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L’humain et ses limites S8 – L’humanité confrontée à des enjeux sans cesse renouvelés

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L’humain et ses limitesS8 – L’humanité confrontée à des enjeux sans cesse renouvelés

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A. Une définition problématique de l’humanité

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L’Humanité

Sens métaphysiqueCe qui permet de dire un

propre de l’homme: ce qui fait qu’un homme est un homme

Sens biotechnologiqueConfiguration organique d’une

espèce particulière

Sens moralFaire preuve d’humanité (vertu de ceux

qui se comportent de façon morale)

L’Humanité est pensée à travers unedifférence entre les humains qui viventet agissent humainement et les autres,ceux qui manquent d’humanité(barbares, tortionnaires etc.)

L’Humanité est pensée à partir d’une différence avec

la machine.

Les 3 sens de la notion d’humanité

L’humanité est pensée par différence avec l’animalité,

en fonction de ce qui caractérise sa spécificité.

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B. La thèse d’une absolue malléabilité de l’être humain

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SARTRE, L’existentialisme est un humanisme, « L’existence précède l’essence » (1946)

« Lorsqu'on considère un objet fabriqué, comme par exemple un livre ou un coupe-papier, cetobjet a été fabriqué par un artisan qui s'est inspiré d'un concept ; il s'est référé au concept de coupe-papier, et également à une technique de production préalable qui fait partie du concept, et qui est au fondune recette. Ainsi, le coupe-papier est à la fois un objet qui se produit d'une certaine manière et qui,d'autre part, a une utilité définie, et on ne peut pas supposer un homme qui produirait un coupe-papiersans savoir à quoi l'objet va servir. Nous dirons donc que, pour le coupe-papier, l'essence — c'est-à-direl’ensemble des recettes et de qualités qui permettent de le produire et de le définir — précède l'existence ;et ainsi la présence, en face de moi, de tel coupe-papier ou de tel livre est déterminée (…).

Lorsque nous concevons un Dieu créateur, ce Dieu est assimilé la plupart du temps à un artisansupérieur (…). Ainsi, le concept d'homme, dans l'esprit de Dieu, est assimilable au concept de coupe-papierdans l'esprit de l'industriel ; et Dieu produit l’homme suivant des techniques et une conception,exactement comme l’artisan fabrique un coupe-papier suivant une définition et une technique. Ainsil’homme individuel réalise un certain concept qui est dans l’entendement divin [ …].

L'existentialisme athée, que je représente, est plus cohérent. Il déclare que si Dieu n'existe pas, il ya au moins un être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant de pouvoir être définipar aucun concept et que cet être c'est l'homme (…). Cela signifie que l'homme existe d'abord, serencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après. L'homme, tel que le conçoit l'existentialiste, s'iln'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. Ainsi,il n'y a pas de nature humaine, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la concevoir. L'homme est seulement, nonseulement tel qu'il se conçoit, mais tel qu'il se veut, et comme il se conçoit après l'existence, comme il seveut après cet élan vers l'existence ; l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait ».

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Travail à faire sur le texte de Sartre

1°/ Soulignez les connecteurs logiques les plus importants 2°/ Déterminez la thèse de l’auteur 3°/ Déterminez les étapes du texte et expliquez avec vos mots ce qu’apporte chaque étape du texte à ce que veut démontrer l’auteur au final (sa thèse) 4°/ Regardez le texte avec les passages en couleur et expliquez ce que vous pourriez dire sur le texte, précisément sur ces passages en couleur

A faire chez vous: rédigez une grande partie

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SARTRE, L’existentialisme est un humanisme, « L’existence précède l’essence » (1946)

« Lorsqu'on considère un objet fabriqué, comme par exemple un livre ou un coupe-papier, cetobjet a été fabriqué par un artisan qui s'est inspiré d'un concept ; il s'est référé au concept de coupe-papier, et également à une technique de production préalable qui fait partie du concept, et qui est au fondune recette. Ainsi, le coupe-papier est à la fois un objet qui se produit d'une certaine manière et qui,d'autre part, a une utilité définie, et on ne peut pas supposer un homme qui produirait un coupe-papiersans savoir à quoi l'objet va servir. Nous dirons donc que, pour le coupe-papier, l'essence — c'est-à-direl’ensemble des recettes et de qualités qui permettent de le produire et de le définir — précède l'existence ;et ainsi la présence, en face de moi, de tel coupe-papier ou de tel livre est déterminée (…).

Lorsque nous concevons un Dieu créateur, ce Dieu est assimilé la plupart du temps à un artisansupérieur (…). Ainsi, le concept d'homme, dans l'esprit de Dieu, est assimilable au concept de coupe-papierdans l'esprit de l'industriel ; et Dieu produit l’homme suivant des techniques et une conception,exactement comme l’artisan fabrique un coupe-papier suivant une définition et une technique. Ainsil’homme individuel réalise un certain concept qui est dans l’entendement divin [ …].

L'existentialisme athée, que je représente, est plus cohérent. Il déclare que si Dieu n'existe pas,alors il y a au moins un être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant de pouvoir êtredéfini par aucun concept et que cet être c'est l'homme (…). Cela signifie que l'homme existe d'abord, serencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après. L'homme, tel que le conçoit l'existentialiste, s'iln'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. Ainsi,il n'y a pas de nature humaine, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la concevoir. L'homme est seulement, nonseulement tel qu'il se conçoit, mais tel qu'il se veut, et comme il se conçoit après l'existence, comme il seveut après cet élan vers l'existence ; l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait ».

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SARTRE, L’existentialisme est un humanisme, « L’existence précède l’essence » (1946)

« Lorsqu'on considère un objet fabriqué, comme par exemple un livre ou un coupe-papier, cetobjet a été fabriqué par un artisan qui s'est inspiré d'un concept ; il s'est référé au concept de coupe-papier, et également à une technique de production préalable qui fait partie du concept, et qui est au fondune recette. Ainsi, le coupe-papier est à la fois un objet qui se produit d'une certaine manière et qui,d'autre part, a une utilité définie, et on ne peut pas supposer un homme qui produirait un coupe-papiersans savoir à quoi l'objet va servir. Nous dirons donc que, pour le coupe-papier, l'essence — c'est-à-direl’ensemble des recettes et de qualités qui permettent de le produire et de le définir — précède l'existence ;et ainsi la présence, en face de moi, de tel coupe-papier ou de tel livre est déterminée (…).

Lorsque nous concevons un Dieu créateur, ce Dieu est assimilé la plupart du temps à un artisansupérieur (…). Ainsi, le concept d'homme, dans l'esprit de Dieu, est assimilable au concept de coupe-papierdans l'esprit de l'industriel ; et Dieu produit l’homme suivant des techniques et une conception,exactement comme l’artisan fabrique un coupe-papier suivant une définition et une technique. Ainsil’homme individuel réalise un certain concept qui est dans l’entendement divin [ …].

L'existentialisme athée, que je représente, est plus cohérent. Il déclare que si Dieu n'existe pas,alors il y a au moins un être chez qui l'existence précède l'essence, un être qui existe avant de pouvoir êtredéfini par aucun concept et que cet être c'est l'homme (…). Cela signifie que l'homme existe d'abord, serencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après. L'homme, tel que le conçoit l'existentialiste, s'iln'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. Ainsi,il n'y a pas de nature humaine, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la concevoir. L'homme est seulement, nonseulement tel qu'il se conçoit, mais tel qu'il se veut, et comme il se conçoit après l'existence, comme il seveut après cet élan vers l'existence ; l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait ».

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C. Progrès technique & démesure de l’humain

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Le mythe d’Icare

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Du mythe de Prométhée au « Prométhée déchaîné »

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JONAS, préface du Principe Responsabilité, « Prométhée déchainé ou la menace de la technique moderne » (1979)

« Le Prométhée définitivement déchaîné, auquel la science confère des forces encoreconnues et l'économie son impulsion effrénée, réclame une éthique qui, par des entraveslibrement consenties, empêche le pouvoir de l'homme de devenir une malédiction pourlui. La thèse liminaire de ce livre est que la promesse de la technique moderne s'estinversée en menace, ou bien que celle-ci s'est indissolublement alliée à celle-là. Elle va au-delà du constat d'une menace physique. La soumission de la nature destinée au bonheurhumain a entraîné, par la démesure de son succès, qui s'étend maintenant également à lanature de l'homme lui-même, le plus grand défi pour l'être humain que son faire ait jamaisentraîné. Tout en lui est inédit, sans comparaison possible avec ce qui précède, tant dupoint de vue de la modalité que du point de vue de l'ordre de grandeur : ce que l'hommepeut faire aujourd'hui et ce que par la suite il sera contraint de continuer à faire, dansl'exercice irrésistible de ce pouvoir, n'a pas son équivalent dans l'expérience passée. Toutesagesse héritée, relative au comportement juste, était taillée en vue de cette expérience.Nulle éthique traditionnelle ne nous instruit donc sur les normes du « bien » et du « mal »auxquelles doivent être soumises les modalités entièrement nouvelles du pouvoir et de sescréations possibles. La terre nouvelle de la pratique collective, dans laquelle nous sommesentrés avec la technologie de pointe, est encore une terre vierge de la théorie éthique ».

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D. Face aux périls écologiques : la nécessité d’une nouvelle éthique

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De l’impératif catégorique kantien aux impératifs exigés par le péril écologique

Impératif catégorique de Kant : Forme : “Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle”Fond : “Agis de telle sorte que tu traites l'humanité […] toujours comme un fin et jamais simplement comme un moyen”

Ø Quelle(s) différence(s) avec les impératifs tels qu’ils sont formulés par Jonas (dans le texte 4) ?

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Passerelle TC – La nature/ Le devoir

§ 2 conceptions de l’écologie : 1. Ecologie superficielle : la Terre doit avant tout être protégée pour l’être

humain, pour qu’il puisse continuer à y vivre. 2. Ecologie profonde : la Terre doit avant tout être protégée pour elle-même,

indépendamment de nous.

§ A votre avis, dans les impératifs exposé par Jonas, quelle conception de l’écologie est défendue ?