Lettre de la miniature numéro 22. Janvier 2014...2014/03/28  · Demachy : Promeneurs dans des...

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La Lettre de la Miniature N° 22. Janvier 2014. Rédaction : ©Nathalie Lemoine-Bouchard. Tous droits réservés. ISSN 2114-8341 Sommaire p. 2 Anecdotes - une mystérieuse annonce - la duchesse de La Rochefoucauld et la ressemblance du portrait de William Short par Laurent p. 2 Peintre en miniature, du nouveau sur : - Lirelli dit Lirelle. p. 3-4 Gros plan sur : - Une miniature de J.F. Tielker à l’Historial de Vendée p. 5- 9 Peintre en miniature : - José María Delgado y Meneses par Eloy Martinez Lanzas p. 10 Peintre en miniature nouvellement répertoriés en France : Lalende ; de Lamotte ; Lamotte-Lesseps ; Langeveil ; Lanier ; M. de Lirou neveu. p. 11 Actualités de Lemoine-Bouchard Fine Arts : - Galerie : Ernestine Bigarne, née de Labroue : Portrait de son mari et Portrait de Jeune femme en pendant. Demachy : Promeneurs dans des ruines antiques. - Expertise : vente Artcurial, à Drouot, le 7 février ; vente Ader, Drouot, le 12 mars p. 1 Bibliographie : Warts and All: The Portrait Miniatures of Samuel Cooper. Bibliographie Rutherford Emma et Bendor Grosvenor: Warts and All: The Portrait Miniatures of Samuel Cooper, Londres, 2013. 205 pages, et 125 illustrations en couleur. Couverture souple, 30 x 21cm. En anglais. Soixante-cinq portraits de cet artiste du XVIIe siècle, l’un des plus fameux de l’école anglaise, sont analysés à l’occasion de l’exposition qui lui a été consacrée en décembre à Londres. Sa vie, sa technique, les costumes et la mode dans son art et un gros plan sur son portrait d’Oliver Cromwell. ISBN: 9780992726409 Prix : £25.00. Disponible à la librairie Thomas Heanage Art books à Londres ; [email protected] réf: 097909 20863 Musées Les miniatures du Victoria & Albert Museum, sont en ligne, ou presque toutes, sur le site du musée. Il manque notamment des photos d’oeuvres conservées ans la Prints and Drawings Study room, mais on y trouvera les miniatures sur boîtes en or de la Gilbert Collection en prêt au V&A depuis 2008. Les notices « varient en qualité et en fiabilité » selon les responsables du site, et sont régulièrement enrichies depuis 2012. Il est possible de leur écrire pour suggérer des améliorations. http://collections.vam.ac.uk Antonio TOMASICH (Almeiria, 1815 Madrid, 1891). Jeune Homme au nœud papillon, 1844 6,2 x 5,2 cm (détail) (Lemoine-Bouchard Fine Arts) Dans cette édition, 6 peintres en miniature nouvellement répertoriés. Ont participé à ce numéro : S. Bechet, P. Kruckman, D. Lemoine-Leboiteux, E. Martinez Lanzas, M. Pétard, A. Störkel, J-P. Remaud, J.-L. Vial, I. Wiercinska. Le musée Cerralbo et le Prado, Madrid La Lettre de la Miniature propose à chaque numéro un gros plan sur quelques artistes, une miniature ou une collection ; l’actualité de Lemoine-Bouchard Fine Arts (Galerie et Expertise) ; l’actualité de la Recherche et des musées. N’hésitez pas à nous communiquer informations ou recherches en cours. Bonne lecture, et tous nos vœux de très bonne année 2014 !

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Fine A

La Lettre de la Miniature

N° 22. Janvier 2014. Rédaction : ©Nathalie Lemoine-Bouchard. Tous droits réservés. ISSN 2114-8341

Sommaire

p. 2 – Anecdotes

- une mystérieuse annonce

- la duchesse de La Rochefoucauld et la ressemblance du portrait de William

Short par Laurent

p. 2 Peintre en miniature, du nouveau sur :

- Lirelli dit Lirelle.

p. 3-4 Gros plan sur :

- Une miniature de J.F. Tielker à l’Historial de Vendée

p. 5- 9 – Peintre en miniature :

- José María Delgado y Meneses par Eloy Martinez Lanzas

p. 10 – Peintre en miniature nouvellement répertoriés en France :

Lalende ; de Lamotte ; Lamotte-Lesseps ; Langeveil ; Lanier ; M. de Lirou

neveu.

p. 11 – Actualités de Lemoine-Bouchard Fine Arts :

- Galerie : Ernestine Bigarne, née de Labroue : Portrait de son mari et Portrait

de Jeune femme en pendant. Demachy : Promeneurs dans des ruines antiques. - Expertise : vente Artcurial, à Drouot, le 7 février ; vente Ader, Drouot, le 12 mars

p. 1 Bibliographie :

Warts and All: The Portrait Miniatures of Samuel Cooper.

Bibliographie

Rutherford Emma et

Bendor Grosvenor: Warts

and All: The Portrait

Miniatures of Samuel

Cooper, Londres, 2013.

205 pages, et 125

illustrations en couleur.

Couverture souple, 30 x

21cm. En anglais.

Soixante-cinq portraits de

cet artiste du XVIIe siècle,

l’un des plus fameux de

l’école anglaise, sont

analysés à l’occasion de

l’exposition qui lui a été

consacrée en décembre à

Londres. Sa vie, sa

technique, les costumes et la

mode dans son art et un gros

plan sur son portrait

d’Oliver Cromwell.

ISBN: 9780992726409

Prix : £25.00. Disponible à

la librairie Thomas Heanage

Art books à Londres ;

[email protected]

réf: 097909 – 20863

Musées Les miniatures du Victoria

& Albert Museum, sont en

ligne, ou presque toutes, sur

le site du musée. Il manque

notamment des photos

d’oeuvres conservées ans la

Prints and Drawings Study

room, mais on y trouvera les

miniatures sur boîtes en or

de la Gilbert Collection en

prêt au V&A depuis 2008.

Les notices « varient en

qualité et en fiabilité » selon

les responsables du site, et

sont régulièrement enrichies

depuis 2012. Il est possible

de leur écrire pour suggérer

des améliorations.

http://collections.vam.ac.uk

Antonio TOMASICH

(Almeiria, 1815 – Madrid, 1891).

Jeune Homme au nœud papillon, 1844

6,2 x 5,2 cm (détail)

(Lemoine-Bouchard Fine Arts)

Dans cette édition, 6 peintres en

miniature nouvellement répertoriés.

Ont participé à ce numéro : S. Bechet, P.

Kruckman, D. Lemoine-Leboiteux, E.

Martinez Lanzas, M. Pétard, A. Störkel,

J-P. Remaud, J.-L. Vial, I. Wiercinska.

Le musée Cerralbo et le Prado, Madrid

La Lettre de la Miniature propose à chaque numéro un gros plan sur quelques

artistes, une miniature ou une collection ; l’actualité de Lemoine-Bouchard

Fine Arts (Galerie et Expertise) ; l’actualité de la Recherche et des musées.

N’hésitez pas à nous communiquer informations ou recherches en cours.

Bonne lecture, et tous nos vœux de très bonne année 2014 !

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Anecdotes :

Une mystérieuse annonce

Il était habituel, dans les années 1780, de voir les peintres itinérants passer des annonces dans les gazettes

locales à leur arrivée dans une ville en quête de clientèle. Ces encarts font connaître de nombreux artistes

jusqu’à ce jour non répertoriés dans les dictionnaires et viennent grossir les rangs de ceux qui ont pratiqué

la miniature. Il est des cas où l’artiste ne dévoile pas son nom, comme dans celle-ci où l’on est bien en

peine, aujourd’hui, de savoir de qui il s’agit :

« Une jeune Dame, Peintre en miniature, sœur du Peintre de la Reine, arrivant de Paris, prévient les

personnes qui désireroient se faire peindre, qu'elle ne restera que quelques jours en cette ville ; elle ne

demande que deux séances pour rendre le portrait parfait. Son prix eft de 3 louis pour un dessus de boite, 4

louis pour une bague , & 6 louis avec une main. S'adresser chez M.Lecanu, Huissier au Parlement … ».

( Journal de Rouen, 1er

décembre 1787, p. 6).

Plusieurs artistes pouvaient revendiquer le titre de « peintre de la reine » : Joseph Ducreux, Elisabeth Vigée

Le Brun, Jean-Laurent Mosnier, Jean Pillement …

La duchesse de La Rochefoucauld et la ressemblance du portrait de William Short par Laurent

La duchesse de La Rochefoucauld (1763-1838) rencontra à 26 ans William Short, jeune ambassadeur

américain en France, successeur de Thomas Jefferson ; ils vécurent une histoire d'amour passionnée à

l’époque de la Révolution, dont la correspondance de la duchesse, récemment publiée, rend compte. Quatre

lettres font état du portrait en miniature de Short : celle écrite du château de La Roche Guyon le 12 juin

1796 parle de la réalisation en cours : « … J’espère que M. Laurent* n’aura pas fait de difficultés de

souscrire aux remarques faites sur son ouvrage, je suis persuadée qu’alors il n’y aura plus rien à y désirer,

je m’en fait un bonheur réel et plus grand peut-être que vous ne pouvez penser ; il me semble que vous

avez dû y aller hier en me quittant, il faut surtout éloigner un peu les yeux, les rendre moins ouverts et que

le corps et le visage soient moins gras ; les trois défauts réparés, l’image ressemblera à son modèle, c’est

tout ce que je puis désirer. » Le peintre refusa probablement de changer la place des yeux car cinq jours

plus tard … « Ce que vous me dites du portrait me fait de la peine, je ne le désire pas flatté, mais exact, et

les yeux restant comme ils sont, je crains que celui nuise à la ressemblance. Enfin, nous verrons, les autres

réparations peuvent avoir fait disparaître le défaut… ». En juillet 1798, la duchesse, à Acosta, écrit avec le

portrait « ouvert sur mon écritoire, je le baise et je pense que mes lèvres s’appuient sur la même place où tu

as mis les tiennes par complaisance pour moi… » ; et le 30 juillet 1798 : « il me semble qu’il est plus

ressemblant qu’il ne m’avait paru, j’y cherche chaque trait en particulier, et tous me paraissent exacts, aux

yeux près cependant, qui le sont moins que le reste. La coiffure devrait ajouter beaucoup de changements,

mais je vous ai vu si longtemps avec une semblable que je vous retrouve aisément sous les cheveux

poudrés… »

Bibl. : Lettre de la duchesse de La Rochefoucauld à William Short, ed. Le Temps retrouvé, Mercure de

France, 2001, p. 206, 209, 216-17, 222. *édition présentée et annotée par Doina Pasca Harsany, qui pense

que le Laurent auteur de la miniature est « probablement Pierre Laurent, graveur assez fameux » ; ne

s’agit-il pas plutôt du peintre en miniature Jean Antoine Laurent (Baccarat, 1763 - Epinal, 1832), établi à

Paris au n° 487 rue Saint Nicaise de 1791 à 1800 ?

Peintres en miniature, du nouveau sur : LIRELLI dit LIRELLE Monsieur (actif en France en 1776- 1809).

Peintre en miniature italien. On le savait actif de 1776 à 1790, de passage à La Rochelle en 1776, à Genève

en 1783, à Bordeaux en 1790. Il continua à peindre bien après la Révolution. En effet, en 1809, nous le

retrouvons à Lyon : « Le sieur Lirelli, peintre en portraits, en grand et en miniature, très connu pour la

parfaite ressemblance, est logé chez M. Giraud, dégraisseur, place du Plâtre, N° 27 ».

Bibl. : Petites Affiches de Lyon, 6 mai 1809, p. 6. Thieme et Becker. Lemberger. Schidlof, 1964, p. 509.

Du Pasquier, 1974, cité p. 16. Blättel.

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Gros plan sur : une miniature de J.-F. Tielker à l’Historial de Vendée

La découverte d’un portrait d’officier peint vers la fin du XVIIIe siècle par l’Allemand Johann Friedrich Tielker

(Brunswick, 13 juin 1763- Brunswick, 11 août 1832) dans les réserves du Conservatoire des musées et

expositions de Vendée, aux Lucs-sur-Boulogne, montre, s’il en était besoin, que les portraits en miniature ont

beaucoup voyagé. L’artiste, que l’on sache, ne travailla pas en France. Il débuta en dessinant des silhouettes

puis se mit à la miniature. Artiste itinérant, on peut le suivre à travers ses déplacements en Allemagne, où il est

signalé notamment à Celle (1784), Münster, Osnabrück, Hanovre, Aix-les-Bains (1788), Brême, Hambourg,

Lübeck, Brunswick (fin 1789), Francfort (1790-1792). Fin 1792, il était à la Cour de Darmstadt. En 1793, il

séjourna à Mayence, alors occupée par les Français, puis il s’établit plusieurs années à Berlin.

Parmi les portraits de cette époque berlinoise, figurent celui de La reine Friederike de Prusse, daté de 1794, vue

de face à mi-corps, en robe blanche, un châle blanc sur les épaules croisé sur la poitrine et un fichu blanc dans

les cheveux, ovale, H. 7,6 cm (collection de l’architecte Kurt Jahn [1903-1978] ; Christie’s Paris, 9 juillet 2008,

n° 125, non repr.), celui de son père Karl II duc de Mecklembourg-Strelitz (1741-1816), daté de la même année

1794, diam. 4,6 cm (coll. Tansey, Celle, Allemagne), et celui du pianiste virtuose Friedrich Heinrich Himmel

(Treuenbrietzen, 1765 - Berlin, 1814), compositeur, maître de chapelle à la cour de Berlin à partir de 1796 ; ce

portrait, peint vers 1796-1800, est connu par la gravure faite par Franz Karl Tielker (1765-1845) (Bibliothèque

nationale de France).

Tielker quitta Berlin en 1802 pour Riga via Königsberg, puis arriva à Saint-Pétersbourg en mars 1804. Ses vues

panoramiques de la ville lui valurent du succès et, infatigable voyageur, il partit pour la Chine vers 1805 en tant

que dessinateur attaché à une mission diplomatique. De retour en Russie en 1806, il y passa le reste de sa

carrière, entrecoupée de quelques voyages en Allemagne, à Riga et en Autriche, jusqu’en 1826 où il rentra dans

sa ville natale. Après un dernier voyage à Riga en 1828, il mourut à Brunswick en 1832.

Le jeune militaire représenté est anonyme dans les collections vendéennes. Il s’agit d’un officier supérieur,

comme l’indiquent les riches épaulettes argentées à grosses torsades sur son uniforme bleu, notées par JL Vial.

Selon Michel Pétard, la coupe générale de la tenue peut la situer globalement entre 1796 et 1804. Dans cette

fourchette de datation, qui écarte l’hypothèse d’un portrait réalisé à Mayence pendant l’occupation française,

Tielker se trouvait alors principalement à Berlin et dans le Nord-Est de l’Allemagne jusqu’à son départ pour la

Lituanie en 1802. …/…

JOHANN FRIEDRICH TIELKER (Brunswick, 1763 - 1832)

Boîte en métal, décorée sur le couvercle d’une Cour de ferme animée de personnages et renfermant

un portrait d’officier sur ivoire signé en bas à droite Tielker (Conservation des musées et

expositions de Vendée à l’Historial de la Vendée, aux Lucs-sur-Boulogne, inv. 2001.19.459.1-2)

Diam. non communiqué. Photos © Historial de Vendée, repr. interdite.

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Une miniature de J.-F. Tielker (suite) En dépit d’un peu d’oxydation à la gouache qui ajoute des nuances orangées absentes à l’origine, M. Pétard a

noté que la cocarde arborée au chapeau, blanche à centre bleu (détail ci-dessous à droite), affiche à son avis

les couleurs de la Bavière. Quant au sabre à monture de fer, à caractère germanique, il peut être d’un type

usuel dans un corps de cavalerie.

Comme l’artiste n’est pas signalé dans le sud de l’Allemagne à cette époque, il faut supposer que le jeune

homme portraituré s’est, trouvé, lui, dans la région de Berlin pour se faire peindre.

Quant à l’uniforme bleu clair, couleur que l’on trouve aussi en Bavière, aucun des spécialistes consultés n’a

pu l’identifier à ce jour. Tout porte à croire qu’il s’agit d’un uniforme agrémenté de passementeries

commandées par ce jeune homme à son tailleur. Comme tous les officiers supérieurs, il pouvait afficher une

tenue empreinte de fantaisies autorisées par son grade et sa fortune… Vu âgé probablement de moins de

trente ans, il a fière allure ; la pose adoptée par l’artiste lui permet de montrer à la fois le sabre qu’il tient de

sa main droite gantée et les deux chevrons sur sa manche.

Le jeune homme porte deux décorations sur la poitrine ; la première à gauche en préséance, à ruban noir, est

celle de l’ordre de Saint Jean de Jérusalem et indique qu’il était un cadet de l’ordre de Malte. Le chapitre de

l’ordre de Malte a été créé en 1781 en Bavière.

La deuxième décoration montre un ruban où le bleu est

présent sans être uniforme, le détail n’est pas très

précisément tracé par l’artiste, et une croix grecque blanche

attachée à un support. Les recherches de l’Historial de

Vendée se sont orientées vers l’ordre polonais de Virtuti

militari, dont le ruban bleu a un liséré noir, mais les

spécialistes polonais consultés ne reconnaissent pas cette

décoration. L’ordre de Virtuti militari fut créé par le roi de

Pologne Joseph Auguste Poniatowski en juin 1792 lors de

la guerre entre la Pologne et la Russie, supprimé en janvier

1794 et réintroduit en 1806. Il n’était donc pas décernée à

l’époque où Tielker fit le portrait. Toutefois un ajout

postérieur de décoration n’est jamais à exclure. Peut-être s’agit-il de la kurpfalz-bayerische Militär-

Ehrenzeichen (médaille militaire du Palatinat et de Bavière) décernée dès 1795 puis érigée en 1806 en ordre

militaire de Maximilien-Joseph de Bavière, qui aura un ruban noir à lisérés bleu et blanc (fig. ci-dessus à

droite). Dans ce cas, des recherches dans la liste des récipiendaires permettrait d’obtenir de nouvelles pistes

d’identification. Cette médaille militaire fut donnée à des officiers ayant au moins le grade de colonel-

lieutenant (19 médaillés en 1795), pour acte de bravoure dans la guerre contre la France en 1793 et 1794.

Tous nos remerciements aux correspondants et spécialistes consultés. N. L-B.

Tielker, Cour de ferme animée de

personnages,

sur le couvercle de la boîte (peu lisible en

raison du verre malade).

Tielker, détail de la cocarde blanche et

bleue

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Peintre en miniature : José María Delgado y Meneses (Sanlúcar de Barrameda, 1764-Madrid, 1855) Par Eloy Martinez Lanzas de Las Heras

Meneses est arrivé à Madrid vers 1784 venant de Sanlucar de Barrameda, ville où il est né en 1764 1, fils

de Lucrecio Meneses et Gertrudis Delgado Garzón. Sa ville natale est située sur la gauche de l'estuaire du

fleuve Guadalquivir, à seulement 52 km de Cadix, et elle avait connu une grande importance dans la

colonisation et l'évangélisation de l'Amérique au cours des XVe et XVIIe siècles. Mais quand José Maria

Delgado Meneses naquit, Sanlúcar avait perdu de sa valeur stratégique, à cause de la chute de la maison

de Medina Sidonia, en 1641, et de la délocalisation de la Chambre de commerce de Cadix en 1711. Le

tremblement de terre de Lisbonne du 1er novembre 1755, affecta la ville, détruisant de nombreux

bâtiments et causant de nombreuses victimes.

Cadix et toute sa province a été touchée par ce tremblement de terre. Toutefois, quelques années plus tard

elle connut à nouveau une croissance démographique et économique grâce à la perte du monopole de

Séville avec l'Inde. La famille Meneses avait emménagé à Cadix, comme l'avaient fait de nombreux

étrangers attirés par l’activité autour de ce port actif et stratégique. Ce fut le cas, entre autres, du peintre

Guillaume-Gabriel Bouton arrivé en 1765 de Lisbonne, où il a représenté en miniature, lors d'un bref

séjour dans la capitale portugaise, des membres de la Cour de Joseph Ier de Bragance (1714-1777),

comme Don Sebastiao Carvalho e Melo, Ier marquis de Pombal (1699-1782) ou le marquis de Vradille,

vice-roi du Brésil.

C’est à Cadix qu’est né l'un des meilleurs miniaturistes

européens, le peintre franco-espagnol José Maria Bouton

(Cadix, 1765-Chartres, 1823), fils de Guillaume (Cuxac

d’Aude, 1730-Toulouse, 1782). Il a été formé à la

miniature avec son père qui avait à Cadix une école

privée où le jeune José María Meneses, de quatre ans plus

âgé que José Bouton, a sûrement été formé. Les deux

garçons sont devenus camarades. Nous pensons

également qu'un autre talent y aurait étudié, le

miniaturiste espagnol José Brioso 2. Dans le beau portrait

d'officier signé par Brioso (fig.1, ci-contre), on peut

observer l'esthétique française qui s’est propagée parmi

les artistes andalous du dernier tiers du XVIIIe siècle.

Cette esthétique est basée sur la pureté du dessin avec une

légèreté de la touche et un pointillisme à peine

perceptible; des caractéristiques que nous retrouvons dans

l’œuvre de Meneses.

fig. 1. José BRIOSO

Portrait d’un officier de l’armada

espagnole, vers 1810, diam. 6,5 cm

(coll. Don Shelton, Auckland, Nouvelle-Zélande)

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José María Delgado y Meneses (suite)

Parmi les autres artistes espagnols actifs à Cadix, citons aussi José Miguel de Roxas et Sarrio, comte de

Roxas et marquis de Bosque, né à Alicante en 1786, éduqué et formé comme miniaturiste à Cadix. Son père

Nicolas Rojas, capitaine, a fondé l'Académie des Beaux-Arts situé dans le couvent de San Francisco, Place

de la Mina, actuel musée de Cadix.

Entre 1791 et 1794, s’y rencontre aussi un autre peintre remarquable de portraits et miniatures, né en Suède

mais académicien français, Adolf Ulrik Wertmuller (Stockholm, 1751-Wilmington, 1811) ; il a dû arriver

vers 1791, après un bref séjour à Madrid où il est venu en 1790 de Bordeaux, ville où il s'était installé en

1788. Dans la capitale du royaume, il a peint la marquise de Santa Cruz, les ducs d'Albe et le marquis de

Brancaforte. Mais l'hostilité des peintres espagnols et le manque de travail l'ont obligé à quitter Madrid et à

se diriger vers le sud de la péninsule. Dans la ville portuaire et animée de Cadix, il a trouvé de nombreuses

commandes, à la fois de l'aristocratie locale et d’hommes d'affaires3. Rappelons d’ailleurs que les villes

portuaires ont toujours attiré les miniaturistes en raison de la présence de voyageurs sur le départ, désireux

de laisser un souvenir à leurs proches ou d’en emporter le portrait.

Delgado y Meneses a montré très tôt sa prédisposition pour le dessin, si l’on en croît Mariano Tomas 2. Ses

miniatures de jeunesse sont perdues et les premières connues remontent aux environs de 1800 quand l’artiste

avait environ 36 ans. L’artiste s’était formé à la miniature à Cadix durant plusieurs années et avait pu trouver

des commandes dans sa région natale car San Fernando et Cadix étaient des villes ouvertes où il y avait une

bourgeoisie commerciale tout au long du XVIIIe siècle 4. Quand la famille Bouton partit à Toulouse en

1775, Meneses décida d’aller à Madrid, où il espérait terminer sa formation artistique et poursuivre sa

carrière. Meneses retrouva quelques années plus tard, vers 1803, José Maria Bouton à Madrid 5. Bouton

travailla à la cour de Charles IV et de Marie-Louise et son travail fut rapidement apprécié ; il obtint le poste

de peintre de cour sans être payé en 1805.

Observons le portrait fait par Bouton pendant le

séjour à Madrid de Don Fernando Aguilera et

Contreras XVe marquis de Cerralbo (1784-1838)

conservé au Musée Cerralbo de Madrid (fig. 2, ci-

contre). Bien qu'ils partagent la même esthétique

néoclassique, l’œuvre de Meneses nous semble plus modeste

et de moindre importance que celle de Bouton. Dans les

quelques portraits de Meneses qui nous sont parvenus (voir

des exemples page suivante), les résultats sont inégaux, avec

des lacunes dans ses compositions et des erreurs de dessin,

que nous ne trouvons pas dans les portraits de Bouton,

démontrant, eux, une technique plus raffinée qui le place au-

dessus des miniaturistes espagnols de l'époque.

Fig.2 José Maria BOUTON (Cadix, 1765-Chartres, 1823)

Don Fernando Aguilera et Contreras, marqués de

Cerralbo, diam. 6,5 cm, signé et daté 1805 au revers

© Musée Cerralbo de Madrid, inv. 28847.

Reproduction interdite

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José María Delgado y Meneses (suite)

Le portrait en miniature était très apprécié en Espagne à l’époque néoclassique, et de nombreux peintres miniaturistes

ont eu l'occasion d’y prospérer. On a dit que la demande pour ce type de portraits a augmenté vers la fin du siècle. A la

cour de Charles IV-Marie-Louise de Parme et de Joseph I, on trouvait de nombreux miniaturistes venus du reste du

royaume 6. Ils durent s'adapter et rivaliser avec les artistes européens séjournant en Espagne à la fin du XVIIIe siècle

7.

Le résultat a été l'augmentation substantielle de la qualité de leur production. Le premier tiers du XIXe siècle sera un

moment de vraie splendeur de la miniature espagnole dans la mouvance de Bouton et de l'énigmatique William

Ducker.

A son arrivée à Madrid, Meneses s’est inscrit à l'Académie de San Fernando rue Alcala, pour étudier et se perfectionner

dans la miniature. Son travail a été apprécié par les classes moyennes et aristocratiques de la capitale. Il s’est introduit à

la cour de Charles IV et de Marie-Louise, où il reçut ses premières commandes. Il a fait un portrait en miniature de la

reine en 1801, qui compte parmi ses plus belles productions (fig. 3). Une autre effigie de la reine signée de 1803 la

montre à mi-corps de trois-quarts à droite, dans un format ovale (coll. privée) ; un troisième portrait daté de 1804

appartient au Patrimoine royal.

Le Portrait d'une inconnue (fig. 4), appartenant probablement à l'aristocratie de Madrid, signé et daté 1806,

compte parmi ses premières productions madrilènes. Les fautes de dessin et une raideur dans la position du

modèle sont encore visibles. Cependant, ses portraits vont gagner en fermeté et en maîtrise du dessin au fil

des ans, comme on le constate dans d’autres portraits de femmes des années 1810 (fig. 5-8 page suivante).

Le portrait du musée du Prado, daté de 1811, ou celui d'une Dame inconnue, à mi-corps de trois-quarts à

droite, daté 1812, avec des cheveux noirs bouclés et une robe blanche à manches ballons, sur un fond foncé

sans ombre (fig. 7), probablement fait à Madrid au cours d'une période difficile de l'histoire de la ville, sont

des exemples de ce que l’on vient de décrire.

7

Fig.3. José María DELGADO y MENESES Reine María Luisa de Parma. Miniature signée et datée

à gauche: Meneses/1801, H.7,2 cm, L. 5,5 cm

Etude Rossini, París, 14 mars 2013, n° 35.

Fig. 4. José María DELGADO y MENESES Inconnue. Signée et datée à droite: J.D. Meneses fecit año 1806. Diam. 65 mm.

© Coll. Martínez Lanzas-de las Heras (inv. 457) Espagne

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Peintre en miniature : José María Delgado y Meneses (suite)

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Fig. 5. José María DELGADO y MENESES Femme au foulard, miniature datée 1811

© Musée du Prado, Madrid, Inv. O-696

repr. interdite

Fig.6. DELGADO y MENESES Dame en blanc. Circa 1810. H.6 cm, L. 5,5 cm ©Balclis, Barcelone, Noël 2008, Lot

309B

Fig.8. DELGADO y MENESES Dame en bleu. Circa 1810

Diam. 65 mm. ©Balclis. Barcelone,

Noël 2008, Lot 309A

Fig.7. DELGADO y MENESES Inconnue. Miniature signée et datée à droite: Meneses/ 1812 Diam. 57 mm © Collection Martínez Lanzas-de las Heras (inv. 360). Espagne. repr. interdite

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José María Delgado y Meneses (suite et fin)

La demande espagnole de portraits s’intensifia à partir de 1806, avant la révolte du 2 mai 1808 ouvrant une

parenthèse pendant la guerre d'indépendance. Meneses reprit son activité au retour de Ferdinand VII en 1814,

exécutant des copies de miniatures de la collection royale et de l'Académie. En 1808, il s'était installé dans la

rue de la Salud et en 1810, on le retrouve dans la rue de San Bartolomé. En 1833, il avait son atelier dans la

rue Valverde 8.

Les œuvres localisées de Meneses sont rares actuellement. Il y en a sans doute dans des collections privées ou

non identifiées dans des musées. Leur découverte future nous permettra de faire une meilleure évaluation de

son travail. Meneses, bien qu’il n’a pas atteint la qualité et la maîtrise de Bouton ou de Ducker, reste l’un des

meilleurs miniaturistes espagnols néoclassiques. Il a réussi semble-t-il à capter la ressemblance, donna à ses

modèles une expression aimable, et fit passer le sentiment d’intimité et de proximité avec la personne

représentée. Meneses a vécu plus de 90 années et son travail a évolué vers un portrait romantique, plus riche

en détails et en profondeur psychologique. Le Museo del Romanticismo de Madrid conserve une série de

portraits d'enfants de la famille Miralpeix, dont celui de Don Manuel Miralpeix enfant, vers 1825, fils de Don

Francisco Miralpeix, vu aux ¾ dans un jardin, tenant une rose blanche et un cerceau (rect. H. 6 cm, L. 4,5

cm ; inv. CE1474) qui montre la qualité de son œuvre atteinte alors. L’artiste doit être mort à Madrid vers

1855. On ignore encore s’il s’est marié et s’il eut une descendance.

Eloy Martinez Lanzas.

Notes

1. Dans la bibliographie espagnole, Joaquin Ezquerra del Bayo, (Apuntes para la historia del retrato-miniatura, 1914, “Exposición de la miniatura-retrato en España” in Arte España, 1907), Juan de la Encina (La miniatura en España.

1916), José A. Gomis (Las miniaturas-retratos), Paulina Junquera (Miniaturas y retratos en el Palacio de Oriente),

Miguel Osorio y Bernard (Galería biográfica de artistas españoles del siglo XIX), J.F. Ràfols (Diccionario de artistas españoles del s. XIX), Perera (Miniaturas y miniaturistas españoles, en Arte Español, 1942), Carmen Espinosa Martín

(Las miniaturas del Museo del Prado, 2011), etc., placent l'année de naissance de Delgado et Meneses en 1764, sans fournir la date exacte que l’on ignore.

2. Mariano Tomas, La miniatura retrato en España, 1953. Tomas, p. 67, dit que Brioso est originaire de Cadix. Plusieurs personnes fameuses du nom de Brioso sont liées à Cadix. Entre autres : José Brioso Trujillo, né à Cadix en

1724, fils de Julian Brioso, épousa Maria Josefa, et fut l'un des premiers colons en Uruguay, en 1763 (Contribution

espagnole au règlement de Maldonado au XVIIIe siècle) ; et José Brioso et Ruiz, originaire de Cadix, auteur de "Museo Artístico y Filosofía de la Noble Pintura», publié en 1866 ; dans cet ouvrage, à propos du peintre José Brioso

mentionné, peut-être son propre père, il écrit : «C'était un excellent professeur et assistant miniaturiste et de dessin à l'Académie des Beaux-Arts de Cadix ». 3. Sur la carrière de Wertmüller en Europe, voir notamment Ives Bottineau, L'Art européen à la Cour d'Espagne au XVIIIe siècle, RMN, París, 1979 ; et Christian Taillard, Le Port des Lumieres. La peinture à Bordeaux, « A.U. Wertmüller à Bordeaux (1788-1790) », MBA de Bordeaux & CO. édit., 1989, p. 335 et suiv. Wertmüller s’embarqua pour l'Amérique en 1794.

4. Cadix est une ville active grâce à ces arsenaux et ses activités maritimes, en compétition avec Ferrol et Carthagène. En 1765, avec le décret du libre-échange, le port a intensifié son trafic maritime international. On y trouvait des chambres de

commerce, les employeurs les plus importants de la péninsule et de nombreux résidents étrangers. Le Collège royal de chirurgie de l’Armée, nouvellement crée, a été le premier institut à accorder le titre de médecine pour les étudiants dans ce

domaine, et l'Université de Cadix a pris plus d’importance. L'Académie Royale des Beaux-Arts y fut créée dans le Palais Recaño, rue Sacramento, en 1789, donc après le départ de Delgado y Meneses pour Madrid.

5. La présence de Bouton, cependant, est documentée à Barcelone en 1802, bien que Bénézit le cite à Paris jusqu'en 1803.

6. Comme l’Andalou Diego Monroy et José Aguilera (1786-1856) ; l’Alicantain José Miguel de Roxas (1786-1833), l'Asturien José Alonso del Rivero (1782-vers 1818), les Castillans Antonio Carnicero (1748-1814) et Francisca Meléndez (1770-1825) ;

l’Aragonais Ignacio Uranga (1769-1838) ; les Madrilènes Castor González Velázquez (1768-1822) et Manuel Antonio Caro (1779 – vers 1836) et le Canarien Luis de la Cruz et Ríos (1776-1853).

7. L'allemand Jacques-Guillaume Bauzil (1766-1820), le Savoyard Nicolas Dubois (1746-1826), le Français Joseph-Marie Bouton (1765-1823), le suédois Wertmüller (1751-1811) ou le néerlandais William Ducker documenté à Madrid en 1799.

8. Carmen Espinosa Martin, Las Miniaturas en el Museo del Prado, Madrid 2011, p. 50.

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Peintres en miniature, nouvellement répertoriés en France Le dictionnaire Les peintres en miniature actifs en France, éd. de l’Amateur, 2008, fait l’objet de travaux

d’amélioration constants. Voici quelques noms que nous y ajoutons.

LALENDE (actif en 1817)

Peintre en miniature à Paris, installé rue du Marché St-Honoré n° 15.

Bibl. : Almanach de 25.000 adresses parisiennes…1817.

LAMOTTE Monsieur de - (actif en 1799-1814).

Cet artiste avait été signalé par Lemberger et Blättel comme actif en 1814. Il était auparavant inscrit parmi

les élèves de JBJ Augustin en l’an 7 (1799) : « Monsieur de Lamotte chez Mr. de La Rue, [ajouté :] chef des

bureaux des domaines rue de choiseul, rue de Clichi (sic) n° 22 ».

Bibl. : Carnet d’Augustin, Louvre, RF 51882, f° 83 (an 7)

LAMOTTE-LESSEPS Mme (active en 1839)

Une critique du Salon de 1839 parue dans le Journal des artistes, souligne « Voici un autre cadre aussi très-

remarquable : c’est une miniature, Portrait de deux enfants (1206) par Madame Lamotte-Lesseps : il serait

difficile d’être plus vrai d’expression, plus joli de fini ni plus correct de dessin : cette artiste occupe l’une des

premières places du Salon : elle peint les enfants avec une admirable vérité ». Nous ne connaissons à ce jour

aucune de ses œuvres.

Bibl. : Journal des artistes, 31 mars 1839, p. 205.

LANGEVEIL A. (actif en 1835)

Signature relevée sur une miniature : Femme âgée en bonnet blanc à ruban bleu, robe marron, sur fond

bleu, signée à droite : A. Langeveil ; datée à gauche : 1835, miniature octogonale, 7,5 cm x 6,2 cm, (vente

Aponem Deburaux, Drouot, décembre 2011).

LANGLOIS (actif en 1839).

Fabricant de couleurs pour l’aquarelle et la miniature. Successeur de Chenal à Paris, rue Planche Mibray, n°

6. « Cet habile fabricant a exposé les couleurs pour l’aquarelle, la miniature, etc. Toutes se font remarquer

par leur bonne préparation, la pureté et la vivacité de leurs tons ; elles délayent très bien ». Il eut une mention

honorable en 1839 à l’Exposition des produits de l’industrie française.

Bibl. : Exposition des produits de l’industrie française, Rapport du Jury central, Paris, Bouchard-Huzard,

1839.

LANIER ( ?- ?)

Signature relevée sur une miniature dans une vente de 1899 :

- Femme de ¾ à droite en corsage rose garni de dentelle, les cheveux poudrés retombant en boucles sur ses

épaules, S.d. Lanier, diam. 5,3 cm (vte Mühlbacher, Galerie Georges Petit, 15-18 mai 1899, n° 368).

LIROU M. de -, neveu (XVIIIe siècle).

Artiste probablement amateur, connu par un portrait qu’il avait fait de son oncle :

- M. J.-F. Espic de Lirou (Béziers, 1740-1809) en uniforme de ¾ à droite, chevalier de St Louis, « gravé par

Lambert d’après le portrait peint sur ivoire par M. de Lirou son neveu » (Bibliothèque Historique de la Ville

de Paris, Fonds Parent de Rosan [estampes], 56-151 ; BnF). Le chevalier J.-F. Espic de Lirou était

mousquetaire noir, il fut poète et musicien, l’auteur d'une Explication du système de l'harmonie et d'une

Marche des Mousquetaires du roi ; il a aussi écrit le livret de l’opéra Diane et Endimion de Piccini, publié

en 1784. Une rue de Béziers porta son nom. « Son neveu, peintre très habile, a peint son portrait sur ivoire.

La ressemblance est frappante » ; indiquent Choron et Fayolle. Mais qui était ce neveu ? J.-F. Espic avait

deux frères aînés, Joseph-Xavier Espic de Ginestet, conseiller au Parlement de Toulouse, qui transmit sa

charge en 1786 à son fils Joseph Marie-Antoine-François Espic de Ginestet, qui devint conseiller à la Cour

impériale de Montpellier en 1811 ; et Pierre-Jean-Joseph Espic de Lirou qui succéda au président Espic dans

sa charge en 1764.

Bibl. : Choron Alexandre, Fayolle François Joseph Marie, Dictionnaire historique des musiciens, artistes et

amateurs, morts ou vivans (sic), 1810, p. 423.

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LEMOINE-BOUCHARD FINE ARTS

Galerie. Sur rendez-vous ou sur le site www.lemoinebouchard.com. Prix sur demande.

Prix et photos sur demande.

Thérèse Ernestine BIGARNE,

née de LA BROUE

(Mayence, 1792 – après 1832).

Portrait de son mari Charles Bigarne, et

Portrait de jeune Femme – en pendants

Signés le premier à droite, le second à

gauche E. Bigarne

Miniatures sur ivoire

Ovale, 11 x 9 cm

Ancienne coll. Sernagiotto, Gênes.

Mme Bigarne était la fille et l’élève

d’Elisabeth Peron-Labroue, peintre en grand

et en miniature elle-même élève de Mme

Vigée Le Brun et membre de l’Académie de

Berlin. Son frère Adolphe de Labroue (1791-

1863) fit carrière comme miniaturiste et

l’influença visiblement dans le portrait

qu’elle fit de son mari Charles, drapé dans un

manteau sur fond de ciel ténébreux et

romantique qui n’est pas sans rappeler le

portrait de profil à droite du peintre Caspar

Friedrich, 1820 conservé à la Fondation

Custodia peint par A. de Labroue. Un article

a été consacré à cette famille de trois artistes

dans La Lettre de la miniature n° 6 (mars-

avril 2011) p. 2-4.

Thérèse Ernestine de La Broue naquit en exil

à Mayence, fut élève de sa mère et vécut en

Allemagne jusqu’à l’âge de 32 ans. Rentrée

en France, elle épousa à Paris, le 8 août

1827, l’ingénieur Jean-Charles-Alexandre

Bigarne, probablement un cousin du côté

maternel, fils de Charles Bigarne et de

Thérèse Peron.

Selon une mention manuscrite au dos de son

portrait; Charles Bigarne était sous-secrétaire

d’Etat aux Travaux publics en 1850.

Le portrait en pendant, d’une jeune femme

en robe noire, les cheveux relevés en tresse

et en chignon élaboré, serait-il un portrait de

l’artiste ?

Les œuvres d’Ernestine Bigarne sont très

rares ; nous n’avions pu en signaler que deux

dans l’article précité de 2011.

SAINTE FOY CORDELLE

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LEMOINE-BOUCHARD FINE ARTS

(Galerie)

Prix et photos sur demande.

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Pierre-Antoine DEMACHY (Paris, 1723-1807)

Promeneurs dans des ruines

Miniature sur papier, 11 x 8 cm

Signé au revers : Demachy

Provenance : collection d’Andigné, château de Kervezo à Muzillac, Morbihan, selon une inscription au verso.

Prochaine vente : Artcurial, hôtel Drouot, 7 février 2014, Tableaux, dessins, miniatures ; ci-dessous n° 73

entourage d’Anne Mee, dans un médaillon en or rose et perles, est. 1000-1200 €, n° 74 miniature de fleurs par

Napoléon Franco sur coffret de la maison Tahan, est. 200-300 € ; n° 75 portrait de l’empereur Napoléon,

XIXe siècle, est. 400-600 €.

Vente en préparation : Ader, hôtel Drouot, 13 mars 2014 : miniatures par Antoine Berjon, Julie Berthod,

Marie de Chevarieu, etc.

LEMOINE-BOUCHARD FINE ARTS

(Expertise)

Prix et photos sur demande.