­ses. La ministre BrigitteGrouwels (CD&V) s’est émue àl’évocation de ce qu’elle estimeêtre une rupture de l’équilibreinstitutionnel du pays. Un sen­timent qui vient se greffer àl’hostilité néerlandophone vis­à­vis de la structure présentéepar PS, MR, CDH et Ecolo pourtisser des liens entre la Wallo­nie et Bruxelles en vue des fu­turs transferts de compétences.Vervoort tente de regoupiller lagrenade.

Il y a de l’eau dans le gaz entrefrancophones et néerlandophonesde Bruxelles ?Pour la première fois, j’ai pu me­

surer le fossé qu’il y avait entrela presse francophone et néer­landophone. Si demain la N­VAl’emporte et qu’elle décide debloquer, que se passe­t­il ? Je disque certaines dispositions de­meurent pour faire voter unbudget ou désigner un minis­tre­Président et faire fonction­ner la région. C’est tout.

On peut donc faire un gouverne-ment sans majorité dans le groupelinguistique flamand ?Oui, mais c’est bancal évidem­ment. Le lendemain la rédac­trice en chef du “Tijd” tweetaitque les francophones étaienttout de même incroyables. C’estla meilleure de toutes, le journa­liste a donné à l’interview un filconducteur qui n’en est pas un.

Le VLD exclut la N-VA alors leCD&V n’arrête pas de dire quec’est un parti démocratique aveclequel on peut négocier.Je ne dis pas autre chose. Jusqu’àpreuve du contraire c’est unparti démocratique. Je dis sim­plement qu’un blocage totaln’est pas possible. Ça me fait ré­fléchir à ma manière de com­muniquer. C’est un signal que lacampagne électorale va démar­rer.

Il y a eu une réaction épidermiquedu CD&V.Cette interview donne l’imageque les francophones renfor­cent la N­VA. Mais ce n’était pasle propos. Je n’ai jamais dit quela N­VA n’est pas en mesure defaire un compromis.

Dans le même temps le plan fran-

cophone Wallo-Brux crispe.Sur la manière dont on a com­muniqué sur les accords de laSainte­Emilie, il y a eu un dé­faut de concertation avec lesFlamands de Bruxelles. L’imageque cela donne : quatre prési­dents wallons qui expliquentcomment ça va fonctionner àBruxelles, en axant tout sur celien Bruxelles­Wallonie. LesFlamands disent “et nousalors ?”. C’est légitime, mais lespartis francophones n’ont faitque dégager un compromis en­tre visions ré­gionaliste etcommunauta­riste.

Depuis la présen-tation des ac-cords de la Sain-te-Emilie on n’apas l’impressionque cela bougebeaucoup…Aujourd’hui, concrètement, onest nulle part. Il va falloir lefaire avant les élections sur unmodèle d’égalité de traitementet non avec des systèmes diffé­rents selon la communauté.

D’où l’initiative doit-elle venir ?Des francophones, mais cela sepasse au niveau des partis, cen’est pas mon rôle. Nous som­mes à un moment clé où il fautconcrétiser l’émergence du faitrégional. A terme, l’idéal c’estque la Région reprenne la Co­com (l’institution amenée àgérer les allocations familialesà Bruxelles), mais ça n’est pasencore mûr, d’abord il faudramontrer que cela fonctionne.A l’approche des élections, lesprovocations extérieures vontse multiplier. Les ennemis deBruxelles au Nord comme auSud vont essayer de déstabili­ser notre équipage. On estdans un paradoxe. Cet en­gouement populaire inat­tendu pour les Diables rougescorrespond à une lame defond qui transcende la fron­tière linguistique. Cela ennuiela N­VA, mais elle n’ose pas ledire car il y a des supportersdans son électorat. En mêmetemps, l’évolution institution­nelle est en route. Il faut ren­dre l’émergence des Régionscompatible avec un espritbelge. Et Bruxelles sera un ca­talyseur, c’est ici que cela réus­sira ou que cela ratera. La Bel­gique à laquelle beaucoup degens croient doit se traduire endehors des matches de foot.

Cet engouement pour les Diables

aura-t-il un impact sur les élec-tions ?Cela imposera de la retenue àcertains partis politiques du­rant la campagne. Celui quidira “La Belgique, c’est fini”,au Nord ou au Sud, risquedes difficultés. L’impact n’estdonc pas direct. Notre vo­lonté en tant que gouverne­ment est de dire “osons le fé­déralisme de coopération”.Et Bruxelles en sera le mo­teur. Stade, mobilité, voilàdes dossiers où l’on doit

montrerqu’on peutdiscuter. Sion regardevers le sud ily a les ques­tions de l’en­seignement.Nous lançonsune dynami­que.

C’est votre message aux dépu-tés ?C’est de montrer que cequ’on a mis en place ce n’estpas du vent et qu’il faut con­tinuer à travailler.

On parle de grands projets,d’assainissement budgétaire.Cela n’empêche-t-il pas de voirla pauvreté, notamment àBruxelles ? Les chiffres sontalarmants.Les projets que nous déve­loppons concourent à géné­rer de la richesse. Le vrai défic’est que celle­ci soit parta­gée entre les Bruxellois. C’estl’enjeu. Sinon on passera autravers et cela menacera lacohésion sociale qui fonc­tionne mais reste fragile. Sion n’y croit pas autant faireautre chose que de la politi­que, cela ne sert à rien de selamenter. Bruxelles est laplus belle étiquette du payset il faut que les Bruxellois ygagnent aussi. Comme lesFlamands et les Wallons.

Rudi Vervoort dit ne pas avoir voulu crisper les relations communautaires à Bruxelles.

ALEXIS

HAUL

OT

Pour la sauvegarde des investissements communauxLe changement est du genre technique, voire obscur,mais aura des conséquences très importantes pour lesfinances des communes. En vertu des préceptes euro­péens en matière de contrôle des budgets et des finan­ces publiques, ces dernières devront bientôt impacterleurs investissements dans les dépenses courantes deleur budget pour l’année de l’investissement. Entotalité. Jusqu’à présent, elles se contentaient d’ynoter les charges d’amortissement d’une nouvelleroute ou d’une nouvelle crèche par exemple. C’estmoins dangereux pour les équilibres. Cette modifica­tion comptable inquiète les communes et alimente lesdiscussions dans bien des localités. C’est dans cecontexte que Philippe Close (PS), échevin des Finan­ces à la Ville de Bruxelles, parmi les plus grandesentités communales du pays avec plus de 150000habitants, lance un appel en faveur d’une plus grandesolidarité entre communes. Il craint pour la capacitédes pouvoirs locaux en matière d’investissements.“N’y touchons pas”, dit­il.

“47 % des investissements publics sont le fait des pou­

voirs locaux, chiffre aussi l’échevin. La Ville de Bruxelles,c’est 60% des investissements de la Région bruxelloise.Pour ma part, j’assume la thèse keynésienne : grâce à cesinvestissements publics, on maintient de l’emploi, de laqualité de vie, de la mixité, dans une villequi s’embellit. Cette nouvelle écriturecomptable n’a pas d’impact sur la detted’une commune mais pourrait devenir unfrein à ce type de politique”.

Sur base du constat simple que lafiscalité sur l’immobilier rapportebeaucoup plus aux communes bruxel­loises que celle qui touche les revenusdes habitants, ceci traduisant d’ailleursl’appauvrissement en cours à Bruxelles,l’échevin socialiste plaide donc pourl’investissement public, parfois encollaboration avec le privé, vu comme un moyen decréer de l’emploi, encourager la formation et de main­tenir et d’attirer une classe moyenne fiscalementcontributrice sur le sol bruxellois. “Durant la prochaine

législature régionale, on devra parler beaucoup plus deprojets communs, surtout pour la construction d’écoles,poursuit Philippe Close. Il est évident que lorsqu’unecommune construit une école ou une piscine, cela profite

aux habitants des communes avoisinan­tes. La Région bruxelloise devra chapeau­ter activement une sorte de mutualisa­tion des projets. Aujourd’hui, sa tutelle estexercée de manière moyenne et trèsconsensuelle. Elle doit prendre la mainpour décider où on met les équipementscollectifs et qui investit. Aujourd’huichacun réfléchit dans son carcan territo­rial. C’est absurde”. En clair les commu­nes devront mieux collaborer sousl’égide de la Région. Pour PhilippeClose, le secteur public a fait ses preu­

ves en matière de gestion, parfois intercommunale, etréfute l’idée que confier trop de missions au secteurprivé serait bénéfique pour une cité comme Bruxelles.

M. Co.

PHILIPPE CLOSEEchevin bruxellois

BAUW

ERAE

RTS

“Jusqu’à preuvedu contraire, laN­VA est un partidémocratique.”RUDI VERVOORT

Ministre-Président de laRégion de Bruxelles-Capitale.

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9mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Les esclaves modernes restentdifficiles à identifier

Le Centre pourl’égalité des chancesen a fait le constat.

ENJEUX

D e 1999 et 2000, plu­sieurs jeunes femmes ni­gérianes déclarent des

fausses identités à l’Office desétrangers en vue d’obtenirl’asile en Belgique. Ces derniè­res se rendent coupables d’ac­tes délictueux au regard de laloi. Mais problème, ces femmesagissent sous la contrainte. El­les sont en effet forcées de seprostituer par un réseau nigé­rian de proxénétisme. En 2007,la Cour d’appel de Gand rendson arrêt : ces femmes sont desvictimes, malgré leurs déclara­tions fallacieuses. L’affaire est

classée sans suite. Cette déci­sion a été rendue possible parune directive européenne, ap­pliquée en droit belge, qui pré­voit le principe de non­sanc­tion. Le ministère public se voitainsi doté d’un pouvoir d’ap­préciation sur l’opportunité depoursuivre, ou non, des per­sonnes reconnues coupablesd’infractions. Seulement, il fautque ces dernières aient été enposition de faiblesse au mo­ment des faits.

Ce principe de non­sanctionest largement exposé dans ledernier rapport du Centrepour l’égalité des chances sur laproblématique de la traite deshumains. Et pour cause, la rè­gle est largement répandue ausein du Collège des procureursgénéraux en matière de traitedes êtres humains. Elle permetde construire une relation deconfiance entre les enquêteurs

et les victimes potentielles etainsi démanteler les réseauxutilisant des esclaves moder­nes. Mais dans les affaires detraites, le statut de victime estsouvent complexe à détermi­ner. La proie d’un réseau pou­vant elle­même devenir recru­teur d’autres esclaves moder­nes…

En Belgique, l’étranger en si­tuation illégale, reconnu vic­time de traite des humains, re­çoit une autorisation de séjourdéfinitive. L’enjeu pour le mi­nistère public réside dès lorsdans la juste qualification desorganisateurs des traites – pouréviter les fausses “victimisa­tions” qui déboucheraient surdes attributions illégitimes detitres de séjour – ainsi que dansla reconnaissance des victimesafin de leur éviter un doublepréjudice.

A.K. (st.)

“L’impact des Diables ne sera pas direct”cophone Wallo-Brux crispe.Sur la manière dont on a com­muniqué sur les accords de laSainte­Emilie, il y a eu un dé­faut de concertation avec lesFlamands de Bruxelles. L’imageque cela donne : quatre prési­dents wallons qui expliquentcomment ça va fonctionner àBruxelles, en axant tout sur celien Bruxelles­Wallonie. LesFlamands disent “et nousalors ?”. C’est légitime, mais lespartis francophones n’ont faitque dégager un compromis en­tre visions ré­gionaliste etcommunauta­riste.

Depuis la présen-tation des ac-cords de la Sain-te-Emilie on n’apas l’impressionque cela bougebeaucoup…Aujourd’hui, concrètement, onest nulle part. Il va falloir lefaire avant les élections sur unmodèle d’égalité de traitementet non avec des systèmes diffé­rents selon la communauté.

D’où l’initiative doit-elle venir ?Des francophones, mais cela sepasse au niveau des partis, cen’est pas mon rôle. Nous som­mes à un moment clé où il fautconcrétiser l’émergence du faitrégional. A terme, l’idéal c’estque la Région reprenne la Co­com (l’institution amenée àgérer les allocations familialesà Bruxelles), mais ça n’est pasencore mûr, d’abord il faudramontrer que cela fonctionne.A l’approche des élections, lesprovocations extérieures vontse multiplier. Les ennemis deBruxelles au Nord comme auSud vont essayer de déstabili­ser notre équipage. On estdans un paradoxe. Cet en­gouement populaire inat­tendu pour les Diables rougescorrespond à une lame defond qui transcende la fron­tière linguistique. Cela ennuiela N­VA, mais elle n’ose pas ledire car il y a des supportersdans son électorat. En mêmetemps, l’évolution institution­nelle est en route. Il faut ren­dre l’émergence des Régionscompatible avec un espritbelge. Et Bruxelles sera un ca­talyseur, c’est ici que cela réus­sira ou que cela ratera. La Bel­gique à laquelle beaucoup degens croient doit se traduire endehors des matches de foot.

Cet engouement pour les Diables

aura-t-il un impact sur les élec-tions ?Cela imposera de la retenue àcertains partis politiques du­rant la campagne. Celui quidira “La Belgique, c’est fini”,au Nord ou au Sud, risquedes difficultés. L’impact n’estdonc pas direct. Notre vo­lonté en tant que gouverne­ment est de dire “osons le fé­déralisme de coopération”.Et Bruxelles en sera le mo­teur. Stade, mobilité, voilàdes dossiers où l’on doit

montrerqu’on peutdiscuter. Sion regardevers le sud ily a les ques­tions de l’en­seignement.Nous lançonsune dynami­que.

C’est votre message aux dépu-tés ?C’est de montrer que cequ’on a mis en place ce n’estpas du vent et qu’il faut con­tinuer à travailler.

On parle de grands projets,d’assainissement budgétaire.Cela n’empêche-t-il pas de voirla pauvreté, notamment àBruxelles ? Les chiffres sontalarmants.Les projets que nous déve­loppons concourent à géné­rer de la richesse. Le vrai défic’est que celle­ci soit parta­gée entre les Bruxellois. C’estl’enjeu. Sinon on passera autravers et cela menacera lacohésion sociale qui fonc­tionne mais reste fragile. Sion n’y croit pas autant faireautre chose que de la politi­que, cela ne sert à rien de selamenter. Bruxelles est laplus belle étiquette du payset il faut que les Bruxellois ygagnent aussi. Comme lesFlamands et les Wallons.

“Jusqu’à preuvedu contraire, laN­VA est un partidémocratique.”RUDI VERVOORT

Ministre-Président de laRégion de Bruxelles-Capitale.

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Belgique Actualité

10 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 11mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Explosion des licenciementscollectifs en Wallonie en 2013

A l’échelle du pays, lenombre de travailleurs

concernés augmente de 20 %.

MASSIF

L a crise n’a pas fini de faire des victimes.Les statistiques publiées ce mardi parle Service public fédéral Emploi sont

impressionnantes : sur les neuf premiersmois de l’année 2013, 103 entreprises ontannoncé leur intention de procéder à un li­cenciement collectif. Pour la même périodeen 2012, elles étaient 70. C’est une augmen­tation de 47 %. Ces 103 procédures de licen­ciements collectifs annoncées du 1er janvierau 30 septembre 2013 concernaient 7691travailleurs. Par rapport aux neuf premiersmois de 2012, où 6482 travailleurs étaientconcernés, c’est une hausse de 18,7 %. Et de65 % par rapport aux trois premiers trimes­tres de 2011, où ils étaient 4659.

2013 connaît donc une explosion des li­cenciements collectifs. Pas étonnant, sil’on veut bien se souvenir des tristes an­nonces qui ont été faites depuis le débutde l’année. En janvier, rappelle le SPF Em­ploi, c’était Arcelor Mittal et ses 1300 tra­vailleurs. En mars, c’était Caterpillar :1300 travailleurs également. En juin, on aconstaté une hausse des annonces de res­

tructurations dans la région de Genk, quirésulte probablement de la seconde vaguede licenciements collectifs consécutifs à lafermeture de Ford Genk. L’été, comme decoutume, a été plus calme. Par contre,septembre a vu de nouvelles annonces :Tenneco Automotive Europe, Danone,Media Markt Saturn et TNT Express.

Les proportions s’inversentLa nouveauté de l’année, c’est que c’est la

Wallonie qui est la plus touchée par cettevague de licenciements col­lectifs. Sur les neuf premiersmois de 2012, la Flandreavait assisté à 4151 licencie­ments collectifs, soit 6 tra­vailleurs sur 10 en Belgique.En 2013, les proportionss’inversent : 51,6 % pour laWallonie (3969 tra­vailleurs), 36,8 % pour laFlandre (2829) et 11,6 %pour Bruxelles (893). Lesprovinces les plus touchées sont le Hainaut(1667) et Liège (1612). En Flandre, Anvers(882) et le Limbourg (866) sont les plus af­fectées (lire ci­contre). A noter toutefois queces chiffres ne tiennent pas compte du lieud’occupation effective des travailleurs con­cernés, mais bien du lieu où est située l’en­treprise dont dépendent ces travailleurs.

Les secteurs les plus touchés sont sanssurprise le métal (1321 travailleurs) et la

transformation du métal (2847 tra­vailleurs). Sur le seul troisième trimestrede 2013, le secteur de la transformationdu métal monopolise près d’un tiers desnouvelles annonces de licenciements. Unautre tiers se retrouve dans le secteur dela distribution et du transport.

On notera que les chiffres ci­dessus sontbasés sur le nombre de procédures de li­cenciements collectifs entamées durant lestrois premiers trimestres de 2013, sur basede la loi Renault. Mais le nombre de procé­

dures qui se sont clôturéesdurant cette même période,par la notification effectivedes licenciements collectifs,a lui aussi explosé, et dansune proportion encore plusgrande. Du 1er janvier au30 septembre 2013, ce sontpas moins de 100 entrepri­ses qui ont notifié leur li­cenciement à 11631 tra­vailleurs. C’est près de deux

fois plus que sur les neuf premiers mois de2012 (5651 travailleurs licenciés) et qua­tre fois plus que sur les neuf premiers moisde 2011 (3942). La fin 2012 avait été mar­quée par une série d’annonces de restruc­turation de grande ampleur chez FordGenk, déjà, et ses sous­traitants, chez Du­ferco ou encore NMLK. Ces annonces sesont concrétisées en 2013.

Laurent Gérard

Huit communes wallonnes sur 10 en règleLes pouvoirs locaux aussi ont

dû accélérer le rythmebudgétaire. Ils n’ont pas fini.

ANTICIPATION

Un couperet vient de tomber, celuidu 15 octobre. C’est à cette dateque l’Union européenne attendait

de chaque Etat membre sa préfigurationbudgétaire pour 2014. L’Etat, et ses com­posantes. Comprenons, pour la Belgi­que, “l’Entité 2” comprise, que compo­sent les régions, communautés et pou­voirs locaux. Le temps où les budgetscommunaux ne comptaient pas dansl’équilibre général est bien révolu…

Voilà qui a provoqué des petites ré­volutions sur le terrain. En dépit desobligations légales automnales, il étaitfréquent jusqu’ici que les communesne délibèrent sur leur budget qu’entoute fin d’année voire au cours de lasuivante, celle de l’exercice entamé.

D’où les resserrements de vis dans laméthode. En Wallonie, une circulairegouvernementale a imposé l’envoi d’unbudget dit technique pour le 1er octo­bre, et un budget définitif pour le 31 dé­cembre au plus tard; de même, les comp­tes de l’année écoulée, pour lesquels desclôtures étaient fort tardives, seront dé­sormais attendus par la tutelle régionaledès le 15 février qui suit.

Plus d’un édile aura dû se taper 152pages de circulaire durant ses vacances.Le délai fut très court. Surtout, fort anti­cipé, puisque des paramètres à intégrerne sont pas encore connus à l’heure ac­tuelle –singulièrement, les données fis­cales à provenir du fédéral. Le ministredes Pouvoirs locaux, Paul Furlan (PS),enjoignit ainsi des balises : garder le der­nier montant communiqué en ce quiconcerne l’impôt des personnes physi­ques; pour le reste, inscrire la progres­sion des dépenses et des recettes enpourcentage de la moyenne des cinqdernières années.

Résultat des courses ? L’obligation nou­velle du 1er octobre a été respectée par

203 communes sur 253 (les 262 wallon­nes moins les germanophones), soit à80 %, au moins (le chiffre reste à complé­ter); de même que 187 CPAS (74 %) et lescinq provinces. “L’anticipation est uneréussite”, se félicite le ministre. Du reste,alors que les municipalistes avaientpoussé les hauts cris, les avis ont pu évo­luer. “Tout compte fait, des budgets le plustôt possible, cela permet un travail plusprofond au niveau de la commune”, té­moigne ainsi le député Damien Yzerbyt(CDH), échevin des Finances à Mous­cron. “C’est utile, favorable et intéressant”,renchérit le député­maïeur de Frasnes­lez­Anvaing, Jean­Luc Crucke (MR).

Objectif équilibreEt ceux qui n’ont pas envoyé leur copie

dans les délais, parfois pour des raisonsde force majeure ? Après nouveau cour­rier du ministre, celui­ci n’exclut pas“une quelconque forme de sanction”. Ilévoqua, naguère, la possibilité de retran­cher ou suspendre la dernière tranchedu Fonds des communes. Cela, “aucunebase légale ne le soutient pour l’instant”, a

prévenu l’Union des villes et communes.Quant au contenu, la circulaire du

23 juillet rappelait que l’équilibre bud­gétaire est “le premier principe essentiel”de la gestion des pouvoirs locaux,d’ailleurs imposé par la loi. Entendez, unéquilibre global : le propre (l’exercice an­nuel considéré) additionné des exercicesantérieurs. Cette fois, le gouvernement“incitait fortement” les communes à ten­dre vers l’équilibre à l’exercice propredès 2014, dès lors qu’il sera imposé àtous les niveaux pour 2015. Message en­tendu ? Pas de réponse. Les chiffres ontété directement transmis à l’Institut descomptes nationaux, sans acte de tutelle.Et puis, c’est de projets de budgets qu’ils’agit. L’épreuve significative sera le bud­get définitif, voire ses ajustements dès leprintemps prochain. C’est ainsi, dans lescommunes aussi : la délibération budgé­taire va devenir une sorte d’exercice po­litique permanent… Dans un climat trèsmorose; et sur des bases techniqueschamboulées (en particulier pour comp­tabiliser les investissements locaux).

P.P.

Les provincesles plus touchées‣ Voici, par province,le nombre de travailleursconcernés par uneannonce de licenciementcollectif, sur la périodeallant de janvier àseptembre 2013. Entreparenthèses, le nombrepour la même période en2012.‣ 1. Hainaut: 1667 (1290).‣ 2. Liège: 1612 (93).‣ 3. Bruxelles: 893 (603).‣ 4. Anvers: 882 (1376).‣ 5. Limbourg: 866 (357).‣ 6. Brabant flamand:644 (799).‣ 7. Namur: 396 (218).‣ 8. Flandre occidentale :234 (984).‣ 9. Flandre orientale:203 (635).‣ 10. Luxembourg : 94 (0).

Classement

51,6%EN WALLONIE

Durant les trois premierstrimestres de 2013, plus de lamoitié des licenciementscollectifs ont été opérés enWallonie. Un an plus tôt,

c’était 26,7 %.

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11mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Huit communes wallonnes sur 10 en règleLes pouvoirs locaux aussi ont

dû accélérer le rythmebudgétaire. Ils n’ont pas fini.

ANTICIPATION

Un couperet vient de tomber, celuidu 15 octobre. C’est à cette dateque l’Union européenne attendait

de chaque Etat membre sa préfigurationbudgétaire pour 2014. L’Etat, et ses com­posantes. Comprenons, pour la Belgi­que, “l’Entité 2” comprise, que compo­sent les régions, communautés et pou­voirs locaux. Le temps où les budgetscommunaux ne comptaient pas dansl’équilibre général est bien révolu…

Voilà qui a provoqué des petites ré­volutions sur le terrain. En dépit desobligations légales automnales, il étaitfréquent jusqu’ici que les communesne délibèrent sur leur budget qu’entoute fin d’année voire au cours de lasuivante, celle de l’exercice entamé.

D’où les resserrements de vis dans laméthode. En Wallonie, une circulairegouvernementale a imposé l’envoi d’unbudget dit technique pour le 1er octo­bre, et un budget définitif pour le 31 dé­cembre au plus tard; de même, les comp­tes de l’année écoulée, pour lesquels desclôtures étaient fort tardives, seront dé­sormais attendus par la tutelle régionaledès le 15 février qui suit.

Plus d’un édile aura dû se taper 152pages de circulaire durant ses vacances.Le délai fut très court. Surtout, fort anti­cipé, puisque des paramètres à intégrerne sont pas encore connus à l’heure ac­tuelle –singulièrement, les données fis­cales à provenir du fédéral. Le ministredes Pouvoirs locaux, Paul Furlan (PS),enjoignit ainsi des balises : garder le der­nier montant communiqué en ce quiconcerne l’impôt des personnes physi­ques; pour le reste, inscrire la progres­sion des dépenses et des recettes enpourcentage de la moyenne des cinqdernières années.

Résultat des courses ? L’obligation nou­velle du 1er octobre a été respectée par

203 communes sur 253 (les 262 wallon­nes moins les germanophones), soit à80 %, au moins (le chiffre reste à complé­ter); de même que 187 CPAS (74 %) et lescinq provinces. “L’anticipation est uneréussite”, se félicite le ministre. Du reste,alors que les municipalistes avaientpoussé les hauts cris, les avis ont pu évo­luer. “Tout compte fait, des budgets le plustôt possible, cela permet un travail plusprofond au niveau de la commune”, té­moigne ainsi le député Damien Yzerbyt(CDH), échevin des Finances à Mous­cron. “C’est utile, favorable et intéressant”,renchérit le député­maïeur de Frasnes­lez­Anvaing, Jean­Luc Crucke (MR).

Objectif équilibreEt ceux qui n’ont pas envoyé leur copie

dans les délais, parfois pour des raisonsde force majeure ? Après nouveau cour­rier du ministre, celui­ci n’exclut pas“une quelconque forme de sanction”. Ilévoqua, naguère, la possibilité de retran­cher ou suspendre la dernière tranchedu Fonds des communes. Cela, “aucunebase légale ne le soutient pour l’instant”, a

prévenu l’Union des villes et communes.Quant au contenu, la circulaire du

23 juillet rappelait que l’équilibre bud­gétaire est “le premier principe essentiel”de la gestion des pouvoirs locaux,d’ailleurs imposé par la loi. Entendez, unéquilibre global : le propre (l’exercice an­nuel considéré) additionné des exercicesantérieurs. Cette fois, le gouvernement“incitait fortement” les communes à ten­dre vers l’équilibre à l’exercice propredès 2014, dès lors qu’il sera imposé àtous les niveaux pour 2015. Message en­tendu ? Pas de réponse. Les chiffres ontété directement transmis à l’Institut descomptes nationaux, sans acte de tutelle.Et puis, c’est de projets de budgets qu’ils’agit. L’épreuve significative sera le bud­get définitif, voire ses ajustements dès leprintemps prochain. C’est ainsi, dans lescommunes aussi : la délibération budgé­taire va devenir une sorte d’exercice po­litique permanent… Dans un climat trèsmorose; et sur des bases techniqueschamboulées (en particulier pour comp­tabiliser les investissements locaux).

P.P.

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© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

Belgique Actualité

12 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 13mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

JudiciaireDeux ans requis contrele curé de LoyersDeux ans d’emprisonnement ontété requis lundi contre EdouardKabongo, Congolais de 55 ans,ancien curé à Loyers et Lives-sur-Meuse, près de Namur,poursuivi devant le tribunalcorrectionnel de Namur pourfaux, usage de faux etescroquerie. Le prévenu estarrivé en Belgique commedemandeur d’asile en 1997 et arejoint sa femme et ses enfantsà Malines. Deux ans plus tard, ila intégré à nouveau la Belgique,sous un autre nom, comme curé.

TimbresPhilippe en trois versions et couleursDès qu’on eût appris le retrait d’Albert II, B Post a tout mis enœuvre afin de réaliser le plus vite possible les trois timbres-poste standards (pour la Belgique, pour l’Europe et pour le restedu monde) à l’effigie de son successeur. Mardi, lors de leurprésentation, Johnny Thijs, le CEO de La Poste a rappelél’importance des ces timbres. “Nombreux sont nos concitoyens quiassocient les timbres à l’image du Roi qu’ils ont vue des centainesou des milliers de fois sur les lettres qu’ils ont reçues ou envoyées.Le timbre à l’effigiedu Roi est un de nossymboles nationaux,et nous voulons lepréserver” a-t-ildéclaré. Laconceptrice destimbres est ValériePaul à partir d’unephoto de ChristianLambiotte qui asouvent travailléavec le Roi. Lesnouveaux timbresseront disponibles àpartir du 28 octobre.C.Le

En bref

“Les moules­frites, ce n’estpas extensible à tout va !”

L’accord budgétaire 2014 aurades conséquences bien concrètes

dans les écoles.

COUP DE GUEULE

F in septembre, les gouvernements wallonet de la Fédération Wallonie­Bruxelles(FWB) bouclaient leur budget 2014.

Rappel, concernant l’Enseignement, l’exécutifFWB s’est accordé sur un effort à hauteur de18 millions d’euros. Comment? Le versementde la dernière tranche prévue par les accordsde la St­Boniface au réseau subventionné (li­bre, communal et provincial) est gelé afin queles subventions de fonctionnement atteignent75% des dotations allouées aux écoles organi­sées par la FWB tandis que, pour respecterl’objectif des 75%, le gouvernement de la FWBréduira son soutien aux établissements de sonréseau.

Les syndicats se sont largement expriméssur cette décision, mais qu’en sera­t­il, con­crètement, sur le terrain, pour les écoles? “LaLibre” a tenté d’interroger plusieurs préfetsd’études de divers établissements du réseauorganisé par la FWB. Mais en vain. Jusqu’à ceque l’un d’entre eux confie: “Nous avons reçudes consignes nous demandant de ne pas nousexprimer dans la presse sur les dotations de fonc­tionnement”…

Et du côté de l’enseignement subventionné?Freddy Renier, président du CA du pouvoirorganisateur (PO) de l’enseignement fonda­mental libre à Waremme, a accepté de témoi­gner des difficultés rencontrées sur le terrain.“Notre PO gère quatre écoles, pour un total deplus de 900 élèves répartis sur sept implanta­tions”, décrit­il. Pour M. Renier, la décision“unilatérale” du gouvernement de ne pas con­tinuer l’augmentation prévue par les accordsde la St­Boniface du refinancement du fonda­mental “nous pose deux problèmes majeurs,mais qui s’ajoutent à d’autres problèmes”.

Primo, “en ce qui concerne le fonctionnementd’une école, peu importe le nombre d’enfantsdans une classe, les charges sont les mêmes,pointe­t­il. Tout ce qui est fonctionnement est enaugmentation: chauffage, électricité, mazout,photocopies…”

Secundo, “depuis sept­huit ans, nous sommesentrés dans un processus de rénovation de chau­dière, de vitrage, de toiture ainsi que de destruc­

tion­reconstruction d’un bâtiment, poursuit­il.Tout cela est planifié budgétairement et financiè­rement en fonction des rentrées. Donc, si on nouscoupe une partie des vivres, cela veut dire que je nesais pas comment je vais faire pour gérer les prêtshypothécaires qui ont été signés et je crains le pire,c’est­à­dire qu’on ne puisse pas boucler les budgets.Quand on aura une donnée chiffrée de la FWB, ilfaudra faire des mathématiques et s’interroger sur‘Comment va­t­on faire?’ car les moules­frites,ce n’est pas extensible à tout va”. Il enchaîne: “Si jedemande un bois de rallonge à la banque, elle vame dire: ‘Oui, oui, pas de problème’, mais avecdes montants de charge qui vont augmenter. C’estun cercle inflatoire infernal puisque qui dit cré­dits­ponts, dit taux usuraires”.

“Les choses vont devenir intenables”Autre difficulté “connexe”, “il avait été prévu,

rappelle Freddy Renier, dans ce contexte de refi­nancement, qu’on alignerait progressivement lesbarèmes des directeurs du fondamental sur le ba­rème des chefs d’établissements du 1er degré du se­condaire. Là aussi, on est loin du compte! On a deplus en plus de mal à remplacer un directeur quiest malade, parti à la pension, etc. On va finir parne plus en trouver. Cela ne me rassure pas dutout!” En outre, à Waremme, chacun des troisdirecteurs du réseau fondamental libre gère en­tre 230 et 350 élèves, “mais ils ont tous plusieursimplantations et sont tous seuls, dénonce M. Re­nier, puisqu’ils n’ont pas de secrétariat, d’éco­nome, de personnel administratif structurel, ce quifait que le directeur fait beaucoup de choses sauffaire de la pédagogie et s’occuper des enseignants”.

Comme Bruxelles et certaines entités wallon­nes, Waremme est en proie à une hausse de sapopulation et, partant, du nombre d’enfants àscolariser. “Mais sans refinancement, il n’y a pasde possibilité de construire (des écoles)”, clameFreddy Renier. Par contre, “pour l’école mater­nelle, on continue à considérer qu’on finance lenombre d’enfants avec un coefficient réducteur de0,88, reprend­il. Donc, quand on a 100 enfantsen maternelle, on a 88 fois la subvention. Hier, onpouvait encore imaginer que des enfants ne vien­nent pas en classe. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.Je ne vais pas être cynique en disant que je vaischauffer le bâtiment à 88%”.

Freddy Renier est bien conscient qu’“il fautserrer les boulons partout”, mais “à un moment, ilfaut quand même se rendre compte que les chosesvont devenir intenables”. Et de déplorer: “On estde plus en plus dans le définancement de l’ensei­gnement. Cela m’inquiète”.

St.Bo.

Maggie De Block, l’armede la relance de l’Open VLD

La Secrétaire d’Etat à l’Asileet à l’Immigration a dépassé

De Wever en popularité…

MAIN DE FER

En Flandre, elle s’impose de plus enplus depuis quelques mois. On n’enveut pour preuve qu’au dernier

sondage VRT­De Standaard, elle a réussià devancer Bart De Wever. Et à la placede Kris Peeters qui reste l’homme politi­que le plus populaire en terre nordistejuste devant elle, on se méfierait de cetteautre “Dame de fer” qui s’appelle aussiMaggie, fût­ce “op zijn vlaams”. A vraidire, Maggie De Block, la secrétaire d’Etatà l’Asile et à l’Immigration ne doit plusvraiment craindre un environnementpolitique encore très “macho”, à com­mencer au sein de son parti l’Open VLD.

Ce dernier n’a jamais fait dans la den­telle pour les collègues/concurrentes fé­minines qui font davantage l’objet decommentaires grivois que d’éloges surleur travail politique mais ici, si les ac­tions électorales bleues augmentent,c’est bien plus par son dynamisme quepar les belles paroles de la diaphaneGwendolyn Rutten.

Au fond, ce qui compte pour Maggiec’est le résultat, la guérison ou l’amélio­ration après le diagnostic. Et donc ce quiprime, c’est l’action. Son cabinet et sesmilitants de Merchtem le confirment :elle semble infatigable.

Dans la presse flamande qui commen­tait en début de semaine sa nouvelle per­cée face à un De Wever aux abois, on a ditque son succès est dû à un excellent en­tourage avec notamment une efficaceporte­parole, Els Cleemput, qui fut jour­naliste judiciaire dans une vie anté­rieure. C’est vrai en partie, mais pour quisuit son parcours depuis qu’elle est deve­nue secrétaire d’Etat fédérale, il ne faitpas de doute que c’est aussi sa grande dé­termination au travail qui l’a propulséevers les cimes de la popularité. Pour Mag­

gie, la loi peut être sévère mais c’est la loi.Et tout comme elle s’efforça toujours derespecter la dignité humaine lorsqu’elleétait médecin généraliste, disponiblemême en dehors de ses heures de garde,elle s’efforce de distiller cette humanitédans son travail politique.

Elle ne joue pas la carte médiatiqueConfrontée à une grève de la faim, elle

n’oublie jamais son serment d’Hippo­crate et veille à ce que l’irréparable nepuisse pas se produire. Puis, lorsqu’ellelance un projet, elle entend le mener àson terme sans tergiverser. Cette appro­che ferme mais qui se veut réaliste lui avisiblement fait conquérir le cœur desFlamands. Car elle ne joue certainementpas la carte médiatique à tous crins.D’ailleurs elle n’a jamais brillé vraimentpar ses petites phrases, mais les distilleparcimonieusement, ce qui les renforce.Ainsi, son “je ne suis pas une impératriceromaine” à propos du plombier afghande Waregem expulsé qu’elle a clamé,gestes du pouce vers le haut et le bas enrenfort, au “Zevende Dag” a fait un“buzz” de Dieu le Père…

En juin 2012, elle avait fait mieux en­core, appliquant le principe de Lagar­dère : plutôt que de s’époumonner à ser­monner à Bruxelles les demandeursd’asile de l’Est européen pour les con­vaincre que la Belgique ne peut pas tousles accueillir, la Secrétaire d’Etat s’étaitrendue au Kosovo et en Albanie pour in­viter les jeunes du coin à s’investir dansleur propre pays.

Et n’ayant vraiment pas froid aux yeux,la secrétaire d’Etat avait poussé unepointe jusqu’à Prizren, une ville bienconnue des jeunes mélomanes locauxpour ses festivals rock. De Block y étaitmontée sur scène pour interpeller lesamateurs de musique locaux en leur as­sénant aussi dans leur propre langue queleur avenir était chez eux et qu’ils ne de­vaient pas succomber aux fausses tenta­tions de marchands de rêve qui allaientsurtout les défaire de 2000 € avant de leslâcher sur le pavé bruxellois.

Christian Laporte

Un Afghan victime dela sévérité belge ?Polémique. La Coordinationcontre les rafles, les expulsionset pour la régularisation a réunila presse pour dénoncer lapolitique de Maggie De Block àl’égard des Afghans. En cause :le fait qu’Aref Hassanzada, undemandeur d’asile de 22 ans quiest reparti volontairement enAfghanistan début 2013, y a étéabattu par balles. Sa demanded’asile avait été rejetée en 2012,indiquent ses défenseurs quiestiment que l’Etat belge acommis une erreur objective àl’encontre d’un homme qui sesavait en danger de mort. Arrivéen 2009, il avait introduitplusieurs demandes d’asile etvoulait suivre un parcoursd’intégration. Mais en 2012, il areçu un non définitif du CGRA.En 2013, il a accepté un retouren désespoir de cause. Me SelmaBen Khelifa, membre deProgress Law Network, arelativisé la notion : “le motvolontaire est mal utilisé pourune pression de l’appareil d’Etatqui vous oblige à accepterquelque chose que vous nevoulez pas”. Pourtant, selon leCommissaire général auxréfugiés et aux apatrides, DirkVan den Bulck, l’Afghan estrentré volontairement. “Lescirconstances exactes de sa mortne sont pas encore connues, maisça ne signifie pas que la politiquedoit être révisée”. Pour lui, iln’est cependant pas opportunde refuser systématiquement lerenvoi de demandeurs d’asilevers des pays en guerre. “Il fautévaluer chaque pays en tenantcompte de la situation réelle surle terrain” conclut-il. C.Le

Épinglé

“Je préfèretravailler queparaître dans lapresse. Puis, jedéteste les effetsd’annoncespolitiques.”

MAGGIE DE BLOCKLa Secrétaire d’Etat à l’Asileet à l’Immigration (OpenVLD) n’aime pas trop lesprojecteurs de l’actualité,encore moins ceux de la“pipolisation” et elle nedonne donc que très

parcimonieusement desinterviews. Elle avait fait uneexception le 24 mars dernierpour lalibre.be. Elle y disaitaussi “être persuadée que lesannonces sans résultats oumesures concrètes, cela a

beaucoup éloigné les citoyensde la politique”…

REYN

AERS

/PHO

TONE

WS

BELG

A

93DE MOINS EN MOINSD’ACCIDENTS DE QUADOn a enregistré l’an dernier le

nombre le plus faibled’accidents avec dommagescorporels impliquant desquads, depuis 2008. En

2008, on en avait dénombré154; en 2009, 131; en 2010,118; en 2011, 105; et l’an

dernier 93.

Ens. supérieurLa réforme de unifsvotée ce mardiLa commissionenseignement supérieur duParlement de la fédérationWallonie-Bruxelles afinalisé l’examen du décretprésenté par le MinistreJean-Claude Marcourt,définissant le paysage del’enseignement supérieur.La Commission a voté enfaveur du Décret“Paysage” par 10 voix pouret 3 abstentions.

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13mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

JudiciaireDeux ans requis contrele curé de LoyersDeux ans d’emprisonnement ontété requis lundi contre EdouardKabongo, Congolais de 55 ans,ancien curé à Loyers et Lives-sur-Meuse, près de Namur,poursuivi devant le tribunalcorrectionnel de Namur pourfaux, usage de faux etescroquerie. Le prévenu estarrivé en Belgique commedemandeur d’asile en 1997 et arejoint sa femme et ses enfantsà Malines. Deux ans plus tard, ila intégré à nouveau la Belgique,sous un autre nom, comme curé.

TimbresPhilippe en trois versions et couleursDès qu’on eût appris le retrait d’Albert II, B Post a tout mis enœuvre afin de réaliser le plus vite possible les trois timbres-poste standards (pour la Belgique, pour l’Europe et pour le restedu monde) à l’effigie de son successeur. Mardi, lors de leurprésentation, Johnny Thijs, le CEO de La Poste a rappelél’importance des ces timbres. “Nombreux sont nos concitoyens quiassocient les timbres à l’image du Roi qu’ils ont vue des centainesou des milliers de fois sur les lettres qu’ils ont reçues ou envoyées.Le timbre à l’effigiedu Roi est un de nossymboles nationaux,et nous voulons lepréserver” a-t-ildéclaré. Laconceptrice destimbres est ValériePaul à partir d’unephoto de ChristianLambiotte qui asouvent travailléavec le Roi. Lesnouveaux timbresseront disponibles àpartir du 28 octobre.C.Le

En bref

“Les moules­frites, ce n’estpas extensible à tout va !”

L’accord budgétaire 2014 aurades conséquences bien concrètes

dans les écoles.

COUP DE GUEULE

F in septembre, les gouvernements wallonet de la Fédération Wallonie­Bruxelles(FWB) bouclaient leur budget 2014.

Rappel, concernant l’Enseignement, l’exécutifFWB s’est accordé sur un effort à hauteur de18 millions d’euros. Comment? Le versementde la dernière tranche prévue par les accordsde la St­Boniface au réseau subventionné (li­bre, communal et provincial) est gelé afin queles subventions de fonctionnement atteignent75% des dotations allouées aux écoles organi­sées par la FWB tandis que, pour respecterl’objectif des 75%, le gouvernement de la FWBréduira son soutien aux établissements de sonréseau.

Les syndicats se sont largement expriméssur cette décision, mais qu’en sera­t­il, con­crètement, sur le terrain, pour les écoles? “LaLibre” a tenté d’interroger plusieurs préfetsd’études de divers établissements du réseauorganisé par la FWB. Mais en vain. Jusqu’à ceque l’un d’entre eux confie: “Nous avons reçudes consignes nous demandant de ne pas nousexprimer dans la presse sur les dotations de fonc­tionnement”…

Et du côté de l’enseignement subventionné?Freddy Renier, président du CA du pouvoirorganisateur (PO) de l’enseignement fonda­mental libre à Waremme, a accepté de témoi­gner des difficultés rencontrées sur le terrain.“Notre PO gère quatre écoles, pour un total deplus de 900 élèves répartis sur sept implanta­tions”, décrit­il. Pour M. Renier, la décision“unilatérale” du gouvernement de ne pas con­tinuer l’augmentation prévue par les accordsde la St­Boniface du refinancement du fonda­mental “nous pose deux problèmes majeurs,mais qui s’ajoutent à d’autres problèmes”.

Primo, “en ce qui concerne le fonctionnementd’une école, peu importe le nombre d’enfantsdans une classe, les charges sont les mêmes,pointe­t­il. Tout ce qui est fonctionnement est enaugmentation: chauffage, électricité, mazout,photocopies…”

Secundo, “depuis sept­huit ans, nous sommesentrés dans un processus de rénovation de chau­dière, de vitrage, de toiture ainsi que de destruc­

tion­reconstruction d’un bâtiment, poursuit­il.Tout cela est planifié budgétairement et financiè­rement en fonction des rentrées. Donc, si on nouscoupe une partie des vivres, cela veut dire que je nesais pas comment je vais faire pour gérer les prêtshypothécaires qui ont été signés et je crains le pire,c’est­à­dire qu’on ne puisse pas boucler les budgets.Quand on aura une donnée chiffrée de la FWB, ilfaudra faire des mathématiques et s’interroger sur‘Comment va­t­on faire?’ car les moules­frites,ce n’est pas extensible à tout va”. Il enchaîne: “Si jedemande un bois de rallonge à la banque, elle vame dire: ‘Oui, oui, pas de problème’, mais avecdes montants de charge qui vont augmenter. C’estun cercle inflatoire infernal puisque qui dit cré­dits­ponts, dit taux usuraires”.

“Les choses vont devenir intenables”Autre difficulté “connexe”, “il avait été prévu,

rappelle Freddy Renier, dans ce contexte de refi­nancement, qu’on alignerait progressivement lesbarèmes des directeurs du fondamental sur le ba­rème des chefs d’établissements du 1er degré du se­condaire. Là aussi, on est loin du compte! On a deplus en plus de mal à remplacer un directeur quiest malade, parti à la pension, etc. On va finir parne plus en trouver. Cela ne me rassure pas dutout!” En outre, à Waremme, chacun des troisdirecteurs du réseau fondamental libre gère en­tre 230 et 350 élèves, “mais ils ont tous plusieursimplantations et sont tous seuls, dénonce M. Re­nier, puisqu’ils n’ont pas de secrétariat, d’éco­nome, de personnel administratif structurel, ce quifait que le directeur fait beaucoup de choses sauffaire de la pédagogie et s’occuper des enseignants”.

Comme Bruxelles et certaines entités wallon­nes, Waremme est en proie à une hausse de sapopulation et, partant, du nombre d’enfants àscolariser. “Mais sans refinancement, il n’y a pasde possibilité de construire (des écoles)”, clameFreddy Renier. Par contre, “pour l’école mater­nelle, on continue à considérer qu’on finance lenombre d’enfants avec un coefficient réducteur de0,88, reprend­il. Donc, quand on a 100 enfantsen maternelle, on a 88 fois la subvention. Hier, onpouvait encore imaginer que des enfants ne vien­nent pas en classe. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.Je ne vais pas être cynique en disant que je vaischauffer le bâtiment à 88%”.

Freddy Renier est bien conscient qu’“il fautserrer les boulons partout”, mais “à un moment, ilfaut quand même se rendre compte que les chosesvont devenir intenables”. Et de déplorer: “On estde plus en plus dans le définancement de l’ensei­gnement. Cela m’inquiète”.

St.Bo.

BELG

A

93DE MOINS EN MOINSD’ACCIDENTS DE QUADOn a enregistré l’an dernier le

nombre le plus faibled’accidents avec dommagescorporels impliquant desquads, depuis 2008. En

2008, on en avait dénombré154; en 2009, 131; en 2010,118; en 2011, 105; et l’an

dernier 93.

Ens. supérieurLa réforme de unifsvotée ce mardiLa commissionenseignement supérieur duParlement de la fédérationWallonie-Bruxelles afinalisé l’examen du décretprésenté par le MinistreJean-Claude Marcourt,définissant le paysage del’enseignement supérieur.La Commission a voté enfaveur du Décret“Paysage” par 10 voix pouret 3 abstentions.

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Régions Brabant wallon / Bruxelles

14 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013

Une réflexion globaleTubize se dote d’unplan de prévention

des risques d’inondations.

TUBIZE

D ès son arrivée au pouvoir, la nou­velle majorité tubizienne tripar­tite avait annoncé que la lutte

contre les inondations serait une prio­rité et un échevin, en la personne deBruno Soudan (PS), s’était vu confiercette compétence exclusive.

Hasard du calendrier, pile un an aprèsles élections, Bruno Soudan a présentélundi au conseil communal les résultatsde la politique menée en la matière dèsl’installation du nouveau collège. Cel­le­ci prend la forme d’un plan de pré­vention des risques d’inondations(P.P.R.I.)

Cet outil, un document d’une quaran­taine de pages largement illustrées,dresse à la fois un historique des inon­dations, les solutions envisagées et la

liste des acteurs concernés. Ce plan estunique en Wallonie. Pour le collège “Ils’agit de réfléchir globalement pour agirlocalement.” Tout en insistant sur le faitque le risque zéro n’existe pas.

Le P.P.R.I. envisage les actions coursd’eau par cours d’eau sur le territoirecommunal. En voici les grandes lignes :

Vallée du Coeurcq : le plan envisagela création d’une ZIT (zone d’immer­sion temporaire) en aval des étangs. Ceprojet remplace celui d’une ZIT enamont, lancé par l’ancienne majorité, etbénéficie de l’assistance de l’IBW.

Vallée duVraimont et duRy St­Jean :une ZIT en amont de la rue des Dépor­tés est évoquée ou plus vraisemblable­ment l’utilisation du pertuis à la rue duVraimont.

Vallée du Laubecq et du Ry deFroye : création d’une ZIT en aval del’A8 et du TGV pour stocker 30.000 m3.À nouveau avec l’assistance de l’IBW.

Vallée de la Senne : une problémati­

que pour le centre. Là, c’est un ancienprojet, déjà évoqué il y a près de 20 ans,qui revoit le jour. Celui d’une retenuedans les prairies des Angles en bord deSenne (de la rue des Frères Vanbellin­ghen jusqu’à la rue de Scandiano). Cettefois une ZIT de 100.000 m3 est évo­quée. La Région wallonne vient de con­firmer à la commune qu’elle relançait leprojet.

Vallée du Hain : en cas de déborde­ment, le “45” à Clabecq se retrouve souseau. Mais pas de ZIT possible sur le ter­ritoire tubizien. Le P.P.R.I. préconisealors un aménagement dans des prai­ries à la sortie de Braine­le­Château.

Divers travaux ont ou seront encoremenés. La commune compte égalementsix bassins d’orage sur son territoire.Après des travaux, ceux­ci auront unecapacité de retenue totale d’environ30000 m3. Le collège, avec ce P.P.R.I.,s’engage à tout mettre en œuvre pourfinancer la lutte contre les inondations.

Le plan a été approuvé à l’unanimité.Sébastien Etienne

PolitiqueMichèle Carthé, cheffe dugroupe PS à la CocofA la veille de la rentrée officielle desassemblées parlementairesbruxelloises, le groupe socialiste duparlement bruxellois a désignéMichèle Carthé comme cheffe degroupe PS à l’assemblée de la CoCofainsi que comme vice-présidente dugroupe PS au Parlement bruxellois.Députée régionale depuis 1995,Michèle Carthé reprend la fonctionexercée jusqu’il y a peu par Anne-Sylvie Mouzon décédée le10 septembre dernier. (Belga)

SchaerbeekBlessé par deux ballesDans une affaire qui ressemble à unrèglement de compte, une personnea été trouvée gravement blessé dansla rue par des passants ce mardi à 1hdu matin. Le jeune homme a étéemmené en urgence à l’hôpital, oùles médecins ont constaté qu’il avaitété touché par deux balles. Ses joursne sont plus en danger. Du côté duparquet, on indique qu’il n’y a pasencore de suspect identifié ni demotif. Un dossier a été ouvert et unjuge d’instruction a été requis. R. C.

En bref

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International Irak

16 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 17mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Violences sans finentre communautés

DÉCENNIE

L a fête du sacrifice n’apas fait exception à la“règle” : en Irak, lesfêtes religieuses ac­centuent les violen­

ces confessionnelles, qui sonten nette recrudescence de­puis le printemps. Au pre­mier jour de l’Aïd al­Adha, unattentat a fait au moins 15morts et 26 blessés, mardi,dans la ville multicommu­nautaire de Kirkouk, situéedans la région autonome duKurdistan irakien, dans lenord du pays. La bombe a ex­plosé à proximité de la mos­quée sunnite Al Qods danscette ville où cohabitent demultiples communautés eth­niques et reli­gieuses : Ara­bes, Kurdes,Turkmènes,sunnites, chii­tes...

Dix ans aprèsl’invasion amé­ricaine qui ren­versera SaddamHussein, lesviolences con­fessionnellestouchent tou­jours principa­lement lescommunautéschiite, majoritaire, et sunnite,minoritaire.

Plus de 500 attentats à lavoiture piégée ont ébranlél’Irak depuis le début de l’an­née, dont la moitié à Bagdad.Selon les Nations unies, quel­que 5 800 civils ont été tuésdepuis janvier, plus du doublede 2011.

Le terreau de l’instabilitéAu mois de septembre, la

mission de l’Onu en Irak(Unami) avait lancé une miseen garde contre une spirale“infernale” de représailles en­tre sunnites et chiites. Le bi­lan du mois dernier s’étaitsoldé par un millier de morts,dont 760 civils, et quelque2 100 blessés.

Les bilans de ces derniersmois sont les plus élevés de­puis 2008, année qui mar­quait un reflux sensibleaprès les chiffres record desannées 2005­2007, au plusfort du conflit confessionnel.

Ces violences confession­nelles trouvent un terreaufavorable dans l’instabilitépolitique actuelle et les ten­

tations autoritaristes du Pre­mier ministre Nouri al­Ma­liki, un chiite proche de Té­héran. Les sunnites, qui ontgouverné le pays depuis sacréation en 1920 jusqu’à lachute de Saddam Hussein,occupent désormais une po­sition conforme à leur mino­rité numérique dans un gou­vernement dominé par leschiites et les Kurdes.

Ce renversement de pou­voir de 2006 au détrimentdes sunnites a déclenchéune lutte de pouvoir et uneguérilla de la part de mouve­ments jihadistes sunnites.

“Le problème fondamental del’Irak post­Saddam réside dansla fragilité de la conscience etde l’unité nationales”, expli­

que Marius La­zar, chargé decours à l’uni­versité Babes­Bolyai à Cluj­Napoca en Rou­manie. Pour cechercheur,“l’explosion de laviolence jiha­diste en Irak cor­respond à unefaiblesse del’autorité del’Etat et de sesinstitutions et àl’obstination des

sunnites et des anciens mem­bres du régime Saddam à refu­ser la perte de leur influencepolitique, militaire, sociale, fi­nancière”.

“Très souvent, les militants etles réseaux jihadistes devien­nent l’instrument par lequel lesleaders sunnites irakiens (...)veulent contribuer à un blo­cage de la normalisation del’Irak post­Saddam. La violenceest ainsi, au­delà de ses motiva­tions sectaires, politiques, in­terpersonnelles, un moyenstratégique essentiel qui struc­ture les rapports de forces entreles acteurs irakiens”, ajoute M.Lazar.

Cette rivalité communau­taire est donc principale­ment politique. Elle s’inscritavant tout dans le conflit ré­gional auquel se livrentl’Arabie saoudite sunnite etl’Iran chiite.

Cette donne régionale, quientretient d’ailleurs le conflitsyrien, explique aussi la réac­tivation des groupes jihadis­tes sunnites en Irak et l’infla­tion de violence de leurs ac­tions.

Vincent Braun

Du martyre spirituel à l’attentat suicideSACRIFICES

Éclairage Vincent Braun

En Irak, la communauté chiite est laprincipale victime du conflit con­fessionnel réactivé après la chute

de Saddam Hussein. On ne compte plusles attentats visant les pèlerins et lesmosquées chiites. Est­ce à dire que ladoctrine sunnite, largement majoritairedans le monde islamique mais minori­taire en Irak, est plus encline à l’extré­misme, voire à la violence, que son ho­mologue chiite ? Fort de sa structurehiérarchique, le chiisme a la réputationd’être plus spirituel, plus tolérant.

“Historiquement, l’islam chiite est effecti­vement plus syncrétique, plus ouvert àd’autres courants religieux ou philosophi­ques. Le sunnisme s’est un peu replié sur sesquatre écoles par peur du chiisme”, souli­gne Paul Delmotte, professeur de rela­tions internationales et spécialiste duMoyen­Orient à l’Ihecs, à Bruxelles. “Parcontre, le chiisme est aussi plus révolution­nariste, il a une tradition de contestationdu pouvoir, en l’occurrence sunnite, etmême du pouvoir chiite dans la mesure oùil est divisé en de multiples branches. Et cecôté révolutionnariste peut prêter à un cer­tain radicalisme. Donc je ne pense pas qu’ily ait plus de radicalité d’un côté que del’autre.”

Il suffit de considérer “les violences duHezbollah libanais et d’autres milices chii­tes (en Irak notamment, NdlR) et mêmecelles plus institutionnalisées de la Républi­que islamique d’Iran”, souligne MariusLazar, chargé de cours au départementd’études internationales et d’histoirecontemporaine à l’Université Babes­Bo­lyai à Cluj­Napoca en Rou­manie.

Pour ce doctorant à l’Ins­titut français de géopoliti­que de l’Université Paris 8,c’est d’ailleurs en Iran quele radicalisme islamiques’est développé.

“Malgré les apparences, latradition des attentats sui­cides qui caractériseaujourd’hui les mouve­ments jihadistes n’a pas sesorigines dans le sunnisme mais dans lesmutations provoquées par la révolution is­lamique en Iran et la construction d’uneidéologie du martyrisme dans le chiismecontemporain”, nous explique Marius La­zar. Pour ce chercheur travaillant sur lagéopolitique du chiisme irakien post­Saddam, il s’agit d’un thème symboliquecentral du culte chiite duodécimain, do­minant en Iran. Celui­ci se réfère aumartyre de Hussein, le neveu du pro­phète et troisième imam, tué au VIIe siè­

cle de notre ère à Kerbala (Irak). “Son des­tin, celui d’un héros à la fois spirituel et po­litique disposé à aller jusqu’au sacrificesuprême pour garder sa foi, va devenir unarchétype pour tous les chiites.”

Chair à canon islamiqueLa République islamique d’Iran va dé­

velopper une interpréta­tion militante de ce geste,en particulier durant laguerre Iran­Irak (1980­1988). Le Guide su­prême, l’ayatollah Kho­meini, enverra en pre­mière ligne des dizainesde milliers de jeunes mi­liciens (bassiji) défendre,au prix de leur vie, les va­leurs et idéaux du toutnouvel Etat.

Ce phénomène du martyre pour lacause de l’islam, qui deviendra une vraieindustrie en Iran, inspirera un modèlespirituel et militant qui sera adopté parle Hezbollah libanais (une émanationdes Gardiens de la révolution iranienne).“C’est le parti de dieu qui va utiliser de ma­nière systématique les attentats suicides,comme stratégie d’action très efficace con­tre les forces occidentales au Liban, puiscontre les forces israéliennes”, rappelleMarius Lazar.

À leur tour, les groupes islamistes sun­nites, en particulier le Hamas et le Jihadislamique, vont introduire à l’intérieurdu sunnisme “la pratique des attentatssuicides avec leur symbolique du martyrqui va devenir une marque identitaire desdeux mouvements palestiniens” durant lesannées 80. “À partir de là, le phénomèneest réapproprié par les autres mouvementsradicaux sunnites, surtout par les nou­veaux réseaux du jihadisme transnational,comme al Qaeda. Les attentats de 11 sep­tembre, la multiplication paroxystique desactions terroristes en Afghanistan, au Pa­kistan, en Irak, en Asie du Sud­Est, toutesarrivent à superposer les attentats suicidesavec le jihadisme sunnite”, note M. Lazar.

Parallèlement, les pouvoirs et acteursislamistes chiites vont renoncer à cettestratégie. Depuis la fin de la guerre Iran­Irak et la fin de la guerre civile au Liban,la situation est telle qu’elle n’imposeplus ni à l’Iran ni au Hezbollah de recou­rir à de telles actions systématiques.

En Irak, Abou Moussab al Zarqaoui,l’émir d’al Qaeda tué en 2006, avait in­voqué des doctrines takfirites selon les­quelles il est légitime de tuer des musul­mans s’ils sont impies. Pour les salafistesradicaux, le chiisme représente par ex­cellence une hérésie par rapport au sun­nisme, qu’ils considèrent comme le “vraiislam”.

Retouren enfer

l La fête du sacrifice, mardi, a été marquée par unnouvel attentat. Les violences confessionnelles ont fait5800 morts parmi les civils depuis le début de l’année.

l Des attentats suicides visent surtout la communautéchiite, majoritaire. Les islamistes sunnites ont repris cetype d’action aux radicaux chiites. Explications.

Visite au cimetière de Bagdad au premier jour de l’Aïd al-Adha. Proches d’une victime dansla ville chiite de Najaf.

ALRU

BAYE

/AFP

L’islam, le sunnisme,le chiismeL’islam est parfois perçu commeune religion unitaire. Elle est enréalité divisée en courants, eux-mêmes en écoles de pensée, etelles-mêmes en mouvements.

Le sunnisme est la doctrinemajoritaire dans l’islam. Près deneuf musulmans sur dix dans lemonde sont sunnites. Ce courants’appuie sur la “sunna”, latradition musulmane, d’où sonnom. Le sunnisme se divise enquatre écoles de pensée. L’uned’elles, le malikisme, estmajoritaire en Afrique du Nord etde l’Ouest. Parmi lesmouvements, on trouve lesalafisme, les Frèresmusulmans, etc.

Le chiisme est le deuxièmecourant en importance de l’islam.Né dans le monde perse, il sedistingue du sunnisme par sonclergé, donc par sa hiérarchie.Le chiisme a donné lieu à troisécoles de pensée, elles-mêmesayant inspiré des mouvementscomme les alaouites, les alévis,les druzes ou les duodécimains.La révolution islamique en Iran aété menée par l’ayatollahKhomeini, un chiite imamite ouduodécimain.

Repères

JABE

RAL-HELO/AP

MartyrTÉMOIN

Le terme “martyr” vient d’unterme de grec ancien signifiant“témoin”. Lemartyr est celui quitémoigne de sa foi au prix de savie plutôt que de l’abjurer. En

arabe, le terme “shahid” se traduitpar témoin et aussi parmartyr.

“Le problèmefondamental del’Irak post­

Saddam résidedans la fragilitéde la conscienceet de l’uniténationales.”MARIUS LAZAR

Chargé de cours à l’universitéBabes-Bolyai à Cluj-Napoca

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17mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Du martyre spirituel à l’attentat suicideSACRIFICES

Éclairage Vincent Braun

En Irak, la communauté chiite est laprincipale victime du conflit con­fessionnel réactivé après la chute

de Saddam Hussein. On ne compte plusles attentats visant les pèlerins et lesmosquées chiites. Est­ce à dire que ladoctrine sunnite, largement majoritairedans le monde islamique mais minori­taire en Irak, est plus encline à l’extré­misme, voire à la violence, que son ho­mologue chiite ? Fort de sa structurehiérarchique, le chiisme a la réputationd’être plus spirituel, plus tolérant.

“Historiquement, l’islam chiite est effecti­vement plus syncrétique, plus ouvert àd’autres courants religieux ou philosophi­ques. Le sunnisme s’est un peu replié sur sesquatre écoles par peur du chiisme”, souli­gne Paul Delmotte, professeur de rela­tions internationales et spécialiste duMoyen­Orient à l’Ihecs, à Bruxelles. “Parcontre, le chiisme est aussi plus révolution­nariste, il a une tradition de contestationdu pouvoir, en l’occurrence sunnite, etmême du pouvoir chiite dans la mesure oùil est divisé en de multiples branches. Et cecôté révolutionnariste peut prêter à un cer­tain radicalisme. Donc je ne pense pas qu’ily ait plus de radicalité d’un côté que del’autre.”

Il suffit de considérer “les violences duHezbollah libanais et d’autres milices chii­tes (en Irak notamment, NdlR) et mêmecelles plus institutionnalisées de la Républi­que islamique d’Iran”, souligne MariusLazar, chargé de cours au départementd’études internationales et d’histoirecontemporaine à l’Université Babes­Bo­lyai à Cluj­Napoca en Rou­manie.

Pour ce doctorant à l’Ins­titut français de géopoliti­que de l’Université Paris 8,c’est d’ailleurs en Iran quele radicalisme islamiques’est développé.

“Malgré les apparences, latradition des attentats sui­cides qui caractériseaujourd’hui les mouve­ments jihadistes n’a pas sesorigines dans le sunnisme mais dans lesmutations provoquées par la révolution is­lamique en Iran et la construction d’uneidéologie du martyrisme dans le chiismecontemporain”, nous explique Marius La­zar. Pour ce chercheur travaillant sur lagéopolitique du chiisme irakien post­Saddam, il s’agit d’un thème symboliquecentral du culte chiite duodécimain, do­minant en Iran. Celui­ci se réfère aumartyre de Hussein, le neveu du pro­phète et troisième imam, tué au VIIe siè­

cle de notre ère à Kerbala (Irak). “Son des­tin, celui d’un héros à la fois spirituel et po­litique disposé à aller jusqu’au sacrificesuprême pour garder sa foi, va devenir unarchétype pour tous les chiites.”

Chair à canon islamiqueLa République islamique d’Iran va dé­

velopper une interpréta­tion militante de ce geste,en particulier durant laguerre Iran­Irak (1980­1988). Le Guide su­prême, l’ayatollah Kho­meini, enverra en pre­mière ligne des dizainesde milliers de jeunes mi­liciens (bassiji) défendre,au prix de leur vie, les va­leurs et idéaux du toutnouvel Etat.

Ce phénomène du martyre pour lacause de l’islam, qui deviendra une vraieindustrie en Iran, inspirera un modèlespirituel et militant qui sera adopté parle Hezbollah libanais (une émanationdes Gardiens de la révolution iranienne).“C’est le parti de dieu qui va utiliser de ma­nière systématique les attentats suicides,comme stratégie d’action très efficace con­tre les forces occidentales au Liban, puiscontre les forces israéliennes”, rappelleMarius Lazar.

À leur tour, les groupes islamistes sun­nites, en particulier le Hamas et le Jihadislamique, vont introduire à l’intérieurdu sunnisme “la pratique des attentatssuicides avec leur symbolique du martyrqui va devenir une marque identitaire desdeux mouvements palestiniens” durant lesannées 80. “À partir de là, le phénomèneest réapproprié par les autres mouvementsradicaux sunnites, surtout par les nou­veaux réseaux du jihadisme transnational,comme al Qaeda. Les attentats de 11 sep­tembre, la multiplication paroxystique desactions terroristes en Afghanistan, au Pa­kistan, en Irak, en Asie du Sud­Est, toutesarrivent à superposer les attentats suicidesavec le jihadisme sunnite”, note M. Lazar.

Parallèlement, les pouvoirs et acteursislamistes chiites vont renoncer à cettestratégie. Depuis la fin de la guerre Iran­Irak et la fin de la guerre civile au Liban,la situation est telle qu’elle n’imposeplus ni à l’Iran ni au Hezbollah de recou­rir à de telles actions systématiques.

En Irak, Abou Moussab al Zarqaoui,l’émir d’al Qaeda tué en 2006, avait in­voqué des doctrines takfirites selon les­quelles il est légitime de tuer des musul­mans s’ils sont impies. Pour les salafistesradicaux, le chiisme représente par ex­cellence une hérésie par rapport au sun­nisme, qu’ils considèrent comme le “vraiislam”.

L’islam, le sunnisme,le chiismeL’islam est parfois perçu commeune religion unitaire. Elle est enréalité divisée en courants, eux-mêmes en écoles de pensée, etelles-mêmes en mouvements.

Le sunnisme est la doctrinemajoritaire dans l’islam. Près deneuf musulmans sur dix dans lemonde sont sunnites. Ce courants’appuie sur la “sunna”, latradition musulmane, d’où sonnom. Le sunnisme se divise enquatre écoles de pensée. L’uned’elles, le malikisme, estmajoritaire en Afrique du Nord etde l’Ouest. Parmi lesmouvements, on trouve lesalafisme, les Frèresmusulmans, etc.

Le chiisme est le deuxièmecourant en importance de l’islam.Né dans le monde perse, il sedistingue du sunnisme par sonclergé, donc par sa hiérarchie.Le chiisme a donné lieu à troisécoles de pensée, elles-mêmesayant inspiré des mouvementscomme les alaouites, les alévis,les druzes ou les duodécimains.La révolution islamique en Iran aété menée par l’ayatollahKhomeini, un chiite imamite ouduodécimain.

Repères

JABE

RAL-HELO/AP

MartyrTÉMOIN

Le terme “martyr” vient d’unterme de grec ancien signifiant“témoin”. Lemartyr est celui quitémoigne de sa foi au prix de savie plutôt que de l’abjurer. En

arabe, le terme “shahid” se traduitpar témoin et aussi parmartyr.

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International Actualité

18 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 19mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Le Parlement européen veut pouvoirdécider lui­même de son siège

Le rapport de la commissiondes Affaires constitutionnelles

fâche les pro­Strasbourg.

UNION EUROPÉENNE

S trasbourg ou Bruxelles? Bruxellesou Strasbourg? La localisation dusiège du Parlement européen est

l’objet d’une querelle de longue date en­tre partisans de chacune des deux villesoù il a ses quartiers. Les pro­Strasbourgmartèlent que le traité fixe le siège offi­ciel de l’institution en Alsace, où se tien­nent les sessions plénières, et qu’il n’estpas question d’en changer. Leurs oppo­sants veulent rapatrier toutes les activi­tés parlementaires à Bruxelles, qui ac­cueille les commissions et les réunionsdes groupes politiques. Ceci afin de met­tre un terme à la coûteuse – sur les plansfinancier et environnemental – transhu­mance mensuelle entre les deux villes.

Le feuilleton a connu un nouvel épi­sode lundi soir : les eurodéputés de lacommission des Affaires constitution­nelles ont adopté, par 22 voix contre4, un rapport réclamant une révisiondes traités pour que le Parlementpuisse lui­même fixer son siège. Préci­sion : l’article 341 du traité de Lis­bonne stipule que ce sont les seulsEtats membres qui décident de la loca­lisation des institutions européennes.

“Le Parlement européen est pris en otagepar la décision du Conseil”, a déclaré Ge­rald Häfner (Verts), l’un des deuxauteurs du rapport, lors d’une confé­rence de presse mardi, à Bruxelles. “Il estimportant que le Parlement se libère. Nousne sommes pas une agence ou une hauteautorité européenne, nous sommes colégis­lateurs à égalité avec le Conseil”, a pour­suivi l’Allemand, estimant que le vote delundi soir “est une petite révolution quiouvre la voie à une granderévolution. C’est une ques­tion de dignité pour le Parle­ment”.

De dignité, mais pas seu­lement, a complété le Bri­tannique Ashley Fox(groupe des conservateurset réformistes européens),coauteur du rapport :“Dans mes circonscriptions,les électeurs m’interrogentfréquemment sur le double siège du Parle­ment européen. Ils ne comprennent paspourquoi nous continuons à dépenser descentaines de millions d’euros et à gaspillerdes dizaines de milliers de tonnes de CO2

pour nous déplacer d’un siège à l’autre”.Ashley Fox affiche sans ambages sa

préférence pour un siège unique àBruxelles. Plus prudent, Gerald Häfnerdit ne pas avoir de point de vue arrêté,même s’il admet qu’il serait préférable“que les institutions soient regroupées dansun seul endroit”. Les deux eurodéputéssoulignent cependant de concert que

l’objectif de leur rapport n’est pas de“pousser” Bruxelles, mais de définir unsiège unique, quel qu’il soit.

“C’est un rapport anti-Strasbourg”Le vote en commission a donné lieu à

une opération de guérilla de plusieurseurodéputés, en majorité français, dé­noncent les corapporteurs. “Des députésdu Parti populaire européen (PPE, centredroit) ont tenté, de façon obstinée, de parti­

ciper au vote alors qu’ilsn’étaient ni membres nisuppléants de la commis­sion Afco”, déplore Ge­rald Häfner.

La Française ConstanceLe Grip (PPE), membrede ladite commission,était du nombre des qua­tre élus opposés au rap­port. “Je n’ai pas voulum’associer à ce qui est un

instrument destiné à porter un énièmecoup de butoir contre Strasbourg. C’estcontraire à l’équilibre de la situation, à lalettre et à l’esprit du traité. Ce rapport esttotalement instrumentalisé par la campa­gne pour un siège unique.” De plus, pour­suit Mme Le Grip, “il est plein d’inexactitu­des et les chiffres avancés par les uns et lesautres sont contestables (l’Association desjeunes entrepreneurs européens, pro­Strasbourg, a publié une étude qui revoità la baisse le coût financier et environne­mental du double siège, NdlR) et n’ontpas lieu d’être dans un tel rapport. Quant à

l’argument de la distance, c’est un faux dé­bat, compte tenu de l’évolution des moyensde communication”. Enfin, conclut l’éluefrançaise: “Cette prérogative dont dispose­rait un Parlement de décider lui­même deson siège n’existe nulle part, dans aucuneConstitution. Des experts invités à s’expri­mer sur ce sujet devant la commission Afconous l’ont confirmé”.

Le rapport sera soumis au Parlementeuropéen réuni en séance plénière “ennovembre ou en décembre”, préciseM.Häfner. Qui, comme son collègue, es­père obtenir un vote largement majori­taire en faveur d’un siège unique. Desorte à disposer de la légitimité démo­cratique pour mettre le sujet sur le tapislors de la convention qui devrait se teniren 2015, pour réviser les traités.

“S’il est adopté par la plénière, ce rapport,couplé à la pétition citoyenne pour un siègeunique, pourrait être un instrument depression politique”, admet une source di­plomatique. “Mais il n’a aucune base juri­dique”. Conclusion: les Etats membresconservent la main sur la localisation desinstitutions, qui doit faire l’objet d’unaccord unanime au Conseil. Et “la Francen’acceptera jamais de céder Strasbourg”,rappelle la même source. Soulignant quele Luxembourg, qui accueille les réu­nions du Conseil trois mois par an, n’estpas plus désireux d’ouvrir le dossier dusiège des institutions. La Belgique, quiaccueille la Commission, le Conseil et leParlement à Bruxelles, affiche profil bas.

Olivier le Bussy

Campagne de terreur en AfghanistanRien n’arrête les talibans.

Deux jeunes de 8 et 10 anstués comme “espions”.

AFGHANISTAN

D eux enfants de huit et de dix ansont été tués pour avoir espionnéau profit du gouvernement

afghan et ont été mis à mort samedisoir par les talibans dans un district dela province de Kunar. Cette informationde l’agence de presse afghane Khaama,qui cite le gouverneur provincial, en ditlong sur la campagne de terreur qui rè­gne en Afghanistan et qui continuemalgré les efforts de Kaboul pour nouerun dialogue avec les talibans.

Ce n’est pas la première fois que lestalibans s’en prennent à des mineurs,selon la presse afghane. A la mi­sep­tembre déjà, un jeune garçon de 15 ansa été enlevé sur un terrain de football

dans la province de Ghazni et tué parses ravisseurs. Sur son cadavre, on a re­trouvé une note expliquant que lemeurtre du jeune s’expliquait par sacoopération avec la police. “Ali Sinan’était qu’un écolier qui n’avait aucunlien avec les forces gouvernementales”, aréagi le gouverneur adjoint de la pro­vince, Mohamed Ali Ahmadi.

Les talibans n’ont pas revendiqué cesactions qui les rendent impopulairesdans la population afghane. En mêmetemps, les autorités afghanes utilisentla dénomination des talibans commeun “fourre­tout” couvrant plusieursgroupes fondamentalistes tribaux.

La plupart de ces meurtres restentinexpliqués, en tout cas aux yeux dela force de l’Otan en Afghanistan(Isaf) qui a bien du mal à s’y retrouverdans l’écheveau afghan. “En plusieursmissions, je n’ai jamais lu un rapportattribuant de façon claire la responsa­bilité d’un attentat aux talibans”, ex­plique ainsi un agent d’un service derenseignement militaire allié.

Ce qui est sûr, pourtant, c’est que lestalibans mènent une campagne d’as­sassinats ciblés. Celle­ci s’est accéléréedepuis l’annonce du retrait des forcescombattantes de l’Otan pour la fin2014. Un millier de responsablesafghans de niveau intermédiaire ontété assassinés depuis dix ans, parmi les­quels des gouverneurs, des chefs de tri­bus et des agents électoraux.

Le “bon canal” avec les talibansMardi, le gouverneur de la province

de Logar a été assassiné en pleine fêtede l’Aïd al­Adha. Arsala Jamal s’apprê­tait à prendre la parole dans une mos­quée quand son micro a explosé. Unequinzaine de personnes ont été bles­sées. Selon les autorités de Logar, l’en­gin explosif a été actionné à distance.Pourtant, la mosquée avait été fouilléelundi et deux autres engins explosifsavaient été neutralisés. Là aussi, lesautorités accusent les talibans. Là aussi,ceux­ci restent silencieux.

Leur chef, le mollah Omar, a pourtant

réagi très vivement à l’accord partielqui vient d’être conclu entre Kaboul etWashington. Cet accord de sécurité ba­lise la force internationale qui resteraaprès 2014. “Mon conseil à tous les mou­djahidines est de s’en prendre plus que ja­mais à l’ennemi”, a dit le mollah Omar,dans un message pour l’Aïd transmispar courrier électronique. L’insaisissa­ble mollah refuse toute force interna­tionale, qu’il assimile à une force d’oc­cupation, et tout processus électoral.Des élections présidentielles sont pré­vues en avril 2014.

Le président Hamid Karzaï ne pourrapas se présenter pour un troisièmemandat. Dans l’intervalle, il tente d’éta­blir un maximum de canaux de com­munication avec les insurgés. Le der­nier en date pourrait résulter de la vi­site lundi à Kaboul de Maulana Fazal­ur­Rehman, l’influent dirigeant duparti religieux pakistanais Jamiat Ule­ma­e­Islam. Ce dernier n’était plusvenu à Kaboul depuis l’invasion russe.

Christophe Lamfalussy

“Symbole de laréconciliation,Strasbourg estdevenu symbolede gaspillage.”

ASHLEY FOXEurodéputé britannique

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19mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Campagne de terreur en AfghanistanRien n’arrête les talibans.

Deux jeunes de 8 et 10 anstués comme “espions”.

AFGHANISTAN

D eux enfants de huit et de dix ansont été tués pour avoir espionnéau profit du gouvernement

afghan et ont été mis à mort samedisoir par les talibans dans un district dela province de Kunar. Cette informationde l’agence de presse afghane Khaama,qui cite le gouverneur provincial, en ditlong sur la campagne de terreur qui rè­gne en Afghanistan et qui continuemalgré les efforts de Kaboul pour nouerun dialogue avec les talibans.

Ce n’est pas la première fois que lestalibans s’en prennent à des mineurs,selon la presse afghane. A la mi­sep­tembre déjà, un jeune garçon de 15 ansa été enlevé sur un terrain de football

dans la province de Ghazni et tué parses ravisseurs. Sur son cadavre, on a re­trouvé une note expliquant que lemeurtre du jeune s’expliquait par sacoopération avec la police. “Ali Sinan’était qu’un écolier qui n’avait aucunlien avec les forces gouvernementales”, aréagi le gouverneur adjoint de la pro­vince, Mohamed Ali Ahmadi.

Les talibans n’ont pas revendiqué cesactions qui les rendent impopulairesdans la population afghane. En mêmetemps, les autorités afghanes utilisentla dénomination des talibans commeun “fourre­tout” couvrant plusieursgroupes fondamentalistes tribaux.

La plupart de ces meurtres restentinexpliqués, en tout cas aux yeux dela force de l’Otan en Afghanistan(Isaf) qui a bien du mal à s’y retrouverdans l’écheveau afghan. “En plusieursmissions, je n’ai jamais lu un rapportattribuant de façon claire la responsa­bilité d’un attentat aux talibans”, ex­plique ainsi un agent d’un service derenseignement militaire allié.

Ce qui est sûr, pourtant, c’est que lestalibans mènent une campagne d’as­sassinats ciblés. Celle­ci s’est accéléréedepuis l’annonce du retrait des forcescombattantes de l’Otan pour la fin2014. Un millier de responsablesafghans de niveau intermédiaire ontété assassinés depuis dix ans, parmi les­quels des gouverneurs, des chefs de tri­bus et des agents électoraux.

Le “bon canal” avec les talibansMardi, le gouverneur de la province

de Logar a été assassiné en pleine fêtede l’Aïd al­Adha. Arsala Jamal s’apprê­tait à prendre la parole dans une mos­quée quand son micro a explosé. Unequinzaine de personnes ont été bles­sées. Selon les autorités de Logar, l’en­gin explosif a été actionné à distance.Pourtant, la mosquée avait été fouilléelundi et deux autres engins explosifsavaient été neutralisés. Là aussi, lesautorités accusent les talibans. Là aussi,ceux­ci restent silencieux.

Leur chef, le mollah Omar, a pourtant

réagi très vivement à l’accord partielqui vient d’être conclu entre Kaboul etWashington. Cet accord de sécurité ba­lise la force internationale qui resteraaprès 2014. “Mon conseil à tous les mou­djahidines est de s’en prendre plus que ja­mais à l’ennemi”, a dit le mollah Omar,dans un message pour l’Aïd transmispar courrier électronique. L’insaisissa­ble mollah refuse toute force interna­tionale, qu’il assimile à une force d’oc­cupation, et tout processus électoral.Des élections présidentielles sont pré­vues en avril 2014.

Le président Hamid Karzaï ne pourrapas se présenter pour un troisièmemandat. Dans l’intervalle, il tente d’éta­blir un maximum de canaux de com­munication avec les insurgés. Le der­nier en date pourrait résulter de la vi­site lundi à Kaboul de Maulana Fazal­ur­Rehman, l’influent dirigeant duparti religieux pakistanais Jamiat Ule­ma­e­Islam. Ce dernier n’était plusvenu à Kaboul depuis l’invasion russe.

Christophe Lamfalussy

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International Actualité

20 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 21mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

À nos lecteursUne photographie publiée dans notre édition de lundi matina déclenché une émotion certaine. Le cliché, pris à l’occasionde la journée du souvenir qui marquait l’an dernier les 70ans de la déportation de 25000 juifs et gitans au départ dela caserne Dossin, à Malines, présentait un jeune hommevêtu comme l’étaient les déportés, frappé d’une étoile jaunesur la poitrine. L’article, illustré par cette photo, traitait dela récente résolution du Conseil de l’Europe concernant lacirconcision rituelle. Cette photo a été choisie parce quel’article parlait d’identité culturelle et de filiation.De plus, l’un des témoins d’origine juive faisait lui-mêmeréférence, dans le texte, à la manière dont les nazis ontutilisé la circoncision comme instrument de stigmatisationpour mener à bien leur massacre. Le choix de la photo nerésultait nullement d’une volonté de heurter. Nousregrettons que cette illustration ait pu offusquer certainslecteurs et que le choix de ce cliché ait été mal interprété.

BirmanieUne bombe à retardement dans un grandhôtel de RangoonUn grand hôtel de la capitale économique birmane, Rangoon,a été la cible lundi soir d’un attentat à la bombe. Une clienteaméricaine de l’hôtel Traders, appartenant à la chaîneShangri-La, a été blessée à la cuisse et à la main parl’explosion d’une bombe à retardement artisanale placéedans sa chambre. Le précédent occupant de celle-ci, unhomme de 27 ans, a été arrêté mardi dans l’Etat Mon (sud-estdu pays), sans qu’on sache si sa culpabilité était établie. Lechef de l’opposition Aung San Suu Kyi a appelé à ne pas céderà la panique. “Ces actes sont intentionnellement dirigés contrele peuple. Nous ne devons pas tomber dans leur piège”, a-t-elledéclaré. Le pays a enregistré, ces derniers jours, à Rangoonet en province, plusieurs attentats à la bombe dont lesresponsables n’ont pas été identifiés. Ils ont fait deux mortset quelques blessés. Le gouvernement suspecte une tentativede déstabilisation alors que la Birmanie assume laprésidence de l’Association des nations du Sud-Est asiatique.(AFP)

En bref

BurundiLe premier vice-Président démissionnede son posteLe premier vice-président du Burundi, Térence Sinunguruza, adémissionné lundi. Tutsi, il occupait ce poste depuis laréélection de M. Nkurunziza en 2010. Son parti, l’Uprona, avaitété l’un des rares partis autre que le CNDD-FDD présidentiel àne pas boycotter les scrutins de 2010. Principal parti à majoritétutsi, l’Uprona accuse M. Sinunguruza “d’avoir fait passer sespropres intérêts avant ceux de son parti”. M. Sinunguruza, qui setarguait de bénéficier du soutien présidentiel, refusait lui-mêmede démissionner mais le groupe parlementaire Uprona et 51 des68 membres du bureau exécutif l’ont officiellement lâché. Lepremier vice-Président, chargé du secteur administratif,politique et sécuritaire, doit être d’une ethnie différente decelle du Président et d’un parti dominé par une ethniedifférente; il est considéré comme une garantie par la minoritétutsi. (AFP)

950DÉTENUS MORTS AU NIGERIA EN SIX MOIS

Amnesty International a dénoncé l’hécatombe observée durant lepremier semestre de 2013 dans les prisons nigérianes et quitouche essentiellement les membres de la secte terroriste

islamiste Boko Haram (“l’éducation occidentale est un péché”)détenus par l’armée. Certains prisonniers ont été exécutés maisbeaucoup ont succombé à leurs conditions de détention, selon

l’organisation de défense des droits de l’homme. Celle-ci dénoncede mauvais traitements, des privations de nourriture et des soinsmédicaux insuffisants. C’est un chiffre “ahurissant”, a commentéAmnesty International, “qui appelle une initiative urgente de la part

du gouvernement nigérian”.

Le parti des esclaves interditd’électionsOfficiellement interdit, l’esclavage

est encore une réalité pour 20 %de la population mauritanienne.

MAURITANIE

P lusieurs fois remises depuis deux ans,les élections municipales et législativesen Mauritanie sont maintenant annon­

cées pour le 23 novembre. Une partie de l’op­

position, regroupée dans la Coordination del’opposition démocratique (COD), en a an­noncé le boycott, pour insuffisance de garan­ties démocratiques.

Mais il y a également des pans entiers de lasociété qui sont interdits d’y présenter descandidats : les esclaves (20 % des 3,5 millionsde Mauritaniens) et les descendants d’affran­chis (20 à 30 %). Le parti qui défend leursdroits, le RAG (Radicaux pour une Action glo­bale) a en effet vu rejetée, en juin dernier, sademande de reconnaissance officielle, “parceque, quand ses statuts avaient été déposés, il yavait eu une forte mobilisation en sa faveur”, in­dique à “La Libre Belgique” Biram Dah Abeid,président de l’ONG de lutte contre l’esclavageet contre l’exclusion des descendants d’escla­ves “Initiative de la Résurgence antiesclava­giste” (IRA, non reconnue par l’État). Pire : “Ilsont ensuite également interdit les candidats in­dépendants, afin que nous ne puissions nous pré­senter sous cette étiquette aux scrutins.”

Peine de mortM. Abeid est en liberté provisoire et passible

de la peine de mort pour avoir brûlé publi­quement, en 2012, un exemplaire de“l’Abrégé”, code rédigé au IXe siècle qui a, enMauritanie, valeur de charia – source de la loi– et qui justifie l’esclavage. Des milliers deMauritaniens, choqués de voir que la CODappuyait “l’Abrégé” et les poursuites contreM. Abeid pour apostasie, atteinte aux précep­tes de l’islam et à la sécurité de l’État, ontvoulu que son ONG crée un parti anti­escla­vagiste.

Ce dernier, le RAG, porte un nom à doublesens, explique M. Abeid. “Chez nous, “rag” dé­signe la place, au centre des villages arabo­ber­bères, où les esclaves se rassemblent, la nuit,quand ils ont fini leur travail – car ils ne sont li­bres de leurs mouvements que quand leur maîtredort. C’est là que, de minuit à l’aube, ils bavar­dent, chantent, jouent à la lutte, se font la cour…Et c’est dégradant, pour un Arabo­Berbère, de s’yrendre et de se mélanger à nous”, poursuit lemilitant, lui­même fils d’affranchi.

Interdits, le parti RAG et l’ONG IRA fontquand même campagne – “l’ANC de Mandelan’a­t­il pas été interdit durant 80 ans ?”, souli­gne notre interlocuteur dans un sourire – enfaveur du boycott des élections “puisqu’on re­fuse à des personnes et des groupes porteursd’idées de participer à la compétition”. Jus­qu’ici, les rassemblements qu’organisent lesmilitants anti­esclavagistes “sont tolérés. Nouspensons que le pouvoir réfléchit à la manière deréprimer parce qu’il ne veut pas que l’opinion in­ternationale voie la répression”.

Officiellement, en effet, l’esclavage est cri­minel en Mauritanie : une loi de 2007 punitde 5 à 10 ans de prison ceux qui le pratiquent.Mais elle n’a été appliquée qu’une fois en sixans, tandis que les militants anti­esclavagistessont régulièrement l’objet de sanctions.

Une des raisons du retard des élections est,d’ailleurs, l’explosion des tensions racialesprovoquée par le recensement électoral en2011.

Marie-France CrosBiram Dah Abeid, président de l’ONG mauritanienne Initiative de la Résurgence antiesclavagiste (IRA)

Un “Notre Père”amendé commetoute la Bible…

La nouvelle traduction françaisede la Bible comportera bien

d’autres changements.

VATICAN

L’ émotion est vive dans certains mi­lieux catholiques de l’Hexagone, à lasuite de la publication d’un papier du

“Progrès” (qui reprenait en réalité une infor­mation parue début juillet dans “Famillechrétienne”): dans un bon mois, les chré­tiens français, mais aussi tous les autres ca­thos francophones, seront invités à aban­donner, dans le “Notre Père”, le “Et ne noussoumets pas à la tentation” pour “Et ne nouslaisse pas entrer en tentation”.

C’est en tout cas ce que liront les célé­brants lorsque l’évangile du jour abordera cepassage de Matthieu ou de Luc où le Christexplique comment s’adresser à son Père.

Le changement est programmé pour le22 novembre. Pourquoi ce jour­là? Parceque c’est celui où les Editions Mame­Fleurussortiront une nouvelle traduction françaisede la Bible liturgique qui a été approuvéedans une discrétion certaine par Rome le12 juillet dernier.

Il est vrai que trop de publicité aurait incitécertains, selon qu’ils se situent ou non dansla (nouvelle) ligne romaine, à remuer ciel etterre pour marquer leur adhésion ou, aucontraire, leur profond rejet non seulementà l’égard du “Notre Père” new look maisaussi à l’égard d’autres textes bibliques es­sentiels dont les mutations linguistiquesvont de pair avec des querelles exégétiquesparfois très byzantines… comme on l’avaitvu après la sortie de sa précédente versionen 1993. Pas moins de 77 experts issus dedifférents pays francophones ont travaillé,chacun de leur côté, puis ensemble pendantprès de 20 ans à la nouvelle traduction.

Leur objectif? La nouvelle Bible liturgiquedevait être la plus précise, la plus claire et laplus compréhensible possible pour les prê­tres comme pour les fidèles. Une commis­sion spécialisée au Vatican a donc reçu l’an­cienne version annotée de centaines de cor­rections. Et Rome y a apporté à son tour sesamendements. Cela dit, certains ont an­noncé peut­être un peu vite que la prière ré­citée en tant que telle par les francophonesen privé ou en public changera d’emblée.Car si la Bible liturgique la portera, il fautencore la transcrire dans le Missel, qui de­vrait être complété par d’autres experts.Reste que les sites Internet dits de réinfor­mation catholique, dont le cœur balance en­tre l’attachement à Rome et la nostalgie tra­ditionaliste, poussent assez au changement.

Un effet “pape François”? Pas vraiment, ilsrestent plutôt rétifs à la formule “Et ne noussoumets pas à la tentation” issue d’un accordentre catholiques, protestants et orthodo­xes, entre 1964 et 1966. Ce qui était un ac­quis de Vatican II et de son esprit œcuméni­que.

Christian Laporte

La diplomatie pour les nuls

Destination CanadaPar Philippe Paquet

Comme chaque année à pareille époque, les autorités cana­diennes font la promotion d’un des plus beaux pays aumonde, dont les habitants comptent parmi les plus ac­cueillants qui soient. “Destination Canada”, ainsi qu’est ap­pelée cette campagne, vise à attirer de nouveaux immi­grants. Et qui n’a rêvé d’avoir, sinon une cabane blottie aufond des bois, au moins un appartement à Vancouver, uneferme dans le Manitoba, ou une maison en Gaspésie?Le Canada séduit non seulement par ses grands espaces, sesopportunités économiques, ses ressources infinies,mais aussipar sa détermination à défendre des valeurs. Aussi n’a­t­onpas été surpris quand le Premier ministre Stephen Harper aannoncé, il y a quelques jours, qu’il ne se rendrait pas ausommet du Commonwealth à Colombo, à la mi­novembre.“Pour rester crédible, a­t­il expliqué, le Commonwealth doitse faire le défenseur des principes fondamentaux que sont laliberté, la démocratie et le respect de la dignité humaine”. Or,Sri Lanka, qui est membre de ce club constitué pour l’essen­tiel d’anciennes colonies britanniques, se distingue depuis lafin de la guerre civile, en 2009, par le harcèlement desmino­rités, l’intimidation des opposants politiques et des journalis­tes, les disparitions et les exécutions extrajudiciaires.On se réjouirait sans réserve de la leçon demoralité adminis­trée par M. Harper si les médias n’avaient pas révélé aumême moment, en se fondant sur des documents livrés parEdward Snowden, que le Canada avait, tout autant que lesEtats­Unis, espionné des pays amis et, en l’occurrence, le Bré­sil. Encore n’était­ce pas sous couvert de combattre le terro­risme. La cible des cyber­espions américains et canadiensétait plus prosaïquement le ministère brésilien… des Mines etde l’Energie. Pour ne rien arranger, le quotidien britannique‘The Guardian” ajoutait mercredi dernier que le gouverne­ment canadien avait, depuis 2005, partagé sa mine d’infor­mations confidentielles avec des entreprises du secteur éner­gétique lors de réunions secrètes.Depuis que ces méthodes peu glorieuses ont été étalées augrand jour, les autorités canadiennes font grise mine. On lescomprend. Imaginons que Trinité­et­Tobago, ouNauru, ou leLesotho, demande l’exclusion du Canada du Com­monwealth… Après tout, cette organisation se donne pourpremier objectif le développement économique et social deses membres. Et en voilà un – et l’un des plus riches – qui tri­che pour devenir plus riche encore.

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21mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

À nos lecteursUne photographie publiée dans notre édition de lundi matina déclenché une émotion certaine. Le cliché, pris à l’occasionde la journée du souvenir qui marquait l’an dernier les 70ans de la déportation de 25000 juifs et gitans au départ dela caserne Dossin, à Malines, présentait un jeune hommevêtu comme l’étaient les déportés, frappé d’une étoile jaunesur la poitrine. L’article, illustré par cette photo, traitait dela récente résolution du Conseil de l’Europe concernant lacirconcision rituelle. Cette photo a été choisie parce quel’article parlait d’identité culturelle et de filiation.De plus, l’un des témoins d’origine juive faisait lui-mêmeréférence, dans le texte, à la manière dont les nazis ontutilisé la circoncision comme instrument de stigmatisationpour mener à bien leur massacre. Le choix de la photo nerésultait nullement d’une volonté de heurter. Nousregrettons que cette illustration ait pu offusquer certainslecteurs et que le choix de ce cliché ait été mal interprété.

BirmanieUne bombe à retardement dans un grandhôtel de RangoonUn grand hôtel de la capitale économique birmane, Rangoon,a été la cible lundi soir d’un attentat à la bombe. Une clienteaméricaine de l’hôtel Traders, appartenant à la chaîneShangri-La, a été blessée à la cuisse et à la main parl’explosion d’une bombe à retardement artisanale placéedans sa chambre. Le précédent occupant de celle-ci, unhomme de 27 ans, a été arrêté mardi dans l’Etat Mon (sud-estdu pays), sans qu’on sache si sa culpabilité était établie. Lechef de l’opposition Aung San Suu Kyi a appelé à ne pas céderà la panique. “Ces actes sont intentionnellement dirigés contrele peuple. Nous ne devons pas tomber dans leur piège”, a-t-elledéclaré. Le pays a enregistré, ces derniers jours, à Rangoonet en province, plusieurs attentats à la bombe dont lesresponsables n’ont pas été identifiés. Ils ont fait deux mortset quelques blessés. Le gouvernement suspecte une tentativede déstabilisation alors que la Birmanie assume laprésidence de l’Association des nations du Sud-Est asiatique.(AFP)

En bref

BurundiLe premier vice-Président démissionnede son posteLe premier vice-président du Burundi, Térence Sinunguruza, adémissionné lundi. Tutsi, il occupait ce poste depuis laréélection de M. Nkurunziza en 2010. Son parti, l’Uprona, avaitété l’un des rares partis autre que le CNDD-FDD présidentiel àne pas boycotter les scrutins de 2010. Principal parti à majoritétutsi, l’Uprona accuse M. Sinunguruza “d’avoir fait passer sespropres intérêts avant ceux de son parti”. M. Sinunguruza, qui setarguait de bénéficier du soutien présidentiel, refusait lui-mêmede démissionner mais le groupe parlementaire Uprona et 51 des68 membres du bureau exécutif l’ont officiellement lâché. Lepremier vice-Président, chargé du secteur administratif,politique et sécuritaire, doit être d’une ethnie différente decelle du Président et d’un parti dominé par une ethniedifférente; il est considéré comme une garantie par la minoritétutsi. (AFP)

950DÉTENUS MORTS AU NIGERIA EN SIX MOIS

Amnesty International a dénoncé l’hécatombe observée durant lepremier semestre de 2013 dans les prisons nigérianes et quitouche essentiellement les membres de la secte terroriste

islamiste Boko Haram (“l’éducation occidentale est un péché”)détenus par l’armée. Certains prisonniers ont été exécutés maisbeaucoup ont succombé à leurs conditions de détention, selon

l’organisation de défense des droits de l’homme. Celle-ci dénoncede mauvais traitements, des privations de nourriture et des soinsmédicaux insuffisants. C’est un chiffre “ahurissant”, a commentéAmnesty International, “qui appelle une initiative urgente de la part

du gouvernement nigérian”.

Le parti des esclaves interditd’élections

position, regroupée dans la Coordination del’opposition démocratique (COD), en a an­noncé le boycott, pour insuffisance de garan­ties démocratiques.

Mais il y a également des pans entiers de lasociété qui sont interdits d’y présenter descandidats : les esclaves (20 % des 3,5 millionsde Mauritaniens) et les descendants d’affran­chis (20 à 30 %). Le parti qui défend leursdroits, le RAG (Radicaux pour une Action glo­bale) a en effet vu rejetée, en juin dernier, sademande de reconnaissance officielle, “parceque, quand ses statuts avaient été déposés, il yavait eu une forte mobilisation en sa faveur”, in­dique à “La Libre Belgique” Biram Dah Abeid,président de l’ONG de lutte contre l’esclavageet contre l’exclusion des descendants d’escla­ves “Initiative de la Résurgence antiesclava­giste” (IRA, non reconnue par l’État). Pire : “Ilsont ensuite également interdit les candidats in­dépendants, afin que nous ne puissions nous pré­senter sous cette étiquette aux scrutins.”

Peine de mortM. Abeid est en liberté provisoire et passible

de la peine de mort pour avoir brûlé publi­quement, en 2012, un exemplaire de“l’Abrégé”, code rédigé au IXe siècle qui a, enMauritanie, valeur de charia – source de la loi– et qui justifie l’esclavage. Des milliers deMauritaniens, choqués de voir que la CODappuyait “l’Abrégé” et les poursuites contreM. Abeid pour apostasie, atteinte aux précep­tes de l’islam et à la sécurité de l’État, ontvoulu que son ONG crée un parti anti­escla­vagiste.

Ce dernier, le RAG, porte un nom à doublesens, explique M. Abeid. “Chez nous, “rag” dé­signe la place, au centre des villages arabo­ber­bères, où les esclaves se rassemblent, la nuit,quand ils ont fini leur travail – car ils ne sont li­bres de leurs mouvements que quand leur maîtredort. C’est là que, de minuit à l’aube, ils bavar­dent, chantent, jouent à la lutte, se font la cour…Et c’est dégradant, pour un Arabo­Berbère, de s’yrendre et de se mélanger à nous”, poursuit lemilitant, lui­même fils d’affranchi.

Interdits, le parti RAG et l’ONG IRA fontquand même campagne – “l’ANC de Mandelan’a­t­il pas été interdit durant 80 ans ?”, souli­gne notre interlocuteur dans un sourire – enfaveur du boycott des élections “puisqu’on re­fuse à des personnes et des groupes porteursd’idées de participer à la compétition”. Jus­qu’ici, les rassemblements qu’organisent lesmilitants anti­esclavagistes “sont tolérés. Nouspensons que le pouvoir réfléchit à la manière deréprimer parce qu’il ne veut pas que l’opinion in­ternationale voie la répression”.

Officiellement, en effet, l’esclavage est cri­minel en Mauritanie : une loi de 2007 punitde 5 à 10 ans de prison ceux qui le pratiquent.Mais elle n’a été appliquée qu’une fois en sixans, tandis que les militants anti­esclavagistessont régulièrement l’objet de sanctions.

Une des raisons du retard des élections est,d’ailleurs, l’explosion des tensions racialesprovoquée par le recensement électoral en2011.

Marie-France Cros

Un “Notre Père”amendé commetoute la Bible…

La nouvelle traduction françaisede la Bible comportera bien

d’autres changements.

VATICAN

L’ émotion est vive dans certains mi­lieux catholiques de l’Hexagone, à lasuite de la publication d’un papier du

“Progrès” (qui reprenait en réalité une infor­mation parue début juillet dans “Famillechrétienne”): dans un bon mois, les chré­tiens français, mais aussi tous les autres ca­thos francophones, seront invités à aban­donner, dans le “Notre Père”, le “Et ne noussoumets pas à la tentation” pour “Et ne nouslaisse pas entrer en tentation”.

C’est en tout cas ce que liront les célé­brants lorsque l’évangile du jour abordera cepassage de Matthieu ou de Luc où le Christexplique comment s’adresser à son Père.

Le changement est programmé pour le22 novembre. Pourquoi ce jour­là? Parceque c’est celui où les Editions Mame­Fleurussortiront une nouvelle traduction françaisede la Bible liturgique qui a été approuvéedans une discrétion certaine par Rome le12 juillet dernier.

Il est vrai que trop de publicité aurait incitécertains, selon qu’ils se situent ou non dansla (nouvelle) ligne romaine, à remuer ciel etterre pour marquer leur adhésion ou, aucontraire, leur profond rejet non seulementà l’égard du “Notre Père” new look maisaussi à l’égard d’autres textes bibliques es­sentiels dont les mutations linguistiquesvont de pair avec des querelles exégétiquesparfois très byzantines… comme on l’avaitvu après la sortie de sa précédente versionen 1993. Pas moins de 77 experts issus dedifférents pays francophones ont travaillé,chacun de leur côté, puis ensemble pendantprès de 20 ans à la nouvelle traduction.

Leur objectif? La nouvelle Bible liturgiquedevait être la plus précise, la plus claire et laplus compréhensible possible pour les prê­tres comme pour les fidèles. Une commis­sion spécialisée au Vatican a donc reçu l’an­cienne version annotée de centaines de cor­rections. Et Rome y a apporté à son tour sesamendements. Cela dit, certains ont an­noncé peut­être un peu vite que la prière ré­citée en tant que telle par les francophonesen privé ou en public changera d’emblée.Car si la Bible liturgique la portera, il fautencore la transcrire dans le Missel, qui de­vrait être complété par d’autres experts.Reste que les sites Internet dits de réinfor­mation catholique, dont le cœur balance en­tre l’attachement à Rome et la nostalgie tra­ditionaliste, poussent assez au changement.

Un effet “pape François”? Pas vraiment, ilsrestent plutôt rétifs à la formule “Et ne noussoumets pas à la tentation” issue d’un accordentre catholiques, protestants et orthodo­xes, entre 1964 et 1966. Ce qui était un ac­quis de Vatican II et de son esprit œcuméni­que.

Christian Laporte

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Regards

22 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 23mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Pot de fercontre potde terrePhoto Spencer Platt/AFP

Des manifestants auxmains souillées défilentdans les rues de NewYork où le pétrolier Che­vron tente de convain­cre un juge local d’em­pêcher l’exécution auxEtats­Unis d’une déci­sion de la justice équato­rienne le condamnant à18 milliards de dollars(13,3 milliards d’euros)de dommages et intérêtsdans une affaire de pol­lution en Amazonie.

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23mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

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Planète Santé

24 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 25mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

L’union fait la force contre le VIHl Mardi a eu lieu, à Bruxelles, la présentationofficielle du Plan national VIH, 2014-2019.

l Près de 500 personnes ont apporté leurexpertise pour l’élaboration des 58 actions.

Ex Aequo se réjouitdes axes stratégiquesPrudence. Parmi les mesuresphares du Plan, il y a la validationdu dépistage “hors les murs” et“démédicalisé”. “L’expérience quenous menons avec notre projet piloteTest-Out se trouve donc confortée. Onne nous impose plus la présence d’unmédecin pour pratiquer un TROD(Test Rapide à Orientation deDiagnostic), il sera possible demultiplier des dépistages au plus prèsdes lieux de vie des groupes cibles.C’est un levier important pour réduirele taux de dépistage tardif (42% enBelgique)”, a réagi Michael François,coordinateur et porte-parole d’ExAequo, l’asbl de promotion de lasanté visant une diminution desnouvelles infections au VIH/sida etdes infections sexuellementtransmissibles (IST). “Encore faut-ilassez vite changer le cadre légal pourque tout soit clair”. Le Plan prévoitaussi d’organiser le principe du testà domicile (auto-test). Sur ce point,Ex Aequo se veut prudent : “Nousattendons de voir quelles seront lesbalises et les garanties en termes desuivi et d’accompagnement. Il fautéviter que la personne ne se retrouveseule en cas de résultat réactif”.

RéactionLe dépistage pourra être pratiqué par des personnesformées, et non plus obligatoirement par le médecin

UN PLAN PLURIANNUEL

Un an après en avoir fait la pro­messe, la ministre de la Santé,Laurette Onkelinx (PS), a an­noncé, mardi à Bruxelles, enprésence de la reine Ma­

thilde, que la Belgique s’est dotée d’unPlan VIH, à l’élaboration duquel ont par­ticipé près de 500 personnes. Plurian­nuel, le Plan VIH constitue l’outil de pro­grammation de la politique que mène­ront l’ensemble des pouvoirs publics etleurs partenaires afin de répondre àl’épidémie du VIH/Sida. Sans entrer dansle détail des 58 actions, pointons quel­ques sujets des 4 piliers stratégiques.

1 La prévention. La promotion del’usage du préservatif figure parmi

les priorités du Plan qui a défini desgroupes prioritaires, dont les hommesqui ont des relations sexuelles avec deshommes (HSH) et les migrants. Ainsil’action 2 du Plan prévoit­elle de garan­tir dans les lieux commerciaux gays, enparticulier ceux où la consommationsexuelle est possible, l’accès facile et gra­tuit à des préservatifs et du lubrifiant à

base d’eau et/ou de silicone. En ce quiconcerne les jeunes, dont le groupe des15­24 ans affiche une inquiétante pro­gression de nouvelles contaminations,l’action 15 prévoit la mise en œuvre decampagnes, outils et politiques de sensi­bilisation, spécifiques pour ce public. Ils’agira d’éduquer et d’informer sur leVIH mais aussi sur toutesles autres infectionssexuellement transmissi­bles (IST). D’autres publicsà haut risque, comme lestravailleurs du sexe, lespersonnes qui s’injectentdes drogues ou encore lesdétenus font l’objet d’ac­tions de prévention spéci­fiques. On prévoit ainsi deformer des détenus pour qu’ils devien­nent des acteurs de santé au sein de laprison. Autre axe de prévention à déve­lopper : la prophylaxie post­exposition,suite à un rapport sexuel non protégé ouà un préservatif déchiré. Il subsiste unimportant manque de connaissance surle traitement (une combinaison de 2 ou3 antirétroviraux) post­exposition dansles groupes prioritaires pertinents, re­

lève le Plan VIH, qui ambitionne d’en ac­croître l’accessibilité.

2 Le dépistage et l’accès à la prise encharge. Tardif dans 42% des cas en

Belgique, le dépistage bénéficiera désor­mais d’une stratégie nationale, combi­nant différents points d’entrée : des in­

frastructures de dépis­tage décentralisées, descliniques de jour spécia­lisées dans les soins pri­maires, les hôpitaux, desprogrammes de dépis­tage décentralisés, desmédecins généralistes etspécialistes ainsi que ledépistage à domicile, le­quel implique l’accès à

des informations accessibles et fiables,de même qu’une information en cas derésultat positif (lire la réaction ci­con­tre). Le dépistage ne devra donc plusobligatoirement être réalisé par un mé­decin, mais il pourra être pratiqué pardes personnes formées. A ce propos, lePlan prévoit aussi d’intégrer les sujetsliés à la santé sexuelle comme sujet obli­gatoire dans le cursus de formation mé­

dicale et dans l’enseignement médicalcontinu. Tant chez les généralistes quechez les spécialistes, le dépistage doit ab­solument être amélioré.

3 La prise en charge des personnesvivant avec le VIH.Conséquence de

l’amélioration de la survie et de l’évolu­tion des nouvelles infections, le nombrede patients suivis en Belgique a aug­menté de 74% en 5 ans, ce qui impliqueune nouvelle vision de la prise en chargepour les années à venir. Il s’agira de dé­velopper des modèles de soins intégrantl’ensemble des besoins du patient etadaptés à leurs spécificités. Le Plan pré­voit d’augmenter l’offre de soins et degarantir une meilleure couverture géo­graphique, en permettant aux centresqui ont déjà acquis une expertise suffi­sante d’accéder à une reconnaissance.

4 La qualité de vie des personnes vi­vant avec le VIH. Mieux les infor­

mer sur leurs droits et lutter contre lesdiscriminations au niveau du logement,des assurances, du travail, des forma­tions figurent au programme.

L.D.

Nyampinga, un lieu de convivialité etd’accueil pour les femmes séropositives

ACCOMPAGNEMENT

L e Plan national VIH va­t­il chan­ger le cours de l’existence deNyampinga (*), ce “lieu de convi­

vialité où les femmes touchées par le VIH/sida se retrouvent pour rompre l’isole­ment” ? C’est un peu tôt pour le dire.“Mais au moins, les autorités nous ontécoutées; c’est un bon début. Et cette jour­née est un signal positif. Quant à savoir sicela sera suivi de mesures concrètes, onverra…”, nous confie, mi­satisfaite, mi­sceptique, Thérésie Bizimungu, coor­dinatrice et fondatrice de cette associa­tion qu’elle a créée en 2004.

“Ma nature fait que les gens ont facile­ment tendance à se confier à moi. Au dé­but, il s’agissait de petits secrets. Puis,certains m’ont parlé de leurs maladies,du sida, nous dit­elle. Rien que le fait dese sentir écouté soulage. Lorsqu’une demes connaissances est décédée du sida, jeme suis dit qu’il fallait faire plus qu’être àl’écoute et j’ai créé Nyampinga.”

Œuvrant du côté de Louvain­la­Neuve, l’association se présentecomme “un lieu de convivialité maisaussi d’échanges entre les professionnels

médico­sociaux et les personnes concer­nées par le VIH/sida afin de faciliter leurprise en charge”.

C’est aussi un lieu de réflexion sur lesmessages de prévention à faire passerauprès des femmes et des familles ens’appuyant sur l’expérience des fem­mes séropositives; un lieu de soutienmutuel et de mise en confiance qui sepropose d’accompagner ces femmes etles soutenir dans leur projet de vie.

Un lieu sans local fixeC’est un lieu, oui, si ce n’est que l’as­

sociation n’a précisément pas de localfixe où accueillir chaque jour ces fem­mes. Quand on demande à Thérésie cequi manque à Nyampinga, elle vousrépond : “Un exemple ? Une chose toutebête : un endroit, discret, que l’on pour­rait investir en permanence. On est toutle temps ballotté, à transporter le maté­riel d’un lieu à l’autre, par exemple pourles ateliers culinaires ou artistiques quenous organisons”.

Car l’association organise en effetplusieurs activités, comme des grou­pes de parole sur des thèmes définispar les femmes et concernant leur

santé, des séances de sensibilisation,d’information et de formation sur leVIH/sida. “En 30 ans, la médecine a faitbeaucoup de progrès, mais les mentalitésn’ont pas évolué, c’est horrible, s’étonneThérésie Bizimungu, psychopédago­gue de formation. Le sida reste un sujettabou. Le fait de parler entre femmes sé­ropositives de la maladie leur permet dedédramatiser.”

Partager, en paroles, leur vécu estune chose. Les soutenir et les accom­pagner au quotidien en est une autrequi occupe cette Rwandaise arrivée enBelgique en 1987. “Nous aidons cesfemmes dans leurs démarches adminis­tratives, pour chercher un emploi, se ren­dre à la mutuelle, au CPAS ou chez le mé­decin, parfois même faire leurs courses.Demain, par exemple, j’accompagnel’une d’elles qui est sur le point d’accou­cher pour aller acheter de la layette !”.

Laurence Dardenne

U (*) Nyampinga est le nom donné auxjeunes filles au Rwanda, signifiant géné­rosité. Tél. : 0498 71 30 62 ­ 010 47 3240. E­mail : [email protected] [email protected].

14MILLIONS D’EUROS

En plus des 13 millions d’eurosannuels investis dans la luttecontre le sida, un million paran de plus le sera pour le Plan.

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25mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

L’union fait la force contre le VIHEx Aequo se réjouitdes axes stratégiquesPrudence. Parmi les mesuresphares du Plan, il y a la validationdu dépistage “hors les murs” et“démédicalisé”. “L’expérience quenous menons avec notre projet piloteTest-Out se trouve donc confortée. Onne nous impose plus la présence d’unmédecin pour pratiquer un TROD(Test Rapide à Orientation deDiagnostic), il sera possible demultiplier des dépistages au plus prèsdes lieux de vie des groupes cibles.C’est un levier important pour réduirele taux de dépistage tardif (42% enBelgique)”, a réagi Michael François,coordinateur et porte-parole d’ExAequo, l’asbl de promotion de lasanté visant une diminution desnouvelles infections au VIH/sida etdes infections sexuellementtransmissibles (IST). “Encore faut-ilassez vite changer le cadre légal pourque tout soit clair”. Le Plan prévoitaussi d’organiser le principe du testà domicile (auto-test). Sur ce point,Ex Aequo se veut prudent : “Nousattendons de voir quelles seront lesbalises et les garanties en termes desuivi et d’accompagnement. Il fautéviter que la personne ne se retrouveseule en cas de résultat réactif”.

RéactionNyampinga, un lieu de convivialité etd’accueil pour les femmes séropositives

ACCOMPAGNEMENT

L e Plan national VIH va­t­il chan­ger le cours de l’existence deNyampinga (*), ce “lieu de convi­

vialité où les femmes touchées par le VIH/sida se retrouvent pour rompre l’isole­ment” ? C’est un peu tôt pour le dire.“Mais au moins, les autorités nous ontécoutées; c’est un bon début. Et cette jour­née est un signal positif. Quant à savoir sicela sera suivi de mesures concrètes, onverra…”, nous confie, mi­satisfaite, mi­sceptique, Thérésie Bizimungu, coor­dinatrice et fondatrice de cette associa­tion qu’elle a créée en 2004.

“Ma nature fait que les gens ont facile­ment tendance à se confier à moi. Au dé­but, il s’agissait de petits secrets. Puis,certains m’ont parlé de leurs maladies,du sida, nous dit­elle. Rien que le fait dese sentir écouté soulage. Lorsqu’une demes connaissances est décédée du sida, jeme suis dit qu’il fallait faire plus qu’être àl’écoute et j’ai créé Nyampinga.”

Œuvrant du côté de Louvain­la­Neuve, l’association se présentecomme “un lieu de convivialité maisaussi d’échanges entre les professionnels

médico­sociaux et les personnes concer­nées par le VIH/sida afin de faciliter leurprise en charge”.

C’est aussi un lieu de réflexion sur lesmessages de prévention à faire passerauprès des femmes et des familles ens’appuyant sur l’expérience des fem­mes séropositives; un lieu de soutienmutuel et de mise en confiance qui sepropose d’accompagner ces femmes etles soutenir dans leur projet de vie.

Un lieu sans local fixeC’est un lieu, oui, si ce n’est que l’as­

sociation n’a précisément pas de localfixe où accueillir chaque jour ces fem­mes. Quand on demande à Thérésie cequi manque à Nyampinga, elle vousrépond : “Un exemple ? Une chose toutebête : un endroit, discret, que l’on pour­rait investir en permanence. On est toutle temps ballotté, à transporter le maté­riel d’un lieu à l’autre, par exemple pourles ateliers culinaires ou artistiques quenous organisons”.

Car l’association organise en effetplusieurs activités, comme des grou­pes de parole sur des thèmes définispar les femmes et concernant leur

santé, des séances de sensibilisation,d’information et de formation sur leVIH/sida. “En 30 ans, la médecine a faitbeaucoup de progrès, mais les mentalitésn’ont pas évolué, c’est horrible, s’étonneThérésie Bizimungu, psychopédago­gue de formation. Le sida reste un sujettabou. Le fait de parler entre femmes sé­ropositives de la maladie leur permet dedédramatiser.”

Partager, en paroles, leur vécu estune chose. Les soutenir et les accom­pagner au quotidien en est une autrequi occupe cette Rwandaise arrivée enBelgique en 1987. “Nous aidons cesfemmes dans leurs démarches adminis­tratives, pour chercher un emploi, se ren­dre à la mutuelle, au CPAS ou chez le mé­decin, parfois même faire leurs courses.Demain, par exemple, j’accompagnel’une d’elles qui est sur le point d’accou­cher pour aller acheter de la layette !”.

Laurence Dardenne

U (*) Nyampinga est le nom donné auxjeunes filles au Rwanda, signifiant géné­rosité. Tél. : 0498 71 30 62 ­ 010 47 3240. E­mail : [email protected] [email protected].

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Planète Planète

26 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 27mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Les champs de lamort au Honduras

Le conflit paysans­propriétaires a déjà fait 55

victimes en quatre ans.

AUX ARMES

Jusqu’en 1998, votre banane Chi­quita venait probablement du Hon­duras. De la vallée de Bajo Aguánplus précisément, paradis agricole

du nord de cette petite républiqued’Amérique centrale qui a longtempsrapporté à lui seul un tiers de ses reve­nus d’exportation. Revenus bien plusjuteux encore pour les multinationalesfruitières, politiquement et économi­quement aux commandes du pays pen­dant des décennies avec le soutien dugouvernement américain pour conser­ver une mainmise sur ces terres aussifertiles que profitables (lire ci­contre).“United Fruit Company”, la plus im­portante d’entre elles, n’est plus làaujourd’hui. Elle a quitté le pays aprèsla destruction d’une grande partie deses plantations par l’ouragan Mitch ets’est entre­temps rebaptisée “Chiquita”pour faire oublier sa piètre réputation.D’autres multinationales ont pris le re­lais et partagent désormais le terrainavec de grands propriétaires terriens.

Tout irait donc pour le mieux si12000 paysans sans terre n’avaient pasl’outrecuidance de venir réclamer lapetite parcelle cultivable qui leur estdue pour nourrir leur famille et éviterde mourir de faim. Malheureusementpour eux, leurs dirigeants sont plusproches des grands propriétaires. Lesterres promises à de multiples reprisespar les autorités n’ont jamais été oc­troyées, et le “Mouvement desouvriers” a fini par occuper des planta­tions privées en 2009 pour tenter deforcer la décision. Résultat de l’opéra­tion: 55 morts en quatre ans. Des dizai­nes de paysans, un journaliste, un dé­fenseur des droits de l’homme, et quel­ques membres de milices privéesarmées jusqu’aux dents par les proprié­taires multimillionnaires. “Les tentati­ves de réforme agraire destinées à nous

octroyer des terres existent depuis 1962”,témoigne Heriberto Aleman, coordina­teur de l’Observatoire des droits del’homme dans la région. “Mais ellesn’ont jamais abouti. En 1991, des dizai­nes de milliers d’hectares devaient être at­tribués à des familles paysannes sur unancien terrain d’entraînement militaireaméricain avant d’être vendus à degrands propriétaires, des cultivateurs etdes responsables politiques. Le présidentZelaya a recréé un certain espoir en 2009en excluant toute expulsion de paysanstant que la légitimité de leurs titres depropriété n’avait pas été examinée, mais ila immédiatement été renversé par uncoup d’Etat favorable aux mêmes proprié­taires.”

Concentration agraireDepuis lors, Bajo Aguán se militarise.

Selon les associations locales et les or­ganisations de défense des droits del’homme, forces armées, police et mili­ces privées sont omniprésentes et lan­cent régulièrement des attaques contreles communautés paysannes. “Je n’aiaucun espoir que le conflit agraire se règleà court terme”, ajoute Heriberto Ale­man. “L’élite de la société hondurienne estcomposée de propriétaires fonciers. Tantque leurs terres continuent à rapporterbeaucoup d’argent, ils ne les laisseront pasaux paysans.” Trois facteurs expliquentcette situation: la concentration agraireentre les mains d’une élite protégée parles autorités, l’extrême violence politi­que qui règne dans le pays où assassi­nats de rivaux, syndicalistes, et paysansrécalcitrants sont légion, et un modèlede production essentiellement conçupour répondre à la demande interna­tionale qui se cristallise aujourd’huiautour de l’huile de palme. “La situations’est très clairement aggravée ces derniè­res années”, explique Heriberto Ale­man. “Face à la demande mondialed’huile de palme, les grands propriétairesse sont arrangés pour récupérer des terresdont ils se désintéressaient totalement parle passé. Elles peuvent rapporter tellementgros, aujourd’hui, que leurs monoculturesne cessent de s’agrandir sans qu’on puissey faire quoi que ce soit.”

Valentin Dauchot

Un lien très clair entre politiques del’Europe et accaparement des terresLa poussée des agrocarburants

a créé un juteux marchéautour de l’huile de palme.

AGROCARBURANTSAnalyse Valentin Dauchot

L es paysans européens disposent gé­néralement de titres de propriété. Amoins de racheter leurs terrains à

grands frais, impossible de leur ordonnerde vider les lieux dans l’heure sous peinede les expulser de force. En Afrique ou enAmérique centrale, en revanche, nombrede petits cultivateurs occupent des terresdepuis plusieurs générations sans dispo­ser du moindre document officiel. Tantque l’espace qu’ils occupent n’a pas de va­leur, ils ont peu de chances d’être inquié­tés. Mais le jour où leur terrain offre un at­trait financier, ils peuvent aisément êtredélocalisés. “Jusqu’ici, ça ne posait pas deproblèmes car les terres arables n’étaient pasconsidérées comme une ressource rare etdonc financièrement intéressante”, analysele rapporteur spécial des Nations uniespour le droit à l’alimentation OlivierDeSchutter, “mais avec la pression exercéesur les sols, il y a un réel intérêt des investis­seurs”.

Le phénomène n’est pas nouveau, nom­bre de multinationales se sont accaparédes terres par le passé pour produire desressources à bas coût et les exporter dansle monde entier (lire ci­dessus). Mais de­puis quelques années, l’implication

d’Etats souverains et de gouvernementsétrangers dans des accaparements degrande ampleur attire l’attention des mé­dias. La plupart de ces appropriations res­tent pourtant le fait d’investisseurs privés,généralement des élites locales, qui voientdans ces terres une nouvelle et impor­tante source de profit. “Le phénomène a ex­plosé pour deux raisons”, poursuit OlivierDe Schutter, “l’instabilité des produits agri­coles sur les marchés internationaux qui aconduit des gouvernementset de grandes entreprises àacheter ou louer des terres àlong terme pour s’assurer unecertaine production. Et lapoussée des agrocarburants”.Le biodiesel notamment,brûlé dans nos moteurspour remplacer les énergiesfossiles et principalementproduit à base de colza surune bonne partie des terres arables del’Union européenne. Conséquence: lesEtats membres importent les huiles végé­tales qu’ils n’ont plus la place de produire,dont la plus célèbre et la plus utiliséed’entre elles: l’huile de palme. “La de­mande croissante en huiles végétales a misen place un marché extrêmement lucratif”,ajoute Olivier De Schutter. “Des payscomme la Malaisie, l’Indonésie, le Guate­mala ou le Honduras consacrent d’immen­ses territoires à la culture de palmiers à huiledont les enjeux sont immenses.”

C’est ce marché qui relie les politiqueseuropéennes en matière de biocarburantset l’accaparement de terres. Les agrocar­

burants représentent 4,7% des carburantsconsommés dans la totalité de l’Union. Enproposant l’inclusion d’un plafond pourles agrocarburants dits de première géné­ration à 6% du mix énergétique du conti­nent pour réduire leur impact sur la pro­duction alimentaire et la déforestation, leParlement européen a revu ses objectifs àla baisse, mais il a également laissé unemarge d’1,3% pour la production à venirqui représente, selon les calculs des orga­

nisations environnemen­tales, 2,7 millions de ton­nes d’agrocarburants sup­plémentaires à produiresur une superficie équiva­lente à trois fois la taille dessurfaces cultivées en Belgi­que. “Le Parlement euro­péen a choisi le juste milieu”,analyse Olivier De Schut­ter, “mais il envoie un signal

très clair au marché: plus d’huile devra en­core être produite et plus de pressions serontencore exercées sur les terres dont la valeurva encore augmenter. Ce qui incite les inves­tisseurs à en acheter encore davantage”. Lamondialisation des marchés sur la terre etsur l’eau met directement en concurrencedes populations avec des pouvoirs d’achattotalement différents. “Les riches, qui veu­lent rouler au biodiesel ou à l’éthanol, et lespauvres qui ont besoin de leurs terres poursurvivre”, conclut le rapporteur spécial del’Onu. “Quand des terres se retrouvent entreles mains de gens qui veulent faire du profit,le choix est vite fait, le pouvoir d’achat l’em­porte sur la pauvreté.”

L’archétype dela Républiquebananière

INGÉRENCES

D ébut des années 30, lesEtats­Unis délocalisentmassivement leur pro­

duction de bananes dans despays d’Amérique centrale etd’Amérique du Sud où lamain­d’œuvre est moins chère.Soutenues par la faiblesse desautorités locales et l’empriseexercée sur celles­ci par lesautorités américaines, des en­treprises comme “StandardFruit Company” (Dole) et “Uni­ted Fruit Company” (Chiquita)s’installent en toute facilité surleurs territoires et renforcentprogressivement leur mainmisesur les économies locales jus­qu’à exercer un contrôle politi­que et économique total sur lesEtats défaillants. Une fois auxcommandes, elles fixent les prix,dictent leurs ordres aux gouver­nements en place et se débarras­sent volontiers des gêneurs po­tentiels en organisant coupsd’Etats, assassinats politiques etmeurtres de leaders syndicaux.D’où l’apparition du terme “Ré­publique bananière”, utiliséplus largement aujourd’huipour désigner les Etats dont lesautorités obéissent directementaux entreprises étrangères etautres multinationales.

V.D.

6%PLAFOND

L’Union européenne a fixé à6 % la consommation

maximale des agrocarburantsdits de première génération.

La “Sindora Palm Oil Mill and Plantation”, en Malaisie, est certifiée par la Roundtable on Sustainable Palm Oil (RSPO) pour ses pratiques respectueuses de l’environnement (notamment l’utilisation de résidus dans un processus de compostage) ainsique du bien-être social des travailleurs. Ce n’est pas le cas pour toutes les plantations produisant de l’huile de palme.

REPO

RTER

S

La faim en filmset en débatsSelon les dernières estimations dela “Food and AgricultureOrganisation” des Nations unies,842 millions de personnessouffrent actuellement de faimchronique à travers le monde. Pouraborder les multiples causes decette insécurité alimentaire etpasser en revue les alternativespossibles, l’ONG SOS Faimorganise dès ce mercredi cinq joursde débats, conférences, projectionset ateliers culinaires dans les sallesbruxelloises du cinéma Vendôme,du Mundo-B et de La Tricoterie.L’occasion de revenir surl’agroécologie, le “slow food”,l’accaparement des terres, et derencontrer à la fois des paysans duSud et des représentants de laCommission européenne.--> Plus d’informations:www.festivalalimenterre.be

Épinglé

En bref

Vache folleUn Britannique sur2000 serait porteurUn Britannique sur 2000 environserait porteur de l’agent de laforme humaine de la maladie de lavache folle, selon une étudepubliée mardi. Mais il estimpossible de prédire combien deporteurs de la protéine prionanormale sont réellementsusceptibles de développer un jourcette maladie neurodégénérativeincurable et toujours fatale,soulignent les auteurs de l’étudepubliée dans le British MedicalJournal (BMJ). Ce travailreprésente la plus solide mesurede la fréquence de l’“infection” parl’agent du variant de la maladie deCreutzfeldt-Jakob (vCJD), formehumaine de la maladie bovine quia émergé en Grande-Bretagne vial’alimentation contaminée par desanimaux malades entre la fin desannées 1980 et le début desannées 1990. Le pays compte 177cas de VCJD (tous décédés), unchiffre faible en regard desmillions de Britanniques qui ontvraisemblablement été exposés àce prion anormal. 51 autres cas ontété recensés ailleurs dans lemonde, dont 27 en France. (AFP)

JaponDans l’attente du typhonL’est du Japon doit être touchémercredi par le typhon Wipha,décrit comme le plus puissant de ladécennie sur la mégapole tokyoïte,avant de se diriger vers le nord-estoù se trouve la centrale accidentéede Fukushima. Selon l’Agence demétéorologie nippone, Wipha doittoucher le sud-est de l’île deHonshu, la plus grande del’archipel japonais, en fin de nuitou mercredi en tout début dematinée et traverser tout l’est dansla journée, dont Tokyo aux heuresde pointe matinales. Ce 26e typhonde la saison en Asie, qui se trouvaitmardi soir au sud de l’archipel, estun gros calibre qui se déplace à lavitesse de 30 km/h. Il promèneavec lui des vents atteignant despointes de 180 km/h. Lescompagnies aériennes japonaisesont déjà annoncé l’annulation deprès de 500 vols mercredi. (AFP)

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© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

27mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Les champs de lamort au Honduras

Le conflit paysans­propriétaires a déjà fait 55

victimes en quatre ans.

AUX ARMES

Jusqu’en 1998, votre banane Chi­quita venait probablement du Hon­duras. De la vallée de Bajo Aguánplus précisément, paradis agricole

du nord de cette petite républiqued’Amérique centrale qui a longtempsrapporté à lui seul un tiers de ses reve­nus d’exportation. Revenus bien plusjuteux encore pour les multinationalesfruitières, politiquement et économi­quement aux commandes du pays pen­dant des décennies avec le soutien dugouvernement américain pour conser­ver une mainmise sur ces terres aussifertiles que profitables (lire ci­contre).“United Fruit Company”, la plus im­portante d’entre elles, n’est plus làaujourd’hui. Elle a quitté le pays aprèsla destruction d’une grande partie deses plantations par l’ouragan Mitch ets’est entre­temps rebaptisée “Chiquita”pour faire oublier sa piètre réputation.D’autres multinationales ont pris le re­lais et partagent désormais le terrainavec de grands propriétaires terriens.

Tout irait donc pour le mieux si12000 paysans sans terre n’avaient pasl’outrecuidance de venir réclamer lapetite parcelle cultivable qui leur estdue pour nourrir leur famille et éviterde mourir de faim. Malheureusementpour eux, leurs dirigeants sont plusproches des grands propriétaires. Lesterres promises à de multiples reprisespar les autorités n’ont jamais été oc­troyées, et le “Mouvement desouvriers” a fini par occuper des planta­tions privées en 2009 pour tenter deforcer la décision. Résultat de l’opéra­tion: 55 morts en quatre ans. Des dizai­nes de paysans, un journaliste, un dé­fenseur des droits de l’homme, et quel­ques membres de milices privéesarmées jusqu’aux dents par les proprié­taires multimillionnaires. “Les tentati­ves de réforme agraire destinées à nous

octroyer des terres existent depuis 1962”,témoigne Heriberto Aleman, coordina­teur de l’Observatoire des droits del’homme dans la région. “Mais ellesn’ont jamais abouti. En 1991, des dizai­nes de milliers d’hectares devaient être at­tribués à des familles paysannes sur unancien terrain d’entraînement militaireaméricain avant d’être vendus à degrands propriétaires, des cultivateurs etdes responsables politiques. Le présidentZelaya a recréé un certain espoir en 2009en excluant toute expulsion de paysanstant que la légitimité de leurs titres depropriété n’avait pas été examinée, mais ila immédiatement été renversé par uncoup d’Etat favorable aux mêmes proprié­taires.”

Concentration agraireDepuis lors, Bajo Aguán se militarise.

Selon les associations locales et les or­ganisations de défense des droits del’homme, forces armées, police et mili­ces privées sont omniprésentes et lan­cent régulièrement des attaques contreles communautés paysannes. “Je n’aiaucun espoir que le conflit agraire se règleà court terme”, ajoute Heriberto Ale­man. “L’élite de la société hondurienne estcomposée de propriétaires fonciers. Tantque leurs terres continuent à rapporterbeaucoup d’argent, ils ne les laisseront pasaux paysans.” Trois facteurs expliquentcette situation: la concentration agraireentre les mains d’une élite protégée parles autorités, l’extrême violence politi­que qui règne dans le pays où assassi­nats de rivaux, syndicalistes, et paysansrécalcitrants sont légion, et un modèlede production essentiellement conçupour répondre à la demande interna­tionale qui se cristallise aujourd’huiautour de l’huile de palme. “La situations’est très clairement aggravée ces derniè­res années”, explique Heriberto Ale­man. “Face à la demande mondialed’huile de palme, les grands propriétairesse sont arrangés pour récupérer des terresdont ils se désintéressaient totalement parle passé. Elles peuvent rapporter tellementgros, aujourd’hui, que leurs monoculturesne cessent de s’agrandir sans qu’on puissey faire quoi que ce soit.”

Valentin Dauchot

La “Sindora Palm Oil Mill and Plantation”, en Malaisie, est certifiée par la Roundtable on Sustainable Palm Oil (RSPO) pour ses pratiques respectueuses de l’environnement (notamment l’utilisation de résidus dans un processus de compostage) ainsique du bien-être social des travailleurs. Ce n’est pas le cas pour toutes les plantations produisant de l’huile de palme.

La faim en filmset en débatsSelon les dernières estimations dela “Food and AgricultureOrganisation” des Nations unies,842 millions de personnessouffrent actuellement de faimchronique à travers le monde. Pouraborder les multiples causes decette insécurité alimentaire etpasser en revue les alternativespossibles, l’ONG SOS Faimorganise dès ce mercredi cinq joursde débats, conférences, projectionset ateliers culinaires dans les sallesbruxelloises du cinéma Vendôme,du Mundo-B et de La Tricoterie.L’occasion de revenir surl’agroécologie, le “slow food”,l’accaparement des terres, et derencontrer à la fois des paysans duSud et des représentants de laCommission européenne.--> Plus d’informations:www.festivalalimenterre.be

Épinglé

En bref

Vache folleUn Britannique sur2000 serait porteurUn Britannique sur 2000 environserait porteur de l’agent de laforme humaine de la maladie de lavache folle, selon une étudepubliée mardi. Mais il estimpossible de prédire combien deporteurs de la protéine prionanormale sont réellementsusceptibles de développer un jourcette maladie neurodégénérativeincurable et toujours fatale,soulignent les auteurs de l’étudepubliée dans le British MedicalJournal (BMJ). Ce travailreprésente la plus solide mesurede la fréquence de l’“infection” parl’agent du variant de la maladie deCreutzfeldt-Jakob (vCJD), formehumaine de la maladie bovine quia émergé en Grande-Bretagne vial’alimentation contaminée par desanimaux malades entre la fin desannées 1980 et le début desannées 1990. Le pays compte 177cas de VCJD (tous décédés), unchiffre faible en regard desmillions de Britanniques qui ontvraisemblablement été exposés àce prion anormal. 51 autres cas ontété recensés ailleurs dans lemonde, dont 27 en France. (AFP)

JaponDans l’attente du typhonL’est du Japon doit être touchémercredi par le typhon Wipha,décrit comme le plus puissant de ladécennie sur la mégapole tokyoïte,avant de se diriger vers le nord-estoù se trouve la centrale accidentéede Fukushima. Selon l’Agence demétéorologie nippone, Wipha doittoucher le sud-est de l’île deHonshu, la plus grande del’archipel japonais, en fin de nuitou mercredi en tout début dematinée et traverser tout l’est dansla journée, dont Tokyo aux heuresde pointe matinales. Ce 26e typhonde la saison en Asie, qui se trouvaitmardi soir au sud de l’archipel, estun gros calibre qui se déplace à lavitesse de 30 km/h. Il promèneavec lui des vents atteignant despointes de 180 km/h. Lescompagnies aériennes japonaisesont déjà annoncé l’annulation deprès de 500 vols mercredi. (AFP)

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© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

Economie Fraude fiscale

28 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 29mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Une frauded’ampleurpharaonique

l La justice belge a mené hier trenteperquisitions à Anvers et à Bruxelles.

l HSBC aurait, via sa filiale suisse, incité desclients belges fortunés à éluder l’impôt.Le monde diamantaire anversois est visé.

l Un nouveau coup dur pour la réputationd’une banque déjà visée par la justice.

BENSTAS

AL/AFP

La Suisse, cet ex­paradis fiscalLe citoyen belge mécontent des servicesde sa banque peut­il en toute libertéouvrir un compte dans une des nom­breuses banques installées en Confédé­ration helvétique ? Pour François Pari­sis, qui dirige les opérations de structu­ration patrimoniale chez PuilaetcoDewaay, la réponse est simple et posi­tive. “Oui, c’est possible et tout à fait légal.Si la Suisse ne fait pas partie des pays del’Union européenne, elle bénéficie quandmême du principe de la libre circulationdes capitaux parce qu’elle fait partie del’Espace économique européen. Aux côtésdes 27 pays de l’Union, on compte dans cetespace, la Norvège, l’Islande et la Suisse”.Cela ne veut toutefois pas dire que l’on

peut donc librement emporter sesliquidités à Genève et les déposer encompte. “En effet, d’abord, il n’est paspermis de transporter des liquidités ou destitres ou d’autres valeurs au­delà de 5000euros, et normalement, il faut les déclarerau passage de la douane. Enfin, les ban­quiers suisses sont devenus bien plussourcilleux sur la provenance de l’argentqu’on leur apporte. S’il s’agit d’argent quia fait l’objet d’une taxation normale enBelgique, pourquoi l’apporter en liquideau lieu de le transférer par un simplevirement bancaire ? Si vous tentez le coup,il y a de fortes chances que les banquesvous renvoient chez vous avec votreargent”.Mais certaines structures acceptent

toujours du cash et le placent en ban­que via des montages complexes pas­sant par des paradis fiscaux. Et une foismis au nom d’une société, il n’est plusdirectement lié à un contribuable belge.Une fois un compte ouvert en Suisse etalimenté, le fisc doit­il en avoir con­naissance ? Pour François Parisis, unefois encore, c’est très clair : “il fautindiquer l’existence de ce compte et sanationalité dans la déclaration à l’impôtdes personnes physiques, une fois par an.Et il faut aussi déclarer les revenus tirés dece compte”. Quid des banques suisses ?Doivent­elles, elles aussi, transmettredes informations au fisc belge ? “Non, cen’est pas encore prévu. La Suisse a évoqué

ce principe il y a quelques jours maisseulement en signalant qu’elle signeraitl’accord­cadre de l’OCDE sur la transmis­sion d’informations financières. Or, cecadre est surtout technique et ne porte pasencore sur le contenu de ces informations.On n’en est pas encore là. La suite seracontenue dans les accords bilatéraux quela Suisse pourrait signer avec d’autrespays”.

Impact sur la réputationEntre­temps, il existe un autre con­

texte né en 2004, lié à la directiveeuropéenne sur les revenus de l’épar­gne qui permet toujours aux banquessuisses de détenir des avoirs de contri­buables, belges notamment, sans endivulguer les détenteurs, contre leprélèvement de 35% (depuis le pre­mier juillet 2011) de précompte sur lesrevenus. “Mais les détenteurs de cescomptes doivent déclarer ces revenus…”,signale encore François Parisis. Notonsque sur ces prélèvements, la Belgiquerécupère 75% et que la Suisse conserve25%. Rappelons, au passage, que leLuxembourg s’apprête à transmettreautomatiquement les informationsfiscales sur les comptes de contribua­bles belges dès le 1er janvier 2015 soit,en pratique, à partir du 1er janvier 2016sur base des avoirs détenus en 2015.Et si l’on a créé une société off­shore

pour contourner les effets de la direc­tive épargne – ces fameux 35% deprécompte sur les revenus d’intérêt ?“Ce pourrait être constitutif d’une fraudefiscale grave et organisée. Mais il n’estpas certain que cela suffise pour êtrecondamné pour cause de fraude fiscalegrave. Le problème viendrait plutôt del’origine des fonds ainsi soustraits à lafiscalité”. La situation n’est donc pasencore aussi claire qu’on pourraitl’imaginer. Par contre, pour HSBC, ungéant financier planétaire, c’est clair :comme UBS en a fait les frais après sesdéboires avec le fisc américain, legroupe britannique va payer très cherce coup dur à sa réputation.

P.V.C.

HSBC visée par la justice belgeSa filiale suisse aurait

démarché des clients belgespour éluder les impôts.

FRAUDE ORGANISÉE

L es montants sont pharaoniques :il est question dans ce dossierd’évasion fiscale de quelque

3 milliards d’euros qui auraient étésoustraits sur une dizaine d’années àla curiosité du fisc belge. Ces sommesont transité sur des comptes ouverts àHSBC Private Bank (Suisse).

Ces clients fortunés étaient princi­palement des diamantaires anversois.Une vingtaine d’entre eux ont faitl’objet hier d’une trentaine de perqui­sitions, menées à Anvers et à Bruxel­les, par quelque 90 enquêteurs de lapolice judiciaire fédérale dirigés par lejuge d’instruction Michel Claise.

Le magistrat, spécialisé dans les ma­tières financières, ne s’intéresse pas enpremier lieu à ces clients de la banque,qui sont connus depuis plusieurs an­nées par la justice anversoise et le fisc.

Sa cible est la banque HSBC PrivateBank (Suisse) à qui l’on reproched’avoir démarché, en Belgique, cesclients belges pour qu’ils lui confientleur argent. Cela pourrait s’être faitvia des employés de la banque inco­gnito en Belgique. Cela explique quel’instruction porte notamment surl’exercice illégal d’intermédiaire fi­nancier. Il semble bien que HSBC Pri­vate Bank (Suisse) ait fait de mêmedans d’autres pays, comme la France,où une enquête est aussi ouverte.

Le parquet a également retenu laprévention d’organisation criminelle.Ce qui a son importance. Le jugeClaise n’est dès lors pas tenu par lesquestions de territorialité. L’enquêtedevra confirmer que ce démarchage aété organisé en vue d’une fraude fis­cale grave et organisée et de blanchi­ment.

Des informations venues de FranceL’argent était initialement logé sur

ces comptes de HSBC Genève qui a étépiégé par un de ses informaticiens,Hervé Falciani. Il a piraté, en 2006et 2007, des fichiers contenant des in­formations sur des clients de la ban­

que. Il aurait tenté de les monnayer àl’étranger tandis que la Suisse pressaitla France de l’extrader de France pourviolation du secret bancaire. Paris afait main basse sur les fichiers de Fal­ciani. Le fisc français a transmis lesCd­rom à ses homologues belges en2010. L’inspection spéciale des im­pôts les a épluchés. Elle réclame quel­que 384 millionsd’euros à ces contribua­bles indélicats. Le par­quet d’Anvers gère auniveau pénal ces dos­siers, qui concernentsurtout des diamantai­res anversois. La PJF deBruxelles s’y est aussiintéressée. Il a été dé­cidé que l’enquête HSBC serait gérée àBruxelles par le juge Claise, rompu enla matière. Il se concentre sur des pra­tiques qui visent à contourner la di­rective européenne de 2003 sur la fis­calité de l’épargne qui permet auxEtats de prélever des impôts sur lesrevenus de l’épargne de leurs contri­buables, même lorsqu’ils sont réalisésdans un autre pays.

La Suisse collabore à cette directive

depuis 2004. Les revenus de l’épargneréalisés en Suisse par des Belges fontdonc l’objet d’une retenue à la source(de 35% actuellement). Mais, d’aprèsdes éléments recueillis par l’enquête,il apparaît que HSBC Private Bank acontinué après 2003 a démarcher desclients belges fortunés pour leur pro­poser de recourir à des offshores afin

de ne plus apparaîtrecomme les titulairesdes comptes et ainsiéviter l’application dela directive.

A côté de ce préjudiceengendré par les trans­ferts dans les offshores– estimé à quelquescentaines de millions

d’euros – des sommes blanchies pour­raient être saisies. Certains des clientsont signé des régularisations fiscalesDLU bis. Les enquêteurs ont travaillésur ces dossiers de DLU. Ils y ont re­levé d’énormes irrégularités car ils’agissait de fraude fiscale grave et or­ganisée. Ce qui porte le montant cu­mulé de l’évasion fiscale à quelquetrois milliards d’euros.

Jacques Laruelle

Un géant qui a déjà eu des problèmes judiciairesHSBC (pour Hong Kong & Shanghai Banking Corporation) est donc au cœur d’uneenquête judiciaire de grande ampleur dans notre pays. Mais qui est réellement cegéant bancaire relativement mal connu chez nous? HSBC, dont le siège social est baséà Londres dans le célèbre quartier des affaires Canary Wharf, est l’un plus grandsétablissements bancaires de la planète: il compte aujourd’hui 55 millions de clients àtravers le monde et propose une gamme complète de services financiers à destinationdes particuliers et des entreprises, notamment dans le domaine de la gestion defortunes. A l’origine de HSBC, en 1865, on retrouve des entrepreneurs britanniques deHong Kong qui avaient besoin d’une banque pour financer les échanges entre l’Europe,l’Inde et la Chine. Aujourd’hui, HSBC, cotée à Londres et à Hong Kong, tire encore lamajorité de ses revenus du marché asiatique et 80% de ses profits sont réalisés endehors de l’Europe, où sa présence reste relativement modeste. Ce n’est pas lapremière fois que HSBC a des problèmes avec la justice. En décembre 2012, le géantbritannique avait payé une amende record de 1,9 milliard de dollars pour mettre unterme à des poursuites des autorités américaines dans une affaire de blanchiment. Labanque était alors accusée de complicité de blanchiment d’argent sale appartenant àdes cartels de la drogue au Mexique et de financement du terrorisme au Moyen-Orient. L’image et l’intégrité de la finance britannique en avaient pris un coup. V.S.

Portrait

3MILLIARDS D’EUROSC’est le montant cumulé decette évasion fiscale quiaurait été organisée par

HSBC Private Banking Suisse.

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29mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

La Suisse, cet ex­paradis fiscalLe citoyen belge mécontent des servicesde sa banque peut­il en toute libertéouvrir un compte dans une des nom­breuses banques installées en Confédé­ration helvétique ? Pour François Pari­sis, qui dirige les opérations de structu­ration patrimoniale chez PuilaetcoDewaay, la réponse est simple et posi­tive. “Oui, c’est possible et tout à fait légal.Si la Suisse ne fait pas partie des pays del’Union européenne, elle bénéficie quandmême du principe de la libre circulationdes capitaux parce qu’elle fait partie del’Espace économique européen. Aux côtésdes 27 pays de l’Union, on compte dans cetespace, la Norvège, l’Islande et la Suisse”.Cela ne veut toutefois pas dire que l’on

peut donc librement emporter sesliquidités à Genève et les déposer encompte. “En effet, d’abord, il n’est paspermis de transporter des liquidités ou destitres ou d’autres valeurs au­delà de 5000euros, et normalement, il faut les déclarerau passage de la douane. Enfin, les ban­quiers suisses sont devenus bien plussourcilleux sur la provenance de l’argentqu’on leur apporte. S’il s’agit d’argent quia fait l’objet d’une taxation normale enBelgique, pourquoi l’apporter en liquideau lieu de le transférer par un simplevirement bancaire ? Si vous tentez le coup,il y a de fortes chances que les banquesvous renvoient chez vous avec votreargent”.Mais certaines structures acceptent

toujours du cash et le placent en ban­que via des montages complexes pas­sant par des paradis fiscaux. Et une foismis au nom d’une société, il n’est plusdirectement lié à un contribuable belge.Une fois un compte ouvert en Suisse etalimenté, le fisc doit­il en avoir con­naissance ? Pour François Parisis, unefois encore, c’est très clair : “il fautindiquer l’existence de ce compte et sanationalité dans la déclaration à l’impôtdes personnes physiques, une fois par an.Et il faut aussi déclarer les revenus tirés dece compte”. Quid des banques suisses ?Doivent­elles, elles aussi, transmettredes informations au fisc belge ? “Non, cen’est pas encore prévu. La Suisse a évoqué

ce principe il y a quelques jours maisseulement en signalant qu’elle signeraitl’accord­cadre de l’OCDE sur la transmis­sion d’informations financières. Or, cecadre est surtout technique et ne porte pasencore sur le contenu de ces informations.On n’en est pas encore là. La suite seracontenue dans les accords bilatéraux quela Suisse pourrait signer avec d’autrespays”.

Impact sur la réputationEntre­temps, il existe un autre con­

texte né en 2004, lié à la directiveeuropéenne sur les revenus de l’épar­gne qui permet toujours aux banquessuisses de détenir des avoirs de contri­buables, belges notamment, sans endivulguer les détenteurs, contre leprélèvement de 35% (depuis le pre­mier juillet 2011) de précompte sur lesrevenus. “Mais les détenteurs de cescomptes doivent déclarer ces revenus…”,signale encore François Parisis. Notonsque sur ces prélèvements, la Belgiquerécupère 75% et que la Suisse conserve25%. Rappelons, au passage, que leLuxembourg s’apprête à transmettreautomatiquement les informationsfiscales sur les comptes de contribua­bles belges dès le 1er janvier 2015 soit,en pratique, à partir du 1er janvier 2016sur base des avoirs détenus en 2015.Et si l’on a créé une société off­shore

pour contourner les effets de la direc­tive épargne – ces fameux 35% deprécompte sur les revenus d’intérêt ?“Ce pourrait être constitutif d’une fraudefiscale grave et organisée. Mais il n’estpas certain que cela suffise pour êtrecondamné pour cause de fraude fiscalegrave. Le problème viendrait plutôt del’origine des fonds ainsi soustraits à lafiscalité”. La situation n’est donc pasencore aussi claire qu’on pourraitl’imaginer. Par contre, pour HSBC, ungéant financier planétaire, c’est clair :comme UBS en a fait les frais après sesdéboires avec le fisc américain, legroupe britannique va payer très cherce coup dur à sa réputation.

P.V.C.

HSBC visée par la justice belgeque. Il aurait tenté de les monnayer àl’étranger tandis que la Suisse pressaitla France de l’extrader de France pourviolation du secret bancaire. Paris afait main basse sur les fichiers de Fal­ciani. Le fisc français a transmis lesCd­rom à ses homologues belges en2010. L’inspection spéciale des im­pôts les a épluchés. Elle réclame quel­que 384 millionsd’euros à ces contribua­bles indélicats. Le par­quet d’Anvers gère auniveau pénal ces dos­siers, qui concernentsurtout des diamantai­res anversois. La PJF deBruxelles s’y est aussiintéressée. Il a été dé­cidé que l’enquête HSBC serait gérée àBruxelles par le juge Claise, rompu enla matière. Il se concentre sur des pra­tiques qui visent à contourner la di­rective européenne de 2003 sur la fis­calité de l’épargne qui permet auxEtats de prélever des impôts sur lesrevenus de l’épargne de leurs contri­buables, même lorsqu’ils sont réalisésdans un autre pays.

La Suisse collabore à cette directive

depuis 2004. Les revenus de l’épargneréalisés en Suisse par des Belges fontdonc l’objet d’une retenue à la source(de 35% actuellement). Mais, d’aprèsdes éléments recueillis par l’enquête,il apparaît que HSBC Private Bank acontinué après 2003 a démarcher desclients belges fortunés pour leur pro­poser de recourir à des offshores afin

de ne plus apparaîtrecomme les titulairesdes comptes et ainsiéviter l’application dela directive.

A côté de ce préjudiceengendré par les trans­ferts dans les offshores– estimé à quelquescentaines de millions

d’euros – des sommes blanchies pour­raient être saisies. Certains des clientsont signé des régularisations fiscalesDLU bis. Les enquêteurs ont travaillésur ces dossiers de DLU. Ils y ont re­levé d’énormes irrégularités car ils’agissait de fraude fiscale grave et or­ganisée. Ce qui porte le montant cu­mulé de l’évasion fiscale à quelquetrois milliards d’euros.

Jacques Laruelle

Un géant qui a déjà eu des problèmes judiciairesHSBC (pour Hong Kong & Shanghai Banking Corporation) est donc au cœur d’uneenquête judiciaire de grande ampleur dans notre pays. Mais qui est réellement cegéant bancaire relativement mal connu chez nous? HSBC, dont le siège social est baséà Londres dans le célèbre quartier des affaires Canary Wharf, est l’un plus grandsétablissements bancaires de la planète: il compte aujourd’hui 55 millions de clients àtravers le monde et propose une gamme complète de services financiers à destinationdes particuliers et des entreprises, notamment dans le domaine de la gestion defortunes. A l’origine de HSBC, en 1865, on retrouve des entrepreneurs britanniques deHong Kong qui avaient besoin d’une banque pour financer les échanges entre l’Europe,l’Inde et la Chine. Aujourd’hui, HSBC, cotée à Londres et à Hong Kong, tire encore lamajorité de ses revenus du marché asiatique et 80% de ses profits sont réalisés endehors de l’Europe, où sa présence reste relativement modeste. Ce n’est pas lapremière fois que HSBC a des problèmes avec la justice. En décembre 2012, le géantbritannique avait payé une amende record de 1,9 milliard de dollars pour mettre unterme à des poursuites des autorités américaines dans une affaire de blanchiment. Labanque était alors accusée de complicité de blanchiment d’argent sale appartenant àdes cartels de la drogue au Mexique et de financement du terrorisme au Moyen-Orient. L’image et l’intégrité de la finance britannique en avaient pris un coup. V.S.

Portrait

3MILLIARDS D’EUROSC’est le montant cumulé decette évasion fiscale quiaurait été organisée par

HSBC Private Banking Suisse.

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Economie Actualité

30 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 31mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

BASF cultive l’approche durable de l’agricultureLe chimiste allemandmet le paquet sur la

protection des plantes.

VISITEPatrick Dath-Delcambe

en Allemagne

Au premier abord, quel­ques dizaines de piedsde vignes. Peut­être

plus. Des plants de maïs, aussi,qui ne sont pas tous aumeilleur de leur forme. Untracteur, toute herse dehors,longe un champ dont la terre aété retournée. Au loin, denombreuses serres, où desplants de tomates, cette fois,sont très prometteurs.

L’endroit, bercé par un géné­reux soleil, n’est pas une ba­nale ferme agricole, comme onpeut tant en trouver en Alle­magne. A l’entrée de ce péri­mètre dûment ceinturé de clô­tures, quatre lettres donnentle ton : BASF, le premiergroupe chimique mondial.

Sans foi ni loi?Situé à deux pas du fief histo­

rique de BASF à Ludwigshafen,le site de Limburgerhof hé­berge en fait le QG de la divi­sion Protection des Plantes duchimiste allemand, là où legroupe met au point une ky­rielle de pesticides destinés àmieux protéger les récoltes et àen augmenter la productivité.

La visite n’est pas anodine.BASF veut jouer la carte de latransparence et montrer queles chimistes ne sont pas sansfoi ni loi : le développementdurable est au cœur de ses pré­occupations, même si l’entre­

prise s’est fait crosser en débutd’année en Europe sur sonprojet de pommes de terreOGM. BASF n’en a fait ni uneni deux : cette division recher­che OGM a traversé l’Atlanti­que, vers des cieux plus clé­ments pour accueillir de futursdéveloppements. Comme quoiil n’est pas toujours faciled’être chimiste…

“Le public a souvent des idéeséloignées de la réalité”, souligned’ailleurs Yannick Griveau,Country Manager pour la Bel­gique de BASF. “Nous voulonsfaire évoluer la réputation de

notre industrie”, renchérit Vin­cent Gros, Senior Vice Presi­dent.

L’innovation est au cœur dela stratégie. BASF fonde en faitde très grands espoirs sur cettedivision Protection des Plan­tes, qui ne représente toutefoisque 6 % de son chiffre d’affai­res global.

Pour preuve, cette divisionengloutit à elle seule 25 %des investissements dugroupe en recherche et dé­veloppement. Pour l’année2012, pas moins de 430 mil­lions ont été investis, contre

325 millions en 2008.L’effort va même s’accen­

tuer. Un budget global de1,8 milliard sera investi d’ici2017 dans le développementet la modernisation de ses ca­pacités de production et de re­cherche.

Plantes... stresséesL’équation, en effet, est sim­

ple : la population est de plusen plus nombreuse et la su­perficie en terre arable suit lemouvement inverse. Bref, celava poser problème.

D’où l’intérêt de proposer

des solutions permettant demieux protéger les récoltes oud’en augmenter la producti­vité, voire les deux en mêmetemps.

L’une des techniques per­mettant d’augmenter de 40%la production est de combat­tre le… stress des plantes. Leconcept peut prêter à sourire.Et pourtant, les plantes, ellesaussi, stressent. Quand etpourquoi ? La chaleur, le froid,le manque d’eau ou les caren­ces nutritives peuvent stresserla plante. Du coup, cetteplante entame un processus

interne de protection, qui em­pêche son plein et entier déve­loppement. La gamme AgCe­lence de BASF y pourvoit, encombattant ce processus deprotection.

“L’intérêt de cette gamme deproduits, c’est qu’elle ne se con­tente pas de luttercontre des mala­dies. Elle permetaussi d’améliorerla productivité”,explique Yan­nick Griveau.

Par rapport àune planten’ayant reçuaucun traite­ment d’aucunenature, la pro­duction ayant bénéficié del’apport d’AgCelence peutdoubler, assure Jürgen Huff,Senior Vice President. Les dif­férents stades de développe­ment du “champ” de maïs deLimburgerhof le rappellent sibesoin en était. “Les épis sontplus longs et mieux remplis”,lorsqu’ils ont été traités, expli­que Yannick Griveau. En

Ukraine, le rendement destournesols a crû de 22 % enaugmentant la tolérance austress de la plante contre la sé­cheresse.

BASF évoque aussi ses effortspour développer une chimieplus durable. Une autre inno­

vation, c’est leconcept“Stick&Stay”.Lorsqu’unagriculteur as­perge ses cul­tures, l’eaupulvériséeglisse sur lesfeuilles. Le pro­cédé mis aupoint par BASFpermet au li­

quide de glisser plus facile­ment sur la feuille et d’y rester.“La goutte ne fait pas splash”,commente Yannick Griveau.D’où un gain de 20 à 25 % deproduits pour l’agriculteur.

“L’important, c’est que la pro­tection aille où elle est néces­saire, à savoir sur la plante etque la concentration du produitsoit équitablement répartie

dans l’ensemble de la cuve”, ex­plique Rainer Preuss, cher­cheur. Ce meilleur ciblage setraduit aussi par un gain detemps pour l’agriculteur. “Ildoit passer moins souvent dansson champ”.

Gadget ou aide réelle à unemeilleure production ? “Si nosproduits ne permettaient pasd’améliorer les récoltes, les agri­culteurs ne nous en achèteraientpas”, souligne Yannick Gri­veau. BASF est du reste nu­méro 2 en Belgique dans cecréneau protection des plan­tes.

Un herbicide reste toutefoisun herbicide : c’est le cas, parexemple, du Basagran, utilisépour les cultures de pois et deharicots. Le produit n’est pasle meilleur ami des nappes ph­réatiques s’il est utilisé sansdiscernement. C’est pourquoiBASF Belgique propose surson site Internet une carte deBelgique distinguant les zonesoù il y a “un risque de transfertvers les nappes”. Reste à voir sitous les utilisateurs deBasagran la consultent.

La chimie, pilier durable de l’économie belgeEssenscia en est déjà au troisième exercice du genre,à savoir la présentation de son rapport de développe­ment durable, publié en fait sur Internet... durabilitéoblige.

La fédération des entreprises de l’industrie chimi­que, des plastiques et des sciences de la vie a rappeléune fois de plus le rôle de pivot que ses 800 entrepri­ses jouent au sein de l’économie belge: c’était quel­que 238000 emplois directs et indirects en 2011(soit 2000 emplois de plus qu’en 2005), c’est 12,7milliards d’euros de valeur ajoutée (soit 28% del’industrie manufacturière), c’est 2,8 milliardsd’euros d’investissements, c’est 24 milliards d’apportnet à la balance commerciale et c’est encore quelquemilliards d’impôts et taxes allant dans les caisses del’Etat.

Essenscia a aussi rappelé les efforts réalisés ces

dernières années dans le cadre de l’approche plusdurable d’un secteur longtemps considéré commeun vilain pollueur.

Là encore, chiffres, statistiques et exemples mon­trent que la chimie de papa, c’est bien de l’histoireancienne. L’industrie est bien entendu grande con­sommatrice devant l’éternel d’énergie, essentielle­ment de l’électricité (61%) et du gaz (30%). Elle esten tout cas bien moins vorace qu’auparavant: saconsommation totale a certes augmenté de 40% en20 ans, mais sa production globale triplait dans lemême temps. Le résultat est net: les émissions de gazà effet de serre par tonne produite ont diminué de77% sur la période, a souligné à cet égard SaskiaWalraedt, conseillère pour le développement dura­ble chez Essenscia. C’est aussi, par exemple, le siteanversois de BASF qui est moins gourmand en eau

potable: l’entreprise a remplacé la consommation de10 millions de m3 d’eau de distribution par de l’eaude surface.

Et là où l’industrie joue un rôle important dans ladiminution de la consommation d’énergie, c’est dansla mise au point de produits isolants de plus en plusperformants.

Il reste toutefois des efforts à faire. “Il y a moyend’aller encore plus loin”, a ainsi souligné Roland Mo­reau, directeur général SPF Santé publique, Sécuritéde la chaîne alimentaire et Environnement, lors d’undébat organisé à l’issue de la présentation du rap­port, tout en saluant les gros efforts réalisés cesdernières décennies. Cette approche durable esttoutefois à géométrie variable: “Certains ne sont pasaussi dynamiques que d’autres.”

P.D.-D.

Développer un nouveau produit pour la protection desplantes prend du temps : il faut compter environ 8 ans derecherche pour trouver la perle rare parmi les 140000 essaispréliminaires.Ce “pre-screening” permet d’éliminer quelque 85 % despremiers tests.Des tests plus poussés sont ensuite réalisés sur 20000formulations.Là encore, ce sera le grand écrémage : de 1000 à 2000formulations seront cette fois testées en serre. Il en resteraensuite une centaine expérimentée dans les champs, enconditions réelles.Si tout va bien, un nouveau produit verra ensuite le jour.L’ensemble du processus coûte quelque 250 millions d’euros,assure BASF.C’est donc long, et coûteux. Mais nécessaire.“Dans les premiers stades, nous voulons être certains que nousne passons pas à côté de notre prochaine pépite”, expliqueSarah Dunker, chercheuse. “Ensuite, nous voulons êtrecertains que nous pouvons produire et commercialiser cetteformulation, notamment en nous assurant de son impact surl’environnement.”Acteur global, BASF adapte logiquement ses produits auxconditions climatiques et besoins locaux, bien loin d’être lesmêmes en Belgique qu’en Inde ou au Brésil.Les marchés émergents, sans surprise, bénéficient de toutel’attention du géant allemand. “Les agriculteurs de cesrégions ont vraiment besoin d’augmenter leur productivité.”BASF travaille aussi sur la longévité des produits agricoles.Une expérience est menée en Espagne, où la durée de viecommerciale des salades –c’est-à-dire la période durantlaquelle elles sont vendables en magasin– a été augmentéede 70 % en parvenant à limiter la déshydratation etl’oxydation.Comme quoi, on n’arrête pas le progrès.Mais comme le dit Vincent Gros, “l’innovation n’est pas leproblème, mais une partie de la solution”.P.D.-D.

250 millions pour développer un pesticideL’une des innovations consiste en une meilleure dispersion des produits lors de la pulvérisation des champs.

PHOT

ONE

WS

Le SNI aussi veut des bonisde liquidation taxés à 10 %

CONTESTATION

L e Syndicat neutre pour indépendants (SNI) a annoncélundi se joindre à une procédure en cours visant à contes­ter et annuler l’augmentation de 10 à 25% du précompte

mobilier sur les bonis de liquidation des entreprises (les liquidi­tés diminuées du capital libéré, au moment de la liquidation).Une mesure qui devrait entrer en vigueur au 1er octobre 2014.La semaine dernière, nous nous faisions l’écho de la revendica­tion du secteur des hommes du chiffre, via le fiscaliste Pierre­François Coppens, demandant un report de la date du 1er octo­bre pour cause d’engorgement des dossiers, notamment desdossiers de liquidation chez les notaires. Durant le week­end,nos collègues de “L’Echo” ont pour leur part évoqué la procé­dure en annulation introduite par l’avocat Victor Dauginet à la­quelle le SNI vient de se joindre. Pourquoi une telle action ? Surla forme, parce que les dirigeants de PME travaillent une car­rière durant à faire de leur entreprise un gagne­pain et unesorte de cagnotte destinée à financer leur retraite. Et que la mo­dification du régime fiscal sur les bonis de liquidation met à malleurs prévisions en la matière. Ceci entraînant au passage des li­quidations anticipées et intempestives. Et rendues impratica­bles souvent en raison de la complexité des mesures transitoi­res. Par ailleurs, explique le SNI, “la nouvelle législation impliqueque le boni de liquidation sera traité sur pied d’égalité avec la distri­bution de dividendes. Pourtant, tant la Cour constitutionnelle que leConseil d’Etat considèrent qu’il y a là des différences essentielles”.De plus, insiste le SNI, “il y a un effet pervers lié à l’augmentationdu précompte mobilier du boni de liquidation : un grand nombred’entrepreneurs d’un certain âge cesseront leur activité plus tôt queprévu pour ne pas devoir payer plus d’impôts. En Belgique, où il y abeaucoup de PME, cela sera préjudiciable pour le taux d’emploi”.

P.V.C.

“Nous voulonsfaire évoluer laréputation denotre industrie.”

VINCENT GROSSenior Vice President

de la division Protectiondes Plantes du groupe

chimique BASF

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© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

31mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

BASF cultive l’approche durable de l’agricultureinterne de protection, qui em­pêche son plein et entier déve­loppement. La gamme AgCe­lence de BASF y pourvoit, encombattant ce processus deprotection.

“L’intérêt de cette gamme deproduits, c’est qu’elle ne se con­tente pas de luttercontre des mala­dies. Elle permetaussi d’améliorerla productivité”,explique Yan­nick Griveau.

Par rapport àune planten’ayant reçuaucun traite­ment d’aucunenature, la pro­duction ayant bénéficié del’apport d’AgCelence peutdoubler, assure Jürgen Huff,Senior Vice President. Les dif­férents stades de développe­ment du “champ” de maïs deLimburgerhof le rappellent sibesoin en était. “Les épis sontplus longs et mieux remplis”,lorsqu’ils ont été traités, expli­que Yannick Griveau. En

Ukraine, le rendement destournesols a crû de 22 % enaugmentant la tolérance austress de la plante contre la sé­cheresse.

BASF évoque aussi ses effortspour développer une chimieplus durable. Une autre inno­

vation, c’est leconcept“Stick&Stay”.Lorsqu’unagriculteur as­perge ses cul­tures, l’eaupulvériséeglisse sur lesfeuilles. Le pro­cédé mis aupoint par BASFpermet au li­

quide de glisser plus facile­ment sur la feuille et d’y rester.“La goutte ne fait pas splash”,commente Yannick Griveau.D’où un gain de 20 à 25 % deproduits pour l’agriculteur.

“L’important, c’est que la pro­tection aille où elle est néces­saire, à savoir sur la plante etque la concentration du produitsoit équitablement répartie

dans l’ensemble de la cuve”, ex­plique Rainer Preuss, cher­cheur. Ce meilleur ciblage setraduit aussi par un gain detemps pour l’agriculteur. “Ildoit passer moins souvent dansson champ”.

Gadget ou aide réelle à unemeilleure production ? “Si nosproduits ne permettaient pasd’améliorer les récoltes, les agri­culteurs ne nous en achèteraientpas”, souligne Yannick Gri­veau. BASF est du reste nu­méro 2 en Belgique dans cecréneau protection des plan­tes.

Un herbicide reste toutefoisun herbicide : c’est le cas, parexemple, du Basagran, utilisépour les cultures de pois et deharicots. Le produit n’est pasle meilleur ami des nappes ph­réatiques s’il est utilisé sansdiscernement. C’est pourquoiBASF Belgique propose surson site Internet une carte deBelgique distinguant les zonesoù il y a “un risque de transfertvers les nappes”. Reste à voir sitous les utilisateurs deBasagran la consultent.

Développer un nouveau produit pour la protection desplantes prend du temps : il faut compter environ 8 ans derecherche pour trouver la perle rare parmi les 140000 essaispréliminaires.Ce “pre-screening” permet d’éliminer quelque 85 % despremiers tests.Des tests plus poussés sont ensuite réalisés sur 20000formulations.Là encore, ce sera le grand écrémage : de 1000 à 2000formulations seront cette fois testées en serre. Il en resteraensuite une centaine expérimentée dans les champs, enconditions réelles.Si tout va bien, un nouveau produit verra ensuite le jour.L’ensemble du processus coûte quelque 250 millions d’euros,assure BASF.C’est donc long, et coûteux. Mais nécessaire.“Dans les premiers stades, nous voulons être certains que nousne passons pas à côté de notre prochaine pépite”, expliqueSarah Dunker, chercheuse. “Ensuite, nous voulons êtrecertains que nous pouvons produire et commercialiser cetteformulation, notamment en nous assurant de son impact surl’environnement.”Acteur global, BASF adapte logiquement ses produits auxconditions climatiques et besoins locaux, bien loin d’être lesmêmes en Belgique qu’en Inde ou au Brésil.Les marchés émergents, sans surprise, bénéficient de toutel’attention du géant allemand. “Les agriculteurs de cesrégions ont vraiment besoin d’augmenter leur productivité.”BASF travaille aussi sur la longévité des produits agricoles.Une expérience est menée en Espagne, où la durée de viecommerciale des salades –c’est-à-dire la période durantlaquelle elles sont vendables en magasin– a été augmentéede 70 % en parvenant à limiter la déshydratation etl’oxydation.Comme quoi, on n’arrête pas le progrès.Mais comme le dit Vincent Gros, “l’innovation n’est pas leproblème, mais une partie de la solution”.P.D.-D.

250 millions pour développer un pesticide

Le SNI aussi veut des bonisde liquidation taxés à 10 %

CONTESTATION

L e Syndicat neutre pour indépendants (SNI) a annoncélundi se joindre à une procédure en cours visant à contes­ter et annuler l’augmentation de 10 à 25% du précompte

mobilier sur les bonis de liquidation des entreprises (les liquidi­tés diminuées du capital libéré, au moment de la liquidation).Une mesure qui devrait entrer en vigueur au 1er octobre 2014.La semaine dernière, nous nous faisions l’écho de la revendica­tion du secteur des hommes du chiffre, via le fiscaliste Pierre­François Coppens, demandant un report de la date du 1er octo­bre pour cause d’engorgement des dossiers, notamment desdossiers de liquidation chez les notaires. Durant le week­end,nos collègues de “L’Echo” ont pour leur part évoqué la procé­dure en annulation introduite par l’avocat Victor Dauginet à la­quelle le SNI vient de se joindre. Pourquoi une telle action ? Surla forme, parce que les dirigeants de PME travaillent une car­rière durant à faire de leur entreprise un gagne­pain et unesorte de cagnotte destinée à financer leur retraite. Et que la mo­dification du régime fiscal sur les bonis de liquidation met à malleurs prévisions en la matière. Ceci entraînant au passage des li­quidations anticipées et intempestives. Et rendues impratica­bles souvent en raison de la complexité des mesures transitoi­res. Par ailleurs, explique le SNI, “la nouvelle législation impliqueque le boni de liquidation sera traité sur pied d’égalité avec la distri­bution de dividendes. Pourtant, tant la Cour constitutionnelle que leConseil d’Etat considèrent qu’il y a là des différences essentielles”.De plus, insiste le SNI, “il y a un effet pervers lié à l’augmentationdu précompte mobilier du boni de liquidation : un grand nombred’entrepreneurs d’un certain âge cesseront leur activité plus tôt queprévu pour ne pas devoir payer plus d’impôts. En Belgique, où il y abeaucoup de PME, cela sera préjudiciable pour le taux d’emploi”.

P.V.C.

“Nous voulonsfaire évoluer laréputation denotre industrie.”

VINCENT GROSSenior Vice President

de la division Protectiondes Plantes du groupe

chimique BASF

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© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

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32 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 33mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Tihange 1 : “L’Etat est perdant”Ecolo critique le mécanisme

de prélèvement lié à laprolongation du réacteur.

NUCLÉAIRE

A première vue, la somme est con­séquente. En dix ans, l’Etat belgedevrait percevoir 1,25 milliard

d’euros grâce à la redevance qui serapayée dans le cadre du prolongementdu réacteur nucléaire Tihange 1. Cechiffre ressort des estimations faitespar le gouvernement alors que le kern adonné, lundi, son aval à l’amendementde la loi de 2003 sur la sortie du nu­cléaire, a révélé hier “L’Echo”. Uneétape importante vient donc d’êtrefranchie, qui doit mener à l’accord àencore avaliser sur le partage entrel’Etat et les producteurs nucléaires desbénéfices tirés de la prolongation de Ti­hange 1 jusqu’en 2025.

Taxe nucléaireLes verts restent, eux, très critiques,

par rapport au système choisi par legouvernement. “C’est aberrant de met­tre en place ce système de redevance quin’apporte pas de garanties au niveau desrecettes”, souligne la députée Ecolo Mu­riel Gerkens. “Il faudrait, précise­t­elle,une électricité vendue à au moins50 euros par MWh pour arriver à une re­cette annuelle de 90 millions”, qui cor­respond à la recette actuelle de la taxenucléaire sur Tihange 1. Or, les prévi­sions des prix de l’électricité pour2014­2015 oscillent, dit­elle, entre 40et 50 euros par MWh. “Ce système necompensera pas la taxe nucléaire. L’Etatest perdant et n’a pas la maîtrise de ce

qu’il aura en retour”, poursuit la dépu­tée.

“A partir du moment où on fait un telcadeau aux producteurs nucléaires, legouvernement aurait dû exiger un inves­tissement dans des centrales flexiblespour assurer la sécurité d’approvisionne­ment”, poursuit­elle.

Pour rappel, le mécanisme prévoitque l’Etat prélèvera 70 % des recettesengrangées au­delà d’un “prix char­nière” à partir de 2015. Ce prix char­nière tournerait autour de 41,8 eurospar MWh (27,4 euros de charges d’ex­ploitation + 8 euros d’amortissementspour les investissements + 6,4 euros de

rémunération). Il couvre donc notam­ment l’amortissement de 600 millionsd’euros d’investissements nécessaires àla prolongation de la durée de vie duréacteur et une marge nette de 9,3 %sur cet investissement.

En d’autres mots, à ce prix­là, les pro­ducteurs nucléaires (Electrabel et EDF)continueront à percevoir une margebénéficiaire confortable.

Les recettes pour l’Etat ne sont, elles,pas garanties. “L’Etat ne court qu’un seulrisque si le prix de l’électricité est tropbas : ne pas avoir de recettes”, indique­t­on au cabinet Wathelet. Où l’on nesemble toutefois pas craindre ce scéna­rio. “Manifestement, c’est une hypothèseque ne retiennent pas les investisseurs,puisqu’ils sont disposés à investir600 millions d’euros, précise­t­on. Et depréciser encore qu’Ecolo “commet uneerreur fondamentale” en faisant unecomparaison avec la taxe nucléairedans la mesure où celle­ci n’intègre pasles investissements pour la prolonga­tion.

Un accord ayant été trouvé sur untexte détaillé de convention entre le se­crétaire d’Etat, Melchior Wathelet, etles représentants des propriétaires decentrales nucléaires en Belgique, “cha­cun doit à présent faire avaliser le résul­tat de ces négociations avec ses instancesrespectives” (gouvernement belge, Co­mité d’investissement et conseil d’ad­ministration de GDF Suez et d’EDF àParis). “L’objectif est de signer cette con­vention d’ici quelques semaines”, indi­que­t­on encore au cabinet Wathelet.

Précisons encore que le mécanismemis au point pour la prolongation deTihange 1 est totalement indépendantet ne préjuge en rien de la contributionnucléaire existant sur le reste du parc.

Ariane van Caloen

Electrabel et EDF sont les grands gagnants de l’exploitation de la centrale de Tihange.

DANN

YGY

S/RE

PORT

ERS

Les idées noires des métallosSuicides, dépressions,

agressivité : la situation estinquiétante chez Mittal.

SOUFFRANCE

A lain Vigneron, un travailleur lié­geois d’ArcelorMittal, a choisi de sedonner la mort samedi, deux ans

jour pour jour après l’annonce de la fer­meture de la phase à chaud. Dans une let­tre adressée il y a six semaines à son délé­gué syndical, cet homme accuse LakshmiMittal, le grand patron du groupe sidé­

rurgique, de lui avoir “tout pris, mon em­ploi, ma famille”. S’il est difficile de mesu­rer à quel point la situation profession­nelle d’Alain Vigneron l’a conduit àcommettre l’irréparable, des voix s’élè­vent pour dénoncer le malaise profondqui frappe bon nombre de travailleursliégeois d’ArcelorMittal depuis des moisvoire des années. Le sujet est délicat etnos témoins ont préféré garder l’anony­mat.

Ainsi, Denis (*), qui a quitté volontaire­ment l’entreprise cette année pour deve­nir accompagnateur social dans la cellulede reconversion du Forem, qui accueilleles travailleurs de la phase liquide ayantperdu leur travail. Cet ancien délégué

syndical constate que certains de ces ex­travailleurs sont en grande souffrance. “Ily a beaucoup de dépressifs qui ont des idéesnoires et qui parlent de suicide. D’autres ex­priment leur mal­être par de l’agressivité,des menaces, dirigées vers l’entreprise. Jen’ai reçu aucune formation pour répondre àce malaise. Alors, on improvise et on prendsur soi.”

Mise en concurrence des travailleursDenis dénonce une absence d’encadre­

ment psychologique au sein de la cellulede reconversion, “alors que les bénéficiai­res ont grand besoin d’assistance”. MichelMartin, conseiller de l’administratrice­déléguée du Forem, reconnaît que lesproblèmes rencontrés par les anciens tra­vailleurs d’ArcelorMittal sont “très durs”mais il rappelle le rôle du Forem. “Les cel­lules visent à ce que les personnes retrouventune formation ou un emploi. Elles ne sontpas un centre de thérapie, même si nous pre­nons en compte certains aspects liés à desproblématiques psycho­sociales. Et ce n’estpas dans notre core business de les prendreen charge. Nous détectons les problèmes puisnous orientons les personnes vers des servi­ces d’aide compétents.”

Pierre (*) a travaillé pendant une ving­taine d’années chez ArcelorMittal. Avecsa formation de sociologue des organisa­tions, il décrypte certaines pratiques del’entreprise. “L’organisation du travail pro­duit de la maltraitance et de la souffrance.Pour atteindre un objectif de productivité,elle conduit à une mise en concurrence destravailleurs. Les effets sont destructeurs : onconstate une détresse permanente qui n’oseplus s’exprimer. Alors que les métallos sontd’ordinaire plutôt expansifs, ils en arriventà intérioriser leur malaise car ils ont peurd’être perçus comme des faibles par l’em­ployeur et donc de perdre leur boulot. L’or­ganisation du travail a extirpé la capacitéde révolte des sidérurgistes liégeois.”

Pierre a interpellé plus d’une fois les di­rigeants à ce sujet, en vain, affirme­t­il.“On me répondait qu’il s’agissait de problè­mes d’ordre privé. En 2012, j’avais remar­qué qu’il n’y avait pas eu un seul passage àl’infirmerie en sept mois. ArcelorMittal lemontrait comme une réussite de sa politiquede sécurité.” Une cellule d’accompagne­ment pour les travailleurs en souffranceexiste au sein de l’entreprise, mais sonpersonnel est aussi membre des ressour­ces humaines (RH). Difficile alors pour lestravailleurs de s’y rendre en toute con­fiance pour confier leur malaise. La direc­tion liégeoise admet qu’une partie del’équipe provient bien du pool RH maissouligne que “ces personnes sont amenéesà être remplacées par des employés prove­nant d’autres départements”.

En conclusion, Pierre craint le pire. “Il ya déjà eu des suicides à l’extérieur de l’entre­prise, avec des personnes qui exprimaientou non un lien avec le travail. J’ai peur quequ’il y ait des passages à l’acte sur le lieu detravail”, dit­il.

Isabelle Lemaire

U (*) Prénom d’emprunt

Lakshmi Mittal traité de “meurtrier” par la FGTB MétalPar voie de communiqué, la direction liégeoise d’ArcelorMit­tal s’est dite “très attristée d’apprendre le décès d’Alain Vigneron.[…] Le service social de l’entreprise est bien entendu présent auprèsde la famille et lui apportera toute l’aide nécessaire”. Le CEOBernard Dehut ajoute : “Nous savions qu’Alain Vigneron traver­sait des difficultés depuis plusieurs années et lui avions fourni uneaide et un soutien psychologique. L’entreprise est prête à fournirtout le soutien nécessaire à la famille de Monsieur Vigneron.J’encourage également tout employé liégeois ayant besoin desoutien de contacter notre unité de soutien le plus rapidementpossible.”

Le ministre wallon de l’Economie, Jean­Claude Marcourt, aégalement réagi à ce décès. “J’apprends avec stupeur le décèsd’un travailleur d’ArcelorMittal. C’est un événement tragique,pour la personne qui a posé cet acte, ainsi que pour l’ensemble deses proches et de ses collègues. Les conditions dans lesquelles cedrame survient augmentent encore à la violence du geste. Alorsque se poursuivent les négociations sur le volet social, cet actetragique posé par un individu oblige plus encore les uns et lesautres à chercher et trouver toutes les solutions possibles pour

limiter au maximum les pertes d’emploi et accompagner de lamanière la plus efficace et la plus humaine les travailleurs concer­nés par les décisions d’ArcelorMittal.”

Dans un communiqué incendiaire, intitulé “Le temps desassassins”, Francis Gomez, le président des métallos FGTBLiège­Luxembourg, évoque, au sujet du geste d’Alain Vigne­ron, “un choix grave, très grave, mais un choix, évidemment,personnel. Mais Alain Vigneron a été, aussi, assassiné. Son meur­trier s’appelle Lakshmi Mittal. En décidant, d’un trait de plume, deliquider l’essentiel de la sidérurgie liégeoise, Mittal a choisi deprécipiter des centaines de travailleurs dans le chômage. Il adécidé de supprimer à tous ces gens le droit d’avoir une vie dé­cente, de construire des projets pour eux et pour leur famille. Illeur a ôté, socialement, la vie. […] L’acte irréversible d’Alain Vigne­ron doit être pris, aussi paradoxal que cela puisse paraître,comme un appel à continuer la lutte. Tous ceux que ce dramechoque doivent en tirer les conséquences, moralement et concrète­ment, et s’unir enfin autour d’un seul but : faire le choix de l’em­ploi et de la survie des activités économiques de la région.”

I.L.

Après le suicide d’un travailleur liégeois d’ArcelorMittal, d’anciens métallos dénoncent un malaise profond qui ne serait pas pris en charge.

BRUN

OFA

HY

“L’organisationdu travaila extirpéla capacitéde révolte

des sidérurgistesliégeois.”

UN EX-TRAVAILLEUR

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33mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Tihange 1 : “L’Etat est perdant”Ecolo critique le mécanisme

de prélèvement lié à laprolongation du réacteur.

NUCLÉAIRE

A première vue, la somme est con­séquente. En dix ans, l’Etat belgedevrait percevoir 1,25 milliard

d’euros grâce à la redevance qui serapayée dans le cadre du prolongementdu réacteur nucléaire Tihange 1. Cechiffre ressort des estimations faitespar le gouvernement alors que le kern adonné, lundi, son aval à l’amendementde la loi de 2003 sur la sortie du nu­cléaire, a révélé hier “L’Echo”. Uneétape importante vient donc d’êtrefranchie, qui doit mener à l’accord àencore avaliser sur le partage entrel’Etat et les producteurs nucléaires desbénéfices tirés de la prolongation de Ti­hange 1 jusqu’en 2025.

Taxe nucléaireLes verts restent, eux, très critiques,

par rapport au système choisi par legouvernement. “C’est aberrant de met­tre en place ce système de redevance quin’apporte pas de garanties au niveau desrecettes”, souligne la députée Ecolo Mu­riel Gerkens. “Il faudrait, précise­t­elle,une électricité vendue à au moins50 euros par MWh pour arriver à une re­cette annuelle de 90 millions”, qui cor­respond à la recette actuelle de la taxenucléaire sur Tihange 1. Or, les prévi­sions des prix de l’électricité pour2014­2015 oscillent, dit­elle, entre 40et 50 euros par MWh. “Ce système necompensera pas la taxe nucléaire. L’Etatest perdant et n’a pas la maîtrise de ce

qu’il aura en retour”, poursuit la dépu­tée.

“A partir du moment où on fait un telcadeau aux producteurs nucléaires, legouvernement aurait dû exiger un inves­tissement dans des centrales flexiblespour assurer la sécurité d’approvisionne­ment”, poursuit­elle.

Pour rappel, le mécanisme prévoitque l’Etat prélèvera 70 % des recettesengrangées au­delà d’un “prix char­nière” à partir de 2015. Ce prix char­nière tournerait autour de 41,8 eurospar MWh (27,4 euros de charges d’ex­ploitation + 8 euros d’amortissementspour les investissements + 6,4 euros de

rémunération). Il couvre donc notam­ment l’amortissement de 600 millionsd’euros d’investissements nécessaires àla prolongation de la durée de vie duréacteur et une marge nette de 9,3 %sur cet investissement.

En d’autres mots, à ce prix­là, les pro­ducteurs nucléaires (Electrabel et EDF)continueront à percevoir une margebénéficiaire confortable.

Les recettes pour l’Etat ne sont, elles,pas garanties. “L’Etat ne court qu’un seulrisque si le prix de l’électricité est tropbas : ne pas avoir de recettes”, indique­t­on au cabinet Wathelet. Où l’on nesemble toutefois pas craindre ce scéna­rio. “Manifestement, c’est une hypothèseque ne retiennent pas les investisseurs,puisqu’ils sont disposés à investir600 millions d’euros, précise­t­on. Et depréciser encore qu’Ecolo “commet uneerreur fondamentale” en faisant unecomparaison avec la taxe nucléairedans la mesure où celle­ci n’intègre pasles investissements pour la prolonga­tion.

Un accord ayant été trouvé sur untexte détaillé de convention entre le se­crétaire d’Etat, Melchior Wathelet, etles représentants des propriétaires decentrales nucléaires en Belgique, “cha­cun doit à présent faire avaliser le résul­tat de ces négociations avec ses instancesrespectives” (gouvernement belge, Co­mité d’investissement et conseil d’ad­ministration de GDF Suez et d’EDF àParis). “L’objectif est de signer cette con­vention d’ici quelques semaines”, indi­que­t­on encore au cabinet Wathelet.

Précisons encore que le mécanismemis au point pour la prolongation deTihange 1 est totalement indépendantet ne préjuge en rien de la contributionnucléaire existant sur le reste du parc.

Ariane van Caloen

Electrabel et EDF sont les grands gagnants de l’exploitation de la centrale de Tihange.

DANN

YGY

S/RE

PORT

ERS

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Economie Actualité

34 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 35mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

RailAnsaldoBreda accuse la SNCBd’avoir entaché sa réputationLe constructeur du Fyra, AnsaldoBreda,accuse la SNCB d’avoir présenté de manièreerronée les conclusions d’un rapportd’experts concernant l’état de son train àgrande vitesse. La société italienne estimeque sa réputation a été sérieusement mise àmal, indique-t-elle dans un communiqué.AnsaldoBreda assure que toutes les actionsnécessaires seront entreprises pour fairerespecter les obligations contractuelles,mais aussi pour obtenir des réparations à lasuite du comportement fautif d’une desparties. (Belga)

Transport aérienAlitalia recapitaliséeL’assemblée générale desactionnaires de la compagnieaérienne italienne en difficultéAlitalia a validé “à l’unanimité”le principe d’une augmentationde capital d’un maximum de300 millions d’euros, a indiqué legroupe. Les actionnaires auront30 jours à partir du 16 octobrepour décider s’ils souscrivent auxnouvelles actions, précise lecommuniqué. (AFP)

ConfiserieDécès du patron d’HariboLe patron du numéro un européen du bonbon,l’allemand Haribo, Hans Riegel, est mort à l’âge de 90ans. Fils du fondateur d’Haribo, M. Riegel souffraitd’une tumeur au cerveau dont il avait été opéré aucours de l’été. Depuis 2010, il partageait avec deuxde ses neveux –Hans-Guido et Hans-Arndt– ladirection du groupe, où il avait gardé la haute mainsur le service marketing. Créé en 1920 à Bonn (ouest)par Hans Riegel père, Haribo –acronyme né du “Ha”de Hans, “Ri” de Riegel et “Bo” de Bonn– produitaujourd’hui dans 15 pays d’Europe, emploie plus de6000 personnes et exporte dans plus de 110 paysses petits oursons gélifiés, ses fraises Tagada ouescargots de réglisse… (AFP)

Droit du travailMattel au banc des accusésLe fabricant américain de jouets Mattel exploite sciemment desouvrières et des ouvriers en Chine, en recourant à des fournisseurscoupables de multiples violations du droit du travail, affirmentmardi des ONG. Travaillant jusqu’à 13 heures par jour contre unsalaire insuffisant pour vivre dignement, ces travailleurs ettravailleuses s’entassent dans des dortoirs surpeuplés. Ils sontégalement privés de formation et d’équipement de protectionadéquat, selon les conclusions d’une enquête de l’organisation ChinaLabor Watch (CLW) publiée par Peuples Solidaires-ActionAid France.D’avril à septembre 2013, en plein pic de production des jouets deNoël, China Labor Watch a infiltré ses enquêteurs dans six usineschinoises où ils se sont fait embaucher comme ouvriers. (AFP)

En bref

Les leaders de demain ?Trente jeunes Européens

ont suivi 30 patronspendant une journée.

ÉCHANGES

G eorge a 19 ans. Il est Grec etétudie l’architecture navale àAthènes. Il compte poursuivre

ses études avec une formation com­plémentaire en management ou en fi­nance. Son objectif : travailler dansune entreprise navale ou peut­êtrecréer sa propre société. Ou peut­êtremême travailler dans un autre sec­teur. On ne sait pas de quoi l’avenirest fait…

George fait partie des trente jeunesqui ont participé, ce mardi, à l’initia­tive : “Leaders for a day”, lancée parJunior Achievement Young Entre­prise Europe (JA­YE). Celle­ci donnel’opportunité à des jeunes Européens,âgés de 19 à 21 ans, de suivre, pen­dant toute une journée, 30 cadres di­rigeants d’entreprises mondiales, debanques internationales et d’institu­tions européennes. Parmi ceux­ci :Microsoft et Accenture (partenairesde l’initiative), AmCham EU, Belfius,BBC, Samsung,…

Le rendez­vous de cette deuxièmeédition était fixé à Bruxelles pour ces30 jeunes venus de 22 pays différents.L’objectif de cette journée : les aider àidentifier les compétences entrepre­nariales, sociales et commerciales in­dispensables pour réussir dans le cli­mat économique et le contexte mon­dial actuels. “Il faut sortir les jeunes deleur environnement et les mettre encontact avec le monde de l’entreprise”,estime Caroline Jenner, secrétaire gé­nérale de JA­YE. “Ils sont en fait peu aucourant de ce qui s’y passe. Il faut susci­ter l’esprit d’entreprendre chez les jeu­nes. Qu’ils choisissent plus tard de créerleur propre entreprise ou d’être em­ployés. L’important est qu’ils soientcréatifs, qu’ils prennent des initiatives etn’attendent pas que les choses arrivent.”

Cette année, l’accent était mis surles compétences d’e­leadership. “Lemarché compte de plus en plus d’em­plois dans le domaine des technologies.

Pour répondre à la demande du marché,il faut veiller à ce que les jeunes aient ac­quis de solides compétences numériquesà la sortie de l’école”, note CarolineJenner. “Ils ont déjà des compétences enla matière, mais ne savent pas toujoursqu’ils vont pouvoir les utiliser dans lemonde professionnel.”

“Nous avons un rôle à jouer”Sélectionné, comme les 29 autres,

sur base de concours nationaux –à labase desquels on trouve le conceptdes mini­entreprises–, George a eul’opportunité de passer cette journéechez Microsoft. En compagnie deJakub, qui vient de Pologne, et Akselqui est Letton, il a suivi Sylvie Laf­farge, director of EU institutional re­lations and citizenship, et AfkeSchaart, senior director of Europeaninstitutional Affairs. “Nous avons deuxprofils très différents. C’était intéressantpour eux”, explique Sylvie Laffarge,dont l’entreprise a lancé un pro­gramme global de responsabilité so­ciétale qui se concentre sur la jeu­nesse. “Les chiffres du chômage des jeu­nes sont alarmants. Nous avons un rôleà jouer, notamment en mettant nosmoyens à disposition de JA­YE. Et enmontrant comment les technologiespeuvent les aider à trouver ou se créerun job.”

Les trois jeunes présents chez Mi­crosoft ont eu la possibilité d’assisterà des réunions et de rencontrer lesdifférents collaborateurs de l’entre­prise. “La journée n’a pas été faite enfonction d’eux, mais nous avons veillé àce qu’ils en fassent partie”, précise Syl­vie Laffarge, qui a trouvé l’expérienceenrichissante pour elle également. “Ilest rare d’avoir l’opportunité d’êtrequestionnée sur ce que l’on fait tous lesjours. Ils apportent un regard frais. J’aiaimé cet échange. Nous allons d’ailleursgarder le contact avec eux”, poursuitSylvie Laffarge, qui avoue avoir étéfrappée par le sens des responsabili­tés des trois jeunes qu’elle a rencon­trés. “J’ai été étonnée par leur engoue­ment, leur envie de réussir et le fait qu’ilsse donnent les moyens pour arriverdans la vie. Je pense qu’on noircit sou­vent le tableau en ce qui concerne nosjeunes.”

Solange Berger

Une occasion d’aider les jeunesExpérience. “J’aurais bien aimé avoir eu l’opportunité de participer à une journéecomme le “Leaders for a day” quand j’étais jeune”, explique Susan Danger,managing director de l’AmChamEU (American Chamber of Commerce to theEuropean Union). “Et comme mère aujourd’hui, je trouve d’autant plus importantde donner à des jeunes la chance de découvrir la vie de l’entreprise. L’éducation desjeunes est fondamentale pour l’avenir. C’est de notre devoir de donner cetteopportunité aux jeunes. Ce serait vraiment bien si chaque patron pouvait leurconsacrer une journée par an”, estime la directrice de l’AmCham, qui participepour la deuxième fois à cette initiative.Susan Danger estime également que l’expérience est enrichissante tant pour lejeune que pour elle. “Même en une seule journée, il peut apprendre énormément :comment travailler en équipe, quels comportements avoir avec les autres, commentse passe une réunion,… La jeune étudiante en relations publiques de l’université deLiverpool que nous avons accueillie hier a vraiment eu une journée exceptionnelle.Avec des rencontres avec de hauts représentants européens. Ce fut une chance pourelle. Même si toutes nos journées ne sont pas comme cela…”, explique SusanDanger dont l’organisation accueille régulièrement des stagiaires. Et notammentdes étudiants de l’université de Bath en Angleterre pour des stages de 9 mois.“Ils apprennent beaucoup et pour nous, c’est une aide précieuse.”

Épinglé

Les 30 jeunes invités à suivre un leader étaient issus de 22 pays européens.

DR

Les Républicainsrevoient leur copie

Les Républicains ontprésenté un nouveau

plan.

ESPOIR

L es républicains de laChambre des repré­sentants américaine

ont dévoilé mardi une ver­sion modifiée de leur nou­veau plan pour relever la li­mite de la dette jusqu’au 7février, et rouvrir l’Etat fédé­ral jusqu’au 15 décembre.“La Chambre votera ce soir(mardi soir) pour rouvrirl’Etat et éviter un défaut” depaiement des Etats­Unis, adéclaré Michael Steel, porte­parole du président de laChambre des représentantsJohn Boehner.Ce projet est différent de ce­lui préparé le matin mêmepar les dirigeants républi­cains, qui cherchent à obte­nir l’appui de l’ensembledes membres du groupe ré­publicain. Les agences fédé­rales seraient rouvertes im­médiatement, mais seule­ment jusqu’au 15décembre, au lieu du 15 jan­vier.Le plafond de la dette seraitlui relevé de façon à ce quele Trésor puisse continuer àemprunter jusqu’au 7 fé­vrier. Mais le texte l’empê­cherait d’utiliser des “mesu­

res extraordinaires” au­delàde cette date, de façon à fairede cette date butoir une datefixe.Les républicains ont aussiinclus une mesure qui sup­primerait les importantessubventions fédérales dontbénéficient les élus du Con­grès, leurs collaborateurs etdes responsables de l’exécu­tif pour financer le coût deleur assurance maladie.Cet article était une exi­gence de nombreux conser­vateurs qui insistent pourque ces catégories d’em­ployés fédéraux soient aumême niveau que les per­sonnes actuellement dému­nies d’assurance maladie etqui en souscriront via la loide réforme de la santé deBarack Obama, surnommée“Obamacare”.Mais les démocrates dénon­cent cet article, qui affecte­rait tous les collaborateursparlementaires, dont cer­tains ont des salaires mo­destes. En revanche, la sup­pression envisagée d’unetaxe sur les appareils médi­caux ne faisait plus partie dutexte des républicains.Si le texte parvenait à re­cueillir 217 voix mardi soirà la Chambre, il devrait en­suite être examiné par le Sé­nat, où les dirigeants démo­crates ont déjà fait état deleur ferme hostilité à touttexte qui s’en prendrait à“Obamacare”. (AFP)

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35mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

RailAnsaldoBreda accuse la SNCBd’avoir entaché sa réputationLe constructeur du Fyra, AnsaldoBreda,accuse la SNCB d’avoir présenté de manièreerronée les conclusions d’un rapportd’experts concernant l’état de son train àgrande vitesse. La société italienne estimeque sa réputation a été sérieusement mise àmal, indique-t-elle dans un communiqué.AnsaldoBreda assure que toutes les actionsnécessaires seront entreprises pour fairerespecter les obligations contractuelles,mais aussi pour obtenir des réparations à lasuite du comportement fautif d’une desparties. (Belga)

Transport aérienAlitalia recapitaliséeL’assemblée générale desactionnaires de la compagnieaérienne italienne en difficultéAlitalia a validé “à l’unanimité”le principe d’une augmentationde capital d’un maximum de300 millions d’euros, a indiqué legroupe. Les actionnaires auront30 jours à partir du 16 octobrepour décider s’ils souscrivent auxnouvelles actions, précise lecommuniqué. (AFP)

ConfiserieDécès du patron d’HariboLe patron du numéro un européen du bonbon,l’allemand Haribo, Hans Riegel, est mort à l’âge de 90ans. Fils du fondateur d’Haribo, M. Riegel souffraitd’une tumeur au cerveau dont il avait été opéré aucours de l’été. Depuis 2010, il partageait avec deuxde ses neveux –Hans-Guido et Hans-Arndt– ladirection du groupe, où il avait gardé la haute mainsur le service marketing. Créé en 1920 à Bonn (ouest)par Hans Riegel père, Haribo –acronyme né du “Ha”de Hans, “Ri” de Riegel et “Bo” de Bonn– produitaujourd’hui dans 15 pays d’Europe, emploie plus de6000 personnes et exporte dans plus de 110 paysses petits oursons gélifiés, ses fraises Tagada ouescargots de réglisse… (AFP)

Droit du travailMattel au banc des accusésLe fabricant américain de jouets Mattel exploite sciemment desouvrières et des ouvriers en Chine, en recourant à des fournisseurscoupables de multiples violations du droit du travail, affirmentmardi des ONG. Travaillant jusqu’à 13 heures par jour contre unsalaire insuffisant pour vivre dignement, ces travailleurs ettravailleuses s’entassent dans des dortoirs surpeuplés. Ils sontégalement privés de formation et d’équipement de protectionadéquat, selon les conclusions d’une enquête de l’organisation ChinaLabor Watch (CLW) publiée par Peuples Solidaires-ActionAid France.D’avril à septembre 2013, en plein pic de production des jouets deNoël, China Labor Watch a infiltré ses enquêteurs dans six usineschinoises où ils se sont fait embaucher comme ouvriers. (AFP)

En bref

Les Républicainsrevoient leur copie

Les Républicains ontprésenté un nouveau

plan.

ESPOIR

L es républicains de laChambre des repré­sentants américaine

ont dévoilé mardi une ver­sion modifiée de leur nou­veau plan pour relever la li­mite de la dette jusqu’au 7février, et rouvrir l’Etat fédé­ral jusqu’au 15 décembre.“La Chambre votera ce soir(mardi soir) pour rouvrirl’Etat et éviter un défaut” depaiement des Etats­Unis, adéclaré Michael Steel, porte­parole du président de laChambre des représentantsJohn Boehner.Ce projet est différent de ce­lui préparé le matin mêmepar les dirigeants républi­cains, qui cherchent à obte­nir l’appui de l’ensembledes membres du groupe ré­publicain. Les agences fédé­rales seraient rouvertes im­médiatement, mais seule­ment jusqu’au 15décembre, au lieu du 15 jan­vier.Le plafond de la dette seraitlui relevé de façon à ce quele Trésor puisse continuer àemprunter jusqu’au 7 fé­vrier. Mais le texte l’empê­cherait d’utiliser des “mesu­

res extraordinaires” au­delàde cette date, de façon à fairede cette date butoir une datefixe.Les républicains ont aussiinclus une mesure qui sup­primerait les importantessubventions fédérales dontbénéficient les élus du Con­grès, leurs collaborateurs etdes responsables de l’exécu­tif pour financer le coût deleur assurance maladie.Cet article était une exi­gence de nombreux conser­vateurs qui insistent pourque ces catégories d’em­ployés fédéraux soient aumême niveau que les per­sonnes actuellement dému­nies d’assurance maladie etqui en souscriront via la loide réforme de la santé deBarack Obama, surnommée“Obamacare”.Mais les démocrates dénon­cent cet article, qui affecte­rait tous les collaborateursparlementaires, dont cer­tains ont des salaires mo­destes. En revanche, la sup­pression envisagée d’unetaxe sur les appareils médi­caux ne faisait plus partie dutexte des républicains.Si le texte parvenait à re­cueillir 217 voix mardi soirà la Chambre, il devrait en­suite être examiné par le Sé­nat, où les dirigeants démo­crates ont déjà fait état deleur ferme hostilité à touttexte qui s’en prendrait à“Obamacare”. (AFP)

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Economie Marchés

36 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 37mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

L’euro a le regard rivésur Washington. L’euro areculé face au dollar durantla journée de mardi, lesmarchés misant alors surun compromis budgétaireaux États-Unis à deux joursde la date à partir delaquelle le payss’exposerait au risque d’undéfaut de paiement. Ladevise européenne valait1,3488 dollar en miliued’après-midi contre 1,3559dollar lundi soir, avant dereprendre un peu de poil dela bête à la suite desinformations laissantentendre que le présidentObama rejetait lespropositions desrépublicains. Vers 18heures, l’euro se négociait à1,35 dollar. L’euro étaitmonté face au dollar lundi,grâce à un bon indicateureuropéen. Le billet vertrestait alors plombé parl’absence de progrès dansles négociations sur lebudget et la dette auxÉtats-Unis. (D’après AFP)

Changes

Baisse. Wall Street aterminé en baissemardi,nerveuse à l’approche de ladate limite pour lerelèvement du plafond légalde la dette des Etats-Unis: leDow Jones a flanché de0,88% et le Nasdaq de0,56%. Selon des résultatsdéfinitifs à la clôture, le DowJones a abandonné 133,25points à 15.168,01 pointsquand le Nasdaq, àdominante technologique, acédé 21,26 points à 3.794,01points. L’indice élargiStandard & Poor’s 500 s’estérodé de 0,71% (-12,08points) à 1.698,06 points.“Lesmarchés étaient jusque-là optimistes, on pensaitqu’un accord interviendraithier ou aujourd’hui, maisc’est désormais en suspens”,estime Sam Stovall, analysteà Standard & Poor’s CapitalIQ, au sujet des négociationsqui ont lieu dans la capitaleaméricaine pour mettre fin àla paralysie actuelle de l’Etatet relever le plafond de ladette. (AFP)

Wall Street

Record à Francfort. LaBourse de Francfort a signémardi un nouveau recordhistorique, franchissantpour la première fois labarre des 8800 points surfond d’espoir d’undéblocage de la situationbudgétaire aux Etats-Unis.La Bourse de Paris ne s’estpas non plus départie de l’optimisme ambiant,gagnant 0,78 % , peusensible aux aléas de lapolitique américaine. ‘Quedes espoirs et pas de peurs”sur les marchés européens,qui montent alors que “lesinvestisseurs anticipent unaccord sur la detteaméricaine et que le moraldes investisseurs allemandsa dépassé les attentes”, asouligné Matt Basi, unanalyste de CMC Markets.La tendance a été soutenuepar la publication dubaromètre ZEW de laconfiance des milieuxfinanciers en Allemagne quia continué à s’améliorer.(D’après AFP)

EuropeAvis des brokers

Solvay (+3,5 % à114,85 euros) a été relevéde “conserver” vers“acheter” chez KeplerCheuvreux, l’objectif decours grimpant de 113 vers150 euros. “Avec Clariant,nous considérons que Solvayest notre action préférée dusecteur européen. Nousestimons que le consensusest actuellement 25 % tropbas au niveau des attentesbénéficiaires pour la période2014-2016”. Et d’estimerque la publication deschiffres du 3ème trimestredevraient constituer unpoint d’entrée idéal pour letitre. “Notre valorisationinclut déjà l’acquisitionrécente de Chemlogic”.

Ageas (+2,2% à 31,79euros) a été remonté de“conserver” vers“accumuler” chez Degroof,l’objectif de cours étantrelevé de 29 vers 35 euros.“Le groupe a réaliséénormément de progrès envue d’améliorer laperformance opérationnelle,et s’est égalementdébarrassé de plusieursincertitudes qui pesaient surle cours. Le dividende et leprogramme de rachatd’actions propres devraientsupporter le cours”.

Euronav (-1,9% à 4,6euros) a vu son objectif decours relevé vers 5 euroschez Petercam, larecommandation étantmaintenue à “ajouter”.“GenMar chercherait àacquérir la flotte de Maersk,ce qui propulserait cegroupe à la 6ème placemondiale. Ceci pourraitconstituer un pointd’inflexion pour les tarifs dutransport pétrolier. Plusgénéralement, leredressement économiqueen cours devrait être positifpour ce secteur”

Alcatel-Lucent (-0,5% à2,75 euros) a été remontéde “pondération en ligne”vers “surpondérer” chezBarclays, avec un objectifgrimpant de 1,36 vers 3,3euros.G.Se.

NOM DU FONDS JUR.DEV. DATE VALEUR

Aliénor Alter Euro FR EUR 11/10 113.90Alienor Optimal FR EUR 11/10 123.63

Belfius Fullinvest High C BE EUR 10/10 645.64Belfius Fullinvest High D BE EUR 10/10 283.55Belfius Fullinvest High L BE EUR 10/10 644.09Belfius Fullinvest Low C BE EUR 10/10 722.07Belfius Fullinvest Low D BE EUR 10/10 284.54Belfius Fullinvest Low L BE EUR 10/10 720.70Belfius Fullinvest Medium C BE EUR 10/10 674.89Belfius Fullinvest Medium D BE EUR 10/10 279.64Belfius Fullinvest Medium L BE EUR 10/10 673.55Belfius Plan Bonds FoF BE EUR 10/10 339.56Belfius Plan Equities FoF BE EUR 10/10 263.57Belfius Plan High Fd of Fds BE EUR 10/10 314.96Belfius Plan Low Fund of Funds BE EUR 10/10 396.66Belfius Plan Medium Fd of Fds BE EUR 10/10 357.86Dexia B Bonds 2014 - C BE EUR 09/10 1211.45Dexia B Bonds 2014 - D BE EUR 09/10 1124.64Dexia B Euro Government - C BE EUR 14/10 100.62Dexia B Euro Government - D BE EUR 14/10 99.33Dexia Bonds Emerging Markets C EA USD 14/10 1977.46Dexia Bonds Emerging Markets D EA USD 14/10 941.04Dexia Bonds Eur Convertible C EA EUR 14/10 344.11Dexia Bonds Eur Convertible D EA EUR 14/10 284.75Dexia Bonds Euro C EA EUR 14/10 1010.83Dexia Bonds Euro D EA EUR 14/10 257.63Dexia Bonds Euro Converg C EA EUR 14/10 3097.39Dexia Bonds Euro Converg D EA EUR 14/10 1521.64Dexia Bonds Euro Govern C EA EUR 14/10 1973.02

Dexia Bonds Euro Govern D EA EUR 14/10 1061.11Dexia Bonds Euro Govern Plus C EA EUR 14/10 860.68Dexia Bonds Euro Govern Plus D EA EUR 14/10 284.61Dexia Bonds Euro High Yield C EA EUR 14/10 885.44Dexia Bonds Euro High Yield D EA EUR 14/10 173.93Dexia Bonds Euro Long Term C EA EUR 14/10 6361.97Dexia Bonds Euro Long Term D EA EUR 14/10 3816.99Dexia Bonds Euro Short Term C EA EUR 14/10 2026.23Dexia Bonds Euro Short Term D EA EUR 14/10 1400.21Dexia Bonds Europe Govern Pl C EA EUR 14/10 826.24Dexia Bonds Europe Govern Pl D EA EUR 14/10 253.26Dexia Bonds International C EA EUR 14/10 917.69Dexia Bonds International D EA EUR 14/10 228.53Dexia Bonds USD C EA USD 14/10 874.54Dexia Bonds USD D EA USD 14/10 272.25Dexia Bonds USD Govern C EA USD 14/10 3201.82Dexia Bonds USD Govern D EA USD 14/10 1539.88Dexia Bonds World Gov Plus C EA EUR 14/10 116.30Dexia Bonds World Gov Plus D EA EUR 14/10 33.33Dexia Business Equities Europe BE EUR 14/10 89.97Dexia Cash Strategy-C BE EUR 10/10 1503.96Dexia Eq B Belgium C BE EUR 14/10 523.45Dexia Eq B Belgium D BE EUR 14/10 189.57Dexia Eq B Belgium L BE EUR 14/10 521.96Dexia Eq B BRIC C BE EUR 11/10 25.11Dexia Eq B BRIC D BE EUR 11/10 21.23Dexia Eq B BRIC L BE EUR 11/10 25.05Dexia Eq B China C BE EUR 14/10 886.31Dexia Eq B China D BE EUR 14/10 719.97Dexia Eq B China L BE EUR 14/10 883.94Dexia Eq B Emerg Europe C BE EUR 14/10 663.20Dexia Eq B Emerg Europe D BE EUR 14/10 556.26Dexia Eq B Emerg Europe L BE EUR 14/10 661.38Dexia Eq B Eur Sm.& Mid Caps C BE EUR 14/10 468.51Dexia Eq B Eur Sm.& Mid Caps D BE EUR 14/10 355.58Dexia Eq B Euro Property Sec C BE EUR 14/10 941.82Dexia Eq B Euro Property Sec D BE EUR 14/10 657.27Dexia Eq B Europ Industrials C BE EUR 14/10 747.99Dexia Eq B Europ Industrials D BE EUR 14/10 616.04Dexia Eq B Europe C BE EUR 14/10 243.39Dexia Eq B Europe D BE EUR 14/10 198.64Dexia Eq B Europe L BE EUR 14/10 242.77Dexia Eq B European Finance C BE EUR 14/10 362.95Dexia Eq B European Finance D BE EUR 14/10 285.55Dexia Eq B European Finance L BE EUR 14/10 361.95Dexia Eq B European Industrials L BE EUR 14/10 745.18Dexia Eq B European Prop. Sec.L BE EUR 14/10 939.63Dexia Eq B Global Energy C BE EUR 14/10 888.18Dexia Eq B Global Energy D BE EUR 14/10 572.74

Dexia Eq B Global Energy L BE EUR 14/10 885.83Dexia Eq B Global Health Care C BE USD 14/10 2340.53Dexia Eq B Global Health Care D BE USD 14/10 1846.16Dexia Eq B Global Health Care L BE USD 14/10 2333.70Dexia Eq B Global Technology C BE USD 14/10 135.17Dexia Eq B Global Technology D BE USD 14/10 126.61Dexia Eq B Global Technology L BE USD 14/10 134.79Dexia Eq B Global Telecom C BE EUR 14/10 169.94Dexia Eq B Global Telecom D BE EUR 14/10 121.96Dexia Eq B Global Telecom L BE EUR 14/10 169.47Dexia Eq B Leading Brands L BE EUR 14/10 751.30Dexia Eq B Leading Brands-C BE EUR 14/10 753.52Dexia Eq B Leading Brands-D BE EUR 14/10 585.76Dexia Eq B Mediterranean C BE EUR 14/10 893.71Dexia Eq B Mediterranean D BE EUR 14/10 595.19Dexia Eq B Mediterranean L BE EUR 14/10 893.91Dexia Eq B Nordic C BE EUR 14/10 1398.27Dexia Eq B Nordic D BE EUR 14/10 1063.11Dexia Eq B Nordic L BE EUR 14/10 1394.05Dexia Eq L Asia C EA USD 14/10 19.69Dexia Eq L Asia D EA USD 14/10 16.71Dexia Eq L Australia C EA AUD 14/10 920.91Dexia Eq L Australia D EA AUD 14/10 578.50Dexia Eq L Biotechnology C EA USD 11/10 347.76Dexia Eq L Biotechnology D EA USD 11/10 340.52Dexia Eq L Emerging Markets C EA EUR 14/10 582.11Dexia Eq L Emerging Markets D EA EUR 14/10 473.54Dexia Eq L Euro 50 C EA EUR 14/10 474.62Dexia Eq L Euro 50 D EA EUR 14/10 303.19Dexia Eq L Europe C EA EUR 14/10 802.53Dexia Eq L Europe D EA EUR 14/10 505.47Dexia Eq L Europe Innovation C EA EUR 14/10 1256.14Dexia Eq L Europe Innovation D EA EUR 14/10 142.96Dexia Eq L France C EA EUR 14/10 360.67Dexia Eq L France D EA EUR 14/10 249.58Dexia Eq L Germany C EA EUR 14/10 372.87Dexia Eq L Germany D EA EUR 14/10 257.56Dexia Eq L Japan C EA JPY 14/10 16839.00Dexia Eq L Japan D EA JPY 14/10 15037.00Dexia Eq L Netherlands C EA EUR 14/10 251.95Dexia Eq L Netherlands D EA EUR 14/10 167.95Dexia Eq L Sust. World C EA EUR 11/10 214.80Dexia Eq L Sust. World D EA EUR 11/10 179.13Dexia Eq L Switzerland C EA CHF 14/10 655.56Dexia Eq L Switzerland D EA CHF 14/10 560.97Dexia Eq L UK C EA GBP 14/10 297.54Dexia Eq L UK D EA GBP 14/10 198.01Dexia Fund Commodities C EA EUR 11/10 56.66Dexia Fund Commodities C EA USD 11/10 76.87

Dexia Horizon 2018 BE EUR 19/09 9.95Dexia Horizon 2021 BE EUR 19/09 10.04Dexia Horizon 2024 BE EUR 19/09 10.13Dexia Horizon 2027 BE EUR 19/09 10.22Dexia Horizon 2030 BE EUR 19/09 10.02Dexia Horizon 2033 BE EUR 19/09 9.90Dexia Horizon 2036 BE EUR 19/09 9.54Dexia Horizon 2039 BE EUR 19/09 9.82Dexia Quant Equities USA C EA USD 11/10 2020.21Dexia Quant Equities USA D EA USD 11/10 1816.35Dexia Sel Ptfl Europe Yield BE EUR 10/10 13.99Dexia Sel Ptfl Wo Balanced40 BE EUR 10/10 12.70Dexia Sel Ptfl Wo Balanced60 BE EUR 10/10 11.33Dexia Sel Ptfl Wo Bonds BE EUR 10/10 14.46Dexia Sel Ptfl Wo Growth BE EUR 10/10 5.01Dexia Sel Ptfl Wo Yield BE EUR 10/10 13.78Dexia Sustain. Eur Corp Bd C BE EUR 14/10 416.46Dexia Sustain. Eur Corp Bd D BE EUR 14/10 291.68Dexia Sustain. Eur Corp Bd L BE EUR 14/10 416.68Dexia Sustain. Eur Sh T Bd C BE EUR 14/10 249.91Dexia Sustain. Eur Sh T Bd D BE EUR 14/10 147.86Dexia Sustain. Euro Bonds C BE EUR 14/10 325.70Dexia Sustain. Euro Bonds D BE EUR 14/10 250.66Dexia Sustain. Europe C BE EUR 14/10 20.38Dexia Sustain. Europe D BE EUR 14/10 17.00Dexia Sustain. North Am C BE USD 14/10 35.34Dexia Sustain. North Am D BE USD 14/10 32.93Dexia Sustain. Pacific C BE JPY 14/10 2806.00Dexia Sustain. Pacific D BE JPY 14/10 2487.00Dexia Sustain. World Bd C BE EUR 14/10 2704.81Dexia Sustain. World Bd D BE EUR 14/10 2027.07Dexia Sustain. World C BE EUR 14/10 19.97Dexia Sustain. World D BE EUR 14/10 18.32Dexia Sustainable High (cap) BE EUR 10/10 327.33Dexia Sustainable High (dis) BE EUR 10/10 267.87Dexia Sustainable Low (cap) BE EUR 10/10 4.00Dexia Sustainable Low (dis) BE EUR 10/10 3.30Dexia Sustainable Medium (cap) BE EUR 10/10 5.79Dexia Sustainable Medium (dis) BE EUR 10/10 4.93Dexia Total Return II Bd C EA EUR 10/10 117.07Dexia Total Return II Bd D EA EUR 10/10 101.36DMM European Equities C BE EUR 10/10 216.59DMM European Equities D BE EUR 10/10 193.04DMM European Equities L BE EUR 10/10 2585.31

Fonds - Sicav - Branche 23

Aqua-Rend Monetary EUR EA EUR 14/10 491.08Asia Pacific Performance EA USD 14/10 34.31Atlas Real Estate EMU BE EUR 14/10 216.81Degroof Bonds Corporate Eur BC EA EUR 14/10 164.70Degroof Bonds EMU Quants BC EA EUR 14/10 238.86Degroof Bonds EUR 2015 BC LU EUR 08/10 135.78Degroof Bonds EUR 2017 BC LU EUR 08/10 207.98Degroof DBI RDT Euro Div A BE EUR 14/10 214.78Degroof DBI-RDT EMU Beh.Val BE EUR 14/10 69.52Degroof Eq EMU Behav Fex AC BE EUR 14/10 82.53Degroof Eq EMU High Div Yield EA EUR 14/10 79.98Degroof Eq Eur Behav Flex AC BE EUR 14/10 102.19Degroof Eq Us Behav Flex AC BE EUR 14/10 147.26Degroof Eq. Belgium Active BE EUR 14/10 243.49Degroof Eq. EMU Behavioral Val BE EUR 14/10 74.80Degroof Eq. EMU Index C BE EUR 14/10 330.17Degroof Eq. Europe Behavor. Val EA EUR 15/10 34.54Degroof Eq. Europe Index C BE EUR 14/10 228.03Degroof Eq. Japan Index C BE EUR 14/10 231.00Degroof Eq. US Behavioral Val BE EUR 14/10 789.88Degroof Eq. US Index C BE EUR 14/10 383.23Degroof Eq.World ex J.E.U. BE EUR 11/10 207.74Degroof Glob Ethical EA EUR 10/10 100.87Degroof Glob Reac 5 Autumn BC EA EUR 10/10 101.19Degroof Glob Reac 5 Spring BC LU EUR 10/10 100.55Degroof Glob Reac 5 Summer BC LU EUR 10/10 102.42Degroof Glob Reac 5 Winter BC EA EUR 10/10 97.99Degroof Glob Reac 10 Autumn BC LU EUR 10/10 102.83Degroof Glob Reac 10 Spring BC LU EUR 10/10 100.88Degroof Glob Reac 10 Summer BC EA EUR 10/10 102.44Degroof Glob Reac 10 Winter BC EA EUR 10/10 96.91Degroof Global Intl Flexible AC BE EUR 14/10 114.16Degroof Global Isis High C EA EUR 14/10 70.85Degroof Global Isis Low BC EA EUR 14/10 73.86Degroof Global Isis Med Low BC LU EUR 14/10 54.93Degroof Global Isis Medium BC EA EUR 14/10 89.10Degroof Monetary Eur C EA EUR 14/10 657.03Select Eq Emerging Multi Mgmt - E EA USD 14/10 117.11Select Eq Japan Multi Manag EA EUR 14/10 119.07Thematic Sicav World Equities LU EUR 14/10 104.19

BL Bond Dollar A EA USD 14/10 301.18BL Bond Dollar B EA USD 14/10 1172.74BL Bond Euro A EA EUR 14/10 255.99BL Bond Euro B EA EUR 14/10 1076.18BL Emerging Markets A LU EUR 14/10 120.94BL Emerging Markets B LU EUR 14/10 141.89BL Emerging Markets C LU USD 14/10 102.94BL Equities America A LU USD 14/10 132.01BL Equities America B EA USD 14/10 4641.62BL Equities Dividend A EA EUR 14/10 106.45BL Equities Dividend B EA EUR 14/10 124.89BL Equities Dividend H1 EA USD 14/10 107.58BL Equities Europe A LU EUR 14/10 134.86BL Equities Europe B EA EUR 14/10 4788.98BL Equities Horizon A EUR LU EUR 14/10 100.43BL Equities Horizon B EA EUR 14/10 744.20BL Equities Japan A LU JPY 15/10 12688.00BL Equities Japan B EA JPY 15/10 10799.00BL Equities Japan H1 LU EUR 15/10 120.18BL European Sm Cies A LU EUR 14/10 105.42BL European Sm Cies B EA EUR 14/10 105.42BL Fund Selection 50-100 B EA EUR 15/10 143.47BL Fund Selection 0-50-B EA EUR 15/10 110.93BL Fund Selection Asia B EA USD 15/10 2247.20BL Fund Selection Eq. B LU EUR 15/10 144.21BL Global 30 A EA EUR 14/10 621.78BL Global 30 B EA EUR 14/10 1268.68BL Global 50 A EA EUR 14/10 788.96BL Global 50 B EA EUR 14/10 1438.47BL Global 75 A EA EUR 14/10 1174.10BL Global 75 B EA EUR 14/10 1821.04BL Global Bond A EA EUR 14/10 307.80BL Global Bond B EA EUR 14/10 651.48BL Global Equities A LU EUR 14/10 120.86BL Global Equities B EA EUR 14/10 576.82BL Global Flexible EUR A EA EUR 14/10 95.42BL Global Flexible EUR B EA EUR 14/10 120.97BL Global Flexible USD A LU USD 14/10 100.14BL Global Flexible USD B LU USD 14/10 104.39BL Optinvest (Euro) B EA EUR 14/10 121.91BL Short Term Dollar A EA USD 15/10 249.47BL Short Term Dollar B EA USD 15/10 532.92BL Short Term Euro A EA EUR 15/10 246.88BL Short Term Euro B EA EUR 15/10 571.22

Post Global Balanced BE EUR 10/10 265.96Post Global Dynamic BE EUR 10/10 204.41Post Global Stability BE EUR 10/10 256.58Post-Global Safety Mix BE EUR 10/10 256.58

Triodos Sustainable Bond C EA EUR 14/10 31.98Triodos Sustainable Bond D LU EUR 14/10 29.67Triodos Sustainable Equity C EA EUR 14/10 25.64Triodos Sustainable Equity D LU EUR 14/10 26.69Triodos Sustainable Mixed C EA EUR 14/10 29.59Triodos Sustainable Mixed D EA EUR 14/10 30.07Triodos Sustainable Pioneer C EA EUR 14/10 25.43

Athena Dynamic Diversified Bonds Cap BE EUR 25/09 107.94Athena Dynamic Diversified Bonds Dis BE EUR 25/09 98.22C+F Balanced Dynamic Cap BE EUR 14/10 4666.26C+F Balanced Dynamic Dis BE EUR 14/10 4666.26C+F BELGIAN GROWTH C DIS BE EUR 14/10 142.32C+F BELGIAN GROWTH C KAP BE EUR 14/10 157.40C+F EURO BONDS C DIS BE EUR 08/10 309.75C+F EURO BONDS C KAP BE EUR 08/10 418.84C+F EURO CASH C DIS BE EUR 14/10 433.87C+F EURO CASH C KAP BE EUR 14/10 498.85C+F Euro Equities Cap C BE EUR 14/10 3636.78C+F Euro Equities Cap D BE EUR 14/10 3443.60C+F Euro Equities Dis C BE EUR 14/10 1351.53C+F Euro Equities Dis D BE EUR 14/10 1303.22C+F EUROPEAN EQUITY C DIS BE EUR 14/10 440.52C+F EUROPEAN EQUITY C KAP BE EUR 14/10 601.81C+F GLOBAL OPPORTUNITIES C DIS BE EUR 14/10 148.51C+F GLOBAL OPPORTUNITIES C KAP BE EUR 14/10 167.64C+F IMMO RENTE C DIS BE EUR 14/10 119.93C+F IMMO RENTE C KAP BE EUR 14/10 197.17C+F Optimum Cap BE EUR 14/10 5011.69C+F Optimum Dis BE EUR 14/10 4286.39C+F VEGA EQUITY C DIS BE EUR 14/10 103.20C+F VEGA EQUITY C KAP BE EUR 14/10 115.36Universal Invest Glbl Flex A Cap EA EUR 14/10 172.84Universal Invest Glbl Flex A Dis EA EUR 14/10 161.42Universal Invest Glbl Flex B Cap EA EUR 14/10 173.94Universal Invest Glbl Flex C Cap EA EUR 14/10 175.41Universal Invest Glbl Flex D Cap EA EUR 14/10 159.61Universal Invest High A Cap EA EUR 14/10 116.02Universal Invest High C Cap EA EUR 14/10 117.51Universal Invest High D Cap EA EUR 14/10 113.15Universal Invest Low A Cap EA EUR 14/10 123.74Universal Invest Low A Dis EA EUR 14/10 103.80Universal Invest Low B Cap EA EUR 14/10 124.44Universal Invest Low C Cap EA EUR 14/10 125.40Universal Invest Low D Cap EA EUR 14/10 122.17Universal Invest Medium A Cap EA EUR 14/10 137.88Universal Invest Medium A Dis EA EUR 14/10 118.87Universal Invest Medium C Cap EA EUR 14/10 139.75Universal Invest Medium C Dis EA EUR 19/06 3536.84Universal Invest Medium D Cap EA EUR 14/10 135.90Universal Invest Quality Grth B Cap EA EUR 14/10 208.06

American Equities - C EA USD 14/10 261.26Asian Equities at Work C EA EUR 15/10 156.01Cash + at Work - C EA EUR 14/10 149.35Contrarian Equities - C EA EUR 14/10 404.23Corp.Bonds at Work – C EA EUR 14/10 226.66European Equities - C EA EUR 14/10 463.55Inflation at Work - C EA EUR 14/10 171.33

EIS-Plac-Benelux Nord France-C EA EUR 10/10 5.92EIS-Plac-Bond Euro-C EA EUR 10/10 16.98EIS-Plac-Comp. Equity Global-C EA EUR 14/10 1.79EIS-Plac-Harp Actions C LU EUR 10/10 12.14EIS-Plac-RST:Rech-Scien.Tec-C EA EUR 10/10 8.58

Evangelion Classic C BE EUR 08/10 312.25

Evangelion Classic D BE EUR 08/10 253.34

FFG Architect Strategy B EA EUR 14/10 99.73FFG Architect Strategy C EA EUR 14/10 99.84

EPB Bd-Inv Gr Corp USD LU USD 14/10 532.43EPB Bd-Selec Inv Gr Corp€ EA EUR 14/10 594.38EPB Bd-Upper Inv Gr Corp€ EA EUR 14/10 581.63EPB Eq-Best Dividend Euro EA EUR 14/10 505.42EPB Eq-Europe Value EUR LU EUR 14/10 665.77EPB Eq-North Am.Value EUR LU EUR 14/10 760.50EPB Eq-North Am.Value USD LU USD 14/10 1144.60EPB Eq-Selected Eq Europe EA EUR 14/10 537.15EPB-Bd Allocation LU EUR 11/10 524.56EPB-Flagship C LU EUR 11/10 543.68EPB-Flagship D LU EUR 11/10 530.75Key-Europe EA EUR 11/10 844.20Key-Major Emerg Markets LU EUR 11/10 466.19Key-Major Emerg Markets EA USD 11/10 632.32Key-Natural Resources Eq EA EUR 11/10 440.97Key-Natural Resources Eq EA USD 11/10 454.93Key-North America EA EUR 11/10 532.13Key-North America EA USD 11/10 581.33

Norden EA EUR 14/10 142.51Objectif Alpha Euro - A EA EUR 14/10 349.94Objectif Alpha Euro - R EA EUR 14/10 336.10Obj Oblisphère Emergente 2018C FR EUR 14/10 95.08Obj Oblisphère Emergente 2018D FR EUR 14/10 95.08Objectif Patrimoine Croissance EA EUR 14/10 271.96Objectif Small Caps Euro - A EA EUR 14/10 481.11Objectif Small Caps Euro - R EA EUR 14/10 933.02

PAM L Balanced Medium Risk B EA EUR 14/10 645.53Petercam Bds Eur Invest. Gr. B BE EUR 14/10 57.31Petercam Bds Eur Sh Term 1Y B BE EUR 14/10 238.92Petercam Bonds Eur B BE EUR 14/10 67.66Petercam Eq. Emerging Mkts B BE EUR 14/10 87.86Petercam Eq. Europe Dividend B BE EUR 14/10 184.88Petercam Eq. Europe Sustain. B BE EUR 14/10 193.47Petercam Eq. EuropSml&Mdcaps B BE EUR 14/10 136.32Petercam Eq. Metals&Mining BE EUR 14/10 67.75Petercam Eq. N-Amer Div B BE EUR 14/10 75.79Petercam Eq. N-Amer Div B USD BE USD 14/10 102.86Petercam Eq. World Div B USD BE USD 14/10 174.79Petercam Eq. World Dividend B BE EUR 14/10 127.84Petercam Eq.Energy&Resources B BE EUR 14/10 86.33Petercam Equities Agrivalue B BE EUR 14/10 102.91Petercam Equities Belgium B BE EUR 14/10 98.02Petercam Equities Euroland B BE EUR 14/10 133.23Petercam Equities Europe B BE EUR 14/10 104.71Petercam Equities World 3F B BE EUR 14/10 123.91Petercam L Bds EUR Infl. Lk. B EA EUR 14/10 1010.04Petercam L BdsEmergMktsSust B EA EUR 14/10 93.84Petercam L BdsEURHgYdSh.Term B EA EUR 14/10 122.11Petercam L BdsEURInv.Gr.Agg. B EA EUR 18/09 111.49Petercam L BdsGov.Sustain. B EA EUR 14/10 1145.76Petercam L BdsUniversal D Hdg EA EUR 14/10 101.37Petercam L Bonds EUR Quality B EA EUR 14/10 503.80Petercam L Bonds HigherYield B EA EUR 14/10 202.77Petercam L Bonds Universalis B EA EUR 14/10 129.42Petercam L Eq. Opportunity B EA EUR 14/10 8432.35Petercam L Liquidity EUR&FRN B EA EUR 14/10 329.55Petercam L Multifund Eq Jap B EA EUR 11/10 13.99Petercam L Patrimonial B EA EUR 14/10 106.55Petercam Real Estate EurDiv. B BE EUR 14/10 113.55Petercam SecRealEstatEuropB BE EUR 14/10 273.17

PLDW Fund Belgium C BE EUR 11/10 174.32PLDW Fund Belgium D BE EUR 11/10 171.61PLDW Fund Doll.Bd C BE USD 11/10 751.76PLDW Fund Doll.Bd D BE USD 11/10 331.21PLDW Fund Euro Pr.C BE EUR 11/10 65.55PLDW Fund Euro Pr.D BE EUR 11/10 33.98PLDW Fund S&M Cap Eur. C BE EUR 11/10 22.63

PLDW Fund S&M Cap Eur. D BE EUR 11/10 22.63PLDW Fund.L Euro Bds C EA EUR 11/10 151.90PLDW Fund.L Euro Bds D EA EUR 11/10 121.67PLDW Fund.L Gbl All.C EA EUR 11/10 123.91PLDW Fund.L Gbl All.D EA EUR 11/10 111.76PLDW Fund.L Intl.Bonds Acc EA EUR 11/10 532.62PLDW Fund.L Intl.Bonds Inc EA EUR 11/10 467.04

Elan 2013 C EA EUR 13/10 130.30Elan 2013 D EA EUR 13/10 113.73R Club C EA EUR 11/10 131.74R Club D EA EUR 11/10 107.13R Club F EA EUR 11/10 130.12R Conviction Euro EA EUR 11/10 152.95R Conviction Euro F EA EUR 11/10 150.09R Midcap Euro C EA EUR 11/10 226.20R Midcap Euro D EA EUR 11/10 216.13R Midcap Euro F EA EUR 11/10 224.84R Allocation Moderee C FR EUR 11/10 38.61R Allocation Moderee D FR EUR 11/10 23.88R Conviction Convertibles Europe FR EUR 11/10 248.04R Conviction Europe FR EUR 11/10 41.88R Conviction Europe F FR EUR 11/10 42.54R Conviction USA FR EUR 11/10 183.24R Conviction USA H FR EUR 11/10 113.78R Credit Short Duration C EA EUR 13/10 15.39R Credit Short Duration E EA EUR 13/10 12.91R Euro Aggregate C FR EUR 13/10 101.54R Euro Credit C EA EUR 13/10 388.54R Euro Credit D EA EUR 13/10 293.07R Euro Credit F FR EUR 13/10 131.72R Valor C EA EUR 11/10 1289.37R Valor D EA EUR 11/10 1107.73R Valor F EA EUR 11/10 1191.01

R Opal Biens Reels C EA EUR 11/10 1541.32R Opal Biens Reels F EA EUR 11/10 85.23R Opal Europe Special EA EUR 11/10 59.93R Opal Tendances Durables C EA EUR 11/10 121.23R Opal Tendances Durables F EA EUR 11/10 114.41

SSgA Australia Indx Eq Fd P C EA AUD 14/10 375.22SSgA Austria Indx Eq Fd P C EA EUR 14/10 110.20SSgA Canada Indx Eq Fd P C EA CAD 11/10 282.06SSgA Consum Discretio Indx P C EA USD 14/10 135.32SSgA Consum Stap Indx Eq P C EA USD 14/10 281.57SSgA Denmark Indx Eq Fd P C EA DKK 14/10 2876.81SSgA Emerging EMEA Alp Eq Fd EA USD 17/03 457.90SSgA Global EM Ind Eq Fd EA USD 14/10 430.22SSgA EMU Alpha Eq Fd C FR EUR 14/10 576.18SSgA EMU Alpha Eq Fd D FR EUR 14/10 433.89SSgA EMU Indx Eq Fd P C EA EUR 14/10 255.91SSgA EMU Indx Real Est Fd P C EA EUR 14/10 219.23SSgA Energy Indx Eq Fd P C EA USD 14/10 287.76SSgA Eur Corp Indust Bd Indx C EA EUR 14/10 188.52SSgA EUR Liq Fd Gl Sec Lend IR EUR 14/10 1.00SSgA EUR Liq Fd I Acc IR EUR 14/10 10.90SSgA EUR Liq Fd I Stable IR EUR 14/10 1.00SSgA EUR Liq Fd P Stable IR EUR 04/06 1.00SSgA EUR Liq Fd R Shares IR EUR 13/11 1.00SSgA EUR Liq Fd S IR EUR 14/10 1.00SSgA EUR Liq Fd S2 IR EUR 14/10 1.00SSgA EUR Liq Fd S3 IR EUR 14/10 1.00SSgA EUR Liq Fd Z Acc IR EUR 14/10 10.92SSgA EUR Liq Fd Z Stable IR EUR 14/10 1.00SSgA Financials Indx Eq Fd P C EA USD 14/10 122.18SSgA France Indx Eq Fd P C EA EUR 14/10 485.77SSgA GBP Liq Fd Gl Sec Lend IR GBP 14/10 1.00SSgA GBP Liq Fd I Acc IR GBP 14/10 11.13SSgA GBP Liq Fd I Stable IR GBP 14/10 1.00SSgA GBP Liq Fd P Stable IR GBP 05/11 1.00SSgA GBP Liq Fd R Shares IR GBP 14/10 1.00SSgA GBP Liq Fd S IR GBP 14/10 1.00SSgA GBP Liq Fd S2 IR GBP 14/10 1.00SSgA GBP Liq Fd S3 IR GBP 14/10 1.00SSgA GBP Liq Fd Z Acc IR GBP 14/10 11.16SSgA GBP Liq Fd Z Stable IR GBP 14/10 1.00SSgA Germany Indx Eq Fd P C EA EUR 14/10 139.29SSgA Glb Em Mkts Alp Eq EUR C EA EUR 14/10 676.47SSgA Hlth Care Indx Eq Fd P C EA USD 14/10 189.54SSgA Hong Kong Indx Eq Fd P C EA HKD 11/10 2321.34SSgA Indust Indx Eq Fd P C EA USD 14/10 168.87SSgA Italy Indx Eq Fd P C EA EUR 14/10 83.52SSgA Japan Indx Eq Fd P JPY C EA JPY 11/10 9970.00SSgA Materials Indx Eq Fd P C EA USD 14/10 209.36SSgA Netherld Indx Eq Fd P C EA EUR 14/10 103.20SSgA Norway Indx Eq Fd P NOK C EA NOK 14/10 2817.84SSgA Singapore Indx Eq Fd P C EA SGD 14/10 321.99SSgA Spain Indx Eq Fd P C EA EUR 14/10 210.25SSgA Sweden Indx Eq Fd P C EA SEK 14/10 2881.55SSgA Switzerld Indx Eq P CHF C EA CHF 14/10 249.14SSgA Technology Indx Eq Fd P C EA USD 14/10 72.75

SSgA Telecom. Indx Eqty P C EA USD 14/10 84.80SSgA UK Indx Eq Fd P GBP C EA GBP 14/10 269.86SSgA US Alpha Eq Fd EUR C EA EUR 14/10 537.10SSgA US Indx Eq Fd P USD C EA USD 14/10 257.20SSgA USD Liq Fd Gl Sec Lend IR USD 14/10 1.00SSgA USD Liq Fd I Acc IR USD 14/10 10.62SSgA USD Liq Fd I Stable IR USD 14/10 1.00SSgA USD Liq Fd P Acc IR USD 21/12 10.07SSgA USD Liq Fd P Stable IR USD 04/06 1.00SSgA USD Liq Fd S IR USD 14/10 1.00SSgA USD Liq Fd S2 IR USD 14/10 1.00SSgA USD Liq Fd S3 IR USD 14/10 1.00SSgA USD Liq Fd Z Acc IR USD 14/10 10.65SSgA USD Liq Fd Z Stable IR USD 14/10 1.00SSgA Utilities Indx Eq Fd P C EA USD 14/10 192.41SSgA World Indx Eq Fd P USD C EA USD 14/10 214.26

TreeTop Conv. Pacific A EA EUR 14/10 271.03TreeTop Conv. Pacific B EA USD 14/10 344.02TreeTop Conv.Internat.A EA EUR 14/10 252.24TreeTop Conv.Internat.B EA USD 14/10 327.30TreeTop Conv.Internat.C EA GBP 14/10 112.89TreeTop Glob Opp. A EA EUR 14/10 136.35TreeTop Glob Opp. B EA USD 14/10 143.48TreeTop Glob Opp. C EA GBP 14/10 176.12TreeTop Sequoia Equity A EA EUR 14/10 114.39TreeTop Sequoia Equity B EA USD 14/10 125.40TreeTop Sequoia Equity C EA GBP 14/10 142.00

AXA B Fund Pensionfund BE EUR 14/10 145.19Belfius Pension Fd Bal Plus BE EUR 14/10 81.53Belfius Pension Fd High Equities BE EUR 14/10 101.11Belfius Pension Fund Low Equities BE EUR 14/10 95.75Fortis B Pension Fund Bal Cap BE EUR 14/10 145.19Fortis B Pension Fund Grth Cap BE EUR 14/10 119.46Fortis B Pension Fund Stab Cap BE EUR 14/10 123.49Metropolitan-Rentastro Bal BE EUR 11/10 145.01Metropolitan-Rentastro Grth BE EUR 11/10 183.57Metropolitan-Rentastro Stab BE EUR 11/10 123.38Star Fund BE EUR 14/10 143.30

Dexia Life Bd Corporate Euro-C EUR 14/10 39.77Dexia Life Bd Long Term Euro-C EUR 14/10 47.18Dexia Life Bd Short Term Euro-C EUR 14/10 34.31Dexia Life Eq Daily Cons Index-C EUR 10/10 46.64Dexia Life Eq Europe Index-C EUR 10/10 26.09Dexia Life Eq Fin & Util Index-C EUR 10/10 17.39Dexia Life Eq Future Index-C EUR 10/10 14.92Dexia Life Eq USA Index-C EUR 10/10 21.07DVV European Gwth Select-C EUR 10/10 12.20DVV Horizon 1-C EUR 10/10 11.12DVV Horizon 3-C EUR 10/10 14.40DVV Horizon 5-C EUR 10/10 13.16DVV Horizon 7-C EUR 10/10 11.53DVV Horizon 9-C EUR 10/10 9.94

KBC Life Cash-C EUR 10/10 325.28KBC Life Defensive-C EUR 10/10 330.35KBC Life Dynamic-C EUR 10/10 299.64KBC Life European Bonds-C EUR 10/10 416.98KBC Life European Equities-C EUR 10/10 200.55KBC Life Medium-C EUR 10/10 305.45KBC Life Neutral-C EUR 10/10 320.31KBC Life Top 5 Sector-C EUR 10/10 245.32KBC Life World Equities-C EUR 10/10 184.51

TABLEAU EXPLICATIF JUR. forme juridique / BE fonds belge / EA fond étranger agréé / NA non agréé / DATE date de clôture du calcul en cours / VALEUR valeur net d’inventaire ou de rachat lorsque spécifié Contact pour insertion Henry VisartTél: (0021.2) 211.29.59 / Fax: (0021.2) 211.29.97 SICAV

Optimisme. Le rejet par laMaison blanche d’un planrépublicain ne devait guèrepeser sur la tendance desmarchés européens mardien fin de séance. L’indiceBEL 20 confirmait unehausse de 1,46 % à2873,80 points avec 18 deses éléments dans le vert.Ceux-ci étaient toujoursemmenés par Solvay(114,85) qui bondissait de3,52 % alors que UCB(45,88) gagnait 2,41 %;Umicore (35,49) et Nyrstar(3,32) s’appréciant de 1,66et 3,75 %. KBC (39,41) neprogressait plus que de2,28 % tandis que Ageas(31,79) et Delta Lloyd(15,16) étaient positives de2,20 et 0,60 %. AB InBev(73,09) s’appréciait de1,18 %, rejointe par GDFSuez (19,40) qui étaitrepassée de 0,23 % dans levert. Colruyt (40,67) etDelhaize (44,69)progressaient de 0,38 et2,02 %; Belgacom (21,64)de 1,26 %. (Belga)

Bruxelles

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37mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Aqua-Rend Monetary EUR EA EUR 14/10 491.08Asia Pacific Performance EA USD 14/10 34.31Atlas Real Estate EMU BE EUR 14/10 216.81Degroof Bonds Corporate Eur BC EA EUR 14/10 164.70Degroof Bonds EMU Quants BC EA EUR 14/10 238.86Degroof Bonds EUR 2015 BC LU EUR 08/10 135.78Degroof Bonds EUR 2017 BC LU EUR 08/10 207.98Degroof DBI RDT Euro Div A BE EUR 14/10 214.78Degroof DBI-RDT EMU Beh.Val BE EUR 14/10 69.52Degroof Eq EMU Behav Fex AC BE EUR 14/10 82.53Degroof Eq EMU High Div Yield EA EUR 14/10 79.98Degroof Eq Eur Behav Flex AC BE EUR 14/10 102.19Degroof Eq Us Behav Flex AC BE EUR 14/10 147.26Degroof Eq. Belgium Active BE EUR 14/10 243.49Degroof Eq. EMU Behavioral Val BE EUR 14/10 74.80Degroof Eq. EMU Index C BE EUR 14/10 330.17Degroof Eq. Europe Behavor. Val EA EUR 15/10 34.54Degroof Eq. Europe Index C BE EUR 14/10 228.03Degroof Eq. Japan Index C BE EUR 14/10 231.00Degroof Eq. US Behavioral Val BE EUR 14/10 789.88Degroof Eq. US Index C BE EUR 14/10 383.23Degroof Eq.World ex J.E.U. BE EUR 11/10 207.74Degroof Glob Ethical EA EUR 10/10 100.87Degroof Glob Reac 5 Autumn BC EA EUR 10/10 101.19Degroof Glob Reac 5 Spring BC LU EUR 10/10 100.55Degroof Glob Reac 5 Summer BC LU EUR 10/10 102.42Degroof Glob Reac 5 Winter BC EA EUR 10/10 97.99Degroof Glob Reac 10 Autumn BC LU EUR 10/10 102.83Degroof Glob Reac 10 Spring BC LU EUR 10/10 100.88Degroof Glob Reac 10 Summer BC EA EUR 10/10 102.44Degroof Glob Reac 10 Winter BC EA EUR 10/10 96.91Degroof Global Intl Flexible AC BE EUR 14/10 114.16Degroof Global Isis High C EA EUR 14/10 70.85Degroof Global Isis Low BC EA EUR 14/10 73.86Degroof Global Isis Med Low BC LU EUR 14/10 54.93Degroof Global Isis Medium BC EA EUR 14/10 89.10Degroof Monetary Eur C EA EUR 14/10 657.03Select Eq Emerging Multi Mgmt - E EA USD 14/10 117.11Select Eq Japan Multi Manag EA EUR 14/10 119.07Thematic Sicav World Equities LU EUR 14/10 104.19

BL Bond Dollar A EA USD 14/10 301.18BL Bond Dollar B EA USD 14/10 1172.74BL Bond Euro A EA EUR 14/10 255.99BL Bond Euro B EA EUR 14/10 1076.18BL Emerging Markets A LU EUR 14/10 120.94BL Emerging Markets B LU EUR 14/10 141.89BL Emerging Markets C LU USD 14/10 102.94BL Equities America A LU USD 14/10 132.01BL Equities America B EA USD 14/10 4641.62BL Equities Dividend A EA EUR 14/10 106.45BL Equities Dividend B EA EUR 14/10 124.89BL Equities Dividend H1 EA USD 14/10 107.58BL Equities Europe A LU EUR 14/10 134.86BL Equities Europe B EA EUR 14/10 4788.98BL Equities Horizon A EUR LU EUR 14/10 100.43BL Equities Horizon B EA EUR 14/10 744.20BL Equities Japan A LU JPY 15/10 12688.00BL Equities Japan B EA JPY 15/10 10799.00BL Equities Japan H1 LU EUR 15/10 120.18BL European Sm Cies A LU EUR 14/10 105.42BL European Sm Cies B EA EUR 14/10 105.42BL Fund Selection 50-100 B EA EUR 15/10 143.47BL Fund Selection 0-50-B EA EUR 15/10 110.93BL Fund Selection Asia B EA USD 15/10 2247.20BL Fund Selection Eq. B LU EUR 15/10 144.21BL Global 30 A EA EUR 14/10 621.78BL Global 30 B EA EUR 14/10 1268.68BL Global 50 A EA EUR 14/10 788.96BL Global 50 B EA EUR 14/10 1438.47BL Global 75 A EA EUR 14/10 1174.10BL Global 75 B EA EUR 14/10 1821.04BL Global Bond A EA EUR 14/10 307.80BL Global Bond B EA EUR 14/10 651.48BL Global Equities A LU EUR 14/10 120.86BL Global Equities B EA EUR 14/10 576.82BL Global Flexible EUR A EA EUR 14/10 95.42BL Global Flexible EUR B EA EUR 14/10 120.97BL Global Flexible USD A LU USD 14/10 100.14BL Global Flexible USD B LU USD 14/10 104.39BL Optinvest (Euro) B EA EUR 14/10 121.91BL Short Term Dollar A EA USD 15/10 249.47BL Short Term Dollar B EA USD 15/10 532.92BL Short Term Euro A EA EUR 15/10 246.88BL Short Term Euro B EA EUR 15/10 571.22

Post Global Balanced BE EUR 10/10 265.96Post Global Dynamic BE EUR 10/10 204.41Post Global Stability BE EUR 10/10 256.58Post-Global Safety Mix BE EUR 10/10 256.58

Triodos Sustainable Bond C EA EUR 14/10 31.98Triodos Sustainable Bond D LU EUR 14/10 29.67Triodos Sustainable Equity C EA EUR 14/10 25.64Triodos Sustainable Equity D LU EUR 14/10 26.69Triodos Sustainable Mixed C EA EUR 14/10 29.59Triodos Sustainable Mixed D EA EUR 14/10 30.07Triodos Sustainable Pioneer C EA EUR 14/10 25.43

Athena Dynamic Diversified Bonds Cap BE EUR 25/09 107.94Athena Dynamic Diversified Bonds Dis BE EUR 25/09 98.22C+F Balanced Dynamic Cap BE EUR 14/10 4666.26C+F Balanced Dynamic Dis BE EUR 14/10 4666.26C+F BELGIAN GROWTH C DIS BE EUR 14/10 142.32C+F BELGIAN GROWTH C KAP BE EUR 14/10 157.40C+F EURO BONDS C DIS BE EUR 08/10 309.75C+F EURO BONDS C KAP BE EUR 08/10 418.84C+F EURO CASH C DIS BE EUR 14/10 433.87C+F EURO CASH C KAP BE EUR 14/10 498.85C+F Euro Equities Cap C BE EUR 14/10 3636.78C+F Euro Equities Cap D BE EUR 14/10 3443.60C+F Euro Equities Dis C BE EUR 14/10 1351.53C+F Euro Equities Dis D BE EUR 14/10 1303.22C+F EUROPEAN EQUITY C DIS BE EUR 14/10 440.52C+F EUROPEAN EQUITY C KAP BE EUR 14/10 601.81C+F GLOBAL OPPORTUNITIES C DIS BE EUR 14/10 148.51C+F GLOBAL OPPORTUNITIES C KAP BE EUR 14/10 167.64C+F IMMO RENTE C DIS BE EUR 14/10 119.93C+F IMMO RENTE C KAP BE EUR 14/10 197.17C+F Optimum Cap BE EUR 14/10 5011.69C+F Optimum Dis BE EUR 14/10 4286.39C+F VEGA EQUITY C DIS BE EUR 14/10 103.20C+F VEGA EQUITY C KAP BE EUR 14/10 115.36Universal Invest Glbl Flex A Cap EA EUR 14/10 172.84Universal Invest Glbl Flex A Dis EA EUR 14/10 161.42Universal Invest Glbl Flex B Cap EA EUR 14/10 173.94Universal Invest Glbl Flex C Cap EA EUR 14/10 175.41Universal Invest Glbl Flex D Cap EA EUR 14/10 159.61Universal Invest High A Cap EA EUR 14/10 116.02Universal Invest High C Cap EA EUR 14/10 117.51Universal Invest High D Cap EA EUR 14/10 113.15Universal Invest Low A Cap EA EUR 14/10 123.74Universal Invest Low A Dis EA EUR 14/10 103.80Universal Invest Low B Cap EA EUR 14/10 124.44Universal Invest Low C Cap EA EUR 14/10 125.40Universal Invest Low D Cap EA EUR 14/10 122.17Universal Invest Medium A Cap EA EUR 14/10 137.88Universal Invest Medium A Dis EA EUR 14/10 118.87Universal Invest Medium C Cap EA EUR 14/10 139.75Universal Invest Medium C Dis EA EUR 19/06 3536.84Universal Invest Medium D Cap EA EUR 14/10 135.90Universal Invest Quality Grth B Cap EA EUR 14/10 208.06

American Equities - C EA USD 14/10 261.26Asian Equities at Work C EA EUR 15/10 156.01Cash + at Work - C EA EUR 14/10 149.35Contrarian Equities - C EA EUR 14/10 404.23Corp.Bonds at Work – C EA EUR 14/10 226.66European Equities - C EA EUR 14/10 463.55Inflation at Work - C EA EUR 14/10 171.33

EIS-Plac-Benelux Nord France-C EA EUR 10/10 5.92EIS-Plac-Bond Euro-C EA EUR 10/10 16.98EIS-Plac-Comp. Equity Global-C EA EUR 14/10 1.79EIS-Plac-Harp Actions C LU EUR 10/10 12.14EIS-Plac-RST:Rech-Scien.Tec-C EA EUR 10/10 8.58

Evangelion Classic C BE EUR 08/10 312.25

Evangelion Classic D BE EUR 08/10 253.34

FFG Architect Strategy B EA EUR 14/10 99.73FFG Architect Strategy C EA EUR 14/10 99.84

EPB Bd-Inv Gr Corp USD LU USD 14/10 532.43EPB Bd-Selec Inv Gr Corp€ EA EUR 14/10 594.38EPB Bd-Upper Inv Gr Corp€ EA EUR 14/10 581.63EPB Eq-Best Dividend Euro EA EUR 14/10 505.42EPB Eq-Europe Value EUR LU EUR 14/10 665.77EPB Eq-North Am.Value EUR LU EUR 14/10 760.50EPB Eq-North Am.Value USD LU USD 14/10 1144.60EPB Eq-Selected Eq Europe EA EUR 14/10 537.15EPB-Bd Allocation LU EUR 11/10 524.56EPB-Flagship C LU EUR 11/10 543.68EPB-Flagship D LU EUR 11/10 530.75Key-Europe EA EUR 11/10 844.20Key-Major Emerg Markets LU EUR 11/10 466.19Key-Major Emerg Markets EA USD 11/10 632.32Key-Natural Resources Eq EA EUR 11/10 440.97Key-Natural Resources Eq EA USD 11/10 454.93Key-North America EA EUR 11/10 532.13Key-North America EA USD 11/10 581.33

Norden EA EUR 14/10 142.51Objectif Alpha Euro - A EA EUR 14/10 349.94Objectif Alpha Euro - R EA EUR 14/10 336.10Obj Oblisphère Emergente 2018C FR EUR 14/10 95.08Obj Oblisphère Emergente 2018D FR EUR 14/10 95.08Objectif Patrimoine Croissance EA EUR 14/10 271.96Objectif Small Caps Euro - A EA EUR 14/10 481.11Objectif Small Caps Euro - R EA EUR 14/10 933.02

PAM L Balanced Medium Risk B EA EUR 14/10 645.53Petercam Bds Eur Invest. Gr. B BE EUR 14/10 57.31Petercam Bds Eur Sh Term 1Y B BE EUR 14/10 238.92Petercam Bonds Eur B BE EUR 14/10 67.66Petercam Eq. Emerging Mkts B BE EUR 14/10 87.86Petercam Eq. Europe Dividend B BE EUR 14/10 184.88Petercam Eq. Europe Sustain. B BE EUR 14/10 193.47Petercam Eq. EuropSml&Mdcaps B BE EUR 14/10 136.32Petercam Eq. Metals&Mining BE EUR 14/10 67.75Petercam Eq. N-Amer Div B BE EUR 14/10 75.79Petercam Eq. N-Amer Div B USD BE USD 14/10 102.86Petercam Eq. World Div B USD BE USD 14/10 174.79Petercam Eq. World Dividend B BE EUR 14/10 127.84Petercam Eq.Energy&Resources B BE EUR 14/10 86.33Petercam Equities Agrivalue B BE EUR 14/10 102.91Petercam Equities Belgium B BE EUR 14/10 98.02Petercam Equities Euroland B BE EUR 14/10 133.23Petercam Equities Europe B BE EUR 14/10 104.71Petercam Equities World 3F B BE EUR 14/10 123.91Petercam L Bds EUR Infl. Lk. B EA EUR 14/10 1010.04Petercam L BdsEmergMktsSust B EA EUR 14/10 93.84Petercam L BdsEURHgYdSh.Term B EA EUR 14/10 122.11Petercam L BdsEURInv.Gr.Agg. B EA EUR 18/09 111.49Petercam L BdsGov.Sustain. B EA EUR 14/10 1145.76Petercam L BdsUniversal D Hdg EA EUR 14/10 101.37Petercam L Bonds EUR Quality B EA EUR 14/10 503.80Petercam L Bonds HigherYield B EA EUR 14/10 202.77Petercam L Bonds Universalis B EA EUR 14/10 129.42Petercam L Eq. Opportunity B EA EUR 14/10 8432.35Petercam L Liquidity EUR&FRN B EA EUR 14/10 329.55Petercam L Multifund Eq Jap B EA EUR 11/10 13.99Petercam L Patrimonial B EA EUR 14/10 106.55Petercam Real Estate EurDiv. B BE EUR 14/10 113.55Petercam SecRealEstatEuropB BE EUR 14/10 273.17

PLDW Fund Belgium C BE EUR 11/10 174.32PLDW Fund Belgium D BE EUR 11/10 171.61PLDW Fund Doll.Bd C BE USD 11/10 751.76PLDW Fund Doll.Bd D BE USD 11/10 331.21PLDW Fund Euro Pr.C BE EUR 11/10 65.55PLDW Fund Euro Pr.D BE EUR 11/10 33.98PLDW Fund S&M Cap Eur. C BE EUR 11/10 22.63

PLDW Fund S&M Cap Eur. D BE EUR 11/10 22.63PLDW Fund.L Euro Bds C EA EUR 11/10 151.90PLDW Fund.L Euro Bds D EA EUR 11/10 121.67PLDW Fund.L Gbl All.C EA EUR 11/10 123.91PLDW Fund.L Gbl All.D EA EUR 11/10 111.76PLDW Fund.L Intl.Bonds Acc EA EUR 11/10 532.62PLDW Fund.L Intl.Bonds Inc EA EUR 11/10 467.04

Elan 2013 C EA EUR 13/10 130.30Elan 2013 D EA EUR 13/10 113.73R Club C EA EUR 11/10 131.74R Club D EA EUR 11/10 107.13R Club F EA EUR 11/10 130.12R Conviction Euro EA EUR 11/10 152.95R Conviction Euro F EA EUR 11/10 150.09R Midcap Euro C EA EUR 11/10 226.20R Midcap Euro D EA EUR 11/10 216.13R Midcap Euro F EA EUR 11/10 224.84R Allocation Moderee C FR EUR 11/10 38.61R Allocation Moderee D FR EUR 11/10 23.88R Conviction Convertibles Europe FR EUR 11/10 248.04R Conviction Europe FR EUR 11/10 41.88R Conviction Europe F FR EUR 11/10 42.54R Conviction USA FR EUR 11/10 183.24R Conviction USA H FR EUR 11/10 113.78R Credit Short Duration C EA EUR 13/10 15.39R Credit Short Duration E EA EUR 13/10 12.91R Euro Aggregate C FR EUR 13/10 101.54R Euro Credit C EA EUR 13/10 388.54R Euro Credit D EA EUR 13/10 293.07R Euro Credit F FR EUR 13/10 131.72R Valor C EA EUR 11/10 1289.37R Valor D EA EUR 11/10 1107.73R Valor F EA EUR 11/10 1191.01

R Opal Biens Reels C EA EUR 11/10 1541.32R Opal Biens Reels F EA EUR 11/10 85.23R Opal Europe Special EA EUR 11/10 59.93R Opal Tendances Durables C EA EUR 11/10 121.23R Opal Tendances Durables F EA EUR 11/10 114.41

SSgA Australia Indx Eq Fd P C EA AUD 14/10 375.22SSgA Austria Indx Eq Fd P C EA EUR 14/10 110.20SSgA Canada Indx Eq Fd P C EA CAD 11/10 282.06SSgA Consum Discretio Indx P C EA USD 14/10 135.32SSgA Consum Stap Indx Eq P C EA USD 14/10 281.57SSgA Denmark Indx Eq Fd P C EA DKK 14/10 2876.81SSgA Emerging EMEA Alp Eq Fd EA USD 17/03 457.90SSgA Global EM Ind Eq Fd EA USD 14/10 430.22SSgA EMU Alpha Eq Fd C FR EUR 14/10 576.18SSgA EMU Alpha Eq Fd D FR EUR 14/10 433.89SSgA EMU Indx Eq Fd P C EA EUR 14/10 255.91SSgA EMU Indx Real Est Fd P C EA EUR 14/10 219.23SSgA Energy Indx Eq Fd P C EA USD 14/10 287.76SSgA Eur Corp Indust Bd Indx C EA EUR 14/10 188.52SSgA EUR Liq Fd Gl Sec Lend IR EUR 14/10 1.00SSgA EUR Liq Fd I Acc IR EUR 14/10 10.90SSgA EUR Liq Fd I Stable IR EUR 14/10 1.00SSgA EUR Liq Fd P Stable IR EUR 04/06 1.00SSgA EUR Liq Fd R Shares IR EUR 13/11 1.00SSgA EUR Liq Fd S IR EUR 14/10 1.00SSgA EUR Liq Fd S2 IR EUR 14/10 1.00SSgA EUR Liq Fd S3 IR EUR 14/10 1.00SSgA EUR Liq Fd Z Acc IR EUR 14/10 10.92SSgA EUR Liq Fd Z Stable IR EUR 14/10 1.00SSgA Financials Indx Eq Fd P C EA USD 14/10 122.18SSgA France Indx Eq Fd P C EA EUR 14/10 485.77SSgA GBP Liq Fd Gl Sec Lend IR GBP 14/10 1.00SSgA GBP Liq Fd I Acc IR GBP 14/10 11.13SSgA GBP Liq Fd I Stable IR GBP 14/10 1.00SSgA GBP Liq Fd P Stable IR GBP 05/11 1.00SSgA GBP Liq Fd R Shares IR GBP 14/10 1.00SSgA GBP Liq Fd S IR GBP 14/10 1.00SSgA GBP Liq Fd S2 IR GBP 14/10 1.00SSgA GBP Liq Fd S3 IR GBP 14/10 1.00SSgA GBP Liq Fd Z Acc IR GBP 14/10 11.16SSgA GBP Liq Fd Z Stable IR GBP 14/10 1.00SSgA Germany Indx Eq Fd P C EA EUR 14/10 139.29SSgA Glb Em Mkts Alp Eq EUR C EA EUR 14/10 676.47SSgA Hlth Care Indx Eq Fd P C EA USD 14/10 189.54SSgA Hong Kong Indx Eq Fd P C EA HKD 11/10 2321.34SSgA Indust Indx Eq Fd P C EA USD 14/10 168.87SSgA Italy Indx Eq Fd P C EA EUR 14/10 83.52SSgA Japan Indx Eq Fd P JPY C EA JPY 11/10 9970.00SSgA Materials Indx Eq Fd P C EA USD 14/10 209.36SSgA Netherld Indx Eq Fd P C EA EUR 14/10 103.20SSgA Norway Indx Eq Fd P NOK C EA NOK 14/10 2817.84SSgA Singapore Indx Eq Fd P C EA SGD 14/10 321.99SSgA Spain Indx Eq Fd P C EA EUR 14/10 210.25SSgA Sweden Indx Eq Fd P C EA SEK 14/10 2881.55SSgA Switzerld Indx Eq P CHF C EA CHF 14/10 249.14SSgA Technology Indx Eq Fd P C EA USD 14/10 72.75

SSgA Telecom. Indx Eqty P C EA USD 14/10 84.80SSgA UK Indx Eq Fd P GBP C EA GBP 14/10 269.86SSgA US Alpha Eq Fd EUR C EA EUR 14/10 537.10SSgA US Indx Eq Fd P USD C EA USD 14/10 257.20SSgA USD Liq Fd Gl Sec Lend IR USD 14/10 1.00SSgA USD Liq Fd I Acc IR USD 14/10 10.62SSgA USD Liq Fd I Stable IR USD 14/10 1.00SSgA USD Liq Fd P Acc IR USD 21/12 10.07SSgA USD Liq Fd P Stable IR USD 04/06 1.00SSgA USD Liq Fd S IR USD 14/10 1.00SSgA USD Liq Fd S2 IR USD 14/10 1.00SSgA USD Liq Fd S3 IR USD 14/10 1.00SSgA USD Liq Fd Z Acc IR USD 14/10 10.65SSgA USD Liq Fd Z Stable IR USD 14/10 1.00SSgA Utilities Indx Eq Fd P C EA USD 14/10 192.41SSgA World Indx Eq Fd P USD C EA USD 14/10 214.26

TreeTop Conv. Pacific A EA EUR 14/10 271.03TreeTop Conv. Pacific B EA USD 14/10 344.02TreeTop Conv.Internat.A EA EUR 14/10 252.24TreeTop Conv.Internat.B EA USD 14/10 327.30TreeTop Conv.Internat.C EA GBP 14/10 112.89TreeTop Glob Opp. A EA EUR 14/10 136.35TreeTop Glob Opp. B EA USD 14/10 143.48TreeTop Glob Opp. C EA GBP 14/10 176.12TreeTop Sequoia Equity A EA EUR 14/10 114.39TreeTop Sequoia Equity B EA USD 14/10 125.40TreeTop Sequoia Equity C EA GBP 14/10 142.00

AXA B Fund Pensionfund BE EUR 14/10 145.19Belfius Pension Fd Bal Plus BE EUR 14/10 81.53Belfius Pension Fd High Equities BE EUR 14/10 101.11Belfius Pension Fund Low Equities BE EUR 14/10 95.75Fortis B Pension Fund Bal Cap BE EUR 14/10 145.19Fortis B Pension Fund Grth Cap BE EUR 14/10 119.46Fortis B Pension Fund Stab Cap BE EUR 14/10 123.49Metropolitan-Rentastro Bal BE EUR 11/10 145.01Metropolitan-Rentastro Grth BE EUR 11/10 183.57Metropolitan-Rentastro Stab BE EUR 11/10 123.38Star Fund BE EUR 14/10 143.30

Dexia Life Bd Corporate Euro-C EUR 14/10 39.77Dexia Life Bd Long Term Euro-C EUR 14/10 47.18Dexia Life Bd Short Term Euro-C EUR 14/10 34.31Dexia Life Eq Daily Cons Index-C EUR 10/10 46.64Dexia Life Eq Europe Index-C EUR 10/10 26.09Dexia Life Eq Fin & Util Index-C EUR 10/10 17.39Dexia Life Eq Future Index-C EUR 10/10 14.92Dexia Life Eq USA Index-C EUR 10/10 21.07DVV European Gwth Select-C EUR 10/10 12.20DVV Horizon 1-C EUR 10/10 11.12DVV Horizon 3-C EUR 10/10 14.40DVV Horizon 5-C EUR 10/10 13.16DVV Horizon 7-C EUR 10/10 11.53DVV Horizon 9-C EUR 10/10 9.94

KBC Life Cash-C EUR 10/10 325.28KBC Life Defensive-C EUR 10/10 330.35KBC Life Dynamic-C EUR 10/10 299.64KBC Life European Bonds-C EUR 10/10 416.98KBC Life European Equities-C EUR 10/10 200.55KBC Life Medium-C EUR 10/10 305.45KBC Life Neutral-C EUR 10/10 320.31KBC Life Top 5 Sector-C EUR 10/10 245.32KBC Life World Equities-C EUR 10/10 184.51

TABLEAU EXPLICATIF JUR. forme juridique / BE fonds belge / EA fond étranger agréé / NA non agréé / DATE date de clôture du calcul en cours / VALEUR valeur net d’inventaire ou de rachat lorsque spécifié Contact pour insertion Henry VisartTél: (0021.2) 211.29.59 / Fax: (0021.2) 211.29.97 SICAV

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Euronext Cours du 15.10.13

TITRE PAYS MARCHÉ CLÔTURE COURS DIFF. COURS COURS VOLUME 12MOIS INFO SUR DIVIDENDEEURO PRÉC. EN % OUVERT MAX. MIN. MAX. MIN. DIV. DEV. DATE

4ENERGY INV (D) BE C 0.18 0.18 +0.00 0.17 0.18 0.17 642 1.85 0.13 EURAB INBEV BE C 73.09 72.24 +1.18 72.62 73.19 72.62 1085727 79.60 63.44 1.7000 EUR 26-04-13ABLYNX (D) BE C 7.31 7.17 +1.95 7.20 7.38 7.16 118555 8.47 4.23 EURACCENTIS BE DF 0.01 0.01 +0.00 0.01 0.01 0.01 3240 0.02 0.01 EURACKERMANS V.HAAREN BE C 78.32 77.56 +0.98 77.40 78.35 77.34 23731 77.63 60.38 1.6700 EUR 29-05-13AEDIFICA BE C 51.30 51.48 -0.35 50.82 51.48 50.82 6548 53.00 41.69 3.0200 EUR 19-11-12AGEAS (EX-FORTIS) BE C 31.79 31.11 +2.20 31.25 31.80 31.11 794796 32.12 18.85 1.2000 EUR 26-04-13AGFA-GEVAERT BE C 1.73 1.73 +0.00 1.73 1.77 1.73 252806 1.77 1.20 0.3800 EUR 25-04-07ALCATEL-LUCENT FR C 2.75 2.76 -0.51 2.80 2.82 2.6834020018 2.95 0.73 0.1600 EUR 05-06-07ANTARES CERT BE SF 55.10 55.10 +0.00 55.10 55.10 55.10 5 59.78 47.80 5.2400 EUR 24-12-12ANTIGOON INV (D) BE SF 9.25 9.25 +0.00 9.25 9.25 9.25 1350 9.25 9.10 0.0900 EUR 20-05-13APERAM NL C 13.13 12.09 +8.61 12.25 13.14 12.25 1287870 12.98 7.99 0.1450 EUR 19-11-12ARCELORMITTAL NL C 11.78 11.29 +4.39 11.47 11.79 11.4316443690 13.76 8.35 0.1520 EUR 10-05-13ARPADIS GROUP (D) BE SF 0.74 1.02 -27.45 0.74 0.74 0.74 10 1.15 0.60 EURARSEUS (D) BE C 21.70 21.70 +0.00 21.75 21.87 21.65 27764 22.68 13.68 0.6000 EUR 15-05-13ASCENCIO (D) BE DF 54.50 54.02 +0.89 54.50 54.50 54.50 991 54.50 49.00 2.7200 EUR 04-02-13ATENOR GROUP (D) BE C 33.50 33.77 -0.80 33.60 33.60 33.30 2269 36.00 29.20 2.0000 EUR 29-04-13AUDERGHEM CERT BE SF 63.80 64.00 -0.31 63.80 63.80 63.80 20 73.00 60.50 5.0000 EUR 21-06-13BANIMMO A (D) BE C 8.52 8.60 -0.93 8.60 8.60 8.47 911 10.80 7.70 0.2700 EUR 28-05-13BARCO BE C 59.77 59.82 -0.08 59.75 60.10 59.55 17659 69.95 50.01 1.4000 EUR 03-05-13BASILIX CERT BE SF 375.00 365.00 +2.74 375.00 375.00 375.00 10 375.00 334.10 27.0100 EUR 27-11-12BEAULIEU-AV. CERT BE SF 120.30 120.30 +0.00 120.30 120.30 120.30 15 130.00 112.50 15.5200 EUR 26-07-13BEFIMMO-SICAFI BE C 52.51 52.30 +0.40 52.10 52.51 52.10 17249 54.45 46.00 0.8600 EUR 03-05-13BEKAERT (D) BE C 27.60 26.77 +3.12 26.88 27.60 26.79 73625 29.89 17.63 0.8500 EUR 10-05-13BELGACOM BE C 21.64 21.36 +1.26 21.30 21.64 21.30 647263 23.77 15.93 1.6800 EUR 23-04-13BELRECA BE DF 88.00 93.40 -5.78 88.00 88.00 88.00 29 93.40 83.00 2.3700 EUR 02-05-13BELUGA BE DF 2.35 2.35 +0.00 2.35 2.35 2.35 239 3.00 2.35 0.1000 EUR 28-05-13BOEING CERT BE DF 87.30 85.75 +1.81 87.00 87.30 87.00 405 87.52 53.20 0.3700 EUR 07-08-13BOMBARDIER CERT B BE C 3.49 3.42 +2.05 3.42 3.49 3.42 16900 3.74 2.35 0.0200 EUR 11-09-13BPOST - PROMESSES BE C 14.69 14.32 +2.58 14.32 14.85 14.27 248633 15.08 13.56 EURBQUE NAT. BELGIQUE BE C 2 714.00 2 690.02 +0.89 2 713.99 2 714.00 2 695.02 90 2 850.00 2 170.00154.0400 EUR 29-05-13BREDERODE BE C 26.03 25.95 +0.31 25.99 26.04 25.50 4594 26.95 22.41 0.6000 EUR 07-06-13BROOKFIELD CERT A BE DF 28.05 27.98 +0.25 28.34 28.34 28.05 6028 29.50 24.00 0.1100 EUR 30-07-13BSB (D) BE SF 6.09 6.15 -0.98 6.09 6.09 6.09 150 7.95 6.07 0.3600 EUR 17-05-11CAMPINE BE DF 12.37 12.36 +0.08 12.41 12.41 12.37 2021 15.90 11.41 1.2500 EUR 28-05-12CATERPILLAR CERT BE DF 63.00 60.51 +4.12 63.00 63.00 63.00 520 74.95 60.11 0.4600 EUR 18-07-13CFE (D) BE C 60.20 59.95 +0.42 59.94 60.80 59.84 25061 59.99 36.50 1.1500 EUR 10-05-13CHEVRON CERT BE C 90.00 84.01 +7.13 85.90 90.00 85.90 210 100.00 75.54 0.7600 EUR 15-08-13CIE BOIS SAUVAGE BE C 177.50 178.99 -0.83 177.50 179.00 177.50 375 198.00 176.12 7.2000 EUR 26-04-13CIMESCAUT BE DF 1 088.99 1 084.97 +0.37 1 088.99 1 088.99 1 088.99 1 1 130.01 981.02 16.0000 EUR 03-05-13CMB BE C 20.65 20.55 +0.49 20.65 20.65 20.48 8461 20.99 12.38 0.0800 EUR 21-05-13CO.BR.HA (D) BE SF 1 745.00 1 752.01 -0.40 1 745.00 1 745.00 1 745.00 10 1 799.99 1 565.00 16.0000 EUR 31-05-13COFINIMMO PRIV2 BE DF 79.05 78.76 +0.37 79.05 79.05 79.05 14 99.90 78.76 6.3700 EUR 15-05-13COFINIMMO-SICAFI BE C 87.66 87.42 +0.27 86.88 87.80 86.88 25284 93.52 81.37 6.5000 EUR 15-05-13COLONEL BOURG BE SF 35.00 35.00 +0.00 35.00 35.00 35.00 120 35.00 22.00 8.5200 EUR 02-02-10COLRUYT (D) BE C 40.67 40.52 +0.38 40.42 40.81 40.35 95276 44.73 33.08 1.0000 EUR 27-09-13CONNECT GROUP BE C 1.70 1.70 +0.00 1.70 1.70 1.70 1000 2.19 1.42 EURD IETEREN (D) BE C 33.98 34.27 -0.85 34.15 34.38 33.94 31202 38.48 28.72 0.8000 EUR 05-06-13DE ROUCK GEO (D) BE SF 0.03 0.04 -25.00 0.03 0.03 0.03 1750 0.25 0.03 EURDECEUNINCK BE C 1.41 1.41 +0.00 1.41 1.43 1.40 69320 1.44 1.11 0.1800 EUR 27-05-08DEFICOM GROUP BE DF 9.02 11.00 -18.00 9.02 9.02 9.02 100 11.43 8.25 EURDELHAIZE GROUP BE C 44.69 43.80 +2.02 43.90 44.81 43.90 633326 53.37 26.09 1.4000 EUR 28-05-13DELTA LLOYD NL C 15.16 15.07 +0.60 15.11 15.20 15.03 521236 16.75 10.93 0.4200 EUR 09-08-13DEXIA BE C 0.05 0.04 +25.00 0.05 0.05 0.04 1524570 0.20 0.01 0.6800 EUR 22-05-08DIEGEM KENNEDYCERT BE SF 105.00 106.00 -0.94 105.00 105.00 105.00 124 134.69 81.00 20.4100 EUR 24-09-13DISTRI-LAND CERT BE SF 312.50 320.00 -2.34 312.50 312.50 312.50 9 336.61 300.00 17.0000 EUR 18-02-13DRDGOLD CERT.BELG. BE C 0.40 0.40 +0.00 0.40 0.40 0.40 51500 0.62 0.40 0.0100 EUR 07-10-13ECKERT-ZIEGLER BG BE C 1.94 1.94 +0.00 1.95 1.95 1.85 5490 2.44 1.61 EURECODIS (D) BE SF 0.05 0.05 +0.00 0.05 0.05 0.05 1600 0.10 0.05 EURECONOCOM GROUP BE C 6.37 6.29 +1.27 6.32 6.38 6.29 46421 6.58 4.95 0.1000 EUR 03-06-13ELIA BE C 33.34 33.32 +0.06 33.41 33.49 32.96 36230 34.89 30.40 1.4700 EUR 31-05-13EMAKINA GROUP (D) BE SF 8.55 8.00 +6.88 8.55 8.55 8.55 50 9.00 5.65 0.1100 EUR 02-05-11EMD MUSIC (D) BE SF 3.00 3.00 +0.00 3.00 3.00 3.00 253 5.14 3.00 0.2200 EUR 01-08-08ERYPLAST (D) BE SF 1.90 1.92 -1.04 1.90 1.90 1.90 1050 2.50 1.32 0.1500 EUR 02-06-09EURONAV BE C 4.60 4.69 -1.92 4.75 4.82 4.60 76106 5.24 3.02 0.1000 EUR 31-08-10EVADIX BE SF 0.29 0.33 -12.12 0.29 0.29 0.29 4691 0.42 0.27 EUREVS BROADC.EQUIPM. BE C 48.36 46.36 +4.31 46.97 48.50 46.58 34396 57.19 41.84 1.4800 EUR 28-05-13EXMAR BE C 9.38 9.16 +2.40 9.16 9.41 9.16 69354 9.50 5.65 0.6000 EUR 18-09-13FINEST BE SF 4.46 4.45 +0.22 4.46 4.46 4.46 1000 6.95 4.15 2.6100 EUR 30-01-08FLEXOS (D) BE SF 5.80 5.80 +0.00 5.80 5.80 5.80 10 5.90 3.47 EURFLORIDIENNE BE DF 71.00 70.00 +1.43 71.00 71.00 71.00 31 113.00 65.00 3.2000 EUR 16-07-12FLUXYS CAT.D BE DF 27.65 27.53 +0.44 27.50 27.70 27.05 10324 37.56 26.50 1.6000 EUR 17-05-13FORD MOTOR CERT BE DF 12.52 12.35 +1.38 12.52 12.52 12.52 1087 13.05 7.55 0.0800 EUR 31-07-13FOUNTAIN BE DF 7.60 7.80 -2.56 7.60 7.60 7.60 220 12.37 7.03 0.8800 EUR 25-06-12FOYER BE C 55.04 55.04 +0.00 55.04 55.04 55.04 1 58.50 45.01 2.1500 EUR 19-04-13FRED & GINGER (D) BE SF 15.95 16.20 -1.54 15.95 15.95 15.95 55 20.00 9.40 EURGALAPAGOS BE C 14.45 14.58 -0.89 14.52 14.68 14.41 115832 20.70 13.66 EURGBL BE C 64.27 63.74 +0.83 63.74 64.27 63.74 127481 64.00 56.43 2.6500 EUR 29-04-13GDF SUEZ FR C 19.40 19.36 +0.23 19.47 19.48 19.25 3718883 19.52 14.05 0.6700 EUR 25-04-13GENERAL ELECT.CERT BE DF 17.77 17.67 +0.57 17.75 17.77 17.75 3220 18.70 14.41 0.1400 EUR 19-09-13GENK LOGIST. CERT BE SF 131.00 130.00 +0.77 131.00 131.00 131.00 22 144.00 114.00 14.1800 EUR 25-02-13GIMV BE C 36.95 36.90 +0.14 36.87 37.16 36.70 15967 42.80 35.53 2.4500 EUR 28-06-13GLOBAL GRAPHICS BE C 1.25 1.22 +2.46 1.25 1.25 1.25 1030 1.45 1.03 EURGOLDFIELDS(X.DRIEF BE C 3.49 3.65 -4.38 3.56 3.94 3.49 88720 10.09 3.35 0.0600 EUR 04-03-13GOODYEAR CERT BE DF 16.00 16.00 +0.00 16.00 16.00 16.00 50 16.77 8.57 0.1200 EUR 14-11-02HAMON BE C 14.71 14.81 -0.68 14.75 14.78 14.71 519 17.35 8.31 0.1300 EUR 07-05-12HANZEVAST CS 1 (D) BE SF 9.80 9.80 +0.00 9.80 9.80 9.80 19 51.00 9.73 22.9500 EUR 08-04-09HARMONY CERT BE C 2.47 2.47 +0.00 2.44 2.47 2.39 18778 6.76 2.38 0.0400 EUR 04-03-13HENEX BE C 51.10 50.61 +0.97 51.04 51.20 49.01 5894 51.80 46.21 0.9900 EUR 13-05-13HOME INV.BELG-SIFI BE C 75.90 77.00 -1.43 77.00 77.10 75.22 2501 82.90 65.00 3.2500 EUR 14-05-13HORIZON CERT BE SF 43.00 43.24 -0.56 43.00 43.00 43.00 101 68.56 33.01 7.0000 EUR 25-04-13I.R.I.S GROUP BE C 45.80 44.08 +3.90 44.50 45.80 44.50 8 46.50 40.25 0.7000 EUR 28-05-12IBA (D) BE C 6.03 5.97 +1.01 5.95 6.06 5.93 20559 7.12 5.12 0.1500 EUR 13-05-11IBM CERT BE C 133.41 134.00 -0.44 136.41 136.41 133.41 111 165.98 130.50 0.7200 EUR 07-08-13ICE CONCEPT (D) BE SF 1.00 1.00 +0.00 1.00 1.00 1.00 1000 1.24 0.63 EURIMMO MOURY (D) BE DF 58.49 59.58 -1.83 58.49 58.49 58.49 26 60.00 56.80 3.2900 EUR 25-09-12IMMOBEL BE C 36.10 36.10 +0.00 36.10 36.35 36.06 1708 37.47 26.00 1.4000 EUR 28-05-13IMPERIAL OIL BE DF 31.87 31.51 +1.14 31.80 31.87 31.80 2590 35.45 28.06 0.0900 EUR 02-09-13ING GROEP NL C 9.14 8.94 +2.29 9.00 9.17 8.9916648475 9.20 5.52 0.7400 EUR 14-08-08ING GROEP CERT BE C 9.12 8.85 +3.05 8.60 9.12 8.60 29231 9.09 5.56 0.6300 EUR 14-08-08INTERVEST OFF-WARE BE C 18.44 18.16 +1.54 18.59 18.59 18.12 3424 20.82 17.60 1.7600 EUR 29-04-13JENSEN-GROUP BE C 10.55 10.50 +0.48 10.50 10.55 10.50 587 12.29 9.69 0.2500 EUR 28-05-13KBC BE C 39.41 38.53 +2.28 38.94 39.80 38.88 858445 39.13 17.58 1.0000 EUR 13-05-13KBC ANCORA BE C 22.40 21.44 +4.48 21.50 22.40 21.49 172823 21.44 7.50 2.5500 EUR 12-05-08KEYWARE TECH. (D) BE C 0.69 0.69 +0.00 0.70 0.70 0.69 346 1.27 0.69 EURKINEPOLIS GROUP BE C 106.71 106.04 +0.63 106.04 107.05 106.04 4038 108.26 72.00 2.3600 EUR 22-05-13KORTRIJK SHOP.CERT BE SF 488.97 461.02 +6.06 488.97 488.97 488.97 50 495.00 337.00 29.8200 EUR 22-03-13LEASINVEST-SICAFI BE C 73.10 73.40 -0.41 73.45 73.60 72.50 3079 82.45 64.05 4.4000 EUR 22-05-13LOTUS BAKERIES BE C 667.00 665.99 +0.15 661.01 667.00 661.01 96 694.00 550.00 9.8000 EUR 16-05-13LOUVAIN NEUVE 1976 BE SF 66.90 66.90 +0.00 66.90 66.90 66.90 5 585.00 59.00584.9900 EUR 19-03-13LUX-AIRPORT CERT BE SF 80.02 80.02 +0.00 80.02 80.02 80.02 1 90.00 67.50 11.4000 EUR 26-03-10MACHELEN CERT BE SF 274.00 280.00 -2.14 274.00 274.00 274.00 15 302.00 261.01 30.0000 EUR 26-07-13MACHELEN,KUUR.CERT BE SF 305.05 310.00 -1.60 305.05 305.05 305.05 22 349.98 269.01 27.7500 EUR 14-12-12MARCEL THIRY CERT BE SF 9.36 10.24 -8.59 9.36 9.36 9.36 20 10.95 5.28 45.2700 EUR 25-11-10MCLS (D) BE SF 0.98 0.69 +42.03 0.98 0.98 0.98 450 0.98 0.68 0.1900 EUR 28-03-08MDXHEALTH BE C 2.78 2.79 -0.36 2.79 2.83 2.78 36614 3.15 1.92 EURMEDIVISION BE DF 0.04 0.04 +0.00 0.04 0.04 0.04 720 0.10 0.01 0.3800 EUR 25-10-11MELEXIS (D) BE C 20.99 20.03 +4.79 20.10 20.99 20.00 38464 20.18 11.60 0.6500 EUR 22-10-12MIKO BE DF 60.00 59.50 +0.84 60.00 60.00 60.00 70 63.80 49.52 1.0600 EUR 06-06-13MOBISTAR BE C 13.18 12.90 +2.17 12.86 13.19 12.86 122178 23.45 10.07 1.8000 EUR 21-05-13MONTEA C.V.A. BE C 30.19 30.40 -0.69 30.88 30.88 30.18 860 34.00 26.81 1.9300 EUR 24-05-13MOPOLI BE DF 300.00 327.00 -8.26 300.00 300.00 300.00 40 327.99 290.01 EURMORGAN CHASE CERT BE C 37.00 37.00 +0.00 37.00 37.00 37.00 50 42.00 28.74 0.2800 EUR 02-10-13MOURY CONSTRUCT BE DF 100.51 100.02 +0.49 101.00 101.00 100.51 221 117.00 99.00 1.6000 EUR 12-06-13NESTLE (D) BE C 50.34 49.50 +1.70 49.71 50.50 49.71 2180 57.70 47.85 1.6800 EUR 15-04-13NEUFCOUR-FIN. BE DF 11.25 12.50 -10.00 11.25 11.25 11.25 220 14.98 8.50 EURNEWTON 21 EUROPE BE SF 0.15 0.15 +0.00 0.15 0.15 0.15 3900 0.34 0.15 EURNEWTREE (D) BE SF 2.86 2.86 +0.00 2.86 2.86 2.86 331 5.98 2.46 0.0400 EUR 19-06-07NYRSTAR (D) BE C 3.32 3.20 +3.75 3.22 3.33 3.21 597049 5.03 3.12 0.1600 EUR 09-08-13OIM BE C 0.29 0.28 +3.57 0.28 0.31 0.28 142137 0.69 0.26 EUROPTION (D) BE C 0.20 0.20 +0.00 0.20 0.20 0.20 11885 0.36 0.19 EUROTC (D) BE SF 0.50 0.50 +0.00 0.50 0.50 0.50 200 0.60 0.45 0.5100 EUR 13-05-08PAIRI DAIZA BE DF 31.00 30.50 +1.64 31.00 31.00 31.00 50 37.20 18.21 1.5000 EUR 11-09-13PAYTON PLANAR BE DF 0.91 0.90 +1.11 0.91 0.91 0.91 1700 1.08 0.68 0.0700 EUR 07-01-10PCB BE DF 4.44 4.45 -0.22 4.44 4.44 4.44 43 4.57 2.60 0.0500 EUR 11-06-13PEUGEOT FR C 10.72 11.24 -4.67 11.25 11.32 10.65 7878850 13.08 4.32 1.1000 EUR 02-06-11PHARCO (D) BE SF 2.60 2.60 +0.00 2.60 2.60 2.60 25 5.60 2.37 2.2800 EUR 02-07-13PICANOL BE DF 26.13 26.10 +0.11 26.50 26.50 26.00 3218 28.34 16.90 0.1900 EUR 17-04-08PINGUINLUTOSA BE C 13.20 13.25 -0.38 13.20 13.43 12.98 2962 15.00 10.65 2.4000 EUR 25-09-13PNS BE SF 2.34 3.86 -39.38 2.34 2.34 2.34 1650 3.90 2.10 0.1000 EUR 10-10-12PROXIMEDIA BE SF 16.30 15.61 +4.42 16.30 16.30 16.30 306 16.30 13.05 0.4000 EUR 05-06-12PUNCH INT. BE C 6.90 6.90 +0.00 6.90 6.91 6.82 6973 7.47 2.69 0.2700 EUR 01-06-01QUESTFOR GR-PRICAF BE C 7.11 7.00 +1.57 7.10 7.12 7.10 2600 7.14 5.31 0.0500 EUR 31-03-08

TITRE PAYS MARCHÉ CLÔTURE COURS DIFF. COURS COURS VOLUME 12MOIS INFO SUR DIVIDENDEEURO PRÉC. EN % OUVERT MAX. MIN. MAX. MIN. DIV. DEV. DATE

REALCO BE SF 11.50 11.60 -0.86 11.50 11.50 11.50 300 14.15 11.50 EURREALDOLM 1/100 TMP BE SF 0.12 0.12 +0.00 0.12 0.12 0.12 246 0.15 0.11 EURREALDOLMEN (D) BE C 16.65 16.75 -0.60 16.52 16.75 16.50 980 19.20 0.13 EURRECTICEL BE C 4.96 4.94 +0.40 4.93 5.00 4.93 30789 6.82 4.61 0.2900 EUR 31-05-13REIBEL BE SF 5.83 5.90 -1.19 5.83 5.83 5.83 90 8.80 4.14 EURRENTABILIWEB (D) BE C 4.88 4.91 -0.61 4.95 4.98 4.82 15496 5.65 3.78 0.2000 EUR 23-05-12RESILUX BE C 76.70 76.50 +0.26 76.48 76.70 76.00 1572 77.77 44.00 1.6500 EUR 27-05-13RETAIL EST.-SICAFI BE C 55.10 54.61 +0.90 54.62 55.15 54.60 954 62.00 50.90 2.9000 EUR 28-06-13RHJ INTERNATIONAL BE C 3.89 3.90 -0.26 3.86 3.91 3.86 23806 4.47 3.34 EURRIO TINTO CERT BE C 37.48 35.92 +4.34 36.55 37.90 36.55 2500 45.85 31.01 0.6300 EUR 14-08-13ROBECO NL 26.18 26.04 +0.54 26.18 26.18 26.18 0 27.16 23.20 0.6000 EUR 31-05-11ROLINCO FR DF 24.41 24.28 +0.54 24.30 24.44 24.30 1285 40.40 18.55 0.2000 EUR 30-04-10ROLINCO BE C 20.89 21.00 -0.52 20.90 21.00 13.33 2033 21.00 13.33 0.5100 EUR 25-04-08ROSIER BE DF 202.10 202.00 +0.05 202.60 202.60 202.10 48 231.00 186.00 8.0000 EUR 25-06-13ROULARTA BE C 11.15 11.34 -1.68 11.34 11.34 11.03 480 14.50 9.37 0.3500 EUR 29-05-12RTL GROUP BE C 79.30 78.54 +0.97 78.98 79.50 78.55 21703 79.94 54.10 2.5000 EUR 02-09-13SABCA (D) BE DF 36.00 35.78 +0.61 36.00 36.00 36.00 971 37.99 27.01 1.3600 EUR 03-06-13SAINT GOBAIN FR C 37.89 37.44 +1.20 37.44 37.95 37.23 1221334 38.59 25.95 1.2400 EUR 12-06-13SAPEC BE DF 48.70 48.55 +0.31 48.55 48.70 48.55 236 54.34 38.36 0.5000 EUR 12-09-12SCHEERD.V KERCHOVE BE DF 358.61 326.01 +10.00 358.61 358.61 358.61 2 550.00 326.01 1.5000 EUR 29-05-13SERVICEFLATS CERT BE DF12 604.00 12 475.00 +1.03 12 500.0012 604.0012 500.00 8 12 900.00 11 901.00550.0000 EUR 17-05-13SIOEN BE C 7.79 7.77 +0.26 7.61 7.79 7.61 5127 7.89 5.70 0.3100 EUR 08-05-13SIPEF (D) BE C 52.50 52.98 -0.91 52.55 52.75 52.50 1673 65.30 49.52 1.7000 EUR 28-06-13SOFINA BE C 74.20 73.25 +1.30 73.23 74.20 73.16 28448 74.50 63.90 2.0700 EUR 08-05-13SOFTIMAT BE C 3.39 3.30 +2.73 3.30 3.40 3.30 10279 4.00 3.11 0.5000 EUR 20-08-13SOLVAC NOM(RETAIL) BE DF 121.50 117.00 +3.85 117.06 121.50 117.06 2292 128.00 98.06 2.7200 EUR 09-09-13SOLVAY BE C 114.85 110.95 +3.52 111.80 115.65 111.65 234754 121.05 89.61 2.0000 EUR 16-05-13SPADEL BE DF 68.50 68.50 +0.00 68.50 68.50 68.50 900 74.75 60.40 0.8400 EUR 25-06-13ST.GUDULE-PL. CERT BE SF 126.00 110.00 +14.55 126.00 126.00 126.00 10 148.04 110.00 6.5100 EUR 07-02-13SUCRAF A & B BE DF 0.99 1.00 -1.00 0.99 0.99 0.99 45 2.10 0.45 EURSV PATRIMONIA BE SF 1.67 1.68 -0.60 1.67 1.67 1.67 13 1.68 0.23 0.3000 EUR 11-08-09TELENET GROUP BE C 36.20 36.20 +0.00 36.65 36.73 36.19 76062 42.40 32.67 7.9000 EUR 03-05-13TER BEKE BE C 55.36 55.90 -0.97 55.90 56.00 55.30 325 56.00 46.30 2.5000 EUR 11-06-13TESSENDERLO BE C 18.89 18.87 +0.11 18.87 19.14 18.80 36732 26.07 17.89 1.3300 EUR 06-06-13TETRYS (D) BE SF 1.50 0.95 +57.89 1.50 1.50 1.50 24 3.00 0.95 EURTEXAF (D) BE DF 35.30 34.87 +1.23 34.87 35.30 34.50 3339 34.98 19.10 0.3300 EUR 21-05-13THENERGO (D) BE C 0.19 0.19 +0.00 0.19 0.19 0.19 110 0.31 0.18 EURTHINK-MEDIA BE DF 0.81 0.80 +1.25 0.80 0.81 0.80 2001 1.80 0.51 EURTHROMBOGENICS BE C 18.59 18.50 +0.43 18.55 18.95 18.51 77746 47.82 18.24 EURTIGENIX (D) BE C 0.28 0.29 -3.45 0.28 0.29 0.27 851557 1.05 0.19 EURTOTAL FR C 44.29 43.63 +1.51 43.53 44.37 43.17 4270608 43.85 35.17 0.5900 EUR 24-09-13TRANSICS INT. BE C 7.50 7.50 +0.00 7.50 7.50 7.50 30 8.00 7.03 EURTUBIZE (ATTR) BE C 0.35 0.35 +0.00 0.35 0.35 0.35 20 0.39 0.29 EURTUBIZE-FIN BE C 39.68 39.45 +0.58 39.45 39.90 39.40 11873 40.35 31.20 0.4800 EUR 02-05-13U&I LEARNING (D) BE SF 1.90 2.00 -5.00 1.90 1.90 1.90 59 4.60 1.90 EURUCB BE C 45.88 44.80 +2.41 44.84 45.91 44.84 192585 50.24 38.01 1.0200 EUR 02-05-13UMICORE (D) BE C 35.49 34.91 +1.66 35.00 35.63 35.00 440124 42.84 31.25 0.5000 EUR 02-09-13UNITRONICS BE C 0.78 0.78 +0.00 0.78 0.78 0.78 3345 1.09 0.75 EURVAN DE VELDE BE C 35.31 35.30 +0.03 35.30 35.49 35.25 4869 38.44 32.01 2.1500 EUR 02-05-13VASTNED RETAIL BEL BE C 51.81 52.33 -0.99 51.81 51.81 51.81 60 54.24 50.01 EURVGP BE C 19.00 19.00 +0.00 19.00 19.00 19.00 1 20.12 17.10 0.8100 EUR 01-08-12VISION IT (D) BE SF 3.65 3.70 -1.35 3.65 3.65 3.65 3100 4.86 2.98 0.1200 EUR 25-09-09VOLVO B (D) BE C 10.46 10.45 +0.10 10.47 10.47 10.46 939 12.00 9.44 0.3600 EUR 05-04-13VRANKEN-POMMERY FR C 21.00 21.26 -1.22 20.95 21.20 20.76 1916 25.02 18.55 0.8000 EUR 10-07-13WAREHOUSES-SICAFI BE DF 50.50 51.00 -0.98 50.50 50.50 50.50 80 51.31 46.75 3.1000 EUR 10-01-13WDP-SICAFI BE C 53.00 52.64 +0.68 52.65 53.00 52.60 6010 53.05 40.52 3.1100 EUR 29-04-13WERELDHAV B-SICAFI BE C 86.00 85.02 +1.15 85.46 86.00 85.00 329 89.99 74.51 4.2500 EUR 15-04-13WEST.SHOPPING CERT BE SF 18.62 18.52 +0.54 18.62 18.62 18.62 5 59.59 13.00 40.6800 EUR 24-05-13WESTLAND 2004 CERT BE SF 6.85 6.85 +0.00 6.85 6.85 6.85 16 17.20 3.68 13.0400 EUR 24-05-13WOL. EXTENS. CERT BE SF 598.00 600.00 -0.33 598.00 598.00 598.00 25 642.00 566.06 34.7500 EUR 21-06-13WOL. SHOPPING CERT BE SF 1 540.00 1 546.00 -0.39 1 540.00 1 540.00 1 540.00 25 1 610.00 1 425.00 70.9600 EUR 21-06-13ZENITEL BE DF 0.71 0.73 -2.74 0.71 0.71 0.71 5170 0.80 0.54 0.0000 EUR 02-02-05ZENOBE GRAMME CERT BE SF 121.00 120.60 +0.33 121.00 121.00 121.00 140 148.04 115.22 17.5300 EUR 12-03-13ZETES INDUSTRIES BE C 17.00 17.00 +0.00 17.00 17.00 17.00 147 18.00 13.11 0.5500 EUR 25-06-13

Indice(000) EUR Cours du jour Cours Précéd. Diff. en %

BEL 20 ouverture 2841.21 2822.37 0.67

BEL 20 cloture 2873.80 2832.57 1.46

Capitaux échangésCours du jour Cours Précéd. Diff. en %

Total général 289368339.895 210707918.26 37.33Continu belge 286965208.6950 207343919.4900 38.40Continu étranger 2403131.2000 3363998.7700 -28.56

Amsterdam Cours du 15.10.13

EUROAEGON 5.84 +1.37AHOLD KON 13.38 +2.53AIR FRANCE -KLM 7.49 +0.78AKZO NOBEL 48.91 +1.79APERAM 13.13 +8.61ARCELORMITTAL 11.78 +4.39ASML HOLDING 72.11 +1.11BOSKALIS WESTMIN 33.97 +0.06CORIO 31.76 -0.25DSM KON 54.14 -0.77FUGRO 44.19 +1.60HEINEKEN 50.70 +0.60ING GROEP 9.14 +2.29KPN KON 2.42 +2.42PHILIPS KON 24.46 +1.68POSTNL 3.18 +0.89RANDSTAD 41.78 +3.05REED ELSEVIER 14.87 +1.61ROYAL DUTCH SHELLA 24.18 +1.43SBM OFFSHORE 15.54 +2.27TNT EXPRESS 6.68 +1.03TOMTOM 5.56 +3.79UNILEVER 27.92 +1.12WOLTERS KLUWER 19.48 +1.62

Euronext Cours du 15.10.13

TITRE PAYS MARCHÉ CLÔTURE COURS DIFF. COURS COURS VOLUME 12MOIS INFO SURDIVIDENDEEURO PRÉC. EN% OUVERT MAX. MIN. MAX. MIN. DIV. DEV. DATE

AlternextBSB (D) BE SF 6.09 6.15 -0.98 6.09 6.09 6.09 150 7.95 6.07 0.3600 EUR 17-05-11CO.BR.HA (D) BE SF 1 745.00 1 752.01 -0.40 1 745.00 1 745.00 1 745.00 10 1 799.99 1 565.00 16.0000 EUR 31-05-13DE ROUCK GEO (D) BE SF 0.03 0.04 -25.00 0.03 0.03 0.03 1750 0.25 0.03 EURECODIS (D) BE SF 0.05 0.05 +0.00 0.05 0.05 0.05 1600 0.10 0.05 EUREMAKINA GROUP (D) BE SF 8.55 8.00 +6.88 8.55 8.55 8.55 50 9.00 5.65 0.1100 EUR 02-05-11EVADIX BE SF 0.29 0.33 -12.12 0.29 0.29 0.29 4691 0.42 0.27 EURPOLYGONE BE DF 5.19 5.49 -5.46 5.19 5.19 5.19 1 0.00 0.00 EURVISION IT (D) BE SF 3.65 3.70 -1.35 3.65 3.65 3.65 3100 4.86 2.98 0.1200 EUR 25-09-09

Marche Libre5EME SAISON (D) BE SF 0.55 0.55 +0.00 0.55 0.55 0.55 2095 0.00 0.00 EURANTIGOON INV (D) BE SF 9.25 9.25 +0.00 9.25 9.25 9.25 1350 9.25 9.10 0.0900 EUR 20-05-13ARCHIMEDE BE SF 0.80 0.80 +0.00 0.80 0.80 0.80 250 0.00 0.00 EURARPADIS GROUP (D) BE SF 0.74 1.02 -27.45 0.74 0.74 0.74 10 1.15 0.60 EURAURIGA INTERN (D) BE SF 5.00 5.00 +0.00 5.00 5.00 5.00 100 5.00 5.00 0.1500 EUR 25-06-09EMDMUSIC (D) BE SF 3.00 3.00 +0.00 3.00 3.00 3.00 253 5.14 3.00 0.2200 EUR 01-08-08ERYPLAST (D) BE SF 1.90 1.92 -1.04 1.90 1.90 1.90 1050 2.50 1.32 0.1500 EUR 02-06-09FIXINOX (D) BE SF 1.63 2.25 -27.56 1.63 1.63 1.63 100 0.00 0.00 0.0500 EUR 05-10-09FLEXOS (D) BE SF 5.80 5.80 +0.00 5.80 5.80 5.80 10 5.90 3.47 EURFRED & GINGER (D) BE SF 15.95 16.20 -1.54 15.95 15.95 15.95 55 20.00 9.40 EURICE CONCEPT (D) BE SF 1.00 1.00 +0.00 1.00 1.00 1.00 1000 1.24 0.63 EURMCLS (D) BE SF 0.98 0.69 +42.03 0.98 0.98 0.98 450 0.98 0.68 0.1900 EUR 28-03-08NEWTON 21 EUROPE BE SF 0.15 0.15 +0.00 0.15 0.15 0.15 3900 0.34 0.15 EURNEWTREE (D) BE SF 2.86 2.86 +0.00 2.86 2.86 2.86 331 5.98 2.46 0.0400 EUR 19-06-07OTC (D) BE SF 0.50 0.50 +0.00 0.50 0.50 0.50 200 0.60 0.45 0.5100 EUR 13-05-08OXBRIDGE BE SF 4.60 4.60 +0.00 4.60 4.60 4.60 93 0.00 0.00 EURPHARCO (D) BE SF 2.60 2.60 +0.00 2.60 2.60 2.60 25 5.60 2.37 2.2800 EUR 02-07-13PNS BE SF 2.34 3.86 -39.38 2.34 2.34 2.34 1650 3.90 2.10 0.1000 EUR 10-10-12PROPHAREX BE SF 0.40 0.49 -18.37 0.40 0.40 0.40 3950 0.00 0.00 0.1000 EUR 31-05-06PROXIMEDIA BE SF 16.30 15.61 +4.42 16.30 16.30 16.30 306 16.30 13.05 0.4000 EUR 05-06-12REALCO BE SF 11.50 11.60 -0.86 11.50 11.50 11.50 300 14.15 11.50 EURREIBEL BE SF 5.83 5.90 -1.19 5.83 5.83 5.83 90 8.80 4.14 EURRV ASSURANCE (D) BE SF 0.79 0.79 +0.00 0.79 0.79 0.79 40 0.00 0.00 EURSCF INVEST BE SF 0.01 0.01 +0.00 0.01 0.01 0.01 100000 0.02 0.01 EURSODIPLAN (D) BE SF 0.23 0.22 +4.55 0.23 0.23 0.23 650 0.00 0.00 EURSV PATRIMONIA BE SF 1.67 1.68 -0.60 1.67 1.67 1.67 13 1.68 0.23 0.3000 EUR 11-08-09TEAM INTMRKT (D) BE SF 0.50 0.51 -1.96 0.50 0.50 0.50 40 1.03 0.30 0.0800 EUR 22-06-07TETRYS (D) BE SF 1.50 0.95 +57.89 1.50 1.50 1.50 24 3.00 0.95 EURU&I LEARNING (D) BE SF 1.90 2.00 -5.00 1.90 1.90 1.90 59 4.60 1.90 EURVAL ST.LAMBERT INT BE SF 0.01 0.60 -98.33 0.01 0.60 0.01 5458 0.00 0.00 EUR

Paris Cours du 15.10.13

EUROACCOR 32.55 -1.05AIR LIQUIDE 101.05 +0.70ALSTOM 25.66 +1.28ARCELORMITTAL 11.78 +4.39AXA 18.50 +0.98BNP PARIBAS ACT.A 54.17 +0.88BOUYGUES 29.13 +3.63CAP GEMINI 44.97 +1.56CARREFOUR 26.88 +0.66CREDIT AGRICOLE 9.08 +1.54DANONE 53.04 -0.82EADS 48.54 -0.78EDF 25.25 +0.78ESSILOR INTL. 79.00 -0.60GDF SUEZ 19.40 +0.23GEMALTO 84.58 +2.05KERING 167.05 +0.39L OREAL 124.05 +0.65LAFARGE 49.83 +0.33LEGRAND 41.15 -0.71LVMH 144.85 +0.03MICHELIN 79.71 +1.94ORANGE 10.18 +0.44PERNOD RICARD 87.88 -0.81PUBLICIS GROUPE SA 59.64 +2.81RENAULT 66.90 +2.12SAFRAN 45.55 -0.88SAINT GOBAIN 37.89 +1.20SANOFI 73.52 +0.44SCHNEIDER ELECTRIC 62.38 +0.26SOCIETE GENERALE 41.57 +2.18SOLVAY 114.85 +3.52STMICROELECTRONICS 6.66 -1.05TECHNIP 88.70 +2.25TOTAL 44.29 +1.51UNIBAIL-RODAMCO 188.05 +0.27VALLOUREC 43.81 +1.66VEOLIA ENVIRON. 13.79 +0.55VINCI 46.21 +1.92VIVENDI 18.30 +0.58

Obligations publiquesDette directe de l'EtatBELGE(T.démat.) B101B 100.00 99.00BELGE 37 3,50+ B105 100.00 99.00Unifiée 1 S titre démat 4,0+ B112B 100.00 100.50UNIFIEE 2S 4,0+ B113B 100.00 100.50Libér.45(T.démat.) B114 100.00 102.00Belge 92-2015 linéaire B282 111.91 111.9397-2028 Linéaure B291 126.15 128.9402-2017 Linéaire B300 117.40 117.2503-2013 Linéaire B301 100.23 100.4704-2014 Linéaire B303 103.80 103.8904-2035 Linéaire B304 121.64 125.5005-2015 Linéaire B306 106.51 106.5906-2016 Linéaire B307 107.32 107.4006-2022 Linéaire B308 111.40 112.4507-2013 Linéaire B310 100.04 100.2407-2017 Linéaire B309 110.01 111.1708-2018 Linéaire B312 112.14 112.0908-2014 Linéaire B314 101.89 101.8409-2019 Linéaire B315 112.32 113.4009-2020 Linéaire B318 111.88 111.8003-2016 Linéaire B319 105.28 105.3303-2041 Linéaire B320 110.38 114.4409-2021 Linéaire B321 114.89 115.0002-2016 Linéaire B322 101.17 101.4906-2027 Linéaire B323 109.12 109.0603-2026 Linéaire B324 114.00 114.6709-2022 Linéaire B325 113.42 115.28Bons Etat 06-14 B982 103.57 103.64Bons Etat 07-15 B984 104.73 104.70Bons Etat 07-15 B987 105.61 105.63Bons Etat 07-15 B990 106.61 106.60Bons Etat 07-15 B993 106.93 107.01Bons Etat 08-13 B995 100.15 100.19Bons Etat 08-13 B998 100.20 100.33Bons Etat 08-16 B996 106.83 106.87Bons Etat 08-16 B999 108.35 108.40Bons Etat 08-13 B208 99.95 100.19Bons Etat 08-16 B209 109.37 109.54Bons Etat 08-13 B211 100.27 100.31Bons Etat 08-16 B212 109.06 109.09Bons Etat 03-14 B214 100.89 100.93Bons Etat 03-17 B215 108.53 108.63Bons Etat 06-14 B217 101.33 101.35Bons Etat 06-17 B218 107.98 107.91Bons Etat 09-14 B219 102.21 101.95Bons Etat 09-17 B220 107.78 107.85Bons Etat 12-14 B221 102.22 102.26Bons Etat 12-17 B222 107.95 107.94Bons Etat 03-15 B223 102.56 102.55Bons Etat 03-18 B224 107.72 107.69Bons Etat 06-15 B225 102.52 102.57Bons Etat 06-18 B226 106.62 106.64Bons Etat 09-15 B227 102.64 102.60Bons Etat 09-18 B228 105.28 105.43Bons Etat 12-15 B229 103.49 103.46Bons Etat 12-18 B230 106.27 106.44Bons Etat 03-14 B231 100.65 100.73Bons Etat 03-16 B232 105.70 105.67Bons Etat 03-19 B233 109.96 109.98Bons Etat 06-14 B234 101.40 101.14Bons Etat 06-16 B235 106.06 106.18Bons Etat 06-19 B236 110.05 110.17Bons Etat 09-14 B237 101.70 101.85Bons Etat 09-16 B238 105.79 105.80Bons Etat 09-19 B239 108.59 108.51Bons Etat 12-14 B240 103.25 103.27Bons Etat 12-16 B241 108.93 108.97Bons Etat 12-19 B242 112.45 112.42Bons Etat 03-17 B243 103.48 103.73Bons Etat 03-20 B244 105.94 106.00

Bourses étrangères Cours du 15.10.13

IndicesAmsterdam: AEX 381.95 +1.51Euronext: Euronext 100 791.04 +0.89Euronext: Next 150 1 843.68 +0.85Francfort: DAX Extra 8 804.44 +0.92Lisbonne: PSI 20 6 281.74 +0.59Madrid: IBEX 35 0.00 -100.00FTSEMIB 18 999.22 +0.43New-York: DJ Industrial 15 168.01 -0.87New-York: Nasdaq 100 3 244.66 -0.35Paris: CAC 40 4 256.02 +0.78

Francfort (Eur)ADIDAS AGO.N. 82.52 +1.15ALLIANZ SE VNAO.N. 121.05 +0.88ALTANA AGO.N. 16.29 +0.00BASF SE O.N. 72.17 +1.01BAY.MOTORENWERKE AG ST 82.95 +2.88BAYER AGO.N. 47.71 +0.00BEIERSDORF AGO.N. 69.00 +0.66COMMERZBANK AGO.N. 9.48 +3.00CONTINENTAL AGO.N. 135.50 +1.57DAIMLER AGNAO.N. 59.45 +2.15DEUTSCHE BANK AGNAO.N. 36.18 +1.34DEUTSCHE BOERSE NAO.N. 57.61 +0.12DEUTSCHE POST AGNAO.N. 24.16 +2.09DEUTSCHE POSTBANK AGNA 35.26 +0.03DT.TELEKOMAGNA 11.71 +2.18E.ON AGNA 14.00 +0.72FRESEN.MED.CARE KGAA ST 47.24 -0.59HENKEL AG+CO.KGAA ST O.N. 63.71 +1.79HENKEL AG+CO.KGAA VZO 73.60 +0.62HYPO REAL ESTATE HLDG 1.44 +0.00INFINEON TECH.AG NAO.N. 7.33 -0.46K+S AGO.N. 19.11 +0.76LINDE AGO.N. 142.65 -0.24LUFTHANSA AG VNAO.N. 14.21 +1.39MANAG ST O.N. 88.52 +0.49MERCK KGAAO.N. 115.40 +0.17METRO AG ST O.N. 31.58 +1.94MUENCH.RUECKVERS.VNAO.N. 145.20 +0.66RWE AG ST O.N. 27.18 +0.20SALZGITTER AGO.N. 33.30 +3.84SAP AGO.N. 53.85 +0.06SIEMENS AGNA 90.28 -1.05THYSSENKRUPP AGO.N. 18.89 +1.97TUI AG NA 9.22 +0.00VOLKSWAGEN AG ST O.N. 169.10 +0.09

Londres (PENCE)Aberdeen Asset Management PLC 411.00 +4.52Amec PLC 1 103.00 +1.66Anglo American PLC 1 552.03 +1.87Antofagasta PLC 888.83 +2.44Astrazeneca PLC 3 187.17 +0.39Babcock International Group PLC 1 189.00 +0.34Bae Systems PLC 446.84 +1.27Barclays PLC 280.05 +1.34Bg Group PLC 1 214.89 +0.95Bhp Billiton PLC 1 849.37 +1.81BP PLC 444.38 +0.51British American Tobacco PLC 3 238.12 -0.20British Land Company PLC 600.50 +1.31British Sky Broadcasting Group PLC 876.08 -0.11Bt Group PLC 353.23 +0.52Burberry Group PLC 1 526.47 -3.69Crh PLC 1 563.36 +2.11Croda International PLC 2 515.06 +3.28Diageo PLC 1 957.66 +0.21Easyjet PLC 1 272.00 +0.71Fresnillo PLC 950.82 +2.57Gkn PLC 368.84 +2.29Glaxosmithkline PLC 1 572.42 +0.25Glencore Xstrata PLC 337.75 +1.98Hargreaves Lansdown PLC 1 035.72 +2.97HSBC Holdings PLC 691.80 +0.29Imperial Tobacco Group PLC 2 189.24 -1.35Intercontinental Hotels Group PLC 1 824.14 +0.76International Consolidated Airlines GroupS.A. 347.30 +2.49

Intertek Group PLC 3 304.00 +1.16Itv PLC 185.91 +0.54Kingfisher PLC 376.94 +1.05Legal & General Group PLC 201.06 +1.77Marks And Spencer Group PLC 480.43 +0.97Meggitt PLC 542.67 +0.31Melrose Industries PLC 303.50 +2.20Morrison (Wm) Supermarkets PLC 283.81 +2.80OldMutual PLC 195.45 +2.52Pearson PLC 1 315.26 +0.71Persimmon PLC 1 206.85 +1.40Prudential PLC 1 194.10 +1.33Reckitt Benckiser Group PLC 4 372.13 +0.26Reed Elsevier PLC 846.78 +0.96Rio Tinto PLC 3 199.49 +3.83Rolls-Royce Holdings PLC 1 118.60 -0.31Royal Dutch Shell PLC 2 033.95 +0.78Royal Dutch Shell PLC 2 138.18 +0.71Rsa Insurance Group PLC 118.51 -0.67Sage Group PLC 322.47 +0.17Sainsbury (J) PLC 395.08 +1.30Schroders PLC 2 640.31 -0.47Serco Group PLC 526.92 -1.92Severn Trent PLC 1 814.00 +0.27Smith & Nephew PLC 792.02 +1.50Sse PLC 1 446.31 +0.66Standard Life PLC 360.67 +1.55Tate & Lyle PLC 756.67 -0.18Tesco PLC 364.49 +0.81Travis Perkins PLC 1 771.60 +1.28

Tui Travel PLC 375.00 +2.20Vodafone Group PLC 221.31 -0.16Weir Group PLC 2 356.10 +1.20Whitbread PLC 3 251.58 +1.29William Hill PLC 423.70 +0.99Wood Group (John) PLC 797.85 +0.91Wpp PLC 1 276.39 +3.04Xstrata PLC 963.50 +0.00

Nyse (USD)3MCo 119.83 -1.29Abbott Laboratories 33.72 -0.85Alcoa Inc 8.37 -0.95Allstate Corp 52.42 -0.76Altria Group Inc 35.32 -1.20Amazon.com 306.33 -1.41American Electric Power Co Inc 43.49 -1.34American Express Co 75.24 -1.09Amgen Inc 111.43 -0.16Apple Inc 498.88 +0.57AT&T 33.71 -0.65Avon Products Inc 20.52 -2.01Baker Hughes Inc 50.12 -0.60Bank of America Corp 14.24 -0.77Bank of New YorkMellon 30.84 -1.06Baxter International Inc 66.28 -0.32Boeing Co 118.18 -1.05Bristol-Myers Squibb Co 47.38 -0.69Campbell Soup 40.88 +0.12Capital One Financial Corp 71.58 -0.72Caterpillar Inc 85.73 -0.60Chevron 118.14 -0.37Cisco Systems 23.18 -0.73Citigroup Inc 48.83 -1.57Coca-Cola Co 37.65 -0.69Colgate-Palmolive Co 61.24 -0.46Comcast Corporation 46.40 -0.15ConocoPhillips 71.92 -0.07CostcoWholesale Corporation 115.40 -0.74Covidien 61.12 -1.05CVS Caremark 59.07 -1.06Dell Inc 13.83 -0.14Devon Energy Corp 60.98 +0.07DowChemical Co 40.43 -0.98E.I. DuPont de Nemours & Co 58.16 -0.33EMC Corp 24.64 -2.93Entergy Corp 63.67 -1.82Exelon Corp 29.53 -1.63ExxonMobil Corp 86.80 -0.92FedEx Corp 120.07 +4.06FordMotor Co 16.97 -1.28General Dynamics Corp 86.85 -1.12General Electric Co 24.19 -0.78General Motors 34.71 -1.73Gilead Sciences 63.61 -0.42Goldman Sachs Group Inc 157.60 -1.15Google Inc 882.14 +0.73Halliburton Co 51.17 -0.35Hewlett-Packard Co 22.79 -0.55Home Depot Inc 75.20 -1.51Honeywell International Inc 85.14 -1.00Intel Corporation 23.39 -0.30International BusinessMachine 184.53 -1.27Johnson & Johnson 89.93 +0.17JPMorgan Chase & Co 52.32 -0.77LinkedIn 235.62 +3.12LockheedMartin Corp 125.90 -1.26Lowes Cos. 48.45 -0.90MasterCard Cl A 686.12 -0.36McDonalds Corp 93.78 -0.99Medtronic Inc 54.57 -1.14MeetMe 1.81 -1.63Merck & Co Inc 46.57 -0.41Microsoft Corporation 34.49 +0.09Morgan Stanley 27.99 -0.64National-Oilwell Inc 79.98 -0.14Nike Inc Cl B 73.71 -0.50Nokia Corp ADS 6.92 +4.53Norfolk Southern Corp 78.79 -0.32NYSE Euronext 44.23 -0.61Occidental PetroleumCorp 95.22 -0.49Oracle Corp 32.76 -1.62PepsiCo Inc 80.59 -0.62Petroleo Brasileiro S/A ADS 15.69 -0.13Pfizer Inc 29.16 -0.61Philip Morris International 85.48 -1.41Procter & Gamble Co 77.60 -1.44QUALCOMM Incorporated 68.18 +0.62Raytheon Co 75.68 -0.93Regions Financial Corp 9.56 -1.49Schlumberger Ltd 90.54 -0.71Southern Co 40.86 -1.19Sprint Corporation 6.05 +0.50Target Corp 62.94 -1.13Texas Instruments Incorporated 40.25 -0.76TimeWarner Inc 67.47 -0.84ToyotaMotor Corp ADS 129.70 -0.84Tyco International Ltd 35.09 -1.56U.S. Bancorp 36.86 -0.89United Parcel Service Inc Cl B 90.30 -0.03United Technologies Corp 105.79 -1.01UnitedHealth Group Inc 73.87 -1.11Verizon Communications Inc 46.31 -1.07Wal-Mart Stores 74.37 -0.42Walgreen Co 56.28 -0.76Walt Disney 66.45 -0.58Wells Fargo & Co 41.53 -0.55Weyerhaeuser Co 28.78 -1.81Williams Cos. 35.52 -0.70Xerox Corp 10.57 -0.84

Valeurs de croissance Cours du 15.10.13

Nasdaq (usd)ACTIVISION BLIZZARD, INC 17.77 -0.39ADOBE SYSTEMS INCORPORATED 51.94 -1.33AKAMAI TECHNOLOGIES, INC. 51.31 -1.13ALTERA CORPORATION 36.70 -1.63AMAZON.COM, INC. 306.33 -1.41AMGEN INC. 111.43 -0.16APOLLO GROUP, INC. 20.10 -2.33APPLE INC. 498.88 +0.57APPLIEDMATERIALS, INC. 17.82 -1.52AUTODESK, INC. 40.90 -0.22BAIDU 151.51 -0.98BED BATH & BEYOND INC. 76.22 -1.36BIOGEN IDEC INC 236.48 -1.02BROADCOMCORPORATION 26.50 -0.67C.H. ROBINSONWORLDWIDE, INC. 58.78 -1.13CADENCE DESIGN SYSTEMS, INC. 14.10 -1.40CELGENE CORPORATION 155.25 +0.57CHECK POINT SOFTWARE TECHNOLOG 57.79 -2.79CINTAS CORPORATION 51.65 -0.44CISCO SYSTEMS, INC. 23.18 -0.73CITRIX SYSTEMS, INC. 57.13 -2.39COGNIZANT TECHNOLOGY SOLUTIONS 85.91 -2.62COMCAST CORPORATION 46.40 -0.15COSTCOWHOLESALE CORPORATION 115.40 -0.74DELL INC. 13.83 -0.14DENTSPLY INTERNATIONAL INC. 44.28 -0.98DISCOVERY COMMUNICATIONS, INC 79.13 -1.28DISH NETWORK CORPORATION 48.18 +1.10EBAY INC. 53.97 -1.48EXPEDIA, INC. 47.89 -1.28EXPEDITORS INTERNATIONAL OFWA 43.16 -0.96

EXPRESS SCRIPTS, INC. 63.41 +0.54FACEBOOK 49.49 -0.03FASTENAL COMPANY 47.94 -0.31FISERV, INC. 101.94 -0.44FLEXTRONICS INTERNATIONAL LTD. 9.06 +0.11FRIENDFINDER NETWORKS INC 0.43 -23.00GARMIN LTD. 47.21 -0.94GILEAD SCIENCES, INC. 63.61 -0.42GOOGLE INC. 882.14 +0.73GROUPON 11.18 +1.50IAC/INTERACTIVECORP 54.52 -0.94INFOSYS TECHNOLOGIES LIMITED 54.75 +0.97INTEL CORPORATION 23.39 -0.30INTUIT INC. 66.77 -0.98INTUITIVE SURGICAL, INC. 390.21 -2.93JUNIPER NETWORKS, INC. 20.07 -2.60KLA-TENCOR CORPORATION 61.95 -1.46LAM RESEARCH CORPORATION 52.61 -1.28LAMAR ADVERTISING COMPANY 46.65 -0.35LEVEL 3 COMMUNICATIONS, INC. 27.33 -0.87LIBERTY GLOBAL, INC. 76.97 +0.01LIBERTYMEDIA CORPORATION 25.47 -1.01LINEAR TECHNOLOGY CORPORATION 39.56 -1.10LM ERICSSON TELEPHONE COMPANY 12.92 +0.39LOGITECH INTERNATIONAL S.A. 9.28 -1.80MARVELL TECHNOLOGY GROUP, LTD. 11.31 -0.83MAXIM INTEGRATED PRODUCTS, INC 29.69 -1.26MICROCHIP TECHNOLOGY INCORPORA 39.56 -2.05MICROSOFT CORPORATION 34.49 +0.09MONSTER BEVERAGE CORP 55.57 +0.80NETAPP, INC. 40.70 -2.47NEWS CORPORATION 28.75 -0.45NII HOLDINGS, INC. 5.80 -3.01

NOVATELWIRELESS 3.12 +10.25NUANCE COMMUNICATIONS 17.69 -2.75NVIDIA CORPORATION 15.41 -0.48ORACLE CORPORATION 32.76 -1.62PACCAR INC. 55.97 -1.08PATTERSON COMPANIES INC. 39.81 -1.58PATTERSON-UTI ENERGY, INC. 22.75 -1.73PAYCHEX, INC. 40.73 -0.39PEABODY ENERGY CORPORATION 17.70 -1.34PETSMART, INC 72.00 -1.07PRICELINE.COM INCORPORATED 1 021.50 +0.37QUALCOMM INCORPORATED 68.18 +0.62RESEARCH INMOTION LIMITED 8.15 +0.12ROSS STORES, INC. 72.49 -0.67RYANAIR HOLDINGS PLC 49.12 +0.72SANDISK CORPORATION 62.69 -0.54SEARS HOLDINGS CORPORATION 53.94 -1.41SIGMA-ALDRICH CORPORATION 83.20 -0.32SIRIUS XM RADIO INC. 3.90 -1.02SOHU.COM INC 81.20 -1.69STAPLES, INC. 15.05 -0.59STARBUCKS CORPORATION 76.70 -1.81SYMANTEC CORPORATION 24.96 -0.85TELLABS, INC. 2.26 -2.38TEVA PHARMACEUTICAL INDUSTRIES 39.51 -2.13UNITED ONLINE 8.05 -1.35VERISIGN, INC. 51.64 -0.12VERTEX PHARMACEUTICALS INCORPO 73.35 -0.49WYNN RESORTS, LIMITED 167.20 +0.03XILINX, INC. 46.37 -2.26YAHOO! INC. 33.38 -1.82ZYNGA INC 3.52 -0.71

Cours de changeBillets de banques 15.10.2013Devise (en EUR) ISO Achat VenteCOURO.NORVEGIENNE NOK 8.3707 7.8141COURONNE DANOISE DKK 8.0460 6.8540COURONNE SUEDOISE SEK 9.1281 8.4709DOLLAR CANADIEN CAD 1.4561 1.3437DOLLAR US USD 1.3919 1.3163FRANC SUISSE CHF 1.2748 1.2116LIVRE STERLING GBP 0.8721 0.8218YEN JPY 138.4700 129.9400

OrDevise (en EUR) Prix moy. Diff.10 $ US 513.00 512.0010 Florins 179.00 184.0020 $ US 990.00 1048.0020 Francs Tunisie 182.00 181.005 $ US 285.00 253.0050 Ecus 477.00 478.63Demi Napoléon 103.00 102.00Demi Souverain 119.00 118.00Elisabeth II 233.00 240.00Krugerrand 1000.00 1000.00Lingot 1 Kg 30000.00 30010.00Lingotin Once CPoR 1000.00 1000.00Lingotin oR ® 100g 3140.00 3150.00Lingotin oR ® 10g 320.00 322.00Lingotin oR ® 20g 628.00 637.00Lingotin oR ® 250g 7700.00 7700.00Lingotin oR ® 500g 14820.00 15610.00Lingotin oR ® 50g 1560.00 1610.00Lingotin oR ® 5g 158.00 161.00Napoléon 185.00 187.90Once (en $) 1270.50 1285.50Pièce 20 Francs Suisses 172.00 186.00Pièce 50 Pesos 1170.00 1115.00Reichmark 239.00 238.00Souverain 226.00 237.00Union latine 177.00 179.00

RendementsFonds d'Etat de référence à 10 ansAllemagne 1.9000 1.8600Belgique 2.7000 2.6800Japon 0.6600 0.6500Royaume-Uni 2.7800 2.7500

Matières premières15-10-13 14-10-13 Var/H%

Aluminium Londres (USD/t) 1804.50 1821.50 -0.93Argent N.Y. ($/ounce) 21.17 21.44 -1.26Brent Londres (USD/lb) 110.41 110.79 -0.34Cuivre Bruxelles (EUR/t) 5653.22 5637.20 0.28Cuivre Londres (USD/t) 7185.50 7205.00 -0.27Etain Londres (USD/t) 23075.00 23375.00 -1.28Nickel Londres (USD/t) 13890.00 13900.00 -0.07Plomb Londres (USD/t) 2111.00 2101.50 0.45Zinc Londres (USD/t) 1886.00 1883.00 0.16Platine 1376.99 1382.99 -0.43Palladium 703.97 711.22 -1.02Argent 21.18 21.55 -1.74

Indices des prix à la consommationPériode

2004 1996 1988 19881981 1974-75

I.S. I.d.P. I.S. I.d.P. I.S. I.d.P.Sept. 2013 120.81 122.65 137.45 140.96 165.72 173.00 234.04 360.44Août 2013 120.89 122.58 137.54 140.88 165.82 172.90 233.91 360.24Juil. 2013 121.06 122.66 137.73 140.97 166.06 173.01 234.06 360.47Juin 2013 121.01 122.53 137.67 140.82 165.99 172.83 233.81 360.09Mai 2013 120.81 122.32 137.45 140.58 165.72 172.53 233.41 359.47Avr. 2013 120.49 122.14 137.08 140.38 165.28 172.28 233.07 358.95Mars 2013 120.50 122.19 137.09 140.43 165.29 172.35 233.16 359.09Févr. 2013 120.27 122.02 136.83 140.24 164.97 172.11 232.84 358.59Janv. 2013 120.00 121.63 136.52 139.79 164.60 171.56 232.09 357.45Déc. 2012 120.06 121.66 136.59 139.82 164.69 171.60 232.15 357.53Nov. 2012 119.95 121.65 136.47 139.81 164.54 171.59 232.13 357.51Oct. 2012 119.87 121.79 136.38 139.97 164.43 171.78 232.40 357.92Sept. 2012 119.52 121.57 135.98 139.72 163.95 171.47 231.98 357.27Août 2012 119.47 121.36 135.92 139.48 163.88 171.18 231.58 356.65I.S. = Indice Santé - I.d.P. = Indice des Prix

Pour convertir(1) (2) (3) (1) (2) (3)

1974-75 1988 0,48000 I.S. 1988 I.S. 1996 0,829401981 1988 0,73920 I.d.P. 1988 I.d.P. 1996 0,814801988 1966 3,39350 I.S. 1996 I.S. 1988 1,205701988 1971 2,85430 I.d.P. 1996 I.d.P. 1988 1,227301996 1988 1,2273 I.S. 2004 I.S. 1996 1,13771996 1981 1,6603 I.d.P. 2004 I.d.P. 1996 1,1493

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39mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Amsterdam Cours du 15.10.13

EUROAEGON 5.84 +1.37AHOLD KON 13.38 +2.53AIR FRANCE -KLM 7.49 +0.78AKZO NOBEL 48.91 +1.79APERAM 13.13 +8.61ARCELORMITTAL 11.78 +4.39ASML HOLDING 72.11 +1.11BOSKALIS WESTMIN 33.97 +0.06CORIO 31.76 -0.25DSM KON 54.14 -0.77FUGRO 44.19 +1.60HEINEKEN 50.70 +0.60ING GROEP 9.14 +2.29KPN KON 2.42 +2.42PHILIPS KON 24.46 +1.68POSTNL 3.18 +0.89RANDSTAD 41.78 +3.05REED ELSEVIER 14.87 +1.61ROYAL DUTCH SHELLA 24.18 +1.43SBM OFFSHORE 15.54 +2.27TNT EXPRESS 6.68 +1.03TOMTOM 5.56 +3.79UNILEVER 27.92 +1.12WOLTERS KLUWER 19.48 +1.62

Euronext Cours du 15.10.13

TITRE PAYS MARCHÉ CLÔTURE COURS DIFF. COURS COURS VOLUME 12MOIS INFO SURDIVIDENDEEURO PRÉC. EN% OUVERT MAX. MIN. MAX. MIN. DIV. DEV. DATE

AlternextBSB (D) BE SF 6.09 6.15 -0.98 6.09 6.09 6.09 150 7.95 6.07 0.3600 EUR 17-05-11CO.BR.HA (D) BE SF 1 745.00 1 752.01 -0.40 1 745.00 1 745.00 1 745.00 10 1 799.99 1 565.00 16.0000 EUR 31-05-13DE ROUCK GEO (D) BE SF 0.03 0.04 -25.00 0.03 0.03 0.03 1750 0.25 0.03 EURECODIS (D) BE SF 0.05 0.05 +0.00 0.05 0.05 0.05 1600 0.10 0.05 EUREMAKINA GROUP (D) BE SF 8.55 8.00 +6.88 8.55 8.55 8.55 50 9.00 5.65 0.1100 EUR 02-05-11EVADIX BE SF 0.29 0.33 -12.12 0.29 0.29 0.29 4691 0.42 0.27 EURPOLYGONE BE DF 5.19 5.49 -5.46 5.19 5.19 5.19 1 0.00 0.00 EURVISION IT (D) BE SF 3.65 3.70 -1.35 3.65 3.65 3.65 3100 4.86 2.98 0.1200 EUR 25-09-09

Marche Libre5EME SAISON (D) BE SF 0.55 0.55 +0.00 0.55 0.55 0.55 2095 0.00 0.00 EURANTIGOON INV (D) BE SF 9.25 9.25 +0.00 9.25 9.25 9.25 1350 9.25 9.10 0.0900 EUR 20-05-13ARCHIMEDE BE SF 0.80 0.80 +0.00 0.80 0.80 0.80 250 0.00 0.00 EURARPADIS GROUP (D) BE SF 0.74 1.02 -27.45 0.74 0.74 0.74 10 1.15 0.60 EURAURIGA INTERN (D) BE SF 5.00 5.00 +0.00 5.00 5.00 5.00 100 5.00 5.00 0.1500 EUR 25-06-09EMDMUSIC (D) BE SF 3.00 3.00 +0.00 3.00 3.00 3.00 253 5.14 3.00 0.2200 EUR 01-08-08ERYPLAST (D) BE SF 1.90 1.92 -1.04 1.90 1.90 1.90 1050 2.50 1.32 0.1500 EUR 02-06-09FIXINOX (D) BE SF 1.63 2.25 -27.56 1.63 1.63 1.63 100 0.00 0.00 0.0500 EUR 05-10-09FLEXOS (D) BE SF 5.80 5.80 +0.00 5.80 5.80 5.80 10 5.90 3.47 EURFRED & GINGER (D) BE SF 15.95 16.20 -1.54 15.95 15.95 15.95 55 20.00 9.40 EURICE CONCEPT (D) BE SF 1.00 1.00 +0.00 1.00 1.00 1.00 1000 1.24 0.63 EURMCLS (D) BE SF 0.98 0.69 +42.03 0.98 0.98 0.98 450 0.98 0.68 0.1900 EUR 28-03-08NEWTON 21 EUROPE BE SF 0.15 0.15 +0.00 0.15 0.15 0.15 3900 0.34 0.15 EURNEWTREE (D) BE SF 2.86 2.86 +0.00 2.86 2.86 2.86 331 5.98 2.46 0.0400 EUR 19-06-07OTC (D) BE SF 0.50 0.50 +0.00 0.50 0.50 0.50 200 0.60 0.45 0.5100 EUR 13-05-08OXBRIDGE BE SF 4.60 4.60 +0.00 4.60 4.60 4.60 93 0.00 0.00 EURPHARCO (D) BE SF 2.60 2.60 +0.00 2.60 2.60 2.60 25 5.60 2.37 2.2800 EUR 02-07-13PNS BE SF 2.34 3.86 -39.38 2.34 2.34 2.34 1650 3.90 2.10 0.1000 EUR 10-10-12PROPHAREX BE SF 0.40 0.49 -18.37 0.40 0.40 0.40 3950 0.00 0.00 0.1000 EUR 31-05-06PROXIMEDIA BE SF 16.30 15.61 +4.42 16.30 16.30 16.30 306 16.30 13.05 0.4000 EUR 05-06-12REALCO BE SF 11.50 11.60 -0.86 11.50 11.50 11.50 300 14.15 11.50 EURREIBEL BE SF 5.83 5.90 -1.19 5.83 5.83 5.83 90 8.80 4.14 EURRV ASSURANCE (D) BE SF 0.79 0.79 +0.00 0.79 0.79 0.79 40 0.00 0.00 EURSCF INVEST BE SF 0.01 0.01 +0.00 0.01 0.01 0.01 100000 0.02 0.01 EURSODIPLAN (D) BE SF 0.23 0.22 +4.55 0.23 0.23 0.23 650 0.00 0.00 EURSV PATRIMONIA BE SF 1.67 1.68 -0.60 1.67 1.67 1.67 13 1.68 0.23 0.3000 EUR 11-08-09TEAM INTMRKT (D) BE SF 0.50 0.51 -1.96 0.50 0.50 0.50 40 1.03 0.30 0.0800 EUR 22-06-07TETRYS (D) BE SF 1.50 0.95 +57.89 1.50 1.50 1.50 24 3.00 0.95 EURU&I LEARNING (D) BE SF 1.90 2.00 -5.00 1.90 1.90 1.90 59 4.60 1.90 EURVAL ST.LAMBERT INT BE SF 0.01 0.60 -98.33 0.01 0.60 0.01 5458 0.00 0.00 EUR

Paris Cours du 15.10.13

EUROACCOR 32.55 -1.05AIR LIQUIDE 101.05 +0.70ALSTOM 25.66 +1.28ARCELORMITTAL 11.78 +4.39AXA 18.50 +0.98BNP PARIBAS ACT.A 54.17 +0.88BOUYGUES 29.13 +3.63CAP GEMINI 44.97 +1.56CARREFOUR 26.88 +0.66CREDIT AGRICOLE 9.08 +1.54DANONE 53.04 -0.82EADS 48.54 -0.78EDF 25.25 +0.78ESSILOR INTL. 79.00 -0.60GDF SUEZ 19.40 +0.23GEMALTO 84.58 +2.05KERING 167.05 +0.39L OREAL 124.05 +0.65LAFARGE 49.83 +0.33LEGRAND 41.15 -0.71LVMH 144.85 +0.03MICHELIN 79.71 +1.94ORANGE 10.18 +0.44PERNOD RICARD 87.88 -0.81PUBLICIS GROUPE SA 59.64 +2.81RENAULT 66.90 +2.12SAFRAN 45.55 -0.88SAINT GOBAIN 37.89 +1.20SANOFI 73.52 +0.44SCHNEIDER ELECTRIC 62.38 +0.26SOCIETE GENERALE 41.57 +2.18SOLVAY 114.85 +3.52STMICROELECTRONICS 6.66 -1.05TECHNIP 88.70 +2.25TOTAL 44.29 +1.51UNIBAIL-RODAMCO 188.05 +0.27VALLOUREC 43.81 +1.66VEOLIA ENVIRON. 13.79 +0.55VINCI 46.21 +1.92VIVENDI 18.30 +0.58

Obligations publiquesDette directe de l'EtatBELGE(T.démat.) B101B 100.00 99.00BELGE 37 3,50+ B105 100.00 99.00Unifiée 1 S titre démat 4,0+ B112B 100.00 100.50UNIFIEE 2S 4,0+ B113B 100.00 100.50Libér.45(T.démat.) B114 100.00 102.00Belge 92-2015 linéaire B282 111.91 111.9397-2028 Linéaure B291 126.15 128.9402-2017 Linéaire B300 117.40 117.2503-2013 Linéaire B301 100.23 100.4704-2014 Linéaire B303 103.80 103.8904-2035 Linéaire B304 121.64 125.5005-2015 Linéaire B306 106.51 106.5906-2016 Linéaire B307 107.32 107.4006-2022 Linéaire B308 111.40 112.4507-2013 Linéaire B310 100.04 100.2407-2017 Linéaire B309 110.01 111.1708-2018 Linéaire B312 112.14 112.0908-2014 Linéaire B314 101.89 101.8409-2019 Linéaire B315 112.32 113.4009-2020 Linéaire B318 111.88 111.8003-2016 Linéaire B319 105.28 105.3303-2041 Linéaire B320 110.38 114.4409-2021 Linéaire B321 114.89 115.0002-2016 Linéaire B322 101.17 101.4906-2027 Linéaire B323 109.12 109.0603-2026 Linéaire B324 114.00 114.6709-2022 Linéaire B325 113.42 115.28Bons Etat 06-14 B982 103.57 103.64Bons Etat 07-15 B984 104.73 104.70Bons Etat 07-15 B987 105.61 105.63Bons Etat 07-15 B990 106.61 106.60Bons Etat 07-15 B993 106.93 107.01Bons Etat 08-13 B995 100.15 100.19Bons Etat 08-13 B998 100.20 100.33Bons Etat 08-16 B996 106.83 106.87Bons Etat 08-16 B999 108.35 108.40Bons Etat 08-13 B208 99.95 100.19Bons Etat 08-16 B209 109.37 109.54Bons Etat 08-13 B211 100.27 100.31Bons Etat 08-16 B212 109.06 109.09Bons Etat 03-14 B214 100.89 100.93Bons Etat 03-17 B215 108.53 108.63Bons Etat 06-14 B217 101.33 101.35Bons Etat 06-17 B218 107.98 107.91Bons Etat 09-14 B219 102.21 101.95Bons Etat 09-17 B220 107.78 107.85Bons Etat 12-14 B221 102.22 102.26Bons Etat 12-17 B222 107.95 107.94Bons Etat 03-15 B223 102.56 102.55Bons Etat 03-18 B224 107.72 107.69Bons Etat 06-15 B225 102.52 102.57Bons Etat 06-18 B226 106.62 106.64Bons Etat 09-15 B227 102.64 102.60Bons Etat 09-18 B228 105.28 105.43Bons Etat 12-15 B229 103.49 103.46Bons Etat 12-18 B230 106.27 106.44Bons Etat 03-14 B231 100.65 100.73Bons Etat 03-16 B232 105.70 105.67Bons Etat 03-19 B233 109.96 109.98Bons Etat 06-14 B234 101.40 101.14Bons Etat 06-16 B235 106.06 106.18Bons Etat 06-19 B236 110.05 110.17Bons Etat 09-14 B237 101.70 101.85Bons Etat 09-16 B238 105.79 105.80Bons Etat 09-19 B239 108.59 108.51Bons Etat 12-14 B240 103.25 103.27Bons Etat 12-16 B241 108.93 108.97Bons Etat 12-19 B242 112.45 112.42Bons Etat 03-17 B243 103.48 103.73Bons Etat 03-20 B244 105.94 106.00

Bourses étrangères Cours du 15.10.13

IndicesAmsterdam: AEX 381.95 +1.51Euronext: Euronext 100 791.04 +0.89Euronext: Next 150 1 843.68 +0.85Francfort: DAX Extra 8 804.44 +0.92Lisbonne: PSI 20 6 281.74 +0.59Madrid: IBEX 35 0.00 -100.00FTSEMIB 18 999.22 +0.43New-York: DJ Industrial 15 168.01 -0.87New-York: Nasdaq 100 3 244.66 -0.35Paris: CAC 40 4 256.02 +0.78

Francfort (Eur)ADIDAS AGO.N. 82.52 +1.15ALLIANZ SE VNAO.N. 121.05 +0.88ALTANA AGO.N. 16.29 +0.00BASF SE O.N. 72.17 +1.01BAY.MOTORENWERKE AG ST 82.95 +2.88BAYER AGO.N. 47.71 +0.00BEIERSDORF AGO.N. 69.00 +0.66COMMERZBANK AGO.N. 9.48 +3.00CONTINENTAL AGO.N. 135.50 +1.57DAIMLER AGNAO.N. 59.45 +2.15DEUTSCHE BANK AGNAO.N. 36.18 +1.34DEUTSCHE BOERSE NAO.N. 57.61 +0.12DEUTSCHE POST AGNAO.N. 24.16 +2.09DEUTSCHE POSTBANK AGNA 35.26 +0.03DT.TELEKOMAGNA 11.71 +2.18E.ON AGNA 14.00 +0.72FRESEN.MED.CARE KGAA ST 47.24 -0.59HENKEL AG+CO.KGAA ST O.N. 63.71 +1.79HENKEL AG+CO.KGAA VZO 73.60 +0.62HYPO REAL ESTATE HLDG 1.44 +0.00INFINEON TECH.AG NAO.N. 7.33 -0.46K+S AGO.N. 19.11 +0.76LINDE AGO.N. 142.65 -0.24LUFTHANSA AG VNAO.N. 14.21 +1.39MANAG ST O.N. 88.52 +0.49MERCK KGAAO.N. 115.40 +0.17METRO AG ST O.N. 31.58 +1.94MUENCH.RUECKVERS.VNAO.N. 145.20 +0.66RWE AG ST O.N. 27.18 +0.20SALZGITTER AGO.N. 33.30 +3.84SAP AGO.N. 53.85 +0.06SIEMENS AGNA 90.28 -1.05THYSSENKRUPP AGO.N. 18.89 +1.97TUI AG NA 9.22 +0.00VOLKSWAGEN AG ST O.N. 169.10 +0.09

Londres (PENCE)Aberdeen Asset Management PLC 411.00 +4.52Amec PLC 1 103.00 +1.66Anglo American PLC 1 552.03 +1.87Antofagasta PLC 888.83 +2.44Astrazeneca PLC 3 187.17 +0.39Babcock International Group PLC 1 189.00 +0.34Bae Systems PLC 446.84 +1.27Barclays PLC 280.05 +1.34Bg Group PLC 1 214.89 +0.95Bhp Billiton PLC 1 849.37 +1.81BP PLC 444.38 +0.51British American Tobacco PLC 3 238.12 -0.20British Land Company PLC 600.50 +1.31British Sky Broadcasting Group PLC 876.08 -0.11Bt Group PLC 353.23 +0.52Burberry Group PLC 1 526.47 -3.69Crh PLC 1 563.36 +2.11Croda International PLC 2 515.06 +3.28Diageo PLC 1 957.66 +0.21Easyjet PLC 1 272.00 +0.71Fresnillo PLC 950.82 +2.57Gkn PLC 368.84 +2.29Glaxosmithkline PLC 1 572.42 +0.25Glencore Xstrata PLC 337.75 +1.98Hargreaves Lansdown PLC 1 035.72 +2.97HSBC Holdings PLC 691.80 +0.29Imperial Tobacco Group PLC 2 189.24 -1.35Intercontinental Hotels Group PLC 1 824.14 +0.76International Consolidated Airlines GroupS.A. 347.30 +2.49

Intertek Group PLC 3 304.00 +1.16Itv PLC 185.91 +0.54Kingfisher PLC 376.94 +1.05Legal & General Group PLC 201.06 +1.77Marks And Spencer Group PLC 480.43 +0.97Meggitt PLC 542.67 +0.31Melrose Industries PLC 303.50 +2.20Morrison (Wm) Supermarkets PLC 283.81 +2.80OldMutual PLC 195.45 +2.52Pearson PLC 1 315.26 +0.71Persimmon PLC 1 206.85 +1.40Prudential PLC 1 194.10 +1.33Reckitt Benckiser Group PLC 4 372.13 +0.26Reed Elsevier PLC 846.78 +0.96Rio Tinto PLC 3 199.49 +3.83Rolls-Royce Holdings PLC 1 118.60 -0.31Royal Dutch Shell PLC 2 033.95 +0.78Royal Dutch Shell PLC 2 138.18 +0.71Rsa Insurance Group PLC 118.51 -0.67Sage Group PLC 322.47 +0.17Sainsbury (J) PLC 395.08 +1.30Schroders PLC 2 640.31 -0.47Serco Group PLC 526.92 -1.92Severn Trent PLC 1 814.00 +0.27Smith & Nephew PLC 792.02 +1.50Sse PLC 1 446.31 +0.66Standard Life PLC 360.67 +1.55Tate & Lyle PLC 756.67 -0.18Tesco PLC 364.49 +0.81Travis Perkins PLC 1 771.60 +1.28

Tui Travel PLC 375.00 +2.20Vodafone Group PLC 221.31 -0.16Weir Group PLC 2 356.10 +1.20Whitbread PLC 3 251.58 +1.29William Hill PLC 423.70 +0.99Wood Group (John) PLC 797.85 +0.91Wpp PLC 1 276.39 +3.04Xstrata PLC 963.50 +0.00

Nyse (USD)3MCo 119.83 -1.29Abbott Laboratories 33.72 -0.85Alcoa Inc 8.37 -0.95Allstate Corp 52.42 -0.76Altria Group Inc 35.32 -1.20Amazon.com 306.33 -1.41American Electric Power Co Inc 43.49 -1.34American Express Co 75.24 -1.09Amgen Inc 111.43 -0.16Apple Inc 498.88 +0.57AT&T 33.71 -0.65Avon Products Inc 20.52 -2.01Baker Hughes Inc 50.12 -0.60Bank of America Corp 14.24 -0.77Bank of New YorkMellon 30.84 -1.06Baxter International Inc 66.28 -0.32Boeing Co 118.18 -1.05Bristol-Myers Squibb Co 47.38 -0.69Campbell Soup 40.88 +0.12Capital One Financial Corp 71.58 -0.72Caterpillar Inc 85.73 -0.60Chevron 118.14 -0.37Cisco Systems 23.18 -0.73Citigroup Inc 48.83 -1.57Coca-Cola Co 37.65 -0.69Colgate-Palmolive Co 61.24 -0.46Comcast Corporation 46.40 -0.15ConocoPhillips 71.92 -0.07CostcoWholesale Corporation 115.40 -0.74Covidien 61.12 -1.05CVS Caremark 59.07 -1.06Dell Inc 13.83 -0.14Devon Energy Corp 60.98 +0.07DowChemical Co 40.43 -0.98E.I. DuPont de Nemours & Co 58.16 -0.33EMC Corp 24.64 -2.93Entergy Corp 63.67 -1.82Exelon Corp 29.53 -1.63ExxonMobil Corp 86.80 -0.92FedEx Corp 120.07 +4.06FordMotor Co 16.97 -1.28General Dynamics Corp 86.85 -1.12General Electric Co 24.19 -0.78General Motors 34.71 -1.73Gilead Sciences 63.61 -0.42Goldman Sachs Group Inc 157.60 -1.15Google Inc 882.14 +0.73Halliburton Co 51.17 -0.35Hewlett-Packard Co 22.79 -0.55Home Depot Inc 75.20 -1.51Honeywell International Inc 85.14 -1.00Intel Corporation 23.39 -0.30International BusinessMachine 184.53 -1.27Johnson & Johnson 89.93 +0.17JPMorgan Chase & Co 52.32 -0.77LinkedIn 235.62 +3.12LockheedMartin Corp 125.90 -1.26Lowes Cos. 48.45 -0.90MasterCard Cl A 686.12 -0.36McDonalds Corp 93.78 -0.99Medtronic Inc 54.57 -1.14MeetMe 1.81 -1.63Merck & Co Inc 46.57 -0.41Microsoft Corporation 34.49 +0.09Morgan Stanley 27.99 -0.64National-Oilwell Inc 79.98 -0.14Nike Inc Cl B 73.71 -0.50Nokia Corp ADS 6.92 +4.53Norfolk Southern Corp 78.79 -0.32NYSE Euronext 44.23 -0.61Occidental PetroleumCorp 95.22 -0.49Oracle Corp 32.76 -1.62PepsiCo Inc 80.59 -0.62Petroleo Brasileiro S/A ADS 15.69 -0.13Pfizer Inc 29.16 -0.61Philip Morris International 85.48 -1.41Procter & Gamble Co 77.60 -1.44QUALCOMM Incorporated 68.18 +0.62Raytheon Co 75.68 -0.93Regions Financial Corp 9.56 -1.49Schlumberger Ltd 90.54 -0.71Southern Co 40.86 -1.19Sprint Corporation 6.05 +0.50Target Corp 62.94 -1.13Texas Instruments Incorporated 40.25 -0.76TimeWarner Inc 67.47 -0.84ToyotaMotor Corp ADS 129.70 -0.84Tyco International Ltd 35.09 -1.56U.S. Bancorp 36.86 -0.89United Parcel Service Inc Cl B 90.30 -0.03United Technologies Corp 105.79 -1.01UnitedHealth Group Inc 73.87 -1.11Verizon Communications Inc 46.31 -1.07Wal-Mart Stores 74.37 -0.42Walgreen Co 56.28 -0.76Walt Disney 66.45 -0.58Wells Fargo & Co 41.53 -0.55Weyerhaeuser Co 28.78 -1.81Williams Cos. 35.52 -0.70Xerox Corp 10.57 -0.84

Valeurs de croissance Cours du 15.10.13

Nasdaq (usd)ACTIVISION BLIZZARD, INC 17.77 -0.39ADOBE SYSTEMS INCORPORATED 51.94 -1.33AKAMAI TECHNOLOGIES, INC. 51.31 -1.13ALTERA CORPORATION 36.70 -1.63AMAZON.COM, INC. 306.33 -1.41AMGEN INC. 111.43 -0.16APOLLO GROUP, INC. 20.10 -2.33APPLE INC. 498.88 +0.57APPLIEDMATERIALS, INC. 17.82 -1.52AUTODESK, INC. 40.90 -0.22BAIDU 151.51 -0.98BED BATH & BEYOND INC. 76.22 -1.36BIOGEN IDEC INC 236.48 -1.02BROADCOMCORPORATION 26.50 -0.67C.H. ROBINSONWORLDWIDE, INC. 58.78 -1.13CADENCE DESIGN SYSTEMS, INC. 14.10 -1.40CELGENE CORPORATION 155.25 +0.57CHECK POINT SOFTWARE TECHNOLOG 57.79 -2.79CINTAS CORPORATION 51.65 -0.44CISCO SYSTEMS, INC. 23.18 -0.73CITRIX SYSTEMS, INC. 57.13 -2.39COGNIZANT TECHNOLOGY SOLUTIONS 85.91 -2.62COMCAST CORPORATION 46.40 -0.15COSTCOWHOLESALE CORPORATION 115.40 -0.74DELL INC. 13.83 -0.14DENTSPLY INTERNATIONAL INC. 44.28 -0.98DISCOVERY COMMUNICATIONS, INC 79.13 -1.28DISH NETWORK CORPORATION 48.18 +1.10EBAY INC. 53.97 -1.48EXPEDIA, INC. 47.89 -1.28EXPEDITORS INTERNATIONAL OFWA 43.16 -0.96

EXPRESS SCRIPTS, INC. 63.41 +0.54FACEBOOK 49.49 -0.03FASTENAL COMPANY 47.94 -0.31FISERV, INC. 101.94 -0.44FLEXTRONICS INTERNATIONAL LTD. 9.06 +0.11FRIENDFINDER NETWORKS INC 0.43 -23.00GARMIN LTD. 47.21 -0.94GILEAD SCIENCES, INC. 63.61 -0.42GOOGLE INC. 882.14 +0.73GROUPON 11.18 +1.50IAC/INTERACTIVECORP 54.52 -0.94INFOSYS TECHNOLOGIES LIMITED 54.75 +0.97INTEL CORPORATION 23.39 -0.30INTUIT INC. 66.77 -0.98INTUITIVE SURGICAL, INC. 390.21 -2.93JUNIPER NETWORKS, INC. 20.07 -2.60KLA-TENCOR CORPORATION 61.95 -1.46LAM RESEARCH CORPORATION 52.61 -1.28LAMAR ADVERTISING COMPANY 46.65 -0.35LEVEL 3 COMMUNICATIONS, INC. 27.33 -0.87LIBERTY GLOBAL, INC. 76.97 +0.01LIBERTYMEDIA CORPORATION 25.47 -1.01LINEAR TECHNOLOGY CORPORATION 39.56 -1.10LM ERICSSON TELEPHONE COMPANY 12.92 +0.39LOGITECH INTERNATIONAL S.A. 9.28 -1.80MARVELL TECHNOLOGY GROUP, LTD. 11.31 -0.83MAXIM INTEGRATED PRODUCTS, INC 29.69 -1.26MICROCHIP TECHNOLOGY INCORPORA 39.56 -2.05MICROSOFT CORPORATION 34.49 +0.09MONSTER BEVERAGE CORP 55.57 +0.80NETAPP, INC. 40.70 -2.47NEWS CORPORATION 28.75 -0.45NII HOLDINGS, INC. 5.80 -3.01

NOVATELWIRELESS 3.12 +10.25NUANCE COMMUNICATIONS 17.69 -2.75NVIDIA CORPORATION 15.41 -0.48ORACLE CORPORATION 32.76 -1.62PACCAR INC. 55.97 -1.08PATTERSON COMPANIES INC. 39.81 -1.58PATTERSON-UTI ENERGY, INC. 22.75 -1.73PAYCHEX, INC. 40.73 -0.39PEABODY ENERGY CORPORATION 17.70 -1.34PETSMART, INC 72.00 -1.07PRICELINE.COM INCORPORATED 1 021.50 +0.37QUALCOMM INCORPORATED 68.18 +0.62RESEARCH INMOTION LIMITED 8.15 +0.12ROSS STORES, INC. 72.49 -0.67RYANAIR HOLDINGS PLC 49.12 +0.72SANDISK CORPORATION 62.69 -0.54SEARS HOLDINGS CORPORATION 53.94 -1.41SIGMA-ALDRICH CORPORATION 83.20 -0.32SIRIUS XM RADIO INC. 3.90 -1.02SOHU.COM INC 81.20 -1.69STAPLES, INC. 15.05 -0.59STARBUCKS CORPORATION 76.70 -1.81SYMANTEC CORPORATION 24.96 -0.85TELLABS, INC. 2.26 -2.38TEVA PHARMACEUTICAL INDUSTRIES 39.51 -2.13UNITED ONLINE 8.05 -1.35VERISIGN, INC. 51.64 -0.12VERTEX PHARMACEUTICALS INCORPO 73.35 -0.49WYNN RESORTS, LIMITED 167.20 +0.03XILINX, INC. 46.37 -2.26YAHOO! INC. 33.38 -1.82ZYNGA INC 3.52 -0.71

Cours de changeBillets de banques 15.10.2013Devise (en EUR) ISO Achat VenteCOURO.NORVEGIENNE NOK 8.3707 7.8141COURONNE DANOISE DKK 8.0460 6.8540COURONNE SUEDOISE SEK 9.1281 8.4709DOLLAR CANADIEN CAD 1.4561 1.3437DOLLAR US USD 1.3919 1.3163FRANC SUISSE CHF 1.2748 1.2116LIVRE STERLING GBP 0.8721 0.8218YEN JPY 138.4700 129.9400

OrDevise (en EUR) Prix moy. Diff.10 $ US 513.00 512.0010 Florins 179.00 184.0020 $ US 990.00 1048.0020 Francs Tunisie 182.00 181.005 $ US 285.00 253.0050 Ecus 477.00 478.63Demi Napoléon 103.00 102.00Demi Souverain 119.00 118.00Elisabeth II 233.00 240.00Krugerrand 1000.00 1000.00Lingot 1 Kg 30000.00 30010.00Lingotin Once CPoR 1000.00 1000.00Lingotin oR ® 100g 3140.00 3150.00Lingotin oR ® 10g 320.00 322.00Lingotin oR ® 20g 628.00 637.00Lingotin oR ® 250g 7700.00 7700.00Lingotin oR ® 500g 14820.00 15610.00Lingotin oR ® 50g 1560.00 1610.00Lingotin oR ® 5g 158.00 161.00Napoléon 185.00 187.90Once (en $) 1270.50 1285.50Pièce 20 Francs Suisses 172.00 186.00Pièce 50 Pesos 1170.00 1115.00Reichmark 239.00 238.00Souverain 226.00 237.00Union latine 177.00 179.00

RendementsFonds d'Etat de référence à 10 ansAllemagne 1.9000 1.8600Belgique 2.7000 2.6800Japon 0.6600 0.6500Royaume-Uni 2.7800 2.7500

Matières premières15-10-13 14-10-13 Var/H%

Aluminium Londres (USD/t) 1804.50 1821.50 -0.93Argent N.Y. ($/ounce) 21.17 21.44 -1.26Brent Londres (USD/lb) 110.41 110.79 -0.34Cuivre Bruxelles (EUR/t) 5653.22 5637.20 0.28Cuivre Londres (USD/t) 7185.50 7205.00 -0.27Etain Londres (USD/t) 23075.00 23375.00 -1.28Nickel Londres (USD/t) 13890.00 13900.00 -0.07Plomb Londres (USD/t) 2111.00 2101.50 0.45Zinc Londres (USD/t) 1886.00 1883.00 0.16Platine 1376.99 1382.99 -0.43Palladium 703.97 711.22 -1.02Argent 21.18 21.55 -1.74

Indices des prix à la consommationPériode

2004 1996 1988 19881981 1974-75

I.S. I.d.P. I.S. I.d.P. I.S. I.d.P.Sept. 2013 120.81 122.65 137.45 140.96 165.72 173.00 234.04 360.44Août 2013 120.89 122.58 137.54 140.88 165.82 172.90 233.91 360.24Juil. 2013 121.06 122.66 137.73 140.97 166.06 173.01 234.06 360.47Juin 2013 121.01 122.53 137.67 140.82 165.99 172.83 233.81 360.09Mai 2013 120.81 122.32 137.45 140.58 165.72 172.53 233.41 359.47Avr. 2013 120.49 122.14 137.08 140.38 165.28 172.28 233.07 358.95Mars 2013 120.50 122.19 137.09 140.43 165.29 172.35 233.16 359.09Févr. 2013 120.27 122.02 136.83 140.24 164.97 172.11 232.84 358.59Janv. 2013 120.00 121.63 136.52 139.79 164.60 171.56 232.09 357.45Déc. 2012 120.06 121.66 136.59 139.82 164.69 171.60 232.15 357.53Nov. 2012 119.95 121.65 136.47 139.81 164.54 171.59 232.13 357.51Oct. 2012 119.87 121.79 136.38 139.97 164.43 171.78 232.40 357.92Sept. 2012 119.52 121.57 135.98 139.72 163.95 171.47 231.98 357.27Août 2012 119.47 121.36 135.92 139.48 163.88 171.18 231.58 356.65I.S. = Indice Santé - I.d.P. = Indice des Prix

Pour convertir(1) (2) (3) (1) (2) (3)

1974-75 1988 0,48000 I.S. 1988 I.S. 1996 0,829401981 1988 0,73920 I.d.P. 1988 I.d.P. 1996 0,814801988 1966 3,39350 I.S. 1996 I.S. 1988 1,205701988 1971 2,85430 I.d.P. 1996 I.d.P. 1988 1,227301996 1988 1,2273 I.S. 2004 I.S. 1996 1,13771996 1981 1,6603 I.d.P. 2004 I.d.P. 1996 1,1493

(1) Passez de la base... (2) à la base... (3) en multipliant par...

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Sports Diables Rouges

40 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 41mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Belgique – Pays de Galles 1-1

Belgique : Courtois; Alderweireld, VanBuyten (72e Vertonghen), Vermaelen,Pocognoli; Chadli (58e Hazard), Witsel,Dembélé, De Bruyne; Lukaku, Mirallas(78e Bakkali).Pays de Galles : Hennessey; Taylor, Gun-ter, Collins (57e J.Wilson), Richards; Vau-ghan, King, Robson-Kanu (87e H.Wilson),Ramsey, Bellamy; Church (70e Vokes).Arbitre : M. Karasev (Rus).Avertissements : Bellamy.Les buts : 65e De Bruyne (1-0), 89e Ram-sey (1-1).

L a fête. Le mot était surtoutes les lèvres, dessupporters à Marc Wilmotsen passant par Stromae. Ets’il n’y avait qu’une chose à

retenir de cette dernière rencontrede qualification, c’étaitcertainement l’ambiance festive. DesDiables qualifiés, des supportersbien en voix : en dehors du terrain,c’était une belle soirée.

En terme de football, par contre,les nombreux journalistes étran­gers venus observer la sélectionbelge devenue si hype sont restéssur leur faim. Les Diables Rougesont peut­être livré le match lemoins abouti de la campagne.

Il a ainsi fallu attendre 19 minutespour voir une vraie occasion de but, àmettre à l’actif de Lukaku.

Les Diables Rouges ont même faitpatienter leurs fans jusqu’à l’appro­che de la pause pour véritablementaccélérer. Les hommes de MarcWilmots avaient­ils déjà la tête auBrésil ? Sans doute, oui. Et on peutbien les comprendre et les pardon­ner !

La seconde période fut – par mo­ments seulement – de meilleure fac­ture. Notamment grâce à l’entrée aujeu d’Eden Hazard, qui avait visible­ment des fourmis dans les jambes.L’ouverture du score finit par tomberdes pieds de De Bruyne. Un troi­

sième but qui fait de lui le meilleurbuteur belge de cette campagne. Quil’aurait cru il y a quinze mois, alorsqu’il n’était même pas encore titu­laire dans cette même équipe ?

Distraits, pas aussi appliqués qu’àl’accoutumée, les Diables Rouges ontoublié d’alourdir le score et AaronRamsey égalisa finalement en fin departie.

Pas de quoi gâcher la fête. Mais çane peut pas faire de mal pour un peufaire retomber l’euphorie. La prépa­ration pour le Brésil a déjà com­mencé. Et pour qu’elle se déroule aumieux, il faudra garder les têtes froi­des.

Benoît Delhauteur

Bakkali officiellement BelgePREMIÈRE

L a question qui énervait tant Marc Wilmotsen conférence de presse ne reviendra plus :Zakaria Bakkali a définitivement validé son

choix de nationalité hier soir.Le joueur de 17 ans est monté au jeu à la 77e mi­

nute, mettant fin au dernier petit doute qui pou­vait subsister. Le natif de Liège sera un Diable jus­qu’à la fin de ses jours, à la grande tristesse de lasélection marocaine qui aurait tant aimé comptersur les services de ce très gros talent.

Hier, Zakaria Bakkali n’a disputé que le dernier

quart d’heure mais il a répondu à la grande curio­sité des supporters qui, pour la plupart, n’avaientencore jamais vu la dernière petite perle belge àl’œuvre.

Enlacé par Marc Wilmots et ovationné par le pu­blic du stade Roi Baudouin avant son entrée, ils’est positionné sur le flanc droit, comme au PSV,et ne s’est pas montré impressionné par l’événe­ment. Il a même enflammé un peu plus les fansbelges en désarçonnant la défense galloise sansmême toucher le ballon. En laissant filer le cuirentre ses jambes de manière surprenante, il aamené une belle occasion.

Le plus dur ne fait cependant que commencerpour Bakkali. Maintenant qu’il est définitivementBelge, footballistiquement parlant, il devra réus­sir à rester dans ce groupe qui va maintenant dé­buter sa préparation pour le grand rendez­vousbrésilien de l’été prochain.

Notons encore que Bakkali n’était pas le plusjeune sur la pelouse hier soir. En toute fin derencontre, Harry Wilson, 16 ans, a fait sesgrands débuts internationaux, lui qui n’estmême pas encore en équipe première à Liver­pool !

C. F.

Ils avaient déjà la tête au Brésil

Zakaria a remplacé Mirallas. Le joueur de 17 ans est devenu, aux yeux de la Fifa, 100% Belge.

PHOT

ONE

NEWS

C’est Kevin De Bruyne qui a finalement réussi à débloquer la situation.

PHOT

ONE

WS

Le 3e meilleurbilan desqualificationsEn concédant le nulface au Pays de Galles,les Belges terminentleur campagnequalificative pour laCoupe du Monde auBrésil sur un excellentbilan de 26 unitésengrangées sur 30possibles. Invaincus,les Belges ont réussiun parcourshistorique. Seulsl’Allemagne et lesPays-Bas sontparvenus à faire mieux(28 sur 30) lors deleurs dix rencontresofficielles.R.V.P.

Épinglé

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41mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Ils avaient déjà la tête au Brésil

Zakaria a remplacé Mirallas. Le joueur de 17 ans est devenu, aux yeux de la Fifa, 100% Belge.

PHOT

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NEWS

C’est Kevin De Bruyne qui a finalement réussi à débloquer la situation.

PHOT

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CyclismeJoaquim Rodriguez vainqueurdu WorldTour 2013Joaquim Rodriguez (Katusha) s’est adjugé pour la 3e fois desa carrière le classement final du WorldTour. L’Espagnol, 34ans, a remporté cette année le Tour de Lombardie, fini 2e deschampionnats du monde sur route, 2e de Liège-Bastogne-Liège et du Tour de Catalogne, prenant en outre la 3e placedu Tour de France et la 4e de la Vuelta. A l’issue du Tour dePékin qui s’est achevé mardi, dernière épreuve du WorldTourde la saison, Joaquim Rodriguez s’impose avec 607 pointsdevant Chris Froome (Sky), le vainqueur du Tour de France(587 pts), 2e, et l’Espagnol Alejandro Valverde (Movistar), 3e

avec 540 points. “El Purito” renouvelle ainsi son succès del’an dernier après avoir déjà remporté le classement final duWorldTour en 2010. En 2011, c’était Philippe Gilbert quiavait terminé en tête. Premier belge au classement général,Greg Van Avermaet (BMC) est 18e avec 230 points. JanBakelants ensuite est 40e. L’Espagnol Benat Intxausti(Movistar), vainqueur du Tour de Pékin, passe de la 56e à la22e. Le classement par équipes est remporté par Movistardevant Sky et Katusha. Omega Pharma-Quick.Step est 7e etLotto-Belisol 18e. L’Espagne gagne le classement par paysdevant l’Italie et la Colombie. La Belgique termine 6e. (Belga)

FootballMoratti annonce la vente de l’Inter au magnat indonésien, Erick ThohirLe président de l’Inter Milan, Massimo Moratti, a annoncémardi qu’il était arrivé à un accord, après six mois denégociation, pour vendre le club de football à un grouped’entrepreneurs indonésien emmené par le magnat desmédias Erick Thohir. Erick Thohir est arrivé à un accord pouracquérir 70% des actions du club interriste pour une sommeavoisinant les 300 millions d’euros. Moratti, PDG du groupepétrolier Saras, restera dans la société, mais l’on ne sait pasencore à quel titre, et conservera 23% des parts, le restantallant dans les mains de la famille Giulini, le fabricant depneumatiques Pirelli et d’autres petits actionnaires. (Belga)

TennisKirsten Flipkens éliminée au premier tourpar une qualifiée polonaiseKirsten Flipkens, 20e mondial, a été éliminée par unejoueuse issue des qualifications au premier tour du tournoide tennis de Luxembourg, épreuve WTA sur surface duredotée de 235000 dollars, mardi. L’Anversoise, 27 ans, 4e

tête de série, a été battue en deux sets par la PolonaiseKatarzyna Piter, 144e au classement WTA, 6-4, 6-2 en 1h10minutes jeu au bout de la 3e balle de match. Il n’y auradonc pas de duel belgo-belge au second tour. C’est en effetKatarzyna Piter qui affrontera Yanina Wickmayer, 63e

mondiale, qualifiée la veille, en trois sets, face à laBritannique Heather Watson (WTA-133), bénéficiaire d’uneinvitation : 6-0, 5-7, 6-2. Il s’agira de la premièreconfrontation sur le circuit entre la numéro 2 belge, 23 ans,et la Polonaise, 22 ans. Associée à la joueuse duLiechtenstein, Stephanie Vogt, Yanina Wickmayer disputeaussi le double au Grand-Duché de Luxembourg. (Belga)

Résultats

GOLF NATIONAL

Mont Garni Golf ClubPrix du Caducée (12 octobre) – Scramble à 2Mixte 1: 1. Dutrieux Guy&Langbeen Pol 40; 2. BiebuyckFrançois&Gossart Dany 38; 3. Scauflaire Pierre&Dethy-Hur-chon Joëlle 37Mixte 2: 1. Kabué-Tshibanda Wa-Kabwe&Delhaye Nathalie38; 2. Lesire Dominique&Lenoir Véronique 36; 3. CuvelierThomas&Dumoulin Mathieu 35Mixte 3: 1. Delhaye Philippe&Attenelle Laurence 38; 2. EstasPierre&Hublart Philippe 35; 3. Ciancaleoni Coglin&van derSchueren Marie 32.

Royal Golf Club des FagnesPrix offert par le club II (12 octobre) – Sstb1re Série Mixte : 1. Mond Marie-Hélène 37; 2. Aldenhoff ReneFreddy 36; 3. Beaupain Georges 352e Série Mixte : 1. Grisard Dominique 38; 2. Garsou Di-dier 38; 3. Demortier Robert 363e Série Mixte (12 trous) : 1. Poelmans Alexandre 29

Brussels Golf ClubPrix des Jeunes (12-13 octobre) – Scramble à 4 StkpBrut : Denis Elliott&Diane&Xavier, Broze Gaelle 58Net : 1. Lefebure Ysaure&Ladislas&Arnould, HendrickxPascale 49,8; 2.Denis Elliott&Diane&Xavier&Broze Gaelle50,7; 3.Laffargue Laurence, Oliviers Gaspard, Van InnisVincent, De Saedeleer Isabelle 51,4

Golf de l’EmpereurPrix de clôture (13 octobre) – Sstb

1re Série Messieurs : 1. Crosset Robert 35; 2. De Vos Didier31; 3.Tissot Franck 30. 2e Série : 1. Marchal Jean-Jacques 36;2. Tassier Marc 35; 3. Stellfeld Marc 353e Série : 1. Zabala Algarra Fernando 45; 2. De Vos Sébastien41; 3. de Bassompierre Tristan 411re Série Dames : 1. Lemmens Julie 34; 2. Lauwereys Noah33; 3. Schicks Victoria 32. 2e Série : 1. Ureel Danièle 34; 2.Henkens-Van De Keere Anita 31; 3. Mambourg Eliane 29La Hutte : 1. Six Olivia 46; 2. Arnoldy Maximilien 46; 3.Desmet Fabienne 44

TENNISVienne -ATP – 585000$Premier tour : Mirza Basic (BIH) bat Michael Russell(USA) 6-3, 6-4.Moscou -ATP- 742150$Premier tour : Mikhail Kukushkin (Kaz) bat Alex Bogomo-lov Jr. (Rus) 6-4, 6-1; Andrey Golubev (Kaz) bat OleksandrNedovyesov (Ukr) 6-2, 7-5; Paolo Lorenzi (Ita) bat FilippoVolandri (Ita) 3-6, 7-5, 4-1 (ab.).Moscou -WTA – 794000$Premier tour : Magdalena Rybarikova (Svq) bat KseniaPervak (Kaz) 7-5, 6-2; Carla Suarez (Esp/n°6) bat VeraDushevina (Rus) 6-4, 6-3; Klara Zakopalova (Tch) batDanka Kovinic (MNe) 6-4, 6-3; Vesna Manasieva (Ser) batDominika Cibulkova (Svq/n°9) 3-6, 7-5, 6-3.Stockholm -ATP – 585000$Premier tour : Jan-Lennard Struff (All) bat Milos Sekulic(Suè) 6-3, 6-0; Jack Sock (USA) bat Bernard Tomic (Aus)6-4, 6-2.Luxembourg -WTA – 235000$Premier tour : Hsieh Su-wei (TPE) bat Kristina Kucova(Svq) 4-6, 7-6 (7/2), 6-3; Stefanie Vögele (Sui) bat MonaBarthel (All/n°6) 1-6, 6-4, 7-6 (7/3); Katarzyna Piter (Pol)bat Kirsten Flipkens 6-4, 6-2.

Programme et résultats

FOOTBALLCoupe du monde 2014 : Zone EuropeGroupe ADéjà joués07/09/12 Croatie - Macédoine 1-007/09/12 Paysde Galles - Belgique 0-208/09/12 Écosse - Serbie 0-011/09/12 Belgique - Croatie 1-111/09/12 Serbie - Pays de Galles 6-111/09/12 Écosse - Macédoine 1-112/10/12 Serbie - Belgique 0-312/10/12 Macédoine - Croatie 1-212/10/12 Pays de Galles - Écosse 2-116/10/12 Belgique - Écosse 2-016/10/12 Macédoine - Serbie 1-016/10/12 Croatie - Pays de Galles 2-022/03/13 Macédoine - Belgique 0-222/03/13 Écosse - Pays de Galles 1-222/03/13 Croatie - Serbie 2-026/03/13 Belgique - Macédoine 1-026/03/13 Serbie - Écosse 2-026/03/13 Pays de Galles - Croatie 1-207/06/13 Croatie - Écosse 0-107/06/13 Belgique - Serbie 2-106/09/13 Macédoine - Pays de Galles 2-106/09/13 Serbie - Croatie 1-106/09/13 Écosse – Belgique 0-210/09/13 Pays de Galles - Serbie 0-310/09/13 Macédoine - Écosse 1-211/10/13 Croatie - Belgique 1-211/10/13 Pays de Galles - Macédoine 1-0MardiBelgique - Pays de Galles 1-1Serbie - Macédoine 5-1Écosse - Croatie 2-0

Classement1. Belgique 10 8 0 2 18 4 +14 262. Croatie 10 5 3 2 12 9 +3 173. Serbie 10 4 4 2 18 11 +7 144. Écosse 10 3 6 0 9 19 –10 115. Pays de Galles 10 3 6 1 11 19 –8 106. Madécoine 10 2 7 1 6 12 –6 7

Groupe BMardiBulgarie - R. tchèque 0-1Danemark - Malte 6-0Italie - Arménie 2-2

Classement1. ITALIE 10 6 0 4 19 9 242. Danemark 10 4 2 4 17 12 163. R. tchèque 10 4 3 3 13 9 154. Bulgarie 10 3 3 4 14 9 135. Arménie 10 4 5 1 12 13 136. Malte 10 1 9 0 5 28 3

Groupe CMardiIrlande - Kazakhstan 3-1Suède - Allemagne 3-5Îles Féroé - Autriche 0-3

Classement1. ALLEMAGNE 10 9 0 1 36 10 282. Suède 10 6 2 2 19 14 203. Autriche 10 5 3 2 20 10 174. Irlande 10 4 4 2 16 17 145. Kazakhstan 10 1 7 2 6 21 56. Îles Féroé 10 0 9 1 4 29 1.

Groupe DMardiRoumanie - Estonie 2-0Turquie - Pays-Bas 0-2Hongrie - Andorre 2-0

Classement1. PAYS-BAS 10 9 0 1 34 5 282. Roumanie 10 6 3 1 19 12 193. Hongrie 10 5 3 2 21 20 17

4. Turquie 10 5 4 1 16 9 165. Estonie 10 2 7 1 6 20 76. Andorre 10 0 10 0 0 30 0

Groupe EMardiSuisse - Slovénie 1-0Chypre - Albanie 0-0Norvège - Islande 1-1

Classement1. SUISSE 10 7 0 3 17 6 242. Islande 10 5 3 2 17 15 173. Slovénie 10 5 5 0 14 11 154. Norvège 10 3 4 3 10 13 125. Albanie 10 3 5 2 9 11 116. Chypre 10 1 7 2 4 15 5

Groupe FMardiAzerbaïdjan - Russie 1-1Portugal - Luxembourg 3-0Israël - Irlande d. N. 1-1

Classement1. RUSSIE 10 7 2 1 20 5 222. Portugal 10 6 1 3 20 9 213. Israël 10 3 2 5 19 14 144. Azerbaïdjan 10 1 3 6 7 11 95. Ir. du Nord 10 1 5 4 9 17 76. Luxembourg 10 1 6 3 7 26 6

Groupe GMardiLituanie - Bosnie 0-1Grèce - Liechtenstein 2-0Lettonie - Slovaquie 1-2

Classement1. BOSNIE 10 8 1 1 30 6 252. Grèce 10 8 1 1 12 4 253. Slovaquie 10 4 3 3 11 9 154. Lituanie 10 3 5 2 9 11 115. Lettonie 10 2 7 1 9 20 76. Liechtenstein 10 0 8 2 4 25 2

Groupe HMardiMonténégro - Moldavie 2-5St-Marin - Ukraine 0-8Angleterre - Pologne 2-0

Classement1. Angleterre 10 6 0 4 31 4 222. Ukraine 10 6 1 3 28 4 213. Monténégro 10 4 3 3 18 17 154. Pologne 10 3 3 4 18 12 135. Moldavie 10 3 5 2 12 17 116. Saint Marin 10 0 10 0 1 54 0

Groupe IMardiFrance - Finlande 3-0Espagne - Géorgie 2-0

Classement1. Espagne 8 6 0 2 14 3 202. France 8 5 1 2 15 6 143. Finlande 8 2 3 3 5 9 94. Géorgie 8 1 5 2 3 10 55. Biélorussie 8 1 6 1 7 16 4

Les vainqueurs de groupe qualifiéspour le Mondial 2014 (12 juin > 13 juillet).Les 8 meilleurs deuxièmes (face aux équipesclassées 1re, 3e, 4e et 5e du groupe) disputent desbarrages (aller le 15/11; retour le 19/11) qui quali-fierontleurs 4 vainqueurs.En cas d’égalité de points, la différence de butsgénérale prime avant le nombre de buts marquéset le confrontations directes

Colsaerts en “Final Series”Le Bruxellois disputeratrois tournois, mais pas

le HSBC Champions.

GOLF

N icolas Colsaerts va enta­mer la semaine pro­chaine les “Final Series”,

à savoir les derniers tournois dela saison, richement dotés, del’European Tour, avec en pointd’orgue le DP World TourChampionship, du 14 au17 novembre à Dubaï. D’ici là, leBruxellois, actuellement 30e dela Race to Dubaï (717 000€ en­grangés en 15 tournois), dispu­tera deux autre épreuves d’en­vergure : le BMW Masters deShanghai (du 24 au 27 octobre)et le Turkish Airlines Open (du7 au 10 novembre à Antalya),dotés tous deux de 7 000 000$.

Colsaerts fera l’impasse parcontre sur le HSBC Championsde Shanghai, épreuve de renomdotée de 8 500 000$ et dispu­tée sur le parcours de Sheshan.Et pour cause: Colsaerts n’estpas qualifié pour ce tournoi, quis’adresse uniquement auxjoueurs du Top 50 mondial ouayant remporté un tournoi ducircuit européen ou du PGA

Tour américain 2013. Redes­cendu à la 54e place au WorldRanking malgré quelques bonsrésultats ces dernières semai­nes (4e en Italie et 15e au Portu­gal), il ne remplit donc pluscette condition.

“Nous ne voulions de toute fa­çon disputer que trois des quatre“Final Series”, mais il était cepen­dant préférable de jouer les deuxtournois à Shanghai, vu que leHSBC Champions est déjà pris encompte pour le PGA Tour améri­cain 2014. Remonter dans le Top50 mondial d’ici la fin de l’annéereste important en vue du Mas­ters d’Augusta 2014”, nous com­mente Vincent Borremans, lemanager de Colsaerts, le “Bel­gian Bomber” étant actuelle­ment à Las Vegas pour uneséance de shooting chez Cal­laway, alors qu’il est l’une des fi­gures emblématiques de cettemarque en raison de sa lon­gueur de drive.

Le tour du monde en 48h“Nicolas va faire le tour du

monde cette semaine, en rejoi­gnant Shanghai via Los Angeleset Tokyo. Après le BMW Masters, ilira ensuite à Dubaï se préparerphysiquement et techniquementavec Richard et Michel Vanmeer­beek avant d’aller en Turquie, deretourner à Dubaï pour le DP

World Tour, puis aller en Austra­lie la semaine suivante en vue dela World Cup à Melbourne (Aus­tralie), où il sera le seul représen­tant de la Belgique”.

Soit une débauche d’énergieen dehors des terrains qui ris­que de se payer cash au niveaufatigue (physique et mentale)dans quelques semaines !

“C’est l’une des raisons pour les­

quelles nous allons faire un grostravail de renforcement muscu­laire en vue de la prochaine sai­son”, poursuit M. Borremans. “Ilfaut absolument que Nicolas soitau top physiquement s’il veut te­nir le coup toute la saison pro­chaine, une année Ryder Cup quis’annonce à nouveau bien rem­plie, entre le circuit européen et lecircuit américain”.

On en oublierait presque deparler de golf proprement dit.“Son fond de jeu est là, mais iln’était pas inspiré au Portugal surles greens en ne faisant pas assezde birdies. En matière de chip­ping, Olazabal et McGinley nousont donné quelques conseils, quenous espérons pouvoir mettre ra­pidement en pratique…”

Hugues Feron

Nicolas Colsaerts disputera ces prochaines semaines trois des quatre tournois “Final Series” de la Race to Dubaï.

AFP

L’autre regard

Les recettes diaboliquesPar MIGUEL TASSO

La qualification des Diables Rouges pour le prochainMondial a suscité un incroyable engouement popu­laire et patriotique dont il ne faut pas minimiser l’im­portance. D’un point de vue économique, les exploitsde Hazard&Co ont dopé le moral des ménages, favo­risé la consommation et servi de vaccin contre la mo­rosité ambiante. D’un point de vue politique, ils vontprobablement, en filigrane, freiner les élans de sépara­tisme et de guerre communautaire entretenus parcertains. Et d’un point de vue social, ils symbolisent lerapprochement entre les peuples et la lutte contre leracisme avec une connection 3B – black, blanc, beur –digne des grands artistes du surréalisme belge. Bref,sans y toucher, Marc Wilmots a réussi, en quelquesmois, ce qu’aucun programme de gouvernementn’aurait osé proposer à la nation ! A présent, il restejuste un petit détail à régler. Et il est d’ordre purementsportif. Il ne faudrait pas, en effet, que ce visa pour leBrésil, obtenu face à des adversaires de niveau moyen,ne génère, l’été prochain, une grande désillusion. Enun mot comme en cent : il faut raison garder et ne passe laisser aveugler par l’ivresse d’un moment. On aparfois l’impression, en écoutant certains commentai­res démesurés, que si nos Diables n’atteignent pas lafinale du prochain Mondial, comme dirait Stromae, leformidable se transformerait en fort minable.

FootballDécès de Bruno Metsu,entraîneur globe-trotterL’ancien joueur et entraîneur français Bruno Metsu, qui asurtout officié dans le Golfe et en Afrique, notamment enmenant le Sénégal en quarts de finale du Mondial 2002,est mort dans la nuit de lundi à mardi, à 59 ans, des suitesd’un cancer. “Il est décédé cette nuit à 03h30”, a déclaré àl’AFP l’un de ses proches, Hervé Beddeleem. Bruno Metsu,yeux clairs et longs cheveux bouclés, a égalemententraîné Beauvais (1987-92) et Sedan (1995-98), maiss’est surtout fait connaître comme sélectionneur enAfrique (Guinée, Sénégal) puis en Asie (Emirats arabesunis, Qatar). (AFP)

42 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 43mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

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© S.A. IPM 2013. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

CyclismeJoaquim Rodriguez vainqueurdu WorldTour 2013Joaquim Rodriguez (Katusha) s’est adjugé pour la 3e fois desa carrière le classement final du WorldTour. L’Espagnol, 34ans, a remporté cette année le Tour de Lombardie, fini 2e deschampionnats du monde sur route, 2e de Liège-Bastogne-Liège et du Tour de Catalogne, prenant en outre la 3e placedu Tour de France et la 4e de la Vuelta. A l’issue du Tour dePékin qui s’est achevé mardi, dernière épreuve du WorldTourde la saison, Joaquim Rodriguez s’impose avec 607 pointsdevant Chris Froome (Sky), le vainqueur du Tour de France(587 pts), 2e, et l’Espagnol Alejandro Valverde (Movistar), 3e

avec 540 points. “El Purito” renouvelle ainsi son succès del’an dernier après avoir déjà remporté le classement final duWorldTour en 2010. En 2011, c’était Philippe Gilbert quiavait terminé en tête. Premier belge au classement général,Greg Van Avermaet (BMC) est 18e avec 230 points. JanBakelants ensuite est 40e. L’Espagnol Benat Intxausti(Movistar), vainqueur du Tour de Pékin, passe de la 56e à la22e. Le classement par équipes est remporté par Movistardevant Sky et Katusha. Omega Pharma-Quick.Step est 7e etLotto-Belisol 18e. L’Espagne gagne le classement par paysdevant l’Italie et la Colombie. La Belgique termine 6e. (Belga)

FootballMoratti annonce la vente de l’Inter au magnat indonésien, Erick ThohirLe président de l’Inter Milan, Massimo Moratti, a annoncémardi qu’il était arrivé à un accord, après six mois denégociation, pour vendre le club de football à un grouped’entrepreneurs indonésien emmené par le magnat desmédias Erick Thohir. Erick Thohir est arrivé à un accord pouracquérir 70% des actions du club interriste pour une sommeavoisinant les 300 millions d’euros. Moratti, PDG du groupepétrolier Saras, restera dans la société, mais l’on ne sait pasencore à quel titre, et conservera 23% des parts, le restantallant dans les mains de la famille Giulini, le fabricant depneumatiques Pirelli et d’autres petits actionnaires. (Belga)

TennisKirsten Flipkens éliminée au premier tourpar une qualifiée polonaiseKirsten Flipkens, 20e mondial, a été éliminée par unejoueuse issue des qualifications au premier tour du tournoide tennis de Luxembourg, épreuve WTA sur surface duredotée de 235000 dollars, mardi. L’Anversoise, 27 ans, 4e

tête de série, a été battue en deux sets par la PolonaiseKatarzyna Piter, 144e au classement WTA, 6-4, 6-2 en 1h10minutes jeu au bout de la 3e balle de match. Il n’y auradonc pas de duel belgo-belge au second tour. C’est en effetKatarzyna Piter qui affrontera Yanina Wickmayer, 63e

mondiale, qualifiée la veille, en trois sets, face à laBritannique Heather Watson (WTA-133), bénéficiaire d’uneinvitation : 6-0, 5-7, 6-2. Il s’agira de la premièreconfrontation sur le circuit entre la numéro 2 belge, 23 ans,et la Polonaise, 22 ans. Associée à la joueuse duLiechtenstein, Stephanie Vogt, Yanina Wickmayer disputeaussi le double au Grand-Duché de Luxembourg. (Belga)

Résultats

GOLF NATIONAL

Mont Garni Golf ClubPrix du Caducée (12 octobre) – Scramble à 2Mixte 1: 1. Dutrieux Guy&Langbeen Pol 40; 2. BiebuyckFrançois&Gossart Dany 38; 3. Scauflaire Pierre&Dethy-Hur-chon Joëlle 37Mixte 2: 1. Kabué-Tshibanda Wa-Kabwe&Delhaye Nathalie38; 2. Lesire Dominique&Lenoir Véronique 36; 3. CuvelierThomas&Dumoulin Mathieu 35Mixte 3: 1. Delhaye Philippe&Attenelle Laurence 38; 2. EstasPierre&Hublart Philippe 35; 3. Ciancaleoni Coglin&van derSchueren Marie 32.

Royal Golf Club des FagnesPrix offert par le club II (12 octobre) – Sstb1re Série Mixte : 1. Mond Marie-Hélène 37; 2. Aldenhoff ReneFreddy 36; 3. Beaupain Georges 352e Série Mixte : 1. Grisard Dominique 38; 2. Garsou Di-dier 38; 3. Demortier Robert 363e Série Mixte (12 trous) : 1. Poelmans Alexandre 29

Brussels Golf ClubPrix des Jeunes (12-13 octobre) – Scramble à 4 StkpBrut : Denis Elliott&Diane&Xavier, Broze Gaelle 58Net : 1. Lefebure Ysaure&Ladislas&Arnould, HendrickxPascale 49,8; 2.Denis Elliott&Diane&Xavier&Broze Gaelle50,7; 3.Laffargue Laurence, Oliviers Gaspard, Van InnisVincent, De Saedeleer Isabelle 51,4

Golf de l’EmpereurPrix de clôture (13 octobre) – Sstb

1re Série Messieurs : 1. Crosset Robert 35; 2. De Vos Didier31; 3.Tissot Franck 30. 2e Série : 1. Marchal Jean-Jacques 36;2. Tassier Marc 35; 3. Stellfeld Marc 353e Série : 1. Zabala Algarra Fernando 45; 2. De Vos Sébastien41; 3. de Bassompierre Tristan 411re Série Dames : 1. Lemmens Julie 34; 2. Lauwereys Noah33; 3. Schicks Victoria 32. 2e Série : 1. Ureel Danièle 34; 2.Henkens-Van De Keere Anita 31; 3. Mambourg Eliane 29La Hutte : 1. Six Olivia 46; 2. Arnoldy Maximilien 46; 3.Desmet Fabienne 44

TENNISVienne -ATP – 585000$Premier tour : Mirza Basic (BIH) bat Michael Russell(USA) 6-3, 6-4.Moscou -ATP- 742150$Premier tour : Mikhail Kukushkin (Kaz) bat Alex Bogomo-lov Jr. (Rus) 6-4, 6-1; Andrey Golubev (Kaz) bat OleksandrNedovyesov (Ukr) 6-2, 7-5; Paolo Lorenzi (Ita) bat FilippoVolandri (Ita) 3-6, 7-5, 4-1 (ab.).Moscou -WTA – 794000$Premier tour : Magdalena Rybarikova (Svq) bat KseniaPervak (Kaz) 7-5, 6-2; Carla Suarez (Esp/n°6) bat VeraDushevina (Rus) 6-4, 6-3; Klara Zakopalova (Tch) batDanka Kovinic (MNe) 6-4, 6-3; Vesna Manasieva (Ser) batDominika Cibulkova (Svq/n°9) 3-6, 7-5, 6-3.Stockholm -ATP – 585000$Premier tour : Jan-Lennard Struff (All) bat Milos Sekulic(Suè) 6-3, 6-0; Jack Sock (USA) bat Bernard Tomic (Aus)6-4, 6-2.Luxembourg -WTA – 235000$Premier tour : Hsieh Su-wei (TPE) bat Kristina Kucova(Svq) 4-6, 7-6 (7/2), 6-3; Stefanie Vögele (Sui) bat MonaBarthel (All/n°6) 1-6, 6-4, 7-6 (7/3); Katarzyna Piter (Pol)bat Kirsten Flipkens 6-4, 6-2.

Colsaerts en “Final Series”

World Tour, puis aller en Austra­lie la semaine suivante en vue dela World Cup à Melbourne (Aus­tralie), où il sera le seul représen­tant de la Belgique”.

Soit une débauche d’énergieen dehors des terrains qui ris­que de se payer cash au niveaufatigue (physique et mentale)dans quelques semaines !

“C’est l’une des raisons pour les­

quelles nous allons faire un grostravail de renforcement muscu­laire en vue de la prochaine sai­son”, poursuit M. Borremans. “Ilfaut absolument que Nicolas soitau top physiquement s’il veut te­nir le coup toute la saison pro­chaine, une année Ryder Cup quis’annonce à nouveau bien rem­plie, entre le circuit européen et lecircuit américain”.

On en oublierait presque deparler de golf proprement dit.“Son fond de jeu est là, mais iln’était pas inspiré au Portugal surles greens en ne faisant pas assezde birdies. En matière de chip­ping, Olazabal et McGinley nousont donné quelques conseils, quenous espérons pouvoir mettre ra­pidement en pratique…”

Hugues Feron

Nicolas Colsaerts disputera ces prochaines semaines trois des quatre tournois “Final Series” de la Race to Dubaï.

AFP

FootballDécès de Bruno Metsu,entraîneur globe-trotterL’ancien joueur et entraîneur français Bruno Metsu, qui asurtout officié dans le Golfe et en Afrique, notamment enmenant le Sénégal en quarts de finale du Mondial 2002,est mort dans la nuit de lundi à mardi, à 59 ans, des suitesd’un cancer. “Il est décédé cette nuit à 03h30”, a déclaré àl’AFP l’un de ses proches, Hervé Beddeleem. Bruno Metsu,yeux clairs et longs cheveux bouclés, a égalemententraîné Beauvais (1987-92) et Sedan (1995-98), maiss’est surtout fait connaître comme sélectionneur enAfrique (Guinée, Sénégal) puis en Asie (Emirats arabesunis, Qatar). (AFP)

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Carnet

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AVIS DE FUNÉRAILLES

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Culture Europalia

46 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 47mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Sousinfluenceindienne

l De Rembrandt aux Beatles en passant parLe Corbusier ou Anne Teresa De Keersmaeker,l’Inde a toujours fasciné l’Occident.

l Depuis la découverte de Vasco de Gamajusqu’à nos jours, “Indomania” dévoile cetteattirance.

l Lumineux, épuré et très contemporain.

Keith Sonnier, “Hanuman”, 1981. Paris, collection privée Eric Fabre.

SABA

MBE

LGIUM

Tous indomaniaquesEXPOSITION

L’ Inde a de tout temps fas­ciné l’Occident, depuis lesdessins de Rembrandt ins­pirés des miniatures mo­gholes jusqu’à la célébris­

sime pochette de l’album des Beatles“Sergent Pepper’s Lonely Hearts ClubBand” en passant par la collection“Tutti Frutti” du bijoutier Cartier oules films de Jean Renoir, de Pier PaoloPasolini ou de Roberto Rossellini.

Ce sont cette attirance et, parfois,cette répulsion que les commissairesDirk Vermaelen et Deepak Ananthont voulu mettre en avant dans “Indo­mania”. En tirant un fil rouge, celuides rencontres, mais enpartant d’une date his­torique: 1498, lorsqueVasco de Gama ouvrit laroute maritime del’Inde. Débute alorsl’ère des premiers récitsimaginaires, nourris deceux des voyageursgrecs et romains dont lepremier fut Alexandrele Grand en 326 av. J.­C.Récits qui intriguent lesOccidentaux, les ef­fraient dans un premiertemps et commencentà les rassurer lorsqu’ilspeuvent se raccrocher àleurs propres mythes liés à l’Anti­quité. L’érotisme indien, par exemple,ne sera toléré que lorsque sa présenceaura été dévoilée dans notre passé.

Bénies, en quelque sorte, les annéesqui suivirent la découverte de l’Inden’étaient pas encore abîmées par lesentiment de suprématie colonialequi dominera lorsque le sous­conti­nent pliera sous le joug de l’Empirebritannique (1750­1947).

“Indomania” débute à cette pério­de­là, et montre à quel point nosgrands artistes ont puisé leur inspira­tion dans les eaux du Gange ou les pa­lais des maharadjah. Comme ces pré­cieux dessins de Brancusi réaliséspour le temple de la Délivrance, à In­

dore en 1936, projet d’un maharadjahqui possédait déjà les oiseaux de l’ar­tiste et désirait qu’ils s’abreuvent à lasource sous une lumière précise. Letemple ne s’érigera jamais, le mahar­dajah ayant changé d’avis, ainsi vontparfois les princes…

On s’arrêtera également devant lesplans du Corbusier pour la ville deChandigarh ou devant la sculpture enbambou de Keith Sonnier, “Hanu­man”, si proche de cette figure de Ha­tha­yoga photographiée par Alain Da­niélou et Raymond Burnier. On rêveradevant les étoffes, chintz et autressoies d’une délicatesse aisément ima­ginable. Autant de tissus introduitspuis copiés en Europe. Ils contribuent

aujourd’hui encore àinfluencer la mode etont commencé à rete­nir l’intérêt des artisteseuropéens à l’heure del’industrialisation. Oudevant cette coupe na­crée de toute beauté,réalisée pour MaryStuart. Sans oublier,surtout, les magnifi­ques dessins de Rodin,qui s’intéressait à l’artindien et aux bronzesChola. Le voici inspiréici par deux Indiennesenlacées.

Mais procédons, en­fin, par ordre et méthode. D’un raffi­nement extrême, épurée et à l’imagede ce que l’Inde peut offrir de plus éla­boré, “Indomania” tient ses promes­ses et laisse une très belle part à l’artcontemporain, notamment grâce auxartistes flamands Hans Op de Beeck etMax Pinckers qui ouvrent la danse(voir ci­dessous). Que de chemin par­couru depuis les premiers récits desvoyages et les gravures fantasquesd’après Albrecht Dürer qui en décou­lèrent, tel ce rhinocéros, offert en1516 par le Roi du Portugal au papeLéon X et soudain doté d’une armureet autres détails fantaisistes, aux plan­ches linéaires contreplaquées de Ri­chard Long qui ouvrent et ferment la

deuxième exposition phare d’europa­lia.india, indiquant la route à suivre etsignant le passage de l’agriculteur surla terre indienne.

Dessins de RembrandtParmi les pièces maîtresses de l’ex­

position, on retiendra bien sûr les des­sins de Rembrandt inspirés par les mi­niatures indiennes figurant le maha­radjah Shâh Jahan, vers 1656­1661,prince célèbre pour avoir fait cons­truire l’une des sept merveilles dumonde, le Taj Mahal, ce tombeau demarbre blanc pour son épouse bienaimée Arjumand Banu Begam, égale­ment connue sous le nom de MumtazMahal.

Mais aussi la soyeuse huile sur boisde Willem Schellinks représentant ànouveau Shâh Jahan et ses quatre fils,en provenance du musée Guimet à Pa­ris, et surtout la gouache retenue pourl’affiche de l’exposition qui figure unmajestueux Moghol blanc, JohnWombwell, dans une robe indienne etfumant un houka. Venue de Londres,une aquarelle datant de la fin du XVIIIe

et montrant “Le Mangeur de mou­tons” fait office, quant à elle, de repor­tage photographique avant l’heure.

Une photo qui sera très présentedans “Indomania”. Henri Cartier­Bresson (1908­2004) notamment acapté l’Inde des années 50 avec sescontrastes, sa misère, ses vérités etsurtout toute l’humanité si présentedans l’œuvre du grand photographefrançais. En témoigne cette impres­sionnante photo prise lors des funé­railles de Gandhi, cet arbre quiémerge de la foule et au sommet du­quel sont agglutinés des Indienséplorés. Marquantes aussi les encresde l’écrivain engagé Günter Grassbouleversé par son séjour à Calcutta,et ce très énigmatique dessin à laplume et encre bleue de Giacomettid’après la reproduction d’une sculp­ture d’art indien venant confirmer lacohérence de ce voyage appelé à nousrendre définitivement indomania­que.

Laurence Bertels

La vie calme d’un village in dien, avant la pluie, sous l’œil de Hans Op de BeeckIMAGES

D es bruits de pierre taillée, unetrès belle pureté, des images fil­mées, moments de vie quoti­

dienne, en silence, sans commentaire,sans voix off, un tout petit morceaud’Inde révélée, un village perdu loindes mégalopoles, à Anegundi, dans leKarnataka, Etat au sud de l’Inde, là oùl’artiste a été envoyé trois mois en ré­sidence. Un enfant joue dans la rue,des oiseaux s’envolent, un autre ga­min enfourche une bicyclette bientrop grande pour lui, des gamines la­

vent leurs gamelles à même le sol. Puisdes femmes frottent le linge au bordde l’eau, l’eau que l’on entend douce­ment d’abord avant de résonner avecfracas. La vidéo très cinématrographi­que, comme toute son œuvre, de HansOp de Beeck, filme une successiond’instants et raconte la vie telle qu’onla voit peu, avec cet enfant qui rêve debonbons devant l’épicerie ancienneou cette fillette comme évaporée danssa robe de mousseline rose. Un trou­peau de chèvres aussi. Puis, surtout,l’eau salvatrice venue du ciel, l’oragequi tonne et cet homme, de dos, qui la

regarde sans même penser à s’abriter.“C’était passionnant comme expériencepour moi”, raconte Hans Op de Beeck.“J’ai voulu faire un film calme, j’ai essayéde filmer une certaine banalité dans l’Indequotidienne, j’ai voulu reproduire la vie dece village comme si j’allais dans un villageflamand ou wallon. J’ai filmé aussi les sin­ges, les buffles, les criquets, ce sont lesbruits principaux de la vidéo.”

C’est à Mumbai, dans une toute autreambiance, que le jeune Gantois MaxPinckers a photographié les comman­dos de l’amour qui aident les jeunescouples à se marier contre l’avis de leurs

parents et qui ont été photographiésdans des intérieurs bleutés – une sériequi se démarque du reste du livre (lireaussi “La Libre” du 2 octobre). Du ma­riage et de l’amour en Inde, il a tiré unlivre exposé sous vitre avec quelquesexemples d’annonces parues dans lesjournaux. Un vrai reportage, en somme.On ne manquera pas d’admirer sesphotos montées sur support lumineux.

Deux expériences intéressantes et op­posées pour mieux montrer toute la di­versité de l’Inde qui viennent complé­ter le volet très contemporain d’“Indo­mania” avec les magnifiques maisons

de riz de Wolfgang Laib, telles des of­frandes qui symbolisent la spiritualité,apaisent l’âme et le regard. N’oublionspas les œuvres ludiques de RobertRauschenberg et les chorégraphiesd’Anne Teresa De Keersmaeker, les mu­siques de Philip Glass ou de Coltrane.Autant de visions d’une Inde insaisissa­ble, incontournable, irracontable et sur­tout inépuisable source d’inspiration.

L.B.

U“Indomania”, au Bozar jusqu’au26 janvier. Infos: 02.504.91.20 ouwww.europalia.eu

“Un officier britannique, Pendjab”, vers 1845. Aquarelle rehaussée d’or et d’argent.

LOND

RES,CO

URTESY

OFSIMON

RAY

3MOIS

C’est le temps que l’artisteflamand Hans Op de Beeck apassé en résidence dansle village d’Anegundi.

“Indomania”montre à quelpoint nos

grands artistesont puisé leurinspirationdans les eauxdu Gange oules palais desmaharadjah.

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47mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Tous indomaniaquesdeuxième exposition phare d’europa­lia.india, indiquant la route à suivre etsignant le passage de l’agriculteur surla terre indienne.

Dessins de RembrandtParmi les pièces maîtresses de l’ex­

position, on retiendra bien sûr les des­sins de Rembrandt inspirés par les mi­niatures indiennes figurant le maha­radjah Shâh Jahan, vers 1656­1661,prince célèbre pour avoir fait cons­truire l’une des sept merveilles dumonde, le Taj Mahal, ce tombeau demarbre blanc pour son épouse bienaimée Arjumand Banu Begam, égale­ment connue sous le nom de MumtazMahal.

Mais aussi la soyeuse huile sur boisde Willem Schellinks représentant ànouveau Shâh Jahan et ses quatre fils,en provenance du musée Guimet à Pa­ris, et surtout la gouache retenue pourl’affiche de l’exposition qui figure unmajestueux Moghol blanc, JohnWombwell, dans une robe indienne etfumant un houka. Venue de Londres,une aquarelle datant de la fin du XVIIIe

et montrant “Le Mangeur de mou­tons” fait office, quant à elle, de repor­tage photographique avant l’heure.

Une photo qui sera très présentedans “Indomania”. Henri Cartier­Bresson (1908­2004) notamment acapté l’Inde des années 50 avec sescontrastes, sa misère, ses vérités etsurtout toute l’humanité si présentedans l’œuvre du grand photographefrançais. En témoigne cette impres­sionnante photo prise lors des funé­railles de Gandhi, cet arbre quiémerge de la foule et au sommet du­quel sont agglutinés des Indienséplorés. Marquantes aussi les encresde l’écrivain engagé Günter Grassbouleversé par son séjour à Calcutta,et ce très énigmatique dessin à laplume et encre bleue de Giacomettid’après la reproduction d’une sculp­ture d’art indien venant confirmer lacohérence de ce voyage appelé à nousrendre définitivement indomania­que.

Laurence Bertels

La vie calme d’un village in dien, avant la pluie, sous l’œil de Hans Op de Beeckregarde sans même penser à s’abriter.“C’était passionnant comme expériencepour moi”, raconte Hans Op de Beeck.“J’ai voulu faire un film calme, j’ai essayéde filmer une certaine banalité dans l’Indequotidienne, j’ai voulu reproduire la vie dece village comme si j’allais dans un villageflamand ou wallon. J’ai filmé aussi les sin­ges, les buffles, les criquets, ce sont lesbruits principaux de la vidéo.”

C’est à Mumbai, dans une toute autreambiance, que le jeune Gantois MaxPinckers a photographié les comman­dos de l’amour qui aident les jeunescouples à se marier contre l’avis de leurs

parents et qui ont été photographiésdans des intérieurs bleutés – une sériequi se démarque du reste du livre (lireaussi “La Libre” du 2 octobre). Du ma­riage et de l’amour en Inde, il a tiré unlivre exposé sous vitre avec quelquesexemples d’annonces parues dans lesjournaux. Un vrai reportage, en somme.On ne manquera pas d’admirer sesphotos montées sur support lumineux.

Deux expériences intéressantes et op­posées pour mieux montrer toute la di­versité de l’Inde qui viennent complé­ter le volet très contemporain d’“Indo­mania” avec les magnifiques maisons

de riz de Wolfgang Laib, telles des of­frandes qui symbolisent la spiritualité,apaisent l’âme et le regard. N’oublionspas les œuvres ludiques de RobertRauschenberg et les chorégraphiesd’Anne Teresa De Keersmaeker, les mu­siques de Philip Glass ou de Coltrane.Autant de visions d’une Inde insaisissa­ble, incontournable, irracontable et sur­tout inépuisable source d’inspiration.

L.B.

U“Indomania”, au Bozar jusqu’au26 janvier. Infos: 02.504.91.20 ouwww.europalia.eu

“Un officier britannique, Pendjab”, vers 1845. Aquarelle rehaussée d’or et d’argent.

LOND

RES,CO

URTESY

OFSIMON

RAY

3MOIS

C’est le temps que l’artisteflamand Hans Op de Beeck apassé en résidence dansle village d’Anegundi.

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Culture Actualité

48 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 49mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Les Kleede nos rêves

Paul Klee estmis à l’honneur par

une grande exposition àla Tate Modern.

EXPOSITIONGuy Duplat

Envoyé spécial à Londres

P aul Klee (1879­1940) joua unrôle de premier ordre dansl’émergence de l’Art moderne,

aux côtés de Kandinsky, Moholy­Nagyou Gropius, dont il était le collègue auBauhaus. Il fut connu comme artistemais aussi comme théoricien de l’art etcomme professeur. On rapporte que lesvisiteurs affluaient à l’école du Bauhausnon pour les cours, mais pour voir Klee.

Ce qui frappe chez lui, c’est la grandevariété des techniques utilisées et l’in­vention continuelledont il a fait preuve toutau long de sa vie. Il étaitformidable dessinateur,mais tout autant un co­loriste et un aquarellistetrès fin. Il était aussi mu­sicien comme l’ontmontré, ces dernièresannées, deux passion­nantes expos à Bozar et à la Cité de lamusique à Paris. Il commençait chaquejournée en jouant sur son violon, unTestore de 1702.

Sa richesse d’imagination en fait undécouvreur de merveilles. Son art,d’apparence simple, est nimbé de ten­sions, de poésie et de mystères, tra­quant sans cesse l’énigme du réel. Ré­sultat : Klee se retrouve aujourd’huiautant sur des posters pour chambres àcoucher que chez les théoriciens del’art. Inclassable, il est la fantaisie et larigueur, la recherche et la spontanéité.

Le grand mérite de cette rétrospec­tive qui s’ouvre à la Tate Modern deLondres – bien conçue, aérée, chrono­logique– est de mettre la lumière sur larigueur de ses recherches continuelles,même quand il prônait la “créativitéspontanée” et la ligne du dessin“comme une promenade”. L’exposi­tion est rythmée par des dates et, cha­que fois, un nouveau champ d’explora­tion pour l’artiste. Chris Dercon, direc­teur de la Tate, veut ainsi nuancer laphrase de Walter Benjamin qui parlaitde Klee comme d’un “rêveur solitaire”.Mais Klee, rappelle Dercon, disait : “Jene veux pas représenter l’homme tel qu’ilest, mais seulement comment il pourraitêtre”. “Une des raisons pour lesquellesl’œuvre de Klee continue tant à fascineret à provoquer, dit­il, est sa croyancedans le pouvoir transformateur de la

création et dans ses multiples possibili­tés.”

“Je suis peintre”La plupart des œuvres présentées sont

des petits formats et souvent des aqua­relles : dessins faussement naïfs surfonds de couleurs mêlées, damiers decouleurs, paysages synthétisés, etc. Onest frappé par la diversité d’approche :le dessin d’abord, mi­enfantin, mi­cari­catural, comme celui de Grosz. Kleetoute sa vie flirta sur la mince ligne en­tre l’abstraction et la figuration, refu­sant autant la “nouvelle objectivité” queles dogmes de Kandinsky et de Mon­drian, pour suivre son propre chemincréatif et fantaisiste. Il faut admirer labeauté subtile de ses dessins avec unegrande économie de moyens. Lisez bienles titres des œuvres qui sont chaquefois comme une couche supplémen­taire à l’œuvre. Klee était aussi un fabu­leux coloriste, surtout après son voyage

en Tunisie en 1914 et sarencontre avec RobertDelaunay dont la théoriedes couleurs l’influençaprofondément. “La cou­leur me tient, je n’ai plus àla chercher. Elle me possède,je le sais. Voilà le sens dumoment heureux : la cou­leur et moi sommes un. Je

suis peintre.”Ses peintures à la fin de sa vie, lors­

qu’il souffre d’une maladie incurable dela peau (la sclérodermie), atteignentune sobriété magnifique mais les cou­leurs s’assombrissent alors. Même s’iln’aborde que très rarement et de ma­nière détournée la guerre de 14, lamontée du nazisme qui lui coûta sonposte au Bauhaus et le chassa en Suisse,ou la terrible maladie qui entraîna samort prématurée en 1940, on sent sespréoccupations à travers ses dernièrescouleurs mauves ou brunâtres, ce“corps démembré” qu’il peint oul’œuvre “Fear” (crainte) avec un œilperdu poursuivi par des flèches et quisigne l’horreur qui l’entoure.

“Le musée de nos rêves”Beaucoup de ses amis peintres étaient

morts au front en 14­18 (August Macke,Franz Marc) et Klee échappa par mira­cle aux tranchées, choisissant d’unecertaine manière l’abstraction pourprendre ses distances par rapport à cemonde en guerre. Les Nazis décrétèrentson art “dégénéré” et le forcèrent às’exiler en Suisse. Son marchand, AlfredFleichtein, était juif et poursuivi. Kleedisait dès 1930 : “Je ne peux abandonnermon point de vue qu’un étranger ou unjuif ne sont en rien inférieurs aux Alle­mands de souche, sinon je me couvriraisde ridicule. Je préfère attirer les foudres

que de devenir la figure tragicomique decelui qui veut séduire le pouvoir.”

L’expo montre bien cette variété dansl’œuvre, avec des résultats divers, plusanecdotiques parfois, ou alors, magnifi­ques comme ce dessin aquarellé avecun fœtus semblant flotter, ou ses ta­bleaux de l’époque du Bauhaus avec desrythmes (liés à son âme de musicien)qui montrent comme des paysages(“Pastorale” “Nuages”, “Tempêtes”), ou“Clarification”, ce chef­d’œuvre poin­tilliste où brille une fine lune. Cettecréativité incessante pour dire nos rêveshumains, se retrouve encore dans “As­syrian Game”, par exemple.

Aragon disait de Klee pour sa pre­mière expo à Paris : “Le grand peintre deWeimar a la légèreté, la grâce, l’esprit, lecharme, la finesse. On ne sait si on préfèrela délicatesse des aquarelles ou l’inventi­vité incessante de ses dessins.” Le surréa­liste René Crevel ajoutait : “Le travail deKlee est un musée complet de nos rêves, leseul musée qui n’aura jamais de poussiè­res.”

Klee, né près de Berne, en 1879, d’unprofesseur de musique et d’une chan­teuse, se vit d’abord musicien et restatoute sa vie un excellent violoniste (uninstrument qu’il jouait depuis qu’ilavait 6 ans). Il épousa la pianiste Lily

Stumpf. Ses goûts musicaux étaienttrès classiques (Bach et Mozart). Sonpère, despote domestique, voulaitqu’il devienne musicien; il choisit lapeinture, découvrant en 1910 des Pi­casso exposés à Munich. En 1911, ilrencontrait Kandinsky et rejoignitavec lui les expressionnistes de DerBlaue Reiter. Dès le départ, il suggèred’intégrer les formes marginales d’art :l’art ethnographique, l’art des enfantsou des malades mentaux.

L’excitation de ColombKlee fut, de 1920 à 1930, professeur

au Bauhaus. Ce fut aussi sa période laplus prolifique, comme on le constateà la Tate. Le peintre Jankel Adler, depassage à Weimar, témoignait : “Jen’avais jamais vu un peintre aussi créa­tif. Il irradie comme un soleil. Son visageétait celui d’un homme qui sait à proposdu jour et de la nuit, du ciel, de la mer, del’air. Il n’en parlait pas, il devait trouverun signe, une couleur, une forme, pour ledire avec chaque fois, l’excitation de Co­lomb découvrant un nouveau conti­nent.”

L’épitaphe qu’il avait demandé deplacer sur sa tombe est restée célèbre :“Je réside aussi bien chez les morts quechez les êtres qui ne sont pas encore nés.Un peu plus proche du cœur de la créa­tion qu’il n’est habituel. Et cependant pasautant que je le souhaiterais.”

Pour la dernière expo, qu’il préparaitavant sa mort, Klee avait rajouté in ex­tremis un dessin de deux fleurs, quiclôture l’expo. Comme pour vaincre lesténèbres de la guerre et de la maladie.

UPaul Klee, “Making visible”, TateModern, Londres, jusqu’au 9mars. AvecEurostar, Londres n’est qu’à deux heuresde Bruxelles, avec des trains quasi toutesles heures.

Paul Klee: “Comédie”, 1921.

TATE

LOND

ON

Paul Klee: “Rythmes rouge-vert et violet-jaune”, 1920.

METRO

POLITA

NMUS

EUM

“L’art nereproduit pasle visible,

il le rend visible.”PAUL KLEE

Souvenirs. Il fut un temps où l’Espagne était en guerre avec leMaroc, à propos d’une bande de sable saharien. C’était dans lesannées 50. Le père de “JaimeMartin” faisait alors son servicemilitaire sous l’uniforme franquiste. Cette période de plomb estaussi celle à laquelle ses parents se rencontrent et se séduisent,sous l’œilméfiant de la génération précédente, tout aussi autoritaireque le régime. C’est tout cela que raconte, avec réalisme, “JaimeMartin”, se basant sur les souvenirs omniprésents de son père.--> “Les guerres silencieuses”, JaimeMartin, Dupuis, 124 p., env. 23€.

Les guerres silencieuses

Le franquismevu de la caserne

Dans “Les guerres silencieuses”, JaimeMartin conjugue son histoire familiale

au passé franquiste de l’Espagne.

BANDE DESSINÉEEntretien Gilles Milecan

En 1985, Jaime Martin n’a pas 20 ans (à peine 19).Depuis lors, la vie professionnelle de ce natif d’Hos­pitalet de Llobregat (une petite commune du tissu

urbain de Barcelone) est consacrée à l’illustration et, sur­tout, à la bande dessinée. Publiées en France, Belgique,Italie, Allemagne, Suède, Danemark, Brésil et USA, ses his­toires présentent, le plus souvent, une connotation so­ciale prononcée. “La Libre” l’a rencontré.

Pourquoi et comment avez-vous décidé de vous lancer dans unprojet aussi personnel que “Les guerres silencieuses” ?J’ai déjà fait des histoires plus personnelles dans les années90, en Espagne. Elles étaient inspirées par des potes, quandon avait +/­ 20 ans. Ça parlait de notre vie de l’époque : durock, de la drogue, pas de sexe. Ce que j’ai fait ensuite pui­sait dans les mêmes racines, mais avec un contenu socialplus sérieux. Cette histoire est donc en quelque sorte lacontinuité de mon travail.Au début, je voulais seulement faire une histoire sur le ser­vice militaire de mon père, mais je me suis rapidement de­mandé si cela avait un intérêt pour d’autres gens que ceuxqui ont vécu ce genre de service. J’ai alors ajouté un volet“vie civile”, pour avoir un élément de comparaison. La choses’est compliquée, mais je voulais aussi introduire une com­paraison avec l’époque actuelle. C’est comme ça que j’aiglissé les discussions familiales, avec mon frère notamment.

Avez-vous été tenté de remodeler le récit de votre père ?J’ai eu envie de changer la chronologie, pour améliorer lerécit et le rythme de l’histoire. Certaines choses sont ma­gnifiées. C’est la vision d’un fils. J’ai modifié aussi la visionde ma mère. Je voulais la montrer sous son meilleur jour, etmême mieux encore. C’est une situation difficile, parceque tu veux faire une bonne histoire mais en même temps,c’est de ta famille qu’il s’agit. C’est difficile de choisir cequ’on va dire et ce qui va rester dans la sphère personnelle.

Comment vit-on quand on a écrit l’“histoire officielle” de la fa-mille ? Cela change-t-il les rapports au sein de la famille ?Il n’y a pas eu beaucoup de réactions, à part celle de monpère. Lui, il est super content. Il n’a rien compris car la BDn’existe pour l’instant qu’en français. Mais je l’ai parcouruavec lui, je lui ai expliqué les scènes. Il est très fier et il lamontre à tous ses amis. Il a déjà préparé une place spécialedans sa bibliothèque pour la version espagnole, qui sortiraà la San Jordi (fête catalane se déroulant le 23 avril. La cou­tume veut que l’on offre à cette occasion une rose et un li­vre). Pendant que je travaillais sur le bouquin, il devenaitfou à force de me raconter encore et encore des histoiresqu’il nous raconte depuis 30 ans. Depuis le décès de mamère, mon père voit surtout le livre comme un hommage àson épouse, un peu idéalisée, alors qu’avant “le” sujet étaitson service militaire.

Vous êtes de Barcelone. C’est l’Espagne, Barcelone ?Je ne suis pas nationaliste, ni espagnol, ni catalan. Les dra­peaux, je m’en fous ! Les gens sont bien plus importants. Sidemain on est indépendants, on aura tout de même les mê­mes politiciens. Le seul changement important qui en sorti­rait, c’est qu’on n’aurait plus de monarchie. Parfois, le chan­gement, c’est très positif, ça fait évoluer, ça peut faire bougerles choses.

Sur le site des éditions Dupuis, “Jaime Martin” dévoile une partiede son processus de création, croquis, ébauche et mise au net.

AIRE

LIBR

E/DU

PUIS

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49mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Stumpf. Ses goûts musicaux étaienttrès classiques (Bach et Mozart). Sonpère, despote domestique, voulaitqu’il devienne musicien; il choisit lapeinture, découvrant en 1910 des Pi­casso exposés à Munich. En 1911, ilrencontrait Kandinsky et rejoignitavec lui les expressionnistes de DerBlaue Reiter. Dès le départ, il suggèred’intégrer les formes marginales d’art :l’art ethnographique, l’art des enfantsou des malades mentaux.

L’excitation de ColombKlee fut, de 1920 à 1930, professeur

au Bauhaus. Ce fut aussi sa période laplus prolifique, comme on le constateà la Tate. Le peintre Jankel Adler, depassage à Weimar, témoignait : “Jen’avais jamais vu un peintre aussi créa­tif. Il irradie comme un soleil. Son visageétait celui d’un homme qui sait à proposdu jour et de la nuit, du ciel, de la mer, del’air. Il n’en parlait pas, il devait trouverun signe, une couleur, une forme, pour ledire avec chaque fois, l’excitation de Co­lomb découvrant un nouveau conti­nent.”

L’épitaphe qu’il avait demandé deplacer sur sa tombe est restée célèbre :“Je réside aussi bien chez les morts quechez les êtres qui ne sont pas encore nés.Un peu plus proche du cœur de la créa­tion qu’il n’est habituel. Et cependant pasautant que je le souhaiterais.”

Pour la dernière expo, qu’il préparaitavant sa mort, Klee avait rajouté in ex­tremis un dessin de deux fleurs, quiclôture l’expo. Comme pour vaincre lesténèbres de la guerre et de la maladie.

UPaul Klee, “Making visible”, TateModern, Londres, jusqu’au 9mars. AvecEurostar, Londres n’est qu’à deux heuresde Bruxelles, avec des trains quasi toutesles heures.

TATE

LOND

ON

Souvenirs. Il fut un temps où l’Espagne était en guerre avec leMaroc, à propos d’une bande de sable saharien. C’était dans lesannées 50. Le père de “JaimeMartin” faisait alors son servicemilitaire sous l’uniforme franquiste. Cette période de plomb estaussi celle à laquelle ses parents se rencontrent et se séduisent,sous l’œilméfiant de la génération précédente, tout aussi autoritaireque le régime. C’est tout cela que raconte, avec réalisme, “JaimeMartin”, se basant sur les souvenirs omniprésents de son père.--> “Les guerres silencieuses”, JaimeMartin, Dupuis, 124 p., env. 23€.

Les guerres silencieuses

Le franquismevu de la caserne

Dans “Les guerres silencieuses”, JaimeMartin conjugue son histoire familiale

au passé franquiste de l’Espagne.

BANDE DESSINÉEEntretien Gilles Milecan

En 1985, Jaime Martin n’a pas 20 ans (à peine 19).Depuis lors, la vie professionnelle de ce natif d’Hos­pitalet de Llobregat (une petite commune du tissu

urbain de Barcelone) est consacrée à l’illustration et, sur­tout, à la bande dessinée. Publiées en France, Belgique,Italie, Allemagne, Suède, Danemark, Brésil et USA, ses his­toires présentent, le plus souvent, une connotation so­ciale prononcée. “La Libre” l’a rencontré.

Pourquoi et comment avez-vous décidé de vous lancer dans unprojet aussi personnel que “Les guerres silencieuses” ?J’ai déjà fait des histoires plus personnelles dans les années90, en Espagne. Elles étaient inspirées par des potes, quandon avait +/­ 20 ans. Ça parlait de notre vie de l’époque : durock, de la drogue, pas de sexe. Ce que j’ai fait ensuite pui­sait dans les mêmes racines, mais avec un contenu socialplus sérieux. Cette histoire est donc en quelque sorte lacontinuité de mon travail.Au début, je voulais seulement faire une histoire sur le ser­vice militaire de mon père, mais je me suis rapidement de­mandé si cela avait un intérêt pour d’autres gens que ceuxqui ont vécu ce genre de service. J’ai alors ajouté un volet“vie civile”, pour avoir un élément de comparaison. La choses’est compliquée, mais je voulais aussi introduire une com­paraison avec l’époque actuelle. C’est comme ça que j’aiglissé les discussions familiales, avec mon frère notamment.

Avez-vous été tenté de remodeler le récit de votre père ?J’ai eu envie de changer la chronologie, pour améliorer lerécit et le rythme de l’histoire. Certaines choses sont ma­gnifiées. C’est la vision d’un fils. J’ai modifié aussi la visionde ma mère. Je voulais la montrer sous son meilleur jour, etmême mieux encore. C’est une situation difficile, parceque tu veux faire une bonne histoire mais en même temps,c’est de ta famille qu’il s’agit. C’est difficile de choisir cequ’on va dire et ce qui va rester dans la sphère personnelle.

Comment vit-on quand on a écrit l’“histoire officielle” de la fa-mille ? Cela change-t-il les rapports au sein de la famille ?Il n’y a pas eu beaucoup de réactions, à part celle de monpère. Lui, il est super content. Il n’a rien compris car la BDn’existe pour l’instant qu’en français. Mais je l’ai parcouruavec lui, je lui ai expliqué les scènes. Il est très fier et il lamontre à tous ses amis. Il a déjà préparé une place spécialedans sa bibliothèque pour la version espagnole, qui sortiraà la San Jordi (fête catalane se déroulant le 23 avril. La cou­tume veut que l’on offre à cette occasion une rose et un li­vre). Pendant que je travaillais sur le bouquin, il devenaitfou à force de me raconter encore et encore des histoiresqu’il nous raconte depuis 30 ans. Depuis le décès de mamère, mon père voit surtout le livre comme un hommage àson épouse, un peu idéalisée, alors qu’avant “le” sujet étaitson service militaire.

Vous êtes de Barcelone. C’est l’Espagne, Barcelone ?Je ne suis pas nationaliste, ni espagnol, ni catalan. Les dra­peaux, je m’en fous ! Les gens sont bien plus importants. Sidemain on est indépendants, on aura tout de même les mê­mes politiciens. Le seul changement important qui en sorti­rait, c’est qu’on n’aurait plus de monarchie. Parfois, le chan­gement, c’est très positif, ça fait évoluer, ça peut faire bougerles choses.

Sur le site des éditions Dupuis, “Jaime Martin” dévoile une partiede son processus de création, croquis, ébauche et mise au net.

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PUIS

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Culture Actualité

50 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 51mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Festival des libertésLe dérangeant et fort “Jerk” de Gisèle VienneDans le Festival des libertés, qui s’ouvre ce jeudi au National (lire nosprécédentes éditions), il ne faut pas rater “Jerk”, vendredi soir à19h30, même si ce spectacle, comme tous ceux de la plasticienneGisèle Vienne, peut susciter un profond malaise, car elle arpente demanière fantasmée les terrains du mal, du crime, surtout contre lesenfants. Elle s’est basée sur un monologue de l’auteur américain DenisCooper pour créer ce solo pour l’acteur, marionnettiste et ventriloqueJonathan Capdevielle. Celui-ci est seul en scène, assis sur une chaise,et commence à raconter tous les crimes qu’il a commis sur des enfantsavec l’aide de marionnettes qu’il extrait de son sac (c’est tiré descrimes du serial killer américain Dean Corll, qui, avec l’aide de deuxadolescents, a tué plus d’une vingtaine de garçons dans l’état du Texasau milieu des années 70). Dans une seconde partie, il les rejoue en neparlant plus qu’avec son ventre, en ventriloque. Un solo envoûtant surle mal, la schizophrénie, mais aussi la distance que permet le théâtre,les marionnettes et la ventriloquie. Un texte entre fantasme et réalitéque Gisèle Vienne joue partout dans le monde depuis 2008. G.Dt

Pour la valeur du bronze…Vol d’une statue d’HenryMooreUne sculpture d’Henry Moore, exposéedans un parc en Ecosse, a été dérobée, aannoncé dimanche la police, précisant quel’œuvre était d’une “grande valeur” sansavancer de chiffre. La sculpture abstraiteen bronze intitulée “Standing Figure”faisait partie de quatre œuvres de l’artistebritannique de renom Henry Mooreexposées en plein air dans le parc Glenkilnoù sont aussi présentées, en libre accèsdans la nature, des œuvres d’AugusteRodin et de Jacob Epstein. “StandingFigure”, créée en 1950, était présentée surun rocher, dominant de ses 2 mètres dehaut un paysage de landes, d’eau et deforêts. Le vol de cette œuvre de “grandevaleur” s’est produit entre jeudi etvendredi. Un bronze d’Henry Moore“Reclining Figure” avait été adjugé pour5 millions de dollars à New York en 2012.“Standing Figure” est la dernière œuvred’Henry Moore (1898-1986) à être voléeces dernières années. Deux hommesavaient été condamnés à un an de prisonen 2012 pour le vol d’une sculpture à laFondation Henry Moore à Much Hadham.Récemment, plusieurs sculptures ont étédérobées au Royaume-Uni par des gangsde voleurs de métaux, uniquementintéressés par la valeur au poids du bronze.

En bref

3PINA BAUSCH À ANVERS

Pour quatre jours, de jeudi à dimanche, on peutrevoir ou découvrir deux chefs-d’œuvre de PinaBausch en une même soirée! Il s’agit de deuxœuvres de ses débuts, “Café Müller” de 1978 etson “Sacre du printemps” de 1975. Des œuvresemblématiques de la grande dame de Wuppertal.Son “Sacre du printemps” fut l’apothéose de seschorégraphies “classiques” et “Café Müller”,l’éblouissant début de son Tanztheater.

“Il y a un film français quivient de sortir et que j’ai trèsenvie de voir : ‘Populaire’,à cause de l’actrice Déborah

François. Je l’avaisauditionnée aumomentd’‘Inglourious Basterds’et trouvée excellente.”

QUENTIN TARANTINOInterrogé sur son intérêt pour le cinéma français,le réalisateur américain loue les qualités de lajeune actrice belge, dans “Les Inrockuptibles”.

Marc Dubuisson fait du mauvais espritL’auteur belge cultive un

humour vachard qui n’épargneni Dieu, ni les puissants.

BANDE DESSINÉERencontre Olivier le Bussy

C’ est l’histoire d’un type qui veutse jeter d’un ravin pour en finiravec la vie. Son chapelet de la­

mentations, égrenées avant de faire legrand saut, est interrompu par Dieu enpersonne. Pour le réconfort, on repas­sera. Comme oreille attentive, Dieu sepose un peu là. Car le plus dépressif desdeux n’est pas celui que l’on pense. Etpour ne rien arranger, Dieu – qui ne croitplus en lui – est atteint d’une crise demisanthropie galopante. Son psy vous leconfirmera. Le type qu’il a embauchépour reprendre le rôle de Messie aussi.“La Nostalgie de Dieu” est une bandedessinée féroce, irrévérencieuse, icono­claste. Elle est surtout très drôle.

C’est l’histoire d’un autre type. Il de­vient président des Etats­Unis de la Ré­publique. Il s’appelle Charles Charles, etcombine une impressionnante série detares: il est incompétent, inculte – il con­fond toujours Gandhi et Spiderman –opportuniste, égotique, lâche et pour nerien arranger, c’est un mufle. “CharlesCharles, profession président”, est unebande dessinée cultivant avec bonheurl’humour crétin et le politiquement in­correct. Elle est surtout très drôle.

Internet comme rampe de lancementLe gars qui raconte ces histoires s’ap­

pelle Marc Dubuisson. Né à Charleroi,en 1983, il s’est lancé dans des étudesd’infographie et de français qui ne l’ontmené nulle part. Si ce n’est au ministèrede l’Intérieur, dont il est devenu fonc­tionnaire. Sans qu’il faille nécessaire­ment y voir un lien de cause à effet –nous n’avons PAS écrit que les fonction­naires avaient du temps à tuer – il selance dans la bande dessinée en créantun blog intitulé “Unpied” (parce qu’il es­time qu’il dessine comme un…)

En 2005, il entame la série “La Nostal­gie de Dieu”. L’humour est au vitriol, lesdialogues verts, mais percutants; le des­sin à gros traits noirs et blancs schémati­ques à l’extrême, austère comme un jourde pénitence. “La première envie est cellede rire, bien sûr, mais en même temps, il y aune volonté d’exprimer des remarques, des

idées, de critiquer les religions”, assumeDubuisson. “J’ai voulu décrire Dieucomme un père qui se voile la face”, com­mente l’auteur. “Mais au fond, Dieu n’estpas un mauvais bougre. Je suis athée, maissi Dieu existe, c’est comme ça que je le vois.”

Le public accroche et il n’est pas le seul.“C’est compliqué pour un inconnu de sé­

duire un éditeur avec quelques planches.Internet, ça permet de se faire connaître. Lefait que le blog connaissait un petit succèsrassure l’éditeur”, explique Marc Dubuis­son. “La Nostalgie de Dieu” est d’abordpublié par les éditions Diantre. Lorsquecelles­ci font faillite, les éditions Lapinrééditent les trois tomes en intégrââl(sic). “Le livre a fonctionné grâce au bou­che­à­oreille. Une grande partie des stripsétant en ligne, j’avais déjà un public sur In­ternet, qui voulait avoir le livre dans sa bi­bliothèque”, détaille Marc Dubuisson.

Dont la metteur en scène françaiseLaetitia Grimaldi qui adapte le livrepour la scène. La version théâtrale de “LaNostalgie de Dieu” a connu son petitsuccès lors du festival off d’Avignon, en2013, et a déjà été jouée une centainefois, à Paris, Marseille ou Lausanne. L’af­fiche de la pièce a choqué un élu FN, quia voulu faire interdire le spectacle. “Ça afait de la publicité pour le livre”, ricaneDubuisson, qui s’est fait un malin plaisirde mettre en préface de l’intégrââl lecourrier d’une dame lui promettant lesflammes de l’enfer.

Dubuisson continue de faire son trouen tant que scénariste. Il envoie le scéna­rio de “Charles Charles” aux éditionsDelcourt et à James (auteur du savou­reux “Dans mon open space”) qui pren­dra en charge le dessin. Le dessin est plus“mainstream”, le ton est moins virulentque celui de “La Nostalgie de Dieu”,même si la vision que porte Dubuissonsur ces grands cinglés qui nous gouver­nent n’en est pas moins vacharde. “Jamesm’a donné très peu d’indications”, se féli­cite Marc Dubuisson, qui avoue éprou­ver des difficultés à structurer ses histoi­res. L’ouvrage a été salué par la critique,mais n’a pas rencontré le succès com­mercial. Il en faut plus pour découragerDubuisson, occupé par “un projet d’his­toire longue. Toujours dans le domaine del’humour bien sûr”.

U“La Nostalgie de Dieu, l’intégrââl”,Dubuisson, éditions Lapin, 304 pp. en noiret blanc environ 27€U“Charles Charles, profession président”,Dubuisson et James, Delcourt, 48 pp. encouleurs, environ 11€

“Charles Charles, président”

©AJMES-DBU

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La Nostalgie de Dieu.

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BUISSO

N/LAPIN

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51mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Festival des libertésLe dérangeant et fort “Jerk” de Gisèle VienneDans le Festival des libertés, qui s’ouvre ce jeudi au National (lire nosprécédentes éditions), il ne faut pas rater “Jerk”, vendredi soir à19h30, même si ce spectacle, comme tous ceux de la plasticienneGisèle Vienne, peut susciter un profond malaise, car elle arpente demanière fantasmée les terrains du mal, du crime, surtout contre lesenfants. Elle s’est basée sur un monologue de l’auteur américain DenisCooper pour créer ce solo pour l’acteur, marionnettiste et ventriloqueJonathan Capdevielle. Celui-ci est seul en scène, assis sur une chaise,et commence à raconter tous les crimes qu’il a commis sur des enfantsavec l’aide de marionnettes qu’il extrait de son sac (c’est tiré descrimes du serial killer américain Dean Corll, qui, avec l’aide de deuxadolescents, a tué plus d’une vingtaine de garçons dans l’état du Texasau milieu des années 70). Dans une seconde partie, il les rejoue en neparlant plus qu’avec son ventre, en ventriloque. Un solo envoûtant surle mal, la schizophrénie, mais aussi la distance que permet le théâtre,les marionnettes et la ventriloquie. Un texte entre fantasme et réalitéque Gisèle Vienne joue partout dans le monde depuis 2008. G.Dt

Pour la valeur du bronze…Vol d’une statue d’HenryMooreUne sculpture d’Henry Moore, exposéedans un parc en Ecosse, a été dérobée, aannoncé dimanche la police, précisant quel’œuvre était d’une “grande valeur” sansavancer de chiffre. La sculpture abstraiteen bronze intitulée “Standing Figure”faisait partie de quatre œuvres de l’artistebritannique de renom Henry Mooreexposées en plein air dans le parc Glenkilnoù sont aussi présentées, en libre accèsdans la nature, des œuvres d’AugusteRodin et de Jacob Epstein. “StandingFigure”, créée en 1950, était présentée surun rocher, dominant de ses 2 mètres dehaut un paysage de landes, d’eau et deforêts. Le vol de cette œuvre de “grandevaleur” s’est produit entre jeudi etvendredi. Un bronze d’Henry Moore“Reclining Figure” avait été adjugé pour5 millions de dollars à New York en 2012.“Standing Figure” est la dernière œuvred’Henry Moore (1898-1986) à être voléeces dernières années. Deux hommesavaient été condamnés à un an de prisonen 2012 pour le vol d’une sculpture à laFondation Henry Moore à Much Hadham.Récemment, plusieurs sculptures ont étédérobées au Royaume-Uni par des gangsde voleurs de métaux, uniquementintéressés par la valeur au poids du bronze.

En bref

3PINA BAUSCH À ANVERS

Pour quatre jours, de jeudi à dimanche, on peutrevoir ou découvrir deux chefs-d’œuvre de PinaBausch en une même soirée! Il s’agit de deuxœuvres de ses débuts, “Café Müller” de 1978 etson “Sacre du printemps” de 1975. Des œuvresemblématiques de la grande dame de Wuppertal.Son “Sacre du printemps” fut l’apothéose de seschorégraphies “classiques” et “Café Müller”,l’éblouissant début de son Tanztheater.

“Il y a un film français quivient de sortir et que j’ai trèsenvie de voir : ‘Populaire’,à cause de l’actrice Déborah

François. Je l’avaisauditionnée aumomentd’‘Inglourious Basterds’et trouvée excellente.”

QUENTIN TARANTINOInterrogé sur son intérêt pour le cinéma français,le réalisateur américain loue les qualités de lajeune actrice belge, dans “Les Inrockuptibles”.

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Débats Ripostes

52 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 53mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Peut-on faireconfiance aux applissanté ?

l Aujourd’hui, lessmartphones serventà dépister des cancers,à contrôler le diabète,à mesurer l’hypertension.

l D’ici 2017, nous serons plusd’1,5 milliard à avoirtéléchargé une applicationmobile de santé.

l Il en existe aujourd’hui prèsde 100000.

PHOT

ONE

WS

Non

MARC PARISCollectif Interassociatif Sur la Santé (CISS) qui

regroupe 39 associations françaises depersonnes malades et handicapées, de

personnes âgées et retraitées, d’usagers de lasanté et de familles (http://www.leciss.org/)

App’zheimer pour diagnostiquer une maladie neurodégénérative, SkinVision pour dépister les mélanomes sur la peau ouLovepoep pour scruter ses étrons et repérer un éventuel cancer colorectal : aujourd’hui, le principal problème est de

pouvoir évaluer la qualité d’une appli santé. L’autre est celui de l’utilisation des données personnelles par les éditeurs.

App’zheimer pour diagnostiquer une maladie neurodégé-nérative, SkinVision pour dépister les mélanomes sur lapeau ou Lovepoep pour scruter ses étrons et repérer unéventuel cancer colorectal : l’usager (patient) peut-il faireconfiance à ces milliers d’applications santé pour sonsmartphone ?C’est un vrai problème, similaire à celui des sites desanté. Comment repérer les meilleures applis santé etcomment savoir laquelle est opportune ou non pourson suivi médical ? A l’heure actuelle, il existe très peude certification et d’évaluation qualitative. Laquellevaut la peine ? A l’usager d’user de son sens critique engardant bien à l’esprit que la santé reste un domaine àpart, où l’on ne doit pas suivre les règles de la consom­mation courante. Regardez si l’appli apporte du tangi­ble, si elle est soutenue par une société savante, des étu­des validées, si la démarche n’est pas trop commer­ciale… Donc, comme beaucoup, nous aspironsrapidement à un organisme de certification. En Suisseexiste Health On the Net (www.hon.ch) dont la certifi­cation (de la qualité de l’information scientifique etnon bon/mauvais) a été utilisée dans plusieurs pays.Mais dans la pratique, elle est peu opérationnelle pourjuger de la qualité d’une appli santé.

Qu’en est-il de la sécurité des données personnelles sur sasanté confiées à ces applications ?Le recueil réel du consentement des personnes etl’utilisation des données ensuite nous préoccupent.Car si les applis santé sont un outil pour les person­nes (tourné vers les usagers), la possibilité d’utiliserensuite leurs données de santé, pourtant sensibles,est rarement présentée de façon explicite. Exem­ple : une application grand public va vous deman­der de rentrer l’évolution de votre poids selon plu­sieurs paramètres. Ces données personnelles sontstockées sur le serveur de l’éditeur de l’appli. Etdans le cadre d’un modèle et d’un équilibre écono­miques, ces données peuvent être utilisées pour ali­menter des études marketing ou scientifiques. Leséditeurs d’applis santé, qui deviennent donc de vé­ritables acteurs santé, manquent donc de vigilanceet apparaissent dans un laisser­faire qu’on ne re­

trouve guère auprès d’autres acteurs santé tradi­tionnels.

La fracture numérique ne risque-t-elle d’agrandir les inéga-lités sociales de santé ?C’est un risque parce que tout le monde n’a pas accès àl’environnement numérique et aux applications sursmartphone en particulier, mais il ne faut pas pourautant empêcher 1) de développer de tels outils, 2) queles usagers “outillés” puissent bénéficier de ces nou­veaux services. A côté, les applis santé ne doivent pasdevenir une excuse –présentée comme une alternative–pour réduire des services santé en direct. C’est une pré­occupation qui existe avec la télé médecine (en France, ils’agit d’actes de médecine reconnus, éventuellement fi­nancés par la sécu et encadrés par un professionnel de lasanté). Un discours “vendeur” présente la télé médecinecomme une solution au manque de médecin dans cer­taines zones. Nous n’avons pas cette vision. La télé mé­decine est un outil complémentaire qui ne peut pasremplacer la relation humaine avec un médecin enchair et en os. Même approche avec les applis santé.

Un argument des éditeurs en faveur des applis santé estjustement de pouvoir diminuer les consultations et donc lescoûts en soins de santé.Je répète : l’utilisation des applis ne doit pas aboutir àempêcher les personnes à pouvoir consulter les méde­cins quand besoin il y a. A côté, certaines applis peuventpermettre un meilleur suivi des patients. Notre visiondes applis n’est pas la réduction des coûts, mais biend’apporter un complément et d’améliorer les services.

Cette tendance à l’automédication et à l’autodiagnostic nepousse-t-elle pas à l’hypocondrie ?L’accès à l’information santé via internet existe depuispas mal d’années maintenant. Si l’application est bienfaite, accompagne convenablement les patients et n’estpas coupée du système santé, le risque est moindre.Mais cela dépend aussi du marketing. Agressif, il amè­nera plus de problèmes que de solutions. Nous sommescontre l’approche de marché de la santé.

Entretien : Thierry Boutte

“Une application santé vavous demander de rentrerl’évolution de votre poidsselon plusieurs paramètres.Ces données personnellessont stockées sur le serveurde l’éditeur de l’appli. Et dansle cadre d’unmodèle et d’unéquilibre économiques, ces

données peuvent être utiliséespour alimenter des étudesmarketing ou scientifiques.”

DR

Oui

DENISE SILBERSpécialiste de l’internet santé. Organisatrice du

congrès annuel Doctors 2.0&You à Paris

Le secteur est unanime : les applications santé pour les smartphones et les tablettes représentent une avancée dans ledomaine de la santé. Elles permettent d’établir de nouvelles relations entre le patient et son médecin et un meilleur suivi

des traitements. Certains y voient même une solution pour diminuer le déficit de la Sécurité sociale.

Selon vous, les applications santé qui foisonnent pour lessmartphones constituent-elles un progrès pour les pa-tients et pour les médecins?Oui ! C’est un avantage certain, en premier lieu pourles médecins. Ils ont désormais la possibilité d’avoirdans la poche les règles de calcul pour toute une sériede pratiques qui vont de l’examen médical jusqu’aumédicament. Sans connaître les chiffres pour la Belgi­que, je peux vous dire qu’en France la quasi­totalitédes médecins ont un smartphone. Précisons qu’il fautdistinguer trois sortes d’applis : les applis conçues pourle consommateur ou le patient tout seul, les applis dé­veloppées spécifiquement pour les médecins pour leurpermettre de réaliser leur travail et les applis destinéesà connecter les médecins et leurs patients. Ce sonttrois domaines totalement différents.

Le smartphone en tant que nouvel outil est-il de nature àchanger la relation qu’entretiennent le patient et son mé-decin?C’est certain pour les maladies chroniques et pour lessituations de longue durée comme la grossesse desfemmes. Dans ces cas, l’appli peut être perçue commeun petit compagnon. Elle peut par exemple contenirdes informations que le médecin vous aurait dites etque vous n’avez pas pu retenir. D’autre part, ça permetaussi au patient de communiquer des informationsvers le médecin. Cela peut s’avérer très utile dans le casdu diabète par exemple. Si aujourd’hui il n’y a pas 1%des diabétiques qui utilisent ces applications, ce chiffreest appelé à augmenter.

Vu l’augmentation du nombre de ces applications santé etleur popularité grandissante, peut-on imaginer le smart-phone se substituer au médecin?On me pose cette question depuis bientôt 20 ans et laréponse est non ! La valeur ajoutée du médecin n’estpas dans la connaissance scientifique. Elle se trouvedans le mariage de la connaissance scientifique et de laconnaissance qu’il a de son patient. Le travail du mé­decin ne s’arrête pas au diagnostic. Au contraire !

En parcourant internet, il est frappant de constater qu’il

existe des applis pour détecter le mélanome, la rechute ducancer du poumon, la maladie d’Alzheimer, pour surveillerson poids, etc. Quelle crédibilité peut-on leur accorder ?On ne peut pas leur faire automatiquement confiance.Il y a toujours des précautions oratoires autour de cesapplications sur le fait qu’elles ne procurent pas undiagnostic ou qu’il faut contacter votre médecin. Maisce qui me frappe, c’est qu’on est toujours beaucoupplus exigeant quand il s’agit de quelque chose de nou­veau. Quand vous allez voir un médecin, qui vous ditqu’il est à jour dans ses connaissances ? Qui vous ditque le diagnostic qu’il a posé est bon ? Prenez l’exem­ple de la mammographie. Cela ne fait que quelquesannées qu’on a imposé la double lecture des résultatspar deux médecins, deux paires d’yeux différents.

Existe-t-il une ou des instances qui contrôlent la qualitédes applications santé?Il n’y a peut­être pas une instance de contrôle commeil n’y a d’ailleurs pas une instance qui contrôle les sitesweb, mais il me semble que différentes entités se met­tent en place et observent de près toutes ces applica­tions. En France, une petite structure, DMD Santé, faitévaluer les applications par des médecins. En Angle­terre, on a l’exemple du NHS, l’équivalent de la Sécu­rité sociale en Belgique. C’est une instance qui se dis­tingue d’ailleurs dans ce domaine. Elle a créé l’an der­nier une bibliothèque d’applications grand public quiont été évaluées et qui est appelée à grandir. Dès le dé­part, le NHS a été un précurseur dans ce domaine.L’Angleterre est très dynamique sur ce terrain en Eu­rope. Il existe aussi une structure similaire aux Etats­Unis.

Entretien: Charles Van Dievort

“Ce quime frappe, c’estqu’on est toujours beaucoupplus exigeant quand il s’agit

de quelque chose denouveau. Quand vous allezvoir unmédecin, qui vous dit

qu’il est à jour dans sesconnaissances ? Qui vous ditque le diagnostic qu’il a posé

est bon ?”

D.R.

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53mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

PHOT

ONE

WS

Non

MARC PARISCollectif Interassociatif Sur la Santé (CISS) qui

regroupe 39 associations françaises depersonnes malades et handicapées, de

personnes âgées et retraitées, d’usagers de lasanté et de familles (http://www.leciss.org/)

App’zheimer pour diagnostiquer une maladie neurodégénérative, SkinVision pour dépister les mélanomes sur la peau ouLovepoep pour scruter ses étrons et repérer un éventuel cancer colorectal : aujourd’hui, le principal problème est de

pouvoir évaluer la qualité d’une appli santé. L’autre est celui de l’utilisation des données personnelles par les éditeurs.

App’zheimer pour diagnostiquer une maladie neurodégé-nérative, SkinVision pour dépister les mélanomes sur lapeau ou Lovepoep pour scruter ses étrons et repérer unéventuel cancer colorectal : l’usager (patient) peut-il faireconfiance à ces milliers d’applications santé pour sonsmartphone ?C’est un vrai problème, similaire à celui des sites desanté. Comment repérer les meilleures applis santé etcomment savoir laquelle est opportune ou non pourson suivi médical ? A l’heure actuelle, il existe très peude certification et d’évaluation qualitative. Laquellevaut la peine ? A l’usager d’user de son sens critique engardant bien à l’esprit que la santé reste un domaine àpart, où l’on ne doit pas suivre les règles de la consom­mation courante. Regardez si l’appli apporte du tangi­ble, si elle est soutenue par une société savante, des étu­des validées, si la démarche n’est pas trop commer­ciale… Donc, comme beaucoup, nous aspironsrapidement à un organisme de certification. En Suisseexiste Health On the Net (www.hon.ch) dont la certifi­cation (de la qualité de l’information scientifique etnon bon/mauvais) a été utilisée dans plusieurs pays.Mais dans la pratique, elle est peu opérationnelle pourjuger de la qualité d’une appli santé.

Qu’en est-il de la sécurité des données personnelles sur sasanté confiées à ces applications ?Le recueil réel du consentement des personnes etl’utilisation des données ensuite nous préoccupent.Car si les applis santé sont un outil pour les person­nes (tourné vers les usagers), la possibilité d’utiliserensuite leurs données de santé, pourtant sensibles,est rarement présentée de façon explicite. Exem­ple : une application grand public va vous deman­der de rentrer l’évolution de votre poids selon plu­sieurs paramètres. Ces données personnelles sontstockées sur le serveur de l’éditeur de l’appli. Etdans le cadre d’un modèle et d’un équilibre écono­miques, ces données peuvent être utilisées pour ali­menter des études marketing ou scientifiques. Leséditeurs d’applis santé, qui deviennent donc de vé­ritables acteurs santé, manquent donc de vigilanceet apparaissent dans un laisser­faire qu’on ne re­

trouve guère auprès d’autres acteurs santé tradi­tionnels.

La fracture numérique ne risque-t-elle d’agrandir les inéga-lités sociales de santé ?C’est un risque parce que tout le monde n’a pas accès àl’environnement numérique et aux applications sursmartphone en particulier, mais il ne faut pas pourautant empêcher 1) de développer de tels outils, 2) queles usagers “outillés” puissent bénéficier de ces nou­veaux services. A côté, les applis santé ne doivent pasdevenir une excuse –présentée comme une alternative–pour réduire des services santé en direct. C’est une pré­occupation qui existe avec la télé médecine (en France, ils’agit d’actes de médecine reconnus, éventuellement fi­nancés par la sécu et encadrés par un professionnel de lasanté). Un discours “vendeur” présente la télé médecinecomme une solution au manque de médecin dans cer­taines zones. Nous n’avons pas cette vision. La télé mé­decine est un outil complémentaire qui ne peut pasremplacer la relation humaine avec un médecin enchair et en os. Même approche avec les applis santé.

Un argument des éditeurs en faveur des applis santé estjustement de pouvoir diminuer les consultations et donc lescoûts en soins de santé.Je répète : l’utilisation des applis ne doit pas aboutir àempêcher les personnes à pouvoir consulter les méde­cins quand besoin il y a. A côté, certaines applis peuventpermettre un meilleur suivi des patients. Notre visiondes applis n’est pas la réduction des coûts, mais biend’apporter un complément et d’améliorer les services.

Cette tendance à l’automédication et à l’autodiagnostic nepousse-t-elle pas à l’hypocondrie ?L’accès à l’information santé via internet existe depuispas mal d’années maintenant. Si l’application est bienfaite, accompagne convenablement les patients et n’estpas coupée du système santé, le risque est moindre.Mais cela dépend aussi du marketing. Agressif, il amè­nera plus de problèmes que de solutions. Nous sommescontre l’approche de marché de la santé.

Entretien : Thierry Boutte

“Une application santé vavous demander de rentrerl’évolution de votre poidsselon plusieurs paramètres.Ces données personnellessont stockées sur le serveurde l’éditeur de l’appli. Et dansle cadre d’unmodèle et d’unéquilibre économiques, ces

données peuvent être utiliséespour alimenter des étudesmarketing ou scientifiques.”

DR

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Débats Opinions

54 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 55mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Phailin,un miracle indien

14 morts “seulement” en Inde suite au passagece week­end de ce violent cyclone. Comment

cela a­t­il été possible ? Trois grands enseignements.

PLANÈTE

Quoique l’on ne dispose pas encorede chiffres définitifs concernantles dégâts du cyclone Phailin, qui atouché l’Inde ce samedi soir, le bi­

lan de victimes apparaît très inférieur àcelui que l’on pouvait redouter – on parleaujourd’hui de 14 morts seulement: unchiffre, aussi dramatique soit­il, qui ap­paraît presque comme miraculeux, euégard à la violence du cyclone. A titre decomparaison, la tempête Xynthia, bienmoins puissante, avait causé la mort de59 victimes, dont 47 en France, dans deszones bien moins peuplées que celle tou­chée par le cyclone Phailin. De cettecomparaison, on peut tirer trois grandsenseignements.

1 Le nombre de victimes est large­ment déterminé par

l’efficacité de la procé­dure d’évacuation. Plusd’un million de person­nes ont été évacuéesavant l’arrivée du cy­clone, principalementdans les Etats d’Orissa etd’Andhra Pradesh : lesautorités indiennes, etnotamment les gouver­nements locaux, ont re­marquablement anticipéla catastrophe. La leçonde 1999 semble avoir étéretenue: faute d’une éva­cuation adéquate, untempête comparableavait causé la mort de8 000 personnes. En2005, lors de l’ouragan Katrina, le mou­vement d’évacuation sur les côtes dugolfe du Mexique avait été d’une am­pleur comparable: 1200000 personnesavaient évacuées, souvent par leurs pro­pres moyens. Mais 60000 étaient restéesprisonnières des eaux dans La Nouvelle­Orléans, et plus de 2000 avaient péri. Lecontraste entre les bilans des cyclonesSidr et Nargis est encore plus saisissant:en novembre 2007, le cyclone Sidr, decatégorie 5 (la plus élevée), frappe le Ban­gladesh. Les autorités du pays ont bienpréparé l’évacuation, et le bilan des victi­mes s’élève à 10000. Six mois plus tard,en mai 2008, le cyclone Nargis, pourtantmoins puissant (catégorie 4), frappe lepays voisin, la Birmanie. Les autoritésn’ont absolument pas anticipé la catas­trophe ni évacué la population. Le bilansera au moins 14 fois plus lourd, avec140000 victimes. Il faut le dire et le re­dire: ce qui détermine le bilan humaind’une catastrophe tient davantage à l’ef­

ficacité de l’évacuation qu’aux caracté­ristiques physiques de la catastrophe.

2 L’armée sera appelée à jouer unrôle de plus en plus grand dans ce

type de situations. Si l’évacuation enInde a été un tel succès, c’est aussi, sansdoute, parce qu’elle a été conduite parl’armée. Sous l’influence du changementclimatique, qui va multiplier et aggraverce type de catastrophes, les procéduresd’évacuation seront aussi plus fréquen­tes et importantes. Au Nord comme auSud, c’est souvent l’armée qui est lamieux outillée pour procéder rapide­ment à ces opérations. Pour autant,beaucoup d’armées restent mal prépa­rées à la manière dont le changement cli­matique va transformer leurs missions –un rapport parlementaire le soulignaitl’an dernier pour l’armée française. Ces

missions devront évi­demment être préparéeset encadrées, mais il estindéniable que l’arméeaura un rôle de plus enplus grand à jouer dans laprévention des catastro­phes naturelles, et pluslargement dans l’adapta­tion des populations auchangement climatique.

3 Les catastrophesnaturelles n’ont

rien de naturel. Le biland’une catastrophe natu­relle dépend bien davan­tage de l’action des auto­rités que de la violencede la catastrophe. Lors­

qu’elles sont livrées à elles­mêmes, parexemple, les populations les plus vulné­rables sont souvent incapables d’évacuer,faute de moyens et de ressources. Pour­tant, lors des catastrophes, les gouverne­ments ont volontiers tendance à se re­trancher derrière la fatalité pour justifierdes bilans humains plus lourds queprévu. Il n’y a pas de fatalité: les catastro­phes naturelles sont avant tout des catas­trophes sociales et politiques, dont lespremières victimes sont souvent les po­pulations les plus vulnérables.

Si le pire a été évité ce week­end sur lacôte orientale de l’Inde, tout reste pour­tant encore à faire: plus de 600000 per­sonnes ont sauvé leur vie, mais perduleur logement. Le processus de recons­truction va commencer: là encore, le rôledes autorités – et sans doute de l’armée –sera déterminant. En 2005, après Ka­trina, un tiers de la population n’a jamaispu rentrer à La Nouvelle­Orléans…

FRANÇOISGEMENNE

Chercheur qualifiéFNRS au Centre

d’études de l’ethnicitéet des migrations(Cedem) à l’ULg

DR

Au­delàdes chiffresde la faim

Les dernières statistiques disponibles sur la faimdans le monde ne doivent pas occulter la réalité.

Il n’y a pas 842 millions mais 2,5 milliardsde personnes qui souffrent de malnutrition.

ALIMENTATION

Selon les dernières statistiquesde la FAO, l’agence de l’Onupour l’alimentation et l’agri­culture, le nombre de person­nes souffrant de malnutrition

est en baisse continue depuis le débutdes années 90, passant de plus d’unmilliard en 1990 à 842 millions en2013. Cette baisse est encore loin del’objectif fixé en 1996 par le sommetmondial sur l’alimentation de Rome,qui s’était engagé à réduire de moitié lenombre de personnes souffrant de lafaim, mais est par contrebeaucoup plus prochedu premier objectif dumillénaire défini en2000 par l’Onu et quiconsiste à réduire demoitié la proportion depersonnes souffrant demalnutrition. En effet,suite à l’évolution démo­graphique, la baisse de158 millions de person­nes souffrant de malnu­trition signifie que leurpart est passée de 18,9%à 12 % de la populationmondiale.

Au vu de ces statisti­ques, les choses sem­blent ainsi s’améliorerlentement mais sûre­ment sur le front de l’ali­mentation. Certes, les résultats sontcontrastés entre les différentes régionsdu monde: si le nombre de malnutris abaissé de manière significative en Asieet en Amérique latine entre 1990et 2013, il a augmenté de 177 à226 millions de personnes en Afriquedurant la même période, tandis que leshausses de prix alimentaires, qui ontatteint un pic en 2008 puis en 2011,

ont eu tendance à exacerber les cri­ses alimentaires ces dernières an­nées. Mais l’évolution globalecommuniquée par la FAO estfranchement positive.

Toutefois, deux nuances detaille viennent sérieusement as­sombrir ce tableau. D’une part, sila faim dans le monde est enbaisse, ce n’est que suite à une modi­fication par la FAO du mode de calculpour estimer l’évolution du taux demalnutrition depuis 1990. En effet, en2012, la FAO a modifié en profondeurla manière de calculer les statistiques

de la faim : révision desdonnées démographi­ques, intégration de nou­velles données anthro­pométriques, actualisa­tion de l’estimation desapports alimentairesénergétiques par pays,intégration d’estima­tions des pertes de pro­duits alimentaires au ni­veau de la distribution dela vente au détail, etc. Ducoup, plutôt qu’unehausse continue dunombre de malnutris de­puis 1995, passant selonl’ancien mode de calculde moins de 800 millionsde personnes souffrantde malnutrition en 1995à un milliard en 2011, on

est subitement passé à une tendanceinverse et nettement plus favorable,avec une baisse de 17% de la malnutri­tion mondiale entre 1990 et 2013!

D’autre part, et plus fondamentale­ment, le chiffre de 842 millions de per­sonnes communiqué par la FAO et re­layé par les médias n’est en fait que lafourchette basse de statistiques esti­mées à trois niveaux. En effet, la FAO a

calculé les statistiques de lafaim selon des styles de vie “mo­dérés”, “normaux” et “intenses”. Orle chiffre de 842 millions concerne lenombre de personnes souffrant de lafaim selon un style de vie “modéré”,tandis que les deux autres styles de vieprésentent des réalités bien moins fa­vorables : selon le mode de vie “nor­mal”, le nombre de personnes souffrantde la faim stagne à hauteur de 1,5 mil­liard de personnes depuis 1990, tandisque selon le style de vie “intense”, lenombre de personnes souffrant de lafaim est passé de 2,2 à 2,5 milliards depersonnes – soit de 52% à 44% de la po­pulation des pays en développement.Quand on sait que la majorité des per­sonnes malnutries sont des paysans ru­raux du Sud qui travaillent à la maindans des conditions climatiques diffici­les et sans arriver à vivre décemmentde leur production, il n’est pas exagéréde conclure que leur mode de vie estdavantage “intense” que “modéré”.

La morale de cette histoire est triple.Primo, les statistiques sont difficiles àcollecter dans les pays pauvres et doi­vent donc être interprétées avec pré­caution. Secundo, si une personne surhuit dans le monde souffre de malnu­trition aiguë, c’est­à­dire qu’elle n’ab­sorbe pas un nombre suffisant de calo­

ries pour mener un stylede vie modéré, c’est en réalité plusd’une personne sur trois dans lemonde et près d’une personne surdeux dans les pays en développe­ment qui souffre plus généralementde la faim, c’est­à­dire qu’elle ne bé­néficie pas d’une alimentation quilui apporte les nutriments suffisantspour mener une vie active et saine.Enfin, tertio, éradiquer la faim dansle monde et garantir le droit à l’ali­mentation nécessitent de redoublerd’efforts pour soutenir l’agriculturefamiliale durable et garantir auxpaysans l’accès à la terre, aux in­trants et à un revenu suffisammentrémunérateur.

Le paradoxe du système alimen­taire mondial est en effet que ce sontceux qui cultivent qui représententla majorité de ceux qui meurent defaim. La solution pour éradiquer lafaim dans le monde n’est donc pasde développer l’agro­industrie et lesOGM, car cela aurait pour effet derendre les paysans du Sud encoreplus vulnérables envers la concur­rence déloyale et les produits breve­

tés des firmes agroalimentaires,tout en exacerbant les problèmesenvironnementaux. La solution im­plique au contraire de soutenir uneagriculture permettant d’accroîtrela productivité agricole tout en pré­servant la biodiversité et en rédui­sant la dépendance des agriculteursenvers les intrants. C’est ainsi pardes politiques publiques adéquates,et non par la modification des mo­des de calcul des statistiques de lafaim, que l’on pourra espérer garan­tir à terme le droit à l’alimentation.

Si la faim danslemonde esten baisse, cen’est que suite

à unemodificationpar la FAO dumode de calculpour estimerl’évolution du

taux demalnutritiondepuis 1990.

ARNAUDZACHARIE

Secrétaire généraldu CNCD-11.11.11.

Auteur de“Mondialisation:qui gagne et quiperd” (La Muette,

2013).

REYN

AERS

/PHO

TONE

WS

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55mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Phailin,un miracle indien

14 morts “seulement” en Inde suite au passagece week­end de ce violent cyclone. Comment

cela a­t­il été possible ? Trois grands enseignements.

PLANÈTE

Quoique l’on ne dispose pas encorede chiffres définitifs concernantles dégâts du cyclone Phailin, qui atouché l’Inde ce samedi soir, le bi­

lan de victimes apparaît très inférieur àcelui que l’on pouvait redouter – on parleaujourd’hui de 14 morts seulement: unchiffre, aussi dramatique soit­il, qui ap­paraît presque comme miraculeux, euégard à la violence du cyclone. A titre decomparaison, la tempête Xynthia, bienmoins puissante, avait causé la mort de59 victimes, dont 47 en France, dans deszones bien moins peuplées que celle tou­chée par le cyclone Phailin. De cettecomparaison, on peut tirer trois grandsenseignements.

1 Le nombre de victimes est large­ment déterminé par

l’efficacité de la procé­dure d’évacuation. Plusd’un million de person­nes ont été évacuéesavant l’arrivée du cy­clone, principalementdans les Etats d’Orissa etd’Andhra Pradesh : lesautorités indiennes, etnotamment les gouver­nements locaux, ont re­marquablement anticipéla catastrophe. La leçonde 1999 semble avoir étéretenue: faute d’une éva­cuation adéquate, untempête comparableavait causé la mort de8 000 personnes. En2005, lors de l’ouragan Katrina, le mou­vement d’évacuation sur les côtes dugolfe du Mexique avait été d’une am­pleur comparable: 1200000 personnesavaient évacuées, souvent par leurs pro­pres moyens. Mais 60000 étaient restéesprisonnières des eaux dans La Nouvelle­Orléans, et plus de 2000 avaient péri. Lecontraste entre les bilans des cyclonesSidr et Nargis est encore plus saisissant:en novembre 2007, le cyclone Sidr, decatégorie 5 (la plus élevée), frappe le Ban­gladesh. Les autorités du pays ont bienpréparé l’évacuation, et le bilan des victi­mes s’élève à 10000. Six mois plus tard,en mai 2008, le cyclone Nargis, pourtantmoins puissant (catégorie 4), frappe lepays voisin, la Birmanie. Les autoritésn’ont absolument pas anticipé la catas­trophe ni évacué la population. Le bilansera au moins 14 fois plus lourd, avec140000 victimes. Il faut le dire et le re­dire: ce qui détermine le bilan humaind’une catastrophe tient davantage à l’ef­

ficacité de l’évacuation qu’aux caracté­ristiques physiques de la catastrophe.

2 L’armée sera appelée à jouer unrôle de plus en plus grand dans ce

type de situations. Si l’évacuation enInde a été un tel succès, c’est aussi, sansdoute, parce qu’elle a été conduite parl’armée. Sous l’influence du changementclimatique, qui va multiplier et aggraverce type de catastrophes, les procéduresd’évacuation seront aussi plus fréquen­tes et importantes. Au Nord comme auSud, c’est souvent l’armée qui est lamieux outillée pour procéder rapide­ment à ces opérations. Pour autant,beaucoup d’armées restent mal prépa­rées à la manière dont le changement cli­matique va transformer leurs missions –un rapport parlementaire le soulignaitl’an dernier pour l’armée française. Ces

missions devront évi­demment être préparéeset encadrées, mais il estindéniable que l’arméeaura un rôle de plus enplus grand à jouer dans laprévention des catastro­phes naturelles, et pluslargement dans l’adapta­tion des populations auchangement climatique.

3 Les catastrophesnaturelles n’ont

rien de naturel. Le biland’une catastrophe natu­relle dépend bien davan­tage de l’action des auto­rités que de la violencede la catastrophe. Lors­

qu’elles sont livrées à elles­mêmes, parexemple, les populations les plus vulné­rables sont souvent incapables d’évacuer,faute de moyens et de ressources. Pour­tant, lors des catastrophes, les gouverne­ments ont volontiers tendance à se re­trancher derrière la fatalité pour justifierdes bilans humains plus lourds queprévu. Il n’y a pas de fatalité: les catastro­phes naturelles sont avant tout des catas­trophes sociales et politiques, dont lespremières victimes sont souvent les po­pulations les plus vulnérables.

Si le pire a été évité ce week­end sur lacôte orientale de l’Inde, tout reste pour­tant encore à faire: plus de 600000 per­sonnes ont sauvé leur vie, mais perduleur logement. Le processus de recons­truction va commencer: là encore, le rôledes autorités – et sans doute de l’armée –sera déterminant. En 2005, après Ka­trina, un tiers de la population n’a jamaispu rentrer à La Nouvelle­Orléans…

FRANÇOISGEMENNE

Chercheur qualifiéFNRS au Centre

d’études de l’ethnicitéet des migrations(Cedem) à l’ULg

DR

ries pour mener un stylede vie modéré, c’est en réalité plusd’une personne sur trois dans lemonde et près d’une personne surdeux dans les pays en développe­ment qui souffre plus généralementde la faim, c’est­à­dire qu’elle ne bé­néficie pas d’une alimentation quilui apporte les nutriments suffisantspour mener une vie active et saine.Enfin, tertio, éradiquer la faim dansle monde et garantir le droit à l’ali­mentation nécessitent de redoublerd’efforts pour soutenir l’agriculturefamiliale durable et garantir auxpaysans l’accès à la terre, aux in­trants et à un revenu suffisammentrémunérateur.

Le paradoxe du système alimen­taire mondial est en effet que ce sontceux qui cultivent qui représententla majorité de ceux qui meurent defaim. La solution pour éradiquer lafaim dans le monde n’est donc pasde développer l’agro­industrie et lesOGM, car cela aurait pour effet derendre les paysans du Sud encoreplus vulnérables envers la concur­rence déloyale et les produits breve­

tés des firmes agroalimentaires,tout en exacerbant les problèmesenvironnementaux. La solution im­plique au contraire de soutenir uneagriculture permettant d’accroîtrela productivité agricole tout en pré­servant la biodiversité et en rédui­sant la dépendance des agriculteursenvers les intrants. C’est ainsi pardes politiques publiques adéquates,et non par la modification des mo­des de calcul des statistiques de lafaim, que l’on pourra espérer garan­tir à terme le droit à l’alimentation.

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Médias-Télévision

56 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 57mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

GensInfo

La charmante Louise Monot (“Les petits mouchoirs”) estannoncée au casting de “The After”, le nouveau projetde thriller apocalyptique de Chris Carter. Le créateur de“X­Files” fera, à cette occasion, son retour à la produc­tion après dix années passées loin du petit écran. L’ac­trice française aura notamment Jamie Kennedy(“Scream”) et Adrian Pasdar (“Heroes”) comme parte­naires pour sa première expérience américaine.

Parallèlement à son magazine “Le grand tour” proposérégulièrement sur France 3 (cf. ci­contre), Patrick deCarolis, ancien patron de France Télévisions, a repris le18 septembre dernier, le flambeau de “Des racines etdes ailes”, émission qu’il a créée avec Patrick Charles ennovembre 1997. La prochaine destination du magazinepatrimonial, le 23 octobre, sera Versailles, avec un focusproposé sur le jardinier André Le Nôtre, dont on célèbre

le 400e anniversaire de la naissance en ce moment même.

Le nom de Monsieur EtrimoHHH ne vous dit sans douterien. Pourtant, en 35 ans, Jean­Florian Collin a construitquelque 14000 logements en Belgique, démocratisantainsi grandement l’accès à la propriété dans notre petitpays. David Deroy et Matthieu Frances retracent sonparcours hors normes dans un documentaire (proposéce mercredi à 21h55, sur La une) qui rend intéressantun sujet a priori rébarbatif !

Seize millions de fans ont assisté au retour des zombiesdimanche soir sur AMC. C’est le deuxième record établipar la chaîne câblée depuis la rentrée, après le final trèssuivi de “Breaking Bad”. The Walking Dead accroît aupassage de 4 millions le nombre de ses fidèles, enregis­trés en mars dernier à la fin de la saison 3. Autant direque le renouvellement de la série pour une saison 5 nesera sûrement qu’une simple formalité.

PHOT

ONE

WS

CARLOMAR

ATTA

RTBF

AMC

**** Obligatoire *** Recommandé ** Conseillé * Facultatif ° Déconseillé

Libre parcours

** LE CASSE DU SIÈCLE (FLAWLESS)

de Michael Radford (Royaume-Uni,2008). Avec Michael Caine, Demi Moore,Lambert Wilson…

La deux, 20h30.

1. Thriller. Licenciée parce qu’elle est unefemme, Miss Quinn entend se venger envidant les coffres de la London DiamondCompany avec l’aide du vieil employé dunettoyage. Michael Caine rend très savou-reusement british ce film de casse mis enscène avec sophistication et intelligence.

** MINUIT DANS LE JARDIN DU BIEN ETDU MAL (MIDNIGHT IN THE GARDEN OFGOOD AND EVIL)

de Clint Eastwood (Etats-Unis, 1998).Avec Kevin Spacey, John Cusack.

Arte, 20h50.

2. Drame. Un film hanté, de ceux où lespasserelles entre vie et mort sont nom-breuses. Un film sur l’ambiguïté, aussi, dela vérité, notamment; sur la différence,encore, magnifiée par Eastwood.

* LE TUEUR

de Cédric Anger (France, 2007). Avec Gil-bert Melki, Grégoire Colin, Mélanie Lau-rent, Sophie Cattani, Xavier Beauvois.

La trois, 21h05.

3. Thriller. Pour son premier long mé-trage, Cédric Anger s’essaie au film degenre. Il filme la confrontation entre untueur à gages (impressionnant GrégoireColin) et sa victime (Gilbert Melki). S’in-téressant surtout à l’attente, le cinéasteopte pour une lenteur très intéressante.

* VERTICAL LIMIT

de Martin Campbell (Etats-Unis, 2000).Avec Chris O’Donnell, Scott Glenn.

Club RTL, 20h25.

4. Action. Martin Campbell livre un filmd’action surgelé. Malgré sa somptuosité,le décor se réduit à une toile peinte poureffets spéciaux et pyrotechniques et estvite réduit à deux heures de montagne…russe.

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Le jeu vidéo pe rmet l’expression artistiqueLe 10 octobre, Arte a lancé

“Type : rider”. Une premièreet un succès pour la chaîne.

AUX MANETTESEntretien Virginie Roussel

V ingt­quatre heures après sa sor­tie, le 10 octobre dernier,“Type : Rider”, le premier jeu

vidéo d’Arte, s’est hissé à la premièreplace de l’AppleStore chez les utilisa­teurs français et belges d’iPad; 72 haprès sa sortie, il était propulsé n°1sur iPhones. Alexander Knetig,chargé de programmes interactifs àArte, a accompagné le développe­ment de ce jeu accessible dans lemonde entier.

Arte était-elle sûre que le jeu vidéo inté-resserait son public?On pense qu’aujourd’hui, ce qui inté­resse les gens sur le Web, c’est l’his­toire. Peu importe si on la raconte envidéos, en textes, en images. Le cœurd’activité d’Arte, c’est de raconter deshistoires à travers des documentaireset du cinéma d’auteur. Alors, pour­quoi pas un jeu vidéo ! “Type : Rider”est né dans la tête d’un seul auteur,Cosmografik. Ce développeur de jeuxvidéos, avec son BTS d’imprimeur enpoche, nous a proposé un scénarioautour de l’histoire de la typographie.Les typos sont entrées dans notrequotidien avec le traitement de texte.Et quand on parle de lettres, c’est del’humanité que l’on traite.

Chargé de programmes interactifs, c’estun nouveau métier à la télé ?Il y a deux ans, ce métier n’existait pasà Arte. Comme pour n’importe quelprogramme télé, il s’agit de suivre sondéveloppement. Sauf qu’au lieu de re­garder, j’ai dû jouer. Et au lieu de dire,au visionnage, “ce plan n’est pas trèsconvaincant”, je disais : “Ce saut­là,dans le game play (c’est­à­dire dans lafaçon de jouer) n’est pas très convain­cant.” Ensuite, tantôt je cédais, tantôtc’était l’auteur qui cédait. C’est unvrai processus créatif, avec une âme,celle de son auteur. Ce n’est pas unproduit développé par 100 person­nes. Nous avons lancé ce programmeavec Agat films, la boîte de productionde Robert Guédiguian, pour quic’était aussi une première. Nous noussommes appuyés sur des profession­nels du marché de l’Indie Game, celuides jeux vidéo indépendants, l’équi­valent du Sundance Festival pour lecinéma.

Les femmes jouent-elles tout autant ?Oui, c’est à peu près du 50­50. L’âgemoyen d’un joueur est entre 25 ans et40 ans. C’est la cible du Web d’Arte. Etc’est pour ce public­là, à côté duquelnous étions passés jusque­là, que nousavons entrepris cette démarche.

Le jeu vidéo, c’est de la culture ?C’est un terrain privilégié pour cesjeunes auteurs qui ressentent des pul­sions littéraires et veulent raconterdes histoires. C’est une forme d’ex­pression artistique. Et c’est une desplus grosses industries culturelles. EnFrance, le chiffre d’affaires généré par

le jeu vidéo est de 3 milliards d’euros,ce qui est trois fois supérieur au chiffred’affaires généré par le cinéma. Avecl’explosion du jeu vidéo sur mobiles,les Français s’y consacrent enmoyenne 12 heures par semaine.Trente millions de Français, soit lamoitié de la population, y jouent. On

retrouve les mêmes chiffres en Alle­magne et en Belgique.

Une industrie qui captive surtout autourde la vitesse, de la violence et du sport.Lars von Trier et Almodovar représententaussi une niche au cinéma face aux bloc­kbusters hollywoodiens. Deux réalisateurs

qui, en général, sont cofinancés par Arte.

Quelle sera votre stratégie d’évolution ?La réflexion est en cours. Mais, ce qui estsûr : nous ne produirons pas “GTA VI”,le plus gros jeu vidéo du monde avec sescourses de voiture et ses passages à ta­bac de proxénètes et de prostituées.

Dans “Type : Rider”, on voyage au cœur de la typographie à travers de nombreuses références culturelles et cinématographiques.

ARTE

“Type: Rider”, c’est :- cinq premiers niveaux de jeugratuits en accès libre surArte.tv/typerider;- un jeu complet avec 10 niveauxdisponible pour 2,69€ dansl’AppStore pour les iPhones et iPadset sur Google Play pour lessmartphones sous Android;- un “social game” dans lequel lesinternautes peuvent créer leurspropres niveaux et envoyer à leursamis un message jouable à traversleur mur Facebook.

Ce jeu de plateformes etd’énigmes retrace les 600 ans del’histoire de la typographie, depuisla fin du Moyen Age jusqu’à ses plusrécentes évolutions. Le joueurs’incarne dans les deux points deponctuation pour résoudre descasse-tête à travers différentsniveaux qui mènent des peinturespréhistoriques jusqu’à la policePixel. Le tout en passant par lapolice Didot, qui a servi à imprimerl’encyclopédie de Diderot etd’Alembert (entre 1751 et 1772).

Chaque typographie correspond àun niveau, à la fin duquel il s’agitd’éviter de tomber dans un autodaféou entre les presses de Gutenberg.Si “Type : Rider” est utilisable enligne par 99% des internautes, lenavigateur du Mac Book Pro(version 2008) n’accepte pas satechnologie. V. Rou.

Épinglé

Le zoom du jour

** LE GRAND TOUR EN GRÈCE

Magazine. France 3, 20h45.

Loin des ravages de la crise économique, Pa-trick de Carolis propose un voyage captivantà travers la Grèce immuable, celle de l’ar-chéologie, de la mythologie, de l’histoire etde la philosophie. En multipliant les planspanoramiques, les images vues du ciel, et lesreconstitutions en 3D, son “Grand Tour” res-titue la grandeur de la Grèce antique. Sasplendeur. Et sa magie.

La passion de Patrick de Carolis pour cettecivilisation le conduit d’abord au sommetdes Météores, où des monastères orthodoxesont élu domicile au XIVe siècle, au prix degrands risques. Les moines y vivent toujoursen autarcie, s’adonnant à la méditation et aujardinage. Le périple se poursuit à l’Acropoled’Athènes, sanctuaire dédié à la déesseAthéna. Les séquences, courtes, s’enchaî-nent, et l’on passe quasiment sans transitiond’une explication de fresque à la soupe auxtripes du marché d’Athènes, avant de s’aven-turer dans l’histoire des premières fouillesarchéologiques menées par des Français aumilieu du XIXe siècle.

Le site le plus emblématique de cette mise

au jour de l’Antiquité, c’est Delphes, considé-rée dans les temps anciens comme le “nom-bril du monde”. Le sanctuaire d’Apollon atti-rait de nombreux pèlerins, hommes politi-ques, philosophes ou simples citoyens quivenaient consulter l’oracle de la Pythie, prê-

tresse exprimant la parole du dieu Apollon.Cette visite est l’occasion pour Patrick de Ca-rolis de deviser avec l’écrivain-philosopheEliette Abécassis au sujet du fameux dialo-gue de Platon, source de vérité, ou sur l’iro-nie de Socrate.

La force de ce magazine est de faire le lienentre les âges et les disciplines. La visited’Olympie, dans le Péloponnèse, permet parexemple de montrer que l’événement sportiforganisé dans ce sanctuaire (les Jeux olympi-ques) n’était qu’un aspect du culte rendu àZeus. A Sparte, c’est un modèle politique(l’oligarchie), lié à une vie entièrement ré-glée autour du combat, qui est mis en avant,par opposition au modèle athénien, centrésur la démocratie.

En 120 minutes, on se promènera encore àSantorin, joyau des Cyclades, où plane le my-the de l’Atlantide, mais aussi en Crète, dansles ruines du palais de Cnossos, sur les tra-ces du Minotaure et de la civilisation mi-noenne, ou dans les rues de La Canée, quigarde les traces de l’occupation ottomane.

Réalisé dans le même esprit que “Des racineset des ailes”, “Le Grand Tour” séduit enmoyenne près de trois millions de fidèles.C. G.

Patrick de Carolis s’est, bien évidemment,rendu au sommet de l’Acropole.

FRAN

CE3

A tout’ zappeur

Séries : les premiers naufragés de la rentréePar Karin Tshidimba

On salue souvent l’excellente santé des séries étrangères, maison oublie aussi de dire que ce résultat n’est pas le fruit du ha­sard. C’est presque toujours le signe de l’extrême liberté laisséeaux scénaristes de creuser les peurs, les névroses et les espoirs deleurs contemporains. Aux Etats­Unis, cette liberté, qui faitpartie de l’ADN des chaînes du câble (HBO, AMC, etc.), estsouvent remplacée par une sélection drastique et soigneusementorganisée (des acteurs et des thématiques traitées) lorsqu’onaborde les grands réseaux (ABC, NBC, CBS, la FOX et CW).Sur ces 5 grandes chaînes, rien n’est laissé au hasard : de lacomposition de l’équipe technique au dosage millimétré ducasting (censé plaire à tout le monde), en passant par les pilotessoumis à toute une batterie de tests face à un auditoire trié surle volet. A la moindre défaillance du concept, on revoit lescopies, on rejoue les scènes, on change même les personnages encours de route. Pas de place pour le doute, encore moins pour lachute (d’audience). Chaque courbe, chaque chiffre est étudiéavec le plus grand sérieux. Et si nécessaire, on tranche dans levif. Il suffit de voir le nombre de séries annulées en fin de saison.Faute d’audiences, mais aussi, d’impact suffisant auprès dupublic “chéri” (les 18­49 ans) des annonceurs.A force de parler du succès mondial des séries américaines, on

oublie de dire à quel point cet univers est compétitif et cruel.Une situation qui entraîne un recours de plus en plus régulieraux remakes et aux “spin­off”. Dans les deux cas, il s’agit des’appuyer sur un succès avéré (présent ou passé) afin de rassu­rer les annonceurs et d’aguicher les potentiels téléspectateurs.Malheureusement, la frilosité est l’ennemie jurée de la créationet la somme des goûts “supposés” du public crée rarement lasurprise que chacun espère secrètement. C’est ce que révèle cetterentrée américaine, particulièrement pauvre en projets éton­nants. Résultat : on assiste déjà à un premier écrémage sévère,quelques semaines à peine après les premières mises sur orbite.Tandis que certaines peinent toujours à décoller, d’autres sem­blent avoir, déjà, épuisé leur potentiel. Trois séries ont ainsi étéannulées avant même leur troisième épisode : “Lucky 7”, “Mur­der Police” et “We Are Men”. Quant à “Us and Them”, suppri­mée avant d’être diffusée (!), elle semblait traîner la poissedepuis l’origine : pâle copie d’une série britannique, vainementremaniée puis raccourcie. En attendant que la liste ne s’allonge,on constate donc que le succès des séries US tient à un autrefacteur : seules, les plus originales et les mieux calibrées d’entreelles parviennent jusqu’à nous. Les vieilles casseroles et conceptsdouteux traversent rarement l’Atlantique...

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57mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

Le jeu vidéo pe rmet l’expression artistique

le jeu vidéo est de 3 milliards d’euros,ce qui est trois fois supérieur au chiffred’affaires généré par le cinéma. Avecl’explosion du jeu vidéo sur mobiles,les Français s’y consacrent enmoyenne 12 heures par semaine.Trente millions de Français, soit lamoitié de la population, y jouent. On

retrouve les mêmes chiffres en Alle­magne et en Belgique.

Une industrie qui captive surtout autourde la vitesse, de la violence et du sport.Lars von Trier et Almodovar représententaussi une niche au cinéma face aux bloc­kbusters hollywoodiens. Deux réalisateurs

qui, en général, sont cofinancés par Arte.

Quelle sera votre stratégie d’évolution ?La réflexion est en cours. Mais, ce qui estsûr : nous ne produirons pas “GTA VI”,le plus gros jeu vidéo du monde avec sescourses de voiture et ses passages à ta­bac de proxénètes et de prostituées.

Dans “Type : Rider”, on voyage au cœur de la typographie à travers de nombreuses références culturelles et cinématographiques.AR

TE

“Type: Rider”, c’est :- cinq premiers niveaux de jeugratuits en accès libre surArte.tv/typerider;- un jeu complet avec 10 niveauxdisponible pour 2,69€ dansl’AppStore pour les iPhones et iPadset sur Google Play pour lessmartphones sous Android;- un “social game” dans lequel lesinternautes peuvent créer leurspropres niveaux et envoyer à leursamis un message jouable à traversleur mur Facebook.

Ce jeu de plateformes etd’énigmes retrace les 600 ans del’histoire de la typographie, depuisla fin du Moyen Age jusqu’à ses plusrécentes évolutions. Le joueurs’incarne dans les deux points deponctuation pour résoudre descasse-tête à travers différentsniveaux qui mènent des peinturespréhistoriques jusqu’à la policePixel. Le tout en passant par lapolice Didot, qui a servi à imprimerl’encyclopédie de Diderot etd’Alembert (entre 1751 et 1772).

Chaque typographie correspond àun niveau, à la fin duquel il s’agitd’éviter de tomber dans un autodaféou entre les presses de Gutenberg.Si “Type : Rider” est utilisable enligne par 99% des internautes, lenavigateur du Mac Book Pro(version 2008) n’accepte pas satechnologie. V. Rou.

Épinglé

Le zoom du jour

tresse exprimant la parole du dieu Apollon.Cette visite est l’occasion pour Patrick de Ca-rolis de deviser avec l’écrivain-philosopheEliette Abécassis au sujet du fameux dialo-gue de Platon, source de vérité, ou sur l’iro-nie de Socrate.

La force de ce magazine est de faire le lienentre les âges et les disciplines. La visited’Olympie, dans le Péloponnèse, permet parexemple de montrer que l’événement sportiforganisé dans ce sanctuaire (les Jeux olympi-ques) n’était qu’un aspect du culte rendu àZeus. A Sparte, c’est un modèle politique(l’oligarchie), lié à une vie entièrement ré-glée autour du combat, qui est mis en avant,par opposition au modèle athénien, centrésur la démocratie.

En 120 minutes, on se promènera encore àSantorin, joyau des Cyclades, où plane le my-the de l’Atlantide, mais aussi en Crète, dansles ruines du palais de Cnossos, sur les tra-ces du Minotaure et de la civilisation mi-noenne, ou dans les rues de La Canée, quigarde les traces de l’occupation ottomane.

Réalisé dans le même esprit que “Des racineset des ailes”, “Le Grand Tour” séduit enmoyenne près de trois millions de fidèles.C. G.

A tout’ zappeur

Séries : les premiers naufragés de la rentréePar Karin Tshidimba

On salue souvent l’excellente santé des séries étrangères, maison oublie aussi de dire que ce résultat n’est pas le fruit du ha­sard. C’est presque toujours le signe de l’extrême liberté laisséeaux scénaristes de creuser les peurs, les névroses et les espoirs deleurs contemporains. Aux Etats­Unis, cette liberté, qui faitpartie de l’ADN des chaînes du câble (HBO, AMC, etc.), estsouvent remplacée par une sélection drastique et soigneusementorganisée (des acteurs et des thématiques traitées) lorsqu’onaborde les grands réseaux (ABC, NBC, CBS, la FOX et CW).Sur ces 5 grandes chaînes, rien n’est laissé au hasard : de lacomposition de l’équipe technique au dosage millimétré ducasting (censé plaire à tout le monde), en passant par les pilotessoumis à toute une batterie de tests face à un auditoire trié surle volet. A la moindre défaillance du concept, on revoit lescopies, on rejoue les scènes, on change même les personnages encours de route. Pas de place pour le doute, encore moins pour lachute (d’audience). Chaque courbe, chaque chiffre est étudiéavec le plus grand sérieux. Et si nécessaire, on tranche dans levif. Il suffit de voir le nombre de séries annulées en fin de saison.Faute d’audiences, mais aussi, d’impact suffisant auprès dupublic “chéri” (les 18­49 ans) des annonceurs.A force de parler du succès mondial des séries américaines, on

oublie de dire à quel point cet univers est compétitif et cruel.Une situation qui entraîne un recours de plus en plus régulieraux remakes et aux “spin­off”. Dans les deux cas, il s’agit des’appuyer sur un succès avéré (présent ou passé) afin de rassu­rer les annonceurs et d’aguicher les potentiels téléspectateurs.Malheureusement, la frilosité est l’ennemie jurée de la créationet la somme des goûts “supposés” du public crée rarement lasurprise que chacun espère secrètement. C’est ce que révèle cetterentrée américaine, particulièrement pauvre en projets éton­nants. Résultat : on assiste déjà à un premier écrémage sévère,quelques semaines à peine après les premières mises sur orbite.Tandis que certaines peinent toujours à décoller, d’autres sem­blent avoir, déjà, épuisé leur potentiel. Trois séries ont ainsi étéannulées avant même leur troisième épisode : “Lucky 7”, “Mur­der Police” et “We Are Men”. Quant à “Us and Them”, suppri­mée avant d’être diffusée (!), elle semblait traîner la poissedepuis l’origine : pâle copie d’une série britannique, vainementremaniée puis raccourcie. En attendant que la liste ne s’allonge,on constate donc que le succès des séries US tient à un autrefacteur : seules, les plus originales et les mieux calibrées d’entreelles parviennent jusqu’à nous. Les vieilles casseroles et conceptsdouteux traversent rarement l’Atlantique...

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Télévision mercredi

58 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 59mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

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59mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

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“Utopia” explore “Alimenterre”, mon cher Watson !

‣ Les yeux grand ouverts.A l’occasion de la Journée mondialede l’alimentation et pour ses 5 ans,le Festival de films “Alimenterre”organisé par SOS Faim est de retourdu 16 au 20 octobre à Bruxelles.On y découvrira des films et desrencontres autour des enjeuxagricoles et alimentaires avec despersonnalités du monde paysan duNord et du Sud. Un thème exploréen radio sur La Première, dès 15h. AL

IMEN

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Télévision mercredi

60 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013

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Place publique

61mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

D.R.

“Leo est fantastique,maisjeme demande ce qu’il dirasi je vous en parle. Nous

avons un pacte selon lequelon ne peut pas parlerde notre histoire.”

Ça n’a pas embarassé le mannequin brésilien de 24 ansKat Torres et nouvel amour de DiCaprio de vendre lamèche au quotidien “Extra”. Tout en expliquant : “EnEurope, c’est différent. Les gens nous voient partout

ensemble donc ils ne ressentent pas le besoin de poser desquestions.”

PipeletteKATIUSCIA TORRES

DPA/RE

PORT

ERS

“Si tu savais quim’a offert de l’argentcontre du sexe…”

Les plus fins connaisseurs du ballon rond se souviendront que la star de l’étonnante équipeparaguayenne au mondial 2010 de foot en Afrique du Sud, c’était elle : une bimbo épargnée paraucun ralenti et qui avait trouvé un savant endroit pour son smartphone. A l’époque, la jeuneactrice et mannequin, consciente de son buzz, avait promis de s’effeuiller si son équipe chérieatteignait la finale. Raté, mais qu’à cela ne tienne, elle étala sa générosité sur papier glacé.Aujourd’hui, dans une téléréalité chilienne, la belle s’est épanchée sur les propositions

indécentes qu’aurait suscitées son galbe. Non seulement la merveille argentine Messi, mais uncontingent de la sélection nationale brésilienne aurait également requis ses services… en vain.Femme peu avare en confessions, Larissa Riquelme a ajouté : “L’histoire la plus impressionnanteest toute autre : le président de mon pays (sans préciser lequel, NdlR)m’a proposé de m’envoyerun avion pour m’amener près de lui, mais je ne suis pas une femme facile.” Vrai ou faux, ce sera entout cas la seule occasion d’entendre parler de la Paraguayenne, car son équipe n’ira pas à Rio.

Droit au butLARISSA RIQUELME

UN MONDE DEBIÈRES SPÉCIALES

LA BIÈRE DU JOURLa Duvel. Cette bière est une ensorceleusepleine de contrastes et de surprises. Sa robedorée, ses bulles légères et son goût suaveet raffiné aux arômes complexes laissent àpeine deviner une teneur en alcool de8,5 %. Elle offre de riches saveursd’agrumes, de pomme, de houblon et delevure. Il s’en dégage un goût persistant demalt pâle avec de forts accents de levure,de houblon et d’alcool. Le pourcentaged’alcool de 8,5 % vient titiller le milieu dupalais qu’il réchauffe après quelquesinstants. C’est ce savant équilibre entrearômes fins et amertume subtile quiconfère à la Duvel une place unique dansla riche tradition des bières belges.

UN BRIN D’HISTOIRE Au cours de la Première Guerremondiale, les Belges découvrent les bièresanglaises, les “ales”, qui jouissent alors d’unebelle popularité. S’inspirant du succès deces ales, Albert Moortgat, le fils de Jean-Léonard, le fondateurde la brasserie, décide de créer une bière spéciale sur ce modèle.Pour fabriquer cette bière, il veut utiliser les meilleursingrédients. Il se rend donc en Ecosse pour obtenir unéchantillon de cette levure spécifique. Là-bas, il se heurte à larésistance des brasseurs locaux. Après une véritable odyssée dansde nombreuses brasseries locales, il parvient à mettre la main surl’échantillon recherché. Aujourd’hui, la levure utilisée esttoujours cultivée à partir de la même souche

LES BFBLes Belgium Family Brewers, ce sont 21 brasseriesréunies sous un même label. Une signature quisignifie que votre bière est une bière brassée cheznous par une brasserie familiale indépenante qui aplus de 50 ans d’existence et qu’il s’agit d'une bière unique, sanscopie sous un autre nom ou une autre étiquette. Bref, un label dequalité à suivre les yeuxfermés.

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Pratique

62 La Libre Belgique - mercredi 16 octobre 2013 63mercredi 16 octobre 2013 - La Libre Belgique

02.744.44.44Ouvert les jours ouvrables de 8h à 14h.Rue des Francs, 79 - 1040 Bruxelles

T.V.A.: BE0403.508.716 - R.C.B.: 185.436Vice-président du CA: Patrice le HodeyAdministrateur délégué-éditeurresponsable: François le HodeyDirecteur général: Denis PierrardRédacteur en chef: Francis Van de WoestyneRédacteurs en chef adjoints: Xavier Ducarme,Pierre-François Lovens et Gilles MilecanRédaction: 02.211.28.11 Fax: 02 211 28 32Gazette de Liége: 04.290.04.80Courriel: [email protected]é IPM Advertising: 02.211.31.44Fax: 02.211.29.14Courriel: [email protected]écrologies, Carnet familial, Annonces classées(Jusqu’à 19H30) : 02.211.31.88 Fax: [email protected]@ipmadvertising.beAbonnements: 02.744.44.44 Fax: 02.744.45.55Prix à partir de 26,75€ par domiciliationmensuelle, 73,25€ par domiciliation trimestrielle.Courriel: [email protected]:www.lalibre.beLibrairies: 02.744.44.77 Fax: 02.744.45.60Imprimerie: IPM Press Print - Rue des Francs, 79 - 1040 BruxellesCe journal est protégé par le droit d’auteur. Pour toutereproduction, sous quelque forme que ce soit, contacterCOPIE-PRESSE au 02.558.97.80 Courriel:[email protected] ou via le site www.copiepresse.be

Tirages du mardi 15 octobre

•Keno |3 - 4 - 8 - 9 - 12- 22 - 25 - 29 - 30 - 31 - 34- 38 - 42 - 48 - 49 - 55 - 57 - 61 - 68 - 70Kenophone : 0900/223.80

•Pick 3 | 7 - 5 - 8

Loterie nationaleTirage du mardi 15 octobre

•Euro Millions |18 - 27 - 39 - 43 - 47/4 - 75 exacts et JJ1 gagnant ......................... 50899071,00€5 exacts et J2 gagnants ............................ 569896,70€5 exacts10 gagnants ............................. 37993,10€4 exacts et JJ76 gagnants ............................... 2499,50€4 exacts et J985 gagnants ............................... 168,70€4 exacts1857 gagnants ............................... 89,50€3 exacts et JJ2682 gagnants .............................. 44,20€2 exacts et JJ35849 gagnants ............................. 15,20€3 exacts et J36882 gagnants ............................. 14,10€3 exacts68093 gagnants ............................ 12,90€1 exact et JJ186669 gagnants ............................ 8,20€2 exacts et J512393 gagnants ............................. 8,10€2 exacts930458 gagnants ............................ 4,50€

•Joker + | 5– 0 – 7 – 9 – 3 – 56 chiffres 0 20000 €5 chiffres 0 2000 €4 chiffres 20 200 €3 chiffres 188 20 €2 chiffres 2092 5 €1 chiffre 21176 2 €Poissons 9863 1,50 €

Tirage du 12/10 (Lotto) + 15/10 (Joker+)

•Lotto | 2-11-19-21-31-40/376 exacts 2 861455,005 exacts + Bonus 3 65864,905 exacts 225 832,904 exacts + Bonus 351 266,904 exacts 7992 21,703 exacts + Bonus 7877 11,703 exacts 120003 52 exacts + Bonus 71016 3

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02.744.44.44Ouvert les jours ouvrables de 8h à 14h.Rue des Francs, 79 - 1040 Bruxelles

T.V.A.: BE0403.508.716 - R.C.B.: 185.436Vice-président du CA: Patrice le HodeyAdministrateur délégué-éditeurresponsable: François le HodeyDirecteur général: Denis PierrardRédacteur en chef: Francis Van de WoestyneRédacteurs en chef adjoints: Xavier Ducarme,Pierre-François Lovens et Gilles MilecanRédaction: 02.211.28.11 Fax: 02 211 28 32Gazette de Liége: 04.290.04.80Courriel: [email protected]é IPM Advertising: 02.211.31.44Fax: 02.211.29.14Courriel: [email protected]écrologies, Carnet familial, Annonces classées(Jusqu’à 19H30) : 02.211.31.88 Fax: [email protected]@ipmadvertising.beAbonnements: 02.744.44.44 Fax: 02.744.45.55Prix à partir de 26,75€ par domiciliationmensuelle, 73,25€ par domiciliation trimestrielle.Courriel: [email protected]:www.lalibre.beLibrairies: 02.744.44.77 Fax: 02.744.45.60Imprimerie: IPM Press Print - Rue des Francs, 79 - 1040 BruxellesCe journal est protégé par le droit d’auteur. Pour toutereproduction, sous quelque forme que ce soit, contacterCOPIE-PRESSE au 02.558.97.80 Courriel:[email protected] ou via le site www.copiepresse.be

Tirages du mardi 15 octobre

•Keno |3 - 4 - 8 - 9 - 12- 22 - 25 - 29 - 30 - 31 - 34- 38 - 42 - 48 - 49 - 55 - 57 - 61 - 68 - 70Kenophone : 0900/223.80

•Pick 3 | 7 - 5 - 8

Loterie nationaleTirage du mardi 15 octobre

•Euro Millions |18 - 27 - 39 - 43 - 47/4 - 75 exacts et JJ1 gagnant ......................... 50899071,00€5 exacts et J2 gagnants ............................ 569896,70€5 exacts10 gagnants ............................. 37993,10€4 exacts et JJ76 gagnants ............................... 2499,50€4 exacts et J985 gagnants ............................... 168,70€4 exacts1857 gagnants ............................... 89,50€3 exacts et JJ2682 gagnants .............................. 44,20€2 exacts et JJ35849 gagnants ............................. 15,20€3 exacts et J36882 gagnants ............................. 14,10€3 exacts68093 gagnants ............................ 12,90€1 exact et JJ186669 gagnants ............................ 8,20€2 exacts et J512393 gagnants ............................. 8,10€2 exacts930458 gagnants ............................ 4,50€

•Joker + | 5– 0 – 7 – 9 – 3 – 56 chiffres 0 20000 €5 chiffres 0 2000 €4 chiffres 20 200 €3 chiffres 188 20 €2 chiffres 2092 5 €1 chiffre 21176 2 €Poissons 9863 1,50 €

Tirage du 12/10 (Lotto) + 15/10 (Joker+)

•Lotto | 2-11-19-21-31-40/376 exacts 2 861455,005 exacts + Bonus 3 65864,905 exacts 225 832,904 exacts + Bonus 351 266,904 exacts 7992 21,703 exacts + Bonus 7877 11,703 exacts 120003 52 exacts + Bonus 71016 3

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En2minutes

64 La Libre Belgique - Bruxelles – Belgique 1,50 € – France 2,20 € – Luxembourg 1,50 € – Tél.: 02/744.44.44 – mercredi 16 octobre 2013 – 130e année – n° 123 – HHHHHH

BELGIQUE

Politique | Le Premier ministrea défendu le dernier budget dela législature devant le Parle-ment. Il a aussi balisé la fin deson mandat : réforme dusecteur bancaire, achèvementde la sixième réforme del’Etat, etc. UPP.6-7

Bruxelles | Certaines tensionscommunautaires sont appa-rues au sein du gouvernementbruxellois. Le ministre-Prési-dent Rudi Vervoort tente decalmer le jeu. UPP.8-9

Restructurations | Le nombre detravailleurs concernés par desannonces de licenciementscolletifs a augmenté de prèsde 20% en un an, selon le SPFEmploi. UP.10

Communes | Malgré les difficul-tés formelles et les contraintesde fond, finalement plus dehuit communes wallonnes surdix auront rendu des projetsde budget 2014 pour le 1er oc-tobre. Mais l’exercice sera àcompléter, non sans difficultésfinancières et techniques.UP.11

Flandre | Maggie De Block estdésormais plus populaire enFlandre que Bart De Wever.Tentative d’interprétation

d’une Secrétaire d’Etat à lafois très humaine et “Dame defer”. UP.12

Enseignement | Les mesuresd’économies décidées par legouvernement de la FWB enmatière d’Enseignement aurontdes conséquences concrètesdans les écoles. Le présidentdu CA du PO de l’enseignementfondamental libre à Waremmeen témoigne. UP.13

INTERNATIONAL

Vatican | Le 22 novembre sortirala nouvelle version officielle dela Bible en français. Le débat estdéjà lancé par une fuite sur unemodification pourtant mineuredu “Notre Père”. UP.19

PLANÈTE

Santé | La ministre des Affairessociales et de la Santé publiqueLaurette Onkelinx (PS) a pré-senté mardi à Bruxelles le PlanVIH 2014-2019, un plan fédéralde lutte contre le sida, enprésence de la reine Mathilde.

Près de 500 personnes ontapporté leur expertise à l’élabo-ration de ce plan qui comporte58 actions. UPP.24-25

ÉCONOMIE

Fisc | La justice bruxelloisemène une instruction judiciairesur la banque HSBC, et plusparticulièrement sur son servicede private banking en Suisse, aindiqué mardi le parquet deBruxelles. Des perquisitions ontété menées dans le cadre decette enquête, notamment dansle quartier diamantaire àAnvers. UPP.28-29

Emploi | L’intiative “Leaders fora day” a permis à 30 jeunesEuropéens de suivre pendantune journée 30 leaders.UP.34

Nucléaire | Le comité ministé-riel restreint a donné, lundi,son aval à l’amendement de laloi de 2003 sur la sortie dunucléaire. Une étape impor-tante qui doit mener à l’accordsur le partage entre Etat et

producteurs nucléaires desbénéfices tirés de la prolonga-tion de Tihange 1. UP.33

Chimie | Le secteur a rappelélors de la présentation de sonrapport sur le développementdurable toute l’importancequ’il représente pour l’écono-mie belge. UP.30

SPORTS

Football | La Belgique a par-tagé l’enjeu face au Pays deGalles. UPP.40-41

Tennis | Kirsten Flipkens a étééliminée par la PolonaiseKatarzyna Piter, une joueuseissue des qualifications, aupremier tour du tournoi detennis de Luxembourg. UP.43

CULTURE

Exposition | La Tate Modern, àLondres, rend un bel hommageà Paul Klee avec une granderétrospective, “Making visi-ble” de 130 œuvres.UPP.48-49

Bel20

J2773,80+1,46%

Cac 40

J4256,02+0,78%

EuroStoxx 50

J3004,56+0,90%

Dow Jones

L15168,01-0,88%

Euro/Dollar

L1,35

-0,45%

Indices

Edito

Un nouvelesprit belgePar Francis Van de Woestyne

I l y a des chiffres qui donnentfroid dans le dos. Ceux de lapauvreté en Belgique. Il y a

des images qui glacent. Ceux destravailleurs licenciés, en pleineforce de l’âge, victimes de restruc­turations aveugles. Il y a desstatistiques qui font frémir: cellesdu nombre de faillites. Autant deprojets porteurs de bonheur quise fracassent avant l’heure.La Belgique n’échappe pas à cesdrames, à ces échecs. Et face àces douleurs, on ne peut ques’incliner. Et espérer des joursmeilleurs. Mais on peut aussi,sans naïveté, constater les trans­formations que la Belgiqueconnaît depuis deux ans. Et seréjouir, sans rougir, de ces évo­lutions, même si rien n’estjamais définitivement acquis. Ya­t­il une recette belge, versionElio Di Rupo? Il y a, en tout cas,des résultats. Exemples.Les finances publiques. Elles sonttoujours vacillantes. Sans la crisebancaire, elles seraient moinsprécaires. Mais 22 milliardsd’efforts, équitablement répartis,permettent d’entrevoir un retourà l’équilibre.La stabilité. Il y a trois ans, lapresse étrangère attendait que laBelgique vole en éclats.Aujourd’hui, on y vient pour sonéclat. On exagère ? Un peu, sansdoute. Mais pourquoi toujoursressasser les mêmes misères. Carmême sans les Diables, la Belgi­que peut avoir des allures formi­dables.Ce qui frappe aujourd’hui, c’estun nouvel esprit. Il ne manquepas grand­chose pour que lesBelges retrouvent confiance eneux. Il suffirait de presque rien.Que les forces, mêmes divergen­tes, apprennent à s’unir plutôtqu’à se contredire. Qu’ensemble,enfin, on fasse marcher ce paysplutôt que de chercher à le dislo­quer.Le nirvana? Mais non. Simple­ment, il est bon, parfois, de direce qui se chuchote tout bas.Qu’en Belgique, finalement, onn’est pas si mauvais que cela.

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