LES PLUIES EXCEPTIONNELLES SUR LES VILLES DU BURKINA …

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La pluie exceptionnelle de la ville de Ouagadougou, stratégies de préventions, de réductions, et de gestion pour atténuer les effets. i MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU MASTER EN INGENIERIE DE L’EAU ET DE L’ENVIRONNEMENT OPTION : Eau Présenté publiquement par TOYBOU HOUMADI Fairouze Travaux dirigés par : M. BEGA Urbain OUEDRAOGO, Enseignant au 2iE, UTER GVEA LES PLUIES EXCEPTIONNELLES SUR LES VILLES DU BURKINA FASO : CAS DE LA VILLE DE OUAGADOUGOU. QUELLES STRATEGIES DE PREVENTION, DE REDUCTION DES IMPACTS ET DE GESTION ? Jury d’évaluation du stage : Bèga OUEDRAOGO Président : Bèga OUEDRAOGO Membres : - Angelbert BIAOU - Harouna KARAMBIRI Promotion 2009-2010

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La pluie exceptionnelle de la ville de Ouagadougou, stratégies de préventions, de réductions, et de gestion pour atténuer les effets.

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MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU MASTER EN INGENIERIE DE L’EAU ET DE L’ENVIRONNEMENT

OPTION : Eau

Présenté publiquement par

TOYBOU HOUMADI Fairouze

Travaux dirigés par : M. BEGA Urbain OUEDRAOGO, Enseignant au 2iE, UTER GVEA

LES PLUIES EXCEPTIONNELLES SUR LES VILLES DU BURKIN A FASO : CAS DE LA VILLE DE OUAGADOUGOU.

QUELLES STRATEGIES DE PREVENTION, DE REDUCTION DES IMPACTS ET DE GESTION ?

Jury d’évaluation du stage : Bèga OUEDRAOGO

Président : Bèga OUEDRAOGO

Membres : - Angelbert BIAOU

- Harouna KARAMBIRI

Promotion 2009-2010

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REMERCIEMENT

Après trois années de formation au 2iE (Institut International d’Ingénierie de

l’Eau et de l’Environnement) et 4mois de stage au sein de la même école au

Burkina Faso, j’ai pu réaliser ce mémoire.

En effet, ce travail je le dois beaucoup aux autres, depuis les enseignants du 2iE

jusqu’à ma famille.

Je salue particulièrement le courage de mon encadreur Mr BEGA Urbain

OUEDRAOGO enseignant au 2iE, la DGRE (Direction Générale de Ressource

en Eau) au Burkina Faso, Kadi étudiante en Géographie, ZE Kamessala

Bertrand étudiant au 2iE qui n’ont jamais cessé de déployer les efforts et les

connaissances pour la réussite de mon mémoire.

En suite mes remerciements vont également à Mr ELHADJI Mohamed

(directeur de l’Institut Universitaire de Technologie à l’Université des Iles

COMORES, à la Coopération Française qui m’ont aidé pour ma formation au

Burkina Faso ainsi que mon frère Mr TOYBOU Moussa président de l’île

autonome d’Anjouan aux COMORES et ma sœur jumelle adorée TOYBOU

Faouzia (Sage femme d’Etat).

Je ne saurais terminer sans formuler mon chaleureux remerciement à la famille

TOYBOU pour leur longue patience.

Que tous ceux qui ont de près ou de loin contribué à la réalisation de ce

mémoire trouvent ici l’expression de ma profonde gratitude.

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RESUME

La ville de Ouagadougou capitale du Burkina Faso, connait un fort taux d’accroissement de la

population. Le taux d’accroissement moyen annuel de la population est de 4,2% entre 1996 et

2006. Le non respect du Schéma Directeur d’Aménagement et d’urbanisme et le réseau de

drainage a conduit à un développement urbain mal maitrisé, caractérisé par une occupation

anarchique de l’espace, d’où l’imperméabilisation d’espace foncier d’ une part et d’autre part

de la mauvaise évacuation des eaux pluviales. La nuit du 31 aout au 1er septembre 2009 a été

marquée par une pluie exceptionnelle. Une quantité de pluie record de 263,4 mm à été

enregistrée à la station synoptique de Ouagadougou en douze heures. Une analyse statistique

sommaire révèle qu’il s’agit d’une pluie décamillénale (une pluie de période de retour de 10

000 ans). La présente étude menée dans la commune de Ouagadougou, a consisté à la gestion

des inondations de la ville de Ouagadougou afin d’optimiser les effets au sein de la

population.

Le présent travail comporte :

- Analyse générale de la zone d’étude ;

- Propose des solutions techniques d’amélioration de la gestion des eaux pluviales ;

- Recommande un cadre de gestion des inondations ;

- Suggère des souscriptions à des assurances pour la couverture des dommages en cas

de catastrophes naturelles.

Mots clés : Réseau d’assainissement pluvial, imperméabilisation, démographie, prévention,

gestion, inondation, aménagement urbain.

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ABSTRACT

The major city of Ouagadougou of the Burkina Faso, know a strong rate of increase of the

population. The rate of the annual average increase of the population is 4,2 % between 1996

and 2006.The non compliance with the Regional planning and development programme and

the network of drainage led to a bad urban maitrisé development, characterized by an anarchy

activity of the space, where from the waterproofing of land space of a part and on the other

hand the bad evacuation of rainwaters. The night of 31 aout on September 1st, 2009 was

marked by an exceptional rain. A quantity of record rain of 263,4 mm a summer registered in

the synoptic station of Ouagadougou in twelve hours. A summary statistical analysis reveals

that it is about a décamillénale rain (a rain of period of return of 10 000 years). The present

study led in the municipality of Ouagadougou, consisted in the management of the floods of

the city of Ouagadougou to optimize the effects within the population.

The present work contain :

- General analysis of the zone of study ;

- Propose technical solutions of improvement of the management of rainwaters ;

- Recommends a frame of management of the floods ;

- Suggest subscriptions to insurances for the cover of the damage in case of natural

disasters.

Key words : Pluvial sewer system, waterproofing, démography, prevention, managment,

flooding, urban adjustment

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LISTE DES ABREVIATIONS

ADP : Assemblée des Députés du Peuple

BID : Banque Islamique de Développement

CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest

CIEH : Comité Inter Africain d’Etude Hydraulique

CODESUR : Conseil départemental de secours d’urgence et de réhabilitation

CONASUR : Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation

COPROSUR : Conseil provincial de secours d’urgence et de réhabilitation

CORESUR : Conseil régional de secours d’urgence et de réhabilitation

COVISUR : Conseil villageois de secours d’urgence et de réhabilitation

CREPA : Centre Régional pour l’Assainissement et l’Eau Potable à faible coût

DGOA : Direction générale des ouvrages d'art

DGPC : Direction Générale de la Protection Civile

DGRE : Direction Générale de Ressource en Eau

DGUTF : Direction Générale de l’Urbanisme et des travaux fonciers

DSTM : Direction des Services Techniques Municipaux

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture

IGB : Institut Géographique de Burkina Faso

INSD : Institut National des Statistiques et du Développement

MACO : Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou

MHU : Ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme

MS : Ministère de la Santé

ONEA : Office National de l’Eau et d’Assainissement

ONG : Organisation Non Gouvernemental

ORSTOM : Office de Recherche Scientifique et Technique d’Outre-mer

PAM : Programme Alimentaire Mondial

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PM : Premier Ministre

PME : Petites et Moyens Entreprises

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PRES : Pôles de Recherche et d’Enseignement Supérieur

PTF : Partenaires Techniques et Financiers

SDAGO : Schéma Directeur d’Aménagement de Grand Ouaga

SDAU : Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisation

SDEP : Schéma de Drainage des Eaux Pluviales

SIUP : Système d'Information Urbain Populaire

SONABEL : Société Nationale d’Electricité du Burkina Faso

SONAGES : Société Nationale de la Gestion des Stocks

PAM : Programme Alimentaire Mondiale

STPC : Schéma Technique de Protection de Crue

TAAM : Taux Annuel d’accroissement Moyen

TBN : Taux Brut de Natalité

UEMOA : Union Économique et Monétaire Ouest-Africain

UNDAC : Nations Unies et d'évaluation des catastrophes de l'équipe de coordination

UNICEF : Organisation des Nations Unies pour l'Enfance

UNOPS : Bureau des Nations Unies pour les services

ZACA : Zone d’Activités Commerciales et Administratives

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SOMMAIRE

REMERCIEMENT .................................................................................................................................. i

RESUME ..................................................................................................................................................ii

ABSTRACT ............................................................................................................................................ iii

LISTE DES ABREVIATIONS ............................................................................................................... iv

Introduction générale ............................................................................................................................... 1

Problématique .......................................................................................................................................... 2

Objectifs et résultats de l’étude ............................................................................................................... 3

Objectifs spécifiques ............................................................................................................................... 3

Résultats attendus .................................................................................................................................... 3

Démarches méthodologiques................................................................................................................... 4

CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA COMMUNE DE OUAGADOUGOU ................................. 7

1. Environnement physique ................................................................................................................. 9

1.1 Le climat .................................................................................................................................... 9

1.2. La pluviométrie ........................................................................................................................ 9

1.3. La topographie ........................................................................................................................ 11

1.4. Le sol et la végétation ............................................................................................................. 12

2. La dynamique sociodémographique .............................................................................................. 12

2.1. La population .......................................................................................................................... 12

2.2. Les caractéristiques économiques .......................................................................................... 14

3. La dynamique spatiale de Ouagadougou ....................................................................................... 15

3.1. L'évolution de l’urbanisation .................................................................................................. 15

3.2. La typologie de l’habitat dans la ville de Ouagadougou ......................................................... 16

3.3. L’incidence de l’extension démographique et de l’occupation foncière sur l’assainissement 16

4. Les zones de contrainte ............................................................................................................. 17

Conclusion partielle ...................................................................................................................... 18

CHAPITRE II : ETAT DES LIEUX DE L’ASSAINISSEMENT DE LA VILLE DE OUAGADOUGOU ............................................................................................................................... 18

1. L’assainissement pluvial de la ville de Ouagadougou ................................................................... 18

1.1. Description du réseau d’assainissement pluvial existant avant l’inondation .......................... 19

1.2. La répartition des ouvrages hydrauliques dans la commune de Ouagadougou ...................... 20

1.3. Les contraintes du réseau de drainage de la ville de Ouagadougou ....................................... 21

2. L’organisation du secteur d’assainissement .................................................................................. 22

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2.1. Les aspects législatifs, institutionnels et financiers ................................................................ 22

2.1. 1. Les aspects législatifs ......................................................................................................... 23

2.2.2. Les aspects institutionnels et financiers (Annexe) .............................................................. 23

3. Les phénomènes d’érosion ............................................................................................................ 24

3.1. L’érosion hydrique ................................................................................................................. 24

3.2 .Les autres actions anthropiques .............................................................................................. 25

Conclusion partielle ...................................................................................................................... 26

CHAPITRE III : LA PLUIE EXCEPTIONNELLE DU 1er SEPTEMBRE 2009 A OUAGADOUGOU ............................................................................................................................... 28

1. Historique des inondations ............................................................................................................ 28

3. Situation des ouvrages d’évacuation et de rétention au moment de l’inondation ......................... 30

3.1 Ouvrages d’évacuation des eaux pluviales .............................................................................. 30

3.2 Ouvrages de rétention .............................................................................................................. 31

3.2.1 Situation de remplissage du barrage (2+3) de Ouagadougou du 1er au 30 septembre 2009 . 31

3.2.2 Evolution des volumes d’ eau stockée du 1er septembre au 30 septembre 2009 .................. 32

3.3 Situation des sinistrés du 1er septembre 2009 de la ville de Ouagadougou ............................ 32

Conclusion partielle ...................................................................................................................... 33

CHAPITRE IV : ORGANISATION ACTUELLE DE LA GESTION DES CATASTROPHES DES INONDATIONS AU BURKINA FASO .............................................................................................. 34

1. Présentation générale du plan de contingence ............................................................................... 34

1.1Contexte de partenariat ............................................................................................................. 35

1.3 Contexte programmatique ....................................................................................................... 35

2. Structures de Coordination interne, rôles et responsabilités .......................................................... 35

2.1 Structures gouvernementales et compositions ......................................................................... 35

2.1.1CONASUR ............................................................................................................................ 36

2.2.2 Partenaires Financiers, Techniques, ONG, ........................................................................... 37

2.2. Objectifs opérationnels, stratégies d’interventions et hypothèses de planification .................... 37

2.2.1Objectifs opérationnels .......................................................................................................... 37

2.2.2 Stratégies d’intervention ....................................................................................................... 37

2.3. Stratégies sur le plan prévision météorologique ..................................................................... 38

2.4. Elaboration d’une stratégie de financement de la gestion des inondations ............................ 38

3. Description des programmes prioritaires du schéma directeur d’assainissement pluvial ............. 39

4. Description du schéma d’aménagement de Grand Ouaga ............................................................. 40

4.1. Objectifs et orientations .......................................................................................................... 40

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4.2. Les différentes actions retenues pour Ouagadougou .............................................................. 41

CHAPITRE V : RECOMMANDATIONS, DISCUSSIONS ET CONCLUSION ............................... 43

1. Discussions ................................................................................................................................... 43

2. Conclusion générale ...................................................................................................................... 44

3. Recommandations ......................................................................................................................... 45

BIBLIOGRAPHIES .............................................................................................................................. 46

ANNEXE 1 : Pluviométrie totale mensuelle de Ouagadougou aéroport .............................................. 48

ANNEXE 2 : Coefficients de ruissellement des différentes zones de la ville de Ouagadougou ........... 49

ANNEXE3 : Récapitulatif des rôles des institutions sous tutelle ministérielle, .................................... 51

ANNEXE 3 : Rôle des institutions Etatiques ........................................................................................ 52

ANNEXE 4 : Ouvrages endommagés du 1er septembre ; source : DSTM-Octobre 2009 .................... 53

ANNEXE 5 : Situation des sinistrés de la région du centre ; source : CONASUR .............................. 54

ANNEXE 6 : Bassins de rétention(Recommandation).......................................................................... 55

ANNEXE 7 : Guide d’entretien ............................................................................................................ 56

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TABLE DES ILLUSTRATIONS

Figure 1: Situation de la ville de Ouagadougou ; source : TOYBOU /05mai 2010 ................................ 7

Figure 2: Carte administrative de la ville de Ouagadougou ; source : TOYBOU/ 05 mai 2010 ............. 8

Figure 3 : Superficies de différents arrondissements de Ouagadougou ; Source : INSD, 2006 .............. 9

Figure 4 : Migration d’isohyètes du Burkina Faso; source: PAGIRE Burkina Faso ............................. 10

Figure 5 : Variation mensuelle des précipitations (1990-2009) à Ouaga : source la DMN du Faso ..... 11

Figure 6 : Diagramme d’évolution de la population de Ouagadougou ; ............................................... 13

Figure 7: Construction en banco secteur 17(Pissy) / TOYBOU Fairouze /05mai 2010 ....................... 16

Figure 8: Les collecteurs (en couleur bleue) de la ville de Ouagadougou ; Source : DSTM de Ouagadougou......................................................................................................................................... 20

Figure 9: Repartition des ouvrages hydrauliques de Ouagadougou ; Source : DSTM-2004 ................ 20

Figure 10’: Destruction du collecteur secteur 13 (Wemtenga) : du 1er Septembre 2009, source : TOYBOU/ 02mai 2010 ......................................................................................................................... 22

Figure 11 : illustration d’érosion (Wemtenga), source TOYBOU /10mai 2010 ................................. 24

Figure 12: Erosion en ravine (canal central), cas du 1er septembre 2009; TOYBOU Fairouze ............ 25

Figure 13’: Fabrication de brique en banco dans le lit majeur du barrage du Boulmiougou( Pissy). ... 25

Figure 14 : Tas de sable ramassés au sol, dans les secteurs 13 (lit du canal de Wemtenga), ................ 25

Figure 15 : Situation de zones endommagées du 10 septembre 2009 à Ouagadougou ......................... 29

Figure 16 : Dommages sur le réseau d’assainissement, 1er septembre 2009; Source: DSTM-Octobre

2009 ....................................................................................................................................................... 30

Figure 17 : Evolution des volumes d’ eau stockée du 1er au 30 septembre 2009 ; Source: DGRE........ 32

Figure 18: Les sinistrés de Ouagadougou par la pluie du 1er septembre 2009; Source: DGOA .......... 33

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Evolution de la population par arrondissement; source: projet ZACA 2003 ..................... 14

Tableau 2: Repartition des superficies inondables par secteur .............................................................. 17

Tableau 3: Repartition des ouvrages hydraulique de Ouagadougou; source: DSTM-2004 .................. 21

Tableau 4: La pluviometrie du 1er septembre 2009 des differentes villes ........................................... 29

Tableau 5: Objectifs et orientations de SDAGO ................................................................................... 40

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Introduction générale

Chaque année, les catastrophes causées par les phénomènes dangereux liés au temps, au

climat et à l’eau frappent de nombreuses communautés dans le monde entier, entrainant ainsi

de lourdes pertes en vies humaines et matérielles : destruction des infrastructures sociales et

économiques et ainsi que la dégradation de l’écosystème.

C’est ainsi que dans la nuit du 31 août au 1septembre 2009, la ville de Ouagadougou s’est

réveillée dans une inondation jamais connue dans le temps. Les services météorologiques

signalent que cette inondation est consécutive à une pluie de 263,4 mm (source direction de la

météorologie). Les modélisations montrent qu’il s’agit d’une pluie de période de retour de

10000 ans. Les réseaux et les ouvrages de gestion des eaux pluviales de la ville de

Ouagadougou sont dimensionnés pour la plupart, pour une fréquence de retour inferieure ou

égale à 20ans (T≤ 20ans). Car techniquement et économiquement, il n y aurait pas été viable

de concevoir des ouvrages pour une période de retours supérieure à 30 ans (T≥30ans).

Il est donc important de pousser une étude approfondie qui nous permettra de dégager des

stratégies de gestion des pluies exceptionnelles. Pour se faire, il est question d’analyser le

système d’assainissement de la ville de Ouagadougou en s’appuyant essentiellement (i) le

réseau hydrographique situant les zones inondables, (ii) le tissu urbain de la ville de

Ouagadougou, (iii) les techniques et technologies de construction, (iv) l’expérience de la

gestion de la pluie du 1er septembre pour proposer des mesures d’optimisation des pluies

exceptionnelles.

Notre étude se fera en trois parties principales :

- Première partie : Etude générale de la zone d’étude(Ouagadougou) et Analyse des

données ;

- Deuxième partie : Description des effets de la pluie du 1er septembre et le mode de

gestion des inondations ;

- Troisième partie : Recommandations, discussions et enfin la conclusion.

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Problématique

Dans les pays en développement, de nombreuses villes en urbanisation rapide connaissent

d’énormes problèmes potentiels qui peuvent leur toucher et leur causer de graves dommages

dont les plus graves sont les inondations, les séismes, les glissements de terrain, qui se suivent

très souvent de nombreuses pertes en vie humaine. Ces conséquences néfastes sont dues au

manque de stratégie de gestion rapide et efficiente des catastrophes naturelles. Pour ce qui

concerne particulièrement les inondations, on retient qu’elles sont liées à la faiblesse des

systèmes d’assainissement pluvial et d’urbanisation incontrôlée.

En effet, l’accroissement démographique provoque une véritable pression sur l’espace urbain

dont l’occupation est devenue un véritable enjeu environnemental. Cette croissance urbaine

s’accompagne d’une occupation spontanée de l’espace (y compris même des zones non

habitables) avec pour corollaire la prolifération incontrôlée des bidonvilles d’où

l’imperméabilisation induit par une mauvaise évacuation des eaux pluviales. Cette mutation dans

l’occupation et l’utilisation de l’espace urbain expose nos villes africaines en général et la ville

de Ouagadougou en particulier à de nombreuses conséquences environnementales, sociales et

économiques, comme les maladies de toute nature, l’insécurité et la dégradation des conditions

de vie des populations, et du milieu naturelle.

Les inondations sont les conséquences de la densification urbaine en absence de planification

urbaine adéquate (les facteurs anthropiques) et sont également engendrées par les phénomènes

météorologiques (les facteurs climatiques) et d’insuffisance des réseaux d’assainissement

pluvial.

Ainsi la nuit du 31 Aout 2009 au 1er septembre 2009 a été marquée par une pluie exceptionnelle.

Une quantité de pluie record de 263,4 mm (la direction de la météorologie Ouagadougou).Elle a

fragilisé et détruit plusieurs habitations de la commune de Ouagadougou et ses environs ; ces

inondations survenues suite à cette pluie diluvienne ont entrainé des pertes en vie humaine,

d’importants dégâts matériels et financiers.

Face à cela, les autorités publiques et privées se sont unies pour limiter les conséquences qui sont

restées importantes. Cependant, quelles stratégies faut-il mettre en place en vue d’une meilleure

gestion des éventuelles futures inondations ?

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Objectifs et résultats de l’étude

L’objectif global de l’étude est de mettre à la disposition des techniciens, des autorités

administratives et politiques et de la société civile des outils techniques, administratifs et

financiers pouvant contribuer à la gestion des inondations.

Objectifs spécifiques

Afin de répondre à ces objectifs généraux, il est nécessaire que notre étude réponde

aux objectifs spécifiques suivants :

- Faire une analyse générale des facteurs aggravants le phénomène de l’inondation

- Identifier les ouvrages d’assainissement et de rétention existants et les dégradations

subies ;

- Déterminer les différents acteurs qui participent en cas de catastrophe et leurs

contributions ;

- Déterminer les principaux mécanismes d’accès au financement dans le cadre des

catastrophes ;

- Proposer des solutions visant à prévenir et à réduire les effets des inondations ;

Résultats attendus

A la fin de cette étude nous aimerions proposer des solutions pouvant contribuer à une

meilleure gestion des inondations de la ville de Ouagadougou. :

- les capacités et limites des services météorologiques sont connues en terme de

prévision ;

- des solutions techniques d’amélioration du système de collecte et d’évacuation des

eaux pluviales (réseau, ouvrages de rétention et/ou d’infiltration) sont proposées aux

autorités administratives en général et communales en particulier ;

- des zones dites domaines publics hydrauliques sont délimités ;

- des techniques de construction sont proposées pour les zones limitrophes des

domaines publics hydrauliques ;

- des stratégies de financement de la gestion des inondations sont élaborées ;

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Démarches méthodologiques

Pour obtenir des résultats de cette étude, nous avons abordé deux méthodes : la méthode

quantitative et la méthode qualitative. La méthode quantitative consistera à une analyse

Statistique et cartographique des différentes données collectées lors des travaux et quant à la

méthode qualitative, elle consiste à l’extraction des informations des documents, des archives,

et des entretiens. Ainsi, nous avons, d’abord, procédé aux entretiens préliminaires avec

certains spécialistes du domaine .Tout au long de ces différentes étapes, nous avons procédé à

la recherche documentaire. Nous avons élaboré une méthodologie de recherche, pour atteindre

les objectifs fixés par les termes de référence de ce travail, qui s’articule sur trois phases :

� phase préliminaire du mémoire

C’est le début de notre étude, elle a consisté à :

- comprendre les termes de référence ;

- rechercher des documents ;

- élaborer le cadre logique et concevoir des outils de collecte de données.

� Phase de terrain

Les enquêtes sur le terrain ont porté sur des entretiens avec des personnes dans les différents

services de Ouagadougou. On peut citer entre autre la Mairie centrale , la Direction des

Services Techniques Municipaux (DSTM), la Direction Générale de l’ Urbanisme et des

travaux fonciers ( DGUTF), l’ Office National de l’ Eau et de l’ Assainissement(ONEA), la

CONASUR, la Direction Générale de Ressources en Eau, la Direction de la Météorologique

ainsi que l’ Institut Géographique du Burkina Faso (IGB). De manière parallèle on a effectué

des sorties sur le terrain, ce qui nous a permis de localiser les zones fortement touchées par les

inondations et également de recenser certains problèmes liées aux ouvrages existants

� Phase d’analyse/de traitement de données et de rédaction finale du rapport

Elle marque la fin de notre travail, et consiste à :

- Synthétiser et analyser les informations découlant des entretiens, d’observation et des

différentes données mises à notre disposition ;

- Analyser et étudier techniquement les systèmes de données ;

- Finaliser la rédaction du rapport

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C’est dans ce cadre que toutes les informations recueillies auprès de ces institutions nous ont

permis d’élaborer le présent mémoire.

� Difficultés rencontrées

Au cours de notre travail, la principale difficulté a été l’accès à l’information. En effet, il

nous a été très difficile d’avoir accès à des documents officiels dans le domaine d’

assainissement à Ouagadougou.

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PREMIERE PARTIE : ETUDE GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE ET ANALYSE DES DONNEES

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CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA COMMUNE DE OUAGADOUGOU

Figure 1: Situation de la ville de Ouagadougou ; source : TOYBOU /05mai 2010

Ouagadougou est située entre les latitudes (13°51 Nord) et (13°36Sud) et les longitudes (5°78

Est.) et (5°79 Est). Elle est presqu’au centre du Burkina-Faso dans la province du Kadiogo.

Elle est limitée au Nord et à l’Est par la province de l’Oubritenga, au Sud par le Bazega et à

l’Ouest par le Boulkiémdé. Capitale du Burkina-Faso, Ouagadougou s’étale sur une superficie

d’environ 540 km2 (Source : INSD, 2006) avec une population estimée à environ un million

cinq cent mille(1.500.000) habitants (INSD : Institut national des statistiques et de

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démographie 2006). Elle est organisée administrativement en trente secteurs et dix sept

villages par cinq arrondissements : Baskuy, Bogodogo, Boulmiougou, Nongr Massom et

Signonghin, comme l’indique la carte ci-dessous

Figure 2: Carte administrative de la ville de Ouagadougou ; source : TOYBOU/ 05 mai 2010

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Figure 3 : Superficies de différents arrondissements de Ouagadougou ; Source : INSD, 2006

Ce diagramme de répartition spatiale permet d’avoir une idée sur la répartition des

interventions dans le cadre de l’assainissement dans les arrondissements de la ville. Cette

disparité d’occupation est due à plusieurs facteurs tels que la situation géographique des

arrondissements par rapport au centre ville : l’importance des opérations de lotissement

entreprises, l’importance de l’habitat spontané. Ainsi la ville s’étend au delà de ses limites

administratives précédemment fixées et connues. Par ailleurs, signalons que cette extension

donne lieu à un nouveau projet de découpage territorial de la commune de Ouagadougou en

douze arrondissements. (Le quotidien Sidwaya, N° 6525, 2009).

1. Environnement physique

1.1 Le climat Ouagadougou est située dans la zone soudano sahélienne où les températures moyennes

mensuelles enregistrées (aéroport de Ouagadougou) sont à la fois élevées et contrastées (40°C

en mars et avril, 16°C en décembre et janvier). L’évaporation est maximale pendant la saison

sèche (319 mm en mars) et minimal en fin d’hivernage (133 mm en septembre). L’humidité

relative suit le régime de la pluviométrie, son amplitude journalière est de 20 à 30% environ.

Le degré hygrométrique est maximum en Août et minimum en février.

1.2. La pluviométrie Les isohyètes sont des lignes courbes qui ont le même volume de précipitation à une même

période donnée. La pluviométrie moyenne annuelle se situe entre 700 et 900 millimètres avec

60% des précipitations qui se concentrent (Direction de la météorologie nationale, 2003).

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La pluviométrie moyenne annuelle a connu une baisse sensible comme l’atteste la carte qui

montre le déplacement latitudinal des isohyètes moyennes vers le Sud en l’espace de trois

normales (période de 30 années consécutives) 1951-1980, 1961-1990 et 1971-2000. Le niveau

général des pluies a fortement décru depuis la fin des années 1980, entraînant une migration

des isohyètes vers le sud (variation de 600 mm/an au nord à plus de 1000 mm/an dans

l’extrême sud). La figure 4 des isohyètes donne un aperçu du mouvement. Ainsi d’après ces

constats nous pouvons dire que la pluie survenue le 1er septembre 2009 est une pluie

exceptionnelle car il a été enregistré dans la station de Ouagadougou aéroport une quantité de

pluie de 263, 2 mm en 12 heures de temps.

Figure 4 : Migration d’isohyètes du Burkina Faso; source: PAGIRE Burkina Faso

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Figure 5 : Variation mensuelle des précipitations (1990-2009) à Ouaga : source la DMN du Faso

Ce graphique illustre les cumuls de variations des précipitions mensuelles pour les mois pluvieux

de la ville de Ouagadougou sur une série chronologique de 1990 à 2009. La pluviométrie varie

de 0 mm (Mars 1990) à 326,9 mm (Septembre 2009). Il ressort de cette figure que les plus

importantes quantités pluviométriques moyennes mensuelles sont réparties entre les mois de

Juillet, Août et Septembre. La ville est soumise au climat peu humide de type tropical sec

caractérisé par deux principales saisons : une saison sèche et une saison pluvieuse ou hivernage.

Une saison pluvieuse qui s’étale de juin à septembre et le mois d’août comme le cœur de la

saison. Cependant, l'évolution mensuelle de la pluviométrie montre que la position du maximum

pluviométrique est survenue au mois de septembre 2009. Ce qui explique la forte inondation

observée dans la ville de Ouagadougou le 1er septembre2009.

1.3. La topographie

La ville de Ouagadougou est bâtie sur une vaste pénéplaine faiblement ondulée, façonnée dans le

socle précambrien, coiffée d’une cuirasse ferrugineuse plus ou moins disséquée. La pente est

nécessaire pour comprendre la dynamique des écoulements. La ville est située sur un plateau

d’altitude moyenne de 295m. Les points les plus hauts culminent à 320m et sont situés au Nord-

Est. Les pentes sont inferieures à 1% et sont peu propices à l’évacuation rapide des eaux de

ruissellement. En effet, sur un terrain plat, à faible pente comme celui de la ville de

Ouagadougou, les eaux ont tendance à stagner et à s’infiltrer sous l’influence de la gravité. Cette

infiltration dépend aussi du substratum géologique et de la nature des sols.

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1.4. Le sol et la végétation

Comme l’indique l’Atlas du Burkina Faso, Ouagadougou repose sur des sols ferrugineux peu

lessivés sur matériaux sableux, sablo-argileux. Ainsi le coefficient de ruissellement est

fortement influencé par l’occupation du sol et la pente. Ces valeurs reflètent la capacité des

sols à ruisseler en fonction du paramètre d’occupation du sol et de l’utilisation des terres et

aussi de la pente.

La formation végétale initiale de la ville a connu une dégradation nette en quantité et en

qualité. Seules les espèces jugées utiles par la population telles que le karité, le raisinier etc.,

ont été conservées. Quelques espèces fruitières ou non comme le manguier (Mangifera

indica), l’eucalyptus, ont été plantées à l’intérieur ou aux alentours des concessions et le long

des rues. Ces formations végétales qui sont dans les concessions et le long des rues

constituent d’une part des facteurs d’insalubrité ou d’accumulation d’insectes et d’autre part

des unités absorbantes pour la trop grande concentration du monoxyde de carbone.

2. La dynamique sociodémographique

2.1. La population

La ville Ouagadougou est en pleine expansion et attire beaucoup des gens en quête d’une vie

meilleure. La ville se distingue des autres centres urbains du Burkina Faso par sa population. De

nombreuses études menées sur la cité capitale révèlent comme causes de sa croissance outre les

facteurs sus cités : l’exode rural, la croissance naturelle de sa population urbaine et de sa position

de transit en Afrique de l’ouest. D’après les derniers recensements de la population, la

population de Ouagadougou a évolué de 172 661 en 1975 à 709 736 en 1996, et est en 2006 de 1

475 223 habitants. La croissance urbaine assez complète (Cherel, 1993 Compaoré, ibid. ; Fournet

et al. Ibid. cité par Hug.Y). Ainsi cet histogramme illustre bien l’évolution rapide de la ville.

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A partir de ce diagramme nous constatons que la population de la ville de Ouagadougou à

partir de 1960 se double tous les dix ans. Cela traduit l’importance des efforts que doivent

fournir les administrateurs de la localité pour que les infrastructures d’assainissement soient à

même de répondre aux besoins des populations à tout moment. Sur le plan spatial, l'extension

de l'espace a évolué de pair avec la croissance démographique. Selon la Direction générale de

l'Urbanisme, elle est passée de 2000 hectares en 1957 à 37 950 hectares en 2002. L'extension

de la ville s'est faite d'une manière accélérée et anarchique. De 1960 à 1980, pendant que les

pouvoirs publics, par des efforts de lotissement, aménageaient 1040 hectares de terrain, les

quartiers spontanés (non lotis) occupaient anarchiquement sans aucun contrôle de

l'administration, 4200 hectares. En outre, la stabilité sociopolitique développée par le Burkina

Faso ne cesse d’attirer les étrangers. La population étrangère (diplomates, étudiants,

commerçants, ouvriers) entraîne par sa présence une forte augmentation de la population. La

conséquence de toutes ces caractéristiques est le fort taux d’accroissement naturel.

Figure 6 : Diagramme d’évolution de la population de Ouagadougou ;

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Tableau 1: Evolution de la population par arrondissement; source: projet ZACA 2003

Arrondissement 1985 % 1996 % TAAM (%)

Baskuy 193048 42 173124 23 - 0,99

Bogodogo 96443 21 207380 27,6 7,21

Boulmiougou 76411 16,6 180895 24,0 8,15

Nomgremassom 63532 13,8 117752 15,7 5,77

Total commune 459677 100 752236 100 4,58

Entre 1985 et 1996, l'arrondissement central de Baskuy, contrairement au reste de la ville, a

enregistré un taux de croissance négatif de – 0,99 % : son poids démographique a chuté et il a

perdu son premier rang dans la hiérarchie par taille des arrondissements de la commune pour

se positionner au troisième rang derrière les arrondissements de Bogodogo et Boulmiougou.

La situation de l'arrondissement de Baskuy peut s'expliquer par trois facteurs concomitants :

• L'aménagement entre 1985 et 1996 de la zone commerciale et de la première

tranche de la ZACA, en plein centre de cet arrondissement ;

• La reconversion par les propriétaires d'une partie des concessions en locaux pour le

commerce, les petits métiers et les services impliquant une baisse sensible de la

capacité résidentielle de la zone centrale ;

• La saturation de l'arrondissement et la rareté des terrains à bâtir qui engendre des

migrations résidentielles vers d'autres arrondissements péricentraux.

Sur le plan spatial, nous notons l’importante disparité entre les arrondissements. La commune

de Ouagadougou est répartie en 5 arrondissements de superficies inégales. La plus petite est

Baskuy et la plus vaste Nongremasson comme l’indique la figure 3 ci-dessus.

2.2. Les caractéristiques économiques

Ouagadougou capitale du Burkina Faso est le centre culturel, économique, administratif et

politique du pays. Elle a peu d’industries, principalement dans les domaines agro-alimentaires

et textiles. Au plan économique, Les activités sont diversifiées mais restent dominées par

celles des secteurs primaire et tertiaire. L’agriculture, l’élevage, la pêche, le commerce et

l’artisanat sont les principales sources de revenus des populations. La pêche est pratiquée

aussi, mais demeure une activité secondaire par rapport au maraîchage. Dans le secteur

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tertiaire, l’artisanat et le commerce sont dominants. Les activités artisanales sont de type

informel.

3. La dynamique spatiale de Ouagadougou

3.1. L'évolution de l’urbanisation

La ville de Ouagadougou a un taux d'accroissement démographique de l'ordre de 4,5 % par an

(source : HANGNON Hugues Y, 2009). Les étapes de l'évolution de l'urbanisation de

Ouagadougou sont résumées dans ce qui suit :

Au cours de la période coloniale : L'afflux massif des populations a entraîné un besoin

croissant en terrains à bâtir ; entre 1932 et 1960, l'administration coloniale a libéré environ

9500 parcelles. La ville était organisée en quartiers résidentiels et quartiers "indigènes".

Durant cette période, le rythme de création des parcelles correspondait à peu près au rythme

des besoins de la croissance urbaine.

Après l'indépendance : Avec l’indépendance et l’intensification des flux migratoires

aggravés par la sécheresse, la prolifération de l'habitat spontané a troublé tous les efforts

précédents. L'inadéquation entre l'offre et les besoins en terrains à bâtir a engendré la

prolifération d'immenses quartiers spontanés dans lesquels vivent plus de la moitié de la

population. Des aménagements ont été consacrés à certains quartiers sous l’égide des autorités

communales et avec la contribution des populations.

A partir des années 80 :Au cours des années 80, en parallèle avec la prise de nouvelles

dispositions réglementaires et la mise en place de structures chargées de l'urbanisme, l'Etat a

défini un programme de lotissement à grande échelle qui consistait essentiellement en la

régularisation foncière avec le bornage des parcelles, l'ouverture des voies et éventuellement

la mise en place des réseaux d'eau et d'électricité. La régularisation foncière devait permettre

la récupération d'une taxe de jouissance alimentant un compte spécial destiné au financement

des nouvelles opérations de lotissement. Cependant, malgré les efforts consentis, l'habitat

spontané continue à proliférer en périphérie des quartiers lotis. Ce pendant nous ne saurons

améliorer l’assainissement de la ville uniquement à partir de son aspect démographique sans

considérer le volet urbanisme.

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3.2. La typologie de l’habitat dans la ville de Ouagadougou

Sur le plan du tissu urbain, nous distinguons les zones urbanisées loties et les zones d’habitations

spontanées. Les zones urbanisées loties sont des zones structurées et moyennement équipées,

contrairement aux zones spontanées dépourvues de tout équipement. Ces dernières sont situées

en marge des quartiers périphériques et ne respectent aucune norme urbanistique. Le coefficient

de ruissellement dans ces zones est de 0, 77. (Voir annexe 2). Selon l’étude diagnostique de

l’agglomération de Ouagadougou (SDAEP 2007), hormis du secteur 13 et une partie du secteur

25, qui sont constitués des habitats de haut standing (29%), tous les autres secteurs disposent des

habitats de moyen (27%), et bas standing (44%). Ces types d’habitat coexistent avec les

habitants spontanés et précaires des zones dites « non loties ». A titre d’exemple nous pouvons

citer le village de Sandogo incrustée dans le secteur 17 de l'arrondissement de Boulmiougou. Cet

arrondissement est fortement touché par les inondations à cause de sa position géographique et

du mode de construction en banco qui résiste peu aux intempéries. Divers types de matériaux

sont utilisés dans la construction. Dans les zones urbaines, les habitations de plus en plus

modernes à matériaux définitifs tendent à faire place à l'utilisation de matériau tel que le banco

ou le banco amélioré qui est toujours de mise en zone rurale et zone non lotie. L’habitat spontané

est souvent développé dans les lits des cours d’eau.

Ainsi, le bâti de part sa situation et du site d’implantation et, les traits caractéristiques des

habitations du milieu, les prédisposent à une vulnérabilité certaine.

Figure 7: Construction en banco secteur 17(Pissy) / TOYBOU Fairouze /05mai 2010

3.3. L’incidence de l’extension démographique et de l’occupation foncière sur l’assainissement

Le nombre d’habitants, l’étendue de la superficie de la ville et l’importance des surfaces

couvertes ont des répercutions sur l’assainissement. La tendance actuelle d’aller vers de

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nouvelles technologies telle que les égouts et les stations de traitement répond à cette

préoccupation. La croissance de la population exerce également une pression sur la capacité

des infrastructures ; l’augmentation des superficies aménagées pour répondre aux besoins

croissants des populations, ce qui entraîne la nécessité d’augmenter le nombre et les capacités

des ouvrages d’assainissement tels que les caniveaux d’évacuations. L’étendue de la

superficie augmente le taux de ruissellement. L’urbanisation rapide, le type d’aménagement

et la non maîtrise de l’occupation spatiale influencent également le domaine de

l’assainissement. Les premiers aménagements réalisés à Ouagadougou par les colonisateurs

ainsi que les nationaux n’ont pas tenu compte de l’assainissement. La conséquence la plus

visible aujourd’hui est le rejet des eaux usées et les déchets solides sur les voies publiques.

Les conséquences sont encore perceptibles dans certains quartiers non rénovés (exemple

Koulouba …) contrairement aux zones résidentielles où la construction est réglementée.

L’éducation et l’information de la population ont fait défaut dans le domaine.

4. Les zones de contrainte

A partir du schéma directeur d’assainissement qui date de 1999 jusqu’à nos jours, il a été

identifié comme zone de contraintes celles se trouvant dans les basses altitudes (bas-

fonds) et dans les parties sensibles du lit du cours d’eau. Les zones inondées du fait

de la présence d’habitations dans des thalwegs. Les principales zones de contraintes

identifiées sont indiquées dans le tableau ci-dessous.

Tableau 2: Repartition des superficies inondables par secteur

Rang Secteur Arrondissement Superficie en ha

1 17 Boulmiougou 326

2 28 Bogodogo 165

3 15 Bogodogo 128

4 23 Nongremasson 118

5 19 Boulmiougou 96

6 16 Boulmiougou 96

7 20 Sig-Noghin 69

8 24 Nongremasson 69

9 27 Nongremasson 68

10 12 Baskuy 67,5

Total 1202,5

Source : SDAP, Juin 2002

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Elles ont été désignées comme zones prioritaires à prendre en compte dans le cadre de toute

mesure d’assainissement pluvial à entreprendre. Les propositions d’aménagement sont donc

relatives au renforcement des sections existantes de caniveaux ou d’exécutoires naturels

(rugosité de paroi, complément de section…) et ou la création des nouveau canaux.

Conclusion partielle

La ville de Ouagadougou lors du recensement de 1996, a compté 709 736 habitants et en

2006 la ville comptait 1500 000 habitants. Cette augmentation est due par deux facteurs

principaux : la croissance naturelle démographique et l’exode rural. Cet accroissement de la

ville pose beaucoup de problèmes sur l’approvisionnement en réseaux (assainissement,

adduction d’eau potable…), d’infrastructures et d’équipement de base. Le retard ou l’absence

de réaction du gouvernement, dans le domaine de l’habitat, a poussé les nouveaux citadins à

s’installer de manière non contrôlée dans des zones non aménagées de la ville.

CHAPITRE II : ETAT DES LIEUX DE L’ASSAINISSEMENT DE LA VILLE DE

OUAGADOUGOU

Du point de vue de la santé publique, l’assainissement englobe toute action visant à

l’amélioration des conditions qui, dans le milieu physique de la vie humaine, sont susceptibles

d’influer défavorablement sur la santé.

1. L’assainissement pluvial de la ville de Ouagadougou

Le schéma directeur de l’assainissement pluvial de la ville vise principalement les objectifs

suivants :

- La protection de la santé publique ;

- La préservation de l’environnement et la gestion rationnelle des écosystèmes, les ressources en eaux en particulier ;

- La protection des biens et personnes contre les inondations

L’évacuation des eaux pluviales se caractérise par l’insuffisance du réseau par rapport aux

besoins. Généralement construits à ciel ouvert (90%), les ouvrages de drainage sont rarement

entretenus, et souvent encombrés par divers matériaux solides et liquides jetés par les

riverains, empêchant l’écoulement correct des eaux de pluie.

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1.1. Description du réseau d’assainissement pluvial existant avant l’inondation

La ville de Ouagadougou est drainée par des affluents du Massili qui se jettent dans le

Nakanbé. Elle est constituée de quatre barrages : N°1 Baskuy, N°2 ou Nongr-Masson, N°3 ou

Sabguin et celui de Boulmiougou. En effet, avant la construction du barrage de Ziga, la

capitale s’alimentait en eau potable à partir d’eau de surface du barrage n°3 situé au cœur de

la ville et du barrage de Loumbila édifié à 15km au nord sur la route Ouagadougou-Kaya.

Les eaux des autres affluents drainant la ville sont endiguées par des canaux qui

contournent le barrage n° 3 pour se rejoindre à l’Est de la ville. Un seul, celui de Kadiogo

rejoint le barrage n°2. Ces retenues se succèdent sur un talweg qui s’allonge d’Ouest en Est.

Quatre marigots drainent l’ensemble des eaux de ruissellement vers la zone de dépression. Ils

ont été aménagés en canaux à ciel ouvert et ont pris respectivement les noms de :

Canal du Kadiogo, Canal du Centre, Canal de Wemtenga, le Canal de Zogona. Ces différents

collecteurs jouent un rôle important dans l’évacuation des eaux pluviales de la ville.

Cependant, ces ouvrages hydrauliques constituent un véritable lieu de dépôt des ordures

ménagères. Le manque d’entretien fait que l’eau stagne dans ces ouvrages. La répartition pour

la collecte des eaux de la commune est la suivante :

- Le canal de Kadiogo, traversant les secteurs 2, 3, 7, 8, 9,11 et 12 de la ville, joue un

rôle d’égout en déversant les eaux de ruissellement et les eaux usées de la zone

industrielle de Goughin dans le barrage N°2.Ce canal déjà aménagé sur les derniers3800

m,(longueur totale dans le tissu urbain est de 7100m);

- Le canal de Zogona traverse la zone universitaire, les secteurs 13, 14 et 30 de la

ville pour rejoindre le canal central dans la forêt classée ;

- Le canal de Wemtenga parcourt les secteurs 27, 28 et 29 et reçoit les eaux usées de

la Maison d’arrêt et de Correction de Ouagadougou (MACO) ;

- Le canal central draine les eaux des secteurs 3, 4, 5, et 12. Il débouche dans la forêt

classée en aval du barrage N°3 ;

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Figure 8: Les collecteurs (en couleur bleue) de la ville de Ouagadougou ; Source : DSTM de Ouagadougou

1.2. La répartition des ouvrages hydrauliques dans la commune de Ouagadougou

Le réseau de drainage municipal en 1993 ne couvre qu’environ 3.000 hectares, soit moins de

15% urbanisée. Le système de drainage à Ouagadougou est constitué essentiellement de canaux

à ciel ouvert ou couvert, d’une longueur totale de 165 ,36 Km dont 43,3Km de réseau primaire.

La situation du réseau d’assainissement dans la ville de Ouagadougou en 2004, se présente

comme le montre l’histogramme ci dessous.

Figure 9: Repartition des ouvrages hydrauliques de Ouagadougou ; Source : DSTM-2004

6570 00

6570 00

6580 00

6580 00

6590 00

6590 00

6600 00

6600 00

6610 00

6610 00

6620 00

6620 00

6630 00

6630 00

6640 00

6640 00

6650 00

6650 00

136

600

0

1366

000

136

700

0

1367

000

136

800

0

1368

000

1369

000

1369

000

1370

000

1370

000

137

100

0

1371

000

B a rrag e n °3Ba rrag e n °2

B a rrag e n °1

PA R C U R B A IN

B a n gr- W é og o

Can

al -

Kad

iogo

Can

al -

Cen

tral

Can

al -

Zog

na

Can

al -

Wen

teng

a

Mari g ot d e T an gh i n

Can

al -

Kad

iogo

Mari g ot d e So m

g an g é

HO PI TAL Y AL GA DO

A éropo

r t0.1 0 0. 1 0. 2 Kilo m ètre s

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Dans la commune de Ouagadougou, l’arrondissement de Baskuy (41,05%) occupe la première

place en termes de répartition des collecteurs par arrondissement. Cela s’explique du fait que

l’arrondissement se trouve au centre de la ville. Le tableau suivant illustre le réseau d’eaux

pluviales de la commune de Ouagadougou en fonction des matériaux utilisés :

Tableau 3: Repartition des ouvrages hydraulique de Ouagadougou; source: DSTM-2004

Arrondissements Longueurs des collecteurs

Bétonnés

(mètre linéaire)

Enterre

(mètre linéaire)

Collecteurs

(mètre linéaire)

Total

(mètre linéaire)

Baskuy 124 286 4307 5514 134107

Bogodogo 44 403 663 4923 49989

Boulmiougou 29477 72673 0 102150

Nongremasson 39217 900 0 40117

Sig-Noghin 218 135 0 353

Total (mètre linéaire) 237601 78678 10437 326716

L’absence des collecteurs dans les trois arrondissements, Boulmiougou, Nongremasson et Sig-

Noghin connote du fait que ces trois arrondissements ont été nouvellement créés tandis que les

arrondissements de Baskuy et de Bogodogo sont des anciens.

1.3. Les contraintes du réseau de drainage de la ville de Ouagadougou

Les problèmes majeurs identifiés :

- La faible couverture de la ville.

- Le fonctionnement du réseau de drainage peu satisfaisant.

- Le défaut de conception et d’insuffisance d’entretien.

Cependant ces canaux sont les lieux de déversement d’eaux usées domestiques et

d’accumulation d’ordures ménagères, obstruant l’écoulement des eaux pluviales ; ce qui

augmente les risques d’inondation, surtout que les conditions pédologiques du milieu ne sont

pas trop propices à l’infiltration. Les deux figures ci-dessous (Figures10 et 11) en sont des

illustrations.

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2. L’organisation du secteur d’assainissement

Théoriquement plusieurs institutions sont plus ou moins impliquées dans l’assainissement

au Burkina Faso. Les institutions intervenant dans l’assainissement : les services

administratifs et les établissements publics, les secteurs privés, les ONG et les institutions

financières jouent un rôle théorique et pratique dans les différents domaines de

l’assainissement : déchets solides, eaux usées et eaux pluviales. Ainsi nous ne pouvons pas

parler de l’assainissement sans évoquer son cadre juridique. Les secteurs d’assainissement

s’organisent autour des lois et les institutions financières.

2.1. Les aspects législatifs, institutionnels et financiers

Les années1990 peuvent être considérées au Burkina Faso comme le début d'un

développement réel de l'assainissement, concrétisant ainsi une volonté politique des autorités

nationales et locales. La volonté politique de l'Etat de promouvoir le secteur de

l'assainissement s'est traduite par l'adoption d'un certain nombre de lois et de décrets, soit pour

réorganiser, soit pour fixer les rôles des différentes institutions et autres acteurs. Cinq

ministères interviennent à l'échelle nationale dans le secteur de l’assainissement :

- le ministère chargé de l'hydraulique pour les eaux usées et excréta ;

- le ministère chargé de l'environnement pour les déchets solides et gazeux ;

- le ministère chargé des infrastructures, de l'habitat et de l'urbanisme pour les eaux

pluviales ;

- le ministère chargé de la santé pour l'éducation en matière d'hygiène et de santé

publique ;

Figure 10 : Obstruction de collecteur à Gounguin par les déchets urbains ; source : TOYBOU/ 02mai 2010

Figure 10’: Destruction du collecteur secteur 13 (Wemtenga) : du 1er Septembre 2009, source : TOYBOU/ 02mai 2010

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- le ministère de tutelle des communes : il s'agit en fait des communes qui sont des

collectivités locales, chargées de l'application des politiques nationales dans leurs

limites communales.

Il sera fait ici le récapitulatif et la synthèse d'un certain nombre de textes législatifs et

réglementaires élaborés par les ministères ci-dessus. Ce rappel des lois, décrets a pour but de

donner aux autorités communales des références d'outils de travail. Ces documents serviront

de base de coordination et d'intervention dans le secteur de l'assainissement.

2.1. 1. Les aspects législatifs

Au Burkina Faso, l’assainissement est régi par un certain nombre de lois et décrets que sont :

� La loi N° 005/ 97/ ADP du 30 janvier 1997 portant Code de l’Environnement

Elle a la particularité de donner une définition claire de la pollution et de l’assainissement.

La loi N° 010/98/AN du 21 avril 1998 portant modalités d'intervention de l'Etat et répartition

de compétences entre l'Etat et les autres acteurs du développement. Cette loi comporte :

- Les modalités d’intervention et compétences de l’Etat (Concevoir des outils de

gestion, concevoir et superviser la politique nationale) ;

- Les compétences des collectivités locales (Gérer les eaux usées et les ordures

ménagères, créer (et gérer) des infrastructures de drainage des eaux pluviales).

- Décret N° 98-323/PRES/PM/MEE/MATS/MIHU/MS/MTT portant réglementation de

la collecte, du stockage, du transport, du traitement et de l'élimination des déchets

annonce :

2.2.2. Les aspects institutionnels et financiers (Annexe)

Plusieurs départements ministériels interviennent dans le secteur de l’assainissement. Le

tableau ci-dessous regroupe les différentes institutions ainsi que leurs rôles dans chaque

domaine. (Voir annexe 3)

Les institutions sous tutelle ministérielle sont des acteurs incontournables dans les actions

de développement. Dans le domaine de l’assainissement, ils constituent des partenaires

privilégiés dans la communication et la sensibilisation des acteurs de base. Ainsi le tableau

suivant récapitule des rôles des institutions sous tutelle ministérielle et leurs rôles. (Voir

annexe 3).

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3. Les phénomènes d’érosion

3.1. L’érosion hydrique

C’est la désagrégation, le détachement et ou le transport des particules du sol sous l’action des

précipitations. Nous distinguons plusieurs types d’érosion hydrique

� Erosion aréolaire

L'érosion aréolaire est liée à 2 mécanismes : le détachement des particules de terre causé

par le choc de gouttes des pluies (effet splash) et le ruissellement lorsque l'intensité

devient supérieure à la vitesse d'infiltration. L’érosion en aréolaire a un effet érosif

maximal au sommet des versants.

Figure 11 : illustration d’érosion (Wemtenga), source TOYBOU /10mai 2010

� Erosion en rigole ou linéaire

Ce type d'érosion intervient à la suite du ruissellement. Des flaques se forment et

communiquent entre elles et des lignes d'écoulement limitées dans l'espace apparaissent selon

la ligne de plus grande pente .Ainsi des rigoles de 10 à 20cm voire 30cm se créent. Elles

rendent la circulation particulièrement pénible sur la voirie non revêtue. L’aggravation de

cette forme d’érosion aboutit à l’érosion en ravine qui prend naissance aux abords du cours

d’eau.

� Erosion en ravine

La ravine est une rigole approfondie où se concentrent les filets d’eau. Le ravinement

constitue un stade avancé de l'érosion. Les ravines peuvent atteindre des dimensions

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considérables. L'approfondissement des ravines remonte du bas vers le haut de la pente

(érosion régressive), comme l’indique la figure suivante :

Figure 12: Erosion en ravine (canal central), cas du 1er septembre 2009; TOYBOU Fairouze

3.2 .Les autres actions anthropiques

L’homme, par ses actions et pratiques, accélère ou ralentit le processus de ruissellement. Le

ramassage de sables et/ou de gravillons, de l’argile, l’agriculture urbaine, périurbaine de

maraîchage qui se pratiquent directement dans les lits mineurs et majeurs des barrages sont des

activités qui participent à l’augmentation du ruissellement. Il en résulte comme effets sur les

barrages, leur envasement dû au dépôt des sédiments transportés par les eaux de ruissellement.

Le décapage des horizons du sol, laisse comme empreinte de petites excavations et même de

véritables carrières qui constituent des points de départs pour les phénomènes de ravinement. On

a les figures suivantes pour illustration :

Figure 14 : Tas de sable ramassés au sol, dans les secteurs 13 (lit du canal de Wemtenga),

Figure 13’: Fabrication de brique en banco dans le lit majeur du barrage du Boulmiougou( Pissy).

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Conclusion partielle

Le problème lié à l’insuffisance du réseau de drainage et le manque d’entretien de ces

réseaux peut provoquer des inondations. Les facteurs anthropiques en l’occurrence la

dynamique démographique et les mutations spatiales qu’elle a occasionnées viennent

accentuer la vulnérabilité du milieu. Le manque de sensibilisation des populations fait que

ces réseaux sont devenus des sites de dépotoir des ordures ménagères. L’insuffisance du

réseau de drainage a pour cause le non respect du schéma directeur d’assainissement par

manque de moyen financier.

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DEUXCIEME PARTIE : LA DESCRIPTION DES EFFETS DE LA PLUIE DU 1 er SEPTEMBRE ET MODE DE GESTION DES INONDATIONS A OUAGADOUGOU

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CHAPITRE III : LA PLUIE EXCEPTIONNELLE DU 1 er SEPTEMBRE 2009 A

OUAGADOUGOU

1. Historique des inondations

A partir du plan de contingence national du Burkina Faso, il ressort dans l’histoire que le

Burkina Faso a connue des inondations dans le passé, parmi celles-ci nous pouvons citer :

- L’inondation de 1988 dont 16 provinces touchées, 142 villages, 14900 victimes, 975

habitations détruites, greniers à grains détruits, vaste superficie de champs dévastée,

cheptel, volaille, et biens divers emportés ;

- L’inondation du mois de juillet 1992 avec 246,7mm dont 9 provinces touchées, 64

localités sinistrées, 21 400 victimes, 3400 maisons détruites, 17 barrages endommagé ;

- L’inondation de 1994 dont 20 provinces touchées, 68000 victimes, 106560 ha de

cultures détruites, 22 barrages endommagés.

- L’inondation de 2006 dont 11 464 sinistrés dans les Régions du Sahel, du Nord du

Centre nord, de la Boucle du Mouhoun, du Sud ouest ; du Centre sud et des Hauts

Bassins.

- La pluie du premier septembre 2009 avec une hauteur d’eau de 263,4mm enregistrée

en douze (12) heures par la station synoptique de l’aéroport a entrainé 150 000

personnes environ touchées dont 60 000 sans abris (source : CONASUR). Cette pluie

a occasionné des inondations et les secteurs 11, 12, 17, 18 et 19 ont été fortement

touchées (quartiers Dapoya et Tanghin).

En mémoire, la pluviométrie maximale journalière enregistrée jusqu’ a nos jours à

Ouagadougou était de 132,5mm ; mesure obtenue le 16 aout 1930. Selon OMM (Organisation

Météorologique Mondiale), cette pluie exceptionnelle est qualifiée de phénomène extrême. En

effet la hauteur de pluie est presque trois fois supérieure à la valeur seuil défini par l’OMM.

La figure 12 ci-dessus nous montre les zones endommagées par la pluie du 1er septembre.

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2. Description générale de l’inondation du 1er septembre 2009

Les pluviométries diffèrent d’une ville à une autre a cause des variations climatiques. Le

tableau suivant indique les pluviométries maximales journalières de différentes villes

observées pendant la pluie de la période allant du 31 août au 1er septembre 2009.

Tableau 4: La pluviometrie du 1er septembre 2009 des differentes villes

Villes Bobo

Dioulasso Fada

Ngourma Gaoua Ouagadougou

aéroport Ouahigouya Pluviométries

(mm) 50,8 63,4 66,2 263,4 59,2

Il ressort que Ouagadougou est la ville la plus affectée par la pluie ce qui a entrainé des

inondations. Ainsi la quantité de pluie journalière enregistrée est de 263,2 mm au poste

pluviométrique de Ouagadougou Aéroport. Le pluviomètre de la DGRE à Ouaga 2000 a

enregistré 232 mm et celui installé dans les locaux de la DGRE à Paspanga a

enregistré 315,9 mm. Cette variation connote le fait que la pluie n’est pas homogène sur

l’étendu du territoire. L’analyse fréquentielle a révélé que la période de retour de l’événement

pluviométrique observé est de 10 000 ans. Aussi les grands ouvrages tels que les ponts, les

barrages et les bâtiments sont susceptibles de subir des dommages considérables.

Figure 15 : Situation de zones endommagées du 10 septembre 2009 à Ouagadougou

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3. Situation des ouvrages d’évacuation et de rétention au moment de l’inondation

3.1 Ouvrages d’évacuation des eaux pluviales

La ville de Ouagadougou totalise 200km de collecteur de toute nature (SDAEP, décembre

1999). Elle a connu de grands projets d’assainissement pluvial parmi lesquels nous pouvons

citer la construction des collecteurs primaires des marigots Kadiogo (4,7 km) , de Zogona (4,4

km) et de Wemtenga (4,8 km) et le collecteur central (5km) permettant de drainer les eaux

vers les exutoires que sont principalement le barrage n°2 et le Parc Bangr-Wéogo, qui est une

forêt classée située juste en aval du barrage n°3.

Pendant la crue du 1er septembre 2009, la réduction de la capacité d’évacuation des

collecteurs mal entretenus et obstrués par des dépôts solides, conjuguée à une forte érosion

avec lessivage des terrains et à la forte intensité de précipitation a favorisé donc les

inondations. Tout le système de fonctionnement hydraulique s’est trouvé ainsi bloqué au

niveau des quartiers proches des barrages n°1, 2 et 3 et ceux longeant le canal du Kadiogo (le

plus touché comme l’indique sur la carte). Les canaux principaux ont subit beaucoup de

dommages et des dégâts physiques dus au volume important d’eau qui s’est concentré

rapidement dans la partie aval des collecteurs. Bangré-wéogo qui est le principal exécutoire a

subit d’énormes pertes et dommage. Cet exutoire transformé en parc n’a pas été aménagé pour

permettre aux eaux de cheminer jusqu’ au pont d’ANAYELE qui amène les eaux vers le

Massili. La carte suivante ainsi que le tableau (en annexe 4) montrent les dommages sur le

réseau d’assainissement pendant la pluie du 1er septembre 2009 à Ouagadougou.

Figure 16 : Dommages sur le réseau d’assainissement, 1er septembre 2009; Source: DSTM-Octobre 2009

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3.2 Ouvrages de rétention

Les constats faits en la matière pendant la saison des pluies et particulièrement la pluie du 1er

septembre 2009 rendent suffisamment compte de la gravité de la situation. Il s’agit

notamment de fréquentes stagnations d’eaux sur les voies de circulation et à l’intérieur des

concessions, pire les inondations dont sont particulièrement victimes les populations

riveraines et les grands canaux de la ville. Il n’ya pas que les canaux qui posent problème, il

faut mentionner le cas des barrages. Les trois principaux barrages 1, 2, et 3 de la ville se sont

révélés défaillants pendant la crue du 1er septembre qui a submergé tous les équipements de

suivi hydrologique. Cette défaillance s’explique par l’ensablement lié au manque d’un

système d’assainissement adéquat, aux problèmes d’entretien des barrages et canaux, aux jets

des ordures par la population, et aux problèmes de stabilité des berges (destruction des berges

qui ne sont pas faites en béton) ,entraînant ainsi une baisse de la capacité de rétention en eau

des différents barrages. Avec la grande quantité d’eau tombée le 1er septembre dernier, les

eaux de ruissellement ne pouvaient plus être contenues par les barrages. Ceci a causé donc

une forte montée des eaux dans toutes les zones habitées par les riverains de ces ouvrages. Il

faut noter que les barrages n°2 et n°3 sont gérés sous l’appellation barrage (2+ 3) par les

services de l’hydrologie.

3.2.1 Situation de remplissage du barrage (2+3) de Ouagadougou du 1er au 30 septembre 2009

Ce barrage qui contribue périodiquement à l’AEP de la ville de Ouagadougou n’est sollicité

qu’à certaines périodes favorables par les services de l’ONEA( DGRE). L’essentiel des

besoins étant assuré par les barrages de Ziga et de Loumbila.

Après la pluie historique du 1er septembre 2009, le barrage (2+3) de Ouagadougou a atteint

un maximum instantané de 13,21 millions de m3 le même jour. Les équipements de suivi

hydrologiques ont été noyés du fait de l’incapacité du déversoir à évacuer les excédents d’eau.

Cette situation s’explique par le caractère exceptionnel de la crue. Elle est aussi liée aux

facteurs que sont ; l’envasement lié au manque d’un système d’assainissement adéquat, aux

problèmes d’entretien des barrages, des canaux, aux jets des ordures par la population, et aux

problèmes de stabilité des berges (destruction des berges qui ne sont pas faites en béton) et

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La pluie exceptionnelle de la ville de Ouagadougou, stratégies de préventions, de réductions, et de gestion pour atténuer les effets.

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obstruction des voies naturels et artificielles d’écoulement des eaux retardant le processus

d’évacuation.

3.2.2 Evolution des volumes d’ eau stockée du 1er septembre au 30 septembre 2009

Ces deux courbes expliquent de manière synthetique le phénomene qui a eu lieu du 1er

septembre au 30 septembre 2009.

3.3 Situation des sinistrés du 1er septembre 2009 de la ville de Ouagadougou

Après la pluie du 1er septembre 2009, Il a été estimé environ 150 000 personnes touchées

dont 60 000 sans abris logés dans 93 sites d’accueil provisoires (écoles, lieux de cultes,

formations sanitaires et autres édifices sociaux) dans les cinq (05) arrondissements de la ville

de Ouagadougou.

Après consolidation des données, un total de cent dix mille trois cents (110 300) personnes

sinistrées soit treize mille sept cent quatre vingt huit (13 788) ménages ont été enregistrés

pour la seule région du Centre. La majorité des sinistrés sont des enfants et des femmes ayant

subi des conséquences néfastes notamment psychologiques.

En outre les importants dégâts matériels enregistrés : effondrement de maisons d’habitations,

détérioration d’infrastructures routières, pertes de biens privés et publics entraînant une

paralysie de plusieurs services publics et privés dont les services de santé, 9 personnes ont

trouvé la mort dans la ville de Ouagadougou.

Figure 17 : Evolution des volumes d’ eau stockée du 1er au 30 septembre 2009 ; Source: DGRE

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Le tableau à l’annexe 5 récapitule les zones touchées par la pluie du 1er septembre 2009 à

Ouagadougou, alors que la figure 19 ci-dessus donne des données de recensements des

déplacés au 05 septembre 2009.

D’après le tableau 6 et la figure 15 ci-dessus, il ressort que les cinq arrondissements ont été

touchés par la catastrophe mais de manières différentes. Ainsi l’arrondissement de

Boulmiougou est le plus touché par l’inondation avec 16880 de maisons endommagées.

Car cet arrondissement (secteur 17, Pissi) n’a pas d’ouvrages aux points bas et les maisons en

banco se trouvent dans le talweg. Alors que l’arrondissement de Baskuy pas trop touché par

l’inondation ; parce que cet arrondissement est bien loti et est un peu équipé. Les canaux de

drainage représentent 41 ,05% Les autres arrondissements ont été également touchés mais

l’ampleur diffère. Par exemple le nombre de maisons touchées dans l’arrondissement de

Bogodogo double celui de Signonghin.

Aussi le nombre de personnes déplacés dans l’arrondissement de Boulmiougou dépasse

largement celui de Baskuy.

Conclusion partielle

Pour conclure ce chapitre nous pouvons dire qu’à l’image de nombreuses villes

d’Afrique de l’ouest, Ouagadougou est confrontée directement aux problèmes de gestion

urbaine. Même si la production des terrains urbains à bâtir est largement en avance sur

Figure 18: Les sinistrés de Ouagadougou par la pluie du 1er septembre 2009; Source: DGOA

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La pluie exceptionnelle de la ville de Ouagadougou, stratégies de préventions, de réductions, et de gestion pour atténuer les effets.

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l’occupation de l’espace, l’insuffisance des ressources financières et des moyens techniques

ne lui permettent pas d’assurer un minimum de service aux populations, ni d’engager un

minimum de travaux d’aménagements et d’entretien du patrimoine en infrastructures et

équipements. Il en résulte une carence notoire d’infrastructures d’assainissement, de curage

des canaux, d’entretien des voies et l’enlèvement des ordures ménagères. Ces insuffisances

expliquent en partie l’ampleur des inondations.

CHAPITRE IV : ORGANISATION ACTUELLE DE LA GESTION D ES CATASTROPHES DES INONDATIONS AU BURKINA FASO

1. Présentation générale du plan de contingence

Le Burkina Faso est soumis à des catastrophes naturelles et à des crises humanitaires de plus

en plus récurrentes, entrainant ainsi de pertes en vies humaines et de dégâts matériels. C’est

dans ce sens que le Gouvernement Burkinabé a mis en place un système de gestion des

urgences en créant le Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation

(CONASUR) doté d’un secrétariat permanent. Il a pour mission principale d’optimiser les

effets des catastrophes sur les populations. Lors de sa première session ordinaire tenue les 21

et 22 février 2008 à Ouagadougou, le CONASUR à recommander l'élaboration d'un Plan

national de contingence multirisques de préparations et de réponses aux catastrophes

naturelles et aux crises humanitaires, dont le but principal est de permettre au pays de

disposer d'un outil de référence en la matière. Le plan national de contingence a pour

objectif de :

- Clarifier les responsabilités entre les différents services techniques de l'Etat et les

partenaires humanitaires ;

- Faciliter la coordination des actions et de permettre une mise en cohérence des plans

sectoriels ;

- Identifier les risques les plus probables ;

- Offrir un cadre général de planification conjointe couvrant les risques d'urgence

- Intégrer le processus de préparation et de réponse aux urgences dans les plans et

programmes nationaux de développement ;

- Réduire les délais d'intervention et le nombre de perte de vies humaines.

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1.1Contexte de partenariat

Dans le cadre de ses interventions d’urgence, le gouvernement du Burkina Faso à travers

le CONASUR entretient des relations de partenariat avec des structures et des organismes

nationaux et internationaux. C’est dans ce sens que le CONASUR bénéficie de l’appui de

différents partenaires au développement (Société civile, ONG, Mouvement de la Croix

Rouge, partenaires bilatéraux et multilatéraux). Les différents départements ministériels

contribuent chacun selon son domaine de compétence à l’optimisation des effets des

catastrophes naturelles et des crises humanitaires sur les populations.

1.3 Contexte programmatique

La prévention et la gestion des urgences se traduisent particulièrement par des actions de

formation dans les domaines de la prévention et de la gestion des urgences.

Les changements climatiques occasionnent des difficultés avec leurs conséquences

importantes sur les populations. Le renforcement des capacités et de la protection des

populations s’avèrent nécessaire. Le plan national multirisque de préparation et de réponses

aux catastrophes naturelles et aux crises humanitaires donne des orientations en matière de

préparation et de réponses aux urgences selon les secteurs. C’est un Plan qui est coordonné

par la structure gouvernementale en charge de la gestion des catastrophes naturelles et des

crises humanitaires à savoir le CONASUR et soutenu par les partenaires techniques et

financiers (PTF). Au niveau décentralisé, des plans prioritaires en cohérence avec le plan

national de contingence de préparations et de réponses aux catastrophes devront être élaborés.

2. Structures de Coordination interne, rôles et responsabilités La résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies indique que «Chaque Etat a la

responsabilité au premier chef, et l'obligation de prendre soin des victimes des catastrophes et

autres urgences qui surviennent sur son territoire. Aussi, le rôle premier de l'Etat sera d'initier,

d'organiser et de coordonner l'assistance humanitaire dans son territoire".

2.1 Structures gouvernementales et compositions

Le Gouvernement a pour fonctions essentielles : la prise de décisions stratégiques et

l’orientation en matière de catastrophes naturelles et de crises humanitaires.

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- Le Conseil National de secours d’urgence et de réhabilitation qui est l’instance de réflexion

et d’orientation, chargée de la mise en œuvre de la stratégie Nationale de gestion les

catastrophes naturelles

2.1.1CONASUR

Le Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation, en abrégé CONASUR a été

créé par le décret N° 2004-624/PRES/PM/MASSN les 30.12.2004 portantes créations,

composition, attribution et fonctionnement de CONASUR. Le CONASUR est l’organe chargé

de la prévention des catastrophes, de la gestion de secours d’urgence et de réhabilitation au

Burkina Faso. A ce titre, il est chargé :

- Offrir un cadre permanent de concertation sur les catastrophes naturelle et les crises

humanitaires ;

- Fournir les orientations en vue d’éclairer les décisions liées à la conduite du plan de

contingence national multirisque ;

- Coordonner l’information sur les catastrophes naturelles ;

- Coordonner la mobilisation des ressources du dispositif ;

- Proposer toute mesure d’urgence propre à sauvegarder les droits des victimes des

catastrophes ou d’autres solutions d’urgence ;

- Assurer la mise en œuvre et le suivi des activités programmées.

Le CONASUR se réunit une fois par an en session ordinaire et parfois en session

extraordinaire sur convocation de son président, le ministre de l’Action Sociale et de la

Solidarité Nationale.

Le CONASUR est démembré comme suit :

- Le Conseil Régional du secours d’Urgence et de Réhabilitation(CORESUR) il est

chargé d’exécuter les attributions du CONASUR énumérées ci- dessus un cadre

régional ;

- Le Conseil Départemental du Secours d’Urgence et de Réhabilitation(COPROSUR) :

Il est chargé de former les animateurs de la structure villageoise, d’organiser, collecter

et analyser toutes les données relatives aux calamités dont sont victimes le

département.

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37

- Le Conseil Villageoise du Secours d’ Urgence et de Réhabilitation(COVISUR) : Il est

chargé d’organiser un système de réponse aux catastrophes à l’échelle du village.

2.2.2 Partenaires Financiers, Techniques, ONG,

Les différents partenaires sont : SONAGESS, (SP-PAM), (DGPC), Croix-Rouge du Burkina

Faso, Direction Générale de la Protection Civile, Fonds National de Solidarité

2.2. Objectifs opérationnels, stratégies d’interventions et hypothèses de planification

2.2.1Objectifs opérationnels

En conformité avec le cadre d’action de Hyogo (conférence mondiale sur la prévention des

catastrophes) le plan national multirisque de préparation et réponses aux catastrophes du

Burkina Faso répond aux priorités suivantes :

- Veiller à ce que la réduction des risques soit une priorité nationale et locale et à ce

qu’il existe, pour mener à bien les activités, d’un cadre institutionnel solide.

- Mettre en évidence, évaluer et surveiller les risques de catastrophe et renforcer les

systèmes d’alerte rapide.

- Utiliser les connaissances, les innovations et l’éducation pour instaurer une culture de

la sécurité et de la résilience à tous les niveaux.

- Réduire les facteurs de risques sous-jacents.

- Renforcer la préparation aux catastrophes afin de pouvoir intervenir efficacement à

tous les niveaux.

La démarche pour atteindre les objectifs partira de la base en tenant compte de tous les

dangers possibles, du point de vue des femmes, de la participation de la communauté.

2.2.2 Stratégies d’intervention La stratégie du plan de contingence, en cas de survenue d’une catastrophe, prévoit les étapes

suivantes :

- Préparation et planification stratégique ;

- Surveillance et gestion de l’information ;

- Evaluation initiale et détaillée par l’équipe sectorielle locale ;

- Déblocage des fonds d’urgence ;

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38

- Elaboration du plan d’action ;

- Déploiement des équipes d’urgence locale et prise en charge des activités ;

- Suivi et évaluation.

2.3. Stratégies sur le plan prévision météorologique

Il s’agira à cet effet de renforcer :

- La liaison par fibre optique aux sources de données de télédétection (images satellites et

Images radar) et aux produits de sortie de modèles de prévision météorologique (Centre

météorologique Principal de l’ASECNA et Programme SAAGA) ;

- La liaison (liaison spécialisée BLR, ADSL, liaison fax et téléphone) avec les Structures de la

protection civile et de la gestion des catastrophes (Direction générale de la protection civile,

CONASUR) ;

- la densification du réseau pluviométrique existant en dotant chaque chef lieu de département

d’un poste pluviométrique classique et l’acquisition de postes pluviométriques automatisés ;

- La liaison des postes pluviométriques à la Direction de la météorologie (mise en flotte

téléphonique des observateurs) pour une remontée journalière rapide des données

pluviométriques ;

- L’acquisition de logiciels adaptés à chaque situation pour le traitement et la production des

produits.

2.4. Elaboration d’une stratégie de financement de la gestion des inondations

Cette disposition nécessite une action concertée des divers départements ministériels

compétents en vue de définir un plan d’action concertée avec les partenaires techniques. Le

rôle des divers intervenants doit être clairement défini. Ce plan d’action s’appuiera

inéluctablement sur un plan de financement clairement défini quant aux rôles des divers

partenaires financiers. Cette question est stratégique et l’état doit jouer le premier rôle appuyé

par les opérateurs privés.

Cette stratégie ne devrait pas se limiter aux investissements et doit aller au-delà en prenant en

compte les questions de fonctionnement permanent du programme.

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La mise en application du plan de contingence peut résoudre ce problème. Ce plan regroupe

plusieurs secteurs et tous les secteurs sont coordonnés par le CONASUR. Chaque secteur a

élaboré un plan de catastrophe et c’est l’ensemble des ces plans sectoriels qui constitue le plan

de contingence.

Dans le cadre de la gestion des opérations d’urgence, il est nécessaire que des ressources

financières soient mobilisées pour permettre une intervention rapide en cas de catastrophes

naturelles ou des crises humanitaires. Ce fond d’urgence proviendra de plusieurs sources de

financement :

- Les dotations budgétaires nationales dont le montant sera fixé annuellement en

fonction des coûts des plans annuels de contingence adoptés ;

- les aides financières accordées par les bailleurs de fonds ;

- les contributions financières des associations et des Organisations Non

Gouvernementales (ONG) ;

- toutes autres ressources instituées par voie législative.

S’agissant des dotations budgétaires nationales et en se référant à la loi N°033-2007/AN du 06

décembre 2007 portant Loi de Finances pour l’exécution du budget de l’Etat – Gestion 2008

on dénombre des inscriptions budgétaires disparates pour la prise en charge des dépenses

relatives aux secours d’urgence. Il s’agit notamment de : 100 000000 FCFA au titre des

«Aides et Secours Divers » au profit du Comité National de Secours d’Urgence et

Réhabilitation (CONASUR).

3. Description des programmes prioritaires du schéma directeur d’assainissement pluvial

Le programme prioritaire comprend les travaux urgents proposés par le schéma directeur

d’assainissement appelés « noyau dur ». Ce noyau dur comprend :

- La construction de bassins de rétention dans les différents canaux principaux ;

- L’aménagement des canaux et ouvrages de drainage ;

- Le programme de recherche et développement sur le vétiver pour lutter contre

l’érosion et les ravines ;

- Le programme de recherche sur le ruissellement ;

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- Des mesures d’atténuations de l’impact sur l’environnement.

Ainsi, La réalisation de ce programme permettra de lever les grandes contraintes de

fonctionnement du réseau de drainage et de protéger les quartiers les plus exposés aux risques

d’inondation.

4. Description du schéma d’aménagement de Grand Ouaga

Selon le décret 99-270/PRES/PM/MHU/MATS/MEE/MEF du 28 juillet 1999, le Grand

Ouaga est l’espace couvert par les territoires de la région du Centre. Cet espace a été défini,

au vu de l’expansion territoriale de la ville de Ouagadougou. Pour optimiser une gestion

durable du milieu urbain et améliorer les conditions de vie de la population, le concept du

Grand Ouaga intègre l’approche de la banlieue de la ville, afin de prendre en compte le

problème de concentration urbaine, de protection de l’environnement, etc. C’est en ce sens

que le SDAGO a été élaboré. La première version du document a été adoptée en 1999 avec

une mise en œuvre et une évaluation en 2010 mais force est de constater qu’il n’a pas été mis

en œuvre. Actuellement le SDAGO est encours de révision après la catastrophe du premier

septembre 2009 à Ouagadougou. Le MHU a relancé le projet avec une révision et une

modification SDAGO pour l’horizon 2025.

4.1. Objectifs et orientations

Tableau 5: Objectifs et orientations de SDAGO

Les objectifs fixés à la révision du SDAGO Orientations

Redéfinir l’espace du Grand Ouaga La maîtrise et la gestion de l’espace ;

Maîtriser l’occupation de l’espace Le développement des infrastructures ;

Améliorer les conditions de vie des populations Le développement des activités de production et leur meilleure répartition dans l’espace

Intégrer les villages centres à la dynamique

de la ville de Ouagadougou

La maîtrise et la préservation des ressources naturelles

Un meilleur accès aux services sociaux et à un logement décent.

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41

4.2. Les différentes actions retenues pour Ouagadougou

Pour répondre à sa mission, le SDAGO a retenu un certain nombre d’actions dans le domaine

de l’urbanisme et de l’habitat.

Dans le domaine de l’habitat, certaines activités ont été retenues :

- la résorption des zones d’habitats spontanés,

- la réhabilitation des quartiers anciens,

- la viabilisation des quartiers non viabilisés,

- et la densification du tissu urbain.

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TROISIEME PARTIE : TROISIEME PARTIE POUR LES RECOMMANDATIONS, DISCUSSIONS ET LA CONCLUSION

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CHAPITRE V : RECOMMANDATIONS, DISCUSSIONS ET CONCLU SION

1. Discussions

La pluie survenue le 1er septembre 2009 est une pluie exceptionnelle de 263, 4mm de hauteur

d’eau, la météorologie estime qu’il s’agit d’une pluie de période de retour 10000ans. Certes il

n’est techniquement ni économiquement viable de dimensionner les ouvrages hydrauliques de

maîtrise du ruissellement pluvial par rapport à de telles pluies mais des mesures d’adaptation

et des mesures d’atténuation des impacts peuvent être développées. Cela aurait pu être atténué

si,

- Les zones de domaine publics hydrauliques identifiés par le Schéma Directeur

d’Assainissement pluvial avaient été respectées ;

- Les autorités communales et l’administration centrale avaient donné le bon exemple de

respect des zones à risques : construction des hôtels des finances, siège du FESPACO,

autorisations à de personnes physiques et morales à construire dans des zones à

risques.

Ces espaces de domaine public sont réglementés par des lois et du décret n°2009-793/PRES/

PM/MHU/MATD/MEF/MID/MAHRH/MECV portant réglementation des servitudes des

canaux primaires d’évacuation des eaux pluviales, des zones inondables inconstructibles et

des zones submersibles dans la ville de Ouagadougou qui sont :

- des servitudes des canaux primaires d’évacuation des eaux pluviales portant :

Article3 : Tout canal primaire d’évacuation des eaux pluviales aménagé est obligatoirement

assorti d’une servitude de 100 mètre de part et d’autre.

- des zones submersibles dans la ville de Ouagadougou portant :

Article 5 : Les berges des collecteurs (Zogona et Wemtenga) sur une bande de 200 mètres à

partir de la servitude ;

- Les bords des retenues d’eaux sur une bande de 200 mètres à partir de la servitude

Ces servitudes sont déclarées d’utilité publique aux fins d’aménagements urbains adaptés.

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2. Conclusion générale

En guise de conclusion à l’étude, la gestion des risques naturels est une composante du

développement humain durable. Les stratégies de lutte contre les risques d’inondations passent

incontestablement par la compréhension scientifique de la cause du risque, de son impact sur

l’ordre social, économique et environnemental, et par les mesures à prendre pour réduire les

dégâts. Ainsi les contraintes physiques du site d’étude, la problématique du drainage urbain et les

contraintes liés à l’imperméabilisation du sol, combinées aux évènements climatiques,

provoquent des inondations comme celle du premier septembre 2009 à Ouagadougou. Les

facteurs anthropiques en l’occurrence les ramassages du sable pour la construction, la dynamique

démographique et les mutations spatiales incontrôlées viennent accentuer la vulnérabilité du

milieu. La pauvreté contribue à une augmentation non maitrisée des populations en milieu urbain

notamment et à une occupation anarchique de l’espace foncier qui vient accentuer la

vulnérabilité du milieu. Ces inondations sont les conséquences de nombreux facteurs qui sont

entre autres : l’insuffisance et la mauvaise gestion du réseau d’assainissement, les facteurs

climatiques et géomorphologiques et la mauvaise gestion de l’espace foncier. Il y a lieu de

planifier le développement du centre urbain par le contrôle de l’espace urbain et la délimitation

des zones à risque. Par ailleurs il y a lieu de mettre en place un mécanisme d’alerte précoce des

inondations Cependant, la gestion des risques d’inondations dépasse le cadre de compétence

d’une commune et des autorités locales compétentes, elle rentre plutôt dans la politique de

l’état en matière de gestion des ressources en eau et d’aménagement des bassins versants.

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3. Recommandations

- Définir les domaines publiques qui seront respectés par l’administration et la

population ;

- Développer des techniques qui réduisent les volumes et/ou les débits d’eaux pluviales

(bassins de rétention, tranchées ou puits d’infiltration à l’intérieur des parcelles,

collecte des eaux des toitures, pavages des espaces publiques et voies, création

d’espace verts etc..). (Voir annexe 6)

- Améliorer la collecte et la gestion des déchets solides, pour un bon écoulement des

eaux pluviales dans les collecteurs ;

- Orienter les populations des zones à risque vers les assureurs ;

- Elaborer des cahiers de charge pour les constructions dans les zones proches des

domaines publiques hydrauliques ;

- Définir un cadre réglementaire de gestion des inondations : plan de contingence ;

- Sensibilisation des populations et déplacement hors des zones à risque avec des

mesures d’accompagnement ;

- Mettre en exécution le schéma directeur d’assainissement et l’application effective du

plan de contingence ;

- Sensibiliser la population sur les conduites à tenir en cas d’inondation ;

- Mettre une stratégie d’information, de communication et d’éducation pour la

population afin de susciter une prise de conscience, provoquer une participation

communautaire. Cette solution permettra de résoudre le problème des rejets des

ordures ménagères sur les voies publiques, ainsi que celui de l’encombrement des

canaux d’évacuations des eaux pluviales.

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BIBLIOGRAPHIES

Revues documentaires

� Schéma directeur de l’assainissement pluvial (Décembre 1999), 82 pages

� Schéma directeur d’aménagement et de l’urbanisation (Décembre 1999) 90 pages

� Etude d’un plan stratégique de drainage des eaux pluviales dans la ville de

Ouagadougou (Septembre 2003)

� Assainissement de la ville de Ouagadougou : La gestion des composantes eaux

pluviales et eaux usées, Mémoire de fin de cycle « A » Section Administration Général,

KABORE Salfo ; 91 pages

� Rapport final de programme de mise en œuvre du schéma d’assainissement pluvial de

la ville de Ouagadougou( juin 2002), NOMBRE Adama, 43 pages

� Mémoire de maitrise de géologie : Assainissement pluvial urbain du bassin versant du

marigot de Wemtenga(Ouagadougou) par les techniques alternatives, étude

hydrologique et faisabilité des bassins de stockage

� Synthèse des études de vulnérabilité et d’adaptation aux changements climatiques :

étude de cas du Burkina Faso. Etapes 3, 4 et 5 du processus NAPA .Atelier de

formation sur les Programmes d’Action Nationaux pour l’Adaptation (PANA).

Ouagadougou, Burkina Faso 28 – 31 octobre 2003 Groupe d’experts PANA du

Burkina Faso

� Code de l’urbanisme et de la construction (Loi n° 017-2006 du 18 mai 2006)

� Plan national multi risques de préparation et de réponse aux catastrophes,

Gouvernement du Burkina Faso, période couverte : 2008 à 2009 ; 100 pages

� Rapport d’activités 2009 du secrétariat permanent du conseil national de secours

d’urgence et de réhabilitation (sp/CONASUR), Décembre 2009, 44 pages

� Bulletin hydrologique mensuel au 30 septembre 2009, DGRE, 25 pages

� Sécheresse et érosion au Sahel ; VALENTIN 197 pages

� Mémoire de fin d’études ; analyse des mécanismes de financement de l’habitat à

Ouagadougou, dans le cadre de l’extension du grand Ouaga, Kossiwa TSIPOAKA 98p

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47

Sites internet

� http://search.conduit.com/Results.aspx?q=les+techniques+de+gestion+de+la+pluie+ex

ceptionnelle&meta=lr%3Dlang_fr&hl=fr&gl=fr&SelfSearch=1&SearchSourceOrigin

=13&ctid=CT2423182

� http://www.rhone-alpes-

environnement.fr/index.php/default/default/affichepage?sujet=solutions-retention;

� http://search.conduit.com/Results.aspx?q=Techniques+alternatives+au+r%C3%A9sea

u+d%E2%80%99assainissement+pluvial+&meta=lr%3Dlang_fr&hl=fr&gl=fr&SelfSearc

h=1&SearchSourceOrigin=13&ctid=CT2423182

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ANNEXE 1 : Pluviométrie totale mensuelle de Ouagadougou aéroport

Années Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre

1990 0 15,3 112,3 81,9 162,2 196,6 103,8 3,8

1991 0,4 65,8 235,3 95,1 158,1 248,7 47,9 49,4

1992 0 51,9 12,9 79,4 246,7 244,7 51 4,9

1993 9,4 25,7 8,4 128,8 226,2 195,8 97,8 58,5

1994 1,7 1 14,2 108,4 130,5 296,3 110,8 64,9

1995 0 9,6 50,3 114,3 118,3 258,2 136 13,1

1996 0 22,6 45,8 40,1 129,1 193 223,9 22,9

1997 49,2 58 51,6 66,4 111,3 155,2 48 48,1

1998 0 15 65,9 26,7 105,2 208 195,3 52,2

1999 0,7 17 53,9 74,7 240,7 235,7 168,6 8,9

2000 0 16,4 78,7 138,6 152,6 117,7 24,3 65,8

2001 0 0 70,9 26,3 183,9 208,4 114,5 14,7

2002 0 7 39,8 38,2 169,7 179,3 182,8 39,4

2003 21,9 23,9 69,1 163,8 181,8 170,3 161,3 53,2

2004 0 54,4 42,5 27,9 245,6 194,4 181,1 16,3

2005 0,5 29,1 50,2 82,3 250,6 282 123,3 21,9

2006 0 5,7 13,3 66,4 168 202,3 108,8 32,3

2007 0 85,7 42,7 33,2 114,3 299,2 137,7 0,3

2008 4,4 0 60,9 90 247 205,8 131,3 28

2009 0,3 13 41,7 140,7 168,4 197,6 329,6 32,3

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ANNEXE 2 : Coefficients de ruissellement des différentes zones de la ville de Ouagadougou

Types d’occupation

Description Pourcentages des états de surfaces par types d’occupation des sols

Sol imperméabilisé Sol nu Sol végétalisé C. ruisselt % Surface C ruisslt % Surface C ruisslt % Surface C ruisslt Moyenne

T1 Zone Vert 0 0,90 70 0,60 30 0,50 0,57

T2 Zone d’habitat non lotie

60 0,90 30 0,60 10 0,50 0,77

T3 Zone d’habitat dense lotie

50 0,90 37 0,60 13 0,50 0,74

T4 Habitat en voie de densification

25 0,90 55 0,60 20 0,50 0,66

T5 Zone industrielles

10 0,90 85 0,60 5 0,50 0,63

T6 Zone Commerciales

55 0,90 31 0,60 14 0,50 0,75

T7 Zones résidentielles et administratives

35 0,90 20 0,60 45 0,50 0,66

T8 Surf. Imper.de grande étendue

100 0,90 0,00 0,60 0,00 0,50 0,95

T9 Emprises voies ferrées

100 0,60 0,50 0,60

Source : schéma Directeur d’ Assainissement, Décembre 1999

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ANNEXE3 : Récapitulatif des rôles des institutions sous tutelle ministérielle,

Source : (Extrait du document de stratégie nationale du sous-secteur de l'assainissement au Burkina Faso -janvier 1996)

INSTITUTIONS

EAUX USEES & EXCRETA

DECHETS SOLIDES

EAUX PLUVIALES

INCITATION FINANCIERE ET

ASSISTANCE TECHNIQUE

assainissement autonome

Assainissement collectif

Ministère de l’Environnement et de l’Eau(MEE)

Réglementation, Contrôle de l’action communale, coordination, appui à

l’éducation environnementale.

Etudes et Maîtrise d’ouvrage, Contrôle et

évaluation environnementale

Coordination appuis à l’éducation

environnementale

Schéma directeur (contrôle) et participation

à la conception coordination appuis

à l’éducation environnementale

Audit environnemental, Participation à la Conception et à la mise en œuvre des

schémas directeurs

Ministère des Travaux Publics, de l’Habitat et de l’urbanisme

Réglementation de la construction de l’habitat

Réglementation, Maîtrise d’ouvrage

des opérations, schémas directeur

de drainage

Ministère de l’Administration Territoriale (DGCL)

Communes Maîtrise d’ouvrage et d’œuvre sociale, responsabilité du développement de l’assainissement

autonome

Maîtrise d’ouvrage Concession/délégation

Schéma directeur Localisation des

sites de décharges, organisation, mise

en œuvre, concession de la

gestion des décharges

Animation entretien des

ouvrages, hiérarchisation et classification des

tronçons

Assistance à la maîtrise d’ouvrages

communautaires et gestion de la banque de

données urbaines

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ANNEXE 3 : Rôle des institutions Etatiques

INSTITUTIONS EAUX USEES & EXCRETA DECHETS SOLIDES

EAUX PLUVIALES DRAINAGE

INCITATION FINANCIERE ET

ASSISTANCE TECHNIQUE

ASSAINISSEMENT AUTONOME

ASSAINISSEMENT COLLECTIF

ONEA

Maîtrise d’œuvre Opérationnelle délégué

Promotion et

développement technique

Recouvrement

Exploitation des ouvrages

Planification et mise en

Œuvre

Recherche action sur les

Technologies appropriées

SUBVENTION

CONSTRUCTION

ONG

Animation Promotion Formations

Information animation

identification des interlocuteurs

PRIVES

Travaux de construction

Collecte des matières de vidanges

Travaux de construction

Construction et gestion de sites de

décharge

Collecte des déchets

Construction des ouvrages

Réhabilitation

Prestations d’études et de

formation

COMMUNAUTES

Planification des Ouvrages

Financement par le biais de taxation

Collecte et Pré collecte en Associations

Participation au Financement des

ouvrages secondaires et Tertiaires

Financement des ouvrages

d’assainissement autonome et des

ouvrages collectifs Source : (Extrait du document de stratégie nationale du sous-secteur de l'assainissement au Burkina Faso -janvier 1996)

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ANNEXE 4 : Ouvrages endommagés du 1er septembre ; source : DSTM-Octobre 2009

Description Etat d’endommagement

Infrastructures de drainages

de la ville de Ouagadougou

Canal de

Wemtenga

- 44 plots détruits ;

- 92 ml de radier endommagé ;

- 60 m2 de perrés maçonnés emportés

- 14 400 m3 de remblais emportés

Canal de Zogona - 20 plots détruits ;

- 64 ml de radier endommagé ;

- 21 000 m3 de remblais emportés

Canal du Moro-

Naba

- 8 plots détruits ;

- 7 500 m3 de remblais emportés

Canal Central - 3 plots détruits ;

- 6 000 m3 de remblais emportés

Infrastructures de drainages

du parc Bangré wéogo

Système de

drainage

- 600 ml détruit ;

- Envasement de deux mares

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ANNEXE 5 : Situation des sinistrés de la région du centre ; source : CONASUR

Province Communes Arrondissements Total

Sinistrés

Nombre de

ménages

Maisons

touchées

Kadiogo

Ouagadougou Baskuy 15000 1875 7463

Bogodogo 45000 5625 7505

Boulmiougou 40000 5000 16880

Nongr Massom 5000 625 5480

Sigh Noghin 4000 500 3977

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ANNEXE 6 : Bassins de rétention(Recommandation)

POINTS DE REALISATION DES BASSINS DE RETENTION

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ANNEXE 7 : Guide d’entretien

LA DIRECTION DE LA METEOROLOGIE :

1. Comment qualifiez-vous le type de pluie survenue à Ouagadougou le 1er septembre 2010 ;

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

2. Était-elle prévisible dans votre situation actuelle d’équipement ? Existe il des équipements plus performants qui, mis à la disposition de vos techniciens, vous permettre cette prévision ?

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

3. La probabilité pour qu’un tel événement survienne à nouveau est-elle élevée ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

4. Relevés disponibles des pluies maximales journalières annuelles : Ouagadougou, Fada Ngourma, Ouahigouya et Bobo-Dioulasso et l’évolution des pluies à l’aide de diagramme.

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

5. Paramètres d’ajustement de la formule de Montana de ces villes ? un an, 10 ans, 15 ans, 25 ans 50ans, 100ans ;

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

6. Vous en tant que météorologue quels sont les capacités et les limites des services

météorologiques en terme de prévision ? …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… INSTITUIT GEOGRAPHIQUE DU BURKINA FASO

1. Carte hydrologique de la ville de Ouagadougou des zones fortement touchées par les inondations

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

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LA DIRECTION GENERALE DE L’URBANISME ET DES TRAVAUX FONCIERS

1. Schéma directeur d’assainissement des eaux pluviales de Ouagadougou. les habitations.

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

2. Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

3. Que pensez-vous de la position foncière des zones fortement affectées par les inondations.

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

4. Les zones dites des domaines publics hydrauliques sont ils vraiment délimitées ? Si non pourquoi ?

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

5. Existe- il des techniques de construction qui sont proposés pour les zones limitrophes des domaines publics hydrauliques ? sinon pourquoi ? et si oui lesquelles ?

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

LA MAIRIE CENTRALE DE OUAGADOUGOU

1. Pouvez- vous me situer sur la répartition spatiale des sites inondés avec carte à l’appuie des zones fortement inondables ?

...…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

2. Pouvez- vous me donner les dégâts matériels, financiers et humaines ; si possible en données chiffrés ?

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

DIRECTION DES SERVICES TECHNIQUES MUNICIPAUX

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1. Certains gens disent que les canaux de la ville étaient sous dimensionner ; en tant que techniciens que pensez vous de cela ?

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

2. Schéma directeur de l’assainissement pluvial de la ville de Ouagadougou

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

3. Plan de la ville de Ouagadougou

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Pouvez-vous me fournir des informations sur la capacité de collecte et d’évacuation des eaux pluviales des ouvrages et réseaux actuel surtout sur la zone la plus affectée par les inondations ?

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

4. Quels solutions technique d’amélioration du système de collecte et d’évacuations des eaux pluviales (réseaux, ouvrages de rétention et ou d’infiltration) sont faites au niveau des autorités administratives en générales et commune en particulier ?

……………………………………………………………………………………………….

……………………………………………………………………………………………….

5. La surface du bassin versant des zones la plus touchée

…………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………

COMITE NATIONAL DE SECOURS D’URGENCE ET REHABILITATION

(CONASUR)

1. Quels sont vos différentes méthodes d’interventions au niveau des catastrophes naturelles : cas du 1er septembre

………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………

2. Quels sont les stratégies de financement pour la gestion des inondations ?

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……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

3. Quels sont vos différents partenaires ?

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

4. Quels sont vos programmes en cours pour les années avenir ?

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………