LES VACANCES DU PETIT NICOLAS Destiné au 1 degr逦 · Les quiproquos s'accumulent, et les...

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1 LES VACANCES DU PETIT NICOLAS Destiné au 1 ier degré Comédie réalisée par Laurent Tirard , 2013, 97’ Rôles principaux le père de Nicolas Kad Merad la mère de Nicolas Valérie Lemercier mémé Dominique Lavanant le Petit Nicolas Mathéo Boisselier le Bouillon François-Xavier Demaison Mme Bernique Judith Henry le directeur de l’école Francis Perrin L’internet Trailer : https://www.youtube.com/watch?v=4KMwt1g0ycE

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    LES VACANCES DU PETIT NICOLAS Destiné au 1ier degré

    Comédie réalisée par Laurent Tirard , 2013, 97’ Rôles principaux le père de Nicolas Kad Merad la mère de Nicolas Valérie Lemercier mémé Dominique Lavanant le Petit Nicolas Mathéo Boisselier le Bouillon François-Xavier Demaison Mme Bernique Judith Henry le directeur de l’école Francis Perrin L’internet Trailer : https://www.youtube.com/watch?v=4KMwt1g0ycE

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    RÉSUMÉ C’est la fin de l’année scolaire. Le moment tant attendu des vacances est arrivé. Le petit Nicolas, ses parents et Mémé prennent la route en direction de la mer, et s’installent pour quelques temps à l’Hôtel Beau-Rivage. Sur la plage, Nicolas se fait vite de nouveaux copains : il y a Blaise, qui n’est pas en vacances parce qu’il vit ici, Fructueux, qui aime tout, même le poisson, Djodjo, qui ne parle pas comme eux parce qu'il est anglais, Crépin, qui pleure tout le temps, et Côme, qui veut toujours avoir raison et c’est très énervant. Mais Nicolas fait aussi la connaissance d’Isabelle, une petite fille qui le regarde tout le temps avec de grands yeux ronds et inquiétants, et à laquelle il croit que ses parents veulent le marier de force. Les quiproquos s'accumulent, et les bêtises commencent. Une chose est sûre : ce sera, pour tout le monde, des vacances inoubliables… La presse

    Les vacances du petit Nicolas, la critique de l'Express, Par Sophie Benamon, publié le 09/07/2014

    Cette suite des aventures du petit Nicolas avec Kad Merad et Valérie Lemercier renoue avec l'esprit de Sempé et Goscinny, malgré une intro laborieuse et de nombreux gags recyclés.

    L'idée: embarquer le petit Nicolas et mémé au bord de la mer, puis écouter ses orteils pousser. Le rêve.

    Le problème: mémé est une emmerdeuse qui ronfle comme un sonneur de cloches, et le gamin, persuadé qu'on veut le marier de force avec une psychopathe à couettes, met le boxon dans l'hôtel. Un cauchemar.

    Le film: passé une intro laborieuse, la suite du Petit Nicolas retrouve ses couleurs pimpantes et ses facéties inspirées de Sempé et Goscinny. Ambiance fifties surannée, jeu tout en décalage de Kad Merad et Valérie Lemercier, casting de gosses sans fausse note: Laurent Tirard sait toujours y faire. N'y manque que la truculence de la regrettée Bernadette Lafont, remplacée par Dominique Lavanant. Nota bene: la prochaine fois, il faudrait quand même voir à ne pas recycler les gags. Ça gâche.

    Source : http://www.lexpress.fr/culture/cinema/les-vacances-du-petit-nicolas-la-critique-de-l-express_1557876.html

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    ERNEST ET CÉLESTINE Destiné aux 1er et 2ième degrés

    Film d’animation réalisé par Benjamin Renner, Vincent Patar, Stéphane Aubier, FR, BE, LUX, 2012, 88’ Scénario et dialogues : Daniel Pennac, d’après les albums de Gabrielle Vincent, publiés par les Ed. Casterman Musique Vincent Courtois Paroles Thomas Fersen Rôles principaux Ernest Lambert Wilson Célestine Pauline Brunner L’internet https://www.youtube.com/watch?v=bowy-9fv7RM Site officiel du film (en anglais !) http://www.ernestandcelestine.com/ RÉSUMÉ Dans le monde conventionnel des ours, il est mal vu de se lier d’amitié avec une souris. Et pourtant, Ernest, gros ours marginal, clown et musicien, va accueillir chez lui la petite Célestine, une orpheline qui a fui le monde souterrain des rongeurs. Ces deux solitaires vont se soutenir et se réconforter, et bousculer ainsi l’ordre établi... Film présenté à la Quinzaine des Réalisateurs 2012

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    La presse 4.5 - Excellent "Ernest et Célestine" est ni plus ni moins une petite merveille de film d'animation complètement fidèle à l'esprit du célèbre album de jeunesse du même nom ! Ne boudons pas notre plaisir devant la magie qui opère dès les premiers instants par ce beau trait de crayon et ces magnifiques couleurs aquarellées... De plus, l'histoire est très belle même si elle est plutôt effrayante au départ en révélant une impressionnante surveillante de dortoir et un ours mal léché qui va devenir l'adorable et fantasque Ernest aux multiples facettes... Célestine en petite souris délurée est pétillante à souhait et a ce qu'il faut d'impertinence pour nous charmer. Mais c'est avant tout ces deux sociétés de souris et d'ours qui se vouent une haine terrible en vivant sous et sur la terre qui se révèle intéressante ! Nos deux héros vont donc braver les interdits et faire fi de la bonne conduite pour vivre en fugitifs dans une adorable maison à la campagne en défiant les polices d'en haut et d'en bas ! Petits et grands y trouveront donc chacun leur compte et ressortiront de la salle enchantés...

    Source : http://www.allocine.fr/membre-Z20090118230847590126158/movie/202924

    Exemples d’exercices proposés.

    1. Le mot ‘PIÈCE’

    Cherchez 3 combinaisons avec le mot ‘pièce’ et traduisez-les en néerlandais.

    Où le mot ‘pièce’ n’est-il pas à sa place ? Par quel autre mot doit-il être remplacé ?

    - une pièce de monnaie

    - une pièce de théâtre

    - un appartement de 4 pièces

    - une pièce de gâteau

    2. Chez le boulanger

    Traduisez (vers le français):

    - Ik zou een stokbrood willen.

    - … J’aimerais avoir une baguette.

    - Een groot volkorenbrood a.u.b.

    - … Donnez-moi un grand pain complet, s.v.p.

    - Gesneden?

    - … Coupé?

    - Dat is dan € 2,80.

    - … Cela fait € 2,80.

    - ‘s Morgens eet ik liever boterhammen dan yoghurt.

    - … Le matin, je préfère les tartines au yaourt.

    Traduisez (vers le néerlandais):

    - Avec ou sans mie ?

    - … Met of zonder kruim ? (= binnenste van het brood)

    - La croûte est trop cuite, je n’aime pas ça.

    - … De korst is te hard gebakken, daar hou ik niet van.

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    ELLE S’EN VA Destiné aux 2ième et 3ième degrés

    - Film réalisé par Emmanuelle Bercot, 2013, 113’ Rôles principaux Betty Catherine Deneuve Charlie, son petit-fils Nemo Schiffman Alain Gérard Garouste Muriel, sa fille Camille Dalmais Annie, sa mère Claude Gensa Marco Paul Hamy Fanfan Mylène Demongeot Jeanne Hafsia Herzi

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    L’internet Trailer : https://www.youtube.com/watch?v=wO5wvX1TJY4 RÉSUMÉ Bettie, la soixantaine, se voit soudain abandonnée par son amant et en péril financier avec le restaurant familial. Que faire de sa vie ? Elle prend sa voiture, croyant faire le tour du pâté de maison. Ce sera une échappée. Au fil de la route : des rencontres de hasard, un gala d’ex-miss France, le lien renoué avec sa fille, la découverte de son petit-fils, et peut-être l’amour au bout du voyage… Un horizon s’ouvre à elle. La presse Tant qu'à faire ses premiers pas dans le cinéma, autant choisir une entrée fracassante. C'est ainsi que la chanteuse Camille, alias Muriel, à l'affiche d'« Elle s'en va », d'Emmanuelle Bercot, entre dans la carrière d'actrice en engueulant vertement Bettie qu'incarne Catherine Deneuve. L'interprète de « Ta douleur » y joue sa fille, exaspérée du manque d'attention dont l'a toujours gratifiée sa mère, restauratrice en Bretagne. Au bord du dépôt de bilan, blessée par une déception amoureuse, cette dernière a jeté son tablier par-dessus les fourneaux. Au volant de sa voiture, elle se laisse porter au hasard des rencontres sur les routes de France. « Elle s'en va » est mieux qu'un beau film : un film très vrai, à fleur de peau, dans lequel Deneuve est profondément émouvante et juste. Jusqu'ici Camille n'avait fait qu'effleurer le cinéma. Dans « les Morsures de l'aube », d'Antoine de Caunes, c'est elle qui chante. Et dans « Ratatouille », elle est la voix de Colette. Mais là, boum badaboum, elle s'impose comme une super-actrice. « C'est vraiment un rôle de composition, confie-t-elle. Je n'ai jamais eu à demander de l'amour à ma mère mais ce que j'aime bien dans mon personnage, c'est qu'elle est une femme de vérité. » Coïncidence, Camille est l'interprète d'une chanson intitulée « Elle s'en va ». « C'est mon papa qui l'a faite. Il me l'avait écrite pour mon premier disque. Il adorait le cinéma, François Truffaut et… Catherine Deneuve »! On évoque Izia Higelin, épatante dans « Mauvaise Fille », de Patrick Mille, et développant la même énergie. « Je crois qu'on a des papas qui ont bien fait leur boulot, dit-elle, c'est-à-dire des filles assez libres. On y va à cœur ouvert. » Deneuve l'a épatée par son humilité. « Elle attendait debout, pendant des heures, en révisant son rôle. » Maintenant qu'elle y a touché, Camille va revenir au grand écran. Elle fera juste gaffe aux séquences de repas. Dans « Elle s'en va », il y a un déjeuner de famille. « Comme je suis jeune dans le métier, je me suis ruée sur les pommes de terre. Au bout de plusieurs prises, je n'en pouvais plus des pommes de terre. » Source : http://www.leparisien.fr/cinema/critiques-cinema/elle-s-en-va-catherine-deneuve-a-epate-camille-18-09-2013-3147623.php

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    LA MARCHE Destiné aux 2ième et 3ième degrés

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    En 1983, dans une France en proie à l’intolérance et aux actes de violence raciale, trois jeunes adolescents et le curé des Minguettes lancent une grande Marche pacifique pour l’égalité et contre le racisme, de plus de 1000 km entre Marseille et Paris. Malgré les difficultés et les résistances rencontrées, leur mouvement va faire naître un véritable élan d’espoir à la manière de Gandhi et Martin Luther King. Ils uniront à leur arrivée plus de 100 000 personnes venues de tous horizons, et donneront à la France son nouveau visage.

    Film réalisé par Nabil Ban Yadir, 2013, 120’ Rôles principaux Georges Olivier Gourmet Mohammed Tewfik Jallab Sylvain Vincent Rottiers Farid M’Barek Belkouk Yazid Nader Boussandel Kheira Lubna Azabal Moria Hafsia Herzi Claire Charlotte Le Bon Hassan Jamel Debbouze L’internet Trailer: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19538748&cfilm=208743.html RÉSUMÉ Ils partirent trente-deux et furent cent mille en arrivant au port. Du 15 octobre au 3 décembre 1983, à l'initiative de Toumi Djaida, atteint d'une balle en plein dos tirée par un policier, et d'un prêtre du diocèse lyonnais, Christian Delorme, une poignée de jeunes de la cité des Minguettes ont décidé de traverser la France à pied, de Marseille à Paris. Leur démarche, imprégnée des convictions pacifistes de Gandhi et du pasteur Martin Luther King, était une façon de répondre à la multiplication des agressions et des crimes racistes qui faisaient de leur quartier un territoire de guerre civile. Surnommée Marche pour l'égalité et contre le racisme, cette aventure a été le ferment de la naissance du mouvement Touche pas à mon pote. Signé d'un réalisateur belge, Nabil Ben Yadir, qui avait 4 ans au moment des faits, « la Marche » reconstitue les étapes de ce road-movie pas comme les autres produit par une société indépendante, Chi-Fou-Mi Productions et distribué sous le label EuropaCorp de Luc Besson. Jamel Debbouze incarne un empêcheur de marcher en rond. Olivier Gourmet tient le rôle du curé. Avec Hafsia Herzi ou Charlotte Le Bon, ils sont les figures de proue fédératrices d'un casting qui n'a pas été simple à construire. Une bonne action « Il y a eu des désistements, reconnaît le réalisateur, les gens pensaient que c'était un film communautaire. Nous leur disions : Ne nous mettez pas dans un tiroir. C'est un film français. » Même frilosité pour le tour de table financier. Le nom de Jamel a débloqué les verrous. Bien sûr, l'équipe n'a pas couvert la distance pedibus jambis, mais elle en a gaillardement vécu les étapes contre vents et intempéries. Pas question d' « attendre le soleil » quand le temps était « pourri », se souvient Nabil. Ni de perdre une journée. Le résultat est un beau film qui ne se prive pas, pour les besoins de la cause mais sans la dénaturer, d'assurer le spectacle. Scénario efficace, personnages bien dessinés, montée en puissance des relations entre eux, tout concourt ici à parler aux 81 % de jeunes d'aujourd'hui qui n'avaient jamais entendu parler de cet événement. A leur attention, « la Marche » est mieux qu'un bon film : c'est une bonne action.

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    DEUX JOURS, UNE NUIT Film destiné au 3ième degré

    Film réalisé par Jean-Pierre et Luc Dardenne, 2014, 105’ Rôles principaux Sandra Marillon Cotillard Manu Fabrizio Rongione Jean-Marc Olivier Gourmet L’internet Trailer : http://www.youtube.com/watch?v=SjCakcF6kb0 RÉSUMÉ

    Sandra, aidée par son mari, n'a qu'un week-end pour aller voir ses collègues et les convaincre de renoncer à leur prime pour qu'elle puisse garder son travail.

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    La presse

    Pour ce nouveau film, les Dardenne ont décidé de mettre en scène un horrible chantage. Filmé à coup de petits plans-séquences aussi sobres que puissants, le film délivre sa réalité frontalement. A cause du cadre spatio-temporel et des plans-séquences, il n’est pas possible à Sandra de s’échapper ni à nous de détourner le regard. La vérité nue est là, sous nos yeux. J’ai été quelque peu déçu par les plans-séquences, dont je pensais qu’ils allaient être un peu plus longs mais aucun n’excède plus de trois minutes. Les cadrages sont serrés pour capter les émotions des personnages. Sandra a 48 heures pour mener sa lutte, un périple ensoleillé, entre rires et larmes. Sandra se bat pour redevenir elle-même par tous les moyens. Excluse de la société, elle a le soutien de la famille et a une force de caractère. Pourquoi le spectateur la suit-elle? Parce qu’elle nous représente, nos forces et nos faiblesses. Elle est un modèle de courage et d’abnégation. Elle ressent de l’espoir et de la détresse. Les variations infimes des rencontres dessinent une sorte d’éventail des comportements humains. Les fautifs ne sont pas ceux qui ont décidé de voter non mais le capitalisme sauvage qui oblige les patrons à supprimer des postes pour économiser des salaires. Le film est rythmique et énergique. Marion Cotillard signe une composition d’une sensibilité brillante, qui nous fait pleurer lorsque, pendant deux secondes, entre sa lutte et ses larmes, elle se libère et rit en augmentant la musique dans la voiture. Et oui, les Dardenne ont cette capacité à émouvoir sans artifices, sans musique ou presque. Critique et analyse entière en lien. http://fenetresurcran.blogspot.fr/2014/05/criti...

    - Filmographie des frères Dardenne. Avez-vous déjà vu un film des frères Dardenne ?

    Lequel ? Racontez de quoi il s’agissait.

    Recherchez la filmographie des frères Dardenne et racontez en quelques phrases quel

    sujet est abordé dans le film.

    1996 : La Promesse

    1999 : Rosetta (Palme d’Or à Cannes)

    2002 : Le Fils

    2005 : L'Enfant (Palme d’Or à Cannes)

    2008 : Le Silence de Lorna

    2011 : Le Gamin au vélo

    2014 : Deux jours, une nuit

    - Dans les films des frères Dardenne, il y a des thèmes qui reviennent, des procédés

    cinématographiques aussi. Pourriez-vous en trouver quelques-uns ? (Seulement possible

    si vous avez déjà vu d’autres films !)

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    LE PASSÉ Destiné au 3ième degré

    Drame réalisé par Asghar Farhadi, FR, 2013, 130’

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    Rôles principaux Marie Bérénice Bejo Samin Tahar Rachim Ahmad Ali Mosaffa Lucie Pauline Burlet Shahriyar Babak Karimi Fouad Elyes Aguis L’internet Trailer : http://www.premiere.fr/Bandes-annonces/Video/Le-Passe-VF RÉSUMÉ Après quatre années de séparation, Ahmad arrive à Paris depuis Téhéran, à la demande de Marie, son épouse française, pour procéder aux formalités de leur divorce. Lors de son bref séjour, Ahmad découvre la relation conflictuelle que Marie entretient avec sa fille, Lucie. Les efforts d'Ahmad pour tenter d'améliorer cette relation lèveront le voile sur un secret du passé. La presse La presse

    "Le Passé" : aller de l'avant, malgré les pesanteurs

    LE MONDE | 13.05.2013

    L'exil – fût-il temporaire – est une épreuve qui peut aussi bien affaiblir que fortifier. Après s'être fait connaître du monde entier en enchaînant deux films quasiment parfaits, A propos d'Elly (2009) et Une séparation (2011, Ours d'or à Berlin, Oscar du meilleur film étranger), Asghar Farhadi a décidé de tourner, pour la première fois, en dehors de son Iran natal. Cette difficulté qu'il s'est imposée, travailler avec des acteurs dont il ne parle pas la langue, situer son histoire dans une société et une géographie qui ne sont pas les siennes, donne un film fascinant, sans être aussi impressionnant que les deux précédents.

    On reconnaîtra dans Le Passé les forces de Farhadi, son habileté de narrateur, son talent de directeur d'acteur, mais le déplacement du cinéaste met aussi en évidence des failles que l'on pouvait à peine deviner jusqu'ici – une propension au didactisme, un esprit de système qui étouffe un peu la vie du récit.

    Ahmad (Ali Mosaffa) arrive d'Iran à Paris. Marie (Bérénice Bejo) l'attend à l'aéroport. Ils se parlent à travers la vitre du hall d'arrivée sans s'entendre. Elle l'emmène jusqu'à une voiture qui n'est pas la sienne, qu'elle a du mal à conduire d'une seule main – l'autre est blessée. Ahmad l'aide avec la bienveillance automatique de ceux qui ont longtemps vécu ensemble. Les bribes de conversation échangées pendant le trajet ne laissent aucun doute : le contentieux entre Marie et Ahmad est aussi lourd que le lien qui les unit est fort.

    Cette profusion d'informations a beau être offerte avec toutes les garanties du réalisme – pas de dialogues d'exposition patauds, plutôt des fragments que le spectateur sans cesse sollicité doit assembler –, elle ne se départ jamais tout à fait de son statut de construction intellectuelle. Marie vit dans un pavillon de banlieue avec les deux filles qu'Ahmad a élevées (mais dont il n'est pas le père). L'aînée, Léa, est une adolescente en révolte contre sa mère et son futur beau-père, Samir (Tahar Rahim), le nouveau compagnon de Marie – elle a fait venir Ahmad à Paris pour finaliser leur divorce. Chaque personnage, chaque situation est accompagné d'une constellation de signes qui indiquent tous la même direction : le passé. Celui-ci remonte d'abord par bribes, puis au fil d'un récit sans doute trop long, par d'énormes blocs de secrets dont la révélation se rapproche de plus en plus du mélodrame.

    PAYSAGES PAVILLONNAIRES

    Le propos du film est d'en démontrer le poids écrasant, de mettre en scène l'immense difficulté qu'il y a à l'expulser du présent pour aller de l'avant. Cette vérité est aussi un truisme et la fluidité de la mise en scène ne parvient pas à porter le film au-delà de la répétition de cet article de foi. Reste, sur l'autre plateau de la balance, le regard d'un grand artiste sur un pays dont il découvre la vie quotidienne, qu'il filme avec une curiosité impitoyable. Là où on était frappé, dans Elly ou Une séparation, par ce qui rapprochait l'expérience de jeunes bourgeois iraniens de celle de leurs contemporains occidentaux, on croit distinguer l'étonnement que suscitent chez Farhadi les singularités françaises – les paysages pavillonnaires de la banlieue nord, les mœurs adolescentes...

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    Au crédit du film aussi, le travail des acteurs, irréprochable. Bérénice Bejo en femme méfiante, blessée et dangereuse ; Tahar Rahim en très jeune homme vieilli avant l'âge par la douleur et, dans une moindre mesure, le cinéaste iranien Ali Mosaffa en sage venu de l'Orient ne déméritent jamais. Il a fallu qu'ils soient finalement comme ensevelis sous l'accumulation de péripéties que Farhadi a jugée nécessaire à la conclusion de son conte moral.

    Au crédit du film aussi, le travail des acteurs, irréprochable. Bérénice Bejo en femme méfiante, blessée et dangereuse ; Tahar Rahim en très jeune homme vieilli avant l'âge par la douleur et, dans une moindre mesure, le cinéaste iranien Ali Mosaffa en sage venu de l'Orient ne déméritent jamais. Il a fallu qu'ils soient finalement comme ensevelis sous l'accumulation de péripéties que Farhadi a jugée nécessaire à la conclusion de son conte moral.