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CHEMINEMENTS vous proposent de réserver L’ESPRIT DES LEÇONS D’ANATOMIE Alain Bouchet Entre l’anatomie et l’art il existe plus qu’une connivence, tous deux ayant évolué de concert au cours des siècles, s’aidant mutuel- lement pour forger une véritable « anatomie artistique ». On comprend que médecins et chirurgiens eurent à coeur d’embellir leurs ouvrages par des illustrations où la présentation avait plus d’im- portance que la vérité des structures. C’est là qu’apparaît « la leçon d’anatomie », pièce maîtresse des liens entre anatomistes et artistes, avec, dès la découverte de l’imprimerie, la mise en valeur des frontispices des ouvrages. Puis, au XVII e siècle, une autre présentation, encore plus artistique, fut utilisée par les peintres hollandais, dont le plus célèbre fut Rembrandt, avant qu’au XIX e siècle ces représentations se perpétuent par la lithographie, et même la photographie. Cette longue histoire nous est contée dans l’ouvrage du professeur Alain Bouchet, chirurgien des hôpitaux de Lyon, professeur émérite d’anatomie à la faculté de médecine, ancien président de la Société française d’histoire de la médecine. Ses patientes recherches lui ont permis de répertorier 340 représentations de ces « leçons » rassemblées pour la première fois dans un ouvrage qui retrace également l’histoire de l’anatomie humaine et celle de l’anatomie artistique. L’AUTEUR : Le professeur Alain Bouchet, chirurgien des hôpitaux de Lyon et professeur d’Anatomie à la Faculté de médecine Alexis Carrel de Lyon, est l’une des grandes personnalités du monde médical français. Contact auteur : 04 78 59 73 21 Région Lyonnaise Prévision de sortie : novembre 2008 400 pages - 350 illustrations Prix de vente : 45 euros Contact presse : Jean-Luc Houdu 02 41 67 44 77 [email protected] collection Beaux livres un ouvrage de qualité de 400 pages 350 illustrations d’un format de 22,5 x 24 cm imprimé sur papier satiné mat 150 gr Couverture cartonnée Michel Marie Pour la première fois, 340 leçons d’anatomie par les grands maîtres présentées dans un beau livre

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CHEMINEMENTS vous proposent de réserver

L’ESPRIT DES LEÇONS D’ANATOMIE

Alain Bouchet

Entre l’anatomie et l’art il existe plus qu’une connivence, tous deux ayant évolué de concert au cours des siècles, s’aidant mutuel- lement pour forger une véritable « anatomie artistique ». On comprend que médecins et chirurgiens eurent à cœur d’embellir leurs ouvrages par des illustrations où la présentation avait plus d’im- portance que la vérité des structures.

C’est là qu’apparaît « la leçon d’anatomie », pièce maîtresse des liens entre anatomistes et artistes, avec, dès la découverte de l’imprimerie, la mise en valeur des frontispices des ouvrages.

Puis, au XVIIe siècle, une autre présentation, encore plus artistique, fut utilisée par les peintres hollandais, dont le plus célèbre fut Rembrandt, avant qu’au XIXe siècle ces représentations se perpétuent par la lithographie, et même la photographie.

Cette longue histoire nous est contée dans l’ouvrage du professeur Alain Bouchet, chirurgien des hôpitaux de Lyon, professeur émérite d’anatomie à la faculté de médecine, ancien président de la Société française d’histoire de la médecine. Ses patientes recherches lui ont permis de répertorier 340 représentations de ces « leçons » rassemblées pour la première fois dans un ouvrage qui retrace également l’histoire de l’anatomie humaine et celle de l’anatomie artistique.

L’AUTEUR :

Le professeur Alain Bouchet, chirurgien

des hôpitaux de Lyon et professeur

d’Anatomie à la Faculté de médecine

Alexis Carrel de Lyon, est l’une des

grandes personnalités du monde médical

français.

Contact auteur : 04 78 59 73 21 Région Lyonnaise

Prévision de sortie : novembre 2008 400 pages - 350 illustrations

Prix de vente : 45 euros

Contact presse : Jean-Luc Houdu

02 41 67 44 77 [email protected]

collection Beaux livres

un ouvrage de qualité de 400 pages 350 illustrations

d’un format de 22,5 x 24 cm imprimé sur papier satiné mat 150 gr

Couverture cartonnée

Michel Marie

Pour la première fois, 340 leçons d’anatomie par les

grands maîtres présentées dans un beau livre

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Les leçons d’anatomie dans l’art

AVANT-PROPOSL’ANATOMIE CONSIDÉRÉE COMME LE PREMIER DES BEAUX-ARTS

L’anatomie, « premier et principal fondement de la médecine », selon Ambroise Paré,signifie en grec « l’art de couper en morceaux ». Elle est synonyme de « dissection »,

l’art de séparer et d’isoler, à l’aide d’instruments, les structures du corps humain. Multi-forme et multidisciplinaire, cette science ne peut être réellement explicitée qu’à l’aided’une « image technique », utilisant tous les artifices propres à la diffusion de l’ensei-gnement, approche essentiellement expressionniste d’une figuration spécialisée, depuisla simple illustration jusqu’aux abstractions créatrices, d’une part, et, tout à la fois, entreimprovisations vigoureuses et déformations volontaires, d’autre part. Pour en accroîtrele pouvoir démonstratif, l’image anatomique donne une existence visible à ce que lavision du profane croit invisible.

Pour donner corps aux figures métaphoriques qui évoluent entre la forme artistique etla forme naturelle, l’anatomiste doit, comme le peintre, prendre son temps, et rechercherdes repères à l’intérieur de l’être humain, dans l’écriture de l’ombre et de la lumière, surdes tableaux intemporels. Il a seul la capacité de décrire, sans atermoiement ni com-plexe, avec toute la rigueur requise, l’essor, la vie, les avatars, le déclin inévitable et pro-grammé du corps, pourtant « inestimable », dans toutes les acceptions du terme.

L’anatomie philosophique nous permet de recueillir le désaveu des témoignages des senset de la raison, ou encore leur refoulement. Alors que la « philosophie de l’anatomie »,c’est-à-dire le système des idées générales qui appartiennent à cette science, a l’avantagede laisser notre regard se déplacer, à sa guise, sur les contours des chairs, louvoyant sanscesse entre la norme et la variation, le statut du « fragment » anatomique nous fait accé-der aux sources culturelles de l’histoire de l’art lorsque les portions du corps avaient, dansleur inaccessibilité et leur pureté, une valeur d’exemple.

Pour toutes ces raisons, on doit considérer l’anatomie, à la fois comme une « science »,et comme l’un des « Beaux-Arts », sans exagération le « premier ». Freud a pu dire qu’elleétait « un destin de l’homme » ; mais de quelle anatomie voulait-il parler ? Car elle préfèrese cacher derrière les masques du langage, le mot, dans ses diverses acceptions, pouvantdésigner aussi bien la « science » qui étudie, par la dissection, la structure et les rapportsdes organes, une pièce disséquée et bien préparée, autant que l’imitation par la cire ou leplastique, de la même façon que l’aspect extérieur d’un individu, ou encore le « modèle »proposé à l’artiste.

Pour l’anatomiste, représenter un être humain, avec sa complexité « apparente, revientà le « recréer », pour l’artiste, le rendre expressif, avec sa fragilité limpide, revient à lui don-ner « une âme ».

L’anatomie, il est vrai, a souvent suivi un chemin parallèle à celui de l’art ; elle se rapprochealors des promesses et propositions de ce royaume intermédiaire entre rêve et réalité.

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Une gravure, publiée en 1964 dans l’Histoire générale des droguesde Pierre Pomet, montre assez bien les différents temps d’une sorte de« leçon » anatomique, pratiquée par les embaumeurs, au pied d’unepyramide imaginaire, avec à gauche l’éviscération, au bas de l’imagela mise en place des bandelettes, et la fermeture de la momie dans uncercueil.

Il faut noter que le mot « momie », ou « mumie » venait du persanmum qui désignait les substances balsamiques et les baumes conser-vateurs.

La prescription de la « poudre de momie » fut longtemps considéréecomme anticoagulante, surtout à la Renaissance, malgré les justes réti-cences d’Ambroise Paré qui dénonça ce commerce en 1580 dans sonDiscours de la momie.

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LLeess eemmbbaauummeeuurrss eett lleess mmoommiieess..En cartouche, à gauche : deux Gabarras (momies) ; à droi-te : une pyramide d’Égypte.

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où un assistant dirige une longue baguette de bois vers l’abdomenbéant du sujet. À travers l’ouverture du cadavre on distingue asseznettement la masse brune des viscères qui se détachent du corps, oùl’on croit voir des traces de sang.

Cette scène où tous les personnages sont réservés et attentifs est,bien évidemment, difficile à interpréter dans le cadre de catacombes,mais elle semble correspondre, sous toutes réserves, à une leçon d’ana-tomie. Pourtant certains y ont imaginé la représentation d’Aristote lui-même en train de démontrer à ses disciples la situation de l’âme à l’in-térieur du corps humain.

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Les leçons d’anatomie dans l’art

LLeeççoonn dd’’aannaattoommiiee ddaannss lleess CCaattaaccoommbbeess..Fresque des nouvelles catacombes de la Via Latina deRome. Salle 1. Arcosolium de droite (fin du IVe siècle).

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DDee MMoonnddeevviillllee ((11226600--11332200)) eenn ttrraaiinn dd’’eennsseeiiggnneerr..(dans sa Chirurgia commencée en 1306)

DDiisssseeccttiioonn ddee llaa ttêêttee cchheezz MMoonnddeevviillllee..Miniature d’un manuscrit de la Chirurgie (1314),(B.N. de Paris)

DDiisssseeccttiioonn dduu ddooss cchheezz MMoonnddeevviillllee..Miniature d’un manuscrite de la Chirurgie (1314),(B.N. de Paris)

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´́LLee ppoorrtteeuurr ddee ssaa ddééppoouuiillllee..Dessin de la Chirurgie de Mondeville (1306),(B.N. de Paris)

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NN°° 5500TTrrooiissiièèmmee lleeççoonn dd’’aannaattoommiiee ddeeMMoonnddiinnoo,, par les frères de Gregorià Venise, 1495. Fenêtre droite cas-sée, fenêtre gauche entr’ouverte.

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NN°° 5533LL’’hhoommmmee aauu tthhoorraaxx oouuvveerrttpar Mondino dei Luzzi. Dans l’édition parisienne de Cotrianet Janot, 1532 (Bib. de la Fac. méd. de Paris)

NN°° 5544LLeeççoonn dd’’aannaattoommiiee ddee MMoonnddiinnoo,, 11551144..´Anatomia Mundini, édition de Rostock par Nicolas Marschalk,1514.

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MICHEL-ANGE À ROME

D e onze ans plus jeune que Léonard De Vinci, le toscan Luca Signo-relli (1445-1523), formé à l’école de Piero Della Francesca, peut

être considéré comme un précurseur de Michel-Ange.Séduit par la perfection formelle de l’antiquité, il avait acquis une

connaissance parfaite de l’anatomie musculaire, qu’il représenta avectalent, presque à l’excès. On a pu dire de lui qu’il fut l’un des premiersgrands maîtres de la représentation du nu, se servant du corps humaincomme un moyen d’exprimer l’exaltation de l’âme.

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NN°° 7700LLaa rrééssuurrrreeccttiioonn ddee llaa cchhaaiirr par Luca Signorelli(1445-1523)Cathédrale d’Orvieto.

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NN°° 8822 SSoouutteennaannccee dd’’uunnee tthhèèssee ddee mmééddeecciinnee àà PPaarriiss ((vveerrss 11662200)).. Gravure d’après Crispin de Pas (Musée d’histoire de la médecine de Paris).

NN°° 8811LLee ggiibbeett ddee MMoonnttffaauuccoonn..Dessin en sépia d’Albert Robida(1848-1926) in Le cœur deParis, splendeurs et souvenirs.Libraire illustrée, Paris 1896.

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NN°° 9911OOuuvvrraaggee ddee CChhaarrlleess EEssttiieennnnee..L’anatomie de l’arrière-faix, avec une gravurede Caraglio Vénus et l’amour d’après le des-sin de Perino del Vaga, 1527 (B.N. de Paris).

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NN°° 9966AAddaamm eett ÈÈvvee (Vésale, 1543).

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NN°° 110055FFrroonnttiissppiiccee ddee ll’’oouuvvrraaggeeddee 11772255..Andrea Vesalii. OperaOmnia Anatomica.Chirurgicaªª

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Au XIXe siècle, une huile sur toile du peintre Jean-Édouard Hamman(1819-1888), conservée au musée des beaux-arts de Marseille, repré-sente André Vésale, prêt à disséquer le corps d’un homme, dans l’am-phithéâtre de Padoue ; autour de lui, et sur les gradins, la foule de sesassistants et admirateurs attendant la parole du maître, qui a ouvert àproximité de sa main droite son grand livre exposé sur un lutrin. Lacélèbre « leçon » est présentée de façon plus véridique, dans le styleacadémique de l’époque, mais elle n’est pas sans majesté.

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Les leçons d’anatomie dans l’art

NN°° 111122LLeeççoonn dd’’aannaattoommiiee dd’’AAnnddrréé VVééssaallee..Huile sur toile, tableau d’Edouard Hamman (1819-1888),Musée des Beaux-Arts de Marseille.

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nium). Le titre de l’ouvrage, encadré à gauche parun squelette, et à droite par un écorché surmonté,non pas une leçon anatomique, mais seulement,étalés sur une table, les instruments nécessairespour la dissection.À l'intérieur du livre, une belle gravure, souvent

reproduite, représente dans un cadre portuaire unhomme qui soulève son grand épiplon pour bienmettre en évidence ses viscères abdominaux. Et,dans le texte, une excellente étude du cerveau,avec la description de la dure-mère, celle de laglande pinéale, et du 3e ventricule, marqué enavant par un entonnoir qu’il eut la curieuse idéed’appeler « la vulve », et en arrière un canal, auquelon donnera plus tard, à tort, le nom de l’anatomistede Leyde François Sylvius.C’est justement un anatomiste flamand, natif de

Bruxelles, Adrien Van der Spieghel (1578-1625),qui succéda à Casserius, appelé en 1616 par leSénat de Venise pour occuper la chaire de Padoue.Les travaux de cet anatomiste, caractérisés par

la clarté de l’exposition, portèrent surtout sur lesystème nerveux (cerveau et nerfs crâniens), ainsique sur la constitution du foie dont le lobe posté-rieur (ou caudé) porte son nom. Il s’intéressa éga-lement à la botanique, et à la paléontologie, mon-trant que les ossements fossiles très volumineuxque l’on venait de découvrir n’appartenaient pas àd’hypothétiques géants, mais bien à des animauxtels que les éléphants (à l’époque où les animauxpréhistoriques étaient inconnus).Mais Spieghel mourut trop tôt pour avoir le

temps de publier le fruit de ses recherches, et sonouvrage posthume, consacré à la « formation dufœtus » (De formato foetu), ne fut édité à Paviequ’en 1626, un an après sa mort. Les planches,gravées par Valesio, n’étaient pas originalesvenant, pour certaines, de Vésale lui-même, et,pour la plupart, de celles de Casserius (après accord

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NN°° 113333 DDeessssiinn dduu lliivvrree ddee CCaasssseerriiuuss,, VVeenniissee 11662277 :: De humani corporis fabrica,libri decem»»..Un homme debout, dont l’abdomen est disséqué, soulève son grand épiploon pourmontrer l’intestin grêle.

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NN°° 114422SSeeccoonndd ffrroonnttiissppiicceedd’’AAnnddrréé dduu LLaauurreennss..Andreae Laurentiiarchiatri opera omnia.Chez M. Durand, Paris1628.

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NN°° 114444WW.. HHaarrvveeyy ddéémmoonnttrraanntt ddeevvaanntt llee rrooii CChhaarrlleess IIeerr llee pprriinncciippee ddee llaa cciirrccuullaattiioonn dduu ssaanngg,, ssuurr uunnee bbiicchhee..Dessin reproduisant le tableau de Robert Hannah. Royal College of physicians, Londres.

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NN°° 115555LLaa lleeççoonn dd’’aannaattoommiiee ddeePPiieetteerr PPaaaaww ((11556644--11661177))..Frontispice de Primitiaeanatomicae de humanicorporis ossibus. Gravurede J. de Gheyn.Chez Justus. Lugduno-Batavae (Leyde), 1615.

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NN°° 116644Dessin d’un écorché, lesbras étendus, dans un pay-sage agreste..Ouvrage d’Albinus : Atlas par J. Wandelaar. Leyde, 1747.

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NN°° 116677PPrreemmiièèrree iimmaaggee dduu tthhééââttrree dd’’aannaattoommiiee ddee LLeeyyddee eenn 11661100 (B.N. de Paris)Anatomiae Lugduno-Batavae, cum sceletis et reliquis quae ibi extant delineatio».Dessin de J. Woudanus, gravure de W. Swanenburg, 1610.

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NN°° 117766LLaa lleeççoonn dd’’aannaattoommiiee ddee RReemmbbrraannddtt ((11660066--11666699))au Mauritshuis de La Haye, 1632.

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NN°° 117777LLaa lleeççoonn dd’’aannaattoommiiee dduu ddoocctteeuurr JJooaann DDeeyymmaann ((11662200--11666666))Rijksmuseum d’Amsterdam, n° 2018, daté de 1656.

NN°° 117788EEssqquuiissssee ddee ccee ttaabblleeaauu ppaarr RReemmbbrraannddtt ((ssééppiiaa))..

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tableau de Constantin Huygens, haut fonctionnaire à la cour d’Orange,et père du célèbre astronome et mathématicien hollandais.Mais malgré le talent du peintre, rompu à l’expression du faciès,

cette scène est trop apprêtée pour être vraiment crédible; grand tableausur toile de 135 cm x 186 cm. Il appartenait depuis 1885 au Rijksmu-seum d’Amsterdam, à titre de prêt (no 1339). Nous ne connaissons passa localisation actuelle.

La leçon d’anatomie du docteur Fonteyn a été réalisée en 1625 parle peintre Nicolaes Elias, surnommé Pickenoy.

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NN°° 119944SSeeccoonnddee lleeççoonn dduu ddoocctteeuurr EEggbbeerrttsszz par le peintreThomas de Keyser (1597-1667), daté de 1619.Auparavant au Rijskmuseum d’Amsterdam (n° 1339).

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LA HAYE ET DELFT AU XVIIe SIÈCLE

L ’école de La Haye n’eut guère de représentants célèbres en anato-mie, à part Ruysch qui ne fit qu’y séjourner peu de temps. Avant

lui, c’est un autre anatomiste, Jacob Van der Gracht (1593-1652) quise distingua en publiant en 1634, dans cette ville, le premier desouvrages destinés aux artistes, intitulé Anatomie der witterlicke dee-len van het Menschelick Lichaem. Connu lui-même comme peintre etgraveur, il avait fait plusieurs portraits, exposés au Gemeente Museumde La Haye.

Pour le compte du vice-roi de Naples, le duc d’Alcala, il avait voyagéen Italie, étudiant l’anatomie auprès de Michel-Ange (1475-1564) etde son rival Bartolomeo Bandlnelli (1493-1560), responsable des« écorchés » du Dôme de Milan. Son ouvrage in-folio comprend 18planches, gravées par l’auteur, dont 16 inspirées de Vésale, et deux extra-ites de J. Casserlus. Une deuxième édition vit le jour en 1660 à Rotter-dam sans le même intérêt, puisque privée de ses gravures.Le frontispice est original, représentant un cadavre attaché par le

poignet droit, au moyen d’une corde, et relié également par une autreà l’épaule gauche. Cet artifice de présentation sera repris plus tard parKerckring (Amsterdam, 1670) et par Nuck (Leyde, 1697).Il s’agit donc d’une leçon d’anatomie destinée aux artistes, grou-

pant, sur l’image, une douzaine de représentants en habit de gala, lesuns tête nue, les autres, plus âgés, coiffés d’un chapeau à large bord.De chaque côté du titre de l’ouvrage, deux figures allégoriques : àgauche, la Peinture, sous les traits d’une femme assise, la bouche voi-lée d’un bandeau, qui vient de laisser tomber son masque portant lamention « Imitatio » ; elle tient de la main gauche une palette, avec despinceaux et des pointes, et désigne de l’index droit le titre de 1634.À droite, la Sculpture, armée d’un ciseau droit, a pris l’aspect d’un

jeune homme couronné de lauriers, qui montre vers le haut le cadavreattaché, tandis qu’au-dessous de lui, en bas à droite, une créaturehumaine, peut-être une statue, lui sert de support. Au premier plan, ontété abandonnés à droite, du côté sculpture, un marteau et deux ciseaux,à gauche, du côté peinture, le bâton qu’on utilise pour soutenir la main,lors de la finition de certains grands tableaux.Le maître qui montre à ses élèves les muscles d’un avant-bras en

supination est Van der Gracht lui-même, en jaquette élégante, recou-

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montre un « fondoir » d’huile de baleine, dans l’île Mayen. Mais mal-gré la signature, on a des doutes sur son attribution puisque l’artisten’aurait eu à cette date que 18 ans.

Un autre tableau présenté à l’hôpital de Delft est celui du peintrehollandais Pieter Van Miereveld. Il représente la leçon d’anatomie dudocteur Willem Van Der Meer (huile sur toile du XVIIe siècle). La dateexacte : 1617.La scène réunit 15 à 20 personnages, tous barbus en tenue de récep-

tion, porteurs d’une magnifique fraise, le regard fixé, non pas sur lecadavre, mais sur l’artiste qui les campe pour la postérité.

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NN°° 220066LLeeççoonn dd’’aannaattoommiiee dduu ddoocctteeuurr WWiilllleemm VVaann ddeerr NNeeeerr par lepeintre Willem Van Miereveld (tableau de 1617). Hôpitalmunicipal de Delft.

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NN°° 222200DDeeuuxx ééccoorrcchhééss ddeebboouutt ddaannss llaa ccaammppaaggnnee..dans l’ouvrage de William Cowper (1666-1709) Myotomia reformata or anatomical treatise of the muscles of the human body, Londres 1724.

NN°° 222211SSqquueelleettttee ssoorrttaanntt dduu ttoommbbeeaauu..dans l’ouvrage de W. Cowper Myotomiareformata, Londres 1724..

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Au cours de cette période, il publia en 1726, à Édimbourg, un traitéd’ostéologie, non illustré, intitulé Osteology, or treatise on the anatomyof the bones. Grâce à l’appui de Cheselden, il devint « Fellow » de laRoyal Society de Londres, et fut tellement célèbre à Paris qu’il fut élu,en 1742, membre de l’Académie royale de chirurgie.Puis il connut réellement la gloire, avec l’édition française de son

œuvre, publiée en 1759, l’une des plus belles réalisations du siècle.Sous le simple nom de Traité d’ostéologie, elle fut mise au point et tra-duite par Jean-Joseph Sue père (1710-1792), chirurgien à l’hôpital dela Charité, qui enseignait l’anatomie artistique à l’Académie royale depeinture et sculpture.

Dans une première partie, l’ouvrage comportait le texte deMonro, puis une suite de 31 planches en taille-douce, dessinéespar Tarsis, agençant, comme l’avait fait Albinus, les diverssquelettes dans un paysage agreste. Le frontispice met enscène six bébés joufflus sortant de son linceul un squelette, au

pied d’une pierre tombale. En même temps, ils présentent lesouvrages anatomiques des maîtres Albinus, Willis, Cheselden, et,tout particulièrement, Ambroise Paré dont le traité est largementouvert. Ils tressent aussi des couronnes de lauriers autour degrandes médailles, aux effigies des contemporains Winslow,Morgagni, Haller, et, bien entendu, Alexandre Monro.Quant à Jean-Joseph Sue, il se spécialisa dans la conserva-

tion des cadavres, et publia en 1764 un manuel de dissection,l’Anthropotomie, où il exposait « l’art d’injecter, de disséquer,d’embaumer, et de conserver les parties du corps humain ».Au cours de sa longue carrière, Monro se préoccupa de l’en-

seignement de la médecine, se basant largement sur le systèmehollandais, où l’on associait cours théoriques et enseigne-ment clinique à l’hôpital, pendant trois ans. Les universitésécossaises possédaient les meilleures écoles médicales deGrande-Bretagne, et celle de Londres en ressentait une cer-

taine jalousie.Concernant les cours, le professeur avait toute

liberté pour établir son programme, et, à l’hôpital,l’étudiant accompagnait docilement le chirurgien pen-dant sa visite, où les symptômes décrits par lesmalades étaient pris en grande considération, au détri-

ment du simple examen clinique.

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Les leçons d’anatomie dans l’art

NN°° 222255 SSqquueelleettttee dd’’uunn eennffaanntt aappppuuyyéé ssuurr uunn ccrrâânnee ddee cchheevvaall..dans l’ouvrage Osteographia de Cheselden, 1733.

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l’anatomie pathologique, dans son livre célèbre, publié, en 1679 sousle titre Sepulchretum, seu anatomia practica ex cadaveribus morbodenatis.Dans une longue série d’observations diverses, on pouvait relever,

entre autres, de nombreux cas de tuberculose pulmonaire, de diffé-rentes formes, et provenant d’auteurs très variés. Dans l’édition lyon-naise de 1700, on peut voir son portrait en coquette tenue, avec lourdeperruque : dans sa bibliothèque, à proximité d’une pile de ses livres, ilutilise une plume d’oie, tandis que sa main gauche repousse un sablier.Mais, par la fenêtre ouverte, on remarque l’arrivée de la mort, sousforme d’un squelette porteur d’une faux.Son élève et concitoyen Jean-Jacques Manget (1652-1742), méde-

cin à Genève, membre du conseil des Deux Cents en 1704, poursuivitson œuvre anatomopathologique, décrivant pour la première fois desgranulations pulmonaires d’origine tuberculeuse qu’il compara à desgrains de millet («magnitudine seminis milii ») ; d’où le nom de gra-nulations «miliaires » utilisé de nos jours en radiologie pulmonaire.Il publia de nombreux ouvrages, portant le nom de Bibliotheca

auquel il rajouta, selon les sujets, les appellations de «medico-practica »pharmaceutico-medica », « chirurgica », témoignant ainsi de l’impor-tance et de la variété de ses connaissances.Il publia un Theatrum anatomicum, avant de s’associer avec son

ami Daniel Le Clerc (1652-1728), également médecin et anatomiste àGenève pour faire paraître en 1685, dans cette ville, chez J.-A. Chouet,une monumentale Bibliotheca anatomica en deux volumes in-folio,illustrée par de nombreuses planches, inspirées d’Eustachi et de Cas-serlus.Le Clerc avait fait ses études à Montpellier et à Paris, s’intéressant

beaucoup à la physiologie musculaire ; c’est pour cette raison qu’ilintroduisit dans l’ouvrage de nombreuses notions relatives à l’ostéo-logie et à la myologie, avec le fonctionnement des tendons et desmuscles, assimilés à des leviers et poulies, à l’origine des travaux futursde bio-mécanique.D’autres planches sont originales en anatomopathologie, comme

celle d’une femme âgée, porteuse d’une double tumeur de l’ovaire,avec métastases hépatiques, qui semble, dans l’expression de sonvisage, torturée de douleurs, pendant qu’une main secourable, poursoulager son martyre, plonge un couteau salvateur dans un énormekyste de l’ovaire droit, de nature probablement néoplasique.

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NN°° 224466PPrreemmiièèrree ppllaanncchhee ddeePPiieettrroo BBeerrrreettttiinnii ((11559966--11666699)) ddee CCoorrttoonnee ((eennTToossccaannee)).. PPllaanncchhee VVTabulae anatomicae. Chez Rubeis, Rome 1741.

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NN°° 225533QQuuaattrriièèmmee ddeessssiinn ddeell’’oouuvvrraaggee ddee CCaallddaannii..Leçon d’anatomie dansl’Antiquité, 1801.

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où les malades qui s’y plongeaient se trouvaient gué-ris (Évangile de saint Jean, chapitre 5). En extrapo-lant, le collège des chirurgiens pouvait avoir le mêmeeffet bénéfique !Par la suite, Disdier fut nommé enseignant d’ana-

tomie à l’Académie royale de peinture et sculpture, etfit paraître en 1758 à Paris un ouvrage destiné à lafois aux médecins et aux artistes, intitulé Expositionexacte ou tableaux anatomiques en tailles-doucesdes différentes parties du corps humain.

Les 60 planches n’avaient rien d’original, emprun-tées, pour les premières, à Eustachi, les autres àVésale ou à son imitateur Valverde. Pour la deuxièmed’entre elles, représentant Adam et Ève à l’état denudité, l’anatomiste avait eu l’idée judicieuse (nonrépétée plus tard) de faire supprimer par le dessina-teur Natoire le nombril, puisque les premiers humainsn’avaient pu, lors de leur création, être porteurs d’uncordon ombilical !Le frontispice est de toute beauté, avec, de façon

surprenante, une leçon d’anatomie dessinée par Fran-çois Boucher (1703-1770), le célèbre peintre de lasensualité féminine, et gravée par Étienne Charpen-tier, installé à Paris rue Saint-Jacques. Mais l’artiste nese posa pas de problèmes, et reproduisit en partie lefrontispice du livre d’Eustachi, en le complétant, etl’intégrant dans un cadre somptueux du XVIIIe siècle.Le professeur est bien le même, coiffé d’un cha-

peau doctoral, à la romaine, mais comme l’image estinversée, il pointe l’index non vers l’estomac, maisvers le ligament rond (sectionné) du foie. Le cadavreest allongé sur une console ovalaire que recouvre undrap plissé ; l’amas des animaux à disséquer est iden-tique, au premier plan, à côté d’une aiguière placéedans un grand baquet décoré à la Médicis, tandis quequelques instruments ont été abandonnés sur le car-relage. Mais le dessin de Boucher est en réalité pluscomplexe, puisque, à la scène de dissection copiée

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NN°° 226677 PPllaanncchhee dd’’AAddaamm eett EEvvee ddaannss ll’’oouuvvrraaggee ddee FFrraannççooiiss--MMiicchheell DDiissddiieerr((11770088--11778811))..Exposition exacte ou tableaux anatomiques des différentes parties du corpshumain. Gravé par Etienne Charpentier, Paris 1758.

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NN°° 227766LLeeççoonn dd’’aannaattoommiiee ddaannssll’’aammpphhiitthhééââttrree ddee GGoonnddooiinn..Description des Ecoles deChirurgie par J. Gondoin,Paris 1780.

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LA GRAVURE – LA COULEUR AU XVIIIe SIÈCLE

A u milieu du XVIIIe siècle, la gravure en taille-doucefut enfin agrémentée par la couleur, à partir du

procédé de Jacques-Christophe Le Blon (1667-1741),qui, installé à Amsterdam, eut l’idée d’utiliser troisplanches de cuivre encrées de bleu, de rouge, et dejaune. Passé en Angleterre, il essaya sans résultatd’exploiter sa découverte, et finalement il ne put fairegraver qu’une petite planche, éditée en 1741, l’annéede sa mort, représentant une dissection de l’abdomen.Première planche en couleur imprimée en France, elleappartient à la collection de Guy Ledoux-Lebard.

Le Blon eut deux élèves : Jean Ladmiral (1698-1773), ayant travaillé avec lui à Londres, qui repro-duisit en 1738 les préparations de Frédéric Ruysch,sur la vascularisation artérielle de la dure-mère fœtale.Et surtout Jacques Gautier d’Agoty (1717-1786) quiperfectionna la technique en ajoutant une planche denoir, pour l’impression du relief. Peintre et graveur lui-même, il publia en 30 ans plusieurs ouvrages de toutebeauté, dont un grand in-folio en 1746 réunissant laMyologie complète en couleur et grandeur naturelle(20 planches) et l’Essai d’anatomie en tableauximprimés (également 20 planches), ouvrage excep-tionnel édité à un nombre restreint d’exemplaires. Ilcomprend une collection rare de beaux tableaux encouleurs, rendus plus éclatants par le vernis qui lesrecouvre. La plus célèbre de ces planches montre ladissection du dos et des épaules chez une jeune femmesurnommée « l’ange anatornique », en raison des ailesque semblent lui fournir ses omoplates détachées. Lemusée d’histoire de la médecine de la faculté de Lyonpossède un des rares exemplaires complets existantencore, car les planches d’un tel ouvrage ont été sou-vent vendues isolément, comme tableaux de valeur.

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NN°° 227788PPllaanncchhee eenn ccoouulleeuurr ddee CChhrriissttoopphhee LLee BBlloonn ((11666677--11774411))..

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NN°° 227799 PPrreemmiièèrree ppllaanncchhee dd’’aannaattoommiieeddee JJaaccqquueess GGaauuttiieerr dd’’AAggoottyy((11771177--11778866))..Le foie, l’estomac etl’intestin, vers 1770.

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NN°° 228866DDeeuuxx ééccoorrcchhééss,, ll’’uunn ddeebboouutt,, ll’’aauuttrreeaassssiiss..Dans l’ouvrage de Jules-GermainCloquet (1790-1883) à Paris, de1825 à 1831.

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NN°° 228888PPllaanncchhee ccoouulleeuurr ddee ll’’oouuvvrraaggee ddee JJuulleess CCllooqquueett,, PPaarriiss 11883311..

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NN°° 229977LLiitthhooggrraapphhiiee dd’’uunnee ddiisssseeccttiioonn eenn 11882266,, àà PPaarriiss..Dessin de Gilio. Lithographie de Bardet (Musée Carnavalet).

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posé quelques livres. D’une main, il tourne une page, etde l’autre il tient le poignet disséqué, tandis que devantlui il a étalé sur un tabouret un grand ouvrage ouvertpour être consulté. À ses pieds, sur la droite, un baquetcontient des viscères sanguinolents qui proviennentd’un autre sujet, puisque l’abdomen n’a pas été ouvert,ni d’ailleurs le thorax qui ne porte qu’une incisiondevant le sternum. Tout au fond, sur une étagère, onaperçoit quelques ossements : à gauche, un crâne et unbassin ; à droite, des os longs.

Ce qui est rare, et même exceptionnel, c’est la situationdu cadavre suspendu par les deux épaules à un chevalet,alors que les sujets disséqués sont habituellement éten-dus sur une table. Nul doute que Poirier l’avait installé decette façon pour faciliter l’examen du bras gauche dissé-qué, en même temps qu’il consultait un ouvrage anato-mique. On rejoint là le mode de suspension utilisé,comme nous l’avons vu, au XVIIe siècle, par Van derGracht à La Haye, et par Kerckring à Amsterdam.

Poirier fut un très grand anatomiste parisien, célèbresurtout par son Traité d’anatomie humaine, publié en5 volumes, de 1892 à 1904, en collaboration avec A.Charpy ; il fut pendant longtemps la « Bible » indispen-sable de cette matière.

Chirurgien des hôpitaux de Paris, en 1899 à Tenon,et en 1904 à Lariboisière, il fut professeur d’anatomieà la faculté de médecine de Paris, de 1904 à sa mortprécoce en 1907.

C’est Adolphe Nicolas (1861-1939) qui lui succéda.Puis c’est Henri Rouviere (1875-1952), autre anato-miste de renom, qui fut nommé en 1927, égalementauteur d’une Anatomie Humaine en 3 volumes, qui eutun succès considérable, et surtout durable, rééditéerégulièrement, et révisée par son successeur André Del-mas (1910-1999).

Revenons sur le docteur Chicotot qui produisit éga-lement d’autres tableaux célèbres, en particulier deuxtoiles exposées au musée de l’Assistance publique :l’une qui montre le docteur Josias effectuant le tubage

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Les leçons d’anatomie dans l’art

NN°° 331111UUnnee ddiisssseeccttiioonn ppaarr llee pprrooffeesssseeuurr PPaauull PPooiirriieerr ((11885533--11990077))..Tableau du docteur Georges Chicotot (1886).

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NN°° 331188SSaallllee ddee ddiisssseeccttiioonn ddee ll’’ÉÉccoollee ddeemmééddeecciinnee ddee GGrreennoobbllee ((11990033--11990044)) aauu ddéébbuutt dduu XXXXee ssiièèccllee..Ouvrage de P. Dreyfus, La Facultéde médecine de Grenoble. Ed. de la SIA, 1990.

NN°° 331177 SSccèènnee ddee ddiisssseeccttiioonn ddee llaa cchhaannssoonnEEnn ddoouuccee ((11992244))Illustrée par Madame Camille Vincent, inLes chansons d’internat . ImprimeurAudin, Lyon 1932.

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Bernard Buffet (1928-1999) est un peintre français atypîque, pré-sentant, dans ses œuvres, une vision dépouillée du monde assez prochedu « misérabilisme » de Francis Gruber. Son succès et sa renommée n’ontjamais été démentis, surtout depuis sa mort récente à l’âge de 71 ans.

Dans le cadre de son abondante production qualifiée par certains de« peinture dessinée », il faut décrire ici son tableau de 1968, de grandetaille (3 m x 23), réplique originale de la « leçon d’anatomie » de Rem-brandt. Les personnages mis en scène sont bien les sept assistants,observant une dissection humaine. Mais ils en sont assez différents :disposés derrière le cadavre, ils sont affiublés d’une mine fort sinistre,les yeux dans le vague, inexpressifs, comme sidérés par le spectacle

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Les leçons d’anatomie dans l’art

NN°° 332255 LLaa lleeççoonn dd’’aannaattoommiiee dduu ppeeiinnttrree BBeerrnnaarrdd BBuuffffeett ((11992288--11999999))..D’après la célèbre leçon de Rembrandt. Tableau de 1969. Galerie Maurice Garnier à Paris.

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NN°° 333344 LLee ccaavvaalliieerr aannaattoommiisséé aavveecc ssaa mmoonnttuurree.. Par Honoré Fragonard (1732-1799). Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort.

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