Mélanges René Basset Tome2

download Mélanges René Basset Tome2

If you can't read please download the document

Transcript of Mélanges René Basset Tome2

MLANGES REN BASSET'

-j /

.

Socit Franaisk u'Imphimerie d'Angers,

4,

rue Garnier, Angers

PUBLICATIONS

DE L'INSTITUT DES HAUTES-TUDES MAROCAINESTOMEXI

MLANGES

RENE BASSETTUDES NORD-AFRICAINES ET ORIENTALESpublies par

L'INSTITUT DES HAUTES-TUDES MAROCAINES

TOME

II

PARISDITIONS ERNEST LEROUX28,

RUE BONAPARTE1925

l(Vie)

837/(21

LE NOM DE LA

PORTE

EN BERBRE

Le motvantes'^

qui,

dans

la

bres, dsigne:

la porte b^ se

grande majorit des dialectes bertrouve sous les formes sui-

Ouargla

'

tawurt, iawert

pi. pi.

fiwira tiwiradialectes qui, en

Mzab1.

*

tawurtautre

Un

mot

est

employ dans quelques::

Ntifa tiflut (Laoust, tude gnral, connaissent aussi tawurt Ida sur le dialecte berbre des Ntifa, Paris, Leroux, 1918, p. 65);

ou SemlalSos,t.

;

tiflt, pi.

tifluin (Destaing,

tude sur

la tactielhit

du

Vocabulaire franais-berbre, Paris, Leroux, 1920, taflut, tafellut (Ren Basset, Notes de Lexip. 226) ; Figuig srie Dialecte des K'ours Oranais, Jourtroisime berbre, cographie nal Asiatique, 1885, p. 61 du tirage part) Ahaggar taflut (le P. de Foucauld, Dictionnaire abrg Touareg-Franais (dialecte

I^',

:

:

;

:

Afiaggar),tifllln.

Ait Seghrouchen, tiflt, pi. tifluin dsigne la planche . Cf. Laoust, Mots et Choses berbres, On trouve enfin dans cerParis, Challamel, 1920, p. 4, n. 4. bab (Siwah, Sened...). tains dialectes le mot arabe 2. Nous avons d nous rsoudre unifier la transcription mais pour parer aux inconvnients qui des diffrentes formes nous avons donn chaque fois en note la en rsulter, peuvent rfrence exacte et la transcription de l'auteur. Les formes donnes par Biarnay et M. Destaing, en particulier, tmoignent d'un minutieux souci de prcision. 3. Ren Basset, tude sur la Zenatia du Mzab, de Ouargla et de l'oued Rir', Paris, Leroux, 1893, p. 237 OUR, taouourt, pi. tiouira. Biarnay, tude sur le dialecte berbre de Ouargla, Paris, Leroux, 1908, p. 240, 1. 26 taououert. 4. Ren Basset, Zen. Mzab, Ouargla, O. Rir', id.les

Carbonel, Alger, Le mme mot, chez

tome I", 1918,

p.

220,

II][),

pi.

:

:

:

:

MLAnCKS BASSET.

II

1

ANDRB. Snous^

BASSETpi.

tuwrt, twrt

tiwra tiwra

B. Iznacen

tawrt

pi.pi.

tiwratiiwura

B. Rached

Idwurttawurttawurthwirt, tawrt

Ouarsenis

*

pi.

iuura

Haraoua * B. Menacer* Chenoua 'Djebel Nefousa'

pi.

tiwra

pi. iiura pi.

haurttaurl

hiura

pi. tuira

GhatBougie

tawurt, tawert, tawart, tahort

pi. ciur

"

iuurt

1. Destalng, Dictionnaire Franais-Berbre (dialecte des BeniSnous), Paris, Leroux, 1914, p. 284 ^aip^r^, pi. f)ii{,r^ra et '/urfe sur le dialecte berbre des Bni Snous, Paris, Leroux, t. I, 1907, t. II, 1911, p. 17, 1. 10 i)^^r^ 1. 15 p. 371, 1. 26 {n)-t^ra: : ; : ; :

15 e^i^^flrO. ^axmr^ ; p. 252, 2. Destaing, Dict. B. Snous, p. 2841.:

:

^arp^r^, pi. Uui}ra.et

3.4.

Ibid., p.

284

:

^ipi^urb, pi. Qipiura.

Ren Basset, tude sur la Zenatia

de l'Ouarsenis

du Maghrebtliaouourth,

central, Paris,pi. thououra.5.

Leroux, 1895, p. 105 et p. 158,

OUR,:

Ren

Basset, Ouars.

Magh.

centr., p.

158:

thaouourth, pi.

thiououra.le dialecte des Ren Basset, Lexic. Berb., deuxime srie Destaing, Menacer, 1885, p. 80 thaouourtlx, pi. tliioura. Dict. B, Snous, p. 259, 1. 16 (ouvrir) hip^rb berbre du Chenoua compar 7. Laoust, tude sur le dialecte avec ceux des Bni Menacer et des Bni Salah, Paris, Leroux, 1912, OUR, haourth, pi. hioura. p. 149 8. A. de Galassanti-Motylinski, Le Djebel Nefousa, Paris,, Leroux, 1898-1899, p. 145 taourt, pi. touira. 9. Le P. de Foucauld, Dict. Touareg-Fran., t. I, p. 432, Oj, Ren Basset, Lexic. Berb., premire srie, 1883, Diatouourt. lecte de Ghat, p. 47 taouert. Nehlil, tude sur le dialecte de StanGhat, Paris, Leroux, 1909, p. 192 taouart, pi. tchiour..

6.

B.

:

:

:

:

:

:

hope10.

Freeman,:

A

grammatical

sketch

of

Tamahug

language,:

Londres, 1862

tahort.

Ren

OUR,

Basset, thouourth.

Loqmn

Berbre, Paris, Leroux, 1890, p. 329

LE NOM DE LA

6, chne.p.

Laoust, Mots

et

berb.,7.

466, arbre,

e).;

8. 9.

Nehlil, Ghat, p. 135, boucher p. 146, couvrir. Le P. de Foucauld, D/c/. Touareg-Fran., 1. 1, p. 428, Oj,:

eher.

Laoust, Chenoua, p. 149 couvercle .

OUR,

hasouourth, pi. hisouarin,

LE NOM PE LA

PORTE* *

EN BERBERE

^

*wer sortant de l'usage sauf en quelques dialectes du Sud, eut donc une fortune bien diffrente de celle de tawuH qui pourtant aurait d le sauver de l'oubli en vertu de la construction normale en berbre eber tabburt note Ghadams^ C'est que, dsignant un genre de fermeture assez primitif, par simple application, tout au plus par:

coincement, il dut subir de bonne heure la concurrence redoutable pour lui des mots qui exprimaient des modesplus perfectionns. Et il dut la subir trop tt pour pouvoir se dgager de sa valeur concrte comme l'ont fait, le cas chant, ses hritiers.s'il

Ceux-ci sont nombreux. Chez les Ntifa*, Demnat, s'agit de caler une porte de l'intrieur au moyen d'une

A perche ou d'une poutre, on emploie akel et sikel. doute et sans au Ghat, enhes', d'origine arabe, Ouargla* Mzab* eqqes qui en est sans doute la forme d'habitude,1. Cf. Ren Basset, Manuel de langue kabyle, Paris, Maisonneuve, 1887, p. 53, 59. 2. Laoust, Ntifa, p. 133 skl, caler une porte . Pour Demnat, cf. Sad Boulifa, Textes berbres en dialecte de:

Marocain, Paris, Leroux, 1909, p. 336, 2 col. akil, tre moyen d'une perche , akkel, fermer , f. factitive sikkel p. 184, 1. 34 tesikkel tiflout n immi n tegemmi s oumazal... Elle ferma la mekda takporte de la maison au loquet 1. 36 kel teflout... lorsque la porte fut ferme... ; p. 206, 1. 34 isikel ts oumazal... il ferma (la porte) au loquet p. 213, 1. 12 tesikkel siklen tiflout s outiflout... elle ferma la porte ; p. 257, 1. 22 mazal... ils allrent fermer la porte au loquet . 3. Nehlil, Ghat, p. 160 fermer avec une serrure, enkhes. 4. Biarnay, Ouargla, p. 333 K'S, ek'k'es, a fermer une porte clef ek'k'es taouert, ferme la porte p. 295, 1. 36 ik'k'es taouourt s jaj, il ferma la porte avec un piquet p. 302, 1. 34 ikkes (pour ik'k'es), fellas taouourt, il ferma la porte sur lui . 5. Ren Basset, Zen. Mzab, Ouargla, Rir', p. 222 S, akkes, fermer une porte ; p. 135, 1. 24 akkes taouourt ennem, ferme ta porte ; p. 136, 1. 1 : kosen tiouira n temint, Us fermrent:

l'Atlas

ferm, cal au;

:

:

;

:

:

;

:

:

:

:

;

;

:

;

:

:

K

:

10

ANDRE

BASSET

clef. Toutefois Ouargla eqqes aussi dans un cas o l'on utilise un piquet. apparat Bien plus usit est rgel relev chez les Ida ou Semlal, chez les NtifaS au Dads% dans l'Ahaggar*, et sous les

dsignent la fermeture

formes rgel . GhtS r^er et rzer Ouargla. Ce verbe exprime(La relation akkes kosen est inconnue dans ce verbe ne suit pas le type des verbes commenant par a; a, o sont des couleurs vocaliques dues au caractre indniablement emphatique de la consonne. Il s'agit donc bien du mot relev Ouargla et Ghat.) la 1. Destaing, Tachelhtt du Sos, I, p. 126, fermer porte est ferme clef , iaggurt tergel.les.;:

portes de la ville

la conjugaison berbre

Pour le Tazerwalt, cf. Stumme, Handhuch des schilhischen von Tazerwalt, Leipzig, Hinrichs, 1899, p. 131, 1. 21 Ibab irgil, la porte est ferme .:

Laoust, Ntifa, p. 399, 1. 17, irgel fellas Ijama' (la porte mosque se referma sur lui ; 1. 18, irgel fellas, elle tait ferme sur lui 1. 2, hat irgel felU Ijama' (la porte de) la mosque s'est referme sur moi . Pour Demnat, cf. Sad Boulifa, Textes Berbres, p. 149, 1. 15 Asint tasarout ii ouh'anou dag ellan irgazen, ergalent id fellasen seg ougensou... elles prennent la clef de la pice dans laquelle se trouvent les hommes et les y enferment ; p. 153, 1.7 rglent tigoumma / irgazen cnsent aha efferent tisoura f ouarar'en n our'alid, elles enferment les hommes dans les maisons et prennent les clefs qu'elles cachent dans les trous extrieurs de la muraille ; p. 207, 1. 14 irgel ed tiflout, iger tasarout g tek'rabt ennes, il ferma la porte, mit la clef dans son sac ; p. 209, 1.14: irgel tide) la;:

2.

:

;

:

flout Imiart, igg tasarout g' tak'rabt, mit la clef dans son sac ; p. 211, 1. 33

ferma la porte du moulin, aha irgel tiflout n ouh'anou, alors il ferma la porte de la chambre ; p. 212, 1. 35 tergel fellas tiflout, elle ferme la porte sur lui . 3. Biarnay, Six textes en dialecte berbre des Beraber de Dads, Journal Asiatique, X^ srie, t. XIX, 1912, p. 364, 1. 6, irgo^el imi n ir'rem, il ferma la porte de la ville . 4. P. de Foucauld,D/c/. Touareg-Fran.,t. II, p. 407, \\'\'0,er(jel, fermer (n'importe quoi, de n'importe quelle manire) . 5. Nehlil, Ghat, p. 160 fermer, erdfel Freeman irgel. 6. Biarnay, Ouargla, p. 317, RZR. Cf. rouer en regard deil: :

:

;

:

roucl

(p.

13, 13")

;

azartil

(At Sissin) en regard de

(At Ouaggin et At Brahim), azartil tagerlilt, a natte , des Ida ou Semlal.

LE NOM DE LA

PORTE

EN BERBERE

H-

fermeture clef et il s'oppose avec ce sens mais par ailleurs, il s'oppose enlies ce a sens, Ghat; et en maint endroit, comme dans qui il un a l'Ahaggar, emploi trs tendu. Au reste, fixer la valeur premire de ce mot parat bien difficile son ty-

galement

la

sikel chez les Ntifa

;

:

mologie est obscure et l'on ne saurait admettre sans exa-

men

qu'il vienne du Le Chenoua^ nous

nom

verbal

harcgal^signifie:

erkel, tranges arkal avec gutturale sourde, ct de attendu d'aprs les autres dialectes. Or erkel:

latin j-glu^. offre des formes

:

:

fermer une porte, la caler avec une traverse et arkal le loquet de la porte, la poutre que l'on pose l'intrieur de la porte pour la fermer . Bref, ces deux mots ont la valeur de akel. Au contraire haregalf dsigne une ancienne fermeture de la porte aujourd'hui disparue . Il semble que le Chenoua ait connu autrefois ergel et akel,:

premier se soit substitu au second dans son ems'altrer par contamination au moment, toujours critique, du changement de sens, et que fidrcyali soit rest vestige de la forme et du sens primitif de rgel la question serait plus claire, si M. Laoust nous avait expliqu la fermeture dont il s'agit. Le terme le plus employ, de beaucoup, est eqqen.

que

le

ploi,

non sans

;

On1.

l'a

relev chez les Ida ou Semlal', chez les Ntifa*, les

Laoust, Mots et Choses Berb., p. 5, n. 2. L. Laoust, Chenoua, p. 132, R 3. Destaing, Tachelht du Sos, I, p. 126, fermer. Ferme la porte , qqen taggurt. 4. Laoust, Ntifa, p. 389, L 25 tqqent felUitsmt tiflut, (les anges) ferment la porte sur eux L 28 iqqen fellas ahanu, il ferme sur lui (la porte de) la pice ; p. 390, 1. 10 tqqen fellas ahanu, elle ferma (la porte de) la pice sur elle .2.

K

:

;

:

:

Pour Demnat,id:

cf.

Boulifa, Textes Berbres, p. 10,

1.

7

:

ik'k'en

t;

ennaib seg berra, le naieb referma du dehors la porte 1. 36 ek'k'enent fellasen tiflout, elles ferment la porte sur eux tek'k'en d fellas tiflout, (la mre) a ferm ensuite la p. 42, 1. 1 sur lui iazel ik'k'en tiflout n tegemmi, il revint en ; 1. 8 porte;:

:

42

ANDRles

BASSET

IkbdanenSchezles

Bni SnousS au Chenoua, dans l'Aurs*,

et sans prcision de l'objet fermer, chez les Bni Iznacen, les Zkara% les Bni bou Sa'd, les Bel Halima, les Haraoua, et les A'chacha^. Ce mot est

MatmataS

dont l'tymologie soit claire, la racine y N, lier trs vivante en berbre. Il s'agit donc, dans le principe, mais l'expression, trs d'une fermeture par ligaturele seul;

use, est loin d'avoir toujours gard ce sens prcis

;

ainsi,

dans l'exemple de l'Aurs que nous avons donn ci-dessus en note, l'ouverture et la fermeture des portes se font avec des clefs, et dans un texte de Demnat, nous trouvonscourant fermer la porte de la maison 1. 21 afenl tek'k'en teflout elles trouvent la porte ferme en dedans seg ouagensou d ahanoii 1. 28 ek'k'enen fellasen seg ougensou, ils s'enferp. 133,;

:

:

;

:

ment1.

.:

1. 9 b'qqe'n tuuo'rb, la porte se ferma . B. tude Snous, t. II, p. 60, 1. 1 iqqn hsn Destaing, sur ferma la p. 76, (les jeunes gens) (le roi) porte Ou?^t///r, 1. 26 itqqcn tij,i}r^ p. 77, 1. 11, et p. 78, 1. 19: iqqn hs f^^rrO

Biarnay.^i?//, p. 320,

2.

:

;

:

;

,

enferma, ; p. 99, Trbtnni tkkdl leqqn hlmnnes, lui et l'ogresse p. 154, 1. 14 cette jeune fille passait son temps enferme la maison 1. 28 .... si-hhm nni mhi teqqn himnnnes, dans cette maison o il

s'enferma

1.

10

:

qqnen hs netta itcmza,:

on

les

;

;

elle

tait

enferme

fermeront

; p. 220, 1. 3 sur toi la porte ; 1. 13;:

:

:

l-qqnen Ij ti^y,rb, ils qqnen hs tipjrb, ils fer:

mrent la porte sur lui 1. 17 st-qqnen hs ti^r^rfi, aprs qu'ils eurent ferm la porte sur lui p. 299, . 3 lnnets qli eqqney hi h^m, et voil que j'ai d fermer ma maison . 3. Laoust, Chenoua, p. 99, 1. 32 Hargou hek'k'en fellas haourih,;:

l'ogresse4.

ferma la porte . Gustave Mercier, Le chaouia de l'Aurs,1.

Paris,se

1896, p. 56, et fermer les portes . 5. Destaing, Dict. B. Snous, p. 130, fermer porte est ferme .:

8

ad' irezzem Hek'k'en d'i Ibiban,

il

Leroux, mit ouvrir

:

el

bb iiqqen,

la

6.

Destaing, Ibid. p. 130, fermer.

7. Ibid.

8. 9.

Ren Ren

Basset, Ndromah et les Traras, p. 144, fermer. Basset, Ouars. et Magh. cent, p. 89, fermer.

tE NOM DE Lcette alliance de:

U

PORTE

EN BERBERE

l3

mots iqqen d fellas tifluin s usergeU. fermer la Anef, porte sans clef , chez les Ida ou Semlal* n'est pas sans surprendre car ce mot signifie en gnral mettre de ct, laisser ', et en particulier ouvrir chezles Ntifa*.

*wer n'a pas subi seulement la concurrence des mots indiquant un mode prcis de fermeture, car nous trouvons err dans le sens de fermer chez les Bni SalahSet les Ibeqqoien'. Or err est un verbe des en berbre, qui, ct de son sens originel de rendre , remettre en signifie et l place, renvoyer, placer, mettre au milieu de, charger, traduire^ ramener, changer^, rtablir, rpliquer, repousser" et un peu parles

Temsaman*

plus usits

:

1.

tijlouin s ousergel,

Sad Boulifa, Textes Berbres, p. 28, 1. 29 ik'k'en d fellas (le pre) ferme sur (l'enfant) la porte avec la:

targetteclef),

.

"2, Destaing, Tachelht

du Sos,

I,

p. 126, ferme la porte (sans

nef taggurt.

Destaing, Ibid., p. 165, laisser, ( la fin). Stumme, Tazerwalt, sich seitwrts wenden, abbiegen, beiseiteriicken ; Ren Basset, Loqmn Berbre, p. 324 : F, anef, laisser (Zouaoua, K'our, Bougie) ; Lexic. Berb., troisime srie, Dialecte des K'ours oranais et de Figuig, p. 50, laisser. 4. Laoust, Ntifa, p. 136 et p. 390, 1. 7 : tanf-t, elle ouvrit (la porte de la chambre qui tait ferme clef) ; 1. 12, imma-k, iunf ahanu, ta mre a ouvert (la porte de) la chambre . Cf.p. 165, nef,

3.

N

L'inforBoulifa, Textes Berbres, p. 338, anef, ouvrir, carter . mateur n'a-t-il pas voulu dire que la porte restait, en ce cas,

ouverte?5.

Destaing, Dict. B. Snous, p. 130, fermer

:

ferme la porte,

err ^aift^rb.6.

Ren Basset, tude sur1.

les dialectes

berbres

p. 133,

28

:

tharra khefs thouourth,

elle

du Rif Marocain, ferma la porte sur lui ils

(de faon prendre ses doigts et les lui briser) . 7. Biamay, Rif, p. 139, 1. 11 ufn OadVe 6'rr,:

trouvrent

la porte

ferme . 8. Le P. de Foucauld, Dict. Touareg-Fran., 9. Ren Basset, Mzab, Ouargla, Rir', p. 197 10. Biarnay, Rif, p. 15 R R, e'rr.:

t. II,:

p. 377,err,

0>

^rr.

R R,

14

ANDR,

BASSEtdes tres humains avals parles

tout vomir des ogres ^

notammentqfelloqfel

Arabes sont son substantif

not chez

Ait Segh^ouchen^ et

serrure

usit chez les Ntifa*. Edri

est sans doute apparent un mot qui dans plusieurs dialectes dsigne l'pine iadri SiwahS deri Aoudjilah, tadra au Djebel Nefousa', cirdi Ghat*, tadri Ouargla, tadra au Mzab^", ou, par extension, la barrire Chenoua, uliru^^. Tadri ii tesdnan est Ouargla le nom des longues pingles en argent l'aide desquelles les femmes retiennent leur cherbouch sur la tte ^^ Le sens du mot au Chenoua nous montre qu'il ne s'applique pas seulement la fermeture des vtements, mais aussi, sinon celle de la porte, du moins celle de l'enclos. *wer a recul aussi dans le sens de boucher. Une racine

du Djebel Nefousa*

:

:

arabe

^

a donn en Zenaga^^ ta^laq

fermer

,

et muylage

le

chon

En1.

bouchon, chez les Bni Izuacen", lamuylagt, le bou, et chez les Bni Snous", tn-(llCigll^ le bouchon . Zenaga, on trouve zess, fermer ", dont nous ne savons

Ren Basset, Loqmdn

Berbre, p. 248,

Rir',p. 197, noua, p. 1312.3. 4. 5.

RR,:

err; Zenaga, p.err.

208:

R R Mzab, Ouargla, RR, tarer; Laoust, Che;

R R,

Destaing, AU Seghrouchen, p. 54 3 B c. Laoust, Ntifa, p. 67. A. de C. Motylinski, Djebel Nefousa, p. 132, fermer. Ren Basset, Le dialecte de Syouah, Paris, Leroux, 1890,

p. 53, pine. 6. Ren Basset,7.8.

_Syouah,:

p. 53, pine.p.

A. de C. Motylinski, Djebel Nefousa,Nehlil, Ghat, p. 157

131, pine.

pine, tchirdi.

Biarnay, Ouargla, p. 314, D R. Ren Basset, Mzab, Ouargla, Rir', p. 194, DR. 11. Laoust, Chenoua, p. 130 D' R, oud'rou. 12. Biarnay, Ouargla, p. 314, DR. 13. Ren Basset, Mission au Sngal, t. pr, p. 271, ,^^. 14. Destaing, Did. B. Snous, p. 46, boucher hoxichon, hamu4agb.9.

10.

:

:

15.

Idem,

Ba-nillglfi.

16.

Ren

Basset, Mission au Sngal,

t.

I^r, p.

116, fermer.

LE Nom de la

pobte

en berbre;

15

les

que penser; chez les Bni Snous^ kellef, boucher chez NtifaS msl,'^a boucher, enduire , au Mzab, amsel, action de boucher ', Ouargla*, msel fermer, boucher , et asemsal pte qui sert clore hermtiquement la marmite dans laquelle on prpare le couscous . Msel est sans doute une forme drive d'un verbe auquel se rattache le nom de la marmite dans un certain nombre de dialectes asil . Ghat^ tasilt, en Harakta', iasilf Bougie', lasilt chez les Bni SalahS lasilt chez les Ait Sad:

Ouargla, den', et peut-tre aussi le nom de la suie Bni et les et chez Bni Snous les Iznacen, isludn^^. as/iz^o,:

DLetDN,

Enfin *u;er a cd encore devant les racines trs rpandues couvrir , ainsi qu'en tmoigne cet exemple trs caractristique de Ghadams 'iiiden tel s tunist sozet il ferma sur elle six tedurawin, portes clef ".:

Ainsi tawurt est bien un mot berbre, un nom verbal au vocalisme rgulier, voil quelquefois par des modifications1.

2. 3. 4.

boucher, kellef. Destaing, Dict. B. Snous, p. 46 Laoust, Ntifa, p. 126 Mots et Choses berb., p. 5. Ren Basset, Mzab, Ouargla, Rir', p. 42. Biarnay, Ouargla, p. 342, MSL.: ;

Ghat, p. 177, marmite. Notice sur les Basset, Loqmn Berbre, p. 268, S L dialectes berbres des Harakta et du Djerid Tunisien (IX Congrs Intern. des Orientalistes, Londres, 1891), p. 13 marmite, tasilt.5. Nehlil,

6.

Ren

;

:

7. 8.

Ren

marmite, thasilts. marmite (en terre, Destaing, Dict. B. Snous. p. 213: :

Basset, Harakta, p. 13

en

fer), Oaslt.9.

Biarnay, tude sur

le

dialecte

des Bet't'ioua du Vieil Arzeu

(Extrait de la

Africaine, n 277-282), 1911, p. 249, S L. 10. Biarnay, Ouargla, p. 324 S L, aslou n tekhboucht, suie au:

Revue.

fond de la marmite

11. Destaing, Dict. B. Snous, p. 333, suie. 12. A. de C.-Motylinski, R'edames, p. 82, 1. 7tel

du texte

:

iouden

s tounist oz'et tef'ouraouin.

l6

ANDR

BASSEt

d'ordre phontique. Point n'est besoin de lui chercher utte R, distincte origine trangre il appartient une racine:

W

de la racineparticulier,

R

et l'on retrouve et l, dans le

Sud en

des termes qui lui sont apparents. Mais, tandis que ces termes ou se faisaient rares ou disparaissaient, tandis que *wer notamment tait clips par des

verbes de sens voisins

del et aden, par des verbes mais surtout par des verbes de sens vague comme err, dsignant des modes prcis de fermeture, comme rgel ou eqqen, tawurt connaissait une fortune extraordinaire et se maintenait dans la presque totalit du monde berbre.

comme

Andr Basset.Rabat, fvrier 1923.

DE L'OPINION D'IBN AL-HTIB

SUR LES OUVRAGES D'IBN HQNCONSIDRS COxMME SOURCE HISTORIQUE

MaqqariS citant Vlhatah d'Ibn Al-HatbS dit Abou Nasr '1-Fath ben Mohammed ben 'Obed Allah . ben Hqn, originaire de la tribu de Qas et natif du pays de Sville, auteur des Qalaid et du Matmah^ est le plus:

clbre des lettrs de Sville etKitab Najh

mmemin

de toute l'Andalousie.

'l Andalosi 'r-rattb Khatb tome IV, p. 209. Le Caire, 1302 h. La premire moiti de cet ouvrage a t dite Analectes sur par Dozy, Dugat, Krehl et Wright sous le titre l'histoire et la littrature des Arabes d'Espagne (Leyde, 2 vol. in-8o, 1855-1861). C'est cette dernire dition que nous renverrons pour les autres rfrences. 2. Ibn al Hatb (Lisan M-Dn), Kitb'l Ihalah f ahbar garnfa; Le Caire, 1319 hg. 2 vol. in-S. 3. En ralit le clbre secrtaire de l'mir almoravide Tachefin ben 'Ali tait n Sahrat-al-\Valad village prs d'Alcala Reale, non loin de Grenade (cf. Ben Cheneb, tude sur les personnages mentionnas dans l'Idjza d'Abd et Qdir al Fasy, p. 272, et les rfrences cites). L'ouvrage intitul Qld al Iqyn wa mahasin al A'ayn (in-S, Marseille, 1277 hg.-1860 de J.-C.) est divis en

1.

Maqqari

:

't-tiyb

f/osni

wa

dzikri wazriha Lisant 'd-Dni 'bni

'l

;

:

quatre parties les souverains potes, les ministres potes, les jurisconsultes potes, les littrateurs sans fonctions officielles. Quant au Kitab Matmah al Anfos wa masrah at-ta'annos il molahi ahli 'l:

Andalos

(in-S,

Constantinople, 1302 hg.),

il

renferme

les notices

des personnages

non compris dans\

les Qaldd.2

ULANGES BASSET. *-

II,

l

.

COUKle

Al-Hajari

l'a

mentionn dans

Mashab

ad-Da}ir\..

Il

tait

apparu sur le territoire de Sville, tel

un

soleil

qui s'lve et territoires, etIl

dont la lumire resplendit couvrant les autres dont l'clat s'tend sur l'Orient et l'Occident.Il

ment de son Temps.

qui domine et l'ornedu livre des Qald al 'Iqn. Quiconque s'est arrt sur ce livre n'a nul besoin d'tre averti de son mrite ni de ses excessives qualitsfut,

dans

la littrature, l'tendard

est l'auteur

dans

l'art

Abou

de l'loquence. Nasr al-Fath etla

Abou

'1

Hasan ben Bassm,de

auteur deles

Daljra^,

originaire

Santarcm, furent

deux champions littraires de leur poque et chacun d'eux fut, la fois, un Qoss et un Sahbn^. Quant dire lequel des deux est prfrable l'autre, c'est fort difficile. On peut, cependant, prtendre qu'Ibn Bassm est plusfaits, a

soucieux de la recherche des

plus de savoir utile,

Al Hajari, auteur du Mashab ad Dahr est une des sources de le cite frquemment. On ne connat pas de manuscrit de son ouvrage. 2. Ibn Bassani (Abou 'I-Hasan 'Ali) n Santarem en 477 h.1084 J.-C, mort en 542 h. -1147 J.-C, vcut dans les premires annes de la domination almoravide. Son livre, intitul Kitab adDahira / malisin hl al jazira, est divis en quatre parties la premire renferme la biographie des potes originaires de Cordoue la deuxime les potes de la rgion de Sville et de l'Espagne occidentale la troisime les potes de l'Espagne orientale. Ces trois parties existent en manuscrit, la premire la B. nationale de1.

Maqqari qui

:

;

;

Paris (n3321), la deuxime laB. Bodlenned'Oxford,la troisime la B. de Gotha et la B. de l'Escurial. Quant la quatrime partie,

qui comprenait les littrateurs et potes trangers ayant pass ou sjourn en Espagne, elle est considre comme perdue. 3. Qoss ben S'dah, prdicateur arabe clbre par son loquence il vivait au temps de la jhiliah et fut vque de Nejrn (Cf. Majn '1 Adab, t. IV, n" 366 Beyrouth, 1884). Sahbn ben Zafar ben Ays al Wly, arabe clbre par son loquence passe en proverbe. Il vcut avant et pendant les premires annes de l'Islam, et mourut musulman en 54 de l'hg. (Cf. Ibn Xobata, Sarh al 'Oijon, p. 95 (in-16, Le Caire, 1321 de l'h.).;;

OPINION d'ibn al-hatib SUR l'ceuvre d'ibn haqan

19

est plus tendu dans l'information, offre plus de certitude pour ce qui a t transmis par tmoignages auriculaires ou visuels. Al-Fath, au contraire, est plus loquent sans efforts ;

ont t tellement admires,- si aimes par mme non les esprits (lettrs) qu'elles sont connues, sous le de et de lui son cause signes propre genre, nom (de style) d'ibn Haqn. ses expressions

Bassmil

Ainsi l'opinion d'ibn Al-Hatb sur Ibn Hqn et Ibn est nette et prcise. Il ne met pas en discussion,est vrai, les qualits littraires de ces

deux crivains

;

mais on peut se demander, cependant si, dans son jugement sur le fonds des uvres d'un illustre devancier tel qu'Ibn Hqn, il a t rellement quitable. Il est tonnant qu'unetelle opinion,

reproduite par Maqqari, n'ait point

empch

ce dernier de copier pour son grand ouvrage de longs et nombreux extraits des Qald ou du Matmah. Il est encore

plus surprenant que cette opinion n'ait point t discute ou seulement remarque par Dozy qui a donn des passages

tendus de ces

mmes

livres

dans son importante compi-

lation sur la dynastie des 'Abbdides de Sville. Nous pouvons, pour fixer nos ides, tudier un texte

successivement utilis par Maqqari et par Dozy, la biographie du fondateur de cette dynastie, le qd 'Abou '1 Qsim Mohammed ben 'Abbd. Cette biographie^ est latroisime du Matmali.

En

voici la traduction

:

Le

vizir

Abou

'/

Qsim Mohammed ben Abbd.celles

*

La

ligne de ces gens fut la meilleure parmi

1. On trouvera le texte de cette biographie dans Maqqari, Analedes, t. II, p. 581 dans le Matmah (d. de Constantinople) p. 10; dans Dozy, Scriptorum Arabum loci de Abbadidis (3 vol. in-4o, Leyde, 1846) tome I, p. 23, et accompagn de la trad. latine,;

p. 32.

2(3

A.

cbuelle

remontant aux Lahmides^ car

rechercha dans les

nobles actions l'clat immense de la gloire. Leur anctre fut Al-Mondir ben M'as-Sam S ce fut aussi l'astred'aprs le ciel duquel ils s'orientrent. Les Bano 'Abbd furent des rois dont le compagnon ami tait la Destine ;elle leur fit

rpandre

les souffles (de leur

renomme) supdes fleurs.;

rieurs

aux parfums de

la plus

embaume

Ils.

firent prosprer les territoires droit de vie et de mort.

du royaume

ils

usrent du

Mo'tadid, p^mi eux, fut un de ceux qui tablit les hauts personnages et les dposa il vint l'asile des plus;

formidables (hommes) et s'y installa. Il tendit son pouvoir comme une treille qui tend ses branches. Il mit en pices

ennemis) par ses ruses, (comme ) sa proie il les pressa frquemment et sans rpit et (devant lui) tout mont lev trembla sur la base. Il assombrit celui qui avait un(ses;

aspect brillant et le tint en guides pour l'essayer (comme un cheval qu'on dresse) il dcevait (l'adversaire) par une action rapide puis le manuvrait.;

Mo'tamid, un de ces Bano 'Abbd, fut le plus gnreux des rois et, dans l'empyre de cette ligne, un des

astres resplendissants. C'est lui qui dit, tandis qu'il tait occup boire avec les femmes de son harem, loin des

principaux personnages de son royaume, ses compagnonshabituels:

Oui, j'ai soupir songeant aux libralits gnreuses que je m'tais accoutum faire ; telle la terre soupire aprsla pluie bienfaisante

impatiemment attendue;

1

Donne

les

elles le plaisir

d'or sur le

donc, ces robes d'honneur je satisfairai par de donner, par elles entoures de sequins bord de leur revers de lin fin^.

1. C'est de ce groupe ethnique qu'taient sortis, dans la priode antislamique, les rois de Ijlrah, soumis la suzerainet persane. 2. Un des rois de I;Irah, appel aussi Mondir III.

3.

La traduction de

ce vers diffre sensiblement de celle de

OPINION d'iBN AI.-HATIB SUR

l'UVREil

d'iBN

HAQAN

21

C'est encore lui, lorsque, en route, troupe des siens, qui dit :

soupirait aprs la

lointaine^, que de longs jours passs par moi dans ton intrieur au milieu des dlices Que de fois tu m'as retenu loin de la demeure d'une personne jeune et svelte, la taille mince Par elle, je le jure Si une troupe d'ennemis aux cottes de mailles cousues et tisses avait voulu s'interposer pour m'empcher de parvenir auprs d'elle, Oui j'aurais dgain, pour frapper, l'pe d'excellent!I

O demeure

!

1

et je serais arriv mon but, rsolument, frappe la lame affile du sabre indien.

acier

;

comme

Quant au qd Abou '1 Qsim, ce fut l'aeul des Bano *Abbd c'est par lui que leur gloire commena s'tendre.;

C'est lui qui saisit pour eux, comme le chasseur l'afft, le royaume, proie fugace et ombrageuse, et leur en donna

une grosse part eux personnellement approprie. Il avait enlev le pouvoir suprme aux mains de gants tyran^ niques et les principaux se trouvrent un beau matin ;

l'ombre de son autorit, alors que leur envie avait camp dans l'ide de conserver ce pouvoir et que leur oreille s'taitalors que se tendaient vers ce mains de ceux pouvoir qui s'en croyaient dignes alors le avaient cou allong (de son ct) tels des coursiers qu'ils la belle encolure. Mais le qd ouvrit sur le royaume sa

prte cette suggestionles

;

;

gueule (de lion) et avala l'habitacle des hommes. Tous, citadins et campagnards, applaudirent la nouvelle puissance

Puis

le

garrot^ (de la

nomades.Dozy. MaisScriptorum1.

Il

qd s'tablit solidement sur la bosse et le monture) et en loigna les trangers et les obtint, dans le royaume, sa perle la plus richeest

il

revenu lui-mme sur son interprtationlociI,

;

voir

Arabum

lieu

:

Dozy, Zoc, cit., o Dar'n Nawa !

de 'Abbadidis, t. I, p. 426, p. 33, traduit ^>^^^b comme

un nom dede Constan-

2. Ici, je suis la

leon du texte du

Matmah

(dit.

tinople) 3. C'est--dire

du royaume, compar une monture.

22et lui fit porter la

A.

f:orR

ses qualits personnelles. 7/ ne fit point disparatre les vestiges de ses fonctions de qd ; il ne se donna point les attributs royaux dans V excution de sonet aprs son accomplissement. Il ne cessa de dfendre son pays, de faire briller sa splendeur, jusqu' ce que le spulcre l'ait envelopp et qu'il ait quitt ses repaires fortifis. Le royaume passa alors son fils Mo'tadid qui l'occupa comme un jardin embelli et ordonn pour lui, mais non

marque de

entreprise

rempli (de plantes) et sur lequel la pluie du printemps n'a pas suffisamment dur. Il avait t surnomm Al Mo'tadid b'Illah. Il se lana dans la gnrosit la plus extrme distribuant des bienfaits et des cadeaux. Cependant l'emploi de la terreur et de la violence dans les

du gouvernement troubla cette aiguade, et le premier breuvage primitivement pur parut un deuximencessits

breuvage douteux. Il ne cessait de trancher des vies humaines, de se tenir (tel un lion) accroupi pour leur bondir dessus. Par lui ses ennemis taient^ saisis comme est saisi l'oiseau arrach de son nid il se fit justice contre eux par la ruse ou la fourberie jusqu' ce qu'il transmit le royaume son fils Al Mo'tamid. Grce celui-ci la frontire (du royaume) fut enduite, tel J'il atteint de chassie, d'un collyre bienfaisant. Mo'tamid mrita sa gloire il en fut ceint, ou plutt de sa rpu;

;

tation de courage jet de gnrosit. La plaine fertile des dons fut par lui libralement arrose ainsi que le sol depuis

longtemps strile. Il rgna vingt-trois ans pendant lesquels rien, en fait de nobles et bonnes choses, ne put tre dsiren fut ainsi) jusqu' ce et qu'il fut enarrache puissance suprme que tran loin des lieux qu'il habitait, et mme retenu prisonlui(Il

de

la conduite parfaite.

la

lui fut

nier.

Il

le

resta jusqu' sa

mort

et la terre

d'Agmt

le

droba aux regards ^1. Agmt, localit au sud de Marrakech (Maroc) et qui servit de lieu d'exil Al Mo'tamid. Cf. Encyclopdie de l'Islam sub voc.

OPINION d'ibn al-hatib SUR i/oFXTVRE d'ibn haqan

23

qd avait une culture littraire pleine de sve et de vigueur, au procd plein de clart il impro-

Son anctre

le

;

visait

vers, vers plus parfums que les Jes C'est ainsi qu'il dcrivait le odorifrantes. plantes plus

constamment des:

nnuphar

O vousNe

calice exhale et

qui regardez ce splendide nnuphar, tandis que son rpand de tous cts son odeur suave,

croirait-on pas voir une coupe (faite) de perles dans tout leur clat au milieu de laquelle des vrilles portant des globules noirs ont form un chaton de bague ?

* * *

Dans

cette monographie, assezsi

peu dveloppe,

d'ailleurs,

c'est peine

un

composition n'estordre logique:

du texte correspond au titre. La point, non plus, remarquable par sontiers

l'auteur nous parle surtout des successeurs

du qd avant de nous parler du qd lui-mme. Les qualits littraires de ce morceau rsident surtout dans les expressions images, ou dans l'effet produit par le heurt antithtique des mots entre eux. Les vers cits dans lepassage concernant Mo'tamid, accoupls pour justifier le sens de la phrase qui suit, sont attribus des circonstances non confirmes, sinon dmenties, par le texte intgral des pices d'o ils sont tirs.Voici le texte de la pice d'o sont tirs les premiers vers^:

1.

suit le

Cette pice est tire du recueil des posies d'Al Mo'tamid qui diwan d'ibn Zadoun dans le manuscrit n 18687 de la

Bibliothque Khdiviale du Caire. C'est la 216^ pice de ce manuscrit et la treizime du groupe des posies attribues Al- Mo'tamid. Sur ce manuscrit cf. Calalog. de la Biblioth. Khdiv. du Caire, t. IV, p. 233. Dans la copie que je possde de ce manuscrit elle figure au folio 99 v. .T'ai donn des renseignements sur cette copie dans mon tude ?ur le pote Ibn Zadoun, p. 8 (in-8, Constantinc,1920).

24

A.

COUR

Vers

I.

Donner gnreusement plus doux que

Traductionest,

:

pour

mon

que la victoire, plus doux qu'une dsir promptement satisfaits ;

cur, plus doux demande ou un

Vers

2.

Vers

3.

le chant d'Orawa quand elle nous verse boire l'aurore, toi dont le visage est pareil au soleil resplendissant des matins et des soirsI

Vers

4.

songeant aux libralits que je m'tais accoutum faire, telle la terre soupire aprs la pluie impatiemment attendue tandis que ma main se refusait serrer la coupe, et queJ'ai soupir

!

monVers5.

oreille s'abstenait d'couter la;

mlodie des ins-

jusqu' ce

truments cordesde ce qui que mon

qu'enfin je mette cette main en possession lui permettra de se montrer gnreuse, alorsoreille

entendra louer

ma

noble action.

OPINION b'iBN AL-HATIB SURVers6,

l'UVRE

d'iBN

HAQAN

25

Apporte-les doncelles le plaisir

ces robes d'honneur, je satisferai par de donner, par elles entoures d'une bordure de sequins d'or sur leur revers de lin fin.

Voici le texte de la pice d'o sont tirs les trois autresvers^:

-^

-^

se

>

f

I

,

^

^

i^fci

,1

X

c

I _;>.

JJO L_J^_j

v_^>5V

''"''il

-.iajl

J-L^l

'^y^

*""}

haqan

27

mir de Malaga, et Badis, mir de Grenade vinrent de la ville assige. Voyant leurs propres efforts secours ^au inutiles, ils ne tardrent pas se retirer. Isma'l voulut lespoursuivre, mais il tomba dans une embuscade et fut tu. Mo'tadid avait laiss ,son frre Isma'l sans le secourir.

Le fit-il par ngligence ou maladresse? Ft-ce plutt dans un but intress? Quoi qu'il en soit leur pre furieux, le chassa de sa cour. Mais aprs quelque temps, dj g, ayant besoin du merveilleux auxiliaire qu'tait Mo'tadid,il

ne tarda pas lui

Mo'tadid)L-o/ y ,

pardonner et le rappeler auprs de rpondit par la posie suivante Mle

lui.

V

O-'L^XsJLyjy y

ef^ft % y y(.

^~~^y^fly

':.

f

y

. apII,; :

Appendice N

parmaq.3.

Le mot

actif,4.

un

A

sultat parat dsigner ici un soldat en service arm, soldat disponible . propos des tezkere de provisions, voir Venture, p. 154. Le:

sens du verbe peut tre si un res ne se charge pas de son ravitaillement ou si un res ne le prend, pas son bord . 5. Qavman pour Gawmn troupe d'hommes cheval (Alg,orientale).

Voir Bresnier, Chrest. 1846, p. 184.le

Dozy donne

le

mot qawmni dans

sens d'

ennemi

.

86

J.

DENY

XAgitation a Alger a l'annonce de l'approche

DES Infidles^1.

(tekerleme).

J'ai

2.3. 4.

vu un trange spectacle aujourd'hui Une grande agitation rgne parmi les gens d'Alger.:

Un

Us en perdent les esprits et ne savent que grand tremblement secoue leurs curs.

faire

;

5. Les 6. 7.

campagnards (qranly vantent leur bled Ils prennent des airs penchs devant le funduq Et se rpandent en jurons en demandant pourquoi:

les Infi-

dles viennent.

8

.

Parmi eux galement il y a uneFatma,le souillon (kirli

forte rumeur.

9.

Fatma)

se

demande

comment

cela

se peut-il faire? ;

10.

Le courage

lui

manque de

se lever

pour donner delui

la paille

aux11.

btes.

A our parlerUne grandeIlsIls

d'Infidles, le

fondement

chappe.

12.

agitation rgne parmi eux.

13. 14.

ne savent pas quand ils seront dlivrs', sont ples et ne rient gure.:

(Lacune1.Il

la suite a t

coupe avec

le

feuillet

suivant.)

N 1640,

est question d'une agitation analogue dans le manuscrit fol. 11 verso et 12. Cf. aussi notre Appendice III, extrait

de la lettre de M. de Kercy du 8 mars 1784. 2. Voir p. 78, note 1. 3. Muserrah (Roland de Bussy, p. 183. Cf. Rev. Afric, 1876, La prise d'Alger raconte par un captif, p. 225, 1. 8)..

CHANSONS DES JANISSAIRES TURCS

d' ALGER

87

XILe MARCHAND DE TABAC (PEUT-TRE SUITE DU N^ X, APRSlacune), par Dal-Yaraq^1.

Berf.

L'un

s'est assis et

2. L'autre donne boire'3.Il

mord rageusement' son tuyau de aux mouches de ses lvres;

pipe

;

s'arrache la barbe parce que leS acheteurs ne paraissent pasple, de la pleur

;

4.

Son visage est tout

du coing.

5.

UnIl

autre a plac devant luilale

le

pot de tabac priser.

6.. Il

est tout maigre d'avoir (trop) rp le tabac.

7.

exploresuppliedit

rue sans cesse, droite, gauche,

8.

Il

Gra teurde lui envoyer des chalands.le

9

.

Il

:

toi,

Patron camus de

mon mtier,chef spirituel.

10.

Mehemet Aga, aux

larges culottes (Bolpa6al)*,dii-i\,mon

11. Dal-Yaraq Serf dit que le feu de l'enfer les consume, 12. Eux aussi sont tombs dans une vaine querelle ::

13.

Je suis un ancien

:

cinq paquets de tabac ne font pas

mon.

14.

affaire

Va

te plaindre contre

moi au Bey, au Pacha.

1.

Voir p. 74, noteil

2.

Signifie aussi il

huluberlu, hanneton,

.

2.

Dala-r. Peut se lire aussi del-er

perce

dile-r

il

demande:

ou dola-r3.

enroule

.

sal-ar Su-la-r (cf. agz suyu salive ) peut se lire aussi lance (dans toutes les directions ?) , mais on se serait attendu plutt avlar qui donne une bonne rime : sinek avlamaq faireil

la

chasse aux mouches et s'emploie prcisment en parlant du dsuvrement d'un marchand sans pratiques (cf. Journal Qarag'z du 28 juin 1924, p. 3, col. 3). 4. Signifie aussi indolent, flasque, fagot et s'applique aux pattes d'lphant des Kulhambeyi (apaches) turcs {Yildiz du

1"

sept. 1924, p. 17).

"

88

J.

DENY

XII

Le qahvegi, par Dal-Yaraq1.

Sert

QueIl

2.

dois-je louer (le plus) dans ce cafetier. a trois cents tasses, sans compter celles qui circulent surla place;

3.

Il

a neuf garons qui torrfient

le caf,

4. Sans compter ceux qui se tiennent debout

aux ordres dumatre ^

5. 6.

a scell (dans un sac) mille ducats zingirli^. Sept cents campagnards^ vannent son bl;Il

7. 8.9.

Cent bdouins

(bedevi)

tournent

le rti

la

broche,

Sans compter ceux qui viennent du labour, du moulin.

Sept cents campagnards manient ses faucilles. 10. Huit cents clients boivent son caf.11.Il

12. Sans

passe che lui mille janissaires, par jour, compter les ivrognes qui arrivent minuit.

1. Le verbe employ est divan durmaq qui signifie encore aujourd'hui se tenir debout, dans une attitude de respect, les mains sur la poitrine, la droite sur la gauche, comme pendant la prire .

mettre au garde--vous . Zengirli, vulg. zingirli, proprement chane (monnaie) cordon . D'aprs Barbier de Meynard (au mot zingir) c'tait une

Comme2.

terme militaire

:

se

monnaie d'or du rgne d'Ahmed III (1703 1730). D'aprs Ahmed Rsim, Osm. Tr., elle s'appelait d'abord zer-i-Istambol elle reut plus tard, en Egypte, le nom de findiq et findiqi. Cf. les foundoukli de Volney (Voyages en Syrie et Palest., III, 388).;

the of Catalog of oriental coins VII, pages xx, xxi, xxxv. Belin, Essais Pour sur l'hist. con., p. 19, 46, 203-204, 215, 216, 225, 290. un sac sceller dans de ct des) pices l'expression fmettreCf.

Stanley

Sane

Poole,

British

Musum,

t.

(mhiir bas-maq) cf. dans Nama, II, p. 73, 1. 2: qacan qirq bih altun-a mhiir vur-maq mtiyesser ol-du. On dit aussi kiip-c altun diz-mek ranger des pices d'or dans une jarre (Qarag'z du 2 juillet 1924, p. 3, col. 3).3.

Qirli.

Voir note 30.

CHANSONS DES JANISSAIRES TURCS13.

d' ALGER

.

89

Au pied de la tour, c'est comme de la neige* 14. Ses sept cents brus traient les vaches ; 15. Ses neuf cents filles portent leur iarhu^ sur l'oreille,:

16.

Sans compter celles qui se promnent sous

la

Casbah.

17.

Au

pied de la tour, c'e^t

comme

de

la neige

:

18. Il a 700 lvriers (/azi) et 800 chiens qutants {zagar); 19. Lorsque la mahalla sort, ils tranglent les ngres* (?) 20. Sans compter celui qui sort de dessous la natte.

21

.

Dal-Yaraq Serf ditIl

:

mes

paroles sont vridiques

;

22.

y a bien des notes de consommateurs*

crire sur papier.

1. Il y a dans le texte qar gibi agar. Le mot agar signifie monte, s'lve vers le ciel (poussire, me, aprs la mort, etc.) . C'est un verbe vieilli et qui s'applique difficilement la neige. Nous pen:

sons qu'il s'agit d'un yogar il pleut, il tombe (de la neige, de la grle, etc.) . Le y initial a pu disparatre pour l'oreille du chansonnier en se confondant avec l'i final du mot prcdent gibi. Dans les deux derniers couplets, il y a allusion la blancheur (de neige) des vtements de femmes et des robe de chien. Cf. une faute du mme genre p. 137, 18^ vers.2. Le mot tarpus ou iarpos dsignait anciennement, en Turquie, une coiffure de femme. Voir le Journal d'Antoine Galland, II,

p.p.

15 (tarpos) de Peyssonnel, Tr. Com. de la Mer Noire I, 56-57 (tarpoche). Cf. Bernard de Paris, Vocafto/ano, 1665, p. 255; L'Art de vrifier les dates (tarpus). Le roumain a tarpuz et le bulgare tarpos parure de tte chez les femmes . Dans l'usage turc moderne, tarpus dsigne les calottes et toques des portiers montngrins, des marins, des soldats de l'arme rpublicaine et, encore l'tat de projet, des magistrats et professeurs. Ce mot s'crit gnralement serpus, suivant l'tymologie admise. Quant;

la calotte rouge, pour homme, qu'on dsigne, dans l'Afrique du Nord, sous le nom de tarbu, elle s'appelle, en Turquie, Tunusfes-i3.

le fez

de Tunis

.

le mot qui figure dans le texte turc recouvre 0^-j^ terme de l'Afrique du Nord qui dsigne les ngres . Voir W. Marais, Observ. sur Beaussier, p. 443. 4. La graphie pwswlr implique, notre avis, un tedld non crit sur l'I qui est, en ralit, redoubl. H faut lire posullar, crase provo-

Nous avons suppos que

90!

J.

DENY

23. Quel cafetier stupide Il n'a rien^ offrir au client, hormis le sorbet. 24.

A

XIII

Les puces.1.

Tekerleme, par *dmer ('Omar)

2.

Cratures effrontes, sinistres puces, Elles guettent, elles attendent qu'on se couche,

3. Coiffes d'un noir

chapeau (apqa) commele

les puces. d'Ausoldats les

triche (nems),4. Elles dvalent5.Il

comme

torrent'

du Danube,

les puces.

qu'une puce m'a fait une saigne. 6. As-tu vu, ses dents ressemblent une lancette (Uler pour7. Elles sont pareilles des monstres (ezdar)',8.9.nister).

me semble

Elles piquentJ'ai

commela

des serpents furieux*, les puces.

amen dans

10. Les puces l'ont

chambre (ou chambre, oda) un jeune homme. renduexsangue:

11

.

Elles se sont'rues sur lui, s'en sont empares,

12. Elles se font des toasts

la

sant des amis

,

les puces.

que par

le

mtre et qui reprsente

le

mot

core aujourd'hui le dsigner les notes

mot posula

est

posula-tar billets . Enemploy couramment pour

additions crites des qahvegi, auberqahveginin hisb posutast prise dans le mme sens (Journal Vaqit du 2 juillet 1923, article sign Seyyh). 1. Le copiste ne s'est pas aperu que ce vers se terminait par un

ou

o

gistes, etc. Cf. l'expression

enjambement et a report au vers suivant le mot yoq-dur qui aurait d rester la rime. Nous avons rtabli le texte.vulg. pour seyl. ezdar pour ejder ou ejderha (ejderha) parat assez ezder frquente. Cf. le manuscrit n 1640, fol. 14 verso, ligne 10 misli pareil un dragon . La prononciation ezder est donne3.2. Sel,

La forme

:

par Hindoglou, Dict.4.

dragon . sauvages et les (fous) furieux . Ex. timrhne-nin azUlara mahss bir hu^re (Husen Rahmi,

fr.-t.

au mot

Azil dsignep. 51).

les (btes)

Toraman,

CHANSONS DES JANISSAIRES TURCS13. *'mer a dit:

d' ALGER

91

ah,

si

j'en trouvais

une toute seule

!

14. Ah,

pouvais en occire quelques-unes^. 15. Toutes les fois que j'entre dans la chambre (oda), 16 Elle se ruent sur moi comme des ginn, les puces.si je.

XIVLe tabac a priser1.(enfiye),

par Neti Mustaf.

A

l'origine, elle

2. Elles est

devenue pour

nous est venue des Infidles, la prise. le peuple une calamit pire quetabacil

le:

3. Cheikhs, clercs vnrables,

n'en reste plus un seul qui n'enuse.

4. Vois, la valeur en

augmente de jour enenfiye,

jour, de la prise.

5.6. 7.

On

l'appelle

maintenant

en turc burun

otu.

Chacun en

Garde-toi, garde-toi bien de son action nfaste ; fait ses dlices, chacun s'en est procur une bote.

8. Les

amateurs en foisonnent, de

la prise.

un bon spcifique, les gens s'en abstiendraient. 10. Ceux qui l'emploient maintenant sont innombrables9.Si c'tait;

11. C'est la perte des mouchoirs, des yemeni. 12. Son odeur contamine les vtements immaculs.

cadavre de quelques-unes v. Iles est avec / prothtique (cf. notre Gram. rem. Cf. birini 81, 2). yer-ler-e sermek tendre quell'expression qu'un par terre, lui faire mordre la poussire . (Cf. Qarag'z du 28 juin 1924, p. 3, col. 2). Si lgitime qu'il soit, cet acharnement contre les parasites n'est pas trs maghrbin. (Biarnay, Notes Il ne faut pas tuer les d'ethnographie, Paris, 1924, p. 158 puces, parce qu'elles rveillaient le Prophte lorsque l'heure de la prire tait venue ). 2. Peydah etmek, forme vulgaire pour peyd etmek. Cf. le verbe1.

Proprement tendrele

le

pour

cadavre, charogne

,

:

vulgaire peydahlamaq,

mme

sens (Husen

Rahmi, Toraman,

p. 45).

9213. Neti Mustafa dit14.Si:

J.

DENY

c'est

un engouement

gnral.

quelqu'un en extrait de sa poche, quatre autres tendentla main^; du bien d'une chose abominable (mekrh),

15. Certains en ignorent la vraie nature et esprent 16. Loin d'tre

un remde,

elle est

nocive, la prise.

XVLes infidles attaquent Alger. Les Langon.Tekerleme par SejerW-Oglu.1.

OnEt

a appris que les infidles devaient venirqu'ils

2.3.

avaient envoy un crit Alger;

4.

On OnLa

s'est dress

pour

la

guerrela

aux

cris

d' Allah, Allah

,

a tir

le

glaive pour

sainte Religion.

5.6. 7.

flotte (donanma) des Infidles est venue, est apparue. Les soldats de l'Islam sont tous descendus sur la rive;

IlsIls

8.

ont par les langon, quip les ehek; ont tir le glaive pour la sainte Religion.la

9.

Prs de chaque canon,

mche

est allume.;

10. Les guerriers {gzi) voltigent comme des papillons 11 Le sang coule et les mres pleurent..

12.

Ils

ont

tir le glaive

pour

la sainte

Religion.

1 Il tait de bonne courtoisie d'offrir une prise de tabac Alger. (Voir Shaler, Esquisse de l'lat d'Alger, p. 46). L'usage du tabac priser a t introduit dans l'Empire Ottoman comme palliatif.

la dfense de fumer, en^l6422.

(Hammer, X, p. 17). proprement destin, appel aller la guerre, partir en campagne (sefer) . (Voir Thevenot, Voyage, dition de 1644, p. 140 cf. Ahmed Rsim, Osm. Tr., I, p. 256, 248 et III, p. 1238). Ce mot tait quelquefois employ dans leSeferli signifiait;

sens de

miUtaire

(Viguier, p. 404 et 361).

CHANSONS DES JANSSAIRES TURCS13. Les langon sont alls affronter la flotte 14. Beaucoup de guerriers 15. 16.se;

p' ALGER

93

DansIls

le ciel les le

sont couverts de sang rouge anges et sur terre les hommes^ sont mer;

ont tir

glaive pour la sainte Religion.

veills.

17. Seferli-Oylu a 18. 19.Il

bu'

le

vin de l'ardeur sainte,

glorifie sans cesse le Guerrier

Bonne chanceIls

Suprme, au Turc, l'Arabe:

20.

ont tir

le

glaive pour

la sainte

Religion.

XVILe fort Gbekli'. Par le mme.1.

Le Fort G'beklia arbor l'tendard rouge*,bonnbardes,

2. L'chin des forts s'est hrisse de canons, de3. Les langon 4.

mnent

la

bataille,I

soldats victorieux d'Alger, la Ville-Sultane

Yerde insn, g'kde melek. Cette expression revient assez 1. souvent. Cf. plus loin Appendice N 1, chant N" 3, verso 22. Cf. ms. No 1640, fol. 56, ligne 6; fol. 80, ligne 10. Nama, II, p. 358,1.

5-6.

2. Dans un manuscrit appartenant M. Ben Cheneb (fol. 29), nous trouvons la forme berhodr intermdiaire entre le persan berhordr et le turc vulgaire belhodar. Elle est donne dj par Meninski, Thsaurus, 1680, I, p. 759. Cf. p. 78, note 2. 3. Proprement le Fort au Nombril (G'bek). Il est mentionn souvent et gnralement en premier lieu, par le ms. N 1640 avec les forts

tion turque) K'ehle burgu

suivants (nous donnons les noms selon la prononciaRe's Ammr, Yeni burg, Bb-el- Vdi (Bb-el-Oued), fol. 16, 17, 28 verso, 42, (le Fort aux punaises ) 44 verso, 49 verso, 54 verso, 62-, 63, 68 verso, 71 verso, 76. Cet ouvrage important qui parat avoir servi la signalisation (notam: :

ment pour ouvrir un bombardement) existait dj enle

montre une mention figurant dans

le registre N*'

1706, comme 2 du G. G.

de l'Algrie. C'tait peut-tre la batterie du Phare. 4. Le mot al rouge vif est employ galement en persan et peut figurer dans un rapport d'annexion comme sangag-i-al. Il est donc inutile de remplacer ici, comme nous l'avons fait

^

945.6.

J.

DENT

Le Fort G'bekli egt bti en grs. Mes yeux ont vers des larmes de sang;1^ Ville-Sultane1

Alger est en flammes, soldats victorieux de 8.7. 9. Derrire

1011

.

.

Alger se trouve le mont Bouzare'a*. ont donn leurs ttes pour la Foi Sainte. Grands et petits, ils sont comme des dragons,Ils

12. Les soldats victorieux d'Alger, la Ville -Sultane.

13. 14.

D'un ct c'est Damlagq* (?), de l'autre le Hamma. Ton renom a gagn l'Egypte et la Syrie. 15. Envoyons un messager au Grand-Seigneur,16.

soldats victorieux de la Ville-Sultane

1

17. Seferli-Oglu dit

:

j'ai

vu cet ouvrage

(le

Fort G'bekli),les

18.

La

terre et les pierres en sont ptris de sang.

19. C'est la

Digue d'Alexandre (sedd-i-Iskendery contre1

Infidles,

20.

soldats victorieux d'Alger, la Ville-Sultane

ailleurs, le

un

'li (Jl*)(Jl) par signal de dfi. Cf. La Storia delV anno:

mot

al

L'tendard rougeMDCCLXX,

tait

in Venezia,

a spese di Francesco Pitteri, p. 70 Il di 5, la Fortezza d'Algeri innalbero bandiera rossa . 1. Le texte turc a Buzurya. C'est ainsi que les Turcs prononaient, puisqu'un autre texte (le ms. N 1328 du Sup. Turc de la Bibl. Nat. de Paris, fol. 5) nous donne le mme vocalisme Buzuri'a.:

Le nom de lieu que nous avons prononc, par conjecture, Damlagq, proprement petite goutte , est crit d-m-l-g-q.2.

expression dans le Corpus de Colin, inscripms. N 1328, fol. 12 verso, on a sr-i-Iskender.K le mur d'Alexandre . La plus rcente tude sur ce mur est celle de C. E. Wilson, The Wall of Alexander against Gog and Magog and the Expdition sent oui to find it by the Khalif Wthiq in 842 A. D. (Hirth, Anniversary volume), London.3.

Voir

la

mme

tion

N

38.

Dans

le

Chansons des janissaires turcs d'alger

95

XVIILes1.

infidles

attaquent

Alger.

Par

le

mme.

Dey

d'Alger, Gzi

Mehemei Paa,du monde.;

2. Puisses-tu vivre mille ans, jusqu' la fin3.

ne manquent jamais le but ^ 4. Pendant quelque temps encore, qu'on redise ton nom.

Les canons fondus par

toi

5. 6.7.

Le Infidles attaquent sans cesse le Fort G'bekli, Mais les forts construits par toi ne font jamais quartier.

Lorsque

les

canonniers lancent

les boulets

de pierre,

8

.

Monts et rochers rsonnent pendant un temps.Le Bombardier en Chef tire du haut du Fort d'Acier (Pld)*.

9

.

poison et de feu, Les langon combattent en avant. 12. Qu'on redise ton nom, encore durant un temps.11.1. On peut voir sur l'Esplanade des Invalides quelques-uns des canons fondus par Mehemet Pacha, entre les annes 1775 et 1780. Il sera question plus longuement de ces pices dans une autre tude.

10. Les bombardiers arrosent les Infidles de

p-w-l-t et plus loin (n pld acier de Damas

mot qui est crit notre avis, du persan , d'o aussi l'arabe fld. En turc on a aussi la forme butad (Burhn-i-Qti' en turc,* p. 196 en bas) qui, avec l'assourdissement, normal en turc, des consonnes finales a pu donner son tour bidat et pulat, prononciations conformes aux graphies de notre texte. D'ailleurs le sarte prononce pulat et les langues qui ont emprunt le mme mot persan par l'intermdiaire du turc crivent bulat (le polonais et le russe, par exemple).2.

C'est ainsi

du moins que nous

lisons

ce

XX)

b-w-l-t. Il s'agit,

Burg-li-Pld (Bulat) signifierait donc le Fort d'Acier . Nous n'avons rencontr nulle part ailleurs ce nom qui parat avoir t une dsignation potique invente par Seferli-Oglu, l'auteur du chant. Bien que ce nom semble pouvoir s'appliquer n'importe quel fort (n XX, vers 9), son inventeur l'affecte plus spcialement celui qui a t construit sous Mehemet Pacha en 1198 (1784), comme l'indique le vers 13 du mme chant. C'est manifestement le fort de 50 canons, deux tages, plac Ras Ammar,

96

J.

DENY

13. Tes re's font la guerre.

14.

Ils

dressent des embchesils

aux

Infidles

;

ont livr de grands combats. (mme) 16. Qu'on redise ton nom, encore durant un temps.15. Les vendredis 17. Seferli-Oglu est venu au monde 18. Pour faire la louange des gens du Maghreb. 19. Lorsqu'on a tir les canons culasse i,

20

.

Les gens de

la flotte

ont fui en un temps.

XVIII

MME1.

SUJET.

Par le mme.

As-tu vu"

la

ruse des Infidles?1

2. Seigneur Dieu, accorde-nous ton aide3. 4.

Nous avons engag des combats (mme)Il

les

vendredis.'1

faut que tu l'apprennes, sache-le, Grand-Seigneur

5. As-tu6.

vu cet homme dont

la

Foi est noire?

Les langon ont cern sa

flotte,

s'appelle

ms. n 1640 (fol. 25 verso et 26). Dans ce texte il de l'Islam , ce qui est encore une dsignation potique le manuscrit ajoute qu'il tait comme une citadelle de fer . Serait-ce une rminiscence de la dsignation de Burg-i-Pld? Les dates de construction concordent, en tous cas.

dont parle

le

burg-i-Islm;

1.

Dansli

le

texte,

:

burma-l.

Pour

le

mot burma,

voir Bocthor

sub

Peut-tre faut-il comprendre annels . Le mot burma dans le sens d' anneau est donn par le P. Ronzevalle, p. 52 (267). Cf. Evliya Tchelebi, I, p. 585, 1. 7 (t)ague des pigeons). Ce mot signifie aussi raccord (Tinghir et Sinapian) et gond ou mastio, maschio. Cf. aussi paumelle mle (Ciadyrgy, au motculasse:

Ahmed Rsim,2.

ehir Mektublar,:

I,

p.

10).

Turc vulg. baqmamstn. Voir notre Gram. 631, Addenda. 3. Cf. le refrain (devenu dicton) Ne ginlere qatdq, ey Gzi Hng'arl (Refq Khlid, Tandqlarm, p. 113).

CHANSONS DES JANISSAIRES TURCS7.8.Il Il

d' ALGER

97

a envoy des lettres au Pape de Rome* ; faut que tu l'apprennes, sache-le, Grand-Seigneur!

9.

10.11.

Devant le Fort G'bekli, c'est le champ de bataille. Nous ne lcherons pas pied devant l'ennemi. Nous avons abreuv de fiel et de poison le Roi d'Espagne.Il

12.

faut que tu l'apprennes, sache-le, Grand-Seigneurflotte des Infidles est

1

13.

La

venue muser

ici.

14. Sept rois(^/'a/)" sont accourus son secours. 15. Sefeiii-Oglu a parl ainsi ;IG.11

faut que tu l'apprennes, sache-le Grand-Seigneur!

1. Dans le texte Rim Pupa, dformation vulgaire de l'expression, elle-mme bizarre et contraire aux rgles de la syntaxe turque, Rim Papa qu'on employait en smanli ancien pour dsigner le Pape. Cf. la prononciation plus vulgaire encore de Irim Papa (Mascis, Vocabolario toscano e turchesco, Firnze, 1677, au mot papa). La forme plus correcte, et qu'on trouve effectivement dans Aucher, serait Rim Papa-si. Elle a pu s'abrger soit par l'effet de l'usure (Cf. notre Gram. 1096) dans le langage des non-musulmans de Turquie, soit pour viter la confusion avec l'expression homoplione Rim papas- prtre de Rome . La prononciation Rim pour Riim est emprunte aux langues slaves. Quant au changement de papa en pupa, c'est un phnomne de labialisation, en syllabe atone, parallle, celui qui a donn, dans le langage des paysans de Turquie, buba au lieu de baba pre . (Cf. entre autres Giese, Xodscha Nedim, p. 15.)

vocabulaire espagnol-turc du commencement du que j'ai trouv dans un manuscrit communiqu par babaz (papaz) feu M. Delphin (n 73 des Arcli, du G, G.) on lit

Dans

le petit

xix^

sicle

:

y aqa-snda bir beled-dir ona dirki^e Rnm-Baba (Papa) der-Ier papaz (sic) grande pays sur la rive des Infidles qu'on appelle en turc Rum Papa . Ce texte semble indiquer qu' Alger les Musulmans confondaient le nom des tats de l'glise avec celui du Pape lui-mme. 2. Nom des 7 lecteurs, d'aprs les Turcs (Chardin, Voy., 1711, I, p. 34. Cf. les 7 rois de la lgende de Sar Sattq, dans Evliyagrandek' afir

Tchelebi, II, 136. Cf. notre tude dans lesp. 8.HfiLANOES BASSET.

Mlanges Picot,

II,

T. II.

^

98

J.

DENY

XIXMME1.

SUJET.

Par LE MME.

2.

Les navires des Infidles sont venus, se sont montrs. Un Divan solennel s'est runi au kiosque du bord de mer(i/fl^f).

2. Les langon sont sortis tout piirs. 4. Les guerriers de l'Islana brandissant leurs sabres ont march. 5. Les lanon des Infidles se sont dtjichs, se sont approchs6. 7. 8.;

Les guerriers d'Alger, rangs en bataille, Sont partis en avant au cri d' Allah, Allah

.

En rpandantfils

le feu, les

guerriers ont march.

9. Les braves,

de braves se sont runis,

10. Les Saints, les Protecteurs leur sont venus en aide,11.

Les langon

la

12.

En dployant l'tendard delDeyLe Padichah de

proue^armede canons de bronze, les gardent foi musulmane, ils ontmarch,1

13. Le14.

15. Vers le16. 17.

d'Alger voit son rve s'accomplir. la Maison Ottomane, de joie peut s'panouir. pays des Francs de tristes nouvelles ont chemin.

Les caballeros* versant des larmes ont chemin.Seferli-Oglu dit:

o sont les gens pleins de zle, Qui ont offert leur poitrine aux boulets des Infidles, 19. Geuxqui, morts en naartyrs, clbrent aujourd'hui l'hymne? 20. En serrant des houris dans leurs bras, ils cheminent18.1

1. De l'italien prua. Aujourd'hui, les Turcs disent prova, mais notre texte crit purva (porva) ce qui concorde d'ailleurs avec la

prononciation donne par

le

ms. 1640,

fol.ff

77 verso ojjy^

Le

ms. Sup. turc 1328, fol. 12 verso crit \jj^ (punwa). 2. Nous avons restitu la forme espagnole, bien que

le

texte

emploie

le

motIl

qavaller qui se rapproche

davantage du portugais

cavalleiro.

s'agit

en

ralit,

croyons-nous, du

mot

turc qavalyer

emprunt

l'italien.

CHANSONS DES JANISSAIRES TURCS

d' ALGER

99

XXLes Forts d'Alger. Par le mme.1.

Du

Fort d'Acier (Pld)les

j'ai

contempl

la citadelle

superbed'Alger.

2. 3.

Les Prophtes,

Saints l'entourent de toutes parts,

4

.

milieu d'Alger Veli Dede est le matre, Alger a des gardiens comme Abd-ul-Qdir et Abd-ur-Ra hmnWa'lebii.

Au

5. Je ne sais qui a pos ses fondations de pierre, 6.7.

Gdzi Mehemetrois

Paa a

difi le

Fort Gbekli,

ont pouss des soupirs et ont vers des larmes. Sept 8. Alger a des forts semblables au dragon sept ttes.9. Ce pote Cdiq) a

donn auxfait

forts le

nom

de forts d'Acier

10.11.

GziMe/ieme/Pa^a en a

L combattent

les

(burg-i-Pld^J fondre les bombardes, les canons; hros de Roumlie, d'Anatolie;

12. Alger a des soldats semblables des hros.

13.14.

On

a dat de l'an nonante-huit

le

fort d'Acier.

Grce aux langon on a vaincu la flotte des Infidles. 15. Le Padichah de la Maison Ottomane a reu les vux dessoldats.

16. Alger a

un Dey

qui distribue la solde et frappe monnaie.

17. Ce pote a lou grandement Alger, 18. Les sept rois abms dans le deuil noir ont pleur. 19. En l'an mil (cent) nouante huit, Alger s'est acquis du renom, 20. Alger a aussi un trs humble serviteur Seferli,1. Les noms de ces trois saints, trs populaires dans la rgion, reviennent frquemment dans les rcits des combats avec les infidles. A propos de Veli-Dede, voir Rev. Afr., 1920, p. 242, note 2. 2. Voir p. 95, note 2, Pour les 7 rois du vers 7, cf. p. 97, note 2.

ItM)

J.

DENY

XXIMME1.

SUJET.

Par le mme.

Le Dey a appris toutesD'abordil

ces choses.

2. 3.

a fait je'ter les fondations

du Fort d'Acier.

Le

roi

de Danemark^ est venu avec des bombardes.saint,s'il

4. C'est

un

en fut, notre Deylassaillir,

5.6.7.

LeIl

roi

a mis sur pied

d'Espagne est venu nous 550 lgions.

8. C'est

Nos guerriers ont aiguis leurs glaives, ont march. un saint, s'il en fut, notre Deyldbarqu leurs troupes,tir

9. Les Infidles ont

10. Les guerriers

musulmans accourus ont

balle.

11. (Les Infidles) sont partis laissant leurs canons, leurs12. Vraiment, c'est13.

bom-

bardes.

un

saint, notre

Deyl:

La troisimeIlsIl

fois les Infidles

sont venus usant de ruse

14.15.

onts'est

fait

couper des arbres et ont bti des langon. battu, comme Khar-ed-din-Pachiu

16. Je jure que c'est17.

un

saint, notre

Dey.

La quatrime

18. Notre19.

La 20. Par Allah,21.

fois, les Infidles sont venus pleins de fureur. a Dey recueilli les prires des pays musulmans.^ flotte des Infidles a t dtruite.

c'est

un

saint, notre

Deylle

.Seferli-Oglu a lou

grandement

Dey.

22. Gnraux (ganaran), caballeros, tous sont partis blesss; 23. C'est un autre Khar-ed-din Pacha,24. Par Allah, c'est un saint, notre

Dey

!

1.

Dans

le

mot avec

deli

texte Dalimarq (ou peut-tre Delimarq, par jeu de fou ). Ailleurs on trouve Danimarq.

CHANSONS DES JANISSAIRES TURCS

d' ALGER

101

XXII

MME

SUJET.

Par Naqdi.du pays du Maghreb?

1.0

Matre du

Monde

(le

Sultan), as-tu des nouvelles

2. As-tu des nouvelles d'Alger, la Ville-Sultane?3.

Mine de gnrosit,

largesse, naagnanimit,

4. As-tu des nouvelles d'Alger, la Ville -Sultane?

5.

date de l'hgire n'arrive cent, 6. Les ennemis allemands (alman) nous ont attaqus; 7. Gomment vous le ra conte rai-je, Grand-Seigneur?la

Avant que

8. As-tu des nouvelles d'Alger, la

Ville -Sultane?

9.

Les navires de guerre dpassent

la

centaine;la

10.

NeIls

prive pas de

tii

faveur^ tes esclaves (soldats) qui fontlela

guerre sainte.11.

sont noys dans

brouillard,la

12. As-tu des nouvelles d'Alger

poussire. Ville-Sultane?

Dans nos mains est le glaive, sur nos langues le nom d'Allah Notre aide et notre sauvegarde, c'est le Grand Allah. 15. Les ennemis nous ont entours de quatre cts, par Allah.13.14.!

16. As-tu des nouvelles d'Alger, la Ville-Sultane?

17.18.

Naqdi,

les

guerriers sont contents et rient,

qui sont morts, ont trouv leur place dans le Paradis. 19. Les Espagnols, les Portugais, les Autrichiens se sont unis 20. As-tu des nouvelles d'Alger la Ville -Sultane?

Ceux

1.

En

dans

l'il

ment

turc diSr-me sfzden ne fais pas tomber de l'il . G'zde est pris dans le sens de en faveur et, substantiveen est faveur, favori . qui

102

J.

OENY

XXIII

MME1.

SUJET.

Par le mme.:

Ne vous dsolez

pas, gens de bien, en disant

Nous sommesen dtresse.

Hzir n'accourt que pour l'homme en dtresse^ 3. Ainsi nous enseignent ceux qui ont de l'exprience (ceux qui ont vu). 4. Hzr n'accourt l'homme en dtresse.2.

que pour

5. 6.7.

Illustrissime

Ta

Sultan, que dans ce monde, puissance et ta gloire ne cesse de crotre,

Sur terre,

comme

sur mer.

r

8. Hzr n'accourt que9.

pour l'homme en

dtresse,

Les uns ne pensent qu' ce bas-monde, d'autres pensent l'au-del.

Des gens sans foi* nous ont vendu aux Espagnols. 11. Dieu est gnreux; ne vous affligez pas, guerriers 12. Hzr n'accourt que pour l'homme en dtresse.10.13. 14.

:

Nous avons des soldats semblables des lions, Nous dresserons sans cesse des embches aux

Infidles;les

15. Efendi, crois-moi, dans les choses caches

comme dans

apparentes,16. Hzr n'accourt que pour V7.18.

l'homme en

dtresse.

Naqdi, nous sommes dans une triste situation,

guette les nouvelles, mes yeux pient la un y proverbe fameux que rpte toute bouche 20. Hzr n'accourt que pour l'homme en dtresse.oreille

MonIl

route.:

19.

a

1. Qui sqlmaynga, Hizir yetimez. C'est un proverbe. On dit aussi qui bunamadtqa, H. etc. (Chinassi, proverbe n 2982). Le mot qui qui dans nos textes signifie soldat, serviteur (du Sultan) est pris ici dans le sens de serviteur de Dieu, homme . Pour les>>

rfrences concernant Hzr voir notre2.

Dansle

le

dont

nom

Gram., p. 1074, note. texte drzi-ler (drz-ler) proprement les Druzes, est pris encore aujourd'hui dans le sens de h.

rtiques,

mauvais bougres

CHANSONS DES JANISSAIRES TURCS

d' ALGER

103

XXIVMME1.

SUJET.

Par le mme.

DeDe

2. As-tu 3.

Grand-Seigneur? parla faute des Infidles 4. As-tu connaissance, Grand-Seigneur?ce qui nous arrive

l'heureuse Alger, reu des nouvelles,

5. Les guerriers algriens6.7.

Lancent

le feu dans les rangs des Infidles; Sur l'armada des Espagnols,

8. As-tu jet tes regards, Grand-Seigneur?

9.

10. 11.

Nous avons offert nos poitrines aux boulets. Nous sommes couverts de sang rouge vermeil. Tes lions courageux dans la guerre,

12.

Tu

les

y as lancs de nouveau, Grand-Seigneur.

13. Dieu lui a14. 15.

donn la victoire ( Alger). Ses canons, ses munitions sont en abondance.

Un boulevard avanc comme

Alger,

16. Est-il fait pour t'tonner,

Grand -Seigneur?

17. Naqdi a pris la mer; 18. La loi impose le glaive, contre l'ennemi, 19. La guerre sainte donne accs Dieu, Notre Matre.

20.

Tu en

saisis la

cause, Grand-Seigneur?

104

.

J.

DENY

xxyMME1.

SUJET. Par le mme.

2.

Ces combats, guerriers, sont une grande fte pour nous. Les boulets de pierre que nous lancent les Infidles sont desperles pour nous. o Gzi Mehemet Paa, gnralissime (serdi)

3. Les endroits

de l'arme4. Pose son pied sont plus glorieux qu'une couronne pour nous, 5.

6

.

Quarante langon, onze mortiers tiennent tte aux Infidles. Toutes cratures admirent et restent longtemps merveilles.Souverain du monde, nous avons combattu avec l'aide victorieuse de Dieu.

7.

8.

Le son du canon

est

pour nous comme

celui d'un luth (dont

le

bois) sent l'ambre.

9.

Dieu nous a accord une part de

ses faveurs,

nous autresmisrables.

10.11. 12.

Nous avons si bien bomlKinl le stupide roi d'Espagne; Pour l'amour de Mohanuned, l'lu, Gloire de l'Univers, O que nous allions, le nom du Seigneur nous sert de ralliement.

13. Naqdi, l'arme d'Alger est comme un feu qui flambe. 14. Que Dieu les bnisse, chacun est comme le Roustem de15.

Que ceux qui boivent degouttes, les

16. Les

notre temps. breuvage viennent ici^ fleuves, les mers sont comme l'eau duce

Kevser (Kaw^ar) pour nous. de son breuvage (Serbet-inden). Il n'est pas ou de qui. Il manque probablement un mot comme (breuvage) du martyre pour la foi . On sait que le Kevser est la fontaine du Paradis, dont Ali sera l'ehanson. Cf. une expression analogue dans le Corpus de M. Coltn, inscription n" 96.

1.

Proprement

dit de quoi

CHANSONS DES JANISSAIRES TURCS

d' ALGER

105

XXVIMME1.

*

SUJET.

Par le mme.1

2. 3.

un peu les affaires des Espagnols On les a abreuvs d'amer poison, les Espagnols. Dieu a frapp les Infidles et a donn la victoire l'Islam.Padicliah, cpnsidre

4. Vois quel dsastre s'est abattu sur les Espagnols.5.

6

.

Nous avons dress de grandes embches aux vils ennemis, Par l'intercession des saints, nous les avons rduits au silence.

7.

En

tirant nos gros canonsS nous avons ananti les charmes.les

8.

Nous avons finalement lch des corbeaux surbateauxindexhendek), chacun

cadavres

des Espagnols.9. 48(cf.:

(comme) une roche

!

10. Les idoltres de peur ont cach leurs ttes sous leurs frocs. 11. Les uns ont fui Oran*, les autres Malte. 12.

Dans

leur sommeil

mme

ils

n'ont pas fait de pareil caucheniar, les Espagnols.

13.

Vraiment, Nuqdi, nous avons

fait

une guerre sublime,

pendant huit jours.14.

15

.

16.

Nous avons coul vingt-neuf vaisseaux aux Infidles. Nous avons cont ses aventures, en l'an milcent nouante huit. Nous avons inscrit cette date sur la pierre (tombale) del'Espagnol.

1. En turc, bat ijemez toplar. Ce mot vient de l'italien. Les Turcs, par tymologie populaire, en ont fait un canon qui ne mange pas de miel . Cf. l'inscription n 96 du Corpus de M. Colin un evre-si gondii bal yemez toplar puisque tout autour sont placs de gros canons . Le mot cevre-si (voir notre Gram., p. 908-909) ayant t lu par inadvertance gevde-si, la traduction franaise donne tort puisque grce sa libralit, ont t installs des canons qui ne mangent pas du miel . La glose qui ne mange pas de miel, mais des hommes ne nous parat pas exacte. Bal ye-nie-mek est un euphmisme pour boq (cf. p. 79 note 1) ye-me-mek ne pas commettre de bvue ici ne pas manquer le but . 2. Dans le texte turc Varhan, avec mtathse.:

:

;

:

:

106

J.

DBNY

XXVIISatire contre un 'Hq. Tekerleme, parQul-Oglu.1. 2. 3.(?)

Le jour o

chanteur ('iq), toi tu finiras aussi par devenir pote, le poisson grimpera au peuplier.parlera danslesle

On

monde de ton

savoir-faire,les

4.

Le jour o

moustiques renverseront

hammam.

5. 6.

TuS'il

es le rossignol de la Roseraie (Glisin),

est vrai que Dldl

(le

cheval d'Ali etla

la

mule du Prole

phte) convient 7.

poste (menzil).

8.

Certainement tu gagneras le premier prix dans Le jour o le chameau mettra des lunettes.

monde,

9.

Tu

n'as pas de. place

parmi

les

potes,

10.11. 12.

Ta raison est mre, mais tu n'as pas d'esprit; Tu n'auras pas ton pareil pour jouer du aya^ (voir

index).

Du

jour o l'lphant ornera sa trompe d'une boucle deceinture(ioqa).

13. C'est

une vainc et

folle entreprise.

Ne

t'obstine pas.

14.

Pour brigander, tu

es lap^ireil

perle du temps.

15.16.

Tu

n'auras pas tonla

dans ce monde passager,les

Le jour o

taupe ouvrira1

yeux.

On t'appelle Qul-Oglu, 18. Les gens de mrite qui sont prsents coutent. 19. Je demande Dieu qu'il t'envoie des boulets rames (?)^17. Allah soit bni

20. Toi aussi tu seras un

homme

de mrite.

1. Ne comprenant pas la fin de ce vers, nous ne sommes pas du tout sr de la lecture. Nous avons suppos qu'il fallait lire ^\i 4i;^L JJ iJ^ gida ql dubla daS (cf. p. 82 note 2 pour le mot dubla), mais la rime exigerait plutt une syllabe -er(-ar)

ou

-ler(-lar),

pour

le

dernier mot.

CHANSONS DES JANI88A1RBS TURCS d'ALGBR

107

XXVIIIChanson bilingue. Par Dal-Yaraq.rabeturc1.

^

noii

amour, voil longtemps que

je suis loin

de

toi.

2.3.

Me

seras-tu jamais fidle?toi.

arabeturc

Je meurs de langueur cause de

4. Viendras-tu

me

pleurer?

arabe

5.

6.7.turc

Tu m'as abreuv avec la coupe de la sparation, Tu m'as jet loin de tes yeux, Tu m'as fait pleurer en m'abandonnant,Essuieras-tu. les larmes de

8.

mes yeux?la

arabe

9.l.

toi

dont

la face est

comme

lune,

Jette lesSi

yeux sur ton esclave,de

ar-.t.

11,

un jour t'apporte de (mes) nouvelles,

turc

12. T'informeras-tu

mon

tat?

arabeturc

13.

toi

dont

la face est

lumineuse,

14. Les vtements en or, en soie.

15

.

L'amoureux qui

te voit, arrive la batitude des saints.

16. Toi, ne crains-tu

pas Dieu?les

arabe

17.

toi

pour qui parmi

ennemis

(?)

18. Je sacrifierai

mon me

et

ma

fortune,

19.turc

20.

Tu subiras le destin d'Allah. Ne me donneras-tu pas un baiser?

1.

Cette posie contient des vers arabes tellement estropis queles

comprendre. MM. William Marais et Ben-Cheneb avec leur obligeance coutumire, reconstituer les vers 17 et 5. La prsence des vers arabes peut s'expliquer par le dsir du pote de mieux se faire comprendre de la femme qui il s'adresse. On sait qu'il n'y avait pas de femmes turques Alger.je

renonce aid,

m'ont

108arabe

J.

DENY

Ta joue est comme... (?) 22. Je mourrai loin de toi (?)21.

23. Maisturc

j'irai

dans ton jardin,

24.

Me

donneras^tu un baiser?

arabe

25. Dal-Yaraq dit Ibn Malunoud 26. M'est avis qu'il veut sans doute mourir, 27. Qu'on apporte le linceul et le cercueil,"^:

28. Toi, ne rciteras-tu pas

la

prire des morts, sur lui?

CHANSONS DES JANISSAIRES TURCS

d' ALGER

109

TEXTE TURC DES CHANSONSI

i

*lj^

(fol.

1)

[^u-]

^^

iS^ij^ [f-^-j^y

f.-^j^- [f-^ j'^'y f.-^j^A

6

[UJ L jOU ^ jdi[