LIENS Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 122....

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AVERTISSEMENT Ce document est le fruit d'un long travail approuvé par le jury de soutenance et mis à disposition de l'ensemble de la communauté universitaire élargie. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l'auteur. Ceci implique une obligation de citation et de référencement lors de l’utilisation de ce document. D'autre part, toute contrefaçon, plagiat, reproduction illicite encourt une poursuite pénale. Contact : [email protected] LIENS Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 122. 4 Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10 http://www.cfcopies.com/V2/leg/leg_droi.php http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm

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  • AVERTISSEMENT

    Ce document est le fruit d'un long travail approuv par le jury de soutenance et mis disposition de l'ensemble de la communaut universitaire largie. Il est soumis la proprit intellectuelle de l'auteur. Ceci implique une obligation de citation et de rfrencement lors de lutilisation de ce document. D'autre part, toute contrefaon, plagiat, reproduction illicite encourt une poursuite pnale. Contact : [email protected]

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  • UNIVERSITE DE LORRAINE 2014

    _______________________________________________________________________________

    FACULTE DE PHARMACIE

    THESE

    Prsente et soutenue publiquement

    le, vendredi 19 septembre 2014

    sur un sujet ddi :

    PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES TROUBLES LIES A LAUTISME.

    Etude sur une population dadultes au CPN, Laxou.

    pour obtenir

    le Diplme d'Etat de Docteur en Pharmacie

    par Anas SCHNEIDER

    n(e) 26.01.1988, Saint-Avold

    Membres du Jury

    Prsident : Dr GIBAUD Stphane, Matre de Confrence, Praticien hospitalier Juges : Dr GEORGET Sbastien, Pharmacien, Praticien hospitalier Dr COUTELLE Romain, Pdopsychiatre Dr CLAUDE Claudine, Pharmacien dofficine

  • Responsable ERASMUS : Francine KEDZIEREWICZResponsable de la filire Officine : Francine PAULUSResponsables de la filire Industrie : Isabelle LARTAUD,

    Jean-Bernard REGNOUF de VAINS

    Responsable du Collge dEnseignement Pharmaceutique Hospitalier :

    Jean-Michel SIMON

    Responsable Pharma Plus E.N.S.I.C. : Jean-Bernard REGNOUF de VAINSResponsable Pharma Plus E.N.S.A.I.A. : Raphal DUVAL

    DOYENS HONORAIRES

    Chantal FINANCE

    Claude VIGNERON

    PROFESSEURS EMERITESJeffrey ATKINSON

    Max HENRY

    Grard SIEST

    Claude VIGNERON

    PROFESSEURS HONORAIRES MAITRES DE CONFERENCES HONORAIRES

    Roger BONALY Monique ALBERT

    Pierre DIXNEUF Grald CATAU

    Marie-Madeleine GALTEAU Jean-Claude CHEVIN

    Thrse GIRARD Jocelyne COLLOMB

    Maurice HOFFMANN Bernard DANGIEN

    Michel JACQUE Marie-Claude FUZELLIER

    Lucien LALLOZ Franoise HINZELIN

    Pierre LECTARD Marie-Hlne LIVERTOUX

    Vincent LOPPINET Bernard MIGNOT

    Marcel MIRJOLET Jean-Louis MONAL

    Maurice PIERFITTE Blandine MOREAU

    Janine SCHWARTZBROD Dominique NOTTER

    Louis SCHWARTZBROD Christine PERDICAKIS

    Marie-France POCHON

    Anne ROVEL

    Maria WELLMAN-ROUSSEAU

    ASSISTANTS HONORAIRES

    Marie-Catherine BERTHE

    Annie PAVIS

    UNIVERSIT DE LORRAINE

    FACULT DE PHARMACIE

    Anne universitaire 2013-2014

    DOYENFrancine PAULUS

    Vice-Doyen

    Prsident de la Commission Prospective Facultaire

    Francine KEDZIEREWICZ

    Directeur des EtudesVirginie PICHON

    Prsident du Conseil de la PdagogieBertrand RIHN

    Prsident de la Commission de la RechercheChristophe GANTZER

    Jean-Yves JOUZEAU

    Responsable de la Cellule de Formations Continue et IndividuelleBatrice FAIVRE

  • Facult de Pharmacie Prsentation

    ENSEIGNANTS Section CNU * Discipline d'enseignement

    Danile BENSOUSSAN-LEJZEROWICZ 82 Thrapie cellulaire

    Chantal FINANCE 82 Virologie, Immunologie

    Jean-Yves JOUZEAU 80 Bioanalyse du mdicament

    Jean-Louis MERLIN 82 Biologie cellulaire

    Alain NICOLAS 80 Chimie analytique et Bromatologie

    Jean-Michel SIMON 81 Economie de la sant, Lgislation pharmaceutique

    PROFESSEURS DES UNIVERSITES

    Jean-Claude BLOCK 87 Sant publique

    Christine CAPDEVILLE-ATKINSON 86 Pharmacologie

    Raphal DUVAL 87 Microbiologie clinique

    Batrice FAIVRE 87 Biologie cellulaire, Hmatologie

    Luc FERRARI 86 Toxicologie

    Pascale FRIANT-MICHEL 85 Mathmatiques, Physique

    Christophe GANTZER 87 Microbiologie

    Frdric JORAND 87 Environnement et Sant

    Pierre LABRUDE (retraite 01-11-13) 86 Physiologie, Orthopdie, Maintien domicile

    Isabelle LARTAUD 86 Pharmacologie

    Dominique LAURAIN-MATTAR 86 Pharmacognosie

    Brigitte LEININGER-MULLER 87 Biochimie

    Pierre LEROY 85 Chimie physique

    Philippe MAINCENT 85 Pharmacie galnique

    Alain MARSURA 32 Chimie organique

    Patrick MENU 86 Physiologie

    Jean-Bernard REGNOUF de VAINS 86 Chimie thrapeutique

    Bertrand RIHN 87 Biochimie, Biologie molculaire

    Batrice DEMORE 81 Pharmacie clinique

    Julien PERRIN 82 Hmatologie biologique

    Marie SOCHA 81 Pharmacie clinique, thrapeutique et biotechnique

    Nathalie THILLY 81 Sant publique

    MAITRES DE CONFRENCES

    Sandrine BANAS 87 Parasitologie

    Mariette BEAUD 87 Biologie cellulaire

    Emmanuelle BENOIT 86 Communication et Sant

    Isabelle BERTRAND 87 Microbiologie

    Michel BOISBRUN 86 Chimie thrapeutique

    Franois BONNEAUX 86 Chimie thrapeutique

    Ariane BOUDIER 85 Chimie Physique

    Cdric BOURA 86 Physiologie

    Igor CLAROT 85 Chimie analytique

    Jol COULON 87 Biochimie

    Sbastien DADE 85 Bio-informatique

    Dominique DECOLIN 85 Chimie analytique

    Roudayna DIAB 85 Pharmacie galnique

    Natacha DREUMONT 87 Biochimie gnrale, Biochimie clinique

    Jol DUCOURNEAU 85 Biophysique, Acoustique

    PROFESSEURS DES UNIVERSITES - PRATICIENS HOSPITALIERS

    MAITRES DE CONFRENCES - PRATICIENS HOSPITALIERS

  • Facult de Pharmacie Prsentation

    ENSEIGNANTS (suite) Section CNU * Discipline d'enseignement

    Florence DUMARCAY 86 Chimie thrapeutique

    Franois DUPUIS 86 Pharmacologie

    Adil FAIZ 85 Biophysique, Acoustique

    Caroline GAUCHER 85/86 Chimie physique, Pharmacologie

    Stphane GIBAUD 86 Pharmacie clinique

    Thierry HUMBERT 86 Chimie organique

    Olivier JOUBERT 86 Toxicologie

    Francine KEDZIEREWICZ 85 Pharmacie galnique

    Alexandrine LAMBERT 85 Informatique, Biostatistiques

    Faten MERHI-SOUSSI 87 Hmatologie

    Christophe MERLIN 87 Microbiologie

    Maxime MOURER 86 Chimie organique

    Coumba NDIAYE 86 Epidmiologie et Sant publique

    Francine PAULUS 85 Informatique

    Christine PERDICAKIS 86 Chimie organique

    Caroline PERRIN-SARRADO 86 Pharmacologie

    Virginie PICHON 85 Biophysique

    Anne SAPIN-MINET 85 Pharmacie galnique

    Marie-Paule SAUDER 87 Mycologie, Botanique

    Gabriel TROCKLE 86 Pharmacologie

    Mihayl VARBANOV 87 Immuno-Virologie

    Marie-Nolle VAULTIER 87 Mycologie, Botanique

    Emilie VELOT 86 Physiologie-Physiopathologie humaines

    Mohamed ZAIOU 87 Biochimie et Biologie molculaire

    Colette ZINUTTI 85 Pharmacie galnique

    PROFESSEUR ASSOCIE

    Anne MAHEUT-BOSSER 86 Smiologie

    PROFESSEUR AGREGE

    Christophe COCHAUD 11 Anglais

    En attente de nomination

    * Disciplines du Conseil National des Universits :

    11 : Professeur agrg de lettres et sciences humaines en langues et littratures anglaises et anglo-saxonnes

    80 : Personnels enseignants et hospitaliers de pharmacie en sciences physico-chimiques et ingnierie applique la sant

    82 : Personnels enseignants et hospitaliers de pharmacie en sciences biologiques, fondamentales et cliniques

    86 : Personnels enseignants-chercheurs de pharmacie en sciences du mdicament et des autres produits de sant

    32 : Personnel enseignant-chercheur de sciences en chimie organique, minrale, industrielle

    81 : Personnels enseignants et hospitaliers de pharmacie en sciences du mdicament et des autres produits de sant

    85 ; Personnels enseignants-chercheurs de pharmacie en sciences physico-chimiques et ingnierie applique la sant

    87 : Personnels enseignants-chercheurs de pharmacie en sciences biologiques, fondamentales et cliniques

  • SSSSERMENT DES AAAAPOTHICAIRES

    JJJJe jure, en prsence des matres de la Facult, des conseillers de lordre des pharmaciens et de mes condisciples :

    honorer ceux qui mont instruit dans les prceptes de mon art et de leur tmoigner ma reconnaissance en restant fidle leur enseignement.

    exercer, dans lintrt de la sant publique, ma profession avec conscience et de respecter non seulement la lgislation en vigueur, mais aussi les rgles de lhonneur, de la probit et du dsintressement.

    e ne jamais oublier ma responsabilit et mes devoirs envers le malade et sa dignit humaine ; en aucun cas, je ne consentirai utiliser mes connaissances et mon tat pour corrompre les murs et favoriser des actes criminels.

    QQQQue les hommes maccordent leur estime si je suis fidle mes promesses.

    QQQQue je sois couvert dopprobre et mpris de mes confrres si jy manque.

  • LA FACULTE NENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION,

    NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS LES

    THESES, CES OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES

    COMME PROPRES A LEUR AUTEUR .

  • Remerciements

    A notre prsident de thse,

    Dr Stphane GIBAUD,

    Matre de confrences,

    Docteur en pharmacie,

    Praticien hospitalier Neufchteau.

    De nous avoir fait lhonneur

    daccepter la prsidence du jury

    de cette thse.

    Soyez-en remercis et veuillez trouver

    ici lexpression de notre vive reconnaissance.

  • Remerciements

    A notre directeur de thse,

    Dr Sbastien GEORGET,

    Docteur en pharmacie,

    Praticien hospitalier au CPN de Laxou

    De mavoir fait lhonneur

    daccepter la direction de cette thse.

    Je tiens vous remercier pour votre disponibilit,

    votre patience, et la pertinence de vos conseils.

    Pour la confiance que vous mavez accorde

    pour la ralisation de ce travail.

    Veuillez trouver ici lexpression de ma

    profonde et respectueuse gratitude.

  • Remerciements

    A notre membre du jury,

    Dr Romain COUTELLE,

    Pdopsychiatre,

    Praticien hospitalier

    Membre du CRA de Lorraine, Laxou.

    Pour lintrt que vous avez port ce travail,

    et votre disponibilit malgr votre charge de travail,

    Je vous adresse ici toute ma gratitude

    et mes remerciements les plus sincres.

  • Remerciements

    A notre membre du jury,

    Dr Claudine CLAUDE,

    Docteur en pharmacie,

    Pharmacien dofficine

    Je suis honore de vous compter

    parmi nos juges et vous remercie

    de lintrt que vous avez port

    ce travail.

    Veuillez trouver ici le tmoignage

    de toute ma gratitude.

  • Remerciements,

    A ma mm,

    Parce que si aujourdhui je suis fire de devenir pharmacien, cest pour toi ! Pour avoir su prendre soin de toi. Cette phrase que tu me rptes : Ce nest pas je veux, mais je vais le faire. est une force qui en devient mon Leitmotiv. Je taime tant !

    A mes parents,

    Pour votre soutien tout au long de mon parcours, et surtout pour le projet que jentreprends. Votre appui mest important et me permet davancer vers un panouissement certain. Un grand merci. Merci davoir toujours t l pour moi, de faire tout ce que vous faites, davoir toutes ces valeurs. Vous tes un bon modle. [PS : En ce jour de soutenance, bon anniversaire papa.]

    A Arthur,

    Mon roi, Merci dtre celui que tu es. Merci dtre l quand jai besoin de toi, pour toutes les tapes. Tu es tout simplement un homme formidable, ..mon homme. Jai beaucoup de chance de tavoir. Jai tellement de choses te dire, mais je narrive pas crire ; il ny a pas de mot assez fort pour tout dcrire. Mais tu sauras entrevoir la profondeur de mes sentiments.

    A ma belle-famille,

    Merci de mavoir si bien accueillie. Votre soutien sincre me touche.

  • A mes Lublas,

    Ouuiiiii. Maxou, PooOOL, Mathieu, my Peters, Alex, Alexie, Mlissa, depuis toutes ces annes, un lien si fort. Tellement de bons moments et encore pleins dautres venir, parce quon est indlogeable, on restera jusquau bout.

    A Mawie,

    Notre dsormais lubla. Je suis si heureuse de lavenir proche qui vous attend toi et mon maxou, je vous adore tellement. Je te remercie pour ton soutien dans ce projet qui me tient tant cur.

    A Kmi et Alex, et ma nice Achille,

    Dhabitude nous sommes voisins, mais l je ne me vois pas venir vous rejoindre en Meuse. Par contre, en Irlande oui. Toutes ces annes de pharma, avec vous. Vous avez toujours t prsents, tous les moments, et vraiment merci. Une vraie amiti.

    A Hlne,

    Merci de mavoir fait rencontrer un roi. Mais avant tout, merci pour toutes ces annes ma LNouch.

    A mes consurs,

    H oui les filles, maintenant on est consurs. Amandine, Adeline, Marine, Laura, LoLo, Nurgul, Nelly, Oriane, Tiphaine. Ces annes nauraient pas t les mmes sans vous. Je suis heureuse dtre tombe dans votre promo, finalement jy ai tout gagn : vous. Ma Didine, tu es la premire que jai connue, tu es gniale, ne change rien. Et LoLo, notre projet respectif, aussi fou peut tre soit-il est un vrai tremplin, cest maintenant que notre vie commence. Dommage toutefois quon ne prenne pas la mme voie, mais je te souhaite une trs bonne russite. Adeline, ma Top, une agrable anne passe avec toi, on a bien ri. Merci pour votre encouragement lors de la rdaction de cette thse, Nurgul, Adeline. Merci les filles.

    Aux internes du CPN,

    Ludovic, merci pour ton aide et ton soutien. Florence, une folle et belle rencontre, qui se transforme en amiti. Tu es gniale. Je vous souhaite chacun une bonne russite.

  • SOMMAIRE Table des illustrations ......................................................................................................... 1

    Liste des abrviations ......................................................................................................... 5

    Introduction ......................................................................................................................... 7

    1 Problmatique .............................................................................................................. 8

    1.1 Lautisme, et ses troubles associs ..................................................................... 9

    1.1.1 Dfinition .......................................................................................................... 9

    1.1.2 Classification .................................................................................................... 9

    1.1.2.1 Triade symptomatique de lautisme ........................................................... 9

    1.1.2.1.1 Interactions sociales dficientes ............................................................. 9

    1.1.2.1.2 Communication perturbe .....................................................................10

    1.1.2.1.3 Comportements strotyps .................................................................10

    1.1.2.2 Approche catgorielle...............................................................................11

    1.1.2.3 Approche dimensionnelle .........................................................................14

    1.1.3 Epidmiologie..................................................................................................15

    1.1.4 Etiologie : Physiopathologie ............................................................................16

    1.1.4.1 Les facteurs de risque ..............................................................................16

    1.1.4.1.1 Connus .................................................................................................16

    1.1.4.1.1.1 Facteur natal ................................................................................................ 16

    1.1.4.1.1.2 Facteur mtabolique .................................................................................... 16

    1.1.4.1.1.3 Hypothtiques et non dmontrs ................................................................ 16

    1.1.4.1.2 Errons .................................................................................................17

    1.1.4.2 La cause gntique de lautisme ..............................................................18

    1.1.4.2.1 Des maladies gntiques souvent associes ........................................18

    1.1.4.2.2 Une prdisposition gntique ................................................................18

    1.1.4.3 Les bases neurobiologiques de lautisme .................................................20

  • 1.1.4.3.1 Le volume crbral ...............................................................................20

    1.1.4.3.2 Les neurones miroirs .............................................................................20

    1.1.4.3.3 Le cortex frontal et pr-frontal ...............................................................21

    1.1.4.3.4 Cortex temporal ....................................................................................21

    1.1.4.3.5 Les amygdales ......................................................................................22

    1.1.4.3.6 Le cervelet ............................................................................................22

    1.1.4.3.7 Hmisphres gauche et droit ................................................................22

    1.1.4.3.8 Aires visuelles .......................................................................................23

    1.1.4.3.9 Les connexions crbrales....................................................................23

    1.1.4.4 Une origine biochimique ...........................................................................24

    1.1.4.4.1 La srotonine ........................................................................................24

    1.1.4.4.2 La dopamine .........................................................................................24

    1.1.4.4.3 Les peptides ou -endorphines plasmatiques .......................................24

    1.1.4.4.4 Le Cortisol, hormone du stress .............................................................24

    1.1.5 Troubles associs ...........................................................................................25

    1.1.5.1 Retard mental ..........................................................................................25

    1.1.5.2 Trouble du sommeil ..................................................................................25

    1.1.5.3 Troubles psychiatriques ...........................................................................25

    1.1.5.3.1 Trouble de lhumeur ..............................................................................25

    1.1.5.3.2 Troubles anxieux ...................................................................................26

    1.1.5.3.3 Trouble dficitaire de lattention avec ou sans hyperactivit (TDA/H) ....26

    1.1.5.3.4 Trouble psychotique ..............................................................................26

    1.1.5.3.5 Troubles du comportement ...................................................................26

    1.1.5.3.6 Catatonie ..............................................................................................26

    1.1.5.3.7 Syndrome de Gilles de la Tourette ........................................................26

    1.1.5.4 Dficiences sensorielles ...........................................................................27

    1.1.5.4.1 Dficience visuelle ................................................................................27

    1.1.5.4.2 Dficience auditive ................................................................................27

    1.1.5.5 Epilepsie ..................................................................................................27

  • 1.1.6 Diagnostic .......................................................................................................28

    1.1.6.1 Reprage individuel des troubles .............................................................28

    1.1.6.2 Confirmation du diagnostic .......................................................................28

    1.1.6.3 Evaluation de la personne ........................................................................29

    1.1.6.4 Suivi de lvolution ...................................................................................29

    1.2 Recommandations de la Haute Autorit de Sant sur la prise en charge de

    lautisme ..........................................................................................................................30

    1.2.1 Prise en charge psychosociale ........................................................................30

    1.2.1.1 Le modle ABA (Applied Bahavioral Analysis) .........................................30

    1.2.1.2 Le programme TEACCH (Treatment and Education of Autistic and related

    Communication Handicapped Children) .....................................................................30

    1.2.1.3 Le systme PECS (Picture Exchange Communication System) ...............30

    1.2.1.4 Autres interventions psychosociales .........................................................30

    1.2.2 Prise en charge mdicamenteuse ...................................................................31

    1.2.2.1 Traitement neuroleptique .........................................................................31

    1.2.2.1.1 Recommandations de la HAS concernant les antipsychotiques ............31

    1.2.2.1.1.1 Antipsychotiques de premire gnration, dits classiques ......................... 33

    1.2.2.1.1.2 Antipsychotiques de seconde gnration, dits atypiques ........................... 34

    1.2.2.1.2 Caractristiques pharmacologiques des antipsychotiques ....................36

    1.2.2.1.2.1 Classification ................................................................................................. 36

    1.2.2.1.2.2 Mode daction .............................................................................................. 37

    1.2.2.1.2.3 Effets indsirables ........................................................................................ 38

    1.2.2.2 Traitements mdicamenteux des troubles associs .................................40

    1.2.2.2.1 Antidpresseurs / Inhibiteurs slectifs de la recapture de la srotonine

    ISRS .............................................................................................................40

    1.2.2.2.1.1 Recommandations de la HAS concernant les antidpresseurs .................... 40

    1.2.2.2.1.2 Caractristiques des antidpresseurs .......................................................... 41

    1.2.2.2.2 Anxiolytiques .........................................................................................43

    1.2.2.2.2.1 Recommandations de la HAS concernant les anxiolytiques ........................ 43

    1.2.2.2.2.2 Caractristiques des anxiolytiques ............................................................... 44

    1.2.2.2.3 Normothymiques / Thymorgulateurs ...................................................45

  • 1.2.2.2.4 Anticonvulsivants ..................................................................................46

    1.2.2.2.4.1 Recommandations de la HAS concernant les antipileptiques ................... 46

    1.2.2.2.4.2 Caractristiques des antipileptiques .......................................................... 47

    1.2.2.2.5 Hypnotiques ..........................................................................................48

    1.2.2.2.5.1 Recommandations de la HAS concernant les hypnotiques.......................... 48

    1.2.2.2.5.2 Caractristiques des hypnotiques ................................................................ 48

    1.2.2.2.6 Stimulants .............................................................................................49

    1.2.2.2.6.1 Recommandations de la HAS concernant les stimulants ............................. 49

    1.2.2.2.7 Autres molcules ayant fait lobjet de recommandations de la HAS ......50

    1.2.2.2.7.1 Naltrexone .................................................................................................... 50

    1.2.2.2.7.2 Agoniste alpha 2 adrnergique .................................................................... 50

    1.2.2.2.7.3 Inhibiteurs de la cholinestrase ................................................................... 50

    1.2.2.2.7.4 Scrtine ....................................................................................................... 50

    1.2.2.2.7.5 Rgimes sans gluten et sans casine ............................................................ 51

    1.2.2.2.7.6 Vitamines, acides omga-3 .......................................................................... 51

    1.2.2.2.7.7 Antibiotiques et traitement antifongique .................................................... 51

    1.2.2.2.7.8 Immunothrapie .......................................................................................... 51

    1.2.2.2.7.9 Agents chlateurs des mtaux lourds .......................................................... 51

    2 Objectifs, Mthode et Rsultats .................................................................................52

    2.1 Objectifs de ltude ..............................................................................................53

    2.2 Population et mthode .........................................................................................53

    2.2.1 Population .......................................................................................................53

    2.2.2 Mthode ..........................................................................................................54

    2.3 Rsultats ...............................................................................................................56

    2.3.1 Etude transversale ( un instant t) ...................................................................56

    2.3.1.1 Etude pralable et caractristiques de la population tudie ....................57

    2.3.1.1.1 Sex-ratio homme/femme .......................................................................57

    2.3.1.1.2 Rpartition et pourcentage des diffrents diagnostics F-84 ...................57

    2.3.1.1.3 Age des patients ...................................................................................58

    2.3.1.1.4 Statut actuel dhospitalisation des patients ............................................58

    2.3.1.1.5 Dure de sjour des patients ................................................................59

  • 2.3.1.1.6 Autres pathologies psychiatriques diagnostiques ................................60

    2.3.1.1.7 Rpartition des classes thrapeutiques sur la population tudie .........60

    2.3.1.2 Prescription-type ......................................................................................62

    2.3.1.3 Association simultane de neuroleptiques ................................................65

    2.3.1.4 Etude de lvolution des traitements par patient .......................................66

    2.3.2 Etude longitudinale (au cours du sjour) .........................................................71

    2.3.2.1 Evaluation des prescriptions par classe thrapeutique et par mdicament ..

    .................................................................................................................71

    2.3.2.1.1 Normothymiques (thymorgulateurs) et antipileptiques .......................71

    2.3.2.1.2 Antipsychotiques ...................................................................................72

    2.3.2.1.3 Anxiolytiques .........................................................................................74

    2.3.2.1.4 Hypnotiques ..........................................................................................75

    2.3.2.1.5 Antidpresseurs ....................................................................................76

    2.3.2.2 Nombre de changements de mdicaments ayant t ncessaires au cours

    du sjour, selon la classe thrapeutique ....................................................................78

    2.3.2.3 Rpartition des classes thrapeutiques dans les traitements de la

    population tudie au cours de la priode de leur sjour entre 2004 et 2013 .............81

    3 Discussion ...................................................................................................................82

    3.1 Rsum des rsultats principaux .......................................................................83

    3.1.1 Prescription-type .............................................................................................83

    3.1.2 Evolution du traitement ....................................................................................84

    3.1.3 Donnes pidmiologiques .............................................................................85

    3.1.4 Habitudes de prescription ................................................................................85

    3.1.5 Comorbidits ...................................................................................................86

    3.2 Discussion des rsultats .....................................................................................87

    3.2.1 Prescription-type .............................................................................................87

    3.2.2 Evolution du traitement ....................................................................................87

    3.2.3 Comparaison des donnes pidmiologiques entre la littrature et la population

    tudie ........................................................................................................................88

    3.2.4 Habitudes de prescription ................................................................................88

  • 3.2.5 Comorbidits ...................................................................................................89

    3.3 Discussion des rsultats par rapport aux recommandations de la HAS..........91

    3.3.1 Discussion de la prescription-type par rapport aux recommandations de la HAS

    ........................................................................................................................91

    3.3.2 Discussion entre les recommandations de la HAS et les pratiques de

    prescription observes au CPN .....................................................................................92

    3.3.2.1 Antipsychotiques de premire gnration, dits classiques ........................92

    3.3.2.1.1 Halopridol, HALDOL .........................................................................94

    3.3.2.1.2 Autres antipsychotiques classiques .......................................................94

    3.3.2.2 Antipsychotiques de seconde gnration, dits atypiques ..........................95

    3.3.2.2.1 Rispridone, RISPERDAL ..................................................................95

    3.3.2.2.2 Olanzapine, ZYPREXA .......................................................................95

    3.3.2.2.3 Aripiprazole, ABILIFY .........................................................................96

    3.3.2.3 Inhibiteurs slectifs de la recapture de la srotonine et apparents..........97

    3.3.2.4 Autres mdicaments, molcules ou vitamines mdicamenteuses ............98

    3.3.3 Discussion entre les recommandations de la HAS et les comorbidits ............99

    3.3.4 Commentaires ............................................................................................... 100

    Conclusion ........................................................................................................................ 102

    Bibliographie .................................................................................................................... 104

    Glossaire ........................................................................................................................... 109

    Annexe .............................................................................................................................. 110

  • 1

    TABLE DES ILLUSTRATIONS

    Figures

    Figure 1 : Schma rcapitulatif de la classification des troubles autistiques. ............................... 14

    Figure 2 : Rpartition des diffrents diagnostics de TED au sein de la population tudie. ......... 57

    Figure 3 : Age des patients leur entre et sortie du CPN, ainsi que lge actuel des patients

    encore hospitaliss. .................................................................................................................... 58

    Figure 4 : Rpartition des patients hospitaliss et non hospitaliss au CPN en juin 2013. .......... 58

    Figure 5 : Reprsentation des dures de sjour par patient, en anne. ...................................... 59

    Figure 6 : Rpartition des classes thrapeutiques dans les traitements de la population tudie

    linstant t2. .................................................................................................................................. 61

    Figure 7 : Nombre total de mdicaments reus par patient linstant t2, toutes classes

    thrapeutiques confondues. ........................................................................................................ 63

    Figure 8 : Nombre de classes thrapeutiques prsentes dans le traitement de chaque patient

    linstant t2. .................................................................................................................................. 63

    Figure 9 : Rpartition des mdicaments reus en moyenne par un patient linstant t2, selon leur

    classe thrapeutique. .................................................................................................................. 64

    Figure 10 : Prescription-type des classes thrapeutiques prescrites un patient adulte autiste au

    CPN. ........................................................................................................................................... 65

    Figure 11 : Rpartition du nombre d'antipsychotiques associs sur une prescription linstant t2.

    ................................................................................................................................................... 65

    Figure 12 : Rpartition des modifications des traitements au niveau quantitatif par classe

    thrapeutique entre les temps t1 et t2. ........................................................................................ 67

    Figure 13 : Description du type d'volution des traitements dans le cas o la quantit de

    mdicaments d'une mme classe thrapeutique a volu au temps t2 par rapport au temps t1. 68

    Figure 14 : Dtail des traitements dont le nombre de mdicaments entre les temps t1 et t2 est

    rest inchang, selon la classe thrapeutique. ........................................................................... 69

    Figure 15 : Rsum de l'volution des traitements des patients entre les temps t1 et t2 selon la

    classe thrapeutique. .................................................................................................................. 70

    Figure 16 : Rpartition des traitements par antipileptiques et thymorgulateurs sur la population

    tudie........................................................................................................................................ 71

  • 2

    Figure 17 : Frquence de traitements ayant compris un moment donn au moins un

    antipsychotique de 1re gnration ou un antipsychotique de 2me gnration, au cours de la

    priode tudie 2004 2013. ..................................................................................................... 72

    Figure 18 : Rpartition des traitements par antipsychotiques classiques (1re gnration). ......... 73

    Figure 19 : Rpartition des traitements par antipsychotiques atypiques (2me gnration). ......... 74

    Figure 20 : Rpartition des traitements par un anxiolytiques. ...................................................... 74

    Figure 21 : Rpartition des traitements par hypnotiques. ............................................................ 75

    Figure 22 : Rpartition des prescriptions d'antidpresseurs entre les diffrentes familles

    pharmacologiques. ..................................................................................................................... 76

    Figure 23 : Rpartition des traitements par antidpresseurs. ...................................................... 77

    Figure 24 : Nombre total de mdicaments reus par patient au cours de leur sjour, toutes

    classes thrapeutiques confondues. ........................................................................................... 78

    Figure 25 : Nombre total d'antipsychotiques diffrents reus par patient tout au long du sjour.. 79

    Figure 26 : Rpartition des classes thrapeutiques dans les traitements des patients au long de

    leur sjour au cours de la priode tudie 2004 2013. ............................................................. 81

    Figure 27 : Prescription-type d'un adulte autiste au CPN, selon les mdicaments les plus

    frquemment prescrits. ............................................................................................................... 83

  • 3

    Tableaux

    Tableau I : Catgories de TED (F84) identifies dans la CIM-10 [HAS, 2010]. ........................... 12

    Tableau II : Classification des antipsychotiques selon leur action prdominante [Gervais, Talbert,

    Willoquet, 2013]. ......................................................................................................................... 36

    Tableau III : Manifestations cliniques des troubles de lautisme. ................................................. 37

    Tableau IV : Effets indsirables des antipsychotiques. ............................................................... 38

    Tableau V : Mdicaments correcteurs des effets indsirables induits par les neuroleptiques. ..... 39

    Tableau VI : Autres indications dans l'AMM de certains ISRS, non spcifiques mais trouvant leur

    place dans le traitement des troubles associs l'autisme. ........................................................ 41

    Tableau VII : Mode d'action des antidpresseurs [Gervais, Talbert, Willoquet, 2013]. ................ 42

    Tableau VIII : Les deux grandes familles d'anxiolytiques. ........................................................... 44

    Tableau IX : Mode daction des mdicaments antipileptiques. .................................................. 47

    Tableau X : Autres indications des antipileptiques. ................................................................... 47

    Tableau XI : Classification des hypnotiques. ............................................................................... 49

    Tableau XII : Autres pathologies diagnostiques dans la population TED. ............................... 60

    Tableau XIII : Evaluation quantitative des diffrents mdicaments et classes thrapeutiques reus

    par patient linstant t2 (disponible en annexe 2). ...................................................................... 62

    Tableau XIV : Fourchette minimale et maximale du nombre d'antipsychotiques reus par patient,

    parmi les 28 individus tudis. .................................................................................................... 80

    Tableau XV: Rsum de l'volution principale du traitement selon la classe thrapeutique

    prescrite, et de lvolution secondaire (tat de la prescription au temps t2 par rapport la

    prescription au temps t1). ........................................................................................................... 84

    Tableau XVI : Rsum des mdicaments les plus prescrits selon la classe thrapeutique. ........ 85

    Tableau XVII : Frquence de prescription des classes thrapeutiques pouvant tre lies aux

    comorbidits. .............................................................................................................................. 86

    Tableau XVIII : Comparaison du sex ratio de la population avec TED dans la littrature celui de

    la population tudie................................................................................................................... 88

    Tableau XIX : Comparaison de la proportion de maladies mentales associes entre la population

    avec TED dans la littrature et la population tudie. ................................................................. 89

    Tableau XX : Comparaison des donnes pidmiologiques lies la frquence des troubles

    associs aux TED dans la littrature et la population tudie. .................................................... 90

    Tableau XXI : Comparaison entre les rsultats obtenus dans notre tude et les recommandations

    de la HAS. .................................................................................................................................. 91

    Tableau XXII : Comparaison gnrale sur la prescription des antipsychotiques. ........................ 92

    Tableau XXIII : Comparaison des recommandations de la HAS sur l'halopridol avec les rsultats

    de l'tude. ................................................................................................................................... 94

  • 4

    Tableau XXIV : Comparaison des AP1G bnficiant d'une AMM pour les TSA avec les pratiques

    de prescription dans l'tude. ....................................................................................................... 94

    Tableau XXV : Comparaison entre les recommandations de la HAS vis--vis de la rispridone et

    l'tat de sa prescription dans l'tude. .......................................................................................... 95

    Tableau XXVI : Comparaison entre les recommandations de la HAS vis--vis de l'olanzapine et

    l'tat de sa prescription dans l'tude. .......................................................................................... 95

    Tableau XXVII : Comparaison entre les recommandations de la HAS vis--vis de l'aripiprazole et

    l'tat de sa prescription dans l'tude. .......................................................................................... 96

    Tableau XXVIII : Comparaison entre les recommandations de la HAS vis--vis des ISRS et l'tat

    de leur prescription dans l'tude. ................................................................................................ 97

    Tableau XXIX : Comparaison entre les donnes retrouves dans les tudes [HAS, 2012] sur

    l'intrt de prescription des ISRS, et la frquence de prescription de ces molcules au CPN. .... 97

    Tableau XXX : Comparaison entre les taux de prescriptions des classes thrapeutiques et les

    recommandations de la HAS pour le traitement des comorbidits. ............................................. 99

  • 5

    LISTE DES ABREVIATIONS

    ABA : Applied Bahavioral Analysis = Analyse comportementale applique

    AFSSA : Agence franaise de scurit sanitaire des aliments

    AHRQ : Agency for Healthcare Research and Quality

    AMM : Autorisation de Mise sur le March

    ANESM : Agence Nationale de l'Evaluation et de la qualit des tablissements et services

    sociaux et mdico-sociaux

    ANSES : Agence nationale de scurit sanitaire de lalimentation, de lenvironnement

    AP1G : Antipsychotique 1re gnration

    AP2G : Antipsychotique 2e gnration

    BZD : Benzodiazpine

    CIM-10 : Classification Internationale des Maladies, 10e dition.

    CPN : Centre Psychothrapique de Nancy

    DCI : Dnomination Commune Internationale

    DIM : Dpartement informatique Mdical

    DSM : Diagnostic and Statistical Manual (Manuel diagnostique et statistique des troubles

    mentaux)

    ECG : Electrocardiogramme

    EEG : Electro-EncphaloGramme

    GABA : Acide Gamma-AminoButyrique

    HAS : Haute Autorit de Sant

    IMC : Indice de Masse Corporelle

    IRM : Imagerie par Rsonnance Magntique

    ISRS : Inhibiteurs Slectifs de la Recapture de la Srotonine

    LCR : Liquide Cphalo-Rachidien

    PEA : Potentiels Evoqus Auditifs

    PECS : Picture Exchange Communication System = systme de communication par

    change dimages

    RCP : Rsum des Caractristiques du Produit

    ROR : Rougeole Rubole Oreillons

    SNC : Systme Nerveux Central

    TEACCH : Treatment and Education of Autistic and Related Communication Handicapped

    Children = Traitement et ducation des enfants avec autisme et autres handicaps

    de la communication.

  • 6

    TED : Troubles Envahissants du Dveloppement

    TEP : Tomographie Emission de Positrons

    TDA/H : Trouble Dficitaire de lAttention avec ou sans Hyperactivit

    TSA : Troubles du Spectre de lAutisme

  • 7

    INTRODUCTION Lautisme, se caractrise dune symptomatologie qui sorganise autour dune altration qualitative

    des interactions sociales, de perturbations de la communication et dactivits restreintes avec des

    comportements strotyps et rptitifs. A ct de ces symptmes centraux, dautres troubles

    peuvent coexister et devenir problmatiques.

    Le consensus actuel de la prise en charge des patients atteints dautisme est que celle-ci doit

    reposer avant tout sur un accompagnement de la personne avec des interventions ducatives au

    moyen de programmes adapts qui entrent dans le cadre dun projet individualis. Les

    interventions thrapeutiques ne sont envisager quen cas dchec des mthodes ducatives. Le

    constat est tel que, la prvalence retrouve de traitements psychotropes au sein de cette

    population est trs leve [Baghdadli A, Guinchat V, Hellings JA, et al., 2012]. Pourtant, ltat

    actuel des connaissances ne permet pas de conclure en la pertinence de ces traitements

    [Bhrec L, Campion D, Gerardin P, 2014].

    En 2012, lautisme est dclar Grande Cause Nationale. Cela permet de faire connatre un peu

    mieux ce trouble au travers de diverses campagnes menes en France. Cest au cours de cette

    mme anne, en mars 2012, que la Haute autorit de sant (HAS) publie un guide de

    recommandations de bonnes pratiques destin aux professionnels pour la prise en charge des

    enfants et des adolescents atteints de troubles envahissants du dveloppement (TED). Lintrt

    de ce travail est dtudier les prescriptions mdicamenteuses de patients adultes autistes, pour

    lesquelles nous avons trs peu de donnes dans la littrature [Aspe C, Bauduret JF, Bonnet-

    Brilhaut F et al., 2013]. A Laxou, le Centre psychothrapique de Nancy (CPN) prend en charge

    des patients atteints dautisme. Les objectifs sont de faire un tat des lieux des pratiques de

    prescription au CPN pour ce groupe de patients et de les comparer aux recommandations de la

    HAS.

    Avant daborder ce sujet, une prsentation de lautisme sera faite dans une premire partie. Dans

    un second temps, les recommandations de la HAS pour la prise en charge thrapeutique des

    patients avec TED seront prsentes et accompagnes des caractristiques pharmacologiques

    de chacune des classes concernes afin de mieux comprendre les modalits de leur emploi.

  • 8

    1 PROBLEMATIQUE

  • 9

    1.1 LAUTISME, ET SES TROUBLES ASSOCIES

    1.1.1 DEFINITION

    Le terme autisme venant du grec autos qui signifie soi-mme , est emprunt par le psychiatre

    suisse Eugen Bleuler en 1911 pour dsigner une attitude de repli sur soi, un dtachement avec

    le monde environnant. Il est ensuite repris par le psychiatre amricain Lo Kanner en 1943 pour

    dfinir un syndrome quil nommera autisme infantile ou autisme de Kanner . Dans un

    mme temps, lautrichien Hans Asperger dcrit lui aussi des comportements semblables, il parle

    de psychopathie autistique en insistant cette fois sur les comptences en mmoire et en logique

    de lindividu. Cette forme dautisme dit de haut niveau donne place au syndrome dAsperger.

    Ce nest que plus tard dans les annes 1980, que tous ces critres furent runis et dcrits dans

    le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM), sous la catgorie des

    troubles envahissants du dveloppement (TED) [Des Rivires-Pigeon C, Poirier N, 2014].

    1.1.2 CLASSIFICATION

    La diversit clinique de lautisme permet dentrevoir deux approches thoriques la classification

    diagnostique des troubles autistiques : lune catgorielle (troubles envahissants du

    dveloppement) et lautre dimensionnelle (troubles du spectre de lautisme) [HAS, 2010].

    Quelque soit lapproche aborde, toutes deux ont pour noyau commun une triade symptomatique

    de lautisme.

    1.1.2.1 Triade symptomatique de lautisme

    1.1.2.1.1 Interactions sociales dficientes

    On utilise le terme de retrait autistique pour dcrire la difficult quprouve le sujet autiste

    interagir avec le milieu environnant. Lindividu sisole et a tendance se replier sur lui-mme. Il

    donne limpression dtre indiffrent aux autres, ce qui nest pas toujours facile au dbut pour la

    famille. Le regard est trs souvent fuyant avec un contact oculaire absent. Le regard peut encore

    tre transfixant, c'est--dire quil semble traverser son interlocuteur. Lchange social est ainsi

    rendu difficile. Il y a de la part de lautiste une forme dinsensibilit apparente aux stimulations

    visuelles. Des troubles du comportement par rapport aux objets sont galement observs. On

    relve par exemple le signe du cube brlant : lenfant approche sa main de lobjet et la retire

    aussitt avant de lavoir touch. Il effleure ou gratte les surfaces des objets [Roge B, 2008].

  • 10

    1.1.2.1.2 Communication perturbe

    Un retard dacquisition du langage est observ, et comportera de plus des anomalies une fois

    celui-ci acquis. On note galement une cholalie pouvant tre immdiate ou diffre. Lenfant va

    rpter en cho la question quil entend plutt que dy rpondre, ou va rpter inlassablement

    une phrase quil a tantt entendue. Les mimiques faciales, senses reflter lmotion de

    lindividu, sont moindres ou figes, voire inadaptes la situation. Un rire peut survenir sans quil

    y ait eu de contexte particulier. Lenfant sourit rarement aux autres. Il est incapable de

    reconnaitre et dexprimer un visage tonn, apeur. Les capacits du sujet autiste sexprimer

    dune manire gestuelle sont fragiles. Il a du mal pointer du doigt un objet pour le dsigner.

    Limitation est une action difficile pour lui [Aussilloux C, Baghdadli A, Brun V, 2004].

    1.1.2.1.3 Comportements strotyps

    Limmuabilit est le matre mot chez le patient autiste. Ce dernier a besoin dtre dans un

    environnement fixe, immobile, et dans lequel toute chose doit conserver sa place ou se drouler

    dans un mme ordre invariable. Chaque objet doit regagner son emplacement initial sil est

    amen tre dplac. Tout trajet emprunt pour se rendre dans un lieu doit tre le mme que

    celui emprunt la premire fois. Dans le cas contraire, cette modification est la source dune

    perturbation ressentie par le patient atteint dautisme. Les changements sont mal supports

    [Gepner B, Lain F, Tardif C, 2010].

    Des rituels du comportement se mettent en place. Le sujet rpte plusieurs gestes et plusieurs

    mouvements. Il a tendance balancer davant en arrire le tronc du corps. Lenfant tourne sur

    lui-mme. Il regarde au plafond et rejette sa nuque en arrire. Il exerce des mouvements de

    tapotement, et secoue les mains. On parle de flapping pour dsigner ces mouvements

    rpts. Si une personne interfre avec une strotypie, lenfant manifeste alors une anxit

    intense ou un comportement agressif [Roge B, 2008].

    Limagination est pauvre, et les intrts sont restreints. Lenfant autiste ne prtera attention qu

    une partie de lobjet : par exemple la roue dun jouet de voiture sur laquelle il se focalisera la

    faire tourner, plutt que de jouer avec la voiture. Lesprit est peu cratif [Danon-Boileau L,

    Garboua M, Touati B, 2014].

    Au-del de cette triade, dautres signes apparaissent. Les motions tant perturbes, il peut alors

    apparatre des intolrances la moindre frustration, des crises dangoisse. Une agressivit peut

    se manifester aussi bien envers les autres, quenvers soi-mme (automutilation). Les motions

  • 11

    opposes alternent facilement de lune lautre : le sujet passe rapidement de la joie la

    tristesse, et du rire la colre. Lautiste peut sembler insensible aux bruits, ou au contraire avoir

    une perception aux bruits exacerbe [Lelord G, Muh JP, Petit M et al., 1989].

    Des altrations du tonus et de la motricit peuvent tre prsentes chez les sujets TED. Un

    retard du dveloppement psychomoteur influencera le maintien du port droit de la tte, ainsi que

    lge dacquisition de la marche. Le corps de lenfant peut tre hyper ou hypotonique. Ce critre

    est surtout observable lorsque lon porte lenfant et se traduit respectivement par une raideur ou

    une mollesse du corps. La dmarche est par moment anomale. Lenfant autiste sautille ou

    avance sur la pointe des pieds. Il projette parfois soudainement son corps en avant. Le retard de

    dveloppement concerne galement lveil lenvironnement qui tarde venir. On relve une

    htrognit du dveloppement : certaines activits seront mieux dveloppes que dautres. Un

    contraste peut mme sobserver par lapparition dun talent chez ces personnes pourtant

    dficientes dans dautres domaines. Il sagit de comptences dans les domaines de la musique,

    du dessin. Certains sujets atteints dautisme dveloppent une capacit rsoudre facilement des

    calculs mentaux, et raliser des puzzles complexes [Frith U, 1992].

    1.1.2.2 Approche catgorielle

    Cette premire approche de classification des troubles autistiques les rpartie en plusieurs

    catgories. Lautisme est actuellement dfini dans la catgorie des troubles envahissants du

    dveloppement. Il existe trois systmes de classification permettant de dfinir les TED :

    - CIM-10 : la Classification Internationale des Maladies 10e dition.

    - DSM-IV-TR : le Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles mentaux 4e dition.

    (amricain)

    - CFTMEA-R-2000 : la Classification Franaise des Troubles Mentaux de lEnfant et de

    ladolescent rvise en 2000.

    Ces systmes catgoriels comprennent lintrieur de la catgorie gnrale des TED des sous-

    groupes et des critres diagnostiques similaires [HAS, 2010] [American Psychiatric Association,

    2003].

    Ltude ralise dans le cadre de cette thse se base uniquement sur la CIM-10, qui est la

    classification de rfrence des TED permettant une reconnaissance sur le plan international. Elle

    est utilise dans les centres de ressources pour lautisme (CRA) en France et en Europe. Le

    recours systmatique cette classification de rfrence facilite les changes entre les

    professionnels, les scientifiques, le corps administratif, et lentourage de la personne avec TED.

  • 12

    Dans la CIM-10, les TED sont dfinis comme un groupe htrogne de troubles qui se

    caractrisent tous par des altrations qualitatives des interactions sociales rciproques et des

    modalits de communication, et par un rpertoire dintrts et dactivits restreint, strotyp et

    rptitif [HAS, 2010]. Lautisme rpond en effet cette dfinition des TED, par lobservation de la

    triade symptomatique [Roge B, 2008] :

    1 une dficience dinteractions sociales du sujet autiste avec son milieu ;

    2 une perturbation de ses capacits de communication, verbale et non-verbale ;

    3 ses intrts et ses activits sont restreints, rptitifs et souvent limits des

    comportements strotypes.

    Ces signes cardinaux de lautisme reprsentent le noyau commun des TED qui sont ensuite

    diviss en sous-groupes.

    On dnombre huit catgories de TED :

    Tableau I : Catgories de TED (F84) identifies dans la CIM-10 [HAS, 2010].

    Codification Catgories de TED identifies dans la CIM-10

    F84.0 Autisme infantile

    F84.1 Autisme atypique (en raison de lge de survenue, de la

    symptomatologie, ou des deux ensembles)

    F84.2 Syndrome de Rett

    F84.3 Autre trouble dsintgratif de lenfance

    F84.4 Hyperactivit associe un retard mental et des mouvements

    strotyps

    F84.5 Syndrome dAsperger

    F84.8 Autres troubles envahissants du dveloppement

    F84.9 Trouble envahissant du dveloppement, sans prcision

    Pour mieux comprendre certains des autres troubles appartenant aux TED, on se rfre leur

    dfinition dans la CIM-10 qui est la suivante :

    F84.0 : Autisme infantile

    Trouble envahissant du dveloppement caractris par :

    a) un dveloppement anormal ou dficient, manifeste avant lge de trois ans

    b) une perturbation caractristique du fonctionnement dans chacun des trois domaines

    suivants : interactions sociales rciproques, communication, comportement (au caractre

    restreint, strotyp et rptitif)

  • 13

    Par ailleurs, le trouble saccompagne souvent de nombreuses autres manifestations non

    spcifiques, par exemple des phobies, des perturbations du sommeil et de lalimentation, des

    crises de colre et des gestes auto-agressifs [OMS, 1992].

    F84.1 : Autisme atypique

    Trouble envahissant du dveloppement, qui diffre de lautisme infantile par lge de survenue

    (aprs lge de trois ans) ou parce quil ne rpond pas lensemble des trois groupes de critres

    diagnostiques dun autisme infantile. Lautisme atypique est particulirement frquent chez les

    enfants ayant un retard mental profond et un trouble spcifique svre de lacquisition du

    langage, de type rceptif [OMS, 1992].

    F84.5 : Syndrome dAsperger

    Le syndrome dAsperger est caractris par une altration qualitative des trois domaines

    observs dans lautisme infantile. Il se diffrencie de lautisme essentiellement par le fait quil ne

    saccompagne pas dune dficience intellectuelle et dun retard de langage.

    Toutes les autres manifestations cliniques se rapprochant de lautisme mais qui scartent des

    critres dcrits dans les catgories prcdentes, sont rassembls au sein des TED non spcifis.

    F84.2 : Syndrome de Rett

    Trouble dcrit jusquici uniquement chez les filles, caractris par un dveloppement initial

    apparemment normal, suivi dune perte partielle ou complte du langage, de la marche, et de

    lusage des mains, associ un ralentissement du dveloppement crnien et survenant

    habituellement entre 7 et 24 mois. La perte de motricit volontaire des mains, les mouvements

    strotyps de torsion des mains, et une hyperventilation, sont caractristiques de ce trouble. Le

    dveloppement social et celui du jeu sont arrts, alors que lintrt social reste habituellement

    conserv. Une ataxie du tronc et une apraxie se manifestent partir de lge de quatre ans,

    suivies souvent par des mouvements choroathtosiques. Le trouble entrane presque toujours

    un retard mental svre [OMS, 1992].

    F84.3 : Autre trouble dsintgratif de lenfance

    Trouble envahissant du dveloppement caractris par une priode de dveloppement tout

    fait normale avant la survenue du trouble, cette priode tant suivie dune perte manifeste, en

    quelques mois, des performances antrieurement acquises dans plusieurs domaines du

    dveloppement. Ces manifestations saccompagnent typiquement dune perte globale de lintrt

    vis--vis de lenvironnement, de conduites motrices strotypes, rptitives et dune altration

    de type autistique de linteraction sociale et de la communication [OMS, 1992].

  • 14

    Il est possible de rsumer la classification de ces troubles, par le schma suivant :

    Figure 1 : Schma rcapitulatif de la classification des troubles autistiques.

    1.1.2.3 Approche dimensionnelle

    Lautisme se dfinit par lobservation de la triade symptomatique avec atteinte de linteraction

    sociale, de la communication et des intrts. La classification des troubles du spectre de

    lautisme (TSA) selon lapproche dimensionnelle se fonde sur le concept de continuum des

    troubles autistiques. Cela veut dire que chaque lment de la triade symptomatique peut survenir

    avec un degr de svrit variable et avec des manifestations diffrentes [HAS, 2010].

    Au printemps 2013, une nouvelle actualisation de la DSM donne lieu la DSM-V qui tend une

    approche dimensionnelle de lautisme. Cette cinquime version du manuel amricain fait tat

    dune nouvelle classification introduisant dsormais le terme de TSA sous le chapitre Troubles

    neuro-dveloppementaux . La triade des signes cardinaux du spectre de lautisme a t rduite

    deux domaines :

    - les troubles des interactions et les troubles de la communication, qui ont t fusionns,

    - les comportements strotyps.

    Ce changement saccompagne dsormais dune valuation chez le sujet du degr de

    perturbation fonctionnelle allant du niveau 1 3 (le plus svre). Cest pourquoi on utilise le

    terme de spectre pour dsigner les troubles de lautisme. Ce niveau de gravit est fonction du

    retentissement de la manifestation des symptmes sur le quotidien de la personne TSA et de la

    ncessit de laide apporte (de moins plus importante) [Danon-Boileau L, Garboua M, Touati

    B, 2014]. Lge de dbut des troubles nest plus restreint un diagnostic clinique avant lge de 3

    ans. Lobservation du dbut des troubles peut parfois avoir lieu plus tardivement vers lge de 4

    ans [Aspe C, Bauduret JF, Bonnet-Brilhaut F et al., 2013].

  • 15

    1.1.3 EPIDEMIOLOGIE

    La prvalence pour lensemble des TED (dont lautisme) prsente des donnes trs variables

    selon les diffrentes tudes. Elle est de lordre de 6 7 pour 1 000 personnes de moins de 20

    ans en 2009 [HAS, 2012]. Diffrents chiffres sont donc retrouvs, une mise en garde par rapport

    ces taux de prvalence est donc mettre. En effet, ces taux sont sensiblement dpendants

    des critres retenus tels que lextension ou non dautres symptmes dans la dfinition du

    spectre autistique. On parle de spectre largi . En ce qui concerne plus spcifiquement les

    TSA, on parle de 1 cas sur 150 [Des Rivires-Pigeon C, Poirier N, 2014] ou 1 cas sur 100

    daprs ltude de Fombonne [Fombonne E, 2012]. Mais ce chiffre moyen reste une estimation

    difficile dterminer avec exactitude. La variabilit des donnes recueillies entre les tats montre

    que tous les diagnostics ne sont pas tablis de manire gale. Ce taux de prvalence tend une

    augmentation rgulire, mais semble plutt fonction dune capacit de dpistage prcoce et de

    linclusion dautres facteurs en faveur dun diagnostic de TED. Aussi, certains sujets ne sont

    diagnostiqus que plus tard lors de ladolescence ou lge adulte, ce qui explique cette

    tendance laugmentation du taux de TED diagnostiqus ces dernires annes. Pour ces

    individus il sagit de formes plus lgres avec moins de retard mental associ [Aspe C, Bauduret

    JF, Bonnet-Brilhaut F et al., 2013].

    Les garons sont plus touchs que les filles par les troubles autistiques. Le sex-ratio des TSA est

    de 3 4 garons pour 1 fille [Des Rivires-Pigeon C, Poirier N, 2014]. Daprs Fombonne en

    2012 il sagirait de 5 garons pour 1 fille [Fombonne E, 2012].

  • 16

    1.1.4 ETIOLOGIE : PHYSIOPATHOLOGIE

    Ltiologie de lautisme est multifactorielle avec une grande htrognit de facteurs. Elle

    implique la fois des facteurs gntiques et pigntiques, cest--dire relatant linfluence de

    lenvironnement sur lexpression des gnes, le plus souvent lors dexpositions in utro des

    facteurs de risque [Georgieff N, 2008] [Des Rivires-Pigeon C, Poirier N, 2014].

    1.1.4.1 Les facteurs de risque

    1.1.4.1.1 Connus

    1.1.4.1.1.1 Facteur natal

    Lge des parents au moment de la procration est considr comme un facteur de risque au-

    del de 35 ans pour la mre et de 39 ans pour le pre. Sil sagit dune grossesse multiple, une

    attention supplmentaire sera apporter sur le caryotype des ftus et sur leur comportement

    social durant la petite enfance. Un traitement dinfertilit suivi par lun des parents expose

    lembryon un taux lev dhormones sexuelles qui peut tre un facteur aggravant et favoriser

    lapparition de pathologies. Plusieurs lments la naissance sont relever comme la survenue

    dune hypoxie nonatale, un faible poids la naissance, un nourrisson de sexe masculin ou un

    accouchement prmatur de moins de 35 semaines de gestation. Ce sont des facteurs de risque.

    Les antcdents familiaux sont prendre en compte. La prexistence dans la fratrie dune

    maladie auto-immune ou dun TSA est un facteur de risque [HAS, 2010].

    1.1.4.1.1.2 Facteur mtabolique

    Une perturbation des voies mtaboliques a t mise en vidence chez certains sujets TED. Ce

    dsordre sobserve au niveau de la synthse du cholestrol, des purines et de la cratine. Il y a

    aussi une dgradation de lacide gamma-aminobutyrique (GABA) et dacides amins (la

    phnylctonurie, et lhomocystinurie). Le GABA est un neurotransmetteur inhibiteur du systme

    nerveux central impliqu dans la modulation de la transmission dopaminergique [Andres CR,

    Chalon S, Dufour-Rainfray D et al., 2011].

    1.1.4.1.1.3 Hypothtiques et non dmontrs

    La rubole congnitale et le vaccin rougeole-rubole-oreillons (ROR) ont t longtemps

    incrimins comme source de risque une survenue de TED. Cette hypothse a t soulev la

    fin des annes 90 et impliquerait soit un composant mercurique utilis comme conservateur dans

    le vaccin, soit directement le compos rubolique du vaccin combin. Ces hypothses dune

    association entre lautisme et la vaccination combine nont pas t confirmes [HAS, 2010]. Les

    auteurs de la revue Cochrane 2005 ont dailleurs conclu limprobable association entre autisme

    et vaccination combine [Demicheli V, Jefferson T, Price D, 2005]. Une tude de Fombonne

  • 17

    ralise Montral, a eu pour objectif destimer lvolution de la prvalence des TED suivant la

    couverture vaccinale. Les rsultats ont montr quaucun lien ne pouvait tre tabli entre les deux

    [Fombonne E, Bennett A, Meng L, 2006].

    En ltat actuel des connaissances, il nest pas possible de savoir si lexposition aux mtaux

    lourds aurait un impact sur lpidmiologie des TSA [Croan LA, Daniels J, Giarelli E, 2007] [HAS,

    2010].

    Une autre hypothse souleve dans les annes 70 se fiait la prsence souvent observe dune

    maladie cliaque chez les sujets TED. Cest une maladie chronique de lintestin dorigine auto-

    immune. Elle est lie une intolrance alimentaire du gluten (farine de bl) et de la casine

    (produits laitiers). Leurs produits de dgradation donneraient lieu selon une hypothse une

    accumulation de catabolites toxiques. Le petit intestin est alors endommag, ce qui va rduire sa

    capacit dabsorption des protines, des lipides, des glucides, des vitamines et des minraux. La

    frquence de cette intolrance digestive dans la population TED a aboutie la proposition dun

    rgime alimentaire prventif sans gluten et sans casine. Les tudes cliniques ralises depuis

    indiquent quil ny a pas de lien entre autisme et maladie cliaque [AFSSA, 2009] [HAS, 2010].

    1.1.4.1.2 Errons

    Longtemps, les parents ont t tenus pour responsables de lapparition de lautisme de leur

    enfant. Cette thorie errone mettait en cause une ducation et un lien parental dficients ou

    inadapts [Barthelemy C, 2009].

  • 18

    1.1.4.2 La cause gntique de lautisme

    1.1.4.2.1 Des maladies gntiques souvent associes

    Plusieurs facteurs de risque sont voqus dans lapparition des TSA, notamment la coexistence

    dune pathologie connue non spcifiques de lautisme, qui se retrouve frquemment associe au

    diagnostic de lautisme. Ces pathologies sont pour la plupart dorigine chromosomique. Elles

    prsentent souvent des symptmes similaires ceux rencontrs dans le spectre de lautisme. On

    parle alors de traits autistiques car ces similitudes rejoignent partiellement un mme

    phnotype comportemental. Cest pourquoi chez les sujets TED, la prsence dun double

    diagnostic est frquente [HAS, 2010].

    Le syndrome de lX fragile est une anomalie du bras long 27q.3 du chromosome X. Le transport

    et la traduction post-synaptique de lARN messager sont perturbs. Les similitudes entre ce

    syndrome et les TED concernent lanxit sociale, lvitement du moindre contact avec une autre

    personne, lcholalie, les strotypies motrices, et les automutilations. La sclrose tubreuse est

    une autre maladie frquemment associe aux TED. Les gnes responsables de cette pathologie

    sont situs sur les chromosomes 9 et 16. Les tissus du cerveau ont une croissance anormale et

    des tumeurs bnignes se dveloppent dans le cerveau et dans les autres organes. Les

    similitudes retrouves entre ces deux diagnostics sont les strotypies, la pauvret du langage,

    le retrait social, et laltration des interactions sociales. Le syndrome de Down, autrement appel

    la trisomie 21, fait partie des pathologies souvent associes au diagnostic des TED. On retrouve

    galement parmi les maladies gntiques le syndrome de Williams qui est la consquence dune

    dltion sur le chromosome 7. Des dltions sur le chromosome 15 sont aussi rapportes. On

    parle de syndrome dAngelman si la dltion concerne le chromosome 15 dorigine maternelle ou

    de syndrome de Prader-Willi si lanomalie a lieu sur le chromosome paternel [Burnside RD,

    Carroll AJ, Gadi IK et al., 2011].

    1.1.4.2.2 Une prdisposition gntique

    En dehors de ces situations associes des maladies gntiques identifies, laspect gntique

    des perturbations dans lautisme sexplique par un remaniement chromosomique. Lapparition de

    troubles ncessite une altration conjointe de plusieurs gnes (origine polygnique). La mutation

    de gnes la plus frquente concerne le gne SHANK-3 situ sur le chromosome 22. Il intervient

    dans la formation et la maturation des synapses, mais aussi dans la mise en place des

    rcepteurs du glutamate qui est le principal neurotransmetteur excitateur dans le cerveau. Le

    gne LAMC3, quant lui, est frquemment la cible de mutation. Il code la laminine qui est une

  • 19

    protine sexprimant dans le systme limbique et le cortex [Barak T, Boyac H, Choi M et al.,

    2011] [Betancur C, Bockmann J, Boeckers TM et al., 2007].

    Une variation du nombre de copies des gnes entranera des anomalies chromosomiques de

    type dltion ou duplication de gnes qui seront pathognes. Lexposition in-utro des agents

    tratognes modifie lexpression des gnes. Toutes les perturbations de ces gnes ont des

    consquences indirectes au niveau des synapses, ce qui va entraner des troubles du

    dveloppement neuronal [Danon-Boileau L, Garboua M, Touati B, 2014].

  • 20

    1.1.4.3 Les bases neurobiologiques de lautisme

    Parce que lorganisation de leur cerveau diffre de celle dun sujet normal, lautisme est plutt

    prsent comme une diffrence plutt quune maladie. Limagerie crbrale rvle diverses

    anomalies neuroanatomiques et fonctionnelles chez lautiste. Cela permet dapporter des

    informations supplmentaires et dexpliquer la triade symptomatique de lautisme (9). La

    communaut scientifique est capable aujourdhui dtablir des liens troits entre les anomalies

    touchant diffrentes structures du systme nerveux central et les dficits cognitifs et

    comportementaux. Plusieurs aires crbrales prsentent des anomalies dans leur activit, dans

    leur constitution cellulaire ou encore dans leurs connexions dautres rgions du cerveau. Ces

    aires ne sont donc pas en mesure de remplir correctement leurs fonctions [Boddaert N,

    Zilbovicius M, 2002].

    1.1.4.3.1 Le volume crbral

    A la naissance, la mesure du primtre crnien permet de constater une valeur suprieure la

    normale [Dhavale D, Lawlor JP, Torrey EF et al., 2004]. La confirmation de cette macrocphalie

    se fera par imagerie crbrale. Par cette mthode, limagerie rvle galement une augmentation

    du volume de la substance blanche surtout dans le lobe frontal, et du volume de la substance

    grise. La premire substance contient les corps neuronaux, et la seconde renferme les fibres

    neuronales. Ces deux particularits crbrales sobservent durant les deux premires annes de

    la vie, puis tendent se normaliser petit petit jusqu lge de 5 ans. Dautres tudes post-

    mortem, cette fois-ci, montrent la prsence dun processus inflammatoire des cellules gliales au

    niveau du cervelet et du cortex frontal. Ces cellules gliales entourent les neurones. Leur rle est

    dapporter les nutriments ncessaires au fonctionnement des neurones et dliminer les dchets.

    Elles produisent galement la myline qui isole les fibres nerveuses et favorise la transmission

    du signal entre les neurones (8) [Claverie J, Courty S, Fombonne E et al., 1999] [Courchesne E,

    Pierce K, 2005].

    1.1.4.3.2 Les neurones miroirs

    Laire motrice et les neurones miroirs jouent un rle dans la comprhension des actions dautrui,

    dans la capacit imiter, et dans lempathie. Ces derniers sont normalement activs lorsquun

    individu essaie de reproduire une action commise par quelquun. Chez le sujet autiste, ces

    neurones miroirs sont hypoactifs ce qui limite donc la comprhension avec leur interlocuteur

    [Andersson F, Barthelemy C, Cottier JP et al., 2010].

  • 21

    1.1.4.3.3 Le cortex frontal et pr-frontal

    Le cortex frontal et prfrontal agit dans la rgulation des motions. Cette zone frontale du

    cerveau est le sige du raisonnement, de la logique, et de la rflexion. Son fonctionnement

    permet dacqurir une flexibilit cognitive : lindividu est capable de changer son comportement

    ou sa pense en sadaptant la situation. Cest ce niveau que se fait lanticipation avec

    linitiation de laction et la prise de dcision. Les informations sensorielles provenant de la vue, de

    loue, de lodorat, sont intgres dans cette zone frontale du cerveau [Baron-Cohen S, Belmonte

    MK, Knickmeyer RC, 2005] [Courchesne E, Eyler LT, Pierce K, 2012].

    Lorsque les lobes prfrontaux sont dysfonctionnels, comme cest le cas chez les sujets atteints

    de TED, un syndrome excutif se manifeste. La rsolution de problmes devient complexe et se

    fait de manire dsordonne. Il y a un manque de flexibilit cognitive. Les capacits de

    planification, de programmation et danticipation face de nouvelles situations sont mises en

    dfaut. Cette atteinte de la zone frontale du cerveau entrane aussi chez les autistes une labilit

    motionnelle [Gillet P, 2013] [Baghdadli A, Mottron L, Zalla T, 2012].

    1.1.4.3.4 Cortex temporal

    Au niveau temporal de lhmisphre gauche se situe laire dintgration auditive. La ralisation

    dun lectro-encphalogramme (EEG) permet de visualiser lactivit lectrique du cerveau. Son

    analyse rvle une anomalie dans la zone temporale. Ce rsultat est complt par ltude des

    potentiels voqus auditifs (PEA) qui suggrent par leur irrgularit et leur faible amplitude, des

    problmes dintgration des informations auditives [Roge B, 2008]. Une tomographie mission

    de positrons (TEP) permet de dceler une diminution du dbit sanguin crbral au niveau des

    lobes temporaux. Limagerie par rsonnance magntique (IRM) localise ensuite les zones

    hypoactives. Il sagit en loccurrence plus prcisment dune hypoactivation du gyrus temporal

    suprieur. Cette rgion est implique dans la perception des lments visuels tels que les

    signaux issus du visage et de laction de lautre (mouvements du corps dautrui, de sa main, de

    sa bouche, et de son regard) en vue de leur donner un sens social [Adrien JL, Barthelemy C,

    Boddaert N et al., 2003].

    Ces dysfonctionnements ont pour consquence chez le sujet avec TSA un dfaut de perception

    auditive, do une altration du traitement du langage oral. Lenfant est peu ractif la voix

    humaine, et son langage est pauvre. On a limpression que le sujet autiste souffre dune sorte

    daphasie. Dans cette population, les signes sociaux qui codent lintention des conduites de

    lautre sont interprts avec difficult [Gillet P, 2013] [Bigler ED, Mortensen S, Neeley E et al.,

    2007].

  • 22

    1.1.4.3.5 Les amygdales

    Les amygdales sont impliques dans la rponse aux stimuli motionnels et sociaux. La

    reconnaissance, le partage et la mmorisation des motions, ainsi que la perception des signes

    sociaux et des comportements dautrui se font grce au fonctionnement des amygdales [Baron-

    Cohen S, Ring HA, Bullmore ET et al., 2000] [Deruelle C, 2010].

    Chez lenfant autiste, lactivation de lamygdale est anormale. Les noyaux amygdaliens ont du

    mal identifier et dcoder les informations. Il y a une connectivit insuffisante entre le cortex

    prfrontal et lamygdale, do une surstimulation de cette dernire qui cre ainsi des ractions

    excessives et inappropries face des stimuli anodins de lenvironnement. Lautiste anxieux et

    se sentant menac, va alors chercher viter les contacts sociaux. Les interactions sociales sont

    rendues difficiles [Baghdadli A, Mottron L, Zalla T, 2012] [Adolphs R, Tranel D, Hamann S et al.,

    1999]. La taille des amygdales chez les sujets autistes apparait suprieure la normale, ce qui

    entrainerait des perturbations du contact oculaire [Roge B, 2008]. Des lsions limbiques

    (amygdalo-hyppocampiques) expliquent aussi un rythme veille-sommeil mal rgul, une

    dsorientation temporo-spatiale et un comportement dsinhib [Bryson SE, Wainwright LS, 1996]

    [Gillet P, 2013].

    1.1.4.3.6 Le cervelet

    Le cervelet quant lui, intervient dans la coordination des fonctions motrices et lintgration des

    informations sensorielles. Chez les autistes le volume du cervelet est rduit. Cette hypoplasie

    ajoute un dysfonctionnement de la rgion du cortex, expliquerait la sensibilit sensorielle

    exacerbe observe dans la plupart des formes dautisme [Baghdadli A, Mottron L, Zalla T,

    2012]. De plus, les cellules de Purkinje sont rduites en taille et en nombre. De ce fait, elles ne

    pourront pas exercer correctement leur action inhibitrice sur les cellules cibles, via le

    neurotransmetteur GABA.

    1.1.4.3.7 Hmisphres gauche et droit

    Lhmisphre gauche joue un rle dans le dveloppement du langage, de la parole, et des

    capacits de calcul. Des lsions et une hypoactivit de laire de Broca expliquent le trouble de la

    comprhension, notamment la difficult pour ces individus traiter les paroles entendues. Ces

    anomalies de lhmisphre gauche se manifestent chez les sujets TSA par un mutisme

    apparent, un faible vocabulaire, des strotypies verbales, et un recours lcholalie (lenfant

    rpte les mots entendus) [Chiron C, Leboyer M, Leon F et al., 1995].

  • 23

    Le gyrus fusiforme de lhmisphre droit intervient dans la capacit identifier et reconnatre

    les visages. Dans les TSA, un dfaut dactivation de ce dernier est source de difficults extraire

    les motions faciales. Une lsion des aires paritales explique la tendance quont les sujets

    autistes se focaliser sur un dtail. Il y a pour eux une difficult avoir une cohrence de vue

    densemble. Ils ont donc du mal comprendre un environnement complexe qui contient de

    multiples stimulations visuelles et sonores [Gillet P, 2013] [Allison T, Puce A, McCarthy G, 2000].

    1.1.4.3.8 Aires visuelles

    Les sujets avec TSA ont besoin de reprsenter et de traiter visuellement les paroles entendues

    en les transformant en image pour les comprendre. Les aires visuelles sont ainsi impliques et

    surexploites par les autistes, une manire pour eux de sadapter et de compenser leur

    fonctionnement neurologique dfaillant [Barthelemy C, Batty M, Gillet P et al., 2007].

    Mais il y a une limite cette surexploitation visuelle, elle concerne le traitement des visages. Le

    sujet prouve une difficult constante voir et traiter les mouvements faciaux de son

    interlocuteur. Ce point a t expliqu par le dysfonctionnement amygdalien dans cette

    population. Lattirance du regard de lautiste et son intrt pour les dtails de lenvironnement, ont

    trouv leur explication par une lsion au niveau de lhmisphre droit [Amarel DG, Schumann

    CM, Nordahl CW, 2008].

    1.1.4.3.9 Les connexions crbrales

    Concernant les connexions crbrales entre les diverses rgions du cerveau, celles longue

    distance sont affaiblies tandis que les connexions locales sont renforces. La premire

    constatation entrane une moins bonne rgulation des motions et intgration des informations

    perues, ainsi quun contrle difficile de laction. La seconde consquence est une

    hyperexcitabilit et une hyperractivit du sujet autiste [Baghdadli A, Mottron L, Zalla T, 2012].

    Une diminution de la synchronisation neuronale expliquerait la lenteur du traitement de

    linformation verbale et motionnelle [Barthelemy C, Batty M, Bonnet-Brilhault F et al., 2011].

    Limagerie crbrale confirme la prsence de diffrentes anomalies anatomiques ou

    fonctionnelles. Une mauvaise connexion entre les rgions frontales et les aires associatives du

    cerveau est observe. Cela serait du une croissance atypique du cerveau des autistes,

    caractrise par une vitesse de dveloppement trop diffrente dune rgion lautre. Les troubles

    de la socialisation des autistes ne sont autres que le reflet dune physiopathologie gnralise

    touchant de nombreuses fonctions cognitives, et en particulier les fonctions de contrle et de

    rgulation de lactivit crbrale [Baghdadli A, Mottron L, Zalla T, 2012].

  • 24

    1.1.4.4 Une origine biochimique

    Plusieurs dsordres ont t rapports au niveau des neuromdiateurs, justifiant par la suite

    lusage de certaines classes mdicamenteuses.

    1.1.4.4.1 La srotonine

    Un taux anormalement lev de srotonine a t rapport au niveau plasmatique et plaquettaire

    chez environ un tiers des patients autistes [Aussilloux C, Baghdadli A, Gonnier V, 2002]. Ce

    neuromdiateur est impliqu dans les motions, dans la rgulation de lhumeur, du sommeil, et

    dans lattachement social. Il joue aussi un rle dans la perception et le tri des signaux sensoriels

    et dans lanxit. La srotonine intervient galement dans le dveloppement du systme nerveux

    central [Roge B, 2008].

    1.1.4.4.2 La dopamine

    La dopamine serait elle aussi implique dans lautisme. Sa concentration serait augmente dans

    lurine et le liquide cphalo-rachidien (LCR). Ce neurotransmetteur du systme dopaminergique

    assure un rle dans le contrle moteur et motionnel, dans la cognition, dans la motivation et

    dans la prise dinitiative [Roge, 2008].

    1.1.4.4.3 Les peptides ou -endorphines plasmatiques

    Lobservation de taux levs dans le plasma et le LCR des peptides opiodes (bta-endorphines)

    a soulev une hypothse opiace ltiologie des symptmes autistiques [Aussilloux C,

    Baghdadli A, Gonnier V, 2002]. Une activit opiode crbrale excessive pourrait tre la cause de

    la symptomatologie autistique, telle que la sensibilit diminue la douleur, la raret des pleurs

    et le dfaut dexpression des motions. Cette observation a conduit lutilisation dantagonistes

    des opiacs comme la naltrexone, principalement pour rduire les automutilations [Bonnet D,

    Chabrol H, Roge B, 1996]. Les personnes avec autisme ont beaucoup de mal exprimer la

    moindre douleur. Les professionnels de sant doivent dune part les aider apprendre

    exprimer leur douleur, et dautre part doivent sadapter cette particularit afin de mieux reprer

    les signes [Aspe C, Bauduret JF, Bonnet-Brilhaut F et al., 2013].

    1.1.4.4.4 Le Cortisol, hormone du stress

    Dans le syndrome dAsperger le taux de cortisol serait diminu, do une incapacit pour ces

    sujets composer avec les changements inattendus. Lorganisme nest pas en alerte lors de

    situations de stress qui lauraient ncessit [Russel J, 1997].

  • 25

    1.1.5 TROUBLES ASSOCIES

    Dautres troubles sont souvent associs lautisme. Les professionnels de sant sappuient sur

    ces donnes cliniques supplmentaires pour adapter et choisir un traitement individuel.

    1.1.5.1 Retard mental

    Par dfinition, le syndrome dAsperger ne comporte pas de dficience intellectuelle [OMS, 1992].

    En revanche, pour les autres catgories de TSA la proportion de sujets autistes avec retard

    mental slve 70 % et est rpartie comme suit : 30 % ont un retard lger ou modr, tandis

    que 40 % ont un retard profond [Fombonne E, 2003] [HAS, 2010]. Si lon considre lensemble

    des TED, la proportion de sujets atteints dune dficience intellectuelle se porte 30 %

    [Chakrabarti S, Fombonne E, 2005].

    1.1.5.2 Trouble du sommeil

    Selon les tudes, les troubles du sommeil chez les sujets TED sont reprsents avec une forte

    proportion allant de 45% 86 % [HAS, 2010]. On relate une dure lendormissement

    augmente, un maintien et une dure de sommeil rendus difficiles, et des insomnies. Le rythme

    veille-sommeil est tout aussi irrgulier. Toutes ces perturbations sexpliqueraient par un dfaut de

    scrtion de la mlatonine, hormone du sommeil [Roge, 2008].

    Il ne faut pas ngliger les consquences des difficults de sommeil en termes de retentissement

    sur le quotidien de la personne. Dautant que les connexions neuronales faites au cours de la

    journe se stabilisent la nuit. Un enfant qui ne dort pas, ne peut intgrer ou consolider les

    informations acquises au cours de la journe et qui permettent son dveloppement [Aspe C,

    Bauduret JF, Bonnet-Brilhaut F et al., 2013].

    1.1.5.3 Troubles psychiatriques

    1.1.5.3.1 Trouble de lhumeur

    Ltat motionnel chez les sujets TED est perturb. Des troubles dpressifs sont observs dans

    20 30 % des cas et leur prsence augmente chez les adolescents et les adultes [Ghaziuddin M,

    Zafar S, 2008]. Dautres troubles de lhumeur sont rapports type de dysthymies,

    dhypomanies, de manies et de troubles bipolaires. Ces derniers sont observs dans 2 % des cas

    chez des adultes avec autisme [Bacalman S, Davis NO, Dinh E, et al., 2006]. Dans le cas de

    syndrome dAsperger ou dautisme atypique, la prvalence de troubles bipolaires est plus forte :

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    elle est respectivement de 6 % et de 9 % [Gillberg C, Rastam M, Soderstrom H et al., 2004]

    [HAS, 2010].

    1.1.5.3.2 Troubles anxieux

    La manifestation des troubles anxieux est relative lexpression des troubles obsessionnels

    compulsifs et des phobies chez le sujet TED. Les changements dans la routine de cette

    population constituent des facteurs anxiognes. On note galement des tats de panique qui

    peuvent survenir chez le sujet, mais qui tendent diminuer