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    UNDP - APDIP

    Programme des Nations Unies

    pour le Dvelopp ement

    Les Technologies de lInformation

    et de la Communication au service

    de la rduction de la pauvret

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    Roger W. Harris

    Traduction libre - PNUD Madagascar

    Programme des Nations Unies

    pour le Dveloppement

    Les Technologies de lInformation

    et de la Communication au service

    de la rduction de la pauvret

    UNDP-APDIP 2004

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    Version anglaisewww.apdip.net

    E-mail : [email protected]

    UNDP-APDIP 2004

    Fascicules dinitiation pour lEconomie, la Socit

    et les Politiques de lInformation

    Publi par :le Programme des Nations Unies pour le Dveloppement

    Asia-Pacic Develoment Information Programme

    (UNDP-APDIP)

    Kuala Lumpur, Malaisie

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    PREFACE 6

    INTRODUCTION 7

    I. CONCEPT ET DEFINITIONS

    - Quest-ce que la pauvret, o la rencontre-t-on et quelles en sont les

    caractristiques une fois rduite ? 9

    - Quest-ce la fracture numrique ? 10

    - La fracture numrique a-t-elle trait au seul accs la technologie ? 13

    - Quelles technologies de linformation sont des outils potentiels

    de rduction de la pauvret ? 15

    II. STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT ET TIC

    - Quel lien existe-t-il entre dveloppement, information et TIC ? 18

    - Quelles stratgies de rduction de la pauvret ont t mise

    en uvre avec succs laide des TIC ? 19

    III. LES LEONS A TIRER DU VECU

    - Quelles leons peut-on tirer ce stade ? 39

    - Quelles sont les principales dimensions sociales des TIC

    mises au service de la rduction de la pauvret ? 41

    - De quelle manire les responsables de mise en uvredevraient-ils collaborer avec les communauts ? 43

    - Quelles autres considrations entourent la mise en uvre des projets ? 43

    - Existe-t-il une perspective dutilisation durable des TIC

    au service de la rduction de la pauvret ? 46

    IV. VERS UN CADRE GENERAL DE REDUCTION DE LA PAUVRETE PAR LES TIC ?

    - Quelles sont les dimensions politiques associes la rduction

    de la pauvret par les TIC ? 50

    - Existe-t-il un cadre descriptif gnral de la rduction

    de la pauvret par les TIC ? 51

    V. CONCLUSION 55

    REFERENCES 72

    LECTURES SUPPLEMENTAIRES 77

    QUI EST LAUTEUR 80

    TABLE DES MATIERES

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    PREFACE

    La rvolution de linformation est couramment voque comme un phnomne qui touche tout le monde,

    apporte des changements fondamentaux la manire dont nous travaillons, dont nous nous distrayons et

    dont nous interagissons avec autrui. La ralit, cependant, est que la plupart du temps de tels changementsont laiss en marge la majorit de lhumanit constitue des milliards de pauvres pour qui les mots

    ordinateur et Internet sont vides de sens. Mais fort heureusement, lon observe que dans un nombre

    croissant de cas, tel un processus de discrte rvolution, un parterre dorganisations locales, dorganismes

    daide et dorganes gouvernementaux dcouvrent que les Technologies dInformation et de Communication

    (TIC) peuvent servir augmenter la porte de la rvolution de linformation pour toucher la frange la plus

    pauvre de la socit qui vit dans les coins les plus reculs de la plante.

    Il a t dmontr que dans les bonnes circonstances, les TIC sont des leviers potentiels du dveloppement

    social et conomique en termes de services de sant, damliore de lducation, demploi, dagriculture et

    de commerce ainsi que pour enrichir la culture locale. Ce qui ne signie pas pour autant que la tche soit

    aise car cela implique plus quun simple dploiement de technologie et rclame un effort dapprentissage

    gal de la part des promoteurs comme de la part des utilisateurs. Dconcertante est la facilit quil y a

    introduire une technologie porteuse de grands espoirs. Mais combien plus grand est le d qui consiste

    crer les conditions ncessaires qui permettront la technologie datteindre son plein potentiel, avec ce que

    cela exige de synergie et de coordination des efforts entre des parties prenantes qui sont autant varies que

    leurs intrts sont disparates.

    Les preuves qui permettent de mettre en vidence le rle des TIC dans la rduction de la pauvret relvent

    de sources non conrmes et lorsque les initiatives sont dployes, cest en faisant fort peu rfrence les

    unes aux autres. Il y a grand besoin dhommes ayant la pratique du terrain pour faire le point de lexprience

    cumule ce jour. Chaque exprience de terrain cre des opportunits dapprendre sans risques dchecs

    except sans doute celui que nous essuyons lorsque nous ne tirons justement pas de leons de lexprience.

    En outre, mesure que saccumule lexprience, nous pouvons commencer en tirer une signication

    globale en mettant en exergue les thmes rcurrents et les modles de relations susceptibles dtre

    rpliqus.

    Le prsent fascicule dinitiation vous est prsent par le Programme des Nations Unies pour le

    Dveloppement, volet Asia-Pacic Development Information Programme (APDIP), qui sest assur

    la collaboration du Gouvernement de lInde. Lobjectif de lAPDIP est de crer un environnement

    favorable aux TIC travers un plaidoyer et une rforme des politiques de la rgion Asie-Pacique. La

    srie de fascicules de lAPDIP vise permettre aux lecteurs davoir une claire comprhension des diversesterminologies, dnitions, tendances et questions lies lre de linformation. Le prsent fascicule sur les

    TIC et la Rduction de la Pauvret passe en revue les programmes contemporains raliss sur le terrain

    et propose une synthse des opportunits de leons en tirer. Le fascicule sera un guide pratique entre les

    mains des responsables de mise en uvre sur terrain, car non seulement il prsente un aperu des meilleures

    pratiques existantes mais il permet galement de mieux comprendre comment ces pratiques ont marqu un

    grand nombre de cas.

    Nous tenons remercier pour leur collaboration nos collaborateurs chargs de la revue de cette publication

    et lquipe de production de la srie de fascicules dinitiation.

    Shadid AkhtarProgramme CoordinatorUNDP-APDIP (Malaisie)www.apdip.net

    O.P. AgarwalJoint Secretary (Training)Department of Personnel andTraining (DOPT)Government of IndiaNew Delhi (Inde)

    TIC au service de la reduction de la pauvretPNUD5

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    INTRODUCTION

    Les principaux organismes daide et bailleurs, ainsi que le gouvernement de plusieurspays en dveloppement, sont de plus en plus mus denthousiasme en ce qui concerneles perspectives damlioration de leurs activits de dveloppement en mettant les

    Technologies de lInformation et de la Communication (TIC) la disposition despauvres. Le prsent fascicule dcrit les formes actuelles dutilisation des TIC dansla rduction de la pauvret. Il traite de ce que lon qualie de fracture numriqueet qui est la description de la totale disparit qui spare la minorit de ceux qui

    jouissent dune abondance daccs aux TIC et les grands nombres de personnes quiny ont aucun accs du tout, et enn, il dcrit les efforts actuellement dploys poursurmonter cette ralit.

    Linformation et les connaissances sont les composantes essentielles des stratgies derduction de la pauvret. Aussi les TIC offrent-elles la promesse dun accs facile dimportantes quantits dinformation utiles pour les pauvres. La fracture numrique

    est cependant considre comme le rsultat et non la cause de la pauvret, et les effortspour combler cet cart doivent tre intgrs des stratgies efcaces qui traitent leproblme de la pauvret jusqu ses racines. En outre, il ressort des tout premiersmodles dadoption et de diffusion de la technologie que les TIC natteindront

    pas leur plein potentiel si lon ne prend pas convenablement en considration lesprocessus plus larges auxquels elles sont senses apporter leur soutien ainsi que lecontexte dans lequel elles sont mises en uvre.

    Plusieurs exemples sont l pour dmontrer la russite de la mise en uvre des TICet permettre une synthse du vcu qui puisse apporter la lumire sur la maniredutiliser les TIC

    pour assurer une rduction grande chelle de la pauvret.

    La notion de TIC est gnralement associe aux ordinateurs et lInternet, visionque plusieurs considrent comme limite car elle exclut des technologies pluscommunes telles que la radio, la tlvision, la technologie du tlphone, les systmesde sonorisation, jusquaux journaux, qui tous vhiculent linformation. Dunemanire particulire, il ne faut pas se risquer sous-estimer la valeur potentielle dela radio qui est un canal de transmission des informations de dveloppement, et a laspcicit dtre prsent presque partout dans les pays en dveloppement jusque dansles zones rurales o vivent la majorit des pauvres.

    Le prsent fascicule comporte une description de plusieurs cas qui illustrent la maniredont les TIC ont contribu rduire la pauvret dans une plus grande ou moindremesure. Plusieurs tudes de cas sont prsentes la n de louvrage. Il y est fait unesynthse de certaines leons tires de ces cas, qui dmontre comment les efforts demise en uvre doivent prendre en compte une grande varit de facteurs essentiels

    pour russir. Un cadre de programme de rduction de la pauvret est prsent pourfaciliter lentire prise en compte de tous ces facteurs et sert doutil danalyse desrsultats rattachs chaque cas ainsi que des facteurs qui les ont inuencs.

    Jusqu prsent, lutilisation des TIC pour rduire la pauvret na pas atteint unniveau tel quon puisse parler de mouvement de masse, malgr le fait que lesinstallations exprimentales aient produit de nombreux rsultats prometteurs. Mis

    part la difcult rattache lvaluation de leur impact, point ne pas sous-estimer,transformer une exprience prometteuse en dploiement de masse reprsente touteune srie de ds relever. Pour promouvoir grande chelle une technologie an

    TIC au service de la reduction de la pauvret PNUD 6

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    dlargir le cercle de ses premiers utilisateurs, il est ncessaire de considrer un certainnombre de facteurs favorables majeurs qui permettent de rduire les incertitudes quimarquent ladoption de ces TIC. Il reste aux dfenseurs de lutilisation des TIC auservice de la pauvret, formuler ces facteurs favorables, pour pouvoir concrtiserce vers quoi ils sacheminent.

    Plusieurs des facteurs qui dtermineront la manire dont les TIC seront intgres dansles initiatives de dveloppement communautaires et nationaux revtent un caractrehautement contextuel par nature ; ils dpendent des normes qui prvalent en matirede comportement institutionnel et des chances, pour les rformes, dtre mises enuvre avec rigueur. En consquence, les taux de diffusion et de rplication des TICconnatront des variances parmi les communauts et dune nation lautre. Danscertains cas, nous pouvons nous attendre ce que la diffusion des TIC au service dela rduction de la pauvret connaisse une progression plutt lente. Une telle lenteursattirera des critiques et sera comme laveu de lincapacit des TIC venir en aide

    aux pauvres. Si commentaires il y a, ils porteront toutefois, et cela avec inexactitude,sur les technologies plutt que sur la manire dont elles sont utilises, de mme quilsseront fonds sur une comprhension incomplte des facteurs entrant en jeu et desexigences souligner pour atteindre des rsultats souhaitables avec laide des TIC.Le prsent fascicule vise faire la lumire sur les divers facteurs en jeu et dcrireles liens inter-facteurs, de sorte que les parties impliques peuvent se reprsenter plusclairement les difcults et se faire une meilleure ide des moyens de les surmonter.

    TIC au service de la reduction de la pauvretPNUD7

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    I. CONCEPTS ET DEFINITIONS

    Quest-ce que la pauvret, o la rencontre-t-on et quelles en sont les caractristiques

    une fois rduite ?

    Avant dtudier la faon dont les TIC pourraient tre utilises pour rduire la

    pauvret, il sied dexaminer ce que lon entend exactement par pauvret. Selon

    les rapports de la Banque Mondiale, 2,8 milliards de personnes sur les 6 milliards

    quen compte la plante, cest--dire presque la moiti, vivent avec moins de 1USD

    par jour, 44% dentre eux tant des populations de lAsie du Sud. Les Objectifs du

    Millnium pour le Dveloppement xs pour 2015 par les organismes internationaux

    de dveloppement prvoient la rduction de moiti, de la masse de personnes vivant

    dun revenu situ au seuil extrme de pauvret ou de celles vivant avec de 1USD par

    jour. Le chiffre de 1USD par jour est gnralement admis comme tant un indicateur

    gnral dextrme pauvret dans le discours du dveloppement, mais de toute

    vidence il nexiste pas de limite absolue et le revenu nest quun indicateur entre

    autres indicateurs, des rsultats de la pauvret.

    Middle East and North Africa 0.5%

    Europe and Central Asia 2.0%

    Latin America and the Caribbean 6.5%

    East Asia and Pacic 23.2%

    South Asia 43.5%

    Sub Saharan Africa 24.3%

    Rpartition de la pauvret au niveau mondial (Banque Mondiale, 2001/Figure 1:

    Le rapport de la Banque Mondiale va bien au-del des considrations de niveaux de

    revenus lorsquelle dnit la pauvret lorsquelle cite au nombre des caractristiques

    de pauvret limpuissance, la privation de parole, la vulnrabilit et la peur. En outre,

    la Commission Europenne suggre que la dnition de la pauvret ne se limite pas

    linsufsance de revenus et de ressources nancires. Ainsi, la notion de pauvret

    devrait galement inclure la privation des capacits fondamentales et linsufsance

    daccs aux services dducation et de sant, aux ressources naturelles, lemploi,

    la terre et au crdit, la participation politique, aux services et linfrastructure(Commission Europenne, 2001). Selon une dnition encore plus largie, la

    pauvret est la privation des informations ncessaires pour participer la socit plus

    large, au niveau local national et mondial (ZEF, 2002).

    TIC au service de la reduction de la pauvret PNUD 8

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    CONCEPTSET DEFINITIONS

    TIC au service de la reduction de la pauvretPNUD9

    Afrmer quun cart de connaissances est un dterminant important de la pauvret

    persistante, et y ajouter la notion selon laquelle les pays dvelopps possdent dj

    les connaissances requises pour assurer un niveau de vie sufsant universellement,

    donne penser quil est ncessaire de dvelopper des politiques qui encouragent

    de plus grands ux de communication et dinformation tant lintrieur des pays

    quentre les pays. Un des meilleurs moyens envisageables pour faire de cette plus

    grande interaction une ralit est de mettre en uvre les TIC. Mais la question se

    pose de savoir, une fois les TIC entrs en scne, de quelle faon il est possible den

    mesurer les effets.

    Il est probablement facile, grce une analyse ne, de mettre en vidence les

    augmentations de revenus dun mnage qui peuvent rsulter directement de

    lutilisation des TIC. Les changements qui marquent les autres caractristiques de

    pauvret telles que la privation de parole et la vulnrabilit seront plus difciles

    clarier par la recherche et seront le mieux dtects par le biais dun entretien direct

    avec les personnes concernes.

    Le expriences des valuation de terrain pour des TIC qui ont t dployes au service

    de la rduction de la pauvret ont t mlanges et sont controverses. Les projets

    pilotes, bien souvent, nont pas russi produire les avantages esprs sufsamment

    rapidement selon les attentes de leurs organismes de nancement, ou alors ils ont

    produit des avantages non attendus que les valuations peuvent difcilement prendre

    en considration. Dhabitude, les priodes de temps dont les communauts ont besoinpour sapproprier entirement les TIC et les utiliser de sorte en tirer des avantages

    signicatifs dpassent largement les attentes des promoteurs de la technologie et/ou

    des valuateurs qui nissent par perdre patience et par dclarer prmaturment et de

    faon inopportune que le projet est un chec.

    Quest-ce que la fracture numrique ?

    La rpartition ingale au niveau mondial de laccs lInternet a mis en vidence lexistence

    dun cart, ou fracture numrique, qui spare les individus qui ont accs aux ordinateurs et lInternet de ceux qui nont pas cette opportunit. Ainsi que la dclar Ko Annan, Secrtaire

    Gnral des Nations Unies :

    Les nouvelles technologies de linformation et des communications gurent au nombre

    des forces vitales de la mondialisation. Elles rapprochent les peuples et mettent la

    disposition des dcideurs de nouveaux outils de dveloppement qui nont pas leur

    prcdent. Paralllement, cependant, lcart entre les dtenteurs dinformation et les

    non-dtenteurs dinformation se creuse et un vritable danger menace dexclure de

    lconomie mondiale mergente base sur les connaissances, les pauvres de la plante.

    (Annan, 2002).

    Quelques statistiques permettent de mettre en vidence les diffrences alarmantes qui

    loignent les catgories situes aux deux ples de la fracture numrique :

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    Lensemble des pays en dveloppement de la plante dtient la pitre part de 4%

    des ordinateurs du monde.

    75% des 700 millions dappareils tlphoniques du monde sont dans les 9 pays

    les plus riches.

    On dnombre plus de sites dhbergement New York que sur le continentafricain ; On en compte plus en Finlande que dans lAmrique latine et les

    Carabes runies.

    Le continent africain tout entier ne comptait, au mois de septembre 2002, que

    6,3 millions dabonns Internet, contre 34,3 millions aux Royaume-Uni. (Nua

    Internet).

    Le tableau 1 illustre lcart en matire daccs lInternet entre le monde industrialis et le

    monde en dveloppement. Plus de 85% des utilisateurs dInternet se trouvent dans les pays

    dvelopps, ce qui ne reprsente quenviron 22% de la population mondiale.

    CONCEPTSET DEFINITIONS

    TIC au service de la reduction de la pauvret PNUD 10

    Total mondial 605,60 millions

    Afrique 6,31 millions

    Asie-Pacique 187,24 millions

    Europe 190,91 millions

    Moyen Orient 5,12 millions

    Canada et Etats-Unis 182,67 millions

    Amrique Latine 33,35 millions

    Source : Nua Internet

    Tableau 1. Utilisateurs connects au mois de Septembre 2002

    Un examen plus approfondi des statistiques daccs rvle lexistence dautres degrs

    dingalit parmi les pays en dveloppement les moins desservis. Habituellement, un

    pourcentage lev dhabitants des pays en dveloppement vit dans les zones rurales. Cette

    proportion peut atteindre les 85% dans les pays les moins dvelopps. Elle est estime 75%

    pour toute lAsie. Laccs aux rseaux de communication, dans les zones rurales des pays en

    dveloppement, est beaucoup plus limite que dans les zones urbaines. Le Tableau 2 prsente

    les niveaux de tldensit (principales lignes plus abonns au cellulaire), o lon voit que les

    Etats-Unis comptent plus de tlphones que dhabitants, tandis que lAfrique se contente du

    modeste chiffre de 6,6 tlphones pour cent habitants.

    Dans les pays en dveloppement, la tldensit rurale est mme plus basse que ne pourraient

    le suggrer les chiffres globaux, en raison des diffrences qui loigne les ruraux des citadins.

    Dans les pays les plus pauvres, la tldensit urbaine dj faible peut tre trois fois plus

    importante celle en zone rurale, tandis que dans les pays les plus nantis la tldensit dans les

    deux zones est peu prs de la mme importance. Le Tableau 3 montre la rpartition mondialede lhbergement Internet et des ordinateurs personnels, rvlant encore plus les carts entre

    pays dvelopps et pays en dveloppement.

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    Population

    (millions)

    PIB

    (milliards

    USD)

    PIB

    Per capita

    (USD)

    Abonns au tlphone

    Total

    (milliers)

    Pour 100

    habitants

    2002 2001 2001 2002 2002

    Amrique du Nord 319, 8 10,912.8 34, 125 362 577 113,4

    Reste de lAmrique 530,6 1 889, 2 3,555 188 729 35,6

    Japon 127,3 4 143.8 32,554 149 386 117,4

    Reste de lAsie 3 491,4 4 110.5 1,177 712 754 20,4

    Afrique 805,6 561.6 723 52 735 6 .6Europe

    799,6 9 125.6 11,428719

    14389.8

    Ocanie 31,76 422.5 13,655 28,075 88.9

    Total mondial 6 106.2 31,163.5 5 165 2,213, 399 36.4

    Tableau 2. Niveaux mondiaux de tldensit, lignes de terre et abonns au cellulaire

    TIC au service de la reduction de la pauvretPNUD11

    CONCEPTSET DEFINITIONS

    Internet Nb de PC

    (chiffre estimatif)

    Nb total devisiteurs

    Nbde visiteurspour 10 000habitants

    Nb

    Utilisateurs

    (milliers)

    NbUtilisateurspour 10 000

    habitants

    Total

    (milliers)

    pour 100

    habitants

    2002 2002 2002 2002 2002 2002

    Amriquedu Nord

    109 083 612 3, 411 170 200 5,322.1 193 300 60,4

    Reste de

    lAmrique

    3 412 47964,3 35 458 668,3 32 533 6,1

    Japon 7 118 333 559,2 57 200 4,492.6 48 700 38,3

    Reste de

    lAsie

    3 684 80410,6 143 879 412,1 91 692 2,6

    Afrique 281 184 3,5 7 943 99,6 8 708 1,23

    Europe 18 363 144 229,7 166 387 2,079.0 156 896 20,0

    Ocanie 3 035 008 955,7 10 500 3,300.5 11 931 38,9

    Total

    mondial

    144 978 564238,3 591 567 972.2 543 759 9,22

    Source : UIT

    Tableau 3. Rpartition des Visiteurs Internet et des ordinateurs personnels (PC)

    La fracture numrique, ceci na rien de surprenant, rete des carts qui marquent les autres

    ressources de faon plus insidieuse encore. Il en est ainsi des disparits en matire daccs

    lducation, aux services de sant, au capital, labri, lemploi, leau propre et la

    nourriture.

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    Lon peut sans doute voir dans ces autres carts un rsultat du dsquilibre de laccs

    linformation (la fracture numrique en question) plutt que sa cause. Linformation est

    essentielle aux activits sociales et conomiques dont fait partie le processus de dveloppement.

    Ainsi, les TIC sont, en tant que moyens de diffusion de linformation, un maillon de la chane

    du processus de dveloppement mme. (OIT, 2001).

    La fracture numrique a-t-elle trait au seul accs la technologie ?

    Pour liminer la fracture numrique, il faut bien plus quassurer laccs aux technologies.

    Selon lOrganisation Internationale du Travail (OIT), les investissements consentis dans les

    TIC, malgr que la contribution des TIC au dveloppement socio-conomique puisse tre

    importante, ne sufsent pas faire du dveloppement une ralit (OIT, 2001). Dit simplement,

    les tlcommunications constituent une condition ncessaire mais pas sufsante pour assurer

    le dveloppement conomique (Schmandt et. al, 1990).

    Selon Martin et McKeown, il ne suft pas de mettre les TIC en application pour traiter les

    problmes du monde rural. Il faut adhrer aux principes dun dveloppement rural intgr. En

    labsence dun minimum de dveloppement des infrastructures de transports, dducation, de

    sant, ainsi que des infrastructures dintrt social et culturel, les investissements dcoulant

    des TIC seuls ont peu de chances daider le monde rural franchir le seuil du dclin vers la

    croissance (Martin et McKeown, 1993).

    La fracture numrique dpasse ainsi la question de laccs la technologie et peut tre

    exprime en termes de fracture dimensions multiples. Maintenant, si les socits souhaitent

    partager les avantages de laccs la technologie, il faudra prvoir dautres dispositions pourtraiter toutes les dimensions de la fracture numrique. Le Tableau 4 donne le rsum de ces

    dimensions.

    Ces dimensions de la fracture numrique impliquent une varit de questions socitales lies

    lducation et au renforcement des comptences, lquit sociale dont lquit lie aux genres

    et ladquation de la technologie et de linformation leur contexte socio-conomique.

    En outre, certains considrent comme problmatique le recours mme lexpression fracture

    numrique . Tout dabord, le vritable problme ne situe pas l. Le vritable problme rside

    dans lcart en information et en connaissances et ce titre, les dimensions multiples prsentes

    au Tableau 4 mritent une gale attention. En second lieu, parler de fracture numrique sous-

    entend souvent que le seul accs numrique sera la solution tous les problmes runis.

    Deux choses sufsent permettre laccs numrique, savoir lachat et linstallation de la

    technologie. Les dimensions multiples de la fracture numrique, en fait, impliquent que ce ne

    sont pas largent et la technologie qui importent mais lapproche. Si les autres carts ne sont

    pas traits, vouloir jeter un pont numrique ne servira pas grand chose. Enn, et ceci est sans

    doute bien plus important, il faut pouvoir comprendre les modles de cause et deffet. Ainsi

    quil ressort du rapport de la G8 DOT Force, la fracture numrique traduit des ingalits socio-

    conomiques plus larges et est un symptme de fractures conomiques et sociales beaucoup

    plus profondes et tenaces au sein et entre les socits. Toujours selon le rapport : Il nexiste

    pas de dichotomie entre la fracture numrique et les fractures sociales et conomiques plus

    larges que le processus de dveloppement est appel rsoudre. Il faut comprendre la question

    de la fracture numrique et la traiter dans le contexte des ces fractures plus larges. (G8 DOT

    Force, 2001).

    TIC au service de la reduction de la pauvret PNUD 12

    CONCEPTSET DEFINITIONS

  • 8/8/2019 Les Technologies de lInformation et de la Communication au service de la rduction de la pauvret (UNDP-APDIP 2

    13/81

    Disponibilit sociale Les services rendus disponibles grce

    lutilisation des TIC devraient tre gratuits

    pour tous ceux qui veulent en faire usage.

    Conscientisation Chacun sait de quelle manire il pourrait

    personnellement tirer avantage de lutilisation

    des TIC.

    Opportunit dapprendre se servir des

    mdia

    Chacun a lopportunit de se familiariser avec

    lordinateur.

    Matrise des technologies Chacun comprend quels outils sont le mieux

    adapts quelles tches

    Exprience Chacun a la possibilit de cumuler une

    exprience sufsante pour se servir des TICen sorte de pouvoir exploiter pleinement leurs

    potentiels.

    Aptitudes Chacun a les aptitudes qui conviennent pour

    raliser les tches qui conviennent aux TIC.

    Assistance Chacun a accs lassistance approprie

    lorsque le besoin sen fait sentir , pour faire

    bon usage des TIC.

    Attitudes (motivation Chacun est encourag participer au partage

    des avantages assurs par lgalit daccs aux

    TIC.

    Contenu Il existe sufsamment de contenus pour

    permettre chacun de tirer prot de TIC.

    Culture Le autres dimensions sont adaptes

    convenablement la culture des utilisateurs

    potentiels.

    Handicaps Les autres dimensions sont adaptes de sorte

    que les handicaps ne soient pas une barrire

    lgalit de jouissance des avantages procurs

    par les TIC.Linguistique Les autres dimensions sont adaptes

    convenablement de sorte que la langue ne soit

    pas une barrire lgalit de jouissance des

    avantages procurs par les TIC.

    Genre Les autres dimensions sont adaptes

    convenablement de sorte que le genre ne soit

    pas une barrire lgalit de jouissance des

    avantages procurs par les TIC.

    Renforcement des comptences de la socit

    civile

    Les facteurs dordre structurel, politique et de

    gouvernance ne font pas obstacle lgalit dejouissance des avantages lis aux TIC.

    Tableau 4. Les dimensions de la fracture numrique

    TIC au service de la reduction de la pauvretPNUD13

    CONCEPTSET DEFINITIONS

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    Il semble que largument soit que la fracture numrique est plus le rsultat que la cause de lapauvret et que les efforts pour rparer cette fracture et augmenter laccs aux TIC, sils

    ne sont pas clairement fonds dans, et subordonns une stratgie plus large de lutte contre la

    pauvret, risquent de distraire lattention et les ressources en ne traitant pas les causes sous-

    jacentes telles que des politiques gnrales injustes en matire de commerce, la corruption, la

    mauvaise gouvernance etc. Dans la prochaine section, nous examinerons laspect crucial de

    la faon dont les TIC devraient tre intgres dans les stratgies de lutte contre la pauvret de

    telle sorte que les deux (TIC et stratgies) produisent leurs effets optimaux.

    Quelles technologies de linformation sont des outils potentiels de rduction de la

    pauvret ?

    Nous discutons dans la prsente section des TIC suivantes : radio, tlvision, tlphone,

    systmes de sonorisation, ainsi quordinateurs et Internet.

    La radio

    Les rsultats imputables la radio en matire de diffusion dinformation utile lattention des

    populations pauvres sont impressionnants. Une des forces de la radio est quelle est partout.

    Par exemple, une enqute rcente ralise sur quinze villages des collines du Npal a trouv

    des radios dans chaque village et les fermiers coutant la radio tout en tant au travail dans les

    champs. Selon une autre enqute, en Zambie cette fois-ci, ralise auprs de 21 000 fermiers

    inscrits dans des forums agricoles soutenus par la radio, 90% des intresss trouvaient utiles les

    missions et plus de 50% dclaraient devoir laugmentation des rendements de leurs rcoltes

    ces missions et forums (Dodds, 1999). Aux Philippines, un programme de partenariat aveclUNESCO, la Danish International Development Agency et le gouvernement des Philippines

    dote plusieurs villages isols de matriels radiophoniques, cela accompagn de formation. Le

    projet est conu de telle sorte que les initiatives et les contenus de programmes manent des

    communauts. LUNESCO constate que le projet a non seulement fait accrotre le commerce

    local et la productivit agricole, mais a galement permis la formation dorganisations civiques

    ainsi quun dialogue plus constructif avec les autorits locales (Courrier de lUNESCO,

    1997).

    En Afrique du Sud, les radios mcaniques qui fonctionnent sans batterie ni nergie lectrique

    sur secteur sont distribus aux villages pour permettre aux habitants dcouter des missionsportant sur le dveloppement. La radio Baygen Freeplay est lun des premiers appareils de

    communication ayant connu un succs commercial employer un systme mcanique comme

    source dnergie. Elle est vendue sur une base commerciale pour le prix approximatif de

    75 USD et plusieurs organisations non gouvernementales sen sont servies intensivement

    comme lment cl de leurs programmes dducation communautaire et de programmes de

    secours aux cataclysmes. A titre dillustration, le National Institute for Disaster Management,

    organe du Mozambique charg de la gestion des catastrophes, a distribu des radios Freeplay

    pour permettre aux victimes des inondations de capter les missions sur les prvisions

    mtorologiques, les questions en matire de sant, les politiques du gouvernement concernant

    les populations dplaces, les parents disparus, les activits de la communaut daide et lalocalisation de mines terrestres. Le gouvernement du Ghana a distribu 30 000 radios Freeplay

    pour permettre aux villageois de suivre les lections.

    TIC au service de la reduction de la pauvret PNUD 14

    CONCEPTSET DEFINITIONS

  • 8/8/2019 Les Technologies de lInformation et de la Communication au service de la rduction de la pauvret (UNDP-APDIP 2

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    Au Npal, une initiative de radiodiffusion numrique via satellite (VSAT) est

    en phase dessai, assurant la liaison avec des rcepteurs de faible cot installs

    dans des villages des campagnes et dans des villages isols. Le programme

    porte sur la sensibilisation VIH/SIDA et offre la possibilit dune liaison

    informatique pour recevoir des contenus multimdia.

    Les projets de radio communautaire montrent comment les communauts peuvent

    sapproprier les TIC pour servir leurs objectifs. Au Npal, par exemple, deux stations de radio

    communautaire fonctionnent avec succs : Radio Lumbini Manigram dans louest du Npal

    et Radio Madan Pokhara dans le district de Palpa. Le comit de dveloppement villageois

    est dtenteur dune licence et un groupe communautaire dtient lautre. Les deux services de

    radio se sont rvls trs populaires. Le nombre de propritaires de rcepteurs radio dans la

    zone couverte a connu une augmentation impressionnante (le recensement fait tat de 68%).

    Les programmes incluent de prcieux messages de dveloppement tels que la sensibilisation

    et la prvention sur le SIDA. La station radio communautaire de Kothmale, au Sri Lanka1accepte de traiter les demandes dinformation formules par les membres de la communaut et

    recherche les rponses sur lInternet pour les diffuser ensuite sur ses ondes.

    La tlvision

    On cite couramment la tlvision pour son potentiel considrable se mettre au service du

    dveloppement. Le rapport du G8 DOT Force livre plus loin certains exemples de lutilisation

    de la tlvision des ns ducatives. Lillustration la plus remarquable de la contribution de

    la TV au dveloppement nous vient certainement de Chine avec sin Universit Tlvise et sa

    station TV agricole. Au Vit Nam, deux universits de la rgion du delta du Mkong travaillent

    avec la station TV locale la diffusion de radio-ateliers agricoles dont les tlspectateurs secomptent par millions.

    Le tlphone

    Le cas trs connu du rseau Gramen de tlphones portables, au Bengladesh, dans lequel la

    Grameen Bank, une organisation de micro-nancement dassise villageoise, met en location

    des tlphones portables cellulaires des membres entreprenants de la communaut, a

    procur des avantages importants aux pauvres. Les tlphones servent la plupart du temps

    changer des informations sur les prix du march, le commerce et la sant. Ils ont gnr des

    ux dinformations qui ont eu pour rsultat de procurer de meilleurs prix pour les produits

    comme pour les intrants, de faciliter la recherche demploi, de rduire les taux de mortalit desbtails et des volailles et de favoriser de meilleurs retours sur les transactions dchange avec

    ltranger. Dans ce systme, par ailleurs, les propritaires de tlphones gagnent des revenus

    supplmentaires en procurant des services de tlphonie aux autres membres de la communaut.

    Un quart des appels effectus sur ce rseau est mettre sur le compte de la population pauvre.

    Pour les villageois en gnral, les tlphones offrent des avantages supplmentaires de nature

    non conomique tels quune meilleure application des lois, la rduction de lingalit, une

    communication plus rapide et efcace en priode de catastrophes et un renforcement des liens

    familiaux et affectifs. Les tlphones ont galement des effets perceptibles et positifs sur le

    renforcement des comptences et le statut social des femmes qui donnent les tlphones louer

    et des familles de celles-ci (Bayes et al., 1999).

    Une tude ralise en Chine rvle que les villages quips de tlphone, qui est en somme

    la technologie de communication la plus basique, ont connu des baisses des prix dachat de

    divers biens ainsi quune variabilit plus faible des prix futurs. Il a t galement observ que

    TIC au service de la reduction de la pauvretPNUD15

    CONCEPTSET DEFINITIONS

  • 8/8/2019 Les Technologies de lInformation et de la Communication au service de la rduction de la pauvret (UNDP-APDIP 2

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    les prix moyens des biens agricoles taient plus levs dans les villages dots de tlphones

    que dans les villages sans tlphone. Les cultivateurs de lgumes disent volontiers que laccs

    au tlphone les aident prendre des dcisions plus appropries en matire de production et

    les utilisateurs dintrants agricoles ont tir prot dun approvisionnement plus uide et able.

    Une meilleure information a galement amlior la perception de certains vendeurs en ce quiconcerne leur facult de marchandage face aux commerants et autres intermdiaires. Enn, les

    tlphones villageois ont facilit la recherche demploi, laccs aux soins mdicaux durgence

    et la capacit faire face aux catastrophes naturelles ; ils ont contribu la rduction des taux

    de mortalit des btails en permettant daccder des conseils opportuns dispenss par des

    agents disponibles en dehors de leur horaires de travail ; et ils sont lorigine de lamlioration

    des taux de transaction des changes extrieurs (Eggleston et al., 2002).

    Les systmes de sonorisation

    Les systmes de sonorisation sont courants en Chine et au Vit Nam o la diffusion publique

    dinformations, dannonces et dactualits est entre dans les habitudes. Une communaut duVit Nam planie dtendre son systme de sonorisation en se connectant lInternet pour

    obtenir plus dinformations utiles diffuser. Les systmes de sonorisation sont plus localiss

    que la radio mais sont techniquement plus simples et moins coteux. Toujours est-il que

    daprs les recherches sur les communauts pauvres, le tlphone et la radio restent les moyens

    dinformation et de communication (daccs direct) les plus importants, pouvant changer la vie

    des pauvres (Heeks, 1999).

    Les ordinateurs et lInternet

    Lordinateur et lInternet sont couramment rendus accessibles aux communauts pauvres sous

    la forme de tlcentres base communautaire. Ainsi que lillustrent les exemples cits dans lerapport et les tude de cas en annexe, les tlcentres base communautaire permettent laccs

    de plusieurs utilisateurs aux ordinateurs et lInternet et constituent les seuls moyens ralistes

    dans ce domaine en faveur des communauts pauvres. Bien que les tlcentres se prsentent

    sous diverses formes, leurs deux lments cls sont laccs public et une orientation de

    dveloppement. Cest cette dernire caractristique qui distingue les tlcentres des cybercafs.

    Bien entendu, un cybercaf peut tre un service utile la promotion du dveloppement par les

    TIC mais la diffrence est cruciale parce que les tlcentres orients-dveloppement intgrent

    le principe daccs avec objectif, celui de raliser un programme de dveloppement.

    Pour atteindre leurs objectifs de dveloppement, les tlcentres assurent des services de portecommunautaire an de dterminer les types dinformations qui peuvent servir promouvoir

    les activits de dveloppement. Le personnel form en informatique des tlcentres font

    ofce de procurateurs des services informatiques dont les membres de la communaut ont

    besoin lorsquil arrive que ces derniers ne sont pas familiariss avec les TIC. Les tlcentres

    peuvent procurer une varit de services bass sur les TIC dont ils peuvent tirer des revenus.

    Il en est ainsi du tlphone, de la photocopie et de limpression, du courrier lectronique

    et du traitement de texte. Lautonomie nancire, qui est bien souvent un objectif auquel

    sastreignent les tlcentres, trouve par l une ressource, bien que selon certains les pauvres

    ne devraient pas avoir payer les services de dveloppement bass sur les TIC et que de tels

    services devraient tre dispenss la manire dun service public, mieux encore, comme un

    service de bibliothque. Les rsultats des expriences des tlcentres sont varis : certains

    ont procur des avantages considrables leurs audiences cibles ; dautres se dbattent avec

    des problmes de connexion tnue et de communauts incertaines. Trs peu ont atteint une

    autonomie nancire durable.

    TIC au service de la reduction de la pauvret PNUD 16

    CONCEPTSET DEFINITIONS

  • 8/8/2019 Les Technologies de lInformation et de la Communication au service de la rduction de la pauvret (UNDP-APDIP 2

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    TIC au service de la reduction de la pauvretPNUD17

    II. STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT ET TIC

    Quel lien existe-t-il entre dveloppement, information et TIC ?

    Il y a un risque que largument en faveur des TIC au service du dveloppement soit utilisavec excs, pour soutenir des projets qui ne pourraient tre justis autrement par des moyens

    plus rationnels. Le danger qui plane est que le concept de TIC au service de la rduction

    de la pauvret perde de sa crdibilit auprs des planicateurs du dveloppement et des

    dcideurs. Nanmoins, le potentiel que revt linformation comme ressource stratgique

    de dveloppement devrait tre gurer comme lment de routine dans le processus de

    planication du dveloppement, de sorte que les gestionnaires de projets saccoutument

    penser en ces nouveaux termes.

    Le moyen le plus facile de tirer des prots substantiels grce aux TIC dans le cadre de

    programmes de dveloppement est de se concentrer sur la re-conception des activits dedveloppement en analysant les problmes dactualit et les conditions contextuelles qui y

    sont lies, et ne considrer les TIC que comme un des ingrdients de la solution. Ce qui

    implique une approche des stratgies de dveloppement pour des systmes et une technologie

    dinformation qui drivent de, et sont intgrs aux autres composantes de lensemble de la

    stratgie de dveloppement. Cette approche est illustre par le schma 2.

    STRATEGIESDE DEVELOPPEMENTET TIC

    Stratgie

    de Dveloppement

    De quelles manires la

    technologie peut-elle

    tre procure ?

    De quelle information

    a-t-on besoin ?

    O va le dveloppement

    et pourquoi ?

    Soutien au

    dveloppement

    Directives de

    dveloppement

    Infrastructures

    et Services

    Besoins et

    Priorits

    Impact et potentiel

    de lInformation et

    de la technologie

    Schma 2. Les liens entre dveloppement, information et TIC

    Dcisions de dveloppement Objectifs et directions Orientation deschangements

    Stratgie dInformation

    - Base sur le dveloppement

    -Oriente-demande

    -Axe sur les applications

    Stratgie de Technologie

    -Base sur les activits

    - Oriente-offre

    -Axe sur la technologie

  • 8/8/2019 Les Technologies de lInformation et de la Communication au service de la rduction de la pauvret (UNDP-APDIP 2

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    STRATEGIESDE DEVELOPPEMENTET TIC

    Il est de rgle gnrale que lapplication des TIC au dveloppement devrait toujours commencer

    par une stratgie de dveloppement. A partir de l, on peut concevoir un plan dinformation

    pour mettre en uvre la stratgie de dveloppement et cest seulement de cette dernire que

    doit d ssibilits offertes par les TIC, il est essentiel de se xer des cibles de dveloppement

    clairs et spciques au contexte, avant de dnir la forme dutilisation des TIC. En outre, ilest prfrable, lorsquon considre la stratgie de dveloppement, de se xer des objectifs de

    dveloppement ascendants, bass sur la demande, plutt que des objectifs en aval bass sur

    loffre, ceci an que les buts soient fonds que une apprciation des besoins des bnciaires

    du dveloppement tels queux-mmes les formuleraient.

    Dune articulation sans quivoque de la stratgie de dveloppement nat un plan

    dinformation. Le plan dnira les ressources dinformation requises pour raliser la stratgie

    de dveloppement. Encore une fois, cette dtermination peut tre place dans le contexte

    des possibilits offertes par les TIC, mais elle ne devrait pas procder dune application pure

    et simple de la technologie. Enn, un plan pour la technologie peut tre dress qui pourraprocurer les ressources dinformation requises pour la ralisation de la stratgie.

    Malgr quune telle approche tombe intuitivement sous le sens, il existe une foule de cas de

    projets de dveloppement lis la technologie qui ont des considrations technologiques,

    projets en aval car bass sur loffre, et qui produisent souvent des rsultats loin dtre optimaux

    pour cette raison.

    La modlisation des liens entre TIC et dveloppement rpond de manire plus approfondie

    aux premires remarques relatives la fracture numrique. Le modle est applicable tous

    les aspects que lon vise traiter par une rsolution de la fracture numrique. Le modle at labor pour faciliter une mise en uvre au niveau de la base en ciblant le dveloppement

    communautaire. Dans ce modle, laccent tait fortement mis sur le transfert de comptences

    la communaut pour que celle-ci, conoive pralablement son propre programme de

    dveloppement assist par les TIC avant dintroduire la technologie (Harris et al., 2001).

    La section suivante comporte la description dun certain nombre dinitiatives de dveloppement

    lies la technologie. Le lecteur pourrait souhaiter porter sa rexion sur la question de

    savoir dans quelle mesure les rsultats de chaque projet tait attribuable au dploiement de la

    technologie ou de la mise en uvre dune bonne stratgie de dveloppement. Les premires

    rexions prsentes ici concernant certains des choix technologiques disponibles soulignentle besoin de faire la lumire sur le dveloppement et les stratgies de diffusion de linformation

    avant de dcider de la technologie adopter. En mme temps que les prochaines sections

    mettent laccent sur les domaines possibles dapplication, il y est fait un bref survol des

    domaines majeurs dapplication des TIC au service de la rduction de la pauvret, preuve que

    la perspective est prometteuse.

    Quelles stratgies de rduction de la pauvret ont t mise en uvre

    avec succs laide des TIC ?

    Diffuser des informations utiles au niveau local

    Dans le cas de la diffusion sur lInternet, les enqutes sur les utilisateurs dInternet et sur les

    prestataires des pays en dveloppement concluent rgulirement que labsence de contenus

    TIC au service de la reduction de la pauvret PNUD 18

  • 8/8/2019 Les Technologies de lInformation et de la Communication au service de la rduction de la pauvret (UNDP-APDIP 2

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    en langue locale et dutilit locale constituent un obstacle de taille au dveloppement de la

    pratique chez les utilisateurs. Sil ny a pas deffort concert pour vaincre cette contrainte,

    la croissance de lInternet dans plusieurs pays en dveloppement risque de se ger dans un

    situation de sous-utilisation (Kenny et al., 2001). Le faible niveau de cration de contenus

    dorigine locale dintrt pour les pauvres constitue un frein au cercle vertueux connu souslexpression deffet de rseau. En effet, en vertu de cet effet de rseau, la croissance de la

    communaut en ligne transforme le dveloppement des contenus de lInternet en proposition

    commerciale et sociale plus attrayante, et les contenus plus attrayants, leur tour, encouragent

    la croissance de la communaut en ligne.

    Dans les Boutiques villageoises dinformation1 de Pondicherry (Inde), lutilisation de la

    langue tamil et de lcriture tamil dans les ordinateurs a t un facteur favorable de taille pour

    toutes les oprations (Sentilkumaran et Arunachalam, 2002). Malgr labsence de protocole

    de reprsentation de la langue tamil dans les logiciels au moment de la mise en uvre, le

    personnel du projet est parvenu dvelopper lutilisation dapplications de Microsoft Ofceen criture tamil. En outre, les applications sont opres en langue tamil avec un clavier

    QWERTY, donc dcriture occidentale, en graphe romain. Les opratrices ( demi lettres)

    ont appris les bons codes de clavier convenant aux caractres tamil et sont entirement

    comptentes pour la saisie de donnes. Le centre de Villianur a produit un certain nombre de

    bases de donnes destines lusage local et qui toutes, sauf une, sont en langue tamil. Les

    centres collectent des informations sur les systmes de connaissance indignes et ditent des

    brochures utiles en langue tamil.

    A part lentre de donnes, il ne faut pas sous-estimer la porte qua eu lutilisation de la

    langue tamil dans la promotion des boutiques de linformation et dans lencouragement delinteractivit et de lengagement entre les divers systmes dinformation qui sont disponibles

    et leurs bnciaires cibles. Les contenus locaux portent sur les informations qui rpondent aux

    besoins des communauts et sont conus en collaboration avec la population locale. Il existe

    prs de cent bases de donnes, dont des pages jaunes rurales, toutes faisant lobjet de mise

    jour aussi souvent que ncessaire. Une base de donnes des allocations gouvernementales sert

    de fentre unique pour toute une gamme de programmes gouvernementaux, ce qui assure une

    plus grande transparence du gouvernement. Dautres contenus pertinents sont procurs auprs

    dautres sources quand ils sont jugs utiles pour la communaut. Des informations pertinentes

    ont par exemple t collectes auprs de dpartements du gouvernement, de luniversit

    agricole Tamil Nadu, de lhpital Aravind Eye et du site Web de la US Navy. Les centres ontorganis des camps sanitaires dans les villages en collaboration avec les hpitaux de la localit

    dans le cadre de programmes de collecte dinformations sur les besoins en services de sant au

    niveau local. Les centres utilisent les multimdia et les mgaphones pour toucher les clients

    analphabtes et publient un journal deux fois par mois en langue tamil dnommNamma Ooru

    Seithi ( les nouvelles de notre village ) qui a atteint une popularit telle quil est devenu

    incontournable pour les dpartements du gouvernement tels que le District Rural Development

    Agency, le Social Welfare Board et le Small Care Industries Centre dsireux de porter leurs

    programmes la connaissance du public (Arunachalam, 2002).

    Le projet Gyandoot, dans lEtat de Madhya Pradesh (Inde) est un projet dintranet dans ledistrict de Dhar pour connecter les cybercafs ruraux qui pourvoient aux besoins quotidiens

    des masses. Le projet couvre les services suivants :

    - un systme dinformation sur le marketing des denres

    - attestations de revenus

    STRATEGIESDE DEVELOPPEMENTET TIC

    TIC au service de la reduction de la pauvretPNUD19

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    - attestations de domicile

    - certicat de caste

    - livret de lOccupant foncier pour les droits et emprunts fonciers

    - courrier lectronique rural en langue hindi

    - rparation des griefs administratifs

    - formes de programmes gouvernementaux divers

    - liste des familles en dessous du seuil de pauvret

    - affaires matrimoniales rurales

    - march rural

    - conseils

    - ducation en ligne

    Cibler les groupes dfavoriss et marginaliss

    Parmi les populations pauvres, les franges dfavorises et marginalises de la socitrencontrent habituellement des obstacles pour ce qui est dutiliser les TIC et en faire bon usage,

    quasiment comme ils en rencontreraient pour lutilisation dautres ressources. Les femmes

    des pays en dveloppement, en particulier, rencontrent des difcults dans lutilisation des

    TIC car elles ont tendance tre plus pauvres, affronter de plus grandes contraintes sociales

    et il y a de fortes chances quelles soient moins instruites ou lettres que les hommes. De

    plus, les femmes utilisent probablement les TIC de manires diffrentes et leurs exigences

    dinformation sont galement diffrentes de celles des hommes. Il est aussi probable que

    les femmes aient moins de possibilit de payer laccs aux TIC, soit parce quelles nen ont

    absolument pas les moyens, soit parce quelles ne matrisent pas sufsamment les dpenses

    du mnage. Les contraintes qui psent sur le temps des femmes ou leur mobilit hors du foyerpeuvent galement rduire leur possibilit daccs aux technologies (Marker et al., 2002). De

    tels groupes ont gnralement besoin dune assistance et dune attention particulires pour

    pouvoir tirer prot des programmes qui ciblent les pauvres.

    Les personnes qui ne comprennent pas langlais constituent galement, sur lInternet, une

    frange marginalise de la socit. Elle est compose de la majorit des populations de

    lAfrique francophone, du Moyen-Orient, de lEurope de lEst et de lAmrique latine. Mme

    lorsque les utilisateurs ont un niveau danglais de base, ils nont pas le cur utiliser des sites

    web dvelopps en anglais seul.

    Parmi les stratgies de sensibilisation des groupes marginaliss de la socit au moyen des

    TIC citons la collecte, la classication, la protection et la commercialisation des connaissances

    indignes par des groupes minoritaires utilisateurs de TIC. Les remdes traditionnels sont

    enregistrs dans des bases de donnes et bncient de protection contre leur utilisation par

    des trangers dsireux dobtenir des patentes. La valeur dune telle pratique est atteste par

    les rgles rigoureuses imposes par le gouvernement du Sarawak, de la Malaisie et de lle de

    Borno en matire de collecte dchantillons oraux dans les forts pluviales o une espce

    particulire darbre promet de produire des substances susceptibles de mener un traitement

    du VIH SIDA. Le rseau Honey Bee, en Inde, rassemble les innovations, les inventions et les

    remdes locaux, les stocke en ligne et aide leurs propritaires obtenir des revenus partir delexploitation de patentes locales et de la commercialisation des inventions. Les bases de

    2 Village Information Shops

    STRATEGIESDE DEVELOPPEMENTET TIC

    TIC au service de la reduction de la pauvret PNUD 20

  • 8/8/2019 Les Technologies de lInformation et de la Communication au service de la rduction de la pauvret (UNDP-APDIP 2

    21/81

    donnes en question contiennent plus de 1 300 innovations. Pareillement, le groupe ethnique

    Kelabit, de Sarawak, qui est lune des plus petites minorits ethniques de lle de Borno,

    enregistrent actuellement leur histoire orale dans une base de donnes des histoires racontes

    par les vieilles personnes. Ils se servent galement dordinateurs pour rassembler leurs

    archives gnalogiques.

    La vente de produits artisanaux sur lInternet par les artisans locaux, qui est une forme de e-

    commerce, permet galement aux acheteurs de connatre lorigine historique et culturelle des

    produits indignes. Les commerants de tels produits retirent dlibrment des objets ayant

    une originalit ethnique les marques permettant didentier les artistes, an de maintenir les

    bas niveaux de prix auxquels ils peuvent obtenir leurs uvres. Donner aux artisans un accs

    plus direct aux dbouchs grce lInternet leur permet de se constituer une clientle et de se

    faire reconnatre comme crateurs dart et de produits originaux. Dans le mme ordre dide,

    on peut dsormais trouver des sites web qui dploient lart aborigne en laccompagnant

    davertissements svres contre lutilisation de modles aborignes sans autorisation,vraisemblablement pour rpondre aux plaintes mises contre les fabricants de T-

    shirt qui plagient librement des modles dart sans se soucier de ddommager les

    crateurs. Il est difcile de dire si ces avertissements sont efcaces, mais le site web a

    au moins le mrite de pouvoir servir dclarer les droits de proprit et dmontrer

    que la cration de modles est prioritaire.

    Environ 80% de la population handicape du monde, qui compte 500 millions de

    personnes, vivent dans les pays en dveloppement. Leur handicap inclut dhabitude

    les difcults qui sont dj les leurs en tant que citoyens (probablement pauvres) depays en dveloppement. Mais linstar de ceux qui vivent dans des endroits isols

    et reculs, ils peuvent probablement tirer beaucoup plus davantages pouvoir faire

    bon usage des TIC. Les efforts pour permettre aux handicaps1 davoir accs aux

    TIC sont sur rail. Au nombre de ces efforts, le dveloppement de la technologie

    adaptative qui est un pr-requis pour plusieurs personnes atteintes de handicaps qui

    ne leur ne permettent pas dutiliser la technologie informatique. Il y est question

    de modications ou damliorations de lquipement informatique de base et des

    logiciels visant offrir dautres mthodes dentre et de rception de donnes.

    Plusieurs de ces modications peuvent tre ralises relativement peu de frais.Certaines modications peuvent tre aussi simples que dabaisser le niveau dune

    table dordinateur, tandis que dautres modications peuvent savrer aussi labores

    que le fait de mettre en place un dispositif denregistrement qui capte les mouvements

    des yeux. Les technologies adaptatives courantes comprennent des programmes qui

    lisent ou dcrivent linformation sur lcran, des programmes qui augmentent ou

    changent la couleur de linformation sur cran ainsi que des dispositifs spciaux

    pour pointer ou enregistrer. Des normes et des directives pour les personnes atteintes

    dinrmits sont prvues pour leur permettre davoir accs au World Wide Web et

    aux documents lectroniques. Le guide daccs au contenu du Web2 labor par

    le Web Accessibility Initiaitve (WAI) reprsente la norme mondial daccs aux

    contenus du WWW.

    STRATEGIESDE DEVELOPPEMENTET TIC

    TIC au service de la reduction de la pauvretPNUD21

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    Promouvoir lesprit dentreprise

    On a dclar que les TIC avaient le potentiel dinuencer les stratgies de gagne-pain des

    petites entreprises et des entrepreneurs locaux dans les domaines suivants :

    - capital naturel opportunits daccder aux politiques nationales dugouvernement

    - capital nancier communication avec les institutions de prt (par exemple

    pour un micro-crdit)

    - capital humain connaissance accrue en matire de nouvelles comptences grce

    lenseignement distance et des processus exigs pour les certications

    - capital social entretenir les contacts en dehors de la communaut immdiate

    - capital physique lobbying pour la mise disposition dinfrastructure de base

    Pour citer un exemple, India Shop est un centre commercial virtuel bas sur Internet et

    vendant de lartisanat indien. Cr par la Foundation of Occupational Development (FOOD), Chennai, India Shop fait appel des commerciaux en ligne chargs de la promotion

    des produits sur lInternet sur les espaces de conversation vocale directe 1 et des listes

    lectroniques. Ces commerciaux travaillent partir dun ordinateur soit domicile soit dans un

    cybercaf et peroivent des commissions sur les ventes quils ralisent. Les commerciaux en

    ligne rpondent des demandes de ventes et travaillent en liaison avec les artisans, changeant

    habituellement plusieurs e-mail avec les clients avant de conclure les ventes. On dnombre

    plus de cent commerciaux qui gagnent entre 2 000 roupies 10 000 roupies par mois.

    Dans le Gujarat, les centres informatiss de collecte de lait qui utilisent la technologie de puce

    intgre contribuent garantir des prix raisonnables pour les petits fermiers qui vendent leurlait aux coopratives laitires. Il tait dusage dvaluer la crme du lait plusieurs heures aprs

    la rception du lait ; les fermiers taient pays tous les dix jours et devaient se er aux calculs

    manuels de la qualit et de la quantit du lait tel que le faisait le personnel des coopratives.

    Les fermiers se plaignaient souvent de ce que lancien systme favorisait les malveillances et le

    sous-paiement, mais de telles accusations taient difciles prouver. La collecte informatise

    du lait permet une plus grande transparence, acclre le processus et garantit aux fermiers des

    paiements immdiats (Banque Mondiale, 2002).

    Chose sre, les entrepreneurs de petite envergure des pays en dveloppement, tout

    particulirement les femmes, ont fait preuve dhabilet exploiter les TIC pour dvelopperleurs entreprises. Un groupe de dames du village de Kizhur (Pondicheerry), par exemple,

    dcidrent de mettre sur pied une petite entreprise de fabrication de btons dencens. Elles

    commencrent en tant que sous-traitantes, mais leur assurance et leur sens de lentreprise

    augmentrent au point quelles ne se contentrent plus du tlcentre local. Grce quelques

    recherches effectues par les oprateurs du tlcentre, elles purent dvelopper les comptences

    ncessaires pour assurer elles-mmes lemballage et le marketing de leur propre marque

    dencens. Ces dames furent rapidement capables de concevoir des dpliants pour leurs produits

    et elles utilisent le tlcentre en toute conance pour aller la recherche de clients encore plus

    loigns.

    3 dsormais conventionnellement appeles personnes les plus astreintes ,

    4 Web Content Accessibility Guidelines.

    5 Chat rooms.

    STRATEGIESDE DEVELOPPEMENTET TIC

    TIC au service de la reduction de la pauvret PNUD 22

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    pour ainsi dire laccs de la majorit des institutions sanitaires et de recherche des pays les plus

    pauvres aux informations scientiques essentielles.

    Les hpitaux Apollo ont cr un centre de tlmdecine Aragonda, dans lEtat dAndhra

    Pradesh, pour assurer des consultations mdicales au moyen des TIC pour la population rurale.Le centre met en liaison les spcialistes de la sant avec les cliniques, hpitaux et mdecins de

    sant de base loigns, an de faciliter le diagnostic mdical et le traitement. Le centre rural de

    tlmdecine dessert plus de 50 000 habitants dAragonda et des six villages voisins. Dans le

    cadre de ce projet, le groupe a construit dans le village un hpital de cinquante lits assurant de

    multiples spcialisations, quip dun scanner CT, dun rayon X, dune unit de soins intensifs

    disposant de huit lits, et dune banque de sang. Lhpital est galement quip pour scanner,

    convertir et envoyer des images numriques aux stations de tl-consultation situes Chennai

    et Hyderabad. Le projet est au service de toutes les familles villageoises un tarif de 1 roupie

    par jour et par famille de cinq personnes.

    A Ginnack, un village isol situ sur la rivire de la Gambie, les inrmires utilisent une camra

    numrique pour prendre des photographies de symptmes faire examiner par un docteur de

    la ville voisine. Le mdecin peut envoyer les photos par Internet un institut mdical du

    Royaume-Uni pour tre examines en profondeur. Les images obtenues au rayon X peuvent

    galement tre comprimes et expdies par le canal des rseaux de tlcommunications

    existantes.

    Dans lAfrique sub-saharienne, lInternet est utilis pour rapporter quotidiennement les cas

    de mningite an dassurer le suivi dpidmies naissantes. Lorsque les seuils dalerte sont

    atteints, il est ncessaire de procder une vaccination de masse et lInternet contribue mobiliser rapidement le personnel mdical et assurer une coordination efcace entre les

    laboratoires et les services spcialiss.

    Toujours dans lAndhra Pradesh, les ordinateurs portables permettent aux sages-femmes

    inrmires auxiliaires dliminer la paperasserie inutile et de saisir les donnes, ce qui libre

    de leur temps et leur permet dassurer des soins aux populations pauvres. Les sages-femmes

    assurent la plupart des services sanitaires travers les vastes tendues rurales de lEtat. Chacune

    dentre elles sert ainsi une clientle mdicale denviron cinq mille personnes habituellement

    disperse dans les villages et sur les hameaux. Elles soccupent dimmunisation, prodiguent

    des conseils en matire de planication familiale, duquent la population aux programmesde sant de la mre et de lenfant et collectent des donnes sur les taux de natalit et

    dimmunisation. Les sages-femmes passent gnralement quinze vingt jours par mois

    collecter et enregistrer des donnes. Munies dordinateurs portables, elles peuvent cependant

    rduire ce temps jusqu 40% tout en augmentant limpact et la porte de leurs actions avec des

    ressources limites (Banque Mondiale, 2002).

    Renforcer lducation

    Lexpansion de lenseignement distance est actuellement dynamise par le besoin urgent

    dliminer lcart qui spare les nations pauvres des nations riches. Selon lUNESCO,

    Organisation des Nations Unies pour lEducation, la Science et la Culture, seulement 3% des

    jeunes gens de lAfrique sub-saharienne et 7% de ceux dAsie frquentent lducation post-

    secondaire, toutes formes confondues. Ceci, compar lensemble des pays industrialiss o

    le taux est de 58% et aux Etats-Unis o il est de 81%.

    STRATEGIESDE DEVELOPPEMENTET TIC

    TIC au service de la reduction de la pauvret PNUD 24

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    Les pays en dveloppement voient dans les investissements consentis aux programmes

    denseignement distance un moyen dinstruire plus de monde moyennant peu dargent.

    LUNESCO et la Banque Mondiale ont signal que le cot de lducation par tudiant dans les

    dix plus grandes institutions denseignement distance du monde, la majorit desquelles se

    trouvent dans le Tiers-Monde, reprsente, en moyenne, environ un tiers du cot pratiqu dansles institutions traditionnelles, pour un mme pays. En Chine, o seulement un jeune sur vingt

    reoit une instruction suprieure, lenseignement distance aide le systme ducatif passer

    du statut dducation dlites celui dducation de masse, la raison tant que les universits

    traditionnelles ne peuvent pas satisfaire la demande. Le China Central Radio and Television

    University compte 1,5 millions dtudiants, dont deux tiers en programmes diplmants.

    Luniversit sadresse des travailleurs adultes. Elle diffuse des confrences sur les ondes et

    la tlvision des heures xes aux tudiants de 2 600 campus rattachs et de 29 000 centres

    dtudes, de mme que sur les lieux de travail.

    Lenseignement distance semble tre une prcurseur naturel de lenseignement en ligne(e-learning), mais les deux ne sont pas identiques. Et la transition du premier type lautre

    nest pas exempte de difcults. Mme la British Open University, qui est une institution

    pionnire en la matire, continue de baser ses cours sur des documents papier, utilisant

    lInternet pour les aspects dappui que revt lducation, comme linteraction entre tudiant

    et tuteur. Lenthousiasme des premiers temps pour lide dune universit virtuelle a t lent

    se concrtiser et le fait est quencore trs peu nombreux sont les programmes diplmants

    entirement accrdits qui soient entirement disponibles en ligne. Certaines de ces difcults

    sont imputables la lenteur des gens comprendre comment les TIC peuvent contribuer la

    pdagogie dans le processus enseignement-apprentissage. Dautres barrires lenseignement

    en ligne sont le temps et le cot de prparation des documents numriques denseignement.

    Lenseignement distance en ligne est mieux adapte aux apprenants adultes et les organismes

    qui ouvrent des universits virtuelles sont dsormais nombreux les servir. La exibilit du

    temps dapprentissage est llment qui attire les adultes qui sont en situation demploi et qui

    ralisent la valeur de lapprentissage vie dans un environnement professionnel changeant.

    La plupart des dveloppements du domaine du e-learning protent vrai dire ceux qui

    sont dj privilgis. Nanmoins, des exemples dapprentissage pro-pauvres dmontrent les

    possibilits offertes ceux qui sont moins privilgis. Phnomne observable de manire

    quasi universelle, les enfants semblent aborder les ordinateurs de faon naturelle. LInde en

    a fait une exprience indite en instituant un nouveau mode dducation appel ducation

    envahissante au minimum . En 1999, Sugata Mitra, de NIIT Ltd. a plac un ordinateur

    personnel quip dInternet derrire un cran de verre install dans le mur de son bureau, cran

    qui donne sur un petit terrain occup par des enfants de la rue. Dans le cadre de ce qui prit le

    nom dexprience du Trou dans le Mur , les enfants apprirent trs rapidement une varit de

    capacits informatiques sans lappui daucun cours du tout. A mesure quun enfant apprenait

    quelque chose de nouveau de lexprience, il le transmettait lenfant suivant. Lexprience a

    t rpte dans une douzaine dendroits et Mitra planie de crer cent mille kiosques visant

    former en cinq ans 100 millions de personnes sachant manier lordinateur.

    Dans lenseignement primaire et secondaire, la radio et la tlvision sont des moyens importantspour toucher la population rurale pauvre. A Mexico, plus de 700 000 lves de lenseignement

    secondaire de villages isols ont maintenant accs au programmeTelesecundaria qui organise des

    classes tlvises avec un programme de cours tldiffus en circuit ferm, de transmissions

    STRATEGIESDE DEVELOPPEMENTET TIC

    TIC au service de la reduction de la pauvretPNUD25

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    VSAT et de tlconfrences entre lves et enseignants. Il ressort des tudes effectues que

    le programme nest que de 16% plus cher par lve bnciaire que dans les tablissements

    secondaires des villes, tandis que les lves protent de ratios lves/ enseignant de loin

    plus rduits. Les lves des campagnes abordent le programme avec des rsultats de tests

    de mathmatiques et de langues considrablement plus faibles que pour leurs camarades destablissements urbains traditionnels, mais au moment dobtenir le diplme, leurs rsultats en

    mathmatiques prouvent quils ont rattrap les lves des tablissements urbains et le dcit

    des rsultats dans les langues est rduit de moiti (de Moura et al. 1999).

    Le besoin daccs lInternet ne doit pas se limiter lenseignement suprieur ou aux

    lves et tudiants aiss. Les bas-quartiers des villes du Brsil en sont, eux aussi, la preuve.

    Le Comit pour la dmocratisation de la technologie de linformation (CDI6) a cr 110

    tablissements des sciences informatiques et de la citoyennet7 autonomes et auto-grs, base

    communautaire, qui fonctionne avec des outils technologiques recycls, une assistance assure

    par des volontaires et avec des fonds trs limits. Les coles du CDI forment chaque anne plusde 25 000 jeunes lves en techniques informatiques, formation qui leur ouvre de meilleurs

    dbouchs, leur procure une meilleure instruction et apporte des changements dans leur vie.

    Le CDI dispense galement une instruction civique sur les droits de lhomme, la non-violence,

    lenvironnement, la sant et la sexualit. Le CDI cite plusieurs cas de participants chez qui

    lintrt pour la scolarisation formelle se renouvelle, qui rsistent lattrait trompeur des gangs

    de drogus et parviennent un regain destime de soi. Par ailleurs, plusieurs diplms de ce

    programme mettent leurs comptences informatiques au service de la communaut dans le

    cadre diverses activits telles que lducation sanitaire et les campagnes de sensibilisation sur

    le SIDA. La plupart des enseignants des coles du CDI sont eux-mmes des diplms de ce

    programme, qui ont opt pour la technologie et souhaitent continuer luvre du CDI dans leurscommunauts respectives. (InfoDev).

    Promouvoir lindustrie et le commerce

    Cest dans la rgion Asie-Pacique que le e-commerce connat lexpansion la plus grande

    qui puisse tre observe dans les pays en dveloppement. Les entreprises de la rgion, en

    particulier lindustrie manufacturire, sont exposes aux pressions exerces par les clients des

    pays dvelopps qui les astreignent adopter des mthodes de e-business. Ils investissent en

    consquence pour tre la hauteur de cette demande. La population dutilisateurs dInternet en

    Chine occupe dj le troisime rang parmi les internautes du monde.

    Il en va de mme de lexpansion rapide du m-commerce (commerce mobile), qui est la

    pratique dachats et de ventes de produits et services par le canal dappareils portables comme

    les tlphones cellulaires ou encore les agendas personnels lectroniques (PDA). Au cours de

    ces quatre dernires annes, le nombre dutilisateurs de tlphones cellulaires dans le monde

    a dpass celui des utilisateurs de lignes xes, passant de 50 millions presque un milliard de

    personnes en 2002. Cette croissance rapide est due aux cots dinfrastructure avantageux pour

    le cellulaire, compar aux cots dinstallation des lignes xes. Dautre part, la seule chose que

    la clientle des rseaux cellulaires ait faire est dacheter un appareil et une carte pr-paye,

    aprs quoi il ne leur reste qu sen servir ds que les premires stations de base sont en place,

    pargns davoir ouvrir un compte post-pay. Lintroduction des communications sans l a

    6 Committee to Democratise Information Technology.

    7 Computer Science and Citizenship Schools

    STRATEGIESDE DEVELOPPEMENTET TIC

    TIC au service de la reduction de la pauvret PNUD 26

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    galement ouvert la voie aux services sans l de donnes dans de nombreux pays en

    dveloppement, cet aspect tant essentiel la ralisation du m-commerce. Si lInternet sur

    tlphone (tlphone xe et tlphone cellulaire) et les TIC continuent de converger, une trs

    grande partie de la plante pourra avoir enn accs lInternet par le canal des tlphones

    et rseaux cellulaires. Les technologies sans l ont ouvert des voies, mme dans des rgions revenus relativement faibles o le systme des cartes pr-payes autorise laccs aux

    communications pour les personnes qui, autrement, ne peuvent pas sabonner en raison de

    problmes de facturation ou de solvabilit. LAsie en plein dveloppement est le leader dans

    le domaine (CNUCED 2002).

    Les principaux domaines de pratique du m-commerce sont la messagerie courte ou SMS 8, le

    micro-paiements, les services nanciers, la logistique, le service dinformation et la gestion

    des relations avec la clientle sans l. La messagerie courte est lapplication de m-commerce

    la plus performante dans les pays en dveloppement o les taux de connexion sur ligne xe

    et daccs Internet en ont fait une solution de remplacement du e-mail. Les oprateursde Chine et dautres pays en dveloppement dAsie sorientent vers le m-commerce, en

    particulier pour lappliquer des services nanciers. Cependant, les difcults en matire de

    paiement lectronique et les considrations de scurit et de condentialit des transactions

    sont des facteurs limitatifs pour la ralisation du m-commerce. Sans doute faudra-t-il attendre

    la troisime gnration des technologies sans l et des appareils portables entirement

    connectables lInternet.

    Les TIC ont t largement vants pour ouvrir la voie sur les dbouchs mondiaux pour les

    producteurs de modeste envergure des pays en dveloppement. Toutefois, les artisans des

    pays en dveloppement qui accomplissent des transactions directement avec la clientle(Business-to-consumer) via lInternet font face dimportants obstacles. Mis part des

    histoires non conrmes, il existe peu de sources permettant dtablir que les groupements

    dartisans ont connu un succs durable dans les transactions directes avec les utilisateurs

    naux. Le e-commerce B2B (Business-to-business) offre les plus grandes opportunits pour

    les groupements dartisans en matire de renforcement des services procurs aux clientles

    commerciales (exportateurs, importateurs, autres organisations commerciales, acheteurs en

    gros ou au dtail etc.). Cette formule a plus de chances de rapporter aux artisans et de leur tre

    plus rentable.

    PEOPLink est une organisation non lucrative qui soccupe dquiper et de former desorganisations artisanales de base dans le monde entier utiliser des camras numriques et

    lInternet pour faire la promotion de leurs marchandises tout en prsentant une vitrine de leurs

    richesses culturelles9. Entre 1996 et 2000, PEOPLink a dvelopp des modules de formation

    et en a fait la base dateliers sur site et dassistance en-ligne pour permettre 55 partenaires

    commerciaux en rapport avec plus de 100 000 artisans de 22 pays de crer des catalogues

    web. PEOPLink offre aux communauts un kit de cration de catalogues numriques montrant

    leurs produits artisanaux et destins tre prsents sur site web. Lorganisation offre dautres

    services comme les rapports de tendances en-ligne, des outils de dveloppement de produits

    et de feedback, de mme quelle assure un appui et des services de logistique tels que le

    recouvrement, la distribution et le traitement des retours. Plusieurs nouveaux mtiers ont t

    8 Short messaging service

    9 http://www.peoplink.org/wto

    STRATEGIESDE DEVELOPPEMENTET TIC

    TIC au service de la reduction de la pauvretPNUD27

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    crs pour des centaines dartisans pauvres des villages isols du Npal. Selon une dclaration

    de la Fondation Rockefeller, qui a command un plan stratgique pour PEOPLink, le

    commerce par Internet est vital pour le dveloppement des artisans et des petites et moyennes

    entreprises du tiers-monde et PEOPLink peut-tre un leader [dans ce domaine] .

    Toutefois, sil ressort de certains rapports que PEOPLink gnre des revenus substantiels

    grce des ventes values entre 50 500 USD par jour, dautres rapports font tat de trs

    bas niveaux de vente. Peu de choses permettent de conclure que ces oprations se soldent

    par la vente dimportantes quantits de produits artisanaux directement aux clients. Daprs

    un rapport du DFID (Department for International Development), le niveau de ventes de

    PEOPLink a t trs dcevant, aucun des producteurs contacts nayant vendu de produits

    sur le site de lorganisation (Bachelor et Webb, 2002). PEOPLink soccupe maintenant de son

    systme CatGen, un logiciel dappui la cration de catalogues en-ligne pour renforcer les

    oprations de B2B.

    Parmi les domaines de e-commerce qui offrent des possibilits gure la promotion et lemarketing du tourisme pro-pauvres, base communautaire. Le tourisme pro-pauvres vise

    faire proter les pauvres des avantages nets gnrs par le tourisme et assurer que la

    croissance du tourisme contribue rduire la pauvret. Il ne sagit pas dun produit ou dun

    secteur particuliers du tourisme, mais plutt dune approche particulire au tourisme. Les

    stratgies de tourisme pro-pauvres offrent des opportunits aux pauvre, en termes soit de gains

    conomiques, dautres avantages en gagne-pain soit de participation aux prises de dcision

    (Ashley et al., 2001). Si lon regarde aux premires expriences, les stratgies de tourisme

    pro-pauvres sont la possibilit de faire pencher lindustrie vers la marge, de multiplier

    les opportunits favorables aux pauvres et de pouvoir recevoir une large application dans

    lindustrie. La rduction de la pauvret grce au tourisme pro-pauvres peut par consquent treconsidrable au niveau local ou de district. En outre, le fait pour le tourisme de ntre pratiqu

    qu petite chelle nempcherait pas limpact sur la pauvret dtre plus important dans les

    rgions isoles (Roe et Khanya).

    Les communauts pauvres sont souvent riches en biens naturels comme les paysages, le climat,

    la culture et la nature sauvage. Le tourisme base communautaire est troitement associ

    lcotourisme et est considr comme un moyen de conservation des ressources naturelles

    et culturelles ainsi que de dveloppement communautaire. Il constitue une pratique base

    communautaire qui saccompagne de contributions et de mesures incitatives en faveur de la

    conservation de la nature et de la culture, de mme quil crer des opportunits de sourcesde revenus pour la communaut. Le tourisme base communautaire apporte au monde

    rural de nouvelles opportunits conomiques. Il offre des possibilits de cration demploi

    et gnre un grand choix dopportunits dentreprise pour des personnes de milieux et de

    comptences divers et dexpriences varies, y compris dans les communauts rurales et tout

    particulirement les femmes10.

    Le tourisme et le e-commerce sont des partenaires naturels (CNUCED, 2001). Le tourisme est

    hautement pourvoyeur dinformations. Durant la phase intermdiaire, le produit touristique

    nexiste sous la forme dinformations (numro de rservation, billet, reu). La valeur ajoute

    par les intermdiaires internationaux, qui ne sont bien souvent que des vendeurs et des traiteursdinformation et qui ne possdent ou ne grent que rarement des infrastructures physiques de

    tourisme, peut atteindre les 30% voire plus, ce qui leur permet de matriser le termes et les

    conditions tout au long de la chane de valeur. Bien ce soit le contenu socio-conomique,

    STRATEGIESDE DEVELOPPEMENTET TIC

    TIC au service de la reduction de la pauvret PNUD 28

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    culturel et gographique qui constitue le produit fondamental du tourisme, il arrive souvent

    quau bout de la chane des intermdiaires qui peroivent leurs commissions respectives, seule

    une petite partie des revenus gnrs reste la destination o le produit est consomm. Le

    commerce lectronique pour le tourisme (e-tourisme) peut dfaire et dsintgrer la chane de

    valeur du tourisme forme par les intermdiaires et ramener les revenus plus prs des vritables

    prestataires dexpriences touristiques. Mais faute dinfrastructures de paiement lectronique,

    qui sont fondamentales pour la conclusion des ventes, ainsi que labsence dinfrastructures

    nancires et technologiques locales qui caractrisent le monde rural et les endroits reculs

    des pays en dveloppement, contraignent rgulirement le commerce lectronique mettre

    en place des liales et des comptes externes, ce qui a pour effet de consolider la dpendance

    lgard des oprations intermdiaires tablies.

    Soutenir la bonne gouvernance

    La cybergouvernance est un domaine dutilisation des TIC qui savre rapidement prometteur pour rduire les dimensions de la pauvret qui ont pour nom limpuissance, la privation

    de parole, la vulnrabilit et la peur. Toutes les fois que les gouvernements nationaux

    ou ladministration locale ont pris des mesures positives pour favoriser la dmocratie et

    lintgration des pauvres, le rle des TIC en matire de facilitation de processus a t dmontr.

    Cela a pour effet de casser les modles traditionnels dexclusion, dopacit, dinefcacit et

    de ngligence dans les interactions publiques avec les autorits du gouvernement (Bhatnagar,

    2002).

    Dans le cadre du projet Bhoomi de dlivrance en-ligne de titres fonciers, dans lEtat du

    Karnataka (Inde), le dpartement des recette scales du Karnataka a mis sur ordinateur 20millions de dossiers de proprit foncire de 6,7 millions de cultivateurs de lEtat. Auparavant,

    les cultivateurs devaient partir la recherche du comptable du village pour obtenir une copie du

    RTC11 qui donne la situation des droits, baux et rcoltes, document ncessaire la ralisation de

    plusieurs tches telles quobtenir des prts bancaires. Retards et harclements faisaient partie

    des pratiques et la pratique qui consiste soudoyer tait souvent incontournable. Aujourdhui,

    pour un tarif de 15 roupies, on peut obtenir une copie lectronique du RTC auprs de lun

    des kiosques denregistrement foncier (les centres Bhoomi) dans presque tous les 200 taluks

    (districts) ou encore dans les kiosques Internet dans les bureaux ruraux dadministration. Le

    logiciel Bhoomi intgre un systme daccs par identication biomtrique qui authentie tous

    les utilisateurs du logiciel daprs leur empreinte digitale. Toutes les transactions effectues aucours dune session sont enregistres. Par ce systme, tout agent est responsable des dcisions

    quil prend et des actions quil accomplit. Auparavant, le traitement des requtes en modication

    des dossiers pouvait prendre des mois et il fallait compter avec la manipulation pratique par

    les agents. Maintenant, les cultivateurs peuvent obtenir un RTC pour toute parcelle de terrain

    ainsi quun extrait de Khata (situation de lensemble des exploitations foncires dun individu)

    en un laps de temps de 5 30 minutes auprs dun kiosque dinformation sur les RTC dans

    tous le siges de taluk.

    Il a t prvu dutiliser les kiosques Bhoomi pour diffuser dautres informations parmi

    lesquelles citons les listes de retraits sans ressources et ceux handicaps, des familles vivant

    10 Voir les Procdures de la Confrence sur lEcotourisme base communautaire en Asie du Sud-Est,

    Thalande, 27 fvrier 8 mars 2002. http://www;org/download/CBT_discussion/CBETconf_summary.dpf

    11 Record of Rights, Tenancy and Crops.

    STRATEGIESDE DEVELOPPEMENTET TIC

    TIC au service de la reduction de la pauvretPNUD29

  • 8/8/2019 Les Technologies de lInformation et de la Communication au service de la rduction de la pauvret (UNDP-APDIP 2

    30/81

    en-dessous du seuil de pauvret, des titulaires de cartes de rduction pour les crales

    alimentaires, et des informations mtorologiques. La raction de la population au niveau des

    taluka t impressionnante. Les kiosques sont assaillis par des queues et 330 000 personnes

    se sont acquittes des frais sans se plaindre. Sollicit de citer un seul facteur qui aurait le

    plus contribu au succs du projet, le responsable a rpondu sans hsitation la volontpolitique .

    Dans lEtat de Kerala, le gouvernement soutient le projet e-shringla de mise en place de

    kiosques dinformation quips dInternet, sur tout le territoire. Le concept a dpass le

    cadre des expriences du gouvernement, avec la mise en place dun service de paiement de

    factures quali, sous le nom