livret stage La cartonnerie

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LA CARTONNERIE 2012

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Ce livret est une synthèse des actions réalisées par Lola Diard et Juliana Gotilla au cours de leur stage [01 mai à 10 août 2012 ] au sein de l’association Carton Plein, Saint Étienne, France. [Dans le cadre du Stage obligatoire du Master Espace Public: Architecture, design, pratiques]

LOLA DIARD [Française, 25 ans] est designer concepteur textile et d’espace.JULIANA GOTILLA [Brésilienne, 29 ans] est Architecte et graphiste. Ensemble, nous travaillons sur les espaces publics par le prisme des matériaux et de l’architecture éphémère pour inciter les individus à vivre différemment les villes et générer des expériences de vie collective.

La mission principale du Stage au sein de l’association Carton Plein était de mettre en place des actions autour des murs de l’espace de La Cartonnerie. Expérimenter de nouveaux langages, proposer des surfaces murales interactives liées au thème du jeu, mesurer l’impact sur les usages, trouver des manières de faire cohabiter diverses formes d’expression notamment avec les graffeurs!Pendant les 3 mois de stage plusieurs protocoles d’intervention ont été développé sur l’ensemble des murs, chacun réalisé en un temps spécifique et avec différents outils.

Ce livret est un journal de bord, dans lequel nous faisons un descriptif de chaque projet avec textes, images, dessins, informations techniques, vidéos, etc. Nous accompagnons ce répertoire d’expérimentations d’un regard critique, une réflexion sur «les réactions» qui ont suivi chaque projet développé.Les projets sont ainsi présentés par ordre chronologique, ce qui nous semblait nécessaire pour percevoir l’impact de notre démarche sur le lieu et vice-versa.

L’idée est que ce livret pourrait servir de bilan des projets expérimentaux réalisés tout en constituant une ressource méthodologique pour de futures actions menées sur des espaces publics, de Saint-Etienne ou d’ailleurs!

Nous remercions le Master Espace Public et l’Association Carton Plein pour avoir soutenu nos initiatives et nous avoir poussé à agir ! Remerciements particuliers à Fanny Herbert, Alissone Perdrix, Corentine Baudrand, Laurie Guyot, Mathieu Benoit-Gonin, Denis, Marius, Christian, Chaza, Marcelo et Pachá.

À bientôt,Lola Diard et Juliana Gotilla

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LOLA DIARD & JULIANA GOTILLALOLA DIARD & JULIANA GOTILLA33

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PEINTURES PÉRIPHÉRIQUES08-05-12

ICI16-05-12

ateliers pédagogiques20-05-12

green graffiti31-05-12

cap design06-06-12

chantier participatif09-06-12

bruit du frigo11-06-12

INTRODUCTION

MODE D’EMPLOI

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carte projets29-06-12

prairie suspendue03-07-12

connaissez-vous la cartonnerie?25-07-12

et si la cartonnerie était...08-08-12

BILAN lola diard

BILAN Juliana gotilla

missions de stage

projets parallèles

extras

Mod

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Hors deLa Cartonnerie

Afin de rendre lisible les différentes expérimentations , nous avons conçu une grille de lecture qui permet d’avoir un aperçu synthétique de l’intervention.

On considère le temps, l’espace, et le médium comme des paramètres qui influent sur l’identité de chaque action.On va ainsi pouvoir mesurer l’impact de ces propositions en fonction de ces variables.

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Lieud’intervention

Outils

Tempssur terrain

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Collage

Espace deLa Cartonnerie

Elévations mursde La Cartonnerie

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PEINTURES PÉRIPHÉRIQUES

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Suite à l’intervention des Poteaux carrés l’été 2011, les murs de La Cartonnerie changèrent de visage. Les graffitis recouvrirent la fresque des usages peinte précédemment et amenèrent sur le site une toute autre ambiance. La dynamique de l’événement passée, l’esthétique univoque et la sur-présence des graff figèrent le lieu dans une forme singulière qui en ravit certains et en fit fuir d’autres.

Le graff appelant le graff toute surface vierge fut petit à petit envahie par ce mode d’expression, ce qui déstabilisa l’association, jusqu’ici dans un

processus de mélange des formes de manifestation dans l’espace public. À notre arrivée, le premier geste a donc été de peindre le panneau à l’entrée de La Cartonnerie de manière à signaler le commencement d’une nouvelle phase d’action sur les murs.

D’autre part il nous semblait important que l’espace soit clairement identifié, y compris dans l’espace numérique d’où la création d’une page facebook.

S’en suivit une première étape hésitante de peinture sur les espaces périphériques du site. Ainsi on allait pouvoir expérimenter une forme de

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cohabitation avec les graffiti et les graffeurs. Par petites touches les murs de La Cartonnerie ont été couverts d’aplats de couleur de manière à amener des moments de respiration au sein des surfaces saturées.Il ne restait plus qu’à attendre et observer l’impact de ces monochromes sur les pratiques.

vidéo https://vimeo.com/49153927

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Dans un premier temps, la définition des espaces par la couleur a permis de re dynamiser le site quelque peu endormi en cette froide fin de printemps.Les habitués se dirent contents de cette prise en main des surfaces murales laissées à l’abandon. Le simple fait de repeindre a conféré à l’espace un caractère accueillant, chaleureux. De l’extérieur les couleurs vives attiraient le regard et attisaient la curiosité des passants. De l’intérieur elles mettaient en lumière la multiplicité des espaces juxtaposés.

Parallèlement les espaces à proprement parler reprirent vie notamment le jardin, ce qui accompagna ce regain d’énergie. Quelques semaines passèrent et le graff revint, comme un rappel de sa présence sur le territoire de La Cartonnerie.Territoire qu’il allait désormais falloir considérer avec ces nouvelles pratiques urbaines.La question de la cohabitation restait ouverte.

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ICI16-05-12

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Après avoir tenté une approche expérimentale de l’ordre du geste, nous nous sommes concentrées sur l’inscription de ces murs dans les usages. Afin d’alimenter le mouvement perpétuellement changeant du site, on s’est posé la question du statut de ces surfaces murales et de leur impact sur les pratiques du lieu.On a considéré le mur comme une surface sensible influant sur l’espace tout en intégrant les différents usages.

Un espace intermédiaire de dialogue, en entre-deux.

Nous somme alors allées au devant des usagers en les questionnant directement sur leurs manières d’appréhender ces murs. Nous avons recueilli des témoignages par le biais de la parole, de l’écrit, du dessin auprés de toutes sortes d’usagers, des enfants après l’école aux retraités derrière leurs fenêtres.

Ressentis, désirs, déceptions, que nous retranscrivons sur ces mêmes murs. On avait en effet choisi de situer spatialement ces paroles à l’aide de repères créant une rythmique qui allait rompre avec l’uniformité colorée du mur et inciterait les passants à

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regarder de plus prés. Des espaces blancs ont aussi été réservés pour inciter des témoignages spontanés et faire de ce mur un véritable espace de dialogue.


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ICIVOUS POURRIEZ Ê

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Les bulles blanches apparaissant petit à petit, les réactions spontanées tardèrent à venir. En revanche le fait d’intervenir physiquement sur le mur intrigua les usagers, les enfants surtout.Ils nous observèrent de loin, puis vinrent nous questionner.

« Vous graffez? C’est vous qui avez fait la fresque, cool.»

« Si vous repeignez, repeignez tout! On en peut plus!»

Le fait même d’agir permis d’instaurer un dialogue, suscitant des opinions. Malgré ces prises de parole informelles personne n’osa écrire directement

dans les espaces blancs. Nous nous sommes alors faîtes porte-paroles de ces témoignages.D’autre part les enfants du quartier trouvèrent rapidement un autre usage aux motifs ICI et s’en servirent de cibles inventant de nouvelles règles de jeu à leurs traditionnelles parties de foot.Peu à peu les personnes traversant La Cartonnerie repérèrent une bulle, puis une autre et finirent par longer les murs pour lire l’ensemble. Et enfin, après trois semaines d’installation, une bulle fut remplie par un inconnu : un poème à une certaine Ju.

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ATELIERS PEDAGOGIQUES

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Parallèlement à notre travail d’expérimentation sur les murs, nous avons participé à l’atelier de conception/construction de modules de jeux à implanter à La Cartonnerie en collaboration avec Julien De Sousa, designer Stéphanois.Fractionné en une dizaine de rencontres avec les classes de CP et Grande Section Maternelle, l’atelier consistait à initier les enfants à la notion de design et d’espace public tout en les faisant expérimenter des formes propices au jeu.Nous les avons tout d’abord familiarisé avec le vocabulaire de la conception puis nous avons expérimenté avec

eux des mises en forme de modules de jeux à partir de formes génériques.Pour se faire, Julien avait imaginé des verbes d’action initiateurs de formes : grimper, glisser, se cacher...Nous avons ainsi travaillé avec eux en miniature, puis à échelle 1 avec du carton sur le site.

Ces ateliers avec les écoles du quartier nous ont permis de nous familiariser avec les enfants susceptibles de fréquenter La Cartonnerie et d’avoir un pied dans la démarche de co-conception.En effet en travaillant avec eux nous nous sommes rapidement aperçues de la nécessité d’adapter notre langage et notre


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didactique aux participants de l’atelier. Nous avons du trouver des entrées narratives pour permettre aux enfants de se projeter dans les propositions en volume qu’ils élaboraient.

Le fait de les observer construire in si tu nous a donné des idées pour initier des pratiques de jeux hors-normes au sein de La Cartonnerie.Les parents qui se rendaient habituellement sur le site, encore plus que les enfants, se plaignaient souvent de l’absence de jeux homologués. Or, les enfants nous ont fait la situ du potentiel ludique de cet espace protéiforme. À l’aide de bouts de carton et de scotch ils se sont greffés à l’existant

en mettant en évidence les qualités de l’espace.

D’autre part la collaboration parfois compliquée avec le designer extérieur à l’association a soulevé des questionnements sur le statut et l’implication de Carton Plein dans les actions menées sur l’espace de La Cartonnerie. Comment inculquer les valeurs de travail collectif et pluridisciplinaire de l’association tout en laissant la liberté à des intervenants extérieurs d’amener leur regard sur l’espace?Comment sélectionner et gérer ces interventions en fonction de la vocation presque politique de ce lieu?

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GREEN GRAFFITI31-05-12

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En discutant avec des mamans et des nounous on s’est aperçues qu’il manquait un espace sur le mur dédié aux enfants, du moins qui utilise un langage qui leur parle.D’autre part elles se plaignaient du végétal présent uniquement dans le jardin.

On a alors pensé à une forme de dessin sur les murs qui utilise le végétal comme médium : le green graffiti.Un mur pas trop ensoleillé, de la mousse, un peu de bière et du sucre et c’ était parti. Plus qu’à arroser régulièrement et la mousse

s’accrocherait à la surface de manière permanente. Après avoir fait des tests préalables on décida de faire un atelier avec une classe de CE2 de l’école Vittone, ce qui permis aux enfants du quartier de s’approprier le mur, d’en faire un véritable espace de jeu, une matière à modeler.

On choisit la maison abandonnée comme espace d’expression, souvent ombragée elle abritait de nombreuses nounous à la sortie de l’école.On commença par la repeindre et avec l’aide de Martin, un étudiant des Beaux-arts, on dessina des graphismes à colorier qui reprenaient les codes de

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la maison. Une porte, une boîte aux lettres, des fenêtres à rideaux, une lanterne éclairée, de l’eau qui sort des gouttières en ruine pour arroser les pots de fleurs...

Par le biais du dessin on ouvrit la maison murée sur La Cartonnerie.

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Le fait d’agir directement sur le mur avec les enfants du quartier nous a permis d’avoir un échange avec eux sur leur regard sur ces murs. Beaucoup nous parlèrent des graffiti avec admiration, fiers d’en réaliser à leur façon. En revanche le matériau végétal, difficile à manier pour eux, a nécessité trop de patience pour une efficacité réduite. Nous avons réalisé au cours de l’atelier que la technique n’était pas adaptée à l’échelle du lieu.

Quelques semaines plus tard, les graffeurs reprirent leurs droits. Free Gaza vint recouvrir la maison aux rideaux à pois verts.

À posteriori on a constaté que lorsqu’une action reste trop longtemps inachevée, en l’occurrence le dessin n’était pas totalement recouvert de mousse, elle se fait dépasser par une action successive qui tourne la page.

D’autres techniques restaient à explorer pour inciter une cohabitation murale qui fasse écho au mélange des pratiques et des publics qui caractérise La Cartonnerie.

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CAP DESIGN06-06-12

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À l’occasion de l’atelier CAP DESIGN,un programme réalisé conjointement entre CARTON PLEIN et Nathalie Arnould, design manager Saint-Etienne Métropole, nous avons eu pour mission de réaliser des cartes postales qui synthétiserait les enjeux de La Cartonnerie, de sa création à aujourd’hui.Cap design est un programme d’information sur le design à destination du personnel des collectivités de Saint-Etienne Métropole animé et organisé par l’association Carton Plein.

Nous avons ainsi mis en parallèle la mixité d’interventions de l’association

sur cet espace avec des témoignages d’usagers qui pratiquent le site tous les jours.Comme un diptyque mettant en scène l’endroit et l’envers du décors de La Cartonnerie, ces cartes permettent ainsi de percevoir le caractère expérimental du projet tout en l’ancrant dans une réalité faîte de personnes en chair et en os qui vivent cet espace au quotidien.

D’autre part nous avons participé aux ateliers, ce qui nous a permis d’expérimenter les méthodologies de travail que nous exerçons au sein de La Cartonnerie en interne avec un public institutionnel qu’il a fallut initier à cette dynamique de pensée collective.

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est un terrain de jeu conçu en plusieurs épisodes par l’association CARTON PLEIN.Cet espace public temporaire de 2000m2 situé dans le centre ville de Saint Étienne est un laboratoire propice à imaginer de nouvelles manières de faire la ville.Créer, se rassembler, échanger, tester, jouer, associer étudiants, usagers, voisins… autant de perspectives stimulantes pour un espace public vivant !

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« La cartonnerie, c’était quoi avant? Ah oui une usine de carton, on oublie vite! »

Comment dépasser l’effet catalogue? - - - - La participation populaire touche-t-elle tous les publics? - - - - - - L’espace public peut-il être un lieu d’expression des diversités? - - - - - - Quel intérêt de l’espace public temporaire? - - - À qui appartient l’espace public? - - - - - - Quelle place du chien dans l’espace public? - - - - - - - - Un espace public autogéré, une utopie? - - - Comment dépasser l’effet catalogue? - - - - La participation populaire touche-t-elle tous les publics? - - - - - - L’espace public peut-il être un lieu d’expression des diversités? - - - - - - Quel interêt de l’espace public temporaire? - - - À qui appartient l’espace public? - - - - - - Quelle place du chien dans l’espace public? - - - - - - - - Un espace public autogéré, une utopie? - - -

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« Mais qu’est ce qu’ils fabriquent ? »

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« Whaaaaaaaaa »

«C’est dommage

il manque un toboggan ici pour les

petits... Alors on amène des gobelets et des cuillères...»

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« Pourquoi temporaire? Nous on veut des trucs solides »

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« Mais c’est vous qui faîtes tout ça? Et c’est ouvert tout le temps? »

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CHANTIER PARTICIPATIF

09-06-12

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Suite à nos interventions périphériques est arrivé le grand moment de mettre en forme et expérimenter le grand mur de La Cartonnerie sur la thématique du jeu. Jeux visuels, jeux pour les enfants.

On a ainsi conçu une intervention de peinture éclair sur l’ensemble des murs qui cernent l’espace. Nous avons hybridé des idées ayant émergé des dessins d’enfants recueillis lors des ateliers précédents et jeux en 2 dimensions. Commençant à imaginer une fresque initiative de pratiques ludiques nous avons repris quelques éléments de

la fresque initiale et imaginé des jeux débordant de la surface verticale sur le sol.Notre intention était de faire de la nouvelle intervention murale une incitation à de nouvelles appropriations des espaces, une division des pratiques, sans dresser aucune barrière. L’objectif tacite était de recréer des frontières qui sectorisent le site tout en restant souple et en laissant la part belle à l’improvisation.

Nous avons alors mis en place un chantier participatif qui consistait à peindre avec les usagers du site sur l’ensemble des murs de La Cartonnerie des modules graphiques.Pour une mise en oeuvre plus simple et organisée, on a profité des jours avant le

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chantier pour préparer des pochoirs, des guides de peinture ainsi que des outils nécessaires à la mise en place en une journée d’une transformation impactant sur l’espace.

Utilisant une même couleur, le bleu-opaline, l’idée était de créer une unité visuelle qui rende visible l’intervention sur le mur déjà saturé.

Toujours dans un double processus d’action/observation, ce chantier nous a ainsi permis de tester l’appropriation de l’espace mural par les habitants de manière à réfléchir ensuite à une action plus durable.


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12H18FIRMINY

13H15LA RICAMARIE

15H27BELLEVUE

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Par le biais du mur on a défini ainsi un espace canin, des espaces dédiés à des activités sportives à inventer ( un terrain de foot de travers, des pistes de courses qui grimpent sur le mur), des prémices de jeux à recomposer ( marelles fragmentées, cibles disséminées) mais aussi un système de panneaux d’information comme une grille de journal à compléter ou encore des bulles horaires qui font écho au train qui passe régulièrement sur les arches.

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La journée du chantier a permis deréunir toute l’équipe de l’association Carton Plein pour travailler ensemble sur une action collective. Expérience unique qui nous a plongé tous ensemble dans un temps de réflexion sur l’appropriation des murs.

Bien que nous ne soyons pas parvenues à mobiliser beaucoup de personnes extérieures en raison notamment de la fête de quartier Jacquard le même jour, quelques voisins et habitants nous ont apporté leur aide dont des enfants qui ont participé activement, en revanche nous n’avons pas réussi à convaincre les mamans que l’activité

n’était pas réservée aux petits. Par ailleurs quelques initiatives de voisins nous ont fait réfléchir sur la question du ré-emploi des graff. Notamment en suivant les contours de certains de manière à créer un cadavre exquis géant.La modules de jeux peints ayant été réalisés au dessus du graff, dans l’idée d’une nouvelle couche transitoire, nous pensions amorcer doucement une phase de cohabitation.

Visuellement notre intervention se fondit finalement dans la masse indistincte murale, les motifs bleus se mélangeant avec le graff en une sorte

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de fresque hétéroclite. Pas assez visible ou trop, le jour suivant un graffeur répondit aussitôt à notre tentative. Le grand mur derrière la scène fut inscrit d’une typographie à l’échelle du site, ce qui engrangea d’autres petits graff sur les murs périphériques. Et en parallèle un riche échange d’e mails sur la question de la mixité d’expressions sur cet espace public.

D’autre part, les usages du site ne changèrent pas beaucoup que ce soit du point de vue des habitants ou du personnel de l’association qui ne s’approprièrent que très peu l’espace d’information qui leur était dédié.La Cartonnerie est véritablement un espace ancré dans des usages très forts dont les

fluctuations ne peuvent prendre forme que dans la durée. Ce qui pose la question de la transmission et de la communication.

Comment transmettre aux usagers à la fois la nature de l’association et son action sur cet espace pour dépasser le statut d’aménageur ou d’animateur habituellement prêtés?Qu’est-ce que La Cartonnerie et comment le faire comprendre aux usagers qui ne sont pas membres de l’association mais toutefois partie prenante de l’espace?

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BRUIT DU FRIGO11-06-12

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Pendant quelques semaines nous fûmes «prêtées» à l’association Bordelaise Bruit du frigo dans le cadre du projet Lieux Possibles, L’institut du point de vue.Bruit du frigo se consacre à l’étude et l’action sur le cadre de vie à des fins d’éducation populaire, de médiation urbaine et de création artistique et culturelle.Leur objectif est de mettre en lien ceux qui font la ville et ceux qui la vivent pour inventer un cadre de vie plus partagé, plus citoyen, plus convivial. Bien que les problématiques traitées par Bruit du frigo se rapprochent des fondements de l’association Carton

Plein, les enjeux et les méthodologies de travail diffèrent.En effet, à la différence de l’étude/action sur le site de La cartonnerie, les membres de Bruit du frigo agissent, dans le cadre de Lieux possibles, sur un temps resséré et traitent de l’impact de l’éphémère sur le cadre de vie. Ils occupent ainsi un rôle d’impulseur de pratiques mais sans se confronter à la durée d’un espace public, tout du moins dans ce contexte. On a ainsi pu faire l’expérience de cette méthode de travail à la fois fulgurante et profondément ancrée dans la réalité d’un lieu.

Cette parenthèse au sein d’un autre collectif pluridisciplinaire nous a permis d’observer les

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nuances de cette dynamique toute autre qui a fait écho à notre pratique à La Cartonnerie.D’autre part, nous avons pu toucher à différentes tâches, de la construction à la médiation avec les habitants tout en apportant notre grain de sable à l’édifice.Par petites touches nous avons su prendre part au projet et partager des moments de vie avec les membres de l’association, les intervenants venus prêter main forte et les habitants de La Benauge à Bordeaux.

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CARTE PROJETS29-06-12

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Après 2 semaines de collaboration au Bruit du Frigo a Bordeaux, nous sommes revenues pleines d’énergie à Saint-Etienne.Pendant ces semaine les membres de l’Association Carton Plein avait planifié une seconde phase d’aménagement de La Cartonnerie pour Octobre 2012.«La rentrée, plus de disponibilité des membres, motivation, service technique de la ville disponible a aider...»

Notre rôle a alors été d’organiser tout les projets en cours, envisagés et rêvés pour l’espace afin de trouver une cohérence, une vision d’ensemble, un

projet global d’aménagement pour la rentrée.

En tant que médiateurs et interlocuteurs entre tous les membres de l’association, nous avons pris note des idées et les avons retranscrites sur une carte d’état des lieux de La Cartonnerie rêvée.Les dessins des enfants réalisés pendant les ateliers ont aussi pris en compte ainsi que les travaux de la journée d immersion CAP design. Après la mise en carte de ce grand tableau étonnant nous avons pris un temps pour reflechir à ces projets avec le recul de notre absence pour tenter

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de trouver un sens à ce méli-mélo et surtout établir des priorités d’action.Qu’est-ce que La Cartonnerie voulait devenir?

Cet outil de dialogue allait pouvoir nous donner des éléments de réponse.

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Lors d’une réunion avec toute l’équipe nous avons pu présenter cet outil de médiation afin d’alimenter un débat de fond sur le statut actuel de Carton Plein et de La Cartonnerie.Fragmentation.Toute l’équipe a ainsi pu débattre de la cohérence d’un grand projet d’aménagement, des envies des habitants et du rôle de l’association dans tout ça.Aménageurs? Animateurs? Chercheurs?Après de longues discutions la carte a permis de mettre en avant un manque de ligne directrice et surtout nous a tous mis devant le constat que chacun avait sa propre conception de La Cartonnerie et de ses enjeux. Pour

trouver une alternative collective à ces projections individuelles il a donc été décidé de repartir à la rencontre des gens qui utilisent cet espace pour faire un état des lieux du site actuel qui fasse écho à celui réalisé à la création de l’association. En effet, pour repartir sur une nouvelle phase d’aménagement, il était nécessaire de prendre le temps de se replonger dans une phase d’observation et de recherche in situ.

En parallèle, l’outil carte a soulevé la question de l’archivage de ces phases de conception en perpétuelle évolution. Comment les rendre accessibles à tout moment par n’importe quel membre de l’association?

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PRAIRIE SUSPENDUE03-07-12

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Début Juillet l’association a dû gérer la mise en oeuvre du projet Hors les murs de l’Ecole d’Architecture sous la responsabilité de Marie Clément.Le projet de «prairie suspendue» ayant pris beaucoup de retard en raison de la complexité de sa réalisation, l’association a dû trouver des solutions techniques pour mettre en pratique cette expérimentation de manière viable.

En effet, la structure en filet reposant sur un principe de tension, la maîtrise de ce matériau et son intégration sur le site du jardin s’est révélée beaucoup plus ardue que prévu. Le

chantier ayant pris du retard et l’absence de technicien dans l’équipe a ainsi mené à une confusion générale qui a rendu la mise en oeuvre du projet approximative et épuisante pour tous.N’ayant pas la technique appropriée, nous nous sommes confrontés à des problèmes de sécurité face auxquels il a fallut improviser des solutions alternatives.Nous avons ainsi repeint le mur associé à l’installation de manière à signaler la nature expérimentale de cet espace. Ce qui a à la fois clarifié le statut de cette expérimentation au regard de l’association et rassuré les usagers et les services techniques de la Mairie inquiets de la viabilité de la structure.Pas à pas nous sommes parvenus à mener

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à bien l’installation avec l’aide d’habitants qui nous ont apporté le savoir-faire qui nous manquait. À partir du moment où nous avons trouvé en Denis, un intervenant jardinier bricoleur, un chef de chantier efficace le filet a pu être installé de manière à être utilisé par tous.Petits et grands ont pu se prélasser, sauter, se balancer sur la prairie enfin suspendue.

Bien que l’installation amena sur le site de La Cartonnerie des pratiques inédites, l’installation quelque peu hasardeuse des éléments qui amenaient du volume a facilité les dégradations de la structure. On a pu ainsi constater que la nature expérimentale de l’installation s’est

confrontée à la question de la pérennité des espaces publics. À partir de l’instant où on met en forme un espace public et que celui-ci est identifié comme un aménagement, il est pratiqué en tant que tel et est donc mis à l’épreuve de tous types d’usagers.Comment distinguer expérimentation et aménagement et transmettre cette nuance aux usagers?Jusqu’à quel point peut-on contourner les normes contraignantes liées aux espaces publics sans mettre en difficulté les riverains?

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CONNAISSEZ-VOUS LA CARTONNERIE?

25-07-12

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Munies d’un dictaphone, de cartes postales et de sourires, nous nous sommes promenées dans le quartier à la recherche de l’identité de La Cartonnerie.Qui connaît, comment, pourquoi? Comment qualifier ce lieu en marge des repères architecturaux habituel? Qu’est-ce qu’on y fait, qu’est-ce qu’on aimerait y faire?Autant de témoignages qui rendent compte de l’inscription de La Cartonnerie dans le paysage du quartier.

Nous avons par la suite retranscrit ces témoignages en les associant

à des visuels - signes ainsi qu’à des symboles qui permettent de les situer géographiquement ce qui crée une constellation visuelle de ce qu’évoque La Cartonnerie aux habitants du quartier. Chaque témoignage est ainsi représenté comme un sentiment subjectif et situé dans un périmètre proche.

Nous avons alors procédé à une première séquence d’affichage sur le site sous la forme d’une bande de couleur qui envahit les murs petit à petit. À la fois visible de loin et lisible de prés , on a ainsi joué avec les différents niveaux de lecture du lieu.

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D’autre part nous souhaitions partager avec les usagers de La Cartonnerie ces échanges divers de manière à amorcer une première phase de transmission et de réflexion avec aux sur le statut indécis de cet espace à la frontière des repères urbains de chacun.

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LA CARTONNERIE







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Peu de temps après l’affichage des premiers mètres de bande, les enfants du quartier sont venus nous interroger sur cet étrange bande orange qui habitait l’espace.Nous leur avons expliqué notre démarche et les avons encouragé à lire les différents échanges. Ils nous ont dit être attirés par les images et les motifs qui créaient une sorte de rébus sur le mur. Une sorte de charade à déchiffrer.

Les parents, intrigués par leurs enfants lisant des inscriptions sur les murs les rejoignirent et furent surpris de lire certains témoignages parfois violents

sur leur quartier.En revanche, nous ne revirent que très peu de personnes interrogées, notamment les plus critiques, que nous avions pourtant invité à nous donner leur avis sur cette fresque de sentiments.Certains s’exprimèrent par ailleurs sur facebook, autre mur de dialogue plus anonyme peut-être.

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ET SI LA CARTONNERIE ÉTAIT...

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Suite aux rencontres et discussions avec habitants, commerçants, passants, nous nous sommes interrogées sur le statut de cet espace public hors-normes. Ce qui ressortait des entretiens était une sorte de malaise face à l’identité floue du lieu. Est-ce une friche, un parc, un square, un spot de graff, un espace pour les enfants, pour les chiens? On s’est posées la question de comment aller au delà de ces statuts-repères auxquels on associe presque machinalement les espaces publics habituels? Comment amener les habitants du quartier à regarder La Cartonnerie avec un oeil nouveau?

Comment sortir de ces cadres?Pour se faire nous avons crée une sorte de jeu de collage/découpage visant à explorer les identités potentielles, subjectives de La Cartonnerie. Jeu auquel nous nous sommes nous-même prêtées et autour duquel nous avons convié tout le quartier. À l’aide d’affiches et des supports numériques nous avons tenté d’intriguer les passants de manière à leur faire pointer le bout de leur nez.

Mardi en fin de journée, La Cartonnerie s’est soudain changée en puzzle géant! Nous nous sommes amusés à fragmenter, assembler, hybrider les

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éléments qui composent les espaces publics habituels afin que chacun exprime son imaginaire Cartonnien.De la balançoire aux crottes de chien en passant par les barrières, les bancs, les plantes, chacun a sélectionné les éléments qui lui semblaient essentiels pour signifier en image l’essence de ce lieu, ses potentiels, mais aussi ses dérives. Nous nous sommes tous prêtés au jeu du montage et du scénario penchant par moment du côté de l’utopie, et d’autres de l’insolite.Avec humour et dérision, les murs de La Cartonnerie ont ainsi été comme imprimés de ces moments d’imaginaires urbains collectifs.


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Après 2 semaines d’action les puzzles orange fluo continuent d’attirer l’attention des passants et usagers. La plupart ornent toujours les murs de La Cartonnerie.Il y a une sympathie pour cette intervention murale! Serait-ce à cause du médium/langage papier collé, qui fait écho au street art ?

À suivre...

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n LOLA DIARD

Ce stage, comme une sorte de prolongement du Master Espace Public, m’a permis de mettre en pratique les méthodologies de réflexion et de projet esquissées cette année.

D’une part et plus que toute autre chose j’ai pu faire l’expérience du travail collectif et pluridisciplinaire dans un contexte professionnel. En effet, en tant que designer j’avais auparavant travaillé de manière très autonome sur des projets qui s’apparentaient à du design d’auteur. Le processus consistait à répondre à un cahier des charges établi en amont, donner des solutions matérielles à des problématiques déjà soulevées. Les méthodes de travail pluridisciplinaire et participative comme c’est le cas à La Cartonnerie nécessitent un apprentissage de la médiation.Dans le cadre de l’association Carton Plein, j’ai ainsi dû apprendre à communiquer avec des collègues issus d’autres disciplines, des habitants, usagers, et des institutionnels partenaires. De la même manière que la conception d’espaces publics fait interagir une grande diversité d’acteurs, cette résidence à La Cartonnerie m’a poussé à adopter un langage et un processus de travail adapté à chaque interlocuteur. J’ai à la fois pu travailler avec les enfants du quartier à la co-conception du site de La Cartonnerie, réfléchir avec les riverains au statut de cet espace public hors-normes, négocier avec l’EPASE, La Cité du Design et la Ville de Saint-Etienne sur le financement de certains projets, chaque fois devant adapter ma posture de concepteur. C’est pourquoi ce stage a été pour moi une succession de remises en question, de rectifications, de déviations, de recentrages qui m’ont permis de développer une sorte de capacité créatrice polymorphe qui je pense est nécessaire lorsqu’on s’intéresse à la création et les espaces publics.

La question de la communication, de l’écoute et de la transmission est ce qui selon moi détermine en partie la qualité de conception d’un espace public.C’est ce qui fait de La Cartonnerie un lieu d’expérimentation éprouvant et passionnant. Son caractère éphémère et en perpétuel changement en font un espace de dialogue permanent. Lieu de réflexion et d’action simultanées La Cartonnerie intrigue, pose question, demeure insaisissable pour tous que ce soit les habitants qui le pratiquent au quotidien ou les membres de l’association qui le façonnent.Elle est à la fois «gérée» ou plutôt générée par Carton Plein et hors de contrôle, elle est comme un théâtre de la vie urbaine qui dévoilerait ses coulisses. On est donc troublés par l’abolition de ces frontières, ce mélange d’espaces de représentation où en tant que concepteur on est par moment acteur, puis spectateur, quelques fois metteur en scène, d’autres simple machiniste.Il faut jongler entre ces différents statuts, ce qui n’est pas toujours simple mais qui fait la richesse de cette expérience.

C’est ainsi que j’ai décidé d’orienter ma vie professionnelle vers une mise en pratique du design pour des personnes, non plus pour des «personnages»,

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des usagers fictifs auxquels on prête des caractéristiques humaines. Ne plus dessiner la vie d’autrui de ma fenêtre sans descendre dans la rue. Car même s’il est plus aisé de garder ses distances, je crois avoir touché du doigt ce qui fait l’essence de ce métier : l’empathie.Ça tombe bien, c’est le thème de la biennale de design 2013!Au delà de l’effet de mode de tout ce qui touche à la co-conception et le risque d’instrumentaliser cette notion dans le but de faire image, se mettre à la place des autres constitue véritablement la difficulté principale du concepteur.Comment répondre à des besoins qui ne sont pas forcément les siens? La nuance entre répondre à des besoins et en créer n’est pas toujours nette. C’est pourquoi se confronter à de vraies personnes et prendre le temps de les écouter, de les observer pour nourrir la conception n’est pas chose facile. Or il me semble de plus en plus évident que c’est là que réside tout l’intérêt du design.

Ainsi, je vais poursuivre avec mon acolyte Juliana Gotilla et toujours en lien avec Carton Plein, cette recherche sur l’interaction dans les espaces publics dans le cadre de la biennale.Avec le projet Murs en jeu nous allons tenter d’exprimer les potentialités d’espaces publics délaissés au travers des surfaces murales. Faire parler les habitants sur les murs, se positionner en tant que concepteur/transmetteur/médiateur.

À suivre...

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n JULIANA GOTILLA

Expérimenter sur l’espace public en France m’enchante!

L’histoire de l’avant-garde, l’influence des situationnistes sur les travaux des collectifs d’art contemporain actifs dans l’art, les médias interactifs, la culture, la ré appropriation de l’espace public, ont toujours aiguisé mon intérêt pour la France.

Moi, brésilienne de São Paulo, je me consacre depuis des années de formations universitaires aux pratiques créatives en milieu urbain, au design graphique et a travaux sociaux. Le choix de venir faire le Master Espace Public a Saint Étienne, est une manière de me professionnaliser en cette pratique et d’envisager une action directe dans la ville.

J’ai un intérêt particulier pour la mise en œuvre de projets culturels dans l’espace public et dans les initiatives qui créent des nouvelles situations. L’approche expérimentale comme moyen de structurer les espaces publics, d’encourager des relations humaines et sociales inédites, de développer le sentiment d’appartenance à un contexte, à un environnement.

Dans ce contexte, j’ai été ravie de la proposition de stage au sein de l’Association Carton Plein à Saint Étienne! Encore plus de faire ce stage en binôme avec une grande amie Lola Diard, designer textile. J’ai beaucoup appris!

Le travail a La Cartonnerie a été un laboratoire de recherche avec des expérimentations sur le terrain. Mon travail a consisté à mettre en oeuvre des performances sur l’espace public, initier et entretenir le contact avec des habitants, faire de la médiation entre les membres de l’Association et également référencer des études théoriques, des essais et des événements artistiques, expérimentales et sociales existants dans l’échelle micro-urbaine pour apporter des idées et concepts sur notre terrain. Toujours dans ce processus de recherche - expérimentation - réflexion.

Des fois La Cartonnerie s’est montré comme un terrain difficile a travailler, sont caractère expérimental permanent pose des problèmes d’appropriation, le manque d’investissement public réduit les expérimentations et les voisins pas trop impliqués aux yeux de mes collègues Français, me faisait rêver quand même! Cette pratique ou axe de recherche sur un territoire qui favorise les initiatives artistiques dans la ville, face à un public qui sait apprécier les valeurs et la culture en pratiquant les projets est peu répandue à Sao Paulo / Brésil, où les collectifs actifs sont très rares et les investissements dans les secteurs de la Culture, de l’éducation et des travaux Sociaux sont trop réduits.En plus toutes les discussions que j’ai pu suivre sur le rôle de l’Association, les riches échanges et témoignages avec chaque membre, les stratégies pour avoir des financements des projets m’ont beaucoup appris sur le fonctionnement global et la mise en place d’ un travail expérimental sur l’espace public!

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Pour la Biennale de Saint-Etienne de 2013 je suis contente de pouvoir développer le projet «Murs en Jeu» avec Lola Diard encore en Partenariat avec l’association Carton Plein! On ferait un parcours des petites interventions sur les murs de terrains délaissés de la ville, toujours liés au thème de «jeu dans la ville» avec l’intention de générer des rapports inédits entre l’individu et la ville et entre les individus eux-mêmes.

J’ai l’intention encore de travailler en France, puis, de revenir à Sao Paulo avec un nouveau bagage et expérience en projets expérimentaux sur l’espace public. L’objectif est de pouvoir faire de belles propositions comme celles que j’observe en France, intelligentes et appropriées au contexte culturel et social Brésilien. Et je vous invite, tous ceux qui sont motivés, a faire ce pont/ cette connexion entre la France et le Brésil pour qu’on puisse échanger toujours des idées, expériences et pratiques!

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mercividéo https://vimeo.com/49160257

livret stage La cartonnerie

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