Limites et opportunités des mélanges de végétalisation · au porteur de projet des pistes...

Journée d'échanges « Semer et planter local : un défi pour la biodiversité »

26 juin - Paris

Limites et opportunités des mélanges de végétalisation

- 2 - © BIOTEC Biologie appliquée- 2 - © BIOTEC Biologie appliquée

Introduction

De plus en plus de projets de génie écologique ;

Multiplication des demandes et des limites d’usage du végétal ;

Stabilisation, phytoépuration, végétalisation à vocation écologique, paysage et

ornement ;

Choix du matériel végétal : un enjeu primordial devenu une banalisation

(méconnaissance ? intérêt commercial ? exigence règlementaire ?) ;

Listes « types », guides de « bonne pratique » et « catalogues » devenus des

recettes de cuisine;

Objectifs : sensibiliser à l’intérêt des mélanges de végétalisation et donner

au porteur de projet des pistes d’amélioration du choix des végétaux, à

utiliser pour le génie végétal et les opérations de restauration.


Constitution des mélanges grainiersVers une compréhension des critères de choix

Les règles d’or

La vocation ou l’usage (agrément, Ecologique, production, stabilisation)

Le contexte écologique (climat, sol,

humidité, etc.)

L’origine et la disponibilité

Les caractéristiques biologiques et physiologiques des végétaux


La vocation ou l’usage du projet comme premier critère de choix

Protection/Stabilisation

Agrément Ecologie

Quelle vocation ?



Quantité Diversité Quantité Diversité Quantité Diversité

Stabilisation

Agrément

Ecologique

Production

Graminées Légumineuses Autres "fleurs"


Mélange grainier de stabilisation ou écologique = reconstitution d’un

couvert végétal prairial en donnant un coup de pouce à la nature. La base

est souvent la même :

GRAMINEES (75-95%) - Rapidité de croissance et de recouvrement (agressivité)-

Densité du couvert- Enracinement fasciculé

LEGUMINEUSES (2-5%) - Fixation de N dans les terrains peu fertiles- Production de

biomasse modérée- Enracinement souvent pivotant- Complémentarité au

niveau du recouvrement

AUTRES PLANTES (0-20%) - Valeur écologique, diversité - Adaptation aux

conditions extrêmes


Méditerranéen

TempéréAlticole

Quel climat ?


Quel contexte écologique ? Quel climat ?

- 7 - © BIOTEC Biologie appliquée



Les critères de choix biologique en lien avec les objectifs, les usages…

Herbacée (G, Hc)

Ligneux (MPh)

Quelle biologie ?

Ligneux (nPh)



1-2. Phanérophyte, 3. Chamaephytes, 4.-10 Hémicryptophyte (en rosette, cespiteux,

stolonifère, lianescent, ruboïde), 5-9. Cryptophytes = Géophytes (rhizomateux, bulbeux,

à tubercule), 7. Hélophytes, 8-9. Hydrophytes, Thérophytes (non montrées)

source : Oxford University Press


Les types biologiques (classification de Raunkiaer) :



Les types biologiques et les techniques de génie végétal :

Technique de génie

végétal

Arbres Arbustes/

arbrisseaux

Hémi

cr

Géoph Heloph Thérop

h

Ensemencement X X (X) (X)

Fascine d’hélophytes X

Fascine de saules X

Lits de plants et plançons X

Boutures/pieux X X

Jeunes plants X X

Baliveaux X X

Arbres tiges X


La complémentarité des systèmes racinaires et aériens



0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000

Agrostis stolonifera

Cerastium fontanum

Plantago major

Alopecurus geniculatus

Poa pratensis

Leucanthemum vulgare

Cardamine pratensis

Leontodon autumnalis

Rumex acetosa

Prunella vulgaris

Daucus carota

Plantago lanceolata

Rumex crispus

Lolium perenne

Ranunculus repens

Bromus racemosus

Heracleum sphondylium

Vicia cracca

Nombre de graines/gramme

> 10 graines/gramme

> 100 graines/gramme



Limites des mélanges de végétalisationQuels mélanges pour quelle finalité ?


Des mélange « types » ? (exemple du mélange type « berge », densité

proposée 25 à 50 g/m²)

PMG 0,06 g (16000

gr./g)

PMG 0,2 g (5000 gr./g)

Poids Mille Graines 0,6 g (1600 gr./g)

Dans 1 m² :

> 87 000 graines (pour 50 g/m²)

8 variétés cultivées

d’origine inconnue et de

production souvent extra-

communautaire

Souvent 1 dominante

Densité donc cout élevé (0.3

€/m²)

Pérennité limitée




Un semis peu diversifié et homogène


Coefficient de rémanence d’espèces semées sur plusieurs chantiers, Crosaz Y., 2002

Taxon < 1 an (%) 1-2 ans (%) 2-3 ans (%) 3-4 ans (%) Echantillons

Achillea millefolium 52,9 64,7 52,9 20 n = 10 à 17

Coronilla varia 100 70 80 70 n = 10

Dactylis glomerata 18,8 88,2 76,5 50 n = 10 à 16

Festuca arundinacea 14,3 63,6 54,6 53,3 n = 15 à 22

Lolium perenne 70,6 61,1 5,6 0 n = 11 à 18

Lotus corniculatus 52,4 68,2 45,5 13,3 n = 15 à 22

Medicago lupulina 66,7 25 0 0 n = 3 à 4

Medicago sativa 83,3 89,5 73,7 64,3 n = 14 à 19

Onobrychis viciifolia 94,1 94,1 82,4 70 n = 10 à 10

Plantago lanceolata 91,7 91,7 91,7 60 n = 5 à 12

Sanguisorba minor 90,5 90,9 86,4 66,7 n = 15 à 22


La pérennité des espèces est variable :



Une tendance d’évolution variable selon les groupes d’espèces :

Graminées

Légumineuses

TempsSemis N+1 N+5

Re

co

uvre

me

nt

Rc = 100%

Résultats non publiés


Bourduge P., 2015


Une origine extra-métropolitaine


Exemple de mélanges ambitieux proches des réalités de terrain (prairie

type Lolio-Cynosuretum) :

Dans 1 m² :

> 80 000 graines (% réel des relevés

botaniques)

52 espèces…(origine et traçabilité

?) ;

Disponibilité ?

Risque de dominance d’une ou

deux espèces

Ratio attendu / observé faible

cout élevé > 2-3 €/m²

Mélange « Gucci » = Mélange

gâchis !!



Le mélange idéal répondrait aux objectifs fixés, en combinant les réalités de

terrain avec la disponibilité en végétaux ;

En effet, choisi une plante n’est pas sans conséquence (on ne connait pas le

comportement d’écotypes exogènes et les conséquences sont souvent

cryptiques),

Le botaniste Lambinon évoquait même l’idée dans un rapport à la CEE de

1997 qu’il lui semblait « préférable d’enregistrer dans une région déterminée

l’introduction d’un xénophyte indéniable, que celle d’une soucheallochtone d’une espèce indigène ».




L’exemple du complexe de la Luzerne cultivée


Un remplacement progressif

des cortèges :

Vers de nouvelles opportunitésLa tentation du local et de l’indigénat ?

Espèce Fréquence Taux de reprise n+1 (%)

Anthyllis vulneraria 4 100

Arrhenatherum elatius 7 85,71

Brachypodium pinnatum 4 75

Bromopsis erectus 4 100

Dactylis glomerata 15 80

Leucanthemum ircutianum 7 71,43

Lolium perenne 14 71,43

Lotus corniculatus 15 80

Plantago lanceolata 15 73,33

Trifolium pratense 12 83,33

Espèces certifiées

Espèces non certifiées

Des taux de reprise similaires

des espèces semées (certifiées

ou non) :Pool d’espèces

seméesPool d’espèces

spontanées

N+1

N+5

Résultats non publiés


Disponibilité végétal local en semences d’herbacées

D’autres pépinières

« bouchent les trous »

Vers de nouvelles opportunitésLa tentation du local et de l’indigénat ?

Une disponibilité croissante


Produire une liste de plantes…:

C’est avoir répondu à la question « Faut-il végétaliser » ;

C’est avoir répondu à l’objectif fixé (paysager, écologique, stabilisation,

horticole…) ;

C’est s’inspirer des modèles naturels visant une plus grande transparence

écologique ;

C’est s’intégrer dans le cadre règlementaire en vigueur ;

C’est se fixer des règles éthique permettant de légitimer ses choix ;

C’est se donner dans un cadre d’intervention (un fil rouge) !

Conclusion

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26 juin - Paris

Contact et site internet

http://biotec.fr/

[email protected]

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