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ALIETTE DE BUFFIÈRES PROFESSEUR DES ÉCOLES CHRISTOPHE SAÏSSE PROFESSEUR D’HISTOIRE ET GÉOGRAPHIE Guide pédagogique

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ALIETTE DE BUFFIÈRES

PROFESSEUR DES ÉCOLES

CHRISTOPHE SAÏSSE

PROFESSEUR D’HISTOIRE ET GÉOGRAPHIE

Guide pédagogique

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Les huit séquences proposées dans ce guide correspondent aux huit chapitres qui composent les DossiersHachette sur les Temps modernes. Chaque chapitre regroupe :

– une double page évoquant une figure historique ou un thème à l’aide de sources écrites et iconographiques,de repères chronologiques et de cartes ;

– une double page Sur les traces de… précisant la biographie du personnage ou approfondissant le thèmeprécédemment abordé ;

– une double page L’héritage de… permettant à l’élève de repérer des traces du passé – l’Histoire reste,comme l’écrivait Marc Bloch, « une connaissance par traces » – et de comprendre le présent de la société àl’aune du passé.

Les huit séquences du guide se référant aux doubles pages du dossier ont une composition identique :

– un rappel des Instructions officielles, ce qui permet d’inscrire la séquence dans une problématique duprogramme d’Histoire ;

– des objectifs qui portent à la fois sur les connaissances factuelles à transmettre aux élèves, mais aussi sur descompétences de savoir-faire qu’il appartient à l’enseignant de fixer et d’évaluer selon une progression ;

– l’organisation de la séquence présentée sous forme d’activités en classe. Ces activités sont précédées d’unerubrique « Le contexte historique » qui est une mise au point pour l’enseignant. La rubrique « Pour aller plusloin » prolonge la mise au point. Toutes les activités (lecture, description, comparaison, mise en relation,confrontation…) se fondent sur les documents sélectionnés dans le dossier et sur les questions qui s’y rapportent.Le guide fournit aussi des indications de correction. Attention ! Les documents (textes ou œuvres) ne sont pasdestinés à simplement illustrer le programme ; très souvent, le texte ou l’image, dont on tire une ou deux infor-mations en classe, sont utilisés comme des preuves a posteriori qui valident la parole de l’enseignant, parfoistendent à se substituer à elle. Ces pratiques pédagogiques, peu scientifiques, ne sont pas conformes à l’épis-témologie de l’Histoire. Les documents doivent être étudiés en eux-mêmes : les textes seront lus par lesélèves, les images seront décrites et expliquées avec soin. Ainsi, les documents entrent dans la mémoire desélèves et contribuent à leur donner une culture commune par la reconnaissance de « traces » que les généra-tions précédentes ont déjà distinguées au point d’en faire des références ;

– des notions (« Pour construire le résumé ») sont proposées à l’enseignant pour faire écrire le résumé de laleçon en reprenant les mots-clés du chapitre. Les élèves retrouvent ces notions de l’école élémentaire àl’enseignement supérieur, leur intelligibilité relevant de degrés de compréhension et d’expression différents ;

– des prolongements interdisciplinaires sont décrits. C’est une manière d’insister sur la complémentarité dessavoirs et des savoir-faire, pour éviter que se forme le préjugé de compétences exclusives les unes des autres ;

– enfin, une bibliographie non exhaustive est fournie à l’enseignant.

Toutes les trois séquences, une double page À la manière de… permet aux élèves de :

– découvrir et vivre des situations des Temps modernes ;

– pratiquer des activités interdisciplinaires.Les auteurs.

ISBN : 978-2-01-117335-5

© Hachette Livre, 2007, 43 quai de Grenelle, 75905 Paris Cedex 15.

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.

Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L. 122-4 et L. 122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictementréservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et, d’autre part, que « les analyses et les courtes citations » dans un butd’exemple ou d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayantscause, est illicite ».Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français de l’exploitation du droit de copie(20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris), constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.

AVANT-PROPOS

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SOMMAIRE GÉNÉRAL

1. Les Grandes Découvertes 5 6. Le siècle des Lumières 30

8. La Révolution française 41

7. La naissancedes États-Unis 37

Tracer à la manière de…un potager royal 35

Écrire à la manière de…un cahier de doléances 46

2. La Renaissance 10

3. Henri IV 15

4. Louis XIV 21

5. La France sous Louis XIV 26

Explorer à la manière de…les grands découvreurs 19

Photofiches pour les élèves 48

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LES GRANDES DÉCOUVERTES

Référence aux Instructions officiellesAvec la découverte de l’Amérique s’ouvre l’ère de la colonisation du monde par les Européens. Le « beau XVIe siè-cle » est bien le premier siècle de la mondialisation, englobant les particularismes dans une philosophie universaliste,l’humanisme, avec la certitude – du moins dans la minorité la plus instruite de la population européenne – d’unprogrès constant justifiant l’emploi du qualificatif « moderne ». La tradition scolaire fait aussi de 1492 la borne-témoin entre le Moyen Âge et les Temps modernes.

Compétences• Connaître les raisons des voyages de découvertes et les moyens mobilisés. • Repérer les principaux voyages de découvertes.

PhotoficheVoir la photofiche p. 48.

Pages 6 à 11 du dossier

Le contexte historiqueL’étude de la chronologie p. 6 montre que l’Europe de lafin du XVe siècle est atteinte d’une fièvre conquérante. Lesraisons en sont multiples : fin de la guerre de Cent Ans(1337-1453) et des « malheurs des temps » ; croissancedes effectifs (l’Europe passe d’environ 60 millions d’habi-tants en 1500 à 80 millions d’habitants en 1600) ; amélio-ration des techniques d’orientation et de navigation (bous-sole, astrolabe, cartographie) permettant de longs voyagessans escale ; émergence d’une bourgeoisie entreprenantetournée vers le grand large et motivée par la soif de pro-fit ; découverte d’un art de vivre qui atteint son apogée enItalie avec la Renaissance, ce mieux-vivre appelant à sontour à une intensification des trafics… Or, la fermeture dela Méditerranée orientale, consécutive à la poussée turqueet concrétisée par la prise de Constantinople en 1453,oblige les marchands européens à rechercher d’autresvoies d’accès aux Indes mythiques. Déjà, le VénitienMarco Polo avait pour la première fois exploré l’Asie auXIVe siècle. Après la prise de Constantinople, les Portugaispoussent leurs vaisseaux le long des côtes africaines etcontournent le continent avant que Vasco de Gama n’at-teigne les Indes en 1498. Dans le même mouvement, lamonarchie espagnole fait confiance au Génois ChristopheColomb, qui découvre par hasard l’Amérique en 1492.Dès lors, la Méditerranée est supplantée par l’océanAtlantique, et ce jusqu’à la fin du XXe siècle, malgré l’ou-verture du canal de Suez au XIXe siècle. L’exemple du sucresymbolise ce basculement économique vers l’Ouest :importée des Indes par les Arabes, la culture de la canne àsucre se diffuse au Proche-Orient, puis de là à Chypre.

Acclimatée avec succès dans l’archipel de Madère, oùChristophe Colomb séjourne et se marie, la canne à sucresuit ses traces, gagnant le Brésil et les Antilles. Le sucre,produit de l’Orient, devient le symbole de la colonisationdu Nouveau Monde.

L’exploitation pédagogiquedes documents en classe➤ Activité 1 : documents 1 et 2 pp. 6-7Les Grandes Découvertes sont une affaire européenne.

Faire observer le document 1 p. 6 et faire répondre auxquestions 1, 2 et 3. Tout commence avec les Portugais :l’étroit royaume lusitanien bouscule l’ordonnancement dumonde dès la fin du XVe siècle. La côte africaine fait l’ob-jet d’une reconnaissance poussée : le Rio de Oro est atteinten 1436 ; l’équateur est franchi en 1475 ; le cap de Bonne-Espérance est doublé en 1488 par Bartolomeu Dias ;Vasco de Gama, parti en 1497, contourne l’Afrique etarrive en Inde (question 1). L’aventure portugaise se pro-longe jusqu’en Indonésie, en Chine et au Japon.L’élargissement du monde connu entraîne l’arrivée de l’oret des épices à Lisbonne : c’est une vraie révolution etl’ébauche d’une « économie-monde »1. La course estouverte pour l’Amérique par le voyage de ChristopheColomb en 1492. L’Espagne est gagnante. Huit ans plustard, les Portugais se saisissent de la Terre de Santa Cruz,celle à laquelle le bois de teinture rouge (pao brasil) vadonner son nom de « Brésil ». Puis, les Français, dont lesnavires marchands et pirates fréquentent les rivages atlan-tiques du Nouveau Monde, de Terre-Neuve (1524)jusqu’aux Antilles et de la Floride aux côtes du Brésil,reconnaissent le Canada (1534-1535) et s’y installent fina-lement en 1603. Les Anglais arrivent bons derniers :Walter Raleigh relâche sur le littoral de ce qui sera laVirginie à la fin du XVIe siècle ; les pèlerins du Mayflower

1. Dans sa grande synthèse, Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle (1979), l’historien Fernand Braudel fait entrer dans la réflexiondes économistes et des historiens le concept d’« économie-monde ». Il ne faut pas y entendre l’économie mondiale mais une économie qui est un monde ensoi, un espace économique cohérent, non limité par des frontières politiques, et animé par une dynamique planétaire.

QU’APPELLE-T-ON « LES GRANDESDÉCOUVERTES » ?

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arrivent en 1620 au cap Cod, sur la côte de ce qui sera leMassachusetts. Christophe Colomb a toujours été persuadé d’avoir atteintles Indes. Pourtant, en 1507, un éditeur géographe deSaint-Dié dans les Vosges, Martin Waldseemüller, baptiseces territoires du nom d’« Amérique ». L’Amérique estdonc baptisée du nom de celui qui ne l’a pas découverte,le Florentin Amerigo Vespucci, mais qui a révélé, unequinzaine d’années seulement après le premier contact deColomb, qu’il ne s’agissait pas des Indes mais d’un nou-veau monde (question 2). En 1513, l’Espagnol VascoNuñez de Balboa prend possession de l’isthme de Panamaet découvre le Pacifique. Fernão de Magalhães ditMagellan achève l’exploration superficielle de la planèteen bouclant le premier tour du monde. Ce navigateurPortugais est passé au service du roi d’Espagne en 1512 etl’a convaincu de financer son projet de se rendre en Asiepar l’ouest en découvrant un passage plus au sud. Cinqbateaux quittent l’Espagne le 20 septembre 1519 et attei-gnent le Río de la Plata le 12 janvier 1520. Le 21 octobre1520, ils trouvent le passage qu’ils cherchaient et traver-sent le Pacifique jusqu’aux Philippines. Le 17 avril 1521,Magellan est tué dans une échauffourée. Un seul navirerevient en Espagne le 6 septembre 1522. Avec la circum-navigation de Magellan, l’Amérique est enfin penséecomme un continent autonome ; les itinéraires de l’aven-ture américaine deviennent autant de grandes routes ducommerce mondial (question 3).

Faire lire document 2 p. 7 et faire répondre aux questions4, 5, 6 et 7. On a beaucoup spéculé sur l’erreur deChristophe Colomb qui cherche l’Asie par la route del’Ouest (question 5) mais la croit à 2 400 miles nautiquesdes Canaries alors qu’elle s’en trouve à 10 600, soit19 600 km. De là, la colère des hommes d’équipage qui« se plaignent de la longueur du voyage » (question 4).Certes, le Génois est piètre calculateur mais il partage sonerreur dans l’évaluation des longitudes avec Pierred’Ailly, dont il a annoté l’Imago mundi, comme avec lescosmographes Henricus Martellus et Martin Behaim, dontles mappemondes sont contemporaines de la découvertede l’Amérique. La carte est à la fois représentation dumonde connu, outil du navigateur, et bientôt, à Tordesillas(1494), instrument des puissances pour le partage dumonde à découvrir. Les terres découvertes deviennentpossessions du Christ en même temps que celles du roi –« Je déploie la bannière royale, j’en prends possession aunom du roi et de la reine d’Espagne » (question 6) – et laplantation de la croix, du Mexique au Chili, atteste partoutdu processus d’évangélisation à l’œuvre. Même si larecherche de l’or et des épices est l’un des moteurs de ladécouverte (question 7), ceux qui restent en Amériqueveulent surtout exploiter les hommes.

➤ Activité 2 : document 3 p. 7Avec la découverte de l’Amérique s’ouvre l’ère de laconquista.

Si les expéditions sont le résultat d’initiatives person-nelles, tout chef en Amérique a cependant besoin d’unelicence qui lui est concédée par la Couronne espagnole.

Les découvertes tirent aussi leur légitimité de la donationfaite par le pape Alexandre VI en 1493. Les Antilles ser-vent de base d’expansion vers le continent vis-à-visduquel les entreprises d’exploration se multiplient entre1500 et 1517. À partir de 1519 s’ouvre une nouvellephase, qui a pour ambition une implantation durable etl’obtention de la reconnaissance royale de ces actions. Laconquista vise moins la terre que les hommes ; elle pro-cède donc par bonds successifs, acceptant de ne pas s’oc-cuper de vastes régions à l’intérieur du domaine qui a étéannexé. Hernán Cortés est le conquistador qui dominecette phase. En 1521 avec Mexico, l’Empire aztèque s’ef-fondre. Dès 1522, Francisco Pizarro et Diego de Almagrosont en compétition sur l’Altiplano andin : l’Empire incatombera en 1532. Puis, la Couronne espagnole interditl’utilisation du mot « conquista » : c’est le signe que s’ou-vre l’ère de la pacification.

Insister sur le choc de la rencontre entre les humanitésd’Europe et d’Amérique. En février 1519, Hernán Cortésmonte une expédition d’exploration, de troc et de razzia àl’ouest des Antilles. Au départ de Cuba, sa troupe touchela terre ferme au niveau du Río Grijalva : les conquista-dores sont dans l’Empire aztèque (25 millions d’habitantsde langue nahuatl) et les premières palabres évoquent déjàles richesses de Mexico (ou Tenochtitlan). Le 8 ou 9novembre 1519, les Espagnols entrent dans la capitaleaztèque. Faire lire le document 3 p. 7 et faire répondreaux questions 8, 9 et 10. Dès leur arrivée sur les côtesmexicaines, les Espagnols passent pour des dieux auxyeux des Aztèques – « Quelques-uns nous ont assuré quevous étiez des dieux » (question 9) – qui, conformément àleurs mythes, s’imaginent que Quetzalcoatl est de retour.Cette croyance ne dure que quelques mois et ne touche pastoutes les peuplades indigènes. La rencontre est d’autantplus brutale que les Indiens ne connaissent ni la roue, ni lefer, ni la poudre à canon, ni les animaux domestiques –excepté le lama – ; leur armement est de pierre et de bois

(propulseur, arc, fronde, lance et épée à deux mains faitesde lames d’obsidienne). Faire relever deux indices : leschevaux sont « des bêtes farouches » ; les armes, « la fou-dre entre vos mains » (question 8). Pourtant, si on suit larelation de voyage laissée par Cortés, l’empereurMoctezuma n’est pas effrayé. Faire relever trois indices :les chevaux sont « de grands cerfs que vous avez appri-voisés » ; les armes « qui ressemblent à la foudre sont destuyaux d’un métal que nous ne connaissons pas » ; finale-ment, « je vois que vous êtes des hommes comme nous »(question 10). Que fut réellement la rencontre entre leshumanités d’Europe et d’Amérique ? La rencontre dedeux mondes qui s’ignoraient jusque-là entraîne fatale-ment un « choc microbien » : de l’épidémie de grippe pro-voquée à Cuba par l’arrivée de Colomb aux ravages de lavariole, de la rougeole et de la peste pneumonique auMexique et au Pérou, les pandémies de l’Ancien Monde sedéchaînent dans l’espace américain et leurs effets sontsans commune mesure avec les épisodes de peste qui frap-pent alors l’Europe. Les évaluations s’accordent sur la dis-parition en une génération des peuples arawak et caraïbedes Antilles (quelque 6 millions de personnes en 1492,

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moins de 4 millions en 1494, une quinzaine de milliers en1518), à un recul annuel de 3 à 6 % des populations duMexique et du Pérou (25 millions d’habitants à l’arrivéede Cortés en 1519, moins de 1 million un siècle plus tard ;9 millions d’habitants dans l’Empire inca en 1530,1,3 million en 1532). Rien de comparable non plus, l’uni-fication microbienne se faisant dans les deux sens, avecl’arrivée en Europe de la syphilis, qui existe sous formebénigne dans l’isolat américain et dont Martin AlonzoPinzon, le compagnon de route de Colomb, est sans doutela première victime. Les Européens ne sont pas étrangersà cette hécatombe : la conquista visant les hommes, elle sesaisit de leurs corps par l’encomienda pour en faire desforces de travail ; elle se saisit de même de leurs âmes parl’évangélisation.

L’exploitation pédagogiquedes documents en classe➤ Activité 1 : document 2 p. 8Les Grandes Découvertes s’inscrivent dans une dyna-mique aux longues racines.

Les Grandes Découvertes des XVe et XVIe siècles ne sontrendues possibles que par l’apparition et la consolidationd’innovations scientifiques et techniques. Dès le XIIIe siè-cle commencent à se rassembler les instruments de l’ex-ploration du monde : gouvernail d’étambot, astrolabe,boussole, projection cartographique avec orientation etdistances estimées en rhumbs. Au XVe siècle, un immensecapital de ressources nautiques – les fameux portulans – etd’expériences maritimes se constitue au Portugal autourde ce que l’on nomme « l’école de Sagres ». Pour quel’Amérique soit découverte, il a fallu que l’Europe soit« prête ». A contrario, les techniques rudimentaires denavigation, l’absence de tout projet de colonisation, la fai-blesse du soutien économique et démographique apporté àl’exploration par le monde scandinave ont fait de l’épopéedes Vikings une entreprise sans lendemain2. Tout celaexplique que l’Amérique a pu être atteinte mais non« découverte » avant Colomb.

Faire observer le document 2 p. 8 et faire répondre à laquestion 2. Cette maquette reproduit fidèlement les cara-velles – la Pinta, la Niña, la Santa Maria – du premiervoyage de Colomb. Insister sur trois éléments : le gouver-nail d’étambot, solidement fixé dans l’arrière de la cara-velle par des axes qui sont libres de jouer dans les piècesde bois percées sortant de la coque, tourne donc sur unplan vertical et permet une direction précise ; les deuxmâts en plus du grand mât permettent d’augmenter la voi-lure (les deux voiles carrées et la voile triangulaire) etdonc d’accroître la vitesse (question 2) ; le centre d’iner-tie de la caravelle est haut sur l’eau, les châteaux avant et

arrière sont surélevés, ce qui permet d’affronter les creuxde la houle atlantique.

➤ Activité 2 : documents 1 et 3 p. 8Les prétentions universelles de l’Église romaine semblentpouvoir se réaliser.

Les Écritures évoquent explicitement l’étendue de l’em-pire du Roi-Messie : « Il dominera d’une mer sur l’autre,et du fleuve aux extrémités de la Terre. » ChristopheColomb lui-même est l’un des premiers à envisager quel’évangélisation de l’univers arrive à son terme. Lacroyance se répand en Occident que la fin de l’Histoire estimminente… Faire lire le document 1 p. 8 et faire répon-dre à la question 1. La formule « service de Dieu etservice de Sa Majesté » montre que les découvreurs justi-fient leurs actions sur ce double plan indissociable oùl’intérêt chrétien et l’intérêt du souverain se rejoignent(question 1). Faire observer le document 3 p. 8 et fairerépondre aux questions 3 et 4. La découverte del’Amérique donne lieu à de multiples interprétations aussigrandiloquentes que fantaisistes, véritable panégyrique del’art pompier, tel ce tableau que José Garnelo y Alda,peintre d’Histoire, réalise en 1892 et que des générationsd’écoliers ont découvert dans leurs livres scolaires. Dansla relation de son premier voyage, Colomb décrit ainsi les« premiers Américains » tels qu’ils lui sont apparus sur lesplages de l’actuelle Watling Island : « Tous les hommesque j’ai vus étaient jeunes, aucun n’avait plus de trenteans ; ils étaient tous très bien faits, très beaux de corps ettrès avenants de visage… » (question 4). Dans les faits,les terres découvertes deviennent possessions du Christ enmême temps que celles du roi (ou de l’empereur), et laplantation de la croix (question 3), du Mexique au Chili,atteste partout du processus d’évangélisation à l’œuvre,inséparable de la découverte et de la conquista. Des mis-sionnaires accompagnent donc les découvreurs pour inté-grer les indigènes, par la force s’il le faut, à la commu-nauté chrétienne.

➤ Activité 3 : documents 4, 5 et 6 p. 9Les conquistadores se heurtent aux civilisations indiennes.

Les Européens s’installent partout où ils peuvent subsister,de préférence dans le cadre des civilisations indiennes enplace. C’est le cas des Espagnols, dont les grandes villescoloniales sont Mexico, Lima (une création de Pizarro) et,en Bolivie actuelle, Potosi (autre création), à cause de sesmines d’argent (en 1600, 150 000 habitants vivent là, à4 000 mètres d’altitude). Mais la substance humaine, il nefaut pas l’oublier, est surtout indienne.

Faire observer le document 4 p. 9 et faire répondre auxquestions 5, 6, 7 et 8. Débarqué sur la terre ferme, lecontingent d’Hernán Cortés se compose de 508 soldats etde 109 marins ; il dispose de 16 chevaux et d’une dizainede canons. Malgré leur infériorité numérique, les conquis-tadores écrasent les bataillons indiens. Leur supérioritéréside dans les armes offensives (poignard, épée, pique,hallebarde, lance et arbalète) et les équipements de pro-

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SUR LES TRACES DE CHRISTOPHECOLOMB ET DES CONQUISTADORES

2. Les établissements scandinaves attestés dès l’an 1000 au Labrador et à Terre-Neuve ont été abandonnés au XIVe siècle.

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tection (question 8). L’artillerie est un des éléments psy-chologiques et stratégiques décisifs lors des sièges. Quantaux chevaux, inconnus des Amérindiens, ils permettentaux Espagnols de bousculer les rangs indigènes (ques-tions 5 et 6). L’alliance avec quelques peuplades localesgarantit aux conquistadores un surcroît de porteurs et desoldats auxiliaires (question 7) ; ils seront environ 20 000lors de la destruction de Mexico (août 1521). Fin 1521,Cortés domine tout le pays nahuatl, un territoire presqueaussi grand que l’Espagne. Nommé gouverneur général dela « Nouvelle-Espagne », Cortés refuse que la colonisationdu Mexique suive le même chemin que celle des Antilles :il n’y aura ni pillages systématiques ni disparition dumonde indigène. Dans ses ordonnances de 1524, il rendobligatoire la culture de la vigne, du blé et des arbres frui-tiers, avec l’idée que le Mexique ne deviendra véritable-ment fécond que sous la direction des Espagnols, ce qui nefait pas de la « Nouvelle-Espagne » une colonie au sensmoderne du terme mais une province à l’égal de laCastille. Cette tentative pour faire du Nouveau Monde uneréplique de l’Ancien Monde ne se limite pas à donner auxvilles fondées au Mexique et au Pérou les noms de citésd’Estrémadure ou d’Andalousie ; il s’agit de reconstitueren Amérique la civilisation de l’Europe par le mode de vieet par l’évangélisation. Si l’Espagne et le Portugal indi-quent le chemin, c’est l’Europe tout entière, des Flandresà l’Italie, qui constitue la référence de ce monde qu’elleinvente et qu’elle modèle : « L’Amérique est le faire del’Europe, l’œuvre par laquelle elle révèle le mieux sonêtre. »3

Faire confronter les documents 5 et 6 p. 9 et faire répon-dre aux questions 9, 10, 11 et 12. Pour l’Européen de laRenaissance, il est légitime que la « civilisation » ailles’étendre sur ces territoires sauvages et leurs populations« barbares », d’autant que l’Indien est cannibale (ques-tion 11). Le document 5 p. 9 dévoile la dimension rituelledes sacrifices humains chez les Aztèques : la victime estassommée, découpée, très souvent accommodée et man-gée (questions 9 et 10). La quantité et la concordance destémoignages ne laissent pas de doute sur la réalité d’unepratique attestée de l’Alaska au Río de la Plata. Colombn’est pas témoin de scènes d’anthropophagie ; Vespucci,en revanche, livre des descriptions qui imposent le clichéd’un Indien vorace. L’iconographie – relative surtout auxpopulations des côtes brésiliennes et uruguayennes, maisaussi mexicaines, vénézuéliennes et guyanaises – divergeseulement sur les modalités de la pratique de groupes par-ticuliers. Pourtant, dès le XVIe siècle, les Indiens ont leursdéfenseurs. Deux textes connaissent un grand succès enEurope et forment la base de ce qui est nommé « laLégende noire » de la conquista : la Brevisíma relación dela destrucción de las Indias (1552) de Bartolomé de LasCasas et la Historia del Mundo Nuevo (1572) de GirolamoBenzoni constituent des réquisitoires contre les pratiquessanglantes des Espagnols. L’indignation de Las Casas estjustifiée par l’anomalie que constituent à ses yeux les

chrétiens massacreurs : « À cause de leur cupidité et deleur ambition insatiables, telles qu’il ne pouvait y en avoirde pires au monde, et parce que ces terres étaient heu-reuses et riches, et ces gens si humbles, si patients et sifacilement soumis, ils [les Espagnols] n’ont eu pour eux nirespect, ni considération, ni estime. Ils les ont traités je nedis pas comme des bêtes (plût à Dieu qu’ils les eussenttraités et considérés comme des bêtes), mais pire que desbêtes et moins que du fumier. […] Que l’on sache que cesIndiens sont des hommes et qu’ils doivent être traitéscomme des hommes libres »4 (question 12).

Des plantes nouvellesSe reporter au texte du livre de l’élève.

La découverte d’autres civilisationsL’existence d’un monde neuf, étranger au christianisme,n’entre pas dans les schémas de pensée des explorateursdu XVIe siècle. La réalité doit pour eux se conformerà la mythologie, à la Bible et aux romans de chevalerie.Ainsi, atteindre les Indes par l’ouest est, pour Colomb etpour ceux qui le suivront, une chance de se rapprocherdu Paradis. Colomb propose en effet de modifier leconcept de rotondité de la Terre, laquelle a nécessaire-ment, croit-il, la forme d’une poire. Elle est pourvue d’unmamelon au sommet duquel se situe le jardin d’Éden,qui touche ainsi le ciel mieux que n’importe quel autrelieu et qui a pu, grâce à cette altitude, échapper au Déluge.Tous les voyages de circumnavigation permettent doncde sentir la pente générale du monde, qu’il suffit desuivre pour se rapprocher du Paradis… Le premier regardjeté sur le Nouveau Monde est donc celui d’un émerveil-lement biblique. Cette nature foisonnante montre l’envi-ronnement qui fut celui de l’homme d’avant la Chute.Plus tard, Colomb croit avoir trouvé à Saint-Domingue leroyaume d’Ophir, à la Martinique celui des Amazones, età l’embouchure de l’Orénoque le chemin du Paradis.Les Européens ne décrivent pas l’Amérique, ils lareconnaissent ou l’inventent. Aux prises avec les réalitésdes sociétés indiennes c’est aux cadres familiers dessociétés de l’Europe lointaine que recourent les explora-teurs. Par exemple, les Espagnols assimilent les prêtresaztèques à des « ulémas » et le grand sanctuaire deMexico à une « grande mosquée ». La démarche européo-centrée doit aussi beaucoup aux difficultés de lacommunication entre des cultures parvenues à des stadesdifférents de leur évolution. L’obstacle de la langue, lesperceptions différentes de l’espace et du temps, l’écartentre les modes de raisonnement multiplient les malen-tendus.

83. F. Braudel, Grammaire des civilisations, Arthaud, 1987.4. Bartolomé de Las Casas, Brevisíma relación de la destrucción de las Indias, 1552. Éd. française : Très Brève Relation de la destruction des Indes, LaDécouverte, 1996.

L’HÉRITAGE DES GRANDESDÉCOUVERTES

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La conversion des Indiensau christianismeÀ la brutalité du choc des cultures s’ajoute un processusd’acculturation dont la rapidité est unique dans l’histoirede la colonisation européenne. La ruine soudaine des sys-tèmes politiques, la désagrégation des communautés natu-relles, la destruction des idoles5, la mort des dieux créentun vide tragique que les Européens s’empressent de com-bler par leurs croyances et leurs images. Le travail aposto-lique des ordres mendiants (franciscains, dominicains) estintense en Amérique, bientôt relayé, dans le dernier tiersdu XVIe siècle, par la Compagnie de Jésus. Ce sont lesacteurs d’une entreprise d’acculturation de masse.L’évangélisation s’exprime autant par l’éducation desjeunes Indiens dans des collèges que par des baptêmescollectifs, par l’écrit – le premier catéchisme en languenahuatl est publié à Anvers dès 1529 – que par l’image –images pieuses importées d’Europe mais très vite et sur-tout images copiées et souvent réinterprétées par desartistes indiens. Instrument privilégié de l’acculturation del’Amérique, l’image n’a pas seulement créé un moyen decommunication libéré des contraintes de la langue ; elle arendu aux Indiens les idoles perdues, leur a permis dereconstruire un monde imaginaire, fût-il peuplé descroyances européennes, et a finalement contribué à lanaissance d’un christianisme « métissé ». L’exemple leplus célèbre est l’aventure mystique de la Vierge deGuadalupe, vénérée dans un monastère d’Estrémadure,berceau des conquistadores, qui devient la sainte patronnedu Mexique et s’identifie dans l’esprit des indigènes avecla déesse Tonantzin, la femme du serpent, la mère desAztèques…

La création d’empires coloniauxAvec la découverte de l’Amérique, l’Atlantique devientl’espace d’une compétition féroce entre les puissanceseuropéennes pour le pillage et l’exploitation des terresnouvelles. Au cours des XVIe et XVIIe siècles, 400 000 à500 000 personnes émigrent vers les Amériques, pour laplupart des Espagnols, surtout des hommes qui espèrentrevenir au pays, fortune faite. Une part de l’économie estréellement « mondialisée ». La route du Cap permet auxproduits des Indes orientales de parvenir en Europe parl’Atlantique. Ainsi, soieries, cotonnades, laques, porce-laines, thé ou café reviennent souvent dans les achatseuropéens après 1560. On achemine depuis les Amériquesle bois brésil, puis le sucre, la cochenille (qui sert de tein-ture rouge) et l’indigo mexicains. Il y a surtout l’or dérobéaux Indiens, puis l’argent : la découverte des mines amé-ricaines après 1530 provoque une extraordinaire expan-sion du commerce transatlantique, dont le volume est mul-tiplié par huit entre 1510 et 1550, puis encore triplé entre1550 et 1610. Séville et l’Espagne sont les premières tou-

chées par ce flux monétaire. Mais les métaux précieux nefont que passer : Gênes, et surtout Anvers, sont les villesrégulatrices du commerce transatlantique qui fonde lapuissance des dynasties marchandes, notamment desFugger. En 1527, le marchand Robert Thorpe proclame :« Il n’y pas de mer où l’on ne puisse naviguer, de terre oùl’on ne puisse habiter. » En 1546, Rabelais s’enthou-siasme des avancées du présent. Désormais, tout commu-nique, les frontières sont abolies, la Terre est unifiée :« Taprobana a vu Lappi ; Java a vu les monts Riphées ;Phebol verra Thélème ; les Islandais et les Groenlandaisboiront dans l’Euphrate ; Borée a vu le manoir d’Auster ;Eurus a visité Zéphire. »6

Le travail forcéLa colonisation de l’Amérique repose sur le système del’encomienda, institution importée depuis l’Espagne, quimet à la disposition des Européens la force de travailincarnée par la main-d’œuvre indigène arrachée à sescommunautés naturelles. Ce système, imposé par Cortésdans ses ordonnances de 1524, est à la base de laconquista : tout colon marié qui s’engage à rester aumoins huit ans sur sa terre reçoit celle-ci en concession etobtient le droit de faire travailler les Indiens à son profit,à condition de les instruire dans la foi catholique. Cettesaisie des hommes et leur exploitation sous forme de tra-vail forcé ont un coût humain difficile à évaluer mais dontles effets s’ajoutent à ceux du « choc microbien ».

Solliciter les élèves pour qu’ils trouvent les mots-clés dela leçon. Par exemple, « Grandes Découvertes »,« Christophe Colomb », « 1492 », « conquistadores »,« empires coloniaux ». Mettre en relation chacun de cesmots avec les repères figurant dans la chronologie p. 6.Mettre en commun les réponses et écrire ensemble lerésumé de cette séquence.

– C. Bernand et S. Gruzinski, Histoire du NouveauMonde, tome 1 : De la découverte à la conquête, uneexpérience européenne (1492-1550), Fayard, 1991.

– B. et L. Bennassar, 1492 : un monde nouveau ?, Perrin,1991.

– T. Gomez, L’Invention de l’Amérique. Rêve et réalités dela Conquête, Aubier, 1992.

95. Zumarraga, le premier évêque de Mexico, se vantait d’avoir détruit plus de 500 temples et brisé plus de 20 000 idoles !6. Rabelais, Le Tiers Livre, LI.

POUR CONSTRUIRE LE RÉSUMÉ

BIBLIOGRAPHIE

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LA RENAISSANCE

Référence aux Instructions officiellesLe sujet est difficile à traiter en raison de l’imbrication des thèmes de la Renaissance, de l’humanisme et des réformes.Le programme demande que « les élèves perçoivent le renouvellement des idées et des formes », retenant donc l’idéedu changement. Certes, l’historiographie récente souligne les apports positifs du savoir universitaire médiéval et lesréelles continuités entre celui-ci et la culture des élites intellectuelles et artistiques de la Renaissance, mais, pour desenfants, il faut insister sur les ruptures qui marquent l’époque et qui ont été ressenties et même valorisées commetelles1.

Compétences• Situer dans le temps la rupture entre le Moyen Âge et la Renaissance. • Caractériser une période : la Renaissance est le début d’une civilisation nouvelle en rupture avec le passé.

PhotoficheVoir la photofiche p. 50.

Pages 12 à 17 du dossier

Le contexte historiqueLe terme « Renaissance » ne doit pas être pris dans sonsens premier – à savoir « mouvement littéraire et artistiquedes XVe et XVIe siècles s’inspirant de la littérature et de l’artantiques » – mais dans son sens élargi, c’est-à-dire« période historique allant du XIVe au XVIe siècle » : c’estle concept de « civilisation de la Renaissance ». En effet,la Renaissance est perçue par ceux qui la vivent commeune lutte globale entre les ténèbres et la lumière, qui, biensûr, doit l’emporter. Robert Gaguin, général de l’ordre desTrinitaires, dans une lettre du 7 octobre 1495, emploie lemot « guerre » pour qualifier l’affrontement : il remerciel’humaniste Érasme de lui avoir soumis un exemplaire dutome I de ses Antibarbares, qui sera publié en 1520. Les« Barbares », selon Gaguin, sont « ceux qui ne cessentd’attaquer les études d’humanité ». La cible est désignée :ce sont les scolastiques, que Gaguin accuse pêle-mêle deprivilégier la logique formelle au détriment de l’élo-quence, de pratiquer un latin dénaturé et, surtout, de pré-férer les gloses, les interprétations et les compilations auxtextes originaux. Dès la fin du XIVe siècle, l’Occidents’affirme par la conviction qu’il faut libérer les textesantiques des commentaires qui les étouffent, trouver denouveaux manuscrits pour établir des versions plus fia-bles, apprendre le grec et l’hébreu pour en saisir le sensoriginel, les « nettoyer » des coquilles et des erreurs de tra-duction qui les polluent grâce à l’outil philologique. À lasuite de Lorenzo Valla et ses Annotations sur le NouveauTestament, toute la Bible est soumise à un nettoyage, opé-

ration que met en scène la Farce des théologastres (qui cir-cule vers 1524-1526), montrant le « texte de SainteÉcriture » personnifié sous l’apparence d’un pèlerin cou-vert de poussière et de sang, lavé et réconforté par un autrepersonnage, « Raison », puis donné comme remède à« Foy », que les drogues des théologastres avaient rendumalade. Ce nettoyage se traduit par un nouveau rapport ausavoir, un nouveau mode de lecture engageant personnel-lement le lecteur. Il se manifeste aussi par une réappro-priation de la notion de dignité de l’homme, issue de laculture antique et patristique. C’est véritablement uneseconde naissance – Rinascità en italien – qu’ont l’im-pression de vivre ceux qui se nomment « les huma-nistes », c’est-à-dire les adversaires des scholastiques.Cette seconde naissance ne doit pas être enseignée commeune libération à l’égard de Dieu ou une affirmationorgueilleuse de l’indépendance humaine. En revanche,l’homme n’est plus la créature de Dieu résignée à la fata-lité d’un destin scellé dès la naissance ; avec la liberté dechoix, Dieu lui accorde l’infini des possibilités, quel’homme peut évaluer avant de choisir : « Je t’ai installé aumilieu du monde afin que de là tu examines plus commo-dément autour de toi tout ce qui existe dans le monde. »2

Cependant, l’homme est désormais responsable de seschoix : c’est le prix de la liberté.

L’étude de la chronologie p. 12 montre que la dignité del’homme s’exprime par une volonté de savoir qui stimuletoutes les investigations scientifiques, techniques et artis-tiques. Sa volonté de tout comprendre pousse l’homme àexplorer des mondes nouveaux, à contester les dogmessur la cosmogonie et l’astronomie, mais aussi à modifierson espace vécu (urbanisme) comme son espace perceptif(invention de nouvelles conventions de représentation pic-turale de l’espace) tout en réinvestissant les thèmes icono-

1. « La médecine, dans le climat si favorable de notre siècle (dont les dieux ont voulu confier la prudente conduite à Ton génie [l’empereur Charles-Quint],commençait à revivre depuis quelque temps avec toutes les autres disciplines et à relever la tête des profondes ténèbres où elle était tombée. » (Vésale,préface du De humani corporis fabrica, 1543.)2. Pic de La Mirandole, De la dignité de l’homme (vers 1488, trad. J.-M. Cordier, Paris, 1957).

QU’EST-CE QUE LA RENAISSANCE ?

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graphiques classiques. Cette dignité restaurée fait émergerde nouveaux modèles : le prince3, l’artiste, l’humaniste, lesavant. Les élites culturelles se déplacent beaucoup pourétudier, se rencontrer, parce qu’elles cherchent des protec-teurs, parce qu’elles fuient les guerres ou les persécutionsreligieuses. Quand elles ne se déplacent pas, elles corres-pondent en latin. Leur statut change, elles prennentconscience de leur valeur et de leur individualité ; ratta-chées autrefois à des corporations, elles apprennent désor-mais à proposer leurs services à titre individuel.

L’exploitation pédagogiquedes documents en classe➤ Activité 1 : document 1 p. 12Y a-t-il une patrie de la Renaissance ?

Faire observer le document 1 p. 12 et faire répondre auxquestions 1 et 2. Humanisme et Renaissance sont néssimultanément grâce aux recherches et aux échanges desélites intellectuelles et artistiques de deux espaces : l’Italieet la Flandre. En Italie, Florence est le grand foyer de la« civilisation de la Renaissance ». La protection desMédicis est décisive. Le philosophe italien Pic de LaMirandole partage avec les autres humanistes du cercleflorentin la connaissance approfondie des Dialogues dePlaton, des Ennéades de Plotin, des Livres hermétiques,des œuvres de Porphyre, Proclus, ou Denys l’Aréopagite.Ensuite, ce processus s’épanouit dans toute l’Europe desXVe et XVIe siècles. Faire repérer une dorsale Rome-Cambridge assez large dans sa partie centrale, à laquelle ilfaut joindre deux ensembles : celui des villes allemandesde Munich à Rostock et celui de la péninsule Ibérique(question 1). À l’intérieur, faire identifier les pôles de dif-fusion de la Renaissance (question 2) : – Les grandes universités sont créées au Moyen Âge etleur existence n’est pas la preuve qu’elles offrent un ensei-gnement rénové : les plus anciennes résistent aux idéesnouvelles ; Vésale4 oppose l’enseignement qu’il a reçu àParis (« Mon effort n’aurait pas abouti si, pendant mesétudes de médecine à Paris, je n’avais mis personnelle-ment la main à la tâche et si je m’étais contenté desquelques viscères qu’au cours de l’une ou l’autre dissec-tion publique, nous montraient à moi et à mes camarades,superficiellement et sans insister, des barbiers d’une rareincompétence… ») à celui de Padoue (« l’école la pluscélèbre de l’univers »). C’est en effet l’un des hauts lieuxde la Renaissance : Pic de La Mirandole y étudie l’hébreu,l’araméen et le chaldaïque, Pomponazzi y enseigne l’idéede l’harmonie de l’univers. Il y a aussi Louvain ouCambridge et quelques universités récentes comme celled’Alcalá de Henares en Espagne, fondée par le cardinalCisneros en 1509, ou encore l’université de Pise reconsti-tuée par Laurent le Magnifique. – Les collèges sont aussi des pôles actifs de diffusion desidées nouvelles. Parmi les plus célèbres, celui qu’Érasmefonde en 1517 à Louvain pour l’enseignement des langues

anciennes et celui des « lecteurs royaux » (1530) que sub-ventionne François Ier sous l’impulsion de GuillaumeBudé (futur Collège de France à Paris). – Certaines villes qui sont des lieux de la Renaissanceparce que ce sont de grands centres d’imprimerie ne sontpas des villes universitaires : c’est le cas de Venise, Lyonou Anvers.– Les académies (de Florence ou de Venise) et les courssont souvent des lieux de rencontres, de réflexion et decréation des idées nouvelles. Artistes, savants et huma-nistes se déplacent d’un lieu à l’autre et correspondententre eux et avec les souverains (Léonard de Vinci deFlorence à la cour du duc de Milan puis à celle de France,Pic de La Mirandole à Padoue, Florence et Rome, Holbeinà la cour de Londres).

➤ Activité 2 : document 2 p. 12Le nu est valorisé par les représentations renaissantes.

Les artistes innovent par rapport à la période précédenteen copiant et en dépassant l’Antiquité. Faire observer ledocument 2 p. 12 et faire répondre aux questions 3 et 4.Ils recherchent un purisme qui se veut platonicien, uneesthétique sobre. Ils recherchent également une structuremathématique de la beauté. Par exemple, les proportionshumaines (question 3) parfaites sont liées aux figuresgéométriques du carré et du cercle (question 4). L’artisteambitionne d’atteindre le vrai par le beau. Se reporter auxdocuments 2 p. 14 et 5 p. 15.

➤ Activité 3 : document 3 p. 13Le livre est la double révolution du papier et de l’imprimé.

Faire observer le document 3 p. 13 et faire répondre auxquestions 5 et 6. Pourtant, le livre est antérieur à la révo-lution du papier et de l’imprimé. Par le latin, il reste l’undes atouts du privilège universitaire. Jusqu’au XVe siècle,en effet, les manuscrits continuent d’être transcrits sur par-chemin (sur peau d’agneau et de mouton) par les étudiantset les copistes (question 5). Force des usages, mais aussidésir d’employer une matière solide pour assurer une lon-gévité aux textes. Plus de 2 000 exemplaires des traduc-tions latines d’Aristote des XIIIe et XIVe siècles sont parve-nus jusqu’à nous : cela prouve la puissance de l’appareilde diffusion universitaire du livre-copie latin et la soliditédu support matériel qui lui est associé.

La révolution du livre, c’est d’abord le papier. Le papierallège le livre, il le rend portatif et il en diminue le prix ;il multiplie aussi la surface couverte de signes. Le papierapparaît en Italie au XIIe siècle ; il est fait de morceaux detissu et de vieux cordages de chanvre broyés. Mais on seméfie de ce support fragile ; les interdits se multiplient auXIIIe siècle. Pourtant, la technologie du papier sort d’Italie.Dès cette époque, des négociants italiens apportent dupapier aux foires de Champagne. De là, le papier gagne lesPays-Bas et l’Angleterre. Au centre d’un réseau de distri-bution qui couvre toute l’Europe du nord-ouest, laChampagne, centre distributeur relais, devient un centre

113. Charles Quint, homme de culture et de guerre, et Ludovic Sforza, homme de pouvoir et mécène, illustrent à deux niveaux différents l’image de ces grandsseigneurs de la Renaissance.4. De humani corporis fabrica, op. cit.

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producteur. Au milieu du XVe siècle, la France vient ainsien deuxième position derrière l’Italie. Il y a ainsi uneEurope consommatrice et exportatrice de papier, l’Italie ;une Europe consommatrice et productrice qui se suffit àelle-même, la France ; une Europe importatrice du papierqu’exporte l’Italie constituée par l’Espagne, l’Angleterre,les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse.L’autre versant de la révolution du livre est l’imprimé.L’imprimerie est née et s’est développée dans l’axe rhé-nan, d’abord là où se trouve la plus forte concentration delisants en dehors du milieu universitaire, à proximité,aussi, d’un grand producteur de papier : la Champagne.Elle gagne immédiatement l’Italie du Nord, qui présente lamême configuration. L’imprimerie est le procédé de com-position au moyen de caractères mobiles indépendants. Onpart du poinçon, où le caractère est gravé en relief dans unmétal dur. Le poinçon sert à fabriquer la matrice en creuxdans un métal plus tendre. La matrice sert à fondre ungrand nombre de caractères en un métal fusible à bassetempérature (plomb ou étain). Les compositeurs sont assisdevant les casses inclinées, les caractères sont répartisdans des cassetins. Le manuscrit à reproduire est disposéau-dessus de la casse. Le compositeur tient dans sa maingauche une cornière sur laquelle il dispose les caractèresqu’il prend de la main droite, ainsi que les cales qui main-tiennent un espace entre les mots. Puis, il dépose chaqueligne ainsi réalisée sur la galée, sorte de plateau en bois.Chaque galée correspond à une page. Les pages sont réuniesdans une forme serrée à vis. On imprime plusieurs pagessur une grande feuille qui sera ensuite pliée et découpée.Les pages ne sont donc pas disposées dans l’ordre de lalecture mais dans celui déterminé par le pliage et en tenantcompte de l’impression de la feuille recto-verso. Lespages sont frottées avec des tampons enduits d’encre, puisplacées sur le marbre, c’est-à-dire le plateau qui reçoit lapresse. Le papier est humide : il prend l’encre sans bavureet ne se déchire pas sous la presse (question 6).

➤ Activité 4 : documents 4 et 5 p. 13L’architecture renaissante ressuscite l’architecture desAnciens.

Faire observer le document 4 p. 13. La villa Rotonda estla plus célèbre des villas de l’architecte Andrea di Pietrode la Gondola (1508-1580), baptisé Palladio par les huma-nistes. Destinée à un clerc vénitien, la Rotonda seraensuite vendue à la famille Capra, dont les armes serontplacées au fronton du bâtiment et dont le patronyme seragravé sur la frise. Elle est construite entre 1566 et 1570, ausud-est de Vicence, dans l’arrière-pays de Venise. En effet,à partir de 1530, le déclin des échanges avec l’Orient otto-man oblige les négociants vénitiens à investir dans laterre… et la pierre. Les nouveaux propriétaires se fontconstruire sur leurs exploitations agricoles d’élégantesdemeures rurales où ils peuvent recevoir comme en ville.

Faire confronter les documents 4 et 5 p. 13 et faire répon-dre aux questions 7, 8 et 9.La Rotonda (document 4) ne s’impose pas au paysagemais elle procède de lui : l’escalier de la façade reprend lapente du terrain ; la coupole prolonge l’arrondi de la col-

line ; la symétrie du bâti renvoie à la pente régulière de labutte. La villa respecte un plan symétrique : deux axesperpendiculaires se recoupent au centre du cercle du saloncentral ; chaque côté du bâtiment est précédé d’un por-tique auquel on accède par un escalier monumental. Lafaçade de la Rotonda est un concentré des éléments consti-tutifs du temple grec ionique et du Panthéonromain (document 5) : portique à fronton triangulaireavec six colonnes à chapiteaux ioniques et décorés, cor-niche marquant la séparation entre le rez-de-chaussée etl’attique (l’étage), statues de nus à la pointe du fronton...La coupole est significative de l’art byzantin et revient enforce dans l’architecture de la Renaissance (questions 7et 8). La villa a des proportions harmonieuses (par exem-ple, rapport entre la largeur et la hauteur d’un mur). Safaçade est construite sur un rythme ternaire vertical (troisniveaux) et horizontal (corps principal, deux portiquesaccolés). Le rez-de-chaussée est le niveau le plus impor-tant. Au centre, une vaste salle circulaire traitée en« rotonde à l’italienne » occupe deux niveaux en hauteur ;c’est la salle de réception du maître. Sur les côtés, éclai-rées par de hautes fenêtres à fronton, on trouve quatregrandes pièces identiques. À l’attique, les pièces, moinsvolumineuses, donnent sur une balustrade à colonnettesqui fait le tour de la rotonde.

L’exploitation pédagogiquedes documents en classe➤ Activité 1 : documents 1, 2, 3 et 4 pp. 14-15« Les arts étaient presque morts et à présent ils renais-sent. » (Lorenzo Valla)

Léonard de Vinci (1452-1519) fait son apprentissage dansl’un des meilleurs ateliers florentins, celui du peintre etsculpteur Andrea del Verrocchio. Léonard s’initie aux pro-cédés de la fonte du bronze et du travail des métaux ; ilapprend à élaborer peintures ou sculptures par l’étude denus ou de draperies, et par l’étude des végétaux et des ani-maux. Il se familiarise avec la perspective et avec lemaniement des couleurs (question 1). On peut mesurer saprodigieuse activité grâce aux soins qu’ont pris ses élèvesde conserver à la postérité ses carnets de notes et ses cro-quis, au total des milliers de feuilles couvertes d’écritureset de dessins, pleines de citations tirées des lectures dumaître et de notes concernant des projets de livres. C’estque Léonard de Vinci n’a jamais publié ses écrits ; il estpossible qu’il se soit censuré par crainte d’être déclaréhérétique. Faire observer le document 3 p. 14 et fairerépondre à la question 5. On trouve dans ses carnets desformules comme « Le Soleil ne bouge pas », qui indiquentbien que Léonard a pressenti les théories de Copernic et deGalilée. Même si nous savons aujourd’hui que, dèsl’Antiquité, des savants ont pensé que la Terre était unsatellite du Soleil, la plupart des hommes croyaient que laTerre était le centre de l’univers et que tous les astres tour-

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SUR LES TRACES DES HOMMESDE LA RENAISSANCE

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naient autour d’elle. Cette vulgate s’appuie sur le mouve-ment apparent du Soleil. L’Église romaine valide cettereprésentation qui lui semble en accord avec la cosmogo-nie développée dans l’Ancien Testament. L’héliocentrismecopernicien – la théorie de Copernic est publiée en 1544 –brise cette conception. Le savant italien Galilée (1564-1642), qui vécut pourtant après Copernic (1473-1543),doit renoncer à professer que la Terre tourne autour duSoleil sous la pression de l’Inquisition en 1633.

À une époque où les élites s’appuient sur l’autorité desAnciens, Léonard ne croit qu’en ses propres expériences.Faire lire le document 1 p. 14 et faire répondre à la ques-tion 2. Par exemple, plus de trente fois, il s’attaque à ladissection d’un cadavre humain (question 2). Il essaie depercer le mystère de la croissance de l’embryon. Il étudiele mouvement des vagues et des courants, observe et ana-lyse le vol des insectes et des oiseaux et, par là, en vient àimaginer des machines volantes... Faire observer le docu-ment 4 p. 14 et faire répondre aux questions 6, 7 et 8. Cesont encore ses carnets qui nous font dire que Léonard deVinci a inventé l’hélicoptère, le sous-marin, l’hélice ouencore le parachute (question 6). En fait, Léonard est uningénieur moins génial qu’on ne l’a dit : il faut le replacerdans la lignée des ingénieurs architectes de la Renaissance(Brunelleschi5, Ghiberti, Alberti pour la première généra-tion, San Gallo et Francesco di Giorgio pour la deuxièmegénération, qui est celle de Léonard). Le plus souvent, iln’a qu’une intuition géniale que les conditions techniquesdu XVIe siècle ne permettent pas de réaliser. Il faut attendre1797 pour voir le Français Garnerin sauter d’un ballon à680 mètres au-dessus de la plaine Monceau ; en 1912,l’Américain Berry saute d’un avion au-dessus de Saint-Louis (question 7).

En digne héritier de ses prédécesseurs florentins, Léonardde Vinci est convaincu que l’artiste doit explorer le mondevisible avec toute la perspicacité dont il est capable. Laforme des rochers et des nuages, les effets de l’atmosphèresur la couleur des objets lointains, la croissance des arbreset des plantes, l’harmonie des sons, tout est objet de sesrecherches, lesquelles fondent son art pictural. Faireobserver le document 2 p. 14 et faire répondre à la ques-tion 4. Mona Lisa (peint entre 1503 et 1507) est le portraitd’une dame florentine prénommée Lisa, épouse du négo-ciant florentin Francesco del Giocondo. Les œuvres duQuattrocento6 italien ont un trait commun : leurs figuressont âpres et hiératiques. Or, ce qui impressionne avanttout avec La Joconde est l’expression vivante du person-nage. Mona Lisa nous regarde et nous croyons sonder sonâme (question 3). Tout comme un être vivant, son visagen’est pas exactement semblable chaque fois que nous yrevenons. On peut lire dans ses yeux une certaine moque-rie et deviner dans son sourire de la mélancolie (ques-tion 4). Léonard est d’ailleurs conscient des artifices qu’ildéploie : si les contours du visage ne sont pas trop fermes,

si la forme est laissée un peu vague, l’impression desècheresse et de distance disparaît. C’est cette trouvailleque les Italiens nomment « sfumato » : un contour enve-loppé, des couleurs adoucies permettent aux formes de seperdre les unes dans les autres et laissent quelque chose àl’imagination. Dans l’art du portrait, l’expression d’unvisage dépend surtout des commissures des lèvres et despaupières : ce sont les points que Léonard laisse volontai-rement dans le vague. C’est d’ailleurs bien plus qu’uneffet de vague. On observe une dissymétrie entre le côtégauche et le côté droit du tableau. À droite, l’horizon estbeaucoup plus haut qu’à gauche. Suivant que l’on fixel’un ou l’autre horizon, Mona Lisa semble de stature etd’attitude différentes. De même, l’expression du visagechange suivant que l’on fixe l’œil droit ou l’œil gauche.Mais le tableau ne se résume pas à ces audaces tech-niques : faire remarquer la qualité du rendu de l’épiderme,du modelé des mains et du plissé des tissus.

➤ Activité 2 : document 5 p. 15La dignité de l’homme est vécue comme un don duCréateur à une fragile créature.

Un autre artiste Florentin donne au Cinquecento7 italienson extraordinaire éclat : Michelangelo Buonarroti (1475-1564) naît 23 ans après Léonard de Vinci et lui survivra de44 ans. À l’âge de 13 ans, il entre dans l’atelier d’un desmaîtres du Quattrocento déclinant, Domenico Ghirlandaio.Mais au lieu d’imiter le style de Ghirlandaio, Michel-Ange se met à étudier les maîtres du passé : Giotto,Masaccio, Donatello et les sculpteurs grecs et romainsdont il approche les œuvres à travers les collections desMédicis. Il cherche dans la sculpture antique le corpshumain en mouvement. Mais, de même que Léonard, il nepeut se satisfaire d’une science de seconde main, et c’estpar la dissection et l’étude du dessin d’après modèlevivant qu’il parvient à une connaissance approfondie del’anatomie humaine.

En 1508, le pape Jules II fait appel à Michel-Ange pourdécorer la voûte d’une chapelle du Vatican, bâtie selon lavolonté de Sixte IV entre 1477 et 1480, nommée pourcette raison « chapelle Sixtine ». Ses murs ont été décorésde fresques par des peintres de la génération précédente :Botticelli, Ghirlandaio, Pérugin, Signorelli… Le pro-gramme iconographique de la chapelle comporte troiscycles de fresques : sur les murs, deux cycles représentent,d’un côté, l’histoire du monde « sous la loi », c’est-à-direaprès que Moïse a reçu les Dix Commandements, et del’autre, celle du monde « sous la grâce », c’est-à-dire àpartir de la naissance du Christ ; le troisième cycle setrouve sur la voûte, où Michel-Ange décide de représenterle monde d’« avant la loi ». Le côté matériel de l’entre-prise est à lui seul extraordinaire. Après avoir fait ses pré-parations et réalisé des esquisses détaillées, Michel-Angedoit, pour les transférer sur la voûte, travailler étendu surle dos. De plus, la voûte, primitivement recouverte d’un

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5. Brunelleschi stupéfie ses contemporains en élevant la coupole octogonale de Santa Maria del Fiore en 1420 et 1436 sans échafaudages extérieurs, sanscontreforts ni arc-boutants.6. Le XIVe siècle italien (XVe siècle français).7. Le XVe siècle italien (XVIe siècle français).

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semis d’étoiles, est peu inclinée. Michel-Ange invente unestructure en trompe-l’œil, dans le prolongement de celledes murs, faite d’une fausse corniche et de faux pilastres,qui donnent une impression de plus grande hauteur de pla-fond et qui découpent la surface en 9 compartiments et 33panneaux. Aux retombées de la voûte, entre les fenêtres(cinq de chaque côté), Michel-Ange peint des figures del’Ancien Testament : les prophètes qui annoncent au peu-ple juif la venue du Messie, et les sibylles qui prédisentaux païens la venue du Christ. Au centre, sur le plafond,Michel-Ange peint la Création du monde et l’histoire deNoé. Faire décrire le document 5 p. 15 et faire répondreaux questions 9 et 10. Les panneaux 1 à 6 se situent avantla Chute et surplombent les stalles des clercs : Dieu lePère, d’un geste puissant, appelle à la vie les plantes, lescorps célestes, les animaux, et l’Homme. La scène repro-duite dans le manuel est le panneau 4, La créationd’Adam. Comme porté par l’éther apparaît Dieu le Pèresoutenu par Ses anges. Sa main tendue n’effleure pasencore celle d’Adam que, déjà, le premier hommes’éveille comme d’un profond sommeil, contemplant sonCréateur (question 9). Le toucher de la main divine est lefoyer de la composition. La facilité du geste et sa puis-sance évoquent l’idée d’omnipotence (le deus exmachina). Le jeu des muscles exprime avec une maîtrisedigne des grands sculpteurs grecs le mystère de laCréation (question 10).

Les châteaux de la LoireLa vallée de la Loire entre Orléans et Saumur et certainsde ses affluents (comme le Cher) connaissent au temps dela Renaissance une floraison de constructions tantôtneuves, tantôt réaménagées à partir de constructions plusanciennes. Une quinzaine de ces édifices existent toujoursaujourd’hui et présentent une évolution complète de l’ar-chitecture, depuis la forteresse médiévale assez peu bou-leversée (Chinon) jusqu’à la gracieuse passerelle jetée surl’eau (Chenonceau). La taille des châteaux varie : dequelques pièces (Azay-le-Rideau) au complexe palatial(Chambord avec ses 440 pièces et ses 365 cheminées).

➤ Activités possibles• Demander aux élèves de présenter un château Renais-sance. Il serait pertinent de privilégier le local. Les châ-teaux sont décorés et la présentation d’un décor sculpté oupeint permet de compléter l’étude du chapitre en montrant,si possible, l’existence d’un programme iconographique.• Demander aux élèves de confectionner des panneauxpour préparer une exposition thématique sur le château deChambord.

Le livre imprimé /Des œuvres littéraires majeures C’est bien entre 1448 et 1450 que le tournant décisif estpris. Mayence est le berceau de cette nouvelle industriedont le développement apparaît lié à trois noms : JeanGutenberg, Jean Fust (un riche bourgeois qui joue le rôlede banquier) et Pierre Schöffer (un ancien étudiant del’université de Paris qui fut peut-être copiste et xylographeavant de devenir imprimeur). Au moins 15 à 20 millionsd’exemplaires ont été produits entre 1450 et 1500, et aumoins 150 à 200 millions d’exemplaires tout au long duXVIe siècle. Les sondages réalisés dans les inventairesaprès décès montrent que la masse des livres imprimésavant 1500 comprend une proportion énorme de livresen latin (près de 80 %), puis environ 7 % de livres enitalien, 6 % en allemand, 5 % en français ; les textesreligieux dominent (45 %), devant les livres à caractèrelittéraire, classiques, médiévaux et contemporains (unpeu plus de 30 %), suivis par les livres de droit et leslivres à caractère scientifique. En tête de toute l’éditiondu XVe siècle, bien avant la Réforme, on trouve biensûr la Bible, dont la fameuse Bible de Gutenberg à42 lignes.

De nouvelles formes architecturaleshéritées de l’AntiquitéSe reporter à la description comparée de la Rotonda et duPanthéon, documents 4 et 5 p. 13.

Solliciter les élèves pour qu’ils trouvent les mots-clés dela leçon. Par exemple, « Renaissance », « Antiquité »,« Léonard de Vinci », « La Joconde », « imprimerie »,« Gutenberg », « châteaux de la Loire ». Mettre en relationchacun de ces mots avec les repères figurant dans la chro-nologie p. 12. Mettre en commun les réponses et écrireensemble le résumé de cette séquence.

– J. Delumeau, La Civilisation de la Renaissance, coll.« Les Grandes Civilisations », Arthaud, 1967, rééd.1996.

– A. Chastel, Mythe et crise de la Renaissance, Skira,1989.

– A. Cole, La Renaissance dans les cours italiennes, coll.« Tout l’Art », Flammarion, 1995.

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L’HÉRITAGE DE LA RENAISSANCE

POUR CONSTRUIRE LE RÉSUMÉ

BIBLIOGRAPHIE

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HENRI IV

Référence aux Instructions officiellesAprès la mort accidentelle d’Henri II, fils de François Ier, dans un tournoi en 1559, le royaume de France sombre dansune guerre civile. L’unité de la « nation France » est mise à mal par plus de trente ans de guerres de Religion (1562-1598), qui ne trouvent leur épilogue qu’à la toute fin du siècle avec Henri IV, le roi de Navarre devenu roi de France(1589-1610). Même s’il n’est pas conseillé d’étudier les guerres de Religion en détail, il faut cependant insister surcette période de l’Histoire de France où l’intolérance religieuse domine les consciences.

Compétences• Situer dans le temps les moments importants du règne d’Henri IV.• Connaître les grands principes du protestantisme. • Caractériser une période : les guerres de Religion menacent l’unité de la « nation France ».

PhotoficheVoir la photofiche p. 52.

Pages 18 à 23 du dossier

Le contexte historiqueL’étude de la chronologie p. 18 montre qu’Henri IV est legrand restaurateur de la « nation France », brisée par plusde trente ans de guerres de Religion (1562-1598). Le des-tin du roi de Navarre se fixe vraiment lorsque le roi deFrance Henri III (1574-1589), son cousin et beau-frère,sans enfants, le déclare, sur son lit de mort, seul héritierlégitime. Pourtant, les rapports entre les deux souverainsont été mauvais. Après la mort en 1584 de François, ducd’Alençon, son dernier frère mais aussi son compétiteur,Henri III doit faire front contre Henri de Navarre, le chefdu camp protestant, et contre Henri, duc de Guise, chef dela ligue catholique. Les barricades d’avril 1588, qui obli-gent Henri III à fuir la capitale, transforment le duc deGuise en « roi de Paris ». Henri III décide d’éliminer phy-siquement celui qui défie ainsi son autorité : le 23 décem-bre 1588 à Blois, le duc de Guise est assassiné. En appre-nant la nouvelle, Paris et toutes les villes du royaume affi-chent leur haine contre le « roi tyran », que les prédica-teurs, jouant sur un anagramme d’Henri de Valois, nom-ment « le vilain Herodes ». En janvier 1589, une déclara-tion de la Sorbonne délie les sujets de leur obéissance ;l’avocat Jean de Moranne réclame, en mars, le meurtre du« roi antéchrist ». Une trêve est conclue entre Henri III etHenri de Navarre : les deux cousins unissent leurs forcespour reconquérir Paris. En juillet, la capitale est assiégéeet Saint-Cloud devient le quartier général des troupesroyales et protestantes. C’est là qu’Henri III est poignardépar le moine Jacques Clément, le 1er août. Le roi se faitconfesser, reçoit l’extrême-onction et, se tournant versHenri de Navarre, déclare que le royaume lui appartient dedroit et qu’« il ne fallait point s’arrêter à la différence desreligions ». Il l’embrasse et ajoute : « Assurez-vous, mon

cher beau-frère, que vous ne serez jamais roi de France sivous ne vous faites catholique et ne vous humiliez àl’Église. » Henri III, dernier des Valois, transmet ainsi lepouvoir à Henri de Navarre, premier des Bourbons. Le2 août 1589, Henri III meurt ; Henri de Navarre devientHenri IV.

L’exploitation pédagogiquedes documents en classe➤ Activité 1 : document 1 p. 18Le culte réformé monte en puissance en France.

Il faut dire que le règne de François Ier (1515-1547) estplutôt tolérant, en partie grâce à l’influence de Margueritede Navarre, sœur du roi. Même la provocation que consti-tue « l’affaire des Placards » – une critique contre la messepapale écrite par le pasteur de Neuchâtel AntoineMarcourt et affichée jusque sur la porte de la chambre duroi ! – en 1534 déclenche une répression féroce mais limi-tée dans le temps. Le règne d’Henri II (1547-1559)marque un complet retournement de la politique royale.Dès le 8 octobre 1547, par l’édit de Blois, le souveraincrée au parlement de Paris une seconde chambre crimi-nelle, rapidement surnommée « chambre ardente » ; entre1547 et 1549, trente-huit protestants sont brûlés vifs. En1551, l’édit de Châteaubriant supprime la procédure d’ap-pel pour les sentences rendues par les tribunaux civils.Parallèlement, la censure est renforcée, alors que lescondamnations se multiplient contre les imprimeurs et leslibraires qui diffusent des libelles protestants. Rudessesans effet : les années 1550 sont celles d’une expansionirrésistible de la Réformation. Mais sa géographie estsélective. Faire observer le document 1 p. 18 et fairerépondre aux questions 1 et 2. Des églises sont construitesdans de nombreuses provinces, surtout à l’ouest d’uneligne Rouen-Genève : les Cévennes, le Quercy, le Béarn,la Guyenne, le Languedoc, le Dauphiné et la Normandie(question 1). À l’est, les bastions traditionnels du catholi-

QUI ÉTAIT HENRI IV ?

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cisme résistent : la Lorraine, le Nord, la Champagne, leBassin parisien, la Bourgogne, le Lyonnais, sans oublier laBretagne (question 2). À la mort d’Henri II, un Françaissur dix est protestant. Les élites urbaines, surtout lanoblesse, y compris à la cour, tout près du roi, sontséduites par la simplicité du message protestant et lessolutions qu’il avance pour assurer son salut.

➤ Activité 2 : documents 2 et 3 p. 19Henri IV est le premier roi à diffuser une image contrôléede son action et de son apparence.

Faire observer le document 2 p. 19 et faire répondre auxquestions 3, 4 et 5. Ce grand portrait de Frans Porbus leJeune célèbre la majesté d’Henri IV qui porte le cordon del’ordre du Saint-Esprit, fondé par son prédécesseur en1578 afin de fidéliser les grands lignages. Le roi est repré-senté en pied, de trois quarts, tourné vers la droite ; le sou-verain nous regarde dans un mélange de clémence – le« bon roy Henri » sensible aux doléances de ses sujets – etd’autorité – un roi de guerre, couvert de l’armure (ques-tion 3).

Henri IV cumule en effet plusieurs légitimations :– D’abord, une légitimation militaire acquise sur leschamps de bataille contre les ultracatholiques. Henri IV adû reconquérir une partie de son royaume à la pointe del’épée. Faire remarquer le panache blanc et l’écharpeblanche. C’est Agrippa d’Aubigné qui prête au roi la for-mule : « Ralliez-vous à mon panache blanc ! » Pourtant,rien ne prédispose cette couleur à incarner l’État royal. En1562, Louis de Bourbon, prince de Condé, frère cadetd’Antoine de Bourbon, roi de Navarre, décide que le blancsera la marque militaire des Réformés. Le blanc austèredes protestants contraste alors avec les textiles somptueuxdes gentilshommes catholiques. C’est avec Henri IV ques’opère un complet retournement : durant l’été 1589,l’écharpe blanche devient la marque du roi, alors que semultiplient les portraits du souverain accompagné dublanc identitaire. Toutes les villes qui se rallient à Henri IVorganisent des « fêtes des écharpes blanches » pour mani-fester leur adhésion à la monarchie restaurée.– Ensuite, une légitimation religieuse : en 1589, le nou-veau roi est protestant (question 4). Pour la ligue catho-lique, le souverain légitime est le cardinal de Bourbon, roide France sous le nom de « Charles X » (question 5).Deux sièges de Paris en 1589 et 1590 se soldent par deuxéchecs pour Henri IV. Il lui faut acquérir une légitimationreligieuse. Faire observer le document 3 p. 19 et fairerépondre à la question 6. Elle a lieu le 25 juillet 1593quand le roi abjure le protestantisme à l’abbatiale deSaint-Denis. La conversion, qui fait coïncider la religiondu roi avec celle de la majorité de ses sujets, est l’élémentdécisif du ralliement des villes à la cause royale (ques-tion 6). Quant au véritable sacre, il a lieu à Chartres le27 février 1594, Reims étant aux mains de la Ligue et deson archevêque, un Guise. Après cette consécration, il estdifficile pour un Français, même ligueur, d’affirmer que laFrance n’a pas un roi « oint » de Dieu.

– Enfin s’ajoute une légitimation populaire, avec l’entréed’Henri IV dans Paris, la capitale ligueuse reconquise, le22 mars 1594. Le roi assiste à une messe à Notre-Dame.

À la suite des « malheurs des temps », les foules euro-péennes vivent leur foi dans l’angoisse du Jugementdernier. L’inflation des messes pour les défunts et le suc-cès des indulgences1 sont les signes de la crise de laconscience chrétienne. Les « bonnes œuvres », sur les-quelles le Moyen Âge a insisté, paraissent bien dérisoiresà ceux qui ont un sens aigu de leur situation de pécheur.D’autant que les abus de l’Église sont indiscutables : relâ-chement de la discipline dans les ordres monastiques,ignorance et vie dissolue du bas clergé, absentéisme desévêques, cumul scandaleux des bénéfices, népotisme à lacour pontificale. Les préoccupations de papes commeAlexandre VI, Jules II et Léon X sont avant tout sécu-lières. C’est dans ce climat que se forment Martin Luther(1483-1546) et Jean Calvin (1509-1564).

L’exploitation pédagogiquedes documents en classe➤ Activité 1 : documents 1 et 2 p. 20La Réformation assure le salut.

La prédication des indulgences en Allemagne déclenche leprocessus qui aboutit au schisme protestant : en 1520, lethéologien saxon Martin Luther est excommunié par lepape. Si les 95 thèses affichées par Luther le 31 octobre1517 sur les portes de l’église de Wittenberg attaquent lesclercs prévaricateurs, les disputes théologiques qui suiventl’obligent à expliciter sa doctrine : – Figée à force de commenter des commentaires de com-mentaires, la culture du Moyen Âge, cette méthode del’École nommée pour cela « scholastique », ne donne plusde réponse satisfaisante à la seule question qui compte :comment faire son salut ? Ou plutôt : qu’est-ce qui sauve ?Luther répond « la foi, non le mérite », c’est-à-dire lesbonnes œuvres. La lecture littérale des Évangiles et desÉpîtres de saint Paul (sola scriptura) lui permet d’élaborersa doctrine du salut : le pécheur est sauvé non par sesœuvres entachées du penchant indélébile de l’homme pourle péché, mais par le martyre de Jésus-Christ. La seulemanière de collaborer au salut est de croire et d’espérer enl’infinie miséricorde de Dieu. C’est la « justification parla foi » (sola fide), qui entraîne donc le rejet de tout ce quipeut faire écran entre le chrétien et son Dieu : Vierge,saints intercesseurs, prêtres seuls dispensateurs des sacre-ments... Par exemple, l’eucharistie : les protestants com-munient sous les deux espèces, où les matières du pain etdu vin coexistent avec le corps et le sang du Christ, c’estla « consubstantiation » ; la « transsubstantiation » catho-lique (selon laquelle le pain et le vin deviennent corps et

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SUR LES TRACES DES PROTESTANTSET DES CATHOLIQUES

1. La papauté romaine vend aux fidèles des réductions de peine pour les âmes du Purgatoire en échange de subsides destinés à financer la reconstruction deSaint-Pierre de Rome.

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sang du Christ) est écartée car l’hostie est considéréecomme objet d’idolâtrie. – La doctrine du « sacerdoce universel » achève de sup-primer la distance entre clercs et laïcs. Tout baptisé estprêtre de Jésus-Christ, tout baptisé a donc droit à la parolede Dieu, qui ne peut être accaparée par un corps intermé-diaire et médiateur exclusif ; l’infaillibilité papale est niée.

Faire observer le document 1 p. 20 et faire répondre auxquestions 1 et 2. Faire trouver sur l’image la critiqueluthérienne de la prévarication : les préoccupations sécu-lières du clergé catholique sont rendues par les velourscramoisis rehaussés de broderies d’or et d’argent. Paropposition, faire remarquer le noir austère des protestants(question 1). Faire trouver la sola scriptura : sur le plateaude la balance, les Écritures pèsent plus lourd que toute lahiérarchie ecclésiastique. Ceux qui croient en la parolerévélée sont donc dans le vrai car la balance penche enleur faveur (question 2).

Faire lire le document 2 p. 20 et faire répondre aux ques-tions 3 et 4. Le réformateur Jean Calvin est fils de sontemps : il baigne dans le même climat d’interrogationangoissée sur le salut que Luther ; il reprend à son comptel’idée luthérienne de « sacerdoce universel » ; il estconvaincu qu’il ne pourra pas accomplir son salut dansl’Église romaine telle qu’elle est de son temps (ques-tion 4). Mais Calvin insiste moins sur les fameux abus,problèmes de mœurs ou de discipline, qui ont fait la for-tune de Luther, que sur l’ignorance dans laquelle se trouvel’Église romaine face à la vérité de l’Évangile. Cette véritén’y est pas prêchée. Le véritable abus concerne la doc-trine : les prêtres romains croient mal et leurs « erreurs »– les pèlerinages, les interdits alimentaires, la confession,etc. – font écran entre le chrétien et son Dieu (question 3).Ces cultes éloignent de Dieu ceux qui forment véritable-ment l’Église, ceux qui vivent dans la même espérance dusalut, que Calvin appelle « les élus ». S’ils sont élus, c’estpar Dieu. Calvin Le désigne comme « le Très-Haut », « leTout-Puissant ». Il insiste sur le fait qu’Il n’est connu quequand et comme Il se révèle, à travers Jésus-Christ, sansque la raison puisse y comprendre rien.

➤ Activité 2 : documents 3 et 4 p. 21Les progrès de la Réformation alimentent l’intolérancereligieuse.

Pour faire barrage à l’intolérance religieuse, il faudrait unsouverain ferme. Mais après la mort d’Henri II en 1559, letrône échoit à deux jeunes princes maladifs : François IImeurt en décembre 1560 ; son frère Charles IX (1560-1574) est encore un enfant. Faire répondre à la question 6.Deux partis se disputent le pouvoir : celui des Guise,oncles de la jeune reine Marie Stuart, épouse de François II,qui poussent à un durcissement des persécutions, et celuide la reine mère, Catherine de Médicis, qui assure larégence et cherche la concorde. Ainsi, Catherine imposel’entrée au Conseil du roi d’un protestant notoire, l’amiralde Coligny, et fait nommer comme chancelier Michel deL’Hospital, ami des Guise mais soucieux de paix (ques-tion 6). Le 17 janvier 1562, l’édit de Saint-Germainaccorde aux protestants le droit de pratiquer publiquement

leur culte à l’extérieur des villes, décision révolutionnairepuisqu’elle décriminalise le culte réformé, mais qui pro-voque la fureur des ultracatholiques. Tout bascule le 1er

mars 1562 à Wassy en Champagne : le duc François deGuise laisse des hommes de son escorte attaquer desprotestants célébrant leur culte à l’intérieur de la ville,en infraction avec l’édit royal ; 74 auraient été massacréset une centaine d’autres blessés. C’est le début de lapremière guerre de Religion. En mars 1563, Catherinede Médicis offre la paix à Louis de Bourbon, chef desprotestants. À l’automne 1567, la « surprise de Meaux »– coup de main manqué des protestants contre lacour – a pour but de soustraire Charles IX de l’in-fluence de sa mère. Deux guerres s’ensuivent (1567-1568,1568-1570).

Faire confronter les documents 3 et 4 p. 21 et faire répon-dre à la question 5. La « michelade » de Nîmes (29 sep-tembre 1567) fait partie de la deuxième guerre deReligion. La violence protestante s’attaque d’abord auxsymboles de l’idolâtrie plus qu’à la personne des idolâtres.Si des clercs sont molestés, c’est surtout la statuaire deséglises ainsi que les tabernacles et les pierres d’autels quisont visés. Le contexte de la première guerre de Religion(1562-1563) fait ensuite évoluer cette violence icono-claste. Les horreurs perpétrées par les chefs protestantsn’ont plus rien à envier à celles commises par les capi-taines catholiques. La « michelade » de Nîmes demeuredans la mémoire nationale comme le symbole des cruau-tés protestantes qui, dans l’ensemble, ont fait moins devictimes que celles des catholiques. La paix de Saint-Germain (1570) clôt cette période : Coligny devient leconseiller de Charles IX ; Catherine de Médicis appelle àParis le jeune Henri de Navarre dans le but de l’unir à safille Marguerite de Valois. Le mariage est célébré le18 août 1572. Le 22 août, Maurevert, à la solde des Guise,tire sur Coligny. Cet attentat manqué surprend Charles IX.Que faire ? Accuser les Guise serait s’aliéner les catho-liques ; ne pas agir serait laisser les protestants se venger.Charles IX ordonne la mise à mort des chefs protestants.Le massacre « politique » de la Saint-Barthélemy (dans lanuit du 23 au 24 août 1572) est vite dépassé par un mas-sacre « populaire », incontrôlable à Paris, suivi de massa-cres dans d’autres villes (Meaux, Bourges, Orléans, Lyon,Rouen, Toulouse, Bordeaux…). Cette peinture (docu-ment 4) est une représentation de l’hécatombe parisiennevue par un calviniste, François Dubois (1529-1584), exiléà Genève : femmes éventrées, nouveau-nés et hommesmassacrés, vieillards poignardés. Les rues sont jonchéesde cadavres nus et mutilés. Le corps de Coligny estsouillé : défenestré, puis décapité – faire repérer au centredu tableau le duc de Guise tenant triomphalement sa tête –,émasculé, traîné au gibet de Montfaucon (à droite dutableau). Surtout, le peintre accuse la mère et le fils :Catherine de Médicis est juchée sur un monceau de cada-vres nus (à gauche du tableau) ; Charles IX tire à l’arque-buse depuis une fenêtre du Louvre. Dubois démontre ainsique le souverain est devenu un tyran, qu’il est juste désor-mais de combattre par tous les moyens (question 5). Labrèche régicide ouverte par la Saint-Barthélemy ne se

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refermera qu’après l’assassinat de deux rois : Henri III en1589 et Henri IV en 1610. Cette violence extrême alimen-tera encore quatre guerres de Religion (1574-1576, 1577,1579-1580, 1586-1598) jusqu’à l’édit de Nantes (13 avril1598).

Le souvenir du « bon roi Henri »

C’est une petite troupe qui est élevée ensemble par le roide France : les enfants légitimes, tout d’abord, le dauphinLouis, le futur Louis XIII, né le 25 septembre 1601, et sesdeux frères, le premier duc d’Orléans, né le 16 avril 1607,et Gaston, né le 25 avril 1608 ; ses trois sœurs, Élisabeth(1602), Chrétienne (1606) et Henriette (1609). Lesbâtards, ensuite, Alexandre de Vendôme, deuxième filsd’Henri IV et de Gabrielle d’Estrées2, né en 1598, Henride Verneuil, fils d’Henriette d’Entragues, né en 1601,et le comte de Moret, fils de Jacqueline de Bueil, néen 1607.

L’édit de Nantes (13 avril 1598)

Le 13 avril 1598, l’édit de Nantes « perpétuel et irrévoca-ble » est signé, assurant enfin la pacification religieuse.Même si l’édit privilégie l’Église catholique, la liberté deconscience et la liberté de culte sont reconnues dans les« églises de fiefs » dont le seigneur est protestant, ainsique dans deux lieux publics, par baillage et dans lesendroits où existait un culte public en 1596-1597. Les pro-testants reçoivent aussi cent cinquante places de refuge –c’est-à-dire des villes qui assurent la sécurité de leur per-sonne et de leurs biens –, dont soixante-six gouvernées pardes chefs protestants, accordées pour huit ans. L’édit deNantes marque une étape importante dans l’histoire de ladistinction entre le sujet politique obéissant à la loi du roiet le croyant libre de ses convictions religieuses. L’Étatroyal est l’unique garant de l’intérêt commun contre lesfactions et les opinions. Pourtant, l’édit de Nantes est malaccueilli. Le parlement de Paris refuse de l’enregistrer ;Henri IV est obligé de le défendre personnellement le7 janvier 1599 et l’impose finalement. Les parlementsprovinciaux résistent aussi : l’enregistrement est acquis àGrenoble en septembre 1599, à Toulouse et Dijon en jan-vier 1600, à Bordeaux en février 1600, à Aix-en-Provenceen août 1600 et à Rouen en 1609…

Sully (1559-1641) ministre d’Henri IV /Sully et l’agriculturePar l’étendue des responsabilités que lui confie Henri IV(finances, routes, fortifications, artillerie…), Sully inau-gure la série des grands ministres du XVIIe siècle :Richelieu, Mazarin, Colbert, Louvois. Par l’importancedes édits et des ordonnances qu’il a préparés, Sully estl’initiateur de la monarchie administrative, qui s’épa-nouira au temps de Louis XIV. Sully, surintendant desFinances, mais aussi grand voyer (restaurateur des routes,des ponts et des chemins) accompagne la remise au travailde la société pacifiée (le fameux « labourage et pâtu-rage »). La reprise de l’économie agricole est une certi-tude, comme en témoignent la stabilisation des prix etl’absence de grande crise frumentaire, jusqu’au milieu desannées 1610. Un peu partout, les paysans défrichent leslopins, restaurent les murs et les toitures des chaumières,tandis que les marchés ruraux retrouvent leur animationperdue… Des mesures fiscales favorables aux travailleursde la terre complètent cet effort de reconstruction à partirde la cellule seigneuriale : dès 1596, le roi abandonne laperception des années de taille échues et cette décharge estprolongée jusqu’à la fin de 1597, puis jusqu’en décembre1599.

Solliciter les élèves pour qu’ils trouvent les mots-clés dela leçon. Par exemple, « Réforme » (ou « Réformation »),« protestantisme », « Luther », « Calvin », « guerres deReligion », « Saint-Barthélemy », « Henri IV», « édit deNantes », « tolérance ». Mettre en relation chacun de cesmots avec les repères figurant dans la chronologie p. 18.Mettre en commun les réponses et écrire ensemble lerésumé de cette séquence.

– J.-P. Babelon, Henri IV, Fayard, 1982.– J. Cornette, L’Affirmation de l’État absolu : 1515-1652,

2e éd. augmentée, coll. « Carré Histoire », Hachette,1994.

– D. Crouzet, Les Guerriers de Dieu. La Violence autemps des troubles de religion (vers 1525-vers 1610),coll. « Époques », Champ Vallon, 1990.

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L’HÉRITAGE D’HENRI IV

POUR CONSTRUIRE LE RÉSUMÉ

BIBLIOGRAPHIE

2. Gabrielle d’Estrées a trois enfants du roi. Elle meurt subitement au moment où Henri IV divorce de Marguerite de Valois et aurait pu faire d’elle une reinede France.

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EXPLORER À LA MANIÈRE DE… LES GRANDS DÉCOUVREURS

Référence aux Instructions officiellesLa pédagogie du cycle 3 reste appuyée sur l’expérience concrète. Elle ne doit pas se focaliser sur une conception abs-traite et formelle de l’accès aux connaissances. Avec les œuvres poétiques et théâtrales, les élèves, guidés par l’en-seignant, prolongent l’interprétation en cherchant à la transmettre à leurs camarades ou à un public plus large.

Compétences• Être capable d’élaborer un jeu théâtral en respectant des contraintes de présentation.• Être capable d’utiliser correctement le lexique spécifique de l’Histoire dans les différentes situations didactiques.• Être capable de raconter un événement ou l’histoire d’un personnage.• Être capable de transposer ses savoirs encyclopédiques.

Pages 24 et 25 du dossier

L’exploitation pédagogique en classeL’Empire espagnol a mené dès la fin de la conquête unepolitique de colonisation très active. Pour leurs voyages,les navigateurs utilisent des portulans (de l’italien porto,qui signifie « port »), qui retracent la forme des côtes etindiquent les noms des ports ; ces documents sont la pre-mière forme de nos cartes marines.

➤ Activité 1 : « Je découvre les conquistadoresespagnols »

Carte marine, environ 1519 (document 1)Ce portulan montre que les conquistadores avaient uneconnaissance développée des côtes (nombreux portsreprésentés) mais connaissaient mal l’intérieur des terres(peu de villages indiqués). Un texte légende la carte :« Les habitants sont foncés de peau, très cruels, ils senourrissent de chair humaine. Ils sont aussi très habilesau maniement des arcs et des flèches. Dans ce pays viventdes perroquets multicolores, des oiseaux innombrables,des bêtes sauvages monstrueuses… C’est là que pousse engrandes quantités l’arbre appelé “brésil” qui est utilisépour teindre les étoffes en pourpre. » La légende est miseen image dans la carte. Dans l’océan, les caravelles arbo-rent la croix du Christ.

En 1494, le traité de Tordesillas pose les bases d’uneréglementation internationale fixant un partage des terresentre les Espagnols et les Portugais. En 1529, le traité deSaragosse fixe la seconde ligne de partage dans lePacifique. Avec ces traités, Espagnols et Portugais espè-rent pouvoir arrêter les nombreux pirates et corsaires.L’Empire colonial espagnol s’est construit très rapide-ment. Dès 1519, Cortés conquiert l’Empire aztèque endeux ans. En 1532, l’Empire inca est conquis à son tour.En 1540, les Espagnols occupent plus de 2 millions dekilomètres carrés du sol américain. En 1550, les Indesoccidentales sont définitivement conquises.

Journal du premier voyage de Christophe Colomb,1492 (document 2)Fils d’un tisserand italien, Christophe Colomb s’établit auPortugal en 1476 après plusieurs voyages. Nourri des aspi-

rations du XVe siècle, il est persuadé de pouvoir atteindrel’Orient en traversant l’Atlantique. Le roi du Portugalayant refusé son projet, il s’adresse à la cour d’Espagne,qui accepte de le soutenir et lui accorde le titre de vice-roisur les terres qu’il pourrait découvrir.

Le 3 août 1492, Colomb quitte le port de Palos avec sestrois navires. Le 12 octobre, ses marins aperçoivent lesBahamas, qu’ils baptisent « San Salvador ». Les naviresrepartent pour chercher les trésors dont parle Marco Polo.Ils découvrent Cuba et Haïti, baptisés « Hispaniola ». Lecontact avec les populations autochtones est facile, ce quiamène Christophe Colomb à définir sa politique indigène :exploration, domination et évangélisation. Rentré enEspagne en 1493, il fera encore trois voyages : il décou-vrira la Guadeloupe, explorera encore les côtesd’Amérique et trouvera l’île Trinité.

➤ Activité 2 : « Je découvre la civilisation inca »Au XVe siècle, l’Empire inca s’étend du sud de laColombie jusqu’au Chili. Il est divisé en quatre districts ;la capitale est Cuzco (qui se traduit par « nombril dumonde »). Pour unifier ce territoire, les Incas imposentune langue et une religion communes. Le quechua devientainsi la langue de tous les peuples de l’Empire et les cultesaux dieux Viracocha, créateur de toutes choses, et Iuti,dieu du Soleil, ainsi qu’aux divinités polythéistes (commela déesse de la Pomme de terre ou de la Fécondité) sontrendus obligatoires. Les sacrifices humains ne sont prati-qués qu’au moment des famines, des épidémies, desguerres et pour célébrer la nomination d’un nouvel empe-reur. Un réseau routier de plus de 15 000 kilomètres relieles quatre parties du territoire. Les routes, qui traversentmontagnes, déserts et ravins, sont toutes pavées et com-portent un système d’irrigation.

Sur les hauts plateaux, les Incas cultivent la pomme de terreet élèvent des lamas. Dans le reste de l’Empire, on cultivele maïs, offert aux dieux lors les cérémonies religieuses. La maison inca est rectangulaire, sans fenêtres. Le toit esten chaume, le sol en terre battue. Dans les murs, desniches accueillent les statues des divinités locales. Le feuse fait à même le sol.

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Les vêtements sont très simples. Les femmes portent unerobe d’alpaga qu’elles enfilent par la tête et qui est nouéeà la taille avec une écharpe. Elles sont coiffées d’une piècede tissu tenue par une épingle. Les hommes portent unegrande pièce de laine qu’ils passent par la tête et dont lesbords sont cousus pour les bras. Ils tressent leurs cheveuxavec des fils de laine colorés.

Les Incas ne connaissent pas l’écriture. Ils utilisent descordelettes (appelées quipu) qu’ils nouent et qui servent àdénombrer la population, comptabiliser les taxes ou l’étatdes greniers. Ce sont des informations numériques avecun système décimal où chaque chiffre est représenté parun nœud (trois nœuds pour le 3, etc.).

➤ Activité 3 : « Je joue le contact entre unconquistador et un Aztèque »

Avant l’activité, il sera possible d’engager un débat autourdu thème de la rencontre avec l’autre : comment entrer encontact avec des peuples différents ? Quelles sont les dif-férences les plus flagrantes ? Comment entrer en relationavec une personne qui parle une autre langue ? Qu’est-cequi pourrait, chez nous, choquer un autre peuple ? Parquoi serions-nous choqués chez les autres ? Ce débat per-mettra un lien avec le domaine de l’éducation civique.

Matériel à prévoir :• Maquillage.• Plumes et tissus pour les pagnes des hommes.• Billes, fruits exotiques ou objets de couleur pour les

échanges.

Mise en place de l’activité :• Activité rapide :a. Subdiviser la classe en groupes de cinq élèves : un élèvejoue le capitaine, un autre joue l’homme de veille,les trois autres jouent les hommes des terres inconnues.b. La scène se passe sans paroles. Il est important que lesélèves travaillent plus particulièrement les expressions duvisage (étonnement, stupéfaction, incompréhension…).c. Les contacts se terminent par l’échange d’objets.

• Activité plus large :a. Mise en place d’un travail de technique théâtrale :quelles informations peut-on faire passer sans la parole ?Comment travailler son expression pour transmettre desémotions ?

b. Préparation des costumes et du décor en lien avec lesarts plastiques : recherche de documentation sur les vête-ments des Incas et des Aztèques ; recherche d’informa-tions sur les caravelles pour pouvoir les dessiner.c. Écriture de la lettre au roi (en lien avec les domaines dela langue française).d. Mise en place de la saynète avec les élèves.

Pour aller plus loinLes différentes lettres peuvent être reliées dans un livre.Les saynètes peuvent être jouées devant les parentsd’élèves ou les élèves des autres classes au cours d’uneexposition des travaux réalisés autour de cette période(exposé, article de journal, texte de théâtre…). On peutaussi mener des recherches sur les traditions gastrono-miques des différents pays et proposer un atelier cuisine.

– R. Karsten, La Civilisation de l’Empire inca, Payot,1952.

– L. Baudin, La Vie quotidienne au temps des derniersIncas, Hachette, 1955.

– Le Codex Mendoza, commentaires K. Ross, trad. D.Bourne, Liber, 1984.

– Les Civilisations précolombiennes, « Documentationphotographique » n° 5323, Documentation française,1972.

– http://www.portugalmania.comCe site propose des informations historiques sur lesmarins portugais.

– http://fr.wikipedia.orgLe site est une bibliographie de Christophe Colomb.

– http://www.euvrard.netCe site donne des informations sur les caravelles et lesvoyages de Christophe Colomb.

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BIBLIOGRAPHIE

SITES

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LOUIS XIV

Référence aux Instructions officiellesLouis Dieudonné, futur Louis XIV, naît le 5 septembre 1638 au château de Saint-Germain. L’astrologue que Louis XIIIet Anne d’Autriche ont fait venir d’Allemagne prédit que « ce prince régnera longtemps, durement et heureuse-ment ». C’est ainsi que Limiers rapporte, dans son Histoire de Louis XIV (1719), la naissance du « Roi-Soleil ». Enfait, le très long règne (soixante-douze ans) de Louis Dieudonné commence dans le désordre : « Il faut se représen-ter l’état des choses : des agitations terribles par tout le royaume avant et après ma majorité ; une guerre étrangère,où ces troubles domestiques avaient fait perdre à la France mille et mille avantages ; un prince de mon sang et d’untrès grand nom à la tête des ennemis ; beaucoup de cabales dans l’État ; les parlements en possession et en goût d’uneautorité usurpée ; dans ma cour, très peu de fidélité sans intérêt… » Louis grandit et s’endurcit dans l’épreuve. À sonpetit-fils le roi d’Espagne Philippe V, Louis XIV commande : « Ne vous laissez pas gouverner ; soyez le maître ;n’ayez jamais de favoris ni de Premier ministre ; écoutez, consultez votre Conseil, mais décidez : Dieu qui vous a faitroi vous donnera les lumières qui vous sont nécessaires tant que vous aurez de bonnes intentions. »

Compétences• Situer dans le temps les moments importants du règne de Louis XIV. • Caractériser une période : l’affirmation de la monarchie absolue de droit divin.

PhotoficheVoir la photofiche p. 54.

Pages 26 à 31 du dossier

Le contexte historiqueL’étude de la chronologie p. 26 montre que Louis XIV estâgé d’à peine 5 ans lorsque la mort de Louis XIII le faitroi, le 14 mai 1643. Quatre époques marquent le règne du« plus grand roi du monde » :– De 1648 à 1653, c’est le temps des « guerres domes-tiques », dominées par la Fronde. Le roi, puissammentaidé par sa mère Anne d’Autriche et par son « principalministre » Mazarin, sait en tirer des enseignements.Première leçon : mater les parlements qui ont imaginé unemonarchie limitée. Ils sont rebaptisés « cours supé-rieures », parce que seuls Dieu et les rois peuvent être qua-lifiés de « souverains ». À partir de la déclaration du24 février 1673, les cours doivent enregistrer les édits, lesordonnances, les lettres patentes, sans protester, avant derédiger d’éventuelles remontrances. Deuxième leçon :écarter du Conseil du roi ceux à qui la naissance ou lesoffices publics peuvent conférer une autorité concurrenteà la sienne. Le gouvernement personnel après la mort deMazarin en sera la scrupuleuse application. Troisièmeleçon : discipliner la noblesse. L’étiquette et les pensionsmétamorphoseront les gentilshommes frondeurs en cour-tisans serviles.– De 1653 à 1661, ce sont les « années Mazarin », quiconsolident le règne, notamment par la paix des Pyrénéessignée avec l’Espagne le 7 novembre 1659. Les Espagnols

cèdent l’Artois et le Roussillon à la France et leur roidonne en mariage sa fille Marie-Thérèse1 à Louis. – De 1661 à 1683, ce sont les années du règne personnel.La mort de Mazarin le 9 mars 1661 permet à Louis XIV,alors âgé de 23 ans, d’entrer en scène : il annonce dès lelendemain sa volonté d’exercer personnellement son« métier de roi ». Il n’accueillera plus désormais de « prin-cipal ministre » ni de prince de sang dans le Conseil duroi. Cette période est dominée par la figure et l’action deJean-Baptiste Colbert. C’est aussi le moment de laconstruction du château de Versailles, qui devient, à partirde 1682, le cœur de l’État et la pièce maîtresse du dispo-sitif de propagande royale et de réduction à l’obéissancede la noblesse.– De 1683 à 1715, ce sont les années de crises (écono-miques, démographiques, militaires, religieuses, météoro-logiques). Par exemple, entre 1692 et 1694, le royaume doitfaire face à une grave crise de subsistance provoquée parune succession de mois anormalement froids et pluvieux.Deux millions de Français périssent, soit 10 % de l’effectif.Le Roi-Soleil supporte le poids d’une souveraineté assu-mée jusqu’à sa mort à Versailles le 1er septembre 1715.

L’exploitation pédagogiquedes documents en classe➤ Activité 1 : document 1 p. 26En 1715, les frontières de la France sont encore indécises :nul ne sait exactement où elle commence et où elle finit.

Faire observer le document 1 p. 26 et faire répondre auxquestions 1 et 2.

1. La mère de l’infante est Élisabeth de France, si bien que Marie-Thérèse est cousine germaine de Louis XIV.

QUI ÉTAIT LOUIS XIV ?

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Louis XIV utilise la guerre pour agrandir le royaume.Depuis 1633, les Français tiennent la Lorraine, dont le ducCharles est allié du roi d’Espagne ; ils tiennent égalementdepuis 1640 une partie de l’Artois ; enfin, le Roussillonest occupé en 1642. Depuis la paix de Münster (1648), leSaint Empire reconnaît l’occupation française des Trois-Évêchés (Metz, Toul et Verdun) ; il cède en Alsace le land-graviat de Haute- et de Basse-Alsace, le Sundgau moinsMulhouse, dix préfectures impériales (dont Colmar,Haguenau, Obernai et Sélestat) ; Strasbourg demeure villelibre d’Empire jusqu’en 1680. À la paix des Pyrénées en1659, Mazarin obtient le Roussillon, l’Artois (moins lesvilles d’Aire et de Saint-Omer) et la Cerdagne. LaLorraine est rendue à son duc, mais avec le droit pour laFrance d’y utiliser une route militaire vers l’Alsace. À lafin de la guerre de Dévolution (1667-1668), le traitéd’Aix-la-Chapelle permet de compléter le lot des placesfortes du Nord : Bergues et Furnes servent à couvrirDunkerque ; Armentières, Lille, Douai, Tournai, Ath etCharleroi ouvrent de nouvelles voies d’invasion chez l’en-nemi. À la paix de Nimègue (1678), la France acquiert ceque l’Espagne a gardé de l’Artois ; les Français s’instal-lent à Cambrai, Valenciennes et Maubeuge (question 1).

Louis XIV mobilise aussi toutes les astuces du droit féo-dal. Ainsi, la guerre de Dévolution montre le parti tiré desusages anciens pour justifier les nouvelles conquêtes. Lorsde son mariage avec le roi de France en 1660, Marie-Thérèse, fille de Philippe IV d’Espagne, renonce à sesdroits sur la couronne d’Espagne, moyennant le paiementd’une dot de 500 000 écus d’or à son futur époux ; la dotne fut jamais payée. En 1667, l’archevêque d’Embrun pré-sente à la cour de Madrid le Traité des droits de la ReineTrès Chrétienne sur divers États de la monarchied’Espagne et les troupes françaises entrent aussitôt encampagne sans déclaration de guerre. Les juristes françaisexhument une coutume du Brabant, aux termes de laquelleune fille du premier lit peut recevoir à la mort du père oude la mère tous les fiefs qui appartenaient au survivant desdeux conjoints. Louis XIV réclame ainsi pour son épouse,fille aînée d’un premier mariage de Philippe IV, leBrabant, le comté d’Artois, Cambrai, le Hainaut, laFranche-Comté et le duché de Luxembourg... En 1680-1681, la politique dite « des réunions » procède de lamême méthode : Louis XIV revendique tous les territoiresqui avaient dépendu de la France depuis les traités deWestphalie (1648). Des chambres de réunion fonctionnentà Besançon, Brisach, Metz et Tournai. En pleine paix,elles prononcent des annexions aussitôt réalisées.Courtrai, Sarrelouis, Nancy, Sarreguemines, Lunéville etCommercy sont rattachés au royaume. Des fiefs apparte-nant à des princes allemands passent dans la mouvance duroi de France par dizaines. À l’inverse, les enclaves étran-gères parmi les terres françaises sont encore nombreuses :le comtat Venaissin et Avignon sont propriétés du pape ; laville de Mulhouse est alliée aux cantons suisses depuis1515 ; Montbéliard appartient au Wurtemberg ; la Savoieet Nice sont possessions du roi de Piémont-Sardaigne. LaCorse, autrefois génoise, sera cédée par traité à la Franceen 1768 (question 2).

➤ Activité 2 : document 2 p. 27Louis XIV diffuse une image contrôlée de son action et deson apparence.

Avant que son petit-fils ne quitte la France, deux portraitsofficiels de Louis XIV et du nouveau roi d’EspagnePhilippe V sont simultanément produits en 1701. Le pein-tre choisi est Hyacinthe Rigaud (1659-1743), artiste cata-lan, lui-même symbole de cet « entre-deux-royaumes »,mais de formation strictement française. Selon les théori-ciens italiens du XVIe siècle, le portrait doit figurer l’appa-rence physique, mais aussi l’essence même du modèle,soit, pour le roi, la monarchie dont il est l’incarnation : lecorps de Louis XIV idéalisé avec ses attributs représentedonc l’essence monarchique, le visage, réaliste (le roi a63 ans), identifie la personne. Faire observer le document 2p. 27 et faire répondre aux questions 3 et 4. Louis XIV estreprésenté en pied, de trois quarts, tourné vers la gauche,le regard nous fixant. Le roi est bien centré, vu légèrementde dessous en contre-plongée, assignant au spectateur uneposition d’infériorité. Rigaud prête au souverain uneaisance corporelle certaine, rompant avec la pose hiéra-tique des portraits français antérieurs. Faire remarquer laposition perpendiculaire des pieds reprenant une posturede danseur, le poing gauche sur la hanche, le bras droittendu, la main appuyée sur le sceptre. L’allure royale appa-raît ainsi naturelle. Le décor est luxueux, mobilisant tapis,rideau, colonne, fauteuil, table recouverte d’une lourdedraperie, soit les ingrédients de la majesté dans la traditionitalienne, puis française. La perruque est aussi caractéris-tique de la monarchie française depuis que Louis XIII l’aadoptée pour dissimuler sa calvitie, imité par Louis XIVqui perd sa chevelure après 1656. Insister sur l’exhibitiondes attributs royaux (ou regalia) : le manteau de velourssemé de fleurs de lys d’or et doublé d’hermine, l’épée deCharlemagne, la couronne, le sceptre, la main de justice(question 3) :– la main de justice et le sceptre ne sont pas les objets uti-lisés à Reims en 1654 pour le sacre de Louis XIV, maisceux qui servirent à Henri IV à Chartres en 1594, manièrede rappeler le fondateur de la dynastie des Bourbons. Faireobserver que le sceptre est tenu à l’envers, non par mala-dresse, mais la main est posée sur la hampe comme elle leserait sur une canne ou un bâton de commandement, ajou-tant à la figure du roi sacré celle du roi de guerre ;– l’allégorie de la Justice (la femme tenant balance etépée) sur le bas-relief de bronze à la base de la colonneredouble la signification de la main de justice ;– sur le rabat d’hermine, au-dessous de la cravate en den-telle, Louis XIV porte le collier de l’ordre du Saint-Esprit(question 4).

➤ Activité 3 : documents 3 et 4 p. 27Versailles est une énorme entreprise à la gloire du Roi-Soleil.

Il faut aborder avec prudence ce complexe palatial toutentier consacré à la souveraineté de Louis XIV, d’autantqu’« il n’y a pas un endroit à Versailles qui n’ait été modi-fié dix fois », comme le souligne dans sa correspondancela princesse Palatine, l’épouse allemande de « Monsieur »,

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le frère du roi. Faire observer le document 4 p. 27 et fairerépondre aux questions 7 et 8. Faire distinguer le jardin etle château : – Le Versailles « louis-quatorzien » est d’abord un grandjardin dessiné par Le Nôtre à partir de 1662, agrémenté debosquets et d’un labyrinthe de verdure peuplé d’animauxen pierre tirés des Fables d’Ésope, dont La Fontaine s’ins-pirera. Il y a aussi des fontaines et des cascades, ainsi quedes statues mythologiques et allégoriques illustrant lesMétamorphoses d’Ovide. Le jardin est le cadre desréjouissances royales. « Tous les jours, les bals, ballets,comédies, musiques de voix et d’instruments de toutessortes, violons, promenades, chasses et autres divertisse-ments ont succédé les uns aux autres », écrit Colbert en1663. La plus célèbre de ces fêtes est organisée en mai1664 : six jours durant, devant six cents courtisans, une« Fête des plaisirs de l’île enchantée » – inspirée del’Orlando Furioso de l’Arioste, un poète italien de laRenaissance – est donnée en l’honneur de Mlle de LaVallière, favorite du roi. – Conçu par les architectes Le Vau et Jules Hardouin-Mansart à partir de 1669, le château est une large enve-loppe de pierre blanche qui s’appuie sur les quatrepavillons en brique construits par Louis XIII. Côté parc,les pavillons originels disparaissent derrière une façadedont la taille, l’unité et la majesté, renforcées à partir de1679 par les longues ailes nord et sud, sont une nouveautépour les contemporains : rez-de-chaussée monumental àbossages, premier étage ionique avec la galerie des Glaces(question 7), dernier étage corinthien, toit surbaissé cachéderrière une balustrade. Cette construction inédite estmise en valeur par un impressionnant système de terrassesétagées et d’escaliers monumentaux ponctués de parterresd’eau (bassins et Grand Canal). L’allure imposante ducomplexe participe à ce que l’on appellera au XIXe siècle« le classicisme ». Mais ce terme ne peut à lui seul englo-ber la diversité des genres et des formes qui font deVersailles un espace d’expérimentations esthétiques,notamment imitées de l’Italie baroque.

Louis XIV s’installe définitivement à Versailles en 1682.Faire lire le document 3 p. 27 et faire répondre aux ques-tions 5 et 6. En matière d’usage cérémoniel, le roi est l’or-ganisateur d’un rituel centré sur sa personne et organiséautour du déroulement méticuleux et public d’une jour-née, des levers (grands et petits) aux couchers dumonarque. Ce rituel manifeste à tout instant, par des actessymboliques, une situation de prestige ou de soumission.Après son réveil, le roi « reste au Conseil de dix heures àmidi et demi », puis, en fin de journée, « tient encore unConseil » (question 5) ; entre ces deux séances de travail,« il visite les favorites […], puis dîne en public avec lareine ; il va ensuite à la chasse ou à la promenade » (ques-tion 6). Chaque détail du protocole, chaque place occupéelors d’une séance solennelle est chargée d’une faveur.Ainsi, l’honneur de tenir le bougeoir lors du coucher royal.De même, les portes des appartements sont ouvertes à unou à deux battants selon le statut de celui qui est reçu parle roi. Les courtisans savent que le droit au fauteuil, à la« chaise à dos » ou au tabouret est strictement régle-

menté. Les vêtements à porter selon le lieu (Versailles enhabit d’apparat, Marly en habit plus simple), selon l’heurede la journée ou l’événement (un deuil, par exemple), lesgestes à observer, tous ces détails obéissent à un coderigoureux de civilité : ôter son chapeau, le remettre, selever, s’asseoir, se mettre à genoux, s’avancer de quelquespas, faire une ou plusieurs révérences, baiser avec défé-rence la robe d’une duchesse avant de lui adresser un com-pliment...

L’exploitation pédagogiquedes documents en classe➤ Activité 1 : documents 1 et 2 p. 28« Tout l’État est en lui. » (Bossuet)

Faire lire le document 1 p. 28 et faire répondre aux ques-tions 1 et 2. Dire aux élèves que le sacre, depuis lesCapétiens, transforme le roi de France en un monarque dedroit divin. Le sacre est un rite d’initiation qui fait du roidésigné par la coutume de la primogéniture en ligne mas-culine un souverain sacré par l’onction divine du saintchrême – qu’une tradition liturgique rémoise du IXe siècledit avoir été apporté à l’évêque Remi par une colombepour le baptême de Clovis –, versé sur lui par l’archevêquede Reims. Cette huile consacrée est aussi celle qui sacreles évêques. Comme eux, le roi sacré est le représentant deDieu sur Terre (question 1). De plus, l’expérience histo-rique alimente le raisonnement selon lequel différentstypes de gouvernements ont été identifiés parmi les États(monarchique, aristocratique, démocratique) ; or,l’Histoire montre que depuis le baptême de Clovis, laFrance est gouvernée par des rois. C’est la preuve que lacomplexion de la France est monarchique. De là cetteimpression des sujets du roi de France de vivre selon leslois de l’Histoire. Enfin, puisque tous les pouvoirs procè-dent du roi et que celui-ci n’est responsable que devantDieu, la monarchie conduit naturellement à la centralisa-tion de l’autorité, et le souverain est investi du rôle pre-mier car, en dernier ressort, le fonctionnement de l’auto-rité repose sur lui seul. On ne peut donc pas se révoltercontre le roi (question 2).

Traduction concrète de l’ordre « louis-quatorzien », lesannées 1660-1680 se distinguent par le nombre et l’im-portance des réformes entreprises à l’instigation du roi etde Colbert, premier contrôleur général des Finances à par-tir de 1665. Faire lire le document 2 p. 28 et faire répon-dre à la question 3. Dans les mémoires qu’il adresse àLouis XIV, Colbert esquisse les linéaments d’une poli-tique dite « mercantiliste » : la puissance de l’État, c’est-à-dire du roi, suppose qu’il soit riche. Cette richessedépend de la quantité d’or et d’argent amassée. Le seulmoyen de l’obtenir est de vendre plus et d’acheter moins.Il convient donc de surveiller, contrôler et protéger lecommerce et la production des biens. Le grand ressort de

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SUR LES TRACES DE LOUIS XIV

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l’enrichissement est le travail, dont l’État royal sera l’or-donnateur (question 3). Ainsi, la création et la « royalisa-tion » de manufactures répond à cette priorité : fabriquerdes produits jusque-là importés, augmenter les volumes deproduction, renforcer la qualité et œuvrer en même tempspour la gloire du monarque. Saint-Gobain (fabrique demiroirs) ou les Gobelins (meubles destinés aux résidencesroyales, tapisseries célébrant le Roi-Soleil) sont un peu lesvitrines industrielles du colbertisme. Par exemple, Saint-Gobain, grâce à un procédé exclusif de laminage sur table,produit des glaces plus épaisses, plus grandes, et surtoutmoins chères que les miroirs « à la façon de Venise ». Lagrande galerie des Glaces à Versailles bénéficie en prioritéde sa production. Les compagnies commerciales et mari-times visent le même but : conquérir des marchés, garan-tir l’indépendance économique du royaume, attirer lenuméraire. L’État royal subventionne la Compagnie desIndes orientales et débauche des techniciens étrangers. Ilpousse la noblesse à investir dans la modernisation desinstruments de production, tout en lui assurant qu’elle nerisque aucune dérogeance si elle s’implique dans lenégoce. Le relèvement des tarifs douaniers a aussi unevisée protectionniste.

➤ Activité 2 : document 3 p. 28Versailles est le centre de gravité du système de la cour.

En supprimant le « principal ministre » après la mort deMazarin en 1661, Louis XIV s’arroge le monopole de lafaveur, alors que, parallèlement, l’échec de la Frondemarque le déclin du système féodal des fidélités privées etemboîtées.

Faire étudier le document 3 p. 28 et faire répondre auxquestions 4 et 5. Depuis son enfance, Louis XIV a apprisà se méfier de ce qu’il appelle « la malignité de la cour ».La cour est donc investie d’un calcul politique : tenir dansun espace réduit les grands lignages du royaume – vers1680, la cour regroupe 5 000 à 6 000 nobles – permet decontrôler en même temps le système pyramidal des clien-tèles provinciales (question 4). Désormais, c’est par le roiseul que passe le processus de patronage à la cour, obli-geant les courtisans à une présence assidue auprès d’unsouverain absolu distributeur des offices et des pensions.Louis XIV tient au respect tatillon d’une étiquette qu’iltransforme en instrument de domination : « Ceux-làs’abusent lourdement, écrit-il à son fils dans sesMémoires, qui s’imaginent que ce ne sont là que desaffaires de cérémonie. Les peuples sur qui nous régnons,ne pouvant pénétrer le fond des choses, règlent d’ordinaireleurs jugements sur ce qu’ils voient au-dehors, et c’est leplus souvent sur les préséances et les rangs qu’ils mesu-rent leur respect et leur obéissance. Comme il est impor-tant au public de n’être gouverné que par un seul, il lui estimportant aussi que celui qui fait cette fonction soit élevéde telle sorte au-dessus des autres qu’il n’y ait personnequ’il puisse ni confondre ni comparer avec lui, et l’on nepeut, sans faire tort à tout le corps de l’État, ôter à son chefles moindres marques de la supériorité qui le distingue desmembres. » Ce système de la cour est donc fondé sur la

manipulation des hommes par le roi, à partir d’un jeu dejalousies, d’amour-propre, de compétition, que le souve-rain peut perturber d’un mot, d’un geste, d’un regard. « Ilutilisait la moindre occasion pour me manifester sa dis-grâce, écrit Saint-Simon. Il ne parlait pas avec moi, ne meregardait que comme par hasard et ne me dit pas un motsur mon départ de l’armée. » La force du roi tient à cettecapacité de contenir les ambitions des grands par l’ai-guillon de l’honneur et de l’intérêt (question 5). La courest aussi un relais entre le pouvoir central et la société,d’abord celle des « gens de biens », invités à imiter et inté-rioriser des comportements dont Molière se moque dansson Bourgeois gentilhomme. Dans les Lettres persanes,Montesquieu souligne que « le Prince imprime le carac-tère de son esprit à la cour, la cour à la ville, la ville auxprovinces. L’âme du souverain est un moule qui donne laforme à toutes les autres. »

➤ Activité 3 : documents 4 et 5 p. 29L’État royal est un État mécène.

Faire décrire le document 4 p. 29 et faire répondre auxquestions 6 et 7. Dans ce tableau de Henri Testelin de1667, Louis XIV est montré assis près de Colbert ; lecontrôleur général des Finances présente au monarque lesmembres de l’Académie des sciences, qui vient alorsd’être installée (question 6). L’Académie française, fon-dée et organisée par le cardinal de Richelieu en 1634, sertde modèle. L’Académie royale de peinture et de sculpture(1648), l’Académie des inscriptions et belles-lettres(1663), l’Académie des sciences (1666), l’Académie demusique (1669), l’Académie d’architecture (1671),l’Imprimerie royale, les ateliers du Louvre sont calquéssur elle. Faire remarquer aux élèves les objets qui évo-quent les sciences désormais soutenues par l’État royal :squelettes d’animaux entre les colonnes, pendule etsphère, globes terrestres et célestes, sextant… Sur la tablesont amoncelés des traités scientifiques et des schémas, unplan de fortifications et un relevé de dissection. À droite,deux serviteurs affichent un plan du canal des Deux-Mers(entre la mer Méditerranée et l’océan Atlantique) dont laréalisation a été décidée en 1666 (question 7). Faire lire ledocument 5 p. 29 et faire répondre à la question 8. En1662, Colbert fait dresser un recensement des gens de let-tres susceptibles d’être pensionnés. Les distributions desubsides commencent en 1664 : 38 écrivains touchentalors des subventions. Les bénéficiaires sont des savants,des historiens, des hommes de théâtre et des écrivainscomme Corneille, Racine, Molière ou, plus tard, Boileau.La Fontaine est exclu parce qu’il a été l’un des protégés deFouquet, le surintendant déchu en 1661. La volonté de ferdu roi sait s’imposer : les comédies de Molière – LesPrécieuses ridicules (1659), L’École des femmes (1662),Tartuffe (1664), Les Femmes savantes (1672), par exemple– jouissent de la faveur royale, malgré les polémiquesqu’elles provoquent (question 8). Ce système de gratifi-cations fonctionne jusqu’en 1690. À cette date, le budgetde la guerre a dévoré tous les crédits alloués à la propa-gande du roi.

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Le château de Versailleset sa galerie des GlacesL’iconographie de la Grande Galerie des Glaces, fixéeaprès la paix de Nimègue (1678), est une véritable révolu-tion dans la représentation du roi. Pour sacraliser ce queLouis XIV considère comme une victoire – le roi du pluspuissant royaume d’Europe n’a pourtant pas réussi à vain-cre la petite république de Hollande –, une séance duConseil décide de modifier le programme que Charles LeBrun avait initialement conçu (un cycle sur le thèmed’Apollon ou d’Hercule) : « Sa Majesté résolut que sonhistoire sur les conquêtes devait y être représentée. » Endeux jours, Charles Le Brun réalise le projet complet de lavoûte : un grand programme iconographique représentantles campagnes militaires du roi lors des guerres deDévolution (1667-1668) et de Hollande (1672-1678).Colbert recommande particulièrement de « n’y rien faireentrer qui ne fût conforme à la vérité ». La grande galeriedes Glaces est achevée en 1684. La voûte, composée devingt-sept tableaux, médaillons et camaïeux, est construitecomme un parcours initiatique à la gloire du Roi-Soleil.L’histoire officielle du royaume de 1661 à 1678 s’ycondense dans la seule action du souverain, présenté nonplus par la médiation de l’Histoire ancienne, de la mytho-logie ou de l’allégorie, mais sous ses traits véritables : unroi de guerre et de triomphe terrassant tous ses ennemis.

Des auteurs encore célèbres aujourd’huiNous ne devons pas juger le mécénat « louis-quatorzien »à l’aune de nos valeurs, en concluant à une aliénation desécrivains. En effet, l’indépendance de la création littéraireest un anachronisme dans la société du XVIIe siècle, carchaque écrivain doit encore s’assurer du soutien financierd’un protecteur (aristocrate, ministre, évêque…). Aussiservir le roi apparaît-il comme un honneur. Le paradoxeest qu’en visant à instrumenter le processus de création –au service des programmes de représentation du roi –,Colbert et, plus tard, Louvois apportent aux écrivains unelégitimation accrue et une plus grande liberté dans leurmétier.

Le Roi-SoleilLe 23 février 1653, le roi danse le Ballet royal de la nuit,un ballet à forte signification politique dans le contexte dela fin de la Fronde. Ce ballet, écrit par Isaac de Benseradeavec la collaboration probable de Lully, comporte quatre« veilles » (moments), qui suivent le déroulement de lanuit. Le ballet évoque la disparition progressive de lalumière, puis son retour, au moment où la Fronde est défi-nitivement matée. La Nuit et les Heures ouvrent la pre-mière veille sur le ton allégorique. Quarante-cinq entréesse succèdent, avant l’apparition de l’Aurore, suivie duSoleil levant, vainqueur des ténèbres. Dans le rôle final, lejeune roi – âgé de 15 ans –, après avoir tenu d’autres rôles,figure le Soleil à la fonction ordonnatrice, brillant de l’orirradiant son masque et son costume. Cette représentationmarque fortement les esprits. Friand de ballets, de théâtreet d’opéra, le roi continuera de mimer, jusqu’en 1711, sonpropre rôle : transfiguré dans des personnages historiques,mythologiques et fabuleux, il est tour à tour empereurromain, Apollon, Hercule, Alexandre...

Solliciter les élèves pour qu’ils trouvent les mots-clés dela leçon. Par exemple, « monarchie de droit divin »,« Versailles », « étiquette », « Jean-Baptiste Colbert », « leRoi-Soleil ». Mettre en relation chacun de ces mots avecles repères figurant dans la chronologie p. 26. Mettre encommun les réponses et écrire ensemble le résumé decette séquence.

– E. Le Roy Ladurie, L’Ancien Régime, 1610-1770,Hachette, 1991.

– Y.-M. Bercé, La Naissance dramatique de l’absolutisme(1598-1661), coll. « Points Histoire », Le Seuil, 1992.

– J. Cornette, Absolutisme et Lumières, 1652-1783, coll.« Carré Histoire », Hachette, 1993.

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L’HÉRITAGE DE LOUIS XIV

POUR CONSTRUIRE LE RÉSUMÉ

BIBLIOGRAPHIE

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LA FRANCE SOUS LOUIS XIV

Référence aux Instructions officiellesAvec 22 millions de sujets, la France de Louis XIV est le pays le plus peuplé d’Europe. Il vient avant les possessionsdes Habsbourg (Autriche, Bohème, Hongrie…) et avant la Russie. La France écrase de son poids démographique lespuissances émergentes comme la Suède (qui comprend pourtant la Finlande), le Danemark (qui possède la Norvège),le Portugal ou la Bavière. Les populations additionnées de la Grande-Bretagne et de la Hollande ou la populationespagnole (hors colonies américaines) n’égalent pas la moitié des Français.

Compétences• Situer dans le temps les moments importants du règne de Louis XIV. • Caractériser une période : le processus de « réduction à l’obéissance ».

PhotoficheVoir la photofiche p. 56.

Pages 32 à 37 du dossier

Le contexte historiqueÀ l’intérieur du « pré carré » construit sous les ordres deVauban après la paix de Nimègue (1678), le long règne deLouis XIV marque une rupture dans l’exercice de la sou-veraineté : les intendants « de police, de justice et definances » remplacent les sanglantes chevauchées des« commissaires départis » du règne de Louis XIII. SousLouis XIV, les révoltes des travailleurs se font plus rares,les gentilshommes frondeurs se transforment en courti-sans1. L’historiographie a parlé de « réduction à l’obéis-sance » pour expliquer l’acceptation soudaine de l’Étatabsolu par la société française. Quelques milliers d’offi-ciers auraient tenu 22 millions de Français. Les travauxrécents nuancent cette interprétation et montrent quel’obéissance est plus acceptée qu’imposée. Ainsi, le carac-tère paternel de la royauté, la solidarité du roi et de sessujets sont soulignés dans et par la thèse du « corpsmystique ». Déjà défendue par le juriste Jean deTerrevermeille en 1419, on en retrouve l’idée dans lesInstructions (1671) de Louis XIV à son fils : « Nousdevons considérer le bien de nos sujets bien plus que lenôtre propre […] puisque nous sommes la tête d’un corpsdont ils sont les membres. […] Chaque métier contribue,en sa manière, au soutien de la monarchie. » L’étude dela chronologie p. 32 montre aussi que le royaume deLouis XIV a une telle vitalité que ni les grandes saignées(1693-1694 et 1709-1710) dues aux calamités naturellesni les guerres ne laissent de traces durables. Au XVIIIe siè-cle, même si la France progresse moins vite que les autrespays d’Europe, elle accroît tout de même l’effectif de sapopulation, qui passe de 22 millions vers 1715 à 28 mil-lions vers 1789. La croissance démographique devance

donc le processus d’industrialisation et la croissance éco-nomique.

L’exploitation pédagogiquedes documents en classe➤ Activité 1 : document 1 p. 32Les révoltes sont le baromètre de l’opinion réagissant àl’emprise de l’État absolu.

Faire observer le document 1 p. 32 et faire répondre à laquestion 1. Depuis Pépin le Bref, la non-séparation del’Église catholique et des pouvoirs séculiers ou encore lesacre des rois de France font de la religion une affaired’État. Le face-à-face entre catholiques et protestants par-tage durablement la population. La France, qui comptait2 millions de protestants au début des guerres de Religion,n’en compte plus que 800 000 en 1650. La révocation del’édit de Nantes en 1685 provoque l’exil de 200 000 pro-testants ; restent dans le royaume 600 000 « nouveauxcatholiques », assurément mal convertis en regard desrévoltes religieuses du Vivarais en 1670 et des Cévennesen 1702 (question 1). Pendant plus d’un siècle, jusqu’àl’édit de tolérance de Louis XVI en 1787, les églises réfor-mées vivent dans la clandestinité.

L’affirmation de l’État de finances est aussi précoce.L’aide que le roi de France réclame pour financer la guerredès 1355 et la taille instaurée en 1439 deviennent très vitepermanentes. Pourtant, les dépenses restent constammentau-dessus des revenus réguliers de la monarchie, obligeantà emprunter aux financiers, qui mêlent ainsi les affaires del’État aux leurs. Le coût des guerres d’abord, l’entretien dela cour et les dépenses de prestige ensuite sont à l’originedu déficit. Les soulèvements populaires du XVIIe sièclecorrespondent au « tour de vis fiscal » voulu par Richelieuet Mazarin. Dès 1636 et jusqu’en 1659, dans certaineszones situées le plus souvent dans le sud-ouest de laFrance, la résistance armée des paysans tient hors de por-

1. Voir le manuel de l’élève : « Sur les traces de Louis XIV », document 3 p. 28.

QU’ÉTAIT LA FRANCEAU TEMPS DE LOUIS XIV ?

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tée les agents de recouvrement et leurs escortes de cava-liers. Les insurgés contestent moins le principe de l’impôtque l’inégalité de la répartition et les méthodes violentesde recouvrement. Les décennies 1660 et 1670 connaissentencore de graves troubles en Aquitaine et en Bretagne. En1707, le Quercy vit la dernière grande révolte populaire :entre Dordogne et Lot, les insurgés des paroisses ruralesrejettent un droit de papier timbré qui enchérit les transac-tions de l’économie terrienne (question 1). Ensuite, aucuntrouble ne viendra plus gêner les levées d’impôts qui sontdésormais regardées comme inévitables.

➤ Activité 2 : documents 2 et 3 p. 33Si Louis XIV a la tentation du despotisme, la structure dela société l’en empêche.

Tout pouvoir tend naturellement à s’étendre et à augmen-ter. Louis XIV n’échappe pas à cette tentation, mais sonroyaume est loin d’être centralisé, unifié et soumis2. Ils’accommode d’une diversité linguistique et juridique3,administrative, judiciaire et provinciale, d’un tissu de« privilèges » dont l’existence, l’enracinement et la vitalitéfont barrage au pouvoir absolu. Car la société française estune société corporative. Les corps sont des groupementscollectifs reconnus par l’usage et les lois fondamentales,agencés selon une hiérarchie dictée par le prestige du ser-vice rendu à la société, les distinctions de statut se dou-blant de grandes inégalités de richesse. On trouve ainsi lescorps savants (universités et académies), les communautésd’arts et de métiers, les corps de marchands, les compa-gnies de commerce et de finances, les chambres de com-merce, les bureaux de finances, les corps médicaux, sansoublier les compagnies d’officiers royaux, celles des auxi-liaires de justice. Ces corps constitués imposent leursrègles, leurs usages, voire leurs rites initiatiques et festifs àl’Administration et à l’économie. Faire lire le document 3p. 33 et faire répondre aux questions 2 et 3. En mêmetemps, l’État royal reproduit l’ordonnancement corporatifen multipliant les règlements particuliers. Par exemple, lemarchand hollandais Van Robais bénéficie ainsi en 1665de privilèges exceptionnels pour mettre en place unemanufacture de draps fins à Abbeville (question 2) :« Lui, ses associés et ses ouvriers étrangers [seront] natu-ralisés français. Ils seront dispensés de payer les impôts.Il sera interdit d’imiter la fabrication de ses draps pendantvingt ans » (question 3). Ne pas faire d’anachronisme :s’il n’existe pas de statut personnel commun avant laRévolution de 1789, les privilèges sont d’abord des« libertés », concrètes, donc au pluriel. Et parce que lafonction de ces corps constitués est de former le corpsmême du royaume, la remise en question de n’importequel privilège hérisse les groupes privilégiés voisins. C’estpourquoi, à toute occasion, le roi doit reconnaître etconfirmer les anciens privilèges des provinces et des villesannexées. Faire lire le document 3 p. 33 et faire répondre

aux questions 4 et 5. La Charte de confirmation des droitsde Dijon montre que ces corps sont trop nombreux pourêtre négligés, trop établis pour être combattus, trop liés àl’identité régionale des sujets – les privilèges urbains deDijon ont été concédés par les ducs de Bourgogne (ques-tion 4) – pour être contestés ; le roi doit donc les ménager(question 5).

➤ Activité 3 : documents 4 et 5 p. 33Les sujets du Roi-Soleil sont à plus de 80 % des paysans.

Faire observer le document 4 p. 33 et faire répondre auxquestions 6 et 7. Louis le Nain a surtout peint la Francedes campagnes, ici durant les troubles domestiques de laFronde. Dans ce tableau, ni habits chatoyants, ni brocarts,ni dorures, et peu de couleurs, à l’exception de la chemisedu forgeron. Les deux hommes ont le cheveu assez courtet la barbe taillée. La femme est coiffée d’un bonnet,usage courant à la campagne. L’enclume et le marteau sontles outils du forgeron (question 6). Au-delà de la diversitérégionale, voire locale, de la France rurale, Le Nain mon-tre que la société rurale est hiérarchisée : bourgeoisie depetits rentiers et artisans (charron, forgeron, boulanger…),fermiers ou métayers, manœuvriers plus ou moins pro-priétaires de parcelles, journaliers, sans parler de ceux quivivent de la charité du curé ou du seigneur. L’hétérogénéitéde la société rurale résulte à la fois du fait que tous nevivent pas directement des ressources de l’agriculture –comme le forgeron – et de l’existence de monopoles – leforgeron produit les fers des chevaux (question 7). Lescampagnes sont reconnaissantes envers Louis XIV derétablir la paix et la sécurité, rien n’étant plus funeste auxpaysans que la guerre et le pillage. Les paysans apprécientégalement les intendants, qui facilitent le paiement de lataille mais leur garantissent représentation et défense contreles abus des seigneurs. Entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, lapropriété paysanne progresse partout. L’enrichissement est unfait général, même si on observe une migration vers les villes.

Faire observer le document 5 p. 33 et faire répondre à laquestion 8. Le cadre collectif des urbains est mieux définiqu’en campagne. Par exemple, le bourgeois propriétaired’une maison jouit d’une condition particulière : il est sou-vent exempté de taille et participe à l’administration muni-cipale, à la justice et au guet urbain. Ou encore, les tra-vailleurs sont organisés en communautés de métiersdotées de règlements spécifiques distinguant maîtres,compagnons et apprentis et donnant à tous des droits etdes devoirs. La dépendance économique est d’autant plusgrave que l’achat des subsistances est une nécessité pourles urbains. L’évolution des revenus et des prix revêt doncune importance vitale. Malgré l’existence d’hôpitauxgénéraux et d’institutions de charité, l’indigence prend enville des formes plus massives et plus spectaculaires qu’àla campagne, où les pauvres sont intégrés à la commu-nauté villageoise4.

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2. C’est la Révolution qui imposera le pouvoir absolu d’un État centralisateur. (Voir A. de Tocqueville, L’Ancien Régime et la Révolution, Gallimard, 1952.)3. Langue de l’État royal, de la noblesse et de la bourgeoisie, la langue française est minoritaire ; dialectes et patois dominent partout. De même, les Françaisne sont pas soumis au même droit privé. Le droit coutumier du nord s’oppose au droit écrit du sud ; la coutume de Paris diffère de celle de Bretagne ou decelle de Normandie.4. Les communautés villageoises constituent des groupements d’habitants au sein desquels le voisinage, l’interconnaissance, l’endogamie et l’exploitationd’un même terroir créent des liens puissants.

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L’exploitation pédagogiquedes documents en classe➤ Activité 1 : documents 1 et 2 p. 34« Le plus savant homme dans l’art des sièges et de la for-tification et le plus habile ménager de la vie deshommes. » (Saint-Simon).

Faire observer le document 1 p. 34 et faire répondre auxquestions 1 et 2. Sébastien Le Prestre de Vauban naît le 1er

mai 1633 près d’Avallon dans le Morvan. Selon Saint-Simon, c’est « un petit gentilhomme de Bourgogne, toutau plus ». De 1651 à 1653, durant la Fronde, il est cadetdans l’armée de Condé ; fait prisonnier, il intègre l’arméeroyale et participe à son premier siège à Sainte-Menehould. Deux ans plus tard, il reçoit son brevet d’in-génieur ordinaire du roi. En 1667, Vauban participe auxsièges de Tournai, Douai et Lille, où le roi le charge, pourla première fois, de coordonner l’assaut. En 1668, Vaubanest chargé de construire les citadelles de Lille et d’Arras.Ses réalisations impressionnent par l’ampleur des bastionset des demi-lunes (conçus pour porter une infanterie nom-breuse qui doit défendre les places). Vauban exerce de faitla fonction de commissaire général aux Fortifications,mais le titre officiel ne lui sera donné que le 4 janvier 1678(question 1). En 1703, Vauban est le premier officier dugénie à recevoir le bâton de maréchal de France (question 2).Il prend sa dernière ville, Vieux-Brisach. Entre 1653 et 1703,il participe à 42 sièges ; Louis XIV est présent à 19 d’entreeux. Le roi affectionne la guerre de sièges car la prised’une ville, par la logistique qu’elle implique, manifeste lapuissance de l’État absolu. Les sièges de Maastricht (1673)et de Gand (1678) sont choisis par Charles Le Brun pourorner le plafond de la galerie des Glaces à Versailles carLouis XIV en personne préside aux opérations qui abou-tissent à la chute des deux villes. En tout, Vauban aconstruit 33 forteresses et en a aménagé environ 300. Ilmeurt le 30 mars 1707, regretté par le roi. Fontenelle dres-sera de lui le portrait d’un nouvel homme de guerre, savant,patriote, indépendant, animé de l’amour du bien public.

Faire observer le document 2 p. 34 et faire répondre auxquestions 3 et 4. Jusqu’au XVe siècle, la fortification estune muraille qui fait obstacle à des assaillants, qui ne peu-vent la franchir sans se mettre en position de faiblesse parrapport aux défenseurs. Avec l’artillerie, cette techniquehéritée de l’Antiquité est dépassée ; la fortificationmuraille ne résiste pas aux boulets de fonte utilisés pour lapremière fois par les Français lors des guerres d’Italie.C’est pourquoi la fortification s’abaisse et s’enterre(question 4), tout en suivant un tracé bastionné qui luiconfère ce plan en étoile de fossés et remparts imbriquéspour protéger les canons (question 3). Les Italiens sont lesmaîtres de cette technique jusqu’au XVIIe siècle. Le réseau

défensif de Vauban est conçu à partir du modelé du terrainet des lignes d’obstacles naturels (les fleuves, les mon-tagnes, la morphologie du littoral)5.

➤ Activité 2 : documents 3 et 4 p. 35Louis XIV est un « roi de guerre ».

Faire observer le document 3 p. 35 et faire répondre auxquestions 5, 6 et 7. La scène représentée se déroule audébut de la guerre de Hollande (1672-1678). Louis XIVest au centre du tableau et dépasse tout le monde au pre-mier rang (question 5). Parrocel montre Louis XIV sousson visage réel, en roi de guerre, couvert de l’armure.D’un geste martial (question 6), le roi commande le fran-chissement du Rhin, que l’on devine à l’arrière-plan(question 7). La guerre de conquête n’est pas un impéria-lisme lié à l’idée de frontière naturelle mais plutôt à desrèglements de succession d’ordre patrimonial, des pro-blèmes de suzeraineté et de vassalité. Ainsi, l’avènementde Charles II d’Espagne en 1665 pose le problème desdroits au trône d’Espagne de la reine de France, l’infanteMarie-Thérèse. Louis XIV se saisit de ce prétexte pour selancer à la conquête des Pays-Bas espagnols et de la Franche-Comté6. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre lanotion de « limites », même si la coïncidence des idées denation et d’État à partir du XVIe siècle oriente cette politiquede conquête vers un regroupement territorial d’un seultenant, le « pré carré ». Faire observer le document 4 p. 35et faire répondre à la question 8. À la fin de la guerre deDévolution en 1668, la paix d’Aix-la-Chapelle complètela ligne des places fortes de la frontière nord de la France,dont celle de Lille. Le magistrat municipal, agenouillé,remet au roi les clés de la ville annexée et lui adresse sesdoléances devant la foule rassemblée (question 8).

➤ Activité 3 : document 5 p. 35Les années 1683-1715 s’identifient aux crises.

Sur son lit de mort, Louis XIV avoue à son petit-fils, lefutur Louis XV, qu’il a « aimé trop la guerre » et n’a pumaintenir la paix ni soulager son peuple en raison des« nécessités de l’État ». Dès 1667 (guerre de Dévolution),mais surtout à partir de 1672 (guerre de Hollande), lesconflits sont de plus en plus nombreux, de plus en pluslourds aussi, impliquant directement ou indirectement, parl’impôt, tous les Français. La guerre de la ligued’Augsbourg (1688-1697) inclut même les espaces colo-niaux des puissances européennes en lutte. Lors de laguerre de Succession d’Espagne (1701-1713), 650 000jeunes Français sont enrôlés, souvent de force, dans lesrégiments royaux. Pourtant, la guerre n’est pas à l’originede toutes les saignées. Faire observer le document 5 p. 35et faire répondre aux questions 9 et 10. Ainsi, de 1692 à1694, les sujets du Roi-Soleil doivent faire face à unegrave crise de subsistance provoquée par une successionde mois froids et pluvieux ; 2 millions de Français péris-sent, soit 10 % de la population. Le « gros hiver » de 1709déclenche aussi une crise de subsistance (question 9) :« Tous les blés furent gelés. […] Les pruniers, les cerisiersmoururent et les autres arbres furent gelés. Dès que les

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SUR LES TRACES DE LA SOCIÉTÉFRANÇAISE SOUS LOUIS XIV

5. Voir le manuel de l’élève : « L’héritage du Grand Siècle », document « Les fortifications de Vauban » p. 36.6. Voir le manuel de l’élève : « Qui était Louis XIV ? », document 1 p. 26.

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marchands de grains virent les grains gelés, ils en haussè-rent le prix » (question 10).

Les fortifications de VaubanLa « ceinture de fer », ou « pré carré », est la contributionla plus durable de Vauban à l’histoire du territoire natio-nal : les forteresses qu’il fonde restent opérationnellesjusqu’en 1870. Cette ceinture de fer est édifiée après lapaix de Nimègue (1678), sur l’ordre du roi et de Louvois,ministre de la Guerre, pour protéger la frontière nord(Flandres, Hainaut). L’idée n’est pas neuve : « Il faut par-faitement fortifier [les villes] qui sont frontières », indiqueRichelieu dans son Avis au roi du 13 janvier 1629. Il pensealors aux places du royaume vers l’Italie, les Pays-Bas etle Saint-Empire. En novembre 1678, rédigeant un Mémoiredes places-frontières de Flandres qu’il faudrait fortifierpour la sûreté du pays et l’obéissance au Roi, Vaubaninsiste sur la « nécessité de fermer les entrées de notrepays à l’ennemi » et de « faciliter les entrées dans le sien ».Il propose d’installer dans le nord du royaume deux lignesde citadelles se renforçant mutuellement. La première, dite« ligne avancée », serait composée de treize grandes placeset deux forts, complétée par des canaux et des redoutes,suivant un modèle hollandais ; la seconde, en retrait, compren-drait aussi treize places. À la fin du règne de Louis XIV, letravail de Vauban oppose nettement deux France : – la France des frontières terrestres et du littoral, qui appa-raît hérissée de villes anciennes aux murailles relevées oude nouvelles cités places fortes (Neuf-Brisach, Longwy,Sarrelouis, Mont-Louis, Fort-Louis, Montroyal, etc.) orga-nisées de manière géométrique autour d’une place carrée,la place d’armes, destinée aux revues et rassemblementsdes troupes encasernées. Autour de cette place sont grou-pés les services : arsenal, hôpital militaire, intendance,maison du gouverneur, église ;– la France de l’intérieur, qui tend à devenir un espacecivil où les remparts des villes sont transformés en pro-menades, à l’image de ceux de Paris, dès 1670.

➤ Activité possibleLes plans-relief du musée de l’Armée reproduisent au1/600e les principales villes fortifiées du royaume, les for-teresses, mais aussi leur environnement, avec les villages,les accidents topographiques, le terroir reconstitué, le toutsur une surface qui représente jusqu’à vingt fois la super-ficie de la ville, c’est-à-dire jusqu’à la limite de portée destirs de canons, soit environ 600 mètres. Ces plans-reliefsont installés en 1710 par Louis XIV dans la GrandeGalerie du Louvre : leur nombre (Vauban rédige en 1697un inventaire comportant 144 plans-relief représentant101 places fortes) et leur qualité fournissent au roi uneinformation fiable sur l’état général de la ceinture de fer.

Pour les visites scolaires : musée de l’Armée (Hôtel desInvalides), 129 rue de Grenelle, 75007 Paris, tél. 01 44 42 38 77.

Un premier empire colonialOutre-mer, la France possède un empire colonial voulu et lar-gement réalisé par Richelieu et Colbert. Si les traités d’Utrecht(1713) l’amputent de Saint-Christophe (Antilles), de l’Acadie(Nouveau-Brunswick et Nouvelle-Écosse), de Terre-Neuveet des établissements de la baie d’Hudson, si le Canada et laLouisiane sont perdus (1763 et 1803), il reste de riches ter-ritoires à plantations et de nombreux comptoirs. La Francecontrôle depuis 1638 une partie du Sénégal, Pondichéry (1674)et quelques places des Indes orientales, l’île Bourbon (laRéunion) depuis 1649 et l’île de France (île Maurice) depuis1715, ainsi que la Guyane et trois florissantes Antilles : laMartinique, la Guadeloupe et la partie occidentale de Saint-Domingue (Haïti). Si les efforts pour créer des colonies depeuplement se sont révélés décevants, les possessions loin-taines contribuent fortement à la prospérité du royaume.

La révocation de l’édit de NantesLe 13 avril 1598, l’édit de Nantes, « perpétuel et irrévoca-ble », est signé, assurant enfin la pacification religieuse7.Mais Louis XIV rétablit l’unité religieuse du royaume,d’abord par des mesures administratives et de terreur (les« dragonnades »), ensuite en révoquant l’édit de Nantes en1685. Quelque 200 000 protestants gagnent alors l’étran-ger (« le refuge ») ; ceux qui restent se retrouvent dans laclandestinité (« le désert »).

L’Académie françaiseFondée et organisée par le cardinal de Richelieu en 1634,l’Académie française a pour tâche de rédiger un diction-naire qui doit permettre de conserver et de perfectionner lalangue française. Après Richelieu, le chancelier Séguier,puis Louis XIV lui-même protègent directement l’institu-tion. Elle sert dès lors de modèle8.

Solliciter les élèves pour qu’ils trouvent les mots-clés dela leçon. Par exemple, « Louis XIV », « guerres »,« Vauban », « campagnes », « privilèges ». Mettre en rela-tion chacun de ces mots avec les repères figurant dans lachronologie p. 32. Mettre en commun les réponses etécrire ensemble le résumé de cette séquence.

– F. Bluche, Dictionnaire du Grand Siècle, Fayard, 1990.– E. Le Roy Ladurie, L’Ancien Régime, 1610-1770,

Hachette, 1991.– J. Dupâquier, Histoire de la population française, II. De

la Renaissance à 1789, PUF, 1988.

297. Voir le manuel de l’élève : « Sur les traces des protestants et des catholiques », documents 3 et 4 p. 21 ; « L’héritage d’Henri IV », document « L’édit deNantes, 13 avril 1598 » p. 22.8. Voir le manuel de l’élève : « Sur les traces de Louis XIV », documents 4 et 5 p. 29.

L’HÉRITAGE DU GRAND SIÈCLE

POUR CONSTRUIRE LE RÉSUMÉ

BIBLIOGRAPHIE

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LE SIÈCLE DES LUMIÈRES

Référence aux Instructions officiellesDeux œuvres littéraires inaugurent le siècle des Lumières en France : les Lettres persanes (1721) de Montesquieu etles Lettres philosophiques sur l’Angleterre (1734) de Voltaire, qui mêlent impertinence libertine et réflexions critiquessur le despotisme et l’intolérance religieuse. La seconde moitié du XVIIIe siècle est marquée par une offensive intel-lectuelle sans précédent qui voit la parution d’une série d’ouvrages critiques ; dans cette masse, les 28 volumes del’Encyclopédie (1751-1772) surnagent. Leur efficacité n’est pas immédiate, mais le réseau des Lumières a tôt fait dediffuser et de vulgariser auprès des élites urbaines des réflexions déstabilisatrices pour l’Ancien Régime.

Compétences• Situer dans le temps la période de publication de l’Encyclopédie.• Connaître les grands thèmes de l’offensive philosophique des années 1750-1760. • Caractériser une période : le siècle des Lumières.

PhotoficheVoir la photofiche p. 58.

Pages 38 à 43 du dossier

Le contexte historiqueL’étude de la chronologie p. 38 montre que la secondemoitié du XVIIIe siècle est marquée par une offensive intel-lectuelle sans précédent en France qui voit la parutionpresque simultanée de toute une série de textes critiquesd’ordre politique et économique. Ces coups ébranlentl’État absolu, l’Église et l’organisation corporative. La cri-tique s’ordonne autour de trois thèmes :– l’affirmation de la liberté, d’abord, justifiée à partir dumodèle anglais. Ainsi, Montesquieu et Voltaire présententune Angleterre quelque peu idyllique, un idéal de monar-chie libérale et éclairée. Cet appel à la liberté toucheautant le politique que l’économique : pour nombred’esprits qui rompent ainsi avec le mercantilisme « louis-quatorzien »1, seul le libre-échange porté par l’Angleterrepermet d’accroître la richesse des nations, des souverains,des sujets. De grandes questions sont débattues : faut-illaisser jouer librement les intérêts opposés de l’offre etde la demande ou l’État doit-il au contraire intervenirpour assurer la subsistance des populations en contrôlantles prix, les flux et en garantissant les monopoles desmétiers ? ;– la séparation des pouvoirs (judiciaire, législatif, exécu-tif), ensuite, thème dont Montesquieu fait la matrice de Del’esprit des lois (1748), où l’auteur soutient que l’impéra-tif de la limitation des pouvoirs exclut que le monarquepuisse juger : « Dans les États monarchiques, le prince estla partie qui poursuit les accusés et les fait punir ouabsoudre ; s’il jugeait lui-même, il serait juge et partie. »La proposition est audacieuse car le roi est d’abord un roide justice ;

– la négation du droit divin et son corollaire, la primautédu droit de nature, enfin, sont des thèmes développés enAngleterre dès la fin du XVIIe siècle par le philosophe JohnLocke (son Traité sur le gouvernement civil est publié en1690 et traduit en 1724), puis, dans son sillage, parVoltaire et Diderot en France.

L’exploitation pédagogiquedes documents en classe➤ Activité 1 : document 1 p. 38L’Europe est une invention des Lumières.

On prend d’abord conscience de l’élargissement de l’es-pace européen. Faire observer le document 1 p. 38 et fairerépondre à la question 1. Par la récupération de la vieillechrétienté orientale que la distance et l’occupation turqueavaient coupée de la chrétienté latine, l’espace européenest doublé entre le milieu du XVIIe et le milieu du XVIIIe siè-cle. L’événement capital est la réincorporation de l’Europedanubienne après les dernières flambées de l’impérialismeturc en 1664 et 1683. La littérature populaire marque larelation nouvelle de l’homme des Lumières à l’espaceeuropéen élargi. Dans Paris, le modèle des nations étran-gères ou l’Europe française (1777), le marquis deCaraccioli s’exclame : « Italiens, Anglais, Allemands,Espagnols, Polonais, Russes, Suédois, Portugais… vousêtes tous mes frères, tous mes amis, tous également braveset vertueux » (question 1).On observe ensuite que l’Europe détient une unité cultu-relle supérieure. Le chevalier de Jaucourt, collaborateur del’Encyclopédie, affirme que l’Europe l’emporte sur lereste du monde « par le christianisme dont la morale bien-faisante ne tend qu’au bonheur de la société ». « Les peu-ples de l’Europe ont des principes d’humanité, écritVoltaire, qui ne se trouvent point dans les autres parties dumonde […]. Les Européens chrétiens sont ce qu’étaient

1. Voir le manuel de l’élève : « Sur les traces de Louis XIV », document 2 p. 28.

QU’EST-CE QUE L’ENCYCLOPÉDIE ?

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les Grecs. » L’Europe des Lumières, espace culturel, réin-troduit donc une appréciation favorable du christianismecomme fait européen de civilisation. L’Encyclopédieajoute : « Il importe peu que l’Europe soit la plus petitedes quatre parties du monde par l’étendue de son terrain,puisqu’elle est la plus considérable de toutes par son com-merce, par sa navigation, par sa fertilité, par ses lumièreset par son industrie, par la connaissance des arts, dessciences et des métiers. » L’Europe, espace culturel, c’estaussi le progrès. Hors d’elle, tout est immobile, barbare :« Les auteurs anciens qui nous ont parlé des Indes nousles dépeignent telles que nous les voyons aujourd’hui,quant à la police, à la manière et aux mœurs. Les Indesont été, les Indes seront ce qu’elles sont à présent […]. Laplupart des peuples des côtes de l’Afrique sont sauvagesou barbares. »2

On réalise enfin qu’il existe un nouvel équilibre : effon-drement de l’Espagne, effacement de l’Italie, pleine maî-trise de la France, rude concurrence de l’Angleterre, de laHollande, de l’Allemagne occidentale. Le mouvement debascule qui parvient à la conscience littéraire desLumières s’inscrit dans la très longue durée. Du VIIe auXIVe siècle, le nord de l’Europe ne cesse de progresser audétriment du monde méditerranéen cassé en deux par laconquête arabo-musulmane. La grande novation de lachrétienté latine se joue alors entre Loire et Rhin. Mais lapeste noire qui frappe plus au nord de même que l’exploi-tation de l’Amérique contribuent à la remontée de laMéditerranée. Cette création de routes, de flux, d’espacess’accompagne d’une puissante invention artistique etintellectuelle : c’est la Renaissance3. Le prestige revientsur la Méditerranée. Sur la lancée des XVe-XVIe siècles, leXVIIe siècle continue de surestimer le versant méditerra-néen de l’Europe… jusqu’aux Lumières.

➤ Activité 2 : documents 2, 3, 4 et 5 p. 39L’Encyclopédie est une étape décisive dans la constitutionde notre modernité.

L’Encyclopédie est l’entreprise éditoriale la plus considé-rable du siècle des Lumières. Faire observer le document 2p. 39 et faire répondre aux questions 2, 3 et 4. Mille cinqcents personnes travaillent sur cette « somme » de25 000 pages compilant 70 000 articles. Le comité derédaction, qui se renouvelle régulièrement entre 1751 et1772, voit passer des écrivains et des savants célèbres(d’Alembert, Buffon, Diderot, Voltaire, Rousseau…),mais aussi des techniciens et des ingénieurs, des méde-cins, des maîtres artisans (tels Ferdinand Berthoud, horlo-ger mécanicien de la marine, ou Étienne-Jean Bouchu,maître des forges du duc de Penthièvre). À l’origine, onprévoit 10 volumes – 8 volumes de texte et 2 volumes deplanches – (question 3) ; finalement, 28 volumes – 17volumes de texte et 11 volumes de planches – sont publiés(question 4). L’Encyclopédie promeut le paradigme du doute métho-dique à partir de la vulgarisation de la révolution scienti-

fique des années 1620-1660. Fontenelle écrit que c’estRené Descartes « qui a amené cette nouvelle méthode deraisonner, beaucoup plus estimable que la philosophiemême, dont une bonne partie se trouve fausse ou fortincertaine, selon les propres règles qu’il nous aapprises. » La méthodologie des Lumières procède avanttout de l’observation, l’analyse, la comparaison, le calcul,la classification. Ainsi, dans les années 1730, le naturalistesuédois Linné imagine un système de classification desvégétaux d’après l’observation du nombre et de la dispo-sition des étamines. Dans son Histoire naturelle, Buffondresse un tableau de toutes les connaissances de son tempsen zoologie, en botanique, en géologie. Faire remarqueraux élèves le sous-titre de l’Encyclopédie : « Dictionnaireraisonné des Sciences, des Arts et des Métiers » (ques-tion 2). Le primat du doute méthodique – et donc, à terme,la critique du droit divin – s’arrime à la certitude de l’exis-tence d’un monde naturel dissécable, tout entier écrit enlangage mathématique. On passe ainsi facilement de laraison dans les sciences exactes à la gestion quantitativede l’État, à l’arithmétique politique, à la comptabilité éco-nomique et sociale… Dans son article « Arithmétiquepolitique » de l’Encyclopédie méthodique (1784),Condorcet écrit : « On conçoit aisément que ces décou-vertes […] étant acquises par des calculs fondés […], unministre habile en tirerait une foule de conséquences pourla perfection de l’agriculture, pour le commerce […],pour les colonies, pour les cours et l’emploi de l’argent. »

Faire lire le document 4 p. 39 et faire répondre à la ques-tion 6. Ainsi stimulés par les Considérations sur le com-merce de Vincent de Gournay, nombre d’écrivains et depublicistes (Coyer, Dangeul, Forbonnais, Morellet,Turgot…) réclament l’essor des forces productives parl’affaiblissement des tutelles administratives et corpora-tives4. Surtout, à partir de 1757-1758, les physiocrates – àla suite des articles de François Quesnay dansl’Encyclopédie – exigent l’allègement des impôts directset l’élargissement de l’assiette fiscale, la disparition desprivilèges seigneuriaux et ecclésiastiques, la liberté com-plète des échanges à l’intérieur et à l’extérieur du royaume(question 6). Faire lire le document 5 p. 39 et faire répon-dre aux questions 7 et 8. La négation du droit divin (ques-tion 7) et son corollaire, la primauté du droit de nature(question 8), sont les versants politiques du libéralismeéconomique. Dans l’article « Autorité politique », Diderotécrit : « Aucun homme n’a reçu de la nature le droit decommander aux autres. La liberté est un présent du Ciel,et chaque individu de la même espèce a le droit d’en jouiraussitôt qu’il jouit de la raison. » Dans l’article « Droitnaturel », il ajoute : « C’est à la volonté générale que l’in-dividu doit s’adresser pour savoir jusqu’où il doit êtrehomme, citoyen, sujet, père, enfant, et quand il lui convientde vivre ou de mourir […]. Dites-vous souvent : je suishomme et n’ai d’autres droits naturels véritablement ina-liénables que ceux de l’humanité. » Si la raison est capa-ble de régler l’ordonnancement de la société, elle est capa-

312. Montesquieu, De l’esprit des lois, 1748.3. Voir supra chapitre « La Renaissance » : « Qu’est-ce que la Renaissance ? »4. Voir le manuel de l’élève : « Qu’était la France au temps de Louis XIV ? », documents 2 et 3 p. 33.

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ble d’assurer tout à la fois le progrès et le bonheur dugenre humain. Dans le bulletin de souscription del’Encyclopédie, Diderot écrit encore : « Le but d’une ency-clopédie est de rassembler les connaissances éparses surla surface de la Terre, d’en exposer le système général auxhommes avec qui nous vivons […] afin que nos neveuxdeviennent plus instruits, deviennent en même temps plusvertueux et plus heureux, et que nous ne mourions passans avoir bien mérité du genre humain. » L’éloignementdes guerres, la fin des crises frumentaires, une réelle amé-lioration des conditions de vie justifient cette vulgate. Elleexplique aussi la grande importance accordée dansl’Encyclopédie aux planches illustrées, qui mettent envaleur les innovations scientifiques du siècle. Faire obser-ver le document 3 p. 39 et faire répondre à la question 5.Cette planche n’est pas prétexte à exposer tout ce que l’onsait sur l’économie du XVIIIe siècle, le processus d’indus-trialisation ou encore les conditions de travail. Enrevanche, elle invite à parler de la forme de culture quereprésentent la production et la diffusion de ce document,comme de son rapport avec les réalités. Que voit-on ? Unatelier propre, ordonné, paisible, des ouvriers peu nom-breux, quelques machines (question 5), en fait, unelégende dorée du processus d’industrialisation, une réalitétransformée dans une intention pédagogique : décrire unefabrication – la production d’outils en métal – et non lacondition ouvrière au XVIIIe siècle. Le passage par l’écrit etle livre transforme un savoir professionnel en une culturetechnique destinée aux élites.

L’exploitation pédagogiquedes documents en classe➤ Activité 1 : document 1, 2 et 3 p. 40Le siècle des Lumières marque le sacre de l’écrivain.

Le XVIIIe siècle est marqué par un changement du statut del’écrivain : le désir d’instruire et de vulgariser remplacecelui de plaire ou de servir les intérêts d’un mécène.L’écrivain est donc engagé dans la vie publique avec l’in-tention d’améliorer le sort de tous pour « éclairer le peu-ple et les princes »5. Faire observer le document 1 p. 40 etfaire répondre aux questions 1 et 2. C’est le sens du séjourde Voltaire (1694-1778) à la cour du roi de Prusse FrédéricII entre 1750 et 1753. Voltaire devient « le philosophe parexcellence », qui ignore souvent la situation des plus hum-bles et cherche avant tout à gagner à sa cause les ministreset les princes. D’où sa stratégie pour séduire les cours, lessalons, les académies, les loges maçonniques, les théâtres,les journaux. Le philosophe des Lumières a moins en vuel’élaboration d’une philosophie systématique que la maî-trise des médias de l’époque. Faire lire le document 2

p. 40 et faire répondre aux questions 3 et 4. De sa jeu-nesse, François Marie Arouet, dit Voltaire, garde la hainedu fanatisme (« Tu ne nous as pas donné un cœur pournous haïr et des mains pour nous égorger »). Son entréedans les milieux libertins, les premiers voyages et, surtout,l’expérience anglaise le conduisent à une forte maturationreligieuse autour de deux principes : « Le Mal existe, doncDieu est » (question 3), le déisme s’implantera sur lesruines de l’Église et sur l’écrasement du fanatisme. Ledéisme de Voltaire est un déisme du refus : refus de la doc-trine de l’Incarnation, refus du dieu de la prédestination,refus du dieu cruel et vengeur. Le dieu de Voltaire est undieu bon (« Fais que nous nous aidions mutuellement àsupporter le fardeau d’une vie pénible et passagère »), undieu libéré des mystères et des rites. Sa force est enracinéedans l’universalité d’une vérité, celle de l’existence par-tout reconnue de Dieu : « Si Dieu n’existait pas, il faudraitl’inventer, mais toute la nature nous crie qu’Il existe. »Dans ses Lettres philosophiques, Voltaire proclame lesbienfaits du pluralisme religieux et la nécessité d’un« christianisme épuré ». Celui-ci va bénéficier de laréflexion sur l’Histoire et du comparatisme religieux,moyens de la désacralisation de la religion dominante etde l’affirmation du fonds commun de toutes les religions(question 4). À 80 ans, Voltaire défend encore sa méta-physique contre les athées les plus bouillonnants –d’Holbach ou le Diderot de la Lettre sur les aveugles – et,jusqu’à sa mort, il combat tout ce que le catholicismecontient d’institutionnel, de dogmatique, d’intolérant : àcoups de libelles, de pamphlets, de contes satiriques, ilpourfend les accusateurs de Calas ou du chevalier de LaBarre, réhabilite Sirven. Voltaire s’en prend aussi à lanoblesse et à l’ordonnancement féodal de la sociétéd’Ancien Régime. Faire lire le document 3 p. 40 et fairerépondre aux questions 5 et 6. À la fin du XIIe siècle, lafusion entre les seigneurs fonciers et l’élite guerrière de lachevalerie est largement accomplie en France. C’est lanaissance d’une véritable noblesse, dotée d’une identitécollective et d’un rôle idéal dans la société. Les moinescherchent à l’exprimer en adoptant la théorie des ordres.Cet imaginaire social divise les hommes entre les clercs,les nobles et les gens du commun, et chaque groupe estsoudé par une sorte de mission divine : les premiers prientet délivrent les sacrements, ce qui les désigne comme lesintercesseurs naturels entre Dieu et Son peuple ; lesdeuxièmes combattent pour protéger les faibles et servirl’Église ; les derniers travaillent pour nourrir les deux pre-miers (question 5). Cette « tripartition fonctionnelle »6

devient anachronique au XVIIIe siècle : l’éloignement desguerres et l’essor des forces productives relèguent lesnobles au rang de courtisans oisifs et inutiles pour le corpssocial (question 6).

➤ Activité 2 : documents 4 et 5 p. 41Le siècle des Lumières se termine avec le plus brillant deses enfants : Mozart.

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SUR LES TRACESDE L’EUROPE DES LUMIÈRES

5. J. Necker, Essai sur la législation et le commerce des grains, 1775.6. D’après Georges Dumézil (1898-1986), historien français des religions, dont la démarche originale consiste en l’étude comparative des mythologies despeuples de langue indo-européenne. Parmi ses œuvres principales : Mitra-Varuna, essai sur deux représentations indo-européennes de la Souveraineté (1940) :mythe et épopée (3 vol. : 1968, 1971, 1973).

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Wolfgang Amadeus Mozart naît à Salzbourg le 21 janvier1756, dans un milieu consacré à la musique, tout commeJean-Sébastien Bach. Faire observer le document 4 p. 41et faire répondre aux questions 7 et 8. De l’âge de 6 ans àl’âge de 21 ans, il compose la moitié d’une œuvre quicompte parmi les plus abondantes et les plus géniales,dans une course qui le propulse dans l’orbite de l’Europeautrichienne, de cour en cour, de ville en ville (ques-tion 7) : de 1769 à 1771, il joue à Venise, Turin, Milan etNaples. En décembre 1771, il revient précipitammentà Salzbourg, en raison de l’agonie du prince archevêquevon Schrattenbach. Le jeune Mozart tient l’orgue pourses funérailles ; le nouvel archevêque en fait sonKonzertmeister. En 1777, à l’âge de 21 ans, il accomplitun voyage décisif à Mannheim et à Paris. À Mannheim, ilvit une double et fructueuse rencontre avec l’orchestre,l’un des facteurs déterminants de la création du style sym-phonique classique, et avec Aloysia et Constance Weber.Mozart épousera Constance. En 1781 – date marquantedans l’histoire sociale de la musique –, il rompt avecSalzbourg, abandonne les cours et les tribunes d’orgue.Mozart devient compositeur indépendant à Vienne, tout encontinuant à rayonner à travers l’Europe pour monter unopéra ou interpréter une de ses œuvres. Car le lien sub-siste, que le XIXe siècle détruira, entre le compositeur etl’interprète (question 8). L’Enlèvement au sérail (1781) etla symphonie Haffner (1782) tutoient les sommets. Puis, ilcompose la Grande Messe en ut mineur (1783) : l’Europes’enflamme, Mozart joue à Versailles, les commandesabondent. Faire observer le document 5 p. 41 et fairerépondre à la question 9. Mozart meurt le 5 décembre1791, dans une indifférence qui détonne avec lestriomphes des Noces de Figaro (1786), de Don Giovanni(1787) et de La Flûte enchantée (1791).

➤ Activité 3 : document 6 p. 41La culture technique des Lumières est un facteur du décol-lage économique de l’Europe.

Ramenée à l’essentiel, la révolution industrielle se dis-tingue par le perfectionnement des techniques, machineset procédés de fabrication, et par une combinaison plusrationnelle des facteurs de production, capital, main-d’œuvre et talent. Ce qui a pour conséquence une fortehausse de la productivité : un seul homme exécute unetâche que plusieurs peinaient à accomplir auparavant dansla même unité de temps. Dès le début, le décollage estdonc lié à la technique, à la machine. Une machine nou-velle, un procédé original, et la production s’emballe, lescoûts – et avec eux les prix – baissent. Dans un texte célè-bre du Peuple (1846), Michelet fait l’éloge de la machinequi, en diminuant le prix de vente, met le tissu de coton àla disposition des pauvres, c’est-à-dire du plus grand nom-bre. Mais les techniques de pointe que sont, à la fin duXVIIIe siècle, la machine à vapeur, la mécanisation de l’in-dustrie textile, la sidérurgie au coke ou la chimie de lasoude ne se sont pas épanouies sur les ruines du systèmetechnique antérieur. Elles en sont au contraire le prolon-

gement naturel. Cette affirmation est facilement illustréepar l’exemple du développement de la coal fuel techno-logy, expression employée pour rendre compte de l’évolu-tion des technologies utilisatrices du charbon. Les accom-plissements atteints dans la sidérurgie du fer en Angleterredepuis la fonte au coke de Darby jusqu’à l’acier au creu-set de Hunstman ne sont que les prolongements de la maî-trise acquise par les artisans et les ouvriers anglais depuisle XVe siècle dans le domaine de la carbonisation du char-bon. Ils ne font que prolonger d’un secteur à l’autre unelongue tradition de transfert des connaissances et dessavoir-faire acquis : ainsi pour le sel, la brasserie et la tein-turerie au XVIe siècle, la poterie, la verrerie au XVIIe siècle,ou la production des métaux à partir des années 1680.Faire observer le document 6 p. 41 et faire répondre à laquestion 10. La machine à vapeur elle-même, conçue parJames Watt en 1763 pour permettre l’épuisement de l’eaudes mines, doit être considérée comme l’un des aboutisse-ments de la coal fuel technology (question 10).

Des idées nouvellesOn connaît le refrain par lequel, sous la Restauration, estmoquée l’analyse de la Révolution par les royalistes : « Sinous voici par terre / C’est la faute à Voltaire / Les piedsdans le ruisseau / C’est la faute à Rousseau… » Le rac-courci ne manque pas de pertinence : l’affirmation de laliberté et du droit de nature sont en effet les « origines cul-turelles7 » de l’utopie de 1789. Cependant, on peut sedemander quelle est la portée véritable des « idées nou-velles ». En Europe, elles fournissent aux « despotes éclai-rés » (comme Frédéric II de Prusse et Catherine II deRussie) un vocabulaire et des prétextes pour réformerleurs États. En France, leur impact varie selon que la phi-losophie du temps est appréciée par ses auteurs, par l’opi-nion ou par l’État. Les intellectuels se grisent souvent dephrases, de paradoxes, sacrifiant beaucoup au plaisir defaire un bon mot. C’est peut-être à ce caractère de jeud’esprit, d’exercice rhétorique ou d’amusement de salonque la philosophie du siècle des Lumières doit d’avoir eusi peu d’influence sur les Français. Il ne faut pas trop iso-ler les Voltaire, Montesquieu, Diderot, Rousseau, commesi les Français du siècle des Lumières n’avaient eu que deslectures sérieuses. Nous savons aujourd’hui quelle placetenaient les almanachs bon marché, les pamphlets vul-gaires ou les romans faciles dans la culture populaire.Reste la politique de l’État : malgré la rudesse de la légis-lation en matière d’imprimerie et de presse, malgré lescondamnations, les livres brûlés et les écrivains embastil-lés, le pouvoir ne prend jamais au sérieux les « idées nou-velles ». Mieux, les philosophes trouvent leur meilleurallié en la personne de Lamoignon de Malesherbes, direc-teur de la Librairie royale de 1750 à 1763.

337. R. Chartier, Les Origines culturelles de la Révolution française, Le Seuil, 1990.

L’HÉRITAGE DU XVIIIE SIÈCLE

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Des techniques nouvellesAvant 1789, la France est la 2e puissance industrielled’Europe, donc du monde, et elle ne désespère pas decombler le retard technique (machines à vapeur, métiers àtisser, etc.) qui la sépare encore de l’Angleterre. La ban-lieue de Paris est parsemée de manufactures modernes. Laplus célèbre est la grande fabrique de Javel, établie en1777 sous le patronage du comte d’Artois, frère de LouisXVI et futur Charles X ; elle fournit à la France et àl’étranger une gamme variée de produits chimiques. En1788, on ne peut encore parler de « révolution indus-trielle », comparable à celle qui débute en Angleterre. Lesguerres révolutionnaires et napoléoniennes, sur ce point,sont responsables d’un retard de cinquante ans.

➤ Activité possibleOrganiser une visite du Conservatoire national des arts etmétiers : 60 rue Réaumur, 75003 Paris, tél. 01 53 01 82 00.

Des musiciens de génieLe génie musical du siècle des Lumières est au clavecin età l’orgue. Clavecinistes et organistes sont souvent lesmêmes hommes : François Couperin, Jean-SébastienBach, Georg Friedrich Haendel, Domenico Scarlatti etJean-Philippe Rameau sont parmi les plus grands claveci-nistes et organistes de leur temps. De leur vivant, la gloirede Bach et de Rameau ne franchit guère les frontières deleur pays, tandis que Couperin, Haendel et Scarlatti sontcélébrés à travers l’Europe. Toutefois, la gamme instru-mentale se modernise et s’élargit : – le clavecin ne cède pas avant 1770-1780, tandis quele pianoforte s’impose avec les dernières décennies dusiècle ; – le violon, que la France aristocratique de la premièremoitié du XVIIIe siècle tient pour un instrument populairejuste bon à faire danser les paysans dans les fêtes parois-siales, affirme sa valeur ; – la basse de viole s’efface devant le violoncelle. La promotion du violon si apte à rendre les tourments del’âme et le tumulte des passions, et mieux encore du vio-loncelle, est à mettre en rapport avec la modification de lasensibilité au milieu du siècle, où un préromantisme com-mence à poindre. Nous assistons aussi, entre 1750 et 1770,à une translation du centre de gravité de l’Europe musi-cale. Le XVIIIe siècle musical se développe d’abord dansl’univers des petites cours des cantors, des maîtres d’écoleet des maîtres de chapelle de l’Allemagne moyenne, del’Allemagne luthérienne et catholicisante du Hanovre, dela Thuringe, de la Hesse, et de la Saxe jusqu’à la Silésie.

Mais Mozart marque la revanche esthétique de l’Allemagnecatholique, viennoise et italianisée.

La critique de la religionIl ne faut pas la surestimer. Le XVIIIe siècle n’est siècle desLumières (sous-entendu « de la raison ») que pour uneminorité intellectuelle et sociale : parlementaires, avocats,notaires et médecins. Le peuple reste royaliste parce qu’ildemeure aussi et d’abord catholique. Il ne faut pas oublierque la France du XVIIIe siècle vit encore dans l’élan et selonla sensibilité de la Contre-Réforme – voir le concile deTrente (1545-1563). De nombreux évêques ont perdu lesvertus didactiques de leurs prédécesseurs du Grand Siècle,mais le clergé paroissial reste solide et écouté. Le clergérégulier est largement en crise (formation intellectuelledéficiente, diminution de la foi et corruption fréquente desmœurs), mais les jésuites (jusqu’à leur suppression en1764) et les capucins sont efficaces. Les testaments desfidèles ne débordent plus de dévotions et de dons charita-bles, mais le catholicisme continue d’encadrer la vie desFrançais : il n’y a pas d’état civil, car le baptême est tou-jours plus important que la naissance ; le mariage et lamort sont impensables en dehors du patronage de l’Église.Les sacrements continuent d’être respectés. Les proces-sions sont suivies et populaires.

Solliciter les élèves pour qu’ils trouvent les mots-clés dela leçon. Par exemple, « Lumières », « Encyclopédie »,« philosophes », « Voltaire », « Montesquieu »,« Rousseau », « Raison », « tolérance ». Mettre en relationchacun de ces mots avec les repères figurant dans la chro-nologie p. 38. Mettre en commun les réponses et écrireensemble le résumé de cette séquence.

– D. Roche, La France des Lumières, Fayard, 1993.– J. Cornette, Absolutisme et Lumières : 1652-1783, coll.

« Carré Histoire », Hachette, 1993.– P. Chaunu, La Civilisation de l’Europe des Lumières,

Flammarion, 1982.

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POUR CONSTRUIRE LE RÉSUMÉ

BIBLIOGRAPHIE

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TRACER À LA MANIÈRE DE… UN POTAGER ROYAL

Référence aux Instructions officiellesL’objectif principal en géométrie est de permettre aux élèves d’améliorer leur vision de l’espace. À la fin du cycle 3,les élèves peuvent tracer une figure (sur papier uni, quadrillé ou pointé) à partir d’un modèle ou d’une description,d’un programme de construction ou d’un dessin à main levée, et peuvent décrire une figure en vue de l’identifier oude la reproduire. Ils doivent pouvoir utiliser à bon escient le vocabulaire relatif aux constructions.

Compétences• Être capable de situer le potager royal.• Être capable d’expliquer l’utilité du potager royal dans la vie de la cour.• Être capable de le tracer et le décrire avec le vocabulaire approprié.

Pages 44 et 45 du dossier

L’exploitation pédagogique en classeAvec la construction du château de Versailles, Louis XIVveut montrer sa puissance. À partir de 1661, il fait trans-former la forêt et les marécages qui entourent son repairede chasse en un palais à la mesure de son ambition.André Le Nôtre conçoit le parc de Versailles comme unarchitecte. Il faut que les bâtiments et le jardin ne fassentqu’un. La géométrie du jardin doit être en harmonie avecle château. Les perspectives se dégagent, laissant la placeaux parterres de fleurs. Les bosquets réalisent une transi-tion harmonieuse avec les arbres qui ferment l’horizon. Leparc, où la puissance du roi s’exprime à travers trois axesminéral, aquatique et végétal, compte environ 300 statueset vases en marbre, en plomb ou en bronze, souvent inspi-rés de l’Antiquité, réalisés entre 1666 et 1685. La figuredominante est Apollon, dieu du Jour, et sa sœur jumelleDiane, déesse de la Nuit.

Le Nôtre fait drainer et assainir le terrain, ce qui expliquela présence du Grand Canal et de la pièce d’eau dite « desSuisses ». Le développement des techniques lui permetd’utiliser cette eau pour les fontaines et les jets. Les ingénieursde la famille Francini, intendants des eaux et fontaines deVersailles, inventent une machine qui permet de la mettreen mouvement. Les fontaines et les bassins deviennent deséléments prédominants du parc, à tel point que l’eau deVersailles n’est plus suffisante. Elle doit être captée plus loin(dans la Seine avec la machine de Marly, et même dans l’Euregrâce à l’aqueduc de Maintenon). À la fin de la construc-tion du parc, on dénombre 1 400 jets d’eau et fontaines.Le parc est organisé selon un axe de symétrie matérialisépar le Grand Canal, qui permet au roi d’admirer le coucherdu soleil depuis la galerie des Glaces, en particulier le 25août (jour de la Saint-Louis), où le soleil se couche exac-tement dans l’axe du Grand Canal. La végétation permetune mise en scène du parc : les buis taillés délimitent lesparterres de fleurs, les arbustes préservent l’intimité desbosquets et renforcent la régularité des allées.

➤ Activité 1 : « Je découvre le potager du roi »Le faste de la cour de Louis XIV se traduit aussi dans l’artde la table : le service de bouche compte environ 500 offi-

ciers pour les cuisines. Jean de La Quintinie est chargé del’approvisionnement de la table du roi. Cet ancien avocatà la cour du parlement et maître des requêtes de la reines’était passionné pour les jardins au cours d’un voyage enItalie et avait décidé de se consacrer à l’horticulture. Entre1678 et 1683, il fait agrandir le potager existant (qui datait deLouis XIII) en asséchant « l’étang puant », marécage situéà côté de la pièce d’eau des Suisses.

Le potager du roi permet de nourrir toute la cour ; lesfruits et les légumes produits en saison et à contre-saisonfont la renommée du lieu. Les cultures à contre-saisonsont obtenues en utilisant les fumiers des écuries et desétables du château. La Quintinie a aussi l’idée ingénieused’employer des cloches en verre en guise de serres indivi-duelles. La diversité des espèces cultivées permet au roi desavourer des fruits et des légumes toute l’année. Reconnupar les savants de son époque, La Quintinie chercheconstamment le moyen d’améliorer les espèces, leur goût,leur texture. Il trouve de nouvelles façons de tailler lesarbres ou de traiter les plantes contre les parasites.

Le roi aime contempler le jardin, il apprend lui aussi à tail-ler les arbres fruitiers. Lorsque Louis XIV est en voyage,La Quintinie lui fait envoyer les fruits et les légumes dupotager royal. Les poires « bon chrétien » sont si réputéesqu’elles sont envoyées en cadeau aux monarques étran-gers. Les produits jugés indignes de paraître sur la table duroi sont donnés aux pauvres.

➤ Activité 2 : « J’observe le plan du potagerdu roi »

Le potager s’articule autour d’une fontaine. Le grandcarré est subdivisé en 16 carrés de légumes, eux-mêmesentourés d’arbres en buissons. Ce jardin en creux est sur-plombé d’une terrasse d’où le roi vient admirer ses cul-tures. Autour, 29 jardins clos permettent aux arbres frui-tiers en espalier ainsi qu’aux cultures maraîchères de pro-fiter de la douceur du soleil et du microclimat créé par lesmurs. Pour améliorer la production, La Quintinie planteun « jardin de biais ». Pour satisfaire le roi qui raffole desfigues, il fait aussi construire une figuerie rassemblantenviron 700 figuiers en pots.

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➤ Activité 3 : « Je fais le plan d’un jardinpotager »

Matériel à prévoir :• Feuilles A4 à petits carreaux.• Feuilles cartonnées unies.• Matériel de géométrie pour les tracés.• Matériel de coloriage.

Mise en place de l’activité :Selon l’avancement du programme de géométrie, l’ensei-gnant peut opter pour diverses solutions :– effectuer le tracé au tableau en même temps que les

élèves ;– débuter le travail directement sur une feuille de papier

unie ;– effectuer le tracé seulement sur la feuille de papier qua-

drillé ;– proposer un travail de groupe dans lequel le tracé et le

décor seront répartis entre les élèves du groupe selonleurs compétences.

Les élèves tracent un plan. La notion de plan a déjà été tra-vaillée en cycle 2, mais on pourra approfondir les notionsde point de vue, vue de dessus, vue de face… Ces notionssont aussi abordées dans le programme de géométrie dansles chapitres sur les solides. Ce travail de tracé géomé-trique peut permettre de faire le lien avec le tracé des jar-dins à la française.

Pour aller plus loinAprès le tracé du potager du roi, on pourra proposer auxélèves le tracé de jardins selon leur imagination. Pour queles travaux aient une certaine cohérence, l’enseignantpourra proposer un thème de jardin (japonais, futuriste…),un type de tracé (3 carrés, 2 triangles…), un type de cou-leur (utiliser 3 sortes de vert, 2 sortes de marron…).

Ensuite, les élèves pourront élaborer des fiches deconstruction qui pourraient être publiées dans le journalde l’école ou sur la page Web de la classe.

– M. Baridon, Les Jardins : paysagistes – jardiniers –poètes, coll. « Bouquins », Robert Laffont, 1998.

– S. de Courtois, Le Potager du roi, Actes Sud/ENSP,Arles/Versailles, 1998.

– J.-L. Flandrin, M. Montanari, Histoire de l’alimentation,Fayard, 1996.

– P.-A. Lablaude, Les Jardins de Versailles, Fayard, 2005.– D. Meiller, P. Vannier, Le Grand Livre des fruits et

légumes, La Manufacture, 1991.– M. Mosser, G. Teyssot, Histoire des jardins de la

Renaissance à nos jours, Flammarion, 1991.– W. Wheeler, Le Potager du roi, Somogy, 1998.

– http://www.potager-du-roi.frCe site donne de nombreuses informations sur l’histoiredu potager.

– http://www.chateauversailles.frLe site propose des informations pratiques pour prépa-rer la visite de Versailles et du potager.

– http://www.passion-histoire.netIl s’agit d’un site de discussions entre passionnés surtoutes les périodes de l’Histoire.

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BIBLIOGRAPHIE

SITES

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LA NAISSANCE DES ÉTATS-UNIS

Référence aux Instructions officiellesL’Amérique des treize colonies achève d’être constituée en 1732 avec la fondation de la Géorgie. Vers 1750, les treizecolonies comptent 1 million d’habitants ; 4 millions lors du premier recensement de 1790. Quatre habitants surcinq sont d’origine britannique, plus de 60 % viennent de l’Angleterre. Pourtant, dès le milieu du XVIIIe siècle, lacontradiction est criante entre le self-government proclamé partout et le statut mercantiliste pesant au bénéfice de lamétropole sur les échanges, entre le sentiment des colons d’être des fils de la Grande-Bretagne et la réalité de lasubordination au Parlement de Londres où ils ne sont pas représentés. De cette contradiction naît une révolution.

Compétences• Connaître la chronologie de la guerre d’Indépendance.• Caractériser une période : la naissance des États-Unis.

PhotoficheVoir la photofiche p. 60.

Pages 46 à 51 du dossier

Le contexte historiqueL’étude de la chronologie p. 46 montre que la ruptureremonte peut-être au milieu du XVIIIe siècle, lorsque s’es-quisse une translation de l’Empire anglais, centré jusque-làsur l’Amérique et l’Atlantique, vers l’océan Indien et lesIndes. Tout s’accélère à partir de la décennie 1760. En 1763,la fin de l’Empire français d’Amérique rend l’aide anglaisemoins nécessaire et les prélèvements de la métropole pluslourds. L’Angleterre multiplie les taxes – droit sur le sucre(1764), droit de timbre sur les actes civils de toute espèce,diplômes, livres, jeux de cartes, etc. (1765) – que justifie lelourd passif de la guerre de Sept Ans contre la France, puisles supprime, à l’exception de la taxe sur le thé. Pas d’impôtsans le consentement des contribuables, garantit la traditionpolitique anglaise. La taxe sur le thé, qui ouvre à laCompagnie des Indes le marché du thé américain, provoquela colère des importateurs locaux : le 16 décembre 1773, 342caisses de thé d’un navire de la Compagnie sont vidées dansle port de Boston (Boston Tea Party). Le gouvernementanglais ferme le port et place l’assemblée des habitants duMassachusetts sous la tutelle du gouverneur. En septembre1774, un premier congrès continental se réunit à Philadelphieà l’appel des planteurs de Virginie pour soutenir leMassachusetts. En avril 1775, une patrouille anglaise seheurte à un groupe de miliciens à Lexington, près de Boston.L’incident déclenche la révolte. La Grande-Bretagne est ainsiappelée à livrer une nouvelle guerre de Sept Ans (1776-1783)contre ses anciens sujets et, bientôt aussi, contre la France.

L’exploitation pédagogiquedes documents en classe➤ Activité 1 : document 1 p. 46.Les États-Unis naissent de l’Atlantique dont ils tirent leurpeuplement et leurs richesses.

Dans la course ouverte pour l’Amérique, les Anglais arri-vent bons derniers : à la fin du XVIe siècle, Walter Raleighrelâche sur le littoral de ce qui deviendra la Virginie ; en1620, les « pères pèlerins » (pilgrims fathers) duMayflower atteignent le cap Cod sur la côte du futurMassachusetts. Faire observer le document 1 p. 46 et fairerépondre aux questions 1 et 2. C’est là, à première vue, unlot géographique peu engageant : une côte maussade cou-pée d’estuaires, de golfes, de vraies mers intérieurescomme la baie de Chesapeake, un littoral marécageux,forestier, bloqué vers l’ouest par la chaîne desAlleghanies. En somme, un espace mal soudé dans ses dif-férentes parties et relié exclusivement par cabotage. Il fautaussi repousser les Indiens et éliminer les concurrents. LesFrançais, partis du Saint-Laurent, occupent les GrandsLacs et l’immense vallée du Mississippi jusqu’à laLouisiane, où pousse la Nouvelle-Orléans (question 1).La tête de pont anglaise est donc coincée entre le tropvaste Empire français et la Floride espagnole (question 2).La chance des treize colonies est la conquête et l’occupa-tion solide d’un secteur du littoral atlantique, surtout dansle nord, notamment dans le Massachusetts, où granditBoston, et dans le centre où s’enracinent New York(ancienne New Amsterdam) et Philadelphie. L’agitationanglaise sert leur croissance : les turbulents dissidents pro-testants, les « cavaliers » que décourage l’Angleterre deCromwell, sont rejetés de l’autre côté de l’Atlantique. Cesnouveaux venus sont si nombreux que, lorsque la compé-tition pour le nord se termine, en 1763, un milliond’Anglais d’un côté font face à 70 000 Français del’autre… L’esprit pionnier fait bien les choses qui permetaux États-Unis de s’étendre de l’Atlantique au Pacifique.Les États-Unis achètent la Louisiane en 1803, obtiennentla Floride espagnole en 1821, reçoivent l’Oregon del’Angleterre et prennent au Mexique le Texas, le Nouveau-Mexique et la Californie en 1846. Dès le début, l’ordon-nance de 1787 réserve les territoires de l’Ouest à la pro-priété commune de l’Union. Au fur et à mesure de leur

COMMENT SONT NÉSLES ÉTATS-UNIS ?

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peuplement, des États nouveaux s’y forment jusqu’aunombre de 48 (le 49e sera l’Alaska, le 50e Hawaï).Commencée en 1776 au moins, la poussée continentale estachevée peut-être avec la distribution des derniers lotisse-ments de l’Oklahoma en 1907.

➤ Activité 2 : documents 2, 3 et 4 p. 47La jeune Amérique prend conscience d’elle-même.

En mai 1775, le IIe Congrès continental prend une série dedécisions révolutionnaires : il adopte une Declaration ofthe Causes and Necessity of Taking up Arms, il fait impri-mer du papier-monnaie, et nomme le planteur virginienGeorge Washington commandant en chef. Faire observerle document 3 p. 47 et faire répondre aux questions 6et 7. Insister sur George Washington : premier présidentélu en 1789 (question 6), héros éponyme de la révolutionaméricaine ; un État, sept montagnes, huit cours d’eau, dixlacs, 33 comtés, 121 villes et la capitale fédérale portentson nom (question 7). Mais le véritable propagandisted’un patriotisme populaire est paradoxalement un émigréanglais de fraîche date, Thomas Paine ; sa brochureCommon Sense, publiée en janvier 1776, brûlot indépen-dantiste, est un best-seller. En juin, la Virginie se déclareindépendante. L’intervention de la France et de l’Espagneaccélère le succès des insurgés. L’indépendance est recon-nue par Versailles le 17 décembre et, le 6 février 1778, unealliance militaire et un traité de commerce sont signés.Déjà, de jeunes Français comme La Fayette ou PierreCharles L’Enfant, futur architecte de la ville deWashington, s’enflamment pour cette révolution, non seu-lement parce qu’il s’agit de soutenir une utopie conformeà l’esprit des Lumières, mais aussi parce qu’elle est vécuecomme une revanche contre la « perfide Albion ». En mai1780, Louis XVI envoie 6 000 hommes en Amérique, sousle commandement de Rochambeau. Début 1781, la flottefrançaise de l’amiral de Grasse appuie le corps expédi-tionnaire de Rochambeau. Faire observer le document 4p. 47 et faire répondre aux questions 8 et 9. Huit milleFrançais et au moins autant d’Américains remportent labataille de Yorktown le 19 octobre 1781 contre les régi-ments de l’Anglais Cornwallis. Faire repérer et identifierles étendards des vainqueurs : à gauche, le blanc identi-taire des rois de France depuis Henri IV1 ; à droite, la ban-nière étoilée à treize bandes horizontales des insurgés(question 8). La victoire finale des Américains est consa-crée par la paix de Versailles signée le 3 septembre 1783entre la France et l’Angleterre (question 9). Mais si ons’intéresse au destin des États-Unis, ce n’est pas à cetaspect international de la guerre d’Indépendance qu’il fauts’arrêter, ni à Louis XVI, ni aux exploits lointains de LaFayette, mais à l’indépendance elle-même, à laDéclaration d’indépendance du 4 juillet 1776. Faire lire ledocument 2 p. 47 et faire répondre aux questions 3, 4et 5. Texte fondateur dont la commémoration annuelleconstitue la fête nationale, la Déclaration d’indépendancevéhicule des valeurs que son auteur Thomas Jeffersonqualifie d’« esprit américain ». Le document est un texte

manuscrit sur parchemin. Son titre complet est :Déclaration unanime des treize États-Unis d’Amérique enCongrès. Il comprend trois parties : – un préambule qui expose les principes ; – un rappel des griefs contre le roi d’Angleterre ; – la déclaration d’indépendance elle-même. L’exposé des principes est introduit par une phrase posantque l’objet de la Déclaration d’indépendance est d’énu-mérer les motifs de la séparation des colonies d’avec lamétropole. Le texte se réfère au droit de nature défini parJohn Locke – « lois de la nature et du Dieu de la nature »(question 4) – pour fonder l’égalité des hommes et lesdroits qui en découlent : la vie, la liberté, la recherchedu bonheur (question 3). Il rappelle que les gouver-nements fondés sur le « consentement des gouvernés »ont pour fonction de garantir ces droits, ce qui justifiela révolte contre ceux qui rompent le contrat. Les peuplesne doivent cependant recourir à la force que s’ils sontsoumis à un « despotisme absolu » (question 5). Or,les colons accusent le roi d’Angleterre d’avoir rompule contrat par une « longue suite d’abus et d’usur-pations »…

L’exploitation pédagogiquedes documents en classe➤ Activité 1 : document 1 p. 48La colonisation anglaise bouscule l’ordonnancement despopulations indiennes.

La différenciation des populations indiennes est profonde.Elle se lit à la fragmentation et à la répartition des langues,à la diversité des genres de vie et à la manière dont ellestirent parti de l’environnement. En effet, toute la géogra-phie précolombienne de l’Amérique du Nord est marquéepar les conditions dans lesquelles l’agriculture a pris nais-sance. Dans le Nouveau Monde, les espèces cultivées nepeuvent se propager dans les zones sèches qu’à conditionde bénéficier de l’irrigation. Au moment des premierscontacts, la diffusion ne dépasse pas le bassin du Coloradovers le nord et celui du haut Rio Grande. La façadepacifique n’est pas concernée, ce qui limite les effectifset les relations. Vers le nord-est, en revanche, les condi-tions climatiques qui caractérisent les façades orientalesdes continents, avec leurs étés chauds et humides, per-mettent à l’agriculture d’essaimer de proche en prochejusqu’aux régions des Grands Lacs et du Saint-Laurent.Mais les Indiens n’ont ni outils métalliques ni animauxdomestiques. Les possibilités de leur système de cultures’en trouvent ainsi limitées. Le complément alimentaireest assuré par la chasse-cueillette. Faire observer ledocument 1 p. 48 et faire répondre à la question 1.L’Iroquois est d’abord un chasseur. Au moment de la

381. Voir le manuel de l’élève : « Qui était Henri IV ? », documents 2 et 3 p. 19.

SUR LES TRACES DES HOMMESEN AMÉRIQUE DU NORD AU XVIIIE SIÈCLE

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conquête, une ligne de démarcation divise ainsi lecontinent nord-américain, séparant les Chichimèquesdans le Mexique central, les Indiens au nord – demeuréschasseurs et nomades même s’ils pratiquent l’agri-culture –, et les sociétés agricoles au sud, structuréesen États.

➤ Activité 2 : document 2 p. 48« C’est un homme civilisé qui se soumet à vivre au milieudes bois et qui s’enfonce dans les déserts du NouveauMonde avec la Bible, une hache et des journaux. »2

Les Indiens opposent une résistance farouche aux nou-veaux venus, mais le seul ensemble – l’Empire aztèque –où les institutions centrales et les densités rendent la par-tie égale s’effondre face aux conquistadores3. On retrouvepartout, parmi les Espagnols, parmi les Anglais installésen Virginie, ou chez les Français coureurs des bois, ledésir de promotion sociale. Faire observer le document 2p. 48 et faire répondre aux questions 2 et 3. Sur place,l’appropriation et l’occupation du sol mobilisent toutes lesressources naturelles, comme le bois pour les maisons oules fourrures pour les vêtements (question 2). Aux États-Unis, ces pionniers créent la « première frontière », celledes Alleghanies, des Appalaches, puis du Tennessee et duCumberland. Leurs héros sont Daniel Boone et DavyCrockett. Insister sur le trafic des fourrures pour fairecomprendre aux élèves ce qu’est la « conquête del’Ouest ». L’arrivée des acheteurs provoque une surexploi-tation des richesses locales qui oblige les coureurs desbois à se ravitailler toujours plus loin vers l’ouest (castypique d’une « frontière creuse »). Les Appalaches nemanquent pas de possibilités, mais c’est plus au nord quela prédation se révèle la plus rentable. Les Hollandaiscomprennent les premiers la valeur du site d’Albany, quicontrôle les forêts des Adirondacks et du nord de laNouvelle-Angleterre, et ouvre par la vallée de la Mohawkla route des pays iroquois de la région des Grands Lacs. Lavallée du Saint-Laurent est l’axe de la trappe : l’exploita-tion des forêts boréales s’opère à partir des affluents de larive gauche du fleuve. Ici, le mot « frontière » ne désignepas la ligne indiquée sur les cartes par un trait plein (boun-dary), mais le front pionnier (frontier). Dans l’imaginairedes pionniers, la conquête de l’Ouest est reliée à laconquête de la liberté, de l’espace à occuper, à organiserface aux Indiens (question 3). La frontier est donc lamatrice de la démocratie individualiste de type américain :là où les hommes fuient la dépendance parce que desterres nouvelles s’ouvrent à leur initiative, les structuresaristocratiques sont laminées. Tous débrident leur énergieet la démocratie directe revivifie sans cesse les institutionsdu pays. Mais cette thèse doit être nuancée. Dans le suddes États-Unis où l’espace n’est pas plus compté qu’aunord, l’esclavage permet de transposer un système pro-ductif – la plantation – qui ne laisse pas la moindre chanceau mérite individuel.

➤ Activité 3 : documents 3, 4 et 5 pp. 48-49Le modèle de la plantation est transposé à l’Amérique duNord.

Faire observer le document 4 p. 49 et faire répondre auxquestions 6 et 7. Les Espagnols introduisent l’agriculturede plantation, qu’ils maîtrisent déjà dans le sud de lapéninsule, puis aux Canaries. Dans la mesure où la main-d’œuvre indienne a disparu4, ils font venir d’Afrique desesclaves noirs raflés à l’intérieur des terres (questions 6et 7). Faire observer le document 5 p. 49 et faire répondreaux questions 8, 9 et 10. Les Européens achètent enAfrique (question 8) les esclaves noirs à des potentatslocaux qui se spécialisent dans l’asservissement de leursvoisins (question 9). La traite atlantique prend la formed’un immense transfert forcé de populations concernant10 à 12 millions de personnes en l’espace de trois siècles(question 10). La traite atlantique ravage les États dugolfe de Guinée, alors que jusque-là, le processus d’asser-vissement avait plutôt concerné l’est du continent, où ilse poursuit cependant sous le contrôle des trafiquantsarabes.

Au contact de l’Empire caraïbo-hispanique, les Anglaisimitent les Espagnols. Leurs structures productives pater-nalistes et leur civilisation raffinée et dispendieuse repo-sent sur l’exploitation du milieu par une main-d’œuvreservile et un commerce colonial de produits agricoles etde produits manufacturés venus de la métropole. Or, à par-tir de la baie de Chesapeake, les étés sont déjà assezchauds, assez longs et assez humides pour que certainescultures tropicales soient possibles. Plus au sud, la paletteculturale s’élargit : tabac, canne à sucre, riz, coton. LaCaroline attire des colons qui ont appris à la Barbadecomment organiser une plantation à main-d’œuvreservile. Faire observer le document 3 p. 48 et fairerépondre aux questions 4 et 5. Cette illustration montreune plantation de tabac sur fond de collines et de mâts. Lepropriétaire blanc fume, assis à une table (question 4).Surveillés par le planteur et son intendant, les esclavesnoirs s’activent : les feuilles de tabac sont ramassées,puis conditionnées dans des fûts transportés jusqu’ausite d’embarquement (question 5). C’est autour deCharleston que s’opère la synthèse des techniques issuesdes prolongements subtropicaux de l’Europe, de laconnaissance des milieux développée par les tribusindiennes et du trafic des esclaves noirs. De là se diffusentces savoir-faire qui dessinent de la Virginie à la Géorgie,et plus tard à l’Alabama et à la Louisiane, une aire pro-ductive qui couvre tout le sud des États-Unis. La planta-tion détermine aussi une aire culturelle : ce système pro-ductif reproduit les structures inégalitaires de l’Europe,c’est-à-dire une société dominée par des maîtres danslaquelle les Noirs doivent à la couleur de leur peau de nepouvoir se joindre aux Blancs pour participer à laconquête de l’Ouest.

392. A. de Tocqueville, De la démocratie en Amérique (2 vol. : 1835 et 1840).3. Voir le manuel de l’élève : « Qu’appelle-t-on les Grandes Découvertes ? », document 3 p. 7.4. Voir le manuel de l’élève : « Sur les traces de Christophe Colomb et des conquistadores », document 6 p. 9.

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Le drapeau des États-Unis / Le Capitole,symbole de la démocratie américaine /La Constitution des États-Unis (1787)➤ Activités possiblesFaire dégager les enjeux de la « révolution américaine »5. 1. C’est la première guerre de décolonisation. Ce thèmeest à remettre dans une perspective de longue durée : lesEuropéens se libèrent des métropoles (Amérique, XVIIIe etXIXe siècles) et les « indigènes » se libèrent des métropoleseuropéennes (XXe siècle). 2. C’est aussi la naissance d’une nation-État qui repose surles concepts suivants : – le concept de liberté, de libération, d’abord vis-à-vis dufanatisme religieux, ensuite vis-à-vis des Anglais : c’estune nation-État qui s’affirme d’emblée fédérale, et d’em-blée terre d’immigrants, une nation sans nationalisme dusang ou de la langue. Un patriotisme spécifiquement amé-ricain se crée ;– le concept de Constitution écrite : c’est la plus ancienneConstitution écrite (1787), une Constitution discutée etacceptée par les citoyens qui repose sur l’esprit desLumières et, surtout, sur le principe de séparation des pou-voirs. Le Congrès est la première institution souveraine.Par respect pour ce texte fondateur, la Constitution améri-caine n’a jamais été changée mais elle est amendée ; – le concept d’État de droit : dès l’origine, les institutionssont basées sur les principes du droit. C’est l’héritageanglo-saxon de la Grande Charte, de l’Habeas Corpus oudu Bill of Rights, illustré par l’institution de la Cour suprême.

Faire décoder les différents symboles de la révolutionaméricaine :– le drapeau ;– la statue de la Liberté ;– les monuments de la capitale (Capitole, MaisonBlanche, palais de la Cour suprême) ;– le plan de la ville de Washington : montrer le poids desinstitutions dans la structuration de la ville dessinée parL’Enfant. Le district fédéral est constitué en 1791, à lafrontière du Maryland et de la Virginie, sur le Potomac, àl’ouest de la baie de Chesapeake. Son axe principal estmarqué par le monument à Lincoln (Lincoln Memorial), lemonument à Washington à la hauteur duquel se situe laMaison Blanche, et le Mall, le long duquel sont alignés lestreize musées du Smithsonian Institution, le musée del’Air et de l’Espace, et la National Gallery of Art. Devantle Capitole, siège du Congrès, s’étend Union Square. LaLibrary of Congress et la Cour suprême se trouvent der-rière le Capitole. Les administrations fédérales sontsituées de part et d’autre de cet axe. Sur la rive du Potomacse trouve le centre J.-F. Kennedy ; de l’autre côté de larivière, vers l’île Théodore-Roosevelt, on trouve le

Pentagone, le fort Myers et le cimetière militaired’Arlington.

Des États indépendants en AmériqueL’indépendance de l’Amérique portugaise et espagnoleapparaît d’abord comme l’une des conséquences des bou-leversements politiques subis par l’Europe entre 1807 et1823. En octobre 1807, l’alliance qui lie l’Espagne à laFrance permet aux troupes napoléoniennes de franchir lesPyrénées, en route vers le Portugal, allié de la Grande-Bretagne et dont la famille royale et la cour s’embarquentpour le Brésil. Parallèlement, les tensions au sein de lacour d’Espagne aboutissent en mars 1808 à l’abdicationforcée de Charles IV en faveur de son fils, le prince desAsturies, qui prend le nom de Ferdinand VII. Le 2 mai1808, alors que Madrid est soumise au commandement deMurat, une insurrection née dans les quartiers populairesde la ville éclate. Le 5 mai, Ferdinand VII est contraintd’abdiquer en faveur de Napoléon, qui confie la nouvellecouronne à son frère Joseph. Ce changement dynastiquen’a rien d’inédit dans l’histoire de la péninsule, mais il vase heurter à une idée neuve : celle que les princes ne peu-vent disposer de leur peuple selon leur gré, ce qui produitdes conséquences immédiates en Amérique. Sur le modèledes cités espagnoles qui ne reconnaissent plus d’autrepouvoir légitime que celui du peuple, les grandes villeshispano-américaines se dotent de juntes de gouvernement.Vers 1825, une nouvelle Amérique se dessine. Le Brésilaccède à l’indépendance (1822) sans guerre ni change-ment de régime et sans remise en cause des hiérarchiessociales. À l’inverse, l’Amérique espagnole se morcelle ende multiples États.

Solliciter les élèves pour qu’ils trouvent les mots-clés dela leçon. Par exemple, « les treize colonies »,« Déclaration d’indépendance », « États-Unis d’Amé-rique », « traite atlantique », « esclaves », « Constitutiondes États-Unis », « George Washington ». Mettre en rela-tion chacun de ces mots avec les repères figurant dans lachronologie p. 46. Mettre en commun les réponses etécrire ensemble le résumé de cette séquence.

– H. Trocmé et J. Rovet, Naissance de l’Amériquemoderne, XVIe-XIXe siècle, coll. « Carré Histoire »,Hachette, 1997.

– A. Kaspi, Les Américains, tome 1 : Naissance et essordes États-Unis, 1607-1945, coll. « Points Histoire », LeSeuil, 1986.

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L’HÉRITAGE AMÉRICAIN

POUR CONSTRUIRE LE RÉSUMÉ

BIBLIOGRAPHIE

5. Les historiens français spécialistes de la question utilisent rarement l’expression « révolution américaine » : ils emploient les termes « révolte » pour 1763-1775 et « guerre d’Indépendance » pour 1776-1789.

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LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

Référence aux Instructions officiellesLe récit synthétique de la Révolution française ne peut se réduire ni à une chronique linéaire ni à une épure théorique.On peut distinguer cinq périodes : la révolution politique et juridique (1789), la tentative de monarchie constitution-nelle qui échoue avec la chute de la monarchie et la proclamation de la République (1790-1792), le temps de laRépublique menacée, à l’intérieur comme à l’extérieur, qui adopte des mesures d’exception et met en place la Terreur(1793-1794), la recherche d’une stabilisation et les dérives de la guerre (1794-1799), enfin, le Consulat et l’Empirequi jettent les fondements de la France contemporaine dans le cadre d’un régime autoritaire (1799-1815).

Compétences• Identifier et caractériser trois moments essentiels : 1789, 1793 et 1799.• Pouvoir raconter une journée révolutionnaire : le 14 juillet 1789, le 10 août 1792.• Mémoriser quelques articles de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.• Savoir repérer et interpréter les symboles civiques de la Révolution (hymne, drapeau, fête nationale…).

PhotoficheVoir la photofiche p. 62.

Pages 52 à 57 du dossier

Le contexte historiqueDans les années 1780, les fastes de Versailles sont unani-mement critiqués dans les gazettes, les pamphlets et les« nouvelles à la main ». Ces libelles qui dénoncent lescoteries, les cabales et les scandales soupçonnés recueil-lent d’autant plus d’écho que la France traverse une criseéconomique qui aggrave les tensions sociales : baisse bru-tale du prix du vin par excès de production à la fin desannées 1770, réaction nobiliaire qui provoque l’inflationdes droits seigneuriaux, épizootie en 1785, hausse des prixdes céréales à partir de 1787. Toutes les campagnes mili-taires menées au loin, en Amérique et aux Indes, achèventd’épuiser les finances publiques, déjà grevées par les pen-sions accordées à la noblesse et les divertissements de lacour. Les conditions d’une crise générale sont réunies. Oncomprend mieux alors pourquoi Louis XVI libère uneparole revendicative depuis longtemps contenue lorsqu’ildemande en 1788 à ses sujets leur opinion sur la convoca-tion prochaine des états généraux. Dans la foulée, le roiautorise le doublement du tiers état. La réunion – inéditedepuis 1614 – des représentants des trois ordres duroyaume semble alors le seul moyen d’éviter la banque-route. À ce moment-là, la popularité de Louis XVI estimmense, à la mesure des espoirs que sa décision fait naî-tre. L’étude de la chronologie p. 52 montre pourtant quel’attitude du roi, dans l’enchaînement précipité des événe-ments de la période 1789-1793, est toujours en porte àfaux : dès la première séance des états généraux, le 5 mai,

il déçoit par un bref et inaudible discours. Surtout, en n’in-tervenant pas sur le problème du vote – par tête ou parordre ? –, il provoque la révolte du tiers état, qui se trans-forme en « Assemblée nationale ». Les rodomontades deLouis XVI n’y font rien : le tiers brave les injonctions duroi, qui concentre des troupes et renvoie Necker. À la suitede la prise de la Bastille par la foule parisienne, Louis XVIcapitule encore et arrive à Paris le 17 juillet en souverainpénitent, arborant la cocarde bleue et rouge aux couleursmunicipales. Mais le vrai divorce entre le roi et la nation alieu le 21 juin 1791 au matin, quand Paris apprend queLouis XVI s’est enfui. Les noms des rues portant l’adjec-tif « royal » sont badigeonnés, les fleurs de lys et les cou-ronnes des enseignes sont effacées ; les Parisiens se ras-semblent place des Victoires, au pied de la statue équestrede Louis XIV pour déverser des ordures. Au retour de l’ar-restation de Varennes le 25 juin, une foule immense etmaussade accueille « Louis le fuyard » ; les gardes natio-naux tiennent leur fusil crosse en l’air en signe de deuil.

L’exploitation pédagogiquedes documents➤ Activité 1 : document 1 et 2 p. 52Quel est le poids des prélèvements dans les campagnesfrançaises ?

Outre le prélèvement de l’État royal (taille, capitation,vingtième...), les paysans1 paient la dîme au clergé et desredevances aux seigneurs. Rappeler aux élèves que la sei-gneurie est le cadre de la vie quotidienne en France et enEurope, dans les villes et les campagnes, depuis le MoyenÂge central (Xe-XIIIe siècle). Les seigneurs tirent leur pou-voir soit de la possession du sol, soit de l’exercice d’un

1. Le servage, composante la plus archaïque des droits seigneuriaux, est devenu marginal ; on estime cependant à environ 1 million le nombre de paysansnon libres.

POURQUOI LA RÉVOLUTION DE 1789 ?

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pouvoir de contrainte, le ban. La seigneurie banale a uneorigine politique : le droit de ban, qui consiste dans le pou-voir d’ordonner, de contraindre et de punir, résulte de l’ac-caparement des prérogatives du roi par des seigneurslocaux, laïcs ou ecclésiastiques. Ce droit de ban s’exercesur les hommes, non sur la terre. À ce titre, le seigneurbanal rend la justice. Il peut imposer tous types de taxes,aussi bien en nature qu’en travail ou en monnaie : ce sontles « exactions », comprenant la corvée (travail gratuiteffectué par le paysan), les péages (droits perçus sur lesusages des voies publiques), les tonlieux (taxes sur lesmarchandises), ou encore les « banalités » (privilègescommerciaux comme la banvin, c’est-à-dire le droit devendre le produit de ses vignes avant les autres produc-teurs ou redevances exigées par le seigneur pour l’utilisa-tion des instruments relevant de son monopole : moulins,fours, pressoirs). Faire observer le document 1 p. 52 etfaire répondre aux questions 1 et 2. Les prérogatives sei-gneuriales restent majoritairement détenues par des noblesou des clercs. Nombre de caricatures datant des années1780 dénoncent l’absence de statut personnel commun(question 2). Plusieurs gravures de ce type montrent letiers écrasé sous la charge des deux ordres privilégiés : ils’agit tantôt d’une pierre énorme, tantôt de sacs d’impôtspesants. L’image acquiert un pouvoir critique, persuasif,participant à la prise de conscience politique. Ainsi, cettegravure montre une fermière portant littéralement sur sondos le clergé et la noblesse (question 1). Faire observer ledocument 2 p. 52 et faire répondre aux questions 3, 4et 5. Cette gravure rappelle que le seigneur détient seul ledroit de chasse (question 5) ; le braconnage – le paysantient un lièvre dans la main droite (question 3) – constitueune infraction à cette exclusivité seigneuriale (question 4).

➤ Activité 2 : document 3 et 4 p. 53Au moment où l’image de Louis XVI est renforcée par lesuccès américain, la souveraineté du roi est sapée.

Le 3 septembre 1783, la France et l’Angleterre vaincuesignent à Versailles un traité par lequel les Anglais recon-naissent l’indépendance des treize colonies. Deux moisplus tard, Calonne est nommé contrôleur général desFinances. Au moment où la monarchie française retrouvele rang mondial qui avait été le sien sous Louis XIV, ellepromeut un expert financier dont on espère qu’il sauverales finances publiques…Au moment où la haute société parisienne et versaillaisemène grand train, les grands se pressent chez le comte deVaudreuil le 25 septembre 1783, pour assister, malgré lacensure, à une représentation privée du Mariage de Figarode Beaumarchais. Faire lire le document 4 p. 53 et fairerépondre à la question 8. Cette pièce ridiculise les privi-lèges de naissance. Elle trouvera un écho dans l’article 1de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen quifonde l’égalité civile : « Les hommes naissent et demeurentlibres et égaux en droits ; les distinctions sociales ne peuventêtre fondées que sur l’utilité commune » (question 8).Au moment où le roi autorise le doublement du tiers étatet instaure pour sa désignation un suffrage masculin très

large (décembre 1788), il ne dit rien sur le problème duvote. Le règlement électoral du 24 janvier 1789 montreque la dernière assemblée convoquée, celle de 1614, restela référence des jurisconsultes. Cette assemblée ne consti-tue pas une représentation nationale, mais la juxtapositionde délégations des trois ordres chargées d’exprimer leurspoints de vue. Ceux-ci sont adressés au roi qui conserveseul le pouvoir de décision. Les délibérations et les votesse déroulent par ordre. Le rapport de force se trouve doncfixé d’avance puisque les privilégiés représentent deuxvoix, et le tiers état, une seule. La culture politique desLumières donne à la notion de représentation un sens toutdifférent : elle suppose l’égalité des représentants et ladélibération commune. De plus, dans cette perspective, lamission de l’assemblée dépasse largement la simpleconsultation.

Faire lire le document 3 et faire répondre aux questions 6et 7. Si le règlement du 24 janvier maintient la séparationdes corps, il organise aussi, dans le cadre des 40 000 commu-nautés paroissiales, des métiers urbains, puis des bail-lages, une consultation des Français et la rédaction decahiers de doléances censés présenter au roi les vœux una-nimes de chaque ordre (question 6). Nos archives conser-vent plus de 50 000 cahiers. Les cahiers ruraux sont modé-rés et empreints de déférence à l’égard du roi, mais lesrevendications pour l’égalité fiscale et la refonte desimpôts indirects sont fermes. Les dénonciations des prélè-vements et monopoles seigneuriaux, du mauvais usage desressources de l’Église sont presque unanimes (question 7).Bien que les propositions institutionnelles ne soient pasgénéralisées, la reprise courante des doléances demandantle vote par tête et la réunion régulière des états témoigned’une perméabilité aux mots d’ordre des bourgeoisiesurbaines. L’idée qu’il est possible de bouleverser l’ordreimmuable des choses travaille toutes les consciences.

➤ Activité 3 : document 5 p. 53Paris est le pôle de cristallisation de la Révolution.

Paris constitue une extraordinaire concentration humaine :600 000 habitants, soit 20 % de la population urbaine duroyaume. Plus que toute autre, la société parisienne estpolarisée et ségréguée. La capitale est d’abord une villearistocratique. Inversement, au bas de l’échelle sociale, lepetit peuple des faubourgs orientaux et méridionauxcomme Saint-Antoine ou Saint-Marcel est gonflé par l’af-flux de migrants2, l’importance des domestiques (30 000 à50 000), des gagne-petit, des chômeurs. La sensibilité auxcrises de subsistance est donc extrême. Les classesmoyennes sont dominées par le monde de la boutique et del’échoppe, avec en tête les métiers de l’alimentation, sui-vis de la mode et des toilettes, et par les hommes de loi.Le mouvement insurrectionnel de juillet 1789 commencecomme une révolte de la misère et du refus fiscal, par l’in-cendie des barrières d’octroi (12-13 juillet) et le pillage ducouvent Saint-Lazare. La révolte aboutit, le 14 juillet, à laprise de la Bastille. Faire observer le document 5 p. 53 etfaire répondre aux questions 9 et 10. Construite entre1369 et 1383, la forteresse de la Bastille est un donjon féo-

422. En 1793, seulement 27 % des hommes adultes sont nés à Paris.

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dal flanqué de huit tours, dont Louis XIII a fait une prisond’État. Même si elle est presque vide en 1789, la Bastillecontinue cependant à incarner l’arbitraire royal, celui deslettres de cachet. Des canons sont braqués sur la ville et àl’intérieur des murs se trouve un véritable arsenal. Lafoule se presse à la Bastille pour avoir des armes. Le gou-verneur De Launay commande d’ouvrir le feu sur lesmanifestants. Sur cette gravure hagiographique, fairerepérer les bourgeois (en habit à culotte), les gardes natio-naux fédérés (en uniforme) et le petit peuple des fau-bourgs, gens de métiers surtout. Faire repérer les fusils, lespiques et le canon au centre (question 9). En prenant d’as-saut cette prison d’État et en massacrant son gouverneur,40 000 Parisiens trouvent un exutoire à plusieurs semainesde tensions provoquées à la fois par la faim et par larumeur du « complot aristocratique ». L’insurrection pari-sienne de juillet fait entrer la France dans la Révolution.Le comte de Mirabeau en tire la leçon : « Tout l’antiqueédifice, usé, vermoulu dans tous ses appuis, pourri danstous ses liens, est tombé dès le premier choc pour ne serelever jamais. » L’Europe des Lumières vibre à la nou-velle de l’événement. En 1880, la IIIe République fera dece jour la fête nationale (question 10).

L’exploitation pédagogiquedes documents➤ Activité 1 : document 1 p. 54Les sans-culottes forment l’avant-garde révolutionnaire.

Dire d’emblée que le sans-culottisme n’est pas unique-ment parisien, mais qu’il trouve dans la capitale sa formela plus aboutie et la mieux étudiée. Faire observer le docu-ment 1 p. 54 et faire répondre aux questions 1 et 2. Lesans-culotte porte le pantalon rayé blanc et rouge, la car-magnole blanche, une cocarde tricolore aux couleurs de laCommune de Paris (rouge et bleu) et du roi (blanc), et lebonnet phrygien ; les couleurs font évidemment penser audrapeau national (questions 1 et 2). La différenciation parle costume contient le premier élément de définition decette figure révolutionnaire qui se proclame avant toutadversaire des aristocrates, qui portent culottes courtes etbas. Depuis 1789, le mot « aristocrate » recouvre unchamp social élargi. Il s’applique non seulement auxnobles mais aussi à tous ceux (financiers, marchands…)que leur train de vie ou leur activité rendent suspects d’en-richissement abusif. Non seulement le sans-culotte réagità une situation d’exploitation, mais il se dresse contre lamorgue que les élites reproduisent vis-à-vis du petit peu-ple. Le sans-culotte correspond aussi à un type social et àun engagement spécifique du contexte des années 1792-1794. Le sans-culotte est majoritairement un petit patron.Ce milieu professionnel, socialement hétérogène,n’adhère pas à un programme politique unifié. Trois

convictions motivent néanmoins l’engagement section-naire du sans-culotte : – la défense de la petite propriété individuelle ; – l’adhésion aux pratiques de la démocratie directe ; – l’acharnement, au nom de la République, à l’égard de lacontre-Révolution.

➤ Activité 2 : document 2 p. 54La vigilance révolutionnaire devient une affaire collective.

Dès le 26 août 1789, la Déclaration des droits de l’hommeet du citoyen fixe le principe de limitation des pouvoirs.Reste à établir l’équilibre des responsabilités entre le roi etl’Assemblée nationale. Le 10 septembre, une majorité sedégage pour une chambre unique. Le lendemain, unemajorité approuve l’octroi au roi d’un droit de veto sus-pensif (et non absolu) qui lui permet seulement de retarderl’application d’une loi pendant 4 ans. À la réduction de sespouvoirs, Louis XVI oppose l’inertie ; il ne signe pas lestextes votés depuis le 4 août3. Le peuple de Paris, toujoursaffamé, reçoit comme une nouvelle provocation l’annoncequ’un banquet d’officiers donné à Versailles en présencede Marie-Antoinette a souillé la cocarde. Cette rumeuraccrédite l’idée que la famille royale est gangrenée par lecomplot aristocratique. Faire observer le document 2 p. 54et faire répondre aux questions 3, 4, 5 et 6. Pour soustrairele roi aux influences néfastes, un cortège galvanisé par lesfemmes du petit peuple se forme place de Grève. Le soirdu 5 octobre, 5 000 à 6 000 manifestants sont à Versailles(question 5) pour réclamer du pain et obliger le roi à reve-nir à Paris (question 6). Dans son palais cerné par la fouleen armes – faire repérer les piques, les épées, les cognéeset les haches (question 3) – Louis XVI est prisonnier. Le6 au matin, des émeutiers envahissent le château, agres-sent la reine, qui doit se cacher dans la chambre du roi, etmassacrent les gardes du corps. Louis XVI apparaît aubalcon, La Fayette et la famille royale à ses côtés. Ilannonce leur retour à Paris. Le roi quitte Versailles pourtoujours, entouré par la foule qui fête le retour « du bou-langer, de la boulangère et du petit mitron » (le Dauphin),scène et rengaine ô combien symboliques du processusrévolutionnaire depuis le 14 juillet. La désacralisation duroi s’accélère sans que disparaissent pour autant ses liensavec ses « bons et loyaux sujets ». Les députés transposentcette évolution dans la loi en décrétant que Louis XVI seradésormais appelé « roi des Français ». Son installation auxTuileries implique la tutelle de la foule parisienne sur lemonarque.

➤ Activité 3 : document 3, 4 et 5 p. 55Louis XVI est le dernier roi absolu.

Le 10 août 1792, 42 sections sur les 48 sections pari-siennes participent à l’assaut contre les Tuileries, où résidela famille royale. Il s’agit là de la réponse des Parisiens aumanifeste de Brunswick, le commandant de l’armée aus-tro-prussienne qui les menaçait d’une « exécution mili-taire » s’ils ne se soumettaient pas à leur roi. Ce texte étalece qui est suspecté depuis longtemps : la connivence deLouis XVI et de son entourage avec l’étranger pour écra-

433. Voir le manuel de l’élève : document « L’abolition des privilèges » p. 57.

SUR LES TRACES DES ACTEURSDE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

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ser la Révolution. La pétition présentée le 3 août àl’Assemblée législative par Pétion, maire de Paris, au nomde 47 sections parisiennes, réclame la déchéance du roi.Louis XVI peut compter sur un contingent de 2 000Suisses appuyés par environ 1 000 nobles. Les 42 sectionsde sans-culottes sont renforcées par quelque 2 000 gardesnationaux fédérés. Faire observer le document 3 p. 55 etfaire répondre à la question 7. Les Suisses tirent en pre-mier. La détermination des fédérés marseillais et brestoisdéclenche l’assaut. Des canons en batterie tirent sur lesTuileries. Le corps à corps est furieux : environ 400 émeu-tiers et 600 défenseurs des Tuileries sont tués ou blessés.À l’issue d’une bataille acharnée de deux heures, le roi estfait prisonnier et enfermé à la prison du Temple (ques-tion 7). Dès lors, le roi déchu libère les imaginations ven-geresses et, comme au temps des guerres de Religion,l’image prépare le régicide : Louis XVI, comme autrefoisHenri III, « le vilain Herodes »4, est victime de caricatureszoomorphes le montrant avec une tête humaine et un corpstransformé en cochon. La découverte de l’armoire de fercontenant des documents révélant des complicités entreLouis XVI et certains chefs révolutionnaires telsMirabeau, La Fayette, Talleyrand ou Dumouriez, accélèrela mise en accusation, le procès et la mise à mort de celuiqu’on appelle désormais « Louis Capet ». Faire observerle document 4 p. 55 et faire répondre à la question 8.Maximilien de Robespierre (1758-1794) est l’un desgrands bénéficiaires de l’insurrection du 10 août qui réta-blit son empire aux jacobins5, fait de lui l’un des maîtresde la Commune et, finalement, lui livre le choix des dépu-tés de Paris à la Convention nationale, la nouvelleAssemblée républicaine. Le 3 décembre, Robespierreréclame l’exécution sans jugement du roi. La Conventionrejette sa proposition et décrète que Louis XVI sera jugépar elle. Le 15 janvier 1793, le roi est déclaré coupable.Du 16 au 17 janvier, chaque député défile à la tribune,annonce la sanction qu’il choisit et justifie ce choix.Robespierre et 386 autres députés se prononcent pour lapeine de mort immédiate, 288 pour l’emprisonnementsuivi éventuellement d’un bannissement, 46 pour la mortavec sursis, 28 députés sont absents ou s’abstiennent. Lerésultat est contesté. Un second vote confirme la peine demort à six voix de majorité. Le roi apprend le verdict le20 janvier 1793. Faire observer le document 5 p. 55 etfaire répondre aux questions 9 et 10. Le 21 janvier, laplace de la Révolution – qui deviendra la place de laConcorde – est entièrement occupée par la troupe :20 000 soldats forment un épais quadrilatère autour de laguillotine et 4 000 sans-culottes des sections parisiennesse pressent derrière eux. Le reste du public est massé surla terrasse des Tuileries. Louis XVI tente de parler auxParisiens, mais la distance est trop grande, les tamboursroulent et le roi est entraîné par les bourreaux (ques-tion 10). Louis XVI est guillotiné vers 10 heures (ques-

tion 9). Des cris d’enthousiasme partent de la foule :« Vive la nation ! Vive la liberté ! Vive l’égalité ! Vive laRépublique ! » Des témoins rapportent que des sans-culottes trempent leurs mouchoirs dans le sang du roi pouren asperger le public… Dans le reste du royaume, le pro-cès et la mort du roi ne suscitent guère de passion.

La MarseillaiseTandis qu’en France, la classe politique penche en faveurde la guerre, les conditions d’une réponse belliqueuse desmonarchies européennes sont rassemblées : Prusse etAutriche établissent un plan de bataille et un commande-ment communs. Léopold II, mort le 1er mars, laisse laplace à l’archiduc François, qui porte le titre de roi deBohême et de Hongrie en attendant d’être couronné empe-reur ; il est réputé plus intransigeant que son père. Le25 mars 1792, l’ambassadeur de France à Vienne remet unultimatum exigeant la dispersion des émigrés fixés enRhénanie. L’ultimatum est repoussé. Le 20 avril,l’Assemblée nationale vote à l’unanimité moins unedizaine de voix la proposition royale de déclarer la guerreau roi de Bohême et de Hongrie. Cinq jours après, Rougetde Lisle, officier du génie, chante devant le maire deStrasbourg un chant qu’il a composé pour l’armée duRhin. Ce chant martial deviendra La Marseillaise. Letexte est inspiré d’une affiche diffusée par la Sociétélocale des amis de la Constitution, et la mélodie doit beau-coup à un concerto de Mozart. Les volontaires marseillaisreprendront ce chant dont les paroles sollicitent à la foisles attachements particuliers (la terre, la famille) et lesvaleurs universelles (la lutte contre la tyrannie).

➤ Activité possibleTravailler avec les élèves sur un autre chant révolution-naire, comme La Carmagnole.

L’abolition des privilèges Depuis juillet 1789, les provinces françaises se mobilisentpour lutter contre les brigands, annoncés comme les sbiresdu complot aristocratique et dont la rumeur atteste qu’ilspillent, détruisent les récoltes, brûlent les villages… Lesnombreux villages qui ne rencontrent pas de brigandsretournent leur colère contre les seigneurs. À Versailles,les députés discutent Constitution et droits de l’homme,mais les troubles inquiètent. Pour ramener le calme, deuxnobles, Noailles et Aiguillon, proposent l’abolition desprivilèges. Le but de l’opération du 4 août est de parvenirà l’égalité civile contre la confirmation de la propriétémise à mal dans les campagnes. Les 7 et 11 août, desdécrets précisent mais aussi rectifient ou abandonnent les

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4. Voir supra chapitre « Henri IV », « Qui était Henri IV ? », « Le contexte historique ».5. La Société des amis de la Constitution est créée à Paris en novembre 1789. Elle se réunit au couvent des jacobins, rue Saint-Honoré. Se voulant auxiliairede l’Assemblée nationale, le club ne tarde pas à devenir un contre-pouvoir. C’est l’assemblée du peuple, où se conquiert la légitimité, où se règlent les conflitsde pouvoir. Tous ceux qui exercent successivement le pouvoir, de Mirabeau et Barnave à Brissot et Robespierre, prennent leur essor aux jacobins. Sous laTerreur, le mouvement jacobin devient le bras séculier du gouvernement révolutionnaire. Après l’exécution de Robespierre le 27 juillet 1794 (9 Thermidoran II), le club parisien est fermé.

L’HÉRITAGE DE LA RÉVOLUTION

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intentions du 4. La dîme est abolie sans compensations.En revanche, les droits seigneuriaux basés sur la propriétédu sol sont déclarés rachetables…

Le système métrique et l’unificationdes poids et mesuresSe reporter au texte du livre de l’élève.

Les départements Au moment de la Révolution, le royaume n’est pas unifié.Le mode de gouvernement, la fiscalité, la justice, les lois,la gabelle, la langue, les poids et mesures : tout varie d’uneprovince à l’autre. Quand Mirabeau déclare que la« France n’est qu’un agrégat inconstitué de peuples dés-unis », il dit vrai. Il en va tout autrement du maillagedépartemental inventé par la Constituante en 1790, quiobéit au principe de l’égalité de tous devant la loi. Les83 départements ont à peu près la même taille. En général,le chef-lieu est situé à peu près au centre pour que l’ac-cessibilité soit aisée pour la population habitant en péri-phérie (une journée de cheval). Le département s’estmaintenu parce que le compromis de la IIIe République aétabli un équilibre entre l’État central et l’instance du suf-frage universel : le préfet reste le représentant du gouver-nement, mais les citoyens accèdent à une représentationdans le Conseil général, qui devient le symbole de la sou-veraineté populaire directe.

La Déclaration des droits de l’hommeet du citoyenLa Déclaration des droits de l’homme et du citoyen est uneréférence majeure du droit ; elle est citée dans lePréambule de la Constitution de 1958 et a inspiré laDéclaration universelle des droits de l’homme adoptée parles Nations unies en 1948. La Déclaration du 26 août 1789s’adresse à l’humanité en général, qu’il s’agit de libérer del’ignorance et du despotisme – on retrouve ici l’esprit desLumières –, rapportés à l’Ancien Régime. Deux pistes delecture : – qu’est-ce que « la liberté » par rapport aux ancienneslibertés (ou privilèges) ? La négation du droit divin aconduit les philosophes à élaborer une doctrine du droit denature fondée sur l’idée que l’homme est fait pour vivrelibre. La première forme de la liberté est donc person-nelle : on est libre lorsqu’on n’est soumis au pouvoir d’au-cun autre homme, ce qui pose le problème de l’organisa-tion de la société. Pour se constituer en société politique,celle-ci conclut un pacte d’association volontaire. En pra-tique, les lois sont le résultat du consentement général, et« le but de toute association politique est la conservationdes droits naturels et imprescriptibles de l’homme ».Ces droits sont : la liberté, l’égalité, la propriété, la sûretéet la résistance à l’oppression (art. 2). Mais la liberté est lethème dominant. Afin de lui laisser le plus vaste champd’application possible, la liberté se définit négativement :elle consiste à « pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas àautrui » (art. 4) et « tout ce qui n’est pas défendu par la

loi ne peut être empêché » (art. 5). La protection de laliberté des individus occupe trois articles : interdiction desarrestations arbitraires (art. 7), proportionnalité de lapeine à l’infraction et antériorité de la loi par rapport àl’infraction (art. 8), présomption d’innocence (art. 9). Laliberté d’opinion et d’expression est proclamée (art. 10et 11). Parmi les autres droits, seule la propriété fait l’ob-jet d’un article spécifique (art. 17). L’égalité est à peineévoquée à propos de l’accès aux emplois publics (art. 6) ;– qu’est-ce que la souveraineté nationale ? En pratique,le gouvernement repose sur la souveraineté nationale(art. 3), qui s’exprime par la loi, « expression de la volontégénérale » (art. 6). Le contrôle de l’État par les citoyensfait l’objet de trois articles : la force publique (art. 12), lescontributions publiques (art. 13 et 14) et l’Administration(art. 15).

➤ Activité possibleTravailler en classe la question de l’égalité. De fait, en1789, la question se pose : – la Société des amis des Noirs ne peut obtenir des consti-tuants – lesquels considèrent le droit de propriété commeinaliénable – l’abolition de l’esclavage, ce qui provoquel’insurrection de Saint-Domingue ;– les femmes sont non seulement exclues du droit de votemais aussi de l’égalité civile. Dans un manifeste de sep-tembre 1791, Olympe de Gouges proclame les « droits dela femme et de la citoyenne » ;– les pauvres sont largement exclus du champ des droitsde l’homme, par le refus de prendre en compte les droitssociaux et par la mise en place d’un suffrage censitairelimitant le droit de vote effectif à 60 000 électeurs sur9 millions d’adultes hommes…

Solliciter les élèves pour qu’ils trouvent les mots-clés dela leçon. Par exemple, « 1789 », « cahiers de doléances »,« états généraux », « Déclaration des droits de l’homme etdu citoyen (26 août 1789) », « nation », « République »,« Terreur ». Mettre en relation chacun de ces mots avec lesrepères figurant dans la chronologie p. 52. Mettre encommun les réponses et écrire ensemble le résumé decette séquence.

– F. Furet, M. Ozouf, Dictionnaire critique de laRévolution française, Flammarion, 1988.

– J. Solé, La Révolution en questions, Le Seuil, 1988.– F. Furet, Penser la Révolution française, Gallimard,

1978.– J.-C. Martin, La France en Révolution, Belin, 1990.

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POUR CONSTRUIRE LE RÉSUMÉ

BIBLIOGRAPHIE

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ÉCRIRE À LA MANIÈRE DE… UN CAHIER DE DOLÉANCES

Référence aux Instructions officiellesLa pédagogie du cycle 3 ne doit pas se replier sur une conception abstraite et formelle de l’accès aux connaissances.Elle doit rester appuyée sur l’expérience concrète.Avec l’aide du maître, l’élève doit pouvoir appréhender et comprendre un document historique simple (texte écrit oudocument iconographique) en relation avec le programme.

Compétences• Être capable d’élaborer et d’écrire un texte, avec ou sans support, en respectant des contraintes orthographiques,

syntaxiques, lexicales et de présentation.• Être capable d’utiliser correctement le lexique spécifique de l’Histoire dans les différentes situations didactiques.• Être capable de raconter un événement ou l’histoire d’un personnage.

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L’exploitation pédagogique en classeLa Révolution française naît d’une triple crise écono-mique, politique et financière.

La crise économiqueEntre 1730 et 1770, la France connaît une période de pros-périté économique. Mais la fin du siècle est entachée deplusieurs crises : en raison de plusieurs catastrophes cli-matiques, les récoltes sont soit trop abondantes, soit insuf-fisantes. Les paysans, appauvris, n’ont plus les moyens dese procurer les produits artisanaux. La crise agricoleentraîne une crise industrielle.En outre, la classe paysanne est de plus en plus taxée parles seigneurs et par l’État. Affamés et révoltés, les paysanss’en prennent aux seigneurs ; on assiste ainsi à des pillagesde châteaux, et des dépôts de grains et des boulangeriessont assaillis. Les mendiants se font de plus en plus nom-breux. Dans tout le pays, la pauvreté et la colère ne cessentd’augmenter.

La crise politiqueLa noblesse et la bourgeoisie, sous l’influence des philo-sophes, se divisent sur la question des privilèges.Les bourgeois supportent très mal d’être considéréscomme inférieurs aux nobles. Tandis que la noblesse resteprofondément attachée à ses privilèges honorifiques, fis-caux et seigneuriaux, les bourgeois estiment que la hiérar-chie sociale doit être fondée sur les revenus et sur l’édu-cation, et non plus sur la naissance.

La crise financièreDepuis le règne de Louis XV, les caisses de l’État sontvides. C’est le résultat des dépenses fastueuses de la courd’une part, et du financement de la guerre en Amériqued’autre part.Pour renflouer les finances, le roi propose en 1787 un nou-vel impôt, mais il se heurte au refus du parlement de Parisqui juge cet impôt arbitraire. Dans les villes de province,des révoltes éclatent.Le 8 août 1788, le roi restitue leur pouvoir aux parlemen-taires et convoque les états généraux pour le mois de maisuivant.

Cet événement marque la première défaite de l’absolu-tisme.

➤ Activité 1 : « Je comprends ce qu’est uncahier de doléances »

En janvier 1789, Louis XVI lance une grande consulta-tion. On annonce partout : « Sa majesté désire que desextrémités de son royaume et des habitations les moinsconnues, chacun fût assuré de faire parvenir jusqu’à elleses vœux et ses réclamations. » Plus de 60 000 cahiers seront ainsi rédigés par les troisordres.Bien que chaque ordre exprime des doléances spécifiquescorrespondant à ses préoccupations propres, on retrouvedans tous les cahiers des revendications communes :– limiter les pouvoirs du roi (tout en lui restant fidèle) ; – doter la France d’une Constitution garante de la liberté

individuelle ;– assurer l’égalité de tous devant l’impôt, notamment par

l’uniformisation territoriale ;– refondre l’institution judiciaire pour mettre un terme

aux abus de la Justice ;– supprimer la vénalité et les charges.

Chaque ordre soulève également des thèmes qui lui sontpropres : – le clergé reproche l’ingérence de Rome dans l’Église de

France ; le bas clergé souhaite que les pouvoirs de l’épi-scopat soient diminués ;

– la noblesse demande principalement la restriction del’absolutisme royal ;

– les paysans revendiquent le droit de chasse qui leur estinterdit, dénoncent l’arbitraire des droits féodaux etdemandent la suppression des impôts, trop lourds et tropnombreux ; ils réclament aussi la constitution de caissesde secours pour les périodes de disette.

➤ Activité 2 : « J’écris des doléances »Pour que les élèves comprennent bien l’état d’esprit deMichel Picot, il est important qu’ils réalisent l’absurditéde la situation à laquelle il est confronté : Michel Picot estun paysan qui subit de plein fouet les différentes crises.

Page 47: les temps modernes guide peda

Ses récoltes sont abîmées par le gibier. Bien que la chasselui soit interdite, il est obligé de recourir au braconnage,seul moyen à sa disposition pour pouvoir nourrir sa famille.

En amont de la rédaction, il sera judicieux d’explorer et derépertorier au préalable :– les différentes tournures de phrases à utiliser pour

s’adresser au roi ;– les différents impôts que les paysans payaient alors au

roi et aux seigneurs.

Pour chaque élément à approfondir, le maître pourra utili-ser une affiche papier à accrocher au mur sur laquelle onlistera les idées retenues ; les élèves pourront ensuite s’yréférer pour rédiger le texte des doléances.

Pour aller plus loinÀ la suite des cahiers de doléances des paysans, l’ensei-gnant pourra proposer aux élèves de présenter des exposéssur les cahiers de doléances des différents ordres.

Certains élèves pourraient également effectuer desrecherches sur les cahiers de doléances de leur communeou d’une commune de leur choix.

– http://www.cg78.frCe site des archives départementales des Yvelines pro-pose une étude pour les classes du primaire autour decahiers de doléances des Yvelines.

– http://www.revolution-francaise.orgSite très complet sur la période de la Révolution fran-çaise.

– http://www.musee-revolution-francaise.frCe site présente le musée de la Révolution française àVizille. On y trouve également de nombreux liens sur lethème de la Révolution.

47

SITES

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LES GRANDES DÉCOUVERTES

Pages 6 à 11 du dossier

1. Complète la frise chronologique. Aide-toi de ton dossier page 6.

2. Relis le document 3 page 7 de ton dossier et réponds aux questions.

a. Qui l’empereur Moctezuma accueille-t-il ?

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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b. De qui Moctezuma parle-t-il quand il dit : « Quelques-uns nous ont assuré que vous étiez des dieux » ?

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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c. Relève dans le texte la phrase qui décrit les armes des Espagnols.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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3. Relie les noms des différentes parties de la caravelle à leurs fonctions.

Voile latine • • Sert de plate-forme de surveillance

Château arrière • • Donne une grande force de propulsion

Gouvernail • • Porte la grande voile carrée

Grand mât • • Sert de poste d’observation du vent

Hune • • Permet de diriger la caravelle

Voile carrée • • Permet de naviguer avec précision

Château avant • • Sert de poste de commandement

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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1490 1500 1510 1520 1530

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Vasco de Gama aux Indes

1492

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1519 - 1521

......................................................

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4. Observe les documents 3 et 4 pages 8 et 9 de ton dossier pour répondre aux questions.

a. Décris les conquistadors du document 3.

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b. Décris les conquistadors du document 4.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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c. Qui sont les auteurs des deux documents ?

Auteur du document 3 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Auteur du document 4 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

d. Que peux-tu en conclure sur ces deux façons de représenter les conquistadors ?

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5. Aide-toi de ton dossier pages 6 à 11pour compléter la grille de mots croisés.

Horizontalement1. Mot espagnol signifiant « conquérant ». 2. Il a fait le tour du monde entre 1519 et 1521.3. Nom du cap qui contourne le continent

africain au sud (en 2 mots).4. Nom du Génois qui a découvert l’Amérique.

VerticalementA. Empereur des Indiens aztèques.B. La Santa Maria, la Niña et la Pinta en sont.C. Plante rouge comestible découverte

en Amérique par les Espagnols.D. Terre d’Amérique du Sud conquise en 1531.E. Lieu d’arrivée du premier voyage

de Christophe Colomb.

Résume la leçon en utilisant les mots :

Grandes Découvertes – Christophe Colomb – 1492 – empires coloniaux – conquistadores.

1

3

2

4

B

C

A

D

E-

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LA RENAISSANCE

Pages 12 à 17 du dossier

1. Relie chaque date à son événement. Aide-toi de la frise chronologique page 12de ton dossier.

Vers 1450 • • Système de Copernic

1503-1507 • • Gutenberg invente l’imprimerie

1515 • • Cervantès commence l’écriture de Don Quichotte

1543 • • Victoire de François Ier à Marignan

1605 • • Léonard de Vinci peint La Joconde

2. Colorie en rose sur la carte les principaux foyers de la Renaissance et place les nomsdes grands centres de la Renaissance sur les pointillés.

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

M e rM é d i t e r r a n é e

O c é a nA t l a n t i q u e

.....................

..............................

..............................

............................................................

..............................

.....................

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..................................................

ESPAGNE

ITALIE

FRANCE

SAINTEMPIRE

Danube

SeineRhin

ElbeLoire

Rhôn

e

800 km

Nord

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3. Associe chaque terme à sa définition.

Fronton • • Partie supérieure et bombée d’un bâtiment

Coupole • • Support vertical d’un bâtiment

Colonne • • Élément qui forme le sommet d’une colonne

Chapiteau • • Couronnement d’une façade de forme triangulaire

. . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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• . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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4. Réponds aux questions. Aide-toi des documents 1 et 2 page 14 de ton dossier.

a. En quelle année est né Léonard de Vinci ? En quelle année est-il mort ?

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b. Explique ce que Léonard de Vinci entend par « nature humaine ».

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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c. Décris ce que l’on voit au premier, au deuxième, puis au troisième plan du tableau.

1er plan : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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2e plan : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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3e plan : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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5. Réponds aux questions. Aide-toi des pages 16 et 17 de ton dossier.

a. Quelle période de l’Histoire les artistes de la Renaissance redécouvrent-ils ?

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b. À quelle époque la Renaissance se diffuse-t-elle dans toute l’Europe ?

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c. Quelle grande invention a permis la diffusion du mouvement de la Renaissance ?

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d. Quelle découverte faite par Nicolas Copernic a bouleversé les connaissances que les hommesavaient de l’univers ?

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Résume la leçon en utilisant les mots :

Renaissance – Antiquité – Léonard de Vinci – La Joconde – imprimerie – Gutenberg –châteaux de la Loire.

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HENRI IV

Pages 18 à 23 du dossier

1. Place sur la frise chronologique les dates suivantes en indiquant les événementscorrespondants : 1517 – 1562-1598 – 1598 – 1610.

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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2. Reporte les numéros au bon endroit sur le dessin en t’aidant de la gravure page 20de ton dossier.

� le clergé catholique

� le clergé protestant

� la balance

� la Bible

� plateau le plus lourd

� plateau le plus léger

3. « Qui suis-je ? »

a. « Je suis la loi signée à Nantes par Henri IV. Je suis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . »

b. « Je suis l’assassin d’Henri IV. Je suis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . »

c. « Je suis la religion d’Henri IV jusqu’en juillet 1593. Je suis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . »

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d. « Je suis la capitale du protestantisme. Je suis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . »

e. « Je suis le chef des protestants de France. Je suis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . »

f. « Je suis le nom d’une nuit de violences perpétrée par les catholiques. Je suis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . »

4. Réponds aux questions. Aide-toi du document 2 page 20 de ton dossier.

a. Qui est Jean Calvin ?

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b. Quelle religion diffuse-t-il en France ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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c. Trouve dans le texte ce qu’un protestant doit faire le dimanche.

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d. Quelles sont les fautes sanctionnées par « 90 sous d’amende et 3 jours de prison » ?

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5. Réponds aux questions en t’aidant du texte sur l’édit de Nantes page 22 de ton dossier.

a. Qu’est-ce qu’un édit ?

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b. Pourquoi l’édit de Nantes a-t-il tant d’importance ?

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c. Cherche dans le dictionnaire ce qu’est une « religion réformée ».

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Résume la leçon en utilisant les mots :

Réforme – protestantisme – Luther – Calvin – guerres de Religion – Saint-Barthélemy –Henri IV – édit de Nantes – tolérance.

Page 54: les temps modernes guide peda

LOUIS XIV

Pages 26 à 31 du dossier

1. Complète la frise en utilisant la chronologie page 26 de ton dossier.

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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1625 1650 1675 1700 1725

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Naissance du futur Louis XIV

1682

...................................................................

...................................................................

_ _ _ _

Début du règne personnel de Louis XIV

_ _ _ _

Mort de Louis XIV

1643 - _ _ _ _

....................................................................

2. Réponds aux questions. Aide-toi du document 3 page 28 de ton dossier.

a. Comment le roi attire-t-il les courtisans à Versailles ?

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b. Pourquoi le roi veut-il faire venir les courtisans à la cour ?

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3. Relie chaque œuvre à son auteur en t’aidant du document page 30 de ton dossier.

Pierre Corneille • • Le Corbeau et le Renard

Jean Racine • • Les Précieuses ridicules

Molière • • Andromaque

Jean de La Fontaine • • Le Cid

4. Observe bien le dessin de Louis XIV costumé en Apollon page 31 de ton dossier etréponds aux questions.

a. Quel astre est représenté sur le costume du roi ?

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

b. Combien de fois le retrouves-tu sur le costume ?

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c. Décris le costume du roi.

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d. Décris ce qu’il porte sur la tête.

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e. Que fait le roi dans ce costume ?

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5. Complète la grille de mots croisés.Aide-toi des pages 27 à 31 de ton dossier.

Horizontalement1. Adjectif qualifiant le pouvoir total du roi. 2. Elles ont leur galerie dans le château de Versailles. 3. Principal ministre de Louis XIV. 4. Nom donné aux usines de l’époque. 5. Nom de scène de Jean-Baptiste Poquelin.

VerticalementA. Ensemble de règles

à respecter à la cour. B. Nom de l’auteur du Cid. C. Princes et nobles

qui entourent le roi.D. Surnom de Louis XIV

(en 2 mots).E. Capitale du royaume

à partir de 1682.

Résume la leçon en utilisant les mots :

Versailles – monarchie de droit divin – étiquette – Jean-Baptiste Colbert – Roi-Soleil.

D

A E

-

C

B

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3

2

4

5

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LA FRANCE SOUS LOUIS XIV

Pages 32 à 37 du dossier

1. À l’aide de la carte page 32 de ton dossier, retrouve les noms des différentes révoltessous le règne de Louis XIV.

1662 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1664 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1670 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1675 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1702 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

2. Relis le document 2 page 33 de ton dossier pour répondre aux questions.

a. De quand date ce document ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

b. De quelle sorte de document s’agit-il ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

c. Qui est l’auteur du document ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

d. Où le sieur Van Robais va-t-il s’installer ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

e. Quelle profession exerce-t-il ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

f. De quel privilège va-t-il bénéficier ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

3. Observe le document 2 page 34 de ton dossier et replace les numéros sur le dessin.Colorie la zone des assiégés en jaune et celle des assiégeants en rose, puis trace enrouge le parcours des boulets.

� fossé – � boulevard – � tranchées – � parapet – � glacis – � chemin couvert.

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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4. Observe la carte page 36 de ton dossier et réponds aux questions.

a. Quel produit rapporte la France de ses colonies d’Asie ? d’Afrique ? des Caraïbes ?

Asie : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Afrique : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Caraïbes : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

b. Recherche dans un atlas les noms et la localisation des départements et territoires d’outre-merfrançais, puis compare-les avec la carte des colonies de Louis XIV. Que peux-tu en conclure ?

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5. Observe le document sur les « dragonnades » page 36 de ton dossier et répondsaux questions.

a. Décris le personnage à gauche du document.

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b. Décris le personnage de droite.

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c. Explique ce que le soldat exige de l’homme.

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d. Quelle est la conséquence de ces actes forcés ?

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Résume la leçon en utilisant les mots :

Louis XIV – guerres – Vauban – campagnes – privilèges.

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LE SIÈCLE DES LUMIÈRES

Pages 38 à 43 du dossier

1. Observe la couverture de l’Encyclopédie page 39 de ton dossier et réponds aux questions.

a. Quel est le titre principal de l’ouvrage ?

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b. Quels sont les noms des deux principaux auteurs ?

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c. Retrouve la citation latine figurant sur la couverture.

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d. Quelle est la date de parution de l’Encyclopédie ?

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2. Lis ton carnet de route page 43 de ton dossier et réponds aux questions.

a. Quel est le but de la philosophie des Lumières ?

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b. Que réclament les philosophes des Lumières ?

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c. Pourquoi sont-ils en conflit avec l’Église ?

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d. Quel est le principe de Montesquieu encore en vigueur aujourd’hui ?

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e. Recherche la définition des termes :

Pouvoir exécutif : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Pouvoir législatif : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Pouvoir judiciaire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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f. Quels sont les pays touchés par la diffusion des idées des Lumières ?

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3. Complète la grille de mots croisés.

Horizontalement1. Nom de l’inventeur de la machine à vapeur. 2. Auteur du livre De l’esprit des lois. 3. Nom de l’oiseleur de La Flûte enchantée. 4. Nom d’un grand musicien autrichien né en 1756. 5. Mot d’origine grecque désignant

les intellectuels de l’époque.

VerticalementA. Ils ont inventé le ballon

qui porte leur nom.B. Auteur du Dictionnaire

philosophique.C. Il a perfectionné

la machine à vapeur.D. Mot utilisé pour qualifier

le XVIIIe siècle.E. Auteur du Contrat social. F. Ouvrage important

et volumineux des Lumières.

Résume la leçon en utilisant les mots :

Lumières – Encyclopédie – philosophes – Voltaire – Montesquieu – Rousseau – raison – tolérance.

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LA NAISSANCE DES ÉTATS-UNIS

Pages 46 à 51 du dossier

1. Place sur la frise chronologique les dates suivantes et retrouve les événementscorrespondants : 1763 – 1776 – 1783 – 1789.

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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1760 1770 1780 1790

2. Observe la carte page 46 de ton dossier et réponds aux questions.

a. Cite les noms de trois colonies espagnoles d’Amérique.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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b. Cite les noms de deux colonies françaises d’Amérique.

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c. Jusqu’à quelle date le Canada a-t-il été une colonie française ?

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3. Observe les documents de la page 48 de ton dossier et réponds aux questions.

a. Qui sont les premiers habitants de l’Amérique du Nord ?

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

b. Décris le costume du guerrier indien iroquois représenté dans le document 1.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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c. Pourquoi le nombre d’Indiens a-t-il diminué en Amérique ?

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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d. Quel est le rôle des pionniers ?

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5. Retrouve les mots manquants en t’aidant du texte du document 4 page 49 de ton dossier.

Les . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . noirs sont achetés dans les pays d’. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . par des trafiquants

d’esclaves. Ils sont acheminés par . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . à travers l’océan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Les navires négriers font escale au . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . et dans les . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . avant

d’arriver en Amérique, où les esclaves noirs sont acheminés vers les diverses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

pour être revendus. Ce trafic s’appelle la . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le travail des esclaves permet d’acheminer des denrées vers les pays d’. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Les Européens payent les trafiquants arabes avec de la . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . et des . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

6. Relie chaque année d’indépendance au nom de sa colonie. Aide-toi de la carte page 50de ton dossier.

1816 1818 1819 1821 1822 1823• • • • • •

• • • • • • •Brésil Pérou Mexique Amérique Chili Argentine Grande

centrale Colombie

Résume la leçon en utilisant les mots :

les treize colonies – Déclaration d’indépendance – États-Unis d’Amérique – traite atlantique –esclaves – Constitution des États-Unis – George Washington.

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LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

Pages 52 à 57 du dossier

1. Aide-toi de la frise chronologique page 52 de ton dossier et retrouve les dates quicorrespondent à ces événements.

La prise de la Bastille : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

La Terreur : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La République : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

L’Empire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La prise des Tuileries : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

2. Lis le document 3 page 53 de ton dossier et réponds aux questions.

a. Qu’est-ce qu’un cahier de doléances ?

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b. Que sont la taille et la corvée ?

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c. Que reprochent les paysans aux ecclésiastiques et aux gentilshommes ?

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3. Aide-toi du document 5 page 53 de ton dossier pour compléter le texte.

Le 14 juillet de l’année . . . . . . . . . . . . . . . . . . , la . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . est prise par le peuple de Paris armé

de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Dans cette immense . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , les Parisiens pensaient trouver

des . . . . . . . . . . . . . . . . . . et des prisonniers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mais les insurgés ne trouvèrent dans la Bastille

que quatre . . . . . . . . . . . . . . . . . . et deux . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

4. Aide-toi des pages 54 et 55 de ton dossier et relie chaque date à son événement.

5 octobre 1789 • • Louis XVI est guillotiné

avril 1792 • • Le palais des Tuileries est pris par les sans-culottes

10 août 1792 • • La France entre en guerre avec l’Autriche et la Prusse

21 janvier 1793 • • Robespierre est guillotiné

28 juillet 1794 • • Les Parisiennes vont réclamer du pain à Versailles

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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5. Observe la gravure de Labrousse à la page 56 de ton dossier et réponds aux questions.

a. Que fait le personnage féminin au centre de la gravure ? Quelle mesure représente-t-il ?

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b. Que fait le personnage de droite ? Quelle mesure représente-t-il ?

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c. Que fait le personnage de gauche ? Quelle mesure représente-t-il ?

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d. Pourquoi l’unification des poids et mesures est-elle si importante pour le pays ?

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6. Observe bien les deux gravures pages 52 et 57 de ton dossier. Place sur chaque dessinles numéros correspondant à ces légendes : � clergé – � noblesse – � tiers état.

Que peux-tuen conclure ?

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Résume la leçon en utilisant les mots :

1789 – cahiers de doléances – états généraux – Déclaration des droits de l’hommeet du citoyen – nation – république – Terreur.

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