Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

443
POUDRES ET SALPETRES DU SERVICE DES POUDRESET SALPÊTRES, GAUTHtËR-VJLLARS ET FILS, !MPRIMEUHS-).IRRAH{E.S DU BUHEAU DES LONGITUDES, DE L'ÉCOLE POLYTECHK.tQUÈ, Quai des Grunds-Augustins, 55.' MÉMORIAL DES PUBLIÉ PAR LES SOINS AVEC L'AUTORISATION DU MINISTRE DE LA GUERRE. TOME CINQUIÈME. PARIS, r PARIS. ~-< y' 1892 (Tous droits rciiervps.)

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POUDRESETSALPETRES

DU SERVICEDESPOUDRESET SALPÊTRES,

GAUTHtËR-VJLLARS ET FILS, !MPRIMEUHS-).IRRAH{E.S

DU BUHEAU DES LONGITUDES, DE L'ÉCOLE POLYTECHK.tQUÈ,

Quai des Grunds-Augustins, 55.'

MÉMORIAL

DES

PUBLIÉ PAR LES SOINS

AVEC L'AUTORISATION

DU MINISTRE DE LA GUERRE.

TOME CINQUIÈME.

PARIS, rPARIS. ~-<y'

1892(Tous droits rciiervps.)

Page 2: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

V.–I"')'ARTfK. 1

POUDRESET SALPETRES

MÉMORIAL

DES

Page 3: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

)8275. PARIS. IMPRIMERIE GAUTHiER-VtLLAHS ET FILS,

QUAIDES GRAXDS-AUGLST)!<S,55.

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PREMIÈRE PARTIE.

DOCUMENTSTECHNIQUES.

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NOTE SUR LES NOUVELLES POUDRES DE GUERRE BN. 7

NOTE

PUBLIÉE PAR ORDRE DU MINISTRE DE LA GUERRE

SUR LES

NOUVELLESPOUDRESDEGUERRERN,

DITES SANS FUMÉE,

MISES A LA DISPOSITION DE L'INDUSTRIE PRIVÉE.

Une note, en date du 25 juin 1800, insérée dans le tome III du

Mémorial des poudres et salpêtres (p. g), a fixé la date de

la découverte des nouvelles poudres de guerre sans fumée et pré-

cisé le caractère de cette découverte.

En présence des renseignements erronés et contradictoires pu-

bliés depuis lors, tant en France qu'à l'étranger, il ne paraît pas

inutile de rappeler les conclusions de cette note.

Elle a montré que c'est à la fin de l'année )884 qu'une méthode

générale, fondée sur l'emploi des explosifs azotés sous forme col-

loïdale et permettant de régler le mode de combustion de ces ex-

plosifs et de l'approprier,à une arme de calibre déterminé, a été

trouvée au Laboratoire central des poudres et salpêtres; 'que les

premiers résultats de tir ont été signalés au ministre de la guerre

le a3 décembre 1884; que le type de la poudre du fusil modèle

1886, conservé jusqu'ici sans modification, a été établi dans les

premiers mois de l'année i885; que ce type a permis d'accroître

notablement, pour les mêmes pressions, les vitesses qui pouvaient

être pratiquement réalisées avec la poudre noire, et que des avan-

tages balistiques du même ordre étaient désormais acquis dans

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NOTE SUR LES NOUVELLES POUDRES DE GUERRE BN.8

tous les types de bouches à feu par la nouvelle méthode générale de

préparation des explosifs azotés.

L'importance, universellement reconnue, de cette découverte

avait provoqué, de toutes parts, des recherches ayant pour but soit

de reproduire ou d'imiter la poudre française, soit d'établir des

types de poudre possédant des propriétés équivalentes.

C'est seulement dans le courant de l'année 1880, que divers

types de poudre, plus ou moins satisfaisants, dont la fabrication

paraissait d'ailleurs à peu près fondée sur la méthode générale du

Laboratoire central des poudres et salpêtres, furent présentés aux

fabricants d'armes et de munitions de France et de l'étranger.

Cette circonstance créait au département de la guerre une si-

tuation des plus délicates.

La loi du t5 août i885 a, en effet, autorisé en France la fabri-

cation et le commerce des armes de guerre, même des modèles

réglementaires. De grandes sociétés industrielles ont établi de vé-

ritables ateliers de construction d'artillerie et sont devenues les

fournisseurs de plusieurs gouvernements étrangers.

D'après la législation existante, ces sociétés ne peuvent rece-

voir que du gouvernement français les poudres nécessaires pour

l'épreuve des bouches à feu des divers modèles. Si donc il était

prouvé que leurs concurrents étrangers disposent de types de pou-dres sans fumée ayant une certaine analogie avec la poudre fran-

çaise, il paraissait équitable, pour éviter de mettre les industriels

français dans un état ~d'infériorité manifeste, de leur fournir des

types comparables à ceux dont on faisait usage à l'étranger.

Il ne pouvait être question de livrer, sous quelque prétexte que

ce fût, les types de poudres sans fumée des modèles réglemen-

taires en France. Pour y suppléer dans la mesure du possible, le

gouvernement français a mis en vente, dès le début de l'année

i89o ('), soit pour l'épreuve des armes, soit pour l'exportation,

au prix relativement peu élevé de 9fr, 5o par kilogramme, de nou-

velles poudres de guerre à canon et à fusil, dites BN. Ce sont des

poudres à grande puissance balistique, mais qui n'ont pas la

même composition et les mêmes qualités que les types réglemen-

taires.

(') Arrêté du ministre des finances en date du 2~ janvier i8go.

Page 7: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

NOTE SUR LES NOUVELLES POUDRES DE GUERRE BN. 9

De plus, et pour satisfaire à des demandes instantes de quelquesfabricants d'armes, le gouvernement français a consenti à fabri-

quer et à fournir à ~'industrie privée, dans les mêmes conditions

que les poudres BN, les types de poudre sans fumée dont la fabri-

cation courante à l'étranger pouvaitêtreauthentiquement établie.

Mais il décline, bien entendu, toute responsabilité quant à la con-

servation de ces produtts et à leur mode d'action sur le métal des

armes; cette réserve vise tout spéciatcmentles poudres sans fumée

à base de nitroglycérine.

Le département de la guerre ne croit pas possible de donner

plus ample satisfaction aux besoins de l'industrie française. En al-

lant au delà, il risquerait de compromettre les intérêts de la dé-

fense nationale et de contribuer d'une manière efficace au progrèsdes artilleries étrangères.

Les fabricants d'armes et de munitions de guerre continueront

d'ailleurs de trouver auprès du service des poudres et salpêtres,

pour l'étude des types de poudre appropriés aux diverses bouches

à feu, le concours le plus empressé.Les tableaux ci-après font ressortir les progrès réalisés, par

rapport aux anciennes poudres noires ou brunes, par l'adoptiondes nouvelles poudres BN.

Page 8: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

10 NOTE SUR LES NOUVELLES POUDRES DE GUERRE BN.

1

CHARGES. VITESSES. PRESSIONS.

CANONDE 5y"'A A TIR RAPIDE.

Projectile :a''e,720.V..

ké m hPoudre bruneC, 0,930 6jo°' 2600

Poudre EN. 0,460 655 2600

CANON DE 90'°° MODÈLE 1877.

Projectile cylindrique de 8~.

V.5.

h? m tsPoudre noire C, 1,900 ~5om

;8oo

Poudre brune C, 1,900 46f) 1~80

Poudre BN. 0,860 12~0o

Poudre BN. i,o5o 5o4 2262

CANONDE 10*°*MODÈLEl8~5 M.

Projectile de t~V..

kg m kgPoudre noireA~ 4,5oo 5oo 2380

Poudre prismatique brune. 4,500 506 in20

Poudre EN. 2,~00 536 ig5o

CANONDE 120'°".

Projectile cylindrique de 25'g.Vol.

k~ m hpPoudre prismatique brune. 16,5oo 666

ID2850

k¡;

Poudre BN. 9,450 ~n 2~60

Poudre BN. 9,65o ~2~ 265o

Poudre BN. 9,800 2~90

CANONDE f~° NODKLEl88f.V..

~6 m k;Poudre noire A~ 13,700 596 2230

Poudre prismatique brune. '4 633 2520

Poudre BN. 7 633 2010

Poudre BN. 6,500 6~5 2420

Page 9: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

NOT)'; SU" t.ES KOUVEf.f.ES POUDHES DE CUEttRE BN. t [

Poudre prismatique brune. 19

kg66o 2~0~4.t-

PoudrcBN. 14 i40 2400

Poudre BN. i4,5oo ~60 26~0

CANONDE i55°"°.

Poudre noire SP, 8,~5o 45o

DI2000

kg

Poudre prismatique brune. 9 ~5~ i~oo

PoudreBN. 5 453 990

Poudre BN. 6 523 i~5

CANONDE 24"°'MODELE 188~.

Poudre prismatique brune. 62 68~

m2600

tB

Poudre Br< 33,200 66o. '6~o

Poudre BN. 34,200 723 255o

CANONDE 32*° MODÈLEt8';o-84.

Poudre prismatique brune. 129h~ GtGM

26oo

PoudreHN. 66 693 2580

Poudre noir'eA; n8t~

5o~

m20t5

Poudre prismatique brune. 182 6ti 2100

Poudre B~ 84 613 2029

Paris,i"marsi8g2.

l

CHARGES.

I

VITESSES. PRESSIONS.

CANONDE t5"" DE 36 CALIBRES.

Projcctilede~o~.

kg m hs

Projectile de 4okg.Y~.

kS ni kg

Pro)cctiiedet44'

m k

Projecti)ede3/j5'v.

CANONDK 3/)"° MODELEl8'JO-8i}.

Projectile de 420~.

v..

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VIEILLE.ta

NOUVELLESRECHERCHESSURLU

FONCTIONNEMENTDESMANOMÈTRESCRUSHERS;4

PARM.VIEILLE,

Ingénieurdespoudresetsatpètres.

INTRODUCTION.

L'évaluation des pressions développées par les matières explo-sives est généralement obtenue, aujourd'hui, à l'aide de mano-

mètres spéciaux, qui utilisent les déformations permanentes quesubissent les métaux sous l'action de forces énergiques.

Le manomètre actuellement réglementaire en France est celui du

capitaine Noble, dit /?t<x~o/?!<e c/'M~e/

Dans cet appareil; un petit cylindre de cuivre, de 8" de dia-~

mètre et t3°"° de hauteur, est écrasé entre une enclume fixe et la

tête d'un piston mobile dont la base, de section connue (1~ en gé-

néral), est soumise à l'action des pressions explosives. L'écrase-

ment observé sert de mesure à la pression.

Nous avons montré, M. Sarrau et moi ('), dans des recherches

antérieures, qu'il était toujours possible, par un choix convenable

des masses des pistons, d'obtenir un fonctionnement de l'appareildans lequel la valeur de la pression se déduit immédiatement de

l'écrasement observé, lorsqu'on connaît la loi de résistance du cy-

lindre.

(') /t~e/m. poudr. salp.: 1 356.

Page 11: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FONCTIONNEMENT DES MANOMÈTRES CRUSHEXS. i3

En particulier, pour toutes les poudres susceptibles d'être uti-

lisées dans les armes, les appareils actuellement réglementaires en

France sont établis dans des conditions telles qu'il y a sensiblement

équilibre, pendant toute la durée du développement de la pression

et, à fortiori, au moment de son maximum, entre la résistance du

cylindre.et la pression motrice.

Reste à évaluer cette résistance, c'est-à-dire la pression maxima

que le cylindre est susceptible de supporter, à chaque degré d'é-

crasement, sans déformation nouvelle.

Comme la résistance du cylindre croît d'une façon continue

avec l'écrasement, on voit que cet écrasement peut servir de me-

sure qualitative à la résistance et à la pression à laquelle elle fait

équilibre.Dans un grand nombre de recherches balistiques, cette compa-

raison qualitative des pressions est suffisante et leur valeur absolue

importe peu.La réception des poudres de guerre, par exemple, s'opère par le

tir comparatif, dans des conditions identiques, des poudres pré-sentées en recette et d'un lot de poudre type, dont le bon fonc-

tionnement a été reconnu par de longues et minutieuses expé-riences. Ce sont les pressions produites par cette poudre, quelle

qu'en soit la valeur absolue, qu'il s'agit de ne pas dépasser dans le

tir des lots nouveaux, et il suffit que l'appareil de mesure fonctionne

correctement dans le canon pour que, de l'identité approchée des

écrasements observés avec les divers lots de poudres, on puisse

conclure à l'identité des pressions et à l'égale sécurité de leur em-

ploi dans une même arme, ou même dans des armes établies dans

les mêmes conditions de résistance.

On conçoit donc que toute table dite de tarage, qui attribue

à la résistance des cylindres des valeurs régulièrement croissantes

avec l'écrasement, puisse être substituée aux écrasements eux-

mêmes, en vue de cette évaluation qualitative des pressions.C'est le rôle que remplit la table de tarage actuellement régle-

mentaire en France. Cette table donne, en regard des écrasements

des cylindres croissant de en –j de minimètre, des nombres

qui sont de l'ordre de grandeur de la résistance des cylindres, mais

qui ne la mesurent pas en valeur absolue.

Il est au contraire une catégorie de recherches dans lesquelles la

Page 12: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

VIEILLE.'4

connaissance de la valeur absolue des pressions devient indispen-sable c'est dans l'étude des armes nouvelles, dont les conditions

de résistance sont calculées par les théories du frettage et de la ré-

sistance des matériaux, au moyen de données expérimentalesfournies par les essais des machines en usage dans l'industrie, qui

fournissent, en valeur absolue, les coefficients d'élasticité et de

rupture.C'est également dans l'étude théorique des explosifs, dans l'éva-

luation des forces, des températures, et des lois de variations des

chaleurs spécifiques qu'il est indispensable d'obtenir la valeur ab-

solue des pressions.Nous nous sommes proposé d'obtenir cette mesure absolue des

pressions par une étude minutieuse des appareils de tarage des cy-lindres crushers.

Dans un premier chapitre, nous rappelons les raisons pour les-

quelles la table de tarage actuellement réglementaire ne donne

pas la mesure absolue de la résistance des cylindres, et nous mon-

trons que les expériences, comportant le fonctionnement normal

de l'appareil crusher en présence des explosifs, mettent en évi-

dence le défaut de proportionnalité de la table aux résistances.

Dans le chapitre Il nous décrivons, sous le nom de /?:a/ï07/:g<e

à piston libre, un nouvel appareil de tarage dont la précision nous

paraît supérieure à celle de l'appareil réglementaire; nous donnons

les résultats des tarages obtenus à l'aide de cet instrument.

Dans le chapitre 111 nous discutons l'origine des divergencesconsidérables des résultats fournis par le manomètre à piston libre

et la balance de Jœssel, et nous montrons que l'emploi correct de

ce dernier appareil permet de rétablir la concordance très appro-chée des tables de tarage.

Le chapitre IV rend compte des essais concernant la revision

du tarage des cylindres crushers de ~go, pour fusil, suivant la

méthode précédemment décrite.

Le chapitre V est consacré aux preuves expérimentales qui per-mettent d'établir que la résistance des cylindres crushers n'est pasfonction de la vitesse d'écrasement.

Le chapitre VI est consacré au résumé et aux conclusions.

Page 13: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FONCTtONNEMENT DES MANOMÈTRES CRUSHEttS. :5

CHAPITREPREMIER.

INEXACTITUDE DE LA TABLE DE TARAGE RÉGLEMENTAIRE

CONSIDÉRÉE COMME DONNANT LA LOI DE RÉSISTANCE

DES CYLINDRES DE CUIVRE.

La table de tarage en usage dans l'artillerie française donne

les pressions en kilogrammes qui, agissant suivant un mode spé-

cial, déterminent des écrasements régulièrement croissants de

en y– de millimètre. Ces pressions sont appliquées au cylindre

au moyen de la balance de Jœssel.

Cet appareil est une sorte de balance romaine à fléau équilibré,le long duquel se déplace un poids de t )o5''s. Le fléau appuie sur

le cylindre par un appendice latéral situé à s~ de l'axe.

Le fléau est soutenu à l'une de ses extrémités par un parallélo-

gramme articulé que l'on abaisse au moyen d'une manivelle, de

façon à déposer sur le cylindre de cuivre toute la charge du fléau.

Nous avons montré, dans une étude antérieure ('), que l'écra-

sement du cylindre ne dépendait pas uniquement de la valeur

de la charge, que cet écrasement pouvait varier du simple au

double, selon le mode d'application de cette charge; l'une des

limites correspondant au fonctionnement statique de l'apparei)dans lequel la réaction finale du cylindre ou sa résistance fait

exactement équilibre à la pression, l'autre limite correspondant

au fonctionnement dynamique ou sous pression constante. Nous

avons également montré que le mode d'abaissement rapide du

parallétogramme, adopté pour la construction de la table régle-

mentaire, donnait des écrasements intermédiaires entre ces deux

limites, de telle sorte que les pressions qui figurent dans cette

table, en regard des écrasements, ne sont pas en relation simpleavec les résistances des cylindres ni avec les pressions développées

par les explosifs produisant les mêmes écrasements.

Ces conclusions peuvent être contrôlées par des expériences

(') MM. Sarrau et Vieille, loc. cit.

Page 14: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

YtEft.t.E.16

directes effectuées dans les conditions normales de fonctionnement

des appareils crushers en présence des explosifs.Soit un explosif à combustion lente placé dans une capacité

close, munie de l'appareil crusher réglementaire; la combustion de

cette charge donne lieu à une pression maximum et à l'écrasement

du cylindre.

Répétons la même expérience, dans des conditions identiques,en plaçant successivement sur la tête du piston, non plus un

cylindre unique, mais deux, trois, quatre, cinq cylindres symétri-

quement disposés sur la tête du piston; il est évident que, la pres-sion totale restant la même et les cylindres étant identiques,chacun d'entre eux supportera, dans les diverses expériences, une

charge inversement proportionnelle au nombre des cylindres

accouplés.Nous avons donc ainsi le moyen d'appliquer à des cylindres,

dans les conditions normales de leur emploi, des pressions variant

dans un rapport connu, et une table de tarage ne peut être con-

sidérée comme donnant la mesure des pressions explosives que si

elle fournit, en regard des écrasements observés dans les diverses

expériences, des valeurs inversement proportionnelles au nombre

des cylindres employés.Pour éviter les objections provenant de l'inégalité possible des

pressions produites par un même explosif dans deux expériences

consécutives, nous avons comparé les écrasements produits sur un

ou plusieurs cylindres dans une même expérience.A cet effet, l'enclume sur laquelle s'appuie le cylindre unique

est constituée par un piston sur lequel sont disposés les cylindres

multiples. Ceux-ci s'appuient à leur tour sur une enclume fixe.

Les expériences ont été faites, tantôt en plaçant le cylindre

unique sur le piston qui reçoit la pression des gaz et les cylindres

accouplés sur le piston intermédiaire, tantôt en permutant les

deux groupes de cylindres. L'identité des résultats obtenus montre

qu'il n'y a lieu de tenir compte ni du frottement du cylindre inter-

médiaire, ni de son inertie. On s'est assuré d'ailleurs, par la déter-

mination de la loi d'écrasement recueillie sur un cylindre tournant,

que ces forces d'inertie sont entièrement négligeables.Le tableau suivant donne les résultats des expériences effectuées

suivant cette méthode à l'aide de poudres très lentes obtenues par

Page 15: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FONCTIONNEMENT DES MANOMÈTRES CKUSHERS. 17

V.–I" PARTIE. 2

la compression des matières de poudre de chasse ou de poudre PB.

La première colonne donne les conditions de l'expérience;La deuxième renferme les écrasements équivalents obtenus dans

chaque essai;

La troisième colonne donne les pressions correspondantes,déduites de la table de tarage réglementaire, et le rapport des

pressions évaluées par l'écrasement du cylindre unique et parl'écrasement équivalent des cylindres accouplés;

La quatrième colonne renferme les éléments déduits de la table

de tarage statique établie par la Commission de Gâvre, à la date

du 16 février 1884, par le mode de fonctionnement lent de la ba-

lance de Joessel que nous avons proposé.

Page 16: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

f8 VIEILLE.

PRESSIONS

DENSITÉ NUMÉRO ÉCRASEMENT.

do de de la table réglementaire. de la table statique.

chor- l'ea-

gcmc.t. pertencc.Cylindres Rapport Rapport

1891. 1891.Cylindre accon- CYilndre Cylindres dos pres- CYlindre Cyllndres des pres-

,89t. tMt.

CyUndre ptés. unique. accouplés. ~~p~~C~ accouplés. desprM-nnique. p~g nntqne. accouptM. s~ons. ')"c. accouples, sions.

Poudre

mm Mo) ~f 528)0,3 127 .93 90.

~j~8 .,239 ,087

~J'~

o,3 128 ,99~S

Mo~j

675 .04.~j.oo5

,,o36

o,4 124 ,7 .39,~j"7S

.,186 .599~j.5~

'.o5o

12 z 65 35I SI 9.2,65 M. 5.9

o,4 t29 .o8 .2,65 .452 35..o53 .,3,9 .648 5 9 .552 .,o6.

,2,65 35: 5.4

o,5 12 10,26 ,9.. ~~i699 .,124 2084 "o6o ,,0,212,0000 19 0~)0 lOJ~J

0,5 13Io,zz Î2~ $ Iy3z ~86

I585 I,ztg zlo4g68

Ig43 I,o83o,5 13.0,22~ ,932 ~j.585

,,2,9 2.04~j~S

.,o83

,2,38 5,3 7430,5 125 .o,o6 ,2,39 20.2 566 ,~o5 t,.8o 2.79 735 22.3 0,985

,2,39566 735)5

,2,63 368 537

0,5 130 ,0,00 2042 .464 i.395 M'~528 ~'34 i,o36

,2~63 368 537I cx,g3

368

1464 1,395 2212

537

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75 ~6o ~2055 .97 ~65,~453

,,o8.0,6 10 g,o5

1 11, 7-4

x!~6o ~03~xo55 I,tg7 z65c

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0,6 tl 8,94j~~

25o3;~j~49 1,022 2706 ;j~M

0,948

f,2,io 782 9~70,6 449 9,j,2,.6 2437 7~8 2273 .,072 2625 ~2 2796 0,939

,3,.4 753 9~7

,2,233 687 86.

0,6 459 8,83 ,2,27 2543 657 1986 ,,28o 2758 83, 25o4 ,oo

,2,29 642 8.2

.2,,5 745 9~30,6 46 9''3 12,,5 2429 745 2.92 .o8 26,6 9~ 2722 0,96,

,2,2,7°2 876

Page 17: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FONCTIONNEMENT DES MANOMÈTRES CRUSHERS. 19

PRESStONS

DENStTÉ NUMÉRO ÉCRASEMENT.

de de doiatabierésiemMtaire. dotatab!osta[ique.

char- I~e=-

gement. pM.nce.(;t!indrM Rapport Rapport

189t. 'M'. Cylindre ,Mon- Cyttndre Cylindre.. de!prcs-Cy"n<'ro Cytindrea des pres-unique. p~g. unique. aceoup!M. unique, accouplés. siens.

Poudredechasse.

mm mm ~~9 "e~A=o,G 7 9,07 i'22:24 2~53 6~ 1967

ki,~ 26~4 868 2689 ),o2<

12,22 69~ 868

i2,,4 753 93')o,6 6 8,93 12,15 25o~ 7~ 2~3 i,ti8 8 2711 ~3 2777 0,976

t2,i5 ~45 ~3)

t2,t4 ~53 9270,6 14 8,88 12,t5 2625 745 2236 t,i29 2734 923 2766 o,988

12,i6 738 9'6

t2,45 5t8 692

o,6 8 8,98 2488 2066 1,210 2687 2762 0,976,t 5 0 4.2,45 518 692

.2,43 534 708

o,6 9 8,93 2607 2123 1,178 2708 2824 .,959

.2~43 534 ?o8iz,G3 53G ~08

!2,39 566 739

0,6 126 8,79 2557 2293 .,n5 2777 2975 0,933ta,38 5~3 7G312,37 581 750

0,7 221 7,74 2988 3ooo 0,996 32:4 ~3~4 0,979

PoadrePn.

A=o,7 22p 6,75 3545 :~i~6 0,94. 4038~J4..3 0,982

I to,3a1880 ao5G 4li3 o,982

Il ressort de l'examen des résultats contenus dans ce tableau

que les indications fournies par la table de tarage réglementaire

ne sont pas proportionnelles aux pressions qui déterminent les

écrasements des cylindres, tandis que cette proportionnalité est

conservée par la table statique avec toute l'exactitude qu'on peut

espérer de déterminations isolées.

La table réglementaire, dans les limites d'écrasement de o""° à

Page 18: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

ftEtLLE.20

3'°°*, fait croître les pressions beaucoup trop vite avec les écrase-

ments, de telle sorte que la mesure d'une pression donnée, fournie

par un écrasement faible, peut être de 25 à 3o pour 100 inférieure

à la mesure fournie par un écrasement fort. Ce défaut s'atténue,

dans la comparaison des pressions supérieures, par un jeu de

compensations qui ressortira clairement d'une discussion ulté-

rieure.

Ces résultats suffisent à montrer que la table de tarage dite

statique donne les éléments d'une ~e~Kye sensiblement exacte

des pressions, mais il n'est pas établi que l'M/n'<e de cette /M6~M/'e

soit le kilogramme, comme le supposerait le fonctionnement t

théorique de la balance de Jœssel considérée comme un instrument

parfait, sans frottements appréciables et sans causes d'erreurs

systématiques.

Or, il est facile de voir que cet appareil, en raison des masses

énormes qu'il met en jeu, de la dyssymétrie des réactions aux-

quelles il est soumis de la part du cylindre de cuivre et du poids;ne peut, à priori, être considéré comme présentant un fonction-

nement théorique._o,

CHAPITREII.

MANOMETRE A PISTON LIBRE.

Nous nous sommes proposé d'établir un appareil de taragemoins encombrant que la balance de Jœssel et dont le mode de

construction fût à l'abri des causes d'erreurs systématiques, ou

tout au moins dans lequel ces erreurs pussent être éliminées.

Description du manomètre à piston libre.

Les organes principaux de cet appareil sont empruntés au remar-

quable manomètre à piston libre de M. Amagat, dont il ne diffère

que par ses dimensions.

Il consiste (~t~. i) en un piston de bronze P, de 33o'°"*de dia-

mètre, reposant,~par l'intermédiaire d'un liquide visqueux (bullede ricin), sur un bain de mercure M, communiquant avec un mano-

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FONCTIONNEMENT DES MANOMÈTRES CRUSHERS. 21t

mètre à air libre LL, de 4" de hauteur. Ce système permet

Vue en plan (lecouvercle enlevé)

d'obtenir sur la tête du piston des pressions variant de o''s à

45oo"s, c'est-à-dire suffisantes pour obtenir le tarage des cylindres

dans les limites extrêmes de la pratique.

Page 20: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

22 VIEILLE.

Le piston P est ajusté librement dans le cylindre en fonte Q où

il se meut; il peut recevoir, par l'intermédiaire de la pièce AB

Vue en plan.

et du levier à griffes CD (~. 2), un mouvement de rotation de20° à 30° autour de son axe.

Page 21: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FONCTIONNEMENT DES MANOMÈTRES CRUSHERS. 23

Ce piston P, de 20*~ de hauteur, est évidé au centre et sa

couronne est soutenue par une série de nervures se réunissant

sur un noyau central N, pourvu d'un grain d'acier G sur lequels'écrase directement le cylindre de cuivre.

Pour la facilité des opérations, cette pression est reportée à la

partie supérieure de l'appareil au moyen d'une tige d'acier trempé

T, verticale, terminée par des surfaces arrondies et sur laquelle

repose un deuxième grain en acier trempé F, très librement ajustédans le canal cylindrique qui traverse le chapeau en fonte HH

relié au cylindre Q par une couronne de boulons.

Grâce à l'intermédiaire de cette béquille d'acier, ne touchant

les grains que par des points, le mouvement de rotation du piston

peut s'effectuer facilement sous les charges les plus fortes, sans

entraîner la torsion du cylindre de cuivre auquel est appliquéela pression, et l'on évite de guider latéralement le grain F par

un ergot dont les frottements ne pourraient être évalués.

Le cylindre de cuivre E reposant sur le grain F est écrasé

par l'extrémité de la vis K pénétrant dans le chapeau de fonte.

Pour éviter la torsion du cylindre dans le mouvement de la vis, on

a interposé le troisième grain I, qui est guidé latéralement par un

ergot coulissant dans une rainure pratiquée dans le canal cylin-

drique où il se meut. De ce côté, les frottements sont sans impor-

tance, puisqu'on ne mesure que la réaction du cylindre à la partieinférieure.

La vis K, terminée par un six pans, est conduite au moyen d'une

clé à douille, à rochet SS, munie d'un manche de i"o per-mettant de produire l'écrasement avec toute la douceur désirable.

Sur le côté du socle, une petite pompe à huile R permet d'injec-

ter, entre le piston et le bain de mercure, une quantité d'huile de

ricin suffisante pour soulever le piston de 2" à 3°"°.

On dispose donc de deux moyens pour mettre sous pression le

cylindre en abaissant la vis K, le cylindre s'écrase en détermi-

nant l'abaissement du piston nécessaire pour faire refluer dans le

tube manométrique une colonne de mercure suffisante pour équi-

librer la réaction du cylindre de cuivre sur le piston; en injectantde l'huile par la pompe, la colonne mercurielle s'élève et le pistonmonte de la quantité dont s'écrase le cylindre.

Les mouvements du piston sont inverses dans les deux cas, et

Page 22: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

VIEILLE.24

les frottements de ce piston changent de sens avec le sens du mou-

vement. Il en résulte, parl'emploi alternatif des deux procédés de

compression, un moyen simple d'annuler l'influence de ces frot-

tements dans l'évaluation des pressions auxquelles est soumis le

cylindre.

Dispositif pour le tarage des pièces élastiques.

L'appareil est complété par le dispositif représenté 3 qui

permet de l'appliquer au tarage de pièces plus volumineuses queles petits cylindres métalliques, telles que les ressorts Belleville,

Fig. 3.

Dispositifpour tarage des rondelles HeHcvHfe.

Vue en plan du palmer.

et dont les déformations non permanentes doivent être évaluées

pendant l'application même de la pression. A cet eSet, on visse à

la partie supérieure du chapeau de fonte, à la place de la vis pleine

K, un cadre UU qui laisse passer, par le canal cylindrique ménagésuivant son axe, l'extrémité prolongée de la béquille TT. On dé-

termine la flexion du ressort V en comprimant le ressort entre la

Page 23: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FONCTIONNEMENT DES MANOMETRES CRNSHERS. ?.5

béquille et la vis K transportée à la partie supérieure du cadre.

En même temps, un palmer W, donnant le centième de milli-

mètre, permet de mesurer le rapprochement de ces deux pièces,c'est-à-dire la flexion du ressort à chaque instant.

Ce dispositif n'ayant été utilisé qu'accessoirement dans cette

étude pour le tarage de ressorts fournissant la loi du refroidisse-

ment, ainsi qu'on le verra plus loin, nous nous contenterons de

cette indication sommaire.

Causes d'erreur de l'appareil.

Soient S la section du piston, H–Ao la colonne de mercure

soulevée au-dessus du niveau normal ho (ce niveau normal est

celui que prend le mercure dans le manomètre, lorsque le pistonse trouve en équilibre sous une charge nulle).

Soient R te frottement du piston la densité du mercure.

La pression P, appliquée au cylindre de cuivre, est

P=Sx(H–)S±R,

le double signe de R correspondant aux deux conditions d'expé-

riences signalées plus haut, dans lesquelles le frottement s'ajouteà la pression mercurielle ou s'en retranche suivant le sens du mou-

vement du piston.

Nous allons examiner successivement quelles sont les causes

d'erreur dont peuvent être affectées les quantités figurant dans la

valeur de la pression.

10 SECTION DU PISTON.

Le piston est un cylindre de 20" de hauteur, tourné avec le

plus grand soin et muni de quatre cannelures circulaires ou gorgesdestinées à contrarier l'écoulement de l'huile et, surtout, à réunir

les petites impuretés de toute nature qui tendent à rayer ou à

faire gripper les surfaces métalliques.Les diamètres des cinq couronnes ainsi formées ont été mesurés,

suivant deux directions rectangulaires, au moyen des compas de

précision du Laboratoire central de la marine, réglés sur des

broches étalonnées de Barriquant.Ces diamètres ne dînèrent que de ~j à de millimètre et

leur moyenne a été trouvée de 33o"3o à 20°.

Page 24: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

VfEtLLE.26

Quelle que soit l'incertitude du dernier chiffre décimal, il est

certain que le diamètre du piston est connu à moins de ~'j~ de sa

valeur et la section à moins de -j- approximation bien supé-rieure à celle que comportent les mesures de résistance des cy-

lindres dont l'identité n'est pas absolue.

2° HAUTEURS MANOMÉTMQUES.

Z)e<e/?n'/za!</o/ï </e H. La hauteur H est mesurée au demi-

millimètre, au moyen d'un viseur, sur une graduation millimétriqueverticale gravée sur règle de cuivre fixée le long du tube du mano-

mè tre.

Le millimètre de mercure représentant une charge de 1kg,200 sur

le cylindre, et les indications utiles du manomètre à écrasement ne

commençant au minimum qu'à 3oo~, la hauteur H est évaluée,

dans les conditions les plus défavorables, au de sa valeur.

jPc<t'?n'/K~<!0/t de A~. La hauteur /!o est une constante de

l'appareil. C'est le niveau normal du mercure dans le tube mano-

métrique sous la charge du piston (qui pèse 35~) et des pièces ac-

cessoires, de l'huile, etc., lorsque aucune pression n'est exercée par

le cylindre de cuivre. Ce niveau normal n'est pas atteint Immédia-

tement lorsque, à la suite d'une compression, on décharge com-

plètement le piston; en raison des frottements du piston, la colonne

mercurielle reste soulevée de quantités variables, qui atteignent

généralement plusieurs centimètres; mais il suffit de donner au

piston un mouvement de rotation autour de son axe, à l'aide du

dispositif Indiqué plus haut, pour voir immédiatement le mercure

retomber à une position fixe et qui est restée invariable, dans

toutes nos expériences, tant que le poids du piston et de ses acces-

soires n'a pas été changé.Ce mouvement de rotation du cylindre autour de son axe sup-

prime donc, d'une façon presque complète, les composantes du

frottement parallèles aux génératrices, c'est-à-dire comptées sui-

vant une direction perpendiculaire au mouvement imprimé au pis-ton. Ce phénomène remarquable a été utilisé depuis longtemps, parM. Bourdon, pour la mesure des pressions destinées à la graduationde ses manomètres. Dans son appareil, le piston est animé d'un mou-

vement de rotation rapide au moment où l'on établit l'équilibre.Le dispositif, très simple, imaginé par M. Amagat donne les

Page 25: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FOKCTtONNEMENT DES MAXOMÉTRES CRUSHERS. 27

mêmes effets avec une rotation alternative de faible amplitude.On est tente d'attribuer cette atténuation des frottements à la

suppression des frottements au départ du piston, c'est-à-dire d'une

sorte de coincement initial.

Les expériences nous ont montré qu'il n'en est pas ainsi. Le

piston et le mercure du manomètre étant ramenés à leur position

d'équilibre, par la rotation alternative dont il vient d'être parlé, si

l'on injecte lentement l'huile en tournant la vis de la pompe à

huile, on voit le mercure monter dans le manomètre bien que le

piston ne soit pas chargé; lorsque la colonne de mercure s'est éle-

vée de 35'°"* environ, le piston, jusque-là immobile, se met en

mouvement, ce qui coïncide avec une légère dépression de 5""° en-

viron de mercure, puis on peut continuer à injecter l'huile indé-

finiment ou suspendre cette injection; le mercure reste à un niveau

fixe supérieur de 3o" au niveau normal.

Si, au lieu d'injecter l'huile, on l'aspire en manœuvrant en sens

inverse la vis de la pompe, on observe exactement le phénomène

inverse et le mercure se fixe à 3o°"° au-dessous du niveau normal,

de telle sorte que la moyenne des lectures correspondant aux deux

états stables de la colonne mercurielle coïncide, à moins de )"

avec la lecture que l'on obtient immédiatement par la mise en ro-

tation du cylindre à un instant quelconque de ces diverses phases.

11ne s'agit donc pas d'un coincement initial qui se trouve suppri-

mé par la rotation, mais de la suppression d'un frottement, très

régulier et permanent, conservant la même valeur dans les mou-

vements de translation du piston et prenant des valeurs inverses

lorsque le mouvement change de sens.

Il nous paraît probable que l'effet de la rotation sur le piston

consiste à le centrer dans une gaine uniforme d'huile ayant pour

épaisseur le jeu qui existe entre le cylindre et le piston. Dès que

ce mouvement cesse, par suite d'attractions capillaires, le piston

doit se décentrer et arriver au contact de l'enveloppe le long d'une

de ses génératrices sur laquelle les frottements deviennent beau-

coup plus intenses, quoique parfaitement réguliers.

Quoi qu'il en soit, on voit que la hauteur ho peut être déterminée

par deux méthodes dont les résultats sont concordants à moins de

jmm On peut donc considérer le facteur H ho comme connu,

avec une précision dépassant dans les lectures correspondant

aux pressions les plus faibles.

Page 26: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

VIEILLE.28

3" FLOTTEMENTS.

Les lois ordinaires du frottement conduisent à regarder les frot-

tements qu'éprouve le piston dans son mouvement de translation,

lorsqu'il est en charge, comme ayant une valeur bien déterminée,

changeant de sens avec le mouvement.

Les observations qui précèdent, relatives au cas particulier où la

charge est nulle, viennent à l'appui de cette manière de voir.

Si donc on considère les pressions P,, Pa, appliquées au cylindre

pour une même hauteur manométrique H ho, 1°lorsqu'on pro-duit l'écrasement par la manœuvre de la vis supérieure avec abais-

sement du piston, 2° lorsqu'on produit l'écrasement par l'injec-

tion d'huile avec relèvement du piston, on pourra écrire

en désignant par P la pression manométnque.

Soit e == o(P) la relation qui lie la pression ou la résistance du

cylindre à l'écrasement; si 6) et e~ sont les écrasements correspon-

dant aux pressions P, et P~, on pourra poser

Si l'on développe ces expressions, on voit que, si f est assez

petit pour qu'on puisse négliger les termes en renfermant le carré,

on aura

c'est-à-dire que la moyenne des écrasements observés par les deux

procédés sera la valeur de l'écrasement qui correspondrait à la

pression manométrique observée en l'absence des frottements.

Les écrasements sont mesurés au moyen d'un palmer à friction

constante donnant le centième de mUlimètre.

En résumé, les données qui interviennent dans la détermination

de la loi de résistance des cylindres au moyen du manomètre à

piston libre paraissent obtenues avec une précision qui dépasse celle

que l'on peut attendre de l'emploi de cylindres de cuivre dont l'i-

dentité n'est pas absolue.

D'autre part, les causes d'erreur systématiques résultant des

frottements de l'appareil peuvent être sensiblement éliminées par

Page 27: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FONCTtONNEMENT DES MANOMETRES CRUSHERS. 29

un procédé qui n'est que l'application de la méthode générale du

retournement employé dans toutes les recherches de physique.

Mode d'exécution des essais.

Nos essais ont porté sur 40o à 5oo cylindres prélevés sur un lot

de 25ooo cylindres, de fabrication courante, livrés, par l'arsenal de

Lorient, au Laboratoire central des poudres et salpêtres dans les

premiers mois de l'année t8oi.

Nous avons observé les écrasements correspondant à g pressions,

comprises entre 250 et ~ooo kilogrammes.

Les déterminations ont été faites, pour chaque pression, par sé-

ries de )0 cylindres, dont 5 étaient écrasés par pression supérieureet 5 par pression inférieure correspondant à la même hauteur ma-

nométrique.

Pour chaque pression, on a exécuté de 3 à séries, dans le cours

des mois de juin et juillet 1801.

Les résultats obtenus sont consignés dans le tableau page 3o, quidonne pour chaque série la moyenne des écrasements obtenus avec

les groupes de 5 cylindres, par les deux modes d'application de la

pression, et la moyenne de l'ensemble.

La valeur des pressions minimums déterminant les premiers cen-

tièmes d'écrasement résulte de quelques expériences complémen-taires résumées dans le tableau ci-dessous (séries de 3 cylindres).

HAUTEURS PRESSION

manom6trtqucs totale HAUTEURSRESTANTES

sur des cylindres écrases. MOYENNE.

te observéspar séries.H. ho. cylindre.

mm mm'2,980) '2,985)

'"m

'67mm

67mm

ti6 6 '2,986 '2,q85 '2,9866'2)993) '2,985J

f r~ '2,078 '2,m3Mo 67 '55 '2,979 '2,98: 12,98012,980 '2,990

23o 67 '90 "'9~2,95' '~9~2,956' '2,956'2,960) '2,965)

Si l'on porte en abscisses les écrasements observés et en ordon-

Page 28: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

w0

nr*r*M

HAUTEURSPRESSION HAUTEURSRESTANTESDESCYLINDRESÉCRASÉS,mannmetriques.totato observésparscrtcs.

sur MOYENNE.le

A,, cyllndre.t"série. ~'scr)o. 3'Mrtc. <'têr)e. 5'ser)e.

'°" nR'!) 17-T~ nXn) mm3oo

m69»r

.69 j.8,3 ~8~ ),9..» .88.9

lz,ga) lz,g81 lz,gz

5.o » 5o."h.,6o. "555 "i.,6o. j~,6.5 ,590~,6oot t2,6o~)5 t2,73~)f n,63J

Iooo u .084 h,,680 L,,6o7"686 ") ,i,66.)m,6g8n,T 0 t i!) )f,7o6t5 ",734)f

.~o ,~8 '.r,.85 "'9' hr,,o8 "h.,o38 "'°"oo6 .069tt,t2)f 11,29)S it,o32) n,'o4)J

E 10,38 ) to,256;( io,36t) io,4o5)

.o;4o)~ .o,3oj~ <o;58, ~555J'°'~ '°

''f 9-097 S" 9-.66

~h-- ~S-~h.-

5

98

9,206)S'

9,3;)~°

7: 7:~ 7:~0 ~S)7-9oo ..8642500 2831

7,s7,8o5

7~s~7,875

~>g797''777,9g4

7)900 7,864

6;9Ë) 6:9~j<

6;» 6,goo

~oo 3996 6,~~~j

6,,38 6.~ 6,~

Page 29: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FONCTtONNEMENT DES MANOMÈTRES CRUSHHRS. 31

nées les pressions correspondantes, on constate que les points se

placent sur une courbe très régulière, à longue inflexion la fig. 4

ci-après représente cette courbe rapprochée de celles qui corres-

Comparaison des tables de tarage.

pondent à la table réglementaire en usage dans l'Artillerie et à la

table statique de Gâvre obtenue au moyen de la balance de Jœssel.

Cette courbe permet d'établir une troisième table, que nous dé-

Page 30: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

VIEILLE.3a

signerons sous le nom de table /Ma!/M/Me<Me~ pour rappeler

le manomètre à piston libre qui a servi à l'obtenir.

La comparaison de ces courbes donne lieu aux observations

suivantes

1° Les résistances correspondant à un même écrasement, dé-

duites des indications du manomètre à piston libre et de la table

de tarage statique de Gâvre sont sensiblement proportionnelles

c'est ce qui résulte de l'inspection des courbes et des valeurs con-

tenues dans le tableau suivant

PRESSIONS.

HAUTEURS

RAPPORT.

restantes. Table Table

manométrique. statique.

mm kg kg

12,882 36g 269 !,oo

i2,5go 502 5~3 o,8~

n,665 108~ 1282 o,84

n,o5g 1~8 1664 o,83

io,4'o 166~ 2oog 0,83

g,ni 22/jg 2626 o,85

7,864 a83t 325: 0,87

6,goo 34'4 3g;o 0.87

6,114 3gg6 4~5 o,85

ïl suit de là que les vérifications que nous avons données plushaut relativement à la proportionnalité des indications de la table

statique et des résistances opposées par les cylindres, dans leur

fonctionnement normal en présence des explosifs, s'appliquent

également à la nouvelle table manomëtrique; mais les indications

de cette dernière table sont de 15 pour i ooinférieures à celles de la

table statique de Gâvre.

2° La table de tarage réglementaire donne, jusqu'à 1000~

environ, des pressions inférieures à la nouvelle table manomé-

trique, puis elle donne des pressions supérieures et, enfin, se rap-

proche jusqu'à se confondre avec la nouvelle table, pour les pres-sions voisines de 35oo''s. C'est ce qui résulte des nombres contenus

dans le tableau suivant.

Page 31: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

F d X C T ) 0 H M E XT t) S )[ A X 0 MH T )t S CKUS H): HS. 33

\t~t'AfH'm.

t'HESSfOXS.

HAUTKUKSnArror.T.

rotantes, 't'abic Tab~c

H):munt<rif)uc. r~~)f'nic)i)ftirc.

!nn. t~~,882 'J~q ~8 '0

f2,5<)n 5o2 /iu3 i,23

0,665 )o8.'i <o8) 1,00

ti,o5f) [~S !'t65 o,g.~

)0,4"' iCH'? i~3 o;9'

9.'r ~~7 o.9~

~,86.~ 2R3. 292~ o.~

6,<)on 3~io~ ~M

fi,~i~ 399C 398? i,ou

La table réglementaire fuit donc croître les résistances des

c\)!ndrcsavec les écrasements beaucoup plus vite que la nouvelle

)at)te pour les écrasements faibles, et l'inexactitude de cette loi

<!e variation rapide a été mise en évidence par le défaut de con-

cordance, si-nate plus haut, entre les valeurs des pressions déduites

'tes petits ecrasetnent.s avec les cylindres accouplés et des écrase-

tnent.s fnoycns avec un cylindre unique.

Cette a)),et'a).)on de la loi de résistance s'explique, amsi que nous

t'avons monU'e, par !e rote que jouent les forces d'inertie dans

)e mode spécial d'emploi de la balance de Jœssel, adopte pour la

construction de la table réglementaire. Mais, par un jeu de com-

pensation, fécart entre tes indications de la tabte réglementaire

et de la nouvelle table manometrtque ne dépasse pas 8 a pour

ioo dans la région moyenne ordinairement utilisée parfartttterte.

Il importait de rechercher quelle était l'origine de la divergence

beaucoup pllls considérable présentée par la table statique, qui

résulte cependant de l'emploi de la balance de Jœsse), dans des

conditions théoriquement correctes et identiques à celles qui ont

été adoptées dans l'usage du manomètre à piston libre, sauf en ce

qui concerne l'étimmauon des frottements.

Page 32: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

VtËtLLE.34

CHAPITREIII.

APPLICATION DE LA MÉTHODE DU RETOURNEMENT

A LA BALANCE DE JOESSEL.

La méthode de retournement, que nous avons décrite plus haut,dans l'emploi du manomètre à piston libre, peut être appliquéesans difficulté à la balance de Jcesse!.

11 suffit de combiner les expériences normales dans lesquellesla charge est progressivement appliquée au cylindre par l'abaisse-

ment lent du parallélogramme articulé, avec d'autres expériencesdans lesquelles le tléan est, au contraire, amené à se soulever en

abandonnant son support par la réaction du cylindre de cuivre,de façon à changer le signe des frottements dans les deux séries

d'expériences.

A cet effet, l'enclume E (y~. 5), sur laquelle s'écrase le cy-

F.S. 5.

Modification de la lialance de Jccsse!.

lindre dans le fonctionnement normal repose sur un coin C

d'angte faible et, en poussant ce coin par l'inLermédtaire d'une

vis horizontale V; on détermine le relèvement lent de l'enclume

Page 33: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FONCTtOKNEMËNT DES MANOMETRES CRUSIIERS. 35

et l'écrasement du cylindre, jusqu'au.moment où sa résistance

devient suffisante pour déterminer le relèvement du fléau F.

Le croquis ci-contre suffit a rendre compte de la disposition

adoptée.

Dans ces deux modes, la pression nom!na!e appliquée au cy-lindre reste la même, mais les résistances changent de signe.

Nous avons observé les écrasements correspondant à 5 pres-sions comprises entre 5oo~ et loooks. Ces pressions sont celles

qui sont indiquées par la graduation de la batance.

Les déterminations ont été faites, pour chaque pression, parséries de 6 cylindres, dont 3 étaient écrasés par abaissement du

Héau et 3 par retèvement du Héau, sous la même charge théo-

rique.Les résu)tats obtenus sont consignés dans le tableau suivant,

qui donne fécrasement moyen de chaque groupe de cylindres et

)a moyenne des écrasements dans chaque série. On a rapprochéde ces écrasements la valeur correspondante de la pression déduite

de !a nouvelle table manométrique.

pn~Q,n~. HAUTEUR RESTANTE PRESSION

PRESStOF~ N déduit

aominalc.das

de laiioniinaie.

"drescerMM.!<.Mcm~etr!<)ue

c,lindres écrasés.Inblemancmétrique.

( ~~0 r~~00~6~a,jo j

I~~635 ~j~~a< 2 57

0

.000~880

1

l ,72 )1 l ,tiSo g6,!

2000i to.0~6)2000

3,535 i 9'~

3uoo ( 8,of)29173uoo

j7,7~ 29.~

4ooo 6,3.0 38.1o6:02 l

6,310 38'

L'examen des nombres contenus dans ce tableau montre que['écart systématique, de près de )5 pour 100 par excès, s!gna!eentre les valeurs de la tabte statique de Gâvre et celles de la non-

Page 34: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

VtRtLLH.3(;(i

velle table mauoméLrique, est du à peu près entièrement aux

frottements de la balance de Joesse).

On voit, en edet, que 1 emploi de la méthode de retournement

suffit à réduire à 3 a /) pour <oo les écarts des deux tables; et le

petit nombre des déterminations edectuécs par la méthode de

retournement, avec la balance de Jecsset, ne permet pas d'affirmer

la réalité de ces divergences.

Il convient, d'ailleurs, de remarquer que les écrasements ob-

servés sous une même charge nommaie, par les deux modes d'ap-

plication de la pression, diffèrent sensiblement plus dans les

expériences eEfcctuées a l'aide de la balance de Jœsset que dans

celles relatives au manomètre a piston libre. L'élimination des

frottements par les moyennes est, par suite, moins rigoureux avec

le premier appareil qu'avec le second. On doit ajouter également

que la balance de Jœssei peut comporter certaines erreurs de gra-

duation, résultant de ce que le point d'application de la réaction

des tourillons peut ne pas rester rigoureusement, pour toutes les

charges, sur la verticale passant par l'axe de rotation du système,comme le suppose la graduation théorique de l'appareil.

Pour ces diverses raisons, nous pensons que la concordance

doit être regardée comme suffisante, et que les résistances obte-

nues par t'emptoi du manomètre a piston libre doivent être regar-dées comme exactes.

CHAPimE IV.

):EVTS[OiS! Ri': LA TAHLE RK TARAGE D!;S CY')J~)Jt:~S A FUSIL

Lescyhndresde cuivre de dimensions réduites, que nous

avons étabhs en )88~ pour la mesure des pressions dans les fusits,

ont et.é tarés à !'a!de de la balance de Jœssel fonctionnant stati-

qucment. On doit prévoir, d'après ['étude oui précède, que les

valeurs des résistances fournies par cette table sont trop fortes,

parce qu'e))es sont faussées par les résistances de la batuhce, dont

il n'avait pas é:é tenu compte a cette époque.Le tarage de ces cytindres a été repris a i'aidc du manomètre a

Page 35: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FONCTtÛNXEME~TMHSMANOMÈTRESnKUSHHRS. ~7

piston libre. Les résultats des déterminations sont consignés dans

le tableau suivant..Les cylindres ont été écrasés, par '.ronpede 3, sous une pression triple de la pression nominate qui figuredans la i"~ colonne, à lexception des cylindres soumis aux pres-

sions les plus étcvées qui ont été écrasés isolement.

Dans chaque série, pour une même pression, on a observe

!'écrasement. de t2 cylindres, dont la moiLie rccevaiL la pression

par abaissement du piston manométrique et t'aut.re niciLif; par

relèvement du même piston, de manière à élimincr t'tnf)uence

des frot.tement.s dans la moyenne des nombres observés.

Trois séries ont été c(ïec).uécs, a quelques jours d'!nLer\'a!)c.

Leurs résuh.aLs, presque identiques, ont fourni les hauteurs res-

tantes moyennes qui figurent dans la dernière colonne et qui cor-

respondent à pressions, croissant de ico~en ico~s environ.

HAUTEURS HAUTEURS RESTANTES

l'Itl'sSSIW manomctrirlnr: des cytindrcs écrnsds.

par )IO\'K~'Xh.

cylindrc.H ~n fscrit'. 2"sc)';t' ~"scrx'.

mm n;m mm

~S~ f3~~ ~3~~

h' :i:S'

h/;3~-

!s~- ~s~~ ~3-3,lll,f 3,lF6o~ 3,lFio)

!:s; ~S~~ ;:â~~

55G .o..'3~

8'M: '3.~ .~5.

~()0) 2,/i~2) 2,3-;H)''2,.i:il

<~k:S- ;3-

s.. <

-) 2, o3,5

<j38 8~0 Mi~'g.

)

Page 36: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

VIEILLE.38

Ces nombres, qui résultent de 2~0 observations d'écrasement,

permettent de construire une courbe régulière de la loi de résis-

tance en fonction des écrasements. Cette courbe fournit, à son

tour, la table de tarage manométrique pour des écrasements

croissant de centièmes en centièmes de millimètre, que nous

donnons plus loin.

Le tableau suivant permet d'apprécier les divergences présen-

tées par la nouvelle table manométrique et la table statique ré-

glementaire.

HAUTEURS

PRESSIONS.

HAUTEURSr.APFORT.

restantes. Table

I:.1PPORT.

1

manométrique. statique.

mm kg

4,679 9°k.r0

'oak,r0

"'SS~4,4l3 )~ 0,8504,t02 20~ 23~ 0,8~3

3,4o~ 323 359 o,8992,807 4~9 484 0,9072,35t 556 6i3 0,9072,o43 672 7~4 o,9'5

~toyennc. 0,887

La table réglementaire indique des pressions trop fortes de

)i pour too environ. Dans le tir normal du fusil modèle t886,

l'erreur s'élève à aao*~ environ.

CHAPITREV.

INFLUENCE DE LA VITESSE D'ÉCRASEMENT SUR LA RÉSISTANCE.

Nous avons indiqué plus haut que la lecture des tracés obtenus,

dans les conditions usuelles d'emploi des manomètres crushers à

la mesure des pressions explosihies, montre que le fonctionne-

Page 37: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FONCTIONNEMENT DES MANOMÈTRES CRUSHEHS. 39

ment de l'appareil est statique, c'est-à-dire qu'en raison de la pe-tttesse des masses mises en jeu et de la loi rapide d'accroissement

des résistances avec l'écrasement, les forces d'inertie sont entière-

ment négligeables et qu'il y a très exactement équilibre à chaque

instant du mouvement entre la pression motrice et )a résistance

opposée par le cylindre, à ses degrés successifs d'écrasement.

Si donc on connaît la loi de résistance du cylindre dans les con-

ditions mêmes de l'expérience, on obtient immédiatement la loi

de développement des pressions.Mais les vitesses et les durées totales d'écrasementvarientdans

des limites étendues avec les divers types de poudres. Les vitesses

atteignent /j" à 5"' par seconde avec les poudres vives. Les durées

d'écrasement varient de millième à 25 à 3o miUièmes de se-

conde dans la combustion des divers types de poudres de guerre.D'autre part, les vitesses d'écrasement réalisées dans les expé-

riences de tarage ne dépassent pas quelques dixièmes de milli-

mètre par seconde.

Il faut donc que la loi de résistance des cylindres soit indépen-dante de la vitesse d'écrasement et du temps, dans des limites

très étendues, pour que l'on soit en droit d'appliquer à la mesure

des pressions explosives les valeurs des résistances obtenues aux

vitesses plus faibles, correspondant au tarage.Nous avons donné, M. Sarrau et moi, dans une précédente

étude, quelques vérifications qui viennent à l'appui de cette hypo-

thèse. C'est, d'une part, l'identité des écrasements obtenus à la

balance de Jœssel dans des écrasements lents dont les durées

varient de quelques secondes à plusieurs minutes c'est, d'autre

part, l'identité des écrasements obtenus par la chute de poids

de 5''s, iokg, )5~s tombant de hauteurs variables, environ 3* i'5p '0

et < Ces hauteurs de chute étaient déterminées par la condi-

tion que les travaux d'écrasement fussent identiques. Dans ces

expériences, les hauteurs de chute variant dans le rapport de

i à 3, les vitesses de choc ont varié de /)"*à

Ces vérifications ne permettent toutefois pas d'affirmer qu'entreles vitesses infimes correspondant aux expériences de tarage et

les vitesses, mille ou dix mille fois plus grandes, correspondantau fonctionnement des crushers en présence des explosifs la loi

de résistance ne subit pas une modification sensible.

Page 38: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

in VtKH.L~.

Modifications subies par le métal au cours de sa transformation.

(.j'influence qu'exerce la Yttesse des déformations sur les pro-

priétés mécaniques des métaux a été mise en évidence, d'une

façon gënéra)e, par Wertheim, mais les recherches récentes de

M. A. Le Chatelier permettent de préciser la nature des modifi-

cations subies par le métal, au cours de sa déformation. Il résuite

de ses recherches que la valeur de l'écrouissage ou de la Jtniitc

éiastiquc acquise par un métal, dans une déformation donnée, est

une fonction du temps, de telle sorte que cett.e limite éjastique

maximum, à l'instant de la déformation, décroît progressivementavec le temps, par l'enet. d'une sorte de recuit spontané à la tem-

pérature de l'expérience. La vitesse de ce recuit spontané croit

avec le degré d'écrouissage du méta), c'est-à-dire avec la déforma-

tion, ainsi qu'avec la température de Pcxpérience.Or il est facile de voir que l'accroissement des résistances des

cyhndres crushers sous l'influence de la déformation est un phé-nomène complexe résultant à la fois du changement de forme et

d'une modification des propriétés mécaniques du métat par

écrouissage.On peut séparer l'inlluence de ces deux éléments d'accroisse-

ment de la résistance en remarquant que les cylindres conservent,

dans des limites très étendues, pendant leur déformation, la forme

cylindrique, ainsi qu'il résulte du tableau suivant, dans lequel on

a rapproché des diamètres maximum, correspondant à la section

moyenne, et minimum, correspondant aux bases, les diamètres

théoriques de cylindres parfaits de même hauteur.

Page 39: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FOXCTtOXXEMEXT «ES MANOMÈTRES UML'SHKHS. -t'

ni.mK'DU:

HAUTEURS

rc~tun!

dMCiHndres<:cras<s. de

1 théorique]asrct~t:cntnnc.(~d.

d)jri'!nHtre parfait.

ai Ili n,m ni il,

'0.9'J mm ~~j m, ~~) mm .m

~,(.8 ~,o'; S,(:f)i K,~) S,5' 8,59 S,f~

n,tl!4

S,55' `

9~7) ')~'i j9~~j I

9,!),

9.f 9/ 9.35. f),j <),5.

(),('.5 9.3S)

~,o:i.5

..n,3,)~~t ~,f)~i ~,().')t~,r.' io,3~)0,~n '0,8';

6,()5) J f,)'; 10,55)

La résistance limite élastique, a chaque de~ré d'écrasement,

s'obtient donc avec une. grande approximation en divisant la

résistance totale par la section moyenne du cylindre écrase.

Le tableau suivant donne, pour les divers écrasements des

cylindres ré~tementaires, les valeurs de ces imites élastiques rap-

p' rtées au millimètre carré de section.

_CYUNDHESDE

.S"CVHXDHES !)K /)' O".

1Uautcursrestan~ Lim~to6]asUquc. HautcursrMtan~ Limitc élnstique.

MmIII t!:

tt,H 4~

fj, ti.o 4~ ~~7

~,o '0 4) 4." 'SC

tt,~ '4-0 3,0 3!,03

,o,(. x8, 3,0 34,6o

9,0 3',o 2,5 3G,o.i

8,<~ 3~,o 2,o 4o,~7

~,o 36,o6,0 3~,o

L'écrouissage croît avec une cxt.rcn)e rapide au début.. de la

Page 40: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

YtE)LL):.

déformation, puis il tend lentement vers une limite en gardant des

valeurs peu différentes.

Soient

R la résistance totale;

ta limite élastique;

Mola section du cylindre initial de hauteur /<“

w la section du même cylindre réduit à la hauteur A

on a

(')

d'où

La variation de la résistance dR, correspondant à une réduc-

tion <r/Ade hauteur du cylindre, se compose donc de deux termes.

Au début de l'écrasement, la tangente à la courbe d'écrouissage

étant presque verticale et la résistance R très faible, le premierterme est énorme par rapport au second, et l'on peut dire quec'est de l'écrouissage seul que dépend la variation rapide de la

résistance; au contraire, pour les écrasements les plus forts, le

premier terme tend vers zéro, tandis que le second, grâce aux

grandes valeurs de R déjà acquises et aux petites valeurs de /<;

suffit à produire une loi de variation rapide de la résistance parla seule action du changement de forme du cylindre.

Par un jeu de compensation de ces deux termes, dont l'un di-

minue, tandis que l'autre croit, la valeur de reste constante

dans de larges limites, comme l'indiquent les courbes à longue in-

flexion fournies par le tarage et les lois linéaires de résistance

qu'on peut leur substituer dans un grand intervalle.

Écrouissage correspondant à des déformations semblables.

Si l'on rapporte les valeurs des limites élastiques obtenues

pour les deux types de cylindres semblables que nous avons con-

sidérés à des déformations également semblables, on reconnaît

que les valeurs de l'écrouissage sont sensiblement Identiques.C'est ce qui résulte du tableau suivant, dans lequel on a rappro-

Page 41: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

t OXCTtOKK~MHKT [)ES MAXOMÈTRES CHUSHEKS. 43

ché les limites élastiques des deux types de cylindre, correspon-dant a un même rapport de la hauteur primitive A,, à la hauteur

rcdufte par écrasement /t.

[.HHTE ELASTIQUEr PAR ~tLUMKTItE CARttH.

h

Cyhndrcs~. CyUndres-S-.

n,c)5 13,90 .2,~9

n,()o '9~00 'O;

~,80 't!,Gc)9 '6,89~0 ~')3-~ 3f,Co

0,60 3/i,.8 ;95o,5n :!6,~3 3~~

Cette propriété permet de prévoir la loi de résistance de cylin-dres de section quelconque (f~), semblables aux cylindres actuel-

lement en usage.

Si l'on dés)gne par R~ la résistance inconnue du nouveau cy-

lindre, et par R la résistance connue d'un cylindre réglementaire,

correspondant à des déformations semblables, on a, d'après la re-

tation ()),

en désignant par x le rapport de similitude.

Cette relation avait été admise à priori et vérifiée expérimen-talement par M. Hugoniot. On voit qu'elle est une conséquencede l'identité des écrouissages correspondant à des déformations

semblablesde cylindres, eux-mêmes primitivement semblables.

Vérification directe de l'écrouissage.

On peut, d'aillcurs, mettre directement en évidence l'écrouis-

sage acquis par les cylindres au cours de leur déformation en étu-

dmnt l'influence qu'exerce le recuit sur leur loi de résistance.

Nous avons soumis au recuit, a la température du rouge cerise

adoptée dans la fabrication des cylindres réglementaires, d'une

part, un groupe de cylindres normaux de t3" non écrasés, et,

Page 42: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

VfRfD.t:.-i-<

d autre part, un groupe de cyhndres réduits par la pression de

)3~8"s, à une hauteur de )t" environ. Ce recuit, n'a modifie en

]'ien)esprop)'ict,ésdescYhudt'esuoi')uaux,a!nstqu'))résu)).cdedeux séries de Larage, portant, e))acune sur )0 cytiudre. effectuées

sous la pression de )3~8~.i..c tableau suivaut, r:)pp)'oeiie les résultats obtenus de la

)))0)'enue geuëra!e des tarages refat.es p!ns haut. et porLaot. sur !es

e\')!ndres de tabricat.ion nomade.

CYUNDRES nKKUtTS.CYLtXDUHS

1`ILGSSIOV. nurmaw.

.S~ "), '9~.r,toS'

~i,u_IL!)t.t

I~,u;y

_)_ _j

)! résulte de ces nombres que )e recuit adopté dans la fabrica-

tion des cylindres réglementaires donne au métal ses propriëte:

limites, que des recuits ultérieurs ne modifient plus. Au con-

traire, le recuit a comp)e).ement. modifié la résist.ance des cv-

lindres écrouis par écrasement, sous la pression de i3~8''s.

Le tableau suivant renferinc les résultats obtenus en soumet-

tant ces cylindres écrases à des pressions décroissantes.

CYLINDRES RECUITS.

PRESSIONI:CIt.\SE\II·f.ECRASEMENT.

fhuu'urjjrHmtin-. HHUtCttr finale.

f~S n~. (),5-; -S~

5o~ tt;')3 '~j~' 0,3~!

'C) )),t2 ï).o" n,t'

On voit que ces cylindres, qui supportaient, sans déformation

nouvelle, avant recuit, la pression de !3~8''s, s'écrasent de i"3/{;

après recuit, sous cette même pression, et fournissent, sous des

pressions cinq fois plus faibfes, un écrasement presque idcn-

lique à celui que donneraient les cylindres normaux de )3" Le

Page 43: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

)''()X~T[0\XM.\mXr)))':S.<UiHT)U':SCRUSftEhS. 4

tnéta) a donc repris, sous l'Influence du recuit, la résistance limite

correspondant au cylindre non écrout de (3" l'accroissement de

section dû à la réduction de hauteur n'intervenant que d'une fa-

çon négbgcabte sur les résu)tats.

Le rôle prépondérant de l'écrouissage sur la loi de résistance

explique les difficultés que rencontre la fabrication de ces cylin-

dres. en apparence très simple. On sait, en effet, que des traces

d impureté modifient profondément, ainsi que l'a montré M. Le

ChateHcr, les propriétés des métaux, en agissant soit sur la valeur

limite de résistance é)astmne qu'i!s sont susceptibles de prendresous l'influence d'un recuit protongé, soit sur la loi d'écrouissagc

en fonction de la déformation. On conçoit donc que des cylindresde cuivre de forme identique, recuits de la même manière et pré-sentant un degré de pureté commercial équ)va!ent, puissent pré-senter des lois de résistance notabtement différentes, ainsi qu'il

résu)tc des essais eti'ectués par les divers services de la guerre.

L'cnsembte de ces observations montre que, pour les valeurs

faibles des écrasements génératcment obtenus dans les applica-

tions balistiques, c'est principalement a la valeur croissante de

l'écrouissage que le cylindre crusber doit ses propriétés de résis-

tance croissante avec la déformation, et il y a iien de se demander

si cet écrouissage est altéré d'une façon variable par le. recuit

spontané, dans les timites extrêmes de vitesse de déformation

correspondant soit au tarage, soit au fonctionnement normal en

présence des explosifs.

Identité des résistances dans les écrasements à vitesses variables.

fsous avons cherché tout d'abord à étendre les vérifications rota-

tives à l'identité des résistances mises en jeu dans les limites

extrêmes du fonctionnement de l'appareil crusher par les explo-

sifs, c'est-à-dire pour des vitesses d'écrasement de t'ordre de

o"o5 a [0"' par seconde, les expériences antérieures n'ayant mis

en évidence cette identité que pour des vttesses variant dans le

rapport de i a t,Ces vérifications peuvent se faire par pbisiejrs méthodes

P~ËMO~Œ MM H )))!

Dam une première sjrij d expériences, nous avons com. are les

Page 44: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

VfEtLLE.46G

écrasements fournis par une même charge explosive de coton-

poudre pulvérulent agissant sur le cylindre de cuivre par des pis-

tons de )~ de section, mais dont les masses ont varié de 606' à

~et8~.

On sait que la combustion du coton-poudre pulvérulent en

vase clos s'opère dans une durée tellement courte, qu'aucun dé-

placement sensible du piston ne se produit avant que la combus-

tion soit complète. L'écrasement s'effectue alors sous pression

constante, et sa durée est proportionnelle à la racine carrée de la

masse du piston.Le tableau suivant donne, pour trois densités de chargement,

les écrasements observés avec les divers pistons, la durée du

fonctionnement et les vitesses maxima relevées sur les courbes

enregistrées sur le cylindre tournant.

NATUHF.E MNStTKi~ POIDS.TEU~S RESTANTES UUHHl.: YtTESSF.

de de Jn"6sorrée,. J'écrasemert. maoimum.

['exptusif. chargement, pi.stutt.

mu,

tl,00

'-F) .0,82

lit

o,o6a 10,gS o,oooj 9,o

t ( ,0~6 )0, 96

1'o,61 j

o,. < ~,4,81

'0,78 o,ooa,8o,i 8j 10,0.?

8'9'

0,00218 359

.0,89 )

'o,9~II,II

10197 o,oo3o5 o,g~15*Coton- 7.Sz4~'g_

!o,9~ o,oo3o5 0,9.)'

poudre

pu)-

o,o659'"

9.4=Expë- t

Î9.M )

rieticcs

n'"5ta73. o~5 4,4'8 9~9

.89..

9:o;

mmO.o6.'< ~,3~

0~ 4,8 G,M7.S2, 7,.o

Page 45: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FONCTtOXXEMEXT DES MANOMÈTRES CnLSHRKS. 47

11résulte de ces nombres que les vitesses et les durées d'écrase-

ment, variant dans lc rapport de i )~, les écrasements corres-

pondant à une même pression sont restés sensiblement iden-

tiques.n importe de remarquer que ce genre d'expériences était parti-

culièrement favorable à la mise en évidence d'un accroissement

de la résistance sous l'influence d'une surélévation temporaire de

t'écrouissage résultant de la déformation brusque. L'écrasement

observé est, en effet double de celui qui correspondrait à la

même pression appliquée statiquement; il en résulte que la résis-

tance finale du cylindre est de beaucoup supérieure à la pression,et qu'aucune déformatton nouvelle par destruction de récrouis-

sage, ou par recuit spontané a la température ordinaire, selon

l'expression de M. Le Chatelier, n'est susceptible de se produire,a la suite du fonctionnement dynamique du piston, sous l'in-

nucnce de la pression maximum qui subsiste un certain tempsavant que le refroidissement n'intervienne.

DHCX[~AU; MÉTHOUH.

Une deuxième méthode consiste à comparer les écrasements

statiques obtenus par la combustion de charges explosives ne

différant que par leurs durées de combustion. On peut ainsi, parde simples modifications physiques n'entraînant aucune altéra-

tion du mode de décomposition et, par suite, de la pression maxi-

mum, faire varier les durées d'écrasement dans des limites

beaucoup plus étendues que par la première méthode, soit entre

2 à 3 millièmes de seconde et 100 miuièmes de seconde.

Les tableaux suivants renferment les résultats obtenus à l'aide

de la poudre noire et des poudres B brûlant avec divers degrés de

vivacité.

Page 46: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

~'tHtLL)!.

"° ~s. Ë-'nle I>E);SI

TEvln·

C\;¡SSIO);DUllÙ: VITESSE C~l

l'cxplu:;L',;r..mont,

i~ mont. p~seconde.

'.rcsi~~re-l/

s' .n.~ .j.'oo~o ~)(iutcntcom- .G

Atat.icrcs f~'imccs. (~ S, .o~i H

'~P"A!oyc..ne.T

pufveriSMe:<et tamisées~

~'s')e-

~axe!iicnt';o!n-f

de'soie. )"'in!ces ,,G < ~-&~ ~,o(i3

dc sOie. S;=:i IJ .):1(.()oo'p.ji~ ''17 'S,~3 J!!)5~ ). M

.~f)\'cn!u;S,j.S

'esd'eeraseme.it. variant, dans te raj.port.de. a.oeUesvisses maxi.na d'écrasement dans ic rapport, de a 80, les ecra-

scntentscorrcspondanta une même pression )t.axHH..)nsoa):rcst.cs

!de))t,)ques.

Des

essais ana!o~uesot.t, cteefL'cLues sur des ruat.i.r~s de nou-dreH.

-<\TUt!F ~EXSITKXUMEnOl'I:ESS:OXI>UlII~E

de .'c..AUT.m~ .nis,

"'u~r ~°L

'~y~

t"( t ~~8t cj.a,sses. t t .n, .,). »

doyenne.. ~T''

~)'~3.,

t ~ccs.j < >1

;\[oynnne.. jo.u

Les durées d'eerasemenLvatt~n'dans le rapport, de .a 8, lesécrasements

i-cst.cnLidcnt.iqucs.

Page 47: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FONCTIONNEMENT DES MANOMETRES CRUSftEHS. 49

Toutes ces expériences nous conduisent donc à la même con-

clusion. Dans les limites extrêmes de durée de fonctionnement

réalisables en présence des explosifs, de de seconde à ,'o"~ de

seconde, la résistance des cylindres ne paraît pas être fonction

du temps.]) y a lieu, toutefois, de signaler une cause d'erreur qui ten-

drait à masquer des différences dans la valeur des résistances

mises en jeu pour les diverses vitesses. K)!e consiste dans l'in-

fluence du refroidissement sur la valeur des pressions.

Dans les expériences concernant le coton-poudre pulvérulent,

par exemple, nous avons admis que la même pression maximum

sollicitait le piston de 66~ pendant les de seconde de son

fonctionnement et le piston de 8~'s pendant une durée décuple.

Si l'influence du refroidissement n'était pas négligeable dans ces

courts intervalles, on voit que c'est dans l'écrasement lent qui,

théoriquement, met en jeu les moindres résistances que la pres-

sioil appliquée serait en moyenne la plus faible, d'ou pourrait

résulter une compensation sur l'écrasement final observé.

De même, l'identité des écrasements observés avec une même

charge de poudre PB2 brûlant en y~ de seconde et en pour-

rait résulter d'une compensation entre la valeur plus élevée

de la pression dans la combustion rapide en de seconde et la

surélévation de l'écrouissage résultant d'une déformation à grande

vitesse.

Il y a lieu de penser, toutefois, que cette cause d'erreur n'es t

pas importante c'est ce qui résulte des premiers résultats quenous ont fournis des expériences actuellement en cours, relatives

à la loi de refroidissement des produits de la combustion des

explosifs.Dans ces expériences, le cylindre crusher est remplacé par des

couples de rondelles Belleville et l'on enregistre, sur le cylindre

tournant, à la fois la courbe montante et la courbe descendante

des pressions.

Dans une expérience effectuée à la densité o,3, sur les matières

de poudre PB~ à faible compression, utilisées dans les essais

comparatifs mentionnés plus haut, la pression maxima de i3oo''s

environ a été atteinte en de seconde. Après j-~ de seconde,

l'abaissement de pression n'était que de i5*~ et, après de se-

V. I" i'ARTJK. f

Page 48: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

VIEILLE.50

conde, c'est-à-dn'e après la durée de la combustion lente des

matières fortement comprimées, cet abaissement s'élevait à ~5~ou 80' soit à 6 pour 100 de la pression totale. Dans le cas d'une

densité de chargement double comme celle qui a été emp)oyéedans les expériences comparatives, la température de t-éaction et

la surface de refroidissement restant les mêmes, on voit aisément

que l'abaissement relatif des pressions doit être réduit à moitié,

soit 3 pour <oo environ. Tel est donc l'ordre d'exactitude que

comportent les vérifications signalées plus haut.

ÏROfSIEME MÉTHODE.

On peut éviter les causes d'erreur dues au refroidissement parune troisième méthode, comportant l'emploi de cylindres préah)-blement écrasés.

Suivant ce procédé, on soumet à une pression résultant de ht

combustion de charges explosives, identiques comme nature et

comme mode de combustion, soit des cylindres normaux, soit des

cylindres préalablement réduits par écrasement dans les condi-

tions du tarage, à une hauteur très voisine de celle que fournit

l'application de la pression explosive au cylindre normal.

Le cylindre écrasé lentement dans les conditions du tarage et

abandonné à lui-même, pendant une durée Infiniment grande par

rapport à celle de la combustion de l'explosif, doit être considéré

comme ayant atteint, par recuit spontané, l'écrouissage et la

limite élastique normale correspondant à cette déformation. 11 ne

mettra donc en jeu, dans les quelques dixièmes de mIHimètre d'é-

crasement qu'il subira sous l'influence de la pression explosive, queles résistances de tarage, ou même des résistances moindres si l'on

admet que, dans les conditions du tarage, le recuit spontané n<;

soit pas complet.Au contraire, le cylindre normal mettra en jeu, à la fin de son

écrasement, des résistances surélevées par l'absence du recuit t.

spontané pendant la durée très courte de l'écrasement.

Nous trouvons donc ainsi le moyen de comparer directement

les résistances mises en jeu, soit dans le tarage, soit dans le,fonctionnement normal en présence des explosifs.

Page 49: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FONCTtOXXEMEXT DES MAXOMÊTRES CRUSHERS. 5t

PREMIEKCAS.

7-'o«< lentes. -Le fonctionnement en présence des explosifs

lents permet d'effectuer les expériences comparatives dans des

conditions particulièrement favorables. )1 suffit de soumettre t)

une même pression explosive deux cylindres superposés, l'un nor-

mal, l'autre préalablement écrasé, séparés par un piston de faible

masse. On s'assure, par l'enregistrement sur le cylindre tournant,

que, pour les poudres lentes, les forces d'inertie mises en jeu parce piston intermédiaire sont entièrement négligeables et que, par

suite, la même pression est appliquée aux deux cylindres, non seu-

lement à la fin du développement de la pression, mais pendant

toute sa durée.

Les résultats des expériences efl'eetuées suivant cette méthode

sont consignés dans le tableau suivant

CYHNDRKXORMAL. CYUKDRE ÉCRASÉ.

NATURE P~S~ RAPPORT

dc 1IAUTEURPIiESSIO\

tLIUTEURPRESSIO\

des

r~.r. I ~r~ ~o.Gâvre Gàvre"=

primitive. finutc. statique. [iriutHitc. finale.sttitKjttc.

Atatiërc de pon-

dre de chasse

1, t~' e.m'"

n't,puivëi.- Q~g ~e,sce,tamisecà à 0,

l3,00 6,68 z36c to,r5 g,8ù zz77 g6,5

tagazedesoie W 'oo ')'94 2237 'o,3o 0,9! 2M3 too,

et compriméc

enpastiHesdc i~ ,3,,)o 8,5f) 2873 !),0t 8,5o5 2f):4 to<

3"°,6 d'épais- o,G(

13 00 8 5r) 2873 01 8 505 2"1(,1 101 ("

3mm,6 d'épais- 0,613 eoo 8,85 8,98 8,69seur(pression '~°° ~83 9 8,98 8,69 38~ .02,7

dc36oo~parcentim. carré.

_)_

Les valeurs des écrasements sont sensiblement identiques, les

différences, positives ou négatives, paraissent tenir au défaut t

d'identité des cylindres. Dans ces expériences, les durées d'écra-

sement ont atteint 25 à 3o miUiemes de seconde et les vitesses

d'écrasement ont été de l'ordre de o" t à o' a.

Page 50: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

VtEtLLE.5~

H paraît donc que, pour des vitesses d'écrasement de quelques

dixièmes de millimètre par seconde, réalisées dans le tarage, et des

vitesses mille fois plus grandes, correspondant à ces expériences,les résistances mises en jeu sont identiques.

DEUXIEMECAS.

Poudres vives. Pour étendre aux poudres vives ces compa-

raisons, il n'est plus possible de suivre le même procédé, les forces

d'inertie du piston intermédiaire pouvant n'être plus négligeableson doit efTectuer la comparaison des écrasements obtenus dans des

expériences séparées ou l'identité des pressions résulte de l'emploide la même éprouvettc, du même manomètre crusher et de charges

explosives identiques.

Le tableau suivant renferme les résultats obtenus à la densité de

chargement o,25, avec la poudre BF à fusil

CYHNDRE NORMAL. CYLINDRE ÉCRASE.

NUMÉRO

NATURE de\U\II:I20 ~o^

'te Fox- HAUTEUR**°

]IAUTEUtt

!'<-x~osif. p6r,ence.PRESSION t'ex- PRESStOX

Gttrc pcnenec. (;t,re

statique.. statique.pr)m~t!Te. f)nale. pr~mttttc. Hnaio.

n~ mm nun nun ii~Poudre Bi' 232 r3,oo ~,()o 3~o 2~ 8,5o 8,i4 Soqq

i0')ot.~8<)o.) u..

c,35.) u,oo 8,08 3t. 255 8,5o 7, 3t<)t

A=o,25. ( 25G i3,oo 7,8r) 3233 2~ 8,5; 8,o. 3t6o

Moyenne. ~,()f! Moyenne. 8,0;}

Les valeurs des écrasements sont sensiblement identiques; la

légère différence observée est même en sens inverse de celui quirésultera)t d'un accroissement temporaire de résistance.

La durée de l'écrasement du cylindre normal est, d'après le tracé

recueilli dans l'expérience n" 256, de 2,62 millièmes de seconde

et la vitesse maximum d'écrasement atteint /{"*par seconde. Les 5

premiers rniHimètres d'écrasement sont effectués en 1,6 millième

Page 51: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FONCTIONNEMENT HHS MANOMÈTRES CRUSHËHS. 5:!

de seconde, les derniers dixièmes étant parcourus dans un raccor-

dement très doux en i millième de seconde.

Ce raccordement à faible vitesse s'observe seul dans le trace

fourni par le cylindre préalabtement écrasé (expérience n°257).

Si donc on admettait une surélévation temporaire de la résis-

tance résultant de la vitesse d'écrasement de par seconde, c'est

dans la durée de-j- de seconde que le recuit spontané suffirait a

rétablir la valeur normale de la limite élastique.

Réitération des pressions sur un même cylindre.

On peut pousser ces vérifications a la limite, en recherchant si

un cylindre écrasé par une pression explosive donnée subit un

nouvel écrasement lorsqu'il est soumis de nouveau à la même

pression. Ce genre d'expérience, qui a l'avantage d'éliminer les

variations propres aux cylindres, présente un inconvénient c'est

qu'il est fort difficile d'appliquer statiquement, dans le cas de

poudres vives, une pression de plusieurs tonnes à un cylindresans un certain lancé du piston, résultant de la mise en tension

des pièces métalliques.qui constituent le manomètre. On peut,en serrant fortement le cylindre contre sa butée, réduire ce lancé

à une très faible valeur, mais on n'arrive pas à le supprimer totale-

ment, et chaque expérience nouvelle entraîne un petit écrasement

supplémentaire du cylindre.

Le tableau suivant donne les écrasements observés sur un cy-lindre soumis six fois de suite à une même pression fournie, comme

dans les expériences précédentes, par la poudre.BF a )a densité de

chargement o,25.

ORDREHAUTEUR

ntIrFLREICIi·l'RESStON

desrestante.

DtFFEREXCE (;~ro OfFFERHXCE OBSERVATtOXS

it)n)

<pression. ~'9~6 Serrage à la

3' 7,q4'°'

3208 main.

,85~°9

3~

7,8.°'

~8.jLeger.erra.c

5. 7,80°'°' 3.88

~-L'a'à)..

6. ~8 3.9-; 9

Page 52: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

VtHtLLE.5j

H convient donc, dans la comparaison des écrasements fournis

par des expériences successives, de tenir compte de cette influence

et de ne pas attribuer à un changement de résistance les écrase-

ments supplémentaires de l'ordre de ceux qui viennent d'être in-

diqués.Voici les résultats obtenus par Ja réitération des pressions pour

diverses poudres, les unes vives, telles que la poudre à fusi! BF et

la poudre G, pour canon de campagne; les autres lentes, telles que

la poudre B'" et la poudre de chasse comprimée.

Page 53: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

0zn

0

nleny.

cFCM

S:0gR-

Pnce

n

cm

n-1=<

~<

PREMIÈREPRESSION.DEUXtKMEPRESSION.DIFFÉRENCES

NATUREDE.SI

SECTIONNATURE dc SECTIONde .° 'tu NUMÉROS NUMÉROSPRESSIONde charge-,lu \U~fÉR05 PRESSION\U1T1:ROS PRESS10\~tcs des

l'explosif. desexpé-HAUTEUR"~r' ~p.-

AUTEUR~~ON pressions

rieRces.Statique.

rjcnccs.statique. restantes.appliquées.

r.r~c.

ri~.

r<n.r<t.p),

<'m' mm tf; mm kgg mmn.t t,~ '*3.'i~l "7 ''9~ ~5 «,'6 uns 0,0~ /)

t aSc 0,3' ~Ma 23' 9~6 2555 o,o5 23o,z l

z3o 9 1 z53z2 21 g,zG z~5.50 Jr.;

~M <).ao 2442 a~ 9,44 2~2 o.n5 3n.PoudreBF.

232 ~.9' 3224 233 7~8 .33on n,)3 ~6

°05 l2.38 7~5 3259 2.39 7.So 3285 o,o5 26

¡

240 7.82 3~4 2~r 7~99 ~'6 0,23 ~oz

2~2 8,02 S'6<) 243 7~9~ ~~02 0,07 33

PoudreC oG t t 8.G' 286. 8,55 2892 o,o6 3.PoudreC. 0,6 ggg g8,65 28!111!II z85z o;oz 8

Poudref 0,2

5t t0,no 2~67 )0,0t 22o5 0,08 38

PoudreB- j

g~, g~

Poudredechassecomprimée.) 19,28 2546 0 25711o,o6 28

Co~busUon.ente,en,de( ,,6u

O-~ 2~6o 9,22 25,4 o,o6 28

Combustionlente,en e0, i

fi 2649 6 33~ondc. 9'~ ~9 ~'99 "S82 0,07 33

Page 54: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

VtEtLhE.56

Sous~a réserve de l'observation faite plus haut, relativement

à un léger lancé du piston, l'ensemble de ces essais nous paraît in-

diquer que la résistance des cylindres n'est fonction que de la

déformation et ne dépend pas du temps.

CHAPITREVI.

RÉSUME ET CONCLUSIONS.

L'étude directe, au moyen des appareils inscripteurs, du mode

de fonctionnement du manomètre crusher sous l'action des pres-

sions explosives montre que, pour toutes les poudres suscep-

tibles d'applications balistiques, le fonctionnement du manomètre

est statique, c'est-à-dire qu'il y a très exactement équilibre à

chaque instant de la combustion et à fortiori au moment du

maximum de pression entre la pression motrice et la résistance

opposée par Je cylindre. H suit de là que la mesure des pressions

est subordonnée à l'évaluation correcte de la loi de résistance

des cylindres en fonction de l'écrasement.

La table de tarage /'e~e/He/!<<M'e, dans l'artillerie française,

pour la mesure des pressions dans les bouches à feu ne donne pas

exactement cette loi de résistance, parce qu'elle a été établie par

un mode de fonctionnement de l'appareil de tarage (balance de

Jcessel) mettant en jeu des forces d'inertie qui faussent l'écrase-

ment observé.

Cette inexactitude, sans Importance, au point de vue des re-

cherches ordinaires de l'artillerie, peut être mise en évidence par

la comparaison des écrasements fournis par une même pression

explosive appliquée soit à un cylindre unique, soit à des cylindres

accouplés au nombre de 2, 3, /{ ou 5 cylindres.

La table de <<x/'<r/~ .s'~<</<yM<~que nous avons proposée,

M. Sarrau et moi, en <88a, est obtenue à l'aide de la balance de

Jœssel, dans des conditions qui éHminent l'influence des forces

d'inertie cette table fournit des indications concordantes, lors-

Page 55: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FOKCTtOXKEMEXT DES MAXOMHTttES CRUSHERS. 57

qu on compare les écrasements de cylindres uniques ou de cv-lindres accouplés obtenus sous l'action d'une même pression

explosive. Cette vénficahon prouve que la table statique fournit

une véritabte mesure de la résistance des cylindres et des pres-sions explosives, mais elle n'établit pas que l'unité de cette me-

sure est bien l'unité théorique admise dans la graduation de la

balance de Jœssel supposée parfaite, c'est-à-dire sans frottements

ni causes d'erreurs appréciables.

Les nouvelles expériences de tarage, que nous avons efTectuécs

à l'aide du manomètre à piston libre (système Amagat), montrent

que ces causes d'erreur sont loin d'être négligeables et faussent

la valeur des résistances, évaluées au moyen de la balance de

Jœsse), de près de t5 pour too par excès.

Nous avons étiminé les causes d'erreur dues au frottement dans

l'emploi du manomètre à piston libre, par l'application d'une mé-

thode analogue à celle du retournement.

Cette même méthode peut, d'ailleurs être appliquée à la balance

de Jœsse), et elle rétablit la concordance des indications fournies

par les deux appareils de tarage.La table statique pour cylindres crushers à fusil, que nous

avons établie, en ]88/j, à l'aide de la balance de Jœssel et qui est

actuellement réglementaire, devait présenter la même inexactitude

due aux frottements de l'appareil de tarage.La nouvelle table obtenue par l'emploi du manomètre a piston

libre fournit, en edét,, des indications sensiblement proportion-nelles à celles de l'ancienne table, mais inférieures de f pour i oo

environ.

La connaissance de la loi de résistance des cylindres dans les

conditions du tarage ne peut donner une évaluation correcte des

pressions fournies par les explosifs, qu'à la condition que cette loi

de résistance ne dépende que des déformations et non du mode

suivant lequel elles sont eilectuées.

Nous avons consacré de nombreuses expériences à la vérification

de cette donnée fondamentale. Dans les modes de déformations si

différents réalisés, soit dans le tarage avec de? vitesses d'écrase-

ment de quelques dixièmes de millimètre par seconde, soit dans

le fonctionnement normal des explosifs avec des vitesses de plu-sieurs mètres par seconde, il était à craindre que la loi de résis-

Page 56: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

VfKfLLH.M

tance ne fût pas la même, en raison de piténomènes, récemment

étudies par M. Le Chatelier sous le nom de recuit ~D0/:<<x/!e,quitendent à modifier, d'une façon variable avec le temps, la limite

élastique ou l'écrouissage acquis par le métal à l'instant de la dé-

formation.

Nous avons établi, en effet, que l'écrouissagejoue un rôle pré-

pondérant dans l'accroissement de résistance présenté par les

cylindres, dans la première période de déformation correspon-dant aux écrasements usuels de 3' à /{" Nous avons fait

varier dans des limites très étendues la durée des déformations

résultant de l'application d'une même pression, en agissant soit

sur la masse du piston intermédiaire, soit sur la durée de com-

bustion de l'explosif, et nous avons constaté l'identité des écrase-

ments obtenus, dans des durées de fonctionnement variant dans

le rapport de < à 10, par la modification des masses du piston, et

dans le rapport de t à 2~?, par la modification des durées de com-

bustion.

Dans d'autres expériences, nous avons cherché à mettre en évi-

dence l'existence d'une surélévation temporaire de la résistance

dans un écrasement brusque, en comparant les écrasements ob-

tenus par l'action d'une même pression explosive sur un cylindrenormal et sur un cylindre préalablement écrasé, dans les condi-

tions mêmes du tarage, à une hauteur très voisine de celle quidevait résulter de l'application de la pression explosive. L'identité

des résultats obtenus conduit à regarder les résistances mises en

jeu par les cylindres comme ne dépendant que de la déformation

et non du mode suivant lequel elle est effectuée.

La table des résistances mesurées dans le cas particulier du

tarage, pour des déformations lentes, est donc d'une application

générale.

Paris, i" octobre '8g<

Page 57: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

t'OXCTtONNEMEKT DES MAKOMÉTRHS CRUSttEnS. 59

TaMe des résistances en kilogrammes

CO/es/?0/K' Mdes /!ftK<eK/ /'<<6[/t<e.!<<;C/-OMX<t<de t-~s e/)

pour les C~~t'f/C{ C/'MsAe/\5<(;–L–8

IIAUTEURS0~ 3. 5. G. 7.J.restantes.

12,9mmm

MO.~e 243kg

233g

222k~

2)0ts

198kgg

185k

'7' [Mg

«kgg

'2,8 339 33o 822 3)3 3o5 296 287 279 270 262

i2,7 420o 412 404 396 388 379 371 363 355 347.2,6 498 49° '82 475 46? 459 45' 443 436 4~8i2,5 572 565 557 550 542 535 528 520 5<3;,) 5o5'2,4 6~3 636 629 622 6)5 607 600 590 586 5~9t2,3 7" ~o4 697 691 684 677 670 663 657 650'2,2 776 769 ~3 756 750 7433 737 730 7~4 7'7;2,i 838 832 826 8.9 813 807 8ot 788 7~)2,o 897 891 885 879~) 873 867 ?2 856 850 845r.9 953 9'77 942 9~6 931 025 9'9~) 9"t 9°8 9°311,8 1007 too2 996 99. 985 980 97~'r, 9~9 964 9~8n,7 1061 io56 )o5o 1045 to39 to34 1020 1023 to<8 <oi2ti,6 '"3 no8 no3 )097 )~2 )o87 ~082 '077 i07< <o66ti,5 "64 ti59 "54 "49 "44 "3n "34 "28 "23 "i8

",4 '4 1209 1204 "99 "94 "89 "84 "79 "~4 116g",3 '263 [258 1253 ;~8 '243 .238 t234 '229 t224 <2i9",2 l3" t3o6 t3ot 1207 t2Q2 1287 )282 '277 '2733 '268

1358 1353 ;~9 1344 '339 i335 'Mo '325 '320 1316",o '4o5 '4oo '396 139' '386 1381 1377 '3~2 1367 1363

'0,9 '45' '4466 '442 '437 '433 '428 '423 '4'9 '4'4 '4'o10,8 '497 1492 '488 1483 1479 1474 '469 '~)65 '460 .45610,7 '5422 1537 1533 '528 1524 '5'9 '5'5 15'0 '5o6 '5o''0,6 1587 '582 '578 '573 15G9 '564 'Mo 1555 '55: '546'o,5 '632 '627 1623 '6'8 '6'4 1609 1605 '6oo i~6 '39''o,4 1677 '672 '668 1663 '659 1654 'Mo '645 164' 163610,3 '72' '7'7 1712 '7°8 '7~3 '699 '~5 1690 1686 1681'0,2 '765 176' '756 '752 '747 '743 '~9 '?34 ~3c '725lo,' 1809 '8o5 '8oo 1796 '79' '7877 '783 '778 '774 '769to,o 1853 1849 '844 1840 '835 '83' '827 '822 1818 '8'39.9 '897 '893 1888 i884 1879 '~5 '87' 1866 '862 18579,8 194' 1937 '93~ '9~8 1923 '9'9 '9'5 '9'° *9°6 '9°'9,7 '9~5 1981 '976 '972 '967 '9~3 '959 '954 '95° '945(),6 2029 2025 2020 20'6 20" 2007 2Q.o3 1998 1994 '9899,5 2073 2069 2064 2060 2o55 2o5' 2047 2042 2038 2o339,4 2"77 2"3 2108 2104 2099 2095 209; 2o86 2082 20779,3 2i6i '2157 2i53 2'48 2'44 2~9 2'35 2i3i 2126 212'9,2 2205 2201 2196 2H)2 2187 2'83 2179 2~4 2'70 2l65

Page 58: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

VtEtLLE.Co

Table des résistances en kilogrammes

co/M/'o/aM< M f/e~ /M<eM/ /'e~<a/t<e~ f/Jc/'o/~ccM~ de en -j~,

~3mmpour les c~t/e~ crushers de (Sui).c et fin.)

HAUTES o. g g grcstontes.

.1_

9,tmm 2250ks 2~45t:

2'0hs

2236~K 223l t~ 2-227 2223 22t8 ~? 22fq~S

220J)9,0 2293 2290 2286 22Sf 2277 2272 2268 2263 2269 2254

8,9 234o 2335 233; 2326 2822 2317 23.3 2308 23o4 2299S,8 2385 238o 2373 2~; 2366 2362 235~ 2353 23~9 2344

8,7 2~3t 2~26 2~2) 2~7 2~2 2~08 2~o3 2~9 2~94 2~8,6 2477 a~2 24G8 2463 2~9 ~~4 ~449 ~445 ~4.'io ~4368,5 25x3 25t8 2614 25og 25o5 25oo 2~5 249; 2486 ''4828,4 2~o 2565 256o 2556 255t 2546 2542 253-; 2532 2328

8,3 26;7 26:2 2607 2602 2598 2~3 2588 2584 2579 25~58,2 2664 2639 2655 265o 2645 2640 2636 263; 2626 2622

8,- 27t2 2707 2702 2698 2693 2688 2683 2678 2674 26698,o 276; 2~6 275; 2746 2741 2736 2~2 2727 2722 27(77,9 28ti 2806 280; 2796 279' 2786 278; 2776 2771 27667,8 2863 2858 2853 2847 2842 2837 2832 2827 282' 28'6

7,7 2917 29'2 2906 290' 2895 2890 2885 2879 2874 ~868

7,6 2973 2967 2962 2936 295' 2945 2939 2933 2928 2923

7,5 3o3; 3o25 309 3ot4 3oo8 3002 2996 2990 2985 2979

7,4 3ooo 3o84 3078 3072 3o66 3o6o 3o55 3~9 3o43 3037

7,3 3i5o 3'44 3'38 3i32 3126 3;2o 3i'4G 3.08 3;o2 3096

7,2 32n 32o5 3'9n 3~3 3;87 3<8o 3~4 3t68 3;62 3<56

7,1 3~3 3266 326r 3254 3~8 3~2 323(i 323o 3223 32<7

7,0 3337 333. 3~4 ~~S 33n 3305 3299 3~2 3286 3279

6,9 34o4 3397 339; 3384 3~7 33?o 3364 3357 3350 3344'6,8 3~3 3466 3~9 S.452 3445 3438 3432 3~5 34i8 34"

6,7 3544 3535 3529 3522 35.5 35o8 35o) 3494 3~7 348o

6,6 36<7 36<o '3602 3~5 3588 3580 35~3 3566 355g 355t

6,5 3692 3684 36~7 3669 366a 3654 3647 3639 3632 3624

6,4 3769. 376; 3753 3~5 3738 3~0 3722 3~5 3707 ~oo6,3 3848 384o 3832 3~4 38;6 38o8 38o; 3~3 3783 37776,2 3929 3a3. 3nt3 3~5 3897 3888 388o 3872 3864 3856

6,1 4o'3 4ooS 399G ~988 3979 3~. 3~3 3~4 3~3 3~7

Page 59: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FONCTtOKNEMEKT DES MANOMÈTRES CRUSHERS. 6t

HAUTEURSQ o 3. 5 g g g

restantes.

mm kgg )f!; )iS kg ts kg t~ i,, kg h?4,88 46,00 » » » » » » » » »

4,7 53,5o 79;) 76,00 72,23 68,5o 64,75 6.,oo 57,25 53,5o 49,7~4,6 iog,5o .06,90 .o4,3o .o.,70 99,'oo 96,50 93,90 9'° 88,70 86,.o4,55 .32,5o .30,20.27,90 .23,60 i23,3o <2;,oo ;<8,7o ;~6,4o "4,'o )«,8o

4,4 )52,5o i5o,5o!4~,S° ~46,5o '44,~° i42,5o Êiio,5o )38,5o t36,5o ~34,~04,3 !7t,5ot6g.6ot67,70 i65,8o t63,ao 162,00 t6o,io i58,2o t56,3o i54,4o4,2 t89,5o '87,70 )85,90 184,t0 182,3o )8o,5o '78,70 176,90 '75,ic '73,3o4,i i 207,oo2o5,252n3,5o 201,75 200,00 ta8,25 <g6,5o <94,75 193,00 19;,254,00 224,0û222,3o220,6o 2t8,g0 2;7,20 2t5,5o 2t3,8o 212,tO 2t0,4o 208,70o

3,9 24o,5o239,3o237,6o 235,90 234,20 232,50 23o,6o 228,95 227,30 225,653,8 257,00255,35253,70 252,05 250,40 248,75 247,'o 245,45 243,80 242,'5

3,7 273,50 27',85 27°~° 268,55 266,90 265,25 263,60 26;,95 26o,3o 258,653,6 290,00288,35286,70 285,o5 283,4o 28;,73 280,10 278,45 276,80 275,153,5 3o7,oo3o5,3o3o3,6o 3ot,90 3oo,2o 298,50 296,80 203,10 293,40 29',703,4 32~,5o 322,75 33;,00 3i9,25 3;7,5o 3;5,75 3t4,oo 3i2,25 3œ,5o 308,733,3 ~42,5o 340,70 338,90 337,;o 335,3o 333,5o 33<,70 329,90 328,to 326,3o3,2 36.,oo 359,.5357,3o 355,45 353,6o 35.,73 349,90 348,o5 346,20 344,353,. 38o,oo 378,.0376,20 374,3o 372,40 370,50 368,6o 366,70 364,8o 362,903,o 399,5o 397,55 395,6o 393,65 391,70 389,73 387,8o 385,85 383,90 38..932,99 42o,oo4'7,954'9o 4'3.85 411,so 409,73 407,70 405,65 4~3,6o 4o',552,8 44.,50439,35437,20 435,o5 432,90 430,75 428,6o 426,45 424,3o 422,.5

2,7 464)°o 46.,75459,So 4~7,25 4~oo 4''2,75 45o.5o 448,25 446,oo 44~,752,6 487,5o 485,.5 482,80 48o,45 478,,0 473,75 473,40 47,,o5 468,70 466,352,5 5.2,oo 509,55307,10 5o4,65 502,20 499,75 497!~° 449,85 492,4° 489,932,4ti 54o,oo537,2o534,4'J 53i,6o 528,80 526,60 523,20 52o,4o 5.7,60 5.4,8o2,3 572,50569,25566,00 563,75 559,5o 556,25 553,oo 549,75 546,5o 543,252,2 607,50604,00600,30 397.00 593,30 390,00 586,5o 583,oo 579,30 376,002,. 647,oo 643,o5 639,.o 635,.5 63.,20 627,23 623,3o 6.9,35 6,5,4o 6.t,452,0 69.,oo 68S,6o 682,2o 677,80 673,40 669,00 664,6o 66o,2o 655,8o 65.,4o.,9 739,00734,20 729,40 724,60 7.9,8o 7i5,oo 7.0,20 705,40 700,60 695,80i,8 793,00787,60782,20 776,80 77;,4o 766,00 760,60 755,20 749,80 7'i4,4o1,7 855,oo848,8o842,6o 836,4o 83o,2o 824,00 8.7,80 8.6o 8o5,4o 799,20.,6 927,009.9,809.2,60 9o5,4o 898,20 89.,oo 883,80 876,60 869,40 862,20

Table des résistances en kilogrammes,

co/e~oo/6t/t< à des /M!M<e;tr~restantes <~ec/'o~.<6f/!<de -p~-j)c/t Y~,

F ~00jooMy les cyliaclres crushers de

Page 60: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DALSACE.62

NOTE

SUR

L'ÉPOUSSETAGEDESPOUDRESA FINSGRAINS;

J'Aftn

M. DALSACE,Sou~-ingcnicur des poudres et satpëh-e-

.o.ao~

L'époussetage des poudres à tins grains se fait généralement,

au moyen de tamis mus à bras ou mécaniquement; mais ce pro-

cédé, avec certaines poudres, ne donne pas de résultats conve-

nahles, et, en laissant dans la matière une trop notable quantitéde poussier, ne permet pas d'arriver à un degré de propreté suffi-

sant.

Divers essais ont été faits à la poudrerie de Saint-Medard et ont

abouti à l'adoption de l'époussetage par ventilation, dont le fonc-

tionnement ne laisse rien à désirer. Le but de la présente note est

de relater brièvement ces essais et de décrire le mode d'épousse-

tage définitivement adopté (' ).

Au début, l'époussetage par ventitation consistait simplementà laisser tomber la poudre en nappe mince, d'une hauteur de 4'" H

5" l'opération se faisait au séchoir à air.

Outre une main-d'œuvre considérabfc, elle exigeait un vent

assez sensible et un beau temps assuré. On ne pouvait songer à

transporter cette organisation dans un dépôt ou l'on n'avait ni le

(') Un appareil, fonde sur le même principe, avait été établi à la poudrerie de

;\)etx, en t855, par le commissaire des poudres Maurouard, pour l'époussetage

des anciennes poudres de guerre.

Page 61: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

NOTE SUR L'HPOUSSETAGE DES POUDRES A PtNS GRAtXS. 63

vent ni la hauteur de chute nécessaire on abandonna donc ce

mode d'opérer, et on le remplaça par le suivant.

On jetait la poudre, sébile par sébile, d'une hauteur de 3*"

environ, devant un ou plusieurs hommes qui l'époussetaient au

passage avec des sortes d'éventails. Le résultat obtenu était satis-

faisant, mais entraînait une forte dépense de main-d'oeuvre.

On chercha alors à réaliser d'une façon pratique le principe des

modes d'époussetage précédents, consistant à faire tomber la

poudre d'une certaine hauteur et à la faire traverserparun courant

d'air qui la débarrasse du poussier.

L'apparei) construit cet effet, dont )e principe a été emprunté

)~.

Appareil provisoire. (Échelle de o",o3 par mètre.)

aux sasseurs-épurateurs employés en meunerie, se compose essen-

t)e)Iement d'une trémie T portant à sa partie inférieure une fente

étroite munie d'un registre horizontal R (y<g'. <).La poudre versée dans la trémie tombe en nappe, prend, grâce

Page 62: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DALSACE.64

a un plan incliné, une direction à /{5° et vient passer devant l'ori-

fice de la buse 13d'un puissant ventilateur qui envoie un violent

courant d'air. Animée de la vitesse initiale qu'elle a prise sur le

plan incliné, et soUicitée à la fois par !a pesanteur et par le cou-

rant d'air horizonta], la nappe prend une forme parabolique et

vient tomber dans une trémie t sous laquelle on place un baril

pour la recevoir.r~â.2.

Une toile méLaltique MM à ~ne perce convenable, pincée à la

partie antérieure de la t.rém!e; laisse passer le ])0ussicr et retient

les grains nettoyés.

Page 63: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

NOTE SUR L'ÉPOUSSETAGE DES POUDRES A FINS GRA!NS. 65

L'expérience a montré qu'il y avait avantage)° A augmenter la durée du contact de la poudre avec le cou-

rant d'air en augmentant la hauteur de la buse et en ralentissant

la vitesse de chute de la nappe, au moment où elle reçoit le cou-

rant d'air, au moyen de cloisons horizontales, ai, a2, <~3

2° A disposer la toile métallique MM de façon que la nappe de

poudre vienne battre contre elle.

Sous l'action d'un ventilateur de o" 800 de diamètre tournant à

65o tours et donnant environ 20" d'air par seconde, l'appareilainsi installé fournit d'excellents résultats tant sous le rapportde la propreté de la poudre qu'au point de vue de l'économie de

la main-d'œuvre.

Un appareil de ventilation définitif va être prochainement in-

stallé à la poudrerie de Saint-Médard, avec les perfectionnements

qu'à suggérés l'expérience.

Les~:g\ 2, 3, 4 montrent comment cette installation a été com-

prise.

V. t" PARTIE. 5

Page 64: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France
Page 65: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DALSACE.-ÉPOUSSETAGE DES POUDRES A FINS GRAINS. 67

Le courant d'air sera fourni par un ventilateur Ser de o" 5oo de

roue, tournant à la vitesse de 1200 tours, qui donnera au courant,

au moment où il rencontrera la nappe de poudre, une vitesse de

t2°',oo par seconde.

La buse B débouchera dans une chambre C facilement acces-

sible, et son ouverture sera fermée au moyen d'un clapet S équi-libré par un contre-poids, formé d'un cadre en bois portant une

toile et garni de peau de mouton ce clapet est destiné à empê-cher le retour des poussiers dans le ventilateur.

Le courant d'air sort de la chambre C par la buse B' et fait

battre contre la toile métallique TT la nappe parabolique de

poudre venant de la trémie R à laquelle on accède par un escalier

latéral E et la plate-forme P.

Le bon grain tombe dans le baril t,, les égalisures dans le baril

relié à l'appareil par une manche étanche; quant à l'air quientraîne le poussier, il est lancé, par un conduit de 16"' de

long, en avant de l'usine sur le bassin de retenue de la Jalle. La

section de ce conduit est calculée de façon que la vitesse de l'air

soit réduite de 12'oo (vitesse Mla sortie </Ku<?/Kt7<ïte«/')à !°*,20.Étant donnée cette faible vitesse, d'une part, et la grande longueurdu conduit, de l'autre, la majeure partie des poussiers aura le

temps de se déposer, notamment dans les angles que formeront

les lames Inclinées placées de distance en distance sur le fond

dudit conduit. Ajoutons que, pour permettre l'enlèvement du

poussier, une des parois verticales du conduit d'air sera formée

de panneaux amovibles, mais à joints étanches.

L'emploi d'un tel appareil entraîne une diminution de main-

d'œuvre considérable. Une opération qui exigeait 260 heures se

fait maintenant en 20 heures c'est une économie de plus de

Q2 pour ioo.

Suint-Mëdard,le 3[ octobre i8gi.

Page 66: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

CO:!M)SStON DES SUBSTANCES EXPLOStVES.68

COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES.

COMPTE RENDU DES TRAVAUX

DELA

COMMISSION

DM

SUBS TAN CES EXPLOSIVES

PENDANT L'ANNÉE 1891 (').

Ce rapport, établi conformément à l'article 4 du décret consti-

tuant la Commission des substances explosives, comprend les objets

suivants

1° Analyse des /'a~o/'<~ ae~e.Me.! au /?K/M'<e/)e/M~y!< l'an-

/e i8gt

2° T~e~Medes travaux c~ee<Me~joe/t~/K la /?ï~e année.

I. Analyse des rapports établis pendant l'année.

RAPPORT ? 69. ~M/' re<K6~ des signaux de ~g<<?~<?

de la Co~0/t-0(t~e/' Company.

(Étude confiée à la 2e section; rapporteur M. BR~NEAu.)

Le Comité consultatif des arts et manufactures avait été appeléà examiner une demande de M. Herman-Toubeau, tendant à oh-

(') Voirl<)32,2 5~3,3 t~iet42o5 les Comptes rendus des travaux exécutés

dei8~8àt8go.

Page 67: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

COMPTE RENDU DES TRAVAUX. 69

tenir que les signaux de détresse de ta Cotton-Powder Company

puissent bénéficier des facilités prévues par le décret du 26 jan-vier 188~ et être admis comme non dangereux à bord des na-

vires.

Ce comité ayant demandé que des expériences fussent faites

sur ces signaux par la Commission des substances explosives, le

ministre de la guerre a, par dépêche du 2 novembre 1800, invité

la commission à procéder à l'examen de cette question, en signa-lant que le Comité consultatif des arts et manufactures désirait

savoir notamment si les conditions de composition, de fabrication

et d'emballage de ces signaux satisfont aux conditions indiquées

par l'arrêté du o janvier 1888 pour les munitions de sûreté.

Le signal de détresse de la Cotton-Powder Company est consti-

tué très sensiblement comme les bombes employées dans les feux

d'artifice, c'est-à-dire par un projectile renfermant les feux de

signaux, auquel se trouve associée une charge propulsive et un

organe de mise de feu, de telle sorte qu'il suffit de placer l'en-

semble du système dans un petit mortier en bronze pour obtenir,

par la traction d'une étoupille à friction, le fonctionnement du

signal.

Ce système contient des quantités importantes d'explosifLa charge de chasse, constituée par de la poudre noire, pèse

5oS~; les pastilles chloratées à feux colorés ou compositions fu-

santes, contenues dans le projectile, pèsent iio~; enfin, ce pro-

jectile donne lieu en même temps à un signal acoustique résultant

de la détonation d'une charge de 100~' de tonite, formée d'un

mélange de coton-poudre et de nitrate de baryte, amorcée, au

moment du tir, par une capsule au futminate de mercure.

L'emballage des signaux de détresse de la Cotton-Powder Com-

pany se fait dans des caisses en bois dont les côtés sont assem-

blés à queue d'aronde. Chaque caisse est doublée intérieurement

par une feuille de zinc maintenue en place à l'aide de pointes en

cuivre à tête plate. Elle est divisée en i5 compartiments à l'aide

de légères cloisons en bois blanc. Le couvercle est fixé sur la caisse

au moyen de deux charnières et d'un crochet.

Les conditions imposées aux munitions de sûreté, pour leur

transport par chemin de fer, sont réglées par l'arrêté du 9 jan-vier 1888 du ministre des travaux publics, et, à cet effet, elles

Page 68: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES.70

doivent être pourvues d'une enveloppe rigide incombustible et

être telles que l'explosion de l'une d'entre elles ne se communique

que partiellement et incomplètement aux munitions voisines et ne

puisse pas déterminer l'explosion en masse des munitions conte-

nues dans la même caisse. A ces conditions seulement elles peu-vent être admises à bénéficier des facilités prévues par le décret

du 26 janvier t88~, dont l'application a été sollicitée pour les

signaux de détresse de la Cotton-Powder Company,

Ces conditions ont été formulées à la suite d'expériences entre-

prises antérieurement par la Commission des substances explo-sives sur des munitions de chasse; elles s'appliquent donc plus

spécialement aux artifices qui contiennent de faibles quantités de

matière explosive, soit au plus /{o" de matière fulminante et 5~

de poudre de chasse. 11 ne paraît donc pas à priori que les

règles établies pour des munitions de chasse puissent subsister

pour des artifices renfermant les poids importants de matières

explosives signalés plus haut.

Néanmoins, la commission a cru devoir vérifier si la condition

de non-transmission de la détonation, prévue par le décret, était

satisfaite.

L'expérience a montré que, si deux signaux occupent dans la

caisse deux places contiguës, l'explosion de l'un d'eux entraîne

celle du voisin; il s'ensuivrait donc que tous les signaux d'une

caisse pleine prendraient feu si l'un d'eux venait à faire explo-sion.

En outre, la caisse qui renferme les signaux, bien que très ré-

sistante, est constituée par des panneaux dont les épaisseurs sont

inférieures à celle fixée par l'arrêté du g janvier 1888; de plus,cette caisse renferme à la fois les signaux et les étoupilles à fric-

tion qui doivent servir à actionner .les artifices, ce qui est encore

contraire au même arrêté, qui stipule qu'une même caisse ne doit

contenir aucune autre matière explosive ou dangereuse.La commission a donc conclu que les signaux de détresse de la

Cotton-Powder Company ne satisfont pas aux conditions indi-

quées par l'arrêté du g janvier 1888 pour les munitions de sûreté,

et qu'ils ne peuvent être ainsi appelés à bénéficier des disposi-tions du décret du a6 janvier i88y.

Page 69: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

COMPTE RENDU DES TRAVAUX. 7'

RAPPORT ? 71. ~K/- le mode d'emploi des explosifs à base

de /n<<c d'ammoniaque aux !M<a'~e~militaires.

(Étude confiée à la 2° section; rapporteur M. BERTRAND.)

Par dépêche du 20 avril 1891, le ministre de la guerre a chargéla Commission des substances explosives d'étudier la possibilité

d'utiliser les explosifs à base de nitrate d'ammoniaque (type

Favier) dans les travaux de campagne du service du génie, et de

rechercher la composition et le mode d'encartouchage les plus fa-

vorables à leur donner en vue de cette application.Les expériences de la commission ont porté sur la comparaison

avec la mélinite, au point de vue de la force brisante, des divers

mélanges de poudre de type Favier, qu'elle avait reçus à cet effet

ou fait préparer par ses soins.

Ces mélanges étaient formés de binitronaphtaline, ou de trini-

tronaphtaline et d'azotate d'ammoniaque.

Ces explosifs ont été, en outre, comparés au point de vue de la

facilité de mise en oeuvre ou de conservation, de la sécurité et de

l'économie.

En raison des conditions particulières d'emploi que l'on avait

eues en vue, on a surtout opéré par explosions à l'air libre sur des

plaques de tôle d'acier de ao" d'épaisseur, dont on mesurait en-

suite les flèches de courbure.

Dans une première série d'expériences, on s'est proposé de dé-

terminer la composition du mélange qui fournissait l'effet maxi-

mum. Ce mélange correspond aux proportions de 80 parties d'azo-

tate d'ammoniaque pour 20 parties de trinitronaphtaline.

Dans une deuxième série d'expériences, on a fait la comparai-

son du mélange avec la mélinite, en employant des charges

croissantes.

Cette série d'essais a fait ressortir l'infériorité du mélange com-

paré à la mélinite, en même temps qu'une différence considérable

dans le mode d'action des deux explosifs.

D'une part, avec i35~ de mélinite on a obtenu une cassure

nette de la plaque, qui n'a subi qu'une dépression locale, au-

dessous du pétard, sans que l'action se soit étendue vers les deux

extrémités. D'autre part, avec des charges croissantes de 100~

à /{oo6'' de mélange Favier, on a obtenu des flèches progressives

Page 70: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES.72

sans rupture, avec une flexion rappelant absolument celle qu'eût

produite 'une charge statique. La différence des effets tient évi-

demment à la vitesse variable des réactions explosives.

Une troisième série d'essais a été effectuée par explosions dans

la terre, c'est-à-djre avec bourrage.

A cet effet, on a mesuré les capacités des chambres produites

par la détonation au fond d'un forage pratiqué en terrain argi-

leux.

La charge était uniformément de 3oo~ pour la mélinite et pour

les différents types de poudre Favier.

Les effets obtenus dans de semblables conditions sont à peu

près équivalents pour la mélinite et pour les explosifs Favier,

peut-être même plus élevés avec ces derniers. Ces résultats con-

cordent avec les valeurs des pressions obtenues en vase clos, au

moyen du crusher, dans une bombe de 21~ de capacité.En ce qui concerne les propriétés physiques des explosifs Fa-

vier, il résulte des expériences de la commission que l'hygromé-

tricité de l'azotate d'ammoniaque est atténuée par la présence de

la trinitronaphtaline; c'est ainsi qu'au moyen d'une enveloppe en

papier paraffiné, on obtient des cartouches qui peuvent se con-

server quelques mois en magasin. Ces propriétés, suffisantes pour

l'industrie, sont incompatibles avec les exigences des approvision-

nements de guerre. D'ailleurs, la réalisation d'une enveloppe

métallique étanche, pour des mélanges de cette espèce, présente-rait des difficultés très grandes, en raison des propriétés corrosives

que manifeste l'azotate d'ammoniaque dès qu'il renferme la

moindre humidité.

Au point de vue du prix de revient, la commission a pensé queces mélanges ne pouvaient entrer dans les approvisionnements de

guerre sans être pourvus d'une enveloppe coûteuse, et qu'en con-

séquence, l'économie qui résulterait de leur emploi ne présente-rait qu'un avantage insignifiant sur la mélinite.

En résumé, la commission conclut que les explosifs Favier ne

lui paraissent pas aptes à se prêter aux applications que le service

du génie est appelé à faire en campagne, mais que, comme explo-

sifs de circonstance, ils peuvent rendre de bons services dans cer-

tains cas.

Page 71: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

COMPTE RENDU DES TRAVAUX 73

II. Revue des travaux eifectués pendant l'année.

ÉTUDES 7.

Étude de la nitromannite.

La commission a poursuivi, pendant l'année t8gi, les essais de

conservation qu'elle a entrepris, dès l'année 1880, sur une série

d'échantillons préparés an Laboratoire central et conservés à l'air

libre soit sous forme pulvérulente, soit sous forme de cartouches

comprimées. Ces échantillons sont demeurés en parfait état de

conservation depuis plus de onze ans, malgré les intempéries

auxquelles ils se trouvent soumis.

La commission estime qu'il n'y a pas lieu de poursuivre désor-

mais l'étude de cet explosif, dont le prix de revient est trop élevé

et la sensibilité trop considérable pour se prêter aux usages mi-

litaires, malgré ses qualités de puissance qui l'emportent sur celles

de tous les explosifs actuellement connus.

ÉTUDE ?8.

Étude du coton-poudre paraffiné.

Cette étude n'a pas donné lieu à des expériences nouvelles

pendant l'année t8gt; mais les résultats obtenus par les services

de la marine ont montré que le coton-poudre paraffiné à chaud

ne présentait pas des garanties de conservation suffisantes pour le

faire admettre dans les approvisionnements.D'autre part, le paraffinage à froid du coton-poudre, par tritu-

ration sous les meules, a présenté des inconvénients résultant, soit

des dangers que présente l'opération en elle-même, soit d'un dé-

faut d'incorporation qui ne permet pas d'obtenir l'insensibilité

aux agents extérieurs (humidité, choc, etc.), qui constitue la

qualité essentielle du coton-poudre paraffiné.La commission estime qu'il n'y a pas lieu de poursuivre l'étude

de cet explosif.

Page 72: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES.74

ETUDE ? 23.

ttude des poudres au picrate d'ammoniaque.

La commission n'a pas eu l'occasion d'entreprendre de nou-

velles expériences sur les poudres au picrate d'ammoniaque

depuis les recherches eSectuées tant à la poudrerie de Sevran

qu'à la poudrerie du Bouchet, dont elle a rendu compte dans un

rapport du 2 mars 1882 et dans les procès-verbaux établis dans

les années t883-i884-t885.

Dans ces conditions, elle estime que l'étude doit être considérée

comme close.

ÉTUDE ? 62.

Absorption de l'oxyde de carbone provenant des nouveaux explosifs.

La commission a pris connaissance de toutes les recherches

d'ordre chimique, effectuées dans ces dernières années, concer-

nant les combinaisons dans lesquelles peut être engagé l'oxyde de

carbone.

Aucune de ces réactions ne lui paraît susceptible d'un emploi

pratique, et elle considère qu'une ventilation énergique peut seule

être préconisée.Dans ces conditions, la commission estime qu'il y a lieu de

suspendre l'étude qu'elle avait entreprise.

ÉTUDE ?65.

Question du transport des mélinites et crésylites par voie ferrée.

La commission a été autorisée, par dépêche du ministre de la

guerre en date du syjuin i8()i, à effectuer les expériences com-

plémentaires qu'elle jugeait utiles pour préciser la nature des

dangers que comporte le transport des mélinites et crésylites parvoie ferrée.

Les nouveaux essais que la commission proposait d'entre-

prendre portaient sur les points suivants

1° Extension des expériences antérieures de la poudrerie du

Bouchet, relatives à la sensibilité des mélinites et crésylites répan-

Page 73: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

COMPTE RENDU DES TRAVAUX. 75

dues sur un rail au passage de wagons diversement chargés,

extension consistant à réaliser des charges par essieu analogues à

celles des roues des locomotives remorquant des trains de mar-

chandises et des vitesses de l'ordre des vitesses commerciales de

transport2° Recherche de l'influence de décharges électricités puissantes

sur la sensibilité des mélinites, ces essais pouvant fournir quelquesnotions sur les dangers que peut présenter le foudroiement des

méHnites en cours de transport.

Les premières expériences ont pu être réalisées grâce au con-

cours de la Compagnie des chemins de fer du Nord, qui a bien

voulu mettre à la disposition de la commission un tronçon de voie

ferrée, situé aux docks Saint-Ouen, ainsi que la machine et le

personnel nécessaires.

Les résultats de ces expériences, faites dans les conditions les

plus défavorables, réalisées par le répandage des mélinites et cré-

sylites sur la voie en cours de transport, ont conduit la commission

à penser qu'il n'y a pas lieu de redouter de danger appréciable ré-

sultant de l'écrasement des matières par un train animé des vitesses

courantes d'exploitation.

Les essais relatifs à l'action de décharges électriques puissantessur les mélinites et crésylites ont été effectués au Laboratoire

central des poudres et salpêtres..Les décharges ont été obtenues

à l'aide de la grande bobine d'induction de l'École polytechnique,

qui constitue le type le plus puissant des appareils de cette espèce

qui ait été construit en France.

Dans aucun cas, les mélinites et crésylites n'ont donné lieu a

détonation.

ÉTUDE N"71.

Étude des dérivés nitrés de la naphtaline.

La commission a poursuivi, au cours de l'année i8ot, l'essai

des nitronaphtalines provenant de la fabrication, soit des poudre-ries de l'état, soit de divers industriels.

Les échantillons, au nombre de yi, ont été soumis à l'épreuvede mesure des pressions fournies en vase clos, à la densité de

chargement o,3. Cette épreuve rapide permet d'obtenir le taux

Page 74: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES.76

de nitration des produits, grâce à la table de corrélation établie

entre les valeurs des pressions en vase clos et les taux d'azote ré-

sultant de l'analyse organique de nombreux échantillons.

L'examen des ~i échantillons de l'année t8gt montre que le

type répondant à la composition moyenne de la tnnitronaphta-

line, et fournissant des pressions en vase clos de 3ioo''s à 32oo~,

constitue une sorte de maximum qu'il n'est guère possible de dé-

passer dans les fabrications économiques.

ÉTUDE ? 72.

Étude d'un cordeau détonant au fulminate de mercure.

La commission a pris connaissance des documents étrangers

concernant la fabrication et l'emploi des cordeaux détonants au

fulminate, de mercure.

[1résulte de cet examen qu'un cordeau de cette espèce ne jouit

d'aucune propriété plus avantageuse que celle des cordeaux ac-

tuellement en service en France.

En conséquence, la commission a jugé inutile d'entreprendre

l'étude d'une fabrication industrielle qui lui paraît dangereuse, et

elle estime que l'étude du cordeau détonant au fulminate de mer-

cure doit être considérée comme close.

ÉTUDE ? 82.

Emploi des explosifs dans les mines.

Les expériences entreprises par la commission sur la mesure

des pressions réalisées par l'emploi des explosifs dans les mines

ont porté, jusqu'à ce jour, sur deux types d'exploitation carrières

de gypse, carrières de grès. Il y aurait intérêt étendre ces expé-

riences à des milieux différents et à des charges plus considé-

rables que celles qui ont été expérimentées à Sevran et au Bouchet.

Les travaux annuels des écoles du génie comportent des expé-

riences d'explosions qui pourraient être utilisées pour acquérir

des notions sur la valeur des pressions produites par l'inflamma-

tion de grandes charges placées dans des conditions de bourrage

variables. Il semble que les appareils déjà expérimentés par la

Page 75: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

COMPTE RENDU DES TRAVAUX.

commission pourraient être placés facilement dans les fourneaux

de mines et donner, sans surcroît de dépense, des résultats inté-

ressants.

La commission n'a pas reçu, dans le cours de l'année '8gi, les

échantillons de l'explosif annoncé par M. de Boismontbrun. Elle

a d'ailleurs été officieusement informée que l'inventeur renonçait.

à présenter son nouvel explosif.

Examen d'un explosif présente par M. de Boismontbrun.

En conséqence, l'étude n° 84 est considérée comme close.

Étude des signaux de détresse de la Cotton- owder Company.

Cette étude est terminée et a donné lieu en t8gi, à l'étabHsse-

ment du rapport n" 69, analysé plus haut

Encartouchage des grisoutines de la Société française des explosifs.

Les essais sont en cours d'exécution et donneront lieu pro-

chainement à l'établissement d'un rapport qui sera adressé au

ministre.

Mode d'emploi des dynamites à base de nitrate d'ammoniaqueaux usages militaires.

Cette étude a donné lieu, en )8gi, à l'étabtissement du rapport

n" 71, dont l'analyse a été donnée ci-dessus.

Paris, )e n février i8()'

Vu

Le président,

BERTHELOT.

ÉTUDE ? 84.

ÉTUDE ? 86.

ÉTUDE N"87.

ÉTUDE?89.

Z,e~ec/'e<6[t/'e)

P. VIEILLE.

Page 76: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES.–COMPTE RENDU, ETC.78

ANNEXE.

COMPOStTtON DE LA COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES

AU 3t DÉCEMBRE )8c)[.

Par décision ministérielle du i3 mai i8gi, M. le capitaine d'artillerie de

la marine RtcnARU a été nommé membre adjoint de la commission, en rem-

placement de M. le capitaine GERBAULT, appelé à une destination colo-

niale.

En conséquence, la composition dela commission, au 3< décembre )8a),

est la suivante

A)M. HERTHELOT,président;

CASTAN,membre titulaire;

CopNU, membre titulaire;

HAfFEN, membre titulaire;

LAMBERT,membre titulaire;

)'Ë LA RocQUE, membre titulaire;

SARHAC,membre titulaire;

VIEILLE, membre titulaire, secrétaire.

BERTRAND,membre adjoint;

HafSSE, membre adjoint;

BRL'GÊRE,membre adjoint;

BRUNEAU,membre adjoint;

DËsoRTtAUX, membre adjoint;

LARDiLLON,membre adjoint;

LtouviLLË, membre adjoint;

LoutS, membre adjoint;

RtCHARD,membre adjoint;

BLAGE,membre adjoint et temporaire.

MASSfEU,membre adjoint et temporaire;

PoNTZEN, membre adjoint et temporaire;

Page 77: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU. INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. ~f)

INTRODUCTION

ALA

THÉ ORIE DES EXPLOSIFS;

PAR

M. E. SARRAU,

Ingénieur en chef des poudres et salpêtres,Membrede l'Institut.

L'exposé suivant résume les notions de mécanique, de thermo-

dynamique et de thermochimie qui semblent nécessaires pour

une théorie complète des explosifs. Il représente, dans son état

actuel, une partie des leçons professées à l'École d'application

des poudres et salpêtres.

CHAPITREPREMIER.

PRINCIPES DE MÉCANIQUE.

I. Le travail des forces.

1. DÉFINITIONS.. Le <<~<M/e/e/KC/~<x<e d'une force est le

produit de l'intensité de cette force par le déplacement infini-

ment petit de son point d'application et par le cosinus de l'angle

compris entre la direction de la force et celle du déplacement.

Pour un déplacement fini du point d'application, on appelle

Page 78: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.80

<<xp6f!7 <o<6f~d'une force l'intégrale de ses travaux élémen-

taires.

Le <a<~t7 <~M~ ~~<éy?!e e~eyb/'ce~ est la somme des travaux de

ces forces.

2. THÉonÈME. Le <r<x~<xt7de /?~M!eK~ forces <x/Me~M K/t~'0!t< est égal au <<2fû:{7de ~M/' /'MK~<Ï/tte.

En eSet, soient F l'une des forces, R leur résultante, a~ le dé-

placement élémentaire du point; on a, en projetant la résultante

et les forces sur <

et, en multipliant par ds,

ce qui établit le théorème pour le travail élémentaire; on passeau cas du travail total en prenant l'intégrale des deux membres.

3. TRAVAILÉLÉMENTAJREEN COORDONNÉESRECTAN&ULAUtES.

Soient, par rapport à trois axes rectangulaires,

X, Y, Z les composantes d'une force F;

;B,y, s tes coordonnées de son point d'application;

dx, dy, e~s les projections du déplacement ds de ce point.

L'expression F cos (F, ds) ds du travail élémentaire devient

c'est-à-dire X<~c -)- Y dy -)- Z ~3. Il en résulte que le travail élé-

mentaire d'un système de forces a pour expression

le s'étendant à toutes les forces du système.

4. TRAVAILTOTAL. Soient des points matériels en mouve-

ment sous l'action de forces quelconques; le travail élémentaire

de l'une de ces forces, pendant un temps infiniment petit dl, pou-

Page 79: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTtOK A LA THÉORtE DES EXPLOS)FS. 8[[

vanL s'écrire

Je travail total de cette force, depuis l'instant jusqu'à l'instant

est donné par t'Intégrale

et le travail total du système de forces a pour expression

le s'étendant, comme précédemment, à toutes les forces du

système.En général, cette expression ne peut se calculer que lorsque l'on

connaît le mouvement de tous les points; mais il est un .cas, par-

ticulièrement important, ou le travail total d'un système de forces

se calcule directement sans qu'il soit nécessaire de connaître

toutes les circonstances du mouvement. Ce cas se présente lors-

que le système de forces considéré admet une fonction.

5. FoNCTtON DES FORCES. Un système de forces peut être tel

que le travail de ces forces, pour un déplacement infiniment petit

des points d'application, soit la différentielle exacte d'une fonc-

tion f (x, y, ;r', .) des coordonnées de ces points consi-

dérées comme des variables Indépendantes.

Dans ce cas, lorsque le système des points d'application passe

d'un état à un autre, le travail total est égal à l'accroissement

/(~t,~t, ~t.~t-t, .)–/(~0~0~0!~0.~0. --),

ou simplement~ –/o, les indices o et se rapportant aux deux

états considérés.

La fonction f des coordonnées, dont la variation mesure le tra-

vail, s'appelle la fonction des forces.

Cette fonction a pour dérivées partielles les composantes X, Y,

Z de la force appliquée à chaque point x,y, car on doit avoir,

quels que soient dx, dy, e~s,

Page 80: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E.SARKAU.82

et cette équation entraîne les suivantes

qui ont lieu pour tous les points du système.

La fonction des forces, n'entrant dans le calcul que par ses dé-

rivées, n'est définie qu'à une constante additive près, et l'on peut

choisir cette constante de manière que la fonction ait une valeur

arbitrairement donnée pour un état déterminé du système des

points d'application.

6. Lorsque la fonction des forces est M~t/b/KC, c'est-à-dire n'n

qu'une valeur pour chaque système de valeurs des variables, la

différence~ a une valeur bien déterminée, quels que soient

les chemins parcourus par les points entre leurs positions initiale

et finale. Il en résulte que le travail e~yb/'ce.! ne dépend que

des états e~<e/?!~ et reste le /?ïe/?!e ~K~c que soit la série des

états :t<e/Me<<M'e.

En particulier, si le système de points revient à son état primi-

tif, on a/~ =/o et le travail est nul.

7. POTENTIEL. L'usage a prévalu, dans les théories physiques,

d'affecter du signe la fonction dont la différentielle représente

le travail élémentaire d'un système de forces; on écrit alors, pouri-

l'un des points d'application du système,

La fonction U, qui est la fonction des forces prises avec le signe

contraire, prend le nom de potentiel.

8. FORCESCENTRALES. Un exemple de potentiel se présentedans le cas où les points mobiles agissent les uns sur les autres de

telle sorte que l'action mu tuelle de deux points se compose de deux

forces, égales et opposées, appliquées à ces deux points suivant la

droite qui les joint et dont l'intensité ne dépend que de leur di-

stance.

En effet, soit r la distance de deux points m, /?t'et <o(/') l'inten-

sité de leur action mutuelle; désignons par x, y, z les coordonnées

de /Met par x', y', z' celles de m'.

Page 81: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORtE DES EXPLOSIFS. 83

En supposant que l'action mutuelle soit attractive, les compo-santes de la force appliquée au point /M sont

et le travail élémentaire de cette force est

Les composantes de la force appliquée au point étant égaleset opposées à X, Y, Z, le travail élémentaire correspondant est

En ajoutant ces deux expressions, on a le travail élémentaire de

l'action mutuelle des deux points qui est

Donc le travail élémentaire est s(/')< et cette expression con-

vient aussi, dans le cas d'une action répulsive, en considérant la

fonction comme négative.

En posant ~(/-) = :?(/-)< on a'c(/') <= e~(/'); par suite,

pour un ensemble de points, la somme des travaux élémentaires

des actions mutuelles sera ~(~')) ou bien–K~'))

le s'étendant aux combinaisons deux à deux de tous les points

du système.

L'expression U= ~(~) est donc une fonction des coordon-

nées dont la difTérentielle totale, prise avec ie signe contraire, re-

présente le travail élémentaire du système des actions mutuellesc'est le potentiel de ce système.

9. Les forces de cette espèce jouent un rôle capital dans les

Page 82: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.84

théories physiques; von Helmholtz leur a donne le nom de~b/'ce.;

centrales.

Le potentiel d'un système de forces centrales ne dépend que des

distances des points et il reprend la même valeur toutes les fois

que ces distances deviennent les mêmes. Le travail d'un tel systèmeest donc nul lorsque l'ensemble des points d'application part d'un

état et y revient; pour que ce travail soit nul, il n'est même pasnécessaire que les points reviennent à leurs positions primitives;il suffit qu'ils conservent leurs positions relatives.

II. La force vive.

10. DÉFINITION. On appelle force vive d'un point maté-

riel la moitié du produit de sa masse par le carré de sa vitesse.

La force vive d'un ensemble de points est la somme des forces

vives de ces points.

11. TnËonEME DE LA FORCEVIVE. Considérons un systèmede points en mouvement sous l'action de forces quelconques. Si

l'on désigne par )a masse de l'un des points et par v,ses coordonnées, la force vive du système a pour valeur

le s'étendant à tous les points du système.

En prenant la dérivée par rapport au temps, il vient

mais, si l'on désigne parX, Y, Z les composantes suivantles axes

de la résultante de toutes les forces qui agissent sur le point ni,les équations du mouvement de ce point sont

En tenant compte de ces équations, on obtient

Page 83: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A L.1 THÉORIE DES EXPLOSIFS. 85Le second membre de cette égalité représente le travail élémen-

taire de toutes les forces qui agissent sur le système. On a donc ce

théorème Z/<zcc/'c'M.!e/He/~ de la force vive pendant un temps

quelconque est égal au travail des forces pendant le même

temps.

Si donc on désigne par E le travail des forces et parAQ l'accrois-

sement correspondant de la force vive, on a AQ==E.

12. Lorsque le système de toutes les forces appliquées admet.

un potentiel U, on a E==–AU. Il en résulte A9==–AU, on

bien A(6 -)- U)== o; donc lorsque le système de toutes les forcesf<e~/He<M/t /?o<g/~<{'e~la ~o~Mc de la force vive et ~M~o<e~<te/reste constante pendant le /MOMce/Me/~<.

13. Si, de plus, la fonction U est uniforme, on a AU = o lors-

que le système matériel part d'un état et y revient. On a donc

aussi AQ = o, ce qui exprime que la fonce vive est la /)!e/?!e toutes

les fois que le système passe par un même état.

C'est en cela que consiste le principe de la conservation de la

force vive.

14. STABILITÉDE L'ÉQUILIBRE. Dans le cas où le système de

toutes les forces admet un potentiel, on a encore ce théorème

Tout état co/e~o/K~a~~ a M/~/?!t'/n/?:MM afM/)o<e/~e/ est M/t

état d'équilibre stable.

On voit d'abord que, si le potentiel est un minimum, il y a équi-

libre. En effet, les valeurs correspondantes des dérivées partielles

sont nulles; par suite, la résultante des forces appliquées à un

point quelconque se réduit à zéro et ce point est en équilibre.Pour démontrer que l'équilibre est stable, il faut établir que, si

l'on abandonne le système à l'action des forces après avoir écarté

infiniment peu tous les points de leur position d'équilibre et leur

avoir donné des vitesses infiniment petites, les déplacements res-

tent toujours infiniment petits.

Désignons par a la valeur du potentiel dans l'état d'équilibre;si l'on déplace infiniment peu le système, cette valeur devient

et EQ,Eoétant infiniment petit et positif puisque a est un mini-

mum.

Page 84: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARHAU.86

Si l'on'abandonne ensuite le système à l'action des forces

après avoir communiqué à sespoints des vitesses innnimentpeti tes,il se met en mouvement et, après un certain temps, le potentielest devenu a -t- e. La somme de la force vive et du potentiel est

constante (n° 12); si donc on désigne par 0,, et 0 les forces

vives initiale et actuelle, on a 9-)-s:=6o-)-Eo et, par suite,

9 ==9,)-}- s,, e; mais 0 est positif, donc e ne peut pas dépasser

9o + Eoet reste infiniment petit. Il en résulte que les coordonnées

diffèrent infiniment peu de celles qui correspondent à l'état d'équi-

libre et cet équilibre est stable.

15. TnÉORÈME DE VILLARCEAU. En remarquant que l'on a

Identiauement

avec deux relations analogues pour y et..s, l'expression de la force

vivee

peut être mise sous la forme

En désignant par p la distance du point in à l'origine, on a

p~== ~s -t-~a- on de plus, les équations du mouvement de

ce point:

Il en résulte la relation

qui constitue le théorème de Villarceau.

La quantité /Mp~ est le moment polaire par rapport à l'ori-

gine.

L'expression ~(~-X -+-~Y-(-~Z) est ce que Clausius a

-appelé le viriel ~e~/b/'ce~.

Page 85: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORtE DES EXPLOSIFS. 87

Avec ces dénominations, le théorème s'énonce comme il suit:

La force vive est égale au quart de la dérivée seconde du

/Ho/Me/~ polaire plus le viriel des forces.

On peut mettre sous une forme très simple le viriel d'un sys-tème de forces centrales.

Considérons, dans cette hypothèse, l'action mutuelle de deux

points m, /M\ Avec les notations du n° 8, les composantes de l'ac-

tion de M' sur /M sont

et les composantes X', Y~, Z' de l'action de M sur m'sont égalesaux précédentes prises avec le signe contraire.

En formant xX -~Y + zZ + ~'X' -)-yY' -)- ~'Z', il vient

Par suite, le viriel du système est

v=~),

te s'étendant aux combinaisons deux à deux de tous les

points.

16. TnÉoREME DE KoEN[&. II existe une relation Importante

entre la force vive d'un système et celle de son mouvement par

rapport à son centre de gravité. Cette relation résulte du théorème

suivant

Z<x~b/'ce f~c <M/t .<e/~e est e~v~e /<'<j~b/'ce vive de /ft

masse e/e/'e <~M~~<e/?:e co/tce/t~ee <x~o/~ ce~<e <~<?~7'<x~<e

/?/K~ /<x/b/'ce vive f~Msystème <~<x/t~~o/tMOM~e/?ïe/t</'e/a<t/'<x~o/t

ce/t~e de ~<xpt<e.

Ce théorème sera utile dans la suite; nous en rappelons la

démonstration.

Soient

y, les coordonnées d'un point quelconque du système par

rapport à des axes Hxes;

Page 86: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.88

a- y,, s, les coordonnées du même point par rapport à des axes

parallèles menés par le centre de gravité;

les coordonnées du centre de gravité.

On a x == ~o -t- ;x,, y ==~-o +y<, = + ~) la force vive du

système a pour expression

on, en remplaçant x, par leurs valeurs,

Désignons par

Vo la vitesse du centre de gravité;

M la masse du système;

9, la force vive du mouvement relatif au centre de gravité.

On voit que la première ligne de l'expression 9 se réduit à

~MV~ la seconde est égaie à 8,. On a de plus

donc la troisième ligne se réduit à zéro. On obtient, par suite,

conformément à l'énoncé,

0=~MV~–Ot.

111. L'énergie.

17. DÉFINITIONS. Imaginons que, parmi-les forces qui agis-sent sur un système matériel, les unes soient regardées comme

résultant d'actions extérieures, les autres comme dues aux actions

mutuetles des points du système et supposons que celles-ci, dites

forces ~<c/M/'e~ admettent un potentiel K.

Page 87: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. 89

L'introduction de la fonction Mdonne une forme nouvelle au

théorème de la force vive. En effet, si l'on désigne par

G, le travail des forces intérieures,

6e le travail des forces extérieures,

le théorème de la force vive donne la relation AQ== E; E~.

Mais on a E;=–A M; on peut donc écrire A6==–AM-t-E~,ou A(Q -t- M) = E~, ou bien enfin AH= E~, en posant H = 9 + u.

On peut adopter, pour désigner les quantités 9, u, H, les déno-

minations introduites par Rankine et appeler

10 ~e/t'e cinétique, la force vive 9;

2° .Ë'e/e~o<e/e/~ le potentiel Mdes forces intérieures;

3" .ë'/te/e totale, ou simplement énergie, la somme H des

énergies cinétique et potentielle.

Le résultat exprimé par l'équation AH == 5c s'énonce alors

comme il suit La variation de /'e/~e/'Q'{e est égale au travail

f/M~b/'ce~ e.x<e/CM~<2~.

Quand il n'y a pas de forces extérieures, la variation de l'éner-

gie est égale à zéro, donc ~'e/te/e cl'un système isolé est co/t-

stante.

C'est en cela que consiste le principe de la <;o/Me7'M~'o~ de

/'e~c/e.

18. ËNEncm POTENTIELLE. II importe de préciser la signifi-cation de la fonction u.

Admettons qu'il existe un état particulier du système matériel

pour lequel la valeur M~de l'énergie potentielle soit un minimum

absolu; dans cet état, le système, supposé soustrait à toute force

extérieure, est en équilibre stable (n° 14).Si l'on imagine que le système parte d'un état quelconque et

vienne à cet état d'équilibre, le travail des forces intérieures, pource déplacement, est égal à M Mo.D'ailleurs, suivant une remarque

déjà faite (n" 5), l'énergie potentielle, qui est la fonction des

forces intérieures changée de signe, n'est définie qu'à une constante

additive près, et l'on peut choisir cette constante de manière quele minimum Mosoit égal à zéro.

La fonction M est ainsi essentiellement positive et l'on peut dire

Page 88: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.90

que /'e/:e/e potentielle d'un système dans M/!état ~Me~co/Me

/'e/)/'e~e/!<e le ~a'~6n7 <~M'e~ec<Me/!<les forces intérieures /o/

~M~7/?a~e de cet état à son état e~'e~H~e.

Ce travail, essentiellement positif, est le plus grand que les

seules forces intérieures puissent produire à partir de l'état consi-

déré.

19. Les notions précédentes permettent de préciser le mode

suivant lequel le travail se transmet par l'intermédiaire d'un sys-

tème matériel.

Concevons que Je système soit d'abord au repos, dans son état

d'équilibre stable. Si on lui applique des forces extérieures, il se

mettra en mouvement et, après un certain temps, son énergie to-

tale, primitivement nulle, aura une valeur H égale au travail des

forces extérieures.

Si l'on supprime alors les forces extérieures, l'énergie devient

constante. Cette énergie se compose de deux parties positives,

l'une cinétique, l'autre potentielle, dontla somme reste in variable.

Ces deux parties se transforment l'une dans l'autre; quand l'une

d'elles diminue, l'autre augmente d'une quantité égale.

Si l'on introduit enfin de nouvelles forces extérieures, de ma-

nière à ramener le système au repos, dans son état d'équilibre, son

énergie passe de la valeur H à la valeur zéro. Le travail correspon-dant des forces extérieures est égal à -H et, par suite, si ces

forces émanent de corps extérieurs, le travait des réactions du

système sur ces corps est égal à H.

On voit ainsi comment l'énergie totale d'un système représente

le travail maximum que ce système puisse développer sur les corps

extérieurs; elle représente sa puissance mécanique, ce qui justifie

la dénomination adoptée. D'ailleurs, les deux parties de l'énergie,force vive et travail, jouant le même rôle, il était utile de donner

à ces grandeurs une dénomination commune rappelant leur ana-

logie mécanique.

20. SYSTÈMESSOLIDAIRES. Lorsque les actions mutuelles sont

des forces centrales (n° 8), il existe une relation fort simple entre

les énergies potentielles de plusieurs systèmes et l'énergie poten-

tielle de leur ensemble.

Soient A,, A2 deuxsystèmes entre les points desquels s'exercent

Page 89: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. 9'

des forces centrales; si on les considère comme formant un sys-tème unique, l'énergie potentielle de ce système est la somme

M= ~(~')

étendue aux combinaisons deux à deux de tous les

points (n° 8). Or on peut combiner successivement deux points

de A,, deux points de A2' un point de A, et un point de As. Les

sommes correspondantes représentent l'énergie potentielle M; du

premier système, l'énergie potentielle du second système, le

potentiel K~z de l'un des systèmes sur l'autre.

On a donc K=M) -)- Ms-t-M~z et ce résultat s'étend à un nombre

quelconque de systèmes solidaires; d'où ce théorème

Z'e/:e/e potentielle de ~?/«~!eM/ ~~<é/?!e~ est égale a' la

~o/K/Mede /gM/ énergies potentielles plus les potentiels de leurs

COn!6H.!0/M <~eM~e fZeM~.

CHAPITREII.

LES LOIS DES GAZ.

I. Lois de Mariotte et de Gay-Lussac.

21. ÉQUATIONDESGAZPARFAITS. Les gaz et les vapeurs sur-

chauffées tendent, quand on les dilate et quand on les échauffe,

vers un état limite, dit état ~<MeM.c/<M~ qui est caractérise

par les deux lois suivantes

)" La pression d'un gaz à <e/M/?er~<M/'e constante est /?/'o-

portionnelle et sa densité (Loi de Mariotte);20 Tous les gaz ont le M~Me eoe~<Ct'e/t< de dilatation ~o«~

pression constante et ce eoe~Cte/t~ est indépendant de la ~e~-

pérature et de la pression (Loi de Gay-Lussac).

Ces deux lois sont exprimées par l'équation

(t) /)f=M~(f-+-a<)

qui existe entre le volume v d'un gaz, son poids ni, sa tempéra-ture t et la pression p rapportée à l'unité de surface. <xdésigne le

Page 90: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.92

coefficient de dilatation sous pression constante; égal d'après

les expériences de Regnault; k est un coefficient variable avec la

nature du gaz.

22. Les gaz qui s'écartent le moins des lois de Mariotte et de

Gay-Lussac, dans les conditions ordinaires de température et de

pression, sont l'hydrogène, l'azote, l'oxygène et l'oxyde de car-

bone. Les écarts sont même absolument négligeables tant que ces

gaz ne sont pas soumis à des températures extrêmement basses et

que la pression ne dépasse pas 4alm ou $" mais, pour des pres-

sions supérieures, les perturbations croissent rapidement, ainsi

qu'il résulte des expériences de M. Cailletet et de M. Amagat.

23. VoLUME SPÉCIFIQUE. En désignant par po la pression

atmosphérique normale et posant ~==~0~0) l'équation précédente

peut s'écrire

(2) JOC=/?!/)o''o(l+X<)

et, sous cette forme, on voit que vo est la valeur de qui corres-

pond aux valeurs p =~0; na = t = o.

Cette constante, que l'on appelle fo/M/MC~pec~/t~H~ représente

donc le volume de l'unité de poids du gaz à zéro ou sous la pres-

sion atmosphérique normale, dans le cas où ce gaz peut subir ces

conditions de température et de pression sans cesser de satisfaire

aux lois de Mariotte et de Gay-Lussac. Le volume spécifique est

l'inverse du poids spécifique, ou poids de l'unité de volume du

gaz à zéro sous la pressionpo.Le volume spécifique cesse d'avoir cette signification physique

pour les gaz et les vapeurs qui n'atteignent l'état gazeux parfait

qu'à des températures supérieures à zéro et sous des pressions

inférieures à la pression atmosphérique normale. Sa définition

résulte alors uniquement de l'équation à laquelle satisfait, à l'état

limite, le gaz que l'on considère et il est nécessaire, pour avoir sa

valeur numérique, de le déduire de l'équation (2) en déterminant

par expériences, dans les conditions physiques où cette équation

est applicable, un système de valeurs correspondantes des variables.

La détermination des volumes spécifiques, ou, ce qui revient au

même, des densités des gaz et vapeurs, est d'une haute impor-

tance en chimie. Elle a été l'objet de recherches expérimentales

de Gay-Lussac, Regnault, Dumas, Cahours; plus récemment,

Page 91: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. 93

H. Sainte-Claire Deville et M. Troost ont expérimenté sur des

substances dont la vaporisation ne s'effectue qu'aux températuresles plus élevées. Ces déterminations ont établi la loi des volumes

spécifiques qui est la base de la théorie atomique.

II. Loi des volumes spécifiques.

24. VOLUMESÉQUIVALENTS. On appelle volume équivalent

d'un corps le produit du volume spécifique de ce corps par son

équivalent chimique.

Gay-Lussac a signalé le premier une loi de la plus haute impor-

tance, que toutes les déterminations expérimentales ont pleine-

ment confirmée et qui s'énonce comme il suit

Le volume équivalent d'un gaz est e~<~ Œ!<produit e~M/~e

constante par /'«/t des /!0/e~ ), a, /{, 8.

On énonce encore ce crésultat, en himie, en disant que les

densités des gaz ou vapeurs correspondent à t, 2, 4, 8 volumes.

D'après cette loi, si l'on désigne par

t~ole volume spécifique d'un gaz;

e son équivalent chimique

A une constante dont la valeur ne dépend que des unités adop-

tées, on a la relation

(3) eco= t'A,

i étant l'un des nombres ), 2, /{, 8.

25. Les gaz et vapeurs se partagent en quatre groupes, d'aprèsla valeur que, pour chacun d'eux, l'expérience conduit à assigner

au nombre i; voici comment quelques corps, simples ou compo-

sés, se distribuent dans ces groupes avec le système d'équivalents

adopté.

Valeur dei. Désignation de la substance. Formule. Equivalent.

Carbone(théorie). G 6

Oxygène. 0 8

Soufre (à <ooo°). S 16

t=[ t Sé)énium. Se 40

Tetfure. Te 64

Phosphore. Ph 3)Arsenic. As ~5

Page 92: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

<)4 E. SARRAU.

Valeur de i. Désignation de la substance. Formule. Équivalent.

Hydrogène. H t

Azote. Az t~Chlore. CI 35,5Brome. Br 80Iode. 1 t27Mercure. Hg !ooCadmium. Cd M

Eau. HO 9Eau. H 0 9Hydrogène sulfuré HS 17

Acide sulfureux. SO~ 32L =2

Protoxyde d'azote. AzO 22

Oxyde de carbone. CO ]~

Acide carbonique. CO~ 22

Formène (gaz des marais). CH~ 8

Éthylène (gaz oiénant). C~H~ i~

Sulfure de carbone. CS2 38Chioruremercurique. HgCI 135,5Bromure mercurique. HgBr i8o

A)coo). C'H~O ~3Ëthersutfurique. C~H~O 27

Acide chlorhydrique. HCt 36,5Acide iodhydrique. HI 128

Acide cyanhydrique. HCy 27

Bioxyde d'azote. AzO" 3o

Acide hypoazotique (à i83°) AzO~ ~f!<==44 Ammoniaque. Azil~ 17

Hydrogène phosphore. PhH~ 34

Hydrogène arsénié. AsH~ 78Chtoruremercureux. Hg~Ct 235,5Bromure mercureux. Hg~Br 280

Ch)orhydrate d'ammoniaque AzH~CI 53,5t=8 8 Hydrate de ch)ora). C~H~CtO~ 9~,5

L'existence de corps appartenant au quatrième groupe a été

révoquée en doute. Dans presque tous les cas de ce genre, on a

cherché à établir que le corps était décomposé à la températureoù l'on cherche à évaluer son volume spécifique; dans cette hy-

pothèse, on opérerait non pas sur le corps lui-même, mais sur le

mélange des produits de sa décomposition.Cette décomposition a pu être démontrée dans un certain nombre

Page 93: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTtON A LA THËORtË DES EXPLOSIFS. 9:'

de cas, notamment pour le bromhydrate d'amylène et le perchlo-rure de phosphore; mais pour d'autres corps, tels que le chlorhy-drate d'ammoniaque et l'hydrate de chloral, les affirmations des

expérimentateurs restent contradictoires. La question de savoir si

certains corps composés existent à l'état gazeux, avec le volume

équivalent 8, est donc encore en discussion.

26. HYPOTHESED'AVOGADROET D'AMPERE. Avogadro et Am-

père ont admis, d'après les lois qui régissent les combinaisons

des gaz, que des volumes égaux de tous les gaz parfaits, à la même

température et sous la même pression, contiennent le même

nombre de molécules.

Cette hypothèse conduit à une interprétation remarquable de

la loi qui lie les volumes spécifiques et les équiva)ents. En effet,

en désignant par /M, /K' les poids de deux gaz occupant un même

volume p, à la même température t et sous la même pression p,on a, d'après l'équation (2),

/HPO= Mt'~o,

~o et (~ étant les volumes spécifiques des deux gaz. Mais, par hy-

pothèse, le volume v renferme le même nombre de molécules de

chacun de ces gaz; les poids /?z et /?/ sont donc proportionnelsaux poids respectifs m et m' de ces molécules. On a donc

ni /?'

C! C!'

et, par suite,Tnt~==tT'Co.

L'hypothèse conduit donc à admettre que le volume spécifique<M/t gaz est en raison t/tt~e/e de son poids /Mo~ecK~n'e.

Revenons maintenant à la relation (3) qui est l'expression de

la deuxième loi de Gay-Lussac. Le volume spécifique est, d'après

cette loi, en raison inverse de-; il est, d'après l'hypothèse, en

raison inverse du poids moléculaire; donc le poids motéculaire

est en raison directeT de e

27. POIDS MOLÉCULAIRES. Ce résultat, subordonné à la réa-

lité de l'hypothèse d'Avogadro et d'Ampère, fixe les valeurs rela-

tives des poids moléculaires des corps à l'état gazeux; il suffit,

Page 94: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.96

pour avoir ces valeurs, de multiplier respectivement par t, i

les équivalents des corps appartenant au premier, au second, au

troisième, au quatrième des groupes formant le tableau du n° 25.

On peut aussi, puisqu'il ne s'agit que de valeurs relatives, mul-

tiplier les équivalents par les nombres /{, 2, r, Cette échelle de

multiplicateurs est celle que l'on adopte pour établir la théorie

atomique, en excluant le multiplicateur comme ne répondant

pas à un état réel des corps. Dans cette hypothèse, les poids mo-

léculaires et les équivalents se confondent pour les corps du troi-

sième groupe. Les poids moléculaires des corps du deuxième

groupe sont H2, Az~, C12, Les poids moléculaires des corpsdu premier groupe sont C', 0', S'

28. Po:ns ATOMIQUES. La théorie atomique introduit, en

outre, la notion de poids 6t<o/?n<~e; voici quelques détails à ce

sujet.

Les molécules de l'hydrogène et du chlore étant H~ et CP, la

molécule de l'acide chlorhydrique est HCI. On peut donc consi-

dérer celle-ci comme constituée par une demi-molécule d'hydro-

gène et une demi-molécule de chlore. D'ailleurs, en excluant les

corps du quatrième groupe, il n'existe aucun gaz dans la molécule

duquel il entre une quantité d'hydrogène moindre que H et une

quantité de chlore moindre que Cl.

On exprime ce fait en disant que H et CI sont les poids <7<o-

/?M</Me.!de l'hydrogène et du chlore, et, les poids moléculaires de

ces corps étant doubles des poids atomiques, on dit que leurs mo-

lécules sont t/t'o/M~M~.

29. L'examen des gaz composés conduit de même à considérer

comme diatomiques les molécules des corps carbone, oxygène,

soufre, azote, brome, iode et à attribuer les symboles C2, 0~, S~,

Az, Br, 1 à leurs poids atomiques.La molécule du phosphore a pour symbole Ph~' et la quantité Ph

est celte qui entre dans une molécule d'hydrogène phosphoré;on peut donc adopter Ph comme poids atomique et considérer la

molécule comme <<~y<x<OM~Me.Un résultat analogue s'applique à

l'arsenic.

La motécute du mercure gazeux est Hg2 et la quantité repré-sentée par ce symbole est précisément celle qui entre dans la mo-

Page 95: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. 97

lécule, soit du chlorure mercurique Hg~Cl~, soit du chlorure

mercureux Hg2Cl. Ce fait conduit à considérer la molécule du

mercure comme y?!0/toc:<o/M!Me et à représenter par Hg2 le poids

atomique de ce corps.

30. En résumé, l'interprétation, suivant la théorie atomique,des données numériques fournies par la mesure des densités des

gaz et vapeurs conduit à présenter comme il suit la corrélation

entre les équivalents, les poids moléculaires et les poids atomiquesde quelques corps simples

Poids

Désignation de la substance. Equivalent, moléculaire. atomique.

Hydrogène. H H~ H

Azote Az A~ Az

Chlore. Ct C)2 Ct

Brome. Br B~ Br

Jode. 1 t~ I

Carbone. C C~ C'

Oxygène. 0 0~ 0:

Soufre. S S4 S2

Phosphore. Ph Ph~ Ph

Arsenic. As As~* As

Mercure. Hg Hg~ Hg2

Cette corrélation serait modifiée si l'on admettait l'existence, à

l'état gazeux, des corps du quatrième groupe à volume équiva-lent 8. En effet, le poids motéculaire de l'hydrogène étant H2, les

poids moléculaires du chlorhydrate d'ammoniaque et de l'hydratel'

de chlorai seraient représentés par les formules Az~H~Cl~ et

iCH~O-O~. On serait donc conduit à admettre tP, C12, Az~

comme poids atomiques de l'hydrogène, du chlore et de l'azote,

dont les molécules seraient ainsi tétratomiques, comme celles du

phosphore et de l'arsenic.

Les données relatives aux densités gazeuses ne suffisant pas à

la détermination des poids atomiques des corps autres que ceux

qui figurent au tableau précédent, on a eu recours à d'autres con-

sidérations on a fait intervenir notamment la loi des chaleurs

spécifiques des corps à l'état solide.

Nous renvoyons aux traités spéciaux pour les détails d'une

V. t" PARTIE.

Page 96: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.98

théorie à laquelle nous n'empruntons que les notions élémen-

taires qui peuvent être de quelque utilité à l'objet particulier de

cet ouvrage.

31. VOLUMESMOLÉCULAIRES. On appelle uo~M/Me y~o/ecK-

laire d'un gaz le produit de son volume spécifique par son poids

moléculaire.

Il résulte de la loi des volumes équivalents, interprétée suivant

l'hypothèse d'Avogadro et d'Ampère, que le volume moléculaire

des gaz est une constante.

Si donc on désigne par le volume spécifique, par rs le poids

moléculaire, par h une constante, on a la relation

(4) C!fo=A.

En supposant égal à 2 le poids moléculaire de l'hydrogène, la

valeur de Il est le double du volume spécifique de l'hydrogène qui

est f i t6o, le litre et le kilogramme étant pris pour unités.

Par suite, le volume spécifique d'un gaz quelconque est donné

par la formule22320

1'0=-'~==-

Nous rappelons que la valeur de s'obtient en multipliant par /{,

2, t, les quatre groupes d'équivalents compris dans le tableau

du n° 25.

32. FORMULESCHIMIQUES. La composition d'un corps gazeux

peut être représentée par la formule de sa molécule, soit en équi-

valents, soit en poids moléculaires, soit en poids atomiques des

éléments.

Soit, par exemple, une substance organique dont la molécule

est représentée, en équivalents, par la formule C~H?O~Az~.

En mettant en évidence les poids moléculaires des éléments,

cette formule devient

et; en mettant en évidence les poids atomiques des, éléments,

Page 97: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. 99

L'usage a prévalu, dans la théorie atomique, de représenter les

poids atomiques par les symboles mêmes qui avaient été adop-tés pour les équivalents. On écrit ainsi C, 0, S, au lieu de C'

r,

0~, S~, de sorte que les formules C~H?O~Az~ et C'H?O~Az~ re-

présentent la même substance, dans le système des équivalents et

dans celui des poids atomiques.La confusion qui en résulte disparaîtrait si, conformément à

une notation proposée par quelques chimistes, on convenait de

représenter un poids atomique double de l'équivalent par le signede cet équivalent &e et d'écrire G, 0, au lieu de C~, 0~,

S'.

33. Lorsque la composition d'un gaz, dont le poids moléculaire

est ts, est exprimée avec les poids moléculaires tU), c~a, des

composants, sous la forme c~'c~ les exposants ont

une signification qu'il importe de préciser.La formule signifie que les poids c! des composants

forment le poids w du composé; si donc on désigne par « et M,,

Ma, les volumes que le composé et les composants occupe-raient à zéro sous la pression normale, on a

!t:=!nfo, M;=/~C!tf), K~=/~C'~t'2,

vo, ~') ~a; étant les volumes spécifiques du composé et des

étéments. Mais, d'après la relation (~) du n° 31, les produits

tn~o, ~) t~, t7a~2) ont la même valeur A; donc les nombres

n2, représentent les volumes des composants formant un

volume du composé égal à l'unité.

L'excès de la somme nt + /)- sur l'unité mesure la con-

densation due à la combinaison.

III. Lois des chaleurs spécifiques.

34. DÉFINITIONS. Soit f/~ la quantité de chaleur nécessaire

pour accroître de </<, sans changer le volume, la température de

l'unité de poids d'un corps; le coefficient différentiel c== est

ce que l'on appelle la cAû!/eM/' spécifique <xuo~K/He eo/M<<x/K.

Page 98: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.100

Le coefficient analogue c', relatif au cas où l'on échauffe le

corps en laissant la pression constante, s'appelle la cA<~eM/' spéci-

/t~MC a;c~<o/t constante.

35. On considère aussi des chaleurs spécifiques /?!ovg/e~entre deux températures < ~j, dont les valeurs s'obtiennent en

divisant par l'accroissement <j to la quantité de chaleur q ab-

sorbée par l'unité de poids du corps lorsque sa température passede to à

Ces chaleurs spécifiques moyennes, comme les chaleurs spéci-

fiques vraies c et c', peuvent être considérées à volume constant

ou à pression constante.

Supposons, par exemple, que l'on opère à volume constant. La

quantité de chaleur absorbée, de <o à tj, est '7= ee~; on a°

aussi ~=c,n(<<o); c,,t étant la chaleur spécifique moyenne

correspondante. Par suite

La limite inférieure to est souvent égale à o; la quantité de

chaleur y absorbée par l'unité de poids du corps à volume con-

stant, lorsque sa température passe de o à une valeur quel-

conque t, a alors pour expression,soit c~ quand on se sert

-/)

de la chaleur spécifique vraie, soit Cn;<quand on se sert de la cha-

leur spécifique moyenne. On a donc les relations

Les chaleurs spécifiques à pression constante donnent des rela-

tions analogues.

36. CHALEURSPÉCIFIQUEA PRESSIONCONSTANTE. L'ensemble

des déterminations expérimentales faites entre les limites, de i"

à 12" pour la pression et de 20° à -f- aïo" pour la tempéra-

ture, conduit à admettre que

Page 99: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. !0t

i° La chaleur spécifique à pression constante des gaz simples

ou composés sans condensation est indépendante de la pression et

de la température;2° La chaleur spécifique des autres gaz composés est indépen-

dante de la pression et c'ro!t avec la température.

CI37. RAPPORTDES CHALEURSSPÉCIFIQUES. Le rapport n ==

c

peut être déterminé directement, notamment par la mesure de la

vitesse du son, sans qu'il soit nécessaire de déterminer séparé-ment c' et c. Il résulte de cette détermination que

1° Pour les gaz simples ou composés sans condensation, ce

rapport a une même valeur n = i ), indépendante de la tempé-

rature et de la pression;2° Pour les autres gaz composés, ce rapport a une valeur infé-

rieure à i,4ï) variable avec la nature du gaz et décroissante

lorsque la température s'élève.

38. CHALEURSPÉCIFIQUEA VOLUMECONSTANT. La détermina-

tion directe de la chaleur spécifique des gaz à volume constant

est à peu près impraticable dans les conditions ordinaires des me-

sures calorimétriques, mais on peut la déduire de la valeur de c'

quand on connaît la valeur de /?. On devrait donc conclure de

l'invariabilité de c' et n, constatée dans des limites assez étendues

de température et de pression, que la chaleur spécifique à volume

constant des gaz simples ou composés sans condensation est indé-

pendante de la température et de la pression.

MM. Mallard et Le Chatelier, ainsi que MM. Berthelot et

Vieille, suivant une méthode spéciale fondée sur la mesure des

pressions développées en vase clos par des mélanges détonants,

ont trouvé que la chaleur spécifique à volume constant des gaz H,

Az, 0, CO augmente sensiblement quand on passe de la tempéra-

ture ordinaire à des températures très élevées, telles que 30000 ou

~000°. Pour des gaz composés, comme l'acide carbonique et la

vapeur d'eau, cet accroissement est tel que la chaleur spécifique

est à peu près doubtée lorsque la température passe de o"

à 2000°.

Il est possible toutefois que, dans ces expériences, les valeurs

trouvées pour les chaleurs spécifiques soient accrues par l'effet du

Page 100: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.t02

refroidissement et de la dissociation des gaz, de telle sorte que

les coefficients obtenus, n'ayant plus la signification physique ha-

bituelle, représentent seulement des chaleurs spécifiques appa-rentes propres à calculer les effets que les mélanges détonants

sont susceptibles de produire dans des conditions similaires de

celles qui ont servi à la détermination des coefficients.

39. CHALEURSMOLÉCULAIRES. On appelle chaleur /MO~eCM-

laire d'un gaz le produit de sa chaleur spécifique par son poids

moléculaire. Les données expérimentales conduisent à admettre

1° Que la chaleur moléculaire à pression constante a une même

valeur k, indépendante de la pression et de la température, pourles gaz simples ou composés sans condensation;

2° Qu'elle est supérieure à pour les autres gaz et vapeurs,variable avec la nature du corps, d'autant plus grande que sa

constitution moléculaire est plus complexe et qu'elle croît avec la

température.En supposant égal à 2 le poids moléculaire de l'hydrogène, la

valeur de k se confond avec le double de la chaleur spécifique de

cegazquiest3,/{t. On admettra donc, à l'état limite, pour un

gaz simple ou composé sans condensation, dontle poids molécu-

laire est c~, la relation !sc'= A', avec k'= 6,82 (Loi de Delaroche

et Bérard).Pour les mêmes gaz, le rapport des deux chaleurs spécifiques

ayant la même valeur i,4i, il en résulte que leur chateur molé-

culaire à volume constant a une même valeur K sensiblement

indépendante du volume et de la température.La valeur de K, obtenue en divisant celle de K' par ),4', est

4,84.

D'après MM. MaDard et Le Chatelier, la chaleur moléculaire

des gaz H, Az, 0, CO n'est pas constante; elle est une fonction

de la température dont la variation est sensible quand on passe de

zéro à une température très élevée telle que 3ooo° ou ~{000°; de

plus, cette fonction est la même pour les quatre gaz. Ce dernier

résultat, qui est fort important, est confirmé par les expériencesde MM. Berthelot et Vieille. Il est d'ailleurs possible que ces con-

clusions se rapportent, non aux chaleurs spécifiques vraies, mais

à des chaleurs spécifiques apparentes dont les valeurs compren-

Page 101: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

tNTRODUCTfON A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. to3

nent l'effet du refroidissement qui a pu se produire dans les expé-riences.

IV. Lois des mélanges gazeux.

40. Loi DESVOLUMESSPÉCIFIQUES. Le volume spécifique d'un

mélange de gaz est la moyenne composée des volumes spécifiquesdes gaz mélangés.

Ainsi, si l'on suppose que mi, ~2, soient les quantités pon-

dérales de divers gaz qui constituent l'unité de poids d'un mé-

lange et que (~, (~, soient les volumes respectifs de ces gaz,

le volume spécifique du mélange est

(5)

De cette loi résulte la conséquence suivante supposons que les

gaz soient pris dans des conditions de température et de pression

telles que les lois de Mariotte et de Gay-Lussac leur soient appli-

cables. On a, en appliquant l'équation (2) du n° 23 à l'unité de

poids du mélange,~op =~o(t-~ a<),

et, en remplaçant (~opar sa valeur (5),

(6)

Mais si l'on désigne par ~p,, les pressions respectives des

quantités /?t), ~2, des divers gaz occupant séparément le vo-

lume à à la température t, on a les relations

(7)

Par suite, l'équation (6) se réduit à la suivante

qui exprime que la pression d'un mélange de gaz est la somme

des pressions que produiraient les gaz si chacun d'eux occupait

seul, à la même température, le volume entier du mélange.

41. LOI DESCHALEURSSPÉCIFIQUES. La chaleur spécifique (à

pression constante ou à volume constant) d'un mélange de gaz est

Page 102: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.)o4

la moyenne composée des chaleurs spécifiques des gaz mélangés.Cette loi donne lieu aux formules

(8)

analogues à la formule (5).

CHAPITREIII.

THERMODYNAMIQUE DES GAZ PARFAITS.

42. La chaleur dilate Jes corps et modifie leur état physique ou

chimique. L'étude des transformations thermiques et de leurs rap-

ports avec Jes phénomènes mécaniques qui les accompagnent con-

stitue la thermodynamique.

On supposera, dans ce chapitre, que Je corps dont on suit la

transformation est un gaz parfait; les résultats obtenus dans ce

cas particulier serviront d'introduction aux principes généraux

dont l'exposé fait l'objet du chapitre IV.

43. ÉQUATIONCARACTÉRISTIQUE.–L'étude des gaz montre que,

dans des conditions physiquement réalisables, il existe des corps

qui suivent les lois de Mariotte et de Gay-Lussac, et dont les cha-

leurs spécifiques c, c' sont constantes; on les appelle gaz par-

faits.En appliquant à l'unité de poids d'un gaz parfait l'équation (2)

du n° 23, on a la relation ~==~'0~0 (i-{-<x<), dite e~M~o/t ca-

ractéristique. En remplaçant a par sa valeur désignant parT le binôme 2~3 -)- t et posant

(9)

cette équation peut s'écrire

(10)

Page 103: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. <o5

La quantité T = a~3 + t est ce que l'on appelle la température

absolue; son emploi simplifie les formules. Les quantités t et T

paraîtront quelquefois dans les mêmes formules; leur différence

est constante et, par suite, leurs différentielles sont égales; on

pourra donc employer indifféremment la notation dt ou dT pour

représenter l'accroissement infiniment petit de la température.

44. EXPRESSIONDE LA QUANTITÉDE CHALEURABSORBÉEDANSUNE

TRANSFORMATIONÉLÉMENTAIRE. On déduit de l'équation (to) les

conséquences suivantes

(° Si, la pression restant constante, le volume v varie de dv, la

température éprouve une variation correspondante et, par

suite, le gaz a reçu une quantité de chaleur c' étant la cha-

leur spécifique à pression constante;

2" Si, le volume restant constant, la pression p varie de <~o, la

température éprouve une variation correspondante et, par

suite, le gaz a reçu une quantité dechaleur

c étant la cha-

leur spécifique à volume constant;

3° Si le volume et la pression s'accroissent simultanément de </<'

et dp, le gaz reçoit une quantité de chaleur

(")

On a d'aUteurs, en diuerentiant. l'équation (10),

(12)

En éliminant successivement dp et </(' entre les équations (< t) et

()a), il vient

(13)

(14)

Ennn; en tenant compte de l'équation (to), les relations ()3),

Page 104: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.to6

()~) et (t <)conduisent, à ces trois expressions

(-5)

dans lesquelles (<, t~), (<, y?), (') sont respectivement considé-

rés comme les deux variables indépendantes dont les valeurs dé-

terminent l'état du corps.

45. EXPRESSIONDE LA QUANTITÉDE CHALEURABSORBÉEDANSUNE

TRANSFORMATIONFINIE. En appelant x, y deux quelconques des

trois variables <, < les expressions (15) sont de la forme

P dx -)- Q dy, P et Q désignant des fonctions des variables y.

La quantité de chateur absorbée dans une transformation finie;

portant le corps d'un état à un autre état quelconque, est repré-

sentée par l'intégrale

étendue à la série des états intermédiaires.

Dans les intégrations de ce genre, deux cas sont à considérer

)° Si Jes fonctions P, Q sont telles que l'on ait -=–) il

existe une fonction !?(.c,~) dont Pe~e + Qa~ est la différentielle

totale. La quantité q est alors égale à l'accroissement de la fonc-

tion N, lorsque les variables x, y passent des valeurs initiales aux

valeurs finales. Par suite, si la fonction çaest uniforme, la valeur

de q ne dépend que des valeurs extrêmes des variables; elle reste

la même, quelle que soit la série des valeurs intermédiaires. En

particulier, y est égal à zéro, si les variables reviennent à leurs va-

leurs initiales.

S. 1 d"ap ÔQ 1..l d~° S! la conditiony-

== n'est pas remplie, il n'existe pas dey dx

fonction dont Pe~c-(-Q<~ soit la différentielle. Pour avoir la

valeur de l'intégrale, lorsque les variables passent des valeurs

-~0)~o aux valeurs ~j, il est alors nécessaire d'établir une

Page 105: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORtE DES EXPLOSIFS. '07

relation entre x et y. En posant y ==/'(.x), d'olt <~=j~(.x)6~e,on a

P et Q, fonctions de ;K,y, deviennent fonctions de ~c seulement,

si l'on y remplace y par f(x). On est donc ramené à l'intégrationd'une fonction différentielle de la seule variable x, et la valeur de

l'intégrale, qui se présente sous la forme

dépend de la relation qui lie x ety entre les valeurs extrêmes de

ces vâriables.

46. Cela posé, il résulte des formules (t3) que l'expressionde c~y, correspondant à la transformation élémentaire d'un gaz

parfait, n'e.s< pas M~e ~~e/'c/t~'e~e exacte. Car, si l'on consi-

dère, par exemple, la troisième expression de < il faudrait, pour

qu'elle fût une différentielle exacte, que la dérivée de par rap-

e'cport à p fût égale à la dérivée de par rapport à v; or, si l'on

admet que c', c soient des constantes, cette condition se réduit à

l'égalité c'= c, qui n'a pas lieu, puisque = i,~).

Par suite de cette circonstance, la quantité de chaleur absorbée

dans une transformation quelconque ne dépend pas seulement

des états-extrêmes du corps; elle dépend aussi de la série des

états intermédiaires.

47. TRANSFORMATIONSISOTHERMIQUES. La transformation d'un

corps dont la température reste constante est dite isotlaermique.Dans la transformation isothermique d'un gaz parfait, on a,

d'après la première équation (i5),

La quantité de chaleur absorbée par une transformation iso-

thermique, dans laquelle la valeur de c passe de (~ à v2, est don-

Page 106: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

<o8 E. SARRAU.

née par l'intégrale

en désignant par l le logarithme népérien.On a, de même,

/)) ety'2 étant les pressions initiale et finale.

48. TRANSFORMATIONSADIABATIQUES. La transformation d'un

corps qui n'absorbe ou ne dégage pas de chaleur est dite adia-

batique. Les lois qui régissent la transformation adiabatique d'un

gaz parfait résultent des équations ('5); en y faisant e~y==oo et

posant =-)

ces équations deviennent

et l'on a, par intégration, ces trois relations

i–ft

(.6) T~=C,, T~=C2, ~"=Cs,

dans lesquelles Ct, Cg, C3 désignent des constantes arbitraires.

En désignant par les indices i et 2 deux systèmes de valeurs

des variables T, v, p, il résulte des équations (16) que l'on a,

dans une transformation adiabatique,

(-7)

Ces formules permettent de calculer l'accroissement ou la dimi-

nution de température et de pression résultant d'une compressionou d'une dilatation données, lorsque l'opération s'effectue sans

gain ni perte de chaleur.

49. ÉQUIVALENCE DE LA CHALEUR ET DU TRAVAIL.L'équa-

Page 107: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. 109

tion (i3) du n° 44 conduit à une conséquence fort importante. En

posantC'- c

(.8) A=~

cette équation peut s'écrire

(<()) <~<jr=cch-)-Aj9e~

La quantité p dv qui entre dans le second membre représente le

travail effectué par la force élastique du gaz quand le volume

s'accroît de dv.

En effet, soit M un élément Infiniment petit de la surface qui

enveloppe le gaz. La pression exercée sur cet élément est pw, et

ie travail élémentaire de cette pression, correspondant à un ac-

croissement infiniment petit du volume, est~ME, E étant le dépla-

cement de M parallèlement à lui-même. Le travail élémentaire,

pour la surface entière, estSpMe:=joSME; mais il est aisé de voirr

que S(i)s est la variation dv du volume, donc p dv représente bien

le travail élémentaire effectué par le gaz.Il résulte donc de l'équation (ig) que la quantité de chaleur ab-

sorbée dans une transformation infiniment petite se compose de

deux termes, dont le premier est proportionnel à la variation de

température, et le second au travail élémentaire; la chaleur est

employée à modifier la température et à produire du travail.

50. Pour une transformation finie, on a, par intégration, en

remarquant que c', c et, par suite, A sont constants pour un gaz

parfait

ou bien, en désignant par ll, t2 les températures initiale et finale,

et par E le travail total effectué par le gaz

(M)

Si la transformation est MO~e/M~Me~ on a <s–<,==o o et

<y= AE; la chaleur absorbée est totalement transformée en travail.

Si la transformation est adiabatique, on a <y==o. En posant

E = l'équation (20) donne

(2))`

Page 108: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.«o

Le travail accompli est proportionnel à l'abaissement de tem-

pérature.On a aussi, en introduisant les températures absolues,

E=Ec(T,-T:).

Si l'on imagine que la détente du gaz soit Indéfinie, v croît indéfi-

niment et, d'après la première équation (16), la température absolue

tend vers zéro. La limite du travail serait donc, en supposant les

lois de Mariotte et de-Gay-Lussac, sur lesquelles la théorie est

fondée, applicables jusqu'à la température Ta = o, E = EcT, tel

est donc le plus grand travail que puisse produire la détente adia-

batique de l'unité de poids d'un gaz; il est proportionnel à sa

température absolue.

51. CYCLES. On appelle cycle une suite de transformations

ramenant l'état initial.

Si un gaz parfait se transforme suivant un cycle, la tempéra-

ture finale est égale à la température Initiale l'équation (20)devient alors y=AE. Donc, lorsqu'un gaz décrit un cycle, le

rapport de la chaleur absorbée au travail accompli est une con-

stante indépendante de la nature du cycle.Les lois expérimentales conduisent, de plus, à supposer que

cette constante est aussi indépendante de la nature du gaz. Car,

d'après la valeur (g) de R, et d'après la relation (4) qui existe

entre le volume spécifique d'un gaz et son poids moléculaire, on a

et cette valeur est la même pour les gaz simples ou composés sans

condensation, puisque les chaleurs spécifiques moléculaires c!</ et

c!c sont les mêmes pour ces gaz, à l'état parfait (n° 39). Par suite,

pour cette classe de corps, le rapport de la chaleur absorbée au

travail acconzpli dans un cycle est une constante indépen-</6t/ï<edes circonstances du cycle et de la nature du corps.

On peut donc déduire des seules lois expérimentales qui sui-

vent les gaz parfaits cette notion de l'équivalence de la chaleur et

du travail, dont la conception précise a inauguré les progrès les

plus féconds de la théorie de la chaleur.

On verra plus loin que l'un des principes fondamentaux de cette

Page 109: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

[~TRODUCTIOK A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. m

théorie consiste à admettre que le rapport d'équivalence A est le

même, non seulement pour les gaz parfaits, mais encore pour tous

les corps qui servent d'intermédiaire à la transformation de la

chaleur en travail en se modifiant suivant des cycles.

52. REMARQUESURLES SI&BTESDESQUANTITÉSDE CHALEURET DE

TRAVAIL. La quantité de chaleur << relative à une transforma-

tion élémentaire, est absorbée quand elle est positive; elle est dé-

gagée quand elle est négative. Un travail élémentaire p dv positifest celui qu'accomplit le corps en se dilatant; un travail élémen-

taire négatif est celui que l'on accomplit en le comprimant.

D'après la relation y ==AE, les quantités y et 5, relatives à un

cycle, ont le même signe. Lorsque ces quantités sont positives

(cycle direct), le corps absorbe plus de chaleur qu'il n'en dégageil y a consommation de chaleur et création de travail. Lorsque ces

quantités sont négatives (cycle inverse), le corps dégage plus de

chaleur qu'il n'en absorbe il y a consommation de travail et créa-

tion de chaleur.

53. TnÉOREMEDE CLAusius. La relation y= AE, relative à

un cycle, peut s'écrire~</=A /~<~

ou~(~A~<~)=o.

Elle exprime que, dans un cycle quelconque, l'intégrale de la

quantité dIUerentielle <~y –A~< est égale à zéro, de sorte quecette quantité est une didérentielle exacte, ce que l'on vérifie

effectivement en prenant pour l'une des expressions (t5).On peut former avec dq une autre différentielle exacte; car, si

l'on divise par T la première expression (i5), il vient

et le second membre est la différentielle de la fonction

c/T+(c'-e)~.

L'intégralese rapporte donc au premier des deux cas signa-

lés au n" 45; sa valeur, dans une transformation quelconque, ne

dépend que des états extrêmes, et, dans un cycle, quel qu'il soit,

cette valeur est nulle, puisque, t et v reprenant les mêmes valeurs

Page 110: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.t i?.2.

aux états extrêmes, l'accroissement de la fonction intégrale est

égal à zéro entre ces deux états.

On peut donc énoncer ce théorème l'intégrale prise

~<'< un cycle, est égale à zéro.

54. CYCLE DE CARNOT. Il est utile de considérer descyclesformés par des transformations isothermiques et adiabatiques se

succédant alternativement. Une première transformation iso-

thermique se produit à la température absolue T,, une transfor-

mation adiabatique amène la température de la valeur T, à la va-

leur T~, une seconde transformation isothermique se produit à la

température T2 et ainsi de suite jusqu'à la dernière transformation

isothermique à la température Ta à partir de laquelle la der-

nière transformation adiabatique ramène la température ini-

tiale T,.

Appliquons à un tel cycle le théorème précédent. L'intégrale

-7~est égale à zéro pour les transformations adiabatiques; pour

les transformations isothermiques, T étant constant et égal à T,,

T~, Tn, l'intégrale a pour valeurs T,en dési-

~1~2 2 l/t

gnant par </), q2, les quantités de chaleur absorbées dans

ces transformations successives. L'intégrale est nulle pour tout le

cycle, donc

ce que l'on peut écrire= o.

Dans le cas où il y a deux transformations de chaque espèce, le

cycle s'appelle cycle de Carnot. On a alors

d'où l'on déduit, d'après le n° 51,

E désignant le travail accompli dans le cycle.

Page 111: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. ff3

V.–r'PARTtE. 8

n résulte de ces relations que si l'on a T, ;> Ta et E > o (cycle

direct), q, est positif et négatif.

On a d'ailleurs

Donc le travail produit dans un cycle de Carnot est proportion-nel à la quantité de chaleur absorbée et à une fonction des tempé-ratures T, et Ta, qui est la même pour tous les corps.

Tel est, établi pour un gaz parfait et énoncé sous la forme im-

posée parl'état actuel de la Science, le théorème célèbre par lequelSadi Carnot a inauguré la Thermodynamique.

55. VALEUR DE L'ÉQUIVALENTMÉCANIQUEDE LA CHALEUR.

Le rapport d'équivalence A (n° 5d) est ce que l'on appelle l'équi-valent calorifique <~Mtravail et son inverse E est l'équivalent

mécanique de la chaleur.

D'après la relation (22), on a

Avec les unités adoptées (décimètre, kilogramme, calorie), on a

trouvé les valeurs

/t=M320, mc'=6,820, !nc=~,837;

on a d'ailleurs /?o = io3,33 il en résulte E= ~260.

En prenant le mètre pour unité de longueur, E==~26. Ce

nombre donne, en kilogrammètres, l'équivalent mécanique d'une

calorie et son inverse donne, en calories, l'équivalent calori-

fique d'un kitogrammètre.

Page 112: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.

CHAPITREIV.

LES PRINCIPES GÉNÉRAUX DE LA THERMODYNAMIQUE

I. Les phénomènes thermiques.

56. No.TioNs GÉNÉRALES. La transformation des gaz parfaits,

qui fait l'objet du chapitre précédent, n'est qu'un cas très parti-

culier des phénomènes thermiques. Plus généralement, on peut

considérer un corps quelconque, isotrope, dont la température

soit la même dans toutes ses parties, et qui soit, comme on l'a

supposé pour les gaz, dans chacun des états successifs de sa trans-

formation, en équilibre sous une pression extérieure normale et

uniforme. Dans ces conditions, il existe entre la température t, le

volume v de l'unité de poids du corps et la pression extérieure y,

une relation jy(< (~)= o. Cette relation estl'c~MC~o~ ca/'ac~e-

ristique du corps, analogue à celle qui, pour les gaz parfaits; est

l'expression des lois de Mariotte et de Gay-Lussac.

On peut réaliser d'autres modes de transformation ainsi, dans

une expérience célèbre de Joule, un gaz s'écoule, d'un récipient

ou il était d'abord en équilibre, dans un autre récipient vide, de

manière à occuper, dans son état final d'équilibre, un volume

plus grand que son volume initial. Dans ce cas, le gaz passe, entre

ses états extrêmes, par une série d'états intermédiaires qui ne

sont pas des états d'équilibre.

La transformation peut encore comprendre des changements

d'état, soit physique, soit chimique. On envisage enfin les trans-

formations thermiques dans toute leur généralité, en supposant

qu'elles soient accompagnées de phénomènes électriques ou ma-

gnétiques.

57. PARAMETRESD1;J/ÉTAT D'UN SYSTEME. Quand un corps

isotrope, à température uniforme, se transforme suivant une série

d'états d'équilibre produisant la variation continue des variables t,

c,o, les valeurs simultanées de ces variables sont liées par l'équa-

tion caractéristique, de sorte que, deux d'entre elles étant prises

Page 113: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA TIIÉORIE DES EXPLOSIFS. t<5

arbitrairement, la troisième est déterminée; les valeurs de ces

deux variables définissent l'état du corps.

Plus généralement, on peut imaginer les trois quantités t, (~,/?,

exprimées, en fonction de deux variables x, y, par trois relations

telles que, par l'élimination de x, j~, on trouve l'équation caracté-

ristique les deux variables ou paramètres x, y définissent l'état t

du corps.

L'état d'un fil élastique, en équilibre sous l'action d'une trac-

tion longitudinale, est défini quand on connaît la température et

la longueur du fil; le mélange d'un liquide et de sa vapeur satu-

rée est déterminé quand on connaît la température et le taux de

vapeur. Dans ces cas, l'état du système est encore défini par deuxx

paramètres.

58. Dans un grand nombre de cas, deux variables ne sufusent

pas pourdéfinir l'état d'un système tel est le cas d'un corps non

isotrope. L'état du mélange d'un gaz, en voie de dissociation,

avec ses éléments, est déterminé parla température, le volume ou

]a pression et le taux de la dissociation; on a alors trois para-

mètres.

Au point de vue le plus général, les états successifs de la trans-

formation d'un système doivent être considérés comme définis par

certains paramètres ;K,y, .s, déterminant les positions rela-

tives des diverses parties du système, la vitesse de chacune

d'elles, sa température, la charge électrostatique ou magnétique

qui peut s'y trouver, l'intensité et la direction du courant élec-

trique qui peut y passer.

Quand le système décrit un cycle, c'est-à-dire part d'un cer-

tain état et y revient avec les mêmes vitesses de ses points, les

paramètres x, z, reprennent les mêmes valeurs.

59. SOURCESDE CHALEUR. Quand un système éprouve une

transformation thermique, les quantités de chaleur qu'il absorbe

ou dégage sont dégagées ou absorbées par des corps extérieurs. I)

est souvent commode d'imaginer que ces échanges de chaleur

s'effectuent en mettant le système en rapport avec des corps, de

Page 114: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.n6

conductibilité parfaite, possédant une température déterminée, et

dont la masse soit assez grande pour que l'on puisse négliger les

variations de température résultant des emprunts ou des cessions

de chaleur qui leur sont faits. Ces corps constituent ce que l'on

appelle des sources de c/~eKy.

Un système ne peut pas céder de la chaleur à une source dont

la température est supérieure à celle de l'un quelconque de ses

points; il ne peut pas emprunter de la chaleur à une source dont

la température est inférieure à celle de l'un quelconque de ses

points.

60. RÉvEMtBiLiTÉ. Une transformation amenant un systèmed'un état (t) à un autre état (2), par une série déterminée d'états

intermédiaires, est dite y'e~e/e quand il est possible de rame-

ner le système de l'état (2) à l'état (<) par les mêmes états inter-

médiaires réalisés en ordre inverse. Dans le cas contraire, la trans-

formation est dite irréversible.

Lorsqu'un corps, à température uniforme, passe par une série

continue d'états d'équilibre, sa transformation est réversible;telles sont les modifications thermiques des gaz étudiées au cha-

pitre 111. La vaporisation d'un liquide sous une pression égale à

celle de sa vapeur saturée, la dissociation sont des phénomènesréversibles.

Lorsque, dans l'expérience déjà citée de Joule, un gaz se détend

dans le vide, il est impossible de le ramener à son état initial sans

introduire de nouvelles circonstances extérieures la transforma-

tion est irréversible.

La production de la chaleur par le frottement, la vaporisationd'un liquide sous une pression inférieure à celle de sa vapeur sa-

turée, la solidification d'un solide à l'état de surfusion la plupartdes réactions chimiques sont des phénomènes irréversibles.

Lorsqu'un corps, irrégulièrement échauffé, est placé dans une

enveloppe imperméable à la chaleur, la modification qui amène

tous ses points à une température commune est aussi irréversible.

Il peut arriver que l'inverse d'une transformation, réversible en

elle-même, soit irréalisable par suite des relations du systèmeavec les sources; car si un corps, dont la température est uni-

forme, est mis en rapport avec une source dont la température est

Page 115: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. "7

supérieure à la sienne, cette source peut bien lui céder la chaleur

nécessaire à une transformation, mais elle ne pourrait pas rece-

voir la chaleur que le corps doit dégager dans la transformation

inverse celle-ci est donc irréalisable si le corps reste en rapportavec la même source.

Dans la plupart des applications, on fait abstraction des causes

d'irréversibilité provenant des différences de température, en sup-

posant que le système a la même température dans toutes ses par-

ties, et en concevant qu'il soit mis en communication avec une

source à température variable telle que, dans les états successifs

de la transformation, il n'existe pas de différence finie entre la

température du corps qui se transforme et celle de la source.

II. Principe de l'équivalence.

61. ËNONcÉDUPRINCIPE. H a été établi que, lorsqu'un gaz par-fait décrit un cycle, la quantité de chaleur consommée </et le travail

accompli E ont un rapport constant, de sorte que l'on a <7 =AEou E<y = E, les valeurs de A et E, inverses l'une de l'autre, étant

indépendantes de la nature du corps 'et des circonstances du

cycle.Si l'on désigne par Ee le travail de la pression extérieure qui,

dans chacun des états successifs du corps, fait équilibre à la pres-sion intérieure, on a E=–Ee et, par suite, –<y==AEe ou

E<y=- ëc q représente alors la chaleur dégagée dans le cycle,

et cette quantité est proportionnelle au travail de la pression exté-

rieure.

L'extension de ce résultat à un système quelconque, soumis à

des forces extérieures quelconques et se transformant suivant un

cycle quelconque, constitue le principe de l'équivalence, quis'énonce comme il suit

Lorsqu'un système décrit un cycle, la ~Met/:<t<e de chaleur

dégagée par ce système est égale ait produit <~Mtravail des

forces e.c<eA'<eM/'e~a/' une constante.

62. RÉDUCTIONDU PRINCIPEDE L'ÉQUIVALENCEAU PRINCIPEDE

L'ÉNERGIE. On considère aujourd'hui le principe de l'équiva-

lence comme démontré par l'expérience, et l'on attribue au rap-

Page 116: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E.SARR.U!.<f8

port d'équivalence E, c'est-à-dire à l'équivalent mécanique de la

chaleur, déterminé dans les circonstances expérimentales les plus

variées, la valeur E=/{25 (unités mètre, kilogramme, calorie),

qui diffère à peine de celle que donne la théorie des gaz (n° 55).En fait, la découverte du principe a été suggérée par les Idées

que les créateurs de la physique mathématique ont introduites

dans les théories qui ont pour objet de rattacher l'explication des

lois physiques aux principes généraux de la mécanique ration-

nelle.

Dans ces théories, on se figure les corps naturels comme des

systèmes de points exerçant les uns sur les autres des actions

attractives ou répulsives, et l'on suppose que les forces intérieures

d'un système matériel admettent un potentiel tel que le travail de

ces forces est nul quand le système part d'un état et y revient.

D'après cette hypothèse, un système naturel quelconque pos-sède une énergie totale H, qui est la somme de t'énergie poten-tielle des forces intérieures et de l'énergie cinétique due, soit à

la force vive des mouvements sensibles, soit à la force vive des

mouvements internes qui peuvent se produire dans les phéno-mènes thermiques ou électriques.

On admet enfin que tout corps empruntant de la chaleur à une

source doit être considéré comme soumis à des forces émanant

de cette source, et que la quantité de chaleur reçue dans une

transformation quelconque, par suite de l'action de ces forces, est

proportionnelle à là somme de leurs travaux, de sorte que, si l'on

désigne par <yla quantité de chaleur absorbée et par Ee le travail

des forces qui émanent de la source, on a Ee== E<y, le coefficient E

ne dépendant que des unités adoptées.

63. Ces hypothèses permettent d'appliquer aux transforma-

tions thermiques le principe général suivant lequel l'accroisse-

ment de l'énergie d'un système est égal au travail des forces exté-

rieures (n"17).

Supposons, en effet, que certaines de ces forces émanent d'une

source de chaleur; soit Se leur travail et E~ celui des autres forces

extérieures. En désignant par H l'énergie, on a, pour une modifi-

cation quelconque du système, ëc+Se==AH, ou bien, puisque

Sc= E<y,My = AH–Se.

Page 117: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

tNTHODUCTtOJt A LA THÉOntE DES EXPLOSIFS. "9g

En particulier, si le système part d'un état et y revient avec les

mêmes vitesses de ses points, on aAH==o et, par suite, E~=–6~;on retrouve donc ainsi le principe de l'équivalence sous la forme

qui lui a été attribuée au n" 61.

64. EXPRESSIONANALYTIQUEDU PRINCIPED'ÉQUIVALENCE. Si

l'on considère le principe comme établi par l'expérience, la rela-

tion q = A-Ee, relative à un cycle, peut s'écrire

en désignant par dq la quantité de. chaleur absorbée dans une

transformation infiniment petite, et par <?,. le travail élémentaire

correspondant des forces extérieures. Il en résulte que l'intégrale

/(~</+ A <~ëe)est égale à zéro, quand le système décrit un cycle

quelconque.

Supposons que, l'état du système étant défini par certains pa-ramètres x, y, ~) la quantité de chaleur dq, ainsi quele travail c~Se, soient exprimables, en fonction linéaire des va-

riations dx, dy, e~s, relatives à une transformation élémen-

taire, sous la forme PJ~)-Qe~+R~-)- la quantité

dq + A</Ee sera réductible à la même forme, et l'équation

qui existe pour un cycle, quel qu'il soit, est la condition néces-

saire et suffisante pour que la quantité e~-)-A<~6e soit la diffé-

rentielle exacte d'une fonction des paramètres. On peut donc

poser

(2~) <~<y-)-A<~ëe=<~U,

U étant une fonction que l'on appelle l'e~er~t'e du système.Cette fonction n'est autre que la fonction H du numéro précé-

dent multipliée par A== Il n'y a aucun inconvénient à attri-

buer la même dénomination aux quantités H et U elles représen-tent la même grandeur exprimée avec des unités différentes. La

fonction H est l'énergie exprimée en kilogrammes; la fonction U

est l'énergie exprimée en calories.

Page 118: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.120

65. TRANSFORMATIONSISODYNAMtQUES. Quand un système,

soustrait à toute force extérieure, se transforme sans gagner ni

perdre de chaleur, on a ~==0, </S,.==oo et, par suite, d'après

l'équation (23), ~U= o; donc l'énergie ne varie pas. Une telle

transformation est dite Moe~<x/M!<yHe.

Ce mode particulier de transformation est réalisé lorsqu'un

fluide, renfermé dans un récipient imperméable à la chaleur, se

détend dans le vide c'est l'expérience de Joule,'avec cette condi-

tion particulière, que la modification s'opère dans une enveloppe

imperméable à la chaleur.

III. Principe de Carnot-Clausius.

66. PosnjLATUM. Le second principe fondamental de la

thermodynamique s'établit aujourd'hui, en admettant, avec Clau-

sius, un /?o~~M~<M/?ïqui s'énonce comme il suit

Il est impossible de <7'oo/'<e/' directement OK indirecte-

ment de la chaleur d'un C0/p~0{</ ~M/' un corps C/«XK~ s'il

n'y a pas en /Me/Me<e/?ï~ co/0/M/M<~o/~ de travail extérieur

ou <r<x/~o/'< de cAc<~eM/'~'M/~ corps c/~M<~ ~K/' un coys froid.

Ce/)0~<K~<!<y?! conduit à un théorème qui est la généralisation

de celui qui a été établi (n° 53) pour un gaz parfait, et qui ren-

ferme, comme cas particulier, le théorème de Carnot (n° 54) pourun corps quelconque. C'est ce théorème qui constitue le jP/'{'

cipe de Carnot-Clausius.

67. THÉORÈME. Lorsqu'un système quelconque subit des

transformations, réversibles ou ~<3~'e/<7'~e~ qui le /'<x//ze/!e/!<

à son e< /?/'t/7M< en e/M/!<<x~< des quantités de c/~6:/eM/'

<y,, q2. à des sources dont les températures <x~o/M~

sont Tj, T~, T, il est impossible que la somme

soit co~~e.

En effet, supposons qu'un système quelconque A se transforme,

suivant un cycle, en empruntant les quantités (positives ou néga-

Page 119: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. [2t

tives) de chaleur </<,~2; ?M à des sources dont les tempéra-tures absolues sont T,, T~, .T, Le travail des forces exté-

rieures dans le cycle est, d'après le principe de l'équivalence,

T=–E(~)-~2-)-)- qn).

La transformation du système A étant opérée introduisons

deux nouvelles sources aux températures To etT'o, et concevons

qu'un gaz parfait B décrive un cycle, par transformations isother-

miques et adiabatiques alternées, de manière à céder aux sources

dont les températures sont To, T' T,, T~, T,: des quantités

(positives ou négatives) de chaleur respectivement égales à </o,

< ~j, y; ~n; le corps B restitue ainsi aux sources T;,

T. T~les quantités de chaleur que le système A leur avait

empruntées.Dans le cycle décrit par B, le travail des forces extérieures est

T:'=E(<y.-t-<y;)-)-y,-)-y:-t-t- ~r,t),

et l'on a, d'après le théorème du n° 53,

ou bien

(~)

En résumé, après les transformations des systèmes A et B, les

sources, aux températures T,, Ts, Tn, sont revenues à leur

état primitif; les sources, aux températures To, T' ont reçu les

quantités < de chaleur; le travail total des forces exté-

rieures est

E<,= T-t-T'= E(~o-i- <y~).

Cela posé, les quantités ~o, n'étant assujetties qu'à la condi-

tion (a~), on peut les assujettir, en outre, à la condition

</()+ <j~,= o; on a, par suite, en vertu de la relation (a4);

Mais alors il n'y a aucun travail dépensé; il est donc impossible,

d'après Ie~DO.s<M~ef<M/~que de la chaleur ait été transportée sur

celle des deux sources To, T~ dont la température est la plus

Page 120: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.122

élevée; si donc on suppose T~, ~>To, il est impossible que <~ soit

positif, et, par conséquent, conformément à l'énoncé, la somme

ne peut pas être positive.

68. Si la température des sources varie par degrés insensibles,

lasomme

devientl'intégrale

et cette dernière forme

convient à tous les cas. Le théorème s'énonce alors en disant que

l'Intégraleprise dans un cycle, ne peut pas être positive.

Il importe de remarquer que, dans cet énoncé, la tempéra-ture T est celle de la source qui cède ou emprunte de la chaleur

au système qui se transforme.

69. Lorsque, dans une transformation réalisée avec des sources

quelconques, la température est uniforme dans toute l'étendue

du système qui se transforme, on peut concevoir que ce système

éprouve -la même transformation en empruntant (ou cédant) de

la chaleur à des sources fictives dont la température soit infini-

ment peu supérieure (ou inférieure) à la sienne. On peut alors,

dansl'Intégrale

remplacer la température de la source par

la température du système, et, le théorème s'appliquant aux

sources fictives, il en résulte que l'intégralene peut pas être

positive dans un cycle, T étant la température du système dans

l'étendue des transformations où sa température est uniforme.

70. CoROLLAmE. Supposons qu'un système, dont la tempé-rature est uniforme, décrive un cycle réversible; il résulte de ce

qui précède que, si l'on désigne par <~ la chaleur absorbée par le

système dans une transformation élémentaire et par T sa tempé-rature absolue, il est impossible que l'on ait, dans le cycle,

T>o.

Si l'on décrit le cycle inverse, chaque élément dq change de

signe; l'intégrale devient-~? et, d'après le théorème, il est

impossible que l'on ait-7.~ ;>

oon

< o.

Page 121: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. .23

L'Intégralene pouvant être ni positive ni négative, est

nulle. Donc, <~of/M<o«< cycle /'J~e/(&/'t/~g~7Y:~

est

~<x/e<x~g/'o(Ci.Ausnjs).Il importe de remarquer que, dans cet énoncé, la tempéra-

ture T est celle du système qui se transforme.

Dans un cycle irréversible, l'intégrale n'étant pas nulle, et

ne pouvant pas être positive, est nécessairement négative.

71. EXPRESSIONANALYTIQUEDU PRINCIPEDE CAMfOT-CLAUSIUS.

Supposons que l'état d'un système à température uniforme soitt

déterminé par des paramètres x, y, et que les transforma-

tions résultant de la variation continue de ces paramètres soient

re~<?/<& Lorsque les paramètres reprennent leurs valeurs ini-

tiales, le système a décrit un cycle, etl'intégrale < prise dans

ce cycle, est égale à zéro.

Dans cette intégrale, la température T, qui est celle du sys-

tème, est une fonction de ~,y, et l'élémentest

une

expression de la forme P~-(-Q<(-R.)- dont l'inté-

grale, prise dans un cycle quelconque, est égale à zéro; il en ré-

sulte que est la différentielle exacte d'une fonction des para-

mètres. On peut donc poser, dans toute transformation réversible,

S étant une fonction que l'on appelle l'entropie du système.Dans une transformation finie, on a

en désignant par S, et S2 les valeurs initiale et finale de l'en-

tropie.

72. Supposons maintenant qu'un système passe de l'état (<) à

l'état (a) par une transformation irréversible, et, en outre, qu'ilsoit possible de passer de l'état (2) à l'état (t) par une transfor-

Page 122: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU..24

mation réversible. L'ensemble de ces deux transformations forme

un cycle irréversibte dans lequel ona

<; o.

La valeurde

dans la transformation réversible amenant

le système de l'état (2) à l'état (i), est égale à S,–Sa; on peut

donc écrire

l'Intégralese rapportant à la transformation irréversible.

Dans cette intégrale, T désigne la température de la source qui

cède la quantité de chaleur f~; si, dans la transformation irréver-

sible, la température du système est uniforme, les Inégalités pré-

cédentes subsistent en prenant pour T la température du système.

73. CONDITIONDEPOSSIBILITÉD'UNETRANSFORMATION. L'iné-

galité

est une condition que doit remplir un phénomène pour qu'il soit

possible.

La variation de l'entropie, Sg S,, qui figure dans cette condi-

tion, est parfaitement définie, pourvu qu'il existe un trajet réver-

sible entre les états extrêmes de la transformation irréversible. Un

tel trajet existe en général soit, par exemple, une réaction chimique

irréversible à la température ordinaire on peut porter le com-

posé à une température élevée, le dissocier et ramener les compo-

sants à la température ordinaire; on revient ainsi, par des trans-

formations réversibles, de l'état final à l'état initial de la réaction

irréversible.

74. Pour une transformation infiniment petite, la condition (2~)

devient

(28) dq < T dS.

On a </y== T dS lorsque la transformation est réversible.

En particulier, dS est positif ou nul, quand on a dq = o. Donc,

Page 123: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

mTRODUCTIOX A LA THEORIE DES EXPLOSIFS. )25

/o~<7M'HM<*~'ct/M/b/TM~o/t ~'e~ec<Ke sans gain ni perte de

chaleur, l'entropie <xK~/M<?/~esi la transformation est

versible; elle-est constante si la transformation est réversible.

CHAPITREV.

L'ÉQUATION CARACTÉRISTIQUE DES FLUIDES.

I. Expériences d'Andrews.

7o. LOI nE COMPRESSIBILITÉDES FLUIDES. Quand on dimi-

nue progressivement le volume d'une vapeur en la soumettant à

une pression croissante et en la maintenant à une température

constante, il existe une limite de pression que l'on ne peut dépas-ser sans changer l'état physique du corps. Dès que l'on atteint

cette pression, la vapeur est dite s<x<Mree/ si le volume continue

à diminuer, une partie de la vapeur se transforme en liquide et la

pression reste constante. La réduction progressive du volume

amène enfin la liquéfaction totale, et le corps, à l'état liquide, se

transforme ensuite, à température constante, de telle sorte que,

généralement, son volume n'éprouve que de faibles variations

lorsque la pression varie de quantités considérables.

L'ensemble de ces phénomènes peut se représenter par une

ligne en prenant pour abscisse le volume de l'unité de poids du

corps et pour ordonnée la pression.

On obtient ainsi une ligne isothermique qui, pour une tempé-rature déterminée t, se compose de trois parties MA, AB, BN. Les

parties MA et BN se rapportent à la compressibilité du corps

l'état gazeux et à l'état liquide.

La partie AB, rectiligne et parallèle à l'axe des volumes, corres-

pond à la liquéfaction progressive de la vapeur. L'ordonnée de

cette droite est la <e/Mtb/~de la vapeur ~<x<M/'eeà la température

< les abscisses des points A et B sont respectivement les volumes,

« et M', de la vapeur et du liquide, à l'état de saturation.

Page 124: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.)x6

Au point A, la liquéfaction commence; au point B, elle est

complète. En un point quelconque P, situé entre A et B, la liqué-

faction est partielle et la figure donne la représentation fort.simple

do rapport des poids, et x, du liquide et de la vapeur. Si l'on

désigne, en effet, par c le volume total représenté par l'abscisse du

point P, on a les relations

a7-=): K.r-4-M'a-'=f,d'où l'on déduit

c'est-à-dire

de telle sorte que les distances du point P aux extrémités A etB

sont respectivement proportionnelles aux quantités de liquide et

de vapeur qui coexistent en ce point.La ligne isothermique MABN peut être parcourue en sens inverse

par le point représentatif de l'état du corps; on peut partir de

Fêtât liquide en suivant NB, déterminer de B en A !a vaporisation

progressive du liquide, transformer, suivant AN, le corps à l'état

Page 125: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉOtUE DES EXPLOSIFS. 127

de vapeur dans les conditions considérées, le phénomène est ré-

versible.

76. Pour une température <' supérieure à t, la ligne isothermi-

que présente une forme analogue à la précédente; mais, ainsi qu'ilrésulte de l'expérience, les points A etB se rapprochent parce quele poids spécifique de la vapeur saturée augmente avec la tempé-

rature, tandis que celui du liquide diminue et ce rapprochementdes points A et B continue progressivement jusqu'à ce que l'on

atteigne une température déterminée que l'on appelle <e/M~e/'<x<K/'c

critique du corps.

Les points A et B se confondent alors en un point unique C ou

la ligne I~othermique C~CC", devenue continue, présente une in-

flexion avec tangente parallèle à l'axe des volumes.

Au point C correspondent un volume et une pression qui, avec

la température corrélative, caractérisent ce que l'on appelle l'état

critique du corps.

77. A des températures supérieures à la température critique,la ligne isothermique devient une courbe hyperbolique DD quii

tend à se confondre, pour des valeurs croissantes de la tempéra-

ture, avec une hyperbole équilatère correspondant à l'équation

== RT des gaz parfaits.

78. Cette disposition des lignes isothermiques résulte des ex-

périences d'Andrews sur l'acide carbonique; des recherches ulté-

rieures conduisent à admettre qu'elle est générale et se pré-sente dans la transformation thermique de tous les corps à l'état

fluide.

Elle fournit l'explication précise d'un grand nombre de phéno-mènes par la considération de la courbe AA~CB'B qui joint les

extrémités des droites de liquéfaction, notamment les phénomènes

qui se produisent dans les expériences de Cagniard-Latour et

celles de Natterer. On se bornera à remarquer que cette courbe sé-

pare deux régions du plan. Dans la région intérieure, le fluide

peut exister simultanément sous deux 'états distincts, liquide et

gazeux; à la même température, et sous la même pression, le vo-

lume du corps est indéterminé; il peut varier depuis le volume de

la vapeur saturée jusqu'à celui du liquide. Dans la région cxté-

Page 126: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E: SARRAU.)28

rieure, un seul volume correspond à une température et à une

pression déterminées.

79. Lorsque la température dépasse la température critique,deux états distincts ne peuvent pas coexister; il est impossible,

quelle que soit la pression, d'apercevoir une condensation ou une

vaporisation. La liquéfaction ou la vaporisation apparentes ne sont

réalisables que par une suite de transformations telles que la ligne

représentative correspondante traverse la courbe ACB; un trajet

HH', ne remplissant pas cette condition, amène le corps de l'état

liquide à l'état gazeux sans aucune transition appréciable. II y a

donc continuité entre ces états dans toute la région du plan exté-

rieure à la courbe ACB que l'on peut appeler courbe limite de

liquéfaction apparente.

80. ISOTHERMIQUESCONTINUESDE J. TnOMSON. Deux ans

après les expériences d'Andrews, James Thomson modifiait les

lignes isothermiques discontinues correspondant à des tempéra-tures inférieures à la température critique, en imaginant la droite

de liquéfaction remplacée par une courbe AFGB se raccordant,

d'une manière continue, avec les deux points curvilignes du tracé

d'Andrews, de telle sorte que l'ordonnée présente aux points F et

G un maximum et un minimum.

Cette courbe, dont la forme a été simplement obtenue en mo-

difiant graduellement, au-dessous de la température critique, l'al-

Page 127: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTIOX A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. !29

Jure des courbes hyperboliques observées aux températures plus

étevées, peut être considérée comme représentant un passage gra-duel de l'état gazeux à l'état liquide, pendant lequel la masse tout

entière du corps serait constamment homogène.Le phénomène correspondant à cette conception théorique est,

en fait, partiellement réalisable. On sait, en euet, que, dans cer-

taines conditions, un liquide peut être soumis, sans vaporisation

apparente, à des pressions inférieures à la tension de sa vapeursaturée correspondantà la température considérée. La modification

qu'il subit alors est représentée par une portion de la courbe 13G

et elle se produitjusqu'à ce qu'enfin, à quelque point entre B et G,l'ébutlltion se manifeste brusquement et amène la vaporisation to-

tale du liquide suivant un trajet qui est irréversible.

D'autre part, des expériences de MM. Wullner et Grotrian ont

établi qu'une vapeur peut conserver l'état gazeux, sans liquéfaction

apparente, sous des pressions supérieures à celle qui, dans les

conditions ordinaires, caractérise l'état de saturation; sa modifica-

tion est alors représentée par une portion de la courbe AF et elle

se produit jusqu'à ce qu'enfin, à quelque point entre A et F, la li-

quéfaction totale se produise suivant un trajet qui est irréver-

sible.

Quant aux transformations représentées par la portion FCG,elles sont telles que la pression augmenterait avec le volume; elles

correspondent à des états d'équilibre instable et elles sont physi-

quement irréalisables. Toutefois, ces modifications sont théorique-ment concevables et c'est de la considération des lignes isother-

miques de J. Thomson, envisagées dans toute leur étendue, queClausius a déduit, ainsi qu'on le verra plus loin, les lois qui régis-sent l'état de saturation.

II. Équations de Van der Waals et de Clausius.

81. ÉQUATIONSDE VAN DEn WAALs. Tels étaient les résul-

tats des expériences lorsque M. Van der Waals entreprit de les

représenter par une formule unique, en attribuant une forme par-ticulière à l'e<yMa<<o/tca;<'<c<e/'M~{~Mt'des fluides.

Suivant cette théorie, cette équation, c'est-à-dire la relation quiexiste entre la température absolue T, le volume (~et la pression/)

V. 1" PARTIE. g

Page 128: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.)3o

d'un fluide en équilibre, est la suivante

R, K, K désignant des constantes spécifiques.

La constante K porte le nom de coco~Kme; dans la théorie

de M. Van der Waals, elle a une signification physique particu-

lière elle représente un multiple du volume occupé par les molé-

cules du corps.La constante R se confond avec celle qui figure dans l'équation

n~' = RT des gaz parfaits. On la met sous la forme

en désignant par po la pression atmosphérique normale et par i~,

le volume spécifique du corps, c'est-à-dire le volume qu'il aurait à

la température du zéro centigrade et sous la pression atmosphé-

rique, s'il était possible de lui faire subir ces conditions de tempé-rature et de pression sans qu'il cessât de satisfaire aux lois de

Mariotte et de Gay-Lussac.En fait, les gaz H, Az, 0, CO sont les seuls qui satisfassent

sensiblement à cette condition et, pour tout autre gaz, le volume

spécifique <~odiffère sensiblement du volume Wo réellement oc-

cupé à la température zéro sous la pression /)“-

D'après l'équation (sg) et la valeur de R, ces deux volumes

sont liés par la relation

Ajoutons que l'on peut prendre, pour vo, la valeur théorique

résultant de l'hypothèse d'Avogadro et d'Ampère et calculer sa

valeur numérique par la formule f,,= h désignant le volumetU

moléculaire de l'hydrogène et le poids moléculaire du corps rap-

porté à celui de l'hydrogène (n° 31).

82. ÉQUATIONDECLAUSIUS. Pour obtenir une représentation

plus exacte des faits d'expérience, Clausius a été conduit à modi-

Page 129: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. )3i

fier l'équation de Van der Waals et à proposer la suivante

3o)

dans laquelle on désigne par une nouvelle constante spécifiqueet par /(T) une fonction de la température absolue.

Cette équation se réduit à celle de Van der Waals en faisant

~=oet/(T)=K.

Diverses formes ont été proposées pour la fonction f(T).Dans ses premières recherches, relatives à l'acide carbonique,

Clausius a supposé /~(T) ==K désignant une constante.

La relation qui en résulte a été vérifiée, à l'aide des expé-

riences très étendues de M. Amagat, dans lesquelles la tempéra-

ture a varié de )5° à too", et la pression de s5"' à 320m de mer-

cure, et il résulte de ces vérifications que l'équation représente la

compressibilité des gaz étudiés (H, Az, 0, C0% CH% C~)

avec une exactitude qui attribue une importance réelle aux déduc-

tions de cette équation relatives à la thermodynamique des

fluides.

Dans un Mémoire ayant particulièrement pour objet l'étude

des vapeurs saturées, Clausius a été conduit à une fonction de la

forme

/(T)=AT"–BT,

A, B, désignant des constantes.

On peut enfin adopter avec avantage une exponentielle

/(T)==Ke-T.

Quelle que soit la forme de la fonction f(T), l'équation (3o),

qui comprend toutes celles qui ont été proposées, permet d'éta-

blir des conséquences importantes.

83. POINT CRITIQUE. Signalons d'abord, comme particulière-ment important, l'usage qui peut être fait de cette équation pourdéterminer le point critique.

En attribuant à T une valeur constante et en considérant/) et v

comme l'ordonnée et l'abscisse d'un point, l'équation représenteune ligne isothermique. Le coefficient angulaire de la tangente à

Page 130: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.t32

cette courbe est la condition pour qu'en un point la tangente

soit parallèle à l'axe des volumesest–' ==o; la condition pour

qu'en ce point il y ait une inflexion est == o. Les relations

qui sont alors satisfaites s'obtiennent donc en adjoignant à l'équa-

tion (30) les deux équations == o, = o, c'est-à-dire<:p at~

(3.)

Le système de valeurs (T, v, p) que déterminent les trois équa-

tions (3o) et (31) caractérise le point critique. En dénotant ces

valeurs par l'indice c, on tire du système de ces trois équations,en posant <x-t- j3 = y,

Te 8 t i RTe(3.) ~=~+.Y,

~=~1

~=g-y-.·

Ces relations servent, soit à déterminer les éléments du point

critique quand on connaît les constantes de l'équation caractéris-

tique, soit à faire la détermination inverse.

84. ÉQUATIONcAnACTÉniSTiQuERÉDUITE. Suivant une re-

marque de M. Van der Waals, on peut substituer aux variables

ordinaires T, p d'autres variables telles que l'équation caracté-

ristique devienne la même pour tous les corps.

En effet, l'équation (3o) peut s'écrire

Considérons les trois quantités ~–K, et désignons

par~,y, les rapports de ces quantités aux valeurs qu'elles ont

au point critique, c'est-à-dire posons

Page 131: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. .33

et, en substituant ces valeurs dans l'équation (33), elle devient

~t~27

"-y-+~-

Cette nouvelle équation, purement numérique, est commune à

tous les corps; on l'appelle l'équation caractéristique re~M~e.

Les nouvelles variables

dépendent des éléments du point critique et du covolume K.

85. Si l'on admet l'équation (ag), qui est celle de Van der

Waals, est égal à zéro; on a, par suite, y=K, et, d'après la

première équation (32), (~= ~K; de plus, la fonction f(T) se ré-

d Il' 13c t T

dduit à une constante. II enrésulte ~= -).K=T,SIdonc

'~c Teon pose, suivant les notations de M. Van der Waals,

E 3IL 1b 1on a z = -) y == x = /K et, en substituant ces valeurs

Mt~ 2 2

dans l'équation (34), elle devient

(36) -=~3

3n-i i )zz.

Les nouvelles variables sont les rapports des variables ordi-

naires T, v, p à leurs valeurs critiques.

86. FORMULESDE L'ÉTAT DE SATURATION. Au-deSSOUS de la

température critique, l'équation de Clausius représente des iso-

thermiques analogues aux isothermiques de J. Thomson, c'est-

à-dire présentant un maximum et un minimum entre les extrémi-

tés de la droite de liquéfaction. Clausius a déterminé la position

de cette droite par rapport à la'courbe en faisant à cette question

Page 132: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.'34

une application fort remarquable des principes fondamentaux de

la thermodynamique.

D'après le principe de l'équivalence, la chaleur consommée

dans un cycle est proportionnelle au travail accompli, de sorte

que, si l'on désigne par la quantité de chaleur absorbée dans

une transformation élémentaire, par p dv le travail correspondant t

et par A l'équivalent calorifique du travail, on a, pour un cycle

quelconque, ~<y==

Adv.

En second lieu, le principe de Carnot-Clausius donne, pour un

cycle réversible, l'équation= o. En particulier, si la tempé-

rature T est constante dans toute l'étendue du cycle, cette der-

nière équationdevient ~<~=o,

et l'on a, par suite, d'après l'é-

quationprécédente, ~c~'=o,

ce qui montre que, dans un

cycle réversible isothermique, le travail extérieur est égal à zéro.

Cela posé, si l'on considère, pour une température moindre

que la température critique, l'isothermique MN et la droite de li-

quéfaction AB, on voit qu'entre les deux états du corps, qui cor-

respondent aux points A et B, se trouvent deux chemins distincts

par lesquels le corps peut passer de l'un de ces états à l'autre, la

ligne droite AB et la ligne courbe AFGB; ces deux trajets peu-vent être considérés comme réversibles.

Page 133: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. i35

Concevons maintenant que le corps passe de l'état A à l'état B

par la courbe AFGB, puis qu'il vienne de l'état B à l'état A par la

droite BA; nous avons un cycle réversible isothermique et le tra-

vail correspondant est nul, de telle sorte que le travail positif re-

présenté par le rectangle EBAD doit être compensé par le travail

négatif représenté par l'aire curviligne EBGFAD; il en résulte

que les deux aires BGC, CFA sont égales, ce que l'on peut énon-

cer en disant que la droite de liquéfaction sépare sur la courbe

isothermique deux segments ayant des aires égales.

La tension de la vapeur saturée, représentée par l'ordonnée de

la droite AB, s'obtient donc en menant, de manière à remplir la

condition géométrique précédente, une parallèle à l'axe des vo-

lumes,. et les abscisses des points A et B donnent les volumes de

la vapeur saturée et du liquide à la température considérée.

La détermination des lois qui régissent l'état de saturation se

réduit ainsi à un problème de pure analyse, dont Clausius a donné

la solution complète (').

87. Il résujte de cette solution que, si l'on désigne par P la

tension de la vapeur saturée à la température absolue T, par M

et </ les volumes de la vapeur et du liquide sous la pression P, et

si l'on pose, comme précédemment,

on a, pour déterminer P, «, M', trois relations

P T(38) ––=––o(a-), M–Ot=2Y~(~), K'–X=?.(:c),i3~)

~c ~cu-a=2yî!x)~ ii-x=2YYlxO

dans lesquelles <?, représentent des fonctions purement nu-

mériques indépendantes de la nature du corps, dont Clausius a

donné des Tables (~).H est remarquable que ces Tables conviennent également à

toutes les équations caractéristiques qui ont été successivement

proposées avec des fonctions ~(T) difTérentes; la forme de la va-

riable auxiliaire x se trouve seule modifiée.

(') Annales de chimie et de physique, 5' série, t. XXX, p. 435.

(') Annales de chimie et de physique, 5° série, t. XXX, p. ~5i. Comptes7'e~tdM~des séances de l'Académie des sciences, t. XCIII, p. 61g.

Page 134: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.<36

88. Loi DES ÉTATSCORRESPONDANTS.–Dansl'équationdeVander Waals, la fonction f(T) se réduit à une constante K et l'on a

Tsimplement x =

f;on a, de plus, p==oo et la constante y, se

confondant avec <x,devient égale à-~c-Les équations (38) de-

viennent alors

(39)

et il en résulte que les u~M~e.? réduites de l'état de saturation,

c'est-à-dire les rapports des variables P, u, < T aux valeurs qu'elles

ont à l'état critique, sont liées par des relations numériques, in-

dépendantes de la nature du corps.

Ce résultat remarquable constitue ce que M. Van der Waals a

appelé la loi des états correspondants en définissant comme il

suit les fû!~eK/ correspondanles des diverses variables de l'état

d'un corps.

Soit~ l'une quelconque des variables de l'état d'un fluide; les

valeurs )/ de cette variable relatives à deux corps diS'érents

sont dites correspondanles lorsqu'elles sont proportionnellesaux valeurs ).o ~e de cette variable correspondant, pour ces deux

corps, à l'état critique, c'est-à-dire lorsqu'on a ==~7-~e ~c

En admettant cette définition, on pourra dire, d'après ce qui

précède, que, si plusieurs corps se trouvent à des températuresabsolues correspondantes, leurs tensions de vapeur saturée à ces

températures sontaussi des tensions ou pressions correspondantes;

les volumes de ces corps, liquides ou vapeurs à l'état de satura-

tion, sont de même des volumes correspondants.Cette loi importante a été vérifiée, par M. Van der Waals, pour

les tensions de vapeur saturée et, récemment, par M. Mathias,

pour les volumes.

89. ÉQUATIONLIMITE DES FLUIDES. II résulte de l'équation

(3o) que, si v diminue en se rapprochant de a, la valeur du pre-

Page 135: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. .37

mier terme dep devient prépondérante et la prédominance de ce

terme est encore plus sensible si, admettant pour f (T) la forme

ou Ke" on suppose que la température T ait de grandes va-

leurs. Ces circonstances se présentent généralement dans les eSets

des explosifs en vase clos; car les produits de leur décompositionsont alors très condensés et leur température est considérable. La

loi des pressions est, dans ce cas, sensiblement représentée par la

formule

(4o)

qui ne diffère de celle des 'gaz parfaits que par la présence du covo-

lume x.

Dans ces conditions extrêmes de température et de pression,les lois thermodynamiques des fluides se déduisent de celles quiont été établies, au chapitre III, pour les gaz parfaits, en rempla-

çant dans toutes les formules v par x.

90. On voit ainsi quelle est l'importance du covolume <xdans

l'étude des effets des explosifs; la valeur de cet élément a été dé-

terminée approximativement avec les résultats des expériences de

M. Amagat (').Les premières déterminations, faites par M. Sarrau, sont résu-

mées dans le tableau suivant qui fait connaître, pour quelques gaz,

le rapport du covolume au volume spécifique et la valeur du co-

volume o' le décimètre étant pris pour unité.0

Œa.«.

Hydrogène. 0,000887 9,9ooAxotc. o,ooi35<) t,o83Oxygène. o,ooo8go 0,621Formene. o,ootOQi ),522Acide carbonique. 0,000866 o,439Éthylene. 0,000967 o,970

Il est très remarquable que, pour des gaz très différents, les

(') Co/M/~M;'e/tdtMdes séances de ~~4ca~enn'e~e~~cie/tee~,t. XCIV;1882.

Page 136: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E.SAHRAU.)38

valeurs de–soient très voisines; d'ailleurs, ta détermination du'~o

covolume, par les nombres expérimentaux, est difficile et la nature

des formules est telle que l'on peut faire notablement varier cet

élément sans que les résultats des expériences utilisées dans le

calcul cessent d'être bien représentés. On peut donc admettre, au

degré d'exactitude que comportent les déterminations, que le co-

volume d'un gaz est proportionnel à son volume spécifique et

prendre, pour le rapport–; ainsi que l'ont proposé MM. Mallard1'0

et Le Chatelier, la valeur o, oo t, qui est à très peu près la moyennedes nombres du tableau (').

CHAPITREVI.

CONSÉQUENCES DES PRINCIPES DE LA THERMODYNAMIQUE.

I. Transformations réversibles des systèmes à deux variables.

91. Considérons un corps, d'un poids égal à l'unité, à tempé-

rature uniforme, en équilibre sous une pression extérieure nor-

male et uniforme. Si son état est défini par deux paramètres x, y,

les quantités t, f, p (température, volume, pression) sont des

fonctions déterminées de ces paramètres; la quantitéde chaleur </y

absorbée dans une transformation élémentaire peut être mise sous

la forme Pdx + Q dy, P et Q désignant des fonctions de x, y; le

travail correspondant des forces extérieures est f/ëe=–/?~.

D'après les deux principes, les quantités <~</ Ap dv, -~j ré-

ductibles à la forme P dx -)- Q~, sont des difTérentieIles exactes.

La condition nécessaire et suffisante pour qu'une expression

P <)- Q dy soit une difFérentieIle exacte est que l'on ait==Fy .X

en appliquant successivement cette condition aux expressions

(') Aléna. ~<M~)OM< et salp., t. II, p. i44. 'SS~SSg.

Page 137: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. .39

dq Ap dv et on obtient deux équations qui, dans le cas

considéré, résument toutes les conséquences de la théorie.

On pourrait établir ces équations en attribuant à la forme

générale P dx -)- Q dy, mais la généralité des formules que l'on

obtiendrait ainsi n'offre aucune utilité; on se bornera à con-

sidérer le cas où l'une des variables est la température t, l'autre

variable étant d'ailleurs quelconque. On supposera donc que l'état

du corps soit déterminé par les deux variables t et x, de telle

sorte que l'expression de soit réductible à la forme

(40 ~</==Y~-)-).

Les coefficients de y, )., fonctions de t, x, présentent alors une

signification physique qu'il importe de préciser.Le coefficient y est une chaleur spécifique, il mesure, pour

l'unité de poids du corps, le rapport évalué en laissant x con-

stant.

Le coefficient X mesure le rapport évalué en laissant t con-

stant on l'appelle c/M!~eM/'/<x<e/t<e.

92. RELATIONDÉDUITEDU PRINCIPEDE L'ÉQUIVALENCE. En

remplaçant <~<ypar sa valeur (~t) et dv par 6~ -)- <x',

on a011a

La condition d'intégrabilité

donne, en effectuant les calculs,

93. RELATIONDÉDUITEDU PRINCIPEDE CAHJfOT-Cl.AUSIUS. De

même, en exprimant que la quantité

Page 138: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.<4o

est une différentielle exacte, on trouve la relation

94. RELATIONSDÉDUITESDESDEUXPRINCIPES. Au Système des

deux équations (4a), (43); on peut substituer )e suivant, qui lui

est équivalent,

Ces deux équations résument les conséquences de la théorie;on va les appliquer à quelques cas particuliers.

II. Transformations sans changement d'état.

95. Lorsque le corps se transforme sans changer d'état physi-

que, les trois variables t, (~,p sont liées par l'équation caractéris-

tique (n° 56); on peut prendre deux de ces variables comme

variables indépendantes. Nous supposerons successivement que

(t, v) et (t, p) soient les variables indépendantes.

96. VARIABLES(t, c). Désignant par c, 1 les valeurs de Y,dans le cas où les variables sont (t, v), on a

(/i6) = e~<-t- /<

et le coefficient c est la c/M/' spécifique à fo~</7:e conslant.

La variable x se confondant avec v, on a

les relations (44) et (45) deviennent ainsi

La première de ces relations montre que la chaleur latente est

Page 139: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THEORIE DES EXPLOSIFS. i4t

déterminée par l'équation caractéristique en vertu de laquelle p

est donné en fonction de (t, c).

La deuxième conduit à une conséquence importante il en ré-

sulte que, si est nul, l'est aussi. Donc, .M la pression est

une fonction linéaire de la température, la chaleur ~ect/Ke

sous volume constant est indépendante du uo~MMe elle Me

peut être fonction que de la <g/?ï/?e/'a<K/'e.

97. VARIABLES(<?). Désignant par c', l' les valeurs de Y,X dans le cas où les variables sont (<?), on a

(~9) <~<y=c'e/<-)-9,

et le coefficient c' est la chaleur spécifique à pression co/M~e.

]~a variable x se confondant avec p, on a

et les relations (44)) (4~) deviennent

11 résulte de la deuxième de ces équations que, si Je volume est

une fonction linéaire de la température, la chaleur spécifique à

pression constante est indépendante de la pression; elle ne peutêtre fonction que de la température. C'est ce qui est vérifié, pourl'acide carbonique, par les expériences de Regnault.

98. DIFFÉRENCEDES DEUXCHALEURSSPÉCIFIQUES. La relation

(47) peut être misé sous une autre forme faisant connaître la dif-

férence c'– c.

En effet, en égalant les deux valeurs (46) et (~9) de e~r, il

vient

(5a) (c'–c)e~)-e~o=o.

D'autre part, considérant /) commet fonction de (v, <), on a

Page 140: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.)4z

ou bien

(53) ~t-p-0.<)<

Par suite, en identifiant les équations (52) et (53),

d'où

et, en remplaçant, par sa valeur (4?))

La différence des deux chaleurs spécifiques est donc déter-

minée par l'équation caractéristique qui donne p en fonction de

(<).On obtient une expression analogue

en prenant (t, p) comme variables indépendantes.

99. Pour un gaz/suivant les lois de Mariotte et de Gay-Lussac,

on a

et la formule devient

(56) c'–c~AR.

La différence des deux chaleurs spécifiques est donc constante,

alors même que ces chaleurs spécifiques varient avec la tempéra-ture.

En remplaçant enfin Rpar-

et en ayant égard à la relation

t~o= qui lie le volume spécifique au poids moléculaire, on a

Page 141: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉOIHE DES EXPLOSIFS. i43

ce qui exprime que la difTérence des chaleurs moléculaires est la

même pour tous les corps suivant les lois de Mariotte et de Gay-

Lussac.

D'après les nombres du n° 55, cette constante est égale à

) ,983, en prenant égal à 2 le poids moléculaire de l'hydrogène.Dans les applications, on peut admettre se' = ~,8, se = 4,8,

pour les gaz simples ou composés sans condensation (n°~ 39 et

40); il en résulte, pour tous les gaz, se' se = 2.

III. Transformations avec changement d'état.

100. Considérons le mélange d'un liquide et de sa vapeur satu-

rée dans les conditions définies au n° 75, la transformation de

ce mélange est réversible et son état est déterminé par deux

variables, la température t et le poids x de la vapeur.

Dans la formule 6f<y= y e~< -)- Xdx, le coefficient Xreprésente

alors la cAc~eM/' /~<e/~e de f6!/)0/'M<x<t'o/ il est fonction de t seu-

lement.

D'ailleurs, en désignant par M, les volumes de l'unité de

poids de la vapeur et du liquide, et par v le volume du mélange,on a

f = M~C-)-M'(t a:) = M'-)- (M M')a*,d'oùii

<~==MMt).C

la pressionp, qui est celle de la vapeur saturée, ne dépendant que

de <, on a

= 0.T ==~-da?

U.

Par suite, la relation (44) devient <'

(58)

Le second membre de l'équation (45) est, dans le cas actuel,une fonction de t seulement et, en intégrant par rapport à x, il

vient

Page 142: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.!~4

/H' désignant une fonction de <. On pose ordinairement

d'en

C'9)'

On voit ainsi la signification physique des quantités ni, elles

sont respectivement les valeurs de y correspondant à ~c == et

.~e = o. On se figure les transformations relatives à ces deux cas en

supposant que, dans la figure du n° 75, le point représentatif de

l'état du mélange se déplace, à partir du point A sur la courbe AC

dans le premier cas, à partir du point B sur la courbe AC dans

le second cas.

Le coefficient. a été nommé par Clausius chaleur spécifique de

la f<~pe~ .M~M/'Jeet sèche; la remarque précédente explique cette

dénomination.

IV. L'énergie et l'entropie.

101. Lorsque, dans les conditions définies au n° 91, un corps

subit une transformation réversible, les quantités <~<A/?tA',

sont des différentielles exactes. On peut donc poser

(60)

U et, S désignant des fonctions des variables de l'état du corps;

ces fonctions sont, par définition, l'c/ïe/eet i'e/o/~e.

Lorsque l'état du corps est défini par deux variables (x, y), cha-

cune des quantités ~–A~)< est réductible à la forme

P<y.c -f- Q 6~ et la détermination des fonctions V et S est ramenée

à ce problème d'analyse

j~K ~o/t/~e K/te g~e~M/t P~-t- Q< dans /c:y«e~ P

et Q.so/!< </M/b/!C<!o/t~ de y /'e/M/c'/<.M~<x co/K~o/t

Page 143: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉOmE DES EXPLOSIFS. 145

Y.–)"'PARTIE. ,0

<OMt~e/'une fonction tp(~, y) dont cette expression soit la <~<~e-

rentielle totale.

Nous. rappelons la solution de ce problème.

~2. RAPPEL D'UNEFORMULED'ANALYSE. –La fonctlonm(~y),

ayant P comme dérivée partielle par rapport à x, doit être renfer-

mée dans l'intégrale indéfinie de Pdx par rapport à x, y étant

considéré comme une constante. Elle est donc comprise dans l'ex-

pression P~-)- M, M étant une fonction arbitraire de y.~-r.

Il reste à déterminer cette fonction de manière que la dérivée

partielle par rapport àj~ soit Q. Or cette dérivée est

ou enfin, Q Qo -)- Qo désignant ce que devient la fonction

Q lorsque l'on y remplace x par .r,

Il est donc nécessaire et suffisant que l'on ait

Il existe donc nécessairement une fonction de x, y don)

P dx -+- Q dy est la différentielle; et ta valeur la plus générale de

cette fonction est

C étant une constante arbitraire.

103. CAS DES GAZPARFAITS. Considérons un corps suivant

les lois de Mariotte et de Gay-Lussac; on a, d'après la formule

()(-)')du n° 49,

lien résulte

Page 144: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.~6

et, par l'équation ~=RT, cette dernière formule devient

La chaleur spécifique c est fonction de t seulement (n° 96); par

suite, les variables sont séparées dans les expressions dU, dS et

l'on a, par intégration immédiate,

(62)

(63)

Pour les gaz simples ou composés sans condensation, c est sen-

siblement constant. On a donc, pour ces corps,

(64)

(65)

a et b désignant des constantes arbitraires.

En remplaçant v par et en ayant égard à la relationp

e'–ci=:AR (n° 98), la formule (65) peut être remplacée par la

suivante

(65 bis) S==c'~T–AR~-<-6'

dans laquelle ( t, p) sont les variables indépendantes.

104. CAS &ÉNÉRAL. Cherchons maintenant U et S, pour un

corps quelconque, en prenant (t, <') comme variables indépen-

dantes.

On a, dans ce cas, ~y==c~+~avec ~=AT–'(n°96);

par suite,

(66)

(67)

Si l'on applique la formule (61), en intégrant d'abord par rap-

Page 145: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. '47

Coétant la valeur de c correspondant à la valeur (~odu volume.

105. Appliquons ces formules à un fluide admettant l'équation

caractéristique de Clausius.

RT f(T)r !X ( f -)-p)''

En attribuant à la limite inférieure vo une valeur infiniment

grande, la chaleur spécifique Co se confond avec celle du fluide à

l'état gazeux parfait et, des formules (68) et (6g), on déduit les

suivantes

Les intégrales Indénnies qui figurent dans ces formules intro-

duisent des constantes arbitraires.

106. D'après la formule (65), on a

()U°=~

en attribuant à U la valeur (~o), l'expression de c devient

(7~)

La forme particulière que cette dernière relation assigne à la

chaleur spécifique à volume constant permet d'apprécier l'in-

iluence exercée sur cet élément par les causes physiques perturba-

trices, pour les gaz, des lois de Mariotte et de Gay-Lussac.

107. Pour les solides, ou les liquides éloignés de l'état critique,les variables (<) sont celles qui se prêtent le mieux à l'utilisation

Page 146: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.<48

des données expérimentales (chaleurs spécifiques, coefficients de

dilatation et de compressibilité).

En les adoptant, on a <~==</6~-t-~<~D,avec /'==–AT–

(n°97); par suite

c~ et (~odésignant les valeurs de c' et v correspondant à la valeur

po de la pression. Si donc on prend pour po la pression atmo-

sphérique normale, c~ est la chaleur spécifique à pression con-

stante déterminée dans les conditions ordinaires des expériences.Il est à remarquer que, pour les corps considérés, les variations

de volume dues à la'chaleur ou à la compression sont extrêmement

faibles, de sorte que les valeurs de et sont extrêmement pe-at P

tites; on a donc approximativement

Pour les solides et les liquides peu compressibles, la chaleur

spécifique à pression constante, déterminée dans les conditions

habituelles, sous la pression atmosphérique normale, est donc

l'élément le plus important dans le calcul de l'énergie et de l'en-

tropie.

V. Fonctions caractéristiques de Massieu.

108. LA FONCTIONH. La quantité de chaleur absorbée dans

une transformation réversible élémentaire peut se mettre sous

l'une des deux formes

= dU + Ap clv, 6~ = T~S,

Page 147: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION-A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. '49

U, S, p, c (énergie, entropie, pression, volume) étant des fonc-

tions des variables de l'état du corps.

Lorsque ces variables sont au nombre de deux, on peut prendre

(t, v) comme variables indépendantes et, pour l'étude des transfor-

mations thermiques du corps, il est nécessaire de connaître U, S,

p en fonction de ces variables.

Ces fonctions ne sont pas indépendantes l'une de l'autre, car

elles doivent remplir la condition

(78) T~S==~U-)-A~(~,

qui équivaut à ces deux équations

M. Massieu a remarqué qu'il existe une fonction H dont les fonc-

tions U, S, p peuvent se déduire et que les théorèmes généraux

laissent complètement arbitraire.

Cette fonction, dite Cût/'a'c~M/t'~Me, a'pour expression

(79) H=TS-U.

On a, en effet,dH =T~S+S~<U,

et, d'après (~8),6~H= S <~<-+-Ap e~,

d'ou résultent les deux relations

ail aH(80) s~,

On a, de plus,U = TS H,

ôHet, en remplaçant S par -r-;

e

(81) U = T OH H.(S.) Tt

Enfin, en identifiant avec Te~S l'expression ~==c~<-)-~<~<'

(n°96), on a, pour la chaleur spëcinque c et la chaleur latente

Page 148: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.t5o

et, en remplaçant S par

Ainsi, toutes les fonctions qu'il est utile de connaître dans ]a

transformation thermique du corps s'expriment au moyen de la

fonction H et de ses dérivées du premier et du second ordre.

109. LA FONCTIONH'. Une expression analogue s'obtient,

avec les variables (<)~), au moyen de la fonction

(83) H'= TS U Apv.

En effet, en ayant égard à la relation (78), on trouve

dH'=S~–Af~,

d'où résultent ces deux relations

(84)

On a, de plus,

(85)

Enfin, en identifiant avec T dS l'expression dq = c' dt + /'<

(n° 97), on trouve, pour la chaleur spécifique c' et la chaleur la-

tente l',

(86)

de sorte que les fonctions U, S, v, < sont exprimées au moyende la fonction H' et de ses dérivées du premier et du second

ordre.

110. TnÉOREMEDE GIBBS. L'emploi des fonctions de Mas-

sieu, étendu aux systèmes dont l'état est défini par un nombre

quelconque de paramètres, permet de présenter sous une forme

nouvelle la condition nécessaire pour qu'une transformation ther-

mique soit réalisable.

Considérons un système à température uniforme, en supposant

que les forces extérieures se réduisent à une pression normale et

uniforme. Supposons, de plus, que la nature de ce système soit

Page 149: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORfE DES EXPLOSIFS. i5t

telle que l'on puisse, dans chacun de ses états, définir l'énergie U

et l'entropie S, et exprimer ces quantités en fonction de certains

paramètres dont la variation représente les changements d'état,

physiques, chimiques, électriques, qui peuvent se produiredans le système. Les quantités T, v, p (température absolue, vo-

lume, pression) étant alors, comme U et S, des fonctions détermi-

nées de ces paramètres, il sera possible d'exprimer en fonction

des mêmes variables les fonctions

H = TS U et H' = TS U A~.

111. Cela posé, la condition de possibilité d'une transforma-

tion infiniment petite du système s'exprime par l'inégalité

6~<~T<~S (n°74); mais, d'après le principe de l'équivalence,on a

c~<jr= dU -+-A~?~f

par suite, la condition peut s'écrire

<~U-)- A/?~ < TdSou

Mais on aT ~S ~U > A~

Mais on adH = T dS -+-S~<U; i

par suite, la condition devient

(87) <~H>S~-)-A/)~.

Telle est la nouvelle condition de possibilité de la transforma-

tion.

Si l'on suppose dt = o, dv = o, il vient dH > o; donc, pour

</K'M/ïc transformation soit réalisable, à température et à vo-

lume constants, il est nécessaire que, dans cette transforma-

tion, la fonction H soit croissante.

CoROLLAiRE. y<)M<état d'un système dans lequel la fonc-tion H est un maximum parmi les valeurs que cette quantité

peut prendre, à une température et sous un volume détermi-

nés, est un état d'équilibre stable.

En effet, on ne peut passer de cet état à un autre sans une dimi-

nution de la fonction H, et cette diminution est impossible,

Page 150: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.l52

d'après le théorème, si la température et le volume ne chan-

gent pas.

112. Considérons maintenant la fonction H'== TS U -Apv.

On a

d'oùH = H'+ A~c,

d'où~H ==~H'-f- A~ + Ap </p.

Portant cette valeur de dH' dans l'inégalité (8~), celle-ci devient

(88) ~H':>S~–Ap~.

Cette nouvelle condition se réduit à <~H'~>o, lorsque la tempé-

rature et la pression restent constantes; donc, pour qu'une <<x/M-

formation soit réalisable, à température e< à pression co/t-

stantes, il est nécessaire que, dans cette <A-b/?M~o/z~ la

fonction H' soit croissante.

On en conclut, comme précédemment, que tout état û~'MM

système, dans ~~Me~/<x/b/!C<d/t H' est K/! 7?!a~'</MM/?!parmi les

valeurs que cette quantité petit prendre, à une <e/Kpe/'<3:<M/'eet

sous une pression déterminées, est un état d'équilibre stable.

113. LE POTENTIEL THERMODYNAMIQUE. MM. Gibbs, VOn

Helmholtz etDuhem ont fait usage des fonctions caractéristiquesde M. Massieu dans de nombreuses et importantes recherches. Au

lieu des fonctions H et IT, ils considèrent les fonctions

~=E(U-TS), ~'=E(U-TS)+~K,

qui sont les fonctions H, H' multipliées par E.

La fonction est nommée énergie libre par M. von Helm-

hoItz,/)o<e/:<e~e/MO<M/M!<~Me interne par M. Duhem.

M. Gibbs s'est servi de ces fonctions dans l'étude de la disso-

ciation des corps gazeux. M. von Helmholtz les a appliquées à

l'interprétation des phénomènes thermiques qui se manifestent

dans la pile voltaïque. M. Duhem en a fait de nouvelles applica-tions à la mécanique chimique et aux phénomènes électriques.

Page 151: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. t53

CHAPITREVII.

LA CHALEUR CONSIDÉRÉE COMME UN MODE DE MOUVEMENT.

114. Nous n'avons fait, jusqu'à présent, aucune hypothèse sur

la nature de la chaleur.

La notion, établie par la thermodynamique, de l'équivalencede la chaleur et du travail, a conduit à considérer l'état ther-

mique des corps comme constitué par des mouvements internes

de la matière; cette manière d'envisager les phénomènes est celle

que Clausius a adoptée dans sa théorie mécanique des gaz.

Nous allons exposer, au même point de vue, les notions d'une

théorie qui, si elle n'a pas atteint son développement définitif,

offre au moins l'avantage de rattacher l'explication des phéno-

mènes aux principes généraux de la mécanique rationnelle.

I. Hypothèses fondamentales.

115. HYPOTHÈSESSURLA CONSTITUTIONDE LA MATLÈRE. On

conçoit les corps comme des assemblages de molécules, et les mo-

lécules comme des systèmes d'atomes analogues aux points maté-

riels de la mécanique rationnelle. Entre ces points, on imaginedes actions attractives ou répulsives que l'on appelle forces /MO-

/ec«/e.! ou atomiques, suivant qu'elles s'exercent entre des

molécules différentes ou entre les atomes d'une même molécule.

On admet enfin que ces forces sont des forces centrales (n" 8),et que leur intensité n'est sensible qu'à des distances très petites.

116. HYPOTHÈSESURLA NATUREDE LACHALEUR. Nous BVOns

déjà dit (n° 62) que tout corps recevant de la chaleur était re-

gardé comme soumis à l'action de forces émanant de systèmes ex-

térieurs, et que la quantité de chaleur reçue dans une transfor-

mation thermique était supposée proportionnelle au travail de ces

forces.

Dans cette hypothèse, on a E,,=E<y, en désignant par q la

quantité de chaleur absorbée; par Se le travail des forces émanant

Page 152: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.!54

de la source, et par E un coefficient (équivalent mécanique de la

chaleur) ne dépendant que du choix des unités.

117. HYPOTHÈSESURLA TEMPÉRATURE. On admet que l'état

permanent d'un corps au repos n'est pas un état d'équilibre, mais

un état de mouvement interne, dit ~a~o/~<M/'e, dans lequel le

centre de gravité de chaque molécule se meut dans un espace de

dimensions très petites, de manière à s'écarter très peu d'une po-sition moyenne fixe.

Soient m la masse d'une molécule et f la vitesse de son centre

de gravité; la force vive ~M< dans le mouvement stationnaire,

s'écarte très peu d'une valeur moyenne que l'on suppose propor-tionnelle à la température absolue de la molécule.

Par suite, si l'on appelle T la température absolue d'une mo-

lécule et s une constante indépendante de la nature de cette mo-

lécule, la force vive moyenne de sa masse concentrée à son centre

de gravité est égale à sT, et, dans un corps à température uni-

tforme, la force vive moyenne des masses moléculaires concentrées

aux centres de gravité est égale à NsT, N désignant le nombre

des molécules.

II. Équation caractéristique.

118. THÉORÈMEDEC:LAusius. Un corps étant au repos et en

équilibre thermique, appliquons le théorème de Villarceau (n°15)

au mouvement stationnaire des centres de gravité des molécules.

Chacun de ces points oscillant autour d'une position moyenne

fixe, le moment polaire de leur système a une valeur moyenne

constante, dont la dérivée par rapport au temps est égale à zéro.

L'équation qui exprime le théorème devient alors, en réduisant

tous les termes à leurs valeurs moyennes,

Il en résulte que la force vive moyenne est égale à la valeur

moyenne ~M viriel, théorème énoncé par Clausius avant que Vil-

larceau eût établi la formule générale du n° 15.

Dans l'application de ce théorème, il convient de distinguer les

forces extérieures des forces intérieures.

Page 153: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. i55

H9. Supposons que les forces extérieures se réduisent à une

pressionp normale et uniforme.

Considérons un.point (x, y, z) de la surface du corps; un élé-

ment w de surface en ce point supporte une pression pw dont les

composantes sont –~Mcos<x, –~Mcos~, –~Mcosy, (a, p, y)étant les angles directeurs de la normale extérieure à la surface.

Le terme correspondant du viriel est

~pM(a'cosa -t-ycos~ -)-.scosy),

et il faut faire la somme des termes analogues pour tous les pointsde'la surface; mais, si l'on désigne par le volume du corps, on

a, d'après un théorème connu de géométrie,

XMa;cosc;=S<t)ycos~=SM~cosY=";

donc le viriel de la pression extérieure est ~jof.

120. En désignant par le viriel des forces moléculaires

(n° 115) et remarquant que, d'après ce qui a été dit précédem-ment (n° 117), la valeur moyenne de 0 est NsT, on voit que,

pour un corps à température uniforme, en repos sous une pres-sion extérieure normale et uniforme, on a la relation

(89) N~T=~-i-<f,

dont les termes doivent être réduits à leurs valeurs moyennes.

121. Supposons enfin que le corps soitisotrope; en admettant,

avec Clausius, que, dans un tel milieu, le système des actions

exercées par les points d'une molécule sur les points d'une autre

molécule puisse être réduit à une force <?(~') dirigée suivant la

droite qui joint les centres de gravité de ces deux molécules et ne

dépendant que de la distance r de ces centres de gravité, on a

H'=~E/-o(/-) (n-15).

L'équation devient alors

(90) N~T=~-)-~S7-<?(7-),

et le terme ~I/j:(y'), réduit à sa valeur moyenne, doit être con-

sidéré comme une fonction du volume et de la température.Il ne suffirait pas de le considérer comme une fonction du vo-

Page 154: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.t5S

lume seulement; car, pour une même valeur du volume attri-

buant des valeurs déterminées aux distances moyennes des molé-

cules, la valeur moyenne de la fonction ~S/'<~(/') de toutes les

distances intermoléculaires doit varier avec la forme et les dimen-

sions des trajectoires décrites par les centres de gravité autour de

leurs positions moyennes, c'est-à-dire avec chaque état spécial

résultant, pour le corps, de la variation de la température sous

volume constant.

122. PRESSION INTERNE. En désignant par 3~~ la valeur

moyenne de E/' y(~'), l'équation (go) peut s'écrire

(9-) N.T=~(~+).)..

La quantité est quelquefois désignée sous le nom de pression

interne; nous adopterons cette dénomination. Cette quantité doit

être considérée, en général, comme une fonction du volume et de

la température.

123. En appliquant l'équation (gi) à l'unité de poids d'un

corps isotrope, cette équation est celle qui lie les variables (t, f,)

pour ce corps en repos sous une pression extérieure normale et

uniforme c'est l'équation caractéristique de ce corps (n° 56).

III. Principe de l'équivalence.

124. Nous avons déjà remarqué que les hypothèses admises sur

la nature de la matière et de la chaleur réduisaient le principe de

l'équivalence au principe de l'énergie d'après la relation

(92) E?=&H-S.,

dans laquelle on désigne par y la quantité de chaleur absorbée,

par H l'énergie totale du corps, par Ge le travail des forces exté-

rieures (n° 63).De la relation ainsi obtenue résulte le principe général de

l'équivalence thermodynamique L'énergie C6t/o/<7Me absorbée

par M/~corps est égale à la variation de l'énergie de ce co/y.!

moins le <<'<(~ des forces extérieures.

A l'énoncé du principe les hypothèses admises permettent

d'ajouter quelques détails relatifs à l'énergie d'un système de mo-

Page 155: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THEORIE DES EXPLOSIFS. .57

lécules. L'énergie totale H est la somme de l'énergie cinétique 0

et de l'énergie potentielle M. Évaluons successivement 0 et M.

125. ËNEIKHE CINÉTIQUED'UN SYSTÈMEDE MOLÉCULES. Le

mouvement le plus général d'une molécule résulte d'un mouve-

ment de translation identique à celui de son centre de gravité et

d'un mouvement relatif à ce centre de gravité.

De plus, le mouvement d'un centre de gravité peut être consi-

déré, dans le cas le plus général, comme résultant d'un mouve-

ment moyen sensible et du mouvement oscillatoire imperceptible

auquel on attribue l'état thermique du corps.

Cela posé, la force vive d'une molécule est égale à la force vive

du mouvement relatif au centre de gravité, plus la force vive de

la masse moléculaire concentrée au centre de gravité dans le

mouvement de ce point (n° i6).

Enfin la force vive, dans le mouvement du centre tle gravité, est

la somme des forces vives correspondant au mouvement sensible

et au mouvement thermique (' ).

(') La décomposition de la force vive, relative au mouvement résultant d'un

point en deux parties relatives aux mouvements composants, n'est pas un fait gé-

néral on la justifie commè il suit dans le cas spécial dont il s'agit.

On considère le système des centres de gravité comme animé d'un mouvement

général auquel se superposent des mouvements oscillatoires très rapides, de sorte

que l'on a, pour l'une des coordonnées de l'un des points,

X =~+.r,,

;E. étant une fonction quelconque du temps et x, une fonction passant, pendant

une durée que l'on suppose très petite, par des valeurs successivement positives

et négatives, de manière que sa valeur moyenne est nulle.

On a alors

Pendant un temps très petit, reste sensiblement constant, et passe par

des valeurs positives et négatives dont la moyenne est nulle; il en résulte que le

second terme de(–)

a une valeur négligeable par rapport à celle des deux

autres, et l'on a, en réduisant les termes à leurs valeurs moyennes,

En ajoutant les relations analogues dans les mouvements projetés sur OY et

Page 156: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.i58En résumé, la force vive d'une molécule se compose de trois

termes

10 La force vive de la masse moléculaire concentrée au centre

de gravité dans le mouvement sensible de ce point;

2° La force vive de la masse moléculaire concentrée au centre

de gravité dans le mouvement thermique de ce point;

3" La force vive des atomes de la molécule dans le mouvement

relatif au centre de gravité.

La valeur moyenne du second de ces termes est, par hypothèse,

égale à sT, T étant la température absolue de la molécule (n° 117);

soit e la valeur du troisième terme.

'Si donc on représente par 60 la force vive du mouvement sen-

sible et par 9 l'énergie cinétique du système, on peut écrire

en réduisant tous les termes à leurs valeurs moyennes.

126. ÉNERGIE POTENTIELLE. D'après un théorème précédent

(n°20), l'énergie potentielle du système est la somme des éner-

gies potentielles des molécules, plus le potentiel des forces molé-

culaires.

Soient Koce potentiel et f l'énergie potentielle d'une molécule;

l'énergie potentielle du corps est o

127. ÉNERGIETOTALE. En ajoutant 6 et M, on a, pour l'éner-

gie totale,

en réduisant toujours les termes à leurs valeurs moyennes.

La somme e-~j~est l'énergie interne d'une molécule; on peut

l'appeler énergie moléculaire. En la représentant par w, il vient

sur OZ, on voit que la force vive d'un point dans le mouvement résultant est la

somme de sa force vive dans le mouvement sensible et de sa force vive dans le

mouvement thermique.

Page 157: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. i59

128. Soit, en particulier, un corps au repos, isotrope et à tem-

pérature uniforme. Le terme 60, relatif au mouvement sensible, se

réduit à zéro; la somme ST devient NT, N étant le nombre des

molécules; enfin, dans l'hypothèse du n° 121, la valeur de Ko se

confond avec l'énergie potentielle du système de points obtenu

en imaginant la masse de chaque molécule concentrée à son centre

de gravité. En désignant alors par <p(7') l'action mutuelle de deux

molécules et posant ~(/') = <?(/')dr, on a

On peut donc écrire

(97)

Les valeurs moyennes de Moet w, comme celle du viriel interne,

doivent être considérées comme dépendant, en général, du vo-

lume et de la température.

IV. Principe de Carnot-Clausius.

129. D'après ce qui précède, le principe de l'équivalence peut

être considéré comme réduit aux lois ordinaires de la Mécanique.

Une réduction analogue n'a été accomplie jusqu'à présent, pour

le principe de Carnot, que dans des cas particuliers.

Nous allons établir ce principe, sous la forme analytique qui lui

a été assignée par Clausius, dans le cas d'un corps isotrope sou-

mis à une pression normale et uniforme, en supposant les di-

stances intermoléculaires très grandes par rapport à l'amplitude

des mouvements stationnaires et par rapport aux dimensions des

molécules.

Dans cette hypothèse, chaque distance diffère très peu de sa

valeur moyenne/'o, et les valeurs moyennes des sommes E/'ce(/'),

S~(r) sont, dans une première approximation, Sr~ f?(/'o), S~(y'o);

elles dépendent alors du volume seulement.

L'énergie moléculaire M devient une fonction de la tempéra-

ture seulement; car les dimensions des molécules étant très pe-

tites par rapport aux distances de leurs centres de gravité, la

structure de l'une d'elles doit être déterminée par les actions mu-

tuelles des points qui la composent plutôt que par les actions

Page 158: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.<6o

exercées sur ces points par les molécules voisines. On peut donc

supposer que l'énergie moléculaire n'est pas modifiée par la varia-

tion des distances intermoléculaires et, par suite, qu'elle ne dé-

pend pas du volume.

Elle dépend nécessairement de la température, soit parce que,

par suite des actions intermoléculaires, la force vive relative au

centre de gravité varie avec la force vive de translation, soit parce

que l'énergie potentielle de chaque molécule est elle-même modi-

fiée, comme on est conduit à l'admettre d'après les phénomènes

de dissociation.

130. On a alors, dans chaque état correspondant à un système

de valeurs (t, ~),

(98) N~T=~-+-~)f

avec

On a aussi3~=S/)(/-o) (n"'t22).

On a aussi

(99) H=N~T+Sœ+2~(r.)

avec

De plus, EM est une fonction de t seulement.

131. Si l'on passe de l'état considéré à un état infiniment voi-

sin, la variation de l'énergie est

Mais on a

de plus, le milieu déformé, toujours isotrope, étant resté sem-

blable à lui-même, la dilatation linéaire –°, d'une distance quel-ro

conque 7*0,est égale au tiers de la dilatation cubique Il en

résulte

ett

Page 159: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORtË DES EXPLOSIFS. i6)

Par suite, enposant = N~E, on peut écrire

('00) <~H=Ns(!-)-E)<+.)~,

s étant une fonction de t.

132. D'après le principe de l'équivalence, l'énergie calori-

fique E</<y, absorbée dans la transformation, est égale à la varia-

tion dH diminuée du travail -p dv de la pression extérieure; on

a donc

<&y= ANs(< -)- s) <~-)-A(~ -)- ).) ah',

et, en éliminant p -(- Xentre cette équation et l'équation (a8),

Cette expression conduit au principe de Carnot, car, en la di-

visant par T, on obtient la valeur

qui est une différentielle exacte.

133. La démonstration précédente ne s'applique qu'à la trans-

formation thermique d'un corps, sans modification de l'état phy-

sique et de l'état chimique de ce corps; elle suppose même des

conditions restrictives dans ce cas particulier. En fait, la portée

du principe, d'après lequel l'intégraleest nulle dans tout

cycle réversible et négative dans tout cycle irréversible, est beau-

coup plus étendue; mais l'interprétation mécanique de ce prin-

cipe, dans toute sa généralité, est encore à découvrir.

V. Théorie des gaz.

13~. On admet généralement que, dans l'état gazeux parfait,les molécules sont à des distances telles que les forces molécu-

laires sont négligeables; la pression interne ), est alors nulle et

l'équation (g<) se réduit à la suivante

(to3) N~T=~,

caractéristique des lois de Mariotte et de Gay-Lussac.

Y. PARTIE. IIJ

Page 160: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.i6a

Dans la même hypothèse, le potentiel Ko se réduit à zéro, et

l'on a, pour l'énergie totale,

(104) H=N~T-)-EM,

l'énergie moléculaire w étant une fonction de la température seu-

lement.

De plus, d'après le principe de l'équivalence, la quant)té de

chaleur absorbée dans une transformation élémentaire a pour ex-

pression

(.0.5)

Appliquons ces équations à l'unité de poids du gaz, en suppo-

sant d'abord qu'il soit constitué par des molécules de même na-

ture. En désignant par 73 le poids d'une molécule, on a alors

Nm= d'où N=~T

135. Loi DESvoniMES SPÉCIFIQUES. L'équation (io4) devient

dans ce cas

(.o6)

En l'identifiant avec l'équation caractéristique des gaz, sous sa

forme ordinaire

il vientt

l~¡ 8

set, par suite, vo == en posant A== 183

m Po

Par conséquent la loi, ordinairement déduite de l'hypothèse

d'Avogadro et d'Ampère, suivant laquelle le volume spécifique

d'un gaz est en raison inverse de son poids moléculaire, se pré-

sente comme une conséquence des hypothèses sur lesquelles re-

pose la théorie dynamique des gaz.

136. CHALEURSPÉCIFIQUEA VOLUMECONSTANT. En supposanttoutes les molécules similaires, on a EM==N(i), par suite, en

Page 161: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. t63

remplaçant N par'- etposant– =~e, la relation (io5) devient

d'où résulte, pour la chaleur spécifique à volume constant, la va-

leur

et l'expression de la chaleur moléculaire est oc = Ax(i + e).

137. CHALEURSPÉCIFIQUEA PRESSIONCONSTANTE. En diffé-

rentiant l'équation (106), on a

et, en portant cette valeur dans la relation ( '0';),

d'où résulte, pour la chaleur spécifique à pression co[ist,ante,.la

valeur

A~/5(KO)

c=~

eL l'expression de h chaleur spécinque motecutaire est

138. RAPPORTDES CHALEURSSPÉCIFIQUES. Le rapport des

chateurs spécifiques à pression constante et à volume constant

est

et, inversement, la valeur de Erésulte de celle de d'après la for-

mule

Page 162: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU..64

Par exemple, à la température ordinaire, pour les gaz simplesou composés sans condensation, on a n=:i,/{io; il en résulte

s = o,6a~.

139. Dans ces formules, on a ~e== la quantité e est donc,

à un facteur numérique près, la dérivée de l'énergie moléculaire

par rapport à la température.Pour certains gaz, simples ou composés sans condensation, la

chaleur spécifique moléculaire, à pression constante ou à volume

constant, a une même valeur sensiblement indépendante de la

température (n° 39). La dérivée a, dans ce cas, une valeur

constante w, indépendante de la nature du corps; on peut donc

poser w = ~o -t- M,t, la constante M, pouvant d'ailleurs changeravec la nature du corps.

Mais on conçoit que ces particularités ne soient qu'exception-nelles. L'énergie moléculaire, comprenant l'énergie potentielledu système de points constitutif de la molécule, doit varier avec

la structure moléculaire que rien n'autorise à considérer comme

uniforme, même dans les corps simples. Il n'existe d'ailleurs au-

cun motif de supposer à priori que l'énergie moléculaire soit une

simple fonction linéaire de la température.La loi suivant laquelle la chaleur moléculaire serait une con-

stante absolue (loi de Dulong et Petit) n'est donc pas générale-ment applicable aux gaz. On voit de plus que les causes physi-

ques qui s'opposent à la réalisation générale de cette loi sont fort

différentes de celles qui altèrent, hors de l'état limite, les lois de

Mariotte et de Gay-Lussac; celles-là dépendent surtout des ac-

tions qui s'exercent entre les particules constitutives de chaque

molécule, celles-ci des actions qui s'exercent entre les molécules.

Les perturbations résultent de forces intramoléculaires dans le

premier cas, de forces intermoléculaires dans le second.

140. En supposant que la molécule se réduise à un point, l'é-

nergie moléculaire Mse réduit à zéro; on a e = o et la formule ( i ) i )

donne, pour le rapport des chaleurs spécifiques, /t==

Cette valeur coïncide avec celle que MM. Kundt et Warburgont trouvée, par la mesure de la vitesse du son, pour la vapeur de

Page 163: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

fNTRODUCTtON A LA THÉORtE DES EXPLOSIFS. t65

mercure, c'est-à-dire pour un corps auquel on attribue une molé-

cule monoatomique (n° 29).

141. VALEUR DE LA CONSTANTE S. La relation A==l82–

Po

(n° 135) détermine la valeur de s; en prenant jDo=:io3,33 et

A = 223ao (n° 31 ), on trouve

(!i3) S=126~0.

On suppose le poids moléculaire de l'hydrogène égal à 2 les

unités sont le kilogramme et le décimètre.

142. VITESSE MOYENNEDU MOUVEMENTDETRANSLATIONDESMO-

LÉCULES. Soit la masse d'une molécule et- la force vives

moyenne de cette molécule, concentrée à son centre de gra-

vité, dans le mouvement stationnaire. Suivant l'hypothèse du

n° 117, on a2 -(~==.sT,

T étant la température absolue; il en

résulte

En remplaçant s par sa valeur () i3) et prenant ~== 98,09, il

vient

('i4)

En faisant, par exemple, T==a~3, s =2, on trouve, pour.

l'hydrogène, à la température du zéro centigrade, (~= tS~s".

143. Lois DESMÉLANGESGAZEUX. Considérons maintenant un

gaz constitué par des molécules de nature différente, dont les

poids soient respectivement ml, c~, Désignons par

M~, les proportions pondérales suivant lesquelles les molé-

cules de chaque espèce forment l'unité de poids du mélange et

par N), N3, les nombres respectifs de ces molécules.

On a

N=N.+N2-)-

m;=Nt~t, 7M2=N,~2,

Page 164: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.i66

et, par suite, au lieu de N = on a, dans la formule (io3),m

Par suite, au lieu de ~o== (n° 135), on a, pour le volume11J

spécifique du mélange,

D'ailleurs, en désignant par f,, t~, les volumes spécifiques

des différents gaz mélangés, on a = ~== il en ré-t~t ~2

sulte

v,) = /?tt Ci-)- /H3f~ -)-

ce qui est conforme à la loi expérimentale des volumes spéci-

fiques (n° 40).

144. De même, si l'on désigne par M,, M~, les énergies

moléculaires relatives aux divers gaz du mélange, la formule (io4)de l'énergie devient

H = N,(~T-r-Ml) + Nz~T-t-Ma)-<

6~1 ~ug t iet, en posant == ~E,, ~E~, la relation ('o5) donne,

pour la chaleur spécifique à volume constant,

ou bien

Mais, d'après la formule (108), les multiplicateurs de /M,,

/M~ sont respectivement égaux aux chaleurs spécifiques

Ct, Ça, des différents corps du mélange il en résulte

e = /H;Ci-)- nt~c~-t-

ce qui est conforme à la loi expérimentale des chaleurs spéci-

fiques (n° 41).

880-

Page 165: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. 167

CHAPITREVin.

PRINCIPES DE THERMOCHIMIE.

145. Toute transformation d'un système matériel est accompa-

gnée d'une absorption ou d'un dégagement de chaleur.

En effet, une transformation quelconque modifie l'énergie du

système. Par suite, conformément au principe général de l'équi-valence thermodynamique, ce système doit absorber une quantité

positive ou négative d'énergie calorifique égale à la variation de

l'énergie, diminuée du travail des forces extérieures.

La chaleur absorbée ou dégagée n'est nulle que dans les cas très

particuliers où le travail des forces extérieures est égal à la varia-

tion de l'énergie.

146. La transformation d'un corps ou d'un système de corps

peut résulter

<" D'un changement d'état physique (fusion, vaporisation et,

inversement, liquéfaction, solidification);

2° D'un changement d'état chimique (combinaisons et décom-

positions, dissociation);3° D'un changement de structure et d'arrangement molécu-

laires (polymérie, allotropie, passage de l'état amorphe à l'état

cristallisé, ou d'un état cristallisé à un état cristatlisé différent);

4° De la dissolution.

147. La thermochimie a spécialement pour objet l'étude et la

mesure de la chaleur absorbée ou dégagée par les réactions chi-

miques mais, comme les divers modes, précédemment énumérés,

suivant lesquels les systèmes peuvent changer d'état, s'accompa-

gnent en général, l'objet de la thermochimie s'étend naturelle-

ment, et l'on peut la définir comme ayant pour objet l'étude et la

mesure de la chaleur absorbée ou dégagée par les changements

d'état des systèmes matériels.

148. TRANSFORMATIONSEXOTHERMIQUESET ENDOTHERMIQUES.

Une transformation quelconque dégage ou absorbe de la chaleur

Page 166: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.<68

elle est exothermique dans le premier cas, endothermique dans

le second.

La formation d'un composé par ses éléments étant l'opération

thermochimique la plus importante, et cette opération étant

presque toujours exothermique, on introduit, en général, la cha-

leur dégagée, plutôt que la chaleur absorbée, dans l'énoncé des

principes et théorèmes thermochimiques. Nous considérerons, en

conséquence, comme positives les quantités de chaleur émises ou

dégagées, et, posant == Q, l'équation fondamentale du n° 63

devient

EQ = ~H E,.

149. PRINCIPEGÉNÉRALD'ÉQUIVALENCETHERMOCHIMIQUE. Snp-

posons que le système matériel considéré passe de l'état caracté-

risé par l'indice i à un état différent caractérisé par l'indice 2;

désignons par H, et H~ les valeurs initiale et finale de l'énergie.

On a

AH=Hi,-H,,

et la relation précédente peut s'écrire

EQ=H,-H;,+E<

d'où ce principe fondamental L'énergie calorifique dégagée

par M~:changement d'état est égale à l'excès de l'énerg ie de

l'état initial sur l'énergie de l'état final, /)/<M le travail des

forces extérieures.

En introduisant l'énergie U exprimée en calories au lieu de

l'énergie H exprimée en unités de travail (n° 64), cette relation

devient

(n5)

A= É

étant l'équivalent calorifique du travail.

150. PRINCIPE DE L'ÉTAT INITIAL ET DE L'ÉTAT FINAL. Les

forces extérieures peuvent se réduire à une pression normale et

uniforme; en désignant par p la pression et par c le volume, le

travail des forces extérieures est alors

Page 167: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

tNTRODUCTtON A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. 169

Si le système se transforme à volume constant, on a

e.=o;

s'il se transforme sous pression constante, on a

S<-=/'(ft–~),

v, et ~2 étant les valeurs initiale et finale du volume.

Dans le premier cas, la relation (t 15) se réduit à la suivante

("6) Q=U.-U,;

dans le second cas, cette relation devient

Dans l'un et l'autre cas, la chaleur dégagée est déterminée parles valeurs que présentent l'énergie et le volume aux états ex-

trêmes, et elle ne dépend pas des états intermédiaires; d'où le

principe dont voici l'énoncé

La chaleur dégagée par M/t système qui se <a/tx/bir'e~ M

volume constant ou à pression constante, dépend uniquementde l'état initial et de l'étatfinal; elle est la même, quelles quesoient la nature et la suite des états intermédiaires.

Les propositions qui suivent sont des conséquences, ou plutôtdes formes particulières, de ce principe.

151. Nous supposerons désormais que toutes les transforma-

tions s'opèrent soit à volume constant, soit sous pression con-

stante. La chaleur dégagée dans chacune d'elles est donnée soit

par la formule () 16), soit par la formule ('17), ou simplement

par la deuxième de ces formules qui donne la première en faisant

(', = (~.

Le système passant, dans ces conditions, de l'état caractérisé

par l'indice r à un état différent caractérisé par l'indice s, nous

poserons

On voit d'abord que Qr,~==– Qs,r, ce qui exprime que la eA<z-

leur dégagée est égale à la chaleur absorbée dans la trans-

~/brMû'o/t t'e/se.

Page 168: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

H. SARRAU.'7°

152. Si l'on suppose maintenant une série d'états successifs o,

); 2. n, on a identiquement

(' 19) .Qo.t-+-Q),2-+- -+-Qn-t,n+ Q~.o = o,

ce qui exprime que la somme des ~M~/K~e~ a~e chaleur <~e~-

Q'ee~ dans M/ze série de transformations /'<x/?:e/!<x/Kl'état ini-

tial est égale à zéro.

Q, étant égal à –Qo,n, la relation précédente peut s'écrire

('20) Qo,n= Qo.t-t-Qt. -+-Q7t-i,n;

d'où cet énoncé Zo/M'M/ze transformation peut être obtenue

soit directement, soi par M~e série de <<b/?!<x<to/ succes-

~tpe~ cA<eM/' dégagée dans la <6t/b/?!Cf</<3~ directe est

égale à la ~o/?!/?!<?des quantités de c/!<x~eM/'dégagées dans

cAcfCM/tedes transformations successives.

153. Considérons un système de corps simples ou composés,

susceptibles de réactions mutuelles et constituant un état ini-

tial t la réaction s'opère et l'on obtient un état final 2.

Les états i et 2 renferment les mêmes corps simples, ou élé-

ments, différemment combinés. Imaginons l'état o constitué par

ces éléments à l'état libre et considérons la série des états o, 1,2.

On a, d'après ce qui précède,

et, par suite,

Donc, la chaleur dégagée dans un changement d'état c/«-

/M~Me est g~a~e l'excès de la chaleur de formation de ~'e<<x<

~{/!<Ï~M/' la chaleur de formation de l'état initial.

154. La proposition précédente fait apprécier l'importance que

présente la détermination des chaleurs de formation des corps par

leurs éléments.

M. Berthelot a traité cette question, avec tous les développe-ments qu'elle comporte, dans son Essai de mécanique chimique;

nous renverrons à cet Ouvrage pour tout ce qui concerne les mé-

thodes et les procédés. Nous nous bornerons à signaler, comme

spécialement applicable aux substances explosives, la proposition

Page 169: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. '7'

suivante, dont M. Berthelot a souvent fait usage pour déterminer

la chaleur de formation des composés organiques.

155. Soit B la quantité d'oxygène qu'il faut ajouter à un com-

posé organique A pour transformer le carbone et l'hydrogène de

ce composé en acide carbonique et en eau. Considérons les états o,

2 constitués

o, par les éléments de A et B;

i,parAetB;

2, par les produits de la combustion de A, qui se forment égale-

ment par la combustion directe du carbone et de l'hydrogène

de A.

On a

et, par suite,

Dans cette relation, Qo~ est la chaleur de formation du composé

par ses éléments, Qo,3 est la chaleur de combustion de ces élé-

ments, Qj~ est la chaleur de combustion du composé.

Donc, la chaleur <~e/b/Het<{'o/z d'un composé organique parses éléments est égale a l'excès de la chaleur de çombustion

des éléments sur la cA<x~K/' de combustion ~M composé.

156. TABLESTHEUMOCHiMtQUEs. Les tables établies par M. Ber-

thelot, d'après ses propres déterminations et celles de différents

expérimentateurs, font connaître la chaleur dégagée par les prin-

cipales combinaisons, sous la pression atmosphérique normale,

les composants et composés étant pris à la température de

+i5"(').

Chaque nombre de ces tables correspond à la formation d'un

équivalent du composé les poids équivalents sont exprimés en

grammes, les quantités de chaleur en calories.

(') Pour connaitre les données définitivement admises par M. Berthelot, on

peut consulter les tables publiées annuellement dans l'Annuaire du Bureau des

Longitudes. Plusieurs des données publiées primitivement, notamment dans

l'Essai de mécanique chimique, sont faussées par une évaluation inexacte de la

chaleur de formation de l'ammoniaque. Cette évaluation a été rectifiée par

M. Berthelot. (Voir, à ce sujet, Sur la force des matières explosives, par M. Ber-

the)ot; 3' édit., t. I, p. 356.)

Page 170: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.1.72

d57. VARIATIONDES CHALEURSDE FORMATION. Les tables

thermochimiques font connaître les chaleurs de formation à une

température, celle de -)-!5°; on peut en déduire comme il suit

les chaleurs de formation à une autre température.

Soient t et t' deux températures quelconques; supposons, pour

fixer les idées, <> t, et désignons par Q et Q' les chaleurs de

formation correspondantes.

On peut mesurer la chaleur Q dégagée par la réaction à la tem-

pérature t.

On peut aussi porter séparément les corps composants de la

température t à la température t', ce qui absorbe une quantité de

chaleur U dépendant des chaleurs spécifiques des composants et

des chaleurs latentes de ceux de ces composants qui changent

d'état physique dans l'intervalle des températures. Puis on pro-

duit la réaction à la température t', ce qui dégage Q'. Enfin on

ramène les produits de <' à t, ce qui dégage une quantité de cha-

leur U dépendant des chaleurs spécifiques de ces composés et

des chaleurs latentes de ceux de ces composés qui changent d'état.

L'état initial et l'état final étant les mêmes dans les deux mar-

ches, les quantités de chaleur dégagées sont égales. On a donc

Q=U+Q'-Vet, par.suite,et, par.suite,

Q–Q'=U–V.

Ce résultat s'énonce comme il suit

La différence entre les quantités de c/gM/' dégagées par

/<e /~g/~e réaction, à deux températures différentes, est égale

la différence entre les cAa!/eM/ absorbées par les co/?~o-

sants et par leurs produits dans l'intervalle des deux <e/?~e-

rat ures.

158. TRAVAILDELA PRESSIONEXTÉRIEURE. L'expression ('H 7)

de la chaleur dégagée sous pression constante dans une réaction

montre qu'une partie de cette chaleur est équivalente au travail de

la pression extérieure correspondant à l'excès du volume initial

sur le volume final.

Ce travail est nul lorsque les composés, gazeux comme les com-

posants, sont formés sans condensation.

Page 171: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉOR!E DES EXPLOSIFS. 173

On peut, dans tout autre cas, négliger, dans l'évaluation de ce

travail, les volumes des composants ou composés liquides ou so-

lides. ïl suffit de considérer les corps gazeux des états extrêmes

le calcul se fait comme il suit.

Soit /tts le poids de l'un quelconque des gaz de l'état initial,

c! désignant le poids moléculaire de ce gaz. On a, d'après les pro-

priétés caractéristiques des gaz,

T étant la température absolue de la réaction et A désignant la

constante des volumes moléculaires.

On a de même, pour l'état final,

~= ~T~.p v~ =273

T s n=.273

Le travail de la pression correspondant à l'excès du volume ini-

tial sur le volume final a donc pour expression

et la quantité de chaleur équivalente est

En admettant, les valeurs numériques

po=io3,33, A=2233o, E=~6o,

les coefficients des formules précédentes ont respectivement pourvaleurs

A la température de -)-t5", choisie pour l'établissement, des

tables thermiques, on a

T=288°,

et le coefficient de S~S/:a, dans la formule (ia;), est égalà 5yi.

159. PRINCIPEDUTRAVAILMAXIMUM. M. Berthelot énonce

comme il suit ce principe qu'il a établi, non par des ralsonne-

Page 172: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.'74

ments à priori, mais par la comparaison et la discussion d'un

très grand nombre d'expériences

yoM< changement chimique accompli sans l'intervention

d'une énergie étrangère tend vers la jo/'oe~MC<<o/tdu corps Olt

du système de corps <yM:dégage /e~M de chaleur.

Les énergies étrangères dont il s'agit sont celles des agents

physiques électricité, lumière, chaleur.

160. Dans un changement d'état accompli sans l'intervention

de forces extérieures, la chaleur dégagée est égale à l'excès de

l'énergie de l'état initial sur l'énergie de l'état final. Si donc la

chaleur dégagée est un maximum, l'énergie de l'état final est un

minimum.

On peut donc énoncer le principe du travail maximum en di-

sant que tout changement chimique accompli sans l'intervention

d'une énergie extérieure tend vers la production du système dont

l'énergie a la moindre valeur.

CHAPITREIX.

LA DISSOCIATION.

I. Faits d'expérience.

161. On admet aujourd'hui que toutes les combinaisons

chimiques se décomposent lorsque leur température croît indéfi-

niment.

La 6~MOCtM<o/~ découverte par H. Sainte-Claire Deville, est

la décomposition incomplète que les corps peuvent subir, parl'action de la chaleur, quand ils sont maintenus en présence des

produits de leur décomposition.La dissociation se produit suivant des modes divers. On peut

la réaliser sous pression constante en maintenant le système à une

Page 173: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. '75

température déterminée dans une capacité en libre communica-

tion avec une atmosphère dont la pression reste fixe.

On peut aussi opérer à volume constant en chauffant le sys-

tème dans une capacité close et invariable.

Dans tous les cas, le phénomène est caractérisé par la produc-

tion d'un état d'équilibre limite, dans lequel le degré de dissocia-

tion, c'est-à-dire la proportion de la masse décomposée, dépendde la température, de la pression, du rapport des masses réa-

gissantes, ainsi que de la nature et de l'état physique des corps.

162. La limite vers laquelle tend un composé, porté et main-

tenu à une température déterminée, ne s'établit pas en général in-

stantanément une certaine durée est nécessaire, et cette durée,

dont la grandeur dépend des variables qui fixent la limite, déter-

mine la vitesse de la réaction.

163. L'étude de la dissociation conduit à une distinction essen-

tielle.

Il peut arriver que les corps primitifs et les produits de leur dé-

composition se présentent sous des états physiques didérents, les

premiers étant solides, par exemple, et les autres liquides ou ga-

zeux, de manière que le système soit formé de parties séparées

par des surfaces déterminées et n'ayant de contact que sur ces

surfaces.

Il peut arriver, au contraire, que les corps primitifs et les pro-

duits de leur décomposition se présentent sous le même état phy-

sique, soit liquide, soit gazeux, de manière que toutes les partiesdu système soient maintenues à l'état de mélange.

Le système est hétérogène dans le premier cas, il est Ao/Mo-

~e/te dans le second.

164. SYSTEMESHÉTÉTto&ENES. La dissociation du carbonate

de chaux, étudiée par H. Debray, offre un exemple de système

hétérogène.

Le carbonate de chaux, sous forme de spath d'Islande, est

chauffé dans le vide successivement aux températures d'ébullition

du mercure, du soufre, du cadmium et du zinc 35o°, 44o°, 860"

et io/{o°.

A 35o", la décomposition est nulle. A 44o° elle est à peine sen-

Page 174: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.176

sible, mais elle se manifeste par l'aspect terne que prend la sur-

face du spath, transparente au début. A 860°, la décomposition est

très appréciable; elle s'arrête lorsque l'acide carbonique dégagé

acquiert une tension de 85""° de mercure. A 10~0°, la décom-

position est bien plus considérable et elle ne s'arrête que lorsquela tension de l'acide carbonique est devenue égale à 520"

La tension de dissociation du carbonate de chaux est donc

égale à 85°"° à la température de 860°, à 520°"" à la températurede to4o°; elle croît avec la température.

A chacune de ces températures, la tension de dissociation est

constante, car, si l'on enlève l'acide carbonique formé à l'une de

ces températures, une nouvelle quantité de spath se décompose et

la tension remonte à sa valeur primitive.La tension de dissociation est donc indépendante de la quantité

de spath décomposée; elle ne dépend pas du volume de la capa-cité où se produit la décomposition, elle ne dépend que de la

température.

165. Les recherches d'Isambert sur les chlorures ammonia-

caux et sur l'hydrate de chlore ont donné des résultats analogues.La dissociation de ces corps se produisant à de basses tempéra-

tures, il a été possible de mesurer d'une manière continue les ten-

sions de dissociation dans une étendue assez considérable de l'é-

chelle thermométrique. Les courbes des tensions de dissociation

sont très régulières et présentent l'aspect des courbes des tensions

maxima de vapeurs.

L'ensemble des expériences met donc en évidence l'analogie quiexiste entre le phénomène de la dissociation dans les systèmes hé-

térogènes et celui de la formation des vapeurs saturées.

166. En résumé, la dissociation d'un solide qui dégage des gazest limitée par une tension dépendant uniquement de la tempéra-ture. Ajoutons que la durée de la production de la limite doit va-

rier avec la température; quelques expériences tendent à montrer

que l'équilibre est atteint d'autant plus rapidement que la tempé-rature est plus élevée.

167. SvsTEMEs HOMOGÈNES. La dissociation de l'acide lodhy-

Page 175: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSFS. i77

drique, étudiée par M. Lemoine, offre un exemple de système

homogène. Si l'on chauffe de l'acide iodhydrique en vase clos, une

partie de cet acide se décompose et il en résulte un mélange ho-

mogène d'acide iodhydrique, d'hydrogène et de vapeur d'iode.

Soit, en général, un gaz A décomposable en deux gaz A, et A~;

si l'on maintient un poids de A égal à l'unité dans un volume aà

la température t, un poids x de A se décompose; un équilibre

s'établit tel que la quantité décomposée varie avec la température

et avec le volume, de sorte que l'on a ==c?(<, (~).

On peut prendre comme variable la pression p au lieu du vo-

lume on a alors, dans l'équilibre du mélange gazeux, à une tem-

pérature et sous une pression déterminées, x = (t, p).

Nous ferons connaître plus loin la forme théorique que M. Gibbs

a attribuée aux fonctions met A.I

168. Il est souvent utile de connaître le volume spécifique d'un

système homogène; en voici l'expression.

Le mélange; dont le poids total est supposé égal à l'unité, ren-

ferme le poids i x de A et le poids x des gaz AI, A2 en propor-

tions Sxées par la formule chimique du composé.

Supposons que cette formule soit ~'n~ étant les

poids moléculaires de A,, A~ et c! == n~ -)- ~c~ le poids molé-

culaire de A. Les quantités pondérales de A, A), A2 sont respec-tivement

nz = I x, in,/t)C7l

x, m~~9~.2

x.M=t–a*, /M;= –y, /?!==–r.m = 1- x, ml =nj x, =

cjx.

Les volumes spécifiques des trois gaz sont d'ailleurs –)° m n~ c~

la constante h étant celle dont la valeur a été définie précédem-

ment (n° 31).

On en conclut, d'après la loi des mélanges gazeux (n° 40), quele volume spécitique du système homogène est

(122) "0= ~[I+(nj+n'-I)x].()M) fo=-[)+(/t,-)-/t2–')a-].

Lorsque /)-/ï:t est différent de zéro, c'est-à-dire lorsquele gaz A est composé avec condensation (n° 33), la formule précé-dente peut servir à calculer x quand on connaît vo par expé-rience.

V. t'° PARTIE. )t

Page 176: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU..78

169. Dans un système homogène, l'excès de l'un des corps ré-

sultant de la dissociation fait varier notablement la grandeur de la

limite. Supposons par exemple que, dans les conditions où le vo-

lume ne modifie pas sensiblement la limite, le corps A soit main-

tenu à la température t en présence d'une certaine quantité en

excès, soit du corps A,, soit du corps As. L'expérience montre que

la proportion dissociée est moindre que si le corps A était main-

tenu seul à la même température et la diminution de la décompo-sition est d'autant plus sensible que l'excès de l'un des éléments

est plus considérable. La présence de l'un des éléments en excès

s'oppose donc à la décomposition.

170. Nous dirons enfin que, dans les systèmes gazeux homo-

gènes, la vitesse de la réaction croît rapidement avec la tempé-

.rature cette vitesse paraît croître également avec la densité du

mélange.

171. MODIFICATIONSroLYMÉMQUES. –Les expériences de M. V.

Meyer et de MM. Crafts et Meier ont conduit à supposer que la

molécule d'iode se décompose par la chaleur, de sorte que le poids

moléculaire, déduit du volume spécifique de la vapeur, présente

vers t4oo° une valeur égale à la moitié de celle que l'on trouve

à ~00°.Entre ces limites de température, la modification polymérique.

paraît s'accomplir suivant les mêmes lois que la dissociation dans

les systèmes homogènes, les deux états moléculaires de l'iode

coexistant en proportions complémentaires variables avec la tem-

pérature.On peut supposer que d'autres corps, le chlore et le brome,

par exemple, se comportent comme l'iode.

D'après N. Lockyer, plusieurs corps considérés comme simples

seraient décomposés, au moins partiellement, à la température des

astres.

Ces phénomènes, malgré leur extrême importance, n'ont été

jusqu'à présent l'objet que d'une étude incomplète. Nous avons

dû les signaler comme possibles dans les réactions qui, comme

celles des explosifs, s'accomplissent à des températures extrême-

ment élevées.

Page 177: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA TIIÉORIE DES EXPLOSIF?. Ii9

II. Théorie de Gibbs.

172. La dissociation dans les systèmes hétérogènes est ana-

logue à la vaporisation d'un liquide; les lois des deux phénomènes

sont les mêmes et l'on peut appliquer aux dissociations de ce

genre les formules thermodynamiques des changements d'état

physique (nO 100).

Dans la théorie qu'il a donnée de la dissociation dans les sys-tèmes homogènes, M. Gibbs suppose que le composé et ses élé-

ments sont des gaz parfaits; il admet en outre les deux proposi-

tions suivantes.

173. i° L'énergie d'un mélange homogène de gaz /)0!

est égale à la somme des énergies que posséderaient ces gaz

si chacun d'eux occupait seul, à la /Me/?:e température, le vo-

lume entier du mélange.

Considérons en effet plusieurs gaz, dans des récipients diffé-

rents, à la même température; l'énergie du système formé par

leur ensemble est la somme des énergies des gaz pris isolément.

Si l'on met les récipients en communication, les gaz se mélan-

gent par diffusion, sans que l'opération produise dégagement ni

absorption de chateur. La force vive du système est nulle à la fin

comme au commencement de l'opération et il n'y a aucun travail

de forces extérieures; donc l'énergie n'a pas varié et elle est en-

core égale à la somme des énergies des gaz pris à la même tempé-rature.

D'après la formule (62) du n° 103, l'énergie d'un gaz ne dépend

que de sa température; elle est donnée, pour l'unité de poids du

corps, par l'intégraleIndéfinie ~C6~,

c étant la chaleur spécifique

à volume constant qui est fonction de la température seulement.1

On peut aussi la représenter par ce~-)-c:, <o étant une tem-ra

pérature choisie à volonté et a une constante arbitraire.

L'énergie d'un poids du gaz égal à M estM) <

dt + <t) si

donc on considère plusieurs gaz dont les poids soient respective-

Page 178: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.[8o

ment /M), /M~) l'énergie du système formé par leur mélange

est, d'après la proposition démontrée,

(128) U= (/Ktei-)-y?t2Ci!+.)6~-)-yM)at-<?t9as-+-

ce que l'on peut écrire

(t24) ~==/SMC~+SMO;.

ra

174. 2° L'entropie d'un mélange honzogène de gaz par faitsest égale a; la ~o~/?!e des entropies que posséderaient ces "Y<ssi chacun d'eux occK/?<x{<seul, a même température, le vo-

lume entier du mélange.

Pour démontrer cette proposition il est nécessaire, comme l'a

remarqué M. Poincaré, de faire une hypothèse ('); il faut admettre

que, lorsque plusieurs gaz, d'abord séparés, se mélangent par dif-

fusion, l'augmentation de l'entropie est égale à la somme des aug-mentations qui résulteraient de la diffusion des gaz si chacun d'eux

existait seul dans les récipients qui contiennent le mélange.Cela étant admis, considérons les gaz, dans des récipients dif-

férents, à la même température t; soient S~, S~, leurs entro-

pies respectives.

L'entropie S' du système formé par leur ensemble est la somme

des entropies des gaz pris Isolément

S'~S.-t-S.-t-

Désignons maintenant par S,, Sa, les entropies des gaz occu-

pant, à la même température t, le volume total des récipients.Si le premier gaz existait seul dans son récipient, tous les au-

tres récipients étant vides, la mise en communication aurait poureffet de le faire passer, sans vaciation de température, de son vo-

lume primitif au volume total, et l'accroissement de son entropieserait S, S~. Par l'opération analogue, l'entropie du deuxième

gaz, pris isolément, serait Sa– S~ et ainsi de suite.

Donc, par suite de l'hypothèse, l'augmentation de l'entropie

(') T'Ae/'mo~/Mnit'~M~p. 328.

Page 179: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. t8r

résultant de la diffusion simultanée des gaz est

c Q'_i~c. c'i

et, en ajoutant cette augmentation à l'entropie initiale S', on a

pour l'entropie finale

S=St-<-S2-t-

ce qui est conforme à l'énoncé.

175. D'après la formule (63) du n° 103, l'énergie d'un gaz dé-

pend à la fois de la température et du volume; elle est donnée,

pour l'unité de poids du gaz, par l'expression -6~-)-AR~,et

l'intégrale indéunie ~~peutêtre remplacée par < ~6~-f-6',

rob désignant une constante arbitraire.

L'entropie d'un poids m du gaz occupant, à la température t,

le volume v est

et, par suite, si l'on considère plusieurs gaz dont les poids soient

respectivement m,, y?~, l'entropie du système formé par leur mé-

lange est, d'après la proposition précédente,

ce que l'on peut écrire

176. Ces propositions et formules étant établies, soit un gaz A

susceptible de se décomposer en deux gaz, A, et A2. Conservant

les notations du n° 168, considérons un mélange homogène des

trois gaz dont le poids soit égal à l'unité, les quantités pondérales

respectives des gaz A, Aj, A~ étant

Page 180: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.f82

En appliquant à ce mélange les formules ('2~) et (iz5), on voit

que son énergie U et son entropie S sont des fonctions de (<, f, x),la variable x désignant la quantité de A décomposée en A, et Aa.

L'état du système est, dans ce cas, défini par trois paramètres;

nous allons développer les conséquences qui, pour un tel sys-

tème, découlent des lois générales de la thermodynamique.

177. CHALEURDEFORMATION. En substituant les valeurs (12~)

dans la formule (i2/{), il vient

(.28)

en posant

('29)

(l3o) ).=– (/ttn!]Ci-)-/t2tn:C2–cc!)~<+–(~i~iai+M2Cj2<ï2–c!Ct).~J~ t.

La quantité Uo est la valeur de U correspondant à = o; elle

représente l'énergie de l'unité de poids du gaz A.

La quantité U<==Uo-t- correspondant à ~:=i, représente

l'énergie des gaz A, et As formant un mélange, de poids égal à

l'unité, dans les proportions iixées par la formule chimique du

composé.La différence ). = U< Uo mesure la quantité de chaleur déga-

gée, à volume constant, dans le passage de l'état i à l'état o; elle

représente donc la c/!a/eM/'6~/b/M<x<{0/t de l'unité de poids du

corps A par les corps A, et As, à volume constant, à la tempéra-

ture

178. D'après la formule (i3o), la chaleur de formation À est

généralement une fonction de t.

Dans le cas où, les composants A, et A2 étant des corps sim-

ples, le composé A est formé sans condensation, on a

on a, de plus,

la chaleur de formation est alors une constante.

179. CONDITIONDE L'ÉQUILIBRE. Au système de variables

Page 181: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS. f83

(t, v, x) correspond la première fonction caractéristique H définie

par la relation H = ST U (n° 110). La modification de l'état

du mélange, correspondant à une variation infiniment petite dx,t et f restant constants, sera possible si la diuerentielle partielle

y-dx est positive (n° 111).

Il en résulte que si, pour le système (t, v, x) considéré, on a

dH

~>

une variation > o est réalisable; lè corps A peut se décompo-ser. Si l'on a, au contraire,

~H

~<°'

les corps A, et A2 peuvent se combiner.

L'équilibre du système a lieu lorsque le facteur est nul; la

condition d'équilibre est donc représentée par l'équation

(131)dH

(.3.) ~=o,

qui détermine la valeur de x pour des valeurs données des varia-

bles (~,p).Le phénomène de la dissociation consiste dans la succession

des états d'équilibre correspondant à la variation continue de ces

variables.

180. Quand, au lieu du volume on prend la pression pcomme variable indépendante, la condition d'équilibre est donnée

par l'équation<)H'

0,(i32) ~=°'

H~étant la seconde fonction caractéristique définie par la relation

H'==TS–U–A/~ (n° 112). L'équation précédente donne

alors x en fonction des variables (t, p).

181. FORMULEDE LA DISSOCIATION. Dans ce qui suit, nous

prendrons ( t, ~) comme variables. Par suite de la relation

Page 182: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.t84

H =TS U, l'équation (t3t) peut s'écrire

on a d'ailleurs, d'après (!s8),

11en résulte

('33)

et il reste à trouver l'expression dedx.

G

Or, si l'on diuerentie l'expression (126) par rapport, aux va-

riables/?!, il vient

(-34)

Appliquons cette formule au mélange des trois gaz A, A,, A~,dont les poids respectifs /?:, /M,, 7~3 sont déterminés par les rela-

tions ('2~). On déduit de ces relations

( ) 35) <~y/t= <&7, <Mt = <& C~/Ms=C! C!

De plus, les constantes R des différents gaz étant inversement

proportionnelles à leurs poids motéculaires, on a

(i36) AR=JL, AR.=- AR:=-L,an! atJ) acja

a désignant une constante.

En portant les valeurs ('2~) et (i35) dans l'expression ()3~),et en ayant égard aux relations (i36), on trouve

Page 183: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

fNTRODUCTtON A LA THÉORtE DES EXPLOSIFS. )85

Portant cette valeur dans l'équation (133) et posant

étant une constante.

Telle est l'équation qui détermine le taux de dissociation x en

fonction des variables (t, v).Dans cette équation, représente la chaleur de formation de

l'unité de poids du gaz A par les gaz A,, A2, et l'on a, d'après la

relation (13o),

('38) m~=) (/ttBtCt-t-/t2C!2C;i–C!c)~<-)-p,~o

désignant une constante.

d82. COMBINAISONSFORMÉESSANSCONDENSATION. Supposons

que les gaz A), A2 soient des corps simples et que le composé A

soit formé sans condensation; on a alors, comme on l'a déjà

remarqué (n° 178),

T!!C=C!tCt=~2C: et 7t)-)-/t2–[==0.

L'équation ('3y) se réduit à la suivante

('39)

et la chaleur de formation X est une constante (n° 178).De l'équation ('3g), on tire la valeur très simple o

('40)

k désignant une constante.

Cette formule conduit à des conséquences intéressantes. Elle

montre que x ne dépend pas de c; la dissociation ne dépend pasdu volume. On peut donc comprimer le mélange, à température

constante, sans en modifier l'état.

Page 184: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

E. SARRAU.t86

183. La formule montre aussi que deux cas sont à distinguer

1° Le co/M~OM est formé avec dégagement de eAe~eM/ est.

positif. Dans ce cas, lorsque T varie de o à oo, x croît de o à

Par conséquent, au zéro absolu, la combinaison est com-

plète la dissociation augmente avec la température et tend vers

une limite qui ne correspond pas à la décomposition totale.

a° Le composé est formé avec absorption de c/t<x/eM/ est né-

gatif. Dans ce cas, lorsque T varie de o à oo, ~c décroît de i à

Par conséquent, au zéro absolu, la dissociation est com-

plète la quantité du composé formé croît avec la température et

tend vers une limite qui ne correspond pas à la combinaison

totale.

184. COMBINAISONSFORMÉESAVECCONDENSATION. On a, dans

ce cas, /)- /~s– 1 > o (n° 33), et il résulte de la formule (i3~)

que, lorsqu'on augmente le volume p en laissant la température

constante, doit décroître, ce qui ne peut se produire que par

une augmentation de x. Donc, à une <e/?!/?e/'a<M/'6Je<e/M!ec,

l'augmentation du volume <XM~/Me/~e JtMOC!~to/ ce résul-

tat de la théorie est conforme aux faits d'expérience.Pour déterminer x en fonction de t, il est nécessaire de con-

naître la loi suivant laquelle la chaleur spécifique d'un gaz formé

avec condensation dépend de la température.

On admet, en général, que, lorsque la chaleur spécifique d'un

gaz à volume constant n'est pas constante, elle est une fonction

linéaire de la température. Dans cette hypothèse, la quantité

MjCtjC) -(-jC~c:i–c~c est aussi une fonction linéaire de la tem-

pérature, et il résulte des données d'expérience que, dans plu-

sieurs cas, cette quantité, positive aux températures ordinaires,

devient nulle, puis négative aux températures élevées; on peut

donc poser

(l4l) /tt~tC;-t-/t2C~C!– C!C=!n(~i– 2~2'T),

en désignant par )~, des constantes positives, et par T la tem-

pérature absolue.

En admettant cette expression, la relation (i3o) donne, pour la

Page 185: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

INTRODUCTION A LA THÉORtÈ DES EXPLOSIFS. .87

chaleur de formation )., une valeur de la forme

(t4-:) ~=~tT–)~T"

et l'équation (i3~) devient, après réduction,

n désignant une constante.

En posant enfin

on trouve, pour la formule de la dissociation,

Deux cas sont à distinguer.

185. !o~>o; la formation du composé par les composantsest exothermique aux basses températures.

Pour T := o, ainsi que pour T = oo, on a

z=oo

et, par suite,a; = o.

La dissociation est nulle aux deux limites; elle passe par un maxi-

mum à une température déterminée par l'équation == o. D'ail-

leurs, d'après (i43); cette équation est

et elle se réduit à ), = o, d'après la relation (!42). La dissociation

est donc un maximum lorsque la chaleur de formation est égale à

zéro.

186. 2°~Q<~o; la formation du composé par les composantsest endothermique aux basses températures.

Pour T = o, on a

= oo et a; = )

la dissociation est complète.

Page 186: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

f88 E. SARRAU.- INTRODUCTION A LA THÉORIE DES EXPLOSIFS.

Pour T ~= oo, on a

la combinaison est intégrale.

187. Pour discuter les formules précédentes, on a fait croître

la température du zéro absolu jusqu'au delà de toute limite. En

fait, ces formules ne sont applicables qu'entre les limites où

se vérifient les lois de Mariotte et de Gay-Lussac ainsi que l'ex-

pression admise pour les chaleurs spécifiques; on ne doit donc

accepter, pour les résultats obtenus, que ceux qui se produisententre ces limites.

Paris, 3omai 1892.

~=-)-x) et ~=o;

Page 187: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

BARRAL. POUDRES DE CHASSE FRANÇAtSES. '89

ÉTUDE

DES

POUDRESDE CHASSEFRANÇAISESHT

RECHERCHED'UNENOUVELLEPOUDREDECHASSE

SANSFUMËE;

PAR

M. BARRAL,

Ingénieur des poudres et satpétres.

C'est en 1882, à la suite des recherches de M. l'ingénieur Mais-

sin, que fut mise en vente la première poudre de chasse pyroxylée

française. Ne donnant qu'une fumée insignifiante, elle supprimait

l'inconvénient si souvent reproché à la poudre noire; mais, comme

la poudre Schultze anglaise de cette époque, elle avait deux dé-

fauts son grain était friable et sa sensibilité à l'humidité atmo-

sphérique telle, qu'elle perdait en hiver une grande partie de sa

puissance balistique, ce qui en empêchait l'emploi pendant une

grande partie de l'année.

Les premiers perfectionnements apportés par les poudreries du

Moulin-Blanc et du Pont-de-Buis, chargées successivement de sa

fabrication, n'atténuèrent ces défauts que d'une façon insuffi-

sante.

Les recherches faites à Sevran furent plus heureuses et abou-

Page 188: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

BARRAL.'go

tirent, en 1888, à la préparation de l'échantillon S, dont le grainn'était plus susceptible de s'écraser et de se réduire en poussièredans les transports ou la confection des cartouches, et qui offrait

une très grande résistance aux effets de l'humidité.

C'est lui qui a servi de type aux poudres pyroxylées mises en

vente à partir de i8go et obtenues à la poudrerie du Pont-de-Buis,

d'après les procédés décrits dans le j'?!or!e~~o:«~ et sal-

pêtres (' ).

Mais la nouvelle poudre a encore donné lieu à quelques cri-

tiques dans le but d'éviter des difficultés d'inflammation et des

longs feux, la poudrerie du Pont-de-Buis a fabriqué des poudresun peu plus vives que l'échantillon S, qui conviennent mal au tir

à fortes charges de poudre et de plomb que l'on pratique beaucoup

aujourd'hui, surtout dans le calibre !2; en outre, les poudres du

type S laissent dans le canon et dans la douille des résidus conte-

nant de petits grains durs qui se glissent dans les mécanismes de

fermeture et peuvent les détériorer.

On entreprit donc de nouvelles études, pour rechercher s'il

était possible, en faisant disparaître ou au moins en atténuant ces

Inconvénients, de produire enfin une poudre à l'abri des critiquesdes chasseurs; on se propose d'en exposer ici les résultats.

Mais auparavant nous donnerons les règles auxquelles nous

avons été conduits pour obtenir des épreuves régulières dans le tir

à plomb des poudres de chasse ces règles pourront être utiles aux

armuriers et aux chasseurs. Elles peuvent être considérées comme

un supplément à l'étude si complète de M. le capitaine Journée

publiée dans le ~~e/MO/'«x/ (~), étude à laquelle nous n'avons qu'à

renvoyer pour l'ensemble des faits relatifs au tir des armes de

chasse.

(')3i3.

03237,440.

Page 189: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

POUDRES DE CHASSE FRANÇAtSES. '9'

CHAPITREPREMIER.

ÉTUDE DES POUDRES DE CHASSE.

Matériel d'épreuve. Fusils.

L'essai des poudres de chasse se fait généralement dans des fu-

sils calibre 16; il a paru cependant nécessaire de vérifier les effets

des poudres en essai dans des armes calibre 12 et même dans des

armes calibre 20; toutes les armes employées étaient à percussion

centrale et chambrées pour recevoir des douilles de 65" de lon-

gueur. Pour la mesure des vitesses, on ne s'est servi que des ca-

nons cylindriques, les canons choke-bored donnant des vitesses

qui ne peuvent servir de terme de comparaison (' ).

II. Mesure des vitesses.

Les vitesses ont été mesurées soit à l'aide du pendule balistiquedans les conditions réglementaires pour l'essai des poudres de

chasse (~), soit plus fréquemment avec le chronographe Le Bou-

lengé.

Le pendule balistique donne des vitesses initiales constamment

trop fortes par suite d'erreurs systématiques (~) qui sont dues à

l'action des gaz de la poudre sur le récepteur et au choc des

bourres; il peut donc, avec des conditions de chargement et de tir

toujours identiques, constituer un appareil de contrôle précieux,dont les résultats ont sur ceux du chronographe l'avantage de ne

pouvoir être influencés par le trajet du plomb dans l'air; il est

excellent pour vérifier une fabrication courante, mais ne convient

pas à l'étude d'une nouvelle poudre, dans laquelle il faut essayer

des chargements variés et observer la dispersion des plombs, si im-

portante dans le tir de chasse.

L'appareil Le Boulengé a été employé dans les conditions indi-

(') JOURNÉE, Mém. ~OMt~r. salp. 3 2~[.

(') Mém. poudr. salp.: 3 *g8.

(')JOURNËI!OC.Cf'<3252.

Page 190: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

BARRAL.<92

quées par la note du 5 janvier !88/{ ('), dans laquelle, avec le

concours de M. l'ingénieur Biju-Duval, nous avons établi qu'il

permet d'obtenir la moyenne des vitesses des plombs, telle qu'on

la mesure avec la cible chronographique de MM. Billardon et

Dou (~), et que cette moyenne correspond d'une façon régulière à

la vitesse initiale mesurée au pendule balistique.

La plaque réceptrice est une feuille de tôle carrée de )"ao de

côté et de 3°"° d'épaisseur, placée à 3o*° de la bouche du fusil; elle

reçoit, pourvu que le tir soit à peu près convenablement dirigé, la

plus grande partie de la charge de plomb et certainement toute la

portion utile.

Pour observer la dispersion, on passe sur la plaque une légère

couche de badigeon blanc; chaque grain fait alors une empreintenoire parfaitement nette. Si l'on veut chiffrer la façon dont la

charge est groupée, on trace sur la plaque un cercle de o°*,75 de

diamètre renfermant la partie principale du coup et on compte le

nombre d'empreintes comprises à l'intérieur.

La vitesse mesurée avec le chronographe est la vitesse moyenneentre o°*et 3o" que l'on appelle dans la pratique vitesse à i5'" et

que l'on écrit V)s.

III. Pressions.

Les pressions ont été évaluées avec le dispositif imaginé parM. l'ingénieur Vieille pour les armes portatives, c'est-à-dire à

l'aide de cylindres crushers de 4°"°) 9 de hauteur et 3" de dia-

mètre qui sont écrasés par un piston en acier ayant une section de

o"'°'20 ou mieux o"°"3o. Ces appareils sont montés sur des tubes

d'essai ayant le même tracé intérieur que les canons de fusil ordi-

naires et tirant par suite les mêmes munitions. Ces tubes sont

fortement renflés autour de la chambre et percés, à la hauteur de

l'emplacement de la poudre dans les douilles, d'un trou dans l'axe

duquel vient se placer le piston écraseur; la douille est percée à

l'avance d'un trou que l'on fait arriver en face du piston écraseur

de façon qu'il n'y ait aucun obstacle à la transmission de la pres-sion développée par la combustion de la poudre.

(') Voir cette note à ta suite du présent mémoire.

(') ~e'/M.j~OM~r.M//). 1 138.

Page 191: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

POUDRES DE CHASSE FRANÇA)SES. .93

Dans une arme bien chambrée, il ne se produit de fuite impor-

tante par cette ouverture qu'avec les poudres très lentes, et, par

suite, la mesure des pressions est ordinairement sans influence sur

celle des vitesses.

IV. Munitions.

Les munitions ordinairement employées à Sevran proviennent

de la Société française des munitions; on a essayé, en outre, des

douilles d'origine anglaise ou belge, mais elles ne présentent au-

cune supériorité sur les précédentes et leur sont plutôt infé-

rieures.

Les douilles dont on s'est servi couramment sont ou bien des

douilles dites <r«'a~/M:'</M<?~ et/?ïo/'c<? o/'c~tre, ou bien les

douilles a amorce renforcée dites !M/)7'o/z o/ la longueur des

unes et des autres est de 65'

Une rondelle en carton mince, dite goudronnée, est toujours

placée sur la poudre pour l'isoler des bourres proprement dites

qui sont des bourres de laine graissées ou des bourres sèches en

feutre; on ferme la cartouche avec une rondelle de carton blanc de

)'5 d'épaisseur.

Les bourres grasses sont plates et non concaves; leur épaisseur

parfaitement uniforme est de C)" et peut se réduire à 8" par une

compression entre les doigts.

Les bourres sèches en feutre sont beaucoup moins uniformes;

elles sont très compressibles et, sous la 'pression des doigts, leur

épaisseur se réduit à 6" en moyenne.

Les essais dans le calibre 16 sont exécutés ordinairement avec

3o~ de plomb n° 6 durci ou non durci cette charge contient

environ 23o grains.

V. Emploi d'une poudre type.

Pour comparer entre elles des épreuves faites à des dates diffé-

rentes, on s'est servi de la poudre type employée dans toutes les

poudreries pour les épreuves des poudres de chasse; la vitesse

normale qui lui est attribuée dans le pendule balistique est de 36g"*

à l'humidité de i pour 100.

Le chargement était alors fait suivant les prescriptions régle-

V. t"' PARTtH. t3

Page 192: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

BARRAL.")4

mentaires pour les épreuves des poudres de chasse noires douilles

adrasmiques; charge de poudre ~,5o; sur la poudre une rondelle

goudronnée et une bourre grasse; 3ogr de plomb n" 6, et sur le

plomb une bourre en feutre et une rondelle mince ou simplementcette dernière.

Les résultats fournis dans ces conditions par la poudre type,tant au pendule balistique qu'avec l'appareil Le Bouiengé; n'ont

présenté que des variations sans importance dans le courant d'un

même tir ou d'un tir à l'autre.

On ne citera ici que les mesures faites au chronographe.

Page 193: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

0c;03=

0n

n

T

MM

M

3?

m

RM

POUDREDECHASSETYPE. TIRAVECL'APPAREtLLEBOULENGE

Charge4~,5o.Chargementréglementaire.

DATEHUM!D[TÉKn~nRE

°~Eau y.t5 ECAHTPRESSION OBSERVATIONS,

tir.employée.moment

coupstirés. "en. moyen.moyennedutir.

ni mt89t.5mai..Fusilordinaire.1,00 <o 258,5 t,a3

6mai.. Id. ,00 5 25~,5 ),86foaoùt. Id. o,go 3 ~07,7 ',Goil » TubedeSevran.0,90 5 254,6 o,84 434;3» Fusilordinaire.',00 3 25/),n 2,97;8x TubedeSevran.',00 5 253,3 ),8~ 43625» Id. t,to 5 :'5G,8 2,02 4~32~» Id. 1,00 5 258,n ),i4 4~231» Id. 1,00 5 253,8 0,96 457)"sept. Id. t,5o 5 256,< 2,)2 4455

8 a Id. ',oo 5 2.~4,7¡ i,58 430i; o Id. i,oo 5 258,7 4,88 435t~ N Id. 1,00 5 252,0 2,~4 4~23M Id. o,go 5 ~55,<)),4o 44C6cet. Id. t,oo 5 258,~7 2,22 46924» Id. ),oo 5 25!,9 ),8G 4~ 1Unesimplerondelledecartonsurleplomb.

24» Id. <,oo 5 25o,4li 2,08 4~6

28» Id. 1,00 5 252,4 2,iG 4~S Unesimp!erondcNedecartonsur)cp!omb.28» Id. ),oo 5 253,6 f,92 44829)) Fusilordinaire.t,ou .0 253,8 3,g5 UnGsiinpierondcUedecartonsurtep!on)b.

1892.5janv. Id. <,t0 5 246,4 1,86 Id.

7 M Id. t,oo 5 24~,5 3,64M Id. 1,00 5 249,0 2,46 Unesimplerondelledecartonsurleplomb.

8 n Id. i,oo 5 245,0 3,t4

8 n Id. i,oo 5 249,8 2,32 Unesimplerondelledecartonsurleplomb.

9 M Id. ;,oo 5 246,~ 3,t2

2~fëvr.. Id. t,oo )o 252,8 3,89 Unesimp!eronde))edecartonsur!ep!omb.

gmars. Id. 1,00 5 253,9 t,2~

Page 194: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

BARRAL.tg6

VI. Comparaison des armes employées.

Les essais dans le calibre 16 ont été faits dans quatre armes dif-

férentes deux fusils ordinaires à bascule, le n° 1 étant plus usé

que le n° 2, deux tubes avec appareil de mesure des pressions,

['un plus ancien appartenant au Laboratoire central des poudres

~et salpêtres, le second, neuf, appartenant à Sevran.

Les tirs ci-après montrent que pratiquement ces quatre armes

donnent des résultats identiques

TIRS D,\NS LE PENDULE BALISTIQUE.

Charge ~')5o de poudre type. Chargementréglementaire.

FUSIL~BRE VITESSE

PRESSION"°

emptoye.de

m.f.D. m.y.nn..fessai, coups, moyenne.

1--a] m

fFusitordinairen' !o ~5S,g 5,~8

t891.i9mai.<Fusitordinairen''3. 10 358,3 4~3

(Tube de Sevran. fo 354,5 3,29 45o

3 ~TubedeSevran. ;o 352,9 3,3 4M2(TubeduLabor.'centra). 10 35H,~ 2, I /)52

5 ~TubedeSevran.

'1

10 3~,8 2,~2 ~352(TubeduLabor.centra), to

352,2~,21 /i5~

La plus grande différence d'une arme à l'autre est de moins

de 5".

Les effets de la poudre noire sont donc parfaitement constants,

même quand on se sert d'armes légèrement différentes.

On va voir qu'on ne peut obtenir des poudres pyroxylées une

semblable régularité qu'au prix de minutieuses précautions.

VII. Groupements, coups faisant balle.

L'emploi du chronographe Le Boulengé dans le tir du fusil de

chasse suppose qu'un certain nombre de grains de plomb voyagentisolément dans l'air et viennent frapper la cible à peu près simul-

tanément, comme cela résulte des essais faits à la cible chronogra-

phique ou des essais de M. le capitaine Journée.

Page 195: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

POUDRES DE CHASSE FRANÇAISES. '97

Or il n'en est pas toujours ainsi, et il arrive quelquefois que ia

grenaille de plomb arrive à la plaque en masses plus ou moins no-

tables, pouvant même comprendre la totalité de la charge; quandla majeure partie de la charge forme une seule masse, on dit quele coup a fait balle, et nous appellerons ~7'OM/)e/Ke/~ les réunions

de plombs constituées par une fraction restreinte de la charge. En

général, on enregistre des vitesses d'autant plus fortes que les

groupements sont plus importants et plus nombreux; elles peuvent,

quand le coup a fait balle, dépasser de 60"' celles qu'on mesure aux

coups où la dispersion est uniforme. S'il n'y a pas de groupementsà tous les coups, les vitesses sont très irrégulières, tandis que les

pressions mesurées restent régulières et sans corrélation avec les

vitesses si l'on ne tient pas compte des coups auxquels on a ob-

servé des groupements, on retrouve d.es vitesses régulières.Dès lors le chronographe ne sert plus qu'à indiquer qu'il y a

quelque chose d'anormal et que les cartouches employées ont un

défaut auquel il est de toute nécessité de remédier, non seulement

pour pouvoir mesurer exactement les vitesses, mais aussi pour les

employer à la chasse, où l'on recherche une dispersion uniforme

et où les coups de balle et les groupements, augmentant la portéeet la pénétration d'une manière imprévue, peuvent constituer un

sérieux danger.La principale cause des groupements paraît être la nature du

plomb; mais la poudre, le bourrage et le tracé intérieur du fusil

interviennent également.Les poudres noires tirées dans les conditions réglementaires

n'ont jamais donné de groupements importants, entraînant une

augmentation de la vitesse mesurée.

C'est surtout dans le tir de la poudre pyroxylée duPont-de-Buis

et des nombreux échantillons de poudres sans fumée fabriqués en

vue de nos recherches, que l'on a observé des groupements; l'em-

ploi de grenaille de plomb pur au lieu de plomb durci les rend

plus rares, et dans le tir dela poudre pyroxylée du Pont-de-Buis,

il semble que l'on peut les faire disparaître, même avec le plomb

durci, en employant comme bourres sur la poudre, en sus de la

rondelle goudronnée, une bourre grasse surmontée d'une bourre

sèche en feutre. Au contraire, avec certains échantillons, tels queles charges comprimées de poudre sans fumée, on n'a pas trouvé

Page 196: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

BARRAL.'98

de bourrage capable de les supprimer, même avec le plomb non

durci.

Enfin, il est certain que les groupements, relativement rares

dans le tir des fusils ordinaires à bascule, sont devenus très fré-

quents quand on s'est servi du tube du Laboratoire central et sur-

tout de celui de Sevran; la différence essentielle entre les trois

armes calibre 16 en service à Sevran consiste en ce que, dans le

tube, le raccordement de la chambre avec le canon est exactement

conique et a j5" de longueur, tandis qu'il est beaucoup plus

brusque dans les armes à bascule.

Il est impossible, pour la question des groupements, aussi bien

que pour les questions qui se présenteront plus loin, de rapporter

ici tous les tirs qui peuvent servir à appuyer nos assertions; on

n'en citera donc qu'un petit nombre choisis parmi ceux qui sont

susceptibles de fournir les enseignements les plus clairs.

L'influence de la nature du plomb a été nettement mise en relief

par une série de tirs comparatifs exécutés au Laboratoire central

et à Sevran; deux séries de 20 cartouches chacune ont été chargées

à Sevran et deux autres au Laboratoire central avec la même

poudre, le même chargement le plomb seul différait, le Labora-

toire central ayant employé du plomb n° 7 non durci, la poudre-

rie de Sevran du plomb n" 6 durci la moitié de ces cartouches a

été tirée au Laboratoire central, l'autre moitié le lendemain à

Sevran.

Page 197: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

POUDRES DE CHASSE FRANÇA)SES. '99

TmS COMPARATIFS DE LA POUDRERIE DE SEVRAN-LIVRY ET DU LABORATOIRE CENTRAL

DES POUDRES ET SALPÊTRES.

CAa/e/ne;:< douilles adrasmiques ou douilles impression or.

Poudre 2F,60, échantillon 19, type J. Une rondelle goudronnée et deux bourres

sèches sur la poudre.

Plomb 30! n° 6 durci, à Sevran; n° 7 non durci, au Laboratoire central.

Sur le plomb une rondelle mince de carton.

NOMBRE PRESSION

VITESSE decoupsy.j~ggj; du coupCARTOUCHES

NumcttmÉCART PRESSION ayant VITESSE ayant,de moyenne ECART PRESSION ayant maximum ayant

tireo3.do a moyen, moyenne, donné donné

coups.des grou-

observée.la vitesse

pements. maximum.

-1

I.TlRDU25AVRILt8c)t.

Exécute au Laboratoire central dans le tube de cet établissement.

Faites au douilles im-

Labora-j pression or. 10 ~6g,<) 3,52 5~36

0toire cen-

Idouilles

tratavcc.~adrasmiques. 10 26),t 4)97 M' o

douitfesim- IIIFaitesà àles ,n-

.s

Sevranpression or. 10 2~g,8 i/i.~8 558 5 ooo,2 5~2

6

evrandouilles

adrasmiqucs. 'o 268,0 12,23 ~822 /i 2g5,5 /i86

En éliminant, pour les deux dernières séries, les coups qui ont donné des groupements,

on trouve

m m kg5

26-5 2,6S

564

6 257,7 1,0 4?9

H.TmBU26AVRii.t8gt.

ËxécutéàSevrandanstetubedecetétabtissemcnt.

Faites au douilles im-

Labora-pression or. 10 26~,9 5,~f 538 < 2~8,4G 535

toire ccn- douilles

tral avec. adrasmiques. 10 259,6 3,27 525 0

FaitesdouiUesim-~

l'aitesa à

Sevranpression or.! 10 2q5.6 8.Qt 558 a 3og,o an

SevranSevran¡ douilles

adrasmiques. fo 28~,0 '7)7' 513 Q 3t3,<i ~6t

Dans les deux dernières séries, aux deux uniques coups qui n'ont pas donné de groupement,

on a eu

mni h~t 268,8 535

I I

a68,8

oI 1

254,; 684

Page 198: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

BARRAL.200

Citons encore un tir exécute à Sevran qui met hors de cause la

grosseurdup)omb.

T)RDU2MAIt8()t.

Tube c<7//6/'e 16. Z'OKt7/e~ t/M/e~MK or et /Ke/Me cAay~/Ke/t< ~Ke le '~5 <~p/

S NOMBRE PRESStO~)

E –B~r,~

a_

r~s~T–~POUDItE E employé.

te moyenne l'RESSI0:1 "Il ayaut ayant.mp,.y. ~yt.

coups.moyenne. donné donné

coups.des~rou- la vitesse

.°. pements. maximum

EchantiHonN°6durci.90 3

29~4 8°'23

~3~ 3 ~~4

k,ÉChantillonfN'6durci. l,go 3

2gt!,4 8,2.3 14 3 3 307,4 8o6

de poudre N°7dm'ci. 1,90 3 3;2 6,43 ~89 33:9,5

pyroxy)ëe.N°7nondurci. t.90 3 358,i 5,63 ~t o

265,6

~x)

Les meilleures armes et Jes canons choke-bored sont parfaite-ment susceptibles de donner des groupements comme le montre letir ci-après exécuté dans un fusil calibre 2 misa notre disposition

par un des premiers armuriers de Paris.

Ttn nu 10 JUtLLET!8<)0.7~~t7 calibre t2. C/M/e 2'5, ~OM<e~oy~6'e ~M~o/e-~KM,

i" /o< 1890et 36s' ~e~~o/M& 6 </K/-ct.

NOMBRE

CA\0\ CHARGE\fEST\o'\tnnp ~tTr..cet- découpa

VMhSSbS

CANON CHARGEMENT moyenne ÉCART ayantemptoye. employé. moyen. donne

i~ des grou-p~men~ maximum, minimum.

jsbourres

Cy)indrique.0ouities.)en

2

feutre5 ~84" 2~3/, 3.G"5 2~~

Choke.Backmann.i

1

sur)a t 5 269,8 i6,3o 2 299,3 2~,6

poudre.

'tbourre\Cylindrique. Doui))es.) grasse f 5 267,8 7,56 3 2~~ 254,9Choke.Backmann.j

Isur)a

j'5 26t,) 9,02 ) 2~5,3 25o,6

(poudre.)

fbourre~ 1Douiifesim- grasse r. r.-

~pressionor. sur

.a

~4,7 .8o 2 284,o 245,4

poudre.'

o

Page 199: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

POUDRES DE CHASSE FHANÇAtSES. 20!

Enfin le tir suivant montrera comment, au moins avec certaines

poudres, on peut supprimer les groupements par un chargement

approprié.TUt DU t~ OCTOBRE 1891.

7'M&ede Sevran, calibre 16. Charge 2~io de poudre pyroxyléedu Pont-de-Buis, t*~lot tSgt. y~oM&/t*'6 durci.

i

NOMBRE l'RESSMN

OIS.111GE~IENTNOMBRE

~SSE de coups VITESSE ""coupCHARGEMENT

do moyenne PRESSION nyantmaximum

atantdo y~ayant, marimum ayant

employé.coups.

a moyenne. donne don..e

i5". <if.s~rutt- la vitesse

pemf'n!s. maximum.

-1-

Douilles impression

or.hourrcscnfeu-' to 282,6 6 io,t8 8~4~°

5 3~9~ 74°

tre sur lapoudre..) J

t bourre grasse et

1 bourre en feutre

i

to 280,0 2,82 646 o 285,) 648

sur la poudre.

Pour déterminer nettement le mécanisme de formation des grou-

pements, on a tiré quelques coups dans une caisse remplie de

sciure de bois, et fermée, du côté qui servait de cible, par une

simple feuille de papier fort de façon à recueillir la charge de gre-naille sans qu'elle soit déformée par le choc; tandis que le plombdurci tiré avec la poudre noire et le plomb pur tiré avec la poudre

pyroxylée montraient les déformations connues ('), le tir du.

plomb durci avec la poudre pyroxylée a donné des agglomérations

comprenant jusqu'à q grains soudés ensemble; toutes les agglomé-

rations de plus de 2 grains portaient nettement la trace du frotte-

ment sur le canon du fusil, dont on retrouvait exactement ta forme

cylindrique sur l'une des faces de l'agglomération.Les groupements proviennent doncde la périphérie de la charge,

et leur production s'explique par l'action des gaz de la poudrefitant autour des bourres le long de l'étui ou plutôt du canon du

fusil, et venant agglomérer la grenaille en en fondant la surface;

cette action est favorisée par l'abaissement du point de fusion du

(') JOURNÉE, <OC.Ct<32~8 et, Suiv.

Page 200: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

BAMRAL.202

plomb résultant de l'addition d'ëtain ou d'antimoine, employé pour

le durcir.

L'influence de l'arme tient au tracé du raccordement de la

chambre avec le canon s'il est trop long, l'obturation ne peut être

assurée au passage des bourres que par leur expansion qui exige,avec les bourres grasses, une forte pression; il suffit de renvoyer

pour cela à la partie du Mémoire de M. le capitaine Journée (')

qui explique en détail ce qui se passe dans les cas les plus va-

riés (s).Il y aurait donc intérêt pour éviter les groupements à avoir des

raccordements aussi courts que possible, de façon que l'intérieur

de la douille et le canon du fusil ne forment qu'un cylindre con-

tinu.

Il est possible aussi que, dans les tubes disposés pour la mesure

des pressions, l'échappement des gaz par le trou pratiqué dans la

douille joue un certain rôle.

Si l'on veut que les bourres donnent une obturation complète,il faut qu'elles soient assez rigides et assez épaisses pour ne pas se

renverser, assez élastiques pour se dilater latéralement sous une

faible pression; l'assemblage d'une bourre grasse avec une bourre

en feutre satisfait à peu près à ces conditions.

L'influence de la poudre s'explique par son mode de combustion

qui développe plus ou moins rapidement la pression nécessaire

pour produire l'expansion des bourres (~*), et par la températuredes gaz produits, bien plus élevée avec les poudres pyroxylées

qu'avec la poudre noire.

VIII. Influence de l'amorçage sur les vitesses

et les pressions.

Au mois de décembre 1880, la poudrerie de Sevran demanda à

(')JounNKE,/oc.ct<457etsuiv.

(') Si M. le capitaine Journée n'a pas signalé le phénomène des groupements.

c'est certainement qu'il s'est servi, la plupart du temps, de bourres confection-

nées avec le plus grand soin que l'on ne trouve pas dans le commerce, et surtout

qu'il n'a tiré que des poudres noires qui n'en donnent jamais, et des échantillons

de poudre pyroxylée en donnant bien moins que beaucoup de ceux que nous

avnnsessayés.

(') JOURNÉE, <oc. c;< 3 3o~ et suiv.

Page 201: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

POUDRES DE CHASSE FHANÇAtSES. '203

la Société des munitions, en vue des essais en cours, d'étudier la

fabrication de douilles à amorces renforcées. Quelque temps après,en avril i8go, on observait des longs feux avec les douilles adras-

miques, dans l'essai des premières poudres pyroxylées nouveau

type, fabriquées par le Pont-de-Buis; généralement ces longs feuxsont peu sensibles, mais, avec quelque attention, on peut cepen-dant distinguer, à un certain nombre de coups, un intervalle entre

le choc du percuteur et la détonation de la poudre; quand les

douilles ou la poudre sont un peu humides, ils deviennent nette-

ment appréciables.On a donc activé l'étude des douilles à amorce renforcée qui

a abouti rapidement à la fabrication courante par la Société des

munitions des douilles impression o/' ( ).L'accroissement du poids de la charge d'amorce conduisit en

même temps à l'adoption d'un nouveau dispositif qui prit le nom

d'~MO/a~e/e/e.Le renforcement de l'amorce non seulement supprime les ratés

et les longs feux même avec les poudres les plus lentes, mais pro-duit un accroissement de vitesse et de pression très sensible, con-

trairement aux observations de M. le capitaine Journée (2).L'influence de l'amorce est nettement mise en relief par les tirs

faits au commencement de i8go avec les premières douilles à

amorce renforcée, qui ne différaient entre elles que par l'amorce

même; il suffit de citer un seul de ces tirs

(') Ultérieurement, la Société des munitions a mis en vente des douilles adras-

miques dont t'amorce est renforcée et qui, par suite, donnent à peu près les mêmes

résultats que les douilles impression or. Mais il reste entendu que dans ce qui suit

l'expression douilles adrasmiques s'applique uniquement aux douilles à amorces

non renforcées.

(') JOURNÉE, <OC.Ct< 3 et 3o'.

Page 202: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

BARRAL.204

TIR DU l3 FÉVRIER (890.

Fusil ordinaire, calibre )6. C/t<ï/e2~,4o/?OK<e/o~/e~

e'c/ta/!<t7/o/t S. 3o~ ~e~o/H&.

DOUILLES VITESSE

employées.de

moyenne ioyen.employas. '°"moyen.

coup!. in5*.

m mDouiXes&amorceA. 10 25~,2 3,3~

x B. 10 2~3,~ ~~2

1

» C. 10 268,6 6,83

-1.

Le tableau ci-après donne les charges des divers numéros de

poudre noire ordinaire qui permettent d'obtenir la vitesse de 260*

ainsi que les pressions correspondantes, selon qu'on emploie des

douilles adrasmiques ou des douillesimpressionor; chaque mesure

est la moyenne de 5 coups; le chargement était fait suivant les

prescriptions réglementaires.

Page 203: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

0

0

Mœonn

m

'-<

coaM

0

TIRDUnAOUTtSgi. TIRDU8SEPTEMBRE[89;.

VITESSE r,VITESSEDoui)Iesadrasmn)ues. Douillesimpressionor.POUDRE normate

en au

essai, pendulehuUstique. HUMIDITÉ HUMIDITE

HUMIDITE HUMIDITE

CHARGEau V.15 PRESSIONCHARGEnu V.t5 PRESSION

employée,momentmoyen,moyenne,employée,momentmoyen,moyenne.dutir. dutir.

m Sr ni kg gr ni kgCbasscordinairen''0.33~,5 5,/io 0,90 258,3 3~ .5,00 f,no 25g,t 3~

Id. n"). 35o,7 5,00 0,80 260,5 /ii6 ~,65 i,oo 26.,3 ~58

Id. 'n°2. 366,3 ~,90 o,8u 260,0 380 4,50 1,00 258,4 4~

Id. n''3. 38t,8 'i,5o 0,~0 ~59,6 ~,00 ',oo 256,8 ~4

Poudretypetiréeauxdeux

1datesavecdoui))esadras-360,o 4,50 0,90 25~,6 ~3~ 4,50 1,00 ~~7 ~omiques.

Í

369,0 4,50 0,90 254,6 q34 q,50 1,00 25q,7 q30

Page 204: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

BARRA'L.'206

D'après cela, la substitution de douit[es impression or aux

douilles o'f/<M/M<<yM<Mpermet, en conservant la même poudre et

la même vitesse, de réduire la charge de o~ la pression aug-

mente en même temps de 4o~, ou bien elle permet de substituer,

en conservant la même vitesse et la même charge, un numéro au

suivant.

Le tir ci-après, exécuté au pendule balistique et au chronographeavec des cartouches faites en même temps, montre qu'en conser-

vant la même poudre et la même charge, on a une augmentation

de 12'" sur la vitesse à )5'°, de )6"' sur la vitesse mesurée au pen-

du)e balistique.

TIR DU 6 MAI t8gi AU CIIRONOGRAPHE.

~'K~t7o/<~t/tc:t'e, calibre 16. PoK<e type. Charge et c/ta/e/Ke/K

réglementaires.

DOU.LLES V'TESSE Temploy~es.

tiemoyenne moven.emp0)(.t.s. coups. ai5*. moyen.

lU lUAdrasmiques. 5 ~5~,5 i,86[mpressionor. 5 ~6~,8 3,o.')

T!Ht)U7MA)l89)AUPt:KDULEBALISTtQUË.

DOUILLESVITESSE

M.~oycesmoyenne

coups, initiate.

ni ni

Adrasmiqucs.5 365,9 3~4

tmpression

or. 5 38; 5,~o

Avec la poudre pyroxytée, l'amorce renforcée produit une

augmentation de vitesse de même ordre, accompagnée d'un accrois-

sement de pression d'environ 80~.

Page 205: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

)'OUDRH:S DH CHASSE FRANÇAtSËS. aoy

TmOU~OXOVEMBRHtSc)!.

Tube calibre )6. Poudre pyroxylée du Pont-de-Buis, 1°'' lot '891,

charge '~3', 20. -SM/' yoM~e une &OMy'e ~<s[~~e e< une &OM/e e/t

yeK~e.3os~~o//t6/t°6.

DOUILLES NO~)IBIIE VIT s s rFCART PLIESSIONDOUILLES ~CART I.RESS.ON

emptoyces.~e

nioycn. moyenne.coups, à I5°_

m m ke

Adt'asnnques. 'o a~S,3 5,~ /(8~°

[mpressionor. ]0~5g,~ 3,g~ 566

IX. Influence des bourres.

Le chargement indiqué plus haut pour les épreuves réglemen-taires des poudres de chasse est celui qui est le plus usité, et il

résulte de nos essais que son emploi dans le tir des poudres noires

est entièrement justifié; la bourre grasse, plate, épaisse et moyen-nement élastique utilise parfaitement la poudre et nettoie l'arme

à chaque coup, en sorte que le crassement reste insignifiant.On peut recommander seulement comme modification au char-

gement réglementaire indiqué précédemment de séparer la bourre

grasse du plomb par une rondelle mince de carton et même parune bourre sèche en feutre, de façon que la charge de plomb rem-

plisse bien toute la cartouche qui est alors fermée par une rondellemince de carton; on renforce ainsi le bourrage, tandis qu'en

n'ajoutant aucune bourre, on a le plus souvent à faire un sertis-

sage exagéré, et en mettant la bourre supplémentaire sur le plomb,on accroît sans bénéfice la charge projetée.

Avec la poudre pyroxylée nouveau type, de.nombreux essais ont

montré que l'emploi d'une bourre grasse n'est pas complètement

satisfaisant; qu'il en est de même de celui de deuxbourres sèches,

qui avait été indiqué par le Laboratoire central des poudrescomme donnant des résultats plus réguliers; ces deux chargementsdonnent des groupements non seulement avec le plomb durci,

mais même avec le plomb pur, et ils ne peuvent assurer la régula-

rité des résultats dans le courant d'un même tir ou d'un jourà l'autre. En les emptoyant pour la charge 2~4o, la poudre étant

Page 206: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

BARRAL.~o8

à une humidité voisine de sa moyenne, on a des vitesses généra-

lement comprises entre 25o'° et 260" et une pression d'environ

600*~ avec les douilles adrasmiques; avec les douilles impression

or, la vitesse augmente de io"' et la pression peut atteindre

yoo~.Pour améliorer les résultats, il faut prendre comme bourres,

une bourre grasse et placer par-dessus une bourre sèche en feutre

de cette façon la vitesse augmente d'une quinzaine de mètres sans

accroissement de pression, et le tir devient aussi régulier qu'avec la

poudre noire.

Page 207: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

0c~0?RM

0F;

<*)

rnrnP;

S3

'0"D

MMM

S'C

T~K~ccalibret6./t)Kt~c/)~oay/Cf;dit/o/t'<-c/e-~ttt.t~lot'8f)t./o/H&n°6,3o~

ICHARGEMENTEMPLOYÉ.

DATE ,j, NOMBREVITESSEc §Sc:< Bourres Xourro laLHAH~bd moyenne<! S§ OBSERVATIONS.

tir surlapoudresur)op)ombpoudre.

employce. h~ u°o M~'~·)S.,t. Douilles.enplus sous ~S gS

C delarondelle legoudronnée,cartonmince.

gr kegf in m h?

nsept.[mprcss.or.Bourregrasse.Bourrefeutre.1,90 2,~0 )o M~710,08655 Emploideplombnondurci.

3 Bourregrasse°

Id. 'M.'

Bourre

et

grasse

Rieu. 1,90 2,~o 10 267,43,34589 Id.

'bourrefeutre.

23sept. Id. Id. Id. ),9o 2,40 5 2~5,f)3,G4633 td.

~Bourregrasse,1M. Id.- <ronde)iennnce'Id. 1,90 2,4o 5 2~8,6o2 66~ Id.

decarton.

Deuxbourresi

Uncuup~oiafaitballei-(Deuxbourres),~ (.idunno.)*deti-

~oct. Id. i (Bourrefeutre. <,8a 2,40 10 2-;8,55 6,98i43 Emploi~~oe!n'entrepa!,< feutre.)

de()ans~mo}ennedei

de tiLMbes.

Id. ld.Bourregrasse,

1I'

Itien. t,8o z,Go to z8o,oz,Szp)omb

,'iLu~bes.

M. M. et Rien. ;,8o 2,40 10 280,02,826466 durci.Id. Id.(bourrefeutre.)\1

Hien. 1,80 2,40 10 280,02,82646Jdurci.

28cet. Adrasmique.Bourregrasse.Bourrefeutre.2,o52,40

5 256,54<'o65<Emploideplombnondurci.

Id. Id. Id. Rien. 2,o5 2,40 5 250,34,9~5~ Id.

fBourregrassci

M. Id.j

etf¡Id.¡

Id. 2,o5 2,40 5 2~3,!4,oo59; Id.

bourrefeutre.,-t~

Id. Id. Id. M. 2,o5 2,20 5 25o,o5,06548 Id.

tonov.Impress.or.Id. Id. 2,00 2,20 to 259,73,97566 Id.

Id. Adrasmique.!Id. Id. 2,00 2,20 10 248-,35,~44S4 Id.

Page 208: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

BARRAL.2t0

Ainsi, avec un bourrage approprié, la charge de 2~{o de poudre

pyro-xyiée du Pont-de-Buis, tirée dans des douilles impression or,

peut donner jusqu'à 280" de vitesse avec 65o*~ de pression, et la

vitesse de 260'" est donnée par la charge de 2~,20 avec une pres-

sion inférieure à 600~.

Le tir du 28 octobre montre bien qu'il faut se garder de mettre

sur le plomb autre chose qu'une rondelle mince, l'addition d'une

simple bourre sèche en feutre accroît la pression de 8o"s.

La poudre S donne, dans les mêmes conditions de tir que la

poudre du Pout-de-Huis, des vitesses et des pressions plus faibles,

comme on peut le voir par le tir suivant

TIR DU 16 OCTOBRE l8<)t.

TMe calibre 16. Douilles a;<<M~nyMes.So~'de plomb /!° 6 non durci.

K HBOURRES EMPLOYEES x

x S

POUDItGS C,É S C.S o. 0 0ô

POUDRESsur la pontlre sur le plomb

c~'= ac°. S'- E

esi-ayccs.surta poudre sur(cp)<jmu ~~=

c~~5 ë M-n r

cessayces.enptus sous p ~= g

vM K

detatunde!te le0 CD"

u

KuuAr~nn~e. earton minca. t:ô.

W

gr m rn

Bourre grasse. Bourre feutre. 2,20 2,i)o 10 2.io,8 ~,97 5~9ront-de-Huis.L~

t8 ;)3ourresrasseet et¡ r..z,zo l0 5t73')oti8m. Rien. 2,20 2,4o 10 266,4 4,0; 3~3'lot

fbourrefeutre.RIen. 2,20 2,40 10 266,4 4,01 :7

ÈchantitIonS. Bourregrasse. Bourre feutre. 2,10 2,40 )o 2~5,ga ~,23 363

Id. Bourres;rasseet et?z,tg to ,r

M.. grasseet! Rien. 2,tg 2,~0 to 2;)i,4 3~9 359Id.

bourrefeutre. j.Rien, 2,19 2,10 10 2:>1,4 3,39 359

X. Tir des calibres 12 et 20.

Quoique les armes calibre <6, semblables à celles qui ont servi

à nos expériences, soient toujours les plus répandues, l'emploi des

armes calibre ta pris, depuis quelques années, une notable ex-

tension l'usage du calibre 20 continue à être restreint.

Les fusils calibre ta sont surtout employés dans le tir au pigeon

et alors ils sont chambrés pour recevoir des douilles de ~o" ou

même de ~5" de longueur, susceptibles de recevoir de fortes

charges de poudre et de plomb; la poudre employée est de la poudre

pyroxylée.

Page 209: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

POUDRES DE CHASSE FRANÇAtSES. 2J[

Mais la poudre pyroxylée du Pont-de-Buis ne convient pas à ces

conditions de tir; la poudre du type S, quoique un peu plus lente,

ne l'est pas encore assez et ne permet d'obtenir les résultats que

fournissent certaines poudres anglaises qu'au prix de pressions

plus fortes, comme cela résulte de quelques tirs ci-après

y~M~ecalibre 12. CAa/e f/e/)/o/K~ 36*

MM s s K. ~mdu POUDRE DOUILLES

~m~ ~5 Z dCJOnSERVA-

tir. empteyM. employées. 3"S~S~ 2~ 3~ TtONS.

mt..employ~oe.

S x?

v

~a' 'M g aa

TIOYS.

Ploml n, 6 an-.r n. n. P)ombn'-6an-

27JuiH..PoudreSSang!nise. Eiey. 3,i55 3 2~6,9 !,63 5~ ghus,283grains

pour3os'.

)d. EchanLiXonS. Impress. or. 3,00 3 266,0 6,23 5'6 p)ombn''7fran-

Pont-de-Ruis.Id. 2 0 2 -r 6 2,8o cr ç:ns,2me'rains

~J"< ,ot,89r.''9" ~5,6 2,8o 596

~g~

Les résultats donnés par la poudre anglaise SS qui, à certains

égards, est très inférieure à la poudre française, n'ont d'ailleurs

rien d'extraordinaire, et il suffit, pour les reproduire, d'employerune poudre de même fabrication que les poudres françaises, mais

plus lente, comme on peut le voir dans les tirs suivants

Tube calibre t2. Charge de /~c/M&36~.

DATE ë' 0 r.DATE

POUDRE DOUILLES g ~&S~ ~ëô OBSERVA-

due~~M. empt~es. S~S~S~ Sa S~ ô"r. s x

~a9 Mr.s

g gfiUr. ewpl~yc". cmpluyées.c..> Z

Ô

8 >8.

6 8 =:8

TIOi\S.

.8jum.L "6Pt.,nbn.7fran-

1891.sur ic.-iot.89,, ,lmpress. or.0 3 ~3,8 5,6. ~9}

'duPoat-de-Bu.s.;

9mars),

]

1.

,(Pion)hn<'6fran-

1892. ;Echant.i.Shum.de.H. 3,.5 5 ~3 3,6o

446}~1892. lçms,1 non durci.

Mais la poudre qui convient à ces conditions de tir, dans le ca-

libre ta, est trop lente pour donner de bons résultats dans les con-

Page 210: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

BARRAL.2t2

ditions ordinaires de tir du calibre 16, comme le montre le tir ci-

après

TfRDCgMARSiSg?..

7)oKt7/e impression or. Charge 2~,20, échantillon S humide.

3o~/)~oM6 /t" 6 non durci.

NOMBRE VITESSEÉCART PRESSION

ARMEEMPLOYEE. demoyenne moyen, moyenne.

coups. ai5.

m m kgTube calibre 16 5 ~25,g 4,o4 293Fusil ordinaire.

15 ~35,4 6,96

Uûe poudre pyroxylée ne saurait donc convenir également à un

calibre 16 ordinaire, et à un calibre 12 tirant à forte charge.Dans le calibre 20, on a obtenu les résultats suivants

TIR DU4 AOUT)8gi.

Tube calibre 20. Douilles adrasmiques. Plomb /t° 6 non durci.

CHARGES.POUDRE

NOMBREy ECART PRESSION

essayée, couos moyen, moyen, moyenne.essayée.Poudre. Plomb.

coups. moyen. moyen. moyenne.

Poudre pyroxy)éeduPont-<sr er m m kgt2gr

26gr

2 2~0,3 3,6o 633kg

de-Buis, )")ot;89t.t zzG z 633

Poudre pyroxylée duPont-} 2 2s 698de-Buis,i"toti89t.

PoudrepyroxylëeduPont-<~ 28 271,3 867

de-Buis, ."totiSgi.

Poudre pyroxylée du Pont- g 3 g 817de-Buis, i")ot 189;

Grosgrainpr61eyésuriei"f i glot 1891, duPont-de-Buis.~

Poudre chasse ordinaire, .gn° 3.

Dans le calibre ao, comme dans le calibre 12, il serait avanta-

geux de tirer une poudre pyroxylée plus lente que celle du PonL-

de-Buis, pour les fortes charges de plomb qui, il est vrai, doivent

Page 211: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

POUDRES DE CHASSE FRANÇAISES. 2j3

donner un recul exagéré, les armes calibre 20 étant toujours em-

ployées pour leur légèreté.

XI. Résumé et Conclusions.

/~OM<e~ noires. Les poudres noires livrées actuellement à la

consommation en France offrent une variété de grosseurs se prê-tant au tir de toutes les armes portatives; employées dans le fusil

de chasse calibre 16 à la charge de 5o avec des munitions con-

venables, elles permettent de réaliser, d'une façon aussi régulière

qu'on peut l'exiger, la vitesse de a6o'" (V~) avec une pressionde 45oks qui présente toute sécurité.

Le seul reproche sérieux que l'on puisse leur adresser est la fu-

mée qu'elles donnent, défaut inhérent à leur nature; quant au

crassement, dans une arme bien entretenue, il reste insignifiant,

quel que soit le nombre de coups tirés, les bourres grasses balayant

l'arme à chaque coup.Sans entrer ici dans le détail des essais comparatifs qui ont été

faits entre les poudres françaises et les poudres étrangères, on

peut affirmer que les poudres françaises sont, au point de vue ba-

listique, équivalentes aux poudres étrangères les plus réputées;

quant au crassement et à la fumée, on a constaté que la personnela plus expérimentée ne peut pas faire de distinction entre les

poudres françaises et étrangères.

~'OM<<3~y/'o~ee. La poudre pyroxylée française actuelle-

ment livrée à la consommation a surtout le défaut d'être d'un type

unique; elle convient bien au tir des calibres t~, 16 et aoavec des

charges modérées de poudre et de plomb; mais elle ne peut con-

venir en même temps aux tirs à fortes charges que l'on pratique

beaucoup aujourd'hui et on la trouve alors inférieure aux poudres

étrangères plus lentes spécialement destinées à cet emploi.

Elle ne peut donc être employée que dans des conditions de tir

limitées, et exige des cartouches faites avec très grand soln.-

Pour permettre aux consommateurs de tirer de cette poudre le

meilleur parti possible, il faudrait compléter l'instruction concer-

nant l'emploi, imprimée sur les boîtes à poudre, en précisant la

façon de charger les cartouches, comme le font les fabricants an-

Page 212: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

B,\RR.\L.2i4

glais, et reviser cette instruction chaque fois que l'on apporte une

modification au type mis en vente.

Actuellement on peut indiquer, pour le calibre 16, le charge-

ment ci-après

Douilles à amorçage renforce;

Charge de poudre 2~,20;Sur la poudre une rondetle goudronnée, une bourre grasse plate de 9"

une bourre sèche en feutre;3o~ de plomb non durci, sur le plomb une rondelle de carton mince;

Sertissage soigné.

On peut de même recommander, pour les calibres 1 et 20, les

charges ci-après comme des maxima, le chargement étant le même

que pour le calibre )6

Poudre. Plomb.

Calibre 12. 2~,60 36~

Calibre 20. 2~,oo 28~

L'emploi du plomb non durci doit être recommandé pour évi-

ter les groupements; il supprime en même temps l'emplombage

des canons produit par le plomb durci avec cette poudre.

H ne subsistera plus alors, dans l'emploi de la poudre pyroxy-

lée, d'autres inconvénients que ceux qui proviennent de petits

grains durs, résidus de la combustion qui peuvent rayer, rarement

il est vrai, la fermeture des fusils.

Mais, pour donner satisfaction aux réclamations actuelles des

chasseurs, il faudrait mettre en vente des poudres pyroxylées

moins vives pour le tir à fortes charges des armes de chasse;

la poudre S, quoique plus lente que les poudres du Pont-de-Buis,

ne l'est pas encore assez.

Il resterait ensuite, pour compléter la série des poudres pyroxy-

lées capables d'être substituées à la poudre noire dans toutes les

armes portatives, à créer un type encore plus lent pour le tir à

balle, et un type plus vif pour le tir des revolvers et armes ana-

logues.

C'est justement dans le but d'obtenir une poudre sans fumée

se prêtant, comme la poudre noire, à la production de grosseurs

de grains variées et appropriées à toutes les conditions de tir,

Page 213: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

POUDRES DE CHASSE FRANÇAtSHS. 2t5

qu'ont été faites les études dont nous allons exposer maintenant les

résultats.

CHAPITREÏI.

RECHERCHE D'UNE NOUVELLE POUDRE DE CHASSE.

,Les premières recherches ont porté sur les poudres du type S

mais on a bien vite reconnu qu'elles se prêteraient difficilement à

la fabrication de poudres notablement plus lentes que l'échantitjon

primitif, et que, de plus, leur composition ne permettait pas de

faire disparaître complètement les grains durs des résidus de la

combustion, inconvénient léger, il est vrai, mais bon cependant à

supprimer.On a donc eu recours à un autre dosage, et nous désignerons par

la lettre J l'échantillon qui a paru le plus convenable, et par pou-dres du type J, les échantillons de même fabrication; la composi-tion et les premiers essais de fabrication de cette nouvelle poudresont dus à M. l'ingénieur Bruoeau.

Avec ce nouveau type, la fabrication de numéros de vivacités

difierentes n'offre pas de difficultés sérieuses, puisqu'il suffit,

comme pour les poudres noires, de faire varier la grosseur des

grains.

C'est ainsi que l'on a pu, par la seule modification de cette gros-

seur, obtenir une poudre convenant parfaitement aux armes de

petit calibre, comme les pistolets de tir et les revolvers, en même

temps que la poudre pour les armes de chasse ordinaires, calibres 12z

et )6.

Ce n'est que de cette dernière qu'il sera question ici.

Co/M/)0~t<tû/ Elle contient 17 pour 100 de bichromate

d'ammoniaque et 83 pour 100 de coton-poudre.

<~Ma/<<e~physiques. Elle se présente sous la forme de grains

anguleux à peu près de la même forme et de la même grosseur queceux de la poudre de chasse ordinaire n" 0. Ses dimensions sont

Page 214: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

BAHRAt,.2~6

comprises entre i et t" 6. Le grain est brun rougeâtre et beau-

coup plus dur que celui de la poudre noire.

Le nombre de grains compris dans tS'' est de t/foo environ, la

densité réelle de t, 5~ et la densité gravimétrique de 0,6~.

L'humidité qu'elle prend dans une atmosphère moyennementhumide est voisine de 3;5o pour 100 les variations de ce taux,

quand on plonge la poudre dans une atmosphère très sèche ou

très humide, sont bien plus lentes que pourles poudres pyroxylées.

Enfin, elle résiste plus de dix heures sans altération à une tempé-

rature de tio°, ce qui supprime toute crainte de décomposition

par une chaleur modérée, telle que celle du soleil ou d'une piècechauffée.

Propriétés ~a'/M<~KM. Dans le calibre 16, elle donne, avec

des douilles //?!/?/'e~/o/t or, la vitesse de 260*°, avec moins de 5oo''s

de pression à la charge de 2~,80 qui remplit complètement la

douille de 65°'°* chargée comme il suit sur la poudre une ron-

delle goudronnée, une bourre grasse de ()" d'épaisseur, une

bourre en feutre, 3o~ de plomb, une rondelle mince de carton;

pour charger plus de 2~8o, il faut supprimer la bourre en

feutre.

Dans le calibre 12, on obtient, avec le même chargement, 2~5"'

de vitesse et 5~)0~ de pression, avec 3~, 80 de poudre et 36~ de

plomb n° 6; la douille de 65" se trouve alors bien remplie.

Enfin, dans le calibre 20, on peut obtenir, avec une charge de

2~ 20 de poudre et 28gr de plomb, une vitesse de a~o" avec moins

de 5oo'g de pression.Voici d'ailleurs quelques exemples de tir de l'échantillon J faits

dans les conditions que l'on vient d'indiquer

Page 215: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

POUDRES DE CHASSE FRANÇAtSES. at7

CHARGE ~T" .CABT PRESSAd!'

aude moyenne

ECAIlT PIlESSIONOBSERVATtONS.

t.r. cmptoyee.

momentcoups. i..t,

moyen. moyenne

du tir.coups. 1"

TUBE CALIBRE 16.

Br m m kgt89).t5oct.. 2,80 3,8o !0

26t,8

2,35

m

48:

220CL.. 2,80 3,50 10 26t,g 3,2~ ~4

FUSIL onDtNAlnE OU TUBE CAL!DnEt2.

er m m )fgi892.t5fëvr.. X,8o 3,5o 5 ~~S,~ 3,06 558 Tir dans tetube.1892. 15 1 3 ~50 5 .1 is 1

lm 1

kg

~Tir

dans le tube.

Id. 3,80 3,3o jo

)2~:),<) 3,60 Tirdanstefusitord.

TUBE CALIBRE 20.

Er m m he

t89t.28oct.. 2,20 5

23g,3 7,64

5~

Bien que les longs feux soient rares avec les douilles à amor-

çage ordinaire, il est préférable d'employer les douilles à amor-

çage renforcé qui n'augmentent d'ailleurs la vitesse que de et

la pression de 25*(voirp. igg les tirs des 25 et 26 avril i8ûi faits

au Laboratoire central et à Sevran et cités à propos des groupe-

ments).

Les groupements sont plus rares qu'avec la poudre pyroxylée;et nous croyons, autant qu'une expérience restreinte est suscep-tible de le démontrer, qu'en employant, comme bourres, une

bourre grasse et une bourre en feutre, on peut même se servir de

plomb durci: avec cette poudre, on n'a d'ailleurs pas à craindre

d'emplombage.

Page 216: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

BARRAL.2t8

TIR DU 15 OCTOBRE ~Sgi.Tube calibre t6. Échantillon J, charge ?.8o. ~o/?t6 M" 6, 3o~

Douilles impression or.

CHARGEMENT

emptoyé.

Bourres BourresNATURE

M~D'~NOMBRE V.TESSE

ÈCART PRESSION OBSERVA-

sur tnr duau

de moyenne

la poudre le plomb plomb.moment

coups. aî5*. ,mmoyen. moyenne. TIONS.

en plus sousdntir.

de la le

rondelle cartongoudronnée mince.

Un seul coup a2 bourres~ ibourre~

Durci. 3,8o ro

m

5

m

8ikg donné unfort

ecenfeutre.fenfeut.re.t ~~° '° groupement avec

2 bourres bourret ~7°*'

de

enfeutre.'enfe..tre.r°" 3,8o '° ~1,9 2,~ 5~

i bourre

grasse,

grasse,Rien. Durci. 3,8o Io z6I,8 2,35 48Ibourre

~°' Durci. 3,8o 10 26),8 2,35 48t

en feutre.

La vitesse et la pression varient très peu avec la nature du

bourrage pourvu qu'il soit suffisant; on peut ]e voir d'après les

tirs qui précèdent, comme d'après ceux qui suivent

Tube calibre 16. Échantillon J, charge 2~,80. ~~o~!& n° 6, 3o~.Douillesimpressionor.

CHARGEMENTemployé.

DATES HUMIDITE VITESSEdesths. Bourres Bourres "° moyenne ECART PRESSION

IMI. sur momentcoups. moyen. moyenne.iapuudre ieptomb dutir. "p' a

enpiu:! sousdotarondeHf iecartongoudronnée, mince.

bourres m m keen feutre. ~,9 2,27 48o

n ? bourres i bourre) ¡eu feutre, eu bourre ~2,6 5,20 484

enfeutre. en feutre.

1i bourre i bourre 3 50 5 ,62 6 {, 20 4 4grasse. en feutre. i 0 ~2,6 4,~o 494

Page 217: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

POUDRES DE CHASSE FRANÇAfSES. 2'9

Toutefois, comme pour les poudres noires, l'emploi des bourres

grasses se recommande pour éviter le crassement.

La régularité du tir, soit dans une même séance, soit dans des

séances différentes, est au moins aussi grande qu'avec la poudrenoire.

La régularité de la fabrication paraît également devoir être très

satisfaisante; ainsi la seconde partie de l'échantillon J faite au

mois d'octobre, tandis que la première avait été faite au mois de

juillet, a donné, à peu de chose près, les mêmes résultats.

TIR DU'22 OCTOBRE1891.

7'ube calibre t6. Charge 2~ ~& /t° 6, 3o~

Douilles impression or.

HUMIDITE

ail NOMBHE~'TMSË

POUDRE ESSAYEE. m.~nt de moyenne "CART T PRESSION

du coups.° moyenne.

tir.

JO m kEÉchanti))onJ,f" partie. 3,5o 10 261,9 g 3,2!1 il

kg

Id. 3'partie. 3,50 tu M~i 2,6~

Il sera donc facile d'obtenir des produits réguliers.

Fumée. La combustion ne donne qu'un peu de fumée sombre

qui se dissipe rapidement et qui est encore moins gênante qir&celle de la poudre pyroxylée.

C/'<M.se/~e/?<. Les résidus se composent d'une poussière"ve)'tfoncé impalpable, sans adhérence au canon.

Résistance aux {'M/ZMeMee~a~yMo~DAeyt'~Me~. On a cherché,

par de nombreux essais, à déterminer l'influence de l'humidité

sur la poudre avant qu'elle soit encartouchée ou quand elle est

encartouchée; les essais ont été faits comparativement avec l'échan-

tillon S ou des poudres pyroxylées du Pont-de-Buis.

Page 218: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

)-)M0

M>

33

S!

r

TubecalibretG.~OKt7~t/y!/)/-MStO~or.Surlapoudredeux~OM/e~enfeutre,3o~o/K&/f6.

DATEHUMIDITÉ

DATE NO~RFVITESSEdu

POUDREESSAYEE. TRAITEMENTSUBI. confectionàta°" E

do moyenneECARTFRESSION

tir.. dess employée.coups.a moyen,moyenne.a.

f. cartouches.

{;[' m m kg

Échanti)ionimpartie. 3~o 2,60 .o 25o,7 2,09 4~

6juillet. du22jutni89~,j 1"

partie.

Expositionàl'air

1

3,zo 2,60 to 250,7 2,09 427

oju.oet.Typcj. 2'parLie. libre. 3,05 2,60 ic ~7,4 3,58 4o4

Pyroxy~ëe.Échanti!)onS. 't9° 2~0 242,5 4,00 394

ËchnntiXon["partie. 5,4o 2,60 to 2)8,4 2,91 3o6

du22juin1891,j'1"

partie.

Expositionprolongée

1

5,Go 2,60 10 zt8,4 2,9' 306

7jud!et.TypeJ. 2°partie,dans['airsaturéd'humidité.5,oo 2,60 to 228,0 t,<)4 3~8

Pyroxy)ée.Échanti))onS. 3,00 2,20 to 234,554,30 3~3

Échantii)ondu22Juini89i, t

~8juiiiet. TypeJ,2'partie. Expositionàl'airlibre.1

3,oo 2,60 ïo 261,3 4)?6 453

Pyroxytee.ÉchantillonS.1

~~oo 2,20 ïo 2~9,4 7,26 399

Echanti))ondu22Juint8oi,Expositionprolongéej 50o zGo to z31!y z5G 3zg20juillet. TypeJ,2.partie. Expos.t.onproongee

j~g,

Pyroxylée.ÉchantillonS.danst-a.rsatured'hum.d.te.

ÉchantiHondu22juin189', Expositionprolongée`

28juillet. TypeJ,2-partic. dansS

1,00 2,60 ïo 267,44 2,86 4~0

Pyroxylée.ÉchantillonS. uneatmosphèredesséchée.0,95 2,20 to 258,t5 3,21 4?~

Exposéàl'airlibre. 2,60 3 261,6 2,90 5oo

5il J Expose5jours1 saturée4~° 2,60 ïo 238,8 4,22 4~5août. EchantfUonJ.dansunefaot. clantlon

atmosphère.desséchée.t,oo 2,60 ïo 269,8 4,57 524

Page 219: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

POUDRES DE CHASSE FRANÇAISES. Mt

Les conditions de ces expériences sont extrêmement rigou-

reuses, et on ne les rencontrerait certainement pas dans la pra-

tique mais, malgré cela, les cartouches faites avec une poudre

humide, comme celles qui ont été tirées le 5 ou le 20 juillet, au-

raient encore une puissance balistique très acceptable; toutefois

la poudre S est légèrement supérieure, sous ce rapport, à la

poudre J.

7/~Me/~ce de/'AM//<K~'<e

~M/' les cartouches finies. H n'en

est plus de même quand la poudre est en cartouches, auxquelles

on fait subir des traitements moins violents, plus comparables à ce

qui peut se passer dans la pratique.

TIR DU 24 MARS l8()t, FAIT AU LABORATOIRE CENTRAL.

Tube calibre t6. jOoKt~e~ a~a~~n~MM. 2 &OM/e~ e/ty<"M<e sur ~~ooK~e.

3o~'p)ombn''7.

TRAITEMENT VITESSE

POUDRE ESSAYÉE. CHARGE-0-.n.yenn. ECART PRESSIOK

parles cmptoyce.~to s.

à moyen. moyenne.cartouches H-.

Cha~ffagede~

Echantit!onn" 10, Type J.. a~o", puis refroi- 2,80 to ~60,0 2,'io 568

PyroxytéeduPont-de-Buis, dissement de 2~

<"[oti890. A la température 2,/in to 266,6 ~,5o 6c)3

ordinaire.

Ëchant!))onn[''10,TypcJ..[Conservation 2,80 to 260,; 2,30 56g

PyroxyteeduPont-de-Buis,) aà

i"!ot)8go. l'air tibre. 2,~0 )o 26t,o 5,~o 60~

Page 220: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

tJtJtJ

ça

P

>r

T~)!XÉ<:UTh;ASHVtt,\N.

Tubecalibretf'.Z)oKt7~eximpressiono/ 3<j~o~t&/<°7.

HUMIDITÉ

DATE BOURREan TRAITEMENT VITESSEdu empluycomoment

subi ~~tn~r.NOMBREm°yennedu pounnpFtStYFFsur li

CHAnGEde moyenneECARTPRESSION

flr,lUUUHLt-.HhAYI'.f~.j,ur dci.1la

Ica do h moyen.moyenne..J.. c. -n,. ,1·fa9l.

poudre.descnrWuches. coups.

curtouchce.

TypeJ.. partie j.bourre)

zo CarLo.chesf..iLeste8jui!.cL, g"~de)'echant.,i)ondu22jum.grasse,

'gsechëcsteiojui))et2~

fi 3,~z 5zz

ibourre) à~o°ettirëesimmédi:)te-

Pyroxy)ëe.Éc).ant.i))onS.jgrasse.',9° ment.après. ~M <o 260,6 5,5o 5~

[ojui)!

TypeJ,2.partie .bourre.ç z,goCartouchesfaites!e8jui))et~o ,o 25~ .88

det'ëehanti.tondu..juin.igrasse.'9

etconserveesjusq.'aumo-

ibourre! mentdutirdansunlocal

Pyroxylée.Echantillons.)~

.,90 humide. ~M 'o 252,i ~,5/i 4~

TypeJ,2'partie ~bourres),eCartoucheschauffées2h 2,08

28juillderëchantit)ondu2.juin.<enfeutre.'

Cartoucheschauffées.2"te.à ~"° ~9,4 2,08 4'i'

~SJutH.Pyroxy)ée.Échanti))onS.°"jbourres,

2,.o mentetaprès.tirées

immédiate-

5 255,o 266 47irfenfeutre.)

Page 221: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

POUDKES DE CHASSE FRANÇAfSKS. 223

Ainsi, malgré le trou pratiqué dans les douilles pour la mesure

des pressions, ce qui doit faciliter l'action de l'air sur la poudre,les cartouches de poudre J n'ont varié que d'une façon insigni-fiante sous l'influence des traitements encore violents qu'elles ont

subis, et ont résisté au moins aussi bien que la poudre S.

Enfin, on a voulu faire une expérience de conservation prolon-

gée le 20 octobre t8gi, on a confectionné, avec l'échantillon J

(2° partie), 60 cartouches à la charge de '~g~ avec douilles im-

pression or et bourre grasse, et on les a déposées dans un bâtiment

très humide, en même temps, que de la poudre renfermée dans des

flacons en verre et dans des boîtes de poudre de chasse forte

(forme bouteille).

Cet essai n'est pas encore terminé, mais voici les résultats ob-

tenus jusqu'ici

)[UM;DITË

DATE moment NOMBRE ~SSE

du POUDREESSAYÉE. de lu de moyenne ECAHrf~g~~vATtONS.

Ur. confection coups. °.moyen.

descartouches

,on, 2tCart.ouchesconfec-)

(0 fo notS9).OcL.2q.i.. 3,~o to 25Q,o ~,o3'tionnëes)e2ooct.)

1

I

ld.tPoudre de chasse)

~oo ,o 8(CharMmentrë-

!d.. f noire, Type.',00 lo 253,8 3,05 j

gtementatre.

.onn T o )Cartouchesconfec-j tot892.Janv.3o. to 2/~8,33 3,36~t)onnées)e2ooct.

10

ionn tCartouchesconfec-)3)892.)'<;vr.27. confec-~

10 246,3 3,i4VI'.ft.)onnëeste2ooct.)

10 2, ,1

M. (Poudreconserv~e¡ 3.40 264,3 3,91 MAmecharge-

¡

rions.

1mentque)escar-

Id. tPoudreconservée fo itouchesfaitesteen boites.

~'7

'~octobre.

Id (Poudredechasse) ¡ ~n8 (Chargement rë-Id.. 1,00 to 262,8 3,89 j

ré-

noire, Type.1,00 10 2 2, f gtementaire.

Ainsi, en quatre mois d'hiver, les cartouches de poudre J n'ont

perdu que i3m; quant à la poudre mise en récipients fermés, elle

s'est parfaitement conservée.

Page 222: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

BARRAL.M4

~gCK/e <r/'e/K/)/0! On a vu, par ce qui précède, quelle

faible action peut avoir la chaleur sur des cartouches déjà' con-

fectionnées et même la dessiccation de la poudre servant à les

confectionner.

Un accroissement de charge ne peut pas non plus avoir grand

effet.

Tube calibre f6. Z)oMt7~e~impression or. Sur la poudre 2 bourres e~yeM~e.

3os'p)ombn''6.

HUMIDITÉ

DATECH\HGE momentau VITESSE

rou~~s. ~r "P~o.tir. employée.de la de

à moyen. moyetir~e.e-Dp)oy~. Coups. m.y.n. moyen.."="' des

cartouches

~r m uf ~K

) Type J. 2« partie de 2,60 1,90 ic 2~9,2 2,n 53~

~t'échantittondu22juit)et.) 2,80 t,90 10 2~5,8 2~8 M;

2,~0 3,~o 5 2~7 ';7~ 385

25 août.. ÉchantiHonJ. 2,60 3,~o 5 z53,2 3,2~ 437

2,8o 3,~0 5 263,3 2,16 ~65

D'après ce qui précède, la pression correspondant à la charge

de 26'80 de l'échantillon J, tiré à son humidité moyenne qui

donne la vitesse de 260" est inférieure à 5oo~; une dessiccation

prolongée dans une atmosphère desséchée, jointe à une augmen-

tation de charge de o~ 2, maximum de ce que comporte la dou)l)e

de 65°"" avec 3o6' de plomb et un bourrage convenable, ne peut

porter la pression au delà de 6oo'g, ce qui est notablement infé-

rieur à la limite de résistance des armes calibre <6.

L'échantillon J offre donc toute sécurité dans les armes calibre

)6 ordinaires.

Il en est de même pour les armes calibre 12 ordinaires cham-

brées pour les douilles de 65°"°.

/<MC<o/M eo~c<?/M/~ l'emploi. Les nouvelles poudres,

avant d'être livrées à la consommation, devront être soumises à des

conditions de réception rigoureuses afin que leur emploi ne donne

lieu à aucun mécompte.

Chaque boîte porterait une Instruction indiquant sommairement t

Page 223: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

POUDRES DE CHASSE FRANÇAISES. 225

V.–i"p.tnT<K. i5

les usages auxquels convient la poudre qu'elle renferme et les pré-

cautions à prendre dans le chargement.

Les instructions ne sauraient, tl est vrai, prévoir tous les em-

plois que l'on peut donner aux poudres de chasse; mais c'est alors

aux armuriers, qui aujourd'hui mettenten vente les armes les plus

variées, depuis le revolver de 5""° jusqu'au véritable canon dont

on arme les embarcations pour la chasse au canard, qu'il appar-tient de confectionner des munitions appropriées à chaque calibre,

comme ils le font actuellement avec les différents numéros de

poudre noire.

Conclusions. Les poudres du type J permettent de mettre

en vente, parallèlement à la série des différents numéros de poudre

noire, une série de numéros de poudre sans fumée, pouvant se

substituer à la poudre noire, dans tous ses emplois, et paraissant,

par suite, devoir donner toute satisfaction aux consommateurs.

Sevran-Livry,2 avril i8g2.

Page 224: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

BARRAL ET'BIJU-DUVAL.226

ANNEXE.

NOTE

SUnH:S

APPAREILSD'ÉPREUVEDESPOUDRESDE CHASSE

(EXTRA)T);

Par MM. BARRALet BIJU-DUVAL,IngénieursdesIIOtHlreset~alpètre5.

Les études entreprises depuis plusieurs années pour le perfectionnement

des poudres de chasse, et l'introduction en France de la fabrication de la

poudre pyroxylée, ont conduit à la recherche d'un moyen de mesure des

vitesses des plombs dans le tir des cartouches de chasse.

La cible chronographique imaginée par MM. Billardon et Dou (') per-

met de déterminer avec une précision suffisante la vitesse de chacun des

grains d'une charge et donne en même temps le groupement du coup;

mais cet appareil, excellent pour des recherches scientifiques, est d'un

maniement trop délicat et donne lieu à des calculs trop longs pour qu'on

puisse songer à l'employer dans les épreuves courantes de la fabrication.

Se fondant, en conséquence, sur la remarque faite par MM. Billardon

et Dou, que l'appareil Le Boulengé ordinaire peut donner avec une grande

précision la vitesse d'une charge de grenailles de plomb tirée contre la

plaque de cet appareil (2), on a appliqué provisoirement ce dernier appa-

reil aux essais nécessités par les études des poudres de chasse et même

aux épreuves de réception des poudres pyroxytées, pour lesquelles le

fusil-pendule réglementaire ne pouvait être d'aucune utilité.

(')7)/eyH.~OMe~M~lt38sqq.

(') Compte rendu des essais et expériences faits pendant le mois de mars 1880

à)a poudrerie d'Esquerd es.

Page 225: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

APPAREILS D'ÉPREUVE DES POUDRES DE CHASSE. My

Toutefois, en opérant ainsi, on s'était réservé d'examiner si ce nouveau

mode d'épreuves était réellement satisfaisant et l'application a montré, en

effet, qu'il ne pouvait donner des résultats réguliers que dans certaines

conditions.

C'est le résumé des études entreprises à ce sujet à la poudrerie de

Sevran-Livry depuis t88a, qui fait l'objet de la présente note.

§ 1

Description des appareils d'épreuve.

Les appareils essayés à Sevran sont

<° Une cible tournante installée d'après le système de MM. Billardon

et Dou;

2° Le pendule balistique;

3° L'appareil Le Boulengé avec sa plaque ordinaire, placée à 3o°' de la

bouche du fusil;

4° L'appareil Le Boulengé avec une plaque carrée de i"20 de côté,

mais de poids un peu inférieur à celui de la plaque ordinaire et placée,comme elle, à 3o'° de la bouche du fusil.

On s'est servi de deux fusils calibre 16, à percussion centrale, en appa-

rence tout à fait identiques, possédant chacun un canon ordinaire à droite

et un canon choke-bored à gauche on tirait toujours avec le canon de

droite.

Les douilles et accessoires ont varié toutefois les douilles étaient tou-

jours à bourrelet mince, les armes employées n'en pouvant recevoir

d'autres.

La charge était de 2~jo pour les poudres pyroxylées.» 4~5o » noires.

La charge de ptomb était de 3oS' de n° 6, soit en moyenne 236 grainsde plomb.

I. CIBLE TOURNANTE.

La cible tournante installée à Sevran est presque identique à cette

d'Esquerdes. Elle permet de mesurer la vitesse absolue de chacun des

plombs qui atteignent un petit disque de 5o"" de diamètre. Dans les tirs

faits à Sevran, la bouche du fusil était à 3o°* de la cible; le nombre des

plombs qui ont atteint le petit disque a varié de t6 à 70 et a été en

moyenne de ~6, soit environ de la charge.On n'a donc qu'une fraction assez faible de la charge, mais elle en con-

stitue la portion la plus intéressante, celle qui est dirigée vers le point

visé en dehors du centre de la charge, les plombs prennent des direc-

Page 226: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

BARRAL ET BIJU-DUVAL.228

tiens de plus en plus obliques avec des vitesses plus faibles et donnent

lieu à des écarts considérables.

En un mot, les plombs qui rencontrent le petit disque sont ceux sur

lesquels le chasseur doit compter.

La cible tournante, qu'on ne peut songer à employer pour des épreuves

courantes, nous a servi principalement à contrôler le fonctionnement des

autres appareils.

II. PENDULEBALISTIQUE.

Si la cible tournante donne en valeur absolue les différences de vitesses

des plombs, elle ne donne la valeur totale de la vitesse que si le fil placé

à la bouche du fusil est rompu réellement au moment du passage du

plomb. Si, au contraire, il était coupé auparavant par les gaz de la poudre,

il pourrait y avoir, suivant les poudres et le mode de chargement, de

grandes variations dans la façon dont le courant est rompu et, par suite,

les vitesses observées pourraient être altérées dans une mesure très iné-

gale. La même objection se présente dans le tir du fusil de chasse contre

la ptaque Le Boulengé.

Le pendule balistique est exempt de cette cause d'erreur, et quoique

cet appareil ne mesure pas la même chose que la cible tournante, puis-

qu'il enregistre la force vive de la totalité de la charge, il était intéres-

sant de se rendre compte de la façon dont il classerait les poudres.

Le pendule balistique de Sevran est un appareil du modèle ordinaire

des poudreries le choc du projectile est amorti dans un bloc de plomb;

la planchette que l'on place ordinairement devant le récepteur, ayant le

défaut de disperser les plombs, a été remplacée par une feuille de carton

mince. Pour éviter, autant que possible, la poussée des gaz de la poudre

sur l'appareil, un écran en bois percé d'un trou de !0' de diamètre seu-

lement est placé à 5o"° en avant du pendule.

Le fusil de chasse est fixé sur un affût, de façon que les canons soient

bien horizontaux et la ligne de tir placée dans le plan de symétrie du

pendule. La bouche de l'arme est à t°',8o du récepteur.

Dans ces conditions, toute la charge du fusil vient ordinairement se

loger dans le tampon en plomb sans qu'aucun grain rencontre les parois

du récepteur, le trou fait dans le carton mince n'ayant, en général, que

gcmou ~cm de diamètre.

Le tir ainsi exécuté ne peut donner lieu qu'à des erreurs insignifiantes,

provenant

1° De l'action des gaz de la poudre et de la percussion des bourres qui,

fréquemment, sont entraînées avec la charge de plomb;

2° Du déplacement du récepteur qui se met en mouvement avant que

les derniers grains s'amortissent.

Page 227: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

APPAREILS D'ÉPREUVE DES POUDRES DE CHASSE. M()

Toutefois, l'aspect du tampon en plomb montre bien que toute la charge

a rencontré le tampon avant un déplacement sensible de l'appareil, car

l'empreinte ne présente pas d'allongement dans le sens vertical.

III. APPAREIL LE BûULENGÉAVECPLAQUEORDINAIRE.

L'emploi de l'appareil Le Boulengé pour la mesure des vitesses moyennes

des plombs est réetioment pratique; il est. justifié, comme l'indique

M. Billardon, « par l'analyse des causes qui président au groupement des

vitesses des plombs au sortir du fusil. Un bon tiers des plombs de la charge

part avec la même vitesse; les autres plombs, qui ont pu éprouver

quelque choc accidentel, suivent en arrière avec une vitesse plus ou moins

réduite. On a une espèce de gerbe avec un noyau massé en avant, suivi

par une queue dont la densité décroit progressivement.

« L'appareil Le Boutengé, qui doit donner la vitesse des premiers

plombs, indique donc la vitesse du gros du coup et c'est justement ce

qu'il importe de connaître ('). Dv

Nous remarquerons dès maintenant que les expériences étaient faites

à Esquerdes avec du plomb beaucoup plus gros qu'à Sevran (85 grains

pour 3o~); il n'y a donc pas lieu de s'étonner si l'accord n'est pas absolu

entre les résultats obtenus.

Mais il est clair que, de toute façon, l'appareil Le Boulengé doit donner

la vitesse des plombs les plus rapides, et la vitesse mesurée sera d'autant

plus forte qu'il faudra une masse plus faible pour déplacer la plaque,

autrement dit, qu'elle appuiera moins sur ses contacts; si bien qu'on con-

çoit facilement qu'on puisse arriver à mesurer la vitesse du plomb le plus

rapide.

A Sevran, la plaque fut placée à 3o"' de la bouche du fusil.

Conformément à ce qui précède, on ne tarda pas à reconnaître qu'on

pouvait avoir, avec la même poudre, des résultats très différents suivant

l'inclinaison de la plaque sur ses contacts.

Toutefois, la plaque de l'appareil Le Boulengé ne se prêtait pas com-

modément à des essais sur l'influence de cette inclinaison à cause de la

mauvaise installation des vis de contact et des vis calantes du pied.

IV. APPAREIL LE BOULENGÉAVECGRANDEPLAQUECIBLE.

On fut conduit à essayer une plaque de dimension plus considérable que

lâ plaque ordinaire; cette nouvelle plaque a i"20 de coté et pèse 5G'

(.') Compte rendu des essais et expériences faits pendant le mois de mars t88o

a la poudrerie d'Esquerdes.

Page 228: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

BARRALETBtJU-DUVAL.230

tandis que la plaque ordinaire a o*°,6o de côté et pèse 63~; elle est sus-

pendue par un double crochet au sommet de la voûte en maçonnerie qui

l'abrite; les contacts sont sur une barre de fer placée dans le milieu de

la hauteur, qui vient s'appuyer sur deux longues vis en laiton par où cir-

cule le courant. Ces vis sont portées par deux pièces en fer scellées dans

la maçonnerie; pour assurer leur isolement en même temps que leur ma-

nœuvre facile, elles ont un écrou en métal qui est placé au centre d'un

morceau de bois résineux vissé sur le scellement en fer.

Avec cette disposition, on peut écarter la plaque de la verticale autant

qu'on le veut il suffit que les vis soient assez longues. Dans notre appa-

reil, le maximum de l'écartement était de 35°"

En dehors de ces améliorations de détail, cette plaque recevant, à peu

de chose près, à chaque coup la totalité de la charge, présente l'avantage

d'annuler les erreurs provenant d'une mauvaise direction, erreurs qui,

dans la plaque ordinaire, peuvent avoir pour effet de mettre en dehors de

l'appareil la fraction la plus importante de la charge. En outre, elle

permet de se rendre compte du groupement; à cet effet, on la peint en

blanc, de sorte que les points où ont frappé les plombs ressortent en noir.

Nous ajouterons que le changement de dimension de la plaque ne doit

rien changer dans son fonctionnement; elle est toujours déplacée par les

premiers plombs et le poids seul peut intervenir.

C'est cette plaque que nous avons utilisée depuis six mois pour toutes

les expériences courantes.

Les premiers essais de tir ont montré que, quand la plaque appuie très

légèrement sur ses contacts, on mesure tout autre chose que la vitesse

des plombs cela parait être la vitesse du son.

Mais, à partir d'un certain écartement de la verticale, les vitesses ne

varient plus, ainsi qu'il résulte du tableau ci-dessous.

-Se'aMce du a8yMt/t 1883.

POSITIONDE LAPLAQUE.NOMBRE

VITESSEÉCART OBSERVATIONS.POSITIONDE LA PLAQUE, deVITESSE ECART

OBSERVATIONS.

coups.moyenne.

mm m mÉcartée de la verticale de 35. 5 280,7 3,65 Emploi de cartou-

H. ;5. 5 ~79'° 5,o6 ches identiquesId. 5. 5 ~9S,i 2,53 de poudreM. 35. 5. 2Si,8 2,)2 decha.ssonne.

On peut donc, en modifiant l'inclinaison de la plaque, obtenir des

Page 229: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

APPAREILS D'ÉPREUVE DES POUDRES DE CHASSE. ~3 f

vitesses variant depuis un chiffre voisin de 33o"° jusqu'à une limite infé-

rieure qu'on obtient avec une inclinaison assez faible encore.

Sans nous prononcer sur la signification réelle de cette limite inférieure,

il nous a semblé logique de l'adopter comme terme de comparaison entre

les différentes poudres plutôt que de prendre les chiffres intermédiaires,

entre lesquels il serait difficile de faire un choix.

A partir de cette époque, tous les essais courants ont été faits en écar-

tant la plaque au maximum, c'est-à-dire à 35°"" de la verticale. C'est

dans ces conditions qu'ont été exécutés les tirs dont nous donnerons plus

loin les résultats.

Dès la mise en service de la plaque de i"20, on s'est d'ailleurs préoc-

cupé de l'identité des résultats obtenus avec les deux plaques.

Nous donnerons seulement t'exempte suivant

Emploi de /<rt~OK<e de c/K~tc type de .Secr~/t-~n~

DATESDU THt. ~~Y.TESSEECART PLAQUE

coups.moyenne, moyen, emptoycc.

coups.

m mi6avritt883. 10 266,2 t2,()o Petite.

28 juin i883. 10 269,6 4,81 Grande.25 octobre )883. <o 265,6 9,12 Id.12 id. 10 265,7 ~,i2 Id.

Les deux plaques donnent donc à peu près les mêmes vitesses.

§11.

Comparaison des appareils d'épreuve.

I. CIBLE TOURNANTEET APPARE)L LE BOULENGË(PLAQUEDE )"20).

Le tableau suivant indique les vitesses moyennes obtenues avec la cible

tournante et l'appareil Le Boulengé; les cartouches employées dans les

deux cas étaient faites en même temps et aussi identiques que possible,

et étaient tirées dans la même arme.

Page 230: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

~3t-

!CBS

t-

rH

W

C

c<!7

TIRAVECL'APPAREILLEBOULENGR.TIRDANSLA TOURNANTE.

POUDREE\IPLOYçG(PJaqucf)et'20.t

1

POUDREEMPLOYEE

la –OBSERVATIONS.confection

des NOMBREcartouches.DATESNOMBREy~gg~

DATESNOMBRE~gg,;des

moyenne.moyen. moyenne. moyen,destirs. descoups. tirs. descoups. ptombs.

g~23novembre. Moyennedcscoups

Chassefine. M 4o ~66'84,86 et } 9 ~65.~6,4. 4- i,2,3,4,5,6,

20 novembre.5décembre. 20,2.0).22.

extrafine.21novembre,'o 283,35,94 ~novembre.4 ~.7 7.~ 3, .t2,i3,.4.

carabine. id..0 ~~2 2,65 id. 4 ~o 6,62 8,9,10.

Poudrepyroxy)ëe..5décembre.20 233,. 8,20 5décembre.5 243,, 5,4.t 53 <5,iG,8.,9.

Page 231: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

APPAREILS D'ÉPREUVE DES POUDRES DE CHASSE. 233

L'accord est donc complet entre les deux appareils dans le tir de la

'chasse fine qui, comprenant quarante coups d'une part, neuf de l'autre, a

une valeur toute particulière; d'ailleurs, il n'y a pas lieu d'objecter une

altération des cartouches tirées dans la cible tournante, car quelques

cartouches ont encore donné, le i~ décembre, avec)'appareitLeBou)engé,

une vitesse de 265'8.

Pour les trois autres tirs, la cible tournante donne 10"' de plus que

l'appareil Le Boulengé; mais ce qu'il y a d'important, c'est que cette dift'é-

.rence est constante et ne modifie donc pas le classement des poudres.

D'ailleurs, il faut tenir compte du petit nombre de coups tirés, ensuite

des variations journalières qui sont assez considérables.

Nous croyons donc pouvoir conclure que l'appareil Le Boutengé avec la

plaque de t"20, telle qu'elle est installée à Sevran, peut servir à la com-

paraison des différentes poudres et donne, en outre, des valeurs très sen-

siblement exactes des vitesses moyennes des plombs, telles qu'elles sont

mesurées avec la cible tournante.

II. PENDULEBALISTIQUEET APPAM)!. LE BOULEKGÈ(PLAQUE DE t'20).

Le tableau suivant contient les résultats obtenus avec le pendule balis-

tique et l'appareil Le Boulengé (plaque de i'ao), en tirant le même

jour dans la même arme des cartouches identiques.

PENDULE BALISTIQUE. APPAREIL LE DOULENGÉ.

POUDRE DATE

employée. du tir.Nombre Vitesse Écart Nombre Vitesse Écart

de coups. moyenne. moyen. de coups. moyenne. moyen.

ni ni ni ni

Couches'° i5'"89 10

~o°'.4"99

identiques det'2 M 10 ;)Qt,0 [2,20 tO 202,0 6,t6

chasseHne.'°

~9''1 '°

cllasse13 o to 395)3 )2,n 10 26(),~ 5,i2

Moyennedes~rs. 3()[,gg 266,8

nt mExtranne..2tnov. 10 4'8,2 8,59 10 288,2 5,9~

Carabine.. M 10 3~o,6 6,~1 to 2~,2 2,65

Poudre py-

roxylée an-' 10 353,6 '9,4~ 'o 232,9 8,~5gfaise.

H ressort clairement de là que les poudres se classent identiquement de

la même façon dans les deux systèmes; on peut même aller plus loin et

Page 232: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

23t{ BARRAL ET BUU-DUVAL. POUDRES DE CHASSE.

voir que les premières vitesses peuvent se déduire facilement des secondes

ou inversement par une formule simple de même forme que celles que

l'on a employées souvent pour calculer tes vitesses initiales des projectiles,

c'est-à-dire

Si Vo représente la vitesse mesurée au pendule balistique, Vx la vitesse

moyenne à i5°* mesurée au chronographe, le calcul fait à l'aide du tir de

la poudre extrafine donne pour la constante une valeur de 0,0004.

La formule, ainsi complétée, est alors app)iquée aux tirs du même jour

et donne pour

tacarabine. 3~?.auileudc3~o"6 6

la poudre pyroxytée. 355"3 3 » 353"6 6

On a donc des différences insignifiantes, étant donné l'écart moyen.

Si l'on applique la formule à la moyenne des quatre tirs de chasse fine,

on trouve 383'°,4 au lieu de 3<)t'°,g, soit 8'5 de différence en moins;

mais il faut tenir compte des variations journalières qui ne sont évidem-

ment pas les mêmes dans les deux systèmes de mesure.

Enfin, si l'on applique la formule à chacun des coups d'une même série,

tirée avec l'appareil Le Boulengé, on retombe sur une série analogue,

comme écart moyen et comme écart extrême, à celle que l'on trouve avec

le pendule balistique.

Le pendule balistique classe donc les poudres de la même façon que

l'appareil Le Boulengé et, par suite, que la cible tournante.

Dès lors, il parait vraisemblable que si, dans les appareils électro-

balistiques, il se produit des ruptures prématurées du fil placé à la bouche

du fusil ('), du moins cette cause d'erreur ne modifie pas le classement

des diverses poudres.

Sevran-Livry, 5 janvier <88~.

(') H parait résulter également de la régularité des chiffres voisins de .3o*

obtenus avec l'appareil Le Boulengé, quand la plaque appuie fort peu sur ses

contacts, qu'il n'y a pas de rupture prématurée, du moins avec la poudre noire.

Page 233: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CU~tHLL.–DtCTIONNA[RËDESEXPLOS)FS. '235

DICTIONNAIRE

DES EXPLOSIFS;

PARM. le lieutenant-colonel J.-P. CUNDILL,

del'artillerie royaleanglaise,inspecteurdescxptosifs.

(TRADUCTtON)C).

[Cet ouvrage, publié en tSSg, a été remanié et mis à jour, avec l'assen-

timent et le concours de Fauteur.

Tous les explosifs dont la fabrication a été autorisée en Angteterre

depuis !88g sont mentionnés dans la présente traduction, ainsi que les

compositions nouvelles qui ont été proposées par divers inventeurs et qui

ont paru dignes de quelque intérêt.

La mention et, au besoin, la description des principaux brevets fran-

çais ont été ajoutées.

Dans le texte original, les explosifs étaient divisés en 8 classes dis-

tinctes, et la liste alphabétique correspondant à chacune des classes était

précédée de considérations générales sur les explosifs qu'elle comprenait.

Sur la demande de l'auteur, cette division n'a pas été maintenue, à

cause de la difficulté que présente, pour un grand nombre d'explosifs,

leur attribution à l'une ou l'autre des 8 classes. Tous les explosifs ont été

groupés en une seule liste alphabétique, et affectés chacun d'un 'numéro

d'ordre spécial; mais un ou plusieurs chiffres placés dans la marge, en

regard de chaque explosif, indiquent la classe ou les classes dans lesquellesil peut rentrer.

Comme conséquence, les considérations générales qui, dans le corps

du dictionnaire, précédaient la liste alphabétique des explosifs de chaque

0~4 0<c<Mno[/ of jE't'CM, by Major J.-P. CUNDILL, Royal Artillery

Chatham, Mackay and C°, 1889.

Page 234: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CUNDtLL.236

classe, ont été réunies en un seul groupe, à la suite de I'7/t<ro~KC<tO/t, sous

le titre 7Vo<M/M~e~e/'<M sur la classification des explosifs.

Enfin, il a paru utile d'ajouter, à la suite du dictionnaire, une table

alphabétique indiquant toutes les substances dont i) a été fait mention et

renvoyant, au moyen des numéros d'ordre, à chacun des explosifs auxquels

elles se rapportent.

Paris, iei"jui))et.'892.]

E.DjÉSORTfAUX.

PREFACE.

Dans les pages qui suivent, je me propose de publier un Die-

</o/t/!<r<e des explosifs comprenant tous ceux qui, à ma con-

naissance, ont été employés ou proposés. La liste en contient un

grand nombre qui sont évidemment impropres aux usages pra-

tiques, et quelques-uns qui sont simplement des curiosités au

point de vue chimique.Les explosifs dont l'usage est ou a été autorisé dans le Royaume

Uni seront spécialement désignés sous le nom d'explosifs <ïM<o-

risés, terme qui signifie que la fabrication ou l'importation de ces

explosifs, pour la vente générale, a été autorisée en vertu de la loi

anglaise sur les explosifs du t/jjuin i8~5(').Il n'est pas inutile de faire remarquer que cette autorisation

n'implique nullement la valeur commerciale ou pratique de l'ex-

plosif. Elle signifie seulement qu'après examen et épreuve, l'ex-

plosif proposé a paru présenter des garanties suffisantes dans les

conditions ordinaires de transport, d'emmagasinage et d'emploi.

J'ai divisé la liste des explosifs en 8 classes (~)

I. Poudres noires ordinaires.

II. Poudres nitratées autres que les poudres noires ordinaires.

III. Poudres chloratées.

(') Explosives Act, i8~5. Voir ~en:. /)OM~ salp. 1 *5o.

(*) Voir la note placée au début de la présente traduction.

Page 235: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 23?

IV. Dynamites (composés nitrés à base de nitroglycérine).

V. Pyroxyles (composés nitrés ne contenant pas de nitrogtycérine

coton-poudre, etc.).

VI. Poudres picriques et picratées (à base d'acide picrique ou de pi-

crates).

VII. Explosifs du type Sprongel qui s'obtiennent par le mélange d'un

agent oxydant avec un agent combustible (au moment de l'em-

ploi ou un peu avant), les composants du mélange étant inex-

plosibles par eux-mêmes.

VIII. Explosifs divers.

Je ne prétends pas établir, dans chaque cas, les limites des

classes d'une manière très précise et déterminée. Dans un grand

nombre de cas, une classe se confond avec une autre; mais j'ai

pris pour base, dans chaque cas particulier, les principaux traits

distinctifs de l'explosif.

En parcourant les listes, on verra combien de fois la même

idée a été brevetée; ceci s'observe surtout dans la classe des mé-

langes chloratés. On verra, en outre, dans la classe des dynamites,

combien d'explosifs, bien que désignés par des noms différents,

sont identiques sous tous les rapports.

Je n'ai traité que très sommairement de la classe t (poudres

noires ordinaires), parce que la littérature est très abondante sur

ce sujet je me suis donc borné à indiquer quelques propositions

qui ont été faites à l'effet de modifier les procédés de fabrication

habituels.

J'ai fait précéder chaque classe d'un chapitre préliminaire

traitant des principaux caractères de cette classe, et, dans les listes

alphabétiques, j'ai indiqué, presque dans chaque cas, les sources

qui contiennent les renseignements surchaque explosif.

Les abréviations et notations adoptées sont les suivantes

D. 612.

Traité de DÉSORTIAUX,d'après l'ouvrage des D" J. Upmann et E. Meyer

(Traité sur la poudre, les corps explosifs et ~a;~o~o<ec/)/ne. Paris,

Dunod,1878): page 612.

T. 106.

Ouvrage de DRINKERpour les travaux de tunnels et de mines (y'M/~e/t/tg',

Page 236: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CUNDfLL.238

Explosive Co/K/poM/K~ a/t~ Rock-Drills, by Henry S. Drinker, 2' edi-

tion, John Wiley and Sons, New-York, 1882) p. [06.

M. XIII 246.

~Vo/e~ oit </tf ~t<e/'a<M/'e of Explosives, par le professeur MuNROE, de

l'U. S. Naval Institute, Annapolis n" XIII, p. 246.

E..24.

Ouvrage d'EisSLER sur les explosifs modernes (7V<e ~o~t /A Explo-

sives, bv Manue) Eissler. John Wiley and Sons, New-York, 1884) p. 124.

B. 1 288.

bEHTHELOT,.$M/- la force des matières explosives, 3" édition (Paris, Gau-

[.hier-ViHars, t883) t. I, p. 288.

~en:. ~)OMC<salp. i882-83 1, ij85.

~~ey?to/'{<a;~des ~oM<ex et salpêtres (Paris, Gauthier-Villars), années

t882-t883 t. I, p. 485.

~4n/t. Rep. iSgi 60.

~t~MK<~<Report of ~e~' ~M/'M<x Inspectors of Explosives, for </te

Year [89) (Rapport annuel des inspecteurs des explosifs, pour l'année

f8qf) p. 60.0. G.

Renseignements fournis par M. Osc\R GuTTMANN.

Ba 139 18. Y.62.

Brevet anglais n" 139 du t8 janvier 1862.

Bf 203556 4. 2. 90.

Brevet français n'* 203556, du 4 février 1890.

J'appelle particulièrement l'attention sur ce fait, que je n'ai

pas la prétention d'énumérer toutes les matières qui possèdent des

propriétés explosive~. La quantité de ces matières est Innom-

brable, et le chimiste pratique connaît une multitude de combi-

naisons qui, dans certaines conditions, constituent des explosifs

puissants et dangereux. En voici le plus simple exemple un mé-

lange d'oxygène et d'hydrogène, dans la proportion nécessaire

pour former l'eau, constitue un des explosifs les plus puissants qui

soient connus, et l'eau même obtenue par la combinaison de ces

gaz donne lieu à explosion si elle est chauffée dans un espace clos.

Un grand nombre d'autres mélanges gazeux bien connus, comme

Page 237: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. ~39

le gaz d'éclairage et l'air, sont excessivement explosifs; mais ces

mélanges ne seront pas mentionnés ici. Quelques-unes des plus

intéressantes combinaisons chimiques sont données dans la classe

des explosifs divers; mais, en général, j'ai suivi la définition

donnée par~la loi anglaise de i8~5 sur les explosifs (section 3),

qui porte

« Le terme e~/o~{/'comprend

» )° La poudre ordinaire, la nitroglycérine, la dynamite, le

coton-poudre, les poudres de mine, les fulminates de mercure ou

de tout autre métal, les feux colorés et toutes autres substances,

analogues ou non à celles qui ont été mentionnées ci-dessus,

employées ou fabriquées dans le but de produire un résultat

pratique par explosion ou par un effet pyrotechnique;» 2" Les signaux de brume, les pièces d'artifice, les mèches à

mine, les fusées, capsules, détonateurs, cartouches, munitions

de toute espèce et toutes adaptation ou préparation des sub-

stances explosives définies ci-dessus, »

INTRODUCTION.

§ 1. Force des explosifs.

Les explosifs sont divisés, dans le langage courant, en explosifs

/?MM~<'t/~<~et explosifs or<<xtre. comme types de ces deux

classes, on peut prendre la dynamite et la poudre noire. On ne

peut guère établir de distinction bien précise entre ces deux

classes, mais, d'une manière générale, nous pouvons classer

comme explosifs puissants céux qui s'emploient habituellement,

par voie de détonation, dans les travaux où il s'agit d'obtenir un

effet brisant plutôt que balistique. Dans un espace clos, le méca-

nisme de l'explosion est double il y a d'abord développement de

pression qui tend à rompre l'enveloppe, puis, une fois la rupture

effectuée, travail ou effet de projection.

Page 238: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.2~0

Il convient toutefois d'excepter de cette définition les nouvelles

poudres sans fumée qui se composent généralement soit de co-

ton-poudre, soit d'une combinaison de coton-poudre et de nitro-

glycérine, et qui sont à la fois des explosifs puissants et des explo-sifs balistiques.

§ II. Pression et travail.

La pression développée dépend du volume et de la température

des gaz et des vapeurs résultant de l'explosion; le travail dépendde la chaleur dégagée par les réactions chimiques produites par la

décomposition delà substance employée. Cette quantité de cha-

leur peut être calculée approximativement par des méthodes et

par des données thermochimiques.

§ 111. Travail maximum ou potentiel.

Le travail maximum pouvant être effectué par une décomposi-tion chimique donnée, dont l'explosion est un cas particulier, est

donné par la formule

E=4MQ,

où E désigne le travail maximum ou potentiel en kilogrammètree

et Q le nombre de calories dégagées par cette décomposition.En pratique, on ne peut réaliser qu'une partie de ce potentiel

sous forme de travail utile, car une quantité considérable est ab-

sorbée par le milieu ambiant. Cette fraction ou /7ïoe~eaëté esti-

mée, suivant les cas, de i4 à 33 pour joo du potentiel.

La formule qui précède montre que l'on peut comparer la

puissance des explosifs en déterminant la chaleur produite parleur décomposition, pourvu que l'on tienne compte de l'énergie

qui se perd par suite de la Jenteur relative de l'action.

§ IV. Données théoriques.

Pour estimer théoriquement la force d'un explosif donné, il

faut connaître

a. Sa composition chimique et la formule de sa décomposition;

b. La chaleur dégagée pendant la décomposition;

Page 239: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 24. (

c. La nature et le volume des gaz et vapeurs produits par la décomposition

d. La rapidité de la réaction chimique.

<X. COMPOSITION CHIMIQUE.

La composition chimique se reconnaît par une simple analyse,

et, lorsqu'ity acombustion comp)ète,onpeutdéterminerd'avance,avec une grande précision, la nature des produits résultant de la

décomposition.

Mais, lorsqu'un explosif ne contient pas assez d'oxygène pour

que la combustion soit complète, la formule de décompositionn'est généralement pas aussi simple, et les produits résultant de

la décomposition varient considérablement suivant la méthode

employée pour effectuer cette décomposition. Ainsi, au lieu de

représenter le résultat de la réaction par une seule formule, il peuten falloir plusieurs, ou bien les résultats peuvent être trop com-

pliqués pour pouvoir s'exprimer par des formules. Il est, par

suite, nécessaire de trouver le résultat final de la réaction, ou de la

série de réactions, qui se produit lorsqu'un explosif donné est en-

flammé dans des conditions équivalentes à l'emploi auquel cet

explosif est destiné en pratique. Une Fols la formule ou le résultat

final obtenu, la quantité de chaleur dégagée peut être déterminée

au moyen des données fournies par la thermochimie.

Le volume et la pression des gaz et des vapeurs peuvent être

catculés d'après des lois bien connues, en admettant que ces lois,exactes pour les températures ordinaires, le soient également pourles températures élevées qui sont rëatisées au moment de l'explo-sion. Cette hypothèse est probablement exacte pour les gaz dits

~e/et/~e~

b. QUANTITÉ DE CHALEUR.

Pour estimer la quantité de chaleur dégagée par une réaction

chimique quelconque, il suffit de connaître l'état initial et l'état

final du système. C'est une application du principe de la conserva-

tion de l'énergie.

Par exemple, la chaleur dégagée par la formation de i molécule

d'acide formique (C'*H~O~) est de gg/{20' Les mêmes quan-tités de carbone et d'hydrogène contenues dans cette molé-

cule, lorsqu'on les fait brûler dans de l'oxygène pour former de

V. I'* PARTIE. 16

Page 240: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

2~ J.-P. CUNDILL.

l'acide carbonique et de l'eau, donnent un total d'environ

165 320°' Par suite, la chaleur obtenue en faisant brûler la molé-

cule dans l'oxygène est de 65goo"(Dupré and Hake, Maniial

o/'C/<e/MM< vol. I, p. ~2).

C. DISSOCIATION.

De ce qui précède, il résulte que la cjuantité de chaleur dé-

gagée, ou le potentiel, ne varie pas si, comme cela doit avoir lieu

souvent, il y dissociation des derniers produits de l'explosionaux températures élevées. La dissociation a la tendance de dimi-

nuer la pression initiale lorsque la quantité de chaleur dégagée

est moindre; mais, au fur et à mesure que la température baisse,

la chaleur qui fait défaut est reproduite par l'union des éléments

dissociés.

En résumé, si l'on représente le potentiel par une surface,

celle-ci ne se trouve pas modifiée par )a dissociation, mais ses con-

tours subissent une altération presque semblable à la diuerence

qui existe entre les courbes de pression produites par une poudre

à combustion lente et par une poudre à combustion rapide, bien

que, dans les deux cas, la quantité totale de travail soit la même.

d. RAPIDITÉ DE LA RÉACTIONCHIMIQUE.

La rapidité de la réaction chimique est un facteur très important.

En pourrissant lentement, un morceau de bois peut dégager les

mêmes produits et la même quantité de chaleur qu'en brûlant vi-

vement, mais II n'est pas facile de chauffer une chaudière en

laissant pourrir du bois au-dessous. La réaction est tellement lente

que la chaleur ou l'énergie se trouve dissipée aussitôt qu'elle est

produite. Il est donc important que les réactions chimiques qui

accompagnent la décomposition d'un explosif soient extrêmement

rapides.

Plusieurs méthodes ont été imaginées et essayées pour vérifier

les conclusions théoriques auxquelles on est arrivé au sujet de la

puissance d'un explosif. Une très bonne épreuve pratique est due

à F. Abel. Elle consiste à forer des trous verticaux dans des blocs

Page 241: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DtCTtONKA)HEDESEXPLOS)FS. z43

de plomb cylindriques d'une composition uniforme, autant que

possible, et de telles dimensions qu'ils ne puissent pas être rompus

par l'explosion de la substance contenue dans les trous. On place

des poids égaux de différents explosifs dans les trous, on les tam-

ponne avec de l'eau ou avec du sable fin, et l'on y met le feu par

l'électricité ou par tout autre procédé.

L'effet relatif des différents explosifs est Indiqué par les cavités

agrandies des blocs après l'exp)osion. Le trou cylindrique se

transforme ordinairement en une chambre piriforme dont la capa-

cité est facile à mesurer en déLerminant le volume de l'eau qu'elle

peut contenir et en comparant le résultat ainsi obtenu avec la

capacité primitive ( ).

Cependant cette méthode ne s'applique pas facilement aux

explosifs lents, car, dans ce cas, le bourrage se trouve projetéavant la formation complète de la chambre. Même dans le cas

d'explosifs puissants, on constate des variations suivant l'état

physique de l'explosif. Ainsi, la gélatine détonante fortement

congelée produit un effet bien plus considérable que la même

substance à l'état non congelé. En ce qui concerne la gélatine non

congelée, la conformation en cloche de la partie supérieure du

trou cylindrique indiquait que des portions avaient fait explosionen quittantle sommet du trou.

On a essayé également différentes variétés de manomètres à

écrasement, notamment l'<2/t/!e<7M<<'(/MO/Me<«yKe employé parle général Abbot, des États-Unis d'Amérique, pour déterminer

l'effet relatif produit, sur un plan horizontal et sur d'autres plans,

par différents explosifs placés sous l'eau à diverses profondeurs.

Les résultats de ces expériences sont frappants et démontrent

que le milieu environnant joue un rôle très important dans l'ac-

tion des explosifs.

En réalité, on peut affirmer que, bien que la théorie donne de

très bons principes pour apprécier ce que l'on peut attendre d'un

explosif et bien qu'elle explique d'une manière satisfaisante les

anomalies et les excentricités qui se rencontrent dans l'action des

(') D'après M. Guttmann, l'épreuve au plomb aurait été imaginée par M. Trauzl

et serait fondée sur les expériences exécutées par le capitaine Beckerheini avec

du papier de soie comprimé.

Page 242: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.244

explosifs, il n'en est pas moins vrai que seul l'essai pratique d'un

explosif, exécuté dans les circonstances et dans les conditions de

son emploi, peut donner des résultats précis permettant d'appré-

cier sa valeur.

Demander, en général, quel est le meilleur explosif pour des

travaux d'explosion est presque la même chose que demander

quel est l'instrument le plus utile dans la boîte d'un charpen-

tier.

Par exemple, lorsque, dans le percement d'un tunnel, un ex-

plosif A donne, pour une somme donnée de temps et d'argent, de

meilleurs résultats qu'un explosif B, il est évident que, pour le

travail en question, l'explosif A est préférable. Mais il ne s'ensuit

nullement que l'explosif A maintiendra sa supériorité lorsque le

travail devra être effectué dans une autre espèce de roche. Lors-

qu'il s'agit simplement de briser la roche, on doit employer un

explosif puissant à action rapide; mais quand, au contraire, on

désire obtenir la roche en gros blocs ou en masses, comme pour

le granit en dalles, il est préférable d'employer un explosif lent.

La dynamite, par exemple, est extrêmement utile pour creuser un

puits de charbon; mais, lorsqu'il s'agit de recueillir le charbon

lui-même, on emploie habituellement la poudre noire ou, en

général, des explosifs plus lents que la dynamite.

§ V. Observations pratiques relatives aux explosifsen général.

Il y a certains principes pratiques qui guident dans le choix et

dans l'emploi des explosifs en général, abstraction faite de toute

application spéciale.

L'explosif ne doit pas être trop volumineux, car on est obligé de

pratiquer des trous de mine d'autant plus grands que sa densité

est plus faible. En outre, un explosif dense dégage, toutes choses

égales d'ailleurs, un volume de gaz relativement plus grand qu'un

explosif léger et volumineux.

11 doit être suffisamment sûr à manier, à transporter et à emma-

gasiner dans les conditions ordinaires et lorsqu'il est soumis aux

précautions habituelles; il doit pouvoir supporter les actions vio-

lentes auxquelles il peut être exposé. Ainsi plusieurs explosifs,

Page 243: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DI?S EXPLOSIFS. 245

puissants par leur nature et chimiquement stables, ont été pro-

posés pour les usages généraux, bien qu'ils pussent facilement

faire explosion sous l'action d'un coup de maillet en bois ou d'un

manche à balai sur un plancher en bois. Cela arrivait surtout lors-

qu'il y avait en même temps glissement, de telle sorte que le frot-

tement s'ajoutait au choc.

Un coup de cette nature peut précisément se présenter pendantle chargement des trous de mine; c'est pourquoi ces explosifs ont

été considérés comme trop sensibles pour les usages généraux.

Comme on le verra plus loin (p. 25/i), un grand nombre d'ex-

plosifs contenant des chlorates deviennent beaucoup plus sensibles

après avoir séjourné quelques mois au dépôt et surtout lorsqu'ils

ont été exposés alternativement à l'air humide et à l'air sec.

La stabilité chimique, pendant un certain laps de temps et à

différentes températures normales, est d'une importance capitale,surtout pour les explosifs de guerre, qui peuvent avoir à rester en

magasin pendant très longtemps et à subir des températures

atmosphériques extrêmes. Les explosions des magasins de gélatine

détonante, qui eurent lieu à Aden aux mois de mai et de juin 1888,

mettent en évidence l'importance de cette propriété.11est à remarquer qu'une très petite portion de substance im-

pure et instable peut, par sa décomposition, enflammer et faire

détoner dé grandes quantités d'un explosif se trouvant à proxi-

mité, bien que ce dernier soit parfaitement pur et stable par lui-

même. La partie impure agit comme une amorce pour le reste de

la masse.

Un explosif destiné à être employé dans des galeries de mine ou

dans d'autres espaces clos ne doit dégager, ni avant ni après

l'explosion, de gaz ou vapeurs vénéneuses ou délétères.

En pratique, les fumées produites par la détonation de tout

explosif dans un espace clos sont toujours plus ou moins nui-

sibles.

Les explosifs liquides, ou ceux qui laissent exsuder des liquides

explosifs, sont dangereux à transporter et à conserver, et ils ne

sont pas bons à employer dans un terrain fissuré, parce qu'un peu

du liquide peut couler dans une crevasse inaperçue et faire explo-

sion par suite d'un coup accidentel produit par un instrument

de forage ou par suite d'une autre cause quelconque. On con-

Page 244: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CUXDtLL.a46

naît des accidents ainsi occasionnés, où le liquide était resté

« perdu M(') pendant des années.

A ce propos, il n'est pas inutile d'ajouter qu'on doit visiter soi-

gneusement les trous qui sont mal partis avant de les forer à

nouveau ou avant d'entreprendre quelque forage à proximité.Tout explosif qui dégage des acides ou d'autres fumées corro-

sives, dans les conditions ordinaires d'emmagasinage, est excessi-

vement dangereux, car il peut très facilement déterminer l'inflam-

mation des autres explosifs qui se trouvent dans le même dépôt.

§ VI. Mélanges de substances inertes avec des explosifs.

L'effet du mélange d'une matière inerte avec un explosif varie

considérab!ement avec la nature des substances mélangées.

Si, par sa nature et par sa proportion, la matière inerte s'inter-

pose entre les mo)écu)es de l'explosif et les isole les unes des

autres, le mélange devient beaucoup plus lent et moins sensible,

ou bien il cesse tout à fait d'être explosif. A l'appui de ce qui

précède, on peut citer la proposition de M. Gale de rendre la

poudre exempte de danger en la mélangeant avec du verre en

poudre fine que l'on doit enlever avant l'emploi, à l'aide d'un

tamis.

Supposons qu'un rayon de miel. représente un mélange d'ex-

plosif avec une matière inerte. Si te miel des cellules représente

l'explosif et les parois en cire la substance inerte, il sera difficile

de provoquer l'explosion du mélange, au moins par les moyens

ordinaires. La même chose arrive lorsqu'on introduit dans du co-

ton-poudre un liquide inerte ou un solide fondu- de même nature.

Mais, dans le cas contraire, c'est-à-dire si le miel représente la

matière inerte et la cire l'explosif, nous avons un état de choses

analogue à celui que présente la dynamite ordinaire, où chaquemolécule de kieselguhr absorbe le liquide et est plus ou moins

entourée d'une membrane continue de nitroglycérine. Quand la

continuité de la membrane diminue, l'expIosibDité diminue éga)e-

ment. C'est pourquoi un mélange de kieselguhr avec une très

(') Ce mot est en français dans l'original. Note <<« Comité de f/i/'ec<t'OM.)

Page 245: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. ~47

faible proportion de nitroglycérine est à peine explosif: tout le

liquide est absorbé par les parcelles poreuses delakieselguhr et il

n'y a pas de membrane agglomérante. Mais si nous substituons à

la matière absorbante quelque substance non poreuse, comme des

fragments de verre ou de mica, chaque fragment sera recouvert

d'une membrane, et avec une faible proportion de nitroglycérinenous aurons un puissant explosif.

L'addition d'une petite proportion de camphre (ou de certains

hydrocarbures) à la gélatine détonante ou au coton-poudre com-

primé diminue considérablement la sensibilité de ces substances,

mais il semble que la même addition ne produise pas le même ef-

fet sur une poudre non agglomérée, sans doute à cause de l'éva-

poration ultérieure du camphre.

§ VU. Sensibilité des explosifs.

La sensibilité des explosifs à l'inflammation et au choc varie

considérablement, et un point d'ignition peu élevé n'est pas né-

cessairement l'indice d'une grande sensibilité au choc. Ainsi, le

fulminate de mercure s'enflamme à tgo°C., l'oxalate d'argent à

3o°C.; cependant le premier fait beaucoup plus facilement explo-sion par le choc que le second.

La sensibilité d'un explosif donné dépend beaucoup de sa con-

stitution physique, comme il arrive pour les poudres noires et le

coton-poudre comprimé.

La température joue également un rôle important, puisqu'untrès léger choc détermine l'explosion de la dynamite ou du coton-

poudre lorsque ces substances sont chauffées, et même le cellu-

loïd (mélange composé essentiellement de coton nitré et de

camphre), que l'on emploie beaucoup pour les articles d'orne-

ment, fait explosion sous l'action d'un coup de marteau, lorsqu'ilest chauffé jusqu'au point de ramollissement. Par contre, la dy-

namite et la nitroglycérine congelées sont relativement insensibles

au choc, tandis que le contraire a lieu pour la gélatine détonante

congelée.

En généra), on peut dire que la sensibilité de toute substance

chtrmque varie en raison inverse de la température nécessaire

Page 246: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

'J.-P.CUNDILL.a48

pour amener la décomposition et de la chaleur spécifique, et en

raison directe de la chaleur dégagée par la décomposition.

§ VHL Effets des explosifs à distance.

Le professeur A.-G. Greenhill a été assez aimable pour traiter

avec moi, en octobre ;888, la question des effets de l'explosion à

distance. Les résultats de nos recherches peuvent se résumer

comme suit

La sphère des gaz soudainement développés par l'explosion a un

rayon proportionnel à la racine cubique du poids de l'explosif. En

éliminant les effets produits dans les limites de ce rayon d'action,

M. Greenhill croit que l'effet (mesuré par la pression impulsive)E de l'explosion est proportionnel à la racine carrée du poids P de

l'explosif, divisée par la distance D. On a ainsi la formule

où ni est une constante.

Par exemple, si un effet donné est produit à iooo yards de

distance par l'explosion de 9 tonnes, on aura

Soient 100 tonnes le poids d'explosif, x la distance à laquelle

l'explosion de cette charge produira le même effet que tonnes

à <ooo yards, on aura alors

Mais cette formule ne s'applique strictement qu'aux cas où l'ex-

ptosion a lieu dans un milieu incompressible, tel que l'eau à une

grande profondeur.M. Greenhill croit cependant qu'elle peut s'appliquer dans la

pratique aux explosions à l'air libre.

Il est à peine nécessaire d'ajouter qu'en pratique les accidents

locaux du terrain, les points d'ignition de la masse et d'autres

Page 247: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

ntCT)ONNA!H)!DESEXPLOS)FS. ~0

circonstances modifieront considérablement le principe ci-dessus

mentionné, et que des effets anormaux peuvent souvent être pro-duits par l'évolution des décharges en tourbillon qui s'échappentde l'enveloppe de la masse des gaz soudainement développés.

NOTIONSGÉNÉRALES

SUR LA CLASSIFICATION DES EXPLOSIFS.

CLASSEI.

Poudres noires ordinaires.

Je n'ai pas l'intention de m'arrêter longtemps à cette ctasse, pourles motifs exposés dans la préface. Tandis que, pendant ces der-

nières années, la fabrication et le traitement des poudres desti-

nées aux usages de l'artillerie ont été l'objet de la plus grande

attention, grâce à laquelle on est arrivé à produire des poudres

qui, par leurs propriétés physiques, ditièrent beaucoup les unes

des autres et sont dénuées de l'agréable simplicité qui caractérisait

les anciennes poudres d'il y a quelque vingt-cinq années, la

composition de la poudre noire n'a été modifiée que très peu,si toutefois modification il y a, et maintenant, comme autrefois, la

composition de presque toutes les variétés de poudre de guerre se

résume dans les éternelles proportions de y5 parties de salpêtre,10 parties de soufre et i5 parties de charbon de bols.

Un certain nombre de pays du continent suivent cette formule,

d'autres font légèrement varier les proportions. Par exemple, la

poudre française ordinaire de guerre contient les substances dans

la proportion de as; as, ou ~5 de salpêtre, i2,5 de soufre et

i2,5 de charbon (' ).

(') Ce dosage se rapporte aux anciennes poudres « d'i) y a a5 années

(./Vo<ef/;< Comité de direction.)

Page 248: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CUNDfLL.230

La poudre de mine ordinaire (') diffère des autres variétés de

poudre par ce qu'elle contient moins de salpêtre et qu'elle est

grenée pendant moins longtemps. En outre, on fait moins atten-

tion au charbon que l'on emploie à sa fabrication.

Bref, la fabrication des poudres noires peut se résumer dans les

opérations suivantes

i° Mélange des substances préalablement purifiées et tamisées pour for-

mer la charge brute;2° Trituration ou incorporation du mélange pour former ]a galette des

meules;

3° Concassage de la galette (opération supprimée dans plusieurs poudre-

ries)

;t° Compression;5° Granulation ou grenage:6° Tamisage;

7° Lissage;8° Séchage;g° Époussetage final.

Dans certaines fabriques, le procédé employé pour chacune des

opérations ci-dessus indiquées peut différer en quelque point, et

l'ordre d'une ou de deux opérations peut être interverti, mais ce

qui précède est une description générale suffisamment exacte (~).

Parmi les substances mentionnées, le charbon est de beaucoup

la plus importante, car de sa préparation dépend en grande partie

la qualité de la poudre. La nature du bois et le procédé de carbo-

(') Les marchands au détail parlent souvent de la poudre de mine et de la

poudre à canon comme de deux substances toutes différentes. Ces poudres sont

identiquement les mêmes, ou plutôt la poudre de mine est simplement une va-

riété meilleur marché et inférieure de poudre à canon. En outre, Désortiatix

(p. 600) démontre que non seulement une poudre riche en charbon est plus éco-

nomique que la poudre ordinaire, mais qu'en faisant explosion elle peut donner

un plus grand volume de gaz, et il cite Piobert à l'appui de cette théorie. Donc,

pour les travaux d'explosion, il est possible qu'une poudre bon marché, relative-

ment pauvre en salpêtre, soit équivatente ou supérieure à la poudre de compo-

sition habituelle.

(') I) est évident que les variétés spéciales de poudre, comme les poudres

prismatiques, exigent des particularités exceptionnelles de traitement. Ainsi, il

n'y a pas de lissage, puisque les grains s'obtiennent directement à la presse hy-

draulique.

Page 249: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTtONNAtRE DES EXPLOSAS. 25)

nisation exigent la plus grande attention, et le dicton populaire« le charbon fait la poudre est loin d'être injustifié (' ).

Les propriétés d'une poudre donnée, préparée avec des sub-

stances données, dans des proportions données, dépendent de la

constitution physique de la poudre finie, comme de la durée du

grenage, de la compression, du degré de lissage, de l'humidité, de

la dimension et de la forme des grains et de leur densité gravi-

métrique. Ces conditions et d'autres encore rendent très compliquél'art de fabriquer une poudre de qualité réellement supérieure qui

permette d'obtenir un résultat déterminé, comme le prouvent les

soins qu'exige actuellement la fabrication des nouveaux explosifs,en comparaison avec les procédés quelque peu capricieux quiétaient employés il y a quelques années.

Il ne rentrerait pas dans le cadre de ce travail de donner l'histo-

rique et la fabrication plus ou moins détaillée des nombreuses va-

riétés de poudres noires qui existent actuellement je me bornerai

à indiquer un petitnombre des méthodes ordinaires de fabrication.

CLASSEII.

Poudres nitratées, autres que les poudres noires ordinaires.

Un grand nombre des explosifs appartenant à cette classe sont

simplement des modifications de la poudre noire ordinaire, et ne

diffèrent de cette dernière que par la proportion des substances

qui les composent, ou par l'addition de quelque autre substance.

Souvent la principale distinction consiste dans la substitution

d'autres nitrates à tout ou partie du nitrate de potasse. Ces ni-

trates sont ceux de soude, de baryte et d'ammoniaque.Le nitrate de soude (salpêtre de Chili) contient 66,~7 pour

100 d'oxygène, le nitrate d'ammoniaque 60 pour 100 (2), le

(') I) est entendu que le satpètre et )c soufre purs, convenablement traités, ne

subissent aucune altération, tandis que le charbon peut se préparer d'une infinité

de manières.

(') Mais un tiers'seulement de cette quantité, soit 20 pour ion, peut être

utilisé comme oxygène libre, car le reste se combine avec l'hydrogène pour

former de l'eau, d'après l'équation

AzH'O.AzO' = 4HO -)-2Az+ 20.

Page 250: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CUND)LL.~5~

nitrate de potasse 4~)48 pour 100 et le nitrate de baryte 36,~8

pourioo.

11 paraîtrait donc, à première vue, très avantageux de rem-

placer, dans la poudre noire ordinaire, le salpêtre par un des

deux premiers nitrates. Malheureusement, tous les deux, et sur-

tout le nitrate d'ammoniaque, sont très hygroscopiques et, par

suite, la poudre préparée avec ces nitrates dans les conditions

ordinaires devient bientôt impropre à tout usage, à cause de

l'humidité qu'elle absorbe. Dans un climat chaud et sec, les

poudres au nitrate de soude seraient certainement plus avanta-

geuses (') que la poudre au salpêtre, surtout lorsqu'elles sont

préparées peu de temps avant l'emploi; des poudres ainsi prépa-

rées ont été employées en grandes quantités pour la construction

du canal de Suez. Le nitrate de soude absolument pur n'est pas

trop déliquescent, mais celui que l'on rencontre dans le com-

merce contient d'autres sels que l'on suppose de nature à aug-

menter la déliquescence et qu'il est difficile d'éliminer par un

procédé économique. Ce sel est néanmoins employé indirecte-.

ment sur une grande échelle dans la fabrication des poudres

noires ordinaires, car il suffit de le dissoudre à chaud avec du

chlorure de potassium (~) pour le transformer en nitrate de

potasse qui reste en suspension, tandis que le chlorure de sodium

se dépose. Ce procédé est basé sur ce principe que, lorsqu'on

dissout ensemble deux sels qui, par l'échange de leurs métaux,

forment un sel moins soluble dans le liquide, ce dernier sel se

dépose. La réaction est la suivante

NaO.AzO~KCt=KO.AzO!i\'aCL

Le seul but apparent que l'on poursuive en employant le nitrate

de baryte est de produire une poudre à combustion lente, résultat

que l'on obtient généralement en modifiant la constitution phy-

(') D'après ~erthe)ot,)a poudre préparée avec du nitrate de soude est d'un

tiers plus forte que la poudre préparée avec du sa)petre(D.6o5). ).

(') Retire généralement de la carnallite (KC),MgC)'H"0"), minerai que

l'on trouve en grande quantité à Stassfurt, en Saxe, et qui recouvre les couches

de sel genvme, auquel il ressemble d'aspect; il contient <6 à 18 pour 100 de

chlorure de potassium. Il est très déliquescent.

Page 251: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

D[CTK)~NAmnDESEXPLOS)FS. ~3

sique de la poudre ordinaire, notamment en ce qui concerne la

dimension et la forme des grains.

CLASSEIII.

Poudres chloratées.

La violence des effets du chlorate de potasse, résultant de la

rapidité de son action, a toujours appelé l'attention sur l'emploi

de cette substance pour les mélanges explosifs. Aussi le nombre

des explosifs à base de chlorate de potasse est-il très grand.

D'une manière générale, ces explosifs peuvent se diviser en

2 classes ceux où l'on n'a fait aucune tentative spéciale pour

diminuer la sensibilité dangereuse des composés au chlorate, et

ceux dans lesquels on a cherché à atténuer cette sensibilité par

l'addition de quelque substance diluante ou par un traitement

mécanique spécial. Un certain nombre des composés énumérés

dans le dictionnaire sont simplement des mélanges plus ou moins

dangereux formés au hasard; pour d'autres, le même mélange ou le

même procédé de fabrication, peu ou point modifié, a été proposé

à différentes reprises sous différents noms.

Les inconvénients du chlorate de potasse ont été constatés par

plusieurs autorités.

Le D~ Dupré, dont les connaissances sur les matières explo-

sives sont exceptionnellement étendues et précises, dit

Le ch)orate de potasse, en raison de la facilité avec laquelle il se prête

à la préparation d'explosifs puissants, offrede grandes tentations aux

inventeurs d'explosifs nouveaux, et un grand nombre d'essais ont été faits

pour l'appliquer dans la pratique, mais avec très peu de succès. Et cela

principalement pour deux causes. D'abord, le chforate de potasse est un

composé très instable ('), et il est sujet à se décomposer dans un grand

nombre de circonstances et sous des influences chimiques ou mécaniques

relativement légères. Tous les mélanges au chlorate sont sujets à ce qu'on

appelle t't~a/M/Ma~tO/t spontanée ou à faire explosion en présence de

diverses substances, surtout de celles qui sont acides ou qui peuvent

dégager un acide; tous les mélanges au chlorate font facilement explosion

(') « Le chlorate de potasse est un de ces produits qui, pendant la décomposi-

tion, dégagent de la chateur, ou produisent de l'énergie, au lieu d'en absorber

comme il arrive ordinairement, et tous ces produits sont instables.

Page 252: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.a54

sous l'action du choc et surtout lorsqu'il y a choc et frottement à la fois,

comme dans le cas d'un coup glissant, ce qui peut se présenter fréquem-

ment dans le chargement des trous de mine. En deuxième lieu, il y a des

motifs de supposer que la sensibilité au choc et au frottement augmente

avec le temps d'emmagasinage, surtout lorsque l'explosif est exposé alter-

nativement à l'action de l'humidité et de la chaleur (').

Le coup glissant dont parle le D~ Dupré est analogue au coup

que l'on produit en frappant obliquement avec un marteau sur

une surface plane ou courbe. Un grand nombre des explosifs au

chlorate proposés pour les usages généraux ont été trouvés d'une

sensibilité telle qu'ils pouvaient facilement faire explosion sous

l'action d'un coup de cette nature, produit par un maii)et en bois

sur un plancher de bois, et presque tous pouvaient faire explosion

sous l'action du même maillet sur un sol en pierre (~).

L'augmentation de la sensibilité qui se produit lorsque l'ex-

plosif est conservé et exposé à l'humidité doit probablement être

attribuée, en partie au moins, à ce que le chlorate cristallise en

cristaux fins à la surfaee du mélange.

Après avoir fait mention de l'accident qui a suivi les efforts de

celui qui a découvert le chtorate de potasse, BerthoUet, pour

l'utiliser dans la fabrication de la poudre à canon, Eissler continue

en ces termes

H est extrêmement douteux que l'on parvienne jamais à vaincre les

obstacles qui résultent des propriétés chimiques de cette substance et que

la nature paraît avoir rendus insurmontables. L'opération du mélange des

compositions chloratées présente de grands dangers, et l'on ne saurait

prendre trop de précautions à cet'égard. Ces compositions font explosion

sous l'action d'un choc violent, très souvent sous l'action du frottement

seul; parfois, elles font explosion spontanément, sans que l'on puisse

déterminer la cause qui a déterminé l'inflammation. Beaucoup de per-

sonnes sont induites en erreur, au sujet de l'innocuité de ce produit, par

certaines expériences faites avec de la poudre de fabrication récente. Les

fabricants de ce composé cherchent à prouver son innocuité en 'le marte-

lant et en le coupant, et par d'autres épreuves analogues. Mais que l'on

expose la poudre à l'action de l'air, qu'on la laisse absorber de l'humidité

(')~?e/).i885:p.3t.

(~) Ceci reproduit exactement les conditions réalisées lorsqu'on emploie la

baguette dans un trou de mine en pierre.

Page 253: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DtCTtONNAtRËDHSEXPLOStFS. ~55

pendant une nuit de brouillard et redevenir sèche ensuite, et le moindre

frottement ou le moindre choc suffira pour déterminer une explosion inat-

tendue. Pour bien placer la cartouche dans un trou de mine, le mineur

est obligé de donner quelques coups ou d'avoir recours à la pression; or

la pression est aussi dangereuse que les coups, puisqu'elle produit un frot- ·

tement (').

Berthelot fait la remarque suivante « Les poudres an chlorate

n'offrent donc pas à ce point de vue (la force) sur les nouvelles

matières explosives une prépondérance qui puisse compenser

les dangers exceptionnels de leur fabrication et de leur mani-

pulation. Ce n'est que comme amorce que leur facile inflamma-

tion peut offrir certains avantages (~). ))

Sans aller jusqu'à dire qu'il esL Impossible de préparer un mé-

lange au chforate non dangereux, il est cependant vrai que des

nombreux composés qui ont été examinés' en Angleterre dans le

but de les introduire dans la pratique, pas un seul n'a été trouvé

assez sur pour pouvoir être autorisé, à l'exception de l'asphaline;

mais cet explosif ne réalisait pas non. plus un progrès pratique,

car sa consistance légère et volumineuse exigeait des trous de

mine relativement très grands sa fabrication et son emploi ont

donc été abandonnés en Angleterre.

Les papiers explosifs, comme le papier-poudre de Melland et

les rouleaux de Reichen, sont probablement assez sûrs; mais, à

ma connaissance, ils n'ont jamais été employés en Angleterre, et,

comme l'asphaline, ils ont l'inconvénient d'être trop volumineux.

Je n'ai pas la prétention de dire que l'on ne puisse pas préparer

d'explosifs puissants et avantageux à base de chlorate de potasse;

mais je soutiens que, bien que ces composés offrent une certaine

sécurité lorsqu'ils sont emptoyés pour des travaux spéciaux et

par des spécialistes, on n'en a encore présenté aucun jusqu'à pré-

sent, sauf l'asphaline, qui fût propre à être employé, pour les tra-

vaux ordinaires, par les ouvriers mineurs et qui fût exempt de

danger dans les conditions habituelles de transport, d'emmaga-

sinage et d'emploi.

OE..39.(')B.23'25.

Page 254: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.256

Dans certains cas, on a proposé de conserver séparément,

jusqu'au moment de l'emploi, les substances qui composent les

mélanges au chlorate, et ce principe a été appliqué pour l'explosif

rack-à-rock et pour d'autres explosifs qui rentrent plus naturel-

lement dans la classe VII (~o~{/~ du type 6/e~).

CLASSEIV.

Dynamites.

Nous arrivons maintenant à la première division d'une classe

d'explosifs très importante qui, pendant ces vingt dernières années,

a été l'objet d'une grande attention et d'études approfondies.On entend par composé nitré tout composé chimique possédant

des propriétés explosives ou capable de se combiner avec les mé-

taux pour former un composé explosif sous l'action chimique de

l'acide nitrique (additionné ou non d'acide sulfurique) ou d'un

nitrate mélangé avec de l'acide sulfurique sur une substance car-

bonée quelconque, que ce composé soit ou non métangé avec

d'autres substances (' ).On verra que cette définition est très étendue et qu'elle em-

brasse un grand nombre de substances, depuis la nitroglycérine

jusqu'à l'acide picrique et le nitrobenzol. Elle comprend nombre

de substances qui, d'après la définition donnée dans )'7/!<o<~MC-

tion, ne sont pas classées, quant à présent du moins, parmi les

explosifs.La classe que nous étudions actuellement ne comprendra que

les explosifs qui se composent essentiellement, ou en partie, de

nitroglycérine, et que l'on appelle généralement dynamites.La /n'~o~ce/e fut découverte en i8/{~ (~) par A. Sobrero

dans le laboratoire de Pelouze. Elle résulte de l'action de l'acide

nitrique et de l'acide sulfurique sur la glycérine. Elle était connue

sous le nom de jc~o~~ce~e et, plus tard, sous celui de glonoineou A<M'/e<~e<o/MK<e(').

(') Cette définition est donnée par l'Ordre du Conseil n° 1, rendu en exécution

de la Loi anglaise de 1875 sur les explosifs.

(')Eni8~6,d'aprésdiversauteurs.

(') J'ai reçu de M. Guttmann la communication suivante '< Feu Sobrero m'a

Page 255: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

ICTtONNA)HEDESËXPLOStFS. aj~

On la considérait d'abord comme un composé nitré par substi-

tution et l'on représentait comme suit sa formule chimique

C6H80')-3(AzO~,HO)=CsH5(AzO~O')-6HO,

ce qui la représente comme formée de glycérine par la substitu-

tion de 3 équivalents d'acide hypoazotique à 3 équivalents d'hy-

drogène.

Mais il résulte de recherches plus récentes que la nitroglycérinedoit plutôt être regardée comme un éther nitrique de la glycérine.Il s'ensuit que la glycérine est un alcool triatomique du radical

composé glycéryl (C"Hs), avec lequel la nitroglycérine C''H'(AzO°)~a la même relation que l'éther nitrique C~H'AzO" avec l'alcool

éthylique C'Hs(HO)s.

L'équation de formation peut donc être représentée comme

suit

C6Hs06-+-3(AzOsHO)=C6H5(Az06)3-)-6HO.

On remarquera que, dans les deux cas, la formule empirique de

la nitroglycérine est la même; seule la formule rationnelle est mo-

difiée.

Dans les équations de formation, l'acide sulfurique ne se trouve

pas représenté; cependant sa présence est très importante dans la

fabrication de cet explosif. Il n'exerce aucune action sur la réac-

tion chimique proprement dite, mais il est indispensable pourabsorber l'eau qui se forme pendant la réaction et pour maintenir

ainsi le degré de concentration de l'acide nitrique, car, si la con-

centration diminuait, on obtiendrait des composés nitrés inférieurs

et plus faibles.

Voici un aperçu de la méthode de fabrication de la nitroglycé-rine. On refroidit un mélange de 1,2 tonne d'acide nitrique (den-sité i,5) et de 2 tonnes d'acide su)furique (densité <,8~)et on

l'introduit dans une cuve de plomb préalablement refroidie. Puis

on injecte dans ce mélange, en mince filet, environ 5 de gly-cérine. On surveille très soigneusement la température, qui ne

expressément déclaré avoir fait son invention à Turin, où il était professeur,et non au laboratoire de Pelouze. Sobrero donna au produit le nom de py/'o-

glycérine, et à Avigliana on conserve encore une petite quantité de cette nitro-

glycérine primitive sur laquelle on fait des épreuves tous les ans. »

V. 1" PARTIE. fy

Page 256: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CUNDILL.a58

doit jamais dépasser une certaine limite. L'achèvement de l'opé-

ration de nitrification est indiqué par la baisse du thermomètre

occasionnée par la cessation de la réaction chimique, et, lorsque

la température descend jusqu'à un certain degré, on fait passer le

mélange des acides et de nitroglycérine dans une autre cuve.

Grâce à la différence des densités, la nitroglycérine (densité 1,6)

se sépare au bout de quelque temps et surnage au-dessus des

acides. On la décante et on la lave avec de l'eau ou avec une solu-

tion alcaline, pour la débarrasser de la moindre trace d'acide libre,

puis on la filtre dans une autre cuve. Elle est alors prête à être

employée pour la fabrication de la dynamite ou d'un autre explosif

analogue.Il est essentiel que la nitroglycérine soit aussi pure que possible,

exempte de tout acide et surtout d'acide hypoazotique AzO'.

Pour atteindre ce but, les substances employées doivent être

pures et les acides doivent avoir la force voulue. Laglycérine doit

avoir une densité de 1,26 et être exempte de chaux, de fer, d'alu-

mine, de chlorures et d'acides gras. La présence du fer, de l'alu-

mine ou de chlorures dans une des substances entrave sérieuse-

ment la séparation de la nitroglycérine (' ).

D'après la formule chimique, chaque livre de glycérine devrait

donner 2,4~ livres de nitroglycérine, mais, en pratique, le rende-

ment n'est que de 2 livres. On admet que cette perte résulte de ce

que, à côté de la nitroglycérine, il se produirait d'autres composésnitrés moins forts, dont quelques-uns sont éliminés ultérieure-

ment par le lavage.

Une autre méthode de préparation de la nitroglycérine est le pro-cédé B~utmy (2), qui fut employé en )882 à la manufacture de Pem-

brey, mais abandonné à la suite d'un grave accident. Ce procédéconsistait à préparer deux mélanges, un mélange su)fog)ycériqueformé d'acide sulfunque et de glycérine et un mélange su!fo-

nitrique formé d'acide sulfurique et d'acide nitrique, et de les mé-

(') Cette description est le résumé d'une partie de la conférence faite parM. G.-M. Roberts, directeur des manufactures de Ardeer, le 25 avril ;8~3; il

sera en outre fait mention, en ce chapitre, d'autres points visés dans cette con-

férence.

(') Désigné en France sous le nom de procédé de Vonges, dù à MM. Bnutmy

et Faucher. (Note du Comité de d/ec</o/)

Page 257: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 259

langer ensemble. Ce procédé offrait quelques avantages, mais, en

revanche, il présentait ce grave inconvénient que la séparation ne

se faisait que lentement; une quantité considérable de nitroglycé-

rine se trouvait ainsi, pendant une période prolongée, au contact

des acides. Par ce procédé, le rendement est seulement de i85 à

igo de nitroglycérine pour 100 de glycérine (').

D'autres procédés ont été essayés, mais je crois que le procédé

en usage à Ardeer est le plus employé.La nitroglycérine est un liquide lourd d'une apparence huileuse,

incolore à l'état pur, et jaune ou jaune brunâtre lorsqu'elle est

fabriquée pour le commerce; elle a une densité de 1,6. Elle est

très douce au toucher et n'a aucune odeur. C'est un poison éner-

gique, et le simple contact produit généralement de violents malaises

et un mal de tête particulièrement douloureux. Mais l'habitude

rend bientôt insensible à ses effets, et, après peu de temps, les

ouvriers des fabriques de nitroglycérine la manient toute la journée

sans en ressentir le moindre malaise. En petite dose, elle est em-

ployée comme médicament ou plutôt comme palliatif contre l'an-

gine pectorale, et se trouve classée dans le codex de pharmacie

anglais comme médicament reconnu.

Chauffée à 36o° F., elle fait explosion; elle détone également

par le choc; mais, en petite quantité, elle s'enflamme et brûle avec

quelque difficulté au contact d'une flamme.

L'explosion complète de la nitroglycérine produit de l'acide

carbonique, de l'azote, de l'eau et de l'oxygène libre. Cette réac-

tion peut se représenter comme suit

C6H5(A2.0s)3=6CO~-<-5HO-f- 3Az+0.

Cet excès d'oxygène montre qu'il y a avantage à mélanger la

nitroglycérine avec des substances facilement oxydables.

Lorsque la combustion est incomplète, il se produit de l'oxyde

de carbone, ce gaz vénéneux, et divers oxydes d'azote; c'est pour-

quoi les gaz dégagés par un composé nitré quelconque, lorsqu'il

y a simplement combustion ou détonation incomplète, sont beau-

coup plus dangereux que lorsqu'il y a explosion complète.

OD.684.

Page 258: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.200

En général, le liquide se congèle à /jo°F. (' ), bien que certains

échantillons se congèlent moins facilement que d'autres, pro-bablement parce qu'ils contiennent des composés nitrés din'é-

rents. Une fois congelée, la nitroglycérine reste en cet état même

lorsqu'on l'expose pendant quelque temps à une température quiexcède sensiblement son point de congélation; elle est alors beau-

coup moins sensible à l'action du choc et à la détonation que

lorsqu'elle est à l'état liquide, et un détonateur qui ferait facile-

ment détoner de la nitroglycérine liquide ne ferait que la projeter

à l'état congelé. Ceci s'applique à la plupart des explosifs à la

nitroglycérine, bien qu'il y ait quelques curieuses exceptions.

A l'état liquide, cet exptosif ne peut être vendu ni importé en.

Angleterre. On le fabrique à condition de le transformer sur

place en dynamite ou en un autre explosif autorisé du même

genre (2).

Pendant de longues années après sa découverte, la nitroglycé-rine n'était employée qu'en médecine, à très petites doses; mais,

entre 1860 et i863, Alfred Nobel, ingénieur suédois, dont le nom

est étroitement lié à l'histoire des explosifs à la nitroglycérine,

établit des usines en Europe pour la fabrication de la nitroglycé-

rine, sur une échelle commerciale, comme agent explosif. Dans

l'état des connaissances d'alors, le nouvel explosif laissait beaucoup

à désirer il était vénéneux et dangereux à manier pour la plupart

des ouvriers; son état liquide le rendait dangereux à employer et

à emmagasiner, et il fallait faire usage de forts bourrages pour

qu'il développât, ne fût-ce que partiellement, sa force par simple

inflammation. Un grand progrès fut réalisé lorsque Nobel eut dé-

couvert le moyen de développer toute la puissance de l'explosif à

l'aide d'un détonateur qui n'est autre chose qu'une forte capsule.

Cette découverte marque une étape dans l'histoire de cet explosif.

Dans son brevet (3), Nobel revendique comme son invention l'in-

(') La densité de la nitroglycérine geiee est de i,?35, c'est-à-dire qu'elle se

contractede~desonvotume.

(') L'Amérique seule fait exception, à notre connaissance. M. Mowbray en a

consommé de grandes quantités pour le percement du tunnel de Hoosac et a

publié sur ce sujet un très intéressant volume. On s'en est également servi pour

le chargement des torpilles; mais, là comme ailleurs, la nitroglycérine a été sup-

plantée par les dynamites qui sont d'un prix moindre et d'un usage plus sûr.

(')Bal8132o.7.64.

Page 259: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 261

flammation de l'explosif par « l'élévation de la température ob-

tenue à l'aide d'un fil électrique ou à l'aide d'une explosion ou

détonation initiale produite de différentes manières, comme au

moyen d'une capsule percutante ou d'une petite quantité de

poudre à canon ».

Sans prétendre donner une définition précise de la détonation,

on peut dire que c'est la transformation presque instantanée d'une

substance ou d'un mélange de plusieurs substances en d'autres

substances, composées en tout ou en partie de gaz permanents,

qui occupent un volume beaucoup plus grand que celui de la sub-

stance primitive. En ce qui concerne les composés nitrés, la dé-

tonation est produite par l'action combinée du choc et de la

chaleur résultant de l'inflammation d'une matière très rapidement

explosible et très puissante, que l'on met au contact, aussi rap-

proché que possible, de la substance qu'il s'agit de faire détoner.

Des explosifs spéciaux exigent des moyens d'inflammation spéciaux,et il est Intéressant de noter que, bien qu'un explosif A fasse dé-

toner un autre explosif B, cette action n'est pas toujours réci-

proque. Sir F. Abel a démontré que ce phénomène se produit,

jusqu'à un certain point, pour le coton-poudre et la nitroglycérine.Le procédé le plus sûr et le plus commode, pour déterminer.la

détonation de tous les composés nitrés actuellement en usage,consiste à employer une forte capsule ou un détonateur métallique

(ordinairement en cuivre) contenant une charge de fulminate de

mercure, avec ou sans addition de chlorate de potasse. Le poidsde la charge nécessaire pour assurer la détonation varie avec la

nature de l'explosif.

Reprenons l'historique de la nitroglycérine. Pendant les quelquesannées écoulées entre i863 et 1870, une série d'accidents désas-

treux occasionnés par la nitroglycérine liquide provoqua une

réprobation générale contre ce composé dangereux que le publicconsidérait comme mystérieux et diabolique. La Suède, la Belgiqueet l'Angleterre (en 1869) prohibèrent totalement son emploi, et

les efforts de Nobel semblaient devoir échouer.

Pour rendre la nitroglycérine moins dangereuse à transpor-ter (' ) et à emmagasiner, Nobel proposa de la dissoudre dans

(') Un certain nombre, pour ne pas dire la totalité, des catastrophes occa-

Page 260: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.262

2 fois son volume d'alcool méthylique ou d'esprit de bois(C~H"0~)

on obtenait ainsi un liquide inexplosible. On séparait facilement

l'alcool de la nitroglycérine, lorsque cette dernière devait être

employée on n'avait qu'à mettre le mélange dans de l'eau et à

remuer. La nitroglycérine se déposait au fond et l'on pouvait la

recueillir en décantant l'alcool et l'eau qui formaient la couche

supérieure.Par ce procédé, on perdait une certaine quantité de nitroglycé-

rine il était d'ailleurs incommode et peu approprié aux travaux

de mine; de plus la sécurité qu'il offrait aurait pu n'être qu'illu-

soire, car l'esprit de bois, étant très volatil, pouvait facilement

s'évaporer, lorsque le récipient qui contenait le mélange n'était

pas hermétiquement fermé (' ).

Grâce à l'énergie et à l'esprit inventif de Nobel, ce procédé fut

bientôt mis de côté comme inutile en 1867, ce chimiste composaenfin la c(~M~e, c'est-à-dire une masse plastique consistant en

nitroglycérine absorbée dans les pores d'une matière inerte.

Son brevet anglais (~) mérite d'être cité textuellement, car non

seulement il donne la genèse de ce qui est devenu une industrie

énorme, mais il explique en outre d'une manière plus précise

l'opinion de l'inventeur sur la question de la détonation

Cette invention vise l'emploi de la nitroglycérine sous une forme qui la

rend bien plus sûre et mieux appropriée aux usages industriels. Cette

modification s'obtient en faisant absorber la nitroglycérine par des sub-

stances poreuses inexplosibles, telles que le charbon, la silice, le papier

sionnées par la nitroglycérine auraient pu être évitées si l'on n'avait pas pratiqué

le transport de cette substance dans des récipients métalliques rigides. A cette

époque, on ne se rendait pas compte du danger de ce mode de transport.

L'opinion universelle, d'après laquelle cet explosif était bien plus sensible à l'état

congelé qu'à l'état liquide, constituait un autre danger. Une certaine quantité de

nitroglycérine renversée accidentellement dans la neige, pendant l'hiver 186~-8,

ayant donné lieu à des ratés, M. G.-M. Mowbray, alors le plus grand fabricant de

nitrogtycérine en Amérique, abandonna cette opinion. A partir de cette époque, il

expédiait toujours la nitroglycérine à l'état congelé. Mais ladite opinion dispa-

raissait difficilement ailleurs.

(') Nobel a éga!ement proposé de dissoudre la nitroglycérine dans la moitié de

son poids d'huile de goudron. Au moment de l'emploi, on agitait i5o parties de

ce mélange avec [oo parties d'acide oléique, qui dissolvait l'huile de goudron et

'nettait en liberté la nitroglycérine (Ba5252 28.4.85).

(') 8u 1345 7.5.6-

Page 261: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 263

ou autres matières analogues. Elle se trouve ainsi transformée en une

poudre que j'appelle dynamite ou poudre de sûreté Nobel. Absorbée par

une substance poreuse quelconque, la nitroglycérine acquiert la propriété

d'être, à un haut degré, insensible au choc, et elle ne fait pas explosion

lorsqu'on la fait brûler sur le feu (1).

Il parle ensuite en ces termes des moyens de l'enflammer

Par ce qui précède on comprendra qu'une forte capsule fulminante,

mise en contact intime avec la cartouche, déterminera l'explosion de la

dynamite dans toutes les conditions, à l'air libre ou sous bourrage. H

est évident que la capsule fulminante décrite plus haut peut avoir diffé-

rentes formes, mais le principe de son action consiste à développer sou-

dainement une pression ou un choc très intense.

Voici enfin la dynamite découverte, et ce nom sert maintenant

comme' titre générique pour un grand nombre d'explosifs à base

de nitroglycérine, connus sous différents noms distinctifs ou fan-

taisistes. Ces explosifs peuvent se diviser en 2 grandes classes

A. Dynamites à base inerte, cette base constituant simplement un

absorbant pour la nitroglycérine liquide;

B. Dynamites à base active, c'est-à-dire à base explosive ou com-

bustible.

Cette dernière classe peut se subdiviser en 3 autres classes, sui-

vant que la dynamite est à base de

a. Charbon;

b. Poudre noire ordinaire, ou autres mélanges de nitrates ou chlorates;

c. Coton-poudre, ou autres composés nitrés.

Comme type de la classe A, on peut prendre la dynamite n" 1.

La dynamite n" 2, le lithofracteur et la gélatine détonante

peuvent servir de types respectifs pour les subdivisions a, b et c

de la classe B.

Pour reconnaître si une substance donnée contient de la nitro-

glycérine, on procède de la manière suivante. Si la substance laisse

(') Comme on te verra plus loin, cette assertion n'est vraie que dans un sens

limité.

Page 262: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CUNDtLL.z64

exsuder du liquide ou que l'on puisse en obtenir par compression,

on place une goutte de liquide sur du papier buvard. Si c'est de

la nitroglycérine, elle produira une tache graisseuse qui ne dis-

paraîtra ni par dessiccation ni autrement. Placée sur du fer et

frappée avec un marteau, elle produit une forte détonation.

Lorsqu'on l'allume, elle brûle avec pétillements et donne une

flamme verdâtre. Graduellement chauffée par-dessous à l'aide d'une

flamme, elle produit une détonation aiguë.

Autre procédé. On met une partie de la substance à examiner

dans une éprouvette et on la mélange, en agitant, avec de l'alcool

méthylique (esprit de bois); on doit s'assurer d'abord que l'alcool

ne trouble pas l'eau et ne lui donne pas d'apparence laiteuse. On

fait passer le contenu de l'éprouvette dans un autre tube, à travers

un filtre, et l'on ajoute de l'eau pure. S'il y a de la nitroglycérine,

ie liquide prend une apparence laiteuse, et la nitroglycérine se

dépose au fond du tube.

Une épreuve bien plus délicate consiste à employer comme

réactifs l'aniline et l'acide sulfurique concentré. Lorsqu'il y a de la

nitroglycérine, il se produit une coloration pourpre qui change en

vert lorsqu'on ajoute de l'eau.

Les explosifs à base de nitroglycérine sont sujets à se décom-

poser spontanément, à moins qu'ils ne soient préparés avec des

substances pures. Aussitôt que l'on aperçoit la moindre trace de

gaz acides ou la moindre coloration verte, on doit les détruire im-

médiatement, en prenant les précautions nécessaires.

Dans le dictionnaire des explosifs, les variétés typiques des dif-

férentes dynamites sont décrites avec certains détails, tandis queles variétés moins importantes de la même classe ne sont quebrièvement mentionnées.

CLASSE V.

Pyroxyles.

A cette classe appartiennentun grand nombre d'explosifs dont le

coton-poudre est le plus important. En consultant la liste alpha-

bétique, on verra que presque chaque matière organique riche en

carbone et en hydrogène peut être transformée en un composé

nitré; cependant, la nitrocellulose et, plus récemment, quelques

Page 263: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. a65

dérivés nitrés du benzol et de la naphtaline ont seuls pris quelque

importance comme explosifs.

C'est à Braconnot qu'on attribue d'avoir découvert, en 1832, la

manière de transformer, par l'action de l'acide nitrique concentré,

l'amidon, les fibres ligneuses et d'autres substances analogues

en des corps excessivement combustibles. 11 donna aux corpsainsi obtenus le nom générique de a~/o~~e~.

Pelouze reprit ces expériences 6 ans plus tard et étendit ses

recherches au coton, au papier et aux substances végétales en

général. Il fut suivi par Dumas qui recommanda de confectionner

des cartouches avec du papier nitré qu'il appela /M<r6t/?Me~M.

Ces essais préliminaires restèrent sans résultats pratiques jus-

qu'à ce que Scbônbein eût réussi à découvrir, en i8/t5,le moyende fabriquer le coton-poudre en traitant le coton par un mélanged'acides nitrique et sulfurique.

Presque tous les pays de l'Europe s'emparèrent de cette décou-

verte dans le but d'utiliser le nouvel explosif pour les usages de

guerre; en Autriche, sous les auspices de von Lenk, cette ques-tion a été l'objet d'études approfondies qui aboutirent à l'autori-

sation de la fabrication dudit explosif. En t86z, les Autrichiens

chargèrent 3o batteries avec des gargousses de coton-poudre;

l'explosif qui constituait la charge de ces gargousses était tressé

ou enroulé en forme de fils ou de ficelles, afin de diminuer la rapi-dité de la combustion. Mais, dans ce pays comme en Angleterre et

ailleurs, le coton-poudre tomba en discrédit à cause de sa nature

instable, qui se manifesta par plusieurs désastres.

Von Lenk apporta, il est vrai, beaucoup de perfectionnementsà la fabrication de cet explosif; mais, bien que supérieur aux

méthodes primitives qui étaient en usage jusqu'alors, son procédén'était pas parfait. C'est à Abel qu'était réservé le mérite de

trouver le procédé consistant à réduire en pâte, comprimer et

soigneusement purifier le coton-poudre, procédé grâce auquel cet

explosif a pris une si grande importance, surtout pour les usagesmilitaires.

L'application du principe de la détonation au coton-poudre et

la découverte faite: par feu E.-O. Brown que le coton-poudre com-

plètement humide et ininflammable (comprimé) détonait facile-

ment sous l'action de la détonation d'une charge initiale de

Page 264: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.266

coton-poudre sec, mise en contact avec l'explosif humide, ont

élevé le coton-poudre au premier rang comme explosif militaire.

Pour [es travaux de mine, il est bien inférieur aux explosifs plas-

tiques à la nitroglycérine, ces derniers étant plus commodes à

placer dans les trous de mine de forme irrégulière.

Je n'ai pas l'intention de m'étendre sur la fabrication et les

propriétés du coton-poudre; ces renseignements sont exposés

avec détail dans les traités spéciaux. Néanmoins, quelques

remarques générales ne seront pas déplacées ici.

Le coton-poudre, ou plus généralement la nitrocellulose, de

même que la nitroglycérine, était considéré autrefois comme un

composé nitré par substitution; on le regarde actuellement comme

un éther nitrique. En considérant la cellulose comme un alcool

triatomique (G~H~O'.3HO), la formation.du coton-poudre est

représentée par l'équation

C'~H~.3HO-)-3(AzOsHO)=C~H~.3AzOs-)-6HO.

Cette formule est analogue à celle de la nitroglycérine.

Le mélange acide que l'on emploie pour la fabrication du

coton-poudre à Waltham-Abbey est formé de 3 parties en poids

d'acide sulfurique (densité !,8~) pour i partie d'acide nitrique

(densité 1,5s). Lorsqu'on emploie des acides plus faibles, on

obtient des composés nitrés de qualité inférieure, dans le genre

du collodion ou coton-poudre soluble (ainsi appelé parce qu'il

est soluble dans l'alcool et dans l'éther, ce qui n'a pas lieu pour

les nitrocelluloses de nitrification supérieure).

Le procédé employé à Waltham-Abbey pour la fabrication du

coton-poudre comprimé consiste à nitrifier (') le coton préalable-

ment nettoyé, à le débarrasser de tout l'acide libre, à le rédutre

en pâte et à comprimer le coton-poudre ainsi obtenu pour lui

donner les formes voulues.

Pour obtenir un produit stable, on doit apporter les plus grands

soins au choix des substances et surtout à l'élimination de l'acide

libre. C'est le manque d'attention à ces conditions, ou les méthodes

(') ~V!<rt/te/' de la cellulose ou de la glycérine signifie transformer ces sub-

stances en nitrocellulose ou en nitroglycérine, par l'action de l'acide nitrique.

On entend par coton-poudre nitraté du coton-poudre additionné de nitrates.

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D!CTK)NMAtttE))ËSEXI'LOS)FS. 267

défectueuses que l'on employait pour y satisfaire, qui ont fait

tomber le coton-poudre en discrédit pendant si longtemps.

Théoriquement, ioo parties en poids de cellulose devraient t

produire a 18,4 parties de coton-poudre; mais, en pratique, le

rendement est bien inférieur.

En général, il y a beaucoup d'analogie entre le coton-poudre et

les composés à la nitroglycérine, en ce qui touche la manière dont

ils se comportent pendant la combustion, l'explosion ou détona-

tion, ou sous l'action du choc. Cependant, il y a une grande dif-

férence entre le coton-poudre et ceux des composés nitrés à la

glycérine qui, comme le coton-poudre, peuvent se conserver dans

l'eau. Le coton-poudre humide absorbe l'eau d'une manière homo-

gène dans toute la masse et, ainsi saturé, non seulement il est

ininflammable, mais il faut encore employer une grande quantitéde fulminate pour le faire détoner, bien qu'il fasse facilement

explosion sous l'influence de la détonation initiale d'une charge

de coton-poudre sec placée au contact. Il n'en est pas de même

pour la gélatine explosive, dans laquelle l'eau ne pénètre que

superficiellement retirée de l'eau, elle devient facilement inflam-

mable ou explosible dans les conditions ordinaires. Pour les tra-

vaux de mine, le coton-poudre ou ses dérivés nitrés, que l'on

emploie ordinairement pour les travaux de sautage, ont l'avan-

tage de ne pas se congeler et de ne laisser exsuder aucun liquide

explosif. D'un autre côté, comme nous l'avons remarqué plus

haut, leur consistance rigide les rend moins appropriés que les

explosifs plastiques, comme les dynamites, pour charger les trous

de mine de forme irréguhère. Mais, pour un grand nombre

d'usages militaires, cette rigidité tourne à leur avantage, car elle

leur permet de conserver intacte la forme qui leur a été donnée

par compression ou par sciage.

Les produits résultant de la détonation complète du coton-

poudre peuvent être représentés par la formule suivante

Il s'ensuit que le coton-poudre ne contient pas assez d'oxygène

pour brûler tout son carbone; c'est pourquoi l'on ajoute aux

variétés employées pour les travaux de sautage un nitrate quel-

conque, afin de remédier à cet inconvénient. Cette addition a,

Page 266: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.268

en outre, pour but d'empêcher le dégagement d'oxyde de carbone

qui est un gaz délétère. De là résulte l'avantage des gélatines

détonantes, considérées comme des mélanges de nitroglycérine et

de coton nitré l'une des substances n'est pas assez riche en oxy-

gène ('), l'autre en contient en excès, de sorte que les deux sub-

stances se complètent l'une l'autre.

A l'exception des nitrobenzols et des composés nitrés analogues,

comme la nitronaphtaline, qui s'emploient maintenant pour la

fabrication d'explosifs tels que la kinétite, la sécurite, la robu-

rite, etc., les composés nitrés, autres que le coton-poudre, qui

composent cette section, ne jouent pas un grand rôle parmi les

explosifs actuellement en usage.Le benzol (C'~H~) est retiré du goudron de houille sous forme

de liquide incolore, brillant et très inflammable. Soumis à l'action

de l'acide nitrique, ce liquide se transforme en mononitrobenzol

(C'~H~AzO*), liquide lourd, huileux, jaune, d'une odeur carac-

téristique d'amandes amères. Le nitrobenzol s'emploie sur une

grande échelle pour la fabrication de l'aniline (C'~H~.AzH~)

et, par suite, des nombreuses couleurs d'aniline. En soumet-

tant le mononitrobenzol à l'action de l'acide nitrique, un autre

atome d'hydrogène se déplace, et l'on obtient du binitrobenzot

C'~H'2AzO~, sous forme de longues lamelles brillantes qui fon-

'dent au-dessous de !00°C. et qui se solidifient en une masse cris-

talline (~).

Il est à remarquer que les nitrobenzols doivent être considérés

comme de vrais composés nitrés par substitution, comme on le

faisait autrefois pour la nitroglycérine et le coton-poudre; ce ne

sont pas des éthers nitriques (3). Le préfixe méta, qui s'ajoute au

terme binitrobenzol, a trait à des théories chimiques qu'il paraît

superflu de développer qu'il suffise de dire que l'on peut former

(') Le coton soluble employé pour cet explosif contient moins d'oxygène que

le coton-poudre ordinaire.

(') .0:c<!0/MM/-e de CAt/MM de Watt 1 5~.

(') La distinction dépend de questions de chimie qu'il est inutile de discuter

ici; il suffira d'observer que, si le coton-poudre, par exemple, était réellement

un composé nitré par substitution, il devrait donner une base organique par

l'actiou d'agents réducteurs, exactement comme le nitrobenzol qui donne l'ani-

line par une semblable réaction.

Page 267: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. a69

3 séries de nitrobenzols, o/'<Ao, para et méta, qui, identiquesdans leur composition, possèdent des propriétés physiques et

autres différentes.

Comme le mononitro- et le binitro-benzol sont des poisons vio-

lents, on doit avoir soin de ne pas manipuler plus qu'il n'est abso-

lument nécessaire les explosifs qui contiennent ces substances et

qui ne sont pas recouverts d'un étui à cartouches ou d'une autre

enveloppe. Dans aucun cas, on ne doit toucher, après ces mani-

pulations, aucun aliment avant de s'être lavé les mains. Les per-sonnes qui sont obligées de manipuler ces explosifs non enveloppésdoivent boire du lait. Une commission anglaise est actuellement

chargée de procéder à une enquête sur les effets vénéneux des ni-

trobenzols.

CLASSE VI.

Poudres picriques et picratées.

Les explosifs de cette classe se composent essentiellement d'acide

picrique ou de picrates, et forment une importante subdivision de la

grande classe des composés nitrés dont un certain nombre a été

énuméré précédemment.L'acide picrique ou carbazotique, ou trinitrophénol, est un

composé nitré par substitution, qui s'obtient par l'action de

l'acide nitrique sur un grand nombre de substances telles que

l'indigo, la soie, la résine (~a/Ao/A<BO; hastilis); mais, dans la

fabrication industrielle, on t'obtient généralement par l'action de

l'acide nitrique sur l'acide phénique. La formule de la réaction

est simple

Il s'ensuit que l'acide picrique H.C'~H~(AzO~O~ peut être

regardé comme un picrate d'hydrogène; ce dernier élément peutêtre déplacé par un métal pour former un picrate ordinaire, comme

le picrate de potasse K,C'~H~(AzO~O~. C'est une substance

cristalline, d'une couleur jaune brillante et, comme son nom

l'indique, d'une saveur amère. 11brûle d'une flamme très fumante.

Sa présence en très petite quantité peut se reconnaître dans une

solution aqueuse, en ajoutant du cyanure de potassium et de

Page 268: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.2~0

l'ammoniaque il se forme de l'isopurpurate de potasse et le

liquide prend une coloration rouge (' ).L'acide picrique s'emploie beaucoup comme couleur ou comme

élément pour la composition des couleurs; il n'est pas ordinaire-

ment considéré comme un explosif. Il est vrai que, dans la pra-

tique habituelle, il ne se comporte pas comme tel; mais, dans

des conditions spéciales, qu'il est facile d'établir, il peut déve-

lopper des propriétés explosives formidables.

A l'air libre, il peut brûler en quantité considérable sans faire

explosion (2), mais le simple contact de certains sels métalliques

ou de certains oxydes avec l'acide picrique, sous l'influence de la

chaleur, suffit pour former de puissants explosifs capables d'agir

comme détonateurs sur une quantité indéfinie de cet acide, sec ou

humide, accessible à l'influence de cette détonation.

Une explosion désastreuse eut lieu en i887 (~) dans une

fabrique de produits chimiques, près de Manchester; cette explo-

sion a eu pour cause un incendie qui réunissait évidemment toutes

les conditions exposées dans le précédent paragraphe (''). A la

suite de cet accident, on a exécuté certaines expériences dont la

description détaillée se trouve consignée dans le rapport cité en

(') Les vapeurs émises par l'acide picrique en combustion sont amères et

produisent une sensation particulière d'amertume dans l'arrière-gorge. C'est là

une bonne épreuve approximative, même pour de petites quantités.

(') Certains auteurs prétendent qu'il détone quand H est chauffé vivement,

mais le fait ne parait pas avoir été établi par des expériences concluantes.

(') Pour tous détails sur cette explosion, voir le « Rapport spécial adressé par

le colonel Majendie au secrétaire d'état du département de l'intérieur sur les

circonstances qui ont accompagné l'incendie et l'explosion survenus à la fabrique

de produits chimiques de MM. Roberts, Dale and C", à Cornbrook, près de Man-

chester, le 22 juin 1887,en date du i5 août )88~

(') Les dimensions des cratères de Çornbrook étaient

Cratère est.

3o' x 25'8" et 8'3" de profondeur(environ 1680 pieds cubes).

Quantité évaluée cwt(cwt=hundred-weight=5o'8o2~. J'

Cratère ouest.

20'5" x 22'8* et 5')o* de profondeur

(environ ~10 pieds cubes).

Quantité évaluée i3o livres.

Le plus grand cratère a été évalué par le capitaine Friend, secrétaire du R. E

Comité, comme équivalent à celui que produiraient 5oo livres de coton-poudre.

Page 269: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 2~!

note. Ces expériences ont eu pour résultat de montrer que l'on

peut facilement faire détoner l'acide picrique par l'action d'une

quantité qui ne dépasse pas 5 grains de futminate de mercure,

appliquée par le procédé ordinaire, et que la détonation se com-

munique à l'acide picrique humide contenant i~ pour 100 d'eau.

En effet, sous l'influence de la détonation, l'acide picrique s'est

comporté presque comme le coton-poudre en ce qui concerne la

sensibilité et la faculté de transmission à l'acide humide de la dé-

tonation initiale d'une certaine quantité d'acide sec.

On n'a pu déterminer ni explosion, ni détonation, en chauffant L

ou en enflammant cet acide. Les expériences n'ont pas porté sur

de très grandes quantités, mais on a constaté néanmoins qu'une

quantité de i5oo livres de cet acide a brûlé sans causer aucun

accident. Fortement confiné, il fait explosion sous l'action con-

tinue de la chaleur.

Un poids de livre tombé d'une hauteur de 26 pouces sur de

l'acide picrique placé sur une enclume en acier a provoqué l'ex-

plosion de l'acide. A 2/{o°F., la hauteur était de t~{pouces.

Un mélange, même peu intime, d'oxydes ou de nitrates métal-

liques, tels que la Mtharge, la chaux, les nitrates de plomb et de

strontiane, avecl'acide picrique, détone sous l'action de la chaleur,

et la détonation se communique aux masses d'acide picrique non

mélangé qui se trouvent à proximité. La chaleur contribue

d'abord à la formation de picrates et son action ultérieure les

fait détoner.

A la suite de l'accident et des expériences mentionnés plus

haut, une ordonnance (n° 14, en date du 29 décembre 188~) a été

rendue en vertu de la section 43 de la loi anglaise sur les explo-

sifs. Cette ordonnance a pour but de soumettre l'acide picrique

aux dispositions de ladite loi en ce qui concerne la fabncatton et

la conservation, sauf les cas suivants

a. Lorsqu'il est entièrement à l'état de solution;

b. Lorsque, sans être complètement en solution, il est fabriqué ou con-

servé dans une fabrique, dans un atelier ou dans un local exclusivement

affecté à la fabrication ou à la conservation de l'acide picrique, de tHc ma-

nière qu'il ne puisse se trouver en contact (sous l'action du feu nu autre-

ment) ni avec un oxyde basique métallique, ni avec un corps oxydant ou

Page 270: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.2~~

avec une autre substance pouvant former avec l'acide picrique un mélange

ou un composé explosif, ni avec un détonateur ou autre engin pouvantdéterminer l'explosion de l'acide picrique, ni avec le feu, ou une lumière

pouvant l'enflammer (').

En outre, tous les picrates ou mélanges d'acide picrique avec

un oxyde basique métallique, etc., comme il a été indiqué en b,

doivent être assimilés aux explosifs dans l'acception de la loi sur

les explosifs pour toutes (~) les dispositions de ladite loi, à moins

que ces picrates ou mélanges ne soient en solution.

En t885, M. Turpin prit un brevet en Angleterre (~) pour

l'emploi de l'acide picrique, sans l'addition des substances habi-

tuellement en usage, comme explosif pour les usages militaires et

autres. Il a proposé de comprimer l'acide, de l'agglomérer et de

le mouler avec une solution aqueuse de gomme arabique, avec

des huiles, des graisses, etc., ou bien avec du collodion. Il pré-tend que, lorsque cette dernière substance est diluée dans la pro-

portion de 3 à 5 pour 100 dans un mélange d'alcool et d'éther,

les blocs d'acide picrique moulés avec le produit ainsi obtenu

font explosion dans un espace clos à l'aide d'une amorce de 16''

à 3~ de fuhninate. Il a recommandé également d'employer l'acide

picrique pour charger les projectiles; l'acide employé à cet effet

doit avoir une densité d'environ ,6. Pour les obus, il a supprimé

l'emploi du fulminate, qu'il a remplacé par une amorce de forte

poudre à canon (a5~) ou d'une poudre composée de chlorate de

potasse, de goudron et de charbon.

Cet explosif ressemble probablement à la /Me/M'<e (~), mais la

composition de cette dernière est tenue secrète.

(') Cependant, lorsque l'acide picrique est destiné à être employé comme

explosif, il tombe sous toutes les dispositions de la loi sur les explosifs, en vertu

du passade de la section 3 cité dans la préface, puisqu'il est alors « fabriqué dans le

but d'obtenir un résultat pratique par explosion a. It ne profite des exemptions

stipulées dans l'ordonnance que lorsqu'il est destiné à d'autres usages commer-

ciaux, pour la fabrication des toiles peintes par exemple. Cette remarque s'ap-

plique également, aux picrates.

(*) Et non pas seulement en ce qui concerne la fabrication et la conservation,comme pour t'acide picrique.

(') Ba 15089 8..2.85.

(<) Le Comité de direction du ~/en:o/'M/ laisse à l'auteur la responsabilité de

ce renseignement.

Page 271: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DtCTfONNAtREDESEXPLOS))''S. 273

Les mélanges explosifs contenant de l'acide picrique avec des

nitrates ou des chlorates sont sujets à caution au point de vue de

la stabi!ité chimique, car cet acide est corrosif et tend à former

des picrates, en déplaçant les acides ch!or!que et nitrique, surtout

en présence de l'humidité. Par suite, les picrates sont préférablesà l'acide lui-même pour former des mé!angcs avec d'autres sels.

CLASSEVII.

Explosifs du type Sprengel.

Cette classe comprend tous les explosifs qui peuvent être rangés

sous les brevets du Dr Herman Sprengel (' ). Ils sont tous basés

sur ce principe essentiel mélanger un corps oxydant avec une

matière combustible, au moment de leur emploi ou peu avant, les

substances qui les composent étant inexplosives par elles-mêmes.

L'idée de former des explosifs en mettant au contact, au moment

de l'emploi, deux substances inexplosives ou des mélanges d'ex-

plosifs, n'est nullement nouvelle, comme on peut le voir en se ré-

férant à la section des mé)anges au chlorate. En effet, on avait

proposé de préparer la nitroglycérine au moment où l'on devait, en

faire usage, et, par son procédé, Gale intervertissait seulement

l'ordre des choses, lorsqu'il recommandait de séparer de son mé-

lange inexplosif, composé de poudre a canon et de verre en poudre

fine, la substance explosive, en tamisant de manière qu'il ne restât

dans le tamis quele verre. Mais Sprengel suit un ordre d'idées qui lui

est propre et il conclut en ces termes son argument d'introduc-

tion « Guidé par l'idée que, en général, l'explosion est une com-

bustion soudaine, j'ai soumis une sérié de mélanges de corps oxy-

dants et de matières combustibles au choc violent d'une capsule

(') N°92t, 6.t; n°2642, 5.)o. Voir aussi ./OMr/K~o/C7'e/M<c<Soc!e~,

août et septembre 1873. M. Silias R. Divine, U.-S.-A., prétend avoir inventé un

mélange de chlorate de potasse et de nitrobenzol (actuellement dénommé rack-

à-rock), et it a produit, le 9 janvier i8~t, une notification de demande de brevet

qui a été déposée dans les archives confidentielles de l'United Statcs Patent

Office; mais il n'a pris aucun brevet jusqu'en 1880. Quoi qu'il en soit, c'est bien

au 0' Sprengel que doit être attribuée la première publication, non pas sur un

seul explosif de ce type, mais sur le principe général qui comprend tous ces ex-

plosifs.

V. 1" PARTIE. f8

Page 272: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.~74~l

détonante. Ces mélanges étaient composés dans des proportions

telles que leur oxydation et désoxydation mutuelles fussent théo-

riquement complètes Un certain nombre de mélanges qu'il in-

dique sont liquides, quelques-uns sont solides, d'autres sont

formés d'une substance solide et d'une matière liquide. En voici

quelques-uns

a. i équivalent chimique de nitroglycérine pour 5 équivalents d'acidf

nitrique;

b.-5 équivalents chimiques d'acide picrique pour i3 équivalents d'acide

nitrique;

c. 87 équivatents chimiques de nitronaphtaline pour ~tS équivalents

d'acide nitrique;

d. Des gâteaux ou des blocs poreux de chlorate de potasse ont fait ex-

plosion

1° Avec une extrême violence, au contact de sulfure de carbone;2° Avec une extrême violence, au contact de nitrobenzol;

3° Avec violence, au contact de -benzine -)-~su)fure de carbone;

4° Avec violence, au contact de bisulfure de carbone saturé de naph-

taline

?° Très bien au contact d'acide phénique dissous dans du sulfure de

carbone;

R" Mal, au contact de de pétrole -)- *-de sulfure de carbone;

y" Mal, au contact de benzine saturée de soufre;

8° Pas du tout, au contact de benzine seule.

En consultant la liste alphabétique, on verra que

Le mélange (a) ressemble à l'Ae/M~e. Sprengel reconnaît spéciale-

ment l'avantage qu'il y aurait à employer la binitrobenzine.

Le mélange (b) est de l'oxanite. Sprengel dit avec raison que l'acide

picrique seul constitue un explosif puissant, lorsqu'on l'enflamme à l'aide

d'un détonateur.

Le mélange (d) est identique à l'explosif rac/a'oc~.

En ce qui concerne la valeur pratique des explosifs de cette

classe, dont la puissance est indiscutable, nous devons ajouter les

considérations suivantes

En Angleterre, aucun explosif de ce genre n'est et ne peut être reconnu,

d'après la législation actuellement en vigueur, comme explosif autorisé, si

l'on suppose que l'explosif doive être préparé immédiatement avant son

Page 273: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 275

emploi. Car l'opération de mélanger des substances pour former un ex-

plosif destiné à un usage pratique, ou à la vente, constituerait une fabri-

cation et ne pourrait s'effectuer que dans une fabrique dûment autorisée

à cet effet. Même en supposant que cette objection disparaisse, il y aurait

encore de sérieux obstacles à l'emploi, en mélange, de liquides tels que

l'acide nitrique et le sulfure de carbone dans des espaces clos, tels que

mines, galeries, etc. L'emploi de pareils explosifs exigerait, en effet, comme

on l'a déjà fait remarquer, que l'ouvrier soit chimiste et mineur en même

temps.

Tous les explosifs de cette classe exigent un détonateur. Lorsque L'acide

nitrique entre dans la composition d'un explosif, on doit prendre le plus

grand soin pour éviter son contact avec la charge de la capsule détonante.

Si ce contact se produisait, il en résumerait presque certainement une cx-

plosion prématurée, comme il est arrivé, pendant une expérience exécutée

au mois d'août t88~j, avec de l'oxonite.

CLASSE VIII.

Explosifs divers et fulminates.

11 y peu à dire au sujet des explosifs qui appartiennent à cette

classe, indépendamment de la signification qui résulte de leur dé-

nomination même. Un grand nombre de ces substances ne sont

que des curiosités chimiques.

e

CONCLUSIONS.

Les explosifs indiqués dans la liste qui va suivre sont nombreux,

mais ceux qui jusqu'en f88c) ont été employés enAngleterre sont t.

en petit nombre. Ces explosifs sont

La poudre noire sous toutes ses formes;

Le coton-poudre sous différentes dénominations et généralement nitraté;

La dynamite n° 1

La dynamite-gomme;

Les dynamites gé)atinees;

et plusieurs explosifs supplémentaires, tels que les fulminates, que l'on em-

ploie pour )es détonateurs et pour les capsules percutantes.

Depuis i88g, la roburite, la sécurite etlabellite sont également

entrées dans la pratique.

Page 274: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CUNDILL.–DtCT!ONNA)RËDESEXPLOS)FS.2~6

Je terminerai par quelques mots d'avertissement,

)° La destination de tous les explosifs est de faire explosion. C'est un

point qu'il importe de ne pas perdre de vue quand on est appelé à les

manier.

2° Lorsqu'un explosif est recommandé comme absolument exempt de

danger en toutes circonstances, ne le traitez pas comme certaines per-

sonnes traitent un gros chien pour essayer jusqu'où ira sa patience. Dans

ce cas, tous les deux, l'explosif comme le chien, sont aptes à mordre.

Laissez plutôt au fabricant ou à ses agents le soin de vérifier ces asser-

tions. (Il va sans dire qu'ici je fais allusion aux essais téméraires et inutiles

qui ne se font que pour l'apparat, et non aux expériences exécutées d'après

les principes de la science.)

3° Je ne connais en pratique aucun explosif qui ne dégage pas de gaz

nuisibles ou délétères, lorsqu'on le fait détoner dans un espace clos.

:(° Ne vous attendez pas à ce que la même classe d'explosifs puisse con-

venir pour toute espèce de travaux Les explosifs de classes différentes

ont des destinations différentes le ciseau et la vrille sont tous deux des

instruments utiles, mais l'un ne saurait faire l'ouvrage de l'autre.

5° En employant un explosif pour lequel il existe des instructions spé-

ciales (comme pour dégeler la dynamite, par exemple), il est plus sage de

lire ces instructions avant qu'un accident se produise, que d'avoir à les

consulter après l'accident, pour voir si elles n'auraient pas quelque raison

d'être et s'il ne serait pas utile' de les apprendre.

6° Ne vous servez pas du sens du goût pour les explosifs. Quelques-uns

d'entre eux, tels que la nitroglycérine et le nitrobenzol, peuvent laisser

des suites désagréables. On doit également éviter, autant que possible, de

toucher les explosifs non enveloppés.

Page 275: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIREDESEXPLOSIFS.

Ainsi que nous l'avons dit au début du présent travail, tous les explo-

sifs ont été rangés par ordre alphabétique et affectés chacun d'un numéro

d'ordre spécial (chiffres arabes) ('). Les classes dans lesquelles ils peu-

vent rentrer (voir p. 236) sont indiquées dans la marge en chiffres ro-

mains.

!t n'a pas semMé utile de mentionner toutes les modifications de détail

apportées à l'édition anglaise; mais nous avons marqué d'un astérisque (*)

les articles nouveaux (2).

H importe de signaler que, parmi les très nombreux brevets concer-

nant les explosifs, un seul figure au nom d'un ingénieur des poudres et

salpêtres. Cela tient à ce fait que tous les progrès réalisés dans les établis-

sements du service des poudres, s'ils intéressent la défense nationale, sont

considérés comme la propriété du département de la guerre français.

11 suffira de rappeler, à cet égard, que c'est au Laboratoire central des

poudres et satpétres que le principe de la fabrication des nouvelles poudres

sans fumée a été découvert dès la fin de l'année )88~ (3).E. D.

(') Lorsque la dénomination d'un explosif se compose de plusieurs mots, on a

considéré, pour la classification alphabétique, celui qui se rapporte à la qualifi-

cation spéciale de l'explosif. Ainsi, /)y/!Œmt<e à ~amMo/na~M~ Explosifs pour

mines a grisou, Poudres de nttne de ïM/'ete, Poudres sans yM~e~ doivent être

cherchés aux mots~4~ntO/!t<~Me, Grisou, 5ft/'e<e, .Sa/M/M/MM.

(') Indépendamment des sources indiquées p. 23~ et 238, nous avons emprunté

plusieurs renseignements utiles au Vocabolario di polveri ed e~/o~tft; par le

lieutenant de vaisseau FERDtXANDOSALVATt, actuellement en cours de publication

dans la Rivista marittima (fasc. de juin i8gi et suiv.).

(.') 7)yeM. poudr. salp. 1890 3 g.

Page 276: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.278

A

*i. Aa (Poudres). Poudres noires françaises, destinées aux

canons de )0*et de i4* de la marine ()o5 à )!4 grains au kilo-

gramme).

*2. A t~rparafnnée (Poudre). Poudre noire à 5 pour 100

de /û!~t/K~, l'élémentaire dans la marine française pour le tir

des canons de to" et de i~'° (environ 625 grains au kilogramme)

~e/M./?OM<ù!~c' 4 *1 t et *y31.

*3. A~(Poudre).Poudre~o~eréglementa!redanslamarine

française pour le tir des canons de 10" et de i4"'° [~<?/DOM~

.4*i4].

~4. A~ (Poudre). Poudre noire réglementaire dans la marine

française pour le tir des canons de 16' ic~ et 24"

*5. A (Poudre). Poudre noire réglementaire dans la marine

française pour le tir des canons de 2~ 32" et 34* [-e/M.

poudr. salp. 4 *t~].

v 6. Abel a fait breveter son procédé consistant à réduire en pâteet à comprimer le coton-poudre [Ba 1102 20.4.651.

'v. v. 7. Abel a fait breveter l'addition au coton-poudre d'une

notable proportion d'un corps oxydant, tel que le chlorate ou te

nitrate de /~o<6r.Me,ou le nitrate de soude (ou des mélanges de

ces substances), additionnés d'un alcali ou d'un carbonate alca-

tel que le carbonate de soude. Il a recommandé la proportion

de 7o à 40 pour 106 de coton-poudre pour 3o à 60 pour 100 de

substances oxydantes, plus environ pour 100 d'alcali. Le même

brevet comprend le mélange de coton-poudre avec de la nitro-

~7~ce/e [Ba 3652 24.12.6~]. Voir Glyoxyline et p. 265.

v *8. Abel a fait breveter une poudre sans fumée composée d'un

mélange de coton nitré et de nitrate ~'a/K/MO/ï/CKjrMe;rendu in-

Page 277: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSAS. ~9

sensible a l'humidité par le oe<o/c ou additionné de ca/?!/)A/'e

[Ba 14803 1~.9.86].

9. Abel. Voir Acide picrique (Poudre <xl'), Sans fumée

(~'OM<e~), ~/KoÂ-e/e~ L'xplosive et ~~o~e/e~o~er.

*i0. Abel et Dewar ont fait breveter un explosif pour muni-'v

tions de guerre, obtenu en pressant de la ~e/cr.<<e e~/o~~e~ ou

des composés de cette dernière, à travers des trous pour en for-

mer des fils, en découpant ces fils à des longueurs convenables et

en les emballant dans des douilles de cartouches, avec ou sans

addition de <a/t/n'/t ou matières analogues, ou de composés <a~-

/~Me~ [Bf 198946 15.6.89, 19.8.89]. Voir 5'M~ee

(foH<~ye.!).

*11. Abel et Dewar ont fait breveter l'emploi, en combinaison jv

avec la /<o~cë/e, de la ce//M/o~e la plus fortement nitrée

(insoluble), en même temps que de son dissolvant, tel que l'acétone

ou l'éther acétique, pour remplacer complètement ou partielle-ment la nitrocellulose soluble [Ba 11664 22.89; Bf 200275

19.8.89].

12. Abelite.Voir~~[7].

*13. Acapnia. Cette substance ressemble à la poudre ~'cAK/<~c. v.

EUe est fabriquée à Bologne pour la chasse.

*14. Acide Emmens. Voir jË'/MMe/M«e.

15. Acide picrique. Voir p. 269.

16. Acide picrique (Poudre à l'). Cette poudre est iden-'vi.

tique à la poudre ~rMge/'e. Elle a été recommandée par Abel

pour le chargement des projectiles creux, et elle se compose de

3 parties de ~û6/~e<e pour 2 parties de picrate ~'a/KMO/n'~f/Me.[1 faut un choc très violent pour la faire détoner. A l'air libre et

au contact d'une flamme il ne se produit qu'une déflagration lo-

cale. Elle ne développe toute sa force qu'en vase clos ou sous fort

bourrage [D.~o]. Voir7?/'M~c/'e et Picrate d'ammoniaque.

Page 278: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-)'.n)JND)t.L.280

17. Acides (Explosifs). Voir.S/e/<~ p. 2~3.

v. vfit *i8. Actien-GeselIschaft Dynamit Nobel (Die) a fait bre-

veter la fabrication d'une poudre sans fumée parla nitration d'une

ce~K~o~e transformée préalablement en une poudre Impa)pab)e,

et le mélange de la ce/~M/o~e /n7/'6!<ce avec de la ou ~<<~o-

~<?/tso/<g, du ou <</n<o<o/KO/, du ~ou <<<o~/o/, de la

&<-ou </v'/n'<o/Kiy/!<a/<e~ ce mélange étant soumis à une pres-

sion élevée, et transformé en grains de la même manière que

pour la poudre noire [Bf 2126499.4.91]- –Voir ~<x/M/

(~*OM<e~).

Y vm. *19. Actien-GeselIschaft DynamitNobel (Die) a fait bre-

veter une poudre sans fumée consistant en <x/M~o/t ou en dextrine

~'<a<<M mélangés avec des produits ou matières non volatiles (&<-

ou <<0&<?/H!0/<M, &<- ou <t'<0/0/MO~ &<-ou trinitroxylol,

yMOMO-~& ou <i'o~<a~e) [Bf 212650 g.4.9']. Voir

.S'<a'/M/M/?!ee(~'OK<g~).

1. *20. Adam'sPistolPo~vder. Poudre anglaise régiementaire

pour le chargement des revolvers, obtenue par le tamisage des ré-

sidus de poK~c 7?7~G'2.

*2i. A grana fine (Polvere). Poudre noire italienne, à fusil

(n° i) et à canon (n" 2).

i. *22. A grana grossa (Polvere). Poudre Mo<<?italienne. Le

n° 1 (2200 à 2600 grains au kilogramme) est destiné aux canons

de qo" à afo" le n° 2 (485 à 5i5 grains) aux canons de 160"

et de 240"

ii. 23. Aix-la-Chapelle (Poudre d'). Se compose simplement

de /<«<e a~c'M~e et de/)OM.s.;M/-de AoM~/e [D.6oc)].

vm. 24. Alexandre a recommandé d'employer pour la fabrication

d'une poudre fulminante 83 parties de/'Ao~oAo/'e <S!/KO/A<?pour

On parties de de ~)/o/M~ ou d'un autre sel métallique

propre à cet usage [Ba 1003 C) 4. Sy]-

Page 279: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

mCTtONNAIRE DES EXPLOSAS. 281

La même proposition avait été faite par ybA/~o~ [Ba 2377

t0.'o.36].

*25. Allison (Poudre). ~oMe~e de 7Ht'/tc noire g!'anuLée et tv.

poreuse imbibée de nitroglycérine.

26. Allumeurs de sûreté. Voir 6'M/'<~e (~M~eK/ de).

*27. Ambérite. L'explosif désigné sous ce nom est breveté iv. v

comme composé de nitrocellulose soigneusement purifiée, mélan-

gée ou combinée avec les substances suivantes /<o~~ce/'t'/te

soigneusement pu)'i()ée,/)a/'<~t~g exempte d'acide minera), /ft~Ke

en écailles. On recommande les proportions suivantes

~o à ~parties de nitrocellulose insoluble,M à 23 paraffine,3oà.~o M nitroglycérine.

Une autre variété qui ne contient pas de nitroglycérine est dé-

signée sous le nom d'<7/M~e/'t<e n° 2 [Ba 11833 /gt].

28. Américaine (Poudre). Voir ~tK~e~<e.

*29. América.nite. Désignation appliquée à une nitroglycé- )v.

rine insensible employée par S. D. tS'~MO~C!MO/C'est un com-

posé formé de 80 parties de nitroglycérine et d'un mélange li-

quide sur lequel le secret est gnrdé [M. XV 5~3, XXI /{23].

30. Amide (Poudre) [(?a<?/~]. Se compose de charbon, de )i. iv.

~<x~oe<e ou d'une substance équivalente et d'un sel d'ammo-

niaque, dans de telles proportions qu'à l'Inflammation il se pro-duise un amide volatil et explosif.

Les proportions indiquées sont

Salpêtre. toi partiesNitrate d'ammoniaque. 80 ))

Charbon. 4o H

soit, sous forme d'équation chimique,

KO.AxO°+AxH~O.AzOs~-6C= KAzH~+~HO+xCO+aC~AzO~,

Page 280: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CUNDtLL.282

ou, d'après M. Deering,

KO.AxOs-i-AzH~O.AzOs-t-6C=KO.CO'-+5CO+4HO-)-3Az.

Certains échantillons contiennent cependant les substances

dans des proportions différentes de celles qui précèdent.L'amide de potassium KAzH~ serait volatil et explosif aux

températures élevées et augmenterait l'efficacité de la poudre. On

prétend également qu'il resterait très peu de résidus, qu'il ne se

produirait point de gaz nuisibles au métal du canon et qu'il y

aurait beaucoup moins de fumée qu'avec la poudre noire ordinaire

[Bal441224.ii.85; –Bfl7254826.tt.85].

Un certificat d'addition [Bf 172548 )2.5.86] concerne une dy-

namite obtenue en mélangeant /joà60 pour 100 de poudre amide

avec 60 à /{o de nitroglycérine (ou un autre corps nitrique ana-

logue).

31. Amidogène. Voir Ammoniaque (Dynamite à l') et

C<?/?!/?<?/~e.

il. *32. Amidon (Poudre à l'). S'obtient en ajoutant 2 à 5 pour

ioo d'<x/7H<~o/~aux ingrédients ordinaires de la ~<?M<c noire.

En faisant bouillir le charbon et le soufre dans une solution

de salpêtre et d'amidon, on obtient une poudre dure et moins hy-

groscopique mais, comme pour toutes les poudres préparées de

cette manière, le mélange n'est pas homogène [0. G.].

*33. Amidon nitré. Vo!r7V/</oa/M/</o~.

34. Amie du mineur (Poudre). Voir ~t/m/ /<<<?/K'/

A*OM~e/

35. Ammoniakkrut Voir ~/?:/Mc'/na~Me (Z~/t~M~c el l').

v. VIII. *36. Ammonia-nitrate Powder. Composition

Nitroglucose. <o partiesNitrate d'ammoniaque. 80 »

Chlorate de potasse. 5 »

Coaltar. 5 »

Page 281: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 283

37. Ammoniaque (Dynamite à l'). Cette dynamite a été iv

proposée à plusieurs reprises pour être employée comme explosif

puissant, et elle peut, sans aucun doute, prétendre à cette qua-

lification. Elle se compose essentiellement de nitroglycérine mé-

tangée avec du nitrate e~/n/MO/n~Me. Elle a été employée par

OA~o/! et Norrbin sous le nom d'?z/MO/naA~/ M<.La variété de

cet explosif qu'ils présentaient se composait de /n<<e ou de

/u<t<e e~<x/MyMO/M<x~Mesec et finement pulvérisé, intimement

mélangé avec 5 à 10 pour 100 de son poids de cAa/-6o/t pulvérisé

ou de poussier de charbon, ou d'une autre substance combus-

tible. Ce mélange était additionné de 10 à 3o pour 100 de nitro-

glycérine. Le picrate de potasse ou la /M<o/~<7.<e ont été

désignés comme succédanés de )a nitroglycérine, mais cette der-

nière a été préférée à cause de son état liquide [D. ~21;

T. pi et io2; Ba 2766 18.9.~2].En i8~3, la British Dynamite C° (actuellement Nobel's Explo-

sives C°) soumit des échantillons de dynamite à l'ammoniaque au

Comité spécial du coton-poudre au ministère de la guerre. Deux

échantillons contenaient respectivementt. 2.

Nitrate d'ammoniaque. y5 ~oParaffine. o. 4 7Charbon (végétai) ou poussier de charbon. 3 <o

Nitrogtycérine. )8 t3

Ces échantillons étaient accompagnés de trois autres présen-

tant presque la même composition, sauf que dans deux. de ces

derniers le nitrate d'ammoniaque était remplacé par du at</Y<<e

de soude et dans le troisième par du nitrate de potasse.

Le Comité s'est prononcé contre les échantillons qui conte-

naient des nitrates d'ammoniaque et de soude, pour ce motif que,

vu la nature déliquescente de ces sels, il pouvait y avoir exsuda-

tion de la nitroglycérine dans les conditions ordinaires de trans-

port et d'emmagasinage. Il s'est prononcé en faveur de l'échan-

tillon qui contenait du nitrate de potasse (Rapports du Comité

spécial du coton-poudre, etc., 18~1 à t8~4~ P- 9~)-

Le sent remède possible contre le danger qui vient d'être

signalé paraît consister à envelopper chaque cartouche séparé-ment dans une enveloppe absolument imperméable.

Page 282: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.284

38. Ammoniaque (Gélatine à F). Voir G'e/<<? /'c:/H-

/MO/n<Me.

v. vm. *39. Ammonite. C'est le nom qu'on donne maintenant à

l'explosif appelé autrefois ~c/?/o.!t/' de /K!te de ~M7'g< Voir

/f<e/

vm. 40. Amorces (Composition pour). La composition pour

amorces percutantes varie considérablement avec la qualité et la

destination des amorces. Celle du gouvernement anglais est la

suivante

Fulminate de mercure. 6 partiesChlorate de potasse. 6 »Sulfure d'antimoine. 4 »

Pour certaines amorces spéciales, on ajoute à cette composition

2 parties de verre /7M/~e/-Me. Certaines capsules à bon marché ne

contiennent pas de fulminate.

vni 41. Amorces ou Capsules d'artifice. Ce sont des artifices

d'agrément, consistant en rondelles d'une composition explosive

placées entre deux morceaux de papier (généralement de cou-

leur rose). Telle qu'elle est autorisée en Angleterre, la com-

position consiste en un mélange de chlorate de potasse et de

phosphore <XMO/'cA~,avec ou sans addition de nitrate de potasse,

de ~M//M/'e ~'<~<</MO/e et de .?OK/g pulvérisé. La quantité d'ex-

plosif est limitée à o, o~grain (~"s~ 55) pour chaque capsule, celle

du phosphore amorphe à 0,01 grain (o"'s',65).Ainsi composés, ce sont des artifices inoffensifs; mais, si les

proportions indiquées sont dépassées, Us peuvent faire explosion

en masse et produire un désastre. A Vanves, près de Paris, un

enfant, voûtant couper une de ces capsules avec des ciseaux, a

causé l'explosion de deux paquets qui contenaient 600 capsules

analogues et qui se trouvaient sur la table. L'enfant fut tué. Le

<4 mai '8~8, rue Béranger à Paris, 6 à 8 millions d'amorces, qui

contenaient environ t 54grains d'explosif () 0~,01) par 1000 pièces,

firent explosion. La maison où l'accident eut lieu et la maison

voisine furent détruites; t~ personnes furent tuées et 16 autres

Page 283: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. ~855

blessées. La quantité totale de l'explosif fut estimée à t~o livres

environ (6/j''s).

Une quantité relativement faible d'amorces fit explosion, le

8 août 1888, près de Wandsworth, dans un des hangars d'une

usine spécialement affectée à la fabrication d'amorces. Des quatre

ouvrières qui étaient présentes, trois furent tuées et la quatrième

fut grièvement blessée. Le léger hangar en bois dans lequel l'ex-

plosion eut lieu fut complètement détruit. Cet accident fut sans

doute occasionné par la détonation accidentelle de quelquesamorces qui contenaient une quantité d'explosif supérieure à la

proportion autorisée et que l'on coupait avec des ciseaux ou autre-

ment. Ces amorces agirent comme détonateurs pour les autres

amorces non enveloppées qui se trouvaient à proximité. Cet ac-

cident offre des analogies avec l'accident de Vanves, mentionné

plus haut.

*42. Amsler. Voir ~cAe/~er.

*43. Amylacé (Explosif). Mélange de poudre <x/H<6/eavec )). iv.

4o à 68 pour 100 de /<o~ce/'<e.

*44. Anders. Voir ~t/o~y~e.

45. Anders (Johann). Voir Diaspon.

46. Anderson dissout du coton nitré dans de l'e/A<?/' acé- v.

tique dilué de 10 à 20 pour 100 de &<?/:so~{'c. La proportion est

d'environ 32 onces de liquide (90~) pour i livre de coton nitré

sec (/j54~')- Après avoir agité la masse, on la laisse durcir [Ba 13308

20.7.89].

*47. Anderson. Voir Pellet .Powe~

*48. Anguleuses (Poudres de mine). Voir Mine (Poudres

de).

49. Aniline fulminante. C'est un composé de diazo-benzol qui VIII.

s'obtient en traitant du nitrate d'aniline (C~~H~AzH~.AzO~HO)

Page 284: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CUKDILL.286

par de l'acide nitreux (AzO~HO) que l'on prépare par l'action de

l'acide nitrique sur du tri-oxyde d'arsenic. La réaction donne de

l'eau et du nitrate de benzol <c:so<e (aniline fulminante) qui a

la composition C'~H~Az~AzO" [D. ~i].L'aniline fulminante se sépare de l'éther et de l'alcool en longues

aiguilles incolores, et elle est très instable, surtout sous l'influence

de l'humidité. Exposée à la lumière du jour, elle prend une colo-

ration rose et se décompose lentement. Elle est aussi sensible quele fu)minate de mercure au choc et au frottement. Chaun'ée a

aoo°F. environ, elle détone avec violence. On a proposé de l'em-

ployer pour les capsules percutantes, mais elle est trop instable

[7)~e~DOM< salp. 1 gc)].

Il. Vf. *50. Antheunis a fait breveter, sous le nom de lithotrite, un

mélange intime des éléments suivants réduits en poudre, tamisés et

triturés à sec dans des tonneaux mélangeurs

Pour ioo.

Sciuredebois d'acajou nitrée. 8

Nitrate de potasse. 5oNitrate de soude. t6Charbon de bois. t,5oSoufre sublimé. 18

Ferrocyanure de potassium. 3Picrate d'ammoniaque. 3,5o

C'est une poudre fine de couleur grise, que l'on comprime par-

fois en cartouches. Des analyses faites en Angleterre (t888) n'ont

donné que du ~<x~c'e<e~du charbon, du ~OM/ de la sciure de

bois et un peu de nitrate de soude [Bf 166874 ~.2.85; ~ew.

/?OMc/ M~ 26t5; Ba.783 188~].

*51. Anthoine. Voir Pyroxylite.

*52. Apsden. Vo!r.S'a/s/K/Mes(foMc~).

v. *53. Apyrite. C'est une poudre sans fumée, analogue à la va-

riété employée par la marine suédoise et composée probablement

de nitrocellulose nitratée. Voir ~'a'/M/'K/?:ee(/OK<e~).

Page 285: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSAS. 287

54. Asbeste(Poudreàr). Combinaison de/:t<og~ce/'<v1

avec de l'asbeste comme corps absorbant.

D'autres poudres, telles que la poudre noire ordinaire, les pou-dres blanches, la nitrocellulose, etc., peuvent être mélangées avec

ce composé ou avec l'asbeste seul. Une partie de l'asbeste peut être

remplacée par de l'argile, du/)M~ de J.a~'ce; de la craie, etc.

[T. 10.].

55. Asphaline. Se compose de .~o~ de /o/Mc/ï< ou d'orbe, n!.

soigneusement nettoyé et imprégné de chlorate de potasse (dansla proportion de 54 parties de chlorate, au plus, pour /j2 parties de

son ), mélangé avec du ~<x/~e<e et avec du .sM/<e <~<?/?o<tM.!e(dansune proportion n'excédant pas 4 parties pour /J2 parties de son).On peut ajouter de l'ÂH~e de paraffine, de la~<x/'<x//ï/~ de l'o~o-

/'e/'<<e~,du ~<o/~ ou i'une quelconque de ces substances. Le com-

posé est coloré en violet par la fuchsine.

L'AspHAUNE n° 2 est une variété de cet explosif qui se com-

pose des substances énumérées ci-dessus, avec addition de sal-

/)e//e jusqu'à 23 pour <oo. L'autorisation de fabriquer ces deux

explosifs a été accordée à une poudrerie près de Llangollen qui

fabriquait antérieurement de la pudrolithe; mais la fabrication a

été abandonnée [Ba 2488 8.6.8<; Bfl421706.4.8i].'

*56. Atlas (Dynamite). Mélange, breveté par~M- en i883, iv.

de nitroglycérine, /?~oce//M/o~e~ /o/?f<e/ /M<of</7!~o/~

nitromannite et verre ~O~M&/g.

57. Atlas (Poudre). Mé)ange de /tt/o~~ce/'</te avec de la iv.

/?K//?e de bois ou de la sciure (dans différentes proportions).On ajoute ordinairement du' nitrate de soude.

La proportion de la nitroglycérine varie de y5 à )0 pour 100,

suivant la marque. Elle est fabriquée par la Repauno Chemical

Company, de Philadelphie (États-Unis), et est surtout connue en

Angleterre pour son emploi dans différentes tentatives criminelles.

Voici deux types de sa compositionA. B.

Nitrate de soude. 2 34Fibre de bois. a< i~Carbonate de magnésie. 2 aNitrogiycérine. ~5 5o

Page 286: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CUNDILL.a88

iv. *58. Ardeer (Poudre). On désigne sous ce nom de la af/<x/M<<g

-o/y:6n/'e contenant du ~M(/<7<ede magnésie. Cet explosif est

identique ù )a /o/?M~/t/<e et à la poudre T/e/'CM/e. Il est autorisé.

vin. 59. Argent fulminant. Ce composé est analogue au fulmi-

nate d'argent, dont il se distingue, et s'obtient par l'action de

l'ammoniaque sur l'o~g <6/t<. C'est un explosif très vio-

lent.

iv. *60. Arlberg (Dynamite d'). Se compose de 65 parties de ni-

<og'~ce/'</tc absorbée par 3~ parties de kieselguhr, de nitrate

de &y<e et de charbon.

61. Artifice ( Amorces d'). Voir Amorces d'artifice.

vin. 62. Artifice (Papier d'). C'est plutôt un article de feux d'ar-

tifice qu'un explosif. Il consiste en feuilles fines de papier traité

par les acides ordinaires c'est un mélange de trinitrocellulose

et de produits de nitrification inférieure. On l'imprègne de diffé-

rents sels ~ïe~t~HC~ pour obtenir des ilammes colorées.

v. 63. Audemars obtint un composé explosif semblable au co-

ton-poudre de la manière suivante

11 prit de l'eco/'ce de /M:<{e/' ou d'autres arbres de la famille des

/MO/-M. la fit bouillir d'abord avec du carbonate de soude et en-

suite avec une solution de savon, la lava dans' de l'eau chaude

acidulée d'acide nitrique et la dessécha par compression. 11 trempales fibres ainsi obtenues dans un mélange d'ammoniaque et d'al-

cool, et les blanchit à l'aide du chlorure de chaux. La matière était

ensuite écharpée, cardée, filée comme le coton, traitée par de l'a-

cide nitrique et « convertie en un composé explosif ressemblant

au coton-poudre )) [Ba 283 6.2.55].

*64. Audouin.Voir~Mt/~e.

65. Aufschlàger. Voir 6'OM (Explosifs pour mines à).

111 66. Augendre (Poudre). Connue également sous le nom de

poudre blanche allemande ou américaine.

Page 287: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 289

Cette poudre se compose de

Chlorate de potasse. 5o partiesPrussiatejaune de potasse. 25 »Sucre de canne. z5 »

Les substances sont humectées, mélangées dans des mortiers de

bronze et grenées [D. 6i/{]-

*67. Azémar. Voir Sala et Azémar.

*68. Azotine. Mélange de nitrate de soude, ~oi7/re, charbon

et 7'e.MC~M<~ejoe<o/e. On la fabrique en Hongrie [0. G].

B

*69. B (Poudre). Ancienne poudre noire, réglementaire en I.

France, pour le tir du fusil mod. 1866 [D. 365].

*70. B/77. Poudre noire à fusil russe, réglementaire [./Me/M.I.

~OM6~ salp. 1 325 et 335].

*71. Balistite ou Ballistite. Cet explosif a été l'objet d'une iv. v.

licence comme composé de coton nitré combiné avec de la nitro-

glycérine soigneusement purifiée avec ou sans addition de e<x/?ï-

/)/<? ou d'aniline, dans des proportions telles que le tout ait les

propriétés et la consistance nécessaires pour ne pas être sujet à

l'exsudation ou à la liquéfaction.Une première définition était ainsi conçue

./Vt<o~ce/'t'/M et coton nitré avec ou sans camphre, benzol, aniline

ou autres substances analogues, à incorporer avec des nitrates, perchlo-

rates ou chlorates de potasse, de soude ou d'ammoniaque.

En réalité, c'est une gélatine détonante contenant une grande

proportion de coton nitré, de manière à produire une action assez

lente pour pouvoir s'employer comme agent propulsif (ainsi que

l'indique son nom).V. t" PARTIE. t()

Page 288: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.290

La dernière définition contient en outre

Et toutes autres substances qui pourraient être autorisées ultérieurement

par le secrétaire d'état.

C'est une substance d'aspect peu défini, ressemblant tantôt à

du drap, tantôt à du cuir ou à du caramel [Ba 12338 s t.6.go].

Voir Cordite, Nobel [679 à 684] et Sans fumée (Pou-

<M).

D'après Salvati, la balistite serait formée d'un mélange de

5o parties de nitroglycérine et 5o de binitrocellulose, préa-

lablement réduite en pâte par macération dans l'e~Aer acétique

(ou l'acétone). Le mélange serait coloré avec de l'aniline et addi-

tionné d'un peu de camphre. Lorsqu'une certaine consistance

est obtenue par l'évaporation de l'éther, la pâte s'étend au lami-

noir en feuilles plus ou moins épaisses, qui sont découpées en

bandes et en petits cubes ou grains. On termine en faisant éva-

porer complètement l'éther.

La balistite, enflammée à l'air libre, brûlerait comme une

braise. Elle résisterait sans altération au contact de l'eau. Sa den-

sité est de ,63 et sa température d'inflammation de 180° C. Ex-

posée pendant plusieurs heures à la température de 55°, elle

s'avère par suite de l'exsudation de la nitroglycérine. Elle s'altère

également au contact des métaux, spécialement du zinc. Enfin, les

produits de la combustion sont fortement acides, et l'élévation de

la température de détonation a pour conséquence une usure rapidedu métal des armes.

v. *72. Bandisch (Poudre). Variété de poudre Schultze.

v. 73. Bantock a proposé de préparer la nitrocellulose en trai-

tant la cellulose par les acides ordinaires et en y ajoutant un sel

neutre. Il recommande un mélange de 34 livres d'acide nitrique

(densité i,5),65 livres d'acide sulfurique (densité i,84)et i livre

de sulfate depotasse anhydre. A 100 livres de ce mélange, on

doit ajouter 8 livres de cellulose sèche. La nitrocellulose ainsi

obtenue doit être additionnée de 25 livres de salpêtre et de

<5 livres de cA/o/'o'<e de potasse. On voit que ce composé ne dif-

Page 289: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. ~9'

fère du coton-poudre nitraté d'Abel que par l'addition du sel neutre

[Ba4806 ia.ia.~6].

*74. Barbe propose de rendre le co~on-~OM~e moins sensible v.

au feu et au choc en le mélangeant avec des nitrates organiques

ou inorganiques, principalement le nitrate <<x/MMO/n6f~MC

[Bf 159214 i~.i2.83].

*75. Barbe propose d'assurer la neutralité et de diminuer n.

l'hygroscopicité du nitrate <~<x//ïyMC'/M<x~Meen additionnant les

explosifs contenant ce sel d'une petite quantité d'un corps pou-vant absorber l'acide libre sans décomposer le nitrate, soit, par

exemple, le carbonate ~'<x/M/?zo/n'~Mg [Bf 168189 io.4.85].

76. Barnwell a recommandé d'employer la/o~/</K? en solu- n. v.

tion comme enduit des~OM~e~ noires ordinaires, ou en combi-

naison avec des substances plastiques, pour le moulage. A l'état

pulvérisé, il a recommandé de la substituer au charbon dans la

poudre ordinaire [Ba 2249 !5.g.6o1.0

77. Baron et Cauvet ont soumis, en t88s, à la Commission tu.

française des substances explosives deux poudres composées de

?1. N"2.

Chlorate dépotasse. 5o 5oPrussiate dépotasse. 5o 25Sucre. » 25

Ce sont simplement des variétés de la poudre ~4 M~e/e[~/e/K.

/?OM~ ~1475; –Bf 150334 29.7.8a].

*78. Barytique (Poudre). Mélange de 8 parties de poudre 11

noire ordinaire avec 2 parties d'une poudre au nitrate de ba-

/y<e~ employé en Prusse vers 1865 pour les pièces de gros calibre

[D. 606].

*79. Bautzen (Poudre). Se compose d'égales parties de bois v.

nitrifié et de ~a~e~re [0. G.].

*80. Bayon a fait breveter un mélange de cA/o/e de po- i)t

tasse, de gomme arabique et de gros son. Cette poudre peut

Page 290: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.292

être employée en grains ou sous forme de cartouches [Bf i44903

20.Q.8!].

81. Bela de Broncs. Voir ~ro/to/tc.

III. 82. Bellford (Poudre). Se compose de

Sa!pêtre. 68,8 parties.Soufre. 12,5 »Charbon de bois. ig,5 »

Ces substances sont mélangées, comprimées et grenées. La

poudre ainsi obtenue est imprégnée d'une solution aqueuse saturée

de chlorate ~ej90<<M~ séchée pendant 4 jours à too" F. et em-

ployée sans lissage [Ba29i0 i5.i2.53].

tt.vin. 83. Bellite, inventée par C. Za/M/M à Stockholm (1886). Res-

semble beaucoup à la roburite et à la sécurite, explosifs qui se

composent d'un mélange de nitrate d'ammoniaque avec du bi-

ou du ~rt'~n'~y'o&e/t~o~.Cet explosif a été autorisé en Angleterre

[~6M. ~OMC~ salp. 2 652].

iv. *~4. Bender a fait breveter un explosif dénommé grisoutine

comprimée, obtenu en comprimant une dynamite à base de ni-

trate d'ammoniaque ou contenant du nitrate d'ammoniaque et

de la nitroglycérine avec addition d'un absorbant inerte, ce pro-cédé pouvant être appliqué à toutes les dynamites comprimées à

base de sels explosifs avec ou sans addition d'absorbant inerte

[Bf 208200 t2.9.oo].

ni. 85. Bénédict (Poudres). Ces poudres ont été proposées

pour le chargement des capsules, au lieu du fulminate de mercure.

Elles se distinguent en poudre simple et en poudre double, et ont

les compositions suivantesPoudre simple. Poudre double.

Chlorate de potasse. ta gPhosphore amorphe. 6 )

Oxyde de plomb )a »

Résine. < »Sulfure d'antimoine. a 1

Soufre sublimé. » o,M

Salpêtre. » 0,25

['M.V~52].

Page 291: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EX,PLOSIFS. 293.

*86. Bengaline. Proposée par Médail en 1882, cette poudre in.

est formée de son (3 parties) trempé dans une dissolution de eA/o-

rate de potasse (2 parties). Elle s'emploie à l'état de cartouches

comprimées.

87. Bennett (Poudre). Se compose des mêmes substances n.

que la poudre noire, auxquelles on ajoute une certaine quantitéde chaux éteinte, de gypse, ou de bon ciment. On transforme

le mélange en une pâte dure que l'on granule ensuite.

Les proportions indiquées sont

Salpêtre. 65 partiesSoufre. 10 » oCharbon. [g »

Chaux. 7 »

[D. 600; Ba3206 2i.)2.6f].

*88. Benzo-glycéronitre. Voir ~eM~cAe~ [454].

*89. Berg. Voir 7V~y-o~M<.

*90 Bergenstrôïn. Voir ~<e.

*91. Bichel a fait breveter un nouveau mode d'emploi de ma- VIII.

tières explosives liquides contenant de l'acide nitrique mélangéavec de la farine fossile et logées dans une cartouche plastique

inattaquable par les acides, formée par des feuilles de plomb ou un

alliage de plomb et d'étain [Bf 171169 t~.g.SS].

92. Bichel distille des carbures <o~é~e~ tels que l'huile iv.vm

de résine, les goudrons de houille et de bois, avec du ~o:</7'e~et

mélange le produit ainsi obtenu avec des nitrates ou des c/o-

rates, ou avec des eoM/?o~ nitrés. Il prétend qu'il est facile de

mélanger ce produit avec de la /n</Y)~ee~~e., etc., et que l'on

obtient ainsi un composé stable [Ba 14623 i i.i i.86, 5.10.88].

*93. Bickford. Voir Nitrolin.

94. Bickford (Fusée). Voir Sûreté (Fusée de).

Page 292: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

ag4 J.-P. CUNDILL.

v 95. Binitroglycol. C'est un li quide qui ressemble beaucoup aunitrate de méthyle. Le glycol est un alcool éthylique C~H~(HO)~et le binitroglycol est C''H~(AzO")~, c'est-à-dire un éther ni-

trique.

ni 96. Bjorkmann (C.-G.) a proposé un explosif présentant la

composition suivante

Nitrate de potasse. 20 partiesChlorate de potasse. 20 »Cellulosa. 10 »Farine depois. to »

Sciure de bois. 10 »

Nitroline. 3o »

La cellulosa s'obtient en traitant :2 parties de farine de pois

par 20 d'acide nitrique et /{o d'acide sulfurique.La nitroline s'obtient en traitant 12 parties d'huile stéarique

brute et 15 parties de sirop par 80 d'acide nitrique et 1~0 d'acide

~M~M/Me.On fait détoner cet explosif à l'aide d'une charge initiale de

poudre noire [T. to~].·

Il est évident que les deux explosifs n°~96 et 99 sont des modi-

fications du même composé. La première composition est em-

pruntée au brevet américain, la deuxième au brevet anglais.

v. VIII. 97. Bjorkmann (C.-G.) a recommandé de mélanger de la~cérine avec de son poids d'un hydrocarbure comme le sucrose ou

le glucose, et de chauffer ce mélange avec deux fois et demie son

poids d'acide nitrique concentré (voir Glukodine). Il prétend

que cette huile détonante diffère de la nitroglycérine.Il recommande également un explosif composé de

Huile détonante ci-dessus décrite. 60 partiesBioxyde de manganèse. 18 »Prussiate dépotasse. 10 »Sulfure d'antimoine. 2 »Sciure de bois de pin ou poussier de charbon. 10 »

Cet explosif ne se congèlerait pas, il serait insensible à l'action

du choc et ne serait pas vénéneux [Ba 2483 io.6.8o].

Page 293: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 295

98. Bjorkmann (C.-G.). Voir Kraft.

99. Bjorkmann (E.-A.) traitait du sucre ou d'autres substances jn.vu)

saccharines par les acides nitrique et sulfurique et ajoutait 25

à 5o pour 100 du produit ainsi obtenu, qu'il appela nitroline, à

du nitrate ou du cA/ort~e de potasse, à de la ce~M~o~e, à du

charbon, à d'autres substances végétales, à de la houille, à du

tannin ou à « des composés de ces substances )). Cet explosif,

appelé vigorite, pouvait s'obtenir en poudre ou en une masse

de la consistance de la cire [Ba 2459 8.5].

100. Blanche (Dynamite) [de Paulilles]. Elle est presque iden- iv.

tique à la dynamite n° ), puisqu'elle se compose de ~o à ~5 pour 100

de /n~'o~ce/'t/!e mélangée avec 3o à 25 pour 100 d'une terre

siliceuse ~c<<M/'e//c[D. 702].

*101. Blanche (Dynamite) [Diller]. Cette dynamite se corn- iv.

pose de 7o parties de nitroglycérine pour 19,35 de guhrcalcaire et io,65 de/?M~e de bois. La guhr calcaire est un tuf

calcaire qu'on trouve dans les cavernes de stalactites, etc.

102. Blanches (Poudres) Voir Augendre, ~*o/ Reveley,

Reynold, 7~o6<?/-<.

*103. Blank Powder. Dénomination des poudres anglaises 1.

pour charge de salut FG (fine grain) pour les armes de petitcalibre de toute espèce, RFG (rifle fine grain) pour les armes

rayées de petit calibre, LG (large grain) pour les canons de toute

espèce.

104. Bleckmann (Poudre) [appelée aussi /7a/o~~e]. Se

compose de sciure de bois débarrassée de la matière résineuse,

ou d'autres substances /teM~M en poudre, de salpêtre et de

charbon, avec addition éventuelle de ferrocyanure de potassium

(prussiate jaune), lorsque l'explosion doit être rapide.Les proportions sont

Sciure de bois. g partiesCharbon. 3 à 5 »

Salpêtre. ~55 »

Page 294: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.zgG

Les différentes substances sont mélangées, arrosées de i litre

d'eau par 112 livres environ (51 ~), broyées et triturées aux meules,

mises en galettes et traitées comme la poudre noire ordinaire

[Ba 1341 io.5.66].

v. *i05. BN (Poudre). C'est de la nitrocellulose partiellement

gélatinisée, additionnée de tannin etde nitrates de ~xx/y~cet de

potasse. Cette poudre, fabriquée à l'étranger, ne rentre pas dans

ta catégorie visée à l'article suivant.

VIII. *106. BN (Poudres). Nom générique donné à une série de

poudres de guerre dites sans fumée, livrées au commerce par le

gouvernement français [~t/e/M. ~ooM~. salp. 5 ~]. Voir Sans

fumée (Poudres).

vt. *107. Bobœuf (Poudre). Analogue à la poudre Désignolle.

iv. 108. Boghead (Dynamite au). Cette dynamite se compose de

60 à 62 pour 100 de nitroglycérine mélangée avec de la cendre

de /?n/!e/'<x< de Boghead soigneusement purifiée et pulvérisée.La cendre est un mélange de silice et d'alumine [D. ~02].

v. 109. Bois (Poudre au). Nom générique pour les composés à

la nitrolignine. Voir aussi Patent 6'M~/ooM'<~e/

vin. HO. Bolton (Poudre). Se compose de

Carbonate de cuivre. 8 partiesPlombagine. ;o »Chaux vive. i~ nAlun. 50 »Sucre. 35o »Nitrate de soude. 350 »Cendre de soude. 20 o

Ferrocyanure de potassium. 3oo »

Charbon. 3o »

Carbonate de potasse. ~5o »

Le carbonate de cuivre, la chaux, le nitrate de soude, la cendre

de soude et le carbonate de potasse sont mélangés avec la moitié

Page 295: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. ~97

du charbon et de la plombagine; on forme un deuxième mélangeavec les autres substances et avec le restant de la plombagine et

du charbon. On affirme que chaque mélange est inexplosif et inof-

fensif. Avant l'emploi, on doit réunir ces deux mélanges [Ba 342

3t.i.68].

111. Bolton a proposé un mélange de c/~o/'<2<e<~e/)o(Ct.Me,ou d'un m. vm.

autre chlorate ou nitrate, avec du nitrobenzol ou avec un autre

of:.M0~6:/t< contenant en solution un carbure, comme la résine,la /Me/<x.<~ etc. Il a proposé de faire des cartouches en remplissantdes sachets avec la matière solide et en les saturant avec le liquide,comme pour l'explosif rack-à-rock.

*H2. Boritine.Voir yM/y~[994].

*113. Borland a fait breveter l'emploi du liège carbonisé ap- iv.

pliqué comme absorbant pour un explosif liquide ou liquéfiable,et le moyen de rendre inflammable un explosif fabriqué en incor-

porant la nitroglycérine avec une matière carbonée par l'ad-

dition d'eau par mélange, pétrissage ou application sous pression

[Bf 1880076. t.88]. Voir Charbon (Dynamite aM)[182].

*114. Borland. Voir Johnson (PoM~'M) [486] et Sans /M~ee

(Poudres).

115. Borlinetto (Poudre). Se compose de

Acide pierique. to partiesNitrate de soude. to »Chromate de potasse 8,55 B

Elle serait insensible au choc et au frottement [D. y36].

*116. Bouchaud-Praceiq a fait breveter un procédé de fabri- vm.

cation de l'acide nitrique, et le perfectionnement des poudres de

guerre et autres par le remplacement de tout ou partie du soufre

par l'acide nitrique hydraté [Bf 197358 12.4.89].

117. Bousfield a recommandé comme composé détonant un vin.

mélange de /K/Kx<e de mercure et de collodion [Ba 2882

ty.n.o~].

Page 296: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CUNDtLL.2g8

n. 118. Bowen a proposé de préparer de la poudre à canon avec un

mélange de 8 à 20 parties de /n<e carbonisée et broyée, 4 de

soufre et ~4 à ~y de salpêtre [Ba 3876 g.8.83].Il employait également du charbon obtenu par la carbonisation

du maïs et d'autres céréales [Ba 3953 ;3.3.86].

i *119. Br 152 (Polvere). Poudre ~M<ï<~Me &M/:e em-

ployée en Italie pour les canons de i49°*°* et de iSa"

i *120. Br 431 (Polvere). Poudre prismatique brune destinée

aux canons de 254' 343*°'" et 431" de la marine italienne.

j. *121. br Pulver. Poudre ~M/Ka<~Me brune autrichienne,

destinée aux canons de 120°"° à 3o5°"°.

i22. Bradbury. Voir Harrison [439 et 440].

123. Brady. Voir ~M/c~/t ( Poudre).

'v. 124. Brain (Poudres). Se composent de 4o à 5o pour 10o de

nitroglycérine mélangée avec 60 à 5o pour 100 d'une autre sub-

stance, telle que cA~oya!<ede potasse, sucre, charbon, sciure de

bois, dextrine, ~M.MMC.Cette dernière substance consiste en bran-

ches broyées de la rhus coriaria et contient une grande propor-tion d'acide tannique. Le sumac s'emploie dans le tannage du

maroquin. Les compositions suivantes sont des variétés de ces

poudres; on ajoute dans chaque cas 4o à 5o pour ioo de nitrogly-

cérine

Chlorate de potasse. t5 t t 1 1Charbon (de bois) ou sciure. to t 2 1 t(')

Charbon de terre. 5 » » i(~)

Sucre. » » )) < »

Salpêtre. » » « » 1

[Ba2984fj.g.73].

(')Sciurede bois, dextrine, amidon ou sumac.

(' ) Charbon de terre ou de bois.

Page 297: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 299

*i25. Brandeisl (Poudre). Se compose de 16 parties de sal- n

pêtre, a parties de soufre et 3 parties de ~MC/'e.

*126. Brenk. Voir Sans fumée (~OM<).

*127. Brise-rocs. Voir Robandis.

128. Brodersen. Voir Glyoxyline.

*129. Broncs. Voir ~ono~<Ae.

*130. Bronolithe. Cet explosif, inventé par M. Bela de Broncs, vi. vm

consiste en din'érents mélanges qui se composent essentiellement

de picrates de plomb, de soude et de potasse, de nitronaphta-

line et de noir de lampe [~e/M. poudr. salp. 3 i~3].

Il paraît être identique à une série d'explosifs indiqués par

Munroe [XIII 2~] comme composés de

Pourfoo.

Picrate double de baryte et de soude. i5 à3oPicrate double de plomb et de soude. 8 à 3oPicrate dépotasse. a àtoo

Nitronaphtaline. 5 àao

Salpêtre. 20 à 40Sucre. ),5àà 3Gomme. 2 à 3Noir de lampe o,5àà 4

Les picrates doubles s'obtiennent en mélangeant 3 équivalentsde picrate de soude avec i équivalent de picrate de plomb ou de

baryte.

Deux variétés de bronolithe ont été pourvues d'une licence

avec la définition suivante

BMNOLiTHE'N° 1. Se compose d'un mélange de salpêtre, dex-

trine, ~Kc/'e et charbon, avec ou sans addition depicrates de &c<-

ryte, de soude, de potasse ou de l'un de ces picrates, et avec ou

sans addition de nitronaphtaline.

La quantité des picrates ne doit pas excéder 5 pour too, celle

de la nitronaphtaline 8 pour 100 dans le produit final.

BRONOLiTHE?2. Se compose des mêmes substances que la bro-nolithe 1, mais la quantité des picrates n'est pas limitée.

Page 298: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CUNDtEL.3oo

La quantité totale de salpêtre et de nitronaphtaline ne doit pasexcéder io pour 100.

131. Brouillard (Signaux de). Voir Signaux.

v) 132. Brugère (Poudre). Se compose de 54 parties de picrate

<~<x/H7MO/M'c!<yMeet de 46 parties de ~~<<?. Elle est stable, sûre

à fabriquer et à manier, mais elle a l'inconvénient de coûter tropcher. Elle a donné de bons résultats dans des expériences exé-

cutées avec le fusil Chassepot. Elle donne peu de fumée et ne

laisse qu'un faible résidu, consistant en carbonate de potasse

[D. '~o]. Voir Acide picrique (Poudres à /') et Picrate

d'ammoniaque.

133. Brunes (Poudres). Variété spéciale de poudre à canon,actuellement en grand usage dans la grosse artillerie. La fabrica-

tion de ces poudres a pris naissance en Allemagne. En Angle-

terre, les poudres brunes diffèrent de la poudre ordinaire par la

proportion des ingrédients qui la composent et qui sont, pourle type employé pour les usages militaires

Sa)pêtre. 79 partiesSoufre. 3 »

Charbon. 18 »

Le charbon employé est habituellement obtenu en carbonisant

de la paille par un procédé spécial, dont les détaDs sont gardéssecrets. La méthode de fabrication de cette poudre présente, en

outre, quelque autres particularités qui ne peuvent être indiquéesici.

La poudre finie est en prismes hexagonaux à perforation axiale,

obtenus par compression de la poudre en grains: Cette poudredonne de très grandes vitesses et en même temps des pressionsmodérées. Elle s'enflamme bien moins rapidement que la poudreordinaire et brûle sans explosion à l'air libre (d'après les expé-riences exécutées jusqu'ici). Les gargousses préparées avec cette

poudre nécessitent l'emploi d'une petite amorce de poudre noire

pour provoquer l'inflammation. Voir E. X. E. et <S'.B. C.

Les résultats comparatifs suivants, obtenus par Noble et Abel,

Page 299: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 301

ont été cités par le ,/oMr/tc~ of ~S'oe:e<v ofArts [t4.'2.88]

Poudres

Brune Noire

prismatique. pebble.

Nombre de calories dégagées par gramme. 83~ 72 <

Volume des gaz permanents par centimètre cube. 198 a~8

D'autres variétés de poudre brune ont été récemment préparées

pour la chasse.

Pour les poudres brunes fabriquées en France [Tt/e/M. poudr.

~/?. 3 *i5], voir ~S,, 7~, P~a.

*134. Brunner. Voir Z~/Kx/Mo~e.

135. Buchel. Voir Cc:/ 6o/n<e.

*136. Buchholz. Voir C/'<xme/

137. Buckley. Voir ~xr/'Mo~ [439 et 440].

138. Budenberg. Voir ~c/K~e/

139. Burstenbender imprègne des substances végétales 'v.

souples, spongieuses, élastiques, telles que cellulose, moelle

ligneuse, c/:6t/M/){~/to~ etc., avec du glycocol et de la cAo/t-

drine, et les mélange ensuite avec 20 à 60 pour 100 de /n~o~/v-cérine. Cet explosif présenterait l'avantage de ne pas exsuder

jusqu'à 200" et de ne pas se congeler à des températures infé-

rieures à o". Ces propriétés seraient dues à la présence du gly-cocol ou de la chondrine. L'explosif est granulé à travers des

cribles.

La chondrine s'extrait de matières animales et se rapproche

beaucoup de la gélatine. Le glycocol s'obtient par l'action des

acides sur la gélatine et constitue une base organique cristalline

[T. io5].

*140. Burton a fait breveter la combinaison de la /?OM<e 'v. v.

noire ordinaire et du coton-poudre avec ou sans addition de

/M<o~~ce/'{/:e~ de nitrogélatine et de g'o/H/~e-/<x~Me dissoute

[Bf 192819 6.9.88]. ~_n_n-

Page 300: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

302 J.-P. CUNDILL.

c

*141. Ct (Poudre). Poudre noire française, destinée aux

canons de campagne (16oo à tooo grains au kilogramme) [D.

349].

*142. C2 (Poudre). Poudre noire réglementaire dans la ma-

rine française pour le tir des canons de 65°"" et de go" (grains

plats de 8" d'épaisseur) [D. 3~0; Tt/e/M. poudr. salp. 3 *6].Il a été fabriqué également de la poudre C~ avec des matières

de poudre brune.

*143. C/68 Pulver. (~'oK~eco/Mi!Mc</o~'868.) Voir Pris-

matiques (Poudres).

t. *144. C/69, C/82 Pulver. Poudres prismatiques noires

identiques à la poudre C/68.

*145. C/75 Pulver. Voir Prismatiques (Poudres).

vin. *146. C/88 Pulver. Explosif de rupture adopté en Alle-

magne et qu'on dit analogue à la /Me/</n<g.

iv. v. *147. C. 89 Pulver. Poudre allemande identique à la balistite.

Dénommée aussi R. G. P. 80 (rauchloses <?e~cAM<~M~e/' '880,

poudre à tirer sans fumée de t88c().

*148. Cacao (Poudres). Voir Brunes (Poudres).

vt. vin. *149. Cadoret a proposé, sous le nom de tribénite, une

poudre à base de picrate d'ammoniaque et de ~6t~o~e~ soufre,

cAa/o/ additionnée de nitrate d'ammoniaque, nitronaph-

taline, bichromate <<3!/M/o/n<x~Me~ sucre, carbures e~t/o-

gène liquides, etc. [7!/e/M./?oK< salp. 2 655].

150. Caerphilly. Voir 7V<<o/?z<x~/n'<g.

Page 301: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 303

151. Cahuc. Voir Sûreté (Poudre de mine de).

*152. Caillebotte nitrée. Voir 7V<<A-oc6tt7/e&o«e.

*1S3. Cakes perforées (Poudres). Poudres moulées cylin- t.

driques, fabriquées dès i86o en Amérique pour les canons de i o

et de 12 pouces [D. 355].

*154. Californie (Coton-poudre de). Mélange de g3 parties v.

de coton-poudre insoluble et de parties de co~o~OM<e so-

luble.

*155. Californie (Explosif de). Mélange de nitrates ~tv.v.vu)

Me<c et ~Ay/e (CsH'.AzO' C~Hs.AzO"), d'<x~coo/ /Me-

<A~/t<yM<~de pyroxyline et de /M~'o~~cey't~e purifiée par trai-

tement à l'alcool éthylique [Ba 11326 3.gi].

156. Callow. Voir ~e~t7/e.

*157. Camphré (Coton-poudre). S'obtient en agitant tcY.

co<o/t-/?OK~e ordinaire dans une solution de camphre. C'est un

produit peu sensible, qui exige l'emploi d'un fort détonateur.

*158. Camphrée (Gélatine). Voir Gélatine camphrée.

*159. Cannonite. Il existe deux variétés de cet explosif. La v.

cannonite /t° 1 a été autorisée comme consistant en un mélangede coto/t-~o~e et de nitrates (à l'exception des nitrates de plombet d'ammoniaque), additionné de résine et de graphite.

La cannonite n° 2 est également brevetée et ne se distingue de

la cannonite n° 1 que par l'absence de nitrates.

160. Canouil. La composition pour capsules Canouil conte- lit. vn).

nait

Chlorate dépotasse. too partiesVerrepu)vér!sé. 100 »

Hydrosulfure et cyanoferrure de plomb. 80

Phosphore amorphe. 2 »Eau. 200 »

Page 302: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.3o4

Les substances devaient être pulvérisées séparément et mélan-

gées avec de l'eau pour former une pâte [Ba 970 t8.4.6o].

162. Capsules d'artifice, de réjouissance, voir Amorces.

*163. Carboazotine. Voir ~M~-e~ (Poudre de mine de).

164. Carbodynamite. Voir Charbon (Dynamite au).

iv. *165. Carbonite. Cet explosif, inventé par7?McAe~e< Schmidt,

de Schlebusch, est présenté comme étant d'un emploi sûr dans

les mines contenant des gaz innammables. Deux variétés de cet

explosif furent soumises à l'autorisation en Angleterre en 1888;

l'une de ces variétés était destinée aux mines de charbon, l'autre

aux carrières de pierre. La première était une masse brune friable

la seconde une masse noire, humide et plastique. Les deux va-

riétés contenaient presque les mêmes substances, mais dans des

proportions différentes. La variété destinée aux carrières de

pierre a été rejetée pour cause d'exsudation. La variété destinée

aux mines de charbon a été acceptée avec la composition sui-

vante

La carbonite se compose de z5 parties en poids, au plus, de nilroglycé-

rine, soigneusement purifiée, avec ou sans addition de partie au plus de

sulfure de benzol, uniformément mélangée avec ~5 parties en poids

d'une préparation pulvérisée, composée de

Sciure de bois, au moins. 4o partiesNitrate de potasse et nitrate de soude (ou l'un

de ces nitrates), au plus. 34 »

Carbonate de soude, au plus. 21 »

préparation de qualité suffisamment absorbante pour empêcher l'exsuda-

tion de )a nitroglycérine lorsqu'elle est ajoutée dans les proportions ci-

dessus indiquées [Ba 14623 n.n.86].

166. Caro. Voir ~/M'g/M~M'e eL CAro/M~e de &e/t-

~Me.

d67. Cartouches de sûreté. Voir Sûreté (Cartouches de).

Page 303: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 3o5

*168. Castan a fait breveter, sous le nom de poudre végé- !iL

tale, un produit ainsi composé

Chlorate de potasse. 20 partiesNitrate de potasse. ~88 »Fleur de soufre. 20 »Sciure de bois. 12 »

Toutes ces matières sont versées dans un tamis en cuivre placé

au-dessus d'une caisse en bois, de telle façon que, lorsqu'ellesont traversé le tamis, elles soient parfaitement mélangées [Bf

163375 i8.y.84].

1.69. Castellanos (Poudres). Ces poudres sont de deux sortes. iv.

La première se compose de nitroglycérine additionnée de nitro-

benzol, de matière fibreuse et de terre pulvérisée. On attribue à

l'addition du nitrobenzol l'eSet de faciliter et d'accélérer la com-

bustion de la nitroglycérine sans explosion et de la rendre moins

congelable. La seconde variété se compose de nitroglycérine

additionnée de nitrate de potasse ou de soude, d'un picrate,de soufre, d'un sel insoluble et incombustible dans la nitrogly-

cérine, et de carbone.

Comme sels incombustibles, on peut employer des silicates de

zinc, de /Met~/te~e et de chaux, l'oxalate de c/KXM~, le carbo-

nate de zinc, etc. Le sel inerte a pour effet de rendre la nitro-

glycérine moins sensible et plus sûre. La composition suivante

est recommandée

Nitroglycérine. /jo partiesNitrate de potasse ou de soude. a5 »Picrate. 10 »Soufre 5 »Sel insoluble (voir ci-dessus). io0 »

Carbone. to »

[T.to3].

170. Casthelaz. Voir Désignolle el Casthelaz.

*171. Castro (Poudre). Composition 111.

Chlorate de potasse. 8Son. ySulfure d'antimoine. 1

'.0 1re PARTIE. 20

Page 304: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.3oG

C'est une poudre américaine, proposée en !88/{ et employée à

l'état de cartouches.

*172. Cata.ctines.VoIr Chandelon.

173. Cauvet. Voir ~<r<o/ et C~Mce~.

o174. Celluloïdine. Voir 7~~ [992].

175. Celluloïdique (Poudre). Voir r~/yf/t [992].

-176. Cellulosa. Voir j9/o/M~ (C. G.) [96].

tv. v. *177. Chabert a fait breveter, sous le nom de woo~~e, une

poudre à base de /~<o~ee7'te ayant pour absorbant de la

pâte de &OMàl'état~M/~eouà l'état /n'<<e[Bf 191906tg.88].

n-. 178. Champion (Poudre).Dynamite américaine presque iden-

tique à la poudre ./M<~o/

Y[. *179. Chandelon a fait breveter, sous le nom de catactines:

1° La fabrication des explosifs résultant du mélange des pi-

crates o/et/n'~Me~ notamment des ~):c/'<7<M <Aye~oc<'<&K7'e~

simples, nitrés ou cA~o/'o-ynjf/'e~ seuls ou réunis entre eux avec

des matières oxydantes, telles que les <~o~e.! a/MMO/n'e,alcalins ou alcalino-terreux, les chlorates /)0<6tM~M~ Ct/MMO-

/K</«e~ etc., et, en général, avec tout corps abandonnant facile-

ment son oxygène, avec ou sans addition de soufre et de char-

bon

2° L'emploi de ces mélanges à l'état de poudre ou de grains,ouàl'étatdecartouches coulées ou comprimées [Bf 192957 i3.(~.88;

–Ba 13360l5.9.88].

180. Chanu. Voir Davey [236].

vu). *181. Chapman propose de supprimer l'emploi des fulmi-

nates et d'obtenir une plus longue flamme et une plus grande

force inflammatoire avec une composition en capsules. Quand on

Page 305: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DfCTIONNAtREDHSEXPLOStFS. 307

emploie des explosifs puissants, on suppose qu'il y a moins de dan-

ger d'en provoquer la détonation. Voici une de ces compo-

sitions

Phosphore amorphe. i5,QOCarbonate de potasse. 2,00Résine pulvérisée. 2,00Sucre de canne. 2,00Oxyde de m ercure. 4;"oPeroxyde de manganèse. 5,20Magnésium. 6,<oChlorate de potasse. io,goNitrate de potasse. 5i,<)o

[Ba 16997 22.tt.88].

182. Charbon (Dynamite au). C'est une variété de dyna-'v

mite pour laquelle M. D. Borland a pris un brevet et qu'il a

fait examiner récemment à l'effet de la faire classer dans la liste

des explosifs autorisés. Cet explosif se compose de go parties ou

moins de /n<ro~ce/e pour 10 parties d'un charbon de liègetrès absorbant. A [oo parties de cet explosif on peut ajouter

partie de carbonate de soude ou d'ammoniaque. Dans une des

variétés de cet explosif, on ajoute de i'MK, dans le but de rendre

la dynamite complètement ou à peu près ininflammable. Soumise à

l'action de l'eau, cette dynamite ne se désagrège pas et ne subit

pas d'exsudation. C'est une substance noire, légèrement friable.

L'inventeur prétend que, par l'addition de 3 à 5 pour 100 de son

charbon de liège (au lieu d'une quantité égale de kiesdguhr), la

dynamite ordinaire acquiert également la propriété de résister à

l'action de l'eau. [Ba 758 !8.t.86]. Voir aussi Borland.

183. Charbon (Dynamite au). Cet explosif, recommandé t\

par Nobel, comprend 2 variétés à chacune desquelles on peut

ajouter du soufre. Les compositions sont les suivantes

Nitrate de baryte. 60 parties 7o partiesCharbon de bois. 12 a » aRésine. » a 10 a

Nitroglycérine. 20 a M a

[D.~o].

Page 306: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CUNDILL.308

vin. 184. Charbon nitré. S'obtient en faisant réagir de l'acide

/<Me sur du charbon pulvérisé. A cause de l'action violente

que les acides énergiques exercent sur le charbon, la nitrification

devait se faire graduellement dans les expériences que l'on a exé-

cutées. D'abord on a employé de l'acide nitrique d'une densité

de ,~o à i ,48 après un certain temps de manipulation, il s'est

formé un produit nitré sous forme d'une poudre brune. Aprèsavoir lavé et desséché cette poudre, on )'a traitée par les agents de

nitrification les plus énergiques. Les résultats obtenus n'étaient

pas encourageants au point de vue commercial, à cause de la

grande consommation d'acide, surtout lorsque les expériences por-

taient sur du charbon de bois et sur du coke [M. Il 453].

L *185. Chasse (Poudres de). Aux anciens types de poudresde chasse noires fabriquées en France [D. 366] ont été substi-

tuées, depuis l'année 188~, 3 catégories de poudres, dites ordi-

naires, fortes et spéciales. Chacune des deux premières com-

prend 4 numéros qui se distinguent par le nombre de grains au

gramme (800 à 10000 pour les poudres ordinaires, 2600 à a5ooo

pour les poudres fortes) [~/e/M. poudr. salp. 3*ga, 5!8g].Voir Pyroxylées (Poudres de chasse).

n. iv. *i86. Chilworth Special Powder (C. S.). C'est le nom sous

lequel a été autorisée la poudre <x/?ï<We.

vm. 187. Chlorure d'azote (AzCl~). C'est un liquide huileux

excessivement sensible et explosif, et inapplicable dans la pratique.On l'obtient par l'action du c/~o/'e sur une solution de chlorure

~'Ct/~MOyUMM.

188. Chocolat (Poudres). Voir ~M~~ (~'oMef/'M).

vu. 189. Chromate de benzine diazotée. Le chromate de ben-

zine diazotée fait partie d'un groupe général de substances fulmi-

nantes proposées par Caro et G'<e~. On sépare des composés

amidés de leurs solutions en les traitant par un mélange d'acide

chlorhydrique et d'acide chromique, ou par ce dernier acide seu-

lement, de manière à obtenir « un précipité cristallisé formé d'un

Page 307: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 309

composé d'acide chlorhydrique, d'acide chromique et de corps

azotés, ou de composés de ces derniers et d'acide chromique seu-

lement ».

Le procédé de fabrication consiste à mélanger équivalent de

cA/o/a<e d'aniline avec 2 équivalents d'acide cA/o/'A~-

drique. Le produitainsi obtenu est traité par i équivalent d'~so-

/~e de chaux, et l'on précipite le chromate en ajoutant un

mélange de i équivalent de chromate de potasse acide avec

) équivalent d'acide cA/o/<~r~Mg [Ba 1956 28.66; D. ~4a]-

*190. Chromé (Coton-poudre). Voir Davey [234].

*191. CL (Poudre). Cette poudre est simplement de la ni- v.

<oce~/M~o~e.

192. Clarke a proposé une poudre à canon, qui s'obtient en trai- v.

tant par les acides ordinaires des /t~e~ ou de layM~e de bois im-

prégnées d'M/t ou de tannin. Après la nitrification, les fibres

de bois doivent être trempées dans une solution d'alun ou bouil-

lies dans une solution de potasse, et ensuite imprégnées d'une

solution de nitrate de potasse ou de soude. On peut ensuite les

enduire de collodion [Ba 121011.4.68]. 1

Il a recommandé ultérieurement de mélangerl'acide qui adhère

à la pyroxyline, après la nitrification, avec une quantité d'eau

« suffisante pour empêcher l'oxydation de la pyroxyline », et

d'ajouter au composé humide « du e<x/'&o/ta<e~ou du bicarbo-

nate, ou du chlorate (!) ou du chromate <~e/)O~Me ».

Ce procédé est tout à fait propre à assurer l'explosion immé-

diate ou au moins l'inflammation de la pyroxyline acide.

193. Clarke (Explosif). Cet explosif, désigné dans le brevet iv. v.

sous le nom de glycéropyroxyline, s'obtient en traitant par les

acides habituels des fibres textiles ou autres fibres ue~e~/e~

Imprégnées deglycérine. Dans ce mode de préparation, on se pro-

pose d'obtenir un composé plus homogène que ne l'estun mélangede nitroglycérine avec de la pyroxyline [Ba 3408 t0.! !.68].

194. Clément. Voir ~Mc/ v

Page 308: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.3;o

jv. 195. Coad (Explosif). Mélange de nitroglycérine, de sal-

pêtre et de bois /Mo/'<.

II y en a plusieurs variétés, dont les trois compositions suivantes

sont des exemples1. 2. 3.

Nitroglycérine. 75 30 30

Salpêtre. 5 50 »B ois mort. 20 20 toPoudre de mine ordinaire o » 60

[T. 104].

D'après M. 6'M~/?M: cet explosif serait identiqué à la/7te~~e.

vni. *196. Cock a fait breveter l'application d'un enduit ou revête-

ment aux cartouches et aux composés explosifs, consistant en du

soufre fondu ou en des mélanges ou des composés de soufre fondu

[Bfl651273t.io.84].

*197. Cocoa Powder. Voir Brunes (Poudres).

198. Colle nitrée. Voir Nitrocolle.

199. Collodine. Voir Volkman.

v. *200. Collodions. Variétés de co~o/~OM~e dont la compo-

sition est voisine des celluloses ennéanitrique et octonitrique, et

qui sont entièrement solubles dans l'éther acétique et dans un mé-

lange d'alcool et d'éther [B. 2 aag; D. 663].

*201. Colloxyline. Voir Collodions.

!v. 202. Cologne (Poudre de). Mélange de~OK<<? de mine or-

dinaire avec 3o à 4o pour ;oo de /n'<o~ce/'</m. Cette poudre a

été fabriquée à Cologne par ~M.!e/MA/' [D. ~2); T. 88].

203. Colonia (Poudre). Voir C'o/o~e(.foK~e<~e).

m. *204. Columbia Powder Manufacturing Company (The)

a fait breveter un procédé pour mélanger intimement ensemble

des chlorates et du .;OM/e, et constituer, avec addition d'un ni-

Page 309: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 3"

trate, un explosif dans lequel les particules de chlorate et de

soufre sont revêtues de~<x/'c~Me [Bf 217632 a~.i !.()!].

*205. Commerce extérieur (Poudres de). Poudres noires i.

à bon marché, fabriquées en France spécialement en vue de la

vente dans certaines régions de l'Afrique, etc. La poudre forte ou

n° 1 est au dosage de y 2 de salpêtre pour 13 de soufre et i5 de

charbon, et la poudre o/'<~{/!<M'eou n° 2 au dosage de 6a, 20, t8

[D. 368; Afe/?t. poudr. salp. 2 3 *34].

206. Cooppal (Poudre). Ressemble beaucoup à la poudre v.

.S'c/tM~se et se compose de /M'<o/{'~t'~e soigneusement puriuée,avec ou sans addition de /n<Ct<e~ (autres que le nitrate de plomb)et d'<x/?m/o/ C'est un explosif autorisé.

207. Cordeau combustible [~4. <~MC/K~]. Ce cordeau iv.vm.

consiste en une pâte de /n'<o~~c<?/7!e, de/~OK~t'er de poudreet de glycérine intimement mélangés ensemble, introduite dans

des .tubes en papier enduits d'une solution de caoutchouc. La

quantité de la glycérine règle la rapidité de la combustion

[Ba 1805 6.5.~8].

*208. Cordeau détonant. La Commission des substances v. vm.

explosives a établi un type de tubes et co/'c/c~M~ e~o/K<~ con-

stitués par des tubes en plomb ou en étain contenant du coton-

/)OM~e et réduits par étirage à un faible diamètre [Afe/M. /30M<

salp. 2 36, 584, 6o3 et 620]. Voir .~{'M<

*209. Cordite. La cordite ressemble beaucoup à la balistite. iv. v.

Son nom vient de sa forme en fils. Elle se compose de 5o à 6u

pour 100 de nitroglycérine et de 5o à 4o pour 100 de coton ni-

<e (probablement la ~t'/n'oce~/K~o~e), avec emploi d'un <MO~-

vant (généralement l'éther acélique). On peut, en outre, ajouterles substances suivantes noir de fumée, graphite, A/<octï/&«/'e~ solides, huiles, graisses, tannin, ce~H/o~ oxalate

<a/K/?!o/n<x~Ke, et les dérivés nitrés ~'A~oc~&M/'M [Ba11664 24.5.QO].

Le brevet revendique spécialement la fabrication d'un explosif

Page 310: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.3f2

gélatineux en mélangeant de la nitroglycérine avec de la nitro-

cellulose portée au plus haut degré de nitrincation ou avec du

coton-poudre, à l'aide d'un dissolvant tel que l'acétone.

n[. *210. Cornet (Poudre). Se compose de ~5 parties de chlorate

depotasse pour 25 parties de résine [0. G.].

*211. Corteso. Voir Mendoça.

212. Coton (Poudre au). Voir Tonite.

v. 213. Coton nitré. Terme générique employé pour les py-

roxyles préparés avec du coton.– Voir Co<o/?OM<e, p. 264.

214. Coton-poudre. Voir ci-dessus, p. 264.

*215. Coton-poudre camphré, paraffiné, etc. Voir C<x/K-

/?/t/'<~ Paraffiné, etc. (Co~o~OM<e).

*216. Coton-poudre de Californie. Voir Californie (Co-

<0/OK<<? de).

217. Coton-poudre de Liverpool. Voir Potentite.

v. 218. Coton-poudre nitrate. Terme générique pour tous les

mélanges de coton-poudre avec des nitrates. En Angleterre, il

est défendu d'employer le nitrate de plonzb à cause des vapeursdélétères qu'il dégage pendant l'explosion.

*219. Coton pyrique. Voir Pyrocoton.

jn 220. Cotter (Poudre). Cette poudre contient du c/t~o/e

de potasse et du réalgar (sulfure d'arsenic As2 S2), presque à

parties égales.

i! 221. Courteille (Poudre). Cette poudre, appelée aussi

y/M/?!/?A safety /~0(p<~e/ a la composition suivante

Page 311: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

D)CT!ONNA!RE DES EXPLOSIFS. 3t3

Après l'avoir saturé de vapeur, on chauffe le mélange presque

jusqu'à dessiccation complète, à l'aide de vapeur surchauffée, en

ramenant graduellement la température de aSo" F. à !5o° F.; en-

suite, on dessèche la poudre sur des plateaux chauffés. Les avan-

tages attribués à cette poudre sont combustion lente obtenue par

l'emploi de la tourbe, du charbon et de la houille dure; inexplosi-bilité à l'air libre; insensibilité au frottement et au choc. On

avance, en outre, comme principal avantage, qu'un mélange formé

d'un volume relativement grand des substances qui composent la

poudre à canon, avec un petit volume des autres substances, forme

de la nitroglycérine (!) ou un produit équivalent de cette dernière,

lorsqu'il fait explosion en vase clos ou sous pression, et constitue

ainsi un explosif puissant. Cette prétention paraît avoir des bases

très douteuses, si toutefois elle en a [Ba 3217 i4.Q.~5; T.io3].

222. Craig a proposé d'employer des nitrates de chaux et n. v.

de /MCt~e~<e en combinaison avec du nitrate de ~o«cfe et de

recouvrir chaque grain de poudre d'une couche de collodion

[D.6o5].

*223. Cramer et Buchholz (Poudres). Dénomination de i.

divers types de poudres /?/'M/M<x~HM &M/~ employées en

Italie.

Nitrate de soude ou de'potasse. 60 à y5 parties

Soufre. !0&n »

Charbon. ~àio »

Tourbe et charbon dur <) à 12

Sulfates métalliques combinés. 2 à 4 »

Matières oléagineuses animales ou vé-

gétâtes (ou goudron) raffinées ou

brutes. ta à 3 »

~224. Crésilite. Voir~e~<e.

Cristaux Emmens. Voir ~'M/Me~~e.

*226. C. S. Powder. Voir CA<7wor</t ~oec~~ ~o~~e/

Page 312: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

3l4 J.-P.CUNDILL.

1. *227. Curtis et Harvey n° 6 (Poudre). Poudre noire à

fusil anglaise, qui a servi de type pour la fabrication de la poudreRGP [~~e/K.~OM~r. salp. 1 323].

*228. Cycène. Voir Kitchen.

D

229. Daddow. Voir ~'e~y~ de mine.

230. Dahmen. Voir ~M/-e<e (Dynamite de).

*23i. Dale. Voir Roberts.

v. *232. Darapsky a proposé une poudre, ditey'aM/~ entière-

ment analogue à la poudre ~c~M/~e [D. 660].

Y vin. 233. Davey a obtenu une composition ac/e~M/ee en faisant

bouillir « autant d'amidon ou de ~e.c< ou de gomme, ou de

farine, ou de sucre, que peut en dissoudre un mélange formé de

i partie d'acide ~<yKe pour 3 parties d'a!C~e~K//M/e ». Il a

recommandé de mélanger la composition ainsi obtenue, dans la

proportion de /{ à 6 pour 100, avec les substances qui composent

la poudre noire o~</M!e, en remplaçant tout ou partie du soufre

par un /~6~oc~M/'e.

Il faut espérer que ce procédé n'a jamais été essayé nulle part

sur une échelle industrielle, car il réunit toutes les conditions pourdonner lieu à des accidents [Ba 2072 2i.6a].

v. Vin. 234. Davey a recommandé de traiter le co<o/~OM<e par une

solution de cA/'o/M<x<e~,de~e~~Ht-cA/'o~aKe~ ou de &<eA/'o/M<7<e~,

avec ou sans addition de nitrate depotasse (ou d'un sel analogue)et de gomme ou d'un A~oca!&«/'e.

Ce coton-poudre chromaté serait insensible à l'action de l'hu-

midité et pourrait être employé comme fusée de mine au lieu de

la poudre ordinaire [Ba 2832 a5.].

Page 313: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 315

235. Davey (Poudre). Pour cette poudre, on emploie de la n.

farine, du son, de l'a/?n'<~o~ ou d'autres matières MHCt~~t'ncMse~

pour remplacer une partie du charbon qui entre ordinairement

dans la composition de la poudre noire. On peut également

remplacer le salpêtre par le nitrate de soude, à condition de

munir la poudre d'enveloppes imperméables. Cette invention a

pour but de diminuer la quantité de fumée produite.

Les proportions indiquées sont

Salpêtre. Reparties) ¡ Nitratede soude. 63 parties

Soufre. )6 a ) Soufre. i5 »

Charbon. 12 »

Farine,sonou amidon. 8 »

[Ba2478 5.H.58; D. 608].

236. Davey (Poudres). Se composent de ni.

1. 2.Chlorate de potasse. 6 parties 6 parties

Nitrate de potasse. 5 s 3 aPrussiate jaune de potasse 2 » 4 »

Biehromatede potasse. 2 » » M

Sulfure d'antimoine. 5 a 3 a

Ces composés sont destinés principalement à être employéscomme fusées [Ba 14065 i5.4.5a].

237. DaveyetWatson ont proposé d'imprégner de la poudre 11.

noire d'A~~oca/M/'e~ liquides ou gazeux, ou bien d'A~o-carbures solides fondus [Ba 2641 ag.y.].

*238. Davey et Watson ont fait breveter un procédé de fabri- i.

cation des cartouches comprimées en un ou plusieurs morceaux

pour mines ou autres destinations [Bf 145547 ag.to.8)].

239. Davies (Poudre). Se compose de vm

Prussiate jaune de potasse. 4 parties

Chlorure de potassium. 8 »

Sucre raffiné. 2 »

Sucre cristallisé 2 »

Soufre. t »

Page 314: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CUKD!LL.3f6

Elle a été proposée comme poudre pour armes à feu. Les sub-

stances, finement pulvérisées, devaient être mélangées au moment

de l'emploi [Ba 824 3o.3.6o].

Il. *240. Davy a proposé de remplacer le salpêtre par du nitrate

de soude dans la /?OK<e de mine noire.

*241. De 2' 5 à 6'"°° (Poudre). Poudre /:0!'7-<?réglementalre

dansla marine française pour canon de 65" (environ 26000 grains

au kilogramme) [IYém. /~OM< salp. 4 *6].

v. 242. Dean (Explosif). Se compose de

Nitrocellulose ou nitrodextrine en poudre. 10 parties

Eau. 2 à 3 »

Nitroglycérine. 100 »

Le but est de rendre la nitroglycérine plus sûre à manier et à

transporter en.formant une masse plastique [Ba 2226 2i.5.8i;

Bf 142995 24.5.8f].

vm. *243. De Béchi a fait breveter la fabrication et l'emploi d'une

cartouche métallique flexible à diaphragme, pouvant contenir,

dans deux chambres étanches et distinctes, deux substances qui,

inexplosibles par elles-mêmes, donnent en se mélangeant naissance

à une matière expiosible [Bf 185757 io.a.8~].

v. *244. De Chardonnet a fait breveter un procédé de prépara-tion de pyroxyles solubles, comportant

i" Récupération des acides provenant de l'essorage du pyroxyleretiré du bain et utilisation de ces acides pour la nitratation après

qu'ils sont remontés par un mélange d'acides neufs dans lequel la

concentration de l'acide nitrique est plus élevée, le vieil acide en

excès étant revivifié par distillation;

20 Succession de lavages à l'eau et d'essorage du pyroxyle, ces

lavages se faisant abondamment dans l'essoreuse même pendant

qu'elle tourne lentement avec de l'eau pure, aussi froide que pos-

sible, en évitant toute élévation de température;3° Purification et blanchiment du pyroxyle terminé en plaçant

ce pyroxyle dans une grande quantité d'eau contenant ~*jde chlo-

Page 315: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 3,7

rure de chaux, et en ajoutant de l'eau acidulée par de l'acide ni-

trique, après quoi on lave, essore et sèche [Bf 201740 5.n.8a].Deux certificats d'addition [3.4.90, a~.3.0)] ont revendiqué1° La transformation particulière de la cellulose et la prépara-

tion préalable des celluloses par le maintien de ce produit avant

le trempage dans le bain de nitratation à une température fixe de

i3o° à i4~°;

20 L'appareil combiné pour opérer d'une façon continue la

distillation, pour revivifier et séparer les acides nitrique et sulfu-

rique après nitratation des celluloses;

3° Le rinçage méthodique des pyroxyles et la neutralisation

des eaux de rinçage pour récupérer l'acide nitrique lâché par l'es-

soreuse

4° L'application des procédés de récupération des acides, de

lavage, de purification et de blanchiment des pyroxyles aux

pyroxyles à tous les degrés de nitratation.

Un brevet postérieur [Bf 216564 ô.io.gi] concerne

1° La découverte des nouvelles propriétés qu'une température,soutenue pendant plusieurs heures, de i5o° à no", fait acquériraux matières cellulosiques;

2° La préparation préalable des celluloses destinées à la nitra-

tation par leur chauffage, pendant 4 à 8 heures, dans un courant

d'air sec à une température fixe comprise entre t5o" et !~o°.

*245. De Custro a fait breveter la fabrication de produits n).

explosifs composés d'un mélange de son ou autre cellulose con-

venable, de <MM/«/'e a~'a!MO{/!c ou ~!<«/'e <<x/!<</?!o<e

/:f<<M/'e~avec addition d'une solution de chlorate de potasse sa-

turée ou presque saturée, et l'agglomération du composé dans

toutes formes voulues [Bf 159172 )4.t2.83].

246. Deissler.VoIrAK/t/

247. De Lom de Berg. Voir ~6!e/

248. De Mercader. Voir De Terré.

*249. Denaby (Poudre). Autorisée comme consistant en sé- vn;

curite co/t'/Mpe additionnée de charbon

Page 316: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.3i8

vi. 250. Désignolle (Poudres). Ces poudres ont été fabriquées au

Bouchet en i86g, en p!usleurs variétés; elles avaient les compo-

sitions suivantes

Poudres

pour torpilles Poudres pour canons

etpour Poudres

projectiles creux. ordi- gros à mousquet.

naires. calibres.

Picrate de potasse. 55 5o t6,4 <),6 2.8,6 22,9

Salpêtre. 45 50 74,4 79.7 65,o 69,4

Charbon. » a 9,2 io,7 6,4 7,7

Ces poudres étaient fabriquées presque de la même manière

que la poudre noire ordinaire; on ajoutait 6 à i~ pour too d'eau

pendant la trituration sous les meules. Les avantages que l'on

attribuait à ces poudres sur la poudre ordinaire étaient plus

grande foree et, par suite, plus grand effet balistique ou brisant,

absence relative de fumée; en outre, le métal des armes n'était

pas attaqué à cause de l'absence du soufre [D. y38 Ba 3469

5.12.6~.

ut. vi. 251. Désignolle et Casthelaz ont proposé une série de

poudres détonantes se divisant en deux classes l'une pour

usages généraux, l'autre pour amorces fulminantes. Dans les

poudres de cette dernière classe, les effets oxydants du chlorate

de potasse seraient neutralisés par l'addition de sels de plomb.Les proportions suivantes sont Indiquées

ClasseI. ClasseII.

L 2. t. 2. 3. 4. 5.Picrate de potasse. 55 35 37 M » » »Chlorate de potasse. 477 47 i8 18 )6 26 5o

Isopurpuratedepotasse(C'<H~KAzSO'~). a a M o a c 50

Ferrocyanuredepotassium. » )8 o B u a «Chromate de plomb. » » 45 /i9 4t 35 »Picrate de plomb. H » a 43 37 »Charbon. c o » 3 » a »

[Ba34695.i2.67].

ii. ~55. De Terré (Poudres). Se composent de sciure de bois,

Page 317: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DtCTtONNAfHE DES EXPLOSIFS. 319

ou d'une substance analogue, de ~f</pe~<?~ de nitrate de soude,

de poussier de charbon, de ~)OK~!C/' de /n<e, dans les pro-

portions suivantes

Pour travaux d'explosiondans des carrières de marbre,

de granitou d'autres pierres dures.

Sciure de bois. 12,5 parties

Salpêtre. 67,5 »

Soufre. '!o,o0 »

[Ba27i5t3.!0.~)].

Pour travaux d'explosion

dans des carrières de pierre calcaire,

decraie,dehouiHeou d'autres pierres tendres.

Sciure de bois. n t p. ioo

Salpêtre. 5i,55 »

Nitrate de soude. t6 »Poussier de charbon

ou de lignite. i,55 »

Soufre. 3o »

253. Détonateurs. Tels qu'on les emploie dans le commerce, les vm.

détonateurs sont des capsules métatliques, ordinairement en

cuivre, et ressemblant à de longues capsules percutantes. On en

fabrique ordinairement 8 variétés qui dînèrent par la dimension

et par la quantité d'explosif. La charge consiste en ~M/MM/tcKede

mercure pur ou mélangé avec du chlorate de potasse et, au

besoin, avec d'autres substances. On les distingue aussi en sinz-

ples, doubles, <<e.~ etc., suivant le numéro qu'ils portent

Les détonateurs n° 1 contiennent 3oo grammes d'explosif par 1000pièces.» 2 » /}00 » »

» 3 » 5/to » »

)) 4 » 65o » »

» 5 » 800 » ))»

» 6 » YOOO » »

» 7 » i5oo » »

» 8 » 2000 » »

En général, on emploie les détonateurs n° 3 pour la dynamite,les plus forts (n°~ 5, 6 ou 7) pour le coton-poudre, la gélatine

détonante, la roburite, etc. C'est une très fausse économie que

d'employer un détonateur trop faible ou une mèche faible et bon

marché.

-/Vo&e~propose de substituer au fulminate de mercure différents

mélanges explosifs finement pulvérisés, par exemple s parties de

Page 318: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

320 J.-P. CUNDILL.

collodion dissous dans 2 parles d'acétone, i partie de nitro-

glycérine, 4 parties de picrate de potasse et 8 parties de c/~o-

rate de potasse. Après évaporation de l'acétone, le produit se

brise facilement en grains à raison de 3ooo à t5ooo par gramme

[Ba 16919 i2.io.88].

r 254. De Tret (Poudre). Connue également sous le nom de

pyronome. Se compose de

Nitrate de soude. 52,5 partiesTan. 2~,5 »Soufre. 20 »

On fait bouillir ces substances ensemble et on les dessèche.

C'est une poudre à combustion lente et de faible force [Ba 1226

i7.5.5o; D. 608].

v. *255. Deutsche Sprengstoff Actien-Gesellschaft (Die) a

fait breveter:

!° Un nouveau genre de nitrocellulose pouvant être obtenue à l'état de

grains très fins, compacts et glissants;

2° La fabrication d'une nitrocellulose sous forme de grains très fins,

compacts et glissants, au moyen des coquilles, noix ou noyaux durs et

riches en cellulose, tels que par exemple les noix de phytelephas ~MC/'o-

c~/ya, yMetM/Mt){'/n/e/'6~ mauritia flexuosa, etc.

[Bf 172309 i6.n.85].

256. Dewar. Voir Abel et Z)e~f<A-.

257. Dextrine nitrée. Voir ~Vo~ [678 et 679].

)v.v. 258. Diaspon (Explosif) [7o/tù!K~e/]. Composition:

Nitrog!ycërine. /!7,o à 63 partiesCoton-poudre. o,5à à 3 aNitrate de soude. a2,oa23 »Cellulose de bois. 8,oàt8 »Soufre. 3,o à 9 »

[Ba 81 a4.2.8t; Bf 141346 2/{.2.8i].

Page 319: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 32)

559. Diaspon (Gélatine) [Johann ~~d'e/j. Se compose de v.

ga à gg parties de nitroglycérine mélangée avec 5 à parties de

cellulose de bois (légèrement nitrée) ou de collodion et avec o, 5

à 2 parties d'alcool. Les différentes substances sont placées dans

un bain-marie à 4o°-45°C. avec vo à i5 parties d'un dissolvant t

composé de 6 parties d'éther pour 2 parties d'alcool. La nitrocel-

lulose se dissout, tandis que l'éther et l'alcool s'évaporent [Ba 80

24.28. Bf 141345 24.2.8l].

260. Diazotées (Substances). Voir Aniline /M//yM'/M/:«~CA/'o/M<?.~de benzine diazotée.

261. Dieckerhoff (Poudre). Se compose de poudre noire m.

mé!angée avec t5 pour ]oo au plus d'un ou de plusieurs/?<'c/'<x<~f</e~/t/ précipités. Cette addition a pour but d'augmenter la

force explosive de la poudre à canon sans en accroître la sensibi-

lité. On prétend également qu'un mélange de nitrate avec du

~o«/e et avec un picrate, dans les proportions générales ci-

dessus indiquées, sans charbon, équivaut à la poudre en question,

l'expérience ayant démontré que le charbon n'est pas indispen-sable [T. to6]. Voir aussi T/e/v~~e.

262. Diessler. Voir C/oM (Explosifs pour mines à).

263. Di-Flamyr signifie en flamand « sans flamme )) et désigne v.

une variété de coton-poudre /n<ra!<e pour lequel une licence a été

délivrée récemment.

*264. Diller. Voir Blanche (Dynamite).

265. Diorrexine. Explosif autrichien dont la composition n.

f;t 1t) suivante ·_

A. R.

Nitrate de potasse et nitrate de soude. y5 60

Soufre. )2 )2

Sciure de bois. ]3 toCharbon. »Acide picrique. n 5Eau. M ~~55

[/)/</n'7oM/M/, t8.6.8y; Bf 146650 3j.0.8)].V.–)" PARTIE. 2t

Page 320: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CBNDILL.322

!ff. *266. Diripsite. Deux échantillons d'un explosif portant ce nom

furent présentés en )88o. Le premier a été rejeté à cause de son

extrême sensibilité au frottement et au choc, le second pour insuf-

fisance de stabilité chimique. C'était un explosif c/t/o/'e~e; mais

l'inventeur désirait garder le secret sur sa composition.

n'. v. 267. Dittman recommande de rendre la nitroglycérine plussûre à transporter et à conserver en magasin en la mélangeantavec une substance combustible poreuse, telle que le charbon de

bois finement divisé et saturé d'une solution de ~<x~De<e ou de

/K'<6t<c de soude et d'une solution de carbonate de soude. On

peut encore métanger la nitroglycérine avec de la /<oce//M/o.!e,

de la sciure de bois, ou une M~e/'e /K?!Me /K<e<? [Ba 3458

3.12.6~].

268. Dittmar. Voir Z)«<x~K?, G'A-o~ze~ 7V<6!/ï et ~-f~/o~/o-dine.

269. Divine (Explosif). Voir 7?<xcA-a-/ oc/f.

)!i. *270. Domergue (Explosif). Mélange grossier de e/~o/YKe

f/e/)o<f<~e et de ~o<<e[~e/H.~oM6~ salp. 2 6)6].

*27i. Double effet (Poudres à). Voir 7~ [987].

vni. *272. Doutrelepont a fait breveter la préparation de jus f/f

sucre nu /Me7<M.se.!de toutes sortes qui peuvent être oxydés ou

non oxydés, ou traités « préparatoirement ou non d'une manière

quelconque », parl'addition d'éther ~K//<t/ ~He~d'un alcool quel-

conque, comme de l'alcool éthylique, de l'alcool <M~/<f/Me~ et

d'acide ~M~/M/'eM~ en ajoutant éventuellement de la ~ce/'t'e

[Bf 189947 14.4.88].

*273. Doutrelepont. Voir 7~<<x~'<<?.

L 274. Drayson a proposé de dissoudre du ~û;~e<7'<?dans la

moitié de son poids d'eau chaude et de mélanger la solution, dans

le tambour-mélangeur, avec les quantités voulues de .!OM/e et de

charbon. Les substances ainsi mélangées devaient être broyées,

Page 321: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DtCTIONXAtnEDESEXPLOStFS. 323

desséchées et finies de la manière habituelle [Ba 2427 3t.) 0.55].Dans un brevet ultérieur, il a proposé d'injecter de la vapeur

<r/'e<r<Mdans un mélange formé des substances habituelles et

enfermé dans un récipient, en quantité suffisante pour donner

de la cohésion à la composition. Il a proposé, en outre, de grenerla poudre directement à sa sortie du moulin sous forme de galette,

au lieu de la comprimer préalablement de la manière ordinaire

[Ba 2924.2.64].Le procédé Drayson a été essayé à la poudrerie de Dartmoor,

mais il a été abandonné à la suite d'une grave explosion.

575. Dualine. Cet explosif se compose de n'. v

Nitrog)ycérine. 3oparLiesSciure de bois fine. 3o »

Sa)pc).rc. 20 »

mais on prépare sous le même titre différents composés analogues;

la sciure de bois est parfois nitrée. Dans le brevet°deZ~«/?!6! il

est question d'un mélange de cellulose, /n'<oce//M/o~ c:/?:/<~o/t

/n'<e, /!t'<o/H6t/n<e et /:t'<o~~ce/'t/:e. La cellulose se prépare

avec des bois tendres que l'on traite par des acides dilués et quel'on fait bouillir ensuite dans une solution de soude.

La dualine serait sujette à l'exsudation. La variété commerciale

est une poudre d'un brun jaunâtre. Elle serait plus sensible que la

dynamite ordinaire à la chaleur et au frottement. Par suite de

l'excès de carbone, les gaz développés par l'explosion contiennent

une grande proportion d'oxyde de carbone, gaz vénéneux [D. 726;T. 87 et ioo;–Ba 3088 3.9.~5].

Une autre variété a été brevetée par ~cAM/<~c [Ba 2542 ;/{.8.68]et consiste en un mélange de 10 à 60 parties de nitroglycérineavec ioo parties de /.)OMe~e ail bois. La proportion de ces sub-

stances varie suivant la destination de l'explosif. On la pré-

pare également en ajoutant de petits grains de bois ou de cAa/'&o/t

'de bois pulvérisés, imprégnés d'un nitrate quelconque.

276. Dulitz ajoute à une gelée de coton-poudre et de /o-!n. v.

~e/n;e jusqu'à 4 fois son poids de chlorate de potasse. On peutsubstituer jusqu'à jo pour 100 d'un autre corps oxydant à une

Page 322: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CUKDtLL.32.,

quantité équivalente du chlorate de potasse [Ba 12838 t~.8.86].Voir également AY/te~/e.

277. Dumas. Voir Nitramidine.

*278. Duplexite. Voir T~/y~ [993].

*279. Dupont de Nemours. Voir Hexagonale (PoM<e).

280. Durnford emploie du charbon de liège, facilement

inflammable, dans la proportion de 20 parties de charbon pour80 parties de salpêtre, avec ou sans addition de i 10 parties de

~0!<e. Il présente cette poudre comme jooMc/y'e sans ~<Ke<' et

non hygroscopique [Ba3578 t3.3.86].

*281. Duttenhofer. Voir ~<yM/Hee (7~0M<).

282. Dynamagnite. Voir /V~o/?M~<e.

283. Dynamite-gomme. Voir 6'o/?!~e(Z~~a/K«e-).

'v. 284. Dynamite n° i C'est la dynamite ordinaire du commerce.

Elle est formée d'un mélange de nitroglycérine avec une terre

poreuse appelée A~'e.!e/~M/t/' et qui consiste principalement en si-

lice. On en trouve des couches en Allemagne, en Écosse et

ailleurs. On la calcine pour la débarrasser de l'eau et des matières

organiques, et l'on élimine au crible la plus ou moins grande

quantité de sable qui l'accompagne. Elle contient généralement

un peu de fer, ce qui explique la teinte plus ou moins rouge quel'on peut observer dans la dynamite ordinaire. On ajoute habi-

tuellement à la dynamite un peu de carbonate ~'ec/M/~o/M'~Mg ou

de soude, de sorte que son extrait aqueux est alcalin.

Jusqu'en 1887, la fabrication de cet explosif était autorisée en

Angleterre dans les termes suivants

Dynamite n° 1, se composant de y5 parties en poids, au ptus,- de nitro-

gtycérine soigneusement purifiée, uniformément mélangée avec a5 partiesen poids d'une terre poreuse connue sous le nom de /eïe~M/t/- et de

qualité suffisamment absorbante pour empêcher l'exsudation de la nitro-

glycérine, lorsqu'elle y est ajoutée dans la proportion ci-dessus indiquée.

Page 323: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 325

Cette définition est aujourd'hui légèrement modifiée, de manière

a impliquer non seulement un simple mélange de nitroglycérine

et de kieselguhr, mais aussi un composé contenant de petites

quantités d'autres substances. La définition actuelle est ainsi

conçue

Dynamite n" 1, se composant de 76 parties en poids, au plus, de nitrogly-

cérine soigneusement purifiée, uniformément mélangée avec 25 parties en

poids de

(a) Une terre poreuse connue sous le nom de kieselguhr;

(b) Un mélange non explosif de kieselguhr avec telles autres substances

et dans de telles proportions qui seront autorisées par le secrétaire d'état;

A la condition

1° Que la kicsetguhr (a) ou le mélange non explosif (6) soient de qua-

lité suffisamment absorbante pour empêcher l'exsudation de nitroglycérine,

lorsqu'on l'y ajoute dans la proportion ci-dessus indiquée;

2° Que l'on puisse ajouter à la kieselguhr ou au mélange non explosif

une quantité de carbonate d'ammoniaque n'excédant pas partie en poids

pour 100 parties de la dynamite prête à l'usage.

Les substances actuellement autorisées sous la rubrique (b)

sont:

Carbonate de soude.

Sulfate de baryte. En tout 8 parties (ou moins) en poids

Mica. pour remplacer une quantité égale

Talc. en poids dckiesc]guhr.

Ocre

La quantité totale de carbonate de soude ne doit en aucun cas

excéder 3 parties en poids pour 100 parties de dynamite finie.

La dynamite est une masse plastique dont la couleur varie du

chamois au brun rougeâtre. Le contact direct de l'eau la désagrègeen séparant la nitroglycérine liquide, et, pour ce motif, il faut

prendre de grandes précautions, lorsqu'on en fait usage dans'desendroits humides. Sous ce rapport, elle est inférieure à la gélatinedétonante et à la dynamite gélatinée. En général, elle gèle à envi-

ron ~o°F. (8° C.) et reste congelée à des températures bien supé-rieures à cette dernière. Dans cet état, elle devient inapplicablecomme agent explosif, et doit être dégelée. Cette opération né-

cessite beaucoup de précautions, et les instructions qui accom-

Page 324: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J -P. CUNDILL.3x6

pagnent chaque paquet doivent être strictement et soigneusementobservées.

Lorsqu'on met le feu à des quantités relativement faibles de

dynamite, elle ne fait que brûler avec violence; mais des accidents

se sont produits parce qu'un grand nombre de personnes croient

que, si l'on peut sans danger mettre le feu à un petit nombre de

cartouches de dynamite non congelée, il n'y a non plus aucun

danger à chauffer de la dynamite sur une pelle, dans un four, ou

dans une boite sur feu nu, ou de toute autre manière, ce qui

conduit ordinairement à un verdict de /~o/'< accidentelle.

On ne saurait trop insister sur ce fait que, lorsque la dynamiteou d'autres préparations à la nitroglycérine sont graduellement

chauffées à une température voisine de leur point d'explosion (en-

viron 36o°F.), elles deviennent excessivement sensibles au

moindre choc ou à la moindre secousse; et, une fois ce point t

atteint, elles ne se bornent plus à brûler simplement, mais font

explosion avec violence.

La dynamite congelée possède quelques propriétés particulières

qui la distinguent de la dynamite non congelée, propriétés qui ont

été démontrées expérimentalement et que l'on peut résumer

comme suit

1° Elle est bien moins sensible aux secousses ou au choc pro-

duit par un projectile. Une balle de fusil tirée sur de la dynamite

non congelée en détermine facilement l'explosion, mais une balle

de carabine Martini-Henry ne produit pas cet effet à 25 yards de

distance (environ 23°') sur la dynamite congelée. La gélatine dé-

tonante est, au contraire, plus sensible à l'action des balles lors-

qu'elle est congelée.

2° Elle fait bien plus facilement explosion par simple inflam-

mation. Ainsi, une quantité ne dépassant pas livre de dyna-

mite congelée a fait explosion par inflammation, tandis que des

quantités bien plus considérables de dynamite non congelée brûle-

raient sans explosion.

3° De même que la nitroglycérine congelée, elle est bien moins

sensible à la détonation.

La dynamite est presque invariablement débitée en rouleaux

cylindriques d'un diamètre approprié aux trous de mine auxquels

Page 325: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DtCTtOXNAUtHDESEXPLOStFS. 3.~

elle est destinée; ces rouleaux sont enveloppés dans du papier-

parchemin pour former des cartouches. La gélatine détonante et

la dynamite ge!atinée se débitent de la même manière.

285. Dynamite n° 2. Elle est plus lente et moins puissante iv.

que la dynamite n° 1, et a été proposée pour remplacer la poudredans les cas où la grande puissance et la force brisante locale de la

dynamite n° 1 ne sont pas désirables, comme dans les mines de

charbon et dans les carrières d'ardoise et de granit. Elle sg débite

comme la dynamite n° 1, mais elle s'en distingue facilement parsa couleur noire. Actuellement son emploi est à peu près ahan-

donné.

Le brevet la définit comme suit

Dynamite n° 2, se composant de )8 parties en poids, au plus, de nitro-

glycérine soigneusement purifiée, uniformément métangée avec 82 partiesen poids d'une préparation putvériséo formée de ~t parties de nitrate de

~)0<<Mse,d'au moins io parties de charbon de bois et de partie de pa-

/'a~t/te ou d'ozokérite (ou bien nitrate de potassera et charbon au moins

'o parties), préparation de qualité suffisamment absorbante pour empêcherl'exsudation de la nitroglycérine, lorsqu'elle y est ajoutée dans la propor-tion ci-dessus indiquée.

286. Dynamite-Paille. C'est un mélange de Mt<o~ce/c iv.

et de /H<7'oc<~M~o.!eextraite de la paille, connu sous le nom de

/?f</e//te. [Ba 3119 ~.8.~8; –~e/?ï. /)OMc/M~). 4 2o5].–Voiraussi Z<x/ey.

287. Dynamogène. Composition m. vu[

Prussiate jaune de potasse. t~ parties

Eau. 15o »Charbon de bois. )y »

Après avoir fait bouiHir, remué et laissé refroidir ces substances,

on y ajoute

Potasse. 35 partiesChlorate dépotasse. 70 »Amidon. to »Eau. 5o »

Page 326: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.328

On transforme le tout en une pâte fine que l'on étend sur du

papier à filtrer en mettant trois couches de chaque côté. Le papierainsi imprégné est desséché, coupé et roulé en cartouches

[Ba2895 tg.ô.Sa; Bf 149642t9.6.8a].

m. *288. Dynamoïte. Cet explosif ressemble à l'asphaline et se

cnmnnsf df ·_r_

A. B. C.

Écume de malt. 4oàyo 3oàyo ~oâ~o

j\itrate d'ammoniaque. 4o à 10 6o à 3o e

Chlorate de potasse. 2o à /io 6o à 3o

[Ba 5843 ~.4.c)i, /b~c/tcA- et ~M~/K?/'].

D'après le brevet français [Bf 212565 ~()i], les proportions

seraient, de 60, i5 et a5 pour 100.

E

vm. *289. Eales a fait breveter la fabrication d'une /7:ecAe perfec-

tionnée pour les travaux de mines, carrières, etc., dont l'âme se

compose de/)OM<e noire et de/M//M<-co<o/~ ce dernier pouvant

être rendu plus incombustible par le traitement dans une dissolu-

tion de nitrate ou de cA/'o/Ma<e de potasse ou d'une autre ma-

tière oxygénée [Bf 18432620.6.8~].

Ji. 290. EatOB. (Poudre). Poudre à gros grains et à combustion

lente, contenant du nitrate de MM~e. On a essayé de l'employer

dans des armes à feu, en mélange avec de la poudre d'une com-

bustion plus vive; par ce mélange on a voulu obtenir une sorte de

poudre progressive [D. 60~].

;v. *291. E. C.-(Dynamite). Sa composition ne se distingue de

l'ancienne composition de la dynamite /t" 1 que par l'addition de

carbonate de soude (en quantité n'excédant pas 3 pour ioo).

v;. *292. Éclipse (Poudre). Proposée comme/?OM~e~yK-

Page 327: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 3~9

/H<~ cette poudre se compose d'acide picrique, de ~'<A<~7'~ de

soufre et de charbon. L'explosion de Cornhrook a été attribuée

à un mélange accidentel d'acide picrique et de litharge. Voir

p. 270.

~93. E. C. Powders. Ce sont des poudres pour fusil à base v

de coton-poudre. Elles comprennent deux variétés la poudre de

chasse, colorée avec de l'~M/'c~e (sans acide minéral) dissoute dans

i'éther, l'alcool ou la benzoline, et la yjoM~e à fusil colorée

avec de l'acide picrique (exempt d'acide minéral) dissous dans le

même dissolvant. Ces poudres ont la forme de grains ronds coto-

rés respectivement en orange ou en jaune, et elles se composent

essentiellement de co<o~)o«f/e /n'<6!tc dilué.

Deux échantillons ont. donné les compositions suivantes

Nitrocellulose soluble. 27,95 '79

Nitrocellulose insoluble. 28,35 23,58

Cellulose (non transformée). 3,f5 4)'7

Nitrates de potasse et de baryte. 37,80 32,32

Substances soiubtes dans le benzo). 0,60 !,f)5

Substances solubles dans l'alcool. 2,t5 6,32

Eau. )) 1,87

Voir également Yo/t/MO~ (T~OM~e~).

*29~. E. C. Powders Company's Rifle and Sporting v.

Powders. Poudres à fusil et de chasse, composées de /M'oce~-

lulose pure et de ~<x//?c<e., ou de nitrocellulose imbibée d'une so-

lution d'un nitrate quelconque (celui de plomb excepté), avec

addition de noir de fumée (pour les poudres à fusil) ou d'o«<e-

mer (pour les poudres de chasse), et de ef</K/J'A/'edissous dans la

~e/mo~'ne ou un autre dissolvant volatil (cette dernière addition

étant facultative pour les poudres à fusil).

*295. Écrasite. Explosif autrichien ressemblant probablement iv. v. vin

à la mélinite.

D'après Salvati, l'écrasite serait une composition de ~e/c~/mdétonante traitée avec du ~M//<~6<eou de l'/ij~ocA/o/e c/'6[M/KO-

niaque, ou avec un mélange de ces deux substances.

Page 328: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CUNDILL.330

296. Edison. Voir ~eMe/H/Me/

nr. 297. Ehrhardt (Poudres). Se composent de:

Artillerie. Mines. Bombes.

Chlorate de potasse. partie i partie ) partieSatpëtrc. )1 » t » » ?Charbon. a o » » H

Acide tannique (cachou). 1» a 2 0 ) ))

[D.6.3].

Ehrhardt a proposé également un mélange d'f<e~e <6!KyMe

ou de /'e~< et de eA~o/<e ou de ~!<<e de /)0<f<M<?~à parties

presque égales, le tout finement pulvérisé [Ba 1694 8.6~].

Il a recommandé aussi un mélange formé des mêmes substances

dans la proportion de i à 3. Ces substances devaient être mises

dans des boîtes à deux compartiments et maintenues séparées jus-

qu'au moment de l'emploi [Ba 2594 20.io.6/{].Il a enfin proposé les mélanges suivants

Mines. Armesà feu.

Chlorate de potasse. !,5parties(vo!ume) 4 parties (poids)

Nitrate de potasse t,5 a » )) o a

Cachou ou tannin. r,o o D t e a

Charbon de cannelle 2,0 )) < )) a a

[Ba 402 i3.2.65].

n. *298. Eisler (Poudre). Composition

Nitrate de soude. 70,1iSoufre. )~,6Charbon. j2,25Sucre. f ,2Cendres. t,2Eau. o,83

[O.G.].

jv. *299. Electrique (Poudre). Dynamite américaine à base

active, contenant 28 ou 33 pour 100 de nitroglycérine.

Page 329: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 33<

300. Emilite [-P.ZT. ~<<«r/o«</t]. La partie du goudron de v!n.

houille qui bout à t85"-aoo°C. est nitrifiée après avoir été débar-

rassée des matières résineuses [Ba 5899 22.8~1.

*30t. Emmens a fait breveter le procédé consistant à .faire Yt"

fondre un c/e/J par substitution d'Ayf/ocf<M/ tel que le <t-

/n'<o/?Ae/!0~ à y ajouter un /K'<a<e alcalin, tel que le nitrate de

soude, à maintenir une température suffisamment élevée jusqu'à

complète liquéfaction du mélange et à laisser refroidir le produitobtenu [Brev. amér. 422514 ~.3.oo].

*302. Emmens a fait breveter une substance explosive consis- v. v

tant en papier ou ~M~e M /)~<e/ transformé en ~<<o-co7M/?e'~eet imprégné d'7!/no/f«y!<e et d'acte/)/c/Ke[Bf 204294 i i .3.go;

Brev. amer. 423230 ) i .3.go]. Voir aussi jF/Mme/ï~e.

303. Emmensite. Les c/'M<<'<M~-Ë'/?t//?e/ s'obtiennent en frai- v v~

tan t l'acide picrique par l'acide Mi<Me /'OM~e~«/?:f<< (densité

),5a). L'acide picrique se dissout en dégageant des vapeurs rou-

ges et, en se refroidissant, il produit des cristaux qui paraissentdifférer de l'acide picrique par leurs propriétés. La liqueur laisse

déposer une deuxième couche de cristaux analogues et une quan-tité de flocons luisants. Chauffés dans l'can, ces flocons se sépa-rent en deux corps dont l'un se dissout et forme des cristaux n'ayant

aucune ressemblance avec les premiers, tandis que l'autre reste a

l'état solide. Les cristaux acides et le résidu sont mélangés avec

un nitrate pour former un explosif [Brev. amér. 376145 !0.t.88;

Ba 370 10.t.88; –7o<t. Soc. CAe/7/:c/déc. 1888].L'acide Emmens aurait pour formule

C~H''0'C~Hc(Ax0~.2HO,

ou un intermédiaire entre le <<<o/)Ac/!0/ et le <t~oc/'e~o/

[M.XVm~56].Par un brevet ultérieur, Emmens a proposé d'abaisser le point

de fusion de l'~e«~e c/'M~ ci-dessus décrit par l'addition d'un

/t~oc~&M/'e M{'<e allié, tel que la /n'<o&p/n;K3 [Brev. amer.

422515 4.3.90].

*30t. Engeldissoutdela/n'<oce/~<~edansl'e</te/'ace<~M~ v. v)H.

Page 330: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CUNDtLL.332

l'acétone, etc., y ajoute un nitrate ou un chlorate et une petite

quantité d'un hydrocarbure, de naphtaline par exemple. Tl ob-

tient ainsi une substance cornée à cassure vitreuse [Ba 6022

25.4.8~].

)v. v. vui. 30o. Engels a proposé des explosifs assez complexes composésde:

Pyroxyline. 5 a)op.)00Nitrogtycerine. 60 àyo »

Pyro-papier. i5,5at8 »Amidon nitré. o,5 »Nitromannitc. 5 à t »Nitrobenzol. 0,5 a

Sels d'ammoniaque (nitrate, sulfate

ou chiorurc). 10 à3o »

Water-g)ass. o,i »

Salpêtre. 8 àfo x

Ces explosifs contiennent toutes sortes de composés nitrés et

des nitrates [M. XHIa~G].

306. Espir (Poudre). La fabrication de cette poudre a été

autorisée en Angleterre, dans une fabrique près de Plymouth; mais

elle a été abandonnée et la quantité consommée jusqu'ici n'a pas

atteint de grandes proportions. La licence définit cette poudre

comme un mélange de nitrate de soude, de soufre et de sciure

de bois. Le brevet donne la composition suivante

Nitrate de soude. 60 partiesSoufre. i4 »

Sciure de bois. 26 »

.On la préparait à l'état humide, en employant une' pinte

(o', 5y) d'eau bouillante pour dissoudre deux pintes de nitrate de

soude. On mélangeait la solution ainsi obtenue avec les autres

substances et l'on desséchait et tamisait le tout. Pour faire dé-

toner cette poudre, il faut l'employer avec un fort bourrage, car il

a été constaté qu'elle était complètement inexplosible à l'air libre.

On affirme qu'elle s'améliore avec le temps [Ba291 26.5].Le brevet français indique 66 pour 100 de /n<<x<e de .!OMf/e,

8 à t2 de .!OM/e, 21 à 22 de sciure de bois, avec ou sans addition

Page 331: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 333

de 5 pour 100 de charbon de bois [Bf 166511 )g.t.85, 22.6.86;

~c/H.~O! salp. 1 4~9et 4~') 2 64a].

307. Esselens. Voir H~a/

308. Etna (Poudre). Dynamite américaine, contenant de t5iv

à 65 pour 100 de nitrog lycérine avec de la/?M//?e de bois ou du

nitrate de soude.

Certaines marques contiennent de la farine grillée.

309. Etnite. Se compose essentiellement d'<c'A<x/ addi- m.

tionnée d'environ 8 pour too de .!M//M/'e<~cty!?!c'{Me.

*310. E. X. E. Powder (~oe/~te/K~ -Po<p<~e/-).Poudre i.

brune anglaise pour canons de calibre moyen (i5a""°). Les grains

sont prismatiques avec canal central et, sur l'une des hases, creux

à sillon annulaire. Ils se distinguent par leur couleur d'ardoise.

Voir S. 13. C. Po<~e/

*3H. Extra (Dynamite). Cet explosif est fabriqué par plu- iv.

sieurs maisons du continent et se compose de 48,4 parties de ni-

<o~ce/e, t,6 de coton nitré, 34, 5 de nitrate e~'<x~Mo-

niaque, 5 de nitrate de soude, g de farine de seiyle, t de soude

et o, 5 d'ocré.

312. Extra (Poudre). Variété de la poudre géante dontiv.

elle ne difTère que parce qu'elle contient du nitrate c/'ft/H-

moniaque. On neutralise les propriétés hygroscopiques de ce sel

en le recouvrant d'un enduit de vaseline brute avant de le mé-

langer avec les autres substances.

*313. Extralite. Se compose de nitrate (5o)etca:o/MKevn!.

e~/M/MO/Maf/Me (5), A~oc~M/'e~ liquides (10) et solides (5),

et chlorate de ~t/tc(5o).

Page 332: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

33.') J.-P.CUNDtLL.

F

). *3i4. F, (Poudre). Ancienne poudre noire réglementaire en

France pour le fusil mod. <8~[D. 365]. Voir 7~.

1. *315. F.j (Poudre). Poudre noire réglementaire en France

pour le fusil mod. ;8~8 de la marine (i5oo à j6oo grains au

gramme) [~7eyM./)OM< salp. 4 *3].

i *3')6. F3 (Poudre). Poudre noire réglementaire en France

pour le fusil mod. 18~4. Dosage ~5 de .!<7~oe<e, 10 de soufre,

!5 de charbon. Nombre de grains au gramme, inférieur à 1200.

Vitesse à 20"' (charge 5s', 25), 435" à 44~ [~e/?!. poudr. salp.

2*8o,3*4, *'3et*65].

317. FahneljeIm.VoIr~e&<M~<

*318. Faille. Voir Grisoutite, j~/e~/ï~e.

vfii. *3i9. Fallenstein a fait breveter la fabrication d'un explosifau moyen d'un mélange de /?e/«//«/'g e~?!0!e, de nitrates

et de e/o/'f<<e~ qu'on réunit ensemble au moyen d'une solution

de /M'<oee~M/o.!g dans la /o&6~s<~<' ou un corps isomère

[Bf 163256< .84. 23.io.86]. Voir ~e~6-.

320. Faure. Voir ~c~'e.

*32J. Faversham (Coton nitrate de). Voir Tonite.

vf)i. 322. Favier (Explosifs). Le premier type d'explosif décrit

sous ce nom consiste en un cylindre creux composé de g!, 5 par-ties de nitrate <f<w/Ho/M'6t<~«e et de 8,5 parties de /?:o/:o/n'<o-

naphtaline, et rempli à l'intérieur de matière pulvérisée de la

même composition. Les cartouches sont recouvertes d'enveloppes

imperméables. Cet explosif a été autorisé en Angleterre sous le

nom de ~e/ safety explosive (Explosifs de ~<e<<? /?OM/-

Page 333: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTtONNA)nEDESEXPLOS)F=. 335

/M:/M~). Il est aujourd'hui connu sous le nom d'MMO/M'~e. Le

brevet mentionne également la possibilité de remplir la cavité

d'un explosif plus puissant, comme la dynamite, le coton-pou-

dre, etc. [Ba2139 16.2.85].En France, la poudre des cartouches Favier actuellement mises

en vente contient, en mélange avec le nitrate d'ammoniaque, soit

8,5 ou t2 pour 100 de &t'/n<o/!a/?/~a: soit 4,5 pour too de

<{/!t<o/KM?/t<a~/K?. On a fabriqué également un type de poudre,

aujourd'hui abandonné, contenant 80 pour oo de nitrate de soude

et 20 de /MO/K)/<o/M!/?/K<x~K' [~e/M./?OM~ salp. 2 64'.

4 )5o,57)].

*323. Favier a fait breveter les dispositifs suivants pour l'en- vin.

cartouchage des cylindres comprimési° En combinaison avec les cartouches composées d'une enve-

loppe extérieure comprimée et d'un détonateur intérieur, un

culot en carton embouti, placé à l'extrémité de la cartouche enve-

loppée d'un papier paraffiné ou verni, empêchant toute introduc-

tion d'humidité; ledit culot étant percé au moment de son emploi,

pour permettre l'introduction de la cartouche fulminante;

2° En combinaison avec les cartouches formées comme ci-

dessus, l'emploi d'un tube en cuivre fixé au culot embouti au

moyen d'une rondelle en carton, et dans lequel la capsule fulmi-

nante peut être introduite à frottement [Bf 188460 3 t .88].

*324. Fehleisen. Voir ~/cc~/Mc/~ et T/o~/t'/M.

325. Felhoen. Voir ~V~/ o~<x/?A<a~m.

326. Fenton (Poudre). Cette poudre se compose de c/~o/e ni

de potasse, de sucre et de prussiate y~M~e de potasse dans la

proportion de i à 2 parties de chacune des dernières substances

pour 4 parties de chlorate humide. On donne au mélange la con-

sistance d'une pâte ferme en l'humectant d'e~M de cA~M~ d'eau

~~o/?t/?!e~ ou d'eau pure. On le dessèche dans un four, on le

coupe avec des couteaux de cuivre et on le transforme en grains

de différentes dimensions. La poudre peut être colorée avec diffé-

rentes /?!6t</e/'e~ co/o/'tï/ï<<?~ que l'on recommande d'employer

Page 334: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.336

aussi pour remplacer le sucre. On prétend que cette poudre con-

viendrait pour les petites armes de toute nature, pour les piècesd'artillerie et pour les travaux de mine [Ba 4148 i~.ï2.y3].

327. Feu prussien. Voir ~o!

*328. F. G. Powder. Poudre anglaise (~~e grain) employéeautrefois pour le tir des petits canons et pour la charge d'éclate-

ment des obus et shrapnels. Voir 7?/ .PoH~e/

!V.v. *329. Filite. Poudre sans fumée pour canon, adoptée en Italie

et obtenue parla transformation de la balistite.

*330. Fin grain (Poudres de mine). Voir 7~e (Poudres

de).

*331. Firedamp Dynamite. Voir 6'<~oM (Explosifs pour

/H~e~ ~).

*332. Fitch. Voir Amidon (Poudre a ~).

n. iv. 333. Fitch et Reunert ont proposé un mélange de 10 partiesde nitroglycérine pour go parties d'une substance absorbante

composée de ~3 parties de nitrate de soude, de 2 parties de

charbon, )o parties de soufre et 5 parties d'amidon. C'est une

sorte de composé nitraté, additionné d'un peu de nitroglycérine

[Ba 7497 22.5.88].

*334. Flamboyure. Voir ~M~e/

33o. Fléron (De). Voir Pertuiset.

*336. Fluorine. Voir rM/y!~ [994].

*337. Fonite. Dynamite à base ac~e.

H[.v[. 338. Fontaine (Poudres). Se composent de ~c7'<~<e et de

chlorate de potasse et sont destinées au chargement des torpilleset des projectiles creux. Elles sont très dangereuses à manier et

Page 335: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 337

ont occasionné une terrible explosion à Paris en i86g [D. ~3()].

339. Forcite. Cet explosif a été breveté en Angleterre comme iv. v

un mélange de nitroglycérine et de cellulose gélatinisée par

chauffage dans l'eau sous forte pression. Le brevet améri-

cain la définit comme une combinaison de nitroglycérine « avec

une substance gélatineuse explosive et avec un sel oxydant ».

Cependant des échantillons, qui ont été examinés en Angleterre,

se composaient d'une ~e/~t~e <~6<o/ta/!<<?claire, mélangée avec

du nitrate de potasse, avec de la sciure ou de Ia/?M//)e de bois

et avec un peu de c/g.z'<</te/ en réalité, c'était de la dynamite

gélatineuse contenant de la dextrine. D'autres échantillons conte-

naient de la nitroglycérine, du coton-poudre, du nitrate de

soude et du charbon. En Amérique, on fabrique une variété

de forcite composée de gélatine détonante claire, associée à un

mélange formé de 3 parties de soufre pour 20 parties de goudronde bois et y~ parties de nitrate de soude. A ce mélange, on ajoute

f pour <oo de~DM~oe de bois, pour réagir contre la viscosité du

goudron. Le goudron aurait pour effet d'empêcher l'absorptionde la gélatine détonante par la base, que l'on emploie, par suite,

plutôt comme véhicule que comme absorbant.

La proportion de la nitroglycérine varie suivant la puissance

de l'explosif. Par ses propriétés et par son aspect, la forcite res-

semble à la dynamite gétatinée. Elle a été inventée par le capi-

taine t/T~. Lewin, de l'armée suédoise. Elle n'a pu être classée

parmi les explosifs autorisés pour cause d'insuffisance de stabilité

chimique [Ba 4943 2~.t 1.80].La forcite est maintenant définie comme composée de nitro-

F'~ce/'t~e soigneusement purinée, épaissie par addition de coton

nitré et mélangée ou incorporée avec de la sciure de bois et avec

du nitrate de potasse, dans des proportions telles que le tout

prenne le caractère et la consistance nécessaires pour ne pas

être sujet à l'exsudation ni à la liquéfaction. C'est simplement une

dynamite gélatinée.

*340. Forcite gélatine. Sorte de gélatine détonante à ]v. v.

pour !00 de nitrocellulose soluble.

V. i" PARTIE. 22

Page 336: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CUNDILL.338

341. Forster (Von). Voir ~b~'e<uo/o~<e/

342. Fortis (Explosif). Voir Glycéronitre.

vil!. *343. Fortisine. Cet explosif, d'abord désigné sous le nom

de Fortis 3 et 4, consiste en un mélange de ~<x~'e<e, soufre,

charbon, avec addition de ~/M7/'o&e/~s!<? et de résine (ou dex-

trine). La quantité de binitrobenzine ne doit pas excéder 4 pour100 dans l'explosif terminé, et toutes les substances doivent être

soigneusement purifiées.

vin. 344. Fournier a proposé comme explosif le mélange sui-

vant

Carbonate de chaux. 23 parties.Chlorure de sodium. 65 »

Urine (en quantité suffisante pour recouvrir les deux

substances ci-dessus placées dans un vase).

Après l'avoir évaporé presque à sec, on devait mélanger ce

composé avec 35 parties de charbon.

Ce curieux mélange était destiné à être employé comme suc-

cédané de la poudre noire ordinaire [Ba 507 si.a.~o].

iv. 345. Fowler (Explosif). Consiste en un mélange de 20 par-ties de nitroglycérine, 5 parties de charbon et ~5 parties d'une

substance absorbante composée de ~5 parties de nitrate d'am-

moniaque et de 25 parties de sulfate de soude <x/:A~e. Le but

est d'obtenir une combinaison de nitrate d'ammoniaque bon

marché et qui ne soit pas déliquescente [T. ;o5].

111.vin. *346. Fraenkel a fait breveter la fabrication d'une poudre

composée d'<MO<a<ede potasse, de plomb, de soude ou d'ammo-

niaque, imbibée d'un hydrocarbure solide en fusion (de préfé-rence un mélange de naphtaline et de /~r<~{~6), et rendue

active au moment voulu par une addition de cA~o/'c<<?de potasse

pulvérisé [Bf 193039 i8.o.88, 8.1.89; Ba 13789 27.89].ïl a proposé également de placer une c<x/'<OMcAede cA/o/'<x<ede

potasse dans une enveloppe imperméable à l'intérieur d'une car-

touche t'/M/?e/'Me<x&!7Meede nitrate d'ammoniaque. Au pointde vue mécanique, l'idée est analogue à celle de Favier.

Page 337: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DtCTtONNAtnËDESEXPLOStFS. 339

*347. Franke a fait breveterun procédé consistant soumettre vin

les mélanges des combinaisons nitrées du ~e~so/ (à l'exceptiondu nitrobenzol), du phénol, du crésylol, de la naphtaline et

du naphtol avec des corps oxygénés solides, en y ajoutant commeliaison une substance non explosive, telle qu'une solution de col-

lodion, de l'huile siccative, une solution de ~o/M~He~du silicate

de potasse, etc., à la pression mécanique ou hydraulique, en vue

d'en former des cartouches explosives [Bf 179452 4-' t.86].

348. Freeden. Voir Fb~ .F/ee~e/t.

349. Freiberg (Poudre de). Se compose de Ir.

Nitrate de soude. 6t,66part.ies

Soufre. 17,25 »Charbon. 17,35 );

[D.6o9].

350. Frost.Vo!rG'MOM(j5'.K/)/o~{/oM/-M!e~a).

351. Fuchs (Poudre). Se compose d'un mélange de chlorate Ht.

<~c/)o<a.~e, d'écaille de <o/'<Mefinement concassée, de ~<x~oe~e,de MM/y'e et de charbon de bois [T. toi].

*352. Fulgurite. Se compose de nitroglycérine mélangée iv.

avec une substance farineuse, de préférence avec de la farinede ~e~ dans différentes proportions. On prétend que la farine

étant presque de l'amidon pur, le grand volume de gaz qui se

dégage pendant l'explosion donnerait plus d'énergie à la nitro-

glycérine [T. toa].Cet explosif a été fabriqué aussi en Hongrie, où il se compose

de /?!<o~ce/'{/M absorbée par du carbonate de /MM°/!e~!e

[O.G.]. VoirTV~OM~/n~~

*353. Fulmi-bois. Sciure de bois nitrifiée. –Voir TV~o-v.

lignine.

354. Fulmi-coton. Voir Co<o/)OMaf/'e.

Page 338: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

3/JO J.-P.CUNDtLL.

355. Fulminant (Argent, Or, etc.). Voir Argent, 0/K/-

minant, etc.

356. Fulminant (Papier). Voir Pyropapier.

357. Fulminante (Aniline). Voir Aniline fulminante.

V!!i. 358. Fulminate d'argent. Ce fulminate s'emploie en petite

quantité pour les bonbons fulminants et pour d'autres artifices

de réjouissance. On le prépare presque par le même procédé que

le fulminate de mercure, c'est-à-dire par l'action de l'alcool sur

une solution d'<7/e/!< dans l'acide nitrique. Il est plus sensible

que le fulminate de mercure, et l'on a constaté qu'on peut déter-

miner son explosion, même sous l'eau, en produisant une friction

avec une baguette en verre. H a la forme de petites aiguiltes blan-

ches. Il forme un fulminate éminemment sensible et puissant avec

l'<x/M/?!O~HK/?!et avec plusieurs autres métaux; avec l'hydrogène,

il forme )e/K//H!M<e acide e~'a/e/K [D. ~49]-

vm. 359. Fulminate de cuivre. Le fulminate de cuivre consiste

en cristaux verts suffisamment explosifs et s'obtient en faisant

bouillir du /«//K:6!<e de yMe/'CM/'e(ou du ~M~M/:a!<e d'argent

dans ce cas, on obtient une poudre d'un bleu verdâtre) avec du

cuivre et de l'g~K.

Il y a également des yM//?M'M<x<e.;doubles de cuivre et d'am-

moniaque, et de CK/e et de potasse.

vin. 360. Fulminate de mercure. Ce fulminate est de beaucoup

le plus employé dans la pratique. Il s'obtient par l'action de

l'coo/ sur le mercure dissous dans l'acide nitrique. A l'état

pur il est blanc, mais souvent il a une couleur grisâtre ou jau-

nâtre. Il est extrêmement explosif et exerce une très violente ac-

tion locale. Il fait explosion sous l'action d'une légère friction ou

percussion, ou lorsqu'on le chauffe à environ 36o° F. Complète-

ment humide, il est inexplosif. Plus les cristaux sont gros, plus

le fulminate est sensible [D. ~43 ~e/M. poudr. salp. 2 3].

vm. 361. Fulminate de zinc. Ce fulminate, qui s'obtient en fai-

Page 339: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 34.

sant bouillir du /M//M</M~e de Me;'CM/e avec du zinc, forme un

fulminate acide avec l'hydrogène, et des fulminates doubles avec

un grand nombre de métaux.

362. Fulminates. Les fulminates sont'des sels métalliques Y").

d'un acide hypothétique appelé acide ~M//Mt/n<y!<e(ou fulminate

d'hydrogène), et ils sont représentés par la formule C~Az~M~O~

où M désigne un métal monoatomique. Ils détonent tous avec

violence lorsqu'on les chauffe ou qu'on les soumet à l'action du

choc. Les fulminates sont ~M/?/e~ ou doubles, suivant qu'ils con-

tiennent un ou deux métaux. ·1

363. Fulminatine. C'est un mélange qui ne contient pas iv.

moins de 85 pour ioo de nitroglycérine avec une substance « pré-

parée par un procédé chimique ». Brûlée à l'air libre, elle laisse

un faible résidu, riche en carbone [D. ~28].

*36~. Fulmine (Dynamite). Analogue aux dynamites ./<<-'v

piter, Neptune, Titan, FK/ca;~ etc.

*365. Fulmi-paille. Nitrocellulose extraite de la paille. v.

Voir Dynamite-paille.

*366. Fulmi-son (Son nitrifié). Une dynamite au fulmi-son, iv. v.

contenant 3o ou 4o pour too de nitroglycérine, a été étudiée parla Commission des substances explosives [7!~e/?z.poudr. ~<x~o. 1

46o, 2 58~ et 5ù/{].

367. Fusée de Hunter. Voir ~K/~er.

368.. Fusée de Prométhée. Voir ~M/'e<c (~~K~tCM~ de).

369. Fusée de sûreté. Voir Sûreté (Fusée de).

Page 340: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.3~2

&

n. iv. 370. Gacon a proposé, sous le nom de ~7'e/:<x<m, une poudre

composée de 6g parties de nitrate de potasse ou de soude et de

ig parties de soufi-e. On y ajoute de la ce/e de feuilles sèches

et une solution de tannin dans de l'eau. Cette poudre ne s'en-

flammerait qu'à 000° F. et serait complètement insensible au choc

[Ba 5735 ]3..2.83; Bf 158724 aa.n.SS; 7Ve~. poudr.

salp. 2 Soo].Un certiHcat d'addition [Bf 158724 jo.3.86] concerne une <M-

mite à base de /'a/7t<e enpoussier, et le mélange de cette dynamite

avec l'explosif ci-dessus.

371. Gaens. Voir ~/?ï!e(Po!«~e).

v. *372. Gaens mélange de la binitrocellulose gélatinisée par de

l'e<Ag7' acétique, avec du .;<x~e<<? etdu&M/?!c:~e<?!o/~c!<7«e.Le bumate s'obtient en faisant bouillir de la tourbe lavée dans une

solution de carbonate de soude [Brev. aD.D. R. 48933 !().3.8a].

n. 373. Gallaher (Poudre). Composition:

Nitrate de soude ou de potasse. 70 à 8o partiesSoufre. 6 à i2 »Sulfate de fer. t à 3 a

Charbon. 8 àj6 »

Sulfate de cuivre. o,5à à 1 »

Ëcorcepu)vérisee. 8 àt/{ »

Cette poudre serait plus sûre que la poudre de mine ordinaire

et ne serait pas sujette à s'enflammer par le choc ou le frottement

[T. io6].

*374. Gallique (Poudre). Voir ~o/e~- (Poudre).

375. Garside. Voir Harrison 429 et44o.

Yiu *376. Gathurst (Poudre). Cette poudre a été autorisée

comme mélange de

a. 7V<<a<e de potasse ou de soude, avec ou sans addition de

Page 341: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 3433

sulfate neutre <0!/M/~o/M6KyMe~ de chlorure d'ammonium,

de sulfate de /M<x~~e~{e et de charbon ou noir e~e~M/nee; et

de

b. Composés nitrés et cA/o/'o-/n'<e~ de benzine, de <o~Me~eet

de naphtaline.

C'est une modification de la ro&M/e, dont elle ne se distingue

que par la substitution de nitrate de potasse ou de soude au nitrate

d'ammoniaque.

*377. Gaüs (Poudre). Mélange de M~/?e<r~ charbon et il.

nitrate d'ammoniaque.

*378. Gaz (P oudre-). Simple modification de la poudre Mel- 111.

land [D. 6.4].

379. Géante (Poudre). Ce terme est arbitrairement employé tv.

comme synonyme de dynamite; mais l'explosif que l'on fabriqueen Californie sous ce nom est essentiellement une dynamite-li-

gnine contenant du nitrate de soude. Voir également Extra

(Dynamite).

380. Géante (Poudre) n° 2. Se compose de 4o pour 100 de

nitroglycérine ajoutée à un mélange formé de 4o parties de

nitrate de soude ou de potasse, de 6 parties de résine, de 6 par-

ties de soufre et de 8 parties de terre {yt/M~Ot/'e. Les nitrates ci-

dessus indiqués peuvent être remplacés par d'autres nitrates, et

d'autres substances carbonées peuvent être substituées à la résine.

En réalité ce n'est autre chose que de la dynamite n° 2.

Il y a en tout variétés de poudre géante contenant de y5 à 20

pour 100 de nitroglycérine.

381. Gélatine à l'ammoniaque. Cet explosif ressemble eniv

général à la f/<x/M{<e à l'ammoniaque et donne lieu, avec

quelques modifications, aux mêmes objections. H se compose de

4o parties d'une gélatine détonante claire, contenant par exemple

g~,5 de nitroglycérine pour 2,5 parties de coton nitré, le tout

mélangé avec 55 parties de nitrate d'ammoniaque et 5 parties de

Page 342: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CUKDtLL.344

charbon. C'est une masse noire, d'un aspect légèrement humide,

plus friable que la gélatine détonante, mais moins que la dynamiteordinaire.

Bien que cette substance constitue un explosif puissant et

stable, elle donne lieu à la même objection que la dynamite à l'am-

moniaque, en raison de la facilité avec laquelle le nitrate d'ammo-

niaque déliquescent est exposé à se liquéfier, en laissant seulement

la masse claire de gélatine détonante qui, par ses propriétés phy-

siques, a une tendance à exsuder et constitue ainsi une cause de

danger. L'explosif deviendrait en réalité une sorte de gélatine

détonante sujette à l'exsudation ou à la liquéfaction. On pourrait

remédier à cet inconvénient en rendant absolument imperméable

chaque cartouche, mais jusqu'à présent cela n'a pas encore été

pratiqué en Angleterre sur une échelle commerciale.

tv.v. *382. Gélatine camphrée. Mélange spécial de ~/<x<t'/M<~<o-

/!<x/t<eet de camphre.

tv v. 383. Gélatine détonante. Cet explosif se compose essen-

tiellement de nitroglycérine et de co<o/t /M<<?. On le prépare en

faisant dissoudre du coton nitré finement divisé, dont on emploie

principalement la variété soluble, dans de la nitroglycérine

chauffée à une température (environ )oo°F.) inférieure à celle

où elle commence à se décomposer. Comme la nitroglycérine

contient plus et le coton-poudre moins d'oxygène qu'il n'est

nécessaire pour la combustion complète du carbone que renfer-

ment ces deux substances, la gélatine détonante, dans la compo-

sition de laquelle elles entrent toutes les deux, établit une com-

pensation pour l'excès et l'insuffisance de la quantité d'oxygène

requise [D. 728].Deux variétés sont brevetées en Angleterre le n° 1 est décrit

comme formé de coton nitré (') mélangé avec de la nitroglycérine

soigneusement purifiée, dans les proportions nécessaires pour quele tout constitue un produit de nature et de consistance telles

qu'il ne soit pas sujet à la liquéfaction ni à l'exsudation.

(') Consistant en nitrocellulose soigneusement lavée et purifiée.

Page 343: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

t)tCT[ONNA)REt)ËSt:XPt.OS'FS. 345

Le n° 2 est simplement du n° 1 additionné d'un nitrate, avec

ou sans charbon.

La gélatine n° 1 est celle qu'on emploie généralement dans la

pratique. C'est une masse gélatineuse ressemblant légèrement par

sa couleur à du miel frais, d'une consistance variant de celle

d'une masse dure ressemblant au cuir à celle d'une masse molle,

comme de la gelée épaisse ordinaire. Ces variations dépendent de

plusieurs circonstances, telles que la constitution chimique du

coton nitré et de certains autres détails de fabrication. Elle con-

tient de go à g5 pour 100 de nitroglycérine et se débite en car-

touches comme la dynamite. En général, plus la gélatine est

claire, plus la détonation est forte; mais, d'un autre côté, la géla-tine claire est plus exposée à la liquéfaction et à l'oxsudation, et

présente ainsi plus de danger pour la conservation en dépôt et

pour le transport. Pour provoquer l'explosion de la gélatine déto-

nante, on doit employer des détonateurs d'une force spéciale ou

des détonateurs ordinaires avec une amorce de dynamite ou de

poudre noire. Pour développer sa puissance détonante ou plutôtsa puissance de transmission de la détonation, elle doit être con-

finée, car à l'air libre (à l'encontre de ce qui arrive pour la dyna-

mite ordinaire) l'explosion d'une traînée de gélatine ne peut être

déterminée qu'à l'aide d'une très forte détonation initiale. L'ad-

dition d'une petite proportion de camphre on d'autres substances

solubles dans la glycérine et riches en carbone et en hydrogène,telles que le benzol et le nitrobenzol, la rend très insensible à

l'explosion par un choc ou par une secousse et, par suite, plusdifficile à faire détoner. Tandis que la dynamite ordinaire et la

nitroglycérine, à l'état congelé, sont bien moins sujettes à faire

explosion sous l'action du choc, comme celui qui est produit parune balle de fusil, qu'à l'état non congelé, l'inverse a lieu pour la

gélatine détonante congelée.

Plusieurs accidents survenus récemment tendent à montrer

qu'il faut prendre de grandes précautions en chargeant des trous

de mine avec des composés gélatineux de nitroglycérine, totale-

ment ou partiellement congelés. On ne doit tolérer aucun frotte-

ment, même avec une baguette en bois.

A l'inverse de la dynamite ordinaire, cet explosif a l'avantagede ne subir, en pratique, aucune altération par l'eau et peut, par

Page 344: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CUNDtLL.3~6

conséquent, être placé, s'il le faut, sous l'eau comme du coton-

poudre humide. En générât, il est moins sujet à se congeler quela dynamite ordinaire.

Ces propriétés, jointes à sa force, qui résulte de la plus grande

proportion de nitroglycérine et de l'emploi du coton nitré au lieu

de la kieselguhr inerte, en font un rival formidable pour la dyna-mite ordinaire. De plus, son usage présente plus de propreté et,

grâce à sa constitution physique, la cartouche principale ne laisse

pas aussi facilement de petites portions d'explosif se détacher

accidentellement et tomber dans des endroits où leur présence

peut constituer un sérieux danger dissimulé.

Il est de la plus haute importance d'apporter le plus grand soin

à la fabrication de la gélatine détonante; sinon, elle serait ex-

posée à se détériorer et même à se décomposer complètement en

magasin; ma)s, bien préparée et avec des ingrédients purs, elle

paraît être un explosif sûr et stable.

Elle se débite en cartouches, emballées comme la dynamite

n°l.

Pour sa fabrication, voir Mc. Roberts, F.C.S., Journ. Soc.

~/M/M. Ind., vol. IX, p. 265 (mars f8oo).

384. Gélatine Diaspon. Voir Diaspon (Gélatine).

385. Gélatine explosive. Voir Gélatine détonante.

v. v;. *386. Gelbite. C'est une sorte de papier-poudre contenant de

r<K:t'</ey~'c/'{'<~<e. Voir Emmens [802].

387. Gélignite. Voir Gomme (Dynamite-).

Il. 388. Gemperlé mélange, à l'état humide, ~3 parties de sal-

pêtre avec 8 de son, 8 de charbon pulvérisé, jo de soufre et i de

sulfate de magnésie [Ba 240722.5.82;–Bf 149064 20.5.82]. Ce

composé s'appelle également amidogène et se fabrique en Suisse

[O.G.]. o

vni. *389. Germain a fait breveter l'application à la fabrication des

explosifs de la cellulose, convenablement extraite de l'enveloppe

Page 345: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

ntCTtONNAIREDESEXPLOSH'S. 3.i7

de noix de coco (co~'cre~<ï/M)~ soit mécaniquement, soit chimique-ment [Bf 1921813l.7.88].

390. Giant Powder. Voir Géante (Poudre).

*391. Giffard (Paul) a fait breveter un système général de vin.

balistique réalisé par la combinaison d'une arme de tir quel-

conque avec une cartouche ou gargousse à gaz liquéfié, formant,

un tout générique complet [Bf 199087 20.6.8g].

392.'Gilles. Voir 7V<<ro~g/66Me.

393. Girard (Aimé). Voir Hydronitrocellulose.

394. Girard, Millot et Vogt employaient du sucre comme iv.

absorbant pourla nitroglycérine [D.~oz].

*395. Glaser a fait breveter un procédé consistant v. vi. viiL

!° A dissoudre des fibres végétales nitrées à l'état naturel ou

griDé, à l'état pulvérisé ou en forme de papier, dans l'éther

acétique, l'acide ace<tùfMe cristallisable (vinaigre radical), l'a-

cétone ou d'autres dissolvants semblables, et à convertir cette

masse en poudre pour armes à feu en la façonnant, séchant et dis-

tillant

2° A mélanger ou à traiter le produit ci-dessus avec du salpêtre,

du nitrate de bar yte, du cA/oya;<e de potasse, des picrates ou

d'autres substances semblables, et avec de la D0;y'<7/7t~e, de la

naphtaline ou d'autres substances semblables, et à convertir cette

niasse en poudre pour armes à feu en la façonnant, séchant et

distillant [Bf 185051 28.7.87; Ba 17167 t3.i2.8~].

396. Glonoïne. Nom sous lequel on désignait autrefois la nitro- )v.

glycérine.

397. Glukodine. C'est un liquide blanchâtre que l'on obtient v. vin.

en nitrifiant une solution saturée de ~Mc/'e de canne dans la glycé-rine. Elle dissout le sucre pur et est solubte eDe-même dans l'éther.

On fabrique deux sortes de poudre glukodine blanche et noire.

Des échantillons ont fourni les compositions suivantes

Page 346: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P.CUNDILL.348

Bjanche. Noire.

Matière soluble dans i'éther ~gtukodine). 36,~o 3~{,2/{

Sucre pur. 8,4o 8,76

Sels de soude (surtout du nitrate). 3i,20 37,84

Nitrocellulose. a3,36 »

Nitrocellulose et charbon. )) '9;3[ [

Une autre analyse des mêmes échantillons a montré que la glu-kodine de la poudre blanche se composait de 33, tp parties de

/n'<o~c<e pour 3, ai parties de nitrosaccharose, et celle de

ta poudre noire de 3o,z3 parties de /M<o~~ce/e pour l,03

parties de nitrosaccharose. Des expériences ultérieures paraissentavoir montré que la glukodine était simplement un mélange mé-

canique de ces substances, car on pouvait facilement séparer la

nitroglycérine du nitrosaccharose, par évaporation [M. H 445et suiv.].

398. Glycéronitre. Cet explosif, proposé par ~eM~cAe/~

présente les compositions suivantes

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9.

Nitrate de potasse. 65.ot 66,02 67,o3 68,0~ 6~,o5 70.06 72,08 ~o 93;'9Soufre. 12,00 12,00 12,00 12,00 12,00 12,00 12,00 12,00 12,00Noir de lampe. 3,00 3,oo 3,oo 3,oo 3,oo 3,oo 3,oo 3,oo 3,ooTan. 20,00 20,00 20,00 20,00 20,00 20,00 20,00 20,00 25,ooS ulfate de fer. ~39 2,y8 4~7 5,56 6,g5 8,34 t[,i2 13,90 27,80Glycérine. 0,92 0,92 0,92 0,92 0,92 0,92 0,92 0,92 1,84

Les cinq premières substances sont pulvérisées, mouillées et

évaporées presque jusqu'à siccité. Ensuite on dessèche com-

plètement la poudre, on la refroidit et l'on y ajoute la glycérine.C'est une poudre noire. On prétend que, pendant l'explosion dans

un trou de mine, il se produirait différentes variétés de nitrogly-cérine [Bal024 8.1.84]. La composition, ainsi que les avantagesattribués au produit, sont presque les mêmes que pour la poudreCourteille.

On a demandé l'autorisation en Angleterre pour cet explosifsous le nom de Fortis, autorisation qui a été accordée sous cer-

taines conditions.

Page 347: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 349

*399. Glycéronitre ou Fortis n° 2. Se compose des mêmes n vni

substances que le fortis ou le glycéronitre, additionnées d'acide

.!M/My~Me et de naphtaline. Grâce au procédé de fabrication, le

produit entièrement nnl ne contient pas d'acide libre, et il ne peuts'en produire ultérieurement.

Dans la préparation de cet explosif, la plupart des substances

sont mélangées avec de l'eau et chauffées pendant quelque temps,avant l'addition de )a glycérine et de la naphtaline.

En soumettant ainsi le mélange à l'action de la chaleur, on ob-

tient.les réactions suivantes l'acide su)furique libre agit sur le

nitrate et met en liberté AzO~HO qui réagit à son tour sur le sul-

fate de fer et le transforme en peroxyde de fer, lorsqu'on chauffe

pendant le temps voulu. Par ce procédé, il ne reste pas d'acide

libre et il ne peut pas s'en produire.Un brevet récent [Bf21474l8.91] se rapporte à un mélange

d'un nitrate alcalin, de soufre, de charbon ou de farine de

bois avec un A~oca/'&M/'e nitré du type de la binitrobenzine.

400. Glycéropyroxyline. Voir Clarke [193].t

401. Glyoxyline. Cet explosif, inventé par F. Abel, consiste !v. v.

en coton-poudre ~tt/'a~~ imprégné de nitroglycérine. Broder-

sen obtint en i885 une licence pour une substance analogue; mais,

depuis, on ne s'est guère occupé de l'introduire dans la pratique

[Ba 3652 ~4.. 2.6~ D. 723].

402. Goetz (Poudre). C'est un mélange d'une base explo- III. vm

sive avec du ~~Kco~e (sucre de raisin C'~H'~0'~), du sucre

incristallisable, ou une solution sirupeuse, afin de prévenir les

explosions prématurées ou accidentelles. Les proportions recom-

mandées sont

Chlorate de potasse. topartiesSolution de gtucose. )oCharbon de bois en poudre. 3 aSoufre. 2 »

Phosphore amorphe. i »Picrate de plomb. 3 »

Ce composé supporterait, sans danger d'explosion, les chocs

Page 348: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL.35o

ordinaires, les manipulations et les transports. A l'air libre, il

brûle avec une flamme brillante [T. to5j.

Ht. 403. Gomez (Poudres) Ces poudres sont des mélanges de

cA/o/'<~<?et de /n<<x<e de potasse avec de l'acétate de ~o/~&, ou

du nitrate 6/e/)~o//?~ ou du ~</c/'e de plomb et du nitrate de fer

[T. ,o.]-

!v. v. 404. Gomme (Dynamite-). C'est un des explosifs le plus

récemment introduits en Angleterre. La dynamite-gomme tient le

milieu entre la gélatine détonante et la dynamite ordinaire. Elle

se compose de gélatine <~g<o/M!e claire mélangée avec d'autres

substances.

Deux variétés de cet explosif sont autorisées en Angleterre. Le

n° contient du co<o/t-/?OM<c, du charbon ou telles autres sub-

stances que le secrétaire d'état jugera bon d'autoriser. Le n° 2

se compose de la variété n° 1 mélangée avec du nitrate de ~oo-

tasse, ou avec d'autres nitrates.

Les variétés que l'on emploie en pratique contiennent de la

/og/~c&e~ du coton-poudre, du nitrate de potasse et de la

sciure de 6oM. En apparence, elles ressemblent tellement à la

gélatine détonante qu'il faut avoir une grande habitude pour les

en distinguer. Les deux variétés sont rangées dans la classe n° 2

et ne diffèrent que par le degré de la puissance. L'une contient en-

viron 80, l'autre 6o pour 100 d'explosif. La dernière variété est

connue sous le nom de ~e/n'<<?.

405. Gomme explosive. Voir Co/M/Me(Z~a//n'<e-) et Géla-

tine détonante.

n. 406. Goodyear a proposé d'employer du caoutchouc ou de la

~M<e/'c/«i: (probablement pour remplacer le charbon) dans la

fabrication de la poudre noire [Ba 1703 20.55].

ni. iv. 407. Gotham (Explosif). Se compose de

Chlorate de potasse. 10 parties p. <ooNitrate de potasse. 2 oEcorce de chêne en poudre 5 N

Nitrog)ycér!ne. 3oà35

[T.'o5].

Page 349: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 351

408. Gottheil. Voir 7?/t<~McA Dynamit G'e~e~c~6t/<.

409. Goudron nitré. Voir Nitrogoudron.

*4i0. Pulver. Poudre noire autrichienne. Le type a (grains i.

de ~'°'*) est destiné aux canons de 80" et de 90°"°, le type b

(grains de t3") aux canons de tao" et de t5o""°.

411: Graham (Poudres). Se composent de:

Prussiate jaune de potasse. 16 partiesChlorate de potasse. 4o sSucre blanc. 20 »Plomb rouge. t,25)' 0

On prétend que le plomb rouge préserve contre le danger d'ex-

plosion et que le composé peut s'employer à l'état humide et sous

forme de pâte [T. )o6].

*412. Grakrult [~o~/M/:o!]. On désigne sous ce nom une vm

poudre sans fumée (grise) avec laquelle la marine suédoise a fait

des expériences.

*413. Granatina. Voir Sala.

*414. Graydon imbibe du tissu de /<M'/teou de coton dans de la iv.

/<o~e/'</K? jusqu'à saturation. Le tout est recouvert de papier

/)Ctr~~t/te fixé au tissu, ou de ~CK~Keen écailles ou de tout autre

enduit propre à empêcher l'exsudation de la nitroglycérine. Le

tissu peut être en feuilles ou en bandes, et l'on prépare les charges

en enroulant le produit en cylindres. Lorsque le tissu est en bandes,

on peut préparer les charges en superposant les uns aux autres les

disques, qui ressemblent à des rouleaux de rubans [voir M. XXI

/)():, pour les autres inventions du même auteur].

*415. Gray Powder. Voir Grakrult.

416. Green incorpore la Mt<o~~ce~'</te dans un. mélange de iv.

kieselguhr et de charbon ou d'a/?n'~o~ carbonisé, et il prétend.

que la dynamite ainsi obtenue n'exsuderait pas dans l'eau.

Page 350: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

352 J.-P.CUNOLL.

i 417. Greene a repris le procédé de Drayson, avec cette modi-

fication qu'il mélangeait les différentes substances dans le vide com-

plet ou partiel [T. io3].

v. vni. *418. Greener (Poudre). Mélange de nitrocellulose et de ni-

trobenzol coloré par du charbon ou par du y:o<<~e/M/Mce~ etc.

Sa fabrication est autorisée.

419. Grenadine. Voir Gacon et Sala.

420. Griess. Voir Chromate de benzine.

421. Grise (Poudre). Voir Grakrult.

n-. 422. Grises (Dynamites) de Paulilles. Ce sont des mélangesformés de 20 à 23 pour i oode nitroglycérine, de nitrate de soude

et de résine, avec ou sans charbon. Ces dynamites sont donc sem-

blables à la dynamite au charbon [D. ~21].

jv. v. Yui. 423. Grisou (Explosifs pour mines à). ~/M/ et ~4«~-

~c~e/' ont proposé un explosif fondé sur le principe suivant

saturer des sels contenant une grande proportion d'eau de cristal-

lisation avec de la dynamite, de manière à former un explosif qui

puisse être employé sans danger dans les mines contenant des gazinflammables [Ba 12424 )3.8~]. On peut employer à cet effet un

mélange formé de /{o pour )oo de cristaux de soude avec de la

dynamile, ou d'6t~< avec de la dynamite gélatinée. La soude

mélangée avec de la dynamite gélatinée donne une substance aussi

dure que de la pierre et, par suite, impropre à tout usage.La Commission française des substances explosives a essayé,

en 1888, à Sevran-Livry, différents mélanges. Parmi ces mélanges,il y en avait qui étaient formés de poids égaux de dynamite et de

cristaux de soude, ou de sulfate de soude, ou d'alun ammoniacal,

ou de chlorure d'ammonium. La commission a constaté que le

grisou fait explosion à 20oo°C., et elle a indiqué comme tempé-ratures d'explosion pour la dynamite, la nitroglycérine et le coton-

poudre, 2Q/)0°, 3:~o° et 2636°. Elle a recommandé des mélangesde 20 pour 100 de dynamite, etc. pour 80 pour 100 de nitrate

Page 351: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS. 353

<rr6t/?ï/?ïO/!ta~K<?.On estime la température d'explosion de ces mé-

langes à n3o°C. [Afe~. poudr. salp. 2 355 et /{66].

On peut également employer le mélange de ~M&z et ~«3/'eA,

formé de dynamite et de 20 à 5o pour 100 de chlorure d'am-

MO/n'M/Mou de ~M~/a~e <<?/?!MO/ztC!~Keou de ces deux substances

ensemble [Ba 3759 to.3.88].

./t"M/ et Diessler emploient dans le même but 60 pour too de

ca/'&ona<e ~'a/M/MO/H~MC [Ba 5949 2t ./{.88].

y/'e~cA recommande de recouvrir les cartouches de tonite d'une

couche formée de sel ammoniac, de sel, d'M~ et de ~ct'M/'ede bois

saturée d'eau. L'enveloppe consiste en un étui en papier qui entoure

complètement la cartouche et qui contient le mélange ci-dessus

indiqué.La cartouche imperméable de Settle, la cartouche gélatineuse

de Heath et Frost et celles d'autres inventeurs sont des moyens

mécaniques imaginés dans le même but.

La Compagnie d'Anzin aurait consommé plus de 3oooo~ d'ex-

plosifs de sûreté, composés de`A. B. C.

Nitrog)ycérinegétatinisée. 20 30 »Nitrate d'ammoniaque. 80 yo goCoton-poudre octonitrique. M » 10

Elle aurait été satisfaite des résultats [Colliery Guardian,

3o.5.go].

En France, les recherches de la Commission des substances ex-

plosives ont conduit à la fabrication et à la mise en vente de deux

types de cartouches destinés, le n" 1 aux travaux dans la couche,le n° 2 aux travaux aux rochers, et présentant les compositionssuivantes

N°t. ?2.

Nitrate d'ammoniaque. go,5 p. too Sop.too

Coton-poudre. g,5 )) 20 a

[y~e/H.~OM< ~f~ 4 i6~ et *i35, 5 *ay et *36].Voir aussi Bellite, C'&o/n<e, Grisoutite, ~o&M/e~ Sécu-

/'<<<?.

*424. Grisoutine comprimée. Voir Bender.

V.–I~PARTtI;. 23

Page 352: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

J.-P. CUNDILL. -DICTIONNAIRE DES EXPLOSIFS.354

FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE DU TOME V.

iv. v. *425. Grisoutite est un autre nom pour désigner certains

explosifs pour mines grisouteuses. M. Faille, notamment, a pré-

senté sous ce nom une dynamite contenant 42 à 45 pour ioo de

nitroglycérine, 11à 12 de ~~e~KAy ou de cellulose nitrée et

47 à 43 de ~M//û~ de /M~e~t'e [~~e/M. pOM< salp. 4209].Voir 6'OK (Explosifs /?OM/'mines a).

*426. Grouselle. Voir Pyroxylite.

iv. *427. Grüne a proposé de fabriquer une dynamite insensible à

l'action de l'eau en mélangeant avec la nitroglycérine

(a) un mélange mécanique de charbon végétal ou animal

avec de la A~e.!e/~KA/ ou

(b) de la kleselguhr, dans laquelle des substances végétales ou

animales spécialement additionnées sont carbonisées, ou

(c) du charbon de A~<?.!e/~«Ar, qui est obtenu en chauffant

sans admission de l'air extérieur jusqu'à incandescence de la kie-

selguhr, à laquelle est mélangée une quantité considérable de

substances organiques [Bf 187345 1.12.87].

428. Grüson. Voir~/Ao~.

vin. 429. Güttler a proposé de préparer des cartouches de poudredétonante en cimentant les grains avec de la e~.x<e. Il employaitun c/M/'&o/t brun rouge, obtenu avec du bois exempt de résine, à

une température d'environ 2go°C. On donnait à ce charbon la

formule C'"H~ 0' [M. V 74()].

(~4 ïMtf/'e.)

Page 353: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

V.–2* PARTIE. 1

DEUXIÈME PARTIE.

DOCUMENTSADMINISTRATIFS.

Page 354: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

TAUX D'HUMIDITÉ DES POUDRES PRISMATIQUES BRUNES.

(Lettre co))ectiven°t.)

Messieurs, je vous informe que les conditions de réception des

poudres prismatiques brunes fabriquées pour le département de

la marine (2) sont modifiées ainsi qu'il suit

Taux d'humidité. 1,80 à 2,20 pour 100.

Veuillez m'accuser réception de la présente lettre collective.

Pour le ministre et par son ordre

(')Voirl'3,2*3,3*3et4*<)esn°'tàt24.

(')Voir4*23sqq.

FRANCE~.

N"'<2~.

Paris, )ei5 janvier i8go.

L'inspecteur ~e'er< ~t/'ee<e!tr,

CH. ARNOULD.

Page 355: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*4 FRANCE. DOCUMENT ? i26.

N"126.

ARRÊTÉ DU 24 JANVIER 1890

fixant le prix de vente des poudres d'exportation en 1890.

LE MINISTRE DES FINANCES,

Vu le décret du 21 mai 1886, relatif à l'exportation des poudres à feu;

Vu t'arrête du 26 mai )886;

Vu la lettre du ministre de la guerre en date du 31 décembre )88g;

Vu la lettre du directeur général des contributions indirectes en date du

7 janvier i8go;

Vu les traités des 20 novembre t8i5 et 24 mars 1860, qui ont placé le

pays de Gex et la partie neutralisée du département de la Haute-Savoie en

dehors de la ligne des douanes,

ARRÊTE

ARTICLE PREMIER. Les prix des poudres à feu destinées a

l'exportation sont Hxés ainsi qu'il suit

Page 356: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

ARRÊTE DU 24 JANVIER f8()0. '5

PRIX

parkilogramme

ESPECES DE POUDRES. à OBSERVATIONS.

payer

par lesexportateurs.

n j j! n~~ Y compris )'emba)!agePoudres decommercefordtnaire. 0,023

')5 ( Y

comprisl'emballage

,.<-R pour tes bartitages su-extërteur. j forte. °'°°

su-

porteurs ào" g.

Non compris l'emballage.

Poudresde mine rondet tente. o,55 Destinées à être expor-Poudresdemmerondetou angulaire. J

ordinaire. 0,80 tëesengratnsouàl'ëtat."( forte. 0,85 de cartouches compri-

mées.

Non compris l'emballage.

Poudres de mine fin ordinaire. 1,20 Destinées à être expor-

grain. forte. i,25 têesengrainsouà)'etat

de mèches de sûreté.

Non compris l'emballage.

Destinée à être expor-Poudre de guerre (ancienne fabrica-

tée à l'état nu ou à l'étattion) 1,~5 de cartouches ou de

pièces d'artifices.

Poudres de guerre à canon Non compris I'emba))age.Poudres de guerre ¡à canonnoire..

1,7 Non comprisl'emballage.

(nouveaux types)brune.. ~°° Destinées à être expor-

àfus. 2,00 tées à l'état nu ou à l'état

Poudres de guerre dites BN à canon ou de munitions confec-

àfusiL. 9,5otionnées.

livréesordinaire (fine).. 2,00 Y compris l'encaissage.ivrëesforte (superfine).. 2,5o Destinées à être expor-

Poudres en spéciale ( ouextra- téesenbo!tesouà)'état

Poudresbottes. de cartouches.

de fine ) J, 75 de cartouchcs.

chasselivrées ordinaire (une).. i,4o Y compris l'emballage.

ànu forte (superfine).. i,65Destinëesàetreexpor-

dans des spéciale ( ou extra-téesàt'etatnu.

barils. une). 1,90Non compris l'encaissage.

Poudres pyroxylées, livrées en boites.. to,oo

1

Destinées à être expor-Poudres pyroxytées, livrées en bottes.0,00 tées en bottes ou à l'état

de cartouches.

Cotons azotiques (pour dynamites). 5,25 Non compris l'encaissage.

deen charges compri-

Coton-poudre deemëes. ° 6,000 Noacomprist'encatssage.

guerremées

6,00 Non compris l'enCaissage.guerre.

en pâte. 4,50

_)_

Page 357: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FRANCE. DOCUMENT ? i26.*6

ART. 2. Les types de poudres de guerre dont l'exportationest autorisée sont les suivants

Anciens types Poudres de guerre dites <xcanon et à /Ho<M-

quet.

./VoM(~<XM;Ktypes Poudres à canon noires G,, Ça, SP,, SP2,

A 26/3/j, A 3o/~o, prismatiques, R; brunes, prismatiques.Poudres à fusil F,, Fg; Poudres BN à canon ou à fusil.

Coton-poudre de guerre en charges comprimées, en pâte.

ART. 3. Les prix d'exportation fixés pour les poudres de

mine, de guerre, de chasse et pour !e coton azotique sont appli-

cables aux explosifs de même espèce vendus par la régie dans le

pays de Gex et dans la zone neutralisée de la Haute-Savoie.

ApT. 4. Les poudres de commerce extérieur vendues exclu-

sivement pour l'exportation, par la voie maritime, pourront être

livrées en barillets dont les contenances sont indiquées au tableau

ci-après, avec les plus-values par ioo*'s de poudre.

PLUS-

CONTE- VALUE

DENOMINATIONDES BARILLAOES. NANCE à payer

parrnormote. tooknugr.

de poudre._t_ 3

kil. gr. frc oBari! ~5,ooo a

Barils Demi-bari). 22,5oo n

Quart dcbarU. n,:5o o

( 0,000 0,t0C)nqmeme de bard.j

j 8,000 t,bo~,5oo 2t4~

C..A t. 7!f00 3,~5Btxtemedebarn.b,ooo o,oo5,ooo 9,6o

BariUets.{ Dixiêmedebari). ~°°9'~Barillets. Dixième de

( /),000 t0,25r. f 3,'?5o it,65Douzième debar)).)

) 3,000 '30

Vingtième de baril.'° ~°'

2,000 2/},l5

Vingt-cinquièmede baril. t,8oo 28,t5

Trentième de baril. t,5oo 36,20

Page 358: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

ARRHTHDU?..{JANVIER )8g0. "7

Les barillets désignés dans la colonne 1 du tableau ci-dessus

pourront contenir des poids de poudre variables compris entre Q~s

et t~ 500. Les plus-values à payer pour les contenances intermé-

diaires entre deux chiffres consécutifs de la colonne 2 seront égales

à celles correspondant à la contenance immédiatement inférieure.

An'r. 5. Le présent arrêté sera déposé au bureau du contre-

seing pour être notifié à qui de droit. Il sera publié au ./o«/a/

officiel et au Bulletin des lois.

Paris, le 2/tjanvier i8go.ROUVIEB..

MfNfSTËRH DES FINANCES.

DIRECTION ntXËXALE DES COKT)UBUT)OXS )N!))Ht;CTES.

NOTICE

indiquant les conditions auxquelles sont livrées les poudresà feu destinées à l'exportation (').

I. PRIX DES POUDRES.

Les poudres destinées à l'exportation (1 ) sont vendues par la régie aux

prix réduits qui sont indiqués ci-après (voir ci-dessus les art. 1 et 2 de

l'arrêté du 24 janvier i8go).

Les poudres destinées à être exportées en nature sont fournies aux ex-

portateurs par les entrepôts de la régie les plus voisins des ports d'embar-

quement ou des bureaux des douanes par lesquels doit s'opérer la sortie

du territoire.

Il. ËMOALf.AGH.

Les conditions d'emballage des diverses poudres sont spécifiées ci-des-

sous.

(') L'exportation s'entend des envois à l'étranger ou dans les colonies et posses-

sions françaises, l'Algérie et la,Tunisie exceptées.

Page 359: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FRANCE. DOCUMENT K° 126.*8

Toutefois, ces conditions pourront être modifiées sur la demande des

exportateurs, sauf remboursement par eux de la valeur des enveloppes et

de l'excédent de dépense qui pourra résulter des modifications demandées.

Les exportateurs pourront même être admis, dans certains cas déterminés

et pour des commandes importantes, à fournir les emballages spéciaux qui

leur conviendraient et les accessoires de chargement exigés pour les trans-

ports.

)° Poudres de co/K/Ke~ce extérieur. Ces poudres sont vendues en

barils et barillets dont les contenances varient de 45ke à t~Soo. Le tableau

ci-dessus indique les dénominations et les contenances de ces barillages,

ainsi que les plus-values à payer, par ioo~ de poudre, pour les barillets d'une

contenance égale ou inférieure à 9~, plus-values qui doivent être payées

par l'acheteur, au moment même de la livraison (voir l'art. 4 de l'arrêté

du 2~ janvier 1890).

Les barillets désignés dans la colonne 1 de ce tableau pourront contenir

des poids de poudre variables compris entre c~s et ~goo La plus-value

à payer pour une contenance intermédiaire entre deux chiffres consécutifs

de la colonne 2 sera égale à celle qui correspond au plus faible de ces deux

chiffres.

Dans le cas où des emballages spéciaux seraient demandés par les expor-

tateurs, on se conformera aux règles suivantes

Si le barillage doit contenir un poids net de poudre supérieur à 9~, il

sera considéré comme baril. Dans ce cas, il n'y aura lieu d'appliquer de

plus-value que si la dépense résultant de l'emballage spécial est supérieure

à celle que comporterait l'emballage en quarts de baril contenant net

t)"s,a5 de poudre. Le calcul de la plus-value résultera de la différence des

deux dépenses.

Si le poids net de poudre est égal ou inférieur à 9~, on appliquera les

plus-values relatives aux barillets, en prenant pour base le poids net de la

poudre (et non la contenance nominale du barillet). En outre, si le poids

net de la poudre et la contenance nominale du barillet ne sont pas compris

entre les deux mêmes chiffres consécutifs de la série des contenances nor-

males (colonne 2), il conviendra de tenir compte de la différence de prix

entre le nombre demandé de barillets spéciaux et le même nombre de ba-

rillets correspondant à la plus-value, déterminée comme il vient d'être dit.

Cette plus-value sera donc, s'il y a lieu, majorée en conséquence.

2° Poudres de mine et de guerre de toutes espèces. Ces poudres sont

livrées en barils et sacs des contenances de !oo~, de 5o~ et de 25"s. Les

acheteurs doivent payer, au moment de la livraison, la valeur des enve-

loppes selon le tarif suivant

Page 360: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

ARRËTÉDU2.i]AKV)ER)890. *9fr

Baril de 100~ (ancienne chape ( Bar!). 9,00de guerre).) Sac. 1,60

Baril. y,5oBar)!de5o~<“ j Sac. i,4o

Baril de 2~Baril 5,M

Sac. ),oo

3° .PoK~M de chasse (A.). Les poudres de chasse en boîtes sont ren-

fermées dans des caisses de a5''s, dont la composition est identique pour

tous les types de poudre, savoir

<t..E'/M~a~/a~e o/tcu/'e.

hE5o boîtes de a' contenant. to de poudre

)5oboltes de t'contenant. )5 »

b. B'/M&a~a~e en grosses boîtes.

5 boîtes de a~contenant. fo »

<o bottes de t' contenant. jo »

tobo<tes de 5oo~contenant. 5 »

Ces proportions des diverses espèces de boîtes peuvent, d'ailleurs, être

modifiées sur la demande des exportateurs, sauf remboursement par eux

de l'excédent de dépense qui pourra résutter des modifications demandées.

La valeur des caisses devra être payée au prix suivant

Caisse de a5"s. 3~, oo

(B). Les poudres de chasse à l'état nu sont Hvrées en barils et sacs des

espèces et aux prix indiquées ci-dessus pour les poudres de mine et de

guerre.

4° Poudres pyroxylées. Les poudres de chasse, dites pyroxytées, sontt

renfermées dans des caisses de 9~, lesquelles contiennent

kg5 boîtes de goos~ ~5oo

loboites de 45o* ~,5oo

Total. 9,000

La valeur de ces caisses devra être payée au prix suivant

Caisse deg* '2~,73

Page 361: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*)0 FRANCE. –DOCUMENT P<°126.

FM. DISPOSITIONSGÉKËRALES.

Les poudres dites de commerce extérieur ne doivent être exportées que

par les frontières maritimes. Les autres espèces de poudres peuvent sortir

par toutes les douanes maritimes et par tous les bureaux des douanes des

frontières de terre ouverts au transit des marchandises prohibées.

Selon les dispositions du décret en date du 2; mai t886('), les demandes

de poudre que font les exportateurs etles négociants exportateurs doivent

être formulées sur papier timbre, et appuyées d'une déclaration énonçant,

lorsqu'il s'agit de l'armement d'un navire, le nombre de bouches à feu et

autres armes du bâtiment, et, lorsqu'il s'agit d'opérations commerciales, les

contrées pour lesquelles les poudres sont destinées.

Les déclarations relatives aux exportations maritimes doivent être visées

par le commissaire maritime du lieu d'embarquement. Celles qui se rappor-

tent aux exportations par la voie de terre doivent être visées par le préfet

du département où réside le négociant pour le compte duque) se fait l'ex-

portation.

Toute demande d'exportation, établie dans la forme indiquée ci-dessous;

doit être adressée à )'entrepôt de la régie le plus voisin du port d'em-

barquement ou du bureau de douane par lesquels la sortie doit s'effec-

tuer.

Toute commande de poudre supérieure à 20000"! comporte, à titre de

garantie de la prise de livraison, le dépôt préalable, entre les mains de l'en-

treposeur, d'une somme égaie au quart du prix de la poudre commandée.

Les demandes de poudres doivent être rédigées comme suit

Je soussigné (o'r/y:a<eM/'ou neg'ocKM~), demeurant H

département d ('), déclare vouloir acheter, pour ètrn

exportés & en sortant par

kilogrammes de poudre, savoir (cfMt'g'/teyici les quantités par espèceset y:M~<e.!).).

Je m'engage à me conformer à toutes les dispositions prescrites à cet égard parle décret du 2) mai 1886, et (') notamment à verser entre les mains de l'entrepo-

seur, aussitôt après la notification de l'acceptation de ma commande par le mi-

nistre des finances, une somme égale au quart du montant du prix de la poudre.Je contracte aussi t'engagement, sous toutes peines de droit, dans le cas ou

l'entreposeur de qui doit me livrer ces poudres, serait

(')Voir3*G7.

(')~nt.i)ésegënëra)e, les demandes présentées par des personnes domiciliées à

rétranger doivent être signées par un répondant français domicilié en France.

(') A supprimer pour les demandes inférieures à 20000~.

Page 362: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

AnnÊTË nu a~.)ANV)ER)8go. *<[

ubtigé de les demander à la poudrerie, d'en prendre livraison au moment de leur

arrivée, soit à l'entrepôt, soit même en gare.

A le 189

t~<t/<ft;' notM, préfet du ~e/)t:f<en!e/t< de

ou bien

Vu par nous, co/HyMM~ai'ede la marine dit ~o/ de

Au moment de la livraison des poudres, il est délivré au déclarant un

acquit-à-caution (') relatant les quantités et espèces fournies et fixant la

route à suivre.

L'acquit-à-caution garantit, pour le cas où l'exportation de la poudre ne

serait pas ultérieurement justifiée, le payement par les soumissionnaires

t° En ce qui concerne les poudres de chasse et les poudres pyroxylées,

d'une somme équivalente au double de la ditTérence entre le prix déjà ac-

quitté et celui qui est réglé par le tarif pour les poudres de même espèce

vendues aux consommateurs de l'intérieur;

9." En ce qui concerne les autres poudres, d'une somme égale à cette qui

aurait dû être versée au trésor, s'il se fût agi d'une pareille quantité de

poudre de chasse ordinaire (fine), dont la sortie n'aurait pas été justifiée.

Quand les exportations qui doivent avoir lieu par mer ne peuvent être

effectuées immédiatement, les exportateurs ou négociants sont tenus de dé-

poser les poudres dans les magasins de l'état à ce destinés. Elles y restent

jusqu'au jour de la sortie du bâtiment sur lequel elles doivent être embar-

quées.

Cette prescription n'est pas obligatoire pour les quantités inférieures a

5' que les exportateurs peuvent conserver dansées magasins particuliers.

lorsque des circonstances fortuites ont retardé le moment prévu pour la

sortie du territoire.

Les poudres destinées à être exportées par la voie de terre peuvent sor-

tir par tous les bureaux de douanes ouverts au transit des marchandises

prohibées. Elles restent dans les magasins des entreposeurs de la régie

jusqu'à leur expédition au bureau de la frontière. Toutefois, en ce qui con-

cerne les expéditions considérables qui se font en wagons complets, et pour

lesquelles la régie ne possède pas de magasins suffisants, la livraison pourra

se faire sans transbordement ni camionnage, dans la gare de la localité où

est situé l'entrepôt.

Les livraisons de poudres pyroxytées seront faites soit par les poudreries

nationales provisoirement désignées comme lieux d'entrepôt, soit, dès l'ar-

rivée des chargements, par les soins des entreposeurs de la régie. Dans le

(') I) n'est délivré d'acquit-à-caution que sous la garantie d'un tiers.

Page 363: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*)~ FMANCË. DOCUMENT f<°126.

premier cas, la délivrance des munitions sera subordonnée à la représenta-

tion de la facture du registre n° 64 D, constatant que le prix de vente a été

versé par l'acheteur à l'entreposeur des contributions indirectes. Dans le

second cas, les entreposeurs auront soin de prévenir les destinataires qu'ils

seront tenus de prendre possession des poudres immédiatement après l'ar-

rivée des chargements et moyennant le payement préalable du montant du

prix de vente.

Les mêmes règles sont applicables au coton azotique et au coton-poudre

de guerre.

IV. CARTOUCHES,PtÉCESD'ARTtDCEET MECHESDE SURETÉ.

Les poudres destinées à être exportées à l'état de pièces d'artifice (pou-

dres de guerre, ancienne fabrication), de cartouches pour armes portatives

(poudres de guerre et de chasse), de mèches de sûreté (poudre de mine fin

grain), ou de cartouches de poudre de mine comprimées (poudre de mine

a grains anguleux), sont livrées aux fabricants suivant le tarif reproduit en

tête de la présente instruction. Elle seront contenues dans les enveloppes

réglementaires indiquées plus haut, savoir baril avec sac de 5o~ ou a5''s,

ou caisse de 35"s ou de 9~. Les acheteurs seront tenus de verser entre les

mains de l'entreposeur, avant livraison, la valeur des enveloppes suivant

les tarifs énoncés ci-dessus; mais ils obtiendront le remboursement de cette

valeur au moyen de Ja remise des enveloppes aux entrepôts dans le délai

de trente jours à partir de la livraison.

Ces poudres donnent lieu à la délivrance d'un acquit-à-caution, dont l'a-

purement reste provisoirement suspendu et qui garantit, pour le cas où

l'exportation des poudres ne serait pas ultérieurement justifiée, le paye-

ment d'une somme équivalente au double de la différence entre le prix

déjà acquitté et le prix de vente à l'intérieur.

Tout industriel voulant se livrer à ia fabrication ou au commerce des

cartouches de guerre destinées à l'exportation devra être muni d'une au-

torisation préafabfe donnée une fois pour toutes, et sans limites de quan-

tité ou de durée; l'industriel devra justifier de son obtention à toute ré-

quisition de l'administration des contributions indirectes ou de la police.

Cette autorisation pourra être suspendue par arrêtés des ministres de la

guerre et de l'intérieur.

Lors de l'enlèvement des cartouches, pièces d'artifice et mèches de sû-

reté, destinées à être exportées, il est délivré, en échange de l'acquit-à-

caution primitif et sous les mêmes conditions, un nouvel acquit-à-caution

énonçant la quantité et l'espèce des poudres contenues dans ce matériel.

Page 364: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

EMPLO) DE MESURES A FOND MOBtLE. *)3

N"-)27.

EMPLOI DE MESURES A FOND MOBILE, POUR L'EMBOITAGE

DES POUDRES DE CHASSE.

(Lettre collectiven- 3.)

Paris, le 34avril i8go.

Messieurs, mon attention a été appelée sur Futilité de l'emploi

Page 365: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

t'KANCM. DOCUMENT ? 128.''4

de mesures à fond mobile, pour l'emboîtage des poudres de chasse.

Deux types de ces mesures, correspondant aux poids de 100~

et de 200~ ont été mis en essai à la poudrerie de Sevran-Livry.

Chaque mesure secompose, comme le montre le dessin ci-dessus,

d'un cylindre de cuivre, verni extérieurement et intérieurement,

de 4S°"°,a2 de diamètre et muni à sa partie inférieure d'un second

cylindre, exactement emboîté dans le premier, pouvant se mouvoir

au moyen d'une vis de rappel et constituant ainsi le fond mobile.

Tout le mécanisme de rappel de ce fond mobile se trouve d'ail-

leurs protégé contre l'introduction des grains de poudre, et la tête

de vis, que l'on doit tourner pour faire monter ou descendre ce

fond, est elle-même cachée par le cylindre extérieur, de manière

que l'appareil ne présente aucune partie saillante.

Ces mesures ont donné d'excellents résultats à la poudrerie de

Sevran-Livry les erreurs de plus de 2dgsur les boîtes de i''sà2'

sont devenues très rares et le travail des ouvrières est plus sûr et

plus facile.

J'ai décidé, en conséquence, de rendre réglementaire dans les

poudreries nationales l'emploi de ces mesures.

La fourniture en sera assurée par les soins du Laboratoire cen-

tral des poudres et salpêtres.En m'accusant réception de la présente lettre collective, MM. les

directeurs des poudreries nationales me feront connaître le nombre

de ces appareils qui leur sera nécessaire.

Pour le ministre et par son ordre

L'inspecteur ~'e~e/y, ~7'ec<eMy,

CH.ARNOULD.

?128.

PUBLICATIONDU MÉMORIALDES POUDRESET SALPÊTRES.

(Lettreco))cctiven°4.)

Paris,)e2~maii8go.

Messieurs, la circulaire n°2 du 1 janvier t88t ('), attribuait

(') Voir 1*3.

Page 366: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

PUBUCATIOX~UMHMOhfAt.DHSPOUOKËSHTSAL~E'rnjES. *f5

au ~e/MO/<x/ des poudres et salpêtres un caractère confidentiel.

Cette réserve ne paraît plus avoir de raison d'être, puisqu'il est

acquis qu'aucun document confidentiel n'a été jusqu'à ce jour in-

séré au .Afe/HO/'{'(~.

J'ai décidé, en conséquence, que ce recueil serait publié, à l'a-

venir, dans les mêmes conditions que les revues similaires des

autres services du département de la guerre, c'est-à-dire aux frais

et risques de l'éditeur.

Le ~e/MO/'t'~ des poudres et ~?e<e~ paraîtra désormais en

/{ fasocules trimestriels, formant un volume annuel de 2/{ feuilles.

La rédaction en sera confiée à un Comité de d'<ec<<o/~ composéainsi qu'il suit

MM. MAUROUARD,inspecteur général des poudres et salpêtres, président;

SARRAU,ingénieur en chef des poudres et salpêtres, directeur du La-boratoire central des poudres et salpêtres;

DÈSORTIAUX,ingénieur des poudres et salpêtres, secrétaire.

Le prix de l'abonnement ne dépassera pas )2~ pour la France,avec augmentation pour l'étranger suivant les conventions pos-tales.

Le département de la guerre a souscrit à un nombre d'exem-

plaires suffisant pour permettre les distributions habituelles du

.f<~Mo/t' aux services et aux fonctionnaires que ce recueil pa-raît devoir intéresser.

Je compte, comme par le passé, sur le zèle et le dévouement de

MM. les ingénieurs des poudres et salpêtres pour concourir à cette

publication parleurs travaux personnels, et j'invite MM. les direc-

teurs des établissements à m'adresser, sous le timbre de la 6e di-

rection, toute communication relative à la rédaction du~e~o/'ta~

<~M/)OK<~A'e~et salpêtres.11me sera accusé réception de la présente lettre collective.

C. DE FREYCJNET.

Page 367: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FRANCE. DOCUMENT N" 130.*<6

CONSTATATION DES CONTRAVENTIONS A LA LOI

DU 22 JUIN 1854, SUR LES MAGASINS A POUDRE.

(Lettre coUect.iven"5.)

Messieurs, en vue de l'application de la lettre collective n° 10

du 3o juillet t88o (' ), relative à la zone des servitudes attérentes

aux poudreries nationales, la question s'est posée de savoir si les

gardiens assermentés employés à la surveillance des poudreries

peuvent être considérés comme ayant qualité pour constater les

contraventions à la loi du 22 juin t85z), qui établit des servitudes

autour des magasins à poudre de la guerre et de la marine.

Bien que cette loi donne spécialement mission aux gardes d'ar-

tillerie et adjoints du génie de constater lesdites contraventions,

j'estime que les gardiens des poudreries, qui sont assermentés dans

les mêmes conditions, ont également qualité pour dresser procès-verbal en pareille circonstance.

Vous donnerez donc auxdits gardiens les instructions néces-

saires pour qu'ils veillent à l'observation des dispositions de la loi

du 22 juin <85~ en ce qui concerne l'établissement auquel ils sont

attachés.'

LE PRÉSIDENTDE LARÉPUBLIQUEFRANÇAISE,

Vu la loi du )6 mars 1819;

(')Voir4*u7.(') Voiraussi)esn°'134et 135.

N"~9.

Paris, le io juin i8go.

C. DE FREYCINET.

N°130(~.

DÉCRETDU12 JUIN 1890

relatif aux poudres de mine.

(Inséré au Journal o~tCt'e~ du i~ juin t8go.)

Page 368: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DÉCHET DU t~JUtXiSgO.

V.–5''PA)!TfK.

Vu les décrets des 29 novembre i85o, 2) février i85t, 8 octobre t86.{et

)2 août 1889;Sur les rapports des ministres des finances et de la guerre,

DÉCRÈTE

An.TtCLE PREMIER. A partir du 1er juillet, les prix de vente à

rintërieur des espèces de poudres de mine désignées ci-après sont

modifiés ainsi qu'il suit

DÉSIGNATION. ENTREPÔTS. DEBITS.

fr c fr ctente. 1,00 ',25Poudres de mme rondes ouord'na're. i,5o i,75

anguteuses. forte. i,85 2,tod'ammoniaque. 2,25

Poudres au n)t.rate.Ifde soude. ',25

A~i'. 2. H sera vendu par l'administration des contributions

Indirectes, pour l'usage des mines, des cartouches comprimées au

coton-poudre et au nitrate d'ammoniaque.Les prix de vente à l'intérieur sont ainsi fixés:

DÉSIGNATION. ENTREPÔTS. DEHITS.

frc c fr c

Cartouches comprimées au coton-poudre ( n°l. ~,85 3,o

et au nitrate d'ammoniaque.jn°2. 3,io 3,<~o

AnT. 3. –'Ces prix de vente sont applicabtes à l'Algérie.

ART. 4. Le ministre des finances est chargé de l'exécution

du présent décret, qui sera inséré au ./OM/o/ o~'c«~ et nu /?«/-

letin des ~OM.

Fait à Paris, le juin 1890.CARNOT.

Par ie président,de la Rupubtique

Le /~t/!M<e </e~y?/a/tCM.

ROUV)!

Page 369: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*l8 FRANCE. –DOCUMENT K" 131.

LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE,

Vu la loi du 8 mars i8y5;

Vu le décret du 5 juillet 1875;Sur les rapports des ministres des finances et de la guerre,

ApTicLE PREMIER. A partir du )'juitlet le droit intérieur à

percevoir sur la dynamite est abaissé à un franc par kilogramme.

ART. 2. Ce prix est applicable à la dynamite vendue en Al-

gérie dans les conditions déterminées par le décret du t~ mai 18~6.

ART. 3. Le ministre des finances est chargé de l'exécution

du présent décret, qui sera inséré au Journal o~c<e/ et au Bul-

letin des lois.

Faità Paris,le 12juin i8go.CARNOT.

(') Voir aussi ten" 135.

(Inséré au Journal officieldu juin t8~o.)

DÉCRÈTE

Par le présidentde la Hepubtique:

N°'i3t(').

DÉCRET DU 12 JUIN 1890

relatif à la dynamite.

CARNOT.

Le y?t~M<e des yt/na;/tCM,

ROUVIER.

Page 370: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

APPAREIL MAISSIN POUR LA MESURE DES PRESStOXS. *)<)

?132.

APPAREIL MAISSIN POUR LA MESURE DES PRESSIONS.

(Lettre coHect.iven"6.)

Paris, )c'2 juin <Sgo.

Messieurs, je vous adresse, ci-jointe, une instruction sur l'ap-

pareil Maissin, pour la mesure des pressions dans le fusil de chasse.

Ce document est accompagné de /{ feuiUes de dessin.

Veuillez m'accuser réception de cet envoi.

1C. DE FREYCINET.

INSTRUCTION

sur l'appareil Maissin, pour la mesure des pressions

dans le fusil de chasse.

L'appareil Maissin pour la mesure des pressions dans le fusil de chasse

ne diffère en rien, comme principe, de.l'appareil imaginé primitivement

par M. Maissin pour le fusil modèle t8y4 il sert à mesurer la p/'eMt'o/t

totale sur le culot de la douille, au moyen de l'écrasement d'un cylindre

en cuivre de i3" identique à ceux que l'on emploie pour la mesure des

pressions dans les bouches à feu.

Un canon de fusil, ayant intérieurement le tracé d'un fusil de chasse ca-

libre t6, est prolongé suffisamment en arrière de la chambre, de façon

qu'on puisse loger l'appareil d'écrasement qui se place derrière la douille;

un cylindre d'acier ou piston A transmet la pression exercée sur le culot

au cylindre de cuivre B, maintenu au centre par une rondelle de caout-

chouc C un second cylindre d'acier D sert d'enclume. Enfin, un bouchon F,

fileté, se visse sur t'extrémité du canon de fusil et opère !c serrage contre

l'enclume D.

L'appareil peut être disposé pour tirer des douilles à broche, comme

dans le premier fusil fait pour la poudrerie de Sevran, ou des douilles à

percussion centrale, comme dans le fusil que la poudrerie de Sevran a fait

faire pour la poudrerie du Moulin-Blanc. Dans le premier cas, la partie du

canon en arrière du culot de la douille porte une rainure pour le passage

de la broche; on emploie, pour la mise de feu, une batterie à platine re-

bondissante, identique à celle des fusils de chasse. Dans le second cas. on

Page 371: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*f0 FRAKCË. DOCUMEKT ? 132.

emploie le système de percussion installé par M. Maissin sur le fusil mo-

dèle 1874; le piston A est percé oMiquement d'un trou dans lequel on place

une tige d'acier H, qui est frappée par un marteau rebondissant mû par un

dispositif spécial. A cet effet, le dispositif de mesure des pressions est

porté par une pièce spéciale I, qui vient se visser sur le canon de fusil et

dont la partie supérieure est percée d'une fenêtre pour le passage de la

broche H. En outre, pour que le piston A présente toujours son trou

oblique en face de cette fenêtre, il est muni d'un ergot K, glissant dans

une rainure diamétralement opposée à la fenêtre. Enfin, dans cet appareil,

on a, pour simplifier, supprimé l'enclume D, ce qui n'a d'autre inconvé-

nient que de laisser le frottement du bouchon F s'exercer directement sur

la base du cylindre en cuivre B, au moment où l'on serre.

Dans les deux cas, mais surtout dans le dernier, où la tige H est pro-

jetée souvent avec une violence extrême, il est nécessaire que le tireur soit

complètement à l'abri et déclenche la mise de feu à distance.

Les douilles employées sont des douilles métalliques, que l'on trempe

dans l'huile afin d'atténuer le frottement sur la paroi de la chambre, frot-

tement qui pourrait empêcher la douille de reculer librement et, par con-

séquent, diminuer la pression mesurée. Le chargement de ces douilles se

fait comme celui des douilles en carton, sous la réserve d'employer des

bourres ou rondelles du calibre i4, l'épaisseur de la douille métallique étant

inférieure à cette de la douille en carton.

Le chargement peut se faire comme il suit

t° Sur la poudre, une rondelle mince en carton lustré ou goudronné,

puis une bourre de laine grasse épaisse;

2° Sur le plomb, une bourre de feutre ordinaire, puis une rondelle de

carton blanc.

Puis la douille est bien sertie.

La manœuvre de cet appareil est la suivante

Les cartouches étant préparées, le tireur plonge une cartouche complè-

tement dans l'huile et l'introduit dans le canon de fusil, où il la pousse à

l'aide d'un mandrin en bois; il introduit de la même façon le piston A, le

cylindre B, préalablement muni de sa rondelle de caoutchouc, et l'en-

clume D. Puis il visse le bouchon F, qu'il serre au moyen d'une clef,

Ensuite

i" Avec des douilles à broche, il pose sur le chien de la batterie un cro-

chet fixé à l'extrémité d'une ficelle, arme la batterie et se met à l'abri. H

met le feu en tirant sur la ficelle, revient, détache le crochet, dévisse le

bouchon F et extrait la douille, et tout ce qui est en arrière, en tirant sur

ia broche. L'arme est alors prête pour un nouveau coup.

a" Avec les douilles à percussion centrale, il soulève le marteau et l'en-

Page 372: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

APPAREIL MAÏSStN POUR LA MESURE DES PRESSIONS. *X[

clenche, place )c percuteur H et se mctàt'abri. TImet le feu en tirant sur

la ficelle, qui est attachée d'une façon permanente à l'appareil percutant,

revient, dévisse le bouchon F et extrait la douille, et tout ce qui est en

arrière, en poussant la douille à l'aide d'une baguette introduite par la

bouche du fusil. L'arme est alors prête pour un nouveau coup.

Paris, )c 12juin 1890.

Le président du conseil,

ministre de la guerre,

C. DE FREYCINET.

Feuille n'l.–Éche)!c de

ApPAREIL POUR LA MESURE DES PRHSStOKS DANS 'LE FUSIL MODÈLE 187.).

Vue d'ensemble. Élévation latérale.

Page 373: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FHANCE. DOCUMENT ? 132.*M

Feuille n" 1 (suite). Échelle de r.

APPAREIL POUR LA MESURE DES PRESSIONS DAKS LE FUSIL MODÈLE 18~.

Plan, l'appareil de mise de feu enlevé.

Feuille n° 2. Échelle de â

ApPAttEtL POUR LA MESURE DES PRESSIONS DANS LE FUSIL MODELE 1874.

Élévation par bout.

Page 374: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

APPAREIL MAISSIN POUR LA MESURE DES PRESSIONS. *t3

FeuiHen''3.–Ëche)[ede~.

APPAREIL POUR LA MESURE DES PRESSIONS DANS LE FUSIL MODÈLE t8~.

Fig.4.

Elévation latérale.

A'o<e explicative. Les deux ressorts sont fixés aux rondelles R calées sur

l'axe 00 (~g'. 3) et aux rondelles R' libres sur le même axe. On cale ces der-

nières au moyen du chien C (fig. '), de manière que le marteau prenne la pre-

mière position. On peut faire varier ceLte dernière en avançant ou reculant d'une

dent les rondelles R' ou, pour une très petite variation, en déplaçant le point

d'attache des ressorts sur les rondettes de 90° environ; chacun des trous ( fig. 3,

détails de la rondelle R') ménagés dans les rondelles étant en retard, sur 90*,

de de la largeur d'une.dent.

On bande le marteau pour l'amener dans la deuxième position, qui doit varier

selon la raideur des ressorts. A cet effet, il suffit de placer l'axe O'O' du sys-

tème de détente dans l'un des trous t, < t'. On peut arrêter le ressort dans

l'une ou l'autre position au moyen de l'embéquetage E ( fig. i) et du doigt d,

placé dans le cran correspondant à la position de l'axe 0'0'.

On met le feu en tirant une corde attachée à la gâchette G (fig. ').

Page 375: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*~4 FRANCE. DOCUMENT ? d32.

Plan.

Feuille n° 4. Échelle de {.

FUSIL DE CHASSE DE SEVRAN-LfVRY AVEC APPAREIL MAISSIN.

Plan.

Ï''L'S!L DE CHASSE DU MOULIN-BLANC AVEC APPAREIL MAfSStN.

Coupe ab.

Page 376: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

VENTE DES POUDRES DE CHASSE PyROXYLÉES. '25

N°d33.

VENTE DES POUDRES DE CHASSE PYROXYLÉES.

(Lettre coUectiven" 7.)

Paris, le 2[ juin tSgo.

Messieurs, une lettre collective en date du 3o juin 1882,

n° 31 ('), vous a fait connaître les dispositions provisoires qui

avaient été fixées pour la mise en vente des poudres de chasse py-

roxylées, et les précautions spéciales qui devaient être prises pourla livraison et l'emmagasinage de ces poudres.

L'expérience acquise depuis huit années a permis de recon-

naître que la stabilité des poudres pyroxylées françaises est parfai-

tement assurée, et que les craintes qu'il était permis de concevoir

à l'origine au sujet de leur conservation n'étaient pas fondées.

En conséquence, et dans le but de faciliter l'approvisionnement L

des entrepôts et la vente par les débitants, j'ai décidé, après en-

tente avec M. le ministre des finances, que les modifications ci-

après seraient apportées aux prescriptions de ladite lettre collec-

tive.

-B'/K~<<x~e. La poudre est enfermée dans des boîtes des

contenances de i*'s, 5~, 2*'set hg. Ces boîtes, vernies intérieure-

ment, sont du type, dit M ~OM/o<, adopté pour les poudres de

chasse fortes elles portent, imprimées en couleurs sur fond blanc,

d'un côté les indications relatives à l'espèce de poudre, à la con-

tenance et au prix de la boîte, et de l'autre côté une notice som-

maire sur l'emploi de la poudre. Ces boîtes sont placées dans des

caisses contenant respectivement g~s et a''s de poudre pyroxylée,et dont la composition est détaillée ci-dessous

t° Caisses de 9'kg

6 boites de ~s. 6

6 boites de 5"s. 3

Total. 9

(') Voir 2*24.

Page 377: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*~6 FRANCE. DOCUMENT ? 133.

2° CeuM~ de 2*

5 boites de a''s.

<o boîtes de )''s.

Tot.a). 2

Les caisses de ressenties caisses ordinaires à poudres de chasse;

les caisses de 2kg ont environ les dimensions de o"3o, o"25,

o" aa, et leur valeur est de i~, 5o.

/)<?/H<'<M<r/ Toutes les demandes seront, jusqu'à nouvel

ordre, adressées par MM. les entreposeurs des contributions in-

directes à M. le directeur de la poudrerie nationale de Sevran-

Livry (Seine-et-Oise). Aucun maximum n'est fixé pour l'impor-

tance de chaque demande. Les envois des poudres pyroxylées se

feront, autant que possible, en même temps que ceux des poudres

ordinaires, afin d'éviter l'exagération des frais de transport.

Livraisons et e/M/?M~YMt'e. Aucune distinction ne sera

faite, quant au mode de livraison et d'emmagasinage, entre les

poudres pyroxylées et les poudres ordinaires. Mais, en raison de

l'influence des conditions atmosphériques sur leurs propriétés ba-

listiques, les poudres pyroxylées devront être, autant que pos-

sible, dans les entrepôts et débits, mises à l'abri de t'bumidité et

de la chaleur.

Les demandes de poudres pyroxylées seront strictement limitées

aux besoins de la consommation normale. Les quantités qui pour-

ront exceptionnellement se trouver emmagasinées à l'entrepôt

depuis plus d'une année seront renvoyées à la poudrerie de Se-

vran-Livry pour être remaniées.

La mise en vigueur des dispositions qui précèdent coïncide

avec la fabrication d'un nouveau type de poudre pyroxylée(')qui

présente, au point de vue de la régularité de son emploi, une su-

périorité notable sur l'ancien type.Il me sera accusé réception de la présente lettre collective.

G. DE FREYCINET.

(' Voir3i3.

Page 378: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FABRtCAT!OX DES CARTOUCHES COMt'ntHUHS. *2y

N"134.

FABRICATION ET MISE EN VENTE

DES CARTOUCHES COMPRIMEES AU COTON-POUDRE

ET AU NITRATE D'AMMONIAQUE.

(LeH.recoUect.ivcn''S.)

Paris, le 2~ juin t8go.

Messieurs, j'ai fait étudier, conformément, aux conclusions d'un

rapport de la Commission des substances explosives en date du

5 juillet 1888 ('), la fabrication de cartouches comprimées à base

de coton-poudre et de nitrate d'ammoniaque, ainsi que l'emploi de

ces explosifs dans les mines; à la suite de ces études et sur In de-

mande de M. Je ministre des travaux publics, j'ai décidé que ces

cartouches seraient fabriquées, pour l'usage des mines, par le ser-

vice des poudres et salpêtres enfin, par un décret en date du

) 2 juin 1800 (~), leur mise en vente par l'administration des con-

tributions indirectes a été autorisée, et leurs prix de vente ont été

fixés comme il suit

DANSDEStCfATtON. HNENTItErOT.

LESDEntTS.

fr c frc cCart.ouchcscomprimeesaucoton-pdudrc n°t. '2,85 3,!55

et au niLt-aLed'ammoniaque. n°2. 3,io 3,~o

La fabrication de ces cartouches est décrite dans l'instruction

provisoire que je vous adresse ci-jointe; elle exige des meules et

des presses spéciales et comporte des dispositions particulières pourle chauffage des ateliers aussi n'a-t-elle été installée tout d'abord

qu'à la poudrerie de Sevran-Livry; mais elle sera prochainementmontée dans la poudrerie de Saint-Médard et elle sera ensuite, si le

développement de la consommation le comporte, établie dans

d'autres poudreries.

(') Voir2 355.(') Voir aussi les n" 130, 135, 13Get 139

Page 379: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*28 FRANCE. DOCUMENT? 13!~

Provisoirement, la poudrerie de Sevran-Livry est seule chargée

de fournir les cartouches comprimées aux entrepôts des contri-

butions indirectes, et les directeurs des autres établissements de-

vront renvoyer à leur coitègue de Sevran les demandes qui leur

parviendraient.C. DE FREYCINET.

INSTRUCTION PROVISOIRE

sur la fabrication des cartouches comprimées au coton-poudre

et au nitrate d'ammoniaque pour l'usage des mines.

~<M/'M/)/'e/Mt'é/'es. Les matières premières sont le coton-poudre dé-

gageant de fy3""° à )8o'="'° de bioxyde d'azote par gramme et le nitrate

d'ammoniaque cristallisé du commerce.

Le nitrate d'ammoniaque est tamisé à la perce de 3°' pour séparer les

matières étrangères qu'il peut contenir; son humidité moyenne est de 2 à

3 pour ioo.

Le coton-poudre est essoré et ramené à environ i2 pour ;oo d'humidité.

y/K/toy! et /M<~6:e. Après avoir déterminé le taux d'humidité

des deux matières, on les pèse de manière à former un mélange dont la

comoosition. à l'état sec. est la suivante

)'our cartouches

n°).1. n°2.

Coton-poudre. 9,5 20

Nitrate d'ammoniaque. 90,3 80

Ce mélange est trituré sous les meules légères à l'humidité de 6 pour 100

environ avec les meules du type de Sevran-Livry pesant 5oo~ l'une et

tournant à 10 tours par minute, la charge est de [0~; la trituration dure

une heure, chargement et déchargement compris; l'opération se termine

par un galetage obtenu en faisant faire à la main un tour complet aux

meules.

Pour les meutes de 1200~ l'une, la charge sera d'environ 20"

G're/tct~e. Après trituration, la matière est grenée à la perce de 3'"°*

à l'aide d'un signolet à 3 tamis en peau, sans tourteau. Dans le grenage,

on sépare les cristaux de nitrate d'ammoniaque qui auraient échappé au

broyage.

La matière grenée est portée au séchoir à coton-poudre; elle reste dans

les casiers pendant vingt-quatre heures (le séchoir ne marchant pas la nuit);

Page 380: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FABRfCATtOK DES CARTOUCHES COMPfUMÉES. ''29

ce séchage, où elle se prend en mottes, est suivi d'un nouveau grenage à la

perce de 3" et d'un sous-égalisage à la perce dco"G5. Dans ce grenage,

qui se fait aussi avec le signolet à 3 tamis en peau, on fait usage d'un tour-

teau en cormier de 195°"" de diamètre et de <j3" d'épaisseur.

Les grains compris entre 3'°'° et o",65 sont séchés au même séchoir

pendant deux à trois heures et logés dans des récipients hermétiquement

clos, qui sont transportés à la presse leur densité réelle moyenne est de

t,47 et leur densité gravimétrique de o,5o.

Les fins grains au-dessous de o"65 sont recueillis à part pour étre em-

ployés comme détonateur pulvérulent. Si la quantité de fins grains obte-

nus est supérieure aux besoins, l'excédent repasse aux meules comme pous-

sier, en l'ajoutant à la charge des meutes à raison de 0~,600 à i~s pour

to"~ de matières premières.

Co/M~M~t'oM. La compression des grains de 3""° à o"65 se fait à la

presse à 6 moules, du type établi par MM. Davey, Watson et C" pour la

fabrication des cartouches ordinaires de poudre de mine, qui donne des

cylindres à trou ou canal central.

On confectionne deux séries de cylindres destinés les uns aux cartouches

de too~, les autres aux cartouches de 5o~.

Le cylindre pour cartouche de 100~ pèse 28~, a une hauteur de 53" un

diamètre de 3o"2 après démoulage, et un trou central de t3°" Trois de

ces cylindres superposés forment la cartouche; ils donnent un poids total

de 84~ de matière comprimée; le trou centrai reçoit 16~ de matière pul-

vérulente.

Le cylindre pour cartouche de 5o~ pèse 2)~5, a une hauteur de 39"5,

avec le même diamètre extérieur et le même trou central que le précédent.

Deux de ces cylindres superposés forment la cartouche le poids de la ma-

tière comprimée est de 43~, et y~ de matière puh'éruicnte sont logés dans

le trou central.

La densité réelle calculée de la matière comprimée est de 0,906, et la

densité moyenne calculée de la cartouche est de 0,878.

.Ë'/tco~oKcAa.ye. L'enveloppe des cartouches est faite de papier phor-

mium. Ce papier est découpé d'avance aux dimensions voulues; il porte,

imprimés sur la face qui restera apparente, le numéro et la composition de

la cartouche; l'un des bords est fégérement encollé. On roule dans ce pa-

pier les 2 ou 3 cylindres qui constituent la cartouche, en laissant à l'exté-

rieur le bord encollé, au moyen duquel on fixe et ferme latéralement l'en-

veloppe on ferme l'une des extrémités du rouleau ainsi formé, et on la

plonge dans un bain de paraffine maintenu à une température sensiblement

supérieure à celle du point de fusion de ce carbure; on appuie et frotte cette

Page 381: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FKAXCE. DOCUMENT X" 13L'3o

extrémité sur la table pour assurer la fermeture. On verse )c détonateur

pulvérulent dans le trou central, par petites quantités que l'on tasse en

frappant légèrement la cartouche sur la table on ferme ensuite la seconde

extrémité du rouleau et on la paraffine comme la première.

Enfin, on plonge les cartouches successivement par les deux bouts dans

le bain de paraffine, de manière à enduire toute la surface. Les cartouches

ainsi terminées sont rangées dans des caisses.

Z?/?t&6[~<e. Provisoirement et dans le but d'utiliser les caisses pro-

venant des livraisons du coton-poudre anglais, on les emploie à !'emba))age

des cartouches. A cet effet, on confectionne en zinc n° 6 des boîtes spé-

ciales entrant exactement dans lesdites caisses, et pourvues d'un couverch'

qui vient s'appuyer sur un rebord formant cadre, obtenu par un rabatte-

ment du zinc de la partie supérieure des faces iatéraies.

Ces boites en zinc peuvent recevoir g8 cartouches de !oo~' et 8~ de 5o~,

formant un poids net total de t/}~ d'explosifs.

On met la boîte en zinc dans !a caisse, on range les cartouches dans la

boite etl'on soude le couvercle àt'a)Hagefusib)e;on met dans chaque caisse

une instruction pour l'emploi des cartouches dont le texte est ci-annexé;

on ferme la caisse, sur laquelle on appose les inscriptions suivantes:

Poudrerie de.

Cartouches comprimées pour mines

N°L.

?2.

à 9,5 pour too de coton-poudre.

à 20 »

Poids net.

La valeur assignée aux enveloppes est de i~,5o pour les caisses en bois,

et 3~,5o pour les boites en zinc.

Observations. Les ateliers dans lesquels on manipule la matière com-

posée de nitrate d'ammoniaque et coton-poudre, sauf la composition et l'u-

sine à meules, doivent être chauffés; et tous les ustensiles et appareils

doivent être nettoyés complètement et très fréquemment.

Paris, le 2/i juin )8go.

Page 382: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

POUDRES DE MtKE ET CARTOUCHES COMPRttiÉES. *3r

ANNEXE.

Instruction pour l'emploi des cartouches de coton-poudre

et d'azotate d'ammoniaque.

Les cartouches comprimées de coton-poudre et d'azotate d'ammoniaque

sont constituées par des cylindres annulaires dont le trou central est rem-

pli de la même matière à l'état pulvérulent.

L'amorce renforcée à [~,5 de fulminate de mercure, nécessaire pour as-

surer la détonation de ces cartouches, doit être enfoncée, suivant l'axe de

la cartouche, dans la matière pulvérulente.

Lorsqu'une charge de mine comprend plusieurs cartouches, il faut avoir

soin de mettre les différentes cartouches en contact entre elles, en les tas-

sant dans le trou la dernière seule reçoit l'amorce fulminante.

Le maniement de cet explosif est moins dangereux que celui de la poudre

noire ordinaire; néanmoins, la présence des amorces fulminantes oblige à

prendre, pour le bourrage, les mêmes précautions que pour la dynamite.

Cct'exptosifne gèle pas; mais, comme il est très hygrométrique, à cause

de la forte proportion d'azotate d'ammoniaque qu'il contient, les cartou-

ches doivent être conservées dans leur enveloppe de papier paraffine, et

l'introduction de l'amorce fulminante ne doit être faite qu'au moment de

l'emploi.

N"i35(').

ABAISSEMENTDU PRIX DE CERTAINESESPÈCES DE POUDRE

DE MINE ET DE L'IMPOT INTÉRIEUR SUR LA DYNAMITE

Fixation du prix définitif des cartouches comprimées

au coton-poudre et au nitrate d'ammoniaque.

DIRECTION GÉNÉRALE DES CONTRIBUTIONS INDIRECTES.

(Circulaire n° 591.)

Paris, le juin 1890.

En fixant le prix maximum auquel les poudres de mine pour-ront être vendues par l'État (3*{o le kilogramme), la loi du

(') Voir aussi les n°'t30,t31 et 134.

Page 383: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*3z FRANCE. DOCtJ;m:KT ? 135.

t6 mars 181 g a laissé au gouvernement le pouvoir de modifier le

tarif, de façon à le maintenir aussi près que possible du prix de re-

vient de la poudre et à faire profiter l'industrie des économies qui

pourraient être réalisées sur l'achat des matières premières ou dans

le mode de fabrication.

Or, depuis la dernière fixation du tarif des poudres de mine, quiremonte au décret du 20 septembre t85o pour la poudre ordinaire

a 2~, 25 le kilogramme, et au décret du 8 octobre i86/{ pour les

poudres de mine lente et forte à i~5 et à 2~,60 le kilogramme,les conditions de fabrication se sont modifiées au point de per-mettre une revision de tarifs, sollicitée d'ailleurs à plusieurs re-

prises par des corps électifs et des groupes nombreux d'ouvriers

mineurs.

L'examen de la question a fait reconnaître qu'il était possibled'abaisser de o'5 par kilogramme le prix des poudres de mine

proprement dites et des poudres au nitrate d'ammoniaque ou de

soude, également utilisées dans l'industrie minière.

On a jugé aussi qu'il était possible de réduire le prix provisoire

que le département de la guerre avait déterminé pour la vente

des cartouches comprimées à l'usage des mines grisouteuses. Le

prix ainsi revisé, n'excédant pas le maximum déterminé par la loi du

r6 mars 18 ig, a pu être rendu définitif sans l'intervention du par-lement.

°

Enfin, comme mesure corrélative, le gouvernement a cru de-

voir, selon la faculté qui lui est laissée par la loi du 8 mars i8~5,abaisser de a~, taux provisoire fixé par le décret du 5 juillet i8~5,a 1*' par kilogramme l'impôt intérieur sur la dynamite.

Indépendamment de l'influence favorable qu'ils exerceront sur

les industries extractives, ces abaissements de prix et de tarifs, en

réduisant le gain que les entrepreneurs ou les ouvriers mineurs

pouvaient trouver à fabriquer eux-mêmes la poudre de mine, feront

cesser des fraudes que le service ne parvenait à surprendre que très

difficilement.

Les deux décrets en date du 12 juin i8go consacrent ces di-

verses améliorations.

1° POUDRES DE MINE.

L'article premier du décret spécifie qu'àpartir du i~ juillet 1890

Page 384: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FtXATtON DU PRIX DÉFtNtTtF DES CARTOUCHES COMPRIMÉES. *33

les prix de vente à l'intérieur des espèces de poudres de mine dé-

signées ci-après sont modifiées ainsi qu'il suit

DESIGNATION. ENTREPÔTS. DÉDITS.

frc c rrc rtente. 1,00 ;,2~Poudres de mfnerondesouPoudres c mine rondes ouordman'c. ),5o0 i,i5 5

angu)cuses.1,50

c-° forte. 1,83 2,to

(d'ammoniaque. 2,~5Poudres aunitrate. 1,2J iitdesoude. 1,23

Pour l'exécution de ces dispositions, un inventaire devra être

fait, à la date du 3o juin, dans tous les entrepôts pour constater

les quantités de poudres de mine existantes. Les manquants quecette vérification ferait apparaître seraient passibles de l'ancien

tarif. Les quantités inventoriées seront portées en sortie e~<<r<-

ordinaire aux anciens prix, et immédiatement elles feront l'objet

d'une reprise en charge aux prix nouveaux à titre d'entrée extra-

ordinaire.

Dans les débits comme dans les entrepôts, le nouveau tarif sera

appliqué à compter du t'juillet. Il y aura lieu de rembourser aux

débitants les différences de prix sur les quantités de poudres de

mine existant chez eux à la date du 3o juin. A cet effet, les em-

ployés auront à se rendre dans tous les débits de poudre de mine

pour y recenser les quantités restantes. Ces recensements seront

constatés par des actes sommaires dressés aux livrets n° 75 B,

actes qui feront ressortir le décompte des sommes dues aux débi-

tants. Des copies de ces actes, ainsi que des décomptes, seront

adressées aux directeurs qui les transmettront sans retard à l'admi-

nistration à l'appui d'un état récapitulatif présentant, par recette

particulière et par recette principale, le montant total des sommes

à rembourser. Le remboursement fera ensuite l'objet d'un ordon-

nancement spécial.

Comme les autres départements français, la Corse est appelée à

bénéficier de ces réductions. Le prix de la poudre de mine ordinaire'

qui s'y vend 2~ 25 le kilogramme est ramené à t~,5o à compter

du t*~juillet. Les instructions données ci-dessus relativement aux

V. 2' PARTIE. 3

Page 385: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*34 FRANCE. DOCUMENT ? 135.

opérations d'inventaires et d'écritures nécessitées par le change-ment de tarif y sont également applicables.

Rien n'est changé au tarif intérieur de vente des poudres de

mine fin grain, qui d'ailleurs sont déjà cédées à des prix excep-tionnels dans le but de favoriser en France la fabrication des

mèches de sûreté pour mineurs.

L'art. 2 du décret fixe comme suit, à compter du ~julHet,

le prix définitif auquel seront vendues à l'Intérieur les cartouches

comprimées au coton-poudre et au nitrate d'ammoniaque

DÉSIGNATION. E~THEPÔTS. DEtttTS.

frc c frc cCartouches comprimées au

coton-poudre( n" 2,85 3, [5

et au nitrate d'ammoniaque. ( n°2. 3,~0 3;'io

11y aura lieu dès lors de liquider les consignations qui ont puêtre faites pour les achats effectués antérieurement, au prix provi-

soire de /)*\ dans les conditions prévues par la circulaire n° 571

du <o octobre i88g. Le prix des cartouches, d'après le nouveau

tarif de vente dans les entrepôts, sera porté en recette déunitive et

l'on remboursera la différence aux acheteurs.

L'art. 3 du décret rend applicables à !'A!gér!e, dans les mêmes

conditions qu'en France, les divers prix de vente édictés par les

articles précédents pour les poudres de mine et pour les cartouches

comprimées.2° DYNAMITE.

L'article premier du décret dispose qu'à partir du t" juillet '800le droit intérieur à percevoir sur la dynamite est abaissé à i~ par

kilogramme.

Un inventaire de transition devra, en conséquence, être effectué

dans toutes les fabriques à la date du 3o juin. On établira à cette

date le décompte à l'ancien tarif des droits dus sur les sorties effec-

tuées antérieurement et sur les manquants qui pourront être con-

statés. Les enlèvements opérés à partir du 1 e,' juillet donneront lieu

à la perception du droit de Ifr par kilogramme.

L'art. 2 du décret étend l'application du nouveau tarif aux expé-ditions faites à destination de i'A)gërie qui, d'après le décret du

Page 386: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

DÉCHET DU 26 JUILLET 1890. *35

)~ mai <8~6, n'est pas considérée comme pays d'exportation.

Aucune modification n'est apportée à la tarification de la nitro-

glycérine fixée à le kilogramme par l'art. 6 de la loi du 8 mars

.875.Le eo~et7/e/' d'état, directeur général,

A.CATUSSE.

?136.

DÉCRET DU 26 JUILLET 1890,

Relatif à la vente des cartouches de dynamite.

(Inséré au Journal officieldu 2~juillet <8t)0.)

LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE,

Vu la loi du 8 mars )8y5 et le décret du 25août suivant sur la dynamite;Vu l'avis du Comité consultatif des arts et manufactures;Sur le rapport des ministres du commerce, de l'industrie et des colonies,

de la guerre, de l'intérieur, des finances et des travaux publics,

DÉCRÈTE

ARTICLEFREMtEK. Toute cartouche de dynamite mise en vente

doit porter sur son enveloppe l'indication de la nature et du do-

sage des substances constituant l'explosif, de façon à permettre le

calcul de la température de détonation.

ApT. 2. Les ministres du commerce, de l'industrie et des co-

lonies, de la guerre, de l'intérieur, des finances et des travaux pu-

blics sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de i'exécution

du présent décret, qui sera publié au Journal q~c/e/ de la Ré-

publique française et inséré au Bulletin des lois.

Fait à Paris, le 26juillet tSqo.CARNOT.

Le ministre dit cont~e/'ce,

de l'industrie et des colonies,

JuLEs ROCHE.

Par le président de la République

Le président <~M conseil,

ministre de la guerre,

C. DE FREYCtNET.

/~e/Mt/</x/e</e<t/t<ë/'teM/

CONSTANS.

Le ministre des finances.

ROUVIER.

Le /Kt/tM<re des travaux /.)M&~M,

Yvrs GUYOT.

Page 387: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*36 FRANCE. DOCUMENT ? 137.

N"~7.

RÉGLEMENTATION DES EXPLOSIFS A EMPLOYER DANS

LES MINES A GRISOU ET DANS LES MINES POUSSIÉREUSES

DONT LES POUSSIÈRES SONT INFLAMMABLES (' ).

(Circulaire n" 20.)

Paris, le août i8f)o.

MONSIEUR LE PRÉFET,

Par une circulaire du !Q novembre t888, qui a été insérée au

.ToM/M/o~tC~du 2~ du même mois, mon prédécesseur vous a fait

connaître les résultats obtenus par une commission spéciale qu'ilavait constituée pour l'étude des questions se rattachant à l'em-

ploi des explosifs dans les mines à grisou. A la suite d'expériences

poursuivies sous les auspices de la Commission des substances

explosives, on avait reconnu la possibilité de procurer à l'indus-

trie des mines des explosifs qui, s'ils ne sont pas susceptibles de

donner une sécurité absolue, qu'on ne peut jamais espérer obte-

nir en ces matières, permettaient d'atteindre un degré de sécurité

auquel on n'aurait pas cru jusqu'ici pouvoir arriver.

Tous les exploitants de mines ont été mis, à cette époque, au

courant de la question, par la communication, que vous avez dû

leur faire, des rapports rédigés par M. l'inspecteur général Mallard,

au nom de la Commission des substances explosives.

Depuis cette époque, les principaux explosifs recommandés parla Commission des substances explosives ont fait l'objet d'essais

en grand dans plusieurs mines, et notamment aux mines d'Anzin,

où ils sont d'un usage pour ainsi dire courant. Ces essais ont

montré que la question pouvait être tenue pour résolue dans le

domaine de la pratique, comme elle avait paru résolue théorique-ment dès l'origine.

D'autre part, le gouvernement, désireux d'aider l'exploitation

des mines et de faciliter l'emploi des nouveaux explosifs, a, par

des décrets du 12 juin 1890, abaissé, dans des proportions con-

sidérables, l'impôt sur les explosifs. Enfin, par un décret du

(') Voir aussi n° 134.

Page 388: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

EXPLOSIFS A EMPLOYER DANS LES MINES A GRISOU. *37

26 juillet i8go, qui astreint les fabricants d'explosifs à inscrire

sur les cartouches mises en vente la composition de leurs pro-

duits, sous une forme permettant le calcul de la température de

détonation, le gouvernement a donné aux exploitants de mines le

moyen d'obliger les fabricants, sous la sanction des peines cor-

rectionnelles prévues parla loi du 8 mars i8~5, à ne leur livrer

que des matières offrant les garanties nécessaires, au point de vue

de la sécurité de leur emploi.Dans ces conditions, il est devenu possible de passer de la pé-

riode de la recommandation à celle de la réglementation. Il y a

lieu, d'ailleurs, d'étendre l'emploi obhgatoire des nouveaux ex-

plosifs non seulement aux mines à grisou, mais encore aux mines

poussiéreuses, dont les poussières sont inflammables.

J'ai donc décidé, conformément à l'avis du conseil général des

mines, que dans les deux catégories de mines de combustibles qui

viennent d'être Indiquées, l'emploi des explosifs serait désormais

soumis aux règles prescrites dans le modèle d'arrêté préfectoralci-annexé.

Dès la réception de la présente circulaire, vous voudrez donc

bien, monsieur le préfet, inviter les ingénieurs des mines à vous

présenter, pour chaque exploitation de mines à grisou et de mines

poussiéreuses, dont les poussières sont inflammables, les propo-

sitions nécessaires pour arriver à l'application desdites règles; les

ingénieurs devront indiquer, dans ces propositions, le délai

maximum dans lequel l'arrêté à rendre devra être exécuté. Ces

propositions devront être notifiées à l'exploitant dans votre arrêté

préalable de mise en demeure.

Le classement d'une exploitation dans une des deux catégories

précitées est une appréciation de fait a posteriori, relativement

facile pour des ingénieurs compétents, mais qui échappe, comme

on l'a reconnu depuis longtemps, dans tous les pays, à une défi-

nition didactique a priori. Vous remarquerez, en ce qui concerne

les poussières, qu'en l'état actuel de nos connaissances, il faut,

pour qu'une mine soit réglementée au point de vue qui nous oc-

cupe, d'une part, qu'elle soit poussiéreuse, et, d'autre part, que

les poussières provenant des combustibles qu'elle fournit soient

inflammables.

Si, du reste, un exploitant contestait la classification projetée

Page 389: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

"38 FRANCE. DOCUMHKT ? 137.

de sa mine, en ce qui concerne notamment les poussières, vous

auriez à m'en référer.

Vous aurez à statuer, s'il y a lieu, par des arrêtés spéciaux, si-

multanés ou postérieurs, qui pourront être toujours modifiés, sur

les dérogations dont le principe est prévu dans l'art. 7.

Ces dérogations ont pour objet de permettre l'emploi, soit d'ex-

plosifs détonants plus forts, mais moins sûrs que ceux recomman-

dés par la commission des substances explosives, soit d'un bour-

'rage moindre que celui indiqué à l'art. 5; cette diminution du

bourrage diminue également la sécurité. On ne devra donc accor-

der ces dérogations que quand elles seront justifiées par l'état du

chantier, au point de vue du dégagement éventuel du grisou, et,

s'il y a lieu, moyennant le recours à des mesures de protection

spéciales surveillants particuliers, circuit d'aérage distinct, tirage

en l'absence de tout personnel, etc.

Vous apprécierez, dans chaque cas, le temps qui peut être laissé

à l'exploitant pour l'exécution intégrale de l'arrêté; il est dési-

rable que ces nouvelles règles soient appliquées le plus tôt pos-

sible, mais il est nécessaire de laisser à l'exploitant le temps de s<;

munir des nouveaux explosifs.

L'administration entend, pour n'entraver aucun progrès dans

l'avenir, laisser, sous leur responsabilité, toute latitude aux expio'-

tants dans le choix des explosifs. Le rôle de l'administration est

rempli quand elle a indiqué, avec toute la précision désirable, les

conditions techniques auxquelles les explosifs doivent satisfaire.

Si, par suite de leur composition, certaines données manquaient.

dans les tableaux de l'annexe ci-après, pour le calcul de la tempé-

rature de détonation, il y aurait lieu de m'en référer, pour que je

les complète.

Je ne crois pas inutile de vous signaler, en l'état de la question.

que le conseil général des mines m'a indiqué parmi les explosifs,

actuellement connus, qui satisfont aux conditions indiquées par

l'art. 2

j° Les mélanges de dynamite n° 1 (à y5 pour <oo de nitro-

glycérine et a5 pour 100 de silice) et d'azotate d'ammoniaque,

dans lesquels la proportion de dynamite ne dépasse pas ~{opour

ioo pour les travaux au rocher, et 20 pour ioo pour les travaux

dans la couche

Page 390: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

EXPLOSIFS A EMPLOYER DANS LES MINES A GRISOU.

a° Les mélanges de dynamite-gomme (à gi~ pour iooo de nitro-

glycérine et 83 pour iooo de coton ennéanitrique) et d'azotate

d'ammoniaque, dans lesquels la proportion de dynamite-gommene dépasse pas 3o pour 100 pour les travaux au rocher, et 12 pour

!uo pour les travaux dans la couche;

3° Les mélanges de coton octonitrique avec l'azotate d'ammo-

niaque, dans lesquels la proportion de coton-poudre ne dépasse

pas 20 pour 100 pour les travaux au rocher et g, 5 pour 100 pour

les travaux dans la couche;

/j° Les mélanges de binitrobenzine et d'azotate d'ammoniaque,dans lesquels la proportion de binitrobenzine ne dépasse pas

10 pour ioo pour les travaux au rocher.

Les explosifs constitués par des mélanges de dynamite ou de

dynamite-gomme avec l'azotate d'ammoniaque devront être de-

mandés à l'industrie privée.

Les mélanges de coton octonitrique avec l'azotate d'ammo-

niaque, rentrant dans le monopole de l'état, ne peuvent être

livrés que par ses représentants; mon cottègue, le ministre de la

guerre, m'a fait connaître que les poudreries nationales étaient en

mesure de répondre aux demandes qui seraient faites.

Je vous prie de vouloir bien m'accuser réception de la présente

circulaire, dont j'adresse directement ampliation aux ingénieurs

des mines.

Recevez, monsieur le préfet, l'assurance de ma considération la

plus distinguée.Le ministre des travaux publies,

YvEs GUYOT.

Modèle d'arrêté préfectoralannexé à la circulaire du 1~ août 1890.

NOUS,PRÉFETDU DÉPARTEMENTD

Vu la loi du 21 avril tSio-~ juillet 1880;

Vu le décret du 3 janvier 1813, l'ordonnance du 26 mars <8~3 et le dé-

cret du 25 septembre <882;

Page 391: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FRANCE. DOCUMENT ? 137.*4o

Vil la loi du 8 mars i8y5 et les décrets des 2.{ août t8y5 et 26 juillet 1890

sur les explosifs à base de nitroglycérine:

Vu la circulaire du ministre des travaux publics du t" août i8go;

Vu le rapport des ingénieurs des mines, en date des

duquel il résulte qu'il y a lieu de considérer

comme mineà grisou,

commemine poussiéreuse, dont les poussières sont inflammables

les travaux de dépendant

de la concession de

et de les soumettre à la réglementation concernant les explosifs, prévue

par la circulaire ci-dessus visée du ministre des travaux publics;

Vu l'arrêté en date du par lequel

nous avons mis le concessionnaire en demeure de présenter, dans un délai

de jours, des observations sur les conclusions du rapport

susvisé des ingénieurs des mines:

Vu les observations produites par le concessionnaire, en date du

et le rapport des ingénieurs des mines, en date

du (ûK considérant que le concessionnaire

a laissé expirer le délai de jours, sans répondre à notre

mise en demeure),

ARRÊTONS

ARTICLE pREMtËR. L'emploi de la poudre noire est interdit dans les

travaux ci-après désignés de la mine de

ART. 2. tt est interdit à l'exploitant de faire usage, dans les travaux

indiqués à l'art. 1~, d'explosifs autres que les explosifs détonants satisfai-

sant aux conditions suivantes

t° Les produits de leur détonation ne contiendront aucun élément

combustible, tel que hydrogène, oxyde de carbone, carbone solide, etc.;

20 Leur température de détonation, calculée comme il est prescrit dans

la note annexée au présent arrêté, ne devra pas être supérieure à 1900°

pour les explosifs employés au travail du percement au rocher, ni à t5oo°

pour ceux qui seront employés dans les travaux en couche.

ART. 3. Les explosifs doivent être enfermés dans des cartouches

sur lesquelles sont indiqués la nature et le dosage des substances dont ils

sont composés, de façon à permettre le calcul de la température de déto-

nation, comme il est dit dans la note annexée au présent arrêté.

ART. 4. Les ingénieurs et contrôleurs des mines pourront, à tout

instant, s'assurer qu'il est satisfait aux prescriptions des art. 2 et 3, en

prélevant, sur les cartouches prêtes à être employées, une ou plusieurs

Page 392: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

EXPLOSIFS A EMPLOYER DANS LES MIKES A GRISOU. *4.'

cartouches d'échantillons, pour en faire l'analyse, et en dressant de ce

prélèvement un procès-verbal qu'ils notifieront sur l'heure à l'exploi-

tant.

ART. S. Le bourrage des explosifs prescrits à l'art. 2 sera fait soi-

gneusement avec des matières plastiques, de manière à éviter le débour-

rage la hauteur n'en sera pas inférieure a o"20 pour les premiers too~de

la charge, avec addition de o°',o5 pour chaque centaine de grammes ajou-

tée on ne sera toutefois jamais obligé de dépasser o"5o.

La détonation de la cartouche sera provoquée par une capsule fulmi-

nante, assez énergique pour assurer la détonation de l'explosif, même à

l'air libre.

ART. 6. H n'est rien changé aux mesures de précaution antérieure-

ment prescrites, concernant l'usage des explosifs dans les mines à grisou;

notamment en ce qui concerne )e boute-feu spécial, la constatation de

l'absence du grisou avant le tirage, etc.

ART. 7. Des arrêtés préfectoraux spéciaux, rendus sur le rapport des

ingénieurs des mines, pourront autoriser:

<°Dans un travail de percement au rocher, l'emploi d'explosifs détonants

autres que ceux désignés à l'art. 2;

~° Des dérogations aux prescriptions de l'art. S.

ART. 8. Les dispositions du présent arrêté entreront en vigueur dans

un délai maximum de jours à dater de sa notification.

ART. 9. Les contraventions au présent arrêté seront constatées par des

procès-verbaux des ingénieurs des mines ou des contrôleurs des mines,

chargés d'en surveiller l'exécution.

ART. 10. Ampliations du présent arrêté seront adressées à M. l'ingé-nieur en chef des mines de l'arrondissement minéralogique d

et à M. le maire d qui est chargé de le notifier à

l'exploitant et de nous retourner le procès-verbal de la notification ainsi

faite par lui.

Fait à

ANNEXE

Le /)/'e/e<,

visée à l'article 2 de /e<e de ce/OM/ relatif aux explosifsœ employer dans ~e~ /;nKes ~e

La température t de détonation sera calculée, pour l'application de la

Page 393: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FRANCE. DOCUMENT ? ~37.

prescription de l'art. 2 de t'arrêté ci-dessus, conformément aux indications

suivantes:

F, F', F* étant les formules chimiques des substances qui constituent

l'explosif, dont la composition est représentée, par suite, par la formule

/)F-)-F'-)-/)*F"-+- la formule de décomposition par la détonation

est de la forme

grDans laquelle on prend. H = t

)' » C = 12

H Az=ftj

c » 0=i6

Ct=35,5

et P étant, le poids de la matière restant solide après la décomposition, s'il

y en a.

f, /y sont les quantités de chaleur dégagées respectivement par la for-

mation, à partir de leurs éléments, des substances que la détonation dé-

compose, quantités de chaleur qui sont données, dans la table ci-dessous,

pour les explosifs usuels

QUANTfTESSUBSTANCES. FORMULES, do

chatouT.

Azotate d'ammoniaque. Az'H'0'= = 80gr

-)-8-Q

Binitrobenzine. C'H'Az'0'= 68 -4,5

Cotonendëcanitrique. C"H"Az"0"=n43 +62~

°"'ennëanitrique. C"H"Az'0"=io53

i~43

-)-656~°"~

octonitrique. C''<H"Az'0"=too8 -6~2

Nitroglycérine. C'H"'Az'0"=454 -97,8

La quantité de chaleur Q que dégage, à volume constant, la détonation

de la quantité d'explosif représentée par la formule (t) est donnée en

grandes calories (kilogramme-degré) ainsi qu'il suit

On prend, comme représentantfcs cha)enrs spécifiques moléculaires ga-

Page 394: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

EXPLOSIFS A EMPLOYER DANS LES MINES A GRISOU. *;{3

zeuses à volume constant, exprimées en petites calories (gramme-degt'é),

les formu)es suivantes:

Pour la molécule CO~ = 44~ C = 6,26-t-o,oo37< t

Pour !amo)écu)eH~O=i8" C'=5,6t-t-o,oo33<. t.

Pour la mo)écu)e des gaz parfaits

(02, Az2, CIH, etc.) occupant un

volume de 22' 82 à o° et sous la

pression de 760°" C° = q ,8 -+- o,ooo6<.

La chaleur spécifique Ci du gramme, pris comme unité de poids du corps

solide, est supposée constante avec la température, et égale au chiffre

donné dans le tableau ci-dessous pour les corps les plus usuels

SUBSTANCES. CHALEUR

spécillque.

Carbonate de baryte. o,n

Carbonate de potasse. o,2t

Carbonate desoude. o,a~

Silice. o,tg5

Sulfate de potasse. o,)go

Sulfate de soude. 0)~~9

L'équation qui donne la température de détonation cherchée, t, est

alors

Vu par nous, préfet du département d

pour être incorporé à notre arrêté de ce jour, et servir de base à l'applica-

tion de l'art. 2 de cet arrêté.

le

Page 395: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FRANCE. DOCUMENT ? 138.'44

EMBALLAGE DE LA POUDRE DE CHASSE EXTRAFINE

EN CAISSES DE 5kg.

Messieurs, par suite du peu d'importance de la consommation

actuelle de la poudre de chasse extrafine, les caisses réglemen-

taires de ao~, livrées aux entrepôts de la régie, peuvent séjourner

plusieurs années dans les magasins, où la poudre court le risquede s'avarier et de devenir invendable.

De concert avec M. le ministre des finances, j'ai décidé qu'in-

dépendamment de l'emballage en caisses de 20* la poudre dechasse extrafine serait livrée, sur demande spéciale, dans des

caisses de 5~, pouvant contenir, soit

Ces caisses seront en voliges de peuplier de t5""° d'épaisseur

et mesureront intérieurement a5o' a5o" et t8o" Elles seront

facturées à t*\5o l'une. Vous en trouverez ci-joint le tracé.

Je vous prie de m'accuser réception de la présente lettre col-

lective.

N°i38.

(Lettre collective n°t0.)

Paris, [e<5 octobre 1890.

h:

3o boites d!e<1

to » de 2

5o » de l

C. DE FREYCINET.

Page 396: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

EMBALLAGE DE LA POUDRE DE CHASSE EXTRAFtNE. *45

Tracé d'une caisse de la contenance de 5~, pour emballage de la poudrede chasse extrafine. Échelle au

Nombre de vis et pointes:

22 pointes en fer de~,

~viseniaitonde~.

Page 397: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FRANCE. DOCUMENT ? 139.'46

N''139.

RÉPARTITION DES ENTREPOTS

DES CONTRIBUTIONS INDIRECTES ENTRE LES POUDRERIES

DE SEVRAN-LIVRY ET DE SAINT-MÉDARD

POUR L'APPROVISIONNEMENT EN CARTOUCHES COMPRIMÉES

AU COTON-POUDRE ET AU NITRATE D'AMMONIAQUE.

(Lettre collective n° t).)

Paris, le 20 octobre 1890.

Messieurs, la lettre collective n" 8, du 2~ juin dernier ('), re-

lative à la fabrication et à la mise en vente de cartouches compri-

mées au coton-poudre et au nitrate d'ammoniaque, vous a fait

connaître que, provisoirement, et en attendant que la poudrerie°

de Saint-Médard ait été pourvue des moyens de production né-

cessaires, la poudrerie de Sevran-Livry serait seule chargée de

fournir ces cartouches.

La poudrerie de Saint-Médard étant actuellement en mesure de

livrer les cartouches comprimées, j'ai, après entente avec M. le

directeur général des contributions indirectes, décidé qu'à par-tir du ter novembre prochain, les poudreries de Sevran-Livry et

de Saint-Medard seront respectivement chargées de l'approvision-nement des entrepôts compris dans les départements indiqués au

tableau ci-joint.La poudrerie de Sevran-Livry livrera donc les cartouches com-

primées à base de coton-poudre aux circonscriptions actuelles des

poudreries d'Esquerdes, Saint-Ponce, Vonges, Le Ripault et Se-

vran-Livry, et celle de Saint-Medard aux circonscriptions d'An-

gou~ême, de Saint-Chamas et Toulouse.

MM. les directeurs des poudreries auraient, en conséquence,à renvoyer, suivant le cas, à leur collègue de Sevran-Livry ou de

Saint-Médard les demandes de cartouches de l'espèce qui leur se-

raient adressées par erreur.

Pour Ic ministre et par son ordre

Z.'t/M/)6C<eK/'~e/~e' ~t/c~M~

CH.ARNOULD.

(') Voir n° 134.

Page 398: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

RÉPARTITION DES ENTREPOTS. *47

Circonscriptions d'approvisionnement des entrepôts des contributions

indirectes en cartouches comprimées au coton-poudre et au nitrate

d'ammoniaque, pour mines grisouteuses.

POUDRERIENATIONALEDE SAtNT-MEDAR)).

Allier.

Alpes (Basses-). ).

Alpes-Maritimes.

Ariège.

Aude.

Aveyron.

Bouches-du-Rhône.

Cantal.

Charente.

Charente-Inférieure.

Corrèze.

Corse.

Creuse.

Dordogne.

Gard.

Garonne (Haute-).

Gers.

POUDRERIE NATIONALE DE SEVRAN-LtVMY.

Ain.

Aisne.

A)pes (Hautes-).

Ardèche.

Ardennes.

Aube.

Calvados.

Cher.

Côte-d'Or.

Cûtes-du-Nord.

Doubs.

Drôme.

Eure.Eure-et-Loir.

Finistère.Ille-et-Vilaine.

Gironde.

Hérau)t.

Landes.

Loire (Haute-).

Lot.

Lot-et-Garonne.

Lozère.

Puy-de-Dôme.

Pyrénées (Basses-).

Pyrénées (Hautes-).

Pyrénécs-0rienta)es.

Tarn.

Tarn-et-Garonne.

Var.

Vaucluse.Vienne (Haute-).

Algérie.

Indre.fndre-et-Loire.

Isère.Jura.Loir-et-Cher.

Loire.

Loire-Inférieure.Loiret.

Maine-et-Loit'e.

Manche.

Marne.

Marne (Haute-).Mayenne.

Meurthe-et-Moselle.

Meuse.

Morbihan.

Page 399: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FRANCE. DOCUMENT N° 140.*48

PROPOSITIONS POUR LES RÉCOMPENSES ACCORDÉES

PAR LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE TEMPÉRANCE.

Messieurs, vous avez été autorisés, par une lettre collective n° 6

du 25 janvier 1882 ( 1), à faire, en faveur du personnel secondaire

sous vos ordres, des propositions pour les récompenses que la so-

ciété française de tempérance accorde aux personnes qui lui sont

signalées comme susceptibles d'y participer.Ces propositions ont déjà eu pour résultat de faire décerner dif-

férentes récompenses à un certain nombre d'ouvriers du service

des poudres et salpêtres; et, comme il y a intérêt à encourager les

efforts que ces récompenses peuvent provoquer de la part du per-sonnel ouvrier, je vous prie de ne pas perdre de vue les instruc-

tions qui vous ont été données à ce sujet.Vous trouverez dans la circulaire de la société en date du (5 no-

vembre !88/{ (adressée aux établissements du service des poudres

(')\'oir2*3.

Nièvre.

Nord.

Oise.

Orne.

Pas-de-Calais.Rhône.

Saône (Haute-).

Saône-et-Loire.

Sarthe.

Savoie.

Savoie (Haute-).

PoUDRËRtE NATIONALE DE SEVRAN-LtVRY (ïMt<e).

(Lettre co)!ectiven°t3.)

Seine.

Seine-Inférieure.

Seine-et-Marne.

Seine-et-Oise.

Sèvres (Deux-).

Somme.

Vendée.Vienne.

Vosges.

Yonne.

?140.

Paris, le 8 décembre<8go.

Page 400: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

POUDRE DE MINE LENTE, NON GRENÉE. '49

le 2 décembre suivant) l'indication des conditions que doivent pré-

senter les candidats à proposer.

J'ajoute, seulement, qu'exceptionnellement, pour faciliter le dé-

pouillement des dossiers, les propositions pour t8oi devront être

adressées y/YMC<~ avant le t5 janvier prochain, sous le couvert

du trésorier de la société française de tempérance, M. J. RocYjfs,

5, rue Bridaine, à Bati~noHes-Paris.

Pour le ministre et par son ordre

L'inspecteur ~e/te/'o~, directeur,

Cn.ARNOULD.

N"H.

POUDRE DE MINE LENTE, NON GRENÉE.

(Lettre co])cctiven°t4.)

Paris, te 22 décembre i8f)o.

Messieurs, la poudrerie de Sevran-Livry a étudie en 1888 et

livré à divers entrepôts, sous le nom de poudre de mine lente

spéciale, un nouveau type à 65 pour [oo de salpêtre, dont l'em-

ploi semble devoir prendre une certaine extension depuis l'abais-

sement récent du prix de vente des poudres de mine.

J'ai décidé, en conséquence, de concert avec M. le ministre des

finances, qu'indépendamment de l'ancien type à /{o pour foo de

salpêtre, qui parait approprié a certains usages et qui continuera

d'être dénommé poudre de /?M'e~ /'o/K~e ou Ct/~M/CK~e, lente,

les poudreries nationales devront se mettre en mesure de fabriquerle nouveau type à 65 pour )00 de salpêtre, qui sera dénommé

poudre de mine non grenée, lente.

Je vous adresse, ci-jointe, une instruction sur la fabrication de

cette dernière poudre.Les deux types de poudre de mine lente seront vendus au même

prix.Je vous prie, Messieurs, de m'accuser réception de la présente

lettre collective.

C. DE FREYCINET.

V.–2*fAnT)i;.

Page 401: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

Fn.\XCE. DOCUMENT N° 141.*50

INSTRUCTION

sur la fabrication de la poudre de mine non grenée, lente.

DosageSa)pêtre. 65

Soufre. f5

Charbon. 10

Sciure de bois. <o

Le charbon est du charbon de mine ordinaire.

La sciure est. de la sciure de bois tendre, peuplier ou sapin, tamisée entre

!4 et o'°°*,8, puis séehee à t'étuve à une température de 40° environ

pendant 2/i heures.

Binaire. On fait un binaire-soufre; une tonne reçoit

këSoufre. 60

Charbon. 40

Total. ioo

avec )5o''s de gobilles de Jo" à i5""°.

La durée de la trituration est de 2 heures, tout compris.

./Ve~/tg'e. Le mélange dénnitif est fait dans une tonne ternaire sans

gobilles. Un compartiment de tonne reçoit

Salpêtre brut. 3a,5ooBinaire soufre. ta,5ooSciure. 5,ooo

Total. 5o,ooo

La durée du mélange est de :o minutes.

Ë'/K~et~~e. La poudre, avant d'être emballée, est tamisée à a" 5.

On l'emballe, par quantités de 5o~ ou de 2!)~, en sacs caoutchoutés et

barils de 5o"s ou de 25kg, avec les précautions indiquées pour Fenfonçage

du pulvérin par la lettre collective n° 28, du 3 août i885 (').

Paris, le 22 décembre i8go.Approuvé

Le président du conseil,

ministre de la guerre,

C. DE FREYCtNET.

(')Voir3*29-

Page 402: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

POUDRE DE MINE LENTE, NON GRENÉE. *5t

tttSE EN VENTE D'UN NOUVEAU TYPE DE POUDRE DE MINE LENTE.

Direction générale des contributions indirectes.

(Circulaire n" 619.)

Paris, le 28 janvier 183;.

La poudrerie de Sevran-Livry a étudié, en )888, et livré à divers entre-

pôts, sous le nom de poudre de /?n'/te lente spéciale, un nouveau type à

C5 pour )oo de salpêtre, dont l'emploi semble devoir prendre une certaine

extension depuis l'abaissement récent du prix de vente des poudres de

mine.

En conséquence, M. ]c ministre de la guerre a décidé, après entente avec

le département des finances, qu'indépendjmment de l'ancien type à 40

pour joo de salpêtre, qui parait approprié à certains usages et qui con-

servera )a dénomination de poudre de /?t:e ronde ou anguleuse, lente,

les poudreries nationales fabriqueront le nouveau type à 65 pour.loo de

salpêtre, qui sera dénommé poudre de /nt'/te non grenée, lente.

Cette nouvelle poudre étant identique à celle qui a été fivrée jusqu'ici

par la poudrerie de Scvran-Livry, la désignation de poudre de mine lente

spéciale disparait.

Les deux types de poudre de mine tente seront vendus au même prix

(t'~ le kilogramme en entrepôt et !a5 dans les débits), mais les sacs en

toile caoutchoutée, employés pour t'embattage, seront comptés à raison de

.5o le sac de 5o''s et de 3~5 le sac de a5~s.

A cause de l'état pulvérulent de la nouvelle poudre de mine, il a été dé-

cidé qu'elle serait vendue par barils entiers. En tout cas, il conviendrait

de ne procéder, s'il y avait lieu, au défonçage et à la vidange des barils

qu'avec les plus grandes précautions.

Les entrepôts peuvent dès maintenant s'approvisionner aux établisse-

ments qui leur fournissent les autres espèces de poudre de mine.

Paris, le 2~ janvier i8<)i.

Le conseiller d'état, directeur général,

A.' CATUSSE.

Page 403: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FRANCE. DOCUMENT ? 142.*52

?142.

ARRÊTÉ DU 16 JANVIER 1891,

Fixant les prix de vente des poudres à feu destinées

à l'exportation.

(Inséré au yow:~ q~<Ct'~du 20 janvier i8<)t.)

LE MINISTRE DES FINANCES,

Vu le décret, du 21 mai t88G, relatif à l'exportation des poudres à feu;

Vu l'arrête du 26 mai 1886;

Vu la lettre du ministre de la guerre, en date du 3o décembre tSgo

Vu la lettre du directeur généra) des contributions indirectes, en date du

8 janvier i8gi;

Vu les traités des M novembre 18 [5 et 24 mars )86o, qui ont placé le

pays de Gex et la partie neutralisée de la Haute-Savoie en dehors de la

ligne des douanes,

ARRÊTE

ARTICLE PREMIER. Les prix des poudres à feu destinées à

l'exportation (' ) sont fixés ainsi qu'il suit

(') L'exportation s'entend des envois à l'étranger ou dans les colonies et pos-

sessions françaises, et la Tunisie exceptées.

Page 404: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

ARKËTÉ DU l6 JANVIER I~Qt. *53

rnix

parkilo-gramme

ESPÈCES DE POUDRE. payer OBSERVATtOXS.

parlesexpor-tateurs.

frPoudre de commerce ( ordinaire. 0,623 j Y compris l'emballage pour tcsba-

extérieur. forte. 0,66 i ri)tagcssupérieursao'

ronde tente. o,55 Non compris l'emballage. Destinées

ou ordinaire. 0,80 à être exportées en grains ou a

anguteusc forte. o,85 l'état de cartouchescomprimécs.

1,20Non compris t'embaUaE'e. Destinées

(ordinaire. 1,20Non °

fin grainforte. aetreexportcesengrainsoua à

(fortC. t,23°

Poudres( forte. r,z5

(l'état de mèches de sûreté.

de au nitrate d'ammoniaque. i,5oNon compris l'encaissage. Destinées

mine au nitrate de soude. 0,80 < à être exportées à l'état de car-ie)ine au nitrate de soude 0,80touchescomprimces.

Cartouchestouches comprimées.

comprimées2 00 ¡au coton-poudre

o" ~° Non compris l'encaissage.et au nitrate t

b

d'ammoniaque.

,1

(

Non compris l'emballage. Destinées

ancienne fabrication (°).à être exportées à l'état nu ou à

Poudres l'état de cartouches ou de pièces

de d'artifices.

guerre nouveaux ( (no.rc. ,~5 Non compris )'cmbat)age. Destinées

LypesC')canon (brune. ~oo aetrccxportéesà)'étatnuouà à

( fusil 2,00 l'état de munitions confection-

ditesBN(")àcanonctàfusi). n5o nées.

ordinaire(une). ~oolivrées forte (supernne).50

Non compris l'encaissage. Destinées

en boites spécia)e (ou ex- à ~c exportées en bottes ou a

°~ trafine). ,~5l'état de cartouches.

cbasseli°rées ordinaire (fine).. Gochasse'ses ordinaire(fine)..

à nu forte (superfine).. ~j Non compris t'cmba)!age. Destinées

dans spécia)e(ou ex- à être exportées à l'état nu.

des barils tranne). l,go

(*) Cette désignation s'applique aux anciens types dits à canon et à mousquet.

('') L'exportation de ces poudres pourra être suspendue par un arrêté du ministre de la

guerre.

(*) Les poudres de guerre dites BN sont des poudres à grande puissance balistique, des-

tinées aux fusils de petit calibre et aux canons de tous calibres. L'exportation pourra en

être suspendue par arrêté ministérie).

Page 405: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*54 FRANCE. DOCUMENT ? H2.

PRtX

pnrkt)o-

grammoESPÈCES DEPOUDUE.. apaycr OBSERVATIONS.

parjcs expor-tateurs.

rr c Non compris t'cncaissagc. Destinées

Poudres pyroxylées, livrées en boites. j~M(j

à être exportées en boites ou .')

l'état de cartouches.

Coton azotique (pourdynamites). 5,3.5 Non compris t'encaissage.

Coton-poudre ( en charges comprimées. 6,00 Non compris l'encaissage.

de guerre ('') f en p&te ,5o Non compris l'encaissage.

(d) L'exportation du coton-poudre de guerre pourra également être suspendue par ar-

rête du ministre de la guerre.

ART. 2. Les types de poudre de guerre dont l'exportation est

autorisée sont les suivants

~C!e/?~ <~p~ poudres de guerre dites à canon et à mous-

quet i

7VoM('e6!M~c~'yM poudres à canon, noires C~, €2, SP), SP~.

A 26/34, A3o/.<{o, prismatiques, R; brunes prismatiques;

Poudres à fusil F,, Fa;

Poudres BN à canon et à fusil;

Coton-poudre de guerre en charges comprimées, en pâte.

AnT. 3. Les prix d'exportation fixés pour les poudres de

mine, de guerre, de chasse et pour le coton azotique sont appli-

cables aux explosifs de même espèce vendus par la régie dans le

pays de Gex et dans la zone neutralisée de la Haute-Savoie.

ART. 4. Les poudres de commerce extérieur vendues exclu-

sivement pour l'exportation par la voie maritime pourront être li-

vrées en barillets dont les contenances sont indiquées au tableau

ci-après avec les plus-values par too~s de poudre

Page 406: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

ARRÊTÉ DU l6 JAXVtER '8~ 1. *55

PLUS-VALUE

DÉNOMINATIONDES BARILLAGES. CONTENANCES à p~normales. par 100kilogr.

(lepoudre.

t 2 3

Birii~xr frc c

Bard. ~5,ooo »

Barits. Dcmi-bariL. 22,5oo »

QuartdebariL. tt,25o »

Q.ooo o.toCinquième de baril. 9,000

) 8,000 0

~5oo 2,00

baril. '7,ooo 3,00Sfx~emedebart).

6,000 5,00

5,00o 8,oo

l3arillets. Dixième de b '14,500 8,00

BariDets. Dixicmedcbari).<arll ets. o. IXlcme( 4,000 9'oo

Douzième de baril.j) 3,5o 10,00

Douzteme de bant.)ouzlemc e' arlj,000 t3,00

Vingtième de) 2,25o T~.oo

Vtngtteme de bart).2,000 20,00

Vingt-cinquième dcbarH. 1,800 25,oo

Trentième debari! t,5oo 3o,oo

Les barillets désignés dans la colonne 1 du tableau ci-dessus

pourront contenir des poids de poudre variables compris entre Q*~

et i~, 5oo. Les plus-values à payer pour les contenances intermé-

diaires entre deux chiffres consécutifs de la colonne 2 seront égalesà celles correspondant à la contenance immédiatement inférieure.

ART 5. Le présent arrêté sera déposé au bureau du contre-

seing pour être notifié à qui de droit. Il sera publié au Journal

officiel et au Bulletin des lois.

Paris, le 16janvier 1891.ROUVIER.ROUVIER.

FIXATION FOUR l8c)t DES PRIX DE VENTE DES POUDRES

D'EXPORTATION.

(Circulaire n''6t8.)

Paris, le 2~ janvier iSgtj

En exécution de l'art. 11 du décret du 21 mai t886, un arrêté du mi-

Page 407: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*5S FRANCE. DOCUMENT ? i43.

nistre des finances, en date du )6 janvier, dont le texte est reproduit à la

suite de la présente circulaire, a fixé pour t8()i les prix de vente des pou-

dres destinées à être exportées et a déterminé les espèces de poudre de

guerre admises à l'exportation.

Les tarifs en vigueur l'année dernière ont été maintenus, sauf en ce qui

concerne les poudres pyroxylées, livrées en boites, dont le prix de vente a

été porté de ;o~ à i~. Ces poudres comportent aujourd'hui des frais de

fabrication plus élevés par suite des perfectionnements apportés dans leur

préparation et de la création d'un nouveau type.

Les poudres de mine aux nitrates d'ammoniaque et de soude, les car-

touches comprimées au coton-poudre et au nitrate d'ammoniaque n*t 1 et 2

figurent pour la première fois au tarif d'exportation. Les prix sont respec-

tivement fixés à i~,5o et à 0~,80 le kHogramme pour les unes, à 2~ et à

2~,25 pour les autres. La vateurdet'eneaissage des cartouches comprimées

au coton-poudre et au nitrate d'ammoniaque, à payer en sus du prix du

tarif, est celle qui est déjà établie pour les ventes à l'intérieur. (Circulaire

n° 593 du 4 juillet 1890.)

En ce qui touche les ptus-vatues à exiger des exportateurs pour l'emploi

de barillets d'une contenance inférieure à g~, les améiiorations apportées

dans l'outillage servant à la confection de ces barittets ont permis de faire

des concessions sensibles.

Pour les indications générâtes relatives à l'exportation des poudres, le

service continuera de se reporter à la circu!a!re n°4S2 du 6juin 1886, ainsi

qu'à la notice imprimée à la suite de la circulaire n° 580 du f" février

'SgoO.Le conseiller d'Étczt, directeur ~énéral,Zj<*eo/e<7/< ~'A~ct~ <~t/'ec<eMr ~e/te/'a~

A.CATUSSE.

N"~3.

COMITÉ DE DIRECTION DU MÉMORIAL DES POUDRES

ET SALPÊTRES.

(Lettre coHectiven"2.)

Paris, le 20 février <8f)f.

Messieurs, pour faire suite à ma lettre collective n° 4 du 2~ mai»L

'8go (~), relative à la publication du 7~/e/?!0/'t<x/des poudres et

(') Voir ci-dessus,(') Voirci-dessusn"t58.

Page 408: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FABRICATION ILLICITE. SURVEILLANCE A EXERCER. '57

.sf<~)C< je vous informe que M. l'ingénieur Vieille est désigne

pour faire partie du Comité de direction de ce recueil.

C. DE FREYCINET.

N°m.

FABRICATIONSILLICITES. SURVEILLANCEA EXERCER.

DIRECTION GÉNÉRALE DES CONTRIBUTIONS INDIRECTES.

(Circu)airen''625.)

Paris, le 25 février iSgt.

Par des articles de journaux récents, l'administration a appris,non sans étonnement, que de simples particuliers ont expérimentéen public des poudres de leur composition.

De son côté, le service des poudres et salpêtres a été appelé der-

nièrement à examiner une pétition dans laquelle le signataire dé-

clare qu'il a trouvé une nouvelle poudre sans fumée et qu'il en a

fait l'épreuve en présence de plusieurs chasseurs et d'un officier de

l'armée.

M. le ministre de la guerre s'est ému de cet état de choses il

y voit un abus qui lui paraît appeler la répression. A son avis, il

n'est pas démontré que les essais de cette nature ne comportent

pas, en raison de leur importance, une fabrication clandestine et

une consommation illicite de poudre de chasse. Il ajoute que la

plupart des poudres proposées par les inventeurs sont des produitsd'un maniement dangereux, qui ne sauraient être mis sans incon-

vénient entre les mains des chasseurs.

Il importe donc, dans l'intérêt du trésor et dans celui de la sé-

curité publique, de mettre obstacle à la préparation et à l'emploide semblables produits.

Ces recherches, lorsqu'elles ne se bornent pas à des études de

laboratoire, comportent nécessairement la production de quantitésnotables d'explosifs, et elles constituent alors une infraction à la

législation fiscale qui prohibe d'une façon absolue la fabrication de

la poudre par les simples particuliers. Le service, qui sur certains

Page 409: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FRANCE. DOCUMENT ? 145.'58

points semble avoir usé de tolérance, ne doit pas perdre de vue

qu'il est le gardien du monopole; il ne manquera pas de rappeler

aux intéressés qu'ils s'exposeraient à des poursuites s'ils conti-

nuaient leurs essais de fabrication.

Je prie les directeurs d'appeler sur ce point la vigDance des in-

specteurs.Le conseillei- d'état, dii-ectelti- général,Le coyMet7/e/'<~e~<, <~t/'ec<eK/'~e/te/'<

A. CATUSSE.

? i4S (').

DÉCRET DU 1~ AVRIL 1891,

qui fixe le prix de vente, en Algérie, de la poudre de chasse

pyroxylée.

(Promulgué au Journal q~tCt'e~du 2 avril 183;.)

LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE,

Vu les ordonnances des t~ février 1835,22 juin [8~(r et septembre [8~4:

Vu le décret du 21 février )85i;Vu la loi du août [883;

Sur les rapports des ministres des finances et de la guerre,

DÉCKET.E

ARTICLEPREMIER. Lapoudre de chasse pyroxylée sera vendue

en Algérie aux prix fixés pour la vente à l'intérieur de la France;

soit 'vingt-huit'francs (28') le kilogramme pour les consommateurs

et~ingt-six francs quatre-vingts centimes (26~, 80) pour les débi-

tants.

ART. 2. Les ministres des finances et de la guerre sont

chargés de l'exécution du présent décret, qui sera inséré au .7oK/

nal o~c<e/ et au Bulletin des lois.

Fait à Paris, le t" avril tSgf.

Ze ~)re~t'~e/!< </Mco/:Mt7,/?n'/tM<e ~e conseil,

ministre de la guerre,

C. DE FREYCIJNET.

CARNOT.

Le ministre c~e~t/tatytCM,

ROUV~ER.

(')Voiraussi'n°HG.

Page 410: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

EXPLOSION SURVEKUE A LA POUDRERIE D'ESQUERDES. *5()

? 146.

VENTE DES POUDRES DE CHASSE PYROXYLÉES.

(Lettre coHectiven" 4.)

Paris, le 23avrHtSgt.

Messieurs, un décret du i" avril )8()i ('), décide que la poudre

de chasse pyroxylée sera vendue en Algérie aux prix fixés à l'in-

térieur de la France.

Je vous informe que, par dérogation aux dispositions prescrites

par ma lettre collective n° 7 du 2t juin 1800 (~), la poudrerie na-

tionale de Saint-Chamas sera désormais chargée d'approvisionneren poudres de chasse pyroxylées les entrepôts de France et d'Al-

gérie, qui lui sont affectés pour les autres poudres de vente.

Les quantités de poudres nécessaires pour assurer cet approvi-

sionnement seront expédiées en temps utile par la poudrerie de

Sevran-Livry à celle de Saint-Chamas.

Il me sera accusé réception de la présente lettre collective.

C. DE FREYCINET.

N° 147.

EXPLOSION SURVENUE, LE 22 OCTOBRE 1890, A L'USINE

A MEULES ? 15 DE LA POUDRERIE D'ESQUERDES.

(Lettre collective n° 6.)

Paris, le i3 juillet i8g!.

Messieurs, une explosion s'est produite le 22 octobre 1800, dans

l'usine à meules n° 15 de la poudrerie d'Esquerdes, au moment de

la mise en marche sur une charge de poussiers de poudre de chasse

forte.

Cette explosion n'a pas fait de victimes et n'a causé que des con-

tusions légères à l'ouvrier chargé de la conduite de l'usine mais

elle a entraîné de graves détériorations dans le bâtiment et dans

(') Voir ci-dessus [1° 145.

(') Voir ci-dessus n° 133.

Page 411: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*6o FRANCE. DOCUMENT ? t47.

les mécanismes les murs forts ont été ébranlés et présentent de

nombreuses et importantes lézardes; le rebord du bassin a été cassé

en deux points; la piste brisée en plusieurs morceaux; l'un des

grattoirs a été relevé à o'yo de sa position normale, et son sup-

port en fer s'est brisé au collet de la partie formant le tourillon;

le second grattoir est tombé sur la piste et les boulons fixant son

support à la moise inférieure se sont cassés; la moise inférieure

est tordue; le repoussoir extérieur a été projeté sur le plancher.

Toutefois, les meules, leur suspension et leur transmission n'ont

point souffert et sont restées intactes.

Je vous adresse ci-joint le rapport établi par l'inspecteur gé-

néral qui a fait J'enquête réglementaire.

D'après ce rapport, la violence exceptionnelle de l'explosion

serait due au poids de la charge qui, étant normalement de a5~s,

se trouvait portée à 3o~ par la présence des culots provenant de

la charge précédente, et l'explosion serait la conséquence d'un

effort énergique exercé contre les grattoirs par le culot adhérent t

fortement à la meule; mais, parmi les chocs, frottements et rup-

tures que cet effort a déterminés dans les diuérentes parties de

l'appareil, il n'a pas été possible de préciser le point de départ de

l'étincelle qui a occasionné l'explosion.L'adhérence des matières aux meules et la réaction que peut

produire dans les mécanismes la rencontre de la lame du grattoir

et des matières trop fortement adhérentes sont une cause de danger

souvent signalée une lettre collective n° 31, du 21 décembre 1886,

a indiqué la suppression des grattoirs comme le seul moyen effi-

cace de l'écarter, et a prescrit la mise en essai de modifications

destinées à permettre cette suppression. Mais les essais dont le

compte rendu m'est parvenu tendent à établir, d'une part, que la

suppression complète des grattoirs ne peut être réalisée qu'au prix

d'un remaniement général des mécanismes des meules et, d'autre

part, que l'adhérence des matières aux meules ne se produit que

dans les usines où la piste est très lisse et où la surface roulante

des meules présente des cavités ou piqûres profondes, dans les-

quelles s'incruste la matière.

C'est à la suite de ces premiers essais que, sans attendre la sotu-

tion de la question générale de la suppression des grattoirs qui

exige un complément d'études, j'ai recommandé, par une lettre col-

Page 412: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

EXPLOSION SURVENUE A LA POUDRERIE D'ESQUERDES. *(h

lective n° 19 du i" septembre 1888 ('), de tenir la surface cy-

lindrique des meules nette et lisse, et, à cet effet, de repasser sur

le tour et de remplacer, au besoin, les meules profondément gra-

vées qui retiennent les matières.

Le nouvel accident survenu à Esquerdes me conduit à insister

sur ces recommandations et à inviter les directeurs des poudreries

à s'y conformer exactement le bon entretien de la surface des

meules préviendra les relèvements des culots et rendra inutile l'em-

ploi de la méthode qui est indiquée par le rapport, pour les faire

disparaître, et dont la mise en pratique peut présenter des diffi-

cultés et même des dangers, en raison de la position occupée par

les culots entre l'arête inférieure de la meule etialame du grattoir.

Les ruptures de boulons et pièces en fer, qui ont été signalées

par ledit rapport, et la constatation de l'état cristallin du métal

brisé doivent être aussi particulièrement signalées la diminution

de résistance du fer exposé à des mouvements vibratoires a motivé,

depuis longtemps, l'adoption de mesures spéciales de précaution:

une circulaire du i/i avril )85g, rappelée et complétée par une

lettre commune du 21 mai 18~2, a prescrit de remplacer, au bout

de cinq ans de fonctionnement, les boulons des mécanismes à

meules qui sont exposés, en cas de rupture, a tomber sur la piste.

Cette mesure doit être exactement observée et étendue aux sup-

ports horizontaux des grattoirs dont l'extrémité fait office de bou-

lons. Elle sera complétée, lors du remplacement de ces supports,

par le renforcement de ces pièces, suivant les indications données

par le rapport.

Enfin, pour atténuer la gravité des dommages causés par les

explosions d'usines à meules, les directeurs des poudreries devront

s'abstenir d'autoriser l'emploi, même à titre exceptionnel, de

charges de a5~ de poudre; la situation actuelle des commandes

n'exigeant plus l'emploi de cette charge, qui n'avait été adoptée

que dans le but de satisfaire promptement aux hesoins urgents des

services consommateurs, ilimporte de revenir désormais à la charge

normale de 20~ en vue de laquelle ont été construits les bâtiments

et installés les appareils de fabrication.

Il me sera accusé réception de la'présente lettre collective, et

(') Voir 4*7~.

Page 413: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FRANCE. DOCUMENT ? 147.'62

des propositions me seront soumises, s'il y a Heu, pour l'exécution

des prescriptions qu'elie renferme.

C. DE FREYCtNET.

RAPPORT

sur l'explosion survenue le 22 octobre 1890, à l'usine à meules, n° 15,

de la poudrerie nationale d'Esquerdes.

L'usine à meules n° 15 de la poudrerie d'Esquerdes a fait explosion le

22octobre 1890, à 8'°' du matin, en blessant légèrement le poudrier La-

noy, qui la conduisait.

Circonstances et effets de l'explosion. Cette usine fait partie du

groupe de deux usines à meules 15-16, actionné par une roue Sagebien, de

6" 70 de diamètre sur a°*de largeur, placée dans un coursier entre les deux

usines. Elle datait de i8_{y et, depuis cette époque, aucune explosion n'y

était survenue. La marche en était cependant fort défectueuse depuis l'in-

stallation, en 1869,de ce moteur lent, mal équilibré et d'un poids tel qu'il n'y

a aucune élasticité dans la transmission des chocs de deux usines à meules.

Les deux usines étaient employées à la fabrication des poudres de chasse.

Le 22 octobre, l'usine 15 avait, depuis la reprise du travail, terminé une

charge de compositions de poudre forte à cinq heures de trituration et re-

passé deux charges de poussiers pendant une demi-heure, tout compris (').).

C'est à la mise en train, sur une troisième charge de poussiers analogues,

que s'est produite l'explosion, au moment où le conducteur manœuvrait sa

vanne pour donner l'eau à son moteur, après en avoir facilité le départ au

moyen du mécanisme de ga)etage. Cet ouvrier, imparfaitement défilé

contre le vent direct de l'explosion, a été violemment renversé sur le plan-

cher de la passereiïe, l'épaule contusionnée,ie dessus de la tête et le visage

)abourés par des éclats de vitres; mais, songeant à l'usine 16 qui continuait

à marcher, il s'est vite re)evé pour arrêter la roue.

Suivant l'usage, les derniers culots, qui pouvaient peser de à 5'

avaient été laissés sous les meules, et la nouvelle charge de aS~s avait été

uniformément répandue surla piste, ou elle rejoignait exactement les culots.

L'explosion, qui s'est ainsi produite sur une quantité totale d'environ

3o''s de poudre forte contenant de 4,M à /f,4o pour too d'humidité, a été

d'une violence extraordinaire.

(') Il est irrationne) de fixer une durée en y comprenant le temps essentielle-

ment variable du chargement et du déchargement c'est celle de l'opération même,

qui influe sur la qualité des produits, qui devrait être seule fixée, et une demi-

heure pour cette dernière opération elle-même n'est pas de trop.

Page 414: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

EXPLOSION SURVEXUE A LA fOUDRËttH: D'ESQUERDES. *63

En ce qui concerne l'usine n° IS, la devanture et la couverture ont été

cnievées et projetées dans un espace qui s'étend en avant de l'usine jusqu'à

une distance d'environ ~0" et d'importants débris de planches, iancés

presque verticalement à une grande hauteur, ont été, etr retombant, arrê-

tés au sommet des plus hauts peupliers. Trois pannes, sur lesquelles quet-

ques chevrons sont épars, sont seules restées en place, celle du milieu bri-

sée. Les murs, de o', 8o d'épaisseur, ont été fortement ébran)és; le mur de

fond et le mur latéral extérieur présentent, notamment, de nombreuses lé-

zardes, dont quelques-unes descendent jusqu'au soi. Le plancher est resté

en place, sauf dans la partie recouvrant la vaste fosse de graissage du pa-

lier de la roue hydraulique.

POUDXERtE NATIONALE D'ESQUËRDES.

Extrait du p!and'ensemb)e.(Echet)e de ,)

Explosion du 22 octobre 1890, survenue à l'usine n° 15.

Legende.- 11, meules.- 13-14, grenoirs à retour.- 15-1-6, meules.– 17, meules.

18, séchoir pour les poudres au nitrate.– 19-20, meules légères.–25, dépôt

pour les poudres aux nitrates. 26, dépôt des poudres à grener. 27, tonne

grenoir pour les poudres aux nitrates.-a, débris de toitures et de devantures

(planches et serge). b, menuiseries renversées par l'explosion. c, débris

accrochés sur les arbres.

Page 415: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*64 FRANCE. DOCUMENT ? 147.

Les mécanismes des meules ont exceptionnellement souffert (~ t) le

bassin est brisé aux deux extrémités d'un diamètre à peu près parallèle à

la devanture. D'un côté, à la gauche pour le spectateur regardant la de-

vanture, un morceau de rebord, de 2"25 de longueur et du poids de 126~,a été projeté dans la fosse de graissage à plus de 2"' du massif; un mor-

ceau de la piste, faisant suite au précédent, de i"3o de longueur sur o"3.)

Fig.

Echelle r~.

de profondeur et du poids de 161~, a été poussé sur le plancher au pieddu massif, et un troisième de t"5o de longueur, indiqué par une fente

prolongeant )a partie intérieure du second et comprenant, avec une portionde la piste, la partie du rebord correspondante, n'a subi aucun déplace-ment. Son poids est évalué à 400' Du coté opposé, le rebord seul a été

brisé sur une longueur de t'°,85; le morceau ainsi détaché est tombé au

pied du massif et il pèse 88''s.

Le grattoir à gauche, voisin du repoussoir extérieur, a subi un effort

considérable qui l'a relevé à o'o au-dessus de sa position normale, dé-

placement qui n'a pu s'opérer qu'à la suite de la rupture du support hori-

zontal reliant le grattoir à la moise inférieure, lequel, resté en place, est,en effet, brisé net à i'&rigine de )a portée entrant dans l'œil de la queuedu grattoir (fig. 2). Le grattoir opposé, moins violemment déplacé, a été

également détaché, et il est tombé sur la piste, à la suite de la rupture des

deux boulons qui reliaient son support à la moise inférieure. Cette moise,.-oumise à ces efforts, a été, surtout du côté gauche et suivant l'action

exercée en ses différents points, disloquée, tordue ou brisée. La moise su-

Page 416: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

EXPLOSION SURVENUE A LA POUDRERIE D'ESQUERDES. *6&

périeuro n'a, bien entendu, participé que dans une faible mesure à ces dé-

tériorations.

Le repoussoir extérieur, arraché de sa tige faussée à la partie inférieure,

Fig.2.

1. Position normale du grattoir.2. Position du grattoir après l'explosion.3. Position du support du grattoir.4. Partie du support restée dans t'œit de

la queue du grattoir.

Échelle

a été projeté à t" environ du massif, par l'échancrure formée par la rup-

ture du massif; le repoussoir intérieur n'a fait que suivre le mouvement de

torsion de la moise.

Les meules et les appareils de rotation, de suspension et de transmission

sont restés intacts.

En dehors de l'usine 15, le coursier contigu qui contient la roue Sage-

bien a eu ses panneaux de fermeture en partie arrachés et sa toiture en

tuiles soulevée.

L'usine n" 16, symétrique de l'autre coté du coursier, a eu les panneaux

de la devanture arrachés et projetés à l'extérieur et l'un des montants,

brisé, a été repoussé vers l'intérieur; la couverture, très lourde du reste,

est restée en place, à l'exception d'une dizaine de mètres carrés dans

l'angle formé par le mur de fond et le mur du coursier. Aux deux usines

n°' 14 et 17, distantes d'environ 4o" à droite et à gauche, il n'y a que

V. 2* PARTIE. 5

Page 417: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*66 FRANCE. DOCUMENT ? 147.

quelques carreaux cassés. En arrière, à 55°* de l'usine sinistrée, le dépôt

n° 25, qui est affecté à la fabrication de la poudre au nitrate d'ammoniaque,

a les attaches des portes et fenêtres brisées; un peu plus près, à ~o' la

devanture de la petite usine n° 27, qui contient une tonne-grenoir pour les

poudres au nitrate d'ammoniaque, a été légèrement séparée de ses mon-

tants et plusieurs carreaux y ont été brisés, et plus loin, à ~5" le grand

dépôt n° 26 a ses 4 fenêtres enfoncées et repoussées à l'intérieur, où les

tines pleines de poudre et le plancher sont jonchés de fragments de verre.

Enfin, à 160" malgré la végétation luxuriante et les merlons interposés,

quelques carreaux ont été brisés, jusque dans le laboratoire (partie du bà-

timent D), sur la grande allée longeant la façade de la poudrerie.

Causes ~o/'o~a&~M de l'explosion. L'explosion ne doit pas être at--

tribuée aux matières employées, lesquelles étaient des poussiers dont le

charbon avait six semaines de fabrication, dont le parfait tamisage était

assuré par leur provenance même du grenoir mécanique, qui avaient été

exactement humidifiées et touillées et dont le chargement avait été fait

avec soin.

Elle ne peut être non plus attribuée au frottement ou au choc des meules

sur la piste dénudée, puisque leur suspension, restée en parfait état, con-

tinuait à fonctionner efficacement.

Les désordres, signalés ci-dessus, dans le dispositif des grattoirs per-1

mettent de se rendre nettement compte de l'origine de l'accident. Le culot

adhérent à la meule assez fortement piquée s'est détaché de la piste assez

lisse et est, lors de la mise en mouvement de la roue, venu se coincer

contre la lame du grattoir qui a été violemment relevée, en brisant dans

cet énergique effort le support de la queue du grattoir et en disloquant les

moises et autres accessoires. U n'est guère possible de distinguer, parmi

les frottements et les chocs qui se sont alors produits dans les différents

points de l'appareil, quel est celui qui a produit l'étincelle qui a occasionné

l'explosion mais cette recherche serait sans intérêt il nous suffit, en

effet, de savoir que cet accident provient du système éminemment défec-

tueux des grattoirs, et nous n'avons pas de doute .à cet égard.

.f'e/'<< Les pertes, dans lesquelles le bassin des meules seul entre pour

i 800~, oo, ont été évaluées

rPour l'usine n°!S, à. 4700,00

Pour l'usine n" 1<)et le cabinet du moteur, à. Coo,oo

Pour divers dépôts et usines, à. 200,00

Total pour les bâtiments et machines. 55oo,oo

Page 418: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

EXPLOSION SURVEKCE A LA POUDRERIE D'HSQUERDES. *6y

rr

Pour les madères, à. a'7,-{o

Pour les ustensiles, à. 22,25

Total pour les matières et ustensiles. 23g,65

Responsabilités. Il ressort de l'enquête à laquelle nous avons procédé

que l'explosion de l'usine 15 tient, selon toute probabilité, au mode même

de fonctionnement d'un des organes réglementaires de l'appareil de tritu-

ration et qu'elle constitue, dans tous les cas, un accident de fabrication

purement fortuit, qu'il ne dépendait d'aucun des fonctionnaires, agents ou

ouvriers de la poudrerie d'empêcher. Le personnel, à tous les degrés de la

hiérarchie, doit donc être déchargé de toute responsabiHté de cette exp)o-

sion, dont les pertes incombent exclusivement à l'État.

Cette explosion, dont la propagation aux dépôts pouvait amener une ca-

tastrophe, a même été, pour cet excellent personnel qu'on trouve toujours

à la hauteur de tous ses devoirs, une nouvelle occasion d'actes de coura-

geux dévouement, parmi lesquels nous ne saurions manquer de signaler

celui du poudrier Lanoy, qui, au moment ou il se relève contusionné et

sanglant, ne s'occupe que d'arrêter son moteur.

Enseignements et propositions. En ce qui concerne l'ensemble du

service des poudres

t" La nouvelle manifestation, qui vient de se produire, du danger que

présente le grattoir relié à la moise et supporté en portc-à-faux par une

pièce unique, quand il doit vaincre la résistance énergique d'une galette

adhérente à la meule, est à nos yeux un nouveau motif de condamnation

de cet appareil défectueux par lui-même et, en outre, très mal établi (').

Nous ne saurions donc assez insister pour que la suppression de cet or-

gane accessoire soit admise en principe et réalisée au fur et à mesure de la

disponibilité des crédits nécessaires. Ce sera un nouvel élément de sécu-

rité ajouté à celui qu'a déjà donné la suspension des meules, et il y aura

lieu de voir s'il ne pourrait pas être complété par la suppression moins bien

indiquée des repoussoirs.

a" La rupture diamétrale du support de la queue du grattoir, qu'elle ait

ou non été la cause déterminante de l'explosion, prouve la fragilité relative

de cette pièce, sur laquelle s'exerce une action si énergique, dans le cas si

fréquent de l'entraînement d'un morceau de galette dure adhérent forte-

ment à )a meule.

(') Le tracé actuel est de M. te commissaire Maurouard, et a été recommandé

parunecirculairedut8juiiteti86~.

Page 419: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*68 FRANCE. DOCUMENT ? 147.

Aussi, en attendant qu'il ait été possible de donner suite à la mesure ra-

dicale de la suppression des grattoirs, demanderons-nous que la pièce en

question soit partout renforcée (~tg'. 3) par le remplacement de )a section

Plan de la queue du grattoir. (EcheUe ~.)

circulaire par une section carrée, dans la partie libre, et par l'augmenta-

tion du diamètre de la partie entrant dans t'œit de la queue du grattoir.

3° La constatation qui a été faite de l'état cristallin de la cassure mon-

trant, en outre, qu'un changement a dû se produire, pendant le long ser-

vice de cette pièce, dans Ja nature du fer, sous l'influence des trépidations

et des chocs rendus plus fréquents encore par le défaut d'élasticité de la

transmission, nous pensons qu'elle devrait être l'objet d'une surveillance

spéciale, et même être remplacée au bout d'une période déterminée de ser-

-vice, laquelle ne devrait pas dépasser cinq ans. La même mesure serait

alors avantageusement appliquée dans les mécanismes des meules aux autres

pièces en fer qui peuvent présenter des chances de rupture (').

~{°Les culots qui se forment sous les meules pendant l'enlèvement d'une

charge présentant toujours, au moment de la nouvelle mise en marche, un

danger sérieux, il conviendrait, surtout pour les repassages de poussiers,

de faire suivre immédiatement cet enlèvement de celui des culots eux-

mêmes, et, bien que cette dernière opération ne doive porter que sur un';

faible quantité de matière (4"~ ou 5'~), elle serait l'objet de précautions

spéciales, qui seraient les suivantes

a. Se servir du mécanisme de galetage;

b. Arrèter le mouvement au moment où le déplacement des meules a du

faire arriver le culot adhérent, s'il y en a, au contact de la lame du grat-

(') Des instructions semblables ont déjà été données par une circulaire de l'an-

cienne direction des poudres.

Page 420: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

EXPLOSION SURVENUE A LA POUDRERIE D'ESQUERDES. *69

toir; aller alors dans l'usine voir si ce culot existe en effet et, dans ce cas,

le détacher avec les précautions antérieurement prescrites pour la piste des

meules;

c. Enlever de l'usine la matière provenant de cette opération que rend

possible la suspension des meutes; faire suivre cet en)èvement de l'apport

de la nouvelle charge et étendre celle-ci sur la piste, dans les conditions

ordinaires;

d. Mettre en mouvement lentement et n'arriver que progressivement à la

vitesse normale de 10 tours.

5° La charge réglementaire des meules, si longtemps rigoureusement li-

mitée à 20~, a été, en présence des nécessités créées par le développement

des commandes, portée à 25"~ et même à 3o*~ qui, ajoutés aux culots res-

tant sous les meules, donnaient jusqu'à 3o~ et 35~. Les explosions des

meules ont ainsi acquis une violence inusitée, et celle du 28 octobre a com-

promis la sécurité des dépôts qui étaient jusqu'alors considérés comme à

l'abri de tout danger du fait de ces explosions. Les circonstances excep-

tionnelles qui avaient motivé cette dérogation à une sage mesure ayant

disparu depuis que l'emploi des meules est à peu prés exclusivement limité

à la fabrication des poudres de chasse, nous proposons le retour absolu à

<acharge de 20~.

En ce qui concerne spécialement la poudrerie d Ësqucrdes

1° Le poudrier Lanoy, qui a été signalé ci-dessus pour son dévouement

son service, mérite une récompense; il est, dans un état ci-joint, l'objet

d'une proposition pour une gratification de 100~ dont nous ne saurions

manquer d'appuyer la demande.

2° La répercussion de l'explosion en arrière de l'usine ayant été en partie

attribuée à la végétation existant en avant de celle-ci, il a été question d'un

élagage que nous ne saurions admettre qu'à la condition qu'il serait limité

à la partie inférieure des arbres les plus rapprochés, attendu la nécessité

de se préoccuper de la sécurité du chemin de fer, qui passe à une centaine

de mètres à peine.

3° Les dégâts qu'a subis, du fait d'une simple explosion d'usine à meules;

le grand dépôt 26, au centre même de la poudrerie, justifient pleinement

la demande, que fait le directeur, de l'adoption du projet qu'il a adressé

en juin dernier, pour la construction, dans les prés de l'Austra, des cinq

nouveaux dépôts destinés à suppléer à l'insuffisance des trois anciens et

massifs dépôts existants. Nous nous associons sans réserve à cette demande.

Quant aux propositions qui sont faites pour l'adoption d'une nouvelle

assiette des usines, leur examen sortirait du cadre du présent rapport;

mais nous estimons qu'elles peuvent être admises en principe et qu'il con-

viendrait, dès à présent, d'en tenir compte en transférant les deux paires

Page 421: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FRANCE. DOCUMENT ? 148.*7o

de meules ]5 et 16 dans le groupe 7-8, actuellement disponible. Il est bien

entendu que cette réinstallation serait faite avec suppression des grattoirs.

Paris, le 2 décembre i8go.

/t'/t~ee<eM/' général,

G.MAUROUARD.

? H8.

EXPLOSION SURVENUE, LE 17 JANVIER 1891, DANS LE GRENOIR

A RETOUR ? 12 DE LA POUDRERIE DE VONGES.

(Lettre co))ect.)ven°0.)

Paris, )e2g août i8<)i.

Messieurs, le grenoir à retour de l'usine n° 12 de la poudreriede Vonges a fait explosion le )~ janvier dernier, vers 5 heures du

soir, pendant le grenage de matières provenant du repassage aux

meules de poussiers de poudre de chasse forte.

Le conducteur de l'usine qui, après avoir versé la dernière

charge de la journée dans les tamis, était occupé, vers le fond du

bâtiment, à rajuster une manche de boîte à poussier, a reçu une

grave blessure à la jambe et de nombreuses brûlures qui ont mis

sa vie en danger.Les mécanismes proprement dits, arbres, boîtard, crapaudine,

n'ont pas été endommagés, mais les tamis, châssis de support,boisseaux à grains et boîtes à poussiers, ont été brisés, à l'excep-tion d'un tamis retrouvé entier sur le plancher. Les dégâts causés

au bâtiment ont consisté non seulement dans la destruction et

la projection de la couverture et de la devanture, mais aussi dans

l'ébranlement profond des murs déjà gravement atteints par une

explosion survenue en t8y5.Je vous adresse ci-joint le rapport de M. l'inspecteur général

qui a fait l'enquête réglementaire.Il ressort de ce document que l'explosion doit être attribuée à

la marche à vide d'un tourteau sur son tamis.

La plupart des explosions de grenoir à retour sont dues à cette

même cause, et les nombreuses mesures de précaution qui ont

été prescrites à la suite des accidents n'ont pas suffi pour empê-

Page 422: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

EXPLOSION SURVENUE A LA POUDRERIE DE VOXGES. *7'

cher la marche à vide, les explosions qui en résultent et les fu-

nestes conséquences qu'elles entraînent pour les ouvriers em-

ployés au grenage.

Ces ouvriers ont été, jusqu'au commencement de 1888, auto-

risés à se tenir en dehors de l'usine et à surveiller de l'extérieur le

fonctionnement du grenoir, et ce mode de service ne les a point

préservés des accidents dans les deux explosions de grenoir qui

ont fait le plus de victimes (Saint-Chamas, 18 février 1882,

5 blessés, et Le Ripault, 22 avril 1882, 3 tués), tous les ouvriers

atteints étalent au dehors des grenoirs; dans trois autres explo-

sions (Saint-Chamas, 23 avril i853, t blessé; Saint-Ponce,

18 août 18~0, tué, et Saint-Ponce, t~ octobre 1887, i blessé),

les conducteurs, bien que se tenant régulièrement à l'extérieur,

ont été atteints lorsqu'ils entraient ou venaient d'entrer dans le

bâtiment pour y faire le rechargement des tamis. Il ne suffit donc

pas d'autoriser le conducteur à surveiller de l'extérieur pour le

préserver du danger provenant de la marche à vide il faudrait,

pour que cette première mesure eût quelque efficacité, la com-

pléter par une seconde, savoir l'interdiction formelle de passer

devant le bâtiment et surtout d'y entrer pendant la marche du

grenoir.Mais cette double disposition entraînerait, dans la production

des appareils de grenage, une telle diminution qu'elle ne peut

pas être appliquée d'une manière générale à toutes les poudreries,

dans l'état actuel des fabrications. Je me borne donc à recom-

mander aux directeurs de la mettre en pratique toutes les fois

que la marche des fabrications le permettra.Dans tous les autres cas, lorsque le fonctionnement des gre-

noirs ne pourra pas être interrompu pour l'exécution des charge-

ments, les prescriptions de la lettre collective du 3 avril 1888 de-

vront être observées. Elles ont pour but de soustraire l'ouvrier

aux distractions venant du dehors et aux occupations étrangères

au service spécial dont il est chargé, de l'obliger à porter toute

son attention sur l'appareil qu'il conduit, de le constituer le gar-

dien de sa propre sécurité et de lui permettre d'éviter la marche

à vide par les soins continuels qu'il peut donner aux opérations.

Ce mode de service garantit mieux le conducteur contre cette

cause de danger que celui qui, après lui avoir permis de rester au

Page 423: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FRANCE. DOCUMENT ? ~8.

dehors pendant un certain temps, l'oblige à pénétrer dans l'usine

en marche pour procéder au rechargement des tamis, attendu quec'est précisément au moment où il arrive à l'intérieur pour charger

que la marche à vide d'un tamis est le plus à craindre et l'exposeà un danger dont il n'a pu prévoir l'Imminence.

J'invite, d'ailleurs, les directeurs des établissements à mettre à

l'étude, suivant la demande faite par M. l'inspecteur général, la

question du remplacement du grenoir à retour par un autre ap-

pareil ils me feront connaître les résultats de cette étude par des

rapports qui devront m'être adressés dans le délai de trois mois

et que je ferai parvenir à la commission de fabrication, chargéed'établir des propositions définitives pour l'adoption d'un autre

procédé de grenage.11me sera accusé réception de la présente lettre collective.

C. DE FREYCINET.

RAPPORT

sur l'explosion survenue, le 17 janvier 1891, dans le grenoir à retour,

n° 12, de la poudrerie nationale de Vonges.

L'usine n°j2, occupée par un grenoir à retour, a fait explosion le 17 jan-

vier, à 5''8m du soir, en blessant grièvement le poudrier auxiliaire Basset

(Claude), conducteur de cette usine.

~'<~< des ~'eK.z- avant l'explosion. L'usine n° 12 fait partie d'un

groupe de deux usines semblables (~ i) séparées, suivant l'ancienne dis-

position, par Je coursier de la roue hydraulique et construites en 18~4,

pour recevoir chacune un grenoir mécanique.

L'arbre coudé du grenoir recevait son mouvement de 78 tours en une

minute de la roue hydraulique, par l'intermédiaire de trois jeux d'engre-

nage conique, dont le premier, à partir de la roue, se débrayait au moyend'un manchon à griffes agissant sur son pignon.

Les deux usines ont, l'une et l'autre, dans œuvre, 6°*, 60 de largeur sur

7" 80 de profondeur, et le coursier qui les sépare a 2*"de largeur. Au lieu

de l'épaisseur ordinaire de i'°, les murs forts n'ont que celle de o"8o, et

ils avaient déjà été d'autant plus fortement ébranlés par une précédente

explosion, survenue le io septembre i8y5, que la couverture primitive était

en tuiles. Ce n'est, en effet, qu'en 1880 que cette couverture fut remplacée,

Page 424: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

EXPLOSION SURVENUE A LA POUDRERIE DE VONGES. *73

par une couverture légère en serge, avec voligeage non jointif et chevron-

nage non cloué, sans que les pannes et la devanture aient toutefois reçu

un allégissement correspondant. La toiture se trouvait elle-même recou-

verte d'une couche de neige d'environ o"o~ durcie par une gelée in-

tense (').

L'usine n" avait seule conservé sa destination de grenoir à retour,

depuis l'année dernière, où les changements survenus dans les fabrications

avaient motivé l'installation de deux tonnes grenoirs dans l'usine n° H.

(') La température s'est abaissée à 22°,5 dans la nuit qui a suivi l'explosion.

Page 425: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*~4zi FRANCE. DOCUMENT N° 148.

Circonstances de l'explosion. L'usine n° ~2 travaillait, en poudre de

chasse forte, sur des matières provenant du repassage aux meules des

poussiers de chasse forte obtenus la fin du mois de décembre 1830.

Les matières concassées étaient amenées du dépôt n° 30, par charge de

4o'g, contenus dans deux tines que l'ouvrier chargé des transports entre-

posait dans l'armoire adossée au mur de pignon de l'usine.

Le conducteur, en apportant dans cette armoire le produit de 2okg des

boites poussier et des boisseaux à grain, prenait une première tine de

matière à grener, la déposait dans l'usine et en utilisait le contenu. Cette

première tine épuisée, il allait chercher la seconde. H lui fallait environ

trois quarts d'heure pour passer les 4o~ contenus dans les deux tines.

Conformément aux prescriptions de la lettre collective n° 4~" du 3 avril

i888, reproduites dans une consigne placardée à l'intérieur de l'usine, le

conducteur se tenait constamment à l'intérieur de l'usine en marche et

n'en sortait que pour aller à l'armoire porter le poussier et le grain et

prendre les matières à grener (').

Le service était fait, le jour de l'explosion, par l'auxiliaire Basset (Claude),

conducteur de l'usine, et l'auxiliaire Mathieu (Émile), chargé des trans-

ports.

A 4''4o'°, ce dernier, après avoir apporté la dernière charge, avait du

partir pour l'école d'adultes, en laissant sa brouette sous l'abri de charge-

ment en face de l'armoire.

Le travail de la journée touchait à sa fin; Basset avait porté sur la brouette

la tine à poussier et était rentré dans l'usine, où il avait versé une der-

nière charge dans ses tamis.

A ce moment, l'armoire extérieure était vide et la tine de poussier, re-

trouvée intacte sur la brouette après l'explosion, contenait 26~ de sorte

qu'il y avait dans l'usine, tant en grains qu'en matières contenues dans

les tamis, 14~ lesquels ajoutés aux 8~ ou 9~ restant dans les tamis pen-

dant l'interruption du travail donnent un chiffre total approximatif de 22~s

à 23"s.

L'explosion s'est produite pendant que le conducteur était baissé vers le

fond de l'usine, pour rajuster un manche en basane de boîte à poussier,

qui, s'étant entortillée dans le mouvement, ne débitait plus. Il se trouvait

(') « 1. Le conducteur du grenoir à retour devra se tenir à l'intérieur de

l'usine en marche, surveiller de l'ouïe et de la vue le fonctionnement de chaque

tamis et alimenter rapidement ceux qu'un bruit spécial lui signalera comme mar-

chant à vide.

» II. Il ne devra sortir de l'usine que pendant le temps nécessaire pour en-

lever les grains et poussiers et rapporter les matières à grener qui restent dépo-

sées dans f'armoire extérieure. »

Page 426: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

EXPLOSION SURVENUE A L\ POUDRERIE DE VONGES. *~5

ainsi presque en contact des boisseaux pleins, dont l'explosion, à proxi-

mité de sa jambe, la lui a broyée au-dessus du cou-de-pied. Renversé sur

le dos et les vêtements en feu, cet homme énergique s'est traîné hors de

l'usine, où ses camarades l'ont retrouvé implorant leur secours pour éteindre

le feu qui le consumait. I) a été transporté au réfectoire des ouvriers, où

il a reçu les soins médicaux nécessaires et où il est resté, assez mal installé,

jusqu'au moment où son transport à l'hôpital militaire d'Auxonne est de-

venu possible.

/~e~ matériels de ~'M~o~to/t.–Grâce à la faible quantité de poudre

qui a brû!é, la détonation n'a pas été très forte, et les dégâts intérieurs'

ont été assez limités; mais, par suite sans doute de la résistance opposée

par la devanture exceptionnellement lourde et par la couche de neige

existant sur la toiture, )a force de projection des débris a été exccption-

nellement puissante.

Ainsi les mécanismes intérieurs, les arbres vertical et horizontal, pa-

liers, boîtard et pivot, n'ont pas souffert, et seules une dizaine de dents de

!'engrenage conique vertical ont été cassées, par suite sans doute de l'in-

terposition de que)ques débris. Les poutres supportant les mécanismes

n'ont pas souffert. Le p)ancher, établi sur le vide, n'a été enfoncé que

dans l'emplacement des boisseaux à poussier.

En ce qui concerne les appareils de l'usine, le cadre octogone supérieur

est intact, le cadre octogone inférieur est brisé, à l'exception de la partie

voisine du mur mitoyen du cabinet. Les boisseaux à grains, boîtes à pous-

sier, trémies, manches en cuir ont été brisés et projetés. U en est de même

des tamis montés, à l'exception d'un, qui a été retrouvé à peu prés intact

sur le plancher, en A, ainsi qu'un autre tamis de rechange B (~ i), qui

se trouvait vide dans l'usine.

Ce tamis A, c'est là un fait à noter, a ses cerces entières, ainsi que son

guillaume dont les trous dénotent d'ailleurs un assez court service; son

couvercle est peu dégradé, et les toiles de soie et la peau sont seules

brûlées.

Quant à l'enveloppe extérieure constituant le bâtiment, la couverture

en serge, les voliges et le chevronnage ont été enlevés et des débris pro-

jetés jusque de l'autre côté du canal de fuite à environ 5o"' de l'usine

(~ t). La panne faîtière a glissé en avant, suivant la pente de la toiture,

et est restée suspendue sur la panne la plus voisine et sur le mur latéral

extérieur. La panne suivante est légèrement remontée, en glissant sur ses

corbeaux; enfin, ta sablière a été projetée en avant, à 10 mètres environ

de la façade de l'usine.

La devanture a été complètement disloquée et les diverses parties qui la

composaient lancées en avant, avec une force de projection telle qu'elles

Page 427: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

FRANCE. DOCUMENT ? 148.*76

ont tordu et cassé en plusieurs endroits la balustrade qui règne en avant

de l'usine, et que l'on trouve des éclats de verre sur la berge opposée du

canal de fuite, à 3o°*en avant.

Les murs déjà ébranlés, ainsi qu'il a été dit, par l'explosion de fS~S,

présentent de nombreuses lézardes l'une horizontale, située au niveau de

la panne faîtière, est surtout visible sur )a face postérieure du mur de

fond, où elle s'accuse sur l'enduit par une coupure horizontale bien nette,

à l'origine d'un exhaussement qui date de i88o. Les autres lézardes, diri-

gées presque verticalement, les unes très limitées, les autres s'étendant

sur o°',75 à j*" de longueur, sont visibles sur le mur de fond et sur les

murs )atéraux.

Causes de l'explosion. En outre des causes multiples, telles que

imprudences, échauuement ou dérangement de mécanismes, présence de

corps étrangers, etc., auxquels sont d'ordinaire attribuées les explosions

de poudre noire, il en est une spéciale au fonctionnement du grenoir à

retour, celle de la marche à vide d'un tourteau, et c'est précisément celle-

là qui parait avoir déterminé l'explosion du i~ janvier. La présence sur

le sol d'un tamis à peu près intact ne peut, en effet, guère laisser de doute

au sujet de l'absence de matière à )'intérieur, et l'on s'explique parfaite-

ment soit l'échauffement auquel doit donner lieu le frottement continu du

tourteau sur les mêmes points non renouvelés, soit même la production

d'une étincelle en ces mêmes points, où s'implantent à la longue des gra-

viers siliceux. C'est là un phénomène analogue à celui qui se produit sous

les meules marchant à nu.

Établi d'abord à la poudrerie du Bouchet, en 1826, par son inventeur,

M. le colonel d'artillerie Lefebvre, sous la dénomination de grenoir /M6-

ca/tt~Me, puis, quelques années plus tard, à la poudrerie d'Esquerdes, ce

très ingénieux appareil n'a pénétré que vers t85o, avec les meules, dans

la plupart des autres établissements du service des poudres. Il a donné

lieu à ig explosions et fait 20 victimes, dont y tués et t3 blessés. Ces acci-

dents se répartissent comme il suit 1 au Bouchet, 5 à Esquerdes, 5 à

Saint-Chamas, 2 à Metz, 2 à Saint-Ponce, 2 à Vonges, t à Angoulême et

au Ripault.

La première, qui fut celle du Bouchet, arrivée le 4 juillet 1828, moins

de deux ans après la mise en service du nouveau grenoir, fut attribuée à

un fait fortuit inexpliqué; mais dès la seconde, celle qui survint à Es-

querdes le 4 juin i844, les chefs de- rétablissement signalèrent, sans que

l'administration supérieure paraisse en avoir tenu compte, le danger que

devait présenter la marche à nu du tourteau sur le guillaume dépourvu

de matière à grener. A partir de cette époque, l'appareil fut considéré

comme dangereux par le fait même de son mode de fonctionnement, et

Page 428: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

EXPLOSION SURVENUE A LA POUDRERIE DE VONGES. *77

les ouvriers chargés de la conduire étaient autorisés à exercer leur sur-

veillance de l'extérieur, pendant tout le temps que le service de la

machine ne les appelait pas à l'intérieur. Ce n'est qu'à la suite d'une ex-

plosion survenue à Saint-Ponce, le t~ octobre )88y, et manifestement attri-

buable à la marche à nu d'un tamis, que la lettre collective du 3 avril t888

a prescrit la présence permanente dans l'usine de son conducteur, lequel

pourrait ainsi, était-il dit, « surveiller, de l'ouïe et de la vue, le fonction-

nement de chaque tamis et alimenter rapidement ceux qu'un bruit spécial

signalerait comme marchant à vide ». Or, cette mesure n'a pas empêché

la nouvelle explosion du 17 janvier dernier, et comme, en pareille matière,

c'est surtout de la sécurité du personnel qu'il importe de se préoccuper,

nous sommes ainsi conduit à nous demander si la prescription dont il

s'agit ne devrait pas être rapportée ou du moins modifiée dans ce qu'elle

a de si absolu.

Du moment où il est démontré qu'un appareil de fabrication présente,

dans son mode même de fonctionnement, une cause de danger inévitable,

il nous parait nécessaire de chercher si sa suppression n'est pas possible.

Or, il a, depuis [870, été successivement introduit dans les poudreries di-

vers autres grenoirs mécaniques, qui semblent susceptibles de remplacer

le grenoir à retour, et parmi lesquels le grenoir Gruson a seul donné lieu

à un accident resté inexpliqué. La question de ce remplacement mérite

donc, à notre avis, d'être sérieusement étudiée.

Responsabilités. -Le service de l'usine n°d2 de la poudrerie de Vonges

était rigoureusement organisé suivant les instructions en vigueur; la quan-

tité de matière en travail y était aussi réduiteque possible; la conduite en

était confiée à un ouvrier soigneux, expérimenté et absolument dévoué, et

la surveillance y était strictement exercée. L'accident du i~ janvier ne

saurait bien être attribué ni au désordre, ni à la négligence, ni même à

toute autre cause que la surveillance aurait pu prévenir, et le personnel

de l'établissement doit, à tous les degrés de la hiérarchie, être relevé de

toute responsabilité du fait de cet accident.

Propositions. En ce qui concerne la malheureuse victime, qui a mon-

tré tant de courage et de sang-froid, sa situation appelle le plus vif intérêt.

Mais, bien que ce blessé ait pu être, le 29 janvier, transporté à l'hôpital

militaire d'Auxonne, le médecin-major de cet hôpital ne peut encore ré-

pondre de sa complète guérison ni même de sa vie, et ce n'est évidem-

ment qu'alors que le résultat de son traitement sera connu que la com-

pensation à accorder, à lui ou aux siens, pourra être appréciée. En

attendant, l'administration doit se borner à lui faire donner les soins né-

cessaires et à assurer des moyens provisoires d'existence à sa famille.

Page 429: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*y8 FRANCE. DOCUMENT ? i48.

Nous n'avons à critiquer dans le service de l'usine que l'introduction

simultanée de 20"' de matière, ce qui peut momentanément porter à 5o"g

ou 60* la quantité totale de poudre exposée à détoner.

Si le service des poudres s'est imposé un sacrifice assez important, en

adoptant les vêtements de tasting, c'est quil les considère comme incom-

bustibles. Or, le vêtement du sieur Basset a brûlé sur lui, parce que, à

Vonges, les vêtements de cette espèce ne sont pas )avés pour en augmenter

la durée, qui serait réduite par les tavages. Il y aurait donc à donner sur

ce point des instructions précises.

En ce qui concerne l'appareil de fabrication et ses transmissions, ils

n'exigent qu'une simple remise en état ordinaire, et nous croyons seule-

ment devoir, pour les motifs indiqués ci-dessus, proposer de modérer

l'excès de rigueur de la consigne du 3 avril 1888, en autorisant à t'avenir

les conducteurs des grenoirs à retour à se tenir en observation, défilés

contre la tête du mur latéral, pendant les intervalles durant lesquels le ser-

vice de l'appareil ne les appelle pas à l'intérieur de l'usine.

Nous demanderions toutefois que la question de principe du remplace-

ment du grenoir à retour par un autre appareil fût soumise, dans les pou-

dreries, à une étude à la suite de laquelle les directeurs transmettraient

leurs avis motivés à la commission de fabrication, qui ferait alors, en par-

faite connaissance de cause, des propositions définitives.

En ce qui concerne le bâtiment, la toiture et la devanture seront réta-

blies aussi légères que possible, et les murs reconstruits avec l'épaisseur

réglementaire sur les fondations existantes.

Paris, le t" février 1891.

L'inspecteur général,

G.MAUROUARD.

FIN DE LA DEUXIÈME PARTIE DU TOME V.

Page 430: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

TABLEANALYTIQUE.

-o~

PREMIÈRE PARTIE.

DOCUMENTS TECIINIQUES.

Pages.Note publiée par ordre du ministre de la guerre sur les nouvelles

Pages.

poudres de guerre BN, dites sans fumée, mises à la disposition de

l'industrie privée. 7

Nouvelles recherches sur le fonctionnement des manomètres crushers;

par M. VIEILLE,ingénieur des poudres et salpêtres. 12

INTRODUCTION. t2

ClIAP. I. INEXACTITUDEDE LA TABLEDE TARAGERÉGLEMENTAIRE

CONSIDÉRÉECOMMEDONNANTLALOIDERÉSISTANCEDES

CYLINDRES DE CUIVRE. 15

CIIAP. II. MANOMÈTRE A PISTON LIBRE. 20

Description du manomètre à piston libre. 20

Dispositif pour le tarage des pièces élastiques. 2~

Causes d'erreur de l'appareil. 25

i" Section du piston. 25

2° Hauteurs manomëtriques. 26

Détermination de H. 26

Détermination de A, 26

3° Frottements. 28

Mode d'exécution des essais. 29

CitAP. III. APPLICATION DE LA MÉTHODE DU RETOURNEMENT A LA

BALANCE DE J(ESSEL. 3~

CHAP. IV. REVISION DE LA TABLE DE TARAGE DES CYLINDRES A FU-

SIL~36

Cl!AP. V. INFLUENCE DE LA VITESSE D'ÉCRASEMENT SUR LA RÉSIS-

TANCE. 38

Modifications subies par le métal au cours de sa trans-

formation. Go

Écrouissage correspondant à des déformations sem-

blables. ~22

Page 431: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*8o TABLE ANALYTIQUE.

Pages.

Vérification directedet'écrouissage. ~3

Identité des résistances dans les écrasements à vitesses

variables. 45

Premiéreméthode. 45

Deuxième méthode. 47

Troisième méthode. 50

Premier cas. 5)

Poudres lentes 5l1

Deuxiemecas. 52

Poudres vives 52

Réitération des pressions sur un même cylindre. 53

CIIAP. VI.–RÉSUME ET CONCLUSIONS. 56

Note sur t'époussetage des poudres à fins grains; par A[. DALSACE,

sous-ingénieurdespoudresetsaipetres. 6~

Compte rendu des travaux de la Commission des substances explosives

pendantl'année 1891. 68

I. Analyse des rapports établis pendant )'année. 68

HAppOKT N" 69. Sur i'ctude des signaux de détresse de ta Cotton-Powder Company. 68

RAPPORT 71. Sur le mode d'emploi des explosifs à base do nitrate d'ammonia-

queauxusa~esmii'taires. ~t

II. Revue des travaux effectués pendant t'année. 73

ÉT[jDE.\°7.–ËtudedctatUtromannite. ~3

HTUDEp!8.–Ëtudeducoton-poudreparanine. ~3

ÉTUDE K°23.– Étude des poudres au picrate d'ammontaquc. '7~

ÉTUDE x"62.– Absorption de l'oxyde de carbone provenant des nouveaux explosifs.

t~TUDE K"65.– Question du transport des meiinitcs et cresyHtes par voie fcrrce.

ÉTUt)EK''Tl.–Étudedesdcrivesnitrcsdeta naphtaline. ~5

ÉTUDE Étude d'un cordeau détonant au fulminatc de mercure 76

ÉTtjDEN"82.–Eatpioidescxniosifsdansiesmines. ~6

ÉTUDE K*8~ Examen d'un cxptosif présenté par M. de Boismontbrun. "i

ÉTUDE K"86.– Étude des signaux de détresse de )a Cotton-Powder Company. 'n

ÉTUDE s° 87.– Encartoucbage des grisoutines de )a Société française des explosifs. '7~

ÉTUDE n° 89.– Modo d'emploi des dynamites a base de nitrate d'ammoniaque aux

usages militaires. 77

ANNEXE. Composition de la Commission des substances ex-

plosives au 3tdécembret8f)t. 78

Introduction à la théorie des explosifs par M. E. SARRAU,ingénieur en

chef des poudres et salpétres, membre de t'Institut. 79

CHAP.I. PRINCIPESDE MËCANtQUE. 79

I. Le travail des forces. 79

Définitions. 79

Page 432: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

TAt~.HAKALTTtQtjE. *81

Pages.Thcorcmc. 80

TravaHéiëmentairc en coordonnées rectangu-

faires. 80

Travaittota). 80

Fonction des forces. 8tPotentie). 8~Forces centrales. 8~

II. Laforce vive. 84

Définition. 84Theorcnicdeia force vive. 8~Stabilité de i'équitibre. 85

TheoreniedeVi)~arceau. 86

Théorème de Kccnig. 87

IH. L'énergie. 88

Définitions. 88

Energie pot.entie!!e. 8gSystèmes soiidaires. 89

CtIAP.tL –LES LOIS DES GAZ. gt

1. Lois de Mariette eLdeGay-Lussac. 91

Équation des gaz parfaits. 9;Volume spécifique. 93

II. Loi des volumes spécifiques. 93

Volumes équivalents. 93

Hypothèse d'Avogadro et d'Ampère. 95Poids mo!ecu)aires. 93Poids atomiques. 96

Votumesmotecuiaires. 98

Formufeschimiques. 98

III. Lois des chaleurs spécifiques. 99

Définitions. 99Chaleur spécifique à pression constante. 100

Rapport des cha)eurs spécifiques. <0t

Chaleur spécifique à volume constant. ;o<

Chafeursmotécutaires. )o~

IV. Loidesméfanges gazeux. )o3

Loi des volumes spécifiques. in!Loi des chaleurs spécifiques. '03

CIIAP. III. TUEnMODYNAMtQUEDES GAZ rAm'AtTS. io~

Équation caractéristique. ;o~

Expression de la quantité [de chaleur absorbée

dans une transformation étémentaire. )o5

Expression de la quantité de chaleur absorbée

V. PARTIE. g

Page 433: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*.S~ TABL);ANALYT!QUE.

t'aies

dans une transform ation finie. [06

Transformationsisothermiques. '07

Transformations adiabatiques. ;o8

Équivalence de )acha)euret du travai! '08

Cycles. t!0

Remarque sur les signes des quantités de chaleur

et de travail. tuThëoremedeC)ausius. 'tt r

Cycle de Carnot. ;i22Valeur de l'équivalent mécanique de la cha-

!eur. n3

C~AP. tV. LES PRINCIPES GÉNÉRAUXDE LA TttERHODYNAMtQUK. tfj

t. Lcsphenomenesthermiques. t~

.Notions générâtes. ti~

Paramètres de l'état d'un système. )t/itl

Sources de chaleur. n55liéversibilité. tt6

IL Principede)'cquiva)ence. n~

Énoncé du principe. ')';Réduction du principe de l'équivalence au prin-

eipedet'ënergie. ft?

Expression ana)ytique du principe d'équivalence. Mo

Transformations isodynamiques. no

HI.PrincipedeCarnot-Oausius. oo

Postutatum. 120Théorème. t2oCorollaire.

Expression analytique du principe de Carnot-

Clausius. 123

Condition de possibilité d'une transformation.. [2~

CUAP.V. L'ÉQUATIONCAHACTEntSTIQUBDES l'LUiDES. '25

L Expériences d'Andrews. f~

Loi de compressibilité des fluides. ~5

IsothermiquescontinuesdeJ.Thomson. [a8

H.ÉquationsdcVanderWaatsetdeCtausius. '20

ÉquationsdeVander\Vaa)s. '29

ÉquatiundeCiausius. t3o

Point critique. i3'

Équation caractéristique réduite i33

Formutes de l'état de saturation. 133

Loi des états correspondants. '36

ÉquationtimitedesOuides. '36

Page 434: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

TAULE ANALYTIQUE. *83

Pages.CuAP. VI. CONSEQUENCESDES PtUNCIFES DE LA THERMODYNAMtQUE. l38

I. Transformations réversibies des systèmes à deux

variab)cs. '38

Rotation déduiteduprincipede)'équiva!ence. '3g

Relation déduite du principe de Carnot-Clausius. )3()

Relations déduites des deux principes. :/io

II. Transformations sans changement d'état. )/)0

Yariab)cs(<,c). ~o0

Variab)es(<).Différence des deux chaleurs spécifiques. f~

III. Transformations avec changement d'état. )~33

IV. L'énergie et l'entropie. )~~

Rappel d'une form ule d'analyse.Cas des gaz parfaits. '~5

Cas général. <~6

V. Fonctions caracteristiquesdeMassicu. ~8

La fonction H. <~8La fonctionH' '5oThéorème de Gibbs. 150

Le potentiel thermodynamique. <52

CIIAP. VU. LA CttALEURCONSIDEREECOMMEUf MODEDE MOUVEMENT. t53

I. Hypothésesfondamentates.

Hypothèses sur la constitution de la matière. 153

Hypothèse sur la nature de la chaleur. 'M

Hypothèse sur la température. t5/i

II. Equationcaractéristique. <5/)

Théorème de Clausius. '54Pression interne. 156

III. Principe de!'équiva!ence. j5G

Énergiecinétiqued'un système de molécules. '5~

Énergie potentielle. '38

Énergie totale. '58

IV. Principe de Carnot-Ciausius. '5g

V. Théorie des gaz. 16.

Loi des volumes spécifiques. '62

Chaleur spécifique à volume constant. <62

Chaleur spécifique à pression constante. 'M

Rapportdeschaieursspécifiques. '63

Valeur de la constante.65

Page 435: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

'84 TABLE ANALYTIQUE.

Vitesse moyenne du mouvement de translationPages.

des molécules. i65

Lois des mélanges gazeux. )65

CHAP.VIII.–PRINCiPES DE THERMOCHIMIE. t6~

Transformations exothermiques et endother-

miques. t6~Principe général d'équivalence thermochimique. t68

Principe de l'état initial et de l'état final. 168

Tables therm ochimiques. i~t

Variation des chaleurs de formation. i~

Travail de la pression extérieure. t~Principe du travail maximum. t~3

CHAP.IX.–LADtSSOCIATION. t~

I. Faits d'expérience. 1~4

Systemeshëtérogenes. t~5Systèmeshofnogenes. 1~6Modificationspotymériques. 1~8

Il. Théorie de Gibbs. 179

Chaleur de formation. 182Condition de i'cquiiibre. 18~

Formule de la dissociation. t83

Combinaisons formées sans condensation. t85

Combinaisons formées avec condensation. <8G

Etude des poudres de chasse françaises et recherche d'une nouvelle

poudre de chasse sans fumée; par M. BARRAL, ingénieur des poudres

et satpetres. 189

CnAP. I. –ETUBE DES POUDRESDE CHASSE. tQt

1. Matériel d'épreuve.–Fusiis. 191

II. Mesure des vitesses. [~in. Pressions. <~IV. Munitions. 193V. Emploi d'unepoudre type. ta3VI. Comparaison des armes empjoyëes. 196

VII. Groupements, coups faisant balle. t<)6

VIII. Influence de l'amorçage sur les vitesses et les pres-

sions. ~03IX. Influence des bourres.X. Tirdesca)ibrest2et20. 210XI. Resuméetconc)usions. mS

Poudres noires. ~3Poudre pyroxylée. 213

CIIAP. II. RECHERCHE D'UNE NOUVELLEPOUDREDE CHASSE. ai5

Page 436: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

TAULE ANALYTIQUE. *85

)'a);M.

Com position. 2)5

QuaHtés physiques. 2<5Propriétés balistiques. 2<HC)Fumée. 2<()Crassem ent. 2t()Résistance aux influenées atmosphériques. 2<g

Influence de l'humidité sur les cartouches finies, 22~1

Sécurité d'emploi. 22~

Instructions concernantl'e m ploi. 22~Conclusions. 225

Annexe. Note sur les appareils d'épreuve des poudres de chasse

(Extrait); par J\tM. BARRALet Buu-DuvA)., ingénieurs des poudres et

sa!pétres. 226

§1. DESCRIPTION DES APPAREILS D'ÉPREUVE. 22~

I. Cible tournante. 227

11. Pendule balistique. 223

ni.–Appareit Le Boutengé avec plaque ordinaire. 22f)

IV. –Apparei) Le Boulengé avec grande plaque cible. 22~

§ II. COMPARAtSONDES APPAttE!LS D'EPREUVE 23)

I. Cible tournante et appareil Le Boulengé (plaquede

)°,20). 23)

II. Pendule balistique et appareil Le Boutengé (plaque

de )°,2o). 23.'i

Dictionnaire des explosifs; par M. le lieutenant-colonel J.-P. CuND!LL,dc

l'artillerie royale anglaise, inspecteur des explosifs (traduction). 2.!5

PRÉFACE. 23(i

INTRODUCTION. a3g

§1. –Forcedescxptosifs. aSt)

§11.–Pressioncttravai). 2~0

§111.–Travaitmaximumoupotentie). 2~0

§IV.–Données théoriques. 2~0

a. Composition chimique. 2~t

b. Q uantité de chaleur. 't

c. Dissociation. 2~2d. Rapidité de la réactionchimique. 2~2

§ V. Observations pratiques relatives aux explosifs en généra). 2';4§ VI. Mélanges de substances inertes avec des explosifs. 2~6

§VII.–Sensibi)itédesexp!osifs. 2~§VHI.–En'etsdesexp)osifsàdistance. 2~8

NoTtONS GÉNÉRALESSUR LA CLASStFtCATtONDES EXPLOSIFS. 249

Classe I. Poudres noires ordinaires. 249

Page 437: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*86 TABLE ANALYTIQUE.

Pages.Classe II. Poudres nitratées, autres que les poudres noires ordi-

Pages.

naires 25 <

OasseIH. Poudres chloratées. 253OasselV. –Dynamites. s56CiasscV. –Pyroxyies. 26~OasseVI. Poudres picriques et picratées. 26()CtasseVIf.–Ëxp!osifsSprenget. 2~3Classe VIII. Explosifs divers et fulminates. 2~5

CoNCLUStONS. ~5

DfCTMNNAtRE DESEXPLOSIFS. 2~

DEUXIÈME PARTIE.

DOCUMENTS ADMINISTRATIFS.

France.

? t25. TAUX D'HUMIDITÉ DES POUDRES PRISMATIQUES BRUNES (Lettre

co))ectiven°l 1 du i5janvier 1890). *3

? 126. ARRETE DU 2~ JANVIER 1890 FIXAIT LE PRIX DE VENTE DES

POUDRESD'EXPORTATIONEN 1890. */}

Notice indiquant les conditions auxquelles sont livrées les

poudres à feu destinées à l'exportation.

I.–Prixdespoudres.I[.–E<nbal)age.

~.EmbaDageordinaire. *o

6.EmbaHageeagrossesbuites. *9

IIL–Dispositions gënërates. *toIV. Cartouches, pièces d'artifice et mèches de sû-

reté *t2

N" 127. EMPLOI DE MESURES A FOND MOBILE, POUR L'EMBOITAGEDES

POUDRES DE CHASSE (Lettre collective n° 3 du 2~ avril 1890). *13

N° 128. PUBLICATION DU MÉMORIALDES POUDRES ET SALPÊTRES (Lettre

co)tectiven°4du 3~ mai 1890). *}

? 129. CONSTATATIONDES CONTRAVENTIONSA LA LOI DU 22 JUIN !85<),

SUR LES MAGASINSA POUDRE (Lettre collective n°5du lojuin

.890). *i6

Page 438: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

TABLE ANALYTIQUE. *8y

Pages.? t30. DECRET DU 12 JUIN 1890 RELATIF AUX POUDRESDE MINE (inséré

l~ages.

au Journal officiel du juin 1890). *<6

? 13t. DÉCRET DU 12 JUIN '890, RELATIF A LA DYNAMITE (inséré auJournal o~c;e~ du [~ juin 1890) *<8

? 132. APPAREIL MAISSIN POURLA MESUREDESPRESSIONS(Lettre col-lective n" 6 du 12 juin 1890). *<~

Instruction sur l'appareil Maissin, pour la mesure des pres-sions dans le fusil de chasse.

?<' 133. VENTE Dus POUDRES DE CHASSE pYRoxYLÉES (Lettre collective

n'* 7 du 2; juin t89o). *2.')

EmbaHage. *2.')

Demandes. *2H

Livraisons et em magasinage. *2H

N° 134. FABRICATIONET MISE EN VENTE DES CARTOUCHESCOMPRIMÉESAU

COTON-POUDREET AU NITRATE D'AMMONIAQUE(Lettre collective

n" 8 du 2~ juin 1890). *2Y

Instruction provisoire sur la fabrication des cartouches

comprimées au coton-poudre et au nitrate d'ammoniaque

pour l'usage des mines. *~88

Matières premicres *28Trituration et mélange. *x8

Grenage. *~8

Compression. *29Encartouchage. '29I;mballage. *30Observations. *3o

Annexe. Instruction pour l'emploi des cartouches de

coton-poudre et d'azotate d'ammoniaque. *31

? 135. ABAISSEMENTDU l'nix DE CERTAINES ESPECES DE POUDREDE MINE

ET DE L'IMPOT INTÉRIEUR SUR LA DYNAMITE.FIXATION DU PRIX

DÉFINITIF DES CARTOUCHESCOMPRIMÉESAU COTON-POUDHEET AU

NITRATE D'AMMONIAQUE. DIRECTION GÉNÉRALE DES CONTRI-

BUTIONS INDIRECTES (Circulaire n° 591 du 2~ juin 1890). *3<

f° Poudre de mines. '32

2° Dynamite. *3~)

? 136. DÉCRET DU ':6 JUILLET [89~ RELATIFA LA VENTE DESCARTOUCHES

DE DYNAMITE(inséré au Journal officiel du 2~ juillet 1890). *35

r)° 137. RÉGLEMENTATIONDES EXPLOSIFSA EMPLOYER DANSLES MINES A

GRISOUET DANSLES MINES POUSSIÉREUSESDONTLES POUSSIERES

SONT INFLAMMABLES(Circulaire n° 20 du )" aoùti89o). *3R

Page 439: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*88 TAttLEANAt.YTtQUE.

t'aies.Modèle d'arrêté préfectoral annexé à la circulaire du il, août

1890. '39

Annexe visée à l'article 2 de t'arrête de ce jour, relatif aux

exp!osifsàemp)oyerdanstesmines. */)' [

? )3S. EMBALLAGEDE LA POUDRE DE CHASSEEXTRAFtNEEN CAISSESDE 5'

(Lettre collective n° 10 du i5 octobre 1890).

N" i39. RÉPARTITION DES ENTREPOTS DES CONTRIBUTIONS INDIRECTES

ENTRE LES POUDRERIESDE SEVRAN-LiVRY ET DE SAINT-MÉDARD

POUR L'APPROVISIONNEMENTEN CARTOUCHES COMPRIMEES AU

COTON-POUDREET AU NITRATE D'AMMONIAQUE(Lettre collective

n°tt du 2ooctobre[8go). *~6

Circonscriptions d'approvisionnement des entrepôts des

contributions indirectes en cartouches comprimées au

coton-poudre et au nitrate d'ammoniaque, pour mines

grisouteuses.

? )40. PROPOSITIONSPOUR LES RÉCOMPENSESACCORDÉESPAR LA SOCIÉTÉ

FRANÇAISEDE TEMPÉRANCE(Lettre collective n° 13 du 8 dé-

cembre 1890). *4S

N' t4t. POUDRE DE MINE LENTE, NON GRENÉE (Lettre collective n° 14 du

22 décembre 1890). *~f)

Instruction sur la fabrication de la poudre de mine non

grenée, fente. *50

Mise en vente d'un nouveau type de poudre de mine lente

(Circulaire n"6t9 du 28janvier 1891). *51

? M2. ARRÊTÉ DU 16 JANVIER '891, FIXANT LES PRIX DE VENTE DES

POUDRESA FEU DESTINÉESA L'EXPORTATION( inséré au Journal

q~'c;'e/du2ojanvler 1891). *52

Fixation pour 189! des prix de vente des poudres d'expor-tation (Circulaire n" 618 du 27 janvier '89;) *55

? 143. COMITÉ DE DIRECTIONDU MÉMORIALDES POUDRES ET SALPÊTRES

(Lettre collective n° 2 du 20 février 189!). *56

? 144. FABRICATIONSILLICITES. SURVEILLANCEA EXERCER. DIREC-

TION GÉNÉRALE DES CONTRIBUTIONSINDIRECTES ( Circulaire

n''6?odu25fevrier[89').

? 145. DÉCRET DU I" AVRIL tSQt, QUI FIXE LE PRIX DE VENTE, EN AL-

GÉRIE, DE LA POUDRE DE CRASSE PYROXYLÉE ( promulgué au

YoKma~ o/~Cte/ du 2 avril t89t). *58

? 146. VENTE DE POUDRES DE CHASSE PYROXYLÉES(Lettre collective

n''4du29avri[ 1891).

N* )47. EXPLOSIONSURVENUE,LE 22 OCTOBRE1890, A L'USINE A MEULES,

Page 440: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

TABLE ANALYTIQUE. *8f)

Pages.N" 15, DE LA POUDRERIE D'EsQUEHDES (Lettre collective n" 6 du

i3jui))et 1891). *a<)

Rapport sur t'explosion survenue le 2j octobre 1890, à

t'usine à meules, n'*t5, de la poudrerie nationale d'Es-

querdes. '62

;\)' t~g. EXPLOSIONSURVENUE,LE 17 JANVIER 1891, DANS LE GRENOIRA

RETOUR,N" 12, DE LA pouDRERŒ DE VûNGES (Lettre collective

n°9du':9 août tSgt). *~o

Rapport sur l'explosion survenue, le l'y janvier 1891, dans

le grenoir à retour, n° 12, de la poudrerie nationale de

Vonges. '7:*

Page 441: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

(On a marqué en caractères gras les noms d'auteurs, en PETITES CAPITALES les

Litres des articles et documents, en italiques toutes les autres indications.)

ABAISSEMENT DU PRIX DE CERTAINES ESPÈCES DE POUDRE DE MINE ET DE L'IMPOT

INTÉRIEUR SUR I.A DYNAMITE *31.

Algérie prix de vente de la poudre de chasse pyroxylée, *5S.

APPAREIL AtAISSIN POUR LA MESUREDES PRESSIONS *t<).

Appareils <e/)/'eMt'e poudre de chasse, 226.

ARRÊTE DU 2.~ JANVfER 1890, FIXANT LE PRIX DE VENTEDES POUDRESD'EXPORTATION

EN 1890 *4.

ARRETE DU t6 JANVIER t8gt, FIXANT LES PRIX DE VENTE DES POUDRESA FEU DES-

TtXËES A L'EXPORTATiON *52.

Barrai Étude des poudres de chasse françaises et recherche d'une nouvelle poudrede chasse sans fumée, 189.

Barrai et Biju-Duval Note sur les appareils d'épreuve des poudres de chasse, 226.

Biju-Duval v. Barra) et Biju-Duva).

Brunes (Poudres prismatiques) taux d'humidité, *3.

Ce:<OKC/iM com/'r/meM au coton-poudre et au nitrate d'ammoniaque, *2~;

répartition des entrepots, *i}6.

Chasse (Poudres de) emboitage, *13; emballage, *44; étude des poudres

françaises, t8o; appareils d'épreuve, 226; v. Pyroxy)écs (Poudres de

chasse). ).

COMtTÉ DE DIRECTIONDU tfEMORIAL DES POUDRES ET SALPETRES *56.

Commission des substances explosives Compte rendu des travaux (tSoi), 68.

COMPTE HEXDUDES TRAVAUXDE LA COMMISSIONDESSUBSTANCESEXPLOSIVESPENDANT

L'ANNEE l8n[: 68.

CONSTATATIONDES CONTRAVENTIONSA LA LOI DU 22 JUIN )85t SUR LES MAGASINSA

POUDRE :*t6.

Contraventions magasins à poudre, *i6.

Crushers (~/a;omë<M) [2.

CundiIl(J.-P.) Dictionnaire des explosifs, 235.

Dalsace Note sur t'époussetage des poudres à fins grains, 62.

TABLEALPHABÉTIQUE.

Page 442: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

TABLE ALPHABETtQUE. *<)f

DÉCRET DU t2 JUIN <8ao, RELATIF AUX POUDRESDE MINE *t6.

DECRET DU 12 JUIN 1890, RELATIFALA DYNAMITE *18.

DECIlET DU 26 JUILLET 1890, RELATIFA LAVENTE DES CARTOUCHESDE DYNAMITE *35.

DÉCRET DU r" AVRIL t~gi, QUI FIXE LE PRIX DE VENTE, EN ALGÉRIE, DE LA POUDRE

DE CHASSEPyltOXYLÉI'; *58,

DICTIONNAIREDES EXPLOSIFS[J.-P. Cundill] 235.

/)~/tann<e .'Impôt,*t8,*3~vente des cartouches, *35.

EMBALLAGEDE LA POUDRE DE CHASSEEXTRAFINE EN CAISSES DE 5~

A'n:&0t<ag'e poudres de chasse, *)3, *i.

EMPLOI DES HESUt'ES A FONDMOBILEPOURL'EMBOITAGEDES POUDRESDE CHASSE *13.

Entrepôts des contributions i/:c<<ec<e~ répartition, *~6.

~)OM~e<a~e poudres à fins grains, 62.

.E~M/'de~ explosion, *5<).

ÉTUL'Ë DES POUDRESDE CHASSE FRANÇAISESET RECHERCHED'UNE NOUVELLEPOUDRE

DE CHASSE SANS FUMEE [Harrat] [89.

EXPLOSION SURVENUE, LE 22 OCTOBRE 1890, A L'USINE A MEULES ? i5 DE LA

POUDRERIE D'ESQUERDES *59.

EXPLOSIONSUHVENUE,LE t~ JANVIER 1891, DANS LE GRENOIRA RETOUR ? 12 DE LA

POUDRERIE DE VoN&ES *~0.

Exportation (Poudres d') v. Prix de vente.

FABRICATIONET MISE EN VENTE DES CARTOUCHESCOMPRIMEESAU COTON-POUDREET

AU NITRATE D'AMMONIAQUE *2~; instruction provisoire sur leur fabrication,

*28; instruction pour leur emploi, *31; prix définitif, *3[.

FABRICATIONSILLICITES, SURVEILLANCEA EXERCEn *5~.

,s grains (Poudres à) époussetage, 62.

Grenoir à retour explosion, *~o.

Grisou (Explosifs pour mines à) régtementation, *36.

CK6/'7'e(fûM6<(/e):Bi~

7/Mmt'd~e (Taux d') poudres prismatiques brunes, *3.

Illicites (Fabrications) surveillance, *5~.

Impôt dynamite, *i8, *3~.

INTRODUCTIONA LA THÉORIE DES EXPLOSIFS [E. Sarrau] T).

A/ag'a~/M à coudre contraventions, *i6.

~at~tM (~/)6[;7) mesure des pressions, *tQ.

7)7ay!o/He<rM cru~/te; 12.

Aye/HO/ M<des poudres et salpêtres publication, *'4 Comité de direction, *56.

/t/MMre!a/on~ mobile crnboitage des poudres de chasse, *i3.

y)/<;M<e<(LAst'nea):exp)osion,*59.

~f/te (Poudres de) prix de vente, *<6, *3[; cartouches comprimées, *27,

*3t; poudre lente, non grenée, */)(), *5o, *5t.

Misr. EN VENTE poudres pyroxytées, *25, *59; cartouches comprimées au

coton-poudre et au nitrate d'ammoniaque, *2~; cartouches de dynamite,

*35; poudre de mine lente, non grenée, *~9, *51.

Page 443: Mémorial des poudres et salpêtres, tome 5, 1892 - France

*g2 TAULE AH'nAHHTtQUE.

NOTE, PUBLIÉE PAR ORDRE DU MINISTREDE LA GUERRE, SUR LES NOUVELLESPOUDRES

DE GUERRE BN, DITES SANS FUMEE, MISES A LA DISPOSITIONDE L'INDUSTRIE

PRIVÉE: 7.

NOTE SUR L'ÉPOUSSETAGEDES POUDRESA FINS GRAINS [Dalsace] 63.

NOTE SUR LES APPAREILS D'ÉPREUVE DES POUDRES DE CHASSE [Barra) et Biju-

Duvat] 226.

NOTICE INDIQUANTLES CONDITIONSAUXQUELLESSONT LIVRÉES LES POUDRESA FEU

DESTINEES A L'EXPORTATION

NOUVELLES RECHERCHES SUR LE FONCTIONNEMENTDES MANOMETRESCRUSIIERS

[Vieille] .2.

POUDRE DE MINE LENTE, NON GRENÉE */ig; instruction sur la fabrication, *50.

Poussiéreuses (Explosifspour mines) réglementation, *36.

Pressions (/)jfe~t<re des) appareil Maissin, *tg.

Prismatiques brunes (Poudres) taux d'humidité, *3.

PRIX DE VENTE poudres d'exportation (;8go), *4: notice sur les conditions

d'exportation, poudre de mine, *16, *31; dynamite, *i8, *3~; car-

touches comprimées, *3i poudre de mine lente, non grenée, *51 poudres

d'exportation ([831), *5~; poudre de chasse pyroxylée en Algérie, *58.

PROPOSITIONS POUR LES RÉCOMPENSESACCORDÉESPAU LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE

TEMPÉRANCE *~8.

PUBLICATIONDU MÉMORIALDES POUDRESET SALPETRES *t~).

Pyroxylées (Poudres de chasse) mise en vente, *25; recherche d'une nou-

velle poudre (au coton-poudre et au bichromate d'ammoniaque), 2)5; prix

de vente en Algérie, *58; approvisionnements à Saint-Chamas, *5g.

RÉGLEMENTATIONDES EXPLOSIFSA EMPLOYERDANS LES MINESA GRISOUET DANSLES

MINES POUSSIEREUSES DONTLES POUSSIERES SONT INFLAMMABLES *36.

RÉPARTITION DES ENTREPOTS DES CONTRIBUTIONSINDIRECTESENTRE LES POUDRERIES

DE SEVRAN-LiVRY ET DE SAINT-MÉDARDPOURL'APPROVISIONNEMENTEN CARTOUCHES

COMPRIMÉESAU COTON-POUDREET AU NITRATE D'AMMONIAQUE *46.

-S'e~M./M~te'e (Poudres) BN, 'j.

Sarrau (E.) Introduction à la théorie des explosifs, 79.

Société française de <em/)e/'N'~ce récompenses, *48.

Surveillance des fabrications illicites *5~.

TAUX D'HUMIDITÉDES POUDRESPRISMATIQUESBRUNES *3.

Température de détonation calcul, *41.

T'/teo/'te des explosifs [E. Sarrau] introduction, 79.

~SMte v. Mise en vente, Prix de vente.

VENTE DES POUDRES DE CHASSEPYROXYLÉES *25, *59.

Vieille Nouvelles recherches sur le fonctionnement des manomètres crushers, 12.

Vonges explosion, *70.

)S:75 Paris. Imprimerie GAUTUtEK-VtLLARS ET FILS, quai des Grands-Augustins, 55.