Lesoir.be croissance hors norme pour le coworking (Betacowork & Ramón Suárez)

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16 Le Soir Mardi 14 avril 2015 16 ÉCONOMIE Sergio Marchionne, l'administrateur délégué de Fiat Chrysler, s’est mis en quête d'une nouvelle alliance stratégique. (reuters) © BELGAIMAGE. S ’il y a un service de l’adminis- tration des Finances qui a acquis une notoriété internatio- nale en très peu de temps, c’est bien le service belge des déci- sions anticipées (SDA). « Grâce » au scandale LuxLeaks, le SDA, ou service des rulings, s’est fait connaître pour être l’institution qui a approuvé cer- tains montages fiscaux proposés par des multinationales essen- tiellement. Unanimement re- connu pour sa compétence tech- nique par les experts fiscaux, ce service a évidemment polarisé toutes les critiques que pouvait soulever l’abaissement de la base imposable pour certaines socié- tés ayant décidé – en toute légali- té – de pousser la logique de la voie la moins imposable, parfois à son paroxysme. Moralement répréhensible pour certains, mais juridique- ment inattaquable jusqu’à nou- vel ordre – sauf si l’enquête de la Commission européenne juge que certaines décisions sont des aides d’état déguisées –, cette pratique apporte surtout une bonne dose de sécurité aux en- treprises. « Pleinement autonome » Ce point figure du reste dans ses statuts, comme son côté auto- nome. En 2004, le SDA a en effet été créé au sein du SPF Finances pour augmenter « la sécurité ju- ridique des contribuables et créer un investissement favorable aux investissements en Belgique », comme il ressort du dernier rap- port de la Cour des Comptes au sujet du SDA. Qui ajoute qu’il est « pleinement autonome et tra- vaille en toute indépendance hié- rarchique sur les demandes de décisions anticipées introduites par les contribuables ». Sauf que du neuf s’annonce de ce côté-là du SDA… A bonnes sources, on apprend qu’à l’occa- sion du renouvellement du col- lège du SDA, qui a fait l’objet d’une procédure de postulation en bonne et due forme le 19 fé- vrier au Moniteur belge comme cela doit se faire tous les 5 ans, la présidence changerait de main. Ce collège, qui comprend entre 4 et 6 membres, est actuellement dirigé par Véronique Tai. Si cette dernière, qui se refuse à tout commentaire, a fait acte de can- didature, elle ne serait pas recon- duite à son poste, la N-VA ayant décidé de faire main basse sur le poste de président de ce service. Trois coordinateurs monteraient en grade et intégreraient le Col- lège, et seule Véronique Tai serait « rétrogradée », mais maintenue comme membre dudit Collège. Si, à l’heure actuelle, aucune confirmation officielle n’a encore été possible, un décret ministé- riel devrait très prochainement entériner ce jeu de chaises musi- cales au sein du SDA. F.M. Le service de ruling change de tête FISC La N-VA en lice Véronique Tai ne serait pas reconduite. © PHOTO NEWS. V ous êtes travailleur indé- pendant habitué à ac- complir votre besogne à la maison. Ou à la tête d’une très pe- tite entreprise. Vous pourriez certes louer vos propres bureaux. Ou continuer à travailler chez vous. Mais aujourd’hui existe l’option du co-working. Et vu le vrai boom qu’a connu le secteur ces trois dernières années, il semble que le concept du « tra- vail en communauté » en séduise plus d’un. Pourquoi ? Pas seule- ment pour son prix avantageux. 1 Une pratique en plein boom. En Belgique, 40 espaces de co- working existent. Il y a 5 ans, ils n’étaient encore que 2 acteurs à proposer la pratique. « Le marché du travail évolue énormément. Le co-working répond à ces change- ments structurels. Le nombre d’indépendants est en augmenta- tion. Les gens veulent donner du sens à ce qu’ils font ou tout sim- plement ne trouvent pas d’emploi dans leur domaine, ils décident donc de créer leur chance », ex- plique Ramon Suarez, à la tête du premier espace de co-working en Belgique, le Betacowork, qui compte plus de 200 membres. Si des statistiques similaires n’existent pas chez nous, aux Etats-Unis, on prévoit d’ici 2018- 2020 que 40 % de la population active soient des travailleurs in- dépendants. Or, la principale dé- motivation de gens qui ne tra- vaillent pas en société, c’est la so- litude. « Le pire, c’est le sentiment d’isolement après quelques mois de travail à la maison. Il y a aussi toute la question de l’équilibre entre vie privée et vie profession- nelle », constate Jean-Yves Huart, à la tête d’un espace de co- working bruxellois, Transforma, et d’un autre namurois, Cowor- king Namur. Résultat chez nous comme ailleurs, des bureaux où l’on travaille en communauté se développent de plus en plus. La croissance du secteur est expo- nentielle : on comptait 600 es- paces dans le monde en 2010. A la fin 2014, selon Deskmag, spé- cialiste de la pratique, 5.780 es- paces de co-working étaient ou- verts. Soit une croissance de 90 % en 3 ans. D’ici à 2018, 37.000 centres devraient coexis- ter. 2 Une pratique flexible. « Le gros avantage d’une infra- structure mutualisée, c’est la flexibilité. Avec le co-working, vous oubliez un engagement de trois ans minimum et une garan- tie locative lourde à porter. Mais surtout, si vous êtes commercial et que vous utilisez votre bureau 40 % de votre temps de travail, vous ne gaspillez l’argent des 60 % restants », précise encore Jean-Yves Huart. La plupart des centres proposent donc un temps d’occupation flexible. En moyenne, en Belgique, vous pou- vez louer un bureau dans un es- pace de co-working urbain pour 20 à 40 euros à la journée, pour un quart-temps le prix oscillera entre 80 et 100 euros, tandis qu’un mois d’occupation vous coûtera entre 150 et 290 euros. Tout compris, la tasse de café aus- si. « Le but est de créer un espace disponible à la carte. Je paie en fonction de ce que je consomme », poursuit encore Jean-Yves Huart. Les espaces de co-working sont dans la plupart des cas de figure des bâtiments urbains bien si- tués, rénovés et équipés de maté- riel professionnel. On peut donc les comparer à des immeubles de bureau de catégorie A, dont ac- tuellement le prix de location au mètre carré se situe dans les grandes villes belges entre 145 et 285 euros. Prix auquel il faudra ajouter charges et taxes commu- nales. Sachant que l’espace moyen dédié à chaque co-worker est d’environ 16 m 2 , le calcul est rapidement fait. 3 Une pratique diversifiée. Preuve que la discipline est neuve et en pleine expansion, la diversité dans les espaces dédiés (orientés high-tech, comm’…). Lauranne Lahaye et deux amis, tous trois indépendants, cher- chaient un endroit où travailler en communauté. Mais ne trou- vaient que des structures parfois trop chères, parfois trop tournées vers le digital, parfois trop mas- culines… Ils ont donc ouvert The Mug à Schaerbeek, un petit es- pace de co-working, où depuis un an environ 10 personnes se rendent chaque jour. « On pen- sait que la finalité serait unique- ment de ne pas être seul, mais en fait des collaborations se créent constamment entre les gens pré- sents », explique-t-elle. Car si les espaces ne se ressemblent pas, tous les acteurs sont d’accord sur le fait que la vraie plus-value d’un lieu de co-working tient dans les synergies professionnelles qui se créent entre les individus qui s’y côtoient. AMANDINE CLOOT Croissance hors norme pour le co-working BUREAUX Le travail en communauté a un bel avenir devant lui Les espaces de co-working étaient encore insolites il y a cinq ans. On en compte aujourd’hui 40 en Belgique. 2,4 millions de personnes dans le monde devraient utiliser la pratique en 2018. Le Betacowork a pris ses quartiers à Bruxelles en 2010. Pionnier, il est aujourd’hui l’espace de co-working le plus fréquenté du pays avec plus de 200 membres. © DAVID PLAS. ENTRETIEN P ierre De Schaetzen a lancé Superette, une agence de communication, au printemps 2013. Un peu à contre-courant de l’entrepreneur débutant clas- sique, il a acquis une surface de travail très rapidement. Un loft de plus de 200 m 2 , bien situé à Saint-Gilles, à Bruxelles. Ses collaborateurs et d’autres entrepreneurs y louent désor- mais des bureaux. Pourquoi avoir lancé un espace de co-working dans vos propres bureaux ? L’espace que nous avons acheté il y a deux ans à Saint-Gilles est trop grand pour nous. Nous avons donc décidé d’ouvrir nos portes à nos collaborateurs ac- tuels et à d’autres petites entre- prises créatives. Nous sommes très loin d’un Betacowork ou du Loft (NDLR : Deux grands es- paces de co-working de la capi- tale). Chez nous, c’est plus petit, plus personnel. Comment s’organise l’espace de travail ? Par grandes tables de 6. Nous louons à la table à des start-up et à la place pour des personnes qui travaillent seules. Notre prix est de 150 euros par travailleur in- dividuel et d’environ 600 euros par table par mois. Toutes nos infrastructures sont mises en commun. Il faut compter pour s’installer dans un vrai bureau à 6 au moins 700 euros par mois uniquement pour la location, à cela vous devez ajouter les charges, les taxes, les meubles... Quel est le bénéfice, si ce n’est le côté financier, pour Superette ? Nous sommes une agence spécia- lisée dans le marketing bouche à oreille. Il est pour nous très posi- tif d’être entouré de nos collabo- rateurs actuels et de futurs colla- borateurs. On finit toujours par développer des projets ensemble, la proximité aide beaucoup. Et puis quelles sources d’inspira- tion ! Il y a même un comptable qui loue une place chez nous, c’est très pratique. Ou des monteurs... Nous avons une salle dédiée au montage ! On leur fournit en échange d’un prix abordable, une super-infrastructure, très dyna- mique. C’est du win-win. Propos recueillis par A.C. « Nos collaborateurs louent nos bureaux ! » Pierre De Schaetzen est à la tête de Superette. © D.R. 40 C’est le nombre d’espaces de co-working en Belgique. 5.780 C’est le nombre d’espaces de co-working dans le monde, soit une crois- sance de 90 % en 3 ans. 37.000 C’est le nombre d’espaces de co-working qui existeront en 2018. 2,4 C’est, en millions, le nombre de personnes qui utiliseront le co-working en 2018. EN CHIFFRES

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Le Soir Mardi 14 avril 2015

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ÉCONOMIESergio Marchionne, l'administrateur délégué de FiatChrysler, s’est mis en quêted'une nouvelle alliance stratégique. (reuters) © BELGAIMAGE.

S ’il y a un service de l’adminis-tration des Finances qui a

acquis une notoriété internatio-nale en très peu de temps, c’estbien le service belge des déci-sions anticipées (SDA).« Grâce » au scandale LuxLeaks,le SDA, ou service des rulings,s’est fait connaître pour êtrel’institution qui a approuvé cer-tains montages fiscaux proposéspar des multinationales essen-tiellement. Unanimement re-connu pour sa compétence tech-nique par les experts fiscaux, ceservice a évidemment polarisétoutes les critiques que pouvaitsoulever l’abaissement de la baseimposable pour certaines socié-tés ayant décidé – en toute légali-té – de pousser la logique de lavoie la moins imposable, parfoisà son paroxysme.

Moralement répréhensiblepour certains, mais juridique-ment inattaquable jusqu’à nou-vel ordre – sauf si l’enquête de laCommission européenne jugeque certaines décisions sont desaides d’état déguisées –, cettepratique apporte surtout unebonne dose de sécurité aux en-treprises.

« Pleinement autonome »Ce point figure du reste dans

ses statuts, comme son côté auto-nome. En 2004, le SDA a en effetété créé au sein du SPF Financespour augmenter « la sécurité ju-ridique des contribuables et créerun investissement favorable auxinvestissements en Belgique »,comme il ressort du dernier rap-port de la Cour des Comptes ausujet du SDA. Qui ajoute qu’il est« pleinement autonome et tra-vaille en toute indépendance hié-rarchique sur les demandes dedécisions anticipées introduitespar les contribuables ».

Sauf que du neuf s’annonce dece côté-là du SDA… A bonnessources, on apprend qu’à l’occa-sion du renouvellement du col-lège du SDA, qui a fait l’objetd’une procédure de postulationen bonne et due forme le 19 fé-vrier au Moniteur belge commecela doit se faire tous les 5 ans, laprésidence changerait de main.

Ce collège, qui comprend entre4 et 6 membres, est actuellementdirigé par Véronique Tai. Si cettedernière, qui se refuse à toutcommentaire, a fait acte de can-didature, elle ne serait pas recon-duite à son poste, la N-VA ayantdécidé de faire main basse sur leposte de président de ce service.Trois coordinateurs monteraienten grade et intégreraient le Col-lège, et seule Véronique Tai serait« rétrogradée », mais maintenuecomme membre dudit Collège.Si, à l’heure actuelle, aucuneconfirmation officielle n’a encoreété possible, un décret ministé-riel devrait très prochainemententériner ce jeu de chaises musi-cales au sein du SDA. ■

F.M.

Le service de rulingchange de têteFISC La N-VA en lice

Véronique Tai ne serait pas reconduite. © PHOTO NEWS.

V ous êtes travailleur indé-pendant habitué à ac-complir votre besogne à la

maison. Ou à la tête d’une très pe-tite entreprise. Vous pourriezcertes louer vos propres bureaux.Ou continuer à travailler chezvous. Mais aujourd’hui existel’option du co-working. Et vu levrai boom qu’a connu le secteurces trois dernières années, ilsemble que le concept du « tra-vail en communauté » en séduiseplus d’un. Pourquoi ? Pas seule-ment pour son prix avantageux.

1 Une pratique en plein boom.En Belgique, 40 espaces de co-

working existent. Il y a 5 ans, ilsn’étaient encore que 2 acteurs àproposer la pratique. « Le marchédu travail évolue énormément. Leco-working répond à ces change-ments structurels. Le nombred’indépendants est en augmenta-tion. Les gens veulent donner dusens à ce qu’ils font ou tout sim-plement ne trouvent pas d’emploidans leur domaine, ils décidentdonc de créer leur chance », ex-plique Ramon Suarez, à la tête dupremier espace de co-working enBelgique, le Betacowork, quicompte plus de 200 membres. Sides statistiques similairesn’existent pas chez nous, auxEtats-Unis, on prévoit d’ici 2018-2020 que 40 % de la populationactive soient des travailleurs in-dépendants. Or, la principale dé-motivation de gens qui ne tra-vaillent pas en société, c’est la so-litude. « Le pire, c’est le sentimentd’isolement après quelques moisde travail à la maison. Il y a aussitoute la question de l’équilibreentre vie privée et vie profession-nelle », constate Jean-YvesHuart, à la tête d’un espace de co-working bruxellois, Transforma,et d’un autre namurois, Cowor-king Namur. Résultat chez nouscomme ailleurs, des bureaux oùl’on travaille en communauté sedéveloppent de plus en plus. Lacroissance du secteur est expo-nentielle : on comptait 600 es-paces dans le monde en 2010. Ala fin 2014, selon Deskmag, spé-cialiste de la pratique, 5.780 es-paces de co-working étaient ou-verts. Soit une croissance de90 % en 3 ans. D’ici à 2018,37.000 centres devraient coexis-ter.

2 Une pratique flexible. « Legros avantage d’une infra-

structure mutualisée, c’est laflexibilité. Avec le co-working,vous oubliez un engagement detrois ans minimum et une garan-tie locative lourde à porter. Mais

surtout, si vous êtes commercialet que vous utilisez votre bureau40 % de votre temps de travail,vous ne gaspillez l’argent des60 % restants », précise encoreJean-Yves Huart. La plupart descentres proposent donc un tempsd’occupation flexible. Enmoyenne, en Belgique, vous pou-vez louer un bureau dans un es-pace de co-working urbain pour20 à 40 euros à la journée, pourun quart-temps le prix oscilleraentre 80 et 100 euros, tandisqu’un mois d’occupation vouscoûtera entre 150 et 290 euros.Tout compris, la tasse de café aus-si. « Le but est de créer un espacedisponible à la carte. Je paie enfonction de ce que je consomme »,poursuit encore Jean-Yves Huart.Les espaces de co-working sontdans la plupart des cas de figuredes bâtiments urbains bien si-tués, rénovés et équipés de maté-riel professionnel. On peut doncles comparer à des immeubles debureau de catégorie A, dont ac-tuellement le prix de location aumètre carré se situe dans lesgrandes villes belges entre 145 et285 euros. Prix auquel il faudraajouter charges et taxes commu-nales. Sachant que l’espacemoyen dédié à chaque co-workerest d’environ 16 m2, le calcul estrapidement fait.

3 Une pratique diversifiée.Preuve que la discipline est

neuve et en pleine expansion, ladiversité dans les espaces dédiés(orientés high-tech, comm’…).Lauranne Lahaye et deux amis,tous trois indépendants, cher-chaient un endroit où travailleren communauté. Mais ne trou-vaient que des structures parfois

trop chères, parfois trop tournéesvers le digital, parfois trop mas-culines… Ils ont donc ouvert TheMug à Schaerbeek, un petit es-pace de co-working, où depuis unan environ 10 personnes serendent chaque jour. « On pen-sait que la finalité serait unique-ment de ne pas être seul, mais enfait des collaborations se créentconstamment entre les gens pré-sents », explique-t-elle. Car si lesespaces ne se ressemblent pas,tous les acteurs sont d’accord surle fait que la vraie plus-value d’unlieu de co-working tient dans lessynergies professionnelles qui secréent entre les individus qui s’ycôtoient. ■

AMANDINE CLOOT

Croissance hors normepour le co-workingBUREAUX Le travail en communauté a un bel avenir devant lui

Les espaces

de co-working étaient

encore insolites

il y a cinq ans.

On en compte

aujourd’hui

40 en Belgique.

2,4 millions

de personnes

dans le monde devraient

utiliser la pratique

en 2018.

Le Betacowork a pris ses quartiers à Bruxelles en 2010. Pionnier, il est aujourd’hui l’espace de co-working le plus fréquenté du pays avec plus de 200 membres. © DAVID PLAS.

ENTRETIEN

P ierre De Schaetzen a lancéSuperette, une agence de

communication, au printemps2013. Un peu à contre-courantde l’entrepreneur débutant clas-sique, il a acquis une surface detravail très rapidement. Un loftde plus de 200 m2, bien situé àSaint-Gilles, à Bruxelles.

Ses collaborateurs et d’autresentrepreneurs y louent désor-mais des bureaux.

Pourquoi avoir lancé un espacede co-working dans vos propresbureaux ?L’espace que nous avons acheté ily a deux ans à Saint-Gilles esttrop grand pour nous. Nousavons donc décidé d’ouvrir nosportes à nos collaborateurs ac-tuels et à d’autres petites entre-prises créatives. Nous sommestrès loin d’un Betacowork ou duLoft (NDLR : Deux grands es-paces de co-working de la capi-tale). Chez nous, c’est plus petit,plus personnel.

Comment s’organise l’espace de travail ?Par grandes tables de 6. Nouslouons à la table à des start-up età la place pour des personnes quitravaillent seules. Notre prix estde 150 euros par travailleur in-dividuel et d’environ 600 eurospar table par mois. Toutes nosinfrastructures sont mises encommun. Il faut compter pours’installer dans un vrai bureau à

6 au moins 700 euros par moisuniquement pour la location, àcela vous devez ajouter lescharges, les taxes, les meubles...

Quel est le bénéfice, si ce n’est le côté financier,pour Superette ?Nous sommes une agence spécia-lisée dans le marketing bouche àoreille. Il est pour nous très posi-tif d’être entouré de nos collabo-rateurs actuels et de futurs colla-borateurs. On finit toujours pardévelopper des projets ensemble,la proximité aide beaucoup. Etpuis quelles sources d’inspira-tion ! Il y a même un comptablequi loue une place chez nous, c’esttrès pratique. Ou des monteurs...Nous avons une salle dédiée aumontage ! On leur fournit enéchange d’un prix abordable, unesuper-infrastructure, très dyna-mique. C’est du win-win. ■

Propos recueillis parA.C.

« Nos collaborateurslouent nos bureaux ! »

Pierre De Schaetzen est à la têtede Superette. © D.R.

40C’est le nombre d’espacesde co-working en Belgique.

5.780 C’est le nombre d’espacesde co-working dans le monde, soit une crois-sance de 90 % en 3 ans.

37.000 C’est le nombre d’espacesde co-working qui existeronten 2018.

2,4 C’est, en millions, le nombrede personnes qui utiliserontle co-working en 2018.

EN CHIFFRES