Levinas - L'Ontologie Est-elle Fondamentale

8/12/2019 Levinas - L'Ontologie Est-elle Fondamentale

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L'ONTOLOGIE EST-ELLE FONDAMENTALE ?

Author(s): Emmanuel LevinasSource: Revue de Mtaphysique et de Morale, 56e Anne, No. 1 (Janvier-Mars 1951), pp. 88-98Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/40899550.

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L ONTOLOGIEST-ELLEONDAMENTALEIo Primat de V ntologie.

Le primat e Fontologie armi es disciplines e la connais-sancenerepose-t-ilas surTunedesplus umineusesvidencesTouteconnaissanceesrapports ui rattachentu opposentestres es unsaux autres, implique-t-elleasdj la comprhen-sion du faitque ces tres t cesrapportsxistent Articulerasignificatione ce fait reprendree problmee l ontologieimplicitementsolupar chacun,ft-ce ous forme oubli c est, emble-t-il,difiernsavoirfondamentalans equeltouteconnaissance hilosophique,cientifiqueu vulgairedemeurenave.La dignit es recherchesntologiques ontemporainesientau caractremprieuxt originel e cettevidence.En s ap-puyant elle, les penseurs levrent emble u-dessusdes lluminationsdes cnacles ittrairesourrespirer nouveaul air des grands ialogues e Platon et de la mtaphysiqueris-totlicienne.Mettren question ette vidence ondamentalest unetm-raireentreprise. ais abordera philosophie ar cettemiseenquestion, est,dumoins, emontersa source, ardel la litt-rature t ses pathtiques roblmes.2 L ontologiecontemporaine.

La reprise e l ontologie ar la philosophieontemporainececi de particulierue la connaissancee l tre ngnral oul ontologie ondamentale supposeune situation e faitpour

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E. LEVINAS. - L ONTOLOGIE EST-ELLE FONDAMENTALE 89^l esprit ui connat.Uneraison ffranchiees contingencesem-porelles me coternelleux Ides- c est l image que sefaitd elle-mme neraisonqui s ignore u s oublie,uneraisonnave. L ontologie, ite authentique,oncide vec la facticitde l existenceemporelle.omprendretreentant qu tre,c estexisterci-bas.Nonpas queYici-bas, ar es preuves u ilimpose, lveet purifieme et la rende mme acqurir nerceptivit l gardde l tre.Nonpas que l ici-basouvreunohistoire ont e progrseul rendrait ensable ide de l tre-h ci-basne tient onprivilge ntologique i de l ascsequ ilcomporte,ide la civilisationu il suscite.Dj dansses souciatemporels, ple la comprhensione l tre. L ontologiene-s accomplit as dans le triomphee l homme ur sa condition,,maisdans a tensionmme cette ondition assume.Cette ossibilite concevoira contingencet a facticit,on:pas comme esfaits ffertsFintellection,aiscomme actedel intellection cette possibilit e montrer ans la brutalitdu faitet des contenus onns,a transitivit u comprendreetune ntentionignifiante- possibilitcouvertearHus-serl,mais attachearHeideggerl intellectione tre ngn-ral- constituea grandenouveautde l ontologie ontempo-raine.Ds lors, a comprhensione l trene suppose as seule-mentuneattitude hortique, ais tout e comportementu-main.Tout homme stontologie.onuvre cientifique,a vie-affective,a satisfactione sesbesoins tsontravail,a vie sociale-et sa mort rticulent,vec unerigueur ui rserve chacundecesmomentsnefonctiontermine,a comprhensione l treou a vrit.Notre ivilisationoute ntirecoule e cette om-prhension celle-ci t-elleublide l tre.Ce n estpas parce-qu ilya l hommeu il ya vrit. estparce ue tre ngnralse trouvensparablee sonaprit parcequ il ya vrit, ursi l onveut, arceque tre st ntelligibleu ilya humanit.Le retouruxthmes riginelse la philosophie et c estparl encoreque l uvrede Heideggeremeure rappante neprocde as d unepieusedcision e retournernfin je ne sais-quellephilosophiaerennis, aisd uneattention adicaleprteaux proccupationsressantes e l actualit.La question bs-traite e la significatione l tre ntantqu tre t les questions-de l heureprsentee rejoignentpontanment.



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90 REVUE DE MTAPHYSIQUET DE MORALE.3 L ambigutde Vontologie ontemporaine.

L identificatione la comprhensioneTtre vec a plnitude


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^E. LE VINAS. - L ONTOLOGIE EST-ELLE FONDAMENTALE 91garde.Nousavonsun doigtprisdansFengrenage,es choses eretournentontre ous.C est direque notre onsciencet notrematrise e la ralit ar a conscience, puisent as notre ela-tionavecelle,quenousy sommes rsents artouteFpaisseur-denotre tre.Que a consciencee la ralitneconcide as avecnotre abitationans emonde voilce quidans a philosophiede Heidegger produit nefortempressionans le monde it-traire.Maisaussitta philosophiee Fexistence efface evant on-tologie.Cefaitd tre mbarqu,et vnementans equel e metrouve ngag,i que je suisavec ce qui devait tremonobjetpardes iensquineserduisentas despenses,ette xistence-s interprteomme omprhension.s lors e caractreransitifduverbe onnatreattache u verbe xister .La premirehrasede la mtaphysique Aristote Tous les hommes spirent arnature la connaissance- demeure raiepourunephilosophiequ la lgre na crumprisanteour intellect. ontologie evientpas seulementouronnerosrapports ratiquesvec tre,commea contemplationesessences,ans elivreX del thique Nicomaque, ouronnees vertus.L ontologie st l essencedetoute elationvec estres tmme e toute elation ans tre.Le faitque tant st ouvert n appartient-ilas au faitmmede sontre? Notre xistenceoncrte interprten fonctioneson entre ans 1 ouvert de l treen gnral.Nousexistonsdans un circuitd intelligencevec le rel l intelligencestl vnementmmeque l existence rticule. oute ncomprhen-sionn estqu unmodedficiente la comprhension.l se trouveainsique analyse e l existencetde ce qu onappelle onecceit(Da) n estque a descriptione l essence e la vrit, e la condi-tionde l intelligibilit mede l tre.

4 Autrui comme nterlocuteur.Cen estpas enfaveur un divorce ntre hilosophietraisonqu onpeut enir n angage ens.Maisonest ndroit e sedeman-deri la raison, osecomme ossibilit un tel angage,e pr-cdencessairement,i le langagen estpas fond ans unerela-1. Cf.nosremarques ce sujetdansJeanWahlEsquissepourunehistoiree^l existentialisme,p. 95-96.ditionde l Arche.



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92 REVUEDE MTAPHYSIQUET DE MORALE.tion ntrieurela comprhensiontquiconstituea raison. est caractriserrsgnralementetterelation,rrductible lacomprhension mme ellequepardel l intellectualismelas-siqueFavaitfixe eidegger ques essaientespages uisuivent.La comprhensioneposepourHeideggern dernierieu surl ouverturee l tre.Alorsque l idalisme erkeleyenpercevaitdans Ttre nerfrencela pense causedes contenusualita-tifs e l tre Heideggerperoit ans efait,nquelquemanireformelue tant st- anssonuvre tre dansson nd-pendancemme son intelligibilit.ela n implique as unedpendanceralable arrapport unepense ubjective maiscomme ne vacanceattendant ontitulaire,ui est ouverte arle faitmme ue tant st.Heideggercrit insi,danssa struc-ture a plusformelle,esarticulationse a vision erapport usujetavec l objetest subordonnu rapport e l objetavec lalumire qui,elle,n estpas objet.L intelligencee l tant on-siste ds lors aller au del de l tant dansYouvertrcis-ment et l apercevoirl horizone tre. estdire ue a com-prhension,hezHeidegger,ejointa grande raditione la phi-losophie ccidentalecomprendretreparticulier,estdj seplacer u deldu particulier comprendreestserapporteruparticulierui seul existe,parla connaissanceui est toujoursconnaissance e l universel.A la vnrable radition ue Heideggerontinue,n ne peutopposer esprfrencesersonnelles.la thse ondamentaleelonlaquelle oute elation vecuntantparticulieruppose intimitou l oublide l tre, nne peutprfrerne relation vec l tantcomme ondition e l ontologie. nenest, emble-t-il,duit, squ ons engage ans a rflexion,t prcismentour es raisons-mme ui depuisPlaton ssujetissenta sensation u particulier la connaissancee l universel, assujettires rapports ntretantsaux structures e l tre, a mtaphysique l ontologie,l existentiel Fexistential.Comment, ailleurs, e rapportavec Vtanteut-il tre, u dpart, utre choseque sa compr-hensionomme tant le faitde libremente laisser-trentantqu tantSaufpour utrui.Notre apportvec lui - consiste ertaine-ment vouloir e comprendreaiscerapport bordea compr-hension.Non eulementarceque a connaissance autrui xige^



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94 REVUEDE MTAPHYSIQUET DE MORALE.par e dpassementesobjets onnus. l s accomplit, algroulce qu ilpeutyavoird engagementrthortiqueans emaniement esustensiles.Au seindu maniementtant stdpasserdans e mouvement me ui e saisit eton reconnat anscet au-del ncessaire la prsence auprs e l itinraire me-de la comprhension.e dpassemente tieatpas seulementl apparitionralable umonde chaquefois uenous ouchons dumaniable,ommee veutHeidegger.l sedessine ussidansla possessiontdans a consommatione l objet.Riende tel ors-qu il s agitde ma relation vec autrui.L aussi,si l on veut, ecomprendstre nautrui, u delde sa particularittant lapersonnevec aquelle e suisenrapporte l appelle tre,maisenl appelant treenappelle elle.Jenepense asseulementu elle*est,e luiparle.Elle estmon ssociu seinde a relationuidevaitseulementme a rendre rsente. e ui ai parl, est--direainglig treuniversel u elle ncarne ourm en tenir l tantparticulieru elleest. Ici la formule avant d tre n relationavec un tre,l fautque je l aie compris omme tre perd onapplicationtricteencomprenanttre,e luidissimultanmentmacomprhension.L homme st e seul tre ue e nepeuxrencontrerans ui ex-primerette encontre me. a rencontreedistingueela con-naissance rcismentar . Il ya dans toute ttitude l gardde l humaine salut- ft-ceomme efus e saluer.La percep-tionne se projette as ici vers horizon champ e ma ibert,,demonpouvoir,e maproprit pour esaisir ur efond ami-lier, e individu. lleserapportel individu ur, l tant ommetel. Et cela signifiercisment,i on veut e direen termes e comprhension, que ma comprhensione l tantcomme elestdjl expressionue e lui offreecette omprhension.Cettempossibilitaborderutrui ans uiparler,ignifieu icila pense st nsparableel expression. ais expressione con-sistepas transvasern quelquemanire nepense elativeautrui ans esprit autrui.Cela,on e saitnonpas depuisHei-degger,maisdepuis ocrate. expressioneconsiste asnonplus, articulera comprhensionued ores tdj ai enpartagevecautrui. lle consistevant toute articipationuncontenuom-mun ar a comprhension,instituera socialite arunerelationirrductiblear onsquent,la comprhension.



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E. LE VINAS. - L ONTOLOGIE EST-ELLE FONDAMENTALE 95La relationvec autruin est doncpas ontologie. e lienavecautruiqui ne se rduitpas la reprsentationautrui,maissoninvocationt o Finvocation estpas prcde une com-prhension,ous l appelonsreligion. essencedu discours stprire. equidistinguea pense isant nobjetd un ien vecunepersonne,estquedanscelui-ci articule n vocatif ce qui est-nommst, nmmeemps,equiest ppel.En choisissante terme eligion sansavoirprononcemot

Dieuni le mot acr uous avonspensd abord u sensque luidonneAuguste omte u dbutde sa PolitiquePositive.Aucunethologie,ucunemystique ese dissimule errireanalyse uenousvenons e donner e la rencontreautrui tdont l nousimportesoulignera structureormellel objetde la rencontreest la fois onn nous tensocitvecnous, ansquecetv-nemente socialite uisse e rduire uneproprituelconqueervlantans edonn,ansque a connaissanceuisseprendreepassur a socialite. i lemot eligionoit ependantnnonceruela relation vec des hommes,rrductible la comprhension,s loigne ar mme e exercice upouvoir,maisdans esvisageshumainsejointInfini nous ccepteronsette sonancethiquedu mot t tous eschoskantiens.La religionst e rapportvec tant ntantqu tant. lle neconsiste as le concevoiromme tant, cte o Vtantstdjassimil,mme i cette ssimilationboutit le dgager ommetant, le laisser-tre.lle ne consiste as nonplus tablire nesais quelleappartenance,i se heurter l irrationnelans ef-fort e comprendretant. e rationnelerduit-ilu pouvoirurl objet? La raison st-elle ominationla rsistancee l tantcommeel, stsurmontonpasdansunappel cette sistancemme,maiscomme arunerusede chasseur ui attrape e quel tant omporteefortt d irrductiblepartir e sesfaiblesses,desesrenoncementssa particularit,partir e sa place l ho-rizon el tre niversel Intelligenceommeuse, ntelligenceela lutte tde la violence, aitepour eschoses estrelle mme,de constituernordre umain Onnous paradoxalementabi-tus chercherans a lutte a manifestationme e l esprit t,sa ralit.Mais ordre e la raisonne se constitue-t-ilas pluttdansunesituation oncause,o la rsistance e l tant ntantqu tant estpasbrise,maispacifie



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*96 REVUEDE MTAPHYSIQUET DE MORALE.Le soucide a philosophieontemporainee ibrerhomme escatgoriesdaptesuniquementux choses, e doitdoncpas secontenter opposer u statique, l inerte, u dtermin ledynamisme,a dure, a transcendanceu la libert commel essence e l homme.l ne s agitpas tantd opposer neessence uneautre, ire e qu est a nature umaine.l s agit vanttoutde lui trouvera placed o l homme esse de nousconcernerpartir e l horizon e l tre,c est--diree s offrir nos pou-

voirs. tant omme el (etnonpascommencarnatione l treuniversel)ne peut tre que dans une relation o on luiparle. L tantc est homme t c est en tantque prochain uel hommest ccessible. ntantquevisage.5 La significationthique autrui.La comprhension,n se rapportant l tantdans ouverturede tre,uitrouve ne ignificationpartir e tre.Danscesens,ellene invoque as,mais enommeeulement.tainsi lle ccom-

plit songarduneviolence tunengation.Ngation artiellequiestviolence. t cette artiellitedcrit ans efait ue tantsansdisparatre,e trouve nmonpouvoir. a ngation artiellequ estviolence nie indpendancee l tant il est moi.Lapossessionst emode elon equeluntant, out nexistant,stpartiellementi. l nes agitpasseulementu fait ue tant stinstrumentt outil c est--dire oyen il estaussifin con-sommablel estnourrituret dans a jouissance, offre,e donne,est moi.La visionmesure ertesmonpouvoirur objet,maiselleestdj ouissance. a rencontreautrui onsiste ans e faitque malgr tendue e ma dominationur ui et de son escla-vage, e ne epossde as. Il n entre asentirementans ouver-turede l treo je metiensdj comme ansle champde malibert. en estpas partir e l tre ngnral u il vient marencontre.outce quide uime vient partir e l tre ngnrals offreertes ma comprhensiont mapossession. e e com-prends partir esonhistoire,e sonmilieu, e seshabitudes. equien uichappe la comprhension,est ui, tant.Jenepeuxle nierpartiellement,ans a violence,nle saisissant partir el tre ngnralten epossdant. utruist eseultant ont angation e peuts annoncerue totale un meurtre. utrui stle seultre ue e peuxvouloiruer.



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E. LEVINAS. - L ONTOLOGIE EST-ELLE FONDAMENTALE 97Jepeuxvouloir. t cependante pouvoir st tout e contrairedu pouvoir. e triomphee ce pouvoirstsa dfaiteomme ou-voir.Aumomentmme monpouvoir etuer eralise, utruim achapp.Jepeux ertes ntuant tteindrenbut,e peux uercommee chasse ucomme abatsdes arbres udes animauxmais c estqu alors ai saisi autruidans l ouverture e l tre ngnral,omme lmentumonde e metiens,e l ai aperul horizon. ene ai pasregardnface,e n ai pasrencontron

visage. a tentatione a ngationotalemesurantinfiniecettetentativet son mpossibilit c est a prsenceu visage.Etreenrelationvec utrui ace face c estnepas pouvoiruer. estaussi a situationu discours.Sileschoses ont eulementhoses, estque erapportvecelless institue omme omprhensiontant s, lles se laissent ur-prendrepartir e tre, partir une otalit ui eurprte nesignification.immdiat? estpas objetde comprhension.nedonnemmdiatee la consciencee contredit ans es termes.Se donner, est exposer la rusede l intelligence,tre aisi parla mdiationuconcept,e a lumire el tre ngnral,arundtour, ar a bande ; se donner estsignifierpartir e cequ onn estpas.La relationvec e visage, vnemente a collec-tivit la parole est une relation vec l tant ui-mme,ntantque pur tant.Que a relation vecVtantoit nvocation unvisage t djparole,un rapport vec neprofondeurluttqu avecun hori-zon- unetrouede l horizon quemonprochainoit tantparexcellence,out elapeutparatressezsurprenantuandons en tient la conceptionun tant,par ui-mmensignifiant,silhouette l horizon umineux,n acqurant ne significationque par cetteprsence l horizon.Le visage signifie utre-ment. n lui l infiniesistance e l tant notre ouvoir, af-firmercismentontrea volontmeurtrireu elledne, arceque toutenue, et la nudit u visagen estpasunefigure estyle, ellesignifiearelle-mme. n ne peutmmepas direque le visage oitune ouverturece seraite rendre elatif uneplnitudenvironnante.Les choses euvent-ellesrendrenvisage? L artn est-il asune activit ui prte es visages ux choses? La faaded unemaison,n est-cepas une maisonqui nousregarde L analyseRevue de Mta. - 56. AnneN , 1951. 7



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98 REVUEDE MTAPHYSIQUET DE MORALE.jusqu icimene esuffitas la rponse.Nousnousdemandonstoutefoisi Failurempersonnelleurythme e se substitue asdans art,fascinantet magique, la socialite, u visage, laparole.A la comprhension,la significationaisies partir e l hori-zon,nousopposonsa signifianceuvisage.Les brves ndicationspar lesquellesnous avons introduit ette notionpourront-elleslaisserentrevoir on rle dans la comprhensionlle-mmettoutes es conditionsuidessinentnesphre e relations peinesouponnes Ce que nous en entrevoyons,ous semble epen-dant uggr ar a philosophieratique e Kantdontnousnoussentonsarticulirementrs.En quoi a visiondu visagen estplusvisionmais audition tparole,ommentarencontreuvisage c est--direa consciencemorale, eut-elle tredcrite omme ondition e la consciencetout court t du dvoilement,ommenta conscience affirmecamme ne mpossibilit assassiner,uelles ont es conditionsde l apparitionuvisage, est--diree a tentationt de impos-sibilitdu meurtre,ommente peuxm apparatre moi-mmecommevisage,dans quellemesure nfina relation vec autruiou a collectivitstnotre apport,rrductiblela comprhension,avec l infini voil es thmes uidcoulent e cettepremirecontestationu primat de l ontologie.La recherchehiloso-phiquene saurait n toutcas secontenterela rflexionur oiou sur existence. a rflexione nous ivreque le rcitd uneaventure ersonnelle,une meprive, etournantelle-mmesans cesse,mme quand elle semble se fuir.L humainnes oflre u unerelation uin estpas unpouvoir.EmmanuelLevinas.

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