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Jean-François Zygel, l’improvisation à toute épreuve © Thibault Stipal

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Jean-François Zygel : « Être à la fois d’hier, d’aujourd’hui

et de demain est mon idéal »Compositeur et pianiste improvisateur, Victoire de la Musique 2006, Jean-François Zygel renouvelle le concert classique en l’ouvrant à l’improvisation, au jazz, aux musiques du monde et à la danse. Le 19 mars, il sera de passage au Théâtre

du Casino d’Aix-les-Bains, à l’invitation de l’association Musique Passion, en partenariat avec le service culturel de l’office de tourisme, pour un concert d’improvisation sur « Bach, Villa-Lobos et le Brésil ».

La Vie nouvelle : Le 19 mars à Aix-les-Bains, vous improviserez sur « Bach, Villa-Lobos et le Brésil ». Pouvez-vous nous parler un peu de ce voyage musical que vous allez nous faire vivre ?Jean-François ZYGEL : Le propre d’un concert d’improvisation, c’est d’être improvisé ! Si tout est prévu à l’avance, ce n’est plus de l’improvisation… En musique classique, presque tous les pianistes sont des interprètes, c’est-à-dire qu’ils jouent sur scène des œuvres écrites par les grands composi-teurs. Je suis un improvisateur, c’est-à-dire que j’entre sur scène sans avoir la moindre idée de ce que l’inspiration va me dic-ter au moment où je m’assois devant mon clavier. Mais un concert d’improvisation peut cependant avoir un ou plusieurs thèmes : BACH, VILLA-LOBOS et la musique brésilienne seront donc mes sources d’inspira-tion pour ce concert unique. J’emploie l’adjectif « unique » pour souligner que la musique qu’entendra ce soir-là le public aixois sera créée pour lui, sans aucun précédent, et sans jamais être réutilisée plus tard... c’est ce qui me plaît dans un concert d’improvisation : c’est un moment unique, intense, sans filet.

L.V.N. : Il se dit que VILLA-LOBOS admirait beaucoup BACH. Est-ce

quelque chose que l’on peut res-sentir à travers ses compositions ? J-F.Z. : Oui, particulière-ment dans ses « Bachianas Brasileiras »   ! C’est d’ailleurs très émouvant de penser qu’un compositeur de la pre-mière moitié du XVIIIe siècle, relativement peu connu à son époque, et dont le style était en décalage avec les habitudes de son temps, a pu finalement influencer à ce point la plupart des compositeurs classiques et jazz du XIXe au XXIe siècle : MENDELSSOHN, CHOPIN, B R A H M S , S T R A V I N S K Y , HINDEMITH, CHOSTAKOVITCH, Keith JARRETT…

L.V.N. : VILLA-LOBOS est une figure incontournable de la musique brésilienne, qui aborde tous les styles, des danses populaires aux chants indiens jusqu’aux œuvres sympho-niques. C’est une diversité que l’on retrouve aussi dans votre musique… J-F.Z. : Ma musique se situe dans la descendance des grands compositeurs classiques, mais comme je partage souvent la scène avec des musiciens de jazz ou de musiques du monde, cela m’influence forcément ! Je mène aussi mes propres recherches harmoniques, mélo-diques et rythmiques, et je suis l’un des très rares pianistes au monde à utiliser systématique-

ment la troisième pédale du piano, dite « pédale tonale ». Être à la fois d’hier, d’aujourd’hui et de demain est mon idéal.

L.V.N. : Les battles que vous disputez de temps à autres avec d’autres improvisateurs (Chilly GONZALES, Didier LOCKWOOD, Bobby MCFERRIN, Yaron HERMAN...), est-ce une façon de vous lancer sans cesse des défis personnels ?J-F.Z. : Figurez-vous que c’est l’une des plus vieilles traditions de la musique classique que d’opposer en duel deux improvisateurs ! BACH contre Louis MARCHAND, MOZART contre CLÉMENTI, LISZT contre THALBERG… le public adore cela, et c’est très amusant et stimulant à faire.

L.V.N. : En octobre, vous impro-visiez, en direct pendant six heures, sur les images de la nouvelle version restaurée des Misérables d’Henri FESCOURT (d’après Victor HUGO) au Théâtre du Châtelet. Quelle perfor-mance ! Que retenez-vous de cet incroyable moment ?J-F.Z. : Je devais sûrement déjà improviser dans le ventre de ma mère, car ces six heures au piano sont passées sans même que je ne m’en rende compte ! J’ai eu un petit « coup de mou » vers la cinquième heure, mais ça n’a pas duré longtemps : les

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images de ce chef-d’œuvre du cinéma sont tellements incroyables, et les person-nages tellement expressifs ! Bon, c’est sûr, il faut avoir bien dormi la veille…

L.V.N. : Vous êtes également professeur au Conservatoire de Paris, où vous avez fondé il y a quinze ans la classe d’improvi-sation au piano. Quelle place la transmission occupe-t-elle dans votre travail, dans votre vie de musicien ?J-F.Z. : Je suis très heureux de l’existence de cette classe. Vous rendez-vous compte ? Alors qu’il existe depuis le XIXe siècle une classe d’improvisation à l’orgue, il n’y avait jamais eu de classe d’improvisation au piano au Conservatoire de Paris ! Bien sûr, ce n’est pas toujours facile d’enseigner. Les jeunes musiciens sont parfois trop préoccupéspar leur carrière, le réseau et l’efficacité à court terme. Pour moi, l’école doit être une sorte de sanctuaire, relativement préservé de la vie professionnelle ordinaire. C’est là qu’on bâtit ses idéaux, ses rêves, sa pensée, son artisanat.

L.V.N. : Qui vous a transmis cette si belle passion pour la musique ?J-F.Z. : Mes parents n’étaient ni musiciens ni vraiment mélomanes. Mais ils avaient, comme mes grands-parents, un immense respect pour la musique classique. J’ai encore le souvenir de ma mère écoutant sans rien faire d’autre, assise sur une chaise, la Symphonie concer-tante de MOZART. Mon regard d’enfant a dû capter quelque chose qui ne passait pas par les mots : que la musique classique était un monde mystérieux, profond, fascinant, infini. Et ma grand-mère a toujours été très fière que son petit-fils fasse ce qu’elle appelait de la « grande musique » !

L.V.N. : Depuis la rentrée 2015, vous êtes tous les samedis en fin de journée sur France Inter, pour animer l’émission La preuve par Z, à la fois causerie, évocation et explication. Qu’aimez-vous dans cette démarche-là ?J-F.Z. : Quand je faisais mes études au Conservatoire, il y avait une séparation étanche entre les artistes et les médias. On nous disait que les artistes devaient exclusivement se produire sur scène et enregis-trer des disques, réservant la parole et le commentaire aux journalistes. Ce temps touche à sa fin ! Outre-Atlantique, un grand chef d’orchestre et compositeur comme Leonard BERNSTEIN ou un pianiste aussi célèbre que Glenn GOULD ont tous deux consacré une par-tie importante de leur temps à écrire et enregistrer de nombreuses émissions de radio et de télévision. En France, la soprano Natalie DESSAY a signé pendant un an une émission quotidienne sur France Inter, et l’on a pu retrouver chaque semaine sur France Musique le compositeur Bruno MANTOVANI ou le pianiste Philippe CASSARD. La p a r o l e d e s artistes est d’une nature d i f f é r e n t e de celle des journalistes : il n’y a pour moi aucune raison que les médias ne leur ouvrent pas leurs portes !

Propos recueillis par Célia Di Girolamo

JEAN-FRANÇOIS ZYGEL « BACH, VILLA-LOBOS ET LE BRÉSIL»Retrouvez nos interviews vidéos exclusives (Ibrahim Maalouf, Claude Brasseur, Charlie Winston…) sur notre page facebook

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