LES OGRES DE BARBACK fêtent leurs 20 ans · 2015. 4. 21. · #78 avril 2015 musique i thÉÂtre i...

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#78 AVRIL 2015 www.idem-mag.com MUSIQUE I THÉÂTRE I DANSE I ARTS PLASTIQUES I LIVRES I BD I ARTS NUMÉRIQUES I LES OGRES DE BARBACK I LE TONNEAU DE DIOGENE I MONTPELLIER DANSE I I LEOKADIE I PATRICK JUSSEAUME I DOSSIER SPECIAL LA CULTURE EN DANGER I LES OGRES DE BARBACK fêtent leurs 20 ans

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#78AVRIL 2015

www.idem-mag.com

MUSIQUE I THÉÂTRE I DANSE I ARTS PLASTIQUES I LIVRES I BD I ARTS NUMÉRIQUES

I LES OGRES DE BARBACK I LE TONNEAU DE DIOGENE I MONTPELLIER DANSE I I LEOKADIE I PATRICK JUSSEAUME I DOSSIER SPECIAL LA CULTURE EN DANGER I

LES OGRES DE BARBACKfêtent leurs 20 ans

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Double album live

le 8 avril

AVec La fAnfAre eyO'nLéeT Nos inVitÉs

Christian, Serge et Grégoire de Têtes RaidesAnne Sylvestre / Florent et Mourad de La Rue Kétanou

Guizmo et Danielito de Tryo / Francesca SollevilleLaulo et Jojo des Hurlements d'Léo / Daniel Mermet

Loic Lantoine / Debout sur le Zinc / MelissmellWinston McAnuff et Fixi / CAMILLE DE LA MEUTE RIEUSE

Guillaume Lopez / Frédéric Fromet…

EMPREINTE DU PÈREEMPREINTE DU PÈRENOUVEL ALBUM / 8 avrilWWW.EYONLE.COMWWW.EYONLE.COM

EY ’NLÉBRASSBAND

www.lesogres.com

Photomaton vs BlackBirdM e r 29/04

M e r 08/04 ash rising vs grout/groutM e r 22/04 sexton vs Blind PuPPets

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Maquette : PP DesignDiffusion : !DEMLes manuscrits et documents envoyés ne seront pas retournés. Tous droits réservés. Toute reproduction même partielle est strictement interdite sauf accord de l’éditeur, des auteurs et des ayants-droits. © 2015 - !DEMDépôt légal à parution - ISSN en cours.Site web : Patrick Conte - [email protected]

Rédaction : 19, avenue de St Exupéry - 34670 Baillargues - Tél. : 04 67 66 25 32 Administration : 3, rue beau séjour - 34000 MontpellierTél. : 04 67 45 12 05Email : [email protected] / www.idem-mag.com Directeur de la publication : Amélie PrinsRédacteur en chef : Patrick Conte ([email protected])Rédaction : Jean-Yves Basty, Laurent Perez, Patricia Bussy, Sandy Berthomieu, Maud Saintin, Ramon Diaz, Pascal Portuguès, Marc Bastide, JLT et Amélie Prins.

Sommaire #78Avril 2015

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Alors que le CAC 40 n’a jamais fait gagner autant d’argent à ses actionnaires, que la valeur travail est de plus en plus dépréciée, le monde de la culture a basculé dans l’incertitude et la précarité. Annulations de festivals, baisse des budgets, désengagement de l’état sur certains dossiers, le paradoxe est pourtant là : alors que la culture est un vecteur économique de premier plan (en valeur elle représente plus que l’automobile par exemple) et que le pays compte a priori 6 millions de chômeurs, les pouvoirs publics ne font pas de la culture un axe prioritaire de développement économique.Les magazines culturels gratuits tels que le notre (mais aussi notre confrère de Artdeville qui s’est déjà exprimé là-dessus) ont de plus en plus de difficultés à sortir, alors qu’ils sont les plus ardents défenseurs des artistes locaux, leur consacrant presque exclusivement leur sommaire et leur permettant ainsi de se faire connaître d’un public de proximité. !DEM, comme presque toute la presse (même la payante), ne peut exister que grâce au soutien institutionnel, et l’on ne parle pas ici de subventions, mais de communiquer sur sa politique culturelle dans des supports qui défendent la culture plutôt que dans des titres généralistes, qui ne parlent presque exclusivement que des poids lourds qui se produisent dans les Arenas et Zénith. Nous remercions donc le département de l’Hérault de soutenir la culture sur son territoire en nous permettant de sortir ce numéro.

Pascal Portuguès

MUSIQUELES ogRES DE BARBACk > 4 SÉLECTIoN ALBUMS > 5

RÉCLAMEINTERMÈDES CoNSUMÉRISTES > 2-12-15-16

DANSEMoNTPELLIER DANSE > 6

THÉÂTRELE ToNNEAU DE DIogÈNE > 7

ARTS PLASTIQUESLEokADIE > 8

DOSSIERLA CULTURE EN DANgER >9

LIVRESPATRICk JUSSEAUME > 13SÉLECTIoN LIVRES > 14

BANDES DESSINÉESSÉLECTIoN BD > 14

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Plus généralement, que pensez-vous du contexte de crise de la culture ?C’est compliqué, ou plutôt catastrophique de voir ce qu’il se passe ! Les festivals sont annulés, sus-pendus, pas renouvelés, les collectivités ne donnent plus de subventions, le statut des intermittents du spectacle est en train de mourir et les petits lieux qui proposent autre chose sont eux aussi menacés de fermeture. C’est alarmant !

Un peu de vacances ou vous avez déjà la tête dans de nouveaux projets ? Des projets on en a toujours ! Mais il est vrai que le premier est de faire une pause, de s’accorder un peu de repos…

Propos recueillis par Sandy Berthomieu

Double album live « 20 ans ! » sortie le 8 avril 2015www.lesogres.com

Version complète sur www.idem-mag.com

L’album sort le 8 avril, un an après votre premier concert…on garde un excellent souvenir de ces neuf mois avec la fanfare Eyo’nlé. on a terminé en apothéose, au fil des concerts l’idée de départ a évolué avec de nom-breux invités sur scène. on s’est vraiment régalé !

Pourquoi avez-vous eu l’envie de réaliser un album live ?L’esprit de fête et de partage nous a donné l’idée de retranscrire ces moments sur un album. En l’occur-rence un double album, un cd avec la fanfare et un autre avec nos invités.

Quand les morceaux ont-ils été enregistrés ?Autour des quinze dernières dates de la tournée, on a dû faire un choix parmi tous nos moments sur scène, en fonction de notre ressenti, ce qui nous a le plus touché et marqué.

Le nombre d’invités est impressionnant (La Rue Kétanou, Tryo, Les Hurlements de Léo, etc.)oui, on a convié nos amis à partager cette fête. En général, il y avait trois ou quatre invités par soirée. on répétait l’après-midi et le soir on jouait ensemble.

Êtes-vous allés au Bénin pour célébrer vos 20 ans ?Pas encore ! Nous avions fait des petits concerts de répétitions, avant de faire la tournée mais on n’est pas retourné dans ce pays. C’est quelque chose qui nous intéresse beaucoup, le projet va se mettre en place, au moins pour un concert ou une plusieurs dates…

Un élément vous a-t-il particulièrement touché ?L’accueil du public ! Nous sommes très agréa-blement surpris par cet engouement. Au départ, c’était l’inconnu avec ce croisement des cultures musicales, composé de notre chanson française et de l’esprit festif et africain d’Eyo’nlé.

LES OGRES DE BARBACK

Suite aux intempéries de l’automne, les Ogres de Barback ont annulé plusieurs concerts dans la région. Heureusement, pour ravir nos oreilles le groupe propose un double album live, qui ne perd pas une goutte de l’énergie béninoise de la fanfare Eyo’nlé ! Après une année passée sur la route, discussion avec Alice qui nous dévoile les surprises de ce nouvel opus.

INTERVIEW

20 ans de joyeux bordel !

Live 20 ans © David Bakhoum

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DIMONE Bien hommé mal femméPoète du Clapas, Dimoné réussit avec ce quatrième album, à conjuguer comme peu avant lui chanson française et rock anglo-sax-on. C’est du côté de Bashung, modèle évident, qu’il faut chercher cet équilibre risqué. Il y fait

se côtoyer l’universel et l’anecdotique, se rapprocher les ques-tions éternelles (“Soignons nos rêves”, “Les idées brunes”) et des nouvelles sudistes (“Encore une année”, “Pas Manhattan”) , té-moignant d’un regard singulier sur nos existences. LP ESTAMPE

SÉLECTION ALBUMS MADE IN LR ROCK ELECTRO METISSES BLACKSONS FRANCOPHONICS JAZZ

AKHENATON Je suis en vieAvec ce 5e album solo, Akhenaton, leader des fondamentaux IAM, nous livre un album de rap mature, celui d’un auteur qui porte un regard lucide sur le monde qui nous entoure, sur le temps qui est passé avec un souci par-

ticulier pour la jeunesse d’aujourd’hui, ses dérives et ses excès. Il en résulte un double-album souvent tendre (“Souris, en-core…”), un brin nostalgique (“oriundi)”, mais toujours fier du chemin parcouru, prêt à affronter de nouveaux défis. DEF JAM

MR OIZO The ChurchEn parallèle de sa carrière de cinéaste, le Français Mr (prononcer “Monsieur” donc et pas “Mister”) oizo, alias Quentin Dupieux, poursuit ses expérimentations électroniques depuis les USA, où il vit maintenant. Com-

me à son habitude, iI offre un album surprenant, déstructuré et parfois à la limite de l’expérimental. Avec tout de même un ou deux titres qui cartonnent déjà sur les dancefloors les plus pointus, comme l’épileptique “Machyne”. MB BRAINFEEDER

PETER MURPHY LionL’ex-leader charismatique de Bauhaus, l’un des groupes tutélaires du mouvement cold-wave/batcave dans les années 80, n’a jamais vraiment lâché la rampe musicale, même s’il s’était orienté vers un côté plus pop. Il revient

avec un nouvel album solo. Sur 11 titres, on y retrouve sa voix très particulière et un retour aux sources agréablement surpre-nant (mélodies sombres et incantatoires, basse et percussions appuyées) qui devrait ravir les anciens fans. MB NETTWERK

ALT-J This is all yoursAprès le succès retentissant de son premier album, le trio d’oxford s’est retrouvé seul face à ses doutes. Comment se renouveler sans se répéter ? Comment développer cette pop si particulière ? C’est sans doute du côté de leurs

aînés de Radiohead qu’ils ont trouvé une réponse : en refusant la facilité, en allant chercher ailleurs ce qui pourtant leur tendait les bras. Ils ont trouvé dans ces nouveaux paysages atmosphériques de quoi nourrir de nouvelles expériences. LP INFECTIOUS / PIAS

ORANGE BLOSSOM Under the shade of violetsIl est de ces albums qui vous transportent, de ces voix qui arrêtent le temps (“Ya Sidi”). Le dernier album d’orange Blossom et Hend Ahmed sont de ceux-là. Fruit de tous les métissages, Under the Shade of Violets rap-

proche Londres et Le Caire, Mexico et le Brésil comme Trans-global Underground et Natacha Atlas avant eux. Il se joue des frontières et des styles pour toucher à l’essentiel. LP

WASHI WASHA

CHAPELIER FOU Deltas Multi-instrumentiste aux doigts de fées, le Chapelier Fou revient sur Terre avec un troisième album aux compositions électron-iques toujours aussi envoutantes. Passé maî-tre dans l’art de la ritournelle, le Messin n’a

pas son pareil pour bâtir avec peu, des cathédrales sonores dans lesquelles on adore se perdre. En osant le chant et les cordes, il s’ouvre à de nouvelles possibilités dont Deltas n’est que le point de départ. ICI D’AILLEURS / DIFFER-ANT

JEAN-LOUIS MURAT & THE DELANO ORCHESTRA BabelC’est dans la vallée voisine des Com-brailles que Murat a enfin trouvé son par-fait partenaire musical en la personne du Delano orchestra. Tous deux passionnés par

l’Amérique, ils ont réussi la gageure de rapprocher les mots et les lieux du premier avec les atmosphères des second pour faire de ce coin d’Auvergne, un objet de fantasmes, la source de leurs contes. Les pieds dans la terre, ce double album dé-peint avec nostalgie un monde qui s’évapore. LP PIAS

MARILYN MANSON The Pale EmperorEternel cauchemar de l’Amérique puritaine, Marilyn Manson revient avec un neuvième album plus apaisé aux intonations blues rock industrielles. Est-ce le décès de sa mère pendant l’enregistrement mais le rock indus

habituel a laissé place à un rock plus dépouillé, plus mélodique aussi ? Mais rassurez-vous la bête est toujours là, prompte à dénoncer les maux de cette Amérique hypocrite avec une rage plus contenue. LP HELL ETC / COOKING VINYL

BAXTER DURY It’s a pleasureComme son père avant lui, Baxter Dury cul-tive cette nonchalance typiquement brit-ish, celle de ceux qui prennent la vie avec légèreté, avec distance. on retrouve cet état d’esprit dans ce 4e album fait de mélodies

pop, synthétiques et minimales. Soutenu par la voix délicieuse de Madeleine Hart, le Londonien n’a pas d’égal pour dire beau-coup avec peu : une boîte à rythme, une guitare discrète, une basse et des voix, tantôt distantes, tantôt caressantes. LP PIAS

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Des chorégraphes de renomLe directeur de l’Agora, cité internationale de la danse, n’est pas avare en éloges lorsqu’il prend la parole pour décrire les spectacles. Chaque œuvre proposée questionne un concept, un mouvement, une idée du corps. L’opéra Comédie accueille Belle d’hier de Phia Ménard, où des cos-tumes gelés se délitent en eau glacée. Pour la 1ère fois à Montpellier, Farruquito partagera sa passion pour le flamenco. Le new-yorkais Trajal Harell ques-tionne le fantôme de Montpellier : Dominique Bagouet. Il sera également sujet de cannibalisme à travers Urge de David Wampach, sans oublier la présence gratifiante de Christian Rizzo et Maguy Marin, pour ne citer qu’eux !

Au centre des préoccupations : les publicsLa danse touche un large public, comme l’ex-plique J.P Montanari. « Contrairement à l’âge moyen de la danse classique, la danse contem-poraine est transgénérationelle. Elle attire aussi les jeunes, l’art leur propose un autre regard sur la société. Des grandes leçons, ouvertes à tous et gratuites, seront animées par les danseurs. on préfère parler des publics que du public ! »

Investir la métropoleL’Agora de la danse, l’opéra Comédie, le théâtre La Vignette, Le Corum, hTh et les lieux de la métropole recevront la danse, comme cela est déjà le cas sur toute la saison. « L’idée est de

créer des collaborations avec tous les gens qui souhaitent faire rayonner cet art. Les chorégraphes imposent leurs conditions de représentation, on a la chance de posséder divers lieux ! »

Une volonté politiquePhilippe Saurel désigne la danse comme « un patri-moine historique en mou-

vement ». Pour la métropole, il souligne que les piliers de la culture sont la danse et l’art contemporain, suivi du patrimoine et du cinéma. Sur un budget de 3 millions d’euros, la métropole finance la moitié et la région LR participe avec près de 600 000€. Josiane Collerais, déléguée à la culture pour la région affirme que « c’est une conviction politique » et rappelle qu’« en France, le Languedoc-Roussillon s’engage le plus pour la danse ». Enfin, l’offre de MD par son ampleur et sa notoriété réduit peut-être l’expression d’autres structures de la région. Pour la refonte territoriale à venir, les élus mettent en avant ce fleuron de la danse pour valoriser nos atouts culturels.

Propos recueillis par Sandy Berthomieu

www.montpellierdanse.com

INTERVIEW

La programmation de MD#35 est dévoilée, avec son lot de créativité, de recherche et d’inventivité pour reprendre les mots de Jean-Paul Montanari, directeur du festival. Avec plus d’une dizaine de pays représentés, les vingt chorégraphes offrent chacun un langage singulier de la danse contemporaine. Petite esquisse de ce qui nous attend entre le 24 juin et le 09 juillet.

MONTPELLIER DANSEUne 35e édition internationale

Farruquito

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viscéral et humaniste véri-table, ce clochard céleste a mené une vie errante de corde et de sac jusqu’à en mourir… en avalant un poulpe cru !

Pourquoi jouer Diogène aujourd’hui ? Brecht disait : « c’est par la provocation que l’on remet la réalité à sa place ». Pédagogue hors pair, Diogène nous alerte, nous retient un peu dans notre course effrénée vers la consommation futile. Ces idéalistes perfection-nistes donnent l’espoir d’un monde meilleur car

« sans utopie, c’est l’avènement de la barbarie ! ». Ses contemporains étaient à l’affût de ses frasques, pour pouvoir rire aux dépens de celui qui tombait dans ses filets. Aujourd’hui, quelques directeurs de théâtre se battent encore pour maintenir une pro-grammation alternative, qui refuse la facilité du rire racoleur. Une version en théâtre de rue pourrait se monter à Aurillac mais je continuerai à faire tourner Le tonneau de Diogène en petite salle car j’y trouve la proximité nécessaire à de vrais échanges.

Propos recueillis par Patricia Bussy

Du 30/04 (20h30) au 03/05 (18h)au Carré Rondelet, 14, rue de Belfort, Montpellier

Tél : 04 67 54 94 19Entre 5 et 15€

Faut-il avoir lu les philosophes cyniques pour venir au spectacle ? Pas du tout ! Le personnage fait partie de la mémoire collective. Les gens lui associent le ton-neau (une amphore en fait), sa rencontre avec le roi Alexandre (ote-toi de mon soleil !) et autres anecdotes mais il n’y a pas de doctrine chez Diogène. Plutôt des principes de vie, le retour à la nature, à l’humain, le refus des richesses matérielles, de la gloire… Plus qu’une leçon pro-fessorale, Diogène applique ses préceptes et nous met face à nos contradictions.

Une pièce tout public ?Le spectacle est conçu pour intri-guer les érudits et intéresser les jeunes. Chacun à son niveau y fait sa lecture et tous se rejoignent pour aimer, détester, approuver ou vilipender. Je suis estomaqué par la justesse des remarques d’enfants, et c’est toujours un plaisir de converser avec des universitaires

Alors, Diogène, débauché, ascète sévère ou (fou) marginal ?C’était un marginal qui méprisait les conventions sociales et le revendiquait. Quand il fut contraint à l’exil, il déclara « condamner les gens à la résidence forcée ! » La débauche apparente n’est qu’un retour au dénuement vestimentaire, une application de mœurs naturelles sans le dictat puritain de la socié-té. Son ascétisme n’est pas la recherche d’une dou-leur masochiste mais une forme d’épicurisme dans la quête de bonheurs simples. Cet anticonformiste

LE TONNEAU DE DIOGèNEPhilosophe SDF

Diogène vivait dans son amphore aux abords d’Athènes. Aujourd’hui, c’est Philippe Le jour qui l’incarne dans son spectacle en salle ou en théâtre de rue.

INTERVIEW

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Traits d’Humour

Cheveux courts, lunettes et sourire en coin, Léokadie est discrète mais pleine d’humour. Des traits fins, un univers onirique mais pas naïf, souvent inspiré par le règne animal et qui évoque parfois le tatouage, elle a su se forger une vraie iden-tité artistique. Jusqu’au 19 avril, elle expose de nouvelles œuvres, réalisées cette fois à quatre mains avec le photographe Cahuate Milk.

INTERVIEW

LÉOKADIE

d’expression. Dessiner peut me faire déprimer aussi bien entendu. Arrêtons de croire que, vu que c’est une passion, on est toujours ivre de plaisir quand on crée. Il y a des moments où c’est chiant, où ça demande beaucoup d’ef-forts, où on a pas envie... Mais après on se souvient qu’on s’est battu pour ça et que de toute manière on sait faire que ça. Et puis si je ne dessinais pas qu’est-ce que je pourrais faire ? Du tricot ? Des enfants ?

Comment s’est déroulée cette collaboration avec Cahuate Milk ?Ce fut un travail intéressant mais, pour ma part, compliqué au début. Je n’avais plus l’ha-bitude de la contrainte mais

la contrainte permet de surpasser bien des choses, et au final j’ai trouvé ça très plaisant et amusant. Et puis Cahuate Milk sait me supporter et ça c’est pas donné à tout le monde ! Pour ce projet, il a géré toute la session photo et après c’était à moi de broder autour du sujet. Ensuite, en sens inverse, je lui donnais un dessin et lui faisait un travail de composition photographique.

Propos recueillis par Marc Bastide

Léokadie et Cahuate Milk : Aile de PigeonBig Mamma. 18, rue Diderot.

Jusqu’au 19 avril.

Alors, de retour sur Montpellier ? A la base je suis origi-naire de Champagne mais en effet, j’ai passé mon enfance et mon adoles-cence à Montpellier. Puis, à 20 ans, j’ai voulu «mon-ter à la capitale»... pour au final atterrir à Liège, en Belgique, où j’ai commencé mes études en Arts appli-qués, section illustration. Puis, quand j’ai obtenu mon diplôme, je suis allée vivre à Lille, puis à Paris, pour au final revenir au bercail pour mes 30 ans.

Tes dessins font souvent penser à des tatouages...Un tatouage est à la base un dessin, alors ça me semble assez logique que mes dessins évoquent le monde du tattoo (sourire). C’est vrai que j’’ai pas mal de personnes qui veulent que je leur dessine leur tatouage, ce qui reste un honneur pour moi. J’avoue que j’ai essayé la machine à tatouer mais, pour le moment, à part des oreilles de pauvres cochons défunts, je n’ai touché rien d’autre ! Chacun son job, et c’est très bien comme ça (rire) !

Quand tu ne crées pas, tu déprimes...C’est totalement faux, je suis capable de dépri-mer même en créant (rire) ! Mais il faut avoir une sacrée force de caractère pour pouvoir faire ça. Plus sérieusement, c’est vrai. Le dessin est mon moyen

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Ecole des Beaux-arts : 2 sur 3Avec l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier Agglomération (ESBAMA), l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Nîmes (ESBAN) et la Haute Ecole d’Art de Perpignan (HEART), la région propose un réseau de forma-tion sur l’ensemble de son territoire. Pour compléter cette liste non exhaustive, nous pou-vons citer les écoles privées, les classes préparatoires de l’école municipale des beaux-arts de Sète et les parcours universitaires.

Mais depuis un an, les ensei-gnants et les étudiants de l’HEART manifestent leur désarroi face à la fermeture de l’établissement dès juin 2016. Autrement dit, il ne reste qu’une année de survie, avant que le cœur de la création ne s’arrête après deux cents ans d’existence ! Le coût de l’établissement sert d’argument pour les élus de la ville, l’investissement des artistes de demain se calcule-t-il en euros ?

Quelle place pour Montpellier dans la région ?La nouvelle métropole a affirmé sa volonté de sou-tenir la création contemporaine et d’être acces-sible à ses habitants. Ainsi, le Carré Saint Anne, le Pavillon Populaire, l’Espace Bagouet, l’Espace Saint Ravy et La Panacée maintiennent la gratuité des visites. Quant au Musée Fabre, il atteste de

La culture valorise un territoire et l’irrigue de pensées et de vie collective, à travers le partage et l’échange. Un élément incontournable pour notre société, d’autant plus dans ce contexte mondial de crise où le patrimoine et la liberté d’expression deviennent une cible pour les terroristes. A notre échelle, il s’agit ici de faire un état des lieux de l’art contemporain dans la région Languedoc-Roussillon. Alors que la situation des arts vivants, particulièrement de la danse et du théâtre, se détériore, qu’en est-il des artistes plasticiens, photographes, dessinateurs, sculpteurs, peintres ?

CULTURE EN DANGERL’art contemporain épargné ?

sa notoriété avec des exposi-tions de qualité et s’ouvre à la jeune création avec le Prix Félix Sabatier.

Cependant, les structures importantes pour l’art contem-porain se concentrent à Sète avec le CRAC, à Nîmes avec le Carré d’art et à Sérignan avec le MRAC pour lequel l’agrandissement sera terminé en 2016. Il y a deux ans, le FRAC Languedoc-Roussillon a fêté ses 30 ans de collection publique et de diffusion sur les cinq départements. Coincé entre quatre murs d’un ancien garage rue Rambaud, cette

structure conservant plus de 1200 œuvres doit se développer et se réinventer, malgré une baisse conséquente de son budget annuel d’acquisition.

A demi-mot, Philippe Saurel, Président de Montpellier Méditerranée Métrople, exprime son souhait de voir cette structure coexister avec le projet de musée ou centre d’art qui verra le jour en 2018 à l’Hôtel Montcalm. Cette hypothèse, permettrait une meilleure attractivité du FRAC mais aussi d’avoir une possibilité de collection pour la future institution. Toutefois, des inquié-tudes persistent, comment les structures régio-nales vont-t-elles faire face à la fusion avec la région Midi-Pyrénées ?

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CULTURE EN DANGERDOSSIER

DrawingRoom 2011 stand galerie BoiteNoire © Sandy Berthomieu

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La PanacéeEn juin 2013, la foule était compacte pour inau-gurer La Panacée, ce centre de culture contem-poraine. Jusqu’à la fin de l’année 2014, Franck Bauchard a invité des artistes, des commissaires d’exposition et des étudiants à question-ner le numérique via les nouveaux médias. Cette structure finan-cièrement dépendante de la ville a été fermée plusieurs mois, sous prétexte d’expositions trop élitistes.

Le nombre de visiteurs pose problème, sur une année La Panacée accueille 30 000 per-sonnes, c’est le chiffre d’un seul événement pour le Pavillon Populaire, dirigé par gilles Mora depuis cinq ans. Durant la conférence de presse sur la politique culturelle, du 10 février dernier, Philippe Saurel, explique que ce centre d’art n’est pas « une république libre », il s’agit d’un lieu dirigé et appartenant à la municipalité. L’argent public doit être investit au profit du plus grand nombre de citoyens. De ce fait, la programmation initiale a été annulée ! Elle est remplacée par une ponctuation d’événements financés par la mairie de Montpellier, par exemple le festival les Boutographies (du 04 au 26 avril). En mai, un court événement d’une semaine est réalisé par Franck Bauchard, le directeur artis-tique. L’exposition estivale « His Master’s Voice » est coproduite avec le HMkV Dortmund, de la même façon, l’exposition clôturant l’année est coréalisée avec le MAMCo de genève.

Pour l’instant, il est difficile de s’exprimer sur cette réorientation, mais nous sommes curieux et impatients d’arpenter les salles de La Panacée. Recherches et expérimentations, popularité et fréquentation, quel est le juste milieu entre choix artistiques et volonté politique ?

Des projets multiplesSuspendu en 2014, c’est avec enthousiasme que l’on apprend que le salon du dessin contemporain DrawingRoom015 occupera du 06 au 11 octobre, les 700m2 de la Panacée pour sa 6e édition.

Depuis 20 ans, le musée Ignon-Fabre de la ville de Mende est fermé ! Le terri-toire lozérien ne pos-sède aucune structure publique dédié entiè-rement à l’art contem-porain. Toutefois, des initiatives origi-nales insufflent une dynamique. Ainsi, un groupe d’artistes a créé l’association ARTeLoZERA pour

diffuser la création ; de même Sarah Deslandes accompagnée de deux acolytes, a ouvert un centre d’art dans une petite commune des Cévennes, L’œil, a déjà accueilli deux expositions et plu-sieurs événements. A Nîmes, deux jeunes diplô-més de l’ESBAN ont ouvert le lieu de culture : Sweet Mountain, qui propose des ateliers, des rencontres, des expositions… Enfin, le MuRéna : musée régional de la Narbonne antique (ouverture en 2017) met en valeur son patrimoine à travers une architecture flamboyante, pareillement pour le musée de la romanité de Nîmes (2018). A Limoux, le centre culturel est d’ores et déjà surnommé « le guggenheim audois ». Comme chacun le comprend, la culture est vectrice d’attractivité touristique et d’image de marque pour une région.

Une ville qui investit dans la création contempo-raine, est une ville tournée vers l’avenir…

Réalisé par Sandy Berthomieu

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Vue d’exposition ARTeLoZERA © Sandy Berthomieu

CULTURE EN DANGERDOSSIER

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OONM, « dégraissage » et fin du label national ?Alors que des problèmes d’un autre ordre ont pollué la vie de l’opéra orchestre National de Montpellier (ooNM) depuis quelques années et malgré l’apai-sement apporté par sa nouvelle directrice, Valérie Chevalier à son arrivée l’an dernier, voici que le spectre de la restriction budgétaire vient maintenant hanter le 11 boulevard Victor Hugo. Le budget artis-tique n’étant « que » de 2,8M€ annuels, c’est évidemment sur la masse salariale que les financeurs ont décidé de porter les restrictions budgétaires. on parle de départs en retraite, de départs volontaires et de gels de postes dans une institution que ne vit presque exclusivement que de subventions (1,3M€ de recettes billetterie pour 20M€ annuels de subventions en 2014). Le risque à terme est donc qu’à force de réduire la voi-lure, l’ooNM perde son label national, augmenté par une possible fuite des talents vers d’autres orchestres plus « stables ». Et la fusion des régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ne va pas aider.

Conservatoire à Rayonnement Régional de Montpellier Méditerranée Métropole : toujours pas de projet en vue malgré le danger. Pour le conservatoire, là aussi l’incertitude règne.

Gainsbourg disait de la musique qu’elle est un art mineur, force est de croire que les politiques prennent son assertion comme argent comptant à l’heure où l’état compte justement son argent. Un peu partout les annulations de festivals s’accumulent (cf. infographie) et l’inquiétude s’empare du milieu musical, tant dans le classique que dans les musiques actuelles. La nouveauté, peu rassurante, est que, pour une fois, les deux semblent être embarqués dans la même barque instable.

CULTURE EN DANGERMusique, le parent pauvre

Alors que ça fait des années que les enseignements ont lieu dans des locaux vétustes et indignes de la qualité de ces enseignements, Philippe Saurel, nouveau Maire de Montpellier et Président de Montpellier-Méditerranée-Métropole a gelé le projet d’implantation sur un nouveau lieu qui regrouperait les cours dispensés dans les deux sites de Candolle et Sainte Anne. Alors que parents d’élèves et pro-

fesseurs ont mis plu-sieurs années à se faire entendre (difficilement) du précédent exécutif, il semblerait qu’on en revienne au point de départ. Comme si les difficultés n’étaient pas déjà assez lourdes, l’état a décidé de se désen-gager du financement des conservatoires, ce qui est très regrettable. De part sa mission de proximité, le conserva-toire devrait être abondé par la Métropole pour pallier à la défaillance de l’état, mais on est en

droit de ne pas être très optimiste quand la métropole décide d’investir dans un centre d’art contemporain à hauteur de 3,8M€, et qu’il n’y a toujours aucun projet en vue pour la re-localisation du conservatoire et ses 1500 élèves. Là aussi, on peut craindre que certains professeurs décident d’aller enseigner dans d’autres conservatoires, lassés des incertitudes et des conditions plus que précaires dans lesquelles ils doivent exercer leur métier. A terme, c’est la fin d’un

CULTURE EN DANGERDOSSIER

Cartocrise «Culture française, tu te meurs» Recensement depuis mars 2014

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enseignement de qualité, mais aussi la perte d’un outil social (beaucoup de parents ne pourront pas payer des cours privés à leurs enfants).

Les petits festivals de musiques actuelles appelés à disparaître ?Les annulations de festivals se multiplient, et alors que paradoxalement le prix des places de concert n’a jamais été aussi élevé et que les « gros concerts » dans les lieux de type Arena font le plein, c’est toute l’économie des festivals et des lieux subventionnés qui est en danger. Certes, la multiplication des fes-tivals à l’orée des années 2000 peut aussi se faire poser la question du bien fondé de leur nombre, mais les études montrent que leur impact écono-mique local génère 6€ pour un 1€ de subvention (cf. étude 2010 en LR).

Las, les pouvoirs publics préfèrent avoir recours à la bonne vieille méthode de la bétonnière pour essayer de relancer l’économie plutôt que de soutenir les festivals et les infrastructures. Si on ajoute les choix de politique politicienne qui sont fait par certaines mairies pour se désengager du financement de certains festivals, l’avenir semble plutôt sombre pour les petits festivals subventionnés, qui créaient du lien social et permettaient la diffusion d’artistes émergents. La direction qui semble être maintenant prise, si l’on se réfère aussi aux tentatives de sup-pression du régime des intermittents par le MEDEF, est une voie vers une “anglo-saxonnisation” du spectacle vivant, où seuls substitueront les festivals qui “rapportent” ou qui arrivent à trouver des finan-cements privés. Comprendre les grosses machines programmant des têtes d’affiche pas toujours très audacieuses artistiquement. Malheureusement, c’est l’exact opposé de ce qu’il faudrait faire pour sauvegarder la création.

Il suffit de prendre l’exemple de la fête de la musique à Montpellier l’an dernier pour voir la ten-dance qui va se dégager : un gros podium France 2 avec des artistes de variété “bankable”, peu de scènes mettant en valeur la scène locale et très peu d’artistes se produisant partout dans les rues de la ville. En gros, la fin de ce qu’était l’esprit de la fête de la musique.

Pascal Portuguès.

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SUITEDOSSIER

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INTERVIEW

Vous vous êtes attaché à Calec ?Bien sûr. Nous vivons ensemble depuis 1993, année de la sortie du premier album de la série Tramp. J’ai l’impression de mieux le connaître qu’au début. Il n’a plus de secrets pour moi. Rien ne m’étonne de lui. Je sens comment il va réagir et cela m’aide pour le dessiner. Calec est devenu plus mature. on connaît son passé et son père découvert dans le cycle précédent qui se passe en Indochine. C’est mon compagnon de route. Je suis tous les jours avec lui. Calec a vieilli. Cela c’est fait de façon plus ou moins consciente mais comme sa fille dans le prochain album a dans les six ans, il fallait une cohérence. Sortie prévue en 2016.

Propos recueillis par JLT

Patrick Jusseaume, quel sera le titre de ce nouvel album ?Avis de Tempête. on est parti avec Jean-Charles sur les traces du célèbre Henry de Montfreid et de Rimbaud. Calec, le héros de Tramp, va naviguer en Mer Rouge et dans l’océan Indien.

Pourquoi Avis de Tempête ?Parce que, tout simplement, l’album commence par une grosse tempête. Une caisse à bord du bateau de Tramp, le cargo Pierrick, se désarrime dans la cale et l’équipage s’aperçoit qu’elle est remplie d’armes alors qu’elle devrait être pleine de conserves. Bien sûr Calec, le commandant et héros de la série, n’est au courant de rien.

Donc un suspense qui se déroule exclusivement à bord ?Pas du tout. Le cargo croise au large de Djibouti où il va faire escale. Il y aura d’autres étapes tout au long de l’album.

Vous avez signé une sorte de version moderne du Crabe aux Pinces d’Or ?(Rires) Pas vraiment. Calec n’est pas Haddock. Et ce sont des armes, pas de l’opium. Il y a aussi un passager à bord du cargo. on est dans les années cinquante, après la fin de la guerre en Indochine française, au Vietnam. Il y a toujours eu des trafics dans l’océan Indien, hier comme aujourd’hui. Calec a en plus sa femme et sa fille avec lui à bords ce qui lui impose d’éviter les risques.

PATRICK JUSSEAUMETramp reprend la mer

Patrick Jusseaume, montpelliérain d’adoption navigue toujours dans le sillon maritime de Tramp, sa série (Dargaud), dont Jean-Charles Kraehn signe le scénario. Il travaille sur le onzième album de Tramp, un one-shot, et a déjà dessiné une vingtaine de planches. L’occasion de faire avec Patrick Jusseaume le point sur ces aventures mouvementées et toujours riches en rebondissements.

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SÉLECTION

LES BEATLESLa totale, les 211 chansons expliquéesVéritable mine d’or, ce nouvel ouvrage de référence écrit à deux mains par Jean-Mi-chel guesdon et Philippe Margotin, détaille chronologiquement les 211 titres enregis-trés par les Beatles. Depuis le 6 juin 1962

et Love Me Do jusqu’à Let it Be en mars 1970, tous les titres de ces huit années merveilleuses sont décrits minu-tieusement : leur genèse, les détails de l’enregistrement jusqu’aux anecdotes de studio. LP CHENE

NICOLAS D’ESTIENNE D’ORVESLa dévoration Nicolas Sevin, auteur de fantaisies san-guinaires, se lance dans l’écriture de l’autofiction de Morimoto, un japonais rendu tristement célèbre pour avoir dévoré sa petite amie. Une plongée dans le vice extrême du

cannibalisme, qui suit en parallèle une lignée de bourreaux dans Paris du 13e siècle à nos jours. Un grand moment de littérature, entre frissons et sueurs, rires et effroi. MS

ALBIN MICHEL

RIFF REB’SHommes à la merRiff Reb’s termine son cycle maritime. Après À bord de L’Etoile Matutine et Le Loup des mers, il a décidé cette fois de mettre en im-ages des nouvelles. Elles ont toutes bien sûr les flots pour cadre, des histoires de marins,

d’hommes perdus ou envoûtés par la mer, maîtresse insa-tiable et cruelle. Huit textes ont inspiré Riff Reb’s dont Mac orlan encore avec La Chiourme et ses bagnards galériens. Le trait est toujours aussi élégant. JLT NOCTAMBULE

ZIDROU/HERNANDEZLes Trois fruitsLe prix de la vie éternelle, c’est le thème de ce conte noir ancré dans l’une des grandes peurs humaines, la mort. Un royaume où tout irait bien si, au fil des ans, le roi n’était prêt à

l’inimaginable pour s’assurer une vie éternelle. Un brin de philosophie sur un scénario de Zidrou et un dessin d’oriol Hernandez qui joue dans la cour des grands, empreint de cou-leurs en vagues dégradées sur un trait qui sculpte des regards effarés dans une ambiance angoissante. JLT DARGAUD

SERGE BRUSSOLOLe manoir des sortilègesLes phrases de l’écrivain sont-ils une formule magique lancée aux lecteurs ? Il est diffi-cile de quitter les pages de ce roman, une fois la lecture débutée. Mélange d’imagerie médiévale et de fantastique, l’histoire com-

mence par un combat de chevaliers au XVème siècle. Les aventures du jeune écuyer s’enchainent autour d’une forêt légendaire. Entre mystère et angoisse, le suspense est sen-sible jusqu’au dernier mot. SB LE MASQUE

FRED HIDALGOJacques Brel : l’aventure commence à l’aurore« Le temps s’immobilise. Aux Marquises ». En 1977, l’artiste souffrant, signe son dernier album inspiré de cette île du paci-fique. Plus de 35 ans plus tard, l’écrivain propose une relecture au croisement des

styles documentaire, biographique et romanesque. Au-delà de l’œuvre de Jacques Brel, grâce aux anecdotes et témoignages, c’est son engagement et son humanité en-tière qui sont révélés. SB L’ARCHIPEL

NOLANE/BANOVICVidocq-T1 Le suicidé de Notre DameClaude Brasseur avait été un remarquable Vi-docq sur le petit écran. Richard D. Nolane, après Space Reich, revient au récit historique pur et dur en redonnant vie au personnage. Vidocq a bien existé, ancien bagnard devenu chef de la

sureté ancêtre de la Police Judiciaire. on est sous l’Empire. Napoléon a des soucis en cette année 1813 mais Vidocq et ses auxiliaires veillent sur Paris. Sinisa Banovic assure un dessin réaliste qui colle à l’action très mouvementée. JLT SOLEIL

MICK WALLUne vie : Lou ReedLe spécialiste du rock, depuis plus de 35 ans, se plonge dans la vie tumultueuse de Lou Reed devenu une icône de la musique. Après les biographies de Metallica ou Led Zeppelin (pour ne citer qu’eux), l’auteur transmet un

portrait sans détours de la personnalité complexe de l’artiste. Ce livre empreint de lucidité dévoile des anecdotes, des ren-contres et des photos en noir et blanc, pour un hommage brut et sincère. SB ED ROBERT LAFFONT

BERTOTTILe Monde d’AïchaLa vie des femmes au Yemen, pays en pleine déroute politique, avait inspiré la photographe Agnès Montanari. Ugo Bertotti s’est inspiré de son travail pour tracer des portraits boulever-sants de femmes sous contraintes, religieus-

es, familiales. Au Yemen on porte le niquab. Toute rébellion est punie de façon violente. Toute faiblesse comme le mon-tre le beau dessin en noir et blanc de Bertotti serait coup-able. JLT FUTUROPOLIS

OGAKITerra Prime T1 La ColonneUn vaisseau gigantesque bourré d’humains par-tis de Terre erre dans l’espace. A son bord deux clans s’affrontent, ceux qui veulent rester à bord où la vie est bien structurée sans dépendre des

ressources d’une planète et ceux qui souhaitent coloniser un nouveau territoire. Leur chef de file est Elise. Le vaisseau s’écrase sur une planète. Pour les survivants, tout est à con-struire. Un premier tome sans vraie surprise pour un scénario classique mais le dessin tient la distance. JLT

DELCOURT NEOPOLIS14

SÉLECTION

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