Les littoraux entre aménagement et protection RENDU2

5/9/2018 Les littoraux entre am nagement et protection RENDU2 - slidepdf.com

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Caroline Regnault, TD Géo

Caroline REGNAULT

PLC 1 Hist-Géo – TD 1 Aménager les territoires

Les littoraux entre aménagement et protection

Prévu pour 2011, le parc naturel national des Calanques se distingue des autres parcs : situé

aux portes de la métropole marseillaise, il est habité et est fréquenté par 1,3 million de visiteurs par

an. Avec Le Cap et Sydney, Marseille doit donc devenir l'une des trois métropoles au monde à

cohabiter avec un parc national terrestre et maritime.

Cette nouvelle mesure conduit à s’interroger sur l’ambivalence des valeurs et des usages

associés aux littoraux français que l’on décline sous les termes d’aménagement et de protection et à

leur association. Les littoraux ont une double dimension : transversale (étendues au contact entre la

terre et la mer) et longitudinale (segments le long des côtes de France). Nous nous référerons à uneacception large des espaces littoraux, c’est-à-dire celle de l’étendue concernée par les échanges

biophysiques et humains entre la terre et la mer. L’aménagement est à considérer comme l’ensemble

des actions volontaires transformant et adaptant un territoire au bénéfice des sociétés qui le

produisent et l‘occupent. Pendant les trente glorieuses, l'aménagement de l'espace était

principalement réalisé à des fins productivistes mais aujourd'hui, les aménagements peuvent être

liés au développement durable. Le terme de protection, quant à lui, induit un esprit de conservation,

de préservation de l'environnement, notamment face à des aménagements. Par rapport à cette

thématique, l'espace à traiter correspond aux étendues littorales françaises, aussi bien

métropolitaines que des DROM-COM, le problème se posant avec d'autant plus d'acuité à des

espaces insulaires structurés par le littoral.

Or, nous savons que les littoraux sont plus utilisés et plus occupés que la moyenne des

territoires nationaux : 10 % de la population pour 4 % de la surface nationale (5 500 km pour la

métropole et 1 500 km pour les ROM). Au total, la densité est 2,5 fois supérieure à la moyenne

nationale avec 272 hab/km2. Le dilemme développement par le biais d'aménagements – protection

se pose de manière accrue dans cet espace limité et souvent fragile. Les dynamiques littorales ne

manifestent-elles pas une difficile gestion entre intérêts et acteurs différents ?

A partir de ce questionnement, il convient d'abord d'analyser le phénomène général de

« littoralisation »qui conduit à la multiplication des aménagements littoraux avant de s'intéresser au

contrôle et à la gestion de cette littoralisation en matière d'aménagement puis de protection par les

acteurs institutionnels. Nous achèverons notre étude par une différenciation des espaces littoraux

suivant leur degré d'aménagement et de protection.

1. Une littoralisation croissante qui conduit à la multiplication des

aménagements

1.1. Les aménagements réticulaires permettant la mobilité

– cordon littoral qui sert de support à des axes de communications (RN, voies ferroviaires,

autoroutes côtières)

– densité de parkings

– aéroport (hub de Nice sur une polder, piste de Marignane sur un terre-plein)




– ports (de plaisance notamment)

→ Dynamiques exogènes correspondant à la situation des littoraux par rapport aux métropoles, aux

axes, à leur arrière-pays et au foreland .

Ex : construction d’autoroutes pour faciliter la circulation entre pôles littoraux (A50, autoroute provençale qui renforce la liaison entre les villes mais draine également de nouvelles activités et

populations, d’où le renforcement de la saturation).

1.2. Les formes spatiales du développement économique

– aménagements à fonction agricole (polders, artificialisation du trait de côte comme

l’assèchement de zones humides dans les Landes et marécageuses de Camargue et du

Languedoc, aquaculture intensive, marais salants, entrepôts de stockage....)

– aménagements à fonction industrielle (ports artificiels et industries littoralisées, ZIP, plate-

formes...; ex de Dunkerque, étang de Berre)

– aménagements à fonction tertiaire (technopole concentrant industries de pointe, service,

recherche comme à Sophia-Antipolis, bureaux d'Euroméditerrannée, croissance des sièges

sociaux….)

– et notamment touristiques (avec les différents types d'aménagements touristiques : stations

balnéaires ex nihilo, marinas, rivieras → standardisation, « marbellisation »...)

Tourisme de masse au XXe s : aménagements réalisés par des promoteurs immobiliers ou des

acteurs privés (campings...), par les communes et autres communautés... : standardisation de

certains aménagements (marinas...) mais aménagements diversifiés pour répondre à toutes les

demandes (lotissements, campings, golfs....). Ex : le littoral azuréen = 12 % des places de campingde la France, 14 % des résidences secondaires ms 29 % des hôtels 4 étoiles. Pression touristique

estimée de 100 à 150 millions de visiteurs par an. 1 lit pour 2 m linéaires de côte. Paysage littoral

affecté, urbanisation intense. La Côte-d'Azur est bien au-dessus des statistiques mondiales : 1 % des

littoraux mondiaux sont touchés par les aménagements touristiques.

1.3. L'urbanisation et la fonction résidentielle des littoraux

Différents degré d'aménagement (résidentiels, sportifs, culturels, administratifs....) suivant le type

d'urbanisation et ses formes :

–métropolisation ; agglomération importante; commune périurbaine

– résidences principales, secondaires, touristiques (bâtiments collectifs lotissements....)

– densité de population et du bâti (cf. est du littoral méditerranéen = ville littorales dès

l’origine, d’où leur saturation actuelle)

– villes sur le littoral ou intérieur

2. Une littoralisation gérée de et par l'extérieur : d'une logique d'utilisation à

une logique de préservation ?




2.1. Aménagements ponctuels à finalité productiviste

– Aménagements ex nihilo pour développer une fonction touristique

Sous l’impulsion de l’Etat, grandes opérations d’aménagement sur les littoraux du Languedoc-

Roussillon et des Landes.

- Exemple de la station de Hossegor-Cap Breton sur la côte landaise : la Mission

d’Aménagement de la Côte Aquitaine, profitant de la faible occupation du milieu naturel, a

conçu l’implantation d’un complexe touristique dans une optique de développement

régional entre 1966 et 1970.

- Huit grosses stations sont créées dans le Languedoc-Roussillon dans les années 1960 à

l’initiative d’une mission interministérielles. Celles-ci sont ajoutées aux rares stations

existantes. De Port-Bacarès à La Grande-Motte, ces stations sont conçues pour un tourisme

de masse associant ports, marinas et plages, zones de grands immeubles et de camping dans

une disposition concentrique et sur une étendue limitée pour éviter une bande construite

continue. Néanmoins, ces stations restent surtout de grands dortoirs de la haute saison.

– développer les interfaces littorales

Aménagements et spécialisation des littoraux à petite échelle et notamment des littoraux industriels

(Calais, Dunkerque, Basse-Seine) ou par le biais des transports (mais pas de gate-way littoral).

2.3. Une attractivité freinée par des réglementations environnementales : protection

paysagère et du biotope

Urbanisation, développement économique et démographique des littoraux qui conduit à leur

dégradation (eau, dunes, pollution) et à des conflits d'usage (perturbation des activitéstraditionnelles, espaces littoraux « dévorés » par le tourisme et l'urbanisation).

Deux grandes conséquences socio-spatiales des aménagements :

– pressions foncières et conflits d'usage de l'espace

– densification, concentration humaine (affluence saisonnière)... = problèmes

environnementaux (pollutions...)

→ Actions du Conservatoire du littoral cherche à sauver l’espace littoral du « mitage » et à protéger

les espaces naturels tout en en faisant un atout touristique.= protection paysagère notamment ;

protection du biotope par les ZNIEFF.

2.4. Planification nationale et européenne des usages des littoraux : vers une gestion

intégrée des littoraux ?

Directive Natura 2000 et surtout la Loi Littoral (1986) qui met en avant l'initiative des acteurs

locaux et promeut leur responsabilité.

Concilier développement et protection des littoraux // développement durable grâce à l'esprit de

patrimonialisation, de territorialisation...

3. Typologie des littoraux en fonction de leur rapport aux dynamiques




d'aménagement et de protection

3.1. Les étendues littorales où le poids des aménagements et des aménageurs

contrarie les initiatives de préservation de l'environnement

– Espaces métropolitains/urbains en voie de saturation :

Démographie stagnante voire décroissante // bâti dense, réseaux saturés + environnement dégradé +

conflits fréquents (présence d'activités touristiques, industrielles...).

– Hauts lieux de destination touristique

→ Ex des littoraux méditerranéens et des DROM-COM (Antilles françaises... : nombreuses

privatisations de rivages mais développement de la protection et notamment depuis 1999, avec la

création de l’IFRECOR, l'Initiative française pour les récifs coralliens).

–espaces périurbains en développement rapide

mais des espaces « touristifiés » où aménagements et protection vont de pair (ex : présence d'épis de

protection à la Grande Motte).

3.2. Les espaces littoraux où la préservation l’emporte sur les aménagements

Approche plus respectueuse de l’environnement :

– espaces littoraux peu densément occupés, à l'environnement sauvegardé

– parcs et réserves dans des espaces en voie de restructuration (Camargue, Corse...)

3.3. Les espaces littoraux de la coprésence des dynamiques d’aménagement et de

préservation

Concilier les différentes vocations d’usage et d’occupation des littoraux en respectant

l'environnement.

Ex : nombreuses îles bretonnes, littoral de Théoule-sur-Mer protégé par le Conservatoire du Littoral

dans l'Estérel...

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