Lettre Culture Science N°22

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MAI 2015 22 L’Institut Méditerranéen du Risque, de l’Environnement et du Développement Durable a inauguré le 16 mars 2015 sa plate-forme collaborative. Sur une dizaine d’écrans plats, des graphiques et des plans interactifs de la communauté d’agglomération Nice Côte d’Azur concentrent des milliers de données, tirées des capteurs déployés sur le territoire. Mobiles et itinérants, il y en a pour le suivi des précipitations et des séismes, pour la pollution aux particules fines, le bruit, pour la gestion des déchets ou du trafic routier. Mais il y en a aussi pour la consommation énergétique des particuliers et des entreprises volontaires, situés dans la zone test de Carros. Dans le bâtiment dédié du quartier Nice Meridia, dans la Plaine du Var, laboratoires de recherche, entreprises et étudiants devraient ainsi, à partir des « big data » collectées, accompagner le développement de la « ville intelligente ». Ici, règne en conséquence une atmosphère de transition assez particulière. Autour de l’immeuble, les grues de chantier empiètent sur les anciennes serres et sur les parkings. « Derrière le commissariat des Moulins, il y aura l’entreprise IBM, qui quitte le site historique de La Gaude. Notre nouveau bâtiment d’accueil devrait être livré aux alentours de 2018, juste à côté, au démarrage du futur Boulevard de l’Université », raconte Laurence Nelis-Blanc, directrice administrative et financière de l’Imredd. Pour l’instant, tout autour, le regard rencontre également de modestes maisons à flanc de colline, une zone industrielle étendue le long de la route principale, jusqu’au stade Allianz Riviera. Les résidences tout juste sorties de terre montent étonnamment haut, autour du 4 e étage de l’immeuble Nice Premium. L’Imredd accueille donc ses visiteurs avec, en guise de hall, un espace immersif à 360° où plonger dans un futur impeccable. Au-delà, s’articulent ensuite quatre espaces thématiques : mobilité, énergie, risque, environnement. Tout est tactile, numérique et interactif. Les données projetées sur les murs s’ajustent en temps réel. Nous voilà sur une plate- forme à proprement parler « connectée ». Smart grid Désormais, des réseaux d’objets intelligents quadrillent donc l’espace en supplément des classiques canalisations, des voies électriques et de la toile Internet. Face à cette technologie opérante, la question se pose de savoir comment adapter la ville à cette mutation. Sur trois ans, la Métropole NCA aura investi 250 000 euros pour équiper la Sciences Culture La Lettre Feu vert pour l’Imredd

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Une publication de l'Université Nice Sophia Antipolis

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L’Institut Méditerranéen du Risque, de l’Environnement et du Développement Durable a inauguré le 16 mars 2015 sa plate-forme collaborative. Sur une dizaine d’écrans plats, des graphiques et des plans interactifs de la communauté d’agglomération Nice Côte d’Azur concentrent des milliers de données, tirées des capteurs déployés sur le territoire. Mobiles et itinérants, il y en a pour le suivi des précipitations et des séismes, pour la pollution aux particules fi nes, le bruit, pour la gestion des déchets ou du trafi c routier. Mais il y en a aussi pour la consommation énergétique des particuliers et des entreprises volontaires, situés dans la zone test de Carros.

Dans le bâtiment dédié du quartier Nice Meridia, dans la Plaine du Var, laboratoires de recherche, entreprises et étudiants devraient ainsi, à partir des « big data » collectées, accompagner le

développement de la « ville intelligente ». Ici, règne en conséquence une atmosphère de transition assez particulière. Autour de l’immeuble, les grues de chantier empiètent sur les anciennes serres et sur les parkings. « Derrière le commissariat des Moulins, il y aura l’entreprise IBM, qui quitte le site historique de La Gaude. Notre nouveau bâtiment d’accueil devrait être livré aux alentours de 2018, juste à côté, au démarrage du futur Boulevard de l’Université », raconte Laurence Nelis-Blanc, directrice administrative et fi nancière de l’Imredd. Pour l’instant, tout autour, le regard rencontre également de modestes maisons à fl anc de colline, une zone industrielle étendue le long de la route principale, jusqu’au stade Allianz Riviera. Les résidences tout juste sorties de terre montent étonnamment haut, autour du 4e étage de l’immeuble Nice Premium. L’Imredd accueille

donc ses visiteurs avec, en guise de hall, un espace immersif à 360° où plonger dans un futur impeccable. Au-delà, s’articulent ensuite quatre espaces thématiques : mobilité, énergie, risque, environnement. Tout est tactile, numérique et interactif. Les données projetées sur les murs s’ajustent en temps réel. Nous voilà sur une plate-forme à proprement parler « connectée ».

Smart grid

Désormais, des réseaux d’objets intelligents quadrillent donc l’espace en supplément des classiques canalisations, des voies électriques et de la toile Internet. Face à cette technologie opérante, la question se pose de savoir comment adapter la ville à cette mutation. Sur trois ans, la Métropole NCA aura investi 250 000 euros pour équiper la

SciencesSciencesCultureLa Lettre

Feu vert pour l’Imredd

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plateforme de l’Imredd. À Nice, la Mairie Annexe de Raoul Bosio accueille depuis le 29 août 2013 une horloge énergétique. Sur la ligne invisible des minutes, des « billes » indiquent par exemple la consommation en lumière ou en climatisation dans le bâtiment. En jaune, figure la ligne des objectifs fixés et en rouge, les pics de dépassement. Le sous-sol de la Mairie Principale abrite également un service d’informations généralisées (SIG).

Les décisionnaires disposent notamment d’un système de simulation réalisé par IBM et connecté à la plate-forme de l’Imredd. Une carte du territoire « réagit » à des seuils d’alerte, par exemple en cas d’inondation. « Avec cet outil, il devient facile de suivre le nombre de lits disponibles dans un proche gymnase si une évacuation s’avère nécessaire. Comme vous voyez défiler un scénario d’évolution de la catastrophe, vous savez en outre quel bâtiment est le plus pertinent à mobiliser », explique le Dr Eric Dumetz, directeur adjoint de l’Imredd. L’ancien directeur de l’école Nationale supérieure des Arts et Métiers de Lille prédit pour demain « une explosion des possibilités ».

Pour commencer, il imagine volontiers une version « smart » des services à la personne. La startup Qualisteo, située un peu plus bas dans le mille-feuille Nice Premium, a développé un boîtier capable de repérer la signature fréquentielle de chaque type d’appareil ménager sous tension électrique. Chaque utilisateur peut ainsi accéder, via un interface web, à un tableau de bord lui permettant de régler sa consommation. « Maintenant, ajoutez à cela une couche santé », invite Eric Dumetz. Et d’imaginer : « Dans la maladie d’Alzheimer, une personne âgée, seule, va peut-être se mettre à ouvrir son frigidaire vingt fois par

jour, parce qu’elle ne se rappellera plus qu’elle l’a déjà fait. Avec le dashboard, je vais pouvoir repérer ce trouble du comportement et pourquoi pas inclure une alerte, vers les services sociaux, les associations ? ».

Des verrous à poser

Cependant Eric Dumetz le sait, l’utilisation des données domestiques ou personnelles soulève inévitablement des questions liées au respect

de la vie privée. « Il y aura des précautions à prendre, des verrous à poser. Cette réflexion a déjà commencé, y compris avec les laboratoires de recherche », tempère-t-il. L’Imredd se préoccupe également de la « marchandisation » des big data collectées. « Qu’est-ce qui reste accessible en open data ? Quand l’information devient-elle payante ? Nous avons un business modèle à établir », souligne le directeur adjoint. Quoi qu’il en soit, la question de savoir, quand j’installe par exemple une application d’alerte aux pollens sur mon smartphone, si cette information peut être tracée et rachetée, dépasse amplement l’activité de l’Imredd.

Dès lors, quel avenir les smart cities actuelles préfigurent-elles pour les citoyens ? Chaque foyer prendra-t-il l’aspect d’une mini centrale connectée, pour la production d’énergie, de données et même de services ? L’application Parkego, en cours de développement, prévoit notamment de permettre à des particuliers de louer leur place de parking lorsque celle-ci est libre, par exemple pendant les heures de travail. Pour l’heure, le concept de réseau électrique intelligent poursuit sa phase test sur Carros, dans le cadre du projet Nice Grid de démonstrateur de quartier solaire. Depuis le mois de mai, un bouquet de capteurs est également activé sur une zone allant du quartier des Moulins au stade Allianz Riviera. Les collaborations s’étendent et s’affinent. Les administrateurs de l’Imredd ont d’ores et déjà entrepris de rencontrer les chercheurs du Centre Hospitalier Universitaire et ceux de la Maison des Sciences de l’Homme et de la Société Sud-Est.

Laboratoires et formations à ce jour impliqués dans les activités de l’Imredd

Les laboratoires :

•Surlaquestiondesrisques:Geoazur(séismes),InnovativeCity(cruesetinondations) •Surlaquestiondel’aménagementurbain:Espace •Surlesquestionsdedroit,d’économieetd’usagedesTechniquesdel’Informationet

delaCommunication:Gredeg •Surlesréseauxdecapteursetlesobjetscommunicants:LEAT •Surlesprocessuschimiquesetradiochimiquesdansl’environnement:ICN

Les formations :

•Campus Valrose : Master GEDD (Gestion de l’environnement et développementdurable),LicenceBHPE(bâtimentsàhauteperformanceénergétique),MasterMQM(Matériaux,Qualité,Management)

•CampusSophiaTech:MasterErasmusMundusEuroAquae,MasterHydroprotech,coursponctuelsducycle«ingénieriedel’eau».

•CampusTrotabas:Mastergestionjuridiquedesrisquesetdudéveloppementdurable •CampusCarlone :MasterCRES (Climat, Risques, Environnement, Santé),Master

COMEDD(Communication,environnementetdéveloppementdurable)

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« Garçon manqué », « femmelette », ces constructions langagières témoignent d’une vieille désapprobation des uns vis-à-vis des attitudes des autres, jugées non conformes à leurs caractères sexuels apparents. Pourtant, certains revendiquent bel et bien de se choisir un genre, parfois de changer de sexe. Cet appel, désormais entendu, pose alors une longue série de questions. Parmi elles, il y a celle de savoir dans quelle mesure l’individu serait en capacité de prendre des libertés vis-à-vis de son corps biologique. Autrement dit, l’identité psychique peut-elle se dissocier, s’autonomiser tout à fait de l’identité sexuelle incarnée ? Aussi, en cherchant à nous affranchir des stéréotypes associés à la possession de tel ou tel organe reproducteur, ne nous appuyons-nous pas sur les clichés adverses ? L’Espace Éthique Azuréen a organisé le 20 mars son 5e printemps éthique, avec comme thème la question du sexe et du genre prise dans la relation de soin. Il s’est agi notamment de discuter de l’attitude du corps médical face une demande de transformation chirurgicales : quand accéder à une telle demande ? Comment cerner et bien évaluer le désir du transsexuel ? Les cas d’indétermination du sexe « de naissance » (personnes intersexes), ont également permis de s’interroger sur l’opportunité de proposer aux parents une opération de leur enfant afi n d’en préciser le statut. En effet, comment procéder au choix du sexe et comment élever un enfant non conforme aux représentations ? Plus largement, les débats ont permis de faire le point sur ce que notre société projette aujourd’hui derrière les catégories « fi lle » et « garçon ». Pour Colette Chiland, Professeur émérite de psychologie clinique, l’énonciation de l’état civil ancrerait l’enfant dans un statut social. Celui-ci, dès

lors, serait tenu de jouer un rôle (gender role). Reste donc à savoir quoi mettre derrière cette injonction à « devenir ». Car le statut peut se trouver en inadéquation avec le ressenti intime de l’individu (gender identity). « Des patients préféreraient mourir que de vivre dans leur statut de naissance », assure Colette Chiland. Néanmoins, la clinicienne souligne les limites de la chirurgie : « on ne changera jamais les gamètes, les chromosomes ». Autrement dit, au travers de la reproduction, il restera toujours la trace du sexe biologique.

« on croit à un critère du sexe vrai »

Mais qu’en est-il quand celui-ci n’est pas « net » ? Les travaux menés en endocrinologie montrent que la différenciation sexuelle pendant le développement résulte d’ajustements fi ns dans l’activation de certains gènes. Par exemple, SRY, porté sur le seul chromosome Y, commande la différenciation des gonades en testicules. Mais chez les fi lles, pourtant XX, les ovaires peuvent également dériver plus tard en testicules. Car si un autre gène, FOXL2, n’est pas activé, l’ovaire commencera à produire d’importantes quantités d’androgènes et à exprimer des gènes responsables des caractères masculins. Il en va de même de la sécrétion de certaines protéines comme l’hormone anti-müllerienne (AMH). Celle-ci, chez le foetus mâle, empêche la formation de l’utérus et des trompes. Elle est ensuite inhibée par la sécrétion massive de testostérone. Chez les fi lles, sa libération débute seulement après la naissance et témoignerait alors du nombre de follicules disponibles à chaque cycle. « Ces phénomènes relativisent le caractère immuable de l’identité sexuelle », estime Michel

Pugeat, Professeur d’endocrinologie à Lyon. Néanmoins, asseoir l’identité sexuelle sur la présence et la fonctionnalité des organes reproducteurs bute parfois sur des écueils. Notamment, l’infertilité ou l’ablation d’organes reproducteurs pour raison médicale, ne peuvent destituer la personne concernée de « son sexe ». Et quand c’est le sexe visible qui est « incertain », qu’en est-il ? « Actuellement la question tourne autour de savoir s’il y a ou pas un pénis », souligne Marie Xavière Catto, docteur en droit à l’Université de Nanterre. En-dessous de deux centimètres et demi, « plutôt que de fabriquer des verges inaptes, on préconise de féminiser l’enfant », révèle-t-elle. Le droit pourrait ainsi avoir à décider dans quelle mesure, les médecins devraient engager leur responsabilité dans l’annonce du diagnostic et des possibilités associées de recours chirurgical. Et, bien au-delà, « le droit tente une articulation entre sexe biologique, social et psychique », explique Géraldine Aïdan, chargée de recherches en droit au CNRS. L’enjeu est alors l’émergence d’un sujet psychique au-delà des différences sexuelles. Les textes évoquent par exemple « le travailleur », « la parentalité », plutôt que « l’homme », « la femme », « le père » ou « la mère ». Un nouveau-né apparaîtrait ainsi comme « un lieu de transmission psychique et plus seulement de conception biologique », suggère Géraldine Aïdan. Marie Xavière Catto souligne enfi n un possible contournement des usages : « avec l’accouchement à domicile, rien n’empêche de déclarer un sexe à l’état civil sans égard pour les organes génitaux. De là, on croit à un critère du sexe vrai, autorisant suppressions et ajouts ».

Laurie CHIARA

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Sexe et Genre dans la relation de soin

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RédactionLaurieChiara-ServiceCulture-Sciences-DirectiondelaCultureCréditsphotos:DSD-ServiceCommunication-ChristopheRousseau-Miseenpage:EmilieDeplantay

180 secondes pour marquer

« Vous-êtes vous déjà posé cette question : de quoi sommes-nous faits ? La réponse est simple : d’eau et de biomolécules, sans lesquelles vous ne seriez qu’une fl aque. Certaines de ces biomolécules existent sous deux formes chirales. Mais qu’est que ce mot étrange, « chirale » ? ». Il aura fallu trois minutes exactement à Iuliia Myrgorodska, étudiante en chimie, pour résumer son sujet de thèse et emballer le jury. Elle remporte en effet la seconde édition de la fi nale azuréenne du concours « Ma thèse en 180 secondes ». La doctorante, avec son discours, a présenté au public du théâtre de Valrose un des plus mystérieux caprices de la nature. Les molécules du vivant, si elles sont synthétisées en laboratoire, montrent deux visages. Elles adoptent une forme aléatoirement « droite » ou « gauche ». Autrement dit, comme nos mains mises face à face, elles peuvent « se coller » et avoir l’air de ne faire qu’une. Pourtant, impossible de les superposer l’une sur l’autre.

Voilà pour la chiralité. Maintenant, l’énigme : sous leur forme naturelle, les molécules, comme les protéines et leurs récepteurs, apparaissent systématiquement dans la confi guration « gauche ». Alors pourquoi ? « Il y a plusieurs façons de le découvrir. On peut prendre la machine à voyager dans le temps, on retourne 4 milliards d’années avant notre ère et on fait des mesures. Mais il y a quand même un petit souci avec cette approche … nous ne sommes pas dans « retour vers le futur » », plaisante l’oratrice. Elle invite plutôt l’assemblée à tourner les yeux vers les étoiles, dans les recoins de notre galaxie, là où subsistent des vestiges de

la matière brute dont notre planète s’est nourrie pour prendre forme, il y a 4 milliards d’années. Au cours de sa thèse, Iuliia Myrgorodska a exposé les molécules essentielles à l’origine de la vie à la lumière émise dans l’espace.

Celle-ci, à la fois chirale et circulaire, peut s’imaginer comme un tire-bouchon. « Après, j’ai comparé la quantité de molécules gauches et droites à la fi n de l’expérience. Ce qu’on découvre est incroyable ! Une lumière droite a cassé presque toutes les molécules droites. Et qu’est ce qui nous reste ?... Oui… des molécules gauches ! », s’enthousiasme la doctorante. Et d’achever, avec la même passion : « Il reste quand même plein de questions : comment ces molécules ont été formées, comment sont-elles arrivées sur Terre et comment elles ont créé la vie qu’on voit aujourd’hui ? C’est à moi de le découvrir… ». Avec, en support de sa présentation, un dessin humoristique paru dans un grand quotidien national, la jeune femme fait mouche. Le jury évaluait en effet à parts égales la vulgarisation, l’implication de l’étudiant, l’infographie, la prestation orale et la mise en scène du sujet.

D’autres étudiants, peut-être moins rigoureux sur l’ensemble de ces critères, notamment sur l’illustration, ont néanmoins réussi à capter l’attention du public. Caroline Duvezin-Caubet, passée dernière, arrive seconde au classement général, avec une présentation très décomplexée de son sujet, ciblé sur « la fantasy néo-victorienne ». « Ma mission, mon cher Watson, est de démêler ce sac

de noeuds, parce que la façon dont nous oublions, déformons, enchantons le passé en dit long sur notre présent », conclura la doctorante. Elle analyse ainsi des romans tirés d’un genre littéraire apparu il y a une vingtaine d’années, dans lesquels les fi gures du Seigneur des anneaux pourraient croiser sans s’étonner la route du plus célèbre détective privé de Grande-Bretagne. Imaginez, « dans un Londres qui abrite aussi des sorcières et des vampires, Sherlock Holmes enquête, et dévoile les scandales », illustre Caroline Duvezin-Caubet. La troisième place revient ensuite à Christelle Chavanne, pour son travail sur « Intelligence économique et marché de l’art contemporain ».

Un prix spécial a également été attribué à Amine Hallili, spécialisé sur l’optimisation des moteurs de recherche Internet. Khalida Bendjafer a reçu quant à elle le prix du public, pour son allocution sur « la présomption d’innocence au sens de l’article 6 de la Convention Européenne des droits de l’Homme ». Sur les treize candidats, d’autres encore ont réussi leur passage. Par exemple Pierre Mougin, avec l’étude, en psychologie, des effets des mouvements oculaires caractéristiques du rêve dans le traitement du stress post traumatique. Comme lui, Emilie Comes, Mamady Traore et Ibtissam El Kanfoud ont réussi sans encombre à faire passer leur message. Pour la plupart des candidats, seul un débit de paroles très serré a laissé paraître la diffi culté de l’exercice. Et le peu de « blancs » relevés assure que ces étudiants savent de quoi ils parlent.

Laurie CHIARA