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Joël S. Goldsmith L’éveil de la conscience mystique Lettres de 1984

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Joël S. Goldsmith

L’éveilde la

conscience mystique

Lettres de 1984

Joël S. Goldsmith

L’ÉVEIL DE LA CONSCIENCE MYSTIQUE

Lettres de 1984

Ce livre est d’abord sorti aux États-Unis sous la forme deLettres mensuelles envoyées aux étudiants, en 1970, par LorraineSinkler. Puis il fut diffusé en livre en 1980.

En France, il a été traduit et diffusé sous la forme de Lettresmensuelles, numérotées de 49 à 60, en 1984.

SOMMAIRE

Chapitre I Le déploiement de la Conscience en nous-mêmes,gage d’harmonie pour l’année nouvelle ............................5

Chapitre II Il y a chair et chair ..............................................23

Chapitre III Notre identité réelle ............................................39

Chapitre IV La parole et les mots ...........................................59

Chapitre V Les concepts ou…Est ...........................................77

Chapitre VI L’antidote à la peur .............................................99

Chapitre VII Libérer la puissance spirituelle .........................119

Chapitre VIII Parvenir à l’autorité grâce au Je .......................141

Chapitre IX Le mystique et la guérison ................................161

Chapitre X La maîtrise par la réalisation quotidienne........181

Chapitre XI S’éveiller aux facultés de l’Âme.........................199

Chapitre XII La puissance spirituelle dévoilée ......................219

Si l’Éternel ne bâtit la maisonceux qui la bâtissent travaillent en vain

Psaume 127

L’illumination dissout tous les liens matériels et relie les hom-mes entre eux par les chaînes d’or de la compréhension spiri-tuelle ; elle reconnaît seulement la direction du Christ, elle n’a nirituel ni règle mais l’Amour divin, impersonnel, universel ; ellen’a aucune autre adoration que la Flamme intérieure qui est tou-jours allumée dans le sanctuaire de l’Esprit. Cette union est l’étatlibre de la fraternité spirituelle. La seule restriction est la disci-pline de l’Âme ; c’est pourquoi nous connaissons la liberté sanslicence ; nous sommes un univers uni sans limites physiques, unservice divin à Dieu sans cérémonie ni credo. L’illuminé marchesans peur – par la Grâce.

La Voie Infinie

Chapitre I

LE DÉPLOIEMENT DE LA CONSCIENCE EN NOUS-MÊMES,GAGE D’HARMONIE POUR L’ANNÉE NOUVELLE

Au commencement de chaque année nous avons les oreillesrebattues de toutes sortes de prédictions annonçant la relance desaffaires ou leur récession, les chances de paix, ou la manière dontle gouvernement agira. Il est possible, bien sûr, de deviner ou defaire des prédictions basées sur des thèmes astrologiques, et géné-ralement certaines de ces prédictions se réalisent dans dix, douzeou quinze pour cent des cas, bien qu’un très petit nombre d’entreelles soient justifiées par quoi que ce soit de valable.

Mais il existe une manière de prophétiser qui a la vérité pourbase. Par exemple, il y a quelque temps, un sondage a eu lieu àtravers les États-Unis sur la question de savoir ce qui contribue-rait le plus à la paix. Le fait intéressant et inattendu est quetrente-huit pour cent des personnes interrogées, un nombre assezremarquable, ont senti que l’union autour d’un seul Dieu seraitplus efficace pour assurer la paix qu’une augmentation du stockstratégique de bombes et d’armes, ou que le désarmement. Celadénote le commencement d’un changement de conscience et c’està partir de là que des prophéties valables peuvent être faites.Lorsque les trente-huit pour cent d’un échantillon de la populationsont unanimes à déclarer que les valeurs spirituelles seront plusefficaces que les bombes atomiques pour assurer la paix, nouspouvons être certains qu’un changement de conscience entraînantune paix définitive est en train de se développer.

Presque toutes les guerres qui n’ont pas résulté de rivalitéscommerciales ont vu le jour à cause de différences religieuses.Parmi les groupes religieux, on trouve ceux qui prétendent que

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les Hébreux sont le peuple élu de Dieu, ou que les Catholiquesont le seul vrai Dieu, ou que les Protestants sont seuls dans labonne voie. On trouve toujours la croyance qu’il y a un Dieu pourchaque religion et qu’il s’agit du seul et unique Dieu. Mais lorsquetrente-huit pour cent des personnes interrogées sont d’accord pourne reconnaître qu’un seul Dieu, les préjugés, la bigoterie et lesdissensions religieuses sont effacés. Il s’agit alors seulement desavoir comment ce Dieu unique est adoré : si c’est avec un cha-peau sur la tête, ou la tête découverte, avec ou sans chaussuresaux pieds – et c’est sans importance ! Ce qui est important, c’estde reconnaître qu’il s’agit du même Dieu, que nous soyons occi-dentaux ou orientaux, blancs ou noirs, Juifs ou Gentils. Nousavons alors l’universalité.

Comprendre qu’il n’y a qu’un seul Dieu change la nature del’individu. Cela change la nature de nos relations avec les autrespuisque la différence essentielle a été éliminée qui consistait àcroire qu’il existe un Dieu pour vous et un autre Dieu pour moi.

Une prédiction, pour être prise en considération, doit être fon-dée sur un changement de conscience. S’il n’y a pas de change-ment de conscience, il ne peut pas y avoir de modifications desconditions extérieures. Si nous commençons une nouvelle annéeen gardant la même conscience que nous avions en commençantl’année précédente, nous pouvons être sûrs que nous allons avoirune expérience similaire à celle de l’an passé; mais si notre cons-cience a gagné en profondeur et s’est enrichie, alors l’année nou-velle sera plus riche également.

Les fruits résultant de l’acceptation de Dieuen tant que Conscience Individuelle

Rien ne se produit qui ne soit une projection de la conscience.Ni le temps ni l’espace n’y entrent en ligne de compte. L’actionest projetée par la conscience, individuellement et collectivement.Nous sommes sous la dépendance de notre propre conscience carc’est ce qui s’y trouve qui, répercuté, nous revient sous forme d’ex-périences dans la vie.

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Par exemple, que se passe-t-il si j’accepte la révélation méta-physique et mystique de Dieu en tant que conscience individuelle,ce qui veut dire que Dieu représente ma conscience et équivaut àla déclaration du Maître : « Le Royaume de Dieu est au-dedans devous » (Luc 17 : 21) ? Immédiatement, je commence à ne plus avoirconfiance ou foi en qui que ce soit extérieurement à moi, ou à endépendre. J’ai commencé à comprendre que, quel que soit le pou-voir qu’il sera nécessaire que j’exerce dans ma vie et à son profit,ce pouvoir doit jaillir du dedans de moi.

Mes regards se détournent maintenant du monde dans unecertaine mesure et se fixent sur le Royaume de Dieu, sur le pou-voir, sur l’amour et sur la Grâce qui sont en moi. En même tempsse trouve amoindrie ma crainte du monde extérieur, sous forme demicrobes, de pensées erronées, de puissances extérieures de touteespèce. Même en pleine guerre, je me sentirais en sécurité parceque le royaume de Dieu, le royaume de la puissance véritable, esten moi ; et bien que mille personnes puissent tomber à ma gaucheet dix mille à ma droite, je sais que cette guerre ne saurait s’ap-procher de ma demeure, étant donné que je me repose dans laréalisation de Dieu en tant qu’Omniprésence, Omnipotence etOmniscience, ici même où je me trouve. Guerre ou paix, maladieou bonne santé, quelles que soient les circonstances extérieures,je serais ancré dans la présence et la puissance de Dieu qui consti-tuent mon être même.

Établi dans cette conscience, je pourrais prédire que ma nou-velle année présentera moins de discordes ou de désagrémentsavec mon prochain, moins de péchés ou de faux appétits, moins demaladies, car dans cette conscience de la présence et du pouvoirde Dieu, le mal ne peut fonctionner. En présence de Dieu, il y a laplénitude de la vie, son intégrité et perfection. Par conséquent,cette conscience en moi déterminerait la nature de mon année –non pas harmonieuse à cent pour cent, parce que je n’ai pas encoreréalisé à cent pour cent la conscience du Divin, mais dans lamesure où j’ai atteint une parcelle quelconque de cette consciencedu Divin, car c’est dans cette mesure même que l’harmonie et lapaix seront manifestées dans ma vie individuelle.

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Devenir une société d’amis et voisins

Dans les relations qu’entretiendraient entre eux tous ceux quiont accepté un seul Dieu omniprésent, omniscient et omnipotent,régneraient la paix et l’harmonie, ainsi que l’amour du prochaincomme étant soi-même. Quelque discorde ou manque d’harmoniequi se manifesterait dans leur vie serait toujours l’expressiond’une croyance universelle qu’ils n’auraient pas encore complète-ment maîtrisée.

Je ne puis me prédire de bonnes choses à moi-même que dansla mesure où ma conscience s’est enrichie et approfondie par saréalisation de Dieu comme omniprésent, omniscient et omnipo-tent. Ce que j’émets reviendra vers moi. Le pain que je jette surles eaux me sera retourné. En conséquence, en réalisant indivi-duellement que Dieu constitue la conscience des hommes, de l’amicomme de l’ennemi, des Juifs et des Gentils, des blancs et desnoirs, des Orientaux et des Occidentaux, et dans la mesure où jepeux apercevoir l’unité de la conscience, j’aime mon prochaincomme moi-même. Je reconnais que Dieu est pour mon voisinexactement ce qu’Il est pour moi et en conséquence j’offre amour,vérité et relations de bon voisinage. C’est cela qui, dans une cer-taine mesure, me reviendra.

En raison des années d’ignorance de cet état de choses, il estnécessaire de renouveler notre prise de conscience jour après jour,de renouveler cette prise de conscience que Dieu constitue la vieet l’être de tous les hommes. Lorsque nous commençons à adoptercette façon de voir comme règle de vie, nous devenons une sociétéd’amis et de voisins, une société de gens conscients de Dieu etaimant Dieu. Lorsqu’un sondage de la population révèle quetrente-huit pour cent des personnes interrogées sont d’accord pourreconnaître l’existence d’un seul Dieu, il est évident que cetteconscience se répand et l’on peut prédire sans risque que nousnous rapprochons de plus en plus d’une paix permanente sur laterre parce que nous nous rapprochons de plus en plus d’uneunion des consciences autour d’un seul Dieu.

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Les dix dernières années ont révélé un intérêt sans cesse crois-sant pour ce qui touche à la guérison spirituelle, et c’est un autreexemple de la manifestation d’une conscience unifiée. Il importetrès peu que la guérison spirituelle soit envisagée du point de vued’un enseignement particulier ou d’un autre. Le point capital c’estque la conscience soit unifiée de plus en plus autour de la Véritéqui fait de Dieu le Pouvoir régissant l’existence humaine.

Jusqu’à notre siècle actuel, Dieu a été présenté principalementcomme une Puissance régissant l’autre monde. Il existe un sen-timent que le bien que Dieu n’accorde pas à une personne ici-baslui sera donné dans l’au-delà. Mais introduire Dieu spécifique-ment dans notre expérience quotidienne relative à la santé, auxressources, aux relations de voisinage ou aux relations interna-tionales est une démarche récente. C’est une nouvelle preuve del’unification des consciences et de la reconnaissance qu’il y a unDieu sur terre tout comme il y a un Dieu dans les Cieux.

Plus l’humanité sera prête à admettre qu’il ne saurait existerun Dieu baptiste, un Dieu épiscopalien, un Dieu presbytérien, unDieu métaphysique ou un Dieu orthodoxe, mais qu’il n’existequ’un seul et unique Dieu, plus nous nous rapprocherons d’uneconscience unifiée.

Donc, plus nous serons unis dans la compréhension que,puisque Son Royaume est au-dedans de nous, Dieu est plus prèsde nous que notre propre souffle et qu’il n’est pas nécessaire, pourLe trouver, que nous nous rendions dans des villes saintes, destemples consacrés ou même auprès des Saints, plus élevé seraalors le degré de conscience du Divin répandu sur la terre.

Châtiment ou réformationpour ceux qui font le mal?

En outre, se rendre compte que Dieu est Dieu autant pour lespécheurs que pour les saints revient à devenir unis en conscienced’une façon qui assure l’harmonie, la liberté et la joie de la vie.Chacun souffre dans une certaine mesure de la croyance que sespéchés, par omission ou par commission, le séparent de l’amour,

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de la sollicitude et de la protection de Dieu. Mais « Dieu ne faitpoint acception de personnes » (Actes 10 : 34). Dieu est le même Dieuvis-à-vis du pécheur et à l’égard du saint. En fait, il a été dit queDieu se plaît davantage avec le seul qui se repent qu’avec lesquatre-vingt-dix-neuf qui n’ont pas besoin de repentir.

Si Dieu était un homme, ou avait des émotions humaines, celapourrait n’être point vrai, mais le fait est que si l’homme de bienne fait pas individuellement l’expérience de Dieu, Dieu n’est pasplus à l’œuvre dans sa vie que dans celle d’une personne mau-vaise. Que le pécheur en vienne à prendre conscience de Dieu, etses péchés disparaissent, ses faux appétits disparaissent, les mau-vais desseins de sa conscience sont éliminés. En d’autres termes,permettez à l’obscurité de toucher la lumière et l’obscurité dispa-raît. Permettez aux mauvais penchants de la conscience humainede toucher ou d’être touchés par Dieu et Son royaume, et il n’y aplus désormais de mal en cette conscience. Perpétuer la croyanceque le mal qui se trouve dans la conscience de qui que ce soit yentrave l’activité de Dieu, c’est réellement remettre sine diel’heure du salut.

Le ministère du Maître ne consistait pas uniquement à guérirles malades car Il se consacrait également au pardon du pécheur,non pas après des siècles de châtiment en enfer ou dans quelqueantichambre de l’enfer, non pas après des siècles de souffrance,sous le joug de la loi karmique, mais à l’instant précis où cepécheur élevait ses regards. Tout le ministère du Christ avait pourobjectif de démontrer qu’au moment précis de repentir, par lareconnaissance du Christ, ou de la Grâce spirituelle, nous étionssauvés. Telle est la partie la plus difficile à assimiler pour attein-dre la nouvelle conscience, parce qu’on a implanté en nous lanotion qu’il nous faut souffrir à cause de nos péchés.

Ceci fait partie de l’erreur inhérente aujourd’hui à notremonde de la légalité, erreur qui ne peut être surmontée qu’enspiritualisant la conscience. Des gens sont mis en prison pourles punir de leurs méfaits, puis libérés pour être à même de com-mettre à nouveau les mêmes crimes, sans qu’on se soit souciéde savoir si leur conscience a changé. Il est évident qu’une per-sonne libérée de prison dans le même état de conscience que lors

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de son incarcération commettra très probablement les mêmescrimes.

Un jour, les prisonniers ne seront plus libérés avant qu’ilsaient donné des preuves qu’un changement de conscience estintervenu en eux. Alors, on pourra les libérer en toute sécurité. Onne saurait deviner combien de crimes un criminel va commettre.Il est susceptible de commettre crime sur crime, un nombre defois incalculable, jusqu’à ce que sa conscience ait changé, maisdès que ce changement de conscience s’est produit, il ne commet-tra plus jamais de crimes.

C’est notre conscience qui détermine notre expérience, notreconscience unifiée. Les trente-huit pour cent qui ont atteint laconscience du Dieu unique actuellement sont les artisans de lapaix à venir.

La conscience mystique de l’Unicité,secret de la fraternité

Lorsque vous et moi individuellement, sans tenir compte d’au-cun autre membre de notre famille, sans tenir compte de ce quefont nos amis ou nos voisins, nous avons pour but d’atteindre laconscience de Dieu, même si ce n’est que dans une certaine mesure,nous déterminons l’harmonie de notre expérience. Puis, à mesureque notre conscience s’approfondit et s’épanouit, elle commenceà être une loi pour nos proches – parents, amis ou voisins. Nouscommençons à les attirer dans ce même état de conscience, detelle sorte que nous finissons par découvrir que ce qui était à l’ori-gine notre propre conscience de Dieu est maintenant devenu laconscience d’un grand nombre.

Un individu – qu’il s’agisse d’un praticien de la métaphysique,d’un pasteur, d’un rabbin ou d’un prêtre – devient une loi qui gou-verne tous ceux qui sont attirés dans l’orbite de sa conscience – unpetit nombre d’abord, qui augmente graduellement, jusqu’à for-mer tout à coup une communauté de la conscience divine.

Dès que nous avons pu admettre l’existence d’un seul Dieu,nous sommes prêts à accepter une seule et unique vérité et, par

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conséquent, il n’y a plus de différences qui nous divisent. Noussommes alors ce que le Maître a révélé que nous étions: des frères.Nous avons tous un seul Père: le Père. Les différences qui existententre les diverses catégories de gens qu’on appelle blancs, noirs etbruns, protestants, juifs, catholiques et bouddhistes, toutes cesdifférences disparaissent dans la conscience de ce Dieu unique,de cette unique Vérité.

Le monde espère la paix sur la terre et ne doutez pas qu’il par-viendra à l’obtenir un jour. Mais je n’ai pas l’ombre d’une hésita-tion à prophétiser que cela ne se produira pas tant que les étu-diants de la vérité, protestants et catholiques, ne pourront pass’unir en priant les uns pour les autres. Nous ne pourrons avoir lapaix sur la terre tant que les sectes chrétiennes ne peuvent niprier les unes pour les autres, ni s’accorder. Nous parlons de chris-tianisme, nous parlons du Christ, nous parlons de la vérité etnous parlons d’amour ; cependant, c’est la jalousie, l’envie et larivalité entre nous que nous manifestons.

La voie mystique de la vie ignore toute dénomination. Oubien l’Esprit du Seigneur est sur nous, ou Il ne l’est pas. S’Il l’est,Il l’est indépendamment du fait que nous soyons catholiques,protestants, juifs, musulmans ou quoi que ce soit que nous puis-sions être.

J’ai un ami en Égypte, au Caire – qui est un musulman extrê-mement pieux. Un jour, il m’envoya un très beau chapelet dontles grains d’ambre avaient été bénis à La Mecque. Aucun hommene peut donner une plus grande marque d’amour qu’en se sépa-rant de perles qui ont reçu cette sainte consécration. Tous lesdeux, nous nous comprenons bien et sommes de bons amis.

J’avais son adresse professionnelle, mais pas celle de son domi-cile. Or, je débarquai au Caire à trois heures du matin, un diman-che. C’était une de ces journées parfaites qui font la renomméedu Caire. Je me levai à huit heures et pris mon petit-déjeuner,mais ignorant l’adresse personnelle de mon ami, je ne pouvais lejoindre. De sorte que, n’ayant rien à faire de la journée, je me misà marcher sans but précis et je fus conduit ainsi jusqu’à un grandcarrefour d’où rayonnaient des rues dans toutes les directions.Laquelle prendre? Tout en me le demandant, je dépassai une rue

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et tournai dans la suivante. Et voici que mon ami se tenait là,debout, appuyé à un bâtiment, avec un chapelet dans les mains etpriant. Je courus jusqu’à lui.

«– Abdul !– Goldsmith ! Je suis en train de prier pour vous.– Que voulez-vous dire par «prier pour moi» ?– J’ai dit à ma femme ce matin que je ne pouvais pas attendre

plus longtemps. Vous deviez venir car j’ai besoin de vous ; doncj’allais sortir dans la rue et prier simplement pour que vous veniezau Caire. »

J’étais arrivé à l’endroit précis où il était en prière et j’ai lesentiment que mon désir d’être conduit là où Dieu voudrait – undésir conforme à la Voie Infinie – fut l’équivalent de sa prièremusulmane! Et les deux fusionnèrent.

Telle est la nature de cette unicité de la conscience, de cetteconscience mystique. Le mysticisme est l’union consciente avecDieu, la capacité de recevoir des indications directement de Dieu,et il n’y est fait mention d’aucune démonstration, race, religion,couleur de peau, condition climatique ou croyance. Mais vous nepouvez pas accomplir la mission et répandre le message du Maîtrevous enjoignant de donner la vie et de la donner plus abondam-ment, ou d’assurer à quiconque la guérison, des ressources oul’illumination spirituelle, à moins que vous ne possédiez vous-même Cela, ce Christ ; et c’est Lui qui guérit, Lui qui rachète, Luiqui sauve, Lui qui ressuscite d’entre les morts et Lui qui nourrit.

Faire la volonté du Père

En dépit de la claire démonstration de la volonté de Dieu faitepar le Maître, que de gens s’imaginent que cette volonté se tra-duit sur le plan humain par le mal ! Que de gens restent persua-dés qu’un avion qui s’écrase à terre, un navire qui sombre en mer,un incendie, un tremblement de terre ou un volcan en éruptionsont le fait de Dieu ! Les châtiments, les feux de l’enfer – toutesces choses sont considérées comme voulues par Dieu. Combienl’enseignement du Maître est différent. « Dieu, en effet, n’a pas

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envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde... ( Jean 3 : 17)...Je ne te condamne pas non plus ( Jean 8 : 11)... Ne pèche plus, de peurqu’il ne t’arrive quelque chose de pire » ( Jean 5 : 14) – non pas parle fait de Dieu, mais à cause d’une rechute dans des croyancespérimées.

Le Maître a enseigné qu’il n’y a pas de châtiment à l’exceptionde celui que provoquent nos mauvaises actions qui impliquent laloi karmique, la loi d’après laquelle on récolte ce que l’on a semé.Il ne s’agit pas d’un châtiment infligé par Dieu : c’est un châti-ment qui découle de nos actes. Si nous maintenons notre mainassez longtemps au contact du feu, elle sera brûlée. Si nous ava-lons une quantité suffisante de poison, il nous tuera. Pourquoi?Parce que nous avons placé dans le feu le pouvoir de brûler etdans le poison le pouvoir de donner la mort ; c’est pourquoi nousen récoltons les effets.

La maladie ne nous est pas envoyée par Dieu. Si Dieu nousenvoyait la maladie, ni l’homme et ses médecines, ni les prières oula chirurgie n’y porteraient remède. C’est uniquement parce quela maladie n’est pas divinement décrétée qu’elle peut être guériesur le plan physique, sur le plan mental ou sur le plan spirituel.

La mission du Christ doit être comprise tout d’abord par nous,puis montrée aux autres par l’exemple que nous leur donnons,afin que les gens demandent : «Comment ceci a-t-il pu s’accom-plir, alors même que les hommes et les femmes les plus religieuxn’ont pas été capables de réaliser ces œuvres? » Et notre réponsesera : «Lorsque l’Esprit du Seigneur est sur nous, nous pouvonsaccomplir ces œuvres par la puissance de cet Esprit, car c’est cetEsprit qui les accomplit alors par notre intermédiaire. »

L’ordination par l’Esprit

Trop nombreux sont ceux qui n’ont mis dans leurs œuvres quele savoir intellectuel qu’ils avaient glané dans les livres. Ils neconnaissent que des citations sur la vérité. Ils ne se sont pasencore préparés eux-mêmes à recevoir l’ordination, à recevoir eneux l’Esprit de Dieu. Des lectures sur le sujet ne serviront à rien.

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Amour et zèle ne seront pas plus efficaces. Désirer sauver lemonde demeurera sans effets. Une seule chose vous sera salu-taire : retirez-vous et étudiez; soyez secret ; soyez fervent; ne lais-sez personne savoir ce que vous faites. Simplement étudiez, étu-diez et étudiez encore jusqu’à ce qu’advienne le jour où le doigtde Dieu vous touchera et où vous découvrirez que vous avez reçul’ordination. Désormais, vous n’aurez plus besoin d’aller au-devant des œuvres à accomplir. Désormais, le monde se fraieraun passage jusqu’à votre maison. La meilleure souricière que vouspuissiez avoir est cet Esprit du Seigneur. Vous sentirez ce Quel-que chose au-dedans de vous plus proche que votre souffle, unQuelque chose posé sur votre épaule ou marchant derrière vous,ou se tenant à vos côtés. Vous reconnaîtrez cette Présence et vousprendrez conscience de Son pouvoir – vous La sentirez et vousentendrez même « le murmure doux et léger » (I Rois 19 : 12). Vouspourrez dire alors :

« L’Esprit du Seigneur est sur moi » (Isaïe 61 : 1). J’ai reçu mainte-nant l’ordination – non pas grâce à mon intellect, à ma sagesse, àma force, à mon savoir ou à mon zèle. Je suis maintenant un sol-dat obéissant à des ordres. J’ai revêtu l’armure de l’Esprit du Sei-gneur – qui est le Verbe de Dieu – non pas les mots qu’on trouvedans un livre, mais le Verbe de Dieu qui est amour et vie.

Vous saurez alors que vous pouvez entrer dans la maison desmalades, des pauvres, des moribonds ou des morts et y apporterconsolation, guérison, résurrection, ressources ; bref, y apportertoutes choses.

Ne vous rendez jamais coupable de croire que la souffrance oudes circonstances quelconques soient un obstacle à la quête deDieu. En vérité, si vous souffrez de douleurs ou discordancesquelle qu’en soit la nature, cherchez Dieu – même dans votre étatdouloureux et à travers lui – et lorsque vous parviendrez à prendreconscience de la présence de Dieu, c’est alors que la douleur vousaura quitté, ainsi que le manque d’harmonie ou la maladie. Plusvous êtes pauvre et plus vous êtes dans le besoin, plus il vous estnécessaire de trouver Dieu. Cherchez Dieu avant tout et vous vous

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retrouverez libre. Si vous essayez de vous libérer d’abord, vousne trouverez jamais Dieu.

Il y en a qui refuseront de raccourcir leur sommeil d’une heureou deux. Il y en a qui ne voudront pas consacrer dix minutes parheure, au cours de leur journée, à l’étude et à la méditation. Maiscela ne signifie pas un seul instant qu’il existe une personne en cemonde qui soit sérieusement engagée dans la recherche de l’expé-rience spirituelle sans pouvoir l’obtenir. Sans doute, elle ne pourral’obtenir intégralement en un jour; elle ne pourra l’avoir dans sonintégralité en cinq ans, ni même en dix ans. Cela requiert beaucoupde dévotion et de consécration; une grande sincérité est requise.

Et quel est le but ? Le but n’est pas de se faire un nom oud’avoir la célébrité, car même si vous les obteniez, vous seriez tropoccupés pour en jouir beaucoup. Le but c’est d’atteindre cet Espritdu Seigneur, c’est de parvenir à cette prise de conscience. C’est làtout le but de la vie spirituelle.

Ce que cet esprit fait de vous lorsque vous l’avez atteint, c’estSon affaire. Quoi que vous entrepreniez avec l’Esprit du Seigneurà l’œuvre en vous, vous le mènerez à bien. Quoi que vous entre-preniez de faire lorsque l’Esprit du Seigneur est sur vous, vous leferez mieux que toute autre personne qui agirait sans l’aide decet Esprit.

Vous ne pouvez pas savoir quel doit être votre domaine d’ac-tivité; vous ne pouvez pas avoir l’ambition d’être quelque chose departiculier ; et si vous l’avez, vous devez être prêt à y renoncer àn’importe quel moment, parce que vous n’avez aucune idée de ceque l’Esprit du Seigneur fera de vous lorsqu’Il descendra sur vous.

Lorsque je fus touché par l’Esprit au point d’écrire La Voie Infi-nie et de publier ce livre pour la première fois, je m’étais établiun magnifique programme d’existence : quelques heures chaquejour à passer à mon bureau, avec de longs week-ends consacrés àl’étude et à la méditation. C’était tout à fait merveilleux et cela seréalisa effectivement – pendant trois semaines ! Fort heureuse-ment, je suis souple ! Si je ne l’avais pas été, l’Esprit m’auraitbrisé ; car Il vous construit ou Il vous brise. Si vous travaillez deconcert avec Lui, Il vous construit ; et si vous vous opposez à Lui,il vous brise.

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Il n’y a qu’une seule démonstration à faire pour ceux qui dési-rent être des disciples: démontrer la Présence; avoir le sentimentde cette Présence au-dedans de vous, autour de vous ou à côté devous, et lorsque vous l’avez, « vous ne vous inquiétez pas pour votrevie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous serezvêtus » (Luc 12 : 22). Vous ne vous préoccupez absolument pas pourvotre vie – en quoi que ce soit. L’Esprit opère et devient votre painquotidien ; Il opère et devient votre chance en affaires ; Il devientvotre talent, votre capacité, votre habileté, votre robustesse phy-sique. Il n’y a plus que Lui, et c’est Lui qui constitue votredémonstration. Tel est votre but.

Ce Christ qui est l’Essence ou la Substance de toute forme Semanifeste en tant que toute chose nécessaire à votre vie, qu’ils’agisse d’un foyer, d’un moyen de transport, de la santé ou dequoi que ce soit d’autre.

C’est cela le mysticisme. C’est la plénitude de Soi en Dieu. LeChrist de Dieu, l’Esprit de Dieu est au-dedans et le Saint-Espritest le lien qui relie le Père et le Fils.

La vie mystique est une vie construite sur l’Esprit du Sei-gneur. La vie de l’aspirant est une vie consacrée à l’étude, la médi-tation et la communion avec ceux qui sont plus avancés que luisur cette voie et grâce auxquels il peut recevoir l’illumination jus-qu’au moment où l’Esprit du Seigneur entrant effectivement enlui, il se rend compte qu’il a reçu l’ordination ; et à partir de cemoment-là, chacun est autonome.

Avec une telle base, nous construisons l’état de conscience quipeut nous permettre de vivre vingt-quatre heures par jour et septjours pas semaine dans la conscience du divin : pouvoir divin,Grâce divine au-dedans de notre propre être. C’est ce qui finirapar libérer le monde. Ce n’est pas un enseignement, une religionou un instructeur qui sera en mesure de libérer le monde. Soyezassurés que si le monde avait pu être libéré par quelque instruc-teur, Bouddha ou Jésus-Christ, l’un ou l’autre, ou les deux ensem-bles, l’auraient fait depuis bien longtemps ; mais ni l’un ni l’autren’ont libéré le monde, et aucun instructeur n’en sera jamaiscapable.

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Réaliser l’action universelle de la Grâceapporte la paix

Une seule chose peut libérer le monde : la conscience de laGrâce divine en vous comme en moi et dans l’humanité toutentière, afin que nous puissions nous libérer les uns les autres.Je suis heureux que mes livres soient lus parce qu’ils rappelle-ront à leurs lecteurs, non moi-même ou ce Message, mais la pré-sence au-dedans d’eux-mêmes du royaume de la Grâce, de sortequ’ils n’ont besoin ni de moi, ni de mes livres. Ils ont seulementbesoin de prendre conscience que le royaume de la Grâce est au-dedans d’eux. La réalisation que le royaume de Dieu est à l’œuvreau-dedans d’eux-mêmes les a libérés.

Lorsque nous commencerons à en voir des preuves dans notrevie et à faire des expériences qui nous montrent que la Grâce està pied d’œuvre, nous nous tournerons vers tous les gens de notreentourage dans l’attitude suivante: «Cela n’est-il pas merveilleux?Je peux vous libérer en prenant conscience que le royaume de laGrâce est à l’œuvre au-dedans de vous. Que vous sachiez ou noncette vérité en cet instant, je la reconnais pour vous : le royaumede Dieu est à l’œuvre en vous. Il ne permettra pas au mal de s’ap-procher de votre demeure. Il ne laissera pas le péché, les fauxappétits, la maladie ou la cruauté de l’homme envers l’homme des’approcher de vous. »

Au lieu de nous sentir responsables des habitants de ce mondedans le sens où nous deviendrions des bienfaiteurs de l’humanité,nous considérons ce monde avec un sourire et nous disons: «Merci,Père, de m’avoir révélé que le royaume de la Grâce est à l’œuvredans la conscience de chaque individu. » De même que je suisarrivé à prendre conscience que le royaume de la Grâce est àl’œuvre au-dedans de moi, de même chaque individu à son tourprendra conscience que ce royaume de la Grâce opère au-dedansde lui-même. C’est alors qu’une année de plénitude nous est assu-rée. Rien d’autre ne peut la garantir.

La paix sur la terre ne se produira jamais grâce à des arme-ments et à des guerres; la paix sur la terre ne sera jamais instau-rée par des accords entre nations, car ce genre d’accord entre les

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nations a existé depuis bien longtemps – « avant qu’Abraham fût »( Jean 8 : 58). Jusqu’à ce jour, aucun de ces accords n’a été honoréplus longtemps que les intérêts de la nation qui l’avait signé ne lepermettaient. Toutes les nations, sans exception, ont rompu lesengagements qu’elles avaient signés lorsque cela convenait à leursobjectifs. Par conséquent, la paix ne sera jamais obtenue par quel-que accord. La paix viendra lorsque la paix régnera dans le cœurdes hommes. Et la seule chose qui apportera la paix au cœur del’humanité, c’est la réalisation de la Grâce divine intérieure.

La gratitude n’apportera pas cette paix. Aucune nation n’aurade gratitude pour l’aide qu’une autre nation lui a donnée. Non,les nations n’ont jamais eu... et n’auront jamais de gratitude carun véritable sentiment de gratitude est même très rare chez ceuxque nous aidons par nos moyens humains et il ne dure certaine-ment pas très longtemps. Une seule chose instaure la paix : la réa-lisation en soi-même qu’une Grâce divine est à l’œuvre dans laconscience de tout un chacun. Dans la mesure où vous réalisezcette Grâce au-dedans de vous, Elle vous apporte la paix ; et dansla mesure où nous commençons à percevoir l’action de cette Grâcedans la conscience de l’humanité, dans cette mesure même nouséveillons cet Esprit Christique dans l’humanité.

La grâce opère en tant qu’amour

Ce n’est pas une affaire d’intellect. C’est réellement une affairede perception. Personne ne peut connaître l’existence de la Grâcepar son mental car on ne peut voir aucune preuve de sa présencementalement. La Grâce est une activité de Dieu dont nous pre-nons conscience par une perception intérieure. La Grâce est lesecret révélé au monde par Jésus-Christ. Si nous voulons con-naître son secret, nous devons connaître la Grâce. La vérité, dit-on, est venue par Moïse – la lettre de la loi, les « tu ne feras pas».Mais la Grâce est venue par Jésus-Christ.

La contribution du Christ Jésus au monde a été de révéler qu’ilexiste une Grâce divine qui libère le pécheur, qui libère ceux quisont dans la pénurie et la limitation, et la maladie, et de révéler

LE DÉPLOIEMENT DE LA CONSCIENCE EN NOUS-MÊMES,…

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qu’il n’existe pas d’autre pouvoir que cette Grâce divine, que Sondomaine d’action est en nous et que son mode d’opération estl’amour. Nous permettons alors à l’amour, non point notre amour,mais l’amour de Dieu, de s’écouler à travers nous sous la forme dupardon « soixante-dix fois sept fois » (Matthieu 18 : 22), sous la formede la prière pour nos ennemis et pour ceux qui nous persécutent.

L’amour est mis en pratique en rendant visite aux malades.Mais nous ne visitons pas les malades en nous rendant à leur che-vet pour nous y asseoir, en leur tenant les mains et en nous api-toyant sur eux. Non, grâce à l’éveil de notre conscience, nous nequittons pas notre propre domicile et nous rendons visite auxmalades en prenant conscience de la Grâce divine qui les rend libres.

Nous visitons les prisonniers physiquement parfois, mais spi-rituellement toujours. En raison de la nature incorporelle denotre être, nous n’avons pas à faire physiquement les choses queles hommes de ce monde semblent juger nécessaires. Parce qu’ilsse considèrent comme des êtres physiques uniquement, le seulmoyen dont ils disposent pour visiter ceux qui sont en prison ousont malades, c’est d’aller les voir personnellement. Ayant réa-lisé la nature de la Grâce, nous pouvons toutefois rendre visite aupécheur, au malade ou au prisonnier et nous pouvons le libérersans jamais quitter notre domicile. La nature incorporelle ou spi-rituelle de notre être nous donne la possibilité d’être en espritaux côtés des malades, des pécheurs et des prisonniers. Et c’estl’Esprit qui les rend libres, et non pas notre corps physique.

Transporter notre corps physique auprès du malade ou du pri-sonnier ne le libérera point. C’est ce qui est incorporé à notre cons-cience qui les libère et c’est la raison pour laquelle les visites phy-siques effectives sont réduites au minimum. Les visites spirituelles,elles, constituent une activité de vingt-quatre heures par jour.

De l’enrichissement de la Conscience résultela plénitude d’accomplissement

C’est la conscience qui détermine la nature de notre expérienceet de notre année : ce que nous avons dans notre conscience, ce

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que nous savons dans notre conscience, ce que nous y maintenonset ce que nous y perdons. La vérité que nous connaissons devientla loi de notre vie. La loi que nous connaissons devient une loipour notre voisin. Toute cette connaissance de la vérité est unapprofondissement et un enrichissement de notre conscience indi-viduelle.

À mesure que notre conscience s’enrichit, le monde, également,se trouve enrichi car, moi, « quand j’aurai été élevé de la terre » ( Jean12 : 3), j’attirerai, dans une certaine mesure, le monde entier. Entant qu’individu, je ne puis le soulever que d’un millimètre ; maissi nous sommes cent individus, nous l’élevons d’une centaine demillimètres et lorsque nous serons des milliers, nous le soulève-rons de manière incommensurable, en multipliant probablementcet effet du fait de notre unité de conscience, de notre unicité deconscience.

Tant qu’on pourra nous faire croire que quiconque en ce mondeest en mesure de nous donner ou de nous enlever quelque chose,nous serons dans la même mesure dépendants de lui, ou nous lecraindrons. À tout moment, dès que nous sommes capables deréaliser le fait que la grâce divine seule nous nourrit, nous guéritet nous pardonne, nous obtenons dans la même mesure de cetteréalisation notre libération en Christ.

La Grâce divine nous assure que nous avons une nourritureque le monde ne connaît pas. La Grâce divine nous procure notrepain. Nous n’avons pas à nous soucier de notre existence tandisque nous parcourons la terre. Si c’est nécessaire, il se peut quenous la parcourions pour un temps dans la pauvreté, ou dans lepéché, ou dans la maladie. Mais toujours, alors même que noussommes dans ce péché, cette maladie ou cette pauvreté, il y a au-dedans de nous ce Fils de Dieu, cette Grâce divine ; et un beaujour, Elle brisera nos liens.

Beaucoup de personnes ont eu cette révélation alors qu’ellesétaient malades et elles se sont demandé pourquoi tous leursmaux n’avaient pas disparu le jour suivant. Demeurez en cetteParole : demeurez en Elle ; vivez en Elle : « J’ai à manger une nour-riture que le monde ne connaît pas » ( Jean 4 : 32). Tel est le messagedu Christ : nous avons de la nourriture, du vin, de l’eau, et la

LE DÉPLOIEMENT DE LA CONSCIENCE EN NOUS-MÊMES,…

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résurrection. Nous avons au-dedans de nous une Présence qui aété implantée là par Dieu, afin que nous puissions avoir la vie etque nous l’ayons en surabondance. Si nous vivons dans cet éveilconscient du matin au soir et du soir au matin, la croûte de notreconditionnement humain craquera et notre démonstration spiri-tuelle se fera. C’est seulement de cette manière que nous pouvonsêtre assurés d’avoir en permanence un Nouvel An très heureux,ainsi qu’une glorieuse expérience.

Aloha,

Joël

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Chapitre II

IL Y A CHAIR ET CHAIR

Il existe très peu de citations des Écritures ou de passages tirésde textes spirituels qui n’aient pas une double signification, selonqu’on considère le sens littéral ou le sens intuitif, spirituel ou mys-tique. De nombreuses paroles et déclarations de la Bible semblentcontradictoires bien que je doute qu’il existe une seule contradic-tion réelle dans la Bible tout entière. Certes, il peut y avoir descontradictions si l’on interprète ce qui est écrit d’après un conceptpersonnel des mots, ou même d’après la définition que le diction-naire en donne, mais pour ma part, je n’en ai jamais rencontréune seule.

Sans doute, le mot le plus controversé des Écritures est le mot«chair», car ce terme est utilisé dans la Bible dans deux accep-tions entièrement différentes. Il y a réellement deux aspects dela chair plutôt que deux sortes de chair, en fait donc, deux aspectsdifférents de la même chair. L’Esprit est l’un de ces aspects. C’estla substance originelle. C’est l’idée, et lorsqu’elle se présente ànotre conscience, elle est alors la Parole faite chair. Puis, lors-qu’elle devient visible à l’extérieur, elle n’est que la chair qui seflétrit ; c’est la chair dont nous ne pouvons jouir aujourd’hui, caril ne faut plus nous y accrocher demain. Modifions chaque journotre concept de l’être, du corps ou des ressources. Isaïe a dit :« Toute chair est comme l’herbe » (Isaïe 40 : 6), et Jésus disait : « Lachair ne sert de rien » ( Jean 6 : 63) ; cependant, au premier chapitrede l’Évangile de Jean il est dit : « La Parole a été faite chair » ( Jean1 : 14).

«La Parole a été faite chair» peut être considéré comme étantl’un des principaux fondements de l’enseignement du Maître et

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c’est également un principe fondamental de l’enseignement de laVoie Infinie. La Parole de Dieu au-dedans de nous devient visible,ou tangible, comme expression: la Parole devient le Fils de Dieu.Dans ce sens, la chair doit être comprise comme signifiant la formespirituelle, l’activité spirituelle, la réalité spirituelle. «La Parole aété faite chair et Elle a habité parmi nous» (Jean 1: 14) : Dieu estdevenu visible en tant qu’homme. Dieu, le Père, est devenu visibleen tant que Fils, mais personne ne verra jamais cet homme avecses yeux. Nous ne pouvons contempler cet homme que lorsquenous sommes parvenus sur les cimes de l’éveil spirituel.

La Parole invisible devient tangible

Un guérisseur spirituel n’est l’artisan d’une guérison qu’à laseconde précise où il contemple l’homme spirituel : la Parole faitechair. Jusqu’à cet instant de réalisation, sa méditation, ou sontraitement, ne fait que l’amener en ce point où la Parole se faitchair en tant qu’homme spirituel.

Une personne peut s’installer en méditation du matin au soiren vue de guérir, mais si sa méditation ne culmine pas en unefraction de seconde de détente – ou sensation de liberté, de joieet de paix – il est vain de compter sur cette méditation pour obte-nir une guérison, ou la restauration de l’harmonie, car ce ne sontpas les pensées émises par une personne qui produisent la guéri-son. Elles ne font rien d’autre que conduire un individu vers unétat de conscience situé au-dessus du sens humain de la vie etpar lequel, en un instant d’éveil de sa conscience, tout se passecomme si quelque chose défilait devant ses yeux en un éclair poursignifier : « J’étais aveugle et maintenant je vois » ( Jean 9 : 25). Bienentendu, il se peut que la personne n’ait rien vu, ou rien entendu;et cependant elle sait, elle perçoit, elle visionne.

Lorsqu’une personne prend une affirmation de vérité dans saconscience et médite sur elle, puis, parvenue à la fin de sa média-tion, demeure simplement assise, l’oreille à l’écoute, dans l’attentede quelque chose qui vienne du dedans, alors cette seconde d’illu-mination se produit – c’est un éclair, un soulagement ou la paix –et c’est comme si la personne se trouvait libérée de son propre

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corps. Elle éprouve une sensation de légèreté, un sentiment dejoie, le sentiment que tout s’est accompli. Dans la seconde même,elle a pris conscience de la réalité, du Dieu invisible rendu mani-feste de façon tangible, bien qu’elle ne puisse Le voir de ses yeuxou L’entendre de ses oreilles.

Après cela, la fièvre peut tomber, la grosseur peut disparaître,des ressources peuvent affluer, un emploi peut être trouvé, ou unenouvelle demeure. Toutes ces choses sont le résultat, dans la viehumaine, de la Parole invisible devenue tangible en tant que sen-timent invisible. D’abord vient la Parole invisible, Dieu, l’Invi-sible Infini Lui-même, que nous savons se trouver ici et mainte-nant, remplissant tout l’espace au-dedans de nous et à l’extérieur.Ensuite se produit la réalisation consciente de cette Parole, ren-due évidente par un aperçu du Divin et finalement extérioriséedans ce que nous appelons une guérison ou une modification desapparences. Mais aucune apparence ne peut être modifiée dans lemonde extérieur tant que quelque chose ne s’est pas passé dans laconscience.

L’expérience que fait le praticien qui reçoit cette vision fugi-tive, cette perception ou cet éclair d’un instant, marque le momentoù la Parole invisible se fait chair et devient tangible. Après quoi,il n’accorde plus aucune attention aux apparences mais continuantde vaquer à ses affaires, il reçoit un appel téléphonique lui signa-lant que la personne qui avait demandé de l’aide se sent mieux.

Ne surveillez pas les apparences. N’attendez pas que les appa-rences soient modifiées. « Et dans ma chair, je verrai Dieu » ( Job 19 :26). Là où nous sommes en ce moment sur la terre, nous pouvonsvoir Dieu. Je ne veux pas dire que nous Le voyons avec nos yeuxphysiques, mais nous pouvons discerner le Divin, ou prendre cons-cience de Dieu. C’est ce que signifient les expressions – voir ousentir Dieu, être touché par Dieu, ou encore toucher l’ourlet de laRobe.

Tout praticien spirituel a reçu une illumination directe, neserait-ce que sous la forme des guérisons dont il a été l’instru-ment. Sans cette illumination, aucune guérison n’aurait pu seproduire. Il n’y a personne actuellement sur la terre qui accom-plisse des œuvres plus importantes que celles du Maître, le Christ

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Jésus, et pourtant il a dit: « De moi-même je ne puis rien faire » ( Jean5 : 30). Je suis certain que nous ne pouvons rien faire de plus queLui. Le Père au-dedans de nous, c’est Lui qui fait les œuvres, maisseulement au moment du contact, ou de l’illumination. À partie dece moment-là, après avoir reçu l’illumination, ce flot continue des’écouler sans effort conscient. Mais il doit être renouvelé jouraprès jour. Ainsi, chaque jour, il est nécessaire d’entrer dans lesilence, parfois une douzaine de fois dans la journée, pour res-sentir à nouveau cette Impulsion divine.

Lorsqu’on a suivi cette Voie durant plusieurs années, il n’estplus nécessaire de revenir à la Source du contact à chaque médi-tation ou traitement qu’on fait au cours de la journée. Il vient untemps où « nous avons la vie, le mouvement et l’être » (Actes 17 : 28)en Dieu, et nous sortons rarement de cet état de conscience. C’estseulement sous le choc d’une forte émotion, de quelque terribletragédie ou d’une expérience traumatisante que la personne quia vécu de cette manière de nombreuses années peut perdre piedun moment et se retrouver en dehors du royaume de Dieu. Celapeut arriver même à ceux qui sont très avancés sur la Voie, maisils n’ont pas beaucoup de difficultés à se reprendre pour rétablirle contact. Au cours de nos premières années de travail, cepen-dant, il n’en va pas ainsi. Nous établissons le contact, puis noussemblons le perdre parfois pendant plusieurs jours de suite ; etc’est seulement après beaucoup d’efforts et de luttes que nousrevenons vers ce centre pour le trouver à nouveau.

La chair qui se flétrit

Le mot «chair» est employé dans un sens tout à fait différentdans l’expression suivante : «Toute chair est comme l’herbe». Lachair dans ce sens signifie ce que nous appréhendons par nossens, ce que nous voyons, entendons, goûtons, touchons et sen-tons. Tant que nous serons dans un état de conscience où notredémonstration concerne des personnes, des choses ou des condi-tions, nous ne serons jamais en mesure d’entrer dans le royaumede Dieu, le royaume de l’Esprit, de la Réalité.

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La possession d’un milliard de dollars ne permettra jamais àquelqu’un d’hériter du royaume de Dieu, et pas davantage lacroyance que la chair a le pouvoir de nous procurer du plaisir oude la peine. Aussi longtemps que nous aurons placé notre con-fiance et notre foi dans des effets, nous ne connaîtrons jamais laréalité des choses ; nous aurons connaissance uniquement desformes extérieures. Cependant, lorsque, grâce à l’étude et à laméditation, nos intérêts commencent à transcender les personnes,les choses et les conditions, nous sommes conduits dans unerégion plus élevée de la conscience : c’est à ce niveau supérieur deconscience que nous finissons par voir Dieu tel qu’Il est et cetteapparence-là nous comble.

C’est aussi le moment où nous commençons à comprendrepourquoi il est possible de nous aimer les uns les autres commedes proches ; non plus comme des serviteurs, mais comme desamis. En fait, lorsque nous nous considérons de l’extérieur, noussommes mortels, matériels et limités. Nous sommes cette chairqui se flétrit comme l’herbe; mais lorsque nous nous contemplonssous l’angle spirituel, avec la vision de notre véritable identité,nous sommes les fils de Dieu. Lorsque nous nous éveillons du rêvematériel, nous voyons chaque personne telle qu’elle est et cettedivine ressemblance nous comble.

Lorsque vous vous présentez à un instructeur spirituel avecdes problèmes corporels, des problèmes d’argent, de moralité oude relations familiales, vous êtes entièrement de la terre – ter-restres – et si l’instructeur vous voit ainsi, il ne sera pas capablede vous aider à résoudre vos problèmes. Mais la capacité dedemeurer silencieux jusqu’à ce que ce bref éclair vienne du dedanspermet à un guérisseur spirituel de vous voir tel que vous êtes etc’est ce qui révèle la Parole faite chair. Ainsi se révèle l’harmoniedu fils de Dieu.

La Parole est révélée dans la méditation

«La Parole a été faite chair», la parole – non pas les mots d’unlivre, non pas les mots contenus dans une déclaration, mais la

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Parole du dedans. La Parole qui est Dieu au-dedans de nous, c’estcela qui devient chair, ce qui signifie que la Parole devient visible,audible, consciemment tangible dans notre vie.

C’est pourquoi, dans la Voie Infinie, il est conseillé aux étu-diants – au début de leur étude – de n’avoir pas moins de troispériodes de méditation chaque jour. Ces périodes de méditationpeuvent durer d’une à trois ou quatre minutes. Il n’est pasrecommandé de dépasser ce rythme dans les premiers temps carau-delà de quelques minutes, la méditation risque de devenirun exercice mental et dans ce cas, naturellement, elle perd sonpouvoir.

À mesure que l’on progresse dans cette étude, ces périodesaugmentent en fréquence jusqu’à six, huit, dix ou douze par jour,avec une durée de trois, quatre ou cinq minutes chaque fois. Parla suite, les périodes elles-mêmes peuvent s’allonger et une per-sonne peut méditer n’importe où de deux ou trois minutes à vingtou trente minutes. Mais lorsque la médiation devient une pra-tique mentale, ce n’est plus une méditation. Lorsque la personnequi médite ressent un soulagement intérieur, elle doit arrêter saméditation ; et si elle ne peut pas obtenir ce soulagement, elledevra reprendre sa méditation une heure ou deux plus tard. Ellene doit pas rester assise jusqu’à ce que l’intellect se remette enmarche, car elle n’est plus, dès lors, en méditation : elle nes’adonne qu’à la pratique mentale et cette pratique mentale n’aaucun pouvoir.

Cela ne signifie pas que vous deviez renoncer à l’habitude deréfléchir sur la vérité, d’entretenir des pensées ou de méditer surla vérité. Il s’agit d’une chose tout à fait différente de la pratiquementale. Quand vous vous installez en méditation pour la pre-mière fois – et cela vous concerne tous à l’exception de ceux quisont déjà très avancés – il est possible que vous découvriez quevotre esprit est bruyant, violent, chaotique, tout simplement inca-pable de se calmer. Plus particulièrement, il ne s’apaisera pas aupoint de pouvoir entendre le « murmure doux et léger » (I Rois 19 :12) et à ce stade, il est sage de choisir quelque passage des Écri-tures ou une citation provenant de la sagesse spirituelle, et de laméditer, non pas en le répétant comme si nous nous attendions à

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retirer quelque bénéfice de ces répétitions, aussi vaines que nom-breuses, mais en y réfléchissant pour en saisir le sens profond.

Cette parole de vérité que vous lisez est une semence au-dedans de vous qui se développera et apparaîtra sous la formed’un état de conscience. Par la suite, elle se manifestera exté-rieurement par la santé de votre corps ou le confort de votrebourse, par un nouvel écrit ou des ressources plus abondantes.Telle est la manière de comprendre le mot chair. La Chair, dèsqu’elle se présente à l’extérieur, ne nous est d’aucune utilité. Lachair se flétrit comme l’herbe. Ne mettez point en elle votre foi. Sivous le faisiez, cela reviendrait à accorder votre foi « aux princes »(Psaumes 146 : 3).

Cessez de vous confier en l’homme dont le souffle est dans sesnarines : car de quelle valeur est-il ?

Isaïe 2 : 22

Si je ne m’en vais pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous.Jean 16 : 7

Lorsque vous apprendrez à vous tourner vers le dedans enlaissant cette Parole de Dieu entrer en manifestation, vous décou-vrirez que la conscience invisible, ou présence consciente de lavérité au-dedans de vous, s’extériorise en tant que forme. Elledevient chair, chair invisible, forme invisible. Ensuite, vous pou-vez faire tout ce que vous voulez avec les formes. Vous pouvez lesutiliser un jour, puis les détruire. Il peut s’agir de billets d’un dol-lar, ou de milliers de billets d’un dollar : utilisez-les, déchirez-les,ou débarrassez-vous en.

Ne vous glorifiez pas des formes

Tant que vous avez la conscience de l’esprit, vous pouvez obte-nir la multiplication des pains et des poissons. Vous pouvez fairen’importe quelle chose que vous souhaitez faire parce que ce n’estpas vous qui agirez : ce sera l’Esprit de Vérité dont vous avez pris

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conscience. Il prendra forme. Mais lorsqu’Il L’aura fait, ne vousglorifiez pas de cette forme.

Prenez bien soin de ne pas vous contenter d’une abondance deressources, d’un corps en pleine santé, ou d’un bonheur quotidien.Ne vous contentez d’aucune chose qui appartienne au royaumede la chair, dans les effets ou la forme. Je ne veux pas dire par làque vous ne deviez pas jouir des choses. Mais seulement que vousne devez pas en tirer une satisfaction totale.

Lorsque vous avez un sentiment d’opulence qui vous satisfait,ne vous en réjouissez pas comme s’il s’agissait là de la chose àdémontrer. Réjouissez-vous de ce que l’Esprit invisible produitcette opulence. Lorsqu’une personne vous dit : «Je me sens mieux»,veillez à ne pas vous sentir trop heureux de ce résultat, car si vousne recherchez que des effets, rappelez-vous qu’ils peuvent chan-ger demain. Regardez au-delà de l’individu et soyez reconnais-sant que la présence consciente de l’Esprit se soit manifestée, carc’est la raison pour laquelle il est maintenant en bonne santé,pourvu d’un emploi, joyeux, etc.

Veillez à ne pas vous glorifier dans la chair, dans la forme queprend la démonstration, mais glorifiez cette autre acception de lachair. Cette chair-là est la chair invisible. D’innombrables fois,des métaphysiciens ont perdu toute leur démonstration d’harmo-nie car, dès lors que leurs revenus ont doublé, ils ont cru qu’ilsavaient fait une démonstration. Ils en ont fait une, effectivement,mais elle ne consistait pas à avoir des revenus doublés: la démons-tration résidait dans la présence de l’Esprit qui se manifestaitsous forme de revenus.

Les hébreux qui se trouvaient en compagnie du Maître pen-sèrent qu’ils avaient réussi à faire une démonstration lors de lamultiplication des pains et des poissons. Ils n’avaient pas fait lamoindre démonstration. Le lendemain, ils eurent de nouveaufaim. Où était donc leur démonstration?

Mais le Maître a fait une démonstration. Il a fait une démons-tration de la conscience de la présence de Dieu, de sorte qu’il pou-vait multiplier les pains et les poissons n’importe quel jour de lasemaine et chaque jour de la semaine. Il pouvait sortir et trouverde l’or dans la bouche d’un poisson; il n’a pas essayé de multiplier

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les pains et les poissons : tout ce qu’il a fait, c’est d’élever sesregards en prenant conscience que l’Esprit de Dieu était sadémonstration. Demeurer en cet éveil conscient à la Présenceconstituait sa démonstration ; et quand il faisait cette démons-tration, le cadavre devait alors sauter sur ses pieds, les pains etles poissons devaient être multipliés, de l’or devait se trouver dansla bouche du poisson....Pourquoi? Parce que Dieu est la substancede toute forme; mais si vous n’avez pas cette présence de Dieu,vous ne pouvez pas avoir la forme.

Ne vous glorifiez pas des guérisons. Ne témoignez jamaisd’une guérison, sauf pour illustrer le principe ou l’idée spirituellequi a permis de l’obtenir. Il est relativement peu important quevous soyez en bonne santé aujourd’hui, ou que vous soyez richeaujourd’hui. Ce qui est important, c’est que vous obteniez uneconviction spirituelle qui vous assurera une éternelle santé et unerichesse éternelle.

Ne vous glorifiez jamais d’une démonstration. Ne vous glori-fiez pas d’avoir guéri un millier de cancers, car si vous tirez gloirede simples effets, demain vous serez peut-être pris en traître parun vulgaire rhume. Ne vous glorifiez pas d’avoir démontré desressources que ce soit pour vous-même ou pour votre patient. Nevous réjouissez d’aucune espèce de démonstration, mais rendezgrâces et réjouissez-vous d’avoir vu la face de Dieu, d’avoir portétémoignage de la Présence de l’Esprit qui s’est ensuite manifestéde manière évidente par la guérison ou un apport de ressources.

Ne connaissez personne selon la chair

« Ainsi, dès maintenant, nous ne connaissons personne selon lachair ; et si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nousne le connaissons plus de cette manière » (II Corinthiens 5 : 16). Jus-qu’à présent, vous m’avez connu selon la chair en tant qu’homme.Désormais, vous ne devez plus me connaître de cette manière,mais il vous faut me connaître en tant qu’instructeur spirituel,sans me juger selon la chair. Jusqu’ici, je vous ai connus en tantqu’êtres humains et en tant qu’étudiants, mais désormais je ne

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dois plus vous considérer de cette manière, mais voir en vous leChrist, l’Esprit, l’être spirituel, le rejeton de Dieu.

Jusqu’à maintenant, vous avez connu vos amis, vos patients etvos étudiants en tant qu’êtres humains, certains d’entre eux étantbons et certains autres mauvais. Désormais, vous ne devez plusévaluer s’ils sont bons ou mauvais, mais considérer qu’ils sontspirituels. Il est aussi erroné de connaître un homme en jugeantqu’il est bon qu’en le trouvant mauvais. Il est tout aussi erronéde connaître un homme en le tenant pour riche qu’en l’estimantpauvre. Vous ne devez connaître aucun homme selon la chair, quecelle-ci soit bonne ou mauvaise. Désormais, vous ne devez consi-dérer en lui que le Christ.

« Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les chosesanciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles ».

II Corinthiens 5 : 17

À l’instant où vous renoncerez à tenir les autres ou vous-mêmeen condamnation, en les jugeant bons ou mauvais, malades oubien portants, vous les connaîtrez alors uniquement selon l’Es-prit et les choses anciennes passeront. Les anciennes habitudes,les vieilles formes de la chair, les vieux appétits charnels, l’avi-dité, la concupiscence, l’ambition, le désir d’être en bonne santé,riche, connu – toutes ces choses passeront et tout deviendra nou-veau.

C’est sur ce point que le message de la Voie Infinie est ferme-ment établi. Nous ne considérerons aucune personne comme étantcharnelle, ou comme étant un être humain. Nous ne la glorifie-rons plus en tant qu’homme, bon ou mauvais, car maintenantnous ne la connaissons plus selon la chair, mais selon l’Esprit.Par conséquent, si un homme est en Christ, si un homme quelqu’il soit demeure dans la conscience de sa condition christique,toutes les choses anciennes disparaîtront. Des personnes même,qui étaient autrefois associées à sa vie, en sortiront. Il pourra s’at-trister de voir s’en aller certaines d’entre elles qui lui étaientchères, mais elles ne resteront pas car elles ne feront plus partiede sa vie.

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Une fois que nous sommes établis en Christ, toute notrefamille change, ainsi que toutes nos relations et l’ensemble denotre environnement. Nous pouvons même être conduits à chan-ger d’état (ou de département), ou même à quitter le pays, juste-ment parce que toutes choses se trouvent renouvelées dans cetteconscience supérieure en laquelle «nous avons la vie, le mouve-ment et l’être ». Nous constatons qu’il n’y a pas de limitations :nous ne sommes pas liés à un appartement ou à une maison; nousne sommes pas liés à une famille. Nous les avons, mais nous pou-vons aller et venir en nous sentant libres.

Lorsque la conscience change et que la substance de l’Esprit serévèle dans notre conscience, pas nécessairement d’une manièrecomplète, car il suffit pour cela de révélations partielles, le Templesacré, le corps réel, nous devient consciemment perceptible. Lesautres peuvent continuer à le voir dans sa forme, mais noussavons qu’il n’est pas cela. Ce corps est le temple du Dieu vivant.Certes, si nous montons sur une balance, il peut encore accuser uncertain nombre de kilos, mais nous n’aurons aucun sens du poids;nous n’aurons pas la sensation d’être un corps solide ; nous n’au-rons aucun sens de corporéité.

Être revêtu d’un nouveau concept du corps

Nous savons, en effet, que si cette tente où nous habitons sur laterre est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui est l’ouvrage deDieu, une demeure éternelle qui n’a pas été faite de main d’homme.

Aussi nous gémissons dans cette tente, désirant revêtir notredemeure céleste.

Car, tandis que nous sommes dans cette tente, nous gémissons acca-blés, parce que nous voulons, non pas nous dépouiller, mais nous revê-tir, afin que ce qui est mortel soit englouti par la vie.

II Corinthiens 5 : 1, 2, 4

Notre travail ne consiste pas à nous débarrasser de ce corps ;il ne consiste pas à nier le corps ; il ne consiste pas à ignorer lecorps. Notre travail, c’est de nous revêtir d’un nouveau concept

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et d’une autre conscience du corps, de ce corps « qui n’a pas étéfait de main d’homme, mais qui est éternel dans les cieux». Cecorps-là est précisément celui que des mains n’ont point fait. Ilest éternel dans les cieux, immortel. Mais nous ne pouvons pasle voir. Chacun entretiendra un concept différent de chaque corpsqu’il voit, s’il juge seulement d’après les apparences basées sursa propre expérience.

Ce corps est invisible, et c’est ce corps qui est éternel et immor-tel, celui qui nous accompagnera à jamais, éternellement. Quantau corps que je vois, il changera de jour en jour, car plus élevéesera ma conception de Dieu, de l’Esprit, plus l’aspect de mon corpss’améliorera, ainsi que la sensation que j’ai de lui. Le conceptchange, mais le corps lui-même est immortel ; par conséquent,nous ne nous débarrassons pas du corps, même dans la mort :nous nous débarrassons de notre concept du corps. Tôt ou tard,nous évoluerons en conscience à un point tel que notre conceptdu corps ne cessera de changer alors même que nous seronsencore ici sur terre.

J’ai répété à de nombreuses reprises que, la plupart du temps,je n’ai aucun sens du corps. La seule conscience de mon corps queje possède est celle que j’ai lorsqu’en baissant les yeux, je vois mesmains s’agiter devant moi. Je sais, alors, que je n’ai pas encoreappris à tenir mes mains tranquilles. Mais mon corps ne medérange que très peu, et c’est seulement pendant une courte par-tie de ma journée que je suis conscient d’avoir un corps en tantque tel. J’en suis conscient de la même façon que d’autres peuventêtre conscients de leur automobile lorsqu’ils sont dedans ; toute-fois, ils n’ont pas l’impression que leur automobile fait partie deleur être ou de leur corps, et de la même façon, je ne suis pas nonplus conscient de mon corps. Il me semble simplement qu’il m’ac-compagne partout où je vais. Peut-être un jour ne le fera-t-il plus.

La Parole faite chair est un état d’éveil

Peut-il y avoir une pensée sans forme? La Parole faite chairn’est pas une pensée. C’est un état d’éveil sans pensée consciente,

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et pourtant il se manifeste parfois extérieurement sous la formed’une pensée consciente. D’abord se présente la parole, Dieu; puisElle devient chair. Elle devient un état d’éveil, mais sans forme:il ne s’agit ni d’une pensée, ni d’une chose. Mais c’est de cet état-là que sortent la pensée, la parole prononcée, la parole écrite, ledollar tangible, le poisson ou la miche de pain. D’abord, il y a unétat de réalisation de Dieu en tant que Substance, et ensuite laParole, ou Substance, devient chair. Elle se transforme en étatd’éveil, en état de conscience, mais Elle ne prend pas nécessaire-ment la forme d’une pensée.

Tout praticien vous dira que, lorsque cet éclair d’inspirationse produit, il n’est pas toujours accompagné d’une pensée spéci-fique ; et pourtant il engendre le résultat qu’aurait engendré lapensée. Par ailleurs, une pensée spécifique peut très bien suivrel’inspiration. Par exemple, ce matin, alors que j’étais assis enméditation dans ma chambre, le « déclic » s’est produit, mais iln’était accompagné d’aucun mot, ni d’aucune pensée. C’était sim-plement la certitude intérieure que la leçon du jour m’avait étédonnée, et ensuite, soudainement, le mot « chair » m’est venu.L’état de conscience atteint pendant la méditation est apparu sousla forme du mot «chair» ; ainsi ai-je su que cette leçon traiteraitde la chair. En l’espace de cinq minutes, en consultant la Bible etles Concordances, cette leçon m’avait été donnée. Telle est la façondont les choses se présentent extérieurement. Tout cela s’étaitproduit par le biais d’un état d’éveil qui ne comportait aucun motau début, car c’était un simple sentiment d’accomplissement. C’estalors que le mot « chair » s’est présenté. Simultanément, a jaillide ce mot sa double signification, et de cette double significationa découlé tout ce qui vient d’être écrit ici.

Ne vous souciez jamais et n’essayez jamais d’avoir une penséeau sujet de quoi que ce soit. N’essayez jamais de savoir quoi que cesoit concernant Dieu au moyen de votre intellect, car il n’y aaucune vérité que vous puissiez connaître consciemment qui soitla vérité; par conséquent, ne vous souciez pas d’avoir une vision oud’entendre des paroles. Par contre, ne soyez point troublés quandvous avez des visions ou entendez des paroles car, très souvent,ces manifestations sont nécessaires à votre développement.

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Ainsi, c’est en 1945, en Californie que la voix m’a parlé pourm’informer que l’année suivante serait mon année de transition.Pendant une courte période, je me suis administré de très vigou-reux traitements, car je ne me sentais pas du tout prêt à quitterce monde ! Alors la Voix est revenue à la charge en précisant :«Non, il ne s’agit pas de ce type de transition. Il s’agit d’une tran-sition à un autre état de conscience. »

Au mois de juillet 1946, ce changement de conscience a com-mencé et la transition a duré deux mois. À la fin de ces deux mois,tout était prêt pour le présent travail. Les dernières instructionsqui m’ont été données au cours de cette expérience intérieurefurent les suivantes : «Tu enseigneras, mais tu ne rechercheraspas d’étudiants ; tu enseigneras ceux qui te seront envoyés et tuenseigneras ce qui te sera donné dans ce but. »

À partir de ce moment-là, j’ai obéi : jamais je ne me suis pré-senté pour une classe ou une conférence en ayant décidé menta-lement de ce que j’allais dire. Ou bien je me présente et m’assoissimplement en méditation, dans l’attente du message, ou bien,quelques minutes avant, alors que je suis assis dans ma pièce, lemessage à transmettre pourra m’être révélé, et je griffonneraialors quelques notes sur ce qui m’a été donné. C’est ce qui s’ap-pelle vivre sur un autre plan de conscience.

Ce travail de la Voie Infinie a réellement commencé par cesdeux mois au cours desquels j’eus effectivement des visions etentendis des communications ; toutefois, ces expériences ont étérares, ne se produisant qu’une fois de temps en temps. En géné-ral, le message arrive comme cette leçon est venue, à partir d’unesimple impression, une parole ou un passage des Écritures.D’abord se produit l’inspiration, puis la pensée ou l’idée particu-lière, et de là découle tout le reste.

Les étudiants qui me suivent depuis quelques années saventque, la plupart du temps, je vis dans un monde entièrement dif-férent de celui que nous voyons en ce moment. C’est un plan deconscience sur lequel vivent quelques musiciens, quelques poètes,quelques peintres et, bien entendu, tous les instructeurs ou révé-lateurs spirituels. Dans la conscience spirituelle, des choses sontrévélées qui, par la suite, deviennent chair pour la conscience,

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chair invisible ; autrement dit, elles prennent forme comme étatde conscience et c’est ensuite qu’elles apparaissent extérieure-ment sous forme de mots, d’écrits et d’enregistrements.

Si je devais tenir compte de ces choses pour élaborer «demain»,j’observerais la manne d’hier pour essayer d’en vivre. Cette espècede chair – mots, écrits, enregistrements – doit se flétrir commel’herbe et être jetée au feu. Mais la chair, telle qu’elle se trouvemaintenant dans ma conscience, ne mourra jamais; et ce que vousabsorbez de la présente Lettre dans votre conscience ne mourrajamais. Ce que vous mettez sur le papier, il est possible que vousle déchiriez demain, car si vous vous efforciez d’en vivre, ce seraitvivre de la manne d’hier. Ce que je vous donne en ce moment estla semence de Vérité qui m’est venue des profondeurs de mon êtreintérieur, comme une révélation, et c’est elle qui est plantéeactuellement dans votre conscience. Demain, vous pourrez fer-mer les yeux et constater que cette vérité refluera vers vous.

« Et la Parole a été faite chair, et Elle a habité parmi nous. »

Aloha,

Joël.

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Chapitre III

NOTRE IDENTITÉ RÉELLE

Si l’on considérait aujourd’hui tous les conflits, les guerres et lestroubles, il semblerait que le monde incline à se détruire lui-même, mais dans ces bouleversements actuels, il sera reconnuque l’homme par lui-même n’a aucune force, aucune intelligence,aucun amour. « Car l’homme ne triomphera point par la force » (ISamuel 2 : 9). Cette destruction, ou crucifixion, qui se poursuit àtravers le monde, est en réalité la crucifixion de la croyance aupouvoir personnel, à la volonté personnelle, au sens d’une identitéséparée et distincte de l’UNIQUE. Ce n’est que cela qui est cru-cifié. Toute personne qui s’accroche à la croyance qu’elle a une viepersonnelle à sauver ou à perdre, une fortune personnelle qu’elledésire faire protéger, ou une volonté et une autorité personnelles,risque d’être crucifiée car toutes ces croyances doivent être déra-cinées afin que la gloire de Dieu remplisse la terre et que l’hommes’avance dans la plénitude de sa condition Christique.

Que puis-je désirer en dehors de Toi? Si je possédais toute laterre ainsi que Toi, je ne posséderais rien de plus que si je n’avaisseulement que Toi. Mais si je possédais toute la terre sauf Toi, alorsje n’aurais rien si ce n’est un vide attendant encore d’être comblé.

Je me rends compte qu’il est inutile de désirer, souhaiter etespérer, car dans le silence, je sais que Tu es avec moi. Tu es lalumière de mon être.

Je ne puis jamais sentir la présence de Dieu avant d’être dansle silence ; mais après avoir atteint la tranquillité et le silence, jepeux alors les transporter avec moi dans le monde l’espace de

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quelques heures ; après quoi je dois me retirer de nouveau pourrenouveler ma certitude. Ce n’est pas que Dieu ne soit pas omni-présent, mais dans le tourbillon du monde et de l’activité de l’in-tellect humain, je suis enclin à développer un sens de séparationou un sentiment d’être à part, de sorte que je dois revenir ausilence pour un moment, afin de recouvrer ma certitude et de sen-tir cette Présence divine.

Changer les concepts du corps

La vie dont je fais l’expérience n’est pas ma vie, mais la vie deDieu, infinie, éternelle et immortelle. Ce corps qui est mon véhi-cule de manifestation est le corps de Dieu. S’il était à moi, celasignifierait qu’il serait séparé et distinct de Dieu, et qu’en ferais-je alors? Comment pourrais-je le conserver?

Mais ceci n’est pas mon corps: c’est le corps de Dieu dans l’unede Ses formes et manifestations infinies. La responsabilité reposesur Ses épaules pour maintenir et soutenir ce corps et son indi-vidualité jusque dans l’éternité. Il nous a promis qu’il ne délais-serait jamais Son univers, qu’Il ne me délaisserait ou ne m’aban-donnerait jamais. Cela ne veut pas dire qu’Il se contentera de nepas délaisser mon âme. Cela veut dire qu’Il ne désertera pas nonplus mon corps. Dieu ne déserte point mon âme ou mon corps,parce que mon âme et mon corps ne font qu’un. L’âme est l’es-sence et le corps est la forme.

« Oui, bien que je marche dans la vallée de l’ombre de la mort »(Psaume 23 : 4), Tu la traverseras avec moi et je me retrouveraiavec la même individualité et le même corps. À mesure que gran-dira en moi cette compréhension, cependant, mon corps revêtiraune meilleure apparence, non pas parce que le corps aura changé,mais parce que mon concept du corps ne sera plus le même. Moncorps est toujours le même: infini, éternel, immortel, utile, pleinde vigueur, de vitalité, d’éternelle jeunesse. Mon concept du corpspeut varier. Je peux accepter le concept de vieillissement et lemanifester dans les apparences car je manifesterai toujours enapparence ce que j’ai admis dans ma conscience.

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Mais si j’accepte dans ma conscience la vérité que ce corps estle temple de Dieu qui l’a formé et qui le maintient et le soutient,je possède alors un concept d’éternité qui se rapproche beaucoupplus de la vérité de l’être. De sorte que mon corps conservera sonapparence de la maturité, la force et l’harmonie de l’âge adulte.Mon corps est éternel ; seul mon concept du corps se modifie.Chaque année, notre concept du corps s’améliore à mesure quenous demeurons davantage dans l’unicité de la vie, et dans lamesure où notre concept s’améliore, les apparences s’améliorentaussi. Dieu est le principe de tout ce qui est : par conséquent, toutce qui est, est éternel.

Si l’un d’entre nous, quel qu’il soit, devait passer par l’expé-rience que le monde appelle la mort, nous nous retrouverionsencore intacts, parfaits, complets et dans la plénitude spirituelle,en nous manifestant sous une forme, car il ne saurait y avoir deJe suspendu dans le vide. Je ne cesse d’être formé.

Quelques personnes assistant à des funérailles ont fait l’ex-périence de voir le défunt se tenir, souriant, à côté du cercueil,comme s’il disait : «Je ne suis pas là-dedans. Ne vous faites aucunsouci à ce sujet ». Il portait le même complet marron qu’il avaitjuste avant son décès. J’ai été témoin de ce phénomène à plusieursreprises, mais était-ce bien son complet marron que je voyais, ouétait-ce la façon d’être vêtu que j’avais conçue pour lui ? Je l’avaishabillé selon mon concept des vêtements qu’il se devait de porter,car je n’aurais pu admettre qu’il soit vêtu d’une robe blanche etporte des ailes ; par conséquent, il ne pouvait pas m’apparaître decette façon!

L’invisibilité de l’Identité spirituelle

Laissez-moi maintenant vous expliquer quelque chose au sujetde l’identité. Comme je l’ai dit si souvent, lorsque vous regardezun arbre, vous croyez réellement que vous regardez un arbre, desorte que lorsque ses feuilles tombent, ou lorsque ses branches sedessèchent, vous pourriez penser que la vie n’est pas éternelleparce que les fleurs, les fruits ou les branches sont morts et parceque vous les avez vus dans leur condition de dessèchement. Mais

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vous ne voyez jamais un arbre. En fait, de toute votre vie, vousn’avez jamais réellement vu un arbre : vous avez vu l’effet, ou laforme d’un arbre, mais l’arbre lui-même est aussi invisible quevous et moi.

Si je désire vous voir, c’est seulement au faîte même de mesmoments d’illumination que je peux contacter la réalité de vous-même qui est vous, ce vous dont vous avez connaissance lorsquevous dites : « Je ». Si vous fermiez les yeux à l’instant même endisant : «Je, Marie», ou «Je, Georges», quel que puisse être votrenom, vous sauriez immédiatement que je ne pourrais pas vousvoir, car où est cette Marie, où est ce Georges ? Nulle part demanière visible. Le corps n’est pas vous : la tête est vôtre, le couest à vous ; les bras sont vôtres. Tout l’ensemble du corps, depuisla tête jusqu’aux pieds vous appartient, mais il n’est jamais vous.

Qui vous connaît? Qui me connaît? Qui vous a jamais vu, ouqui m’a jamais vu? Chacun d’entre vous a un concept de moi et jepuis vous assurer qu’il y a autant de concepts différents de moiqu’il existe de personnes entretenant ces concepts ; cependant, jene reconnaîtrais aucun d’eux comme étant Joël parce que je meconnais du dedans et vous ne me connaissez pas ainsi. Vous vousêtes simplement formé une opinion sur moi, un concept ; parfoisbon, parfois mauvais, mais jamais correct parce que quoi que jesois, je le suis, et c’est là mon moi réel que je ne laisse voir à per-sonne. Je ne permets à personne de savoir comment je suis dansmes pires moments ; mais je cache également mes bons moments,parce que je désire que mon Moi du dedans demeure tout seul, ensécurité et caché avec le Christ en Dieu, dans la vérité spirituelle.Ainsi, je ne laisse voir que certaines qualités seulement, et c’estd’après elles que vous vous formez un concept ou une opinion.

De mon côté, je me forme aussi des concepts et des opinions àvotre sujet. Il m’arrive parfois de déclarer tout à fait à tort que jene pense pas que tel ou tel étudiant pourra progresser spirituel-lement; et voilà qu’il me confond en se révélant l’un des meilleurs !En outre, les Judas, les Pierre et les Thomas dubitatifs nous prou-vent combien nos concepts peuvent être erronés lorsque nous lesparons de toutes les gloires de la spiritualité pure pour les voirensuite se révéler indignes de notre confiance et de nos espoirs.

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Beaucoup d’entre vous ont reçu l’enseignement métaphysiqueselon lequel toute personne est une idée spirituelle – le fils deDieu – de même que les chats, les chiens et les fleurs sont égale-ment des idées spirituelles. Cela n’est pas vrai et n’a jamais étévrai. Une idée spirituelle est parfaite et éternelle dans les cieux.Une idée spirituelle ne change jamais, ne manque jamais de rien,n’a jamais le sentiment d’être séparée de Dieu, ne vieillit jamaiset ne meurt point. Elle ne peut jamais être vue avec les yeux,jamais. De la même façon que vous ne pouvez «me» voir, car ce«moi » est une idée spirituelle, vous ne pouvez voir un chat, unchien, une fleur ou un arbre. Vous ne pouvez voir que la forme.L’idée spirituelle est l’entité elle-même qui constitue l’identité spi-rituelle, mais ce que vous contemplez est votre concept de cetteidentité spirituelle.

Vous ne pouvez voir ma main. Vous ne pouvez même passavoir ce qu’est une main. Regardez votre main et rendez-vouscompte alors que vous ne la voyez pas. Ce que vous voyez est leconcept que vous en avez apparaissant en tant que forme. Lamain elle-même est une idée spirituelle qui jamais ne change,vieillit et meurt. C’est un instrument pour votre usage dont vousavez été pourvu au commencement et qui sera avec vous éternel-lement.

Le but de l’enseignement de la Voie Infinie est de vous con-duire à cet état de conscience dans lequel, lorsque vous voyez unepersonne, une chose ou une condition inharmonieuse, vous nefaites aucune tentative pour la modifier. N’essayez pas de mani-puler quoi que ce soit dans le monde extérieur, mais prenez cons-cience que vous ne contemplez rien d’autre qu’un concept qui, enlui-même et par lui-même, n’a ni pouvoir, ni présence ni réalité.La réalité de ce dont vous êtes témoin est éternelle dans les cieux,parfaite.

Même lorsque vous regardez le corps d’un bébé, ne vous exta-siez pas devant lui en pensant qu’il est tellement beau. En tantque bébé, il peut être harmonieux et parfait, mais il n’est pas spi-rituel pour autant, parce que le jour viendra où ce bébé se déve-loppera, atteindra sa maturité, puis prendra de l’âge ; alors, il seravu sous un aspect tout à fait différent.

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Lors même que vous contemplez un corps harmonieux, uncorps jeune, un corps physiquement parfait, assurez-vous bien dene pas oublier que ce n’est pas une idée spirituelle. Vous voyezvotre concept d’une idée spirituelle. Lorsque vous aurez compriscela, vous commencerez à guérir les gens et ces guérisons se pro-duiront rapidement.

Il est indispensable de se maintenir sur les cimesspirituelles de la Conscience

La guérison est une activité de la conscience individuelle. Ellene se produit pas grâce à l’intervention de quelque Dieu mysté-rieux. En ce qui Le concerne, Dieu est, et Dieu est éternellementomniprésent comme étant l’individu que vous êtes et que je suis.Pour Dieu, aucune espèce de guérison ne saurait exister.

On trouve certaines personnes consacrées au travail spirituelqui ont une très belle conscience de guérison. Il en est d’autresqui n’ont pas atteint ce niveau de conscience et d’autres encorequi sont presque arrivés à l’atteindre. En outre, aucune des per-sonnes consacrées à l’œuvre de guérison ne vit en permanencesous l’éclairage de sa conscience entièrement spirituelle. Nul n’està tout moment au sommet de son acuité spirituelle. Lorsqu’il s’ytrouve, les guérisons sont spectaculaires et instantanées, maislorsqu’il ne s’y trouve pas, une lutte se produit.

Très souvent, c’est la faute des patients et des étudiants si lepraticien ou l’instructeur n’est pas à son meilleur niveau, car ilsne lui accordent pas ces quarante jours de retraite au sommet desmontagnes dont il a besoin. Ils ne lui accorderont pas les week-ends ou le répit qui lui est nécessaire et graduellement, ils le fonttomber à un niveau voisin du leur. C’est alors que se produit lalutte et le guérisseur spirituel doit s’éloigner pendant de longuespériodes.

Atteindre à la conscience spirituelle pour s’y maintenir en per-manence sans efforts continus est chose impossible. Personne nepeut grimper au ciel en cette vie et s’y fixer. Le mesmérisme du

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monde humain est tel que toute personne est dans un état conti-nuel de fluctuation : en haut aujourd’hui, en bas demain, ou bienen haut pendant une semaine et en bas un jour. Ces praticiensqui savent comment faire pour se ménager six heures par jour àl’écart du monde, en un lieu où ils ne peuvent même plus entendrela sonnerie du téléphone, sont très souvent en mesure de main-tenir en eux l’état de conscience le plus élevé.

Le praticien ou l’instructeur qui parvient presque à nourrirsa pensée en permanence de la volonté de Dieu comme étantl’unique volonté existante, de la loi de Dieu comme étant l’uniqueloi, maintient sa conscience à un degré tellement élevé que toutcontact avec lui a pour résultat une élévation à un degré ou à unautre.

Il n’y a rien de mystérieux au sujet de la guérison, et celle-cin’a rien à voir avec Dieu parce que, dans le royaume de Dieu, laperfection règne. Il s’agit seulement de votre capacité et de lamienne à nous maintenir sur les cimes spirituelles. Comment yparvenons-nous?

L’un des moyens d’y parvenir consiste à découvrir les ouvragesparticulièrement inspirés qui peuvent aider à maintenir la cons-cience à ce niveau. Peu importe s’il s’agit de livres de prose ins-pirée, ou de poésie, ou d’Écrits sacrés. Il faut que ce soit quelquechose qui nous maintienne, non pas à un niveau émotionnel, maisà un niveau spirituel extrêmement élevé.

En quoi consiste un niveau spirituel extrêmement élevé? Com-prenez bien que cela n’a aucun rapport avec l’émotion. Cela n’arien à voir avec votre sentiment de marcher sur les nues. La cons-cience spirituelle est un état de conscience qui ne redoute ni lespersonnes, ni les conditions. Cet état de conscience contemple cemonde et déclare : «Je vous aime, que vous soyez bons ou mau-vais, que vous éprouviez ou non de la douleur». Il comprend queDieu est le centre du pouvoir, de la vie, de l’amour, de l’activité. Ilne se soucie point de « l’homme dont le souffle est dans ses narines »(Isaïe 2 : 22), pas plus qu’il ne place sa confiance dans les « princes »(Psaume 118 : 9), les billets de banque, les remèdes de la médecine,le climat ou la température. Toute sa foi s’investit dans leroyaume de Dieu établi au-dedans.

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L’Unicité, une relation éternelle

Chaque jour de la semaine, la tentation nous vient de nouscroire séparés de Dieu. Une personne peut avoir un petit ou ungros péché sur la conscience et cela suffit, pense-t-elle, pour laséparer de Dieu. Une autre personne sent qu’elle a commis unefaute quelconque, par omission ou par commission, et que cela vacréer la séparation. Une autre tombe victime d’une grave maladieet s’imagine que c’est là assurément un signe qu’elle est séparéede Dieu. Une autre encore doit traverser une période de pénurieou de limitation, et elle accepte cette situation comme étant unepreuve qu’elle est séparée et à l’écart de Dieu ; et c’est dans cetteacceptation que réside la raison de la prolongation de son pro-blème.

Paul nous a donné la clef de tout cela lorsqu’il a dit :

Qui nous séparera de l’amour du Christ ? Sera-ce la tribulation, oul’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, oul’épée ?...

Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs parcelui qui nous a aimés.

Car j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les domi-nations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni la hauteur ni laprofondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amourde Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur.

Romains 8 : 35, 37, 39

Quand vous lirez ce passage, prenez-en chaque mot en parti-culier. Pensez à la multitude des fois où vous avez cru que la per-sécution était une preuve de votre séparation d’avec Dieu, ou quecertain péché ou faux désir vous séparait de Dieu. Peut-être avez-vous considéré une certaine période de pénurie comme étant lapreuve indubitable que vous n’étiez pas unis à Dieu. Corrigezcette attitude grâce à la vérité selon laquelle votre unicité avec lePère est une relation éternelle. Tout ce que vous pouvez entrete-nir dans votre conscience n’est qu’un sens de séparation vis-à-visde Dieu, mais jamais cette séparation elle-même.

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Briser le sens de séparation

Comment le sens de séparation peut-il être surmonté ? Enconnaissant la vérité :

Je ne suis jamais séparé de Dieu. Tous les péchés que j’aijamais commis ou que je pourrai jamais commettre ne me sépare-ront jamais de l’amour de Dieu. Toute la pénurie ou la limitationdu monde ne me convaincront pas à l’éventualité que je puissedevenir séparé du Père ou que nous soyons séparés les uns desautres. Et toutes les maladies du monde, y compris celle qui abou-tit à la mort, ne me feront jamais croire que Dieu m’a abandonné,en dépit du fait qu’en ce moment même, j’entretiens un sens deséparation d’avec Dieu. Dieu est et je demeure dans « l’être » deDieu.

Brisez ce sens de séparation, non pas en essayant de faire unedémonstration extérieure, dans l’espace ou le temps, mais en vousretirant dans ce sanctuaire intérieur, en devenant très silencieuxet en vous repassant en mémoire tout ce que vous avez appris,afin de renouveler en vous l’assurance de la nature permanente devotre être, de votre véritable identité.

« Avant qu’Abraham fût, je suis » ( Jean 8 : 58). Je vivrai éternel-lement. Je ne serai jamais abandonné ou oublié. Je ne seraijamais privé de la vie de Dieu et de l’amour de Dieu, de l’Esprit deDieu et de Son Âme. Si, pour une raison quelconque, j’ai souillé ousi je souille actuellement ce temple de Dieu, le savon et l’eau sontlà en abondance. Je le frotterai jusqu’à ce qu’il soit nettoyé par laréalisation en ma conscience que la vraie nature de mon être estdivine.

« Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je neveux pas » (Romain, 7 : 19). Une partie de notre nature humaine estexprimée dans cette déclaration de Paul, toutefois « oubliant cequi est en arrière » (Philippiens 3 : 13), en regardant vers l’aveniret en allant de l’avant, c’est dans cet instant d’éveil que nous

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recommençons notre ascension. Si nous pouvons être suffisam-ment généreux pour pardonner à notre prochain « soixante-dix foissept fois » (Matthieu 18 : 22), nous pouvons certainement être toutaussi généreux envers nous-mêmes et nous accorder le pardon,sachant que dans les profondeurs de notre être nous sommes purset que nos motivations sont pures. Dans le tréfonds de notre êtrenous sommes nets et propres et quelle que soit la nature de l’im-pureté qui nous habite, elle ne représente que ce mesmérisme dumonde humain que nous n’avons pas complètement surmonté etque même le Maître n’avait pas surmonté avant de parvenir pres-qu’à la fin de son grand ministère, quand il a pu dire: « J’ai vaincule monde » ( Jean 16 : 33).

Lorsque nous serons ressuscités, c’est-à-dire lorsque nousaurons pu «mourir quotidiennement», et cela dans une mesuresuffisante pour parvenir à réaliser consciemment notre être véri-table, nous pourrons alors déclarer aussi : «J’ai vaincu le monde».Mais en quoi consiste cette victoire sur le monde? N’est-ce paslorsque nous cessons de haïr, de craindre, d’aimer, d’adorer ou defaire confiance à qui ou quoi que ce soit en ce monde, sans pourautant cesser d’aimer parce que nous voyons l’Esprit de Dieu aucentre de tout être? Nous pouvons alors regarder toute personneincarnée en reconnaissant que nous ne la voyons pas car elle estinvisible.

Il était difficile pour qui que ce soit de voir Jésus dans son êtrevéritable. Seul Pierre a reconnu en lui le Christ. De même, vouscontinuerez aussi à considérer une personne en vous disant :«C’est là Jacques, Jean, ou Élizabeth», jusqu’au jour où vous ver-rez au travers de cette apparence et direz : «Non, il s’agit là duChrist». Tout praticien ou instructeur, en regardant l’apparencehumaine, la rejette: «Non, non, vous n’êtes point Jacques, Jean ouÉlizabeth: vous êtes le Christ». Ce n’est pas avec mes yeux que jevois cela : je le vois avec mon œil intérieur. Je vous reconnais ; jesalue le Christ de Dieu.

Ce qui est visible, c’est le concept que le monde a de vous, maisvous-même vous brillez de derrière votre regard. Ce vous est leChrist invisible, ou fils de Dieu ; Et maintenant, de même quevous regardez avec vos yeux d’adulte, rappelez-vous qu’il fut un

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temps où vous avez regardé avec les yeux d’un bébé, puis uneautre époque où vous regardiez avec mes yeux d’un enfant. Maisc’était toujours «vous» qui regardiez avec ces différents yeux, le«vous» invisible.

Je suis caché avec le Christ en Dieu. Je suis invisible pour lemonde. C’est la raison pour laquelle les armes de ce monde ne peu-vent me toucher ; je ne suis pas dans le monde. Je suis invisible.

Lorsque vous parvenez en ce point, votre conscience devientspirituellement riche de la grâce de Dieu, au-delà de tout ce quevous avez bien pu obtenir au moyen de vos pensées ou connais-sances justes, de vos bonnes lectures ou de vos méditations bienconduites. En d’autres termes, vous vous amenez vous-même àun certain degré de développement par votre connaissance cor-recte de la vérité concernant Dieu, l’homme et l’univers. Vous enri-chissez un peu plus votre conscience par tout message spirituelque vous lisez, étudiez, approfondissez et sur lequel vous médi-tez. Mais par-dessus tout cela et au-dessus il y a la mesure ajou-tée qui vous est donnée par la grâce de Dieu et qui suscite la vraiespiritualisation de votre être. Ce que vous faites constitue seule-ment une préparation à ce que vous recevez.

La prière, un état de réceptivité

La prière exaucée est le résultat d’une impulsion divine res-sentie ou éprouvée au-dedans. Cela n’a rien à voir avec quoi quece soit que vous fassiez : c’est quelque chose cependant dont vousprenez conscience. Vos pensées et vos affirmations ne sont quedes préparations afin de recevoir la prière et son exaucement.Toute la vérité qui est présentée ici n’est pas la prière. C’est unepréparation de la conscience à recevoir le Verbe de Dieu et c’est leVerbe de Dieu qui constitue la prière. C’est le Verbe de Dieu quiest puissant ; c’est le Verbe de Dieu qui guérit – non pas votreparole ou la mienne, non pas vos pensées ou les miennes. « Carmes pensées ne sont pas vos pensées » (Isaïe 55 : 8).

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Ce que j’affirme dans le silence n’est pas une prière. C’est unepréparation à la prière et à la méditation. Ensuite, lorsque j’enai terminé avec tout cela, même s’il s’agissait de pensées ou d’af-firmations magnifiques, je me tais et Dieu prie en moi, c’est-à-dire qu’Il prononce en moi Sa parole. Ce dont je prends conscienceest la parole de Dieu ; puis lorsque je regarde autour de moi, jeconstate que ce que j’ai reçu intérieurement a ouvert la Mer Rougeà l’extérieur.

La Parole que j’ai reçue dans le silence et le secret, avec uneferveur sacrée, c’est Elle qui s’est portée au-devant de moi pourguérir le malade ou l’étudiant, ou pour l’éclairer. Je ne lui ai pasenvoyé une bonne pensée, je ne l’ai pas enseigné ou guéri. Grâceau silence et à une tranquille réassurance j’ai ouvert ma cons-cience, afin qu’elle devienne réceptive à la parole de Dieu, à l’Im-pulsion divine. Quand Elle s’est manifestée et que je L’ai ressen-tie, j’ai alors su qu’Elle s’employait à l’extérieur à faire fleurir lesdéserts, à rendre sains les corps malades, à procurer des emploisaux chômeurs. Elle faisait tout cela. Je n’étais qu’un simple étatde réceptivité, accueillant la parole de Dieu dans ma conscience,puis La laissant s’écouler.

N’ayez jamais une période de prière, de communion ou deméditation au cours de laquelle vous faites tous les frais de laconversation, en paroles ou en pensées, en vous imaginant ensuiteque vous avez accompli quelque chose. Ne vous mettez pas dansla situation d’attendre que Dieu, la plupart du temps, prêtel’oreille à vos paroles ou vos pensées. L’attitude juste pour vous estcelle d’attendre que Dieu vous parle.

Nous utilisons des paroles et des pensées dans la prière et laméditation pour la seule raison de nous élever de plus en plushaut, jusqu’à ce que nous entrions dans une atmosphère suffi-samment subtile et élevée pour pouvoir y capter la Parole. Ellene sera pas comprise au niveau de l’intellect humain. Elle ne nousparviendra pas dans le tumulte de nos pensées sauf, en quelquescas très rares, quand il se produit un formidable impact ; sous lechoc, quelque chose alors se fraie un passage et jaillit. Néanmoins,Dieu n’est entendu que dans le calme et la paix du silence, et c’estseulement dans le calme et la paix que nous nous retrouvons à

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l’unisson avec Dieu. Dieu est omniprésence, Dieu est ici et Dieuest maintenant. Dieu est, même en plein trouble, mais nous nedevenons pas conscients de cette Présence, si ce n’est dans la tran-quillité de notre âme et le silence de notre intellect.

La conscience imprégnée de Vérité

La Vérité reçue dans la conscience est l’agent de guérison,l’élément qui restaure, rachète et ressuscite. Une conscienceimprégnée de vérité est une conscience qui guérit, et c’est la cons-cience d’une personne qui a appris à s’élever jusqu’à un état deréceptivité, en lisant des ouvrages inspirés, en approfondissantdes idées spirituelles et, par-dessus tout, en continuant de rejetertoute suggestion de pouvoir inhérent à une personne, une choseou une condition. Cela doit être fait consciemment à chaquemoment de la journée.

Chaque jour, nous somme confrontés à la croyance que quel-qu’un d’extérieur, quelque condition ou circonstance a le pouvoirde nous être bénéfiques ou nuisibles. Vivre spirituellement consisteà réaliser que tout pouvoir nous est donné par le Père au-dedansde nous. Dieu nous a donné individuellement un pouvoir de domi-nation. C’est toujours Sa domination, non la nôtre. La domina-tion de Dieu s’exprime en nous, mais elle ne peut s’exprimer ennous pendant que nous accordons un pouvoir de domination à unepersonne, au climat, à une condition ou à une circonstance.

D’ordinaire, nous avons considéré la vérité comme un pouvoirs’exerçant contre l’erreur, Dieu comme une puissance opposée aumal, ou l’amour comme une force s’opposant à la haine. Ce n’estpas la vérité. Nul Dieu n’existe qui soit plus grand que nos pro-blèmes, soit plus fort que nos péchés ou nos craintes. Nous n’avonspas de Dieu qui ait la suprématie sur les discordes de l’existence.Nous reconnaissons que Dieu est l’unique pouvoir et, par consé-quent, nous n’avons jamais à utiliser la vérité, nous n’avonsjamais à utiliser Dieu, nous n’avons jamais à solliciter l’aide deDieu dans un but quelconque, parce qu’il n’y a rien dans le mondequi exige la présence d’un Dieu pour changer, améliorer, corrigerou guérir. L’harmonie est déjà là.

NOTRE IDENTITÉ RÉELLE

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Ni temps, ni espace en Dieu

« Avant qu’Abraham fût, je suis ». Avant le commencement dutemps, Je suis, et ce Je est infini et individuel. La nature même deDieu fait de l’infinité une vérité certaine. Ce que Dieu crée n’estjamais aboli. Si Dieu nous a donné notre individualité, si Dieunous a donné notre être et notre corps, nous devons donc les pos-séder éternellement puisque les œuvres de Dieu durent à jamais.

Lorsque vous aviez six ans, vous regardiez à travers vos yeux,et à trente, quarante ou cinquante ans, c’est encore vous quiregardez, sans que votre identité ait changé d’un iota. Vous avezsimplement acquis quelques connaissances supplémentaires, etpeut-être un peu plus de spiritualité et une moindre «mortalité»,mais il s’agit du même vous: c’est Je. Dieu est l’unique indivisible,infiniment exprimé, infiniment manifesté.

Ce que Dieu fait est pour toujours car en Dieu il n’existe rienqui ressemble au temps, ni rien qui ressemble à l’espace. Dieuest, et c’est tout ce que nous savons. Dieu n’œuvre pas dans letemps et l’espace : Dieu œuvre dans l’instantanéité infinie. Il n’ya pas plus de temps en Dieu qu’il n’y a de temps dans notre vie.Le temps est seulement quelque chose qui vous sert à mesurerdes événements extérieurs, mais vous ne vivez pas dans le temps.Vous vivez dans la nature infinie de votre être.

Certains d’entre vous se rappellent peut-être l’histoire del’homme qui était dans une barque sur un cours d’eau. À l’endroitet au moment où il commença son voyage, il se trouvait ici etmaintenant, mais l’endroit où il se rendait se situait là-bas et plustard. Autrement dit, cet endroit était situé dans l’avenir et à quel-que distance dans l’espace, mais lorsqu’il parvint à mi-chemin, ilconstata que c’était ici et maintenant et que le lieu qui avait étéici et maintenant était devenu là-bas et auparavant, tandis quel’endroit où il se rendait se trouvait là-bas et plus tard. Il y avaiteu transposition mais lorsqu’il arriva au lieu final, tout ce quiétait derrière lui se trouvait là-bas et auparavant, et ainsi toutson « ici et maintenant » s’en était allé, mis à part le fait qu’ill’avait transporté avec lui là où il se trouvait. Dans la mesure oùil était concerné, il se trouvait toujours ici et maintenant.

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Par la suite, on nous raconte qu’il eut l’occasion de monter enballon et quand il s’éleva dans les airs, il découvrit que ces endroitsétaient tous ici et maintenant. Il pouvait les voir, les sentir et enêtre conscient, depuis les hauteurs où il se trouvait, comme étantla réalité même de l’ici et maintenant. Il n’y avait ni temps niespace dans ces trois perceptions.

Lorsque vous fermez les yeux, vous avez moins conscience dutemps et de l’espace, mais lorsque vous êtes assis en méditationet parvenez enfin au centre de votre être, tout sens de temps, d’es-pace et de corps physique disparaît : poids, souci, passé, avenir.Toutes ces choses disparaissent et vous vous apercevez que vousne faites que vivre. Il n’y a plus le sens d’un passé, ni celui d’unavenir. Il n’y a plus de désir ressenti comme tel car, dans cetteprofondeur de conscience, tout n’est que plénitude.

L’intellect humain doit faire silence

Lorsque l’intellect humain se tait, il se produit une plénituded’accomplissement et une prise de conscience de l’identité spiri-tuelle. C’est seulement dans l’intellect humain que le remue-ménage de la vie se poursuit. Une fois que vous vous êtes élevé au-dessus de cela, il n’y a plus de troubles, il n’y a plus de problèmeset plus rien n’existe d’où les problèmes pourraient surgir parceque tout ce qui concerne votre bien-être est fourni par la Sourceinfinie. Au moment où vous êtes complètement libéré de vosinquiétudes humaines, votre bien commence à circuler et vous letrouvez toujours présent juste avant d’en avoir besoin.

Vous et moi sommes séparés de notre bien par l’activité denotre intellect humain, non pas que la fonction mentale soitinutile, car elle est utile et si on l’employait comme originellementprévu, tout se passerait bien. N’essayez donc jamais de vousdébarrasser du mental parce que c’est un instrument de discer-nement, un instrument grâce auquel vous pouvez prendre cons-cience de ce qui est. Le mal vient de ce qu’une tentative est faitepar certains d’utiliser leur intellect pour créer.

Un inventeur, un compositeur, un artiste ou un poète, s’il estsuffisamment sage, n’utilise jamais réellement son intellect pour

NOTRE IDENTITÉ RÉELLE

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créer. Il s’installe dans le calme et laisse venir à lui la réalité, labeauté et l’harmonie divines ; et bien qu’il les reçoive par l’inter-médiaire de l’intellect humain, il ne s’installe pas en aiguisantsa force mentale pour essayer de créer et de développer de sonmieux quelque chose, car il a appris que, si grands que soient sesefforts, il n’en sortira rien. Dans une profondeur silencieuse, tou-tefois, lorsqu’il a perdu toute conscience de lui-même, de sesdésirs et de ses souhaits, c’est alors qu’il prend conscience del’harmonie divine qui se révèle. Cela est vrai de n’importe lequeld’entre nous dans la mesure où nous sommes capables de nousretirer dans notre être intérieur. Voilà pourquoi nous méditons :trois fois par jour pour un débutant, et par la suite huit, dix,douze et vingt fois par jour ; et non pas certains jours seulement,mais chaque jour de la semaine et peut-être deux fois plus ledimanche.

Tant que l’intellect humain sera actif, nous ressentirons lapénurie et la limitation, et nous désirerons combler ce vide. Nouspartirons alors au combat pour le combler, alors que, lorsque nousavons trouvé un point – au cours de nos méditations – où nouspouvons nous installer tranquillement en épousant le rythme del’univers, le désir disparaît. Il n’y a plus de désir : il y a le seulétat d’être, accordé au rythme de l’harmonie parfaite.

Lorsque je suis centré de cette manière, la vie s’écoule sanseffort conscient de ma part. Je ne fais pas paraître les étoiles, selever la lune ou se coucher le soleil, pas plus que je n’essaie defaire pousser des fleurs. Je me repose simplement de mes tra-vaux. Je me repose de la fatigue de penser et je suis parfaitementsatisfait de laisser à Dieu le soin de diriger l’univers.

Établir individuellement le règnedu gouvernement divin

Puisque Dieu m’a créé, c’est à Dieu qu’incombe la responsabi-lité de me maintenir et de me soutenir, de me nourrir, de me logeret de me vêtir. Si je dois recevoir justice, reconnaissance, récom-pense ou dédommagement, c’est Dieu qui en a la responsabilité.

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La direction de ma vie est sur tes épaules. Je demeure en Toiet je sais que Tu demeures en moi, car nous sommes un. Tudemeures dans les animaux, les végétaux et les minéraux exacte-ment comme Tu demeures en moi, de sorte que je suis un avec eux.Nous ne sommes pas des ennemis : nous sommes des amis, desfrères en Christ.

Je suis en Toi et Tu es en moi, moi en vous et vous en moi, noussommes une unité infinie de l’être, l’unique amour imprégnanttoute la création, la seule vie imprégnant tout être, la substanceunique dont toutes choses sont formées, la loi unique qui nousmaintient tous reliés à elle et reliés mutuellement.

Le gouvernement repose sur Tes épaules pour me maintenir àTon image et ressemblance et pour maintenir à jamais ma rela-tion avec tout le genre humain, avec toutes les espèces animales,minérales et végétales. Si je me trouvais au fond de la mer, Tuserais encore en moi. Si je m’envole dans les airs, Tu es avec moi.La même influence qui me soutient se retrouve sous les mers, surla terre ou dans les airs.

Ta Grâce ne m’est pas enlevée, bien que je navigue sous lesvagues ou sur les vagues, à la surface de la terre ou dans les airs.Ta grâce est la même. La sécurité est en Toi, de sorte que je ne mesoucie point des véhicules parce que ce n’est pas dans les véhiculesque réside la sécurité. Je suis toujours conscient du fait qu’uneseule chose me concerne, c’est que moi et le Père sommes un. Ayantconscience de cela, je sais que Tu ne me laisseras ni ne m’aban-donneras jamais : nous sommes un. « C’est à Toi qu’appartiennentle règne, la puissance et la gloire » (Matthieu 6 : 13). Il n’y a pas depouvoir en dehors de Toi. Il n’y a pas de royaume ou domaine endehors du Tien. Que nous le contemplions sous sa forme terrestre,marine ou gazeuse, c’est toujours Ton royaume. Ce royaume est leTien: le royaume de la terre, de la mer et de l’air. Le royaume T’ap-partient.

Ta loi gouverne. Ta lumière, Ta sagesse et Ton illuminationbrillent pour toujours. Le royaume est à Toi. Il est Ton royaumetant en Russie qu’aux États-Unis, car ni la Russie ni les États-Unis ne sont réellement Ton royaume, étant notre concept de Tonroyaume. Mais ton royaume est établi ici et il est établi là-bas. Cela

NOTRE IDENTITÉ RÉELLE

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ne fait aucune différence que nous le nommions Vietnam, Indoné-sie, Royaume-Uni ou République Sud-Africaine. La vérité de l’êtreest que ces pays sont Ton royaume. Ta présence est tout autant surla terre que dans les cieux. «C’est à toi qu’appartiennent le règne,la puissance et la gloire».

Le Christ sans naissance et sans mort

Détendez-vous et reposez-vous dans la certitude intime queDieu est au centre de vous-même. Le Père qui habite en vous nevous quitte jamais. « Voici, je me tiens à la porte, et je frappe » (Apo-calypse 3 : 20). C’est le Christ, le Fils de Dieu, qui vous parle : «Jeme tiens à la porte, et je frappe». Savez-vous combien de tempscela durera? À jamais et à jamais, éternellement. Éternellement,ce Christ continuera de frapper à votre porte lorsque vous péchez,lorsque vous mourez, et même quand vous êtes mort. Ce Christ necesse jamais de frapper à votre porte jusqu’à ce que, dans cettevie ou une vie future, vous ouvriez cette porte.

La porte n’est pas à l’extérieur de vous, et le Christ n’est pasà l’extérieur de vous, frappant pour entrer. Le Christ est au-dedans de vous et la porte également. C’est la porte de votre cons-cience, et le Christ essaie de pénétrer dans votre conscience, lacondition étant que vous Le reconnaissiez pour L’y admettre. Pourcela, il ne faut pas croire que le Christ a vécu il y a deux mille anspuis est mort et ressuscité, et qu’Il viendra de nouveau. Si vouscroyez cela, vous n’ouvrirez jamais votre porte au Christ.

Le Christ n’est jamais né, et le Christ ne mourra jamais. LeChrist était avec vous « avant qu’Abraham fût ». Le Christ seraavec vous jusqu’à la fin du monde. Il n’y a jamais eu de naissancedu Christ et il n’y aura pas davantage de seconde naissance. LeChrist est au-dedans de vous et c’est votre véritable identité; c’estpourquoi le Christ se tient à la porte de votre conscience et frappe.Détendez-vous et reconnaissez ceci : « Comment le Fils de Dieupourrait-il mourir, être enterré, ressusciter pour naître à nou-veau, ou se tenir à l’écart du monde pendant deux mille ans? C’estvraiment ridicule ! »

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« Avant qu’Abraham fût», le Christ était en moi. Le Christ seraavec moi jusqu’à la fin du monde et maintenant j’accepte le Christau centre de moi-même, en reconnaissant que ce Christ est le Verbede Dieu qui s’est fait chair dans ma vie. Je reconnais la Présencedu Christ en mon centre.

J’ouvre maintenant la porte de ma conscience pour y admettrele Christ, afin qu’il puisse me prendre en charge, être ma vie, monsauveur, la divine Présence en moi. Désormais, je m’adresse à Toi,le Christ au-dedans de moi, et non plus à l’«homme dont le souffleest dans ses narines», ou à des puissances extérieures.

Le Christ vit en moi éternellement. Le Christ est ma vie. LeChrist est ma nourriture, mon vin et mon eau. Le Christ est larésurrection de mon corps, de mes affaires, de mon foyer. Le Christest la résurrection de tout ce qui me concerne.

Le Christ n’est pas un homme. Le Christ est l’Esprit de Dieudans l’homme, l’Esprit que Dieu a placé en moi «avant qu’Abra-ham fût ». Au commencement, Dieu a placé son Esprit, Son fils,Sa vie au-dedans de moi, et c’est ce qui me permet de dire : « J’ai àmanger une nourriture que vous ne connaissez pas » ( Jean 4 : 32).Quelle est cette nourriture que je possède ? Le Christ au-dedans,la toute-puissance, l’unique pouvoir. Je ne craindrai plus rien, nipersonne dans le monde extérieur.

Une fois que vous avez accepté le Christ au centre de vous-même, dès lors votre monde commence à changer dans sa globa-lité car vous n’êtes plus seul dans le monde. Maintenant, vousavez la Présence divine, la Puissance divine, le Tout infini et ilmarche devant vous pour « aplanir les chemins montueux » (Isaïe45 : 2). Il dissout les fausses apparences non « par la puissance, nonpar la force » (Zacharie 4 : 6), mais par le bienveillant Esprit duChrist. « Restez en place et regardez la délivrance que l’Éternel vavous accorder » (Exode 14 : 13), l’Éternel qui est au-dedans de vous,la puissance, la présence, la grâce divine qui sont au-dedans devous.

Ouvrez la porte de votre conscience et admettez qu’au com-mencement Dieu a planté en vous Son Fils, Son propre Esprit.Dieu a insufflé en vous Sa propre vie. « Si je vis, ce n’est plus moiqui vis, c’est Christ qui vit en moi » (Galates 2 : 20).

NOTRE IDENTITÉ RÉELLE

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Chaque fois que vous entendez la parole de Dieu dans votreoreille, une partie défaillante de votre corps se transformera enpartie saine. La Parole deviendra une chair nouvelle. Chaque foisque vous vous détendrez dans l’Esprit de Dieu, vous constaterezqu’une certaine partie de votre corps a été renouvelée, recons-truite, née à nouveau, ressuscitée, parce que la Parole est devenuechair.

Aloha,

Joël.

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Chapitre IV

LA PAROLE ET LES MOTS

Bien des gens s’imaginent que ce qui est écrit dans les LivresSacrés et dans les ouvrages de Métaphysique est la Vérité, et qu’ils’agit là de la parole. Mais ce n’est réellement pas cela du tout. Ils’agit seulement d’une suite d’assertions au sujet de la vérité. Cen’est jamais la Vérité Elle-même. La Vérité, c’est votre consciencede la Vérité ; c’est votre éveil à la Vérité. Telle est la seule Véritéqui existe, et c’est la Parole.

La Parole n’est jamais un effet : c’est une cause. Lorsque laParole de Dieu vient à vous, non de l’extérieur, mais du dedans devous-même, si vous avez alors une Mer Rouge à traverser, Ellel’ouvrira devant vous. Si vous vous trouvez dans le désert, ledésert fleurira ; si vous avez besoin de pluie, la pluie tombera ; sivous avez besoin de soleil, le soleil brillera; si c’est de la nourriturequ’il vous faut, la nourriture apparaîtra ; si vous avez besoin d’ar-gent, l’argent se présentera. Pourquoi ? Parce que la Parole deDieu est la substance de la vie et c’est de cette Parole que sort lachair, ou forme : votre corps, votre commerce, votre foyer, votreprofession, vos capacités, vos acheteurs, vos clients, vos res-sources.

En dépit du fait que vous lisiez ces mots, ils n’ont encore aucunpouvoir en ce qui vous concerne, et même s’ils vous paraissentraisonnables et si vous en acceptez le message intellectuellement,cela ne leur confère toujours aucun pouvoir en votre faveur. Lemessage ne devient pouvoir que lorsque vous l’avez enfoui pro-fondément au-dedans de votre propre conscience et l’avez méditéjusqu’à ce que des profondeurs de vous-même jaillisse la réponse,avec une acceptation en profondeur qu’on pourrait appeler intime

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conviction, ou réalisation. Les assertions qu’on trouve dans leslivres – sous forme de mots, phrases et paragraphes – représen-tent la vérité concernant la Vérité, et cette vérité vous ramènevers les profondeurs de votre propre intériorité, où vous créez unespace libre dans lequel la Parole peut se manifester.

Connaître la vérité dans la méditation contemplative

Si vous tentiez de réaliser une guérison et si vous vous pré-pariez à vous installer pour donner un traitement ou entrer enméditation contemplative, vous vous remémoreriez consciemmentchaque pensée et chaque idée que vous pourriez trouver au sujetde Dieu et de la création spirituelle – mais non au sujet de l’homme,d’un patient, d’une maladie, d’un péché ou d’un état de pénurie.La vérité, c’est que vous ne pouvez connaître aucune vérité concer-nant l’homme, excepté que, de lui-même, il n’est rien. C’est pra-tiquement tout ce qui peut être dit sur l’homme. Mais vous pou-vez connaître la vérité concernant Dieu et c’est elle qui constituevotre traitement ou votre méditation. De sorte que vous pourriezvous asseoir tranquillement en vous remémorant ceci :

Dieu est, et puisque Dieu est un, Dieu est infini et Dieu est toutce qui est. Dieu est présent là où je suis.

Dieu est l’unique loi parce que Dieu est le législateur. PuisqueDieu est l’unique loi, il n’existe aucune loi de maladie, de pénurieou de limitation. Dieu est loi, loi d’abondance. Dieu est pouvoiromniprésent, loi toute-puissante, de sorte qu’il n’existe aucune lois’opposant à la loi de Dieu, et Dieu est la loi qui régit mon êtreindividuel.

Dieu est amour, donc, il n’y a pas de pouvoir s’opposant àl’amour de Dieu.

Dieu est vie, par conséquent la vie ne comporte ni maladie, nimort.

Dieu est conscience, conscience infinie, immortelle, divine ;donc, il ne saurait y avoir d’inconscience.

Dieu est intelligence infinie et par conséquent il n’existe aucunealiénation mentale, aucun manque d’intelligence, ou aucune

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croyance charnelle de retard mental. Il n’y a aucune vérité dansces notions, elles ne recèlent aucun pouvoir puisque Dieu est le seulpouvoir.

Peu importe l’apparence de péché, de maladie, de mort, demanque ou de limitation que je contemple, il n’y a en elle aucunpouvoir. Il n’y a aucun pouvoir dans l’apparence de péché, demaladie, de mort, de pénurie ou de limitation. Ainsi, si cette appa-rence veut continuer d’exister, laissez-la faire, mais ne lui accordezaucun pouvoir. Il n’y a aucun pouvoir en dehors du pouvoir deDieu.

Telle est la vérité au sujet de la Vérité, mais lorsque vous avezdéclaré toute la vérité dont vous ayez connaissance relativementà Dieu et à la création de Dieu, vous vous installez dans une atti-tude d’écoute attentive et c’est alors que la parole – la PAROLE enlettres capitales – se révélera à vous. Il est possible que vous L’en-tendiez au-dedans de vous comme si vous entendiez une voix ; ilest possible que vous voyez un éclair de lumière ; ou bien ce serasimplement un sentiment que vous éprouverez, une respirationprofonde, puis un soulagement, comme si un poids était tombé devos épaules. Nous appelons cette expérience entendre la parole,même si aucun mot audible n’a été perçu.

Lorsque vous utilisez le langage de la religion et des Écritures,vous pouvez vous permettre certaines licences poétiques. Lorsquevous dites que vous entendez « le murmure doux et léger » (I Rois19 : 12), cela ne veut pas nécessairement dire que vous entendezquelque chose. Parfois, cela signifie simplement que vous pous-sez un profond soupir, qu’un sourire éclaire votre visage et quevous vous demandez alors ce qui a bien pu vous tracasser. Toutesles apparences peuvent n’avoir pas changé dans le monde exté-rieur, mais maintenant vous êtes soulagé et libéré de ces appa-rences.

C’est un peu comme si vous regardiez un bouquet de fleurs envoyant en elles des serpents : pendant un instant, vous prenezpeur. Puis vous les regardez à nouveau et, constatant qu’il s’agitde fleurs, vous êtes soulagés – la peur a disparu. La même chosese trouvait présente, qui avait été cause de votre frayeur et elle ne

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vous fait plus peur du tout maintenant parce que vous avez étélibéré du faux concept que vous en aviez.

La croyance opposée à l’expérience

Si vous pensez qu’une maladie est quelque chose à redouter,une chose dangereuse qui peut faire du mal, ou si vous pensezqu’une pénurie est quelque chose dont il faut vous débarrasser,naturellement vous allez craindre tout cela. Tant que vous redou-tez quelque chose, vous en êtes l’esclave. Mais dans un momentd’illumination, vous vous dites : «Pourquoi craindrais-je la mala-die? Puisque Dieu est l’unique pouvoir, quel pouvoir la maladie a-t-elle? Pourquoi redouterais-je la pénurie? Quelle différence celafait-il si j’ai une forte somme d’argent dans ma poche, ou une toutepetite? Dieu est toujours en fonction. C’est tout ce dont j’ai à mesoucier. S’il y a un Dieu, je suis heureux et en sécurité. S’il n’y ena point, j’ai de quoi avoir peur. Mais craindre simplement unepénurie d’argent ou l’absence d’un foyer est une absurdité tantqu’il y a un Dieu».

Vous commenceriez à avoir peur si vous découvriez qu’il n’y apas de Dieu car alors, vous seriez en fâcheuse posture. Mais tantque vous pouvez avoir l’assurance que Dieu est, vous ne devezredouter ni une condition, ni une personne, ni même une bombe.La décision vous appartient. Croyez-vous qu’il y a un Dieu? Je neveux pas dire croire comme on l’a enseigné à la plupart des gens,mais croyez-vous vous-même en Dieu?

– «Oh, oui, répondrez-vous peut-être, je crois en Dieu.– Que croyez-vous au sujet de Dieu?– Je n’en sais rien. »Une telle personne ne croit pas réellement en Dieu ; intérieu-

rement, elle met en doute l’existence de Dieu. Nul ne devrait avoirce genre de croyance au sujet de Dieu. La vraie croyance en Dieuvient lorsqu’une personne fait l’expérience de Dieu, et elle faitl’expérience de Dieu lorsqu’elle fait l’expérience de la Parole, cequi veut dire prendre conscience ou ressentir la Présence. Telleest la Parole. Certes, cette personne débutera par des assertions

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de vérité, mais à l’instant où elle ressent la Parole, sa Mer Rougecommence à s’ouvrir, son désert se met à fleurir, ses ressourcescommencent à se déverser et sa santé redevient bonne.

Connaissez la vérité qui concerne ce qui est

Il n’y a pas de vérité à connaître au sujet de l’homme; ne per-dez donc pas votre temps à connaître la vérité concernant Dupontou Durand. Il n’y a pas de vérité les concernant. « Si c’est moi quirends témoignage de moi-même, mon témoignage n’est pas vrai » ( Jean5 : 31). Par conséquent, si vous parlez de Dupont, de Durand oude vous-même, vous proférez un mensonge. Ne prenez pasconnaissance de la vérité qui concerne l’homme, et n’essayez pasde connaître la vérité relative au péché, à la maladie et à la mort.Il n’y en a point, car il ne s’agit là que d’illusions.

Si, vous trouvant dans le désert, vous aperceviez le mirage del’eau dans le lointain, essaieriez-vous de connaître la véritéconcernant cette eau? Vous ne pourriez faire cela, car il n’y a pasde vérité à connaître relative à cette eau. Cette eau est une illu-sion. Il vous faudra par contre connaître la vérité concernant ledésert, à savoir qu’il est composé de plusieurs choses – soleil,sable, air. Cela est la vérité. Qu’advient-il alors du mirage? Vousregardez à travers lui ; vous pouvez voir encore l’image de l’eauqui est là-bas, mais maintenant, elle n’a plus aucun pouvoir survous : vous ne la redoutez plus ; vous n’essayez pas de la contour-ner ; et vous n’appelez pas non plus les pompiers pour qu’ils lapompent. Vous passez à travers elle, parce que ce n’est pas del’eau que vous traversez, c’est un mirage. Ce que vous avez reconnucomme inexistant – un néant, n’a pas le pouvoir de vous limiter.

Supposons que vous déclariez que la maladie n’a aucun pou-voir ni aucune existence de par la loi mais que vous regardiezensuite si la maladie est encore là. C’est la même chose que dedéclarer qu’il n’y a pas d’eau dans le désert parce que c’est unmirage, puis d’accepter ensuite le mirage comme réel et comme unobstacle. Tant que vous pensez que l’eau dans le désert est bien del’eau, vous en êtes esclave. Vous ne pourrez pas la traverser. Vous

LA PAROLE ET LES MOTS

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rechercherez un moyen de la contourner ou de vous en débarras-ser, mais à la seconde même où vous savez que l’eau n’est qu’unmirage et qu’elle est sans pouvoir, vous mettez votre voiture enmarche et vous foncez au travers du mirage. L’eau n’a plus le pou-voir de vous retenir dès que vous savez que ce que vous appeliezeau n’est pas de l’eau, mais un mirage.

N’essayez pas de vous débarrasserde ce qui apparaît en tant que croyance

Tant que vous pensez à la maladie en tant que maladie, sachantque son issue est la souffrance, la mort ou la dissolution, vous nepouvez vous empêcher de la craindre, de la détester et d’avoirenvie de vous débarrasser d’elle ; mais dès l’instant où vous pou-vez dire : «Non, tu n’es pas une maladie, tu es un mirage, tu esune illusion, tu es un mensonge à l’égard de Dieu», est-il impor-tant que vous persistiez à la voir? Elle a perdu son pouvoir survous lorsque vous pouvez vous rendre compte qu’il n’existe aucunpouvoir divin en elle, aucun pouvoir de quelque nature que ce soit.Parce qu’elle a perdu son pouvoir sur vous, bien que l’apparencepuisse persister pendant un jour, une semaine, ou un mois, soyezassuré qu’elle s’effacera graduellement de votre conscience lorsquevous êtes libéré de votre haine, ou de votre crainte à son sujet, oude votre désir de vous en débarrasser.

C’est un point très subtil car, dans cet état de conscience, vousne devez faire aucun effort pour vous débarrasser du péché, de lamaladie et de la mort. Vous ne faites plus aucun effort pour vousen libérer, ce que vous ne pourriez pas réussir à faire de toutefaçon, car de même l’alcoolique ne peut se libérer de ses serpents.Si, dans ses rêves d’alcoolique, il voit des serpents, ceux-ci demeu-reront présents aussi longtemps qu’il sera sous l’effet de l’alcool.Sous l’effet de l’alcool, il peut croire qu’il voit des serpents et tantqu’il subira les effets de son penchant trop prononcé pour l’alcool,il verra des serpents.

Le péché, la maladie et la mort représentent une croyance enun moi séparé de Dieu, en un pouvoir et une présence séparés de

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Dieu. Tant que vous pensez à un moi distinct de Dieu, à une pré-sence et un pouvoir distincts de Dieu, la substance de cettecroyance se présentera sous la forme de maladie, de pénurie, delimitation ou de péché. Il est vain de tenter de s’en débarrasser. Cequ’il faut faire, c’est essayer de changer l’idée que vous en avezou d’atteindre à l’état de conscience, à la perception consciente etvivante de la Vérité.

À l’écoute de la Parole

Dans l’enseignement spirituel, les mots se référent sans excep-tion à tout ce que vous savez concernant Dieu, la loi divine, laprésence de Dieu, le pouvoir de Dieu, l’Être de Dieu, l’univers deDieu, le royaume des Cieux. C’est une formulation au sujet deDieu ou de la Vérité, mais lorsque vous vous apaisez et ressentezun soulagement, il s’agit alors de la Parole, c’est-à-dire de la cons-cience ou de la perception consciente et vivante de la présence deDieu. C’est la présence de Dieu Elle-même S’annonçant au-dedansde vous. La Parole de Dieu est pouvoir, un grand pouvoir, un pou-voir infini, l’unique pouvoir qui soit : elle est rapide et incisive.

Si les mots que vous et moi prononçons étaient la parole deDieu, eux aussi seraient rapides, incisifs et puissants. Nous n’au-rions qu’à dire, penser ou prononcer des mots et toutes les erreursdisparaîtraient. Mais nos mots – ceux que nous lisons, que nousdéclarons, que nous pensons – ne sont pas la Parole de Dieu. Lesmots que nous connaissons, pensons, lisons, affirmons ou décla-rons au sujet de Dieu et de l’univers de Dieu constituent la véritéau sujet de la vérité, une formulation relative à la Vérité. Ensuite,quand nous savons la vérité, nous pouvons nous installer dansnotre méditation en disant : « Père, je me suis élevé jusqu’à Taconscience, révèle-toi, déclare-Toi».

Au-dedans de vous-même, adoptez une attitude d’écoute. Il sepeut que vous ayez à vous entraîner pendant une semaine, unmois ou une année avant de parvenir réellement au point où vouspouvez vous installer dans une atmosphère de réceptivité et d’at-tente jusqu’à ce que merveilleux soulagement jaillisse du fond de

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vous-même. Toutefois, si vous le recherchez et le désirez, vous pou-vez l’obtenir. La totalité du royaume de Dieu est à portée de votremain, mais à cause de tant de siècles de conditionnement humain,vous avez perdu toute capacité d’entrer en contact avec lui.

Si vous désirez le royaume de Dieu avec assez de force, vousapprendrez à vous asseoir deux ou trois fois par jour pour vousremettre en mémoire chaque vérité dont vous pouvez vous sou-venir au sujet de Dieu, du royaume de Dieu, de l’univers et de lacréation de Dieu ; alors, vous pourrez vous détendre ainsi :

Maintenant, Père, c’est à Toi de parler. Je suis prêt à entendreTa voix. Je suis réceptif à Ta présence. Je n’ai qu’un seul désir – etce n’est rien d’extérieur. Je ne suis pas intéressé par l’acquisitiond’une place, d’une situation, de richesses, de la renommée, de lafortune, du bonheur – ni même par celle de la paix ou de la sécu-rité. Je n’ai qu’un unique désir dans ma vie : Te connaître. C’estlà mon seul désir. Je T’abandonne la totalité de ce monde, Père. JeTe remets tous les êtres et toutes les choses qui en font partie.Laisse-moi seulement T’avoir, Toi. En ce moment même, je nedemande aucun bienfait pour moi-même ou pour qui que ce soitd’autre. Laisse-moi seulement Te connaître.

L’homme matériel prend, l’homme spirituel donne

Toute tentative de votre part, de sauver votre vie, d’obtenir dequoi manger, des vêtements ou un logement, sera vouée à l’échec.Pourquoi ? Votre Père céleste sait que vous avez besoin de ceschoses ; par conséquent, cherchez le royaume de Dieu et vousconstaterez que toutes ces choses vous sont fournies avant mêmeque vous les demandiez. N’accomplissez jamais un travail mentalpour acquérir quoi que ce soit, pour accomplir, réaliser ou obte-nir quoi que ce soit.

L’homme matériel et mortel, celui qui «meurt» chaque jour,est un accaparateur, toujours « à l’affût » pour gagner quelquechose, mais n’arrivant jamais au bout, n’étant jamais satisfait.Même lorsqu’il a réussi à obtenir ses millions – la présidence, un

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nom ou la célébrité – il lui reste toujours une autre étape à fran-chir, et jamais il n’obtient la paix, l’harmonie, un foyer, la satis-faction ou la joie.

L’homme spirituel est tout l’opposé. L’homme spirituel n’éprouveaucun besoin. L’homme spirituel a tout ce que le Père possède et,par conséquent, l’homme de l’esprit est toujours à la recherche devoies nouvelles pour laisser s’écouler ce qu’il possède. Autrementdit, le déversement, à travers l’homme spirituel, se fait conti-nuellement. Quoi qu’il possède, ce n’est jamais une possessionpersonnelle ; de même, il aurait été impossible à Jésus d’accumu-ler des entrepôts ou des greniers. De quelle utilité auraient-ilsété pour Lui? Il possédait Dieu et savait qu’il L’aurait aussi bienà quatre-vingt-dix ans qu’à cent dix ans, de sorte qu’il n’était pasnécessaire qu’il amasse des trésors là « où la teigne et la rouilledétruisent » (Matthieu 6 : 19).

L’homme, une fois qu’il a pris conscience de son être réel, n’estplus quelqu’un qui cherche à obtenir ou à prendre. Selon les appa-rences du monde, il est quelqu’un qui donne, et cependant il n’estpas réellement un donateur. Il est comme la vitre à traverslaquelle le soleil brille. Il est un instrument, un canal. C’est tout,car il ne donne jamais rien qui lui appartienne. Il n’a rien du toutà donner, pas plus que je n’aie à donner ces paroles de vérité. Ellesne sont pas miennes : elles ne font que passer à travers moi. Sijamais j’essayais de les emmagasiner, savez-vous ce qu’il advien-drait d’elles ? Je les oublierais. Par conséquent, ce que j’ai demieux à faire, c’est de les laisser s’écouler à mesure qu’elles seprésentent, de les libérer et de les laisser partir.

Ceci est vrai pour toutes choses de la vie. C’est vrai de lacoopération et de l’amitié, c’est vrai du partage, qu’il s’agisse departager de l’argent ou des idées. Sur tous les plans de la vie,l’homme spirituel ne recherche jamais rien et dès l’instant où lapensée d’obtenir ou de recevoir, y compris de Dieu, traverse votreesprit, vous êtes retombé dans la condition mortelle.

C’est seulement lorsque vous réalisez le «J’ai », en le laissantlibre, que vous vous trouvez dans la conscience spirituelle. Vousdemeurez dans la conscience spirituelle tant que vous êtes cons-cient que le bien s’écoule à travers vous vers le monde. Mais dès

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que la pensée d’obtenir ou de recevoir s’installe, même si vous enêtes digne ou le méritez, vous cessez d’être sous le rayonnementde l’Esprit.

La Vérité mentalement connue n’est pas la Parole

En fait, aucune des vérités que vous connaissez n’est réelle-ment la Vérité. La Vérité Réelle est un quelque chose qu’on neconnaît pas mentalement ; c’est un quelque chose qui Se commu-nique à l’âme. Cette vérité que nous connaissons mentalementconstitue seulement notre préparation à recevoir la Parole Elle-même dans notre âme.

La Voie Infinie ne fait point usage d’affirmations et de néga-tions relatives à la vérité. Il est exact que des passages des Écri-tures ou d’ouvrages spirituels sont utilisés dans le but de recher-cher l’inspiration. Mais il y a une différence entre répéter lacitation: « Il accomplira ses desseins à mon égard » ( Job 23 : 14) plus oumoins d’une centaine de fois et prendre cette déclaration commesujet de méditation, en y réfléchissant profondément jusqu’à ceque vous soit révélé «qui» est ce « Il » dont il est question et quelssont Ses «desseins» à votre égard. Apprenez à vous tourner versle dedans pour permettre au Père de vous donner le passage quidoit être votre manne pour la journée.

Je vous le redis encore et encore, parler de Dieu, lire à Sonsujet ou assister à des classes pour apprendre des choses sur Dieu– rien de tout cela n’assurera votre salut. Accomplir ces actions,toutefois, vous conduira au salut si vous êtes persévérant etferme, mais votre salut ne viendra que lorsque vous réaliserez etreconnaîtrez l’Esprit de Dieu dans votre vie, lorsque vous ferezune authentique expérience de Dieu.

Les fruits de l’Esprit

Vous pouvez obtenir de nombreuses guérisons. Vous pouvezvoir venir à vous de grandes ressources et beaucoup de bonheur

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grâce à la conscience illuminée d’un praticien ou d’un instructeur,mais cela ne saurait en aucune manière vous assurer une har-monie permanente. Cette dernière ne se produira pas avant quele temps n’arrive où vous demeurerez dans la parole de Vérité etlaisserez cette Parole demeurer en vous, où l’expérience de Dieusera devenue vôtre.

« Le Seigneur Dieu m’a consacré.Il m’a empli de Son Esprit et il m’envoie panser les cœurs meurtris,

apporter la bonne nouvelle aux pauvres, clamer aux déportés : « Vousvoici libres », aux prisonniers : « Sortez », annoncer que le moment estvenu pour Lui de te sauver et de rétribuer tes ennemis, de consoler tesaffligés, Jérusalem, de donner à tes fils un diadème au lieu de cendre,l’huile de joie au lieu du vêtement de deuil, un manteau de louange aulieu d’un esprit abattu.

Oui, le temps est venu de leur crier : « Vous serez mon honneur »,rejetons de mes plants, mon travail et mon œuvre, vous qui rebâtirezles cités dévastées, les restes désolés des temps passés.

Des étrangers se présenteront pour soigner vos troupeaux, laboureret fouler vos grappes.

Vous, on vous appellera Prêtres du Seigneur, ministres de notre Dieu,et vous vous nourrirez avec fierté des richesses de tous les peuples. »

Isaïe 61 : 1-6*

Pourquoi tout cela se produit-il ? Parce que « l’Esprit du Sei-gneur m’a consacré» et cela ne se produit jamais avant, ni pourune autre raison. C’est seulement lorsque l’Esprit du Seigneurvous aura consacré que vous serez appelés «Prêtres du Seigneur»et que les hommes «vous nommeront ministres de notre Dieu».

« Aussi sûrement que le sol fait germer et croître la semence, le Sei-gneur Dieu fait germer la victoire et fleurir la louange face à toutes lesnations. »

Isaïe 61 : 11

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* Cette traduction (à un mot près) est celle de la Bible de Pierre de Beau-mont. Mais vous pouvez aussi vous reporter à votre Bible habituelle.

« Le prophète : Jérusalem pour te servir je ne me tairai pas, je neprendrai pas de repos que ne jaillisse, comme flambe une torche, l’évi-dence de ton salut.

« Le Seigneur : Ta victoire éclatante apparaîtra pour tous. Les roismesureront Ta gloire. Moi-même j’achèverai de la reconnaître en tedonnant un nom nouveau. »

Isaïe 62 : 2

Si vous continuer d’écouter le «murmure doux et léger» dansvotre être intérieur, un beau jour vous l’entendrez dire : Tu es monfils ; tu es mon fils bien-aimé; tu es le Christ de Dieu; en toi je mecomplais. Mais c’est « la bouche du Seigneur» qui vous dira cela :ce n’est pas un praticien ou un instructeur; ce n’est pas un diplômeou un titre. Ce sera « la bouche du Seigneur» Elle-même qui pro-férera ces paroles dans votre conscience et c’est alors que voussaurez que l’Esprit du Seigneur est sur vous.

« On ne t’appellera plus : Délaissée, ni ton pays : le Désolé, car tuseras : ma Complaisance, ta terre : l’Épousée.

Oui, tu seras ma complaisance et j’épouserai ta terre. »Isaïe 62 : 4

« Et le Seigneur se fait entendre jusqu’aux extrémités du monde. Ilclame : Peuple de ma cité, franchis tes portes. Fraie le chemin des exilés.Aplanis la chaussée. ôtes-en les gravats. Brandis un étendard pour lesnations. Ton sauveur vient à toi, son peuple libéré, sa récompense etson salaire ! À sa vue, écrie-toi : Peuple du sanctuaire ! Rachetés du Sei-gneur ! Et de toi l’on murmure : Cité de mon amour, toi que je n’oubliepas ! »

Isaïe 62 : 10-11-12

C’est ainsi que vous serez nommé au moment où vous réali-serez que l’Esprit du Seigneur, l’Éternel, est sur vous. C’est la rai-son pour laquelle je dis que vous devez veiller à ne pas passervotre temps à des exercices mentaux ou uniquement à la lecture.Consacrez beaucoup de temps à la contemplation et à la médita-tion. Contemplez Dieu et les choses divines ; méditez sur Dieu et

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sur tout ce qui Le concerne jusqu’à ce que l’Esprit de Dieu Lui-même proclame effectivement Sa Présence dans votre conscience.

La période d’écoute dans le traitement

Lorsqu’on vous appelle à l’aide, même si, au début, vous avezrecours à un traitement, assurez-vous que votre traitement sefonde sur la Parole de Dieu, par le rappel de tout ce que voussavez et comprenez au sujet de Dieu et du royaume de Dieu.Lorsque cette période est terminée, ne considérez pas que vousavez terminé votre travail. Le sentiment d’avoir fini vient seule-ment après avoir terminé la seconde moitié du travail, consistantà vous installer dans le silence pour écouter, jusqu’à ce que l’Es-prit de Dieu soit sur vous et que vous sachiez qu’Il est là. Vous enavez la perception ; vous sentez une réponse au-dedans de vous-même.

À maintes et maintes reprises, j’ai attiré l’attention sur le faitqu’aucune vérité dont vous avez pris mentalement connaissancen’est réellement vraie. Aucune des vérités que vous ayez jamaisdéclarées ou lues dans un livre n’est réellement vraie. Il s’agitseulement d’assertions ou de pensées sur la vérité : des mots etnon pas la Parole. Il n’existe rien à l’extérieur qui puisse êtreappelé Dieu ; et puisque Dieu est Vérité, aucune chose extérieurene peut être appelée Vérité.

Peut-être ceci est-il le point le plus important de toute la pra-tique de la guérison : n’accordez pas trop de confiance à ce quevous entendez ou à ce que vous lisez. Mettez toute votre foi etvotre confiance dans votre capacité à vous asseoir tranquillementpour écouter. Soyez silencieux. Il est inutile d’aller vers Dieu avecdes mots. Dieu n’entend pas vos mots. Vos mots et vos pensées nepeuvent influencer Dieu. La Présence et le Pouvoir de Dieu sontressentis dans la tranquillité, dans le silence, dans le « lieu secretdu Très-Haut » (Psaume 91 : 1). Ni pensées ni mots ne sont requispour inviter l’Esprit de Dieu à descendre sur vous. Ce qui estrequis, au contraire, c’est le silence, la tranquillité et la confiance.

Asseyez-vous tranquillement et laissez « Ma paix » ( Jean 14 :27) descendre sur vous. C’est une paix qui est au-delà de tout

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savoir, une paix que personne ne peut décrire et que personne nepeut vous donner. Cette paix vient de Dieu et bien qu’elle puissesembler arriver par l’intermédiaire d’une personne, elle n’en vientpas moins de Dieu.

Votre relation à Dieu est une relation d’unicité, de filiationdivine. Indépendamment de quoi que ce soit ou de qui que ce soitd’autre dans le monde, c’est votre relation. Vous pouvez toujoursréaliser cette unicité en vous rendant dans un endroit tranquille,chez vous, dans une bibliothèque publique, ou dans une égliselorsqu’aucun service n’est en cours – dans n’importe quel lieu oùvous pouvez rester silencieux, tranquille, en paix – et vous plon-ger dans une atmosphère divine. Où que vous soyez, dans cet étatde tranquillité, la grâce de Dieu est disponible en raison de votrefiliation divine, à cause de votre unicité avec le Père, et non pasà cause de vos mérites en tant qu’être humain. Il n’y a pas d’êtreshumains dans le monde qui puissent jamais être assez bons pourmériter la grâce de Dieu.

Soyez patient à l’égard de vous-même et des autres

Même dans la profondeur du péché, la grâce de Dieu peutvenir à vous. Ayant reçu cette grâce, les péchés disparaîtront, lamaladie s’évanouira – pas toujours instantanément car, parfois, lapreuve extérieure de la grâce de Dieu n’arrive que lentement. Enconséquence, je vous recommande avec insistance d’être patientenvers vous-même et d’apprendre de ce fait à être patient avecles autres, qui se trouvent aux prises avec différentes formes demaladie, de péché, de pénurie ou de limitation. N’ayez jamaisd’impatience quant à vos progrès ou à ceux de quelqu’un d’autre.

La grâce de Dieu, pour la plupart d’entre nous, ne nous arriveque lentement, non par la faute de Dieu mais à cause de la den-sité de notre humanité. Si tous nos péchés ne disparaissent pas enune seconde, abstenez-vous de juger, de critiquer ou de condam-ner. Si nos vies extérieures ne témoignent pas immédiatement dela plénitude de ce message, ne vous mettez pas à penser qu’il y aquelque chose d’inexact dans le message. Chacun de nous dans

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ce travail essaie de vivre au plus haut niveau de la consciencechristique qu’il est en mesure de démontrer et le fait que nouscontinuons dans cette voie prouve que nous luttons pour atteindredes royaumes de conscience encore plus élevés, des visions plusprofondes du Christ. Soyez donc bienveillant et généreux dansvotre appréciation du degré de réalisation déjà obtenu par vous-même ou par les autres.

Laissez l’Esprit du Seigneur descendre sur vous

Lorsque des êtres chers – membres de votre famille, amis,patients ou étudiants – font appel à vous pour être aidés, ne vouspermettez pas de vous laisser troubler par leurs problèmes. For-cez-vous à vous asseoir dans le silence et recevez l’Esprit du Sei-gneur au-dedans de vous. Pendant que vous faites l’expérience decet Esprit de Dieu, votre ami, votre parent, votre patient ou votreétudiant sera élevé à un niveau de conscience supérieur où, luiaussi, fera l’expérience de l’harmonie, de la grâce et de la paix.

Ce n’est pas en vous faisant du souci pour le monde que vousserez en mesure d’aider le monde. Ce n’est pas en accomplissantdes bonnes œuvres ou en devenant un prosélyte zélé que vousapporterez guérison, réconfort ou ressources. Une seule chosevous rendra capable d’être une lumière pour ce monde: c’est depouvoir vous installer dans la tranquillité et la paix pour sentirl’Esprit du Seigneur descendre sur vous. Alors, cet Esprit du Sei-gneur que vous ressentez au-dedans de vous sera la Grâce salva-trice et guérisseuse pour tous ceux qui se trouvent dans votrechamp de conscience.

Dès l’instant où l’Esprit du Seigneur est sur vous, chaque motque vous dites ou écrivez à vos parents, amis, patients ou étu-diants s’en va faire le tour du monde. Vous ne connaissez pas lalimite de vos capacités lorsque vous avez ressenti l’Esprit du Sei-gneur dans votre conscience. Chaque lettre que vous écrivez, quiporte un message de vérité, constitue une expansion de votre éveilconscient à l’Esprit du Seigneur au-dedans de vous, qui va tou-cher le cœur, l’âme, la conscience et le corps de ceux à qui vous

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écrivez, que ce soit dans la communauté où vous vivez ou par-delàles mers. Cet Esprit en vous est une expansion de la consciencespirituelle qui encercle notre globe.

C’est la Parole, et non les mots,qui porte des fruits spirituels

La Vérité est infinie et toute la vérité qui existe se trouve dansvotre conscience à la minute présente. Par conséquent, vousn’avez à apprendre aucune vérité. Vous avez déjà la vérité dansvotre conscience. La seule raison que vous avez d’étudier cetteLettre, c’est de faire appel à cette vérité au-dedans de vous-mêmepour en avoir une réalisation consciente. Puisque Dieu est votreconscience, soyez assuré que votre conscience est déjà comblée etcomplète et qu’en ce moment elle renferme toute la vérité dontvous pourrez jamais avoir besoin, jusqu’à la fin des temps. Mêmela Bible ne peut rien y ajouter. Vous n’avez qu’à vous tourner versle Père au-dedans de vous et quelle que soit la vérité dont vousayez besoin en ce moment, vous en aurez la révélation : et ce serala parole, non des mots.

Si vous aviez fait l’expérience d’être l’instrument grâce auquelune centaine de cas de rhumatismes ont été guéris, vous pourriezpenser que, pour le cent unième cas, tout ce qu’il vous faudraitfaire consisterait à vous rappeler simplement la vérité utilisée entraitant les cent cas précédents. Mais cela ne servirait à rien. Àchaque nouveau problème, il est nécessaire de se tourner vers lePère au-dedans de vous, vers votre propre conscience divine, pouren recevoir la vérité du moment présent. Ceci révèle clairement laraison pour laquelle il est impossible de mettre au point une for-mule de guérison: la guérison n’est pas le résultat des mots, maisse produit lorsque la Parole Se fait entendre.

La Parole est Cause

Toute vérité qui est à l’extérieur dans le monde, sous forme delivre ou sous toute autre forme est un effet: ce n’est pas une cause.

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La seule vérité qui soit une cause est la vérité qui se révèle dudedans de votre propre être. La vérité lue dans un livre est uneffet, non une cause. Mais quand la Parole de Dieu monte à lasurface, Elle « est vivante et agissante. Plus acérée qu’aucun glaive àdouble tranchant, elle pénètre jusqu’à diviser âme et esprit, articula-tions et moelle ; elle passe au crible les désirs et les pensées du cœur del’homme ». (Hébreux 4 : 12)

Lorsque nous sommes confrontés à un problème, nous nousasseyons dans le silence. Pour être à même de le faire, nous com-mençons par une prise de conscience de Dieu en nous aidant detoutes les assertions relatives à Dieu dont nous pouvons nous sou-venir, mais ceci n’a pas pour but de guérir quelqu’un ou quelquechose. C’est dans le but de nous tranquilliser et de nous rendreréceptifs, dans une attitude de confiance. Alors nous restons assisen disant : «Père, c’est Ton tour maintenant» et nous demeuronspaisibles et silencieux jusqu’à ce que quelque chose se produise.La Parole de Dieu peut venir sous la forme d’une assertion, ousimplement comme un sentiment de soulagement. Si la guérisonn’a pas eu lieu, il peut être nécessaire de recommencer le proces-sus une seconde fois, ou même deux cents fois. N’est-il pas clairque cela ne dépend pas des mots, si vrais qu’ils puissent être etquelle que soit l’autorité qu’ils aient? Il s’agit d’avoir une entièreconfiance dans la Parole.

Les assertions sont l’objet de notre méditation contemplative,nous les creusons et les approfondissons afin que leur sens cachénous soit révélé. Lorsque vous recevez leur signification cachée,vous êtes spirituellement nourri. La méditation n’est pas unrituel, net et tranché. Parfois, elle peut aboutir presque en un clind’œil ; en d’autres occasions, il peut être nécessaire de veiller toutela nuit ou de continuer à méditer périodiquement pendant dessemaines et des semaines. La guérison ne se produit pas tant quevous n’avez pas été élevé au-dessus de la croyance que le problèmerecèle un pouvoir. De nombreuses méditations peuvent être néces-saires pour parvenir à cet état de conscience qui confère la libé-ration. : C’est un état de conscience intérieur et il provoque le sou-lagement, pour vous-même ou pour quiconque ayant fait appel àvous.

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Le nouveau nom

Le but de notre travail est de développer la conscience spiri-tuelle jusqu’au point où nous pouvons discerner spirituellement lavérité concernant nous-même et autrui. Cela se produit lorsquel’Esprit du Seigneur est sur nous ; « la bouche du Seigneur» nousdonne alors notre nouveau nom qui est celui de Fils, Fils de laJustice – le Christ.

C’est de la bouche du Seigneur que nous recevons le nouveaunom de Christ, de Bien-aimé, le bien-aimé d’Israël, Mon fils. Nousentendons cela dans notre oreille, au sein du silence et de la tran-quillité, et c’est ainsi que l’Esprit du Seigneur descend sur nous.

Aloha,

Joël

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Chapitre V

LES CONCEPTS OU… EST

Si je vous demandais ce que vous pensez de la Bible, quelle quesoit votre opinion, elle serait fort probablement très différente del’opinion de toute autre personne qui lit cette Lettre. Il semble yavoir très peu d’opinions concordantes concernant la Bible. Maispeu importe ce que vous croyez ou ce que quiconque croit au sujetde la Bible; elle est néanmoins ce qu’elle est, et ce qu’elle est effec-tivement, personne n’en sait rien. Si la question vous avait étéposée il y a un an, puis reposée aujourd’hui et de nouveau dans unan, aucune de vos trois réponses ne concorderait, parce que votreconcept de la Bible change.

De même, quoique vous puissiez penser au sujet d’une per-sonne, c’est faux. Peu m’importe ce que vous pensez, c’est faux.Pourquoi? Parce que ce que vous pensez représente votre conceptde cette personne au moment présent et ce concept change d’an-née en année et d’un moment à l’autre. Par exemple, comprenez-vous que dans le concept que vous avez de moi il n’y a aucun pou-voir qui me touche? Supposons que vous pensiez que je suis bon.Quelle différence cela fait-il pour moi? Supposons au contraireque vous pensiez que je suis mauvais. Quelle différence cela fait-il pour moi? Quel est le pouvoir de votre pensée sur moi? Dieume maintient et me soutient, aussi ne suis-je soumis à riend’autre que Dieu. De sorte que votre concept de moi ne recèleaucun pouvoir – absolument aucun. Il n’y a aucune vie dans leconcept que vous avez de moi. La vie est en moi, mais non dansvotre concept de moi.

Il en va de même avec tout ce que vous voyez, entendez, tou-chez, goûtez ou sentez : vous ne savez jamais réellement ce que

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c’est. Un diamant peut être beau et posséder une grande valeur.Quelles que soient sa beauté et sa valeur, toutefois, elles résidentdans le diamant, non dans votre opinion à son sujet. Vous pouvezcroire que c’est une pierre du Rhin, mais votre opinion n’a changéen rien la valeur du diamant. Vous ne l’avez pas changée et vousn’avez pas changé sa qualité. Vous pouvez croire que ce diamantest parfait, et il est possible qu’il soit imparfait. Vous pouvez croirequ’il est imparfait, alors qu’il est parfait. Votre pensée à son sujetl’affecte-t-il ? Non. Il est ce qu’il est, et sa valeur réside en lui, nonpas dans le concept que vous en avez.

Dehors, il peut faire soleil ou pleuvoir. Vous pouvez entrete-nir toutes les pensées que vous voulez au sujet du soleil ou de lapluie, mais ces pensées n’auront aucun effet sur l’un ou l’autre.

L’application de cette vérité à l’œuvre de guérison est impor-tante. Vous ne savez pas ce qu’est une maladie, ou un péché. Vousn’en avez qu’un concept et il n’y a pas de pouvoir réel dans un telconcept – aucun. En outre, vous ne connaissez pas la personnequi vient vous demander de l’aider. Vous n’en avez qu’un concept.Il n’y a pas de pouvoir réel dans le concept que vous avez d’elle :le pouvoir est au-dedans de cette personne, et c’est le pouvoir deDieu parce qu’il n’existe pas d’autre pouvoir. Vous devez appren-dre à ne pas haïr ou craindre votre concept de la vie, qu’il s’agissed’un concept relatif à l’homme, au péché, ou à la maladie, car cen’est rien d’autre qu’un concept et les concepts ne recèlent aucunpouvoir réel. Ce que vous considérez comme une personne n’estpas une personne: c’est le concept d’une personne. Mais ce conceptest sans pouvoir. Tout pouvoir est en Dieu.

Un concept n’a que le pouvoir que vous lui donnez

Vous rappelez-vous que le Maître déclara à Pilate : « Tu n’au-rais sur moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait été donné d’En-Haut » ( Jean19 : 11) ?

Examinons maintenant les faits. Pilate était le gouverneur.Pilate était investi de toute l’autorité de César. Pilate était à lafois le juge et le jury. Telles étaient les apparences. Cependant le

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Maître refusa tout pouvoir à Pilate à l’exclusion de celui qui venaitdu Père.

C’est exactement ce que nous disons ici. L’homme n’a aucunpouvoir d’être juste ou injuste, d’être bon ou mauvais, d’êtrepécheur ou pur ; il n’a pas le pouvoir d’être malade ou bien por-tant. Pourquoi? Parce que tout pouvoir réside en Dieu et provientdu Père qui demeure au-dedans de nous.

Dès l’instant où vous commencez à percevoir ce point, vouscommencez à enlever tout pouvoir aux concepts, aux formes, auxpersonnes et aux conditions. Vous faites tout cela consciemment.Il n’existe aucun pouvoir à l’extérieur de vous-même qui puissefaire cela pour vous. C’est vous, vous-même, qui devez apprendreà regarder l’homme comme le Maître a regardé Pilate, en disant:«Non, maintenant, je vois que vous êtes un concept. Vous êtes uneimage, un effet, mais le pouvoir réside en Dieu qui vous a créé.Même vos pensées sont sans pouvoir : c’est le Dieu qui a fabriquévos pensées qui a le pouvoir. Vous n’avez aucun pouvoir. Tout pou-voir est en Dieu».

Vous apprenez également à réagir de même dans les cas demaladie, de péché ou de pénurie. Vous ne vous contentez pas defermer les yeux en disant : «Cette chose n’existe pas», ou «Il n’y aaucune réalité en elle». Cela serait se conduire comme l’autruchequi enfouit sa tête dans le sable. En ignorant une chose, vous nepouvez ni la changer, ni vous changer vous-même. Vous devez êtredéterminé à regarder toute forme d’erreur «droit dans les yeux»– n’importe quelle forme, peu m’importe combien son apparencepeut être affreuse, ou ignoble. Regardez-la bien en face avec laconviction suivante: «Vous n’avez aucun pouvoir. Le Dieu qui vousdirige et vous fait mouvoir, le Dieu qui est votre mental, le Dieuqui est votre Âme, votre Esprit, ce Dieu qui vous a donné votrevie et votre mental, c’est en Lui que réside le pouvoir».

C’est la raison pour laquelle, en considérant une certaine condi-tion, vous demandez: «D’où venez-vous? Vous êtes un effet : vousn’êtes pas une cause. Vous êtes un effet. Quelque chose a dû vousproduire. C’est ce qui vous a produit qui est le pouvoir. Et main-tenant, qu’est-ce qui a bien pu vous produire si Dieu a fait tout cequi a été fait et si rien n’a été fait qui ne l’ait été par Dieu? »

LES CONCEPTS OU… EST

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Les concepts ne recèlent aucun pouvoir :Dieu seul est pouvoir.

Comment concilier un Dieu, un bien infini et une maladie ?Tout est fait à l’image et à la ressemblance de Dieu, de sorte que,même lorsque vous voyez ce que le monde nomme maladie, vousn’êtes pas plus en train de regarder une maladie que vous neregardez de l’eau quand celle-ci vous apparaît dans le désert : ceque vous regardez est une image, une illusion, une apparence, etcela ne recèle aucun pouvoir. C’est grâce à cette prise de cons-cience que la guérison se produit – non pas en niant la maladie,non pas en s’en détournant, non pas en essayant de s’élever au-dessus d’elle, mais en la regardant bien en face, en disant: «Dieua fait tout ce qui a été fait et tout ce que Dieu a fait est bon. Toutechose que Dieu n’a point faite, n’a jamais été faite. Par consé-quent, qui que vous soyez, vous n’avez aucun pouvoir car, si vousprovenez de Dieu, le Dieu qui vous a fait est le seul pouvoir. »

Les second et troisième chapitres de la Genèse rendent comptede la création selon le concept humain et non de la création deDieu. L’homme regarde cette création avec sa vision limitée et luidonne un nom qui s’accorde avec le concept qu’il en a. Il dira: «Tues un serpent, donc je te crains.» À partir de ce moment-là, il vivradans la crainte d’un serpent. Mais quelques rares personnes dansle monde se souviennent que Dieu doit avoir créé le serpent éga-lement. Le serpent n’est jamais empoisonné par du venin de ser-pent. Il en est rempli, mais il n’en est pas empoisonné, de sortequ’il est évident que ce venin n’est un poison que lorsque nousl’acceptons comme tel, lorsque nous acceptons ce concept à sonsujet. En fait, on extrait le venin du serpent pour l’incorporer dansdes médicaments. Ce monde est bien étrange : nous redoutons lamorsure des serpents, et pourtant un docteur se sert de cette sub-stance qui est considérée comme un poison pour l’injecter à quel-qu’un, avec pour résultat le soulagement ou la guérison de cer-tains désordres physiques.

Tout est une question de concept. Ce que vous voyez, enten-dez, goûtez, touchez et sentez n’est pas la création de Dieu : c’est

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un concept de la création de Dieu et ce concept ne recèle aucunpouvoir, excepté celui que notre croyance lui attribue. Il n’y aaucun pouvoir dans n’importe quelle chose que vous puissiez pen-ser, voir, entendre, toucher ou sentir. Tout pouvoir est en Dieu.Lorsque vous persistez dans cette attitude de façon active au seinde votre conscience, le jour comme la nuit, cela devient en vousl’objet d’une certitude.

Il y a, certes, de bonnes raisons de garder le secret. Lorsquevous plantez une graine dans la terre, vous l’y laisser. Vous ne ladéterrez pas pour surveiller sa croissance. Vous la laissez enfouiedans la terre et c’est dans cette obscurité que la graine éclate etprend racine, toute la suite de son développement ne se produi-sant qu’après. De même, vous plantez une graine de vérité dansvotre conscience et ce n’est rien de plus qu’une simple semencede vérité pénétrant dans votre conscience. Vous ne devez en par-ler à qui que ce soit, car cela reviendrait à creuser la terre pourinspecter votre semence. Gardez-la secrète et que ce soit une chosetenue pour sacrée au-dedans de votre propre être; réfléchissez-y ; pensez-y et mettez-la en pratique jusqu’à ce qu’elle ait unechance de voir le jour et de s’attester elle-même.

Le jugement juste ne peut avoirles apparences pour base

Le Maître a enseigné à ses disciples de s’abstenir de juger lespersonnes et les choses lorsqu’Il leur a dit : « Pourquoi m’appelles-tu bon ? Un seul est bon et c’est Dieu » (Matthieu 19 : 17). Si vous nedevez pas dire que Jésus est bon, alors, ne le dites d’aucun hommeni d’aucune chose. Ne dites pas que la santé est bonne ; ne ditespas que les richesses sont bonnes ; ne dites pas que le bonheur estbon : appelez bon uniquement Dieu. En d’autres termes, ne ditesjamais d’aucun effet qu’il est bon, parce que le bien est dans lacause. De plus, il est tout aussi erroné de considérer une chose,quelle qu’elle soit, comme mauvaise. Elle n’est ni bonne ni mau-vaise. Pourquoi? Elle ne peut avoir aucun pouvoir bénéfique etelle n’a aucun pouvoir maléfique, car tout le pouvoir réside en

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Dieu. Dès que vous avez pu cesser d’attribuer un pouvoir béné-fique à un effet et un pouvoir maléfique à un autre effet, vousvous êtes conformé à l’enseignement de Jésus sur deux points. Cen’est pas une personne que vous appelez bonne, c’est Dieu; et vousne craignez pas le mal que Pilate vous présente car vous recon-naissez en Dieu l’unique pouvoir. Ainsi avez-vous enlevé à un effetsa qualité bénéfique et vous avez enlevé à un autre sa qualitémaléfique ; pour vous maintenant, tout le pouvoir est en Dieu.

En pratique, il est très difficile de considérer les gens et lesévénements en s’abstenant de leur attribuer des qualificatifs bonsou mauvais. La plupart des gens sont tellement convaincus quetoute chose et toute personne sont soit bonnes, soit mauvaises,qu’ils s’empressent immédiatement de les considérer en émettantun jugement à leur égard. Même d’un point de vue humain, per-sonne ne peut juger toujours de façon correcte.

Il n’existe aucun moyen de juger de façon correcte et juste àpartir des apparences. Ne regardez pas ce qui paraît être unecondition satisfaisante en la considérant comme bonne, parcequ’elle ne l’est pas. Tout ce qu’elle peut avoir de bon réside enDieu. Ne considérez aucun mal en l’appelant un mal, parce quecela revient à juger seulement sur des apparences. Vous n’avezaucune connaissance de ce qui se cache derrière les apparences,de sorte qu’il s’agit pour vous de vous entraîner à devenir capablesde regarder les apparences humaines de bien et de mal en disant:«Je ne vous juge pas non plus. Je ne vous déclare ni bonnes nimauvaises. Je dirai que vous devez être spirituelles puisque Dieua créé tout ce qui est, et que Dieu est Esprit ». Ce dernier pointest très important car c’est sur une telle base que la guérisons’opère dans la Voie Infinie.

Il est possible qu’un homme passe aujourd’hui un examenmédical satisfaisant, en vue de contracter une assurance, pourtomber raide mort la semaine suivante d’une crise cardiaque. Lemédecin avait jugé selon les apparences. D’après tous ses tests, lefonctionnement était normal et aucun des instruments n’avaitdécelé le moindre trouble. Par contre, beaucoup de personnes quiavaient été condamnées à mourir sont encore de ce monde, alorsque leur docteur est mort. Le verdict d’un médecin peut être que

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la personne concernée n’a plus qu’une semaine ou un mois à vivre,mais ce médecin ignore ce qui est susceptible d’invalider son juge-ment.

Cela m’est arrivé en 1921, lorsqu’on me donna trois mois àvivre. Je fus examiné à l’Hôpital St-Luc, de New York, par l’unde ses médecins chefs entouré de ses assistants : ils me déclarè-rent que je pouvais tout au plus espérer vivre jusqu’en octobre ounovembre de la même année. Ils se sont légèrement trompés ! Ilest probable qu’en jugeant la matière en tant que matière, ilsavaient raison, mais ils ne me connaissaient pas. Je n’étais toutsimplement pas prêt à mourir, voilà tout. C’est pourquoi, lors-qu’ils ne purent plus rien faire pour mon cas, je me rendis auprèsd’un praticien de la Science Chrétienne et en trois mois, je fusguéri.

Il existe des forces à l’œuvre dont les médecins ne savent rien.Il existe des forces à l’œuvre que vous et moi ignorons complète-ment, ou dont nous ne savons que très peu de chose ; c’est la rai-son pour laquelle il est vain de juger selon les apparences.

Une personne peut se mourir de maladie aujourd’hui et setrouver en pleine santé demain. Il ne s’agit donc pas des conclu-sions que vous et moi avions pu tirer en jugeant sur les seulesapparences. Si nous souhaitons juger selon la justice, la vérité estla suivante : Dieu est la vie, donc la vie est éternelle. Telle est lavérité. Mais si je disais que vous êtes en bonne santé ou en mau-vaise santé aujourd’hui, ou que vous êtes honnête ou malhonnêteaujourd’hui, je jugerais d’après des apparences. Je ne connais pasla réalité de vous-même : je ne connais que les apparences quevous présentez.

En m’abstenant de juger, en ne vous jugeant et en ne vouscondamnant point, je réalise que je ne sais rien à votre sujet, saufque vous êtes Dieu apparaissant comme être individuel. Je nesais pas si vous êtes bon ou mauvais, malade ou bien portant,mais je sais que vous êtes Dieu manifesté et c’est là-dessus que jeme fonde. Tout ce que Dieu est, vous l’êtes. Tout ce que Dieu a,vous l’avez. Dieu constitue votre être. Je ne peux pas voir celaavec mes yeux. Non, avec mes yeux, je ne puis juger que d’aprèsles apparences. Je pourrais même estimer quel âge vous avez et

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combien d’années il vous reste à vivre sur la terre, mais je pour-rais seulement le faire avec mon jugement humain. Alors, vouspourriez me donner le change et m’abuser.

Reconnaissez le EST

Il n’est pas possible d’émettre un jugement correct en consi-dérant les apparences, parce que vous êtes ce que vous êtes, et ceque vous êtes, c’est Dieu en manifestation, Dieu S’exprimant,Dieu étant, c’est l’état christique. C’est cela que vous êtes. Vousêtes esprit. Telle est la vérité, mais puisque je ne sais pas ce qu’estl’Esprit, je ne m’engage dans aucun jugement. Je me borne àdéclarer le est.

Je ne sais pas ce qu’est l’Esprit, c’est pourquoi je ne porte tou-jours aucun jugement sur ce que vous êtes. Vous ne savez pas nonplus ce qu’est l’Esprit. Vous ignorez ce qu’est l’Âme; vous ignorezce qu’est la Conscience. De sorte que, lorsque je dis : «Vous êtesÂme», cela revient à dire que vous êtes ce que vous êtes, et je nesais pas ce que c’est, même si les apparences semblent indiquerque vous êtes bon ou mauvais, malade ou bien portant, petit ougrand. Je sais seulement que vous êtes Âme, Esprit, Vie. Celan’entraîne ni condamnation, ni critique, ni jugement, ni louange,ni flatterie, rien du tout. C’est simplement déclarer la vérité. Dèsque je qualifie cette vérité en disant que vous êtes bon, mauvais,riche, pauvre, en bonne santé, malade, jeune ou vieux, je suis dansle domaine du jugement, des concepts, des apparences, et je neferai aucun progrès de cette manière-là.

N’essayez pas de comprendre mentalement ce qu’est Dieu,parce qu’il n’existe aucun moyen d’y parvenir. Lorsque vous aurezatteint ce lieu de silence au centre de votre être, Dieu Se révé-lera, mais vous ne serez jamais en mesure de Le mettre en mots,même après votre expérience, de sorte qu’il est vain d’essayer depenser à Son sujet mentalement.

N’essayez pas non plus de penser ce qu’est l’homme, parce quevous ne pourrez pas davantage le représenter. L’homme est le filsde Dieu et vous ne savez pas ce qu’est le fils de Dieu. L’homme

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dans sa véritable identité est le Christ, et vous ignorez ce qu’estle Christ parce que la filiation spirituelle de l’homme ne se révèlejamais à notre identité humaine.

Cessez d’être assujettis à vos concepts :dominez-les

Connaissez-vous l’homme auquel Dieu a donné la domination?C’est l’homme du premier chapitre de la Genèse, qui fut créé àl’image et à la ressemblance de Dieu. Un être humain n’a jamaisreçu la domination ; c’est l’homme créé à l’image et à la ressem-blance de Dieu, c’est l’homme que vous êtes lorsque vous cessezd’accepter les apparences qui l’a reçue.

Vous êtes à l’image et à la ressemblance de Dieu seulementlorsque vous cessez d’avoir des concepts, lorsque vous cessezd’avoir des opinions ou des croyances au sujet de cet univers etlorsque vous vous mettez à l’écoute pour recevoir une intuitionspirituelle. Alors, votre mental est totalement libéré de toutes sesopinions et de tous ses jugements et vous êtes le fils de Dieu. Toutce que le Père possède se déverse par votre intermédiaire.

Dieu ne Se révèle pas aux êtres humains parce que, s’il le fai-sait, il n’existerait pas un seul malade, ni un seul pécheur ; il n’yaurait aucun accident; pas une seule guerre n’éclaterait. La condi-tion humaine est quelque chose de séparé et distinct de Dieu,sinon rien ne la troublerait.

Dieu apparaissant en tant qu’homme n’est jamais dans l’en-nui ; il n’est pas en train de mourir, il n’est pas pauvre et ne setrouve pas sur un champ de bataille. Vous êtes cet homme spiri-tuel uniquement lorsque vous avez appris à cesser de penser entermes de bien et de mal. C’est alors que vous êtes Dieu Lui-mêmeen manifestation. Lorsque vous ne posez ni sur une personne nisur une condition l’étiquette qui la qualifie de « bonne » ou de«mauvaise», vous êtes alors l’enfant de Dieu et vous avez autoritésur toutes choses.

Quelles sont toutes ces choses ? Toutes ces choses sont desconcepts. Tout ce qui existe sur terre n’est qu’un concept. Puisquevous êtes en réalité Dieu apparaissant en tant qu’être individuel,

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je n’ai aucun contrôle sur vous. Mais si j’entretiens un concepthumain à votre encontre, vous qualifiant de jeune ou de vieux, deriche ou de pauvre, de malade ou de bien portant, je peux merendre maître de ce concept que j’ai de vous, et dès l’instant oùj’ai réussi à me rendre maître du concept que j’avais entretenusur vous, je vous contemple tel que vous êtes et je suis satisfait decette ressemblance. Autrement dit, vous n’avez pas été changé,car vous étiez le fils de Dieu depuis le début. Seul a changé monconcept de vous et c’est ce changement qui constitue la guérison.

Spirituellement, aucune personne n’a d’autorité sur une autre.Dieu n’a jamais investi une personne d’un pouvoir sur une autrepersonne, même pour le bien. La maîtrise ne peut s’exercer quesur le concept que vous avez d’un autre. Si vous voyez un hommeen train de voler et croyez qu’il est un voleur, cet homme sera pourvous un voleur. Vous aurez renoncé à votre propre maîtrise enjugeant ainsi selon les apparences. Mais vous avez au-dedans devous-même la capacité de vous abstenir de tout jugement et dechanger de ce fait le concept que vous avez de cet homme.

Juger selon la justice vous donne l’autorité, l’autorité sur votreconcept. Et qu’est-ce que juger selon la justice? C’est comprendreque Dieu est la réalité de l’être individuel. Ayant compris cela,vous avez dépossédé la personne dont il s’agit, d’abord du pouvoird’être malhonnête à votre égard, et ensuite du pouvoir d’être mal-honnête, tout simplement. C’est ce qu’on appelle une guérison.Vous n’avez pas changé l’individu : vous avez changé le conceptque vous en aviez ; vous vous êtes abstenu de juger ; vous avezdit : « Je ne te condamne pas non plus » ( Jean 8.11). Pourquoi necondamnez-vous pas? Certes, vous auriez condamné une personnesi vous l’aviez soupçonnée de mal agir, mais maintenant voussavez qui elle est: le Christ, le fils de Dieu. Telle est la dominationque vous avez exercée sur votre concept.

En quoi consiste la domination exercée sur le concept qui anom maladie ? Le concept de maladie implique que même desmalaises mineurs peuvent devenir sérieux ou avoir une issuefatale. Tel est le concept de maladie. Le concept de germe est queles germes propagent la maladie, qu’ils sont les agents pathogènesde la contagion. Tel est le concept. Exercez maintenant la domi-

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nation qui vous a été donnée au commencement et dites : «Arrê-tons-nous là un instant et examinons de plus près ces petits cama-rades ! Qui vous a créés? Si vous existez vraiment, c’est Dieu quivous a faits. Si vous avez une vie, cela ne peut être que la vie deDieu. Si vous avez la moindre intelligence, il s’agit de l’intelli-gence de Dieu parce que tout pouvoir est en Dieu, non en vous.Vous ne détenez aucun pouvoir : vous êtes un effet ; vous êtes unconcept. Je ne vais pas juger selon les apparences : je vais jugerselon la justice. Et quel est le jugement juste? Tout pouvoir résideen Dieu.»

Vous n’avez rien fait aux germes: vous avez exercé votre domi-nation sur le concept de germes, et ces germes poursuivent joyeu-sement leur chemin, mais n’infectent personne ; ils ne provoquentaucun mal à l’égard de qui que ce soit. Tous ceux qui ont prati-qué l’œuvre de guérison ont été témoins de guérisons de maladiesinfectieuses et contagieuses. Certains ont même contribué à stop-per l’infection et la contagion durant des épidémies, prouvantainsi que l’idée d’infection ou de contagion n’est qu’un concept.

Le pouvoir est dans la Cause, non dans l’effet

Vous ne jugez pas, vous ne condamnez pas : vous « jugez selonla justice » ( Jean 7 : 24). Vous regardez les circonstances et vousdites : «Eh bien ! voilà ce que vous êtes : des effets. Ce qui règleimmédiatement la question. Si vous êtes un effet, vous ne pouvezpas être une cause; si vous êtes un effet, vous ne pouvez pas avoirde pouvoir. »

Croyez-vous que votre corps soit une cause? Non, c’est un effet.Sachant cela, vous cesserez de croire que votre corps peut tom-ber malade ou vieillir. Votre corps est un effet : de lui-même, il estsans pouvoir. De son plein gré, il doit rester tel qu’il est pour tou-jours. Il ne peut se mouvoir ; il est sans intelligence ; il n’a aucundésir d’aller à droite ou à gauche, en haut ou en bas. Il demeurelà où il est indéfiniment jusqu’à ce que vous le fassiez se mouvoir.

Toutefois, si vous acceptez la croyance que votre corps est sou-mis à votre contrôle – à vos caprices ou désirs personnels – vousaurez parfois un corps pur et parfois un corps pécheur ; de même

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vous aurez un corps tantôt en bonne santé, tantôt malade, par-fois jeune et parfois vieux. Mais si vous reconnaissez que tout pou-voir réside en Dieu (pouvoir qui fonctionne en tant que votre cons-cience), votre corps ne sera soumis qu’à Dieu, l’Intelligence Divine,et vous serez dirigé et soutenu par Dieu.

Pensez à votre cœur. Peut-il s’arrêter ou se mettre en marchepar lui-même? Non, il y a Quelque Chose qui agit sur lui et le faitfonctionner. Ce Quelque Chose, nous l’appelons Dieu. À l’instantoù vous croirez que vous avez le pouvoir de mettre en mouvementvotre cœur, ou de l’arrêter, votre cœur subirait ces fluctuationsselon votre désir du moment. Au lieu de croire cela, remettez votrecœur aux bons soins de Dieu et faites la même chose avec tousles autres organes et fonctions de votre corps. Comprenez queDieu vous a créé à Son image et à Sa ressemblance et que votrecorps est le temple du Dieu vivant. Il est gouverné par Dieu etsous Son contrôle.

Le corps ne peut être malade ou bien portant indépendam-ment de Dieu, dès que vous avez consciemment retiré tout pouvoiraux effets. Mais personne ne peut faire cela à votre place. Un pra-ticien ou un instructeur peut le faire et obtenir une guérison, maisvous risquez d’en rester vous-même au même point, parce quedemain, quelque chose d’autre peut aller de travers. Vous pouvezobtenir des guérisons grâce à l’intervention d’un praticien ou d’uninstructeur, mais il arrivera finalement un jour où vous devrezassumer vous-même la responsabilité de maintenir en vous uneconnaissance pleinement consciente du gouvernement de Dieu.Pourquoi ne pas commencer tout de suite.

La seule manière de le faire, c’est de vous rendre compte quetout ce qui existe sous une forme visible dans le monde extérieur,existe du point de vue de l’effet. Tout le reste est Dieu, qui estinvisible ; mais pour tout ce qui relève du visible – qu’il s’agisse dece que vous pouvez voir, entendre, goûter, toucher ou sentir – ils’agit d’effets, et un effet n’a aucun pouvoir. Tout le pouvoir résidedans la Cause. Ne haïssez pas l’effet ; ne le redoutez pas ; et nel’aimez pas non plus indûment. S’il s’agit d’un bien à votre portée,jouissez-en. Ne l’aimez pas, mais souvenez-vous que ce dont vousjouissez appartient à Dieu.

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Ne soyez jamais trop joyeux à cause d’une guérison physiqueou d’une démonstration de ressources. Soyez heureux d’avoirobtenu la réalisation de l’Esprit qui S’est manifesté par une gué-rison ou des ressources. Que votre joie demeure en Dieu et nondans l’effet. Sinon, vous ressemblerez à ce millionnaire extrava-gant qui possédait trois millions de dollars, mais avait peur dedépenser trente francs pour déjeuner. C’est ce qui arrive lorsqu’onplace le pouvoir dans l’effet.

La vie réside en Dieu ; l’amour est en Dieu ; la satisfaction esten Dieu ; la paix est en Dieu ; le bonheur demeure en Dieu ; lesressources sont en Dieu. C’est seulement lorsque les gens s’envont chercher ces choses à l’extérieur, sous forme de personnes, dedollars ou de maisons, qu’ils font fausse route.

N’essayez pas de vous libérerdes personnes ou des conditions

La guérison est entièrement fondée sur le principe de ne pasjuger selon les apparences, de n’attribuer aucune valeur auxconcepts, ce qui permet de réaliser dans chaque cas présenté :«Vous êtes un effet et n’avez aucun pouvoir.» N’essayez jamais devous libérer de quiconque ou de quoi que ce soit. Pourquoi leferiez-vous? Aucune personne n’a le moindre pouvoir en réalitéet c’est dans cette vérité que réside votre libération. Vous ne serezjamais libéré de quelque chose ou de quelqu’un, mais vous serezlibéré à l’instant même où vous saurez qu’il n’y a jamais eu depouvoir dans une condition, un événement ou une personne.Alors, vous vous trouverez aussi libéré que vous êtes libéré del’eau dans le désert, une fois que vous savez qu’il ne s’agit pasd’eau, mais seulement d’un mirage.

Lorsque vous êtes libéré du mirage dans le désert, vous nevous êtes pas libéré d’une étendue d’eau, parce qu’aucune eau nese trouvait là. Il en va de même lorsque vous découvrez que vousêtes libéré d’une personne ou d’une condition ; l’expression n’estpas vraiment exacte, parce qu’il n’y avait jamais eu là une per-sonne ou une condition menaçante ou dangereuse. Vous êtes

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libéré maintenant d’un mirage, d’une croyance en un pouvoir, enune personne ou une présence qui seraient extérieurs à Dieu.Toute personne est la présence de Dieu car Dieu est présent entant que personne, en tant qu’un vous ou un moi individuel.

Vous ne pouvez avoir Dieu d’une part, et l’homme d’autre part,pour les réunir ensuite par le présent travail : vous avez Dieuapparaissant en tant qu’homme et vous prenez conscience qu’ilsont toujours été ensemble depuis « avant qu’Abraham fût » ( Jean 8 :58). « Si je me couche au séjour des morts, t’y voilà » (Psaume 139 : 8).Pourquoi ? Parce que Je suis là. Si je suis en enfer, Dieu y estpuisque moi et le Père sommes un; nous y sommes donc obliga-toirement ensemble tous les deux. Nous ne pouvons être séparés.« Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crainsaucun mal » (Psaume 23 : 4). Pourquoi ? Parce que Je m’y trouve.S’il doit y avoir une mort, nous serons deux à mourir, parce qu’iln’y a qu’un seul être, et cet être unique est Dieu.

S’éveiller du rêve adamique

Vous n’êtes ni séparé ni en dehors de Dieu et, grâce au pré-sent travail, vous êtes en train de retourner à Dieu. Par ce tra-vail, vous allez vous éveiller du rêve qui croit à une possible sépa-ration. Si vous avez rêvé que vous étiez en train de vous noyerdans l’océan, lorsque vous vous êtes réveillé, vous n’avez pas eu àassécher l’océan, ni à être tiré hors de ce dernier. Le réveil vousrévèle que vous êtes au lit chez vous. De même, ce travail ne voustire jamais hors du péché, de la maladie ou de la pénurie. Il vousréveille et en regardant autour de vous, vous vous rendez compteque vous êtes au ciel. Vous n’avez jamais cessé d’y être, tout enrêvant que vous étiez en enfer.

Tant que vous considérez qu’une personne ou une condition adu pouvoir et tant que vous la jugez en termes de bien ou de mal,vous êtes dans le rêve, mais dès que vous pouvez vous abstenirde la juger pour prendre ainsi conscience : «Vous n’êtes ni bonneni mauvaise ; vous n’êtes ni morte ni vivante ; vous n’êtes ni richeni pauvre ; vous êtes esprit », à ce moment-là vous vous éveillez

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du rêve et lorsque cette réalisation est présente, le rêve n’existeplus.

Ce travail doit être accompli individuellement autant que col-lectivement. Cette vérité que je vous communique a été révéléeau cours des âges de nombreuses fois et de bien des manières ;c’est une vérité qui libérera les hommes. Il n’y a aucun doute à cesujet. L’homme pourrait être libéré de ses péchés, de ses mala-dies, de ses guerres, de ses pénuries et de ses limitations à l’ins-tant même, pour peu qu’il puisse être convaincu d’admettre cettevérité.

Le monde, cependant, vit dans le rêve, juge selon les appa-rences et les accepte comme étant réelles: et il n’y a aucun moyende convaincre qui que ce soit du contraire jusqu’à ce que la per-sonne elle-même ait suffisamment progressé. « Ayant des yeux, nevoyez-vous pas ? Ayant des oreilles, n’entendez-vous pas ? » (Marc 8 :18) Avez-vous des yeux pour ne pas voir? Tant qu’une personnen’a pas développé une oreille intérieure et un œil intérieur, tantqu’elle n’a pas pris conscience spirituellement, il est inutile de luiprésenter cette vérité parce qu’elle ne peut ni l’apprécier, ni ycroire, ni la démontrer.

Dans le présent travail, il n’est pas nécessaire d’aller dire auxgens ce que vous savez. Vous ne les aideriez pas de cette façon. Siquelqu’un vient vers vous, vous prie avec insistance et prouvevraiment qu’il est prêt à faire un sacrifice, vous pouvez alors com-mencer à partager une partie de votre savoir avec lui parce qu’àce moment-là, il est sérieux. Avant ce moment, il ne cherche qu’àse distraire, à satisfaire sa curiosité ou à avoir une occasion deplus de se moquer. Mais quand les gens sacrifient leurs matinéeset leurs nuits, donnent leur argent et consacrent leur temps àchercher la vérité, vous pouvez être assurés que quelque choseles a touchés au-dedans d’eux-mêmes et vous pouvez alors leurcommuniquer toute vérité que vous souhaitez partager avec eux.

Nul ne peut comprendre ce travail intellectuellement. Il s’agitde quelque chose qui doit pénétrer dans la conscience profonded’une personne. Puisque les choses de Dieu sont folie aux yeux deshommes, n’essayez pas d’aller colporter cette vérité à certainespersonnes, simplement parce que vous aimeriez les emmener au

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«ciel» avec vous. Elles n’y accéderont pas de cette manière et, enagissant ainsi, vous vous priveriez vous-même de quelque chose.Gardez cette vérité secrète et sacrée au-dedans de votre propreêtre, jusqu’à ce que vous l’ayez démontrée. Ce que vous avez réa-lisé dans votre être profond se manifestera ouvertement dans unedémonstration, mais jamais par des discours.

Personne ne vous croira si vous vous promenez avec une pan-carte accrochée dans le dos proclamant: «Je suis bon», ou «Je suisspirituel». Mais vous pouvez rendre manifeste ce que vous avezappris ; alors, les gens vous regarderont et c’est eux qui diront :«Vous êtes bon» ou «Vous êtes bien portant. »

N’essayez pas de changer le mal en bien

N’est-il pas clair que les choses de la terre sur lesquelles nousavons la domination sont des concepts, alors que nous n’avonspas d’autorité sur le monde extérieur? N’essayez pas de faire pleu-voir ou de faire briller le soleil dans le monde extérieur ; n’essayezpas de rendre quelqu’un bien portant, de l’extérieur ; n’essayezpas de trouver un emploi à quelqu’un, de l’extérieur. Ne tentezpas de provoquer un événement, de l’extérieur. Tout ce qui doitarriver, doit se passer à l’intérieur de votre propre être, et ce chan-gement est amené grâce à la domination que vous exercez sur vosconcepts. Dès que vous avez un concept et trouvez en lui quelquecaractéristique bonne ou mauvaise, faites diligence, car il vousfaut parvenir en un point où vos concepts de bien et de mal sontéliminés.

N’essayez pas de changer le mal en bien, car vous ne gagneriezpas autre chose alors qu’un autre concept, différent; et demain, lasemaine prochaine ou le mois prochain, il vous présentera à nou-veau sa face négative. Ne tentez pas de transformer une appa-rence néfaste, quelle qu’elle soit, en une apparence satisfaisante.Au contraire, changez également les bonnes apparences aussi viteque vous changez les mauvaises.

Ne soyez pas heureux d’une situation apparemment bonne car,un jour ou l’autre, elle vous trahira et se changera en mauvaise

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situation. Si vous considérez une chose et la trouvez mauvaise,votre réaction naturelle est de vouloir la voir bonne, et dans lesdeux cas, vous faites fausse route. Ce que vous devez faire, c’est dela considérer sans la juger bonne, mais en voyant en elle l’Esprit :ni le bien, ni le mal, seulement l’Esprit.

Qu’est-ce que l’Esprit? Vous ne le savez pas ; je ne le sais pasnon plus ; et c’est très bien ainsi. Dès que vous avez admis quevous ne savez pas, vous avez la sagesse de l’ignorance. Méfiez-vous toujours de la personne qui est sûre de connaître la véritéspirituelle parce que personne ne connaît réellement la vérité spi-rituelle. Quoi que vous pensiez ou sachiez, ce n’est pas la vérité,et plus vite vous commencerez à vous en rendre compte, mieuxvous vous en porterez. Quelqu’un pourra vous demander: «Connais-sez-vous Dieu ? » Et quelle réponse pourriez-vous donner si cen’est d’avouer que vous ne connaissez pas Dieu? Et comment Dieupourrait-Il être connu humainement? En fait, si Dieu est infini,qui serait la personne qui connaîtrait quelque chose au sujet deDieu ? Une illusion connaîtrait-elle Dieu ? J’en doute fort. Leschoses ne marchent pas de cette façon. Assurez-vous que vousavez la sagesse de reconnaître votre ignorance.

Salomon connaissait à fond ces gens tellement sages qu’ilsdeviennent prisonniers de leur propre sagesse. Ne faites pas par-tie de ceux qui croient connaître la vérité. Contentez-vous de lais-ser la vérité se faire connaître en vous. Et reconnaissez votrepropre néant.

Que ferais-je si je disais que je possède la compréhension? Jeparlerais de moi-même et je porterais témoignage d’un mensonge.Ce n’est pas moi qui détiens la compréhension ; ce n’est pas macompréhension qui aide qui que ce soit : c’est la compréhensionde Dieu qui aide, non la mienne ou la vôtre. Je suis parfaitementdisposé à laisser Dieu détenir toute la compréhension.

Vous n’avez aucune compréhension et vous n’en aurez jamais.Dieu est compréhension infinie et en vous tournant vers le dedansde vous-même, vous laissez la compréhension de Dieu se révélerà vous. Contentez-vous de cela, mais par-dessus tout, apprenezqu’il est tout aussi erroné de qualifier une chose «bonne» que dela qualifier «mauvaise».

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Laissez ce qui EST Se révéler

Si vous vous présentiez à moi, il serait facile pour moi de jugerhumainement ce que vous êtes, qui vous êtes ou comment vousêtes. Mais cela serait faux parce qu’il s’agirait du concept que j’aide vous et ce concept ne serait toujours pas vous.

J’ai commencé à comprendre tout cela un matin autour de latable du petit-déjeuner, partagé avec un étudiant. Nous avionsune petite discussion qui avait pour thème la nécessité de s’abs-tenir de prier Dieu, parce qu’il n’y a aucun moyen d’obtenir quoique ce soit de Dieu ni aucun moyen de faire changer quelquechose par Dieu, de sorte que demander quoi que ce soit à Dieu estfutile. Nous en étions là lorsque j’aperçus sur notre table un petitpot de sirop d’érable et je lui demandai :

«Qu’est ceci ? Sa réponse fut :– Du sirop d’érable.– Comment le savez-vous?– Par association d’idées. Lorsqu’on sert des pâtisseries chau-

des, elles sont toujours accompagnées de sirop.D’après sa réponse, il était évident qu’il émettait le jugement

qu’il s’agissait de sirop d’érable et je dis :– C’est là votre opinion. C’est votre concept. Mais supposons

qu’en ouvrant le pot, nous découvrions qu’il ne s’agit pas de siropd’érable mais de quelque autre sirop. Peut-être n’est-ce même pasdu sirop. Qu’en pensez-vous?

– Eh bien, cela pourrait être également vrai. Je jugeais sim-plement en me basant sur le fait que c’était ce qu’on pouvait s’at-tendre à trouver.

Je continuai ainsi :– Que penseriez-vous si nous renoncions à notre opinion (qu’il

s’agisse de sirop d’érable ou non, et même de quelque chose debon ou de mauvais) pour nous contenter de déclarer simplementque c’est, sans préciser ce que c’est. C’est, tout simplement. Quel-que chose se trouve là, c’est évident. Quelque chose est là, maisj’ignore si cette chose est bonne ou mauvaise. Je puis juger d’aprèsles apparences et dire qu’il s’agit de sirop d’érable et que par

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conséquent c’est bon ; mais quelqu’un d’autre pourrait dire quec’est du sirop d’érable et qu’en conséquence il ne l’aime pas. Desorte que pour lui, il s’agirait aussi de sirop d’érable, mais ceserait quelque chose de mauvais. Par ailleurs, si vous le goûtiez,il est possible que vous vous aperceviez qu’il ne s’agissait pas dutout de sirop d’érable, de sorte que nous nous serions trompés surtous les points. La seule chose que nous puissions dire avec cer-titude, c’est que c’est. Quelque chose est là. »

Telle est exactement mon attitude pendant que j’accomplis uneœuvre de guérison. Vous vous présentez à moi, ou vous me pré-sentez votre condition et, très franchement, j’ignore tout de vousou de cette condition. Je suis certain que je connais encore moinsbien l’anatomie que presque tout le monde, et j’en sais sûrementmoins encore au sujet de toutes les choses qui constituent ce quele monde appelle ses maux. Mais vous vous présentez à moi avecvotre problème et, me tournant vers le dedans de moi-même, toutce que je sais, c’est EST. «Quelque chose est ici. À Toi, Père, de ladéfinir».

Habituellement, ce « déclic » se produit, cette prise de cons-cience qui revient exactement à dire : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je me complais » (Matthieu 3 : 17). «Alors, ne te rendspas coupable d’une interprétation erronée». Dès que j’ai la convic-tion intérieure que vous êtes l’enfant de Dieu, que rien n’est iciprésent, si ce n’est la Présence de Dieu, et qu’il n’y a pas d’autrepouvoir ici présent que le pouvoir de Dieu, c’est alors que la gué-rison s’accomplit.

Dans la guérison spirituelle, n’entretenez pas d’opinionssur les personnes ou les conditions

Si je devais m’ériger en juge et appeler mauvaise votre per-sonne ou votre condition, ou lui donner tout autre qualificatif, quepourrais-je accomplir ? La guérison spirituelle consiste à êtrecapable d’affronter le monde sans le qualifier de bon ou de mau-vais, en se retirant au-dedans pour demander : « Père, de quis’agit-il ? » C’est alors que le Père peut vous rappeler que «celui-

LES CONCEPTS OU… EST

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ci est mon Fils bien-aimé, en qui Je me complais». Ou bien, lePère dira : « Ceci est la Présence même de Dieu ». Ou : «C’est lePouvoir de Dieu», ou encore « Il n’y a rien qui soit séparé et endehors de Dieu». Cela ne vient pas toujours sous forme de mots,mais cela se manifeste par la conviction ou prise de conscience del’omniprésence de Dieu et de Dieu seul.

Lorsque vous rencontrez des gens qui vous plaisent, vousn’échangez pas de paroles du genre : «Vous me plaisez», ou «Jevous plais». Vous avez simplement le sentiment d’une réciprocité.Il est rare que quelqu’un exprime de semblables pensées, mais ilexiste une réciprocité et une compréhension sans paroles. Il enva de même dans la guérison. Il est possible que, de temps àautre, Dieu vous parle d’une voix audible, mais c’est plutôt rare.La plupart du temps, c’est une conviction qui vous vient et vousdemeurez dans cette conviction que tout est bien. Elle est le résul-tat de votre capacité à vous abstenir de décerner des qualificatifsen termes de bien ou de mal. Ne portez aucun jugement en bienou en mal. « Ne jugez pas selon les apparences, mais jugez selon laJustice » ( Jean 7 : 24). En fait, vous ne pouvez pas juger selon lajustice, car le jugement selon la justice vient de Dieu et il ne peutvous atteindre que dans la mesure où vous êtes à l’écoute. Dansvotre silence intérieur, vous devez écouter Dieu et vous aurez soitune réponse audible, un sentiment, une impression ou une prisede conscience de la présence de Dieu, et c’est tout ce qui est néces-saire.

Prenez seulement bien soin de ne pas juger par avance qu’unechose est mauvaise, en vous tournant ensuite vers Dieu pour sol-liciter Son aide. Dieu est. Dieu est omniprésent précisément làoù vous êtes, de sorte qu’il est vain d’aller vers Dieu pour obtenirde Dieu qu’Il soit présent. Il est vain d’aller vers Dieu pour inci-ter Dieu à être bon envers nous. Il est vain de rechercher Dieupour obtenir Son pouvoir, parce que Dieu est ici présent avec toutesa puissance divine. Dieu est présent là où vous êtes. Dieu est lapuissance du bien, omniprésente.

La grâce de Dieu est suffisante. La grâce de Dieu n’est pasquelque chose que vous pouvez obtenir. La grâce de Dieu est quel-que chose qui est. Dieu gouverne cet univers par la Grâce, non

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par la loi, non par le désir, non par la volonté, mais par la Grâce.Et la Grâce est omniprésente dans votre conscience.

Un principe de base de la Voie Infinie réside dans le mot EST.Dieu est ; l’harmonie est ; l’amour est ; la paix est ; la joie est ; lepouvoir est ; la domination est. Pourquoi ? Parce que Dieu est.Dieu est infini, omniprésent, omnipotent et omniscient. Ne voustournez pas vers Dieu pour demander quoi que ce soit. Tournez-vous vers le dedans de vous-même, afin de réaliser que Dieu est.

Moïse a exprimé cette idée par l’expression JE SUIS, ce quiest une autre façon de dire EST.

Je suis déjà. Ne partez pas en quête de Moi. Je suis déjà. Lais-sez-Moi vous rattraper. Je suis déjà puissant au milieu de vous.Je ne te délaisserai point, et ne t’abandonnerai point (Hébreux 13 : 5)...Tout ce que J’ai est à toi. (Luc 15 : 31)

Restez tranquille et laissez Dieu Se révéler au-dedans de vous,parce que Dieu est déjà là, dans l’attente ardente de Se révéler ;inutile de se mettre en quête pour trouver Dieu ; inutile de partirà la recherche de Dieu. Tout ce que vous avez à faire est d’hériterde Lui. Vous ne travaillez pas pour L’avoir, car vous ne Le méri-tez pas; vous ne travaillez pas à la sueur de votre front pour L’ob-tenir. Dieu est déjà. Dieu est déjà l’accomplissement, Il est déjà laplénitude. Pourquoi souhaiteriez-vous quoi que ce soit d’autre.

Aloha,

Joël

LES CONCEPTS OU… EST

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Chapitre VI

L’ANTIDOTE À LA PEUR

La peur saisit l’humanité car la peur, implantée dans l’esprit del’homme, lui a fait oublier que Dieu est la vie de l’homme et quela vie ne peut être détruite, ni par une bombe, ni par la volontédes tyrans. La suggestion hypnotique du monde fait croire àl’homme qu’il a une vie qui lui est propre et qu’elle peut être per-due. Humainement parlant, c’est exact. Spirituellement, sousl’égide du Christ, ce n’est point vrai. Le Maître a permis qu’on luienlève sa vie, prouvant ainsi que ni sa vie ni son corps ne pou-vaient être détruits. Notre vie individuelle ne peut pas davantageêtre détruite, et notre corps ne peut pas l’être non plus par lavolonté ou les actes de l’homme lorsque nous connaissons la véritéau sujet de la vie.

Pendant le bombardement aérien de Londres, au cours de laseconde guerre mondiale, un couple se mit d’accord pour accepterque, puisque Dieu constituait leur vie, leur sécurité et leur sûreté,ils ne construiraient pas d’abri antiaérien comme l’avaient fait tousleurs voisins. De sorte que chaque soir, lorsque le pilonnage com-mençait et que leurs voisins se rendaient à leurs abris, eux se por-taient volontaires pour surveiller les incendies en arpentant lesrues. Non seulement ils ne furent jamais touchés, mais leur domi-cile fut également épargné, alors que de grandes destructionsavaient lieu tout autour d’eux. Ces destructions ne vinrent pas jus-qu’à leur demeure pour la simple raison que leur demeure n’étaitni Londres, ni une maison, ni un abri antiaérien. Leur demeureétait Dieu; ils avaient la vie, le mouvement et l’être en Dieu.

« Le Seigneur est mon roc et ma forteresse » (II Samuel 22 : 2).Beaucoup de gens croient que cela signifie que Dieu va leur

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envoyer une forteresse en briques ou en ciment. Ce n’est pas dutout ça. Cela veut dire précisément ce qui est dit, à savoir quec’est en Dieu que « nous avons la vie, le mouvement et l’être » (Actes17 : 28). Mais qu’a fait la race humaine? Elle s’est coupée de cetteforteresse divine en cherchant la sécurité et la sûreté dans desblocs de matière.

Être un disciple du Christ

Les disciples du Christ ont été emprisonnés « mais un ange duSeigneur, ayant ouvert pendant la nuit les portes de la prison, les enfit sortir » (Actes 5 : 18, 19). Le disciple du Christ monte sur la croixet sort de la tombe avec le même corps. Qu’est-ce qui caractériseun disciple du Christ ? C’est celui qui est mort à sa foi dans lesmoyens matériels ; c’est celui qui est mort à la croyance qu’il luifaut vivre en se servant d’épées ou de bombes ; celui qui est mortà la croyance que la sécurité, la sûreté, la santé et l’harmonie peu-vent être trouvées dans des structures matérielles. Une telle indi-vidualité, née une seconde fois de l’Esprit, vit dans la QuatrièmeDimension de la vie. Elle est encore dans le monde sans être dumonde. Le disciple du Christ se déplace dans le monde et vaqueaux mêmes occupations quotidiennes que les autres, que ce soitdans les affaires, dans un foyer, dans les arts ou dans l’exerciced’une profession ; mais il n’est pas assujetti aux croyances dumonde, à ses craintes ou à ses pouvoirs. Le Maître a dit : « Je ne teprie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal » ( Jean17 : 15).

« Vous aurez des tribulations dans le monde » ( Jean 16 : 33), parceque le monde a des pouvoirs : le pouvoir de l’hérédité, le pouvoirdu péché, le pouvoir de la maladie, le pouvoir des bombes, le pou-voir des guerres, le pouvoir des faux appétits, le pouvoir du cli-mat et des intempéries. Mais lorsque le Maître déclara que sesdisciples devaient être laissés dans le monde, mais sans être assu-jettis à ses pouvoirs, il nous a indiqué la marche à suivre.

Notre prière, c’est d’être laissés dans le monde, afin de pou-voir être une lumière pour ces personnes qui redoutent encore de

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mourir, comme si l’expérience de la mort devait signifier la fin dela vie. Si proche de Dieu qu’une personne puisse être, tôt ou tardelle devra quitter ce plan, mais à moins qu’elle ne redoute de dis-paraître, il n’y a rien à craindre dans cette expérience de transi-tion. En qualité de lumière du monde, nous révélons à ce mondequ’il n’est pas nécessaire de redouter les pouvoirs de ce monde.

Je peux vous dire comment vous serez en mesure d’évaluervos progrès spirituels. Tant que vous conserverez la convictionintime que détruire une autre vie pour sauver la vôtre est légi-time, vous serez dans la condition humaine qui ne se soucie quede son propre moi, et non du Moi unique. Tant que vous consen-tirez à détruire une autre vie pour préserver la vôtre, vous necomprendrez pas le message de Jésus-Christ d’après lequel « Iln’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis »( Jean 15 : 13).

Travail de protection

Au cours de la première guerre mondiale, je m’étais engagécomme volontaire dans la Marine américaine et, bien que je fusseà cette époque un très jeune étudiant en métaphysique, j’avaisappris qu’il était possible de me protéger des pouvoirs de ce mondeen me réfugiant dans le Christ où aucune puissance maléfique nepouvait m’atteindre. J’ai prié de cette manière pendant bien dessemaines jusqu’au jour où je fus frappé soudain comme la foudre.Il me vint à l’esprit qu’il faudrait qu’il y ait un Dieu bien horriblesi, par le fait de réciter mes patenôtres, je pouvais être protégé,alors que les autres personnes qui n’en étaient pas informées pou-vaient aller se faire tuer. Ainsi serais-je là avec mon fusil, en trainde tuer à droite et à gauche, sans être jamais atteint, les seulspauvres diables qui ne savaient rien de mes merveilleuses prières.Je ne pouvais croire qu’un tel Dieu existât et je pris consciencede la grave erreur que constituait cette forme de prière. N’enconnaissant point d’autre, toutefois, je décidai simplement en moi-même de ne plus prier tant que je n’aurais pas appris à prier cor-rectement.

L’ANTIDOTE À LA PEUR

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Bien des jours passèrent et je refusais de recourir à une quel-conque prière de protection jusqu’au jour où, par ce qui semblaitêtre un accident fortuit, je bousculai ma Bible posée sur la tableet elle tomba par terre en s’ouvrant ; et là, sous la forte lumièreélectrique, je lus « Ce n’est pas pour eux seulement que je prie » ( Jean17 : 20). Tout le poids s’envola de mon cœur et de mes épaules etje dis : « Merci, Père. Jamais plus je ne prierai pour moi ou lesmiens exclusivement. Désormais, ma prière est que la grâce deDieu englobe l’humanité, que la grâce de Dieu éveille toute âmevivante à la vie spirituelle».

Je désire que vous sachiez quel miracle s’est alors produit. Jefus transféré d’un lieu à un autre, d’une tâche à une autre, et pasune fois, durant toute la guerre, je ne me suis trouvé en quelquelieu ou je risquais de tirer sur quelqu’un ou de devenir moi-mêmeune cible. Je constatai alors, non seulement que j’étais protégépersonnellement, mais que les autres l’étaient aussi de moi.Depuis lors, j’ai appris une immense leçon, que j’ai exposée dansle chapitre intitulé «Aime ton prochain» du livre La Pratique dela Présence. Le principe est qu’un seul Moi existe, et c’est le Moidivin.

Vivre à partir du principe du Moi Unique

La vie de Dieu est ma vie et la vôtre ; l’âme de Dieu est monâme et la vôtre ; l’esprit de Dieu est mon esprit et le vôtre ; l’êtremême de Dieu est mon être et votre être ; cela signifie que noussommes un par filiation spirituelle. Toute chose qui m’est profi-table doit vous être profitable ; toute chose qui me blesse doit vousblesser, parce que nous sommes un. Toute action de ma part quiest une bénédiction pour moi doit être une bénédiction pour vous;et si c’est une bénédiction pour vous, ce doit être une bénédictionpour moi, car nous sommes un.

Si je commets envers vous quelque acte de nature destructrice,c’est envers moi que je le commets, car nous ne sommes qu’unseul être. Si je me conduis de façon restrictive, ce n’est pas à vousque je refuse quelque chose, c’est à moi. Si j’agis destructivement,

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ce n’est pas vous que je détruis, mais moi, car nous sommes un.Quel que soit le bien que nous fassions, c’est seulement à nousque nous le faisons, et quel que soit le mal, nous ne le faisons qu’ànous-mêmes. Nous nous demandons souvent pourquoi nous devonssubir la sanction de la maladie, du péché, ou de la pauvreté : c’estparce que nous ne réalisons pas ce que nous avons perpétré contrel’humanité.

Pour le monde, il n’y a qu’une seule manière de faire, et c’estpar le biais de nos actes. Le monde crée son bien et crée son malau moyen d’actes, mais cela n’est pas vrai de vous ou de moi.Même si nous nous abstenions d’actes mauvais, cela ne serait passuffisant. Même si nous accomplissions de belles actions, celaserait insuffisant. Paul disait que si nous faisons tout le bien pos-sible sur terre, mais sans avoir la charité, cela ne serait rien (ICorinthiens 13 : 3). Et le Maître nous a dit que si nous ne com-mettions aucun des péchés, en les laissant toutefois pénétrernotre pensée, nous serions des pécheurs : « Quiconque regarde unefemme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans soncœur » (Matthieu 5 : 28).

Ainsi, pour nous, les bonnes actions ne sont pas suffisantes.S’abstenir de mal faire n’est pas suffisant pour nous. Nous devonsfaire un pas de plus et ne point porter de faux témoignages contrenotre prochain. Silencieusement et en secret, nous devons prendreconscience que Dieu est la vie de chacun, qu’il le sache ou non,qu’il en fasse ou non le fondement de sa vie. À l’instant même oùnous commençons à connaître la vérité que Dieu est la vie de cha-cun et que la grâce de Dieu suffit à tous les hommes en tous lieux,lorsque nous commençons à prier pour ceux qui ravagent cemonde – à prier pour que la grâce de Dieu ouvre leur âme et leurconscience à la vérité de l’être, à prier pour que la lumière divinetouche leur conscience enténébrée, à prier pour que chaquehomme soit un instrument que Dieu puisse manipuler à sa guise– alors, et seulement alors, vous commencez – ainsi que moi – à« mourir chaque jour » (I Corinthiens 15 : 31) aux méthodes humai-nes de conduite de la vie et vous faites l’expérience d’une renais-sance en tant qu’enfants de Dieu qui n’ont plus besoin de se sou-cier de leur vie, car ils vivent maintenant par la Grâce.

L’ANTIDOTE À LA PEUR

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Vivre par la Parole

Notre chemin sur le chemin spirituel est partiellement uneexpérience inspirée, toujours suivie par une démonstration pra-tique et vivante de l’harmonie divine. Tout ce que nous lisons dansles Écritures, qui nous parvient avec le pouvoir et la force d’unerévélation, devient un principe à utiliser dans la trame de notrevie.

Le fondement de tout cela, c’est que « la Parole s’est faite chairet elle a habité parmi nous » ( Jean 1 : 14). Nous tentons, dans lamesure du possible, de baser toute notre expérience non seule-ment sur Dieu, mais sur une vie vécue en Dieu, dans la parole,de sorte que notre activité quotidienne devienne l’activité de Dieu.La Parole de Dieu devient tangible dans notre expérience. Nousne vivons pas une vie séparée et à l’écart de Dieu. Au contraire,chaque phase de notre vie qui se fonde sur notre volonté humaineou nos désirs humains se révèle en fin de compte être une expé-rience malheureuse et sans profit.

Supposons que nous nous soyons réveillés ce matin en sachantqu’une journée pénible nous attendait, une journée au cours delaquelle nous serions confrontés à de nombreuses demandes,demandes d’une nature probablement inhabituelle et que nouscraignons de ne pas pouvoir satisfaire. Il peut s’agir de l’un de cesjours où nous savons que nous ne sommes pas de taille à faireface à ce que la journée va nous apporter ; en conséquence, confor-mément à notre pratique de vivre dans la Parole, en laissant laParole vivre en nous, nous nous tournerons vers le dedans denotre conscience pour attendre quelque indication, ou révélation,une Parole qui doit venir du royaume de Dieu situé au-dedans denotre propre être.

Si nous sommes patients et sincères dans notre réalisationque le royaume de Dieu existe au-dedans de nous et que la Parolepeut Se révéler à nous de l’intérieur, Elle finira par Se faireentendre, pas très aisément au début, mais ensuite, avec de lapratique, immédiatement. Nous pourrons alors sentir ou entendreau-dedans de nous-mêmes : « Le Seigneur achèvera ce qu’il a com-

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mencé en ma faveur » (Psaume 138 : 8). Aussitôt, un sentiment desoulagement nous viendra ; notre sentiment de responsabilités’évanouira parce que, désormais, nous avons reçu l’assuranceque le fardeau ne repose pas exclusivement sur nos épaules. Aprèscela, nous nous rappellerons sans doute aussi que « Celui qui est envous est plus grand que celui qui est dans le monde » (I Jean 4 : 4).Celui qui est en moi est plus fort que n’importe quel problèmesusceptible de m’assaillir aujourd’hui ; Celui qui est en moi estplus grand que n’importe quelle demande qui peut m’être adres-sée. Désormais, c’est la Parole même de Dieu qui demeure dansnotre conscience et nous ne faisons plus face à notre journée seuls,mais avec Dieu.

La protection obtenue par la Parole

De même il y a des moments où, pour une raison ou pour uneautre, quelque accident peut se produire à notre encontre demanière imminente. En règle générale, dans notre expériencehumaine, nous n’en saurons rien avant qu’il ne se produise. Maisen demeurant dans la Parole, en nous tournant quotidiennementau-dedans pour être guidé et recevoir des directives, nous décou-vrons que nous sommes prévenus à l’avance non seulement deson arrivée, mais aussi de notre sauvegarde et de notre sécurité.

Je puis vous donner de cela deux exemples concrets. Un jourque j’étais en train de nager à Hawaï, j’entendis aussi distincte-ment que s’ils étaient prononcés par une voix humaine : « Vousallez avoir des ennuis dans quelques jours, mais n’en soyez paseffrayé, Je serai là avec vous. » Et cela me fut répété.

Quelques jours plus tard, je dus quitter Hawaï pour la Cali-fornie et l’avion était en l’air depuis environ une heure lorsquej’entendis qu’un moteur avait des ratés sur ma gauche. Je pen-sai : «Ah, ah, c’est donc ça. » Mais le pilote n’eut pas de réaction.Il continua sa route et de nouveau j’entendis ce même bruit dansle moteur alors que le pilote continuait comme si de rien n’était.La pensée me vint : «Mais... mais que faut-il faire? » Instantané-ment la Voix se fit entendre de nouveau et dit: «La prochaine fois,

L’ANTIDOTE À LA PEUR

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il va virer de bord». Effectivement, à la troisième fois il vira debord et revint sur l’île où la réparation fut effectuée.

À une autre occasion, nous conduisions une classe à Mel-bourne, en Australie, lorsque je m’interrompis pour dire : « Aucours de mon prochain voyage en avion, il y aura des ennuis. Arrê-tons-nous tout de suite et mettons-nous au travail. » Nous avonsarrêté la classe et sommes restés assis en silence un moment: j’at-tendis de recevoir ma paix intérieure. Peu de temps après, je quit-tai Melbourne pour Perth et une heure environ avant d’arriver àPerth, le moteur de droite se mit à faire un bruit de ferraille et àsecouer l’appareil, et nous commençâmes à descendre. Un sourireéclaira mon visage – non la crainte, mais un sourire – parce queje comprenais que, quel que soit le travail de protection requis, ilavait été fait à l’avance par notre classe. Le pilote fit quelquesplongeons vers la gauche, puis vers la droite, et son moteur seremit à bien marcher, de sorte que nous pûmes atterrir sans avoireu d’alerte.

Parfois, lorsque ces avertissements intérieurs sont donnés, ilssuffisent à empêcher un accident. À d’autres occasions, le soucimomentané qui se présente n’est là que pour nous prouver qu’uneprotection divine nous est assurée.

Il n’existe aucune espèce de problème, susceptible de se pré-senter dans les affaires, qu’on ne puisse résoudre de la mêmemanière. Une personne qui tente de gérer une affaire par elle-même peut réussir, ou peut échouer, ou peut n’avoir qu’un succèsnominal, mais son affaire sera toujours tributaire de la conjonc-ture actuelle. Alors que l’homme qui vit en contact avec cetteFlamme intérieure, cette Lumière intérieure, cette Présence dudedans, en demeurant dans la parole et en laissant la paroledemeurer en lui, un tel homme ne se fait aucun souci à propos deses affaires, se bornant à exécuter ce qui lui est donné à fairechaque jour. Il s’aperçoit que, par temps de pénurie ou de pros-périté, des dispositions sont toujours prises pour lui assurer lesuccès.

Quand un individu commence à s’abandonner à Dieu, cher-chant toujours à connaître la volonté de Dieu pour être un ins-trument par lequel elle s’accomplit, la parole de Dieu devient le

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Christ Lui-même au sein de cet individu : c’est ce qui lui permetd’être une lumière pour le monde et un serviteur pour tous.

En maintenant notre conscience remplie de la Parole de Dieu,nous nous attirons l’harmonie, la paix, la prospérité, la santé et lagrâce qui s’écoulent de Dieu. Dans la mesure où nous vivons nosvies indépendamment de la parole de Dieu, dans cette mesurenous nous attirons l’expérience du monde de la limitation, de lapénurie, de la guerre, de la discorde ou du manque d’harmonie.

Lorsque nous laisserons la parole demeurer en nous, la paroledeviendra chair et habitera parmi nous, et notre maisonnée serarégie par la loi de paix et de prospérité. Si nous négligeons denous établir dans la Présence, nous levant le matin pour nousadonner à nos activités matérielles – s’habiller, se laver, se rendreà son travail, tenir la maison – en omettant de remplir notre cons-cience de cette Parole de Dieu, nous deviendrons probablementles victimes de tout ce qui se produit dans le monde extérieur.Alors, nous reviendrons à nos vieilles idées païennes qui blâmentDieu. Mais Dieu ne nous abandonne jamais : c’est nous qui aban-donnons Dieu. Il n’y a pas de meilleur moyen d’abandonner Dieuque de croire l’influence de Dieu inférieure à l’influence d’unebombe, d’un microbe, ou d’un tyran.

La réalisation de la Puissance Unebannit toute crainte

Dès que nous commençons à redouter un pouvoir quelconque,que ce soit le pouvoir d’un homme, d’une chose ou d’une idéolo-gie, nous avons oublié Dieu. Lorsque nous permettons à unecrainte concernant notre corps, ou à une crainte de maladie, depénétrer dans nos pensées, nous avons également abandonnéDieu, car nous avons oublié la réalisation intérieure et la connais-sance que chacun doit avoir de la vérité, à savoir que Dieu estplus grand que ces choses. Nous abandonnons Dieu au moment oùnous avons peur. Nous avons peur uniquement parce que nouscroyons que ce que nous redoutons a plus de puissance que le Dieuque nous vénérons.

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Quelquefois, nous rencontrons des cas qui sont presque effrayants,et nous nous demandons ce que telle maladie va faire à telle per-sonne et quel terrible pouvoir est en train de s’exercer là, jusqu’àce que, tout à coup, une vision du Christ nous arrive disant : «Quelpouvoir? Quel pouvoir? Existe-t-il un autre pouvoir que le pou-voir de la Parole? » C’est là l’unique pouvoir. La Parole de Dieu sefait chair et habite parmi nous. La Parole de Dieu établit la paixau-dedans de nous.

Avez-vous déjà été témoin de ce fait : une personne maladedont l’état ne faisait qu’empirer, trouvant ensuite une autre per-sonne dont la conscience est éclairée, et voilà que le processuss’inverse, que la maladie cesse de s’aggraver, que la personne com-mence à aller graduellement de mieux en mieux pour finir par serétablir complètement? Ce n’est pas par hasard. La situation toutentière a été modifiée par l’introduction de la parole de Dieu surcette scène humaine, Parole maintenue consciemment et avec per-sistance jusqu’à ce que l’harmonie apparaisse.

Beaucoup de personnes manquent leur démonstration par leurimpatience, ou parce qu’elles stipulent le temps qu’il faudraattendre pour que la vérité les guérisse. Aucun de nous ne peut lesavoir, car la guérison spirituelle n’implique pas seulement unchangement de condition physique. Ce changement de conditionphysique ne se produit qu’à cause d’un changement de conscienceet, très souvent, avant d’obtenir notre guérison, il doit se produireun changement de conscience au-dedans de nous qui nous pré-pare à l’expérience.

En d’autres termes, si je suis malade et si je continue à menermon existence quotidienne à ma manière humaine, bien décidé àn’y rien changer, je ne ménage aucune place dans ma consciencepour y laisser pénétrer la guérison. Mais si, étant malade, je com-mence à prendre conscience de ma plus que probable attitude depaïen qui tente d’obtenir de Dieu qu’Il fasse ma volonté au lieude me soumettre à la Sienne, c’est alors que je me prépare à laguérison et que je la reçois. C’est moi-même qui en retardais l’ap-parition, ayant oublié Dieu : je brûlais de l’encens, je rendais unculte à quelque force matérielle, ou je redoutais un quelconquepouvoir matériel.

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Ne priez pas un Dieu spirituelpour qu’il change un univers matériel

Dieu est Esprit, et si Dieu est le principe créateur de cet uni-vers, alors, l’univers est une création spirituelle ; il n’est ni phy-sique ni corporel, il est spirituel. Si cela est vrai, n’est-il pasabsurde de prier un Dieu spirituel de modifier en quoi que ce soitun univers physique qui ne possède pas d’existence réelle?

Supposons que nous soyons en train de rêver et que dans notrerêve, nous soyons sur le point de nous noyer dans l’océan. Danscette pénible extrémité, nous nous mettons à prier. Et pour quoiallons-nous prier ? Pour que la mer se retire, de façon à ce quenous puissions gagner le rivage en marchant, ou pour que quel-qu’un vienne nous secourir ? De notre point de vue, n’est-ce paslà une prière stupide puisqu’il n’y a pas d’eau présente ici ? C’estun rêve, et notre prière doit être : «Éveille-moi hors de ce rêve. »

Supposons que nous rêvions que nous nous trouvons dans unbâtiment en flammes. Quel sera maintenant l’objet de notreprière? Demanderons-nous de l’eau? Dans notre rêve précédent,pourtant, nous voulions être débarrassé de l’eau ; maintenant,nous en avons besoin d’une grande quantité pour éteindre le feuet nous avons besoin d’une échelle pour sortir du bâtiment. C’estpour ces choses que nous prierions dans notre ignorance? Est-cede cela dont nous avons réellement besoin, ou est-ce de prier pournous réveiller de notre rêve? Une fois réveillé, le feu disparaît etil n’y a plus besoin d’eau ni d’échelle.

Nous sommes en plein rêve lorsque nous prions un Dieu spi-rituel pour qu’Il modifie quelque chose de matériel, pour qu’Ilchange quelque structure physique. Dieu n’est pas présent dansle décor extérieur. Notre prière doit être : « Éveille-toi, toi qui dors,lève-toi d’entre les morts et le Christ t’illuminera » (Ephésiens 5 : 14).Alors, tout ce qui est nécessaire pour nous éveiller hors du rêveque constitue un univers physique ou mécanique se produit, etnous commençons à entrer en possession de notre plein héritageen tant qu’enfants de Dieu, rejetons de l’Esprit, éternels et immor-tels.

L’ANTIDOTE À LA PEUR

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Nous avons besoin d’un plus grand nombre de personnes verslesquelles nous pourrons nous tourner pour être aidés, personnesqui ne feront que s’asseoir sans essayer de faire tomber une fièvre,d’enlever une grosseur, de stopper une paralysie ou un délire. Aulieu de cela, elles réaliseront que Dieu est Esprit, que les enfantsde Dieu sont spirituels et que dans cette création rien ne peutentrer qui « souille... ou soit mensonger » (Révélation 21 : 27).

Nous ne traitons pas le corps d’un point de vue structural. Ceciest un univers spirituel et Dieu est seul pouvoir. Redouter uneforme matérielle quelconque est un aspect de l’athéisme. C’estadmettre que tout n’est pas spirituel.

Soyez spécifiques dans votre prise de conscienceque les puissances mentales et physiques

sont sans pouvoir

Tenter de changer un univers matériel, ou tenter sur le planhumain d’intervenir dans le cours des événements qui se passentdans le monde ne nous mènera nulle part. Aucune paix perma-nente ne peut être obtenue en combattant les maux de ce mondeavec les armes de ce monde. La voie n’est point « par la force oupar la puissance, mais par mon Esprit » (Zacharie 4 : 6)... « Vous n’au-rez pas à livrer cette bataille : présentez-vous, demeurez tranquilles etvoyez la délivrance du Seigneur » (II Chroniques 20 : 17). Ni les armesmentales, ni les armes physiques de ce monde n’ont de pouvoir. Sielles en ont un, et s’il n’y a personne pour démontrer qu’elles n’enont point, le monde est perdu.

Mais qui est responsable en cette affaire? N’est-ce point ceuxqui connaissent la vérité et sont éveillés afin de prouver que lesmaux de ce monde n’ont pas de pouvoir? Ces maux peuvent-ilsêtre arrêtés par autre chose que la réalisation de la non-existenceou de l’absence de pouvoir de cela qui, prétend-on, détient unegrande puissance? Mais nous ne pouvons nous attendre à obtenircette réalisation si nous ne sommes pas prêts à consacrer suffi-samment de temps chaque jour pour nous asseoir afin d’exami-ner quelque forme d’erreur – quelque forme de péché ou de mala-die – de la regarder bien en face en prenant conscience que :

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Tu n’es pas une puissance. Tu es l’esprit charnel, ou néant ; tu esle « bras de chair » (II Chroniques 32 : 8) ou néant. Tu ne pourraisavoir aucun pouvoir à moins qu’il ne vienne de Dieu, car il n’y apoint d’autre puissance que celle de Dieu. Dieu est la vie de toutêtre, son immortalité et son éternité ; Dieu est la loi unique, le seullégislateur. Il n’y a pas de loi de la matière, il n’y a pas de loi de lamaladie. La puissance matérielle n’est pas un pouvoir : ce n’estqu’une prétention au pouvoir. Dieu, l’Esprit, est pouvoir; et l’Espritest Infini, l’Esprit est tout, l’Esprit est tout pouvoir.

Tant que nous ne serons pas spécifiques dans notre connais-sance de la vérité, spécifiques dans notre réalisation que noussommes en fait confrontés à des suggestions de puissances phy-siques et mentales qui ne sont pas des pouvoirs, elles continuerontà être pour nous des pouvoirs jusqu’à ce que nous prenions cons-cience qu’elles n’en sont point.

La réalisation spirituelle révèlel’absence de pouvoir de la force matérielle

Dans la majeure partie de notre travail, les guérisons se pro-duisent rapidement et joyeusement. Le principe impliqué est laprise de conscience que croire au pouvoir de la puissance maté-rielle n’est rien d’autre que de l’athéisme. Dieu est Esprit et lapuissance spirituelle est le seul pouvoir réel. Toute autre préten-tion au pouvoir peut être renversée ou annulée. Nous l’avonsconstaté pour la guérison de tous les types de problème. Lorsquec’était nécessaire, des formes matérielles, des aspects du corpsphysique ont été modifiés et, là où c’était nécessaire, de nouvellesparties du corps se sont développées. Pourquoi? Parce que l’Espritest la substance et la réalité sous-jacentes de tout effet.

En présence de la réalisation spirituelle, la force matérielleest sans pouvoir. Qu’elle apparaisse sous forme d’infection ou decontagion, que ce soit sous forme d’hypnotisme ou d’un produitde l’hypnotisme, c’est l’esprit charnel ou « le bras de chair» et par

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conséquent, le néant, puisque l’Esprit est le tout, le réel et l’éter-nel. L’Esprit fait loi.

Dans l’intérêt de l’œuvre de la Voie Infinie dans le mondeentier et par-dessus tout, dans l’intérêt du monde lui-même dansson état actuel, il est important que chaque étudiant de la VoieInfinie se mette à faire une certaine œuvre de guérison pour prou-ver que le péché, la maladie et la mort ne sont pas conformes à laloi de la vie ou à la réalité de la vie. Faire la preuve que les loisphysiques et mentales n’ont pas de pouvoir rendra possible lagrande œuvre consistant à annuler toutes les formes d’hypno-tisme qui semblent émaner d’individus hauts placés et tiennentles hommes en esclavage. Nous devons annuler tout prétendupouvoir physique ou mental partout où nous le rencontrons. Nousdevons accepter la responsabilité, chaque fois que notre attentionest attirée par un pouvoir physique ou mental, d’avoir à nousasseoir dans le calme et la paix pour réaliser que «ni par la force,ni par la puissance», mais par l’Esprit de Dieu, toutes ces chosessont rendues nulles et non avenues.

Où que nous nous trouvions, en tout lieu que foulent nos pieds,c’est là qu’est notre terre, c’est-à-dire la terre sacrée, le lieu queDieu nous a donné pour que nous L’y adorions. Notre adorationconsiste à prendre conscience que l’Esprit invisible est la loi et lacause de tout ce qui est.

Grâce à cette réalisation, sans utiliser de puissance mentaleou de force physique, toute suggestion de nature athéiste peutêtre abordée et détruite. Elle n’est pas détruite par la lutte, encombattant, ni en priant Dieu de faire quelque chose, mais en réa-lisant, dans une tranquillité paisible et harmonieuse : « Merci,Père, ceci est Ton univers, spirituel, complet et parfait ».

Toute autre connaissance susceptible de nous être utile noussera communiquée du dedans de nous-mêmes. Une fois que nousaurons obtenu ou atteint la capacité de demeurer silencieux etcalmes, nous n’aurons plus qu’à déclencher le flot divin avec l’unede ces vérités qui nous sont connues. Mais le vrai pouvoir, le trai-tement authentique viendra à nous du fond de nous-mêmes. Cequi nous est communiqué du dedans est la parole qui est prompte,incisive et puissante.

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Dieu nous contacte dans le silence

Quel que puisse être notre état d’âme lorsque nous entrons enméditation, nous finissons par nous installer dans une paix inté-rieure et lorsque cela se produit, nous sommes au moment cru-cial de notre médiation car la puissance de Dieu se manifeste danscette période où le mental humain a cessé toute activité. Ce n’estpas la connaissance de la vérité qui est l’agent de guérison : c’estce qui se produit lorsque nous avons fini de prendre consciencede la vérité ou d’y penser. C’est alors, dans cette période desilence, que la Parole de Dieu parvient jusqu’à nous.

Déclarer la vérité n’est qu’un processus de préparation à latranquillité silencieuse et à l’écoute ; c’est à ce moment-là quenous parvient soit une pensée, soit un simple sentiment qui estparfois plus important que n’importe quelle parole. Lorsque cesentiment est éprouvé, qu’on peut comparer à une impression desoulagement ou à un profond soupir, c’est le signe que l’EspritLui-même prend en charge notre vie. Les plus grandes œuvres deguérison, les plus grandes œuvres de régénération et réforma-tion, les plus grandes manifestations de la puissance spirituelles’accomplissent en l’absence de toute parole et de toute pensée,lorsque le silence est total. C’est à ce moment-là que quelquechose se produit au-dedans, et c’est ainsi que se révèle l’Espritet Sa puissance.

L’illumination spirituelle et la puissance spirituelle se mani-festent lorsque la pensée humaine, la volonté humaine et le désirhumain sont complètement réduits au silence. Dans cette absencecomplète d’ego, lorsque règne seulement une paix intérieure, uneattente, c’est alors que se produisent ce petit tiraillement, cetteinspiration profonde, ce petit soupir, ce léger sentiment de soula-gement qui nous avertissent que l’esprit est à pied d’œuvre et quele travail s’accomplit.

C’est pur égoïsme que de s’imaginer que notre compréhensionpuisse être jamais l’agent d’une œuvre de guérison. Non, c’est unjaillissement en provenance du dedans ; c’est une Présence, unePuissance qui Se révèle dans le silence, dans la quiétude et lecalme, et c’est Cela qui accomplit l’œuvre.

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Dieu nous contacte dans le silence. Ne nous a-t-on pas dit quela puissance ne réside pas dans la tempête, dans les éclairs et letonnerre, mais seulement dans le « murmure doux et léger » (I Rois19 : 12) ? C’est là que réside la puissance de Dieu: dans « le mur-mure doux et léger» qui s’exprime au-dedans de nous lorsque noussommes silencieux et à l’écoute, paisibles, tranquilles et confiants.Le royaume de Dieu est au-dedans de nous et Il S’annonce Lui-même. Il peut S’annoncer par la parole ; il peut S’annoncer parune lumière; il peut S’annoncer simplement par une chaleur inté-rieure, mais lorsqu’Il le fait, quelque chose se produit.

Laisser le bien s’écouler du dedans

La vérité et le pouvoir de Dieu doivent être trouvés au sein denotre conscience. Dans le silence, nous leur donnons une chancede se dégager pour s’écouler hors de nous. Tout le bien s’écouledu dedans de nous: il ne vient jamais à nous, bien que sur la scènehumaine il puisse sembler venir de l’extérieur ; en fait, s’il n’a pascommencé au dedans, il ne peut même pas sembler venir à nousde quelque lieu extérieur, ou de quelque autre personne.

Nous devons jeter notre pain à la surface des eaux avant quece pain puisse revenir vers nous. Nous devons libérer l’abondanceavant que l’abondance puisse s’écouler vers nous. Nous devonslibérer la vérité avant que la vérité puisse refluer vers nous. Latotalité du royaume est au-dedans de nous et plus grand sera lesilence que nous atteindrons, plus grande sera la Vérité quis’écoulera vers nous et plus grande la puissance qu’Elle libéreradans ce monde.

Soyons vigilants pour ne pas nous permettre d’attendre quequelque forme de bien vienne à nous du dehors, parce que nous luiérigerions ainsi un barrage qui l’empêcherait de s’écouler. Iln’existe point de lieu d’où le bien puisse venir puisque notrepropre conscience est infinie. Par conséquent, tout le bien doits’écouler hors de nous-mêmes.

Lorsque nous nous mettons à méditer, notre seule et uniqueobligation consiste à oublier chacun et l’ensemble des êtres de cemonde, à nous tourner vers le dedans en réalisant que c’est là que

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se trouve le royaume de Dieu. Dans la tranquillité et la confiancede la méditation, personne ne s’introduit dans notre esprit, pasplus que le problème de qui que ce soit. Tout ce que le Père pos-sède nous sera révélé par le «murmure doux et léger».

Dans une semblable méditation, je ne pense à aucune per-sonne particulière, je ne pense pas à son problème; je ne pensepas à moi-même. Je suis seulement silencieux, dans l’attente dequelque signe venant du dedans pour me faire savoir que Dieuest sur le terrain. Et j’attends jusqu’à ce que ce signe se produise– une altération de la respiration, un sentiment de paix, uneimpression de soulagement intérieur. Je sais alors que quelquechose s’est produit parce que la parole de Dieu, la présence deDieu, ou le souffle est sorti de moi.

Jésus a dit : « J’ai senti qu’une force est sortie de moi » (Luc 8 : 46),et la femme fut guérie. Il avait senti ce quelque chose qui s’écou-lait hors de lui dans le monde, et ceux qui étaient réceptifs et yréagissaient positivement en firent l’expérience. On a dit que lesfoules étaient guéries lorsqu’elles s’asseyaient pour l’écouter par-ler. Nous pouvons être certains qu’il ne connaissait pas leurs nomset qu’il ignorait leurs péchés, maladies ou problèmes particuliers,et qu’il n’y pensait absolument pas. Toutes ses pensées n’avaientqu’un seul thème : Dieu. Et lorsqu’il était assis en communionsilencieuse avec Dieu, ou même lorsqu’il donnait ses instructions,il conservait ce silence intérieur. Certains ont obtenu des guéri-sons instantanées et certains ont senti l’Esprit venir sur eux avecune telle puissance qu’ils furent spirituellement régénérés, alorsque d’autres ont dû peut-être revenir deux fois, trois fois ou quatrefois avant d’obtenir soit une guérison physique soit une régéné-ration spirituelle.

Depuis le commencement de l’histoire, la lutte entre le bienet le mal n’a pas cessé. Pour nous, cette lutte entre le bien et lemal ne s’arrête que lorsque nous comprenons la nature de la puis-sance spirituelle et que nous nous retirons dans ce centre silen-cieux et paisible de notre propre être et demeurons en paix jusqu’àce que l’Esprit de Dieu soit sur nous. Dans ce silence, le Saint-Esprit descend et des guérisons de toute espèce se produisent :réformation, guérison du corps, ou cessation d’hostilités.

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Le Saint-Esprit ne peut descendre sur nous tant que noussommes un esprit divisé contre lui-même. Le Saint-Esprit ne peutdescendre que là où l’esprit qui était dans le Christ Jésus est pré-sent, cet esprit qui jamais ne condamne ni ne juge. C’est seule-ment lorsque notre esprit s’est apaisé dans une quiétude inté-rieure ne comportant ni jugement, ni condamnation, n’acceptantni bien ni mal parce que tout émane de Dieu, que le Saint-Espritpeut descendre et les vertus de guérison s’écouler à l’extérieur.Nous ne devons pas nous présenter devant le Moi intérieur avecun esprit dualiste, connaissant le bien et le mal.

Extérieurement, nous pouvons admettre que nous avonsaffaire aux apparences de bien et de mal. En effet, si nous ne leréalisons pas, nous serions aveugles et notre comportement res-semblerait à celui de ceux qui se contentent d’aller partout cla-mant : «Le mal n’existe pas. Tout est Dieu.» Et qui se retrouventtout à coup les quatre fers en l’air !

Tout concept fini relève de l’esprit charnel, d’un sens du moi oud’un pouvoir séparé de Dieu, mais ayant reconnu cela, nousentrons dans le silence pour prendre conscience que ce qui se pré-sente comme étant l’esprit de l’homme ou le «bras de chair» n’estni une puissance, ni une présence, ni une loi.

Nous n’avons pas besoin de craindre de regarder des mots telsqu’« infection» et « contagion». Nous leur faisons face en prenantconscience que :

Vous appartenez à votre père le diable, ou le néant; vous êtes unproduit de l’esprit charnel qui n’est pas un esprit et n’a point deloi. Vous êtes un pur néant parce que tout ce que Dieu a fait estbon et toute chose que Dieu n’a point faite n’existe pas.

Alors, nous sommes revenus à l’unicité, sans condamnation nijugement, et le Saint-Esprit descend sur nous.

L’athéisme de la puissance matérielle

Lorsque quelques-uns d’entre nous sont capables de faire facefermement à tout homme, à toute femme et à tout enfant, ainsi

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qu’à toute chose partout à la surface du globe, en disant: «La puis-sance matérielle. C’est de l’athéisme. Cela revient à revendiquerune puissance indépendante de Dieu. Il n’existe qu’une seule puis-sance, la puissance de l’Esprit», je puis vous assurer que des évé-nements peuvent se produire qui sont des miracles de la Grâce.

Des groupes de la Voie Infinie pourraient se réunir et déciderde consacrer, chaque jour de la semaine, une minute à la causede la paix, une minute pour fermer les yeux, sourire et remercierDieu que la puissance matérielle soit de l’athéisme, alors que laconfiance en l’Esprit de Dieu, en la présence de Dieu, en la puis-sance de Dieu ou la parole de Dieu, est la vraie puissance. La puis-sance matérielle est une absence de pouvoir, le «bras de chair». Decette manière la paix serait sûrement instaurée et très rapide-ment.

Au cours d’une vision qui m’est venue, j’ai vu toute la puis-sance des armements comme étant la matière inerte ; j’ai vuqu’elle ne pouvait se mouvoir par elle-même parce qu’elle n’avaitpersonne pour la remuer. Comment quelqu’un pourrait-il mou-voir quoi que ce soit s’il se trouve en face de lui une personne quia la parole de Dieu dans sa conscience?

La plupart d’entre nous savent par expérience que la matièren’est pas une puissance, et la plupart d’entre nous savent quec’est la parole de Dieu demeurant dans la conscience du praticienqui est la puissance. La matière y répond en transformant unematière malade en matière saine, non point par un traitementmatériel, non point par l’effet de la force matérielle, mais par lapuissance de la parole maintenue dans la conscience.

Cette preuve quotidienne que la parole de Dieu dans la cons-cience d’un individu suffit pour stopper les routines de la matière,transformant une matière malade en matière saine, des corpsmalsains en corps bien portants, des bourses vides en bourses flo-rissantes, des chômeurs en personnes qui travaillent, instaurantaussi des relations harmonieuses entre le patronat et la classeouvrière, une telle preuve a été faite pendant des années.

Tout ce qui représente une forme matérielle ou une puissancematérielle – bombes, microbes, infections – est inactif, un purnéant. Il faut un individu pour le mettre en branle. Mais un indi-

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vidu est libre d’agir bien ou mal – excepté lorsqu’il se trouve misen présence de la puissance de la Parole. Il perd alors tout pouvoirde faire le mal. C’est pourquoi des transformations ont pu se pro-duire grâce à la vérité contenue dans la conscience d’un individu.C’est pourquoi des guérisons de faux désirs, d’alcoolisme ou depropension à la drogue ont pu être réalisées. La matière inerte –l’alcool ou les drogues – s’est révélée sans pouvoir en face d’unindividu qui maintient la parole de Dieu au centre de sa cons-cience.

La parole de Dieu chasse la peur parce qu’elle met en lumièrela vérité qu’en présence de cette Parole, il n’y a pas de pouvoir.Rien n’est pouvoir et personne n’est un pouvoir en présence de laparole de Dieu réalisée. Si nous ne sommes que des êtres humainsse préoccupant de leurs affaires personnelles et n’accordant quepeu de pensées, ou pas de pensées du tout à la Parole, l’on ne sau-rait dire alors que nous avons le Seigneur Dieu, car nous nel’avons point.

Le monde entier serait sauf et en sécurité, ce monde toutentier serait en paix si l’homme maintenait vivante dans sa cons-cience la parole de Dieu. Ce n’est point en la lisant, ni en l’écou-tant que nous serons sauvés, mais c’est en maintenant la Parolede Dieu, la promesse de Dieu, dans notre conscience que l’har-monie, la paix et la santé seront amenées à se manifester dansnotre vie.

Aloha,

Joël.

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Chapitre VII

LIBÉRER LA PUISSANCE SPIRITUELLE

En présence de la puissance spirituelle, le pouvoir temporeln’est pas un pouvoir. Cela ne signifie pas que Dieu, ou l’Esprit,soit une puissance s’exerçant sur qui ou quoi que ce soit. Nousn’exerçons notre autorité sur rien, sauf sur les faux concepts quenous entretenons nous-mêmes. En dernière analyse, la seule vic-toire qui soit est la victoire sur nous-mêmes.

Dans la Voie Infinie, nous avons laissé derrière nous le dogmethéologique prétendant qu’il existe une puissance divine qui s’at-taque à l’erreur ou au mal, une puissance divine en lutte avec lediable, ou qui combat le péché ou la maladie, et nous avonsaccepté comme principe de vérité que l’Esprit est omniscience,omnipotence et omniprésence, rien d’autre n’existant en dehorsde Lui. Ce que nous avons à démontrer, par conséquent, c’estqu’en présence de la puissance spirituelle, il n’existe pas de pou-voir dans le péché, la maladie, la pénurie, les accidents, le cha-grin, ou toute autre forme du malheur humain. Ces choses néga-tives ne peuvent exister qu’en l’absence de la puissance spirituelle.

Dans la Lumière, il n’y a pas d’obscurité

L’obscurité ne peut exister qu’en l’absence de lumière. En pré-sence de la lumière, il n’y a point d’obscurité. La puissance spiri-tuelle est souvent décrite comme une lumière : la Lumière dumonde, la lumière qui illumine le chemin, la Lumière qui éclairenos pas. Dans toute la littérature mystique, la Lumière a été lesymbole de la présence et de la puissance spirituelles. Cette

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Lumière ne combat jamais l’obscurité. La Lumière qui est leChrist ne s’attaque jamais à une forme d’erreur quelle qu’elle soit.

Jésus n’a jamais combattu le péché : Il l’a pardonné ; il n’ajamais combattu la maladie, argumenté avec elle ou contre elle :il a dit : « Lève-toi, prends ton lit et marche » (Marc 2 : 9). Il n’existequ’un seul exemple dans la bible de sa résistance au mal : c’estlorsqu’il jeta hors du temple les «changeurs». Mon interprétationpersonnelle est que ce fut sa manière de dire à ses disciples quenous devons rejeter hors de notre conscience les « changeurs »,c’est-à-dire toutes nos caractéristiques négatives et destructives.La Conscience est le temple. Les croyances négatives, supersti-tieuses, malveillantes, sensuelles ou vicieuses sont les « chan-geurs ». Elles représentent le sens matérialiste qui doit êtreexpulsé de notre temple, de notre conscience.

La rencontre de Jésus avec les changeurs mise à part, leMaître nous a enseigné: « Ne résistez pas au méchant » (Matthieu 5 :39)... « Remets ton épée à sa place, car tous ceux qui prendront l’épée,périront par l’épée » (Matthieu 26 : 52). La Lumière du monde nediscute pas avec l’obscurité ; elle ne combat ni ne tente en aucunemanière d’éliminer l’obscurité. Au contraire, la lumière étant lalumière, aucune obscurité ne peut exister en Sa présence.

« Là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté » (II Corinthiens 3 : 7).Cela ne signifie pas que « là où est l’Esprit du Seigneur », unebataille est livrée, ou encore que « là où est l’Esprit du Seigneur»,il y a la paix, « il y a la liberté». « Il y a d’abondantes joies devant taface » (Psaumes 16 : 11).

De toute évidence, on ne relève là aucun indice de lutte ou decombat, aucune propension à vaincre. Au contraire, il est indiquéque là où Dieu est réalisé existe la paix car il n’y a rien à com-battre. La lumière ne lutte pas avec les ténèbres et, en présencede la lumière, il n’y a pas d’obscurité. En présence de la lumièredu monde, point de péché, de maladie, de mort, de pénurie, delimitation ; point de relations humaines malheureuses. Si nousacceptons ceci comme un principe, nous ferons la démonstrationde la puissance spirituelle, de la présence de Dieu, et c’est tout.Mais la mise en jeu de ce principe dans notre vie quotidienne estune affaire individuelle. Il n’existe pas de formules; il n’est pas

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possible de définir un processus spécifique par lequel un individupuisse démontrer ce principe.

Le Maître nous a donné le principe de non-résistance, mais iln’est pas allé jusqu’à montrer à chacun comment le mettre enapplication. Après avoir admis le principe, il incombe à chacunde nous de voir de quelle manière nous pouvons le mettre en pra-tique dans notre vie quotidienne et faire la preuve qu’en présencede cette puissance spirituelle réalisée, la puissance temporelle,qu’elle soit de nature matérielle, mentale, morale ou financière,n’a pas de pouvoir. En fait, elle n’a même pas d’existence en pré-sence de cette Lumière spirituelle que nous sommes.

La puissance spirituelle est la quantité inconnue

« J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas » ( Jean 4 :32). Cette nourriture peut être considérée comme signifiant lapuissance spirituelle : j’ai la puissance spirituelle. Il s’ensuit quenous détenons l’autorité, parce que Dieu nous a donné cette puis-sance spirituelle qui est elle-même l’autorité. Nous détenons doncl’autorité : nous détenons la puissance spirituelle que le mondene connaît pas. Bien sûr que le monde ne la connaît pas ! Com-ment le monde pourrait-il savoir quoi que ce soit de la puissancespirituelle ? Le monde non seulement n’a absolument aucunmoyen de savoir ce qu’est la puissance spirituelle, mais il ne peutnon plus savoir si une chose telle que la puissance spirituelle peutexister ni ce que la puissance spirituelle serait capable d’accom-plir. Le thème de la puissance spirituelle est la quantité incon-nue pour l’esprit humain. C’est pourquoi Steinmetz, le grandsavant et magicien en matière d’électricité, déclara, il y a biendes années, que la plus grande découverte du vingtième siècleserait la découverte de la puissance spirituelle.

Le monde d’alors ne savait rien de la puissance spirituelle, etil n’en sait pas davantage aujourd’hui. Il n’a pas la plus petiteidée de ce qu’elle signifie, de ses possibilités ou de ses velléités.Le monde humain se repose dans tous les domaines sur le pouvoirtemporel : il compte sur les bombes et les missiles ; il met sa foi

LIBÉRER LA PUISSANCE SPIRITUELLE

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dans toutes sortes de pouvoirs, physiques ou mentaux, qui relè-vent tous de la puissance temporelle. Mais il nous a été dit de ren-gainer l’épée et de ne pas résister au mal.

Le Maître a dit en outre : « N’ayez pas peur » (Matthieu 14 : 27).Le Maître nous aurait-il enjoint de ne pas avoir peur s’il avait euconnaissance de la bombe atomique? Je suis certain qu’il l’auraitfait, parce qu’il a prouvé qu’il avait découvert le secret de la puis-sance spirituelle. Pas un être humain actuellement sur la terrene comprend la nature de la puissance spirituelle. Nous savonsqu’en présence de la puissance spirituelle, les pouvoirs temporelssont impuissants et nous le prouvons dans une certaine mesureen guérissant les maladies, en triomphant des penchants et désirscoupables, en triomphant de la pénurie, de la limitation, des acci-dents et des séquelles d’accidents, mais tout ceci n’a été accomplique sur une petite échelle.

Que se passe-t-il lorsque la naturede la puissance spirituelle est découverte?

Lorsque nous nous rappelons que le principe de la puissancespirituelle a été révélé au monde il y a presque vingt siècles, nousn’avons pas lieu d’être trop fiers de ce qui s’est accompli sur leplan spirituel dans le présent siècle. Certes, il a été fait plus dedémonstrations au cours des derniers quatre-vingt-quinze ansqu’au cours des mille neuf cents années précédentes, et c’est cequi nous permet d’espérer et nous encourage à aller de l’avant enréalisant que, même si nous n’avons pas pleinement réussi, dumoins sommes-nous sur le chemin débouchant sur la réalisationde la nature du pouvoir spirituel.

Quand nous parviendrons à comprendre cela individuelle-ment, ne serait-ce que partiellement, chacun de nous sera enmesure d’accomplir des guérisons, pour nous-mêmes et pour lesautres. Nous susciterons dans la vie des autres un certain degréde paix, de santé et de bonheur, mais seulement dans la mesureoù nous aurons élucidé individuellement le mystère de la puis-sance spirituelle. Si un individu réalise la nature de la puissance

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spirituelle, il pourra apporter une certaine mesure d’harmonie àdes milliers d’autres, mais il s’agira seulement d’un certain degréd’harmonie. Nul ne peut apporter à quelqu’un d’autre l’harmonietotale. C’est quelque chose que chacun doit faire en chassant les«changeurs» de sa propre conscience.

Nous avons tous des «changeurs» dans notre conscience par lefait que nous avons tous encore une certaine croyance en deux pou-voirs, une certaine croyance qui subsiste en la maladie et la santéphysiques, la maladie et la santé morales, la pénurie et l’harmo-nie financières. Quelque croyance en deux pouvoirs est encore àl’œuvre dans notre conscience, et ce sont là les «changeurs» quenous chasserons, non pas en combattant « par la force » ou par « lapuissance » (Zacharie 4 : 6), mais par la réalisation. Cette réalisationdoit concerner la nature de la puissance spirituelle. Elle se produiten se demandant en quoi consiste la nature de la puissance spiri-tuelle. Comment puis-je amener cette puissance spirituelle dansmon existence? Comment puis-je amener cette puissance spirituelledans la vie de ce monde? Comment faire pénétrer cette puissancespirituelle dans mon foyer, dans ma communauté, dans mesaffaires ou dans mon bureau, et dans mon gouvernement?

Si nous commençons par cette question et si nous y travaillonspatiemment, nous pouvons être assurés que nous obtiendrons laréponse. Le royaume de Dieu, la splendeur cachée, est au-dedansde nous. Nous n’avons pas besoin de nous rendre sur des mon-tagnes sacrées ou dans les temples consacrés pour trouver laréponse : nous avons à entrer avec foi dans le temple de notrepropre être car la réponse est déjà cachée en nous-mêmes. Lavraie question que nous avons à nous poser, c’est quelle est l’in-tensité de notre désir de connaître Dieu, de connaître la puissancespirituelle et la présence spirituelle. Jusqu’à quel point sommes-nous affamés et assoiffés de réalisation spirituelle?

La puissance spirituelleaccomplit ses propres œuvres

Nous pourrions dire les choses de la manière suivante : quelleest la gravité de notre problème? Dans la majorité des cas, c’est

LIBÉRER LA PUISSANCE SPIRITUELLE

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uniquement la gravité extrême du problème qui nous poussera àcreuser et à plonger assez profondément pour que nous ramenionsla réponse à la surface. Pour ceux qui se portent encore bien, phy-siquement et financièrement, cette question de connaître Dieupeut probablement attendre jusqu’à l’année suivante, l’annéed’après, ou cinq ans, ou même jusqu’à ce qu’ils commencent à gri-sonner. Mais pour ceux d’entre nous qui ont des problèmes suffi-samment profonds ou graves, l’heure a sonné de partir en plongéedans les eaux les plus profondes, afin d’en ramener les plus bellesperles. Il n’existe pas de perle plus précieuse qu’une compréhen-sion de la nature de la puissance spirituelle et de la présence spi-rituelle.

Lorsque nous parvenons à réaliser la nature de l’Esprit, nousn’avons pas à nous demander ce que nous allons faire avec ; nousn’avons absolument rien à faire. L’Esprit accomplit Ses propresœuvres. Une fois que nous avons contacté la présence de Dieu,cette Présence établit l’harmonie. Une fois que nous sommes par-venus à une compréhension de la nature du pouvoir spirituel,nous sommes la lumière, et il n’y a plus d’obscurité à dissiper.

Mais comment susciterons-nous la manifestation ou l’ex-pression de la lumière spirituelle? Comment le pouvoir spiritueldoit-il être réalisé ? Quelle est la nature de la lumière spiri-tuelle ? Quelle est la nature de la sagesse spirituelle ? Ayantatteint cette Sagesse, nous n’avons rien de plus à faire : nousn’avons pas à mettre la sagesse spirituelle en application lorsquenous l’avons. Elle accomplit ses propres œuvres. « En Ta présenceest la plénitude de la joie », la plénitude de la vie, la lumière totaleet dans cette lumière-là, il n’y a pas d’obscurité. Nous n’avonsjamais besoin de nous tracasser au sujet de la manière de gué-rir la maladie ou de surmonter le péché ou la pénurie. Aucune deces choses ne nous concerne. Nous n’avons qu’une seule préoc-cupation : connaître Dieu, connaître la nature de la présence etde la puissance spirituelles, amener la Lumière du monde à s’ex-primer. À part cela, nous n’avons rien à faire concernant lepéché, la maladie, la pénurie ou la limitation, parce que dans laconscience imprégnée du pouvoir spirituel, ces choses n’existentpoint.

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S’élever au-dessus du niveauoù réside le problème

Récemment, une lettre me parvint qui me parlait d’une pro-priété que son propriétaire désirait vendre, en expliquant com-ment le produit de cette vente serait une bénédiction pour quel-qu’un. Sans y réfléchir, il me vint à l’esprit que dans le royaumede Dieu il n’y a pas de propriétés. Nous ne pouvons présenter àDieu un problème de propriété, parce qu’il n’existe pas de pro-priétés en Dieu et pas de problème concernant une propriété deDieu. Une propriété ne peut être vendue en pensant en termesde propriété. Nous ne pouvons solutionner le problème au niveaudu problème; alors, que faisons-nous? Nous reconnaissons que siDieu ne sait rien au sujet des propriétés, ce n’est pas notre affaire.Tout ce que nous sommes tenus de faire, c’est de connaître Dieu,de faire briller la puissance spirituelle dans notre conscience.

Lorsque des gens m’ont écrit en vue de trouver un emploi, ilm’est apparu que dans le royaume de Dieu, il n’y a point d’em-ploi : il n’y a pas d’employeur et pas davantage d’employé. Par-fois, d’un point de vue métaphysique, il a été dit que Dieu était àla fois l’employeur et l’employé, mais cela n’est pas vrai, parcequ’en Dieu, il n’y a ni employeur ni employé: il y a seulement l’Es-prit. Ce que nous essayons de faire, c’est de rafistoler notreconcept des cieux; mais les cieux ne connaissent ni employeurs, niemployés.

« Mon royaume n’est pas de ce monde » ( Jean 18 : 36). « Monroyaume» ne comporte ni propriétés ni emplois. «Mon royaume»possède en lui la grâce de Dieu. Alors, qu’est-ce que «Mon royau-me» qui n’est pas de ce monde? À une telle question, personne nepeut répondre à la place de quelqu’un d’autre. C’est une questionqui doit recevoir sa réponse du tréfonds de notre conscience.

Tout ce que nous savons du royaume de Dieu, c’est que le Nou-veau Testament dit qu’il n’est pas de ce monde. Tout ce que noussavons de la paix spirituelle, c’est que ce monde ne peut pas ladonner. Elle est d’une nature inconnue de ce monde. Si nous pen-sons que nous allons résoudre notre problème et trouver notre

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paix en vendant des propriétés ou en trouvant des emplois, nousne ferons rien d’autre dans ce cas que perpétuer en nous le senshumain de la vie, tandis que si nous pouvons découvrir en nous-mêmes la nature de la puissance spirituelle, nous aurons décou-vert le grand secret de la vie.

Il y a toujours eu des formes différentes et des degrés diffé-rents de puissance matérielle dans le monde, depuis l’arc et lesflèches jusqu’à la bombe atomique. Au siècle dernier aussi, laquestion du pouvoir mental et de la manière de l’utiliser a étésoulevée : comment exercer ce pouvoir pour se faire des amis etinfluencer d’autres personnes et même, jusqu’à un certain point,les contrôler ? Mais avec la puissance spirituelle, nous avonsaffaire à un pouvoir inconnu de l’esprit humain, parce que l’es-prit humain ne peut comprendre ou recevoir la sagesse spirituelle.« L’homme animal (I Corinthiens 2 : 14)... l’esprit charnel... ne se sou-met pas à la loi de Dieu, et ne le peut même pas » (Romains 8 : 7).

L’esprit humain ne peut connaître la loi de Dieu, et l’êtrehumain pas davantage. Alors, comment, vous et moi, allons-nousle connaître ? Premièrement, nous devons cesser de penser entermes de propriétés, emplois, fièvres ou microbes, pénurie ouabondance, maladie ou santé ; nous devons cesser de penser entermes de pureté ou de péché, toutes choses qui s’appliquent à«ce monde» et à l’être humain, à la « créature » (Romains 8 : 20).Nous devons nous tourner vers le dedans de nous-mêmes : quelleest la nature de mon identité christique? Quelle est la nature demon Être, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu?

Quelle est la nature de l’Être spirituel?

Aucun d’entre nous ne met en doute un seul instant qu’unecertaine partie de nous a été créée à l’image et à la ressemblancede Dieu. Une partie de nous doit être divine ; une partie de nousdoit être l’enfant spirituel de Dieu qui reçoit les choses de Dieu,qui connaît le Père face à face. Il doit y avoir une partie de nousqui peut dire : « Si je vis, ce n’est pas moi qui vis » – c’est la présencespirituelle, la puissance spirituelle, le « Christ qui vit ma vie ».(Galates 2 : 20)

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La tâche qui incombe à chacun de nous, c’est de se tournervers le dedans de soi en posant les questions suivantes : quelle estla nature de mon Être spirituel? Quelle est la nature de ma filia-tion, de ma filiation spirituelle, de ma filiation divine? Quelle estla nature du «moi » qui reçoit les choses de Dieu? Quelle est lanature du «moi» qui est éternel, étant le temple de Dieu? Quelleest la nature du «moi» que Dieu a créé à Sa propre image et res-semblance ? Quelle est la nature du Fils de Dieu, à qui le Pèredit : « Mon enfant, tu es toujours avec moi et tout ce que j’ai est à toi »(Luc 15 : 31). Dieu ici ne s’adresse pas à moi en tant qu’être humain,parce que dans mon humanité, je ne jouis point de tous les bien-faits, de l’abondance, de la santé ou de l’harmonie de Dieu.

Cependant, il y a une partie de moi qui reçoit la grâce de Dieu,d’éternité en éternité. L’amour de Dieu ne change pas : les chosesdivines sont éternelles. De sorte que, lorsque nous recherchonsprofondément en nous-mêmes la clef du mystère de la vie, cha-cun de nous devrait s’intérioriser et se demander : Qui suis-je ?Que suis-je? Qui suis-je à l’image et à la ressemblance de Dieu?Que suis-je à l’image et à la ressemblance de Dieu? Que suis-je entant qu’enfant de Dieu? Qu’y a-t-il en moi qui reçoit la grâce deDieu d’éternité en éternité, qui n’a jamais été sans cette Grâce etqui ne sera jamais sans elle ? Quelle part de moi-même est le moispirituel qui est l’héritier de Dieu, qui vit «non par la force, nonpar la puissance» mais par l’Esprit de Dieu qui est en moi? Telleest la nature de notre quête et ce qu’elle doit être.

L’autorité spirituelle dissout toutes les apparences

En présence de cette autorité que Dieu nous a donnée, les pro-blèmes n’existent pas. En présence de cette autorité que Dieunous a donnée, il n’y a pas de péché à vaincre, pas de pénurie àsurmonter et pas de maladie à juguler. Notre identité spirituellereçoit les choses de Dieu ; notre identité spirituelle reçoit lasagesse de Dieu, l’abondance de Dieu et l’amour de Dieu. « Ni lamort, ni la vie... ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu » (Romains8 : 38, 39). Cela est-il vrai de la nature humaine d’une personne?

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Non, les êtres humains ont tous été séparés de l’amour de Dieu.Alors, quel est ce moi christique en nous qui ne peut jamais êtreséparé de l’amour de Dieu, de la vie de Dieu, de l’immortalité deDieu, de l’être infini de Dieu? Attaquons-nous à la découverte dela nature de ce moi christique et de l’autorité que Dieu nous adonnée au commencement et qui ne nous a jamais été enlevée, desorte que nous la possédons toujours dans notre identité spiri-tuelle.

Quel que soit le degré de conscience christique que nous pou-vons mettre en lumière, il devient une loi de guérison pour lespersonnes qui se tournent vers nous. Quel que soit le degré d’au-torité spirituelle que nous pouvons atteindre, il résout et dissoutleurs problèmes. Quelle que soit la mesure de sagesse et de grâcedivines que nous pouvons révéler en nous, elle devient pour cespersonnes une loi d’harmonie et de paix. Selon leur degré de réa-lisation de leur condition christique, elles deviennent à leur tourune loi d’harmonie pour leur foyer et leur communauté, et fina-lement leur influence se propage dans le monde proportionnelle-ment à leur degré de réalisation de la nature de l’Être spirituel,de leur possible domination spirituelle et de la nature de laLumière spirituelle qu’elles sont.

Si nous pouvons mettre en lumière une certaine réalisationde notre nature christique, de notre moi-Christ, ainsi qu’une cer-taine réalisation de la domination par l’Esprit dont nous avonsété dotés au commencement, quelle formidable influence n’au-rions-nous pas dans notre communauté et dans le monde entier !

La Voie Infinie est fondée en tout premier lieu sur la véritéqu’en présence de la puissance spirituelle, le pouvoir temporeln’existe pas. Il ne peut exister qu’en l’absence de la puissance spi-rituelle. Nous n’avons pas besoin de combattre : la domination parl’Esprit dissoudra et résoudra toute apparence de problème. Dieunous a donné la domination. Il ne s’agit pas d’obtenir la supré-matie ; il s’agit d’exercer la domination que nous avons déjà.

Nous sommes les pionniers dans l’œuvre qui consiste à faireporter sur les affaires humaines la nature de la puissance spiri-tuelle. En tant qu’étudiants de la Voie Infinie, notre principalefonction est d’apprendre d’abord la nature de la puissance spiri-

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tuelle, puis de l’amener à être effectivement vécue sur la terre.Lorsque nous avons débuté dans notre recherche de la vie spiri-tuelle ou métaphysique, notre principale motivation était de trou-ver des solutions à nos problèmes personnels. Il n’y a pas de malà cela; c’est ainsi que les choses doivent être parce qu’en trouvantle moyen de résoudre nos propres problèmes, nous avons apprisque nous recevions assez de puissance spirituelle pour aider lesautres à résoudre les leurs.

L’élimination de l’ego dissipe les problèmes

Un étrange événement se produit à ce stade de notre déve-loppement. Nous commençons à voir qu’il n’est plus nécessaire detravailler sur nos propres problèmes parce que tout d’abord, nousn’en avons que très peu, et ensuite parce que nos problèmes ontune façon de disparaître sans que nous ayons la moindre penséepersonnelle à leur sujet, de sorte que notre vie devient en fin decompte un ministère au bénéfice des autres. En oubliant nos pro-blèmes personnels et en nous consacrant aux autres, nous n’avonsplus de problèmes et le peu qui se présentent trouvent une solu-tion rapide. C’est là un principe de la vie.

Nous pouvons faire un pas de plus et découvrir que derrière ceprincipe s’en cache un bien plus grand, à savoir que nos besoinssont comblés dans la mesure où nous donnons. Nos dons spiri-tuels constituent la substance même et l’activité de nos res-sources. Plus nous donnons, plus nous avons; plus nous exerçonsnotre domination, plus grande est la domination qui nous estimpartie. Ce principe spirituel est en opération à tous les niveauxde notre existence.

C’est là que s’introduit un principe encore plus important,selon lequel plus notre conscience de donner s’élargit, moins notreego donne de preuves de son existence. Nous apprenons aussi, àbref délai, que l’élimination totale de nos problèmes survient avecl’élimination de notre petit je, cet ego qui est un je séparé de Dieu,cet ego qui est un je personnel. En y renonçant, nous parvenonsà la conscience de notre vrai Je.

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La puissance spirituelle est mise en évidenceproportionnellement à notre absence d’ego

Si vous me présentiez un appel à l’aide, je penserais en termesde présence spirituelle, de puissance spirituelle, de sagesse divineet de vie divine. Dans ma conscience pénétrerait la vérité queDieu constitue l’être individuel ; Dieu constitue votre esprit, votrevie, votre âme; Dieu est la loi de votre être ; Dieu est le législa-teur. Dieu est l’activité qui s’exprime dans votre vie; et Dieu étantinfini, aucune autre puissance ne pourrait s’opposer en tant quepouvoir. Tous les autres pouvoirs se dissoudraient dans la clartéde cette lumière. La Lumière ne s’attaque pas à l’obscurité, maisen vertu de la nature même de la lumière, elle bannit toute obs-curité.

De même, en vertu de sa nature, le fils de Dieu doit se pré-senter en l’absence de péché, mort, pénurie et limitation. Le fils deDieu élevé est la Lumière du monde. Par conséquent, si le fils deDieu était réalisé ici et maintenant, la Lumière du monde seraitreconnue ici et maintenant et grâce à cette reconnaissance de laLumière, les appels à l’aide seraient entendus et la libération ren-due manifeste. Même si je n’avais aucunement pensé à moi à quel-que moment que ce soit de cette prière, de cette méditation ou dece traitement, du moment que le Christ a été réalisé, mes pro-blèmes personnels devraient disparaître en même temps que lesvôtres car nous serions tous inclus dans cette Lumière. Je nepourrais pas manifester la Lumière tout en demeurant moi-mêmedistinct et séparé d’Elle.

Réaliser la Présence de Dieu comme Omniprésence

Lorsque nous reconnaissons l’Omniprésence, c’est-à-dire laprésence de la totalité du savoir et de la sagesse, pouvons-nousla confiner dans une pièce ou dans un lieu? Non, notre Christ réa-lisé a une manière de se couler à travers les fissures, de traverserles murs exactement comme le Maître l’a fait. Lorsque nous décla-rons l’Omniscience, c’est-à-dire la sagesse spirituelle infinie, nous

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ne parlons pas simplement de votre sagesse ou de la mienne: nousparlons de l’Omniscience, de la totalité de la Sagesse et celadevrait inclure la sagesse de tous les habitants de la ville, de lacommunauté, de la nation, et même du monde.

Lorsque nous sommes en prière ou en méditation, ce n’est pasla présence de Dieu que nous réalisons en nous, mais l’Omnipré-sence, la Présence totale, également présente partout. De cettemanière, nous pouvons perdre de vue notre moi personnel enreconnaissant notre Moi divin qui est le Moi de toute individua-lité ; c’est ainsi que nous suscitons ce Moi divin tout autour denous. C’est alors que se manifestera partout une plus grandeabondance de Sagesse divine, de Puissance et de Présence divines,même si la plupart des gens en ignorent le pourquoi, le commentou la raison d’être.

Il existe à cela une raison spirituelle qu’il est très important decomprendre. Chacun à la surface de la terre – et il n’y a pointd’exceptions – cherche Dieu ou une connaissance de Dieu. Peuimporte comment une personne décrira cette quête, fut-ce néga-tivement en prétendant qu’il n’y a pas de Dieu. Car cela les feraitressembler à ces personnes qui sifflotent en traversant les cime-tières. Elles sifflent pour essayer de se convaincre qu’il n’y a pasde fantômes, mais de ce fait elles prouvent qu’elles en ont peur, ouqu’elles y croient. L’une des raisons pour laquelle un athée nieDieu est sa croyance en un Dieu qu’il n’a pas envie d’affronter.

Même si nous écartons nos amis athées pour le moment, pourun Catholique, un Protestant, un Hébreu, un Védantiste, ou unadepte de toute autre religion, il existe effectivement une quête,un besoin, une poussée intérieure ayant pour objet la connais-sance et la découverte de Dieu. À défaut d’autre chose, il existe unespoir que Dieu puisse Se révéler ou Se rendre manifeste. C’est cedésir secret enfoui dans le cœur de chaque individu qui le rendréceptif à la prière ou à la méditation partout où elle a lieu. Dansson cœur, il aspire à des directives divines relatives à ce qui estjuste, à ce qui est nécessaire, ou à ce qui se prépare pour lui. Toutun chacun désire fortement obtenir des connaissances plusgrandes que les siennes, une sagesse plus vaste que celle que sonéducation ou ses expériences lui ont apportée. Tant qu’existe cette

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aspiration dans un individu, il est en prière ; et tant qu’il est enprière, il y aura une réponse à sa prière.

Traiter les problèmes ne fait que les perpétuer

Notre prière pour la paix est une prière pour demander à êtrespirituellement guidé. Tant que nous rechercherons quelque chosede plus grand que nous-mêmes, nous recevrons des directives. Ettandis que nous les recevrons, nos propres problèmes disparaî-tront parce que leur nature était illusoire dès l’origine. Notrecapacité de les ignorer pour nous tourner vers les réalités spiri-tuelles a donné à cette illusion une chance de se dissoudre dans lenéant qu’elle est. C’est seulement lorsque nous traitons les pro-blèmes que nous les perpétuons. C’est la raison pour laquelle,dans notre travail, nous nous détournons du problème pour obte-nir l’éveil spirituel, c’est-à-dire la réalisation intérieure de notreidentité spirituelle, de la loi spirituelle, et de la vie spirituelle.Ensuite, lorsque nous ouvrons les yeux, notre problème a disparu,ou est en voie de disparaître.

À ce stade de notre développement spirituel, alors que nousdésirons encore voir disparaître nos fautes et maladies indivi-duelles, nous savons au moins qu’elles ne disparaîtront que dansla mesure seulement où nous en détournerons notre attentionpour commencer à réaliser l’omniprésence de la Grâce infinie. Iln’existe pas de Grâce divine qui opère en votre faveur ou en mafaveur. La Grâce divine est infinie dans Sa nature et c’est uni-versellement qu’elle opère en faveur des enfants de Dieu. Lors-qu’une personne demande pourquoi cette Grâce lui refuse quel-que chose, c’est parce qu’elle n’est pas à Son diapason, et qu’ellene comprend pas la nature universelle de la Grâce.

Entrer en résonance avec Dieupermet de résoudre les problèmes

Nombreux sont ceux qui croient réellement, même dans lesmilieux métaphysiques et spirituels, qu’on peut connaître une

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certaine vérité ou qu’on peut contacter quelque praticien ou ins-tructeur faiseur de miracles qui va éliminer leurs problèmes alorsqu’ils continuent à être le même être humain qu’ils ont toujoursété, à l’exception près que désormais, ils veulent être cet êtrehumain débarrassé de son problème. C’est ce qui explique l’échecdes prières orthodoxes : «Dieu très cher, faites ceci pour moi, oufaites cela pour mon enfant». Rien ne se passe, car ce n’est pasainsi que la prière fonctionne. Dieu est Esprit et l’Esprit est omni-présent. Il n’existe aucun moyen d’amener Dieu ici où je suis, carDieu s’y trouve déjà. Il est inutile de demander à Dieu de fairequelque chose parce que Dieu est déjà en train de le faire. La tota-lité du royaume de Dieu est au-dedans de nous, et cela doit inclurela grâce Divine. Il est vain d’essayer d’intéresser Dieu à nous-mêmes ou à nos problèmes. Dieu est déjà. Nous nous mettons enrésonance avec Dieu, puis nous nous soumettons à la VolontéDivine afin que Sa volonté puisse s’accomplir en nous.

Dès que nous adoptons cette attitude, un processus de purifi-cation doit commencer. Si nous y résistons, si nous refusons d’ycéder, nous perdons notre démonstration du moment. En tantqu’êtres humains, nous sommes les barrières qui empêchent Dieude briller à travers nous. C’est seulement lorsque nous nous met-tons en résonance avec le comportement du fils de Dieu, tel quenous le décrit le Sermon sur la Montagne, que nous commençonsà découvrir que la Grâce de Dieu opère dans nos vies.

C’est en priant pour les autresque nos problèmes reçoivent leur solution

Il se trouve que c’est un principe en vertu duquel nous décou-vrons que nos problèmes ont trouvé leur solution lorsque nouscommençons par prier pour les autres, en silence et secrètement.Lorsque nous commençons à prier pour que le royaume de Dieusoit établi sur la terre universellement, il se peut que nous nepensions pas à nous-mêmes à ce moment-là, mais nous sommesnous-mêmes inclus dans le royaume de Dieu que nous deman-dons de voir établi sur la terre par la prière. Il ne peut être établi

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sur la terre et nous laisser en dehors. Par conséquent, nous som-mes inclus même si nous omettons de nous inclure nous-mêmesconsciemment.

Lorsque nous commençons à prier pour nos enfants, pournotre famille, pour nos voisins; lorsque nous entendons, voyons oulisons ce qui se rapporte à des hommes et des femmes rassemblésen vue de quelque objectif national, et quand nous prions alorspour la réalisation de l’Omniprésence, de l’Omnipotence et del’Omniscience, nous prions pour la libération de ce monde; maispuisque nous sommes dans le monde, il s’agit de notre libérationégalement. Ne croyons pas, cependant, que nous puissions prierpour notre liberté en laissant le monde à l’écart, et obtenir ainsil’exaucement de nos prières, parce que nous ne pouvons pas prierpour que le soleil de Dieu ne brille que dans notre jardin. Nousdevons prier pour que le soleil brille, et qu’il brille indifféremmentdans le jardin de notre ami et dans celui de notre ennemi. Nousne pouvons pas prier Dieu de résoudre tous nos problèmes en lais-sant tomber tout le reste. Il n’y a pas de Dieu à l’écoute de sem-blables prières.

Le but ultime est la révélation du pouvoir spirituel

Dieu est amour. Cela ne signifie pas que Dieu aime qui que cesoit séparé et distinct de tous les autres ; de sorte que, lorsquenous réalisons l’amour de Dieu, nous le réalisons pour chacund’entre nous. Même si nous pouvions guérir du cancer une per-sonne par-ci et une autre personne par-là, quel en serait en finde compte l’utilité, jusqu’à ce que la révélation de la puissancespirituelle ne nous permette de faire disparaître le cancer de lasurface de la terre? Combien peu significative serait la vie indi-viduelle s’il lui était possible d’atteindre l’harmonie totale sanstenir compte du reste de l’humanité?

Mais grandiose est une vie individuelle consacrée à la réalisa-tion de l’Omnipotence, de l’Omniscience et de l’Omniprésence. Avecune telle réalisation, des tempêtes pourraient être balayées pourne jamais reparaître car les tempêtes ne sont pas des phénomènesde la nature, comme on le croit scientifiquement. Les tempêtes

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sont des phénomènes de la conscience humaine. Là où la cons-cience humaine est en paix, les tempêtes n’apparaissent pas. Nouspouvons en faire la preuve dans nos propres foyers. Si nous décou-vrons notre paix intérieure, les tempêtes disparaissent de notrehome et de notre famille. Il est seulement nécessaire qu’un seulindividu dans une maison trouve sa paix intérieure pour que toutsoit changé dans toute la maisonnée.

En fin de compte, la maladie disparaîtra de la surface de laterre. Jusqu’à présent, chaque fois qu’un remède à une maladie aété médicalement découvert, une autre maladie a pris générale-ment le relais, parfois même deux maladies. La raison en est quela maladie ne peut être éliminée de la conscience humaine parceque la conscience humaine croit en deux pouvoirs : elle doit donctoujours faire la démonstration de sa croyance. Tant qu’elle croiraau bien et au mal, elle aura ses périodes bénéfiques et ses périodesmaléfiques. Tant que la conscience humaine se permet la haine,la jalousie et l’animosité, elle doit manifester la maladie sousquelque forme, et si cette forme est guérie, elle se déclarera sousune autre forme parce que la cause réside dans la consciencehumaine et sa croyance en deux pouvoirs.

Purifier notre état de conscience

La guérison de la maladie se produit lorsque la conscience estpurifiée, et ceci est vrai individuellement et collectivement.Lorsque nous permettons à notre conscience de se brancher ou des’aligner sur la puissance spirituelle, alors la maladie, le péché, lapeur et la pénurie sont éliminés de notre conscience. Nous ne pou-vons pas prier Dieu d’appliquer la puissance spirituelle à l’élimi-nation de notre problème tant que la cause du problème demeureet la cause est toujours la conscience humaine. Par conséquent,nous devons élever notre conscience jusqu’au Divin. « Et moi,quand j’aurai été élevé de la terre » ( Jean 12 : 32) ; si nous élevons leJe, si nous élevons notre conscience jusqu’à la filiation divine, enlaissant la Lumière spirituelle toucher notre conscience et nouslibérer de la haine, de l’animosité, de la peur et de la jalousie,

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nous ne verrons subsister aucune maladie, aucune pénurie,aucune peur. Tout notre travail consiste donc à mettre notre cons-cience en résonance avec le Divin, à nous ouvrir nous-mêmes à laréalisation de l’Omniprésence, de l’Omnipotence et de l’Omni-science, en priant ainsi du fond du cœur : « Que Ta volonté soitfaite en moi, non la mienne. »

Nous devons alors abandonner tous les concepts que nousavons entretenus: concepts de notre prochain, concepts du monde,concepts relatifs à l’humanité tout entière. Par exemple, vous etmoi en tant qu’êtres humains avons entretenu des concepts rela-tifs à d’autres peuples, d’autres races, d’autres nations, desconcepts qui étaient tous faux. Nous l’ignorions à cette époque,mais la plupart d’entre nous le savent maintenant. Quelle abon-dance de préjugés sur la terre avant la seconde guerre mondiale !Non seulement les préjugés raciaux, mais les préjugés religieux(et non pas dans une forme atténuée), sans parler des idéologiespolitiques, qui poussaient les hommes à se combattre. Ce n’étaitpas parce que ces idéologies étaient justes ou fausses, mais àcause des motivations que nous attribuions à ceux qui les défen-daient.

Se libérer des faux concepts

Nous devons éliminer de notre conscience la haine, la peur etla méfiance, en sachant que ces choses représentent seulementnos faux concepts à l’égard d’autrui. Lorsque nous consentirons àlaisser tomber tous ces concepts et à reconnaître qu’au centre deson être, chacun de nous est le même fils de Dieu, nous nous met-trons en harmonie avec les principes spirituels et les guérisonscommenceront à affluer. Nous n’avons pas à prier Dieu de nousguérir. Des milliards de gens sont morts alors qu’ils étaient enprière pour demander à Dieu de les guérir. Tout ce que nous avonsà faire, c’est de commencer à aimer notre prochain comme nous-même et de nous mettre de cette manière en harmonie avec leslois de Dieu de sorte que les lois divines puissent entrer en opé-ration.

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Les lois de Dieu ne peuvent fonctionner dans une conscienceremplie de faux concepts. Nous devons entrer en résonance avecle Divin. Si nous regardons des personnes avec nos yeux humainset constatons toutes leurs différences humaines, la première choseque nous savons, c’est que nous allons aimer certaines d’entreelles et ne pas aimer certaines autres ; nous allons faire confianceà certaines et nous méfier des autres. Nous constaterons une tellequantité de différences que nos propres esprits seront dans laconfusion.

Cependant, si nous pouvons reconnaître que, quelles quesoient les apparences, la Divinité constitue la nature de l’être detout un chacun et que Dieu l’a créé à Sa propre image et ressem-blance, nous connaissons la vérité à son sujet. Le fait qu’il lamanifeste ou non ici sur la terre ne nous regarde pas, et si nousprenons conscience de quelque péché en lui, au lieu de nous éta-blir en juges, nous devons pratiquer intérieurement le principeenseigné par le Nouveau testament: « Ne jugez point, afin que vousne soyez point jugés » (Matthieu 7 : 1).

Par conséquent, nous ne jugerons point: nous allons prendrel’attitude qui s’exprime ainsi : « Père, pardonne-leur car ils ne saventpas ce qu’ils font » (Luc 23 : 34). Nous réalisons que chaque personneest une branche du même arbre, cet arbre qui est l’Arbre de Vie.Dans cette attitude, il n’y a ni jugement, ni critique: il y a le par-don « soixante-dix fois sept fois » (Matthieu 18 : 22), le pardon accom-pagné d’une prière pour que leurs yeux s’ouvrent. C’est ainsi quenous entrons en résonance avec le Divin, nous rendant réceptifs àla guérison divine, à la protection divine, parce que nous avonsbalayé nos concepts humains relatifs aux personnes et nous voyonsces dernières à l’image et à la ressemblance de Dieu ; nous lesvoyons spirituellement, comme étant le Christ de Dieu Lui-même.Nous ne faisons pas usage de notre jugement humain; nous utili-sons notre intuition spirituelle pour reconnaître que Dieu nous atous créés à sa propre image et ressemblance et que nous ayantensuite tous considérés, Il nous a déclarés bons.

Maintenant, il ne reste plus en nous aucune critique et condam-nation, aucun jugement ; par conséquent, notre conscience estouverte pour recevoir la grâce de Dieu. Si nous croyons qu’il existe

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deux pouvoirs, nous érigeons une barrière dans notre propre cons-cience. Par contre, si nous réalisons l’Omnipotence, l’Omniscienceet l’Omniprésence, nous nous branchons de nouveau sur l’activitéde la puissance spirituelle, de la sagesse spirituelle.

Dans la mesure où nous faisons un avec les principes exposésdans l’enseignement du Maître, dans cette même mesure notreconscience s’imprègne de la puissance spirituelle venue d’En-Haut. La raison pour laquelle nous accordons à Jésus-Christd’avoir été l’âme la plus éclairée qui ait jamais vécu sur terre,c’est que nous n’avons jamais entendu ou lu que sa nature aitcomporté le moindre sens du mal. Il fut doté de la puissance spi-rituelle d’En-Haut parce qu’il avait ce degré de conscience qui estune préparation à la recevoir. Il ne recelait en Lui-même ni cri-tiques, ni jugements, ni antagonisme, aucun désir de se targuerde puissance temporelle. Il n’avait en Lui aucun désir de voir quique ce soit puni, quelle que soit la nature de son offense. End’autres termes, il avait une conscience pure. En conséquence, ilpouvait être une transparence à la présence et au pouvoir de Dieu.

Le Maître nous commande d’aller et de faire de même, maisnous ne pouvons être dotés de puissance spirituelle tant que nousnous présentons dans ce monde avec un esprit charnel. C’est seu-lement dans la mesure où nous pouvons prier les uns pour lesautres, amis ou ennemis ; c’est seulement dans la mesure où nouspouvons réaliser l’Omniscience, l’Omnipotence et l’Omniprésenceuniversellement que nos propres problèmes se dissolvent et quenotre conscience devient une transparence à la puissance spiri-tuelle qui nous permet de guérir les autres, de réformer les autres,de pardonner aux autres et de leur apporter l’abondance.

Tant que nous ne nous sommes pas élevés à ce point où noussommes désireux non seulement de guérir les foules, mais de lesnourrir et de les vêtir ; tant que nous ne sommes point prêts àaccepter de répandre telle ou telle quantité de dollars ou de n’im-porte quoi d’autre, nous n’ouvrons pas notre conscience à unedonation spirituelle, car ceux qu’on dote spirituellement ne reçoi-vent pas : ils sont les instruments dont Dieu se sert pour donnerSa grâce. Lorsque nous prions pour recevoir, nous bloquons lapuissance spirituelle.

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Par contre, lorsque notre prière est : «Père, je suis désireux deguérir et nourrir les multitudes. Laisse seulement s’écouler TaGrâce», nous constaterons qu’Elle s’écoule. Quelle erreur a été lacroyance selon laquelle nous pouvions prier afin d’obtenir quel-que chose pour nous-mêmes alors qu’en fait, nous ne pouvonsrecevoir que lorsque nous prions afin de pouvoir donner, parta-ger et multiplier. Le résultat de cette prière égoïste est que nousavons construit un ego, un sens personnel et qu’ensuite nous vou-lons que Dieu l’augmente. Dieu n’augmente pas votre fortune per-sonnelle ou la mienne. Il le fera mais non pas tant que nous dési-rerons qu’Il le fasse. C’est seulement lorsque nous commençonsà verser même le peu que nous avons, que notre bien propre s’ac-croît au-delà de tout ce dont nous pouvons avoir besoin.

Il est vrai qu’à notre époque la puissance spirituelle et lanature de son fonctionnement sont en cours de découverte. Tan-dis que nous continuerons d’apprendre davantage au sujet de lapuissance spirituelle, nous nous préparerons à être des instru-ments dignes de lui servir de canal – non point tellement dansvotre intérêt ou dans le mien, mais pour que le monde entierpuisse être englobé dans l’Amour divin ; et c’est alors que vous etmoi en recevrons notre part car nous faisons partie de ce monde.

Aloha,

Joël

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Chapitre VIII

PARVENIR À L’AUTORITÉ GRÂCE AU JE

Le secret d’une existence harmonieuse, dans la mesure où cha-cun est concerné, consiste à acquérir une conscience de la Grâce.Ce don de la Grâce est au-dedans de toute personne, attendantd’être reconnu par elle ; toutefois, que celle-ci la reconnaisse ounon, en fasse ou non la démonstration en cette vie, dans la sui-vante ou dans celle d’après est une affaire individuelle qui dépendde la maturité spirituelle de la dite personne, ou de son manquede maturité.

Certains d’entre vous risquent d’être lassés par les répétitionsqui vont être faites ici, mais vous ne le serez pas si, au lieu dedire : « Oh, je connais ça. J’ai fait tout cela », vous oubliez votreexpérience passée de ces choses et, les abordant comme si ellesétaient entièrement nouvelles, vous les accomplissez fidèlement.N’agissez pas distraitement, comme si vous saviez par avance cequi va se passer. Accordez-leur toute votre attention, parce qu’iln’existe aucune possibilité de communiquer les principes de laVoie Infinie par d’autres moyens.

Vous n’êtes pas dans le corps

Regardez vos pieds très attentivement et posez-vous la ques-tion: «Suis-je en bas, dans ces pieds? Ces pieds me constituent-ilsou sont-ils à moi? » Faites cela très lentement, car autrement vousne ferez pas l’expérience. Êtes-vous en bas dans ces pieds? Pensez-vous que vous vivez dedans, ou bien que ces pieds sont à vous pourêtre commandés, pour recevoir vos ordres et vos directives?

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Maintenant, remontez jusqu’à vos genoux et contemplez-vousdepuis les genoux jusqu’aux orteils en vous posant la même ques-tion : « Peut-on me trouver dans cette partie basse du corps ?S’agit-il de moi ou de quelque chose qui m’appartient? » Remon-tez jusqu’à la taille et n’ayez ni crainte ni honte d’examiner ainsivotre corps. Nous avons tous un corps, et il existe des quantités deplages où nous pouvons aller les voir; aussi n’hésitons pas à regar-der notre propre corps en particulier.

Vous avez maintenant atteint votre taille. Êtes-vous là, ou bientout cela vous appartient-il ? Ne pouvez-vous pas la faire se mou-voir à volonté? À partir de là, remontez jusqu’au cou, mais soyezun peu plus complet en examinant la région du corps située entrele cou et la taille, de face et de dos, de l’extérieur et de l’intérieur.Regardez bien à l’intérieur et demandez-vous : «Cela est-il moi?C’est ce que je vois dans le miroir, mais est-ce bien moi, ou ceciest-il à moi? Ce corps ne m’a-t-il pas été donné pour de nombreux,nombreux usages? »

En partant du cou, remontez jusqu’au sommet des cheveux devotre tête, et assurez-vous de regarder circulairement l’intérieurde votre tête, en remarquant le cerveau et les oreilles. Regardeztout droit à travers votre gorge et voyez si vous pouvez vousdécouvrir en un endroit quelconque du corps. Regardez derrièrevos yeux, parce que nous pensons parfois que nous sommes der-rière les yeux et que nous regardons de là vers l’extérieur, et voyezsi vous pouvez vous découvrir même en cet endroit. Pouvez-vousvous trouver en un point quelconque dans tout ce que vous avezexaminé, tant au-dedans qu’au dehors? Finalement, si vous avezfait ce travail consciencieusement, vous devez parvenir à laconclusion que vous ne vous trouvez nulle part dans votre corps.

Si, au cours de cet exercice, vous n’avez pas été totalementconvaincu, s’il n’est pas absolument clair pour vous qu’il n’y aaucun endroit dans votre corps où vous vous trouviez, alors j’es-père que vous voudrez bien le refaire, et si c’est nécessaire unetroisième et quatrième fois, jusqu’à ce que vous n’acceptiez plus lachose sur la foi de mes paroles, mais puissiez témoigner vous-même du fait que vous avez cherché en vous-même de façon com-plète et qu’ainsi vous savez que vous n’êtes pas à l’intérieur de ce

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cadre. Vous ne ferez aucun progrès spirituel tant que vous n’aurezpas obtenu cette réalisation car, tant que ce fait ne sera pas clairpour vous, vous ne saurez jamais qui vous êtes, ce que vous êtes,où vous êtes, pourquoi vous êtes et comment vous fonctionnez.

Le corps, un instrument de la conscience

Lorsque vous aurez maîtrisé cette pratique, je vous deman-derai de faire quelque chose de tout à fait radical. Je voudrais quevous vous teniez à quelques vingt centimètres de votre dos et àquelques vingt centimètres au-dessus de votre tête pour vousregarder de cet endroit. La manière de le faire consiste à fermerles yeux et à vous élever jusque-là en disant «Je, Je ». Manœu-vrez-vous vous-même jusqu’à ce que vous soyez à environ vingtcentimètres de votre dos et à environ vingt centimètres au-des-sus de votre tête, tout en réalisant «Je».

Je ne suis pas dans ce corps ; par conséquent, je dois être endehors de ce corps. Si je suis en dehors de ce corps, je peux me loca-liser ; et je peux être ici, là, ou n’importe où. Mais je choisis pour lemoment de me tenir juste derrière mon corps et au-dessus de lui,de sorte que je puisse considérer ce corps en me tenant derrière luiet au-dessus de lui, baissant les yeux sur lui. Je, qui ne suis pasdans le corps, me suis maintenant localisé et tandis que je consi-dère ce corps, je me pose cette question : Comment ce corps peut-ilfonctionner sans moi? Comment ce corps pourrait-il faire un pasen avant ou en arrière? Comment ses bras pourraient-ils se leverou s’abaisser? Ce corps pourrait-il le faire de lui-même.

Ce corps pourrait-il, de lui-même, digérer – ou bien suis-je l’ac-tivité des organes de digestion exactement comme je suis l’activitéde mes mains et de mes pieds, de mes bras et de mes jambes? Jesais que je suis l’activité de mes mains et de mes pieds ; je sais quemes mains ne peuvent pas donner un cadeau, ni en accepter un.C’est moi qui accepte et c’est moi qui donne, utilisant mes mainscomme instruments. Mes pieds peuvent-ils marcher? Ou mes jam-bes? Ou mon corps tout entier? Je sais qu’ils ne le peuvent pas. Je

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sais que si je me lève de ma chaise, c’est parce que moi, le je que jesuis, choisit de quitter cette chaise et mon corps doit suivre. Il n’apas le choix ; il ne peut pas refuser. Quand je suis prêt à me lever,le corps doit se lever, et quand je suis prêt à marcher, le corps doitmarcher, parce que j’ai reçu l’autorité sur ce corps.

Recommencez à plusieurs reprises pour vous adapter à cettenouvelle attitude de vous regarder d’en haut en constatant com-bien vos bras et vos jambes, vos mains et vos pieds sont incapablesde se mouvoir d’eux-mêmes si vous ne les dirigez pas.

En fait, si vous installiez votre corps devant le plus plantu-reux des repas, pourrait-il le manger si vous ne choisissiez pas dele mettre en mouvement pour ingurgiter nourriture et boissondans votre organisme ? Rappelez-vous que c’est vous qui faitestout cela et vous le faites pour vous-même, parce que vous avezreçu de Dieu l’autorité sur votre vie et sur votre corps, et vouspouvez choisir de semer pour la chair ou de semer pour l’Esprit,à votre gré. Ce choix vous appartient.

Le déploiement de la conscience

Bien que vous vous appeliez vous-même «Je », cela ne vousidentifie pas totalement car il est possible que vous ne connaissiezpas la nature du Je que vous êtes. Afin d’acquérir une petite idéede ce que vous êtes, imaginez pour un moment que vous n’ayezjamais appris à lire. Essayez de penser à ce que serait votre viesans la capacité de lire. Vous ne sauriez rien de ce qui paraît dansles journaux ; vous ne sauriez rien de ce qui se trouve dans lesrécits de voyages, de sorte que vous ne sauriez rien d’aucune desparties du monde, à l’exception de l’endroit où vous vous trouvezou de ce que vous pouvez voir à la télévision ou entendre à laradio. Naturellement, vous ne pourriez pas davantage lire la Bibleou les ouvrages philosophiques, de sorte que vous ignoreriez toutdes philosophies ou des religions du monde. Avec de telles limi-tations, votre esprit serait plutôt restreint, n’est-ce pas? Votrepoint de vue sur la vie serait particulièrement étriqué. Pensez à

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toutes les choses que vous ignoreriez sans savoir que vous lesignorez : en ce qui vous concerne, ce petit environnement danslequel vous vivez serait tout votre horizon.

Vous pouvez voir des arbres et des fleurs ; vous les connaissezdonc. Mais parce que vous réalisez que vous reconnaissez aumoins les arbres, l’herbe, les fleurs et les aliments et que vousreconnaissez également les forêts et les rues, et même les villes,vous vous rendez maintenant compte que le «Je» par lequel vousvous identifiez doit être un état de prise de conscience, car ce «Je»est pour le moins conscient de... Il est possible qu’il ne soit pasconscient de beaucoup de choses, mais ce Je est conscience de. Desorte que ce Je que vous êtes, en réalité, est conscience : Je suisconscience ; dans cette condition humaine, une petite parcelle deconscience très insignifiante, mais conscience tout de même.

Pour continuer avec cet exemple, quelqu’un vous explique ceque signifie être capable de lire : vous décidez alors d’apprendre àlire. Vous commencez à apprendre des mots. Vous devenez cons-cients de mots tels que «beau», «magnifique», « inspirant», «gran-deur », et tandis que vous continuez d’apprendre à lire, vousapprenez par le journal ce qui se passe dans une ville ou un étatdu voisinage. Finalement, vous apprenez les événements qui arri-vent à l’étranger. C’est ainsi que votre éveil, ou votre conscience,grandit. Mais non, ce n’est pas ça du tout. La conscience que vousêtes est infinie et c’est à cause de cela que même dans cet étatd’ignorance ou de sommeil, vous pouvez maintenant commencerà lire et à devenir conscient d’un horizon plus vaste.

En continuant à suivre ce programme, vous entendez parler demusique, d’art et de littérature. Ce n’est pas votre conscience quis’agrandit, car elle est infinie. Mais vous devenez conscients deplus en plus de cela qui est, de sorte qu’à votre tour, vous avezune autorité de plus en plus grande, car maintenant vous avezune domination sur votre esprit que vous n’aviez pas auparavant.Vous pouviez utiliser votre esprit auparavant pour marcher etparler un peu ; désormais, vous pouvez l’utiliser pour lire, pourapprendre, pour chanter, pour danser, pour connaître.

Ce n’est pas votre conscience qui s’agrandit ; votre conscienceest infinie. La conscience que vous êtes est infinie et c’est vous

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qui incorporez toujours plus du grand EST, du grand univers. Unjour, cette conscience s’agrandira de telle sorte que, même si vousne pouvez voir que l’horizon, vous saurez que l’horizon n’est paslà, en dépit des limitations dues à votre vision oculaire.

Prendre conscience de la nature infiniede l’être individuel

À partir de maintenant, tant de choses se passent pour vousque vous n’arrivez pas à suivre le mouvement et vous prenez deplus en plus conscience de la nature infinie de votre être. Vousapprenez bientôt que vous avez le contrôle de votre voix ; vousavez le contrôle de vos muscles ; vous avez le contrôle de vosdoigts ; vous avez le contrôle de votre corps tout entier ; et finale-ment, la nature de votre autorité sur tout ce qui existe entre cielet terre vous devient de plus en plus évidente.

Mais vous ne croîtrez point ! Vous ne serez jamais plus et vousne serez jamais moins que le Je que vous êtes. Vous êtes cons-cience et vous êtes infini, mais vous émergez maintenant de lacondition de Prodigue et vous devenez de plus en plus conscient dela nature infinie de votre propre être et de votre autorité. La rai-son en est que ce Je que vous dites être vous-même est effective-ment conscience, et la nature de votre conscience est l’infinité. Unjour vous apprendrez pourquoi.

« Moi et mon Père sommes un » ( Jean 10 : 30), par conséquent,tout ce que Dieu est, je le suis ; tout ce que le Père possède est àmoi. Où? Au-dedans de ma conscience ! Ainsi, jour après jour, jedeviens de plus en plus conscient de cela qui est déjà dans maconscience et qui a toujours été là en attendant d’y être reconnu.Sur le Mont de la Transfiguration, le Maître a montré à trois deses disciples que les anciens prophètes Hébreux qui étaient mortsplusieurs siècles auparavant étaient encore en vie, qu’ils se trou-vaient exactement là où Il était Lui-même, et la vérité est qu’ilssont là où nous sommes! Et où sommes-nous? Dans la conscience.Où êtes-vous? Dans ma conscience ! Où suis-je? Dans votre cons-cience !

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Où conservez-vous le message de la Voie Infinie? Ne me ditespas que vous le conservez dans des livres, sur les rayons de votrebibliothèque. Le seul lieu où vous pouvez conserver ce messageest dans votre conscience. Mais voulez-vous savoir quelque chose?Ce message était dans votre conscience il y a des milliers d’an-nées, « avant qu’Abraham fût » ( Jean 8 : 58), mais c’est maintenantque vous en devenez conscients, exactement comme un hommequi ne lit pas prend conscience de la lecture et par la lecturedevient conscient de la totalité du monde de l’art, de la littéra-ture, de la musique, de la philosophie et de la religion. Naturel-lement, s’il n’était pas une conscience infinie, comment aurait-ilpu prendre conscience de cet univers infini et de l’infinité desétoiles et des planètes? Cette conscience, la conscience qu’il est,est infinie au point qu’il pourrait se mettre à apprendre toutesles langues du monde et qu’il pourrait se mettre à embrassertoutes les religions et philosophies. Il n’existe rien qu’il puisse sefixer comme but sans pouvoir l’accomplir, parce qu’il n’y a pas delimite à la conscience qu’il est, c’est-à-dire au JE SUIS;

Le corps est au-dedans de votre conscience

Revenez maintenant là-haut, à vingt centimètres derrièrevotre corps et à vingt centimètres au-dessus de votre tête et regar-dez de nouveau votre corps. Réalisez maintenant que vous n’êtespas dans ce corps : ce corps est au-dedans de votre conscience.Exactement de la même façon que la Bible ou les livres de la VoieInfinie sont dans votre conscience, votre corps est également dansvotre conscience. Avec cette compréhension, essayez de voir pour-quoi le Maître pouvait dire à l’homme paralysé : « Prends ton lit »(Matthieu 9 : 6). Je ne sais pas s’Il a dit « lit » ou «corps». Je pensequ’il est plus que probable qu’Il a dit «corps». Peut-être a-t-Il dit :«Prends ton corps et marche. Tu n’es pas dans ce corps et ce corpsne te tient pas en esclavage. Le corps est au-dedans de toi, maistu ignores ton autorité sur lui ».

Avec toutes vos études, exercices et méditations, vous devriezen être arrivés au point de reconnaître que «Je ne suis pas dansce corps. Ce corps n’a pas reçu d’autorité sur moi. J’ai reçu toute

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autorité sur ce corps ! » Quelle limitation pourrait exister si vousreconnaissez qu’en qualité de Je, cette conscience infinie, vousavez reçu l’autorité?

L’autorité sur le corps

On vous a appris que, lorsque vous absorbez de la nourriture,les organes de la digestion se mettent au travail, et commencentà digérer, assimiler, transformer et éliminer. Regardez dans vosorganes digestifs et prouvez-vous à vous-même que ce n’est pasvrai, et que vos organes digestifs ne peuvent pas faire une seuleopération, tant que le Je au-dedans de vous ne commence pas àdigérer. Je digère mes aliments ; J’assimile ma nourriture – nonpas les organes de la digestion, mais Je.

Vous n’allez pas trouver un docteur, ou un praticien, en luidisant : «Mes organes digestifs ne fonctionnent pas». Vous dites :«Je ne digère pas ma nourriture», et c’est cela la vérité. La raisonpour laquelle vous ne digérez pas correctement, c’est d’avoirconféré l’autorité en matière de digestion à vos organes digestifs,au lieu d’apprendre à vous installer derrière vous et à vous regar-der d’en-haut en disant: «J’ai reçu l’autorité sur ce corps; ce corps,lui, n’a reçu aucune autorité sur moi ! »

On nous apprend que le cœur est une station de pompage pourtoute la circulation sanguine. Il reçoit le sang; il le purifie, puis lerenvoie dans le circuit. Mais regardez maintenant de là où vousêtes et observez si cela est vrai. Voyez s’il ne s’agit pas du Je, etexaminez si le cœur pourrait fonctionner sans Je. Vous découvrirezbientôt qu’un cadavre ne peut fonctionner ainsi et la raison de cefait est que le Je en est parti. Le cœur ne peut fonctionner de lui-même: il doit y avoir la conscience! Dieu a-t-Il conféré l’autorité aucœur sur l’homme, ou à l’homme sur le cœur, le foie et les poumons?

Élevez la puissance au-dessus des organeset des fonctions jusqu’au Je

Le point auquel nous parvenons est le suivant: puisque rien nepeut se produire si ce n’est par une activité de votre conscience,

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retirez consciemment tous les pouvoirs que vous avez jusqu’iciattribués par ignorance à votre corps et aux organes et fonctionsde votre corps et élevez la puissance jusqu’au niveau du Je quevous êtes. Laissez-vous gouverner par ce « JE SUIS QUE JE SUIS »(Exode 3 : 14). Laissez votre corps être gouverné par ce Je et ces-sez de vous accepter faible et si le corps l’est, c’est parce que vousavez abdiqué votre autorité sur le corps.

« Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hom-mes à moi » ( Jean 12 : 32). Si j’élève le Je de moi, je puis élever tousles organes et toutes les fonctions du corps sous l’autorité de ceJe. La conscience a des formes et des activités infinies et je doisutiliser consciemment certaines d’entre elles. Par exemple, je doisconsciemment décider de marcher, de parler, de courir, de melever, de m’asseoir, de manger ou de ne pas manger.

Mais il y a une autre activité de la conscience à laquelle lesfonctions du corps ont été confiées, de sorte que vous n’avez pas àdire à vos organes de la digestion : «digérez ! », vous n’avez pas àdire aux organes de l’élimination : «éliminez ! » ; vous n’avez pasà commander au cœur : « fonctionne ! ». Tout ce que vous avez àsavoir, c’est que ces activités du corps ne sont pas réellement desactivités du corps : ce sont des activités de la conscience ; laissez-les donc librement accomplir leur fonction.

Nous avons tous été en esclavage parce que nous avons permisaux organes et aux fonctions du corps d’accepter la croyance médi-cale qui admet que les organes du corps peuvent faire ce qu’ilsveulent et peuvent nous contrôler, au lieu de comprendre que lesorganes et les fonctions du corps sont effectivement animés etmus par la conscience. Par conséquent, je peux remettre à Je (maconscience individuelle) l’activité de mon corps et des fonctionscorporelles qui ne font pas l’objet d’un contrôle conscient.

Au lieu de demander: «Comment le cœur bat-il? Comment lesorganes de la digestion fonctionnent-ils? Comment se comportele foie? », élevez chaque activité des organes du corps et redon-nez l’autorité à la conscience. Dites alors : « Maintenant, cons-cience, mets-toi au travail ». Aussi souvent que cela peut s’avérernécessaire et tant que le corps ne répond pas pleinement, répé-tez cela. Élevez l’activité des organes jusqu’à la conscience et

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dites : «Maintenant, conscience, c’est à toi de jouer». Il ne s’écou-lera pas longtemps avant que vous découvriez que votre corps estdestiné à fonctionner par l’intermédiaire de votre conscience.Votre conscience a reçu l’autorité sur ces organes et fonctionsinternes, sur ces muscles, mais nous avons nous-mêmes échouédans l’exercice de cette autorité, principalement parce que nouspensions que nous étions dans le corps et que nous n’avions aucunpouvoir sur lui.

Ma conscience gouverne mes ressources

Ce que je suis en train d’expliquer au sujet du corps n’est uti-lisé que comme illustration ou symbole de la vérité complète, carsi vous comprenez jusqu’à ce point, le reste vous deviendra clair.Maintenant, suivez-moi bien ; je suis ici ; et je suis conscience ; etla conscience est infinie. Il existe une région de la conscience quia autorité sur chaque facette de ma vie. Par conséquent, il y aune zone dans ma conscience, une activité de ma conscience, unefonction de ma conscience qui gouverne mes ressources.

Mes ressources ne sont pas à la merci de « l’homme dont lesouffle est dans ses narines » (Isaïe 2 : 22). Dieu m’a destiné des res-sources infinies, tout ce dont j’ai besoin et douze paniers pleins, ensurcroît ; et Dieu ne m’a pas placé à la merci du caprice de qui-conque, ou de sa volonté, de sa générosité ou de son manque degénérosité. Dieu a prévu une activité de ma conscience qui m’ap-porte mes ressources, ou se manifeste en tant que ressources. Parconséquent, de même qu’il y a une région de ma conscience quigouverne les organes et les fonctions de mon corps, il y a unerégion de ma conscience qui gouverne mes ressources. C’est pour-quoi je peux dire : « J’ai une manne cachée. J’ai une nourritureque le monde ne connaît pas», car il y a une activité de ma cons-cience qui exerce son autorité sur mes ressources.

La conscience vous apporte ce qui vous appartient

Il existe une activité, ou fonction de votre conscience, qui doitvous apporter ce qui vous appartient. Certaines paroles du poème

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de John Burrough intitulé Attendre pourraient tromper les éluseux-mêmes, s’ils n’étaient pas spirituellement éclairés : «Ce quim’appartient viendra à moi ». Si vous réfléchissez réellement àcela, vous vous direz probablement : «Mr Burrough, vous devezfaire erreur. Je connais environ un million de gens dans le mondequi ne reçoivent pas leur dû ; peut-être y en a-t-il deux ou troismillions ; et cependant votre poème sonne merveilleusementbien! » Ce poème est beau, et il est vrai, si vous savez ce que JohnBurrough savait, qu’il y a une zone de votre conscience, unemanne cachée au-dedans de vous qui va devant vous pour vousrapporter votre bien : votre compagnon, ceux de votre propre mai-sonnée, ceux de votre maisonnée spirituelle, ceux avec qui vouspouvez communier sur divers niveaux de l’existence humaine etspirituelle.

C’est cela qui a précédé le message de la Voie Infinie pour inci-ter des éditeurs de revues en Allemagne, en Inde et en d’autres payslointains, à publier des articles de la Voie Infinie là où humaine-ment nous ne pouvions nous présenter ni avoir la moindreinfluence. C’est cette même chose qui alerta Henry Thomas Ham-blin, alors qu’il était inconnu de moi et moi de lui, et l’incita à écrireun article sur la Voie Infinie, dans sa revue, article qui suscita tantde demandes de ce livre qu’une maison d’édition britanniquedemanda l’autorisation d’en publier une édition anglaise. Tout celan’a pas été fait humainement; ce ne fut pas le résultat d’une volontéou d’une activité sur le plan humain. Il y avait une Présence spiri-tuelle invisible et Elle fut opérante. Pourquoi? Parce que j’avaisappris ce principe: «Mon union consciente avec Dieu constitue monunion avec tous les êtres et toutes les idées de nature spirituelle».Humainement, je n’avais rien eu à faire à ce sujet. Ma conscienceest infinie : elle a des facultés infinies, des activités infinies, desfonctions infinies; et l’une d’entre elles est de m’attirer ceux que jepeux bénir et qui peuvent me bénir à leur tour.

La Conscience est Omniscience

Cette infinité, vous en ferez également l’expérience si vousvous maintenez là-haut, au-dessus de votre corps, en réalisant :

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« Oui, c’est ici que je suis, je suis ce JE SUIS ! » Rendez-vouscompte ! À l’instant où Moïse, un berger, entendit le Je, il devintle sauveur de la race Hébraïque. Il ne les libéra, ce même etsimple berger, que lorsqu’il fut conscient de sa véritable identité,le Je, et que la Voix lui dit : «Oh, non, non! Ne dis pas que tu asun défaut de prononciation: Je placerai les paroles dans ta boucheet Je les proférerai ; et elles seront remplies de pouvoir». JE!

Il y a une zone de ma conscience qui est omniscience, et si elleme donne un message à communiquer, elle doit me donner la voixet la manière de communiquer. Mais tout cela ne servirait à riensi elle ne me donnait pas des auditeurs qui sont réceptifs et sen-sibilisés au message. À quoi serais-je bon en transmettant ce mes-sage s’il n’y avait personne pour l’entendre, et que puis-je fairepour amener ici ceux qui sont réceptifs ? Rien, en tant qu’êtrehumain.

Mais puisqu’il y a un canal et une activité de ma consciencequi me donne quelque chose à dire, elle me donne également quel-qu’un pour m’écouter. Dois-je m’en préoccuper consciemment ?Oh, non, cela n’a jamais réussi ! « Ne vous inquiétez pas pour votrevie » (Luc 12 : 22). Connaissez seulement la vérité ! Quelle vérité?Ce Je que je suis n’est pas confiné dans mon corps : Je suis omni-présence. Je fonctionne en ce moment même sur tous les conti-nents du monde. Je suis ici, et Je suis là et Je suis partout.

Le Maître pouvait dire : « Mes paroles ne passeront pas » (Marc13 : 31). Pourquoi ? Parce que, quoi qu’il lui soit arrivé, sa cons-cience continue pour toujours et sa conscience continuera de s’ex-primer, même s’il n’y a plus de forme humaine à travers laquelleelle puisse le faire. Comme preuve de cela, il existe littéralementdes centaines de milliers de gens sur la terre, à chaque généra-tion, qui entendent la voix du Maître ; ce qui montre que sa voixn’est pas réduite au silence parce qu’elle n’a pas de haut-parleur.

Élevez le Fils de Dieu en vous

Si vous allez vous regarder dans la glace en croyant que c’estvotre Moi que vous voyez, vous serez comme l’homme qui ne peut

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pas lire. Tout ce dont vous serez conscient, c’est de votre limita-tion. Au lieu de cela, dites le mot «Je» et sortez de vous-même.Regardez-vous d’en-haut et dites : « Mains, vous ne pouvez pasremuer si je ne vous fais pas bouger. Pieds, vous ne pouvez pasremuer si je ne vous fais pas bouger. Dents, vous ne pouvez pasmastiquer si je ne mastique point ». Vous avez à vous éleverjusque-là ; vous avez à devenir conscient du Je. Élevez le Je devotre propre être. «Et moi, quand J’aurai été élevé». Élevez ce Jeen vous.

Élevez le Fils de Dieu en vous avec le mot Je. Parvenez là-haut et laissant retomber vos épaules, regardez vers le bas enréalisant ceci :

Moi et le Père sommes un et le Père m’a donné l’autorité sur cecorps et sur mes affaires. Je n’ai pas besoin d’hypnotiser quelqu’unpour qu’il achète mes produits ; je n’ai pas à me préoccuper desavoir comment trouver un emploi. Je dois connaître la vérité ! Ily a une activité de ma conscience qui va devant moi maintenant,prenant soin de mon emploi, prenant soin de la vente de mes livres,prenant soin de susciter des éditeurs, ou quoi que ce soit d’autrequi puisse être nécessaire à mon activité.

Chaque chose et chaque êtreest créé dans un but unique

Voici la seule façon pour vous de croire et d’être d’accord aveccela : croyez-vous qu’il existe un Principe créateur, divin et infini,qui est en même temps Intelligence infinie ? En conséquence,chaque chose et chaque être créés par ce Principe ont été créésdans un but spécifique. Si vous ne croyez pas cela, vous ne pouvezpas être aidé. Mais si vous le croyez, vous ne pouvez pas être enchômage, parce que Dieu ne peut pas avoir une action, une idée,une pensée ou une projection qui soit en pure perte.

S’il y a une idée divine, elle ne peut que sortir de Dieu et lavolonté de Dieu la projettera dans la conscience humaine enveillant à ce qu’elle soit accomplie. Par conséquent, vous ne devezjamais chercher à dominer qui que ce soit. Ne permettez jamais à

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votre pensée de se projeter hors de vous-même comme si elledevait gouverner, contrôler ou influencer quiconque dans lemonde, de même que vous avez maintenant réalisé que vous nepouvez influencer Dieu.

Y a-t-il encore un étudiant de la Voie Infinie qui continue decroire qu’il peut influencer Dieu afin qu’Il fasse quelque chose ?Si c’est le cas, il ferait mieux de se guérir en toute hâte et d’ap-prendre comment prier, parce que Dieu ne peut être influencé etvous n’avez aucun droit d’essayer d’influencer ou de dominerl’homme. Votre vie est vécue dans les limites infinies de votrepropre conscience, et votre règle de vie est de connaître la vérité.Pendant que je suis assis ici en connaissant cette vérité – maisen fait, je ne suis pas assis sur une chaise, je me trouve là-haut oùje vous ai dit d’être – étant donc assis là-haut et regardant de là,je ne dis pas à mon cœur, à mon foie, à mes poumons ou à monsang ce qu’ils ont à faire : je connais la vérité selon laquelle l’ac-tivité ou le fonctionnement de chaque organe de mon corps setrouve dans la conscience, la conscience gouvernant chaque par-tie de ce corps.

Ensuite, tandis que je suis encore assis au-dessus de ma tête,je regarde le monde de mes affaires ; car dans la Voie Infinie, j’aiaussi des affaires. Ne croyez pas que je n’aie pas de factures àpayer comme vous en avez vous-même, et probablement en ai-jedavantage, se montant à des sommes beaucoup plus importantesque celles qu’ont la plupart d’entre vous. Cependant, je n’ai pas àme faire du souci pour cela. Je dois connaître la vérité et la vérité,c’est que, puisque Je (la Conscience) suis infini, il y a une zone ouactivité de ma conscience qui est responsable du succès de mesaffaires, de leurs fruits spirituels; et c’est Elle qui prend en chargemes revenus et mes dépenses.

La Conscience rectifie les chemins tortueux

Vous connaissez tous fort bien les limitations et les difficultésde la vie familiale, surtout lorsque tout le monde n’est pas uni surle plan spirituel. Mais il y a une zone de ma conscience qui gou-verne ma vie familiale. Je n’ai à me rappeler qu’une seule règle

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donnée par le Maître : « Tout ce que vous voulez que les hommes fas-sent pour vous, faites-le de même pour eux » (Matthieu 7 : 12) – aimezvos amis, vos parents et vos ennemis, voilà tout ce que vous pou-vez faire pour avoir des relations harmonieuses.

Il existe une zone de ma conscience, une activité et une fonc-tion de ma conscience qui doit se projeter au-devant de moi etaplanir mes relations familiales. Maintenant que j’ai une famillede la Voie Infinie composée d’Américains, d’Anglais, d’Allemands,de Suédois, de Hollandais, de Suisses, d’Africains, d’Australiens,de Néo-Zélandais et de bien d’autres encore, j’ai une vie de famillequi pourrait susciter beaucoup d’incompréhension, mais cepen-dant cela ne s’est pas encore produit. Pourquoi? Parce qu’il y aune zone, une activité et une fonction de ma conscience qui estune Présence spirituelle divine qui va devant moi pour redresserles « chemins tortueux » (Isaïe 40 : 4), pour me préparer des « de-meures » ( Jean 14 : 2) et constituer le ciment de mes relationshumaines.

Si je dois conduire sur la route, il y a dans ma conscience uneactivité qui va devant moi pour veiller à ce que chacun observesa droite, à ce que chacun fonctionne selon la loi et l’ordre divins.Je n’ai pas à m’en préoccuper. Je dois simplement connaître lavérité en vertu de laquelle la conduite des automobiles sur laroute n’est pas du ressort d’une équipe de gendarmes qui souventne sont pas sur place : elle est entre les mains de la Conscienceinfinie que je suis.

Dans chaque domaine de ma vie, dans chaque aspect de monexpérience humaine, j’ai une parole secrète et très sacrée au-dedansde moi. Je l’ai partagée avec vous : « J’ai une nourriture que lemonde ne connaît pas, j’ai une manne cachée», et tout ce que j’ai àfaire est de me reposer là-dessus, et de laisser cela me précéder.

La seule chose nécessaire pour la maintenir en opération, c’estde vivre, en vertu du maximum de lumière dont je dispose, une vied’intégrité à l’égard de ceux auxquels je suis associé.

Aloha,

Joël.

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ENREGISTREMENTS(passages choisis par l’Éditrice)

La Conscience est. La Conscience divine est la conscience dechaque individu en ce moment. Les voiles de la condition humaine,cependant, ont recouvert Sa nature infinie, omniprésente, en fai-sant croire aux hommes qu’ils sont des êtres limités, dont la cons-cience est limitée. Mais la lumière de la Conscience divine, quibrille à jamais, déchire graduellement ces voiles qui ont si long-temps caché à l’homme son héritage divin et révèle les possibili-tés infinies de cette Conscience, non seulement sur le plan indi-viduel, mais universellement. Connaître la nature de l’être entant que Je, ou la Conscience divine individualisée, complètementindépendante de toute structure physique, c’est faire l’expériencede la liberté de l’Âme.

Le déploiement de la Conscience vers un état d’éveil pluspoussé est clairement exposé dans les extraits ci-dessous.

Extension de l’éveilà mesure que se déploie la conscience

Il y a une Conscience invisible et cette Conscience est non seu-lement infinie, éternelle et omniprésente, mais, dans notre état depureté, Elle est notre conscience individuelle. C’est notre conditiond’éveil individuel. C’est la substance, la cause et la loi de notreêtre.

Au commencement, cette Conscience fonctionnait et nousétions la manifestation de ce fonctionnement. Notre expérienceétait entièrement pure... immortelle et éternelle. Il n’y avait enelle ni péchés, ni maladies, ni mort, ni pénurie, ni limitation.C’était notre être à l’état pur.

L’histoire humaine est la négation même de cela. Elle com-mence avec l’homme préhistorique qui est une brute purementamicale, sans intelligence, un homme de muscle, pas un penseur...

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Ainsi nous nous trouvons à l’autre extrémité de l’échelle, notreconscience pure entièrement cachée même pour nous, de sorteque nous n’avons conscience d’aucune existence en dehors de cellede notre moi animal...

À mesure que la conscience a évolué... la lumière a commencéà poindre dans la conscience et un être humain s’est mis à perce-voir cette divine Conscience, commençant à percevoir en lui-mêmeQuelque Chose de meilleur et de plus grand que lui-même, maisQuelque Chose qu’il ne pouvait pas vraiment atteindre. Noussommes tous passés par de semblables expériences – chacund’entre vous comme moi-même – dans lesquelles nous avons res-senti au-dedans de nous, un moi meilleur que celui que nous som-mes au-dehors. En d’autres termes, nous avons entrevu le faitqu’il existe en nous une partie qui est plus divine que nous et quivit notre vie humaine... Ceci est... la conscience humaine impar-faite qui discerne toutefois la perfection qui est réellement notrecondition vraie... Aucun d’entre nous ne vit la condition de filia-tion divine dans son expression la plus haute et la plus parfaite,mais nous avons tous eu un aperçu de cette partie de nous et nousluttons et faisons des efforts pour arriver à en faire la démons-tration.

Dieu, le Bien universel, constitue le tissu de votre conscience.Il est le tissu de toute la conscience de chaque être, dans Sonessence complète, absolue ; mais Il n’est atteint dans la démons-tration que proportionnellement au degré de réalisation... LaConscience a maintenant évolué jusqu’au point, déjà atteint parquelques mystiques, où il nous sera possible de nous laisser con-duire à la réalisation et à la démonstration de notre divinité, parlaquelle nous ne serons plus désormais des hommes bons ou mau-vais, ou des femmes bonnes ou mauvaises: nous serons les enfantsde Dieu, dirigés par Dieu spirituellement et éternellement.

J. S. G. «Conscience primordiale : ses débuts. »Classe privée de Seattle, 1960

Vous pouvez évaluer le degré d’intégration de la Consciencedivine dans votre conscience individuelle selon que vos centresd’intérêt sont moins personnels ou moins limités purement à votre

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famille ou à vos amis et commencent à englober le monde... Quandla Conscience divine se manifeste en tant que notre conscienceindividuelle, Elle doit s’exprimer par notre intérêt pour ces chosesqui mettent en lumière la liberté, la justice et l’égalité pour l’hu-manité et pour ce monde tout entier.

J. S. G. «La percée de la Lumière. »Classe privée de Seattle, 1960

Je ne suis pas réellement un corps parce que même sans corps,je serais intact. Mais je suis conscient de quelque chose : je suisconscient d’un monde qui m’entoure, d’un monde physique, et jepeux identifier le soleil, la lune, les étoiles, la terre, les formesappartenant à la vie humaine, végétale et animale. Mais je suisalors conscient de quelque chose d’autre. Je suis conscient de pen-sées, de pensées qui ne concernent pas des choses... Tout à coup,je deviens conscient de quelque chose qui s’appelle prière... unsentiment au-dedans de moi. De sorte que je me trouve mainte-nant conscient non seulement de ce qui se trouve dans ce domainephysique ou dans les pensées ou les idées du domaine mental,mais je deviens maintenant conscient d’un royaume qui est au-delà des choses et des pensées, un royaume que je ne puis voir etque je ne peux même pas penser.

Tout ce que je suis en train de décrire... conduit en définitiveà la révélation que je suis conscient parce que tout ce qui meconstitue, c’est ma conscience de quelque chose. Enlevez-moi cetteconscience et je n’ai plus d’existence. Même si mon corps marchaitsur la terre, je n’existerais pas à moins d’en être conscient.

En tant que conscience... je suis conscient du royaume phy-sique de la vie ; je suis conscient du royaume mental de la vie ;mais je suis également conscient maintenant, à quelque degré,du royaume spirituel de la vie, de sorte que je peux... communieravec l’esprit... L’Esprit de Dieu devient un avec ma vie, et danscette communion, je peux me sentir chez moi dans le royaumedont l’être humain ne connaît même pas l’existence et refuseraitde l’admettre si vous lui en parliez.

La raison pour laquelle je suis conscient doit être que Dieu estconscient, car moi et le Père sommes un. Il ne peut y avoir Dieu

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et l’homme; il ne peut y avoir un rejeton séparé et indépendant deSa substance primordiale... Je suis conscience, et non forme ; jesuis conscience, et non mental ; mais la conscience que je suis estDieu, et cette Conscience divine gouverne toutes formes. De sorteque je n’ai plus désormais à redouter le poison, les bombes, ou lesidéologies, car la Conscience qui est Dieu est maître de toutes lesformes. Je, la Conscience, j’ai vaincu le monde.

Vous pouvez relâcher vos efforts personnels. Vous pouvez ces-ser de vous inquiéter pour votre vie... Pourquoi devriez-vous vousen soucier alors que la Conscience qui vous a formé a la respon-sabilité de vous maintenir et de vous soutenir ? Vous pouvez vousreposer sur Son Esprit, sur Sa Sagesse, parce que Son Esprit et SaSagesse sont vôtres. Il ne s’agit pas de deux choses, mais d’uneseule.

En me reconnaissant moi-même en tant que conscience, enadoptant une attitude d’écoute, ce qui est l’attitude de la cons-cience, je deviens l’enfant de Dieu, c’est-à-dire le Fils de Dieu,l’héritier de Dieu, co-héritier de toutes les richesses célestes parceque tout ce qu’a le Père est à moi.

J. S. G. «Le Je en tant que Conscience. »Séries dominicales de Princess Kaiulani, 1963.

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Chapitre IX

LE MYSTIQUE ET LA GUÉRISON

Beaucoup de personnes se demandent si la prise de consciencede Dieu, ou le «déclic », fait de quelqu’un un instrument de gué-rison. Il n’y a pas de réponse catégorique à cette question car lefait de parvenir à cette prise de conscience peut engendrer effec-tivement une conscience capable de guérir, mais ceci n’est pasobligatoire. Si l’état de conscience atteint est assez profond, il peutconstituer une expérience mystique ce qui signifie une unionconsciente ou un état de réunification consciente avec Dieu, maisceci ne permet pas toujours à quelqu’un d’accomplir une œuvrede guérison.

La conscience de guérison est une conscience capable de dis-cerner spirituellement «Mon Royaume» sous les apparences de«ce monde». Ce discernement, ou capacité de percevoir la réalitén’est pas réservé à ceux qui ont eu une illumination mystique. Ilest possible, à presque toutes les personnes qui le désirent dedevenir cet étudiant de la vérité spirituelle qui atteindra un cer-tain degré de discernement spirituel. Il y a celles qui y parvien-nent en un jour; il y a celles qui y parviennent en quelques semai-nes ou quelques mois ; enfin, il y en a pour qui une année, deux,trois ou plus sont nécessaires. L’un des facteurs décisifs qui déter-minent le laps de temps qui peut être nécessaire pour développercette conscience est l’intensité de notre désir à l’obtenir.

Le discernement spirituel ne s’acquiert pas en vue de se chan-ger les idées ou pour passer le temps. Dans ces conditions, il ne seproduit pas. Il exige un engagement plus poussé que celui quiserait nécessaire pour essayer d’apprendre une nouvelle langue oude jouer d’un instrument de musique. Un désir profond du cœur

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doit être présent. S’il l’est, conjugué de plus à la volonté d’étudieret de pratiquer, il suffira alors d’un très court laps de temps pourqu’une personne parvienne à un certain degré d’éveil spirituel etle manifeste par une œuvre de guérison effective.

Pourquoi si peu de guérisons spirituellesse produisent-elles parmi ceux qui se consacrent à Dieu?

Tout le monde devrait s’étonner du fait qu’il n’y ait pas davan-tage de chefs religieux qui accomplissent des œuvres de guérisonspirituelle, tant il est indéniable que la vaste majorité d’entre euxont un amour honnête et sincère pour Dieu, sont des chercheursde Dieu et qu’ils vivent leur vie en étant proches de Dieu, dumoins aussi proches de Dieu que leur compréhension le leur per-met (cette compréhension étant appréciable dans la plupart descas). En fait, si Dieu, selon la compréhension habituelle qu’on a deLui, était un guérisseur de maladies, comment se fait-il que,depuis des centaines d’années que la Bible existe, ces chefs reli-gieux consacrés ne soient pas les détenteurs du monopole de laguérison spirituelle? Leur vie est vécue en Dieu et consacrée auservice de Dieu et de l’homme: ils sont fervents, honnêtes et sin-cères. Pourquoi n’accomplissent-ils pas davantage de guérisonsspirituelles? La réponse est qu’en dépit du fait qu’ils reconnais-sent l’omnipotence de Dieu, ils accordent encore du pouvoir aupéché, à la maladie, à la mort, à la pénurie et à la limitation. Ilscroient que la maladie est permanente et réelle et ils acceptentla prémisse qu’ils peuvent prier Dieu de la faire disparaître.

Si Dieu pouvait faire disparaître la maladie, personne n’au-rait besoin de s’asseoir en prière pour demander à Dieu de le faire.Dieu le ferait bien avant que quiconque puisse prier dans ce but.Dieu n’est pas un Dieu quelque part qui puisse guérir les mala-dies, mais ne le fera pas, ou un Dieu qui aurait attendu des mil-liers d’années jusqu’à ce que Jésus apparaisse pour entreprendreun ministère de guérison, laissant ensuite la guérison spirituelledes maladies tomber dans l’oubli pendant deux mille ans.

La guérison n’est pas basée sur le principe qu’il y a une mala-die et un Dieu qui peut la guérir, et qu’un certain homme ou une

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certaine femme, ou un groupe d’hommes ou de femmes, doivent seprésenter pour amener Dieu dans la scène et obtenir Son bon vou-loir. Dans le Royaume de Dieu, il n’y a pas de maladies. Dieumaintient et soutient son Royaume intact, harmonieux, sain, com-plet, parfait, spirituel et sans faille. Il n’y a pas de défauts dans leRoyaume de Dieu. Dieu n’a jamais donné une maladie à qui quece soit au monde. Si Dieu était responsable de la maladie, Jésusaurait été le plus grand pécheur de la terre pour avoir contrecarréDieu en la guérissant. Au lieu de cela, Jésus-Christ et d’autrestout comme lui se sont faits les instruments de Dieu en révélantau monde que la maladie, le péché et la mort ne font point partiedu Royaume de Dieu, ne sont pas réels et ne peuvent se mainte-nir en présence d’une semblable compréhension. Lorsque voustoucherez l’ourlet de la Robe spirituelle, vous comprendrez quedans la totalité du royaume de Dieu, il n’y a pas un seul pécheurni une seule personne malade.

La guérison dépend de votre état de conscience individuel, étatde conscience qui voit dans l’idée de Dieu celle de l’Esprit infini etpar conséquent celle d’un univers, homme inclus, infiniment etéternellement spirituel, et qui voit dans ce qui apparaît en cemonde sous l’aspect de péché, de maladie, de pénurie et de limi-tation, ce qui ne partage pas la nature du réel et n’a ni loi, nicause, ni effet, ni substance, ni réalité. C’est dans la mesure oùcette vérité deviendra active dans votre conscience que vous gué-rirez les gens. C’est lorsque vous vous détournez du monde avecune oreille attentive, – vos pensées centrées sur Dieu et la réa-lité, à l’écoute et toujours en éveil pour capter le « murmure douxet léger » (I Rois 19 : 12) – et cela jusqu’à ce que le flot se déclencheet que cette Impulsion divine vous assure que Dieu est entré enscène, – que les guérisons se produisent.

La plupart des mystiques ont conservé leur croyancedans une puissance à combattre

Un mystique est une personne qui a atteint l’union conscienteavec Dieu et qui, bien qu’encore dans un corps humain, mangeantet buvant, dormant et travaillant parmi nous, ne vit plus selon

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le point de vue humain, mais selon une perspective spirituelle. Ilest dans le monde, mais pas du monde.

Il y a eu quelques mystiques qui ont accompli une œuvre deguérison. Leur union consciente avec Dieu était si poussée quetoutes les discordes du monde, et même les bonnes choses maté-rielles aussi, se dissolvaient. Chez la plupart d’entre eux, toute-fois, la croyance au bien et au mal était enracinée, bien que cer-tains d’entre eux s’éveillèrent à la vérité selon laquelle ce que nousappelons l’existence matérielle ne représente que l’illusion de noscinq sens. Lorsqu’il fut révélé à Gautama le Bouddha que « cemonde» est maya, ou illusion, son illumination fut si grande qu’ilsut instantanément qu’il existe une création spirituelle divine iciet maintenant, mais que le concept que nous en avons est illusoire.Grâce à cette compréhension, il accomplit de grandes guérisons.

Par la suite, la révélation du Bouddha se corrompit et le mot«maya» en vint à signifier l’opposé de Dieu, et ses disciples ulté-rieurs se retrouvèrent aux prises une fois de plus avec deux pou-voirs : le pouvoir de la Réalité qui doit combattre le pouvoir del’illusion. Mais l’illusion ne peut pas être combattue. Lorsque vouscomprenez qu’une chose est une illusion, vous en avez terminéavec elle. Elle n’existe plus. Elle n’avait d’existence que lorsquevous pensiez qu’elle existait, mais après avoir vu qu’elle n’étaitqu’une illusion, vous en avez terminé avec elle.

De nos jours, les termes «esprit mortel » ou «esprit charnel»sont utilisés pour signifier la nullité de ce monde d’apparences,mais à nouveau on en a fait une puissance opposée à Dieu et lalutte a continué. Vous ne pouvez accomplir des œuvres de guéri-son si vous croyez qu’il y a des entités avec lesquelles Dieu doit sebattre, lutter, ou qui doivent être vaincues. Cela consiste à érigerune puissance en face de Dieu. Il est nécessaire de revenir à larévélation originelle des grands mystiques d’après laquelle uneseule puissance existe et tout ce qui est englobé sous le termed’illusion n’est qu’un pur néant. Lorsque vous percevez cela, vousavez une conscience de guérison.

Peu de mystiques, s’il en fut, connaissaient quoi que ce soit àl’œuvre de guérison, ou même accomplirent jamais la moindreguérison. À ma connaissance, mis à part la réalisation du Je, ils

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ne savaient rien de la nature de Dieu. À l’exception du Maître,tous les mystiques ont considéré Dieu comme une grande puis-sance en lutte avec d’autres puissances, ou triomphant d’elles, etnul ne peut guérir spirituellement tant qu’il n’est pas arrivé àréaliser non seulement que Je est Dieu, mais qu’en dehors de ceJe, il n’y a pas d’autres pouvoirs.

Les quelques mystiques qui ont saisi dans sa totale plénitudela nature vraiment infinie de Dieu ont pu guérir. Ils ont pu dire àquiconque correspondait à Pilate dans leur existence : « Tu n’au-rais sur moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait été donné d’En-Haut » ( Jean19 : 11). La raison à cela est que dans la conscience du mystiquequi peut guérir, il y a la réalisation non seulement que Je estDieu, mais qu’à part Je, il n’y a point d’autres pouvoirs – phy-siques, mentaux, moraux ou financiers. Aucun autre pouvoir nepeut agir en lui, sur lui ou à travers lui.

Vous vous rappelez qu’Isaïe a dit : « L’Esprit du Seigneur, l’Éternel,est sur moi, car l’Éternel m’a oint pour porter de bonnes nouvelles auxmalheureux ; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pourproclamer aux captifs la liberté » (Isaïe 61 : 1). Donc Isaïe doit avoirpossédé le don de guérir. Il savait qu’il n’y avait pas d’autres dieuxdevant Moi. Le Je de son être était l’infinité de l’être, et il n’y avaitpas d’autres pouvoirs.

Un mystique de cette envergure ne dira pas : «Oh, le pouvoirde Dieu œuvre à travers moi pour vous guérir», ou bien «Dieu vavous guérir». Non, il sait qu’en vérité Dieu n’a jamais guéri qui ouquoi que ce soit. Que penseriez-vous d’un Dieu qui guérirait unepersonne et pas les autres ? En général, les pécheurs sont plusnombreux à être guéris, alors qu’il semblerait que Dieu n’a pasguéri les innombrables hommes et femmes de bonne volonté quiont existé sur la terre.

Mais si Dieu n’est pas responsable de la guérison, qu’est-cequi l’est? C’est une certaine réalisation individuelle qui impliqueque la maladie n’est pas un pouvoir. C’est cela qui en est respon-sable. C’est la raison pour laquelle Jésus n’a pas dit : «Dieu vousguérira». Il a dit : « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affran-chira » ( Jean 8 : 32). Il n’a pas dit : «Dieu vous pardonnera», mais« Je ne te condamne pas non plus ; va, et ne pèche plus » ( Jean 8 : 11).

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La plupart des mystiques modernes tels que Whitman et Ten-nyson ne furent pas des guérisseurs parce qu’ils ne considéraientpas Dieu comme étant l’unique et l’infini. Ils avaient Dieu et l’er-reur également : ils avaient Dieu et quelque chose dont Dieudevait protéger ou sauver les gens. Ils avaient Dieu et quelquechose dont Dieu pouvait les guérir, mais ce n’était pas là la plé-nitude d’éveil mystique que connaissait Jésus.

Jésus-Christ savait que « Je suis le pain de vie » ( Jean 6 : 35), maisil savait aussi que Je suis votre pain également. Je suis votreapprovisionnement. Il pouvait ravitailler les foules car il ne voyaitaucune différence entre sa bourse et leur bourse. Il ne voyaitaucune différence entre sa santé et leur santé, parce qu’il n’y avaitpour lui qu’une seule personne, et c’était Je. Moïse avait comprisle « JE SUIS CE JE SUIS » (Exode 3 : 14) et par conséquent pouvaitguérir. Jésus voyait le JE SUIS et il pouvait guérir. Isaïe l’a vuaussi, et il a pu guérir.

La vérité du JE SUIS

Lorsque vous avez la conscience, et pas seulement la « saisie»,(car la «saisie», ou la prise de conscience, peut vous laisser croireque vous avez un pouvoir sur le péché, la maladie et sur la mort),uniquement donc lorsque vous avez la «saisie» et en même tempsla réalisation, ou la conscience, vous êtes en mesure de guérir.C’est le mystère et le miracle de l’enseignement de la Voie Infi-nie. Il n’est pas fondé sur Dieu en tant qu’immense puissance,mais sur la vérité que « moi et mon Père sommes un » ( Jean 10 : 30),ce qui est une vérité universelle.

Lorsque vous m’appelez à l’aide, vous remarquerez que je vousécris ou vous dis : «Je suis immédiatement avec vous». Quand jedis que Je sera avec vous, je ne veux pas dire que Joël va êtreavec vous parce que s’il l’était, quel bien en retireriez-vous? Jedis que Je sera avec vous. Allez-vous le nier ? Tout ce que vousavez à faire est de dire : «Je». Dites-le à vous-même maintenant.N’est-il pas vrai que Je suis avec vous? Vous venez juste de Leproclamer.

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Ce Je que vous venez de prononcer est Dieu : Il n’est pas unepersonne; Il n’est pas un homme ou une femme; Il n’est pas quel-qu’un qui réponde au nom de Jones, Brown, ou Smith. Ce Je estDieu, et ce Je ne vous quittera ni ne vous délaissera jamais. Ce Jeest un Je universel. C’est le même Je si c’est Joël qui le prononceou si c’est vous qui le prononcez. Il n’y a qu’un seul Je dans lemonde entier. Il n’y a qu’un seul Je, qu’un seul Ego, et lorsque jevous dis : «Je suis immédiatement avec vous», tout ce que vousavez à faire pour voir si je dis la vérité, c’est de dire «Je». Dites«Je suis». Comment pourrait-Il être plus proche de vous que cela?Il s’agit de Dieu. Ce n’est pas une personne qui parle. C’est la viede votre être.

Peu importe si, selon le Psalmiste, vous « marchez dans la valléede l’ombre de la mort » (Psaume 23 : 4) : Je suis là. Peu importe quevous montiez au ciel ou que vous descendiez en enfer : J’y suis. Iln’est point de lieu où vous puissiez aller d’où Je serais absent.Tout ce que vous avez à faire est de dire « Je », ou « Je suis », etvous constaterez que Je suis exactement là avec vous.

Si vous connaissiez les mots JE SUIS, vous pourriez voyagerdans n’importe quelle partie du monde et vivre toujours en paix,dans l’harmonie et la prospérité. Gardez ce JE SUIS enfermé envous-même et commencez votre voyage : vous le mènerez à bien,qu’il s’agisse d’aller de votre domicile à votre bureau, ou dans lesvilles voisines, ou qu’il s’agisse d’un voyage autour du monde.

Je suis ce lieu où Dieu Se manifeste en tant que moi indivi-duel. Je suis, le fils de Dieu, se trouve exactement là où je suis, co-héritier de toutes les richesses célestes.

L’erreur doit être reconnue comme étant un pur néant

Tout ce que j’ai à faire est de demeurer dans la conscience dema véritable identité et de cesser ensuite de croire que cela medonne le pouvoir de surmonter l’erreur. C’est ici que nous ratonsla guérison, parce que nous croyons que nous disposons d’un pou-voir divin pour vaincre l’erreur. Non, l’erreur n’est pas un pou-voir. JE SUIS est l’unique pouvoir :

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Merci, Père, Je suis. Il n’y a pas de pouvoir dans le péché, dansla maladie, dans la pénurie ou la limitation. Il n’y a pas de loisgouvernant la maladie, le péché, la pénurie. Seules existent deslois d’abondance et non de limitation. Toutes ces prétendues lois depénurie et de limitation sont des créations de l’homme.

Il existe des degrés dans la réalisation de Dieu, mais Dieu necomporte pas de degrés. C’est la raison pour laquelle, à nos débutsdans l’œuvre de guérison, il est possible que nous puissions gué-rir les cas bénins qui nous sont proposés, mais que nous n’obte-nions pas grand succès dans les cas plus graves. Nous n’avonspas encore atteint une réalisation suffisamment profonde du faitque l’erreur n’est pas quelque chose qu’il faut combattre, vaincre,surmonter ou détruire. L’erreur est quelque chose qu’il faut recon-naître comme un pur néant. C’est un rien, voilà ce que c’est. L’er-reur n’est pas une chose, et ce n’est pas non plus une personne.

Pourquoi ni la personne ni la maladie ne doiventfaire partie de notre méditation pour la guérison

Quand vous comprenez la nature impersonnelle de l’erreur,vous commencez à opérer des guérisons, car pour pouvoir guérir,la première chose que vous ayez à faire consiste à vous débarras-ser d’un patient. Tant que vous aurez un patient dans votre esprit,vous n’arriverez jamais à susciter une guérison. Tant que vousaurez en tête le nom d’un patient, vous ne susciterez pas de gué-rison. Tant que vous aurez en tête le nom de sa maladie, vous neserez pas l’agent d’une guérison, du moins spirituellement. Lepatient pourra être guéri mentalement, ou par le pouvoir de lavolonté, mais cela ne diffère guère de l’utilisation d’un emplâtreou d’une pilule.

Pour guérir spirituellement, vous devez rejeter immédiate-ment de votre esprit la personne qui vous demande de l’aide: sonnom, son identité et ce dont elle prétend souffrir. Rejetez-la com-plètement. Car la personne n’est pas à confondre avec la reven-dication, et sa maladie particulière ne constitue pas le vrai dom-

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mage. Celui-ci est une croyance universelle d’un moi séparé deDieu, à une activité indépendante de Dieu et à une loi séparée deDieu. C’est à cela que vous avez réellement affaire.

Lorsque quelqu’un se présente sous le nom de MademoiselleJones et vous dit : «Je suis malade», vous devez chasser Made-moiselle Jones de votre esprit en réalisant : «Non, il ne s’agit pasici d’une personne. C’est l’esprit charnel. Mais l’esprit charneln’est pas un esprit. L’esprit charnel n’a pas de loi pour le soutenir;il n’a ni substance, ni cause, ni réalité».

Sans penser à la personne ni à son prétendu mal particulier,vous avez suscité une guérison en prenant conscience du néantqu’est la revendication elle-même. La revendication est l’espritcharnel, la croyance en deux pouvoirs. Vous n’avez pas affaire àun « lui », ou à une «elle», ni à un problème: vous avez affaire àl’esprit charnel qui essaie de vous convaincre de l’existence d’unevie séparée et indépendante de Dieu. Le Maître a dit : « Qui meconvaincra de péché ? » ( Jean 8 : 46). De même, qui vous convaincraqu’il existe une personne ou une condition en dehors de Dieu?

Avec votre vision limitée, vous pouvez distinguer des hommeset des femmes. Vous voyez des vieux et des jeunes. Mais au coursde mes années de pratique dans ce travail, j’ai appris à ne pastrop prêter attention aux personnes, mais à regarder à traverselles, de sorte que je ne suis pas souvent vraiment conscient dece qui se trouve devant moi et pour quelle raison. Cela libère mapensée de l’identité de la personne parce que je ne suis pas inté-ressé par la personne elle-même, pas plus que je ne le suis parson problème particulier, si ce n’est qu’il m’offre une occasion derévéler une fois de plus que Dieu est l’unique Être et qu’il n’y apas d’autres lois que les lois établies par Dieu.

Tant que je ne considère pas quiconque vient à moi commeune personne malade à laquelle il faut rendre la santé, ou commeun pécheur qu’il convient de réformer, ou comme un chômeur quicherche un emploi, je suis sur le terrain sûr du guérisseur spiri-tuel. S’il m’arrive une seule fois d’accepter une personne dans maconscience en qualité de malade qui doit être guéri, de pécheurqu’il faut réformer, de pauvre qui devrait être dans l’abondance,ou de chômeur qui devrait trouver un emploi, je suis alors retombé

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au niveau du rêve mortel, donc je ne peux plus être d’aucunsecours pour cette personne et je ne serais jamais d’aucune utilitépour ce monde. Mon aide ne sera efficace que dans la mesure oùje serai capable de rendre impersonnelle la situation dans sonensemble.

Il y a des cas qui concernent des personnes âgées de quatre-vingt et quatre-vingt-dix ans. Certains d’entre vous sont assezavancés pour ne pas croire que de pareils âges signifient la vieil-lesse. Ne laissez personne vous convaincre du contraire; cette pré-tention doit être abordée de la même manière qu’on préserve lasanté et la force du corps : en n’acceptant personne qui ait besoinde guérison, d’amélioration ou de nouvelles provisions. Pourquoi?Parce que vous devez reconnaître que l’unique identité est le Je.

Je au milieu de moi est puissant. Je au milieu de moi est leChrist, le Sauveur, le fils de Dieu.

Mais le Je qui est au milieu de moi est le Je qui est au milieude vous.

L’universalité du Je

L’un des chapitres les plus importants de tous les écrits de laVoie Infinie est celui qui s’intitule «Aime ton prochain», dans laPratique de la Présence. C’est réellement l’un des plus grands. Jene puis même pas me rappeler quand il me fut inspiré. J’ignoreen quelles circonstances et je sais que je n’ai réalisé son impor-tance que bien des années après: en fait, quand il a été imprimé etque je l’ai vu écrit dans le livre. C’est alors qu’il m’a frappé. Je mesouviens que j’étais à Johannesbourg, en Afrique du Sud, lors-qu’une première livraison de dix volumes me fut envoyée par avionpar l’éditeur; j’ouvris alors ce livre et le lut de la première à la der-nière page. Mais en tombant sur ce chapitre, je sus que j’avais tou-ché le grand JE SUIS et depuis ce temps-là, ce chapitre est restéimprimé en moi de manière indélébile; et encore et toujours, je necesse de le recommander à nos étudiants. Pourquoi ? Parce qu’ilest dit dans ce chapitre que si je vous fais quelque bien que ce soit,ce n’est pas à vous que je le fais, c’est à moi. Si je vous ai blessé, je

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ne l’ai pas fait en réalité: c’est moi-même que j’ai blessé. Si je vousai menti, ce n’est pas à vous que j’ai menti, c’est à moi-même.

Si jamais j’étais tenté de me dérober à ma responsabilité dansce travail, ne serait-ce que d’un seul iota, j’aurais peur de le fairecar c’est à moi-même que je me déroberais. Je n’hésite pas à entre-prendre n’importe quel travail pour nos étudiants, à tout momentet en toutes circonstances, parce que je ne le fais pas réellementpour eux. Dans la mesure où je l’ai fait pour eux, je l’ai fait enréalité pour moi.

Lorsque vous commencerez à percevoir cette vérité, vous sau-rez que le Je de moi est le Je de vous. Le Je de vous est le Je demoi car nous sommes un en Jésus-Christ. Nous ne sommes pasune multitude : nous sommes un, et cet un est tout entier com-pris dans le mot Je. Je n’est ni mâle ni femelle. Je n’est ni jeuneni vieux. Je n’est jamais mort. En fait, si quelqu’un était sur lepoint de décéder, Je aurait à se tenir là en observateur. C’est laraison pour laquelle il est fréquemment rapporté par ceux qui ontaffaire à des mourants, qu’on voit généralement un sourire sur levisage de la personne qui s’en va. Bien sûr, puisqu’elle est làdebout, en train d’observer. Elle sait ce qui est en train de se pas-ser et elle sait que ce n’est pas aussi terrible qu’elle l’avait redouté.Elle peut sourire au cours de cette ultime expérience parce queJe suis là. Le Je de son propre être est là en train d’observer lascène et il se dit : «Ma foi, si c’est là tout ce qui se passe, laissons-nous aller. » Et il part.

La liberté arrive par le rejet des deux pouvoirs

Tout ceci nous ramène à la vérité qu’il n’y a pas de puissancespirituelle dans le mal. « Je ne donnerai pas Ma gloire à un autre »(Isaïe 42 : 8). Diriez-vous que Dieu donne Sa gloire à un péché ?Diriez-vous que Dieu donne Sa gloire à la pénurie? Alors, où pren-draient-ils la moindre gloire, ou puissance, si Dieu est infini? Ilsn’en ont tout simplement point. Ils sont dénués de gloire; ils n’ontpas de loi ; ils n’ont pas de beauté; ils n’ont pas de durée, car s’ilsne reçoivent pas ces choses de Dieu, de qui donc les recevraient-ils?

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La condition humaine n’est-elle point faite de la croyance endeux pouvoirs ? Il n’y avait pas de condition humaine avantqu’Adam et Ève ne décident d’accepter le bien et le mal. Jusqu’à cemoment-là, ils étaient des êtres spirituels dans le Jardin d’Éden.Mais lorsqu’ils acceptèrent la croyance au bien et au mal, ils seretrouvèrent de l’autre côté de la porte. Ils n’étaient plus désor-mais Adam et Ève dans le Jardin d’Éden; ils étaient Adam et Èveà l’extérieur de l’Éden, gagnant leur vie à la sueur de leur front.Pourquoi? Les Écritures sont très claires à ce sujet. Ils avaientaccepté le bien et le mal.

Sur la scène humaine, la croyance au bien et au mal est laseule et unique vérité qui soit parce que c’est la seule conditionqui maintient la condition humaine. Dans la mesure, toutefois,où vous perdez votre croyance au bien et au mal, vous n’êtes plusun être humain : vous êtes un être spirituel. C’est alors que vousavez une conscience qui guérit. Désormais, vous n’êtes plus assu-jetti aux erreurs humaines ou aux pénuries de la vie, comme vousl’étiez lorsque vous entreteniez en vous à la fois le bien et le mal.Jusqu’à un certain point, vous êtes immunisé contre les revendi-cations du monde, mais pas à cent pour cent. Lorsque vous attei-gnez ces cent pour cent, vous ne pouvez plus frayer avec les autreset la vie devient un trop grand fardeau pour être vécue selon l’es-prit humain. C’est à ce stade que les mystiques, qui ont atteintun sens réel et complet de l’absence du bien et du mal, se retirentdu monde. Ils ne veulent plus faire partie du monde. Ils partentsimplement et quittent ce monde pour ne plus y revenir.

Cela est possible car vous découvrirez que lorsque vous avezatteint ce niveau, votre ressourcement est pris en charge. Vousn’avez jamais à vous soucier de votre approvisionnement lorsquevous avez réalisé que Je est Dieu et qu’il n’y a pas deux pouvoirs.Pour avoir la pénurie, deux pouvoirs seraient nécessaires.

La limitation, fruit des paires d’opposés

Il n’y a pas de pénurie dans le royaume de Dieu. La seulepénurie qui soit se trouve dans le domaine humain, et ceci parceque l’homme a en tête l’abondance et la pénurie : il a le bien et le

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mal, les hauts et les bas, les rentrées et les sorties, le noir et leblanc. C’est la raison pour laquelle il fait l’expérience de la limi-tation. Dès qu’un individu commence à percevoir qu’il n’existe queDieu et que l’infinité de Dieu exclut toute possibilité de mal, ilcesse d’avoir des problèmes de pénurie. Lorsque vous avez atteintla conscience de la Puissance unique et lorsque vous vous engagezdans ce travail, vous constatez que vous n’avez plus de problèmesde pénurie ou de limitation. La seule raison pour laquelle vousaurez jamais besoin d’argent sera lorsqu’il vous faudra en susci-ter pour porter le message à d’autres. Si vous voyagez autour dumonde, vous aurez besoin d’argent pour le voyage, mais vous n’enaurez pas besoin pour vous-même: vous en aurez besoin en faveurde ceux vers qui vous allez. Pour vous-même, il y aura toujoursune abondance, même si vous n’allez nulle part ou n’avez rien àfaire. Quiconque réalise, même dans une faible mesure, «Merci,Père, je suis un avec Toi, et tout ce que Tu as est à moi, je nedépends point de « l’homme dont le souffle est dans ses narines » (Isaïe2 : 22), je ne suis pas obligé de gagner ma vie à la sueur de monfront, à partir de ce moment-là, il commence à être pris en chargepar une Présence invisible et la route de l’abondance s’ouvre pardes moyens normaux et naturels, sans avoir à s’en soucier, sanslutter, sans discuter, sans intenter des poursuites judiciaires.

Vous pouvez faire une expérience mystique et vous pouvez enmême temps être très malade et dans une grande pauvreté; maiss’il en est ainsi, c’est parce que vous vous accrochez encore à l’idéeque Dieu est une puissance qui triomphe du mal, et de ce fait,vous vous maintenez dans le rêve. Si vous pouvez vous détendreune fois et vous laisser aller, sans penser davantage et en vouscontentant de jouir de cette communion intérieure avec Dieu, enacceptant qu’il n’existe aucun pouvoir séparé de Dieu, c’est alorsque vous vous sentirez pris en charge par cette Chose intérieurequ’on appelle le Christ, l’Esprit de Dieu dans l’homme, ou le Saint-Esprit, et vous comprendrez pourquoi Paul a pu dire : « et si je vis,ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi (Galates 2 : 20)... Jepuis tout par celui qui me fortifie » (Philippiens 4 : 13).

Personne n’a jamais besoin de craindre de trépasser pendantqu’il se consacre à une activité spirituelle, parce que la seule chose

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vers laquelle il pourra passer est une gloire de plus en plusgrande. Ce qui l’a soutenu pendant son service le soutiendra surle plan suivant, puis sur le suivant, puis sur un autre encore, ettous ceux à venir jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de renaissance.

L’amour a le pouvoir de se maintenir lui-même

Ce qu’on appelle le pouvoir de Dieu n’est pas réellement unpouvoir. Par exemple, je n’ai besoin d’aucun pouvoir à la minuteprésente. Je suis assis ici dans un climat d’amour, pourquoi doncaurais-je besoin d’un pouvoir ? Je suis assis ici dans une atmo-sphère pleine de vie, pourquoi donc aurais-je besoin d’un pouvoir?Je suis assis ici dans une atmosphère de joie. Ai-je besoin d’unpouvoir? Je n’en aurais pas l’usage pour quoi que ce soit. Je suissatisfait ; je suis comblé, et je n’ai besoin d’aucun pouvoir. Mais ily a un Pouvoir ici. Il y a un Pouvoir qui a créé cette atmosphère,qui nous a créés à Son image et ressemblance et qui nous main-tient et nous soutient. Mais moi, je n’ai besoin d’aucun pouvoir.Dieu est ici, et Dieu est pouvoir ; et Dieu est le pouvoir du climatqui m’environne ; et Dieu maintiendra ce climat éternellement sije me maintiens en Lui.

Si un voleur apparaissait sur le pas de la porte, armé de sixfusils, je n’aurais besoin que de tenir bon ainsi : « Entrez, monfrère. Qu’est-ce que vous aimeriez prendre ? Venez le prendre.Vous ne pouvez pas le voler, parce que je vous le donne. Vous nepouvez être un voleur dans cette pièce : vous ne pouvez qu’être uninvité dans la maisonnée de Dieu».

Que se passerait-il ? Vous constateriez vite qu’il se joindrait àvous en tant qu’invité, et non en tant que voleur. Vous n’avezbesoin d’aucun pouvoir contre les voleurs : vous avez seulementbesoin du pouvoir de l’amour, car si vous aviez le pouvoir del’amour et voyiez un homme dans le besoin, vous partageriez aveclui quoi que ce soit dont il semblerait avoir besoin. Vous ne luidemanderiez pas de voler ; vous ne lui permettriez même pas devoler : vous comprendriez son besoin et le partageriez avec lui ; telserait le pouvoir de l’amour.

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Au moment même où vous essayez de retenir quelque chose,vous êtes en train d’enfreindre la loi de l’amour vous-même, carc’est comme si vous disiez : «Ce qui est à moi est à moi et ce quin’est pas à toi, tu ne peux pas l’avoir».

Cela ne marcherait pas. «Ce qui est à moi est à toi » dit le Sei-gneur. Si le Seigneur a dit cela, nous devons nous le dire les unsaux autres. Ce qui est à moi est à toi. Il n’y a rien qui soit mien,ou tien.

Avez-vous jamais cessé de penser qu’« à l’Éternel est la terre ettout ce qu’elle renferme » (Psaumes 24 : 1) ? Si vous ne le croyez pas,montez un jour en avion et de là-haut regardez les propriétés degens, délimitées par des barrières, et amusez-vous bien. Tous cesgens qui pensent qu’ils peuvent entourer de barrières un morceaude terrain et déclarer qu’il est à eux ! Eh bien, cette terre est uneboule ronde solide, vue d’en haut, et elle n’appartient à personnequi ait mis une barrière autour d’elle. « À l’Éternel est la terre etce qu’elle renferme ». Vous en avez l’usage temporaire. Vous pouvezavoir un acte de cession légal, mais que cela ne vous égare pas envous faisant croire que vous le possédez. Non, s’il vous apparte-nait, vous pourriez l’emporter avec vous. Vous n’emportez jamaisrien avec vous lorsque vous quittez cette expérience. Vous véri-fiez tout auprès de la Cour de Justice qui règle les successions.N’en tirez pas l’idée prétentieuse que vous avez des biens. Vousn’en avez point. Vous avez la jouissance de la Grâce de Dieu, et laGrâce de Dieu est à la disposition de tous.

Non le pouvoir, mais la Grâce

Tout est contenu dans la signification du mot Je. C’est pour-quoi vous n’avez pas besoin de pouvoir lorsque vous vous instal-lez pour accomplir une œuvre de guérison. Tout ce dont vous avezbesoin, c’est la capacité de vous tenir tranquille et de communieravec votre Père intérieur, en réalisant que la grâce de Dieu estinfinie. Vous n’avez besoin d’aucun pouvoir. Vous n’allez pas gué-rir quelque situation ou quelqu’un. Il n’y a rien à guérir et il n’ya personne à guérir – c’est là que réside l’illusion.

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Chaque guérison spirituelle est une preuve que le péché, lamaladie et la mort n’ont pas de pouvoir, de sorte qu’aucun pou-voir n’est nécessaire pour en triompher. Lorsque nous parlons deDieu comme étant le Pouvoir unique, ne pensez pas que ce soitun Pouvoir que vous pouvez utiliser. Pensez à ce Pouvoir commeà la Puissance qui a créé l’univers, qui le maintient et le soutient,et laissez-Le agir à votre place pendant que vous communiez avecLui intérieurement.

Cela peut bien se comparer au fait d’être assis tranquillementà converser avec votre mère. Vous n’avez pas besoin d’un quel-conque pouvoir. Dieu est l’unique pouvoir : Dieu a créé cet universpar le pouvoir du Je et c’est Lui qui le maintient et le soutient.Vous n’avez pas besoin de pouvoir : vous avez besoin d’être capablede communier avec votre Être intérieur et d’être en paix avec Lui;vous constaterez alors que Dieu maintient et soutient Sa proprecréation sans aucune aide de votre part ou de la mienne.

Ne serait-il pas navrant que Dieu ait besoin de votre aide oude la mienne? Je crains que, dans un tel cas, nous L’abandonne-rions trop souvent, soit que nous soyons en train de dormir, soitque nous soyons en vacances quelque part. Je serais désolé pourDieu s’Il dépendait de nous pour L’aider – du moins de la plupartparmi nous. Très peu seraient capables de répondre à l’appel.Mais Dieu ne dépend ni de vous ni de moi.

La Grâce de Dieu me suffit et par conséquent je n’ai besoin nide vous ni de moi. Je n’ai besoin d’aucun pouvoir, Dieu est déjà cepouvoir. Dieu est, et une telle connaissance suffit. Dieu est.

Dieu n’a pas besoin de notre aide – pas même dans nos rap-ports réciproques.

Tout ce dont nous avons besoin, c’est de la même certitudequ’avait David dans le Psaume 23 : 1 « L’Éternel est mon berger ; jene manquerai de rien ». Il n’a pas sollicité un quelconque pouvoirdivin. Il s’est contenté de reconnaître qu’« Il me fait reposer dans deverts pâturages, Il me dirige près des eaux paisibles » (Psaume 23 : 2).Il ne souffle mot de mon rôle ou du rôle de mon praticien : il ditsimplement qu’« Il me fait reposer dans de verts pâturages». Ce

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que le Psalmiste faisait ainsi, c’est de la contemplation. Il contem-plait la bonté de Dieu au-dedans de lui-même.

C’est ce que vous avez fait en lisant cette Lettre. Vous avezcontemplé Dieu tel que Dieu fonctionne dans l’univers. Vous n’avezpas demandé la moindre aide à Dieu et vous n’avez sûrement pasaccepté la moindre croyance que Dieu puisse avoir besoin de votreaide. Vous n’avez fait que demeurer assis ici pendant une heure, encontemplant l’état-d’Être de Dieu et de la création de Dieu. Vousn’avez pas eu un seul instant la pensée qu’il en est ainsi parce quej’ai écrit sur le sujet. Non, si j’ai écrit cela c’est parce que j’ai décou-vert qu’il en est déjà ainsi. Voyez-vous la chose?

Vous ne faites pas d’affirmations en vue d’authentifier l’Étatdivin. Une affirmation consiste à déclarer ce qui est, mais chaquefois que vous utilisez une affirmation dans l’espoir que vous allezla rendre vraie, soyez assuré que vous n’aboutirez nulle part spi-rituellement. Vous pouvez peut-être accomplir quelque chose surle plan mental, mais cela diffère de la guérison spirituelle.

Dans la guérison spirituelle, vous ne vous adressez pas à laconscience d’un patient. Vous ne faites pas une affirmation devérité pour la rendre vraie. Si vous le faites, vous vous interdisezd’accomplir une œuvre de guérison spirituelle. Vous devriez décla-rer ou affirmer uniquement la vérité de ce que vous savez déjàêtre la vérité, en vous reposant ensuite dans la vérité que voussavez être la vérité. Trop de personnes essaient de rendre la véritévraie à l’aide de leur puissance mentale, puis elles baptisent celaguérison divine, guérison spirituelle, ou guérison christique. Cen’est pas cela du tout.

La guérison spirituelle est une réalisation de cela qui est. Parla vue de vos propres yeux ou l’audition de vos oreilles, rien detout cela ne peut jamais être vrai, car avec vos yeux et vos oreilles,vous ne verrez et entendrez que les multiples troubles dans cemonde. C’est seulement grâce au discernement spirituel que vousverrez le gouvernement de Dieu, ce que le Maître voulait dire parvoir et entendre.

Pour accomplir une œuvre de guérison spirituelle, vous devezavoir le discernement intérieur qui voit en Je la vie de l’être indi-viduel et sait alors que Je n’a pas d’âge. Ce Je était le même

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lorsque je suis né et sera le même quand je décéderai. Jeune ouvieux, Je est toujours le même. Il vous faut contempler ce Je entant qu’être individuel. Je suis toi, tu es Moi. Nous sommes un enJésus-Christ, ce qui signifie que nous sommes un dans notre filia-tion spirituelle. Il n’y en a qu’un seul parmi nous et Je suis cet un.«Avant qu’Abraham fût, Je suis». Vous ne pouvez détecter celaavec votre vue physique, ou avec votre ouïe physique. C’est unequestion de discernement intérieur et c’est en cela que consiste laconscience qui guérit.

Aloha,

Joël

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«ENREGISTREMENTS»

Dans cette Lettre, Joël se réfère au chapitre Aime ton pro-chain, de l’ouvrage intitulé Pratique de la Présence Divine. Il en asouvent recommandé l’étude quotidienne pendant une périoded’au moins un an et il l’a toujours conseillé aux étudiants quiavaient des problèmes relationnels. Voici un extrait des enregis-trements qui ont servi à composer ce message ;

Aime ton prochain(chapitre de Pratique de la Présence Divine)

Nous ne pouvons blesser personne et personne ne peut nousblesser. Nous pouvons nous blesser nous-mêmes en violant la loicosmique. Comment savons-nous que nous violons la loi cos-mique? Violons-nous le premier commandement? Violons-nous lesecond commandement? Si nous le faisons, nous violons la loi cos-mique, et cette violation en nous met en branle le châtiment, desorte que l’injustice commise envers un autre rejaillit sur nous.Le fait de voler quelqu’un équivaut à nous voler nous-mêmes.

Je peux continuer en vous donnant la preuve intégrale quecela est vrai avec un seul mot. Avez-vous jamais vu le mot «Moi»écrit avec un «M» majuscule? Savez-vous ce qu’il signifie? Dieuest votre Moi. Dieu est mon Moi et Dieu est votre Moi. Alors main-tenant c’est bien vrai, n’est-ce pas? Si Dieu est ma vie, si Dieu estmon âme, si Dieu est mon esprit, si Dieu est mon mental, si Dieuest mon activité et si Dieu est ma loi, alors Dieu doit constituermon être. Le moi de Dieu est alors l’unique Moi. De sorte que sije pille votre moi, qui est-ce que je pille? Moi-même. Si je mens ausujet de votre moi, de qui est-ce que je mens? À propos de moi. Sije trompe votre moi, qui trompé-je? Moi-même. Voyez-vous cela?Voilà qui prouve l’entière loi cosmique.

Il n’y a qu’un seul Moi et ce que je fais à un autre, c’est à moi-même que je le fais... Le bien que je vous fais, ce n’est pas du tout

LE MYSTIQUE ET LA GUÉRISON

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à vous que je le fais. C’est pour mon bénéfice. Le mal que je vousfais ne vous blessera guère car demain vous trouverez un moyende vous en sortir. Vous travaillerez vous-même à votre propresalut, mais moi, que vais-je faire? J’ai déjà accompli l’acte de vousblesser et cet acte devra rejaillir sur moi, parce que je suis le Moisur qui je l’ai perpétré.

Joël S. Goldsmith « Instructions pour mettreen pratique et vivre la Voie Infinie. »

(1955 Chicago 1ère classe privée)

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Chapitre X

LA MAÎTRISE PAR LA RÉALISATION QUOTIDIENNE

Les limitations dont nous souffrons dans notre vie ne nous sontimposées ni par ce que nous pouvons faire ou ne pas faire, ni parce que nous pouvons penser ou ne pas penser, mais par les croyan-ces universelles. Les croyances matérielles se sont abattues surnous, non pas parce que nous les avons acceptées en connaissancede cause, non pas parce que nous avons décidé consciemment quenous serions tels que nous sommes, mais parce que ces choses ontété introduites dans notre conscience d’une façon subliminale. End’autres termes, des événements se sont passés dans notre foyerque nous n’avons pas vus ou entendus consciemment étantenfants et qui néanmoins sont enregistrés dans notre conscience.À l’école, des choses dont nous n’avions pas consciemmentconnaissance se sont passées autour de nous et ont contribué àformer en nous critères et modes de pensée.

De sorte que les influences prénatales, l’environnement et lesexpériences vécues s’unissent pour créer les forces qui exercentune action limitatrice dans notre vie, toutes sont enracinées dansla croyance universelle au cours des âges. C’est la réunion de tousces facteurs qui nous a fait les êtres humains que nous sommes.Si le monde est tel qu’il est aujourd’hui, ceci est dû intégralementà l’influence de ces croyances universelles qui ont modelé un étatde conscience matérialiste.

Au niveau spirituel, il n’y a pas de lutte

Nous n’avons pas choisi d’être matérialiste, mais comme noussommes nés dans une ère matérialiste, nous avons pris la couleur

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de la conscience matérielle. Toutes les maladies, tous les péchés,toutes les peurs, et la mort elle-même, tout cela nous a été imposé.Toute erreur a pour base la croyance universelle qui résulte del’acceptation de deux pouvoirs.

Au niveau de la vie matérielle, il y a bien deux pouvoirs et l’unest utilisé pour vaincre le second. Au niveau mental, le pouvoirde la pensée, ou le pouvoir de la pensée juste, est utilisé pour com-battre l’erreur. Mais ceci n’est plus vrai sur le plan spirituel. Surle plan spirituel, il n’y a qu’un seul pouvoir. Par conséquent, vousdevez parvenir à reconnaître que ce qui se présente à vous n’estni une présence, ni un pouvoir ; n’ayant en fait ni loi, ni substance,ni activité et aucune réalité, point n’est besoin par conséquentd’entrer en lutte avec.

« Restez tranquilles et regardez la délivrance que l’Éternel va vousaccorder en ce jour » (Exode 14 : 13). Il n’y a point de bataille auniveau spirituel parce que la vision spirituelle reconnaît que, quelque soit le pouvoir apparent, il s’agit toujours uniquement d’unpouvoir temporel. Quel que soit le problème, si énorme noussemble-t-il, il n’a aucun pouvoir. Quel que soit son montant, saprofondeur ou son ampleur, il n’est rien. Maintenez-vous ferme-ment dans cette réalisation: puisque Dieu est infini, ce qui paraîtse présenter n’est rien. Il n’y a ni loi, ni substance, ni cause pourle soutenir. Aucune erreur d’aucune sorte n’existerait sur la terresi la croyance en deux pouvoirs, qui exerce une influence hypno-tique sur notre conscience, n’était présente.

Comme en tant qu’être humain, vous êtes né à l’expérienced’accepter inconsciemment dans votre conscience à la fois le bienet le mal, il devient nécessaire, si vous devez vous sortir et vousdépartir de cette expérience, que vous acceptiez consciemmentvotre bien et que vous en fassiez la démonstration. Autrementdit, vous ne pouvez rester assis à attendre que Dieu fasse quelquechose, parce que Dieu est déjà en train de le faire. Dieu est déjà.

Libérez-vous d’une attitude erronée universelleen vous gardant de pratiquer de même

Dans la première demi-heure qui suit votre réveil matinal,établissez-vous dans le royaume de Dieu. Établissez-vous pour

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vivre « sous l’abri du Très-Haut » (Psaume 91 : 1) en vous soumettantaux lois de Dieu. Reconnaissez Dieu en priant pour vos ennemis,en apprenant à ne pas adopter une attitude erronée, c’est-à-direen apprenant à ne pas voir les erreurs qui foisonnent dans lesêtres humains qui vous entourent ; mais surtout abstenez-vousde pratiquer de manière erronée en regardant à travers l’appa-rence humaine pour atteindre la divinité qui se trouve précisé-ment là.

Le véritable travail de protection est la réalisation que Dieuseul est pouvoir et que ce qui se présente à nous, qu’il s’agisse dela croyance à une infection ou à la contagion, d’une croyance àune maladie congénitale ou à des traits de caractère héréditaires,d’une croyance à l’astrologie ou d’une croyance de toute autrenature – ce n’est en fait qu’une croyance universelle.

Impersonnalisez ces croyances. N’en rejetez le blâme sur per-sonne. N’en rejetez le blâme sur aucun groupe de personnes, suraucune race, nationalité ou religion. Soyez très vigilants afin devous abstenir de personnaliser. Ce que vous personnalisez dequelque manière reviendra jusqu’au seuil de votre propre porte,parce qu’en dernière analyse, il n’y a qu’un seul Être et ce quevous attribuez à un autre, vous vous l’attribuez aussi et, au boutdu compte, cela se retourne contre vous.

Des miracles se produisent lorsque vous ne maintenez plusquelqu’un dans l’assujettissement à la croyance qui le limite. Nevoir dans une personne affligée d’un vilain caractère que la vic-time des croyances universelles tend à la libérer parce que vousvous abstenez de personnaliser et de perpétuer une attitude erro-née en vous-même. Vos concepts erronés engendrent en quelquesorte votre erreur d’attitude. Chaque mensonge que vous croyezau sujet d’un autre est en réalité une erreur d’attitude de votrepart à son égard.

Vous pouvez voir comment ce principe fonctionne avec vos ani-maux familiers dans votre maison. Si vous les maintenez encondamnation, en pensant d’eux qu’ils sont méchants, indiscipli-nés, ou ceci, ou cela, ou autre chose encore, observez quel chan-gement se produit dans leur nature lorsque vous prenez l’attitudeinverse et réalisez que, dans leur véritable nature, ils sont vivants

LA MAÎTRISE PAR LA RÉALISATION QUOTIDIENNE

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de la même vie que vous, participent du même mental et du mêmeEsprit et que leurs traits de caractère ou qualités négatifs n’ontjamais été leurs mais font partie de la croyance universelle. Endéfinitive, si vous cessez votre mauvaise pratique à l’égard du« lion», « l’agneau» et le « lion» se coucheront côte à côte.

Que votre travail du matin soit une reconnaissancedu néant de toutes les croyances

Réalisez que tout ce que vous entendez à la radio, voyez surl’écran de télévision ou lisez dans les journaux n’est que « le brasde chair » (II Chroniques 32 : 8), c’est-à-dire que tout cela est sanspouvoir, et que vous n’avez pas besoin de redouter ce que l’hommemortel peut faire parce qu’il ne possède que le pouvoir temporel,qui n’est pas un pouvoir devant Dieu. Vous avez le Seigneur Dieutout-puissant, la Toute-Puissance, le Pouvoir Unique. Par consé-quent, il n’existe aucun pouvoir dans toutes les rumeurs d’infec-tion, de contagion, de guerres, d’accident et de toutes les autreschoses que vous entendez en écoutant avec vos oreilles.

Si vous acceptez comme argent comptant ces comptes-rendusde malheurs survenus dans le monde, que ferez-vous lorsquequelqu’un vous appellera pour vous dire : «J’ai la grippe», ou «J’aiune pneumonie», ou «J’ai un cancer» ? Pourquoi ne pas acceptercela argent comptant? Mais vous êtes plus avisé que cela. Vousêtes prompt à répliquer : « Oh, cela n’a pas de pouvoir ! Cela nerelève pas de Dieu, par conséquent cela ne peut pas durer. »

Pourquoi alors ne pas poursuivre notre route et rester logique?Pourquoi attendre que quelqu’un vous appelle pour vous fairepart de son erreur personnelle alors que vous pourriez lui épar-gner l’épreuve en consacrant la première demi-heure de votrematinée à la réalisation que toute discorde humaine résulte del’activité de l’esprit charnel ou mortel, qui n’est pas un esprit. Iln’a pas de statut légal en Dieu. Il n’est pas un pouvoir parce qu’iln’a pas été ordonné par Dieu. Impersonnalisez-le immédiatementet rendez-le caduc.

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Les croyances universelles agissent universellementdans la conscience humaine

Lorsqu’il y a une rumeur d’épidémie dans l’air, même si vousn’en avez pas entendu parler, même si votre poste de radio ouvotre téléviseur sont fermés et même si vous n’avez pas lu lesjournaux, de sorte que vous n’avez aucune connaissance de la pré-sence d’une épidémie dans le voisinage, la rumeur trouvera unmoyen de se frayer un chemin jusqu’à vous sans que vous lesachiez consciemment. Combien de personnes s’écrient : « Celam’est tombé dessus à l’improviste», ou bien : «Je n’y pensais pasdu tout et pourtant c’est arrivé ! » C’est vrai, parce que le mal, dequelque nature qu’il soit, agit invisiblement en tant que croyanceen deux pouvoirs ; et parce qu’il s’agit là d’une croyance univer-selle, elle agit universellement dans la conscience humaine. Dansla mesure où vous ne la rejetez pas consciemment, vous en deve-nez la victime.

Il est nécessaire de commencer chacune de vos journées parune sorte de prise de conscience spirituelle que, dans les Écrits,nous avons appelée travail de protection. Ce travail est proba-blement la partie la plus importante de toutes les activités de laVoie Infinie. Si vous vous protégez suffisamment, vous aurez d’au-tant moins besoin d’aide spirituelle pour surmonter quoi que cesoit, car vous éviterez ces choses que la plupart des personnes ontordinairement à surmonter.

La nature du travail de protection

Le travail de protection n’est pas destiné à protéger de quelquechose ou de quelqu’un. C’est un travail de protection dans le sensqu’il nous protège de l’entrée en opération de la croyance univer-selle. Ceci est clairement expliqué dans le chapitre intitulé «Pro-tection» des Lettres de la Voie Infinie de 1955.* Ce chapitre traite

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* 1986 en France.

à fond de l’importance et de la nature du travail de protection,qu’il rend évident.

Les étudiants de la Voie Infinie ne doivent utiliser aucune desaffirmations contenues dans ces pages comme s’il s’agissait deformules, mais ils devront en extraire l’essence et la substance etles reconstituer avec des mots qui leur sont propres, afin qu’ellesse chargent de signification pour eux-mêmes. Vous pourriez réci-ter les mots exacts contenus dans ces chapitres, ou les paroles deJésus, mais vous n’en retirerez pas la signification profonde tantque vous n’aurez pas appris à les extraire du domaine des cita-tions en les reconstituant avec des mots à vous, de manière à avoirde leur essence une compréhension qui vous soit personnelle.C’est alors que vous constaterez que vous n’avez pas affaire à uneombre. Utiliser des citations, sauf dans le but d’enseigner, c’ests’accrocher seulement à l’ombre d’une chose, alors que choisir unecitation pour l’étudier, la méditer, en priant et plaidant auprès deDieu, si nécessaire, pour qu’Il vous en révèle le sens caché, jus-qu’à ce que vous obteniez une réalisation de cette citation, c’estcela qui est le pain, la nourriture, le vin et l’eau.

« À notre époque, nous avons besoin d’une très puissante pro-tection par la pensée, mais la nature de cette pensée doit être la réa-lisation que la Totalité de Dieu exclut la possibilité qu’il puisse jamaisexister une source de mal dans le monde lui-même, ou une source demal capable d’opérer dans l’expérience d’un individu. Notre travailde protection, ou nos prières pour la protection doivent consister àréaliser que rien n’existe nulle part, à n’importe quel moment denotre expérience passée, présente ou future, qui soit d’une naturedestructive. Grâce à nos études et méditations, nous finirons parobtenir ce contact avec Dieu au-dedans de nous, au sein duquel nousest donnée cette divine assurance: « Rends-toi compte, Je suis tou-jours avec vous.» Ceci ne se présentera pas comme une protectioncontre des puissances maléfiques ou des forces destructives, maiscomme une assurance permanente qu’il n’y a qu’une seule Présence,qu’un seul Pouvoir, qu’un seul Être, qu’une seule Vie et qu’une seuleLoi. C’est dans cette prise de conscience de l’Unicité que nous trou-vons notre paix.

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Ce serait une chose merveilleuse si les étudiants voulaient adop-ter ce sujet de la protection comme thème de méditation quotidiennependant un ou deux mois, en n’en soufflant mot à qui que ce soit.N’en discutez point et n’en faites pas mention, mais gardez celasecret en vous-même, jusqu’à ce que vous parveniez à un niveau deconscience où vous pouvez effectivement sentir que Dieu est Un etque le secret de la protection ne consiste pas à rechercher un Dieuqui nous sauve ou nous défend contre quelque intrusion venant del’extérieur, mais qu’au contraire la sûreté, la sécurité et la paixdépendent entièrement de notre faculté de nous rappeler la véritéen réalisant que Dieu est UN – l’UN Infini. »

J. S. G. Lettres de la Voie Infinie, 1955 (1986 en France)

Vous aurez besoin de constants rappels à l’ordre à ce sujetpendant au moins un an, jusqu’à ce que cela soit si profondémentenraciné et établi en vous que vous ferez ce travail de protectionautomatiquement sans avoir à y penser consciemment.

Quels que soient le péché, la maladie, le manque, la limitation,les tempêtes, les guerres, l’infection ou la contagion qui peuventsurvenir dans le courant de cette journée, ils résultent de l’actionde la croyance universelle, de l’esprit charnel, du voile de l’illu-sion. Puisque la croyance universelle à un moi et à un pouvoirséparés de Dieu n’a pas été ordonnée par Dieu, cette croyance n’apersonne en qui, sur qui ou par qui opérer. Elle ne possède ni pou-voir ni loi. En fait, ce n’est pas un «quelque chose». C’est une appa-rence. C’est une illusion. C’est simplement une croyance qui tireson pouvoir apparent du fait d’être acceptée et c’est pourquoi je larejette ici.

Je rejette consciemment la croyance qu’il existe un pouvoir quel-conque en dehors de Dieu, de l’Esprit. Je rejette consciemment lacroyance qu’il existe une loi matérielle ou une loi mentale douéede pouvoir puisque Dieu est Esprit et que Dieu l’unique loi etl’unique législateur. Par conséquent, toute loi est nécessairementspirituelle.

Puisque tout ce qui fonctionne doit fonctionner en tant que loi,vous avez de ce fait annulé toutes choses à l’exception de la loi

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spirituelle de Dieu, la loi du bien, la loi de l’harmonie, la loi de lajustice, de l’équité, de l’égalité, la loi de la paix, la loi intrinsè-quement dominante.

Vous devez choisir lorsque vous vous éveillez le matin si vousallez vous permettre de servir la croyance universelle en deuxpouvoirs, ou si vos allez vous laisser diriger par Dieu. Vous pou-vez être dirigé par Dieu uniquement grâce à un acte de votrepropre conscience car sans cela, vous êtes assujetti, comme toutautre être humain dans le monde, aux pouvoirs qui ont cours ence monde, les prétendus pouvoirs de l’esprit charnel. Vous devezvous soustraire à la croyance universelle en deux pouvoirs et vousétablir dans la grâce de Dieu en réalisant que :

Il n’y a pas de pouvoirs qui opèrent dans, sur ou à travers moi,ou n’importe qui d’autre, à l’exception du pouvoir de la grâce deDieu.

La reconnaissance de cette vérité transforme l’enfer en para-dis, la maladie en santé, le péché en pureté et la pénurie en abon-dance.

Votre conscience est le temple de Dieu parce que Dieu y demeure.Votre corps est le temple de Dieu parce que votre conscience estelle-même la source, l’essence et la substance de votre corps. Votrecorps n’est pas quelque chose de séparé et indépendant de votreconscience. Votre conscience est ce qui donne forme à votre corpset par conséquent votre corps est un temple sacré. On ne doit nien parler, ni le traiter à la légère. Votre corps est la demeuresacrée de Dieu parce que Dieu est votre conscience. Vous – corps,âme et conscience – êtes le temple de Dieu. Dieu demeure en vous,et JE SUIS est Son nom.

Il n’y a rien de plus important que cette première demi-heurede votre journée, le matin au réveil. Au cours de cette demi-heure,vous établissez la tonalité que prendra votre journée : si vousnégligez de le faire, vous vous placez vous-mêmes sous le coup dela croyance universelle, permettant ainsi à n’importe laquelle deces croyances universelles infiniment nombreuses et variées, devous atteindre ; par contre, dans cette demi-heure, si vous adhé-rez fidèlement à votre réalisation de l’unique Pouvoir, vous vous

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séparez de la croyance universelle et vous vous placez sous ladirection de l’esprit, en vivant conformément à ce principe majeurde la vie.

La conscience ne peut être spiritualisée au point de devenirune conscience capable de guérir tant que vous n’avez pas suffi-samment approfondi et pratiqué « le travail de protection », demanière à commencer votre journée en étant fermement ancrédans la réalisation effective d’une seule Puissance infinie. Ensuite,dans le courant de la journée, sans tenir compte des apparencesqui vous touchent, que ce soit sous la forme de péché, de mala-die, de mort, de pénurie ou de limitation, vous êtes en mesure deles rejeter comme dénuées de pouvoir, parce que la première choseque vous avez faite dès le matin a été de vous établir dans cetteconscience.

Vous n’avez pas besoin d’attendre la sonnerie du téléphone quivous apporte des suggestions de péché et de maladie. Vous n’avezpas besoin d’attendre que la radio vous en parle. Vous n’avez pasbesoin d’attendre que la peur fonde sur vous avant de commencervotre méditation contemplative. Vous pouvez vous épargner l’ac-cablement dû à ces apparences d’ordre individuel ou mondial, sivous vous êtes établi dans la Présence, dès le matin, et si vousvous êtes complètement libéré de la croyance en deux pouvoirs,en deux lois.

Les croyances matérielles se font passer pour des lois

Le thème de la loi est très important. Toutes les formes queprend le mal se présentent sous l’aspect de lois. Il y a une loi del’économie qui stipule qu’il y a des périodes de prospérité et despériodes de crise. Il y a des lois économiques de l’abondance oude la pénurie, des saisons favorables et des saisons défavorables,des périodes de croissance et de récession. Il y a des lois derrièreles tempêtes, derrière les marées, derrière tous ces phénomènesaberrants de la nature. Mais ces prétendues lois ne sont que deslois que si vous les acceptez comme telles. La seule loi qui existeest la loi de Dieu et il n’y a aucune autre loi parce que Dieu est

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infini. La loi de Dieu doit être infinie et il ne saurait y avoird’autres lois.

Les lois matérielles – lois de la matière, lois du climat, lois duvieillissement, lois de l’infection ou de la contagion, ou lois dupéché et de la maladie – ne sont opérantes que sur les plans phy-sique et mental de la vie. Dès que vous vous élevez au niveau spi-rituel en reconnaissant que Dieu est l’être infini, vous annulez lacroyance qu’il existe des lois de la matière ou des lois mentales.

Toutes les lois matérielles et mentales peuvent être utiliséessoit pour le bien, soit pour le mal. Par conséquent, elles ne relè-vent pas de Dieu. Ce qui est de Dieu ne peut être ni bon, ni mau-vais, mais uniquement spirituel, éternel, infini et parfait. Iln’existe rien de mauvais dans la vie et la loi de Dieu. Par consé-quent, partout où vous trouvez les paires d’opposés – le bien et lemal – vous avez affaire à la matière ou au mental. À l’instant pré-cis où vous vous élevez au-dessus de ces choses, vous découvrez unplan de conscience sur lequel il n’y a ni bien, ni mal : il n’y a quel’être purement spirituel, infini, éternel et harmonieux. C’est lavie telle qu’elle était dans le Jardin d’Éden avant l’acceptation dela croyance en deux pouvoirs.

Par la pratique du travail de protectionvous devenez une «transparence» au Pouvoir de l’Esprit

Que vous pratiquiez la vérité spirituelle dans votre cerclefamilial ou sur une échelle plus vaste, vous n’aurez pas grand suc-cès tant que vous n’aurez pas façonné l’habitude de commencervotre journée par une immersion dans la vérité spirituelle. Alors,si vous vivez en ayant le mouvement et l’être dans la consciencede Dieu, si vous vous établissez vous-même dans la réalisation dela Puissance Unique, aucun des maux de ce monde n’approcheravotre demeure.

Votre travail de protection est complet lorsque vous franchissezl’étape suivante en réalisant que le pouvoir du bien, le pouvoir del’Esprit, opère du dedans de votre propre être. Il n’agit pas survous. Il part de vous pour agir sur ce monde. En d’autres termes,

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vous êtes la «transparence» à travers laquelle la loi et la vie deDieu opèrent du dedans de vous et à partir de vous.

De même, la femme qui a touché la robe du Maître a été gué-rie parce qu’Il était une transparence à travers laquelle la pré-sence et le pouvoir de Dieu s’écoulaient, de même votre consciencedevient la « transparence» – ou l’instrument – qui permet à la loide Dieu de s’écouler dans ce monde. Il ne faudra même pas sixjours de cette pratique pour que vous remarquiez que vous avezchangé, ou pour qu’un «quelque chose» soit ressenti à l’intérieurde vous. Cela ne pourra se produire, toutefois, si vous pensez àDieu comme à un être séparé et distinct de vous, et agissant survous. Cela n’arrive que lorsque vous acceptez l’enseignement duMaître selon lequel le Royaume de Dieu est au-dedans de vous ; etpar conséquent, cette présence et ce pouvoir de Dieu s’écoulent àtravers vous et à partir de vous pour agir sur ce monde. En vérité,la présence et le pouvoir de Dieu agissent sur les choses animéeset inanimées. Cette présence et ce pouvoir de Dieu au-dedans devous attirent à vous tout ce dont vous pouvez avoir besoin dans lajournée ; en opérant de manière invisible à travers vous dans cemonde, ils attirent les personnes, les circonstances et toutes leschoses dont vous avez précisément besoin.

Le thème principal tout au long de l’ouvrage intitulé Unionconsciente avec Dieu est celui-ci :

Mon unicité avec Dieu constitue mon unicité avec toutes leschoses et tous les êtres spirituels.

C’est l’absolue vérité qu’en demeurant dans cette unicité, vousdécouvrirez que vous êtes uni à toute personne dans le monde quifait partie de votre vie. Toute personne que vous pouvez bénir ouqui peut vous bénir est attirée vers vous. Chaque événement ouchaque chose, depuis les billets de banque jusqu’aux gourman-dises dont vous pouvez avoir besoin, se présenteront dans votrevie sans que vous ayez à y penser. La seule pensée qu’il vous fautavoir, c’est la remémoration permanente de votre relation à Dieu,de l’établissement du royaume de Dieu au-dedans de vous, de lavérité que tout ce que Dieu est, vous l’êtes, et que tout ce que Dieupossède est vôtre.

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Tel est votre travail tôt le matin, avant que votre journée n’aitcommencé. C’est pour cela que vous devez vous réveiller longtempsavant que votre famille soit levée. Il n’est pas nécessaire de quit-ter votre lit, s’il est plus confortable d’y rester, pourvu que vous nesoyez pas somnolent pendant que vous faites ce travail, ou mêmeà demi somnolent. Il s’agit de connaître consciemment la vérité.« Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira. » ( Jean 8 : 32).

Lorsque vous commencez votre journée libéré de la croyanceen deux pouvoirs, lorsque vous commencez votre journée en réa-lisant que le pouvoir n’agit pas sur vous de l’extérieur, mais qu’ilsort de vous pour s’écouler au-dehors, étant le pouvoir de Dieu,le pouvoir du bien, de l’Esprit, de la vie, vous êtes si fermementétabli dans l’unicité que, pendant le reste de la journée, lorsquedes apparences négatives se présentent, que ce soit dans votrepropre expérience ou dans celle des membres de votre famille oude vos amis, ou plus tard dans celle de vos patients et de vos étu-diants, vous êtes prêts à les affronter. Quand vous reconnaissezalors qu’elles ne sont que des apparences sans fondement, desapparences qui n’ont été ni ordonnées, ni investies de pouvoir parDieu, n’ayant aucune loi divine pour les soutenir ou les maintenir,vous atteignez rapidement les cimes de la contemplation en médi-tant pour opérer une guérison. Désormais, il n’est plus questionde se lancer dans un grand laïus car votre conscience a été pré-parée: vous l’avez spiritualisée de telle sorte qu’elle reconnaît ins-tantanément une apparence négative comme un néant, une illu-sion, une puissance temporelle qui ne relève d’aucune loi de Dieu.

L’importance du silence

Très peu de gens reconnaissent le pouvoir du silence et le pou-voir du secret. Lorsque vous accomplissez ce travail chaque matin,n’en parlez à personne. Ne croyez pas davantage devoir en parlerà votre famille. Gardez cela enfermé en vous-même. C’est cela,votre prière, et vous désirez que votre prière soit exaucée, non seu-lement pour vous-même, mais pour tous ceux avec lesquels vousentrez en contact. Tout ce que vous ferez en en parlant, c’est defaire échouer indubitablement votre travail. Vous êtes l’artisan de

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votre propre échec si vous parlez de ceci. Vous devez garder cesprincipes enfermés en vous-même et ne jamais en discuter, saufpour les enseigner. Naturellement, s’il y a un membre de votrefamille qui est réceptif et sensibilisé au travail spirituel et sou-haite vous suivre sur ce chemin, c’est assurément votre rôle del’instruire et de travailler avec lui jusqu’à ce qu’il devienne aussiapte que vous l’êtes vous-même. Mais en toute autre occasion, par-ler de ce travail en assure l’échec.

Dieu est votre propre conscience, et ce Dieu connaît les inten-tions et les desseins de votre cœur. Il connaît votre nature la plusintime. Il n’est jamais dupe de ce que vos lèvres peuvent dire ;aussi toute la vérité que vous pouvez énoncer avec votre bouche nesaurait tromper votre conscience. Votre conscience connaît la pro-fondeur et le degré de votre intégrité.

Essayer de montrer combien vous savez de choses en lesdisant aux autres ne donnera pas le change à votre conscience.Elle sait que vous êtes en train de parader. Elle sait que vous êtesen train de glorifier votre ego, ou que vous essayez de vendre lavérité à quelqu’un qui n’en a cure. Votre conscience sait que votrebut n’est pas noble. Vous pouvez vous imaginer que vous faitesdu bien, ou que vous désirez faire du bien, mais votre consciencesait que ce n’est pas vrai. Votre conscience sait qu’au plus profondde votre cœur, vous savez déjà que personne ne désire la véritéexceptés ceux qui sont prêts à travailler pour elle, à se sacrifierpour elle, à donner pour elle, à vivre et à mourir pour elle.

Travaillez avec ce principe du travail de protection pendantles jours qui viennent et les semaines et les mois qui suivront, etcela chaque matin de votre vie, mais gardez cela secret et n’enlaissez voir que les fruits qui prennent corps au-dedans de vous.Lorsque quelqu’un vous dit : «Oh, dites-moi comment vous vous yprenez? », ou bien : «Qu’est-ce que vous faites? », ne vous préci-pitez pas pour le lui dire. Rappelez-vous que vous avez trouvé la« perle de grand prix » (Matthieu 13 : 46). Laissez ceux qui la désirentmontrer par leur sincérité, leur assiduité à l’étude et leur dévotionqu’ils la veulent vraiment. C’est alors que vous la partagez. Soyezaussi généreux que vous le souhaitez dans ce partage, mais pre-nez d’abord des assurances. Tous ceux qui viennent en clamant«Christ, Christ», ne désirent pas le Christ.

LA MAÎTRISE PAR LA RÉALISATION QUOTIDIENNE

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La grande majorité de ceux qui se présentent ne sont pas inté-ressés par la vérité. Ils ne sont intéressés que par ce que la véritépeut leur procurer, par quelque démonstration qui leur tient àcœur de réussir. Aidez-les par vos prières secrètes, par votreconnaissance cachée, mais ne commencez pas à la déverser sureux. Ne commencez pas à la partager avant de savoir que celuiavec qui vous la partagez est aussi consacré que vous, aussi pro-fondément désireux d’obtenir l’éveil au Divin que vous l’êtes vous-même, et pas seulement avide de démonstration.

Dieu, la Conscience divine qui est votre conscience indivi-duelle, se trouve là où vous êtes, et à cause de Son Omnipotence,Il a tout pouvoir d’agir pour vous. Parce qu’Il est amour divin,c’est Son bon plaisir de vous donner le royaume. Vous n’avezbesoin que de demeurer dans la réalisation de la présence deDieu, de réaliser que Dieu est ici et maintenant. Vous vous ren-drez compte alors que vous ne pouvez jamais être en un lieu quel-conque où Dieu n’est pas.

Je au milieu de moi est Dieu. La seule chose qui est plus prochede moi que mon souffle est le Je que je suis. Ce Je maintenu secrè-tement et avec une ferveur sacrée est mon pain. Je, ce Je au milieude moi, possède une nourriture que le monde ne connaît pas. CeJe que je suis, ce Je au milieu de moi, est ma ressource, ma res-source sous toutes les formes, qu’il s’agisse par exemple de trouverun compagnon, un foyer, la santé, de l’argent, un moyen de trans-port. Je au milieu de moi est la nourriture, le vin et l’eau.

Je n’ai jamais besoin de me tourner vers « l’homme dont lesouffle est uniquement dans les narines » (Isaïe 2 : 22), ni de recher-cher la faveur des « princes » (Psaume 146 : 3), parce que le Je au-dedans de moi est l’incarnation de mon bien.

Tout ce que Dieu est, je le suis, et cet emplacement même où jeme tiens, qu’il soit en enfer ou paradis, est une terre sainte.

Aloha,

Joël

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ENREGISTREMENTSPassages choisis parmi les enregistrements

utilisés pour préparer le chapitre :Aime ton prochain, du livre Pratique de la Présence

Il y a des gens auxquels vous pensez en ce moment qui, d’unemanière ou d’une autre, vous influencent ou affectent votre vie, desorte que vous ne pouvez pas la vivre dans la plénitude de vospropres désirs. Il y a des personnes dans votre vie qui ont uneinfluence sur l’harmonie, l’activité et la joie de votre existence,sinon sur le plan personnel, alors sur le plan politique. Par consé-quent, vous et moi, nous devons nous établir sur cette base : toutce qui émane de Dieu dans la conscience de l’homme, individuel-lement ou collectivement, est pouvoir. Et qu’est-ce qui émane deDieu pour opérer dans la conscience de l’homme sinon l’amour?L’amour, la vérité, la plénitude, la perfection, l’intégrité – toutesles qualités christiques...

Puisqu’il n’y a qu’un seul Dieu et puisqu’il n’y a qu’une seulepuissance – Dieu l’Infini – c’est cela qui doit être le sentiment pré-dominant dans le cœur et l’âme de chaque individu à la surface duglobe... Quels que soient l’amour et la joie que je ressente... Dieules a implantés en moi... Dieu a implanté cette même pensée, cemême sentiment, ce même bien dans la conscience de chaque indi-vidu sur la terre.

Parallèlement à cela, et probablement au premier plan, dumoins dans la conscience du monde, on trouve ces autres pensées:de domination, de crainte, de doute, de haine, de jalousie, d’en-vie, d’animalité... Nous, en tant qu’étudiants de la vérité, appar-tenons à la très, très petite minorité de ceux qui ont reçu cetterévélation : le mal n’est pas un pouvoir. Les mauvaises penséesdes hommes n’ont pas de pouvoir ; elles ne nous contrôlent pas.Cependant, elles exercent un contrôle sur les autres... parcequ’une croyance au mal existe de part et d’autre. Mais le pouvoirdu mal de toutes les fausses conceptions terrestre, n’a pas de pou-voir sur nous dans la mesure où nous comprenons cette chose

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simple: l’amour est le seul pouvoir. La haine ne recèle aucun pou-voir ; l’animosité n’a pas de pouvoir ; il n’y a pas de pouvoir dansla rébellion, dans le ressentiment, l’envie, l’avidité, la jalousie...L’amour est le seul pouvoir ; ainsi donc, comme Dieu a implantél’amour dans la conscience de chaque individu sur la terre, l’amourqui est présent dans la conscience de tout individu a sur nous unpouvoir. La haine, l’animosité, la jalousie implantées dans uneconscience sont sans pouvoir, excepté chez ceux qui leur en attri-bue un.

J. S. G. «Notre infinité à travers Dieu. », 1952

Dans la mesure, par conséquent, où nous voulons bénir, oùnous voulons prier pour toute l’humanité et connaître la vérité àson sujet, nous aimons de manière impersonnelle ou divine... Sinous voulons pardonner, l’amour divin s’exprimera à traversnous... Au moment même où nous faisons de nous-mêmes lescanaux par où se déverse l’amour divin – au moment même oùnous commençons à servir notre prochain, à l’aimer et à nous yconsacrer en partageant avec lui, tout cela au nom du Père – nousdécouvrons que cet amour comble tous les besoins.

Lorsque nous regardons un arbre et voyons ses multiplesbranches, nous pouvons commencer à comprendre la nature denotre prochain. Chaque chose et chaque personne, toute idée dansla conscience doit être notre «prochain». Comment allons-nousaimer le serpent à sonnettes, puisque le serpent à sonnettes estune des branches de cet arbre?... Comment allons-nous aimer laplante prétendument vénéneuse?... Uniquement en les acceptantcomme faisant partie de notre voisinage ; uniquement en com-prenant que toute chose dont la présence nous devient évidenteconstitue notre «prochain», qu’elle se présente comme personneou bien objet.

La seule façon de pouvoir aimer ce prochain, c’est de le voircomme étant absolument sans pouvoir, à l’exception de celui quivient de Dieu. Lorsque nous voyons en Dieu la cause première denotre «prochain» (cela même qui est en Dieu et qui vient de Dieu)alors nous aimons notre prochain, que celui-ci apparaisse sous laforme d’une petite fourmi, ou d’un petit cancrelat, ou d’une petite

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souris, ou d’une grosse ! Mais nous faisons plus que cela. En lesaimant, nous nous apercevons qu’ils n’envahissent plus nos mai-sons. Ils restent à leur juste place si nous comprenons qu’ils sontles instruments de Dieu et qu’ils relèvent de la vie de Dieu, del’Être Divin, de la Substance Divine et qu’ils sont maintenus parDieu.

J. S. G. Psaume 46 : la Prière, 1953

Vous avez entendu dire : «Ne jugez point», ce qui signifie engénéral que vous ne devez penser aucun mal de personne. Maiscela veut également dire que vous ne devez pas plus en penserdu bien. Veillez à n’appeler bonne ni une personne ni une chose,de la même façon que vous ne la qualifierez pas de mauvaise. Nejugez rien ni personne comme étant mauvais, mais ne jugez rienni personne comme étant bons. Et pourquoi cela? Parce que Dieuseul est bon. «Pourquoi m’appelles-tu bon? Un seul est bon et c’estDieu.» Par conséquent, ne me dites pas que je suis bon et ne medites pas que je suis mauvais. Ne déclarez aucune chose bonne etne déclarez aucune chose mauvaise. «Ne jugez point. » Cessez dejuger. Dieu seul est bon.

J. S. G. Les Principes que doit connaîtretout étudiant de la Voie Infinie (1955)

Nous n’avons pas d’intérêts contraires aux intérêts d’un indi-vidu quel qu’il soit ; aucun individu n’a d’intérêts contraires auxnôtres. Reconnaissons, pour un instant, que sur la scène humainecela ne paraît pas être vrai. Mais abandonnons pour un momentla scène humaine, afin de pouvoir regarder uniquement depuisla scène spirituelle et découvrir que, puisqu’il est vrai qu’il n’existequ’un seul Principe créateur, et que ce Principe – Dieu – nous acréés à Son image et ressemblance, Il est tout autant la loi de monêtre que du vôtre, Il est autant ma vie et mon amour que lesvôtres, et nous sommes unis dans cette relation...

Une fois que vous aurez saisi un premier aperçu du fait que leJe en moi est le Je en vous, vous comprendrez alors pourquoi nousn’avons pas d’intérêts séparés, mais que chacune de nos expé-riences concourt au bien de tous les autres. Même sur le plan

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humain, l’étudiant en histoire moderne saurait sûrement qu’au-cun de nos conflits n’existerait si l’on pouvait rendre évident lefait que le fondement de chacun d’entre nous, c’est le Dieu Unique,l’Unique Christ, l’Âme Unique, et l’Unique esprit, et s’il pouvaitêtre rendu évident que ce qui profite à l’un profite à l’autre à causede cette Unicité...

Cette nature infinie de notre être ne peut venir qu’à cause dela Présence du dedans, à cause de ce fils ou enfant de Dieu quenous sommes en réalité. C’est dans cette unicité spirituelle quenous trouvons notre paix avec tout un chacun. Vous ferez des ten-tatives de mise en pratique jusqu’à ce que vous réalisiez à quelpoint c’est vrai. Vous irez faire votre marché en prenant cons-cience que toute personne qui se trouve là est celle-là même quevous êtes, que la même vie l’anime, la même Âme, le même amour,la même joie, la même paix, le même désir du bien ; en d’autrestermes, que le même Dieu a établi Son trône au milieu de toutesces personnes. Beaucoup d’entre elles, à ce moment-là, peuventn’être pas conscientes de tout cela, mais vous, vous en êtes cons-cient, vous êtes éveillé à la perception de cette Divine Présenceau-dedans de leur être ; vous pouvez alors observer de quellemanière elles réagissent à votre prise de conscience.

Il en va de même dans le monde des affaires. Entrez dans lemonde des affaires, qu’il s’agisse de rencontrer vos collègues detravail, vos employés ou vos employeurs, ou qu’il s’agisse de vosconcurrents ou encore de ces discussions concernant les relationspatronat-ouvriers. Maintenez pendant quelque temps cette atti-tude intérieure qui reconnaît que je suis vous, que mon intérêt estvotre intérêt, que vos intérêts sont les miens, que la Vie Unique oul’Âme Unique, ou l’Unique Esprit de Dieu anime notre être, et quetout ce que nous faisons les uns pour les autres, nous le faisons enréalité pour le Principe qui nous relie tous. Observez la différencequi se produit dans vos relations d’affaires, dans vos relations com-merciales, dans vos rapports à l’intérieur de vos communautés ; etfinalement, cela s’étendra aux relations nationales et internatio-nales puisque tout dépend au départ d’un seul individu.

J. S. G. «La nature de l’Être individuel. »

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Chapitre XI

S’ÉVEILLER AUX FACULTÉS DE L’ÂME

Lorsque nous vivons en qualité d’êtres humains, avec nosseules facultés humaines pour toute ressource, nous présentonsau monde et aux autres un moi humain: des qualités humaines etune conscience humaine. Ce moi humain est toujours limité, tou-jours fini, principalement constitué de tout ce que nous avonsappris par notre éducation, notre expérience personnelle, notreenvironnement et les influences prénatales.

Caché derrière ce moi personnel se trouve, cependant, notreMoi réel. Il y a un autre Être, un autre Quelque Chose en plus dela personne physique et mentale. Paul a appelé ce Quelque Chosele Christ, ce qui signifie en fait le fils de Dieu, l’identité spirituellede notre être, notre réalité.

Le sens de séparation d’avec Dieu, qui est né de ce qu’onappelle la Chute de l’Homme, a eu pour résultat notre conditionhumaine limitée, dans laquelle nous n’avons que nos propres dons(ou leur absence), notre éducation (ou notre manque d’éducation),notre expérience d’un foyer (ou son absence) et de bonnes ou mau-vaises conditions d’environnement pour nous aider à vivre. Tellessont les choses qui règlent le comportement de l’être humain,alors que pendant tout ce temps, ce Moi spirituel qu’on appelle leChrist, la Conscience spirituelle ou la Conscience christique, dortau-dedans de chaque personne.

L’Éveil

À un certain point de l’évolution humaine, quelque chose acommencé à bouger au-dedans de l’homme et un homme par ci,

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un autre par là, a ressenti un éveil se produire au-dedans de lui-même en contemplant la merveille de la vie. Il s’est trouvé enpossession d’une autre dimension de la vie et a vu quelque chosede plus grand que son entourage immédiat, de plus grand queson propre intellect ou cerveau, de plus grand que sa propresagesse; et c’est ainsi qu’il a pris conscience de la vérité qu’il exis-tait, dormant au-dedans de lui, une Présence ou faculté spiri-tuelle qui, une fois éveillée, l’éclairait sur des choses qu’il n’auraitjamais pu connaître par sa seule éducation ou par le savoirhumain.

Une telle faculté spirituelle s’éveille grâce à la méditation. Lacontemplation intérieure conduit à une expérience dans la cons-cience où la contemplation cesse, où nous ne pensons plus à rien(pas même à des choses spirituelles), où la pensée s’établit dansune tranquillité, dans une sorte de berceau qui serait animé d’unmouvement de va-et-vient : c’est un état d’éveil, une attituded’écoute attentive.

Se vider pour ensuite se développer et s’épanouir

Parvenir à cet état de silence et d’écoute intérieure n’est pasfacile, mais on peut néanmoins y arriver par la pratique de lacontemplation, c’est-à-dire en contemplant et en réfléchissant àquelque aspect de la Vérité, comme par exemple : Qu’est-ce queDieu?

Si nous savions ce qu’est Dieu, nous vivrions en paix, en har-monie et en toute fraternité spirituelle. Comme tel n’est pas notrecas, nous essayons de nous en tirer en jouant des coudes et en lut-tant pour nous frayer un chemin dans la vie.

Nous devons nous vider de nos anciennes convictions, croyan-ces et théories relatives à Dieu avant de pouvoir aboutir à uneprise de conscience de ce qu’est réellement Dieu. Nous devons êtrecomplètement vidés, et c’est la raison pour laquelle nous avonsdes moments de contemplation, jour après jour et mois aprèsmois, au cours desquels nous ne cessons de découvrir quelquechose que Dieu n’est pas.

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Avant de parvenir à cette réalisation, nous sommes pratique-ment devenus vides au point d’être presque convaincus que Dieun’existe pas et la seule raison pour laquelle notre conviction n’estpas totale, c’est que nous sommes en vie. Le fait même que noussoyons vivants prouve que la vie existe, et le fait même que la vieexiste prouve qu’il doit y avoir un Créateur, ou Principe créateur.Et avec cela, nous avons gagné notre tout premier aperçu sur ceque Dieu est.

Prendre conscience de l’Ordre Divin dans l’Univers

Au moment où nous prenons conscience pour la première foisqu’il existe une grande Source originelle et que tout ce qui est créédoit être un produit ou une émanation de cette Source, nous com-mençons à regarder autour de nous et en premier lieu peut-être,à regarder la nature: les arbres, les fleuves, les océans ou les mon-tagnes. Nous prenons conscience que le monde de la nature obéità des lois. Il y a des lois effectives comme celles qui font monter lesmarées jusqu’à un certain niveau et pas au-delà ; celles qui fontredescendre les flots dans une certaine limite qui ne sera jamaisdépassée, et les ramènent à nouveau sur la plage jusqu’à une cer-taine limite et pas au-delà. Par la contemplation, nous prenonsconscience que les étoiles, le soleil et la lune sont toujours enorbite, toujours soumis à quelque ordre divin, ou loi.

En continuant, nous prenons conscience que toutes ces chosesqui se produisent dans la nature de la création, ou de l’évolution,et qui sont gouvernées par des lois, se produisent sans l’intermé-diaire de prières humaines, sans qu’aucun homme n’ait à dire àDieu ce qu’il y a lieu de faire et à quel moment. Nous découvronsmême qu’une saison succède à l’autre en ordre régulier et cer-taines caractéristiques saisonnières se présentent à nous sansqu’aucun homme n’ait à dire à Dieu ce qu’il faut faire à leur sujet.Personne ne prie Dieu pour que les pommiers produisent despommes, ou pour maintenir les marées dans leurs limites, ou pourmaintenir le soleil, la lune et les étoiles en rotation.

S’ÉVEILLER AUX FACULTÉS DE L’ÂME

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Trouver notre place dans le Plan de la Vie

Avec davantage encore de contemplation, nous commençons àpercevoir la nature même de Dieu et nous comprenons combiennous étions dans l’erreur en essayant de L’influencer, ou de L’in-citer à faire ce que nous souhaitions. Enfin, grâce à la contem-plation, nous découvrons notre propre place dans le Plan de laVie et nous nous rendons compte que c’est le Créateur (ou le Prin-cipe créateur) qui nous a fait nous manifester.

Dieu m’a-t-il poussé dans la manifestation pour ensuite m’yabandonner? Ou bien Dieu est-Il encore et toujours avec moi alorsque moi, je suis en train de L’ignorer? Est-il possible que le Dieuqui m’a poussé dans la manifestation soit encore ici, en train de megouverner comme Il gouverne les marées, le soleil, la lune et lesétoiles ? Est-il possible qu’il y ait un Dieu qui me conduise, meguide, me donne des directives et que j’aie fermé les yeux à ce Dieu,fermé mes oreilles à ce Dieu, me cadenassant au-dedans de moi-même en pensant que je pouvais être un arriviste et que je pouvaistout faire moi-même?

Il y a un Dieu ; il y a Cela qui m’a poussé à me manifester et àm’exprimer. Cela qui m’a obligé à naître. Dieu ne m’a-t-il pas ditqu’Il était avec moi « avant qu’Abraham fût » ( Jean 8 : 58), qu’il seraitavec moi jusqu’à la fin du monde et qu’il ne me quitterait ni nem’abandonnerait jamais?

Peu à peu, nous commençons à comprendre que les sages destemps passés, les clairvoyants en esprit, savaient que cette Pré-sence était en eux, comme Elle est en chacun, et qu’Elle ne lesquitterait jamais. Ils pouvaient se détendre en Elle, se reposer enElle, Lui permettre de les réconforter, de les guider, de leur don-ner des directives. Nous découvrons donc par cette contemplationque la sagesse nous est révélée à partir d’une Source située ennous-mêmes, sagesse que nous ne pouvions recevoir et que nousn’avons pas reçue par notre éducation.

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Les questions conduisent aux réponses

Ainsi donc, nous sommes ramenés aux réponses par le tru-chement des questions. Nous posons les questions, mais lesréponses proviennent d’une Source intérieure qui n’est pas notremoi humain, d’un Quelque Chose qui est plus grand que nous-mêmes. Nous posons les questions en toute ignorance et lesréponses se révéleront elles-mêmes du dedans de nous. Mais nousdevons nous enhardir ; nous ne devons pas craindre de poser desquestions, des questions pertinentes et même impertinentes.N’ayons pas peur de dire : «Je me demande si Dieu existe» et, encommençant avec cette hypothèse, de voir où cela nous ramène.Ou bien encore nous pouvons commencer ainsi : «Voyons, je doissupposer qu’il existe un Dieu à en juger par tout ce que j’ai vu dumonde, de sorte que je vais au moins commencer avec l’hypothèsequ’il existe un Dieu et que j’ignore ce qu’est Dieu, mais que per-sonne d’autre à ma connaissance ne le sait davantage. » Voyonsensuite si nous ne pouvons pas trouver une solution qui se révé-lera d’elle-même à nous.

Abraham fut en relation intime avec Dieu. Isaac, Jacob, Moïse,Élie, Jésus, Jean et Paul, ainsi que Bouddha et Lao-Tseu, tous lefurent. Pourquoi pas nous? Ont-ils eu avec Dieu une relation quenous n’avons pas ou ne pouvons pas avoir? Pourquoi seraient-ilsplus importants aux yeux de Dieu que nous ne le sommes? Certes,ils se sont rendus plus importants pour ce monde par la vision etla sagesse dont ils nous ont fait part. Ils sont plus importantspour le monde que mille d’entre nous, mais ils ne sont pas plusimportants aux yeux de Dieu que n’importe lequel d’entre nous.

S’unir consciemment à notre Sourcepar la méditation contemplative

Aux yeux de Dieu, c’est le fils de Dieu qui constitue notre véri-table identité ; nous sommes les rejetons de Dieu. « N’appelez per-sonne sur la terre votre père, car un seul est votre Père, celui qui est

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dans les cieux » (Matthieu 23 : 9). Cela signifie que votre Père etmon Père, le Père de Jésus, le Père de Jean, le Père de Lao-Tseuet le Père de Bouddha, c’est toujours le même Père. Il n’y a qu’unseul Père, qu’une Source de vie, qu’un courant de Vie. Il s’écoulepour devenir notre identité individuelle, et nous n’avons doncjamais perdu cette identité individuelle. Tout ce qui se produit,c’est que nous devenons plus sages, plus spirituels dans notrefaçon de nous manifester, plus efficaces pour le monde dans lamesure où nous reconnaissons que la Source de l’être est en nous.

Cette contemplation qui débute comme une activité purementhumaine ou mentale, nous ramène graduellement et pas à pas enun point situé au-dedans de notre propre conscience d’où laréponse jaillit de nous, la réponse juste, la réponse qui avait tou-jours été disponible, si nous avions seulement cessé de prendrepour elle la parole de quelqu’un d’autre. Si nous devons accepterà sa place l’autorité de quelqu’un d’autre, ne retenons que lesparoles de ceux qui ont été reconnus comme des phares spirituelstout au long des siècles. Tous sont d’accord pour dire que leroyaume de Dieu est au-dedans de nous, et tous s’accordent àdéclarer que le nom de Dieu est «Je» :

« JE SUIS CE JE SUIS » (Exode 3 : 14). Je, au milieu de toi, suispuissant. C’est ce Je qui ne te quittera ni ne te délaissera jamais.C’est ce Je qui était avec toi au commencement. C’est ce Je qui estvotre nourriture, votre vin et votre eau. La substance de la Vie –l’Essence, le courant de Vie, la Source, le Principe créateur, c’est Je.

Tout cela commence à se développer au-dedans de nous grâceaux questions que nous nous posons, grâce à la contemplation etgrâce à notre acceptation à nous vider des idées préconçues pournous ouvrir à une sagesse intérieure – en ayant la certitude que,lorsque Paul disait « Ma grâce te suffit » (II Corinthiens 12 : 9), il vou-lait dire que la grâce de Dieu est au-dedans de nous, qu’elle y esten suffisance et que nous pouvons tirer notre sagesse de la grâcede Dieu. La grâce de Dieu nous donnera la réponse à tous nos pro-blèmes si nous voulons bien reconnaître que cette grâce de Dieuest en nous.

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Si nous voulons bien reconnaître que le lieu où nous nous trou-vons est une terre sainte, nous pouvons alors nous tourner vers lePère au-dedans de nous à n’importe quel moment de la journéeou de la nuit. Si nous ne recevons pas notre réponse immédiate-ment, rappelons-nous que nous avons été coupés de notre Sourcependant des siècles. C’est maintenant que nous éveillons cettefaculté intérieure, en suscitant la prise de conscience de la pré-sence de ce Père au-dedans de nous, en amenant à la lumière cettemanne qui a été cachée en nous.

La vie change dès que s’éveille notre Âme

La méditation sous sa forme contemplative nous éveille à laprésence du Christ, ce Centre spirituel, cette faculté de l’Âme ;c’est alors qu’une expérience entièrement nouvelle s’offre à nous.Nous ne sommes plus jamais seuls ; nous ne vivons jamais plusnotre propre vie par nos propres moyens exclusivement. Lorsquenous avons été éveillés à cela, lorsque nous avons pris consciencede cette faculté endormie, nous sommes ouverts à une Présenceintérieure. Parfois, nous sommes effectivement conscients d’Ellecomme d’une Présence, mais même quand nous ne le sommes pas,nous savons qu’Elle est là à la manière dont notre vie est vécue,par les fruits récoltés. C’est une Présence qui va devant nous pourarranger les choses en notre faveur, pour agir à notre place, pourpréparer des voies pour nous, oui, pour préparer ces « nombreusesdemeures » ( Jean 14 : 2). Il se trouvera peut-être qu’un secteur denotre profession qui était bouché s’ouvre soudainement, ou qu’unecertaine idée restée cachée jusque-là en ce qui nous concerne,entre en manifestation et puisse être exprimée, ou encore quequelque directive intérieure nous soit communiquée.

Un miracle se produit dans notre vie lorsque nous commen-çons à savoir que Dieu est l’esprit* de l’homme. Si Dieu est l’espritde l’homme, nous sommes tous dans cet unique esprit et nous

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* Dans tout ce passage, le terme «mind» a été traduit par esprit dans lesens de l’expression «corps et esprit ».

avons tous ce même esprit ; nous sommes un et nos intérêts sontun. Si Dieu est notre esprit, l’esprit de l’homme, tout ce qui estconnu de Dieu est connu de chacun d’entre nous également. Pourcette raison, il n’est même pas nécessaire de faire de la publicitépour nos marchandises. Au moment où nous savons quel produitnous devons vendre, toute personne sur terre qui a besoin de ceproduit le sait aussi. Puisque Dieu est l’esprit de l’homme, si nousconnaissons notre propre intégrité, il en sera de même pour touteautre personne qui pourra jamais être amenée dans notre sphère.C’est la raison pour laquelle on nous demande de rester tran-quilles. Nous n’avons pas à sortir de chez nous et à crier car toutce qui est connu dans le silence et le secret, Dieu le révèle augrand jour. C’est cela, la Grâce, mais cette Grâce ne peut noustoucher tant que nous ne sommes pas devenus consciemmentconscients que Dieu est l’unique esprit de toute l’humanité, oùque ce soit.

S’il existe la moindre chose qui puisse jouer un rôle importantdans notre vie – un livre, un enseignement, un instructeur, untalent, n’importe quelle chose qui puisse être d’importance dansnotre vie – par le fait de savoir que Dieu est l’unique esprit del’homme, nous nous l’attirerons. Cela peut se trouver à l’autrebout du monde, mais instantanément cela se mettra en route versnous et un beau matin, nous nous éveillerons pour découvrir quenous possédons cette chose même qui nous était nécessaire etpour laquelle nous n’avons rien tenté sur le plan humain ; nousn’avons rien fait si ce n’est de connaître la vérité selon laquellel’esprit de Dieu est l’esprit de toute l’humanité. Connaître la vériténous libère du sens de la limitation. Lorsque nous demeuronsdans la vérité que Dieu est esprit de l’homme, la vie de l’hommeet l’amour de l’homme, nous laissons notre bien et notre amourvenir à nous par l’intermédiaire de chacun et de tous.

Il semble étrange, et c’est pourtant vrai, que cette Sagesse spi-rituelle soit à l’œuvre dans les plus profanes de nos affaires, mêmesur le plan le plus matériel, y compris même dans les problèmesd’investissement, pour savoir quoi acheter et quoi vendre, et àquel moment. Pourquoi? Certainement pas parce que Dieu a lamoindre connaissance des hauts et des bas du marché des valeurs,

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mais parce qu’une faculté intérieure de discernement s’est éveilléeen nous et nous rend capables de l’utiliser dans n’importe laquellede nos formes d’activité.

Notre souci n’est pas que Dieu sache ce que nous devrionsacheter ou ce que nous devrions vendre, ou pour qui nous devrionstravailler, ou quel type de produits nous devrions représenter. Pasdu tout ! Notre souci est de savoir si nous avons cette faculté del’Âme pleinement éveillée, car alors, c’est Elle qui examine cemonde des affaires, c’est Elle qui sait exactement ce que nousdevons faire, et Elle nous le signale en nous le désignant, en nousdirigeant vers cela qui peut-être, dans le courant ordinaire de lavie, n’aurait pas attiré notre attention. Par conséquent, nous nenous soucions plus maintenant de ce qui se passe à l’extérieur,mais seulement d’obtenir cet éveil intérieur de la faculté christique.

L’Esprit nous attire à Lui-même

Le premier pas dans cet éveil est un pas que nous n’avons pasfait nous-mêmes ; il a été fait pour nous. Une chose ou une autrenous a dirigé vers un enseignement spirituel et c’est cela qui aété le tout premier facteur dans notre éveil. Cela devrait prouverqu’il existe en nous un Quelque Chose en action dans nos sphèressecrètes qui est plus grand que nous-mêmes ; il y a un QuelqueChose en action dans notre conscience qui nous conduit, nousguide, nous dirige, nous soutient, qui pourvoit à nos besoins etnous maintient, un Quelque Chose qui opère dans notre cons-cience dont nous pouvons n’avoir pas pris conscience.

Qu’était-ce qui éloigna Joseph de sa famille et de son foyerpour devenir le second à la tête d’une nation? On l’avait venducomme esclave. C’est cela qui amena Joseph en Égypte et lui per-mit d’être le second personnage du royaume et de devenir le grandhomme de l’Égypte. C’est le fait même d’être vendu comme esclavequi rendit tout cela possible. Sinon, il serait resté chez lui, le filschoyé d’un homme très riche et il n’aurait probablement pas réa-lisé grand-chose. Mais avoir été vendu comme esclave et emmenéen Égypte en tant qu’esclave dans la demeure du Pharaon, c’est

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cela qui l’a finalement préparé à la position élevée qu’il a plustard occupée.

Nombreux sont ceux d’entre nous qui sont parvenus à un cer-tain degré de réalisation (quel qu’il soit) grâce à quelque mala-die, quelque péché, quelque chagrin ou quelque échec qui nous acontraints, forcés ou tiraillés jusqu’à ce que nous pénétrions assezprofondément au-dedans de nous pour y trouver cette mannecachée, ce Je qui est notre nourriture et qui est puissant, ce Jequi va devant nous !

L’Âme qui est Dieu est l’Âme de l’homme, et cette Âme del’homme a une fonction à exercer dans notre vie. L’Âme est réel-lement la Source de la lumière de l’homme, de son bien, de sesfacultés, de son intégrité. Lorsque nous comptons sur notre Âmeplutôt que sur une forme extérieure, objet matériel ou personne,nous agissons en respectant la finalité originelle des Écritures etde la prière. La prière a pour objectif réel de détruire notre foi enquoi que ce soit et en tout ce qui peut être vu, entendu, goûté, tou-ché ou senti ; elle a pour but d’éliminer notre foi dans tout ce quiexiste en tant qu’effet.

Tout ce en quoi nous avons placé notre foi ou sur quoi nouscomptons peut – et cela se produit dans de nombreux cas – êtrebrisé. Une telle expérience laisse sans un espoir, sans un pointd’appui, sans un quelque chose de substantiel dans notre vie. Trèssouvent, nous sommes poussés vers Dieu par de semblables expé-riences et lorsque nous sommes poussés vers Dieu, nous sommesréellement amenés à nous appuyer sur cette partie invisible denous-mêmes qui est l’Âme.

Se tourner au-dedans vers l’Âme

L’Âme de l’homme est sa substance ; l’Âme de l’homme est sonpoint d’appui ; l’Âme de l’homme est la source de son bien. L’Âmede l’homme est le lieu paisible, les eaux calmes, la tranquillité del’être. L’Âme de l’homme est la source de la vie; l’Âme de l’hommeest la source de sa santé ; l’Âme de l’homme est la source de seschances.

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Dès que nous apprenons à détourner nos regards du royaumeextérieur et à les tourner vers l’Âme de l’homme qui est au-dedansde nous, nous commençons à susciter les gloires de Dieu dansnotre vie. Nous pouvons nous retirer du monde dans le temple denotre être, ce qui signifie que nous pouvons nous retirer dansnotre Âme, qui est au centre de nous-mêmes.

Il n’y a qu’une seule Âme; il n’y a qu’un seul Dieu ; il s’agit demon Âme et de l’Âme de chaque personne. Elle est avec nous indi-viduellement et collectivement en tant que source de Lumière,source de Grâce, source de Paix. L’Âme est mon point d’appui.L’Âme est mon lieu secret, le lieu où je demeure; l’Âme est le templede Dieu. L’Âme est la source des eaux vives. L’Âme possède au-dedans d’Elle la capacité de réaliser ma résurrection, ma rédemp-tion et ma régénération.

L’Âme est incorporelle, spirituelle, infinie et par conséquent,Elle est Omniprésente. Elle est exactement là où nous sommes,mais il faut que notre mental soit tranquille pour que nous puis-sions entrer en contact avec Elle.

L’Âme nous destine à accomplir Ses desseins

C’est de l’Âme de l’homme que provient la Voix qui affirme :«Ma Grâce te suffit : Ma vie est ta vie ; Ma paix est ta paix». C’estde l’Âme de l’homme que jaillissent sa sécurité et son assurance.L’Âme de l’homme est la source de la vie éternelle, de la vie har-monieuse et joyeuse. Dans l’Âme se trouvent toutes les possibili-tés de la vie, les occasions de servir, les occasions de travailler,les chances de récolter des fruits de toutes espèces. Tout celas’écoule de l’Âme de l’homme, car l’Âme est la substance de touteschoses. L’Âme de l’homme est la loi de son être ; l’Âme de l’hommeest sa vie.

Aucune des terreurs de la nuit ou du jour, aucun piège, aucuntraquenard n’approcheront de la demeure de ceux qui se tiennentdans leur Âme, qui ont la vie, le mouvement de l’être dans leurÂme, dont le point d’appui, la confiance et les espoirs sont situés

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en leur Âme et qui se tournent toujours vers leur Âme pour êtrenourris, pour recevoir la grâce, la paix, la résurrection et la régé-nération.

Lorsque nous connaissons notre propre Âme et lorsque nousreconnaissons en notre propre Âme la Source de notre vie, denotre continuité, de nos résultats, nous vivons notre vie extérieurenormalement et joyeusement, en observant les va-et-vient de lavie sans crainte ni découragement, à cause du renouvellementqui commence immédiatement à se produire dans notre Âme.L’Âme est notre demeure; l’Âme est notre temple. C’est dans notreÂme que nous trouvons notre repos et que nous nous sentonsrafraîchis.

Lorsque nous ouvrons notre conscience afin qu’elle puisse êtreremplie par l’Esprit de Dieu, à l’exclusion de toute autre pensée ouraisonnement, de tout objectif ou de tout dessein, simplementdonc pour que cette conscience soit remplie par l’Esprit de Dieu,Il nous confère l’ordination. Certains reçoivent cette ordinationpour guérir les malades ; d’autres pour secourir les malades pard’autres voies ; certains sont destinés à travailler dans les arts,la littérature ou la musique ; mais partout où l’Esprit de Dieutouche la conscience d’un individu, cet individu reçoit l’ordinationet ses activités sont rendues fructueuses, ou bien quelque activiténouvelle lui est donnée.

Renoncer à ses désirs personnels ouvre le cheminà la révélation des desseins de Dieu

La vie spirituelle a pour fondement la prise de conscience que« Moi et mon Père sommes un » et que, par conséquent, tout ceque Dieu possède est nôtre. Nous nous reposons en réalisant que,puisque nous sommes déjà comblés, nous n’avons plus le droitmaintenant d’avoir le moindre désir, car ce serait reconnaître unmanque. Nous n’avons pas le droit de désirer une tâche particu-lière, même de nature spirituelle.

Notre attitude dans notre vie spirituelle consiste toujours àavoir la vie, le mouvement et l’être dans la conscience de la pré-sence divine, en nous ouvrant à la réalisation et au développe-

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ment spirituels, à l’écoute du « murmure doux et léger » (I Rois 19 :12), et voilà tout. Dès lors, quand le matin nous nous levons,quelle que soit la tâche qui nous incombe, c’est celle que nousdevons accomplir. Si nous sommes dans les affaires, nous devonssortir pour vaquer à ces affaires. Si nous exerçons quelque pro-fession, nous devons nous rendre à notre travail et nous y consa-crer. Si l’on est une femme au foyer, les obligations domestiquesdoivent être assumées. Il ne doit pas y avoir d’autre désir quecelui d’accomplir du mieux que nous pouvons et, bien sûr, avecl’avantage de recevoir la grâce de Dieu.

En menant nos activités de cette manière, en n’ayant pasd’autres désirs, espoirs ou ambitions, notre conscience est constam-ment illuminée et enrichie. Un jour vient alors où quelque activitéspirituelle nous est demandée. Il est possible que, tandis que nouscontinuons nos méditations, nos études et notre développementspirituels, nous nous trouvions amenés à quelque activité que lemonde qualifie de spirituelle, mais il n’en est pas nécessairementainsi. De nombreuses personnes se rendent plus utiles dans leurprésent champ d’activité qu’elles ne pourraient l’être si on les fai-sait changer d’occupation. Certaines personnes se développent ets’accomplissent grâce à leurs études et leur préparation spiri-tuelles, d’une manière qu’elles n’auraient pas jusque-là supposéepossible.

Une jeune femme qui était secrétaire demanda de l’aide spi-rituelle et découvrit peu après qu’elle avait la possibilité de chan-ter. En cinq ans, elle était devenue chanteuse professionnelle etau bout de sept ans, elle chantait les grands opéras. Cela paraîtpresque impossible, mais la chose lui arriva lorsque sa consciences’ouvrit spirituellement, et cette expérience développa en elle unefaculté ou capacité qui était restée à l’état latent. Dans sa musique,elle a pu faire passer ses qualités spirituelles et devenir ainsi unebénédiction pour le monde.

Ce monde serait bien triste si tout le monde devenait un pra-ticien, un instructeur, ou le Directeur d’un Centre. Cela laisseraittous nos ponts non construits et tous les autres travaux néces-saires en ce monde non accomplis. En fait, sur le sentier spiri-tuel, personne ne devrait jamais souhaiter être un praticien, un

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instructeur, ou avoir quelque activité de ce genre, parce que c’estréellement un désir erroné.

Élie et Élisée parlaient justement un jour de ce sujet et Éliedemanda à Élisée ce qu’il voudrait qu’il fasse pour lui avant d’êtreenlevé de la terre. La réponse d’Élisée fut : « Qu’il y ait sur moi, je teprie, une double portion de ton esprit » (II Rois 2 : 9). Lorsqu’Élie« monta au ciel dans un tourbillon » (II Rois 2 : 11), Élisée fut capablede prendre « le manteau qu’Élie avait laissé tomber » (II Rois 2 : 14)parce qu’il avait été témoin de l’ascension d’Élie. Si une personnea la perception spirituelle qui lui permet d’être témoin de l’as-cension, elle possède le discernement spirituel et ce discernementspirituel sera son vêtement, ou conscience spirituelle, qui l’en-traînera en avant.

Laisser les desseins de Dieu nous être révélés

La méditation consiste à s’ouvrir à la grâce de Dieu, aux direc-tives de Dieu, à se laisser guider par Dieu. C’est mettre notre moipersonnel de côté et reconnaître Dieu dans tout ce que nous fai-sons. Il ne s’agit pas de nous appuyer sur nos propres facultés decompréhension et de demander à Dieu de bénir ce que nous dési-rons. Il s’agit d’accepter vraiment de reconnaître Dieu et de mani-fester la volonté de Dieu, les voies de Dieu et la gloire de Dieu.Nous n’avons rien demandé pour nous-mêmes. En fait, nous avonsabandonné notre propre vie, notre propre volonté, nos propresvoies, et c’est seulement dans l’abandon de notre propre vie quenous pouvons trouver la vie divine immortelle. Nous ouvrons lavoie à la Grâce pour qu’Elle nous prenne en charge si, et si seu-lement nous abandonnons notre vouloir, nos projets, nos espoirs,nos ambitions – même lorsqu’elles sont bonnes, même lorsqu’ellessont nobles. Toutes ces choses doivent être mises de côté afin quenous puissions devenir une transparence pour Dieu, et cela nepeut s’accomplir que par la prière et la méditation.

Beaucoup d’entre nous doivent s’être demandé : « Pourquoisuis-je sur la terre? Pourquoi suis-je né? Pourquoi est-ce que jecontinue à occuper un espace sur cette terre? Quel est le dessein,

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quelle est la fonction que je suis destiné à accomplir en étant ici? »Si nous essayons de répondre à ces questions d’un point de vuehumain quel qu’il soit, nous serons dans l’erreur. Nous ne som-mes pas ici dans le but d’être un mari, une femme, un père ou unemère. Nous ne sommes pas ici pour réussir dans les affaires, dansles arts, dans une profession, ou pour atteindre la renommée.Nous ne sommes pas ici afin d’accomplir des bonnes œuvres surla terre.

Nous sommes ici dans un but unique et ce but est que les des-seins de Dieu s’accomplissent en nous – et non pas nos desseins.Quelle que soit la bonté ou la noblesse dont notre but puissetémoigner, s’il s’agit de notre but, nous sommes dans l’erreur. Aulieu de cela, mettons-nous à l’écart de nous-mêmes et prenonsconscience que :

Dieu m’a créé et Dieu m’a créé pour servir Ses desseins, non lesmiens. Dieu m’a créé pour accomplir Sa volonté sur la terre, et nonpour que je vagabonde partout en décidant de ce que je veux être,de ce que je veux faire ou de l’endroit où je désire le faire. Cecireviendrait à avoir un esprit et une volonté séparés de Dieu. Quema volonté ne soit point faite, mais « Que Ta volonté soit faite sur laterre comme au ciel » (Matthieu 6.10).

Le Royaume de Dieu ne pourra jamais s’instaurer sur la terre,en ce qui me concerne, tant que j’essaierai d’accomplir ma proprevolonté, mon propre désir, parce que ce faisant je bloque Dieu àl’extérieur de ma vie.

Laisse-moi connaître Ta volonté et je m’y conformerai. Rends tavolonté évidente pour moi. Conduis-moi sur le chemin que Tudésires me voir suivre. Permets-moi de participer sur terre à l’ac-complissement de Ton Plan ; laisse-moi manifester Ta gloire surterre de telle sorte que partout où je vais, on puisse dire qu’il y aégalement la Présence de Dieu, et fais qu’aucune attention ne soitportée à mes accomplissements personnels.

Dieu sent, évalue nos motivations. Très souvent, nos parolesdissimulent nos motivations, ou bien ce sont nos motivations quirendent nos paroles mensongères. Nous prions pour une chose

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avec les lèvres et le mental, alors que notre cœur est réellementtourné dans une autre direction ; mais nous ne dupons pas Dieu :c’est nous-mêmes que nous dupons ! Il doit y avoir de la puretédans nos motivations, et une partie de cette pureté réside dansl’abandon de toute volonté personnelle.

Que Ta volonté se fasse en moi. Permets-moi de connaître Tavolonté. Fais-moi connaître Ta volonté sans ambiguïté et je m’yconformerai. Fais-moi connaître Ta voie, la voie dans laquelle jedois me diriger.

Aloha,

Joël

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ENREGISTREMENTS

Notre vie a un but, une raison d’être. La plupart des gens,cependant, croient que ce but est d’être ce que le monde appelleune «réussite», ce qui signifie en fait que le petit moi doit possé-der de plus en plus de biens en ce monde. Le résultat n’est quetrop souvent l’échec, la frustration et les déceptions. Lorsque nousnous éveillons à notre véritable raison d’être ici sur la terre, lafrustration et les déceptions font place à l’accomplissement. Médi-tez sur ces extraits de causeries enregistrées jusqu’à ce qu’uneprise de conscience profonde du plan divin vous soit donnée.

Des instruments pour la gloire de Dieu

Dieu seul est le principe de la vie. Le seul succès qui puissearriver en ce monde est le succès de Dieu, pas le nôtre. Dieu estl’acteur, le démiurge, celui qui est. C’est Dieu qui sait. C’est Dieuqui comprend. C’est Dieu qui révèle... et c’est Dieu qui reçoit...Nous ne pouvons jamais réussir. Dieu est l’unique activité et nouspouvons être les instruments dont Dieu se sert pour travailler ;nous pouvons être les instruments du labeur divin ; nous pouvonsêtre les agents de transmission de l’amour de Dieu, mais rien deplus...

... Il m’était désormais évident que je n’avais échoué que parle fait de croire que je pouvais réussir... Ce n’était pas réellementun échec. Le seul échec était d’avoir cru que j’avais le pouvoir deréussir ou d’échouer, alors que tout ce que je pouvais être étaitun instrument pour la main, pour la puissance du Divin. Ainsicommença pour moi un nouveau ministère... né après des semai-nes et des semaines de sueurs et de tourments, mais né en unenuit avec la conviction que je ne saurais jamais avoir un succès etpas davantage un échec.

« Les cieux racontent la gloire de Dieu et la terre montre l’œuvre deses mains ». Pouvez-vous imaginer les cieux ou la terre remportant

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un succès, ou essuyant un échec? Des instruments, une activitépour la manifestation du Divin... voilà tout ce que les cieux et laterre peuvent être. Abandonnez une fois pour toutes la croyanceque vous pouvez réussir à comprendre la vérité et assurément,abandonnez aussi la croyance que vous pouvez ne pas réussir àcomprendre la vérité. Vous ne réussirez jamais ; vous n’échouerezjamais : vous démontrerez toujours et à jamais les œuvres deDieu. Vous serez à jamais ce point dans la conscience à traverslequel Dieu rayonne. La gloire de votre être n’est pas la gloire devotre être : c’est la gloire de l’être de Dieu.

J. S. G. «Aucun concept de Dieu n’est Dieu», New York 1953

Nous sommes les véhicules, ou les outils, utilisés par le Pèrepour manifester... la gloire de Dieu. Plus nous sommes en excel-lente santé et heureux et plus nous sommes prospères, plus notrerôle de témoins est important. Témoins de quoi ? De notre com-préhension? Non, de la grâce de Dieu s’écoulant à travers nous...Nous sommes les réceptacles, les témoins de la grâce de Dieu, etnous la partageons avec autrui. Cette Grâce vient du Père, cetteGrâce divine s’écoule à travers nous...

J. S. G. Prise de conscience de Dieu ou de la vérité,New York, 1953

Le père, étant infini, Se manifeste infiniment, et nous assu-mons le rôle qui nous est imparti aujourd’hui. C’est peut-être celuid’un homme d’affaires, c’est peut-être celui d’une femme au foyer,d’une mère; mais il est inutile d’essayer de prendre le mot «Je» etde le faire sortir de son orbite. Vous pourriez aussi bien essayerd’atteindre une étoile et de la faire sortir de son orbite. Vousn’avez aucun droit d’interférer avec le plan divin, de sorte qu’ilvous faut commencer là où vous êtes et accepter que là où vousêtes, c’est... une terre sainte. Peu importe le lieu. Bien des gensont dû découvrir cela en prison, ou dans les hôpitaux, et ils ontcommencé par réaliser que « Le lieu où je me trouve... est uneterre sainte», sans essayer d’en sortir, mais en commençant jus-tement en ce lieu à laisser Dieu prendre les choses en mains et àlaisser Dieu les tirer de là.

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Si vous vous détendez... et prenez conscience que le Pèreaccomplit Son dessein sur la terre et que vous n’êtes ici que pourmanifester la gloire du Père, non pour manifester votre gloire oula mienne... très vite vous découvrirez qu’il n’y a pas de limites àvotre démonstration ; qu’il n’y a rien de limité, de confiné ou defini dans votre vie, dans vos activités mentales, dans la marche devos affaires, ou dans votre ministère de guérison ou d’enseigne-ment. Il n’y a pas de limites en quoi que ce soit tant que le mot« je» n’entre pas en scène... Il n’y a aucun moyen de susciter unedémonstration infinie, un sens infini de la vie, le sens d’une vieplus abondante, si ce n’est par la réalisation de notre plénitudeen Dieu, et non en «moi-même»...

Il n’est pas trop difficile d’être ce que le monde appelle un arri-viste, c’est-à-dire d’être actif et alerte, en planifiant et en se fai-sant une bonne publicité, puis aller dans le monde et d’y gagnerun nom, d’y exercer une influence personnelle ou d’y consacrerune influence et ainsi de glorifier et de magnifier de mille et unemanières le sens personnel du « je », en devenant même parfoisquelqu’un de très important. Il est beaucoup plus difficile, audébut, de s’asseoir tranquillement et de se détendre à la maison,dans son bureau ou en prison (si c’est là que cette opportuniténous trouve), et de laisser le monde venir à nous, de laisser ladivine Activité être amenée jusqu’à notre porte...

Il semble parfois que cela ne peut jamais arriver, du moinsque cela ne peut pas nous arriver à nous – mais c’est possible,cela peut arriver... Si vous pouvez prendre conscience que c’est leChrist qui est le véritable esprit de votre être, son Âme réelle, savraie sagesse et son amour authentique, vous découvrirez quetout et tous graviteront autour de ce Christ. Si vous croyez quevous avez cette grande sagesse, cette spiritualité et cette bontéde vous-même, vous serez surpris de vous retrouver laissé pourcompte et cela de façon évidente.

Mais saisissez le symbole de la Vigne et du Père et demeurezsilencieux pendant que Dieu déverse Son bien infini à travers lavigne dans le sarment ; alors, vous constaterez que, sans effort devotre part, les fruits apparaîtront. Vous demeurerez simplement

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tranquille, vous serez activement occupé à la tâche qui vous seradonnée à faire chaque jour.

Chacun de nous a quelque chose à faire aujourd’hui – chacund’entre nous. Peu importe ce que c’est... chacun de nous a quel-que chose à faire en ce jour. Si nous le faisons sans aucun souci dulendemain – en agissant seulement aujourd’hui au mieux de noscapacités – et si nous demeurons tranquilles en réalisant que leChrist S’écoule sans cesse dans le sarment, que la vigne déversesans fin l’essence et la substance de Dieu dans le sarment, nousvaquerons à notre tâche quotidienne en prenant conscience que«Justement, en ce moment même, pendant que j’accomplis telletâche, pendant que je lis, pendant que j’étudie, le Père déverseSes bontés en moi, le sarment, par l’intermédiaire du Christ invi-sible de mon être » – son propre moi – le jour suivant c’est uneautre tâche qu’il nous sera donné d’accomplir et nous l’accompli-rons aussi du mieux que nous pouvons, et ainsi de suite, jouraprès jour.

J. S. G. La méditation dans le Temple, Portland 1953

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Chapitre XII

LA PUISSANCE SPIRITUELLE DÉVOILÉE

Lorsque l’humanité atteint un point ultime de désespérance,ses oreilles retrouvent une fois de plus la capacité d’entendre laParole intérieure, et ses yeux s’ouvrent à la puissance spirituelle.En période de prospérité temporelle et de suprématie du pouvoirtemporel, tout cela est oublié. L’époque actuelle s’enorgueillit deson degré de prospérité, de son industrie florissante, des salairesélevés, des sommes consacrées à la sécurité sociale et aux autresprogrammes gouvernementaux. Peu d’attention est accordée aufait qu’à toutes les époques, la foi a été placée dans les puissancesmatérielles ou temporelles ; c’est ainsi qu’il doit être bien surpre-nant, pour ceux qui s’appuient entièrement sur la puissance maté-rielle, de lire l’histoire des Pharaons et de se rendre compte quele peuple hébreu, sans armes, sans munitions, sans armée et sansressources financières, a pu trouver sa liberté et s’affranchir dujoug de dirigeants qui disposaient d’or et d’argent, de soldats, dechevaux et d’armements.

Qui possédait des troupes, des armes, des chevaux et des charsde guerre à l’époque du Maître? Qui détenait la puissance tem-porelle, y compris l’argent? Malgré cela, sans armes, sans entre-pôts ou greniers, sans le moindre signe de puissance temporelle,le Maître a élevé son peuple au-dessus de l’autorité des Césars etlui a révélé la nature de la vraie liberté et de la véritable abon-dance.

Depuis cette époque, nous avons vu s’instaurer d’impitoyablesdictatures, se constituer des armées et des marines puissantes,et de grandes concentrations de puissance et de richesses se sonttrouvées accumulées dans un très petit nombre de pays. Certes,

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il semblerait qu’avec tout cela, leur règne et leur suprématie surla terre ne devraient pas avoir eu de fin, mais nous n’avons qu’àlire l’histoire pour voir comment toute cette puissance s’est effon-drée et a été réduite à néant. Il arrive toujours un moment où lapuissance temporelle fait défaut, où le plus puissant s’effondre,où ceux à qui il paraissait impossible d’échapper attestent leurfaiblesse.

Qui aurait cru que le peuple russe se libérerait un jour de sestsars? Une telle éventualité a dû être impensable, compte tenude toutes les armées dont disposaient les tsars, de toute leur puis-sance et de toutes leurs richesses. Et pourtant, en un seul grandjour, ce fut l’effondrement.

Un monde tyrannisé par la peur

De nos jours, nous avons complètement oublié l’histoire. Nousnous sommes permis d’éprouver la peur et le doute, le doute quenous survivions ou que la liberté survive. Quelque puissance tem-porelle que nous possédions, nous avons peur d’accorder notreconfiance ; et quelle que soit la puissance temporelle dont disposequelqu’un d’autre, nous ne pouvons nous empêcher d’avoir peur.Tout cela vient du fait que nous avons oublié qu’il existe quelquechose qui s’appelle la puissance spirituelle et quelle en est lanature ; nous avons oublié que la puissance temporelle n’estjamais un pouvoir lorsque la puissance spirituelle est à l’œuvre.Nous avons complètement oublié les trois années du ministère deJésus-Christ, au cours desquelles il fit face à tous les genres detentations, à toutes les sortes de pouvoirs en prouvant leurabsence totale de fondement. Le péché s’avéra inexistant en saprésence ; la maladie s’avéra inexistante en sa présence ; mêmela mort fut vaincue. Il a failli rire lorsque Pilate lui dit : « Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te crucifier, et que j’ai le pouvoir de te relâ-cher ? ». La réponse de Jésus fut la suivante : « Tu n’aurais sur moiaucun pouvoir s’il ne t’avait été donné d’en-haut » ( Jean 19 : 10-11).

De nos jours, les gens du monde entier sont remplis d’inquié-tude. Je ne parle pas seulement de la menace des dictatures

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étrangères. Ce n’est là qu’une facette du danger actuel. La prin-cipale menace, pour certains, c’est que nous demeurions en périodede paix car le problème se pose alors de pouvoir continuer à assu-rer des emplois aux gens, à faire prospérer notre économie et àpayer tous les salaires. Tout cela provoque la crainte d’une nou-velle dépression qui durerait une dizaine d’années, parce que lapaix aussi posera des problèmes. Il y aura des milliards de dol-lars non dépensés à produire des armements, et des milliards dedollars qui ne pourront être convertis en salaires. Que ferons-nousalors ? Et l’inflation ? Quelles en seront pour nous les consé-quences? Par ailleurs, il apparaît toujours une quelconque mala-die nouvelle et mortelle dont il faut se soucier.

De tous côtés, nous sommes menacés soit par la puissancetemporelle, soit par ses échecs ; mais lorsque tous ces pouvoirstemporels menacent de nous engloutir, c’est alors le moment denous rappeler, non seulement que la puissance spirituelle agit,mais de quelle manière elle agit.

Depuis l’époque du Christ Jésus, peu d’indications ont percéattestant que quelqu’un ait eu quelque connaissance de la puis-sance spirituelle. En fait, depuis cette époque, la puissance spiri-tuelle n’a pratiquement pas été à l’œuvre dans notre monde. Etpourquoi ? C’est parce que son secret a été perdu au cours dessiècles qui ont suivi la vie du Maître. Le siècle actuel, cependant,est celui où la puissance spirituelle doit être à nouveau révélée.

La Puissance Spirituellen’utilise pas un pouvoir contre un autre

Si nous désirons connaître la nature de la puissance spirituelle,il nous faudra la pratiquer. Parler de l’eau n’étanchera pas notresoif ; nous devons la boire. Parler de nourriture ne pourra jamaissatisfaire notre estomac; nous devons l’absorber. Il en est de mêmeavec la puissance spirituelle. On peut nous la décrire, mais celane la rendra pas opérante dans notre vie. Tout ce qu’on pourrajamais en dire ne nous permettra pas de bénéficier de la puissancespirituelle. Pour apprendre sa nature et son mode d’action, nous

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devons nous-mêmes l’incarner, la mettre en pratique et la faireentrer dans notre vie.

Dans l’état de conscience matérialiste, nous connaissons etcomprenons la matière et les valeurs matérielles, les forces etpuissances matérielles, mais le Christ Jésus, qui a apporté aumonde le message chrétien, a prouvé qu’il existe une autre dimen-sion. Lorsqu’Il a dit : « Je vous donne ma paix. Je ne vous donne pascomme le monde donne » ( Jean 14 : 27), il parlait d’une paix issued’une autre dimension. Lorsqu’Il a dit : « Mon Royaume n’est pasde ce monde » ( Jean 18 : 36), il est évident qu’il voulait dire que leRoyaume du Christ n’est pas assimilable à un surcroît de chars deguerre, de chevaux, d’avions, d’armements, d’or et d’argent. «MonRoyaume n’est pas de ce monde» et cependant «Mon Royaume»est vainqueur de « ce monde » sans vaisseaux de guerre, sansbombes, sans les armes de la puissance temporelle.

Le monde religieux a tenté pendant des siècles d’obtenir unpouvoir de l’Esprit pour qu’il se mesure au pouvoir de la matière,mais il n’a pas réussi. Il n’a pas apporté la paix sur la terre ; il n’apas balayé les armements du monde et ne les a pas transformésen « hoyaux »* (Isaïe 2 : 4). Nous avons commis une faute et cettefaute apparaît dans le présent siècle. La puissance spirituelle nedoit pas être utilisée pour vaincre la puissance matérielle. Le pou-voir de l’Esprit ne doit pas être utilisé pour dominer le pouvoirde la matière ; le pouvoir de Dieu ne doit pas être utilisé pourtriompher des péchés ou des maladies du monde.

La nature de la puissance spirituelle est l’omnipotence, et laseule manière de susciter la puissance spirituelle dans notre vie,c’est de regarder toute facette de la puissance matérielle – dis-corde, inharmonie, pénurie ou maladie – en prenant consciencede ceci : «Tu n’es pas un pouvoir ! Tu n’aurais sur moi aucun pou-voir s’il ne t’avait été donné d’en-haut».

Le Maître n’a pas fait descendre le pouvoir de l’Esprit pourcalmer une tempête : il a simplement dit : «Silence, calme-toi ! »Pourquoi ? Parce que Dieu n’est pas dans l’ouragan ; Dieu n’estpas dans la matière ; Dieu n’est pas dans la force ou les pouvoirs

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* hoyau: petite houe.

matériels ; Dieu n’est pas dans les choses temporelles. Dieu estesprit, et en dehors de Lui, il n’y a pas de pouvoirs.

Nous en avons fait la preuve dans de nombreux aspects del’existence, en commençant au siècle dernier par la guérison desmaladies, non pas en faisant appel à un pouvoir de Dieu pour lesvaincre, mais en prenant conscience silencieusement, dans la paixet la tranquillité que, puisque Dieu est esprit, il n’y a pas de pou-voir dans la maladie ; et nous avons observé ensuite comment lamaladie disparaissait. Des milliers et des dizaines de milliers ontété guéris en ce siècle, non pas en utilisant le pouvoir de Dieupour arrêter une maladie, non pas en invoquant l’Esprit pour qu’Ilsurmonte des conditions matérielles, mais par la prise de cons-cience, ferme et tranquille, qu’«en dehors de Dieu, il n’y a aucunpouvoir». Nous avons constaté cela en travaillant sur des condi-tions climatiques, nous l’avons constaté dans des relations d’af-faires – jamais en combattant, jamais en menant campagne, maistoujours de la même manière, en prenant conscience tranquille-ment et sereinement qu’«en dehors de Dieu, rien d’autre n’existe».

Nous avons essayé d’atteindre Dieu pour inciter Dieu à inter-venir contre quelque chose qui n’avait aucun pouvoir. Nous avonsessayé d’utiliser la vérité. C’est une chose que nous ne pouvonspas faire : nous ne pouvons utiliser la Vérité ; nous ne pouvonsutiliser Dieu. Ce serait faire de Dieu notre serviteur. Dieu n’estpas à notre service; Dieu n’a pas à être utilisé : Dieu doit être com-pris. La Vérité n’a pas à être utilisée : la Vérité doit être comprise.

C’est folie de combattre la puissance temporelle

Quel que soit le nom ou la nature du problème qui sembleraitdevoir nous accabler, commençons à l’instant même à raisonneravec nous-mêmes. Si Dieu pouvait avoir résolu ce problème, Ill’aurait fait hier, l’an passé ou il y a dix ans, car c’est la volonté deDieu que nous vivions.

Car je ne désire pas la mort de celui qui meurt, dit le Seigneur,l’Éternel : convertissez-vous donc et vivez.

Ezéchiel 18 : 32

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Je suis descendu du ciel pour faire non ma volonté, mais la volontéde celui qui m’a envoyé.

Jean 6 : 38

Le Maître a effacé la maladie ; il a balayé la mort et il a effacéle péché. C’est la volonté de Dieu que nous soyons sains, complets,parfaits, éternels, immortels, sans péchés, purs. Alors, pourquoine le sommes-nous pas? Parce qu’au lieu de réaliser que la naturemême de Dieu est l’omniprésence et l’omnipotence, et de nousreposer en silence sereinement dans cette vérité, nous avonscouru dans toutes les directions à la recherche d’un Dieu qui feraitquelque chose, comme si Dieu pouvait faire aujourd’hui ou demainquelque chose qu’Il ne faisait pas hier.

Dieu est le même aujourd’hui qu’hier et à jamais ; Dieu est lemême d’éternité en éternité ! Nous ne pouvons pousser Dieu àcommencer quelque chose demain. Deux fois deux a toujours faitquatre : même Dieu ne pourrait faire qu’il en soit ainsi à partirde demain. Il en a été ainsi de toute éternité et il en sera toujoursde même.

Il n’y a jamais eu la moindre faute dans notre vie ; il n’y ajamais eu un moment dans votre vie ou dans la mienne où leChrist ne trônait pas dans notre conscience. « Avant qu’Abrahamfût, je suis » ( Jean 8 : 58)… « Et voici, je suis avec vous tous les jours,jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28 : 20). Pourtant, nous couronspartout à la recherche d’un pouvoir, d’un pouvoir divin, d’un pou-voir christique, alors qu’il est ici même où nous sommes.

Le secret de la puissance spirituelle est aussi simple que cela!Pourquoi Jésus a-t-il dit : « Ne résistez pas au mal » (Matthieu 5 : 39) ?Voulait-il dire que nous devrions être dévorés par lui? Non, lors-qu’il disait : «Ne résistez pas au mal», il reconnaissait la vérité, àsavoir que le mal n’est pas la puissance qu’il paraît être. Pour-quoi a-t-il dit : « Remets ton épée à sa place ; car tous ceux qui pren-dront l’épée périront par l’épée » (Matthieu 26 : 52) ? Voulait-il dire :«Rengaine ton épée jusqu’en 1970, et tu la tireras ensuite» ? Nonpas ; lorsqu’il parlait d’«épée», il utilisait ce mot dans le sens depuissance temporelle. Quelle différence cela fait-il s’il s’agit d’uneépée ou d’une bombe, ou s’il s’agit d’une grande quantité d’or, ou

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d’une infime quantité ? Il nous invite à renoncer à la puissancetemporelle, à ne pas combattre le mal, à cesser la lutte avec lediable, en apprenant que le diable n’est pas un pouvoir. Pourquoicombattre l’esprit charnel, ou esprit mortel ? Ils n’ont pas de pou-voir ! Dieu est Esprit et Dieu est omnipotence ; par conséquentl’esprit est omnipotence, toute-puissance.

Nous pouvons en faire la preuve. Cela pourra prendre un jour,une semaine, ou un mois, parce que nous avons été habitués àrechercher des pouvoirs en vue de les utiliser à quelque fin. Avantce siècle, il s’agissait de pouvoir matériel et il s’agit toujours de lui.Mais dans le courant de ce siècle, nous avons recherché des pou-voirs mentaux tout en recherchant en même temps des pouvoirsspirituels. Il existe une puissance spirituelle, mais elle ne fait riendu tout car « comme des oiseux qui volent au-dessus de leur couvée,l’Éternel des armées étendra sa protection sur Jérusalem. En prenant sadéfense Il la délivrera ; en l’ignorant Il la sauvera » (Isaïe 31 : 5).

Cette puissance spirituelle crée, maintient et soutient, maissi nous pouvons encore nous laisser convaincre d’accepter lacroyance en deux pouvoirs, alors, nos ennuis commencent. Cela acommencé de cette manière pour Adam. Ce pauvre vieil Adamconnaissait réellement la vérité selon laquelle un seul pouvoirexiste et cette connaissance le rendait très heureux, mais il man-gea ensuite du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et dumal qui symbolisent les deux pouvoirs et à partir du moment oùil le fit, il dut partir à la recherche d’un Dieu qui puisse s’opposerà la puissance du mal. Nous n’avons cessé de le faire depuis cetemps-là, en vivant la vie d’Adam, c’est-à-dire en recherchant tou-jours une puissance qui puisse s’attaquer aux maux qui nous har-cèlent, alors que ces maux n’ont aucun pouvoir si ce n’est celuique nous acceptons de leur accorder. Et cela, nous n’avons pascessé de le faire.

Nous avons redouté l’homme mortel et le mal qu’il pouvaitnous faire. Nous avons accordé notre confiance à toutes sortes dechoses, depuis la hache de guerre jusqu’aux bombes atomiques.Lorsque la bombe atomique a été découverte et utilisée, on auraitpu penser que nous avions atteint le sommet de la puissance etqu’il n’y aurait jamais plus jamais de troubles sur la terre. Mais

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plus nous luttons pour augmenter notre puissance, plus nousavons besoin de puissance pour la maîtriser et donc plus il nousfaudra de puissance pour continuer l’escalade. C’est comme l’ab-sorption des nouvelles drogues miracles. Une personne commencepar prendre une seule pilule, puis la quantité est continuellementaugmentée car plus elle prend de pilules, plus il lui en faut la foissuivante.

Prouver que la Puissance Spirituelleest toute-puissante

Parce que nous avons redouté pendant de si nombreux sièclesun si grand nombre de puissances de différents types, redoutantmême le pouvoir de l’argent et de l’or, il est possible qu’il nous soitnécessaire de consacrer une, deux, trois ou quatre semaines pournous discipliner de manière à être capables de regarder n’importequelle forme d’erreur que nous avons redoutée – péché, maladieou bombes – et de dire en en prenant conscience: «Père, pardonne-moi, je ne savais pas ce que je faisais ». Après le ministère duChrist Jésus, après deux mille ans de son enseignement grâceaux Évangiles, comment se fait-il que nous ne puissions toujourspas croire que nous avons le Seigneur Dieu tout-puissant?

Tant que nous chercherons à utiliser la puissance spirituellecontre quelque chose ou quelqu’un, nous ne serons pas en mesurede prouver la vérité de son existence. Le secret de la puissancespirituelle réside dans la prise de conscience qu’elle est la toute-puissance et qu’en dehors d’elle, il n’existe pas d’autres pouvoirs.Commençons d’abord avec des choses simples, par quelque chosequi ne nous effraie pas, et progressons graduellement jusqu’à ceque nous en arrivions aux choses les plus graves de la vie et deve-nions capables de prouver, en nous abstenant de recourir à l’uti-lisation du pouvoir – y compris même du pouvoir de Dieu – , qu’iln’existe pas de puissances extérieures.

Telle est la révélation de la nature de la puissance spirituelletelle qu’elle m’a été donnée, fondée sur trente années consacrées àprouver que le mal n’est pas un pouvoir. Il est un pouvoir dans la

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mesure où un individu accepte deux pouvoirs. Dès qu’une personneayant bien voulu accepter le message du Christ (Ne résistez pas aumal) se présente, observez comment l’inexistence de l’erreur estaussitôt prouvée, quelle que soit la forme qu’elle avait prise.

Il s’agit d’une initiative individuelle. Il ne peut y avoir de salutpour les masses si ce n’est du fait que les masses sont composéesd’individus. Un instructeur spirituel ou un praticien, peut guérirdes milliers de personnes du péché, de la maladie, de la pénurieet de la limitation, mais ces guérisons ne sont que temporairescar, si une personne ne peut saisir ce principe et le mettre en pra-tique, il ne saurait être valable pour elle de façon permanente.

Nous ne pouvons passer notre vie entière en vivant sur ladémonstration effectuée par quelqu’un d’autre. Tôt ou tard, notremanque de réalisation, s’il se prolonge, nous fera rendre gorge.Nous devons consciemment nous rappeler qu’à partir de mainte-nant, j’accepte un Dieu situé au-dedans de moi, de sorte que «si jemonte aux cieux », ce Dieu y sera avec moi ; « si je me couche auséjour des morts » (Psaume 139 : 8), ce Dieu y sera avec moi. « Si jetraverse la vallée de l’ombre de la mort » (Psaume 23 : 4), ce Dieu m’yaccompagnera, parce que ce Dieu est au-dedans de moi. La tota-lité du Royaume de Dieu est au-dedans de moi. Cela doit êtreconsciemment vécu.

Alors, l’étape suivante consiste à reconnaître consciemmentque ce Dieu est tout-puissant – l’esprit tout-puissant, omnipotent.Nous ne pouvons pas voir l’Esprit, L’entendre, Le goûter, Le tou-cher ou Le sentir. Par conséquent, nous devons comprendre qu’Ilest, bien que nous n’en ayons aucune preuve matérielle. Il nousfaut avoir suffisamment de discernement spirituel pour sentir ennous-mêmes que c’est la vérité ; après quoi, nous devons appren-dre à considérer les nombreuses choses que nous avons redoutéesen commençant par les prendre l’une après l’autre, en réalisantconsciemment ceci : «Quelle sottise ! La Toute-puissance est au-dedans de moi. l’Esprit est la Toute-puissance, alors que j’ai craint« l’homme dont le souffle est dans les narines » (Isaïe 2 : 22). J’airedouté l’alcool ; j’ai redouté la maladie ; j’ai redouté les faux appé-tits ; j’ai eu peur de l’athéisme; j’ai eu peur du communisme; j’aimême eu peur du capitalisme.»

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Peu importe, en fait, ce que nous redoutons. Qu’il s’agisse den’importe quoi, lorsque nous avons peur, nous reconnaissons enfait l’existence d’un pouvoir autre que celui de Dieu. Nous recon-naissons deux pouvoirs et lorsque nous avons deux pouvoirs, noussommes rejetés hors du jardin d’Éden et nous devons gagner notrevie à la sueur de notre front, enfanter dans la douleur et partir enquête d’une méthode qui nous permettra de réussir à faire quel-ques acquisitions car en vivant selon deux pouvoirs, nous som-mes toujours à la recherche d’un pouvoir qui fasse échec à l’autrepouvoir. Mais quand nous avons admis une fois pour toutes queDieu est esprit et que l’Esprit est la Toute-puissance infinie, nouscessons alors de rechercher un pouvoir.

Le «Sésame, ouvre-toi»

Contemple Jérusalem, la cité de nos fêtes, une ville où nous n’auronsrien à craindre. Elle sera semblable à une tente que l’on ne démonteraplus, dont les piquets ne seront plus arrachés, ni les cordages rompus.

C’est là que le Seigneur sera pour nous magnifique. Nous y vivronscomme sur de larges et paisibles rivières où des navires ennemis n’au-raient pas accès.

Oui, le Seigneur est notre juge. Il nous fixe des lois. Il est notre sau-veur et notre roi. En ce temps-là, personne ne se plaindra d’une mala-die. Tous tes péchés te seront pardonnés, peuple de Jérusalem.

Isaïe 33 : 20-22, 24 (Bible Pierre de Beaumont)

Les maux sont pardonnés à ceux qui demeurent dans la cons-cience de la présence d’un Esprit tout-puissant, le terme « par-donnés» signifiant être effacés et oubliés. En d’autres termes, lesens réel d’une guérison, c’est d’être pardonné. Être guéri de nosmaladies, c’est en fait recevoir le pardon du péché de dualité, lepardon du péché qui consiste à croire qu’il existe deux pouvoirs etque Dieu n’est pas la toute-puissance. C’est en cela seulement queconsiste en fait la guérison des maladies. C’est un pardon. Nousrecevons effectivement notre pardon d’avoir accepté la croyanceen un pouvoir autre que celui de Dieu. La méthode conduisant à

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cette guérison nous impose de cesser le combat contre la condi-tion, de cesser de redouter « l’homme dont le souffle est dans sesnarines», de cesser de craindre le prétentieux, le bluffeur, de ces-ser d’avoir peur du cliquetis des armes. Elles ne recèlent aucunpouvoir. Elles ont seulement pour but de nous effrayer, mais com-ment pourrons-nous être effrayés si nous avons un Dieu tout-puis-sant?

Comment est-il possible à des personnes qui aiment Dieu deredouter l’athéisme, ou l’une quelconque de ses œuvres? L’athéismeest-il un pouvoir ? À quoi bon prétendre que Dieu existe et quenous croyons en Dieu, que nous avons foi en Lui, si nous croyonségalement que l’athéisme est un pouvoir? Nous sommes tous plusavisés que cela. Nous n’avons pas réellement pensé : nous avonsété hypnotisés par ceux qui n’ont pas appris la nature et la pré-sence de Dieu.

Nul n’a jamais une chance de vaincre Dieu ou celui qui est deDieu. Nous demeurerons dans des habitations sûres et paisibleslorsque nous apprendrons que « les dés de Dieu sont toujourspipés» (Ralph Waldo Emerson). Personne ne dispose d’une seulechance contre Dieu, contre l’Esprit, contre l’amour, la liberté etla justice. Nul ne possède jamais une chance contre ceux dont lemental est spiritualisé. Même la maladie ne peut prendre racinechez ceux dont la mentalité est spiritualisée. La maladie peuts’approcher de ces gens et les menacer, mais tout ce qu’ils aurontà faire consiste à la regarder en face en prenant conscience que«Nous avons le Seigneur tout-puissant» en se tournant ensuitepour aller dormir, en laissant la lumière se produire, en laissantla liberté se manifester, en laissant la révélation s’accomplir surla terre dévoilant qu’il existe un Dieu. Alors, même l’athée verrales œuvres de Dieu, comme les ont vues Pharaon et Hitler etquelques autres qui ont vécu pour voir que Dieu existe et que Dieuest puissant – non seulement qu’Il est puissant, mais que leurpuissance à eux était nulle : Dieu seul était puissant.

Ne laissons personne nous persuader que la puissance spiri-tuelle va faire quoi que ce soit à quiconque ou à quelque chose.La puissance spirituelle est la seule puissance, la toute-puissance,et le mal, lorsqu’il entre en contact avec elle en quelque point que

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ce soit, disparaît. La femme qui avait une maladie eut seulementà s’approcher suffisamment près pour toucher la robe du Maître,et la maladie fut dissoute. Pourquoi ? Le Maître n’était pas entrain de combattre sa maladie. Il se contentait d’être là debout, saconscience éveillée au fait que : « Le Père qui demeure en moi, c’estLui qui fait les œuvres. ( Jean 14 : 10)... De moi-même je ne puis rienfaire... Si c’est moi qui rends témoignage de moi-même, mon témoi-gnage n’est pas vrai. » ( Jean 5 : 30, 31), mais il y a un Père au-dedansde moi, il y a une divine Présence, et c’est Lui qui fait les œuvres.

« L’Éternel agira en ma faveur, Il rendra parfait ce qui me concerne.(Psaume 138 : 8)... Il accomplira donc Ses desseins à mon égard. » ( Job23 : 14). De quel « Il » s’agit-il ? Du «Il » qui est au-dedans, de Celuiqui est plus grand que celui qui est dans le monde. Nous n’avonsrien à faire, sauf de connaître la vérité, de savoir que Dieu aumilieu de nous est puissant, puis de nous reposer sur cette réali-sation. N’essayez pas d’aider Dieu : Dieu a la capacité de S’aiderLui-même. Dieu est tout-puissant !

Dieu, au milieu de nous, est l’omniscient qui sait déjà ce qu’ilfaut faire. Notre Père céleste sait que nous avons besoin de ceschoses et c’est Son bon plaisir de nous donner le royaume, de nousdonner la liberté, la joie et l’abondance. Donne, donne ! Le maîtremot est toujours «donne», mais nous devons être assez paisiblespour recevoir ; il nous faut avoir assez de confiance pour recevoir ;il nous faut avoir assez de paix intérieure pour nous asseoir tran-quillement et nous reposer dans la joie et la confiance : Dieu aumilieu de moi est la toute-puissance.

Lorsque nous aurons perçu, ne serait-ce qu’un bref instant unetelle vision de Dieu, nous aurons un aperçu de ce que signifie lapuissance spirituelle. Que cela soit notre mot de passe, notre« sésame, ouvre-toi » ; que cela soit ce qui nous ouvre toutes lesportes – la puissance spirituelle. Alors, reposons-nous car nousn’essaierons pas de l’utiliser ; nous n’essaierons pas de l’acquérir ;nous n’essaierons pas de l’appliquer: nous nous contenterons d’enprendre conscience et de nous reposer en elle. Nous ne résiste-rons pas au mal, mais nous constaterons que le mal s’enfuit ; ilsera dissous. De manière normale et naturelle, l’harmonie serainstaurée.

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Vaincre le monde

Le type de guerre susceptible de se produire de nos jours nepourrait jamais aboutir à une victoire et cela pour quiconque.C’est pourquoi aucune personne jouissant de bon sens ne mettraen branle l’une de ces guerres qui nous menacent. La protectionqui est nécessaire ne s’obtiendra pas à l’aide de bombes supplé-mentaires ou de bombes plus efficaces – et cependant, je ne suispas un pacifiste. Je n’essaie pas d’empêcher qui que ce soit defabriquer des bombes. Mais le monde sera sauvé uniquement parla puissance spirituelle et la puissance spirituelle se manifesteuniquement par l’intermédiaire de la conscience des individus.La puissance spirituelle a toujours existé mais tant qu’elle n’estpas véhiculée par la conscience d’un Moïse, d’un Élie, d’un Jésus,d’un Paul ou de qui que ce soit d’autre ayant atteint ce niveau decompréhension, elle n’entre pas en manifestation. Par conséquent,la puissance spirituelle ne gouvernera cette terre par l’intermé-diaire de notre conscience individuelle que dans la mesure oùnous ne cesserons de nous remémorer ce terme «puissance spiri-tuelle» en souriant, sans redouter l’erreur, sans utiliser la puis-sance spirituelle contre l’erreur, en nous bornant à dire en nous-mêmes ces deux mots : «Puissance spirituelle».

Un jour, nous aurons dans ce monde un ensemble d’hommestouchés par l’Esprit ; ils se rencontreront et la paix régnera. Il yaura une paix définitive et elle s’établira par l’activité de l’Espritqui s’étend maintenant dans toutes les directions, touchant lespeuples de toutes les nations. Ceci est perceptible en certainsendroits, et moins évident ailleurs. Cela se remarque sous certainsaspects en certains endroits et est perceptible sous d’autres aspectsen d’autres cieux. Ceux qui ont été touchés par l’Esprit aident etpeuvent encore aider davantage l’humanité à recevoir cet attou-chement de l’esprit, grâce à leurs prières, en accomplissant desactes relevant de la Grâce – pardonner, prier pour des ennemis –mais par-dessus tout, en comprenant la nature du Messie.

Les Hébreux ont commis une grave erreur, non pas celle d’at-tendre le Messie, mais de croire que le Messie allait être unepuissance temporelle – un roi ou un général d’armée ou peut-être

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une combinaison des deux – et que non seulement elle détruiraitla domination romaine en terre sainte mais qu’elle ferait aussides réformes à l’intérieur de la Synagogue.

Cette bévue leur a coûté la démonstration de leur vie, parceque le Messie n’est rien de semblable. Le Messie parle et déclare :« Mon Royaume n’est pas de ce monde... Remets ton épée à sa place,car tous ceux qui tireront l’épée périront par l’épée »... Ils ne pou-vaient pas comprendre ou saisir ce langage. Leur rêve pendantdes siècles avait été d’avoir un Messie qui soit une combinaisondes attributs de roi, d’empereur et de général, mais voilà que leMessie, ce n’est pas cela du tout.

La plupart des gens se représentent Dieu comme un Roi tout-puissant ; ils chantent même des hymnes au Roi tout-puissant,au roi qui marche devant eux pour égorger leurs ennemis, au Roiqui conquiert des terres pour eux. Il en est résulté que chaquefois que des conquérants se sont avancés avec leurs armées, il y atoujours eu quelque espèce de ministre du culte ou de prêtre pourles bénir, comme si Dieu pouvait approuver ou bénir la conquêted’autres peuples. Les armées et les marines partent pour tuer etil se trouve toujours quelqu’un pour dire une prière en leur faveur.

Tout ceci se fonde sur l’enseignement erroné des anciensHébreux (non des modernes), selon lequel Dieu est un roi tout-puissant, dont la fonction est de veiller à ce que nos ennemissoient égorgés pour nous assurer la victoire. Toujours le mot «vic-torieux» revient dans les hymnes. Nous devons toujours être vic-torieux, ce qui serait juste si nous pouvions seulement être victo-rieux à la manière enseignée par le Maître : « J’ai vaincu le monde »( Jean 16 : 33) – non pas le monde de César, non pas le monde exté-rieur ; ce qu’il voulait réellement dire, c’est : «J’ai vaincu le mondeen moi; j’ai vaincu l’avidité, la convoitise, les ambitions folles ; j’aivaincu la sensualité, les faux désirs, les faux appétits. J’ai vaincuce monde en moi».

Au moment même où jésus disait : « j’ai vaincu le monde »,César continuait de plus belle à conquérir des peuples, et letemple hébreu avait atteint son niveau le plus bas de moralité etd’intégrité. Tout cela suivait son cours pendant que le maîtredisait : «J’ai vaincu le monde».

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Même lorsque nous avons vécu le monde spirituellement, undictateur sans scrupule peut être encore au faîte du pouvoir, ou labombe peut encore être menaçante. Cependant, il sera exact quenous avons vaincu le monde parce que nous ne craindrons ni labombe, ni le dictateur ; nous ne craindrons ni le péché ni la mala-die ; nous ne redouterons pas la tentation ; nous ne redouteronsni la pénurie, ni les limitations. Nous avons vaincu le monde.Pourquoi ? Parce que nous avons été touchés par le Messie. LeMessie a été élevé en nous ; le fils de Dieu a été exalté ; et main-tenant, après avoir été ainsi touchés, nous pouvons dire : « Si jevis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi » (Galates 2 :20)... « Je puis tout par celui qui me fortifie » (Philippiens 4 : 13) – leChrist qui demeure en moi, le Sauveur, le Messie, l’Esprit de Dieu.Quand nous faisons cette expérience d’élévation, il n’est plusnécessaire pour nous de nous soucier de notre vie, parce que cefils de Dieu exalté en nous va devant nous pour accomplir toutesles fonctions qui nous incombent.

Dieu est Esprit et doit être adoré en Esprit et en vérité. Dieuest Esprit et Dieu gouverne par l’amour, sans rien détruire, maisen révélant la non-existence de quoi que ce soit d’autre que la Pré-sence de Dieu. Par conséquent, lorsque nous prions, ne prions paspour que Dieu fasse quelque chose, mais prions simplement pourque le fils de Dieu soit exalté en nous, prions simplement pourque le Messie dirige notre vie. Nous ne demandons pas au Messiede vaincre nos ennemis ou nos concurrents ; nous prions pour quele Messie soit exalté en nous en tant qu’esprit d’amour, et c’est cequ’Il sera pour nous. Plus nous demeurerons dans la réalisationde Dieu et du Christ en tant qu’Esprit, plus grande sera notrepropre démonstration du Christ dans notre expérience.

Le danger est toujours de retomber dans les anciennes croyan-ces selon lesquelles Dieu ou le Christ est en quelque sorte un pou-voir et que lorsque nous aurons réussi à le saisir, nous seronscapables de damer le pion au plus grand magicien. Soyez assurésqu’il n’en sera rien. Nous ne vaincrons pas nos ennemis ; nous nevaincrons pas nos concurrents éventuels ; nous aurons simple-ment la vie, le mouvement et l’être dans une paix joyeuse, dansl’abondance et l’amitié, et nous vivrons par la Grâce et non par

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la force ou la puissance. Toutes choses sont accomplies par l’Es-prit, non par la force ou la puissance. C’est un Esprit de douceur.Dieu n’est pas dans la tempête ; Dieu n’est pas dans le péché, lamaladie ou les faux appétits ; Dieu n’est pas dans la pauvreté :Dieu est dans « le murmure doux et léger » (I Rois 19 : 12). Se mettreà vivre sous l’égide de Dieu, c’est adopter une vie dans laquellenous pouvons être si tranquilles intérieurement que, lorsque « lemurmure doux et léger» nous parle, il nous semble qu’il tonne.

La fonction du Christ

Le Christ n’est pas quelque chose d’extérieur à nous et qu’ilfaudrait rechercher. Le Christ est quelque chose qui est déjà au-dedans de nous, attendant de capter l’attention de notre oreille.De sorte que, dans la méditation, nous nous adressons à nous-mêmes, presque comme si nous parlions à nous-mêmes à l’inté-rieur de notre poitrine :

Qu’est-ce que le Christ ? Qu’est-ce que cet esprit de Dieu dansl’homme? Quelle est la fonction du Christ dans ma vie? Quelle estla nature de la Présence qui va devant moi pour aplanir mon che-min ? Quelle est la nature du Pouvoir qui est apparu à Moïsecomme « une nuée » et « une colonne de feu » (Exode 13 : 21) et comme« une manne » (Exode 16 : 14, 15) tombant du ciel ? Quelle est lanature du Père au-dedans de moi qui guérissait les maladies pourle Maître? Quelle est la nature de ce Christ au-dedans de moi quime permet de pardonner aux pécheurs?

Quelle est la nature de ce Christ qui est le pain, la nourriture,le vin et l’eau pour moi comme pour la femme se trouvant près dupuits et pour quiconque désirant venir à moi?

En méditant sur ce thème, la réponse surgira du dedans denotre propre être.

Ce Christ, ce Messie est au-dedans de nous. Le Messie n’estpas un homme qui doit venir et le Messie n’est pas un homme quiva revenir pour la seconde fois. Ce Christ, ce Messie, est l’Esprit

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de Dieu qui a été implanté en nous au commencement – non pasau commencement de notre parenthèse terrestre, mais au com-mencement, alors que nous ne faisions qu’un avec Dieu, au com-mencement où Dieu nous a formés à Son image et ressemblance.Au commencement, Dieu a implanté Son fils au milieu de nous,Son Christ, Son Messie ; et Sa fonction est de vivre notre vie ; Safonction est de nous élever ; Sa fonction est de nous racheter ; Safonction est de préparer des chemins pour nous ; Sa fonction est denous préparer des demeures. Ce Christ, ce Messie nous a étédonné au commencement. Il est actuellement bloqué à l’intérieuret nous devons ouvrir une voie par laquelle Il puisse passer pourSe déverser dans notre existence.

Au moment où l’Esprit de Dieu descend sur nous et où nousrecevons l’ordination, nous prenons conscience de la Présence dufils de Dieu au milieu de nous :

Il y a en moi un Quelque Chose qui demeure, une Présence, uneGloire. Il n’est pas là pour me glorifier : Sa fonction est de glorifierDieu, de démontrer ce qu’est la vie lorsqu’elle est gouvernée parDieu, de démontrer ce qu’est la vie lorsqu’elle est maintenue et sou-tenue par Dieu.

C’est alors que nous devenons les témoins de la grâce de Dieu,de la présence du Christ au-dedans de nous.

Soyons toutefois attentifs afin de ne pas faire du Christ unesorte de pouvoir temporel à acquérir pour réaliser des œuvrestemporelles. Soyons satisfaits de savoir que le Christ est un espriten nous et que nous pouvons tout faire par l’intermédiaire de ceChrist, avec amour, avec sagesse, avec bon sens, avec équité, avecmiséricorde, avec justice, et dans la paix. C’est cette réalisation –et elle seule – qui nous amène « la paix qui surpasse toute intelli-gence » (Philippiens 4 : 7). Il n’y a aucun moyen de recevoir la paixde «ce monde». Nous pouvons obtenir la renommée et la richesseet avoir plus d’ennuis que nous ne pouvions supposer. Car leMaître nous a précisé la différence: «Je vous donne ma paix: je nevous la donne pas comme le monde donne».

Quelle est la nature de Ma paix ? Humainement, nous n’ensavons rien et personne ne peut nous le dire. Ma paix est un état

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de sérénité qui descend sur nous, non pas à cause de quelque évé-nement heureux qui s’est produit dans le monde extérieur, maisà cause d’une chose merveilleuse qui s’est produite en nous. C’estune certitude que «Je suis avec toi, Je ne te quitterai jamais ; Jeserai avec toi jusqu’à la fin du monde». Nous pourrions presqueavancer dans la vie en chantant ce refrain, une fois que nousavons pris conscience que le Christ demeure en nous, que le Mes-sie est au-dedans de nous. Désormais, il n’y a plus lieu de se fairedu souci, ou d’avoir peur : il y a une Présence invisible qui renddroit notre chemin.

La paix sur la terre ne sera pas obtenue grâce aux seuls effortshumains. La paix sur terre est un don de Dieu, don que l’hommedoit recevoir dans le temple de son propre être.

Nous pouvons savoir, en observant notre propre degré de paci-fisme (notre propre degré d’incapacité à combattre les autres) àquel point le Christ a pénétré dans notre Âme, à quel point nousavons reçu le don de Dieu – Son Fils. L’élévation du Christ aumilieu de notre être, c’est le don de Dieu. Si nous ne l’avons pasencore reçu à un degré suffisant, c’est encore possible. Nousconnaissons la marche à suivre : l’introspection, la méditation, lacommunion intérieure, la reconnaissance du fait que le fils deDieu demeure en nous et qu’Il est prêt à nous parler à tousmoments. En fait, Il nous parle même lorsque nous ne L’enten-dons pas. Il n’a pas cessé de tonner à notre intention au cours desâges.

C’est de la parole de Dieu que nous vivons – non de pain oud’argent. C’est par la parole de Dieu qui se fait chair que noussommes nourris, vêtus, logés. C’est par la parole de Dieu qu’uneGrâce divine nous prend en charge et nous fait vivre en paix. C’estce don de Dieu dans le temple de notre propre être qui établit lapaix entre nous et notre prochain – amis ou ennemis, proches ouéloignés. C’est la grâce de Dieu dans notre cœur, le Christ quipénètre dans notre Âme, qui instaure la paix entre nous. Riend’autre ne peut nous la donner, rien d’autre ne peut la maintenir,et nous ne pouvons jamais trouver notre soutien ou notre immor-talité d’une manière autre que par cette communion intérieureau moyen de laquelle nous entendons « le murmure doux et léger»

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prononcer la parole de Dieu. «Comme volent les oiseaux», nouslaisserons l’esprit accomplir sa tâche, exactement comme s’ils’agissait d’oiseaux qui volent: normalement, naturellement, nousLe laisserons voler. Laissons-Le voler. Laissons-Le faire Son tra-vail, laissons Dieu agir. Que la lumière soit et nous contemplonsla lumière. Que le firmament soit et nous constatons qu’il y a unfirmament. Contemplons Dieu à l’ouvrage et résistons à la ten-tation de rechercher un pouvoir à utiliser, de découvrir une véritéà utiliser, ou de rechercher quoi que ce soit qui puisse nous servir.Au lieu de cela, nous nous détendrons dans la certitude que Dieuest Esprit, et que cet Esprit nous a promis de ne jamais nousdélaisser ou nous abandonner. Il a toujours été avec nous, maisnous L’avons négligé ; et non seulement nous L’avons négligé,mais nous n’avons pas su que Sa nature était l’omnipotence ; desorte que nous avons essayé de L’utiliser contre certaines choses.Il n’existe rien contre quoi L’utiliser ! Quelle que soit la chose quinous semble mauvaise, c’est une apparence, et nous n’avons pasle droit de juger d’après les apparences. Nous devons cesser decombattre l’erreur, d’essayer de la vaincre, ou de compter sur Dieupour la vaincre, afin de reconnaître que «Dieu au milieu de moiest tout-puissant». C’est alors que nous saisirons la nature de lapuissance spirituelle, et que le silence révélera la Parole faitechair.

Aloha,

Joël

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