Les nouveaux concepts d'équipements sportifs - Guide 2014...Guide sur les nouveaux concepts...

Les nouveaux concepts

d’équipements sportifs publics

Guide

2014

Direction des sports

Bureau des équipements sportifs

Guide 2014

Guide sur les nouveaux concepts d’équipements sportifs publics 2/8

Sommaire

Editorial ..........................................................................................................3

1. Les problématiques d’équipement sportif : du quantitatif au qualitatif ..3

2. Amplifier la diversification de l’offre d’équipements sportifs pour

satisfaire celle de la demande .......................................................................3

2.1 La diversification typologique ..............................................................3

2.2 La diversification fonctionnelle ............................................................4

2.3 Un défi à relever pour les équipements sportifs public : être

accessibles à tous et adaptés à chacun .......................................................4

3. Exemples de nouveaux types d’espaces sportifs .......................................4

3.1 Des équipements de proximité « légers » pour les pratiques sportives

quotidiennes ...............................................................................................4

3.2 Des équipements éphémères pour des manifestations exceptionnelles

de sport-spectacle .......................................................................................5

3.3 Des équipements temporaires pour des manifestations régulières de

sport-spectacle ............................................................................................5

3.4 Des équipements itinérants pour des opérations de promotion du

sport ............................................................................................................6

3.5 Des équipements fonctionnels et/ou non conventionnels pour des

pratiques sportives quotidiennes ...............................................................6

Pour en savoir plus : ......................................................................................8

Contact : .........................................................................................................8

Stade d’échauffement et d’entraînement en athlétisme compact et urbain à Pescara (Italie)


Editorial Les équipements sportifs représentent une dépense annuelle estimée à 4 milliards d’euros, assumée pour l’essentiel par les collectivités territoriales, propriétaires à 85 % du parc de ces équipements en France. Ces investissements lourds sont appelés à servir plusieurs générations. Aussi, les collectivités, comme le mouvement sportif, en acteurs politiques responsables, doivent préparer des réponses aux besoins de demain en matière de demande sportive du plus grand nombre. Pour les aider dans cette tâche, ce guide présente brièvement l’évolution des concepts d'équipements abritant les principales activités sportives, pour amener le décideur à formuler les questions nécessaires à la définition du projet en amont de son élaboration face à une demande qui elle aussi évolue et dans un contexte de raréfaction des moyens publics.

1. Les problématiques d’équipement sportif : du quantitatif au qualitatif Les collectivités territoriales, propriétaires de la grande majorité des équipements sportifs en France, sont souvent confrontées dans ce domaine à plusieurs problématiques auxquelles le ministère chargé des sports s’efforce d’apporter des solutions :

- les carences dans plusieurs types d’équipements et dans certains territoires: le ministère chargé des sports s’attache à identifier et réduire les inégalités d’équipement entre territoires ;

- la vétusté : mise en lumière au cours des années 1990, elle est souvent liée aux conditions économiques de leur réalisation ou au manque de moyens consacrés à leur maintenance. Les équipements existants sont progressivement réhabilités par les collectivités locales qui en sont généralement propriétaires, souvent avec l’aide d’autres collectivités territoriales ;

- la non-conformité aux évolutions des règlements fédéraux : elle constitue une des causes principales des travaux de modernisation des équipements. Conscient des conséquences financières parfois lourdes des modifications des règlements fédéraux pour les collectivités locales, le ministère chargé des sports a mis en place, depuis 1993, un dispositif réglementaire destiné à maîtriser l’évolution de ces règlements en encadrant le champ de compétence des fédérations sportives délégataires, en responsabilisant celles-ci avec l’obligation de produire une notice d’impact, et en favorisant la concertation avec les collectivités maîtres d’ouvrage et les fédérations qui partagent les mêmes installations. Pour pouvoir entrer en vigueur et être opposables, les projets d’édiction ou de modification de règles fédérales doivent recevoir l’avis de la Commission d’examen des projets de règlements fédéraux relatifs aux équipements sportifs (CERFRES) ;

- l’inadéquation fonctionnelle : l’essentiel du patrimoine est conçu selon un nombre réduit de modèles d’équipements développés dans les années 1950 et 1960, fondés sur les règles fédérales relatives à la compétition et surtout destinés aux jeunes adultes masculins. Or, au cours des dernières décennies, le sport a connu une profonde mutation qui a de fortes incidences sur les besoins en équipements. Il s’agit en particulier de la diversification des pratiquants, des pratiques, des motivations et des modalités de pratique, ainsi que des politiques publiques du sport, des méthodes d’entraînement, des exigences croissantes relatives au sport-spectacle. En conséquence, depuis plus de 20 ans, des experts appellent l’attention sur l’inadéquation croissante de cette offre « d’équipements de base » à la demande de pratique de plus en plus diversifiée ;

- l’impact environnemental : la prégnance croissante des préoccupations environnementales dans la société et la constitution d’un corpus règlementaire, normatif ou prescriptif en matière de développement durable induisent une nouvelle approche de la programmation et la conception des équipements sportifs. Le ministère chargé des sports a contribué à l’élaboration de référentiels pour l’application de la démarche de haute qualité environnementale (HQE) aux salles multisports et aux piscines.

2. Amplifier la diversification de l’offre d’équipements sportifs pour satisfaire celle de la demande Les maîtres d’ouvrages publics étant confrontés à des demandes toujours plus diverses, la commande en matière d’espaces sportifs a commencé à évoluer du point de vue tant du type d’équipements que des fonctions.

2.1 La diversification typologique D’ores et déjà, les activités physiques et sportives (APS) ne se pratiquent plus seulement dans des équipements sportifs traditionnels. Elles ont investi l’espace public comme l’espace privé, le milieu urbain comme le milieu rural. Afin d’exploiter au mieux les lieux de pratique existants, une classification distingue ces espaces selon leur degré de vocation sportive :

- « Les équipements sportifs par destination : constructions érigées ex nihilo expressément ou principalement pour le déroulement de pratiques sportives (stade, gymnase, piscine…) ;

- Les aménagements sportifs par adaptation : sites naturels ou équipements existants qu’une intervention de l’homme a permis de rendre propres à un usage sportif, même temporaire (sentier de randonnée pédestre en sous-bois débroussaillé et balisé, salle de foyer rural munie de tapis de mousse pour la pratique de la gymnastique volontaire…) ;

- Les espaces d’APS par appropriation : sites naturels, espaces urbains ou domestiques utilisés,


en l’état, pour la pratique d’APS (plage où sont pratiqués la natation, le surf, la course, divers jeux de ballons, la randonnée équestre, le char à voile ; parc urbain utilisé pour la course ; parvis d’équipement public utilisé pour la planche à roulette…) »1.

2.2 La diversification fonctionnelle

Pour satisfaire la diversification des motivations de pratique et la complexification des méthodes d’entraînement, les espaces sportifs tendent à remplir une ou plusieurs des fonctions suivantes :

- « représentation de spectacles sportifs (accueil de nombreux spectateurs, de personnalités et de partenaires financiers (« VIP »), de la presse…),

- réalisation sportive (déroulement de compétitions de niveau local et d’entraînements consistant essentiellement à la simulation des phases de la compétition),

- préparation physique et sportive (équipements adaptés aux méthodes de préparation physique, technique, tactique, mentale, à la recherche, à la récupération et au suivi médical et para-médical, en vue de performances),

- formation physique et sportive (espaces conçus pour la mise en œuvre de méthodes pédagogiques d’EPS ou d’initiation et de perfectionnement sportif),

- mise en condition physique (développement, du moins entretien des capacités cardio-respiratoires et des qualités musculaires des adultes et des « seniors »),

- récréation sportive (pratique à caractère ludique, hédoniste),

- excursion (sites ou itinéraires aménagés pour les APS de déambulation, de randonnée visant essentiellement au contact avec la nature),

- recherche de sensations (ayant pour vocation de procurer des impressions mêlant vertige, appréhension et euphorie en plaçant les pratiquants dans les situations de déséquilibre et/ou de vitesse de déplacement extraordinaire) »2.

2.3 Un défi à relever pour les équipements sportifs public : être accessibles à tous et adaptés à chacun

Concilier les attentes de diversité, les besoins de fonctionnalité, les exigences de qualité environnementale et les contraintes budgétaires s’avère souvent difficile. Les principales stratégies jusqu’alors adoptées pour faire face à l’accroissement des pratiquants et à la diversification des pratiques et des objectifs de pratique présentent des inconvénients : - la polyvalence s’effectue généralement au détriment de

la fonctionnalité (les équipements conçus pour accueillir de trop nombreuses activités sont rarement adaptés à chacune d’elles) et de la qualité environnementale (les installations de grandes dimensions et de grande capacité induisent d’importantes consommations d’énergie et/ou d’eau),

- la spécialisation s’effectue généralement au détriment de la cohésion sociale (la séparation des espaces

sportifs conduit à la séparation des pratiquants et risque de favoriser la constitution de « ghettos sportifs ») et de la qualité environnementale (la multiplication des équipements multiplie les coûts d’investissements et de fonctionnement).

Le défi consiste donc à concevoir des équipements permettant, tout à la fois, à chacun de pratiquer selon ses aspirations ainsi que ses capacités et à tous (du moins à une large part de la population) de pratiquer ensemble, selon la formule : « APS pour chacun, équipements sportifs pour tous »3.

3. Exemples de nouveaux types d’espaces sportifs Au cours de la dernière décennie, plusieurs nouveaux types d’équipements sportifs ont été développés dans le but de réduire les coûts d’investissement et/ou de fonctionnement, ainsi que l’impact environnemental ou d’accroitre la fonctionnalité et l’utilité sociale avec des moyens différents, notamment par :

- la réduction du niveau de confort des équipements et l’utilisation de matériaux en conséquence plus économiques (3.1) ;

- la réduction de la pérennité de l’ouvrage ainsi que l’adaptation des modalités de réalisation et des matériaux en fonction de la durée et/ou du nombre d’occurrences des manifestations à l’accueil desquelles les équipements sont destinés (3.2 à 3.4) ;

- l’adaptation précise des dimensions des équipements aux besoins réels, que ce soit pour la compétition ou pour l’entraînement, l’éducation physique et sportive (EPS), le sport-loisir ou le sport-santé (3.5).

3.1 Des équipements de proximité « légers » pour les

pratiques sportives quotidiennes De manière à accroître la capacité d’utilisation — et donc l’utilité sociale — d’équipements de loisirs de proximité, des collectivités commencent à doter ceux-ci de couvertures, généralement textiles, protégeant les joueurs des intempéries. Par rapport, aux conditions traditionnelles de pratique des activités de loisirs, c’est-à-dire en plein air, ce type d’équipements couverts mais non clos, les « préaux sportifs », est considéré comme un progrès dans le confort de pratique, comme un « plus ».

Exemple d’équipement « léger »

Plateau sportif couvert à Saint-André (La Réunion)


En revanche, les équipements traditionnels de pratique scolaire ou associative (gymnases, voire piscines) réalisés sous forme d’« équipements légers », avec des parois et une couverture en membrane textile dont la capacité d’isolation thermique est faible, risquent d’être considérés comme « un moins », une régression non seulement du confort de pratique, mais aussi de la fonctionnalité (difficulté de jouer au basket-ball, au handball ou au volley-ball avec les doigts engourdis par le froid), voire de la sécurité (risques de lésions musculaires — « claquages » — dus au froid). D’une part, le chauffage de tels équipements légers serait particulièrement dispendieux et peu compatible avec un souci de développement durable autrement que par des dispositifs de chauffage radiant. D’autre part, réglementairement, ces équipements légers ne peuvent être chauffés à plus de 12° C. En effet, au-delà d’une température normale d’utilisation supérieure à 12° C, les bâtiments (hormis les piscines et les patinoires) sont soumis à la réglementation thermique 2012 (« RT 2012 »). Or, de tels équipements ne sont pas conçus pour satisfaire les prescriptions de cette réglementation. Ils nécessitent également de prévenir, par ventilation, le risque de condensation sur les sols. En outre, la commercialisation « clés en main » de tels bâtiments pourrait poser question au regard des dispositions de la loi sur la maîtrise d’ouvrage publique (loi MOP). En effet, le recours à la procédure de construction-réalisation est strictement encadré et doit être justifié par la grande complexité ou l’urgence des opérations concernées, ce qui n’est généralement pas le cas des équipements sportifs courants.

3.2 Des équipements éphémères pour des manifestations exceptionnelles de sport-spectacle

Les manifestations de sport-spectacle à caractère exceptionnel (JO, championnats ou coupe du monde, finale de Coupe Davis…) nécessitent des installations de très grande capacité, pour une utilisation éphémère, le plus souvent sans rapport avec les besoins habituels. Les contraintes économiques et les préoccupations environnementales suscitent désormais, de manière consensuelle, la dénonciation des « éléphants blancs ». Dès lors, le recours à des équipements éphémères se généralise pour ce genre de manifestations. Les équipements éphémères présentent de nombreux avantages:

- moindre coût d’investissement, - possibilité de valorisation de bâtiments existants

ayant une autre fonction, notamment des monuments historiques ou des témoignages du patrimoine industriel (ex. : implantation de tribunes temporaires dans le Grand Palais, à Paris, pour les championnats du monde d’escrime 2011 ou pour un concours international annuel de sauts d’obstacles),

- pas de coûts de fonctionnement inutiles après démontage de tout ou partie (ex. : salle multisports et piscine olympiques partiellement ou totalement démontables pour les JO de Londres),

- adaptation optimale aux exigences des fédérations, des organisateurs, de la presse, des partenaires alors que, du fait de l’évolution rapide de celles-ci, les équipements traditionnels figés sont souvent obsolètes en quelques années,

- adaptation à l’évolution des tendances architecturales et prise en compte des avancées techniques.

Exemple d’équipement éphémère

Aménagement de tribunes provisoires au Grand Palais

pour les championnats du monde d’escrime 2010

3.3 Des équipements temporaires pour des manifestations régulières de sport-spectacle

La fréquentation des installations essentiellement destinées à l’accueil des compétitions d’un club résident est souvent soumise à d’importantes fluctuations d’une saison à l’autre selon les changements de niveaux de compétition possibles. Afin d’adapter au mieux les coûts d’investissement et de fonctionnement aux besoins réels, il est judicieux d’ériger des équipements temporaires (au moins en partie) et, pour ce faire, « légers ». Ces équipements peuvent être composés, notamment :

- de tribunes démontables, - de couverture textile, - d’annexes destinées aux spectateurs en bâtiments

modulaires ou sous chapiteau. En termes économiques et environnementaux, l’utilisation de matériaux faiblement isolants est compensée par la faible fréquence d’utilisation des installations (donc le peu d’heures de ventilation et de chauffage nécessaires) et le fait que ces matériaux n’ont pas besoin d’être maintenus en permanence à une température clémente pour perdurer.

Exemple d’équipement temporaire

Gradins provisoires (sièges jaunes) implantés de part et d’autre et en dessous de la tribune du Stadium d’Albi


Lorsque seules quelques rencontres ou manifestations par saison nécessitent une capacité d’accueil supérieure à celle de l’équipement concerné, il est de plus en plus fréquent que les clubs délocalisent celles-ci dans une installation plus adaptée. Les exemples de délocalisation sont nombreux pour la Coupe de France de football et dans le Top 14 de rugby. 3.4 Des équipements itinérants pour des opérations

de promotion du sport Ce phénomène est ancien. Ainsi, à la fin des années 1960, le secrétariat d’Etat à la jeunesse et aux sports a lancé une opération de construction de bassins d’apprentissages mobiles (BAM) de natation. Ceux-ci étaient destinés à être implantés dans des bourgs pour une durée de 3 à 5 mois afin que les scolaires de 8 à 11 ans puissent y bénéficier d’un apprentissage intensif de la natation (une séance tous les deux jours). Ces BAM étaient constitués d’un bassin de 12,5 m x 6 m avec 0,90 m de profondeur ainsi que d’un hall démontables, d’annexes fonctionnelles (vestiaires, WC) et techniques (chauffage, traitement des eaux). Une fois démonté, chaque BAM était transporté sur un semi-remorque, les annexes techniques étant regroupées dans un container mobile. Entre 1970 et 1974, 95 BAM ont été livrés. Ces BAM s’inscrivaient, plus encore que dans une opération de promotion du sport, dans un plan global d’apprentissage de la natation, en complément de « piscines économiques » : l’opération « 1000 piscines ». Récemment, des opérateurs privés ont projeté de relancer la réalisation de bassins d’apprentissage mobiles. Aujourd’hui, plusieurs fédérations organisent des initiations ponctuelles (d’une demi-journée à quelques jours) pour faire découvrir la pratique de leur sport. En outre, de nombreuses collectivités organisent des animations temporaires (d’un jour à quelques semaines) dans différentes disciplines (démonstrations, initiations, tournois…). Dans les 2 cas, ces opérations se déroulent en période de vacances scolaires. Elles sont souvent itinérantes, notamment de station touristique en station touristique pour les fédérations (ex. « tournée des plages ») et de quartier en quartier pour les collectivités. Les unes comme les autres recourent à des équipements itinérants. Il peut s’agir d’équipements :

- composés de modules assemblables (ex. : « kid stadium » pour l’athlétisme),

- gonflables (ex. : « terrain » de beach rugby), - implantés sur des remorques (ex. : ring mobile de

boxe). Exemple d’équipement itinérant

Terrain de beach rugby gonflable à Antibes lors de la tournée des plages de la fédération

De nombreuses collectivités implantent également durant l’hiver des patinoires provisoires. Selon la fédération française des sports de glace, 300 à 400 patinoires provisoires seraient ainsi montées chaque année ; à comparer aux 190 aires permanentes relevées dans le recensement des équipements sportifs, espaces et sites de pratique (RES).

3.5 Des équipements fonctionnels et/ou non conventionnels pour des pratiques sportives

quotidiennes Des économies d’investissement et de fonctionnement significatives peuvent être réalisées sur les équipements de pratiques sportives quotidiennes, tout en garantissant, voire en améliorant, la fonctionnalité et la qualité environnementale de ceux-ci. Il convient tout d’abord de rompre avec l’habitude de construire des équipements surdimensionnés, trop souvent justifiés par l’adage « qui peut le plus, peut le moins », ce qui n’est plus tenable aux points de vue économique et environnemental et rarement fonctionnel. Il s’agit ensuite de procéder à une analyse fine des besoins réels des usagers potentiels de ces espaces.

• Une nouvelle gamme de salles multisports : les « salles semi-spécialisées » de sports de buts, de sports de filets et d’activités de forme et d’expression

Les gymnases ont longtemps été conçus avec les dimensions maximales des sports de salle (longueur et largeur requises pour le handball et hauteur pour le volley-ball ou le badminton). Or, toute la surface et, surtout, toute la hauteur ne sont que rarement nécessaires aux activités qui s’y déroulent. En outre, l’enchevêtrement des tracés nuit souvent à leur fonctionnalité. Ainsi, plutôt que de construire tous les gymnases d’un territoire selon ces dimensions maximales des différents sports de salle, il s’agit de répartir, à l’échelle d’un bassin de vie, des salles semi-spécialisées distinctes pour 3 familles cohérentes d’APS : les sports de buts (basket-ball, handball, futsal…), les sports de filets (badminton, volley-ball…), les activités physiques, sportives et artistiques (APSA) de forme et d’expression (GV, capoeira, danses, yoga…). : Ces salles semi-spécialisées sont plus fonctionnelles (moins de tracés, sols et éclairage plus spécifiques) et, du fait de leurs dimensions réduites, elles sont beaucoup plus économiques en investissement et en fonctionnement que les salles multisports traditionnelles.

• Un nouveau type de terrains pour l’entraînement, l’EPS et le sport-loisir : les « petits terrains de grands jeux »

Que ce soit lors d’entraînements, de cours d’EPS ou en sport-loisir, c’est-à-dire l’essentiel du temps, la totalité de la superficie des terrains de grands jeux de compétition n’est que très rarement utilisée. Ainsi, dès lors qu’existe, sur un territoire, le nombre de terrains « règlementaires » pour organiser les matches en compétition, il est judicieux de réaliser des terrains en gazon synthétique de 68 x 44 m


(hors dégagements de sécurité) pour la pratique intensive du football ou du rugby, en EPS, à l’entraînement et en loisir. « En effet, cette longueur, égale à la largeur règlementaire d’un terrain de football ou de rugby, permet la plupart des phases de travail technique et/ou tactique dans les conditions de la compétition. En outre, les dimensions réduites dans un rapport longueur/largeur équivalent à celui d’un terrain de compétition sont adéquates pour le jeu à effectif réduit, tant à l’entraînement en club qu’en activité de loisir exercée entre amis »4.

Exemple d’équipement fonctionnel

Schéma de principe d’un « petit terrain de grand jeux »

(Source : Equipements sportifs, Le Moniteur, 2006)

• Un nouveau type de stades et de parcours de santé pour l’entraînement, l’EPS et le sport-santé : les « espaces de formation et de préparation athlétiques » (EFPA) 5

Les EFPA sont des ensembles comprenant :

- plusieurs parcours d’endurance sous forme de boucles de longueur et de difficultés variées, au sol souple (« pistes finlandaises ») de manière à limiter les microtraumatismes articulaires et tendineux, pour le développement des capacités cardio-respiratoires,

- plusieurs lignes droites de longueur, de revêtement et d’inclinaison variées pour développer les qualités neuro-musculaires et permettre l’apprentissage des disciplines de l’athlétisme à l’école ou dans un club,

- des agrès regroupés en une salle de musculation en plein air pour le renforcement et les étirements.

Ces espaces sont plus adaptés aux besoins actuels que les parcours de santé et moins onéreux que les stades d’athlétisme traditionnels.

Exemple d’équipement fonctionnel

Schéma de principe des espaces d’un EFPA (Source : Complément technique n°22, septembre-

octobre 2011, Le Moniteur)

Stade d’échauffement et d’entraînement en athlétisme

compact et urbain composé de lignes droites reliées par une boucle sinuant entre les arbres, à Pescara (Italie)

Schéma des lignes droites d’un EFPA (ci-dessous) (Source : Complément technique n°22, septembre-

octobre 2011, Le Moniteur)


Ainsi, de nombreuses perspectives existent d’ores et déjà pour optimiser la fonctionnalité et l’utilité sociale des espaces sportifs. Il s’avère que ces approches permettent généralement de minimiser le coût global (investissement, fonctionnement et réparations courantes) des équipements sportifs et d’accroître leur qualité environnementale. Il s’avère donc possible de concilier les attentes de la population en matière de diversité des pratiques, les besoins des sportifs en termes de fonctionnalité, les exigences relatives au développement durable et les contraintes budgétaires des maîtres d’ouvrage. Il convient pour cela de choisir le degré de pérennité, de flexibilité et/ou de mobilité, les dimensions et les matériaux en cohérence avec la fonction principale qui est assignée à ces équipements sportifs.

Pour en savoir plus : Site du ministère chargé des sports, rubrique « lieux de pratiques sportives » : http://www.sports.gouv.fr/pratiques-sportives/Les-equipements-sportifs/ Code du sport, en particulier :

- articles R. 131-33 et suivants, - articles R. 131-33 et suivants, - articles R 142-7 à 10.

- Les équipements sportifs : les questions à se poser,

Ministère de la santé, de la jeunesse et des sports, Paris, 4 p.

- Les équipements sportifs, C. Sabbah et F. Vigneau, Editions Le Moniteur, Paris 2006, 249 p.

- La sécurité des équipements sportifs, H. Fortin-Crémilliac, Presses universitaires du sport, Voiron 2012, 379 p.

- Adapter les espaces sportifs pour favoriser l’accès des femmes et des familles au sport, Ministère de la santé, de la jeunesse et des sports, Paris, 6 p.

- Equipements sportifs de proximité, 30 questions sur la qualité, la sécurité et les responsabilités, Ministère de la jeunesse et des sports, Direction des sports, Mission de l’équipement et AFNOR normalisation, Département stratégies, Paris, 1997, 34 p.

- Les espaces du sport, F. Vigneau, Presses universitaires de France, coll. Que sais-je ?, Paris 1998, 128 p.

- Espaces du sport et aménagement sportif des territoires, F. Vigneau, Éditions universitaires européennes, Saarbrücken, 2011, 483 p.

- De la polyvalence à la fonctionnalité multisports : le cas des gymnases, in Fiches pratiques sportives n°62, F. Vigneau, Voiron, octobre 2004, fiche 04/61.

- Espaces de formation et de préparation athlétiques (EFPA), in Complément technique n° 22, F. Vigneau, Editions Le Moniteur, Paris septembre-octobre 2011, p. 8 à 23.

Contact : Bureau des équipements sportifs Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports Secrétariat d'Etat aux Sports, Direction des sports 95, avenue de France 75650 PARIS Cedex 13 01 40 45 91 28 [email protected]

1 Les espaces du sport, F. Vigneau, PUF, coll. Que sais-je ?, Paris 1998, p. 11 et 12. 2 Espaces du sport et aménagement sportif des territoires, F. Vigneau, EUE, Saarbrücken, 2011, p. 327 à 330. 3 Activités physiques et sportives pour chacun, équipements sportifs pour tous, in Sport dans la cité, n° 143, F. Vigneau, Paris 1995, p. 21. 4 Les équipements sportifs, C. Sabbah et F. Vigneau, Editions

Le Moniteur, Paris 2006, p. 30. 5 Espaces de formation et de préparation athlétiques (EFPA),

in Complément technique n° 22, F. Vigneau, Editions Le Moniteur, Paris septembre-octobre 2011, p. 8.

Photos F. Vigneau

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