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OCTOBRE 2013 l’Esprit Les de Forces

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OCTOBRE 2013

l’EspritLes

deForces

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mandements divins, lesquels sont synthétisés dans ce pas-sage de l'Evangile: "tu aimeras ton Dieu de tout ton coeur,de toute ton âme et de tout ton esprit, et tu aimeras tonprochain comme toi-même".

Ses tolérances

Acceptation du mariage des prêtres et des évêques- Diaconat féminin - Rejet de la confession obligatoire - Ad-ministration du sacrement de communion sous les deux es-pèces - Bénédictions ponctuelles du remariage des divorcés -Bannissement des excommunications - Liberté en matière dejeûne et d'abstinence - Participation des fidèles au gouverne-ment de l'Eglise - Election des évêques par le clergé et lesfidèles - Prise en considération du monde animal dans la ré-flexion de l'Eglise.

Le Mystère de l'Eglise

Saint Cyprien de Carthage a donné la meilleuredéfinition de l'unité de l'Eglise:

- "L'épiscopat est un tout, que chaque évêque re-çoit dans sa plénitude. De même que l'Eglise est un tout,bien qu'elle s'étende au loin dans une multitude d'Eglisesqui croissent au fur et à mesure qu'elle devient plus fertile."

"A quelque Eglise que les évêques soient attachés"a dit Saint Jérôme, "à celle de Rome ou à celle de Constanti-nople, ou encore à celle d'Alexandrie, ils méritent le mêmerespect et possèdent le même sacerdoce."

Aujourd'hui pas plus qu'hier, aucun évêque parti-culier n'a le droit de prétendre représenter seul l'Eglise Uni-verselle. Chaque évêque représente son Eglise et ce sont cesévêques assemblés qui représentent toute l'Eglise. Ainsi, tousles évêques étant premiers pasteurs, peuvent validement dansleur Eglise, ce que le pape évêque de Rome, peut dans lasienne.

La puissance des évêques n'est donc pas une éma-nation de la plénitude de pouvoir que s'arroge la papauté,mais une participation de l'autorité divine qui réside en Jé-sus-Christ, pontife éternel et chef souverain de son Eglise.

Et pourtant, en 1870, le Pape Pie IX s'attribuaitpar la voix du concile du Vatican une suprématie sur tous leshommes dans les matières de foi et de morale; suprématiefondée sur un prétendu privilège d'infaillibilité, usurpant ainsitous les attributs du Christ.

De la sorte, en subordonnant les évêques à un pou-voir souverain, ce concile en faisait uniquement les vicairesde l'un d'entre eux, et cela contrairement à l'ancienne consti-tution de l'Eglise qui a toujours déclaré que:

- "les évêques tiennent leur autorité de Dieumême."

C'est ainsi que s'est appelée l'Eglise Catho-lique en France depuis l'évangélisa-tion des Gaules jusqu'en 1870.

Respectueuse de la papauté, elleposait néanmoins certaines limites à sapuissance; elle enseignait en particulierque le pouvoir des évêques réunis en con-cile était plus grand que celui du pape.Pourtant en 1870 eut lieu à Rome la pro-clamation du dogme de l'infaillibilité pon-tificale qui consacra l'abdication de l'épisco-pat devant l'omnipotence du pape.

En France, un mouvement de résistance fut em-mené par le Révérend Père Hyacinthe Loyson qui obtint pardécret du Président de la République l'autorisation d'ouvrirun lieu de culte au nom de l'Eglise Gallicane le 3 décembre1883. Après la loi de 1905 entérinant le principe de sépara-tion des Eglises et de l'Etat, le courant gallican va s'organiserplus librement sous la houlette de Mgr Vilatte.

A partir de 1916 le village de Gazinet - dans lebordelais - devint le symbole de la résistance gallicane et durenouveau gallican. L'association cultuelle saint Louis futcréée par Monseigneur Giraud le 15 février 1916.

Le siège de l'Eglise et de la cultuelle saint Louisest aujourd'hui à Bordeaux: - chapelle primatiale Saint Jean-Baptiste, 4 rue de la Réole, 33800 Bordeaux.

La paroisse saint Jean-Baptiste existe sans discon-tinuité depuis le 24 juin 1936. Elle a été fondée par Mon-sieur l'Abbé Junqua en 1872 et fut continuée par le Père Jean(Monseigneur Brouillet) 1936, puis par le Père Patrick (Mon-seigneur Truchemotte) 1960. Depuis 1987 le Père Thierry(Monseigneur Teyssot) assure le service permanent du cultegallican (messes, baptêmes, mariages, communions, funé-railles, bénédictions) en la chapelle saint Jean-Baptiste.

Cette tradition bien gauloise de résister aux em-piétements de la curie romaine a pris jadis le nom de gallica-nisme.

Le plus illustre représentant de ce courant fut legrand Bossuet, évêque de Meaux (XVIIème siècle), qui ré-digea les quatre articles gallicans de 1682 signés par l'as-semblée des évêques de France. Bossuet ne fit d'ailleurs quereprendre les décisions du concile de Constance (1414-1418)qui rappela (conformément à la règle en usage dans l'Egliseuniverselle et indivise du premier millénaire) que le concileoecuménique (assemblée de tous les évêques) était l'organesuprême en matière d'autorité et d'enseignement au seinde l'Eglise.

L'Eglise Gallicane aujourd'hui

Ses croyances

En tant qu'Eglise chrétienne, pour y adhérer, ilfaut avoir reçu le baptême ou désirer le recevoir.

En tant qu'Eglise de tradition catholique, pour yadhérer, il faut connaître et admettre l'un des credos suivants,qui contiennent les articles fondamentaux de la foi catholi-que: - des Apôtres, de Nicée-Constantinople, de saint Atha-nase.

En tant qu'Eglise apostolique, pour y adhérer, ilfaut connaître et admettre dans leur contenu traditionnel lessept sacrements: baptême, confirmation, réconciliation, eucha-ristie, onction des malades, ordre et mariage; tous les com-

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ISSN 0992 - 096XR E V U E D E L ' E G L I S E G A L L I C A N E -

Journal Trimestriel 4 rue de la Réole - 33800 BORDEAUX Tel : 05 56 31 11 96Adresse de Messagerie Internet: [email protected] Site Web: http://www.gallican.org

Les « forces de l’esprit... » Que représen-

tent-elles dans nos vies ? Comment les utilisons-nous, d’oùviennent-elles ? Autant de questions qui appellent une multi-

tude de réponses.Nous avons choisi d’aborder le sujet en plongeant dans

les profondeurs de notre Histoire, humaine. Ce numéro du Gallicanvous convie à une sorte de «voyage dans le temps.» Il vous emmènera

découvrir le génie créatif de nos ancêtres vivant voici 35 000 ans. Dé-couverte majeure de ces vingt dernières années, les peintures de la grotteChauvet révélées au monde en 1994 semblent défier le temps. Elles nousrenvoient à ces questions essentielles : Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ?

Ce numéro d’automne du Gallican constitue également un té-moignage précieux pour notre Eglise, celui d’une pastorale qui porte desfruits. L’album photo de la vie des paroisses révèle un ministère sacerdo-tal actif. Sans tapage et sans bruit, année après année, notre Eglise laisseune empreinte heureuse dans la vie de nombreuses familles qui font bap-tiser leurs enfants et se marient dans nos chapelles. Joie pour les pas-teurs, joie pour les familles, les sacrements donnés et partagés sont desinstants de vie qui nous relient déjà à l’éternité.

Sans ces « forces de l’esprit», sans caractère, sans joie, sansenthousiasme, sans volonté, sans détermination, notre Eglise ne pourraitrépondre présent et continuer son chemin dans le temps des hommes.

Que la Paix du Christ soit toujours avec elle !

La Toussaint

Fête de

l’Espérance Chrétienne

Vie de

l’Eglise

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Les

Forces

de

l’Esprit

La Prière

dans

la

Bible

3 4Aie

Pitié

de Nous

Seigneur

T. TEYSSOT

LeGallican

Editoria

l

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L’Evangile nous invite à naître denouveau, selon l’esprit. Ces paro-les mystérieuses prononcées par

Jésus devant Nicodème interpellent le chrétien.Comment cela peut-il se faire ? Naître de nouveau,c’est une nécessité vitale inscrite au plus profondde l’être humain, car l’apprentissage de la vie sup-pose une adaptation et une évolution permanentes.Chaque jour nous devons renaître, prendre des for-ces, avancer dans la vie. Mais aussi ne pas perdrele sens, c’est à dire suivre le fil conducteur des va-leurs avec lesquelles nous nous sommes construits,celles qui nous guident, telles un phare dans la nuit.

« C’est l’esprit qui vivifie, » déclare Jé-sus, « la chair n’est capable de rien. » (Jean 6,63)C’est par son esprit que l’être humain a su releverles défis si nombreux de son histoire. C’est par l’es-prit qu’il se relève encore aujourd’hui, chaque foisqu’il tombe, parfois blessé, mais non anéanti. Lafoi qui le soutient et l’amour de la vie peuvent fairela différence.

Vivre, c’est faire appel à l’esprit, pour al-ler plus loin. Créativité, imagination, confiance,courage, entraide, prévoyance, anticipation du fu-tur. L’être humain a dû faire appel à toutes ces qua-lités, et à beaucoup d’autres encore, pour répondreprésent aujourd’hui.

Le Mythedes Origines

Quelles que soient les croyances véhi-culées par les textes des grandes re-

ligions existant sur terre, il existe des faits qui nepeuvent être remis en cause aujourd’hui. L’êtrehumain, tel que nous le connaissons à présent avecson intelligence et ses multiples talents, vient deloin. Comprendre notre histoire, c’est effectuer unesorte de voyage dans le temps. Et il ne s’agit pasde remonter le fil des âges sur cinq ou six mille

ans, mais sur plusieurs dizaines de milliers d’an-nées !

Les peintures de la célèbre grotte de Las-caux, par exemple, remontent à 18 000 ans avantJésus-Christ. La finesse des dessins et des repré-sentations y est remarquable. Ces œuvres univer-sellement connues ont la capacité d’émouvoir lesvisiteurs qui les contemplent. Le nom de « chapellesixtine de l’art pariétal » a ainsi été donné à cetensemble.

Mais il n’est pas unique. Il en existed’autres ailleurs en France, et en Europe. Cet artde la peinture dans les grottes préhistoriques (dit« art pariétal ») est révélé de façon extraordinairedans la grotte Chauvet, découverte en 1994 en Ar-dèche. En l’état actuel des connaissances, la data-tion de ces peintures remonte à 35 000 ans avantJésus-Christ ! Il y a donc très, très longtemps quel’être humain est capable d’exprimer, avec les « for-ces de l’esprit » l’art, la beauté, la finesse, la sensi-bilité. Selon le préhistorien Jean Clottes qui s’estexprimé dans un film réalisé en 2003 sur le sujet,ceux qui ont créé ces peintures maîtrisaient destechniques qui ne seront employées en Europe qu’àpartir de la Renaissance... Pour lui, comme pourd’autres personnes ayant eu la chance de contem-pler sur site les peintures de la grotte Chauvet,l’image caricaturale de l’homme préhistorique vucomme une brute épaisse est totalement erronée.

Ces lointains ancêtres perdus dans la nuitdes temps préhistoriques nous sont semblables.Leurs préoccupations ne sont pas différentes desnôtres. Ils doivent bien sur chasser, se nourrir, sur-vivre dans un environnement moins confortablequ’aujourd’hui. Mais ils savent prendre du tempspour autre chose...

Ce qui me frappe en contemplant cesœuvres qui ont traversé les millénaires, c’est leur« modernité », si je puis m’exprimer ainsi. On yretrouve l’élégance et la finesse du trait présent cheznos plus grands artistes contemporains. Le panneauaux lions ou celui aux chevaux, par exemple, ne

l’EspritdeLes Forces

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peuvent laisser le spectateur indifférent. Les ani-maux y semblent vivants, en mouvement. Leur re-gard même, exprime des émotions. L’artiste n’avaitpourtant pas les modèles sous les yeux. Il peignaitdans l’obscurité d’une grotte éclairée par des tor-ches. Il a donc puisé dans ses souvenirs, ou sonimaginaire.

Une des questions importantes posées parces œuvres est celle-ci. Dans quel but ? Plaisir del’art, activité récréative, sentiment de communi-quer avec l’esprit de l’animal (chamanisme) ? Peut-être un peu toutcela à la fois. Ilest diff ic i led’apporter uneréponse. Troiscent cinquantesiècles nous sé-parent de l’au-teur ! Et àl’échelle de no-tre histoire, hu-maine, cela re-présente quel-que chose de gi-gantesque, sur-tout qu’à cetteépoque le nom-bre des êtres hu-mains était in-fime. Nousétions une es-pèce rare vivantparmi une im-mensité d’ani-maux. Et malgréle très petit nombre de personnes composant l’hu-manité d’alors, il existe déjà des êtres exception-nels dotés du même génie créatif que nos plusgrands artistes contemporains !

Laissons ces questions de côté et allons àl’essentiel. Il y a 35 000 ans l’être humain possèdela même capacité d’abstraction qu’aujourd’hui. Ilpeint avec son âme, projette son imaginaire sur lesmurs d’une grotte en composant un chef d’oeuvrequi défie les âges. Les « forces de l’esprit » vien-nent donc de loin.

Comment avons-nous développé ce po-tentiel ? D’où viennent ces « forces de l’esprit » ?Comment l’évolution a-t-elle permis que nous puis-sions développer cette capacité d’abstraction horsnorme qui caractérise notre espèce ?

Dans les temps préhistoriques où l’huma-nité se réduisait à des clans de chasseurs cueilleursil existe une constante, la nécessité de manger pourvivre. Se montrer plus malin que l’animal pour lecapturer, compter sur la solidarité du clan pour réus-sir la chasse, utiliser le langage pour communiquer.Ce sont trois ingrédients nécessaires à la survie denotre espèce dans ces temps oubliés. Examinons-les plus en détail.

1) Une forme d’empathie avec l’animalpour réussir la chasse : penser comme lui, antici-

per ses réac-tions, sentimentde communi-quer avec l’es-prit de l’animal(chamanisme).Faut-il y voir lanaissance de no-tre capacitéd’abstraction, legerme de laprière qui pro-jette notre espritailleurs, nonplus vers l’ani-mal, mais versce que Jésus ap-pellera plus tardle Royaume desCieux ? 2) L’amourensuite, car pourréussir la chasseles hommes de-vaient pouvoir

compter les uns sur les autres et s’entraider. Cettenécessité les rendait forcément meilleurs.

3) Enfin l’apparition du langage est indis-pensable pour communiquer, tisser des relationspour ne pas rester isolé, seul.

A travers l’Histoire, cette capacité d’abs-traction, ces forces de l’esprit ont fait progresser lechamp de nos connaissances. Depuis les premiersoutils rudimentaires de chasse en passant par lalance, l’arc et les flèches et jusqu’à la navette spa-tiale, elles nous ont permis au vingtième siècle deconcevoir des programmes capables de propulserdes engins robotisés dans l’espace, et dernièrementjusqu’aux limites du système solaire (sonde amé-ricaine Voyager 1).

Des peintures de la Grotte Chauvet jus-qu’aux premiers pas de l’homme sur la Lune en

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Panneau aux chevaux - Grotte Chauvet

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1969, et peut-être un jour bientôt sur la planèteMars, il existe un lien, celui de l’esprit.

La Forcede l’Amour

C’est un élément clef dans la compré-hension de notre histoire. La néces-

sité de vivre ensemble qui caractérise le petit nom-bre d’hommes vivant aux temps préhistoriques lesrend forcément meilleurs. Ils doivent pouvoircompter les uns sur les autres pour survivre dansun monde souvent hostile, se donner du courage,se dépasser. La confiance doit être sans faille. Celan’exclut pas l’idée de compétition entre lesmeilleurs chasseurs ou ceux qui veulent impres-sionner la belle pourse lier, mais dans cetenvironnement ou ledanger est partout, lesalut ne peut être quecollectif. Le mot en-semble prend icitoute sa signification.

Vous vousrappelez peut-être,voici quelques an-nées, la découvertemédiatisée d’unetribu inconnue d’êtreshumains vivant dans la forêt amazonienne. Cespersonnes n’avaient jamais eu aucun contact avecnos civilisations modernes et technologiques. Jeme souviens d’une image qui avait fait le tour dumonde, une photo les mon-trant tirant à l’arc sur un hé-licoptère survolant leur habi-tat. Un célèbre animateur detélévision français leur avaitconsacré une émission en2008. La gentillesse de cespersonnes m’avait frappé. Onétait à des années lumières del’image caricaturale de labrute préhistorique décritedans les anciens manuelsscolaires d’Histoire. L’animateur leur avait de-mandé comment ils réglaient les conflits entre eux.La réponse était extraordinaire et avait plongé l’ani-mateur dans une joyeuse stupéfaction : « on se fait

des chatouilles ! » Pas de police, pas de prison ; ilsn’en avaient pas besoin. La bonne humeur était suf-fisante pour régler les querelles, lorsqu’elles appa-raissaient. Leur clan se composait d’environ deuxcent cinquante personnes et, malgré ce nombre, ilsn’avaient pas besoin de shérif. Vivre ensemble lesrendait meilleurs...

La Venuedu Christ

L’incarnation du Christ Jésus, Dieuvenu en chair parmi les hommes, il y

a un peu plus de deux mille ans, a pour incidencepremière de nous rappeler l’essentiel, ce que nousne devrions jamais oublier, ce qui s’appelle l’amour.

Le message et lescommandements duChrist se résument àcette qualité pre-mière : aimer.

Que reste-t-il de la vie si l’on en-lève ce sentiment ?Pas grand chose. Lesforces de l’esprit sontliées à cette qualitéprimordiale. Le dé-passement de soi,l’esprit de sacrifice,

le respect de l’autre, la confiance, l’espoir, la bonté,la tolérance, la générosité, l’humilité, tout cela pro-cède de l’amour. Le Christ a mis en évidence cetessentiel, par sa parole et ses exemples. Surtout il

en a porté témoignage.Ne pas juger, ne pas

condamner, ne pas dire du maldes autres, ne pas nuire, ne pasleur porter tort, voir le côtépositif des personnes, c’estl’esprit de l’Evangile. « Pour-quoi pensez-vous le mal dansvos cœurs ? » déclare le Sei-gneur aux pharisiens. Dans laméchanceté qui résulte de leurétroitesse d’esprit, ils ne peu-

vent comprendre que le Fils de Dieu puisse par-donner au paralytique. « Lève-toi et marche » ditJésus à celui-ci. Et comme si cela allait de soi, pres-que « naturellement », le paralytique se lève et se

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Panneau aux lions - Grotte Chauvet

Rhinocéros - Grotte Chauvet

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met à marcher. Les « forces de l’esprit », celles quinaissent de la bonne nouvelle de l’Evangile his-sent l’être humain vers le haut, elles le redressentvers la lumière. Elles ont le pouvoir de faire tom-ber les chaînes des intégrismes, des fanatismes etdes sectarismes de toutes sortes. L’aveuglement etla méchanceté résultent de l’étroitesse d’esprit.

Naître de Nouveau

Vivre, c’est renaître en permanence.On ne voit pas la vie de la même fa-

çon à vingt, trente, quarante ou cinquante ans. Sile corps vieillit, l’esprit est fait pour grandir et ten-dre vers cette « pleine stature du Christ » dans sonâge d’homme, dont parle l’Apôtre Paul. Certainsêtres ont la capacité de produirecette impression sur ceux qui lesrencontrent et les côtoient. Dansma jeunesse, j’ai eu la chancede côtoyer un être de cette qua-lité en la personne de l’évêquequi m’a formé et transmis la prê-trise. Je me souviens surtout desa bonté et de son immenseouverture d’esprit. Pour le jeunehomme que j’étais, les religionssentaient surtout le formol et lerenfermé. Grâce à lui, j’ai pu dé-couvrir autre chose, voir leChrist avec d’autres yeux. Ce futune sorte de nouvelle naissance.

Aujourd’hui c’est à mon tour de véhicu-ler cette lumière. La proclamation de l’Evangile,le partage de la Foi au sein de nos communautéschrétiennes et gallicanes, tout cela revêt du senspour le pasteur que je suis. L’idéal de simplicité dela primitive Eglise me semble également indispen-sable au sein de nos communautés. C’est dans cetteatmosphère que ma vocation a pu éclore, il y a plus

de trente ans maintenant. C’est dans la simplicitéque l’on peut aller à l’essentiel et rejoindre le Christ.

A ses apôtres en formation qui prennentcertains jours de grands airs de supériorité et d’im-portance, Jésus répond en faisant venir un enfantparmi eux. Puis il déclare : « si vous ne redevenezcomme cet enfant, vous n’entrerez pas dans le

royaume des cieux. » La simpli-cité, la fraîcheur et l’ouvertured’esprit des enfants sont unexemple à suivre. Aux superbespharisiens qui se croientmeilleurs, purs et méprisent letrès pauvre publicain traînantson lot d’erreurs et de maladres-ses, Jésus déclare : « les publi-cains et les prostituées vous pré-cèdent dans le royaume descieux. » La réponse du Christ estcinglante, mais elle a le méritede la clarté. La veille de sa Pas-

sion, sachant qu’il allait mourir bientôt, le Sauveureut encore ce geste étonnant envers ses disciples :le lavement des pieds. Saint Jean est le seul à rap-porter cet épisode dans son Evangile. Il fait l’im-passe sur la Cène, mais n’omet pas le lavementdes pied. Dans la culture de cette époque, les es-claves lavent les pieds des maîtres. Le Sauveur nousa donné cet ultime signe pour nous faire compren-dre sa vision du pouvoir. Le plus fort au service duplus faible, ce que le Moyen-âge traduisit par l’idéalchevaleresque.

Naître de nouveau, se dépouiller de ce quialourdit et aveugle, revêtir l’essentiel, c’est l’his-toire de la vie. L’apôtre Paul nous invite dans sesépîtres à revêtir cet homme nouveau créé à l’imageet à la ressemblance du Christ. Et cela demande dutemps, car il en faut, du temps, pour faire unhomme ! De la même façon que le vilain petit ca-nard du conte d’Andersen met très longtemps avant

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Ours des cavernes - Grotte Chauvet

Main négativeSignature de l’artiste -Grotte Chauvet

Rhinocéros - Grotte Chauvet

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de devenir un cygne magnifique, nous avons be-soin de temps pour réussir cette transformation.

La Vie Demain

Aujourd’hui nos sociétés industrielleset technologiques s’interrogent sur le

futur de notre planète et de notre histoire. De lagrotte Chauvet aux temps actuels, de - 35 000 ansà aujourd’hui, bien des choses ont changé.L’homme était une espèce rare évoluant parmi unocéan d’animaux. Aujourd’hui nous sommes sinombreux que les villes et les voies de communi-cation grignotent insensiblement le peu de natureencore intacte. La faune et la flore disparaissent,mais les « forces de l’esprit » nous permettent decréer des mondes virtuels. A travers une multituded’écrans interconnectés, les jeux vidéos et les ré-seaux informatiques captivent les plus jeunes. Maisposons-nous la question du sens ? N’y-a-il pas unevie au-delà de toute cette technologie ? Est-ce quetout cela nous rend plus heureux ?

En venant nous rappeler l’essentiel, leChrist a voulu que nous nous posions la questiondu sens. Quelles sont les valeurs qui nous permet-tent de nous construire ? Qu’est-ce qui est impor-tant pour réussir sa vie ? Le monde de demain estle résultat de nos actions d’aujourd’hui. Les forcesde l’esprit doivent donner du sens.

Mgr Thierry Teyssot

** Sources utilisées pour la rédaction de cet article :

** Encyclopédie internet Wikipédia - fr.wikipedia.orghttp://fr.wikipedia.org/wiki/Grotte_Chauvethttp://fr.wikipedia.org/wiki/Grotte_de_Lascaux** Site internet du ministère de la culture :http://www.culture.gouv.fr/fr/arcnat/chauvet/fr/http://www.lascaux.culture.fr/** «La Grotte Chauvet, la Première fois» - film de PierreOscar Lévy - 54 minutes - 2003 - disponible en dvd** «La Grotte des Rêves Perdus» - film de Werner Herzog -1h26 - 2010 - disponible en dvd** «Les Derniers Hommes Libres» - la tribu des Zo’és - Emis-sion télévisée «Ushuaïa nature» - Nicolas Hulot - 2008** The Art of Tracking : The Origin of Science - LouisLiebenberg - 1990** Chasse à l'épuisement, running, & évolution de l'hommeVersion française de: persistence hunting and a hypothesisabout human evolution. Site internet :http://mikolka-inquiries.blogspot.fr/2011/10/chasse-lepuisement-running-evolution-de.html

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Dans la Bible, la prière est présen-tée d’une manière progressive etévolutive. En commençant par

Adam et Eve qui vivent, parlent avec Dieu et en-tretiennent une relation avec Lui présentés commedes humains qui se voient et se parlent, la prière vaévoluer vers un dialogue de foi où l’homme écouteet parle à l’Inconnaissable connu de lui par la foi.

Au-delà des hommes qui ont eu la« grâce » de par leurs missions d’expériences mys-tiques extraordinaires tels Moïse, Elie, et biend’autres prophètes, la prière des hommes et desfemmes de la Bible est celle d’hommes et de fem-mes qui, tantôt écoutent Dieu, tantôt lui parlentdurant les circonstances et événements qui jalon-nent leur vie. Ces circonstances et événements re-lus dans l’histoire sainte montrent différentes ma-nières de prier.

Les différentes formes de prièreLa prière d’Adam ou

prière d’alliance

Les Ecritures nous présentent la créa-tion de l’humain comme une progres-

sion où l’Eternel Dieu modèle l’Homme à partirde la glaise du sol. L’homme est la résultante de lanature modelée dans les mains de Dieu et reçoit lesouffle du Dieu vivant. Cette allégorie peut êtreperçue comme un appel à collecter toute mon his-toire sous le regard bienveillant du Seigneur quime donne la vie, l’être et le mouvement comme ledit Saint Paul. C’est ce que les pères de l’Egliseappellent « prière d’alliance ». Il s’agit de se posersous le regard de Dieu et prendre conscience de samain qui me façonne à travers les événements vé-cus, de son souffle de vie qu’il me communique àchaque instant de ma vie et de me poser la ques-tion : « Seigneur, où me mènes-tu ? ». La réponseà cette question me permet de prendre les disposi-tions personnelles pour cheminer le mieux vers lebut de mon existence discerné et assumé en parte-nariat avec mon créateur ; prendre conscience d’une

La Prièredans la Bible

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part des obstacles et utiliser les moyens spirituelset physiques qu’il met à ma disposition pour lesécarter et d’autre part, des lieux de progrès et desmoyens qui les ont favorisés pour continuer avecle Seigneur. C’est une relecture de mon existencesous le regard de Dieu qui me projette dans monavenir avec Lui pour devenir comme dit saint Paulà la stature de l’homme parfait ; à la pleine staturedu Christ.

La prièred’action de grâce

Comme son nom l’indique, il s’agitd’une reconnaissance des faveurs

reçues pour vivre mon existence. Il s’agit d’unereconnaissance que ma vie est la résultante desconcours divers dont le Créateur en est l’auteurindirect. Il me fait grâce à travers les autres créatu-res qui m’environnent ; je bénis leur existence poursavoir en tirer d’avantage profit en restant en har-monie avec elles. C’est une prière qui me dé-centre de moi par rapport aux faveurs quisont à ma disposition. Cette prière est lareconnaissance de la vérité la plus essen-tielle : je n’ai rien et tout ce qui est à madisposition est certes le fruit de mon tra-vail mais une mise à disposition des élé-ments de la nature pour m’aider à menermon existence d’une certaine manière.C’est un don du créateur de toute chosequi rencontre mon travail quotidien etconsacre ma liberté sur le plan de l’avoir.Je réponds à cette question de saint Paulpar une action qui dit ma liberté sur leplan de l’avoir : qu’ai-je que je n’ai reçu ?Cette reconnaissance est celle d’Abel qui sacrifiele meilleur de son élevage pour la gloire de Celuide qui il reconnaît recevoir tout. Cette reconnais-sance trouve tout son accomplissement dans le sa-crifice du Christ qui défend son message au prixde sa Vie. C’est une l’expression de ma liberté parrapport à l’avoir : « même ma propre vie est un donreçu gratuitement de Celui qui est la Source de tout,en qui il n’y a ni changement, ni ombre de varia-tion, comme le dit si bien l’Apôtre Jacques ».

La prièrede louange

La louange est l’expression de la révé-lation que Dieu m’a faite de sa per-

sonne. Elle est une expression de ma « co-naissance(1) » de Dieu. L’homme qui a fait l’expérience de

la grandeur de Dieu fait aussi l’expérience de sapropre grandeur. En exprimant cette grandeur eten élevant le Nom de Dieu, il fait l’expérience desa propre croissance et hauteur spirituelle. Lalouange véritable, loin d’être un exercice de rape-tissement face à un Dieu dont la grandeur et lesattributs écrasent l’homme, est une plongée de mapersonne dans la beauté et la grandeur dont je suisappelé à hériter pour l’éternité. La louange est laproclamation de ma propre divinisation ; elle medécentre de moi pour me centrer sur le Créateur etSeigneur de toute chose qui m’appelle à deveniramour comme Lui qui n’est qu’Amour. Cette ex-pression peut prendre la forme de paroles qui di-sent la grandeur et la magnificence de Dieu ; deschants qui disent ce que j’ai appris de sa grandeur,des danses qui expriment la joie de l’être en pré-sence de ce Dieu dont la grandeur me grandit. Quece soit la prière des juifs aux portes de Jéricho ; dela danse de David à son couronnement devant Is-raël mais d’abord devant l’Arche de l’Alliance ou

celle de la communauté chrétienne naissantepriant pour la libération de saint Pierre empri-

sonné à Jérusalem ou de la louange de Paulet Silas en pleine nuit dans la prison de Jé-rusalem, la louange est la prière qui faittomber les murs, et fait sauter les chainesde captivité de toute sorte. Elle vide mapersonne du moi pour me remplir del’Être de Dieu que rien ne peut contenir.

L’adoration

Tandis que la louange est expres-sive, l’adoration est réceptive. Elle est

communication silencieuse de l’être avec son créa-teur. C’est le Silence des profondeurs que j’offre àmon Créateur pour qu’il en dispose et dispose dema personne pour sa plus grande gloire et ma pro-pre déification. Comme disait le saint curé d’Ars,c’est être en sa présence, le regarder et se laisserregarder par Lui. Dans la Bible, nous retrouvonsles rois mages au pied de l’enfant dans la crèche ;après avoir déposé leur offrande au pied du Sei-gneur, que pouvaient-ils dire à cet enfant qui necommunique qu’à travers le silence et l’expressionde sa présence ? Ils adoraient dans le silence de lacontemplation l’auteur de la vie qui se retrouvaitlà, dans cette crèche par un mystère qui ravit l’es-prit et l’entendement. La contemplation de Dieuest la source de toute adoration. Comme dit l’Apô-tre Jean, l’adoration se fait en esprit et dans la vé-rité de mon être et de l’Être de Dieu en présence de

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qui je me tiens, appuyé comme Jacob sur le bâtond’un événement ou d’une image qui me parle duCréateur, dans un silence contemplatif.

La prièrede proclamation

La prière de proclamation est celle dela personne qui prend autorité sur les

éléments, les situations et les événements de sonexistence et leur parle.

C’est une prière où l’homme se saisit deson autorité et met en œuvre la puissance créatricede la Parole.

C’est la prière d’Elie qui ferme les cieuxpour empêcher la pluie de tomber avant un certaintemps et ordonne à la pluie de descendre dès lestemps révolus. C’est la prière de Jacob luttant avecDieu. C’est la prière d’exorcisme de l’Eglise com-mandant aux démons de sortir des vies.

La prière ici n’est plus implorante, ellecommande en vertu de la communion avec le Créa-teur qui a conféré l’autorité à celui qui édicte laParole. Elle est le prolongement de la prière d’auto-rité du Seigneur Jésus qui commande à la tempête,à la maladie et aux démons et exprime la dimen-sion prophétique de l’onction baptismale du priantexerçant son autorité. C’est la prière du discipleconscient de sa dignité de fils ou de fille hérité del’Unique Fils de Dieu et donc de son autorité.

Ces formes de prière sont tantôt méditati-ves, tantôt contemplatives, tantôt l’expression ducorps, tantôt l’expression de la Parole sous des for-mes variées. Dans le prochain numéro, nous abor-derons la mise en œuvre de la prière :

- Nous donnerons quelques outils utilisésdans la prière

- Dans sa forme méditative et contempla-tive nous verrons une prière qui façonne l’être dansla présence de Dieu.

- Dans sa forme expressive, nous verronsla prière de louange et d’adoration

- et en 3ème point, nous aborderons lecombat spirituel.

Frère Emmanuel Choumessi

(1) Dans le sens de « naître Avec ». Il s’agitdu « naître de nouveau » dont parle le Christ dansl’Evangile de Jean10

Cette réponse de notre liturgie a pro-voqué plusieurs remarques de lapart de fidèles. «Le Gallican»

donne l’occasion de répondre à cette interrogationbien légitime. La notion de «pitié», cette implora-tion répétée souvent au cours des offices et desmesses semble se placer en porte-à-faux avec ladimension de l’Amour. Par exemple, un père ouune mère n’a jamais pitié de ses enfants, quelle quesoit la situation. On peut être dans la peine, dans lechagrin ou dans la joie, dans la compassion avecses enfants mais pas dans la pitié. Comment peut-on concevoir alors un rapport d’intimité avec Dieu,notre Père et exprimer, demander cette dimensionde pitié ? Y a t il une contradiction ? Le sens denotre langue au quotidien est-il différent du sensspirituel ?

A travers les siècles, les enjeux de traduc-tion jouent aussi un rôle important dans la signifi-cation donnée à certains passages de la liturgie.Ainsi le fameux «Miserere Nobis» porte aussi unsens plus complexe que simplement «la pitié». Ontrouve une expression plus vaste dans la secrète dela messe de Saint Michel Archange qui est : «nousvous demandons humblement de l’accepter (notrelouange) avec bienveillance et de la rendre profi-table à notre salut». La formulation «aie pitié denous» a l’avantage considérable de la brièvetémême si le sens se transforme un peu.

Au cours des siècles, le contexte de lasociété se modifie et le sens des mots évolue. Laforme liturgique traditionnelle privilégie la conser-vation des formules et des mots. Ces mots portentun lien qui va au delà des différentes communau-tés qui les prononcent. Ils sont des points de repèreet forment un écho qui traverse les siècles et letemps. Il est donc important de conserver les paro-les mais il faut aussi en assumer et en comprendrele sens. Mais les mots portent aussi, une intentionqui vient du fond de soi.

Prononcer une parole s’accompagne doncd’un sens et d’une vibration particulière qui nousmet pleinement en harmonie avec notre prière. Afinde dépasser le rejet lié à ce sentiment de pitié, il est

Aie pitié de nousSeigneur

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important de développer la question du sens recou-vrant la phrase «aie pitié de nous». Reprenons laliturgie de Gazinet pour en découvrir le sens spiri-tuel derrière les mots.

HYMNE DU TRISAGION

Saint est Dieu + . Saint est le Puissant,Saint est l’Immortel. Aie pitié de nous.

* avec le sens : « Seigneur montre nouston visage »

Gloire au Père + , au Fils et au Saint-Es-prit, Maintenant et toujours dans l’éternité des siè-cles.

Saint est l’Immortel. Aie pitié de nous.* avec le sens : « Seigneur donne nous de

connaître ta Voie »SAINT EST DIEU +, SAINT EST LE

PUISSANT, SAINT EST L’IMMORTEL; Aie pi-tié de nous.

* avec le sens : « Seigneur conduit l’hu-manité sur les chemins de ton salut »

LITANIE DIACONALE

Prions pour que le message du Christsoit entendu du monde entier. Sei-

gneur, aie pitié de nous.* avec le sens : « Seigneur écoute nous»

Prions pour l’union de tous les chrétiens.Seigneur, aie pitié de nous.

* avec le sens : « Seigneur, fais que noussoyons un avec Toi »

Prions pour notre pays et ses autorités spi-rituelles et temporelles. Seigneur, aie pitié de nous.

* avec le sens : « Seigneur que ta Sagessenous guide »

Prions pour les malades et les affligés, lesopprimés, les indigents, les pécheurs, et pour tousceux qui ne connaissent pas la vérité. Seigneur, aiepitié de nous

* avec le sens : « Seigneur que ton amouragisse en nous et que ta vérité nous guérisse »

COMMUNION

Agneau de Dieu qui efface les péchésdu monde, aie pitié de nous

* avec le sens : « Elève nos corps à ladignité de ce sacrement »

Agneau de Dieu qui efface les péchés dumonde, aie pitié de nous

* avec le sens : « Ouvre nos âmes à ladignité de ce sacrement »

Agneau de Dieu qui efface les péchés dumonde, donne nous la paix.

* avec le sens : « Comble notre esprit deta plénitude »

La messe doit-être un lien et un momentd’intimité avec le divin. Pour cela chacun doit sesentir en accord avec la liturgie et chacun doit pou-voir s’approprier les différents dialogues avec lePère, le fils et le Saint Esprit. La précision sur lesens des mots donne une ouverture sur le sens spi-rituel de la liturgie. Au delà des paroles, il y a l’éner-gie qui porte les mots car au delà des formules il ya le sentiment qui anime le sens.

En conservant la formulation tradition-nelle chacun peut se retrouver en continuité avectous ceux et celles qui ont prononcé ces paroles aufil des siècles. En s’ouvrant au sens spirituel desmots, chacun peut s’approprier la liturgie afin del’accomplir pleinement, sans la trahir ou la trans-former.

Père Robert Mure

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Vivants et mortssolidaires dans la Foi

Depuis les origines, on prie pourtous les morts (textes des pre-miers siècles, Catacombes etc...).

L’ Église nous dit que le jour des défunts, dans lalumière de la Toussaint, est pour les Chrétiens l’oc-casion de vivre l’espérance en la vie éternelle don-née par la Résurrection du Christ. Est-ce bien com-pris ?

Actuellement la Toussaint est devenue lafête des morts, Je pense que c’est dû à une certaineimagerie ou une pratique populaire qui se perd dansla nuit des temps. Il faut remonter aux sources denotre foi en regardant comment l’idée de la vieaprès la mort était comprise, affirmée par nos aînésdans la foi. Dans l’Ancien Testament, il existe uneespérance, une foi en un au-delà avec Dieu aprèsla mort.

Dans le livre des Macchabées, seul les jus-tes ressuscitent. Chez Daniel tout le monde ressus-cite, les uns pour la vie éternelle, les autres pourl’opprobre. Un courant, un autre, venant de la pen-sée grecque, affirme une croyance en une âme im-mortelle. Mais nous voyons aussi l’affirmation quecelui qui vit avec Dieu durant sa vie ne peut êtreséparé de lui par la mort. Voyez l’Assomption d’Élie le prophète. La Résurrection de Jésus est ve-nue nous bouleverser et nous éclairer.

Pâques est le grand événement qui com-ble le rapport de l’homme au mystère de la mort.Même au cœur de la foi Chrétienne, ce n’est passimple. Les Évangiles sont d’une grande discré-tion dans la révélation de la vie future, peu de des-criptions. Par contre, les textes bibliques renvoienttoujours aux choix de vie qui, dès à présent nous y

préparent. Il y a un lien entre la vie et la mort, c’estsur cette base là que les premiers chrétiens ont euconscience qu’en célébrant l’Eucharistie, le Sei-gneur mort et ressuscité ne faisait plus qu’un. Avecla résurrection, il n’y a pas de limites entre la vie etla mort.

Pour être plus présent à ce mystère, ceschrétiens apportaient des offrandes pour s’associermatériellement à ceux qui assuraient le culte etl’aide aux pauvres. Voila le sens de nos offrandesde Messe. Or les croyants font également des donspour que l’Église prie pour les défunts. Quel est lesens de cette prière ? Pourquoi prier pour lesmorts ? Ne sont-ils pas déjà auprès de Dieu. Lepurgatoire (mot introuvable dans la Bible), un motqui peut rebuter, faire peur, le purgatoire est unmouvement. Pour pouvoir rencontrer Dieu à notremort, nous devons enlever de nous, tout ce qui aété abîmé, souillé, dans notre être de fils de Dieu.Prier pour les morts c’est les accompagner dans cedépouillement en vue de cette rencontre, pour quele défunt ainsi purifié accède à la Sainteté. Voila lelien avec la fête de la Toussaint.

La communion des Saints, ceux qui le sontdéjà et ceux qui sont en chemin, c’est un mouve-ment de solidarité. Morts et vivants, nous avonsbesoin les uns des autres, la prière nous unit et cecitout au long de notre vie ici-bas, telle est notre es-pérance chrétienne. Quand on prie pour nos défunts,quand on se recueille sur la tombe d’un être cher,sommes-nous habités vraiment de cette espérance ?Parler de la mort ce n’est guère facile, chacun réa-git avec sa sensibilité, il faut comprendre la com-munion des Saints. Cette solidarité qui nous unitaux défunts, de vivre dans la prière, en Commu-nauté, ne peut que soutenir notre espérance.

La ToussaintFête

de l’EspéranceChrétienne

Paroisse Saint Expédit82300 Caussade

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Baptême deNoah Charles Daunaydimanche 26 mai 2013

Père Jean-François Prévôt

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Père Michel Sécomandi 13

Baptême 25 maiYvan BENARD

PèLERINAGE EN LA CHAPELLE DE NOTRE DAME D’AFRIQUE du MUY

Entre le pèlerinage à Ars et celui en la Cité mariale de Lourdes, mon épouse et moi-même avonsrendu visite à Mr l’Abbé Laurent Eplé en sa Chapelle dédiée à Notre Dame d’Afrique. A peinearrivés le 25 Juillet, Mr l’Abbé Eplé nous a reçus de façon exquise. La qualité de son accueil, sa

gentillesse naturelle et ses grands talents de cuisinier (ne dit-on pas que péché de gourmandise avoué est à moitiépardonné) nous ont permis de passer un grand moment de fraternité. Le lendemain, en tout début de matinée, nousavons célébré la Sainte Messe en sa Chapelle. Puis, après le repas préparé par notre hôte, nous avons visité à la CelleRoubault la Chapelle de Sainte Roseline, fille de Giraud II de Villeneuve et d’Aigline de Sabran. Cette sainte du XIII°-XIV° siècle (1263 – 1329), remarquée très jeune pour sa charité, consacrera sa vie aux malheureux et aux pauvres.L’épisode remarquable du « miracle des roses » en 1275, celui plus tardif du « repas des Anges », sa charité sans failleferont d’elle l’instrument que Dieu se choisit lorsqu’Il veut élever les âmes de ses enfants. Fait remarquable ! Cinqans après sa mort, son corps est exhumé et retrouvé intact. Ses yeux, ouverts, sont aussi brillants que ceux d’unepersonne en vie. Son corps, déposé dans une chasse, ne sera embaumé qu’en 1894 et se trouve, encore de nos jours,dans un état étonnant. Ses yeux, dont l’éclat étonna même Mr le médecin de Louis XIV, sont placés dans un reliquaire,.toujours visible de nos jours. Nous avons pu, à titre exceptionnel, visiter ensuite le cloître qui se trouve normalementinterdit au public. Nous avons ainsi pu « mettre nos pas dans ceux de Sainte Roseline » et, notre imagination vagabon-dant, nous aurions presque senti la présence de cette grande Sainte prenant quelque repos en ce lieu si paisible. Puis,une petite visite au caveau a clos notre « sainte expédition ».

Nous ne remercierons jamais assez Mr l’Abbé Laurent pour ses qualités de cœurs, pour sa gentillesse et sapiété. Nous avons là le saint exemple d’un homme qui consacre véritablement sa vie à Dieu Le Père Eternel. Etcroyez-moi, cela se voit et cela se sent. Grâces lui soient rendues.

1ère communion de Yvan BENARD, Yoann BENARD, Profoi. Océane PRAT 30 juin

Baptême de Mélanie Vaissières samedi 3 août 2013

Messe du 15 aoûtCaussade

15 aoûtCaussade - Musicien

Messedu

15 aoûtCaussade

Pèlerinage en la chpelle Notre Dame d’Afrique du Muy

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En Bref :

** La fête paroissiale de la chapelle du Sacré-Coeur et Saint Curé d’Ars de Castelnaudary (Aude) aété célébrée dimanche 11 août. En soirée, le film de 1949 « Le Sorcier du Ciel » retraçant la vie du Saint Curéd’Ars a été projeté aux paroissiens. Le soir du 15 août, le film de 2011 « Je m’appelle Bernadette » aégalement été proposé aux paroissiens.

** La paroisse Saint Michel Archange de Montbrison (Loire) met en place, tous les premiers jeudisdu mois, un temps de « Partage biblique » en rapport avec le temps liturgique. Sur place à la chapelle, à partirdu 3 Octobre 2013 de 20h à 21h.

Montbrison Castelnaudary Castelnaudary

Paroisse Saint Irénée17260 Jazennes

28 juillet, marche oecuméni-que chrétienne en l'honneur despèlerins de Saint Jacques

25 août, baptême de César etmariage de Cédric et Isabelle

29 septembre, fête parois-siale

28 juillet - chapelle

mariage

baptême

Paroisse Saint François d’Assise42110 Valeille

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7 juillet, fête paroissiale et ordination sacerdotaledu Père Gérard Morel. 28 juillet, communion de Milena.15 août, Assomption. 6 octobre, Saint François d’Assise.

Père Gérard7 juillet

7 juillet - clergé Communionde Milena

7 juilletrepas

paroissial

Fête paroissiale 7 juillet

28 juillet 15 août

6 octobre

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Paroisse Saint Jean-Baptiste33800 Bordeaux

Paroisse du Sacré-Coeur17270 Clérac

Baptême 27 juillet

Baptême 29 juin Baptême 13 juillet11h00

Baptême 13 juillet11h45

Baptême 20 juillet

Mariage 20 juillet

Ordination diaconale Frère Samuel Pariollaud dimanche 21 juillet

Diaconat Samuel

Mariage 27 juilletDeux baptêmes27 juillet

Baptême 28 juillet Baptême 31 août

Baptême 1er septembre Deux baptêmes 7 septembre - 11h00

15Suite et fin photos photos page 16

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4 numéros par an: janvier, avril, juillet, octobre

Baptême 7 septembre 11h45 Baptême 29 septembre