Les métiers de la chaudronnerie et du soudage...3 Les métiers de la chaudronnerie et du soudage...
Transcript of Les métiers de la chaudronnerie et du soudage...3 Les métiers de la chaudronnerie et du soudage...
1
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage
Dossier final (Février 2007)
2
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Sommaire
Préambule 3
1 - De quoi parle-t-on aujourd’hui lorsque l’on dit chaudronnier, soudeur ou tuyauteur ? 5 1.1Ŕ Le métier de chaudronnier 5 1.1.1 Ŕ Description du métier 5 1.1.2 Ŕ Les évolutions du métier 6 1.1.3 Ŕ Les savoirs et savoir-faire de base du métier 7 1.2 Ŕ Le métier de soudeur 8 1.2.1 Ŕ Description du métier 8 1.2.2 - Les évolutions du métier 9 1.2.3 Ŕ Les savoirs et savoir-faire de base du métier 10 1.3 Ŕ Le métier de tuyauteur 11 1.3.1 Ŕ Description du métier 11 1.3.2 - Les évolutions du métier 12 1.3.3 Ŕ Les savoirs et savoir-faire de base du métier 12
2– Quelques éléments pour présenter rapidement le secteur 13
3 – Une analyse des difficultés de recrutement 21 3.1 Ŕ Une réalité derrière laquelle se cachent de profondes différences 21
3.1.1 - Des métiers en tension 22 3.1.2 Ŕ Des tensions qui n’ont pas les mêmes origines 23 3.1.3 Ŕ Des métiers qui fonctionnent différemment sur le marché du travail 26 3.1.4 Ŕ Des volumes qui ne sont pas comparables et qui fluctuent dans le temps 29 3.1.5 Ŕ Des secteurs géographiques qui n’ont pas les mêmes problématiques 31 3.1.6 Ŕ Des secteurs inégaux en matière d’attractivité 32
3.2 - Un contexte difficilement maîtrisé par les entreprises 33 3.2.1 Ŕ Une gestion des ressources humaines en partie externalisée et peu maîtrisée 34 3.2.2 Ŕ Des besoins mal identifiés 36 3.2.3 Ŕ La contrainte du carnet de commande 39
3.3 Ŕ Des métiers qui souffrent d’un important déficit d’image, 40 3.3.1 Ŕ Une méconnaissance des métiers 40 3.3.2 Ŕ Des orientations par défaut 42 3.3.3 Ŕ L’environnement de travail de ces 3 métiers 43
3.4 Ŕ Une attractivité qui repose sur le « faire » 44 3.5 - Des systèmes de formation peu innovants 45
3.5.1 - Des progrès possibles pour attirer les jeunes en formation 45 3.5.2 Ŕ Des formations à adapter 45
3.6 Ŕ Considérer l’exacerbation des difficultés comme une opportunité 46 3.7 Ŕ Des actions qui marchent et qu’il faut regarder de près 48
4 – Diagnostic 49
5 – Les objectifs ciblés 52 5.1 - Les actions contribuant à améliorer la convergence des rythmes des entreprises et des rythmes
d’acquisition des compétences professionnelles 52 5.2 - Les actions permettant d’accompagner les petites et moyennes entreprises dans la mise en place
d’un 1er niveau de gestion des ressources humaines 53 5.3 - Les actions contribuant à rompre l’isolement des petites et moyennes entreprises 53 5.4 - Les actions contribuant à fidéliser le personnel 54 5.5 Ŕ Tableau synoptique des pistes d’actions 56
6 – Dix fiches actions 58
3
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Préambule
Dans le cadre de ses missions d’analyse des métiers en tension qui sont soit en émergence, soit
en forte évolution, soit en déclin et ceux pour lesquels les entreprises sont confrontées à une
difficulté permanente de recrutement, l’Observatoire Prospectif et Analytique des Métiers et
Qualifications a souhaité mieux appréhender la réalité de la pénurie de main d’œuvre pour les
métiers de chaudronnier, tuyauteur et soudeur.
Cette analyse a été conduite, en s’appuyant, non seulement sur des données chiffrées, mais
aussi en s’adressant directement aux entreprises, responsables, salariés, professionnels du métier,
aux organismes de formation, à l’ANPE ainsi qu’aux organisations professionnelles pour qu’elles
expriment très concrètement les difficultés auxquelles elles font face et leur analyse de la
situation.
Cette dimension novatrice pour l’observatoire vise l’approfondissement et la hiérarchisation des
causes de difficultés d’un point de vue qualitatif.
L’analyse qui suit repose d’une part sur l’analyse des données de statistiques publiques et
d’autre part pour la partie qualitative, sur des entretiens conduits auprès d’entreprises.
Les données de statistiques publiques utilisées :
Les données de recensement de la population - INSEE
Le portrait statistique de branche Ŕ HA Métallurgie et transformation des métaux (hors
récupération) Ŕ NAF 27/284 à 287 Ŕ CEREQ
Les données de tension sur le marché du travail Ŕ DARES
L’étude sur les besoins de main d’œuvre Ŕ UNEDIC
Les données sur les offres et demandes d’emploi - ANPE
Les statistiques INSEE (PCS) retenues portent sur :
623a chaudronniers tôliers industriels,
623b tuyauteurs,
623d opérateurs qualifiés sur machine de soudage,
624d monteurs qualifiés
Concernant les statistiques de l’ANPE, les données retenues portent sur les 3 emplois-
métiers (R.0.M.E. 1
) :
44114 Chaudronniers Tôliers
44132 Soudeurs
44134 Tuyauteurs industriels
Ces statistiques ANPE ont été retenues pour donner un regard sur le fonctionnement du marché
du travail même si le marché caché représente traditionnellement environ 80% du marché de
l’emploi. Par ailleurs, l’utilisation importante des ETT comme intermédiaires fournisseurs de main
d’œuvre rend en partie opaque la vision du besoin des entreprises sur ces métiers et de leurs
caractéristiques.
Cependant, il est apparu après analyse que les données de l’ANPE apportent une vision
significative puisqu’elles se comportent de la même manière que les données du secteur
1 Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois
4
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
(métallurgie et transformation des métaux) en termes de caractéristiques des entreprises
offreuses, niveaux de qualification demandés, etc.…
En complément de ces données statistiques, des entretiens ont été menés directement auprès
des entreprises.
Les informations recueillies n’ont pas de visées statistiques, elles ne sont reprises que dans une
perspective de relais des questions, difficultés et besoins exprimés et d’illustration de l’analyse
produite.
Les entretiens ayant un objectif strictement qualitatif, le choix des entreprises n’a pas répondu à
un panel reprenant rigoureusement les typologies des entreprises du secteur sur chacune des
trois régions étudiées.
Pour autant, le cabinet a été particulièrement attentif à contacter la plus grande diversité
d’entreprises (tailles, production, secteur, …) sur les 3 régions prévues dans l’étude. Des
entreprises intervenant pour la construction navale, l’aéronautique, la construction et réparation
ferroviaire, la maintenance industrielle dans le secteur de l’énergie, des entreprises ayant une
production en menuiserie métallique, en chaudronnerie aluminium et alliages légers, en
chaudronnerie lourde, en tuyauterie, en production d’ensembles mécano soudés en petite et
grande dimensions, …
Les professionnels intervenant sur le marché du travail tels que les agences locales pour l’emploi,
les organismes de formation, AFPI, … ont aussi été contactés sur les 3 régions étudiées. Une
agence pour l’emploi a été contactée sur la région Alsace pour traiter de la problématique de
l’emploi transfrontalier.
Informations pratiques facilitant la lecture
Les sources sont généralement citées dans des notes de bas de page
Une partie des propos des personnes interviewées sont repris dans le document. Ils apparaissent
dans des encarts, en bleu, et sont cités à des fins d’illustration de l’analyse.
5
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
1 - De quoi parle-t-on aujourd’hui lorsque l’on dit chaudronnier, soudeur
ou tuyauteur ?
1.1 – Le métier de chaudronnier
1.1.1 – Description du métier
Une rapide définition
Le chaudronnier est un homme, parfois une femme, qui travaille le métal sous forme de tôles et
de barres. Le type de matériaux2 (acier carbone, inox, étain, cuivre, aluminium, nickel, titane, …)
et l’épaisseur des feuilles ou profilés (pouvant être inférieur à 3 mm ou supérieur à 100 mm)
travaillés constituent autant de spécificités auxquelles un chaudronnier doit s’adapter ou à
l’inverse sur lesquelles il peut se spécialiser.
Le métier s’exerce dans de nombreux secteurs d’activité : industrie et transport naval,
aéronautique, transport ferroviaire, énergie, agroalimentaire, chimique et pétrochimique,
ouvrages d’art, maintenance, industrie agricole, bâtiment, …
On peut trouver le métier de chaudronnier derrière les appellations d’opérateur en
chaudronnerie, de tôlier, d’assembleur au plan, de chaudronnier formeur, de chaudronnier
tôlier, de chaudronnier métaux lourds, de chaudronnier métaux légers, …
Les activités de base du métier
Cette importante diversité ne doit en aucun cas masquer les convergences et similitudes. Les
professionnels rencontrés et les différents descriptifs étudiés s’accordent à décrire le métier
comme suit :
A partir d’un dossier technique ou d’un plan ou ensemble de plans, le chaudronnier se projette
dans l’espace pour conceptualiser la pièce finie. En parallèle, il doit se projeter dans le temps
afin de concevoir les différentes étapes et opérations de fabrication pour organiser son travail.
Il trace les différentes pièces, débite, met en forme par pliage, cintrage, roulage, et assemble,
essentiellement par pointage, les différentes pièces. Il peut parfois aller jusqu’au soudage des
pièces.
Il procède ensuite à des opérations de redressage et réglage des différentes pièces
chaudronnées afin de répondre de manière rigoureuse aux spécifications du cahier des
charges.
Dans le secteur de la maintenance, le chaudronnier effectue des opérations de démontage,
dessoudage. De plus, une dimension diagnostic s’ajoute à ce process global de travail. Le
2 Les spécificités de la profession mettant en œuvre des matières plastiques ou composites ne fait pas l’objet de cette étude.
6
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
chaudronnier doit ainsi évaluer l’état de santé des pièces (degré d’usure, de déformation,…) et
définir le type d’intervention (réparation, fabrication d’une nouvelle pièce, …).
Les conditions d’exercice
Le métier s’exerce principalement en atelier, généralement en station debout, dans un
environnement qui peut être pénible (émanations, bruit, température, …).
L’activité nécessite la manipulation de charges imposant généralement l’utilisation de moyens
de manutention (pont roulant, chariot élévateur, palans, …).
Les horaires sont réguliers et peuvent être postés.
Le chaudronnier réalise généralement seul sa pièce, mais selon la taille de l’entreprise, il peut
être amené à travailler en équipe.
La connaissance et le respect des règles de sécurité sont une exigence forte de ce métier.
Règles qui se complexifient souvent dans le cadre d’intervention de maintenance.
Les parcours de formation type
Ce métier est accessible par la voie de la formation initiale, de l’apprentissage et de la
formation continue. Les principales formations sont :
CAP Construction d’ensembles chaudronnés
CAP Serrurerie métallerie
BEP Réalisation d’ouvrages chaudronnés et de structures métalliques
Bac Pro Réalisation d’ouvrages chaudronnés et de structures métalliques
CQPM Assembleur au plan industriel en chaudronnerie
CQPM Assembleur en construction et réparation navale
CQPM Chaudronnier aéronautique
CQPM Opérateur en chaudronnerie
Titre professionnel de chaudronnier
Titre professionnel de chaudronnier aéronautique
Titre professionnel de monteur assembleur
1.1.2 – Les évolutions du métier
Contrairement à ce qui persiste dans l’imagerie « populaire » attachée à ce métier, le marteau
n’est plus l’outil principal du chaudronnier.
L’arrivée des machines à commandes numériques dans les opérations de traçage, coupage,
pliage et dans certaines opérations de formage d’une part et les évolutions en matière de
fonderie qui permettent de produire des pièces de plus en plus complexes d’autre part,
amènent de fortes évolutions dans le métier. Ces évolutions semblent aller dans 2 grandes
directions :
les entreprises spécialisent leurs ouvriers sur certaines opérations ;
le métier devient davantage un métier d’assembleur et va de plus en plus au delà du seul
pointage des pièces et comprend par le fait davantage d’opérations de soudage.
7
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Les exigences de qualité ont fortement augmenté conduisant à mettre en place des process
de contrôle et d’auto contrôle, de traçabilité des pièces produites toujours plus rigoureux.
1.1.3 – Les savoirs et savoir-faire de base du métier
Les professionnels s’accordent à dire qu’il est nécessaire qu’un chaudronnier débutant ait à
minima :
Savoirs/connaissances :
Des matériaux utilisés et de leurs caractéristiques mécaniques (aciers, alliages, inox, …).
Des logiciels métier (TAO, …)
Des règles d’hygiène et de sécurité.
Savoir-faire :
Lire un plan et tracer
Déterminer l’ensemble des opérations à effectuer pour réaliser la pièce.
Débiter et façonner les pièces en utilisant les outils à main et machines appropriées (cisailles,
plieuses, presses, …), en réglant, utilisant (voire programmant) des machines à commandes
numériques
Assembler, monter les ensembles chaudronnés en mettant en œuvre les techniques adaptées
(soudage, …)
Contrôler son travail selon les fiches d’instruction et en réalisant éventuellement des gabarits de
contrôle.
Selon les entreprises, une caractéristique forte de ce métier est de nécessiter de nombreuses
années d’expériences pour être considéré comme un professionnel.
A l’exemple d’une des entreprises visitées, comptant environ 30 salariés, et réalisant des cuves
haute pression, où toute erreur de perçage a des conséquences lourdes :
en coût de matière première, les tôles travaillées étant épaisses (+/- 70mm),
en pénalités de retard, voire perte des marchés à venir, du fait des délais d’approvisionnement
très longs (plus d’un mois) auxquels s’ajoutent bien évidemment le délai pour produire une
nouvelle cuve.
En conséquence, un travail autonome n’est confié qu’à un professionnel ayant 5 ou 8 ans
d’expérience au sein de l’entreprise.
A ce fait, le cabinet ajoute une autre piste pouvant expliquer ce nombre d’années
d’expérience important et dont nous estimons qu’il n’est pas uniquement dû qu’à la durée
nécessaire pour acquérir ces compétences.
Les entreprises étant majoritairement de petite taille, les possibilités d’évolution de carrière sont
réduites du fait du faible turnover et du nombre réduit de postes. C’est donc en partie par
l’accès à des travaux de plus en plus complexes et à une plus grande autonomie et
responsabilité que les entreprises signifient l’évolution de carrière, ce qui doit de fait être
distingué du niveau de compétences professionnelles.
Ce qui fait un bon chaudronnier
A cette question posée aux professionnels en entreprise, aux spécialistes de la formation « de
votre point de vue, qu’est-ce qui fait la différence entre un bon chaudronnier et les autres », ils
ont répondu :
8
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Sa capacité à concevoir, à partir du dossier technique, l’enchaînement, l’organisation des
différentes opérations de production.
1.2 – Le métier de soudeur
1.2.1 – Description du métier
Une rapide définition
Le soudeur est un homme, et de plus en plus une femme, qui assemble des pièces métalliques
réalisées par d’autres professionnels. Bien que le nombre de femmes soit encore
proportionnellement faible, le métier de soudeur est, parmi les 3 métiers étudiés, celui qui est le
plus largement féminisé.
Ce métier s’exerce dans un contexte normatif très strict, qui a conduit la profession à mettre en
place de multiples certifications en fonction des procédés utilisés, des métaux assemblés, types
de pièces, des positions de soudage, des types d’assemblage, des secteurs d’intervention (GDF,
nucléaire, …), ...
Ce métier s’exerce dans de très nombreux secteurs industriels tels que l’industrie et le transport
naval, l’aéronautique, le transport ferroviaire, l’énergie, l’agroalimentaire, le chimique et
pétrochimique, les ouvrages d’art, la maintenance, l’industrie agricole, le bâtiment, …
On trouve un soudeur partout où il est nécessaire de finaliser des assemblages qu’ils soient en
acier, en acier inoxydable, en aluminium, en cuivre, en titane, en zirconium, …
On peut trouver le métier de soudeur derrière les appellations de soudeur MAG, de soudeur TIG,
d’opérateur régleur de robots de soudage, …
Les activités de base du métier
Le soudeur assemble des pièces métalliques en suivant les cahiers des charges, la procédure ou
les instructions et critères qualitatifs définis.
Pour ce faire, il est amené à mettre en œuvre différents procédés de soudure dont les plus
courants sont :
Soudage à l’arc avec électrodes enrobées
Soudage à l’arc avec fil fourré avec ou sans gaz
Soudage automatique
Soudage semi automatique (MIG, MAG)
Soudage TIG
Soudage à commandes numériques sur machine automatique
Soudage au chalumeau (autogène)
Soudage par points
Brasage
Soudage oxyacétylénique
…
Le soudeur est amené à réaliser les contrôles de qualité et de conformité prévus au cahier des
charges, dans le cadre de normes de plus en plus rigoureuses, exigences rendues possibles
grâce à l’utilisation de procédés de contrôle sophistiqués (ultrasons, radiographie, …).
9
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
De plus en plus, les soudeurs sont amenés à manutentionner des pièces avec divers moyens de
manutention.
Dans le cadre d’opérations de maintenance, le soudeur doit prendre connaissance et
appliquer strictement les consignes d’hygiène et de sécurité propres à l’intervention.
Les conditions d’exercice
Le métier s’exerce en atelier ou sur chantier, et peut dans ce deuxième cas nécessiter
d’effectuer des grands déplacements.
Quel que soit le lieu d’exercice, c’est un métier qui s’exerce dans des postures les plus diverses
et bien souvent inconfortables : debout au sol ou en hauteur, couché, dans des espaces réduits,
confinés. A cela peuvent s’ajouter des environnements sonores bruyants (ateliers), des
conditions liées aux intempéries (chantiers en extérieur) ou plus rarement et pour quelques
spécialistes, des conditions extrêmes (sous l’eau, en grande hauteur, …).
En atelier, les horaires sont réguliers, ils peuvent être postés.
Le soudeur fait souvent équipe avec d’autres professionnels : chaudronniers, tuyauteurs,
mécaniciens, tôliers, monteurs, serruriers, charpentiers métalliques, …
La connaissance et le respect des règles de sécurité sont une exigence forte de ce métier.
Règles qui se complexifient souvent dans le cadre d’intervention de maintenance.
Les parcours de formation type
Ce métier est accessible par la voie de la formation initiale, de l’apprentissage et de la
formation continue. Les principales formations sont :
Mention Complémentaire de soudeur sur 1 an, accessible après un CAP, un BEP ou un Bac Pro
ROC (réalisation d’ouvrages chaudronnés).
Cette mention complémentaire peut-être préparée en alternance ou en formation continue au
sein d’organismes tels que les AFPI, l’institut de soudure, l’AFPA, les CFA, …
CQPM soudeur
CQPM Soudeur industriel
CQPM Raccordeur tôlerie en ligne de fabrication automobile
Titre de soudeur à l’arc semi-automatique
Titre de soudeur à l’arc électrode enrobée et TIG
Stages courts en formation continue permettant d’acquérir de nouvelles compétences et de
valider différentes qualifications professionnelles de soudeur.
1.2.2 - Les évolutions du métier
Le métier a fortement évolué depuis les années 90 de par :
La diversification des matériaux, des procédés de soudage, des types d’assemblages, des
secteurs d’application (nucléaire, aéronautique, …) conduisant à la multiplication des
qualifications et à une spécialisation croissante.
10
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
L’automatisation de certaines productions et l’apparition de robots de soudage de plus en plus
sophistiqués, conduisent à distinguer 3 populations de soudeurs :
l’ « opérateur soudeur » peu qualifié, maîtrisant un geste simple sur une activité très répétitive,
le « conducteur de ligne » pouvant programmer les robots de soudure,
le « soudeur » ayant l’expertise manuelle et la qualification ad hoc.
Cette automatisation a d’ailleurs conduit à la disparition pratiquement complète des soudeurs
professionnels des industries électriques et électroniques. Les soudures étant soit totalement
automatisées, soit réalisées par des monteurs, des câbleurs, …
On le voit là, appeler soudeurs tous ces professionnels ayant des compétences très différentes
ne peut que créer de la confusion.
Le métier est aussi impacté par le développement de la polyvalence demandée aux
chaudronniers et tuyauteurs.
1.2.3 – Les savoirs et savoir-faire de base du métier
Les professionnels s’accordent à dire qu’il est nécessaire qu’un soudeur débutant ait à minima :
Savoirs/connaissances :
Des matériaux utilisés et leurs caractéristiques mécaniques (acier, titane, alliage, inox, …)
Des normes en vigueur
Du fonctionnement des postes de soudage
Des règles d’hygiène et de sécurité
Savoir-faire :
Exploiter un dossier de fabrication, des fiches d’instructions pour définir sa gamme opératoire
Préparer les pièces à souder, les positionner, régler de manière adéquate le poste à souder.
Réaliser la soudure suivant les normes applicables, en utilisant les outils appropriés (torche,
chalumeau, vireurs, meuleuses, perceuses, …)
Contrôler son travail et vérifier la conformité de sa pièce aux exigences définies par le plan de
soudure
Ce qui caractérise ce métier est la nécessité de détenir des qualifications (renouvelées
annuellement) pour pouvoir exercer. La qualification certifie la capacité du professionnel à
appliquer rigoureusement un mode opératoire particulier. Ces qualifications sont des normes
européennes.
Ce qui fait un bon soudeur
A cette question posée aux professionnels en entreprise, aux spécialistes de la formation « de
votre point de vue, qu’est-ce qui fait la différence entre un bon soudeur et les autres », ils ont
répondu :
la capacité à se concentrer pour maintenir dans la durée un geste précis et continu.
11
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
1.3 – Le métier de tuyauteur
1.3.1 – Description du métier
Une rapide définition
Le métier de tuyauteur consiste à réaliser des ensembles et réseaux de tuyauterie destinés à
transporter des fluides liquides ou gazeux.
Les activités de base du métier
A partir de plans, dessins, schémas, le tuyauteur pré fabrique les tronçons de tuyauterie qui
seront ultérieurement assemblés sur chantier.
Pour ce faire, il calcule, trace, débite, met en forme (cintrage, …) et ajuste les éléments. Il les
positionne par boulonnage, vissage ou par point de soudure (la soudure étant généralement
réalisée par un soudeur avec qui il travaille en équipe). Il réalise le montage des organes de
régulation (robinetterie, clapets, purgeurs, …).
Sur chantier, il procède au montage des ensembles préfabriqués en atelier, il assure l’étanchéité
des jonctions mécaniques. Il peut être amené à procéder à des adaptations ou fabrications sur
mesure sur site.
Dans le cadre d’opérations de maintenance, le tuyauteur doit être vigilent, identifier les risques
et connaître les contraintes d’hygiène et de sécurité spécifiques au réseau sur lequel il intervient
(fluides corrosifs, explosifs, températures et pressions élevées, …).
Les conditions d’exercice
Le métier s’exerce en atelier avec des horaires réguliers et parfois postés ou sur chantier. En
atelier les conditions de travail peuvent être difficiles (bruit, émanations, …). Sur chantier, le
travail peut nécessiter d’intervenir en hauteur.
Le travail est généralement réalisé en équipe avec un soudeur et parfois un monteur. Sur
chantier, il s’effectue au contact d’autres corps de métier et d’autres entreprises.
Les parcours de formation type
Ce métier est accessible par la voie de la formation initiale, de l’apprentissage et de la
formation continue. Les principales formations sont :
CAP Construction d’ensembles chaudronnés
CAP Serrurerie métallerie
BEP Réalisation d’ouvrages chaudronnés et de structures métalliques
Bac Pro Réalisation d’ouvrages chaudronnés et de structures métalliques
CQPM tuyauteur industriel
12
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
1.3.2 - Les évolutions du métier
Le métier a relativement peu évolué et n’a pas connu récemment d’évolution technologique
importante.
1.3.3 – Les savoirs et savoir-faire de base du métier
Les professionnels s’accordent à dire qu’il est nécessaire qu’un tuyauteur débutant ait à
minima :
Savoirs/connaissances :
Des matériaux utilisés et leurs caractéristiques mécaniques (acier, titane, alliage, inox, …)
En géométrie
En calcul de développés en tuyauterie
Des normes de pression, de mesure, de contrôle.
Des règles d’hygiène et de sécurité
Savoir-faire :
Lire un plan tridimensionnel
Effectuer des relevés de cotes
Découper et former les pièces en utilisant les outils et machines adaptés (lunettes de géomètre,
cintreuse, oxycoupeuse, tronçonneuse, …)
Assembler les pièces en utilisant les procédés adaptés (soudage, vissage, …) et les équiper
avec des semi équipements (vannes coudes, brides, …).
Une caractéristique forte de ce métier est la nécessité d’avoir de nombreuses années
d’expérience pour être considéré comme un professionnel à part entière et pouvoir intervenir
de manière autonome sur les chantiers. Une autre caractéristique de ce métier est le travail en
équipe tant à l’atelier (avec le soudeur) que sur chantier (soudeur, monteur, autres entreprises,
…).
Ce qui fait un bon tuyauteur
A cette question posée aux professionnels en entreprise, aux spécialistes de la formation « de
votre point de vue, qu’est-ce qui fait la différence entre un bon soudeur et les autres », ils ont
répondu :
Sa capacité à se représenter dans l’espace l’assemblage fini.
Pour les interventions sur chantier, sa capacité à gérer la relation avec le client.
13
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
2– Quelques éléments pour présenter rapidement le secteur
Ce qu’il faut retenir sur le secteur de l’industrie et
transformation des métaux
dans lequel se trouvent la majorité des métiers concernés par l’étude
Il est composé principalement de petites entreprises,
plutôt stables et recourant à l’intérim de manière plus importante que l’ensemble de l’industrie et des autres secteurs.
Sa population salariée, principalement masculine, possède une pyramide des âges plus vieillissante que les autres secteurs.
Sa population salariée est plus stable que celle des autres secteurs. L’ajustement se fait par le recours à l’intérim, en particulier en ce qui concerne les jeunes, et par des embauches en contrat à durée déterminée.
Les moyens attribués à la formation professionnelle continue sont moins importants que dans les autres secteurs.
14
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Les trois métiers étudiés se trouvent dans la famille professionnelle des ouvriers qualifiés travaillant
par enlèvement de métal. Les effectifs salariés de cette famille se retrouvent pour 40,7% dans
l’industrie de la métallurgie et transformation des métaux3.
France entière, le secteur représente 1% des établissements employeurs et 2,4% des salariés.
Les effectifs salariés du secteur de la métallurgie et de la transformation des métaux suivent la
tendance à la baisse de l’ensemble des industries depuis 1993.
L’essentiel du secteur d’activité est composé de petites entreprises (93%) de moins de 50 salariés
qui emploient plus du tiers des salariés. Par ailleurs, 36% des salariés se trouvent dans les 1,2%
d’entreprises du secteur de 250 salariés et plus.
En comparaison, l’ensemble des secteurs de l’industrie est composé à 95% de petites entreprises
qui représentent 28,6% des effectifs salariés.
En 2005, les trois régions étudiées Aquitaine, Pays de Loire et Rhône Alpes employaient
respectivement 2,6%, 6,2% et 17,1% des effectifs salariés du secteur.
3 Source : Portrait statistique de branche, « Ensemble des activités industrielles » et « HA- Métallurgie et transformation des métaux (hors
récupération) », Céreq.
Répartition des entreprises par taille
Moins de 50 salariés
Entre 50 et 250 salariés
250 salariés et plus
Répartition par effectifs par taille d'entreprise
Moins de 50 salariés
Entre 50 et 250 salariés
250 salariés et plus
15
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Une bonne stabilité des entreprises
Les entreprises de la métallurgie et de la
transformation des métaux sont plus stables que
l’ensemble des autres entreprises, le taux de
survie des entreprises à 5 ans est de 71%, contre
59% pour l’industrie et seulement 56% tous
secteurs confondus.
Un recours important à l’intérim
Sur la période 2002-2004 le taux de recours à
l’intérim des entreprises du secteur de la
métallurgie et de la transformation des métaux
était de 7,4% contre 6,8% pour l’industrie
globalement et de 3,4% tous secteurs
confondus.
A fin juillet 20064 l’ensemble des secteurs de
l’industrie emploie 46,7% des intérimaires soit
environ 308.000 personnes. Le taux de recours à
l’intérim est de 10,2% contre 2,2% tous secteurs
confondus.
Une main d’œuvre très peu féminisée
La main d’œuvre dans l’industrie de la
métallurgie et de la transformation des métaux
est composée, de 17% de femmes, contre 30%
pour l’ensemble de l’industrie et 41% tous
secteurs confondus.
4 Source : « L’emploi dans l’intérim à fin juillet 06 », UNEDIC,
Direction des Etudes et Statistiques.
0
10
20
30
40
50
60
70
80
Taux de survie des entreprises
Métallurgie et
transformation des métaux
Ensemble de l'industrie
Ensemble des secteurs
d'activité
0
1
2
3
4
5
6
7
8
Taux de recours à l'intérim
Métallurgie et
transformation des
métaux
Ensemble de l'industrie
Ensemble des
secteurs d'activité
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
Taux de féminisation
Métallurgie et
transformation des
métaux
Ensemble de l'industrie
Ensemble des
secteurs d'activité
16
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
La population salariée du secteur est moins jeune que l’ensemble la population salariée
globale (18,4% de moins de 30 ans contre 21,2% et 24,7% de plus de 50 ans contre 22%). La
problématique du renouvellement de la main d’œuvre qui se pose sur l’ensemble du
territoire semble donc accentuée sur le secteur.
Pyramide des âges des effectifs salariés
5 :
Selon la DARES, en 2015, les effectifs en ouvriers qualifiés travaillant par enlèvement de métal
(dans lesquels nous retrouvons la majorité des 3 métiers étudiés), se situeraient aux alentours
de 221.000 salariés.
Entre 2005 et 2015, 40.000 postes nets seraient créés et 46.000 salariés partiraient de l’emploi.
Le nombre de postes à pourvoir serait donc de 86.000.
Au total, chaque année, 4,3% du volume total des personnes en emploi devrait être
renouvelé (contre 3% pour l’ensemble des familles professionnelles)6.
Si l’on s’en réfère aux projections réalisées par l’UNEDIC dans son enquête annuelle sur les
Besoins de Main d’Œuvre7, les besoins pourraient être les suivants :
5 Source : Portraits statistiques de Branche, « Ensemble des activités industrielles » et « HA Ŕ métallurgie et
transformation des métaux (hors récupération) », Céreq. 6 Source : Premières Synthèses N°50.1, Décembre 2005, « Les métiers en 2015 : l’impact du départ des générations
du baby-boom, DARES. 7 Année de référence 2006
- 25 ans
25-29 ans
30-39 ans
40-49 ans
+ 50 ans
Tous secteurs Industrie Métallurgie et transfo. Métaux
17
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Les données concernant les soudeurs étant agglomérées avec les données concernant les
ouvriers de la mécanique (monteurs, mécaniciens, ajusteurs, …), elles n’ont pas été traitées.
La stabilité de la main d’œuvre illustrée par l’ancienneté dans l’emploi est confirmée par le
taux de rotation faible pour le secteur (13,3%) par rapport à l’ensemble de l’industrie (18,4%)
et à l’ensemble des secteurs d’activité (38,6%).
L’ancienneté de la main d’œuvre8
La part des embauches en CDI est plus importante dans le secteur (35% contre 29,4%
industries et 26,3% tous secteurs) et la part des sorties sur fin de CDD moins forte (30,6% contre
41,7% industries et 53,7% tous secteurs).
En revanche, le taux de démission est supérieur (22,3% contre 17,6% industries et 18,5% tous
secteurs).
8 Source : Portraits statistiques de Branche, « Ensemble des activités industrielles » et « HA Ŕ métallurgie et
transformation des métaux (hors récupération) », Céreq.
1497
63118
258
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
1600
Forgerons tuyauteurs
France
aquitaine
pays de la loire
rhone alpes
4491
485427
586
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
4500
1
Chaudronnier Tôliers
France entière
aquitaine
pays de la loire
rhone alpes
-10%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
- d'1 an - de 5 ans 10 ans et +
Métallurgie et transfo. Métaux Industrie Tous secteurs
18
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Parmi l’ensemble des jeunes ayant occupé un emploi dans les 3 premières années de vie
active, 3,5% d’entre eux ont eu un emploi dans le secteur de la métallurgie et transformation
des métaux et 1,9% étaient en poste dans ce secteur en 20018.
Les contrats de travail des jeunes dans la métallurgie et transformation des métaux sont,
comme pour l’industrie dans son ensemble, pour une part plus importante des contrats en
intérim (respectivement 27% et 22% contre 9% tous secteurs), et pour une part moins
importante que l’ensemble de l’industrie et l’ensemble des secteurs en CDI (respectivement
59% contre 63% et 64%).
En ce qui concerne l’investissement sur la formation continue, le secteur est en deçà de
l’ensemble des industries et des autres secteurs, tant en termes de participation financière
qu’en termes de nombre de stagiaires et de durée moyenne des stages.
Formation continue 8
(dans les entreprises de plus de 10 salariés)
métallurgie et transformation
des métaux
Ensemble de l’industrie
Ensemble des secteurs d’activité
Taux de participation financière 2,5% 3% 3%
Taux d’accès à la formation 30,2% 37% 35,4%
Durée moyenne des stages (heures) 29 H 31 H 32 H
Concernant les volumes d’élèves formés, il est très difficile de tirer des enseignements des
données identifiées via la base reflet du CEREQ. En effet, de manière variable selon les
années, un certain nombre de données manquent et perturbent ainsi l’analyse qui pourrait
être produite.
Sous toutes réserves des compléments qui pourraient parvenir avant la fin de cette étude, le
nombre d’élèves formés, France entière, se situerait aux alentours de :
BEP ouvrages chaudronnés : environ 3500/4000 élèves par an. Les informations de 2004 et
2005 n’ayant pas été prises en compte du fait de données manquantes. L’absence de
0
5
10
15
20
25
30
35
40
Taux de
participation
financière (%)
Taux d'accès à
la formation
(%)
Durée
moyenne des
stages
(heures)
Formation Entreprises de + de 10 salariés
métallurgie et transformation des
métaux
Ensemble de l'industrie
Ensemble des secteurs d'activité
19
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
données pouvant laisser supposer que certaines académies n’ont pas fait remonter leurs
chiffres au niveau national.
Le nombre d’élèves semble malgré tout en baisse constante.
Bac pro ouvrages chaudronnés : aux alentours de 1300/1400 élèves par an, avec une
tendance qui parait relativement stable au fil des années.
Concernant les 3 régions étudiées, les volumes de formés obéissent aux mêmes tendances
que les données France entière :
BEP ROC
Nombre de jeunes formés
0
50
100
150
200
250
300
2000 2001 2002 2003 2004 2005
BORDEAUX Apprentis
BORDEAUX Scolaire
LYON Apprentis
LYON Scolaire
NANTES Apprentis
NANTES Scolaire
Bac Pro ROC
Nombre de jeunes formés
0
10
20
30
40
50
60
70
80
2000 2001 2002 2003 2004 2005
BORDEAUX Scolaire
LYON Apprentis
LYON Scolaire
NANTES Apprentis
NANTES Scolaire
20
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Les CFAI sont eux aussi très présents en matière de formation et forment annuellement un
volume d’apprentis comparable au volume d’apprentis formés par l’Education Nationale.
De son coté, l’AFPA est très active en matière de formation continue sur le secteur du travail
des métaux en particulier pour les formations de soudeurs. Ainsi pour l’année 2005 :
Titre de chaudronnier aéronautique : 91
Titre de chaudronnier : 604
Titre de soudeur à l'arc électrode enrobée et TIG (tungsten inert gas) : 1290
Titre de soudeur à l'arc semi-automatique :1496
Un titre d’agent de fabrication d'ensembles métalliques en cours de création
Concernant les CQPM délivrés par la profession, là aussi on constate une concentration des
volumes sur les CQPM de soudeurs. Concernant les métiers de la chaudronnerie, ce sont les
CQPM non spécialisés qui ont été les plus délivrés. Les chiffres du tableau ci-dessous
représentent le volume total des CQPM délivrés depuis leur création.
Elèves présentés aux diplômes
0
100
200
300
400
500
600
700
2004 2005 2006
Bac pro ROC
BEP ROC
21
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
3 – Une analyse des difficultés de recrutement
3.1 – Une réalité derrière laquelle se cachent de profondes différences
Les difficultés exprimées par les entreprises sont une réalité, mais une réalité qui recouvre une
multiplicité de formes.
Parler des besoins des entreprises en chaudronniers, en soudeurs ou en tuyauteurs de
manière générale serait passer à coté de la réalité des difficultés. Réalité qui recouvre des
diversités en fonction des particularismes locaux du marché du travail, des diversités en
matière d’organisation et de taille d’entreprise, en matière de potentiel de formations,
d’accessibilité aux entreprises, des diversités en matière de compétences attendues, en
matière de fonctionnement du marché du travail, de volumes concernés, …
L’analyse qui suit a pour objet de mieux cerner les principaux éléments qui interviennent
dans les difficultés rencontrées par les entreprises.
CQPM
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
Opéra
teur
chaudro
nnerie
Assem
ble
ur
au
pla
n
Assem
ble
ur
constr
. N
avale
Chaudro
nnie
r
aéro
nautiq
ue
Tuyaute
ur
industr
iel
Soudeurs
Soudeurs
industr
iels
Raccord
eurs
tôle
rie e
n li
gne
22
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
3.1.1 - Des métiers en tension
Les tensions sur le marché du travail constatées sur les trois régions étudiées peuvent être
considérées encore plus vives que ce qu’affiche la stricte lecture des chiffres. Trois éléments
concourent à l’accroissement des tensions et sont à prendre en compte.
Le travail occasionnel
En premier lieu, la majorité des chaudronniers, soudeurs et tuyauteurs inscrits comme
demandeurs d’emploi déclarent un travail occasionnel (entre 78 et 136 heures par mois),
travail qui n’est pas obligatoirement en rapport direct avec le métier sous lequel ils sont
inscrits comme demandeurs d’emploi. Il s’agit bien souvent de missions d’intérim de courtes
durée, ou CDD.
Il arrive que les demandeurs d’emploi restent inscrits du fait de reliquats d’indemnisation, mais
ne sont pas obligatoirement disponibles pour postuler sur des emplois dont la durée serait
trop longue et dont le taux horaire serait éventuellement moins intéressant que le
cumul travail en intérim ou contrats à durée déterminée (courts) et indemnisations ASSEDIC.
La faible volumétrie
Le second élément, à prendre en compte est la faible volumétrie d’offres d’emploi et de
demandeurs d’emplois dans certaines régions et départements sur les métiers étudiés. Ceci
est particulièrement prégnant sur le métier de tuyauteur.
Tensions Offre/demande 1er trimestre 2006
0,00
0,20
0,40
0,60
0,80
1,00
1,20
1,40
1,60
1,80
Aquitaine Pays de la loire Rhône Alpes
Chaudronniers
Soudeurs
Tuyauteurs
23
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Les délais
Et enfin, le fait que dans l’ensemble, les demandeurs d’emploi sur ces métiers sortent des
fichiers de l’ANPE plus rapidement que la moyenne des ouvriers qualifiés de l’industrie.
En parallèle, le temps nécessaire pour pourvoir les offres d’emploi est sensiblement plus long
que la moyenne et il n’est pas rare que cela demande plus de 90 jours
En 2005, les offres déposées à l’ANPE globalement sur ces trois métiers viennent pour les 2/3
des entreprises de travail temporaire9. Ce chiffre est plus important que la moyenne, puisque
en comparaison, tous métiers confondus, les offres des entreprises de travail temporaire ne
représentent que 16% des offres déposées.
Le mode habituel de recherche de candidats des entreprises de travail temporaire ne
suffisant pas à satisfaire les besoins des entreprises, il est fait appel dans de fortes proportions
aux moyens de l’ANPE.
3.1.2 – Des tensions qui n’ont pas les mêmes origines
Sur les métiers de chaudronniers et de tuyauteurs, les difficultés à trouver de la main d’œuvre
apparaissent comme essentiellement liées à des problèmes de manque de professionnels
alors que pour les soudeurs il semble que l’on ait davantage affaire à une inadéquation entre
les compétences des demandeurs d’emploi inscrits et les besoins des entreprises.
Sur l’ensemble de l’année 2005, pour les métiers de chaudronniers et de tuyauteurs, on
constate que le volume d’offre d’emploi est légèrement supérieur au nombre de
demandeurs d’emplois inscrits.
Par contre en ce qui concerne les soudeurs, il y a pratiquement 2 fois plus d’inscriptions de
demandeurs d’emploi dans les fichiers de l’ANPE qu’il n’y a d’offres déposées par les
entreprises.
Le cabinet attire l’attention des lecteurs sur le fait qu’il faut différencier le nombre d’offres déposées du nombre
d’entreprises recherchant des ouvriers, une même entreprise pouvant déposer plusieurs offres dans la même année. De même
il faut distinguer le nombre d’inscriptions du nombre de demandeurs d’emploi, un même individu pouvant être inscrit
plusieurs fois sur une même année.
9 Les chiffres précis sont donnés plus loin métier par métier
24
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Année 2005 Ŕ France entière
Chaudronniers : 157OO offres
déposées pour 15215 inscriptions
Tuyauteurs : 5860 offres déposées
pour 5143 demandes enregistrées
Soudeurs : 14500 offres déposées
pour 25500 demandes enregistrées.
Au-delà des équilibres entre offre/demande d’emploi, il est à noter les faibles volumes
concernés en particulier pour les tuyauteurs. Les chiffres détaillés sont exposés au
paragraphe 3.1.4 .
Pour les 3 métiers étudiés, les ¾ des offres d’emploi proposées portent sur des emplois
qualifiés (tendance encore plus marquée en Rhône Alpes). En regard, dans les fichiers de
l’ANPE, les ¾ des demandeurs d’emplois sont considérés comme qualifiés, ce chiffre monte
même à 80% pour les tuyauteurs.
Autant pour les métiers de chaudronniers et de tuyauteurs, au vue des volumes déséquilibrés
offre/demande, les difficultés de recrutement peuvent s’expliquer par le déficit de main
d’œuvre, autant pour les soudeurs cela n’est pas possible.
En effet, les volumes de demande d’emploi sont nettement supérieurs aux volumes d’offres.
De plus, fin décembre 2005, l’ANPE comptait plus de 18000 demandeurs d’emplois inscrits
dans ses fichiers dont les ¾ étaient considérés comme qualifiés.
Les difficultés de recrutement doivent davantage être attribuées à une inadéquation entre
les compétences détenues par les demandeurs d’emploi au regard des compétences
attendues par les entreprises.
La coexistence de plusieurs « populations » de soudeurs sous la même appellation, allant des
soudeurs de « métier » jusqu’aux opérateurs de soudure, peu formés à la soudure, ayant une
expérience sur des activités ne relevant pas d’une expertise professionnelle poussée, tendent
à expliquer ce phénomène.
Bien qu’il ne soit pas possible de croiser cette affirmation par des statistiques, les entretiens
menés auprès des entreprises amènent le cabinet à constater que les difficultés de
recrutement auxquelles sont confrontées les entreprises ne sont pas identiques selon les
différentes catégories de soudeurs.
0
5000
10000
15000
20000
25000
30000
Chaudronniers Tuyauteurs Soudeurs
Année 2005
Offres d'emploi
Demandeurs d'emploi
25
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Des difficultés à trouver un savoir faire.
Elles sont bien plus importantes pour les soudeurs nécessitant une très forte expertise manuelle
et une excellente connaissance des caractéristiques mécaniques des matériaux soudés. Les
exigences des entreprises montent encore d’un cran pour les travaux de maintenance par
exemple, où des compétences de diagnostic sont souvent attendues et où un savoir faire
important est nécessaire pour s’adapter aux réparations et transformations à réaliser.
Des difficultés à trouver de la main d’œuvre en nombre suffisant.
La difficulté est toute autre sur les besoins en soudeurs où peu d’expertise est attendue et où
bien souvent, le travail comporte une faible valeur ajoutée. La difficulté exprimée par les
entreprises repose davantage sur le fait de trouver des salariés en nombre suffisant et dans un
laps de temps court que sur leur qualification. Dans ce cas, les entreprises se disent prêtes à
recruter des personnels sans qualification et à les former.
…C’est une entreprise qui a une production à flux tendu, elle ne prend que de l’intérim ou des CDD
de 6 mois renouvelables. Ils ont besoins d’opérateurs sur robot de soudure, en réalité c’est plutôt des
monteurs que des soudeurs. Les ouvriers mettent les pièces dans des gabarits et les robots soudent. Ils
ont aussi besoin de quelques soudeurs classiques pour rattraper les défauts, les soudeurs ne s’y
retrouvent pas. Pas intéressant …
Agence Locale pour l’Emploi – Est de la France – Equipe Industrie
Les professionnels de l’emploi constatent quant à eux que les demandeurs d’emploi formés
spécifiquement pour tenir un poste particulier (voir une tâche) dans une entreprise spécifique
ont de réelles difficultés à valoriser leurs compétences (opérateurs soudeurs ou monteurs
soudeurs).
La formation donnée dans ce cadre relevant davantage de l’adaptation à un poste de
travail est difficilement transférable et « vendable » à une autre entreprise.
26
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
3.1.3 – Des métiers qui fonctionnent différemment sur le marché du travail
Les trois métiers étudiés ne fonctionnent pas de la même manière sur le marché du travail,
tant du point de vue de la durée que du type de contrat proposé par les entreprises.
Quand pour une même période, l’année 2005, 2/3 des offres de chaudronniers sont des
offres durables (c'est-à-dire supérieures à 6 mois), un peu moins de la moitié des offres de
soudeurs sont durables et seulement moins d’1/4 des offres de tuyauteurs sont d’une durée
supérieure à 6 mois.
Concernant les types de contrats proposés, 23% des offres proposées aux chaudronniers sont
des CDI pour seulement 12% et 13 % pour les soudeurs et tuyauteurs. Les autres offres se
répartissant entre missions d’intérim pour la majorité d’entre elles et CDD pour une plus faible
part.
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
France Aquitaine Pays de Loire Rhône Alpes
Offres d'emploi de chaudronniers en 2005
Non salariés
Part Intérim
Part CDD
Part CDI
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
France Aquitaine Pays de Loire Rhône Alpes
Offres d'emploi de tuyauteurs
Non salariés
Part Intérim
Part CDD
Part CDI
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
France Aquitaine Pays de Loire Rhône Alpes
Offres d'emploi de soudeurs
Non salariés
Part Intérim
Part CDD
Part CDI
27
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Alors que sur les 3 métiers étudiés, les chaudronniers et les tuyauteurs (pour une large part) se
comportent de manière « classique » sur le marché du travail, le métier de soudeur se
distingue non seulement, on l’a déjà précisé, par la multiplicité des compétences qu’un
même intitulé rend confus, mais surtout par la manière dont il fonctionne sur le marché du
travail.
Le « zapping » professionnel est tout à fait caractéristique de ce métier. Ce point de vue est
autant partagé par les entreprises, que par les organismes de formation, les professionnels de
l’emploi et les ouvriers eux même.
« C’est une population infidèle », « ils se vendent au plus offrant », « ce sont des mercenaires », sont
les expressions qui reviennent le plus souvent.
Une nuance doit tout de même être apportée à ce discours. Le « zapping » professionnel ne
concerne pas tous les soudeurs, « l’opérateur soudeur », comme on l’a vu précédemment,
bien souvent compétent sur une activité, voire une tâche, est très peu concerné par ce
phénomène.
… Mercenaires ? Je dis oui et je ne jette pas la pierre. C’est la profession qui fonctionne comme ça.
Ceux qui se plaignent, c’est ceux qui ne peuvent pas leur offrir ce qu’ils valent en matière de salaire et
d’intérêt au travail …
Organisme de formation de soudeurs – Rhône Alpes
… On sait comment ça fonctionne, les patrons ou les chefs de chantier ont leur carnet d’adresse, ils
contactent directement le soudeur dont ils ont besoin et ils lui demandent avec quelle boite d’intérim il
travaille en ce moment. Après ça négocie et ça débauche …
Organisme de formation – Rhône Alpes
Peu à peu s’est installé un système où chaque partie y trouve un certain intérêt :
Les ouvriers, ayant une compétence recherchée par les entreprises, qui bénéficient de
salaires avantageux et apprécient le sentiment de liberté procuré par le fait de quasiment
pouvoir choisir leur travail et de changer d’entreprise sans contrainte et sans réel risque. Mais
avec une nécessaire contrepartie qui est la mobilité géographique.
28
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Les entreprises d’intérim qui vendent bien cette main d’œuvre quitte, à devoir parfois
proposer des taux de paniers ou frais de déplacement particulièrement attractifs pour
pouvoir conserver les soudeurs en fichier.
Les entreprises qui bénéficient d’une extrême souplesse en matière de gestion des effectifs.
La profession qui aime jouer sur cette image de marque « d’aventuriers free lance ».
Ce système qui repose sur un équilibre offre/demande relativement fragile peut rapidement
se transformer en cercle vicieux.
En effet, tant que sur un secteur géographique les besoins des entreprises sont relativement
stables, le système est viable. Dès que quelques entreprises ont la nécessité de monter en
puissance en matière de production, du fait d’un nouveau marché, d’un carnet de
commande plus rempli, la filière se met à dysfonctionner.
L’entreprise ou les entreprises qui recherchent rapidement du personnel créent un
déséquilibre où celles qui en pâtissent le plus sont bien souvent les plus petites, celles
proposant des conditions de travail plus difficiles, celles qui ont une moindre notoriété.
…On sait que dans quelques mois on va avoir du mal à trouver des intérimaires, Donge passe en
maintenance, on a entendu dire que Aker Yards va avoir de gros chantiers, l’aéronautique, ils sont
repartis, … Ils attirent plus que nous, c’est comme Manitou, c’est connu. Ça ne va pas être simple…
Entreprise chaudronnerie lourde – Moins de 50 salariés – Pays de la Loire
Ainsi, malgré tous les « avantages » directs ou indirects, les entreprises sont confrontées à de
réels problèmes :
Des problèmes de production puisqu’elles voient régulièrement les intérimaires qu’elles ont
embauchés « disparaître » en cours de missions.
Des problèmes pour « dénicher » les professionnels qualifiés prêts à arrêter l’intérim lorsqu’elles
souhaitent recruter en CDI pour stabiliser au sein de l’entreprise une main d’œuvre qualifiée.
Des difficultés à être concurrentielles en matière de salaires. Pour certaines s’ajoute à cela le
manque de diversité de l’activité professionnelle.
29
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
3.1.4 – Des volumes qui ne sont pas comparables et qui fluctuent dans le temps
Un simple regard sur le graphique ci-dessous reprenant le nombre d’offres d’emploi
déposées à l’ANPE au cours du 1er trimestre 2006 illustre à lui seul les différences notoires qui
existent en terme de besoin dans les trois régions étudiées. Il montre aussi les différences
particulièrement importantes au sein d’une même région, entre chacun des départements.
Ce qui est à noter tout particulièrement ce sont les volumes d’offres déposées qui peuvent
être très faibles, avec une répartition très inégale même au sein d’une région.
Le plus frappant est le besoin des entreprises en tuyauteurs, où sur toute la région de
l’Aquitaine, sur tout un trimestre, c’est moins de 30 tuyauteurs qui sont recherchés avec un
besoin quasi exclusivement concentré sur le département de la Gironde. Le même
phénomène se produit sur la région Pays de la Loire, avec seulement une centaine de postes
recherchés, où le seul département de la Loire Atlantique concentre plus de 90% des
besoins. Besoins dont on sait qu’ils relèvent pour 13% de recrutements en CDI et pour le reste
essentiellement de missions d’intérim.
Ces différences sont tout aussi notables lorsqu’on regarde les volumes de demandeurs
d’emploi.
Offres d'emploi 1er trimestre 2006
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
200
Dor
dogn
e
Giro
nde
Land
es
Lot-e
t-Garo
nne
Pyrén
ées
Atlant
ique
Loire
Atla
ntique
Mai
ne-e
t-Loire
May
enne
Sarth
e
Vendé
eAin
Ardèc
he
Drô
me
Isèr
e
Rhô
ne
Savoi
e
Hau
te-S
avoie
Chaudronniers
Soudeurs
Tuyauteurs
30
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
L’évolution des besoins, cette fois-ci calculée par région montre des fluctuations importantes
au cours d’une même année.
Le graphique ci-dessous trace le nombre d’offres d’emploi déposées à l’ANPE au cours des 4
trimestres de l’année 2005 et pour le 1er trimestre de l’année 2006.
Si l’on constate une certaine tendance, commune aux trois régions et aux trois métiers
étudiés, d’avoir un plus faible volume d’offres d’emploi déposées au cours 4ème trimestre, ce
graphique montre essentiellement la différence de comportement des besoins selon les
régions, selon les moments de l’année et selon les métiers étudiés.
Demandeurs d'emploi 1er trimestre 2006
0
50
100
150
200
250
Dor
dogn
e
Giro
nde
Land
es
Lot-e
t-Garo
nne
Pyrén
ées
Atlant
ique
Loire
Atla
ntique
Mai
ne-e
t-Loire
May
enne
Sarth
e
Vendé
eAin
Ardèc
he
Drô
me
Isèr
e
Rhô
ne
Savoi
e
Hau
te-S
avoie
Chaudronniers
Soudeurs
Tuyauteurs
31
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Ces éléments auront une incidence non négligeable sur les pistes de solutions proposées
pour contribuer à résoudre les difficultés de recrutement. Pistes de solutions, (de formation,
de communication ou autre) qui devront nécessairement être adaptées au plus près des
besoins locaux.
3.1.5 – Des secteurs géographiques qui n’ont pas les mêmes problématiques
Là encore, les différences selon le lieu d’implantation des entreprises est frappant. L’étude a
permis de distinguer trois cas de figure relativement significatifs :
Une faible mobilité
A l’exception des ouvriers travaillant sur chantiers, on le constate, la mobilité de cette
population est extrêmement faible, même sur des distances relativement courtes.
Le choix de se diriger ou se reconvertir vers ces professions résulte bien souvent de la
proximité géographique de l’emploi, en effet, on l’a vu par ailleurs l’attrait pour le métier
étant rarement le moteur premier.
Les contraintes locales d’enclavement et d’éparpillement des entreprises, cumulées à la
faiblesse, voire l’absence, du réseau de transport en commun (cher, peu adapté au niveau
32
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
des horaires, …) rendant tout déplacement compliqué, sont des difficultés supplémentaires
pour le recrutement dans certaines entreprises.
Les entraves constatées pour l’accès aisé aux entreprises sont identiques pour les accès à la
formation et pointées par les professionnels de l’emploi et de la formation dans toutes les
régions étudiées.
Ce n’est bien souvent que la certitude d’obtenir un emploi à l’issue la formation qui fera que
certains demandeurs d’emploi accepteront d’effectuer un stage loin de leur lieu de
résidence. En effet, faire une formation loin de son lieu de résidence implique des
changements non négligeables dans l’organisation familiale et des investissements parfois
importants (coûts de transports ou/et d’hébergement, achat d’un véhicule, …).
L’habitude d’une activité cyclique
Certaines entreprises attribuent une part de leurs difficultés de recrutement au fait d’être à
proximité de bassins d’emplois dont l’activité est traditionnellement cyclique (chantiers de
construction navale par exemple).
Les demandeurs d’emploi privilégiant d’attendre la future reprise d’activité à proximité de
chez eux au fait de postuler dans une entreprise non soumise à ces fluctuations de cycle,
mais géographiquement plus éloignée de leur domicile.
Le marché de l’emploi transfrontalier
La concurrence entre les niveaux de salaires proposés dans les secteurs transfrontaliers est
particulièrement prégnante sur le fonctionnement du marché du travail et augmente les
difficultés que peuvent rencontrer les entreprises françaises à recruter.
L’exemple des échanges transfrontaliers avec l’Allemagne est suffisamment significatif pour
être développé. L’Allemagne, avec des salaires ouvriers nettement supérieurs à ceux
pratiqués en France joue le rôle d’aspirateur de main d’œuvre. En parallèle, les conditions
d’accès aux indemnisations chômage en France étant plus avantageuses, un certain
nombre d’allemands élisent résidence en France. Dans ces conditions, l’analyse des fichiers
des demandeurs d’emploi ne reflète que partiellement la réelle disponibilité de main
d’œuvre souhaitant travailler en France.
Un projet EQUAL10 est actuellement en cours, centré sur les problématiques de retour à
l’emploi dans un contexte transfrontalier.
3.1.6 – Des secteurs inégaux en matière d’attractivité
Le phénomène d’attractivité des secteurs a un impact prépondérant sur le fonctionnement
du marché du travail.
Ainsi, une étude11 portant sur l’influence du secteur de premier emploi montre que les jeunes
occupent une part inégale des emplois et des embauches selon les secteurs étudiés.
10
N° projet : 2004_ALS_43633 Ŕ Accompagner le retour à l’emploi dans les territoires transfrontaliers - Alsace 11
Économie et statistiques N° 378-379, 2004
33
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Classiquement, les secteurs d’accueil des jeunes sont plutôt ceux où l’emploi est en
expansion.
Le secteur de la métallurgie bien que n’étant pas un secteur en expansion est tout de même
un secteur où les besoins exprimés par les entreprises sont forts et de ce fait peut être
considéré comme potentiellement attractif.
Force est de constater, au regard de ce que disent les entreprises, qu’au sein même du
secteur, l’attractivité est inégale.
On constate que les entreprises de la construction navale et aéronautique sont attractives
pour les jeunes qui y restent (ou y retournent) après leur premier emploi.
Les entreprises dont le nom est connu nationalement ou internationalement sont elles aussi
attractives.
Par contre, les autres entreprises de la métallurgie sont nettement moins prisées et le maintien
dans le secteur après le premier emploi est plus faible que la moyenne.
Même si presque toutes les entreprises affirment avoir des difficultés à recruter de la main
d’œuvre, elles ne sont pas sur un pied d’égalité. Quand les entreprises de construction
navale ou aéronautique arrivent à recruter 5 chaudronniers sur les 8 souhaités, sur le même
secteur géographique, une petite entreprise non connue peine à en recruter 1.
L’étude corrobore les dires des entreprises et met en évidence les relations stables crées
avec le premier employeur. Elles concerneraient entre 40 et 55 % de ceux qui ont débuté
dans la construction navale et aéronautique.
Si l’on met en parallèle cette étude avec les statistiques de la DARES indiquant que le taux de
démission au sein des entreprises de la métallurgie est supérieur à ce qui se passe dans
l’ensemble de l’industrie (22,3% contre 17,6% dans l’industrie et 18,5% tous secteurs
confondus), on peut supposer que les entreprises de la construction navale et aéronautique
sont moins touchées par ce phénomène.
Les entreprises ont là une véritable réflexion à conduire sur la notion d’attractivité.
3.2 - Un contexte difficilement maîtrisé par les entreprises
On le rappelle ici, le secteur est composé en très grande majorité d’entreprises de moins de
50 salariés (93%), avec de ce fait des moyens relativement limités en matière de prévision,
d’anticipation des évolutions, de gestion prévisionnelle de leurs besoins en ressources
humaines, de communication, … Ce fait explique en partie les éléments pointés ci-dessous.
34
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
3.2.1 – Une gestion des ressources humaines en partie externalisée et peu maîtrisée
Assez peu d’entreprises ont une production en propre, en tant que sous-traitantes, elles n’ont
pas une maîtrise complète de leur production (fluctuation des volumes, des rythmes, …). La
quasi-totalité des entreprises gèrent ces fluctuations avec des contrats en CDD et des
missions d’intérim au coup par coup et généralement dans l’urgence.
Certaines, les plus importantes, après une analyse pluriannuelle de leurs cycles de
production, ont mis en place des stratégies de stabilisation du nombre de salariés leur
permettant d’absorber les cycles hauts de production et les rythmes de hauts et bas annuels
(congés, …). Elles gèrent toute autre fluctuation plus importante avec du personnel
intérimaire. Les recrutements sont donc peu nombreux et généralement réalisés parmi les
intérimaires ayant déjà travaillé dans l’entreprise.
Le travail temporaire, conçu au départ pour permettre aux employeurs de faire face à
l’indisponibilité temporaire d’un salarié, est utilisé aujourd’hui très largement comme un outil
d’adaptation de l’emploi aux fluctuations de l’activité.
Pour bon nombre d’entreprises, le recours à l’intérim traduit aujourd’hui l’évolution des
modes de gestion de la production : utilisation de la sous-traitance, production à flux tendus,
….
Passer par les entreprises d’intérim permet à de nombreuses entreprises industrielles,
d’externaliser une partie de la gestion de leurs ressources humaines. Les entreprises d’intérim
offrant l’avantage d’une prestation complète incluant la recherche, la sélection, la
formation, la mise à disposition et la gestion administrative des personnels.
…Quand les entreprises ont des gros besoins, elles embauchent en intérim et en CDD. Font faire les
formations sur des financements qui ne sont pas sur des financements entreprise. Et quand le contrat
est fini, elles mettent tout le monde sur le carreau. Les meilleurs en profitent pour aller en intérim où
en plus ils gagnent plus, même si ils retournent bosser pour la même boite ! Quand nous on cherche
des candidats, il y a les moins bons ou il n’y a même plus de candidats…
Agence Locale pour l’Emploi – Rhône Alpes – Equipe Industrie
On a déjà traité des difficultés générées par ce système avec à la clé le risque de
dysfonctionnement et l’impact douloureux sur les recrutements. Une seconde incidence, non
négligeable, en terme de coût existe, elle est forte sur les métiers de soudeurs.
Les salaires plus élevés des soudeurs intérimaires s’expliquent en grande partie par
l’intégration au salaire des congés payés, des primes de précarité, des primes de rendement,
et des remboursements de panier et de déplacement souvent attractifs.
35
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Cela se ressent aussi sur les salaires des soudeurs qui sont en CDI en entreprise.
Même si les entreprises de grande taille s’en défendent et affirment que leurs grilles de
rémunérations sont tout à fait identiques aux autres métiers à qualifications équivalentes, elles
reconnaissent malgré tout, qu’elles subissent encore le poids de l’histoire. Les salaires même si
ils tendent à s’homogénéiser, restent encore un peu supérieurs. De plus, un certain nombre
de primes complètent le salaire de base (prime de pénibilité, rendement, …).
Les dysfonctionnements liés à ces pratiques se constatent tout particulièrement sur les
populations salariées de 50 ans et plus, où « les anciennes pratiques » ont fait que de
nombreuses primes, ayant complété tout au long de la carrière, de manière non négligeable
le salaire, n’ont pas la possibilité d’être prises en compte pour la retraite.
Il reste malgré tout particulièrement difficile pour les entreprises de recruter ces personnels.
… Je ne mets pas mes intérimaires à coté de mes salariés. C’est déjà arrivé que suite à des discussions
entre eux le midi, je me retrouve avec des démissions. C’est voir à court terme parce qu’on propose
d’autres avantages dans l’entreprise…
Entreprise chaudronnerie lourde – Moins de 50 salariés - Aquitaine
Certaines entreprises déplorent le manque de « déontologie » entre elles. Chaque région
étudiée est touchée par ce phénomène à tel point que certaines entreprises se sont
engagées dans la mise en place de chartes de bonnes pratiques entre elles ou avec leurs
sous-traitants.
…Il y a les entreprises qui fonctionnent avec les tacherons, ils vont au plus offrant. L’hiver en atelier
et l’été sur chantier. En grand déplacement, il n’y a plus de règle, tout est permis (hébergement,
horaires, …). Il n’existe pas de déontologie, une entreprise peut « piller » toute la place en quelques
jours. Ces pratiques sont un frein complet à l’embauche, même si on propose des CDI, ils n’en veulent
pas…
Entreprise maintenance tuyauterie/soudure- Plus de 50 salariés – Rhône Alpes
36
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
3.2.2 – Des besoins mal identifiés
Comme nous l’avons déjà signalé, le manque de visibilité qu’ont les entreprises de leur
volume d’activité, même sur le court terme, du fait du faible nombre d’entreprises qui ont
leur production propre, les conduit à avoir une réelle difficulté voire une incapacité à définir
précisément leurs besoins et anticiper.
Les petites entreprises, qui nous le rappelons constituent plus de 90% du tissu industriel du
secteur de la métallurgie, ont d’autant plus de mal qu’elles ont d’extrêmes difficultés à
analyser correctement leurs besoins. Elles expriment leurs besoins essentiellement en
nommant des diplômes « j’ai besoin d’un gars qui a un CAP chaudronnier », ou en nommant le
métier « je veux un soudeur » et rarement en expliquant les activités à réaliser, ce qui rend
particulièrement ardue l’identification de solutions alternatives.
L’étude des offres déposées montre la confusion que peut générer un descriptif trop
succinct.
Pour cet exemple, le choix a été fait de ne retenir que des offres de chaudronniers. Elles ont
été déposées dans le courant du mois de décembre sur les 3 régions étudiées. Sous une
même codification, et souvent un même intitulé on constate que les entreprises attendent
des ouvriers des compétences fondamentalement différentes.
On constate aussi des anomalies dans le codage de la qualification du métier, plusieurs fois
codifié en « employé qualifié ». Quelques une de ces erreurs sont très probablement dues à
l’inattention, mais un nombre non négligeable est dû à une méconnaissance des
conventions collectives et plus globalement du monde de l’industrie par certains
professionnels de l’emploi.
CHAUDRONNIER-SOUDEUR/CHAUDRONNIERE-SOUDEUSE TIG/MIG/ARC/OXYC H/F
(Code Métier ROME 44114)
TRAVAUX DE CHAUDRONNERIE ET DE SOUDU RE SUR TOLE FINE.
FORMATION CHAUDRONNERIE SOUDURE EXI GEE.
TRAVAIL EN ATELIER.
Type de contrat : TRAVAIL INTERIMAIRE DE 6 MOIS
Expérience : EXIGEE DE 3 ANS SUR LE MEME POSTE
Formation et connaissances : C.A.P CHAUDRONNERIE EXIGE(E)
Autres connaissances
Qualification : Employé qualifié
Salaire indicatif : HORAIRE DE 9 A 10 Euros (59,04 A 65,60 F)
Durée hebdomadaire de travail : 35H00 HEBDO
Déplacements
Taille de l'entreprise : 3 A 5 SALARIES
Secteur d'activité : TRAVAIL TEMPORAIRE
37
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
CHAUDRONNIER/CHAUDRONNIERE H/F
(Code Métier ROME 44114)
VOUS ASSUREZ L'ASSEMBLAGE D'ENSEMBLE S COMPLEXES DE CHAUDRONNERIE ET
DE TUYAUTERIE (APPAREIL A PRESSION, MECA NO-SOUDURE, TOLERIE).
Type de contrat : CONTRAT A DUREE INDETERMINEE
Expérience : SOUHAITEE DE 5 ANS AN
Formation et connaissances :
Autres connaissances :
Qualification : Ouvrier qualifié (P3,P4,OHQ)
Salaire indicatif : ANNUEL DE 16 800 A 23 300 Euros (110 200,78 A 152 837,98 F)
PARTICIPATION/ACTION MUTUELLE
Durée hebdomadaire de travail : 35H00 HEBDO
Déplacements : PONCTUELS
Taille de l'entreprise : 100 A 199 SALARIES
Secteur d'activité : FABR.GENERATEUR DE VAPEUR
CHAUDRONNIER /CHAUDRONNIERE OU METALLIER/ERE *URGENT* H/F
(Code Métier ROME 44114)
VOUS FEREZ DE LA SOUDURE A L'ARC SUR SITE. VOUS INTERVENEZ UNIQUEMENT
SUR DE L'ACIER. FORMATION CHAUDRONNIER OU METALLIER EXIGEE.
Type de contrat : CONTRAT A DUREE DETERMINEE DE 2 MOIS
Expérience : DEBUTANT ACCEPTE
Formation et connaissances : C.A.P CHAUDRONNERIE EXIGE(E)
Autres connaissances :
Qualification : Ouvrier qualifié (P1, P2)
Salaire indicatif : MENSUEL DE 1 255 A 1 700 Euros (8 232,26 A 11 151,27 F)
A NEGOCIER SELON EXPERIENCE
Durée hebdomadaire de travail : 35H00 HEBDO POSTE EN 2*8
Déplacements :
Taille de l'entreprise : 250 A 499 SALARIES
Secteur d'activité : FORGE / ESTAMPAGE / MATRICAGE
SOUDEUR TIG INOX H/F
(Code Métier ROME 44114)
38
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
ENTREPRISE SPECIALISEE DANS LA FABRI CATION DE CUVES RECHERCHE UN CHAU-
DRONNIER/SOUDEUR TIG INOX
Type de contrat : CONTRAT A DUREE INDETERMINEE
Expérience : EXIGEE DE 5 ANS MINIMUM
Formation et connaissances :
Autres connaissances :
Qualification : Ouvrier qualifié (P1, P2)
Salaire indicatif : MENSUEL 1 500 Euros (9 839,36 F) A CONVENIR SELON EXPERIENCE
Durée hebdomadaire de travail : 35H00 HEBDO
Déplacements :
Taille de l'entreprise : 20 A 49 SALARIES
Secteur d'activité FABR.RESERV/CITERN/CONTE.METAL
L’anticipation des besoins, même lorsqu’elle est prévisible comme dans le cas de départs à
la retraite, demande une telle organisation et synergie de moyens que c’est rarement à la
portée d’une petite entreprise seule.
…Il n’y a pas de réelle gestion des ressources humaines dans les petites entreprises. Ils ont tous des
pyramides des âges vieillissantes, mais ils attendent que ce soit la panique à bord et après ils se
plaignent parce qu’ils ne trouvent pas la perle rare rapidement…
Agence Locale pour l’Emploi– Aquitaine – Equipe Industrie/plateforme Vocation
C’est bien souvent au sein des différentes possibilités d’aides à l’embauche que les
entreprises tentent de trouver des solutions. Ces aides qui peuvent convenir pour un certain
nombre de cas, ne peuvent être considérées comme la panacée pour résoudre dans le long
terme les problèmes de recrutement.
Un certain nombre d’entreprises disent, compte tenu de leurs difficultés à recruter, être prêtes
à « faire l’impasse » sur les compétences professionnelles et à embaucher et former un ouvrier
non qualifié dans la mesure où il fait preuve d’une réelle motivation.
Malgré l’intérêt et la sincérité de ces propositions, elles restent encore dans nombre de cas
au niveau du discours. La mise en place de ce type de démarche nécessite la coordination
de multiples intervenants et des délais généralement longs peu compatibles avec les rythmes
des entreprises.
39
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Entre le moment où l’entreprise trouve la personne à former, le moment où cette personne
peut intégrer une formation et le moment où elle la finit, bien souvent les besoins des
entreprises ont changé et le recrutement n’est plus d’actualité.
A l’inverse, il n’est pas rare que ce soient les stagiaires qui abandonnent en cours de cycle
pour se faire recruter par des entreprises ou partir en intérim dès qu’ils ont en main un
minimum de compétences et d’employabilité.
Ces initiatives, difficiles à mettre en place, restent relativement rares et bien souvent sont
initiées par de grandes entreprises ayant un volume de recrutement conséquent pour justifier
la mobilisation des acteurs de l’emploi locaux (ANPE, organismes de formation, …).
Les offres d’emploi étudiées montrent de plus que dans leur très grande majorité, les
entreprises souhaitent que les candidats disposent d’un diplôme ou soient issus d’une
formation de la métallurgie et qu’ils puissent justifier d’une expérience de plusieurs années.
3.2.3 – La contrainte du carnet de commande
Lors de leurs recrutements en CDD et en intérim (qui sont la majorité des recrutements
réalisés), les entreprises attendent une productivité immédiate et la compétence complète
pour tenir le poste.
En effet, pressées par les contraintes de délais imposés par les contrats, et face aux risques
de pénalités de retard, voire perte des marchés à venir, elles prennent très rarement le temps
de faire un accompagnement dans l’emploi, la performance et le rendement doivent être
immédiats.
…Elles ne prennent pas le temps, l’intégration est faite à la va comme je te pousse. Une rentabilité est
demandée immédiatement, la personne est jugée en quelques heures et virée si elle ne convient pas.
Elles voient bien aussi qu’elles ont moins de ruptures anticipées de contrat quand elles font un
minimum de tutorat. Elles savent mais elles ne font pas, elles n’ont pas le temps…
Agence Locale pour l’Emploi– Pays de la Loire – Equipe Industrie
Les pratiques de recrutements prédominants par intérim renforcent l’instabilité des salariés et
pénalise les possibles mises en place de plans de développement des compétences. Le
faible volume de formation continue (pour rappel, 30,2% contre 37 % pour l’ensemble de
l’industrie) limité bien souvent au passage des qualifications limite de fait la progression des
compétences des salariés dans ces métiers.
A noter que les salariés sont eux-mêmes assez peu enclins à se former et n’ont pas
d’exigences fortes dans ce domaine.
La conjonction de ces deux facteurs, recours intensif à l’intérim et du faible investissement sur
la formation, contribue au fait que le marché, plutôt bloqué quantitativement comme on l’a
vu précédemment, ne se développe pas non plus qualitativement.
40
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Pourtant celles qui osent cet investissement disent s’y retrouver.
…Dans l’entreprise on donne une image positive des métiers et de nos activités. Quand on a un jeune
qui est bien, on n’hésite pas, on l’accompagne, on le fait passer sur des chantiers différents pour qu’il
fasse des choses différentes, qu’il sente qu’il peut apprendre. Il voit la possibilité d’une évolution de
carrière. Et pour certains, moi je ne fais pas l’impasse en terme de salaire. Un an d’investissement
c’est 10 ans de retour. Je trouve le ratio correct…
Entreprise maintenance tuyauterie/soudure- Plus de 50 salariés – Rhône Alpes
3.3 – Des métiers qui souffrent d’un important déficit d’image,
3.3.1 – Une méconnaissance des métiers
Avant même de parler d’une image négative, on constate que du point de vue de monsieur
ou madame « Toulemonde », c’est plutôt l’absence d’image qui est frappante !
Preuve s’il en est des réponses apportées par des passants interrogés au hasard lors d’un
« micro trottoir ».
Chaudronnier ?
Pour le grand public, la représentation du métier est assez vague :
Il fabrique des chaudrons, des marmites.
Quelqu’un qui travaille en usine et qui tape sur des plaques de métal pour les mettre en
forme et faire des objets. C’est vieillot comme métier.
Quelqu’un qui travaille le métal pour lui donner une forme et qui soude pour faire un
ouvrage.
Il fait fondre du métal et le met en forme pour faire des chaudrons. Il travaille le bronze, fait
de la ferronnerie. Il ne fait pas des cloches aussi ?
Ce n’est pas celui qui fait les chaudrons, non, c’est un métier particulier. Autrefois c’est lui qui
faisait les chaudrons. Je ne sais plus si ça a rapport avec la métallurgie ou la sidérurgie… la
métallurgie je crois. Je dirais qu’il tend à disparaître.
41
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Soudeur ?
Une représentation plutôt exacte :
Il manipule un chalumeau, il assemble des pièces en les soudant. Il peut travailler sous l’eau.
C’est quelqu’un qui assemble n’importe quels types de métaux. Il doit être qualifié pour le
faire.
Métallurgie ! Mais t’as aussi le plombier soudeur qui te soude les tuyaux d’arrivée d’eau et
tout le bazar.
Tuyauteur ?
Une déduction du fait du nom plus qu’une réelle connaissance du métier.
C’est un métier, ça existe réellement ?
C’est quelqu’un qui remplace des tuyaux défectueux, en plomb, en fonte grise…
C’est un peu comme un chauffagiste. C’est quelqu’un qui donne une forme aux tuyaux, qui
les raccorde ensemble en mettant des jonctions comme des vannes, des machines qui font
du froid, du chaud… Mais c’est du gros diamètre.
On serait tenté de dire que c’est celui qui fait les tuyaux. Mais enfin bon…là, je ne sais pas
trop. Il monte la tuyauterie non ?
La volonté, en menant ce micro trottoir, n’est pas d’interroger un panel représentatif de la
population française mais tout simplement d’illustrer les images véhiculées par ces métiers.
Le chaudronnier est, parmi les 3 métiers étudiés, celui pour lequel les représentations sont les
plus éloignées de la réalité du métier aujourd’hui.
Il pâti plus fortement que les deux autres métiers d’une image « rétrograde », la
représentation des conditions de travail en usine au XIXème siècle est encore fortement
présente.
42
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Plus généralement, ce sont les métiers manuels industriels qui souffrent d’une dévalorisation.
Ceci est particulièrement sensible pour les 3 métiers étudiés où l’image est floue et où
finalement ce qui prédomine fortement dans l’aspect négatif, c’est l’idée de travail en usine,
souvent associée à « conditions de travail difficiles » et « activités répétitives ».
3.3.2 – Des orientations par défaut
Des orientations qui généralement relèvent de non choix :
Une grande majorité d’élèves arrive hélas bien trop souvent dans ces sections du fait du
manque de place dans d’autres sections professionnelles. Ces métiers étant pratiquement
aussi peu connu des professionnels de l’orientation au sein de l’éducation nationale ou du
grand public, mais plus grave, tout aussi mal connu d’une grande partie des professionnels
de l’emploi.
L’AFPA elle-même à du mener au sein de ses établissement des campagnes de
communication et d’information auprès de ses propres professionnels d’orientation.
Les rencontres avec les formateurs et les professionnels, ainsi que des visites des ateliers ont
permis de faire mieux connaître ces métiers (parfois même de les découvrir !) aux
psychologues du travail en charge de l’orientation au sein de l’AFPA. Ce travail a contribué à
l’évolution du discours des professionnels de l’orientation sur ces métiers d’une part et d’autre
part à faire évoluer les pré requis d’entrée en formation.
Bien que la profession développe des campagnes de communication intéressantes
(documents papiers, sites Internet, …), l’image de ces métiers n’évolue que très peu. Les
professionnels de l’orientation quels qu’ils soient, éducation nationale, prestataires de bilans
de compétences, …, éloignés du monde de l’industrie, semblent peu impactés par les
messages.
Il y a donc très peu de valorisation et de fait, l’orientation « par l’échec » est toujours
prédominante.
…Dommage que tous ces professionnels ne se tiennent pas au courant, parce que ça a beaucoup
bougé. Nombre d’ateliers sont propres, ventilés, chauffés, …Il y a trop d’images qui n’ont pas
bougé …
Entreprise aéronautique –Plus de 50 salariés – Pays de la Loire
La plupart des orientations en filières professionnelles pâtissent d’une réelle déconsidération
sociale. Les parents relayant le discours majoritaire de valorisation des enseignements
généraux au dépend des enseignements professionnels. C’est encore plus prégnant lorsqu’il
s’agit de filières courtes.
Les discours voulant valoriser ces filières ainsi que des modes d’apprentissage en alternance
ne sont que très peu motivants. Le discours autour de l’idée de « seconde chance » est assez
peu enthousiasmant, qui aujourd’hui souhaite se contenter pour soi ou pour ses enfants de
second choix ?
43
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
…Avec la méthode des habiletés, on travaille sur un fond tout à fait fertile, auprès de gens qui n’ont
jamais été orientés sur rien. Et il aurait été bien utile de faire quelque chose avant, au niveau des
formations initiales…
ANPE - Recrutement par simulation – Rhône Alpes
Concernant les adultes la décision de se réorienter vers l’industrie et de se professionnaliser
sur des métiers de chaudronniers, soudeurs ou tuyauteurs relève généralement moins de
l’intérêt pour la filière ou le produit fabriqué mais bien davantage de contingences
pragmatiques telles que la proximité du lieu d’habitation, la quasi certitude d’avoir un poste
à l’issue de la formation, ...
Pour les personnes souhaitant pouvoir rester dans la filière après une première expérience
(CDD, intérim, …), les chances de se professionnaliser solidement et de progresser sont hélas
relativement limitées. Les professionnels de l’ANPE, entre autre, déplorent la diminution
progressive des prises en charge des formations par l’Etat ou les régions ainsi que la
diminution importante de l’offre de formation.
D’autres éléments, plus directement liés à la gestion des ressources humaines au sein des
entreprises, contribuent à expliquer ce phénomène :
La typologie des entreprises. La difficulté pour une petite entreprise à organiser et financer
des formations spécifiquement adaptées à ses besoins et aux besoins de ses ouvriers fait que
très peu d’entre elles sont réellement incitatives vis-à-vis de leurs ouvriers.
Le niveau de formation initiale généralement peu élevé des ouvriers, associé à des parcours
de formation initiale parfois chaotiques (orientation par l’échec) font qu’ils sont peu enclins à
aborder de nouveau un parcours de formation.
3.3.3 – L’environnement de travail de ces 3 métiers
Aujourd’hui, les salariés sont encore plus qu’avant exigeants quant à leurs conditions de
travail. Et on l’a constaté dans les paragraphes précédents, certains secteurs d’activité s’en
sortent mieux que d’autres en matière d’attractivité :
Une image positive : des entreprises connues, des entreprises auxquelles on associe une
image de haute technologie,
Des conditions de travail relativement confortables : des ateliers clairs, ventilés, propres, …
44
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Des entreprises proposant des avantages : mutuelles, comptes épargne temps, compte
épargne formation, …
Les conditions de travail peu attractives sont de plus en plus remises en cause par les salariés.
Et si bon nombre d’entreprises ont beaucoup évolué en matière de conditions de travail,
certaines ont de véritables marges de progrès.
Bien qu’il soit tout à fait compréhensible, et bien souvent incontournable, que les choix
d’investissement se dirigent prioritairement sur de l’outillage et des machines outils, il est tout
de même nécessaire que, dans un contexte de difficultés importantes de recrutement, les
entreprises se posent aussi la question de l’attractivité des conditions de travail proposées
aux ouvriers.
3.4 – Une attractivité qui repose sur le « faire »
Il ressort des entretiens conduits auprès des professionnels de la chaudronnerie et du métier
de tuyauteur, que l’attractivité pour ces 2 métiers repose sur deux éléments principaux : la
matière travaillée et le fait de fabriquer de ses mains.
Le métal travaillé, qu’il s’agisse d’alliages ou non, est considéré comme une matière noble
et de fait valorisante. La diversité des métaux est elle aussi porteuse d’intérêt et envisagée
comme une garantie d’une réelle diversité de travail.
Le deuxième point souligné par les professionnels est la satisfaction apportée par le fait de
fabriquer de ses mains une pièce. Malgré le fait de la présence parfois importante de
machines à commandes numériques lors de différentes phases de construction, le métier est
toujours considéré comme très manuel et apprécié pour cela. C’est en effet toujours la main
de l’homme qui adapte et finit la pièce.
La partie amont du travail (cahier des charges, plans, préparation de la production), tout à
fait essentielle en termes de compétences professionnelles et considérée par les recruteurs
comme discriminante lors d’une embauche, est passée au second plan en termes d’intérêt.
C’est bien l’aspect manuel qui constitue l’attrait de ce métier, le fait de « voir naître » entre
ses mains une pièce jusqu’au moment il est possible « d’admirer un travail bien fini ».
Les soudeurs semblent constituer « une famille » à part, et lorsque la question est posée de ce
qui fait l’attractivité du métier, c’est l’image « free lance » véhiculée par la profession qui
apparaît, même pour les soudeurs qui sont « sédentarisés » ou pour les enseignants qui
avaient pour la plupart quitté le métier depuis longtemps. L’image d’un monde de
professionnels solidaires, de chantiers, de conditions de travail éventuellement rudes, mais
compensée par une rémunération globale satisfaisante est décrite comme attractive.
45
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
3.5 - Des systèmes de formation peu innovants
3.5.1 - Des progrès possibles pour attirer les jeunes en formation
L’éducation nationale tout comme les organismes de formation éprouvent les plus grandes
difficultés à recruter suffisamment de formés pour remplir les sections. Au point que parfois,
certains lycées professionnels ferment leurs sections.
La découverte des métiers proposée aux élèves en classe de troisième est plus que
sommaire. Il s’agit généralement d’un travail à partir de documentation, les visites de salons
professionnels étant exceptionnelles. Quant aux visites d’entreprises, elles sont rarissimes.
Les parents ont la possibilité d’assister à une réunion au cours de laquelle leur sont expliqués
les aspects administratifs de l’orientation ainsi qu’un certain nombre de statistiques
concernant le remplissage des sections de formation. Dans la mesure où aucune explication
n’est donnée sur les métiers, les conditions de formations et de travail, les salaires ou les
débouchés professionnels, l’association d’idées sections très demandées = sections les
meilleures, est le réflexe classique.
On l’a vu, la méconnaissance de ces métiers est profonde. A la différence des métiers de
service (vente, tourisme, restauration, banque, …) ou de ceux du bâtiment, que l’on côtoie
et que l’on peut voir, le monde de l’industrie est un monde « invisible ». Peu aidés par les
structures d’orientation, les jeunes peuvent difficilement se projeter dans l’exercice de ces
métiers.
3.5.2 – Des formations à adapter
Les évolutions apportées aux cursus de formation initiales ne satisfont pas les entreprises. La
fusion d’une bonne partie de la filière sous un tronc commun aux métiers de
chaudronniers/tuyauteurs/soudeurs ne semble pas porter ses fruits. Les entreprises constatent
que du fait de l’importance du tronc commun, les jeunes sortant de ses formations ne
possèdent de connaissances solides dans aucun des domaines travaillés.
…Ils ont tout regroupé, ça fait que ce n’est plus un tronc commun, c’est un baobab ! Ils apprennent un peu de
tout et ne savent rien en particulier. Nous on va chercher des jeunes qui font une année de spécialisation comme
tuyauteurs après le BEP, là ils connaissent le métier…
Entreprise maintenance tuyauterie/soudure- Plus de 50 salariés – Rhône Alpes
Pour autant les professionnels rencontrés sont très partagés sur ce qu’il serait souhaitable de
privilégier.
Pour certains, il faut une formation unique « solide » de chaudronnier, les métiers de
tuyauteurs et de soudeurs en étant des « sous-ensembles ». Charge aux entreprises de
compléter les formations par une adaptation à leurs particularismes, à leurs productions, …
46
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Pour d’autres, les métiers de chaudronniers et de tuyauteurs doivent reposer sur des
formations longues complétées d’une nécessaire expérience professionnelle. Tandis que le
métier de soudeur nécessite une formation plus courte.
Les organismes de formation et leurs enseignants sont relativement réticents à modifier leurs
approches de la formation et de la pédagogie.
La question à se poser est « compte tenu des difficultés que rencontre la profession et de
l’environnement dans lequel baignent les jeunes, peut-on encore aujourd’hui continuer à
former comme il y a 15 ou 20 ans ? ».
Ce genre de remise en question et la recherche d’approches novatrices ne sont pas
monnaie courante.
Nombre d’entreprises déplorent le faible nombre de jeunes formés chaque année, mais les
partenariats entreprises/organismes de formation sont peu développés.
Les difficultés à accueillir un jeune en stage sont réelles : problèmes de sécurité, temps à
consacrer à l’identification d’activités accessibles au jeune et à son accompagnement,
période parfois peu propice à l’accueil du fait du carnet de commande, … L’accueil de
jeunes en stage ou en alternance nécessite un système de tutorat ou d’accompagnement
structuré et organisé.
En matière de formation continue, on l’a vu, l’incitation des entreprises vis-à-vis de leur
personnel est faible et le personnel lui-même souvent peu enclin à se former.
Trouver une formation adaptée aux besoins de l’entreprise et aux besoins des ouvriers, on l’a
signalé, est un véritable casse tête pour les petites entreprises.
Les organismes de formation continue ont encore de réelles difficultés à assouplir leurs cursus
de formation pour parvenir à la mise en place de véritables formations modulaires. Pour
certains organismes cela peut presque relever de la quadrature du cercle : assurer un
déroulé pédagogique cohérent pour former des jeunes à un diplôme ou un titre, identifier au
sein de ces cursus longs les plages pouvant accueillir des personnes souhaitant se
perfectionner ou développer une compétences spécifique, identifier le formateur qui aura la
souplesse requise pour accueillir des niveaux hétérogènes dans son stage, garantir des dates
et des coûts, …
3.6 – Considérer l’exacerbation des difficultés comme une opportunité
Arrivés à ce stade des constats relativement alarmants, on peut se poser la question des
leviers existants pour enclencher un véritable changement.
47
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Paradoxalement, l’exacerbation des difficultés peut constituer un véritable levier de
changement :
le sentiment de bon nombre d’employeurs d’être arrivés au bout de ce qui est supportable
en matière de tensions et qui ne pourra que s’aggraver (image, dérégulation).
Le fait d’avoir pris conscience des limites du recours à des solutions palliatives qui ne
fonctionneront que sur le court terme.
Cette étude elle-même, signe donné aux professionnels qu’au niveau même de la
fédération les difficultés ont été perçues.
A cela s’ajoute, les propositions faites par certaines entreprises contactées lors de cette
étude :
Certaines exprimant précisément leur volonté de s’associer activement à toute stratégie de
communication spécifique pour ces métiers et d’agir sur leur secteur géographique pour une
meilleure promotion de leurs métiers.
D’autres se disant simplement partantes pour faire quelque chose mais qui attendent une
organisation de la branche.
Des entreprises qui attendent de sortir de leur isolement, d’être informées de ce qui se fait
ailleurs, des solutions trouvées par les autres entreprises pour alléger leurs difficultés de
recrutement.
48
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
3.7 – Des actions qui marchent et qu’il faut regarder de près
En complément des grandes actions nationales dont on reconnaît l’intérêt, mais aussi les
limites, il sera utile pour concevoir le futur programme d’actions, de regarder quelques
actions qui se sont développées très localement et de mesurer l’intérêt qu’elles peuvent avoir
et leur transférabilité potentielle ailleurs et éventuellement à une autre échelle.
On peut d’ores et déjà en citer quelques unes, connues ou moins connues :
Le recrutement de femmes soudeuses aux chantiers de l’Atlantique : l’efficacité d’actions
conjointes entreprises/services publics de l’emploi pour des recrutements en nombre.
Des entreprises coopératives, de l’actionnariat salarié dans des petites entreprises : une
réponse alternative pour fidéliser du personnel.
La mise en place d’un tutorat structuré dans l’entreprise MCF : Le tutorat, la transmission du
savoir faire comme clé de la performance d’une entreprise.
L’animation d’un réseau de partenaires entreprises / organismes de formations / services
publics de l’emploi : des actions qui s’inscrivent dans la durée, mais qui à terme portent leurs
fruits.
La signature de chartes de « bonne conduite » : réintroduire plus de « déontologie » entre les
entreprises.
Le mondial des métiers : S’appuyer sur des actions de communication promotionnelles
professionnelles pour communiquer auprès des collèges, lycées et du grand public.
Le procédé wave : un procédé d’apprentissage virtuel en complément des apprentissages
classiques.
49
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
4 – Diagnostic
Le diagnostic s’articule autour de 5 points clés :
Le contexte très tendu du marché du travail
Les faisceaux de contraintes dans lesquels s’inscrivent les difficultés de recrutement
Les besoins tout à fait spécifiques liés aux caractéristiques du tissu d’entreprises et aux
caractéristiques des métiers étudiés
Les éléments identifiés comme des potentialités sur lesquelles s’appuyer pour faire bouger les
choses
Les freins et obstacles qu’il faut prendre en compte et dépasser
Dans un contexte de métiers en tension et de population salariée vieillissante, les entreprises
ont de réelles difficultés à recruter sur les métiers de chaudronniers tôliers, tuyauteurs et
soudeurs. Il leur est rarement possible de trouver dans des délais raisonnables les
compétences dont elles ont besoin.
Ces difficultés à recruter portent sur des besoins différents selon les métiers étudiés, ces
besoins qui s’expriment essentiellement en terme de volume pour les populations de
chaudronniers et de tuyauteurs et davantage en terme d’adéquation des compétences par
rapport aux besoins des entreprises en ce qui concerne les soudeurs.
Sans réelle réponse à ces pénuries, les centres de formation initiale et continue ne
parviennent pas à recruter suffisamment d’élèves et de stagiaires, certaines sections étant
contraintes à fermer du fait du manque d’élèves. Ils ne parviennent pas à répondre aux
besoins, non seulement en terme de volumes, ni en terme d’adéquation de contenu au dire
de certaines entreprises.
A cela s’ajoute le fait que les métiers souffrent d’une absence d’image ou d’une image non
valorisante aux yeux des cibles potentielles, malgré l’existence d’information aisément
accessible et très bien faite.
50
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Les difficultés de recrutement s’inscrivent dans un faisceau de contraintes spécifiques au tissu
d’entreprises constitué, rappelons-le, à 93% de PME de moins de 50 salariés.
L’aspect cyclique de l’activité et le fait que peu d’entreprises ont leur production propre en
est une première. Ces entreprises sont souvent contraintes à une gestion des moyens humains
dans l’urgence du fait de la pression du carnet de commandes. Elles n’ont dans ces cas que
bien peu la possibilité d’anticiper l’avenir.
Elles ont recours de manière assez systématique aux entreprises de travail temporaire sans
que cela soit toujours LA solution adaptée. En cas de pénurie, les ETT ne sont pas plus en
mesure que d’autres prestataires de fournir la main d’œuvre compétente et, dans la majorité
des cas, expérimentée, telle qu’attendue par les entreprises.
Une seconde contrainte particulièrement prégnante est la configuration du tissu d’entreprise.
Il existe un déséquilibre énorme entre les besoins et les moyens que peuvent mettre en œuvre
ces petites entreprises face aux très grandes.
Les petites entreprises se retrouvent bien souvent très isolées face aux problèmes rencontrés
et sans grands moyens. Les solutions lorsqu’elles existent sont rarement adaptées en matière
de délais, de rythmes, d’organisation à piloter, moyens à mettre en œuvre, …
Pour mettre en œuvre des actions volontaristes, la profession dispose de l’atout majeur de
pouvoir s’appuyer sur le réseau structuré des UIMM régionales. Son autre point fort est de
pouvoir compter sur les espaces formation qu’elle a mis en place et qui ont potentiellement
la volonté, les moyens et les compétences pour répondre aux sollicitations en matière
d’analyse de besoins et d’ingénierie de formation. C’est un réseau impliqué qui connaît bien
les entreprises et leurs besoins.
Elle peut en outre s’appuyer sur des entreprises qui souhaitent sortir de leur isolement et se
disent prêtes à être associées à des campagnes locales de promotion de leurs métiers.
Malgré tout elle devra être vigilante à prendre en compte deux éléments potentiellement
porteurs de difficultés pour conduire les évolutions souhaitées :
La communication qui malgré un large panel de moyens d’information, malgré la qualité des
supports et des contenus peine à atteindre sa cible, qu’ils soient adultes via les réseaux
d’information sur les métiers et l’emploi ou jeunes lors des orientations et choix professionnels.
L’amélioration de l’image sur ces 3 métiers est un enjeu majeur.
Un certain immobilisme des enseignants et formateurs relativement réticents à modifier leurs
approches du métier, leurs modes pédagogiques de transmission des savoirs. Il faudra les
convaincre qu’il est nécessaire de dépasser la tradition pour faire évoluer les modes
d’enseignement et apprendre autrement ces métiers.
51
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Ainsi, l’enjeu d’aujourd’hui et des années à venir est bien de parvenir à augmenter le nombre
de professionnels disposant d’un savoir faire solide afin de diminuer les tensions sur le marché
du travail et amortir le choc des départs en retraite des 10 prochaines années.
Les réponses formation existent, mais sous leur forme actuelle, elles ne parviennent plus
totalement à répondre aux besoins et contraintes identifiées dans l’analyse.
La spécificité du tissu d’entreprises en majorité de petite taille et éparpillées sur le territoire, le
« désamour » envers les métiers industriels manuels, nous amène à nous centrer sur 4 points
particuliers :
Améliorer la convergence des rythmes des entreprises et des rythmes d’acquisition des
compétences professionnelles afin de répondre plus rapidement aux besoins en
compétences des entreprises en repensant les modes d’apprentissage du métier d’une part
et la communication d’autre part.
Accompagner les petites et moyennes entreprises dans la mise en place d’un 1er niveau de
gestion des compétences afin d’affiner l’expression des besoins pour conduire des
recrutements plus efficaces et en raccourcir les délais. Une plus grande prise en compte de
cette dimension permettra aux entreprises de développer plus efficacement les
compétences en interne et de mieux accompagner les jeunes en formation ou issus de
formation lors de leur intégration.
Rompre l’isolement des petites et moyennes entreprises pour regrouper les besoins, faciliter la
coordination d’actions complexes et partager les innovations « qui marchent » en matière de
gestion du personnel.
Fidéliser le personnel pour améliorer la stabilité dans l’emploi et le métier, développer les
compétences malgré la nécessaire flexibilité à laquelle sont confrontées les salariés et les
entreprises.
Au-delà de ce diagnostic, le défi auquel va devoir répondre l’UIMM va être de devoir mettre
en œuvre des actions « sur mesure », dans des délais courts avec des moyens comptés pour
répondre à des besoins portant parfois sur de très petits volumes.
Ainsi, quelles que soient les réponses qui pourront être choisies, une partie de la résolution
des difficultés se trouve dans la déclinaison et la mise en œuvre d’actions adaptées à des
besoins locaux, ciblés et spécifiques, bien plus que dans la conduite d’actions d’envergure
nationale.
52
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
5 – Les objectifs ciblés
5.1 - Les actions contribuant à améliorer la convergence des rythmes des entreprises et des
rythmes d’acquisition des compétences professionnelles
Il s’agit de pistes d’actions qui auront essentiellement un effet sur la mise à disposition des
compétences et savoir faire aux entreprises. L’étude a montré des problématiques multiples,
elles ont été organisées autour de 3 thématiques :
les problématiques de recrutement dans les formations : l’éducation nationale tout comme
la majorité des organismes de formation éprouvent les plus grandes difficultés à recruter
suffisamment d’élèves et de stagiaires pour remplir les sections. Au point que parfois, certains
lycées professionnels ferment leurs sections. Des métiers qui souffrent d’un manque récurrent
de visibilité souvent noyés dans des campagnes de communication globales.
les réflexions autour des contenus de formation et des méthodes d’apprentissage : compte
tenu des difficultés que rencontre la profession, des contraintes dans lesquelles évoluent les
petites entreprises et de l’environnement dans lequel se construisent les jeunes, il apparaît
incontournable de repenser non seulement ce qu’il est nécessaire de maîtriser pour se
prévaloir du titre de professionnel mais aussi de la manière (ou des manières) dont il est
possible d’acquérir ces compétences.
les problématiques autour des difficultés rencontrées par les entreprises pour transmettre des
savoir-faire et intégrer des jeunes et des personnes en reconversion en cours et en fin de
formation : nombre d’entreprises déplorent le faible nombre de jeunes formés chaque
année, mais les partenariats petites entreprises/organismes de formation semblent peu
développés. Les difficultés à accueillir un jeune en stage ou en alternance sont réelles et
nécessitent la mise en place d’un système de tutorat ou d’accompagnement structuré et
organisé.
Pour ce sous thème, les objectifs visés sont :
Identifier des modalités innovantes et alternatives d’acquisition des compétences
professionnelles
Faciliter l’accueil des jeunes dans les PME dans le cadre de stages, de formation en
alternance ou de parcours mixtes périodes d’emploi/périodes d’acquisition de
compétences.
Donner envie de découvrir ces 3 métiers.
53
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
5.2 - Les actions permettant d’accompagner les petites et moyennes entreprises dans la mise
en place d’un 1er niveau de gestion des ressources humaines
Il s’agit là d’un élément central concourant à l’amélioration de la gestion des personnels
avec pour finalité le développement des plans de formation adaptés aux besoins, de faciliter
l’anticipation des effets de la pyramide des âges et de permettre aux PME de mieux gérer
les effets des tensions sur le marché du travail sur la marche de leur entreprise.
Cette problématique est tout à fait spécifique aux entreprises étudiées et particulièrement
conditionnée par les caractéristiques des entreprises, qui dans leur majorité sont mal armées
pour cette activité (contraintes de manque de temps, de manque de compétences sur ce
champ, de difficulté à prendre du recul, …)
Les actions s’attachant à cette thématique viseront l’aide apportée très concrètement aux
PME dans la gestion de leurs ressources humaines avec pour objectifs :
Inciter les PME à mettre en place une gestion des compétences.
Fournir à chaque PME qui le souhaite conseil et accompagnement personnalisés à la mise en
place de processus de gestion des ressources humaines.
Approfondir, pour les entreprises qui le souhaitent, leurs besoins en recrutement.
Faciliter le dialogue entre les entreprises et les professionnels de l’emploi.
Mettre à disposition des entreprises des outils RH, spécifiques à ces métiers, facilitant la
gestion des ressources humaines de manière la plus autonome possible.
5.3 - Les actions contribuant à rompre l’isolement des petites et moyennes entreprises
Les pistes d’actions de cette rubrique viseront les actions permettant la mutualisation des
moyens pour bénéficier comme les entreprises plus importantes de moyens élargis et des
aides au pilotage et à la coordination d’actions complexes du fait de leur étalement dans le
temps ou du nombre d’interlocuteurs à associer. Ces actions concernent les structures UIMM
régionales et nationale, les APFI, les IFTI, en termes de mise en place des actions, mais visent
en tant que client final les petites entreprises.
54
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Les objectifs sont de :
Faciliter le partage d’actions innovantes au sein du réseau.
Mettre en place localement un réseau de surveillance des besoins
Mutualiser les besoins et moyens au service des petites entreprises
Développer des actions spécifiques pour les petites entreprises
5.4 - Les actions contribuant à fidéliser le personnel
Compte tenu de la faible attractivité de ces métiers et de la pyramide des âges
défavorable, les entreprises sont confrontées à un double phénomène d’augmentation des
besoins du marché et de diminution de la population en âge de travailler.
Elles ont plus de difficultés à recruter et à conserver leurs salariés, ce qui entraîne, comme
nous l’avons souligné, une forte concurrence entre les employeurs sur le marché.
Ainsi, en parallèle de la problématique complexe d’attirer des jeunes à s’intéresser à ces
métiers il est utile de conduire des actions qui permettent de fidéliser les personnels dans les
entreprises ou plus largement dans la filière.
Cela veut dire pouvoir agir sur les différents leviers avec pour objectifs :
Atténuer les effets négatifs du non choix de la formation chez le jeune
Valoriser l’individu dans l’entreprise
Transformer la mobilité, voulue ou subie, en parcours de professionnalisation.
Soigner la réputation de l’entreprise
Faire prendre conscience de l’incidence de certaines pratiques (débauche avant les fins de
contrat, embauche en cours de formation, …) et de la nécessité de pratiques concertées.
55
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
56
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
5.5 – Tableau synoptique des pistes d’actions
Le tableau regroupe l’ensemble des pistes d’actions simples et pragmatiques en réponse à des objectifs précis. Les pistes qui apparaîtront
intéressantes au groupe technique paritaire de l’Observatoire Prospectif et Analytique des Métiers et Qualifications devront être approfondies
avec les acteurs concernés et en particulier sur les aspects de faisabilité.
Le tableau synoptique proposé ci-dessous permet d’avoir une vision globale des actions préconisées en réponse aux objectifs à atteindre.
Chaque action vise en priorité un des objectifs mais peut évidemment concourir à l’atteinte des autres.
57
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Actions contribuant à --------------
Identifier
des m
odalit
és innovante
s
d’a
cquis
itio
n d
es c
om
péte
nces
pro
fessio
nnelle
s
Facili
ter
l’accueil
dans le c
adre
de
sta
ges,
de f
orm
ation e
n a
ltern
ance o
u d
e
parc
ours
mix
tes
em
plo
i /
acquis
itio
n d
e
com
péte
nces.
Donner
envie
de d
écouvrir
les 3
métiers
Inciter
les P
ME
à m
ett
e e
n p
lace u
ne
gestion d
es c
om
péte
nces
Fourn
ir c
onseil
et
accom
pagnem
ent
pour
la m
ise e
n p
lace d
'un p
rocessus d
e
gestion d
es r
essourc
es h
um
ain
es
Appro
fondir p
our
les e
ntr
eprises leurs
besoin
s e
n r
ecru
tem
ent
Mett
re à
dis
positio
n d
es o
utils
RH
spécifiq
ues à
ces m
étiers
facili
tant
la
gestion d
es r
essourc
es h
um
ain
es
Facili
ter
le d
ialo
gue e
ntr
e les
entr
eprises,
les d
em
andeurs
d'e
mplo
i et
les p
rofe
ssio
nnels
de l'e
mplo
i
Facili
ter
le p
art
age d
'actions innovante
s
sur
ces m
étiers
au s
ein
du r
éseau
Mett
re e
n p
lace locale
ment
un r
éseau d
e
surv
eill
ance d
es b
esoin
s
Mutu
alis
er
les b
esoin
s e
t m
oyens a
u
serv
ice d
es p
etite
s e
ntr
eprises
Dévelo
pper
des a
ctions s
pécifiq
ues p
our
les P
ME
Att
énuer
les e
ffets
négatifs
du n
on c
hoix
de la f
orm
ation c
hez les jeunes
Valo
riser
l'indiv
idu d
ans l'e
ntr
eprise
Tra
nsfo
rmer
la m
obili
té,
voulu
e o
u s
ubie
,
en p
arc
ours
de p
rofe
ssio
nnalis
ation
Soig
ner
la r
éputa
tion d
e l'e
ntr
eprise
Se professionnaliser autrement sur les métiers de la
chaudronnerie et du tuyautageX X X X X X X X
Personnaliser le développement des compétences au
service de l'entreprise et du salariéX X X X X X X
Faire évoluer l'image des métiers de chaudronniers,
tuyauteurs, soudeurs X X X X
Inciter et accompagner les PME à la mise en place d'une
gestion des compétencesX X X X X X X X X
Mettre à disposition des entreprises une série d’outils RH
spécifiques aux métiers de chaudronniers , tuyauteurs et
soudeurs
X X X X X X X
Mettre en place d'un forum "échanges et innovation » X X X X
Se donner les moyens d’anticiper les besoins des
entreprises X X X X
Faire d’un parcours professionnel non linéaire une
possibilité de professionnalisation X X X X
Maintenir un lien avec le professionnel à la fin d’un contrat X X X
Mettre en place des chartes de bonnes pratiques X X X
Améliorer la convergence des
rythmes des entreprises et des
rythmes d’acquisition des
compétences professionnelles
Accompagner les petites et moyennes entreprises dans
la mise en place d’un 1er
niveau de gestion des
compétences
Rompre l’isolement des petites et
moyennes entreprisesFidéliser le personnel
Objectifs visés
Intitulé d'action
58
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
6 – Dix fiches actions
Fiche
action
N°1
Se professionnaliser autrement sur les métiers de la
chaudronnerie et de tuyauteur (*)
Le contexte
Confrontée a des pénuries de professionnels compétents et expérimentés sur les métiers de
la chaudronnerie et de tuyauteur qui attirent peu, la profession doit repenser ce qu’il est
nécessaire de maîtriser pour devenir professionnel mais aussi de la manière (ou des
manières) dont il est possible d’acquérir ces compétences.
Ce qui justifie de conduire cette réflexion est la nécessité de dépasser l’enseignement
traditionnel pour prendre fortement en compte le fonctionnement actuel du marché du
travail et les besoins et contraintes des entreprises de petite taille :
Les entreprises ne peuvent prévoir qu’à (très) court terme leurs besoins en recrutement.
La pénurie de professionnels amène les entreprises à recruter des stagiaires en cours de
formation.
Les stagiaires abandonnent les formations avant leur fin (même ceux en alternance).
Le faible investissement en formation.
La difficulté des PME à s’impliquer dans des parcours de professionnalisation de ses salariés.
Le recours à l’intérim important.
Objectifs visés
Identifier des modalités innovantes et alternatives d’acquisition des compétences
professionnelles
Faciliter l’accueil des jeunes dans les PME dans le cadre de stages ou de formation en
alternance.
Description synthétique de l’action
Concevoir des modalités ou parcours d’acquisition des compétences qui en prenant en
compte les réalités d’aujourd’hui incitent des jeunes et des personnes en reconversion
professionnelle à se positionner dans une perspective d’apprentissage à long terme,
s’appuyant sur les emplois tenus, les périodes de recherche d’emploi, …
59
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Déroulement
Identification des personnes ressources
Mise en place de partenariats
Conception des modalités innovantes
Vérification de la faisabilité et de l’acceptabilité (entreprises, formateurs)
Production, développements éventuels, …
Expérimentation, évaluation
Conception des modules de formation et formation de formateurs
Généralisation
Les moyens (financiers, humains, …)
Pilotage : UIMM, association des partenaires sociaux selon structures et modalités habituelles
Chef de projet : IFTI, CFAI, AFPI ?
Equipe projet : Formateurs, entreprises, …
Expertises associées (interne, externe) : experts CQPM, spécialistes en recherche
pédagogique, ETT, concepteurs informatique, …
Moyens financiers OPCAIM, subventions état et européennes, partenariat Education
Nationale, …
Les résultats attendus
A adapter selon les objectifs de la branche :
Formation de X jeunes ou personnes en reconversion sur les X premières années de la mise
en place du nouveau système.
Réponse à X% des besoins des entreprises.
Remobilisation des petites et moyennes entreprises sur l’accompagnement des ouvriers dans
l’acquisition de compétences professionnelles
Evolution des habitudes pédagogiques des formateurs
Evolution du positionnement des IFTI et AFPI
(*) Voir les liens avec l’action n°8 : Faire d’un parcours professionnel non linéaire une
possibilité de professionnalisation
60
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Fiche
action
N°2
Personnaliser le développement des compétences au
service de l’entreprise et du salarié
Le contexte
Compte tenu de la forte tension sur les métiers de chaudronniers, tuyauteurs et soudeurs, le
fonctionnement du marché du travail repose sur un équilibre offre/demande relativement
fragile. Cette contrainte nous amène à devoir prendre en compte et tenter de pallier deux
réalités potentiellement préjudiciables à l’avenir de la profession :
La pénurie de professionnels qui amène les entreprises à recruter des stagiaires en cours de
formation.
La difficulté des PME à mettre en place un « accompagnement » en interne des salariés afin
de développer leur professionnalisation.
Objectifs visés
Identifier des modalités innovantes et alternatives d’acquisition des compétences
professionnelles
Faciliter l’accueil des jeunes dans les PME dans le cadre de stages, de formation en
alternance ou de parcours mixtes périodes d’emploi/périodes d’acquisition de
compétences.
Description synthétique de l’action
Proposer aux entreprises qui le souhaitent :
un relais de type « compagnonnage externe » de certains de leurs salariés afin de les inscrire
dans une démarche novatrice d’acquisition des compétences
un contrat de type « assistance au développement des compétences » afin d’avoir des
apports ponctuels, courts et opérationnels sur des points précis de l’activité.
Déroulement
Concevoir un système de tutorat ou d’assistance externe pour accompagner et soutenir les
salariés qui s’inscrivent dans une démarche volontaire de développement des
compétences, et cela durant toute la période nécessaire à l’atteinte de leurs objectifs de
professionnalisation.
Concevoir un contrat de type « assistance formation » (Cf. contrats hotline) afin de donner la
possibilité aux PME de bénéficier d’un service formation à la demande. Il s’agit de donner la
possibilité de solliciter l’AFPI ou l’IFTI afin de bénéficier d’apports formation courts et
opérationnels, touchant un point précis de l’activité (apports au poste de travail et hors
poste de travail).
61
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Les moyens (financiers, humains, …)
Pilotage : UIMM nationale ou territoriale
Chef de projet : IFTI, CFAI, AFPI ?
Equipe projet : Formateurs, entreprises, …
Les résultats attendus
Développement de nouveaux moyens offerts aux petites et moyennes entreprises pour
l’accompagnement des ouvriers dans l’acquisition de compétences professionnelles
Faciliter dans les PME l’accès à la formation
Evolution des habitudes pédagogiques des formateurs
Evolution du positionnement des IFTI et AFPI
62
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Fiche
action
N°3
Faire évoluer l’image des métiers de chaudronniers,
tuyauteurs, soudeurs
Le contexte
Pour des personnes recherchant des informations ou de la documentation sur les métiers, les
sources sont :
multiples : publications l’Etudiant, dossiers à destination des enseignants, des parents, sites
Web, …
les contenus sont riches et variés : pédagogiques, ludiques, sous forme de partenariat, …
les cibles sont segmentées, parents, jeunes, monde de l’orientation, femmes, enseignants…
Ainsi on le voit, de nombreuses productions de qualité existent et pour autant, ces 3 métiers
sont, méconnus, peu conseillés, considérés comme vieillots, …
Il y a nécessité, pour repenser une communication plus ciblée, de s’appuyer sur une
première étape d’évaluation des impacts de l’ensemble de la communication sur ces
métiers spécifiques. Mais on peut d’ores et déjà nommer quelques problématiques
spécifiques à prendre en compte afin de s’approcher au plus près des besoins locaux, ciblés
et spécifiques :
mettre en valeur ces 3 métiers et les PME bien souvent noyés au sein d’une information sur la
métallurgie où prédomine l’image de technologies innovantes et de secteurs déjà attractifs
tel que l’aéronautique.
s’appuyer sur des supports proches des parents et jeunes, utilisés régulièrement par eux.
s’appuyer sur ce que les professionnels disent aimer : faire de ses mains, fabriquer.
Viser un impact local, pour répondre à une problématique locale.
Objectifs visés
Donner envie de découvrir ces 3 métiers
Description synthétique de l’action
63
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
L’action se découpe en 4 sous ensembles précédés d’une phase d’évaluation de l’effet des
campagnes de communication et espaces d’information sur les métiers de chaudronniers et
soudeurs :
Faire évoluer l’image de ces métiers dans l’esprit des parents :
Comment toucher les parents ? Que lisent-ils ? Comment « consomment-ils de l’information ?
Repenser une information s’appuyant sur des événements locaux (portes ouvertes, salons,
journées de l’industrie, …), la connaissance des entreprises locales, …
Faire évoluer l’image de ces métiers dans l’esprit des jeunes :
Comment communiquent les jeunes entre eux ? qu’est ce qui est « à la mode » en ce
moment ? Comment faire pour qu’ils s’emparent de la communication et se l’échangent
« de bouche à oreille » ?
Faire faire pour donner goût à ces métiers :
La communication sur des salons est le moyen de communication concrète à ne pas
manquer. Ce doit être le moyen de transmettre ce qui fait le plaisir du métier : faire de ses
mains.
Informer les professionnels de l’orientation et de l’emploi :
Leur donner la possibilité de découvrir la réalité d’aujourd’hui concernant ces 3 métiers et les
entreprises dans lesquelles ils s’exercent.
Déroulement
Phase d’évaluation
Evaluer l’efficacité (ou plus modestement l’effet) des campagnes de communication et
supports d’information sur l’image des métiers de chaudronniers, tuyauteurs et soudeurs, en
partenariat avec une université ou grande école de communication, dans le cadre de
stages étudiants par exemple.
Les quelques thématiques ci-dessous se veulent illustrer le propos et n’ont pas de caractère
exhaustif :
Evaluation des impacts et effets locaux des grandes campagnes de sensibilisation :
industri-elle,
bravo l’industrie (nombre de partenariats signés avec les PME concernant les métiers de la
chaudronnerie et du soudage, …)
…
Evaluation de l’utilisation par les enseignants des documents pédagogiques, du niveau de
sensibilisation des professionnels de l’emploi et de l’orientation sur les métiers de la
chaudronnerie et du soudage
Quelles sont les conditions pour que des campagnes de communication/information aient
un impact sur l’image de ces 3 métiers ?
…
Ciblage de nouveaux supports de communication et de nouvelles formes pour une
communication plus proche
Revoir ou produire des guides pratiques afin de faciliter le travail des équipes UIMM au plus
près du terrain pour la conception et la mise en œuvre des campagnes d’information et de
communication efficaces. Ces guides devront répondre à des critères de proximité, de
simplicité, de cohérence et être ciblés sur ces métiers :
64
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Identification des supports à utiliser : les journaux gratuits, la presse féminine, la presse
régionale, la presse locale, municipale, les radios locales, …
Quand communiquer : périodes propices à l’orientation, les actions conjointes avec les
lycées professionnels, les services de l’emploi, les organismes de formation, …
Sur quoi communiquer : reportages métiers, articles de mise en valeur d’entreprises locales,
les événements, …
Comment communiquer : impliquer les entreprises, impliquer des partenaires, impliquer les
IFTI et les AFPI, s’adresser aux médias, ...
La conception d’événements : organisation et présence sur les salons, journées usines ou
ateliers ouverts, ...
Comment évaluer l’impact de la communication
Concevoir une communication s’appuyant sur la manière dont les jeunes utilisent les
nouveaux médias de communication.
Deux phénomènes concentrent la majorité des temps de présence des jeunes sur Internet :
les blogs, le téléchargement et l’échange de fichier audio et vidéo.
Concevoir un espace numérique de type blog sans visée pédagogique ou volonté de
communication directe sur les métiers de chaudronnier, tuyauteur et soudeur sur lequel les
jeunes trouveraient vidéos, jeux, sons, … Une thématique globale sur le métal par exemple
devrait être imaginée pour conserver une certaine cohérence, des liens vers les sites
d’information existant devront être prévus.
Produire des vidéos humoristiques et décalées téléchargeables
Produire de la musique « détournée », des sons pour jouer des bruits de l’entreprise, …
Produire des « mini » jeux
Créer de l’animation sur ce blog : vidéos, sons, concours de vidéos amateur, vote des
internautes, compteurs du plus grand téléchargement, …
Evaluer la fréquentation du blog et les liens utilisés vers les sites d’information existants, les
pages visitées, …
La souplesse des technologies de type blog permet de concevoir des déclinaisons locales.
Concevoir un « mini » atelier mobile, pour avoir une présence différente sur les salons,
valorisant le faire. Cet atelier permettra aux visiteurs de produire en un temps très court une
pièce en ayant réalisé l’ensemble du processus de production (mesure, découpage, pliage,
montage, soudage, finitions), puis de l’emporter.
Concevoir les pièces à produire en fonction des critères tels quel : rapidité de production,
utilisation de l’ensemble du process, utilité de la pièce qui sera emportée, …
Concevoir un atelier mobile (quelles machines, quel outillage, quelles protections quelle
sécurité, quel conditionnement, …)
Définir le nombre d’unités mobiles à produire
Concevoir le système d’évaluation de l’impact de cette unité mobile sur les demandes
d’information (ou recrutement) sur ces 3 métiers.
Concevoir un parcours de découverte des métiers de chaudronniers, tuyauteurs et soudeurs
Ce parcours à destination des professionnels des centres d’information et d’orientation, des
professionnels de l’emploi (ANPE, …) devrait s’appuyer essentiellement sur des rencontres et
des témoignages de professionnels en activité (salariés et dirigeants), sur des visites
d’entreprises et éventuellement d’organismes de formation.
65
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
A l’issue de ce parcours de découverte, une présentation spécifique des différentes sources
d’information existantes (papier, Web, …) pourra être réalisée.
Les moyens (financiers, humains, …)
Pilotage : UIMM, Communication ?
Phase évaluation
Chef de projet : service de communication de l’UIMM (Bravo l’industrie) ?
Expertises associées (interne, externe) : Equipe d’étudiants en communication
Moyens financiers : rémunérations stagiaires
Guides pratiques
Chef de projet : service de communication de l’UIMM (Bravo l’industrie) ?
Equipe projet : Relais communication des UIMM territoriales
Expertises associées (interne, externe) : interne, prestataire ?
Moyens financiers : coûts des guides, coût du prestataire
Blog
Chef de projet : service de communication de l’UIMM (Bravo l’industrie) ?
Equipe projet : Relais communication des UIMM territoriales
Expertises associées (interne, externe) : prestataire conception blog, production audio,
vidéo, jeux, …
Moyens financiers : coût du prestataire, coûts de développement et d’exploitation
Atelier mobile
Chef de projet : AFPI ?
Equipe projet : service communication (Bravo l’industrie), formateurs, …
Expertises associées (interne, externe) : fabricant des plates formes mobiles
Moyens financiers : coûts de production des ateliers mobiles, (Matière première seulement si
la recherche, le développement et la fabrication est réalisée par des élèves ou étudiants en
métallurgie)
Parcours de découverte
Chef de projet : UIMM territoriale ?
Expertises associées (interne, externe) : entreprises, organismes de formation, …
Moyens financiers : transport pour les déplacements
66
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Les résultats attendus
Meilleure connaissance des métiers, meilleure connaissance par la population d’un territoire
des entreprises locales de chaudronnerie.
Meilleure connaissance des métiers, meilleure connaissance des entreprises locales de
chaudronnerie par les professionnels de l’orientation et de l’emploi.
Faire évoluer l’image de ces métiers.
67
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Fiche
action
N°4
Inciter et accompagner les PME à la mise en place
d’un premier niveau de gestion des compétences
Le contexte
S’appuyant sur les difficultés des PME quant à la définition et l’anticipation de leurs besoins
identifiés dans l’étude conduite, la proposition de mettre en place un premier niveau de
gestion prévisionnelle des emplois et des compétences prend tout son sens. La finalité de
cette proposition d’action est de proposer aux entreprises du secteur de la chaudronnerie et
du soudage de mettre en place des modes de gestion plus rationnels, plus précis et moins
intuitifs des salariés.
Objectifs visés
Inciter les PME à mettre en place une gestion des compétences.
Fournir à chaque PME qui le souhaite conseil et accompagnement personnalisé à la mise en
place de processus de gestion des ressources humaines.
Description synthétique de l’action
L’action proposée est en 2 phases qui peuvent être envisagées successivement ou
indépendamment l’une de l’autre.
Une phase d’incitation permettant aux dirigeants de :
découvrir l’intérêt et la plus value que peut apporter la mise en place d’une GPEC adaptée
dans des petites et moyennes entreprises employant des chaudronniers, tuyauteurs ou
soudeurs
diagnostiquer leurs besoins sur ce champ.
Une phase d’accompagnement pour la conception et l’élaboration d’un plan de GPEC
adaptée à l‘entreprise. Cette phase permettra aux dirigeants de mettre en place des
processus de gestion qui auront une action durable sur des problématiques telles que :
l’organisation du travail,
la gestion des âges,
l’adaptation et l’évolution des compétences des salariés
…
Déroulement
68
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Phase d’incitation
Concevoir des ateliers collectifs d’information/formation à la GPEC à destination des
dirigeants afin de les aider à la structuration d’un diagnostic RH pour leur entreprise. Le
contenu de principe pourrait être :
Identifier les éléments environnementaux, stratégiques, technologiques, …, qui peuvent
avoir un impact sur l’organisation de l’entreprise et les compétences des salariés.
Pourquoi et comment établir la cartographie des compétences actuellement détenues
dans l’entreprise ?
Comment mesurer, évaluer les compétences présentes, les faire évoluer et les transférer ?
Quel diagnostic et plan d’action possible pour mon entreprise ?
L’animation de ces modules peut être réalisée par les équipes UIMM ou par un prestataire
extérieur en réponse au cahier des charges produit.
Phase d’accompagnement
Définition du contenu d’intervention/d’action de conseil entre l’entreprise et le cabinet
conseil. Il s’agit d’une phase qui doit être totalement individualisée en fonction des besoins
de chaque entreprise. Le conseil peut porter sur l’approfondissement des points abordés au
cours des ateliers de sensibilisation et plus concrètement apporter un accompagnement
opérationnel pour :
La mise en place d’un processus participatif de démarche compétence
Le soutien méthodologique et l’animation de la production de fiches de postes.
La mise en place d’entretiens de progrès
La conception d’un plan de développement des compétences, d’un plan de formation.
L’aide à la définition d’un plan d’évolution de l’organisation
La définition des outils RH qui soutiendront l’entreprise dans la consolidation de ses nouvelles
pratiques
…
Les moyens (financiers, humains, …)
Partant du constat que bien souvent les PME sont insuffisamment structurées pour engager
une gestion prévisionnelle de leurs ressources humaines, l’Etat a mis en place des dispositifs
subventionnés. Ces subventions peuvent être attribuées pour la phase incitation comme
pour la phase accompagnement.
Pilotage : UIMM territoriale, consultation et information de la CPTE
Phase d’incitation
Chef de projet : UIMM territoriale ?
Equipe projet : représentants des pôles emploi - formation des UIMM territoriales
Expertises associées (interne, externe) : prestataire ?
Moyens financiers : Coût du prestataire, coût des documentations, … (prise en charge
possible par convention GPEC à hauteur de 50% minimum).
Phase d’accompagnement
69
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Chef de projet : chef d’entreprise
Equipe projet : équipe projet désignée par le responsable d’entreprise, représentant du
personnel, …
Expertises associées (interne, externe) : prestataire éventuel
Moyens financiers : Coût du prestataire, coût avec une prise en charge possible par
convention GPEC à hauteur de 50% maximum.
Les résultats attendus
Evolution des modes de gestion des ressources humaines au sein de petites et moyennes
entreprises, développement des compétences en matière d’analyse et d’anticipation des
besoins.
70
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Fiche
action
N°5
Mettre à disposition des entreprises une série d’outils
RH spécifiques aux métiers de chaudronniers,
tuyauteurs et soudeurs
Le contexte
Certaines PME ne pourront pas ou ne souhaiteront pas se lancer dans la mise en place
d’une gestion des compétences. Néanmoins, compte tenu des enjeux en matière de
gestion de leurs ressources humaines, il est incontournable de pouvoir assister a minima les
entreprises en leur fournissant des outils qui leur permettront d’aller dans le sens d’une
gestion plus rationnelle et moins intuitive des salariés.
Objectifs visés
Approfondir, pour les entreprises qui le souhaitent, leurs besoins en recrutement.
Faciliter le dialogue entre les entreprises et les professionnels de l’emploi.
Mettre à disposition des entreprises des outils RH, spécifiques à ces métiers, facilitant la
gestion des ressources humaines de la manière la plus autonome possible.
Description synthétique de l’action
Décliner à partir de chacun des 3 référentiels métiers et compétences une série d’outils que
les PME pourront utiliser de manière totalement autonome afin de :
mieux analyser leurs besoins en recrutement, par l’utilisation d’une grille de questionnement
qui aide le recruteur à structurer sa demande
réussir l’intégration des nouveaux salariés, par le biais d’un livret d’accueil. Cette information
se justifie d’autant plus que l’entreprise fait fréquemment appel à des salariés temporaires. Il
constitue le premier signe donné au nouveau salarié du lien qui le relie à l’entreprise, que
celui-ci soit embauché en CDI, CDD ou en qualité d’intérimaire.
rédiger des fiches de poste
d’analyser des besoins individuels de formation, de réussir le transfert de compétences en
interne par le biais de grilles d’analyse des compétences et des modalités d’acquisition
possibles.
71
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Déroulement
Concevoir et faire valider par les entreprises une fiche métier et compétence type qui
servira de support à la déclinaison de 5 outils de base :
Un questionnaire d’analyse des besoins en recrutement décrivant très précisément (par
exemple par le biais d’un système de cases à cocher) les activités que le futur recruté aura
à réaliser, sur quels matériaux, sur quelles machines, avec quels procédés spécifiques, pour
quel type de production, quels rythmes de travail, …
Un livret d’accueil à télécharger, pré rempli sur certaines rubriques et décrivant la structure
type d’un livret d’accueil enrichi de conseils de rédaction. Les rubriques ci-dessous
sont données à titre indicatif et ne prétendent pas à l’exhaustivité :
Le mot de bienvenue
La description de l’entreprise, un organigramme, un plan avec les différents services ainsi
qu'une brève présentation de chacun d’eux, les lieux utiles à tous : bureau du DRH, services
généraux, cafétéria, cantine...
Les infos pratiques : Les coordonnées : l'adresse de l'entreprise, numéro(s) de téléphone, de
fax, adresse email, site internet, éventuellement plan d'accès depuis les transports en
commun (bus, métro, SNCF). Les demandes de congés/d'absence : où trouver les
formulaires. Comment fonctionnent les RTT, périodes de fermeture éventuelles de
l'entreprise. Les bons de commande : où les trouver ? qui est habilité à signer ? Circuit de
transmission de l'information....
Une description du poste à tenir : cocher ce qui est attendu de l’ouvrier en termes
d’activités (déclinaison de la fiche de poste)
Le nom du référent professionnel auquel le nouvel embauché peut s’adresser durant la
période d’intégration
Le règlement intérieur
Les consignes de sécurité
Les normes en vigueur,
…
Une fiche de poste type pré remplie à l’aide du référentiel métier, accompagnée d’un
guide de conseils permettant l’adaptation et la personnalisation de cette fiche type aux
spécificités de l’entreprise.
Une grille d’analyse et d’évaluation des compétences et des besoins en formation
spécifique à chacun des 3 métiers étudiés, complétés d’un guide d’utilisation
Le guide et livret du tuteur pour chacun des métiers de chaudronnier, tuyauteur, soudeur.
Les moyens (financiers, humains, …)
Pilotage : UIMM nationale et territoriale ?
Chef de projet : UIMM territoriale
Equipe projet : Responsables communication, formateurs, juristes, conseillers RH, …
Moyens financiers : Groupe de travail, mise en ligne des documents, accompagnement
éventuel à l’utilisation, …
72
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Les résultats attendus
Faire évoluer le discours des entreprises quant à l’expression de leurs besoins en matière de
recrutement, contribuer au développement des compétences en facilitant l’expression des
besoins, améliorer la communication avec l’extérieur (recrutement, formation, …)
73
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Fiche
action
N°6
Mettre en place un forum « échanges et innovations »
Le contexte
Chaque région déploie des efforts pour accompagner au mieux les entreprises dans la
résolution de leurs difficultés. La nécessité d’une déclinaison au plus près du terrain d’actions
spécifiques sur ces métiers est consommatrice de temps et d’énergies, ressources que n’ont
pas toujours toutes les équipes. La mutualisation des pratiques et actions est facteur
d’efficacité.
Objectifs visés
Faciliter le partage d’actions, d’outils, d’actions innovantes au sein du réseau.
Mutualiser les besoins et moyens au service des petites entreprises
Développer des actions spécifiques pour les petites entreprises
Description synthétique de l’action
Créer davantage de synergie au sein des différentes régions et entre les régions en
partageant les actions mises en place sur la problématique des chaudronniers, tuyauteurs et
soudeurs. Partager les expériences, gagner en efficacité en s’appuyant sur des descriptions
d’actions déjà réalisées pour répondre plus rapidement aux besoins locaux.
Déroulement
Créer un espace thématique « chaudronnerie, tuyauterie, soudage » sur le site de l’UIMM
permettant d’animer un forum « échanges et innovations » au sein duquel les équipes
pourraient :
Mettre en ligne des fiches décrivant les actions mises en place. Ces fiches pourraient
comporter (a minima) :
Un intitulé
Une description du contexte, des besoins
Une description des objectifs poursuivis
Une description de l’action (déroulement, moyens, …)
Une évaluation des effets
Un contact pour informations complémentaires.
Partager des outils opérationnels
Echanger au sein d’un forum
Consulter des études spécifiques produites par les régions
…
Une animation événementielle pourrait avoir lieu 1 fois par an reposant sur 2 axes :
la mise en valeur de quelques actions phares
La tenue de conférences thématiques
74
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Les moyens (financiers, humains, …)
Pilotage : UIMM
Chef de projet : UIMM ou UIMM territoriale
Equipe projet : Responsable du site Web, UIMM territoriales (représentants des pôles métiers
formation, formateurs, …)
Les résultats attendus
Partager l’information, développer les échanges de pratiques, mutualiser les productions.
Faire remonter les besoins communs.
75
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Fiche
action
N°7
Se donner les moyens d’anticiper les besoins des
entreprises
Le contexte
L’ensemble des intervenants sur le marché du travail, que ce soient les entreprises, les
organismes de formation, les services publics de l’emploi, les chambres syndicales, …,
intervient une fois la difficulté installée et constatée. Rares sont les cas où il leur est possible
d’intervenir en prévention des difficultés.
Compte tenu des délais liés à toute mise en place d’action d’envergure (ouverture d’une
formation, recrutement en nombre, …), il serait souhaitable de se doter d’outils permettant
de surveiller le fonctionnement du marché du travail et des besoins des entreprises.
Objectifs visés
Mettre en place un réseau de surveillance des besoins
Mutualiser les besoins et moyens au service des petites entreprises
Développer des actions spécifiques pour les petites entreprises
Description synthétique de l’action
Créer les conditions de surveillance du marché du travail sur les métiers de chaudronniers
tuyauteurs et soudeurs par la mise en place d’indicateurs discriminants et simples à suivre.
Déroulement
Mettre en place un partenariat avec :
Les entreprises (remontées des besoins)
Les pourvoyeurs de statistiques (ANPE, ETT, …)
Les organismes de formation (nombre de places, …)
Concevoir le système de surveillance :
Identifier les éléments à observer (nombre d’offres, durée pour les pourvoir, carnets de
commande, lieu géographique, …)
Pondérer les différentes variables (selon le type d’entreprise, son attractivité, le type de
compétences recherchées, …)
Lister les indicateurs, identifier localement les seuils d’alerte
Les moyens (financiers, humains, …)
Pilotage : UIMM, association des partenaires sociaux selon structures et modalités habituelles
Chef de projet : UIMM nationale ou territoriales
Equipe projet : Représentants des pôles métiers formation des UIMM territoriales
76
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Expertises associées (interne, externe) : experts statistiques
Moyens financiers :
Les résultats attendus
Fluidifier le marché du travail, répondre plus rapidement aux besoins des entreprises.
77
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Fiche
action
N°8
Faire d’un parcours professionnel non linéaire une
possibilité de professionnalisation (*)
Le contexte
Compte tenu du contexte très tendu sur les métiers de chaudronnier, tuyauteur et soudeur,
de la faible attractivité de ces métiers et de la pyramide des âges défavorable, les
entreprises doivent fidéliser les salariés. Le recours important à l’intérim ne facilite ni la
fidélisation ni la professionnalisation de ces personnels. La valorisation des nouvelles
possibilités offertes par le DIF et la VAE doit pouvoir être un levier pour faire de parcours
professionnels non linéaires des opportunités de professionnalisation.
Objectifs visés
Valoriser l’individu dans l’entreprise
Transformer la mobilité, voulue ou subie, en parcours de professionnalisation.
Soigner la réputation de l’entreprise
Description synthétique de l’action
Concevoir en lien avec l’action n°1 un protocole qui permette de tracer et valoriser « au fil
de l’eau » les compétences professionnelles acquises au cours des différents contrats de
travail ou au fil des années.
Déroulement
Concevoir un dossier professionnel s’appuyant sur les référentiels métiers et compétences
qui permette de :
Capitaliser des compétences mises en œuvre au sein des entreprises.
Les faire valider par les entreprises elles-mêmes régulièrement ou à l’issue des contrats
lorsqu’il s’agit de CDD ou d’Intérim.
Favoriser l’obtention de CQPM
Préparer les dossiers de VAE
Identifier les compléments formation individuels nécessaires à la progression professionnelle
(accès privilégié aux IFTI, …)
Mettre en place avec les entreprises qui le souhaitent :
Une charte (ou partenariat tripartite entreprise/salarié/chambre syndicale) par laquelle
l’entreprise adhère et s’engage volontairement dans ce processus d’évaluation et de
validation des compétences professionnelles des salariés
Produire les outils, guides et supports spécifiques facilitant le travail des entreprises
Les moyens (financiers, humains, …)
78
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Pilotage : UIMM, association des partenaires sociaux selon structures et modalités habituelles
Chef de projet : UIMM nationale ou territoriales
Equipe projet : Représentants des pôles métiers formation des UIMM régionales, IFTI,
formateurs (membre de l’équipe projet de l’action n°1 ?)
Expertises associées (interne, externe) : ETT, …
Moyens financiers :
Les résultats attendus
Fidéliser du personnel en redonnant du sens à des expériences professionnelles hachées,
répondre plus rapidement aux besoins des entreprises.
(*) Voir les liens avec l’action n°1 : Se professionnaliser autrement sur les métiers de la
chaudronnerie et de tuyauteur
Voir les liens avec l’action n°9 : Maintenir un lien avec le professionnel à la fin d’un contrat
79
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Fiche
action
N°9
Maintenir un lien avec le professionnel à la fin d’un
contrat (*)
Le contexte
Pour une partie des salariés, exercer le métier de chaudronnier, tuyauteur ou soudeur relève
d’un non choix. En effet, on l’a vu, une majorité d’élèves arrive dans ces sections du fait du
manque de place dans d’autres sections professionnelles ; quant aux adultes, la décision
de se réorienter sur ces métiers relève généralement de contingences pragmatiques telles
que la proximité du lieu d’habitation, la quasi certitude d’avoir un poste à l’issue de la
formation, ... Dans ces conditions, la fidélisation de ces salariés à l’issue de contrats de
courtes durées (CDD, Intérim) est un enjeu réel pour les PME.
Objectifs visés
Atténuer les effets négatifs du non choix de la formation chez le jeune
Transformer la mobilité, voulue ou subie, en parcours de professionnalisation.
Soigner la réputation de l’entreprise
Description synthétique de l’action
Mettre à disposition des salariés à l’issue de leurs contrats de courtes durées (CDD, Intérim)
des informations, des pistes d’action (formation, aide au recrutement, …) les incitant à rester
sur ce secteur et à s’y professionnaliser.
Déroulement
Concevoir un document d’information permettant au salarié en fin de contrat de pouvoir
avoir :
Une aide structurée de la profession pour l’accompagnement dans sa recherche d’emploi
(par exemple via la validation du CV par les entreprises. Cf. action n° 8)
La mise à disposition d’informations ciblées sur les possibilités de formation sur ces métiers
Accès privilégié aux IFTI
…
Les moyens (financiers, humains, …)
Pilotage : UIMM, association des partenaires sociaux selon structures et modalités habituelles
Chef de projet : UIMM
Equipe projet : Représentants des pôles emploi, métiers formation des UIMM régionales,
formateurs,
Expertises associées (interne, externe) : ETT
Moyens financiers : Production des documents
80
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Les résultats attendus
Fidélisation des salariés sur ces métiers, demande accrue de formations, …
(*)Voir les liens avec l’action n°8 : Faire d’un parcours professionnel non linéaire une possibilité
de professionnalisation
81
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007
Fiche
action
N°10
Mettre en place des chartes de bonnes pratiques
Le contexte
Compte tenu de la forte tension sur les métiers de chaudronnier, tuyauteur et soudeur, le
fonctionnement du marché du travail repose sur un équilibre offre/demande relativement
fragile. Dès que quelques entreprises ont la nécessité de monter en puissance en matière de
production, du fait d’un nouveau marché, d’un carnet de commandes plus rempli, la filière
se met à dysfonctionner.
Les entreprises qui recherchent rapidement du personnel créent un déséquilibre pouvant
aspirer la majorité de la main d’œuvre disponible. Les contraintes de carnet de commandes
les amenant parfois à débaucher dans les autres entreprises, à recruter des stagiaires en
cours de formation, …
Objectifs visés
Soigner la réputation de l’entreprise
Faire prendre conscience de l’incidence de certaines pratiques (débauche avant les fins de
contrat, embauche en cours de formation, …) et de la nécessité de pratiques concertées
Description synthétique de l’action
Concevoir des chartes de bonnes pratiques mettant en évidence la nécessité de pratiques
concertées entre les employeurs, entre les employeurs et les organismes de formation.
Déroulement
Identifier l’espace géographique discriminant (territoire, département, région, …) et réunir
les entreprises volontaires et motrices pour rédiger une charte de bonnes pratiques
Les moyens (financiers, humains, …)
Pilotage : UIMM territoriales
Chef de projet : Selon lieu de mise en œuvre
Equipe projet : Représentants des pôles métiers formation des UIMM régionales, formateurs,
entreprises
Expertises associées (interne, externe) : ETT
Moyens financiers : Production des documents
Les résultats attendus
Fluidifier les relations
82
Les métiers de la chaudronnerie et du soudage Février 2007