Textes et dessins de Bernard Leblanc-Halmos – ©2011

Les rendez-vous de la « crévolution »

PIÈCE À CONVICTION N°1QUESTIONS DE FINANCE

« Quelques-unes des interrogations sur le socle desquellesil conviendrait d’édifier un mémorial du “survenir”. »

• Avant-proposAprès le massacre de 8,5 millions de personnes durant la guerre 14-18, il y eutles années folles.Après la guerre 39-45 et ses 65 millions de morts, il y eut les trente glorieuses.La descente aux enfers d’une guerre annonce-t-elle le retour aux affaires? Etles deux hécatombes mondiales n’ont-elles été que les moyens les plus avisésde faire marcher le business?Des phases de dégradation semblent en effet indispensables à l’économie.Immanquablement, elles sont suivies de rentables réparations.

Ce que nous subissons à l’heure actuelle comme destructions, que ce soientcelles des anciennes civilisations humaines dites primitives, artisanes oupaysannes, ou celles des sociétés ingénieuses à visage humain, est-ce la« continuation de la guerre par d’autres moyens »?Sommes-nous tenus d’accepter, comme dans les contes et légendes, que lesplus faibles d’entre nous soient sacrifiés au Dieu Moloch en échange d’uneabondante richesse réservée à quelques privilégiés?Devons-nous donc assister sans broncher au sacrifice éhonté de générationsentières de jeunes, non plus « morts sur le champ d’honneur militaire », maisdisparus sur « le champ d’horreur économique »?

Toutes ces questions, et bien d’autres, se posent et se posent encore dans lesecret de nos cœurs. N’appellent-elles pas un droit de réponse?

2

3

DU HAUT DE CETTE PYRAMIDE,40 SIÈCLES DE CORRUPTION VOUS ÉCRASENT.

« Seuls les petits secrets ont besoin d’être protégés. Les grands sont tenus secretspar l’incrédulité du public »— Marshall Mc Luhan.

• La petite délinquanceTandis que les violences gratuites, les destructions de la propriété, les vols, lesactions frauduleuses, les voitures brûlées, les crimes et délits de la petitedélinquance sont très réprimés, la grande délinquance de l’horreur économiquequi consume des pays entiers est acceptée en tant qu’activité légale au-dessusde tout soupçon à laquelle rien, ni personne, ne peut échapper.

• La grande délinquanceLe vol manifeste de milliards de dollars, le crime organisé, la spoliation et lepillage systématique et industrialisé des ressources mondiales, l’épuisementdes sols, des bêtes et des gens, ne sont pas répréhensibles. Ces dévastationsfont marcher les affaires. Business is business. Que les plus forts gagnent etque les plus faibles soient anéantis. C’est la loi. Il faut payer.

Après que les incendiaires ont enflammé le marché, est-il normal (ou mêmemoral !) que les grands brûlés pansent les pertes des pyromanes?Doit-on continuer d’accepter que seuls les petits délinquants soient passiblesde peines, d’emprisonnement tandis que les associations de grands malfaiteursne sont jamais traduites en justice?

« Doit-on laisser les calculateurs électroniques mener la cadence? »

• La grande resquilleUne fois que les États, endettés à mort, ont secouru les institutions bancaires,doivent-ils se laisser dépouiller sans réagir en laissant le champ libre au « flashtrading* », cette machine de guerre financière qui traite les situationshumaines sans humanité?

Il n’y a rien de magique dans les comptes. Cependant des comptes falsifiésfont illusion. Ainsi, on peut confondre ce qui est important avec ce qui ne l’estpas. Ce qui a du prix avec ce qui n’en a pas. Ce qui a du sens avec ce qui estinsensé. Est-ce qu’un être humain a uniquement une valeur marchande?Est-ce qu’une vie (vie individuelle, de couple, de famille, professionnelle,sociale, mondiale, vitale…) est appréciée à son juste prix? Est-ce que les gensdes pays vraiment heureux connaissent leur bonheur? Est-ce que les gensheureux font des histoires? Est-ce que la richesse du cœur est escomptable?Est-ce que seul l’argent compte?

4

ALLIANCEDE L’ONCLE NICSOU ET DES CAPTOUS*.

* FLASH TRADING: transactions éclairs. La technique dite de trading algorithmique estapparue il y a une dizaine d’années. Elle concerne déjà les trois quarts de l’activité boursière.Elle remplace l’homme dans des activités conscientes telles que la recherche d’opportunités,l’examen des offres et des données et l’analyse des tendances. Le tout en moins d’unemilliseconde. Picsou et Rapetous sont associés.

* LES NOMS ONT ÉTÉ CHANGÉSET LES VISAGES FLOUTÉS

AFIN D’ÉVITER D’ÊTRE ASSIGNÉSEN JUSTICE PAR… LA WORLD COMPANY.

5

LES BRACONNIERS DU CARE.

* CARE: mot anglais, (prononcez « caire ») : soin, attention, souci.

« Précaire : étymologie : precarius (latin), « qui ne peut être obtenu que par la prière. »

• La déchéance des droits à la vieLes opérateurs qui spéculent sur la banqueroute et le pillage des pays, et quicontraignent les gouvernements à brader leurs services publics, attendent-ilsqu’on leur ouvre, en retour, des ponts d’or sur lesquels la circulation des fondsde spéculations ne soit nullement entravée?

• Les profits de la précaritéCe que nous vivons de par le monde, ce n’est peut-être pas une crisefinancière ou économique, mais une crise de confiance, de conscience, unecrise morale : on ne peut plus continuer à marcher en laissant le marché nousfaire marcher sans autre but que d’augmenter le profit des uns au détrimentdes autres.C’est un comble : même certains Trèzézés, soudain mal à l’aise, veulent payerplus ou faire des dons pour blanchir leur conscience. Mêmes certainsarmateurs grecs demandent à ce que leur pays modifie la constitution pourqu’ils puissent aider à renflouer les caisses.

L’industrie du « care* » semble devenir profitable. La « care attitude » est-elleà la mode parce que, quand tout est devenu précaire, il ne reste plus qu’àprier pour que les grands financiers, reprenant conscience de leurappartenance au genre humain, recouvrent une responsabilité sociale?

• L’injustice socialePetite et grande racaille

Les bandes de filles et de garçons très jeunes, auteurs de dégradations parvoie de fait ou qui saccagent des voitures, sont-ils irrécupérables? Leur âge necesse de baisser. Les médias qui nous rappellent que cette petite racaille coûtecher à la communauté, que disent-ils à propos des Trèzézés qui mettent laterre entière à feu et à sang. Les images à la télé font peur.Et puis, cela ne veut pas dire que quelques années plus tard, ces anciensjeunes délinquants ne se seront pas amendés ni que tous les jeunes sont dedangereux malfaiteurs de l’humanité. Les gouvernants prétendent que cesdéferlements de violence proviennent d’un manque d’autorité parentale oud’une perte de la morale à l’école ou de l’impuissance de la justice, sansreconnaître que le mauvais exemple vient aussi d’en haut. De l’injustice dessystèmes financiers et de la corruption économique mondiale qui écrasent lesmasses. Qu’en est-il des violences dues à la démence financière de la granderacaille? Tous les commanditaires sont d’un âge canonique. Sont-ilsindélogeables? Peut-on les changer?

Quels sont les véritables rentiers?

La rumeur court que les sans-emplois seraient d’incorrigibles paresseux, desresquilleurs, des administrés profitant de leur misère pour se faire une « rentede situation » sur le dos des systèmes sociaux d’états-providence tropgénéreux et trop laxistes envers ces fainéants.Faudrait-il couper les allocations de ces parasites et les obliger à travailler?Mieux : faudrait-il les rejeter à la mer? Suffirait-il d’indexer la misère des unssur la fortune des autres avec des progressions à 2 chiffres?

6

— C’EST LOIN L’AVENIR?— TAIS-TOI ET FONCE !

« Les hyperriches n’ont-ils aucune dette envers la société? »

• Le vol manifesteAutrefois, du temps des pilleurs de banque, la devise des voleurs qui fracturaientles coffres était : « prends l’oseille et tire-toi ». Aujourd’hui les détrousseurs debanques, les grands argentiers, les truandeurs, n’ont plus besoin de quitterleurs établissements bancaires, ils s’emparent de votre argent et le virentdirectement sur leurs comptes.

Quand les hedge funds* (90 % du marché obligataire) proclament : « Laissez-nous faire : nous allons nous auto-discipliner », pouvons-nous réellementcréditer leurs propos de notre confiance?Les hedge funds sont tenus par d’obscurs et richissimes vieux vampires.Derrière les actionnaires institutionnels se cachent des millions de retraités –bien plus encore dans le futur –, qui entendent préserver leurs revenusamputés par le krach financier de 2008. Des « ponctionnaires » qui, pourprospérer jusqu’à la fin de leur temps, pompent sans vergogne la sèved’entreprises florissantes en exigeant de 15 à 25 % de rentabilité par an. Cejusqu’à l’épuisement du bétail humain et mort clinique des entreprises qui,ainsi rackettées, doivent toujours et encore augmenter leurs performances au-delà du supportable en procédant à des licenciements massifs et à desdélocalisations incompatibles avec la vie sociale.Certes, il est souhaitable qu’une entreprise, pour être viable, fasse du profit,mais peut-elle le faire au détriment des différents acteurs de l’évolution?

7

* HEDGE FUNDS: vous apprendrez toutsur les hedge funds

dans l’encadré page suivante.

BANKSTER – DÉFINITION :TOUTE PERSONNE QUI NE PENSE

QU’À LA PERFORMANCE FINANCIÈRE.

« Est-on en train d’assister sans broncher au casse du sièclesans effraction ni discontinuation? »

HEDGE FUND:SUBTILISER L’ARGENT

EN LE FAISANT PASSER DERRIÈRE LA HAIE.

• TO HEDGE: « mettre une haie pour clôturer son pré ». Expression du turf :« parier pour et contre ». US : « faire la contrepartie ». Hedge-priest : prêtreignorant. Hedge-lawyer : avocat marron.

• HEDGE FUNDS: fonds d’investissement d’un type particulier dont il n’existe pasde définition légale, précise et formelle. Ces fonds sont cachés derrière des« haies ». La traduction littérale en français est « fonds de spéculation », c’est-à-dire institutions financières se livrant à des placements de protection souvent« offshore » contre les fluctuations des marchés visibles. Une telle propositiondevrait les faire pencher du côté des fonds sans risque. Or, au contraire, il s’agit defonds dissimulés, sans transparence et particulièrement risqués ; beaucoup plusrisqués que les fonds communs de placement. Pourquoi? À la différence des fondsd’investissement destinés au grand public, une part importante de ces « hedgesfunds » qui peuvent être investis en actifs « illiquides » ou « complexes » nonréglementés, qui utilisent massivement les techniques permettant de spéculer surl’évolution des cours, à la baisse comme à la hausse. Ces fonds de fond dont lesdétenteurs ne connaissent même pas la composition et dont personne ne saitgrand-chose, même pas les experts, sont constitués de ce qui est appelé : les« sous-jacents »* et sont le plus souvent implantés anonymement, pas vus niconnus, dans les paradis fiscaux occultes. Le summum de la perfection de haut voldepuis que le monde est monde.

• SOUS-JACENTS – définition : qui existent sans êtres manifestés explicitement,c’est-à-dire des genres de magouilles, de trous dans les comptes, le côté sombredes spéculations à outrance.Une économie peut-elle tenir durablement si la transparence est bafouée? Le motmême d’économie ne signifie-t-il pas : « gestion où l’on évite les dépenses inutileset où l’on fait preuve d’une certaine modération »? Normalement les échanges surles marchés devraient pouvoir s’effectuer en pleine clarté. Est-ce le cas?L’hypothèse de la transparence de l’information étant l’une des bases même del’économie libérale, chacun peut-il avoir accès à une information non tronquée, nondéformée? à une concurrence pure et loyale*? Si la concurrence est bafouée et lesens de la modération est oublié, la réelle économie marchande est-elle faussée?

• UN MARCHÉ DE CONCURRENCE PURE ET LOYALE est un marché qui satisfaitcinq conditions : atomicité du marché, homogénéité des produits, transparence desinformations, libre entrée et libre sortie, libre circulation des facteurs de production.

8

☛ Derrière les haies d’horreur

• L’économie des Zinzins*Les hedge funds, autrefois tenus par de petits groupes de financiers,représentent aujourd’hui une part significative des transactions effectuées parde grandes institutions internationales (Zinzin*). Au cours de ces dix dernièresannées, ces groupes, restés discrets, ont enregistré une croissanceextrêmement rapide, quasi paroxystique.Aujourd’hui, on estime que près de 10000 fonds de spéculation seraientopérationnels de par le monde. Ils ne géreraient pas moins de 2000 milliardsde dollars d’actifs, soit une augmentation de plus de 700 % par rapport à1995! Compte tenu de leur importance croissante, ils éveillent des suspicionsquant à leur capacité à déstabiliser les marchés, voire à leur faire courir desrisques systémiques dans le jeu de la finance mondiale, risques qu’aucun Étatou groupes d’États ne pourraient absorber. Les hedge funds demeurentnéanmoins des sources d’investissement excessivement rentable et préférentielpour les Trèzézés** qui préfèrent se dissimuler derrière les haies plutôt qued’apparaître au grand jour.

• L’économie des Trèzézés**Est-il normal que quelqu’un gagnant en une année l’équivalent de 190 ans deSMIC s’arrange pour être exonéré de taxes et pour échapper en partie à uneindispensable contribution à la société? Certains traders ont touché plus d’unmilliard d’euros en pleine crise…

9

DEUX POIDS,DEUX MESURES…

* ZINZIN: définition : « Grand organisme, institution financière qui place une grande partie deses ressources en valeurs refuges, et influe ainsi sur l’évolution du cours de la bourse ».** TRÈZÉZÉ: investisseur très aisé.

• L’argent confisqué aux pauvres gens40 mille milliards de dollars*… Il y a des chiffres tellement astronomiquesqu’on ne sait plus très bien ce qu’ils signifient… Toutefois, ce sont bien40000000000000 de $ qui sont placés à l’abri des regards et des lois dansd’impénétrables paradis fiscaux. De l’argent sale en provenance de traficsd’enfants, de femmes, de drogue et d’armes, des paiements de rançons de lapiraterie internationale, des rackets maffieux, des magouilles économiques etécologiques, et des détournements de biens publics et privés.Sachant que plus d’un milliard et demi d’humains survivent avec moins d’1 $par jour, si ce fabuleux pactole de 40000 M$ (milliards de $) était divisé par7MH (milliard d’Hommes), on obtiendrait la coquette somme de 5714 dollarspar tête d’habitant, vieillards, femmes et enfants compris.

Notre modernité est-elle atteinte de démence arithmétique? Y a-t-il encoredes lueurs de conscience humaine quelque part dans la société?Le capitalisme est-il passé d’un système de petits actionnaires qui investissaientsur des entreprises réelles à un système de grands « ponctionnaires » quispéculent avec de l’argent virtuel, mais dont les désastreuses conséquencessont bien réelles? Faut-il se placer en bourse du côté des grandes fortunes ense désolidarisant de la majeure partie de la population mondiale qui vit avecrien? Le meilleur moyen de faire taire les pauvres n’est-il pas de les rendrecoupables de l’être et de les dresser contre d’encore plus pauvres, des émigrés,des étrangers, des boucs émissaires plus faibles qu’eux afin que, se sentantgrandis, ils ne pensent jamais à relever la tête?Ces plus riches doivent-ils se perfectionner dans l’art d’ignorer les plus pauvres?

10

NICHE FISCALE.

« Si l’épouvante est le but, y allons-nous tout droit? »

LOBBY !COUCHÉ !!!

* En comparaison de cette somme,la dette américaine ne s’élève

qu’à 10 mille milliards de dollars,soit 1428 $ par habitant de la planète

(www.news.search.ch)

• La grande tromperiedes agences de notation*Les experts en analyse financière des agences de notation possèdent le pouvoirsuprême de déclasser des gouvernements afin de mieux racler les fonds de paysdont la note est dégradée. Est-ce cela qu’on appelle développement durable?Avez-vous remarqué que l’Organisme de Notation S & P’s (Standard & Poor’s)qui possède le pouvoir suprême d’abaisser la note de pays entiers, exprime parle simple énoncé de son nom: « Standard et Pauvres », ses ambitions demettre les populations pauvres en coupe réglée? Une autre agence a pour nom« Moody’s » qui signifie en anglais : mal luné, lunatique. De qui se moque-t-on?Bien que les marchés aient souvent tort et que les agences de notation n’aientpas toujours raison, pourquoi nos gouvernements devraient-ils s’agenouillerdevant les pontes de l’économie comme devant autant de papes infaillibles?À propos des notations qui ne prennent pas en compte la qualité de vie dansune région, comment expliquer que de nombreux habitants du Nord del’Europe, à commencer par les Allemands, espèrent passer les annéesheureuses de leur vieillesse en Grèce, en Italie, en Espagne, au Portugal ou enFrance, bien que l’inverse ne soit pas obligatoirement vrai ?Les hommes politiques qui s’occupent avec force de leur réélection, peuvent-ilsencore tenir le choc des multicrises financières à rebondissement en se payantde discours à propos de probable retour à la normale, une fois que les sacrificesencourus auront été consentis et que la reprise sera de nouveau là?

11

QUI EST STANDARD,QUI EST PAUVRE?

* AGENCE DE NOTATION: Une agence de notation est une entreprise ou une institutionchargées de la notation des collectivités (États…) ou des entreprises selon certains critèresdéfinis par une réglementation ou par les acteurs du marché. — Wikipedia.

« L’escroquerie peut-elle durer indéfiniment? »

• L’épuisement de la planète et des gensParfois je suis ulcéré. Je n’en crois pas mes yeux. « Mais ce n’est pas vrai ! ».On me balance des chiffres et moi, j’entends le cri des gens. Toute personnelésée me provoque des sortes de lésions. Les déchirures du tissu social ne melaissent pas de marbre. Je n’arrive plus à me retirer dans une bonne conscience.Les douleurs provoquées par les blessures du monde m’obligent à tenter dereconnaître les zones meurtries et à essayer de me soigner le moral et lemental. J’ai besoin de m’occuper non pas de mon corps physique et individuel,mais de mon corps social et mutuel. C’est un processus naturel. J’éprouvel’envie de me remettre à dessiner, à écrire, à communiquer. Tout comme vous,je me pose des questions. Croyez-vous que ces déchirures des tissus cellulairessociaux qui s’aggravent, soient des événements anodins? Pensez-vous qu’onpuisse accepter, en connaissance de cause et de conséquence, d’appartenir àune civilisation qui a décidé de ne pas reconnaître ses nocivités? Pouvez-vousrelancer la croissance sans vous interroger sur les suites?Les « happy fews » ne semblent ni souffrir de leur position, ni vouloir vieillir, nis’apprêter à évoluer. Ils sont comme anesthésiés.Sommes-nous en train d’accentuer les lois de la pesanteur, avec toujours plusd’écrasement du bas sous toujours plus de privilèges du haut?Quand l’eau vaudra de l’or, quand l’air sera devenu irrespirable, quand lesproduits toxiques ne seront plus détectables et quand la facture de l’écologiesera présentée à chacun d’entre nous, sera-t-il encore temps de « créagir* »?

12

APRÈS L’IMMONDIALISATION,COMMENT RELANCER LA CROISSANCE?

« On oublie souvent qu’à la différence des humains et des animaux,les chiffres ne souffrent pas. C’est là une grosse erreur de calcul.

Est-ce que cela m’est égal? »

* CRÉAGIR : agir en créant des richesses qui ne soient pas que monétaires.

« L’idée n’est pas de sauver les pays insolvables,mais de sauver les pays que la spéculation rend insolvables. »

• La gouvernance mondialeLe G20 sait-il ce qu’il fait ?Fait-il ce qu’il dit ?Dit-il ce qu’il décrète?La haute société prend-elle en considération les petites gens qui habitent lesbas-fonds planétaires?D’après les dernières études des Nations Unies, s’il fallait trouver de l’argentpour éradiquer la faim et la soif dans le monde, la chose serait possible. Lebudget mondial de l’armement étant de 1630 milliards de dollars, un quart àpeine de cette somme permettrait de réaliser le grand dessein du XXIe siècle.Alors, pourquoi ne pas commencer à rogner les budgets militaires? Est-cepour ne pas perdre les sacro-saints emplois que procure cette magnifiqueindustrie ou pour ne pas mécontenter les très gros actionnaires qui ont investidans ce formidable Complexe-Économico-Militaro-Industriel ?Si on ne souhaite pas s’attaquer aux budgets de la guerre, pourquoi dans cecas ne pas s’en prendre au budget mondial de la publicité qui ne s’élève« qu’à » 500 M$? L’ONU estime que seulement 10 % de ce pactole suffiraientà réduire de moitié la faim dans le monde.Qu’est-ce qu’on attend pour devenir humain?

13

« L’Europe est-elle inexorablement l’homme malade de l’Europe? »

• Les incertitudes sur la solidaritéet la solidité de l’EuropeLa balkanisation de la Communauté Européenne est-elle facilitée par le retourà des querelles archaïques entre vieux pays repliés sur eux-mêmes avec desrelents de nationalisme et conduit-elle à son élimination du jeu politiqueinternational?En laissant face à face l’Amérique et la Chine, cette élimination permettra-t-ellede rayer du monde toute velléité de progrès social afin de ne pas donner demauvaises idées aux autres continents?

• La fin de la RépubliqueUne fois les caisses de l’État vides, la République* sera-t-elle mise à genoux?Les créanciers pouvant racheter à bas prix les services publics, l’État n’auraplus les moyens de répondre aux besoins fondamentaux de sa population :

• besoin d’éducation (les enseignants ne sont déjà plus payés àleur juste valeur)• besoin de protection (la police, la justice, l’armée sontdélocalisées, dégradées, et privatisées)• besoin de vivre ensemble (la montée des haines partisanesélargit la fracture entre les élites de la nation et les masses)• besoin d’un gouvernement (l’administration fiscale est incapablede rapatrier les sommes escroquées).

14

JOUER L’EUROPE AU CASINO.

* RÉPUBLIQUE: étym. (latin) Respublicade res : « chose » et de publica : « publique ».

Le mot république signifie donc : « bien public »,en opposition à « res privata » : « bien privé ».

Si les biens publics sont privatisés, il va de soi que la notion de bien communsera rapidement effacée de la mémoire collective et que, par-dessus le marché,la République risque d’être renversée sans que personne ne s’aperçoive decette disparition. Resteront un pays désindustrialisé et en triste état, uneéconomie dénaturée et des entreprises déshumanisées, une culture déracinée,des paysages dévastés, des zones urbaines désurbanisées et des campagnesdéruralisées, des animaux élevés hors-sol, une école déscolarisée, une justicequi n’a plus le droit de mettre son nez dans les magouilles économico-politico-financières, une police de moins en moins policée, une armée remplacée pardes milices privées… Qui osera alors s’en plaindre?

Le nouveau totalitarisme du « tout-marchandisable »

Le fascisme étant le mépris de la démocratie, les puissances d’argent ont-ellesd’ores et déjà comme inavouable but de guerre la disparition de la démocratie?Les petits porteurs, les sans-grades, les sans-le-sou, les salariés les plusmodestes et les retraités, les malades, les faibles… doivent-ils être considéréscomme des encombrants juste bons à jeter à la décharge publique?Les hyperriches vivant dans les hautes sphères du beau monde ont-ils encoreles moyens de s’intégrer ou doivent-ils augmenter la hauteur des murs pourcomplètement s’isoler? Tous les murs, à la longue, finissent par s’effondrer :mur de l’Atlantique, du nazisme, du bolchevisme, de Berlin… Pourquoi pas,bientôt, celui de la rue du capitalisme (Wall Street)?Les solutions totalitaires sont-elles durables? Endurables? Soutenables?Viables? Insensées? Complètement déraisonnables?

15

PLUS ON MET DE GENS SUR LA TOUCHE,PLUS ON PEUT PRIVATISER, ET VICE VERSA.

« Est-il utopique de penser qu’un jour, toutes les populations mondiales,ensemble et en même temps, pourraient d’un commun accord

se donner rendez-vous sur la grande place de la libération? Non? »

• Ubi et OrdiLes indignés de Tunisie, d’Égypte, de Libye, de Syrie, de Grèce, d’Espagne,d’Italie, de Grande-Bretagne, d’Israël… toute une jeunesse unie, non pas pourdes festivités musicales, sportives ou pour des JMJ, mais pour manifester uneexigence de dignité, de justice sociale, d’égalité de droits et des chances, pourune solidarité intergénérations, interâge, interreligieuse, interculturelle,intercommunautaire… dans la non-violence… ne sont-ce là que des prémicesd’un mouvement qui va s’étendre à l’ensemble des populations interconnectées?

L’Ubiquité, autrefois réservée à un Dieu omniprésent, partout et tout le temps,Dieu qui voit tout, qui connaît tout, a été démocratisé avec l’arrivée del’ordinateur. Chacun vaut tous les autres. Chacun voit tous les autres.Avec l’ordinateur, l’intelligence collective nous est servie sur un clavier. On separle par-delà les frontières entre voisins de planète! En temps réel. Lespropositions fusent. Les despotes ont plus de difficultés à se cacher. Mêmederrière leurs haies. On va déjouer leurs manigances. Tout finit par se savoir.J’admire le courage civil de ceux qui s’entraident, s’informent et setransforment. L’énergie renouvelable, c’est nous! La richesse vient des indignés.Nous, ensemble et avec transparence et modération. Nous, au nom de la viequi nous unit. Nous, les connectés, somme en train de « crévolutionner* ».

16

DEPUIS LE DÉBUT DE LA DÉMOCRATIE,JE RÊVAIS D’AVOIR UN ORDI.

* CRÉVOLUTIONNER: créer l’évolution.

• Quelques contrevéritésdifficiles à déjouerLors d’une conversation dans un dîner en ville, dès que les riches sont mis encause, quelqu’un va immanquablement répliquer à la cantonade, non sans uncertain mépris : « vous êtes donc l’un de ces gauchistes qui veulent prendrel’argent aux riches? », alors qu’il s’agit moins de « prendre l’argent là où ilest » que d’obliger chacun, en tant que simple contribuable à participeréquitablement. Et vous, pensez-vous que :• De tout temps, les riches ont vécu aux crochets des pauvres et on n’y peutrien changer.• Ceux qui ont la bonne place, doivent la garder ! Les autres, qu’ils sedébrouillent !• Il est impossible de remplacer sur le champ les produits toxiques, qu’ilssoient alimentaires, pharmaceutiques, nucléaires, bancaires, médiatiquesmême si ces substances se révèlent être des nuisances définitives.• Nous sommes incapables de substituer aux gouvernements malsains despouvoirs plus sains, plus humains et plus vivants.• Le grand public est par définition une masse ignorante. C’est pour cettesimple raison qu’il faut s’abaisser à son niveau par voie de presse de caniveauet de télé « médiocratique ».• Nous, les hommes, sommes plus friands de guerre économique que de paixcréative.• L’humanité n’est pas capable de tirer les leçons de l’Histoire.• La croissance contre nature est le fondement de tout.

17

COMBIEN DE SIÈCLES ENCOREALLONS-NOUS

SUPPORTER NOS TYRANS?

« Il est de vieux principes qui nous coûtent très cher. »

• Nous sommes plus attachés à l’accumulation de richesses pour une poignéede privilégiés qu’à l’extinction de la pauvreté pour le plus grand nombre.• On n’y peut rien. On n’y connaît rien. On est insignifiant.• Si un pays comme la France devenait un paradis fiscal, une blanchisseriepour argent sale, nos dettes seraient vite remboursées et nous serions sauvés.• Nous sommes des primates supérieurs, maîtres et possesseurs de la nature,et nous avons tous les droits sur elle.• Selon cet autre principe qui se propageait avant les révolutions de la Dignité :« Les Arabes supportent sans broncher la dictature. C’est dans leur sang. C’estmieux pour eux, le peuple se laisse tondre comme un mouton et lorsque lesrégimes changent, la tonte s’amplifie. »

« L’inégalité est un problème plus grave pour un État que la pauvreté » — Confucius.

• Contre nous de la tyrannie!Mais dites-moi, les citoyens, même les Trèzézés, ceux qui ne s’acquittent plusde leurs contributions à l’impôt et qui refusent de participer à la vie en société,ne devraient-ils pas être déchus de leurs droits civils, de leurs nationalités etêtre reconduits aux frontières? Renvoyés dans leurs places offshore?J’ai demandé la semaine dernière à un ami « Trèzézé », alors que j’étais entrain de lui montrer ce dossier, s’il payait ses impôts dans son pays. En touteintimité, il m’a répondu qu’il répugnait à frauder le fisc. La France, m’a-t-il dit,a contribué à ma réussite. Étant d’origine modeste, je me dois d’aider lesgénérations suivantes à s’en sortir.Et il a ajouté : « Je me sens redevable envers la société dans laquelle je vis. Larichesse est une valeur réelle et non virtuelle. Si elle est fausse et démonétisée,nous sommes foutus. »

18

— ILS NOUS REGARDENTPARCE QU’ILS VONT NOUS PRENDRENOTRE LAINE ET NOTRE VIANDE…

— OH, TOI ET TA THÉORIE DES COMPLOTS !

Tous les nantis ne cherchent pas à anéantir les démunis.Tous les banquiers ne rechignent pas à lever le secret bancaire.Toutes les institutions ne sont pas des pilleurs d’épaves.Tous les patrons sont loin d’être des profiteurs (la moyenne des revenus despatrons français est de 4000 € par mois).Tous les footballeurs ne sont pas surpayés.Tous les politiciens ne sont pas des « pourriticiens » qui veulent faire déchoirde leurs droits les pays qu’ils représentent.Tous les économistes ne sont pas ignorants de la chose humaine ni de lanécessité de bien évoluer ensemble.Tous les riches ne sont pas cyniques et immoraux.Tous les gens de chiffres ne comptent pas que sur les chiffres.Tous les gens de marketing ne croient pas que « Greed is good ».Tous les financiers ne jouent pas à des jeux d’argent.…

La différence entre les riches et les pauvres

Les pauvres ne veulent jamais être plus pauvres, même au détriment desriches. Les riches veulent toujours être plus riches, même sur le dos des pluspauvres s’il le faut. Mais les uns et les autres ne sont pas tout blancs ou toutnoirs. La vie actuelle, plus que jamais, fait des arcs-en-ciel.

ALORS, QUAND ALLONS-NOUSNOUS SERRER LES COUDES

ET NOUS RETROUVERENTRE GENS DE BONNE VOLONTÉ?

19

• Dernières questions brûlantesd’actualité en guise de conclusionFaut-il uniquement s’indigner?Comment pouvons-nous produire :Une réalité respirable?Une eau potable?Une monnaie valable?Une communauté humaine honorable?L’avenir, c’est par où?Les hommes d’affaires, ces nouveaux chefs de guerre, ont-ils définitivementenvahi le monde? Si oui, n’y peut-on rien changer? Doit-on marcher avec lemarché? C’est comme ça, pas autrement? Doit-on faire totale obédience auxdieux de la Finance? Aucune autre alternative possible à la démence?

Ou reste-t-il d’autres progrès à réaliser?

• Des progrès qui soient humains et qui ne servent pas uniquement à accroîtrela rentabilité des machines à broyer?• Des progrès qui nous permettraient de ne pas avoir honte des lendemainsque nous nous apprêtons à vivre?• Des progrès qui mettraient fin aux pratiques sacrificielles d’une économiecontre nature?• Des progrès qui promulgueraient l’arrêt des condamnations à l’impuissancede la plus grande partie des populations mondiales?

20

CIEL

ESSENTIEL

FIEL DÉMENTIEL

SUPE

RFICIEL

CIRCONSTANCIEL

ARTIFICIEL

MIEL

CHACUN ESTUNE TABLE D’ORIENTATION HUMAINE

POUR TOUS LES AUTRES.

« L’humanité est à un croisement :un chemin mène au désespoir, l’autre à l’extinction totale.Espérons que nous aurons la sagesse de savoir choisir »

— Woody Allen.

• Des progrès qui s’accompliraient avec tous nos partenaires vitaux : minéraux,végétaux, animaux, rivières, mers et océans, sols et sous-sols… sous tous lesclimats?• Des progrès qui redonneraient espoir à tous les déclassés, les délaissés, lesmis au rebut de la société?On arrive bien, parfois, à finir une guerre, à déclarer une amnistie, pourquoin’arriverait-on pas à inventer une civilisation qui soit heureusement viable? Dans un prochain dossier « Optons pour la crévolution* », je vousconcocterai quelques réponses créatives avec dessins à l’appui.Si vous avez des idées, j’en suis friand pour illustrer mon propos.Il est temps de créagir.

21

DÉTRUIRE OU CRÉAGIR,NOUS POUVONS CHOISIR !

* CRÉVOLUTION, CRÉVOLUTIONNAIRE, CRÉAGIR : trois néologismes que j’ai dû mettre àjour pour exprimer une façon toute particulière d’évoluer, consistant moins à évoluer enajoutant de la crise à la crise, et moins encore en fomentant des révolutions toujours suivies decontre-révolutions, mais en optant pour une forme d’intelligence collective et créative.

« Des événements, des cris, des images, des actes de courage,ensemble, vous et moi, nous et eux, créagissons! »

• Les pièces à conviction de la crévolution

22

Cette première « pièce à conviction » que vous venez dedécouvrir à l’écran (Question de finance) sera suivie d’autrespièces dans la même veine.Elles sont en cours d’élaboration :

• Optons pour la crévolution• Augmenter la créactivité de la géniale box• Crise, création et crévolution• Etc. (si vous êtes preneur, bien sûr)

Ces pièces seront disponibles sous deux formes différentes.

☛ En offre gracieuse à télécharger et à diffuser :

http://www.b-leblanc-halmos.com/5-mortsfinance.html

La pièce à conviction au format pdf que vous avez sous lesyeux (images en basse définition), à diffuser à votre guise.

☛ En offre paisibleet sur papier en impression haute qualité :

PAYER: ce verbe, étymologiquement, signifie: « faire la paix ».Si vous désirez que de petites sources d’exception culturellecomme la nôtre puissent continuer à exister, contribuez àfaire vivre notre entreprise de microédition par l’achat delivres et de documents.

En ce sens, une commande de la pièce à conviction: « Mortspour la finance » vous permet de recevoir une ou plusieursversions imprimées couleur, haute qualité, au prix paisibleet contributif de 17 € l’unité - sur le lien suivant :http://www.b-leblanc-halmos.com/5-crevolution.html

☛ Visite de notre boutique:

Visitez notre boutique et commandez nos livres en direct,du producteur au consommateur :http://www.b-leblanc-halmos.com/2a-portaillivres.html

Si vous avez de belles et bonnes idées pour nous promouvoir,n’hésitez pas. D’avance merci.

© Octobre 2011Textes et dessins : Bernard Leblanc-Halmos – http://b-leblanc-halmos.com

Infographie et mise en pages : J-C. Delestras