Les métaphores pour changer

Qu'est-ce qu'une métaphore? Lorsqu'on parle de « métaphore» en PNL, on fait généralement référence à une histoire plus ou moins élaborée, racontée à une personne dans le but de l'aider à résoudre un problème ou à atteindre un objectif en suscitant des associations avec sa propre situation.

A quelle partie de nous s'adresse-t-elle ? La métaphore s'adresse toujours à l'hémisphère droit de notre cerveau car elle emploie un langage « imagé ». Ce langage est d'ailleurs courant et chaque culture produit ses propres métaphores: « hurler avec les loups », « se conduire comme un mouton», « retourner sa veste », « gravir les échelons de l'échelle sociale », « secouer le cocotier », « sourd comme un pot », etc. Parfois elle s'adresse aussi à l'inconscient: Milton Erickson racontait souvent des histoires à ses patients. Certaines d'entre elles leur paraissaient assez obscures ... mais leur inconscient, lui, comprenait le message et le changement se produisait!

Dans quels buts raconter une métaphore? Nous avons déjà parlé du rôle des métaphores pour illustrer et expliquer et nous avons vu à quel point ce rôle est essentiel. Nous nous intéresserons maintenant à leur utilisation pour favoriser le changement.

Que peut-on faire avec une métaphore? La PNL montre comment les problèmes sont générés par les limitations de notre modèle du monde. En proposant un autre regard sur les choses, on favorise leur résolution. La métaphore est un excellent moyen pour voir « autrement ». Ainsi, avec une métaphore, on peut:

• Recadrer ou redéfinir une situation, • Permettre d'appréhender une situation de façon globale, • Semer des idées, • Contourner les « résistances» du sujet et éviter ses rationalisations: après tout, on ne parle

pas (officiellement) de lui, il peut donc se détendre et ouvrir ses oreilles toutes grandes, • Suggérer des solutions en évitant les conseils qui pourraient déclencher une réaction de

polarité, • Établir, rétablir ou garder le rapport (tout le monde aime les histoires !).

Quelles sont les différentes sortes de métaphores?

Une métaphore peut être courte (un exemple, une simple anecdote) ou plus longue (un conte, une histoire). La métaphore peut être en « prêt à porter» (les fables, les légendes, les contes traditionnels, etc.) ou élaborées spécialement pour la personne à qui elle est racontée. Elle peut être offerte (le sujet écoute) ou produite par le su jet lui-même à la demande ou spon­tanément (les rêves ou les rêves éveillés dirigés par exemple) . La métaphore n'est pas nécessairement verbale. Un dessin, une sculpture, un objet choisi pour représenter quelque chose d'autre sont des métaphores. On peut aussi donner des tâches métaphoriques comme brûler des lettres, enterrer un objet, gravir une colline (Erickson le faisait souvent).

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Comment construire une métaphore « sur mesure» pour aider au changement?

Construire une métaphore avec la méthode de David Gordon.

Il s'agit de construire une métaphore « isomorphique », c'est-à-dire une métaphore dans la­quelle chaque élément de la situation décrite par le client est représenté par un élément pa­rallèle. On peut construire un tableau illustrant la procédure en utilisant les notions d'état présent et d'état désiré.

Etat présent

Contexte présenté par le sujet Le sujet Son conjoint Sa mère

Action menée par le sujet

Incertitude du sujet

Etat désiré

Objectif du sujet Le sujet désire atteindre l'objectif

Contexte métaphorique Personnage représentant le sujet Personnage représentant le conjoint Personnage représentant la mère

Action menée par le personnage représentant le sujet Incertitude du personnage, etc.

Objectif du personnage Le personnage représentant le sujet ayant atteint son objectif.

On comprendra tout de suite qu'il manque une partie importante à ce schéma: les moyens pour passer de l'état présent à l'état désiré.

Comment passer de l'état présent à l'état désiré? Il ya plusieurs façons de faire face à ce problème:

• Remplir le blanc en racontant comment le personnage représentant le sujet s'y prend pour atteindre son objectif. Ceci revient à proposer une solution (métaphorique, bien entendu) .

• Dire : « je ne sais pas comment X (le personnage représentant le sujet) s'y est pris, mais, ce que je sais c'est qu'il a obtenu ce qu'il voulait pour le plus grand bien de tous. »

Ceci revient à faire confiance au sujet: le regard nouveau qu'il a pu porter sur sa situation grâce à la métaphore lui en a appris assez pour qu'avec l'aide de son inconscient, il puisse résoudre son problème et atteindre son objectif.

• Poser la question au sujet: « à ton avis, comment X peut-il faire pour atteindre son objectif? »

Cette méthode est excellente lorsque le sujet ne demande qu'à changer ou lorsque nous avons une idée très claire et très écologique à propos de ce qu'il pourrait faire pour atteindre son objectif. (Or les solutions « évidentes» ne le sont pas toujours pour les intéressés.) Souvent « cousue de fil blanc », la métaphore isomorphique sera moins intéressante que la métaphore éricksonienne, pour une personne ambivalente à propos du changement ou à propos des « conseilleurs ». En effet, « décoder » une métaphore éricksonienne est beaucoup plus difficile .

Construire une métaphore dans le style de Milton Erickson

Il s'agit d'en savoir assez sur la personne concernée, son état présent et son état désiré pour pouvoir répondre à la question suivante :

De quelles ressources cette personne a-t-elle besoin pour atteindre son objectif?

Il s'agit donc de faire la liste des ressources qui lui sont nécessaires. Pour chaque ressource, on racontera une histoire (ou un segment d'histoire) pour aider la personne à entrer en contact avec cette ressource.

Le résultat de cette procédure est un ensemble, éventuellement hétéroclite, d'histoires qUI n'ont pas nécessairement de liens entre elles (mais qui peuvent en avoir si on le désire) . Le principal est que l'ensemble des histoires évoque l'ensemble des ressources nécessaires au sujet.

La méthode est simple, le résultat, lui, est inattendu.

On peut représenter la procédure à suivre par le schéma suivant:

EP Ressources ED

7 1 ~ •

Ressource l Ressource 2 Ressource 3

+ + + Donne lieu à Histoire l Histoire 2 Histoire 3

Raconter une histoire

Le moment doit être bien choisi : le rapport est établi, votre interlocuteur est disponible, vous aussI .

La façon de raconter est aussi importante que le contenu et devra lui être adapté. On ne raconte pas une anecdote de la vie courante comme un conte de fées! En fonction du destinataire, des contraintes et de l'objectif on choisira parmi différentes options:

• La banalisation (l'histoire est insérée au milieu de la conversation courante) . • La « dramatisation » (la métaphore est « jouée » de façon théâtrale). • La confusion (on « noie le poisson » par des moyens divers). • L'humour (les histoires « drôles » peuvent constituer de bonnes métaphores) . • L'émotion (en faisant vibrer la corde sensible) . • La confidence (on la chuchote à l'oreille comme un secret). • Le mode indirect (on raconte à quelqu'un d'autre en présence du destinataire.

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