Les fondements de la spiritualité du spiritisme

8/6/2019 Les fondements de la spiritualit du spiritisme

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INITIATION PAR LE TEXTE

LES FONDEMENTS DE LA SPIRITUALITE DUSPIRITISME

"Tout est permis, mais tout ne convient pas ; tout est permis, mais tout n'difie pas."(Paul, Premire ptre aux Corinthiens, 10:23)

"Croire ne suffit plus aujourd'hui ; on veut savoir. Aucune conceptionphilosophique ou morale n'a chance de succs si elle ne s'appuie sur une

dmonstration la fois logique, mathmatique et positive et si, en outre, ellen'est couronne par une sanction qui satisfasse tous nos instincts de justice. "

(Lon Denis, Le Problme de l'Etre et de la Destine.)

1. INTRODUCTION

"Pour les choses nouvelles il faut des mots nouveaux, ainsi le veut la clart dulangage." C'est la premire phrase du "Livre des Esprits " d'Allan Kardec. Il a

tenu prciser d'emble la nuance entre les mots spirituel, spiritualiste,spiritualisme, qui ont une acception bien dfinie, et les mots spirite, spiritisme."Le spiritualisme est l'oppos du matrialisme ; quiconque croit avoir en soiautre chose que la matire est spiritualiste ; mais il ne s'ensuit pas qu'il croit l'existence des Esprits ou leurs communications avec le monde visible. Aulieu des mots spirituel, spiritualisme, nous employons pour dsigner cettedernire croyance ceux de spirite et de spiritisme." Ces termes sont donc desnologismes, c'est--dire des mots crs et dfinis par Allan Kardec.Un spirite est donc spiritualiste, puisqu'il a la certitude exprimentale del'existence des esprits, qui ne sont autres que les mes des humains entransition entre le tombeau et le berceau. Quelles sont les bases des

convictions spiritualistes du spirite, quelles sont les consquences duSpiritisme sur le plan de l'thique, c'est ce que nous allons tenter dedvelopper dans cet expos.

2 DEBUTS DU SPIRITISME

Comme nous l'avons vu dans un expos prcdent sur les liens entre leSpiritisme et la Science, les phnomnes qui se sont produits, partir de 1847,dans la maison de la famille Fox, Hydesville dans l'Etat de New York, sont

l'origine de la multiplication du phnomne des tables tournantes vers 1850,de l'criture, et d'autres phnomnes mdiumniques.

LE CENTRE SPIRITE LYONNAIS - 1 -http://spirite.free.fr
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Ces phnomnes ont d'abord soulev beaucoup d'incrdulit, mais lamultiplicit des expriences a permis aux personnes de bonne foi, sans idesprconues, et sincrement dsireuses de s'instruire, de les observer, de lestudier srieusement et d'carter rapidement l'hypothse de fraudes.Parmi eux figure Hippolyte Rivail, qui plus tard allait adopter le pseudonyme

d'Allan Kardec. N Lyon en 1804, il a tudi Yverdon, en Suisse, dansl'institut d'Henri Pestalozzi. Rivail a commenc sa carrire comme professeurde lettres et de sciences. Excellent pdagogue, il a publi divers livresdidactiques et a contribu la rforme de l'enseignement franais.Analysant non seulement l'aspect externe des phnomnes, mais aussi lateneur trs cohrente des meilleures communications reues, il a appliqu leprincipe de causalit ; les effets intelligents doivent avoir une causeintelligente. Cette cause intelligente s'est elle-mme dfini comme tantl'esprit ou principe intelligent des tres humains, survivant la mort qui n'estque la destruction du corps physique. Mais "le Spiritisme n'a conclu l'existence des Esprits que lorsque cette existence est ressortie avec videncede l'observation des faits et aussi des autres principes." (l)Il a constat que certains Esprits possdent un niveau intellectuel et moralbien au-dessus de la moyenne terrestre, qu'ils "s'expriment sans allgorie, etdonnent aux choses un sens clair et prcis qui ne puisse tre sujet aucunefausse interprtation." (2) De plus, leurs enseignements logiques clarifient,confirment et sanctionnent par des preuves le texte des critures sacres etdes notions philosophiques parfois trs anciennes. Les phnomnes tantnaturels et universels, ils remontent la nuit des temps. " Le Livre des Esprits" est le rsultat d'un travail d'observation et d'analyse mthodique denombreux messages, passs au crible de la raison et du bon sens. Ce livre

contient "les principes de la doctrine spirite sur l'immortalit de l'me, lanature des esprits et leurs rapports avec les hommes, les lois morales, la vieprsente, la vie future et l'avenir de l'humanit, selon l'enseignement donnpar les esprits suprieurs."La Doctrine Spirite n'est donc pas une conception personnelle d'Allan Kardec,qui n'est ni "fondateur" ni "pape" du Spiritisme, mais "Codificateur de laDoctrine Spirite".

Il faudrait plusieurs pages pour donner une liste complte de tous lesintellectuels qui se sont penchs sur les relations entre les vivants et ce quel'on appelle les morts. Nous nous limiterons en citer quelques-uns. Alfred

Russel Wallace, collaborateur de Charles Darwin, a affirm en 1874 : "Les faitssont des choses opinitres, dont on ne peut se dbarrasser selon son bonvouloir. Il n'est pas exagr d'affirmer que les faits principaux sont aujourd'huiaussi bien caractriss et aussi facilement vrifiables que tout autrephnomne exceptionnel de la Nature non encore rduit une loi. "William Crookes, prix Nobel de physique, a obtenu la matrialisation compltede l'esprit de Katie King. Il a affirm, l'Acadmie de Londres : "Je ne dis pasque cela est possible, je dis que cela est." Plus tard, il a dcouvert le Thallium,invente le tube de Crookes ayant conduit la dcouverte de l'lectron, desrayons X et du tube cathodique...Le Docteur Gustave Geley, professeur la Facult de Mdecine de Lyon, atudi l'ectoplasme et les matrialisations. Il a obtenu des moulages de cire,



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impossibles reproduire par un autre procd, qui sont toujours conservs l'Institut Mtapsychique International Paris.Charles Richet, professeur de la Facult de Mdecine de Paris, prix Nobel dephysiologie et auteur du "Trait de Mtapsychique", a particip denombreuses expriences, en particulier avec le mdium Eusapia Paladino, et

aussi en 1898, avec Camille Flammarion, astronome franais, et le ColonelAlbert de Rochas, diplm et administrateur de l'cole Polytechnique.Camille Flammarion a longtemps tudi et vulgaris les phnomnes spirites. Ilaffirme : "Je n'hsite pas dire que celui qui dclare les phnomnesspirites contraires la science, ne sait pas de quoi il parle. En effet,dans la nature, il n'y a rien de surnaturel ; il y a de l'inconnu, maisl'inconnu d'hier devient la ralit de demain. "Gabriel Delanne, ingnieur admis l'Ecole Centrale des Arts et Manufactures, atudi sans relche les phnomnes entre 1874 et 1926. Il mrite une placed'honneur par son impressionnante bibliographie de huit ouvrages trs prciset dtaills sur le Spiritisme scientifique et exprimental.Lon Denis, orateur "hors pair" et grand studieux de la phnomnologie, aconsidrablement dvelopp les consquences du Spiritisme sur le planphilosophique et thique.

3 CARACTERISTIQUES DU SPIRITISME

Beaucoup de personnes n'ont vu dans les phnomnes spirites qu'un objet dedistraction ou de curiosit. Elles en ont d'ailleurs rapidement trouv d'autres.Mais qu'en est-il aujourd'hui de toutes les recherches intenses d'il y a peine

un sicle ?Au XX sicle, le Spiritisme a connu un dveloppement important au Brsil, oplus d'une dizaine de millions de Spirites frquentent plus de 7000associations. Les Spirites appartiennent toutes les classes sociales, des plusmodestes aux plus intellectuelles. Il y a des associations spirites dans lesfavelas, dans les milieux ouvriers, dans les universits, parmi les mdecins,psychologues, psychiatres, professionnels de la communication, philosophes,militaires, etc... De nombreux ouvrages complmentaires, couvrant tous lesaspects de recherche et les applications de la doctrine spirite, y sont publis.Cette nation jeune, bnficiant de l'association de nombreuses culturesoccidentales et africaines, a t un terrain propice pour le dveloppement de

la Doctrine Spirite codifie en France par Allan Kardec. Les spirites brsiliensmnent depuis longtemps une action admirable et reconnue dans le domainesocial. La mise en pratique des consquences de la Doctrine est une base deleur crdibilit et un facteur essentiel de leur succs.Par contre, le Spiritisme a connu un dveloppement plus lent dans les paysoccidentaux et industrialiss. Les traditions religieuses y sont plus fortes, etelles voluent lentement, alors que le progrs des sciences a t trs rapide. Ilen a rsult un loignement entre la science et la religion, et aujourd'huiencore, l'une est souvent tabou chez l'autre, chacune croyant dtenir la vrit.Cette tendance n'a pas pargn le Mouvement Spirite, dont certains adeptes,

ne s'attachant qu' la phnomnologie, se sont distancis de l'aspect religieux



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et thique du Spiritisme. Ils trouvent la position d'Allan Kardec obsolte oudmode.Dans le chapitre II du " Trait de mtapsychique " datant de 1923, CharlesRichet qui, comme nous l'avons vu, a particip de nombreuses expriencesspirites, reproche aux Spirites d'tre des rveurs en allant au-del de la simple

observation des phnomnes. Il dclare, pour sa part, que "aller plus loin nem'intresse pas " et c'est son droit.Plus tard, d'autres mouvements parapsychologiques ont suivi la mmeposition, ils tudient en partie les mmes phnomnes que le Spiritisme, etcertainement avec autant de rigueur pour leur aspect tangible, mais ils ne sesont pas dvelopps beaucoup cause de faiblesses dont voici quelquesexemples (3) :

Ils accumulent les faits, selon les anciennes conceptions classiques, sanslaborer de corps thorique directeur, comme cela est de mise dans lamthodologie scientifique moderne ; certains ouvrages dnotent, de la partde leurs auteurs, un mpris du pass et une tendance reprendre lesrecherches partir de zro.

Ils se limitent volontairement l'aspect externe et l'hypothsematrialiste ; les explications ventuelles sont souvent isoles, dans unensemble amorphe, ou sont purement nominales ; elles s'encadrent dansdes hypothses parfois trs abstraites, plus fantastiques que les faitsqu'elles cherchent expliquer (4).

Tous les phnomnes ne sont pas pris en compte ; des faits importants nesont pas reconnus, soit par l'absence de thorie directrice, soit par desides prconues ou la ngation a priori de la survivance de l'tre.

Ils ne tiennent pas toujours compte des facteurs d'ordre moral ou thique.Les Esprits tant indpendants, le milieu, l'harmonie des penses ont uneinfluence norme sur la nature des manifestations intelligentes.

Kardec a trait les thmes spirituels avec la raison que l'on applique auxquestions matrielles. Il a dmontr exprimentalement l'existence de l'esprit,sa nature, son volution continue par les rincarnations successives, etc.

"L'objet spcial du Spiritisme est la connaissance des lois du principe spirituel,(...) une des forces de la nature, qui ragit incessamment sur le principematriel et rciproquement. " (5)Les Esprits avaient pressenti l'acceptation difficile de cette approche nouvelle(6) : "Ce serait bien peu connatre les hommes, si l'on pensait qu'unecause quelconque pt les transformer comme par enchantement. Lesides se modifient peu peu selon les individus, et il faut desgnrations pour effacer compltement les traces des vieilleshabitudes. "La Doctrine Spirite ne se limite pas l'aspect externe des phnomnes. Elletouche des sujets qui taient rests dans le domaine de la connaissancereligieuse et philosophique, mais en adoptant une mthodologie scientifique.



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Le Spiritisme se distingue des religions traditionnelles, car il ne se sert pas derituels, de liturgie, de dogmes, de symboles, de la superstition, de cultesextrieurs. Mais il reconnat fondamentalement l'Ethique chrtienne, luiapporte une base rationnelle, et la conseille l'individu comme un moyen pourchapper la stagnation volutive et la souffrance qui en rsulte.

C'est en cela que rside le caractre religieux du Spiritisme. Il aide l'homme s'ajuster aux lois naturelles qui assurent l'harmonie de l'Univers, par l'thiquequi rsulte de sa base scientifique et philosophique. Il encourage ainsi son"lien" avec les desseins de l'Intelligence Suprme, cause premire de touteschoses.Ceux qui nient le caractre religieux du Spiritisme le font soit par inattention,en le confondant avec ce qui est reprochable dans les religions dogmatiques,soit par manque de perception du chemin qui mane de la science spirite,passe par la philosophie spirite et mne l'thique spirite, chemin qui peuttre battu la lumire d'une argumentation rationnelle solide.

A l'oppos, on ne doit pas sous-estimer l'aspect scientifique et philosophiquedu Spiritisme, en argumentant que les Evangiles de Jsus et du Spiritisme sontle meilleur moyen de surmonter les problmes de l'humanit. Cela exprime, ilest vrai, la constatation d'une situation objective et relle. Mais le moyen leplus efficace et souvent unique d'atteindre l'objectif vis - l'acceptation et lapratique de l'thique vanglique par l'Humanit - est justement lacomprhension claire et dfinitive de cette ncessit, que seule laconnaissance de la base scientifique et philosophique du Spiritisme peutapporter. Le temps des prescriptions dogmatiques est rvolu. Aujourd'hui,l'homme est dj habitu agir en dsaccord avec les normes thiques de

l'Evangile. L'exhorter changer radicalement de direction serait vou l'checsans l'appui d'une dmonstration positive et irrcusable de conformit avec laraison. Ceci ne peut tre obtenu que par la comprhension complte desralits de l'Esprit immortel, qui font l'objet des tudes de la science et de laphilosophie spirites.C'est donc avec bon sens que Kardec a crit, au chapitre XIX et sur la page decouverture de "L'Evangile selon le Spiritisme" : "Il n'y a de foi inbranlableque celle qui peut regarder la raison face face, tous les ges del'humanit". Au chapitre XXIV, il ajoute : "(...) sans la lumire de la raison,la foi s'affaiblit".

4 FONDEMENTS DE L'ETHIQUE SPIRITE

Qui sommes-nous pour oser parler d'thique ? Loin de nous de vouloir imposerdes conceptions personnelles ou de revendiquer l'exclusivit de la vrit.L'enseignement des Esprits se fait sur tous les points du globe, et n'est leprivilge de personne. Les mdiums sont nombreux, mais personne n'estinfaillible. "Le premier contrle doit donc tre celui de la raison, auquel il fautsoumettre, sans exception, tout ce qui vient des Esprits. (...) Mais ce contrleest incomplet dans beaucoup de cas, par suite de l'insuffisance des lumires

de certaines personnes, et de la tendance de beaucoup prendre leur proprejugement pour unique arbitre de la vrit. En pareil cas, que font les hommes



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qui n'ont pas en eux-mmes une confiance absolue ? Ils prennent l'avis du plusgrand nombre, et l'opinion de la majorit est leur guide." Les mdiums ou lesgroupes qui travaillent isolment sont parfois bien inspirs, mais laconcordance dans l'enseignement des Esprits est le meilleur contrle. "Laseule garantie srieuse de l'enseignement des Esprits est dans la

concordance qui existe entre les rvlations faites spontanment, parl'entremise d'un grand nombre de mdiums trangers les uns auxautres, et dans diverses contres." (7)Allan Kardec disait : "Dans notre position, recevant les communications de prsde mille centres spirites srieux, dissmins sur les divers points du globe,nous sommes mme de voir les principes sur lesquels cette concordances'tablit." Aujourd'hui, le Mouvement Spirite s'est mondialis. L'Union SpiriteFranaise et Francophone fdre dj une quinzaine de groupes spirites enFrance, et participe au Conseil Spirite International.

Examinons prsent les bases de l'thique. Pour fixer les ides, considronsquelques pratiques courantes : adultre ; homosexualit ; sexe libre ; port devtements "oss" ; avortement; ingestion d'alcool ou d'autres produitstoxiques ; utilisation de biens et services publics des fins personnelles ;institution de systmes conomiques entranant la dtrioration desprogrammes de sant, d'ducation, d'alimentation et de travail; suspensionvolontaire et systmatique du travail ; calomnie ; ragots ; utilisation desmdias pour vhiculer la violence ou pour promouvoir des produits de valeurrelle douteuse.Ces pratiques ont gnralement t condamnes par les religions. Aujourd'hui,elles sont courantes, et mme parfois protges par principe. On les rencontre

dans la rue, la tlvision, dans les manifestations, dans les chansonspopulaires. Elles sont parfois recommandes comme des ressourcesthrapeutiques. Ceux qui s'y opposent sont taxs de "ractionnaires", de"moralistes" ou "d'obtus". Leurs arguments sont essentiellement ngatifs,bass sur l'absence de justification pour agir dans le sens contraire. On dit :"Pourquoi pas ?", et on en reste l. La sagesse recommande pourtant : dans ledoute, abstiens-toi.

Les prescriptions morales ont exist de tout temps dans toutes les civilisations.Elles proviennent pour la plupart de systmes religieux, recommandes par unprophte ou "rvlateur". Fondamentalement, leur acceptation a donc t une

question croyance, de foi. Une cause de l'actuel bannissement des valeursthiques dans la civilisation occidentale est l'expansion du matrialisme,favorise, d'une certaine manire, par les religions traditionnelles qui ont mlsymboles et rituels au Christianisme, et l'ont fond sur des bases dogmatiques.Il est vrai, comme le dit Lon Denis, que "les dogmes et les prtres sontncessaires, et le seront longtemps encore, aux mes jeunes et timides quipntrent chaque jour dans le cercle de la vie terrestre et ne peuvent sediriger seules dans la voie de la connaissance, ni analyser leurs besoins etleurs sensations. " (8) Mais cela ne convient plus "aux esprits libres et majeurs,qui veulent trouver par eux-mmes la solution des grands problmes et laformule de leur Credo.



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Dans la philosophie occidentale, de caractre rationnel, les arguments pourl'mission de rgles morales se heurtent la constatation que "le fait d'tren'implique pas le devoir". Ce n'est pas parce qu'il y a des guerres dans lemonde qu'elles doivent exister. Aucun tat de fait ne peut entraner despropositions du genre "cela doit tre ainsi".

En ralit, les tats de fait servent quand mme l'obtention de consquencesnormatives. Voyons quelques exemples simples. L'utilisation de pneus lissessur un vhicule entrane des accidents graves : il est normal d'en conclure qu'ilfaut les remplacer. En mettant la main au-dessus de la flamme d'une bougie,on se brle : il vaut donc mieux viter de le faire. L'exposition directe d'objetsen fer l'air libre entrane leur oxydation et leur dgradation : on en dduitque pour la construction d'immeubles, ces matriaux doivent tre protgs del'action de l'air.Remarquons, dans ces exemples, que certains objectifs sont admisimplicitement : la prservation de la vie (dans les deux premiers) et l'obtentionde constructions qui ne s'croulent pas dans le temps (dans le dernier). Sansces hypothses connexes, il est vident que les infrences faites ne seraientpas valables.Quel est le rapport avec l'thique ? Les propositions normatives, dans lesexemples cits, sont fondes sur des lois empiriques suite l'observation desfaits. Mais pour les prescriptions morales, les "tats de faits" qui pourraient lesfonder d'une manire analogue chappent gnralement du domaine factuel,et sont plutt considrs comme des spculations mtaphysiques. Commentalors en dduire et reconstruire des argumentations du type de cellesexposes plus haut ? C'est l qu'intervient le Spiritisme.

"Les communications spirites ont pour rsultat de nous montrer l'tatfutur de l'me, non plus comme une thorie, mais comme une ralit ;elles mettent sous nos yeux toutes les pripties de la vie d'outre-tombe ; mais elles nous les montrent en mme temps comme desconsquences parfaitement logiques de la vie terrestre." (9)Le Spiritisme apporte l'homme la certitude qu'il est d'essence spirituelle, etlui donne des informations prcieuses sur l'volution de l'Esprit. L'observationattentive de sa situation post mortem et des conditions de la rincarnationdmontre l'existence d'une loi naturelle, assurant le dveloppementharmonieux des tres : la Loi de Cause Effet.Cette loi fixe les consquences futures des actions prsentes de l'homme, et

sa connaissance lui apporte naturellement un meilleur discernement dansl'utilisation de son libre arbitre, en fonction de ses objectifs.Il saura, par exemple, qu'un homicide entrane des "lsions" dans le corpsspirituel (ou prisprit) de l'excutant, qui entraneront, dans une incarnationfuture, des malformations ou des maladies, et un tat d'affliction durant sapermanence dans le monde spirituel. Il saura aussi que la ligature destrompes, la vasectomie, l'homosexualit, interfrent dans la circulationnormale des forces sexuelles dans le prisprit ; la consquente rupture del'harmonie des centres de contrle de ces forces se manifestera plus tard sousla forme de dysfonctionnements hormonaux complexes, de perturbationsvaries des organes sexuels et autres complications.



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5 EXEMPLES

Dans le livre "Le Ciel et l'Enfer", seconde partie, Allan Kardec donne denombreux exemples, bass sur des tmoignages d'esprits dans diversesconditions aprs leur mort, entre le bonheur et les souffrances extrmes. Ces

tmoignages sont obtenus couramment dans tous les centres spirites quiralisent un travail chrtien d'assistance aux Esprits en difficults.Allan Kardec rsume ainsi l'tat de l'Esprit au moment de la mort : "L'Espritsouffre d'autant plus que le dgagement du prisprit est plus lent ; lapromptitude du dgagement est en raison du degr d'avancementmoral de l'Esprit ; pour l'Esprit dmatrialis dont la conscience estpure, la mort est un sommeil de quelques instants, exempt de toutesouffrance, et dont le rveil est plein de suavit."

Parmi les Esprits heureux, citons la communication de M. Jobard :"Je veux d'abord vous raconter mes impressions au moment de la sparation de mon me ; j'ai senti

un branlement inou, je me suis rappel tout coup ma naissance, ma jeunesse, mon ge mr ;

toute ma vie s'est retrace nettement mon souvenir. Je n'prouvais qu'un pieux dsir de me

retrouver dans les rgions rvles par notre chre croyance ; puis, tout ce tumulte s'est apais.

J'tais libre et mon corps gisait inerte. Ah ! mes chers amis, quelle ivresse de dpouiller la

pesanteur du corps ! quelle ivresse d'embrasser l'espace ! Ne croyez cependant pas que je sois

devenu tout coup un lu du Seigneur ; non, je suis parmi les Esprits qui, ayant un peu retenu,

doivent encore beaucoup apprendre. Je n'ai pas tard me souvenir de vous, mes frres en exil, et,

je vous l'assure, toute ma sympathie, tous mes vux vous ont envelopps. "

Parmi les Esprits souffrants, citons la communication de Novel :

"Je vais te raconter ce que j'ai souffert quand je suis mort. Mon Esprit, retenu mon corps par desliens matriels, a eu grand-peine s'en dgager, ce qui a t une premire et rude angoisse. La vie

que j'avais quitte vingt-quatre ans tait encore si forte en moi que je ne croyais pas sa perte. Je

cherchais mon corps, et j'tais tonn et effray de me voir perdu au milieu de cette foule d'ombres.

Enfin la conscience de mon tat, et la rvlation des fautes que j'avais commises dans toutes mes

incarnations, me frapprent tout coup ; une lumire implacable claira les plus secrets replis de

mon me, qui se sentit nue, puis saisie d'une honte accablante. Je cherchais y chapper en

m'intressant aux objets nouveaux, et pourtant connus, qui m'entouraient ; les Esprits radieux,

flottant dans l'ther, me donnaient l'ide d'un bonheur auquel je ne pouvais aspirer ; des formes

sombres et dsoles, les unes plonges dans un morne dsespoir, les autres ironiques ou furieuses,

glissaient autour de moi et sur la terre laquelle je restais attach. Je voyais s'agiter les humains

dont j'enviais l'ignorance ; tout un ordre de sensations inconnues ou retrouves, m'envahirent lafois. Entran comme par une force irrsistible, cherchant fuir cette douleur acharne, je

franchissais les distances, les lments, les obstacles matriels, sans que les beauts de la nature, ni

les splendeurs clestes pussent calmer un instant le dchirement de ma conscience, ni l'effroi que

me causait la rvlation de l'ternit. Un mortel peut pressentir les tortures matrielles par les

frissons de la chair, mais vos fragiles douleurs, adoucies par l'esprance, tempres par les

distractions, tues par l'oubli, ne pourront jamais vous faire comprendre les angoisses d'une me qui

souffre sans trve, sans espoir, sans repentir. J'ai pass un temps dont je ne peux apprcier la dure,

enviant les lus dont j'entrevoyais la splendeur, dtestant les mauvais Esprits qui me poursuivaient

de leurs railleries, mprisant les humains dont je voyais les turpitudes, passant d'un profond

accablement une rvolte insense. "



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"Enfin, tu m'as appel, et pour la premire fois un sentiment doux et tendre m'a apais ; j'ai cout

les enseignements que te donnent tes guides ; la vrit m'a pntr, j'ai pri : Dieu m'a entendu ; il

s'est rvl moi par sa clmence, comme il s'tait rvl par sa justice. "

Enfin, citons la communication d'un suicid, qui illustre la situation terrible

dans laquelle ils se retrouvent aprs leur acte malheureux :"Aurez-vous piti d'un pauvre misrable qui souffre depuis si longtemps de si cruelles tortures ! Oh

! le vide... l'espace... je tombe, je tombe, au secours ! ... Mon Dieu, j'ai eu une si misrable vie ! ...

J'tais un pauvre diable ; je souffrais souvent de la faim dans mes vieux jours ; c'est pour cela que je

m'tais mis boire et que j'avais honte et dgot de tout... J'ai voulu mourir et je me suis jet... Oh !

mon Dieu, quel moment ! ... Pourquoi donc dsirer d'en finir quand j'tais si prs du terme ? Priez !

pour que je ne voie plus toujours ce vide au-dessous de moi... Je vais me briser sur ces pierres ! ...

Je vous en conjure, vous qui avez connaissance des misres de ceux qui ne sont plus ici-bas, je

m'adresse vous, quoique vous ne me connaissiez pas, parce que je souffre tant..."

Par les milliers de communications de ce genre, Le Spiritisme peut donc

dterminer les actions qui sont nfastes pour l'homme, qui sont en conflit avecl'volution harmonieuse de l'Esprit, la seule capable de lui apporter la paix etle bonheur durable. Cela donne aux normes thiques un fondement rationnel, l'image des normes concernant les actions limites au plan matriel.Les prescriptions morales confirmes par le Spiritisme n'ont aucun caractredogmatique. Il s'agit de choisir ce qui convient le mieux, il n'y a aucuneinterdiction. Rien n'empche l'individu de continuer agir en dsaccord avecces prescriptions. D'ailleurs, les notions du bien et du mal voluent en parallleavec l'entendement de l'homme. Si un individu cause un tort, sa responsabilitsera en raison de sa conscience et de sa connaissance anticipe des

consquences de ses actes.

Le Spiritisme permet aussi de discerner les normes qui sont rellementconfirmes par les faits de celles cres par l'imagination, les prjugs, lessuperstitions, au long des sicles, gnralement lies des actes extrieurs,que le simple bon sens suffit souvent dmasquer.

En promouvant cette recherche de l'thique, en la dbarrassant de tout ce quiest superflu, inutile ou sans fondement, le Spiritisme lui rend un serviceinestimable. Tout en l'immunisant des investitures de l'analyse rationnelle, ilen oblige l'acceptation par tous ceux qui se disposent un examen srieux et

sans ides prconues de l'argumentation logique et de la phnomnologiespirites.

6 L'ETHIQUE SPIRITE ET L'ETHIQUE CHRETIENNE

"La doctrine spirite, en ce qui concerne les peines futures, n'est pas plusfonde sur une thorie prconue que dans ses autres parties ; ce n'est pas unsystme substitu un autre systme : en toutes choses, elle s'appuie sur desobservations, et c'est ce qui fait son autorit. Nul n'a donc imagin que les

mes, aprs la mort, devaient se trouver dans telle ou telle situation ; ce sontles tres mmes qui ont quitt la terre qui viennent aujourd'hui nous initier aux



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mystres de la vie future, dcrire leur position heureuse ou malheureuse, leursimpressions et leur transformation la mort du corps ; en un mot, compltersur ce point l'enseignement du Christ." (10)

L'thique spirite concide donc avec l'thique chrtienne, telle qu'elle a t

enseigne et pratique par Jsus, et avec celle dicte par la conscience,exempte de prjugs et d'intrts. "La morale des Esprits suprieurs sersume comme celle du Christ en cette maxime vanglique : Agir envers lesautres comme nous voudrions que les autres agissent envers nous-mmes ; c'est--dire faire le bien et ne point faire le mal. L'hommetrouve dans ce principe la rgle universelle de conduite pour ses moindresactions. " (11)A la question 625 du "Livre des Esprits" : "Quel est le type le plus parfait queDieu ait donner l'homme pour lui servir de guide et de modle ?", les Espritsont rpondu : "Voyez Jsus. "

Le Spiritisme offre une vision globale qui permet de comprendre les raisons dela convergence des trois versants indpendants - le rationnel spirite, lechrtien et celui de la conscience - vers un mme ensemble de normesmorales, qui se rsume dans le respect et dans l'amour du prochain.Chacun se base, en dernire instance, sur la pntration des propresstructures de l'Univers, rgulatrices de l'harmonie qui y rgne.Le Spiritisme atteint cet objectif par l'observation scientifique des phnomnesnaturels, allie aux mthodes d'analyse rationnelle. La conscience de l'trehumain est le dispositif naturel qui lui permet de "s'accorder" sur le plangnral de l'Univers, et voluer de faon ordonne.

Jsus, esprit pur, intelligent, les sentiments et l'intuition dvelopps un degrque nous ne pouvons assimiler, ne s'est certainement pas limit aux moyensdont nous disposons pour pntrer les lois de l'Univers. Il a utilis d'autresmoyens qui chappent compltement notre cadre conceptuel.Soulignons que la cohrence ne s'arrte pas l'thique chrtienne, maiss'tend galement aux bases fondamentales d'autres religions. "Il n'y a pourl'homme d'tude aucun ancien systme philosophique, aucune tradition,aucune religion ngliger, car tout renferme des germes de grandes vritsqui, bien que paraissant contradictoires les unes avec les autres, parsesqu'elles sont au milieu d'accessoires sans fondement, sont trs faciles coordonner, grce la clef que nous donne le spiritisme d'une foule de choses

qui ont pu, jusqu'ici, vous paratre sans raison et dont aujourd'hui la ralitvous est dmontre d'une manire irrcusable. " (12)

"Les consquences du spiritisme sont de rendre les hommes meilleurs, etpartant plus heureux, par la pratique de la plus pure morale vanglique. "(13) Le vrai Spirite ne se reconnat donc pas uniquement sa connaissancerationnelle de la doctrine spirite. Sa certitude positive sur lavenir, dcoulantdes phnomnes qui ont frapp ses sens, font quil se comporte conformment lthique et la morale enseigne par le Christ. Sa maxime est celle dAllanKardec : Hors la charit, point de salut ! , car il sait que son intrtpersonnel ne sera servi quen fonction de son ardeur servir lintrt collectif.Il na absolument aucun but lucratif, aucune ambition de pouvoir ou de rang si



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ce nest celle de progresser dans son volution et de faire progresser sonprochain.

7 CONCLUSION

Le rejet sans preuves ou le refus d'examiner rationnellement le monde spirituelprsentent l'inconvnient de laisser le champ libre aux abus en tout genre,gnralement d'ordre financier, et mme parfois dramatiques, exploitant lacrdulit des personnes. Le Spiritisme apporte les lments logiquespermettant de rfuter ces abus de faon formelle, tout en offrant des rponsesclaires et consolatrices la majorit des questions existentielles, si souvent l'origine du dsespoir humain.Le Spiritisme ne fait aucun proslytisme, et ne prtend pas dtenir l'exclusivitde la Vrit. Allan Kardec demande humblement : "Quel est l'homme qui peutse flatter de la possder tout entire, alors que le cercle des connaissancesgrandit sans cesse, et que les ides se rectifient chaque jour ?" (14)

Le Spiritisme proclame la libert de conscience, le droit de libre examen enmatire de foi. Il reoit ceux qui viennent volontairement lui, et ne cherche dtourner personne de ses croyances ou de sa religion. La croyance d'unepersonne importe peu, du moment qu'elle uvre pour le bien de son prochain.Le Spiritisme s'adresse ceux qui, tant perdus ou n'tant pas satisfaits de cequ'on leur a donn, cherchent quelque chose de mieux. Il ne dit pas : "Croyezd'abord, et vous comprendrez ensuite si vous pouvez", mais "Comprenezd'abord, et vous croirez ensuite si vous le voulez".

Nous encourageons les personnes, dsireuses de s'clairer, lire et mditer,ne serait-ce que les trente pages de l'introduction du Livre des Esprits, qui leurconfirmeront le but essentiel du Spiritisme : il n'y faut chercher que ce qui peutaider au progrs moral et intellectuel des hommes.

Rfrences bibliographiques1. Allan Kardec : "La Gense, les miracles et les prdictions selon le Spiritisme" "Caractre de la

Rvlation Spirite", item 14.

2. Allan Kardec : "Le Livre des Esprits", question n1010.

3. Voir Silvio Chibeni : "Spiritisme, science et philosophie de la science".

4. Voir les rfutations d'Allan Kardec dans "Le Livre des Esprits", Introduction, item XVI, "Qu'est-

ce que le Spiritisme", chapitre 1, "Le Livre des Mdiums", chapitre IV ou "Le Ciel et l'Enfer",

premire partie. Voir galement les ouvrages de Gabriel Delanne et d'Ernesto Bozzano.

5. Allan Kardec : "La Gense, les miracles et les prdictions selon le Spiritisme", "Caractre de la

Rvlation Spirite", item 16.

6. Allan Kardec : "Le Livre des Esprits", question n800.7. Allan Kardec : "L'Evangile selon le Spiritisme", Autorit de la Doctrine Spirite.

8. Lon Denis : "Le Problme de l'Etre et de la Destine", 1 Partie, Chapitre 1.



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9. Allan Kardec : "Le Livre des Esprits", question 973.

10. Allan Kardec : "Le Ciel et l'Enfer", chapitre VII.

11. Allan Kardec : "Le Livre des Esprits", Introduction, item VI.

12. Allan Kardec : "Le Livre des Esprits", Question 628.

13. Allan Kardec : "Le Livre des Esprits", Conclusion, item V.

14. Allan Kardec : "L'Evangile selon le Spiritisme", chapitre XV


Les fondements de la spiritualité du spiritisme

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