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1150 avenue Tabora. C/Barumbu- Tél 0999982097- 0819982097- 0997653390. B.P 14582 kin 1.Fax:001-775-402-7683.e-mail:lavoixdu [email protected]./www.lavoixdupaysancongolais..com PROVINCES Comment associer le cacaoyer au palmier à huile? P.22 P.14 Le quota des OSC doit être augmenté à la CONAREF F ICHE TECHNIQUE DECOUVERTE ACTUALITES P.20 P.10 Bandundu : la 2ème foire agricole de Kikwit Le processus PDDAA en RDC Les organisations paysannes de la RDC doivent mieux se structurer pour accéder aux crédits LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS TRIMESTRIELD’INFORMATIONSAGRICOLES,DUMONDERURAL ETDEL’ENVIRONNEMENT-Prix:1500FCKIN-2000FCProvinces CINQUIEME ANNEE-N°25-NOVEMBRE 2013- EDITEUR : BAUDOUIN HAMULI - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JEAN-BAPTISTE LUBAMBA RECEPISSE DE DECLARATION DE PUBLICATION N°MIN/MRPINC/LMO/046/ 2013 Plus de 1,5 milliards de dollars pour le PNIA PP.2-4

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1150 avenue Tabora. C/Barumbu- Tél 0999982097- 0819982097- 0997653390. B.P 14582 kin 1.Fax:001-775-402-7683.e-mail:lavoixdu p [email protected] ./www.lavoixdup aysancongolais..com

PROVINCES

Commentassocier le

cacaoyer aupalmier à

huile? P.22P.14

Le quota desOSC doit êtreaugmenté à la

CONAREF

FICHE TECHNIQUEDECOUVERTEACTUALITES

P.20 P.10

Bandundu : la2ème foireagricole de

Kikwit

Le processus

PDDAA en

RDC

Les organisations paysannes de laRDC doivent mieux se structurer

pour accéder aux crédits

LA VOIX DU PAYSANCONGOLAIS

TRIMESTRIEL D’INFORMA TIONS AGRICOLES, DU MONDE RURAL ET DE L’ENVIRONNEMENT - Prix: 1500 FC KIN- 2000 FC ProvincesCINQUIEME ANNEE-N°25-NOVEMBRE 2013- EDITEUR : BAUDOUIN HAMULI - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JEAN-BAPTISTE LUBAMBA

RECEPISSE DE DECLARATION DE PUBLICA TION N°MIN/MRPINC/LMO/046/ 2013

Plus de 1,5 milliards de dollars pour le PNIA

PP.2-4

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ACTU

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’est le principal résultatdu Business Meeting surle financement du PlanN a t i o n a l

d’Investissement Agricole qui aréuni près de 400 investisseurset représentants de bailleurs defonds du 07 au 08 Novembre 2013au Salon Congo du Grand HôtelKinshasa.Cette réunion a permisaux bailleurs traditionnels de laRDC de confirmer leursengagements pour les projets etprogrammes déjà en cours, maisaussi d’annoncer de nouveauxinvestissements dans le secteuragricole. C’est le cas de laBanque Mondiale qui s’estengagée à accorder unfinancement de plus de 100millions dans le secteur agricolede la RDC dans le cadre du pland’aide de 1,250 milliards dedollars pour la région des grandslacs. Elle participe déjà à lahauteur de 110 millions de dollarsau projet de développement despôles de croissance à l’Ouest dela RDC, initié par legouvernement. Le FIDA cofinance trois projetsde développement agricole dansla province de l’Equateur avec leprogramme de relance agricolePRAPE, le programme deréhabilitation de l’agriculturedans le district de la TSHOPOen Province Orientale PROPOet le programme intégré deréhabilitation de l’agriculture,PIRAM.Le coût total du PNIA de la RDCsur la période 2013-2020 estestimé à 5 730.000 000 de dollarset le gouvernement s’engage àmobiliser 64,3 % des fondsnécessaires à la mise en œuvre

Le Ministre del’Agriculture, Pêche etélevage, JeanChrysostome Vahamwiti aobtenu des engagementsdes investisseurs de plusde 1,5 milliards de dollarspour le financement duPNIA pour la période de2013-2020. A cesengagements, s’ajoutentles intentions nonchiffrées des partenaireset bailleurs traditionnelsde la RDC qui appuient lesecteur agricole. Lespaysans ne peuventaccéder à ces moyenssous forme de crédit ques’ils sont organisés,structurés, a souligné leMinistre J.C. Vahamwiti.du PNIA, soit 3 684 100 000dollars pour venir compléter les2 046 000 000 dollars déjàapprovisionnés.Pour le Ministre Délégué auxfinances, Monsieur Patric Kitebi,le budget alloué au secteuragricole moins de 2 %, n’est pasà la hauteur des défis de faire del’agriculture le socle decroissance et du développementde la RDC. Il y a quand même lavolonté du gouvernement qui semanifeste depuis deux ans par lasynergie de la campagneagricole 2013-2014. Il a aussiannoncé que le gouvernement vadévelopper un fonds agricole quisera alimenté à l’aide desressources et la parafiscalité ;va disponibiliser 3 millions dedollars pour accompagner lesrecherches agronomiques àtravers l’Institut Nationald’études et des RecherchesAgronomiques, INERA etconstruire plus de 12 000 km deroute via le FONER qui seraaussi restructuré.Le Ministre Kitebi a affirmé lavolonté du gouvernementd’inscrire au budget des moyenspour l’agriculture et les décaisserainsi que de soutenirl’émergence de l’entreprenariatagricole en travaillant aussi pourl’amélioration de climat desaffaires.Dans son mot de clôture, leMinistre de l’Agriculture, JeanChrysostome Vahamwiti qui s’estréjoui de la réussite de cetteréunion, ce Business Meeting estle début de la mise en œuvre duPNIA. Il a dit : « Nous avonsmaintenant un plan, un documentd’orientation qui demande à

chacun de nous de mettre la maindans la pâte. Le PNIA n’est pasun document du Ministère del’agriculture, c’est un documentde tous les acteurs du secteuragricole ».Vahamwitl a invité lesorganisations paysannes às’organiser et à se structurerdavantage de façon d’être despartenaires viables pour accéderaux crédits. Il a aussi annoncédes réformes de l’administrationqui est un travail de profondeur

mais indispensable pour réussir.Il a déclaré : « Nous devonsrenforcer la bonnegouvernance autour desmoyens du gouvernementet des partenaires qu’ils

mettent à la disposition dusecteur agricole ».Il a enfin déclaré que le businessmeeting sera organisé chaqueannée.Au cours de cette réunion,plusieurs bailleurs ont pris desengagements de mobiliser desmoyens en vue de soutenirl’agriculture de la RDC, il y a, àtitre illustratif, le Fonds dePromotion de l’Industrie, FPI quia promis de mobiliser 80 millionsde dollars tandis que la

COMESA, à travers sonsecrétaire adjoint, a promis detout mettre en œuvre poursoutenir cette agriculture.L’USAID soutient déjàl’agriculture de la RDC dans

certaines provinces comme leKatanga, Bas Congo, Bandundudans le cadre du projet de lasécurité alimentaire et duchangement climatique. Il existedéjà une collaboration entrel’USAID et le Ministère del’Agriculture avec ces activitésqui sont alignées dans le cadredu PNIA.Pour le représentant Pays de laBanque Africaine deDéveloppement, BAD, la BAD vaconsacrer l’essentiel de ses

ressources dans le secteuragricole. La Banque est trèsprésente dans la réhabilitationdes infrastructures rurales,

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Le Bussiness Meeting était l’occasion d’étaler des prduits agricoles

Le Plan national d’investissementagricole: vers un début de mise

en oeuvre

C Exposition des produits agricoles de la Province Orientale

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ACTUALITESfluviales, routières. Elle est aussidans la réhabilitation desinfrastructures scolaires, despoints d’eau, l’assainissement.Pour tous ces appuis, la BanqueAfricaine de Développementprévoit 360 millions à travers leprogramme de gouvernement.L’Union Européenne va mobiliser60 millions de dollars pourappuyer le secteur agricole etavec la Belgique les nouveauxengagements seront effectifslors de la commission mixte quiaura lieu en 2014. Il y a aussi lePAM, l’Agence Sud coréenne dedéveloppement, Kitoko Foods etla sucrerie du Kivu qui ont prisdes engagements de soutenirl’agriculture en RDC.

Pour la durabilité desinvestissements, lesinvestisseurs ont aussi posé desconditions à savoir : lasécurisation des droits fonciers,la réduction des tracasseries, lefinancement continue de l’étatpour son fonctionnement, le

renforcement de l’administrationdu secteur agricole, la sécurité…La FEC est aussi engagée dansle PNIA, mais elle plaide pourl’amélioration de climat desaffaires en vue d’attirer lesinvestisseurs.LVPC

QUID DU PNIA?

Le programme nationald’investissement agricole est uncadre national de planificationdes fonds internes et externespour le secteur de l’agricultureet du développement rural. Le

gouvernement de la RDC, àsavoir : réduire la pauvreté,assurer la sécurité alimentaire etnutritionnelle des populationscongolaises et générerdurablement des emplois et desrevenus.

Afin d’atteindre cesobjectifs, le PNIA repose surcinq axes prioritaires :-Promotion des filières agricolesen particulier vivrières etdéveloppement de l’agro-business ( 3 652,5 mllions dedollars , soit 64 % ;

-Recherche, vulgarisation etenseignement agricole ( 738,3millions de dollars, soit 13 %) ;

-Gouvernance agricole, genre etrenforcement des capacitéshumaines et institutionnelles (607,3 millions de dollars, soit 11%) ;-Adaptation aux changementsclimatiques ( 195,8 millions dedollars, soit 3 %.

Les cinq actionsprioritaires

PNIA a pour objectif global destimuler une croissance annuellesoutenue du secteur agricole deplus de 6 %, indispensable pourl’accomplissement de troisobjectifs fondamentaux du

-Gestion de la sécuritéalimentaire et nutritionnelle etdes réserves stratégiques (536,9 millions de dollars, soit 9%) ;

Dans le cadre du PNIA , legouvernement a retenue cinqactions prioritaires pour lapériode 2013-2020. Il s’agit de :(suite en page 4)

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Toute sorte de produits agricoles ont été exposés

Ambiance dans un stand lors du Bussiness meeting

Les bailleurs promettentd’intervenir avec plus de 1,5

milliards de dollars américains

E d i t o r i a lE d i t o r i a lE d i t o r i a lE d i t o r i a lE d i t o r i a l Par B.H.K

Toujours rien auxPaysans !

La campagne agricole, lancée avec pompe par le premier MinistreMatata Ponyo, en 2012, commence à livr:er ses vrais secrets,ses enjeux et sa face cachée.En effet, depuis qu’elle a commencé, les moyens sont débloquéspar tranches et aux comptes gouttes. Il s’ensuit que lesorganisations paysannes ne reçoivent que des miettes, desmontants dérisoires... Conséquences, le principal résultat attenduà savoir l’accroissement de la production agricole tant annoncée,ne vient pas. Donc, avant la campagne agricole égale après lacampagne.N’en déplaise à ceux qui rêvaient de voir les marchésdes centres urbains et des villes inondés par divers produitsagricoles, fruits de cette campagne. Ils n’ont d’yeux que pourpleurer. Sûrement, ils doivent se poser de question sur lesmotivations réelles de cette campagne agricole.Dans certaines provinces du pays comme le Bas-Congo,Bandundu et autres, des voix s’élèvent déjà pour dire que cettecampagne agricole n’est qu’une denrée pour la consommationmédiatique. Sur le terrain, elle est difficilement palpable. Lespronostics sont des plus pessimistes, car, ces campagnes ploientencore sous les appétits gloutons des gouverneurs de provincesqui veulent en faire un instrument de visibilité politqiue. L’imageon la connait : des grands champs sur le long de grandes routespour un exhibitionnisme politique.Dans la province du Bas Congo, le gouverneur de la provinceJacques Badu et le ministre provincial de l’agriculture NsumbuBadika vivent à couteaux tirés à cause de fonds destinés à lacampagne. Le gouverneur a limogé le ministre provincial del’agriculture pour mauvaise gestion de ces fonds alloués.Dans la province du Bandundu, les langues commencent à sedélient et n’arrêtent pas de dénoncer la publicité inutile qu’on faitautour de « villages agricoles » qui ne sont pas en mesure demontrer un seul grenier où ils font le stockage des produits puisqu’ils en produisent pas. Ces situations qui prévalent dans cesdeux provinces, sont en fait l’arbre qui cache la forêt. Elles fontémerger en réalité les défauts de la cuirasse, la campagneagricole a été battue sur du sable. Les gouverneurs desprovinces ont tendance à faire l’exhibitionnisme politique au lieud’appuyer le travail des organisations paysannes. Car, c’est ellesqui sont en contact avec la terre et nourrissent le pays. Mettre lepaysan au centre pour prétendre réussir. Car, le paysan joue unrôle clé dans la chaîne de production agricolen

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Business Meeting : plus de 1,5

milliards de dollars pour financer lesecteur agricole en RDC

Le Croco : Qu’est-ce que laCONAPAC ?

La Confédération Nationale desProducteurs Agricoles du Congoest une plate-formed’organisations paysannescréées en 2011 ; elle rassembleles 11 fédérations des 11provinces de la RDC, qui elles-mêmes réunissent des Unions ouCollectifs d’associations à labase ou de membres physiquesau niveau du village. La Conapacagit comme un syndicat depaysans producteurs agricole et

A l’occasion de leur mission en Europe, les représentants de la CONAP AC, la Confédération nationale des producteursagricoles du Congo, a rencontré le Croco et lui ont fait part de leurs points de vue sur divers sujets d’actualités relatifsaux enjeux du développement de l’agriculture en RD Congo pour alimenter la réflexion sur la nouvelle thématique dela campagne 1 1.11.11. Dans ce cadre, le Croco a échangé avec M. Paluku MIVIMBA, Président du C.A. de la CONAP AC ;M. Sylvestre KAMBAZA, Secrétaire Exécutif de la CONAP AC et Mme Chantal KABANGU, Présidente de la Fédérationdes Organisations Paysannes Agricole du Kasaï Oriental (FOP AKO)

République Démocratique duCongo ? Est-ce une opportunitépour assurer la souverainetéalimentaire du pays ?

On ne peut défendre des intérêtsque si on est organisé. Lespaysans ont pris la décision des’organiser de la base ausommet. Il faut qu’il y ait desrépondants pour dialoguer etplaider les causes desorganisations paysannes et desproducteurs agricoles à la base,au niveau du territoire, de laprovince ou niveau national.

Au niveau des unions, lesproducteurs s’organisent enfilières ou en coopératives, pourcommercialiser, stocker ouacheter des intrants.

Au niveau des provinces, ilsdoivent dialoguer avec lesacteurs politiques etéconomiques (qui sont eux déjàorganisés).

Au niveau national, les paysansdoivent avoir des interlocuteursqui facilitent les attentes des

agriculteurs à la base auprès deslégislateurs ou des dirigeants.

C’est une nécessité pour bienmener le plaidoyer à tous lesniveau de la société.

Le Croco : Etes-vous consultésen tant que structure ?

La Conapac est encore jeune,elle a consacré ses 2 premièresannées à se faire connaitre.Maintenant, elle est invitée parles autorités politiques à tous lesniveaux, pour pouvoir échangersur les principaux points quiconcerne l’agriculture.

Par exemple, au moment-mêmede cette interview, nous venonsd’être contactés par le Ministrede l’Agriculture qui vient derassembler autour de lui 5structures reconnues et 5personnes de plusieurs villagesdu Katanga pour discuter sur unplan agricole.

Le Croco : Quel avantage pensez-vous tirer de cette structuration ?

Interview de Paluku Mivimba : « Lespaysans ne peuvent défendre leursintérêts que s’ils sont organisés»

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constitue la société civilepaysanne en RDC. Sa visionest : un monde paysan solidaire,professionnel et prospère. Elledéfend, tant au niveau nationalqu’international les intérêts desproducteurs agricoles congolaispour leur permettre de participeractivement à la vie de la sociétéet de s’y épanouir. Elle compteenviron cinq cents millemembres.

Le Croco : Pourquoi est-ceimportant que le mouvementpaysan se structure en

Le Président P ALUKU MIVIMBA de la CONAPAC

Le ministre V AHAMUITI

JB LUBAMBA

La mise en œuvre effective duprogramme de campagneagricole pour augmenter lesproductions à travers le pays envue d’améliorer le niveau deproduction des cultures vivrièreset maraichères, d’augmenter laproduction halieutique,d’améliorer la santé animale etde réhabiliter les routes dedesserte agricole ; Le lancementdes projets pilotes de parcs agroindustriels, développées ensynergie avec les ministères desfinances, de l’agriculture etdéveloppement rural, del’industrie et PME et del’ économie et de commerce. Cesprojets de parc agro industrielparticipent d’une stratégieinnovante de transformationstructurelle du secteur agricolecongolaise. L’objectif principalest de transformerprogressivement de vastesétendues de terre sous-utiliséesen exploitations agricolesrentables, organisées en fermesproductives de différentes taillesautour d’une structure commune ;l’Util isant une agricultureirriguée, les parcs agro-industriels offrent un ensemblede services minimum auxentreprises, une concentration

d’infrastructures de productionintégrant les équipements ettechnologies appropriées, ycompris une alimentationadéquate en eau et en électricitéainsi que des services detélécommunications ; La mise enplace d’un système de suivi etd’évaluation. Ce dispositifpermettra à la fois d’apprécierles résultats ( directs etindirects) attendus des actionsdu gouvernement et d’évaluer laperformance des différentsprogrammes par rapport auxobjectifs indirects que sont le

rendement agricole, le revenudes ménages, la sécuritéalimentaire et la pauvreté,l’accès à l’eau potable, etc. ; Lapromotion des cultures pérennesavec une diversification desfilières . Il est indispensable derelancer ces filières en vue dediversifier les sources decroissance économique, enparticulier la relance des filièresthé, quinquina, café arabica,palmier à huile, coton et hévéaavait été réalisée ; La mise enplace du fonds d’innovationagricole avec l’accompagnementde l’IITA. Ce fonds permet demettre à la disposition desinnovateurs, producteurs,fournisseurs de servicesagricoles et entrepreneursressources et incitationsnécessaires pour la mise enplace de nouvelles méthodes ettechnologies dans les filièresagricoles.L’ensemble de ces activités doitpermettre au secteur agricole deréaliser un taux de croissanced’au moins 9 % en 2014 pourgarantir l’atteinte de l’objectifd’un taux de croissance à deuxchiffres pour l’ensemble del’économie congolaise d’ici2015n

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ACTUALITESQuel impact positif surl’alimentation des congolais ?

C’est un début mais nous allonspersévérer. La loi agricole a prisen compte les idées données parles paysans. Il y a unecommission qui élabore lesmesures d’application de cette loiagricole, la Conapac estfortement représentée dedans etles représentants de la Conapacamènent au sein de lacommission les idées quiviennent de la base. De la mêmemanière, Conapac estreprésentée dans la commissionnationale pour la réformefoncière. Il n’y a pas encore deretombées immédiates maisprogressivement les décideurssont informés des attentes de labase.

De plus, on ne peut pasdévelopper un métier, êtreentendu, reconnu, si on n’est pasorganisé. Mettre en place lesstructures de paysans au niveaude la base comme au niveaunational, est le fruit de laréflexion sur les différents défisque les paysans ont rencontrésdans le métier d’agriculteur. Etparmi ces défis-là je peux citerla faible productivité agricole.Les producteurs produisentmoins et ont des difficultés àpouvoir accéder aux marchésrémunérateurs, aux nouvellestechnologies et aux informationsagricoles. Les raisons pourlesquelles les producteursproduisent moins sont souventliées à des politiques agricolesdans le pays. Le gouvernementsemble ne pas bouger dans cesens-là. Il faut donc que lesprofessionnels de ces métiersd’agriculteurs s’organisent pourpousser le gouvernement àprendre les mesures quis’imposent. La mise en place dela loi agricole va permettre à tousles maillons de la chaîne d’êtrerespectés et permettre lapromotion de la sécuritéalimentaire.

Le Croco : Quels sont selon vousles problèmes qui entravent lasouveraineté alimentaire enRDC ?

Les difficultés sont multiples,elles vont de la production à laconsommation. Nous pouvonsmême aller avant cela encore :l’accès à la terre. Les paysansne se sentent pas sécurisés surla terre qu’il exploite. Notre loi

prévoit que le sol et le sous-solappartiennent à l’Etat. Le paysanest en insécurité parce qu‘iltravaille sur une terre qui ne luiappartient pas, qui peut lui êtreenlevée à tout moment, soit parle pouvoir public, soit par le chefcoutumier, qui peuvent les vendreà d’autres. Des investisseurs, lesplus offrants, achètentrégulièrement les terres auprèsdu gouvernement et des chefscoutumiers. Au niveau de laproduction, les semences et lesespèces animales sontdégénérées depuis longtemps.Les paysans n’ont pas accès àdes semences et des géniteursde qualité productive. De plus ilsutilisent les mêmes outils deproduction que leurs grands-parents. Ils n’ont pas accès à desoutils plus performants parcequ’ils sont pauvres et n’ont pasles moyen de se les payer. Il n’y

rémunérateurs. Ce sont souventles acheteurs qui sont de groscommerçants qui fixent le prixd’achat. Parfois même ilsdéterminent eux-mêmes lesmesures. Ils utilisent leur proprevaleur/kilo. De plus, les paysanssont soumis à énormément detaxes. Certaines sont légales,d’autres arbitraires. Et lespaysans les moins éduqués nesavent pas ce qu’ils sont obligésde payer ou pas. Du coup, dansla majorité des cas, les paysanstravaillent à perte. Ils travaillentplus pour tous ces intermédiairesque pour lui-même. Et ce qu’ilgagne à la fin ne récompense pastoute l’énergie qu’il a investie. Enconséquence, les paysans sontde plus en plus pauvres, n’ontpas de moyens pour scolariserleurs enfants, se vêtir, se loger.Et cela devient un cercle vicieux.

rencontrer la plus grandepauvreté et la faim. Donc lepaysan qui cultive, lui-même, nemange pas à sa faim ! Pourquoi ?Parce que la façon dont il fait sontravail, les semences qu’ilutilise, ne lui permettent pas nonplus de produire une grandequantité, de vendre une quantitéet de conserver une partie pourlui-même. Il ne mange pas enqualité et quantité suffisante. Ilproduit peu, et se retrouvecontraint de vendre un partiepour faire face à d’autresdépenses indispensables tellesque les soins médicaux, lascolarité des enfants… Ainsi,aujourd’hui, les paysans n’ontplus de stock… Le paysan est leplus mal nourri de la population !

Pour la femme, c’est souventencore plus dur. La femme danssa famille est considérée comme

souveraineté alimentaire auCongo ?

Il faudrait une politique agricolenationale qui tient compte del’agriculture paysanne etfamiliale et de l’agro-industrie.Avec des mesuresd’encadrement des petitsproducteurs. Et surtout uneréflexion sur le genred’agriculture que nous aimerionsavoir. Une agriculture pour lasécurité alimentaire descongolais et/ou pourl’exportation ? La mise en œuvrede cette politique doit être aussibien définie. Il faudrait fairefonctionner le Centre derecherche pour la production dessemences améliorées. Il faudraitpouvoir investir dans l’entretienet l’ouverture de routes etdessertes agricoles. Investirdans l’infrastructure rurale engénéral (électricité rurale parexemple). Investir dans laformation agricole. Et pour nousaussi, en tant que paysans, nousdevons pouvoir revendiquer quel’agriculture est un métier. Quenous ne faisons pas cela pournous « occuper », que ce ne sontpas uniquement les personnesqui travaillent dans un bureau quiexercent un métier. La politiquedevra mettre aussi en place desstratégies d’organisation dusecteur agricole et renforcer lesorganisations de producteursexistantes.

Le Croco : Qu’est-cequ’Agricongo ? Et à quoi celavous sert ?

Paluku Mivimba : « Les paysans nepeuvent défendre leurs intérêts que

s’ils sont organisés»

a d’ailleurs aucun encadrement,aucune possibilité de crédit pourpouvoir améliorer les capacitésà accéder à ces outils-là.Ensuite viennent les problèmesde transport de la production. Lesroutes des dessertes agricolessont en très mauvais état car nonentretenues depuis des dizainesd’années. Donc le paysan a trèsdifficile à faire sortir saproduction de son champsjusqu’au lieu d’écoulement, destockage ou de transformation.Au niveau de lacommercialisation, il n’y a plusde structures coopératives quipeuvent permettre aux paysansde regrouper leurs marchandiseset de négocier des prix

Le Croco : Les paysans arrivent-t-ils à se nourrir de ce qu’ilscultivent ?

En général, les paysansproduisent pour se nourrir. EnRDC, la principale agriculture estla petite agriculture desubsistance, même si onreconnait que de plus en plusd’agriculteurs ont une agricultureorientée vers le marché. La plusgrande partie de la production estd’abord consommée par lesagriculteurs eux-mêmes et unepartie est vendue dans les grandscentres urbains. Mais cela nesuffit pas pour nourrir lespaysans. En effet, c’est dans lesrégions rurales que vous allez

une personne qui va partir, doncelle n’a pas de terre à cultiver.Puis chez son mari c’est encorepire parce qu’elle n’est pasconsidérée comme un membrede la famille à part entière, etl’accès à la terre est encore plusdifficile. Donc elle travaillebeaucoup mais sans véritablestatut, elle travaille donc pourson père et ensuite pour sonmari, jamais pour elle-même. Eten cas de divorce, elle ne peutbénéficier de la terre ni de sonmari de sa famille, elle devientdonc une « sans terre ».

Le Croco : Quelle est, pour vous,la solution pour assurer la

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Quelques membres du staf f de la CONAPAC

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Agricongo est un consortiumd’ONG mis en place en 2010 quirencontre deux objectifs : L’appuiau plaidoyer du secteur agricoleen RDC et l’appui à lastructuration du mouvementpaysan en RDC.

Agricongo a jusqu’à présentpermis aux organisationspaysanne existantes de renforcerleur capacités de lobbying et demobilisation auprès des autoritéspolitiques et privées. Cela leura, entre autre, permis departiciper au plaidoyer sur la loi

agricole auprès du Sénat et duParlement, mais aussi,departiciper à la Commissiond’élaboration des mesures de laloi agricole. Agricongo est unallié des organisations desproducteurs agricoles du Congo.

Agricongo agit aussi au Norddans le cadre d’un travail deplaidoyer pour une améliorationde l’agriculture au Congo àtravers les différentescoopérations belge eteuropéenne. Elle joue le rôle derelais des organisationspaysannes congolaises auprèsde la Belgique et de l’UnionEuropéenne.

Le Croco : Que pensez-vous desrésultats du récent audit quidénonce le fait que l’argent de lacoopération européenne se seraitvolatilisé au Congo ?

Nous encourageons L’aideeuropéenne d’une manièregénérale. Nous savons que notrepays a traversé une étape trèsdifficile de son histoire. Toutel’administration a été en difficulté.Grâce à des aides nous avonspu redonner du pouvoir àl’administration congolaise.

En ce qui concerne les fonds desaides, nous ne donnerons pasd’avis là-dessus, car lorsquequ’il y a des contrats et desaccords bilatéraux, seuls les

Les paysans ne peuvent défendreleurs intérêts que s’ils sont organisés»

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our rappel, le Présidentde la République aannoncé dans sondiscours inaugural en

décembre 2011 le besoind’opérer une réforme foncière envue de créer un environnementpropice au développement socio-économique et surtout de réduireles tensions autour de la terre.En effet, la promotion d’uneréforme foncière participative etconsensuelle au plan nationalpeut largement contribuer à lapacification et à la reconstruction

CONAREF : Une réformefoncière en panne ?

Les travaux de la Commission Nationale de la Réforme Foncière (CONAREF) sont au point mort faute des moyensfinanciers. Depuis la mise sur pied de cette commission instituée par le décret du premier Ministre, les membres onttenu des réunions qui ont abouti à la répartition de sous commissions. La structuration en sous-commissionsthématiques et en sous-commission circonstancielles devait permettre aux membres de se partager la matière et dese concentrer essentiellement sur celle relevant de la sous-commission dont ils feraient partie. Elles sont constituéesautour des six axes thématiques autour desquels doit s’organiser la réflexion et le travail autour de la reforme. Al’heure actuelle, les travaux ont commencé à tourner au ralenti par manque des moyens financiers. Cette situation aentrainé comme première conséquence la démotivation des membres qui n’ont plus le cœur à l’ouvrage et ont décidéde ne reprendre les travaux que si les fonds sont mis à leur disposition.

du pays. Et un régime fonciercapable de sécuriser les droitsdes particuliers et descommunautés locales tout engarantissant auxinvestissements unenvironnement favorable seraitporteur de croissance pour lespetites et grands producteurs. Aumois de juillet 2012, le Ministèredes Affaires foncières avecl’appui de quelques partenairesa initié un dialogue national surle foncier à travers un atelier detrois jours réunissant toutes les

parties prenantes à la foisprovinciales et nationales. Unefeuille de route consensuellepour une réforme inclusive etparticipative est sortie de cesassises. Elle se décline enactions sur le long et le moyenterme. Suivant cette feuille de route,nous sommes donc sensé êtrelancé dans une optionirréversible de réforme foncièrebasée sur les principes departicipation, de décentralisation,

de respect de l’environnement,des droits de l’homme, des droitsdes femmes et des minorités. Lestrois objectifs spécifiques de laréforme sont de : I. réformer lesecteur foncier en vue de limiter,voire éradiquer les conflitsfonciers et les violencesd’origine foncière ; II. mieuxprotéger les droits fonciers despersonnes physiques et moralespubliques et privées avec uneattention particulière auxpersonnes vulnérables(communautés locales,populations autochtones, femmeset enfants) ; III. Stimulerl’investissement productif dansle respect de la durabilitéenvironnementale et sociale. La route vers la réforme sembledevenir une desserte agricole enmanque d’investissement. Legouvernement congolais n’a pasmis des moyens pour lefonctionnement de la CONAREF.Les partenaires techniques etfinanciers internationaux ontdonné juste les moyens ayantpermis d’organiser les premièresréunions.

Comme les moyens ne suivaientpas, la commission anaturellement été contrainted’arrêter de travailler. Ne serait-il pas urgent que le gouvernementalloue des fonds nécessaires àcette commission pour assainirle secteur foncier en RDC qui està la base de 90 % de conflits dansnotre pays ? Ce n’est pas la première fois quedes commissions ne terminentpas leurs travaux pour lesmêmes problèmes d’argent. Lacommission chargée desmesures d’application de la Loiportant Principes fondamentauxdu secteur agricole en est unautre bon exemple.Depuis août 2011, ces mesurestraînent à venir malgrél’intervention de l’AllianceAgriCongo et ensuite del’Ambassade de Belgique quiavaient donnés des moyens pourfinaliser les travauxn

LVPC

parties prenantes connaissentles contenus dudit contrat. Dansces accords, il y a bien-sûr lerôle des uns et des autres. Nousne sommes pas sûrs quel’auditeur ait tenu compte de celapour donner son point de vue. Ceque nous remarquons aussi c’estque notre pays a toujoursnégocié en position de faiblesse.Les thématiques sont choisiespar l’UE.

Les bénéficiaires ne sont pastrès informés sur l’aide apportéepar l’UE ou la Belgique (par lacoopération bilatérale directe).On nous apprend que tel projetdémarre. Sans impliquer lesbénéficiaires. Ce ne sont pas desprojets congolais appuyés parl’UE ou la Belgique, ce sont desprojets européens ou belgesimposés au Congolais. C’est pourcela aussi que dès que les projetss’arrêtent il n’y a plus rien, car iln’y a pas eu d’appropriation,voire même ce n’était pas desbesoins de la population.

De plus le temps nécessaire à lamise en œuvre des projets esttrop long. Par exemple si un projeta une durée de 3 ans, les étudesde faisabilité vont déjà prendre 2ans ; la mise en œuvre ne vadonc se faire que pendant uneannée. Cela ne donne pas assezde temps pour la mise en œuvreréelle et pour pouvoir réaliser cequi devrait être réalisé.Le Secrétaire Exécutif de la CONAP AC, Sylvestre KAMBAZA

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ACTUALITES

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°25.P .07

FANRPAN: Un plaidoyer pour un meilleurinvestissement dans le secteur agricole,alimentaire et des ressources naturelles

Du 28 au 29 octobre 2013, le " Centre d'Echanges pour des Réformes Juridiques et Institutionnelles " (CERJI) aorganisé, avec l'appui du " Gouvernement Congolais " et de " Food Agriculture and Natural Resources PolicyAnalysis Network " (F ANRPAN), un atelier de renforcement des capacités du NODE de F ANRPAN et de plaidoyer pourun meilleur investissement dans le secteur agricole, alimentaire et des ressources naturelles afin de lutter efficace-ment contre la faim et l'insécurité alimentaire en République Démocratique du Congo (RDC).Cet atelier d’évaluationdu parcours de mise en œuvre du PDDAAorganisé à la veille de la session budgétaire de 2013à pour objectif dedéceler les forces et les faiblesses et de formuler des recommandations au parlement, au gouvernement ainsi qu’àtous les acteurs non étatiques qui sont parties prenantes à sa mise en œuvre.

es travaux de cet atelierse sont passés dans laSalle des ConférencesMgr. MUNZIHIRWA de

la Paroisse Sacre Cœur deGombe à Kinshasa en Républi-que Démocratique du Congo.Plus d'une quarantaine de parti-cipants ont suivi des exposésmagistraux de trois experts dé-signés par le CERJI dont : le Pro-fesseur Florimond MUTEBA quiest le Coordonnateur de l'Obser-vatoire de la Dette Publique, uneorganisation non gouvernemen-tale de droit congolais basée àKinshasa. Ce dernier a basé sonexposé sur les techniques de mo-nitoring du budget de l'Etat, le be-soin de conduire un monitoringdu budget, l'analyse du budget dusecteur agricole et sur le besoindu plaidoyer et du suivi du bud-get du secteur agricole. M. SergeSABI OLEKO qui est le Point Fo-cal du Programme Détaillé deDéveloppement de l'AgricultureAfricaine (PDDAA) en Républi-que Démocratique du Congo, aaxé son exposé sur l'état d'avan-cement de la mise en œuvre duditprogramme depuis la signaturede la charte jusqu'à la prochainetenue du Business Meeting en no-

vembre 2013.Mme RosalieBIUMA, de la Coordination Na-tionale des Paysans du Congo(CONAPAC) a basé son exposésur le rôle du paysan et de lasociété civile dans l'élaborationdu budget et des politiques dusecteur agricole, les parcoursdéjà fait par les paysans duCongo, les défis et les perspec-tives d'avenir.

Tous ces thèmes ont soulevéd'importants débats. Ils ont per-mis aux participants de com-prendre l'actualité du pays dansle secteur agricole, les procédu-res d'élaboration et d'exécutiondu budget de l'Etat ainsi que lebesoin de renforcer les capaci-tés de différents acteurs impli-qués dont le NODE pour conduireplus efficacement le plaidoyer etle lobbying en faveur d'une lignebudgétaire conséquente à attri-buer au secteur agricole en RDC.En effet, cette ligne budgétairetourne encore autour de 3 à 4%d'un budget déjà modique lui-même.UN DOCUMENT DE PLAI-DOYER DU CERJI ET DU

NODE AUPRÈS DEL'AUT ORITÉ BUDGÉTAIRE

LQUI EST LE PARLEMENT?

Les recommandations faites auterme de discussions vont cons-tituer la base d'un document deplaidoyer du CERJI et du NODEauprès de l'autorité budgétairequi est le parlement et serontcommuniquées à Son ExcellenceM. le Premier Ministre qui est leChef du Gouvernement pourautant que le gouvernement et leparlement interagissent dansl'ensemble du processus d'éla-boration, d'exécution et du con-trôle d'exécution du budget del'Etat.Notez que la RDC disposedésormais d’un Plan Nationald’Investissement agricole(PNIA). C’est le résultat de l’ate-lier de validation du PNIA quis’est tenu du 26 au 27 mars 2013à Kinshasa. Ce plan servira decadre fédérateur de toutes les ac-tions de développement agricoleet rural. Tel qu’adopté, le coûttotal du PNIA sur la période al-lant de 2013 à 2020 est estimé àprès de 5,5 milliard USD dont 1,5milliards USD entre 2013 et 2015,soit 28% du budget. Avant d’adop-ter ce document, le Gouverne-ment a adopté en mars 2011 lePDDAA, qui engage le pays à

consacrer désormais au moins10% du budget national au sec-teur agricole et d’imprimer untaux de croissance à la produc-tion agricole d’au moins 6% paran sur la période 2011-2015.

GROUPE I : RECOMMAN-DATIONS DE LA SOCIETECIVILE ET DU MOUVEMENTPAYSAN

1.Au Gouvernement

-Que les paysans soient asso-ciés à l'élaboration du budget parla prise en compte de leurs be-soins réels exprimés par leurscorporations ;-Que le Gouvernement au traversde son programme de réhabilita-tion par le FONER, tienne compteen priorité des routes de desserteagricole, en commençant par leszones de forte production agri-cole ;-Que le Gouvernement instauredes mécanismes efficaces desuivi et évaluation de toutes lesactivités des structures et agen-ces d'exécution des travaux pu-blics, en impliquant la participa-tion de la société civile et asso-

ciations paysannes (contrôle ci-toyen) ;-Que le Gouvernement allouedavantage de ressources à desdirections administratives telsque la Direction de Voie de Des-serte Agricole (DVDA) du Mi-nistère de Développement Ru-ral ;-Que le Gouvernement revoie àla hausse la part du budget ré-servé à l'Agriculture, à 10% con-formément à son engagementdécoulant de l'accord de Maputo;-Que le Gouvernement appliquela politique d'assainissement dusecteur agricole afin d'identifierle profil et les activités des agri-culteurs ;-Que les mesures d'applicationdu code agricole soient finalisés,vulgarisés et appliqués en con-certation avec la société civileet les organisations paysannes ;-Que le Gouvernement, par undécret, procède àl'opérationnalisation du Fonds del'Agriculture ;-Que le gouvernement mette enplace un plan de déploiementdes professionnels de l'agricul-ture sur terrain dans chacune desprovinces jusque dans les Terri-toires.

2.Au Parlement

-Poursuivre et finaliser la ré-forme de la loi foncière actuelleen vue de régler définitivementles conflits de superposition destitres et usages sur les mêmesespaces ;

(suite en page 8)

Photo de famille des participants à l’atelier organisé par le CERJI

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°25.P . 08

(suite de la page 7)

ACTU

ALIT

ESFANRPAN: Un plaidoyer pour un meilleur in-vestissement dans le secteur agricole, alimen-

taire et des ressources naturelles

-Renforcer le contrôle parlemen-taire sur les dépenses réellesdes Ministères de l'Agriculture etdu Développement Rural

3.A la Société civile et auxMouvements paysans

-Que la société civile et les mou-vements paysans définissent lesmécanismes de suivi, contrôle etévaluation de l'exécution desfonds alloués par FONER auxprestataires ;-Que la société et les mouve-ments paysans organisent lelobbying au parlement en vueparvenir à l'augmentation à 10%du quota budgétaire annuel àl'agriculture ;-Le Développement de plusieursprogrammes de sensibilisation etvalorisation du métier d'agricul-ture et des cultures nationales ;

4.Au FANRPAN

-Que le NODE/FANRPAN soitsuffisamment vulgarisé auprèsdes acteurs de la SC et desMVMT Paysans en vue de l'ap-propriation par ces derniers ;

-A l'instar des autres Ministè-res, que les Ministères des Fi-nances et Budget soient pleine-ment impliqués lors des échan-ges et résolution du NODE/FANRPAN ;

-Que le NODE prévoie un pro-gramme de renforcement descapacités des Mouvements pay-sans et la SC en participationcitoyenne et en promotion de

leurs droits ;

-Organiser des échanges d'ex-périence entre les paysans etacteurs de la Société Civile desdifférents pays de la sous-région.

GROUPE 2 : RECOMMAN-DATIONS EN RAPPORTAVEC LE POROCESSUSPDDAA

I. Gouvernement:

Le Gouvernement doit mettre lesmoyens financiers pour que leprocessus soit le plus participa-tif possible ;-Le Gouvernement doit vulgari-ser le processus PDDAA ;-Le Gouvernement doit prendreréellement le leadership dans lamise en œuvre du PDDAA, enréunissant autour de lui toutes lesparties prenantes ; -Le Gouvernement doit mobili-ser les ressources financièrespour respecter ses engagementsde Maputo (au moins 10% dubudget national) ; -Le Gouvernement doit veiller àce que les intérêts des partiesprenantes soient pris en compte,notamment ceux des paysans :(i) difficultés d'accès à la terre,(ii) difficultés d'accès aux res-sources financières et auxintrants, (iii) difficultés d'accèsau marché ; -Le Gouvernement doit amélio-rer les conditions de travail desacteurs du secteur (administra-tion, OPA, etc.) ; -Le Gouvernement doit renfor-cer les capacités des acteurs im-pliqués dans le processus

II. Parlement :

-Le Parlement doit veiller à ceque le budget qui doit être allouéau secteur agricole ne soit pasinférieur à 10% ; -Le Parlement doit veiller au suivide l'exécution des budgets votés; -Le Parlement doit accélérer leprocessus de révision de la Loiportant principes fondamentauxrelatifs à l'agriculture (articles 16et 82).

III. Société civile et paysannat :-La Société civile et le paysannatdoivent s'approprier le proces-sus PDDAA ;-La Société civile et le paysannatdoivent s'organiser pour un plai-doyer par rapport à la prise en

compte de leurs intérêts dans lamise en œuvre du PDDAA ;-La Société civile et le paysannatdoivent vulgariser le processusPDDAA jusqu'à la base.

IV. FANRPAN

-Revaloriser l'expertise locale etla recherche agronomique par laformation et le recyclage ;-Rendre le Nœud FANRPANplus fonctionnel et opérationnel ;-Diffuser l'information sur leNœud FANRPAN ;-Restructurer la composition etle fonctionnement du NœudFANRPAN;-Redéfinir la vision du NœudFANRPAN pour la rendre pluspratique et concrète et que lesactions du Nœud soient réelle-ment tournées vers le dévelop-pement de notre pays.

GROUPE 3 : RECOMMANDA-TION EN LIEN AVEC LE MONI-TORING DU BUDGET

1.Gouvernement- Que le Ministère del'Agriculture et DéveloppementRural (MINAGRIDER) proposeun budget conséquent aux enjeuxrelatifs au secteur agricole(même au-delà de 10%)-Que le MINAGRIDER se doted'une politique qui lui permet d'ab-sorber les ressources qui sontmises à leur disposition-Que les Ministère en charge desfinances et du Budget :oFacilitent l'obtention des fondsalloués au MINAGRIDER et ausecteur agricoleoAméliorent le circuit et les pro-cédures d'accès aux ressourcesallouées au MINAGRIDER et ausecteur agricole-Que le Gouvernement améliorele mécanisme d'exécution dubudget d'appui aux paysans-Qu'il développe et mette enœuvre un cadre concerté desuivi des actions du gouverne-ment en appui aux petits produc-teurs, composé du Gouverne-ment, de la Société Civile et desMouvements paysans-Que le Gouvernement apporteun appui institutionnel dû auxmouvements paysans-Que le Gouvernement unifor-mise et harmonise la structure(rubrique) du budget du secteuragricole aux organismes et ins-titutions régionales-Que le Gouvernement intègretoutes les organisations interna-

tionales et régionales impliquesdans le secteur agricole et semette a jour dans ses contribu-tions

2.Parlement

-Prendre conscience de l'impor-tance du secteur agricole pour

le développement du pays etveiller à la traduction de son bud-get à l'instar des autres secteurs

3.Société Civile

-Elle doit disposer de l'informa-tion budgétaire pour faire unlobbying efficace-Simplifier l'information budgé-taire pour la vulgariser auprèsdes mouvements paysans et la

population en général

4.Mouvement Paysan

-Structuration des mouvementspaysans en association, union etfédération des filières précises-Renforcement des capacités des

mouvements paysans, notam-ment en Business Plan, enlobbying et en contrôle budgé-taire ;

5.FANRPAN-Restructuration-Vision-Que le FANRPAN soit reconnucomme interface de suivi du bud-get de l'état dans le cadre du Pro-gramme PDDAAn

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°25.P .09

C

ACTUALITES

ette stratégie consiste àfaire apprendre auxpaysans, sur le terrainet non dans une salle de

classe, des techniquesculturales et des pratiques agroécologiques pour les rendre deplus en plus professionnels»,explique l’ingénieur DidierKulenfuka, un des spécialistesde l’agriculture et responsablede Appui aux init iativespaysannes pour ledéveloppement, une ONG quiaccompagne 51 cibles dont 25associations paysannes, septéglises et 19 fermiers dans ledistrict du Kwilu dans le sud-ouest de la RDC.Selon lui, un«Champ école» peut recevoirentre 20 et 30 paysans et desséances se tiennent à moindrecoût, et de façon plus pratiqueque théorique.«En 2012, nous avons récolté140 tonnes d’ignames dans unchamp de quatre hectares, c’est-à-dire 35 tonnes à l’hectarecontre 10 à 12 tonnes par hectareles années antérieures»,témoigne Albert Kukotisa,président du Cadre des paysansd’Idiofa pour le développement(CPID) qui a 19 membres.Kukotisa affirme à IPS que leCPID a appliqué à la fois lebillonnage et l’enfouissement,techniques apprises auprès du‘Champs école organisé parl’USAID en 201 1.Quant à lui, Jacques Mitini,président de Faitière desorganisation paysannes duBandundu, une plate-forme de200 structures paysannesdéclare qu’en 201 1 et 2012, sesmembres ont produit 3500 tonnes

Champs-Ecole-Paysans: une nouvelle stratégiequi augmente la production agricole

Des dizaines de paysans, en associations ou pas, en République démocratique du Congo (RDC) appliquent, depuis 2012, «Champs écolespaysans», une nouvelle stratégie qui les aide à augmenter leurs productions agricoles en mettant de côté l’amateurisme.

de maniocs, haricots, maïs,patate-douces… dans deschamps de plus de 1500 hectaresdans l’ensemble pour avoir misen pratique les techniques debinage, de paillage, d’irrigationetc. I l précise qu’avantl’apprentissage la même étenduede champs produisait moins de1700 tonnes. «Nos structurescontinueront à appliquer petit àpetit toutes les techniquesapprises», ajoute-t-il.

Louis T shenga, 45 ans, est àMoanda, une des localité de laprovince du Bas-Congo, à plusde 250 kilomètres de Kinshasa,la capitale, dans le sud-ouest dupays. Il déclare avoir d’abordchoisi son champs de huithectares sur un sol sabloargileux tel qu’enseigné lors desséances de ‘Champs écoles’ de2011. «Grâce au p aillage, àl’irrigation et au binage, j’airécolté 232 tonnes de banane en2012, soit 29 tonnes à l’hectarecontre 16 tonnes à l’hectare en2009 et 2010», affirme-t-il enajoutant que ses bananiersrésistaient bien auxréchauffements climatiques.

Dans la province du Maniema,presqu’au centre du pays, leProgramme intégré pour laréhabilitation de l’agriculture auManiema, ONG qui encadre plusde 15 associations paysannes,a déclaré à la presse que lesagriculteurs qui ont bénéficié decette stratégie, ont produit, en2012, 2000 tonnes de riz, de maïsdans quatre territoires dans deschamps de 130 hectares, ou bien15,3 tonnes à l’hectare. Plus de

70 pour cent de la population dela RDC (environ 70 millionsd’habitants) vivent del’agriculture. Celle-ci estdéclarée, depuis des années,priorité des priorités. Sesrésultats participent à plus de 60pour cent à la sécuritéalimentaire dans le pays.

La Voix du p aysan congolais, untrimestriel d’informationsagricoles, du monde rural et del’environnement, paru en février2013 à Kinshasa, notequ’« aujourd’hui le manioc règneavec 73 pour cent desproductions vivrières, suivi debanane à huit pour cent ; le maïsà quatre pour cent ; le riz à deuxpour cent ; les ignames doiventse retrouver dans le un pourcent».«Cette nouvelle stratégie est àencourager , étant donné quec’est efficace. La sécuritéalimentaire a besoin de tellesinitiatives», déclare JeanBabtiste Lubamba, Directeur auCentre national d’appui audéveloppement et à laparticipation populaire auministère de l’Agriculture enRDC. Selon lui, c’est toujours bonde concilier , toutefois, la théorieenseignée dans des universitéset d’autres écoles classiques àla pratique, parce que la théoriedonne des connaissances qu’ilfaut pratiquer .

De son côté, Jean ChristopheMalela, chargé decommunication au gouvernoratdu Bandundu affirme que «cettepratique vient de rejoindre lesouci du gouvernement

provincial qui avait déjà lancéun projet dit ‘village agricole’ quiaccompagne les paysans».«Je ne suis pas d’accord aveccette pratique qui, pour moi, ruinela fertilité de la terre en une oudeux fois. Que deviendra, dansl’avenir , le sol laissé p ar nosancêtres ? où mangeront nosfutures enfants et petits-fils ?»,conteste et s’interroge DenisNgwarimba, 80 ans. «Il n’ya pasde craintes parce qu’il existe destechniques comme par exemple‘l’enfouissement’ qui consiste àmettre en terre des résidusvégétaux pour fertiliser le sol»,affirme l’Ir Emmanuel Mulenda,un autre spécialiste del’agriculture nnnnn

Des OCB de Kinshasa et deMbandaka s’engagent à promouvoir

le commerce des poissons

U réunion a mis ensemble les organisationscommunaut aires bénéficiaires du programme F ADOC,mis en œuvre p ar le CENADEP. Il s’agit desorganisations suivantes: Organisation pour la promotion

des intérêts de la population (OPIP) ; Réseau des animateursdes organisations communautaires de Base, (RAOCB);COOPROFECO et la Synergie des Mamans Mareyeuses deMbandaka, SYMAMBA.

L’objectif de cette rencontre ét ait de réfléchir sur les voies etmoyens de mettre en place un réseau œuvrant dans lecommerce de poissons en vue d’inonder le marché de Kinshasaen poissons produits en grand nombre dans la ville deMbandaka et ses environs.

Les échanges ont porté sur les modalités pratiquesd’expédition, de taxation des prix, de mode de paiement ainsique sur la qualité des produits... Des éclaircissements fournispar les uns et les autres ont permis aux différentes parties dese mettre d’accord et de collaborer . Ainsi, ont-elles décidé dedébuter la première expérience dès la première semaine dumois de novembre 2013.Cette réunion a connu la facilitation duCENADEP et du CRAFOP qui vont aider à la réussite de cenouveau partenariat entre les OCB dans le cadre du RéseauPRODDES en partenariat avec Solidarité Socialiste nnnnn

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°25.P .10

ACTU

ALIT

ES

E

La société civile demande d’augmen-ter son quota des délégués au sein

de la CONAREF

En vue de redynamiserla croissanceéconomique et le

développement national et delutter contre la pauvreté, laRépublique Démocratique duCongo (RDC) s’est lancée demanière simultanée dansplusieurs chantiers des réformespolitiques, juridiques etinstitutionnelles sectorielles trèsambitieux, au nombre desquellesles reformes forestières etfoncières.

Pour ce faire, il a été organisédu3 au 5 décembre 2013, àKinshasa, l’atelier national sur laparticipation des organisations etréseaux de la société civile auprocessus de la reforme foncièreen RDC

Les travaux de l’atelier avaientpour objectif principal de discuterde la meilleure façon de renforceret d’améliorer la participation etla représentativité desorganisations de la société civiledans le processus de la réformefoncière initiée par leGouvernement de la RDC.

A l’issu des débats suscités parles communications faites, troisgroupes de travail suivants ontété constitués, respectivementsur le fond des thématiquessuivantes :-i) Options de structuration desOSC pour la réforme foncière ;-ii) Réflexions sur la stratégie/plan/programme opérationnel (le)du plaidoyer des OSC pour laréforme foncière-et iii) Capitalisation des leçons,outils et approches des réformeforestière et agricole dans laréforme foncière, notamment sur

la question des options desécurisation des droits foncierslocaux.Les conclusions des travaux encommissions ont été présentéeset discutées en plénière, et ontpermis d’une part de noterl’intention fermement déclaréepar le Gouvernement Congolaisde mener cette réforme dans unedynamique participative et derester attentif aux demandes etcontributions des OSC et, d’autrepart, sur la base des débatsfructueux, tant en groupes detravail qu’en plénière, dedégager les éléments deconsensus suivants,relativement à la participationdes OSC dans le processus dela réforme foncière :

1. Quant aux enjeux destructuration de laparticipation des OSC dansla réforme foncière :1.La volonté des OSC présentesde cheminer ensemble, dèsmaintenant et dans la suite, dansune vision commune etconcertée, tout au long duprocessus de la réformefoncière ;2.L’engagement de coordonnerleurs efforts de plaidoyer pourinfluencer la formulation de lapolitique nationale et la loifoncière nouvelle qui en seraissue ;3.Tenant compte des enjeuxtransversaux et inclusifs de lathématique foncière, dessensibilités ou inquiétudesémises par les uns et les autres,des contributions et actions àmener et de la vision communeau regard des expériencesvécues au sein de la société

civile, la mise en place d’uncadre de concertation non dotéde la personnalité juridique,dynamique, inclusif et ouvert àtous les groupes d’intérêts/plaidoyer tant au niveau nationalque provincial ;4.La désignation de CODELT etRRN comme structuresappelées à collaborer avec laCONAPAC pour coordonner auniveau national, la participationdes OSC dans le processus dela réforme foncière, en assurantnotamment la mobilisation desautres OSC pour le besoin de laréforme foncière;5.L’option de désignation de deuxstructures par province, appeléesà coordonner, à l’échelleprovinciale, la participation desOSC dans le processus de laréforme foncière, notamment6.La confirmation de laCONAPAC et de son déléguécomme représentant des OSC àla CONAREF et l’élargissementà quatre personnes du quota dereprésentation des organisationsde la société civile au sein de laCONAREF, y compris laCONAPAC déjà représentée ;les postes à pourvoir étantouverts aux délégués disposantd’une expertise avérée sur lesquestions foncières, notammentjuridiques, sociologiques,environnementales, etc.7.Quant à l’Acte Constitutifproposé par les organisateurs, etcompte tenu des éléments deconsensus qui précèdent, la misesur pied d’une commission adhoc a été jugé nécessaire, envue de travailler sur un texte debase nouveau, qui aurait pourintitulé :« REGLEMENTS DEGESTION DU CADRE DECONCERTATION DES OSC

IMPLIQUEES DANS LAREFORME FONCIERE ENRDC », avec l’option d’unestructure non dotée de lapersonnalité juridique ; lenouveau texte devra être soumisà la consultation et à la validationdes OSC.

2. Quant au plan deplaidoyer des OSC pour laréforme foncière proposé :

1.Les axes proposés dans ledocument d’orientation duplaidoyer des OSC pour laréforme foncière soientmaintenus, moyennant desajustements précis indiquésdans le rapport du groupe ayanttraité de la question, notammentl’insertion du droit d’accès de lafemme à la terre, de la pressiondémographique, des questionsde délocalisation des populationsà des fins d’exploitation desressources naturelles dans lessauvegardes sociales.

3. Quant à la capitalisationdes leçons des réformesforestières, agricoles,minières et pétrolières :

1. La sécurisation des droitsfonciers par les mécanismes deleur documentation et titrage, àl’instar de ceux prévus par lerégime forestier (concessionforestière de communautéslocales) ;2. L’institution de la cartographieparticipative comme un outil desécurisation des droits fonciersnotamment dans lesconsultations et enquêtespubliques préalables àl’attribution des droits fonciersaux tiers ;

3. L’instauration d’un processusd’une revue légale des tous lesanciens titres fonciers(concession foncières sur lesterres rurales), à l’instar de cellemenée dans le cadre desréformes forestières ;4.Institution de l’obligation auxconcessionnaires fonciers decontribuer au développementsocio-économique local par lanégociation et la signatured’accords préalables àl’attribution des concessionsfoncières couvrant les chargessociales de l’exploitation, àl’instar du processus mené dansle cadre de la réforme forestière ;5.L’exigence d’un pland’aménagement préalablement àla mise en valeur de toutesconcessions foncières attribuéessur les terres rurales, à l’instardes orientations des réformesforestières.6.L’intégration des questions dechangements climatiques danstous les aspects de lagouvernance foncière ;7. L’institution des mécanismesalternatifs de règlement desconflits locaux, à l’instar de laCommission de règlement desdifférends forestiers à l’échellelocale ;8.L’adoption d’une visiond’aménagement du territoire,incluant la planification,l’affectation et le contrôle desutilisations et des occupationsdes terres ;9. Adoption du système analogueà celui du Mozambique qui unifieles décisions d’attribution desconcessions dans les différentssecteurs foncier, forestier, minier,agricole, etcn

Les délégués de la société civile à l’atelier sur la réforme foncière

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°25.P .11

ACTUALITESe secrétaire géné-ral au ministèrede l'Agriculture alancé mercredi 19

juin à Kinshasa une étudepour définir la stratégie derelance de l'industrie agro-alimentaire en RDC. Elledevra complétée une pré-cédente étude réalisée en2004 - 2005 par le mêmeministère.L'étude de 2005 avait révéléque plusieurs industriesagro-alimentaires avaientété abandonnées depuis lazaïrianisation.

RDC : lancement d'une étude pour relancerl'industrie agro-alimentaire

L'étude actuelle vise à pas-ser de la production artisa-nale à la production indus-trielle. Elle concerne lescultures du palmier à huile,du café et du cacao pourun premier temps, et pourras'étendre au manioc et auriz.L'objectif final étantd'augmenter la productionde ces produits et en ré-duire l'importation.Le secrétaire général àl'Agriculture estime parailleurs que la présenteétude permettra de mieuxéclairer les investisseurs

dans le choix économiqueà opérer pour des partena-riats public-privé.Cette étude sera menée pardes experts internationauxet congolais venus des en-treprises publiques et pri-vées ainsi que d'autres ins-titutions du pays.Elle est financée par laBanque mondiale à traversune ligne de crédit du pro-jet de réhabilitation et derelance du secteur agricole(PARRSA)nradiookapi.net

L

Comment assurer la promotionde la femme rurale en RDC ?

La journée internationalede la femme rurale a étécélébrée le 15 octobredernier. Init iée parl’Organisation desNations unies depuis2008, elle vise à

promouvoir les femmesrurales qui jouent un rôleessentiel et incontournabledans les économies ruralesdes pays en voie dedéveloppement. De plus,elles sont en première ligne

pour assurer desfonctions vitales commel’éducation des enfants, laprise en charge desmalades et des personnesâgéesn

a malnutrition estun réel problèmequi touche plus de5,8 millionsd’enfants en Rdc

et ceux malgré l’implicationaccrue des différentspanels internationaux ainsique du gouvernementcongolais. En marge de lacommémoration de lajournée mondiale del’alimentation, célébrée le16 octobre de chaqueannée, le Bureau decoordination des affaireshumanitaires (Ocha) encollaboration avecl’Organisation des Nationsunies pour l’enfance(Unicef), le Fonds desNations unies pourl’alimentation (Fao), leProgramme alimentairemondiale (Pam) et leProgramme national denutrition (Pronanut) aorganisé le 10 octobre, uncafé de presse à l’intentiondes professionnels desmédias à Kinshasa/Gombe.La situation nutritionnelle en Rdc a étéau menu de seséchanges.Dans sonallocution, le représentantdu Pronanut, a indiqué quele diagnostic de la situationnutritionnelle en Rdc estcaractérisé par laprévalence élevée desétats de sous-nutrition etl’émergence des maladieschroniques liées à lasurnutrition et aux modesde vie déplorables.En Rdc, il y a plusieurs sortesde malnutritions : lamalnutrition aiguë,

Situation nutritionnelle en Rdc : l’Unicef, le Pam, lePronanut et le Fao s’en mêlent !

Lchronique, forme mixte etla carence en micronutrition.En ce quiconcerne la malnutritionchronique, les statistiquesindiquent qu’en 2001, il y aeu 43 % des cas, soit plusde 4 millions d’enfantsaffectés et en 2010 , 43% soit plus de 7 millionsd’enfants affectés. Pour lamalnutrition aiguë, en 2001,les statistiques font état de16% des enfants affectéset en 2010, 11%.La malnutrition a pourconséquence l’excès de lamortalité, la faibleperformance scolaire et labaisse de la productivité.

Les causes sont entreautres la consommationalimentaire inadéquate,maladie… Face à sesproblèmes, a précisé lereprésentant du Pronanut,la Rdc a crée unmouvement appelé mouvement « Sun ». Le butpoursuivi par ceprogramme est la nutritionpour le développementavec comme objectifgénéral d’accélérerl’atteinte de certainsobjectifs du planétaire(Omd 2015 et Ams 2012)par le renforcement dansles pays membres de laprise en compte de lanutrition au niveaumultisectorielle, santé,l’éducation, genre, secteurprivé et société civile…ainsi que de reconnaître lanutrition comme unepriorité gouvernementale,assurer le leadership de lanutrition par son encrage

au plus haut niveau sansoublier élaborer unepolitique multisectoriellede la nutrition et un planstratégique budgétisé.Prenant la parole, lereprésentant de l’Unicef aparlé des actions quemènent son organisme pourlutter contre la malnutritionen Rdc, il y a la politiquenationale de nutrition,l’adhésion au mouvementscientifique, la capacité deprise en charge de lamalnutrition aigue sévèrequi a triplé entre 2007 et2012.L’unicef accompagne lescampagnes de supplémenten vitamine A etdéparasitage, fourniture dela quasi-totalité des intrantsthérapeutiques pour traiterla malnutrition aiguësévère, ainsi que l’appui àla lutte contre lescarences en minéraux.De son côté le représentantdu Pam, a épinglé deuxstratégies que le Pam amises en place pourcontrer cette pandémie.Il ya le traitement de lamalnutrition aiguë, quiinfluence la croissance del’enfant et la prévention dela maladie qui alimentel’enfant pour prévenir lamalnutrition. Pour le Pam,un quart d’enfants de la Rdcsont trop maigres et plusde 70% manquent de fer. LePam intervient dans laprévention de lamalnutrition aiguë etchronique il apporte unsoutient nutritionnel auPVVIH /Tb, le Pamintervient aussi pour

améliorer le traitement parla prise en charge de lanourriture. Par ailleurs, leFao intervient égalementplus dans la prévention dela malnutrition dans le butde créer des conditionsnécessaires.

Il intervient en appui àl’augmentation de ladisponibilité alimentaire,accessibilité alimentairepar aménagement des

voies d’accès, par lavulgarisation des recettesculinaire pour la nutritiondes ménages. Legouvernement prendl’engagement de faire de lanutrition une priorité pouraccélérer ledéveloppement socio-économique

Face à tous cesdiagnostics épinglés ci-dessus, il est impérieux

d’investir dans la nutritionen Rdc, d’où la mise enplace d’une politiquenationale de nutrition de laRdc afin de garantir uncapital humain productif enassurant une bonnenutrition aux populationspour le développement dupays.

LVPC MMC

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°21.P .12

FOCU

S

Ce constat malheureuxest pris en compte parles paysans congolaisorganisés représentés

actuellement par la CONAPACau niveau national. Un travail la-borieux est en cours pour arri-ver à donner au paysan congo-lais la place qui lui revient dansl’économie nationale. Les signesprometteurs viennent aussi biendu gouvernement que des pay-sans eux-mêmes. S’agissant duPDDAA, en date du 17 mars2011, sur invitation du Ministèrede l’agriculture, les représentantsdes paysans avaient cosigné lacharte de l’agriculture à côté duGouvernement, de la Société Ci-vile, de l’Union Africaine et de laCOMESA.

Cet évènement mérite une atten-tion particulière parce que c’étaitla première fois dans l’histoirede l’agriculture nationale postcoloniale que les paysans étaientinvités à cosigner un documentde ce niveau. A partir de cet évè-nement, les paysans congolaisont été associés à d’autres acti-vités telles que : l’élaboration etla validation du PNIA, la com-mission des mesures d’applica-tion sur la loi portant principesrelatifs au secteur de l’agricul-ture, le groupe thématique 15,…

Toutefois, malgré ces réalisa-tions, il reste un grand pas à fran-chir pour que le paysan congo-lais puisse jouer son véritablerôle dans la relance et la conso-lidation de l’économie nationale.D’où, la nécessité de l’implica-tion du paysan congolais partoutoù il y a plaidoyer sur la ques-tion de l’agriculture. Dans le ca-dre de cet atelier relatif au plai-doyer en faveur du PDDAA, auregard du sujet nous attribué,nous axons notre interventionsur : l’état des lieux de l’organi-sation paysanne en RDC, l’in-vestissement agricoleaujourd’hui en RDC par rapport

La RDC dispose non seulement d’un énorme potentiel naturel agricole en termes de terres cultivables et irrigables,de prairies et savanes, de ressources halieutiques, de forêts, d’eau douce, de diversité de climats, mais aussi etsurtout, près de 70% de la population congolaise est rurale et vit de l’agriculture du type familiale ou paysanne. Dansnotre pays, ce type d’agriculture est généralement assimilé à l’agriculture ancienne limitée à la subsistance. Malheu-reusement, au regard des données sur les importations réalisées par le pays en denrées alimentaires, ce poidsdémographique du monde paysan ne semble pas avoir un impact significatif sur l’économie nationale. Pourtant, laréalité de notre vie quotidienne démontre que nos villes et autres grandes agglomérations sont principalementnourries par la production paysanne, mais cet apport si important n’apparaît pas dans les statistiques économiquesofficielles.

(suite en page 13)

Le rôle du paysan dans le plaidoyer pour un meilleurinvestissement dans l’agriculture, les étapes parcou-

rues, les défis et les perspectives d’avenir

au point de vue de la CONAPAC,les défis et perspectives. Notreavis sur le rôle du paysan dansle plaidoyer pour un meilleur in-vestissement dans l’agriculturesera donné avant la conclusion.

ETAT DES LIEUX DEL’ORGANISATION PAY-

SANNE EN RDC

L’organisation du monde rural enRDC remonte à l’époque belge :en 1934 (création de l’INEAC),de 1949 – 1959 (application ef-fective de la polit ique dupaysannat). S’en était suivi lapériode dite de perte de mémoireagricole entre 1960 et 1980. Lapériode de 1980 à 2010 est do-minée par l’intervention des Or-ganisations non gouvernementa-les à base de la dynamique com-munautaire. En décembre 2010,les paysans congolais venus detoutes les provinces réunis encarrefour avaient fait entendreleur voix au niveau des déci-deurs, ils avaient fait le partagedu savoir paysan au niveau na-tional et ils avaient mis au pointun cadre national de concerta-tion. En octobre 2011, à l’issuedu deuxième carrefour paysan,les paysans congolais avaient

créé la CONAPAC, ils s’étaientdotés d’un comité national et destextes juridiques.

INVESTISSEMENT AGRI-COLE AUJOURD’HUI ENRDC PAR RAPPORT AU

POINT DE VUE DE LACONAPAC

De par sa nature, la CONAPACest une structure nationale à vo-cation agricole. A ce titre, elle estattentive à diverses informationssur l’investissement agricole.

Un investissement est générale-ment défini comme une décisionimportante, grave d’investir im-pliquant l’attente que cette déci-sion produise nécessairement unbien, un produit ou un servicetangible. Cet acte doit être réflé-chi parce qu’il peut aussi entraî-ner à la perte.1De ce fait, un in-vestissement est donc un sautdans l’inconnu.Les sortes d’investissementssont notamment :-investissement incorporel : ex.acquisition des connaissances(formation, perfectionnement dupersonnel) en techniques cultu-rales, traitement du sol, transfor-mation, conservation, organisa-

tion coopérative, système agri-cole… ;-investissement tangible ou cor-porel : matériels, équipements(remplacement, modernisation,expansion, stratégique, créa-tion,…) ;-investissement financier.

Cet investissement doit tenircompte aussi des facteurs exté-rieurs comme : le marché, lefisc, l’écologie, le social, ainsique d’autres facteurs limitant.S’agissant particulièrement del’agriculture, tout investissementengagé mais non mené jusqu’aubout entraîne nécessairementune perte pour l’exploitationparce qu’il diminue son capital.

Il n’y a donc pas de la place pourl’improvisation face aux exigen-ces de l’investissement.Pour CONAPAC, son point devue sur l’investissement agricoleest conforme à sa vision et samission.

STRATÉGIE DE LACONAPAC SUR L’INVES-TISSEMENT AGRICOLE

Consciente des exigences de l’in-vestissement agricole, la

CONAPAC a déjà mis au pointune ébauche de stratégie d’in-vestissement susceptible de pro-mouvoir le développement del’agriculture en RDC en général,et l’agriculture familiale enparticulier.Les paysans en RDCcomme partout ailleurs s’organi-sent en mouvement pour défen-dre leurs intérêts et leur catégo-rie socioprofessionnelle. Un telmouvement ne peut être simple-ment ponctuel. Il doit avoir uncaractère permanent et c’estpourquoi, leurs animateurs doi-vent avoir comme objectif d’ame-ner leurs mouvements à :1)Acquérir une autonomie intel-lectuelle et financière ;2)Se doter des objectifs cons-cients et explicites ;3)Obtenir à établir des rapportssignificatifs avec l’Etat et/ou lereste de la société civile2 ;4)Atteindre une taille ou poidséconomique et politique suffi-sants ;5)Se garantir une organisationinterne déjà établie ;6)Se donner un poids social parson engagement dans la luttecontre la pauvreté individuelle etson poids de négociation dansles plaidoyers.Eu égard au contexte congolaisde crise généralisée aggravéepar la crise systématique de l’hu-manité toute entière (alimentaire,monétaire, énergétique,environnementale,…), les straté-gies alternatives à promouvoirpar le mouvement paysan natio-nal et/ou des mouvements pay-sans locaux et leurs alliés doi-vent avoir comme base : « comp-ter d’abord sur ses propres for-ces. Le terrain favorable ici estl’Economie sociale solidaire3 àconcrétiser à court, moyen etlong terme ».

DÉFIS ET PERSPECTIVESD’AVENIR

L’application de cette stratégieest susceptible de promouvoir le

Par Mme Rosalie BIUMA*

Sur cette photo, Mme Rosalie BIUMA dans son champ à Kingabwa dans la pérophérie de Kinshasa

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°25.P .13

(suite de la page 12)

Le rôle du paysan dans le plaidoyer pour un meilleurinvestissement dans l’agriculture...

*Mme Rosalie est membre duConseil d’administration de la

CONAPAC

FOCUSpaysan congolais professionnelcapable de participer effective-ment à la croissance de l’écono-mie du pays.En effet, la RDC ne peut pas sepasser de l’agriculture paysanneparce qu’ « au stade actuel deson développement économique,l’agriculture paysanne est le seulsecteur qui puisse, avec équité,mettre au travail des milliers depersonnes, leur procurer un re-venu et créer des plus-valuessubstantielles.Le paysan congolais doit abso-lument devenir professionnel etentrepreneur pour accroître sonpoids économique en participanteffectivement à la création desrichesses en RDC et en contri-buant à la constitution d’une baseéconomique nationale. Pour cefaire, il y a plusieurs défis à rele-ver au niveau du paysan indi-vidu. Mais, compte tenu du faitque les paysans ont acquis l’ha-bitude de travailler en groupesorganisés en mouvements pay-sans, ces groupes aussi doiventdevenir professionnels. Il nepeut y avoir de solution sans l’im-plication de l’Etat. Eu égard àces trois acteurs : le paysan in-dividu, le mouvement paysan etl’Etat, il y a lieu d’identifier lesdéfis suivant :

Défis par rapport au pay-san individu

-Analphabétisme générale etfonctionnelle ;-Manque de curiosité par rapportaux innovations agricole ;-Attentisme (le fait d’attendre tou-jours les moyens de l’extérieur) ;-Faible capacité de gestion ;-Ignorance en management ;-Improvisation ;-Acceptation et accommodationà la pauvreté ;-Acceptation de la routine ;-Défaitisme ;-Incapacité à dénoncer et à fairearrêter les abus des biens so-ciaux constatés ;-Refus de donner volontiers sescotisations pour la promotion deson groupe. etc

Défis par rapport au mou-vement paysan

-Absence courante d’une visionpartagée ;-Là où il y a vision, manque dudynamisme interne et d’organi-sation pour la matérialiser ;-Tendance à l’exclusion et dis-crimination entre groupes et en-tre individus ;-Absence habituellement de mé-

canisme interne de règlement deconflit ;-Politisation du mouvement (unindividu fait croire aux autres quec’est lui le groupe, sans lui legroupe s’écroule. Finalement ilinstrumentalise le groupe à vo-lonté) ;-Faible ou inexistence d’un cir-cuit interne de communication(place au rumeurs et mal en-tendu) ;-Manque d’attention à la pauvretéindividuelle ;-Mauvaise identification des élé-ments de la pauvreté de massescontre lesquels il faut mener lesplaidoyers ;-Crise de confiance mutuelle ;-Souvent ignorance de notion surl’équité qui doit constituer la basede la cohésion interne ;

-Propension à la bureaucratie ;-Absence dans la plus part descas du leadership responsable ;-Complaisance dans la médio-crité ;-Faible esprit coopérative et igno-rance de l’économie sociale so-lidaire ;-Pas de questionnement sur lepoids économique, le poids poli-tique, l’acquisition de l’organisa-tion interne et la finalité du mou-vement ;-Manque de perspicacité par rap-port à l’occupation d’une portiondu marché local ;-Manque de réflexion partagée

sur les facteurs mobilisant dumouvement ;-Souvent mauvaise définition dumouvement paysan.

Défis par rapport à l’Etat

-Attachement à la pratique de secontenter du principe de nourrirle peuple à moindre coût d’abordsans user du discernement surla nourriture donnée (importationmassive de n’importe quelle den-rée alimentaire moyennant desbas prix,…) ;-Services agricoles inexistant ouexistant mais de mauvaisequalité (pas recherche agrono-mique, pas de formation et pasde vulgarisation agricole,….) ;-Infrastructures sociales et éco-nomiques de base dégradées

(infrastructures de transport,marchés de collecte, marchés degros et/ou de détail,…);- Absence de collecte des infor-mations économiques essentiel-les au fonctionnement concur-rentiel des marchés; et la pré-vention et le cas échéant, la luttecontre les épizooties, les épidé-mies des végétaux et les autrescalamités naturelles ;-Absence d’une politique agri-cole participative et cohérente ;-Privilège donné à l’agro-busi-ness au détriment de l’agricul-ture paysanne et familiale ;-Retard dans l’organisation et le

démarrage effectif du fonds surl’agriculture ;-Manque de volonté de mettre aupoint les dispositions juridiquesgarantissant les avantages despaysans.

PERSPECTIVES D’AVENIR

Pour dépasser les défis de cegenre, et contribuer à ouvrir lemonde rural congolaise au pro-grès, la CONAPAC se proposecomme perspectives d’avenirde :-Partir de l’OP (OrganisationPaysanne) et filière de produc-tion comme unité sociologiquede base ;-Renforcer au sein des OP etfilières accompagnées par laCONAPAC et les autres structu-res, les capacités en manage-ment et autres connaissancesnécessaires à laprofessionnalisation etl’entrepreneurship paysans enRDC ;-Accompagner ces animateurspaysans formés à transformerleurs OP et filières de produc-tion en organisations pré-coopé-ratives visant la mise en placedes Entreprises Coopératives(axées sur la vision OHADA) ;-Accompagner et renforcer cesEntreprises Coopératives enpoursuivant le renforcement dupoids du mouvement paysandans toutes ses dimensions (po-lit ique, sociologique,environnementale,…) ;-Créer les mécanismes efficaceset transparents de suivi-évalua-tion et réajustement rapide ;-Promouvoir l’agro écologie etrester attentif pour intégrer pro-gressivement les autres innova-tions agricoles ;-Rester en constante collabora-tion avec l’Etat et participer àl’élaboration des politiques agri-coles du pays ;-Evaluer régulièrement la parti-cipation des paysans au PIB et àla croissance etc…

LE RÔLE DU PAYSANDANS LE PLAIDOYERPOUR UN MEILLEUR

INVESTISSEMENT DANSL’AGRICULTURE.

Ces perspectives d’avenir mon-trent d’eux-mêmes le rôle du pay-san congolais dans le plaidoyerpour un meilleur investissementdans l’agriculture. Les paysanscongolais ont déjà acquis une ri-che expérience à partir du plai-doyer qu’ils avaient soutenu pen-dant une durée de plus de deuxans. Cette action qui avait atteint

le résultat attendu sous le lea-dership de la CONAPAC consti-tue en soi un capital cumulé dontdoit tenir désormais compte toutautre plaidoyer d’envergure na-tional sur le secteur agricole enRDC.Par ailleurs, un investissementagricole public est principale-ment destiné au secteur agricoleRDC où le poids numérique despaysans constitue en elle-mêmeun très grand pouvoir de négo-ciation. Le point de repère d’unbon investissement public agri-cole en RDC aujourd’hui devaitêtre les perspectives d’avenirsproposés par la CONAPAC àcause de leur nature pratique axésur l’économie sociale solidaire.

CONCLUSION

Cet exposé est parti de l’état deslieux de l’organisation paysanneen RDC. L’intérêt du développe-ment de ce point était de démon-trer que la conscience paysannes’est forgée progressivementdans notre pays depuis l’époquecoloniale jusqu’à ce jour. C’estla CONAPAC qui incarne actuel-lement cette conscience au ni-veau national. C’est pour cetteraison qu’à partir de la notion del’investissement agricole en gé-néral, nous avons opté pourl’examen de la manière dontCONAPAC conçoit à son niveaul’investissement agricole enRDC. Cet examen a permis derelever les obstacles qu’il fautdépasser pour arriver à dévelop-per effectivement le secteur agri-cole en RDC et lui faire jouer sonvéritable rôle dans l’économienational. Le pouvoir de négocia-tion du monde paysan étant trèsimportant en RDC actuellement,si cet exposé a réussi à démon-ter qu’aucun plaidoyer d’enver-gure national sur l’agriculture nepeut en faire fi il a atteint son butn

Mme Rosalie BIUMA de la CONAPAC

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°21.P .14

FOCU

S Le processus PDDAA en RDCPar M Serge SABI OLEKO *

La RDC a adhéré dès le mois de février 2001 au processus de développement agricole initié par le Nouveau Partena-riat pour le Développement Economique de l’Afrique (NEP AD) en adoptant au Caire la résolution sur les étapes clésà mettre en œuvre dans le domaine agricole. Le Pays a ensuite approuvé en juin 2002 à Rome, le Programme Détaillépour le Développement de l’Agriculture en Afrique (PDDAA), avant de signer , en juillet 2003, à Maputo, l’accord quiengage les pays membres à consacrer au moins 10% de leurs budgets nationaux aux investissements agricoles.

e PDDAA n’est pas unensemble de program-mes supranationaux àmettre en œuvre par les

pays pris individuellement, maisplutôt un cadre commun, reflétéà travers un ensemble de princi-pes clés et d’objectifs définis parles Chefs d’Etats et de Gouver-nements. Il s’articule autour dequatre piliers fondamentaux et unpilier transversal:

1)l’extension des superficiessous gestion durable des terreset des systèmes fiables de con-trôle de l’eau ;2)l’amélioration des infrastructu-res rurales et des capacités com-merciales des marchés ;3)l’accroissement de l’offre ali-mentaire, la réduction de la fa-mine et l’amélioration des répon-ses d’urgence aux crises alimen-taires ;4)l’amélioration de la rechercheagronomique, ainsi que la diffu-sion des technologies appro-priées, et ;5)le renforcement des capacitésà tous les niveaux des piliers fon-damentaux tant au niveau natio-nal que provincial.

Le PDDAA est un cadre de tra-vail stratégique de suivi des ef-forts et des partenariats en vuedu développement du secteuragricole en Afrique. Il incarne lesprincipes de dialogue et de re-vue par les pairs visant à stimu-ler et à élargir l’adoption desmeilleures pratiques facilitantl’évaluation comparative ainsique l’apprentissage mutuel, afind’améliorer la qualité et la cohé-rence des politiques et stratégiesagricoles.

En optant pour une croissanceéconomique soutenue par l’agri-culture comme principale straté-gie en vue de l’atteinte de l’OMD-1, à savoir la réduction de pau-vreté de moitié d’ici 2015, lePDDAA table sur un taux de

L

croissance agricole annuel d’aumoins 6% et une allocation dubudget national d’au moins 10%au secteur agricole. Pour attein-dre ces objectifs, le PDDAA misesur l’exploitation des complé-mentarités régionales afin de sti-muler la croissance, d’adopterles principes d’efficacité politi-que, de dialogue, de revue et deresponsabilité mutuelle. Il s’agitégalement de renforcer et d’élar-gir les partenariats et les allian-ces entre les producteurs, lesagro-industriels et la Société Ci-vile.

L’application de ces principes etl’atteinte des objectifs nécessi-tent la mise en place des outilsde connaissance en appui à: (i)la conception des programmesbasée sur des donnée fiables etorientée vers la recherche de ré-sultats, (ii) la pratique d’une ap-proche inclusive de revue et dedialogue au sein et entre pays et(iii) la coordination et le plaidoyeraux niveaux régional et continen-tal.

Le PDDAA englobe plusieursdisciplines, secteurs et acteurspublics et privés qui sont partiesprenantes dans la coordination decette initiative sous la directionde l’agence du NEPAD et desCommunautés EconomiquesRégionales (CER).

C’est pour répondre à cette exi-gence de culture de résultats quela République Démocratique du

Congo (RDC) a procédé au lan-cement officiel du PDDAA les 07et 08 juin 2010 à Kinshasa avecl’appui du COMESA (MarchéCommun des Etats d’Afrique del’Est et Australe). Cet atelier delancement a été l’occasion desensibiliser les différentes par-

tions stratégiques de financementet de développement du secteuragricole et (iv) l’organisation dela Table Ronde pour la signaturede la Charte de la RDC pour lePDDAA.

LA CHARTE PDDAA ET LA

que des Délégués des Partenai-res Techniques et Financiers, duSecteur Privé, des Organisationsde la Société Civile et des Orga-nisations des Producteurs Agri-coles. Son objectif était de scel-ler l’engagement des parties pre-nantes à appuyer les principesdu PDDAA en alignant leurs in-terventions sur les objectifs decroissance économique par lebiais d’un développement fondésur l’agriculture. L’organisationde la Table Ronde a permis auMinistère de l’Agriculture et duDéveloppement Rural(MINAGRIDER), en concertationavec toutes les parties prenan-tes, d’entamer le processus deformulation du Plan National d’In-vestissement Agricole (PNIA).

Cette formulation a débuté peuaprès dans le cadre d’une appro-che participative qui a impliquél’ensemble des parties prenan-tes. Sa préparation a bénéficiédes contributions des PTF inter-venant dans le secteur agricole,des principaux responsablescentraux et provinciaux du Minis-tère de l’Agriculture et du Déve-

ties prenantes intervenant dansle secteur agricole sur l’agendadu PDDAA.A l’issue de ces deux jours d’ate-lier, une feuille de route a étéadoptée afin de programmer lesétapes essentielles à la mise enœuvre du processus, notamment(i) la désignation officielle desmembres de l’Equipe-Pays, (ii)la revue des politiques agricolesen termes de stratégies et de per-formance, (iii) l’analyse des op-

FORMULATION DU PNIA

La Table Ronde pour la signaturede la Charte a été organisée les17 mars 2011 à Kinshasa en pré-sence des Autorités gouverne-mentales, de la Commissaire del’Union Africaine en charge del’Economie Rurale et de l’Agri-culture, du Secrétaire GénéralAdjoint du COMESA, des Repré-sentants du NEPAD, du FARA,de l’IFPRI, du Re-SAKSS, ainsi

loppement Rural, des Con-seillers à la Présidence de la Ré-publique et à la Primature, ainsique des représentants des Or-ganisations des ProducteursAgricoles, des représentants desopérateurs économiques et desorganisations de la Société Ci-vile intervenant dans le secteuragricole.Les analyses sur les optionsstratégiques de croissance et de(suite en page 15)

Le PDDAA table sur un taux de croissance agricole annuel d’au moins 6%

Le PDDAA planche pour une allocation du budget national d’au moins 10% au secteur agricole.

Le PDDAA table sur un taux de croissance agricole annuel d’au moins 6% au secteur agricole.

Le PDDAA planche pour une allocation du budget national d’au moins 10% au secteur agricole.

Page 15: Les organisations paysannes de la RDC doivent mieux se ... · période 2013-2020. Il s’agit de : (suite en page 4) (suite de la page 2) Toute sorte de produits agricoles ont été

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°25.P .13

FOCUSréduction de la pauvreté, présen-tées par l’IFPRI au cours d’unatelier organisé au mois d’août2011 à Kinshasa, ont fait ressor-tir les grandes disparités entreles différentes provinces quant àla perspective d’atteinte del’OMD 1. Ce constat a fait res-sortir la nécessité de décliner lePNIA en Plans Provinciaux d’In-vestissement Agricole (PPIA).

Avec l’appui financier de la Ban-que Africaine de Développement(BAD), deux consultants ont étérecrutés, durant deux mois, pourformuler la première version pro-visoire du PNIA. En outre, plu-sieurs autres partenaires ont prisune part active dans le proces-sus de formulation du PNIA, no-tamment la FAO, la Banque Mon-diale et l’Ambassade de Belgi-que (Chef de file des PTF).

C’est ainsi que deux grands ate-liers ont été organisés au coursdu mois de septembre 2012. Lepremier était destiné aux PTF etle second aux Organisations desProducteurs Agricoles, de la So-ciété Civile, du Secteur Privé etaux Inspecteurs Provinciaux del’Agriculture. Ces deux ateliersont permis de sensibiliser lesparties prenantes sur le proces-sus de mise en œuvre duPDDAA et de créer les conditionsleur permettant d’agir ensemblepour assurer la prise en comptede leurs propositions. Plus spé-cifiquement, ces ateliers ont per-mis aux parties prenantes des’imprégner des orientations,des stratégies et des actions duPNIA.

A partir du mois d’octobre 2012,le MINAGRIDER, avec le sou-tien technique et financier de laFAO a mis en place un « NoyauDur du PDDAA » regroupant lesreprésentants de certains Minis-tères (notamment le Plan, les Fi-nances, le Budget et l’Environ-nement, Conservation de la Na-ture) directement impliqués dansle processus, ainsi que des re-présentants des OrganisationsPaysannes, des Organisationsde la Société Civile et du Sec-teur Privé. L’objectif principalpoursuivi par la mise en placede ce Noyau Dur était de renfor-cer les capacités de coordinationet la facilitation du processusPDDAA.

Cette approche a permis à cha-que partie prenante du PNIA des’assurer que ses priorités etpréoccupations soient correcte-ment prises en compte. Le NoyauDur a joué un rôle primordial

Le processus PDDAA en RDC(suite de la page 14)

La La La La La VVVVVoix duoix duoix duoix duoix duPaysanPaysanPaysanPaysanPaysan

CongolaisCongolaisCongolaisCongolaisCongolaisMENSUEL D’INFORMA TIONS

AGRICOLES, DU MONDE RURALET DE

L’ENVIRONNEMENT

EditeurBaudouin Hamuli

Directeur de PublicationJean Baptiste Lubamba

Rédacteur en ChefEmmanuel Kokolo

*Comité Editorial

Baudouin Hamuli, Jean-BaptisteLubamba, François Cajot, Jeanine

Mukanyir wa, Albert Kabuya, FreddyMumba, Emmanuel Kokolo, Danny

Singoma

CollaborationThomas Mukoko, Petra Iyeli, Alain

Huart, Hygin Mandiangu, DinaBuhake, Jean Baptiste Musabyimana,Baende Lepetit, Raymonde Senga, JRBompolonga, Grâce Shabani Okelo,

Badylon kawanda Bakiman.

Administration et FinancesJustin Kangwenyenye

DistributionThomas Mukoko

ImpressionIPC Services/Kinshasa

dans la rédaction du PNIA.

LA VALIDATION DU PNIAET LA REVUE EXTERNE

DU NEPAD

L’atelier national de validation,organisé les 26 et 27 mars 2013,a été présidé par le Ministre del’Agriculture et du Développe-ment Rural. Il a rassemblé unecentaine de participants repré-sentant les Gouvernements Pro-vinciaux, le Cabinet du PremierMinistre, les services centrauxdu MINAGRIDER, les Ministèresdes Finances, du Plan, de la

Santé Publique, du Commerce etde l’Environnement, les Organi-sations de Producteurs, les Or-ganisations Non Gouvernemen-tales (ONG), les universitésainsi que les Partenaires Tech-niques et Financiers (PTF). A l’is-sue de l’atelier, les participantsont validé le PNIA dont ils ontreconnu la qualité. Toutefois, il aété suggéré que des précisionssoient apportées sur les modali-tés et les calendriers de la pré-paration ultérieure des PlansProvinciaux d’InvestissementAgricoles (PPIA), que l’évolutiondes financements du secteurdans le budget national soit da-vantage documentée et le cadrelogique simplifié de manière à neretenir que les indicateurs de ré-sultats du PNIA.

A la suite de ces derniers amen-dements, la revue externe duNEPAD a été l’ultime étape duprocessus avant l’organisationde la Réunion d’Affaires (Busi-ness meeting). Le but de la revueest d’aider à améliorer la qualitéfinale des PNIA afin de s’assu-rer du réalisme des objectifsfixés. Il en est notamment res-sorti que « Le PNIA s’aligne cor-rectement sur les buts, les ob-jectifs et la vision du PDDAA. Lamission CUA/NEPAD de Revue

Technique Indépendante félicitele Gouvernement de la Républi-que Démocratique du Congo pourla qualité de la préparation de cePlan National d’InvestissementAgricole (PNIA). Ce Plan Natio-nal d’Investissement Agricolemérite d’être soutenu. »

L’équipe de la Revue a égalementsouligné le caractère inclusif dela préparation du PNIA ; elle acependant souhaité que certainsaspects soient mieux détaillés etdéveloppés, notamment le calculdes besoins de financementsadditionnels (gaps), le dévelop-

pement des infrastructures rura-les, la promotion du secteur privéagricole en milieu rural et le dé-veloppement de PartenariatsPublic Privé (PPP).Par conséquent, leMINAGRIDER a confié au noyaudur PDDAA la formulation d’unProgramme d’InvestissementAgricole Prioritaire (PIAP) pourmieux répondre à ces attentes etcibler plus précisément les ob-jectifs et domaines prioritaires.Ce PIAP 2014 -2017 doit permet-tre de mieux cerner les besoinsde financements à court et moyenterme dans les domaines del’amélioration de la gouvernanceet du climat des affaires, du ren-forcement des capacités des ac-teurs, des infrastructures rurales,des parcs agro industriels, del’amélioration de l’accès au fon-cier et au financement rural ainsique de la sécurité alimentaire etnutritionnelle.

L’INTEGRATION DU PNIADANS LES PROCESSUS

REGIONAUX

Le PNIA traduit également la vo-lonté de la RDC de développerles complémentarités avec lespays limitrophes en fonction deses avantages comparatifs et desprincipes de subsidiarité, de

complémentarité, de proportion-nalité, de partenariat et de con-certation. Cette nécessité demieux prendre en compte l’inté-gration et les liens avec les Poli-tiques régionales (COMESA,CEEAC et SADC) a été large-ment soulignée dans la revue duNEPAD.

Le COMESA est chargé de coor-donner la mise en œuvre duPDDAA en Afrique Orientale etAustrale ; il a adopté une appro-che régionale de la sécurité ali-mentaire qui favorise le dévelop-pement des infrastructures et des

politiques harmonisées qui per-mettront la libre circulation desdenrées alimentaires des régionsexcédentaires vers les zonesdéficitaires principalement me-née par des incitations de prix.Ainsi, le Pacte régional duCOMESA se concentrera sur lesinvestissements régionaux stra-tégiques que les pays, agissantseul, ne peuvent atteindre. Lesstratégies régionales de mise enœuvre du PDDAA se concentre-ront davantage sur la promotionde la participation du secteurprivé dans l’investissement agri-cole, y compris les partenariatspublic privé (PPP).

La Politique Agricole Commune(PAC) de la CEEAC s’inscritdans la perspective d’une agri-culture familiale moderne et lapromotion des entreprises agri-coles privées, fondées sur dessystèmes d’exploitation respec-tueux des valeurs humaines etde l’environnement, productifs etcompétitifs, garants de la sécu-rité alimentaire et des revenusdécents pour les actifs, tout encontribuant au développementéconomique et social des Etatsmembres. L’Objectif général dela PAC est de contribuer de ma-nière substantielle et durable àla satisfaction des besoins ali-

mentaires et nutritionnels, à l’ac-croissement des exportations etdes revenus, à la réduction de lapauvreté des populations ruralesdans les Etats membresn

Le PDDAA s’articule aussi autour de l’accroissement de l’offre alimentaire, la réduction de la famine, etc.

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°25.P .14

INTE

RVIE

W Frannie Léautier:

(suite en page 15)

Comment est né cette initiativesur le rôle des femmes africainesdans le secteur agricole ?Notre étude fait suite à lademande de Bineta Diopd’analyser le rôle des femmesdans le secteur agricole africain.Les recherches que nous avonsmenées dans certains paysafricains révèlent que lesfemmes y représentent la majeurepartie des personnes activesdans ce secteur. Les résultatsdémontrent en effet que dans cespays entre 40% et 90% destravailleurs agricoles sont desfemmes. Ces chiffres nous ontconfirmé la nécessité d’étudier laprésence des femmes dans lemonde rurale afin que ce derniersoit transformé. Nous avons pucompter sur l’appui de six chefsd’Etat, dont la présidente duLibéria, Sirleaf-Johnson et leprésident rwandais PaulKagame, fervents défenseurs dela parité des genres sur lecontinent africain, auxquels sesont associés des mouvementsassociatifs en faveur del’autonomisation des femmesdans le secteur agricole, laBanque Mondiale, la FondationMo Ibrahim, le Nepad, Un Womenet le réseau GIMAC.

Quelles les sont les résultatsprincipaux de votre étude ?Cette étude nous montrent qu’ilexiste beaucoup d’initiatives enfaveur des femmes rurales enAfrique. Mais si on gratte un peula surface, on découvre deuxobstacles principaux qui limitentleur impact et leur mise enœuvre : un manque decoordination entre ces initiativeset des moyens financiersinsuffisants. Certains pays ontlancé une vraie stratégie surl’égalité des genres, sans

ans un entretien accordé à des médiasindépendants africains à Addis Ababa, laSecrétaire exécutive de la Fondation pour lerenforcement des capacités en Afrique (ACBF),

Frannie Léautier , fournit les premiers indices desrésultats d’une vaste recherche scientifique sur le rôledes femmes dans le milieu agricole de certains paysafricains, parmi lesquels le Rwanda. « L ’étude a étéréalisée dans le cadre de l’Initiative pourl’Autonomisation des Femmes dans l’Agriculture (EW A)lancée en 2012 en marge du 19 ème sommet de l’UnionAfricaine » souligne Léautier , et peut compter surl’appui d’un panel de haut niveau de Chefs d’Etat et desparrains du secteur privé, le tout sous la coordinationde quatre organisations internationales, à savoir :l’ACBF, la Fondation Mo Ibrahim, Femmes AfricaSolidarité (F AS) et le réseau « Le Genre est MonAgenda » (GIMAC).La création de EW A et les ef fortsmenés par Frannie Léautier pour renforcer lescapacités des femmes rurales africaines ne sont pas lefruit du hasard. Bien qu’en Afrique, les femmesconstituent l’essentiel de la force de travail dans le

pouvoir la concrétiser car iln’existe aucun budget enadéquation avec les ambitionsaffichées au niveau politique.Résultat : les actions ne suiventpas, et lorsqu’elles le sont, ellesne sont pas coordonnées entreelles. Malgré ces limites, il estimportant de souligner quechaque pays vante une formed’excellence. Le Rwanda, parexemple, a fait de réels progrèsdans la mise en œuvre de sa

stratégie pour promouvoir lesfemmes dans le secteur agricolerwandais. En Tanzanie, legouvernement a réussi à intégrerefficacement la stratégie CADDPau niveau national.

De quelle manière comptez-vousexploiter cette étude ?A travers le partage des résultatsde nos recherches au niveauinternational. Ce sera le cas lorsdu prochain Forum économique

mondiale sur l’Afrique qui setiendra à Abuja en mai 2014.L’Exposition Universelle de Milan2015 est une autre opportunitéimportante au cours de laquellenous pourrions partager notreexpérience sur le rôle de lafemme dans le domaine del’agriculture, la sécuritéalimentaire et la nutrition, lesthèmes clés de cette ExpositionUniverselle. Je tiens à saluerl’initiative « Women for Expo »lancée par Expo Milan 2015 et laministre des Affaires étrangèresitalienne, Emma Bonnino, ainsique la vice-ministre MartaDassù. C’est une occasionformidable pour promouvoir lafemme africaine sur les thèmesd’Expo 2015, et j’espère que nouspourrons y être associés.

Quelles sont les principaux défisde la femme rurale africaine ?Le premier défi concerne l’accèsà la terre. Des pays commel’Ethiopie ont bien avancé dansce domaine. Ceci dit, l’accès nesuffit pas, il faut permettre auxfemmes de se libérer des loiscoutumières qui limitent, voireempêchent leur émancipation. Ily a un travail énorme à faire avecles chefs traditionnels, en lespersuadant que les femmes nepeuvent se limiter à travailler laterre ou effectuer les récoltes,

mais qu’elles ont un vrai rôle deleadership à jouer, notamment auniveau du droit foncier. Le secteuragricole, faut-il le rappeler, estun business qui comportebeaucoup de risques et quidemande beaucoup de stratégie.Nombreux sont les cas qui nousont démontré la capacité decertains chefs traditionnels àchanger leur comportementculturel. Mais le changementconcerne aussi la classepolitique. Aujourd’hui la questiondu genre est trop souventuniquement déléguée auministère en charge de cetteproblématique. Mais la parité desgenres est un problèmemultisectoriel qui devraitconcerné tous les ministères d’unpays africain.

Ne pensez-vous pas que votreaction en faveur de la femmedans le secteur agricole ne soitpas compromis par un manqued’engagement du leadershipafricain dans ce secteur ?J’ai évoqué il y a peu des progrèsqui ont été réalisés par les paysafricains que nous avons pris encompte dans notre étude. Etcomme je l’ai souligné, desefforts immenses restent àaccomplir. L’accès aux marchésest un défi majeur pour l’Afrique,

Secrétaire  Exécutive de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF)

«Il n’est pas normal qu’au XXIème siècle les paysafricains ne soient pas en mesure de résoudre par

eux-mêmes les famines et les crises alimentaires quisévissent sur notre continent»

secteur agricole, représentant en moyenne 70% desexploitants agricoles du continent et plus de 80% desacteurs de la chaine de valeur de l’industrieagroalimentaire. Malgré cela, ces femmes, dont lesleaders politiques africains louent le rôle centrale dansle milieu rural, n’ont pas toutes accès aux terres à causedes lois coutumières. Un exemple parmi d’autres, leKenya, où les femmes fournissent 75% du travailagricole en moyenne, seules 3% d’entre ellespossèdent des terres. Au même titre que les propriétésagricoles, l’accès à l’éducation, aux engrais ou auxcrédits reste un vœ ux pieux pour un trop grandemajorité de femmes rurales en Afrique. Leur potentielreste donc largement inexploité dans un continent où laproductivité reste faible. « Il est temps de joindre lesactes aux paroles, en prenant exemple de certains paysafricains qui fournissent des efforts très concrets enfaveur des femmes dans le secteur agricole, et ce tantau niveau politique qu’au niveau des financements »assure Frannie Léautier , pour qui « l’ExpositionUniverselle de Milan 2015 (dont le thème centrale estl’alimentation et la nutrition) sera une occasionimportante pour y promouvoir le rôle des femmesrurales africaines ».

D

Frannie Léautier à un débat du Forum économique mondialorganisé à Davos, en Suisse.

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°25 .P .15

INTERVIEW(suite de la page 14)

La stratégie REDD+ adoptée par le Gouvernementa stratégie REDD+adoptée par la RDCouvre la porte àl’intensification de

l’agriculture, en développantdes modèles d’agriculturesédentarisée en savanes,pour un bilan carbone positifet la production d’énergiebiomasse non prédateur de laforêt. Ensuite, grâce à l’appuide la REDD (fonds carbone,service agro -environnementaux) , il serapossible d’instaurer unsystème de primes auxbonnes pratiques.

La stratégie REDD+ disposedu pouvoir de mettre en placedes indicateurs de mesureindiscutables (OIV), adaptés

au paysannat, auxinvestissements agricoles. Lamesure de «comptabilisation desémissions de GES s’appliqueraaussi aux projets des bailleurspour les inciter à s’aligner sur lastratégie REDD+ en menant desprojet de sécurité alimentaire etd’appui au cultures de base (soitl’essentiel des projets belges, duFIDA, de la BAD en RDC…) de« préservation » de la forêt .Lastratégie REDD+ indique qu’ilfaut mener une politique incitativevisant à attirer les producteurs en savanes, aveca c c o m p a g n e m e n td’investissements agricole,d’ouverture des marchés tantintérieurs qu’extérieurs etd’aménagement du territoire.Offrir une compensation

financière aux agriculteurs ensavanes pour préserver lesgaleries forestières serait aussiconsidéré comme une forteincitation et un signal clair . Lacoordination REDD+ fixe unobjectif ambitieux de 50%d’agriculteurs sédentaires enRDC d’ici 2030. Pour réalisercela, il faut accroitre lesrendements de plus de 100%(200% dans certains cas) et depérenniser les cultures par untravail adéquat de la terre avecdes programmes focalisés sur l’augmentation de la productivité,notamment pour la culture dumanioc qui représente 70% de laproduction agricole.(i)la multiplication, diffusionefficace de matériel végétal dequalité(ii)le renforcement des

structures communautaires parla fourniture d’intrants et lagestion intégrée des sols(GIFS) ;(iii)la promotion de l’agriculturede conservation, jachères à basede légumineuses (Acaciaauriculiformis, Acacia mangium.,Stylosanthes sp.,…) . avec Lamise en place des systèmesagraires plus durables, dupliquerce qui marche ; offrir un appui àla mécanisation, (vil lageagricoles, défrichage, labour dessavanes) couplé àl’agroforesterie et autrestechniques de restauration de lafertilité des sols. (iv)La diversification desproductions, le soutien auxcultures de rente et à l’élevage avec la relance des filières en

favorisant aussi l’émergencedans le milieu rurald’acheteurs et det r a n s f o r m a t e u r sprofessionnels, aidés par lesbanques, relancer les créditsde campagne permettantd’acheter les produits.

(v)L’accompagnement dansla création de la valeurajoutée par la transformationagro-alimentaire, et le boisénergie : appuyer lesorganisations paysannes àstructurer lacommercialisation desproduits (négociation desprix, warrantage,regroupement, transport,accès aux marchés…)n

LVP

L

en particulier au niveau régional.Il n’est pas normal qu’au XXIèmesiècle les pays africains nesoient pas en mesure de résoudrepar eux-mêmes les famines et lescrises alimentaires qui sévissentsur notre continent. L’associationprésidée par la ministre desFinances du Nigeria, NgoziOkonjo-Iweala, et qui regroupeses homologues africains ainsique des chefs d’Etats, veuts’assurer à ce que nos payspuissent être solidaires lorsquel’un d’eux est touché par unecrise alimentaire. Concrètement,cela permet à un pays en crised’accéder au marché, donc à desbiens de première nécessité. Demême, le développement desinfrastructures routières –notamment les grands corridorscomme l’axe Dakar-Djibouti – etla résolution des problèmes destockage constituent eux aussides défis fondamentaux pour lesecteur agricole africain. Enfin,je voudrais soulignerl’importance des sciences et destechnologies pour sortir del’agriculture de subsistance etrenforcer l’apport du secteuragricole dans l’économie.Aujourd’hui ce secteur pèseentre 30% et 60% dans unegrande majorité de paysafricains, mais nous pouvonsaller plus loin. C’est d’autant plusimportant que l’Afrique traverse

une période historique marquéepar une ruée sur les ressourcesnaturelles comme le pétrole et legaz naturel. Et l’histoire nousrappelle les risques qu’encourentcertains pays lorsque leuréconomie dépend quasiuniquement de ces commodities,car dès que ces ressourcess’épuisent, ces pays retombentdans la pauvreté. Le secteuragricole est une ceinture desécurité. Raison pour laquelle ladiversification économique estprimordiale pour l’Afrique, etcette diversification impliqueaussi le renforcement descapacités des femmesafricaines. Enfin, laissez-moiévoquer les jeunes, quireprésentent la majorité de lapopulation africaine. Malgré lesprogrès enregistrés dans lessecteurs primaire et secondairedu système éducatif africain, cesjeunes ne trouvent pas d’emploidans le milieu rural carl’agriculture est trop souventperçue de manière négative. Pourun jeune et son entourage,travailler dans le secteur agricolen’est pas socialement, niprofessionnellement valorisant.C’est un vrai problème. Il faudraitredoubler d’efforts pourpromouvoir des parcoursscientifiques universitaires etpost-universitaires en associantl’agriculture et la durabilité, avecnotamment des masters ou desdoctorats en environnement

agricole. Nous travaillonsactuellement avec l’AfricaEconomic Research Consortium,une organisation basée à Nairobiavec laquelle nous avons forméplus de 3.000 experts et étudiantsqui travaillent aussi bien dans lesministères que dans les zonesrurales où ils partagent leurexpérience et les résultats de leurrecherche avec les producteursagricoles. C’est un bonneexemple de mise en pratique desthéories acquises par desétudiants dans le domaine de larecherche qui sont mises auservice des agriculteurs. Avec laFondation Bill & Melinda Gates,nous co-finançons une autreinitiative en Afrique de l’Ouest,basée à Ouagadougou, quiagrège de nombreux experts quitravaillent dans le secteuragricole. Cette initiative, promuedans le campu de Ouaga 2, estintéressante à plus d’un titre carelle associe le travail deformation et de recherche à lacollecte de résultats sur leterrain. Enfin, il y a l’exemple duKigali Institute of Science andTechnologies, le KIST, où lesétudiants sont appelés àpromouvoir des innovations aussipratiques qu’utiles pour latransformation du secteuragricole rwandais. Je pensenotamment au travail que le KISTa réalisé pour faciliter lamécanisation de la production dumais, ou l’utilisation d’énergie

solaire qui permet aux femmesde cuisiner directement sur leurslopins de terre, sans devoirrentrer à la maison.Il faut garder toujours à l’espritque dans 10 ans, l’Afrique vaavoir la population la plusimportante au monde. Le marchédu travail du continent africain vade conséquence devoir absorberun volume très significatifd’étudiants formés aux écolesprimaire et secondaire, ce quiinclus des jeunes issus du milieurural et des femmes qui aurontun rôle fondamental dans lanutrition et la sécuritéalimentaire. Ce phénomène vabouleverser la productivité enAfrique car l’éducation renforcec o n s i d é r a b l e m e n tl’autonomisation de ces femmes.

En quelle mesure les nouvellestechnologies de communicationpermettent-elles de changer cetteperception et de renforcer lesopportunités de croissance dusecteur agricole, et parconséquence de le rendre plusattractif auprès des jeunes et desfemmes ?Les NTIC ont un rôle clé. C’est lecas au Kenya où des applicationsmobile permettent à unagriculteur de mesurer etsuperviser la production laitièrede ses vaches. De nos jours, lespetits producteurs ont aussi lapossibilité de superviser les prixdes commodities tout au long de

la chaine de valeur, les nouvellestechnologies permettent demieux gérer les risques. Voilàpourquoi leur accès pour lesfemmes est si important. Le faitque Eleni Gabre-Madhin estfondée et dirigée la premièreBourse de marchandises enEthiopie (ECX) doit servird’exemple. Je suis par ailleurstrès fière que notre fondation aitpu contribué à la création de cetteBourse.Propos recueillis à Addis Ababapar Joshua Massarenti(Afronline.org).© Afronline.org/Vita (Italie),Agence audiovisuelle Echos desGrands Lacs (Rwanda, Burundiet RDC), La Voix du Paysan(RDC), Les Echos (Mali) etL’Autre Quotidien (Bénin).

« Le secteur agricole est un business quicomporte beaucoup de risques et qui

demande beaucoup de stratégies»

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°21.P .16

ECHO

S DES

PROV

INCES

Ces bateaux sont de petitsnavires motorisés longsde plus ou moins 12 mavec une capacité qui

varie de 5 à 10 tonnes. La coqueest faite essentiellement de boisau-dessus de laquelle est posé,dans la partie arrière, un bâtimentde fortune monté avec desbranches mortes de palmiers.Entre deux planchessuperposées de la coque setrouvent plaquées des lattes enbois sanglées par des morceauxde sacs. Le tout fixé au moyend’une colle, elle aussi artisanale,obtenue en mélangeant du liègeavec de l’essence... Sur lebâtiment flotte, au contact duvent, le drapeau de la RDCongo…

POISSONS BON MARCHÉAu retour de la pêche d’un de cessolides chalutiers fait maison,les gens accourents’approvisionner en poissons, àdes prix bon marché comparés àceux pratiqués par les Chinoisde Bosa Grand Océan Pêche,l’unique entreprise de pêche

Bas-Congo : Du poisson bon marché grâceaux chalutiers locaux

industrielle de Muanda. Un kilode poisson capitaine qui coûtaitautrefois 9 000 Fc (10 $) estvendu aujourd’hui presque troisfois moins cher auprès despêcheurs congolais. Il en est demême du poisson salécommunément appelé «mfuobo»dont le kilo se négociait avant à

poussés à fabriquer nos propreschalutiers», explique le pêcheurJean Balu Balu. Depuis la miseen service desdits chalutiers,début 2013, le territoire deMuanda ne connait plus depénurie. Même pendant la saisonsèche, les marchés locaux sontrégulièrement ravitaillés. Ce qui,

es maraichers des sitesde MOYILA dans la Com-mune de Selembao etcelui de la FUNA dans la

Commune dé Mont Ngafula ontexposé les difficultés auxquellesils font face et qui rendent leurtravail très difficile. Ils ont souli-gné entre autre le manque criantdes outils de travail : houes, bê-ches, fourches, binettes, râteaux,brouettes, etc.

Ils ont mentionné également lemanque des semences et desfertilisants : drêche car ces deuxsites se trouvant sur le versantd'une forte pente, les eaux plu-vieuses drainent avec elle, unequantité importante de sable, etse déversent sur les cultures. Enoutre, il a été constaté de l'inacti-vité des porcheries environnan-tes car les excréments des porcsrecueillis auprès de ces porche-ries, contribuaient efficacement

D

Les maraichers des sites de la FUNA et Moyilaconnaissent un grave problème de manque

d’outils de travail

à la fertilisation du sol pour lescultures. L'enclavement de leursite rendant pénible l'évacuationde leur production ainsi que l'ac-cès aux acheteurs.Ils ont exprimé ces difficulté dansle cadre des échanges qui ointeu lieu avec les membres de

l'œuvre pour le bien être social," OPBS" en sigle, qui ont effec-tué des descentes sur terrain, surles sites maraichers de MOYILAdans la Commune de Selembaoet celui de la FUNA dans la Com-mune dé Mont Ngafula. Ces mem-bres sont venus échanger avec

cette force productrice agricolede la Ville province de Kinshasa,sur les difficultés qu'elle rencon-tre dans la réalisation de leursactivités agricoles.

L'ingénieur en développement,Mr José Nzey a expliqué quecette descente a consisté à voirl'impact des activités sur la po-pulation Kinoise avec l'appui del'OPBS s'était résolu de les ac-compagner en leur faisant béné-ficier des atouts nécessairespour un meilleur rendement. C'estune façon de contribuer au bienêtre à la population kinoise.Aux différentes préoccupationsexprimées par les maraichers etmaraîchères, il a été présenté parl'opbs, des actions à mener àsavoir : La remise des intrantsdemandés grâce au concours duMinistère Provinciale de l'Agri-culture ; Les différentes forma-tions en techniques culturales ;L'assistance dans l'évacuation etla vente de leur production.Des démarches ont été menéesau niveau du Ministère Provin-cial de l'agriculture, lesquellesdémarches ont abouti à une pro-messe ferme des autorités demettre à la disposition del'OPBS, les intrants demandésavant fin Novembre 2013.

Quant aux formations en diffé-rentes techniques culturales,l 'OPBS a érigé un siteagropastorale pilote sur avenueBy pass Herady 152 dans laCommune de Selembao (Réf.Arrêt Habitat). Le dit site con-tient un espace pour la culturemaraîchère de 20m x 30mL'OPBS souhaite continuer sonaction sur d'autres sites maraî-chers de la Ville Province deKinshasa, grâce à l 'appuid'autres partenairesn

Grace OKELO

Une vue du site maraicher de la Funa

4 500 Fc (5 $) contreactuellement 1 500 Fc (1,6 $)chez les Congolais et 2 500 Fc(2,7 $) chez les Chinois. «C’estune des raisons qui nous ont

il y a un an, n’était pas possible.Les paysans des vil lageséloignés de Muanda seréjouissent, eux aussi. «Le géniede nos pêcheurs locaux a sauvé

la population de la faim. Nousmangeons du poisson quandl’envie nous prend…», faitremarquer Victor Mangovo,habitant du vil lage Luibi.L’administrateur du territoireadjoint de Muanda, Vincent DikilaNsingi, content des exploitsréalisés par les «matelots» deson entité, les exhorte à présentà se mettre en ordre avec la loi.«L’exploitation de ces chalutiersest conditionnée par l’acquisitiondes documents légaux,notamment l’autorisationd’exploitation, le certificat decontrôle technique et la policed’assurance». Un message reçu5 sur 5 par les exploitants de cesbateaux, qui sollicitent toutefoisde l’autorité une dérogationprovisoire, le temps de se mettreen règle. «Nous ne sommesqu’au début de nos activités.Nous demandons qu’un tempsnous soit accordé afin d’apprêterles documents demandés»,plaide Jean Balu Balu. Commela plupart de ses camarades, ilpromet de ne pas travailler dansl’illégalitén

Dieudonné MUAKA

Depuis quelques mois, le petit marché établi au poste frontalier de Yacht sur la rive droite, à l’embouchure du fleuve Congo, attire lacuriosité des voyageurs en partance pour la ville angolaise de Soyo. Tous ou presque s’arrêtent devant la dizaine de bateaux en boisfabriqués par les pêcheurs de Muanda, au Bas-Congo, à 600 km au sud-ouest de Kinshasa. «Nous avons pris cette initiative pour inonderles marchés locaux en poissons du fait des prix qui ne cessaient de prendre l’ascenseur», explique Laurent Nkula, un des pêcheurs. Pourson collègue, Simon Kilombo Tshitshi, «le coût trop élevé pour investir dans les unités industrielles (plus de 500 000 $) m’a contraint àmettre à profit le peu de génie que j’ai. Aujourd’hui, les résultats sont là !», se félicite-t-il.

Pêcheurs à bord de chalutier de fortune

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°21.P .17

«N

ECHOS DES PROVINCESous sommes en train desouffrir. Personne nes’occupe de nous.Comment scolariser nos

enfants, les nourrir, les vêtir …Ilnous faut désormais parcourirdes longues distances pourcultiver. La terre ne nous donneplus de bonnes récoltes», larmoiepresque Alphonsine Lukebana,une paysanne de Kimpese à 145km de Matadi. «Je me demandece que nous deviendrons d’ici làsi rien n’est fait pour stopper ladégradation des forêts. Noussommes obligés de fournird’énormes efforts pour survivre»,lance cette autre habitante deNsanda à 30 km de Matadi,chargée du produits de seschamps qu’elle va vendre auchef-lieu de la province. «Pourgagner combien avec le coût detransport qui est devenu trop cher?», s’interroge-t-elle.

Diminution sensible de laproduction, dessèchement descours d’eau, éloignement desterres arables, disparition desespèces végétales et animales,désertif ication... Lesconséquences du dérèglementclimatique sont bien perceptiblesau Bas-Congo ces dernièresannées. «Il plonge la femme,particulièrement celle qui vit enmilieu rural, dans une pauvretésans pareil», fait observer AnnieMbadu, secrétaire permanente duRéseau femmes etdéveloppement (Refed). «C’estnormal qu’elles en souffrent

Bas-Congo : Pour s’en sortir, lesfemmes rurales plantent des arbres

Les femmes rurales payent un lourd tribut au réchauffement climatique au Bas-Congo, province agricole au sud-ouest de Kinshasa. Conscientes de leur vulnérabilité, elles se sont mises à reboiser activement et invitent lesautres à les imiter .

Les femmes sont obligées de fournir d’énormes efforts pour survivre

davantage car ce sont elles quipratiquent plus l’agriculture pourfaire vivre leurs foyers», embrayePascal Tsasa, chef de bureau encharge de la gestion des forêts àl’Environnement provincial duBas-Congo.

REBOISEMENT

Environnementaliste, ChristianPululu soutient que les feux debrousse et le déboisementprononcé constituent lesprincipales causes de «cettecatastrophe climatique au Bas-Congo». Pour atténuer tant soitpeu le malheur de femmesrurales, leurs associationsprennent les devants pour lereboisement des forêts. Dans les

villages Kiwembo et Mbumbe enterritoire de Mbanza-Ngungu,l’Association communautairepour le développement rural(ACDR) a ainsi déjà planté plusde 10 ha d’arbres. «Nous yplacerons des ruches pourrecueillir du miel en faveur desfemmes qui subissent lecontrecoup du réchauffementclimatique», informe Jean-MarieBopoma, conseiller technique endéveloppement. A Nsioni à 220Km de Matadi, elles sont aussinombreuses à planter des arbres.«La femme est la premièretouchée, elle a compris voilàpourquoi elle est motivée à le faire«, explique Donatien Ngoma dela Solidarité paysanne auMayombe (Sopam). Dans

d’autres territoires du Bas-Congo à l’instar de Madimba etKasangulu, le reboisementcommunautaire devient uneréalité. «Nous n’avons pas dechoix si nous voulons sortir decette grave pauvreté», penseMarie Nsiawete. «Il faut aussipratiquer l’agroforesterie à côtéde l’exploitation des bas fondspour lutter contre les effets duréchauffement climatique»,conseille Tsasa.

La rencontre du Refed fin juillet àMatadi a mis un accent particuliersur la pauvreté de la femmerurale et accouché de plusieursrecommandations, notamment«l’interdiction des constructionsanarchiques sur la route de

Banana-Muanda poursauvegarder la forêt desmangroves, la reconstitution dela banque de semences perduespendant la saison sèche, larecherche des variétés desemences qui résistent à lasécheresse». «Ce serait unebonne chose si les autoritésprennent en compte ce plaidoyercar, notre souffrance est tropgrande», implore ChristineMvumbi, une paysanne de Tshelaà 245 km de Matadi.

Agence Syfia

Alphonse Nekwa Makwala,Emmanuel Lukeba

‘assemblée générale desproducteurs agricoles deKalemie a abouti à la

mise en place samedi 9 novem-bre d'un comité de la Fédérationprovinciale au nord du Katanga.La FAO a pour sa part appelé lesopérateurs locaux à plus d'unité,d'engagement et de transparencedans les activités conduites surterrain.

Environ soixante-dix représen-tants des associations d'agricul-teurs, éleveurs et de pécheursont participé à cette rencontre,convoquée au niveau local dansle cadre des activités de la Con-fédération nationale de produc-teurs agricoles (Conapac). Les

organisateurs cherchaient àcomprendre pourquoi les agricul-teurs réalisent de bonnes récol-tes de maïs, alors que ce produitn'est pas en abondance sur lemarché. Une autre préoccupationa consisté à obtenir une bonnecoordination entre les agricul-teurs, pêcheurs et éleveurs pourfavoriser le développement dansce secteur de production.

Le président de la Fédération pro-vinciale des agriculteurs du Ka-tanga, Jean-Pierre Kapalay, s'estdit déterminé à relever ce défi:"On ne peut pas vivre dans uncycle infernal de la misère. Nousdevons tout faire pour changer lavie du paysan congolais, quitter

Katanga: Mise en place d'un comité de producteursagricoles à Kalemie

la phase de la misère à la vieordinaire que mènent tous lespaysans à travers le monde.Nous avons tous les moyens et

L les plus grands moyens, ce sontles deux bras qui travaillent."Il a estimé qu'il était possible parle travail " d'améliorer la vie ici àKalemie et de vivre l'Europe icià Kalemie au lieu de chercher àémigrer."

Jean-Pierre Kapalay s'est pro-posé d'aller par étape pour, avecl'appui de tout le monde, attein-dre tous les objectifs fixés par laConapac à la fédérationKatangaise. La mise en placed'un comité de la Fédération desproducteurs agricoles intervientalors que de grands défis atten-dent à être relevés dans le sec-teur agricole. Il s'agit notammentde difficultés qui résultent de l'ab-

sence d'une synergie nécessaireassurant le suivi dans leschaines depuis la production jus-qu'à la commercialisation desproduits agricoles." Nous vou-lons nous appuyer sur la sociétépour ce qui est de relever lesbesoins au sein de la commu-nauté et de relever les partenai-res ", a indiqué le chef du bureaude la FAO, Antenne de Kalemie,Beaudouin Mupwala.Si les choses bien faites au ni-veau de Kalemie, a-t-il poursuivi,la FAO pourrait à l'avenir s'ap-puyer sur cette Fédération pourdéfinir sa cartographie d'interven-tions pour les projets dedéveloppementnradiookapi.net

M.Jean Pierre KAP ALAY

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ECHO

S DES

PROV

INCES

e droit des populations du Bandundu à unea l i m e n t a t i o nadéquate»,tel est lethème central de la

deuxième foire agricole qui s’estdéroulée pendant trois jours, soitdu 7 au 9 novembre 2013 dans laconcession de la paroisse SaintFrançois Xavier du diocèse deKikwit dans le sud-ouest de laRépublique démocratique duCongo (RDC).Organisée par leBureau diocésain dedéveloppement (BDD) à travers

Bandundu: la 2ème foire agricole deKikwit a axé ses réflexions sur la

sécurité alimentaire

le Projet de développementagricole et commercial(PRODAC) de Bulungu, avec l’appui financier de l’Unioneuropéenne, cette foire s’estavérée comme une occasionpropice pour éveiller lesconsciences de tous (autoritésp o l i t i c o - a d m i n i s t r a t i v e s ,paysans-agriculteurs et le restede la population), afin d’améliorerla problématique de l’agriculturequi est déclarée , depuis desannées «priorité des priorités».Selon les termes de référence,cette deuxième éditionpoursuivait un double objectif :«d’une part, celui de présenterles résultats des activitésréalisées par les paysans àtravers l’accompagnement duBandundu au travers du

PRODAC Bulungu trois ansaprès son démarrage ; d’autrepart de mener des réflexions surcomment parvenir à dessystèmes alimentairesdurables». Il était donc impérieuxde «réfléchir sur ce qu’il faudraitchanger dans les habitudes afind’améliorer l’alimentation despopulations».Pour y parvenir,une série de conférences a eulieu dans la salle La TouraineStaint Martin. Si Jacques VuvuMufweme de la FAO s’estévertué d’éveiller lesconsciences en évoquant lanécessité de «transformer et dedistribuer des produits desproduits alimentaires issus denotre biodiversité à moindre coûtsans détruire la santé despopulations», Jacques Tiarina,

professeur à l’Université deKikwit, lui, a parlé de la «gestiondes fonciers, problèmes etperspectives».Quant à lui, Delphin Kukulupa,ingénieur à l’Institut national desrecherches agronomiques aévoqué des «incidences despratiques agricoles non durablesdans la déclaration del’environnement, desécosystèmes et de la biodiversitédu Bandundu».«Cette foireintervient au moment où le mondeentier a célébré, le 16 octobre2013 un grand événement qui estla journée mondiale del’alimentation. Le thème de cetteannée est «les systèmes

alimentaires durables au servicede la sécurité alimentaire et dela nutrition», a déclaré l’AbbéClément Molo, coordinateur duCaritas développement.Pour lui, «une action intégrée, degestion des ressourcesnaturelles, la sensibilisation despopulations, l’agriculture etd’autres secteurs, a conduit auxrésultats dont les produitsexposés sont une contributiondes paysans du Kwilu».Monseigneur Marie EdouardMununu, Evêque de Kikwit, aaffirmé que l’Eglise catholiqueest aussi au service des pauvreset s’adonne également auxtravaux de développement. «Ledroit à une alimentation adéquateest inaliénable», a-t-il ajouté.Toutes les activités de cettedeuxième édition de la foireagricole a connu la modérationde l’Abbé Guy Masieta, directeurdes programmes de la RadioTomisa du diocèse deKikwit.Interrogé, ClaudineMulaka, une paysanne de Kikwit,estime que trois jours prévuspour une telle foire sontinsuffisants, eu égard à lapertinence et à l’ampleur del’événement. «Que lesorganisateurs de la troisièmeédition puisse penser à prolongerjusqu’à sept jours ou deuxsemaines», suggère-t-iln

Badylon Kawanda Bakiman

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°25.P .20

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Nord-Kivu: les autorités veulent étendrela campagne agricole à Rutshuru

es agriculteurs desentités récemmentsorties de l’occupationdes rebelles du M23 au

Nord-Kivu vont égalementbénéficier de l’appui dugouvernement congolais dans lecadre de la relance agricole. Leministre provincial del’Agriculture l’a annoncé mardi 29octobre à Goma, à l’occasion dela présentation du bilan à mi–parcours de la campagneagricole 2013-2014.Les activités de cette campagneagricole consiste à distribuer lasemence de pomme de terre, duriz et du café ainsi qu’à gérer lewilt bactérien qui affecte lebananier ainsi que vacciner legros bétail. Cette campagne est

exécutée depuis quatre mois parles gouvernements provincial etcentral.Le ministre provincial del’agriculture, Nzanzu Kasivita, adéclaré qu’environ 400 tonnes desemences de riz padis et depomme de terre avaient étédistribuées aux agriculteurs,dans le but de relancerl’agriculture et de diminuer lapauvreté de la population locale.Non considérée dans cettecampagne jusque-là, la partie duterritoire de Rutshuru jadisoccupée par le M23 va bénéficierde cet appui du gouvernement.A ce sujet, Nzanzu Kasivita adéclaré : «Je suis heureux desaluer la bravoure de nosFARDC, qui ont libéré Rutshuru.

Rutshuru qui a des plantations debananiers. Et donc, la populationde Rutshuru pourra bénéficier decette activité, parce que nousaurons la possibilité d’y arrivernous-mêmes. Et nous aurons lapossibilité d’envoyer nostechniciens pour encadrer lesagriculteurs.»Cette distribution des semencesvivrières vise à assurer unebonne alimentation à lapopulation locale. Legouvernement veut aussiaméliorer les conditions de viedes agriculteurs, par la promotiondes cultures commerciales.C’est dans ce cadre qu’environ1,2 million de plantules de caféont été distribuées auxagriculteurs de la filière café auNord-Kivun

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La Foire de Kikwit a été l’ocassion de réfléchir sur ce qu’il faudrait changer dans les habitudes afind’améliorer l’alimentation des populations

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BON A SAVOIR

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°25.P .21

o m m ecomposteur, vouspouvez utiliser lessilos du

commerce ou le construirevous-même avec desplanches de bois ou dugrillage. Prenez garde àbien laisser le fond de votrebac à compost en contactavec le sol car c’est unesource directe de micro-organismes (comme leslombrics) indispensables àla réussite de votrecompost.

L’idéal est d’avoir au moinsdeux compartiments àcompost afin de pouvoir leretourner aisément.Pendant que vous laissezun bac terminer safermentation en compost,remplissez le second etainsi de suite.

Si vous désirez composterune petite quantité dedéchets, vous pouvezdirectement creuser untrou. Creusez une tranchéede 20 cm de profondeur etd’une largeurcorrespondant à la quantitéde déchets que voussouhaitez. Couvrez depaille ou d’un plastique noiret maintenez humidecomme pour un compostnormal.

BIEN CONTRÔLERL’AÉRATION ET

L’HUMIDITÉ

On estime que l’air devraitoccuper au moins 50% duvolume du tas. Pour cela,il faut mélanger le tas leplus souvent possible(toutes les 4 à 6 semaines)pour assurer une bonneaération. Il est important debien aérer le tas de compostpour apporter l’oxygèneaux bactéries et pourmaintenir une températureautour de 70°C. Le premiermélange ne doit être réaliséque 2 à 4 semaines aprèsla mise en tas des déchets.Vous évitez ainsi de faireredescendre latempérature etsauvegardez l’activité desbactéries.

Avec une fourche, ramenezles couches inférieuressur le dessus. C’est lemoment d’y incorporer desactivateurs naturels (urine,fumier de volaille, poudred’algue, poudre d’osmarine) qui stimulentl’activité.

Il est aussi important quevous contrôliez l’humiditéde votre compost. Pourvérifier qu’il estsatisfaisant, comprimezune poignée de compostdans votre main. Si desperles d’eau commencentà apparaître le tauxd’humidité est bon. Si lecompost est trop sec, lesbactéries meurent et seulsles champignonscontinuent à travailler. Vousverrez alors apparaître desfilaments mycéliensblancs. Dans ce casarrosez votre compost.Vous pouvez couvrir votretas de compost avec unebâche après l’avoir arrosé,elle gardera l’humidité.

Ne pas trop humidifier votrecompost. En effet, un excèsd’eau diminue la quantitéd’air disponible dans levolume de compost. Lesbactéries aérobies (qui ontbesoins d’oxygène) sontremplacées par desbactéries anaérobies (qui

n’ont pas besoinsd’oxygène) qui dégagentdes gaz et engendrent desodeurs désagréables.Pensez également àdécouvrir votre tas partemps sec pour augmenterl’aération.

QUEL MATÉRIELUTILISER ?

Le compost présentebeaucoup d’avantages:c’est un fertil isantd’excellente qualité et 100% naturel. Il allège la terreet permet des économiesd’engrais, de terreau etd’eau.

Composter permet deréduire nos déchets) etd’éviter les transportsjusqu’à la voirie pour s’endébarrasser. Il contribuedonc à assainir sonenvironnement enrécupérant des déchetsproduits par soi-même, etd’obtenir un engrais bio enremplacement de l’engraischimique, pollueur du solet des plantes. C’estl’engrais le plus équilibré :plus vous compostezd’éléments différents plusvotre compost seracomplet. Il renforcel’aptitude de votre sol àretenir l ’eau et les

nutriments indispensablesà votre plante.

Pour fabriquer du compost,l’on n’a pas forcémentbesoin d’un matérielcoûteux. Il s’agit de:

-Une brouette pourtransporter les déchetsjusqu’au tas de compost.

- Un récipient de petite taillepour récupérer les déchetsde la maison.

- Un broyeur pour couperles déchets en petitsmorceaux et faciliter letravail de fermentation desmicro-organismes.

- Un ou deux silos àcompost.

- Une fourche pour remueret aérer régulièrement letas de fumier.

-Un thermomètre decouche pour observerl’évolution de latempérature au cœur ducompost. Desthermomètres spécialisésvous indiquent latempérature au centre de

Votre tas de compost,traduisant ainsi l’activitéqui y règne. Si latempérature est tropélevée, n’hésitez pas à

aérer votre compost. Al’inverse si elle est tropbasse, rajoutez de lamatière organique fraîche(épluchures de légumes,herbe tondue…) et del’activateur de compostafin de rebooster l’activitédes bactéries.

- Une bâche à œilletonspour protéger le tas desintempéries (en cas defortes pluies, grands froids.

- Un tamis pour obtenir uncompost homogène.

COMMENTPROCÉDER?

1 - Aménager un endroit,par exemple un espace de3m x 3m et 50 cm deprofondeur. Le fond doit êtregratté pour faciliterl’écoulement ou l’infiltrationde l’eau. Il doit être inclinépour que l’excès d’eau soitévacué. L’espace ainsiaménagé est appelécompostière.

2 - Entasser aux abords dutrou, des déchets decuisine et de récolte telsque le concombre, les tigesde maïs, le tronc debananier, etc., ce dernierayant la particularité demaintenir l’humidité de la

compostière. Exclure desdéchets de cuisine lesobjets non-biodégradablesou non décomposables.

3 - Apprêter également àcôté du trou deux ou troisseaux de déchets de ferme: crottes de porcs, dechèvres, fientes de poule,bouse de vache, etc.

4 - Découper les herbes enpetits morceaux pour qu’ilsse décomposent vite etdonnent un bon compost.

5 - Mélanger les herbesdécoupées avec lesdéchets de la ferme. Cesderniers nourrissent lesvers et petits insectes quifacilitent la décompositiondes déchets et quifabriquent le compost.

6 - Verser le mélange dedéchets dans le trou ou lacompostière.

7 - Après chaque couchede 15 cm, on verse unarrosoir d’eau et on piétineun peu. L’arrosage favorisel’humidité et ledéveloppement des petitsinsectes et des vers qui ont

Comment fabriquer le compost?La technique de production de cet engrais est simple et peu coûteuse. C’est une véritable opportunité que nos producteursdoivent exploiter pour produire davantage des denrées agricoles saines. Le compost est un fertilisant 100% bio, quicontribue à assainir son environnement en récupérant des déchets produits par soi-même. Un bon emplacement pour untas de compost est à l’ombre car une situation trop chaude le dessèche. Pensez à l’arroser s’il est trop sec et à le couvrirpour éviter le lessivage.

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°25.P .22

FICHE

TECH

NIQUE

CHOIX DU SITE

Il faut éviter les terrains qui ontde fortes pentes. Une penteinférieure ou égale à 10%favorise les opérations de miseen place, d’entretien et derécolte. Les bas-fondsgénéralement argileux ousableux et les sommets decolline très souvent décapés par

Comment associer le cacaoyerau palmier à huile?

L’Institut de Recherche agronomique pour le Développement (IRAD) et le Centre de Coopération Internationale deRecherche Agronomique pour le Développement (CIRAD), ont mené une série d’expériences qui ont démontré queles producteurs peuvent améliorer et diversifier leurs revenus, et mieux exploiter leurs parcelles, en associant lecacaoyer et le palmier à huile. Les résultats sont probants.

l’érosion sont à proscrire. Leterrain à choisir doit êtrefacilement accessible et prochedu domicile du producteur. Lessols doivent être profonds etriches. Si on a choisi de travaillerdans une jachère, il faut éliminerles parcelles ayant accueilliplusieurs cycles de cultures destubercules tels que le manioc, lemacabo, qui épuisent lesréserves du sol.

DISPOSITIF DEPLANTATION

Le piquetage du palmiersélectionné se fait en premier,dans des écartements de 14 m x7,5 m. Entre les lignes depalmiers, on intègre trois lignesde cacaoyers. Les premièreslignes de cacaoyers serontsituées à 4 mètres des lignes de

palmiers à huile. Les lignes decacaoyers ont des écartementsde 3 m x 3m. Entre les 3 lignesde cacaoyers, on intègre 2 lignesde bananier plantain au centredes lignes de cacaoyers. Sur unhectare, on aura en tout environ:

- 720 pieds de cacaoyers

- 126 pieds de palmiers à huile

- 576 pieds de bananiers plantain.

Les trouaisons sont faites dès lespremières pluies, immédiatementaprès le piquetage. Elles sontcreusées telles que les jalonsposés préalablement doivent seretrouver au centre des trous.Les jalons sont ensuite repiquéstout juste à côté du troucorrespondant.

Pendant le creusage, ne pasmélanger la terre noire desurface et la terre de profondeurmoins riche. La terre noire desurface sera utilisée pour leremplissage des trous.

Les dimensions des trouaisonssont:

- Cacaoyers : 40 cm x 40 cm x40 cm- Palmiers sélectionnés : 50cm x 50 cm x 50 cm -Bananiers plantains : 30 cmx 30 cm x 30 cm

Irénée Modeste Bidima

« Avant la mise en place de cesparcelles de cacaoyers associésaux palmiers à huile, j’avaisremarqué que le cacao poussebien à côté du palmier à huile.Quand la recherche m’a proposéce type d’association, je n’ai pashésité. Surtout que l’huile de

palme ést rare chez nous et sevend cher. Je suis parmi lespremiers producteurs à avoiradopté cette innovation et j’ai misen place ma première parcelleen 2006. Je compte actuellement4 parcelles toutes installées en

zone de savanes. Le cacaoyerassocié au palmier à huile réussittrès bien en zone de savane. Lescoûts de production sont trèsréduits, les parcelles sont à cielouvert et ne souffrent pas desproblèmes de pourriture brune.Je produis aussi des cabossessemences de cacaoyer hybridequi me donnent pas moins de 600000 F cfa par campagne. J’aiacheté un pressoir à huilemanuel qui me permet deproduire au moins 2 000 litresd’huile de palme chaque année.

Les techniques apprises de larecherche telles que lacastration des inflorescences oul’élagage me permettentaujourd’hui de produire des noixplus grosses que la normale.Avec cette association, nousarrivons facilement à coloniserles savanes ici chez nous’’.

Propos recueillis par IrénéeModeste Bidima

« Je suis l’un des premiers à avoiradopté cette innovation »

Le cacaoyer et le palmier à huile se développent bien sur la même parcelle. Ils sont complémentaireset ne se font aucune concurence

besoin de cette condition pourtravailler.

8 - Après avoir versé les déchetset arrosé, couvrir la compostièreavec des feuilles de palmier oude bananier pour éviter que lesherbes ne se dessèchent.L’arrosage se fait chaque jour ensaison sèche à raison d’unarrosoir pour la quantité indiquéeci-haut, et pas en saison despluies. La hauteur de lacompostière ne doit pasdépasser 1 m et demi. Aménagerd’autres compostières s’il existebeaucoup de déchets.

9- Attendre 30 jours pourretourner. Le tas devientgénéralement petit à cause de ladécomposition des déchets. Onconstate également undégagement de chaleur. Pendantle retournement, la présence de

la boue signifie qu’on a troparrosé, et la moisissure signalel’insuffisance de l’eau.

10-Recouvrir la compostièreavec une petite couche de terrecontinuer de mouiller avec unarrosoir chaque jour en saisonsèche.

11 - Attendre deux mois encore.Passé ce délai, les déchets sontdéfinitivement transformés encompost.

N.B. : Ne pas mettre de la cendredans la compostière pour éviterde tuer les petits insectes.Cependant, si la compostière estaménagée, on peut l’entourer decendre pour la protéger contreles termites.

Source: CIPCRE

Comment fabriquerle compost?

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°25.P .22

Prix moyens des produits agricoles au détail (FC/Kg) et gros (FC/

unité de vente) - Période du 16 au 31 octobre 2013

OBSERVATOIRE ECONOMIQUE DES MARCHES-Bulletin d'information destiné auxacteurs des filières agricoles-n°067 Luozi

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CINQUIEME ANNEE-N°25-NOVEMBRE 2013 EDITEUR : BAUDOUIN HAMULI - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JEAN-BAPTISTE LUBAMBA

Contact: 1150 avenue Tabora. C/Barumbu- Tél 0999982097- 0819982097- 0997653390. B.P 14582 kin 1.Fax:001-775-402-7683.e-mail:lavoixdu p [email protected] ./www.cenadep.net

TRIMESTRIEL D’INFORMA TIONS AGRICOLES, DU MONDE RURAL ET DE L’ENVIRONNEMENT - Prix: 1000 FC KIN- 1500 FC Provinces

L

Le manioc : une culture traditionnelle menacéee Fonds des Nations-Unies pourl’Alimentation etl’Agriculture a ouvert,

jeudi 24 octobre 2013 au salonLubumbashi du Grand-Hôtel/Kinshasa, le Forum sur «l’initiative régionale sur lemanioc en Afrique centrale etorientale et enjeux pour lagestion et le contrôle de la striurebrune ».Ce forum a eu pour butde procéder à une présentationde différentes réalisations qui ontété faites sur le manioc dans lecadre de ce projet tant au niveaude l’Afrique centrale qu’orientale.

Cette rencontre a connu laprésence du ministre del’Agriculture et duDéveloppement rural, Jean-Chrysostome Vahamwiti ; duConseiller principal du Chef del’Etat en charge de l’Agricultureet du Développement rural,Emmanuel LIBENDE ; duReprésentant de la FAO en RDC,

Ndiaga Gueye, ainsi que deplusieurs partenaires audéveloppement.Le ministre del’Agriculture et duDéveloppement rural a rappeléque le manioc faisait partieintégrante du régime alimentairede plus d’un demi-milliard d’êtreshumains ; et qu’il est une cultureextrêmement stratégique, nonseulement pour l’Afrique maisaussi et surtout pour la RDCongo. Cette culture estpratiquée le plus souvent par despauvres paysans et des femmes,pour qui, le manioc est unesource de revenusindispensables. Jean-Chrysostome a égalementsouligné que le manioc est uneculture de pointe mais vouée àdes maladies complexes etravageuses qui causent la baisseà grande échelle de saproduction. Ceci constitue unevéritable calamité pour cesdernières décennies.Il a déploréla faible représentativité de

paysans à ce forum d’autant plusqu’ils sont les premiersconcernés. Il a appelé, à cet effet,les participants à mener uneréflexion qui va porter sur denouvelles pistes de lutte contredes maladies ravageant cetteculture et pour l’expansion dumanioc.Saisissant cette occasion, leReprésentant de la FAO a rappeléque le manioc en tant que culturestratégique en Afrique et plus

particulièrement en RDC,constitue une source de revenuspour les ménages à cause de saforte capacité de résister à lasécheresse. La culture est moinsexigeante par rapport à d’autres.Il a également confirmé que lemanioc joue un important rôledans la sécurité alimentaire denos populations.

Malheureusement, sa culturereste confrontée aux

nombreuses contraintes etdifficultés à l’ instar de lamosaïque qui a occasionné uneforte baisse de la production, soit20 millions de tonnes en 1992. Ila également souligné que ceforum s’inscrivait dans le cadrede l’initiative régionale dumanioc qui est financée par laCommission européenne erexécutée par la FAO dans septpays d’Afrique centrale,notamment Rwanda, Burundi,Ouganda, Tanzanie, RépubliqueCentrafricaine, Gabon et réaliséeen RDC dans le cadre duprogramme d’appui à la relancede la production du manioc.

Dans ce programme, desinitiatives nationales etrégionales sont prises grâce auxconcours de partenaires dudéveloppement et desorganisations nongouvernementales.

LVPC/Le Phare