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LES EX-VOTO DU SANCTUAIRE DE LA cc CONSOLA TA » DE TURIN ET LA PHYSIONOMIE D'UN QUARTIER Le Sanctuaire de la « Consolata )) s'élève dans le vieux Turin et a toujours été dans les murs de la ville 1 ainsi qu'en témoignent les ruines de l'enceinte romaine, en partie englobées dans le côté nord-ouest de la basilique. Toutes les classes sociales qui composent la ville ont concouru et continuent de participer au culte de la Vierge appelée « Consolata )) : voi pourquoi elle est vénérée depuis 1706 comme avocate et protectrice de la ville ·et depuis 1961 aussi comme patronne de l'archidiocèse '. Les ex-voto conservés dans le Sanctuaire (rien que les peintures y sont au nombre de 2350) reflètent et racontent l'histoire de la ville entre le XIX' et le XX' siècle. En effet, même s'il est possible sur la base des sources, de faire remonter au XV e siècle 3 la tradition des ex- vota à la {( Consolata », 1. Il faut remarquer l'emplacement très particuli er du Sanctuaire : au nord il ya les bâtiments construits par St Giuseppe Benedetto Conolengo (<< la citadelle della beneficenza »), au nord-ouest « l'Ausiliatrice » (l'autre sanctuaire, consacré à la Vierge par Don Bosco), au sud-ouest le des « Art igianelli »)(de l'école de peinture qui y existait autrefois proviennent plusieurs ex-voto des deux Sanctuaires), à l'est la Cathédrale et la « Porte Palatine n, au nord-est l'ancien marché de c( Porta Palaz7.0 n (où l'on trouve deux tabernacles représentant respectivement la «( Consolata» et le Sacré-Coeur) et le marché aux puces appelé « Bâlon ». Cette zone est riche de petits autels ct de tabernacles et on y trouve aussi une maison {Oute peinte à fresque avec des épisodes de la vie du Christ . 2. Ordinato du 29 septembre 1706. On ne peut pas oublier en outre que les « Savoia ,) avaient e'ncouragé ce culte dès l'époque de Amedeo VIII et qu'ils offrirent aussi plus ieurs ex- voto à la « Consolata n. 3. Le premier document au sujet des ex-voto du Sanctuaire est un extrait de la Vila dei Bta/o Amedeo IX. publi ée en 1686 par Morozzo, abbé de la « Consolata et dans laquelle on mentionne une peinture votive de 1496. Sur la question de la date de naissance de cette tradition cff. L. BORELLO Gli ex-voto dei 5an/uario della ConJola/a dans le catalogue de l'exposition.

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LES EX-VOTO DU SANCTUAIRE DE LA cc CONSOLA TA » DE TURIN

ET LA PHYSIONOMIE D'UN QUARTIER

Le Sanctuaire de la « Consolata )) s'élève dans le vieux Turin et a toujours été dans les murs de la ville 1 ainsi qu'en témoignent les ruines de l'enceinte romaine, en partie englobées dans le côté nord-ouest de la basilique.

Toutes les classes sociales qui composent la ville ont concouru et continuent de participer au culte de la Vierge appelée « Consolata )) : voi là pourquoi elle est vénérée depuis 1706 comme avocate et protectrice de la ville ·et depuis 1961 aussi comme patronne de l'archidiocèse '.

Les ex-voto conservés dans le Sanctuaire (rien que les peintures y sont au nombre de 23 50) reflètent et racontent l'histoire de la ville entre le XIX' et le XX' siècle. En effet, même s'il est possible sur la base des sources, de faire remonter au XVe siècle 3 la tradition des ex -vota à la {( Consolata »,

1. Il faut remarquer l'emplacement très particu lier du Sanctuaire : au nord il ya les bâtiments constru its par St Giuseppe Benedetto Conolengo (<< la citadelle della beneficenza »), au nord-ouest « l'Ausiliatrice » (l'autre cél~bre sanctuaire, consacré à la Vierge par Don Bosco), au sud-ouest le coll~e des « Art igianelli »)(de l'école de peinture qui y existait autrefois proviennent plusieurs ex-voto des deux Sanctuaires), à l'est la Cathédrale et la « Porte Palatine n, au nord-est l'ancien marché de c( Porta Palaz7.0 n (où l'on trouve deux tabernacles représentant respectivement la «( Consolata» et le Sacré-Cœur) et le marché aux puces appelé « Bâlon ». Cette derni~re zone est riche de petits autels ct de tabernacles et on y trouve aussi une maison {Oute peinte à fresque avec des épisodes de la vie du Christ .

2. Ordinato du 29 septembre 1706. On ne peut pas oublier en outre que les « Savoia ,) avaient e'ncouragé ce cu lte dès l'époque de Amedeo VIII et qu'ils offrirent aussi plus ieurs ex­voto à la « Consolata n.

3. Le premier document au sujet des ex-voto du Sanctuaire est un extrait de la Vila dei Bta/o Amedeo IX. publiée en 1686 par Morozzo, abbé de la « Consolata et dans laquelle on mentionne une peinture votive de 1496. Sur la question de la date de naissance de cette tradition cff. L. BORELLO Gli ex-voto dei 5an/uario della ConJola/a dans le catalogue de l'exposition.

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presque tous les documents qui nous sont parvenus appartiennent au XIX' et au XX' siècles.

D'un point de vue historique et artistique. on peut répartir ces peintures en trois catégories:

1) les ex-vota peints par des artistes « cultivés» ayant fréquenté l'Académie ou ayant fait des études de peintures.

2) les tableaux dus à des artisans. 3) Les tableaux faits par ceux qui avaient obtenu la grâce ou par

quelques-uns de leurs parents (des enfa nts. souvent).

Plusieurs artistes ne se sont pas bornés à peindre des ex-vota, mais ils Ont aussi travaillé pour le Sanctuaire: c'est le cas, par exemple, de A. Augero', de L. Morgari' et de F . Gonin 6; tandis que d'autres peintres. qui travaillaient habituellement dans les églises Ont peint occasionnellement des tableaux votifs pour la « Consolata » 7.

Le groupe le plus important est toutefois consti tué par les tableaux des artisans. puisque c'est à ces « peintres ») que les fidèles s'adressaient de préférence. ainsi en témoigne le document suivant:

« ••• La mia lerrera oltre ad avvisart i deI mio ritorno. ha la scopo di pregart i vivarncnte di adempiere pressa la chicsa dclla Consolata ad un vota che io ho farto al from e, in Catalogna, in una comingcn7...a risehios iss irna. memre eioè mi trovavo sono un bornbardarnemo vio\entiss irno sul monte Foseo, dove moiti hanno lasc iaro la vita No n vi era nulla da fare per ripararsi rneglio, ehe stare a ridosso di una scarpata ed aspettare In quella circostanza, mentalmente ho promesso di portare un quadreno alla Consolata. se riuscivo ad aver salva la vita . Per questO ti inviero un vaglia pregmldoli di paHar! da 10/0 di quei negazietti che stanno preHo la suddetta chitsa e che, credo, s'itlcarichitlo deUa riproduziotle d'//'Janedtivo/i.

4. Dans le canon nO 6 des Archi ves de la Il Consolata .. (il s'agit d'une côte prov isoire à caus,," des rangeme nts en cours) on cite les paiements ,,"ffeCtués à M . A. Augero (1799- 1888) : ft Pinura dei quadro di Sebastiano Valfrr alraltare di S. Andra L. 150 (tela e cornice) 1888 » et «( quadro d i S. Pietro dipinto dal Sig. A. Augero con sua comice di legno indorata (accanto ahare di S. Andrea) L. 140 mar7..O dei 1840 >,.

:; . Dans les Archives du Sanctuaire on conserve les factures payt"es à M . L. Morgari et aussi une lenre autographe ou il dt"crit des travaux de res tauration et ment ionne un t<lb!cau qu'i l va peindre pour le Sanctuaire. Cc peintre fut chargr de plusieurs travaux de restauration I.ors du huiti~me centenaire de la découverte du tableau de la (e Conso lata " (1 904). P BUSCALIONI. La Conso/a!a, Torioo. 1 ~38. p. 4:;7-8

6. Cc fU[ Francesco Gonin (1808- 1889) qui fut chargr des travaux de restauration dans le Sanctuaire à l'occasion du cinquantenaire du COuronnement de l'ico ne de la Vierge (1879)

7. M . Stefano Chiantore (1772 - 1850) oe semble pas avoir exécuté des tra vaux dans le Sanctua ire de la « Consolata 1), mais on sait qu'i l a t ravai ll t" dans les églises de Savigliano (ou il est nt") et dans la province de Cuneo en général

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Tiravano da tutti i lati ; il tiro pericolosissimo. in quel momento. Cfa solo di artiglieria. La scena si svolgcva sul monte già detto, tondeggiante. arido, cosparso qua c là di erbaccc, con pochissimi alberi, all'incirca come nell'abbozzo che ti unisco. Sc pero. sentita il rev. Rettare della chiesa, si puo Ottcmperarc al voto anche con un obolo c qualche candela credo che sarebbe meglio. e allora il quadro la puoi lasciare . Assicurati pero bene se questo cambio si puo fare avcndo io mental mente promesso un quadretto. Mi spiace darti questo disturbo. ma da cristiano e da soldato, scnta il dovere della mia feddtà e della mia riconoscenza. 4/3/ 1939 Il 8

L'hésitation de l'auteur de la lettre est due probablement au fait qu'il n'existe pas un atelier spécialisé dans les ex-voto, mais qu'il y a seulement des ateliers qui produisent aussi des ex-voto: cette activité était, dans les années quarante de ce siècle, si considérable qu'un atelier pouvait produire jusqu'à un millier de tableaux votifs par an.

Dans la zone comprise entre « Via deUa Consolata, Via Giulio, Via delle Orfane et Via Garibaldi" (cf. plan) il y avai t plusieurs ateliers d'imprimeurs typographes, de lithographes, de vitriers, de doreurs ainsi que des marchands de gravures et de soie (spécialisés au XX' s. dans les objets du culte), des négociants en papier (mais aussi en images pieuses) et des fabricants de figurines . D'après les comptes des archives de la « Consolata }) tous ces gens -là furent aussi fournisseurs du Sanctuaire. Ce quartier resse!Ilblait probablement, à plusieurs égards, à celui de St-Sulpice à Paris '.

8. f\ Ma lettre, en plus de t'avertir de mon retour. a le but de te prier vivement de rendre à l '~l ise de la Consolata un voeu que j'ai fait au front, en Catalogne, dans une circonstance trt-s dangereuse, c'est-à-dire que je m e trouvais sous un bombardeme-nt trt-s violent sur le mont Fosco, où beaucoup ont laissé la vie. Il n'y avait rien d'autre à faire pour se protége r le mieux que de rester à l'abri d'un talus et d'attend re. Dans cette circonstance, j'ai promis mentalement de porter un petit tableau à la Consolata, si je réussissais à avoi r la vie sauve. Pour cda je t'enverrai un mandat tn ttprianl dt passtrà l'unt dt (tJ pttiles boutiqutS qui St IrouVtnt pris de la susditt tglist. tl qui jt crois. St chargenl de la reproduction dts seines votives (souligné par l'auteur de l'article). On tirait de tOUS les côtés; te- tir le plus dangereux à ce moment était celui de l'artillerie. La sc~ne se passait sur la montagne déjà citée, arrondie, aride. parsemée çà et là de mauvaises herbes, avec très peu d'arbres aux alentours, comme sur le croquis que je te joins. Cependant , si une fois vu le Révérend Recteur de l'église, on peut aussi rendre le voeu avec une obole et quelque cierge , je pense que ça sèrait mieux, et alors tu peux laisser tomber le tableau. Assure-toi bien cependant si cet échange peut sr faire m~me si j'ai promis mentalement un petit tableau. Je suis désolé de te donner ce dérangeme-nt, mais en tant qur chrétien et que soldat, je sens le devoir de ma fidélité et de ma reconnaissance. 4/3/1939 n. Cette lettre a été publiée dans }(' Bulletin du Sanctuair(' en avril 1939 p. 55. Il faut ['('marquer le nombre de précisions données au peintre. On retrouve normalement te même souci du détail dans les notes écrites au verso d('s tabl('aux votifs ou dans les command('s (cfr. L. BORELLO, « Le bott('gh(' torinesi di ('X-vOtO »dans Studi piemonmi, mana 198 1. vol. X, fasc. 1). On peut ('n outre observer comment t(' vœu entraîne parfois (en ce cas par exemple) d('s scrupul('s et des changements d'opin ion.

9. c.-L. SA V ART, « A la recherche de l'an dit de Saint-Sulpice »), dans Rtvue d'his/oirt dt la spiritualitt, 1976.

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J'ai essayé de reconstituer les transferts et les modifications de quelques-uns de ces magasins à partir du milieu du XTxre s. La date choisie (1846-47) a une raison bien précise, puisque la placette en face du Sanctuaire a été construite à cette époque : les baraques qui occupaient l'endroit de la future placette furent achetées avec le produit d'un loto de bienfaisance, qui avait eu lieu en 1846, dans le SanclUaire, avec la participation, pourrait-on dire, de toute la ville .

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D'après les documents conservés dans le Sanctuaire, à l'emplacement de l'actuelle placette. au rez-de-chaussée, les pièces et les boutiques étaient au nombre de 31. On apprend aussi qu'une indemnité fut payée à M. Severino Effisio (dont l'activité de «( soppressatore di tde» avait une tradition séculaire) ainsi qu'à M. Rosso. orfèvre 10.

Nous savons aussi que dix ans auparavant M. Toscano orfèvre. vendait des gravures devant J'église de la «Consolata» Il : il s'agit donc, probablement, de la même boutique.

Le magasin de M. Rosso, orfèvre, se trouve Place de la Consolata jusqu'cn 1875 12, année où il passe à M. Perrone Celestino, et successivement à M. Lumello (dont le magasin est signalé en 1887 Via delle Orfane 17) ensuite à M. Pittarello Pietro (1907), à M. Richetti (1925), à Mme Rubat (1936), à M. Di Pancrazio Angelo (1963) et enfin en 1974 on y trouve un bureau de dactylographie (cfr. le plan). Jusqu'à ce dernier transfert. le magasin a toujours été signalé dans les guides commerciaux comme orfèvrerie. Or, on sait que, au moins à l'époque de M. Richetti, on y peignait aussi des ex-voto, puisqu'on trouve dans le Sanctuaire des œuvres signées par lui et par Mme Rubat "-

Celle-ci avait aussi dans son magasin des gravures: on y vendait donc. probablement, dès l'époque de M. Toscano des objets du culte en général et des objets d'or et d'argent (médailles, médaillons, plaquettes, etc) qui expliquent sa dénomination dans les guides.

Exception faite pour les tableaux du Sanctuaire. aucune trace ne reste de l'activité de ce magasin. Voilà ce qu'écrit M. Di Pancrazio:

«( ••• Il negozio ebbe un incendio nel 1960 dove fu distrutto e non ho trovato niente che possa interressarla./ era stato tutto rinnovato.

10. Document des Archives de la « Consolata JI. carton nO 8 Il. La source de cette information est une gravure conservée dans ies Archives de la

« Consolata» de 1835. due aux artisans Cattaneo. La légende est très intéressante « Vergine S.S. della Consolata dedicata all'illustrissimo sig. Conte cav. D. Carlo Ravichio di Vallo presidente e collaterale nella regia camera dei conti e sac. Don Claudio Ravichio Cappellano di S. M. fratello. come discendenti per fama dal nobile cieco nato )J. Le tableau de la « Consolata )) en effet. fut miraculeusement retrouvé. selon la tradition. en 1104 par un aveugle de Briançon. qui appartenait à la noble famille Ravacchi

12. Dans les Archives de la« Consolata »on cite des paiements effectués en 1839 à M . Rosso Giuliano pour des travaux de « dorure I) de calices. En avril 1872 on trouve parmi les recettes « Voti argento venduto grammi H>O a L. 0.20 stima (Rosso) L. 100 Il: « Voti argenta g 900 a L. 0.17 (Rosso) L. 153 JI. Pendant la deuxième moitié du XIX~ s. et la première moitié du XX~ s. il y eut des ventes d'ex-voto en argent et de tableaux votifs. On ne peut pas calculer dans cet article le revenu produit par la vente continue d'ex-voto. qui est d'ailleurs l'expression très intéressante de la mentalité et des mœurs d'une époque.

13. Plusieurs tableaux signés Rubat et d'autres signés par la Maison Monzeglio. semblent avoir le même style. mais je ne suis pas arrivée à identifier l'artisan qui les a peints' en effet. quand les ex-voto sont signés. c'est le nom de la boutique qui apparaît. jamais celui de l'artisan.

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Venivano moite persone che chiroevano dei quadri per ex-voto, la maggioranza questi ultimi tempi t'ca per inc iclenti stradali Siccome fare un quadro da un/pittore Cfa molto costoso, si consigliava di ripiegare su un cuore va/iuo. Altrimenti li mandavo dal Signar Cosalegno che aveva il negozio proprio/neU'Santuario della COnJo/ata lalo/Via delle Orfane. Non sa se esiste tutt'cra era anche pittore dipingeva/o dipinge molto bene. Strano che non abbia avuto il sua indirizzo, nella galleria della 55 Consolata esistono dei quadri ex -voto dipinti da lui . Dei cuori votivi non se ne vendevano/molto circa 1 0 2 la sett imana , pero (anto la signora Bertola, Casalegno. Castellar in passato ne vendevano molto. negli ultimi tempi se ne vendevano pochini, darosi che le chiese per questione di spazio, anche perchè dei quadri vot ivi ermlO falti la dileltan/i lei comprente che non erano tanto presentabili, in chiese piene di opere d'arte non stavano bene ... » 14

Le magasin Casalegno se trouve Via delle Orfane 21 dans les locaux du Sanctuaire. Il fut loué par cette famille dès 1920. Un document des archives de la Consolata nous apprend que:

« ... La bottega affittata a Boetti è passata ad un certo Baretto 1.' poi al Sig Casalegno che le occupa tuttora (1927). A quest'ultimo era stata concesso il locale con l'obbligo di portare il suo servizio al Convitto quando ne venisse richiesto sia per le pene di vetri sia per altri lavori che richiede il sua intervento» IS

14.« Le magasin eut un incendie en 1960 où il fut détruit et je n'ai rien trouvé qui puisse vous intéresser,! il avait été tout rénové. Beaucoup de personnes ve naient demandaient des tableaux pour des ex-voto, la plupart ces derniers temps étaient accidents de la circulat ion. Comme faire faire un rableau par un / peintre était très coûteux. on constil/ait dt se rabattre sur un cœur votif. Autrement je les tnvoyais à M. Casalegno qui avait son proprt magasin/ dans le sanctuaire de la ûmsolata coti / via delle Orfane. Je ne sa is pas s'il existe encore il étàit aussi peintre il peignait / ou il peint très bien. C'est étrange que vous n'ayez pas eu son adresse. dans la galerie du SS. Consolata il existe des tableaux d'ex -voro peints par lui. Des cœurs votifs on en vendait pas beaucoup / à peu près 1 ou 2 par semaine. cependant madame Bertola. Casalegno, Castellar en vendaient beaucoup dans le passé. dans les derniers temps ils en vendaient très peu, étant donné que les églises pour une question d'espace et aussi parce que les tableaux votifs itaient faits par diS amatturs (passages soulignés par l'auteur de l'article) vous comprenez qu'ils n'étaient pas tellement présentables, dans l'église pleine d'œuvres d'art ça n'allait pas ... »).

M. Castellar, vitrier, eut d'abord un magasin Via della Consolata 15 , entre 1907 et 1912, ensuite il s'installa via delle Orfane 28. Il encadra plusieurs tableaux votifs signés par M . A7..eglio. l'un des rares peintres d'ex-voto dont on peut lire le nom sur les tableaux du Sanctuaire. Ce peintre. né probablement à Barge, fit plusieurs tableaux pour les Sanctuaires piémontais, notamment dans les provinces de Turin et de Cuneo. Sur un tableau du Sanctuaire de la « Consolata ) on peut lire l'adresse « Via Garibaldi 21 )) près donc du magasin d'objets du culte Tappi . Il s'agit peut-être de l'habitation du peintre. Comme il y a d'autres tableaux de M . Azeglio encadrés par Beretta (cfr. boutique Casalegno), on pourrait en inférer qù'il peignait en même temps pour Castellar et pour Berena

1 L (( La boutique louée à Boetti est passée à un certain Baretto et ensuite à M . Casalegno qui l'occupe à l'heure actuelle (l927). A ce dernier il avait été concédé le local avec l'obligation d'offrir ses services à la Communauté quand on le lui demandait soit pour des vitres soit pour d'autres travaux qui demandaient son intervent ion ). Archives de la

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M. Baret[Q est mentionné par les guides commerciaux .. à partir de 1896 comme vitrier (aujourd 'hui encore, dans ce magasin, on taille les vitres). M. Boetti , selon les Casalegno, était vannier 16 . Dans l'atelier Casalegno on fait encore, de nos jours, des tableaux votifs, peints par des artisans, parmi lesquels il y a M . Porti. Le document qui cite le magasin Casalegno dit aussi que la boutique d'objets du culte:

« ••• affi ttata al signor Reycend è passata fin dal 1898 al Santuario annesso al Convitto e gli utili furono impiegati per restauri nel Santuario. Il medesimo nel 1905, finiti i lavori di riparazione passa a beneficio d~lle missioni della Consolata annesse al Convitto ecclesiastico stesso Il 16b1S.

D'après une lettre des archives de la Consolata : {( quando nel 1905 entrarono i Missionari il negozio esisteva da olue 20 anni ed era pieno di merce 1) Il.

D'après ce document le magasin Reycend serait antérieur à 1885 .

Or, les guides commerciaux citent M . Modesto Antonio Reycend marchand de gravures seulement dès 1892 "-

Il y a un autre fait intéressant : un graveur et éditeur. qui répondait au nom de Reycend Modesto, exerça son activité à Turin dans la première moitié du XIXt s. et l'on trouve dans les Archives de la « Consolata » trois lithographies signées par lui (celle qui porte la légende c< Sotto li portici delle regie finanze n est postérieure à l'année 1829). Il y en a aussi d'autres dues aux frères Reycend , libraires du roi et lithographes, dont les magasins situés sur la Piazza Castello {c'est-à-dire « portici delle regie finanze n) remontent au moins à l'an 1822. Dès 1876 les magasins Reycend ne sont plus mentionnés par les guides et vers 188) on y trouve le magasin du Sanctuaire. M. M odesto Antonio Reycend pourrait donc être apparenté aux imprimeurs du roi.

Ct Consolata )1. carton nO 16 armoire nO 3. Le document porte en tête cnu:: nott Ct Rispota alla richiesta fana dal l'ufficio dd registro. Rama di servi7.io : manomorta Il

16. Il résulte en tout cas que le magasin fut loué jusqu'à 1885 par un marchand de fromages . Dans le carton n O 6 des "Archives de la Ct Consolata II on conserve· les contrats de location. de 1879 à 1882. passés avec Mme Priano Clotilde. marchande de fromages. u magasin fut ensuiu grcé par ses filles jusqu'en 1885 . année où le Sanctuaire décida de ravoir ses locaux

16 bis . « Louée à M . Reycend dIe est passée à la fin de 1898 au sanctuaire annexé au couvent et les bénéfices furent utilisés pour des restaurations dans le sanctuaire. Le même en 1905. les travaux de réparation étant terminés. passa au bénéfice des missions de la Consolata annexe à la communauté eçdésiastique "

17 . ({ Quand en 1905 les Missionnaires arrivent le magasin ex istait depuis plus de 20 ans et était plein de marchandises )l . Archives de la Consolata. carton nO 16.

18. M. Modesto Antonio Reycrnd, fils de Teodoro. mourut à l'âge de 42 ans à Turin. en 1909. Du registre d'état civil on apprend qu'en 1911. à la suite d'une cause. le prénom Modesto Antonio fut changé en Giuseppe Antonio. et c'est ce dernier qu'on retrouve aussi à propos des libraires Reycend. La famille Reycend habitait le Sanctuaire et c'est là. parait-il. que le fils de Modesto Antonio. devenu ensuite prêtre. naquit.

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Quand, en 1898, les locaux passent au Sanctuaire, M . M. -A . Reycend s'établit Via delle Orfane 26, où il y avait déjà un magasin" d'objets en papier)) qui vendait sans doute aussi des images pieuses 19, Quelques années après (en 1905) M. Reycend déménage de nouveau et s'installe 17 Via delle Orfane, là où dans les années 1857-1876, Mme Sticca Maria vendait aussi dans sa papeterie des médailles et des croix 20, Le magasin était passé. après 1876, à Mme Giorsini Maria , puis à M. Grandis Giovanni et ensuite à Mme Grandis Giuliena. Dans le sanctuaire de ( Maria Ausiliatrice l) à Turin, il y a un ex-vota fabriqué sans doute dans ce magasin 21 tandis que d'autres ex-vota du même style se trouvent dans le Sanctuaire de la «( Consolata n,

Les missionnaires eurent leur « dépôt d'articles du culte)} dans les locaux du Sanctuaire de 1905 à 1927. Les cartes concernant l'héritage du fondateur de l'ordre (Allamano) nous apprennent que ce prêtre avai t loué un magasin semblable à celui du Sanctuaire, à huit mètres seulement du premier. c'est -à-dire au coin de la placette et de la rue Maria Adelaïde 22,

En 1905 le magasin était géré par Mme Perlo Margherita ". Vers 1912 les missionnaires y vendaient du café; en 1940 il fut vendu à M . Fico ". On apprend que les missionnaires en 1927 :

c( ... scan no allestendo un alno (negozio) H prospiciente la Facciata dei

19. Le magasin en quC'stion appartenait à M. Fumero Cesare. Celui-ci rut, jusqu'à environ -1880. un magasin (où l'on reliait aussi les livres) via Po. En 1880. dt'ux magasins ponent le nom Fumero. respectivement Cesare et Vittoria. Le magasin situé Via Po passe en 1882 aux Manara: celui de Cesare (Via delle Orfane 26) passe en 1886 à Mme Fenoglio Felicita qui le gère jusqu'à ce que M. M.-A . Reycend lui succède.

20. Après les Reycend on y trouve le dépôt de papier Bausola qui. dans les années 1889-1912 était sur la placette de la « Consolata li. là où il y a actuellement J'herboristerie (cfr. note 28). En 1940 Delfina.et Pietro Bausola SOnt propriétaires de la maison située 26 Via delle Orfane. Dans les Archives de la« Consolata li on cite un paiement effectué à M . Fumero pour« 200 immagini col pizzo (L. 9) n (Carton nO 3).

21. Sur le tableau on trouve écrit au verso : « 1881 settembre G.R./Grandis G. TTA I succ. Fratelloj Via Orfane 17 JI. J'ai classé cet ex-voto pour le compte de la ({ SovrÎntenden7..1 ai beni artistici ct storici l) du Piémont en 1981 (30 novembre-fiche nO 1)

22. Archives de la ({ Consolata n. carton nO 16. 23. Contrat de locat ion. Archives des Missions de la « Consolata li. Mme PerIo

Margherita est la s/XU r de Mgr Perlo. missionnaire de la ct Consolata )) 24. M . Fico est probablement le propriétaire de la firme Coinca. productrice de café. II

ne faut pas oublier que Via delle Orfane on ouvrit . parait-il. le premier café de Turin ct que. sur la placette de la oc Consolata » on t rouve encore deux anciens cafés dont l'un remonte au moins à 1874 et conserve un aspect tour à fait XIX~ s. Il y a un autre café qui remonte au moins à 1884. au coin de la rue delle Orfane ct de la rue Maria Adelaïde, mais il a été réaménagé. On avait l'habitude, après avoir panicipé à la Messe dans le Sanctuaire, d'entrer dans un de ces cafés pour boire une tasse de chocolat ou un « bicierin '), boisson typiquement lurinolse.

25 . « Sont en train de monter un autre (magasin) donnant sur la façade du sanctuaire en attendant d'entrer en possession d'un troisième pour lequel ils Ont une affaire judiciaire encore en suspens l). Je ne suis pas arrivée à établir l'adresse exacte de ce second magasin

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Le Sanctuaire était aussi client du typographe Bonis, qui était à la place de l'actuel magasin d'objets du culte, 20 Via Giulio. La maison au coin de la rue Giulio et de la rue deUa Consolata fut construite entre 1836 et 1854 li. Sur les gravures de 1854 représentant le Sanctuaire on aperçoit le magasin du coin: il s'agit d'une épicerie. A partir de 1870 les guides commerciaux signalent au 20 Via Giulio l'atelier de lithographie Cordey, devenu ensuite Torrione et enfin Zurletti. On peut le voir encore sur les photos du d ébut XX' s. conservées dans les Archives de la " Consolata ».

Entre 1904 et 1906 les Zurletti déménagent et s'instaUent, 7 Via deUa Consolata" et l'atelier de lithographie est remplacé par la typographie Bonis qui en 1933 s'établit dans les locaux voisins de via de Ua Consolata, après avoir cédé les siens au magasin d'objets du culte Comi. qui existe encore de nos jours. Cette famille possédait une soierie à Como ; les deux frères qui vinrent à Turin se spécialisèrent dans la production de parements sacrés et ils s'établirent 12 Piazza Giulio. Ce magasin ne fait plus de tableaux votifs. depuis vingt ans au moins, mais il vend encore des cœurs argentés.

C'est le cas aussi du magasin Pocchiola : cités comme doreurs dans les guides commerciaux, ils exécutent encore des dorures sur métal. Dans les Archives de la « Consolata » il y a des comptes concernant l'activité de cet atelier. Il y a quinze ans la famille Pocchiola s'établit 5 Via deUa Consolata, laissant les locaux du 16 Via deUe Orfane à M . Monzeglio, propriétaire d'un magasin (n rarte subalpina ))) qui a produit plusieurs ex-voto conservés dans le Sanctuaire. L'artisan qui travaillait pour cet atelier est le même qui actuellement « peint les miracles » pour le magasin Casalegno.

Les patrons des deux boutiques rappellent d'ailleurs qu'il était assez normal qu'un peintre travaiUe pour plusieurs ateliers (cfr. la note nO 14) peignant jusqu'à 15-20 tableaux votifs par jour, ce qui explique le niveau souvent assez modeste de la plupart d 'entre eux.

L'ex-voto est un produit artisanal, fabriqué en série. qui permet plusieurs variantes, mais jamais une brusque innovation. Ce n'est qu'en tenant compte de toutes les variantes qu'on peut comprendre l'évolution iconographique d'un type d 'ex -voto dans le temps et arriver à identifier aussi bien J'auteur que l'atelier de provenance.

31. Sur les gravures de 1836 représentant le Sanctuaire on peut voir la colonne votive érigée cette année-là par la vi lle de Turin, à la mémoire de l'intercess ion de la Vierge lors du choléra morbus. tandis qu'on ne voit pas encore la maison, qui apparaîtra en 1854

32. La famille Zurletti est remplacée en 1912 par la famille Raimondo: dans les Archives de la (( Consolata )) on cite plusieurs paiements effectués à cette typograhie pour de petites images. notamment celles du Bienheureux Cafasso et celles qui représentaient les vitrau x de la chapelle des grâces. La famille Soave. qui possède aujourd'hui une librairie ancie nne Via Po, succède à la fam ille Raimondo

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santuario in anesa di entrare in possesso di un terza par il quale hanno pendente tunora una vertenza giud iziale l).

Ce troisième magasin est celui où l'on trouve actuellement le bureau des missionnaires de la " Consolata" et la boutique d'objets du culte Bertola (qui étaient communicants à cette époque-là). Cette boutique fu t gérée par M. D . Tribaudino. au moins à partir de 1898. Un tableau votif ains i signé est en effet conservé dans le Sanctuaire de la « Consolata » 26 et plusieurs autres ex-voto semblent avoir. d'après leur style. la même origine.

En 1907. le magasin est au nom de Davide T ribaudino. Vingt ans après les missionnaires louent les locaux dont Mme De Vecchi est la propriétaire et ils achètent le mobilier et la marchandise des héritiers Davidc. qui étant mineurs sont représentés par M . Cassola Seconda et par M. Orecchia Eugenio "-

En 1933 le bilan du magasin est nettement déficitaire, voi là pourquoi en 1940 il est donné en sous-location à Mme Candida Bertola. Et c'est toujours la famille Bertola qui gère cette boutique d'où sortent encore des tableaux vOtifs fa its par le peintre Gaietti .

Sur la placette de la ( Consolata )) il y avait aussi un magasin au nom de T ribaudi no C. spécialisé dans la vente de gravures ct plus ancien que celui qu'on vicnt de nommer. Il est signalé par les guides commerciaux dès 1888 ".

Vers le milieu du XIX' s., il y avait en outre sur la placette une imprimerie assez connue. celle de M . Alessandro Fontana ". Ces locaux (où il y a depuis 19 12 l'herboristerie) dev inrent en 1854 le siège d'un autre imprimeur et ensuite en 1874 de l'imprimerie de M. Pietro Marietti 30, Ces im primeurs turinais très connus, avaient leur librairie Via Garibaldi, là où l'on trouve aujourd'hui la boutique d'objets du culte Tappi -Giorcelli .

En face du magasin on trouvait. entre la fin du XIX' s. et le début du XX' s .. le typographe Celanza. qui publia le Bulletin du Sanctuaire dès sa parution. en 1889.

26. Il s'agit de l'ex-voto SOliS la cote S 56 (cfT. le cata logue de l'exposit ion des ex -voto de la .. Consolata" - fiche nO 59)

27. Ces donnéc!' sont tirres de la documentation concernant les magasins sur la plan'ne, qu i appartenaient aux missionnaires de la (t Coosol,na »,

28. Cc maga.~in était probab lement â côté de celu i des Miss ions. situé au coin de la ruc Maria Addaïdc ct de la Place Consolata.

29. Ct't imprimeur pub lia plusieurs petits livres de piété parmi lesquels : (t Rdazionc della prod igiosa guarigioO{' istantanca di Maria Angela Masocchi occorsa nd lo spedale di S Luigi Gom.aga per intt'rcess ione d i M . S:S. dt'ila Consolata u, Torino, 18 18

30. L:l typographi e Marieni ne reste que peu d'années sur la place de la Consolata. Ces locaux seront occupés de \880 à 1886 par la librairie Il Consolatrice II de M. Berruti, un libraire qui à cette époqUe" possède auss i. parait-il. une autre librairie, 18 Via Garibaldi (là où de 182 1 à 1834 il Y eut l'atelier de lithographie V erdoni)

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Figure A : ex-voto d(' l'atdi('r de lithographie Verdoni (dr. not('. ~9) .. (Cette don~ée ressort d'un ex-voto cons('rvé dans le Sanctuaire d(' « Maria AusilIatrice») à Turtn) L' imprimé en noir et blanc prov ient du magasin Casalegno

Figure B . ex-votO r('présentant la même lithographie , mais coloriée après. av('e des couleurs violentes.

L'cx-voto semble avoir été réemployé: en effet on a superposé un(' bande en papier qui cach(' une légende manuscrite. L(' ré('mploi d'un ('x-voto est assez fréquent au Sanctuaire de la Consolata. Il y a d'autTes imprimés du mém(' style dans le Sanctuaire d(' la Consolata ainsi que dans cdui de l'Auxiliatric(' et de Santa-Rita. Il y en a d'autres aussi dans le Sanctuaire de N.S. ddla Stella di T rana.

Dans 1(' catalogue de !'('xposition Ex-VOID du I trro;r maruillaÎJ qui a ('u lieu à Mars('ill(' en 1978-79 (Fiche nO 46) il Y a un imprimé qui. tOllt en étant apparemm('nt d iffér('nt , provient presque sû«,m('nt d(' l',ndier de lithographi(' Verdoni .

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Les ex-voto lithographiés dans la deuxième moitié du XIX' s. par les plus célèbres ateliers turinais, sont une autre preuve du fait qu'il s'agi t d'un produit fabriqué en série (cf. ill.). Et ce n'est pas par hasard que dans lIne vi lle comme Turin , où la lithographie fut introduite tout au début du XIX' s., on trouve peu de temps après la découverte du procédé, une production de lithographies ex-voto qui s'ajoute à celle des peintres, sans toutefois la remplacer.

La corrélation entre l'activité typographique et li thographique de la ville et les magasins qui étaient près du Sanctuaire, est d'ai lleurs l'un des éléments les plus significat ifs qui ressort de cette recherche, non exhaustive. sur les boutiques turinoises qui produisaient des ex-voto.

Laura BORELLO. *

* Je remercie O.-A. Breno. recteur du Sanctuaire. et les propriétaires des boutiques des ex -votO qui Ont aidé ma recherche.