Les esclaves-du-soufre

25

Transcript of Les esclaves-du-soufre

Page 1: Les esclaves-du-soufre
Page 2: Les esclaves-du-soufre
Page 3: Les esclaves-du-soufre
Page 4: Les esclaves-du-soufre

Le Kawah Ijen, sur l’île de Java, est la principale zone d'extraction du soufre d'Indonésie. Le dépôt de cette substance jaunâtre se situe à l'intérieur même du cratère. Le bord du cratère a été somptueusement sculpté par l’érosion. Au fond, un immense lac d’eau turquoise s’est formé. Au bord du lac, un gigantesque panache de fumée jaune sort du sol. C’est à cet endroit exact que travaillent les mineurs.

Page 5: Les esclaves-du-soufre

Ce volcan aux couleurs époustouflantes, veut nous faire comprendre que l'homme n'est pas le bienvenu au cœur de cette montagne. Le minerai est exploité par les travailleurs locaux qui travaillent souvent au plus près du soufre avec des équipements et protections sommaires. Chaque matin, ces forçats dévalent au pas de course, les 3 km de descente jusqu’au lac diaboliquement bleu, au bouillonnement mortel et à la température constante de 50°.

Page 6: Les esclaves-du-soufre

Petit à petit, les mineurs récupèrent ce soufre gazeux sortant des entrailles de la terre. En fait, ils récupèrent les vapeurs de soufre à l’aide de gros tuyaux qu’ils refroidissent en les arrosant d’eau. La vapeur se condense à la sortie du tuyau et prend la forme d’un liquide rouge-orange.

Page 7: Les esclaves-du-soufre

Puis, par refroidissement par l’air, le soufre se solidifie peu à peu prenant alors sa couleur jaune si caractéristique. Ces blocs de soufre sont ensuite récupérés par les mineurs puis transportes hors du cratère. Les plus belles pièces, sculptées par Dame Nature, sont vendues aux touristes contre des gâteaux, des cigarettes ou de l’argent …

Vue sur le volcan Kawah Ijen et sa fumée de soufre

Page 8: Les esclaves-du-soufre

Les porteurs de soufre effectuent chaque jour 2 ou 3 fois le trajet entre le parking, et le fond du cratère, où ils pèsent et vendent leur soufre. Il faut dire que leur travail est très pénible.

Page 9: Les esclaves-du-soufre

Ils parcourent 6 km aller-retour, dans des pentes terreuses et glissantes ou dans un labyrinthe de cailloux.

Page 10: Les esclaves-du-soufre

Si à l’aller leurs paniers sont vides, au retour, ils portent plus de 60 kg sur le dos. Ils ont des cicatrices sur les épaules, leur corps est déformé. Ils sont tous plutôt petits et maigres et on se demande bien comment ils peuvent y parvenir.

Page 11: Les esclaves-du-soufre

Les hommes travaillent 7/7 jours et font 2 allers retours par jour. Sachant qu'un aller-retour est égal à 6h de marche et que le poids des pierres varie entre 60 et 80kg, on se demande vraiment comment ils peuvent y arriver ? c’est vraiment stupéfiant ! Sur le chemin, les porteurs demandent des bonbons et autres victuailles, aux touristes, de quoi leur donner un peu de force pour continuer.

Page 12: Les esclaves-du-soufre

Si vous vous rendez un jour à Kawah Ijen, ne vous étonnez pas si un porteur de soufre vous accompagne pendant tout le trajet. Ils ont pris l’habitude de le faire avec les touristes, et ils attendent bien sûr un peu d’argent à l’arrivée. En rapportant deux fois 60 kg par jour, ils peuvent donc espérer gagner 180 000 roupies : 15 euros…

Page 13: Les esclaves-du-soufre

Inutile de dire qu’ils ne vivront sans doute pas vieux. Ce travail représente un salaire considérable pour leur famille, même s'il signifie pour eux de finir les poumons brûlés à 40 ans.

Page 14: Les esclaves-du-soufre

C'est impressionnant de se dire qu'ils doivent rester sous cette fumée pendant plusieurs minutes, de devoir tout remonter et de redescendre sans jamais tomber. De les voir travailler dans ces conditions, ne portant qu'une simple paire de bottes, sans gants et sans protection.

Page 15: Les esclaves-du-soufre

L’intérieur du volcan : un cratère gris, avec au milieu un lac cyan et des fumées jaunes. Selon l’orientation du vent, on sent une odeur d’œuf pourri. Mieux vaut avoir avec soi un masque ou un foulard, car lorsque vous vous prenez le nuage de soufre en plein visage, cela devient irrespirable. Pas seulement pour l’odeur, mais parce que cela vous brûle tout simplement la gorge, vous toussez.

Page 16: Les esclaves-du-soufre

Une fois sorti du nuage de fumée, vous respirez à nouveau beaucoup mieux. Mis à part cet aspect désagréable, le spectacle est magnifique. Il est normalement interdit aux touristes de descendre dans le cratère, mais tous le font, poussés et accompagnés de leurs porteurs. C’est aussi pour cette raison qu’ils demandent un petit quelque chose à l’arrivée.

Page 17: Les esclaves-du-soufre

La descente est un peu périlleuse, mais il suffit de prendre son temps. D’autant plus que l’on croise des porteurs de soufre aux paniers chargés, et qu’il faut leur laisser le passage libre. Çà et là, ils déposent leurs paniers sur des rochers le temps d’une pause.

Page 18: Les esclaves-du-soufre

Partout, des traces jaunes demeurent sur les pierres. Tout en bas du cratère, près du lac, de gigantesques tuyaux ont été installés pour acheminer le soufre. D’énormes nuages de fumée s’en dégagent non-stop. A terre, on peut voir du soufre à l’état liquide, de couleur orange. Lorsqu’il refroidit, et durcit, le soufre devient jaune pâle.

Page 19: Les esclaves-du-soufre

Si l’eau est d’un beau bleu, vous ne vous y baignerez pas ! L’eau se mélange au soufre et la température y est très élevée, il s’agit de l’un des lacs les plus acides du monde…

Page 20: Les esclaves-du-soufre

Les touristes ont déjà toutes les peines du monde à monter puis à descendre le cratère Kawah Ijen, mais quand on observe tous ces hommes qui le font chaque jour, c’est là que l’on s’aperçoit qu’il faut beaucoup de courage !

Page 21: Les esclaves-du-soufre

D’ailleurs, quand on regarde, estomaqués, les porteurs de soufre réaliser ce trajet chargés comme des mules et ce bien plus vite que vous, on se dit, c’est vraiment fou ! Si le spectacle du cratère est hallucinant, le travail de ces hommes l’est tout autant.

Page 22: Les esclaves-du-soufre

Pour se rendre à Kawah Ijen, il faut d’abord s’y rendre en jeep car la « route », dans un état désastreux, est impraticable à tout autre véhicule. Ensuite il faut payer l’entrée, le droit de

prendre des photos, les porteurs etc., mais le voyage en vaut vraiment la peine, croyez-moi !

Ces mineurs sont à mes yeux de véritables héros. Et chaque fois que je mangerai du sucre en poudre je penserai à ces visages souriants que la vie n'a pas gâté, car parmi ces utilisations, le soufre sert à raffiner le sucre.

Page 23: Les esclaves-du-soufre

Voici l'usine de traitement de soufre qui est récolté dans le cratère de Kawah Ijen. Les ouvriers le font liquéfier à 240 degrés pour le filtrer puis le font solidifier à nouveau pour le casser en petits morceaux et le conditionner dans des sacs.

Page 24: Les esclaves-du-soufre

Dans ce diaporama j’ai voulu montrer ces mineurs dans leur travail harassant, en mettant en valeur leurs souffrances, leurs difficultés, et les dangers quotidiens de leur labeur, pour un salaire de moins de 50 € par mois, une misère !

Page 25: Les esclaves-du-soufre