LIFE en actions

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Sommaire :: Éditorial :: Protéger des habitats et des espèces : les landes :: Échos du projet LIFE-Tourbières :: Panorama : Grand Passage et Massotais :: LIFE en actions : Coupe de résineux :: Actualités / agenda © Luc Simon L’andromède La feuille de contact du Projet LIFE-Nature « Plateau des Tailles » N° 1 :: bulletin semestriel :: mars-août 2007 Les projets LIFE (L’Instrument Finan- cier pour l’Environ- nement) sont des initiatives desti- nées à améliorer la qualité de l’en- vironnement dans les pays membres de la Communauté européenne. Les projets LIFE Nature s’attachent en parti- culier à développer la biodiversité et à restaurer les milieux naturels. Ils doivent faciliter la mise en application des di- rectives européen- nes « Oiseaux » et « Habitats », visant la protection des espèces sauvages et de leur cadre de vie. Ces deux directives ont conduit à la dési- gnation de Zones de Protection Spéciale (pour les oiseaux) et de Zones Spécia- les de Conservation (pour les habitats naturels rares ou menacés). Ensem- ble, ces zones for- ment le réseau Na- tura 2000, établi à travers tous les pays de la Communauté européenne.

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Sommaire:: Éditorial:: Protéger des habitats et des espèces : les landes:: Échos du projet LIFE-Tourbières:: Panorama : Grand Passage et Massotais:: LIFE en actions : Coupe de résineux:: Actualités / agenda

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L’andromèdeLa feuille de contact du Projet LIFE-Nature « Plateau des Tailles »

N° 1 :: bulletin semestriel :: mars-août 2007

Les projets LIFE (L’Instrument Finan-cier pour l’Environ-nement) sont des initiatives desti-nées à améliorer la qualité de l’en-vironnement dans les pays membres de la Communauté européenne. Les projets LIFE Nature s’attachent en parti-culier à développer la biodiversité et à restaurer les milieux naturels. Ils doivent faciliter la mise en application des di-rectives européen-nes « Oiseaux » et « Habitats », visant la protection des espèces sauvages et de leur cadre de vie.

Ces deux directives ont conduit à la dési-gnation de Zones de Protection Spéciale (pour les oiseaux) et de Zones Spécia-les de Conservation (pour les habitats naturels rares ou menacés). Ensem-ble, ces zones for-ment le réseau Na-tura 2000, établi à travers tous les pays de la Communauté européenne.

Denis PARKINSON
Zone de texte
Annexe 39. Bulletins semestriels d'information

LE PROJET LIFE-NATURE ET VOUS

Vous avez sous les yeux le pre-mier numéro de l’Andromède, messagère attitrée du projet LIFE-Nature qui animera le Plateau des Tailles jusqu’en fin 2009.

Au fil des six numéros prévus, nous témoignerons bien entendu de l’avancement du projet et de la réalisation de ses objectifs. Nous vous présenterons aussi l’incroyable richesse naturelle de l’Ardenne.

Mais au-delà de votre indispen-sable bonne information, l’Andro-mède ambitionne aussi de vous amener à participer activement au projet. Ainsi, vous pourrez as-sister à une balade guidée à la découverte des plus belles réser-ves naturelles du plateau, ou par-ticiper à l’un ou l’autre chantier bénévole sur les terrains rachetés dans le cadre du projet. Peut-être êtes-vous également parmi les professionnels de la forêt qui seront amenés à travailler pour le projet, ou un agriculteur à qui sera confiée la gestion durable

L’équipe LIFE « Plateau des Tailles » c’est :

Denis PARKINSON(Centre de Recherche de la Nature, de la Forêt et du Bois, coordinateur)Frédéric DEGRAVE(Asbl Natagora)David DOUCET(Asbl Natagora)Valéry BEMELMANS(Sprl Bemelmans)Hubert ROTHEUDT(Sprl Bemelmans)

des sites, ou encore un futur membre actif de la régionale Natagora qui vient d’être créée ?

Du simple spectateur à l’acteur du quotidien, vous êtes et res-terez une clef essentielle de la réussite du projet LIFE Nature « Plateau des Tailles ».

Alors, quoi de plus naturel que de vous souhaiter la bienve-nue et vous assurer de notre entière disponibilité !

L’équipe LIFE « Plateau des Tailles »

Andromède, une constellation ?

Oui, mais l’Andromède est aussi le nom d’une petite fleur qu’on peut rencontrer dans certaines tourbières bien conservées des hauts plateaux ardennais. Cette plante est devenue très rare en Haute Ardenne mais le Plateau des Tailles en abrite encore par endroits. Son aspect fragile et son milieu de vie, la tourbière, en ont fait un emblème de choix pour ce projet.

A l’image de cette plante rare, une diversité surprenante se cache derrière ces milieux parfois jugés sans intérêt.

Lors de chaque numéro de « l’Andromède », vous découvrirez un peu de cette diversité mais aussi les actions qui sont entre-prises pour protéger et restaurer les milieux naturels de chez nous ainsi que l’état d’avancement du projet.

Bonne lecture !!

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:: Linaigrette à feuilles étroites

PROTÉGER DES HABITATS NATURELS ET DES ESPÈCES

Chaque milieu, par ses conditions de sol, de climat, etc. peut accueillir une série de plantes et d’animaux qui lui sont liés. Cette flore et cette faune sont en perpétuelles relations les unes avec les autres : on parle d’écosystème. Généralement, on caractérise un milieu par sa végétation, en dési-gnant l’ensemble des végétaux qui l’occupent sous le terme d’habitat naturel. Cet habitat naturel est lui-même le refuge d’espèces animales parfois rares dont la survie dépend de la protection de son milieu de vie.

La Haute Ardenne, par ses conditions climatiques rudes, ses sols souvent pauvres et son altitude rela-tivement élevée, abrite une série d’habitats naturels typiques de ces conditions. A l’échelle du paysage ardennais, on peut ainsi discerner quelques habitats naturels visés par le projet LIFE

Forêt de ravins

Les pentes rocheuses constituent un milieu ingrat pour la végéta-tion. Seules quelques espèces, comme l’érable sycomore ou la fougère scolopen-dre, parviennent à y pousser, créant un milieu très original.

Hêtraie

Derniers vestiges de la grande forêt feuillue ardennaise, la hêtraie a été pro-fondément modifiée par l’homme, qui l’ex-ploite pour produire bois d’œuvre ou de chauffage.

Tourbières

Dans ces lieux froids et très humides, une espèce de mousse, la sphaigne, s’accumule au fil des siècles pour former la tourbe.

Forêt alluviale

Une forêt composée d’aulnes, de frênes et de bouleaux se développe, les pieds dans l’eau, sur les alluvions des cours d’eau. Souvent, il ne s’agit un mince cor-don d’arbres le long de la berge

Forêt alluvialeForêt de ravins

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Prairie humide

En défrichant les fonds de vallée, l’homme a créé des prairies, ancienne-ment fauchées. Sou-vent inondées, elles abritent une très ri-che flore et une faune spécifique.

Au fil de

chaque

numéro de

l’Andromède,

vous

découvrirez

les richesses

parfois

insoupçonnées

qu’abritent ces

milieux

naturels.

LES LANDES

Autrefois, les landes occupaient de vastes étendues sur les hauts plateaux ardennais. Les landes sont dominées par des arbris-seaux (bruyères, callune, ge-nêts…). Certaines sont tout à fait naturelles et se rencontrent sur les sols les plus pauvres, in-cultes. C’est le cas de certains milieux humides en bordure des tourbières ou, au contraire, de milieux extrêmement secs. Tou-tefois, beaucoup de landes ont été créées par l’homme depuis l’époque néolithique, durant son éternelle lutte contre la forêt. Les pratiques anciennes comme le pâturage itinérant ou encore les incendies destinés au défriche-ment ont ainsi favorisé cet éco-système particulier. Parfois, ces pratiques ont influencé les condi-tions du milieu d’une façon telle que la forêt peine à réapparaître sous sa forme initiale. Si elles sont abandonnées, les landes d’ori-gine humaine se recolonisent peu à peu suivant une succession qui débute par l’installation d’essen-ces pionnières comme le saule, le bouleau, le sorbier…

Qu’elles soient naturelles ou non, les landes sont des écosystèmes extraordinairement riches, qui ac-cueillent des espèces très diver-ses de plantes et d’animaux. La

plupart de celles-ci ne se rencontrent que là et sont devenues rares et menacées.

Au Plateau des Tailles, plusieurs types de landes peuvent être rencontrés. Les landes humides occupent les sols tourbeux qui n’ont pas été drainés ou enrésinés. Aujourd’hui très rares, leur conservation nécessite de maintenir le sol gorgé d’eau en permanence. Une plante typique de ces milieux est la bruyère à quatre angles, aux fleurs formant des clochettes rosées.

La lande sèche s’installe sur des sols plus secs. Elle peut par-faitement se rencontrer à proximité de landes humides (sur les buttes…), comme c’est souvent le cas au Plateau des Tailles. Elles y sont souvent dominées par la callune ou en-core la myrtille.

Les landes sont peu arborées et accueillent donc la faune des espaces ouverts. Les pies-grièches par exemple sont des oiseaux typiques de landes sèches où ils trouvent les nom-breux insectes dont ils se nourrissent. Beaucoup d’autres vo-latiles fréquentent ces milieux ouverts (Tariers pâtres, Locus-telle, Pipits…). Le Petit Tétras, aujourd’hui totalement disparu du Plateau, était intimement lié à la présence de landes dans lesquelles il recherchait les bourgeons et autres baies néces-saires à sa survie.

La grande faune recherche également ces espaces ouverts qui fournissent une nourriture nettement plus diversifiée et abondante que la maigre végétation qui parvient à vivre sous les peuplements denses de conifères. Les pousses d’éricacées (bruyères, callunes, myrtilles) formant la lande sont ainsi très appréciées par les cerfs et les chevreuils.

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:: Bruyère à quatre angles

:: Pie-grèche écorcheur

:: Tarier pâtre

Depuis 2003, l’Unité de Gestion Cynégétique du mas-sif forestier de Saint-Hubert (UGCSH) gère un projet LIFE consacré à la restauration des tourbières et des habitats humides. Ce projet vient d’entamer ses der-niers mois d’action puisque la fin du programme est fixée à août 2007.

Sur les 842 ha identifiés comme prioritaires, le LIFE s’était fixé 3 objectifs principaux :

:: Exclure de la spéculation sylvicole résineuse 300 ha de sols très humides. A ce stade du projet, plus de 650 ha ont été obtenus chez les différents pro-priétaires (Région, Communes, privés).

:: Restaurer au moins 150 ha par abattage des peu-plements, broyage des semis naturels d’épicéas, bouchage et redirection de drains, constructions de petites murailles minérales. A ce stade du pro-jet, près de 500 ha ont été restaurés.

:: Gérer au moins 100 ha de landes grâce à des mou-tons. Cette partie du projet a nécessité la construc-tion d’une bergerie, de deux enclos fixes et la mise en place de clôtures mobiles. La taille du troupeau s’élève aujourd’hui à 500 moutons, nombre néces-saire pour la gestion d’une telle surface.

Chasse et conservation de la nature. Compatibles ?

La gestion des tourbières et des zones humides aura comme conséquence une ouverture du milieu fo-restier. En effet, l’élimination des résineux dans les zones humides va créer un vaste réseau de clairières de tailles variables. Outre la sauvegarde et le déve-loppement de la biodiversité, ce réseau constituera autant de gagnages naturels pour la grande faune. L’augmentation de la nourriture naturelle disponible et sa répartition sur l’ensemble du massif vont fa-voriser la dispersion des cervidés et éviter ainsi les concentrations préjudiciables aux peuplements de production. La pression sur la forêt ne peut que s’en

trouver amoindrie. Et par voie de conséquence les possibles conflits entre propriétaires, gestionnaires et chasseurs devraient eux aussi décroître.

Les milieux désenrésinés ne resteront pas tous ouverts. Des peuplements, des bouquets et des lisiè-res de feuillus ont été maintenus ou recréés. Cons-tituées d’essences secondaires indigènes (saule, sorbier, bouleau…) ces zones vont diversifier la forêt et créer des lisières très profitables à la biodiversi-té. Pour la grande faune, ces surfaces vont remplir un rôle essentiel en termes d’apport d’essences de brout, indispensables à son alimentation.

LIFE et vocation sociale de la forêt

Parmi les rôles de la forêt apparaît celui d’accueillir le public et de le sensibiliser aux impératifs d’une gestion intégrée de cet écosystème. Le massif de St-Hubert a étoffé sa politique d’accueil du public par le biais, entre autres, de la création d’aires de vision de la faune sauvage. Trois miradors sont installés en bordure de sites LIFE et s’ajoutent à des structures déjà présentes sur les Chasses de la Couronne de Saint-Michel-Freyr.

Les zones ouvertes vont offrir une possibilité de vision paysagère et faunistique pour un large public. Ces zones de vision permettent de plus une sensibilisa-tion relative à la gestion forestière. Elles constituent des pôles de fixation du public et allègent d’autant la pression humaine sur d’autres parties du massif forestier. Le défi est donc d’accueillir le public dans des zones choisies et gérées en ce sens, avec un dérangement global moindre.

Envisagé de la sorte, un projet LIFE est l’illustration claire du fait que le réseau Natura 2000 est bien une philosophie de la conservation des espèces et des habitats qui, loin d’exclure l’Homme, cherche au contraire à le réconcilier avec la nature.

ECHOS DU PROJET LIFE-TOURBIÈRES (SAINT-HUBERT)

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À cheval sur les communes de Vielsalm et de Houffalize, la réserve naturelle domaniale du Grand Passage offre encore un paysage ouvert typique, témoin des landes et tourbières qui couvraient jadis de vastes étendues sur les hauts plateaux ardennais. Dans cette réserve a été préservée une lentille de tourbière bombée (zone plus foncée au milieu de la photo). Ces milieux extrêmement rares abri-tent des espèces végétales et animales très particulières. La sphaigne, en s’accumulant au fil des siècles dans les milieux très humides, est responsable de la formation de la tourbe et de la création de bombements.

Autres joyaux de cette réserve naturelle, les palses (ou lithal-ses) sont des cuvettes naturelles remplies d’eau, dont l’origine remonte à la dernière glaciation. Ces cuvettes, autrefois occu-pées par de la glace, sont désormais gorgées d’eau et couver-tes par des radeaux de shaignes, où se développent plusieurs plantes rares comme la droséra (plante carnivore).

Bien que de nombreux épicéas en bordure de la réserve aient déjà été coupés, plusieurs plantations de résineux subsistent et seront éliminées prochainement dans le cadre du projet LIFE. Ces plantations ont permis la régénération naturelle de l’épicéa sur toute la réserve. Ces semis seront coupés en vue de la restauration des landes qu’on y trouvait autrefois. Un projet de pâturage extensif par du bétail rustique sera éga-lement mis en place sur ce site. Plusieurs races de vaches (Highland Cattle, Galloway) présentent en effet la caractéris-tique d’être particulièrement adaptées aux conditions rudes rencontrées dans ce type de milieu.

Dans une seconde phase, une attention particulière sera portée à l’écoulement de l’eau sur ce site. Toutes les études scientifiques menées jusqu’ici montrent en effet un phéno-mène d’assèchement rapide de la tourbière haute. Ceci a pour origine l’exploitation de la tourbe qui était pratiquée jus-qu’au début du siècle dernier. En entaillant le bombement de la tourbière et en créant des fossés de drainage, nos ancêtres ont accéléré l’écoulement des eaux hors des tourbières, ce qui a entraîné son assèchement puis sa disparition. Pour lut-ter contre ce phénomène, de nombreux drains seront colma-tés et une digue sera dressée le long de la tourbière.

LA FAGNE DU GRAND PASSAGE ET DE MASSOTAISPanorama

:: Canneberge

:: Sphaigne

De nombreux milieux naturels ardennais ont été convertis en plantations de conifères. L’épi-céa, arbre peu exigeant, pousse vite, nécessite peu de soins et fournit un bois de qualité. Il fut largement utilisé. Toutefois, on remarque que l’épicéa a parfois été planté sur des sols peu ap-propriés : sols tourbeux, sols extrêmement hu-mides… Aujourd’hui, la sylviculture sur ces sols n’est définitivement plus rentable étant donné les travaux importants (drainage…) qui doivent être réalisés lors de la plantation.

En fond de vallée, l’épicéa a aussi pris la place de milieux naturels comme les prairies humi-des ou les forêts feuillues. Mis à l’ombre des épicéas, les ruisseaux s’appauvrissent, leur eau devient acide et leur berges sont plus facile-ment érodées.

COUPE DE RÉSINEUX

Dans le cadre du projet LIFE, de nombreuses par-celles enrésinées seront éliminées, aussi bien sur le haut plateau qu’en fond de vallée. Les propriétaires qui décident de couper leurs bois pendant la durée du projet peuvent bénéficier dans certains cas d’une indemnité compensant la perte de revenus.

Etant donné la sensibilité des milieux visés par le projet, la coupe des bois doit être réalisée avec certaines précautions. Dans les milieux humides par exemple, les engins d’exploita-tion doivent circuler sur des lits de branches ou sur des rondins qui minimisent les dégâts au sol. Certaines zones sensibles (berges, marais) peuvent aussi être soustraites au passage des engins.

Pour maintenir un milieu ouvert (prairie humide, landes) par la suite, il est souvent nécessaire de débarrasser le terrain des branches et résidus de l’exploitation. Ces résidus sont broyés ou mis en tas, ce qui permet le passage ultérieur d’une faucheuse ou l’installation d’une clôture pour du bétail.

La recolonisation des coupes à blanc par la vé-gétation est très rapide. Quelques années suf-fisent souvent pour voir apparaître une flore et une faune diversifiée.

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daLIFE dans les communes

Les communes de La-Roche-en-Ardenne, d’Houf-falize et de Manhay vont largement contribuer à la réussite du projet LIFE. En effet, elles ont ou vont ac-cepter de consacrer de larges surfaces de leurs pro-priétés forestières à la conservation de la nature. Près de trois cents hectares sont concernés ! De plus, les indemnités versées pour les abattages précoces de résineux seront entièrement consacrées à des pro-jets « nature » : plantations d’arbres et protection de la forêt feuillue, mise en place d’un sentier pédago-gique… Un sacré coup de chapeau aux décideurs, qui ont donc choisi avec une belle unanimité de pré-server et développer le riche patrimoine naturel de l’Ardenne.

Chantiers en cours

La phase de planification du projet s’achève douce-ment et les premiers chantiers vont débuter dans les prochains mois. Certains, comme les mises à blanc d’épicéas, entraîneront de grands changements dans le paysage. D’autres, comme la mise en place de clôtures dans les hêtraies, ou diverses interven-tions dans les réserves naturelles domaniales, seront

moins visibles mais tout aussi essentielles pour la restauration des habitats naturels.

Les hêtraies communales vont faire l’objet de diverses interventions en vue de permettre leur régénération. Les densités très importantes de cervidés ne permet-tent en effet plus à cette forêt de se régénérer.

:: Gazé

ContactsLIFE Nature Plateau des Tailles

Maison du Parc Naturel des Deux Ourthes Rue de La Roche, 86660 HOUFFALIZE

Tél./Fax : 061/ 61 58 38E-mail :[email protected] :http://mrw.wallonie.be/dgrne/sibw/offh/LIFEPLTTAILLES/home.html

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Une nouvelle Régionale pour Natagora

Le démarrage du projet LIFE-Nature « Plateau des Tailles » a fait prendre conscience à nombre d’habi-tants de la région de la qualité du patrimoine naturel qui forme son cadre de vie. Cette prise de conscience salutaire est à la base de l’initiative de créer une Ré-gionale Natagora axée localement sur les communes principalement concernées par le projet. Car c’est bien de restaurer la nature mais il faudra aussi en assurer la pérennité. La nature évolue et sans inter-vention humaine les tourbières et fonds de vallées se reboisent. Il faut donc en assurer la gestion, de même que la surveillance et pourquoi pas le suivi scientifique. Et il faudra également sensibiliser nos amis, nos parents, et les visiteurs des richesses natu-relles exceptionnelles qui caractérisent notre région.

C’est donc dans cette optique que s’est constituée le 1er février 2007 la nouvelle Régionale Natagora « Ar-denne orientale ». La régionale couvre les communes de La Roche, Houffalize, Vielsalm, Gouvy, Bastogne, Tenneville, Bertogne et Ste Ode.

La Régionale fonctionne comme un relais de l’asso-ciation Natagora au niveau local. Le travail de proxi-mité mené par les membres peut comporter des ac-tivités fort diverses, en fonction des sensibilités et des aspirations de chacun.

En parallèle aux activités de gestion des réserves na-turelles, coordonnées par un « Comité de gestion », la Régionale organise des promenades et activités de découvertes de la nature, des conférences, des expo-sitions, présente des stands d’information lors de foi-res et de fêtes locales, coordonne des activités pour naturalistes amateurs dans les domaines les plus di-vers (botanique, ornithologie, inventaire de papillons, actions en faveur des batraciens, des chauve-souris, connaissance des champignons etc etc).

Si vous aimez le patrimoine naturel de votre région, si vous appréciez la bonne humeur et la convivialité de l’action en commun, n’hésitez pas à nous rejoindre. Même si vos connaissances sont minimes ou nulles en matière de nature, vous y rencontrerez plein de gens qui seront heureux de vous faire partager leur savoir et leur enthousiasme.

Une idée de balade…

Dans le cadre des « JOURNEES DE L’EAU », une balade guidée est organisée en partenariat avec le Contrat Rivière Ourthe sur le thème «Les Tourbières, Réservoir d’eau ». Cette promenade aura lieu le di-manche 25 mars 2007 à 14 h (RDV au terrain de football (piste de ski) d’Odeigne sur la commune de Manhay). L’itinéraire parcourt trois types de fagnes, situées sur le versant ouest du Plateau des Tailles. Tous les renseignements auprès de Myriam De Bœuf, tél. 086/ 21 43 59.

Calendrier des gestionsDate Réserve Rendez-vous Type de gestionSamedi 10 et 24mars 2007

Vallée de la Bellemeuse RDV à 9h, église de Bérisme-nil (10/03) et Wibrin (24/03), fin vers 13h

Coupe de ligneux – épicéas –restauration de mares

Samedi 7 avril 2007 Vallée de la Lue (Manhay) RDV à 9h, église de Do-champs, fin vers 13h

Coupe de ligneux – colmatagede drains

Samedi 14 avril 2007 Chi Fontaine (Gouvy) RDV à 9h30, église de Courtil, fin vers 16h

Coupe de rejets ligneux

Samedi 28 avril 2007 Commanster (Vielsalm) RDV à 9h30, église deCommanster, fin vers 16h

Coupe de ligneux

Dimanche 03juin 2007

Méandre de l’Ourthe (La Roche)

RDV à 9h30, parking SPAR, La Roche, fin vers 16h

Elimination plantes invasives (Balsamine de l’Himalaya)

Du samedi 24 juillet au samedi 4 août 2007

Commanster (Vielsalm) RDV à 10h, gare de Vielsalm, fin le 4/08 vers 17h

Camp de gestion –travaux divers (fauche…)

Tous les renseignements sur www.natagora.be ou au 061/ 61 58 38 MERCI à tous les bénévoles !

L’équipe LIFE tient à remercier Gérard Jadoul (LIFE Tourbières, Saint-Hubert) et Harry Mardulyn (Natagora).

Photos : Antoine Derouaux, Jules Fouarge, LIFE Plateau des Tailles, Pierrette Nyssen, Luc Simon, Frédéric Van DijckMaquette : Christophe Collas (Natagora)Impression : Imprimerie Massoz – AlleurMise en page : LIFE Plateau des TaillesÉditeur responsable : Frédéric Degrave | Rue Tige Manchère, 28 – 4120 NEUPRE

Cette publication est réalisée avec le soutien de la Région Wallonne et de l’instrument financier LIFE de laCommunauté européenne.

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agents de la Division de la Nature et des Forêts

:: Panorama : Moulin de La Fosse, Dochamps:: LIFE en actions : le gyrobroyage de jeunes résineux:: Actualités/agenda

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L’AndromèdeLa feuille de contact du Projet LIFE-Nature « Plateau des Tailles »

N° 2 :: bulletin semestriel :: septembre 2007-février 2008

Les projets LIFE (L’Instrument Finan-cier pour l’Environ-nement) sont des initiatives destinées à améliorer la qua-lité de l’environne-ment dans les pays membres de la Com-munauté européen-ne. Les projets LIFE Nature s’attachent en particulier à dé-velopper la biodiver-sité et à restaurer les milieux naturels. Ils doivent faciliter la mise en application des directives euro-péennes « Oiseaux » et « Habitats », vi-sant la protection des espèces sauva-ges et de leur cadre de vie.

Ces deux directives ont conduit à la dési-gnation de Zones de Protection Spéciale (pour les oiseaux) et de Zones Spécia-les de Conservation (pour les habitats naturels rares ou menacés). Ensem-ble, ces zones for-ment le réseau Na-tura 2000, établi à travers tous les pays de la Communauté européenne.

la nature avec vous

LE LIFE SORT DU BOIS

Après l’indispensable étape de la planification des travaux, des de-mandes d’autorisations diverses et des négociations avec les pro-priétaires, le projet prend désor-mais une tournure plus concrète. Les mises à blanc de larges surfa-ces plantées d’épicéas, ainsi que différents travaux de restauration vont maintenant se succéder jus-qu’à la fin du projet, sur le Plateau des Tailles et dans le fond des val-lées concernées.

Certaines interventions, dans des sites peu fréquentés, reste-ront sans doute inaperçues de la plupart d’entre vous. Certai-nes autres, par contre, situées en bordure des routes et chemins et concernant de larges surfaces, provoqueront de grands change-ments dans le paysage. Ces mo-difications de sites familiers pour-ront parfois apparaître brutales. Pourtant, la nature reprendra vite ses droits et nous lui donnerons

L’équipe LIFE « Plateau des Tailles » c’est :

Denis PARKINSON(Centre de Recherche de la Nature, de la Forêt et du Bois, coordinateur)Frédéric DEGRAVE(Asbl Natagora)David DOUCET(Asbl Natagora)Valéry BEMELMANS(Sprl Bemelmans)Hubert ROTHEUDT(Sprl Bemelmans)

un sacré coup de main ! En outre, chaque fois que possible, nous installerons à proximité de ces chantiers des panneaux expliquant le pourquoi et le comment des travaux en cours ou réalisés. Mais si vous vous posez des questions ou souhaitez réagir par rapport aux réalisations du projet LIFE, n’hésitez pas à nous contacter !

L’équipe LIFE « Plateau des Tailles »

Si l’on écoute les anciens, la Bé-cassine des marais était autrefois relativement fréquente dans les zones humides de la région. Cet oiseau de la taille d’un merle vi-vait dans les milieux marécageux (prés humides en bord de ruis-seaux, landes humides…) où elle se nourrissait d’invertébrés à l’aide de son long bec. Discrète et farouche, la bécassine n’est sou-

vent aperçue que lorsqu’elle s’envole, au dernier mo-

ment. Chez nous, la « petite bécasse » a pratiquement disparu

mais chaque hiver des individus migrateurs séjournent dans les derniers habitats favorables. Les efforts de restauration des milieux humides réalisés dans le cadre du projet LIFE auront sans aucun doute un impact positif sur cette espèce menacée.

Mystérieuse bécassine

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UNE FORÊT LES PIEDS DANS L’EAU : LA FORÊT ALLUVIALE

Parmi les milieux typiques des fonds de val-lées, voici certainement celui qui occupe-rait la plus grande superficie si les activités humaines (drainage, plantations d’épicéas) ne l’avaient réduit à de petits fragments en bordure des cours d’eau.Sans l’intervention de l’homme en effet, la plaine alluviale est rapidement colonisée par des essences pion-nières, telles le saule, le bouleau, l’aulne, le frêne… Ces essences forment une forêt très diversifiée qui offre une multitude de con-ditions de vie aux plantes et aux animaux. Toutes les perturbations naturelles liées à la rivière (crues, érosion des berges…) sculp-tent le milieu de mille et une façons et sont à l’origine de cette grande diversité. Le bois mort est généralement abondant et la végé-tation luxuriante (sol riche et humide en per-manence), ce qui confère à cette forêt des allures de « jungle ». Sous des apparences de désordre, ce milieu alluvial est en fait un système dynamique et très bien organisé.

On y retrouve par exemple de nombreuses espèces d’insectes liées à la présence de bois mort, d’ar-bustes… Ces insectes servent eux-mêmes de nourriture à des oiseaux comme le pic épeichette, qui prospecte inlassablement les troncs en décomposition. Perché sur un bloc rocheux du ruisseau, le cincle plongeur se hâte d’approvisionner sa progéniture avec les invertébrés fraîchement capturés sous l’eau. L’enchevêtrement des racines d’aulne qui descendent vers le ruisseau fournit un abri et un poste de chasse idéal pour la truite fario. Récemment, le castor a fait sa réapparition dans les val-lées ardennaises. Ceci constitue un nouvel élément de diversification du milieu alluvial. Cet ingénieur spécialisé dans le domaine de l’hydraulique travaille sans relâche à la maîtrise du niveau de l’eau, créant par la même occasion des plans d’eau et de petits ruisselets où la vie s’installe rapidement.

:: Végétation typique de l’aulnaie alluviale

:: Le Cordulegastre annelé affectionne les ruisseaux et les petites rivières rapides, aux eaux propres et bien

oxygénées. Les mâles de cette espèce sont très souvent observés le long des ruisseaux forestiers, volant au ras de l’eau à la recherche des femelles.

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LE GYROBROYAGE DE JEUNES RÉSINEUX

Jusqu’au 18ème siècle, le plateau des Tailles était largement dominé par un paysage de landes, suite aux grands défrichements du Moyen-Age. Les troupeaux de moutons qui parcouraient ces landes maintenaient le paysage ouvert. À par-tir de la fin du 19ème siècle et surtout durant le 20ème, ces surfaces généralement très humides furent drainées et plantées d’épicéa, apprécié pour les qualités de son bois et dont les graines se conservent aisément.

Aujourd’hui, on s’aperçoit que les milieux ouverts comme les landes abritent une extra-ordinaire richesse biologique, partout mena-cée. En particulier, les écosystèmes tourbeux du plateau sont parmi les écosystèmes les plus en danger. Une des menaces qui pèsent sur ces milieux est leur recolonisation spontanée par les ligneux. Sur le plateau des Tailles, on assiste en effet à une colonisation importante par les jeunes conifères à proximité des peu-plements d’épicéa de production. À l’inverse, la colonisation par les feuillus (bouleaux, sorbiers, saules…) constitue rarement un problème, tant les arbres semenciers sont rares et la pression du gibier sur les jeunes plants est importante.

Bien que la présence de jeunes épicéas en milieu ouvert puisse apporter des zones refu-ges aux mammifères et servir de perchoir aux oiseaux, la recolonisation générale par les se-mis d’épicéas empêche le développement de la végétation au sol et doit être évitée.

Pratiquement, les fourrés d’épicéas sont éli-minés à l’aide d’un broyeur monté sur le bras d’une pelleteuse. Cette machine permet un tra-vail de précision et s’avère très efficace même pour des arbres d’un diamètre relativement im-portant. Le broyat est laissé sur le terrain (les quantités de broyats au sol sont peu importan-tes), ce qui ne gêne en rien la germination des plantes typiques des milieux ouverts.

Dans un futur proche, il est probable que ces jeunes épicéas pourront être transformés en plaquettes de bois et servir à la fourniture de chaudière de type bois-énergie, mais actuelle-ment les coûts inhérents au traitement et au transport de cette matière restent souvent trop importants pour permettre d’allier restauration des milieux naturels et production d’énergie.

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::L’utilisation d’une tête broyeuse montée sur le bras d’une

pelleteuse permet depréserver la végétation au sol

Le périmètre du projet LIFE s’étend sur les tria-ges forestiers de six agents de la Division Nature et Forêts. En tant qu’agents de terrain, ils sont les premiers concernés par les actions mises en œuvre et collaborent largement à la réussite du LIFE. Nous en avons rencontré trois d’entre eux pour leur poser quelques questions par rapport à leur perception du projet. Nous tenons à les remercier chaleureusement ici.

:: Que pensez-vous des actions mises en œuvre dans le cadre du projet (déboisement de zones tourbeuses, dégagement des fonds de vallées, protection de la hêtraie…) ?

En ce qui concerne les coupes de résineux sur sols humides, les interventions du projet LIFE nous ôtent en réalité une sacrée épine hors du pied. Certains peuplements d’épicéas concer-nés sont effectivement situés sur des sols tout à fait improductifs. D’autres, véritablement superficiels, ont produit une génération d’épi-céas, grâce à de lourds travaux de drainage. Renouveler ces travaux de drainage sur ces sols épuisés nous paraît être un mauvais in-vestissement. Dès lors, trouver une destination alternative à ces surfaces nous semble être un bon choix. De plus, l’arrivée du projet LIFE constitue une opportunité de récolter les bois en place dans de bonnes conditions, avant qu’un évènement catastrophique (tempête, scolytes…) ne vienne anéantir toute chance de valoriser les investissements qui ont été faits dans ces peuplements par nos aïeuls.

:: Comment s’est traduite votre implication dans le projet LIFE sur votre travail en forêt ?

La première et la principale participation au projet a été de marteler (répertorier) un peu plus de 160 hectares de pessières à couper dans le cadre du LIFE. Ceci a nécessité la mobilisation de toute la brigade, d’autant que cette tâche venait s’ajouter aux travaux ordi-naires. Malgré la difficulté de ce travail (peu-plements denses non élagués, sols très humi-des, pluies continues), l’opération a été menée en un temps record. Nous avons également été consultés pour la mise en place des exclos destinés à la régénération de la hêtraie. La col-laboration avec l’équipe LIFE se déroule dans de bonnes conditions et nos remarques ont été prises en compte pour la localisation des exclos ou pour les travaux destinés à favoriser la germination du hêtre par exemple.

:: A l’avenir, comment voyez-vous votre travail sur les sites qui font l’objet de travaux de res-tauration ?

À vrai dire, tout cela est encore très flou. Nous nous interrogeons par exemple sur le devenir

des sites rouverts. Comment allons-nous faire face aux semis d’épicéas qui vont inévitable-ment réapparaître dans ces sites ? Avec quels budgets ? La gestion récurrente de ces milieux particuliers soulève donc encore pas mal d’in-connues. Nous nous attendons également à devoir contrôler régulièrement l’état des clô-tures installées pour les exclos. Ce travail de maintenance (réparation des dégâts dûs aux chablis, aux exploitations…) peut s’avérer beaucoup plus important qu’il n’y paraît.

:: En temps qu’interlocuteur principal pour nom-bre d’utilisateurs de la forêt, comment semble perçu ce projet de manière globale ?

On peut affirmer que de façon générale, le grand public est sensible aux actions en fa-veur de la nature et voit donc ce projet d’un bon oeil. Le monde de la chasse a par contre plus de difficultés à accepter les changements induits par les interventions du projet LIFE à court terme. On perçoit aussi une certaine méfiance chez une série d’habitants qui ima-ginent difficilement que l’on consacre tant de moyens et d’énergie à la protection de ces mi-lieux. La protection de la forêt feuillue fait par contre l’unanimité, notamment parce qu’elle constitue une importante source de bois de chauffage. Plus étonnant peut-être, la protec-tion de la ressource en eau est un domaine qui touche un grand nombre de personnes et dont on nous parle assez régulièrement.

:: Avez-vous des craintes particulières concer-nant les conséquences du projet LIFE sur vos triages ?

Une de nos principales inquiétudes est l’aug-mentation du nombre de touristes qui circu-leront en forêt. L’implantation de circuits de découverte de la nature va générer une plus grande fréquentation des massifs, chose qui est souvent difficile à concilier avec les autres vocations de la forêt. Dans ces conditions, no-tre tâche de surveillance s’en verra probable-ment compliquée.

RENCONTRE AVEC LES AGENTS DE LA DIVISION DE LA NATURE ET DES FORÊTSDU CANTONNEMENT DE LA ROCHE

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À hauteur du village de Freyneux (Manhay), la rencontre de l’Aisne et de plusieurs petits af-fluents forme un élargissement de la vallée et ouvre un paysage contrasté. Les versants, plus secs, sont occupés par des pâtures et de petits boisements tandis que le fond de vallée est carac-térisé par une alternance de milieux marécageux et plus secs. Jadis, plusieurs moulins étaient pré-sents sur le cours de l’Aisne, comme le moulin Crahay et celui de La Fosse, dont il ne subsiste que quelques vestiges aujourd’hui. C’est précisé-ment entre ces deux moulins que l’on trouve une « mosaïque » de grand intérêt biologique.

Certains agriculteurs se souviennent encore avoir conduit quelques vaches dans ces fonds durant la période estivale. Aujourd’hui les prairies humi-des ont pour la plupart été abandonnées et sont peu à peu recolonisées par la reine des prés, les saules à oreillettes, les bouleaux et les aulnes. Une partie de ces terrains a aussi été drainée et plantée d’épicéas. Par endroit, on trouve en-core des morceaux de prairies maigres, dont la richesse en espèces végétales est étonnante. Monsieur Philippot, propriétaire d’une partie du site, a bien compris l’intérêt écologique de ces milieux et a acquis ses terrains dans un but de conservation de la nature avant tout.

Grâce aux moyens mis en oeuvre dans le projet LIFE, la restauration de milieux remarquables a pu commencer : coupe d’épicéas, création de mares, broyage de semis de résineux… Environ six hectares de plantations d’épicéas ont ainsi

LE MOULIN DE LA FOSSE – FREYNEUX (DOCHAMPS)Panorama

:: Prairie humide colonisée par la reine des prés

Le comaret ::

été coupés pour y recréer des milieux ouverts ou semi-ouverts. La gestion ultérieure du site se fera par un pâturage léger et extensif qui sera confié à des agriculteurs locaux. Sur ses terrains, Monsieur Philippot élève par exemple deux po-neys de race Fjord. Il suit de façon rigoureuse et passionnée l’impact du pâturage sur le milieu et montre une évolution globale assez positive tant au niveau de la flore que de la faune.

Le pâturage extensif permet en effet de mainte-nir la diversité présente sur ces sites et empê-che également le reboisement spontané. Il faut toutefois veiller à ce que la période de pâturage soit compatible avec la présence d’espèces sen-sibles et que la charge en bétail par unité de sur-face reste faible. La gestion par fauche tardive est une alternative très intéressante qui a montré son efficacité depuis longtemps mais est parfois difficile à mettre en œuvre, spécialement sur les parcelles les plus humides.

:: Poney Fjord en action

Cuivré de la bistorte ::

Indemnités versées aux communes :retour à la nature par des cheminsdétournés

Pour compenser les pertes financières liées aux déboisements définitifs consentis dans le cadre du projet LIFE, les communes adhéren-tes – La Roche, Manhay et Houffalize – perçoi-vent des indemnités. Cet argent, pas moins de 400 000 € au total, sera réinvesti dans des ac-tions « nature ». Il s’agit d’une condition posée par la Commission européenne, co-financeur du projet LIFE, et à laquelle les trois communes vont se plier de bonne grâce.

Ainsi, la commune de La-Roche-en-Ardenne a souhaité investir l’essentiel de ses indemnités dans la mise en valeur pédagogique et touristi-que de deux sites restaurés : Fagne de Samrée et haute vallée du Bellemeuse. Cette valorisa-tion comprendra le balisage de deux sentiers, la construction d’une tour d’observation et la pose de modules interactifs et de panneaux didactiques. Manhay et Houffalize donneront quant à eux la priorité à la restauration de la fo-rêt feuillue, grand réservoir de biodiversité mais aussi source précieuse de bois. Plantations et semis de feuillus, protection contre le grand gi-bier aideront notamment les hêtraies d’altitude à se refaire une santé. La chasse ne sera pas oubliée puisqu’en concertation avec les chas-seurs, des aménagements favorables au grand gibier sont en cours de discussion : remises feuillues, bandes boisées le long des routes et des chemins. Ces aménagements viseront à atténuer les perturbations liées aux grands tra-vaux de restauration et à améliorer l’équilibre entre la forêt et le gibier.

Le point sur les travaux en cours

La mise en place des clôtures de protection contre le gibier dans les hêtraies communales est sur le point de s’achever. Les broyages de jeunes épicéas sont bien avancés, dans les an-ciennes mises à blanc des fagnes de la Goutte (Odeigne) et de Samrée.

Mais les travaux lourds de restauration n’ont vraiment commencé qu’en août, pour éviter de trop perturber les milieux naturels : oiseaux nicheurs, mise bas des cerfs et chevreuils, pé-riode de croissance et de floraison des plan-tes… En attendant l’exploitation des épicéas dans les parcelles communales et privées, les travaux seront entrepris dans un premier temps à l’intérieur des quatre réserves naturelles do-maniales concernées par le projet LIFE : Grand P a s s a g e / M a s s o t a i s (Vielsalm, Houffalize), Fange aux Mochettes (La Roche), Robiéfa et Nazieufa (Manhay). Au programme : élimination des vieux épicéas isolés, dégagement des tour-bières hautes, broyage et raclage de la molinie, creusement de mares, construction de petits barrages, colmatage des

Actu

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::Exclos destiné à la protectionde la régénération naturelle

en hêtraie

:: La création de digues de faible hauteur génère des surfaces inondées qui sont très rapidement colonisées par une faune et une flore exceptionnelles

ContactsLIFE Nature Plateau des Tailles

Maison du Parc Naturel des Deux Ourthes Rue de La Roche, 86660 HOUFFALIZE

Tél./fax : 061/ 61 58 38E-mail :[email protected] :http://mrw.wallonie.be/dgrne/sibw/offh/LIFEPLTTAILLES/home.html

Actu

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Calendrier des gestionsDate Réserve Rendez-vous Type de gestionSamedi 27 octobre 2007

Vallée de la Bellemeuse (Houffalize)

RDV à 9h30, église deBérismenil (La Roche),fin vers 14h

Restauration d’une mare(emporter bêche, pelle…si possible)

Dimanche 28 octobre 2007

La Gotale (Manhay) RDV à 9h30, église de Chêne-al-Pierre (entre Werbomont et Manhay), fin vers 16h

Débroussaillement,fauchage et stockage

Samedi 1er décembre 2007

Vallée de la Bellemeuse (Houffalize)

RDV à 9h30, église deBérismenil (La Roche),fin vers 14h.

Débroussaillement,coupe de rejets ligneux

Samedi 9 février2008

Vallée de la Bellemeuse (Houffalize)

RDV à 9h30, église deBérismenil (La Roche),fin vers 14h.

Débroussaillement,fauchage

Samedi 8 mars2008

Vallée de la Bellemeuse (Houffalize)

RDV à 9h30, église deBérismenil (La Roche),fin vers 14h.

Dégagement d’une prairiehumide (débroussaillement,mise en tas de bois mort)

L’équipe LIFE tient à remercier les agents de la Division Nature et Forêts.

Photos : Aurélien Audevard (photos de bécassine des marais), LIFE Plateau des TaillesMaquette et mise en page : Christophe Collas (Natagora)Impression : Imprimerie Massoz – AlleurImprimé sur papier 100 % recyclé Cyclus Offset Éditeur responsable : Frédéric Degrave | Rue Tige Manchère, 28 – 4120 NEUPRE

Cette publication est réalisée avec le soutien de la Région Wallonne et de l’instrument financier LIFE de laCommunauté européenne.

drains. Ces travaux se poursuivront jusqu’au printemps 2008 et permettront de développer encore l’intérêt biologique déjà très important de ces quatre sites protégés.

Et chez les propriétaires privés ?

De nombreux propriétaires privés de fonds de vallées avaient répondu favorablement à notre courrier leur proposant un déboisement de leur terrain moyennant, le cas échéant, une indem-nité pour abattage précoce de résineux. Ces propriétaires ont tout d’abord été informés du montant des indemnités dont ils pouvaient bé-néficier pour la coupe de leurs épicéas. Cette indemnité est calculée selon des critères stricts dépendant des caractéristiques du peuple-ment. Ensuite, si ils acceptent la proposition d’indemnités, ces propriétaires vendent leurs bois, ou confient la vente des bois à la SPRL Bemelmans, bureau d’expertise partenaire du projet. A l’heure actuelle, les premiers lots de bois ont été vendus et les premières exploita-tions ont eu lieu.

Rappelons que pour pouvoir bénéficier des in-demnités, le propriétaire doit s’engager, via la signature d’une convention passée avec la Divi-sion de la Nature et des Forêts, à ne pas replan-ter de conifères ni d’essences exotiques sur la parcelle en question sur une période minimale de 30 ans. La plantation d’essences indigènes adaptées au sol est par contre toujours possible. Le propriétaire peut aussi choisir de vendre son terrain ; un budget est effectivement disponible

pour le rachat de fonds de bois. D’autres courriers proposant des déboisements en fonds de vallées continuent à être envoyés. Peut-être recevrez-vous aussi ce courrier. At-tention, ceci ne concerne que les parcelles si-tuées en zone NATURA 2000. Pour visualiser le périmètre du projet, rendez-vous sur le site http://biodiversite.wallonie.be/offh/LIFEPLTTAILLES/home.html

:: Sur les sols les plus humides, le passage des engins d’exploitation se fait sur billons de bois

Tous les renseignements sur www.natagora.be ou au 061/ 61 58 38MERCI à tous les bénévoles !

Vous vous intéressez à la vie sauvage autour de vous ? Vous souhaitez partager vos observations, participer à des activités nature ? Alors n’hésitez pas à rejoindre une des Régionales Natagora (Régionales Ourthe-Amblève et Ardenne orientale) réunissant des membres actifs au niveau local !

Sommaire:: Éditorial:: Habitats et espèces : papillons des prairies humides:: Panorama : Les Sources de l’Aisne:: Histoire : Un plateau en or:: LIFE en actions : l’étrépage:: Actualités/agenda

L’AndromèdeLa feuille de contact du Projet LIFE-Nature « Plateau des Tailles »

N° 3 :: bulletin semestriel :: mars-août 2008

Les projets LIFE (L’Instrument Finan-cier pour l’Environ-nement) sont des initiatives destinées à améliorer la qua-lité de l’environne-ment dans les pays membres de la Com-munauté européen-ne. Les projets LIFE Nature s’attachent en particulier à dé-velopper la biodiver-sité et à restaurer les milieux naturels. Ils doivent faciliter la mise en application des directives euro-péennes « Oiseaux » et « Habitats », vi-sant la protection des espèces sauva-ges et de leur cadre de vie.

Ces deux directives ont conduit à la dési-gnation de Zones de Protection Spéciale (pour les oiseaux) et de Zones Spécia-les de Conservation (pour les habitats naturels rares ou menacés). Ensem-ble, ces zones for-ment le réseau Na-tura 2000, établi à travers tous les pays de la Communauté européenne.

la nature avec vous

UN COUP DE POUCE TOUT NATUREL…

L’état d’avancement du projet LIFE vous est dévoilé à travers ce troisième numéro de l’Andro-mède. De nombreux travaux sont d’ores et déjà bien entamés. Les réserves naturelles du plateau ont ainsi pu bénéficier d’importantes interventions qui visent à limiter la dégradation des tourbières liée à l’assèchement ou au reboisement par les conifères. En parallèle, l’exploitation des peuplements d’épicéas sur sols humides bat son plein sur l’ensemble du pé-rimètre du projet. Des opérations destinées à augmenter la diversité naturelle du plateau des Tailles sont également en cours. Dès à présent, nous organisons les in-terventions ultérieures nécessai-res au maintien de cette diversité. Plusieurs projets de pâturage ex-tensif voient ainsi le jour…

Il serait toutefois bien prétentieux d’affirmer que l’on peut ainsi re-créer en quelques mois des éco-

L’équipe LIFE « Plateau des Tailles » c’est :

Denis PARKINSON(Centre de Recherche de la Nature, de la Forêt et du Bois, coordinateur)Frédéric DEGRAVE(Asbl Natagora)David DOUCET(Asbl Natagora)Valéry BEMELMANS(Sprl Bemelmans)Hubert ROTHEUDT(Sprl Bemelmans)

systèmes que la nature a mis des milliers d’années à construi-re. Nous nous devons simplement de protéger au maximum l’héritage que représentent ces espaces naturels, corriger cer-taines erreurs du passé et permettre le redéploiement de la biodiversité. C’est dans ce cadre que s’inscrivent toutes les actions du projet. Rendez-vous au prochain numéro pour les premiers résultats !

L’équipe LIFE « Plateau des Tailles »

Parmi les végétaux qui peuplent les tourbières, certaines plantes à fleurs sont particulièrement attrayantes : les orchidées. Cette vaste famille com-prend plus de 20 000 espèces et est surtout représentée dans les forêts équatoriales.

Au sein de cette famille, plusieurs espèces sont inféodées aux marais et tourbières de nos contrées, parmi lesquelles on trouve la remarquable Orchis des sphaignes. Cette orchidée se trouve sur les tapis de sphaignes, dans des conditions de vie extrême-ment rudes : eau très acide, éléments nutritifs peu abondants. Pour pallier ce manque de nutriments, l’orchi-dée s’associe avec des champignons dans une alliance aux bénéfices ré-ciproques, la symbiose. Ces associa-tions sont d’ailleurs à l’origine de la conquête des milieux les plus variés par les orchidées à travers le monde.

Orchis des sphaignes

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PAPILLONS DES PRAIRIES HUMIDES…Dans les fonds humides des ruisseaux qui descendent du Plateau des Tailles, d’an-ciennes prairies abandonnées se couvrent littéralement de fleurs au printemps et en été : tussilages, anémones, bistortes, reines-des-prés, chardons, … Cette flore très riche nourrit des myriades d’insectes, dont les plus colorés et populaires sont sans conteste les papillons.

Partons à la rencontre de quelques espèces caractéristiques de ces milieux.

Avec le dessus de leurs ailes aux motifs oran-gés et noirs, les différentes espèces de na-

crés se ressemblent beaucoup. Pourtant, une observation attentive des dessins du dessous de l’aile permet de les distinguer. Le Nacré de la bistorte, le Petit collier argenté et le Nacré de la sanguisorbe sont les plus fréquemment rencontrés dans nos prairies humides.

Bien nommés, les cuivrés compensent largement leur petite taille par la vivacité et la subtilité de leurs couleurs, mêlant des oranges vifs et des reflets moirés en diverses combinaisons. Du sombre Cuivré fuligineux à l’éclatant Cuivré écarlate en passant par le discret Cuivré de la bistorte, ces papillons sont de véritables petits bijoux.

Et pour conclure par une touche de blanc, les piérides, communes partout et pourtant très jolies, viennent aussi butiner en nombre les fleurs des prairies humides. La printanière Aurore, le grand et délicat Gazé, les sœurs ju-melles Piéride de la rave et Piéride du Navet, vous pouvez toutes les découvrir en flânant dans les prés le long des ruisseaux pendant la belle saison !

:: Cuivré de la Bistorte

:: Petit Collier argentéHa

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:: Nacré de la Bistorte

:: Cuivré fuligineux

:: Cuivré écarlate

:: Piéride de la rave

:: Gazé

C’est sur le versant ouest du Plateau des Tailles que l’Aisne prend sa source, à 630 mètres d’al-titude, au sein d’une grande zone tourbeuse : la Fagne du Pouhon. Le mot « Pouhon » est un terme wallon, dérivé du vieux français « puison », endroit où l’on puise l’eau. Les pouhons corres-pondent en fait aux suintements ferrugineux que l’on observe en de nombreux endroits dans les zones tourbeuses. La couleur rouille de ces suin-tements est due à l’oxydation du fer en surface.

La Fagne du Pouhon est située sur l’ancienne commune d’Odeigne à Manhay. Il s’agit d’un vaste complexe de milieux tourbeux qui fut lar-gement planté d’épicéas juste après la seconde guerre mondiale. Le succès de ces plantations

LES SOURCES DE L’AISNEPanorama

Dans les zonestrès humides, la plantation

d’épicéas est vouéeà l’échec

Lycopode sélagine ::

Envie d’en savoir plus sur le site ?

Une balade guidée vous est proposée les 15

et 16 mars…Voir l’agenda en dernière

page pour toutes lesinformations pratiques !!

est assez relatif : malgré le drainage, beaucoup d’épicéas n’ont pu se développer dans ce subs-trat gorgé d’eau. Ceci a permis le maintien d’une végétation de tourbière, avec certaines plantes rares comme les linaigrettes, les orchidées, ou encore les lycopodes.

La commune de Manhay, propriétaire du site, a accueilli favorablement les propositions du projet LIFE pour la restauration de biotopes naturels à cet endroit. Après les étapes de vente et d’exploi-tation des bois, le projet LIFE mettra plusieurs actions en œuvre afin de rendre à la Fagne du Pouhon son rôle d’éponge naturelle. Situés en amont du bassin de l’Aisne, ces milieux ont en effet une importance primordiale pour la régula-tion du débit de la rivière en aval, ainsi que pour la qualité de ses eaux.

Mardelle enmilieu tourbeux

UN PLATEAU EN OR

Il y a environ 2500 ans, la civilisation Celte avait déjà connaissance de la présence d’or dans certains ruisseaux ardennais. Les mon-ticules de graviers (tertres) témoignent par en-droits de l’activité d’orpaillage de l’époque. Sur le Plateau des Tailles, on a identifié des tertres d’orpaillage sur le ruisseau de Saint-Martin à Bihain, le long du ruisseau des Colas (Tailles), aux sources du ruisseau de Rolayi (Petites Tailles) et sur le Noir Ru (sources du ruisseau de Martin Moulin). La datation de ces tertres a permis d’attribuer l’exploitation du précieux métal à une époque située entre 360 et 280 avant J.C.

Une seconde ruée vers l’or eut lieu bien plus tard, vers 1875 et ne dura qu’une vingtaine d’années, en raison des trop faibles quanti-tés d’or encore présentes dans les ruisseaux. De nos jours, certains férus pratiquent en-core l’orpaillage à la recherche de quelques paillettes…

Récemment, l’histoire des chercheurs d’or en Ardenne fut alimentée par une nouvelle dé-couverte, en plein cœur du Plateau des Tailles ! Un mystérieux trou rempli d’eau, nommé le « Trou des Massotais », raviva en effet la ques-tion de l’exploitation de l’or en Ardenne. C’est le Liégeois Lambert Grailet, amateur passion-né, qui s’intéressa davantage à cette curieuse excavation. Le trou en question présente une morphologie « en cratère », qui fut notamment assimilée à un palse (ou lithalse : dépression naturelle d’origine glaciaire), tel que ceux que l’on trouve dans la fagne du Grand Passage, non loin de là. Cette hypothèse fut toutefois rapidement abandonnée. Après s’être longue-ment penché sur le sujet, l’historien amateur entreprit la vidange du trou en 1998, avec l’aide de bénévoles. Après de longues heures de pompage, l’entrée d’une galerie apparais-sait… La galerie est entièrement étançonnée par de gros boisages en hêtre, remarquable-ment conservés dans l’eau qui submergeait le trou. Une pelle taillée dans le bois fut égale-ment trouvée sur place.

L’hypothèse d’une mine d’or fut confirmée par la découverte par de petites paillettes dans les boues du fond de la galerie partiellement effondrée. Ces paillettes sont bien différentes des paillettes arrondies qui sont trouvées par-mi les alluvions des ruisseaux : il s’agit donc bien d’un filon d’or, la seule mine d’or identi-fiée en Belgique !

Le sous-sol ardennais aurait donc fait l’objet d’une exploitation ancienne d’or issu de diffé-rents filons. Selon certains, la Gaule, pays des Celtes, n’aurait pas été conquise par les trou-pes de Jules César par simple goût de la con-quête mais bien pour l’or qu’elle abritait !

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Sources :

SIMONET A. et CAPRASSE J.-M., Inventaire archéologique de l’arrondissement de BASTOGNE des origines au XIXe siècle, n°III, Le Canton de Houffalize. Les éditions du CRIL. Ambly, 1985.

L. GRAILET, Un éclairage nouveau sur la question de l’or en Ardenne ! SEGNIA, Tome 26, 1, 2001, pp 1-22.

L. GRAILET, Qui exploita l’or en Ardenne ? SEGNIA, Tome 26, 2, 2001, pp 50-74.

L. GRAILET, L’or, mobile du pillage de l’Ardenne, SEGNIA, Tome 27, 2, 2002, pp 1-72.

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L’ÉTRÉPAGE

La plupart des tourbières et des landes tour-beuses du Plateau des Tailles sont dégradées. L’exploitation de la tourbe, le drainage et l’ab-sence de gestion (fauche, pâturage…) ont en effet donné lieu au développement sur de lar-ges surface d’une graminée très compétitive, la molinie.

Pour recréer des milieux naturels plus diver-sifiés, le décapage de la couche superficielle du sol est une technique assez performante. L’opération, généralement appelée étrépage, consiste donc à racler la végétation en place ainsi qu’une mince couche de sol à l’aide d’une pelleteuse mécanique.

Plusieurs objectifs sont poursuivis. Le premier est de régénérer l’habitat naturel en activant la germination des graines présentes dans la tourbe. Certaines graines peuvent en effet ger-mer après plusieurs dizaines d’années passées dans le sol. Le second objectif est de permettre la réinstallation des végétaux pionniers, parmi lesquels plusieurs espèces rares ou menacées (droséras, lycopodes…). Après quelques an-nées, une végétation assez rase apparaît, ca-ractéristique des landes tourbeuses.

Dans la plupart des cas, l’étrépage est combiné avec d’autres interventions destinées à aug-menter la rétention d’eau des zones tourbeu-ses : bouchage de fossés de drainage, création de petites digues… Une pratique très courante

sur les chantiers du Plateau des Tailles est la création de digues en entassant les résidus d’étrépage de façon perpendiculaire à la pente du terrain. On génère ainsi des petites retenues d’eau et des conditions d’humidité variables, favorables à la diversité végétale et animale.

L’évolution du milieu suite à ces travaux fait l’objet d’un suivi scientifique rigoureux : étude de la dynamique de la végétation, surveillance des fluctuations de la nappe d’eau et impact sur la faune. Il ne reste plus qu’à laisser s’ex-primer la nature ! Premiers résultats pour ce printemps !!

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:: Etrépage dans la réserve du Grand Passage

Zone d’étrépage après une saison de végétation

Les linaigrettes colonisent rapidement les surfaces décapées.

Au plateau des Tailles, les résidus d’étrépagesont utilisés pour retenir l’eau dans les zones tourbeuses et créer des gradients d’humidité.

Le point sur les travaux en cours

Comme prévu, de nombreux chantiers sont en cours dans les quatre réserves naturelles doma-niales concernées par le projet : Grand Passage, Mochettes, Robiéfa, Nazieufa.Jusqu’à présent, plus de septante nouvelles mares ont été creusées, 17 ha de landes tour-beuses dégradées ont été étrépées ou fraisées, environ 1000 épicéas ont été abattus ou an-nelés, plusieurs kilomètres de drains ont été neutralisés et une digue en palplanches a été construite dans la Fange aux Mochettes. Les travaux de construction des digues, de broyage des semis naturels d’épicéas et de fraisage de la molinie se poursuivent.

Dans les bois communaux de La Roche et de Houffalize, les abattages d’épicéas, parfois sur de grandes surfaces, sont achevés. Ces mises à blanc permettent la réouverture de longs tron-

çons dans les vallées du Bellemeuse (amont du moulin de Bellemeuse) et du ruisseau du Pré Lefèbvre (amont de Wibrin). Dans le bois de Samrée, de larges zones ont également été dégagées en contrebas de la Fange aux Mo-chettes. Dans les bois communaux de Manhay, les abattages sont en cours ou programmés de part et d’autre de la route menant de la Ferme du Poteau à Odeigne, dans la haute vallée de l’Aisne.

Les travaux destinés à restaurer la forêt feuillue ont également bien progressé. En plus des 31 exclos de régénération mis en place au sein des hêtraies les plus dégradées, un travail du sol destiné à favoriser la germination des faînes a été réalisé sur une surface estimée à 14 hecta-res. Par ailleurs, plus de 20 000 arbres ont été plantés durant l’automne en vue de restaurer la diversité naturelle de la forêt du plateau.

:: L’utilisation de panneaux porteurs permet de circuler avec des engins lourds sur la plupart des milieux humides

:: Coupe à blanc en bordure de la réserve naturelle de Robiéfa

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ContactsLIFE Nature Plateau des Tailles

Maison du Parc Naturel des Deux Ourthes Rue de La Roche, 86660 HOUFFALIZE

Tél./fax : 061/ 61 58 38E-mail :[email protected] :http://mrw.wallonie.be/dgrne/sibw/offh/LIFEPLTTAILLES/home.html

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Calendrier des activitésDate Type d’activité Lieu d’activité Rendez-vousSa 8 mars 2008 Gestion de réserve :dé-

broussaillement – fauche d’une ancienne prairie

Réserve naturelle de la vallée de la Bellemeuse

RDV à 9h30, église de Bérismenil, fin vers 14h

Sa 15 mars 2008Di 16 mars 2008

Balade guidée Fagnes du Plateau des Tailles RDV à 14 h, terrain de football d’Odeigne

Di 8 juin 2008 Découverte des libellules des milieux tourbeux

Fagnes du Plateau des Tailles RDV à 10 h, carrefour de la Baraque de Fraiture, fin vers 15h (inscription obligatoire)

Me 25 juin 2008 Balade guidée organisée par « La Trientale »

Fagnes du Plateau des Tailles (Samrée)

RDV à 9h00 sur le parking de la Baraque de Fraiture

L’équipe LIFE tient à remercier les agents de la Division Nature et Forêts.

Photos : Myriam De Boeuf, Roger Vandevinne, Bruno Van Eerdenbrugh, LIFE Plateau des TaillesMaquette et mise en page : Christophe Collas (Natagora)Impression : Imprimerie Massoz – AlleurImprimé sur papier 100 % recyclé Cyclus Offset Éditeur responsable : Frédéric Degrave | Rue Tige Manchère, 28 – 4120 NEUPRE

Cette publication est réalisée avec le soutien de la Région Wallonne et de l’instrument financier LIFE de laCommunauté européenne.

:: Le travail du sol au covercrop permet de stimuler la germination des jeunes hêtres

Tous les renseignements sur www.natagora.be ou au 061/ 61 58 38MERCI à tous les bénévoles !

Vous vous intéressez à la vie sauvage autour de vous ? Vous souhaitez partager vos observations, participer à des activités nature ? Alors n’hésitez pas à rejoindre une des Régionales Natagora (Régionales Ourthe-Amblève et Ardenne orientale) réunissant des membres actifs au niveau local !

Et chez les propriétaires privés ?

Les ventes et les exploitations de parcelles d’épicéas progressent également du côté des propriétaires privés. Après la coupe des bois, le propriétaire perçoit une indemnité corres-pondant à la différence entre la valeur d’ave-nir des bois et leur valeur marchande actuelle (estimée). Le montant de cette indemnité peut être communiqué à tout propriétaire de parcel-les enrésinées dans le périmètre du projet LIFE. Pour rappel, ceci ne concerne que les parcelles situées en zone NATURA 2000. Pour visuali-ser le périmètre du projet, rendez-vous sur le site http://biodiversite.wallonie.be/offh/LIFEPLT TAILLES/home.html.

Les tourbières, réservoir d’eau (Samedi 15 mars et Dimanche 16 mars) :

Dans le cadre des JOURNEE DE L’EAU, en partenariat avec le Contrat Rivière Ourthe et le projet LIFE, Natagora vous propose de parcourir un itinéraire entre 3 types de fagnes, situées sur le versant ouest du Plateau des Tailles. Cette balade est identique les 2 jours et permettra notamment d’apprécier différents travaux effectués par le LIFE. Le rendez-vous est fixé à 14 heures précises au terrain de football (piste de ski) d’Odeigne (Manhay). Tous les renseignements auprès de Myriam De Bœuf : tél. 086/21 43 59.

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Sommaire:: Éditorial:: Habitats et espèces : la tourbière et ses libellules:: Écho du LIFE Loutre:: LIFE en actions : pour garder l’eau de nos tourbières:: Actualités/agenda

L’AndromèdeLa feuille de contact du Projet LIFE-Nature « Plateau des Tailles »

N° 4 :: bulletin semestriel :: septembre 2008-février 2009

Les projets LIFE (L’Instrument Finan-cier pour l’Environ-nement) sont des initiatives destinées à améliorer la qua-lité de l’environne-ment dans les pays membres de la Com-munauté européen-ne. Les projets LIFE Nature s’attachent en particulier à dé-velopper la biodiver-sité et à restaurer les milieux naturels. Ils doivent faciliter la mise en application des directives euro-péennes « Oiseaux » et « Habitats », vi-sant la protection des espèces sauva-ges et de leur cadre de vie.

Ces deux directives ont conduit à la dési-gnation de Zones de Protection Spéciale (pour les oiseaux) et de Zones Spécia-les de Conservation (pour les habitats naturels rares ou menacés). Ensem-ble, ces zones for-ment le réseau Na-tura 2000, établi à travers tous les pays de la Communauté européenne.

la nature avec vous

LA NATURE À L’ASSAUT DU LIFE !

La nature ne s’est pas fait prier pour investir les nouveaux territoi-res que lui offrent les travaux de restauration du projet LIFE, pour-tant tout récents. Les chevaliers et les bécassines, en migration de passage, se succèdent dans les zones étrépées. Les libellu-les ont massivement colonisé les plans d’eau aménagés l’hiver précédent. Les zones étrépées et fraisées se couvrent déjà de sphaignes, de joncs, de laîches, de myrtilliers…

Tout comme vous, nous sommes impatients de voir quelles surpri-ses nous réserveront les différents sites qui sont restaurés les uns après les autres !

Venez les découvrir avec nous, en participant aux différentes activi-tés de sensibilisation ou en vous promenant sur les deux circuits didactiques fraîchement aména-gés à Samrée et Bérisménil.

L’équipe LIFE « Plateau des Tailles » c’est :

Denis PARKINSON(Centre de Recherche de la Nature, de la Forêt et du Bois, coordinateur)Frédéric DEGRAVE(Asbl Natagora)David DOUCET(Asbl Natagora)Valéry BEMELMANS(Sprl Bemelmans)Hubert ROTHEUDT(Sprl Bemelmans)François Poncelet (Sprl Bemelmans)

L’équipe LIFE « Plateau des Tailles »

Paysage de tourbières au Plateau des Tailles. Les landes et tourbières y couvrent encore plusieurs dizaines d’hectares, vestiges des vastes étendues qui occupaient le plateau jusqu’à la fin du XIXe siècle. Il est aujourd’hui essentiel de préserver ces milieux, tant pour leur intérêt patrimonial que pour leur rôle écologique et fonctionnel (régulation et filtration de l’eau, réservoir de biodiversité…).

Ces biotopes fragiles sont également de formidables livres d’histoire. D’une part, la tourbe a permis la conservation de nombreuses tra-ces de formes de vie passées (pollen, graines, morceaux de bois, débris animaux…) qui fournissent de précieuses informations sur le paysage végétal et le climat qui suivirent la dernière glaciation (il y a plus de 10 000 ans).

D’autres part, les conditions microclimatiques des tourbières ont préservé une flore et une faune qu’on ne retrouve ailleurs qu’en montagne ou dans les régions boréales ; on parle d’espèces bo-réo-montagnardes. C’est notamment le cas de la canneberge, dont les baies comestibles sont dispersées sur les buttes de sphaignes (photo ci-contre).

En couverture

LA TOURBIÈRE ET SES LIBELLULES

Milieux encore assez répandus à l’échelle de l’hémisphère nord, les tourbières actives occu-pent actuellement moins de 200 hectares en Bel-gique (2000 hectares autrefois). Cet habitat ne se développe que sous les climats les plus rudes : températures fraîches, précipitations abondan-tes, évaporation faible. Chez nous, seule la Haute Ardenne rassemble les éléments favorables au développement et à l’accumulation des sphai-gnes, qui, en mourant, forment la tourbe. Cette dernière peut s’accumuler sur plusieurs mètres au-dessus du niveau du sol et retenir l’eau qui y monte par capillarité, on parle alors de tourbière haute. Les conditions uniques rencontrées dans les tourbières sont à l’origine de la spécificité du couvert végétal. En effet, un environnement acide et pauvre en éléments nutritifs, gorgé d’eau en permanence, ne permet que l’installation de vé-gétaux ayant adopté différentes stratégies pour se développer dans de telles conditions.

Les sphaignes forment souvent une mosaïque de buttes et dépressions (voir photo de couverture). Dans les creux de cette matrice de sphaignes s’installent les linaigrettes alors que sur les but-tes, on retrouve plusieurs plantes de la famille des bruyères et des myrtilles : les éricacées. Deux éricacées sont particulièrement typiques

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:: Véritables bâtisseurs de cet écosystème, les mousses du groupe des sphaignes retiennent l’eau dans de grandes cellules « réser-voirs » et relâchent cette eau en cas de sécheresse. Un tapis de sphaignes de 1 mètre carré (20 cm d’épaisseur) peut ainsi re-tenir jusqu’à 70 kg d’eau ! Cela confère aux tourbières un rôle primordial dans la régulation du débit des eaux superficielles.

:: La drosera est aussi nommée rossolis, nom médiéval signifiant « rosée du soleil », faisant référence aux gouttes collantes présentes à l’extrémité de ses feuilles. C’est grâce à cette glu que la plante peut immobiliser de petits insectes qui seront ensuite digérés par les sucs libérés par les feuilles.

:: En été, les tourbières du Plateau des Tailles se parent de magnifiques taches de couleur jaune-orange : la narthécie des marais est en fleur. Cette plante forme des massifs sur les tapis de sphaignes qu’elle colonise. On l’appelle aussi « ossifrage » ou « brise-os », car elle avait autrefois la réputation de fragiliser les os des animaux qui la broutaient. L’explication viendrait plutôt du fait qu’elle s’installe dans les « tremblants à sphaignes », où les risques de fracture pour les pattes du bétail sont importants !

des tourbières : l’andromède et la canneberge, connue pour ses baies au goût acidulé. Les tourbières sont aussi le refuge de nombreuses autres plantes rares comme la drosera (plante « carnivore »), l’orchis des sphaignes ou encore la narthécie.

Tout comme la végétation, la faune des milieux tourbeux est souvent très spécialisée, avec quel-ques espèces strictement liées aux tourbières. La diversité de ces milieux particuliers est illus-trée au travers de l’exemple des libellules, bien représentées dans les tourbières.

:: Dans la fagne du Grand Passage, le bombement de la tourbière dû à l’accu-mulation de la tourbe est encore bien visible

Pour plus d’informations sur les tourbières :

Manneville O., 2006.Le monde des tourbières

et des marais. France, Suisse, Belgique,

Luxembourg. Delachaux et Niestlé. 320p.

Des filles du Nord

Lorsqu’on parcourt à pied la Fagne de Masso-tais (près du village de Tailles), et a fortiori lors-qu’on la survole, on découvre d’étranges zones marécageuses de forme circulaire, les lithalses. Ces lithalses sont d’anciennes pièces d’eau na-turelles qui sont progressivement comblées par les sphaignes. Ces dernières s’y développent aujourd’hui en tapis flottants discontinus. Les li-thalses ont été formés lors des dernières glacia-tions, il y a plus de dix mille ans. A cette époque, de l’eau enfermée dans le sol a provoqué, en gelant, le soulèvement de celui-ci et la formation d’un bourrelet périphérique, le rempart. Lors du réchauffement, la dépression, formée après la

fonte des lentilles de glace sur une assise imper-méable, s’est remplie d’eau.

Les lithalses de la Fagne de Massotais abritent de nombreuses espèces de libellules, la plupart spé-cialistes des milieux tourbeux. Il s’agit également d’espèces à distribution boréo-montagnarde.

Toutes ces espèces sont bien adaptées aux ru-des conditions de vie des tourbières. Dans ce milieu dépourvu de poissons, les larves de ces libellules, prédatrices, sont situées au sommet de la pyramide alimentaire. Les adultes, qui vo-lent pendant les mois d’été, contribuent gran-dement à l’ambiance féerique de ces milieux si particuliers.

:: Les lithalses de Massotais vus du ciel…

Gracieuse demoiselle au corps bleu et aux

yeux verts, l’agrion hasté (Coenagrion hastulatum).

L’imposante aeschne des joncs (Aeshna juncea) survole les lithalses versla fin de l’été.

Les lithalses de Masso-tais abritent la seule population wallonne de la Leucorrhine rubiconde (Leucorrhinia rubiconda).

La cordulie arctique (Somatochlo-ra arctica) patrouille discrètement au- dessus des sphaignes.

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En 2006, le Parc Naturel Haute Sûre et Forêt d’An-lier initiait un projet LIFE de protection de la Loutre d’Europe dans nos vallées ardennaises. Plusieurs partenaires, comme le Parc Naturel des Deux Our-thes, ont répondu à l’appel et travaillent aujourd’hui activement sur ce projet de restauration des habitats de la loutre.

Statut de la loutre en Belgique

Depuis la fin du XIXe siècle et jusqu’au début des années 70, la loutre a été inlassablement chassée et piégée tant pour sa fourrure qu’à cause de sa répu-tation de prédateur. D’importantes campagnes d’éra-dication, lancées à travers toute l’Europe, ont ainsi amoindri sévèrement les effectifs de l’espèce jus-qu’à la mener localement à l’extinction. Aujourd’hui chasse et piégeage sont abolis mais de nouvelles me-naces sont apparues: destruction des habitats, raré-faction de la nourriture, pollution des cours d’eau, dérangement, trafic routier… Autant de facteurs qui malmènent les populations de loutre à un point tel qu’elle n’y est plus représentée que par quelques in-dividus isolés sur les bassins de l’Ourthe, de l’Our et de la Sûre.

Le gîte et le couvert ?

Par son action, le projet Life Loutre tente de restau-rer les conditions favorables au maintien de la loutre dans notre région, à savoir : une rivière naturellement riche en poissons et des berges à la végétation dense dans laquelle la loutre pourra trouver repos et tran-quillité.

Des actions ont ainsi été entreprises afin d’améliorer la productivité piscicole naturelle. Ce sont déjà plus de 5 kilomètres de clôture qui ont été posés ainsi qu’une vingtaine d’abreuvoirs afin d’éviter l’accès du

bétail à la rivière. En effet, le piétinement des bords des cours d’eau par les bovins engendre un apport considérable de sédiments dans la rivière dont la conséquence directe est le colmatage des gravières, sites de reproduction des truites. Sans frayères, les populations de truites s’amenuisent au fil du temps, laissant la rivière de plus en plus vide. Par ailleurs, 4 frayères à brochet sont en cours de restauration sur l’Ourthe moyenne et un programme de levée d’obstacles à la libre circulation des pois-sons va être prochainement mis sur pied.

Les berges ne sont pas en reste ! Afin de restaurer les fonds de vallées et la végétation naturelle, le LIFE s’est fixé comme objectif la conversion de quelques 140 ha de plantations d’épicéas en forêts feuillues d’essences indigènes ou en milieux ouverts. Bon nombre de propriétaires ont été contactés pour leur proposer d’exploiter précocement leur plantation moyennant le paiement d’une prime pour coupe prématurée. Ils sont déjà quelques dizaines, proprié-taires privés ou publics, à s’être engagés à exploiter quelques 25 ha de résineux sur les communes de Gouvy et Houffalize.

Si le projet LIFE est entièrement dédié à cette espèce emblématique qu’est la loutre, il n’en reste pas moins que les actions de restauration des milieux naturels et d’amélioration de la qualité de l’environnement profiteront à un grand nombre d’espèces de la faune et de la flore mais également à tous les usagers de la rivière, qu’ils soient randonneurs, pêcheurs ou amoureux de la nature.

ÉCHOS DU PROJET LIFE LOUTREPAR HÉLÈNE GHYSELINCK

Pour tous renseignements au sujet de nos actions :

Hélène GhyselinckParc Naturel des Deux OurthesRue de la Roche, 86660 HouffalizeTél : 061/21 04 [email protected]

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POUR GARDER L’EAU DE NOS TOURBIÈRES…La majorité de nos tourbières ont subi de gra-ves perturbations de leur régime hydrologique : exploitation de la tourbe, drainage intensif, plantations… Tous ces facteurs contribuent à assécher les zones tourbeuses. Les consé-quences sur le fonctionnement de la tourbière sont souvent catastrophiques. Si le milieu n’est pas constamment gorgé d’eau, les sphaignes ne peuvent se développer et l’accumulation de tourbe est stoppée. La tourbe commence alors à se minéraliser et la tourbière se couvre pro-gressivement d’un tapis dense d’une graminée très envahissante, la molinie. Parallèlement, les espèces végétales typiques régressent et avec elles tout cet écosystème si particulier.

La restauration d’un régime hydrologique favo-rable est donc une étape essentielle pour limi-ter la dégradation des tourbières. Au Plateau des Tailles, une série d’actions sont mises en œuvre pour retenir l’eau le plus longtemps pos-sible sur les sites tourbeux.

Concrètement, on distingue des mesures des-tinées à inactiver le réseau de drainage et la mise en place de digues de faible hauteur, dans le but d’ennoyer des portions de tourbiè-res dégradées.

Des bouchons d’argile (A sur la photo) sont créés de façon systématique sur le tracé des fossés de drainage. Cette action présente le double avantage de ralentir très fortement l’écoulement de l’eau, mais aussi de créer une multitude de petites mares très vites colonisées par la vie aquatique. Plus radica-lement, on procède parfois au comblement complet de tout le drain. Cette méthode est généralement couplée à l’étrépage (décapa-ge, zone B) des surfaces proches du fossé.

Les digues de palplanches (C et photo ci-con-tre) sont réalisées en insérant des palplan-ches en PVC dans la tourbe profonde jusqu’à atteindre la couche d’argile sous-jacente. Cette technique a notamment été utilisée pour ennoyer le pied de certaines tourbières hautes dégradées du Plateau des Tailles.

Là où la couche de tourbe est plus faible (>1m), il est possible de retenir l’eau en éri-geant des digues d’argile (D). L’argile est pré-levée directement sur place et sert à créer un petit rempart dont la hauteur varie en fonction de la surface à ennoyer.

Ces opérations de restauration de tourbières dégradées donnent de bons résultats et la colo-nisation par les sphaignes est assez rapide. La végétation des marais tourbeux ne tarde pas à s’installer, tout comme la faune aquatique. Tou-tefois, les enseignements tirés d’expériences si-milaires menées depuis plus de dix ans dans les Hautes-Fagnes montrent que la colonisa-tion par les végétaux typiques des tourbières hautes est un processus très lent et complexe, dont nous ne sommes qu’au début.

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:: Lors de la réalisation, les digues d’argile sont pourvues de trop-pleins destinés à éviter les débordements et l’érosion de la digue.

Le point sur les travaux en cours

Deux grandes digues, une minérale et l’autre en palplanches, ont été aménagées dans la Fa-gne du Grand Passage. Les travaux d’abattage d’épicéas et de bouleaux, stoppés pendant la période de nidification des oiseaux, vont re-prendre à la fin de l’été, de même que le frai-sage des molinaies.

Dans les bois communaux, le printemps et l’été ont été mis à profit pour travailler dans les nou-velles mises à blanc. Nous avons nettoyé les coupes, broyé les fourrés d’épicéas, aménagé des digues, creusé des mares, colmaté des drains. De nouvelles clôtures ont aussi été pla-cées dans ces zones, afin de favoriser la reco-lonisation par les arbres et les arbustes feuillus, à l’abri de la dent du grand gibier. Les travaux sont maintenant terminés dans les sites LIFE propriété de la commune de La Roche (Fagne de Samrée, source et vallée du Bellemeuse) et de Houffalize (vallée du Pré Lefèvre). Ils vont débuter dans les zones communales de Man-hay et se poursuivront en automne et en hiver.

Les deux sentiers didactiques de la commune de La Roche sont maintenant achevés. Ces deux circuits sont agrémentés d’aires de pique-nique, de panneaux et modules didactiques et, pour le circuit de Samrée, d’une tour d’observa-tion et d’un caillebottis.

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Dans les propriétés privées, une grande clôture forestière a été mise en place dans le vallon du Pré Lefèvre pour permettre la restauration de la hêtraie.

À ce jour, le LIFE « plateau des Tailles » sur le terrain en quelques chiffres :

40 ha de terrains achetés

300 ha de nouvelles zones protégées en cours de restauration

130 ha de pessières exploitées

85 ha de fourrés d’épicéas broyés

25 ha de zones étrépées ou fraisées

20 digues, 100 mares, plus de 10 km de drains neutralisés

ContactsLIFE Nature Plateau des Tailles

Maison du Parc Naturel des Deux Ourthes Rue de La Roche, 86660 HOUFFALIZE

Tél./fax : 061/ 61 58 38E-mail :[email protected] :www.lifeplateaudestailles.be

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Calendrier des activitésen collaboration avec « La Trientale, section locale des Cercles des Naturalistes de Belgique »

Type d’activité Lieu d’activité Rendez-vousSa. 20 septembreNatagora - La Trientale

Coupe de ligneux enva-hissant les zones ouvertes

Réserve naturelle de Commanster

RDV à 9H30, église de Commanster (Vielsalm), plus d’infos au 080/41 81 84

Me. 24 septembreLa Trientale

Balade en 2 boucles de 5km, à la découverte des oiseaux

Vaux-Chavanne, Manhay RDV à 10h00, église de Vaux-Chavanne (Manhay). E25, sortie 49, plus d’infos au 080/31 95 84

Sa. 4 octobreNatagora - LIFE

Débroussaillement – fauche d’une prairie humide

Réserve naturelle de la vallée de la Bellemeuse

RDV à 9h30, église de Bérismenil, fin vers 14h

Di. 19 octobreNatagora - LIFE

Observation du passage des oiseaux migrateurs au Plateau des Tailles

Fagnes du Plateau des Tailles RDV à 8h30, parking de la friterie de la Baraque de Fraiture

Sa. 15 novembreNatagora - LIFE

Semis et bouturage d’ar-bres feuillus. Epandage de semences de bouleaux et plantation de boutures de saules.

Sites déboisés dans le cadre du projet LIFE Plateau des Tailles

RDV à 9 h 30, carrefour de la Baraque de Fraiture (parking friterie), fin vers 14h

Di. 18 janvierNatagora - LIFE

Recensement des oiseaux hivernants au Plateau des Tailles

Fagnes du Plateau des Tailles RDV à 8h30, parking de la friterie de la Baraque de Fraiture

Sa. 21 févrierNatagora - LIFE

Débroussaillage et ra-massage de branches en préparation à la fauche d’une ancienne prairie

Réserve naturelle de la vallée de la Bellemeuse

RDV à 9h30, église de Wibrin, fin vers 14h

L’équipe LIFE tient à remercier les agents de la Division Nature et Forêts, qui collaborent étroitement au projet.

Photos : Christine Devillers, Marie-Eve Castermans, Hélène Ghyselinck, Rudi Dujardin et l’Équipe LIFE.Maquette et mise en page : Christophe Collas (Natagora)Impression : Imprimerie Massoz – AlleurImprimé sur papier 100 % recyclé Cyclus Offset Éditeur responsable : Frédéric Degrave | Rue Rimière, 56, 4120 NEUPRE

Cette publication est réalisée avec le soutien de la Région Wallonne et de l’instrument financier LIFE de la Communauté européenne.

Tous les renseignements sur www.natagora.be ou au 061/ 61 58 38MERCI à tous les bénévoles !

Vous vous intéressez à la vie sauvage autour de vous ? Vous souhaitez partager vos observations, participer à des activités nature ? Alors n’hésitez pas à rejoindre une des Régionales Natagora (Régionales Ourthe-Amblève et Ardenne orientale) réunissant des membres actifs au niveau local !

Des pionniers dans les réserves…

Nous sommes en juillet, une dizaine de jeunes sont au travail dans la vallée de la Bellemeuse à Houffalize. Il s’agit des pionniers de l’unité scou-te de Blégny, en région liégeoise. Durant deux journées, ils ont ainsi contribué à la restauration d’une petite prairie de fauche dans cette ma-gnifique vallée. Au menu : débroussaillage, ra-massage, mise en tas du foin et découverte de la nature. Un grand merci aux pionniers pour cette initiative ! Si vous aussi, vous faites partie d’une association, de mouvements de jeunes-se,… et que vous êtes prêts à mettre la main à la pâte, n’hésitez pas à nous contacter !

Sommaire:: Éditorial:: Habitats et espèces : La forêt de pente:: Panorama : Le sentier d’interprétation de Samrée:: Écho du LIFE Croix-Scaille:: LIFE en actions : Le LIFE au secours des hêtraies du plateau:: Actualité/agenda

L’AndromèdeLa feuille de contact du Projet LIFE-Nature « Plateau des Tailles »

N° 5 :: bulletin semestriel :: mars-août 2009

Les projets LIFE (L’Instrument Finan-cier pour l’Environ-nement) sont des initiatives destinées à améliorer la qua-lité de l’environne-ment dans les pays membres de la Com-munauté européen-ne. Les projets LIFE Nature s’attachent en particulier à dé-velopper la biodiver-sité et à restaurer les milieux naturels. Ils doivent faciliter la mise en application des directives euro-péennes « Oiseaux » et « Habitats », vi-sant la protection des espèces sauva-ges et de leur cadre de vie.

Ces deux directives ont conduit à la dési-gnation de Zones de Protection Spéciale (pour les oiseaux) et de Zones Spécia-les de Conservation (pour les habitats naturels rares ou menacés). Ensem-ble, ces zones for-ment le réseau Na-tura 2000, établi à travers tous les pays de la Communauté européenne.

la nature avec vous

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se succéder sur les sites LIFE jusqu’à la fin de l’année. En effet, si les grands chantiers d’abattage des épicéas sont pres-que terminés, il faut maintenant nettoyer les coupes, boucher les drains, créer des plans d’eau, construire les enclos de pâ-turage, planter, semer, bouturer...Toutes ces opérations sont indispensables si on souhaite atteindre l’objectif principal du projet LIFE, à savoir la restauration des tourbières, des landes, des hêtraies et des fonds de vallée dans la région du plateau des Tailles. Il y a encore du pain sur la planche !

L’équipe LIFE « Plateau des Tailles »

En couverture : Elimination des semis d’épicéas dans un site LIFE.

DOUZE MOIS POUR RESTAURER 150 HA DE TOURBIÈRES ET DE FONDS DE VALLÉES !

Avec les grands froids de jan-vier, le projet LIFE « Plateau des Tailles » est entré dans sa dernière année de réalisation. Si la neige et les sols gelés ont permis la pour-suite, dans de bonnes conditions, de mises à blanc délicates, les chantiers en cours de travaux hy-driques et de plantations feuillues ont été ralentis voire stoppés… Il faudra pourtant compter sur des conditions météo favorables pour boucler le programme très chargé des travaux de cette quatrième année. Broyeuses, pelleteuses, tracteurs, bûcherons vont encore

L’équipe LIFE « Plateau des Tailles » c’est :

Denis PARKINSON(Département d’Etude du Milieu Naturel et Agricole, coordinateur)Frédéric DEGRAVE(Asbl Natagora)David DOUCET(Asbl Natagora)Valéry BEMELMANS(Sprl Bemelmans)Hubert ROTHEUDT(Sprl Bemelmans)François Poncelet (Sprl Bemelmans)

Ci-contre : Installation d’un parc de contention pour le bétail en bordure d’un enclos de pâturage

De la pose de clôtures à la fauche de landes, en passant par la créa-tion de mares ou le nettoyage des coupes de résineux, le projet LIFE fait appel à de multiples sous-traitants pour atteindre ses ambitieux objectifs. Les entreprises de travaux forestiers, de terrassements ou encore les sous-traitants chargés de la mise en valeur des sites (po-ses de panneaux didactiques, construction de tours d’observation...) s’activent sans cesse pour donner vie au projet.

La grande majorité des travaux est effectuée par des entreprises lo-cales et les retombées économiques locales sont par conséquent importantes. Depuis le début du LIFE, ce sont plus de 90 travailleurs employés par une quinzaine d’entreprises différentes qui ont oeuvré pour la nature sur le plateau des Tailles. Bien que d’une durée li-mitée à 4 ans, le projet aura des conséquences à plus long terme. La gestion récurrente des sites restaurés nécessitera en effet des travaux réguliers. Dès que c’est possible, des collaborations voient le jour avec les agriculteurs locaux, partenaires privilégiés pour le pâturage ou la fauche.

Des travaux plus particuliers (débroussaillage, terrassements...) fe-ront appel à des entreprises spécialisées. Etant donné la générali-sation de ce genre de projets de conservation de la nature, on peut parler de la naissance d’une véritable filière économique nouvelle : la gestion des milieux naturels.

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Info de dernière minute : devant l’ampleur de la tâche, la Commission Européenne a autorisé une prolongation du projet LIFE plateau des Tailles, qui se terminera fin 2010.

LA FORÊT DE PENTE

Parmi les terrains désenrésinés en fonds de val-lée dans le cadre du projet LIFE, certains sont laissés à leur évolution naturelle et se reboise-ront spontanément. C’est surtout le cas dans les vallées les plus encaissées, aux versants abrupts n’ayant jamais été pâturés ou fauchés par le passé.

L’objectif dans ce cas est de laisser se réinstaller progressivement la forêt feuillue. Un type d’ha-bitat forestier en particulier mérite d’être privilé-gié, il s’agit des forêts qui occupent les versants rocheux, spécialement ceux exposés au nord. Naturellement, ces milieux sont occupés par un peuplement dense formé d’érables sycomores accompagnés du chêne sessile, du hêtre, du bouleau ainsi que du sorbier des oiseleurs et du noisetier. On parle souvent d’érablière de pente car l’érable est l’arbre caractéristique de cette forêt.

Le sous-bois est constitué de nombreuses mousses et fougères, qui se développent sur les blocs rocheux et apprécient l’atmosphère om-bragée des érablières. Les myrtilles sont souvent abondantes. Certaines plantes rares comme la renoncule à feuilles de platane peuvent être observées. Les nombreux abris fournis par les blocs rocheux et l’abondance de bois morts sont favorables à une multitude d’espèces animales. Citons par exemple la salamandre tachetée, les différentes espèces de pics ou, si le sous-bois est bien développé et que l’endroit est très peu fréquenté, la rarissime Gélinotte des bois.

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:: Salamandre tachetée

:: Erablière de pente – Vallée du Martin Moulin

:: Renoncule à feuilles de platane

:: Bien que situées sur des versants souvent difficiles d’accès, les forêts de pente ont souvent été exploitées pour la production de bois d’œuvre ou de chauffage, ou encore pour produire du charbon de bois. La planta-tion de résineux a également réduit de façon importante les surfaces occupées par les forêts de pente.

Frédéric VanDijk

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Dans le cadre du réemploi des indemnités ver-sées pour l’abattage prématuré des épicéas sur sa propriété, la commune de La Roche a décidé d’aménager deux sentiers didactiques qui per-mettent au public de découvrir les sites et les réalisations du projet LIFE. Nous présentons ici l’un des ces circuits, situé sur les hauteurs de Samrée, non loin des sources du ruisseau de Bellemeuse.

Ce circuit s’offre à la découverte de différents paysages et milieux des tourbières du plateau des Tailles. Il traverse deux sites restaurés dans le cadre du projet LIFE et en côtoie les différen-tes réalisations.

LE SENTIER D’INTERPRÉTATION DE SAMRÉEPanorama« Hauts marais de

Bellemeuse : à pied dans le grenier d’eau de

l’Ardenne ». Paysages en métamorphose,

contrée mystérieuse, débats passionnés

et personnages énigmatiques vous font vivre une naissance...

celle de l’Intrépide Bellemeuse.

Aménagements

Une tour de vision permet de découvrir un large panorama sur les tourbières restaurées et la haute vallée du Bellemeuse. Un caillebottis rend possible la traversée à pieds secs de la Fagne de Samrée, au cœur d’une tourbière restaurée en pleine évolution.

Des panneaux et modules interactifs (conception et réalisation : TRACES TPI) aident à mieux com-prendre ces milieux et les différentes activités humaines présentes et passées sur le plateau des Tailles. Thèmes abordés : le réseau de sites Natura 2000 (1), les tourbières (2), les paysages (3) , l’épicéa en Ardenne (4), l’équilibre forêt-gi-bier (5), les anciens charbonniers (6).

Informations pratiques

Départ : Le long de la N89 qui relie la Baraque de Fraiture et Samrée, un parking et une aire de pique-nique sont aménagés à l’entrée principale du bois de Samrée. En venant de la Baraque de Fraiture, il s’agit du premier chemin empierré à gauche après avoir dépassé la ferme de la Lue.

Longueur : 4,7 Km - environ 1h45 sur larges chemins empierrés.

Balisage : Croix verte sur fond blanc

Accès : NON AUTORISE du 10 septembre au 10 octobre, pour garantir la tranquillité du grand gibier pendant la période de brâme. Le sentier traverse une zone chassée. Pendant la période de la chasse, du 21 septembre au 31 décembre, le sentier est inaccessible les jours de battue et pendant les périodes d’affût. Voir les affichettes au point de départ.

Commencé en 2006, le projet Life Nature Croix-Scaille (Gedinne, province de Namur) est un autre projet de restauration des tourbières et des fonds de vallée qui affiche des résultats im-pressionnants :

:: Acquisition de 86 ha le long de la Houille, de la Hulle et de leurs affluents ;

:: Coupe de 95 ha de résineux dans ces mê-mes fonds de vallée ;

:: Coupe des résineux sur 60 ha de terrains communaux de type tourbière sur le massif de la Croix-Scaille ;

:: Travaux de restauration des fonds de vallées sur plus de 35 ha ;

:: Travaux de restauration de milieux tourbeux sur plus de 25 ha sur le massif de la Croix-Scaille ;

:: Organisation de 100 activités de sensibilisa-tion à la protection de la nature et de gestion des réserves naturelles (> 1.500 personnes).

Les terrains protégés couvrent donc une sur-face de 130 ha :

:: La réserve naturelle de la vallée de la Hulle passe de 25 à 65 ha

:: La RN de Tibautiène passe de 6,4 à 12 ha:: La RN du Ry de Bîves passe de 2,5 à 21,5 ha:: La RN de Vis Prés passe de 3 à 11 ha:: La nouvelle RN de Boiron fait 4,5 ha:: La nouvelle RN de la vallée de la Houille fait

16 ha

Ces réserves constituent un réseau écologique centré sur les ruisseaux de Gedinne qui devrait permettre la pleine expression de la biodiversité des fonds de vallée et autres zones humides.

Et les bonnes nouvelles ne s’arrêtent pas là. La Commission européenne a accepté l’acquisition d’un tracteur avec tout le matériel nécessaire afin d’assurer la gestion à long terme des prai-ries de fauche restaurées dans le cadre du pro-jet LIFE (+/- 75 ha le long des cours d’eau).

ÉCHO DU PROJET LIFE CROIX-SCAILLEPAR MICHAËL PONTEGNIE ET CHRISTIAN XHARDEZ

Plus d’infos sur le projetLIFE Croix-Scaille sur :www.natagora.be/[email protected] Tél. : 061/61 59 23

:: Cuivré de la bistorte, hôte remarquable des prairies humides du massif de la Croix-Scaille à Gedinne

:: La mégaphorbiaie, une prai-rie humide à hautes herbes, constitue un biotope d’une grande richesse biologique et est un des objectifs de restauration dans le cadre du projet LIFE Croix-Scaille.

Christian Xhardez

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Un des objectifs majeurs du projet Life Plateau des Tailles est de régénérer et de diversifier les hêtraies du plateau qui ont fortement souffert du-rant ces dernières années.

Dans la majorité des hêtraies en effet, on cons-tate une absence quasi totale de régénération naturelle du hêtre et d’essences compagnes, ce qui est dû à deux facteurs principaux :

:: l’abroutissement très important par les trop nombreux cervidés

:: le compactage du sol suite aux passages d’engins destinés à l’exploitation des hêtres malades

La très faible présence de régénération con-cerne non seulement le hêtre, mais encore plus les essences qui accompagnent naturellement celui-ci (plus rares et souvent plus appréciées par les grands herbivores), comme le bouleau, le sorbier, le chêne. Dans la hêtraie naturelle (groupement végétal de la hêtraie à luzule), les essences compagnes représentent environ 10 % des arbres qui composent la forêt.

Partant de ce constat en hêtraies (peuple-ments purs, extrêmement clairs et sans régé-nération) ainsi que dans les coupes à blanc (absence de semenciers feuillus), plusieurs initiatives sont menées afin de lutter contre le phénomène de « désertification » des hêtraies et pour restaurer une forêt feuillue (boulaies tourbeuses, saussaies, aulnaies, lisières ar-bustives variées...) dans les coupes à blanc de résineux :

:: plantations de hêtres, chênes indigènes, bouleaux, érables, aulnes, alisiers, bour-daines...

:: mise en place de petites et de grandes clô-tures ou protections individuelles des plants

:: semis artificiels de bouleaux et sorbiers, bouturage de saules d’origine locale

:: travail du sol (dans et en dehors des clôtu-res) en dessous des vieux semenciers (pour favoriser les semis naturels de hêtres) et dans les grandes trouées et zones ouvertes (pour faciliter la reprise des semis artificiels de bouleaux et sorbiers).

Installées en 2007, les premières clôtures mon-trent déjà leur efficacité : on y observe une évo-lution remarquable de la végétation naturelle et des différences significatives par rapport aux surfaces non clôturées. Des essences compa-gnes comme le sorbier et le saule apparaissent spontanément, mais c’est surtout au niveau de la flore herbacée que les premiers effets sont visibles (développement des massifs de fram-boisier, de ronce...).

Grâce à ces travaux, des noyaux de régénéra-tion feuillue vont pouvoir apparaître et s’étendre à l’ensemble des massifs du plateau des Tailles, à la condition que, parallèlement aux actions du LIFE, des mesures soient prises pour restaurer un équilibre forêt-gibier.

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:: Après récolte, les sorbes sont trempées dans l’eau durant quelques semaines avant d’être dispersées dans les coupes à blanc.

LE LIFE AU SECOURS DES HÊTRAIES DU PLATEAU

TRAVAUX EFFECTUÉS DEPUIS LE DÉBUT DU PROJET :

:: Installation de 48 grandes et 32 petites clôtures

:: Plantation de 28000 hêtres, bouleaux, chênes, érables, aulnes, …

:: Récolte et semis de 700 kg de sorbes sur 11 hectares

:: Semis de bouleaux sur environ 12 hectares:: Récolte et plantation de boutures de saule

sur 1,6 hectare

:: Les semis de bouleau sont effectués par temps de nei-ge, ce qui garantit un bon contact des graines avec le sol lorsque la neige fond.

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daLE LIFE… ET APRÈS ?

Une fois le projet achevé, que vont devenir les 600 ha de tourbières et de fonds de vallées qui ont été restaurés ? Qui en assurera l’entretien ? Pourra-t-on encore y chasser, s’y promener y cueillir les myrtilles ? Au fur et à mesure que le projet s’imprime dans le paysage, ces questions reviennent de plus en plus souvent.

Gestion et entretien des sites

La gestion des sites LIFE sera entièrement assu-rée et financée par la Région Wallonne (DNF). Les opérations de gestion seront définies dans des plans de gestion détaillés, établis avant la fin du projet. Des partenariats avec des agri-culteurs sont déjà ou seront rapidement mis en place pour assurer à long terme le pâturage ou la fauche dans certains sites. Les interventions principales consisteront à empêcher la reco-

:: Plus de 80 hectares de landes et prairies humides seront gérés par pâturage, en collaboration avec les agriculteurs, comme c’est le cas à Les Tailles, dans la réserve domaniale du Grand Passage.

lonisation spontanée des espaces ouverts par l’épicéa et à assurer la surveillance et la main-tenance des nombreux ouvrages hydrauliques : digues, mares, barrages...

:: Lors d’une année de bon-ne fructification des hêtres, des travaux de décompac-tion du sol sont réalisés.

:: Le projet LIFE a déjà mis en place de nombreuses clô-tures d’une surface moyenne d’environ 1 hectare ainsi qu’une série de clôtures de moins de 100 mètres carrés. Ces dernières ont pour but de créer des îlots de diversifi-cation au sein des hêtraies pures.

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ContactsLIFE Nature Plateau des Tailles

Maison du Parc Naturel des Deux Ourthes Rue de La Roche, 86660 HOUFFALIZE

Tél./fax : 061/ 61 58 38E-mail :[email protected] :www.lifeplateaudestailles.be

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Calendrier des activités

L’équipe LIFE tient à remercier les agents du Département Nature et Forêts, l’équipe LIFE Croix-Scaille ainsi que l’ensemble de ses collaborateurs.

Photos : Myriam Deboeuf, Frédéric VanDijk, Christian Xhardez, Ghislain Cardoen, Éric Walravens, Équipe LIFE.Maquette et mise en page : Impression : Imprimerie Massoz – AlleurImprimé sur papier 100 % recyclé Cyclus Offset Éditeur responsable : Frédéric Degrave | Rue Rimière, 56 à 4120 Neupré

Cette publication est réalisée avec le soutien de la Région Wallonne et de l’instrument financier LIFE de laCommunauté européenne.

Tous les renseignements sur www.natagora.be ou au 061/ 61 58 38MERCI à tous !

Vous vous intéressez à la vie sauvage autour de vous ? Vous souhaitez partager vos observations, participer à des activités nature ? Alors n’hésitez pas à rejoindre une des Régionales Natagora (Régionales Ourthe-Amblève et Ardenne orientale) réunissant des membres actifs au niveau local !

Activités possibles dans les sites LIFE

La protection de la nature devient l’objectif priori-taire dans les sites LIFE nouvellement restaurés. Mais cette situation n’est pas du tout contradic-toire avec le maintien ou le développement de certaines activités. Ainsi, dans les propriétés com-munales, qui représentent l’essentiel des surfaces rendues à la nature, la chasse au grand gibier restera possible, tout comme la cueillette des myrtilles et des champignons, ou la promenade à pied sur les chemins et sentiers. Différentes in-frastructures d’accueil du public ont d’ailleurs déjà été installées où le seront tout prochainement : sentiers didactiques, tours de vision, panneaux d’information, caillebotis. En outre, l’exploitation des taillis feuillus restaurés, ainsi que le captage de l’eau potable pourront être poursuivis dans les sites restaurés par le projet LIFE.

Date Type d’activité Lieu d’activité Rendez-vousSamedi7 mars

Les eaux vives de Bellemeu-se : balade guidée dans le cadre des journées wallon-nes de l’eau

Vallée de la Bellemeuse, à Bé-rismenil. Ce fond de vallée a été entièrement désenrésiné dans le cadre du LIFE Plateau des Tailles

RDV au Moulin de Bellemeuse. Sortie 50 de l’E25, direction Samrée sur N89. Après 5km prendre à gauche vers Bérismenil (fléchage à partir de ce point). Départ à 14h (durée 3h). Inscription nécessaire au Contrat Rivière Our-the 086/21 08 44

Samedi7 mars

Le castor : gestionnaire des milieux humides :Visite guidée d’un site colo-nisé par une famille de cas-tors dans le cadre des jour-nées wallonnes de l’eau

Réserve Naturelle du Bec du Feyi, Wibrin

RDV à l’entrée de la réserve, à 1 km au nord de Wibrin (rue Saint-Jean, à la sortie du vil-lage de Wibrin, en allant vers Les Tailles). Dé-part à 10h (durée 2h). Inscription nécessaire au Contrat Rivière Ourthe 086/21 08 44

Samedi 7et dimanche8 mars

Découverte du castor et de son habitat :Visite guidée d’un site habité par ce gros rongeur, dans le cadre des journées wallon-nes de l’eau

Dinez (Houffalize) RDV, Suivre sortie 51 (Houffalize), puis di-rection Baraque de Fraiture pendant 3 km et prendre un petit chemin à droite à hauteur du village de Dinez (suivre fléchage). Départ à 14 h (samedi) et à 10h (dimanche). Durée 1h30. Inscription nécessaire au Contrat Rivière Our-the 086/21 08 44

Samedi 16et dimanche 17 mai

Journée de découverte des Réserves Naturelles Doma-niales (activité organisée par le Département de la Nature et des Forêts sur l’ensemble de la Région Wallonne)

Réserve Naturelle Domaniale de la Fange aux Mochettes

Le programme détaillé des manifestations sera disponible prochainement. Pour toute information : Michel Bailly - DNF - 081 / 33 61 51

Samedi18 juillet

Chantier de gestion : Premiè-re fauche d’une prairie res-taurée dans le cadre du pro-jet LIFE Plateau des Tailles

Réserve naturelle de la vallée de la Bellemeuse

RDV à 9h30, église de Wibrin, fin vers 14hTous les renseignements concernant les acti-vités sur www.natagora.be

Samedi19 septembre

Chantier de gestion : Fauche d’une prairie restaurée dans le cadre du projet LIFE Pla-teau des Tailles

Réserve naturelle de la vallée de la Bellemeuse

RDV à 9h30, église de Wibrin, fin vers 14hTous les renseignements concernant les acti-vités sur www.natagora.be

En collaboration avec la régionale Natagora Ardenne orientale et La Trientale, section locale des Cercles des Naturalistes de Belgique

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Sommaire:: Éditorial:: Panorama : Le sentier d’interprétation de Bérismenil:: Habitats et espèces : Les oiseaux du plateau:: LIFE en actions : Une gestion à Bellemeuse:: Echos du projet Interreg IV-A:: Actualité/agenda

L’AndromèdeLa feuille de contact du Projet LIFE-Nature « Plateau des Tailles »

N° 6 :: bulletin semestriel :: septembre 2009-février 2010

Les projets LIFE (L’Instrument Finan-cier pour l’Environ-nement) sont des initiatives destinées à améliorer la qua-lité de l’environne-ment dans les pays membres de la Com-munauté européen-ne. Les projets LIFE Nature s’attachent en particulier à dé-velopper la biodiver-sité et à restaurer les milieux naturels. Ils doivent faciliter la mise en application des directives euro-péennes « Oiseaux » et « Habitats », vi-sant la protection des espèces sauva-ges et de leur cadre de vie.

Ces deux directives ont conduit à la dési-gnation de Zones de Protection Spéciale (pour les oiseaux) et de Zones Spécia-les de Conservation (pour les habitats naturels rares ou menacés). Ensem-ble, ces zones for-ment le réseau Na-tura 2000, établi à travers tous les pays de la Communauté européenne.

la nature avec vous

SUIVEZ LE RUISSEAU !

A côté des grands chantiers de restauration des tourbières, très remarqués, les actions du projet LIFE se poursuivent tout aussi efficacement dans l’intimité des ruisseaux qui descendent du pla-teau des Tailles. Cette action con-cerne plusieurs centaines de pe-tites parcelles privées, ainsi que quelques grandes parcelles publi-ques. Bellemeuse, Martin-Moulin, Mincée, Pré Lefèvre, Aisne, Lue

L’équipe LIFE « Plateau des Tailles » c’est :

Denis PARKINSON(Département d’Etude du Milieu Naturel et Agricole, coordinateur)Frédéric DEGRAVE(Asbl Natagora)David DOUCET(Asbl Natagora)Valéry BEMELMANS(Sprl Bemelmans)Bernard DE ROOVER (sprl Bemelmans)Hubert ROTHEUDT(Sprl Bemelmans)

verront, après l’enlèvement des épicéas, fleurir à nouveau des prairies alluviales et croître de belles forêts d’aulnes ou de bouleaux. Pour en arriver là, il aura fallu contacter d’in-nombrables propriétaires, négocier le rachat des parcelles ou leur protection, multiplier les inventaires et les ventes de bois, suivre les exploitations,… Un travail de fourmis pour aboutir à la restauration et à la mise en réserve naturelle de près de 100 ha de fonds de vallées humides ! Allez vous promener dans ces vallées fraîchement ouvertes et vous nous direz si, comme nous, vous pensez que cela en valait la peine…

L’équipe LIFE « Plateau des Tailles »

En couvertureDes engins initialement conçus pour travailler sur les pistes de ski sont utilisés pour l’entretien de certaines landes. Grâce à leurs larges che-nilles et leur faible poids, ils permettent de faucher les zones les plus humides. Au plateau des Tailles, de telles machines sont actuellement utilisées en complément de la gestion par pâturage pour rajeunir les lan-des à bruyères ainsi que pour faucher les landes dominées par la moli-nie, une graminée souvent envahissante formant de gros touradons.

Ci-contreL’année 2009 aura été une bonne année pour les papillons. Vous aurez peut-être remarqué la présence particulièrement abondante de la belle-dame, pour laquelle on peut parler d’une véritable invasion ! Hivernant sur le pourtour méditerranéen sous forme de chrysalides, les adultes remontent vers le nord au printemps et se reproduisent en chemin. Les femelles pondent leurs œufs sur diverses plantes dont le chardon et l’ortie. Ces œufs donnent naissance à une deuxième géné-ration d’adultes qui se métamorphosent au milieu de l’été et qui des-cendront vers le sud en automne où ils se reproduiront à nouveau.

Au plateau des Tailles, une espèce beaucoup plus rare a également été observée en nombre cette année, il s’agit du nacré de la canneberge (Boloria aquilonaris). Ce nacré a une répartition boréo-alpine, c’est-à-

dire qu’on ne le retrouve que dans le Nord de l’Europe (Scandi-navie) et en altitude, dans les massifs montagneux. Sa chenille est inféodée à la canneberge, plante qui ne pousse que dans

les tourbières. Le nacré de la canneberge est actuellement menacé dans tous les pays qui l’abritent. En Belgique, sa

répartition est limitée à l’Ardenne et la Lorraine et est restreinte à une vingtaine de stations seulement.

La Bellemeuse à Nadrin ::

Belle-dame ::

Nacré de la canneberge ::

LE SENTIER D’INTERPRÉTATIONDE BÉRISMENIL

Dans le numéro précédent de l’Andromède, nous vous présentions le sentier didactique de Samrée, qui permet de découvrir les tourbières restaurées dans le cadre du projet LIFE « pla-teau des Tailles ». Partons cette fois ensemble à la découverte de la vallée de la Bellemeuse, le long d’un sentier didactique lui aussi financé avec les indemnités versées à la Ville de La-Ro-che-en-Ardenne pour l’abattage prématuré des épicéas sur les sites LIFE.

« Eaux vives de Bellemeuse : flic-floc à flanc de torrent ! »

Aménagements

Des panneaux et modules interactifs permettent de mieux comprendre les milieux naturels et les paysages rencontrés. Ils mettent en évidence l’importance écologique et socio-économique de l’eau.

Thèmes abordés : la dynamique du ruisseau (7), Natura 2000 et le réseau écologique (8), la forêt alluviale (9), le captage de l’eau (10), le ruisseau (11), le paysage (12) et l’eau comme force mo-trice (13).

Informations pratiques

Départ : Un parking et une aire de pique-ni-que sont aménagés près du ruisseau non loin du moulin de Bellemeuse. A partir du centre de Bérismenil, prendre la direction de Samrée puis, à la sortie du village, une route à droite qui descend jusqu’au moulin de Bellemeuse.

Longueur : 3 Km - environ 1h15 sur chemins empierrés et sentiers facilement praticables.

Balisage : Croix verte sur fond blanc.

Accès : Autorisé toute l’année. Pendant la pé-riode de la chasse, du 21 septembre au 31 dé-cembre, le sentier est inaccessible les jours de battue et pendant les périodes d’affût. Voir les affichettes au point de départ.

« L’eau, à l’échelle cosmique, est plus rareque l’or ! » (Hubert Reeves).

Alors, partez à sa rencontre, apprenez à l’apprivoiser et devenez un véritable chercheur d’or… bleu !

:: Un des modules thématiques du sentier de Bérismenil

Panorama

LES OISEAUX DU PLATEAU DES TAILLES

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Parmi la multitude d’espèces visées par le projet LIFE, les oiseaux sont sans doute un des grou-pes dont la réponse aux interventions est la plus rapide, notamment grâce à leur grande mobi-lité. Au travers de quelques exemples, voyons comment l’avifaune réagit aux aménagements réalisés sur le plateau des Tailles.

Création de zones humides

La restauration des tourbières est une des prio-rités du projet. A ce titre, de nombreux barrages de tourbe ou d’argile sont créés afin d’ennoyer des surfaces parfois importantes de lande dé-gradée ou de coupe à blanc. Plus radicalement, ces surfaces sont étrépées (étrépage = raclage de la couche superficielle du sol) pour permettre l’expression de la banque de graines enfouies dans la tourbe. Les zones humides ainsi créées doivent présenter une faible hauteur d’eau (tou-jours inférieure à 30 cm), ce qui permet la reco-lonisation par les sphaignes et l’installation de la

végétation typique des milieux tourbeux ouverts, composée de laîches, linaigrettes, joncs,...

Au plateau des Tailles, les zones aménagées de la sorte se montrent extrêmement attractives pour les oiseaux d’eau. Dès la fin des travaux, les vanneaux huppés ont animé les secteurs étrépés de leurs parades. Le mâle effectue un vol nuptial combinant zigzags et vols en piqué, accompagnés d’un cri strident (« piouit »). Le vanneau huppé, migrateur partiel, ne nichait plus dans les fagnes du plateau des Tailles de-puis plusieurs dizaines d’années. Ce limicole affectionne les étendues humides à végétation rase, où il installe son nid, à même le sol. La création de nouvelles zones de végétation pion-nière est donc très favorable à cette espèce des milieux ouverts, en constante régression suite à l’intensification des pratiques agricoles.

D’autres migrateurs ont également choisi les nouvelles zones humides pour y faire halte et re-prendre des forces avant de continuer leur voya-ge. La migration estivale (postnuptiale) a ainsi été marquée par une abondance des chevaliers culblancs et sylvains sur tous les sites LIFE. Ces limicoles nordiques retrouvent sur le plateau des Tailles un paysage quelque peu similaire à leur habitat de reproduction, et s’y arrêtent quelques jours durant leur périple vers l’Afrique. Dès le mois de septembre, l’arrivée massive des bécassines a pu être constatée (jusqu’à 40 oiseaux obser-vés ensemble !). La bécassine des marais n’est donc pas restée indifférente à ces zones humides comprenant des plages de tourbe mises à nu et des îlots de végétation où elle peut se reposer en toute quiétude. En Wallonie, la disparition des mi-lieux ouverts humides a eu raison des dernières populations de cette espèce, désormais rarissime durant la période de reproduction. Gageons que ces multiples observations laissent présager une future nidification de la « petite bécasse » dans les sites réhabilités.

Zone étrépée, quelques mois après travaux ::

:: Chevalier gambette

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:: Empreinte de grue dans la neige

Mais la plus symbolique des récompenses pour les acteurs du projet est sans aucun doute l’atter-rissage de plusieurs vols de grues cendrées dans les sites LIFE. La région du plateau des Tailles est stratégiquement positionnée sur la route de mi-gration de cet imposant échassier. Jusqu’ici, les grues semblaient préférer les prairies et cultures de la région pour effectuer une halte ponctuel-le. Depuis les récents aménagements, certains groupes n’hésitent pas à descendre sur les sites LIFE pour passer la nuit, comme en témoignent les empreintes laissées dans la neige fraîche de la fin du mois de novembre 2008.

Des milieux ouverts

Les coupes de peuplements résineux menées à travers le massif du plateau des Tailles vont constituer une série de vastes clairières. Dans une majorité des cas, une gestion récurrente sera appliquée pour éviter le reboisement spon-tané de ces clairières. Par exemple, plusieurs enclos de pâturage extensif ont été mis en pla-ce et accueillent un troupeau de vaches écos-saises, adaptées aux milieux humides et à la rigueur du climat de Haute Ardenne. A l’image des larges étendues de landes qui occupaient autrefois les hauts plateaux, ces milieux ouverts constituent l’habitat d’une série d’oiseaux me-nacés, dépendants du maintien d’activités agri-coles traditionnelles comme la fauche ou le pâ-turage itinérant. C’est le cas de la pie-grièche, passereau aux allures de petit rapace, guettant les insectes, micromammifères ou encore les amphibiens depuis ses postes d’affût.

D’autres espèces en danger sont liées à l’exis-tence de clairières diversifiées. C’est notamment le cas de deux espèces au plumage mimétique, le torcol fourmilier et l’engoulevent d’Europe. Le torcol fourmilier est un petit pic appréciant les es-paces ensoleillés riches en bois mort. Il se nourrit essentiellement de fourmis qu’il cherche au sol,

c’est pourquoi la présence de zones de végétation rase lui est favorable. Au plateau des Tailles, le torcol fourmilier paraît avoir bénéficié des coupes à blanc et de la conservation de certains arbres morts et de chablis, puisque des individus chan-teurs ont été découverts dans les sites LIFE.

Pour améliorer la capacité d’accueil des trouées pour la faune et diversifier le massif forestier, des travaux de plantation de feuillus indigènes ont été entrepris. Des lisières et des îlots sont créés, en utilisant aussi des essences secondai-res comme le sorbier des oiseleurs, l’aulne gluti-neux, le peuplier tremble, le bouleau, le saule à oreillette, le coudrier ou encore la bourdaine. Les essences arbustives ne sont donc pas oubliées et sont essentielles pour augmenter la capacité d’accueil du milieu, dans la perspective d’un meilleur équilibre forêt-gibier. Ces îlots feuillus seront appréciés pour la nidification mais fourni-ront à terme, une nourriture essentielle, notam-ment en période hivernale.

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:: Un hôte discret des trouées en milieu forestier, le torcol fourmilier

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:: La plus grande de nos pies-grièches, la pie-grièche grise est aussi la plus rare et dépend du maintien de milieux ouverts diversifiés.

Samedi 18 juillet, chantier bénévole de gestion dans la vallée de Bellemeuse, organisé par l’équi-pe du projet LIFE Plateau des Tailles à laquelle la Trientale offre régulièrement son concours.

Bellemeuse, petit ruisseau qui des hauteurs de la Fange aux Mochettes dégringole vers Nadrin pour rejoindre le Martin-Moulin au sud de Petite-Mor-mont : c’est là que le travail attend les volontaires du jour. Une vallée sinueuse et sauvage, agrémen-tée par le gazouillis des eaux claires et rouverte l’an dernier par la coupe d’épicéas. Lors d’une jour-née de gestion précédente, les branches avaient été amoncelées en bordure de parcelles. En une saison, les graminées ont repris leur droit d’une manière spectaculaire et reconstitué une prairie alluviale, biotope propice au retour d’espèces in-digènes devenues rares ou disparues.

Le chantier consiste cette fois à ramasser l‘herbe coupée récemment et à l’entasser en meules à la périphérie des quatre parcelles contiguës qui recouvrent au total près d’un hectare. Fenaison à l’ancienne, faisant fi de toute mécanisation : râteaux, fourches, 18 paires de bras venues de tous les coins de Wallonie, de la bonne humeur et de belles éclaircies en prime pour contredire une météo pessimiste… Les participants font preuve d’une belle ardeur qui suscite les commentaires, surtout quand il faut traverser le ruisseau ou pa-tauger dans la fange. Midi trente, le travail est ter-miné. Photo de groupe oblige, tous autour d’une meule couronnée par… les pieds de Guy et c’est le pique-nique avec le dessert-tartes amené par David.

En guise de sieste, Frédéric emmène le groupe pour une visite commentée du site en amont vers Nadrin ; il nous explique les projets d’agrandisse-

ment de la réserve et les travaux futurs. L’occasion aussi de quelques observations : Balsamine des bois, Renouée bistorte, Gnaphale des mares, Suc-cise des prés, Lotier des marais, Vesce hérissée, Lepture rouge (Anoplodera rubra), Belle-dame, Pie-grièche écorcheur, traces nettes de Blaireau, beaux spécimens de Batraciens, barrages de Castors, étendues contrastées par l’Epilobe en épi et la Reine-des-prés.

Une belle ambiance, la conscience d’un travail utile, quelques heures au rythme de la nature, on reviendra.

La Trientale est une section des Cercles des Natu-ralistes de Belgique du plateau des Tailles et de la vallée de la Lienne. Fondée en 1984, elle organise des activités diverses (une cinquantaine par an) qui s’adressent à tous ceux qui sont intéressés par l’observation, l’écoute et la protection de la nature :

:: des balades guidées dans les biotopes les plus divers pour aller à la découverte des plantes, des oiseaux, des insectes, des champignons et du patrimoine historico-paysager ;

:: des conférences qui sensibilisent à la connais-sance et à la protection de notre environne-ment ;

:: des journées de gestion de réserves naturelles souvent en collaboration avec d’autres associa-tions qui poursuivent les mêmes objectifs.

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La Trientale-CNB doit son nom et son emblème à une fleur modeste des tourbières boréales, Trientalis europeae, étoile à sept pétales (Zevenster pour les Néerlandophones ou Siebenstern pour les Germanophones). Discrète, elle peut toutefois se rencontrer en colonies importantes, comme dans la fagne de Nazieufa. Stylisée, elle est aussi l’emblème de la réserve naturelle domaniale des Hautes Fagnes.

Gabriel Ney, la Trientale www.latrientale-cnb.be

UNE GESTION À BELLEMEUSE PAR GABRIEL NEY, LA TRIENTALE

S’inscrivant dans la continuité du projet Interreg III-A « Fonds de vallées » (2004-2007), le projet Interreg IV-A « Restauration écologique trans-frontalière » (2009-2011) poursuit le désenrési-nement et la restauration des sites déboisés pré-sentant un intérêt écologique de premier plan.

Parmi les nouvelles actions mises en place, la sensibilisation du public et le suivi scientifique ou « monitoring » des principaux groupes d’es-pèces bio-indicatrices (papillons de jour, odona-tes, oiseaux nicheurs, végétation) occupent une place de choix.

Inventaires botaniques des sites déboisés et gérés écologiquement

Afin d’évaluer de façon objective l’impact sur la biodiversité des mesures de gestion mises en place dans plusieurs sites déboisés entre 2004 et 2007, des relevés de végétation détaillés se-ront effectués chaque année pendant toute la durée du projet. Les premiers inventaires ont commencé fin juin 2009 et se poursuivent cet été. Les données récoltées sont transmises aux ministères compétents de la Région wallonne et du Grand-Duché de Luxembourg. De cette fa-çon, la pérennité du travail accompli pourra être assurée après la fin du projet.

Les inventaires détaillés sont réalisés dans des « carrés permanents » de 4m x 4m matérialisés sur le terrain par deux piquets orientés Nord-Sud. Dans un habitat déterminé, 3 carrés sont placés dans un milieu homogène subissant une gestion identique. Des carrés permanents « té-moin » sont également placés dans des « ex-clos » sans aucune mesure de gestion. Ceux-ci permettront de comparer l’évolution spontanée de la végétation avec l’évolution résultant des interventions humaines (pâturage extensif, fau-che tardive…). Au total, 26 carrés permanents

répartis sur 9 sites seront suivis par le Parc Na-turel des Deux Outhes et la Fondation Hëllef fir d’Natur, partenaire luxembourgeois du projet.

Quelques espèces végétales indicatrices

Les espèces pionnières qui recolonisent les coupes forestières récentes indiquent un milieu temporaire perturbé plus ou moins riche en élé-ments nutritifs : épilobe en épi, digitale pourpre, ronce, sureau… ou parfois un sol tassé et une remontée de la nappe phréatique comme en témoigne la présence du jonc épars ou du jonc aggloméré. Un peu plus tard réapparaissent des espèces caractéristiques des milieux humi-des telles que la renouée bistorte, le comaret et de nombreuses espèces de laîches.

ÉCHOS DU PROJET INTERREG IV-A « RESTAURATION ÉCOLOGIQUE TRANSFRONTALIÈRE » PAR NATHALIE CLAUX, PARC NATUREL DES DEUX OURTHES

:: Site géré par pâturage ex-tensif, quelques années après la coupe des épicéas (Gouvy)

:: A droite : Monitoring dans la vallée transfrontalière de la Woltz (Gouvy). Déboisé en 2007, ce site sera pâ-turé par des moutons rus-tiques. La renouée bistorte y est déjà présente.

:: A gauche : Le bas marais à Narthécie, un milieu d’inté-rêt exceptionnel jointif de terrains déboisés en 2007.

:: Recolonisation par le trèfle d’eau dans une mise à blanc récente.

ContactsLIFE Nature Plateau des Tailles

Maison du Parc Naturel des Deux Ourthes Rue de La Roche, 86660 HOUFFALIZE

Tél./fax : 061/ 61 58 38E-mail :[email protected] :www.lifeplateaudestailles.be

Actu

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Calendrier des activités

L’équipe LIFE tient à remercier les agents du Département Nature et Forêts, l’équipe LIFE Croix-Scaille ainsi que l’ensemble de ses collaborateurs.

Photos : Nathalie Claux, René Dumoulin, Equipe LIFE, Jules Fouarge, Marc Paquay, et William Philippe.Maquette et mise en page : Impression : Imprimerie Massoz – AlleurImprimé sur papier 100 % recyclé Cyclus Offset Éditeur responsable : Frédéric Degrave | Rue Rimière, 56 à 4120 Neupré

Cette publication est réalisée avec le soutien de la Région Wallonne et de l’instrument financier LIFE de laCommunauté européenne.

Tous les renseignements sur www.natagora.be ou au 061/ 61 58 38MERCI à tous !

Vous vous intéressez à la vie sauvage autour de vous ? Vous souhaitez partager vos observations, participer à des activités nature ? Alors n’hésitez pas à rejoindre une des Régionales Natagora (Régionales Ourthe-Amblève et Ardenne orientale) réunissant des membres actifs au niveau local !

Un an de plus pour le LIFE

Comme annoncé brièvement dans le précédent numéro de « l’Andromède », le projet LIFE « pla-teau des Tailles » est prolongé d’une année et se terminera fin 2010. Ce temps supplémentaire sera mis à profit pour achever dans les meilleu-res conditions la restauration de tous les sites dé-boisés et pour donner encore plus d’ampleur à certaines actions pour lesquelles le temps risquait de nous manquer cruellement. La fin du projet sera également mise à profit pour déjà évaluer la gestion (fauche, pâturage) mise en place sur les sites restaurés et pour établir des plans de gestion mûrement réfléchis et tenant compte des plantes et des animaux déjà revenus sur les sites.

Enfin, si comme nous l’espérons, vous appréciez la lecture de cette petite publication, nous pour-rons y ajouter deux numéros aux six initialement prévus !

Date Type d’activité Lieu d’activité Rendez-vousSamedi12 septembre

Chantier de gestion :Elimination des ligneux colonisant des milieux ouverts d’une grande richesse botanique

Réserve naturelle de Commanster (Vielsalm)

RDV à 9h30 devant l’église deCommanster ; fin prévue vers 16 h

Samedi19 septembre

Chantier de gestion :Ramassage du foin dans une prairie en voie de restauration

Réserve naturelle de la vallée de la Bellemeuse (Houffalize)

RDV à 9h30, église de Wibrin,fin vers 14h

Samedi10 octobre

Chantier de gestion :élimination des rejets de bouleaux dans la lande humide

Réserve naturelle de Chifontaine (Gouvy)

RDV à 9h30, église de Courtil,fin vers 16h

Samedi24 octobre

Chantier de gestion :Débroussaillage et ramas-sage de branches en vue de recréer une prairie humide

Réserve naturelle de la vallée de la Bellemeuse (La Roche-en-Ar-denne)

RDV à 9h30, église de Bérismenil,fin vers 14h

Samedi 14 novembre

Chantier de gestion :Débroussaillage et ramas-sage de branches en vue de recréer une prairie humide

Réserve naturelle de la vallée de la Bellemeuse (La Roche-en-Ardenne)

RDV à 9h30, église de Bérismenil,fin vers 14h

En collaboration avec la régionale Natagora Ardenne orientale et La Trientale, section locale des Cercles des Naturalistes de Belgique

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L’AndromèdeLa feuille de contact du Projet LIFE-Nature « Plateau des Tailles »

N° 7 :: bulletin semestriel :: mars 2010-août 2010

Les projets LIFE (L’Instru ment Finan-cier pour l’Environ-nement) sont des initiatives destinées à améliorer la qua-lité de l’environne-ment dans les pays membres de la Com-munauté européen-ne. Les projets LIFE Nature s’attachent en particulier à dé-velopper la biodiver-sité et à restaurer les milieux naturels. Ils doivent faciliter la mise en application des directives euro-péennes « Oiseaux » et « Habitats », vi-sant la protection des espèces sauva-ges et de leur cadre de vie.

Ces deux directives ont conduit à la dési-gnation de Zones de Protection Spéciale (pour les oiseaux) et de Zones Spécia-les de Conser vation (pour les habitats naturels rares ou menacés). Ensem-ble, ces zones for-ment le réseau Na-tura 2000, établi à travers tous les pays de la Communauté européenne.

la nature avec vous

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Sommaire:: Éditorial:: Prenons de la hauteur !:: Projet LIFE et cartes anciennes:: Echos du LIFE « camps militaires »:: Vert Pomme s’éveille:: Venez visiter les sites restaurés…:: Agenda

En couvertureMalgré de nombreuses difficultés rencontrées lors de la mise en œuvre, la digue en palplanches de la Fagne du Grand Passage est incontes-tablement une réussite. Une année seulement après les travaux, les plantes des tourbières, sphaignes et linaigrettes en tête, se développent à toute vitesse en bordure du nouveau plan d’eau formé par la digue. Deux espèces rares de libellules des tourbières y ont été observées : l’agrion hasté et la leucorrhine douteuse. Les limicoles et les sarcelles s’y arrêtent lors de leur migration. Cette digue permet aussi d’inonder une zone de tourbière haute détruite par l’extraction de la tourbe.

L’équipe LIFE « Plateau des Tailles » c’est :

Denis PARKINSON(Département d’Étude du Milieu Naturel et Agricole, coordinateur)Frédéric DEGRAVE(asbl Natagora)Christian XHARDEZ(asbl Natagora)Valéry BEMELMANS(sprl Bemelmans)Bernard DE ROOVER (sprl Bemelmans)Hubert ROTHEUDT(sprl Bemelmans)

Dernière ligne Droite !

Le premier semestre de 2010 – dernière année du projet - sera encore bien chargé en travaux de restauration divers. Parmi les principaux : travaux hydriques dans la Fagne de la Goutte, dé-boisements et nettoyage de cou-pes dans les fonds de vallées. En cours d’année, les travaux s’orienteront vers la préparation des sites pour la gestion future : mise en place des clôtures de pâ-turage, préparation et fauche des prairies et des landes. Et toute l’équipe travaillera aussi d’arra-che-pied sur la planification de la gestion future (les plans de ges-tion) et sur le rassemblement et la transmission de toute l’informa-tion qui a été récoltée pendant le projet : inventaire et cartographie des travaux réalisés, analyse des observations naturalistes. Le prin-temps et l’été seront aussi mis à

profit pour présenter à un large public les différentes réalisa-tions. Notre colloque de fin de projet se déroulera à la fin du mois d’août et nous vous proposons une série de visites de terrain des sites restaurés fin juin – début juillet. Nous espé-rons vraiment vous y rencontrer nombreux !

L’équipe LIFE « Plateau des Tailles »

:: L’agrion hasté, petite libellule des tourbières menacée de disparition

:: La Fange aux Mochettes

Prenons de la hauteur !A trois reprises (septembre 2006, juillet 2008 et septembre 2009), nous avons survolé les sites du projet LIFE en ULM ou en avion de touris-me. A chaque fois, nous en avons ramené une moisson de photos. Nous ne résistons pas au plaisir de vous en commenter quelques-unes parmi les plus récentes. Pour poursuivre ce survol virtuel, rendez-vous sur notre site web : www.lifeplateaudestailles.be.

Site prestigieux du projet LIFE « plateau des Tailles », la Fange aux Mochettes a subi un sérieux « lifting ». Les bouleaux qui envahissaient la tour-bière haute active ont été abattus ( 1 ), ainsi que les épicéas qui parsemaient le site. Les vieux épi-céas, impossibles à abattre sans faire de dégâts, ont été annelés. De larges surfaces monotones de molinie ont été décapées ( 2 ), pour permettre le développement des plantes des tourbières. En-fin, sur une très grande zone tourbeuse et humi-de située en aval de la tourbière ( 3 ), les épicéas ont été retirés et les fossés de drainage ont été neutralisés. Ici aussi, de nombreux plans d’eau, petits et grands, ont été créés ( 4 ).

Si vous vous baladez sur le sentier didactique de Samrée, vous traversez sur un caillebottis ( 5 ) une grande fagne restaurée dans le cadre du projet LIFE. Voici le paysage que vous découvririez si vous étiez un oiseau ! Pas mal, non ? En concer-tation avec le locataire de la chasse, quatre zones de fourrés d’épicéas ( 6 ) ont été provisoirement conservées afin de permettre au gibier – cervidés et sangliers – de trouver un abri.

Dans la haute vallée de l’Aisne, un fond de vallée humide de grand intérêt biologique subsistait au lieu-dit « Moulin de la Fosse ». Le propriétaire de ce site, un naturaliste passionné, a collaboré

avec le projet LIFE pour étendre la zone humide, restaurer les parcelles encore plantées d’épicéas et donner au site le statut de réserve naturelle domaniale. La gestion du site est assurée par le pâturage de deux poneys de race « fjord ».

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:: Sentier didactique de Samrée

:: Le lieu-dit Moulin de la Fosse

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Panorama

Cartes anCiennes, une mine d’informations Pour la restauration éCologique des milieux naturels

L’ampleur et la technicité des travaux qui sont réalisés dans le cadre du projet LIFE « plateau des Tailles » peut donner à penser que nous créons des milieux totalement artificiels. Dé-trompez-vous, il ne suffit pas de choisir une zone au hasard, d’y couper les épicéas puis de creuser des mares pour créer une tourbière ! Lorsqu’un projet de restauration des milieux na-turels tel que celui-ci est conçu, la première dé-marche consiste à rechercher et à étudier l’his-toire des sites, l’évolution des paysages au cours du temps et les transformations que l’homme lui a imposées. Dans cette démarche, les cartes topographiques anciennes constituent un outil précieux ! Pour mieux le comprendre, exami-nons au travers des cartes deux sites restaurés dans le cadre du projet LIFE, une tourbière et un fond de vallée.

La fagne de la Goutte

La carte de Ferraris identifie clairement la Fagne de la Goutte – au sud-est du village de Odeigne- comme une zone marécageuse impraticable entourée de forêts feuillues. Au vu de la carte, cette tourbière apparaît plus boisée que celles situées plus au nord (Fagne du Pouhon – Fagne de Nazieufa).

Cette tourbière fut sans doute déboisée et ex-ploitée à la fin du XIXème et jusqu’après la première guerre mondiale, comme le montre la carte de l’Institut Cartographique Militaire, levée en 1893. Sur cette carte sont clairement repré-sentées les fosses d’extraction de la tourbe.

D’après les registres du DNF, cette fagne a été complètement drainée et plantée d’épicéas dans les années 1920. La zone (en rouge sur la carte de 1893) qui a été restaurée corres-pond exactement à l’étendue de la tourbière originelle.

La vallée de la Bellemeuse

Jusqu’aux années 1950 environ, l’ensemble du fond de la vallée de ce ruisseau, en amont et en aval du village de Nadrin, était occupé par des prairies de fauche et des pâtures. Ces prairies étaient fauchées à la main par les habitants des villages environnants et le foin était utilisé pour nourrir le bétail en hiver. Ces prairies formaient un cordon continu le long du ruisseau, comme le montre clairement la carte de l’Institut Car-tographique Militaire levée en 1924. Suite à la mécanisation de l’agriculture, ces prairies, très

Histoire

:: La vallée de la Bellemeuse aujourd’hui

:: La vallée de la Bellemeuse sur la carte de l’Institut Cartographique Militaire de 1924

Cartes anCiennes, une mine d’informations Pour la restauration éCologique des milieux naturels

riches d’un point de vue biologique, ont été pro-gressivement abandonnées par les agriculteurs locaux à partir de 1960 et replantées d’épicéas. Les travaux du LIFE « plateau des Tailles » ont consisté à recréer ces prairies, qui seront à nou-veau fauchées chaque fois que cela est techni-quement possible.

Ces deux exemples montrent à quel point l’étude historique des sites est utile avant d’envisager leur restauration écologique. D’une part, cela permet de donner un sens historique, culturel et patrimonial aux travaux en évitant de créer des milieux totalement nouveaux et artificiels. D’autre part, cela rend possible la reconstitution rapide des milieux naturels, qui ne se dévelop-pent jamais aussi vite et aussi bien que sur les sites où ils étaient présents auparavant. Enfin, cette approche historique permet de mieux orienter les choix pour la gestion future des si-tes, en reproduisant les pratiques agricoles qui ont autrefois créé et entretenu les milieux.

:: La Fagne de la Goutte sur la carte de l’Institut Cartographique Militaire de 1893

:: La Fagne de la Goutte sur la carte de Ferraris

Cartes de Ferraris : réalisées de 1771 à 1778 par le Comte de Ferraris. Il s’agit d’une carte des Pays-Bas autrichiens. Ces cartes, qui ont été réalisées « par arpentage et à vue », sont souvent imprécises mais fournissent une information unique sur les paysages de cette époque antérieure à la révolution industrielle.

Cartes de Vandermaelen : cartes au 1 : 20 000 de la Belgique réalisées en 1866.

Cartes du Dépôt de la Guerre, de l’Institut Cartographique Militaire, de l’Institut Géographique militaire. Ces institutions sont les ancêtres de l’actuel Institut Géo-graphique National. Cet institut a produit de la première moitié du XIXème siècle jusqu’à aujourd’hui les cartes topographiques de la Belgique. Les actualisations successives de ces cartes permettent de retracer l’évolution du paysage au cours du temps.

Quelles sont les cartes anciennes disponibles pour la région du Plateau des Tailles ?

:: La Fagne de la Goutte après restauration

Vert Pomme est une asbl créée à l’initiative d’ha-bitants de la commune de Manhay. Sur un ter-rain communal prend place un verger conserva-toire de hautes tiges. Il permet de sauvegarder d’anciennes variétés locales de pommes, poires, cerises ou prunes et de créer des niches écolo-giques particulières. Sur le même site, un po-tager social verra le jour dès ce printemps. Des parcelles seront mises à disposition d’habitants pour travailler la terre et récolter leurs légumes ; des animations pour les écoles permettront d’approcher divers thèmes, comme les saisons, les goûts, l’alimentation saine… Et enfin, une oseraie expérimentale accueillera des boutures de diverses variétés de saules qui peuvent être utilisés dans le cadre d’un apprentissage de la culture de l’osier et de la vannerie.

Autour de ces trois pôles, l’asbl désire rendre le site attractif pour la biodiversité. Des bandes de fauches tardives, des zones de friches, des plantations de haies et de «fleurs» d’espèces indigènes, la mise en place de nichoirs à insec-tes, oiseaux, reptiles, mammifères… ouvriront les portes de Vert Pomme à une grande variété d’espèces. Par ces mesures, nous espérons que le site prendra une réelle valeur écologique, représentera un lieu idéal pour l’émerveillement et l’éducation à l’environnement.

Une série d’activités permettra de lier le site de Vert Pomme à la nature environnante. Des su-

jets comme la sylviculture, le monde de l’eau, les champignons, les traces d’animaux, l’orien-tation, l’ornithologie, les insectes…seront abor-dés lors des animations.

Une collaboration avec le projet Life « plateau des Tailles » nous mènera sur ce milieu par-ticulièrement riche au moyen de journées de découverte, d’animation et de gestion.

Rendez-vous sur le site de Vert Pomme dès le 20 mars pour une formation sur la taille des jeunes fruitiers. N’hésitez pas à nous demander notre programme et des informations complé-mentaires à l’adresse [email protected] ou au 0492/86 15 18.

Vert Pomme s’éVeille Par StéPhane Barthélemy, coorDinateur Du Projet Vert Pomme

S. Rouxhet

S. Rouxhet

Depuis plusieurs décennies, les scientifiques et les naturalistes qui ont eu l’opportunité d’étu-dier les espèces animales et végétales présen-tes dans les trois domaines militaires d’Elsen-born, Lagland, et Marche-en-Famenne ont mis en évidence leur intérêt écologique de premier plan. La présence d’habitats communautaires et d’espèces menacées a conduit à l’intégra-tion de 7.937 ha de ces 3 domaines militaires au sein du réseau Natura 2000. Mené sous la responsabilité de la DGARNE, le projet Life « Natura2mil » s’appuie sur un partenariat en-tre la Défense et les associations de conserva-tion de la nature Natagora-RNOB et Ardenne & Gaume. Il est cofinancé par la Commission européenne et la Région wallonne, et bénéficie d’un appui important de la Défense.

Le projet se termine fin 2010 et a déjà restauré plus de 730 ha, que ce soit par la réouverture des milieux, l’étrépage (décapage superficiel du sol avec exportation), le bouchage de drains ou

encore le mulchage de prairies à fenouil des Al-pes. La gestion des sites restaurés se fait ensui-te soit par pâturage (moutons ardennais roux ou bovins), par fauchage ou encore par des mises à feu contrôlées.

L’arrêt du nourrissage des sangliers dans les camps de Lagland et de Marche-en-Famenne a également été acquis, ce qui permet de réduire leurs populations et de viser un plus juste équi-libre avec l’ensemble du milieu naturel. Malgré cela, les prix de location de la chasse à Marche n’ont pas baissés.

Un volet également important du Life Natura2mil est l’information et la sensibilisation des militaires et du public civil à l’importance de la biodiversité dans ces domaines. Une série de journées « por-tes ouvertes » axées sur la nature ont déjà été organisées, outre la publication de brochures et folders. En 2010, chaque camp ouvrira ses por-tes afin de faire découvrir les actions du projet et plus globalement l’implication de la Défense.

Vous êtes les bienvenus à Marche-en-Famenne le dimanche 25 avril, à Elsenborn le dimanche 09 mai et à Lagland le jeudi 13 mai. C’est une occasion assez unique d’accéder à des domai-nes habituellement interdits au public, pour des raisons évidentes de sécurité.

Pour plus d’information : http://www.natura2mil.be ou 084/24 66 20

Projet life natura2mil : la défense au serViCe de la

biodiVersité !

Par herVé PirarD, coorDinateur Du Projet liFe natura2mil

Lancé en janvier 2006, ce projet se déroule dans les camps militaires d’Elsenborn, Lagland

(Arlon) et Marche-en-Famenne. Il vise à restaurer et protéger l’importante biodiversité de ces

domaines, sans remettre en cause leur usage opérationnel pour l’entraînement

des troupes belges.

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ContactsLIFE Nature Plateau des Tailles

Maison du Parc Naturel des Deux Ourthes Rue de La Roche, 86660 HOUFFALIZE

Tél./fax : 061/ 61 58 38E-mail :[email protected] :www.lifeplateaudestailles.be

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L’équipe LIFE tient à remercier Stéphane Barthélemy, Maëlle Dufrasne (Asbl Vert Pomme), Hervé Pirard (LIFE Camps militaires), Yves Pirothon (pour le survol en ULM des sites).

Photos : M. Dufrasne, H. Ghyselinck, P. Lighezzolo, X. Mestdagh, S. Rouxhet, P. Themans, Equipe LIFE.Maquette et mise en page : Impression : Imprimerie Massoz – AlleurImprimé sur papier 100 % recyclé Cyclus Offset Éditeur responsable : Frédéric Degrave | Rue Rimière, 56 à 4120 Neupré

Cette publication est réalisée avec le soutien de la Région Wallonne et de l’instrument financier LIFE de laCommunauté européenne.

Tous les renseignements sur www.natagora.be ou au 061/ 61 58 38MERCI à tous !

Vous vous intéressez à la vie sauvage autour de vous ? Vous souhaitez partager vos observations, participer à des activités nature ? Alors n’hésitez pas à rejoindre une des Régionales Natagora (Régionales Ourthe-Amblève et Ardenne orientale) réunissant des membres actifs au niveau local !

Au cours de cette dernière année de projet, nous souhaiterions présenter largement les réalisations du programme LIFE. Outre le colloque de fin de projet, nous vous proposons de participer à une session de six visites de terrains qui se dérouleront du 29 juin au 7 juillet 2010.

Chacune des visites abordera un site particulier et sera orien-tée vers un thème spécifique. Les visites seront guidées par les membres de l’équipe LIFE, qui présenteront les travaux réalisés et répondront aux questions. L’objectif de ces sorties est d’in-former largement sur les réalisations du projet, d’enrichir des remarques extérieures la gestion future des sites et de créer ou de renforcer les liens entre les sites et les acteurs locaux.

La participation aux visites est entièrement libre et gratuite. Il n’est pas nécessaire de s’inscrire. Durée : ½ journée (matinée ou après-midi). Prévoir des bottes et des vêtements adaptés à la météo du moment. Pour toutes les visites, le rendez-vous est fixé sur le parking de l’Auberge du Carrefour de la Baraque de Fraiture. Pour tout renseignement : 061 / 61 58 38.

Date Thématique Lieu d’activité Rendez-vousMardi 29/06/2010

La protection, la restauration et la gestion des tourbières hautes

Réserve naturelle domaniale de la Fange aux Mochettes (Samrée)

RDV à 13h30

Jeudi 01/07/2010

La restauration des fonds de vallée Vallée de la Bellemeuse RDV à 9h

Vendredi 02/07/2010

La gestion future des sites restaurés Fagne du Grand Passage (Tailles) RDV à 9h

Samedi 03/07/2010

La restauration des tourbières plantées d’épicéas Fagne du Pouhon (Odeigne) RDV à 13h30

Mardi 06/07/2010

La restauration des hêtraies et l’équilibre forêt-gibier Bois de Wibrin/ Bois de Saint-Jean RDV à 9h

Mercredi 07/07/2010

Les activités humaines et les sites restaurés Sentier didactique de Samrée RDV à 13h30

Envie de découvrir les sites restaurés du LIFE « plateau des Tailles » ?

Date Thématique Lieu d’activité Rendez-vousSamedi 10 avril 2010

Chantier de gestion :Repiquage de linaigrettes dans les sites restaurés

Tourbières restaurées du Plateau des Tailles

RDV à 9h30, sur le parking de la Baraque de Fraiture, fin vers 14h

Samedi 8 mai 2010

Balade guidée : Les oiseaux au printemps sur les sites restaurés

Fagne de Samrée RDV à 7h, à l’entrée du Bois de Samrée (long N89, face ferme de la Lue)

Samedi 7 août 2010

Chantier de gestion : Ramassage du foin dans une prairie en voie de restauration

Réserve naturelle de la vallée de la Bellemeuse (Houffalize)

RDV à 9h30, église de Wibrin, fin vers 14h

Samedi 11 septembre 2010

Chantier de gestion :Ramassage du foin dans une prairie en voie de restauration

Réserve naturelle de la vallée de la Bellemeuse (Houffalize)

RDV à 9h30, église de Wibrin, fin vers 14h

Calendrier des activitésEn collaboration avec la régionale Natagora Ardenne orientale et La Trientale, section locale des Cercles des Naturalistes de Belgique

NOTEZ DéJà LES DATES DU COLLOqUE DE FIN DE PROJET : 27 et 28 août 2010. Des informations détaillées suivront.

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L’AndromèdeLa feuille de contact du Projet LIFE-Nature « Plateau des Tailles »

N° 8 :: septembre-décembre 2010

Les projets LIFE (L’Instru ment Finan-cier pour l’Environ-nement) sont des initiatives destinées à améliorer la qua-lité de l’environne-ment dans les pays membres de la Com-munauté européen-ne. Les projets LIFE Nature s’attachent en particulier à dé-velopper la biodiver-sité et à restaurer les milieux naturels. Ils doivent faciliter la mise en application des directives euro-péennes « Oiseaux » et « Habitats », vi-sant la protection des espèces sauva-ges et de leur cadre de vie.

Ces deux directives ont conduit à la dési-gnation de Zones de Protection Spéciale (pour les oiseaux) et de Zones Spécia-les de Conser vation (pour les habitats naturels rares ou menacés). Ensem-ble, ces zones for-ment le réseau Na-tura 2000, établi à travers tous les pays de la Communauté européenne.

la nature avec vous

Sommaire:: Éditorial:: Bilan : De la nature et des hommes:: LIFE en actions :

Les rouquines entrent en scène !:: Panorama : deux nouveaux circuits

balisés à Odeigne:: Actualité/appel à collaboration

L’équipe LIFE « Plateau des Tailles » c’est :

Denis PARKINSON(Département d’Étude du Milieu Naturel et Agricole, coordinateur)Frédéric DEGRAVE(asbl Natagora)Christian XHARDEZ(asbl Natagora)Valéry BEMELMANS(sprl Bemelmans)Bernard DE ROOVER (sprl Bemelmans)Hubert ROTHEUDT(sprl Bemelmans)

Merci !En ce début d’automne, quelques ultimes chantiers se terminent et la fagne change déjà ses couleurs. A trois mois de la fin du projet, dif-ficile de ne pas jeter un œil un peu nostalgique derrière soi… Quelle formidable aventure ! Ces cinq an-nées ont défilé à toute vitesse.

Qui dit fin de projet dit aussi fin de la parution de l’Andromède, dont vous tenez le huitième et dernier numéro entre les mains. Nous en profiterons donc pour remercier encore chaleureusement toutes les personnes qui ont concouru, de près ou de loin, à la réussite du projet LIFE « plateau des Tailles », ainsi que tous les lecteurs de ce feuillet, du plus occasionnel au plus assidu. En espérant que ce bulletin aura tenu ses promes-ses, à savoir susciter votre inté-rêt, vous informer et renforcer les liens entre les acteurs du projet. Longue vie aux tourbières, forêts et vallées du plateau des Tailles !

L’équipe LIFE « Plateau des Tailles »

Tous les numéros de

l’Andromède peuvent être

téléchargés (fichiers pdf) sur

www.lifeplateaudestailles.be

Le bilan du LIFE « plateau des Tailles » en quelques chiffres

600 ha de tourbières et de landes, 150 ha de hêtraies, 100 ha de fonds de vallées en voie de restauration

380 ha de nouvelles réserves naturelles (RND et RNA)

325 ha de plantations d’épicéas enlevées

33 ha de landes à molinie étrépées

340 km de drains neutralisés

370 nouvelles mares, 20 ha de nouveaux plans d’eau

68 ha de hêtraies sous clôtures, 73 000 arbres feuillus plantés

De la nature et Des hommes

Sur les hauteurs de la Baraque de Fraiture, le bruit des machines s’est tu, rendant à leur silence coutumier les tourbières et les fonds de vallées. Les ultimes chantiers du projet LIFE « plateau des Tailles » se terminent. Voici l’heure des bilans.

Lorsqu’un ambitieux projet de restauration des milieux naturels débarque dans une petite ré-gion de la haute Ardenne, on se doute un peu que les choses ne vont pas se passer sans re-mous. C’est qu’il est prévu d’abattre plusieurs centaines d’hectares de plantations d’épicéas, de réaliser de lourds travaux, de bouleverser les paysages ! Et pourquoi tout ce remue-mé-nage ? Et bien, pour les petites fleurs et les petits oiseaux, mon bon monsieur !

Le premier constat se révèle plus douloureux que surprenant. Et non, la conservation de la nature n’intéresse pas autant les acteurs locaux que la petite poignée de passionnés, naturalistes et scientifiques, qui ont rêvé ce projet ou vont se charger de sa mise en œuvre. Et non, la forêt n’a pas attendu le projet LIFE pour s’organiser et accueillir de nombreuses activités : production du bois, chasse, tourisme… Le territoire est déjà bien occupé. Il va falloir ruser…

Cinq années plus tard, les résultats sur le terrain témoignent que la collision ne fut pas si frontale. Serait-ce qu’en définitive, tout le monde s’y re-trouve ? Voyons cela.

Une aventure humaine

Ce projet, comme tant d’autres, s’anime avant tout d’un nombre considérable de rencon-tres. Imaginez les innombrables discussions, réunions, visites qui ont été nécessaires pour présenter, faire comprendre, négocier, faire ac-cepter les réalisations concrètes du projet. Ces échanges, outre leur immense richesse pour les acteurs, ont permis d’initier une vraie dyna-mique locale d’intérêt pour la protection de la nature. Parmi les différents acteurs impliqués citons la Régionale Natagora « Ardenne orien-tale », la section « Trientale » des CNB, le Syndi-cat d’initiative de Samrée, l’asbl Vert Pomme.

La forêt respectée dans ses usages

La mise en œuvre du projet était tributaire de l’adhésion des propriétaires des sites, publics ou privés, dont l’accord était requis pour réaliser les travaux de restauration. Lors de la phase de né-gociation, nous avons donc dû largement mettre en avant les retombées positives du projet. Sans une prise en compte et une amplification de ces retours positifs, le projet était voué à l’échec.

Les forêts ardennaises sont avant tout des lieux de production de bois. Elles soutiennent une fi-lière économique vitale pour la région. Dans ce contexte,  le  déboisement  définitif  de  plusieurs centaines d’hectares de plantations d’épicéa n’a été possible que parce que ces surfaces n’étaient plus rentables pour le forestier. Elles pouvaient donc être abandonnées sans préju-dice économique important. En effet, les sols marécageux des tourbières et des fonds de val-lée rendaient l’exploitation du bois laborieuse et coûteuse. En outre, les travaux menés par le projet pour restaurer les forêts feuillues appor-

:: Lors de l’inauguration du sentier didactique LIFE, le SI de Samrée avait organisé différentes animations : contes, chansons, petite restauration

Bilan

:: Le cuivré de la bistorte a entamé la colonisation des fonds de vallée restaurés

:: La sphaigne, cœur vivant de la tourbière, peut accumuler soixante fois son poids en eau. Véritable éponge, elle joue à la fois un rôle de stockage et de filtration de l’eau

:: La pie-grièche grise, oiseau emblématique du projet, maintient ses effectifs sur le plateau des Tailles malgré sa forte régression en Wallonie. Elle niche ou hiverne actuellement dans plusieurs sites restaurés.

René D

umoulin

Du côté des insectes, les libellules sont à la fête, et plusieurs espèces rares de libellules des tourbières – leucorrhine douteuse, aeschne des joncs, agrion hasté, orthetrum bleuissant – voient leur populations s’accroître ou coloniser de nouveaux sites. Parmi les papillons, le très rare nacré de la canneberge a colonisé deux nouveaux sites, tout comme le cuivré écarlate. Le nacré et le cuivré de la bistorte attendent de pied ferme la réapparition de cette dernière dans les fonds alluviaux libérés des épicéas.

Les oiseaux ont été les premiers à réagir aux tra-vaux de restauration. Au printemps, les sites re-tentissent des chants du Pipit des arbres, du Pipit farlouse et du Tarier pâtre. On ne compte plus les migrateurs, bécassines, chevaliers, sarcelles, grues, busards qui profitent des plans d’eau pour une halte migratoire. Des nicheurs prestigieux, très rarement notés au plateau des Tailles, ont fait leur apparition : Torcol fourmilier, Alouette lulu, Faucon hobereau, Vanneau huppé, Bruant des roseaux. Toutes ces merveilles attirent bien évidemment les naturalistes de tous poils, qui pourront témoigner à l’avenir de l’évolution de la biodiversité du plateau des Tailles, que nous espérons aussi importante et rapide qu’elle est prometteuse. Gageons que la gestion future des sites permettra de faire fructifier pendant longtemps les réalisations du projet.

:: La plantation de l’épicéa sur sols tourbeux n’est pas rentable. Ces épicéas ont presque soixante ans.

taient une plus-value économique directe, bien comprise et appréciée par les acteurs locaux.

Une autre plus-value concerne les ressources locales en eau. Les zones humides du plateau comprennent de nombreux captages qui ali-mentent en eau potable les villages environ-nants. La restauration de tourbières, qui jouent à la fois un rôle de filtre et de stockage de l’eau de pluie, va permettre de garantir la protection durable de cette précieuse ressource.

Enfin,  le  tourisme  n’est  pas  en  reste  puisque quatre circuits de promenades, jalonnés de pan-neaux didactiques et de deux tours d’observation ont été créés. Ils traversent des sites restaurés qui ont acquis une grande valeur paysagère.

La protection durable des sites

Le projet a tout d’abord permis d’acheter plus de 80 ha de terrains, principalement situés dans le fond des vallées. Ces terrains constitueront de nouvelles réserves naturelles, gérées pour moitié par Natagora et pour l’autre moitié par le DNF. D’autre part, les sites LIFE en propriété communale (Manhay, La Roche et Houffalize) viendront étendre de 300 ha supplémentaires la grande réserve naturelle domaniale du plateau des Tailles.

Une réponse positive immédiate de la faune et de la flore

La vitesse avec laquelle la végétation colonise les zones de travaux est parfois étonnante. Ainsi, nous nous réjouissons de voir la sphaigne et les autres plantes typiques des tourbières (linaigret-tes, laîches…) partir à la conquête des innom-brables nouveaux plans d’eau. La colonisation des mises à blanc par les plantes des landes, callune en tête, est elle aussi spectaculaire. La végétation exubérante des fonds de vallée humi-des explose littéralement tandis que les jeunes arbres feuillus s’épanouissent dans les clôtures de protection, à l’abri des appétits du gibier.

:: L’aeschne des joncs, maginifique libellule des tourbières, se reproduit déjà dans presque tous les sites restaurés

La recolonisation des plans d’eau aménagés

par les plantes des tourbières est

explosive, sphaignes et linaigrettes en tête.

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Les sources de l’Aisne

Balisage : rectangle bleu

Cette courte promenade vous permettra de parcourir la fagne du Pouhon, tourbière qui accueille les sour-ces de l’Aisne.

Départ : tour d’observation LIFE d’Odeigne, située sur la route menant de la Ferme du Poteau au village d’Odeigne (parking aménagé)

Longueur : 3 Km – 1h30 sur routes goudronnées, chemins empierrés et sentiers parfois boueux

Depuis cet été, deux nouveaux circuits de promenade sont accessibles dans les sites restaurés autour du village d’Odeigne. Leur aménagement a été financé par la commune de Manhay, grâce aux indem-nités versées pour l’abattage prématuré des épicéas sur les sites LIFE. Ces sentiers, agrémentés d’une tour d’observation et de panneaux didactiques, vous permettront de découvrir plusieurs tourbières remarquables restaurées dans le cadre du projet LIFE : Fagne du Pouhon, Fagne de Robièfa, Fagne de Nazieufa.Panorama

Partez à la Découverte Des fagnes D’oDeigne

ACCèS

Ces deux circuits pourront être temporairement inaccessibles pendant la période d’ouverture de la chasse. Des informations actualisées seront affichées aux points de départ.

Tour des fagnes d’Odeigne

Balisage : rectangle vert

Ce circuit plus long vous emmène visiter tourbiè-res, campagnes et forêts qui entourent le village d’Odeigne.

Départ : école d’Odeigne, située dans le centre du village. Parking aisé, aire de pique-nique,  jeux pour les enfants

Longueur : 9 Km – 3h sur routes goudronnées, che-mins empierrés et sentiers parfois boueux

:: L’Aisne prend sa source dans la Fagne du Pouhon

Près d’une quarantaine de sympathiques vaches écossaises occupent désormais

les fagnes du plateau des Tailles de la mi-avril à mi-novembre. Mais quelle est la raison de leur

présence ? Qu’apportent-elles donc aux « fagnes » ? Quelques mots

d’explication s’imposent !

Rappelons que les principaux enjeux du projet LIFE sont la restauration et la préservation des habitats naturels ouverts que sont les landes et prairies maigres, abritant une faune et une flore très menacées. Soulignons aussi que sponta-nément, ces milieux ouverts évoluent vers des stades boisés et que ce sont des pratiques agri-coles anciennes (pâturage et fauche) qui ont généré ces milieux sur de vastes surfaces.

En particulier, l’action des grands herbivores, par le broutage et le piétinement, permet de

rajeunir la strate herbacée, et de limiter la com-pétition entre végétaux, en permettant ainsi aux espèces moins compétitives de subsister (di-versification  de  la  flore).  L’embroussaillement est aussi fortement ralenti (consommation des jeunes plants et écorcage de certains arbres). L’action des bovins contribue aussi à créer des mosaïques d’habitats variés (zones d’herbes ra-ses, zones de refus), créant autant de possibili-tés d’accueil pour la faune et la flore.

Vous avez dit pâturage « extensif »?

Dans les réserves du plateau des Tailles, nos charmants bovins contribuent à entretenir les landes en consommant certaines espèces qui ont tendance à dominer, comme la molinie, le jonc, la canche... Il s’agit donc d’un fourrage très maigre offert par des sols pauvres et sou-vent détrempés, dont se contentent pourtant les

les rouquines entrent en scène !LIFE

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L’action des bovins permet de limiter la colonisation par

des espèces compétitives, comme le jonc et la molinie.

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vaches rustiques. Pour éviter un pâturage trop intensif, chaque animal dispose d’une vaste surface (plus de deux hectares par bête) oc-cupée durant 7 mois de l’année. A l’approche de l’hiver, les animaux rejoignent de meilleures pâtures mais ne nécessitent pas vraiment d’éta-ble ; ils se contenteront d’un simple abri en cas de forte neige.

Pourquoi ces vaches ?

C’est principalement la rusticité des animaux face aux conditions rudes rencontrées sur le plateau qui a orienté le choix de ces animaux. Originaire d’Ecosse, la « Highland Cattle » présente toutes les caractéristiques de rusti-cité pour s’adapter parfaitement à la Haute Ar-denne. D’autres animaux pourraient convenir également. C’est le cas de diverses races de chevaux rustiques, comme le Konik polski et le Fjord, y compris en association avec les bovins (actions complémentaires sur la végétation). Vu l’importante humidité des sols, l’utilisation des moutons a été écartée très rapidement.

Ne dit-on pas qu’il y a déjà bien trop de cerfs sur le plateau, pourquoi introduire des vaches en plus ?

Il faut bien distinguer l’action des bovins, concentrés sur certains secteurs de landes clô-turés et « forcés » à consommer la végétation qui s’y développe et l’action des ongulés sauva-ges se répartissant sur l’ensemble du plateau. Libres de leurs déplacements, les cervidés vont pouvoir sélectionner leur nourriture, en se concentrant principalement dans et autour des zones boisées, où ils se sentent en sécurité. Vu les densités de cervidés présentes, cela pose -on le sait- de gros problèmes de régénération de la forêt feuillue. Leur impact sur les landes semble par contre plutôt positif (élimination des ligneux et rajeunissement des herbacées) mais largement insuffisant pour se passer du service des ruminants domestiques.

A qui appartiennent ces vaches ?

Tous ces animaux sont la propriété d’agricul-teurs  locaux,  à  qui  est  confiée  la  gestion  des landes du plateau des Tailles. Les éleveurs peu-vent occuper gratuitement ces terrains, moyen-nant le respect de certaines contraintes liées aux réserves naturelles : l’objectif est bien la préservation des milieux naturels avant tout !

Et c’est rentable ça ?

Etant donné le caractère très extensif de ce pâ-turage et la faible productivité de ces milieux, l’activité en elle-même est peu rentable. Tou-tefois, les éleveurs peuvent prétendre à des primes agri-environnementales (en particulier

la méthode relative à l’entretien de prairies de haute valeur biologique), perçues en échange d’un effort réalisé en faveur de l’environnement. C’est principalement par ce biais que cette aventure est possible !

Des gestionnaires paisibles… à rencontrer !

Sur la quinzaine d’enclos mis en place durant le projet LIFE (surface de 100 hectares), six sont occupés par des Highlands Cattle. Nous vous proposons notamment de les rencontrer lors de vos balades sur les deux circuits de promena-des proposés à Odeigne (voir page suivante).

Malgré son air un peu rustre, la race Highland présente un tempérament très calme. Si elles ont l’habitude de voir du monde, elles peuvent même être franchement familières. Ne sous-estimez toutefois pas leur vitalité. Les mères peuvent charger si elles sentent un danger pour leur progéniture et il est bien difficile de savoir à quoi pense le taureau, à travers sa tignasse bouclée. Pour votre sécurité et pour leur quié-tude, merci de rester à l’extérieur des enclos et de tenir les chiens en laisse !

:: Le poney Fjord présente également une grande rusticité, ce qui permet de l’utiliser dans la gestion de milieux humides.

Le taureau garde toujours un œil sur son harem !

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ContactsLIFE Nature Plateau des Tailles

Maison du Parc Naturel des Deux Ourthes Rue de La Roche, 86660 HOUFFALIZE

Tél./fax : 061/ 61 58 38E-mail :[email protected] :www.lifeplateaudestailles.be

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Photos : Frédéric Degrave, David Doucet, René Dumoulin, Denis Parkinson et Christian Xhardez.Maquette et mise en page : Impression : Imprimerie Massoz – AlleurImprimé sur papier 100 % recyclé Cyclus Offset Éditeur responsable : Frédéric Degrave | Rue Rimière, 56 à 4120 Neupré

Cette publication est réalisée avec le soutien de la Région Wallonne et de l’instrument financier LIFE de laCommunauté européenne.

Tous les renseignements sur www.natagora.be ou au 061/ 61 58 38MERCI à tous !

Vous vous intéressez à la vie sauvage autour de vous ? Vous souhaitez partager vos observations, participer à des activités nature ? Alors n’hésitez pas à rejoindre une des Régionales Natagora (Régionales Ourthe-Amblève et Ardenne orientale) réunissant des membres actifs au niveau local !

Les visites des sites LIFE organisées pour le grand public au début de l’été ont rencontré un beau succès. Plus de 150 personnes, réparties sur six visi-tes, ont pu parcourir les sites restau-rés, généralement sous le soleil, et se sont montrées très intéressées par la présentation de leur richesse naturelle et des travaux réalisés. Le colloque de fin de projet, qui s’est déroulé les 27 et 28 août, fut lui aussi une réussite. Le premier jour, les résultats du projet ont été largement présentés en salle par les différents acteurs du projet : admi-nistration wallonne, communes, entre-preneurs, propriétaires, équipe de pro-jet. La seconde journée était consacrée aux visites de terrain. Grand merci au personnel du complexe Houtopia ainsi qu’aux bénévoles du Syndicat d’Ini-tiative de Samrée qui ont grandement facilité l’organisation de ces journées et dont l’accueil était parfait.

Colloque et visites estivales

:: 2 juillet : visite de la Fagne du Grand Passage.

:: Gérard Wilkin présente la forte implication de la commune de Manhay dans le projet LIFE.

:: Fagne de la Goutte : présentation des travaux de restauration hydriques aux participants du colloque de fin de projet.

Suivi des sites après LIFE – appel aux volontaires !

Comme vous le savez, les sites restaurés font l’objet d’un suivi scientifique qui vise à vérifier que les objec-tifs de restauration du projet sont atteints. Parmi ces suivis, des relevés ornithologiques et entomologiques (libellules et papillons de jour) sont effectués chaque année depuis le début du projet. Afin que ces relevés puissent être poursuivis après la fin du projet, nous avons mis en place une petite équipe de naturalistes bénévoles qui parcourent les sites et recensent oiseaux, libellules et papillons qu’ils observent. Si vous avez quelques talents d’ornithologue ou d’entomologiste et que vous souhaitez parcourir les sites du LIFE « plateau des Tailles », prenez contact avec nous et nous verrons avec vous les modalités pratiques de votre contribution. Grand merci déjà pour votre participation !

Contact : Denis Parkinson (tél. : 061/61 58 38 - GSM : 0494/08 22 04 - e-mail : [email protected]