L’histoire et l’avenir du web (ebook)

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  • 8/14/2019 Lhistoire et lavenir du web (ebook)

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    DossierLe Web

    2 Linux+ 6/2008

    [email protected]

    om.p

    l

    Lhistoireet lavenir du WebBonjour et bienvenue bord du Time Voyager 2.0 ! Dans quelques instants, nous allons nous mettre en

    orbite autour de la Cybersphre et allons voyager dans le temps an dobserver les diffrentes poques

    les plus importantes de ce monde. Vous allez voir des choses uniques, que personne na jamais pu voir

    auparavant. Par au lancement321 dcollage !

    Camille Roux

    Commenons par le commencement. Il tait

    une fois... le Web 1.0. Au dbut, l'Internet

    tait un espace o les rares personnes qui

    y avaient accs mettaient en ligne des do-

    cuments statiques (du HTML pur). lpoque, il tait

    principalement utilis par des scientiques. Ils utilisaient

    ce support pour facilement partager leurs rapports avec lacommunaut. Petit petit, le Net s'est dmocratis mais

    il ne servait toujours qu' hberger des sites statiques.

    Ceci sexplique trs facilement : il ntait pas possible de

    faire autre chose...

    Dans le milieu des annes 90, les connexions In-

    ternet ntaient absolument pas comparables celles

    daujourdhui. Une connexion 9600 bauds (mesure du

    nombre de symboles transmis par seconde par un signal

    modul) sufsait ravir nimporte quel fana dinforma-

    tique. Les dbits ont progress rapidement pour arriver

    du 36k et mme, le merveilleux pour lpoque, 56k !

    Un autre point important est le forfait : lInternet illi-mit parat vident aujourdhui. Hors, les mmes tarifs

    quaujourdhui ne procuraient que quelques heures

    mensuelles. La taille des pages tait alors une forte con-

    trainte. Impossible alors dimaginer des concepts de sites

    avec de grosses images ou tout autre composant multim-

    dia. Tout le monde aurait rigol si quelquun avait alors

    prsent Youtube.

    Cette priode correspond galement au dbut du

    HTML ( HyperText Markup Language). Ce langage a t

    conu pour permettre tout un chacun dcrire facilementdes pages Web composes de texte riche (gras, italique,

    titre...). Avec du recul, cela a t une grosse erreur car

    L'histoire du Web, de ses dbuts nos jours (Web

    1.0),

    Les diffrentes dnitions du Web 2.0,

    L'utilisation du concept du Web 2.0 dans d'autres

    domaines,

    Le futur du Web (Web 3.0) : application Web, Web

    mobile, Web smantique et intelligence articielle,

    Les raisons de ces diffrentes volutions et les

    liens qu'il y a entre elles.

    Cet article explique

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    DossierLe Web

    3www.lpmagazine.org

    le HTML na jamais t utilis par le grand

    public et sa tolrance aux erreurs pose

    aujourdhui de nombreux problmes aux

    dveloppeurs. Les premires versions du

    HTML taient trs pauvres. Il nest pas possi-

    ble de faire de la mise en page avance. Ceci

    explique, le design simpliste et pas vraimentesthtique des sites Web de lpoque (Figures

    1, 2, 3 et 4).

    Enn, Internet tait un mdia tout nou-

    veau dont le potentiel n'tait pas bien me-

    sur. Le trac ntait pas trs signicatif et

    peu accordaient de l'intrt au Net.

    Mais linformatique est un domaine en

    constant changement, cest dailleurs ce qui

    fait tout son charme et son intrt. Le Web

    nest bien videmment pas rest totalement

    statique trs longtemps...

    Aprs le 1.0, il y a le 2.0,cest a ?Et non, il y a dabord eu une phase tran-

    sitoire, appele Web 1.5. Cette poque a

    dmarr avec lapparition de scripts, pour la

    plupart en PHP, qui permettaient la gestion

    dun site par des personnes ne connaissant

    aucun langage de programmation. Ces

    scripts, connus sous l'appellation de CMS

    (Content Management Systems en anglais),

    permettent de crer des pages, des articles et

    offrent gnralement la possibilit dinsrer

    des modules dans les pages (e-mailling-list,

    ux RSS, heure et date, etc.). Aujourdhui,

    les plus clbres sont SPIP, Drupal, Typo3,

    Joomla...

    Lpoque des scripts PHP, qui sont tou-

    jours dactualit dailleurs, a t prcde

    par celle des scripts CGI (en Perl, C)

    qui ont permis davoir les premires pages

    dynamiques et celle des applets Java et des

    animations Flash qui, elle aussi, a contribu

    dvelopper la notion dinteractivit sur la

    Toile.

    Ensuite, sont ns les forums de discus-sions. Les forums sont des espaces dchan-

    ges par le biais de messages, ordonns par

    ls de discussion. Il sagit certainement de

    la premire forme de site o le contenu est

    intgralement gnr par les utilisateurs

    eux-mmes. Cette volution va rapidement

    en amener dautres.

    Enn, le concept rellement prcurseur du

    Web 2.0 est sans aucun doute le wiki. Celui-ci

    pousse son paroxysme le concept de User

    Generated Content, ou contenu gnr par

    les utilisateurs. Le concept est simple : toututilisateur autoris (parfois tout visiteur) peut

    ajouter ou modier une page. Comme pour

    les forums, les utilisateurs sont compltement Figure 3. Microsoft.com en n 1995

    Figure 2. Google en 1998

    Figure 1. Yahoo en 1996

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    actifs. Ce concept est trs souvent utilis pour

    du travail collaboratif. En effet, il permet de

    facilement rdiger des documentations, rap-

    ports et autres, en groupe. Il a aussi t utilis

    trs grande chelle comme par exemple le

    trs clbre Wikipdia.

    Cette priode a dmontr que les utili-sateurs sont trs souvent volontaires pour

    participer la conception et lvolution dun

    site quils apprcient.

    Elle a galement rvl la puissance

    du concept de User Generated Content. Par

    exemple, Wikipdia est compos de pas

    moins dun million darticles toutes langues

    confondues.

    Le principe ayant fait ces preuves, beau-

    coup ont dcid de le rutiliser. Cest ainsi

    que nous sommes entrs dans lre actuelle

    du fameux Web 2.0.

    Dis, on entend toujours parlerdu Web 2.0 mais cest quoiau juste ?Le Web 2.0 est une notion trs oue. Il est

    difcile de dire si un site est 2.0 ou pas. Il

    existe de nombreuses dnitions et les avis

    divergent beaucoup. Toutefois, je vais tenter

    de vous prsenter les principaux avis et les

    dnitions les moins contestes. Cette diver-

    gence d'ides vient notamment du fait que le

    2.0 a t et est toujours un argument marke-

    ting. Beaucoup pensent que pour qu'un site

    devienne populaire aujourd'hui, il faut crire

    2.0 quelque part.Il existe peu prs 4 dnitions srieu-

    ses mais incompatibles du terme Web 2.0.

    Cette expression a t lance par Tim

    O'Reilly (Figure 5) qui organise tous les ans la

    fameuse Confrence 2.0. Pour lui, il s'agit d'un

    mlange de sites et d'outils qui encouragent

    la participation et la collaboration : Youtube,

    Flickr, Facebook, Wikipdia et galement

    l'ensemble des blogs, appel blogosphre.

    Ces sites sont des lieux o les visiteurs peu-

    vent partager leurs photos, leurs vidos, leur

    vie ou encore leurs passions. La plupart dessites de ce type se prsentent sous la forme de

    rseaux sociaux, c'est--dire qu'ils permettent

    de dnir des utilisateurs comme tant leurs

    amis, leurs collgues, leurs contacts. Sur un

    rseau social, tre reli une personne permet

    de facilement partager et communiquer avec

    elle. Le plus gros service de rseau social

    en ligne ( social Networkingen anglais) est

    Myspace avec plus de 200 millions d'inscrits

    ! (source: Wikipdia http://fr.Wikipdia.org/

    wiki/Rseautage_social). Enn, il est trs cou-

    rant dans le Web 2.0 que l'utilisateur possde

    une ou plusieurs pages personnelles avec du

    contenu qui lui est propre, mais qu'il peut bien

    videmment partager.Il existe une deuxime dnition du Web

    2.0, tout droit venue de la Silicon Valley,

    proposant une vision marketing du terme.

    Est appel tactique 2.0 le fait de gagner de

    l'argent en nanant un site dont le contenu

    est gnr par les utilisateurs eux-mmes.

    Il s'agit d'investissement long terme mais

    faible risque car la ralisation et la main-

    tenance de tels sites demandent relativement

    peu de ressources. Cela peut donc beaucoup

    rapporter si le succs est au rendez-vous.

    Twitter, plate-forme de micro-blogging (blogmais avec des messages trs courts) dont le

    concept est de permettre aux utilisateurs de

    dire tout moment ce qu'ils sont en train de

    faire, en est un trs bon exemple.

    Les dveloppeurs ont une vision du Web

    2.0 encore diffrente des prcdentes. Cette

    mouvance s'est accompagne de nombreux

    changements et prises en considration au

    niveau technologique. Ceci a amen les

    sites de cette priode du Web avoir de

    nombreux points communs techniques.

    Utilisation de CSS et d'un balisage

    XHTML smantiquement valide

    Ceci signie que ces sites utilisent les balises

    HTML non pas selon style voulu car il est d-

    ni par le CSS, mais par rapport la fonction

    du contenu balis (H1 pour un titre, STRONG

    pour un passage important...).

    Utilisation de micro-formats

    Un microformat (parfois abrg sous F ou

    uF) est une approche de formatage de donnes

    Listing 1. Exemple de Hcard

    Camille Roux

    [email protected]

    Blog

    Figure 5. Tim O'ReillyFigure 4. Apple en 1997

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    qui cherche rutiliser le contenu existant

    comme les mtadonnes, en n'utilisant que

    des classes et attributs XHTML et HTML. Le

    Listing 1 prsente un exemple d'un des micro-

    formats les plus connus, Hcard.

    Utilisation de l'AJAX

    L'AJAX ou Asynchronous JavaScript And

    XML n'est pas une technologie en elle-mme,

    mais plutt un ensemble des technologies

    : HTML, CSS, JavaScript et XML (parfois

    remplac par JSON). L'AJAX consiste cher-

    cher des informations sur le serveur (au format

    XML ou JSON) puis les afcher sous forme

    de HTML/CSS sur la page suite une action

    de l'utilisateur observe par du JavaScript ou

    de manire priodique. Cela permet d'obtenir

    des applications plus ractives tout en cono-

    misant de la bande passante car seules les don-nes utiles sont changes ; elles sont traites

    aprs rception par le JavaScript.

    Syndication et agrgation

    de contenu RSS/ATOM

    Avec la vague Web 2.0, deux formats sont

    apparus : RSS et ATOM. Il s'agit de formats

    de chiers bass sur le XML proposant la

    description du contenu textuel (ou multim-

    dia parfois) du site. Ces formats sont trs

    populaires dans la blogosphre. Il existe

    de nombreux lecteurs de ux RSS (Google

    Reader, RSSOwl, Thunderbird...). la ma-

    nire des logiciels de messagerie, d'tre ils

    avertissent de la sortie d'un nouvel article sur

    un ux RSS ou ATOM enregistr et ou bien

    ils permettent de le consulter.

    Utilisation du concept de folksonomie,

    ou plus simplement, des tags

    D'aprs Wikipdia, une folksonomie est

    un nologisme dsignant un systme de

    classication collaboratif dcentralis et

    spontan. l'inverse des systmes hirar-

    chiques de classication, la folksonomie necontraint pas une terminologie prdnie

    mais permet aux utilisateurs d'adopter les

    termes qu'ils souhaitent pour classier leurs

    ressources. Ces termes sont souvent appels

    mots-cls, tags ou, en franais, tiquettes.

    Dans le Web 1.0, on s'est aperu que le

    systme de catgorie atteignait rapidement

    ses limites ds que l'on souhaitait ranger

    des objets susceptibles d'tre classs selon

    diffrents critres.

    Par exemple, une photo se classe selonses couleurs, son format, son contenu...

    Les catgories permettent difcilement le

    rangement multicritre. Elles deviennent

    rapidement difciles maintenir. Les tags

    ont rapidement remplac les catgories dans

    le Web 2.0 par leur simplicit et parce qu'ils

    facilitent grandement le classement collabo-

    ratif (contrairement au classement par cat-gorie qui est souvent source de dsaccord).

    Figure 8. Validation en direct des formulaires

    Figure 7. Colorschemer

    Figure 6. EyeTracking durant une lecture linaire

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    Utilisation approprie de l'URL Rewriting

    URL Rewriting est une technique assez

    ancienne qui consiste rcrire les adresses

    Internet an de les rendre plus humaines.

    Prenons par exemple le cas d'une page de

    Last.FM, la page de l'album Revolver des

    Beatles. Sans rcriture, imaginons uneURL du type : http://last.fm?lang=fr&arti

    st=The%20Beatles&album=Revolver. Cette

    adresse n'a de sens ni pour les utilisateurs, ni

    pour les bots crawler (robot qui parcourent

    le Web pour indexer les pages Web). Grce

    la rcriture d'adresses, cette URL est

    remplace par une autre bien plus logique

    et comprhensible : http://www.lastfm.fr/

    music/The+Beatles/Revolver.

    Accs certaines

    informations grce une API

    (Application Programming Interface)

    Le Web 2.0 a t une course la cration.

    Le but a toujours t de crer rapidement un

    site mme s'il propose peu de fonctionna-

    lits (Twitter, feedfriend, Youtube...). Pourtre prsent aujourd'hui, il faut souvent faire

    quelque chose de simple, mais le faire la

    perfection. An d'augmenter leur prsence

    sur le Net, beaucoup ont mis une API dis-

    position pour raliser des actions distance

    ou pour rcuprer des informations comme

    par exemple, l'accs une grande partie

    de la base de donnes de Last.fm (artistes,

    albums, titres, prols utilisateurs...) grce

    leur API http://www.audioscrobbler.Net/

    data/Webservices/. Rendre publique son

    API, permet d'autres sites ou applicationsd'utiliser simplement son service et donc

    de s'imposer encore plus. Grce cette

    mode, est n ce qui est couramment appel

    les mashups. Il s'agit de services reposant

    principalement sur un ou plusieurs services

    (utiliss par le biais de leur API publique).

    Par exemple, Flickrvision.com afche sur

    une carte Google Maps en direct les photos

    envoyes sur Flickr.

    Dveloppement rapide

    Pour rduire les cots et tre prsents le plus

    vite possible sur la Toile, les dveloppeurs de

    sites 2.0 utilisent assez couramment des fra-

    meworks Web permettant le dveloppement

    rapide d'applications Web. Ruby on Rails est,

    entre autres, utilis par Scoopeo (Digg-like),

    Ziki (rseau social) et Twitter. Les startups

    modernes choisissent de plus en plus le d-

    veloppement rapide, quitte passer du temps

    par la suite sur l'optimisation.

    Enn, il existe une 4me dnition du

    Web : la rvolution pour le design. La plupart

    des sites de cette poque sont aisment iden-

    tiables grce diffrentes caractristiquesgraphiques.

    Pour comprendre cette volution, il faut

    tout dabord avoir en tte les changements

    quil y a eu au niveau du mode de lecture

    des dernires gnrations. Il y a peine une

    ou deux gnrations de a, les gens lisaient

    principalement des livres et des journaux.

    Leur lecture tait uniquement linaire (Fi-

    gure 6).

    Ils commenaient un texte la premire

    lettre et ne sautaient pas une seule ligne. Puis

    est arrive la publicit qui devait faire passerun message clair en un temps trs court.

    Nous nous sommes alors habitus progres-

    sivement lire diffremment. Lil est toutFigure 10. Myspace

    Figure 9. Facebook

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    de suite attir par llment mis en avant sur

    la page, puis il poursuit son chemin sur les

    lments les plus visibles aux alentours et

    ainsi de suite. Un mode de lecture similaire

    est utilis lors d'une recherche d'information

    dans un texte. Ds qu'est trouv un mot en

    rapport avec ce qui est recherch, lil ob-serve le contexte textuel pour voir sil ny a

    pas dautres mots susceptibles de conrmer

    le caractre intressant du passage concern.

    Cette manire de lire a t dompte par les

    publicitaires puis par les designers du Web

    2.0.

    Simplicit

    Les gens lisant de moins en moins, le Web 2.0

    sest adapt. Les designs sont plus simples et

    plus purs. Ceci permet au visiteur dacc-

    der plus rapidement lessentiel. Moins il y adinformations, plus il y a de chance que le

    visiteur lise la page.

    Pour ce faire, les designers ont, par

    exemple, rduit le nombre de colonnes.

    Beaucoup de sites sont prsent en deux

    colonnes, voire trois mais trs rarement plus

    (Figure 7). Enn, comme il est difcile de

    faire tenir un design en deux colonnes dans

    la totalit dune fentre, surtout aujourdhui

    avec la monte des hautes rsolutions et des

    crans 16/9eme, de plus en plus de sites ont

    un layout 2 colonnes centr.

    Textes importants en gras

    Toujours dans le but dattirer lil sur le plus

    important, le design 2.0 met souvent les mots

    les plus pertinents en gras et en grande taille

    (Figure 8). Il sagit des premiers mots que le

    visiteur voit. Ils sont souvent accrocheurs et

    donnent une ide du service propos par le

    site en question.

    Mettre en vidence certains textes oblige

    les designers enlever certains lments

    moins importants (souvent pour le bien de

    tous).

    Couleurs vives

    Les sites 2.0 utilisent aussi les couleurs pour

    se dmarquer et mettre en vidence certaines

    expressions ou encore pour diviser la page

    en sections (Figure 7). Encore une fois, les

    couleurs vives permettent de mettre en avant

    un lment au mme titre que les polices de

    grande taille. Les logos aussi ont pris des

    couleurs.

    Dgrads de couleurLe Web 2.0 a aussi t loccasion damliorer

    les designs grce lutilisation, par exemple,

    de dgrads.

    Les surfaces riches

    Dautres effets, en plus des dgrads, ont t

    ajouts au design des sites 2.0. Ces sites In-

    ternet utilisent souvent les ombres portes, les

    reets, les effets 3D Ces effets de surface

    aident donner des aspects plus rels linter-

    face. Ils rappellent laspect dune goutte deauou dun bouton en plastique brillant. Cela rend

    le style du site plus concret et plus rel. Il don-

    nerait presque envie de le toucher parfois

    Navigation simple

    Le Web 2.0 a gnralement apport beaucoup

    de soin au design mais galement linterface.

    Lergonomie a grandement t amliore. De

    nouvelles interfaces pour la navigation entre les

    pages (les onglets par exemple)sont nes. Le 2.0,

    cest aussi la validation en direct des formulaires(Figure 8), procurant un rel gain de temps.

    Il est difcile de trouver des points com-

    muns tous les sites Web 2.0. Jai prsent

    Figure. 12. LinkedIn

    Figure 11. Le Web 2.0

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    ici des caractristiques que nous retrouvons

    souvent mais cela nempche pas quil existe

    des contre-exemples importants qui ne corres-

    pondent quasiment aucun critre dni ici

    comme Facebook (Figure 9) ou encore Mys-

    pace (Figure 10).

    Le 2.0 ailleurs que dans le WebLun des concepts (le partage et la communi-

    cation centralise) a t appliqu dautres

    domaines totalement diffrents du Web. Si

    Web 2.0 a t le buzzword (mot la mode)

    de 2006, lexpression entreprise 2.0 fait petit

    petit son entre. Il ne sagit pas dun sim-

    ple blog ou wiki plac sur lintraNet dune

    entreprise. Ce terme dsigne une plateforme

    complte utilisant les outils et les concepts du

    Web 2.0. Plusieurs personnes se sont essayes

    donner des dnitions au terme, voici lesplus importantes :

    Lentreprise 2.0 correspond une utili-

    sation de plateformes sociales mergentes au

    sein de socits ou entre des socits, leurs

    partenaires et leurs clients, Andrew McAfee,

    professeur Harvard Business School,Enter-

    prise 2.0 = Writable IntraNet, Indus Khaitan,

    Lentreprise 2.0 est la mise en uvre dun

    ensemble de moyens permettant lclosion de

    dynamiques portes par les individus dans le

    but dadapter lentreprise aux enjeux de lco-

    nomie de la connaissance et aux volutions

    socitales, sous contrainte de sa culture et de

    son contexte, BertrandDuperrin.

    Lacronyme SLATES signiant : Search,

    Links, Authoring, Tags, Extensions et Signals.

    Pour simplier, plutt que chacun envoie

    des e-mails, bookmarke des liens ou crive

    une documentation dans son coin, tout est

    partag sur une plate-forme centrale avec vi-

    demment une gestion des droits. Ces mthodes

    de travail sont trs rcentes mais commencent

    tre utilises surtout dans les startups. Il est

    souvent trs difcile de changer les habitudes

    dans les grandes entreprisesLentreprise 2.0 est plus efcace car une

    grande base de donnes de ressources est ra-

    pidement construite et le travail de chacun est

    partag et conserv au sein de la socit

    Le 2.0 (Figure 11) ne sapplique pas

    quau Web ou au monde de lentreprise.

    Nous pouvons tout fait parler d cole 2.0.

    Le professeur David Williamson Shaffer sp-

    cialiste des jeux vidos et de la psychologie

    ducative, afrme quil faut repenser lcole

    en imaginant quau sein de l cole 2.0, les

    rles sont interchangeables et que les tu-diants sont alors eux aussi porteurs de savoir.

    Au lieu d'une simple mmorisation par les

    lves du savoir prodigu par le professeur,Figure 15. Picnik

    Figure 14. Buzzword de Adobe

    Figure 13. Google docs

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    ils pourraient eux-mmes lapporter, le par-

    tager, le discuter et le remettre en question

    entre eux. Ils seraient alors actifs dans leur

    rle dlve et cela aiderait lapprentissage

    des connaissances.

    Le mme principe peut sappliquer la

    formation, au monde associatifIci sarrte le prsent pour le grand pu-

    blic. Nous allons maintenant faire un voyage

    dans le futur et lavant-gardisme.

    Maintenant nous entronsdans le Web 3.0, cest a ?Tout fait. Le Web volue, volue vite.

    peine install, une nouvelle vague arrive

    mme plusieurs. En effet, non content de

    subir une seule et mme rvolution comme

    son prcdent, le Web 3.0 n'en compte pas

    moins de trois en parallle. Les changementsapparatrons sur des axes bien distincts : le

    Web smantique, le Web mobile et les appli-

    cations. Nous allons voir ces trois domaines

    en dtails.

    Le Web mobileLe march de lInternet mobile est en pleine

    explosion. Les forfaits DATA illimits com-

    mencent avoir des prix raisonnables, les

    tlphones facilitent de plus en plus la navi-

    gation sur Internet.

    Avec plus de 28% de parts de march

    aux tats-Unis, liPhone a donn envie de

    nombreux sites de dvelopper des versions

    spciques, comme Facebook, Google ou

    LinkedIn (Figure 12).

    Beaucoup dcrivent le Web mobile com-

    me une rvolution part entire du Web 3.0.

    Cependant, les mobiles risquent de sadapter

    rapidement au Web classique. La course est

    peut-tre inutile. Lavenir nous le dira

    Les applications WebActuellement, une des tendances importantes

    du Web consiste dvelopper et adapter desapplications uniquement connues jusqu'ici

    que sur nos bureaux en local (Figure 13).

    Depuis quelques temps, tout un tas dapplica-

    tions Web eurissent sur la Toile : traitement

    de texte, tableur, retouche photo, retouche

    vido, etc.

    La plupart de ces sites ont utilis et

    utilisent encore des technologies classiques

    du Web : HTML, CSS, AJAX Cependant,

    pour obtenir un site trs dynamique, ces

    langages deviennent de vrais freins au dve-

    loppement : problmes de compatibilit entrenavigateurs, dveloppement et dbogage trs

    difcile vu lhtrognit des langages, les

    interfaces graphiques ne sont pas aussi bien

    que celles vues habituellement sur les appli-

    cations locales.

    Mais comme chaque fois, les tech-

    niques et les technologies voluent an de

    pallier les dfauts des prcdentes. Flex,

    cre par Macromedia en 2004 puis rachete

    par Adobe en 2006, est le principal rempla-ant. Il est noter que Microsoft a lui aussi

    dvelopp une technologie similaire, appel

    Silverlight, mais elle reste encore jeune. Ces

    langages permettent de dvelopper des appli-

    cations Web exactement de la mme faon

    que des applications locales. Le rendu est

    identique, voire meilleur. Il suft de regar-

    der une copie dcran du traitement de texte

    rcemment rachet par Adobe (Figure 14) ouencore du logiciel de retouche photo Picnik

    (Figure 15) pour sen persuader. Le dvelop-

    Figure 17. Requte sur Powerset

    Figure 16. Web 1.0 et 2.0 compars au Web Smantique

  • 8/14/2019 Lhistoire et lavenir du web (ebook)

    9/10

    10

    DossierLe Web

    Linux+ 6/2008

    pement est plus rapide car il y a un langage

    ct client, un ct serveur et cest tout.

    Tous les grands acteurs se sont jets sur

    le march des applications Web : Google,

    Microsoft, Adobe Elles ont de nombreux

    avantages et beaucoup lont compris : pas

    dinstallation, accessibles depuis nimporte

    quel ordinateur, pas de piratage, pas de pro-

    blme de mise jour

    Pour toutes ces raisons, les applica-

    tions Web seront de plus en plus prsentes

    sur la Toile. Les systmes dexploitation

    daujourdhui deviendront peut-tre de sim-

    ples navigateurs Web

    Le Web smantique

    LInternet est aujourdhui une gigantesque

    base de donnes trs riche mais absolument

    pas organise. Le seul soupon dorganisationvisible est sa structure en graphe orient (g-

    nr par les liens hypertextes).

    Pour sy retrouver, il existe les annuaires

    (de moins en moins utiliss) et les moteurs

    de recherche. Ces derniers sont utiliss

    longueur de journe pour trouver la moindre

    information. Ils apportent la plupart du temps

    la rponse notre question quand elle est

    simple.

    Cependant ils prsentent tous certains

    dfauts : Ils ne grent pas les homonymes. Par

    exemple, rechercherchatsur Google renvoieune liste de sites, certains concernant lanimal

    et dautre les salons de discussions.

    Ils ne grent pas non plus les synonymes.

    Si je cherche achat automobile, je suis aussi

    intress par les sites qui contiennent le mot

    voiture la place d automobile, mais aucun ne

    me les donnera dans les rsultats.

    Figure 19. Le Web en mots-cls

    1990 2000 2010 2020

    Local

    PC

    USENET FTP

    IRC E-mail

    SQL

    GIF SGML

    CGI HTTP HTML

    XML DHTML

    Flash JavaScript

    P2P

    SOAP REST CSS

    XHTML RSS ATOM

    Hcard AJAX Comet

    SVG OpenID

    RDF

    SPARQL OWL

    Flex Silverlight

    Statique

    Personnel

    Document Lecture Site Web

    Annuaire Forum Pages perso

    Interactiv Wiki Blog

    Dynamique Communication Identit numrique Design

    API Standardisation Publicit Gratuit

    Communaut Partage Ecriture Contribution

    Folksonomie Mash-up Microformat

    Rseau social WidgetCollaboration

    Accessibilit WebOS

    Convergence Smantique

    Application Ubiquit

    MobilitUniversel

    Intelligence

    Source : Camille Roux, 2008 - www.camilleroux.com

    Web 1.0

    Web 2.0

    Web 3.0

    Web 4.0

    Figure 18. Powermouse de Powerset

  • 8/14/2019 Lhistoire et lavenir du web (ebook)

    10/10

    11

    DossierLe Web

    www.lpmagazine.org

    Ils ne savent pas interprter le langagenaturel. Si je demande Google quand Bill

    Gates est-il n ?, il tentera de trouver des sites

    contenant le plus possible dexpressions con-

    tenues dans la question. Mais cela ne donne

    aucune rponse pertinente.

    Comme nous ne savons toujours pas ap-

    prendre une langue naturelle un ordinateur

    (cela viendra peut-tre un jour), cest une fois

    de plus lhomme de sadapter.

    Le Web smantique (Figure 16) consiste

    ajouter des informations caches destines

    tre utilises par des applications, des robots

    de moteurs de recherche, etc. Ces informa-

    tions sont gnralement prsentes sous LE

    format du Web smantique, le RDF. Pour faire

    simple, le RDF, bas sur le XML, permet de

    structurer des donnes sous la forme de triplets

    {Sujet, Prdicat, Objet} :

    Le sujet reprsente la structure dcrire,

    Le prdicat reprsente un type de pro-

    prit applicable cette ressource,

    L'objet reprsente une donne ou une

    autre ressource.

    Simplement avec des informations sous la

    forme de triplets, beaucoup de problmes

    actuels des moteurs de recherche peuvent tre

    rsolus : dnir facilement des synonymes,

    des catgories

    Ces triplets sont crits directement sur les

    pages Web. Si des moteurs de recherche les

    utilisent, nous pouvons imaginer la possibilit

    de rpondre des questions de manire bien

    plus prcise quaujourdhui.

    Seulement, aujourdhui, les triplets man-

    quent lappel. il y a du RDF un peu partout,mais il est utilis la plupart du temps en tant que

    micro-format. Peu nombreux sont les sites qui

    publient du RDF avec du contenu de qualit.

    Cependant, le Web smantique reprsenteun intrt considrable pour les entreprises.

    Mme si les donnes RDF sont encore peu

    prsentes, certains se sont penchs sur le sujet

    soit en essayant de combler cette lacune soit

    en se dispensant de lutilisation du RDF.

    FreebaseUne des applications Web smantique les

    plus en vogue en ce moment est Freebase

    de MetaWeb Technologies. Ce site permet

    dans un premier temps de dnir des onto-

    logies (comparable la notion de classe en

    programmation objet). Une ontologie est la

    description formelle (liste des proprits)

    dun type dobjet. Par exemple, sur Freebase,

    un systme dexploitation a t dni comme

    possdant une date de sortie, un dveloppeur,

    des OSparents, un numro de version

    Dans un second temps, des annotations

    peuvent tre dnies (comparable la notion

    dobjet). Il sagit l de la description dun

    objet concret.

    PowersetCertains projets essayent de combler le man-que de ressources en RDF, dautres essayent

    tout simplement de sen passer. Powerset

    (Figures 17 et 18) est de ceux-l.

    Cette entreprise, base San Fran-

    sisco en Californie, est souvent considre

    comme un concurrent srieux de Google. En

    effet, Powerset est un moteur de recherche

    qui permet de rpondre des questions

    beaucoup plus complexes et ce, de manire

    beaucoup plus prcise que tous les moteurs

    actuels.

    Pour arriver ce rsultat, ils ont dve-lopp un systme permettant dinterprter

    une partie du langage naturel. Le systme

    est capable davoir une ide du sens de

    certains mots. Par exemple, il sait que quel-

    quun est clibataire sil a divorc sauf sil

    s'est remari depuis.

    La Figure 17 prsente ce que rpond

    Powerset quand nous lui demandons quand

    Steve Job est n.

    Il souligne mme la date ! Ce projetreste encore trs exprimental (il est en bta

    ferme), mais est trs prometteur pour lave-

    nir de la recherche sur le Net.

    Comme indiqu prcdemment, la

    structure de donne favorite du Web sman-

    tique est le triplet. Powerset ne droge pas

    la rgle. Il est possible de faire des requtes

    directement avec des triplets. Vous en rem-

    plissez un ou deux et Powerset vous renvoie

    les triplets les plus pertinents.

    Aprs le Web 3.0 cest fni ?Linformatique et lInternet en particulierdbordent de surprises. Il est trs difcile

    de prdire ce que sera le Web, ne serait-ce

    que dans deux ou trois ans. Certains pen-

    sent que lavenir du Web, le Web 4.0, cest

    lintelligence articielle (Figure 19). Effec-

    tivement, la Toile tant une gigantesque base

    de donnes, trs dsordonnes, qui de plus,

    grandit une vitesse folle, il est probable

    que grandira le besoin doutils toujours plus

    intelligents pour sy retrouver. Il sagit selon

    moi, tout simplement, du destin du Web s-

    mantique.

    Notre voyage dans le temps autour de la

    Cyberspre est maintenant termin. Jespre

    que vous l'avez apprci et vous remercie

    dy avoir particip. trs bientt sur nos

    lignes

    Camille Roux, 23 ans, prochaine-

    ment diplm ingnieur Polytech'Nice-

    Sophia lire Logiciel avec le plus d'op-

    tions possibles pour se spcialiser dans

    le Web et l'Internet : Web smantique,

    Base de donnes avances, Principes

    et mcanismes de scurit, Concepts

    Langages Applications du Web... En

    vritable passionn, suit quotidien-

    nement l'actualit du cybermonde

    depuis plusieurs annes. Il souhaite

    continuer travailler ( la n de ses

    tudes, en septembre prochain) en

    tant qu'ingnieur en dveloppement

    d'applications Web ou pourquoi pas,

    devenir chef de projet. Plus d'informa-

    tions sur http://www.camilleroux.com.

    E-mail : [email protected].

    propos de l'auteur

    The Evolution of Websites: How 10 Popular Websites Have (And Have Not) Changed

    [en] : http://www.wakeuplater.com/website-building/evolution-of-websites-10-popular-

    websites.aspx,

    What Is Web 2.0, article de Tim O'Reilly (inventeur de l'expression Web 2.0) [en] :

    http://www.oreillynet.com/pub/a/oreilly/tim/news/2005/09/30/what-is-Web-20.html,

    The Web 2.0 design style guide [en] : http://www.webdesignfromscratch.com/web-2.0-

    design-style-guide.cfm ,

    Web 2.0 Awards 2007 [en] : http://www.seomoz.org/web2.0,

    Qu'est-ce que l'Entreprise 2.0 ? [fr]: http://www.fredcavazza.net/2007/07/24/quest-ce-

    que-lentreprise-20/,

    The future of the Web as seen by its creator, interview de Tim Berners-Lee [en] : http:

    //www.itworld.com/Tech/4535/070709future/index.html,

    10 semantic apps to watch [en] : http://www.readwriteweb.com/archives/10_seman-

    tic_apps_to_watch.php .

    Sur le rseau