Les prémurs : rédaction d’un guide...

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Projet de fin d’études Les prémurs : rédaction d’un guide technique Spécialité Génie Civil Auteur : Hélène CARON INSA Strasbourg, Spécialité Génie Civil, Option Construction Tuteur d’entreprise : Fabrice BERLIE Responsable Méthodes, Eiffage Construction Alsace Franche Comté Tuteur INSA Strasbourg : Claude SCHAEFFER Professeur ENSAM Septembre 2011

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Projet de fin d’études

Les prémurs : rédaction d’un guide technique

Spécialité Génie Civil

Auteur : Hélène CARON INSA Strasbourg, Spécialité Génie Civil, Option Construction Tuteur d’entreprise : Fabrice BERLIE Responsable Méthodes, Eiffage Construction Alsace Franche Comté Tuteur INSA Strasbourg : Claude SCHAEFFER Professeur ENSAM

Septembre 2011

Guide technique sur les prémurs 2

« Si tu veux aller vite, marche seul mais si tu veux aller loin, marche avec les autres. »

Proverbe africain

Guide technique sur les prémurs 3

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier tout particulièrement Fabrice BERLIE, mon tuteur de stage pour m’avoir transmis

son expérience de chantier, répondu à mes nombreuses questions techniques et pour son regard critique sur

mes travaux. Je remercie également le service méthodes, composé de Christophe UHRIG et d’Hervé ETLING

pour leur disponibilité à toute épreuve, leur accueil chaleureux et leurs conseils avisés.

Je remercie aussi Michel GUERINET, directeur du pôle scientifique, qui a supervisé les travaux du stage

interrégional 2011 et a su guider mon étude durant ces six mois, sans oublier Mathieu VILLEROT de la

direction du développement des ressources humaines, qui a participé à l’organisation des réunions mensuelles

du stage interrégional.

Je remercie également Claude SCHAEFFER, mon tuteur école pour son suivi et ses conseils, tout au

long de mon stage.

Un grand merci aux collègues de l’agence d’Eiffage Construction Strasbourg pour leur bonne

humeur et leur accueil. Je remercie également l’ensemble des personnes rencontrées dans la région Grand Est

lors de l’enquête pour leurs franches poignées de main et leur disponibilité.

Je remercie enfin les quatorze autres stagiaires du stage interrégional 2011 qui m’ont permis de

travailler en équipe dans une ambiance conviviale; et tout particulièrement Laure RENAUT et Benoit DENISOT

pour notre fructueuse collaboration dans l’aboutissement du guide « prémur ».

Photo 1.1 Les stagiaires du stage interrégional 2011

Guide technique sur les prémurs 4

RESUME

Ma formation en dernière année à l’I.N.S.A de Strasbourg s’est conclue par un stage au sein du service

méthodes de l’établissement de Strasbourg d’Eiffage Construction. Durant ces six mois en entreprise, j’ai

effectué un projet de fin d’études (PFE), imaginé et coordonné par le pôle Scientifique du groupe. L’originalité

du concept consiste à partager le même sujet de stage entre quinze étudiants représentant chacun une région

d’Eiffage Construction.

Ce PFE, sur le thème de l’amélioration des processus d’exécution a pour but d’enquêter sur les

pathologies de mise en œuvre en phase gros œuvre. Ce stage s’est déroulé en trois étapes.

La première étape visait à recenser les pratiques concernant les prémurs sur la région Grand Est (Alsace,

Bourgogne, Champagne Ardennes, Lorraine et Franche-Comté).

Dans un deuxième temps, des visites de chantier ont permis de proposer des solutions pour limiter les

pathologies observées.

Dans un troisième temps, j’avais pour mission de rédiger un guide technique synthétique. Les réunions

organisées mensuellement ont donné lieu à des échanges et des retours d’expérience entre stagiaires et

tuteurs permettant ainsi d’affiner l’étude.

Le livret prémur du guide, scindé en cinq parties, est un condensé d’informations et un rappel des règles

de l’art. La présentation du produit, de ses domaines d’utilisation et de ses caractéristiques permet une

compréhension du prémur et une étude de prix plus rapide. Ce guide rappelle les délais, les possibilités de

stockage et la décomposition des prix permettant une bonne anticipation sur chantier : maitrise des coûts,

des délais et de la qualité. Enfin, la mise en œuvre et les bonnes pratiques illustrées dans le guide contribuent

à la réalisation des travaux dans les meilleures conditions.

Ce guide est donc le résultat de l’enquête menée sur les chantiers et au service études de prix sur la région

Grand Est mais aussi de recherches bibliographiques, de lectures d’avis technique et d’échanges avec des

fournisseurs de prémurs. Il est le fruit de la collaboration de trois stagiaires, permettant de confronter les

pratiques entre la région parisienne, la région Est et la région Atlantique.

MOTS CLES Prémurs

Guide

Mise en œuvre

Gros Œuvre

Méthodes

Guide technique sur les prémurs 5

ABSTRACT

My last year of study at the INSA engineering school, located in Strasbourg, ended with an internship at

the methods department of the Eiffage Construction company. During six months, I realized a PFE, imagined

and coordinated by the Science Department of the group. The originality of the concept consists in fifteen

students sharing the same subject of training course, each student representing a region of Eiffage

Construction.

This PFE, dealing with the improvement of execution processes, is aimed at coping with precast walls

issues. My work was divided into three stages.

The first one consisted in determining the different techniques deployed when it comes to building

precast walls in the Large East region (Alsace, Burgundy, Champagne Ardennes, Lorraine and Franche-Comté).

The second one was made of building sites visits in order to find appropriate solutions to deal with the

different issues observed.

In the third time, I was asked to write a technical guide. Different meetings organized each month have

resulted in exchanges and feedback between students and tutors, which allowed me to improve my global

vision of the subject.

The precast walls’ guide, divided into five parts, is a compendium of information and a reminder of the

rules of art. The presentation of the product, the use we make of it and its features allow a good

comprehension of the precast wall and easier price studies. The guide sums up delays, storage requirements

and price details for each component so that we can have an efficient price, timeline and quality overview on

the building sites. Eventually, the implementation of the products and good practices illustrated in the guide

ensure activities go as smoothly as planned.

To conclude, this guide is the result of the surveys waged on building sites and at the price studies

department of the Large East region, bibliographical research, reading of technical advice, building sites visits

and exchange with suppliers of precast walls. Three students were involved in the project so that we could

confront practices between the Parisian region, the Eastern region and the Atlantic region.

KEY WORDS Precast walls

Book

Implementation

Fabric

Method

Guide technique sur les prémurs 6

SOMMAIRE

Liste des figures et photos .................................................................................................................................. 9

Liste des tableaux ............................................................................................................................................. 10

Introduction ...................................................................................................................................................... 11

1. Présentation de l’entreprise .............................................................................................. 12

1.1 Eiffage construction, une filiale du groupe Eiffage ............................................................................... 12

1.1.1 Le groupe Eiffage ........................................................................................................................... 12

1.1.2 La filiale Eiffage construction ........................................................................................................ 12

1.2 Eiffage Construction Alsace Franche Comté ......................................................................................... 13

1.2.1 Un bref historique ......................................................................................................................... 13

1.2.2 Domaines d’activités ..................................................................................................................... 13

1.2.3 Quelques chiffres… ....................................................................................................................... 14

1.2.4 Organisation de l’entreprise ......................................................................................................... 14

2. Présentation de l’étude ..................................................................................................... 15

2.1 Objectif de l’étude à l’échelle d’Eiffage Construction .......................................................................... 15

2.1.1 Maitriser une technique alternative au voile banché ................................................................... 15

2.1.2 Echanger les pratiques entre régions............................................................................................ 16

2.2 Le cadre de l’étude ................................................................................................................................ 17

2.3 Le déroulement de l’étude .................................................................................................................... 17

3. Le prémur ......................................................................................................................... 18

3.1 Caractéristiques .................................................................................................................................... 18

3.1.1 Description .................................................................................................................................... 18

3.1.2 Dimensions .................................................................................................................................... 19

3.1.3 Domaines d’utilisation .................................................................................................................. 19

3.2 Les fournisseurs .................................................................................................................................... 20

3.2.1 Présentation des fournisseurs ...................................................................................................... 20

3.2.2 Implantation des fournisseurs ...................................................................................................... 20

3.3 Les différents types de prémurs ........................................................................................................... 21

3.3.1 Le prémur isolé.............................................................................................................................. 21

3.3.2 Le thermacoffré plus ..................................................................................................................... 24

3.4 La certification de l’élément : l’avis technique ..................................................................................... 25

3.5 La fabrication......................................................................................................................................... 25

3.6 Les tolérances exigées par le CSTB ....................................................................................................... 26

3.6.1 Raidisseurs et connecteurs ........................................................................................................... 26

3.6.2 Béton des peaux préfabriquées .................................................................................................... 27

3.6.3 Caractéristiques géométriques ..................................................................................................... 27

Guide technique sur les prémurs 7

4. Définir les besoins : l’enquête ........................................................................................... 28

4.1 Elaboration du questionnaire ............................................................................................................... 28

4.1.1 Définition de l’objectif................................................................................................................... 28

4.1.2 Définition des cibles ...................................................................................................................... 28

4.1.3 La structure du questionnaire ....................................................................................................... 28

4.2 Collecte des réponses ........................................................................................................................... 29

4.3 Synthèse de l’enquête........................................................................................................................... 29

4.3.1 Difficultés rencontrées .................................................................................................................. 29

4.3.2 Les études de prix ......................................................................................................................... 29

4.3.3 Le service Travaux ......................................................................................................................... 31

4.3.4 Conclusion ..................................................................................................................................... 33

5. Analyser les pathologies .................................................................................................... 34

5.1 Démarche utilisée ................................................................................................................................. 34

5.2 Mode opératoire : de l’étude à la réalisation ....................................................................................... 34

5.2.1 En amont, la validation des plans ................................................................................................. 34

5.2.2 Phasage sur chantier ..................................................................................................................... 35

5.3 Retours d’expérience ............................................................................................................................ 36

5.4 Exigences requises envers le fournisseur.............................................................................................. 37

5.4.1 Les erreurs de préfabrication ........................................................................................................ 37

5.4.2 Les exigences requises .................................................................................................................. 37

5.5 Logistique sur chantier (stockage) ........................................................................................................ 38

5.5.1 Stockage sur chant ........................................................................................................................ 38

5.5.2 Stockage à plat .............................................................................................................................. 39

5.6 Points de vigilance sur chantier ............................................................................................................ 39

5.6.1 Le levage ........................................................................................................................................ 39

5.6.2 Le retournement des prémurs grande hauteur ............................................................................ 40

5.6.3 L’étaiement ................................................................................................................................... 41

5.6.4 Le ferraillage en zone sismique ..................................................................................................... 42

5.6.5 Le bétonnage dans les règles de l’art ............................................................................................ 43

5.6.6 Finitions ......................................................................................................................................... 46

5.7 Avantages et contraintes ...................................................................................................................... 47

5.7.1 Technique ...................................................................................................................................... 47

5.7.2 Sécurité ......................................................................................................................................... 48

5.7.3 Temps de mise en œuvre .............................................................................................................. 49

5.8 Analyse multicritères ............................................................................................................................ 49

Guide technique sur les prémurs 8

6. Le guide technique prémur ................................................................................................ 51

6.1 L’objectif ................................................................................................................................................ 51

6.2 La forme ................................................................................................................................................ 51

6.3 Le fond .................................................................................................................................................. 51

6.3.1 Le sommaire .................................................................................................................................. 51

6.3.2 La répartition des tâches .............................................................................................................. 52

6.3.1 La validation .................................................................................................................................. 52

6.4 La communication ................................................................................................................................. 53

Compétences acquises lors de ce pfe ............................................................................................................... 54

Conclusion ........................................................................................................................................................ 55

Tables des annexes ........................................................................................................................................... 56

Bibliographie ..................................................................................................................................................... 57

Guide technique sur les prémurs 9

LISTE DES FIGURES

Figure 1.1 Entreprises composant le groupe Eiffage .............................................................................................................. 12 Figure 1.2 Répartition par activité du chiffre d'affaires d'Eiffage ........................................................................................... 12 Figure 1.3 Répartition par activité du chiffre d'affaire d'Eiffage construction [2010] ............................................................ 13 Figure 1.4 Répartition du chiffres d'affaires 2010 .................................................................................................................. 14 Figure 1.5 Evolution du chiffre d'affaires d'Eiffage Construction ........................................................................................... 14 Figure 2.1 Logo du stage interrégional ................................................................................................................................... 16 Figure 3.1 Schéma type d'un prémur ...................................................................................................................................... 18 Figure 3.2 Carte d'implantation des usines de préfabrication ................................................................................................ 21 Figure 3.3 Caractéristiques d'un prémur isolé ........................................................................................................................ 22 Figure 3.4 Coupe de principe d'un prémur isolé ..................................................................................................................... 22 Figure 3.5 Coupe de principe d'un thermacoffré plus ............................................................................................................. 24 Figure 5.1 Circuit de validation des plans ............................................................................................................................... 34 Figure 5.2 Box de stockage ..................................................................................................................................................... 39 Figure 5.3 Renversement d'un rack ........................................................................................................................................ 39 Figure 5.4 Palette ................................................................................................................................................................... 39 Figure 5.5 Stockage non conventionnel des prémurs ............................................................................................................. 39 Figure 5.6 Etaiement de chantier ........................................................................................................................................... 39 Figure 5.7 Forces en jeu au levage .......................................................................................................................................... 40 Figure 5.8 Elingue à palan ...................................................................................................................................................... 40 Figure 5.9 Levage déséquilibré ............................................................................................................................................... 40 Figure 5.10 Retourneur à axe ................................................................................................................................................. 41 Figure 5.11 Cheville à frapper ................................................................................................................................................. 42 Figure 5.12 Vis à béton HILTI .................................................................................................................................................. 42 Figure 5.13 Mauvaise implantation des attentes ................................................................................................................... 42 Figure 5.14 Ferraillage en tête de prémur .............................................................................................................................. 42 igure 5.15 Forces en jeu au levage ......................................................................................................................................... 43 Figure 5.16 Liaisons en angle .................................................................................................................................................. 43 Figure 5.17 Vitesse de bétonnage .......................................................................................................................................... 44 Figure 5.18 Zone de rupture du béton .................................................................................................................................... 46 Figure 6.1 Processus de validation des fiches techniques ....................................................................................................... 52

LISTE DES PHOTOS

Photo 1.1 Les stagiaires du stage interrégional 2011 ............................................................................................................... 3 Photo 2.1 Prémur avec béton désactivé ................................................................................................................................. 15 Photo 2.2 Prémur matricé ...................................................................................................................................................... 15 Photo 3.1 Connecteur de prémur isolé ................................................................................................................................... 23 Photo 3.2 Prémur isolé ........................................................................................................................................................... 23 Photo 3.3 Le thermacoffré plus .............................................................................................................................................. 24 Photo 3.4 Vue en plan d'un thermacoffré plus ....................................................................................................................... 24 Photo 3.5 Traitement des joints entre thermacoffré plus ....................................................................................................... 24 Photo 3.6 Retournement en usine d'une peau de prémur ...................................................................................................... 26 Photo 3.7 Epaisseur des peaux non maitrisée ........................................................................................................................ 27 Photo 5.1 Mauvaise position des crochets de levage ............................................................................................................. 37 Photo 5.2 Racks auto déchargeables ...................................................................................................................................... 38 Photo 5.3 Mauvais stockage des prémurs .............................................................................................................................. 38 Photo 5.4 Rack araignée ......................................................................................................................................................... 38 Photo 5.5 Renversement d'un rack ......................................................................................................................................... 39

Guide technique sur les prémurs 10

Photo 5.6 Levage d'un prémur à l'aide de crochets ................................................................................................................ 39 Photo 5.7 Double treuil ........................................................................................................................................................... 40 Photo 5.8 Retourneur sans axe ............................................................................................................................................... 41 Photo 5.9 Retournement sur bastaings .................................................................................................................................. 41 Photo 5.11 Pratique pour l'étaiement .................................................................................................................................... 42 Photo 5.13 Mousse polyuréthane expansé sous le prémur .................................................................................................... 45 Photo 5.12 Bétonnage d'un prémur ....................................................................................................................................... 45 Photo 5.14 Mauvais choix de béton ....................................................................................................................................... 45 Photo 5.15 Ouverture du prémur au bétonnage .................................................................................................................... 46 Photo 5.16 Prémur coffrant la rive de dalle ............................................................................................................................ 48 Photo 5.17 Console pignon ..................................................................................................................................................... 48

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 Thèmes traités lors du stage interrégional 2011 ................................................................................................... 16 Tableau 3 Caractéristiques des peaux préfabriquées ............................................................................................................. 19 Tableau 4 Conductivité thermique de quelques matériaux de construction .......................................................................... 23 Tableau 5 Tolérances sur les armatures ................................................................................................................................. 27 Tableau 6 Contrôle sur le béton des peaux préfabriquées ..................................................................................................... 27 Tableau 7 Tolérances sur les caractéristiques géométriques ................................................................................................. 27 Tableau 6 Fournisseurs des prémurs sur les chantiers............................................................................................................ 31 Tableau 7 Localisation des prémurs ....................................................................................................................................... 31 Tableau 8 Raisons du choix des prémurs ................................................................................................................................ 32 Tableau 9 Prémurs particuliers ............................................................................................................................................... 32 Tableau 10 Désordres rencontrés au SAV (Service Après Vente) ............................................................................................ 36

Guide technique sur les prémurs 11

INTRODUCTION

Le domaine de la construction offre de nombreuses perspectives aux ingénieurs, par la large palette de

métiers qu’il offre. J’ai souhaité clôturer ma formation à l’INSA par une réflexion sur la technique, en intégrant

le service Méthodes d’Eiffage Construction à Oberhausbergen.

Comme toute entreprise, Eiffage construction se doit de rester compétitive sur le marché de la

construction. Ainsi, elle cherche à trouver la méthode d’exécution appropriée à chaque chantier, afin de

décrocher des marchés et de rester performante. L’entreprise s’appuie donc sur l’expérience des services

méthodes en interne et sur les retours d’expériences de la région. Dans ce contexte, il apparaît judicieux de

confronter les pratiques des différentes régions afin de mutualiser l’expérience du groupe.

Une démarche nationale a été lancée par le pôle scientifique d’Eiffage Construction, pilotée par Michel

Guérinet. Quinze stagiaires répartis sur la France ont ainsi étudié et proposé des solutions sur leur thème

d’étude : utilisation des prémurs, pose des cabines préfabriquées, mise en place des sous étaiements, contrôle

des bétons, étanchéité à l’air…

Mon projet de fin d’études s’inscrit donc dans cette démarche d’amélioration, et traite de la mise en

œuvre des prémurs. Cette technique, introduite en France par les allemands dans les années 90, est très

répandue dans l’Est de la France. Les prémurs peuvent s’avérer une technique judicieuse à condition d’être

employée à bon escient et correctement réalisée. L’objectif final de ces six mois est donc de réaliser un guide

technique à destination des équipes études de prix et des équipes travaux.

Après avoir succinctement présenté l’entreprise Eiffage Construction, je poursuivrai sur le déroulement de

l’étude durant ces six mois de stage. La troisième partie introduira mon sujet d’étude : le prémur et ses

caractéristiques. La quatrième partie traitera des résultats de l’enquête suite aux visites de chantiers et aux

interviews. Ensuite, la cinquième partie abordera les pathologies rencontrées et les solutions envisagées.

Enfin, je conclurai sur le guide technique réalisé.

Guide technique sur les prémurs 12

Figure 1.2 Répartition par activité du chiffre d'affaires d'Eiffage

1 . PRESENTATION DE L’ENTREPRISE

Présentons brièvement le groupe et sa fil iale Eiffage Construction. Entreprise générale, Eiffage construction est spécialisée dans le gros œuvre, mais elle sait aussi piloter des opérations en tous corps d’états.

1.1 Eiffage construction, une filiale du groupe Eiffage

1.1.1 Le groupe Eiffage 8ème groupe européen de la construction et des concessions, Eiffage réalise un chiffre d’affaires

d’environ 13 milliards d’euros grâce à ses 70 000 collaborateurs dont 98% sont actionnaires.

Né en 1992 de la fusion de Fougerolles et SAE, Eiffage couvre 5 secteurs d’activités (cf. figure 1.1) dans

trois domaines majeurs : les travaux publics, la construction et l’énergie. Ces compétences complémentaires

permettent de réaliser des chantiers de grande envergure : le viaduc de Millau en 2004 ou encore le grand

stade Lille Métropole (actuellement en cours de construction).

1.1.2 La filiale Eiffage construction Le groupe Eiffage est donc présent dans différents secteurs d’activités dont la construction. Sa branche

Eiffage construction regroupe les filiales implantées en France et dans sept pays européens : Belgique,

Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République Tchèque et Slovaquie (cf. Annexe A).

En France, Eiffage Construction s’organise autour de 11 directions régionales (cf. Annexe B) afin d’être

plus réactif et plus proche des chantiers tout en disposant de la puissance du groupe par la mutualisation des

moyens (matériel et achats).

Figure 1.1 Entreprises composant le groupe Eiffage

Guide technique sur les prémurs 13

Figure 1.3 Répartition par activité du chiffre d'affaire d'Eiffage construction [2010]

Intervenant dans les domaines du bâtiment et des travaux

publics, Eiffage construction a réalisé en 2010 un chiffre d’affaire

de 3,62 milliards d’euros grâce à ses 14 903 collaborateurs

(Chiffres 2010, tiré du rapport d’activité).

[1] Travaux Services : Réalisation de petites opérations à faible coût (marché < 1 000 000€)

1.2 Eiffage Construction Alsace Franche Comté

1.2.1 Un bref historique Grand groupe français, Eiffage construction s’est formé par le rachat de différentes entreprises locales.

En Alsace, même si cette fusion date de sept ans, chacun s’attache à rappeler son appartenance à Zimmer,

BDW ou SAE. En effet, chaque entreprise avait ses particularités, qui sont restées après le rachat.

1.2.2 Domaines d’activités Eiffage construction Alsace Franche Comté propose des solutions en matière de financement, de

conception et de réalisation. Elle offre ainsi son savoir-faire sur des projets complexes en partenariat public-

privé, en conception-réalisation ou en entreprise générale.

Eiffage construction répond donc aux appels d’offre publics et privés pour des projets diversifiés. Ses

domaines d’activités sont (cf. Annexe C) :

Développement de projet

Réalisation en entreprise de gros œuvre

Réhabilitation

Service après vente et maintenance

1844Création de Fougerolle

Fondation d'une entreprise familiale par Philippe Fougerolle

1924Fondation

de S.A.E.E.T.P

Socièté Auxiliaire d'Entreprises Electriques et de Travaux Publics)

1992Naissance d'Eiffage

L'union Fougerolle-SAE donne naissance au groupe Eiffage

1999Eiffage

Construction

Regroupement de Fougerolle, Quillery et SAE

2004Eiffage

Construction Alsace

Fusion de 3 entreprises alsaciennes : BDW, ZIMMER et SAE

[1]

Guide technique sur les prémurs 14

1.2.3 Quelques chiffres… En 2010, le chiffre d’affaire de

l’entreprise se répartit globalement sur

trois postes : le résidentiel, les

équipements (bureaux, lycée…) et la

réhabilitation (cf. figure 1.4).

La réhabilitation occupe un quart

de notre chiffre d’affaire en 2010. Nous

avons construit en 2010 autant pour

des maitrises d’ouvrage privés que

publics.

Eiffage Alsace Franche Comté

représente un chiffre d’affaires de 89

millions d’euros en 2010, grâce à ses 480

collaborateurs en réalisant 50 chantiers.

La crise économique a eu peu de

répercussions sur l’entreprise (cf. figure

1.5) mais actuellement, la prise de

commande chute car l’entreprise décroche

peu de chantiers dans la zone de Colmar et

de Mulhouse.

1.2.4 Organisation de l’entreprise Dirigé par Denis Tritschler, Eiffage construction Alsace Franche Comté comporte 4 agences et couvre la

région allant de Strasbourg à Besançon. L’unique service méthode (cf. organigramme annexe D) est basé au

sein de l’agence d’Oberhausbergen (Eiffage Strasbourg) pour la totalité de cette zone Alsace Franche Comté.

La région grand Est comprend cependant trois autres ingénieurs méthodes (deux en lorraine et un en

bourgogne). Du fait d’un effectif de trois personnes en Alsace, il arrive que l’on travaille aussi ponctuellement

pour ces deux régions.

Le service Méthodes est chargé de définir le phasage, le plan d’installation de chantier et le planning en

phase d’appel d’offres. Il intervient aussi en phase d’exécution par la production de plans d’étaiement, de sous

étaiement et de consoles pignons. Par ailleurs, il recherche en permanence de nouveaux outils afin de faciliter

la mise en œuvre sur les chantiers.

Le service Méthodes assure donc une veille en matière de matériel et de technique et se situe à

l’interface entre les études et les travaux.

8%

29%

29%

26%

8%

Répartition du chiffres d'affaires 2010

Génie Civil

Equipement

Résidentiel

Réhabilitation

Travaux services

Figure 1.4 Répartition du chiffres d'affaires 2010

Figure 1.5 Evolution du chiffre d'affaires d'Eiffage Construction

0

20

40

60

80

100

120

140

2007 2008 2009 2010

Ch

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s)

Evolution du chiffre d'affaires d'Eiffage Construction Alsace Franche Comté

Guide technique sur les prémurs 15

2 . PRESENTATION DE L’ETUDE

Le projet de fin d’études a pour objectif de résoudre un problème ré el correspondant à un

besoin de l’entreprise. Eiffage Construction a donc souhai té analyser ses pratiques par un œil neuf afin de déceler des axes de progrès.

2.1 Objectif de l’étude à l’échelle d’Eiffage Construction

2.1.1 Maitriser une technique alternative au voile banché Le prémur est un élément de construction alternatif à la solution technique de voile banché. Il permet

de réaliser des voiles en béton armé avec une excellente qualité de parement (cf. photos 2.1 et 2.2) grâce aux

techniques de préfabrication lourde. Ses applications sont nombreuses en infrastructure comme en

superstructure : murs mitoyens, cages d’ascenseurs, bardage…

Eiffage construction, entreprise générale réalisant les travaux de gros œuvre en part propre, se doit de

maitriser cette technique afin d’être performante sur ces chantiers. Le choix de la technique employée est

souvent laissé libre à l’entreprise de construction. Dans ce contexte, l’ingénieur chargé des méthodes en

partenariat avec l’ingénieur chargé des études doit veiller à adopter la méthode de construction la plus

pertinente en fonction :

des besoins, exigences et contraintes du dossier d’appel d’offres

des caractéristiques de la future structure à bâtir

du délai contractuel

L’objectif reste l’optimisation de l’enveloppe budgétaire, critère prégnant dans la plupart des notations

lors de l’attribution d’un marché. Dans un contexte économique plutôt difficile, il apparait donc important de

maitriser les techniques de mise en œuvre. C’est pourquoi il existe un réel besoin de créer un document

national capitalisant l’information, la technique et l’expérience.

8 cm 2 cm

Photo 2.1 Prémur avec béton désactivé Photo 2.2 Prémur matricé

Guide technique sur les prémurs 16

2.1.2 Echanger les pratiques entre régions

Ainsi une équipe de quinze stagiaires, répartie sur la France, a été

choisi pour ce « stage interrégional ». Il est piloté par Michel Guérinet,

directeur technique du pôle scientifique d’Eiffage Construction basé à Paris.

Dans ce contexte, je suis en charge de la région Grand Est regroupant

l’Alsace, la Franche-Comté, la Lorraine, la Champagne Ardenne et la

Bourgogne (cf. Annexe B).

Le principe est de capitaliser les bonnes pratiques de chaque région

et d’établir des pistes d’amélioration communes à toutes les entités d’Eiffage

Construction. Ainsi, le groupe de travail constitué par les différents stagiaires,

leurs tuteurs, le pôle scientifique et le représentant des ressources humaines

s’est réuni tous les mois pour exposer, commenter les résultats obtenus et

débattre sur les actions à poursuivre (trombinoscope en annexe F).

Renouvelé pour la quatrième année consécutive, le stage interrégional de 2011 porte sur le thème :

« Amélioration des méthodologies d’exécution ». Les thèmes suivants ont déjà été traités les années

précédentes :

2008 : les horizontaux

2009 : la géotechnique

2010 : le service après-vente

Chaque stagiaire a choisi un sujet particulier à développer, en fonction des besoins et des possibilités

offertes par la région d’accueil. Les sujets choisis en 2011 sont les suivants :

Sujets Régions Stagiaires La réhabilitation EC Méditerranée Clarisse BARRE Les cabines préfabriquées – HVA Concept EC IDF Paris Alexandra BORZA Les gaines techniques EC Atlantique (Bayonne) Gabin CAHARD Mise en œuvre des prémurs EC Grand Est Hélène CARON Les bonnes pratiques d’étanchéité à l’air en BBC EC Midi-Pyrénées Benoît CHEVASSON Précautions d’emploi sur les BPE EC Centre Est Yoann DE MAUROY Temps unitaires des prémurs EC Atlantique (Limoges) Benoit DENISOT Les verticaux EC Nord-Pas-de-Calais William DUCOULOMBIER Productivité lié à un volume de chantier restreint EC IDF Val-de-Seine Anne LAFAYE Les Bétons Hautes Performances (BHP) EC IDF Grands Projets Marcos LANCHA Plans exécution/ Rupteurs thermiques EC Ouest François-Xavier LECAUDEY Pratiques des sous-étaiements EC Picardie Aisne François PUPIN Domaine d’utilisation des prémurs EC IDF Saint-Denis Laure RENAUT Les verticaux EC Côte d’Azur Sébastien THOMASSIN Utilisations bétons / BBC EC Normandie Centre Axelle BOUCHER Tableau 1 Thèmes traités lors du stage interrégional 2011

Les résultats des différents travaux sont compilés dans un guide technique, pour une diffusion sur

l’ensemble du réseau national d’Eiffage Construction. Ce dernier s’articulera autour de différents livrets dont

l’utilisation des prémurs. Destiné aux équipes travaux et aux études de prix, il se doit d’être concis, complet et

structuré.

Figure 2.1 Logo du stage interrégional

Guide technique sur les prémurs 17

2.2 Le cadre de l’étude

L’étude porte sur l’utilisation des prémurs. Elle ne traitera ni des préfabriqués pleins, ni des éléments

préfabriqués pour les planchers comme les prédalles.

Les prémurs sont des éléments de construction définis par la procédure d’avis technique, établi par le

CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment). Cette démarche de certification volontaire donne une

garantie du produit (solidité et durabilité) en apportant la preuve du respect des exigences du référentiel.

Le guide se divise en trois parties majeures : la phase étude, la phase préparation de chantier et la

mise en œuvre du prémur. En collaboration avec deux autres stagiaires, j’ai étudié plus particulièrement la

phase travaux. Ainsi, j’ai mis en exergue tous les éléments permettant de :

comprendre la fabrication du prémur

préparer le chantier sereinement

exécuter la technique du prémur dans les règles de l’art

connaitre quelques retours d’expérience de chantier

2.3 Le déroulement de l’étude

L’étude s’est déroulée en trois phases : l’analyse des besoins (recherche bibliographique et enquête),

l’observation sur chantiers et la création du guide technique.

La phase d’enquête a été consacrée à récupérer les retours d’expériences des chantiers sur la région

Grand Est. Ensuite la phase d’observation sur quelques chantiers a permis d’obtenir les axes d’amélioration et

les difficultés récurrentes à aborder dans le guide technique. J’ai ensuite pu étudier et proposer des solutions.

Voici un schéma récapitulatif des différentes parties traitées et de leurs durées (planning détaillé en annexe E):

GUIDE TECHNIQUE Les prémurs

1. Analyse des besoins Création de questionnaires

Enquête sur la région Exploitation résultats

07.02.11 au 08.04.11

Les prémurs

Recherche bibliographique Visites usines de production

Visite BET Spurgin

07.03.11 au 27.05.11

2. Maitrise de la mise en œuvre

Observations sur chantier Retour du service après-vente

07.03.11 au 27.05.11

3. Capitalisation des connaissances Etude de solutions

Echanges entre régions lors des réunions mensuelles

Exploitation résultats

13.04.11 au 19.07.11

Rédaction du guide Rédaction

Mise en page 23.05.11 au 29.07.11

Guide technique sur les prémurs 18

3 . LE PREMUR

Appelé «prémur », « précoffré », « bilame » ou encore « duomur » ; les murs à coffrages intégrés permettent de réaliser des produits finis difficiles à couler en place (ciment blanc, coloré, avec des finitions sablées, brossées, texturées…) .

3.1 Caractéristiques

3.1.1 Description Le prémur est un élément partiellement préfabriqué comprenant deux parois minces en béton armé

de 4,5 à 7,5 cm d’épaisseur, maintenues espacées par des raidisseurs métalliques verticaux. Un béton prêt à

l’emploi sera coulé entre les deux parois préfabriquées sur chantier. Les prémurs comprennent des inserts

permettant le levage en sécurité (crochets de levage ou cablettes) et l’étaiement (douilles). Sur demande, ils

peuvent aussi intégrer des réservations, des boites d’attente, des fourreaux garde-corps, des fourreaux

électriques …

Figure 3.1 Schéma type d'un prémur

Guide technique sur les prémurs 19

Chaque peau préfabriquée comporte un lit de barres HA6 vertical, un lit de barres HA6 horizontal et des

raidisseurs disposés tous les 60 cm au maximum.

Après mise en place du prémur, des armatures de liaison rapportées sont insérées aux extrémités pour

liaisonner entre eux les panneaux. En supplément, des armatures de couture seront disposées si le chantier

est en zone sismique pour permettre un comportement monolithique du voile en cas de séisme. Suite à ce

ferraillage complémentaire, le prémur sera coulé avec du béton prêt à l’emploi.

3.1.2 Dimensions On peut récapituler les dimensions des prémurs comme suit (cf. tableau 2). Cependant, il faut être

vigilant sur le fait que les prémurs de plus de 8m sont réalisables en usine mais difficiles à mettre en œuvre du

fait d’un flambage de l’élément élancé. Par ailleurs, il est à noter que les dimensions des prémurs varient

selon les fournisseurs car elles dépendent de leurs tables de fabrication (cf. § 3.5 La fabrication).

Dimensions du prémur

Dimensions minimales 0,5m x 1,0m

Dimensions maximales 3,80m x 12,36m

Epaisseur 16 à 40cm

Poids moyen 250 à 350 kg/m²

Tableau 2 Dimensions du prémur

Les parois préfabriquées, appelées aussi « peaux », sont réalisées dans un béton de forte compacité

C40/50 (plus de fines et de ciment donc moins de pores) (cf. tableau 3). L’épaisseur des peaux varie suivant

l’épaisseur totale du voile et la résistance de l’acier. En effet, plus la limite élastique de l’acier est importante,

plus l’enrobage des aciers peut être faible.

Caractéristiques des peaux préfabriquées

Epaisseur des peaux 4,50 à 7,50 cm

Résistance caractéristique en compression (MPa) C40/50

Classe d’exposition XF1 à XA3

Tableau 3 Caractéristiques des peaux préfabriquées

3.1.3 Domaines d’utilisation Le prémur est une technique alternative au béton banché pour la réalisation de murs porteurs ou non

porteurs. Utilisé en infrastructure, comme en superstructure, il permet de réaliser des voiles compliqués en

côtes bloquées et peut être mis en œuvre depuis un seul côté de la paroi. Il est donc souvent utilisé pour les

joints de dilatation, les cages d’escaliers et d’ascenseurs et les murs mitoyens. Les éléments réalisés en prémur

peuvent être sollicités par des charges de compression (murs, poteaux) ou sollicités en flexion simple ou

composée (murs de soutènement en phase définitive soumis à la poussée des terres).

Ses domaines d’utilisation sont donc nombreux : logements, bureaux, établissement recevant du

public, locaux industriels et parfois génie civil. Du fait de leur poids, les prémurs sont généralement très peu

utilisés en réhabilitation où l’on ne dispose pas de grue.

Guide technique sur les prémurs 20

3.2 Les fournisseurs

3.2.1 Présentation des fournisseurs

L’ensemble de l’étude a été menée avec les principaux fournisseurs de prémurs français : Fehr, Spurgin,

KP1 et Rector. Présent dans l’est de la France, j’ai aussi rencontré l’entreprise H&H, revendeurs de prémurs

allemands, qui innovent avec leur « Thermacoffré plus » (cf. § 3.4).

3.2.1.1 Spurgin L’activité de cette PME se partage essentiellement entre les prédalles et les prémurs. L’entreprise

représente 23 millions de chiffre d’affaires, grâce à ses 160 personnes et ses deux sites de productions de

prémurs français.

3.2.1.2 Fehr Fehr est une PME, en concurrence direct avec Spurgin de par son implantation et son activité. Son

activité se divise entre Béton Fehr (béton, mortier…) et Fehr Technologies (prémurs, prédalles…). Elle totalise

grâce à ses 200 collaborateurs, un chiffre d’affaires de 51 millions d’euros.

3.2.1.3 KP1 Grand groupe industriel français, KP1 est avant tout un producteur de poutres et d’éléments de

planchers en béton précontraint (prédalles, dalles alvéolaires). Entré depuis quelques années sur le marché du

prémur, il possède actuellement deux sites de production en France. KP1 c’est 1 400 collaborateurs et un

chiffre d’affaires annuel de 270 millions d’euros.

3.2.1.4 Rector Spécialiste de la fabrication d'éléments de plancher en béton précontraint et en béton armé (prédalles,

dalles alvéolaires, poutrelles entrevous), le groupe Rector ne consacre que 8% de son chiffre d’affaire aux

prémurs. Il réalise un chiffre d’affaires global de 170 millions d’euros grâce à ses 846 collaborateurs.

3.2.2 Implantation des fournisseurs Appelé « prémur », « précoffré », « bilame » ou « duomur », le voile peut avoir une épaisseur totale de

16cm à 40cm. La dimension des prémurs dépend du gabarit routier et des tables de fabrication mais les

dimensions maximales sont d’environ 12m de haut et de 3m de large.

La figure 3.2 montre l’implantation des différents fournisseurs de murs à coffrages intégrés. La

technique est globalement similaire d’un préfabriquant à l’autre, seul change la dénomination, les

dimensions et le matériel à disposition (retourneurs, équerre de fixation, crochets de levage, cablettes …).

On peut noter la présence de nombreuses usines en Alsace, car culturellement cette technique vient de

nos voisins allemands. La technique s’est développée et de nombreux préfabriquants ouvrent maintenant des

usines dans le reste de la France.

Guide technique sur les prémurs 21

3.3 Les différents types de prémurs

Il existe actuellement deux types de prémurs : le prémur «courant » et le prémur isolé. Le prémur

« standard » correspond à la description faite au paragraphe 3.1.1 avec deux peaux bétons (reliés par des

raidisseurs) faisant office de coffrage.

3.3.1 Le prémur isolé Le prémur isolé est un produit qui vient d’apparaitre sur le marché pour permettre de limiter la

consommation énergétique des bâtiments. En effet, suite au grenelle de l’environnement des nouvelles

réglementations thermiques ont vu le jour faisant de l’isolation thermique du bâti un véritable enjeu. L’idée

est donc d’intégrer à l’intérieur des deux peaux en béton préfabriquées un isolant.

Figure 3.2 Carte d'implantation des usines de préfabrication

Guide technique sur les prémurs 22

Le prémur isolé est donc structurellement similaire à un prémur courant (cf. figure 3.4) mis à part qu’il

intègre un isolant, maintenu par des connecteurs reliant les deux peaux préfabriquées.

Les connecteurs sont composés de fibre de verre et moulé de thermoplastique (cf. photo 3.1). Leur

rôle est de garantir le bon écartement des deux parois. Les raidisseurs ne sont maintenus que sur une seule

paroi (la future paroi intérieure) pour éviter les ponts thermiques.

Figure 3.4 Coupe de principe d'un prémur isolé

Peau préfabriqué Isolant Béton coulé en place

Extérieur Intérieur

Figure 3.3 Caractéristiques d'un prémur isolé

Peau préfabriqué Isolant Béton coulé en place

Guide technique sur les prémurs 23

Les crochets de levage sont remplacés par des cylindres de levage (cf. photo 3.2) en polymère. Leur

rôle est de reprendre le poids propre de la paroi extérieure (isolant et peau béton) et de permettre la

manutention de l’élément.

L’isolant utilisé est du polystyrène ou du polyuréthane certifié ACERMI, ce qui garantit le coefficient de

conductivité thermique [2]. En général, du polystyrène expansé de conductivité thermique λ = 0,035 W/(m.K)

est utilisé. Pour une meilleure isolation, de la mousse rigide de polyuréthane de conductivité thermique λ =

0,023 W/(m.K) peut être utilisé.

Pour indication, voici quelques valeurs de conductivité thermique pour différents matériaux de construction :

Matériau Conductivité thermique λ

en W/(m.K)

Aluminium 204

Acier 58

Béton 1,80 Verre 0,81

Brique 0,44

Bois 0,15

Polystyrène expansé 0,038

Polystyrène extrudé, polyuréthane 0,025

Air immobile 0,024 Tableau 4 Conductivité thermique de quelques matériaux de construction

[2] Conductivité thermique : Elle exprime la quantité de chaleur traversant en une seconde un mètre carré de matériau pour un gradient de 1°C par mètre.

25 cm

Photo 3.1 Connecteur de prémur isolé

Cylindre de levage

Photo 3.2 Prémur isolé

Nota: plus la conductivité thermique est faible, meilleur est l’isolant

Guide technique sur les prémurs 24

3.3.2 Le thermacoffré plus

Afin de répondre aux enjeux d’isolation du bâti, l’entreprise H&H a

conçu un prémur avec une isolation extérieure. En effet, il est composé

d’une seule paroi béton de 6cm d’épaisseur, liaisonné par des raidisseurs

verticaux à un isolant de 20cm d’épaisseur (cf. photos 3.3 et 3.4)

Les raidisseurs sont donc enrobés de béton sur la peau intérieure et

maintenu dans l’isolant par des rainures sur la face extérieure (cf. photo

3.4). Comme pour un prémur courant, un béton prêt à l’emploi sera coulé

entre les deux parois.

Ce prémur est donc une alternative à l’isolation par l’extérieur

(ITE). En effet, après bétonnage, il suffit ensuite de mettre en œuvre

l’enduit.

Ce procédé est intéressant car le

prémur obtenu est plus léger qu’un

prémur isolé et le parement extérieur

reste stable sous un fort gradient de

température. De plus, les joints entre

prémurs sont beaucoup plus faciles à

traiter puisqu’il suffit d’utiliser de la

mousse polyuréthane expansé pour

remplir les joints sur la face extérieure (cf.

photo 3.5).

Le procédé a été breveté en 2005,

testé sur quelques chantiers et il est

actuellement en cours de certification par

le CSTB (cf. § 3.4).

Peau préfabriqué Isolant Béton coulé en place

Extérieur Intérieur

Figure 3.5 Coupe de principe d'un thermacoffré plus

Photo 3.5 Traitement des joints entre thermacoffré plus

Photo 3.3 Le thermacoffré plus

Photo 3.4 Vue en plan d'un thermacoffré plus

Guide technique sur les prémurs 25

3.4 La certification de l’élément : l’avis technique Les murs à coffrages intégrés sont des produits de construction non traditionnels qui relèvent de la

procédure d’avis technique. Délivré par le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment), les avis

techniques ont une durée de validité limitée dans le temps.

C’est une démarche volontaire, qui permet aux fournisseurs de donner une garantie supplémentaire du

produit. L’avis technique permet de certifier le respect d’un processus de contrôle de production et une

traçabilité du produit. Pour se prémunir de défauts, Eiffage construction travaille donc seulement avec des

entreprises titulaires d’un avis technique valide.

Les caractéristiques certifiées par le CSTB pour les prémurs sont :

Conformité aux spécifications de l’avis technique

Résistance garantie à la compression du béton à 28 jours

Epaisseur des parois

Enrobage des raidisseurs et des armatures des parois

Pour le prémur isolé, les caractéristiques suivantes supplémentaires doivent être vérifiées :

Ancrage minimale des connecteurs

Résistance thermique (si elle est spécifiée dans l’avis technique)

De plus, le CSTB exige un contrôle des matières premières (granulat, ciments, adjuvant, armatures,

raidisseurs, boucles de levage, isolant) mais aussi sur le matériel de production (moule, centrale…)

3.5 La fabrication

Réalisé en usine de manière semi-automatique, la fabrication des prémurs fait appel aux techniques de

préfabrication lourde. Venant du Taylorisme et de l’optimisation des chaînes de production, l’usine fonctionne

en circuit fermé où les tables métalliques se déplacent automatiquement jusqu’aux différents postes de

travail. Un gain de productivité et une cadence plus importante est ainsi générée car la table se déplace et non

l’opérateur. De plus, l’usine fonctionne en trois postes donc en continu. Le bétonnage et le coffrage des tables

sont des opérations automatisés tandis que le ferraillage peut être manuel suivant les usines. Tous les inserts

(douilles, crochets, boites d’attentes, boitiers et gaines électriques) sont intégrés dès la fabrication.

Une fabrication du prémur est possible en trois jours grâce à l’étuve. En stockant le prémur à 28°C

pendant 8 heures, elle permet de durcir au jeune âge le béton.

Voici brièvement le processus de fabrication se déroulant sur trois jours :

Jour 1 : Coffrage, ferraillage et bétonnage de la première peau puis séchage à l’étuve pendant 8h

Jour 2 : Coffrage, ferraillage, bétonnage de la deuxième peau. Retournement de la première peau sur

la seconde puis séchage à l’étuve pendant 8h

Jour 3 : Décoffrage et stockage des prémurs sur des racks, box ou sur des palettes.

L’opération la plus délicate de ce processus est le retournement (cf. photo 3.6) de la première peau

étuvée sur la seconde peau qui vient d’être bétonnée.

Nota : Les différentes étapes de fabrication sont décrites dans le guide en annexe J.

Guide technique sur les prémurs 26

3.6 Les tolérances exigées par le CSTB

Pour obtenir la certification, le fournisseur doit respecter les critères définis par le CSTB. Exposons ici les

principales tolérances concernant les raidisseurs, les connecteurs (pour les prémurs isolés) et le béton.

Nota : les enrobages sont comptés à partir de la face intérieure des parois coffrantes.

3.6.1 Raidisseurs et connecteurs

Raidisseurs Fe500

Treillis soudé, acier haute adhérence, Fe 500 diamètre 8mm minimum

Tolérances dans le plan ± 50 mm

Enrobage minimal des raidisseurs

→ 1 contrôle au pachomètre [3] par jour

1cm si non exposé / 2 cm si façade exposée

10 points de mesure sur 1 prémur

Boucles de levage

Acier doux, Fe 235, diamètre : 10 mm contrôle (position + fixation) 1 fois par jour

Isolant

Position dans le plan plaques jointives à ± 2 mm/ml

Photo 3.6 Retournement en usine d'une peau de prémur

[3] Pachomètre : Instrument permettant de localiser les armatures dans un ouvrage en béton armé, par la mesure de la perturbation du champ magnétique généré en surface du béton.

Guide technique sur les prémurs 27

Connecteurs (prémur isolé)

à base de fibre de verre (dépend des

fournisseurs)

Tolérances dans le plan ± 50 mm

Enrobage minimal des connecteurs

→ 1 contrôle par jour

Contrôle visuel sur 1 prémur

Tableau 5 Tolérances sur les armatures

3.6.2 Béton des peaux préfabriquées

Béton C40/50

Analyse granulométrique 1 fois par mois

Mesure de la teneur en eau 1 fois par semaine

Résistance à la livraison du béton 3 éprouvettes par jour et par type de béton

fci moyen (3 éprouvettes) > 20 Mpa

Tableau 6 Contrôle sur le béton des peaux préfabriquées

3.6.3 Caractéristiques géométriques Un contrôle des dimensions est également effectué sur un prémur par jour. Les tolérances varient

suivant la taille du prémur. Voici les écarts de dimensions tolérés par le CSTB :

Mesures Tolérances

Longueur L (prise sur les 2 côtés de chaque paroi)

même tolérance pour la largeur

même tolérance pour les diagonales

L < 3m

3m < L < 6m

L > 6m

± 5mm

± 6mm

± 8mm

Epaisseur de chacune des parois

(2 mesures en pied, 2 mesures en tête, 2 mesures à mi-hauteur)

même tolérance pour l’épaisseur totale du prémur

moyenne

valeur de la mesure

± 3mm

± 6mm

Positionnement des ouvertures et des inserts ± 10mm

Rectitude des arêtes ± 4mm

Planéité (règle de 3m) 5mm

Tableau 7 Tolérances sur les caractéristiques géométriques

De plus, le CSTB exige une épaisseur de 6cm minimum pour couler le

béton entre les peaux préfabriqués sur chantier.

Tous ces contrôles visent à éviter des défauts comme sur la photo 3.7.

Dans ce cas, le risque est un décrochement sur chantier de la peau

préfabriquée. En effet la peau de faible épaisseur possède un enrobage des

raidisseurs plus faible, qui peuvent alors s’arracher du béton pendant le levage

ou le bétonnage.

Photo 3.7 Epaisseur des peaux non maitrisée

Guide technique sur les prémurs 28

4 . DEFINIR LES BESOINS : L’ENQUETE

L’enquête doit permettre de recueillir les données pour définir des axes d’amélioration.

Afin de traiter les réponses de manière pertinente , une méthodologie a donc été mise en place.

4.1 Elaboration du questionnaire

4.1.1 Définition de l’objectif En premier lieu, l’objectif de l’enquête doit être défini. Il doit être clair, précis et opérationnel. Il faut

donc se limiter à un thème concis pour éviter de produire un questionnaire fourre-tout dont les résultats

seront inexploitables. Le questionnaire doit se limiter aux objectifs d’étude. Il faut donc prévoir dès la

rédaction, les calculs statistiques envisagés et les moyens pour l’exploiter.

L’objectif de l’enquête est de recenser les pratiques des différentes agences de la région, mais aussi

les problèmes rencontrés afin d’en tirer parti pour les futurs chantiers. Ainsi, le stagiaire débutant dans le

métier peut capitaliser une expérience grâce aux chantiers.

4.1.2 Définition des cibles Détaillons le processus de réponse à un appel d’offre.

Suite à la lecture des pièces écrites, les études de prix chiffrent le projet (matériel, matériaux et main

d’œuvre). Ils tentent d’optimiser les projets - coûts et délais - afin de se démarquer de la concurrence. Ils sont

épaulés par le service Méthodes qui élabore le planning et recherche les meilleurs choix techniques. Si

l’entreprise est retenue, le dossier transfert est transmis au service Travaux. Il s’appuie alors sur l’étude

réalisée en amont mais arrête ses propres choix suivant ses habitudes, la main d’œuvre du chantier et le coût

des solutions techniques.

Ainsi, il est apparu pertinent de concevoir deux questionnaires : l’un à destination des études de prix

et l’autre à destination du service travaux (conducteurs de travaux et chefs de chantier).

4.1.3 La structure du questionnaire L’ordre des questions est primordial car il convient au début, de mettre en confiance l’interlocuteur

avec des questions d’amorce, portant sur des éléments factuels et connus. Certaines de ses questions ne

seront pas exploitées mais l’essentiel est d’établir un climat de confiance. A contrario, les questions

« sensibles » et les questions dites « ouvertes » seront plutôt abordées en fin de questionnaire : problèmes

rencontrés, avis… (cf. questionnaires en annexe G et H).

Par ailleurs, la formulation des questions est très importante. Une « bonne » question doit être

compréhensible par tous, précise et ne comporter qu’une seule idée pour obtenir une réponse claire. Les

questions doivent être neutres pour ne pas induire une réponse attendue. Il est donc nécessaire de se poser

les questions suivantes :

Guide technique sur les prémurs 29

Qu’est-ce que je cherche ?

Chacune des questions est-elle strictement nécessaire ?

Une seule question suffira-t-elle à obtenir cette information ?

Mon interlocuteur est-il en mesure de répondre ?

La personne interrogée voudra-t-elle me fournir l’information exacte ?

Suite à ces remarques, j’ai donc rédigé un questionnaire en entonnoir (cf. Annexe G et H), en me

cantonnant à des questions assez générales et exploitables pour avoir des réponses sincères. Par exemple, il

apparaissait peu pertinent de demander combien d’étais tirant-poussant étaient utilisés pour étayer un

prémur et combien de temps étaient-ils conservés. Ce genre de question aurait forcément conduit à des

réponses faussées.

4.2 Collecte des réponses

L’objectif du stage est rappelé en début d’interview afin d’expliquer la démarche. Le nom de la personne

interrogée est noté en fin de questionnaire, mais je précise toujours qu’aucun nom ne sera cité (c’est

seulement si j’ai d’autres questions que j’utiliserai cette information). Suivant la disponibilité, les entretiens

durent en général de 30 minutes à 2 heures (dans le cas d’une visite de chantier en parallèle). Les notes

manuscrites sont complétées par l’ensemble des informations dites oralement sur chantier.

4.3 Synthèse de l’enquête

4.3.1 Difficultés rencontrées La principale difficulté que j’ai rencontrée pour exploiter les résultats des interviews est celle d’obtenir

des résultats représentatifs. En effet, chaque chantier est un prototype, avec son environnement, son

programme architectural, ses contraintes… Les méthodes de construction restent certes similaires mais « le

choix d’utiliser des prémurs dépend toujours de la configuration du chantier ».

Par ailleurs, il aurait peut être été judicieux de pondérer les résultats des différents chantiers suivant le

pourcentage de surface de prémurs mis en place. Plus de crédit aurait ainsi été accordé aux chantiers posant

une grande surface de prémurs.

Par ailleurs, les résultats entre les études et les travaux sont à bien différencier et ne peuvent pas être

regroupés. En effet, l’utilisation et la position des prémurs en étude est souvent différente de ce qui est

réalisé. De plus, seul 25% des projets chiffrés sont réalisés, on ne peut donc pas utiliser les résultats « études »

comme révélateur de nos chantiers sur la région.

4.3.2 Les études de prix Chaque agence possède un service « étude de prix » qui étudie les dossiers sur la zone géographique

du département. Au sein des agences, les personnes sont souvent spécialisées dans le chiffrage d’un certain

type d’ouvrage. Peu de devis sont demandés aux fournisseurs sauf pour des demandes très particulières

(prémurs isolés, matricés, grande hauteur…) car les prix de prémurs fluctueraient peu.

Les études de prix se sont senties globalement moins concernées par l’enquête que le service Travaux

du fait qu’ils ne rencontrent pas de problème de chantier. De plus, les prémurs restent souvent un petit poste

dans l’étude, auquel peu d’importance est accordé car ils sont provisionnés seulement sur les zones où il est

compliqué de mettre des banches.

Guide technique sur les prémurs 30

Voici le récapitulatif de l’enquête :

Thèmes Résultats

Types de voiles utilisés Principalement du béton banché, seulement 10% de voiles

réalisés en prémurs

Pourquoi mettre des prémurs ? Rapidité de pose, pratique pour des points ponctuels

(mitoyen, cages d’escaliers, cages d’ascenseurs…),

parement esthétique assuré

Types d’ouvrages chiffrés

Logements collectifs

Ouvrages fonctionnels

Bâtiments industriels

Réhabilitation / Génie Civil

10% de prémurs sur la totalité des voiles

5% à 10% de prémurs sur la totalité des voiles

Variable

Variable, mais globalement peu de prémurs

Moyens de levage prévu Grue à tour majoritairement (ou GTMR [2]) sauf quand il

n’y a pas de grue; on prévoit alors une PPM [3]

Entreprises consultées Fehr et Spurgin en majorité sur la région

Cadences et ratios - Temps unitaire : Résultats très variables → inexploitable

- Provision d’aciers supplémentaire : très variable

- Type de béton (granulométrie, consistance) : inconnu

Aucune plus-value de bétonnage pour les temps chauds ou

froids car il est difficile de connaitre la période de

réalisation en phase étude

[2] G.T.M.R : Grue à Montage Très Rapide [3] PPM : Grue mobile

Sachant que l’objectif reste d’être compétitif dans le chiffrage des projets, les axes d’amélioration

possibles sont :

Avoir une meilleure connaissance du produit et de ses dimensions (dues au type de transport et à la

dimension des tables coffrantes d’usine).

Approfondir les applications pertinentes de ce procédé afin d’optimiser les projets.

Avoir une meilleure prise en compte de la mise en œuvre sur chantier : prévision du retourneur, du

matériel pour traiter les joints.

Continuer à suivre les prescriptions du CCTP [4] pour choisir le type de béton.

Avoir une meilleure connaissance de la granulométrie et de la consistance du béton à couler dans un

prémur, ce qui influe sur le prix. En cas de doute, privilégier le contact avec le bureau méthodes.

Avoir une meilleure prise en compte des cadences de pose afin de ne pas surévaluer le temps de

mise en œuvre. Etre critique sur le ratio choisi.

Insister lors du transfert aux travaux sur la nécessité de préparer la commande des prémurs et de

réfléchir à leur conception (fourreau garde-corps, position des douilles, zone de stockage,

réservations, arrêt des raidisseurs, étaiement…)

Favoriser les retours d’expérience dans l’optique d’une amélioration continue.

[4] CCTP : Cahier des Clauses Techniques Particulières

Guide technique sur les prémurs 31

ascenseurs

4.3.3 Le service Travaux Depuis juin 2010, les chantiers ne peuvent plus consulter eux-mêmes pour commander des prémurs ;

ils sont donc obligés de passer par le service Achats. Les achats négocient des contrats cadres avec les

fournisseurs sur un à trois ans. Suivant le chiffre d’affaires réalisé avec le fournisseur sur l’ensemble des

chantiers dans l’année, un bonus de fin d’année (pourcentage du chiffre d’affaire) est rétribué à l’entreprise.

Les achats négocient ensuite chantier par chantier les prix unitaires en collaboration avec les conducteurs de

travaux.

Tableau 8 Fournisseurs des prémurs sur les chantiers

Les fournisseurs de nos chantiers sont en large majorité Spurgin et Fehr (cf. Tableau 8) car ce sont les

deux grosses entreprises de préfabrication locale qui disposent d’un avis technique. H&H, revendeurs locaux

de prémurs allemands, ont moins de chantier car leurs prix sont moins attractifs.

Tableau 9 Localisation des prémurs

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%

Mitoyen

Refends

Joint de dilatation

Escaliers ascenceurs

Rive

% de chantiers interrogés

Où mettre les prémurs ?

0 2 4 6 8 10 12

H&H

Spurgin

Fehr

Nombre de chantiers

D'ou viennent les prémurs?

Guide technique sur les prémurs 32

En des points particuliers comme dans les angles aigus en rive, les prémurs peuvent aider (cf. Tableau

9). Leur utilisation est aussi pratique pour les cages d’escaliers et d’ascenseurs car ils permettent de gagner du

temps en délais.

Seule une petite moitié des chantiers utilisent les prémurs pour les joints de dilatation. La pratique est

de coffrer le premier voile avec des banches, de mettre du carton ou du polystyrène puis de recoffrer le

deuxième voile avec les banches. Le carton ou le polystyrène n’est donc pas retiré et ne permet pas la bonne

dilatation de l’ouvrage. Les voiles mitoyens sont souvent réalisés en prémurs mais peu de chantiers interrogés

se trouvent contre l’existant, d’où le faible pourcentage de chantiers les utilisant.

Tableau 10 Raisons du choix des prémurs

Le choix des prémurs se fait pour des raisons similaires aux études (cf. Tableau 10). La question de la

rapidité peut être critiquée lorsque l’on étudie le temps total de mise en œuvre : depuis le levage jusqu’aux

finitions. En effet, même si la pose est très rapide, le remplissage en plusieurs passes et le temps de finition

n’est pas à négliger.

Tableau 11 Prémurs particuliers

0% 10% 20% 30% 40% 50%

Exigé par MOA

Esthétique

Economique

Adapté au chantier

Peu de place

Technique

Rapide

Pratique (points particuliers)

% des personnes interrogées

Motivation du choix

0% 10% 20% 30% 40% 50%

Mur avecisolation intégrée

Mur soumis à unepression hydrostatique

Mur coupe-feu

Mur soutènement

Acrotère

en % de chantiers interrogés

Voiles complexes

Guide technique sur les prémurs 33

Utilisé en acrotère, les prémurs sont pratiques car ils permettent de réaliser en une seule levée le

voile du dernier étage et l’acrotère grâce à la peau extérieure. Le prémur n’est pas un mur de soutènement

car il n’est pas dimensionné pour résister à la poussée des terres. Cependant, il s’avère intéressant lorsque l’on

ne peut pas terrasser pour avoir le recul de 1,50m nécessaire pour mettre une banche. Les murs soumis à une

pression hydrostatique sont très peu utilisés car les conducteurs de travaux craignent des infiltrations à travers

les joints malgré les traitements possibles. Le prémur isolé étant un produit assez récent et cher, il est très peu

utilisé sauf s’il y a une demande de la maîtrise d’ouvrage.

Suite aux interviews et au visites, je dégagerai les axes d’amélioration suivants :

Prendre conscience des avantages et des inconvénients de la technique.

Insister sur la nécessité de préparer la commande des prémurs et de réfléchir à leur conception

(fourreau garde-corps, position des douilles, zone de stockage, réservations, arrêt des raidisseurs,

étaiement…)

Avoir une meilleure lecture, compréhension et contrôle des plans de prémurs afin d’éviter les

erreurs.

Respecter les prescriptions données par les fournisseurs pour la mise en œuvre (béton, ferraillage,

humidification…).

Expliquer aux compagnons le retournement d’un prémur, opération délicate qui nécessite un mode

opératoire particulier.

Prendre conscience de la perte de temps et d’argent due à une mauvaise mise en œuvre.

Réaliser l’étaiement dans les règles de l’art, conformément à la note interne. Sensibiliser sur les

dangers d’une mauvaise stabilisation des prémurs.

Favoriser les retours d’expérience dans l’optique d’une amélioration continue.

4.3.4 Conclusion Suite à l’enquête, le guide devra donc répondre aux besoins suivants pour l’utilisation des prémurs :

Formation sur le produit : ses dimensions, ses avantages, ses inconvénients, ses domaines d’application,

ses contraintes.

Formation sur la bonne lecture des plans de prémur : comprendre les vues rapidement pour pouvoir les

contrôler et éviter les erreurs de préfabrication.

Comprendre la mise en œuvre pour pouvoir prévoir les difficultés en amont et les éviter.

Formation pour le retournement des prémurs de grande hauteur, une opération délicate.

Formation pour sensibiliser le personnel au risque d’un mauvais étaiement.

Formation pour sensibiliser au bétonnage et au ferraillage des prémurs.

Mettre en place des fiches de retours d’expérience pour informer des déboires et des astuces déjà

trouvées.

Guide technique sur les prémurs 34

5 . ANALYSER LES PATHOLOGIES

Après avoir pris connaissance du produit et des problèmes de mise en œuvre, une ph ase d’observation des pathologies était nécessaire afin de comprendre dans le détail la technique et de connaitre les règles maitrisées et celles à rappeler .

5.1 Démarche utilisée

A la suite de cette enquête, j’ai été sur quelques chantiers pour observer et comprendre la technique

dont le chantier de Cernay (Haut Rhin). Il a été choisi car c’est une opération de logements où les prémurs

étaient nombreux en façade et où l’équipe chantier n’avait pas l’habitude de poser des prémurs. J’ai donc pu

constater à quel problèmes ils étaient confrontés.

L’objectif de cette phase d’observation est de rechercher les pathologies les plus courantes pour les

éviter. Dans un premier temps, il faut donc différencier si les erreurs résultent de la mise en œuvre ou du

fournisseur puis trouver des solutions. La maîtrise de la mise en œuvre des prémurs est primordiale si l’on

veut éviter des surcoûts en finitions et des retards dans le planning. Ainsi, Eiffage construction a souhaité que

les pratiques soient analysées par un œil neuf afin de dégager les règles de bonnes pratiques pour les

consigner dans un guide technique.

5.2 Mode opératoire : de l’étude à la réalisation

5.2.1 En amont, la validation des plans

Figure 5.1 Circuit de validation des plans

*BET : Bureau d’Etudes Techniques

Dans une opération traditionnelle, voici comment ce déroule le circuit de validation des plans synthétisé

en figure 5.1. Après production des plans architecturaux, le maitre d’ouvrage missionne un bureau d’études

techniques (BET) pour réaliser l’étude structurelle et dimensionner l’ouvrage. Ce dernier produit des notes de

calculs et des plans d’exécution (coffrage et ferraillage) qui ne comportent pas d’indications particulières sur

l’emploi de prémurs pour les voiles.

Architecte BET *Structure Constructeur Préfabriquant

Envoi pour validation

Contrôle des plans d’exécution

Plans architecturaux

Plans d’exécution

Dossier technique prémur

Retour au fournisseur pour fabrication

Guide technique sur les prémurs 35

Le choix de la technique (voile banché ou prémur) est laissé à l’entreprise de construction, sous réserve

d’acceptation de la part de l’architecte et de la maitrise d’ouvrage. Si cette technique est retenue, les plans

d’exécution sont envoyés au préfabriquant après avoir été contrôlés par le constructeur. Le fournisseur de

prémurs produit un dossier technique comportant un plan de calepinage, un carnet de détails (dimension et

constitution de chaque prémur) et un document identifiant le détail du chargement. Le conducteur et le chef

de chantier contrôlent ces plans, les modifient si besoin, et les renvoient avec l’accord de production. Les

prémurs sont ensuite lancés en fabrication.

Ce circuit nécessite donc une durée moyenne de 19 jours depuis l’envoi des plans structure au

préfabriquant jusqu’à la mise en fabrication des prémurs. Ce délai requiert donc une anticipation de la

commande, surtout dans le cas de réservations électriques dans les prémurs. Il faut alors obtenir en

supplément les plans de l’électricien pour pouvoir les transmettre au fournisseur qui incorporera les

réservations nécessaires.

5.2.2 Phasage sur chantier Afin de comprendre les différents désordres pouvant survenir sur chantier, décrivons dans un premier

temps le mode opératoire de mise en œuvre d’un prémur courant.

Etape 1 : Tracer au sol la position des prémurs. Couper la partie supérieure des attentes crossées.

Contrôler l’arase de la fondation ou de la dalle pour mettre en place les cales PVC en deux points sous

le prémur.

Etape 2 : Elinguer le prémur depuis la zone de stockage. L’accès jusqu’aux crochets de levage se fait

généralement à l’aide d’une échelle à prémur ou d’une PIRL (Plateforme Individuelle Roulante Légère).

Etape 3 : Lever le prémur à l’aide de la grue jusqu’à la zone de pose. Guider le grutier pour descendre

le prémur au-dessus des attentes sur ces cales (le calage doit permettre d’assurer le remplissage du

joint en pied de prémur par du béton).

Etape 4 : Fixer deux étais tire-pousse dans le prémur puis au sol. La fixation au sol peut se faire sur

lests ou sur la dalle à l’aide de chevilles à frapper ou d’une douille noyée dans la dalle. Deux étais tire-

pousse bas peuvent être ajoutés pour guider le prémur en pied.

Etape 5 : Réglage de l’aplomb du prémur avant de décrocher les élingues.

Etape 6 : Insérer les armatures rapportées pour liaisonner les prémurs entre eux (le ferraillage dépend

de l’emplacement du chantier, sismique ou non).

Etape 7 : Poser un joint mousse au niveau des joints pour empêcher la laitance de couler pendant le

bétonnage.

Etape 8 : Humidifier les peaux du prémur pour favoriser le collage des différentes parties (peaux

préfabriquées et béton coulé en place). Bétonner en plusieurs passes sans vibration (0,70m/h si la

température extérieure est supérieure à 10°C) afin de ne pas éclater le prémur.

Etape 9 : Retirer les étais une fois le prémur tenu en tête (donc après le bétonnage de la dalle

supérieure). Traiter les joints suivant le revêtement du voile et sa localisation (contre terre, accessible,

intérieur, extérieur).

Pour réaliser l’ensemble de ces opérations deux ou trois compagnons sont en général nécessaire.

Guide technique sur les prémurs 36

5.3 Retours d’expérience

Le stage interrégional de 2010 portant sur le service après vente, le stagiaire Nawfal Boutahir de la

région Picardie avait eu les retours concernant les déboires dus à l’utilisation des prémurs. Les désordres

rencontrés ont été synthétisés dans le tableau 10 ci-dessous.

Phase Problème Cause Conséquences Amélioration possible

Conception

Mauvaise mise à jour des plans de pose

Erreur au niveau du bureau d’études fournisseur

Démolition des prémurs mis en place

S’assurer du process de contrôle qualité du fournisseur

Mauvaise formulation des besoins (chantier)

Suivre les changements conceptuels en cours de chantier, être réactif

Manque de communication entre intervenants

"Bricolages" sur chantier Contrôle des plans

Livraison Fissures, épaufrures Problème à la

fabrication en usine ou au transport

Résistance du prémur affaiblie

Contrôler la qualité du parement du prémur livré

Stockage

Espace insuffisant sur le chantier

Mauvaise préparation du chantier (zone de stockage)

Risque de basculement du rack

Bonne préparation du chantier (temps et ressources)

Aire de stockage non adapté au poids des boxs

Mauvaise préparation du chantier (zone de stockage)

Levage du box impossible, utilisation de racks (auto déchargeables)

Emplacement de la grue

Levage

Non respect des consignes manutention

Manque de formation des compagnons

Rupture des crochets de levage

Levage adapté au nombre de points de levage, plateformes sécurisés, sensibilisation et formation des compagnons

Pose Mauvaise planéité de la dalle

Mauvaise exécution Difficulté de pose (perte de temps)

Prévoir des cales pour palier à l’irrégularité de la dalle

Bétonnage Prémur non rempli dans sa totalité

Ouvrabilité du béton Mauvais choix du béton Densité du ferraillage

Pont thermiques et phoniques

Sensibilisation et formation des chefs de chantier et conducteur de travaux Contrôle des toupies (cône d’Abrams)

Mise en œuvre

Mauvaise mise en œuvre

Erreurs humaines (lecture des plans - pas de contrôle)

Retards sur le planning, ouvrage non conforme

Réaliser un guide chronologique des points de contrôle pour la surveillance des travaux (cf. guide technique en annexe J)

Infiltration d'eau à l'intérieur du bâtiment

Acrotères (réalisés en prémurs) non couverts

Infiltration d'eau à l'intérieur du bâtiment

Couverture provisoire la couvertine définitive

Sécurité

Rupture, basculement et déformation des prémurs

Désétaiement précipité Résistance remise en cause

Evaluation des risques susceptibles d’arrêter le chantier et prévoir des alternatives

Douille pour étais percée sur chantier

Oubli d'une douille à la fabrication

Mauvaise qualité du parement (éclatement)

Vérifier le calepin en amont

Tableau 12 Désordres rencontrés au SAV (Service Après Vente)

Suite à ces retours, à mes observations sur chantier et à l’enquête, détaillons les pathologies les plus

fréquentes et les points de vigilance à observer pour les limiter. Ces derniers seront repris dans le guide technique prémurs.

Guide technique sur les prémurs 37

Photo 5.1 Mauvaise position des crochets de levage

5.4 Exigences requises envers le fournisseur

5.4.1 Les erreurs de préfabrication

Sur la photo 5.1, les crochets de levage

sont situés au niveau de la jambe de force (en

rouge), donc en bas. Il faut déterminer si

l’erreur résulte d’un mauvais contrôle des

plans de prémurs par le chantier, ou d’une

erreur en usine.

Il arrive aussi que les douilles se

retrouvent parfois sur la peau extérieure qui

est face au vide. On ne peut donc pas étayer

correctement le prémur.

Ces erreurs de préfabrication sont

souvent dues à une mauvaise coordination

entre le fournisseur et le chantier. Par un

contrôle des plans (arases, réservations…), il

est possible de diminuer ces erreurs.

De plus, même si le processus de fabrication est industrialisé, il faut savoir qu’il y a toujours un risque

d’erreur. Les contrôles qualité doivent être rigoureux et il est possible que des contrôles qualité en interne du

site permettent de diminuer ces erreurs.

Cependant, ces dernières auraient pu être évitées par l’entreprise de construction avant de lancer le

prémur en fabrication, car les prémurs ne sont pas assez contrôlés en amont.

Les axes d’amélioration sont donc une procédure de contrôle des plans de prémurs (avant

fabrication) à appliquer en interne mais aussi un respect de la part du fournisseur de certaines exigences.

5.4.2 Les exigences requises Voici les exigences requises vis-à-vis du fournisseur :

garantir à l’utilisateur que les contrôles qualité ont été effectués au cours du processus de fabrication

(surtout concernant les organes de sécurité : crochets de levage, douilles, non-fissuration des peaux,

non décalage des peaux, enrobages des raidisseurs et des connecteurs…)

Vérifier que l’utilisation des prémurs sur chantier correspond bien à l’usage prévu et aux limites

d’emploi (vent, poussée des terres…)

Garantir un chargement équilibré des prémurs sur les éléments de stockage. Prévoir le stockage en

respectant l’ordre de pose

Transmettre systématiquement une notice d’utilisation pour chaque chantier précisant les

caractéristiques requises de l’aire de stockage, de retournement, les dispositions à prendre pour

stocker ou retourner les prémurs et le mode opératoire de pose.

Transmettre les dispositions à prendre en cas d’incident

Bas

Haut

Guide technique sur les prémurs 38

5.5 Logistique sur chantier (stockage)

Il existe actuellement deux types de stockage :

vertical, prémur sur chant

horizontal, prémur à plat

5.5.1 Stockage sur chant Ce type de conditionnement peut se faire :

par rack auto déchargeables ou araignées (cf. photos 5.2 et 5.4)

par box.

Ces racks sont transportés sur des

remorques auto déchargeables et ne

doivent être levés à la grue uniquement

lorsqu’ils sont vides. Des flasques

permettent le serrage sur deux niveaux

des prémurs. Les palées de stabilité ou

des béquilles permettent de stabiliser au

sol le rack.

Le déchargement du rack depuis le camion s’effectue aussi sans

grue. La différence avec le rack auto déchargeable est la présence de

quatre pieds réglables en hauteur pour la stabilisation.

Dans les deux cas, les prémurs les plus grands et les plus lourds

sont généralement positionnés au centre afin d’éviter le

basculement. Néanmoins, dans la mesure du possible, on demandera

que l’ordre de stockage des prémurs corresponde à l’ordre de pose.

Ainsi les premiers prémurs se trouveront à l’extérieur en alternant les

deux côtés pour éviter la déstabilisation du rack lors du

déchargement.

Si ce n’est pas possible pour des questions de

stabilité, le chantier devra utiliser un rack tampon. Il faut

proscrire le stockage dangereux sur talus, murs, fût de

grue … (cf. photo 5.3)

Photo 5.2 Racks auto déchargeables

Flasques

Photo 5.4 Rack araignée

Palée de stabilité

Photo 5.3 Mauvais stockage des prémurs

Guide technique sur les prémurs 39

Le stockage doit se faire sur une zone plane et compactée (ou

bétonnée). Un équivalent au DTU (Document Technique Unifié) est

en train de voir le jour, qui imposera une portance de 6 bars de la

zone de stockage pour éviter le renversement des racks (cf. photo

5.5).

Les boxs sont acheminés par camion plateau et déchargés à

la grue à l’aide des deux points prévus par le fournisseur. La

stabilisation des prémurs est assurée par les poteaux réglables

situés de part et d’autre du séparateur central.

5.5.2 Stockage à plat Ce type de stockage est à proscrire car il est dangereux au transport et lors du retournement sur chantier.

Cependant, il s’avère pratique pour des éléments de petites dimensions car les prémurs sont alors plus stables

que dans un rack. Ainsi, ce mode de stockage peut être utilisé si la hauteur est inférieure à 1m et la longueur

inférieure à 6m.

La manutention jusqu’à la zone de retournement

s’effectue à l’aide de quatre points de levage (cf. figure 5.4).

Quatre crochets de levage en acier doux (fixés par le

fournisseur) permettront la fixation des chaines de levage

pour déplacer le prémur à plat jusqu’à la zone de

retournement.

5.6 Points de vigilance sur chantier

5.6.1 Le levage La manutention ne doit se faire qu’à l’aide des inserts de levage ancrés dans

les peaux en béton, mis en place en usine par le fournisseur. L’élingage se fait soit

depuis le sol à l’aide de cablettes métalliques (Fehr), soit en tête de prémur à l’aide

des crochets de levage en acier doux.

Photo 5.5 Renversement d'un rack

Photo 5.6 Levage d'un prémur à l'aide de crochets

Figure 5.2 Box de stockage

Figure 5.4 Palette

Guide technique sur les prémurs 40

Sur chantier, les prémurs ne sont

parfois pas équilibrés au levage. Les

crochets (à cause des réservations

généralement) ne se situent pas à

équidistance du centre de gravité.

Ainsi, il se crée un moment entre le

poids du prémur et la force de traction

exercée par la grue ; ce qui tend à faire

tourner le prémur (cf. figure 5.7). Celui-ci

tourne jusqu’à ce que le centre de gravité

se trouve à l’aplomb du crochet de levage.

Pour éviter cette situation qui complique la

descente du prémur au-dessus des attentes, la solution

est de raccourcir les élingues ou d’utiliser un palan. La

poulie ne permet en aucun cas d’équilibrer le prémur.

Sur chantier, il faudra vérifier que les élingues et le

palan sont en mesure de reprendre le poids du prémur.

La charge maximale utile de l’élingue fixe et du palan

devra être au minimum égale à la moitié de la charge.

5.6.2 Le retournement des prémurs grande hauteur Les prémurs nécessitant un retournement sont ceux dont les dimensions de permettent pas un transport

sur chant dans le sens de pose, en respectant le gabarit routier. Un retournement de 90° est donc nécessaire.

Le retournement peut s’effectuer de trois manières différentes :

à l’aide d’un retourneur (à axe ou sans axe)

à l’aide d’une grue équipée d’un double treuil

à l’aide d’un matériau souple de type « tas de sable »

La technique du double treuil (cf. photo 5.7) est peu utilisée mais elle est très

efficace car elle permet de supprimer l’usage du retourneur. Cette technique est

possible par l’ajout de deux poulies reliées à un treuil. Elle doit cependant faire

l’objet d’une procédure spécifique et un dimensionnement particulier des inserts

de levage soumis à des efforts d’intensité variable doit être réalisé.

Figure 5.7 Forces en jeu au levage

1 2

Palan à brin réglable

Élingue fixe

Figure 5.8 Elingue à palan

Photo 5.7 Double treuil

Guide technique sur les prémurs 41

Figure 5.10 Retourneur à axe Photo 5.8 Retourneur sans axe

Sens du mouvement

Le retourneur est un

équipement qui permet la

rotation du prémur à l’aide de

la grue munie d’élingues à

poulies.

Le « retourneur à axe »

permet de faire pivoter le

prémur autour d’un axe situé

dans le prémur (cf. figure

5.10).

Le « retourneur sans axe», méthode la plus utilisée, permet de faire pivoter le prémur autour d’un appui

linéaire au sol (en rouge). La phase délicate réside dans le guidage de la grue afin que le retourneur reste dans

le même plan et ne tourne pas au sol. De plus, la grue doit garder ces élingues sous tension afin ne pas subir

un contrecoup au retournement. Dans un premier temps, le prémur va être levé à la grue puis son poids va

avoir tendance à le ramener rapidement au sol. La grue doit donc éviter ces secousses.

Dans le cas d’un petit élément de faible inertie, le retourneur peut s’avérer dangereux et il convient alors

de retourner le prémur sur un matériau souple (cf. mode opératoire du guide technique en annexe J) et non

sur du béton.

Les risques sont la fissuration des prémurs, la désolidarisation des peaux et l’arrachement possible des

boucles de levage. Un vrai travail de formation doit donc être engagé sur ce domaine afin d’éviter de possibles

accidents et de prendre conscience des dangers d’un « retournement sauvage ».

5.6.3 L’étaiement Avant bétonnage, les prémurs sont maintenus à l’aide de deux étais tirant poussant minimum fixés sur la

dalle ou sur des lests (cf. guide technique annexe J). L’espacement des étais et le type d’ancrage est

dimensionné suivant la surface des prémurs et les efforts dus au vent. Pour le calcul, un vent de service de

85km/h est pris en compte pour vérifier que moment renversant à l’état limite ultime est inférieur au moment

stabilisant. Dans le cas d’un effet de site ou d’une zone où les vents sont violents, le chantier devra

transmettre les caractéristiques du site au fournisseur.

Axe de rotation

Conséquence

Photo 5.9 Retournement sur bastaings

Guide technique sur les prémurs 42

En général, la résistance de la douille noyée dans la peau de

prémur ne pose pas de problème. Le risque se situe au niveau de la

fixation au sol (dalle ou lests). En effet, aucun bureau d’étude ne

peut nous garantir la résistance de notre dalle avant 28 jours. Ainsi,

on estime qu’après sept à dix jours, le béton de la dalle a atteint

75% de la résistance et peut reprendre les efforts amenés pas l’étai.

Cependant, la montée en résistance du béton dépend du type

de béton et des conditions ambiantes (température). Des essais

d’arrachement doivent être réalisés sur chaque chantier afin de

garantir la résistance au sol de la cheville à frapper.

Les deux risques à envisager étant :

une rupture de l’acier (cisaillement)

une rupture du béton (cône de béton en traction)

Une note interne au groupe Eiffage Construction interdit

l’usage de vis à béton de type HILTI dans les dalles (cf. figure 5.12)

car le fabriquant ne peut certifier leur résistance dans des dalles en

cours de séchage. De plus, les compagnons ont pour habitude de

réutiliser cette vis qui est à usage unique.

La photo 5.10 illustre une pratique courante en

termes d’étaiement. Afin de récupérer les étais tire-

pousses manquants, ces derniers sont retirés après

bétonnage du voile. Le prémur étant dimensionné pour

être tenu en tête, l’étaiement ne peut être retiré

qu’après bétonnage de la dalle haute. Cette règle, non

présente dans le guide de pose des fournisseurs, sera

rappelée dans le guide technique.

5.6.4 Le ferraillage en zone sismique En zone non sismique, la mise en place des aciers de liaison entre prémurs consiste à insérer une partie de

treillis soudé entre prémurs, ce qui ne pose aucun problème. A contrario, en zone sismique, les dispositions

sont plus complexes car les voiles doivent permettre de transmettre les efforts sismiques horizontaux des

planchers aux fondations, et doivent maintenir le monolithisme de la structure. Les liaisons verticales et

horizontales doivent être vérifiées au cisaillement. On aura donc recours à la mise en place de chainages et

d’armatures de couture, qui sont difficiles à mettre en œuvre depuis le haut du prémur.

En étudiant les liaisons proposées par différents fournisseurs, il s’est avéré que les prémurs qui intègrent

une partie de la liaison (cf. figure 5.16) sont beaucoup plus faciles à réaliser. Il faudra donc opter pour le

schéma n°2 ci-après ou faire réaliser une lumière toute hauteur sur le schéma n°1 afin de pouvoir

correctement réaliser les liaisons entre prémurs.

Figure 5.12 Vis à béton HILTI

1. Pièce à fixer

2. Cheville

3. Structure béton

Photo 5.10 Pratique pour l'étaiement

Figure 5.11 Cheville à frapper

Guide technique sur les prémurs 43

5.6.5 Le bétonnage dans les règles de l’art

5.6.5.1 Type de béton Les préfabriquants exigent un béton de remplissage de 25 Mpa de résistance minimale à 28 jours, de

consistance fluide (S4) avec une granulométrie fine. Cette dernière dépend de l’épaisseur du prémur :

pour un mur d’épaisseur finie de 20 cm maximum : Granulométrie 0-10mm

pour un mur d’épaisseur finie supérieur à 20 cm : Granulométrie 0-16mm

Le bétonnage doit s’effectuer par passes d’environ 70cm par heure afin d’éviter une pression trop

importante sur les peaux de prémur. Il faut néanmoins être conscient que la hauteur de bétonnage dépend

des conditions ambiantes. En effet, par temps froid, la prise du béton étant plus lente, il faudra espacer le

temps entre deux passes pour ne pas additionner les pressions sur les peaux préfabriquées.

Suivant l’avis technique, la vitesse de bétonnage dépend effectivement de la température mais aussi de

l’entraxe des raidisseurs. Ainsi, il est possible de réduire l’espacement des raidisseurs pour effectuer des

passes plus hautes selon l’abaque suivant (repris des avis technique) :

Figure 5.16 Liaisons en angle

1 2

A éviter Lumière toute hauteur

Guide technique sur les prémurs 44

Figure 5.17 Vitesse de bétonnage

En général, les raidisseurs se situent tous les 60cm. Après lecture sur le graphique, on peut donc couler le

béton de remplissage à la vitesse de 0,70cm/h pour une température extérieure de 10°C. L’avis technique

préconise l’ajout d’un accélérateur de prise si la température extérieure est inférieure à 15°C pour ne pas

diminuer la vitesse de bétonnage.

Ces passes posent problème sur les chantiers car elles obligent à avoir un linéaire important de prémur à

bétonner. Considérons un prémur courant de 20cm ayant des peaux de 6cm d’épaisseur. Pour une toupie

standard de 6m3, il faut 107ml de prémurs à bétonner sur une hauteur de 70cm (107ml * 0,7 * 0,08 = 6m3) !

Les prémurs étant généralement posés ponctuellement, il est très rare d’avoir un tel linéaire de prémur à

bétonner au même moment sur le chantier. Il faudrait faire une série d’essais sur des prémurs afin de

connaitre la pression admissible sur les peaux car les préfabriquants ne sont pas en mesure de nous la donner.

Ainsi, on pourrait peut-être diminuer le nombre de passes.

5.6.5.2 Mise en œuvre Le coulage s’effectue en partie supérieure du prémur à l’aide d’un tube plongeur ou d’une manchette

pour diminuer la hauteur de chute et limiter la ségrégation. L’accès en tête du prémur peut se faire soit à

l’aide d’une échelle à prémur, soit à l’aide d’une PIRL (Plateforme Individuelle Roulante).

Le prémur requiert une humidification avant coulage, permettant l’absorption d’eau par les peaux

préfabriquées et le collage du béton coulé en place avec les peaux préfabriquées. Ainsi, les retraits sont évités

et le monolithisme du voile est ainsi assuré. Cependant, la réalité sur chantier diffère des prescriptions car cet

arrosage est contraignant et peu de compagnons y sont sensibilisés. Cette règle de bonne pratique est

rappelée dans le guide.

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

4

25 30 35 40 45 50 55 60 65

Vit

ess

e d

e b

éto

nn

age

(m

/h)

Entraxe raidisseurs (cm)

Vitesse de bétonnage

T=15°C T=10°C T = 5°C

Guide technique sur les prémurs 45

Pour éviter les fuites de laitance, un cordon mousse de type

compriband doit être mis en place après pose du prémur. Le but est

de ne pas remplir les joints sous le prémur car le béton doit couler

en-dessous des peaux pour permettre l’assise du prémur. La

mousse polyuréthane expansé est à proscrire car elle empêche le

béton de couler sous les joints horizontaux de prémurs et d’assurer

sa résistance (cf. photo 5.11).

Quand le béton ne respecte pas les prescriptions données par les fournisseurs, il arrive régulièrement que

les tableaux de fenêtre soient vides car le béton ne coule pas dans les allèges de fenêtre.

En général, un béton moins couteux est provisionné à l’étude et tous les chantiers ne font pas l’effort de

commander et de contrôler le béton adéquat. Les conséquences d’une mauvaise typologie de béton ne sont

pas visibles au coulage, mais l’économie apparente (réalisée à la commande de béton) est rapidement

contrebalancé lorsque l’on décoffre les mannequins des fenêtres (cf. photo 5.13).

Un essai au cône d’Abrams doit être réalisé avant bétonnage pour

vérifier la fluidité du béton (S4 → affaissement supérieur à 16cm). De

plus, sur chantier, des sondages réguliers au marteau doivent être fait

pour vérifier le bon remplissage des prémurs.

Photo 5.12 Bétonnage d'un prémur

Photo 5.11 Mousse polyuréthane expansé sous le prémur

Photo 5.13 Mauvais choix de béton

Guide technique sur les prémurs 46

5.6.5.3 Risque de rupture au bétonnage L’élément qui cède en premier dans un prémur lors du coulage est généralement au niveau de la

liaison raidisseurs et peau préfabriquée en béton (cf. schéma 5.18).

Les sinistres interviennent soit suite à une

erreur de conception, soit suite à une

mauvaise mise en œuvre.

En conception, les causes sont :

• Mauvais ancrage des raidisseurs Au

retournement de la première peau, le

raidisseur n’est pas venu suffisamment

s’ancrer dans la deuxième peau. Des cales

d’enrobage trop importantes ont aussi pu

réduire l’enrobage des raidisseurs.

• Sous-épaisseur du béton de la peau,

épaisseur de coulage trop faible.

Sur chantier, l’ouverture d’un prémur peut être due :

• à une vitesse de coulage trop importante, ce qui

crée une poussée sur les peaux importantes (cf. photo

5.14)

• à une vibration du béton coulé en place. L’énergie

de l’aiguille vibrante est transmise aux peaux qui ne sont

pas dimensionnées pour résister à cette action

• à une hauteur de chute trop importante, ce qui

crée une poussée dynamique sur les peaux

Il faut donc insister auprès du fournisseur pour avoir

une garantie des contrôles réalisés en usine et informer

les compagnons sur les prescriptions à respecter (vitesse

de coulage, hauteur de chute…). Ces règles sont donc

rappelées dans le guide.

5.6.6 Finitions Après bétonnage, les joints de calfeutrement sont retirés pour permettre de traiter les joints et ainsi

éviter les infiltrations d’eau. On peut distinguer deux types de traitements selon si le mur est soumis ou non à

une pression hydrostatique. Les prescriptions des fournisseurs diffèrent aussi selon si le mur est à l’interieur

ou à l’extérieur, accessible ou non, contre terre ou non.

Le détail des préconisations étant rappelé de manière claire par chaque guide de pose, il n’a pas été

nécessaire de le mentionner dans le guide technique. Il faudra cependant veiller à la compatibilité des produits

de traitement des joints avec le revêtement.

Figure 5.18 Zone de rupture du béton

Zone de rupture du béton

acier de répartition (1

er lit) horizontal

Photo 5.14 Ouverture du prémur au bétonnage

Guide technique sur les prémurs 47

5.7 Avantages et contraintes

Voici les avantages et les contraintes, de mon point de vue, des prémurs :

Je n’ai pas mentionné le coût du prémur car il est difficile de comparer voile banché et prémur. En effet,

tout dépend des paramètres pris en compte : matériau, matériel, main d’œuvre, temps de mise en œuvre (qui

a une influence sur le prix) etc. De plus, le prix des matériaux (prémur et béton) dépend de l’offre et de la

demande du marché dans une région donnée à une certaine période.

Attardons nous sur trois points principaux : la technique, la sécurité et le temps de mise en œuvre.

5.7.1 Technique Dans certains cas, le prémur s’avère intéressant. Détaillons quelques cas particuliers.

Dans le cas des cages d’escaliers et d’ascenseurs, les prémurs sont un gain de temps à la pose et pour la

rotation des banches. En effet, les quatre voiles d’une cage d’escalier se réalisent en trois jours

traditionnellement en voile banché. Les prémurs permettent de poser la totalité des quatre voiles de la cage

en un seul jour, ce qui est un gain de temps non négligeable dans la rotation.

Au niveau des voiles périphériques en infrastructure, le prémur s’avère être également une technique

judicieuse. Si l’on veut respecter un angle du talus correspondant au minimum à l’angle de repos des

matériaux, il se trouve qu’il ne reste que peu de place pour réaliser les voiles.

Avantages

Aspect

Bonne qualité de parement

Rapidité de pose

Gain en délais et en main d'oeuvre

Coffrage de rive supprimé

Solution à certains problèmes complexes

Moins de terrassement

(encombrement banche = 1,50m)

Ergonomie

Pas de vibration (nuisance sonore)

Contraintes

Coordination importante

(2 plans bétons + délais du préfabriquant)

Dimensions

(gabarit routier + ép. entre 18 et 40cm)

Géométrie

Impossibilité de courbe, surfaces planes

Qualité et vitesse du remplissage

(cadence de bétonnage plus faible)

Ferraillage compliqué

Limite de négatif dans la matrice

(ép. maxi : 2cm)

Guide technique sur les prémurs 48

Photo 5.15 Prémur coffrant la rive de dalle

On utilise alors des banches compas, ce qui permet

l’étaiement d’un seul côté, mais nécessite la largeur d’une

banche et d’une unité de passage, soit 1,50m. Comme le

prémur est un mur à coffrage perdu, il nécessite

uniquement la largeur d’une unité de passage (soit 0,60m)

et un petit jeu de pose, ce qui permet un gain de

terrassement non négligeable. L’économie est estimée à un

mètre cube par mètre carré de voile foisonnée.

L’utilisation des prémurs permet également de

supprimer le coffrage de rive de dalle.

Normalement en zone sismique, les prédalles

suspendues sont interdites par les bureaux de contrôle.

L’arrêt du voile à l’arase supérieure de la dalle n’est pas

possible. Sans l’utilisation de boites d’attentes, on doit donc

coffrer la rive de dalle, ce qui est compliqué et nécessite du

temps. Le prémur s’avère alors judicieux car le décalage de

la peau extérieure (en rouge) permet de coffrer la rive (cf.

photo 5.15).

Lorsque les voiles sont en porte à faux, il n’est pas

possible d’utiliser des consoles pignons. En effet, ces

consoles pignons (cf. photo 5.16) doivent s’appuyer sur

le voile du niveau inférieur.

Techniquement, il ne reste donc que deux

solutions : réaliser un platelage à l’aide d’une tour de

type erecta pour poser des banches, ou mettre en place

des prémurs. Si le porte-à-faux se situe à une hauteur

importante par rapport au terrain naturel, l’utilisation

des prémurs s’avère donc appropriée.

5.7.2 Sécurité

Au niveau sécurité, les prémurs permettent d’éviter les consoles pignons qui sont jugées dangereuses à

cause de l’implantation des attaches volantes. En effet, si elles sont implantées dans des zones avec peu de

portance (comme des retombées de poutres ou des linteaux), il y a un risque d’arrachement de l’attache et un

basculement de la console se produit alors. Le service Méthodes produit donc des plans de calepinage pour les

consoles pignons mais qui ne sont pas toujours respectés. De plus, les garde-corps doivent être mis sur toute

la périphérie des consoles pour éviter les chutes.

Les prémurs ont l’avantage de fermer le bâtiment et de placer les compagnons en sécurité si une file de

garde-corps est mis sur la dalle. De plus, sur demande, les prémurs peuvent intégrer des fourreaux garde-

corps, ce qui permet de couler la dalle haute en toute sécurité. Si la sécurité ou l’étaiement est mal mise en

place, le procédé n’est cependant pas plus sécuritaire que des consoles pignons.

Future dalle

Photo 5.16 Console pignon

Guide technique sur les prémurs 49

5.7.3 Temps de mise en œuvre

Les prémurs permettent-ils de gagner du temps ? La lecture de différentes études divergent sur le sujet.

Au niveau de la pose, ils permettent généralement de gagner du temps. Ensuite, le coulage en plusieurs passes

dans un prémur prend plus de temps que le coulage d’un voile banché mais ne nécessite pas de décoffrage.

Cependant, au niveau du temps de mise en œuvre, il y a un aspect important à ne pas négliger, c’est celui

des finitions. Ce temps est difficile à évaluer car il est souvent masqué sur chantier. La quantité d’heures

dépensées en finitions dépend essentiellement de trois paramètres : la qualité du travail des compagnons, la

qualité du matériel, et la qualité du béton mis en œuvre. Des voiles coulés en place réalisés correctement

peuvent demander peu de finitions car ils ne nécessitent pas de ragréage. En revanche, les finitions des

prémurs sont incompressibles car il faudra toujours reboucher le joint entre deux prémurs.

Le gain de temps entre prémurs et voiles banchés dépend donc du chantier, il est donc difficile de mettre

ce paramètre comme avantage ou comme inconvénient.

5.8 Analyse multicritères

Essayons de savoir si le prémur est une meilleure solution (dans un contexte donné) que le traditionnel

voile banché. J’ai ainsi eu l’idée d’établir cette grille multicritères. Les critères sont les suivants :

le contexte économique : il s’agit de mettre dans la balance le matériel et les matériaux destinés à la

réalisation des voiles par rapport au coût de revient du prémur.

le planning : il est primordial de le respecter si l’on veut décrocher le chantier en étude et éviter les

pénalités de retard en chantier. Le planning dépend aussi de la main d’œuvre. On peut toujours

réaliser un chantier dans les temps si on met plus de moyens humains. Cependant, il ne faut pas que

les équipes de voiles et de dalles se gênent.

la qualité de parement : cette prestation est importante afin de satisfaire le client et espérer pouvoir

réaliser d’autres chantiers pour son compte. De plus, on doit assurer la garantie décennale ; un

parement de qualité permettra donc d’éviter de possibles travaux après réalisation.

la dimension et la géométrie des voiles à réaliser. L’épaisseur d’un prémur est comprise entre 16 et

40cm, sachant que les prémurs inférieurs à 20cm sont très difficiles à mettre en œuvre (ferraillage et

bétonnage). De plus, géométriquement, le prémur n’autorise que des surfaces planes.

la sismicité de la zone et la tolérance des bureaux de contrôle : si le chantier se situe en zone sismique

et si le bureau de contrôle n’accepte pas les boites d’attente, on est obligé de coffrer la rive de dalle.

Le prémur peut alors devenir intéressant.

la complexité du bâtiment. Suivant le nombre de cages d’escaliers, de voiles en porte-à-faux et de

l’emprise des terrassements, l’utilisation de prémur peut être adéquat (cf. § 5.7.1).

L’idée est ensuite de pondérer les différents critères suivant le chantier étudié. Ensuite, il suffit

d’additionner les notes pondérées et de prendre la meilleure note entre voile banché et prémur. Cette

méthode est certes critiquable car les notes attribuées aux voiles banchés et au prémur sont subjectives.

Cependant, cet outil peut permettre de définir grossièrement la méthode la plus adéquate (cf. deux exemples

en annexe I).

Guide technique sur les prémurs 50

Critères Importance échelle de 0 à 10

Voile banché Prémur

Note Note pondérée Note Note pondérée

Contexte économique 8 5

Planning 5 7

Qualité du voile 4 9

Dimensions et géométrie des voiles (épaisseurs, courbes…)

10 4

Sismicité de la zone et tolérance du bureau de contrôle

6 7

Complexité du bâtiment (terrassement, porte-à-faux, voiles

contre existant…)

7 9

Total 10 /10 /10

L’importance de chaque critère est donc notée de zéro à dix, sachant qu’il faut que la somme des six

critères soit égale à dix. Ensuite, on multiplie la note par son degré d’importance pour obtenir la note

pondérée. On les somme ensuite pour chaque technique et l’on divise par dix. Il ne reste plus qu’à comparer

les notes obtenues. La meilleure note traduira de manière approchée la technique la mieux adaptée. Deux

exemples ont été réalisés en annexe I.

Guide technique sur les prémurs 51

6 . LE GUIDE TECHNIQUE PREMUR

Suite à l’enquête, aux observations sur chantier et aux retours du service après vente, des

axes d’amélioration ont été mis en exergue. L’étude de solutions suite aux problèmes rencontrés a permis de se concentrer sur les points particuliers et récurrents afin d ’aider études de prix et service Travaux.

6.1 L’objectif

L’observation actuelle sur les chantiers montre que l’on réalise voiles, dalles, étaiement par habitude

mais que l’on ne connait plus les règles sous-jacentes. Ainsi, tout l’enjeu du guide réside dans l’exposé de ces

règles de bonnes pratiques. De plus, il doit permettre de faire un vrai retour d’expérience sur la technique.

En effet, il y a en général autant de techniques que de chefs de chantier et chacun réinvente la roue par

manque de communication.

6.2 La forme

Le but de ce guide est d’être attractif, facilement consultable et de qualité.

L’attractivité passe par un choix d’images, de typographie et un style de rédaction adapté. Il faut ainsi

que le support soit professionnel, aéré et organisé pour permettre un accès rapide à l’information. En effet, il

faut être conscient que les sollicitations sont multiples et que le temps de travail de chacun doit être

rentabilisé. C’est dans cette optique que la communication a présentée une trame (cf. annexe J).

Après discussion avec l’ensemble des stagiaires, il est apparu que le format paysage A5 était intéressant

par sa facilité de prise en main. Pour simplifier la consultation, des onglets de couleur se référant aux

différents chapitres ont été proposés. Une rédaction à l’aide d’items, d’idées clés et d’images sera réalisée à

l’aide du logiciel PowerPoint. Les illustrations techniques, indispensables au texte seront réalisées à l’aide du

logiciel Autocad.

Tout l’enjeu est donc de réussir à produire un document clair et concis. Pour ce faire, nous condenserons

au maximum les informations dans le guide et nous utiliserons les annexes pour développer idées et

techniques.

6.3 Le fond

6.3.1 Le sommaire Le sommaire sur la partie prémurs a été rédigé en collaboration avec les deux autres stagiaires traitant du

sujet. Pour avoir un fort impact, chaque chapitre ne doit faire l’objet que d’une une seule cible (soit les études

de prix, soit les conducteurs de travaux ou soit les chefs de chantier) afin d’être lu. L’ordre des chapitres

correspond globalement au planning d’une opération : de l’appel d’offre à la réalisation (cf. guide en annexe J).

Guide technique sur les prémurs 52

6.3.2 La répartition des tâches Le sommaire a été partitionné entre Benoit, Laure et moi puis chacun a travaillé de manière

individuelle. Cependant pour rester homogène dans la rédaction, nous avons confronté nos fiches techniques

lors des réunions mensuelles. Ensuite, le travail de finalisation a été réalisé à trois par la mise en commun des

fiches.

Mon étude portant sur la mise en œuvre des prémurs (de la fabrication à l’exécution), les points suivants

ont donc été traités :

En usine :

Connaître la fabrication d’un prémur

Connaitre les caractéristiques exigées par le CSTB

En amont :

Choisir le type de stockage suivant les contraintes

Orienter le choix d’un certain type de liaison entre prémurs, en zone sismique

A la réception :

Contrôler la livraison

Exécuter la technique dans les règles de l’art (calage, protection en façade, levage,

étaiement, ferraillage, bétonnage, mise en œuvre en infrastructure, retournement des

prémurs, superposition des prémurs).

Veille technologique et retours d’expérience

Connaître quelques innovations intéressantes (équerres, coffrage d’about, étais modulables,

support montant de garde-corps)

Faire connaître des astuces de chantier sur des problèmes très ciblés

6.3.1 La validation La validation des fiches techniques s’est faite au cours des dernières réunions mensuelles. Les

différentes critiques des tuteurs, des stagiaires et du pôle scientifique ont donc permis d’améliorer

progressivement les fiches de manière constructive. Ensuite mon tuteur a apporté des modifications et Michel

Guérinet, directeur du pole scientifique a réalisé la relecture finale.

Figure 6.1 Processus de validation des fiches techniques

Stagiaires du guide prémur

Tuteurs et pole scientifique

Fabrice Berlie, tuteur entreprise,

reponsable méthodes

Michel Guérinet,

spécialiste des structures béton

Guide technique sur les prémurs 53

6.4 La communication

Cette communication a été réfléchie en amont de la rédaction du guide, avec l’ensemble de l’équipe

des stagiaires. Cette réflexion a permis de définir un format et un style de rédaction cohérent.

Dans un premier temps, une version papier du guide permettra sa consultation de manière aisée grâce

au format A5 choisi. Ce support écrit permet donc d’assurer une solidité et une assurance de l’information.

Un seul support n’étant pas efficace, la diffusion se fera aussi par le biais de l’intranet d’Eiffage

construction. Ainsi, le guide et ses annexes seront consultables en ligne, avec la possibilité de les télécharger

et de les imprimer. Cependant la communication orale dans chaque région par l’intermédiaire des stagiaires

doit aussi avoir lieu.

Guide technique sur les prémurs 54

COMPETENCES ACQUISES LORS DE CE PFE

Durant les six mois de mon projet de fin d’études, j’ai pu acquérir des compétences techniques,

technologiques et sociales indispensables dans le travail quotidien d’un ingénieur.

La lecture d’avis technique et les observations sur chantier ont permis de développer mon esprit de

synthèse. En effet, il s’agit d’en retirer seulement l’essentiel afin de le retranscrire dans le guide de manière

juste et concise. Cet exercice n’est pas évident car les informations sont nombreuses mais un nombre maximal

de pages par stagiaire avait été défini dans le guide. Néanmoins, des annexes permettent de détailler certains

points spécifiques.

Par ailleurs, la rédaction du guide fut l’occasion de me confronter au style de rédaction d’un

document scientifique. Il faut donc aller à l’essentiel à l’aide de phrases courtes et précises.

J’ai également pu développer des compétences technologiques par l’utilisation du logiciel Autocad. En

effet, cet outil est très utile pour réaliser des schémas précis, clairs et à l’échelle d’un problème technique. Il

fut donc utilisé pour illustrer les recommandations de mise en œuvre du guide. J’ai aussi ponctuellement

utilisé le logiciel de planning Project.

Par ailleurs, j’ai pu développer grâce au service Méthodes, à mes questions et à mes visites de

chantiers, une première vision des problèmes de gros œuvre. Je sais maintenant mieux diriger mon regard

vers les « zones à problèmes ». De plus, je connais mieux le matériel utilisé et certaines précautions à prendre

pour mettre en place les consoles pignons, l’étaiement…C’est une première étape mais l’objectif, en tant que

conducteur de travaux, sera d’anticiper les problèmes.

La richesse de ce stage dû à l’exposé de différents sujets techniques chaque mois, m’a permis

d’approfondir d’autres sujets. Ainsi, je n’ai pas uniquement acquis des connaissances sur mon champ d’étude

mais aussi sur les rupteurs thermiques, l’étaiement, les talonnettes, les cabines HVA etc.

De plus, ce projet de fin d’étude a été l’occasion de d’acquérir des compétences sociales par le travail

avec l’équipe du stage interrégional. J’ai ainsi échangé, confronté les idées et les points de vues avec mes

collègues, ce qui a été très formateur. Les visites de chantier et l’enquête m’ont aussi permis d’échanger avec

les collaborateurs d’Eiffage construction. J’ai réussi à m’intégrer dans l’entreprise et à être plus à l’aise lors de

prise de rendez-vous pour l’enquête.

D’un point de vue professionnel, ce stage était l’occasion de découvrir le métier d’ingénieur méthodes

pour pouvoir faire un choix réfléchi en début de carrière. Privilégiant les contacts avec le chantier et ne

souhaitant pas travailler en continu sur Autocad, un poste en conduite de travaux pour débuter ma carrière

correspond davantage à mes attentes. Cependant, j’envisage les méthodes comme un poste intéressant après

une première période en conduite de travaux.

Guide technique sur les prémurs 55

CONCLUSION

La réalisation de ce stage interrégional, proposé par Eiffage Construction, a permis la réalisation d’un

guide technique en onze livrets, dont un sur les prémurs. C’est la réponse à un besoin de capitalisation de

l’expérience du groupe et à un rappel des règles de bonnes pratiques. Le guide se présente donc comme une

synthèse d’informations, de méthodes et de points de vigilance. La réussite de ce guide technique dépendra

principalement de la communication en interne. Si l’information est bien diffusée, il pourra être un vrai

support au niveau national pour les études de prix et le service travaux.

Le prémur est une technique qui est souvent appréciée des maitres d’ouvrage et des architectes pour

la qualité du parement et les différentes possibilités qu’elle offre (mur lasuré, matricé, désactivé, teinté).

Cependant, il ne faudrait pas tomber dans le travers de généraliser l’utilisation du prémur car il n’est

intéressant que dans les zones compliquées pour couler des voiles en place. Ainsi, une réflexion préalable est

nécessaire afin de définir des modes opératoires adaptés à chaque prototype, à chaque chantier.

L’élément étant préfabriqué en usine, le procédé est donc mieux maitrisé par rapport à un voile

traditionnel banché. Cette technique, cependant délicate, nécessite une réelle attention pour être exécutée

dans les règles de l’art.

Les prémurs ne disposent pas de document technique unifié, mais seulement d’un avis technique

établi par le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment). On ne peut donc pas s’appuyer sur des

règlements, ce qui engendre le besoin de fixer un cadre et d’étudier cette technique.

Par ailleurs, cette solution nécessite une vraie coordination et anticipation en phase de préparation de

travaux. En effet, l’existence de deux plans d’exécution distincts - prémurs et structure - complique la synthèse

et donne plus facilement lieu à des erreurs.

Il est à noter que le prémur est un produit à valeur ajoutée mais dont la plus-value se situe chez le

fournisseur. Cependant, ce produit permet de réaliser plus aisément certains types de voiles : voiles contre

existant, joints de dilatation, cages d’ascenseurs et d’escaliers. Par ailleurs, le voile banché permet d’amortir le

matériel et de conserver la compétence des compagnons bancheurs. Ainsi, une mixité des techniques pour

réaliser des voiles en béton armé doit donc être conservée.

Guide technique sur les prémurs 56

TABLES DES ANNEXES Annexe A - Implantations d’Eiffage Construction

Annexe B - Organisation régionale

Annexe C - Domaines d’activités d’Eiffage Strasbourg

Annexe D - Organisation du service Méthodes

Annexe E - Planning du projet de fin d’études

Annexe F - Trombinoscope du stage interrégional

Annexe G - Questionnaire étude de prix

Annexe H - Questionnaire service Travaux

Annexe I - Analyse multicritère

Annexe J - Guide technique (cf. dossier joint)

Guide technique sur les prémurs 57

BIBLIOGRAPHIE

Rapport d’activité 2010 [en ligne]. Disponible sur : <http://www.eiffageconstruction.com/> (Consulté le 11.05.2011). CSTB. Précoffré (Fehr Technologies). Avis Technique 1/05-823, 2006, 82 p. CSTB. Prémur (Spurgin Léonhart). Avis Technique 1/05-822, 2006, 77 p. CSTB. RT02.02/04 Cinquième partie, Mur à coffrage intégré, 2009, 16 p. KP1. Le prémur KP1. 2008, 12 p. SPURGIN. Guide de pose Prémur. 2006, 51 p. CAESAR Guillaume. Chantier EHPAD Pôle Gérontologique : rapport de stage ingénieur. MASTER Bâtiment. Annecy : Polytech Annecy-Chambéry, 2010, 31 p. DESROUSSEAUX Thomas. Le prémur, Etude et réalisation d’un document interne : rapport de stage ingénieur. MASTER Bâtiment. Metz : ESITC, 2006, 83 p. EIFFAGE CONSTRUCTION Groupe de travail Préfabriqués. Les Préfabriqués, Murs à Coffrages Intégrés. Fiche 5. 2008, 20 p. EIFFAGE CONSTRUCTION. Désordres liés aux murs préfabriqués en béton : les Prémurs. N°12 A. 2010, 1 p. EIFFAGE CONSTRUCTION. Dossier Le prémur. 2007, 32 p. EIFFAGE CONSTRUCTION Alsace Franche Comté. Pose des prémurs en façade. Fiche 002-1. 2009, 10 p. EIFFAGE CONSTRUCTION Alsace Franche Comté. Pose des prémurs en soubassement. Fiche 006-1. 2009, 8 p. GUERINET Michel. Bétons et prémurs. Journée technique 2011, 31p. BERLIE Fabrice. La stabilisation de pièces préfabriquées en phase provisoire. Journée technique 2011, 16 p. PECYNA Eric. Prémurs : les armatures. Journée technique 2011, 35 p. KP1. Mode d’emploi du retourneur à axe libre. 2009, 7 p. KP1. Mode d’emploi du retourneur à axe. 2008, 7 p.

Guide technique sur les prémurs 58