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Nabucco un opéra révolutionnaire !NIVEAU / CLASSE : 1ère

OBJET D’ÉTUDE / THÈME : Lire et suivre un personnage : Itinéraires romanesques / co-enseignement possible

COMPÉTENCE(S) MOBILISÉE(S) : Devenir un lecteur compétent et critique ; adapter sa lecture à la diversité des sources.

- Lecture de texte patrimoniaux- Lecture de l’image- Texte et contexte

Présentation de l’activité :(fil directeur, intérêt, démarche pédagogique globale, organisation du travail élève, usages numériques, volume horaire, place dans la séquence/progression, etc.)

Projet didactique et pédagogique : L’enseignement du français ne peut aujourd’hui s’en tenir à l’étude de l’écrit. Les mots ne cessent en effet de se lier aux images, aux musiques, à l’information et aux médias : c’est pourquoi cet enseignement fait une place de choix aux arts. De ce point de vue, en lien avec les connaissances apportées dans le cadre du cours, chaque élève au long de ses trois années de scolarité au lycée doit avoir fait au moins une fois l’expérience d’une rencontre avec le spectacle vivant. (Arrêté du 3 février 2020 publié au BO spécial n° 1 du 6 février 2020)

Groupe des formateurs académiques Lettres-histoire-géographie – Région académique Normandie – Périmètre de CAEN

TITRE : Nabucco un opéra révolutionnaire ! (Itinéraire Bis)AUTEUR(S) : FONTAINE Arnaud – Professeur de Lettres-histoire-géographie – LPO Jules Verne (MONDEVILLE)– Formateur académique

-Sous quelle forme ? Pourquoi ces choix ? L’étude d’un groupement de textes et d’œuvres artistiques qui peut ouvrir la question du personnage à d’autres périodes. A partir d’un texte fondateur en élargissant le champ chronologique, on conduira avec les élèves une réflexion sur la fonction du personnage romanesque quand il s’agit de diffuser un savoir sur le monde.

- Progression et interdisciplinarité. Le travail prend appui sur les acquis de la classe de seconde. En effet, les apprentissages liés à l’objet d’étude « Dire et se faire entendre : la parole, le théâtre, l’éloquence » ont permis d’apprécier la dimension esthétique et créative de la parole. Cette séquence a été testée dans le cadre de la co-intervention.

- Organisation du travail élève.

Dispositif : le fonctionnement d’un cours en « Itinéraire bis »(Projet CARDIE Ac.Caen 2017-2020 ; Label « Persévérance scolaire » Ac. Normandie, Le Havre, 2019)

Les paliers (basique/avancé/ expert) sont liés à la nécessité de personnaliser les enseignements, avec pour rôle d'orienter et de guider chaque élève tout au long de son parcours de séquence en toute sérénité. Les différents paliers validables permettent à l’élève de faire de prendre confiance en ses capacités et de complexifier ainsi son apprentissage à son rythme et de gagner en autonomie.

Comment fonctionne un « Itinéraire bis » ?On distribue aux élèves, en début de séquence ou de séance, une feuille d’exercices portant sur les différents documents du corpus.Ces exercices revêtent trois niveaux de difficultés qui peuvent aller du simple relevé de lecture jusqu’à l’analyse littéraire la plus poussée en s’appuyant sur des procédés stylistiques ou des symboles.Le palier 1 teste si l’élève a compris le sens général du document ou s’il est capable d’en extraire des données de base.Le palier 2 teste si l’élève sait se servir des éléments qu’il a lu pour répondre à des questions plus élaborées tant sur le fond que sur la forme.Le palier 3 propose des questionnements plus compliqués, en général très ouverts et nécessitant l’usage d’outils d’analyse littéraire.Les élèves ont pour instruction de faire tous les exercices du palier 1 de façon autonome. La phase d’entraide doit permettre à tous d’arriver au terme du palier 2. Le palier 3 est destiné aux élèves les plus rapides, plus à l’aise ou désirant approfondir. Ils choisissent l’ordre dans lequel ils veulent faire les exercices mais commencent obligatoirement par le premier palier.Tous les élèves ne travaillent donc pas tous sur la même chose au même moment. Il y a cinq ou six documents différents sur leur plan de travail, soit une quinzaine d’exercices au total.



Aucune correction n’est faite au tableau, tout est validé individuellement. Les élèves travaillent donc beaucoup en autonomie et, l’enseignant circule dans les travées pour aider et encourager ceux qui en ont besoin (accordant le temps nécessaire à un élève en cas de blocage de celui-ci). Le professeur ne se contente pas de valider la pertinence des réponses, il fait de la méthodologie et du guidage ou réoriente une lecture erronée ou des choses non comprises. Ce dispositif fait que l’aide y est réellement personnalisée car la médiation de l’enseignant ou d’un autre élève dépend de l’appréhension des besoins de l’élève.

Le tutorat entre élèves, une autre façon d’apprendre à apprendreEn effet, ce mode de fonctionnement implique un système de tutorat : lorsqu’un élève a fini un palier il appelle l’enseignement qui valide le travail. Si tout est bon, il peut s’il le souhaite s’inscrire au tableau pour devenir à son tour « soutien » ou correcteur d’exercice. Les autres élèves peuvent ainsi faire appel à lui si l’enseignant est occupé. Il est très fréquent que certains élèves, peu enclins à répondre devant la classe entière s’inscrivent comme tuteurs d’exercices des deux premiers paliers, ce qui est très valorisant pour eux.L’ambiance de classe est complétement transformée. Les élèves vont à leur rythme, ils se posent des questions, se déplacent pour aller corriger les exercices des autres. Le bruit généré est un bruit de travail comme ils le connaissent à l’atelier.Les velléités de bavardages sont moins nombreuses dans ce format que dans un cours traditionnel puisque le mouvement et la parole sont l’apanage de ceux qui ont terminé leur tâche les autres étant invités à les terminer.

Une course d’orientation pédagogiqueAu fur et à mesure de l’année les élèves gagnent en autonomie et en compétences. Les élèves peuvent suivre le « chemin vicinal ou facile » (paliers 1 et 2 avec des échelles vers le palier 3) ; le « chemin tout terrain ou modéré » (possibilité d’explorer tous les documents en variant la difficulté du palier de l’un à l’autre) ou le « chemin alpestre ou difficile » en bouclant les exercices du palier 3.C’est en réalité le premier pas d’une classe inversée qui se déroulerait entièrement en classe. Si le principe de la classe inversée est que certaines notions doivent se faire à distance, cela ne signifie pas nécessairement à la maison mais à distance du professeur. On peut donc imaginer qu’en classe (ou dans la salle « recherches et multimédia » du CDI) , certains élèves soient en train de travailler sur des exercices du plan de travail, pendant que d’autres visionnent des vidéos (extrait d’opéra, de pièces de théâtre, de concerts) où fassent de la recherche documentaire dans les dictionnaires, les périodiques ou les livres du centre de documentation.Une classe inversée entièrement dans le lycée associant à la fois le tutorat entre élèves et le développement de l’autonomie par une quête de ressources et de conseil, semble être une façon de donner du sens à l’Aide Personnalisée et donc un moyen d’en assurer le succès et la pérennité.



DESCRIPTIF / CONTENU / DOCUMENTS

Lire et suivre un personnage : Itinéraires romanesques : Nabucco un opéra révolutionnaire !Séquence mixte / co-enseignement possible

Séance ObjectifsCapacités - connaissances

Supports DémarcheDescriptif des activités (pistes)

Séance 1 :En avant la musique ! Dominante : lecture de l’image.Objectif : découvrir une œuvre lyrique et son auteur.

Connaissance :Domaine artistique de l’histoire des arts : arts du spectacle vivant. Cette connaissance structure la séquence. Notions-clés :- histoire/Histoire- espace/temps

- Extrait de Pretty woman de Garry Marshall (1990)- Teaser du Nabucco de Verdi, Arènes de Vérone, mise en scène Arnaud Bernard (2017)

La séance débute avec la diffusion d’un extrait de Pretty Woman, celui où le personnage interprété par Julia Roberts se rend pour la première fois à l’opéra. La scène met dans la bouche d’une star les réactions naturelles et premières des élèves lorsqu’on leur annonce que l’on va travailler sur un opéra, qui plus est en italien.L’activité principale du cours est de faire quelques recherches sur Verdi d’une part et Nabucco d’autre part. La question du choix des costumes et du décor italo-autrichien pose immédiatement question alors que l’histoire parle d’hébreux et de babyloniens… Captatio bene volentiae…

Séance 2 :Les coulisses de

l’opéraDominante : lecture. Objectif : étudier la structure d’un théâtre lyrique et son orchestre

Capacités :Séance en co-enseignement. Le professeur de Génie Mécanique, présente les rouages techniques d’un opéra.Réalisation d’une scène d’opéra à partir de boîtes à chaussures.Notions-clés :- Réalisme/effet de réel.

- Photographies de divers opéras européens.- Plan d’un théâtre lyrique à compléter.- Emission « C’est pas sorcier, les coulisses de l’opéra »

Les élèves sont souvent peu familiers des espaces lyriques. La finalité de la séance est de leur rendre cet univers plus accessible en recherchant quelques définitions (coulisses, rampe, instruments à vent, etc.) et en les replaçant sur un plan.L’entrée par le volet technique est aussi une façon d’ancrer l’opéra dans la réalité des élèves.

Séance 3 : Capacités : - Groupement de textes. Lecture commune du texte biblique et



Hébreux/Italiens même combat » ?

Dominante : Etude de la langueObjectif : Etablir des liens entre deux périodes historiques et la destinée de deux peuples.

1) Montrer comment l’Histoire est un éternel recommencement.2) Analyser un auteur peut utiliser le passé (historique ou mythologique) pour s’adresser à ses contemporains.Notions-clés :- Identification/distanciation

Étude des textes 1 à 3

La méthode Itinéraire Bis est appliquée lors de cette séance.

explicitation.Puis travail par « palier » en autonomie pour le document 1 et 2 (BD)

« La devise générale de l'histoire devrait être Eadem sed aliter (les mêmes choses mais d'une autre manière). » Arthur Schopenhauer

La planche de BD permet de relever toutes formes d’antilogies.

Séance 4 :La « dit-

simulation »Dominante : Lecture

Objectif : comprendre la nation et le fonctionnement d’intertextualité

Capacités :1) Les élèves enrichissent leur expérience de lecteur pour élargir le regard qu’ils portent sur eux-mêmes et sur le monde.2) Devenir un lecteur compétentNotions-clés :Dénotation, connotation.Les antilogies : oxymore et antithèse.

- Etude du texte de Machiavel.

Étude analytique du chapitre par des « Jeux de piste culturels » :Le qui est qui ? palier 1Trouve la référence ? palier 2Jeu des différences : histoire contre mythologie. Palier 3

Séance 5 :Nabucco, héros

ou anti-héros ?Dominante : TICE. Objectif : définir et caractériser un héros tragique.

Continuité et approfondissement de la séance 3Capacités :1) Montrer comment un personnage évolue depuis son apparition dans l’œuvre jusqu’à la fin ;2) Analyser comment un personnage se construit à travers des mots, des attributs, des avatars.Notions-clés :- romantisme ;- héros et anti-héros.

- Recherche documentaire.Document 4 et ressources multimédia

- Recherche personnellePuis retour en classe pour construction collective de la trace écrite, palier par palier.



Séance 6 :Le personnage

romantique : AbigaïlleDominante : lecture Objectif : décrypterune mise en scène

Connaissances :Histoire des Arts : Domaineartistique : « arts du spectacle vivant » Comprendre et maîtriser les genres qui participent à la fois de l’oral et de l’écrit.

Notions-clés : - « effet-personnage »- « sujet-lecteur »

Extrait vidéo de Nabucco direction d’orchestre : Daniel Oren Mise enscène : Arnaud Bernardet le livret

À partir d’un extrait vidéo, activité :- mise en parallèle du livret et d’une mise en scène à partir d’un questionnaire.

Séance 7 : Evaluation finale

Sujet de synthèse : - S’appuyer sur les différents extraits de Nabucco étudiés dans les séances 3 et 5, et montrer en quoi le personnage de Faust incarne le héros romantique.

À partir des séances 3 et 5, les élèves doivent rédiger une synthèse sur le héros romantique.

[Sujet de synthèse in extenso ]En vous appuyant sur l’opéra Nabucco de Verdi que vous avez vu) vous montrerez en quoi le personnage Nabucco ou Abigaïlle est pour vous l’incarnation du héros ou de l’héroïne tragique.Vous intégrerez dans votre développement structuré les éléments de réponses mis en commun et les mots suivants : lyrisme (ou lyrique), mal-être, romantisme, nature, sentiment(s), passion, états d’âme.Votre synthèse fera au moins 20 lignes.

Article de Ouest-France le 27, novembre 2018.

L’opéra est au programme au lycée Jules-Verne

Pendant trois ans, des élèves de l’établissement suivent un parcours culturel. Ils travaillent actuellement sur l’opéra et ont assisté à une séance privée de Nabucco de Verdi.



« Les élèves des classes de 1re en mécanique et de terminale en mécanique, plasturgie et électricité suivent un parcours culturel proposé par le rectorat. Nous avons travaillé sur le théâtre l’année dernière et sur l’opéra cette année, indique Arnaud Fontaine, professeur de lettres au lycée polyvalent Jules-Verne. Ce n’était pas évident de mettre un tel projet en place car la plupart des élèves sont très éloignés de l’opéra, poursuit l’enseignant. Depuis la rentrée, nous travaillons avec Frédéric Ravida, professeur de mécanique et d’italien, sur les techniques et sur le contenu des opéras. Le rectorat a financé une séance privée au cinéma de Mondeville où nous avons pu assister dernièrement à une retransmission en direct de l’opéra Nabucco de Verdi. »

Un stage à Venise

Cet enseignement culturel se déroule toute l’année, à raison d’une vingtaine d’heures. « Ce cursus se terminera avec un stage international à Venise puisque sept élèves en mécanique seront sélectionnés. Au-delà de leur stage pratique dans une entreprise italienne, ils pourront visiter le théâtre opéra La Fenice et d’autres lieux culturels », explique Arnaud Fontaine.

« Je ne connaissais pas du tout l’opéra mais j’aime le travail autour de la musique, indique Justine, l’une des élèves. Nous avons procédé à des analyses de textes, d’images et de documents sonores. J’ai constaté qu’il y avait une énorme organisation mais pour moi, cette musique, c’est quelque chose de très spécial. » Philippe, lui, est né en Italie. Il a pu comprendre en partie ce que chantaient les ténors. « En début d’année, j’ai été surpris que l’on travaille sur l’opéra. C’est une musique qui n’est pas pour moi, mais je salue le travail et l’organisation », indique-t-il.

« Ça ne m’attirait pas particulièrement mais c’était beau à voir, même si c’était un peu long, complète Audrey. Notre travail sur l’opéra est enrichissant. »

Jimmy avoue « que ça ne l’enchantait pas, mais qu’il faut voir ça au moins une fois tellement c’est impressionnant ».

Justine et Yaëlle reconnaissent « être curieuses » ajoutant que « cela nous permet de voir autre chose et fait partie de la culture générale. C’est impressionnant de voir tant de monde sur scène et les changements de décor ».

« Lors de notre bilan, nous avons constaté qu’un tiers des élèves ont aimé en trouvant que c’était une belle rencontre, conclut le professeur. D’autres n’ont pas aimé ou étaient plutôt partagés. »

https://www.ouest-france.fr/normandie/mondeville-14120/l-opera-est-au-programme-au-lycee-jules-verne-6093666



https://www.ouest-france.fr/normandie/mondeville-14120/l-opera-est-au-programme-au-lycee-jules-verne-6093666

« Itinéraire bis » Nabucco

Document 1 : L’invasion de la Judée07 Désormais le roi d’Égypte ne sortit plus de son pays, car le roi de Babylone occupait tout ce qui appartenait au roi d’Égypte, depuis le Torrent d’Égypte

jusqu’à l’Euphrate.

08 Jéchonias avait dix-huit ans lorsqu’il devint roi, et il régna trois mois à Jérusalem. Sa mère s’appelait Nehoushta, fille d’Elnatane ; elle était de Jérusalem.

09 Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, tout comme avait fait son père.

10 En ce temps-là, les troupes de Nabuchodonosor, roi de Babylone, montèrent contre Jérusalem, et la ville fut assiégée.

11 Le roi de Babylone vint en personne attaquer la ville que son armée assiégeait.

12 Alors, Jéchonias, roi de Juda, avec sa mère, ses serviteurs, ses officiers et ses dignitaires, se rendit au roi de Babylone, qui les fit prisonniers. C’était en la

huitième année du règne de Nabuchodonosor.

13 Celui-ci emporta tous les trésors de la maison du Seigneur avec ceux de la maison du roi. Il brisa tous les objets en or que Salomon, roi d’Israël, avait fait

faire pour le Temple. Tout cela, le Seigneur l’avait annoncé.

14 Nabuchodonosor déporta tout Jérusalem, tous les officiers et tous les vaillants guerriers, soit dix mille hommes, sans compter tous les artisans et

forgerons : on ne laissa sur place que la population la plus pauvre.

15 Le roi Jéchonias fut déporté à Babylone avec la reine mère, les épouses royales, les dignitaires, l’élite du pays : tous partirent en exil de Jérusalem à

Babylone.

16 Tous les soldats, au nombre de sept mille, les artisans et les forgerons au nombre de mille, tous ceux qui pouvaient combattre, furent déportés à Babylone

par le roi Nabuchodonosor.

La Bible, Deuxième livre des Rois, versets 7-16.



Document 2 : La déportation des hébreux



Les 7 merveilles (T2) Les jardins de Babylone, Scénario de Luca Blengino, dessin de Roberto Ali, Delcourt 2014.



Document 3 : L’appel de Machiavel Chapitre XXVI.

Exhortation à délivrer l’Italie des barbares.

En réfléchissant sur tout ce que j’ai exposé ci-dessus, et en examinant en moi-même si aujourd’hui les temps seraient tels en Italie, qu’un prince nouveau pût

s’y rendre illustre, et si un homme prudent et courageux trouverait l’occasion et le moyen de donner à ce pays une nouvelle forme, telle qu’il en résultât de la

gloire pour lui et de l’utilité pour la généralité des habitants, il me semble que tant de circonstances concourent en faveur d’un pareil dessein, que je ne sais

s’il y eut jamais un temps plus propice que celui-ci pour ces grands changements.

Et si, comme je l’ai dit, il fallait que le peuple d’Israël fût esclave des Égyptiens, pour connaître la vertu de Moïse ; si la grandeur d’âme de Cyrus ne pouvait

éclater qu’autant que les Perses seraient opprimés par les Mèdes ; si enfin, pour apprécier toute la valeur de Thésée, il était nécessaire que les Athéniens

fussent désunis : de même, en ces jours, pour que quelque génie pût s’illustrer, il était nécessaire que l’Italie fût réduite au terme où nous la voyons parvenue

; qu’elle fût plus opprimée que les Hébreux, plus esclave que les Perses, plus désunie que les Athéniens, sans chefs, sans institutions, battue, déchirée,

envahie, et accablée de toute espèce de désastres.

Jusqu’à présent, quelques lueurs ont bien paru lui annoncer de temps en temps un homme choisi de Dieu pour sa délivrance ; mais bientôt elle a vu cet

homme arrêté par la fortune dans sa brillante carrière, et elle en est toujours à attendre, presque mourante, celui qui pourra fermer ses blessures, faire cesser

les pillages et les saccagements que souffre la Lombardie, mettre un terme aux exactions et aux vexations qui accablent le royaume de Naples et la

Toscane, et guérir enfin ses plaies si invétérées qu’elles sont devenues fistuleuses.

On la voit aussi priant sans cesse le ciel de daigner lui envoyer quelqu’un qui la délivre de la cruauté et de l’insolence des barbares. On la voit d’ailleurs toute

disposée, toute prête à se ranger sous le premier étendard qu’on osera déployer devant ses yeux. Mais où peut-elle mieux placer ses espérances qu’en votre

illustre maison, qui, par ses vertus héréditaires, par sa fortune, par la faveur de Dieu et par celle de l’Église, dont elle occupe actuellement le trône, peut

véritablement conduire et opérer cette heureuse délivrance.



Elle ne sera point difficile, si vous avez sous les yeux la vie et les actions de ces héros que je viens de nommer. C’étaient, il est vrai, des hommes rares et

merveilleux ; mais enfin c’étaient des hommes ; et les occasions dont ils profitèrent étaient moins favorables que celle qui se présente. Leurs entreprises ne

furent pas plus justes que celle-ci, et ils n’eurent pas plus que vous ne l’avez, la protection du ciel. C’est ici que la justice brille dans tout son jour, car la

guerre est toujours juste lorsqu’elle est nécessaire, et les armes sont sacrées lorsqu’elles sont l’unique ressource des opprimés. Ici, tous les vœux du peuple

vous appellent ; et, au milieu de cette disposition unanime, le succès ne peut être incertain : il suffit que vous preniez exemple sur ceux que je vous ai

proposés pour modèles.

Bien plus, Dieu manifeste sa volonté par des signes éclatants : la mer s’est entrouverte, une nue lumineuse a indiqué le chemin, le rocher a fait jaillir des

eaux de son sein, la manne est tombée dans le désert ; tout favorise ainsi votre grandeur. Que le reste soit votre ouvrage : Dieu ne veut pas tout faire, pour

ne pas nous laisser sans mérite et sans cette portion de gloire qu’il nous permet d’acquérir.

Nicolas Machiavel, Le Prince, chapitre 26.

Document 4 : Nabucco, le premier opéra patriotique

« Ma carrière artistique a commencé véritablement avec ‘Nabucco’ ». C’est ce que Verdi affirme quarante ans après la création de son troisième opéra qui sera son premier vrai succès. Ouvrage fondateur marqué par un style résolument nouveau, Nabucco s’éloigne du formalisme qui enfermait jusqu’alors les personnages dans un schéma musical préconçu. L’opéra devient du « théâtre » en privilégiant la continuité de l’action et l’évolution des protagonistes. Les exigences de la dramaturgie insufflent une vie nouvelle au chant, à l’orchestre et aux chœurs qui incarnent désormais de puissants idéaux. Si Nabucco est une des œuvres les plus populaires de Verdi, elle n’en est pas pour autant la mieux connue. Universellement célèbre grâce au fameux chœur des Hébreux, elle nous permet d’appréhender à leur naissance les principales composantes de l’univers verdien.

Du désespoir au triomphe

Comment expliquer l’éclosion soudaine d’un chef-d’œuvre qui répond d’emblée aux aspirations du public ? Peut-on rendre compte précisément de l’adéquation providentielle qui s’établit soudain entre un compositeur et son époque ? Encore faut-il se garder d’avancer des éléments de réponse dictés par les facilités et les raccourcis que favorisent toujours les reconstructions a posteriori. Que peut-on affirmer à propos du Giuseppe Verdi (1813-1901) qui triomphe à la Scala au soir du 9 mars 1842 avec Nabucco ? Bien des années plus tard, le « maestro » couvert de gloire et d’honneurs relate dans sa correspondance la genèse de Nabucco. Le récit autobiographique est sans doute trop savamment « orchestré » pour sembler totalement conforme à la réalité. Mais à travers les confidences romancées nous est restitué le désespoir d’un homme qui va perdre en l’espace de quelques mois ses deux jeunes enfants et son épouse, Margherita. Le compositeur débutant, estimé de ses pairs, aurait pu définitivement renoncer à sa carrière. Car aux terribles épreuves familiales qu’il traverse s’ajoute l’échec de son deuxième opéra, Un giorno di regno, qui tombe dans l’oubli après une unique représentation à la Scala le 5



septembre 1840. « J’étais seul ! Irrémédiablement seul ! (…) Ma famille avait été anéantie !... Et pour respecter l’engagement que j’avais pris, il me fallait à ce moment si douloureux de ma vie, écrire tout un opéra-bouffe !... ‘Un giorno di regno’ n’a pas plu (…). Tourmenté par les malheurs familiaux que l’échec de mon œuvre n’avait fait qu’amplifier, j’étais convaincu que l’art ne m’apporterait plus jamais le réconfort et j’ai décidé de ne plus écrire de musique !... ». Verdi restera prostré pendant deux ans : il mène à Milan une vie presque misérable assurée par quelques leçons de musique. (…)

Nabucco constitue une étape décisive dans la carrière de Verdi : c’est le symbole d’une véritable renaissance et le début d’une gloire qui comportera bientôt son lot de servitudes quand viendront les fameuses « années de galère ». Dépassé par le succès le compositeur devra produire sans cesse pour honorer les commandes qui affluent de tous les opéras de la péninsule. Nabucco est aussi le signal de l’engagement « musical » de Verdi aux côtés des patriotes libéraux qui feront de son nom un slogan politique, « Viva Verdi », les différentes lettres de son nom évoquant le nom du roi unificateur : Vittorio Emanuele Re D’Italia. Mais Nabucco ne peut se réduire à la rencontre providentielle d’un compositeur de génie avec une cause politique aussi noble soit-elle. C’est la ferveur lyrique qui porte l’élan patriotique. Verdi s’éteint le 27 janvier 1901. Un mois plus tard, une foule immense accompagne sa dépouille jusqu’à la crypte de la Casa di riposo où il reposera avec son épouse, Giuseppina Strepponi. Au début du cortège, 900 choristes accompagnés par l’orchestre de la Scala dirigé par Arturo Toscanini, font retentir en ultime hommage le « Va pensiero ».

Catherine Duault : « L'Opéra, pour aller plus loin ».

https://www.opera-online.com/fr/articles/nabucco-le-premier-opera-patriotique, consulté le 19 février 2019

Document 5 : Livret de présentation de la projection UGC/ « Viva l’opéra »

LES ARENES DE VERONE

À cause de son « tube », le fameux chœur des Hébreux réduits en esclavage, Nabucco est devenu un titre d’opéra parmi les plus populaires, même chez ceux qui ne connaissent pas Verdi. Mais Nabucco ne se réduit pas à ce chœur, c’est aussi une œuvre fondatrice du style de Verdi – une œuvre qui est apparue de surcroît aux Italiens comme une image symbolique de leur condition de peuple occupé par les Autrichiens. C’est donc une œuvre idéale pour ouvrir notre nouvelle saison tant cet opéra a été l’étincelle qui allait mettre le feu à toute la plaine de l’art lyrique du XIXe siècle. Et c’est en Italie, bien sûr, que nous sommes allés chercher ce Nabucco, dans son festival sans doute le plus emblématique, celui des Arènes de Vérone. Surtout, ce Nabucco mis en scène de manière à la fois audacieuse et profondément juste par le français Arnaud Bernard, qui situe l’œuvre à l’époque du Risorgimento, avec un clin d’œil au Visconti de Senso, renouvelle complétement l’image parfois un peu « pompier » de ce qu’a pu être Vérone. La direction d’un grand habitué de Vérone, Daniel Oren, la présente ardente de Susanna Blanchini en Abigaille grand format ou de George Gagniotze dans le rôle-titre, tout concourt à un spectacle verdissime !



INTRIGUE

L’action se déroule à Jérusalem et à Babylone en 586 avant Jésus-Christ. Nabucco, roi de Babylone, a triomphé des Hébreux. Zaccaria, leur grand prêtre, menace de tuer Fenena, fille de Nabucco, s’il ne renonce pas à ses menaces impies ; Fenena aime par ailleurs Ismaël, neveu du roi de Jérusalem. Seule la foudre divine semble stopper Nabucco qui, en osant se proclamer l’égal des Dieux, tombe terrassé : l’esclave Abigaille, persuadée jusque-là d’être la fille légitime du roi, profite immédiatement de la situation pour lui ravir sa couronne, s’emparer du pouvoir et l’emprisonner. Eprise elle aussi d’Ismaël, Abigaille condamne Fenena au supplice. Depuis sa cellule, Nabucco prie le Dieu des Juifs ; il sera finalement libéré par ses hommes et interviendra juste à temps pour empêcher l’irréparable, sauvant sa fille Fenena et libérant les Hébreux opprimés. Abigaille périt empoisonnée, non sans avoir imploré le pardon pour ses crimes et béni l’union d’Ismaël et Fenena.

Dans le cadre unique des Arènes de Vérone, découvrez "Nabucco", véritable triomphe de Verdi devenu un incontournable de l'opéra italien.

Cet opéra en 4 actes créé par Giuseppe Verdi (1813-1901) le 9 mars 1842 à la Scala de Milan évoque l'esclavage du peuple juif à Babylone. Immédiatement populaire, il est cher au public italien et particulièrement milanais qui subit à l'époque l'occupation de l'empire d'Autriche et s'identifie aux juifs opprimés de



l'œuvre. Ce cri révolutionnaire, ce désir d'indépendance du peuple italien est cristallisé dans l'air devenu mythique "Va pensiero" du chœur des esclaves. Dans cette réalisation les scènes sensées se dérouler dans les jardins Suspendus de Babylone sont transposées dans un opéra à l’italienne où s’étalent fièrement des drapeaux nationalistes.

Ressources multimédia :

https://www.youtube.com/watch?v=cN5bk3U_e74 accroche « Pretty woman »

https://www.youtube.com/watch?v=tcb4edwsvVc Va pensiero

https://www.arte.tv/fr/videos/083808-005-A/nabucco-28-minutes/ Arte : « le dessous des partitions »

https://www.youtube.com/watch?v=veUbGWobYcY teaser

https://www.youtube.com/watch?v=kf9j4iWnixc Les coulisses de l’opéra « C’est pas sorcier »



« Itinéraire bis » Nabucco

(Corrigé des paliers)

Document 1 :

Palier 1 : « on ne laissa sur place que la population la plus pauvre. » (v.14, document 1). De qui s’agit-il d’après la Bande Dessinée ?

« Seuls les malades et les blessés les plus graves ont pû rester à Jérusalem. Ils sont morts parmi des décombres ou sont devenues des proies pour les chacals du désert ».

Palier 2 : En vous référant au texte et à la carte ci-jointe, délimiter l’ancien Royaume de Babylone au sein de ce qui sera le futur Empire perse.

Il va du Nil (Le torrent d’Egypte » jusqu’à l’Euphrate sur les rives duquel se trouve Babylone.

Palier 3 : Formulez deux hypothèses de lecture sur les raisons de la déportation spécifique des artisans et des forgerons ?

- Ils accompagnent les soldats, sans eux pas d’équipement et d’armes donc pas d’armée. C’est une façon de désarmer définitivement les hébreux.

- Une autre hypothèse pourrait être la déportation à Babylone d’une partie de la population juive en 586 avant l'ère chrétienne, après la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor II (-604 -562). La déportation de populations civiles était une pratique courante à cette époque pour amener le calme dans les régions rebelles. Les Juifs auraient été subjugués par la grande ziggurat du dieu Marduk, située au cœur du sanctuaire de l’Esagil : « temple dont la tête est élevée ». La ziggurat en elle-même était appelée l’Etemenanki : « temple-fondation du ciel et de la terre ». Selon Francis Joannès, elle était conçue comme « le pivot qui réunissait le ciel et la terre et assurait l’unité de l’Univers ». Elle est à l’origine du mythe de la Tour de Babel.

Document 2 :

Palier 1 : a) Donnez la nature et la fonction des éléments soulignés.

b) Précisez pour chaque expansion du nom (placée entre crochets) leur nature et leur fonction.

c) Indiquez dans quel cas, l'expansion du nom engendre une phrase simple ou complexe.

Les deux premières phrases sont phrases simples alors que la dernière est une phrase complexe.



- Nabuchodonosor est un tyran [sanguinaire]

Nom propre verbe groupe nominal

Sujet attribut du sujet

- Nabuchodonosor est un tyran [sanguinaire]

Adjectif qualificatif Épithète de « tyran »

- Nabuchodonosor est un tyran [sans pitié]

Groupe nominal Complément du nom « tyran »

Nabuchodonosor est un tyran [qui aime le sang]

Proposition Subordonnée Relative Complément de l'antécédent « tyran »

Palier 2 : Dans le texte des cartouches suivants caractérisez les figures de style (en les définissants au préalable). S’agit-il d’accumulation, de métaphore, d’oxymore, d’antithèse, de comparaison ou d’une répétition ? Justifiez votre réponse.

- Soldats, bourgeois et prêtres, vieux, femmes, enfants… pour eux c’est la déportation.

L’accumulation est un procédé par lequel on aligne, on accumule un grand nombre de termes pour multiplier les informations dans le but d’insister sur une idée, lui donner plus de force, la rendre plus saillante, plus frappante. L’accumulation est une figure d’amplification. Les mots accumulés sont en général de même nature, de même fonction grammaticale ou de même sonorité afin de rendre l’expression plus cohérente. Le narrateur montre ainsi que du guerrier au nouveau-né personne n’est épargné par cette catastrophe.

- Notre souverain avance en boitant, tiré comme un chien par les nouveaux conquérants.

Il s’agit d’une comparaison. Elle consiste en la mise en relation, à l’aide d’un mot de comparaison appelé le « comparatif », de deux réalités, choses, personnes etc. différentes mais partageant des similarités. Le souverain d’Israël n’est plus qu’un « chien boiteux » aux mains des babyloniens.

- A l’esclavage dans la capitale, que ce peuple brutal appelle Babel. Dans leur langue ce mot signifie : La porte du Ciel – mais pour nous hébreux Babylone n’est rien d’autre que le royaume des enfers.



L’antithèse consiste à rapprocher, dans le même énoncé, deux pensées, deux expressions pour mettre en valeur un contraste fort. Ici, la ville de Babel et ce, jusqu’à son nom ont une signification diamétralement opposée pour les Babyloniens et pour les Hébreux.

Palier 3 : A partir du thème de la déportation des hébreux par Nabuchodonosor produisez les trois figures de style manquantes dans le palier précédent :

- La métaphore : Sédécias, le chien boiteux de Nabuchodonosor marchait au bout d’une laisse.

- L’oxymore : Sédécias, le roi mendiant marchait avec difficulté.

- La répétition :

La Gueule parle : « L’or, et puis encore l’or,

Toujours l’or, et la viande, et les vins, et la viande,

Et l’or pour les vins fins et la viande, on demande

Un trou sans fond pour l’or toujours l’or encor ! »

La panse dit : « A moi la chute du trésor !

La viande, et les vins fins, et l’or, toute provende,

A moi ! Dégringolez dans l’outre toute grande

Ouverte du Seigneur Nabuchodonosor ! »

Paul Verlaine, Sonnet héroïque in Amour (1888)

Document 3 :

Palier 1 : A quelle famille s’adresse Machiavel ? Qui sont le « prince nouveau » et « l’homme qui occupe le trône de l’Eglise » auxquels il pense ici :

« Le Prince nouveau » est Laurent de Médicis : Son retour à Florence sera un triomphe, « s’il était parti grand, il revint grandissime » écrira Machiavel. Laurent en profitera pour pousser son avantage et modifier à nouveau les institutions de la République en privant un peu plus les conseils de leur pouvoir réel.



« L’homme qui occupe le trône de l’église » est : Fils posthume et illégitime de Julien de Médicis et de sa dernière maîtresse, Fioretta Gorini. Jules de Médicis est le neveu de Laurent le Magnifique et donc le cousin du pape Léon X qui le légitimeront.

Palier 2 : Lisez attentivement les références bibliques et mythologiques suivantes et identifiez à quelle partie du texte de Machiavel correspondent chacune d’elle.

Référence 1 : Moïse tendit alors la main sur la mer, et Dieu fit reculer la mer par un fort vent d’est durant toute la nuit, faisant du bassin de la mer un sol ferme ; les eaux se fendirent. Alors les Israélites passèrent au milieu de la mer, sur un sol ferme, tandis que les eaux formaient une muraille à leur droite et à leur gauche. Les Égyptiens les poursuivirent ; tous les chevaux de Pharaon, ses chars et ses cavaliers entrèrent derrière eux au milieu de la mer. (…) Alors Dieu dit à Moïse : « Tends la main sur la mer pour que les eaux reviennent sur les Égyptiens, sur leurs chars et sur leurs cavaliers. » La Bible, Exode : 14 :21-26 .

« la mer s’est entrouverte »

Référence 2 : Thésée aurait été un grand réformateur, père du synœcisme (en grec ancien συνοικισμός / sunoikismós, dérivé de σύν / sún « avec » et οἶκος / oikos « maison », soit « communauté de maisons »). Il s’agit de la réunion de plusieurs villages en une seule cité, c'est-à-dire de la réunion de tous les peuples attiques en une unique entité politique, et de l’organisation d’un un pouvoir central établi sur l'Acropole. Le héros mythique aurait même divisé les territoires contigus et opéré la répartition du peuple en trois classes : les nobles, les artisans et les cultivateurs. THUCYDIDE : Histoire de la guerre du Péloponnèse, II, 15

« pour apprécier toute la valeur de Thésée, il était nécessaire que les Athéniens fussent désunis »

Référence 3 : Dieu dit alors à Moïse : « Prends le bâton et convoque la communauté, toi et ton frère Aaron, puis parlez au rocher sous leurs yeux, pour qu’il donne son eau ; tu feras sortir pour eux de l’eau du rocher, et tu donneras à boire à la communauté et à son bétail ». Moïse prit donc le bâton qui était devant Dieu, comme il le lui avait ordonné. Puis Moïse et Aaron convoquèrent la communauté devant le rocher, et Moïse leur dit : « Écoutez donc, rebelles ! Devrons-nous faire sortir de ce rocher de l’eau pour vous ? ». Alors Moïse leva la main et frappa deux fois le rocher avec son bâton. De l’eau jaillit en abondance, et la communauté se mit à boire, ainsi que son bétail. La Bible, Nombres : 20 :7-11.

« le rocher a fait jaillir des eaux de son sein »

Référence 4 : Alors Dieu dit à Moïse : « Du ciel, je vais faire pleuvoir du pain pour vous. Jour après jour, chacun devra sortir pour ramasser la quantité dont il a besoin, afin que je mette ce peuple à l’épreuve et que je voie s’il obéira à ma loi ou non. Mais le sixième jour, quand ils prépareront ce qu’ils auront rapporté, ce sera le double de ce qu’ils ramassent les autres jours. » La Bible, Exode : 16 :1-36 .

« la manne est tombée dans le désert »

Référence 5 : L’empereur perse se présente comme un envoyé des Dieux, libérateur des peuples et restaurateur des cultes anciens. Il relève les idoles chassées avant lui par les souverains babyloniens. Il fait d’ailleurs inscrire une déclaration sur un cylindre d’argile connue sous le nom de Cylindre de Cyrus. Mis à jour en 1829 il est conservé au British Muséum. Cette déclaration pose les règles de tolérance appliquées dans l’empire perse (tolérance religieuse,



abolition de l’esclavage…). Selon l’ONU qui la traduit dans toutes ses langues officielles en 1971 il s’agit de la première déclaration des droits de l’homme connue.

« si la grandeur d’âme de Cyrus1 ne pouvait éclater qu’autant que les Perses seraient opprimés par les Mèdes ».

Référence 6 : Et Dieu marchait devant eux, le jour dans une colonne de nuage pour leur montrer le chemin, et la nuit dans une colonne de feu pour les éclairer. Ainsi, ils pouvaient marcher le jour et la nuit. La colonne de nuage ne s’éloignait pas de devant le peuple pendant le jour, ni la colonne de feu pendant la nuit. La Bible, Exode : 13 :21-22.

« une nue lumineuse a indiqué le chemin »

Palier 3 : A quoi servent à Machiavel l’Histoire et la mythologie dans l’argumentation de Machiavel ?

Machiavel est un historien mais aussi un chroniqueur de son temps. Les faits géopolitiques qui lui sont contemporains ont autant de valeur à ses yeux que la vie des hommes illustres ou la leçon de l’Antiquité. Pour lui, les exemples n’ont d’intérêt que s’ils apportent de l’eau à son moulin. Machiavel entrelace sans cesse mythologie et histoire comme si récits mythologiques et ou réalité historique avaient le même pouvoir d’illustrer et d’appuyer ses dires.

Document 4 :

Palier 1 : Pour Catherine Duault, Nabucco est le « premier opéra patriotique ». Dans le teaser UGC trouvez cinq indices qui attestent de la volonté d’Arnaud Bernard d’accréditer cette idée par sa mise en scène :

- Il y a des drapeaux italiens

- Les nœuds de cravate sont vert/blanc/ rouge

- Il y a l’inscription « Viva Verdi » sur un drap.

- Le lieu où se rassemble le peuple est un théâtre à l’italienne

- Le temple de Salomon est remplacé par la mairie de Milan.1 La stratégie de conquête perse reste particulière car elle se caractérise par une administration souple et l’absence de bureaucratie impériale. En découle une autorité relativement faible et une grande autonomie laissée aux peuples soumis. De plus, Cyrus II le Grand est un souverain respectueux des traditions locales. Lors de la prise de Babylone par exemple en 539, il permettra aux hébreux de rentrer chez eux.L’empereur perse se présente comme un envoyé des Dieux, libérateur des peuples et restaurateur des cultes anciens. Il relève les idoles chassées avant lui par les souverains babyloniens. Il fait d’ailleurs inscrire une déclaration sur un cylindre d’argile connue sous le nom de Cylindre de Cyrus. Mis à jour en 1829 il est conservé au British Muséum. Cette déclaration pose les règles de tolérance appliquées dans l’empire perse (tolérance religieuse, abolition de l’esclavage…). Selon l’ONU qui la traduit dans toutes ses langues officielles en 1971 il s’agit de la première déclaration des droits de l’homme connue.https://www.britishmuseum.org/research/collection_online/collection_object_details.aspx?objectId=327188&partId=1 (consulté le 3 mars 2019).



https://www.britishmuseum.org/research/collection_online/collection_object_details.aspx?objectId=327188&partId=1

Palier 2 : Regardez les ressources multimédia à votre disposition et en lien avec le texte de Catherine Duault montrez comme Verdi a fini par symboliser le patriotisme italien.

Nabucco est aussi le signal de l’engagement « musical » de Verdi aux côtés des patriotes libéraux qui feront de son nom un slogan politique, « Viva Verdi », les différentes lettres de son nom évoquant le nom du roi unificateur : Vittorio Emanuele Re D’Italia. Dans le teaser UGC ( 0:59) ont voit le peuple italien agiter un drap où le slogan apparaît.

Palier 3 : Regardez les ressources multimédia à votre disposition et en lien avec le texte de Catherine Duault montrez comme Verdi a fini par symboliser le patriotisme italien.

Nabucco est aussi le signal de l’engagement « musical » de Verdi aux côtés des patriotes libéraux qui feront de son nom un slogan politique, « Viva Verdi », les différentes lettres de son nom évoquant le nom du roi unificateur : Vittorio Emanuele Re D’Italia. Dans le teaser UGC ( 0:59) ont voit le peuple italien agiter un drap où le slogan apparaît.

Document 5 :

Palier 1 : A partir du Livret de présentation de l’opéra, tout autant que de votre expérience de spectateur, présentez le personnage d’Abigaïlle :

Tessiture

Soprano

Description du personnage

Esclave, présumée fille de Nabucco

Analyse du personnage

Personnage noir de cet opéra, Abigaïlle, esclave et fille illégitime de Nabucco, est jalouse de sa demi-sœur Fenena héritière du trône. Éconduite par Ismaël qui lui préfère Fenena et humiliée constamment par son père qui lui rappelle sa position de bâtarde, Abigaïlle cherche par tous les moyens tout au long de l'opéra à s'emparer du pouvoir et à mener sa sœur et son père à leur propre perte. En contraste total avec tous les autres personnages de l'opéra, le caractère perpétuellement furieux et emporté d'Abigaïlle se manifeste à travers une ligne vocale très virtuose où l'expressivité est absente (à part lorsqu'elle se repentie avant sa mort).

Palier 2 : En vous appuyant sur le cours de Monsieur Ravida ainsi que sur l’émission « C’est pas sorcier » répondez au Kahoot : « Les coulisses de l’opéra ».

Fred, Jamy et Sabine partent à la découverte des coulisses de l’Opéra de Paris, et nous font visiter Garnier et Bastille. Nous découvrons avec eux les secrets de fabrication des plus prestigieuses représentations, depuis la création des costumes et des décors jusqu’aux pointilleuses recherches en matière d’acoustique. De quoi une scène à l’italienne se compose-t-elle ? Comment crée-t-on un effet de perspective sur ce genre de scène ? Comment réussit-on à changer chaque jour des décors qui approchent souvent les 10 tonnes ? Quelles sont les différentes périodes qui ont marqué l’histoire de l’opéra ? Quelle est



la différence entre soprano, mezzo, basse et baryton…? Pourquoi le fait de varier la hauteur de la fosse d’orchestre permet-il d’équilibrer le son des voix avec celui de l’orchestre ? Comment les sons sont-ils absorbés ou au contraire réfléchis dans une salle de concert ?

Palier 3 : Selon vous, la parole suffit-elle pour faire agir les autres ou a-t-elle besoin d’une mise en scène ? Vous répondrez à cette question dans un développement argumenté d’une quarantaine de ligne en vous appuyant sur les textes du corpus, sur vos lectures de l’année, et sur vos connaissances personnelles.

L’ouverture de la question « selon vous » est importante. L’élève rappellent les recommandations officielles est invité à répondre personnellement en utilisant ses lectures personnelles, ses connaissances personnelles ; son point de vue, s’il est argumenté est recevable.

On attend de l’élève qu’il utilise dans son argumentation, les documents du corpus et une lecture personnelle au moins. C’est le niveau attendu en classe de terminale.

Dans la mesure où la consigne appelle à mobiliser des connaissances personnelles, il n’y a pas à sanctionner des candidats qui se réfèrent à d’autres objets d’étude de terminale, première ou de seconde dans leur argumentation mais au contraire à les valoriser.



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