Les feux de forêt expérimentaux dans les Landes (PDF)

Feux de forêt expérimentauxdans les Landes

COMPTE-RENDUS et PHOTOS

Forêt des Landes de Gascogne / Sainte-Eulalie-en-Born /Landes / France

du 6 au 10 SEPTEMBRE 1999

Inédit : à consulter également pour en savoir plus !

Le rapport de ce programme de recherche mené sur 5 ans à l'initiative du Service Départemental d'Incendie et de Secours des Landes (.pdf, 465 Ko)

Configuration générale des parcelles

www.mediaforest.net - Communauté de Communes de Mimizan – 2008 1

http://www.mediaforest.net/documents/file/feux_foret/dossier_incendie_sdis.pdf

http://www.mediaforest.net/documents/file/feux_foret/dossier_incendie_sdis.pdf

Lundi 6 : la lande s'embrase.Suite aux orages du dimanche 5 septembre et aux conditions sèches des dernières semaines (absence de précipitations depuis le 10 août), des incendies se sont déclenchés dans l'après-midi sur plusieurs secteurs des Landes. Les engins destinés aux tests et prévus en renfort sur le Centre de Secours de Pontenx-les-Forges ont été mobilisés pour faire face à ces départs de feux multiples.

Le test initialement prévu à 18 heures n'a donc pas eu lieu. Cette journée aura cependant permis une reconnaissance du terrain de la part des différents acteurs, notamment une délégation polonaise, regroupant des chercheurs, des sylviculteurs et des pompiers.

Vues aériennes des parcelles à brûler :

Mardi 7 : les sylviculteurs aquitains et les pompiersface au feu.

Test 1 : 11h20 - parcelle 2Conditions générales : vent faible, tournant.

Préparation de la parcelle : piquetage tous les 5 mètres pour calculer la vitesse de propagation du feu (chronométrage depuis l'allumage et prise de temps intermédiaires à chaque passage de jalons).

Prélèvements de végétaux : molinie verte et sèche pour un calcul de masse et de teneur en eau ; strate arbustive (fougères, bruyère, ajoncs).

Scénario d'extinction : comparaison entre l'eau pure et l'eau additivée de mouillant. Attaques simultanées sur chaque flan sur ordre radio par deux fois deux camions.


Résultats : démarrage du feu difficile compte tenu du vent tournant, de l'humidité et de la densité des végétaux présents sur la parcelle. Allumage d'un second feu sur le côté opposé au bout de 35 min, puis attaque, extinction et arrosage à la mousse pour stabiliser les produits et prolonger leurs effets sur 24 heures. Vitesse estimée : 100 m/h.

Durée : environ 50 min.

Test 2 : 15h50 - parcelle 1Conditions générales : vent d'ouest vitesse 1 m/s ; taux d'humidité : 47 %.

Préparation de la parcelle : calcul de la vitesse de propagation par installation d'un quadrillage de fusées à l'intérieur de la parcelle (tous les 5 m x 2 m). Principe : déclenchement des fusées au passage du feu et chronométrage de l'intervalle de temps entre chaque fusée pour établir un rapport distance/temps.

Installation d'une caméra thermique sur nacelle pour déterminer les différentes températures sur le front de feu.


Scénario d'extinction : comparaison entre l'eau pure et l'eau additivée de mouillant. Attaques simultanées sur chaque flan sur ordre radio par deux fois deux CCF (Camions Citernes Forestiers).


Prélèvements pendant l'incendie :

– relevé de fumée par aspiration pour analyse des composantes. Procédé utilisé : conservation au froid avant révélation en chromatographie en phase gazeuse couplée à de la spectrométrie de masse (effectué au bataillon des marins pompiers de Marseille).

– relevé de températures grâce à une veste en cuir équipée de thermocouples : températures à l'intérieur et à l'extérieur de la veste.

Résultats : feu violent au départ, qui s'est développé rapidement par effet d'appel d'air et par l'énergie générée par le feu lui-même. Température au cœur du feu : 800°C. Vitesse moyenne : 800 à 1 000 m/h. Hauteur des flammes : max. de 10 m.

40 mètres d'attaque de feu et 200 m d'arrosage. Feu facile à éteindre à l'eau, avec une efficacité particulière des mouillants/moussants sur la molinie.

Timing : attaque 10 min après l'allumage.

Mercredi 8 : Journée officielleRemarque : les parcelles enflammées hier fument toujours, et sont arrosées régulièrement.

Test 3 : 16h00 - parcelle 5Conditions générales : vent d'est vitesse de 0,5 à 2 m/s puis vent tourbillonnant.

Préparation de la parcelle : idem Test 2 avec en plus l'installation de capteurs thermiques enfouis pour mesurer la température en sous-sol.

Prélèvements de végétaux : idem Test 2.



Prélèvements pendant l'incendie :

– relevé de fumée par aspiration pour analyse des composantes. Procédé utilisé : conservation au froid avant révélation en chromatographie en phase gazeuse couplée à de la spectrométrie de masse (effectué au bataillon des marins pompiers de Marseille).

– relevé de températures grâce à une veste en cuir équipée de thermocouples : températures à l'intérieur et à l'extérieur de la veste.

Résultats :

– 1ère phase : le feu s'est développé dans le sens du vent parcourant les 30 premiers mètres en 5 min soit une vitesse de progression de 360 m/h. Puis sous l'influence du vent tourbillonnant, le feu a pris différentes directions avec production de vortis, phénomène difficilement observable en laboratoire, qui a eu pour effet une augmentation de la hauteur des flammes (soit deux fois la hauteur de la strate arbustive). Le feu a ensuite progressé sans vent ou à contrevent.


– 2ème phase : allumage d'un second front de feu (timing : 45 min) à l'opposé de la parcelle. Vent d'ouest de 3 à 5 m/s. Feu au vent qui s'est développé parallèle à lui-même avec une accélération sur les 20 premiers mètres ; puis il a parcouru 60 m en 4,4 min soit une vitesse de propagation de 720 m/h, multipliée par 2 par rapport à la phase 1. La taille des flammes représentait 5 fois la hauteur de la strate arbustive.

Timing : attaque au bout de 50 min à l'eau additivée, à l'aide de 2x2 CCF dont 1 équipé d'une pelle avant. Renfort à l'extinction d'un autre CCF sur le flan sud. Puis arrosage à la mousse.

Note : les camions sont équipés de GPS reliés à un PC embarqué, qui modélise l'utilisation du matériel sur les attaques de feux (zone couverte, distance parcourue...).


Test 4 : 21h15 - parcelle 7 (zone délimitée de 50 m sur 80 m)Conditions générales : vent faible ; taux d'humidité de 78 %.


Pas de préparation particulière de la parcelle, il s'agit sur ce test d'allumer un feu tactique.

Scénario d'extinction : système d'attaque indirecte qui consiste à allumer un feu tactique contre une barrière de mousse. Le point stratégique repose sur la vitesse de préparation de la ligne d'arrêt par rapport à la vitesse de propagation du feu. Le but étant d'utiliser la zone dépressionnaire ou contrevent créée par le feu, pour aspirer le panneau radian allumé. Les deux feux convergent alors l'un vers l'autre, se rejoignent et s'éteignent faute de combustible. La barrière de mousse permet d'éviter que le panneau radian allumé ne déborde sur la zone non incendiée.


Résultats : le scénario a parfaitement fonctionné et l'obscurité a permis une observation idéale du phénomène d'aspiration et de convergence des deux feux l'un vers l'autre. Les deux panneaux radians se sont croisés au sommet des flammes, qui atteignaient environ 12 m de haut. Les pins se sont embrasés sous l'effet de l'énergie dégagée par la réunion des deux fronts. Puis faute de combustible, le feu s'est rapidement éteint.

Durée : 25 à 30 min entre l'allumage du feu tactique et la fin de la combustion.

Les bordures ont été arrosées et finies à la mousse.

Jeudi 9 : les fournisseurs de matériel évaluent les performances des équipements de lutte.

Test 5 : 14h00 - parcelle 6Conditions générales : vent ouest/nord-ouest de 3 à 5 m/s avec des rafales à 8 m/s ; taux d'humidité 50 %.


Préparation de la parcelle : pose de jalons tous les 10 m pour le calcul de la vitesse de propagation du feu.

Descriptif parcelle : sur le flan sud, peuplement fermé sur les 100 premiers mètres, avec une strate arbustive de 0 et 0,5 m à 1,5 m accompagnée d'un tapis de molinie dense ; sur le flan nord, un peuplement ouvert, composé de molinie, enrichie en ajoncs et brande entre 0,5 et 1 m.


Détails matériel : 1 CCF débit de 150 L/min, autonomie de 20 min, lance à bâton de 10 cm de diam. ; 1 CCF autonomie de 40 min et lance à bâton de 7 de diam. ; 1 unité = 2CCF + 1 VLHR (véhicule léger hors route) = entre 3 000 et 3 500 litres d'eau.


Résultats : Un feu violent sous le vent avec une progression rapide. Sur le flan sud, peuplement fermé, la vitesse de propagation a été de 1 100 à 1 200 m/h ; sur le flan nord, peuplement ouvert sans obstacle, il était de 1 300 à 1 500 m/h. La hauteur des flammes a atteint 5 à 8 m sur la strate arbustive et 10 à 15 m sur la strate arborée.

On a pu observer une reprise sur la ligne de départ, qui a été aussitôt attaquée, ainsi que des sautes au bout de 25 min.

Timing : allumage en ligne à 14 h, attaque au bout d'1/4 h. Les bordures ont été arrosées et finies à la mousse.

Test 6 : 16h45 - parcelle 3Conditions générales : vent d'ouest.

Scénario d'extinction inédit - première mise en pratique : délimitation d'une zone d'arrêt de 10 m de large à l'aide de 2 bandes de mousse de 3 m de large. Pas d'intervention de matériel, il s'agit d'une attaque indirecte.

But : démontrer l'efficacité de la mousse dans des situations de sécurité du personnel et de défense du matériel ou de biens (habitation isolée en zone forestière...).


Résultats : feu puissant (1 km/h) avec des flammes de 15 à 20 m de hauteur. La première bande de mousse a contrarié le feu, qui a réussi à passer sur une dizaine de mètres compte tenu de sa puissance et de son énergie. Il s'est alors comporté comme un fluide et a voulu passer la seconde barrière en la contournant, mais il s'est éteint dessus.

Ce scénario encore jamais pratiqué a été une véritable réussite, d'autant plus flagrante que le feu était particulièrement puissant.

Détails techniques : mousse compacte obtenue avec une concentration de 5 ‰.

Ces deux tests clôturent ces feux expérimentaux (phase terminale), qui ont permis :

– aux scientifiques de tester en grandeur réelle les schémas de modélisation établis en laboratoire (réajustement et affinage) ;

– aux fournisseurs de matériel de voir évoluer les engins et produits chimiques en situation d'alerte, et de recueillir les remarques des sapeurs-pompiers vis-à-vis de l'utilisation et de l'application de ces mêmes produits.

– aux sylviculteurs de mieux appréhender les techniques d'extinction et les progrès accomplis dans le domaine de la lutte active, pour continuer leur travail d'aménagement de la forêt ;

– aux différentes délégations de pompiers (Espagne, Pologne, Var, Haute-Vienne, Paris...) d'étudier les techniques de lutte et de gestion du feu sur le massif des Landes de Gascogne, ainsi que les nouvelles possibilités induites par les produits tels que les mouillants-moussants.

Si vous souhaitez avoir plus d'informations sur ces tests, présentation technique avec supports visuels, le Capitaine Jean-Yves PEREZ, se tient à votre disposition pour vous faire part de son expérience et de son expertise dans le domaine de la lutte contre les incendies de forêt. E-mail : [email protected] ou tél. 06 85 22 16 75.


mailto:[email protected]

L'organisationSecteur scientifique Secteur extinction,

arrosageSecteur sécurité protection

Secteur Coordination Communication

Jean-charles Valette(Inra Avignon)

Claude Picard (Ceren Valabre)

Jean-Claude Montaut(CS Labouheyre)

Daniel Thull(CS Pontenx)

Jean-Marc Guillet(CS Pontenx)

Jean-Claude Dudon(Groupement Biscarrosse)

Daniel Pujos(Groupement Biscarrosse)

Jean-Yves Perez(CSP Biscarrosse,

Service Feu de Forêt SDIS 40)

Les participantsGroupe scientifique Organisation, extinction, protection

INRA Avignon (Unité de recherche forestière méditerranéenne)

CEREN (Centre d'Essais et de Recherche de l'Entente)

Université de Nice

Université de Provence (Institut Universitaire des Systèmes Thermiques Industriels)

Laboratoire de recherche Ville de Marseille - Bataillon des Marins-Pompiers de Marseille

SDIS 40Pontenx 1 unitéMt de Marsan 2 unités +véhicule atelierBiscarrosse 1 CCF + VPCLabrit 1 CCF pelle

SDIS 30Le Vigan

Centre d'Essais des LandesDétachement de la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris 3 CCF + 1 VLHR

Les partenaires

Office National des

Forêts

Communauté de Communes de Mimizan

CIRCOSC de Bordeaux SDIS 33,24,47 CEE DG 6

Ministère de l'Agriculture et de la Forêt MISSO Assurances Préfecture des Landes

Invités : Délégation de sapeurs pompiers, de scientifiques et de sylviculteurs polonais (région de KIELCE)

Programme réalisé grâce au soutien du Ministère de l'Agriculture et de la Forêtet de l'Union Européenne DG VI

Photos et textes © 2000 SDIS des Landes - MEDIAFOREST


http://europa.eu.int/index-fr.htm

http://www.agriculture.gouv.fr/



http://www.cc-mimizan.fr/

http://www.cc-mimizan.fr/

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http://www.onf.fr/

http://www.onf.fr/

http://www.meteo.fr/

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http://www.feudeforet.org/

http://www.landes.org/

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