LES FEMMES IMMIGRANTES, LEURS FILLES ET LE MARCHÉ DE …chreum.ca/doc/2016-goudet_anna.pdf ·...
Transcript of LES FEMMES IMMIGRANTES, LEURS FILLES ET LE MARCHÉ DE …chreum.ca/doc/2016-goudet_anna.pdf ·...
LES FEMMES IMMIGRANTES, LEURS FILLES ET LE MARCHÉ DE L’EMPLOI QUÉBÉCOIS
RAPPORT DE RECHERCHE PRÉSENTÉ
À
L’ÉCOLE D’ÉTÉ SUR L’IMMIGRATION, L’INTÉGRATION ET LA DIVERSITÉ SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL.
DE LA
CHAIRE EN RELATIONS ETHNIQUES TITULAIRE : MARIE-THÉRÈSE CHICHA
PAR
ANNA GOUDET CENTRE URBANISATION CULTURE SOCIETE
INSTITUT NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE – INRS
AOÛT 2016
@2016. Toute reproduction en tout ou en partie est interdite sans autorisation de l’auteure.
1
Introduction
En 2006, 12,7 % de la population féminine au Québec était issues de l’immigration. Et, autant de
femmes que d’hommes obtiennent chaque année la résidence permanente1. Pourtant, les
femmes immigrantes sont peu prises en compte dans les politiques migratoires, et celles reliées
au marché de l’emploi. Aussi, le Conseil du Statut de la Femme déplore‐t‐il le fait que
l’immigration soit pensée comme un « processus neutre », alors qu’elle relève d’« aspects sexo‐
spécifiques » et qu’il importe de « tenir compte des besoins spécifiques des femmes tant lors de
l’étude que de l’élaboration des politiques migratoires » (CSF 2016, p.9).
Nous devons alors nous demander comment les femmes immigrantes s’insèrent dans le marché
de l’emploi québécois, et quelles en sont les pistes explicatives.
Par ailleurs, on évoque souvent le “sacrifice” que les femmes immigrantes réalisent pour leurs
enfants en venant s’installer au Québec ou au Canada. Mais qu’en est‐il concrètement ?
Comment ce “sacrifice” influence‐t‐il leur propre parcours et celui de leurs enfants ? Parmi leurs
enfants, les filles héritent‐elles des obstacles rencontrés par leur mère ou au contraire se
réalisent‐elles scolairement et professionnellement ? Quelles en seraient les pistes explicatives
sous‐jacentes ?
Pour répondre à ces questions, nous nous basons sur une recherche documentaire, à la fois
statistique et qualitative. Notre première partie sera consacrée à la situation professionnelle des
femmes immigrantes québécoises, nous commencerons par en donner un portrait statistique,
avant d’explorer plusieurs pistes d’explications. Notre seconde partie s’attardera sur la situation
des filles d’immigrants. Dans un premier temps, nous nous concentrerons sur la situation
professionnelle de celles‐ci au Canada, et dans un second temps, nous observerons les
différences avec la situation spécifique, et plus précaire, du Québec. Pour chaque contexte, nous
proposerons un portrait statistique et les explications sous‐jacentes à celui‐ci
I. Les femmes immigrantes et le marché de l’emploi
a. Portrait statistique
i. Le taux d’activité
Les femmes, qu’elles soient immigrantes ou natives, sont moins présentes sur le marché de
l’emploi québécois que leurs homologues masculins. Néanmoins, l’écart entre les sexes se
remarque nettement plus chez les immigrants que chez les non‐immigrants : 13 points de
pourcentages contre 8 points, en 2011 au Québec (Boudarbat et Grenier 2014, p.41). Ainsi, le
taux d’activité2 des femmes immigrantes était de 56 % au Québec en 2011. Il est nécessaire de
1 http://www.cc‐femmes.qc.ca/ETUDE_CCF_RRose_VF.pdf 2 Le taux d’activité correspond au nombre total d’actifs exprimé en pourcentage de la population totale en âge de travailler. Un actif est une personne qui occupe un emploi ou qui n’a pas d’emploi et qui en cherche un activement. (Définition tirée de Boudarbat et Grenier 2014).
2
noter toutefois que celui‐ci est en progression ces dernières années. Il était en effet de 48,6 %
en 1996, soit en progression de 7,5 points jusqu’en 2011 (Ibid.).
De plus, notons que le niveau de scolarité agit de manière positive sur le taux d’activité des
femmes immigrantes : plus elles détiennent un diplôme postsecondaire ou universitaire, plus
elles sont susceptibles de participer au marché du travail québécois (Ibid.). Néanmoins, bien que
les femmes immigrantes soient en moyenne davantage scolarisées que les femmes natives, leur
taux d’activité reste en deçà de ce groupe (Ibid.).
Le tableau suivant (issu de Chicha 2009, p.19) offre un aperçu de cette dimension à Montréal en
2006.
ii. Le taux de chômage
Concernant le taux de chômage3, ce sont les personnes immigrantes qui y sont les plus exposées
comparativement aux natifs, au Québec. Toutefois, au sein de la population immigrante, les
femmes sont légèrement plus touchées (11,8 % contre 10,6 % pour les hommes, en 2011). On
remarque cependant une amélioration de cette situation pour les immigrants ces dernières
années : « le taux de chômage a régressé d’environ cinq points de pourcentage chez les hommes
et d’environ six points de pourcentage chez les femmes entre 1996 et 2011 (Boudarbat et
Grenier 2014, p.42).
(Tableau issu de Chicha 2009, p.19)
Par ailleurs, il importe de relever que le chômage ne touche pas tous les immigrants de la même
façon : les nouveaux arrivants (arrivés depuis moins de 5 ans) et les personnes de minorité
visible sont les plus exposés au chômage au Québec (Boudarbat et Grenier 2014).
3 Le taux de chômage indique le pourcentage de la population au chômage par rapport à la population active. (Ibid.)
3
(Tableau issu de Boudarbat et Grenier 2014, p.130)
Enfin, retenons un élément particulièrement pertinent pour notre propos : parmi les immigrants
sélectionnés en tant que travailleurs qualifiés, ceux qui arrivent au Québec avec le statut de
conjoints (très majoritairement des femmes) ont un taux d’activité plus faible et un taux de
chômage plus élevé que ceux qui arrivent comme requérants principaux (principalement des
hommes) (Godin 2004, cité dans Chicha 2009, p.19).
iii. Le taux d’emploi
Nous observons les mêmes tendances lorsqu’il s’agit du taux d’emploi4 des femmes
immigrantes :
Au Québec, les femmes immigrantes avaient un taux d’emploi de 49,4 % en 2011, alors que chez
les non‐immigrantes, ce taux était de 57,7 %. Chez les hommes, ces taux étaient respectivement de
61,8 et 63,9 %. Les femmes immigrantes sont donc moins susceptibles d’occuper un emploi, à la
fois par rapport aux hommes immigrants et aux femmes non immigrantes. (Boudarbat et
Grenier 2014, p.44)
Comme les précédents, cet indicateur semble connaître une amélioration ces dernières années
au Québec. Il a en effet augmenté de dix points de pourcentage chez les immigrantes et de cinq
points chez les immigrants, entre 1996 et 2011 (Ibid.).
iv. Les revenus d’emploi
Remarquons que les revenus moyens suivent une logique similaire :
4 Le taux d’emploi est le rapport entre la population occupée et la population totale en âge de travailler. (Ibid.)
4
(Tableau issu de Atif 2016)
v. Le taux de déqualification professionnelle
Par le terme « déqualification », nous entendons « la non‐correspondance entre le niveau du
diplôme le plus élevé détenu par le migrant [et] le niveau du diplôme exigé par la profession
qu’il exerce » (Chicha 2009, p.20). Autrement dit, il s’agit de personnes “surqualifiées” pour
exercer leurs tâches professionnelles.
Ce taux de déqualification est nettement plus élevé chez les femmes immigrantes que chez leurs
homologues masculins, et que chez les personnes natives (femmes et hommes) :
(Tableau issu de Atif 2016)
5
Le tableau suivant permet de souligner deux dimensions cruciales relatives à la déqualification :
il existe un désavantage notable pour les personnes de minorité visible (femmes et hommes) et
si la déqualification diminue avec la durée de résidence, elle est loin de se résorber
complètement :
(Tableau issu de Chicha 2009)
Par ailleurs, notons que les immigrantes se distinguent également des natives dans leur
répartition entre les divers secteurs d’activité. Ainsi, elles sont presque deux fois plus
nombreuses à exercer un emploi dans le secteur secondaire, notamment dans l’industrie du
textile, et elles sont beaucoup moins représentées dans les emplois du service public (Mongeau
et Pinsonneault 2007, cités dans Ibid.). Autrement dit, elles semblent surreprésentées dans les
emplois les moins bien rémunérés et les plus précaires.
Plusieurs auteurs se sont penchés sur ce paradoxe : comment les femmes immigrantes qui sont
particulièrement instruites ne performent‐elles pas aussi bien qu’attendu sur le marché de
l’emploi québécois ? Nous allons maintenant explorer plusieurs pistes d’explications avancées
par ces chercheurs.
b. Éléments explicatifs : facteurs culturels et dynamiques familiales
i. Variations selon l’origine
Boudarbat et Grenier (2014) remarquent que ce sont surtout les femmes immigrantes
originaires de certaines régions du monde qui sont les moins susceptibles de travailler. Parmi
ces régions, nous retrouvons notamment des pays arabes, sud‐asiatiques et asiatiques
occidentales. Or, d’après ces auteurs, ce sont des pays où « traditionnellement, les femmes sont
moins portées à travailler » (Ibid., p.41). Les taux d’activité des femmes dans ces régions sont en
effet assez faibles : de 23 % dans le monde arabe et de 32 % en Asie du Sud, comparativement à
une moyenne mondiale de 51 %, en 2011 (Banque mondiale, citée dans Ibid.). Cette même
situation serait également remarquée chez les femmes immigrantes aux États‐Unis et en
Australie. Elle s’expliquerait principalement par des facteurs culturels traditionnels, notamment
6
religieux – selon lesquels l’homme doit remplir un rôle de pourvoyeur principal –, entretenus et
transmis par les réseaux sociaux ethniques et religieux dans le pays d’accueil (Foroutan 2008,
Read 2004 et Antecol 1999, cités dans Ibid. ; Ghazal et Read 2007, cités dans Chicha 2009).
Certains auteurs, toutefois, ont remarqué la possibilité d’une inversion des rôles de genre dans
l’immigration (Chicha 2009, p.35). Dans ces cas, la femme devient la principale pourvoyeuse
alors que le conjoint n’occupe qu’un rôle économique marginal au sein du foyer. Ces situations
ne se traduisent néanmoins pas nécessairement en un accroissement de l’autorité et du statut
de la femme dans le ménage : la résistance du conjoint à adopter son nouveau rôle a plutôt
tendance à créer des tensions dans la famille (Espiritu 1999, citée dans Ibid.).
ii. Le couple, la perte du soutien
Bien que les écarts soient davantage manifestes au sein des couples originaires des régions
mentionnées précédemment, le portrait statistique de la première partie souligne le fait que
cette situation est partagée par la grande majorité des femmes immigrantes. Les valeurs
traditionnelles de genre ne sont en effet pas l’apanage des pays à majorité musulmane, et sont
également partagées dans des sociétés dites féministes comme le Québec où les taux d’activité
sont également inégaux entre les sexes (63,5 % pour les femmes contre 73,3 % pour les
hommes, parmi la population native à Montréal en 2006).
La priorité de carrière est ainsi plus souvent accordée aux hommes, tandis que les femmes
doivent également remplir leur rôle d’épouse et de mère, en plus de celui de travailleuse,
lorsqu’il y a lieu.
Toutefois, les femmes qui arrivent au Québec doivent également combiner à ces différents
rôles, celui d’immigrante. L’une des dimensions de ce rôle réside dans l’affaiblissement, voire la
perte, du réseau externe. Cette nucléarisation de la structure familiale, combinée aux
stéréotypes de genre, peut accentuer les responsabilités familiales et ménagères de la femme
(Bellemare 2016, p.129). Une grande partie des femmes pouvaient en effet compter sur de
nombreuses aides familiales ou externes au pays d’origine, et ainsi se consacrer à leur carrière,
et éprouvent des difficultés sans accès à un tel soutien une fois installées au Québec (Ibid.).
Mais toutes les femmes immigrantes ne sont toutefois pas égales face à cette situation. Celles
qui ont un statut socioéconomique relativement élevé peuvent faire appel à un réseau d’aide
privé au Québec ou bien faire venir leur famille élargie pour obtenir du soutien (Vayman 2012,
citée dans Ibid). Le lieu de résidence au Québec peut également jouer un rôle. En effet, les
femmes qui habitent dans un quartier à forte concentration ethnique auraient un accès facilité à
de l’aide externe, par la mobilisation des membres de leur communauté pour la garde des
enfants par exemple (Stier 1991, cité dans Ibid.).
7
iii. Les enfants
Comme évoqué ci‐dessus, incombe aux femmes immigrantes, par la perte du réseau de soutien
et la persistance de stéréotypes de genre, une grande responsabilité des tâches domestiques.
Certains auteurs évoquent d’ailleurs, outre cette accentuation, l’apparition de nouvelles
responsabilités dans l’immigration. Il s’agit, par exemple, de l’intégration sociale des enfants
dans le nouveau pays, tant à l’école que dans le voisinage, qui requiert temps et attention
(Cooke 2007, Purkayastha 2005, cités dans Chicha 2009, p.36).
Ainsi, nous remarquons dans quelle mesure la présence d’enfants, et particulièrement ceux en
bas âge, peut être frein à l’insertion professionnelle des femmes immigrantes. Mais cette
dimension, si elle est fortement liée aux rapports de genre au sein du couple, est également à
rapprocher du système de la société d’accueil. En effet, les services de garde sont souvent
difficilement accessibles, en termes de prix et d’horaires, pour les personnes aux emplois
atypiques, comme c’est souvent le cas pour les nouveaux arrivants. Autrement dit, l’intersection
des rôles de mère, d’épouse et d’immigrante représente un obstacle en lui‐même à l’insertion
des femmes sur le marché de l’emploi québécois, mais il importe de ne pas nier les facteurs
structurels qui renforcent ou sous‐tendent cet obstacle.
c. Éléments explicatifs : facteurs structurels
i. Le système d’immigration
Nous l’évoquions dans notre portrait statistique, il existe une inégalité face au chômage entre
les membres d’un couple, en fonction des statuts de « requérant principal » et de « conjoint »
(au détriment de celui‐ci) déterminés dans le processus administratif d’immigration. Chouakri
(2004, citée dans Chicha 2009) dénonce ainsi ce processus de sélection qui confère davantage
de poids au requérant principal (généralement l’homme) qu’au demandeur jugé secondaire
(généralement la femme), dans le calcul des caractéristiques de capital humain pour être
sélectionnés. Aussi, ce fonctionnement contribuerait‐il à renforcer, avant même l’arrivée au
Québec, la priorité du conjoint masculin dans l’insertion professionnelle (Ibid.). Par ailleurs,
cette différenciation risque de s’accentuer avec l’implantation du nouveau système de sélection
par déclaration d’intérêt, dans la mesure où celui‐ci privilégie certains secteurs d’emplois,
généralement traditionnellement masculins (Atif 2016).
ii. Le marché du travail
Si toutes les personnes immigrantes sont confrontées à des obstacles communs de difficultés
d’apprentissage de la langue officielle et de reconnaissances des diplômes et des expériences
professionnelles acquis dans le pays d’origine, les femmes semblent connaître des freins
supplémentaires à leur bonne insertion professionnelle.
8
Concernant la reprise d’études, à laquelle sont contraints bon nombre de nouveaux arrivants, il
semblerait, selon Godin (op. cit.), que requérants principaux et conjoints soient aussi nombreux
à suivre des formations (environ un tiers pour chaque groupe), mais que la divergence s’observe
au niveau des secteurs ciblés. Les « conjoints » (généralement des femmes) s’engagent
davantage dans des voies techniques qu’universitaires. Par ailleurs, Action Travail des Femmes
(2008, cité dans Ibid.) remarque le rôle joué par les intervenant.e.s et agent.e.s d’emploi sur ce
sujet. En effet, ceux‐ci ne prendraient pas tant en compte le haut niveau de scolarité des
nouvelles arrivantes et les dirigeraient vers des formations plutôt destinées à une clientèle
moins scolarisée.
Au moment de la recherche d’emploi, ce sont de nouveaux obstacles qui se dressent entre les
immigrantes et un emploi qui coïncide avec leurs diplômes et expériences. À l’embauche, les
préjugés et stéréotypes relatifs à l’origine étrangère et au genre féminin influenceraient les
recruteurs dans leur anticipation des performances des candidats aux postes (Browne et
Misra 2003, cités dans Ibid., p.44). Ainsi, si les femmes ont déjà peu de chances d’obtenir un
emploi dans un secteur traditionnellement masculin, celles‐ci s’amenuisent encore lorsque les
candidates sont immigrantes. De plus, dans certains pays, les secteurs techniques et
scientifiques sont plutôt mixtes, les nouvelles arrivantes au Québec se retrouvent donc face à un
mur qu’elles n’avaient pas anticipé pour poursuivre l’exercice de leur profession (Raghuram
2008, Weiner 2009, cités dans Ibid.).
Pendant l’entretien d’embauche, l’évaluation des compétences interpersonnelles peut
également porter préjudice aux femmes immigrantes. En effet, ces compétences, ou « savoir‐
être », comme les capacités de communication, la motivation ou le dynamisme, sont valorisées
différemment selon les cultures. Or, au moment de l’entretien, des comportements qui ne
correspondent pas à ce qui est attendu par le recruteur peuvent être perçus comme des signes
d’incompétences ou d’incompatibilités avec le reste de l’équipe et conduire à l’élimination du
candidat. Chicha en conclut :
En raison de leur double appartenance, les immigrées risquent d’être encore plus désavantagées
par la subjectivité du critère des compétences interpersonnelles et de se heurter à un plafond de
béton plutôt que de verre dans leur accès à des postes de direction. (Ibid., p.49)
Enfin, un autre obstacle pour les femmes immigrantes réside dans l’un des moyens de
recrutement les plus courants parmi les employeurs : le recours aux réseaux de connaissances
des employés. Ce fonctionnement contribue à reproduire la ségrégation sexuelle et ethnique qui
caractérise le marché du travail québécois (Ibid.). En effet, lorsqu’il y a peu de personnes
immigrantes dans des postes qualifiés, le recrutement par réseau risque de maintenir cette
exclusion. Aussi, les femmes immigrantes qualifiées, dont le réseau est surtout composé
d’autres immigrantes, se voient confiner dans des emplois précaires et ethnicisés (Chicha et
Deraedt 2009, citées dans Bellemare 2016, p.326).
9
iii. Une discrimination intersectionnelle
Les obstacles que rencontrent les femmes immigrantes dans leur insertion sur le marché du
travail québécois semblent se manifester à plusieurs échelles : à l’échelle de la famille et à
l’échelle de la société. Pour autant ceux‐ci ne sont pas déconnectés les uns des autres, mais le
résultat au contraire d’entrecroisement entre les différents rôles endossés par les femmes
immigrantes et entre les différents facteurs discriminatoires dont elles sont l’objet. Ces
discriminations, si elles peuvent parfois se réaliser en actes directs, se manifestent surtout de
manière diffuse et à différents niveaux (Simon 2016). On parle alors de discrimination
systémique, définie ainsi :
La discrimination systémique est une situation d’inégalité cumulative et dynamique résultant de
l’interaction de pratiques, de décisions ou de comportements, individuels ou institutionnels, ayant
des effets préjudiciables, voulus ou non, sur les membres de groupes visés par l’article 10 de la
Charte Québécoise des droits de la personne. La discrimination systémique [...] est persistante car
elle résulte d’un réseau complexe de facteurs en interaction. (Chicha‐Pontbriand 1989, citée dans
Eid 2016)
Ainsi, Chicha (2009) précise‐t‐elle que « ces discriminations imprègnent les pratiques, les
comportements et les règles adoptés par les divers acteurs, notamment l’État, les employeurs,
les associations professionnelles, les universités ou encore la famille immigrée ». Elles se
réalisent de manière croisée en fonction du genre, de l’origine, de l’appartenance ethnique ou
raciale, de l’état civil, de la langue, etc.
Pour saisir la situation particulière des femmes immigrantes qui combinent l’expérience de
plusieurs discriminations, Chicha (2009) propose alors l’utilisation d’une « approche
d’intersectionnalité des facteurs discriminatoires ». Le concept de « discrimination
intersectionnelle », désigné sous ce nom par Makonnen (2002, citée dans Ibid.), a émergé sous
l’influence de Crenshaw (1993, citée dans Ibid.) qui cherchait à expliquer la situation des
femmes afro‐américaines. L’intersection des oppressions ne résulte pas en un cumul de
discriminations, mais plutôt en une situation unique, qualitativement différente, vécue par les
personnes porteuses de cette combinaison d’appartenances (Atif 2016).
Certains chercheurs arguent que les femmes immigrantes viennent avant tout pour assurer
un meilleur avenir à leurs enfants, et que leur situation professionnelle précaire serait
compensée par la réussite de leurs enfants (Boudarbat et Grenier 2014). On remarque en effet
qu’elles semblent parfois « contraintes à se sacrifier » pour la bonne intégration économique du
reste de la famille. Mais qu’en est‐il dans les faits ? Les filles d’immigrants héritent‐elles des
obstacles rencontrés par leur mère ou parviennent‐elles à réussir sur le plan scolaire et
professionnel ?
10
II. Les femmes de deuxième génération
1. Une situation favorable au Canada
a. Portrait statistique
i. Scolarité
En général, les personnes dont les parents sont nés à l’étranger ont une scolarité plus élevée
que ceux dont les parents sont nés au Canada : « those with both parents born abroad had, on
average, about 14 years of schooling, one year more than those whose parents were born in
Canada » (Corak 2008, p.13). En particulier, les femmes de deuxième génération sont celles qui
ont le plus de chances d’avoir suivi des études les plus longues, comparativement à leurs
homologues masculins et aux femmes de troisième génération et plus. En effet, près d’un quart
d’entre elles ont au moins un diplôme universitaire de premier cycle (contre 20 % pour les
hommes de deuxième génération et 15 % pour les femmes de troisième génération) (Ibid.).
(Tableau issu de Corak 2008, p.11, nos soulignements)
De plus, notons que, si habituellement le niveau de scolarité des parents influence largement
celui de leurs enfants, les enfants d’immigrants en général, et les filles en particulier, sont moins
touchés par cette logique. Autrement dit, la mobilité « scolaire » entre la première et la
deuxième génération est plus grande chez les familles où les parents sont nés à l’étranger que
chez celles où les parents sont nés au Canada (Picot et Hou 2011, p.12). Ci‐dessous une
illustration de cette mobilité :
11
(Tableau issu de Corak 2008, p.14)
ii. Emploi, chômage et revenus
Concernant la participation au marché du travail, les hommes ne présentent pas de différence
quelque que soit la génération à laquelle ils appartiennent. Pour les femmes, en revanche, la
différence est notable en faveur de celles dont les parents sont nés à l’étranger : elles sont plus
susceptibles de travailler toute l’année et de connaître moins de périodes de chômage
(Palameta 2007, p.9).
12
En ce qui a trait aux revenus (horaires et annuels), on remarque le même effet : il n’y a de
nouveau pas de différence significative entre les hommes, alors que parmi les femmes ce sont
celles de deuxième génération qui obtiennent la situation la plus favorable (27 500 $ par an
contre 18 200 $ pour les femmes de troisième génération et plus, en 2004) (Ibid., p.10).
(Tableau issu de Palameta 2007, p.9, nos soulignements)
De plus, parmi les enfants d’immigrants, ce sont les femmes qui semblent le mieux se
démarquer de la situation d’emploi de leurs parents :
13
(Tableau issu de Corak 2008, p.17)
Enfin, si nous regardons les différences en fonction de l’appartenance à une minorité visible,
nous nous apercevons qu’elles sont fortement marquées chez les hommes et presque
inexistantes chez les femmes, concernant les revenus d’emploi :
(Tableau issu de Palameta 2007, p.14)
14
Il existe aussi des différences au sein même des minorités visibles. Certaines communautés sont
en effet particulièrement à risques de voir une transmission de la situation professionnelle
précaire (en termes de revenus) de père en fils, malgré des niveaux de scolarité plus élevés que
la moyenne. C’est le cas notamment pour les communautés caribéennes, d’Afrique de l’Ouest et
de certains pays latino‐américains (Corak 2008, p.22).
b. Éléments explicatifs
Certains auteurs ont cherché à comprendre la meilleure situation scolaire et professionnelle des
femmes dont les parents sont immigrants comparativement à celles dont les parents sont nés
au Canada, ou en comparaison des fils d’immigrants. Plusieurs pistes ressortent.
i. Le niveau de scolarité
En premier lieu, ces écarts de participation au marché du travail et de revenus peuvent
s’expliquer en partie par la scolarisation très élevée des filles d’immigrants. Celle‐ci, et celles de
leurs homologues masculins, s’expliqueraient, selon Picot et Hou (2011), par plusieurs facteurs,
comme les fortes attentes des parents, le fait de résider dans des zones urbaines (où le niveau
de scolarité est plus élevé qu’en région) ou encore le rôle du “capital ethnique” : « The latter
concept typically refers to the advantages or disadvantages bestowed on the individual by the
overall level of income and educational attainment for the ethnic group as a whole. » (Ibid., p.8).
ii. Le lieu de résidence
L’avantage lié à la situation professionnelle des femmes et hommes de deuxième génération
repose également en partie sur leur implantation géographique. En effet, les enfants
d’immigrants ont une forte tendance à s’installer dans des régions et des centres urbains
particulièrement prospères :
Les trois quarts des jeunes Canadiens dont les deux parents sont immigrants sont concentrés en
Ontario et en Colombie‐Britannique, et plus des trois quarts vivent dans de grands centres urbains.
En revanche, la moitié de leurs homologues dont les parents sont nés au pays vivent dans des
régions économiquement moins prospères telles que le Canada atlantique, le Québec, le Manitoba
et la Saskatchewan, et environ 60 % vivent dans de petites villes et dans des régions rurales.
(Palameta 2007, p.15)
iii. Report des naissances et des mariages
Les différences de situation professionnelle entre les femmes dont les parents sont immigrants
et celles dont les parents sont natifs semblent également s’expliquer par des différences dans
15
l’âge du mariage et du premier enfant. On remarque en effet que les femmes de deuxième
génération se marient et ont des enfants plus tard que leurs consœurs : dans une enquête de
Statistiques Canada, parmi les femmes de 22 à 34 ans interrogées, un tiers des femmes dont les
parents sont nés à l’étranger avaient déjà eu, adopté ou élevé un enfant, alors que c’était le cas
pour près de la moitié des femmes de troisième génération et plus (33,3 c. 47,2 %, en 2004)
(Ibid, p.8). Or, nous savons que l’état matrimonial et la présence d’enfants constituent des
facteurs importants de l’insertion professionnelle des femmes.
Si l’insertion professionnelle des femmes de deuxième génération semble particulièrement
positive au Canada, la situation se détériore toutefois considérablement lorsque l’on s’attarde
au contexte québécois.
2. Une situation moins favorable au Québec
a. Portrait statistique
i. Scolarité
Les jeunes Québécois en général, et ceux dont les parents sont immigrants en particulier, sont
en moyenne davantage scolarisés que leurs homologues du reste du Canada :
(Tableau issu de Boudarbat 2016)5
Au Québec, les femmes présentent un niveau de scolarisation plus élevé que les hommes, et ce
pour presque toutes les générations :
5 Idem pour les tableaux suivants.
16
ii. Emploi, chômage et revenus
Concernant la participation au marché du travail québécois, les femmes de deuxième
génération se démarquent par leur plus haut taux d’activité comparativement à leurs confrères
de deuxième génération, mais par un taux moindre en comparaison des femmes de troisième
génération et plus.
On remarque également une différence des taux d’activité entre les femmes qui appartiennent
ou non à une minorité visible, au détriment de celles qui sont racialisées :
17
Et, surtout, notons les différences avec les femmes du reste du Canada. Les femmes de
deuxième génération québécoise ont en effet un taux d’activité plus faible que celles qui
résident ailleurs au Canada :
Concernant les taux de chômage, nous remarquons une logique sensiblement similaire.
Autrement dit, au Québec, les femmes de deuxième génération ont des taux de chômage moins
élevés que leurs homologues masculins, mais parmi les enfants d’immigrants ce sont les
personnes racialisées qui ont des taux de chômage les plus élevés. De plus, les femmes de
deuxième génération qui résident au Québec performent moins bien sur ce point,
comparativement à celles du reste du Canada.
18
C’est également le même scénario qui se reproduit au niveau des revenus :
Comment expliquer que les enfants d’immigrants québécois qui ont des taux de scolarité plus
élevés que la moyenne réussissent moins bien à le traduire en réussite professionnelle,
comparativement aux enfants d’immigrants du reste du Canada, et ce de façon encore plus
marquée pour les femmes ?
19
b. Pistes d’explication
i. Lieu de résidence
Nous l’évoquions plus haut, une explication de la meilleure situation professionnelle des enfants
d’immigrants au Canada repose sur leur lieu de résidence, dans des régions et des villes
particulièrement prospères. Or, bien qu’au sein même du Québec, les jeunes de deuxième
génération se concentrent presque exclusivement dans la région métropolitaine de Montréal (à
95 % !) (Boudarbat 2016), la région du Québec est moins avantageuse économiquement que
celle d’Ontario ou de Colombie‐Britannique.
ii. Capital social
Concernant les enfants d’immigrants de minorité visible et leur situation désavantageuse sur le
marché de l’emploi québécois, certains auteurs avancent l’hypothèse d’un capital social et
familial plus faible que les autres. Le capital social serait en effet une ressource importante pour
les jeunes chercheurs d’emploi (Granovetter 1974, cité dans Chung Yan, Lauer et
Jhangiani 2008); or les jeunes dont les parents sont immigrants et de minorité visible ne peuvent
bénéficier d’un réseau étendu. Leurs parents n’ont effectivement pas de profession, travaillent
dans une enclave ethnique ou n’ont pas de réseau social interethnique très vaste (Chung Yan,
Lauer et Jhangiani 2008).
iii. Facteurs culturels
D’autres auteurs évoquent plutôt l’hypothèse de la prégnance de facteurs culturels, reliés aux
pays d’origine des parents (Boudarbat 2016). Ainsi, ce serait les mêmes valeurs dites
traditionnelles qui freineraient à la fois les mères et leurs filles à s’insérer sur le marché de
l’emploi québécois. Nous pouvons notamment retrouver ces arguments dans l’histoire de la
famille B., originaire d’Algérie et immigrée en France à la fin des années 1970, étudiée par
Beaud (2016). Le contexte français est bien sûr très différent de celui du Québec, surtout en ce
qui a trait à l’immigration et à leurs descendants, toutefois certains éléments peuvent sans
doute apporter des pistes de réflexion sur le sujet. Ainsi, la fille ainée de la famille doit par
exemple s’occuper de tâches domestiques et familiales pendant sa scolarité : « rentrée de
l’école à 17h, je mettais la gandoura et je passais dans un autre monde où je préparais à manger
pour les petits, je les couchais, je les douchais… Enfin… Et que je commençais mes devoirs à
minuit dans la cuisine. » (Beaud 2016). Puis, elle connaît la pression de ses parents pour
s’engager dans des études courtes et professionnalisantes (en l’occurrence des études
d’infirmières) et se marier jeune :
‐ [Q :] À l’école d’infirmières, il y avait la perspective de l’argent assez vite, entre
guillemets… tout ça repoussait la question du mariage, c’est ça ? Cette question, elle était évacuée
ou elle ressurgissait à un moment ?...
20
‐ [R :] Alors le contrat c’est je finis mes 3 ans…
‐ Et après, vous êtes bonne à marier...
‐ Voilà !... Et en fait, six mois avant la fin des 3 ans, donc elle [sa mère] est revenue au
galop. Voilà. Et là elle me disait “mais c’est très bien, comme ça tu vas finir en même temps tu
seras mariée, moi j’ai quelqu’un”, voilà. (Beaud 2016)
Un plus jeune frère résume : « je prends souvent comme exemple ma grande sœur Samira… Qui
s’est privée de sa jeunesse, quand elle est venue ici, à Paris, travailler… Elle s’est privée de plein
de trucs, pour aider nos parents, pour nous aider, nous. » (Beaud 2016). Ainsi, nous pouvons
voir le poids de la dynamique familiale, et de ses traditions, sur les parcours scolaire et
professionnel de cette jeune femme et qui ont pu constituer des freins à ceux‐ci.
iv. Discrimination systémique
Il ne faut toutefois pas occulter, comme nous l’avons vu en première partie, les effets de la
discrimination systémique sur l’insertion professionnelle des enfants d’immigrants. Eid (2016)
soulève notamment l’idée de “transmissibilité” de la discrimination raciale d’une génération à
l’autre. Ce tableau, comparant les revenus moyens d’emplois, l’illustre :
(Eid 2016)
Cette “transmissibilité” s’inscrit dans l’idéologie du racisme “sans races” ou “color‐blind”
(Bonilla‐Silva 2010) des sociétés occidentales contemporaines. En effet, celle‐ci conçoit
notamment les pratiques culturelles présumées comme un bloc figé et homogène, commun à
tout le groupe minorisé, et opère ainsi un glissement de la notion de race vers celle de culture
(Ducharme et Eid 2005, p.6). La culture devient une donnée “naturelle” et essentialisante dans
les rapports sociaux, et qui se transmet, de surcroît, d’une génération à l’autre. Ce qui permet in
fine de justifier l’exclusion des enfants d’immigrants du marché de l’emploi (Eid 2016).
21
Par ailleurs, dans le contexte français, des auteurs remarquent la “double discrimination”, par
rapport à leur origine et leur sexe, dont sont victimes les femmes issues de l’immigration
maghrébine sur le marché de l’emploi (Meurs et Paillé 2008). Cette piste serait à développer
dans le contexte québécois.
En guise de conclusion
Pour résumer, nous avons montré dans cet écrit à quel point, au Québec, les femmes
immigrantes et leurs filles ont une intégration économique souvent précaire, et loin de coïncider
avec leur niveau de scolarité élevé. Leurs insertions professionnelles sont le produit d’un
entrecroisement de facteurs tant structurels que personnels. Il faut en effet prendre en compte
les effets de la dynamique familiale, reliée à des stéréotypes de genre traditionnels, les effets du
contexte dans lequel celle‐ci s’inscrit : le contexte économique, les politiques migratoires, les
enjeux de discriminations systémiques, ainsi que, surtout, les intersections entre ces deux
niveaux. Par ailleurs, nous nous sommes rendu compte que les inégalités qui entravent les
femmes immigrantes dans leur parcours professionnel au Québec sont en partie transmises à
leurs filles, particulièrement lorsqu’elles appartiennent à une minorité visible.
Concluons sur le fait qu’il est à notre avis crucial de poursuivre les études sur les femmes
immigrantes et leur inclusion dans la société québécoise, qui passe nécessairement par une
meilleure intégration économique. Pour cela, nous pensons qu’il est nécessaire – tant dans
l’analyse que, sans doute, dans l’accompagnement pratique – de considérer les familles
immigrantes dans leur ensemble, avec les besoins et les aspirations de chacun, et dans le
contexte spécifique dans lequel elles s’inscrivent, qui ajoute et renforce des facteurs
discriminants à leur égard.
22
Bibliographie
Atif, Katia. 2016. L’impact de la discrimination systémique dans un contexte intersectionnel sur
les femmes immigrées et racisées dans leur processus d’insertion en emploi. Conférence donnée
dans le cadre de l’École d’Été Immigration, Intégration et Diversité sur le marché du travail de la
Chaire en relations ethniques et du Centre d’études et de recherches internationales de
l’Université de Montréal, vendredi 1er juillet 2016.
Beaud, Stéphane. 2016. L’histoire d’une famille algérienne en France. La mobilité sociale d’une
fratrie d’enfants d’immigrés. Conférence donnée dans le cadre de l’École d’Été Immigration,
Intégration et Diversité sur le marché du travail de la Chaire en relations ethniques et du Centre
d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal, mardi 28 juin 2016.
Bellemare, Karine, 2016. La déqualification des immigrantes universitaires : le rôle de l’origine
ethnique. Thèse de doctorat. Université de Montréal. http://hdl.handle.net/1866/13585
Bonilla‐Silva, Eduardo. 2010, 2006c. Racism without Racists: Color‐blind racism & Racial
Inequality in Contemporary America, Lanham: Rowman and Littlefield, p. 25‐52
Boudarbat, Brahim. 2016. Jeunes immigrants et intégration économique : une comparaison
Québec‐Canada. Conférence donnée dans le cadre de l’École d’Été Immigration, Intégration et
Diversité sur le marché du travail de la Chaire en relations ethniques et du Centre d’études et de
recherches internationales de l’Université de Montréal, lundi 27 juin 2016.
Boudarbat, Brahim et Gilles Grenier. 2014. « L’impact de l’immigration sur la dynamique
économique du Québec ». Rapport de recherche réalisé pour le compte du Ministère de
l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion.
Chicha, Marie‐Thérèse. 2009. Le mirage de l’égalité : les immigrées hautement qualifiées à
Montréal. Centre Métropolis du Québec.
Chung Yan, Miu, Sean Lauer et Surita Jhangiani. 2008. « Les difficultés d’accès au marché du
travail : l’expérience vécue par les nouvelles générations de jeunes immigrants de minorité
visible », Diversité canadienne, Vol. 6, no 2, pp. 131‐134
Corak, Miles. 2008. « Immigration in the Long Run: The Education and Earnings Mobility of
Second‐Generation Canadians », IRPP Choices, Vol. 14, no. 13 (October 2008)
Ducharme Daniel et Paul Eid. 2005. La notion de race dans les sciences et l¹imaginaire raciste : la
rupture est‐elle consommée ?, Montréal, Commission des droits de la personne et de la
jeunesse du Québec, p. 3‐12.
Eid, Paul. 2016. La discrimination subie par les minorités racisées dans nos sociétés
(néo)libérales : fruit d’un racisme sans « races »?. Conférence donnée dans le cadre de l’École
d’Été Immigration, Intégration et Diversité sur le marché du travail de la Chaire en relations
23
ethniques et du Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal,
vendredi 1er juillet 2016.
Meurs Dominique, Pailhé Ariane. 2008. « Descendantes d’immigrés en France : une double
vulnérabilité sur le marché du travail ? », Travail, genre et sociétés 2/2008 (Nº 20), p. 87‐107
Palameta, Boris. 2007. L’intégration économique des enfants d’immigrants. Statistique Canada.
Picot, Garnett et Feng Hou. 2011. « Seeking Success in Canada and the United States: The
Determinants of Labour Market Outcomes Among the Children of Immigrants », Document de
recherche, Direction des études analytiques, Statistique Canada.