Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

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Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance Patrick Lacouture Préparation au concours Conseiller territorial des APS catégorie C FILIÈRE SPORTIVE B A

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10-12, rue d’Anjou - 75381 Paris cedex 08 - Tél. : 01 55 27 44 00 - Fax : 01 55 27 44 01 - Internet : www.cnfpt.fr

ISBN : 2-84143-258-0 - Les éditions du CNFPT, édition 2006 - Prix 18 €

Les équipements sportifsprogrammation, conception et maintenance

Patrick Lacouture

Préparation au concoursConseiller territorial des APS

c a t é g o r i eCLes équipements sportifs

Programmation,conceptionet maintenance

Destiné plus particulièrement aux candidats au concours interneet externe de conseiller territorial des APS, ce manuel est conçuet réalisé suivant le programme de l’épreuve d’admissibilité de ceconcours.

L’ouvrage s’articule autour de deux parties :La première, allant de l’analyse des besoins au programme,s’attache à proposer une démarche rationnelle afin de mieuxcerner les besoins des usagers et le contrôle local ;La seconde, plus axée sur les éléments techniques spécifiquesaux équipements sportifs, met l’accent sur les conséquences, entermes de confort, d’hygiène et de sécurité des utilisateurs dansle respect de la réglementation en vigueur.

Au-delà des candidats au concours de conseiller des APS, cetouvrage peut être util isé par des étudiants de master enmanagement du sport ainsi que par des architectes dans laconnaissance des fonctionnalités et des contraintes techniquesspécifiques aux espaces sportifs.

L’auteur, Patrick Lacouture, Professeur à l’Université de Poitiers,enseigne à la Faculté des Sciences du Sport au sein du MasterManagement du Sport. Il anime une équipe de recherche intégréeau Laboratoire de Mécanique des Solides (UMR 6610, CNRS),dont une des thématiques de recherche concerne l’étude desinteractions du sportif avec son environnement matériel depratique ; ce travail est conduit en relation avec le CentreRégional de Transfert de Technologie, CRITT Sport, Loisirs. Sonnom constitue la référence européenne pour ses travaux sur lamise en place de normes sur les sols sportifs.

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Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

P. Lacouture

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© Éditions du CNFPT, 2006

Aucune partie de la présente publication ne peut être reproduite, mise en mémoire ou transmise sous

aucune forme ni aucun moyen électronique ou mécanique, par photocopie, enregistrement, ou toute autre

façon sans autorisation expresse du Centre national de la fonction publique territoriale.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 11

CHAPITRE I : DE LA PROGRAMMATION À LA CONCEPTION DESÉQUIPEMENTS SPORTIFS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 15

1 – Les enjeux et les acteurs de la programmation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 16

2 – Le processus de programmation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 17

2.1 – Les grandes lignes de la programmation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 17

2.2 – L’utilité du programme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 18

2.3 – La méthode d’élaboration du programme : le contenu du programme. . . p 19

2.4 – Quelques points de repère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 23

3 – Le cahier des charges fonctionnel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 24

3.1 – Définitions de quelques mots clés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 25

3.2 – Les concepts de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 25

4 – Les études préalables : assistance à la décision. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 27

4.1 – Les études préalables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 27

4.2 – Les diverses catégories d’usagers et les pratiques locales . . . . . . . . . . p 28

4.3 – La localisation du terrain retenu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 30

4.4 – La réhabilitation et la concurrence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 31

4.5 – Les contraintes particulières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 32

4.6 – La prise en compte des effets des équipements sur l’individu. . . . . . . . . . . . p 35

4.7 – L’estimation du coût de construction et du coût de fonctionnement . p 35

5 – Les contraintes liées à la sécurité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 37

5.1 – La sécurité : un concept global . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 38

5.2 – La sécurité liée à la construction et à la conservation des installations . . . . p 40

5.3 – La sécurité contre l’incendie et la panique dans les établissementsrecevant du public (ERP) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 40

5.4 – Les différentes commissions de sécurité et les contrôles effectués . . . p 42

5.5 – Classement des établissements. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 43

5.6 – Évaluation des effectifs dans les établissements sportifs. . . . . . . . . . . p 45

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 47

3Sommaire

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4 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Annexes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 51

1 – L’arrêté du 25 juin 1980 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 51

2 – Principaux textes législatifs et réglementaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 52

3 – Les normes françaises et européennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 57

CHAPITRE II : LES BESOINS EN ÉQUIPEMENTS SPORTIFS . . . p 61

1 – Un bilan quantitatif des équipements sportifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 62

2 – Un bilan qualitatif des équipements sportifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 64

2.1 – Les terrains de sport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 65

2.2 – Les piscines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 66

2.3 – Les gymnases et salles spécialisées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 66

2.4 – Les patinoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 67

2.5 – Les équipements pour les loisirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 67

3 – Les besoins des différents utilisateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 68

3.1 – Pour le secteur scolaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 68

3.2 – Pour le mouvement associatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 69

4 – L’évolution des besoins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 70

4.1 – Des modes de vie de plus en plus urbains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 70

4.2 – L’augmentation du temps consacré aux loisirs et aux sports . . . . . . . . p 71

4.3 – Des pratiques sportives qui évoluent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 72

5 – Quelques coûts d’investissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 73

CHAPITRE III : L’ÉVOLUTION DES IDÉES EN MATIÈRE DECONSTRUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 75

1 – L’orientation vers le loisir : l’exemple des piscines . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 78

2 – La recherche d’une certaine polyvalence sportive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 79

3 – Les équipements spécialisés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 80

4 – Les équipements multifonctionnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 80

5 – Les espaces de pieds d’immeubles ou équipements sportifs ouverts . . . . p 81

6 – Les équipements sportifs de quartiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 82

7 – Les facteurs de pérennité des équipements sportifs . . . . . . . . . . . . . . . . . p 82

Page 6: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

8 – Les équipements sportifs et les aspects environnementaux . . . . . . . . . . . p 83

8.1 – Quelles attitudes adopter face au problème de la maîtrise de l’énergie ?. . . . . p 84

8.2 – Le diagnostic énergétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 85

8.3 – Les actions principales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 85

CHAPITRE IV : LE CONFORT ACOUSTIQUE DES INSTALLATIONS SPORTIVES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 87

1 – Qu’est-ce que le bruit ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 88

2 – Confort et gêne : les effets nuisibles du bruit sur la santé . . . . . . . . . . . . p 88

3 – Les interventions possibles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 89

3.1 – Dans le contexte d’un équipement à construire . . . . . . . . . . . . . . . . . p 89

3.2 – Pour les installations existantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 91

4 – Diagnostic acoustique et matériaux de correction . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 91

5 – Les matériaux et techniques de correction acoustique . . . . . . . . . . . . . . . p 94

5.1 – Les matériaux poreux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 95

5.2 – Les panneaux fléchissants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 95

5.3 – Les matériaux perforés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 96

Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 97

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 98

Annexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 98

CHAPITRE V : L’ÉCLAIRAGE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 99

1 – Les principes généraux de conception des installations sportives . . . . . . p 100

2 – Les exigences principales de l’éclairage des installations sportives . . . . . . p 100

2.1 – La diversité des besoins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 101

2.2 – La diversité des équipements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 101

2.3 – Le confort visuel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 101

2.4 – Les problèmes de sécurité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 102

2.5 – La mise en valeur de l’espace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 102

2.6 – La recherche d’économies et de rentabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 103

3 – L’éclairage naturel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 103

3.1 – Importance de l’éclairage naturel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 103

5Sommaire

Page 7: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

3.2 – Solutions techniques pour prendre en compte l’éclairage naturel . . . p 105

4 – Les matériaux utilisés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 113

5 – Recommandations particulières relatives à l’éclairage naturel des installationssportives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 115

5.1 – Les salles d’éducation physique et sportive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 116

5.2 – Les piscines couvertes et de plein air . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 117

5.3 – Les patinoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 117

5.4 – Les courts de tennis couverts et de plein air. . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 118

6 – L’éclairage électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 118

6.1 – Qualité de l’éclairage électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 118

6.2 – Les sources lumineuses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 121

6.3 – Les niveaux d’éclairement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 125

6.4 – Éclairages de sécurité et de remplacement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 127

6.5 – Les opérations d’entretien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 128

Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 133

Terminologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 134

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 135

CHAPITRE VI : LES CRITÈRES DE CHOIX DES SOLS SPORTIFS INTÉRIEURS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 137

1 – Choix du sol sportif en fonction de la salle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 139

1.1 – Dans une salle omnisports destinée à plusieurs activités sportives . . . p 140

1.2 – Dans les salles polyvalentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 140

2 – Choix du sol sportif en fonction de la destination prioritaire de la salle . . . . . p 140

2.1 – Pour les compétitions sportives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 140

2.2 – Pour les entraînements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 141

2.3 – Pour l’entraînement et la compétition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 141

3 – Choix du sol en fonction des qualités techniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 141

4 – Choix d’un sol sportif en fonction des qualités sportives . . . . . . . . . . . . p 142

4.1 – Quelques données biomécaniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 143

4.2 – Quelques éléments de réflexion d’aide à la programmation d’un solsportif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 146

4.3 – Compromis performance-sécurité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 149

6 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 8: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

4.4 – Les blessures du sportif du fait du sol sportif . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 149

5 – La normalisation des sols intérieurs dans le monde . . . . . . . . . . . . . . . . p 150

6 – La conception des sols intérieurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 150

6.1 – Les sols ponctuels (ou à déformation ponctuelle) . . . . . . . . . . . . . . . p 151

6.1.1 – Les sols fabriqués en usine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 151

6.1.2 – Les sols coulés in situ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 152

6.2 – Les sols surfaciques (ou à déformation surfacique). . . . . . . . . . . . . . p 153

6.2.1 – Les planchers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 153

6.2.2 – Les planchers surfaciques autres que les planchers . . . . . . . . . . p 154

6.3 – Les sols combinés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 155

7 – Comment situer l’ensemble de ces types ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 156

8 – Maintenance des sols sportifs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 158

8.1 – Les différentes phases d’entretien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 158

8.2 – Les actions préventives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 158

Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 159

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 159

Information AFNOR : la marque NF sols sportifs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 160

CHAPITRE VII : LES TERRAINS DE SPORT EN PLEIN AIR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 165

1 – Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 166

1.1 – Définition des besoins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 166

1.1.1 – Les surfaces à réserver . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 166

1.1.2 – La qualité du site . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 167

1.1.3 – La qualité du sol et du sous-sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 167

1.1.4 – Les problèmes liés aux abords du terrain de sport . . . . . . . . . . p 168

1.1.5 – Orientation des terrains de jeu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 168

1.2 – Planification du projet. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 169

2 – Les terrains de grands jeux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 170

2.1 – Terminologie relative à la structure des terrains de sports . . . . . . . . p 170

2.2 – Les sols gazonnés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 171

2.2.1 – Les qualités recherchées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 171

7Sommaire

Page 9: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

2.2.2 – Les différents types de terrains gazonnés et leur drainage . . . . p 172

2.2.3 – Les différentes phases de construction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 173

2.2.4 – Les sols gazonnés à structure spéciale (pour information) . . . . . p 181

2.2.5 – Les espèces à gazon pour les terrains de sport . . . . . . . . . . . . . p 184

2.2.6 – L’entretien des terrains gazonnés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 185

2.3 – Les terrains de sport stabilisés mécaniquement . . . . . . . . . . . . . . . . p 189

2.4 – Les terrains en gazon synthétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 191

2.5 – Les pistes d’athlétisme en revêtements élastosynthétiques . . . . . . . . p 191

2.6 – Tennis – Terre battue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 192

2.7 – Tennis – Bétons poreux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 192

2.8 – Tennis – Enrobés + résine pelliculaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 192

CHAPITRE VIII : LES PISCINES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 193

1 – Les contraintes de la programmation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 196

1.1 – Quelques règles incontournables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 196

1.2 – Les contraintes techniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 197

1.3 – Quelques notions sur le confort. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 198

2 – Les conditions d’un bon état sanitaire des piscines et les mesures deprévention : une obligation de résultats. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 200

2.1 – La conception des piscines et les conditions de fonctionnement. . . . p 201

2.2 – La surveillance sanitaire des piscines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 204

3 – Les différentes contaminations apportées à l’eau : le risque biologiqueet chimique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 205

4 – La lutte contre la contamination introduite dans les piscines – Traitementde l’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 207

4.1 – La circulation de l’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 207

4.2 – La filtration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 212

4.2.1 – Les modes de filtration. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 213

4.2.2 – Coagulation et floculation de l’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 215

4.2.3 – Qualité d’une eau filtrée et vitesse de filtration . . . . . . . . . . . . p 217

4.2.4 – Lavage et décolmatage des filtres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 218

4.3 – Le traitement désinfectant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 220

5 – Entretien et suivi des installations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 227

8 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 10: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

5.1 – Utilisation des produits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 229

5.2 – Planning d’entretien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 230

5.3 – Suivi des installations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 230

5.3.1 – Appoint d’eau neuve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 230

5.3.2 – Nettoyage des préfiltres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 231

5.3.3 – Lavage des filtres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 231

5.3.4 – Entretien des filtres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 231

5.3.5 – Injection de coagulant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 232

5.3.6 – Injection de produit correcteur de pH. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 232

5.3.7 – Injection de désinfectant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 232

5.3.8 – Autres équipements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 232

5.4 – Fermeture des piscines estivales (plein air) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 233

6 – Traitement de l’air et maîtrise de l’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 233

6.1 – Notion de confort thermique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 234

6.1.1 – Conditions de confort hors de l’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 235

6.1.2 – Confort dans l’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 238

6.2 – Analyse des déperditions thermiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 238

6.2.1 – Déperditions thermiques du bassin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 239

6.2.2 – Déperditions du bâtiment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 241

6.2.3 – Douches et pédiluves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 241

6.2.4 – Calcul pratique des besoins thermiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 241

6.2.5 – Qualités thermiques du bâtiment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 242

6.3 – La ventilation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 244

6.3.1 – Les règles d’hygiène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 244

6.3.2 – Application de la loi sur les économies d’énergie . . . . . . . . . . . p 245

6.3.3 – La déshumidification de l’air . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 246

6.4 – Les différents procédés de déshumidification de l’air . . . . . . . . . . . . p 248

6.4.1 – La couverture du plan d’eau. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 248

6.4.2 – La déshumidification par renouvellement d’air . . . . . . . . . . . . . p 249

6.4.3 – Pompe à chaleur en déshumidification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 252

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 257

9Sommaire

Page 11: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

10

Page 12: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Introduction

De nos jours, les constructions sportives et de loisirs constituent un secteur particu-lièrement sensible des constructions publiques ; environ 90 % des installations spor-tives appartiennent aux communes. L’implication des communes pour ledéveloppement du sport n’est plus à démontrer ; on estime à 25 milliards de francsles dépenses (fonctionnement et investissement) des collectivités dans le sport.

Après la Seconde Guerre mondiale, la France, plus préoccupée par la reconstructiondes structures indispensables au fonctionnement du pays (écoles, logements, indus-trie, etc.) comptait un important retard en matière d’équipements sportifs et de loi-sirs. Ce retard était surtout ressenti au niveau des installations de base : terrains desport, salles couvertes et piscines.

L’essor démographique, l’urbanisation croissante et le développement de la pratiquesportive conduisent dès les années soixante à un renversement de tendance. À celas’ajoute, pour l’anecdote, la défaite cuisante de la délégation française aux Jeux olym-piques de Rome qui va accélérer une réflexion politique au niveau de l’État français,sur la construction d’équipements sportifs1. Des lois-programmes sont alors votées(1961, 1965-1970, 1970-1975) dont les objectifs sont d’une part de combler le déficitdu nombre des équipements sportifs, et d’autre part, de développer l’enseignementde l’éducation physique et sportive et la pratique sportive au sein des clubs sur l’en-semble du territoire national.

Les concours industrialisés étaient lancés. En premier lieu, l’opération « 1 000 pis-cines », qui concernait des piscines transformables, était inspirée essentiellement parle souci de favoriser la réalisation d’établissements de natation adaptés à des possi-bilités financières plus ou moins modestes et utilisables durant la période scolaire.Ainsi, les piscines ont été conçues pour satisfaire en priorité les impératifs de l‘ap-prentissage et de la compétition. Les constructions étaient souvent conçues aumoindre coût, ce qui conduisait à des conceptions rigides et peu attractives, puisquelimitées aux surfaces et volumes strictement nécessaires. A la même époque, ont étémis à la disposition des communes de moins de 5 000 habitants, des bassins d’ap-prentissage mobiles de surfaces très réduites ; ces piscines ambulantes ont montrél’attrait de la natation en milieu rural.

Le nombre croissant d’établissements scolaires, l’institution du tierstemps pédago-gique et la généralisation du sport à l’école rendaient le problème de plus en plusdifficile. II a donc fallu agir rapidement et efficacement en cherchant à construire plusvite et moins cher de manière à donner, dans les meilleurs délais, les outils de travailindispensables. On pouvait noter alors dans les années 1970 la réalisation de quelque1 600 piscines couvertes et 2 000 piscines en plein air, 8 000 gymnases, 19 000 terrainsde grands jeux.

11Introduction

1 M. Falcoz, P. Chifflet, « La construction publique des équipements sportifs. Aspects historique, poli-tique et spatiale », in Sport en ville. Les annales de la recherche urbaine, n° 79, 1998, p. 15.

Page 13: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Si les priorités du sport scolaire et de compétition ont été satisfaites, la réalisationtechnique de ces équipements, qui reposait le plus souvent sur une programmationpartielle, n’a pas permis la construction de structures confortables et de qualité, no-tamment en ce qui concerne l’attractivité et l’accueil du public, et adaptées à l’évo-lution des besoins.

En effet, cette politique de construction fortement centralisée s’est finalisée par laconstruction d’équipements sportifs standards, rudimentaires et peu accueillants, par-faitement inadaptés aujourd’hui aux besoins exprimés par une large clientèle licen-ciée ou non.

Pourtant, malgré les moyens financiers substantiels mis en œuvre pendant cette pé-riode, la situation restait préoccupante. Par ailleurs, les mœurs et les modes de viechangeaient. Ces modifications imposaient une évolution dans la conception et l’uti-lisation des équipements. II s’agissait alors d’assurer une meilleure liaison entre l’équi-pement et l’utilisateur potentiel, non seulement par une meilleure réalisation ducomplexe sportif, mais également par son animation. Ce constat est essentiel ; on nepeut en faire l’économie pour assurer la réussite totale d’un équipement sportif.

Malheureusement, la période qui suivit cette volonté d’industrialisation générant deséquipements sportifs « en série », que l’on peut situer de 1981 à 1992, n’a pas per-mis de faire émerger des équipements sportifs sur la base d’une véritable réflexion.Les lois de décentralisation de 1982, 1983 et 1984 étaient pourtant des outils formi-dables que les collectivités territoriales n’ont pas su maîtriser, du moins en matièrede conception et d’aménagement d’établissements sportifs qui sont restés tradition-nels. Ces derniers, même si la volonté était de les adapter aux évolutions de la de-mande, découlaient dans la majeure partie des cas d’une approche très empirique etmaladroite. Ces équipements ont plus été « les moyens d’une politique construite surla jeunesse, que les éléments d’une politique développée pour la jeunesse. »2

Depuis, 1992 à nos jours, les collectivités publiques élaborent des politiques sportivesde plus en plus affinées3. Les équipements sportifs, grâce à une programmation deplus en plus réfléchie, s’ouvrent à l’ensemble des publics, scolaires, licenciés et non li-cenciés, et jeunes, adolescents, adultes, seniors, handicapés, etc. L’équipement de-vient structurant , c’est-à-dire qu’il participe à l’aménagement et au développementharmonieux et durable du territoire en jouant un rôle économique non négligeable,tout en étant un vecteur d’intégration sociale et d’affirmation identitaire locale4.

Les équipements sportifs et de loisirs se présentent comme des lieux de rencontre pri-vilégiés qui touchent l’ensemble des tranches d’âge de la population d’une agglo-mération. Pour cela, ils doivent satisfaire les besoins les plus divers, allant desnécessités pédagogiques de l’enseignement aux souhaits et besoins multiples des in-

12 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

2 D. Chobeaux, In Actes du colloque interdisciplinaire Sport, relations sociales et actions collectives,Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine, Bordeaux, 1995, p. 497-508. Cité In « Les espaces spor-tifs innovants » – Tome 1, p.28, Éd. PUS.3 P. Bayeux, « Le sport et les collectivités territoriales », PUF, coll. « Que sais-je, n°3198, 1996. Cité In « Les espaces sportifs innovants » – Tome 1, p.30, Éd. PUS.4 O. Bessy, L’évaluation des besoins dans la conception des équipements sportifs, In Actes du colloque« Les équipements sportifs : programmation, conception, homologation », Laboratoire Vie sportivelocale, Bordeaux, 1997, p. 43-58.

Page 14: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

dividus : sport de masse, sport de compétition et d’élite, pratique individuelle de loi-sir, etc.

Leur impact sur l’environnement est de plus considérable ; une installation imposedes réserves foncières importantes, incluant les zones de stationnement, les voies d’ac-cès, des volumes utiles conséquents ; ceci pose de sérieux problèmes pour l’intégra-tion de ces complexes sportifs aux constructions voisines, au paysage et àl’environnement en général.

Aussi, l’équipement sportif et de loisirs est-il un élément dont la réalisation demandedes réponses architecturales et urbanistiques auxquelles s’ajoutent bien entendu descontraintes techniques spécifiques. L’importance des investissements indispensables àsa réalisation et les frais de gestion souvent lourds qu’il entraîne, expliquent qu’ilconstitue toujours un enjeu politique considérable.

Avant toute réalisation, il est donc inévitable d’infléchir son action, en évaluant lesbesoins réels, afin d’établir une programmation qui rende compte d’un équipementsportif adapté et pour lequel les dépenses tant en investissement qu’en fonctionne-ment doivent être préalablement contrôlées. II n’est donc pas inutile d’intégrer danscette réflexion globale de programmation le fonctionnement, la gestion et l’organi-sation de la maintenance de l’équipement envisagé.

La question est de savoir :

Faut-il construire une piscine, un gymnase?... Si c’est une piscine, quand, où, com-ment, à quel prix faut-il la construire ? A-t-on besoin de cet équipement ? À quipourra-t-il servir ?...

II s’agit de prévoir aussi combien cet équipement coûtera en gestion, en amortisse-ment, son mode de fonctionnement parmi les équipements existants, son intégrationdans l’environnement, son évolution en fonction des besoins futurs, les solutions etles techniques à retenir, les conséquences au niveau de la gestion et de la mainte-nance futures de la structure...

Et si de tels surcoûts d’investissement présentent des avantages dans l’exploitationultérieure...

Voilà en quelques mots le problème posé. Toutes ces questions devront être formu-lées pour chaque programmation d’équipements sportifs. En effet, lorsqu’on connaîtla multitude de besoins exprimés par la population, dans tous les domaines, que cesoit :

– en infrastructures, routes, parkings...

– en services publics tels que le traitement des eaux, le ramassage des ordures mé-nagères et autres...

– en besoins scolaires, sociaux, culturels...

– mais également dans le domaine de l’animation, du cadre de vie, des centres de loi-sirs......comment déterminer les priorités ? Voilà un choix difficile qui relève de l’élu, du

13Introduction

Page 15: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

pouvoir politique local. Encore faut-il que celui-ci soit en mesure d’en apprécier l’im-portance, le bien-fondé, la gestion à partir d’études précises et systématiques qu’ildemandera aux services compétents municipaux, d’État ou privés.

Cet ouvrage permettra aux agents territoriaux de mieux connaître les équipementssportifs. II s’articule autour de deux parties :– la première, consacrée à la programmation et à la conception des équipements spor-

tifs, allant de l’analyse des besoins au programme, s’attache à proposer une dé-marche rationnelle afin de mieux analyser les besoins des différents usagers, lecontexte local, etc.

– la seconde porte sur les éléments techniques spécifiques aux équipements sportifs– l’isolation thermique, l’éclairage, l’acoustique, les sols, les piscines – en s’attachantà en évaluer les conséquences, en termes de confort, d’hygiène et de sécurité desutilisateurs dans le respect de la réglementation en vigueur ; le pratiquant doit pou-voir s’adonner à sa pratique sportive dans une ambiance de confort et en toute sé-curité.

14 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 16: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

De la programmation à la conception

des équipements sportifsChapitre I

Programmation : préalable indispensable à la réussite de l’équipement

La programmation des équipements sportifs est directement liée à la politique me-née ou que souhaite mettre en place la collectivité locale à l’égard des populationslocales. À ce titre, elle doit être l’aboutissement d’un certain nombre de choix préa-lables en l’absence desquels on fait courir le risque de remises en cause d’un projeten cours d’étude, voire en cours de réalisation.

La programmation est une méthode d’aide à la décision qui englobe un état deslieux et la mise en forme de la demande en objectifs précis. Dans un contexte éco-nomique et budgétaire des plus serrés, cherchant à limiter les coûts d’investissementet de fonctionnement élevés d’un équipement mal pensé, la concertation autourde points techniques et des souhaits favorise et renforce l’idée d’une constructionde qualité. Cette concertation (club, futurs utilisateurs, services techniques, archi-tecte, et institutions sportives) est le point de départ de la programmation d’un pro-jet d’équipement.

Page 17: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

1 – Les enjeux et les acteurs de la programmation

Les objectifs

Programmer, c’est tenter d’écrire à l’avance ce que sera l’équipement, une foisconstruit, mais aussi au cours des prochaines décennies ; il s’agit donc de prévoir, maisaussi de choisir en toute connaissance de cause.

Les acteurs

Au départ de toute opération, c’est une équipe pluridisciplinaire qui participe à laprogrammation.

Toutes les spécialités doivent être représentées, et en particulier les utilisateurs fu-turs ; par utilisateurs, il faut entendre les responsables ; l’équipe qui aura à managerl’établissement au service des usagers. Car n’oublions pas que la programmation estde répondre à une demande ; celle d’une population, d’un groupe d’individus, etc.En cela, la programmation devient un enjeu pour le politique parce qu’elle fait sur-gir les responsabilités d’une ville, d’une Région, voire d’un pays, suivant la taille del’équipement.

Ainsi, pour que les besoins et les demandes spécifiques soient pris en compte, il doity avoir une réflexion au départ avec les personnes concernées que l’on responsabi-lise. Les acteurs de la programmation peuvent alors être :

• Les décideurs : le maître d’ouvrage, le plus souvent constitué d’élus (ou leurs re-présentants) et de fonctionnaires territoriaux. Le maître d’ouvrage est là pour in-former de l’enveloppe possible des coûts, des délais à respecter, et fixe les grandsobjectifs souhaités.

• Les concepteurs : le maître d’œuvre. L’architecte, le bureau d’étude technique auraen charge la réalisation de ce qui se sera décidé.

• Les utilisateurs : le maître d’usage exprime ses besoins, ses attentes. Parmi les utili-sateurs, on peut distinguer :

– Les utilisateurs permanents : entraîneurs, enseignants, professionnels des équipe-ments sportifs, le personnel territorial, le personnel médical (médecins, kinésithéra-peutes).

– Les utilisateurs réguliers avec différents modes de pratiques : – pratiques obligatoires (l’éducation physique et sportive en milieu scolaire),– pratiques organisées en milieu associatif (club, quartier, comité d’entreprise, etc.),– pratiques de loisirs, spontanées,– public.

– Les utilisateurs occasionnels : touristes, activités extra sportives.

• Il va de soi qu’il faut un maillon capable de traduire les besoins exprimés en cahierdes charges ; ce rôle incombe au programmiste. Si le maître d’ouvrage exprime sademande, le programmiste la traduit ; il crée un langage commun et compréhen-

16 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 18: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

sible afin de faire passer les messages entre le maître d’ouvrage et une maîtrised’œuvre. Il s’agit alors de rédiger un programme ; cette rédaction constitue la tâcheobligatoire et la plus élémentaire de la programmation.

Pour cela, le programmateur doit avoir des compétences propres : – à l’aménagement de l’espace : architecte, urbaniste, et géographe,– à l’homme : sociologue, psychologue,– à la société : juriste, et économique.

2 – Le processus de programmation

Ce processus fait apparaître plusieurs étapes. Le respect de chacune d’entre elles estfondamental pour la réussite du projet. Rappelons ici, que nous nous situons dans laprocédure que l’on peut définir de « conception/construction ». Il s’agit in fine de ré-diger un document : le programme.

2.1 – Les grandes lignes de la programmation

La programmation comprend trois grandes phases :

• La phase prévisionnelle

La formulation du projet :

Il s’agit de définir précisément ce qui est souhaité, en termes d’activités sportives pra-tiquées (type d’activité et niveau de pratique), des types d’utilisateurs concernés (sco-laires, compétiteurs, loisirs), d’impact du futur équipement dans la cité, etc.

L’analyse du besoin et du contexte :

Ce travail porte sur les usagers actuels, futurs et potentiels ; cela consiste à évaluerles zones d’influence de l’équipement sur la base des temps de déplacement et desdistances de parcours et des offres similaires existantes ou envisagées, d’intégrer ledéveloppement urbain de la commune, de connaître les caractéristiques sociologiqueset professionnelles du bassin concerné. Ces deux points sont abordés au paragraphe4 de ce chapitre.

Le préprogramme : c’est l’aboutissement de la phase prévisionnelle.

Il aide le maître d’ouvrage pour décider de maintenir la réalisation ou d’abandonnerle projet. C’est une étape importante : elle consiste à amener le maître d’ouvrage àprendre des décisions fermes sur les points essentiels du projet : localisation, espacesfonctionnels, options techniques, coût, gestion, etc. Les estimations de coûts prévi-sionnels et les montages financiers doivent être réalistes, la programmation dans letemps et sur le terrain se fait plus précise ; des tests de faisabilité sont nécessaires.

17De la programmation à la conception des équipements sportifs

Page 19: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

• La phase opérationnelle : cette phase a pour but de passer de l’idée de projetà sa réalisation en s’appuyant sur la rédaction du programme.

Le programme :

Il s’adresse au concepteur ; il comprend le programme général que nous détailleronsplus avant avec des informations indispensables à la description du projet : gra-phiques, organigrammes, données multiples, qualitatives et quantitatives ; toutes in-formations qui expriment le plus précisément possible les attentes et les exigences dumaître d’ouvrage sont indispensables.

L’évaluation du projet :

Une commission technique peut être mise en place pour évaluer et vérifier si le pro-jet répond bien à la demande.

• La phase de fonctionnement et d’évaluation : elle consiste en un bilan géné-ral de la réalisation et du fonctionnement de l’équipement. Cette phase terminele cycle de la programmation. Souvent oubliée, elle reste importante car elle per-met de tirer les leçons pour de nouveaux projets.

2.2 – L’utilité du programme

Plus que toute autre opération, l’élaboration du programme peut être présentéecomme l’étape essentielle, et cela pour plusieurs raisons :

• Tout d’abord, le programme est une pièce constitutive du marché

Ainsi, c’est sur la base de ce document que le maître d’œuvre s’engage, à la fois entermes de prestations à réaliser, mais aussi en termes de prix. Une remise en caused’éléments importants du programme, soit par le maître d’ouvrage, soit par le maîtred’œuvre peut entraîner de nombreux désaccords pouvant aller jusqu’à une modifi-cation des termes du marché. Outres les difficultés administratives et les risques decontentieux, conduisant à un retard important dans la réalisation du projet.

• Il exprime la demande du maître d’ouvrage

Il favorise une répartition claire entre le maître d’ouvrage et le maître d’œuvre. Ainsi,ce n’est pas au maître d’œuvre de définir la demande du maître d’ouvrage. Il pour-rait être tenté de le faire en fonction de ce qu’il sait faire, et inversement, ce n’estpas au maître d’ouvrage de donner des solutions à sa demande.

• Il est un outil de travail pour l’ensemble des entreprises qui constituent lamaîtrise d’œuvre

18 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 20: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Le programme est un document important, structuré, hiérarchisant les informations.

• C’est un document de référence tout au long de l’opération

Il ne s’adresse pas uniquement à l’architecte, mais également à l’ensemble des inter-venants, aux techniciens, et à toutes les personnes qui constituent le groupe de tra-vail. Lors de l’appel d’offres, du jugement du concours, de la mise au point du marché,de la mise en œuvre et de la réception des travaux, le programme, à travers tous lesdocuments hiérarchisés et structurés qui le composent, sera utilisé tout au long del’opération.

2.3 – La méthode d’élaboration du programme : le contenu duprogramme

L’élaboration du programme peut être organisée en quatre phases dont la durée etl’importance varient en fonction du projet. Nous distinguons :

• Détermination du programme et constitution du groupe de travail

Il s’agit de prendre connaissance des objectifs généraux que se donne le maître d’ou-vrage : type de bâtiment à construire, enveloppe de l’opération, lieu d’implantation.

Dans cette phase, les modalités de présentation de l’étude, l’organisation généraledu dossier sont déterminées avec le maître d’ouvrage, et le planning de l’étude seramis au point. Enfin, tous les grands points réglementaires et techniques devront êtreabordés pour s’assurer de la faisabilité de l’opération, en particulier ceux liés à l’ur-banisation.

• La constitution du groupe de travail

Le groupe de travail formera l’articulation entre le maître d’ouvrage et le program-miste. Il est utile de s’entourer de personnes qui peuvent donner des conseils utiles,en raison de leur expérience, de leur compétence du terrain, de leur responsabilité.

Ce groupe de travail peut donc regrouper des représentants de la commune et desadministrations concernées, des responsables d’associations concernées, les futurs ges-tionnaires lorsqu’ils sont connus, etc. On peut faire appel momentanément à des com-pétences précises qu’offrent des bureaux d’études, des laboratoires d’expertise, etc.(figure 1).

Le Maître d’Ouvrage peut désigner une personne chargée d’animer le groupe de tra-vail qui deviendrait, en quelque sorte, la personne référente pour le programmiste,capable de prendre des initiatives, contacts, interviews, force de propositions, relan-cer les discussions, etc. (figure 2)

19De la programmation à la conception des équipements sportifs

Page 21: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

20 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Que peut regrouper le grou-pe de travail ?

Les représentants de la commune

Les représentants deou des administra-tions de tutelleconcernés

Les responsables des associationsconcernées

Les représentants desbureaux d’études

Figure 1 : Le groupe de travail

Figure 2 : Un interlocuteur unique

Les représentants de futurs

gestionnaires(lorsqu’ils sont

connus)

Le maître d’œuvredu futur équipe-

ment (quand il estconnu : phase opé-

rationnelle)

Des gens d’expérience

Le maître d’Ouvrage pourra dési-gner une personne pour animer le

groupe de travail.

Cette personne pourrait

Ces tâches sont celles de l’équipe deprogrammation

Assurer un suivi des différentes phases

de la recherche des solutions

à la réalisation

Veiller à la cohérenceentre les objectifs

initiaux et le projet

Page 22: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

• Les enquêtes et le recueil documentaire ; l’analyse des interviews et desdocuments

Il s’agit de constituer un questionnaire d’enquête, liste des thèmes qui sont utiles pourl’opération. Les principaux sujets peuvent être :

– la connaissance du contexte local, c’est-à-dire sa géographie, son histoire, son éco-nomie, ses contraintes,– établir ce que l’on appelle la carte d’identité de la commune,– analyser la situation et apprécier la demande par rapport à l’existant qui sera in-ventorié,– savoir utiliser les références telles que les normes dites « de besoins », les grillesd’équipements disponibles auprès des administrations départementales, des minis-tères, ou textes officiels. Ces données doivent être considérées comme des outilsd’aide ; ces derniers doivent nécessairement être adaptés au contexte local. L’expé-rience locale et celle des autres collectivités seront très utiles,– définir les performances attendues et les spécifications techniques. Cette analysedoit être finalisée le plus possible car la qualité de la construction en dépend.

Il s’agira de résoudre les problèmes posés par des imprécisions ou des contradictions ;toutes les informations sont analysées, triées, ordonnées ; un bilan doit être fait sansconcession pour aboutir, ou non, à la rédaction du préprogramme (figure 3).

• Le préprogramme

C’est l’aboutissement de la phase prévisionnelle. Le préprogramme comprend : – la définition de l’opération qui constitue le futur document de présentation gé-nérale de l’opération, les services prévus,– les différents scénarii et hypothèses sur lesquels le maître d’ouvrage aura à se pro-noncer,– les premiers éléments sur le lieu d’implantation précisant les modalités d’appro-priation des sols, la faisabilité de la construction sur le terrain, contraintes, terras-

21De la programmation à la conception des équipements sportifs

Figure 3 : Ce qu’un bilan peut révéler

BILAN

La demande existe

La demande n’existe pas (ce qui peut être momentané)

Là où on le supposait, ou ailleurs

Moins importante que l’on croyait

Elle est urgente

Elle est précise ou vague (il faut doncpousser plus loin les analyses)

Page 23: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

sement éventuel, protection nécessaire, etc.,– un premier tableau des surfaces qui caractérise la structure fonctionnelle du bâti-ment, les grands ensembles, les espaces dans chacun de ces ensembles précisant leurnombre et leur surface,– les relations entre les ensembles et les espaces qui précisent les circulations ex-ternes et internes ; ce ne sont surtout pas des esquisses architecturales,– l’ensemble des options techniques retenues, en termes de services attendus et nonpas en termes de solutions ; cela incombe au maître d’œuvre,– les premiers problèmes soulevés et les propositions,– c’est également à ce stade qu’il est possible d’évaluer le coût prévisionnel de l’in-vestissement et de son mode de financement ; cela conduit à définir la faisabilité fi-nancière de l’opération et à envisager des solutions en cas de dépassement probablede l’enveloppe.

Le préprogramme est soumis au groupe de travail pour analyse ; il préfigure le pro-gramme. L’objectif est d’attirer l’attention du maître d’ouvrage le plus tôt possiblesur le contenu du programme futur, et de l’amener à prendre des décisions fermessur les points essentiels.

• Le programme

L’étape précédente débouche sur la rédaction du programme. Il reprend les diffé-rents éléments du préprogramme qui ont reçu l’accord du maître d’ouvrage. Il secompose des éléments suivants :

– la présentation générale de l’opération, exposant sa nature, les objectifs attenduset contenant un résumé sur : les principaux éléments sur le site d’implantation, lerappel des surfaces, le schéma général d’ensemble, les grandes options techniques,– la présentation du site d’implantation avec le recueil de toutes les contraintes quilui sont liées,– le tableau des surfaces,– le programme des locaux, précisant de manière détaillée toutes les informationssur chaque espace : surface, nombre, capacité, activité, exigences techniques parti-culières pour chaque espaces,– les spécifications techniques générales propres à l’ensemble du bâtiment.

Une fois rédigé, le programme est soumis à nouveau au groupe de travail, à la col-lectivité locale et éventuellement aux administrations de tutelle. De son contenu etde son degré de précision dépendront ce que l’on attend du maître d’œuvre, du typed’équipement à réaliser, du ou des maîtres d’œuvre à consulter (niveau d’expérience,connaissance du pays, de la localité, etc.). Le maître d’œuvre, bien entendu, ne doitpas participer à la rédaction du programme.

22 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 24: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

2.4 – Quelques points de repère

Un certain nombre de points peuvent être retenus, permettant la définition d’un pro-jet optimal. Nous abordons quelques-uns d’entre eux1.

– Relevé des données locales : – les contraintes urbanistiques et juridiques : documents d’urbanisme (POS, SDAU,PAR, carte communale), les périmètres sauvegardés (présence voisine de monumentshistoriques), servitudes d’utilité publique, carte de la propriété foncière,– les contraintes dues au contexte géographique : le choix du lieu d’implantationdoit se faire en fonction : des risques (inondations, avalanches, séismes), du relief,de l’exposition, des ressources naturelles, du climat, etc.,– il s’agit aussi de procéder à une analyse fonctionnelle des différents choix pos-sibles : À l’échelle de l’agglomération, par la présence ou non de routes, de moyens detransport, de zones de stationnement assurant une bonne accessibilité à l’équipe-ment en toute sécurité pour les usagers et sans désagrément pour la population lo-cale.À l’échelle du quartier, par la présence d’autres équipements concurrents ou com-plémentaires, d’écoles, de logements.À l’échelle du bâtiment, en répertoriant les différents espaces prévus en fonctionde leur utilisation, comme les espaces sanitaires, les vestiaires, les locaux techniques,etc. et en précisant les critères en termes de résultats attendus. Une méthodologieest présentée pour l’élaboration du cahier des charges fonctionnel fixant lescontraintes et les critères souhaités pour satisfaire les besoins exprimés au cours desétudes préalables.

– Détermination des besoins du marché potentiel par types d’usagers actuels, futurset potentiels : cela consiste à établir les zones d’influence de l’équipement futuraussi appelées zones de chalandise. Cette étude doit être précise et répertorier l’en-semble des équipements considérés comme concurrentiels, réalisés ou projetés à l’in-térieur de cette zone d’influence. La figure 4 ci-après propose un certain nombrede références à prendre en compte pour cibler l’équipement par rapport aux be-soins.

– Examen des contraintes techniques : il s’agit d’identifier en particulier lescontraintes normatives. Pour cela, il convient de consulter le catalogue de l’Asso-ciation française de normalisation (AFNOR) et les normes européennes (EN) actuel-lement discutées au sein des Commissions européenne de normalisation (CEN), ainsique les contraintes fédérales (ou règlements fédéraux plutôt que normes fédérales)et celles liées aux règlements de sécurité et d’hygiène qui définissent les conditionsd’homologation préfectorale (à ne pas confondre avec l’homologation fédérale)propres aux équipements recevant du public (ERP).

– Étude économique2 : elle consiste à établir des bilans globaux des différentes so-lutions et du choix définitif. Il s’agit pour les différentes solutions envisagées :

23De la programmation à la conception des équipements sportifs

1 H.C. Barnedes, « Les schémas guides de programmation des services et des équipements collectifs»,Centre national d’information et de conseil sur les équipements collectifs.2 P. Bayeux, J. Dupuis, « Le coût du sport et son contrôle de gestion », Ed. CNFPT, Revue EPS.

Page 25: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

– d’établir une estimation du coût de construction,– de formaliser la gestion avec l’estimation prévisionnelle du coût de fonctionne-ment,– de définir un plan de financement (subventions, emprunts, autofinancement, par-tenaires) et d’analyser son incidence sur le budget de la commune (fiscalité, tauxd’endettement, etc.)

3 – Le cahier des charges fonctionnel

L’intérêt de la démarche fonctionnelle est d’exprimer le besoin en termes de servicesattendus plutôt qu’en termes de solutions. Elle conduit à exprimer les différentes ap-proches du juste besoin qui s’exprime dans le cahier des charges fonctionnel (CdCF).

Ainsi ce cahier des charges fonctionnel est un document par lequel le demandeur ex-prime son besoin (ou celui qu’il est chargé de traduire) en termes de fonctions, deservice, et de contraintes. Pour chacune d’elles sont définis des critères d’appréciationet leurs niveaux. Chacun de ces niveaux est assorti d’une flexibilité (norme AFNORX50-151).

D’après l’AFAV – Association française pour l’analyse de la Valeur – la définition dela démarche fonctionnelle est la suivante :

« La démarche fonctionnelle donne les moyens d’exprimer le juste besoin et d’opti-miser la conception du produit à partir des chaînes fonctionnelles sur lesquelles s’ar-ticulent les éléments qui composent le produit. »

REMARQUES1. L’établissement d’un CdCF suppose une enquête permettant de cerner avec préci-sion les besoins des utilisateurs.2. Le but poursuivi est de définir le produit le plus apte à rendre le service attendu,dans les conditions prévues, pour le prix et le coût minimaux ; à cet effet, le CdFCn’exprime que des exigences de résultats et, en principe, aucune exigence de moyens.3. Les des critères d’appréciation (de nature qualitative) sont accompagnés d’uneéchelle permettant de situer le niveau (de nature quantitative) du critère.

24 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

La taille

Emprise desbâtiments au sol

Divisé par le nombre de niveaux

La surface des locaux

La surface du terraind’assiette

La surface des espacesnon bâtis

Dont une partie sera utilisée pour :

• Les dégagementsnécessaires

• Des activités enplein air

• L’aménagementpaysager

• L’accès• Une extension

éventuelle dubâtiment

• La sécurité

Figure 4 : Définition du bâtiment

Page 26: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

3.1 – Définitions de quelques mots clés

– Fonctions : actions d’un produit ou de l’un de ses constituants exprimés exclusive-ment en termes de finalité.Les fonctions de service comprennent les fonctions d’usage et les fonctions d’es-time. Ainsi, pour une automobile, transporter correspondrait à une fonctiond’usage, plaire à une fonction d’estime.II faut généralement plusieurs fonctions de service pour répondre à un besoin.

– Contraintes : limitation à la liberté du concepteur-réalisateur d’un produit. Lescontraintes viennent de l’environnement, de la technologie, du marché, de la si-tuation, etc. Elles peuvent être de diverses natures :– délais de l’étude,– respect d’un règlement, d’une norme...

– Critères d’appréciation : critères retenus pour apprécier la manière dont une fonc-tion est remplie ou une contrainte respectée. Dans la mesure du possible, le critèred’appréciation doit être accompagné d’une échelle permettant de situer son niveau.Exemples de critères : durabilité, maintenabilité, vitesse, bruit de fonctionnement,etc.

– Niveaux de critères d’appréciation : niveaux repérés sur une échelle adoptée pourun critère d’appréciation d’une fonction. Ce niveau peut être celui recherché entant qu’objectif ou celui atteint pour une solution proposée.Exemples de niveaux : nombre de kWh, nombre de décibels, humidité relative. Ceniveau peut être appelé « performance ».

– Flexibilité : ensemble d’indications exprimées par le demandeur sur les possibilitésde moduler un niveau recherché pour un critère d’appréciation. La flexibilité estune des caractéristiques fondamentales du cahier des charges fonctionnel.

3.2 – Les concepts de base

• Notion de fonction3

25De la programmation à la conception des équipements sportifs

FONCTION

Produit

Insatisfaction

Fonction : action d’unproduit en termes dequalité, intermédiaire

matérialisant le produit

Inutilité

Besoin

Produit : équipement spor-

tif

Utilisateurs

Milieux environnants

Fonctions

BesoinsContraintes

3 Exprimer les besoins : application à la démarche fonctionnelle > Éd. AFNOR Gestion.

Page 27: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

• Recherche de fonctions

Comme nous l’avons vu, les fonctions définissent les actions du produit exprimées ex-clusivement en termes de finalité.

Une fonction est ainsi formulée par un verbe à l’infinitif suivi d’un complément4.

Exemples : pour un sol sportif, ces fonctions peuvent être :– permettre la bonne pratique du jeu,– résister au poinçonnement,– respecter les normes AFNOR en vigueur,– être facile d’entretien, etc.

La recherche de fonctions se fait plus facilement lorsqu’on utilise la méthode inter-rogative : sur quoi agit le produit ? pour quoi faire ? à qui rend-il service ? etc.

• Des outils de recherche de fonctions et de contraintes

Méthode de la recherche intuitive :Cette approche est rapide et économique. Les fonctions et les contraintes sont obte-nues par une check-list analysée intuitivement par les membres du groupe de travail.Cette méthode est à rapprocher de celle dite du brainstorming. L’expérience prouvequ’elle permet d’identifier près de la moitié des fonctions et contraintes. C’est bienentendu insuffisant. C’est pourquoi on complète cette méthode par d’autres dont ladémarche est plus analytique.

Méthode d’inventaire systématique du milieu environnant :Cette méthode consiste à observer le produit dans son environnement en établissantune liste aussi exhaustive que possible des éléments (adultes, enfants, autres maté-riels, infrastructures...) et des contraintes qui constituent précisément cet environne-ment. L’observation doit se faire le plus librement possible, sans a priori d’aucunesorte. Aucune méthodologie d’observation ne doit être élaborée.

Étude du comportement de l’utilisateur :Cette fois, cette méthode consiste à observer le comportement de l’utilisateur vis-à-vis du produit. Cette observation est faite le plus librement possible, directement parles membres du groupe de travail. Mais il est possible de compléter cette observationpar celle plus précise et plus détaillée obtenue à l’aide d’une vidéo par exemple.

Méthode des analyses des séquences :Cette méthode, d’origine américaine, appelée méthode SAFE (Sequential Analysis ofFunctional Elements) consiste à rechercher les séquences d’utilisation du produit etpour chacune d’elles à identifier les fonctions qui s’y rapportent. L’observation estcette fois-ci à la fois précise et fouillée : l’utilisation d’une vidéo est vivementconseillée.

26 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

4 EPS à l’école primaire : qualité et sécurité des équipements et des matériels. Recommandations etcahiers des charges fonctionnels. Collectif, ministère de l’Éducation nationale, Direction des écoles.Coordination Yves Touchard. Édition Revue EPS, dossier n° 32, 1997.

Page 28: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Recherche des insatisfactions du produit :Cette méthode est complémentaire des précédentes. II s’agit de faire une enquêteauprès d’un certain nombre d’utilisateurs ou de prescripteurs afin de leur demanderleur avis sur les inconvénients du produit. L’enquête par questionnaire personnalisésemble être la méthode de recueil d’informations la plus adéquate.

4 – Les études préalables : assistance à la décision

Avant d’aborder la rédaction du programme proprement dit, la démarche passe parles études préalables dont le rôle indispensable a été précisé dans l’extrait de la cir-culaire du 3 mars 1977 du ministère de l’Équipement5.

4.1 – Les études préalables

La réalisation d’études préalables, loin d’être un gaspillage, est un facteur de réus-site.

La décision de construire un bâtiment public sur un site donné doit être précédée parla réalisation d’« études préalables » qui doivent permettre de « formuler un juge-ment sur l’opportunité, la localisation et le contenu de principe de l’opération » etde « définir les principales exigences qualitatives et quantitatives auxquelles devra ré-pondre l’opération si elle est décidée6 ».

Quel qu’il soit, le maître d’ouvrage doit s’interroger sur les points suivants :– besoins à satisfaire (nature exacte, importance numérique, durée prévisible, pos-sibilités d’évolution),– choix entre une construction nouvelle et l’aménagement d’une construction exis-tante,– effets psychologiques attendus de la future construction (allure extérieure et am-biance intérieure),– localisations souhaitables dans la cité ou en dehors de celle-ci,– choix du terrain eu égard au plan d’occupation des sols, aux servitudes du site,aux caractéristique du sous-sol, à l’exposition au soleil et au vent, au voisinage, auxabords et aux possibilités d’accès,– équipements complémentaires qui seront nécessaires (parcs pour les voitures,moyens de transport, etc.),– premières estimations financières des investissements, ainsi que des frais d’entre-tien et de fonctionnement auxquels le maître d’ouvrage s’attend à faire face ;– informations sur la base des renseignements ainsi rassemblés, des services et descommissions qui auront leur mot à dire,– première consultation des élus locaux et, si possible, des futurs usagers et utilisa-teurs ainsi que du public.

27De la programmation à la conception des équipements sportifs

5 Circulaire n°77-2 du 3 mars 1977 (J.O. du 11 mars 1971).

Page 29: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Cette étude « doit être conduite sous la maîtrise d’ouvrage des collectivités pu-bliques ».

Elle doit « dégager des intentions claires et les faire connaître au public sous lesformes qui conviennent avant d’engager la phase opérationnelle »6.

On ne saurait trop recommander aux maîtres d’ouvrage de visiter les équipements enservice afin d’en faire une analyse, de les comparer avec leurs propres besoins, maisaussi de voir à l’étranger ce que des pratiques et des habitudes ont pu engendrercomme installations.

Cette analyse est une aide à la décision. Elle rassemble donc l’ensemble des informa-tions qui définissent l’équipement ou le service à créer. Elle permet de matérialiserles fonctions définies par l’analyse des besoins pour réaliser le bâtiment ou les espacesen étudiant successivement différents facteurs. L’association AIRES7, en collaborationavec le CERTU8 propose un guide d’aide à la réflexion préalable à toute modernisa-tion, qui peut être utilisé et enrichi dans le cadre d’une réflexion quant à la pro-grammation d’établissements sportifs9. La schématisation du contexte proposée dansce guide, associée aux différents partenaires, principaux acteurs de la mise en placed’une politique sportive définie ici dans son assertion la plus large, constitue des élé-ments de réflexion pertinents dans l’élaboration du cahier des charges tel qu’il a étédéfini précédemment.

4.2 – Les diverses catégories d’usagers et les pratiques locales

Tout d’abord, il convient de définir les usagers potentiels et les besoins des différentesclientèles. Pour cela, il faut établir les zones d’influence générale, appelées aussi zonesde chalandise à partir d’unités distance/temps, en prenant en compte les axes de cir-culation, les moyens d’accès pour les piétons, les cyclistes, les automobiles, les trans-ports en commun, etc.

Ces zones peuvent être découpées en zone primaire, zone secondaire et éventuelle-ment zone tertiaire :

– en zone primaire, la clientèle se recrute essentiellement dans un rayon de 15 km,

– la zone secondaire se situe dans un rayon de 25 à 30 km. Par exemple, dans cettezone de chalandise, la piscine attire de manière exceptionnelle une clientèle indi-viduelle pour une pratique non encadrée. II faudra bien entendu déduire l’aire d’in-fluence des piscines environnantes.

Cas d’un équipement offrant des activités ludiques diversifiées :

Dans ce cas, le potentiel de clientèle « public » des différentes aires est plus impor-

28 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

6 Circulaire n° 77-2 du 3 mars 1977 (J.O. du 11 mars 1971).7 AIRES : Association pour l’Information et la Recherche sur les équipements sportifs.8 CERTU : Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques.9 La modernisation des équipements et des installations sportifs par AIRES et CERTU, Dossier d’experts,Ed. La Lettre du Cadre Territorial.

Page 30: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

tant. La pratique distractive et ludique de l’eau permet d’intéresser une clientèle nou-velle : enfants en bas âge, adolescents, adultes accompagnateurs.

L’aire secondaire peut alors être élargie et empiéter sur les zones d’influence des ins-tallations traditionnelles environnantes. Les caractéristiques démographiques des di-verses zones doivent être, bien entendu, étudiées : tranches d’âge, professions,activités, etc.

Dans le cadre d’une rénovation, il convient de faire l’examen de la fréquentation del’équipement actuel à la fois, quantitatif et qualitatif.

Pour résumer cette analyse, le premier constat que nous pouvons faire est que les be-soins en équipements sportifs qui jusqu’alors étaient ressentis dans les aggloméra-tions importantes sont maintenant aussi exprimés dans le monde rural.

En second lieu, il apparaît que la demande d’activités sportives et de loisirs dépassede beaucoup le cadre des organisations (fédérations, clubs, etc.). Sur une clientèle deprès de cinquante millions d’individus, on ne compte que onze millions de licenciés.Ainsi, dans le domaine sportif, les différentes motivations des utilisateurs, nouvellespour certaines d’entre eux, semblent aboutir à un clivage entre :

– le monde associatif, qui regroupe la plupart de ceux qui sont motivés par la com-pétition et exigent des installations et un matériel de plus en plus sophistiqué,

– et ceux, de plus en plus nombreux, qui désirent se livrer librement à la pratiqued’une activité de leur choix.II ne s’agit pas d’opposer ces deux catégories, ces deux publics. II est essentiel decapter ces utilisateurs potentiels et de tenir compte des pratiques non organiséesen levant certaines barrières (gymnases ouverts un ou deux soirs par semaine, ter-rain d’entraînement mis à la disposition d’un quartier...). Pour cela, il faut des équi-pements nouveaux permettant des usages élargis, bâtiments et terrains deconception familiale et humaine, mais surtout insérés dans le tissu urbain,

– enfin une troisième catégorie d’utilisateurs engendre des problèmes souvent diffi-ciles à résoudre. II s’agit de la clientèle touristique. En effet, il n’est pas rare que lapopulation de certaines communes (à la montagne ou au bord de la mer) soit mul-tipliée par un facteur pouvant varier de cinq à dix. L’accueil de ces nouveaux spor-tifs potentiels nécessite une infrastructure qui devient beaucoup trop importantependant la période non touristique, ce qui entraîne d’énormes difficultés de ges-tion.

Les pratiques locales et les conditions d’utilisation

Une enquête locale permet de faire apparaître les attentes des divers partenaires (re-présentants d’associations, clubs, individuels, etc.), les pratiques locales, les habitudesde loisirs, la fréquentation de l’environnement naturel (plage, lac, montagne, forêt,etc.).

Dans cette étude, les conditions d’utilisation doivent être définies. Les activités peu-vent être diverses et variés au cours de la journée. Elles peuvent aussi être pratiquées

29De la programmation à la conception des équipements sportifs

Page 31: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

à des niveaux variables par de nombreuses catégories d’usagers et être :

– intenses, d’où la nécessité de prévoir des dispositions permettant de limiter lesrisques d’accidents, de maintenir des conditions hygrométriques adaptées et de pré-voir des parois robustes résistant aux chocs des sportifs, des balles et des ballons.

– bruyantes, d’où la nécessité de prévoir des structures parfaitement traitées sur leplan acoustique.

Les équipements sportifs sont des établissements recevant du public. Ils doivent doncrespecter la réglementation contre les risques d’incendie et de panique. Les nom-breuses dispositions que comporte cette réglementation ont une incidence très im-portante sur la conception des bâtiments et sur le choix des matériaux. L’accueil desspectateurs pose tout particulièrement des problèmes spécifiques. Les gradins doiventêtre desservis par un circuit distinct de celui des sportifs et avoir une bonne visibilité.II doit y régner une température et une humidité acceptables pour des personnes ha-billées et immobiles, ce qui n’est pas facile dans le cas des piscines. Dans les gymnases,les gradins télescopiques permettent, en dehors des compétitions, de bénéficier d’uneaire d’activités plus grande.

La simulation des besoins futurs

La dernière étape de l’analyse des besoins est celle de la simulation des besoins fu-turs.

II faut d’abord effectuer une étude de projection démographique pour estimer l’évo-lution, la croissance ou la réduction, le vieillissement, les migrations de la populationconcernée.

Ensuite, il sera nécessaire de tenir compte de la transformation des habitudes et del’évolution des besoins. Ainsi, des sports peu connus comme le tennis, le ski et le golfsont devenus des sports de masse ou connaissent un essor certain. En même temps,les sports de club ont été débordés par les pratiques individuelles (planche à voile,jogging, etc.).

4.3 – La localisation du terrain retenu

La difficulté apparaît le plus souvent lorsqu’il s’agit d’insérer un équipement dans unsite qui possède déjà sa propre identité, son propre caractère. Cette difficulté est plusévidente en milieu rural et dans les petites et moyennes agglomérations, dont le tissuurbain est souvent encore très homogène, moins évidente dans les quartiers péri-phériques ou centraux des villes plus importantes dont le tissu, souvent plus hétéro-gène, absorbe mieux un nouvel équipement.

Les principaux facteurs qui expliquent cette difficulté sont les suivants :

– un facteur d’ordre financier : dans la grande majorité des cas, le terrain d’assiettedestiné à l’implantation de l’équipement sportif ou de loisir est choisi en fonctionde considérations totalement étrangères au souci esthétique, comme la proximité

30 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 32: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

d’établissements scolaires, la disponibilité sur l’heure d’un terrain, voire la non-adé-quation de ce terrain à recevoir tout autre équipement. Dans presque tous les cas,le terrain est une donnée non modifiable de l’étude proposée aux concepteurs.Cependant, il reste que de bonnes études préalables permettent de choisir le siteadéquat et d’en définir le potentiel à relever. On ne saurait trop insister sur la né-cessité de développer ces études à travers des analyses : aux niveaux sociologique,géographique, urbain, de la circulation, de l’accès, des transports, des caractères dusite, des matériaux, des critères géotechniques, de l’ambiance, etc.,

– un facteur d’ordre fonctionnel ou normatif : les équipements visés sont destinés àabriter des activités, le plus souvent sportives (même si ce n’est pas la vocationunique du bâtiment), impliquant le respect de normes strictes pour leur bon dé-roulement. Mais le respect des normes fédérales n’est pas obligatoire s’il n’y a pasde compétition officielle. Parmi ces normes, les dimensions, et essentiellement lesgabarits de jeux et espaces de dégagement, sont les plus contraignantes pour la re-cherche de la surface à réserver. D’autre part, il est important de déterminer les op-tions de fonctionnement, l’organisation des différents types de locaux, leurs liaisons,leurs situations en fonction des critères d’accessibilité du public, du personnel, deslivraisons, l’évolution des superficies, parkings, voies d’accès, etc.,

– un facteur d’ordre économique, non négligeable, qui est trop souvent un alibi à lamédiocrité, dont les implications et aussi les conséquences sont multiples :- nécessité de coller au plus près au volume normatif souvent simpliste qui veut quetout volume superflu, favorisant l’attractivité du bâtiment, entraîne une dépenseinutile,- nécessité de concevoir un volume unique dont la forme massive n’est pas directe-ment en rapport avec l’échelle des tissus urbains d’insertion. Cette absence d’ou-verture sur l’extérieur, cette construction massive à l’échelle inhumaine entraîneinévitablement un manque d’attractivité,- escamotage quasi général du traitement des abords, absence de plantations etd’espaces verts destinés à recomposer le paysage d’insertion, à le rendre attractif.

Certes, dans bien des cas, l’équipement sportif et de loisir constitue la construction laplus importante de la commune ; il heurte de par ce seul fait. C’est pourquoi il suf-fit qu’une contrainte soit mal intégrée pour donner naissance à un phénomène derejet de la part de la population puisque seule une petite partie (les associations spor-tives ou de loisirs) se sent directement concernée et donc solidaire.

En conclusion, il faut s’inquiéter de l’insertion formelle, fonctionnelle et symboliquede ce type de bâtiment.

4.4 – La réhabilitation et la concurrence

II est évident que l’insertion au site d’un équipement sportif ou de loisir aménagé dans uncontexte de réhabilitation est moins difficile que dans le cas d’une construction neuve. Ellen’est cependant pas exempte de problèmes qui sont pour la plupart d’ordre technique(création de grands volumes libres, modification de l’éclairage, isolation).

31De la programmation à la conception des équipements sportifs

Page 33: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Au niveau de la création d’espaces de jeux de pieds d’immeubles, il est clair qu’uneréhabilitation intelligente peut, sans difficulté notoire, ni surcoût important, intégrerce type de données dans l’opération d’ensemble et aboutir à des résultats intéres-sants. Cette insertion comprend aussi l’étude de la concurrence éventuelle entre leséquipements existants et ceux envisagés.Y a-t-il des équipements similaires dans la zone d’influence déterminée ?De quelles tailles ? Quels services offrent-ils ? En quoi répondent-ils aux besoins ?Et dans le cas contraire, pourquoi ne donnent-ils pas satisfaction ? Une recherche surl’évolution et l’adaptation économique des structures existantes en vue d’unemeilleure réhabilitation mise au service de l’usager dans le cadre d’une nouvelle ap-préhension de ses besoins doit être envisagée.

4.5 – Les contraintes particulières

Pour pouvoir pratiquer les activités sportives dans le cadre de la compétition, il estnécessaire de respecter très précisément les dimensions et les volumes codifiés par lesfédérations. Leur inobservation peut entraîner des risques d’accidents, d’inconfort ouun refus d’homologation, qui rend impossible toute compétition. Les établissementsdestinés à la haute compétition doivent être équipés de moyens de retransmission té-lévisée. L’éclairage doit être conçu en conséquence et des emplacements doivent êtreréservés pour les caméras et la presse.

La pratique sportive nécessite l’emploi de matériels sportifs spécialisés, qu’il faut choi-sir, placer, fixer, stocker de façon à assurer aux utilisateurs une sécurité totale et unepossibilité de performances.La spécificité des équipements sportifs et socio-éducatifs résulte notamment :– des normes dimensionnelles des installations nécessaires à la pratique sportive,– des performances exigées pour certains éléments (sols sportifs, eau de piscine...). Les

qualités sportives de ces éléments sont précisées dans les textes normatifs,– des contraintes liées à la pratique des activités particulières et des contradictions

entre ces mêmes contraintes.La plupart de ces spécificités techniques sont aussi définies dans des textes normatifs.

Les piscines

C’est l’équipement qui pose le plus de problèmes spécifiques :

– le traitement de l’eau : il faut tenir compte du traitement de l’eau dès la concep-tion du projet (emplacement et dimensions du local, emplacement du bac tampontrès volumineux, arrivée des canalisations sous le bassin, stockage du désinfectant...décret n° 81-327 du 7 avril 1981),

– le chauffage et la ventilation : le confort des baigneurs est difficile à assurer car ilssont souvent mouillés (l’évaporation de l’eau sur la peau provoque un refroidisse-ment), soumis au rayonnement froid des parois vitrées et placés dans une ambiancetrès humide. II faut alors jouer sur tous les paramètres : température, humidité etvitesse de l’air, température de surface intérieure des parois, dispositif d’émission

32 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 34: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

de chaleur, etc.,

– l’humidité de l’air entraîne des risques de corrosion et de dégradation des parois, –l’acoustique : les usagers sont très bruyants et les surfaces que l’on peut traiter sont ré-duites du fait de la présence des plans d’eau, des parois vitrées et des plages, – la sur-veillance des bassins ne peut être assurée que si les éclairages naturel et artificiel sontbien conçus et que si la disposition du plan d’eau est pensée dès la programmation.

Les gymnases, salles de sport

Le point le plus délicat est bien évidemment le choix du sol sportif parmi la panopliedisponible chez les fabricants spécialisés. Ce choix a une influence sur le niveau de ladalle ou sol support (les épaisseurs sont très variables), sur l’acoustique (les sols sontplus ou moins absorbants et plus ou moins bruyants), sur le confort visuel (ils absor-bent plus ou moins la lumière et provoquent plus ou moins de reflets). Le choix dusol doit se faire en fonction des qualités sportives d’une part, qui concernent plus par-ticulièrement les pratiquants, et des qualités techniques d’autre part, qui intéressentle maître de l’ouvrage.

Ainsi, pour les sols sportifs, il s’agit d’améliorer les qualités sportives, de confort etde sécurité dans des conditions normales d’utilisation :

– le chauffage et la ventilation doivent être conçus de façon à s’adapter à l’occupa-tion très intermittente et à permettre plusieurs niveaux de températures adaptésaux diverses activités. Le traitement thermique doit éviter les condensations en pla-fond et sur le sol,

- sur le plan thermique et conditionnement de l’air : il s’agit d’obtenir les meilleuresconditions de confort (respect des températures minimales, du taux de renouvelle-ment d’air pour un coût d’exploitation minimal,

– l’éclairage naturel et artificiel doit être homogène et non éblouissant, ce qui néces-site une conception très étudiée des surfaces éclairantes. L’installation électriquedoit permettre plusieurs niveaux d’éclairement et, dans certains cas, un éclairagepar zones.

L’éclairage naturel doit être favorisé. La recherche doit porter sur la compatibilitéentre les contraintes liées à l’éblouissement et les nécessités de l’architecture biocli-matique. En ce qui concerne l’éclairage artificiel, les principaux problèmes à résoudre,et qui doivent être traités tant du point de vue du joueur que de celui du spectateur,portent sur le rendu des couleurs, l’uniformité de l’éclairement, la lutte contre la fa-tigue visuelle et l’éblouissement par les sources lumineuses, et, enfin, les possibilitésd’appréciation des vitesses et des mouvements.

– en matière acoustique : la taille des équipements, la concentration des usagers, lamultiplication des surfaces réfléchissantes posent rapidement de graves problèmesde niveaux sonores. La recherche porte sur la définition d’absorbants, et notam-ment de produits à la fois absorbants acoustiques et isolants thermiques, sur laforme géométrique des salles, sur les conditions de création de zones de silence et

33De la programmation à la conception des équipements sportifs

Page 35: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

de repos restant liées avec le centre principal d’activités.

La polyvalence est très souvent recherchée de façon à permettre une utilisation in-tensive. Ceci pose des problèmes à tous les niveaux :– la multiplication des tracés de jeu et leur visibilité,– localisation des prises de part par rapport aux axes visuels,– compatibilité des qualités sportives du sol pour l’ensemble des activités,– stockage et manutention des matériels.

Les patinoires

L’installation de production de froid et de la dalle support de la glace font appel àdes techniques spécialisées. Cependant, d’autres contraintes doivent être maîtrisées :– l’ensoleillement de la glace,– le chauffage des aires de repos et des gradins,– la formation de brouillard,– les condensations en plafond refroidi par le rayonnement de la glace,– les circulations utilisables des patins. D’autre part, l’acoustique doit être particuliè-

rement étudiée pour que le patinage artistique puisse se pratiquer dans de bonnesconditions. Enfin, la récupération de chaleur sur la production de froid n’est pas,sauf dans le cas d’un jumelage piscine-patinoire, aussi évident qu’on peut le pen-ser au premier abord, et il faut prendre en compte, dès la programmation l’utilisa-tion possible de ces calories.

Les terrains extérieurs

L’étude des besoins (types de pratiques, types d’utilisateurs, durée d’utilisation...) doitpermettre de choisir entre les différentes catégories de terrains de jeu :– stabilisés,– en gazon naturel,– en gazon synthétique sablé, ou non.

Une fois l’option choisie, on est confronté aux problèmes techniques classiques liésà la mise en place du sol support, des couches drainantes, du sol sportif de surface etde l’arrosage.

En résumé, la conception et la construction des équipements sportifs nécessitent lamaîtrise non seulement des techniques de base du bâtiment, mais aussi celle des tech-niques spécifiques aux contraintes particulières des établissements sportifs.

La réussite ne peut être complète que si cette maîtrise s’appuie sur une connaissanceparfaite des conditions de fonctionnement. La conception doit donc être globale :elle doit être le fruit d’une équipe mêlant architectes, ingénieurs, laboratoires de re-cherche spécialisés et organisme de normalisation qui cherchent à apporter des solu-tion cohérentes aux différents problèmes, ce qui est une condition de réussitefonctionnelle et économique.

34 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 36: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

4.6 – La prise en compte des effets des équipements sur l’individu

II est nécessaire de considérer que les équipements sportifs doivent souvent permettrel’accueil simultané de plusieurs types d’usagers : sportifs (individuels ou groupes), di-rigeants, enseignants, accompagnateurs, visiteurs, spectateurs, personnels, journa-listes éventuellement, etc. Ces diverses catégories requièrent des dispositionsfonctionnelles, de confort et de sécurité spécifiques, indispensables pour assurer lebon fonctionnement de l’équipement.

Le respect des températures, de l’hygrométrie de l’air, des taux de renouvellementd’air, des vitesses de brassage de l’air, favorise le confort et la pérennité du bâtiment.Un contrôle strict des valeurs de consigne est indispensable compte tenu des enjeuxénergétiques qu’il recouvre

De la même façon, il est important de tenir compte des effets sur l’organisme des dif-férents revêtements de sols sportifs en vue de dégager les principales caractéristiquesphysiques et mécaniques qui doivent être privilégiées.

4.7 – L’estimation du coût de construction et du coût de fonctionnement

II est souhaitable d’envisager plusieurs solutions définissant des options faible,moyenne et forte. La comparaison avec d’autres réalisations similaires peut aider àchoisir parmi les différentes options possibles.

Les équipements sportifs sont souvent une lourde charge pour le maître d’ouvragecar les recettes sont faibles et les coûts d’exploitation élevés. Or, ces coûts dépendentconsidérablement de la conception et de la réalisation de l’équipement. Cela est par-ticulièrement vrai pour les postes budgétaires « personnel » et « énergie » qui repré-sentent généralement plus des trois quarts des dépenses. On ne peut réussir que sil’on est parfaitement familiarisé avec les conditions de fonctionnement10.

Ainsi, il conviendra d’établir des bilans prévisionnels de fonctionnement relatifs auxdifférentes solutions préconisées. Les modalités de calcul peuvent s’appuyer sur lesprincipaux éléments :

– l’amplitude horaire d’ouverture de l’équipement,

– une estimation de la fréquentation qui conduit principalement à définir :– une estimation des dépenses de personnel ; son importance est liée au mode de

fonctionnement et au planning d’exploitation, à la surface des locaux à entrete-nir et la mécanisation du nettoyage,

– une estimation des dépenses en énergie, des fluides...

On peut néanmoins fixer quelques ordres de grandeurs même si les coûts dépendentdes programmes proposés, du contexte local et des conditions du marché11.

35De la programmation à la conception des équipements sportifs

10 « Le coût du sport et son contrôle de gestion » P. Bayeux, J. Dupuis (CNFPT-EPS).11 in la gazette des communes, des départements, des Régions, Les équipements sportifs en France parL. Cathala, cahier n°2, 21/1647, 27 mai 2002.

Page 37: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

En coûts d’investissement :

– Gymnase (44 x 22 m), sans gradins . . . . . . . . . 1 à 1,7 million d’euros

– Piscine couverte de 400 m de plan d’eau . . . . 3 à 4 millions d’euros

– Terrain de football en stabilisé . . . . . . . . . . . 0,4 à 0,5 million d’euros

– Piste de 400 m en synthétique plus sautoirs . . 0,7 à 1 million d’euros

Ces prix s’entendent hors coût terrain viabilisé

En coûts d’exploitation :

Exemple d’un gymnase de 4m x 22 m, tableau présentant les dépenses d’exploitationmoyenne par poste, année 2001 :

Nature des dépenses Coût en euros Coût en francs %Salaire du personnel (6e échelon agent d’entretien) 72 490 475 500 63,28Chauffage des locaux – Eau chaude sanitaire 22 424 147 092 19,57Eclairage des locaux 5 848 33 360 5,1Consommation d’eau 2 237 14 674 1,95Entretien courant 5 267 34 552 4,6Remplacement matériel sportif d’usage courant 1 448 9 500 1,26Contrat de maintenance 3 371 22 115 2,95Assurances 1 476 9 680 1,29Total 111 561 751 653 100

Le coût moyen d’exploitation d’une piscine couverte de 400 m de plan d’eau est es-timée entre 0,53 M€ et 0,61 M€, dont 50 % de personnel.

Bilan :

Au bilan, grâce à l’apport d’informations objectives traitées à travers les points énu-mérés, le préprogramme doit apporter au maître d’ouvrage une assistance à la déci-sion. À l’issue de cette phase, ce dernier doit pouvoir opter pour la réalisation oul’abandon du projet.

Afin de s’adapter aux nouveaux modes de vie, d’améliorer la qualité du service rendu(confort, attractivité, aptitude à la performance...), de tirer le meilleur parti des techniques,des matériaux nouveaux, et de réduire les coûts de fonctionnement, les équipements spor-tifs doivent constamment évoluer et progresser. De nombreux organismes professionnelsse trouvent directement concernés du fait de la spécificité des techniques mises en œuvreet de la grande diversité des domaines impliqués dans la réalisation d’opération de sportsou de loisirs. Nous citerons les plus représentatifs :

– la CSIP (Chambre syndicale des industries de la piscine) pour ces réalisations très spé-cifiques,

– le GPCES (Groupement professionnel des constructeurs d’ensembles sportifs) au ni-veau des entreprises générales,

– la FNCESEL (Fédération nationale des constructeurs de sport et de loisir) : créée en1983, elle a commencé à se pencher sur les problèmes aigus de l’exportation et re-groupe, depuis novembre 1983, l’ensemble des organismes et syndicats concernés,

36 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 38: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

– la FIFAS (Fédération française des industries du sport et du loisir) pour l’ensembledu matériel,

– le CRITT (Centre de recherches et d’innovations de transfert de technologie, Poitou-Charentes) créé depuis le dernier trimestre 1987, qui est une interface entre les in-dustriels du sport et de loisir et les laboratoires de recherche (contrat de recherchesur du matériel sportif, centre d’essais de normalisation, l‘étude de faisabilité d’unéquipement sportif, aide à l’amélioration des matériels sportifs, etc.),

– la CAPEB (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment),

– le CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment).

Ainsi, au terme de ces études préalables, le maître d’ouvrage aura défini l’ensembledes fonctions qu’il souhaite installer pour répondre aux besoins d’usagers parfaite-ment identifiés. Parallèlement, il aura situé le projet dans le contexte géographiqueen ayant choisi la zone d’implantation et défini le type de relations entretenues avecles équipements déjà en service.

5 – Les contraintes liées à la sécurité

L’histoire du sport est marquée de terribles accidents (à Bradford et au Heysel, 1985,à Sheffield, 1989, à Furiani, 1992). Suite à ces catastrophes, les dispositions pour ga-rantir la sécurité des pratiquants et du public ont été renforcées.

L’accueil du public crée des obligations en matière de sécurité ; il s’agit d’établir unclimat de confiance dans lequel l’utilisateur doit se sentir à l’abri du danger afin deprofiter pleinement et en toute tranquillité des services qui lui sont proposés. Cetteambiance agréable ne peut être qu’une simple sensation ; elle doit reposer effecti-vement sur des règlements stricts qui régissent les établissements recevant du publicen général, et plus particulièrement les établissement sportifs recevant eux aussi dupublic. Passer outre, c’est, dans le meilleur des cas, provoquer une désaffectation desusagers au risque de ne pas réussir à les fidéliser, mais c’est surtout s’exposer à desrisques d’accidents dont les conséquences peuvent être tragiques.

La pratique des activités physiques et sportives (APS) organisée au niveau de l'école,du club, ou individuellement, nécessite et exige que l'encadrement tant matériel ettechnique qu'humain, puisse assurer la sécurité et l'hygiène des pratiquants et desspectateurs. Ces derniers, devenus depuis quelques années beaucoup plus desconsommateurs d'activités physiques et sportives que des pratiquants de compétition,sont plus sensibles à la qualité de l'environnement dans lequel ils évoluent.

Ainsi, la réussite d'une activité, le succès d'un équipement ne se limitent plus seulement àla qualité d'un des aspects tels que l'animation ou bien la qualité du sol sportif, ou encorela bonne température de l'eau, etc., mais à la performance de l'ensemble des paramètresrelatifs à la conception, l'animation, la maintenance et la gestion de la structure sportive.

37De la programmation à la conception des équipements sportifs

Page 39: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Cet objectif, pour être atteint, doit être envisagé dès le stade de la programmation et doitrester un souci de tous les instants pour l'ensemble du personnel : directeur, techniciend'entretien, personnel d'accueil, animateurs,...

Il convient de rappeler qu’un équipement sportif doit être conforme aux dispositionsgénérales en vigueur à la date du dépôt de demande de permis de construire ou d’au-torisation des travaux ; l’exploitant doit justifier cette mise en conformité.

L’article R.123-3 édicte : « Les constructeurs, propriétaires et exploitants des ERP sont te-nus, tant au moment de la construction qu’au cours de l’exploitation, de respecter les me-sures de prévention et de sauvegarde propres à assurer la sécurité des personnes… »

5.1 – La sécurité : un concept global

Le sens commun définit la sécurité comme « un été d'esprit confiant et tranquille de celuiqui se croit à l'abri de tous les dangers ». Cette définition met bien en évidence que la no-tion de sécurité ne peut être qu'un concept global qui nécessite, d'une part la recherchepermanente de la qualité technique des matériaux utilisés pour la construction et l’amé-nagement de l’espace, des matériels sportifs soumis pour la plupart d’entre eux à un res-pect des normes françaises et de plus en plus européennes, et d’autre part, le souci d’assurerune maintenance performante par l’utilisation de produits d'entretien adaptés et par unsuivi régulier et rigoureux des installations sportives mises à la disposition des utilisateurs.Même si l’on peut regretter la complexité et la prolifération des textes réglementaires quirendent parfois leur application difficile, s’y soustraire est une faute professionnelle grave.Et même si cet objectif sécuritaire doit être la préoccupation majeure de tous les acteursintervenant dans l’organisation et la gestion des activités physiques et sportives, l’opéra-teur des APS, dans son intervention quotidienne au sein des structures sportives, dans lesrelations qu’il a avec les différents utilisateurs, reste l’acteur essentiel.

Le but essentiel de la réglementation en matière de sécurité est d'assurer la sécurité despersonnes par une évacuation rapide et en bon ordre des personnes ; le délai de sécuritédoit être supérieur au temps nécessaire à la détection du sinistre, au déclenchement del'alarme, à l'évacuation de la totalité des occupants. Ces impératifs s'appuient en premierlieu sur des mesures préventives qui doivent -être prises dès la programmation, au niveaude la conception et de la construction et plus particulièrement, au moment de la formu-lation des cahiers des charges fonctionnels qui fixent notamment les contraintes et le ni-veau de celles-ci ; les constructions doivent être appropriées aux risques.

En effet, certains choix contribuent étroitement à établir un espace sportif adapté aux exi-gences de sécurité et d'hygiène imposées par les textes réglementaires. Il s'agit notammentdes choix relatifs :- à l'implantation de l'équipement par rapport au voisinage, aux conditions d'accès, etc...(risques encourus par le voisinage lors d'un sinistre, zones d'accès pour les secours, possi-bilités d'alimentation en fluides divers, de l'eau pour éteindre un incendie).- à la conception et à la réalisation de l'établissement sportif (respect des normes,contraintes techniques spécifiques à certains équipements, etc...),- aux utilisations retenues, pour lesquelles l'ensemble de la structure sportive a été pro-

38 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 40: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

grammé ; un équipement détourné de son utilisation première peut devenir dangereux.Ainsi, par exemple, une augmentation de la fréquentation entraîne automatiquement unemodification obligatoire du nombre d'unités de passage..

Les textes réglementaires sont nombreux et concernent, comme nous venons de le voir,les domaines du bâtiment, de l'utilisation et de l'exploitation. Ainsi, à travers les textes, lasécurité est traitée sous les différents aspects suivants :- la construction et la conservation du bâtiment

Les textes réglementaires sont ceux du domaine du bâti. On trouve de façon générale :- les codes des communes, de l'urbanisme, de la construction des sols et de la santé pu-blique.- les règles classiques de construction avec les normes et les prescriptions relatives à chaquecorps d'Etat. On peut citer à titre d'exemple les règles de constructions parasismiques (PS,arrêté du 16 juillet 1992) ou encore les règles techniques de calcul pour les ossatures desconstructions appelées BAEL pour le béton armé et CM pour les constructions métalliques.

Il s'agit aussi principalement des Documents techniques unifiés (DTU), des normes éditéespar l'Association française de NORmalisation (AFNOR) et des normes européennes, ...- la sécurité contre les risques d'incendie et de panique

La réglementation pour les Etablissements recevant du public (ERP) se résume pour l'es-sentiel :

- à l'arrêté du 25 juin 1980 et ses modifications qui concernent les dispositions communesà tous les types d'établissements,- aux arrêtés fixant les dispositions particulières relatives à chaque type d'établissement. Ci-tons, par exemple, l'arrêté du 4 juin 1982 et ses modifications pour les établissements detype X (établissements couverts sportifs).- la sécurité visant à prévenir et à traiter les accidents ou les incidents et à fixer les règlessur la pratique du sport

Plusieurs textes traitent de ces différents aspects. On peut citer en particulier :- débordements des spectateurs : la loi du 16 juillet 1984, du 13 juillet 1992 et celle plusrécente de juillet 2000, relatives à l'organisation et la promotion des activités physiques etsportives,- l'arrêté du 17 juillet 1992 relatif aux garanties de technique et de sécurité des équipe-ments dans les établissements de baignade d'accès payant,- les règlements des ministères de la jeunesse et des Sports et de l'Education Nationale,- les règlements des fédérations pour l'homologation des équipements ouverts à la com-pétition,- les règles édictées par les compagnies d'assurances.- accessibilité et évacuation des handicapés (loi 75-354 du 30 juin 1975),- loi sur la lutte contre le bruit (loi 14.444 du 31 décembre 1992).Nous pouvons citer également des textes récents suites aux accidents tragiques survenussur des terrains de sport : - Le décret N°96-495 du 4 juin 1996 et de la circulaire d’application du 23 décembre 1996,fixant les exigences de sécurité auxquelles doivent répondre les cages de but de foot-ball,de handball, de hockey sur gazon et en salle et les buts de basket-ball.- Pour les piscines et les baignades aménagées, équipements qui présentent des risques

39De la programmation à la conception des équipements sportifs

Page 41: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

d’accidents importants : - Arrêté du 16 juin 1998 relatif au plan d'organisation de la surveillance et des secours(POSS) dans les établissements de natation et d'activités aquatiques d'accès payant (JO du1er août 1998) ; Le décret du 20 octobre 1977 avait fait mention dans son article 6 d’unplan d’organisation de la surveillance et des secours.

L’arrêté du 16 juin 1998 (J.O. du 1eraoût 1998 page 11801) apporte enfin les précisionsquant au contenu de ce document dont la rédaction doit être terminée pour le 1erfévrier1999. L’arrêté se compose d’une partie réglementaire et d’une annexe proposant unexemple de plan d’organisation de la surveillance et des secours. Cette fiche présente lesapports de ce texte récent et donne quelques compléments à l’exemple du plan type pu-blié en annexe de l’arrêté.- Décret N°81.324 du 7 avril 1981 fixant les normes d’hygiène et de sécurité applicables auxpiscines et aux baignades. Ce texte a été modifié par l’arrêté du 28 septembre 1989- Arrêté du 17 juillet 1992 relatif aux garanties de technique et de sécurité des équipe-ments dans les établissements de baignades d’accès payants.

5.2 – La sécurité liée à la construction et à la conservation desinstallations

Ces textes généraux fixent les obligations de sécurité et établissent des mesures d’hygièneet sanitaire. En particulier, on peut citer :– les codes des communes, de l’urbanisme, de la construction et de l’habitation, de la santé

publique...– le plan d’occupation des sols (POS),– les règles de l’art et les cahiers des charges,– les règles classiques de construction :

– les règles « Neige et vent », « parasismiques » -PS– (arrêté du 16 juillet 1992) ou encoreles règles techniques de calcul pour les ossatures des constructions appelées BAEL pourle béton armé, CM pour les constructions métalliques, etc.,– les documents techniques unifiés (DTU), les documents de l’Union technique de l’élec-tricité (UTE),– les normes de l’Association française de normalisation (AFNOR), etc.,

– les règlements des ministères de la Jeunesse et des Sports et de l’Éducation nationale,– les règlements des fédérations pour l’homologation des équipements ouverts à la com-

pétition,– les règles établies par les compagnies d’assurances.

5.3 – La sécurité contre l’incendie et la panique dans les établis-sements recevant du public (ERP)

« Pour l’application du présent chapitre, constituent des établissements recevant du publictous bâtiments, locaux et enceintes dans lesquels des personnes sont admises soit libre-ment, soit moyennant une rétribution ou une participation quelconque ou dans lesquels

40 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 42: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

sont tenue des réunions ouvertes à tout venant ou sur invitation, payantes ou non. Sontconsidérées comme faisant partie du public toutes les personnes admises dans l’établisse-ment à quelques titre que ce soit en plus du personnel. »

Les textes réglementaires se décomposent en deux parties :– les dispositions générales applicables à tous les établissements recevant du public (arrêtédu 25 juin 1980 modifié, brochure 1477-I des Jeux olympiques) ; cet arrêté constitue la basede toutes les obligations relatives aux ERP. Il comprend quatre grandes parties définiesainsi, et détaillées en annexe12 :

– Livre I : Dispositions applicables à tous les ERP– Livre II : Dispositions applicables aux établissements du 1er groupe (1er et 4e catégorie)– Livre III : Dispositions applicables aux petits établissements, de 5e catégorie– Livre IV : Dispositions applicables aux établissements spéciaux

– les dispositions particulières suivant la nature de l’exploitation.

Les règlements ont pour but la sécurité des personnes par une évacuation rapide et enbon ordre de la totalité des occupants de l’établissement (art. R 123-2 du code de laconstruction et de l’habitation) : « les constructeurs, propriétaires et exploitants des éta-blissements recevant du public sont tenus, tant au moment de la construction qu'au coursde l'exploitation, de respecter les mesures de prévention et de sauvegarde propres à as-surer la sécurité des personnes ; ces mesures sont déterminées compte tenu de la naturede l'exploitation, des dimensions des locaux, du mode de construction et du nombre depersonnes pouvant être admises dans l'établissement, y compris les handicapés...13 »

La réglementation française ne se préoccupe que de la sécurité des personnes et le souciprincipal des assureurs est la préservation des biens :

– grâce à des constructions appropriées aux risques courus (art. R 123-5),– et par une évacuation rapide et en bon ordre (art. R 123-4 et R 123-7).

Ces établissements doivent faire l’objet d’une autorisation d’ouverture qui ne peut êtredélivrée qu’après le passage de la commission de sécurité compétente, organisme consul-tatif chargé de donner un avis aux autorités administratives.

41De la programmation à la conception des équipements sportifs

12 Voir le site WWW.infosport.org13 Principaux textes réglementaires relatifs à l'accessibilité des établissements recevant du public aux personneshandicapées :• Loi n° 91-663 du 13 juillet 1991 portant diverses mesures destinées à favoriser l'accessibilité aux personneshandicapées des locaux d'habitation, des lieux de travail et des installations recevant du public (JO du 19juillet 1991), cf. Code de la construction et de l'habitation (art. L. 111-7, L. 111-8 à L. 111-8-4, L. 125-2 etCode de l'urbanisme, art. L. 421-1 et L. 421-3).• Décret n° 94-86 du 26 janvier 1994 relatif à l'accessibilité aux personnes handicapées des locaux d'habita-tion, des établissements et installations recevant du public (JO du 28 janvier 1994), cf. Code de la construc-tion et de l'habitation (art. R. 111-19 à R. 111-19-11).• Arrêté du 31 mai 1994 fixant les dispositions techniques destinées à rendre accessibles aux personnes han-dicapées les établissements recevant du public et les installations ouvertes au public lors de leur construction,leur création ou leur modification, pris en application de l'article R. 111-19-1 du Code de la construction etde l'habitation (JO du 22 juin 1994).• Circulaire n° 94-55 EQUT du 7 juillet 1994 relative à l'accessibilité aux personnes handicapées des établisse-ments recevant du public et des installations ouvertes au public (BO EQUT du 31 juillet 1994).• Décret n° 95-26 du 8 mars 1995 relatif à la commission consultative départementale de sécurité et d'acces-sibilité (JO du 10 mars 1995).• Décret 99-757 du 31 août 1999 relatif à l'accessibilité aux personnes handicapées de la voirie publique ouprivée ouverte à la circulation publique devant faire l'objet d'aménagements prévus (art. 2).

Page 43: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

5.4 – Les différentes commissions de sécurité et les contrôles effectués

Au niveau national, le rôle de la Commission nationale de sécurité des enceintes sportives(CNSES) est d’étudier les projets de modification du règlement de sécurité et les dossiersprésentés par les commissions départementales.

Au niveau départemental, c’est la Commission consultative départementale de la protec-tion et de l’accessibilité (CCDPCSA) qui est l’organe technique d’étude, de contrôle et d’in-formation du maire et du préfet. Elle intervient lors des demandes de permis de construire,au cours de la construction, en particulier lors de visites de vérification, et durant l’exploi-tation lors de contrôles périodiques.

Enfin, au niveau local, peuvent intervenir les commissions d’arrondissement, communalesou intercommunales, désignées par un arrêté préfectoral.

Remarques relatives à l’homologation des installations sportives :

La loi n° 84-610 du 16 juillet 1984, relative à l’organisation et à la promotion des activitésphysiques et sportives, modifiée par la loi n° 92-652 du 13 juillet 1992 (art. 22 et 23, J.O.du 16 juillet 1992), renforce la sécurité des équipements sportifs et des manifestations spor-tives. Est instituée l’homologation des enceintes sportives accueillant un nombre impor-tant de spectateurs en tribune (art. 42-1).

La procédure d’homologation permet aux autorités de s’assurer que toutes les dispositionsconcernant : – la solidité des ouvrages,– la sécurité des personnes,– l’intervention des secours,ont bien été prises, y compris pour les enceintes existantes14.

Cette homologation est distincte de l’homologation fédérale des terrains et des salles pro-noncée par chaque fédération. L’homologation est une procédure complémentaire maispréalable à celles habituelles respectées lors de la construction, de travaux ou d’aména-gement : permis de construire, demande d’autorisation de travaux d’aménagement, dé-claration d’ouverture de chantier. C’est une règle fondamentale (art. R.123-22 : le permisde construire ne peut être délivré qu’après consultation de la commission de sécurité com-pétente).

L’homologation engage les pouvoirs publics puisqu’elle est donnée par leurs représentants– les préfets – après avis de la CCDPCSA. L’avis de la CNSES est sollicité pour les très grandesenceintes sportives – capacité d’accueil supérieure ou égale à 30000 places pour les instal-lations en plein air et de 8000 places pour les enceintes couvertes.

Ainsi, les équipements destinés à recevoir des manifestations sportives ouvertes au publicdoivent être homologués par le représentant de l’État, après avis de la commission de sé-curité compétente. Ne sont concernés par l’homologation que les établissements de pleinair dont la capacité d’accueil n’exède pas 3000 spectateurs et les établissements couverts

42 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

14 Maître S. Pautot Sécurité des équipements sportifs, Dossier expert, éd. La Lettre du Cadre Territorial.

Page 44: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

dont la capacité d’accueil reste inférieure à 500 spectateurs. L’homologation détermine lesconditions d’utilisation de l’équipement à respecter : effectif maximal des spectateurs,conditions d’aménagements d’installations provisoires, aménagement d’un poste de sur-veillance, etc.

Il est à noter que l’autorisation d’ouverture au public ne peut intervenir avant l’expirationd’un délai de quinze jours suivant la délivrance de l’homologation. Par ailleurs, la modifi-cation de l’aménagement ou de l’environnement de l’équipement sportif nécessite la dé-livrance d’une nouvelle homologation.Enfin, le retrait de l’homologation équivaut à un retrait de l’autorisation d’ouverture aupublic.

Des vérifications techniques doivent être effectuées par des personnes ou organismesagréés par le ministère de l’Intérieur. Ces interventions sont annuelles en ce qui concerneles installations de désenfumage, de gaz, des dispositifs de secours et d’alerte, des ascen-seurs. Elles doivent être faites tous les trois ans pour les installations électriques. Seules lescommissions de sécurité doivent faire des visites inopinées.

Chaque établissement doit avoir un registre d’homologation tenu sous la responsabilitédu propriétaire ou de l’exploitant de l’établissement sportif. Ce document obligatoire com-porte les renseignements indispensables aux contrôles et aux mises à jour (arrêté du 11juin 1996) à savoir : – toutes les informations indispensables à la mise en place du service de sécurité, – les diverses consignes,– les dates de contrôles et le descriptif des interventions et des travaux réalisés ainsi que

les observations faites,– les dates des travaux d’aménagement et de transformation, leur nature, le nom des en-

trepreneurs, etc.,– sont annexés les arrêtés d’homologation, d’ouverture au public, les pièces constitutives

de la demande, et autres documents comme les plans de la structure.

5.5 – Classement des établissements

Pour clarifier les mesures à prendre et les risques encourus, les établissements sont classéspar types suivant l’exploitation, et par catégories suivant les effectifs. Ainsi, le classementd’un établissement est présenté comme suit : – son groupe d’appartenance,– son ou ses types ; lorsque les activités sont multiples, c’est l’activité principale qui appa-

raît en premier, puis les autes par ordre d’importance,– sa catégorie.

1 – Par types suivant l’exploitation

Parmi les plus fréquents, on trouve :

– Type X : établissements sportifs couverts (arrêté du 4 juin 1982 modifié, brochure 1477-IV des J.O.). Ce type comprend l’ensemble des établissements clos et couverts à vocationd’activités physiques et sportives

43De la programmation à la conception des équipements sportifs

Page 45: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

– salles omnisports et spécialisées,– salles d’éducation physique et sportive,– salles polyvalentes à dominante sportive de surface inférieure à 1200 m2 et hauteursous plafond supérieure ou égale à 6,5 m ; si une des deux conditions n’est pas remplie,la salle est de type L,– patinoires (protection du public et des sportifs contre les chocs),– piscines couvertes ou transformables, (mesures spécifiques au traitement de l’eau, auxinstallations électriques et à l’aménagement de l’infirmerie),– manèges.

Nota :L’arrêté du 4 juin 1982 concerne aussi les établissements d’enseignement regroupés dansle type R qui comprend notamment les colonies de vacances et les auberges de jeunesseayant un hébergement collectif.

– Type PA : établissements de plein air (arrêté du 6 juillet 1983, brochure 1477-VII des J.O.).Ce type comprend :– les terrains de sport,– les stades,– les pistes de patinage,– les hippodromes,– les piscines (mesures spécifiques au traitement de l’eau, aux installations électriques età l’aménagement de l’infirmerie),– les arènes.

Nota :Des mesures spécifiques à l’éclairage de sécurité de balisage sont définies s’il y aune exploitation nocturne de l’établissement.

– Type CTS : chapiteaux, tentes et structures itinérantes ou à implantation prolon-gée ou fixe par conception (arrêté du 23 janvier 1985, arrêté du 7 mars 1988 lorsquela durée de l’implantation est supérieure à 6 mois, brochure 1477-Xl des J.O.). Ce typeconcerne les établissements clos et itinérants qui possèdent une couverture souple àusage de cirques, spectacles, réunions, bals, banquets, activités sportives...

– Type SG : structures gonflables (arrêté du 6 janvier 1983, brochure 1477-VII desJ.O.). Ce type définit des structures dont les parois et la couverture sont constituéesd’une enveloppe souple supportée par de l’air introduit sous pression.

2 – Par catégories suivant le nombre des personnes

Le règlement prévoit 5 catégories :

Etablissements Effectif cumulé du public et du personnel

1ère catégorie Au dessus de 1 500 personnes2e catégorie De 701 à 1 500 personnes3v catégorie De 301 à 700 personnes4e catégorie 300 personnes et au-dessous, à l’execption des établissement compris dans

la 5ème catégorie5e catégorie Inférieure au seuil d’assujerrissement défini pour chaque type d’activité et

pour un groupement d’activités

44 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 46: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Ainsi, à titre d’exemple, pour les établissement de type X, le seuil minimal est supé-rieur ou égal à 100 personnes en sous-sol et / ou 100 personnes en étages, galeriesou autres ouvrages en élévation et / ou 200 personnes au total.

5.6 – Evaluation des effectifs dans les établissements sportifs

L’effectif d’un établissement sportif prend en compte l’effectif théorique cumulé pourtous les locaux d’activité. Les modalités de calcul sont définies en fonction du typed’établissement et prennent en compte la surface de l’aire d’activité avec ou sansspectateurs. Le tableau ci-après présente quelques unes de ces modalités15.

45De la programmation à la conception des équipements sportifs

15 M. Pujol La sécurité des équipements sportifs, dossier expert, Ed. La lettre du Cadre Territorial, 209 p, 2000.

Page 47: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

46 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 48: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

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Les bases de données territoriales comme instrument de connaissance du fait sportif.Jean Praîcheux, Marie-Hélène de Sède Marceau, Alexandre Moine, géographes au

47De la programmation à la conception des équipements sportifs

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Quels référents architecturaux ? pour quelle fonction ? F. Vigneau. In Sport, rela-tions sociales et action collective. Éditions de la Maison des sciences de l’hommed’Aquitaine, Talence, 1995, p. 455-463.

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Collectivités locales, service public du sport et droit de la concurrence. H. Courivaud,La Gazette des Communes, 24 mars 1997, p. 28-32.

Les Conventions des collectivités territoriales en matière sportive. R. Jannier. Collec-tion L’essentiel sur... aux Éditions Territorial, BP 215, 38506 Voiron Cedex.

La gestion des équipements et des animations sportives : 1. La gestion directe parle service des sports ; 2. La gestion déléguée ; 3. La gestion déléguée, une sociétéd’économie mixte ; 3. La gestion par une association. J. Carles. Fiches pratiques spor-tives de Sports et territoires n° 2 février, mai 1997; n° 02/03, juillet 1997; n° 02/04, sep-tembre 1997; n° 02/05, octobre 1997.

Modes de gestion des activités et équipements sportifs et fiscalité. 1. La régie di-recte par une collectivité publique ; 2. La gestion par une association (nouveaux cri-tères de non lucrativité) ; 3. La gestion par une association (mesures d’exonérationpropres à chaque impôt) ; 4. La gestion par une société commerciale. F. Labie. Fiches

48 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 50: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

pratiques sportives de Sports et territoires n° 02/11 octobre 1998 ; n° 02/12 novembre1998 ; n° 02/13 décembre 1998 ; n° 02/14 janvier 1999.

Les outils de pilotage des équipements sportifs : 1. L’information budgétaire du ser-vice des sports ; 2. La méthode BAPA ; 3. La constitution du compte de fonctionne-ment d’un équipement ; 4. Les ratios de gestion ; 5. Le seuil de rentabilité. J. Dupuis.Fiches pratiques sportives de Sports et territoires n° 02/6 novembre 1997; n° 02/7 dé-cembre 1997; n° 02/9 janvier 1998; n° 02/8 février 1998; n° 02/10 mars 1998.

Coût et tarification des équipements sportifs. Jérôme Dupuis. Presses universitairesdu sport, Voiron, 1999.

Règlement de sécurité contre l’incendie dans les ERP type X (équipements sportifscouverts) ». MJS et ministère de l’Intérieur, 1996. Éd. France Sélection, 7, rue du Dé-partement, 75019 Paris.

Sécurité des bâtiments publics. Commande d’un diagnostic. CERTU, 1999.

Équipements et installations sportives, quelles précautions pour en améliorer la sé-curité ? . ONSES, Paris, mai 1996.

La sécurité des activités physiques pratiquées à l’école : un concept global >". Y.Touchard. Fiche pratique sportive de sports et territoires n° 05/03, février 1997.

Rapports annuels du groupe de travail Équipements sportifs, piscines, équipementsmobiles de l’ONSES (Observatoire national de la sécurité des établissements scolaireset d’Enseignement Supérieur).

EPS à l’école primaire : qualité et sécurité des équipements et des matériels. Re-commandations et cahiers des charges fonctionnels. Collectif, ministère de l’Éduca-tion nationale, Direction des écoles. Coordination Yves Touchard. Édition Revue EPS,dossier n° 32, 1997.

Homologation des enceintes sportives : 1. Les équipements concernés ; 2. La procé-dure ; 3. Ouverture et installations provisoires. M. Pujol. Fiche pratique sportive deSports et territoires n° 04/14, n° 04/15 et n° 04/16, novembre et décembre 1998 et fé-vrier 1999.

La réglementation de la vidéosurveillance dans les équipements sportifs N. M. Pujol. Fichepratique sportive de sports et territoires n° 04/05, octobre 1997.

Le contrôle des équipements sportifs mobiles. M. Pujol. Fiche pratique sportive desports et territoires n° 04/02, janvier 1997.

Buts de football, handball, basket-ball, hockey sur gazon : le point sur vos obliga-tions de gestionnaire et celles de vos fournisseurs. FIFAS, section MESC, novembre1999.

Guide de contrôle de la sécurité des équipements sportifs à usage collectif. Sep-tembre 2000, CRITT-LNE.

Guide technique tribunes (fixes, démontables, télescopiques). 1999, 54 p. HUSSON Col-lectivités.

49De la programmation à la conception des équipements sportifs

Page 51: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Les tribunes démontables : 1. Les normes. 2. Les contrôles. M. Pujol. Fiches pratiquessportives de Sports et territoires n° 04/21 et 04/22, octobre et novembre 1999.

Piscines publiques et de collectivités. H. André Mallet. Hors-série Piscine Magazine,Édition 1999-2000. Ledoux Presse.

Les piscines dans le Bas-Rhin – bilan sanitaire 1994-1995. DDASS (Direction départe-mentale de l’action sanitaire et sociale) 67 et Ville de Strasbourg, juillet 1996.

Les Piscines publiques du Val-d’Oise – bilan qualité 1996. DDASS 95, Service santé en-vironnement, 1997.

La sécurité en question, de la conception des matériels à leur utilisation, sous ladirection d’Y. Touchard et d’A. Junqua, dossier n°41, Édition EPS, 1999.

La mise en conformité des piscines communales charentaises. DDASS 16, avril 1995.

Observatoire Énergie des piscines couvertes en Picardie. Diatechnie/ADEME(délégation Picardie), 1992, 1994.

Pathologie des toitures de piscines. ANDIISS, mai 1991.

Piscines : un parc national en mutation. La lettre de l’économie du sport, n° 385du 12 mars 1997.

Piscines: conception et entretien. Éditions du CATED, Saint-Rémy-lès-Chevreuse (78).

Guide piscines (aide à la programmation pour les municipalités). Conseil généraldes Côtes-d’Armor, 1998.

50 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 52: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Annexes

1. L’arrêté du 25 juin 1980 comporte 4 grandes parties

51De la programmation à la conception des équipements sportifs

Page 53: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

2. Principaux textes législatifs et réglementairesAvertissement : cette annexe n’est pas exhaustive. Il est indispensable de se rappro-cher des ministères, organismes et fédérations sportives concernés pour être sûr dedisposer de l’ensemble de la réglementation à jour.

DISPOSITIONS GÉNÉRALES

Loi n° 84-610 du 16 juillet 19.84 relative à l’organisation et à la promotion des acti-vités physiques et sportives (J.O. du 17 juillet), modifiée par l’art. 46 de la loi n° 85-10 du 3 janvier 1985 (J.O. du 4 janvier), la loi n° 87-979 du 7 décembre 1987 (J.O. du8 décembre), la loi n° 92-652 du 13 juillet 1992 (J.O. du 16 juillet), la loi n° 93-1282du 6 décembre 1993 (J.O. du 7 décembre), l’art. 78 de la loi n° 94-679 du 8 août 1994(J.O. du 10 août), l’art. 33 de la loi n° 95-73 du 21 janvier 1995 (J.O. du 24 janvier), laloi n° 98-146 du 4 mars 1998 (J.O. du 10 mars), la loi n° 99-223 du 23 mars 1999, laloi n° 99-1124 du 28 décembre 1999, la loi n° 2000-627 du 6 juillet 2000 (J.O. du 8juillet p. 10311).

Dispositions relatives aux équipements sportifs (Les modifications de juillet 2000 appellent des décrets d’application).

L’offre d’équipements

– schéma directeur des équipements sportifs d’intérêt national : art. 39,– équipements nécessaires à l’EPS (obligation de construire ; convention tripartite

d’utilisation) : art. 40,– équipements sportifs : obligation de déclaration pour le propriétaire ; recensement :

art. 41 ; – suppression ou changement d’affectation d’un équipement privé financépar des fonds publics (autorisation préalable) : art. 42.

Sécurité des équipements

– assurances : art. 37 al. 2 et 7 (manifestations sportives ; établissements d’APS),– exploitation des établissements d’APS (garanties d’hygiène, de sécurité et de mo-

ralité ; régime de déclaration ; sanctions administratives et pénales) : art. 47, 47-1,48 et 49,

– homologation des enceintes sportives ouvertes au public (conditions ; objet ; pro-cédure ; champ d’application ; mesures transitoires ; sanctions pénales) : art. 42-1et 42-6,

– installations provisoires (tribunes démontables) : art. 42-2,– comportements délictueux dans une enceinte sportive (ivresse ; violences ; provo-

cations...), sanctions pénales : art. 42-4 à 42-10.

Espaces, sites et itinéraires relatifs aux sports de nature

– définition : art. 50-1,– inscription dans un plan départemental ; commission départementale (composition,rôle) art. 50-2,

52 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 54: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

– compensation aux atteintes portées par des travaux : art. 50-3, – pouvoir normatifdes fédérations concernées : art. 17-4,

– comité national des espaces, sites et itinéraires de sports de nature (CNAPS) ; pou-voir de proposition pour la gestion des espaces naturels : art. 33 al. 10.

Équipements de compétitions. Règlements fédéraux

– pouvoir réglementaire des fédérations sportives : art. 17-1 et 17-4, – normes rela-tives aux équipements de compétition (contrôle de leur élaboration et de leursconditions d’application ; entrée en vigueur) : art. 33 al. 2 et 14.

Manifestations sportives

– agrément fédéral : art. 18, – accès de la presse aux enceintes sportives : art. 18-4, –assurances : art. 37 al. 2 et 7, – fédérations délégataires (règlements et obligationsde sécurité) : art. 42-3, – régime de déclaration : art. 49-1 A.

SÉCURITÉ DES ÉTABLISSEMENTS SPORTIFS

Risques d’incendie et de panique

Les installations sportives sont des « établissements recevant du public » (ERP) et doncsoumis à la réglementation contre les risques d’incendie et de panique. Outre les dis-positions générales, leur sont applicables les dispositions des types :

– X : équipements sportifs couverts, arrêté du 4 juin 1984 modifié ; cf. : « Règlementde sécurité contre l’incendie dans les ERP type X (équipements sportifs couverts) ».MJS et ministère de l’Intérieur, 1996. Éd. France Sélection, 7, rue du Département75019 Paris,

– L : salles à usage multiples, arrêté du 12 décembre 1984 modifié ;– PA : établissements de plein air,– CTS : chapiteaux, arrêté du 23 juin 1985 modifié,– SG : structures gonflables, arrêté du 6 janvier 1983 modifié,– N : débits de boissons, arrêté du 21 juin 1982 modifié.

Sécurité des établissements où se pratiquent les APS

De nombreux textes la régissent :– dispositions communes,– dispositions spécifiques à certains établissements sportifs : par exemple arts mar-tiaux, tir, canoë-kayak, voile, plongée autonome à l’air, parachutisme,– matériels collectifs de sport et d’EPS, notamment mobiles,– installations pour spectateurs (tribunes)...

53De la programmation à la conception des équipements sportifs

Page 55: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Homologation des enceintes sportives

(couvertes : plus de 500 places ; plein air : plus de 3000 places)De très nombreux textes, notamment :

– loi du 16 juillet 1984 modifiée, art. 42-1 et 42-6 : homologation des enceintes spor-tives ouvertes au public (conditions ; objet ; procédure ; champ d’application ; me-sures transitoires ; sanctions pénales). NB : l’homologation a été repoussée au 1er

juillet 2004,– décret n° 93-711 du 27 mars 1993 (J.O. du 28 mars) modifié par le décret n° 95-1128 du 16 octobre 1995 (J.O. du 21 octobre) pris en application de l’article 42.1 dela loi n° 84-610 du 16 juillet 1984,– arrêté du 30 mai 1994 (J.O. du 11 juin) modifié par un arrêté du 11 juin 1996 (J.O.du 19 juin p.9112) relatif à la procédure d’homologation des enceintes sportives ou-vertes au public,– circulaire n° 96-110 JS du 28 juin 1996 (BOJS n° 7, fascicule 2, du 31 juillet),– instruction n° 96-110 du 28 juin 1996 explicitant la procédure et ses modalitésd’application,– instruction n° 98-220 JS du 7 décembre 1998 (BOJS n° 1 du 29 janvier 99, p. 45).Commente les modifications apportées par la loi n° 98-146 du 6 mars 1998 (placesdebout ; report de la date limite d’homologation des enceintes au 1er juillet 2000),– instruction n° 99-033 JS du 1er février 1999 (BOJS mars 1999).

ACOUSTIQUE, NUISANCES SONORES

Décret n° 95-20 du 9 janvier 1995 (J.O. du 10 janvier 1995 – Environnement) pris enapplication de la loi du 31 décembre 1992 relative à la lutte contre le bruit. Objectifsde la réglementation ; liste des types de bâtiments concernés, notamment ceux deloisirs, de sport et d’enseignement. Des arrêtés doivent fixer les seuils et exigencestechniques.

ERP diffusant à titre habituel de la musique amplifiée (ministère de l’Environnement)– décret n° 98-1143 du 15 décembre 1998 (J.O. du 16 décembre),– arrêté du 15 décembre 1998 (J.O. du 16 décembre),– circulaire du 15 décembre 1998.

DISPOSITIONS SPÉCIFIQUES AUX PISCINES– Loi du 9 juillet 1976 et arrêtés types d’application n°135 et 251 (brochure 1001 du

J.O.) relatifs à la désinfection par le chlore liquéfié et brome liquide,– Code de la santé publique : art. L. 25.1 à L. 25.5,– loi n° 78-733 du 12 juillet 1978 relative aux piscines et baignades aménagées (J.O.

du 13 juillet),– règlement sanitaire départemental (circulaire du 9 août 1978 – J.O. du 13 septembre

– et modification du 26 avril 1982 – J.O. du 13 juin),– décret n° 81-324 du 7 avril 1981 fixant les normes d’hygiène et de sécurité appli-

cables aux piscines et aux baignades aménagées modifié par le décret n° 91-980 du

54 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 56: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

20 septembre 1991 (J.O. du 26 septembre) qui prend en compte la directive euro-péenne n° 76160 du conseil des Communautés européennes du 8 décembre 1975concernant la qualité des eaux de baignade,

– arrêté du 7 avril 1981 fixant les dispositions techniques applicables aux piscines etaux baignades aménagées (J.O. du 10 avril) modifié par l’arrêté du 28 septembre1999 (J.O. du 21 octobre),

– arrêté du 7 avril 1981 fixant les dispositions administratives applicables aux piscineset aux baignades aménagées (J.O. du 10 avril),

– circulaire du 9 mai 1983 (J.O. du 13 août) concernant la mise en conformité des pis-cines existantes,

– arrêté du 28 septembre 1989 (J.O. du 21 octobre) modifiant l’arrêté du 7 avril 1981(emploi de disconnecteur, teneur en désinfectant avec des produits contenant del’acide isocyanu-rique, autorisation d’emploi du chlorhydrate de ployhexaméthy-lène biguanide). Circulaire du 6 octobre 1989 du ministère de la Santé commentantcet arrêté,

– arrêté du 20 septembre 1991 (J.O. du 5 novembre) relatif aux garanties de tech-niques et de sécurité dans les établissements organisant la pratique et l’enseigne-ment des activités subaquatiques sportives et de loisir en plongée autonome à l’air ;modifié par l’arrêté du 22 juin 1998 (J.O. du 11 juillet),

– arrêté du 29 novembre 1991 (J.O. du 7 janvier 1992) modifié par l’arrêté du 11 sep-tembre 1995 (J.O. du 28 septembre),

– avis du 8 janvier 1997 de la commission de la sécurité des consommateurs relatif àla qualité de l’eau et de l’air dans les piscines publiques couvertes,

– instruction n° 98-121 JS du 20 juillet 1998 (BOJS n° 9 du 1er octobre) : grilles obtu-rant les bouches de reprise des eaux, dispositif d’arrêt des pompes de recirculation...

– arrêté du 27 mai 1999 (J.O. du 6 juillet) relatif aux garanties de techniques et desécurité des équipements dans les établissements de baignade d’accès payant. Dis-positions générales et relatives aux bassins et toboggans.

55De la programmation à la conception des équipements sportifs

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Page 58: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

3. Les normes françaises et européennes

Pour des informations complémentaires, contacterAfnor – Association française de normalisation, tél. 01 42 91 55 55.UTE – Union technique de l’électricité (normes électriques), tél. 01 40 93 62 00.

• INFORMATION GÉNÉRALE

Structures et équipements sportifs. Rassemble les lois et décrets en vigueur sur la sé-curité, ainsi qu’un ensemble de normes relatives aux piscines, sols sportifs, tribunes,terrains de grands et petits jeux, structures artificielles d’escalade, éclairage... «Recueil normes et réglementation». Afnor, 592 p., 1999. réf. 313 90 01.

• INSTALLATIONS ÉLECTRIQUES

NF C 15-100 – Installations électriques à basse tension (au plus égale à 1000 volts).(Norme dont le champ d’application est très large, une partie concernant les équi-pements sportifs.)Certains appareils électriques utilisés dans les équipements sportifs doivent êtreconformes à des normes de construction (luminaires, distributeurs automatiques deboissons, aspirateurs, appareils de traitement des sols, de traitement des cheveux, demassage, de chauffage des saunas, de bronzage, etc.).

• ACOUSTIQUE, SONORISATION

NF P 90-207 oct. 1992 : Salles sportives – Acoustique.NF EN 60849 août 1998 – NF EN 60268 : Systèmes électroacoustiques pour services desecours, introduisant l’échelle CIS (échelle commune d’intelligibilité allant de 0 à 1)comme indicateur de la qualité de restitution d’un message vocal et des valeurs mi-nimales à obtenir pour assurer la sécurité des personnes.

• SALLES SPORTIVES

NF P 90-201 oct. 1992 : Salles sportives – Dimensions.NF P 90-202 déc. 1992 : Salles sportives – Supports de revêtements des sols sportifs –Mise en œuvre NB : sols multisports à vocation sportive : basket, hand, volley... sauftennis et athlétisme qui ont leurs normes spécifiques.NF P 90-203 oct. 1992 : Salles sportives – Revêtements de sols sportifs intérieurs – Ca-ractéristiques et méthodes d’essai.NF EN 12193 oct. 1999 : Salles sportives – Éclairage. Remplace la NF P90-206 d’octobre1992.NF P 90-207 oct. 1992 : Salles sportives – Acoustique.NF P 90-208 juil. 1994 : Salles sportives – Thermique – Spécifications.

57De la programmation à la conception des équipements sportifs

Page 59: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

• INSTALLATIONS POUR SPECTATEURS

Les tribunes fixes, couvertes ou non, sont considérées comme des bâtiments et doncsoumises aux normes correspondantes.NF P 90-500 juil. 1995 : Tribunes démontables (destinées à recevoir du public assis oudebout). Spécifications relatives à la solidité et à la stabilité. Méthodes d’essai. Règlesde marquage. Contenu du dossier à fournir pour obtenir une homologation ou unavis.NF P 90-501 août 1994 : Tribunes télescopiques (installées à l’intérieur de bâtimentsfermés et destinées à recevoir du public assis ou debout). Spécifications relatives à lasolidité et à la stabilité. Méthodes d’essai. NF P 01-012 juin 1998 : Garde-corps.

MATÉRIELS POUR SPORTS COLLECTIFS

Matériels pour salles et terrains de sport

Rassemble les lois et décrets en vigueur ainsi que les normes relatives aux équipe-ments de sports collectifs (buts, poteaux, filets...), matériels de gymnastique, tapis desol, appareils de musculation, etc. « Recueil normes et réglementation ». Afnor, 448 p.,1999. réf. 316 59 11.Fixation des matériels (buts, poteaux, équipements de gymnastique, structures d’es-calade.).NF S 52-400 sept. 1998 : Équipements de jeux – Points de fixation – Exigences fonc-tionnelles et de sécurité, méthodes d’essai. Remplace la NF P 90-204 d’octobre 1992.

Buts, poteaux et filets

NF EN 748 juil. 1998 : Équipements de jeux – Buts de football – Exigences fonction-nelles et de sécurité, méthodes d’essai. Est équivalente à la EN 748 : 1995 + A 1 : 1998.NF EN 749 juil. 1998 : Équipements de jeux – Buts de handball – Exigences et mé-thodes d’essai y compris la sécurité. Est équivalente à la EN 749 : 1995 + A 1 : 1998.NF EN 750 juil. 1998 : Équipements de jeux – Buts pour hockey – Exigences et mé-thodes d’essai y compris la sécurité. Est équivalente à la EN 750 : 1995 + A 1 : 1998.NF EN 1270 avril 1998 : Équipements de jeux – Équipements de basket-ball – Exigencesfonctionnelles et de sécurité, méthodes d’essai. Publication prochaine d’amende-ments. NF EN 1271 avril 1998 Équipements de jeux – Équipements de volley-ball – Exigencesfonctionnelles et de sécurité, méthodes d’essai. Remplace la NF S 52-313 de décembre1990.NF EN 1509 oct. 1996 : Équipements de jeux – Équipements de badminton – Exigencesfonctionnelles et de sécurité, méthodes d’essai.NF EN 1510 janv. 1997 : Équipements de jeux – Équipements de tennis (poteaux et fi-lets) – Exigences fonctionnelles et de sécurité, méthodes d’essai. Remplace la NF S 52311 de juin 1990.

58 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 60: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

ÉQUIPEMENTS SPORTIFSTennis de table

NF S 52-910 oct. 1998 : Tables de tennis de table – Exigences de sécurité et méthodesd’essais.Projet de norme européenne en cours.

Équipements de gymnastique

NF EN 913 mai 1996 : Matériel de gymnastique – Exigences générales de sécurité etméthodes d’essai. NF EN 914 mai 1996 : Matériel de gymnastique – Barres parallèleset barres parallèles/asymétriques combinées – Exigences fonctionnelles et de sécurité,méthodes d’essai. Remplace la NF S 52-301 de juin 1980.NF EN 915 mai 1996 : Matériel de gymnastique – Barres asymétriques – Exigences fonc-tionnelles et de sécurité, méthodes d’essai. Remplace la NF S 52 302 de juin 1980.NF EN 916 mai 1996 : Matériel de gymnastique – Plints à parois verticales – Exigencesfonctionnelles et de sécurité, méthodes d’essai. Remplace la NF S 52-321 de novembre1966.NF EN 12196 août 1997 : Matériel de gymnastique – Moutons de saut – Exigencesfonctionnelles et de sécurité et méthodes d’essai. Remplace la NF S 52305 de février1966.NF EN 12197 août 1997 : Matériel de gymnastique – Barres fixes – Exigences de sé-curité et méthodes d’essai. Remplace la NF S 52 303 de février 1966.NF EN 12346 août 1998 : Matériel de gymnastique – Espaliers, échelles et cadres àgrimper – Prescriptions de sécurité et méthodes d’essai. Remplace la S 52-322 de no-vembre 1996.NF EN 12432 déc. 1998 : Matériel de gymnastique – Poutres – Exigences fonctionnelleset de sécurité, méthodes d’essai. Remplace la NF S 52 306 de février 1966.NF EN 12655 oct. 1998 : Matériel de gymnastique – Anneaux – Exigences fonction-nelles et de sécurité, méthodes d’essai. Remplace la NF S 52 304 de février 1966.NF S 52-324 nov. 1966 : Cordes lisses verticales, type S, pour usages sportifs et sco-laires.NF S 52-365 mai 1995 : Barres de gymnastique d’appartement extensibles – Spécifi-cations et méthodes d’essai.

Équipements sportifs de plein air en accès libre, dits « de proximité »

NF S 52-901 sept. 1998 : Équipements sportifs de proximité – Équipements sportifs deplein air en accès libre – Exigences de sécurité et méthodes d’essai. Information auxusagers ; recommandations pour l’installation, le contrôle, la maintenance et le typede sol.Classeur Afnor « Équipements sportifs de proximité. Exigences de sécurité. Guide pourla conception, l’installation et l’entretien ». 2e édition du classeur complet regroupantl’ensemble des normes applicables (équipements de plein air en accès libre ; buts defootball, de hockey et de handball ; équipements de volley-ball et de basket-ball), ledécret 96-495 du 4 juin 1996 sur les buts sportifs avec la note de la DGCCRF du 30 dé-cembre 1996 précisant les conditions d’application du décret ; le guide « Équipements

59De la programmation à la conception des équipements sportifs

Page 61: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

sportifs de proximité : 30 questions sur la qualité, la sécurité et les responsabilités ».Référence : S52DN2. Avril 1999.

Structures pour le skate et le rollerNF S 52-401 mai 2000 : Équipements sportifs de proximité – Structures pour planchesà roulettes, patins en ligne et vélos bicross. Murs d’escalade NF EN 12572 mars 1999Structures artificielles d’escalade – Points d’assurage, exigences de stabilité et mé-thodes d’essai. Remplace les normes NF P 90-300 et P 90-301 de décembre 1993.

ÉQUIPEMENTS POUR PISCINES PUBLIQUESToboggans aquatiques

NF EN 1069-1 avril 1996 : Toboggans aquatiques d’une hauteur à partir de 2 m – Par-tie 1 : Prescriptions de sécurité et méthodes d’essai. Révision en cours NF EN 1069-2,mars 2000 – Toboggans aquatiques d’une hauteur à partir de 2 m – Partie 2 : Ins-tructions. Remplace EN 1069-2 d’avril 1996.

Autres équipements

Un projet de norme européenne Pr EN 13451 en 11 parties, dont les neuf premièresdevraient être publiées fin 2001, est en cours d’élaboration : partie générale ; échelles ;marches ; main courante ; équipements de traitement d’eau ; plots de départ ; plaquesde touche ; buts de water-polo; équipements de loisirs aquatiques ; panneaux de si-gnalisation, etc.

PATINOIRESNF E 35-401 : Installations frigorifiques des patinoires.

SOLS SPORTIFSNF EN 1516 oct. 1999 : Détermination de la résistance à l’indentation (concerne toustypes de sols de gymnases sauf parquets. Essais en laboratoire : poinçonnement. Pro-jet de norme européenne sur les exigences).NF EN 1569 nov. 1999 : Détermination du comportement sous charge roulante(concerne tous types de sols de gymnases sauf parquets. Essais en laboratoire).XP P 90-100 oct.NF P 90-101 déc. 1992 : Essai de résistance à l’usure aux pointes de chaussures d’ath-létisme. Projet de norme européenne en cours.NF P 90-102 déc.. 1992 : Essai de résistance à l’abrasion (concerne tous types de re-vêtements de sols sportifs intérieurs et extérieurs sauf textiles, ceux comportant deséléments pulvérulents et gazons synthétiques). Projet de norme européenne en cours.XP P 90-103 août 1986 : ANNULÉE.NF P 90-104 déc. 1992 : Détermination des qualités sportives – Confort et performance– Méthode accélérométrique, (concerne tous types de revêtements intérieurs et ex-térieurs sauf tennis. Essais en laboratoire et in situ). Projet de norme européenne encours.

60 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 62: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Les besoins en équipements sportifs

Chapitre II

Il convient de favoriser la préparation d’un programme opérationnel nuancé etadapté à la réalité du besoin précis à satisfaire pour aboutir au meilleur résultat.

Cette démarche doit s’effectuer par itération constante entre les désirs et lesmoyens. Elle nécessite également l’étude des coûts par fonction et par niveau deprestation avant l’établissement du projet.

Vouloir définir les besoins actuels en matière d’équipements sportifs suppose préa-lablement de connaître avec suffisamment d’exactitude le patrimoine en terrainsde grands et petits jeux, d’espaces couverts tels que les piscines, gymnases, pati-noires, etc. De tels recensements existent ; ils s’apparentent plus à une approchecomptable et statistique sans véritable réflexion établie en amont sur les buts at-tendus, et ils restent inopérants lorsque l’on souhaite les utiliser comme d’authen-tiques outils d’aide à la programmation et de planification.

En effet, au-delà du nombre d’équipements, le recensement, pour être complet etefficace, doit pouvoir aider les personnes, aux différents niveaux décisionnels qu’ilsoccupent. Il doit apporter des données fiables, des indicateurs pertinents, des mé-thodologies et des compétences permettant aux élus de développer, de mettre enœuvre et d’évaluer une véritable politique pour les pratiques sportives. De façonnon exhaustive, le recensement doit pouvoir répondre aux attentes définies entermes :

– de lieu d’implantation (temps de parcours, éloignement, facile d’accès alors quele développement urbain a pu considérablement changer),

– de services rendus décrits quantitativement et qualitativement, d’utilisation réelle,et d’évolution possible,

Page 63: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

– de type, de forme et de niveau de pratique,

– est-ce que les équipements offrent toutes les garanties de confort, d’hygiène et desécurité dans un environnement normatif qui s’est fortement modifié ces dernièresannées introduisant des responsabilités fortes des maîtres d’ouvrages ?

– est-ce que les équipements s’intègrent parfaitement dans le schéma d’aménage-ment du territoire ?

– etc.

Cette orientation qui s’intègre dans une démarche stratégique, se met lentement enplace dans quelques Régions et départements. On peut regretter le manque deconcertation entre ces différentes initiatives, qui ne facilite pas une lecture de l’en-semble du patrimoine des espaces sportifs.

Le média utilisé pour établir le recensement est important. S’il est opportun de réa-liser un état des lieux à un instant t, il est tout aussi primordial de considérer quecette photographie évoluera au fil des années. Le suivi et les mises à jour supposentl’utilisation de l’outil informatique à la place de supports écrits (tableaux, graphiques,etc.), documents figés qui nécessitent une réécriture à chaque évaluation. Sur cepoint, le Centre de recherche d’innovation, de transfert de technologie sports-loisirs1

a développé un outil de gestion des installations qui s’appuie sur des audits ques-tionnant en premier lieu les responsables et les gestionnaires, sur des points géné-raux (ERP, disciplines sportives pratiquées, utilisateurs, etc.), pour ensuite renseignerl’auditeur, en particulier sur les valeurs des paramètres normatifs mesurés et certifiésdans des rapports d’expertise établis par les professionnels du contrôle (SOCOTEC, VE-RITAS, etc.). Depuis, cet outil permet la cohérence des interventions, apporte unemeilleure qualité en termes de service rendu et trouve son prolongement dans unegestion et une maintenance rationnelles des équipements.

1 – Un bilan quantitatif des équipements sportifs

Les estimations de l’inventaire des équipements sportifs en France, établies par la mis-sion de l’équipement du ministère de la Jeunesse et des Sports (1995) donnaient ledénombrement suivant2 : Equipements sportifs de plein air tels que : 115 000

– stades (grands terrains de jeux et/ou pistes d’athlétismes 22 500– petits terrains de jeux 35 000– courts de tennis de plein air 45 000– piscines de plein air 2 000

Equipements sportifs couverts tels que : 35 000– salles multisports 15 000– salles semi-spécialisées ou spécialisées 10 000– courts de tennis couverts 4 000– piscines couvertes ou découvrables 1 750

Total : 150 000

62 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

1 C.R.I.T.T. : Pack Collectivités Outil de gestion, de maintenance et de traçabilité des équipements spor-tifs & Outil de gestion des installations sportives.2 In François VIGNAUD, Les espaces du sport, Ed. PUF, Col. Que sais-je, 1998.

Page 64: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

On remarque, à la lecture de ce tableau et du graphique ci-dessous (figure 1), quequatre installations représentent à elles seules 80% du total du parc. Il s’agit desgrands et petits terrains, des courts de tennis et des salles multisports appelées aussiomnisports. Ils constituent ce que l’on a l’habitude de répertorier comme les équipe-ments de base. À l’inverse, les salles spécialisées, les piscines constituent à peine 10%,même si ces dernières années, un effort particulier a été fait pour ces types d’instal-lations. L’analyse des appels d’offres3 montre que les salles multisports et les stadesreprésentaient 57% du total, ce qui montre, là encore, la faible diversité des construc-tions envisagées (figure 2).

Figure 1 : Dénombrement des équipements sportifs par types

Figure 2 : Répartition des appels d’offres par types d’équipements sportifs

63Les besoins en équipements sportifs

3 Moniteur des travaux publics et ministère de la Jeunesse et des Sports (1994).

15 %

30 %

6 %

2 %

1 %

3 %Stades

Courts de tennis de plein air

Piscines de plein air

23%

Autres équipements de plein air

10 %

Salles multisports

7 %Salles spécialisées

Courts de tennis couverts

Piscines couvertes

Autres équipements couverts

19%

9 %

37%

3 %

7 % Petits stades

Courts de tennis de plein air

2 % Piscines de plein air

2 % Autres équipements de plein air

7%

Petits terrains de plein air8%

Salles spécialisées

6 %Courts de tennis couverts

Piscines couvertes

Autres équipements couverts

Salles multisports

Répartition des appels d'offres par types d'équipements

Page 65: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Pour autant, malgré ces chiffres connus, les principales questions restent posées :a. Est-ce que ces équipements sportifs ainsi dénombrés offrent-ils toutes les garanties

de confort et de sécurité pour l’ensemble des usagers ?b. Répondent-ils aux attentes de la population ?

2 – Un bilan qualitatif des équipements sportifs

La réponse a la première question apporte un bilan qualitatif des équipements spor-tifs qui peut être qualifié de patrimoine sportif « vieillissant ». Des études intéres-santes ont été conduites à la fin des années 1980 par la mission technique del’équipement du SEJSS, et plus récemment dans le cadre du projet OPMOD4 (1998).Ce dernier a eu le mérite de mettre en évidence l’écart qui existe entre l’état des équi-pements sportifs vis-à-vis des réglementations en matière de sécurité, d’hygiène et desanté. Cette seule mise à niveau coûterait de l’ordre de 4,57 milliards d’euros, et cecisans prendre en compte l’impact de réglementation récente concernant l’amiante,l’homologation des enceintes sportives, ou encore celle concernant l’acoustique.

Quant à la seconde question, les différentes enquêtes réalisées ces dix dernières an-nées nous renseignent sur le comportement sportifs des Français. Nous aborderonscette discussion au prochain paragraphe.

Quoi qu’il en soit, les besoins actuels en équipements sportifs se posent principale-ment en termes quantitatifs et qualitatifs à l’échelle d’un territoire : commune, com-munauté de communes ou d’agglomérations, département, Région, que ce soit enmilieu urbain ou en milieu rural.Jusqu’à présent, à côté du sport institutionnel et des équipements traditionnels, quel’on a cru un moment traversés par une crise de désaffection, les collectivités territo-riales ont créé de nouveaux espaces sportifs prenant la forme de bases de loisirs oude plein air, afin de mieux répondre aux nouvelles formes de pratiques. Parallèle-ment, la multiplication de piscines, gymnases, tennis, terrains de grands jeux et depetits jeux a permis aux équipements sportifs d’assurer leurs fonctions principales :permettre l’initiation et la valorisation des individus aux différents sports. Mais lesbesoins étaient tels que les réponses apportées par les équipements réalisés corres-pondaient beaucoup plus au public du milieu associatif. II n’en est plus de même au-jourd’hui et il est nécessaire de mieux connaître la demande liée aux besoins :– du sport de masse et des loisirs sportifs,– du sport de compétition et d’élite qui exigent des structures de plus en plus sophis-

tiquées,– de l’éducation physique et sportive (maternelle, école primaire, collège et lycée),

qui induisent des équipements adaptés en particulier aux nouvelles pédagogies,– d’une modernisation de l’ensemble des équipements sportifs existants qui a vieilli,

et dont la conception n’est plus adaptée dans la plupart des cas à la demande,– d’une mise en conformité dans le respect des réglementations en matière de sécu-

4 OPMOD : Opération nationale de modernisation du patrimoine sportif.

64 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 66: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

rité, d’hygiène et de santé,– d’aménagements d’espaces naturels tels que des plans d’eau pour la pratique du

canoë-kayak, des falaises pour l’escalade, des espaces pour les randonnées pédestreset équestres, etc.,

– de salles spécialisées, pour la pratique du judo, de la gymnastique, du tennis, etc.Mais ces multiples besoins à satisfaire, associés à l’évolution des pratiques sportives,induisent des difficultés.

La principale difficulté est, semble-t-il, de rechercher une certaine polyvalence des es-paces sportifs afin que l’ensemble des utilisateurs puisse évoluer dans un environne-ment adapté ; elle ne résulte que d’un compromis. Ce dernier est cependantdifficilement accessible lorsqu’il s’agit par exemple d’accueillir des enfants d’écolesprimaires ou de collèges dans une installation sportive définie préalablement pour lapratique de compétition ou de loisirs. Ainsi, à partir de cet exemple, nous pourrionsenvisager une réflexion plus profonde sur le développement d’installations sportivescouvertes spécifiques à la pratique de l’éducation physique pour les écoles mater-nelles et primaires, et ouvertes à certaines activités qui restent à définir5.

2.1 – Les terrains de sport

II apparaît au regard des statistiques que les communes sont bien dotées en terrainsde sport puisque près de 50 % d’entre elles sont équipées en terrains de grands jeuxet de petits jeux6.

Pour les grands jeux, le football notamment, nous notons une augmentation de lademande en terrains stabilisés pour l’entraînement et les équipes réserves ; ces ter-rains sont le plus souvent juxtaposés aux terrains engazonnés afin d’en soulager l’uti-lisation qui doit être limitée dans le meilleur des cas à une douzaine d’heures parsemaine. Du fait de la multiplicité du nombre d’équipes et des séances d’entraîne-ment, la sollicitation de ces installations devient de plus en plus importante. Aussi as-siste-t-on à la création de terrains en gazon synthétique, structures qui permettentdes fréquentations journalières importantes quasiment illimitées. Si le coût deconstruction de ces installations reste important – 0,4 million d’euros environ -, lescoûts d’entretien restent faibles, environ 2300 euros par an.

Les principaux besoins en travaux recensés sur ce types d’équipement sont la réfec-tion des sols ainsi que la mise en conformité des normes sportives (éclairages, clô-tures, etc.). À cela s’ajoutent la mise en sécurité des tribunes dans le cadre de la loisur l’homologation des enceintes sportives, sans oublier les travaux concernant l’amé-lioration des conditions d’hygiène et de sécurité des vestiaires et des douches.

On peut évaluer que 40 à 50% des stades ont besoin de travaux de mise en confor-mité avec un coût minimal d’opération de 0,23 million d’euros, soit un besoin totalde l’ordre de 1,52 milliard d’euros.

65Les besoins en équipements sportifs

5 In table ronde « Des installations sportives traditionnelles : oui, mais est-ce suffisant », Salon de la viecollective, 14 mai 1981.6 Source INSEE : Les équipements sportifs dans les communes en 1988.

Page 67: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

2.2 – Les piscines

Malgré les efforts consentis, la demande persiste : 5 % des communes sont équipées enpiscines couvertes et seulement 3 % en piscines en plein air7. Cette demande est moinsforte en piscines traditionnelles mais évolue vers des équipements dont la conception per-met une utilisation plus complète, en accueillant de manière concomitante les adeptes dela pratique de loisirs et les sportifs.

La France compte aujourd’hui environ 3750 piscines réparties en 1750 piscines couverteset 2000 piscines en plein air. Ce simple constat révèle un besoin conséquent d’installationsnouvelles en certains points du territoire. Bien que le sous-équipement du territoire resteassez important, on observe en parallèle un rythme annuel de construction relativementbas, dont la principale raison est le niveau élevé des charges d’exploitation constatées dansles piscines existantes. Ce constat implique tout d’abord la nécessité de réaliser des équi-pements « sur mesure », ce qui justifie l’utilité des études préalables de marché. Depuis1988, le nombre d’appels d’offres pour la construction de piscines augmente sensiblement.

La plupart des installations ont plus de 20 ans, avec un parc important datant des années70, au moment de la mise en œuvre du programme « 1000 piscines » et de modèles agrééspar le ministère de la Jeunesse et des Sports. Ainsi, 6% ont été construites avant 1960,27,5 % entre 1960 et 1970, 51% entre 1970 et 1980, 8,5% entre 1980 et 1990, et seule-ment 7% ont été réalisées après 1990. Ce parc français représente un héritage lourd, enraison de la mauvaise qualité initiale des piscines. On peut évaluer à 50% les piscines ayantbesoin de travaux de mise en conformité et de rénovation avec un coût minimal d’opéra-tion de 0,15 million d’euros pour une piscine de plein air, et de 0,45 million d’euros pourune piscine couverte, soit un total minimal de l’ordre de 0,61 milliard d’euros.

2.3 – Les gymnases et salles spécialisées

On dénombre près de 18000 gymnases et 8000 salles spécialisées dont la majeure partie,comme les piscines ont plus de 25 ans. Les principaux problèmes rencontrés sur ces instal-lations sont d’une part dus au vieillissement des matériaux et matériels, et d’autre part, àl’évolution des normes françaises et européennes, et réglementations relatives en particu-lier à la sécurité des personnes, à l’homologation obligatoire des équipements recevant dupublic (ERP) et à l’homologation fédérale pour les pratiques sportives dans le cadre fédéral.

Les travaux de rénovation devraient être considérés comme le minimum des interventionsà réaliser sur les gymnases et salles de sport. Leur coût moyen peut être évalué à 0,21 mil-lion d’euros pour les gymnases ; pour 50 % du patrimoine à réhabiliter concerne l’enve-loppe du bâtiment et la sécurité, soit au total 2,59 milliards d’euros.

66 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

6 Source INSEE : Les équipements sportifs dans les communes en 1988.

Page 68: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

2.4 – Les patinoires

Les quelques 150 patinoires ouvertes aujourd’hui (dont 70% ont plus de 25 ans) nesuffisent pas à assurer à la fois une pratique populaire de masse et l’entraînementdes sportifs, patineurs artistiques et hockeyeurs.

Seulement 0,5 % des communes sont équipées de patinoires8. Les Jeux olympiquesd’hiver organisés récemment en France devraient relancer l’intérêt pour ces disciplinesde glisse, et les progrès techniques rendent les patinoires modernes cinq fois moinsgourmandes en énergie que celles construites dans les années 70 (le choc pétrolierde 1974 avait entraîné un déficit d’équipement : 54 patinoires construites de 1969 à1974, et seulement 17 de 1975 à 1986). Selon un sondage réalisé dans une dizaine devilles non équipées, 55 à 68 % de la population seraient demandeurs d’un tel équi-pement9.

Plus de 90% du parc appartient aux communes qui en sont également gestionnaires pourla moitié d’entre elles. Une première approximation conduit à estimer que 40% du parcauraient besoin d’être rénové, avec un coût minimal de travaux de mise en conformité de0,76 million d’euros, soit un besoin total de l’ordre de 45,73 millions d’euros.

L’état des patinoires est moyen, voire médiocre. Les principaux problèmes rencontrésconcernent :– le réaménagement en application de la réglementation des installations frigori-fiques fonctionnant avec des fluides frigorigènes de type CFC,– la déshumidification et le traitement de l’air qui conduisent à des problèmes decondensation8,– le traitement acoustique associant des grands volumes et un plan de glace réverbérant,etenfin l’homologation des enceintes sportives faisant suite aux différentes lois.

2.5 – Les équipements pour les loisirs

Pour un nombre de plus en plus élevé de citadins, les contraintes de la vie modernesont compensées par des pratiques sportives individuelles adaptées auxquelles leséquipements sportifs traditionnels, normatifs et souvent peu accueillants, ne se prê-tent guère.

On enregistre des demandes d’équipements telles que :

– bases de plein air et de loisirs,

– piscines de loisir (vagues, toboggans, etc.),

– complexes sportifs regroupant plusieurs activités avec garderies et salles de jeuxpour les enfants en bas âge,

– circuits pédestres, de remise en forme...

67Les besoins en équipements sportifs

8 In Rencontres Patinoires, dossier : La sécurité dans les patinoires, Belfort, du 21 au 24 mai 2001,organisées par le Syndicat National des Patinoires SNP.

Page 69: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

3 – Les besoins des différents utilisateurs

3.1 – Pour le secteur scolaire

Pour assurer l’enseignement de l’éducation physique et sportive de façon harmo-nieuse sur l’ensemble du territoire national, il est nécessaire de disposer d’équipe-ments diversifiés et de qualité pour atteindre les objectifs fixés par les programmesd’enseignement dans des conditions permettant la sécurité des élèves et garantissantla plus grande polyvalence9. Des renseignements obtenus auprès de plusieurs acadé-mie, il ressort que : – 90 à 100% des collèges enseignent les activités telles que athlétiques, gymniques,

sports collectifs et de raquette,– environ 60% des collèges proposent des activités sports de combat, artistiques et

natation,– et 40%, des activités de pleine nature.

Il semblerait qu’au maximum, un collège sur quatre soit en mesure de pouvoir as-surer un enseignement conforme au programme10.

Les principales difficultés recensées sont liées :

– à une insuffisance, pour beaucoup d’établissements, d’installations couvertes :deux tiers du temps d’enseignement dans les collèges doivent s’effectuer dans desinstallations couvertes. Et l’organisation des emplois du temps oblige, le plus sou-vent, au travail simultané de plusieurs professeurs et classes,

– à l’éloignement des installations : cet éloignement amène à des déplacementsd’élèves et du temps perdu. Cela touche principalement les établissements scolairesimplantés en centre-ville,

– à l’enseignement de la natation. Alors que ce point est présenté comme prioritaire,il est inconcevable que des enfants soient en danger en milieu aquatique. On estimeque près d’un enfant sur cinq n’accédera pas à l’enseignement de la natation, au coursde sa scolarité, faute d’équipement,

– à l’enseignement des activités de pleine nature. Les difficultés de mise en œuvresont bien entendu des lieux de pratiques rarement disponibles à proximité des éta-blissements scolaires. Outre les frais de transport que cela entraîne, l’accès aux ins-tallations est souvent coûteux (location de matériel spécifique). À cela s’ajoute lesproblèmes de sécurité, d’encadrement et de responsabilité.

Les installations sportives adaptées à la pratique de l’éducation physique et sportivedoivent comprendre à la fois des équipements couverts comprenant des salles péda-gogiques équipées et des aires d’évolution de plein air. Qu’il s’agisse d’installationsextérieures ou intérieures, les équipements sportifs se caractérisent pour certains parune recherche de polyvalence maximale (on parle alors d’installation omnisports).

68 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

9 Les activités physiques et sportives à pratiquer dans le cadre de l’EPS se classent dans les sept grandsgroupes suivants : athlétisme, gymnastique, sports collectifs, activités duelles, danse, natation, activitésde pleine nature.10 In cahier N°2-21/1641-27 mai 2002, La gazette des Communes, des Départements, des Régions :Les équipements sportifs en France, Rapport présenté par L. Cathala.

Page 70: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Pour d’autres, au contraire, par une spécificité incontournable (piscine, salle de danse,etc.). II n’est d’ailleurs pas obligatoire que ces équipements soient homologués (ausens fédéral). Ces installations et leur équipement sont coûteux en investissement eten fonctionnement. Leur utilisation ne peut donc pas être limitée au seul usage sco-laire ; sur un utilisation globalisée sur l’ensemble de l’année, on peut considérer quel’usage scolaire ne représenterait que le tiers du temps disponible. Il est donc logique,dans un souci de rentabilité d’usage, et compte tenu du développement de la de-mande sportive, qu’une politique d’utilisation à plein temps soit recherchée. Mais celaentraîne un certains nombre d’inconvénients : – dans la conception des équipements des installations sportives où les priorités sont

accordées aux préoccupations associatives et à l’exigence des règlements fédérauxprévues pour des sportifs adultes, et non pour des enfants et adolescents en situa-tion d’enseignement,

– dans la localisation des installations qui ne sont pas toujours prévues à proximitédes établissements scolaires.

Une attention particulière doit donc être apportée à la localisation des équipementssportifs. II faudra dans un premier temps faire un diagnostic de l’offre existante enmatière d’installations sportives susceptibles de satisfaire les exigences de la pratiquede l’EPS et vérifier dans quelle mesure celles-ci peuvent apporter un élément de ré-ponse concernant cette pratique.

Un tour d’horizon permet ainsi d’établir un bilan sur :– l’existence ou non des installations,– l’adaptation à prévoir permettant une utilisation pour la pratique de l’EPS en toute

sécurité ; l’Observatoire national de la sécurité des établissement scolaire se montrefavorable à une obligation de contrôle périodique11,

– l’éloignement des installations (coût du transport des élèves),– l’installation à créer avec possibilité d’assurer le plein emploi en dehors des heures

d’utilisation par les scolaires.

3.2 – Pour le mouvement associatif

Le nombre de licenciés continue de progresser. En France, il y a environ 11 millionsde licenciés, soit 20% de la population (enquête INSEP). II apparaît que la compéti-tion, même aux niveaux les plus modestes, exige de plus en plus des entraînementshebdomadaires, voir bihebdomadaires. C’est pourquoi le mouvement sportif reven-dique la construction d’aires couvertes en nombre, qui soient spécialisées12.

Les pratiques de loisirs, gymnastique volontaire, pratiques individuelles.

En dehors du milieu associatif, sans aucune perspective de compétition, de plus enplus d’individus souhaitent disposer régulièrement d’installations leur permettant depratiquer une activité toute l’année. Ce point est développé au chapitre suivant.

69Les besoins en équipements sportifs

11 In Terrains de Sport – Novembre-décembre 2003 : Les collèges et les lycées : Quel état pour l’équi-pement sportif.

Page 71: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

4 – L’évolution des besoins

Au cours des trente dernières années, le développement de l’urbanisation a fortement mo-difié le paysage urbain (ZUP, ZAC., construction de grands ensembles, lotissements, etc.).Ainsi, en 1982, 70 % de la population française vivait en zone urbaine.

À la fin de ce siècle, 80 % de la population des pays industrialisés vivra dans les villes,et le temps libre constituera une part plus importante de la vie quotidienne. De tellesprévisions, si elles se confirment, permettent d’entrevoir les futurs rapports entre leshabitants et leurs loisirs au sein de l’espace urbain.

Cette évolution des pratiques de loisirs engendre de nouvelles demandes en matièred’équipements. Les citadins souhaitent alors retrouver dans leur ville des aménage-ments riches, sources de plaisir et d’aventure. Aussi assiste-t-on à une urbanisation decertaines pratiques sportives de plein air et d’aventure : escalade, sports de glisse, ca-noë-kayak avec ses stades en eaux vives ou mise en place de stades de para-pente...Les activités physiques et sportives de pleine nature constituent pour les villes et leurenvironnement un important enjeu sociologique, touristique et économique13. Nousproposons d’étudier cette évolution à travers deux axes.

4.1 Des modes de vie de plus en plus urbains

– Les zones fortement urbanisées. Ces dernières années ont montré la nécessité de déve-lopper des animations, des équipements sportifs, socio-éducatifs, et surtout de créer unpaysage nouveau à l’aide d’espaces et d’aires de jeux de proximité dans les quartiers. IIconviendra en premier lieu d’identifier parfaitement les utilisateurs potentiels ; la demandela plus expressive est formulée par les adolescents : quels sont leurs besoins, leurs demandes,leurs pratiques ?

– Les zones périurbaines. Constituées pour une grande part de maisons individuelles, ellescomportent peu d’espaces collectifs pour les loisirs. Ce manque de lieux engendre des be-soins en terrains de jeux pour les enfants, en locaux pour le développement de la vie as-sociative.

– Les zones d’habitat individuel. Peu denses et en limite des petites villes, elles occu-pent de vastes superficies dans un espace de vie semi-rural. Les gens ont donc peu detemps à consacrer à la vie associative. Cependant, des besoins apparaissent, tels quela pratique de la natation, du tennis, de la gymnastique d’entretien à proximité dulieu de travail, ainsi que le goût des jeux et des fêtes traditionnelles.

Ces types d’habitats nécessitent, pour suivre une pratique sportive, des déplacements,lesquels entraînent une consommation importante d’énergie et une perte de tempslibre. II s’agit donc d’intervenir au niveau des agglomérations pour que les gens puis-sent trouver un équilibre de vie sans avoir besoin de se déplacer énormément.

70 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

12 Table ronde Des installations sportives traditionnelles : oui, mais est-ce suffisant Salon de la vie col-lective,14 mai 1981.13 R. Bonnenfant « Les équipements sportifs », Revue française de marketing n° 138, 1992/93.

Page 72: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

4.2 – L’augmentation du temps consacré aux loisirs et aux sports

Une des motivations profondes de la population française concerne l’amélioration deson cadre de vie. On assiste en fait à la lente mutation de la civilisation du travail versla civilisation des loisirs. L’évolution en cours conduit, semble-t-il, à la croissance desdurées de temps libéré : prenons-en pour preuve la réduction de la durée légale heb-domadaire de travail. Une analyse (colloque de Marly : Les loisirs et la ville) a permisd’estimer que 60 % du temps libre se passe au domicile ou dans ses environs, c’est-à-dire dans le cadre de l’agglomération de résidence. Ceci implique l’ouverture à desactivités plus larges, nouvelles et diversifiées. Diversifiées par leur nature (culturelles,artistiques et sportives), diversifiées aussi pour que chaque classe d’âge se senteconcernée par la pratique sportive, que l’on soit enfant, adolescent, adulte ou faisantpartie du troisième âge. Les équipements devront être également diversifiés dans leurconception interne, liée à leur implantation dans la cité et dans l’espace.

Les résultats de l’enquête14 « pratiques sportives 2000 » fait état qu’en juillet 2000, 36millions de Français, âgés de 15 à 75 ans, déclarent avoir des activités physiques etsportives. Ces pratiques sont plus ou moins régulières, plus ou moins intenses : 26 mil-lions font du sport au moins une fois par semaine, et plus de la moitié des 10 mil-lions d’adhérents aux clubs et associations sportifs participe à des compétitions (figure3). Les activités sportives les plus fréquemment citées sont : la marche, la natation, levélo, le footing, les jeux de boules et la gymnastique.

Figure 3 : Les différentes mesures de la pratique sportive de la population âgée de15 à 75 ans – juillet 200014

Les loisirs à caractère actif expriment souvent une réaction au stress de la vie mo-derne (habitats collectifs et périurbains).

• Sur le plan sportif, plusieurs formes d’activités apparaissent :– la mise en valeur corporelle : gymnastique, aérobic, musculation...– la recherche du risque et de l’effort : sports de combat, escalade...– les sports de compétition : football, rugby, athlétisme, natation...

71Les besoins en équipements sportifs

14 Enquête Pratiques sportives 2000 menée en juillet 2000 par le ministère de la Jeunesse et des Sportset l’Institut national du sport et de l’éducation physique.

Page 73: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

• Sur le plan socio-éducatif, il s’agit : – de la pratique de la musique, du théâtre, de la danse,– des créations dans le domaine du cinéma, de la vidéo, de la photographie...

Actuellement, nous pouvons noter la part de plus en plus importante que prennentles activités d’expression corporelle et de création dans la vie des associations de quar-tiers et des salles de gymnastique (figure 4 ). Ces activités nécessitent un investisse-ment important, tant du point de vue de l’animation que de la gestion.

Figure 4 : Les activités physiques et sportives les plus souvent déclarées15

Les loisirs de vacances. La population touristique saisonnière a des besoins peu éten-dus dans le temps, mais plus « ciblés » : tennis, plaines de jeux, piscines d’été, en plusdes équipements liés à la neige ou à la mer. II s’agit alors de concevoir ces équipe-ments en fonction de la localisation des points d’accueil (campings, auberges, grou-pements de gîtes, etc.). Cependant, leur gestion durant un temps relativement courtpose un problème de coût ; l’imagination doit prendre le relais. Ainsi, on peut conce-voir des petites salles réparties dans des groupements d’habitats, utiliser le patrimoinerural dont l’utilisation sera maximale durant la période estivale, réaliser des équipe-ments plus modestes, comme des petites piscines servant au cours de l’année à l’ap-prentissage scolaire et complétées l’été par des aires de jeux, une plage de repos...Un surdimensionnement des installations pour accueillir le flux d’estivants risqued’être difficilement gérable une fois les touristes partis.

4.3 - Des pratiques sportives qui évoluent

Les études réalisées sur les pratiques sportives des Français signalent un certainnombre d’évolutions ; voici énumérées les constatations faites, que l’on retrouve dansces études sociologiques : – le cadre associatif attire toujours autant de sportifs, et la pratique devient régu-lière,

72 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Champ : population âgée de 15 à 75 ans – juillet 2000

Nombre de pratiquants Activités ou familles d’activités1

Plus de 10 millions Marche (20,9), natation (14,5), vélo (12,8)

De 6 à 7 millions Footing (6,6), boules (6,1), gymnastique (6,1)

De 3,5 à moins de 6 millions Ski (5,3), football (4,6), tennis (3,6)

De 2 à moins de 3,5 millions Pêche (3,1), musculation (2,6), tennis de table (2,3)

De 1,5 à moins de 2 millions Roller skate (1,9), badminton (1,6)

De 1 à moins de 1,5 million Basket (1,4), volley (1,2), glisse eau/neige (1,2), chasse (1,1), danse (1,1)

De 0,7 à moins de 1,5 million Equitation (0,93), voile (0,89), arts martiaux (0,78)

De 0,5 à moins de 0,7 million Escalade (0,66), golf (0,60), handball (0,58), athlétisme (0,52)1 Sur ces familles voir tableau 4 source : enquête MJS/INSEP juillet 2000

15 Enquête Pratiques sportives 2000 menée en juillet 2000 par le ministère de la Jeunesse et des Sportset l’Institut national du sport et de l’éducation physique.

Page 74: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

– un sportif touche a plusieurs sports, surtout pendant les périodes de vacances,– l’offre des pratiques sportives s’élargit,– l’accentuation du temps libre et les facilités d’accès à la pratique assurent la pro-

motion du loisir sportif,– le sport devient un phénomène massif sans pour autant être uniforme ; la pratique

reste plurielle car en référence à l’individu,– les femmes pratiquantes sont aujourd’hui presque aussi nombreuses que leshommes,– les contraintes familiales ne semblent plus être un obstacle, bien au contraire ; on

observe une pratique sportive enfants – parents.

Les conséquences de ces évolutions se traduisent par :

• Une intensification des usages de types de loisirs et ludiques des lieux liés : – à l’utilisation des lieux de sport comme lieux de détente,– à la part croissante du troisième âge parmi les usagers,– au développement de pratiques incluant une part importante de découverte, de pro-menade, voire de tourisme, dont le caractère sportif est plus ou moins revendiqué.

• Le développement des pratiques intenses ; le nombre de sportifs adeptes des pra-tiques intenses s’accroît. Sans pour autant s’inscrire dans le sport de haut niveau, ilsmènent des entraînements sérieux, soutenus et de qualité.

• La diversité croissante des lieux de sport :– les lieux fermés traditionnels,– des espaces sportifs urbains ouverts pour des pratiques plus occasionnelles et ver-satiles,– l’espace public accaparé (place, trottoir, voiries) pour l’essentiel par les pratiquesde glisse.

Ces constations montrent que la conception des équipements sportifs ne peut se fairesans une étude préalable des besoins des différents usagers, afin de permettre unebonne programmation et une meilleure cohabitation des différents publics. Nousaborderons ce point au cours des prochains chapitres.

5 – Quelques coûts d’investissement

Il ne s’agit ici que d’ordres de grandeur car les coûts, bien entendu, dépendent desprogrammes proposés, du contexte local, et surtout des conditions du marché dumoment.

Hors coût du terrain viabilisé, nous pouvons cibler pour :

– un gymnase sans gradins de 44x22m . . . . . . . . . . . . . 1 à 1,7 millions d’euros

– une piscine couverte de 400 m2 de plan d’eau . . . . . . 3 à 4,5 millions d’euros

– un terrain de football en stabilisé . . . . . . . . . . . . . 0,4 à 0,5 millions d’euros

– une piste de 400m synthétique plus sautoirs . . . . . . . 0,7 à 1 millions d’euros

73Les besoins en équipements sportifs

Page 75: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

74 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 76: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

L’évolution des idées enmatière de construction

Chapitre III

De nos jours, l’équipement sportif reste encore, dans l’esprit de beaucoup de gens,un équipement sacré. II est réservé aux compétitions. Son accès est souvent limitéaux licenciés des clubs. Est-il possible de pratiquer en tant qu’individuel, ou grouped’individus non affiliés à un club ? Quelle démarche entreprendre ?

Page 77: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

La mise à disposition des installations pour des utilisateurs inventoriés sous le label« les non-organisés » est loin d’être développé. Cela devrait nous interroger à la foissur une redéfinition de l’équipement sportif afin de le rendre plus attractif, en amé-liorant les structures d’accueil par exemple, mais aussi sur la façon de gérer l’espacesportif en favorisant son utilisation à la demande, sous certaines conditions, bien en-tendu. Et ce point de vue a une incidence non négligeable sur l’équipement, et il de-vra être pris en compte dès la programmation.

Au cours du chapitre « Les besoins en équipements sportifs », nous avons procédé àun inventaire des installations existantes, en précisant les retards constatés en ma-tière d’hygiène et de sécurité, mais sans nous attarder sur leur évolution possible. Or,cette évolution se pose en termes de rénovation, de réhabilitation pouvant conduireà une réaffectation de la structure, ou tout simplement à la construction d’un nou-vel espace sportif. Ces différentes orientations supposent préalablement une inter-rogation sur les tendances importances du changement de la pratique sportive misesen perspective par un certain nombre d’analyses sociologiques réalisées au cours desdix dernières années.

Présentons rapidement ces tendances corroborées, pour certaines d’entre elles, parles résultats des enquêtes1, et sur lesquelles on peut développer une réflexion entermes d’équipements sportifs associés à des nouveaux besoins. Les réflexions qui sui-vent sont pour une part empruntées à l’intervention de G. Basle lors du colloque «restructurer et réhabiliter » 2 3.

• Une première tendance qui se dégage est une popularisation et une diversificationdes activités sportives par l’arrivée de sports nouveaux, en particulier les sports deglisse et de nouvelles manières de pratiquer les sports traditionnels (mini-tennis,mini-basket, beach-volley, rugby à sept, etc.).

• Le deuxième point concerne l’individualisation des activités et la personnalisationdes goûts sportifs qui s’expriment à travers une certaine versatilité des acteurs, re-cherchant une acquisition active et rapide des gestes techniques extrêmement cen-trée sur l’accomplissement personnel. L’expression « génération zapping » prend icitout son sens ; ce phénomène touche particulièrement les adolescents, qui s’inves-tissent moins longtemps dans une pratique sportive. À cette tendance, il convientd’ajouter la recherche d’une facilité d’accès à la pratique ; ne pas subir lescontraintes d’un environnement compétitif, même si l’on souhaite avoir accès à desinstallations et matériels performants, de plus en plus sophistiqués – identificationaux sportifs de haut niveau. Cela suppose d’introduire des modes d’organisation,de gestion des équipements sportifs capables d’en faciliter l’accès : période et heuresd’ouverture, accueil du public, etc.

76 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

1 Enquête Pratiques sportives menée en juillet 2000 par le ministère de la Jeunesse et des Sports etl’Institut national du sport et de l’éducation physique.2 In actes du colloque Restructurer et réhabiliter, atelier « équipements sportifs », Montpellier, janvier1996.3 Étude réalisée par C. Pociello, pour le compte du ministère de la Jeunesse et des Sports.

Page 78: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

• Ce qui est relevé notablement dans les enquêtes concerne l’augmentation de la du-rée de la vie sportive ; on pratique de plus en plus jeune, et de plus en plus tard ;Au-delà de 65 ans, 55% des femmes et 60% des hommes déclarent pratiquer uneactivité physique et sportive, au moins une fois par semaine.

• A cela s’ajoute une féminisation des pratiques ; cette demande ne s’oriente pas versle sport de compétition – sur 100% des compétiteurs, 25% sont des femmes – maisplutôt vers des activités assurant une hygiène de vie, la santé et la remise en forme.

Voila dressées rapidement les tendances concernant l’évolution des pratiques spor-tives sur lesquelles peuvent être engagées des réflexions sur la programmation deséquipements et espaces sportifs. Il est cependant difficile, voire impossible, de satis-faire toutes les demandes qualitatives et quantitatives car elles correspondent la plu-part du temps à des motivations individuelles et collectives très différentes.L’explosion de la demande est souvent stimulée par des influences évidentes :

• celles des fédérations pour développer leur discipline,

• celles conduites par les intérêts économiques et / ou politiques, soutenus à grandrenfort de publicité par les médias (jadis, le phénomène du patinage à roulettes, etde la planche à voile ; aujourd’hui, celui du golf, du VTT...). Nous devons nous in-terroger sur l’extension de ces sports. II y a une dizaine d’années, nous avons assistéà la mode de la planche à roulettes, activité qui n’a pas duré ; mais combien decommunes ont investi dans une piste de skateboard ? Ainsi, il y a un choix à faire ;le développement des activités physiques dans leur diversité est-il une priorité duservice public ?

Nous abordons le choix difficile auquel sont confrontées les collectivités territoriales :construire des équipements sportifs de compétition ou des équipements sportifs pourle loisir ? Posséder des équipements beaucoup plus ouverts aux loisirs ? Rechercherl’optimisation de leurs utilisations ? Permettre le libre accès ? etc.

D’autres aspects ne sont pas forcément secondaires ; ainsi, l’attractivité de ces équi-pements repose avant tout sur une gestion et un fonctionnement adapté grâce à unpersonnel compétent et disponible. La réussite repose sur un triptyque : gestion, tech-nique et animation.

Deux orientations éventuellement contradictoires semblent se dégager actuellement,ressenties comme nécessaires ou souhaitables en ce qui concerne la conception deséquipements : une orientation vers le loisir et l’accès individuel aux installations ; larecherche d’une certaine polyvalence – qui ne s’inscrit surtout pas dans une cohabi-tation de différents usagers – et, par conséquent, une rigueur normative diminuée,mais parallèlement et comme conséquence, le besoin de certaines installations trèsspécialisées capables de satisfaire toutes les demandes.

77L’évolution des idées en matière de construction

Page 79: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

1 – L’orientation vers le loisir : l’exemple des piscines

Les innovations les plus importantes concernent les équipements aquatiques. Comptetenu des coûts d’investissement importants et de la faible rentabilité des bassins tra-ditionnels, ces aménagements favorisent le développement d’activités ludiques et deloisirs. Ils permettent ainsi de rentabiliser les bassins traditionnels, non pas forcémentau niveau économique, mais surtout au niveau de leur utilisation.

Si nous dénombrons les piscines « sportives » en France, certaines Régions sont assezbien desservies. On s’aperçoit qu’en dehors des heures réservées aux scolaires et auxclubs, les piscines couvertes traditionnelles ne sont pas adaptées pour accueillir la pra-tique familiale, dans un espace ludique et de détente. Afin de remédier à cette faiblefréquentation, les années 90 voient le développement de piscines sports loisirs4, à larecherche d’un équilibre judicieux entre le bassin olympique et le bassin ludique re-groupant ainsi des qualités nautiques, ludiques et intègre mieux les souhaits des dif-férents groupes d’usagers.. Ces équipements se caractérisent par des plans d’eau deforme libre et de profondeur variable, avec toutefois la possibilité de matérialiser deszones propices à l’entraînement et à la compétition des sportifs (installation de pa-rois mobiles) ; elles peuvent comprendre des locaux de détente (cafétéria, sauna, sallede musculation...) et sont munies d’équipements de jeux et de loisirs, tels que to-boggans, jets d’eau, cascades, systèmes à vagues, etc. Ainsi accessible au plus grandnombre, la piscine d’aujourd’hui satisfait à la diversité des besoins pour offrir les ser-vices liés :

– à la natation scolaire et à l’apprentissage,

– à la natation sportive et à l’organisation de compétitions,

– aux activités récréatives et de loisirs,

– aux animations sociales, paramédicales.

Il est donc souhaitable de rendre plus attractives les piscines existantes et de conce-voir les nouvelles constructions en vue d’une utilisation plus globale, ce qui devraitpermettre d’augmenter le nombre et les catégories d’usagers et de prolonger la pré-sence des utilisateurs dans la piscine.

Ainsi, dans une piscine couverte, la conception de l’architecture intérieure doit défi-nir, par le jeu des volumes, des matériaux et des couleurs, des zones à l’échelle hu-maine. II est donc nécessaire de permettre une ouverture sur le hall pour le publicextérieur. Une réalisation couverte coûte entre 22 000 et 35 000 F par m2 de pland’eau, ce qui représente un surcoût d’environ 15 % par rapport à la piscine tradi-tionnelle ; la variation des surcoûts dus aux équipements d’animation est très forte :de 5 à 20 % suivant le parti retenu5. On ne peut pas fixer des règles concernant le ni-veau d’équipement ; chaque commune doit le définir en fonction des caractéristiquesde la demande qu’elle recense. Ce qui est vrai des piscines l’est également des autres

78 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

4 Dossier Les nouvelle piscines, Revue Espaces Tourisme & Loisirs n°194 Juin 2002 et n°195 Juillet-août 2002.5 Source : ministère de la Jeunesse et des Sports, MITE.

Page 80: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

équipements : salles de sport, stades, etc. Une recherche de confort et la créationd’ambiances différenciées doivent être développées par l’emploi de matériaux nou-veaux, la création d’espaces paysagers, de détente, la possibilité d’utilisation par lesdifférents membres d’une famille, avec coin d’attente confortable et activités pourles enfants, le développement de lieux de rencontre pour les jeunes et les différentesclasses d’âges, etc.

2 – La recherche d’une certaine polyvalence sportive

Il ne s’agit pas de faire cohabiter, dans un même lieu, des utilisateurs dont les ob-jectifs ciblés par la pratique sont différents voire opposés. Des conflits naissent rapi-dement entre les institutions, les utilisateurs, et si la situation devient, d’un point devue technique, délicate, d’un point de vue management d’équipements, les difficul-tés deviennent rapidement inextricables.

Sur cette question, plusieurs tendances existent.

La plus simple est la « salle à tout faire ». Plusieurs pratiques peuvent se dérouler,programmées bien entendu à des instants différents ; à l’usage, on s’aperçoit quel’équipement est mal adapté. Ce type de salle ne présente pas toujours les garan-tiesd’une qualité sportive et sécuritaire. Cette situation se retrouve principalement dansles petites communes, mais devrait progressivement disparaître grâce aux possibilitésoffertes par l’intercommunalité, favorisant la programmation d’équipements spécifi-quement sportifs, et d’autres à caractère socio-culturels.

Des complexes sportifs polyvalents. Ces structures ont l’avantage de pouvoir accep-ter plusieurs types de publics, sportif et loisir, aux mêmes heures mais dans des es-paces différenciés et de ce fait adaptés. Ces espaces doivent communiquer ; cettecommunication peut être établie physiquement par des accès – ce qui peut conduireà des problèmes – mais surtout visuellement, par l’utilisation de baies vitrées parexemple. Ainsi, la mise en relation de ces espaces contribue, par une meilleureconnaissance de ce que fait l’autre, à son acceptation. À chaque catégorie d’usagers,il faut prévoir des conditions spécifiques d’accueil, en inventoriant les contraintespropres à chacune des catégories qui peuvent être définies à travers la sécurité, lesaspects sanitaires – réglementations spécifiques – et enfin l’animation, clé de voûtede la réussite d’un équipement.

Des ensembles labellisés « Centres de loisirs ». À l’étranger, il semble que l’ons’oriente vers ce type de complexes regroupant le plus d’activités possible tant sur leplan du mode d’utilisation sportive (haut niveau, entraînement scolaire, loisir ousimple mise en forme physique...) que sur le type d’activité (sport, socioculturel, loi-sirs divers...). Ces « Centres de loisirs » sont parfois associés aux zones commerciales.Ils comportent une garderie d’enfants. Ces centres comprennent des salles spéciali-sées en fonction des activités choisies et des salles polyvalentes plus grandes pour lessports de balles, les grandes manifestations et les expositions. Les piscines et les pa-tinoires sont incluses dans ces complexes.

79L’évolution des idées en matière de construction

Page 81: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

II est certain que pour arriver à de tels équipements, il faudrait trouver un compro-mis avec les fédérations sportives afin que les normes puissent être assouplies et mo-dulées. L’idéal serait de concevoir des espaces évolutifs, capables de changer devocation au gré des souhaits des pratiquants et des phénomènes de mode.

3 – Les équipements spécialisés

La recherche de la polyvalence et l’orientation vers la détente et les loisirs, condui-sent parallèlement à s’interroger sur des d’équipements adaptés pour le sport de hautniveau. De tels équipements ne peuvent pas, bien sûr, être multipliés, et une poli-tique de programmes coordonnés devrait, semble-t-il, être mise en place en liaisonavec les fédérations. Là encore, les dispositions intercommunales favorisent la créa-tion de ce type d’équipements.

Mais comme le souligne l’association AIRES6 7, « Quels vont être les développementsfuturs du sport de haut niveau, installé depuis quelques années dans une logique fi-nancière ? Les installations nécessaires pour ces spectacles continueront-elles à êtrefinancées sur des fonds publics ? »

4 – Les équipements multifonctionnels

On entend par équipements multifonctionnels un ensemble d’installations gérées parun complexe formé d’organismes distincts et de statuts différents qui mettent en com-mun leurs ressources et leurs locaux dans le cadre d’une politique globale éducative,sociale, culturelle et d’animation. Les équipements scolaires, sportifs, sociaux, cultu-rels, etc. appartenant à diverses collectivités publiques ou organisations parapu-bliques ou de droit privé peuvent être concernés. Les différents équipements peuventêtre physiquement reliés, ce qui n’est pas indispensable. Cependant, le fonctionne-ment exige une structure de coordination et un travail en commun des équipes res-ponsables de chacun des groupes d’utilisateurs.

L’intégration vise ainsi à assurer la mise en commun et le plein emploi des installa-tions sportives par la concertation permanente entre tous les partenaires. D’autrepart, sur le plan socio-éducatif, elle permet de créer des synergies et des dynamiquesnouvelles, de développer la vie associative et la participation des usagers.A l’heure actuelle de la décentralisation qui transmet aux collectivités locales la pleineresponsabilité dans la définition de leur politique et de leurs projets d’animation dela cité, ainsi que dans la conception et la programmation des équipements nécessairesà cette politique, le développement de cette formule d’équipements multifonction-nels ou intégrés paraît inscrit dans les faits.

80 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

6 AIRES : Association pour l’information et la recherche sur les équipements de sport et de loisirs, R.Bonnenfant, secrétaire général.7 In ouvrage « La modernisation des équipements sportifs et installations sportifs ». AIRES en collabora-tion avec le CERTU. Éd. de la lettre du cadre territorial, 2001.

Page 82: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

5 – Les espaces de pieds d’immeubles, ou équipe-ments sportifs ouverts

L’engouement des utilisateurs pour la fréquentation des équipements sportifs et deloisirs dépend, semble-t-il, entre autres facteurs, de la distance de ces équipementspar rapport aux lieux de résidence.Pour optimiser cette fréquentation, deux voies sont possibles :– soit rapprocher les équipements traditionnels (piscines, salles de sport, terrains de

tennis, etc.), des secteurs d’habitation existants ou à venir,– soit concevoir, à proximité des immeubles eux-mêmes, existants ou à venir, des es-

paces de jeux sportifs intégrés dans des espaces verts, de taille réduite, permettantla pratique sportive individuelle ou de jeux d’équipes en dehors de tout terrain spor-tif normalisé, conçus avec des matériaux d’entretien facile et de faible dégradation.

La première solution se heurte directement à l’argument économique, parce qu’il estmatériellement impossible d’implanter à proximité immédiate de chaque secteurd’habitation les équipements traditionnels nécessaires ou souhaités. En général, ilreste très peu d’espaces libres pour accueillir de telles constructions.

La deuxième voie, qui élimine totalement l’argument « temps de trajet » et introduitune plus grande liberté dans la pratique, est de nature à drainer vers la pratique spor-tive ou ludique un grand nombre d’utilisateurs. Cette solution est de surcroît finan-cièrement plus légère, et fonctionnellement plus diversifiée. Une concertation avecles clubs devrait favoriser le développement de tels équipements. Ces espaces, multi-fonctions, sont accessibles directement ; le modèle qui est véhiculé derrière ce conceptest le « Play Groung » américain, lieu intermédiaire entre les espaces traditionnels etles espaces informels tels que les trottoirs, les parkings ou places, etc.

On peut aussi concevoir, par exemple :– des circuits de randonnée, jogging, parcours de santé, qui ont leur point de départ

et d’arrivée à proximité même des immeubles d’habitation et qui proposent un tra-jet d’environ une heure,

– des équipements de proximité, intégrés aux espaces verts, de taille réduite, délimités dansl’espace, comme, par exemple, des petits terrains de volley-ball, de basket-ball, de hand-ball, de tennis de table, etc. Compte tenu de leur dimensionnement réduit, il faut envi-sager, à l’échelle d’un quartier, un réseau d’installations diversifiées, permettant uneapproche de plusieurs sports et limitant le phénomène de lassitude qui favorise la dé-gradation des lieux. Mais ce n’est pas parce qu’on réalise des équipements de proximitéque ces derniers doivent être inconfortables ; l’entretien est fondamental : un plateauqui ne permettrait pas le rebond de balle, le dribble, etc. deviendrait rapidement inuti-lisé, favorisant sa dégradation. La notion de qualité est ici importante, ce qui supposed’être attentif quant au choix des matériaux utilisés.

Il apparaît souvent que ce type d’équipement soit détourné, dans son utilisation, deson affectation première ; l’observation des usages, la définition préalable des be-soins doivent favoriser l’adéquation entre la demande et l’équipement. Mais ce typed’espace pose rapidement des problèmes importants d’animation et de constitution

81L’évolution des idées en matière de construction

Page 83: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

de groupe par rapport à l’activité pratiquée.

Il y a aussi l’appropriation d’espaces publics pour des pratiques sportives qui pour-raient être qualifiées de spontanées. Les gens investissent systématiquement un es-pace urbain défiant la symbolique du lieu. Alors, faut-il l’aménager ? Faut-il interdire ? Etmaintenant, faut-il l’envisager ? La difficulté réside dans la dangerosité de certainesactivités sportives, pour le pratiquant mais aussi pour les promeneurs, voire les spec-tateurs.

6 – Les équipements sportifs de quartiers

Ce sont des équipements types stade, piscine, gymnase, permettant d’accueillir despratiquants sportifs et des utilisateurs occasionnels, « loisir ». Si pour les piscines,comme nous l’avons mentionné précédemment, ce modèle est relativement maîtrisé,il convient de l’imaginer pour les gymnases, qui prendraient ainsi en compte les at-tentes différenciées de ces publics.

7 – Les facteurs de pérennité des équipements sportifs

Sans prétendre ici établir une liste exhaustive des différents facteurs qu’il convien-drait de maîtriser pour assurer la pérennité d’un équipement sportif, il semble im-portant malgré tout, sur la base de quelques références, de tempérer les demandesqui ne manquent pas d’être formulées en matière d’installations.

Il s’agit alors de s’interroger sur :

• l’accessibilité financière et physique à un grand nombre d’utilisateurs,

• les motivations des pratiquants relèvent-elles d’un effet de mode ou sont t’-ellesancrées dans une logique de développement ?

• l’intérêt porté par les institutions : Éducation nationale, fédérations sportives, etc.,

• les coûts d’investissement mais surtout ceux du fonctionnement engagés surquelques décennies, incluant le coût lié au maintien d’une qualité de service au-delà des impératifs de base que sont les conditions d’hygiène et de sécurité,

• la réserve foncière nécessaire, associant une réflexion du développement urbain dela commune, incluant ici l’évolution du niveau et du mode de vie ; que sera la com-mune dans dix ans ? Les équipements et lieux de pratique contribuent à un amé-nagement du territoire par : – la lutte contre la désertification rurale. L’offre d’une commune en matière de struc-tures sportives et de vie associative est un argument fort pour le choix de résidence,– le rééquilibrage des banlieues par rapport aux centres-villes, et des villes vis-à-visdu milieu rural,– la revitalisation des centres-villes, même si celle-ci se fait plus par l’implantationd’espaces culturels voire des centres commerciaux,

82 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 84: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

• les responsabilité encourues par le maître d’ouvrage et définies à travers les texteslégislatifs et les normalisations nationales et européennes,

• sans oublier les options politiques des responsables : sport de masse, sport de com-pétition, missions de services publics, etc.

Cet ensemble d’éléments est aussi à la base d’une réflexion dans la démarche de pro-grammation – conception que nous aborderons au prochain chapitre.

8 – Les équipements sportifs et les aspects environne-mentaux

Les équipements sportifs participent à la mise en valeur du patrimoine et, à ce titre,ils n’échappent pas aux problèmes environnementaux qui deviennent chaque jour deplus en plus surveillés. Par nuisances, il faut entendre celles relatives d’une part à laconstruction de l’équipement qui peut se dérouler sur une période allant de quelquesmois à plusieurs années et, d’autre part, à l’utilisation quotidienne de l’équipement ; ils’agit alors de prendre en compte :

• les désordres dus aux embouteillages lors des compétitions,

• les pollutions de toutes sortes :– sonores engendrées par l’activité elle-même (sport mécanique, stand de tir, sono-risation, installations techniques), ou occasionnées par les spectateurs,– odeurs dégagées par les animaux (centres équestres, manèges, cirques, etc.),– lumineuses, par l’éclairage des terrains lors des entraînements ou compétitions noc-turnes,– chimiques apportées par les engrais, ou tous autres produits de traitements desterrains engazonnés, ou des eaux de piscines,

• les besoins en énergie, principalement l’eau, l’électricité,

• l’impact de l’équipement sur le paysage, en se souciant de préserver la cohérencearchitecturale du lieu d’implantation,

• etc.

La qualité environnementale doit être une préoccupation de tous les instants. L’équi-pement est construit pour quelques décennies. Pour qu’il soit accepté, ce qui partici-pera à son succès, il doit parfaitement s’intégrer dans l’espace en se préoccupant deseffets qu’il peut avoir à long terme.

La maîtrise de l’énergie dans les équipements sportifs participe à ces études d’impact8.La consommation de l’ensemble des équipements « Temps libre, Jeunesse et Sports »représente plus du tiers de la consommation communale.

Les économies d’énergie susceptibles d’être engendrées par une meilleure maîtrisesont très importantes (Source : ministère de la Jeunesse et des Sports, La maîtrise de

83L’évolution des idées en matière de construction

8 La réglementation : décret 98-245 du 25 février 1993 et circulaire 93-73 du 27 septembre 1993 duministère de l’Environnement pour les équipement sportifs.

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l’énergie dans les équipements sportifs, 1986) :– 30 à 40 % pour un équipement de loisir social,– 50 à 60 % pour une piscine couverte ou un gymnase,– 60 à 80 % pour une piscine de plein air.

Les équipements existants représentent donc une possibilité d’économies très impor-tantes liées à des méthodes d’exploitation très pertinentes et à l’existence de nou-velles techniques et nouveaux matériaux très performants. L’importance du coût dela gestion des équipements conduit à insister sur la nécessité d’appliquer ces tech-niques nou-velles tant pour la rénovation que pour la conception des nouvelles réa-lisations.

La diversité des équipements, la complexité des problèmes techniques liés à la spécificitéde ces établissements nous conduisent à présenter quelques règles élémentaires souventindispensables afin d’obtenir des résultats d’économies d’énergie significatifs.

On peut ainsi, suivant les actions entreprises, réaliser des économies d’énergie dontles ordres de grandeur ont été précédemment cités.

Bien que l’évaluation et la vulgarisation des données scientifiques ne soient pas tou-jours aisées, nous allons essayer, dans ce chapitre, d’apporter des éléments qui doi-vent favoriser le dialogue entre les gestionnaires, les professionnels du chauffage etdu traitement thermique, les architectes, les maîtres d’œuvre et les utilisateurs.

8.1 – Quelles attitudes adopter face au problème de la maîtrisede l’énergie ?

La maîtrise du coût énergétique d’un équipement donné consiste à avoir une ap-proche globale du problème. II s’agit, avant d’entreprendre tous travaux de construc-tion ou de rénovation, de réaliser un diagnostic global. Bien entendu, pour mener àbien une telle analyse, il est nécessaire :

• de réunir une équipe constituée de personnel des services techniques, d’ingénieursde bureaux d’études spécialisés et compétents dans la thermique, d’architectes, etc.Le groupe ainsi formé possède les qualités scientifiques et techniques de base, uneexpérience pratique dans le domaine thermique et énergétique et, enfin, unebonne connaissance des équipements, de leurs spécificités et des modes de gestionpossibles,

• les données climatiques de la Région concernée,

• une évaluation précise des déperditions thermiques ; il convient alors de choisir ju-dicieusement les matériaux de construction en fonction de leur qualité thermique(résistance thermique Rth ou cœfficient de conductivité ), de leur implantation quidépend de leurs qualités techniques (résistance au feu, aux chocs, à l’eau, etc.), dusurcoût de construction que ces matériaux entraînent en calculant le retour d’inves-tissement,

• le budget prévisionnel du coût énergétique du complexe sur une saison de chauffage,

84 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 86: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

• le confort des utilisateurs : ce dernier ne doit pas être limité seulement au confortthermique, mais il doit prendre aussi en compte le confort visuel par le choix desouvertures sur l’extérieur, le confort acoustique (isolation et traitement) lié en parti-culier aux matériaux de construction, l’attractivité des bâtiments, même si cette qua-lité reste très subjective,

• de connaître parfaitement l’équipement et son fonctionnement ou, dans le cadred’une construction neuve, de définir préalablement : les activités pratiquées, lesconditions d’utilisation (fréquentation, horaires...), les utilisateurs (milieu associatif,scolaire, du loisir et de la compétition), le mode de gestion adapté.

L’étude réalisée par ce groupe de travail doit permettre d’établir un cahier descharges fonctionnel précis qui conduira à l’élaboration de programmes cohérents destravaux de construction ou de rénovation en fonction des disponibilités financièreset des priorités établies. .

8.2 – Le diagnostic énergétique

Le bilan énergétique doit être complet et objectif. II doit, en particulier, prendre encompte :La priorité doit être donnée à la gestion. Ainsi, dans le cadre d’une rénovation, on sedoit d’utiliser au mieux les appareils et matériaux existants avant d’entreprendre desinvestissements coûteux. Seul un diagnostic sérieux permet de définir les investisse-ments les plus adaptés.

8.3 – Les actions principales

Les solutions traditionnelles appliquées aux bâtiments d’habitation ne sont pas tou-jours adaptées aux spécificités des équipements sportifs et socio-éducatifs. Dans cetensemble, chaque catégorie – piscines, gymnases, etc. – possède ses caractéristiquespropres auxquelles correspondent des solutions particulières. D’une manière géné-rale, il convient :– de limiter les déperditions de chaleur en hiver,– de récupérer au mieux l’énergie solaire gratuite,– de rechercher l’amélioration du confort en été.

85L’évolution des idées en matière de construction

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Page 88: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Le confort acoustique des installations sportives

Chapitre IV

La lutte contre le bruit et les mesures d’insonorisation sont indispensables non seu-lement dès la construction, mais elles doivent être également menées pour les ins-tallations existantes lors des travaux de rénovation. Pour cela, il faut définir descritères, des valeurs limites de niveau sonore qui assurent le confort des usagers etdu voisinage. Ce chapitre a pour objet de préciser ces normes, les moyens decontrôle disponibles et les solutions techniques envisageables.

L’acoustique, élément de confort des équipements sportifs, mais aussi élément tech-nique de l’équipement sportif dont la maîtrise est essentielle à sa réussite. Que laconstruction soit en plein air ou intégrée dans un bâtiment, elle est le siège de bruitsdifférents qui doivent être pris en compte au moment de la conception. Une desdifficultés majeures réside dans la parfaite connaissance des bruits à neutraliser ;cette expertise est cependant essentielle ; sans elle, aucune intervention acoustiqueefficace ne peut être conduite. Pourtant, les usagers comme le personnel, soumispendant des heures aux ambiances bruyantes, doivent être préservés de ce fléau defin de siècle.

Page 89: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

1 – Qu’est-ce que le bruit ?

Le bruit peut être défini simplement comme un mélange complexe de sons nombreux etdivers caractérisés par des fréquences et des intensités sonores différentes, dont la duréepeut être variable (figure 1). Le bruit est à la fois un agent d’information, une nuisance etun danger. Quelle partie du signal sonore faut-il alors éliminer ? La réduction de la gênedue à un bruit perturbateur nécessite donc la connaissance de ce bruit, défini par la courbereprésentant le niveau sonore en fonction de la fréquence, aussi appelée la répartitionspectrale. Ainsi, très schématiquement, agir sur le bruit gênant consiste à identifier, le plusprécisément possible, la bande de fréquence pour laquelle le niveau sonore est important,afin de cibler parfaitement le matériau correcteur adapté.

Figure 1 : Caractérisation du bruit1

2 – Confort et gêne : les effets nuisibles du bruit sur la santé

Le bruit provoque, chez la plupart des gens, une sensation désagréable. Du point devue physiologique, le bruit est un son désagréable et gênant (un son agréable peuttoutefois devenir dangereux pour l’oreille s’il est trop intense). La nocivité du bruitpose des problèmes plus complexes que les autres nuisances familières rattachées auxconforts visuel, thermique, olfactif. Le bruit est capable de produire deux sortes dedommages sur l’organisme.

• Les uns, dits spécifiques (on parle alors d’effets directs du bruit), portent sur l’ap-pareil auditif ; ils peuvent altérer l’audition par destruction ou lésions de l’organede Corti, lésions de l’oreille moyenne, perforations des tympans. Ces lésions sont lefait de bruits de niveaux particulièrement élevés. Elles varient sensiblement d’un in-dividu à un autre ; les corrélations entre la fatigue auditive temporaire et la sur-dité, valables pour un individu donné, ne le sont plus pour une collectivité. Lacirculaire du 26 novembre 1971 (relative au décret du 12 avril 1969) fixe les limitesacceptables des niveaux sonores pour une exposition permanente (40 heures par se-maine) ; une valeur de 85 dB est considérée comme cote d’alerte, et 90 dB comme

88 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

1 In Tome 2, “Équipements sportifs et socio-éducatifs ; guide technique et réglementaire”, 11e édition,Le Moniteur, 1993, p.84-92.

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une cote de danger ; au-delà de ce niveau, il apparaît un risque de surdité profes-sionnelle, croissant avec le niveau sonore et le nombre d’années d’activité (annexe).

• Les autres, dits non spécifiques ou à effets indirects, sont constitués par le désagrément,la gêne, la fatigue, ainsi que par des troubles nerveux et généraux, migraines, troublesgastro-intestinaux, cardio-vasculaires. Même si les études manquent sur ce sujet, il suffitpour s’en convaincre de se référer aux faits divers relatant des déséquilibres comporte-mentaux d’individus s’estimant « agressés » par des bruits.

3 – Les interventions possibles

Les actions possibles sur la maîtrise du confort acoustique des bâtiments sportifs va-rient selon qu’il s’agit d’un nouvel équipement ou bien d’une installation existante.

3.1 – Dans le contexte d’un équipement à construire

Dans ce cas, il est bien entendu plus facile d’agir. On envisage tout d’abord l’isola-tion acoustique de l’équipement.

a – Isolation acoustique de l’équipement

Elle consiste à protéger un ou plusieurs locaux des bruits aériens perturbateurs produits dansl’environnement. Assurer l’isolation acoustique entre deux espaces, c’est opposer un obstacleà la propagation des ondes afin d’empêcher ou de réduire la transmission du bruit (figure 2).

Figure 2 : Isolation acoustique par protections extérieures

89Le confort acoustique des installations sportives

Page 91: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

On doit prendre en compte l’isolement acoustique d’un équipement vis-à-vis desbruits extérieurs. II dépend en particulier de la qualité de la façade, de la présencede portes, de baies vitrées, mais aussi de l’isolement acoustique entre deux sallesd’une même structure obtenu, entre autres, par la qualité d’affaiblissement acous-tique des parois de séparation. II s’agit :– de choisir correctement le lieu d’implantation. La présence d’une route à circula-

tion intense, d’une usine particulièrement bruyante, d’un aérodrome, etc., sont desenvironnements à risque pour la future structure. À l’inverse, l’implantation d’unéquipement peut entraîner une gêne sur l’environnement proche. On peut dispo-ser autour de la construction des rideaux d’arbres, des écrans antibruit (mur, buttede terre, etc.) ;

– d’organiser le plan de masse de l’installation dans le but d’éloigner les partiesbruyantes (chaufferie, parking, etc.) du voisinage à protéger ;

– d’intervenir sur la structure du bâtiment qui, suivant sa masse, peut contribuer àabsorber les bruits ;

– de s’attacher à la qualité des parois qui séparent notamment les locaux techniquesdes autres salles par la connaissance des indices d’affaiblissement acoustique de cescloisons.

b – Le traitement acoustique

Le traitement acoustique d’une salle est l’ensemble des opérations qui contribuent àla rendre apte à son utilisation sur le plan acoustique. II faut prendre en compte laspécificité des différents locaux qui composent l’équipement sportif en vue d’en adap-ter l’acoustique et de la corriger en fonction de l’usage prévu. Le traitement acous-tique comprend :

– l’étude des formes et des dimensions du local afin d’éviter les réflexions parasites.II s’agit aussi d’éviter les formes parallélépipédiques caractérisées par des parois pa-rallèles, qui favorisent les phénomènes d’écho et la réverbération des ondes sonores,surtout lorsque les surfaces sont extrêmement réfléchissantes (plan d’eau, plan deglace) ;

– la connaissance des parois du local, de leur masse, des doublages éventuels ;

– la correction acoustique. Des méthodes d’acoustique prévisionnelles permettentd’évaluer l’incidence du choix et du positionnement des matériaux de correction surla répartition spatiale des niveaux sonores. Ce traitement interne indispensable doitêtre conduit en fonction des bruits que l’on souhaite absorber ; certains peuventêtre émis lors du déroulement des activités programmées, générés par les équipe-ments, chauffage, pompe, aérotherme, ventilateur, etc. Le choix de ces appareilsdoit être judicieux ; ils ne doivent pas produire, à l’intérieur d’une salle, des niveauxsonores supérieurs à :• 30 dB(A) pour les locaux calmes et de relaxation,• 40 dB(A) pour les salles polyvalentes,• 45 dB(A) pour les salles omnisports,• 50 dB(A) pour les piscines et les patinoires.

90 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 92: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Pour résoudre ces bruits internes occasionnés par le matériel, il faut :– étudier les caractéristiques acoustiques des appareils et les choisir en fonction de

ces critères ;– installer judicieusement le matériel afin de limiter les nuisances ;– déterminer et mettre en œuvre les moyens de protection afin de piéger les ondes

sonores, en disposant par exemple de systèmes anti-vibration (manchons en caout-chouc) pour absorber les vibrations d’un appareil.

Ainsi, les deux actions d’isolation et de traitement acoustique doivent être menéesconjointement ;les résultats attendus sont ceux référencés dans la norme NF P90-207,relative à la qualité acoustique des salles sportives.

3.2 – Pour les installations existantes

Dans ce cas, l’intervention est plus difficile. Seuls les aménagements extérieurs, lors-qu’ils sont possibles, peuvent favoriser l’isolation acoustique du bâtiment. D’une part,la structure architecturale ne peut plus être modifiée. D’autre part, la redistributiondes aménagements intérieurs, afin d’isoler les locaux techniques souvent bruyants,s’avère être une opération trop coûteuse. Aussi, comme pour les installations neuves,il est important de bien choisir les matériels techniques en fonction de leur perfor-mance acoustique lorsqu’il s’agira de les renouveler.Les interventions les plus efficaces consistent à traiter le bruit à la source, en veillant,par exemple, à ce que les tuyaux de circulation des différents fluides ne véhiculentpas les ondes sonores, pour devenir eux-mêmes sources de bruit. Un traitement acous-tique des parois internes peut être réalisé ; aussi est – il nécessaire d’effectuer un dia-gnostic de l’équipement afin de connaître les défauts acoustiques et d’apporter lessolutions adaptées.

4 – Diagnostic acoustique et matériaux de correction

Le diagnostic de l’existant comporte des mesures à la fois de niveau sonore, aussi ap-pelé pression acoustique, et de durée de réverbération dans le hall où se déroulentles activités, mais aussi dans les locaux annexes, vestiaires, zones techniques, etc.Lorsque dans une salle, on arrête brusquement l’émission d’une source sonore, il sub-siste une traînée sonore de durée variable ; ce temps, nécessaire pour que le niveausonore diminue de 60 dB à partir du moment où la source a cessé d’émettre, définitla durée de réverbération notée Tr, exprimée en secondes (figures 3 et 4). Les valeursde Tr maximale à respecter sont fonction du type d’équipements sportifs ; elles sontcalculées en fonction du volume du local (tableaux 1, 2, 3).

91Le confort acoustique des installations sportives

Page 93: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Figure 3 : Propagation en espace extérieur. Sans obstacle, il n’y a pas de réflexionsacoustiques et le champ réverbéré est nul. L’intensité sonore diminue avec la distan-ce de la forme 1/d ou linéairement lorsque la distance varie suivant une échellelogarithmique. Le niveau de pression devient pratiquement nul lorsqu’on s’éloignede la source émettrice.

92 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

O O O O A H

Page 94: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

FIgure 4 : Propagation en milieu clos. Les différentes réflexions créent un champréverbéré, et à partir d’une certaine distance de la source, le niveau de pressiondevient pratiquement constant. On ne bénéficie plus alors de l’effet de distance dûà la décroissance du champ direct.

• Pour une piscine, Trmax = 0,1 V1/3 pour les fréquences moyennes et aiguës et Trmax =0,13 V1/3 pour les fréquences graves (tableau 1).

Volume (m3) 4000 5000 7500 10000 12500 15000 20000 25000Trmax Fréq. graves 2 2.2 2.6 2.7 3 3.1 3.5 3.8secondes Fréq. moy.& aig. 1.6 1.7 2 2.1 2.3 2.4 2.7 2.9

Tableau 1 : Durée de réverbération en fonction du volume intérieur et des fré-quences (piscines)

Dans une piscine non traitée, la durée Tr peut atteindre 3 à 5 secondes, jusqu’à 8 à10 secondes dans les grands volumes. Une telle réverbération a des conséquencesgraves sur la sécurité des usagers et sur l’état de santé du personnel. Les surfaces àtraiter sont limitées ; le plan d’eau et les larges baies vitrées sont de véritables mi-roirs sur lesquels viennent se réfléchir sans atténuation les ondes sonores. On procèdele plus souvent à un traitement acoustique du plafond, à l’aide de panneaux verti-caux perpendiculaires au plafond (disposés en « baffles » ) ; cette action est complé-tée en disposant des matériaux absorbants entre les surfaces vitrées. Les produitsdoivent être incombustibles (classification au feu minimale M1) et résister bien en-tendu à l’humidité et aux produits agressifs comme le chlore. II s’agit aussi d’éviterles phénomènes de condensation à l’intérieur des matériaux qui conduisent à une dé-gradation rapide des parois (bonne ventilation et utilisation de pare-vapeur).

• Pour un gymnase ou la salle omnisports, Trmax est définie dans la norme P90-207 :Trmax = 0,14 V1/3 (tableau 2).

93Le confort acoustique des installations sportives

Sons directs

Sons réfléchis

6Lp en dB

Champ direct

6 dB Champ réverbéré

6 dB

6 dB

Echelle logarithmique(m)

Page 95: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Volume (m3) 500 1000 2000 4000 6000 8000 10000 12000Trmax secondes 1.1 1.4 1.8 2.2 2.5 2.8 3 3.2

Tableau 2 : Durée de réverbération en fonction du volume intérieur (gymnases)

Dans des gymnases non traités, les valeurs de Tr les plus couramment mesurées, pourun volume de 2000 m3, varient de 3 à 5 secondes, et pour un volume de 10 000 m3,de 5 à 10 secondes. Les formes parallelépipédiques favorisent la réflexion des ondessonores. Comme pour les piscines, la présence d’un sol sportif, de baies vitrées, etéventuellement de gradins, impose de traiter en priorité le plafond et les murs pignons.Les matériaux utilisés sont le plus souvent des plaques de laine minérale, des pan-neaux de particules de lin perforées ou de fibragglos avec ou sans laine minérale ;ces parements intérieurs doivent, en plus d’être incombustibles, résister aux chocs desballes et des ballons. Notons que tous ces matériaux interviennent dans l’améliora-tion de l’isolation thermique de la salle.

• Pour les salles polyvalentes. Si Tr est la durée de réverbération dans les fréquencesmoyennes (tableau 3), pour les fréquences graves, Tg est égale à 1,2 Tr, et pour lesfréquences aiguës, Ta = 0,9 Tr.

Volume (m3) 500 1000 2000 4000 8000 10000Trmax secondes 0,85 0,95 1,05 1,1 1,2 1,3

Tableau 3 : Durée de réverbération en fonction du volume intérieur (salles polyvalentes)

La particularité de ce type de salle réside dans les activités souvent très diverses quis’y déroulent : pratiques sportives, conférences, cinéma, concerts de variétés, ban-quets, etc. Ces multiples activités ont des exigences spécifiques, et la recherche d’unedurée de réverbération optimale résulte d’un compromis. Les matériaux de correc-tion acoustique sont ceux rencontrés dans les gymnases.

5 – Les matériaux et techniques de correction acoustique

D’une manière générale, l’ensemble des produits utilisés dans les équipements spor-tifs doit répondre aux caractéristiques d’utilisation telles que :

– exigences en matière de sécurité incendie et d’hygiène,– résistance mécanique aux chocs des balles, des ballons et des usagers,– résistance aux produits d’entretien,– résistance aux ambiances agressives, humidité, chaleur, etc.,– contribution, si possible, à (amélioration de l’isolation thermique,– etc.

Les matériaux et les revêtements n’absorbent pas de la même façon les sons ; leurcœfficient d’absorption est fonction de la fréquence. La mesure de ce cœfficient(norme NF S 31-003) permet de classer les matériaux en trois grandes classes. Dans lestrois cas, le phénomène physique qui rend compte de l’absorption est la dissipationde l’énergie acoustique en chaleur.

94 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 96: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

5.1 – Les matériaux poreux (figure 5)

Principe

Ces matériaux, par les pores ou les fibres qui les constituent, se laissent pénétrer parl’onde acoustique. Ainsi, l’air circule dans les cavités internes, et les surpressionss’amortissent dans l’épaisseur du matériau par frottement visqueux d’une part (l’éner-gie acoustique est convertie en chaleur), et d’autre part par mise en vibration et amor-tissement de la structure interne du produit (l’énergie acoustique est absorbée pardéformation de cette structure).

Type

On trouve, dans cette catégorie, les matériaux fibreux à base de fibres minérales, vé-gétales, animales et synthétiques comme : laine de verre, laine de roche, fibragglos,béton cellulaire, liège, etc.Utilisation et domaine d’efficacité. Utilisés seuls directement appliqués sur les parois,sous faible épaisseur (30 mm), leurs cœfficients d’absorption sont quasiment nuls, del’ordre de 0,2 dans le domaine des basses fréquences, pour devenir voisins de 0,8 dansle domaine des hautes fréquences. Dès que leurs épaisseurs augmentent (100 mm),leur efficacité s’améliore nettement (0.6-0.7) dans

Figure 5 : Exemple de variation de cœfficient d’absorption d’un matériau poreuxplacé contre une paroi en fonction de la fréquence, pour différentes épaisseurs.

5.2 – Les panneaux fléchissants

Principe :

Sous l’action des ondes acoustiques, ils se déforment ; au cours de cette déformation,l’énergie acoustique est transformée en énergie mécanique puis dégagée en chaleur.On dit que le panneau travaille en membrane (figure 5).

95Le confort acoustique des installations sportives

Page 97: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Figure 6 : Cœfficient d’absorption d’un panneau fléchissant en fonction de la fréquence

Type

Les matériaux fléchissants sont réalisés en tous types de matériaux : tôle, bois, plaquede plâtre cartonné ou fibre-ciment, verre, etc. Dans tous les cas, il doit être adaptéau milieu dans lequel il sera installé. II est nécessaire de faire très attention aux am-biances humides et confinées, notamment pour l’utilisation du bois.Utilisation et domaine d’efficacité. Ces panneaux permettent d’obtenir un traitementdes basses fréquences. La pose de laine de verre dans la lame d’air située entre lepanneau et la paroi-support élargit la bande de fréquences absorbées.Les basses fréquences. Le mode de fixation d’un matériau poreux peut modifier sonefficacité ; la pose sur tasseaux augmente l’absorption vers les basses fréquences ; cephénomène s’accentue à mesure que la distance entre l’absorbant et la paroi-supportaugmente ; le matériau fonctionne alors en panneau fléchissant. Généralement, enpiscine, c’est ce type de pose qui est conseillé. En ménageant un vide d’air, on évitetous risques de condensation dans l’épaisseur de l’isolant.

5.3 – Les matériaux perforés

Principe

Ils forment des alvéoles qui constituent des petits volumes en relation avec la salle.L’onde acoustique, en pénétrant dans ces cavités, met en vibration la masse d’air in-terne qui fonctionne alors comme un ressort amorti ; on dit que le système fonctionnecomme un résonateur (d’Helmoltz).

Type

Dans cette catégorie, on trouve des matériaux prêts à l’emploi tels que les parpaingscreux, les briques perforées, ou des éléments en plaques perforées ou des systèmes àlames ajourées. Le taux de perforation est généralement compris entre 5 et 15 %.Utilisation et domaine d’efficacité. L’absorption est maximale aux fréquences mé-

96 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 98: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

dianes. La pose d’une laine de verre derrière le matériau perforé améliore son effi-cacité aux fréquences aiguës. On constate aussi que l’amélioration augmente avec letaux de perforation. L’interposition d’un pare-vapeur entre le panneau perforé et lalaine de verre réduit sensiblement l’absorption aux fréquences aiguës (figure 6).

Figure 7 : Cœfficient d’absorption de panneaux perforés

ConclusionLe traitement acoustique des équipements sportifs existants est généralement insuf-fisant, et les niveaux sonores des bruits que l’on peut y mesurer sont très importants,voire incompatibles avec des conditions de confort. Parmi l’ensemble des espaces spor-tifs, les piscines couvertes sont certainement les bâtiments les plus défaillants sur cepoint, entraînant des difficultés majeures pour les personnels qui y travaillent en per-manence.

Avant d’améliorer le confort acoustique des équipements, il est indispensable de dé-finir les critères, des valeurs limites de niveaux sonores que l’on souhaite respecter.Mais il faut savoir que la correction acoustique d’un bâtiment déjà construit est dé-licate et ne peut être conduite que par des services compétents en la matière.

Une fois encore, c’est bien au moment de la conception de l’équipement que la pro-grammation doit prendre en charge cette dimension. L’influence de l’architecture surle comportement acoustique de l’établissement est considérable, et un fois construit,c’est un paramètre qui ne peut que difficilement être modifié, ou alors à des coûtsexorbitants.

97Le confort acoustique des installations sportives

Page 99: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Bibliographie

Normes NF P 90-207, Salles sportives – Acoustique, Tour Europe, Cedex 07, 92080 Pa-ris-La Défense.

R. JOSSE, Notion d’acoustique, Éditions Eyrolles, 1972.

M. MEISSER, L’acoustique du bâtiment par l’exemple, Éditions Le Moniteur, 1983.

J.-J. MULARD, Notions de base d’acoustique, Mémento CATED, 1982.

P. POUBEAU, Exigences réglementaires et confort acoustique, Mémento CATED,n°76, juillet 1990.

BOHINEUST, Le confort acoustique des piscines, Mémento CATED.

Documentation française du bâtiment, L’acoustique : isolation acoustique et correc-tion acoustique, Éditions. Le Moniteur, 1987.

Annexe

98 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 100: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

L’éclairage

Chapitre V

Il ne suffit pas de placer des sources de lumière dans un espace pour bien l’éclairer ; ilfaut que la lumière y soit suffisante, bien répartie, associée au décor, de manière à as-surer les meilleures conditions de vision et de confort. La lumière, en se réfléchissant surles objets, nous permet de les voir ; elle permet ainsi à l’homme de s’éclairer, c’est-à-direde rendre visible, les objets, et plus généralement l’environnement dans lequel il évolue.

Page 101: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

1 – Les principes généraux de conception des installa-tions sportives

L’équipement « multifonction », dans la recherche d’une polyvalence sportive mais aussid’une dimension « sport-loisirs », est une garantie d’une utilisation optimale ; cela supposede favoriser la densité et la durée d’utilisation qui peut être obtenue non seulement enfaisant appel à des techniques spécifiques comme, par exemple, l’emploi des matériaux« tous temps » pour les terrains de plein air et pistes d’athlétisme, mais aussi et surtoutgrâce à l’utilisation de l’éclairage électrique, tout aussi indispensable pour compléter unéclairage naturel insuffisant au cours de la journée.

L’accueil d’un public varié, de l’enfant au troisième âge, et plus, la complémentarité desespaces de loisirs et sportifs au sein d’une même structure nécessitent d’adapter, en parti-culier, la qualité de l’éclairage afin d’assurer le confort et la sécurité des pratiquants et desspectateurs, tout en s’attachant à rendre les installations les plus attractives possible.

Pour les équipements de plein air, la tendance actuelle consiste à organiser des compéti-tions nocturnes pendant les jours de la semaine, le week-end étant réservé de plus en plusaux activités familiales.

II appartient donc aux concepteurs, sur la base d’une analyse fonctionnelle, de créer desambiances de loisirs et de détente, atmosphères que semblent rechercher de nos jours laplupart des usagers. Les équipements sportifs doivent perdre le caractère austère des ins-tallations d’antan généralement vouées à la compétition. L’éclairage, qu’il soit naturel ou électrique, peut donc jouer un rôle important dans ce do-maine, sans pour autant nuire aux exigences sportives. On peut, par exemple, concevoirun éclairage différencié au niveau des plages dans les piscines, un éclairage subaquatiquedu bassin, etc. Pour cela, il convient d’étudier l’éclairage naturel et l’éclairage électriquedès la conception du projet ; leur réalisation doit répondre aux règles de la technique, auxspécifications normatives (texte normatif NF P 90-206 « Salles sportives – Éclairage », Oc-tobre 1992), et aux exigences des utilisateurs, joueurs et spectateurs.

2 – Les exigences principales de l’éclairage des ins-tallations sportives

Le problème de l’éclairage des installations sportives est lié à plusieurs types de pré-occupations :– la diversité des besoins,– la diversité des équipements,– le confort visuel,– les problèmes de sécurité,– la mise en valeur de l’espace éclairé,– la recherche d’économie et de rentabilité.

100 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 102: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

2.1 – La diversité des besoins

Les conditions d’éclairage diffèrent selon :– la nature des disciplines sportives pratiquées ; la conception de l’éclairage dépend

ainsi de la dimension de la balle ou du ballon, de sa vitesse et de la nature du jeuplus ou moins aérien. II s’agit de limiter les risques d’éblouissement ;

– le niveau des pratiques dans le cadre du déroulement de compétitions ou d’entraî-nement ; les recommandations sont alors définies par les règlements fédéraux ; ellesconcernent principalement les niveaux d’éclairement minimaux à attendre ;

– l’importance donnée au confort visuel des spectateurs ; le niveau d’éclairement dé-pendra de la distance entre le champ de jeu et les spectateurs les plus éloignés ;

– la possibilité des prises de vues pour la télévision en accord avec les exigences desutilisateurs sportifs.

La satisfaction des différentes catégories d’usagers du point de vue des exigences vi-suelles peut présenter des incompatibilités. Ainsi, les prises de jour qui satisfont lesjoueurs peuvent éblouir les spectateurs ; de même, les hauts niveaux d’éclairementimposés par les retransmissions télévisées peuvent gêner les joueurs. Des solutions de-vront être trouvées pour chacun de ces problèmes en tenant compte de tous les usa-gers : joueurs, spectateurs, téléspectateurs, y compris les arbitres et les entraîneurs.

2.2 – La diversité des équipements

Les contraintes sont liées à certains problèmes spécifiques tels que :– le caractère spécifique des équipements, qu’ils soient couverts, de plein air ou trans-

formables ;– les dimensions souvent importantes des équipements, à savoir les emprises et les

hauteurs sous plafond ;– les phénomènes optiques de réflexion, de réfraction et de diffusion des rayons lu-

mineux par : le plan d’eau d’une piscine, le plan de glace d’une patinoire, les baiesvitrées, les parois intérieures colorées, etc.

2.3 – Le confort visuel

Un niveau d’éclairement satisfaisant n’est pas la seule condition pour réaliser un en-vironnement visuel de qualité ; on cherchera : – d’une part à limiter les contrastes de luminance définis par le rapport entre la luminance

des sources lumineuses et des parois opaques ; ces dernières devront avoir un facteur deréflexion assez élevé. Quant aux prises de jour, on utilisera des matériaux translucides(facteur de transmission en incidence diffuse inférieur ou égal à 0,6) ;

– d’autre part, à préserver le rendu des couleurs de tout l’environnement visuel. Les cou-leurs des tracés de jeux devront être différenciées et contrastées par rapport à celle dusol. La multitude de pratiques sportives possibles rend ce point technique particulière-ment délicat. Une attention doit être portée sur les tracés destinés aux activités princi-pales ; pour les autres tracés, le trait pointillé ou autres formes peuvent être retenus.

101L’éclairage

Page 103: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

2.4 – Les problèmes de sécurité

La sécurité est imposée par les textes réglant les installations électriques sur le plan tech-nique d’une manière générale. Parmi ces textes réglementaires, peuvent être cités :– le décret du 14 novembre 1962 relatif à la protection des travailleurs dans les éta-

blissements qui mettent en œuvre des installations électriques ;– le décret du 31 octobre 1973 relatif à la protection contre les risques d’incendie et

de panique dans les ERP (établissement recevant du public) ;– L’arrêté du 25 juin 1980 modifié, applicable aux ERP de 1er, 2e, 3e et 4e catégories.

Les principales dispositions concernant l’éclairage dans les ERP sont définies au cha-pitre III statuant sur les principes généraux du Code de la construction et de l’ha-bitation, section VIII, articles EC 1 à EC 21. Il est stipulé : « L’éclairage doit permettred’assurer au public une visibilité suffisante pour une circulation facile et d’effectuerles manœuvres intéressant la sécurité. »

Il comprendra :– l’éclairage normal,– l’éclairage de sécurité, utilisé lorsque l’éclairage normal est défaillant. Il doit per-

mettre l’évacuation sûre et facile du public vers l’extérieur et les manœuvres né-cessaires à la sécurité,

– l’éclairage de remplacement.L’arrêté du 6 août 2002 porte approbation de dispositions complétant et modifiantle règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans les établis-sements recevant du public. Les dispositions des articles CTS 21 à 24 et CTS 31 bis s’appliquent. En aggravation,l’éclairage de sécurité d’ambiance doit être basé sur un flux lumineux de cinq lumenspar mètre carré calculé en fonction de la surface totale accessible au public.Un éclairage de sécurité d’évacuation doit de plus être installé dans tous les escaliers.

Cependant, les contraintes spécifiques des équipements sportifs ne doivent pas être omises. Dans les piscines, par exemple, l’éclairage doit permettre une bonne surveillance dubassin à partir des plages. Les appareils d’éclairage doivent être fixes et situés en de-hors du volume de protection : latéralement à 3 m des bords de bassin, à 1,5 m deslimites du plongeoir et à une hauteur de 3 m de la surface des plages et du niveausupérieur du bassin.Pour une salle d’activité, l’éclairage doit favoriser une bonne visibilité des matérielssportifs, paniers, filets, buts, etc.

2.5 – La mise en valeur de l’espace

II s’agit là de souligner le rôle important que peut jouer un bon éclairage dans le do-maine esthétique et attractif.L’éclairage d’une installation sportive doit bien entendu favoriser la pratique des dif-férentes activités, mais il doit aussi contribuer à améliorer l’agrément intérieur parune mise en valeur de l’espace. Cet esthétique par la lumière concourt à la créationd’une ambiance nécessaire à la détente physique et psychique des usagers.

102 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 104: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

2.6 – La recherche d’économies et de rentabilité

La technique de l’éclairage des installations sportives doit répondre à un souci d’éco-nomies et de rentabilité. À efficacité égale, toute solution dont le surcoût d’investis-sement est inférieur à 15 fois les économies d’énergie attendues annuellement est àretenir.

Le bilan global associant coût d’investissement et coût d’exploitation est prépondé-rant dans l’établissement des projets, certaines dépenses décisives pour des écono-mies d’exploitation étant rapidement amorties. Par exemple, le souci d’obtenir unéclairage naturel important doit être tempéré en calculant les déperditions ther-miques dues aux grandes baies vitrées. Un compromis doit être trouvé dès la concep-tion du projet. II ne s’agit pas pour autant de programmer un équipement peu ouvertsur l’extérieur, mais de tenir compte en particulier de la zone climatique de construc-tion. On portera une attention particulière sur les emplacements et l’exposition desprises de jour.

Ainsi, la programmation de l’éclairage doit donc être une réponse globale. Elle dé-pend de la compétence du maître d’œuvre pour coordonner les interventions des dif-férents spécialistes, bâtiment, chauffage, acoustique, revêtement de sols, éclairage,etc., afin de proposer des solutions cohérentes aux problèmes techniques.Ainsi, l’installation d’un éclairage électrique fractionnable peut permettre des éco-nomies de l’ordre de 15 à 25 %, voire plus1 (cf. [l’étude « Éclairage naturel et élec-trique dans les gymnases et les piscines couvertes – P. Chauvel, CSTB, revue Tempslibre et équipement, n°11, 1984]). Le bilan énergétique chauffage – éclairage fait ap-paraître que quatre facteurs influencent la consommation électrique induite parl’éclairage qui, présentés dans un ordre croissant, sont :– position des ouvertures : bardage ou toiture, peu d’influence ;– indice de vitrage I0 variant 30 à 22% soit l’indice corrigé Ic allant respectivement

de 11 à 8%, peu d’influence. Par contre, la mise en place d’une protection solairemobile entraîne des économies variables suivant les saisons, de 20% l’hiver à 40%sur l’ensemble de l’année ;

– le lieu d’implantation de l’équipement dont l’influence est surtout comptabiliséeen hiver ;

– choix des couleurs, et en particulier celle du sol sportif qui, par sa qualité de ré-flexion lumineuse, participe fortement à la luminosité de l’espace.

3 – L’éclairage naturel

3.1 – Importance de l’éclairage naturel

Pour des raisons d’économies d’énergie, mais aussi et surtout pour ne pas se coupertotalement de l’extérieur et ne pas vivre dans des conditions uniquement artificielles,les installations sportives doivent être utilisées le plus longtemps possible sans éclai-rage électrique. Bien que l’éclairage naturel soit difficilement maîtrisable en raisonde l’extrême variabilité des conditions extérieures, il serait absurde de nier son uti-

103L’éclairage

1 L’étude « Éclairage naturel et électrique dans les gymnases et les piscines couvertes – P. Chauvel,CSTB, revue Temps libre et équipement, n°11, 1984

Page 105: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

lité ; en effet, cette variabilité en constitue d’une certaine façon un agrément nonnégligeable :– pour les installations de plein air, il s’agit essentiellement d’orienter correctement

les terrains afin de limiter les risques d’éblouissement et de prendre en compte lesombres (dues aux tribunes, vestiaires, etc.) portées sur les aires de jeu. On peut no-ter par exemple que les ceintures d’arbres contribuent à une bonne perception desballes et des ballons ;

– pour les installations couvertes, l’éclairage naturel est étudié pour des conditionsde luminosité moyenne, c’est-à-dire lorsque le soleil est occulté et que seul le cieléclaire les locaux. Bien entendu, lorsque le soleil intervient, les niveaux d’éclaire-ments sont plus importants. Le soleil peut alors créer une gêne dont il convient dese protéger.

Le problème d’un bon éclairage naturel des équipements sportifs se pose en termes :– d’attractivité (des installations dépourvues de parois vitrées risquent de nuire à

l’agrément recherché par des utilisateurs à travers le sport),– de recherche du confort visuel,– d’ouverture sur la nature lorsque cela est possible,– de bilan énergétique global.

Dans la conjoncture actuelle de récession économique, la tendance est à réduire lessurfaces vitrées, considérées comme des gouffres à calories. Le juste milieu doit êtretrouvé entre l’éclairage électrique, les surfaces vitrées et le supplément de chauffageentraîné par les parois vitrées. La connaissance du bilan thermique du bâtiment éta-blie par le calcul du cœfficient de déperdition thermique (cf. chapitre sur le ther-mique), prenant en compte les propriétés isolantes des matériaux, permet d’établirun coût prévisionnel du chauffage ; cette évaluation peut être réalisée pour diffé-rentes qualités de paroi, et voir ainsi l’influence des ouvertures éclairantes sur ce bud-get prévisionnel de chauffage.

Par ailleurs, l’apport gratuit de chaleur par effet de serre est non négligeable. La ré-partition de cette énergie dans le temps et dans l’espace ne correspond pas toujoursau besoin réel, d’où la nécessité de la réguler avec l’installation de chauffage.

La régulation s’observe :• selon l’exposition des locaux, en tenant compte par exemple des parties exposées

au nord et celles exposées au sud ;• suivant les heures et les conditions locales ; des sondes thermiques bien placées per-

mettent une bonne régulation.

Ainsi, dès le projet, la question de l’éclairage doit être posée puisque la qualité del’éclairage, qu’il soit naturel ou électrique, dépend principalement de l’architecturedu bâtiment et conditionne certaines dispositions du gros œuvre et du second œuvre :• emplacement et dimensions des prises de jour ; dans chaque cas d’espèce, seul un

bilan énergétique global, tenant compte à la fois des conditions locales et des ma-tériaux de construction choisis permet d’arrêter la surface globale des vitrages. Descalculs rapides montrent par exemple que :– pour les gymnases, une surface de bardage égale au minimum à 30 % de l’em-prise au sol,

104 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 106: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

– pour les piscines, toute la façade sud peut être vitrée sans obérer le bilan éner-gétique par rapport à un même équipement de référence aveugle, c’est-à-dire né-cessitant un éclairage électrique pendant toutes les heures d’utilisation ;

• technique des faux plafonds ;• système de suspension ou encastrement des appareils d’éclairage, couleur des ma-

tériaux de parement ;• passage des canalisations électriques ;• facilité d’accès aux appareils électriques.

Pour donner quelques références sur les niveaux d’éclairement par rapport à des réa-lités pratiques, voici quelques exemples d’éclairement évalués en lux et produits par : Le ciel nocturne : 0,0003 lx.La pleine lune : 0,2 lx.Plein soleil : 80 000 à 100 000 lx.Éclairage naturel extérieur à l’ombre : 10 000 à 20 000 lx.

3.2 – Solutions techniques pour prendre en compte l’éclairagenaturel

L’éclairage naturel d’une salle dépend de plusieurs facteurs qui doivent être pris encompte :– la répartition des prises de jour et des surfaces,– la répartition des niveaux d’éclairement,– les qualités des parois opaques,– les caractéristiques des matériaux utilisés tels que les facteurs de transmission, deréflexion et d’absorption lumineuses,– l’exposition des ouvertures par rapport à l’ensoleillement.

• La localisation des prises de jour

Les grandes hauteurs des salles sportives favorisent des prises de jour en bardage, entoiture et (ou) en façade. Les ouvertures participent à l’équilibre des luminances, sa-chant que la luminance du ciel en journée est assez élevée et qu’une valeur de 2000 lxpeut être considérée comme génératrice de perturbations. Par conséquent, en fonc-tion des aires de jeu et de l’orientation, il conviendra d’une part d’orienter et de po-sitionner correctement les ouvertures, sachant qu’au nord, les luminances sont plusfaibles qu’au sud, et d’autre part, de les répartir de façon à favoriser un éclairage leplus uniforme possible ; la qualité de cette répartition uniforme est caractérisée parle facteur d’uniformité noté Fu. Ce paramètre dépend d’un autre facteur Fj, appeléfacteur de lumière du jour, qui donne accès au niveau de l’éclairement intérieur endes points dits « points de référence » pour une valeur d’éclairement extérieure prisecomme référence.Généralement, l’axe longitudinal de la salle est orienté ouest-est et les murs pignonssont aveugles ; lorsque des ouvertures existent, elles doivent être occultées pendantles jours ou heures de grand soleil.

105L’éclairage

Page 107: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Nous pouvons ainsi schématiser le positionnement des prises de jour comme suit :

• Les prises de jours en toiture : elles sont généralement de bonnes solutions pourdes hauteurs sous plafond importantes. Les grandes hauteurs sous plafond, 7 mètreset plus, permettent un éclairage zénithal peu éblouissant et une répartition constantedes niveaux d’éclairement (figure 7).

Figure 7 : Prises de jour a, b, c, d en toiture

• Les prises de jour en bardage : ces prises de jour, à travers des surfaces verticalesou faiblement inclinées, situées à un niveau élevé au-dessus du sol, favorisent les éclai-rements verticaux et la diffusion de la lumière dans des zones étendues du volumede la salle (figure 8).

Figure 8 : Prises de jour a et b en bardage

• Les prises de jour en façade : elles sont situées à la hauteur des usagers et permet-tent l’ouverture de la salle vers l’extérieur (figure 9). Du point de vue de l’éclairagenaturel, elles sont moins efficaces que les autres prises de jour mais elles rendent lasalle plus attrayante ; le besoin de contact avec le monde extérieur est tel que l’ondevrait, dans la mesure du possible, éviter les locaux aveugles. Aussi, l’emploi des ma-tériaux transparents est à conseiller ; il s’agit de prévoir des protections (rideaux amo-vibles) contre l’éblouissement des rayons directs du soleil lorsqu’ils existent.

Figure 9 : Prise de jour (a) en façade

Les prises de jour ont une forte influence sur l’environnement visuel intérieur des lo-caux sportifs ; pour autant, il ne faut pas négliger le rôle essentiel qu’elles jouentdans, d’une part l’ouverture de l’équipement vers l’extérieur, développant ainsi l’as-pect attractif du bâtiment, et d’autre part son intégration dans l’environnement ex-terne. Les grands volumes que représentent les équipements sportifs doivent le pluspossible se fondre dans le site urbain ou rural ; l’aspect extérieur et les abords sonten priorité perçus par la population proche.

106 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 108: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

• Le facteur de lumière du jour

Le facteur de lumière du jour est la grandeur caractéristique de l’éclairage naturel.Ce paramètre permet de s’affranchir de l’éclairement à l’extérieur dont l’intensité estvariable d’un instant à l’autre de la journée.

Par définition, le facteur de lumière du jour noté Fj est égal au rapport de l’éclaire-ment naturel Eint mesuré en un point intérieur d’un plan donné et dû à l’éclairementextérieur reçu directement ou indirectement du ciel à l’éclairement extérieur Eext me-suré sur un plan horizontal, provenant sans obstruction d’un hémisphère de ce ciel,le soleil étant occulté ; la lumière solaire directe est donc exclue de ces deux gran-deurs d’éclairement.

Ainsi, le facteur de lumière du jour s’écrit : Fj = Eint / Eext

La détermination du facteur Fj en tous points intérieurs de la salle permet d’évaluerles niveaux d’éclairement réel à l’intérieur du local, en fonction d’un niveau extérieurmoyen de référence pour une zone géographique donnée. L’étude de l’éclairage naturelest donc faite en termes de répartition de facteurs de lumière du jour en différentspoints de la salle sur un plan horizontal et éventuellement sur des plans verticaux.

Ainsi, lorsqu’un niveau d’exigence d’éclairement intérieur obtenu en éclairage natu-rel est fixé, celui-ci peut être donné sous la forme de valeurs recommandées, soit dufacteur de lumière du jour moyen sur un plan de référence, cas rencontré lorsque lesprises de jour sont en toiture, soit du facteur de lumière du jour minimal au point lemoins éclairé, cas rencontré lorsque l’éclairage est assuré par des baies verticales uni-latérales. Ce qui conduit généralement à l’installation d’un éclairage électrique frac-tionné qui peut être analysé de la manière suivante :Les niveaux d’éclairement horizontaux extérieurs dépendent bien entendu des zonesclimatiques (H1, H2 et H3) et des saisons. Des données existent, qui établissent le pour-centage de temps pendant lequel un éclairement horizontal mesuré à l’extérieur sui-vant les conditions précisées ci-dessus, n’est pas atteint. À titre d’exemple, pour lazone H2, partie ouest de la France, le niveau d’éclairement de 20 000 lx n’est pas at-teint pendant : – 64% pour les quatre mois d’hiver (novembre, décembre, janvier et février),– 22% pour les six mois de printemps-automne du temps compris entre 8h30 et 17h30,soit 38% en moyenne pendant les 10 mois considérés.

Ces données permettent au gestionnaire d’évaluer les durées d’utilisation de l’éclai-rage électrique qui viendra compléter ou remplacera l’éclairage naturel à l’intérieurd’une salle dès que celui-ci devient insuffisant. Une telle analyse peut conduire à lamise en place d’un éclairage électrique fractionné qui présente un double intérêt :d’une part il permet d’adapter le niveau d’éclairement au juste besoin de l’activitésportive pratiquée et de la catégorie d’usager, et d’autre part il permet, sans trop dedifficultés une économie de l’ordre de 20 à 30% par rapport à une installation fonc-tionnant en tout ou rien.

107L’éclairage

Page 109: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

• Les courbes d’iso facteur de lumière du jour

La mesure des niveaux d’éclairement, puis le calcul des facteurs de lumière du jour répar-tis dans le volume de la salle, permet de tracer les courbes d’iso facteur de lumière du jour.

Les courbes d’iso facteur de lumière du jour définies sur les parois du local, sol etmurs, indiquent les niveaux atteints par rapport à l’éclairement horizontal extérieuret traduisent au mieux la répartition de la lumière dans le volume. Par exemple, larépartition des courbes d’iso facteur de lumière du jour mesurées au sol pour un gym-nase comprenant deux prises de jour en bardage est représentée à la figure 10.

Ce type de construction est fréquemment rencontré. Le facteur Fj varie de 2 à 7%pour les zones les plus éclairées qui se situent à une dizaine de mètres des ouvertureslatérales. L’inconvénient majeur de ce type d’ouvertures est qu’il existe une zone cen-trale pour laquelle le facteur Fj, noté Fj médian car mesuré au milieu de la salle, estfaible. Les rayons lumineux pénétrant par les prises de jour latérales ne peuvent paséclairer la salle au-delà de 15 m ; pour limiter cet inconvénient, il est nécessaire deprévoir une prise de jour zénithale, complémentaire, au-dessus de la zone centrale,dans la mesure où la hauteur sous plafond est supérieure à 7 m (figure 11).

• Exemples de variations des facteurs Fj mesurés sur le sol en fonction du position-nement des ouvertures

a – Cas d’un éclairage zénithal

Comme nous venons de le voir, ce type d’éclairage, peu recommandé pour de faibleshauteurs, est généralement utilisé pour accroître un niveau d’éclairement intérieurinsuffisant.

108 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Figure 10 :Courbes iso facteurde lumière du jourpour deux prisesde jour latérales en bardage

Figure 11 : Amélioration dufacteur de lumièrede jour grâce à lacomplémentaritédes prises du jourzénithales

Page 110: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Dans le cas théorique qui nous préoccupe, l’éclairage intérieur est assuré uniquementpar des prises de jour a, b, c, d, en toiture (figure 8). Ainsi, si nous additionnons lacontribution de chacune des ouvertures a, b, c, et d à la valeur résultante du facteurFi (figure 12), nous obtenons une répartition quasi uniforme des éclairements inté-rieurs ; le facteur Fj varie entre 9 et 10 % sur l’ensemble de la surface au sol, ce quirend inopportun l’installation d’un éclairage électrique fractionnable : les niveauxd’éclairement à l’intérieur de la salle sont alors homogènes.

Connaissant le facteur Fj désiré, un ordre de grandeur de l’indice de vitrage I peutêtre calculé à partir des formules suivantes :– pour un vitrage vertical, I = 6 Fj,– pour un vitrage horizontal ou peu incliné, I = 3 Fj,– pour un vitrage incliné à 60° par rapport à l’horizontale, I = 4 Fj.

Ainsi, pour un éclairement extérieur moyen égal à 5000 lx et un niveau d’éclairementintérieur de 250 lx, le facteur Fj est égal à 0,05, soit 5% ; il est obtenu pour des in-dices de vitrage égaux à :– I = 0,15 si les vitrages sont horizontaux, – I = 0,20 si les vitrages sont inclinés à 60° par rapport à l’horizontale,– I = 0,30 si les vitrages sont verticaux.

Remarque : l’indice de vitrage I est égal au rapport de la surface vitrée corrigée parle facteur de correction pour les menuiseries à la surface au sol hors gradin, soit :

Surface vitréeI = -------------------------------------------

(Surface sol surface gradin)

Cependant, l’indice de vitrage I ne tient pas compte du facteur de transmission dumatériau. On définit alors l’indice de vitrage corrigé, égal à l’indice du vitrage I mul-tiplié par le facteur de transmission en incidence diffuse tdf soit Ic = I tdf

109L’éclairage

Figure 12 :Contribution dechaque ouver-ture à la valeurrésultante de Fj

Page 111: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

b – Cas d’un éclairage latéral

Dans le cas d’un tel éclairage, les niveaux d’éclairement sont très différents suivantque le point considéré se situe près de la paroi ou non.

En effet, le facteur de lumière du jour comprend trois éléments (figure 13, ci-après) :– une composante directe (cd) due à la lumière provenant directement du ciel au

point de référence considéré. Cette composante est évaluée par une méthode gra-phique à partir d’une abaque Moon et Spencer (norme DIN 5034) ;

– une composante indirecte (re) due à la lumière réfléchie par les obstacles extérieursvisibles du point considéré au travers des vitrages ; si le site est dégagé, cette com-posante est négligeable ;,

– une composante réfléchie interne (ri) due aux réflexions sur les parois intérieuresde la lumière entrant par les parois éclairantes. En première approximation, on peutretenir que cette composante est constante en tous points du plan horizontal.

Des logiciels de simulation permettent d’évaluer, en fonction de la disposition desprises de jour, le facteur de lumière de jour en tout point de la salle et en particuliersur les points de référence.

L’analyse de la courbe de la figure 13 montre que :

1. dans les zones proches des parois éclairantes, la composante directe est prédomi-nante et les niveaux d’éclairements obtenus sont souvent satisfaisants ;

2. ce n’est pas le cas dans les zones les moins éclairées où la composante directe (cd)est comparable à la composante (ri). Une solution pour améliorer l’éclairage natu-rel consiste à agir sur les facteurs de réflexion des parois intérieures du local. Audelà de 15 m, il est nécessaire de prévoir un complément de vitrages destiné à éclai-rer la zone la plus éloignée ;

3. cette variation des niveaux d’éclairement en fonction de la position du point consi-déré peut être exploitée lors d’un allumage électrique fractionnable afin de com-pléter l’éclairage naturel là où il est insuffisant.

110 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Figure 13 : Éclairement obtenudans le cas d’unéclairage latéral

Page 112: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Ainsi, les variations du facteur Fj pour une salle ayant uniquement des prises de jourlatérales sont représentées à la figure 14 (courbe a). Elles confirment bien entendul’analyse précédente. En équipant les façades d’une prise de jour en bardage, on amé-liore sensiblement les niveaux d’éclairement dans la zone la plus sombre : le facteurFj augmente en moyenne de plus de 4 % (figure 14, courbe a+b+c).

La figure 15 présente un autre cas pour lequel des ouvertures en façade et zénithalese complètent pour permettre un éclairement intérieur de bon niveau et constant.

111L’éclairage

Figure 14 :Amélioration du facteurFj par adjonction deprises de jour en bardage b et c

Figure 15 : Répartition du facteur Fjpour des prises de jouren façade et zénithale

Page 113: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

c – Compromis recherché pour le facteur de lumière du jour

La qualité première d’un éclairage naturel est l’absence de coin sombre. Pour cela,deux conditions doivent être vérifiées :– les valeurs de Fj mesurées au niveau du sol ne doivent pas être inférieures à 2 % ;– les variations de Fj ne doivent pas être trop importantes ; dans le cas contraire, elles

entraînent un contraste lumineux gênant.La variation de Fj est jugée bonne si le rapport Fjmax/Fjmin < 3 et Fjmin/Fjmedian> 0,6.La variation de Fj est jugée acceptable si le rapport Fjmax/Fjmin< 5 et Fjmin/Fjmedian> 0,4.

Par exemple, dans le cas d’une salle éclairée principalement par une façade longitu-dinale, une variation transversale de Fj de 2 à 10% correspond à une meilleure solu-tion qu’une variation de Fj comprise entre 3 et 25% ; comparativement, la zone oùFj est égal à 3 % semble plus sombre que la zone où Fj est égal à 2 % du premier cas(figure 16).

• La programmation de l’éclairage naturel

L’élaboration du cahier des charges relatif à la programmation de l’éclairage natureld’un équipement nécessite de prendre en compte :– le lieu d’implantation pour lequel correspond une valeur moyenne de l’éclairement

extérieur de référence, une orientation préférentielle de l’équipement qui doit s’ins-crire dans la surface disponible, etc. ;

– les caractéristiques des salles : les dimensions des salles, les surfaces et la localisa-tion des prises de jour, etc. ; ces critères sont étroitement liés aux activités physiquesprogrammées dans la salle et à leur niveau de pratique ;

– les données photométriques telles que les facteurs de transmission des surfaces vi-trées et (ou) translucides, les facteurs de réflexion du sol, des murs et du plafond.

Deux cas de figure peuvent être envisagés :

Dans le cadre d’une construction neuve : pour un niveau de pratique sportive donné,un niveau d’éclairement intérieur minimal Emin est imposé. La zone géographiqueconnue définit à son tour l’éclairement extérieur de référence Eext. Cela conduit au

112 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Figure 16 :Compromis recherchépour le facteur Fi

Page 114: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

calcul du facteur de lumière du jour Fj ; la connaissance de ce paramètre impose alorsun indice de vitrage et la localisation des prises de jour nécessaires pour atteindre Fj.Des simulations peuvent faites soit sur maquette ou, de façon plus facile, à l’aide delogiciel de modélisation prenant en compte l’ensemble des caractéristiques de la salleprogrammée.

Dans le cadre d’une construction existante : les paramètres Fj, Eext et Emin sont établisdans la mesure où il n’y a pas de modification de la structure ; il n’y a que l’éclairageartificiel pour venir compléter la lumière naturelle pour atteindre le niveau d’éclai-rement Emin recommandé lorsque ce dernier est insuffisant.

4 – Les matériaux utilisés

La qualité des matériaux influence considérablement l’ambiance lumineuse intérieured’un équipement ; on définit alors les notions de réflexion et de transmission de lalumière.

La réflexion lumineuse

Lorsqu’un faisceau lumineux frappe un vitrage ou un miroir, une partie du flux inci-dent est renvoyé suivant un angle de réflexion ; si la lumière réfléchie est éparpilléedans toutes les directions, la réflexion est dite diffuse ; la réflexion est dite spéculairesi un faisceau incident parallèle est réfléchi de la même façon. Entre ces deux cas li-mites de réflexion, il existe des formes intermédiaires de réflexion appelées réflexionsmixtes ou semi-diffuses.

On définit alors un facteur de réflexion p égal au rapport du flux réfléchi Fr au fluxincident Fi.

La partie du flux qui n’est pas réfléchie peut être en partie ou totalement absorbéeou transmise.

Si le facteur de réflexion est le même pour toutes les longueurs d’onde du faisceauincident, la lumière réfléchie est alors identique à la lumière incidente.

La couleur des matériaux ou des éléments qui nous entourent dépend des longueursd’onde des radiations absorbées ou réfléchies. Ainsi, en lumière blanche, un élémentparaît :

– blanc, si le facteur de réflexion ρ > 75%,

– gris, si le facteur de réflexion 5% < ρ < 75%,

– noir, si le facteur de réflexion ρ < 5%.

Le tableau ci-après donne, à titre d’exemple, des valeurs de facteur de réflexion enlumière blanche pour quelques surfaces types. Plus ce facteur est important, plus lalumière est réfléchie, ce qui peut être un avantage pour améliorer une luminosité in-térieure faible ou une nuisance, si l’on souhaite se protéger d’une trop forte lumi-nosité.

113L’éclairage

Page 115: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

114 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Enduit de plâtre blanc (neuf et sec) 0,70-0,80Enduit de plâtre blanc (vieux) 0,30-0,60Béton (neuf) 0,40-0,50Béton (vieux) 0, OS-0, 1.5Mur de briques (neuf) 0,10-0,30Mur de briques (vieux) 0, 05-0, 1-5Rideaux bleus 0,10-0,20Rideaux gris argent 0,1-5-0,25

En lumière colorée, le matériau éclairé a la couleur de la lumière. Un grand nombrede matériaux possèdent une réflexion sélective : certaines radiations qui composentla lumière colorée incidente sont alors réfléchies, tandis que d’autres sont partielle-ment ou totalement absorbées. Ainsi, la feuille d’un arbre paraît verte parce qu’elleréfléchit les radiations vertes et absorbe les autres.

La transmission lumineuse

Lorsqu’un faisceau lumineux frappe une surface, une partie des rayons incidents sonttransmis ; on définit alors un facteur de transmission t égal au rapport du flux trans-mis Ft au flux incident Fi.

Lorsque les faisceaux passent à travers la matière sans déformation, le matériau estdit transparent. La transmission est dite régulière. Dans le cas d’une transmission dif-fuse, les rayons lumineux sont dispersés dans la matière ; le matériau est dit translu-cide, il laisse passer la lumière du jour sans permettre de voir nettement les objets àtravers son épaisseur. C’est le cas du verre opalin qui donne un éclairage uniformede l’ampoule.

D’autres matériaux présentent une transmission mixte ; c’est le cas du verre dépoliqui, s’il ne permet pas de voir nettement le filament d’une lampe à incandescence,laisse cependant percevoir sa forme et sa position.

La transmission peut être sélective du fait que certaines longueurs d’onde sont plusou moins absorbées ; dans ce cas, on donne au matériau le nom de filtre (propriétéutilisée dans le domaine de la photographie).Verre clair 0,90-0,93Verre dépoli O, 55-O, 6-5Verre prismatique 0,65-0,75Verre opalescent 0,59-0,84Verre opalin massif 0,10-0,38Soie de couleur 0,15-0,55Abat-jour de lampe en soie avec doublure blanche O,O-5-0,35Papier parcheminé 0,40-0,45

• Les matériaux en verre

En général, le verre ordinaire est à proscrire dans tous les locaux où peuvent se pra-tiquer les jeux de balles ou de ballons.

Page 116: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Jusqu’à une hauteur de 2 m, les vitrages doivent résister aux chocs ou bien être pro-tégés. Souvent, les vitrages de sécurité sont utilisés. L’utilisation de vitrages isolantspeut être envisagée, moyennant une étude de rentabilité. Ils sont recommandés dansle cas d’éclairage zénithal.

• Les matières plastiques

Les matériaux plastiques sont utilisés en raison de leur facilité de mise en œuvre etdu coût relativement faible. Les plus utilisés pour l’éclairage naturel des salles spor-tives sont :

– le polyester armé,– le chlorure de polyvinyle (PVC). Ce matériau craint les températures élevées etdoit être utilisé avec précaution en toiture (vieillissement, dilatation importante).De plus, en cas d’incendie, les matériaux plastiques généralement translucides peu-vent dégager des gaz et des vapeurs nocifs. Cet aspect ne doit pas être négligé ;l’emploi de ces matériaux est réglementé (cf. sécurité incendie). Les matières plas-tiques vieillissent plus ou moins rapidement, soumises aux intempéries et à l’em-poussièrement, la pénétration de la lumière du jour peut alors être réduite demoitié, ce qui limite l’apport de l’éclairage naturel et accentue l’utilisation de l’éclai-rage électrique.

5 – Recommandations particulières relatives à l’éclai-rage naturel des installations sportives

Pour les pratiques scolaires et d’initiation, un éclairement moyen au sol de l’ordre de200 lx est suffisant quelle que soit l’activité sportive. En effet, ce niveau d’éclairementest facilement atteint en milieu de journée, c’est-à-dire aux heures de fréquentationscolaire. Pour les autres catégories de pratiquants, et dans le cadre des déroulementsde compétitions, les fédérations ont défini des recommandations en fonction du ni-veau de pratique. Le respect de ces recommandations conditionne bien souvent l’ho-mologation fédérale de l’équipement. A titre d’information, le tableau suivant donnequelques exemples sur les niveaux d’éclairement recommandés.

CompétitionSPORTS Entraînement Loisirs Nationale Régionale InternationaleGymnastique 200 400 600

Athlétisme 200 400 600

Volley ball 300 500 800

Hand ball 300 500 800

Tennis 300 500 800

Baskett 300 500 800

Escrime 300 500 800

Tennis de table 500 500 800

Figure 17 : Niveaux d’éclairement recommandés

115L’éclairage

Page 117: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

5.1 – Les salles d’éducation physique et sportive

Au maximum, l’entrée de lumière naturelle est favorisée sans éblouissement, en vi-trant le plus possible la façade longitudinale exposée au nord, le grand axe du gym-nase étant orienté est-ouest.

Comme il a déjà été dit, l’exigence qualitative en matière de niveau d’éclairementconsiste à fixer une limite inférieure du facteur de lumière du jour qui varie de 2 à4 % suivant l’ensoleillement des régions*– Région Île-de-France : Fj = 4 %, soit 200 lx pour un éclairement extérieur de 5 000 lx.– Région Sud : Fj = 2 %, soit 200 lx pour un éclairement extérieur de 10 000 lx.

Ces niveaux d’éclairement peuvent ne pas être suffisants en particulier pour les com-pétitions. On peut alors compenser le déficit de l’éclairement de la zone sombre soità l’aide d’un éclairage artificiel, soit par une prise de jour zénithale, soit par une prisede jour en bardage en matériau translucide ; cette dernière est généralement locali-sée à la partie supérieure de la façade exposée au sud (un sixième de la hauteur dubâtiment de façon à limiter la pénétration des rayons solaires). L’utilisation d’une telleouverture est d’autant meilleure que la salle est plus large, et notamment lorsque lesgradins ont été prévus le long de la façade sud.

Dans le cas d’un éclairage zénithal, la surface de prise de jour peut représenter 10 %de la surface au sol. Ce positionnement des ouvertures favorise une bonne réparti-tion de l’éclairage naturel ; le facteur Fj est alors constant sur toute la surface au sol.

Par ailleurs, les prises de jour ne doivent pas éblouir les utilisateurs. L’axe de vision desjoueurs est le plus souvent confondu avec l’axe longitudinal. Aussi, les pignons exposés estet ouest devront être dépourvus d’ouverture sur l’extérieur susceptible d’éblouir et de gê-ner l’évolution des joueurs. Une attention particulière doit être apportée pour la pratiquedu volley qui nécessite des axes de vision perpendiculaires par rapport à l’horizontale. Lesvitrages en partie haute ou en toiture sont alors gênants lorsque les hauteurs sous plafondsont insuffisantes. Enfin, la pénétration directe des rayons solaires doit être limitée et lesmatériaux situés en façade sud sont nécessairement translucides. Dans le cas contraire, il

116 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 118: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

faut prévoir des protections solaires.

Le contraste de luminance doit aussi être contrôlé en disposant des parois opaquesen teinte claire lorsque ces dernières sont contiguës aux vitrages. Un rapport de lu-minance de 50 peut être considéré comme une valeur limite.

Enfin, le sol joue un rôle du point de vue de l’éclairage puisque cette surface reçoitune grande part du flux lumineux provenant directement du ciel. Par conséquent, lefacteur de réflexion diffuse ne doit pas être trop faible (> 0,2) pour que le sol puisseréfléchir un flux lumineux non négligeable vers le plafond en particulier. Les sols doi-vent aussi être peu brillant ce qui se traduit par un facteur de réflexion directe aussipetit que possible.

* Pour connaître l’ensoleillement des régions : cf. arrêté du 24 mars 1982, règles TH–B85 ou se renseigner à la météo locale.

5.2 – Les piscines couvertes et de plein air

Pour les piscines de plein air, l’ensoleillement maximal est recherché en évitant lesombres portées. Aussi, pour la compétition, le grand axe du bassin sera si possibleorienté au nord, nord-ouest, sud, sud- est, les spectateurs faisant face à l’ouest.

Dans le cas des piscines couvertes, l’éclairage naturel est apporté par des surfacestransparentes ou translucides orientées préférentiellement vers le sud.

II s’agit d’éviter absolument :– les reflets lumineux à la surface de l’eau en éliminant les rayons rasants qui entraî-

nent une gêne considérable pour la surveillance des bassins et en favorisant la pé-nétration de la lumière en complétant, par exemple, l’éclairage de la paroi sudvitrée par des bandeaux zénithaux au-dessus du bassin ;

– l’éblouissement des usagers : pour cela, la mise en place de pare- soleil en paroi sud,de vitrages filtrants qui limiteront la vision directe du soleil et les contrastes lumi-neux, donne de bons résultats ;

– les déperditions thermiques doivent être limitées en utilisant les vitrages isolants eten prenant en compte des apports énergétiques solaires non négligeables dans laplupart des régions.

5.3 – Les patinoires

Les principes à respecter dans une patinoire couverte sont les suivants :– les rayons du soleil ne doivent pas frapper directement le plan de glace ;– l’éclairage des plans verticaux doit être suffisant.

Ces recommandations imposent des contraintes, à savoir :– l’une des parois longitudinales parallèles au grand axe de la piste doit être orien-tée au nord, être largement vitrée et procurer des vues attrayantes ;– pour accroître le niveau d’éclairement, on peut utiliser un éclairage zénithal par shedsorientés au nord.

117L’éclairage

Page 119: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Les valeurs d’éclairement à respecter sont les suivantes (valeurs exigées par le tech-nicien des sports de glace).

Types de pratiques Niveau des éclairements (Lux)Patinage de loisir 200• Entraînement 400• Compétition 400

600800

5.4 – Les courts de tennis couverts et de plein air

• L’éclairage naturel des courts de plein air. Le grand axe doit être orienté nord-sud.La course du soleil étant parallèle au filet, les joueurs seront le moins souventéblouis. Dans la mesure du possible, il faut éviter la proximité immédiate d’arbressusceptibles d’entraîner la présence d’ombres gênantes pour la pratique.

• L’éclairage naturel des courts de tennis couverts. Les recommandations sont les suivantes :– l’éclairage naturel doit être reçu perpendiculairement au grand côté du court detennis, – le niveau souhaitable est de l’ordre de 500 lx,– la surface de jeux ne doit pas recevoir la lumière solaire directe créant des tacheslumineuses gênantes. Pour cela, le grand axe des courts de tennis est orienté selonla direction est-ouest et l’éclairage naturel provient principalement de la façade ex-posée nord.

II est possible de le compléter par des prises de jour zénithales par sheds orientés aunord. Les valeurs d’éclairement à respecter sont les suivantes :

Court de tennisActivités plein air Couvert

(Lux) (Lux)Entraînement et compétition 300 500Haute compétition 600 800

6 – L’éclairage électrique

6.1 – Qualité de l’éclairage électrique

L’utilisation rationnelle d’une installation sportive en toute saison et à toute heuredu jour dépend d’un bon éclairage électrique.

• Pour les gestionnaires et les responsables d’établissements, l’éclairage électriqueoffre la possibilité d’utiliser les équipements de manière plus rationnelle en fonc-tion des besoins et de répondre à une forte demande de la part du monde asso-ciatif. Le plein emploi des installations est aussi possible ; les personnes peuventavoir accès aux installations en soirée, et les compétitions et spectacles nocturnesqui attirent souvent de nombreux spectateurs peuvent être organisés.

118 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 120: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

• Pour les usagers, l’éclairage électrique, s’il est correctement conçu, doit assurer leconfort et la sécurité des usagers. II s’agit de respecter les niveaux d’éclairement in-térieur recommandés et d’obtenir une uniformité de ces niveaux sur toute la sur-face ; cette uniformité assure la sécurité des utilisateurs.

D’autre part, il convient de garder à l’esprit que les deux types d’éclairages, naturelet électrique, vont cœxister pendant une certaine période du jour. II est souhaitable(dans un souci d’économie d’énergie) que l’éclairage électrique soit limité aux zonesoù le niveau d’éclairement en lumière naturelle est insuffisant.

La répartition de l’éclairage électrique revêt la même importance que pour l’éclai-rage naturel. Dès la conception générale du projet, il y a lieu de résoudre les pro-blèmes d’implantation et du choix du matériel d’éclairage afin de faciliter leurentretien ultérieur. Les prescriptions réglementaires auxquelles sont soumises les ins-tallations sportives sont les suivantes :

1. D’une part, les normes traitant de la conception et de l’exécution des installationsélectriques, ainsi que des caractéristiques des matériels électriques

• Normes relatives aux installations (AFNOR : Association française de normalisation,Tour Europe, 92080 Paris La Défense Cedex 7) :NF C 15.100 : installations électriques à basse tension – règles,NF C 14.100 : installations de branchement de première catégorie comprises entre leréseau de distribution et l’origine des installations intérieures,NF C 13.100 : postes d’abonnés établis à l’intérieur d’un bâtiment et raccordés à unréseau de distribution de deuxième catégorie,NF C 13.200 : installations à haute tension.

• Normes relatives à l’utilisation du matériel :NF C 20.010 : degrés de protection procurés par les enveloppes,NF C 20.030 : protection contre les chocs électriques,NF C 52.210 : transformateurs de sécurité,NF C 52.220 : transformateurs de séparation des circuits.

• Normes relatives aux installations, aux appareils d’éclairage et accessoires :NF C 15.150 : installations de lampes à décharge soumises à des tensions supérieuresà 430 V,NF C 71.110 : appareils d’éclairage électrique,NF C 71.212,NF C 71.213,NF C 71.214,NF C 71.220.

Pour plus de précisions, voir les publications officielles UTE (Union technique de l’élec-tricité), 12, place des Etats-Unis, 75783 Paris Cedex 16.

2. D’autre part, les décrets et textes officiels d’application :• décret du 14 novembre 1962, relatif à la protection des travailleurs dans les éta-

blissements qui mettent en œuvre des courants électriques ;• décret du 31 octobre 1973, relatif à la protection contre le risque d’incendie et de

119L’éclairage

Page 121: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

panique dans les établissements recevant du public.

Quel que soit le mode d’éclairage électrique envisagé et en fonction des sports pra-tiqués, il faut prévoir :• une excellente perception des ballons, des balles rapides, du filet, du matériel en

général et des tracés de jeux ;• de limiter l’éblouissement. La première qualité d’un éclairage correct implique une

disposition des sources lumineuses telle que l’on supprime tout phénomèned’éblouissement. Celui-ci rendrait impossible le confort visuel et, diminuant auto-matiquement la visibilité, rendrait partiellement inefficace le niveau d’éclairementconvenable.

Il existe deux formes d’éblouissements : « l’éblouissement intolérable » qui peut êtresupprimé facilement en plaçant la source lumineuse dans un diffuseur ou en occul-tant les foyers lumineux au moyen d’écran, et « l’éblouissement incommodant » en-core plus dangereux parce que plus difficile à déceler et plus insidieux. La sensationde gêne provoquée et qu’on risque d’attribuer à tort à une autre cause, est parfoispeu marquée mais fatigue dangereusement l’œil à la longue.Pour éliminer les risques d’éblouissement, c’est-à-dire pour assurer le confort visuel,on utilise divers moyens qui reposent, d’une part sur un certain nombre de critèresqui déterminent la « qualité » de l’éclairage et, d’autre part sur l’influence de tousles éléments de l’ambiance.Un autre facteur d’éblouissement est l’éblouissement par réflexion sur les surfaces po-lies. Il est souvent très difficile de l’éliminer complètement. Une bonne diffusion de la lumière et une répartition de l’éclairement aussi uniforme quepossible sont, par ailleurs, souhaitables dans l’ensemble des équipements sportifs.Il est aisé de mettre les yeux à l’abri des luminances excessives provoquées par des fe-nêtres laissant voir le soleil, ou une large portion du ciel lumineux, ou des murs vio-lemment éclairés, en utilisant des systèmes de stores ou persiennes.De même, en éclairage artificiel, un trop grand contraste de luminance entre lesfoyers lumineux et l’entourage cause un éblouissement direct qui est surtout àcraindre si les appareils d’éclairage sont installés au-dessous d’une ligne faisant unangle de 30° avec la ligne de vision horizontale.

A égalité de luminance, un luminaire est d’autant plus éblouissant que sa surface appa-rente est plus grande, ou qu’il est installé plus bas vers « l’horizon » de la ligne de vision.• Ce dernier dépend de la luminance des appareils d’éclairage, de leur nombre, de

leur emplacement dans le champ de vision et des contrastes de luminance quicontribuent à la composition d’une ambiance générale ; – d’éviter les phénomènesstroboscopiques qui peuvent se produire avec l’utilisation de lampes à décharge.Ces phénomènes sont particulièrement gênants dans le cas d’une vision des ballespetites et rapides ;

• d’améliorer des visions déficientes ; on peut noter en effet que certains défauts dela vision sont améliorés par une bonne installation d’éclairage électrique : la per-formance visuelle notamment, qui baisse avec l’âge, devient meilleure lorsque le ni-veau d’éclairement est élevé.

120 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 122: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

6.2 – Les sources lumineuses

On entend par sources lumineuses les lampes, émetteurs du flux et les luminaires quirépartissent la lumière en la transformant si nécessaire. Ils protègent aussi les lampesvis-à-vis des chocs de ballons.

• Les lampes

Le choix des lampes adaptées à l’éclairage artificiel des installations sportives doit per-mettre des puissances électriques installées élevées et des durées d’utilisation impor-tantes. Rappelons, pour faciliter ce choix, les caractéristiques principales des lampes :• tension nominale de la lampe [unité : volts (V)] : elle représente la valeur de la ten-

sion d’alimentation ;• puissance nominale de la lampe [unité watts (W)] : c’est la valeur de la puissance

indiquée par le constructeur et consommée par la lampe sous la tension nominale ;• puissance apparente nominale d’une lampe [unité : voltampères (VA)] : c’est la puis-

121L’éclairage

Source : Recommandations relatives à l’éclairage des installations sportives, APE

Qualités requises Exigences

Excellente perception des ballons etdes balles rapides.

Pas de luminance excessive dans lechamp visuel des joueurs.

Bons contrastes des lignes blanches oucolorées.

Bons contrastes des ballons et desballes blanches sur le sol (et les parois,s’il y a lieu).

Ambiance générale confortable.

Niveaux d’éclairement horizontaux etverticaux élevés (vitesse de perceptiond’autant plus grande que les niveauxd’éclairement sont plus élevés.

Fonction :– de l’implantation et de la photomé-trie des luminaires,– de la nature du sol (et des parois s’ily a lieu).

Fonction :– de la couleur du sol et de sa nature,– du niveau d’éclairement,– du rendu des couleurs propre à lasource utilisée.

Nécessité de tenir compte de la naturedu sol (et des parois s’il y a lieu) et deleur couleur dans la détermination duniveau d’éclairement et de son calcul.

Fonction :– des couleurs du sol (et des parois etdu plafond s’il y a lieu),– de la température de couleur proxi-male et de l’indice de rendu des cou-leurs propres à la source utilisée.

Page 123: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

sance apparente référencée par le constructeur et mesurée au niveau de l’appa-reillage électrique ; ce dernier fonctionne sous la tension nominale ;

• flux lumineux nominal : il est émis par la lampe en fonctionnement sous la tensionnominale ; ce flux est déterminé après un vieillissement de 100 heures pour leslampes à décharge et une heure pour les lampes à incandescence ;

• efficacité lumineuse [unité lumens/watt] : c’est le rapport du flux lumineux à la puis-sance nominale. Ce critère, noté EL est une caractéristique importante : pour uneefficacité lumineuse élevée, le coût d’installation (faible puissance installée) et lescoûts de fonctionnement (faible énergie électrique consommée) sont limités. Pa-rallèlement, les niveaux d’éclairement atteints sont plus importants ;

• durée de vie : temps de fonctionnement jusqu’à la mise hors d’usage de la lampeou jusqu’à un stade de dépréciation tel que le critère d’efficacité lumineux devienttrès faible. Cette grandeur est essentielle dans le choix des lampes ; une longue du-rée de vie permet d’abaisser les coûts d’entretien en limitant les interventions et lerenouvellement des lampes ;

• température des couleurs : les sources de lumière présentent, en fonction de leurtempérature, des couleurs apparentes variant du rosé jusqu’au blanc bleuté ; on dé-finit alors l’apparence des sources lumineuses en donnant la température du corpsincandescent dont la couleur induite par cette température se rapproche le plus dela couleur de la source ; la température s’appelle température de couleur proximale.Définition : la température de couleur proximale est la température de couleur cor-respondant au point, sur le lieu des corps noirs, qui est le plus proche du point re-présentant la chromaticité de l’illuminant considéré sur un diagramme dechromaticité uniforme (CEE, 1960). La température de couleur se donne en kelvins(nombre égal à la température en degrés Celsius augmenté de 273).Cette caractéristique est particulièrement importante lorsqu’il s’agit de créer uneambiance particulière dans les lieux tels que les clubs houses, les lieux d’accueil, etc.Ainsi, une source rougeâtre dont la lumière apparaît chaude a une température decouleur inférieure à celle d’une source d’apparence bleutée d’aspect froid. En maî-trisant ce critère, on peut ainsi créer une luminosité proche de celle d’un éclairagenaturel en associant plusieurs types de lampes.

L’indice de rendu des couleurs d’une source de lumière est l’évaluation du degré d’ac-cord entre l’aspect chromatique des objets éclairés par la source considérée et celledes mêmes objets éclairés par un illuminant de référence dans des conditions d’ob-servation spécifiées.

Cet indice de rendu des couleurs est compris entre 0 et 100. II permet de comparer :la vision des couleurs procurée par une certaine source à celle induite par une sourcede référence, de même température, affectée de l’indice 100.

II existe différentes conditions nominales d’utilisation des lampes : ces données re-commandent notamment la température d’ambiance, la position, l’exposition, lessoins à apporter à leur protection imposés en particulier par les ambiances humides,etc.

Ces critères sont présentés ci-après pour les lampes les plus utilisées dans les installa-tions sportives.

122 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 124: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

• Les luminaires et les projecteurs

Choix des lampes en fonction des installations sportives

123L’éclairage

Types

de lampes 65 150 250 400 1 000 2 000 3 500 5 000 400/400 1 000/400 1 000/400

Incandéscence Flux (lm) 24 000aux halogènes E.L. (lm/W) 24

d.d.v. (h) 2 000

Ballons Flux (lm) 23 000fluorescents E.L. (lm/W) 57

d.d.v. (h) 8 000

170 000/Lampes aux Flux (lm) 30 000 83 00 190 000 300 000 480 000halogènures E.L. (lm/W) 75 88 85/95 86 96métalliques d.d.v. (h) 6 000 4 000 2 000 2 000 1 200

Lampes à vapeur Flux (lm) 14 500 25 000 48 000 120 000de sodium E.L. (lm/W) 24 102 120 120haute pression d.d.v. (h) 2 000 6 000 6 000 4 000

Tubes Flux (lm) 40 à 80fluorescents E.L. (lm/W) 7 500

d.d.v. (h)

Mariage Flux (lm) 24 000/30 000– halogènes E.L. (lm/W) 24/75– halogénures d.d.v. (h) 2 000/6 000

métalliques

Mariage Flux (lm) 24 000/48 000– halogènes E.L. (lm/W) 24/120– sodium HP d.d.v. (h) 2 000/6 000

30 000/Mariage Flux (lm) 48 000– halogènures E.L. (lm/W) 75/120– métalliques d.d.v. (h) 6 000/– sodium HP 6 000

Abréviations : E.L. = efficatité lunimeuse de la lampe sseule sans accessoire d’alimentation S.H.P. = sodium haute pressiond.d.v. = durée de vie I.H. = incandescence aux hallogènesB.F. = ballons fluorescents H.M. = halogénures métalliques

Gym

nase

s, pi

scin

es, t

enni

sChoix des sources

Gym

nase

s

Gym

nase

s

B.F.

= G

ymna

ses

H.M

. = G

ymna

ses,

pisc

ines

S.H

.P. =

Gym

nase

s

I.H. =

Gym

nase

s, pi

scin

es, p

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.M. e

t S.

H.P

. = F

oot,

rugb

y

Fotb

all,

rugb

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Fotb

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y

patin

oire

s

Pisc

ines

cou

vert

es

Gym

nase

s, p

iscin

es, p

atin

oire

s, te

nnis

Puissance des lampes utilisées

Choix des utilisations

Page 125: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

L’implantation des luminaires doit limiter la gêne due à leur luminance ; ainsi, on évi-tera de les implanter au-dessus de l’axe d’évolution.

En général, les luminaires sont alignés en rangées parallèles à l’axe longitudinale etsont inclinés dans le sens transversal ; l’angle i+ ρ (figure 18) doit être au maximumégal à 65° afin de n’éblouir ni les joueurs, ni les spectateurs.

Le luminaire est un complément obligatoire de toute source lumineuse. Ces fonctionssont de natures électrique, mécanique et photométrique.

Fonction électrique :

Le luminaire sert de liaison entre le réseau et les lampes. Les normes françaises rela-tives aux protections électriques (NF C 20-030) distinguent quatre classes :– classe 0 : isolation simple sans prise de terre,– classe 1 : isolation simple avec prise de terre,– classe 2 : double isolation avec prise de terre,– classe 3 : alimentation en très basse tension.

Fonction mécanique :

La norme française NF C 20-010 définit un indice de protection de 3 chiffres. Le lu-minaire doit protéger contre tout agent extérieur, les intempéries, poussières, chocs,corrosion, etc., susceptibles de détériorer des lampes et de diminuer ses qualités op-tiques.

Fonction photométrique :

Le luminaire doit assurer une répartition spatiale de la lumière afin de réaliser unéclairage de type direct intensif ou direct extensif (figure 18).

Figure 18 : Coupe d’un luminaire asymétrique

Les luminaires ou projecteurs sont en général installés avec l’axe optique dirigé versun point du sol qui ne se trouve pas à la verticale du luminaire.

124 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 126: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

6.3 – Les niveaux d’éclairement

L’éclairage artificiel doit assurer prioritairement un niveau d’éclairement suffisantpermettant ainsi un bon déroulement des activités sportives et de loisirs pour l’en-semble des usagers.

Pour cela, les niveaux d’éclairement exigés doivent être mesurés à la mise en servicedes installations électriques (après 100 heures d’utilisation pour les lampes à décharge– période de stabilisation et de vieillissement). Ces niveaux d’éclairement tiennentcompte d’un facteur de dépréciation égal à 1,25. Ce facteur est l’inverse du facteurde maintenance. Lorsque la maintenance des installations électriques n’est pas faite,le facteur de dépréciation a une valeur beaucoup plus faible, de l’ordre de 0,5 parexemple.

Ces relevés d’éclairement sont réalisés à l’aide d’un luxmètre.

Cet appareil comprend deux parties : une surface sensible, appelée cellule, et l’ins-trument de mesure électrique. Lorsque la cellule reçoit un rayonnement lumineux, ily a production d’une différence de potentiel proportionnelle au flux lumineux reçupar la cellule. La courbe de réponse de la cellule doit être bien entendu voisine de lacourbe de sensibilité de l’œil ; par conséquent, il est nécessaire d’étalonner le lux-mètre au moins une fois par an, d’éviter les chocs et les expositions trop longues ausoleil.

Le boîtier électrique traduit donc l’éclairement en un courant électrique qui déviel’aiguille d’un galvanomètre. L’étalonnage de ce dernier permet la lecture directe duniveau d’éclairement. II est nécessaire que le cordon qui relie la cellule au boîtier soitsuffisamment long ; le manipulateur ne doit pas couper les rayons lumineux prove-nant de toutes les sources lumineuses, ce qui conduirait à des mesures fausses.

• Définitions des différents éclairements

– Éclairement moyen de référence

Cette grandeur est le résultat d’un calcul. Elle est égale à la moyenne arithmétiquedes éclairements mesurés en un certain nombre de points caractéristiques appeléspoints de références. Ces points de mesure sont distribués très précisément pourchaque installation sportive en fonction du sport pratiqué. Cette distribution facilitela mesure des éclairements, l’application des recommandations et rend possible lacomparaison des résultats. Des exemples de répartition de ces points de référencesont présentés à la figure 19.

L’utilisation de ces points caractéristiques permet donc un contrôle facile des instal-lations aussi bien par les maîtres d’œuvre que par les gestionnaires ou les respon-sables de ces installations.

125L’éclairage

Page 127: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

126 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Figure 19 : Mesure de l’éclairement moyen au sol

Gymnase 44 m x 22 m (14 points de mesure)

Gymnase 30 m x 30 m (14 points de mesure)

Gymnase 20 m x 15 m (10 points de mesure)

Page 128: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

• Éclairement horizontal

Les mesures sont faites sur un plan horizontal, au sol. Cet éclairement prend en compte leflux provenant de toutes les sources lumineuses suivant toutes les directions. La moyennearithmétique de ces valeurs définit l’éclairement horizontal moyen de référence.La répartition de l’éclairement horizontal favorise la bonne visibilité du terrain de jeux etla mise en valeur des obstacles (ballon, joueurs) en favorisant le contraste. II met en valeurle terrain de jeux.

• Éclairement vertical

Les mesures sont faites à 1 m du sol sur un plan vertical perpendiculaire à la direc-tion d’observation considérée. Par conséquent, les valeurs sont affichées en précisantla position de l’observateur (face éclairée du plan). L’éclairement moyen de référenceest égal à la moyenne arithmétique des éclairements verticaux mesurés sur la mêmeface des différents plans perpendiculaires à la direction principale d’observation.L’éclairement vertical est nécessaire pour assurer la bonne visibilité des joueurs, desspectateurs : il favorise en particulier une bonne vision du matériel tel que poteaux,buts, filet, paniers, etc.

6.4 – Eclairages de sécurité et de remplacement

• Éclairage de sécurité

Conception – L’éclairage de sécurité doit assurer deux fonctions.

a – L’éclairage de balisage

L’éclairage de balisage permet de guider le public jusqu’à l’extérieur en indiquant lesens de la sortie et signalant les moyens pour y parvenir (sorties, escaliers...).

b – L’éclairage d’ambiance

L’éclairage d’ambiance est obligatoire dans les locaux recevant plus de cinquante per-sonnes et permet de circuler sur toute la surface d’un local avec une bonne visibilité.Remarque : les foyers lumineux seront hors de portée du public et non éblouissants,leur implantation étant déterminée selon leur fonction (distance, luminosité au sol...).

L’énergie nécessaire à l’éclairage de sécurité pourra provenir d’une source centralecapable d’assurer, dans les conditions les plus défavorables, sa fonction durant uneheure minimum.Ces sources pourront être de deux types :– une batterie centrale d’accumulateurs,– un groupe moteur thermique-générateur.L’éclairage sera alimenté à partir d’un tableau de sécurité, et les circuits d’alimenta-tion sécurité devront satisfaire aux exigences techniques de tenue au feu.

LES TYPESLes éclairages de sécurité – Ils sont au nombre de quatre et sont déterminés selon letype et la catégorie de l’établissement– l’éclairage de type A : alimenté par source centrale,

127L’éclairage

Page 129: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

– l’éclairage de type B : alimenté par source centrale ou blocs autonomes,– l’éclairage de type C : alimenté par source centrale ou blocs autonomes de carac-

téristiques techniques différentes du type B– l’éclairage de type D : constitué de lampes portatives à piles ou à accumulateurs.

Entretien – Les installations feront l’objet d’entretien régulier et d’essais périodiques.Le fonctionnement de l’éclairage doit être testé chaque jour d’ouverture au public.

• L’éclairage de remplacement

Conditions d’utilisation – L’éclairage de remplacement est obligatoire si l’exploitantdésire poursuivre son exploitation en cas de panne de l’alimentation de l’éclairagenormal dont il devra présenter les caractéristiques.Sa défaillance doit entraîner le fonctionnement de l’éclairage de sécurité.

6.5 – Les opérations d’entretien

Les exigences demandées aux installations d’éclairage afin d’assurer le confort visuelau moindre coût imposent des opérations d’entretien. Ces dernières exigent uncontrôle permanent, au moins une fois l’an, des niveaux d’éclairement qui condui-sent à la détermination des facteurs d’uniformité et de maintenance.

À l’issue de ces résultats, on dénombre sur les installations électriques, des interven-tions occasionnelles ou périodiques telles que le remplacement des lampes, le net-toyage des luminaires, un réglage des projecteurs, etc.

• Le facteur d’uniformité

En éclairage artificiel, le facteur d’uniformité rend compte de l’homogénéité des niveauxd’éclairement. Ce facteur est égal au rapport de l’éclairement Emin mesuré à l’éclairementmoyen de référence Emoyen calculé, toutes les lampes étant bien entendu allumées.Facteur d’uniformité :

EminFu = ---------------

Emoyen

où Emin est l’éclairement minimal, soit le plus petit niveau d’éclairement mesuré surle réseau des points de référence.

L’uniformité des éclairements est bonne si Fu est supérieur ou égal à :– 0,7 pour les installations couvertes, polyvalentes, salles d’EPS, piscine, patinoire,

court de tennis couvert et de plein air, partie gazonnée du stade d’athlétisme, ma-nège équestre,

– 0,6 pour les pistes d’athlétisme,– 0,5 pour les terrains de football, rugby.

De plus, le rapport entre l’éclairement maximal et l’éclairement minimal ne doit pasêtre supérieur à 2,5.

Pour le confort visuel, le facteur d’uniformité Fu et l’éclairement moyen de référencesont des paramètres essentiels.

128 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 130: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

L’exemple ci-après illustre les mesures réalisées sur un terrain de football. Après avoireffectué les relevés ponctuels aux points de référence repérés sur le terrain (figure20), il est demandé de calculer l’éclairement moyen de référence sur 25 points et d’endéduire le facteur d’uniformité sur l’aire de jeu. Une comparaison peut être faite avecles valeurs recommandées.

À l’issue des mesures effectuées sur le terrain de football, nous obtenons le tableaude valeurs des niveaux d’éclairement en chaque point.

La valeur moyenne est : E moyen (25 points) = 321 LuxLe facteur d’uniformité : Fu (25 points) 216 = 0,67Le facteur Fu (25 points) est légèrement inférieur à 0,7.

129L’éclairage

Figure 20 : Répartitiondes points de réfé-rence (méthode des 25points)

Point Niveau Point Niveau de référence d’éclairement (lux) de réfence d’éclairement (Lux)

1 432 14 2482 346 15 2163 224 16 4304 274 17 3685 351 18 4306 435 19 3237 400 20 3068 316 21 3639 325 22 32610 360 23 22611 291 24 29112 264 25 33813 243

Page 131: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

À la lecture du tableau du relevé des niveaux d’éclairement, nous pouvons noter que lespoints 11, 12, 13, 14 et 15 de l’axe transverse central présentent des niveaux très inférieurspar rapport à la valeur moyenne. L’orientation des luminaires ne permet pas d’éclairercette zone centrale. On constate le même problème pour les points 3 et 4.

Le facteur d’uniformité calculé est proche de la valeur limite 0,7. Aussi, un réglagedes luminaires associé à un dépoussièrement doit permettre de satisfaire l’exigenceen ce qui concerne l’uniformité des éclairements.

Le facteur de maintenance

Ce facteur est égal au rapport entre l’éclairement moyen calculé sur le plan utile dé-fini par les points de référence après un certain temps d’utilisation et le même éclai-rement moyen calculé pour l’installation neuve (à la réception de l’équipement) :

éclairement moyen après utilisation de l’installationFm = -----------------------------------------------------------------------------

éclairement moyen pour l’installation neuve

Le facteur doit être supérieur ou égal à 0,8. Autrement dit, le niveau d’éclairementmoyen ne doit pas se déprécier au-delà de 20 % du niveau de ce même éclairementmesuré pour l’installation neuve. Le contrôle se fait au minimum une fois par an. IIpermet d’inciter le gestionnaire à programmer un entretien approfondi, à renouve-ler les lampes sans attendre qu’elles soient complètement éteintes pour les changer,à nettoyer et à vérifier l’orientation des luminaires.

• Entretien des installations

Comme cela a déjà été souligné, l’efficacité des installations électriques se déprécieavec le temps. Les principales causes de cette diminution sont :– un vieillissement normal des lampes ; la figure 21 (page 131) illustre cette dépré-

ciation pour trois types de lampe. Par exemple, le vieillissement des tubes fluores-cents au cours du fonctionnement est lié aux variations de la tension du réseau

130 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 132: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

électrique et à la fréquence des allumages qui entraînent une détérioration de lasubstance fluorescente au voisinage des électrodes ; ainsi, un tube pour lequel lesextrémités sont noircies a atteint la limite de sa durée de vie. Lorsque les lampes ontatteint la limite de leur durée de vie, il est plus rigoureux de faire un changement sys-tématique de l’ensemble des lampes de même type. Pour faciliter la programmationd’une telle intervention, rendue souvent lourde par la manipulation d’échafaudage ouengin élévateur, il est recommandé de comptabiliser les heures d’utilisation de l’éclai-rage électrique pour chaque type de lampe à l’aide de compteur. Cette donnée peutêtre intéressante si elle est introduite dans l’analyse des coûts de fonctionnement ;

– l’empoussiérage des luminaires et des sources : ce nettoyage doit être réalisé pé-riodiquement, surtout lorsque la zone d’implantation est soumise aux vents et in-tempéries ; la baisse du niveau d’éclairement est très sensible à l’empoussièrement.

Les figures 22 a et 22 b ci-après illustrent les actions d’entretien à mener suivant letype de lampe.

Figure 22 a : Effet du changement et du dépoussièrement des lampes et des lumi-naires

Figure 22 b : Alternance des opérations d’entretien

131L’éclairage

Figure 21 : Dépréciation deslampes en fonction dutemps (sourceRecommandations relativesà l’éclairage desinstallations sportives,Association française del’éclairage (AFE)

Page 133: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

6.6 – Quelques défauts types

– mauvaise répartition des surfaces éclairantes telle que, par exemple, des prises dejour unilatérales. En conséquence, il y a un risque d’une trop grande variabilité dufacteur Fj. D’où l’apparition de zones sombres comparativement à la zone très éclai-rée, voisine des prises de jour. Cela suppose la mise en place d’un éclairage élec-trique fractionné. La figure 23 illustre cette mauvaise répartition du Fj, entraînantun mauvais facteur d’uniformité,

– utilisation de matériau transparent et/ou translucide de mauvaise qualité,

– zone d’éblouissement due à une mauvaise localisation des prises de jour situéesdans l’axe préférentiel de vision du joueur.

À titre d’exemple, nous proposons l’étude de cas d’un gymnase dont les caractéris-tiques techniques relatives aux éclairages naturel et électrique sont les suivantes (do-cument CSTB) :

132 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 134: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Constat : la structure lamellé-collé de cegymnase lui donne un aspect très attrayant.Les ouvertures sont mal réparties, d’où unemauvaise répartition de la lumière du jour.L’efficacité lumineuse de l’installation esttrès faible : 5 lx par W/m2 installé.

Ensoleillement : uniquement par les ouver-tures zénithales (en particulier, ensoleillementdes gradins). Éclairage naturel : lumineux,mais la décroissance très rapide fait paraître lefond sombre. Éclairage électrique : niveaufaible pour la puissance installée.

Conclusion Si du point de vue technique tout semble séparer les éclairages naturel et électrique,nous venons de montrer qu’ils sont suffisamment liés entre eux et dépendants duprojet architectural du bâtiment pour qu’ils soient pris en compte ensemble au mo-ment de l’élaboration du cahier des charges fonctionnel et de la conception de l’équi-pement ; une étude de l’environnement lumineux doit être faite avant tout choix dulieu d’implantation au même titre que l’étude géotechnique du sol.

133L’éclairage

Dimensions : 40 x 20 m = 800 m2 environHauteur : 4 m < H < 11 m

Indice de vitrage i = 20, corrigé i x T = 14Ouvertures en toiture inclinaison 25° = 10,5,verticale 75° = 3,5

Facteur de lumière du jour maximal : 40 %,minimal : 2

Éclairage électrique : éclairementshorizontaux, maximal : 3301ux, minimal :1001ux Éclairement moyen : 200 lux environZones sombres (E < 150 lux) uniquement enboutsInstallation électrique8 tubes fluorescents « 65 W » (80 W), 32 lampes halogènes 1000 WPuissance installée/m2 : incandescence : 40W/m2, fluorescence : 0,7 W/m2 (éclairagecirculation gradin).

Page 135: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Terminologie• ÉCLAIREMENT en un point d’une surface Quotient du flux lumineux reçu par un élément de la surface contenant k point, parl’aire de cet élément. Unités = lux (lumen/mètre carré).

• FLUX LUMINEUXGrandeur dérivée du flux énergétique par l’évaluation du rayonnement d’après sonaction sur un récepteur sélectif, dont la sensibilité spectrale relative est conforme àV(A) efficacité lumineuse de l’œil humain. Symbole p – Unité : lumen).

• INDICE DE VITRAGE iL’indice de vitrage est égal au rapport de la surface vitrée à la surface au sol du lo-cal (la surface vitrée est voisine de l’ouverture en tableau réduite de 20 % pour desmenuiseries métalliques et de 30 % pour des menuiseries en bois).

• INDICE DE VITRAGE CORRIGÉ icL’indice de vitrage corrigé est égal à l’indice de vitrage multiplié par le facteur detransmission lumineuse en incidence diffuse Tdf.

• FACTEUR DE LUMIERE DU JOUR FJRapport de l’éclairement naturel en un point d’un plan donné, dû à la lumière reçuedirectement ou indirectement d’un ciel dont la répartition des luminances est sup-posée ou connue, à l’éclairement sur un plan horizontal provenant saris obstructiond’un hémisphère de ce ciel. La lumière solaire directe est exclue de ces deux valeursd’éclairement.

• PLAN UTILE, PLAN DE TRAVAILSurface de référence constituée par un plan sur lequel s’effectue normalement untravail. Note : En éclairage intérieur et sauf indication contraire, ce plan est, par convention,un plan horizontal situé à 0,85 m du sol et limité par les parois du local, (aux États-Unis d’Amérique, le plan utile est habituellement situé à 0,76 m du sol).

• FACTEUR DE RÉFLEXION Rapport du flux réfléchi aux flux incident. Symbole p. Note l : En général, la réflexion sur une surface est mime, elle comprend :– la réflexion diffuse, dans laquelle la réflexion régulière ne se manifeste pas ; sym-bole du facteur de réflexion diffuse : pd,– la réflexion régulière (spéculaire) qui est une réflexion sans diffusion obéissant auxlois optiques valables pour les miroirs ; symbole du facteur de réflexion régulière : pr.

• LUMINANCE(Dans une direction, en un point de la surface d’une source ou d’un récepteur, ou enun point sur le trajet d’un faisceau.)C’est le quotient du flux lumineux quittant, atteignant ou traversant un élément desurface en ce point, et se propageant dans des directions définies par un cône élé-

134 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 136: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

mentaire contenant la direction donnée, par k produit de l’angle solide du cône etde l’aire de la projection orthogonale de l’élément de surface sur un plan perpendi-culaire à la direction donnée.Unités : candela par mètre carré, cd/m2, anciennement appelée nit ; candela par cen-timètre carré, Note : La luminance d’une surface donnée (pour des conditions d’observation don-nées) est la moyenne des luminances ponctuelles de cette surface. Pratiquement, cetteluminance moyenne peut être calculée comme moyenne des luminances mesurées endifférents points judicieusement choisis de la surface, luminances relatives en chaquepoint à des angles solides très petits et égaux.

• EFFICACITÉ LUMINEUSE : Quotient du flux lumineux émis par la puissance consommée, comprenant éventuel-lement la consommation des ballasts.– Unités : lumen par watt (lmW-1).

Bibliographie• Guide de l’éclairage naturel et de l’éclairage électrique des gymnases et des piscines

couvertes, Cahier du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), N° 2266,Septembre 1986, ISBN 2-86891-133-1.

• Voirie : Eclairage intérieur et extérieur, Ed. Centre National de la Fonction PubliqueTerritoriale.

• L’éclairage, M. DERIBERE, Col. Que sais-je, N°346, Ed. PUFRecommandations relatives à l’éclairage des installations sportives, AssociationFrançaise de l’Eclairage (AFE), 1974.

• Eclairage naturel et électrique dans les gymnases et les piscines couvertes - P. Chau-vel, CSTB, Revue Temps libre et équipement, N°11, 1984.

135L’éclairage

Page 137: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance
Page 138: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Les critères de choix des sols sportifs intérieurs

Chapitre VI

Mais comment trouver un sol sportif capable de satisfaire à la fois les exigences dugestionnaire et celles propres à l’ensemble des utilisateurs ? Quel type de sol choi-sir, sol synthétique coulé in situ ou fabriqué en usine, simple, double ou triple lam-bourdage ? Sur quelles données s’appuyer ? À quel coût ? Quelles contraintes surla maintenance ?

Toutes ces questions, posées par le maître d’ouvrage sont légitimes, et essentielles.Pour être prises en compte, elles doivent apparaître dans le cahier des charges fonc-tionnel en termes de fonctions, de contraintes et de niveaux d’exigence afin de ré-pondre au plus près aux besoins exprimés, et d’assurer le meilleur service.

Page 139: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Il y a environ 22000 salles de sport en Allemagne, dont 15000 gymnases et halles desport1. Avec près de 600 constructions ou réhabilitations de salles de sport par an, lemarché est relativement stable depuis une dizaine d’années. Avec un net avantagepour la rénovation de salles. La majeure partie des équipements existants, issue desopérations industrialisées, a plus de 25 ans. L’état des lieux selon OPMOD (Opérationnationale de modernisation) montre que les principaux défauts notés dans ces équi-pements rélèvent d’une non-conformité aux normes et réglementations relatives à lasécurité des personnes et à l’homologation des fédérations sportives. Cela se traduiten particulier par des besoins en travaux sur les sols sportifs qui, trop souvent, ne sontpas de véritables sols sportifs et donc plus adaptés aux exigences de confort et de sé-curité définies dans les textes normatifs. Sachant que dans des conditions normalesd’utilisation et de maintenance, la durée de vie d’un sol de gymnase est de 8 à 12ans, la rénovation devient généralement indispensable au bout de 15 ans. Bien en-tendu, ces durées sont à modeler en fonction de l’intensité de l’utilisation et de laqualité de l’entretien. Néanmoins, ces quelques données suffisent pour souligner qu’actuellement la réha-bilitation des sols de gymnases est une préoccupation majeure des collectivités terri-toriales. Ainsi pour l’année 2000, 21% des réhabilitations de salles sportivesconcernaient des travaux de sols.

Mais comment trouver un sol sportif capable de satisfaire à la fois les exigences dugestionnaire et celles propres à l’ensemble des utilisateurs ? Quel type de sol choisir,sol synthétique coulé in situ ou fabriqué en usine, simple, double ou triple lambour-dage ? Sur quelles données s’appuyer ? À quel coût ? Quelles contraintes sur la main-tenance ?

Toutes ces questions, posées par le maître d’ouvrage sont légitimes, et essentielles.Pour être prises en compte, elles doivent apparaître dans le cahier des charges fonc-tionnel en termes de fonctions, de contraintes et de niveaux d’exigence afin de ré-pondre au plus près aux besoins exprimés, et d’assurer le meilleur service.

Malheureusement, cette étape est souvent délaissée ; force est de constater que lechoix du sol n’est pas souvent prioritaire dans la programmation d’une structure spor-tive, dû tout simplement au fait que le revêtement de sol se pose en dernier, alorsque le financement prévu initialement pour l’ensemble de la construction a déjà étédépassé. La conséquence immédiate d’une telle attitude est la pose de sols sportifsqui ne possèdent aucune qualité sportive ; dalle de béton couverte d’une peinturerésine, sol bitumineux font encore partie de l’héritage des années 80-90.Pourtant, le coût d’un sol sportif digne de ce nom ne représente pas plus de 10 %,en moyenne, du coût total d’un gymnase !Pourtant, le sol sportif est un des principaux éléments qui contribuent fortement auconfort des utilisateurs, en permettant le bon déroulement des pratiques sportivesen toute sécurité grâce à une protection des joueurs contre les traumatologies duesaux chocs successifs induits par l’activité sportive, aux chutes incontrôlées et tout enassurant une pratique performante. Pourtant, le sol sportif a une incidence non négligeable sur le coût de fonctionne-

138 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

1 AIRES, Dossier expert « La modernisation des équipements et installations sportifs », Éd. la lettre ducadre territorial, 141 p., 2001.

Page 140: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

ment de l’équipement, à travers bien entendu son entretien mais aussi compte tenude son impact sur les conforts visuel, acoustique et thermique et enfin, sur vis -à -visde la sécurité incendie et risque de panique (ERP) : résistance au feu, émanation degaz toxique, classification au feu.

Il s’agit donc de définir des niveaux de performances sportives, mais aussi techniques.On parlera donc en termes de qualités techniques, mais aussi des qualités sportivestrop souvent oubliées. L’ensemble de ces critères sont pris en compte dans les textesnormatifs AFNOR et européens, dont les principaux sont :

Normes françaises actuelles

• Accélérométrie (amortissement, restitution d’énergie, souplesse) selon la norme NFP 90-104 « Sols sportifs – Détermination des qualités sportives – Confort et perfor-mance » et P90-203 « Salles sportives : revêtements de sols sportifs intérieurs ca-ractéristiques et méthodes d’essai »

• Glissance selon la norme NF P 90-106.

• Résistance à l’usure selon la norme NF P 90-102.

• Résistance au poinçonnement statique selon la norme NF EN 12-235.

• Brillance selon la norme NF EN ISO 2813.

Complément de la normalisation européenne

• Résistance à l’indentation selon la norme NF EN 1516.

• Résistance au choc selon la norme NF EN 1517.

• Comportement aux charges roulantes selon la norme NF EN 1569.

• Comportement vertical de la balle selon la norme NF EN 12-235.

L’objet de ce chapitre est d’apporter une base de réflexion et des éléments de ré-ponse au questionnement légitime que tout maître d’ouvrage se pose dès qu’il s’agitde programmer l’installation d’un sol sportif. L’offre des produits est telle qu’il estparfois difficile de faire un choix ; cet élément technique reste encore obscur quantaux conséquences qu’il entraîne.

1 – Choix du sol sportif en fonction de la salle

Dans une salle spécialisée, destinée à une seule activité sportive et généralement miseà la disposition d’un club jouant à un bon niveau, le choix du sol sportif est relative-ment aisé. II doit être déterminé en fonction :

– de l’activité pratiquée,

– des règlements fédéraux nationaux ou internationaux lorsque cet équipement estsusceptible d’être utilisé pour la compétition (homologation ou agrément fédéralà ne pas confondre avec l’homologation préfectorale – ERP),

– des critères techniques.

139Les critères de choix des sols sportifs intérieurs

Page 141: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

1.1 – Dans une salle omnisports destinée à plusieurs activitéssportives

Ce type de salle représente environ 90 % des installations. Il est nécessaire de déter-miner la liste exacte des différentes pratiques sportives qui s’y dérouleront. Le choixdu sol doit alors se faire en fonction des activités dominantes ; un compromis peutêtre trouvé entre les qualités sportives et techniques. Les qualités de performancesont certainement moins importantes que dans une salle spécifique, mais par contre,les critères de sécurité doivent être respectés formellement. La plupart des joueursqui évoluent dans ces salles – des enfants en cours d’éducation physique et sportive,ou dans le cadre du club – n’ont pas des musculatures suffisamment développées com-parativement aux athlètes de haut niveau, ni la technique pour pouvoir supporter leschocs.

Une difficulté cependant est rencontrée actuellement pour satisfaire les sports deglisse : hockey, roller, etc. Ces pratiques nécessitent des surfaces rigides peu satisfai-santes pour les autres disciplines ; en effet, sous l’action en particulier des roues, lessols traditionnels sont suffisamment souples pour bloquer la glisse ou encore se dé-chirer. Des solutions existent, permettant le bon déroulement des différentes activi-tés à travers les sols combinés, produits relativement récents en Allemagne, mais trèsemployés en Allemagne et pays du nord de l’Europe. Il favorise les sports de glissegrâce à sa rigidité de surface tout en assurant un amortissement par une sous-couchedéformable.

1.2 – Dans les salles polyvalentes

Utilisées la majorité du temps pour la pratique sportive, les critères de choix doiventêtre ceux définis pour les salles omnisports. En revanche, on prendra soin de dispo-ser sur le sol sportif une protection, par exemple des panneaux agglomérés ou desdalles en PVC rigide, etc., lorsque des activités extrasportives occasionnelles (ban-quets, théâtres, soirées dansantes, etc.) seront programmées dans la salle.

2 – Choix du sol sportif en fonction de la destinationprioritaire de la salle

Le choix peut également se faire en fonction de la destination prioritaire de la salle.II s’agit, au cours de la réflexion préalable à l’élaboration du programme, de connaîtresi le gymnase est réservé uniquement :

2.1 – Pour les compétitions sportives

Dans ce cas, le choix du sol doit privilégier des qualités sportives excellentes. II existeactuellement, grâce aux efforts de quelques fabricants, des sols sportifs répondant

140 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 142: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

aux exigences de protection et de performance. Le sol doit pouvoir : – absorber et amortir les chocs successifs générés :

– soit au niveau des pieds, lorsque l’athlète réalise des impulsions de sauts ou en-core des réceptions,– soit au niveau du dos, coude, tête, en cas de chute fortuite ;

– restituer de l’énergie lors des différents impacts subis par l’athlète ou par les balleset les ballons. Un sol non performant peut entraîner une fatigue supplémentaire.L’exemple classique est le footing du bord de mer ; à chaque pas dans le sable sec,le pied s’enlise et sa mauvaise stabilité provoque des traumatismes du système mus-culo-tendineux du corps humain.

On peut citer parmi les sols destinés à la compétition :– les sols à base de bois : les parquets flottants double ou triple lambourdage avec

plots amortisseurs ;– les sols avec sous-couche dénommés in situ car la couche de surface en résine est

façonnée sur place ; en fonction de la nature, de l’épaisseur (minimum 7 mm) et dela densité de la sous-couche, on peut obtenir des sols adaptés ;

– les sols avec sous-couches fabriqués en usine : leurs qualités sportives sont dépen-dantes, comme pour les sols coulés in situ, de la qualité des sous-couches. Ils com-prennent, pour les meilleurs d’entre eux, une combinaison de deux sous-couchesde densité et d’épaisseur différentes qui favorisent les qualités sportives.

2.2 – Pour les entraînements

En plus des qualités sportives orientées vers la protection du sportif, on rechercheraparallèlement des qualités techniques relatives à l’usure, à la tenue, aux traces dechaussures, etc.

2.3 – Pour l’entraînement et la compétition

C’est le cas le plus fréquent. En plus des qualités techniques, on essayera de trouverun compromis entre la protection du sportif et la performance du sol.

3 – Choix du sol en fonction des qualités techniquesdes sols sportifs

Les exigences relatives au maître de l’ouvrage et au gestionnaire concernent plus par-ticulièrement la recherche de qualités techniques optimales. Ces dernières favorisentune utilisation maximale de la salle dans des conditions d’hygiène et de sécurité sa-tisfaisantes. Parmi ces exigences de qualités techniques, on distingue :

• La durabilité des sols sportifs qui tient compte à la fois :– de l’absence des détériorations qui peuvent être une usure prématurée du revê-tement liée aux résistances mécaniques insuffisantes du sol ou du sol support, sou-

141Les critères de choix des sols sportifs intérieurs

Page 143: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

mis par exemple aux chutes de matériels sportifs.Ainsi, le test de poinçonnement mesure l’aptitude que possède un sol à retrouverson aspect et ses qualités initiales après avoir subi une déformation sous l’actiond’une charge comme celle du mobilier sportif, des échafaudages (pour l’entretien),des supports de tribunes démontables, etc. (NF EN 12-235) ;– de la conservation des qualités : le sol doit posséder une bonne stabilité dimen-sionnelle, une bonne résistance à l’usure, aux charges roulantes.

• La résistance à différentes agressions :– résistance à la température,– tenue à la lumière,– tenue aux traces de chaussures,– résistance aux brûlures de cigarettes,– à l’usure. La sollicitation intensive en cas d’utilisation scolaire ne doit pas modi-fier le comportement du sol au cours des années. La résistance à l’usure s’évalue aumoyen d’abrasimètre (norme NF P 90-102).

• La planéité : il s’agit d’une qualité qui, dans la plupart des cas ne pose pas de véri-tables problèmes à la seule condition que le sol support respecte les prérogativesde la norme NF P90-202 qui autorise une tolérance de < 3 mm sous la règle des 2 m.

• La réflexion lumineuse et la brillance : la lumière et sa réflexion sur le sol ne doitpas gêner les sportif. Les tracés de jeux doivent être parfaitement identifiables etla couleur des sols y contribue. Une attention particulière doit être donc portée surl’implantation des sources lumineuses et sur la brillance de la couche superficielledu sol (vernis, produit de protection, etc.) – norme NF T 30.064 relative à la mesurede la brillance.

• La résistance aux produits d’entretien.

4 – Choix d’un sol sportif en fonction des qualités sportives2

II y a un peu plus de vingt ans, la construction des gymnases a connu un important déve-loppement, et les revêtements synthétiques sont alors apparus sur le marché ; à cette mêmeépoque, les constructions de terrains de tennis où les revêtements artificiels (sols durs) rem-plaçaient la terre battue se sont multipliés ; la cendrée des pistes d’athlétisme a été dé-laissée au bénéfice des sols synthétiques, beaucoup plus performants. Une évolutionindustrielle certaine s’est donc produite dans la conception des sols et des chaussures àusage sportif. Or, si courir et sauter sont des mouvements naturels, il arrive assez souventque le plaisir des sportifs soit perturbé par des problèmes au niveau de l’appareil locomo-teur ; les ligaments, les tendons et les articulations sont soumis à des charges impor-tantes, et ces éléments sont ainsi exposés à un réel danger de blessures. II semble que l’onobserve une recrudescence d’accidents divers, depuis les microtraumatismes jusqu’aux frac-tures de fatigue, liés pour une part à l’utilisation des nouveaux revêtements.

142 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

2 Extrait du travail de thèse de P. Lacouture. Étude du comportement aux chocs de matériaux entrant dans lacomposition de sols et chaussures à usage sportif, 1984, UMR6610 CNRS, Université de Poitiers.

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4.1 – Quelques données biomécaniques

Alertés par ces problèmes, les biomécaniciens ont cherché à analyser les charges su-bies par l’être humain au cours des activités physiques. Ces premières études ont étéle point de départ pour la mise au point de chaussures et de sols adaptés à la pra-tique des activités physiques. Nous allons essayer de comprendre, à partir de quelqueséléments scientifiques de base, comment il est possible de réduire la charge subie parle corps de l’athlète par l’utilisation de revêtements de sols adaptés aux différentesactivités physiques. Cela nous conduira à définir les critères de choix qui caractérisentles qualités sportives de ces matériaux..Tout d’abord, que se passe-t-il lorsqu’un athlète court, saute, ou encore se récep-tionne sur un sol ? Répondre à cette question, c’est étudier l’interaction pied-sol rendupossible par l’utilisation soit de semelle instrumentée de capteurs de force, soit à l’aidede plateau de forces comme l’illustre la figure 1. En effet, ces outils, aussi appelésplates-formes biomécaniques, permettent d’enregistrer au cours du temps des varia-tions de forces dès que le pied se trouve en contact avec le plateau rigide. Ces me-sures sont réalisées suivant les trois axes de l’espace (x, y, z) (figure 1a). Nousn’analyserons ici que la composante verticale Fz de la force de contact (figure1b).

Figure 1 : (a) Configuration pour la mesure des variations de la force verticale Fz(t)générées au contact pied-sol (b) Enregistrement de la force verticale Fz au cours d’un contact talon-sol

Comme le montre la figure 1b ci-dessus, les variations de la force verticale Fz(t) peu-vent être décomposées en deux phases :

143Les critères de choix des sols sportifs intérieurs

3 A. Junqua & P. Lacouture Sols sportifs, Culture Technique n°13, pp. 227-233. Centre de recherchesur la culture technique, 1985.

Page 145: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

– une phase passive, appelée pic à haute fréquence, qui survient à un moment où lesystème musculaire ne peut pas modifier son activité. Ce temps de réaction de 30à 40 ms est connu sous le nom « d’arc réflexe » ou de « temps de latence ». La forceengendrée est donc un pic à haute fréquence. II s’ensuit que l’individu ne peut pass’opposer à cette surcharge pourtant supérieure à deux, ou même plusieurs fois,son propre poids dans certains cas (4 à 5 fois dans le cas d’une course de type jog-ging). Plus la vitesse de course augmente et plus cette phase passive devient im-portante (figure 2),

– en revanche, au cours de la deuxième phase, appelée phase active ou phase à bassefréquence, intervient l’activité contrôlée du système musculaire ; la force de contactFz est donc générée par l’activité musculaire. Quels que soient le matériau et la vi-tesse de sollicitation (vitesse de choc), la valeur maximale de la force active resteidentique pour un même athlète (figure 2).

Figure 2 : Influence de la vitesse de course sur la variation de la force verticale Fzlors de prise d’élan de saut en longueur

Une expérimentation peut être faite en disposant successivement sur le plateau de laplate-forme de forces des sols sportifs aux propriétés amortissantes différentes. Ainsi, lafigure 3 représente les variations de la force Fz en fonction du temps, produites par unathlète qui court, pour chaque enregistrement à la même vitesse et avec la même ges-tuelle.

144 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 146: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Nous notons en effet que l’enregistrement correspondant au sol a présente un pic deforce au cours de la phase passive respectivement de 1,5 et 3 fois supérieur à ceuxobtenus pour le sols b et c. Ce résultat n’a rien d’étonnant puisque les trois sols spor-tifs a, b, et c sont classés du plus dur au plus amortissant. Par contre, nous remar-quons que la valeur maximale de la force Fz durant la phase active qui suit est quasiidentique quel que soit le sol testé. La démonstration est faite, à travers ces résultats,qu’au cours de la phase active, c’est bien l’activité musculaire à travers la gestuelleutilisée qui produit les variations de Fz, très peu influencées par la qualité du sol(temps de contact légèrement plus long pour le sol amortissant), alors qu’au cours dela première phase, passive, l’influence du sol est manifeste : plus le sol est dur et plusle pic de force est important.

II s’ensuit que l’athlète, au cours de la phase passive, doit être considéré comme unemasse inerte. La caractérisation des sols sportifs doit donc être faite pendant unemême durée de choc. Le protocole normatif français (décrit dans la norme P 90104)tient compte de ces éléments. Ce protocole ne cherche pas à modéliser le sportif, maissimplement à soumettre le sol sportif (ou tapis) à un choc normalisé, reproductibleet fiable. Les conditions expérimentales du test se rapprochent par contre des sollici-tations rencontrées dans les pratiques sportives ; leur choix relève bien entendu d’uncompromis pour l’ensemble des activités intérieures. Il s’agit alors de caractériser lesqualités sportives du sol à travers quatre critères fondamentaux. Ces derniers, définispar le test normatif, sont actuellement reconnus par l’ensemble de la communautéscientifique ; il s’agit de :– l’élasticité du sol, synonyme de la performance, – l’amortissement du sol, synonyme de la sécurité,– la souplesse du sol, synonyme de confort du joueur et de la sûreté des appuis,– la glissance du sol, synonyme de sécurité des appuis, permettant la pratique régu-

lière du sport.

Remarque : un sol sportif doit permettre la pratique de chaque sport dans des condi-tions régulières de jeu. Le comportement du sol sportif doit être uniforme sur toutel’aire de jeu. On peut donc ajouter aux critères de performance et de sécurité les élé-ments suivants :– le rebond de balle : il doit être régulier sur toute la surface et au moins égal à 90 %

de celui sur le béton, – le confort du joueur : la prise de risque et d’engagement dans les phases de jeu

étant synonyme de performance, le contact de l’athlète avec le sol ne doit pas êtredouloureux. La souplesse de surface du sol apporte le confort au joueur,

– le blocage en rotation et le contrôle de la course : l’athlète doit pouvoir à tout mo-ment effectuer des rotations du pied et contrôler sa course (arrêt, changement dedirection). Aussi, la déformation du sol doit-elle être faible et la surface déforméepar le pied plus importante que la surface du pied,

– la prise d’appuis : pour la sûreté d’appuis, l’athlète a besoin d’un sol de déforma-tion uniforme et d’élasticité constante sur toute la superficie de jeu,

– la glissance résulte du compromis chaussure-sol : le sol sportif doit avoir une glissancerégulière dans toutes les directions, et même en présence d’une légère humidité am-biante. La présence de taches d’eau ne permet plus de contrôler la glissance,

145Les critères de choix des sols sportifs intérieurs

Page 147: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

– les brûlures en cas de chute : dans le sport moderne, les plongeons et les chutes semultiplient ; dans ces conditions, le sol ne doit pas provoquer de brûlures en cas dechute, et des particules ne doivent pas s’en détacher. Un sol doit permettre un en-gagement complet du joueur dans ses mouvements.

4.2 – Quelques éléments de réflexion d’aide à la programma-tion d’un sol sportif

La programmation d’un sol sportif n’échappe pas aux différentes étapes conduisantà établir, sur la base des besoins exprimés, un cahier des charges fonctionnel. Ce der-nier a pour rôle de définir les fonctions, contraintes, critères et niveaux de critèresauxquels doit répondre le produit en termes de services rendus satisfaisant les be-soins attendus. C’est à l’issue de cette réflexion que le maître d’ouvrage optera pourune solution, en toute connaissance de cause. La recherche des fonctions peut êtreoptimisée en positionnant le sol à la fois dans son environnement général et dans saphase d’utilisation ; une proposition est faite aux figures 4 et 5. Il s’agit de traduirechacune des relations définies par les flèches en fonctions capables de traduire le be-soin exprimé.

Figure 4 : Le sol sportif et son environnement général

146 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Le sol sportif

Le sol sportif et son environnement général

Besoin : • Réhabilitation• Construction

Type de salle : • Omnisport• Spécialisée• Polyvalente

Activités sportives : • Principales• Secondaires

Enveloppe finacière : attribuée et réser-vée

Maintenance :• Entretien

hebdomadaire• Réparation

Utilisateurs : • Sportif• Loisir• Scolaire

Niveau de pratique : • Compétition• Entraînement

Page 148: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Figure 5 : le sol sportif dans son contexte d’utilisation

Un sol sportif doit être adapté à chaque sport. Il doit garantir la performance et lasécurité dans des conditions de jeu normales et prévisibles. Un sol sportif est consti-tué de plusieurs couches ; la couche de surface sur laquelle évoluent les joueurs, as-sure les qualités d’entretien, la sûreté des appuis par la maîtrise de la glissance etcontribue fortement au confort visuel à la fois par son cœfficient de réflexion lumi-neux et le contraste des luminances. Puis se succèdent d’autres couches ; de ces der-nières dépendent les qualités sportives recherchées en termes de performance etd’amortissement. Dans sa forme la plus traditionnelle, et basique, un sol sportif peutêtre schématisé de la manière suivante :

Figure 6 : Composition d’un sol sportif de type synthétique

Ainsi, les qualités sportives d’amortissement et de performance d’un sol proviennentessentiellement, d’une part de la présence ou non d’une grille de répartition decharge qui, comme son nom l’indique, résorbe les forces d’impact dans le plan hori-zontal et limite ainsi l’enfoncement, et d’autre part de la sous-couche qui, par sa seuledéformation absorbera les chocs ; c’est cette sous-couche qui apporte les qualités

147Les critères de choix des sols sportifs intérieurs

Sol sportif

Le sol sportif et son utilisation

Qualités sportives : • Amortissement• Souplesse• Performance• Glissance

En terme de confort : • Acoustique• Visuel• Thermique

Circulation : • Engins –

manutention• Matériels sportifs

Normes : • AFNOR NF• EN (Europe)• Marque NF

AFNOR

Réglementsfédéraux :

Nationaux et internationaux

Qualités techniques : Resistence• à la température• aux brûlures de

cigarettes • aux produits

d’entretien

Tenue• à la lumière,• aux traces de

chaussures

Maintenance :• Entretien

hebdomadaire• Réparation facile

Couche de surface rigide, faciled’entretien et favorisant une bonneglissance (épaisseur 2 mm)

Sous-couche amortissante pour absorber les chocset qui, une fois comprimée, restitue de l’énergie(épaisseur variable suivant la qualité de la mousse)

Page 149: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

amortissantes du sol. En conséquence, les critères d’épaisseur et de densité de cettecouche de mousse sont des éléments à prendre en compte. Pour atteindre un cœffi-cient de performance plus important, une seconde sous-couche de densité plus im-portante peut être placée sous la première.

La déformation du sol, aussi appelée « cuvette de déformation », doit être suffisam-ment large pour permettre une libre rotation du pied ; les couches de mousse com-primées assurent une bonne stabilité de l’athlète (sûreté des appuis), et en accompagnantle mouvement du pied lui communiquent une fraction de l’énergie reçue lors de l’im-pact, appelée aussi restitution d’énergie.Ce raisonnement conduit donc à exclure les sols de type industriel tels que les bitu-mineux, les bétons même recouverts d’une peinture ou d’une résine, et aussi les plan-chers constitués de simples lames de bois posées directement sur la chape. Pourtant,de nombreux gymnases présentent des sols qui n’ont droit à l’appellation de sols spor-tifs que parce qu’ils sont construits dans des gymnases.

Les caractéristiques demandées par les joueurs sont pour la plupart spécifiques ausport pratiqué, même si certaines d’entre elles sont communes.

Pour le handball :– Il s’agit d’un sport d’engagement pour lequel le sol doit favoriser les prises d’appui

après une course d’élan pour effectuer un tir en extension par exemple. Il est doncnécessaire d’éviter les blocages qui rendent difficiles les prises d’impulsion. Le joueurdoit pouvoir effectuer des changements de direction extrêmement rapides, ce quisuppose une cuvette de déformation limitée ; les déplacements latéraux en sontaméliorés.

– Les chutes fortuites ou non devront être amorties ; le joueur de handball est sou-mis à des chocs produits à chaque impact du pied sur le sol, que cela soit en course,saut ou plongeon. À ce titre, la surface sportive doit éviter les brûlures en cas dechute ou de plongeon.

– Le rebond de balle doit être optimal.

Pour le volley-ball : Nous retrouvons à peu près les mêmes contraintes, exceptées celles liées au rebondde balle. Ainsi, le sol doit : – amortir le choc lors des réception des sauts et des plongeons,– permettre la prise d’impulsion par des appuis stables, sans blocage,– être performant,– limiter la glissance due à la sueur déposée par les joueurs grâce entre autres à une

granulométrie de surface.

Pour le basket-ball : Le rebond de balle est une des qualités importantes du sol ; le joueur dribble, conduitla balle en se repérant au bruit qu’elle fait sur le sol : le sol doit permettre un rebondde balle régulier. Compte tenu de son poids, de sa taille et de la hauteur des sauts,le basketteur doit pouvoir évoluer à la fois sur une surface suffisamment rigide touten étant en sécurité vis-à-vis des chocs de grande intensité. Le sol doit donc :

148 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 150: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

– amortir le choc lors des réception de sauts,– favoriser le rebond de la balle et le bruit qu’elle fait,– permettre le mouvement de rotation du pied en appui sans déplacement. Le sol

doit donc se déformer ; la cuvette de déformation doit être surfacique.

4.3 – Compromis performance-sécuritéLa performance étant l’opposé de la sécurité, on ne peut concevoir un sol sportif quepar un compromis performance-sécurité. Chaque pays a choisi, selon ses habitudes ouses moyens, de fixer la barrière performance-sécurité à un degré différent, mais laplupart des pays ont privilégié la sécurité par rapport à la performance. Ceci peut s’ex-pliquer par le fait que pour la quasi-totalité des sports pratiqués à l’intérieur d’un gym-nase, le sportif n’est pas soumis au chronomètre ou à une hauteur de barre à franchircomme pour les épreuves d’athlétisme. C’est donc en privilégiant l’aspect sécurité dans desconditions régulières de pratique de jeu que le compromis performance-sécurité a été éta-bli. Sur ces bases, des produits ont été conçus et répondent à des normes ou à des re-commandations ; les normes restent le seul moyen permettant de définir une limiteinférieure pour la qualité des sols sportifs.

4.4 – Les blessures du sportif du fait du sol sportif

Quatre types de blessures sont les plus souvent rencontrés :– la blessure de choc : imprévisible, car résultant d’un faux mouvement ou d’un choc

dépassant les limites de l’organisme, musculature et ossature,– la glissade : la glissance résulte d’un compromis entre la chaussure et le sol qui per-

met une glissance à sec régulière dans toutes les directions, et même en présenced’une légère humidité ; en présence d’eau, aucun sol ne permet d’éviter la chute.Un sol trop glissant n’est pas adapté à la pratique du sport ; il provoque des chutesdonc des risques de blessures. Il s’agit aussi de s’interroger sur la présence d’humi-dité sur le sol dont les causes peuvent être multiples. Elle peut être occasionnée pardes ponts thermiques favorisant la condensation de l’humidité présente dans l’airambiant, par des remontées d’humidité à travers la chape, ou encore par une ven-tilation insuffisante de la salle du gymnase,

– la fatigue musculaire : cette douleur, plutôt que blessure, est ressentie après lematch ; elle provient généralement de la trop grande souplesse du sol ou dumanque d’entraînement du sportif,

– la blessure de fatigue : c’est une blessure qui est liée à la conception du sol ; elleest provoquée par des sols durs qui entraînent la surcharge de l’appareil locomo-teur (ossature, musculature, articulations, tendons) lors de courses de sauts, etc. L’ac-cumulation de ces surcharges, inférieures à la résistance des muscles et des os,provoque une blessure lors d’un exercice courant après plusieurs années de pratiquesur un sol trop dur. Ces blessures, très longues à soigner, sont, sous réserve d’unepratique intense et/ou de haut niveau, souvent répétitives et mettent fin à la car-rière de nombreux pratiquants.La blessure de fatigue peut être aussi due à un phénomène vibratoire provoqué par

149Les critères de choix des sols sportifs intérieurs

Page 151: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

l’action d’un athlète sur un plancher suspendu mal conçu ou mal réalisé. La surfacerigide du plancher entre en vibration, alors transmise au sportif qui court, et pro-voque une surcharge au niveau du muscle qui, accumulée, détériore les fibres ettendons, ou dans le cas le moins traumatisant conduit à un échauffement du ten-don dans sa gaine (tendinite). Le sol doit donc être amortissant et ne pas vibrer.

5 – La normalisation des sols intérieurs dans le monde

Actuellement, il existe ainsi cinq grandes catégories de normes dans le monde :– le groupe germanique : normes DIN et approchantes (Allemagne, Suisse, Autriche,

Scandinavie), qui privilégie la sécurité du sportif avant tout ;– la norme néerlandaise NSF, qui reprend le concept de sécurité allemand en l’atté-

nuant légèrement pour permettre une pratique plus régulière du sport ;– la norme française AFNOR, qui est le minimum exigible pour permettre aux spor-

tifs (enfants en particulier) de pratiquer le sport en sécurité ;- le groupe Grande-Bretagne et États-Unis, qui donne des méthodes de test mais sans enfixer les bornes, ce qui permet d’avoir des produits comme le produit fait de sciure de boisliée avec de la résine époxy, homologué alors qu’il est aussi dur que le béton ;

– la recommandation canadienne enfin, qui, mise au point à l’université de Calgary,ne reconnaît qu’un seul type de sol utilisable pour l’entraînement des sportifs : leplancher triple lambourdage avec plots amortisseurs ; la sécurité du sportif est unobjectif prioritaire. Cette recommandation, inapplicable par son coût, ne peut pasêtre considérée comme une norme, mais plutôt comme une espérance folle... Dessolutions intermédiaires moins coûteuses existent.

La construction de l’Europe passe par la mise en commun des normes nationales qui doi-vent se fondre dans les normes EN. Cette dernière est actuellement soumise à approba-tion. Elle résulte d’un compromis entre les organismes de contrôle et industriels dont lesarguments ne reposent pas sur des approches scientifiquement établies. Au cours de cesmultiples réunions européennes, on peut regretter et dénoncer que les débats scientifiquessoient délaissés, voire absents, au bénéfice d’intérêts particuliers et partisans ; la réalité seraalors subie par les collectivités territoriales et les utilisateurs toujours absents des commis-sions de normalisation, qu’elles soient nationales ou internationales.Aussi, c’est au moment de choisir le futur sol sportif que les besoins devront être clai-rement identifiés. Le choix revient au collectivités territoriales ; il existe un certainnombre d’organismes indépendants, renforcés par des laboratoires scientifiques quipeuvent renseigner les décideurs. En particulier, le CRITT Sport-loisirs, en appui avecle laboratoire de mécanique des solides (UMR 6610 CNRS), participent

6 – La conception des sols intérieurs

La conception d’un sol est étroitement liée aux différents pays. On peut distinguer :– les pays appliquant la norme DIN 18032 : Allemagne, Autriche, Suisse, pays scandi-

naves, Grèce, Japon,

150 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 152: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

– les Pays-Bas, qui exigent des revêtements correspondant à la recommandation NSF(organisme de normalisation néerlandais),

– les pays, ayant ou non des normes, mais ne les respectant pas : Grande-Bretagne,France, Etats-Unis, Canada, Italie.

Ces trois groupes représentent toute l’étendue des sols sportifs, de l’Allemagne avecses sols hypersécurisants, ou la Grande-Bretagne avec des peintures pour sols sportifs,et la France qui essaie, avec beaucoup de difficultés, de combler son retard sur lesqualités sportives de ses sols de gymnases, en passant par les Pays-Bas où les pro-priétés sécurité-pratique correcte du jeu parviennent à s’équilibrer.

On compte actuellement quatre types de constructions de sols sportifs : – les sols à déformation ponctuelle,– les sols à déformation surfacique, – les sols combinés (sols surfaciques recouverts de sols ponctuels).

6.1 – Les sols ponctuels (ou à déformation ponctuelle)

Ce type de sol possède une surface de déformation localisée sous les appuis. Ilsconviennent pour des sollicitations de faible intensité dans la mesure ou la faibleépaisseur des sous couches limite leur déformation et par conséquent leur qualitéamortissante.

Figure 7 :Schéma d’un sol ponctuel

Dans ce type de produit, on distingue deux catégories : les sols fabriqués en usine etles sols coulé in situ. On ne tient pas compte ici des sols sans sous-couche de type in-dustriel qui n’ont aucune qualité sportive.

6.1.1 – Les sols fabriqués en usine

Ces sols sont généralement livrés sous forme de rouleaux (ou lés) qui, lors de leur ins-tallation, sont assemblés par soudure. Pour améliorer leur qualité amortissante, ilspeuvent être composés d’au moins deux sous-couches.On rencontre généralement la composition suivante : une surface en PVC rigide as-sociée à une couche de mousse de type PVC ou polyuréthane ou polyéthylène, le tout

151Les critères de choix des sols sportifs intérieurs

Couche de surface rigide

Sous couche amortissante

Page 153: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

reposant sur une couche de poly-uréthane et d’élastomère (Cf.schéma ci-après).L’élaboration en usine de ces solsassure une garantie des qualitéstechniques et sportives de ces pro-duits ; le contrôle de fabricationfavorise ce résultat.

6.1.2 – Les sols coulés in situ

Ces sols sont constitués d’unesous-couche amortissante livréeen rouleaux sur laquelle est couléeune résine polyuréthane. Les pro-priétés sportives et de durabilitésont fonction de la qualité de lapose, des conditions climatiques,et surtout du respect de la quan-tité de résine et par conséquentde son épaisseur (un des deux fa-bricants de résine PU ne donnepas de garantie à moins de 3 mmde résine en tous points).

152 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 154: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

6.2 – Les sols surfaciques (ou à déformation surfacique)

Ce sont des sols qui possèdent une cuvette de déformation beaucoup plus grandeque la surface des appuis. Leurs qualités d’amortissement sont optimales pour des sol-licitations importantes ; aussi ce type de produit convient particulièrement pour lessalles spécialisées, pour les pratiques sportives intensives. L’exemple premier particu-lièrement connu est le parquet ou plancher suspendu sur double ou triple lam-bourdes.

Figure 8 : Schéma d’un sol surfacique

On détermine deux catégories de sols surfaciques : les sols à points durs (ou peu spor-tifs) et les sols sportifs.

6.2.1 – Les planchers

– Les planchers à points durs

Les planchers posés sur sous-couche résiliente (phaltex) qui possèdent des propriétésamortissantes réduites ; qualités qui se déprécient avec le temps.

153Les critères de choix des sols sportifs intérieurs

Page 155: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Dans le cas d’un simple lambourdage, la surface totale du plancher représente despoints durs ; en double lambourdage, les croisements de lambourdes sont des pointsdurs. Dans tous les cas, le comportement du sol est différent si l’on est en appuis surune lambourde ou entre les lambourdes ; ce comportement dur ou vibratoire (plusou moins important suivant l’écartement des lambourdes) du plancher fait que lanorme canadienne ne le considère pas comme « un sol sportif ».

– Les planchers sportifs ou parquets flottants

Ces planchers ont une déformation en tous points de leur surface. Les planchers peu-vent être constitués de double ou triple lambourdes avec plots amortissants à la croi-sée des lambourdes et sous la dernière rangée.

Un tel plancher représente le meilleur des planchers sportifs, mais sa réalisation deprestige, outre le coût élevé dû en partie à un temps de pose important, peut se ré-véler catastrophique en planéité si l’on ne respecte pas un certain dimensionnementdes lambourdes ainsi qu’un espacement maximal entre les lambourdes. Depuis peu,la conception de ces sols, plus poussée au cours des étapes d’industrialisation, c’est-à-dire en amont de la pose, contribue à limiter les problèmes rencontrés lors de l’ins-tallation et d’atténuer le coût (moins d’intervention humaine).

6.2.2 – Les sols surfaciques autres que les planchers

Depuis une quinzaine d’années, des nouveaux produits ont fait leur apparition. Ils as-socient une rigidité de surface (feuilles compactes PVC ou linoléum) favorable à uneutilisation omnisports (activités traditionnelles et sports de glisse : roller, hockey, etc.),mais aussi extra sportive. Les qualités d’absorption des chocs sont obtenues par lescouches de souplesse (mousse agglomérée), d’épaisseur et de densité variables. Entrela couche de surface et la couche de souplesse, sont intercalées suivant les marques,des plaques de bois (panneaux agglomérés), ou d’acier galvanisé trempé dont le rôleest celui d’une grille de répartition de charges ou couche de stabilisation permettantde limiter l’enfoncement dans le sol et d’agrandir ainsi la cuvette de déformation.Ces plaques intermédiaires apportent aussi une homogénéité dans le comportement

154 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 156: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

du sol. Les sols surfaciques présentent des avantages indéniables pour des travaux derénovation – réhabilitation du sol existant ; suivant l’état de ce dernier, il n’est pasnécessaire de l’enlever, opération qui entraîne un ragréage de la chape ; le gain ob-tenu est à la fois financier – non négligeable – mais aussi en confort, sécurité et entemps. Quelle que soit l’option choisie, une étude doit être réalisée pour trouver lameilleure solution.

6.3 – Les sols combinés

C’est un matériau constitué d’un produit de base surfacique recouvert d’un sol ponc-tuel ; un tel produit procure tous les avantages d’élasticité et d’amortissement d’unsol surfacique avec tous les avantages de confort d’un sol ponctuel. Ainsi, à titred’exemple, nous trouvons comme combinaisons possibles, des panneaux d’agglomé-rés, posés sur plots de mousse ou lit de mousse et recouverts de sol ponctuel. Les pan-neaux d’agglomérés sont constitués de deux couches, vissées entre elles. Les panneauxsont assemblés entre-eux par un système de rainure-languette.

Elles conjuguent l’amortissement par déplacement de la structure rigide supérieuresur les plots (ou couche) de mousse, tout en favorisant un soutien de surface pour lapratique des sport de glisse par exemple. La déformation du sol ponctuel de surfaceprésente l’avantage d’apporter un confort en particulier pour des utilisateurs tels queles enfants pour lesquels la pratique sportive est peu intensive. Par contre, elle de-vient un inconvénient majeur pour les pratiques de glisse et handisports par le blo-cage des roues des fauteuils par exemple.Comme le sol surfacique, un sol combiné peut se poser directement sur le sol à ré-nover. On peut également retrouver le même système sur plancher double ou triple lam-bourdage couvert d’un sol ponctuel.

155Les critères de choix des sols sportifs intérieurs

Page 157: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

7 – Comment situer l’ensemble de ces types ?

Le diagramme performance versus sécurité permet de comparer les différentesconception, des sols sportifs. Ainsi, en fonction du type de la salle, du niveau de pra-tique, des principaux utilisateurs, le maître d’ouvrage peut déjà faire le choix entreles quatre grandes catégories de sols sportifs.

En premier lieu, les sols ponctuels sont amenés à disparaître ; ils ne garantissent pasune sécurité optimale pour une performance faible. Leur seul avantage est leur faiblecoût, inférieur à 45 euros le m2. La responsabilité des maîtres d’ouvrage devraitconduire ces derniers à choisir des sols de meilleure qualité définie par la classe A dela marque NF sols sportifs.

Les sols surfaciques (ou parquets) conviennent très bien pour les pratiques intensives,et offrent une grande polyvalence à la fois dans les pratiques sportives, mais aussipour certains, pour les animations extra sportives ; cela dépend de la qualité de lacouche de surface. Les sols combinés, plus sécuritaires, sont moins performants. Quantaux planchers, leur qualité sportive est reconnue et, au même titre que les sols sur-faciques, leur rendement sécurité/performance est meilleur pour des intensités de jeuimportantes. L’entretien doit être parfait et nécessite une discipline afin d’éviter lanuisance des gravillons apportés par les chaussures.

156 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 158: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

En termes de coût, reprenons les propos de M. Rochard4, au cours de son interven-tion au congrès « Cité Sport » (Lille – 2003). M. Rochard présente le marché européenavec un potentiel de 6 millions de m2 de sols sportifs. Il définit un ordre de grandeursuivant la catégorie du sol et propose le diagramme ci-dessous.

157Les critères de choix des sols sportifs intérieurs

4 Congrès Cité Sport, 12 Décembre 2003 Les nouveaux sols sportifs indoor

Page 159: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

8 – Maintenance des sols sportifs

L’entretien des surfaces sportives exige une connaissance élémentaire des différentstypes de sols (parquets, synthétiques, carrelages, etc.). C’est en fonction de la natureet de la qualité des sols à traiter que le nettoyeur doit choisir les produits, le maté-riel et les méthodes adaptés à leur entretien.

Généralement, les fabricants de sols sportifs conseillent plusieurs types de produitsd’entretien.

8.1 – Les différentes phases d’entretien

• Le balayage. Cette opération permet essentiellement d’éliminer les poussières et lesgrosses salissures. On distingue :

– le balayage traditionnel effectué avec un balai ou aspirateur, uniquement dansles zones sèches,– le balayage au jet, utilisé dans les aires humides (sanitaires des gymnases, partieshumides des piscines) et avant le lavage qui consiste à :

brosser les surfaces avec un produit détergent afin d’éliminer les matières organiqueset de diminuer la contamination bactériologique,• désinfecter : c’est-à-dire éliminer les germes indésirables,• détartrer : cette action est souvent nécessaire, quelle que soit la dureté de l’eau.On observe plus ou moins rapidement la formation de dépôts de calcaire sur les sur-faces mouillées et dans les sanitaires.Le nettoyage et la désinfection des vestiaires et des sanitaires doivent être réalisésquotidiennement. Lorsque la fréquentation est importante, en particulier dans les pis-cines, cet entretien doit être réalisé plusieurs fois par jour.Par contre, principalement pour les zones de circulation considérées comme zones àrisques (vestiaires, sanitaires), le décapage, le lessivage, le rinçage et la désinfectiondoivent être effectués au moins une fois par semaine. Cette fréquence peut aug-menter suivant la fréquentation de l’équipement.S’il s’agit de zones à faibles risques (sol de gymnase, couloir, etc.), on réalisera unefois par semaine un balayage qui permet d’enlever les grosses impuretés. Puis uneautolaveuse assurera le brossage et le lavage de la surface.

8.2 – Les actions préventives

Les sols sportifs sont des matériaux fortement sollicités ; tout d’abord par les joueursà travers leurs appuis qui mettent en tension les différentes couches du sol ; puis lesinterventions des services techniques, transport d’échafaudages, utilisation d’appa-reils de manutention qui nécessitent des outils adaptés pour limiter les contraintes ;enfin le portage et l’installation de matériels comme les poteaux de volley-ball, detennis, etc., sont autant de risques d’agression du sol.

Il est donc important d’inspecter régulièrement l’état du sol et d’être attentif aux

158 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

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moindres déchirures et fissures du sol. Une soudure déchirée qui n’est pas réparéeimmédiatement s’aggrave inévitablement sous l’effet des mouvements de dilatationet de rétractation des sols sportifs accentués par les variations de la température. Lesremontées d’humidité sont aussi les cas de litige le plus souvent rencontrés. Descloques se forment, qui entraînent le décollement du sol sportif ; l’isolement du solsupport à toute humidité est indispensable.

Ces différents points techniques nécessitent un suivi de chantier régulier et rigou-reux. Chaque étape du chantier doit faire l’objet de contrôles, ce qui évite de nom-breux déboires et des retards du fait des actions judiciaires encourues.

ConclusionLes études scientifiques réalisées sur l’analyse du comportement face aux chocs desmatériaux à usage sportif ont permis de définir un certain nombre de critères objec-tifs favorisant en particulier la classification des différents sols sportifs.

Actuellement, grâce à ces nouvelles données, on peut, au moment de l’élaborationdu programme relatif à l’équipement, définir le sol sportif le mieux adapté aux be-soins des usagers et des différentes parties concernées : associations sportives, ser-vices techniques et services des sports, maître d’ouvrage et maître d’œuvre, etc.

Des tests normatifs français existent. Le respect de ces normes élimine un certainnombre de produits qui ne possèdent aucune qualité sportive. Le maître d’ouvrageet le maître d’œuvre doivent s’assurer de l’application de ces normes en se procu-rantles preuves de conformité relatives au sol qu’ils ont choisi.

BibliographieLa modernisation des équipements et installations sportifs, Dossier expert, AIRES, Ed.la lettre du cadre territorial, 141 p., 2001.

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IIthSymposium on Biomechanical Aspects of sport shœs and playing surfaces, Cava-nagh P. (1938) pp. 187-189, Calgary (Canada).

La sécurité en question, Dossier EPS n°41, pp. 58-64, Éditions Revue EPS, 1999.

La normalisation et les sols sportifs, P. Lacouture, Fiche Pratique sportive de sportset territoires

Équipements sportifs et socio-éducatifs. Guide technique, juridique et réglemen-taire. Éditions Le Moniteur, 11e édition, 1993, 2 tomes.

159Les critères de choix des sols sportifs intérieurs

Page 161: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

La marque NF Sols sportifs5

La marque NF atteste de la conformité des sols aux normes en vigueur (NF P90-203et NF P90-202), en ajoutant des spécifications complémentaires concernant les quali-tés sportives et techniques des produits, leur mise en œuvre et une démarche de qua-lité de l’entreprise. C’est une démarche volontaire de la part des entreprises certifiéeschaque année par l’AFNOR. La marque est une garantie pour les décideurs et les uti-lisateurs de la qualité du produit ainsi certifié.

Les critères exigés sont ceux définis préalablement, auxquels s’ajoutent des spécifica-tions complémentaires définies en termes d’essais selon les normes suivantes : NF P 90-102 (décembre 1992) : sols sportifs, essais de résistance à l’abrasion.NF P 90-104 (décembre 1992) : détermination des qualités sportives, confort et per-formance, méthodes accélérométriques.FD X 15-001 (juin 1997) : atmosphères normales de conditionnement et/ou d’essais,spécifications.NF EN 425 (juillet 2002) : revêtements de sols résilients et stratifiés, essais de la chaiseà roulettes.NF EN 1516 (octobre 1999) : sols sportifs, détermination de la résistance à l’indenta-tion.NF EN 1517 (janvier 2000) : sols sportifs, détermination de la résistance aux chocs.NF EN 1569 (novembre 1999) : sols sportifs, détermination du comportement souscharge roulante.Pr EN 217007 : essai de fatigue et essai de résistance aux impacts répétés.PR NF EN 12235 : détermination du comportement vertical de la balle.NF EN ISO 2813 (septembre 1999) : détermination de la réflexion spéculaire des feuilsde peinture non métallisée à 20, 60 et 85 degrés.Pr NF EN 13744 : sols sportifs, méthode de vieillissement accéléré par immersion dansl’eau chaude.

160 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

5 Ne pas confondre norme NF et marque NFIndiquer sur un produit ou une documentation commerciale « conforme à la norme... » est une simpleauto-déclaration du fabricant, alors que marquer ses produits du logo NF, c’est apporter la preuve àses clients que les produits sont contrôlés par un organisme compétent, indépendant et impartial.Qu’est-ce qu’une norme?C’est un document de référence qui concerne les caractéristiques et les performances de produits,d’équipements ou de services ainsi que les méthodes de mesure de celles-ci. Pour l’établir, l’AFNORréunit l’ensemble des parties prenantes : producteurs, utilisateurs, laboratoires, centres techniques,associations de consommateurs, collectivités locales. La norme est le fruit d’un consensus de tous cesacteurs.Qu’est-ce que la certification?C’est l’activité par laquelle un organisme extérieur indépendant du fabricant, ou du prestataire de ser-vices atteste par écrit qu’un produit, service, organisation, personnel est conforme à des exigencesfixées dans un référentiel, et faisant l’objet de contrôles.

Page 162: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Ainsi, la marque NF Sols sportifs intervient sur trois points : – la qualité du sol en termes de sécurité, de performance sportive et de durabilité ;– un suivi qualité qui prend en compte le processus de fabrication, mais aussi les mo-

dalités de mise en œuvre sur le chantier. Le suivi de chantier est une opération ca-pitale qui est souvent omise au même titre que les contrôles de réception dechantier ;

– une procédure de contrôle des supports qui concerne l’humidité, les joints, l’état desurface et de la planéité.

La marque classe les sols en deux grandes catégories :

Classe A – Amortissement de la force d’impact . . . ≤ 80 g

– Restitution d’énergie . . . . . . . . . . . . . . ≥ 0,31 m/s

– Souplesse/sols ponctuels . . . . . . . . . . . . 2,75 mm ≤ E ≤ 9 4,5 mm

Classe B – Amortissement de la force d’impact . . . 80 g < Y ≤ 100 g

– Restitution d’énergie . . . . . . . . . . . . . . ≥ 0,31 m/s

– Souplesse/sols ponctuels . . . . . . . . . . . . 2,25 mm ≤ E ≤ 4 mm

161Les critères de choix des sols sportifs intérieurs

Page 163: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

6 Les sols sportif intérieurs, Revue Équipements sportifs & Terrains de Sports, n°19, sept.-oct., 2003

Page 164: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance
Page 165: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance
Page 166: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Les terrains de sport en plein air

Chapitre VII

Parmi les terrains de sport de plein air, on trouve différents types d’installations telsque :– des pistes d’athlétisme, annexées ou non à des aires de grands jeux : football,

rugby, hockey, golf...– des aires de petits jeux : volley-ball, handball, basket-ball, tennis...Le nombre d’aires de jeux utilisées à la fois pour la compétition et l’entraînementest de 30 0001. La majorité des installations ont été construites il y a entre 30 et 40ans. Nombreuses sont celles qui attendent des travaux de rénovation.

Ces installations peuvent être accompagnées d’annexes fonctionnelles, vestiaires,douches, locaux à matériels... surmontées de gradins et de tribunes de presse, ouencore de constructions diverses : club house, jardin d’enfants, centre d’accueil, etc.Ces terrains peuvent être classés par natures de sols sportifs : gazons, stabilisés, syn-thétiques, bétons, etc. Dans un premier temps seront examinées quelques généra-lités liées à la programmation, puis, dans un deuxième temps, nous aborderons lesprincipes techniques des principaux terrains de sport de plein air.

Page 167: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

1- Généralités

1.1- Définition des besoinsPhase importante de la programmation, la définition des besoins résulte d’un dia-logue entre les municipalités, les clubs, les associations sportives, les usagers, le maîtred’ouvrage et le maître d’œuvre. Elle doit tenir compte :– de la localité et des communes limitrophes, de l’évolution souhaitée du nombred’habitants, du développement et des ambitions sportives des clubs, ainsi que l’at-trait souvent changeant du public. Ces points constituent autant de variables qui,dans le temps, sont susceptibles de modifier profondément la nature et l’importancedes équipements,– des utilisateurs potentiels : ainsi, l’ouverture de la structure sportive aux scolaireset le nombre d’équipes susceptibles de jouer, déterminent la capacité en vestiairesainsi que le nombre et la nature des aires de jeux (honneur, entraînement, plateaud’évolution...),– des activités retenues : notions de parc de sports intégrant d’autres activités tellesque des parcours de santé, boules, tir à l’arc, promenades...,– de la présence d’autres équipements sportifs,– de l’utilisation qui est faite de l’équipement.

Le potentiel de spectateurs détermine la capacité de la tribune (ce facteur dépendévidemment du classement et des résultats des équipes). La Fédération française defootball note que, dans bien des cas, une tribune de 300 à 400 places assises et cou-vertes suffit largement.

La programmation peut être réalisée par phases successives. Cette disposition permet,en fonction des disponibilités financières, de construire des équipements de qualité.Pour cela, dès le début de l’étude, il faut prévoir une réservation foncière suffisantepour accueillir l’ensemble du projet. D’autre part, une implantation sur un terrain demauvaise qualité entraîne des coûts de construction élevés dus à des phases de ter-rassement importantes, à la réalisation difficile du fond de forme, aux amendementsimportants de la terre végétale.

Pour l’élaboration du programme, nous retrouvons les différents points incontour-nables avant d’engager les phases opérationnelles.

1.1.1 – Les surfaces à réserver

Les terrains retenus doivent pouvoir contenir l’ensemble du programme et de ses dé-veloppements. Les surfaces à réserver doivent être suffisamment importantes pourpermettre de larges dégagements des zones plantées et prévoir l’installation des an-nexes (vestiaires, tribunes...).

Par ailleurs, les terrains ne peuvent pas être accolés les uns aux autres. II est néces-saire de ménager des circulations de piétons et surtout de véhicules d’entretien. Es-

166 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

1 In Terrains de Sport, interview de Claude Simonet, président de la FFF, n°18, juillet-aoüt 2003, p.10.

Page 168: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

paces de verdure, pelouses décoratives et plantations peuvent être prévus pour aé-rer et agrémenter le plan de masse, individualiser les différents terrains et rompreainsi la monotonie possible du site. Raisonnablement, on peut admettre que la sur-face à réserver doit être sensiblement plus grande de 1,5 à 2 fois la surface totale desaires de jeux ; ainsi, pour un terrain de football réglementaire ayant une superficieégale à 1 hectare environ, la surface maximale à réserver sera si possible égale à 2hectares. L’ajout d’un terrain d‘entraînement portera la réserve foncière à 4 hectaresenviron. Cela suppose de prévoir une possibilité d’extension sur les propriétés voisinesafin d’envisager des constructions ultérieures (les principaux moyens : ententeamiable avec les propriétaires, application des documents d’urbanisme, plan d’occu-pation des sols (POS), schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme (SDAU), ex-propriation).

1.1.2 – La qualité du site

Les caractéristiques du terrain, ses plantations existantes, son orientation, ses déni-vellations et son environnement sont également des données importantes dans la dé-finition du caractère de l’équipement. Ces critères parfois subjectifs peuventnaturellement faire l’objet d’améliorations par des travaux d’aménagement. II n’endemeure pas moins que le choix d’un site de caractère donnera une « plus-value »immédiate aux installations tout en limitant les travaux susceptibles d’améliorer l’at-tractivité du site.

On doit tenir compte aussi de la direction des vents dominants. Le respect de l’orien-tation nord-sud n’est pas obligatoire lorsqu’il entraîne des travaux de terrassementou d’aménagement conséquents ayant pour effets d’induire un surcoût.

1.1.3 – La qualité du sol et du sous-sol

Elle influe directement sur les coûts de construction des équipements. La réalisationdes terrains de sport implique une phase de terrassement dont l’importance est tropsouvent sous-estimée. On considère que les sols de mauvaise qualité géotechniquesont ceux qui nécessitent des travaux importants. Ainsi, un terrain trop humide ettrop instable (cas classique des zones de remblais : décharges publiques aménagées)entraîneront des travaux supplémentaires dans l’exécution du drainage et des fon-dations des bâtiments. Ce surcoût peut atteindre dans certains des cas 50 à 100 % dumontant des travaux2.

Le sol support obtenu après destruction de la végétation et décapage de la terre vé-gétale doit répondre à certaines exigences géotechniques. En particulier, dans le casdes sols compressibles, une étude mécanique des sols doit permettre d’évaluer lesrisques de tassement et d’instabilité (compacité supérieure à 95 % de OPN (OptimumProtector Normal).

167Les terrains de sport en plein air

2 Fédération française de football : terrains et équipements.

Page 169: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

On mesure les caractéristiques géotechniques du sol à l’aide d’un appareil appelé Dy-naplaque qui permet de mesurer le module dynamique E en un point du sol. On pro-cède ainsi à une cinquantaine de mesures, sachant que E doit être :– pour un gazon naturel, supérieur ou égal à 22 MPA,– pour un gazon synthétique ou un revêtement élastosynthétique, supérieur ou égal à 40

MPA,– pour un sol stabilisé, supérieur ou égal à 30 MPA.

1.1.4 – Les problèmes liés aux abords du terrain de sport

– L’environnement immédiat du terrain. Cette notion constitue une composante im-portante dans le choix du site. La proximité d’une école permet une utilisation del’équipement par les scolaires et améliore ainsi la rentabilité de l’investissement, cequi autorise des subventions complémentaires.La présence à faible distance d’un parking dispense de prévoir cet équipement dansl’enceinte sportive. De même, l’existence de dessertes pratiques et rapides favorise lafréquentation du stade.

– Les éléments implantés sur les abords du terrain de sport. La végétation est la chose laplus facile à apprécier. La présence de grands arbres à proximité immédiate du terrain estgénératrice de nuisances (attention aux tribunes mal orientées) à savoir :

– création de zones d’ombre néfastes au jeu et à la bonne végétation du gazon,– création de zones humides permettant le développement des mousses et rendant

le sol sensible au compactage,– détérioration du réseau de drainage par le système racinaire,– appauvrissement du sol par la présence des racines,– mauvaise aération.

II faut donc supprimer ces arbres. On peut aussi dire qu’une règle simple à adopterserait de ne pas conserver d’arbres à une distance équivalente à la hauteur des arbresrestants, ce qui correspond à une surface nécessaire au développement des racines.

1.1.5 – Orientation des terrains de jeux

II importe que les terrains soient orientés de telle sorte que les rayons lumineux inci-dents arrivent perpendiculairement à l’axe longitudinal de l’aire de jeu et aux par-ties droites des pistes d’athlétisme ; par conséquent, l’orientation préférentielle del’axe longitudinal est nord-nord-ouest/sud-sud-est, de préférence à 15° de l’axe nord-sud. La tribune sera donc située sur le plus grand côté face à l’est-nord-est.Cette règle peut cependant être modifiée suivant les caractéristiques propres àchaque site et à chaque installation.

Parmi celles-ci, on note :– les vents dominants, lorsqu’ils sont violents et dans la mesure où il n’est pas pos-

sible de créer des écrans efficaces (bâtiments, arbres...),– la nécessité d’entreprendre des terrassements disproportionnés par rapport au coût

global des travaux pour respecter cette orientation préférentielle.

168 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 170: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

1.2 - Planification du projet

La définition des besoins, le choix du site, la réservation foncière et l’achat des terrainsayant été effectués, il reste à rédiger le programme et à réaliser le projet. Cette démarcheest classique et généralisable à l’ensemble des projets d’équipements sportifs.

En tout premier lieu, il y a lieu de faire établir un schéma directeur définissant l’orga-nisation générale à long, moyen et court terme de l’opération. C’est une étape capi-tale indispensable au bon déroulement d’un projet harmonieux et performant. Ontient compte des éléments suivants qui définissent le plan de masse :

– la localisation des bâtiments et des équipements,

– l’indication des voies de desserte et parkings,

– la définition des zones clôturées,

– l’indication des réseaux, égouts, électricité, eau, téléphone...

– la définition des traitements paysagers qui traduisent le plan de composition (créa-tion d’espaces agréables et personnalisés qui rompent la monotonie et la rigueurdes tracés géométriques des terrains). Cette phase est très importante car les tra-vaux de terrassement doivent être réalisés en premier. Elle permet aussi d’effectuerrapide-ment des plantations et des mouvements de terrain avant que les travauxde construction d’équipements ne soient engagés.

Ce projet peut être découpé en tranches fonctionnelles correspondant aux prioritéset aux subventions qui sont plafonnées annuellement. Chaque tranche fonctionnellefait l’objet d’un dossier particulier technique, administratif et financier. Ces dossiersservent aux demandes de subventions. Enfin, un dossier d’exécution est établi afin deconsulter les entreprises qui sont, après appel d’offres, chargés de réaliser ce projet.

Le coût prévisionnel du projet est un élément important du dossier. II est bon de serappeler qu’il ne faut rien négliger dans les différentes phases de construction d’unterrain. À titre d’exemple, le tableau ci-après présente une répartition des coûts enpourcentage pour un terrain standard à drainage renforcé.

169Les terrains de sport en plein air

Terrassement 10 %

Drainage 10 %

Substrat 30 %

Dosage renforcé 18 %

Gazon 6 %

Arrosage automatique 17 %

Équipements 9 %

Page 171: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

2 - Les terrains de grands jeux

2.1 - Terminologie relative à la structure des terrains de sport

La nomenclature proposée a pour but de préciser la terminologie et d’éviter les confu-sions de termes dans les rapports entre les maîtres d’ouvrage et entrepreneurs3.

Le sol support

C’est le terrain d’assiette. II peut être constitué par le terrain naturel ou par le ter-rain < préparé > après l’exécution des terrassements (remblai, déblai...).

La forme (ou fond de forme)

C’est la surface du terrain préparé sur laquelle est construit le sol sportif.

Le sol sportif

C’est l’ensemble des couches de matériaux mises en place au-dessus du sol supportpour constituer le terrain de sport. Les couches de fondation. Elles ont pour but derépartir convenablement sur le terrain les pressions qui résultent des couches supé-rieures.

La couche anticontaminante ou anticapillaire

Elle constitue une transition granulométrique entre le sol support et la couche drai-nante en empêchant les remontées de matériaux sous-jacents. Cette couche n’est pasobligatoire, mais elle est nécessaire lorsque les terrains sont instables. Elle peut êtreremplacée par une toile anticontaminante.

La couche drainante

Cette couche est placée sous toute la surface du revêtement. Elle est destinée à re-cueillir les eaux filtrées pour les conduire vers les drains appelés collecteurs.

La couche d’aveuglement

Cette dernière est obtenue par un sablage ou gravillonnage sur la couche drainante.Elle permet de réduire la dimension des pores grossiers et de ménager la transitiongranulométrique avec les couches supérieures.

La couche d’absorption

Placée sous toute la surface du revêtement, elle est destinée à recueillir rapidementles eaux filtrées en permettant de les stocker temporairement en vue de leur infil-tration vers le sol support ou fond de forme.

La couche de souplesse

Elle est intermédiaire, car placée entre le revêtement et la couche drainante. Elle mé-nage les transitions granulométriques et constitue une couche d’amortissementlorsque le revêtement est rigide ou de faible épaisseur.

170 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

3 Les terrains de sport, AFDES.

Page 172: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

2.2 - Les sols gazonnés2.2.1 – Les qualités recherchées

Chacun des sports pratiqués sur les terrains gazonnés conduit à des exigences parti-culières : hauteur de tonte, résistance au cisaillement, au piétinement, etc. Les quali-tés réglementaires nécessitent que la surface du sol soit régulière ; les terrainsrocailleux ou trop sablonneux sont interdits. Par définition, un sol gazonné est com-posé d’un support, la terre végétale permettant le développement de végétaux, enl’occurrence un gazon sur lequel évolueront les joueurs.Comme toutes les aires de jeux, un terrain gazonné doit avoir une bonne tenue aussibien dans son infrastructure que dans sa structure superficielle. Ceci suppose :– une bonne stabilité plastique qui est fonction de sa perméabilité : le sol présente,

entre ses particules ou ses agrégats solides, des espaces lacunaires (appelés aussiméats) contenant de l’eau et de l’air dans des proportions variables,

– une possibilité d’utilisation en toutes saisons (sauf en période de dégel), et plus par-ticulièrement en période de pluie excessive. Pour cela, le sol doit avoir une struc-ture permettant l’évacuation rapide des eaux. Un réglage parfait de la surface doitpermettre d’évacuer les deux tiers de l’eau par ruissellement ; le drainage de sol,quant à lui, élimine le tiers d’eau infiltrée. Aussi le sol doit-il posséder une bonnerésistance aux sollicitations mécaniques, et aux tassements en particulier. Un tasse-ment excessif conduit à un colmatage qui nuit à l’élimination de l’eau,

– une résistance au piétinement et à l’arrachement, notamment en période pluvieuse.

Ce sont les effets dus au piétinement et les dangers de compactage qui différenciententre autres, les gazons d’ornement de ceux des terrains de sport. Un adulte mar-chant effectue une pression sur le sol de l’ordre de 0,3 à 0,5 kg/cm2 ; en courant, elledépasse 1 kg/cm2 ; avec des chaussures à crampons, la pression est voisine de 5 kg/cm2,et, avec élan, ce chiffre peut être multiplié par 3. La sélection du gazon à installerdoit prendre en compte ce phénomène.

Les espèces de gazon ont des résistances diverses au piétinement (figure 25). D’autrepart, l’effet de piétinement a une influence considérable sur l’évacuation des eaux.

Figure 25 : résistance au piétinement des différentes espèces4

171Les terrains de sport en plein air

4 Encyclopédie des gazons, B. Bourgoin, INRA.

1 Cynodon dactylon

2 Zoysia

1 Ray-grass anglais

2 Fléole diploïde Fétuque élevéePâturin des prés

3 Agrostide communeAgrostide stalonifère

4 Féluque rouge demi-rampanteFéluque

5 FéluqueFéluque

Espèces tempérées Espèces des pays chauds

Rés

ista

nce

au

p

iéti

nem

ent

déc

rois

san

te

Page 173: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

– une régénération rapide, car les végétaux, en particulier les graminées, sont sen-sibles aux différentes phases qui caractérisent tout ce qui vit :– germination,– croissance,– alimentation,– maladie,– vieillissement,– cessation de toutes fonctions vitales.

Pour toute culture, la nature du sol utilisé joue un rôle essentiel. Le sol représentepour la plante non seulement un point d’ancrage, mais aussi un réservoir d’eau, denourriture (éléments minéraux) et d’oxygène, car c’est le système racinaire qui pré-lève ces éléments. Ces qualités recherchées sont fonction de l’espèce ou des mélangesd’espèces, mais aussi des conditions d’utilisation.C’est en connaissant les propriétés d’un sol qu’on effectue :– les corrections adaptées à son utilisation afin d’éviter des réfections fréquentes,– des travaux d’entretien après implantation pour conserver de bonnes conditions.

Un sol n’est pas un milieu stable ; il évolue avec le temps.II en découle que le sol doit être examiné sous les quatre aspects suivants :– le sol en tant que milieu physique,– le sol en tant que milieu physico-chimique,– le sol en tant que milieu chimique,– le sol en tant que milieu biologique.

2.2.2 – Les différents types de terrains gazonnés et leur drainage

Les terrains gazonnés ont l’avantage de permettre une certaine polyvalence puisque les ac-tivités telles que le football, le rugby, le hockey peuvent y être pratiquées à n’importe quelniveau de compétition. D’autre part, le gazon naturel, très esthétique, favorise un bon dé-roulement du jeu lorsque l’entretien est correctement et régulièrement fait. Malheureuse-ment, la durée d’utilisation suivant le type du sol (type de drainage) n’est pas excessive. Lecoût d’entretien par an est coûteux ; la maintenance ne peut être réalisée que par du per-sonnel spécialisé. Le tableau (figure 26) donne des ordres de grandeur de durée d’utilisa-tion pour différents procédés de construction de terrains principalement rencontrés.

Figure 26 : Durée d’utilisation dans des conditions normales d’entretien

172 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

4 heures

6 à 7 heures

8 à 10 heures

10 à 15 heures

illimitée

aucune contrainte

Terrain gazonnésommaire

Terrain gazonné à drainage classique

Terrain gazonné à drainage renforcé

Terrain gazonné à nappe phréatiqueartificielle

Terrain stabilisé

Terrain en gazon synthétique

Qualité du terrain Durée d’utilisation par semaine

Page 174: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Pour informationLes terrains à drainage classique sont constitués d’une couche drainante, et éven-tuellement d’un réseau de drain en fonction de la qualité du sol support.

2.2.3 – Les différentes phases de construction

• Réalisation du fond de forme

L’installation d’un terrain de sport de grands jeux nécessite de disposer de surfacesimportantes. Le choix du site prend donc un caractère économique certain et, de cefait, il est fréquent, pour implanter un terrain de sport, de ne disposer et de ne re-tenir que de zones de faibles valeurs foncières. Le faible coût des terrains est souventlié à de mauvaises qualités du sol, soit du point de vue géotechnique, soit du pointde vue agronomique.

• Réglage du fond de forme et mise en place du réseau drainant

Le drainage est l’élément essentiel pour la bonne construction et la bonne tenue dansle temps d’un terrain de sport. Un drainage correctement réalisé peut durer quelquequarante années.

Le drainage a pour objectif d’améliorer les conditions optimales de végétation. En ef-fet, les sols humides présentent plusieurs inconvénients :– ils sont imperméables à l’air,– ils sont froids,– ils sont difficiles à travailler,– ils s’opposent à la pénétration des racines et favorisent le développement des ma-

ladies cryptogamiques.

L’eau représente, dans les aménagements de terrains de sport gazonnés, l’un des fac-teurs les plus importants à prendre en compte. Elle joue un rôle de premier plan pourla maintenance des sols, leur élaboration, leur entretien, leur gestion, ainsi que dansle développement des êtres vivants, qu’ils soient de nature animale ou végétale.

Dans le sol, l’eau provient en grande partie des précipitations atmosphériques. Elleest composée d’oxygène et d’hydrogène, et est nécessaire à la solubilisation des élé-ments fertilisants et à l’humidification ; elle active la germination des graines. En re-vanche, elle peut modifier le pH (potentiel hydrogène) du sol par lessivage du calcium.

L’excès d’eau est en revanche défavorable pour les surfaces gazonnées ; il peut détruire lastructure même du sol ; c’est pourquoi, en ce qui concerne principalement une pelousesportive où le sol est constamment agressé, un système drainant est indispensable pour re-cueillir et évacuer les eaux en excès dans le sol. Sans cela, l’eau en excès risque à la longuede colmater les méats (espaces vides entre les agrégats) et de réduire la perméabilité, contri-buant ainsi, à brève échéance, à l’asphyxie du sol. Pour des sols gazonnés, la technique estcomplexe car il convient d’éliminer rapidement les eaux de surface, dans la proportion d’untiers, tout en conservant une rétention d’eau dans les différentes couches afin de mainte-nir l’alimentation du gazon. En outre, il est toujours indispensable d’éliminer les eaux d’in-filtration souterraine et des nappes phréatiques en tenant compte de ce que leur niveauest souvent variable.

173Les terrains de sport en plein air

Page 175: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

• Critères de nécessité d’un drainage

Selon les usages et les objectifs, on ne demande pas les mêmes performances au drainage.

Une pelouse d’ornement, dans un parc où l’on n’autorise pas le piétinement, peutêtre considérée comme une simple mise en valeur du paysage. S’il pleut, les ‘effetsne doivent pas avoir d’incidence sur la qualité du gazon. Cette condition est rempliedès lors que le terrain est normalement drainant.

Un terrain de sport gazonné est soumis à des sollicitations importantes. Étant don-né les qualités recherchées, le drainage doit être efficace.

Ces deux exemples montrent qu’il est difficile de définir un critère de nécessité dedrainage. Par contre, il faut bien être conscient que le drainage et l’assainissementdes surfaces engazonnées sont indispensables.

• Le dimensionnement

La connaissance du profil du sol est nécessaire pour déterminer le type de drainageà prévoir. II est souhaitable que l’observation des profils soit faite en période humide,de façon à noter les niveaux de circulation d’eau ainsi que la présence d’un niveaud’eau stabilisé.

Dans le cas de sols perméables, l’eau s’infiltre bien et on ne prévoit un drainage quesi la couche imperméable est présente à faible profondeur (0,5 à 1 m environ). L’ob-jectif du système de drainage est alors d’éviter la saturation du niveau perméable.On prévoit la mise en place de drains reposant sur la couche imperméable. On peutcreuser, dans certains cas, des fossés suffisamment profonds pour obtenir le mêmerésultat.

Si le niveau imperméable est très proche de la surface du sol, le drainage immédiatn’est pas possible. II faut alors décompacter ou soussoler le sol pour rétablir une per-méabilité assez forte, et seulement ensuite mettre en place un drainage. Ceci n’est àenvisager que si la stabilité de la structure du sol est suffisante.

174 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

terre végétale

sous-couche

Page 176: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Dans le cas de sols peu perméables, l’eau circule très lentement et l’assainissement desurface est la solution qui permet d’éliminer le maximum d’eau. Malgré ces disposi-tions, il est cependant nécessaire de mettre en place un drainage de façon à éliminerl’eau en profondeur, au fur et à mesure de son arrivée.

L’efficacité d’un réseau de drainage dépend des caractéristiques du sol, de la pro-fondeur et de l’écartement des drains. Dans la pratique, on retient souvent les va-leurs présentées à la figure 27 pour l’écartement des drains :

Figure 27 : Valeurs pour l’écartement E des drains (source : Encyclopédie desgazons)

Quant à la profondeur, cette dernière est conditionnée par le profil du sol. Les limitesà ne pas dépasser sont les suivantes :

• La réalisation du réseau drainant

Un terrain de sport ne doit être drainé que lorsque la perméabilité du sous-sol est in-férieure à la perméabilité du sol construit.

• Les terrains à couche drainante continue

Ces terrains présentent une surface et une épaisseur homogènes de terre végétaleamendée pour obtenir une bonne perméabilité. La terre doit à la fois permettre unebonne végétation de la pelouse et laisser passer l’eau qui n’a pas été évacuée parruissellement.

Si le sous-sol n’est pas assez perméable, il faut que l’eau qui a traversé la terre végé-

175Les terrains de sport en plein air

Caratéristiques Écartement des drains

du sol Pour une profondeur Pour une profondeur

de 0,80 à 0,90 m de 1 m à 1,10 m

Argile compacte 7 à 9 m 9 à 10 m

Sol argileux 8 à 10 m 10 à 11 m

Sol limoneux 10 à 13 m 11 à 14 m

Sol sableux 13 à 15 m 14 à 16 m

0,8à

0,9 m

0,9à

1 m

1,2à

1,25 m

Dans les sols très peu perméables, ou au contraire, très perméables

Dans les sols peu perméables

Dans les sols profonds

Page 177: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

tale trouve une couche plus perméable pour éviter la mise en saturation en eau dela terre. La meilleure solution est la couche drainante. Elle va conduire l’eau à l’ex-térieur du terrain, en général par l’intermédiaire des drains posés dans des tranchéesréalisées dans le fond de forme (figures 28 et 29). L’eau est ainsi récupérée par les

collecteurs situés à la périphérie du terrain.

Figure 28 : Rôle de la couche drainante (source : Encyclopédie des gazons)

Figure 29 : Principe de fonctionnement d’un terrain à couche drainante continue(source : Encyclopédie des gazons)

Deux principes sont à retenir :– les drains doivent recouper la ligne de plus forte pente du terrain,– les drains doivent avoir eux-mêmes une pente de l’ordre de 0,5 à 1 %.

II est possible de distinguer trois dispositions principales du réseau de drainage enprévoyant un espacement des drains de l’ordre de 10 m.– Les drains parallèles au grand axe du terrain

176 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

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Figure 30 : Drains parallèles au grand axe (source : Encyclopédie des gazons)

Le terrain présente une pente en toit ; les drains sont perpendiculaires à la ligne deplus forte pente. Ils interceptent ainsi (figure 30) la circulation de l’eau dans la couchedrainante dans les meilleures conditions. Pour que le système fonctionne, il faut alorsdonner une pente aux drains ; les tranchées dans lesquelles les drains sont posés doi-vent s’approfondir du centre du terrain vers les extrémités.

– Les drains perpendiculaires au grand axe du terrain

Cette disposition (figure 31) que l’on rencontre parfois, est illogique. En effet, lesdrains sont parallèles à la ligne de plus grande pente et n’interceptent pas les eauxcirculant dans la couche drainante. Dans un tel schéma, il faut créer artificiellementdes pentes perpendiculaires aux drains pour provoquer la récupération des eaux, cequi conduit à la réalisation d’ados dont la pente doit être égale au moins à 2 %.

II y a donc une tâche supplémentaire à accomplir, et dans ces conditions, la couchedrainante a une épaisseur irrégulière.

Figure 31 : Drains perpendiculaires au grand axe (source : Encyclopédie des gazons)

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– Les drains en arêtes de poisson

Figure 32 : Drains en arêtes de poisson (source : Encyclopédie des gazons)

Ce schéma très ancien (figure 32) n’est pour ainsi dire plus réalisé, bien que cette dis-position soit très logique. En effet, les drains forment un angle de 45° avec la lignede plus forte pente et ils profitent en partie de la pente du terrain pour s’écouler.Mais il impose un travail minutieux et coûteux, notamment au niveau du grand axelorsqu’il s’agit de réaliser la disposition en chevrons. De plus, on associe généralementla formation d’ados pour augmenter la rapidité d’évacuation de l’eau.

II faut remarquer que certains schémas types présentent un renfort de drainage auniveau des zones très jouées. Cette disposition est souvent inutile, car dans les zonesde jeu intense, la terre végétale est excessivement agressée ; et si ces zones sont par-fois gorgées d’eau, c’est parce que la terre, en se compactant, est devenue imper-méable, et non parce qu’à cet endroit-là, la couche drainante est saturée, fauted’exutoires suffisants.

– Autres dispositions particulières

II arrive, lorsqu’on réalise des terrains assez peu utilisés, de supprimer les drains touten conservant bien sûr la couche drainante ; dans ces conditions, il faut prévoir :– soit la réalisation de tranchées drainantes en matériaux grossiers, protégés du col-

matage par un géotextile,– soit la réalisation d’une couche drainante à deux niveaux : un niveau inférieur gros-

sier ayant fonction de drainage, et un niveau supérieur plus fin assurant la filtra-tion.

– enfin, dans le cadre de la réalisation de terrains sommaires sur sol de perméabilitélégèrement inférieure aux sols sportifs, on peut réaliser sur 40 cm d’épaisseur unecouche drainante permettant de recueillir les eaux de pluie après percolation et deles stocker provisoirement en différant l’évacuation dans les sols naturels. On créeainsi « un stockage tampon » afin d’absorber les « pointes d’orage » (figure 33).

178 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

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Figure 33 : Stockage provisoire de l’eau dans la couche drainante (source : Encyclo-pédie des gazons)

• Les drains et les collecteurs

Avec l’apparition des nouveaux matériaux synthétiques, les différents drains et col-lecteurs classiques ont disparu. Les poteries, les bétons poreux, les tuyaux plastiquesrigides, etc., sont remplacés par des tuyaux en PVC (chlorure de polyvinyle) qui re-présentent un rapport qualité/prix très intéressant.

Leur forme est généralement cylindrique à section droite circulaire. Leur surface estsoit lisse, striée ou cannelée sur une partie du périmètre. Les perforations sont ef-fectuées en creux d’onde et sont ainsi moins sujettes au colmatage. Leur diamètre va-rie de 100 à 200 mm. Ils sont livrés par rouleaux de 50 à 200 m selon leur diamètre.

• Les terrains dits à drainage renforcé

Dans un terrain à couche drainante continue, la terre végétale doit permettre à lafois l’installation de la pelouse et la percolation de l’eau.

Dans les terrains à drainage renforcé, ces fonctions se partagent entre :– la terre végétale qui assure la bonne installation de la pelouse,– les fentes de suintement qui permettent l’évacuation de l’eau.

Ces fentes de suintement sont des petites tranchées créées dans la terre végétale, delargeur variable, garnies de matériau drainant. Elles récupèrent les eaux ruisselant àla surface du terrain pour les conduire à un réseau de drainage principal situé sousla terre végétale.

La structure d’un drainage renforcé est la suivante (figure 34) :– le drainage principal est disposé dans le terrain naturel ; la tranchée est remplie de

matériau drainant au refus,– l’ensemble est recouvert d’une terre végétale convenablement amendée,– les fentes de suintement ou tranchées superficielles de drainage traversent la terre

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végétale et recoupent le massif drainant surmontant les drains,– une couche de sable de surface permet à l’eau de pluie de circuler jusqu’aux fentes.Les fentes de suintement sont dimensionnées de façon à évacuer toute l’eau vers lesdrains.

– Largeur des fentes

La fente de grande largeur est la plus efficace. Toutefois, l’homogénéité de la pe-louse doit être maintenue ; une largeur de 7 cm est un maximum. Il semble raison-nable de se satisfaire de 4 à 6 cm.

– Profondeur des fentes

II est indispensable que les fentes de suintement recoupent le réseau de drainageprincipal. Plus cette profondeur est importante, et plus l’évacuation de l’eau est ra-pide. Les éléments limitants sont ici le coût de la réalisation et le niveau du drainagelié lui-même au niveau de l’exutoire.

– Qualité du matériau de remplissage

La fente ne doit pas se colmater ; il faut donc que le matériau soit drainant et fil-trant ; il doit être d’autant plus filtrant que la fente est de faible largeur. II est sou-haitable d’utiliser un matériau de remplissage dont les plus gros grains ne soientjamais supérieurs au 1/15 de la largeur des fentes, soit :D < 8 mm pour une fente de 4 cm,D < 12 mm pour une fente de 6 cm ou plus.

– Espacement des fentes

Deux éléments sont ici à prendre en compte : la rapidité de ruissellement et la qua-lité de la fente. Les terrains ayant une pente la plus forte sont ceux qui supportentun espacement le plus élevé. II est raisonnable d’envisager, pour des questions dedrainage, et pour les terrains de qualité, des espacements variant de 0,5 à 1,2 m. Au-delà de 1,2 m, cette technique est réservée aux terrains plus sommaires ou peu utili-sés situés dans des zones climatiques favorables.

– Espacement des drains

L’espacement des drains est fonction de la qualité des matériaux de remplissage desfentes.Si les fentes sont remplies de granulats fins, les drains doivent être plus rapprochés.Ainsi, des fentes étroites remplies de sable propre (0/3) imposent des espacements de3 m ; pour des fentes plus larges, l’espacement peut varier de 5 à 10 m. En tenantcompte de tous les paramètres, nous retenons :– pour des fentes étroites : équidistance de 3 m,– pour des fentes larges : équidistance de 8 m.

Ce procédé à fentes de suintement permet :– une utilisation de terres végétales plus fines qui, en pelouse classique, seraient re-

jetées à cause du fort amendement sableux ;– une rénovation de terrain de spots existant devenu compact, donc imperméable.

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Figure 34 : Drainage avec fentes de suintement (source : Encyclopédie des gazons)

2.2.4 – Les sols gazonnés à structure spéciale (pour information)

Le but de ces procédés est d’augmenter la durée d’utilisation du terrain en amélio-rant certaines qualités de la pelouse.

Les sols fibrés : une race hybride parmi les gazons5

Les débats sur les avantages et inconvénients des gazons naturels vis-à-vis des pro-cédés synthétiques sont toujours d’actualité. Il reste cependant que, pour beaucoupd’acteurs, une aire de jeu engazonnée, correctement entretenue reste la surface deréférence et de prédilection. Pour d’autres et surtout les gestionnaires, ce sont les ter-rains synthétiques qui, par leur entretien limité et leur utilisation sans contrainte vé-ritable. Face à ces positions extrêmes, le sol fibré – ou mixte – pourrait s’avérer êtreun compromis idéal.

Le sol fibré est en effet un sol aux propriétés mécaniquement différentes d’un sub-strat terreux ordinaire et pourtant proche d’un gazon naturel dans son approche bio-logique. Ainsi, le sol est composé d’un substrat fibré qui rend la couche solidaire surson épaisseur, ce qui apporte une homogénéité de la couche surfacique la meilleure,une résistance au cisaillement et au poinçonnement de la couche racinaire. Ce sys-tème permet, en outre, aux racines de s’ancrer grâce aux fibres synthétiques qui ap-portent une prise efficace dans le sol, améliorant ainsi la résistance à l’arrachement.

Contrairement aux substrats terreux classiques, celui du sol fibré (substrat sableux)offre l’avantage d’être beaucoup moins sujet au compactage, ce qui lui assure un in-térêt dans le temps, surtout par forte utilisation. La génération des sols complexesdans lesquels le sable est mêlé à de la fibre, ce qui améliore la perméabilité et la sta-bilité du terrain. Ce dernier conserve donc ses particularités drainantes, mais il dis-pose de surcroît de qualités sportives indéniables.

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5 In revue “Terrains de sports”, dossier spécial, n°23, mai-juin 2004, p. 30-40.

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Ces procédés ont pour but d’améliorer au moins l’une des trois propriétés suivantes :le confort des joueurs, l’esthétique et la végétation, la gestion et l’entretien du ter-rain.L’un des avantages de ce type de sol est que l’on recommande un usage plutôt in-tensif, ce qui ne sera pas pour déplaire aux gestionnaires. Le deuxième avantage majeur de ce terrain sportif est sa capacité à résister au jeu etde garder de bonnes propriétés sportives même lorsque le gazon est dormant ou lafeuille arrachée suite à des traitements de surface. Ainsi les racines qui restent dansle sol reprennent vie facilement.

Nota : de nombreux hippodromes donnent une très grande satisfaction quant à larésistance et la pérennité de leur pelouse avec une utilisation quatre à cinq fois su-périeure à une pelouse normale.

Procédés à nappe phréatique artificielle

Ces procédés remplacent la terre végétale par du sable convenablement choisi et en-richi en matières organiques pour permettre un démarrage satisfaisant du gazon. Legazon crée ensuite sa propre matière organique. La difficulté est de choisir correcte-ment le sable et la matière organique.Ces procédés favorisent une perméabilité élevée grâce au sable. Seulement, les ter-rains ainsi réalisés nécessitent un entretien particulier et soigné ; l’utilisation de maté-riaux très perméables n’est en effet compatible :– qu’avec un système de récupération d’eau,– qu’avec un arrosage régulier pendant les périodes de déficit hydrique,– qu’avec des apports réguliers d’engrais.

Le soin apporté au ramassage des débris de tonte et au défeutrage peut égalementêtre fondamental dans le maintien des qualités de ces terrains. Enfin, il faut éviter leplus possible les pelades dans le gazon, car c’est la végétation qui assure la protec-tion mécanique du sable par l’enchevêtrement des racines.

Procédé Cellsystem (figure 35a)

Il consiste à créer une nappe phréatique artificielle pour contrôler l’alimentation eneau d’un gazon cultivé sur un mélange de tourbe et de sable.

La construction est réalisée à partir d’une surface terrassée, en forme de cuvette,d’une profondeur de 40 cm. Des feuilles de polyéthylène sont étendues sur toute cettesurface qui se trouve ainsi totalement isolée.

Cette surface est ensuite quadrillée en cellules dans lesquelles on installe un réseaude tuyauterie. Le nombre de cellules dépend du but d’utilisation et des conditions cli-matiques. Ainsi, pour un terrain construit selon les normes de surface voisine de 7 000 m2,il faut prévoir au moins 3 500 m de tuyaux. Ceux-ci sont posés directement sur lafeuille de polyéthylène. Les tuyaux d’arrosage et de drainage sont bien sûr fendusafin qu’ils puissent récolter l’eau excédentaire pour l’amener aux tuyaux d’écoule-ment. Ces derniers, ainsi que les tuyaux d’amenée d’eau, ne sont pas fendus ; ils ser-vent à diriger l’eau.

La couche drainante qui sert en même temps de support pour le gazon est épandue

182 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

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directement sur les feuilles de polyéthylène et le réseau de tuyauterie. Cette couchese compose en moyenne de 40 cm de sable mélangé dans les 15 cm supérieurs à dela tourbe. Avant le nivellement définitif, le terrain doit être roulé et ensemencé avecun mélange de graines adaptées aux conditions locales. Si on utilise des plaques degazon, il faut que celles-ci aient été cultivées préalablement dans un sable sablon-neux afin de faciliter leur implantation.

Dans ce type de système où les mêmes canalisations servent au drainage et à l’arro-sage, le niveau de la nappe est contrôlé par un trop-plein. Quand les pluies sont su-périeures à l’évapotranspiration potentielle, le trop-plein est réglé sur la positionbasse ; les canalisations fonctionnent alors comme des drains. En revanche, en pé-riode de déficit hydrique, le trop-plein est réglé en position haute, les tuyaux serventalors à l’arrosage. Le niveau d’eau est surveillé dans les regards. Quand il atteint lepoint le plus bas, il y a lieu de ramener le niveau de la nappe d’eau à l’aide de l’ar-rosage souterrain au point le plus haut dans les 4 à 5 jours suivants.

RemarquesPour semer le gazon, il faut apporter beaucoup d’eau et d’engrais afin de favoriserla germination ; la filtration trop importante (même pour une rénovation), a ten-dance à lessiver le sol par une évacuation trop rapide de l’eau, élément pourtant in-dispensable au développement du gazon, surtout au début de sa germination.

Figure 35a : Schéma d’un procédé à nappe phréatique artificielle (source : Labora-toire national des sols)

Procédé avec additif de structure (figure 35b)On incorpore dans la partie superficielle du sol un additif de structure, natte plas-tique dans la terre végétale. Ce procédé permet une amélioration de la résistance autassement, au cisaillement et à l’arrachement du gazon.Ce procédé consiste donc à placer sur une couche de sable enrichi en matière orga-nique, éventuellement mélangé à de la terre végétale très sableuse de 12 cm d’épais-seur, un treillis très ouvert de 2 cm constitué par l’enchevêtrement de fils de Nylontrès résistants formant ainsi une natte de structure spéciale.Ce treillis est ensuite recouvert sur 2 cm d’épaisseur de sable enrichi en matière or-

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ganique. Le gazon est ensuite semé ou plaqué. La perméabilité de la structure estliée à celle du sol sportif dont le choix n’est pas quelconque. Les règles de drainagerestent celles des terrains traditionnels. Ce procédé présente trop d’inconvénients : letreillis remonte à la surface et la tenue du système racinaire reste malgré tout faible.

Figure 35b : Schémad’un procédé additifde structure (sourceLaboratoire nationaldes sols)

2.2.5 – Les espèces à gazon pour les terrains de sport

Pour une utilisation déterminée, le choix des espèces et variétés doit être fait en fonc-tion de leurs avantages et de leurs inconvénients. II existe plus d’une centaine de va-riétés, et les principales espèces utilisées pour la composition des mélanges despelouses pour les terrains de sport sont le ray-grass anglais, le pâturin des prés et lafétuque élevée.

– Le ray-grass anglais : cette espèce est la plus utilisée ; son implantation est facile ;elle est la composante de nombreux mélanges car elle s’adapte à n’importe queltype de sol. Parmi les avantages reconnus, on peut citer une bonne résistance aupiétinement. Si son aspect estival est moyen (sa résistance au sec est moyenne), leray-grass anglais est capable de reverdir rapidement dès les premières pluies ou ar-rosages.Les inconvénients souvent cités sont une vitesse de croissance rapide qui nécessitedes tontes fréquentes, une intolérance aux tontes rases et une faible durée de vie.Ces défauts peuvent être limités en choisissant des variétés à pousse relativementfaible pouvant supporter des tontes de 2 à 3 cm pendant plus de six ans.

– Le pâturin des prés : cette espèce est la graminée à gazon par excellence, réunis-sant de nombreuses qualités souhaitées pour un terrain de sport. Le pâturin després possède une bonne tolérance à l’arrachement, au moins équivalente à celle duray-grass anglais, et une excellente résistance au piétinement. Cette espèce convient

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bien dans les régions à climat tempéré, et supporte bien les fortes chaleurs si l’eaune manque pas. Elle possède un intéressant pouvoir de régénération grâce à ses rhi-zomes. Enfin, elle pousse relativement peu et présente une pérennité convenablesi elle est bien entretenue (fertilisation et eau notamment).Les défauts majeurs du pâturin des prés sont :– une installation particulièrement lente, ce qui a pour conséquences la nécessitéde l’utiliser dans des proportions importantes si on veut le retrouver sur le terrain,et de le semer préférentiellement à des époques favorables, à savoir de la fin duprintemps jusqu’à la fin de l’été ;– une sensibilité marquée à plusieurs maladies : rouille et helminthosporiose. Tou-tefois, un bon choix de la variété permet de limiter considérablement cet inconvé-nient. Le pâturin est assez exigeant quant à la fumure et à l’entretien.

– Les fétuques élevées : cette espèce a été longtemps considérée et utilisée commeplante fourragère. Grossières, ces graminées supportent les conditions extrêmes :chaleur, sécheresse et humidité. Cependant, grâce au travail de sélection, cette es-pèce a été considérablement améliorée (tallage abondant, feuilles plus courtes etplus fines). Ainsi, tout en conservant cette qualité de résistance aux agressions ex-trêmes, une variété française Buffalo donne une densité de gazon exceptionnelleavec une finesse de feuilles très intéressante.D’autre part, la fétuque élevée possède une bonne tolérance à l’arrachement et aupiétinement grâce à un système racinaire puissant. Elle a aussi un bon comporte-ment à la tonte, jusqu’à 3 cm de coupe et à l’ombre (tonte entre 4 et 5 cm). Com-parativement aux deux espèces précédentes, elle demeure plus verte en été etsupporte mieux la sécheresse et la chaleur, tout en étant capable de bien redé-marrer si les conditions hydriques redeviennent favorables. Ce qui permet d’em-ployer cette espèce en priorité dans les régions du Centre, du Sud et duLanguedoc-Roussillon.

2.2.6 – L’entretien des terrains gazonnés

L’entretien des terrains établis comprend plusieurs opérations.

• La décompaction : après la période hivernale particulièrement pluvieuse, il y a gé-néralement la formation d’une couche compacte à une profondeur comprise entre 5à 10 cm de la surface des terrains même drainés. L’écoulement vertical de l’eau de-vient lent et difficile, ce qui provoque la détérioration de la couche de surface quidevient boueuse. Le gazon qui se développe alors devient très sensible au piétine-ment et à l’arrachement. II faut briser la couche compacte et pour cela, plusieurs ac-tions peuvent être réalisées suivant l’importance du problème.

• La scarification : cette opération est faite à l’aide d’un appareil à couteaux fixés surun axe tournant horizontalement, en principe deux fois au printemps, et une fois àl’automne. En faisant de courtes saignées, l’enfoncement des racines est favorisé etle drainage est amélioré. En effet, c’est toujours la couche de surface qui, en se tas-sant sous l’effet du piétinement et de la prolifération des racines, devient plus dureet plus imperméable.

185Les terrains de sport en plein air

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• L’aération : à l’aide d’un appareil à axe horizontal, hérissé de petits tubes, des cy-lindres de terre (carottes) de la grosseur d’un doigt et de 7 à 8 cm de long sont en-levés et ramassés. Un fin sablage permet de regarnir les trous tout en allégeant lesol. Ce traitement peut être appliqué jusqu’à trois fois par mois, pendant la saison dejeux, selon les besoins. II ne doit en aucun cas être effectué pendant les périodes degel ; les racines du gazon risqueraient alors de geler.

• Le sous-solage : il s’agit de drainer à 10 cm de profondeur des petits socles vibrantspour empêcher les tassements en profondeur et favoriser ainsi l’enracinement pro-fond. Ce traitement peut être appliqué jusqu’à une fois par mois.Nota : lorsque la couche compacte est importante, on peut réaliser des fentes de suin-tement. Cette technique favorise l’infiltration de l’eau vers le réseau de drains. Cetteopération reste cependant coûteuse et doit être réalisée par des spécialistes.

• Le sablage : l’épandage de sable de rivière (30 à 60 m3 sur un terrain), lavé et sili-ceux (calibre 0/4), sur une épaisseur maximale de 1 cm doit être fait sur les parties duterrain en déficit ou après le passage d’un aérateur. Ainsi, les trous obtenus après lepassage de l’aérateur sont remplis de sable pour créer des petits drains verticaux. No-tons que le sablage est particulièrement recommandé pour des terres grasses.

• Le défeutrage : il s’agit d’un traitement similaire à la scarification, mais il est réa-lisé en surface. Cette opération consiste à enlever le feutrage provoqué par les dé-bris de tonte qui s’accumulent au collet des plants et étouffent ainsi les jeunespousses. Le feutre empêche l’eau, les engrais et l’air de circuler facilement. Le sys-tème racinaire se développe alors en surface et le gazon devient, de ce fait, moinsrésistant au piétinement et à l’arrachement.

• Le roulage : il ne doit être fait qu’avec un rouleau léger et non vibrant, en cas dedégel avec soulèvement de terre ou uniquement après un semis. Cette opération jouedonc sur la planéité du terrain, mais ne permet en aucun cas d’assurer le nivellementdu terrain. Le but de cette action est surtout de favoriser le tallage du gazon qui de-vient alors plus épais et plus résistant aux sollicitations des crampons des joueurs.Nota : le roulage doit être fait sur un sol non gorgé d’eau.

• Le regarnissage : cette opération consiste à semer du gazon lorsque les pelouses,après une saison de jeu, se sont dégradées, et principalement dans les zones centraleset celles proches des buts. Le ray-grass est certainement l’espèce la plus adaptéecompte tenu de sa résistance au piétinement, et surtout de sa rapidité d’installation.Une autre possibilité est d’utiliser des plaques de gazon (technique du placage) préa-lablement cultivées derrière la zone de but, par exemple. Seul un gazon en plaquespeut s’établir correctement pendant la courte trêve estivale ; son installation est fa-vorisée lorsqu’il a été cultivé sur le même type de terre végétale que celle du terraingazonné.Parmi les opérations d’entretien des gazons, deux d’entre elles ont une importanceparticulière : la fertilisation et la tonte.

• La fertilisation : l’apport d’engrais facilite le développement du gazon en amélio-rant la composition chimique de la terre végétale, en comblant le déséquilibre qui seproduit entre le besoin de la plante et les disponibilités du sol. Les éléments nutritifs

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principaux sont l’azote (N), l’acide phosphorique (P205) et la potasse (K20) ; les élé-ments fertilisants secondaires sont le calcium (Ca), le magnésium (Mg) et le soufre (S).Les fumures sont généralement comptabilisées en unité fertilisante (exemple : 10 %d’azote correspond à 10 kg d’azote pour 100 kg de produit).

• L’azote permet le développement à la fois des parties aériennes et souterraines dugazon. C’est l’élément des gazons puisqu’il agit sur la couleur verte des feuilles, fa-vorise le tallage et influence le comportement à l’usure et aux maladies. Le manqued’azote se traduit par un aspect jaunissant des vieilles feuilles puis des jeunes, une di-minution de l’enracinement et du tallage. Par contre, un excès d’azote a pour consé-quence d’entraîner une couleur trop foncée, une réduction de la vigueur et surtoutune diminution de la résistance aux maladies, à la sécheresse et au froid. L’azote estun élément qui migre facilement dans le sol ; il est généralement apporté en deuxfois, à la fin de l’hiver et au début de l’automne.

• L’acide phosphorique : comme l’azote, cet élément agit sur la croissance des par-ties aériennes et souterraines du gazon. La plante a des besoins énormes en phos-phore dans les premiers stades de croissance, juste après la levée des grains. Cetélément favorise le développement du système racinaire au début de la végétation,et est recommandé pour les sols acides. Une carence en phosphore se traduit par unfeuillage plus sombre et par la formation de pigments rouges dans les tissus foliaires.Contrairement à l’azote, il n’est pas nécessaire de l’apporter en plusieurs fois, car ilmigre très peu dans le sol. L’apport est généralement effectué en décembre-janvierà raison de 70 à 100 unités fertilisantes par hectare et par an.

• La potasse : cet élément a essentiellement une action sur la résistance aux mala-dies, à la sécheresse, au froid et au piétinement. II intervient dans l’assimilation chlo-rophyllienne, favorise la synthèse des glucides dans les feuilles et leur accumulation.La carence en potasse se traduit par une densité faible du gazon, par la brûlure despointes de vieilles feuilles. L’apport se fait généralement en deux fois, périodes mai-juin et décembre-janvier, à raison de 100 à 200 unités fertilisantes par hectare et paran.

• La tonte : cette action permet le développement des talles végétatives, ce qui as-sure la formation d’un gazon dense et régulier. Deux facteurs influencent la tonte :la hauteur de coupe et la fréquence. Ces paramètres sont régulés suivant l’activitésportive pratiquée sur le terrain, le type de graminées qui compose le gazon, et en-fin l’état physiologique du gazon. En effet, certaines espèces de graminées suppor-tent des tontes rases, de l’ordre de 0,5 cm pour les greens de golf par exemple, etd’autres, des tontes hautes, voisines de 10 cm.

Une tonte trop rase entraîne :– une diminution de l’appareil photosynthétique des plantes,– un ralentissement de la croissance et de la quantité du système racinaire, ce qui fragi-lise le tapis végétal face aux agressions extérieures. En théorie, on ne doit pas enleverplus d’un tiers de la feuille (30 à 40 % des parties aériennes) à chaque tonte, afin de fa-voriser la photosynthèse au niveau des parties aériennes. Cela suppose des coupes heb-domadaires de 3 à 4 cm sur les terrains de sport, à l’aide d’une tondeuse hélicoïdaleexclusivement. Elle est obligatoirement suivie d’un ramassage immédiat.

187Les terrains de sport en plein air

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• L’arrosage : qu’il soit manuel, automatique ou par subirrigation, l’irrigation des gazonsconsiste à apporter au moyen de différents systèmes d’arrosage des quantités d’eau pourcompenser les déficits hydriques des terrains dus à l’évapotranspiration journalière qui estla référence climatique. Ce phénomène caractérise la diffusion de la vapeur d’eau dansl’atmosphère à partir du couvert végétal et des surfaces libres telles que le sol nu parexemple. La détermination exacte des besoins en eau est une opération difficile à faire ;néanmoins, les données de base pour conduire un arrosage sont :

– la saison et la durée de la période d’arrosage,– la zone climatique, la hauteur moyenne des pluies, l’évapotranspiration poten-tielle, la topographie et le type d’ensemencement,– la profondeur d’enracinement, le type de sol et sa vitesse de filtration, – la ré-serve utile d’eau du sol facilement utilisable par les plantes.

L’ensemble de ces données permet de calculer le nombre de cycles d’arrosage et laquantité d’eau à apporter.Nota : un arrosage trop fréquent et en petite quantité est nuisible. II ne permet pasun enracinement profond du gazon, ce qui le rend peu résistant aux sollicitations mé-caniques des joueurs.

II convient de ne pas perdre de vue qu’une pelouse est une matière vivante et que,par conséquent, les traitements énoncés doivent être ajustés par le spécialiste, enfonction des circonstances, d’où la difficulté d’obtenir le résultat idéal.

Le matériel d’entretien

II est nécessaire de disposer dans le meilleur des cas d’une tondeuse d’une largeurégale à 1,2 m, d’un scarificateur ou d’un aérateur, d’un sous-soleur, d’un regarnis-seur, d’une sableuse, d’un tracteur pour pelouse de 35 ch et, éventuellement, d’unarrosage intégré. II convient, pour employer la plupart de ces outils, d’utiliser un pe-tit tracteur à pneus sans crampons dont la puissance ne descendra pas au dessous de30 ch pour des raisons de rendement et de longévité.II faut également prévoir de lutter contre les ennemis du gazon.

• Mauvaises herbes : la plupart du temps, les mauvaises herbes des gazons de sportn’appartiennent pas à la famille des graminées. Ce sont des plantes en rosette ou tra-çantes (qui échappent ainsi à la tonte), telles que le trèfle, les pâquerettes, les pis-senlits, les plantains, etc.L’envahissement d’un terrain par ces herbes est à redouter à cause de la disparitionprogressive des graminées du gazon, ce qui rend la surface de jeu glissante. L’entre-tien régulier du gazon limite le développement des mauvaises herbes.Pour s’en débarrasser complètement, il reste la possibilité d’utiliser des herbicides sé-lectifs pour gazons qui sont à base notamment de matières actives comme le 2.4. D,le dicamba, le mecoprop. Certains produits du commerce ne doivent pas être utiliséssur un jeune gazon. L’époque d’utilisation la plus courante est le printemps, après ledépart de la végé-tation. Plusieurs applications peuvent être nécessaires pour venir àbout de toutes les mauvaises herbes.

• Mousse : la seule lutte efficace contre la mousse se fait de façon indirecte, en sup-primant les causes qui ont permis son installation (manque de perméabilité du sol,manque d’éléments nutritifs, etc.). La lutte directe se fait par application, à la fin de

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l’hiver, de sulfate de fer à la dose de 30 à 40 g par m2 (à sec ou en solution pulvéri-sée) ; la mousse détruite sera ensuite éliminée par ratissage.

• Parasites animaux : ils sont constitués surtout par les larves de certains insectes, –larves de hannetons, de taupins, de tipules -, les vers de terre et les taupes.En tenant compte des restrictions légales sur certains produits, il est possible de lut-ter contre les insectes et les vers de terre avec des produits du commerce à base delindane et de produits organophosphorés. La lutte contre les taupes se fait avec despièges et des appâts empoisonnés.

2.3 - Les terrains de sport stabilisés mécaniquement

II est très difficile de maintenir en bon état un terrain de grands jeux engazonné, trèsutilisé. Les frais qui résultent de l’entretien montrent que ce type de terrain se révèleêtre inadapté pour un usage intensif. Aussi est-il recommandé de doubler les terrainsgazonnés par un terrain stabilisé mécaniquement. Le coût d’investissement pour unterrain de football est de l’ordre de 0,4 à 0,5 million d’euros.

L’avantage de ces terrains est de permettre une utilisation intensive (sauf en périodede dégel). Leur entretien peu coûteux peut être effectué par du personnel peu spé-cialisé.

Les inconvénients sont cependant nombreux : ces terrains peu agréables à la pratiquedu jeu ne sont pas recommandés pour jouer au rugby et ne sont pas autorisés par laFédération française de football au niveau national.

La stabilisation mécanique est un procédé de traitement du sol qui permet d’appor-ter à celui-ci une certaine résistance au piétinement en ne faisant intervenir que desagents mécaniques. Ces derniers permettent d’arranger au mieux les grains minérauxpour procurer au sol une structure stable (schéma suivante).

Les paramètres intervenant dans la stabilisation mécanique dépendent :– des caractéristiques intrinsèques des matériaux utilisés,– des conditions d’exécution du terrain.

• Choix des matériaux

II est rare que l’on trouve un sol permettant de réaliser un terrain stabilisé sans êtremélangé à d’autres constituants. Le plus souvent, les chapes sont obtenues à partirdes mélanges binaires ou ternaires.

II est important de noter que lorsqu’un des constitutants est fixé, la qualité des autresconstituants est définie, car il faut obtenir un sol présentant :– une courbe granulométrique harmonieuse 0-10 mm,– un indice de plasticité faible variant de 4 à 8,– une bonne perméabilité après roulage.

Du point de vue granulométrique, le constituant principal est toujours le sable. Leplus souvent, les mélanges sont constitués d’une terre et d’un ou plusieurs sables rou-

189Les terrains de sport en plein air

Page 191: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

lés ou concassés ; la terre provient préférentiellement du site de construction ou d’unapport proche du site.

On cherchera, pour une terre donnée, le sable qui convient le mieux.

Parmi les mélanges possibles, deux grands types peuvent être dégagés : – les mélanges qui ne comportent que des éléments roulés,– les mélanges qui ne comportent que des éléments concassés.

Différents processus de mise en œuvre de terrains stabilisés mécaniquement

190 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 192: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

2.4 - Les terrains en gazon synthétique

Depuis l’apparition du premier gazon synthétique, il y a eu de nombreuses évolu-tions ; il existe de nombreuses variantes : les gazons synthétiques purs, les gazons syn-thétiques sablés, les gazons synthétiques à lest de sable, les gazons synthétiques àcharge mixte, sable et granulats de caoutchouc. Les produits apportent aujourd’huides qualités de jeu qui s’approchent de plus en plus de celles des gazons naturels.Elles peuvent être comparables voire supérieures lorsque les conditions atmosphé-riques sont extrêmes. Une faiblesse est encore notée : elle concerne le rebond de balleencore trop dynamique.

L’évolution des qualités sportives de ces produits testés depuis quelques années aconduit, depuis janvier 2004, la Fédération française de football à autoriser la miseen place du gazon synthétique de nouvelle génération quel que soit le niveau de clas-sement des stades. Les textes définitifs seront présentés à l’assemblée du 6 juillet.

Malgré un coût d’investissement élevé – environ 450000 € à 600000 € – , les terrainsen gazon synthétique pur ou sablé présentent de nombreux avantages :– une durée d’utilisation intensive, ce qui conduit, in fine, à une économie sur le foncier ;

en effet, un gazon synthétique peut remplacer 4 à 5 terrains en gazon naturel,– un entretien annuel extrêmement réduit. II se limite au balayage et au brossage de

la surface – une fois par mois – et, pour les gazons synthétiques sablés, il faut dé-compacter le sable – une fois par an -, et parfois en ajouter. Le coût de l’ensembledes opérations est de l’ordre de 1 500 à 2 500 € par an, très faible comparé aux20000 € à 30 000 € nécessaires à l’entretien annuel d’un gazon naturel. Le terrainpeut s ‘amortir en 10 ans, le coût de l’heure d’utilisation est d’environ 23 € contre180 € pour un terrain gazonné,

– l’esthétique est permanente : la couleur verte de la fibre résiste aux ultra -violets (UV),– du point de vue de la dualité du jeu, le rebond de la balle est amélioré, mais la fa-

cilité de jeu pour les utilisateurs reste malgré tout très différente de celle obtenuepour un gazon naturel. D’autre part, le revêtement doit présenter des qualités deglissance compatibles avec l’activité. Ainsi, pour la pratique du tennis, la glissancehumide doit être supérieure à 60 et la glissance sèche inférieure à 100.

Parmi les inconvénients, on peut noter :– les coûts d’investissement élevés,– la difficulté de jouer au rugby sur ce type de terrain,– des sensations de jeu différentes de celles ressenties pour les terrains engazonnés,– la nécessité d’une portance importante pour le sol support.

2.5 - Les pistes d’athlétisme en revêtements élastosynthétiques

Ces revêtements sont conçus principalement pour les pistes d’athlétisme, aires d’élande saut en longueur, triple saut, en hauteur et à la perche, aires de lancer.La pérennité, l’entretien facile, et surtout une bonne homogénéité, font que l’utili-sation de ce type de sol devient de plus en plus fréquente. Ces sols se répartissent endeux grandes familles – perméable et imperméable, monocouche ou bicouche, ce qui

191Les terrains de sport en plein air

Page 193: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

permet au maître d’œuvre de disposer d’un choix important pour adapter au mieuxla qualité du sol aux performances recherchées (compétition, entraînement, etc.) et au bud-get disponible.

Nota : la portance et la stabilité du sol doivent être mesurées sur 50 à 60 points in situ.

Ces revêtements doivent satisfaire à certaines exigences imposées par les textes normatifsen vigueur :

• exigence de sécurité : la sécurité doit être assurée en cas de chute. En conséquence, lerevêtement doit avoir les qualités suivantes (norme AFNOR) :– amortissement, glissance réduite, sûretés des appuis,– absence de toxicologie et faible abrasivité ;

• exigence sportive conforme aux conditions d’homologation exigées par la Fédération etpar les textes normatifs ;

• exigence de durabilité liée à la qualité des matériaux employés et à leur mise en œuvre.

2.6 - Tennis – Terre battue

Les avantages pour ce type d’équipement peuvent être définis par une qualité de jeu, unconfort satisfaisant du point de vue de la traumatologie lorsque l’entretien est correcte-ment réalisé ; les opérations de décompactage et d’arrosage sont nécessaires pour assurerla souplesse du sol.Les inconvénients majeurs sont dus à une durée d’utilisation relativement brève. Ce typede sol ne peut pas être utilisé par temps de pluie et de gel. L’entretien exige des connais-sances spécifiques, et le coût global rapporté aux heures d’utilisation est extrêmementélevé, au bout de quelques années, la terre battue se mélange au calcaire, ce qui diminueconsidérablement la perméabilité du court. Chaque année, il est donc indispensable de ré-aménager la surface afin de retarder cette imperméabilisation.

2.7 - Tennis – Bétons poreux

Ce type permet une utilisation intensive. Cependant, de nombreux inconvénients existent.Ces terrains n’ont aucune qualité sportive ; ce sont des sols durs qui génèrent des affec-tions au niveau du système musculo-tendineux humain. L’entretien est essentiel. II permetde déboucher les pores du sol qui assurent l’évacuation vertical de l’eau. Une imperméa-bilisation favorise le développement de mousse, accéléré par une végétation de proximité.

2.8 - Tennis – Enrobés + résine pelliculaire

De telles constructions permettent une utilisation intensive comme pour les terrains de ten-nis en béton poreux ; cependant, ces terrains sont durs et ne présentent aucune qualitéamortissante. Leur qualité de construction dépend de la mise en œuvre des enrobés. Unerésine pelliculaire épaisse est ensuite déposée sur l’enrobé. L’avantage d’un tel sol est uni-quement sa durabilité.

192 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 194: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Les piscines

Chapitre VIII

L’évolution des besoins, induite par une pratique sportive devenue individuelle ba-sée sur le loisir et accentuée par des vecteurs économiques, fait que la piscine, sielle remplit toujours les fonctions pédagogiques et sportives (entraînement et com-péti-tion), doit aussi promouvoir son caractère ludique, sa vocation d’équipement de «loisirs ».

L’enquête établie en 1995 par la mission de l’Équipement du ministère des Sports montreque l’ensemble des piscines couvertes (1750) et de plein air 2500, représente moins de3% du parc des équipements sportifs. Toutefois, l’évolution récente des créations et re-structurations réalisées sur le territoire fait que la plupart des régions sont assez bien des-servies. On s’aperçoit cependant qu’en dehors des heures réservées aux scolaires et auxclubs, les piscines couvertes traditionnelles restent peu fréquentées par le public, (jusqu’àtrois fois moins que les piscines « sport-loisir » ). De nombreux élus locaux l’ont bien com-pris. Des stratégies d’adaptation de l’offre à la demande font que ces infrastructures spor-tives ont considérablement évolué depuis ces dernières décennies. F. Vignaud1, dans sonouvrage « Les espaces du sport » (1998), souligne : « … les projets de création, et surtoutde restructuration de piscines, quasiment nuls à la fin des années quatre-vingt, ont net-tement crû pour atteindre plus de 150 par an au début des années 90 ». Pour répondreà tous, les élus, au niveau des agglomérations, sont tentés de faire grand ; « les deuxtiers d’entre eux ont en projet la construction d’un complexe nautique dont le budgetfluctue entre 7,6 et 15 M d’euros »2.

1 « Les espaces du sport » F. Vignaud, Collection Que sais-je, n°3410, Éd. PUF. 2 Dossier « Piscines : attractives… mais complexes », P. Bayeux, La lettre du cadre n°223, 1erdécembre2001.

Page 195: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

194 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Pourtant, il est souhaitable de rendre plus attractives les piscines existantes et deconcevoir les nouvelles en vue d’une utilisation plus globale. Cette nouvelle généra-tion de piscines doit permettre une grande polyvalence sportive et ludique en inté-grant mieux les souhaits des différents groupes d’usagers. Cela aura pour effetd’augmenter le nombre et les catégories d’usagers ainsi que la durée de leur présencedans la piscine. II n’y a d’ailleurs pas antagonisme entre les activités diversifiées quel’utilisateur souhaite trouver à la piscine. En effet, auprès des enfants et des jeunes,la piscine est un élément promotionnel qui entraîne un certain nombre d’entre euxà la pratique sportive.

II ne s’agit pas ici de condamner les projet-types agréés, issus des lois-programmes(Mille piscines) entre les années 1970-1980. Utilisés dans de nombreuses communes,les équipements standardisés ont joué un rôle très important en couvrant les besoinsprioritaires et en contribuant à l’effort pédagogique. Les années 80 ont vu l’émer-gence des piscines ludiques qualifiées de parcs aquatiques, dont les coûts d’investis-sement et de fonctionnement sont devenus rapidement insupportables pour lescommunes. Ces difficultés financières, associées à une offre limitée aux seuls loisirsaquatiques à destination exclusive d’un public jeune, font que les années 90 voientle développement de piscines sports-loisirs3, à la recherche d’un équilibre judicieuxentre le bassin olympique et le bassin ludique. Ainsi, accessible au plus grand nombre,la piscine d’aujourd’hui satisfait à la diversité des besoins pour offrir les services liés :– à la natation scolaire et à l’apprentissage,– à la natation sportive et à l’organisation de compétitions,– aux activités récréatives et de loisirs,– aux animations sociales, paramédicales.

La revue Espaces4 présente dans son dossier « les nouvelles piscines » quelques com-plexes nautiques sports-loisirs à travers leur descriptif en termes d’offre de services etde coûts. Nous ne retiendrons ici que trois complexes nautiques. Des complémentsd’information sont possibles dans la revue Espaces citée.

Stade nautique de Pessac

Créé en 1992, le stade nautique de Pessac, en Gironde, est défini comme un espaceaquatique conséquent et moderne, répondant aux besoins d’une ville de 52000 ha-bitants. Il est constitué de deux grands espaces : – un espace intérieur, ouvert toute l’année, comporte un bassin de compétition de 25 m

avec 6 couloirs, un toboggan de 35 m, une pataugeoire avec champignon à eau, un bas-sin d’apprentissage (de moins d’1 m de profondeur et avec une température d’eau ré-gulée à 32°C), un sauna, un hammam, et un bain à remous,

– un espace extérieur ouvert de mai à septembre, composée d’un bassin à vague d’unelongueur de 35 m, de deux toboggans, d’une fosse à plongeon, d’un pentagliss avecquatre couloirs, d’une pataugeoire de 250 m2 avec un canon à eau, d’un espace deverdure de 2 500 m2 et d’une aire de pique-nique avec un espace de vente à em-porter.

3 Dossier « Les nouvelle piscines », Revue Espaces Tourisme & Loisirs, n°194 juin 2002 et n° 195juillet-août 2002.

Page 196: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

195Les piscines

Montant de l’investissement . . . . . . . 5,3 millions d’eurosAnnée d’ouverture . . . . . . . . . . . . . . . 1992Nombre d’entrées à la piscine . . . . . . 310 000 (dont 241275 entrées payantes)Tarif d’entrée (ind., adulte, été) . . . . . . 5 euros en moyenneTarif d’entrée (ind., enfant, été) . . . . . 3 euros en moyenneGestion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Régie directe (syndicat intercommunal d’équipements

de sport et de loisirs aquatiques)

NAUTIL (Pontault–Combault – Roissy-en-Brie)

Le Nautil est le complexe sportif intercommunal des communes de Pontault-Combaultet de Roissy-en-Brie. Un premier équipement aquatique a été réalisé en 1996, pourun investissement de près de 11 millions d’euros. Puis, en 1999, dans un objectif deprise en compte des attentes des clientèles, un espace forme a été accolé au moduleaquatique, pour un investissement de 4,57 millions d’euros.

Aujourd’hui, le Nautil comprend les équipements suivants : espace aquatique : un bas-sin de 25 m, une piscine à vagues, une pataugeoire, un toboggan de 30 m, Jacuzzi,etc., associé à un espace forme : musculation, cours collectifs, sauna, hammam, squash,UVA, etc.Montant de l’investissement . . . . . . . 11 millions d’euros + 4,557 millions d’eurosAnnée d’ouverture . . . . . . . . . . . . . . . 1996 puis 1999Nombre d’entrées à la piscine . . . . . . 190 000 entrées payantesTarif d’entrée (ind., adulte, été) . . . . . 4,5 euros en moyenneTarif d’entrée (ind., enfant, été) . . . . . 3,8 euros en moyenneGestion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Régie directe (syndicat intercommunal d’équipements

de sport et de loisirs aquatiques)

La piscine olympique d’Antigone à Montpellier

Construite au cœur de la ville de Montpellier, dans le quartier d’Antigone, la piscinede Montpellier est un ensemble architectural de verre et de métal réalisé par RicardoBofill, qui vise à s’intégrer parfaitement dans la vie de la cité.Son concept conjugue sport de compétition et loisirs de proximité. Ses équipementssont les suivants :– un bassin sportif de 50 x 25 m, de 3 m de profondeur, avec 10 lignes d’eau. Il est homo-

logué pour des compétitions internationales dans les trois disciplines : natation, water-polo et natation synchronisée. Cette zone est équipée de 1700 places de gradins,

– un espace de loisirs comprenant un bassin de 25 m, cinq lignes d’eau, un lagon, unerivière à contre-courant, un toboggan, deux bains bouillonnants et une patau-geoire,

– un gymnase de quartier (44 x 22m) équipé pour la pratique du basket-ball, tennis,hand-ball, tennis de table et badminton,

– des équipements commerciaux complémentaires de détente et de loisirs dont lesaménagements sont réalisés par les preneurs : un club de mise en forme (100 m2),une cafétéria de 100 m2, un magasin de vente de vêtements sportifs (150 m2).

4 Dossier « Les nouvelle piscines », revue Espaces Tourisme & Loisirs, p. 43-50, n°194 juin 2002.

Page 197: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

L’ensemble du complexe est situé à proximité d’un parking souterrain d’une capacitéde 650 places.Montant de l’investissement . . . . . . . 25,6 million d’eurosAnnée d’ouverture . . . . . . . . . . . . . . . 1996 Nombre d’entrées à la piscine . . . . . . 440 000 entrées payantes)Tarif d’entrée (ind., adulte, été) . . . . . 4,57 euros en moyenneTarif d’entrée (ind., enfant, été) . . . . . . 2,3 euros en moyenneGestion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Régie directe

1 – Les contraintes de la programmation

1.1 – Quelques règles incontournables

La programmation fait suite à la décision du maître d’ouvrage de réaliser ou non une pis-cine. Ce programme concrétise une succession d’étapes qui doivent aboutir au choix del’équipement dans ses moindres détails, et qui sera construit conformément aux règles dumarché public. L’observation des piscines existantes – et cela reste vrai pour les autres équi-pements sportifs – montre que la réussite (ou l’échec) est souvent lié par les bons (ou mau-vais) choix des décideurs. À ce titre, le maître d’ouvrage joue un rôle essentiel dans ladéfinition de l’équipement ; c’est à lui de procéder aux arbitrages en fonction des straté-gies vis-à-vis d’un quartier, du développement touristique, de sa politique sportive, d’amé-nagement du territoire, etc. Une fois l’équipement construit, le succès, pour être total,dépendra de la compétence du personnel recruté qui aura la tâche de faire fonctionnerau quotidien la structure en cohérence avec les objectifs fixés. Stratégiquement, nous pou-vons rappeler ici les grandes lignes qui contribuent à la réussite des différentes phases dela programmation :

• Définir les besoins de l’ensemble des usagers pour mettre en adéquation l’offre etla demande, en essayant d’intégrer l’évolution prévisible de cette dernière ; ce quin’est pas toujours évident.

• Procéder à une approche exhaustive des fonctions attendues de l’équipement. Leséléments sur lesquels repose la réflexion doivent être objectivement validés. Desétudes parallèles peuvent être menées ; des études de cas peuvent être réalisées àpartir de piscines déjà construites.

• Raisonner en termes de coût global comprenant l’investissement (en privilégiant ladurabilité), les frais d’exploitation, sans oublier ceux relatifs à la maintenance surune durée déterminée.

• Ne jamais sous-estimer les options déterminantes qui assurent la sécurité, l’hygiènedes usagers. La sécurité est l’exigence première ; si les noyades restent marginalesdans les piscines publiques, comparativement aux piscines privées, le niveau de to-lérance de la société au risque est nulle compte tenu des textes en vigueur5. Le ges-tionnaire est chargé de mettre en place les mesures de prévention des accidentsconformément au POSS (plan d’organisation de la sécurité et des secours). Rappe-lons que ce plan a pour objectif :

196 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 198: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

– de prévenir les accidents par une organisation de la surveillance adaptée au pu-blic, à l’établissement,– de préciser les procédures d’alarmes à l’intérieur de l’établissement et d’alerte desservices de secours extérieurs (SAMU, pompiers, police, etc.),– de préciser les mesures d’urgence définies par l’exploitant en cas de sinistre oud’accident via l’affichage d’un règlement intérieur.

• Prendre en compte l’évolution possible de l’équipement ; comme nous le soulignionsplus haut, c’est un moyen de satisfaire le plus longtemps les services attendus parles utilisateurs.

• Prévoir l’équipe qui animera, une fois construite, la piscine. Les compétences decette dernière sont primordiales pour assurer la pleine réussite de l’équipement ; ilest recommandé d’associer cette équipe, lorsqu’elle est connue, au groupe de tra-vail chargé du programme.

• Et enfin, le maître d’ouvrage doit avoir le souci d’adapter le projet aux possibilitésfinancières de la commune ; ce qui est réalisé doit être bien fait, dans le respect ducahier des charges.

Voici en quelques lignes le rappel des règles incontournables relatives à la program-mation. La piscine, équipement emblématique et sensible quelle que soit la taille descommunes, ne saurait se soustraire à une telle démarche. Le succès du programmepasse en priorité par une bonne fréquentation, et les futurs utilisateurs jugeront trèsrapidement la fonctionnalité, la sécurité, l’hygiène et le confort de la piscine.

1.2 – Les contraintes techniques

La difficulté d’un tel équipement est de faire cœxister différentes fonctions corres-pondant à des propositions de services parfois contradictoires. Une recherche deconfort et la création d’ambiances différenciées doivent être développées par :

• l’emploi de matériaux nouveaux,

• la création d’espaces paysagers, de détente,

• la possibilité d’appropriation des lieux par les différents membres d’une même fa-mille, par différents types d’utilisateurs, sportifs, etc.,

• le développement de points de rencontre pour les jeunes et les différentes classesd’âges (bar, cafétéria, etc.),

• la création d’espaces nautiques différenciés tout en favorisant une certaine com-munication par l’utilisation de baies vitrées.

On peut en outre :

• modifier le dimensionnement grâce à l’utilisation de séparations ou de fonds mobiles,

• aménager le plan d’eau de bassin en volumes isolés, ou tout au moins différenciés,même s’ils communiquent entre eux.

197Les piscines

5 Décret du 18 juillet 1998.

Page 199: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

C’est la fonction « loisirs » qui entraîne les modifications les plus significatives. Lesformes de bassins sont souvent libres et plus souples, tout en intégrant les dimen-sions sportives et pédagogiques. II en est de même des surfaces de plage dont laforme, grâce à la découpe des bassins, n’est plus traditionnelle. Ces plages devien-nent généralement plus grandes et doivent assurer des fonctions telles que : la circu-lation, le dégagement de sécurité, les jeux, la détente. Elles peuvent ainsi recevoirune activité spécifique et complémentaire de celles qui s’exercent dans les bassins.L’utilisation des différences de niveau entre les bassins, et par conséquent entre lesplages, facilite la création d’ambiances nouvelles. L’impact d’un tel équipement surl’environnement est en outre considérable. Sa réalisation demande des réponses ur-banistiques et architecturales, auxquelles s’ajoutent bien entendu des contraintestechniques spécifiques.

Par ailleurs, la pratique d’activités sportives entraîne le respect très précis des dimen-sions et les volumes codifiés par les fédérations. Leur inobservation peut entraînerdes risques d’accidents, d’inconfort ou un refus d’homologation qui rend alors impos-sible toute compétition. La piscine est l’équipement qui pose le plus de problèmesspécifiques. Elle est conçue et réalisée pour offrir au public des possibilités d’activitéséducatives, sociales et de loisirs. De ce fait, l’accueil du public crée des obligations enmatière de confort d’hygiène et de sécurité ; des règles strictes sont alors établies. Nepas les respecter, c’est courir le risque d’une désaffection des usagers et, plus grave,d’une prolifération d’accidents. La piscine doit donc être suffisamment attirante,agréable, confortable et sécurisante.

1.3 – Quelques notions sur le confort

L’avènement récent en France des équipements aquatiques de loisirs a soudain révéléqu’un bassin rempli d’eau pouvait susciter un formidable engouement, à conditiond’être un tant soit peu mis en valeur à l’aide de quelques éléments d’animation etde la reconstitution d’une ambiance de type tropical correspondant au climat quirègne de fait dans une piscine couverte. En bref, un lieu un peu plus gai que la pis-cine traditionnelle de base.

Dans ce contexte nouveau, le confort sous toutes ses formes (acoustique, visuel, tac-tile, olfactif, etc.), et plus particulièrement le confort thermique, apparaît comme unfacteur particulièrement important de cette sensation de bien-être et de plaisir tantrecherchée. II constitue un atout capital dans la reconquête par les piscines d’uneclientèle peu à peu dissuadée par la trop grande sévérité de certains établissementsdésertés à la suite de baisses de température commandées par les nécessités d’éco-nomies d’énergie, etc.

Ce qui est vrai en matière de confort pour le public « libre » l’est aussi pour la clien-tèle « captive » des écoliers et des lycéens qui assurent à eux seuls plus de 70 % desentrées dans le cadre de l’apprentissage scolaire. Non seulement parce que le succèsde l’activité pédagogique est largement dépendant des conditions matérielles danslesquelles elle se déroule, mais aussi parce que ces captifs constituent le principal ré-servoir de clientèle libre de la piscine et que la qualité de l’accueil scolaire condi-

198 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 200: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

tionnera le désir de retourner ou non à la piscine pour le loisir.

Le confort est donc rentable socialement puisqu’il ne peut qu’accroître le nombred’utilisateurs des piscines. II l’est aussi économiquement, puisqu’il contribuera, ce fai-sant, à l’augmentation des recettes sans pour autant nécessiter plus d’énergie. On dé-montre, au chapitre « traitement de l’air et maîtrise de l’énergie », que le confort estplus affaire de bonne gestion et d’imagination que de température en hausse.

Ce confort peut être défini comme un ensemble d’éléments qui contribuent à uneimpression globale qui favorise le bien-être, la détente, etc. Cette sensation deconfort repose sur des aspects sensoriels et psychologiques très variés, et en consé-quence, elle n’est pas forcément la même pour chacun. Néanmoins, le respect d’uncertain nombre de règles et des valeurs de paramètres au regard des textes norma-tifs et de la réglementation permet d’atteindre a minima le confort.6

– Les impressions de confort thermique : elles sont liées plus particulièrement auchauffage et à la ventilation. Ce problème est primordial pour le baigneur qui estsoumis à des échanges thermiques importants. Les situations diverses entre les per-sonnes mouillées et sèches, nues et habillées, dans l’eau et hors de l’eau, les publicsmultiples tels que les bébés nageurs, les personnes âgées, les sportifs et les scolairesfont qu’il est nécessaire de trouver le meilleur compromis entre le confort des usa-gers et le contrôle des dépenses énergétiques. Le confort des baigneurs, peu vêtus etsouvent mouillés, est difficile à assurer ; l’évaporation de l’eau sur la peau provoqueun refroidissement. Ils sont aussi soumis au rayonnement froid des parois vitrées etdes plages et placés également dans une ambiance très humide. II faut, contraire-ment au logement, jouer simultanément sur l’ensemble des paramètres : tempéra-ture, humidité (hygrométrie) et vitesse de déplacement de l’air, etc. La gestion del’humidité de l’air reste la clé de la réussite dans la recherche de la qualité de confortde l’air ambiant, mais aussi dans le souci de réaliser des économies d’énergie. D’autrepart, une humidité mal régulée entraîne des risques de corrosion et de dégradationdes parties sensibles de l’équipement, ossature, parois, matériaux en bois, etc.

– Les impressions de confort acoustique : le bruit est un élément essentiel à maîtri-ser,même si malheureusement il n’est pas suffisamment pris en compte actuellement. Le hallde la piscine, un local clos, offre des surfaces de réverbération importantes telles que lesbaies vitrées et les surfaces de plan d’eau. En période de forte fréquentation, l’intensitédes bruits peut atteindre des valeurs supérieures à 75 décibels, valeur limite au-delà de la-quelle le bruit devient un danger. La difficulté majeure vient du fait que les surfaces à trai-ter sont très réduites par la présence des plans d’eau, des parois vitrées et des plages. Seul,l’aménagement du hall de la piscine doit contribuer à l’amélioration du confort acoustique; la possibilité de disposer de différents niveaux de plages, de plusieurs bassins, en isolantles pataugeoires des bassins de détente et de ceux spécifiques à la natation sportive per-met d’éviter la propagation des bruits. II faut aussi être attentif à l’installation de cascadesqui sont souvent sources de bruit. Des solutions existent ; parmi celles-ci, l’utilisation depièges à son disposés au plafond et insensibles à l’humidité, tels que les panneaux fléchis-seurs, panneaux perforés. Ces matériaux doivent être choisis en fonction de leur cœfficientd’absorption défini pour des fréquences bien précises. Pour cela, un diagnostic doit être

199Les piscines

6 Piscines publiques, magazine Piscines/SPAS, n° hors-série, 1991.

Page 201: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

réalisé pour identifier le plus précisément possible les caractéristiques des nuisances. Si-gnalons enfin que les matériaux peuvent être intégrés à la décoration de l’espace inté-rieur.

– Les impressions de confort visuel : l’éclairage naturel ou artificiel, les couleurs, letype de diffusion de la lumière, la qualité de matériaux (qualités d’absorption, de ré-flexion) sont des éléments qui contribuent à créer une ambiance favorable à la dé-tente ; l’éclairage naturel et l’éclairage artificiel doivent être conçus pour améliorerl’attractivité de la piscine et assurer la meilleure surveillance possible.

– Les impressions de confort liées à la sensation de sécurité : ces impressions résul-tent d’une ambiance générale qui permet à l’usager de profiter pleinement des joiesde la baignade. Il est très désagréable de marcher sur un sol rendu glissant par l’eau,et froid, ou bien d’être en contact avec des surfaces froides.

À cela s’ajoute le souci permanent d’assurer une bonne hygiène des sols et une qualité ir-réprochable de l’eau. Ainsi, pour un type de circulation donné, l’eau, traitée en circuitfermé est injectée par le fond des bassins ; elle est évacuée par la surface et renvoyée versle local technique où elle est filtrée et désinfectée. Le traitement de l’eau doit être pris encompte dès la conception du projet (emplacement et dimension du local, du bac tampontrès volumineux, des canalisations, récupération séparée des eaux du bassin et des plages,etc.). D’autre part, la localisation, la grandeur et l’aménagement du local technique sontessentiels pour la réussite de l’exploitation de la piscine. Un espace clair, propre, accessible,favorise des interventions et des opérations de maintenance rapides et efficaces. Une at-tention particulière du point de vue de la sécurité doit être apportée pour la zone de stoc-kage et d’approvisionnement du produit désinfectant.

– Enfin, il ne faut pas sous-estimer les aménagements qui favorisent à rendre l’espaceencore plus attrayant ; on peut penser à l’ambiance musicale qui favorise la détente,aux couleurs des divers matériaux qui cassent les grands espaces, sans oublier l’accueil, lavigilance et la disponibilité du personnel que chaque utilisateur est en droit d’at-tendre ; par ailleurs, ce dernier a aussi des devoirs, fixés par le règlement intérieuraffiché dans l’enceinte de la piscine.

2 – Les conditions d’un bon état sanitaire des piscines et les mesures de prévention : une obligation de résultats

Les règles sanitaires applicables aux piscines ont pour objectifs principaux de préser-ver la santé et la sécurité des baigneurs et du public. Pour cela, elle agit a deux ni-veaux :– en limitant la pollution introduite dans l’enceinte de la piscine par des mesures de

prévention liées à la conception de l’établissement, d’une part, et par des règles deconduite spécifiées dans le règlement intérieur, d’autre part,

– en détruisant la pollution résiduelle par un traitement adapté des eaux et l’entre-tien et la désinfection des surfaces.

200 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 202: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

2.1 – La conception des piscines et les conditions de fonction-nement

Les piscines reçoivent en permanence une contamination apportée par les baigneurs.Cette source reste sans contexte la principale cause. Qu’il soit sain ou convalescent,l’usager introduit des bactéries, matières organiques et coliformes par ses phanères(cheveux, poils), sa peau (squames), ses sécrétions rhino-pharyngée (salive, crachat,mucus), ses urines et matières fécales, sa sueur et produits cosmétiques. La pollutionpeut être aussi introduite par :– le vent, dans le cas des piscines en plein air ou en utilisation ouverte. Plus généra-

lement par l’air humide, par l’intermédiaire des circuits, gaines et filtres pour les-quels un entretien régulier doit être effectué afin d’éviter la prolifération de légionelles,

– les chaussures, principalement au niveau des cabines et des gradins, lieux où lespieds chaussés et les pieds nus cohabitent,

– les installations sanitaires sont une source importante de pollution. Un entretien ré-gulier – au moins trois fois par jour – doit être réalisé,

– l’eau d’alimentation parfois, surtout lorsqu’elle ne provient pas du réseau publicmais de nappes phréatiques soumises parfois aux diverses pollutions. La surveillancerégulière permet d’éliminer efficacement les germes pathogènes.

L’ensemble de cette contamination se manifeste par des micro-organismes (virus, bac-téries, champignons et parasites) et des substances diverses, telles que les matièresorganiques, les poussières, etc. Certains de ces micro-organismes peuvent être la causede maladies ; il faut donc éliminer cette contamination dès son introduction dans lapiscine. Pour cela, chaque piscine doit être équipée d’installations performantes,d’équipements sanitaires en nombre suffisant, déterminés en fonction de la fré-quentation maximale instantanée notée FMI, d’une chaîne de traitement (préfiltre,filtre, pompe de circulation et pompe doseuse, etc.), afin d’assurer de façon impéra-tive et en continu la réduction de la contamination apportée par les baigneurs grâceà des équipements sanitaires.

Le décret du 7 avril 1981, détermine le minimum d’équipements sanitaires en fonc-tion de la FMI.

Figure 1 : Nombre d’équipements en fonction de la FMI

201Les piscines

Page 203: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Réglementation : la capacité d’accueil de l’établissement, fixée par le maître d’ou-vrage, doit être affichée à l’entrée. Elle distingue les fréquentations maximales ins-tantanées en baigneurs et en autres personnes. Le nombre maximal de baigneursautorisés dans le hall de la piscine dépend de la surface du plan d’eau. Cet effectifest défini par le maître d’ouvrage lors de la demande de permis de construire et ladéclaration d’ouverture. L’ensemble des installations étant dimensionné en fonctionde cet effectif déclaré.

Ainsi, le schéma ci-dessous définit la FMI autorisée par la réglementation en fonctionprioritairement des contraintes de sécurité ; le maître d’ouvrage peut prendre uneFMI plus faible, car mieux adaptée aux conditions de fonctionnement de l’équipe-ment afin de préserver une eau de bonne qualité.

Valeur de la FMI : nombre de baigneurspar m2 de plan d’eau (les bassins deplongeon et les pataugeoires ne sontpas compris)

Piscines couvertes (ou mixtes en utilisation couverte) 1

Piscines de plein air (ou mixtes en utilisation découverte) 3/2

D’autres éléments sont à prendre en compte, et notamment :– une disposition de douches alimentées en eau tiède telle que les baigneurs soient obli-

gés de se doucher ; le passage sous la douche savonnée joue un rôle essentiel ; aussi, toutdoit être mis en œuvre pour informer, faciliter, voire imposer leur accès et leur utilisa-tion. II faut prendre une douche savonnée avant d’entrer dans le bassin et en sortantpour se débarrasser des germes que le baigneur a pu recueillir. Ainsi, il faut :– disposer les douches dans un local de passage obligatoire,– prévoir une douche individuelle pour les handicapés,– installer des support à savon,– choisir un revêtement du sol des douches antidérapant ;

– une bonne conception et un bon entretien des pédiluves bien conçus et bien entre-tenus pour retenir la pollution résiduelle des pieds apportée par les sols des zonesde circulation (figure 2). Les pédiluves sont obligatoires à tous les accès aux plagesafin de limiter les apports de pollution dans les établissements où la superficie to-tale des bassins est supérieure ou égale à 240 m2. Leurs dimensions sont détermi-nées pour que le baigneur ne puisse pas l’enjamber et qu’il fasse au moins trois pas.Profonds d’au moins 10 cm, ils peuvent être alimentés en continu en eau provenantdu bassin. Cet apport d’eau assure au moins 5 renouvellements du volume d’eau dupédiluve au cours d’une journée et le renouvellement total à toutes les heures enpériode de forte fréquentation. L’eau est rejetée en continu à l’égout ; elle n’estdonc pas traitée.

L’eau du pédiluve doit être désinfectée et avoir en permanence une action désinfec-tante : la réglementation précise de maintenir un taux de 4 à 6 mg/l de désinfectant.Les pédiluves doivent être vidangés et nettoyés au moins quotidiennement.

202 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 204: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Figure 2 : circulation type d’un pédiluve7

La réduction de la pollution apportée dépend également des zones de circulation« pieds chaussés » qui doivent être indépendantes des zones de circulation « piedsnus ». Conformément à la figure 3 ci-dessous, le seul endroit où les zones sont confon-dues doit être les vestiaires. Pour limiter cet inconvénient, il est indispensable d’as-surer un entretien régulier de cet espace, plusieurs fois par jour si nécessaire.

LAVABOS, DOUCHES, WC, PÉDILUVES + LOCAL DE PORTE-HABITS OU CASIERS

Figure 3 : Schématisation d’une circulation possible des baigneurs

b – la destruction de la contamination résiduelle difficilement réductible.Celle-ci est largement dépendante :

– d’un fonctionnement continu des eaux comprenant une préfiltration, une filtration(avec coagulation ou non), un ajustement de pH (potentiel hydrogène), une désin-fection et un chauffage de l’eau si nécessaire. L’eau du bassin doit être désinfectéeet désinfectante. Une quantité de l’ordre de 0,4 à 1,4 mg/l de chlore libre actif ou

203Les piscines

7 source : Piscine,hygiène, santé –DRASS, Auvergne.

Page 205: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

de brome est à maintenir. Cette action désinfectante ne doit pas incommoder l’en-semble des baigneurs ;

– de l’installation de goulottes, conformément au décret du 7 avril 1981, qui favoriseun écrémage permanent de l’eau de surface ;

– des revêtements de sols d’entretien facile. Le lavage des sols doit être régulier avecun emploi de détergent et de désinfectant. Les pentes doivent être comprises entre3 et 5 % pour faciliter l’écoulement de l’eau vers des siphons.

2.2 – La surveillance sanitaire des piscines

Le décret du 7 avril 1981 prévoit une surveillance sanitaire des piscines, d’une part àla charge du directeur de l’établissement, et d’autre part à la charge de l’autorité sa-nitaire départementale.

• La responsabilité du directeur

Le directeur de l’établissement doit assurer :– la surveillance des baigneurs afin d’exiger le respect du règlement intérieur. Ce der-

nier doit être affiché en plusieurs endroits. Le directeur peut interdire l’accès à labaignade aux personnes présentant des affections cutanées ne les autorisant pas àla baignade. Enfin, lorsque la fréquentation est telle qu’elle dépasse la fréquenta-tion maximale instantanée (FMI), le responsable de l’établissement peut régulerl’entrée de nouveaux baigneurs ;

– le règlement intérieur : c’est un document obligatoire et de référence sur lequel lepersonnel de la piscine peut s’appuyer pour faire respecter la réglementation ;

La réglementation – l’annexe II de l’arrêté du 7 avril 1981 – propose un règle-ment type minimal :Avant de pénétrer dans les bassins, les baigneurs doivent passer sous des doucheset par des pédiluves (ou des dispositifs équivalents). II est interdit de pénétrerchaussé sur les plages.Le public, les spectateurs, visiteurs ou accompagnateurs ne fréquentent que leslocaux et les aires qui leur sont réservés.Les baigneurs ne doivent pas utiliser les pédiluves à d’autres fins que celles pourlesquelles ils sont conçus.II est interdit de fumer ou de mâcher du chewing-gum sauf sur les aires de dé-tente et de repos en plein air.II est interdit de cracher.II ne doit pas être introduit d’animaux dans l’enceinte de l’établissement.II est interdit d’abandonner des reliefs d’aliments.Il est interdit de courir sur les plages et de plonger en dehors des zones réservéesà cet effet.L’accès aux zones réservées aux baigneurs est interdit aux porteurs de lésions cu-tanées suspectes, non munis d’un certificat de non-contagion.

204 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 206: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

– la surveillance du traitement des eaux : il est indispensable d’effectuer les relevésdes compteurs d’alimentation en eau neuve et de recirculation, des débitmètres auniveau des filtres (surveillance de la perte en charge et de l’encrassement des filtres)et de contrôler la qualité de l’eau par les relevés du pH, de la teneur en désinfec-tant, en stabilisant, de la température, etc. L’ensemble de ces opérations est à re-nouveler au moins trois fois par jour. La multiplicité des contrôles permet unemeilleure régulation de la qualité de l’eau, surtout en cas de forte fréquentation.Actuellement, les dispositifs de régulation automatique (pompe doseuse, lecture di-recte du pH, etc.) facilitent énormément la surveillance de la qualité du traitementde l’eau. Lorsqu’une quelconque anomalie est détectée, qui met en jeu la sécuritédes usagers, le directeur est tenu de prendre des mesures d’urgence pouvant allerjusqu’à la fermeture temporaire de la piscine.

Toutes les interventions réalisées doivent être consignées dans un carnet sanitaireainsi que les différents taux, pH, désinfectant, température, etc.

• Le contrôle de l’autorité sanitaire départementale

Les conditions de fonctionnement et d’exploitation des piscines sont contrôlées parla Direction départementale de l’action sanitaire et sociale (DDASS). Cet organismevisite régulièrement les piscines. Le personnel technicien de la DDASS surveille le fonc-tionnement et l’exploitation, vérifie les appareillages de contrôle en réalisant des me-sures concomitantes, effectue des prélèvements d’eau afin de les analyser. Enfin, ilinforme et conseille le personnel exploitant. Ce contrôle peut être à la charge d’unlaboratoire agréé.

3 – Les différentes contaminations apportées à l’eau :le risque biologique et chimique

La contamination est de deux types, biologique et chimique.

Ce risque est lié à la présence de germes pathogènes, qui sont susceptibles de pro-voquer les maladies, et de germes commensaux non nuisibles, mais qui sont à la basedes analyses bactériologiques effectuées dans les piscines. En effet, les analyses consis-tent en la recherche des germes commensaux, car leur présence indique la possibilitéd’une contamination par les germes pathogènes.

Le risque est difficilement quantifiable, car il dépend de la nature des micro-orga-nismes présents et de leur nombre, de l’individu exposé (âge, état de santé, état im-munitaire [vaccins], etc.). II existe quatre catégories de germes :– protozoaires (certaines espèces d’amibes, etc.),– champignons : levures, moisissures,– bactéries,– virus.

La connaissance des conditions de vie de ces micro-organismes facilite leur élimination.

205Les piscines

Page 207: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

• La contamination des eaux de piscines par les germes d’origine intestinale

Sans entrer dans les détails, les principaux germes pathogènes d’origine intestinalesont :– les salmonelles des fièvres typhoïdes et paratyphoïdes,– le virus de l’hépatite infectieuse,– le virus de la poliomyélite,– les adénovirus à l’origine des infections des voies respiratoires et des conjonctivites

épidémiques.

• La contamination par les germes de la peau

Cette contamination est la plus fréquente en piscine, notamment au niveau des solsoù l’on rencontre les myobactéries et les champignons, très résistants aux antisep-tiques. Ces germes provoquent des lésions cutanées dont il est difficile de se guérir.Un virus, le papillomavirus, responsable des verrues plantaires, est aussi transmis parles sols mal désinfectés.

Malheureusement, au niveau des piscines, toutes les conditions sont réunies pour fa-voriser ce mode de contamination. On peut citer en particulier :– la nudité,– le ramollissement de la peau qui la rend plus fragile et qui favorise la desquama-

tion,– les prêts et locations de tenues de bain non ou pas assez stérilisées,– et enfin le rhabillage hâtif des enfants qui, en enfermant l’humidité, favorise le dé-

veloppement des champignons.

• La contamination par les germes rhino-pharyngés

Les sécrétions rhino-pharyngées sont à l’origine de la contamination la plus impor-tante. Ainsi, les staphylocoques, germes pathogènes, constituent un risque majeur dela baignade en eau de piscine ; enveloppés dans une gangue muqueuse, ils sont ré-sistants à l’action des désinfectants. Leur faible densité comparée à celle de l’eau im-plique qu’ils se trouvent tous concentrés en surface, tranche d’eau superficielle desbassins. Pour les faire disparaître, il faut alors impérativement :– maintenir une teneur résiduelle en désinfectant,– prendre à la surface 50 % de l’eau du bassin recyclée. Pour les piscines non

conformes, il est nécessaire d’évacuer tous les matins à l’égout, la tranche d’eau su-perficielle.

Notons enfin que les staphylocoques sont à l’origine des affections telles que rhino-pharyngites, angines, otites, conjonctivites, etc.

206 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 208: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

4 – La lutte contre la contamination introduite dansles piscines – Traitement de l’eau

Nous avons vu au paragraphe 2 que le premier type de mesures à prendre pour lut-ter contre la contamination est de maîtriser les conditions d’un bon état sanitaire del’ensemble de l’équipement aquatique qui restent liées à la conception, au fonction-nement et à la surveillance de la piscine. Il y a obligation de résultats en matière dequalité de l’eau. Ainsi, par l’ensemble des actions présentées jusqu’alors, la réductionde la contamination apportée par les baigneurs a pu être poussée à son maximum.II reste à détruire la contamination résiduelle inévitable ; c’est l’objectif du deuxièmetype de mesures que nous allons présenter dans ce chapitre.

Détruire la contamination résiduelle, c’est assurer en permanence la régénération del’eau des bassins. Cette opération est basée sur deux opérations principales :– l’entretien et le nettoyage des sols et des ouvrages sanitaires,– le traitement des eaux qui repose principalement sur les opérations de filtration et

de désinfection conçues pour :• éviter les zones mortes : toute l’eau des bassins doit être régénérée ; en particu-lier, l’ensemble du film superficiel doit être repris principalement par l’intermédiairedes goulottes, • évacuer la contamination soit vers l’égout, soit vers un bac tampon afin d’être éli-minée dans les différents organes de traitement, • diffuser rapidement et uniformément le désinfectant.

L’eau doit être désinfectée, mais aussi avoir une action désinfectante lorsqu’elle estintroduite dans le bassin afin d’éliminer en continu la pollution apportée par les bai-gneurs. C’est la fréquentation qui détermine le traitement de l’eau.

4.1 – La circulation de l’eau

Quel que soit le type de circulation retenu, les principales actions qui assurent le re-cyclage sont :– la reprise de l’eau, effectuée soit au niveau du fond et (ou) des parois du bassin et

aussi par l’intermédiaire des goulottes par surverse du film superficiel de l’eau ;– la préfiltration de l’eau. Grâce aux pompes de circulation, l’eau passe dans un pré-

filtre qui assure l’élimination des grosses impuretés, épingles à cheveux, cailloux,etc. qui risquent en particulier de détériorer le corps des pompes ;

– la filtration, dont le but est de maintenir la clarté et la limpidité de l’eau ;– la désinfection, dont le but est la destruction des matières organiques.

Ces quatre actions principales doivent être parfaitement maîtrisées lors de la concep-tion du traitement des eaux. Lors de l’exploitation, l’opérateur peut agir prioritaire-ment sur le débit de l’eau recyclée et la teneur en désinfectant ; cette régulation sefait en fonction de la fréquentation. Elle consiste généralement à surveiller quatreparamètres :– l’alcanéité de l’eau (TAC),

207Les piscines

Page 209: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

– le titre hygrométrique (TH),– le potentiel hydrogène (pH),– la concentration du désinfectant (mg/l).

Ces données visent à maintenir la neutralité de l’eau, à diminuer les risques micro-biologiques et à éviter la corrosion du matériel. II convient alors de connaître parfai-tement l’influence de ces grandeurs sur la qualité du traitement de l’eau, sachantqu’elles sont étroitement dépendantes l’une de l’autre.

la réglementation – décret n° 81-234 du 7 avril 1981 – une seule installation de trai-tement de l’eau peut être utilisée pour plusieurs bassins, à condition que chaquebassin possède ses propres dispositifs d’alimentation et d’évacuation, et que les ac-tions de désinfection correspondent bien aux besoins.

• Les différents types de circulation : avantages et inconvénients

Les circuits d’arrivée et de reprise des eaux doivent être conçus de façon à éliminerrapidement les pollutions en n’importe quelle zone du bassin. Trois types de circula-tion sont généralement rencontrés :

– La circulation classique. Ce type de circuit caractéristique des piscines françaises estabandonné aujourd’hui pour cause de non-conformité à la réglementation (décretn° 81-234 du 7 avril 1981). Dans ce modèle, l’arrivée de l’eau traitée s’effectuait parplusieurs orifices situés en général dans la partie la moins profonde du bassin. Lareprise des eaux se faisait dans la partie la plus profonde du bassin, par un ou plu-sieurs puisards recouverts d’un grille. Il permettait une bonne élimination des par-ticules dont la densité est supérieure ou égale à celle de l’eau. Mais au contraire,les particules de plus faible densité situées dans la tranche d’eau superficielle oùnagent les baigneurs, s’accumulaient jusqu’à ce qu’un écrémage soit effectué. Cetteopération ne peut cependant se faire qu’en l’absence de baigneurs ; les matièresorganiques persistaient donc toute la journée et étaient continuellement remisesen suspension par l’agitation de l’eau. Pour cette raison, ce type de circulation n’apas été retenu dans la nouvelle réglementation.

– La circulation inversée (figure 4)Afin d’éviter l’accumulation des matières organiques dans la tranche d’eau superfi-cielle, et en particulier du mucus (protection des staphylocoques pathogènes contrel’action du désinfectant), la solution consiste à recycler en continu cette couche su-perficielle vers le circuit de traitement.

La circulation inversée remplit cet objectif puisque l’eau est reprise en surface à l’aidede goulottes disposées sur les grandes longueurs du bassin (figure 4). L’eau pénètredans la goulotte par deux voies, l’une sur la plage à travers un caillebotis, l’autre parl’intermédiaire des bouches situées à 30 cm au-dessous du niveau de la plage et es-pacées régulièrement tous les mètres.

L’utilisation de skimmers – aspirateurs et écrémeurs d’eau de surface – ne permettepas une reprise de la tranche d’eau superficielle sur toute la longueur du bassin. Ace titre, ces dispositifs sont à déconseiller dans les piscines publiques.

208 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 210: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Une fois traitée, l’arrivée de l’eau dans le bassin s’effectue généralement par le fonddu bassin par un caniveau axial ou par plusieurs bouches. L’avantage d’un tel circuitest qu’il assure une bonne élimination des matières organiques situées dans le filmsuperficiel de l’eau. La grille du fond n’est plus en dépression, comme c’est le cas pourla circulation classique, ce qui accroît la sécurité. Cependant, ce système ne permetpas d’éliminer en continu les grosses impuretés de densité supérieure à celle de l’eau ;il est nécessaire alors de les évacuer chaque jour à l’aide du balai aspirateur. II a étéaussi remarqué que l’eau des bassins ainsi recyclée présentait toujours une teneur engermes rhino-pharyngés très inférieure et sans comparaison avec celle mesurée dansles bassins à circulation classique. Même si cela n’est pas entièrement satisfaisant, lerésultat est encourageant et plaide en faveur de la reprise des eaux de surface.

Figure 4 : Circulation inversée ; reprise des eaux en surface8

• Le circuit mixte (figure 5)

Ce système est un compromis des deux précédents. II permet d’associer les avantages dechacun tout en éliminant leurs inconvénients. L’eau est donc simultanément reprise au ni-veau de la surface et du fond du bassin. Ainsi, l’ensemble des matières organiques de den-sité supérieure ou inférieure à celle de l’eau sont évacuées par la surface pour les moins

209Les piscines

8 Source : Piscines, hygiène et santé – DRASS, Auvergne.

Page 211: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

denses, et par le fond pour les plus denses. L’arrivée de l’eau traitée s’effectue en plusieurspoints du bassin. Ce dispositif, largement répandu à l’étranger, doit assurer la reprise d’aumoins 50% de l’eau en surface, le reste de l’eau recyclée étant assuré par le fond. Ce pour-centage est un bon compromis pour éliminer en particulier les germes rhino-pharyngés etcontribuer ainsi à la diminution du risque microbiologique. D’autre part, il est nécessaired’examiner avec soin la disposition et le nombre de points d’arrivée et de reprise des eauxpour obtenir une homogénéisation rapide du volume total de l’eau. Rappelons que toutel’eau doit être traitée (absence absolue de zone morte) et qu’une bonne homogénéisa-tion maintient une action désinfectante optimale.

Figure 5 : Circulation mixte des eaux ; reprise des eaux en surface et par le fond9

• La cadence de renouvellement des eaux de piscines

Afin d’éviter l’augmentation du risque microbiologique, il faut recycler rapidement leseaux, surtout en période de forte fréquentation ; le déficit en désinfectant dû à l’oxyda-tion des matières organiques peut être comblé par l’injection d’une nouvelle dose avantle retour des eaux traitées dans le bassin. L’expérience montre qu’il faut tenir compte del’efficacité de la filtration et du pouvoir oxydant et germicide du désinfectant utilisé.

La réglementation – décret n° 81-234 du 7 avril 1981 – spécifie que pour les piscinesdont la surface totale du plan d’eau est supérieure à 240 m2, la durée du cycle, c’est-à-dire le temps nécessaire pour qu’un volume d’eau équivalent du bassin traversela chaîne de traitement, est inférieure ou égale à :

210 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

9 Source : Piscines, hygiène et santé – DRASS, Auvergne

Page 212: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

– 30 minutes pour les pataugeoires,– 1 heure 30 pour les bassins ou parties de bassin dont la profondeur ne dépasse

pas 1,5 m,– 4 heures lorsque la profondeur est supérieure ou égale à 1,5 m,– et enfin 8 heures pour les bassins de plongeon ou les fosses de plongées sub-

aquatiques.Des débitmètres et compteurs totalisateurs sont indispensables pour gérer les volumesrecyclés.Pour les bassins de réception de toboggans, il n’existe pas de débit de recirculationréglementaire. L’usage recommande de respecter une durée de cycle au plus égale à30 minutes, et 15 minutes pour les spas.Exemples : soit un bassin de 450 m3 ayant une surface de plan d’eau de 350 m2. Lamoitié du bassin a une profondeur supérieure à 1,5 m (cf. schéma ci-après).

Le volume V1, dont la profondeur est inférieure à 1,5 m, doit être recyclé, confor-mément à la réglementation, en 1 heure 30. Pour le volume V2, le temps de recy-clage est fixé à 4 heures.Le débit de recyclage de l’eau du bassin doit être au maximum égal à :V1/1,5 +V2/4 = 190 m3/h.Cette valeur maximale du débit doit correspondre au débit lorsque le filtre est en-crassé soit 70 % du débit du filtre propre. Le débit du filtre propre est alors égal à :190/0,7 = 271 m3/h L’installation de traitement est alors dimensionnée en considérant le filtre propre

• Les apports d’eau neuve

L’eau neuve pour le remplissage et le renouvellement de l’eau dans les bassins pro-vient généralement du réseau de distribution publique. L’utilisation d’une autre eaudoit faire l’objet d’une autorisation des autorités sanitaires et sociales (Direction dé-partementale de l’action sanitaire et sociale, DDASS).

211Les piscines

Page 213: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

La réglementation – décret n° 81-234 du 7 avril 1981 – spécifie que l’apport d’eau doit sefaire en amont de l’installation de traitement, par surverse dans le bac de disconnexion(ou bac tampon) afin d’éviter tout risque de contamination de l’eau des bassins. Elle pré-cise, dans la mesure où l’ensemble de la réglementation est respecté, qu’un renouvelle-ment d’eau des bassins doit être effectué chaque jour d’ouverture sur la base de 30l parbaigneur ayant fréquenté la piscine. Un compteur est réservé uniquement à la mesure cu-mulée des apports d’eau neuve.

Nous pouvons noter que la réglementation en vigueur actuellement permet de réaliserd’importantes économies en consommation d’eau, c’est-à-dire en produit de traitement eten énergie nécessaire au chauffage de l’eau.

D’autre part, sauf avis contraire de la DDASS, les bassins en conformité totale avec la ré-glementation de 1981 sont vidangés obligatoirement tous les six mois. Des vidanges plusfréquentes peuvent être exigées si l’eau présente un danger pour les baigneurs ou si l’éta-blissement n’est pas dans un état satisfaisant de propreté. Enfin, les pataugeoires sont vi-dangées chaque semaine alors que les pédiluves le sont tous les jours, généralement ensoirée. L’eau de vidange est rejetée vers le milieu naturel après avoir neutralisé les excèséventuels de désinfectant.

4.2 – La filtration

L’une des phases essentielles du traitement des eaux de piscine consiste dans l’éliminationdes particules et des matières organiques en suspension qui sont les principales sources deturbidité de l’eau – la turbidité caractérise l’état trouble de l’eau contenant des substancesinterférant le passage de la lumière à travers l’eau.

La réglementation : l’installation de recyclage et de traitement est dimensionnée pour pou-voir fournir à chaque bassin et à chaque instant, un débit d’eau filtrée désin-fectée et désin-fectante, conforme aux normes physicochimiques et bactériologiques.

L’opération de filtrage se déroule 24 heures sur 24. Elle se déroule en deux étapes :

1. La préfiltration. le but essentiel est de retenir les grosses impuretés (feuilles, graviers,épingles à cheveux, etc.) afin d’éviter l’endommagement des appareillages situés en aval.Cette opération, effectuée en amont des pompes, est un simple tamisage à l’aide d’unpanier grillagé ; les mailles du tamis ne doit pas être inférieures à 3 mm. Ces dispositifsdoivent être surveillés et nettoyés régulièrement pour ne pas entraîner des pertes decharge importantes.

2. La filtration proprement dite. C’est l’opération de base qui consiste au passage de l’eauà travers une matière poreuse ; l’élimination de la totalité des matières orga-niquesconditionne en grande partie l’efficacité de l’action du désinfectant et contribue ainsiau confort et à la sécurité des baigneurs. Lorsque les substances en suspension dans l’eauont une taille supérieure à celle des pores de la matière poreuse, appelée aussi massefiltrante, elles sont retenues à la surface du filtre ; le principe de filtration est alors ditde surface. II nécessite de grandes surfaces (exemple : filtre à cartouche). Dans le cascontraire, les matières sont retenues à l’intérieur de la masse poreuse ; la filtration est

212 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 214: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

dite en volume ou sur lit filtrant (exemple : filtre à sable). Le principe de la filtration surdiatomite, comme nous le verrons plus loin, se rapproche plus d’une filtration en sur-face. Certains préfèrent la définir comme un cas intermédiaire.

4.2.1 – Les modes de filtration

Les principaux modes de filtration utilisés dans les piscines publiques sont la filtra-tion sur sable et sur diatomite.

• Les filtres à sable (ou filtration de surface)

Comme le montre la figure 6 ci-après, les filtres à sable comprennent différents éléments.

– Une cuve faite en matériaux peu sensibles à la corrosion et à l’abrasion. On trouvedes réalisations en béton, en acier 18/12 au molybdène, en acier protégé à l’inté-rieur par des résines armées ou bien en résines thermodurcissables de qualité ali-mentaire. La cuve est fermée et l’eau sous pression circule dans la masse filtrante.Elle contient :

– Un matériau filtrant. La masse filtrante est constituée d’une couche de sable qui reposesur un plancher ou sur une couche support (gros gravier) dans laquelle un système dedrainage permet la reprise totale des eaux filtrées : la filtration s’effectue donc du hautvers le bas. On utilise quelquefois de l’anthracite plus léger que le sable, qui se lave fa-cilement. On emploie plus généralement du sable de silice de granulométrie compriseentre 0,4 et 0,6 mm ; cette granulométrie permet d’atteindre une finesse de filtration de20 à 25 µm avec un cœfficient d’uniformité de la granulométrie égale au moins à 80%,qui permet une progression régulière de l’encrassement.

Figure 6 : Schéma deprincipe d’un filtre àsable

213Les piscines

Page 215: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Le sable doit aussi présenter un indice de friabilité, exprimé en pourcentage de poidsde sable non utilisable obtenu après un broyage normalisé dont la valeur est infé-rieure à 15 %. On limite ainsi la formation de particules fines en surface, qui risquentde perturber la pénétration des pollutions dans la masse filtrante ; cela permet uneprogression régulière de l’encrassement. Enfin, un dernier critère détermine le choixdu matériau filtrant : la perte à l’acide égale à la perte du poids de sable après avoirété en contact avec une solution acide chlorhydrique diluée à 20 % pendant une du-rée de 24 heures. Cet indice doit être inférieur à 2 %.

La hauteur H de filtration (hauteur du sable) doit être au minimum égale à 60 cm.Elle est choisie en fonction de la vitesse de filtration – l’eau pénètre d’autant plus ra-pidement que la vitesse est plus grande -, mais aussi par rapport à la capacité de ré-tention du milieu filtrant et de la perte en charge maximale admise dans le filtre parle constructeur. La hauteur de réserve H/2 est indispensable pour assurer l’expansionde la masse filtrante lors du lavage du filtre.

– Deux manomètres situés l’un à l’entrée et l’autre à la sortie. La lecture des pres-sions d’entrée et de sortie nous permet de connaître l’évolution de la perte decharge du filtre propre. Le débit du filtre encrassé doit être au minimum égal à 70 %de celui du filtre propre. Au-dessous de cette limite, il faut procéder au lavage dufiltre.

– Une purge d’air vers le haut.

– Une sortie de vidange placée au point bas du filtre. Cette prise sert notammentaprès chaque lavage ou décolmatage du filtre ; l’eau filtrée est alors pendantquelques minutes éliminée (ou bien recyclée sur le filtre).

– Le fonctionnement des filtres à sable.

Les mécanismes permettant la rétention des matières en suspension lors de la filtra-tion sont extrêmement complexes. Les principaux mécanismes intervenant lors de lafiltration d’une suspension sont fonction des caractéristiques physico-chimiques del’eau, des caractéristiques du milieu filtrant et de la vitesse de filtration.

Le diamètre des grains de sable généralement utilisés est de l’ordre de 0,4 à 0,6 µm.Dans ce cas, en considérant les grains sphériques, la dimension moyenne des poresdes interstices du lit filtrant est de l’ordre de 40 à 60 µm. Ces valeurs, comparées à ladimension des particules à filtrer (figure 7) nécessitent d’introduire divers mécanismespour filtrer la plus grande quantité de pollution possible, à savoir :– une rétention des grosses particules obtenue par le simple processus de tamisage,– une filtration des plus fines particules réalisée grâce à la formation de floculats ou

agglomérats de particules.

214 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 216: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Figure 7 : Dimension des particules à filtrer

4.2.2 – Coagulation et floculation de l’eau

La plupart des particules en suspension dans l’eau sont de faible dimension. Elles sontcomposées pour l’essentiel de matières organiques sous forme soluble et de suspen-sions colloïdales. L’élimination de ces particules est indispensable, car d’une part elleslimitent l’action bactéricide des désinfectants pour former des composés nocifs (for-mation de chloramines et trichloramines lorsque le désinfectant est le chlore) etd’autre part, elles favorisent le développement des algues.Les particules colloïdales en suspension dans l’eau se repoussent par des phénomènesélectrostatiques qui empêchent la formation de flocs. La coagulation a donc pour butde déstabiliser les particules en diminuant leur charge électrique (ou potentiel élec-trique) et, par conséquent, en réduisant les forces de répulsion qui en résultent. Cher-cher à rassembler les suspensions colloïdales afin qu’elles soient retenues dans lesinterstices formés par les grains de sable, c’est faire en sorte que les forces de cohé-sion soient plus grandes que les forces de répulsion ; ce phénomène est appelé la flo-culation.

Dans les piscines, l’introduction de coagulant doit être faite bien avant les filtres, demanière la plus continue possible, et généralement au niveau des pompes de recir-culation (conduite de refoulement) ; cela permet de profiter d’une certaine agitationet d’un temps de contact suffisamment long pour favoriser les réactions chimiques :c’est la phase électrocinétique.

Nota :deux particules ayant la même charge électrique se repoussent. Les forces de ré-pulsion sont d’autant plus grandes que les charges électriques sont importantes.Deux particules de charges électriques contraires (l’une positive et l’autre négative)s’attirent. Les forces sont alors des forces de cohésion (ou d’attraction).

Puis, les particules déchargées se rassemblent pour former des flocs : c’est la phaseortho-cinétique.– Les différents types de coagulants :

215Les piscines

Page 217: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

• le sulfate d’aluminium (en poudre). Son faible coût fait que c’est le plus couram-ment utilisé en piscines. Généralement, on prépare des solutions par dissolutiondu sulfate d’aluminium dans l’eau pour l’injecter à l’aide d’une pompe doseuse.Lors de la réaction d’hydrolyse, il y a formation d’acide sulfurique qui contribue àabaisser le pH de l’eau du bassin,

• le polychlorure d’aluminium (sous forme liquide, ce qui favorise sa mise en œuvre) :Ce produit, d’un prix plus élevé, permet une floculation plus rapide et plus per-formante. Il est moins sensible aux variations du pH et à la température de l’eauet n’influence pas le pH de l’eau du bassin.

– Mise en œuvre et dosage.

La surveillance du pH est très importante pour éviter :

– que la formation du floc soit trop lente et se produise après la filtration : elle au-rait lieu alors dans le bassin et en troublerait l’eau ;

– que le précipité d’hydroxyde d’aluminium se redissolve, ce qui se produit avec unpH trop alcalin (supérieur à 8,3). Les ions aluminium passeraient alors dans le bas-sin et troubleraient également l’eau. Pour le sulfate d’alumine, la zone optimale depH se situe entre 6,9 et 7,2.

Remarques :En piscines, la floculation est imparfaite, le temps de contact étant court et le pHn’étant pas toujours favorable. Le floc n’ayant pas atteint le grossissement optimalest plus ou moins bien retenu suivant la conception du filtre et la vitesse de filtra-tion. C’est une raison de sous doser le coagulant.

Plus la vitesse de filtration est élevée, moins on met de coagulant.

Si la dose de coagulant est trop importante, les particules colloïdales et le surpluséventuel de coagulant traversent alors le filtre et il y a postfloculation dans le bas-sin. Ce phénomène présente un double inconvénient : mauvaise élimination de la pol-lution et trouble de l’eau.

En piscine couverte, la dose de sulfate d’aluminium injectée en continu est adaptéeà la vitesse de filtration soit :– de 0,5 à 1 g/m3 d’eau recyclée pour les filtres fermés fonctionnant à moins de 20 m/h,– de 0,2 à 0,5 g/m3 d’eau recyclée pour les filtres fermés fonctionnant entre 20 et 40 m/h.Les vitesses de filtration supérieures à 40 m/h ne permettent pas, en général, l’injec-tion de coagulant.

En piscines de plein air, la dose nécessaire est plus élevée. Elle peut atteindre 3 g/m3

dans le premier cas et 1,5 g/m3 dans le second.Pour le polychlorure d’aluminium, la dose usuelle est de 3 à 4 ml/m3. Dans tous lescas, il est utile de procéder régulièrement à des essais successifs pour définir la doseoptimale de coagulant.

216 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 218: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Remarques :1. Le potentiel électrique est très important ; si on ajoute une dose importante d’élec-

trolyte – sulfate d’alumine par exemple – on a un excès de charges positives ; lessuspensions colloïdales deviennent alors chargées positivement, créant à nouveaudes forces de répulsion. La floculation risque alors de se faire dans le bassin ; l’eaudevient trouble.

2. II est strictement déconseillé d’ajouter un coagulant lorsque la filtration est assu-rée par des filtres à diatomite. L’emploi d’un électrolyte entraîne un colmatage im-médiat du milieu filtrant.

4.2.3 – Qualité d’une eau filtrée et vitesse de filtration

La qualité de l’eau filtrée est caractérisée par sa turbidité, c’est-à-dire son état trouble. Lafigure 8 représente l’évolution de la turbidité de l’eau filtrée en fonction du temps.

Figure 8 : Évolution de la turbidité de l’eau filtrée par un filtre à sable

À l’instant initial de la courbe, le filtre vient d’être lavé et on effectue une remise en marchedu circuit. La turbidité de l’eau diminue ; il y a maturation du filtre ; l’amoncellement desparticules et floculats dans le sable favorise la filtration. Puis à la suite de cette maturation,la turbidité reste faible et pratiquement constante ; la filtration se réalise normalement,c’est le cycle de filtration. II dure de un à cinq jours suivant la fréquentation et l’apport depollution dans la piscine. Enfin, lorsque le filtre est totalement encrassé, la turbidité re-monte brusquement : on a atteint la crevaison du filtre. L’augmentation de l’encrassementdu filtre influe sur la perte en charge, et par conséquent sur le coût d’exploitation.

Ce fonctionnement est étroitement lié à la vitesse de filtration, à la granulométrie du sableet à la hauteur de la couche filtrante. II est établi que les filtres qui utilisent les sables auxgrains fins retiennent beaucoup mieux les particules de faible diamètre. Mais la filtrations’effectue à la surface de la couche filtrante et la perte en charge augmente très vite.

217Les piscines

Page 219: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

4.2.4 – Lavage et décolmatage des filtres

Réglementation : les filtres sont munis d’un dispositif de contrôle de l’encrassement.Quel que soit le mode de filtration, une fois le filtre colmaté, une alarme doit aver-tir que la perte en charge critique est atteinte ; le débit du filtre encrassé doit êtreau minimum égal à 70 % de celui du filtre propre. Après chaque lavage ou décol-matage d’un filtre, l’eau filtrée, fortement chargée de particules en suspension, estdirectement envoyée à l’égout.

Le lavage s’effectue à contre-courant, ce qui met le sable en suspension (la hauteurdu filtre, comme nous l’avons vu, doit être suffisante pour permettre la mise en ex-pansion du sable sans que ce dernier soit évacué avec l’eau de lavage) et permet ainside briser les dépôts de particules pour les entraîner avec l’eau de lavage : le décol-matage est meilleur si le débit de l’eau de lavage est largement supérieur au débitde filtration. Sinon, la filtration se fait à l’envers.

Remarques :1. L’aptitude d’un filtre à bien se laver est une qualité fondamentale. Elle nécessite

une bonne répartition de l’arrivée de l’eau de lavage.2. Les performances d’un filtre et la durée de son cycle dépendent de plusieurs para-

mètres liés entre eux tels que : la vitesse de filtration, la granulométrie du maté-riau filtrant, l’épaisseur de la couche filtrante et la qualité de l’eau à filtrer.

3. Un mauvais lavage est surtout dû à un mauvais décolmatage. Ce dernier est re-marqué lorsque l’eau de sortie a une turbidité anormale, généralement associée àune teneur anormale en matières organiques ou composés chlorés (chloramines)dans le cas d’une désinfection au chlore. La durée des cycles est alors diminuée dufait d’une augmentation rapide de la pression dans le filtre.

• Le filtre à diatomites

Ce type de filtre est de plus en plus répandu car, en fonctionnement normal, la qua-lité de l’eau filtrée est très limpide. Le principe de cette filtration dite de surface estsimple. La diatomite est une roche blanche siliceuse et poreuse obtenue après fossi-lisation d’algues marines. Transformée en poudre blanche après un certain nombred’opérations, la diatomite est mélangée à l’eau pour former un lait homogène qui sefixe sur une toile maintenue tendue sur un support (figures 9a et 9b)

Figure 9a : Filtre à diatomite

218 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 220: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Figure 9b : Schéma de principe d’un filtre à diatomite

L’eau à traiter traverse le gâteau (dépôt de diatomite), puis la toile, pour être repriseet évacuée. Le dépôt des particules filtrées sur le gâteau augmente l’efficacité de lafiltration. La finesse de filtration est de l’ordre de 0,1 à 3 microns. Notons aussi quedes diatomites de petites dimensions améliorent la qualité de l’eau filtrée, mais en-traînent parallèlement une augmentation de la perte en charge, ce qui conduit à unlavage plus fréquent du filtre donc à une augmentation des coûts d’entretien.

Remarques :1. La qualité de la diatomite doit être choisie en fonction des caractéristiques du filtre.2. La vitesse de filtration ne doit pas dépasser 5 m/h afin d’éviter un colmatage ra-

pide et une chute trop importante du débit.3. Avec les filtres à diatomite, toute injection de coagulant est interdite. Cette opé-

ration provoquerait une colmatage très rapide.

– Le filtre à décolmatage automatique.

La technique du filtre à décolmatage manuel est périmée car elle entraîne un gas-pillage. Pour éviter cela, on cherche à utiliser la totalité de la diatomite. Le décol-matage est alors déclenché lorsque la pression dans le filtre atteint une valeurdéfi-nie. Cela conduit à un arrêt des pompes de recyclage qui provoque la chute du

219Les piscines

Page 221: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

gâteau par la déformation de la toile support qui n’est plus comprimée. Ces opéra-tions sont ordonnées par un programmateur qui commande automatiquement la re-mise en marche des pompes. Le cycle de filtration peut alors recommencer puisquel’eau sous pression dans le filtre reprend la diatomite en suspension. Cette dernièrepeut alors reformer un gâteau sur la toile support.

• Comparaison des différents systèmes de filtration

Le choix du matériau filtrant, et donc du principe de filtration, est très important. Enpiscine, il s’agit avant tout de retenir des particules dont la taille, comme nous l’avonsvu, est très faible. Plus la finesse de filtration du matériau est importante, meilleureest la qualité de l’eau filtrée. Cela permet de réduire considérablement la quantitéde désinfectant à injecter dans l’eau. Le tableau ci-après compare les différents sys-tèmes de filtration12.

4.3 – Le traitement désinfectant

Nous avons vu que les eaux de piscines sont contaminées par des germes commen-saux et pathogènes émis continûment par les baigneurs. II est nécessaire d’éliminerces micro-organismes qui constituent un danger potentiel pour la santé des baigneursdès leur introduction dans l’eau ; il est donc impératif de maintenir un antiseptiquerésiduel dans l’eau pour assurer une désinfection en permanence. Les objectifs de ladésinfection des eaux de piscines sont d’ordre sanitaire : – destruction des germes pathogènes (virus, bactéries, parasites, etc.),

220 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Types de filtration

Sable

Diatomite

Cartouches

Inconvénients

• Encombrant et lourd.• Lavage nécessitant de grandesquantités d’eau.• Nécessité d’une période de maturationaprès lavage.• Utilisation d’un floculant pour unefiltration fine (suivant le type de filtre).• Performances incertaines des filtresrapides (fonction de leur conception).

• Interventions manuelles : charge de ladiatomite, nettoyage des bougies oucadre de filtration.• Coût d’exploitation élevé.

• Fragilité des toiles.• Fragilité des cartouches.• Manipulation et entretien importants.• Coût d’exploitation très important.Inadaptation pour les bassins decollectivités : changement très fréquentdes cartouches.

Avantages

• Fonctionnement régulier et fiable.• Peu d’interventions manuelles (sauf silavage non automatique).

• Faible encombrement.• Grande finesse de filtration.• Filtration optimale immédiate.• Moindre consommation d’eau delavage.

• Encombremet réduit.• Coût moindre à l’investissement.• Consommation d’eau de lavageréduite.

12 Source : Les piscines, hygiène et santé – DRASS Auvergne.

Page 222: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

– concours au maintien de bonnes conditions de sécurité : limpidité de l’eau et luttecontre la formation des algues.

L’eau doit être filtrée, désinfectée, mais aussi désinfectante.Seuls les procédés de désinfection ayant reçu un avis favorable du Conseil supé-rieur d’hygiène publique de France et ayant fait l’objet d’un arrêté du ministrechargé de la Santé avec publication au Journal officiel peuvent être utilisés. Lesproduits ou les procédés de traitement qui peuvent être utilisés sont :– les produits chlorés : chlore gazeux, eau de Javel, composés qui contiennent del’acide trichloro-isocyanurique ou du dichloro-isocyanurate de sodium ou de po-tas-sium ou de l’hypochlorite de calcium,– le brome,– l’ozone.

L’injection des produits chimiques se fait à l’aval des appareils de filtration afin d’as-surer une bonne homogénéisation des produits de désinfection. Dans le cas où unemême installation de traitement alimente plusieurs bassins, l’injection de désinfec-tant doit maintenir dans chaque bassin les concentrations réglementaires. Il est doncrecommandé que chaque bassin soit équipé de sa propre installation de désinfection.L’injection est asservie au fonctionnement des pompes du circuit de recyclage. Cetteinjection ne doit pas se faire directement dans les bassins.

Le choix du désinfectant est déterminé en fonction de la qualité initiale de l’eau àtraiter et des caractéristiques des installations. Ainsi, selon le désinfectant choisi, l’eaudes bassins doit avoir :– un pH supérieur ou égal à 6,9 et inférieur ou égal à 7,7 (6,9 ≤ pH ≤ 7,7) pour l’uti-

lisation des produits chlorés,– pour le brome, le pH doit respecter les conditions : 7,5 ≤ pH ≤ 8,2.

Nota : le potentiel hydrogène noté pH caractérise la concentration d’une eau ou d’une so-lution aqueuse en ions H+. Le pH varie de 0 à 14 ; une eau est dite acide lorsque sonpH est inférieur à 7, et elle est dite basique si son pH est supérieur à 7. Lorsque lepH est égal à 7, l’eau est neutre.

Le pH de l’eau prend en compte les effets conjugués de l’eau d’alimentation, du désin-fectant et du coagulant éventuellement. Un pH trop bas peut entraîner la corrosion desaccessoires métalliques, la détérioration des joints, etc. ; et trop élevé, il conduit à l’entar-trage des tuyaux, à une diminution de la transparence de l’eau, à l’irritation des muqueuses,à une baisse du pouvoir désinfectant dont à une surconsommation de désinfectant. Il estdonc nécessaire de maintenir le pH constant à l’aide d’une régulation automatique.

Le propos ici n’est pas d’exposer le rôle de l’ensemble des produits désinfectants dansla désinfection des eaux de piscines. II se limite à l’action des produits chlorés, désin-fectants qui restent les plus utilisés en France sachant que les processus et réactionschimiques restent les mêmes pour le brome.

Le tableau ci-après fixe les concentrations autorisées de désinfectant dans l’eau ainsi que

221Les piscines

Page 223: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Action du chlore sur les matières organiques

Les produits chlorés, comme tous les désinfectants, sont des oxydants très puissants.Ils réagissent rapidement avec un certain nombre de matières minérales et organiquesdans l’eau.

En piscine, le chlore est surtout utilisé sous forme d’eau de Javel, de chlore gazeuxou d’hypochlorite de calcium. Ces produits sont des oxydants très puissants ; ils ré-agissent avec un certain nombre de matières contenues dans l’eau des bassins :

– matières minérales : certains ions métalliques (manganèse, fer,…) présents dansl’eau d’alimentation ou résultant de la corrosion des canalisations sont facilementoxydables. L’eau des bassins peut prendre une teinte noire ou brune si leur teneurdevient importante dans l’eau ;

– matières organiques introduites par les baigneurs (sueur, urine, etc.) sont consti-tuées essentiellement d’urée. Le chlore réagit avec ces matières pour former duchlore combiné organique. En présence d’un excès de chlore, ces composés chlorésse décomposent pour former des chloramines minérales présentes sous la formeprincipale de trichloramines (NCl3). L’oxydation qui se poursuit, conduit à un mé-lange d’ions nitrates (non gênants), d’azote (non gênant) et de trichloramines(NCl3), gaz très volatil qui s’accumulent dans l’air du hall de la piscine lorsque celui-ci est insuffisamment ventilé. C’est la présence du chlore combiné organique dansl’eau et des chloramines dans l’air qui irrite les yeux et les muqueuses et fait que,dans un grand nombre de piscines couvertes, on « sent le chlore. »

Action du chlore sur les substances non azotées

Le chlore agit sur les substances non azotées présentes dans l’eau pour former desdes produits également irritants appelés les haloformes (ex. : chloroforme).

222 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Produits à base de chlore

• chlore gazeux

• eau de Javel

• hypochlorite de calcium

• chlorocyanuriques

brome

ozone

Désinfectants agréés

0,4 ≤ chlore actif ≤ 1,4 mg/l

2 ≤ chlore libre ≤ 3ml

Disponible valeur recommandée

1 ≤ brome ≤ 2mg/l

0,4 mg/l pendant 4 mn– Désozonation de l’eau avantson entrée dans le bassin– Désinfectant complémentairechlore ou brome (cf. ci-dessus)

Concentration dans l’eau

6,9 < phl ≤ 7,7

7,5 ≤ phl ≤ 8,2

Fonction du désinfectantintroduit

Zone de pH

les valeurs du pH à respecter pour assurer la plus grande efficacité du désinfectant.

Page 224: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

223Les piscines

Les différentes formes du chlore

Le chlore est présent dans l’eau sous différentes formes possédant un pouvoir désin-fectant plus ou moins important. L’équilibre entre ces composés chlorés est fonctionde la quantité de matière organique, de la température, du rayonnement solaire (UV),du pH, etc.). Le schéma ci-dessous situe les différentes formes de chlore présente dansl’eau.

• Chlore actif ---> acide hypochloreux

• Chlore libre ---> acide hypochloreux + ions hypochlorites chlore combiné ---> chlo-ramines ou de composés chlorés chlore total = chlore libre + chloramines

• Chlore potentiel ---> dérivés chlorés susceptibles de libérer de l’acide hypochloreuxpar simple dissociation : ions hypochlorites + chlorocyanurates

Chlore+

eau

Eau de chlore(état fugitif)

Chloreactif

Chlorecombiné

Chloreconsommé

Oxydationdes matièresorganiques

Destructiondes parasites,bactéries et

virus

Ions hypochlorites

CIOStabilisant etdésinfectant :chlorocyanure

Réactionchimique

équilibrée enfonction de la

température etdu pH de l’eau

Chlorepotentiel

Chlorelibre

Chloredisponible

Chlorures

Chloretotal

Acidehydrochloreux

HCIO

Les différentes formes du chlore

Page 225: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Dans un premier temps, le chlore se combine avec l’eau pour former une solution instableappelée eau de chlore. Puis, il s’établit l’équilibre, selon la réaction chimique suivante :

HOCI = CIO- + H +

Acide Ions hypochloriteshypochloreux

L’acide hypochloreux est la forme active du chlore ; sa formation est favorisée dansla zone de pH préconisée. La figure 10 montre que les proportions d’acide hypo-chloreux à un pH donné sont fixes. Dès qu’une quantité d’acide hypochloreux estconsommée, il s’en forme au détriment d’ions hypochlorites.

Figure 10 : Formation d’acide hypochloreux aux dépens d’ions hypochlorites : influence du pH13

Détermination des différentes formes de chlore

II est indispensable, pour suivre le fonctionnement du processus de désinfection, depouvoir distinguer les différentes formes de chlore.

– La méthode colorimétrique au DPD (diétyl, phénylène, diamine) permet descontrôles in situ parce que simple, rapide et précise.

Ainsi, les différentes formes de chlore sont déterminées comme suit :– chlore libre : 10 ml d’eau de la piscine + DPD n° 1. Lorsque la coloration de l’éprou-

vette après ajout de DPD n° 1 passe du rose vif au blanc, alors la concentration estsupérieure à 15 mg/l ;

– chlore actif : la concentration du chlore actif se déduit de celle du chlore libre etdu pH de l’eau selon le tableau ci-après obtenu pour une température de l’eau égaleà 25 °C, en l’absence de stabilisant ;

– chlore total : 10 ml d’eau + DPD n°1 + DPD n° 3 ;– Chlore combiné : égal à la différence entre le chlore total et le chlore libre.En l’absence de stabilisant (acide biocyanurique), la teneur en chlore actif est calculée àpartir de celle du chlore libre et du pH (cf. tableau ci-dessus)14.

224 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

13 Source : Le mémento de l’eau, Degremont.

Page 226: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

En présence de stabilisant, la détermination de la concentration en chlore actif n’estpas adaptée ; les valeurs proposées dans le tableau ne sont pas représentatives dupouvoir désinfectant de l’eau. Ce dernier est alors caractérisé par la teneur en chlorelibre appelé dans ce cas chlore disponible. Une valeur comprise entre 2 et 4 mg/I estconseillée pour donner des résultats bactériologiques satisfaisants.

– La méthode ampérométrique est utilisée en laboratoire et surtout pour la com-mande des doseurs automatiques. La régulation automatique de la teneur en chloreen fonction du pH et de la température de l’eau est de loin la meilleure solution. Eneffet, la régulation manuelle exige des relevés fréquents, surtout en période de fortefréquentation. La réglementation exige au moins trois prélèvements quotidiens, cequi reste insuffisant pour assurer une bonne régulation.

Stabilisation du chlore ou action des rayons ultraviolets sur le chlore

L’action du rayonnement des ultraviolets solaires entraînent une surconsommation dechlore dans les piscines en plein air, mais aussi dans les piscines couvertes munies de largesbaies vitrées. L’emploi de stabilisants du chlore, les chlorocyanuriques, permet de réduirecette surconsommation et facilite la régulation du chlore libre tout au long de la journée(ne jamais utiliser les composés à base d’acide isocyanurate dans une eau contenant dubrome).

225Les piscines

14 Source : Les piscines, hygiène et santé – DRASS Auvergne.

Page 227: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Les produits de désinfection agréés

Plusieurs produits sont agréés par la législation de 1981 :– l’acide isocyanurique. Ce produit est uniquement un stabilisant du chlore ; il ne pos-

sède aucun pouvoir désinfectant et il doit être associé, pour cela, à un désinfectantà base de chlore,

– les chlorocyanurates. Produits à la fois stabilisants et désinfectants, ils libèrent parhydrolyse de l’acide hypochloreux et du stabilisant.

Après dissolution dans un bac, ces produits sont introduits dans l’eau à l’aide d’unepompe doseuse. Cet apport a pour effet de diminuer la teneur en chlore actif etd’augmenter en quantité équivalente la teneur en chlore potentiel. Le chlore dispo-nible est alors égal à la somme du chlore libre (acide hypochloreux et ions hypo-chlorites) et du chlore potentiel relatif aux chlorocyanurates. L’intérêt d’un teltraitement est, comme nous l’avons déjà cité, une diminution des consommations dechlore et un désinfectant chloré résistant aux ultraviolets. Mais aussi, cette utilisationpermet une réduction de la formation des dérivés chlorés non souhaités tels que leschloramines, les aloformes... sans modifications importantes du pH et de l’équilibrede l’eau.La solution la plus économique semble être l’emploi, alternativement, d’acide isycya-rique (ou d’un chlorocyanurate) et d’un produit chloré. La régulation par apport d’eauneuve de la quantité de stabilisant (inférieure à 60 mg/I) est ainsi mieux maîtrisée.

Les différents produits chlorés

La réglementation :L’eau du bassin doit avoir une teneur en chlore actif supérieure ou égale à 0,4 mg/l ;une teneur en chlore total n’excédant pas 0,6 mg/l de teneur en chlore libre.

• Le chlore gazeux : Cl2. Le chlore gazeux est obtenu par électrolyse d’une solutionde chlorure de sodium. Il contient 99,99% de chlore libre. Livré en bouteilles de 30à 50 kg, il est stocké dans un local spécial ouvrant directement sur l’extérieur. Aprèsdétente dans un chloromètre, la solution d’eau de chlore est injectée dans le circuitde retour de l’eau dans le bassin.

La réaction chimique est la suivante : Cl2+ H20 ---> HCIO + HCIII y a production d’acide chlorhydrique qui fait baisser le pH de l’eau. Le chlore ga-zeux est donc préférentiellement utilisé lorsque l’eau d’adduction a un pH élevé. Celaévite une forte consommation de produit correctif du pH. Pour remonter le pH, oninjecte alors un produit alcalin tel que du carbonate de sodium (Na2 CO3) ou du bi-carbonate de sodium (Na HCO3). Pour diminuer le pH, on introduit un produit acidetel que l’acide chlorhydrique dilué HCI ou du gaz carbonique (CO2), ou encore du sul-fate de sodium (Na HSO4).

Avantages :– favorise la formation d’acide hypochloreux (HClO) en abaissant le pH ;– mise en œuvre simple et pratique ;

226 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

Page 228: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

– coût de fonctionnement réduit ;– conserve son pouvoir oxydant.

Inconvénients :– nécessite des précautions spécifiques pour le stockage et la manipulation des bouteilles ;– forme avec l’eau des composés sensibles aux rayons ultraviolets.

• L’eau de Javel : le produit est très utilisé pour les petites piscines. C’est une solu-tion d’hypochlorite de soude (NaClO) et de chlorure de sodium (NaCI).

Avec l’eau, l’eau de Javel forme de la soude et de l’acide hypochloreux :NaClO + H20 ---> NaOH + HCIO

Ainsi, l’eau de Javel tend à élever le pH de l’eau du bassin, ce qui est défavorable àla formation d’acide hypochloreux, c’est-à-dire à l’action désinfectante du chlore. Elleest donc utilisée préférentiellement lorsque l’eau neuve a un pH relativement faible.Notons que l’association de l’eau de Javel avec une filtration à sable associée à unecoagulation au sulfate d’alumine est intéressante, puisque le coagulant, en abaissantle pH, permet de réduire la consommation d’acide chlorhydrique nécessaire à la cor-rection du pH.

Avantages :– l’eau de Javel pose peu de problèmes de sécurité ; il faut surtout ne pas mélanger

ce produit avec de l’acide, qui provoque un dégagement de chlore très dangereux ;– mise en œuvre simple et coût de fonctionnement réduit.Inconvénients :– l’eau de Javel fait augmenter le pH ;– dégradation rapide avec la chaleur, les rayonnements solaires (UV) et le temps. Le

stockage doit alors se faire dans un local sombre et ventilé.

5 – Entretien et suivi des installations

Ce paragraphe n’a pas pour objectif d’établir une liste exhaustive des opérations d’en-tretien des piscines. Il s’agit de sensibiliser le lecteur sur les principales actions àconduire, sans lesquelles le confort, la sécurité des baigneurs et des personnels ne se-raient pas assurés. La prise en compte de ces opérations favorise aussi la pérennitéde l’établissement.

Les germes pathogènes susceptibles d’être rencontrés en piscines ne se localisent pasuniquement dans l’eau des bassins. Des enquêtes épidémiologiques ont montré desrisques réels de contamination des baigneurs par les surfaces hors d’eau, notammentles sols (10 000 à 100 000 micro-organismes par cm2).

II est donc indispensable d’éliminer rapidement ce risque de contamination par desopérations fréquentes d’entretien : prélavage, nettoyage, rinçage, désinfection, dé-tartrage. Un planning de travail du personnel d’entretien devra être établi pour ef-fectuer ces opérations.

227Les piscines

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Remarques :

– L’entretien sera d’autant plus aisé que les installations auront été bien conçues(écoulement des eaux, nature et qualité des matériaux, états de surface adaptés...) :

• les revêtements de sols sont choisis en conséquence : il est notamment interditd’avoir recours aux caillebotis, moquettes et tapis particulièrement difficiles à net-toyer correctement,• le revêtement des bassins doit permettre un entretien facile et présenter des ga-ranties de bonne tenue dans le temps. Les liners sont peu adaptés pour les bassinsde collectivités ;

– Àfin de faciliter l’entretien des locaux techniques, il convient de prévoir, dès laconception, des siphons et des pentes de sol pour permettre l’évacuation rapide deseaux de lavage ; il faut éviter toute stagnation des eaux.

Cinq opérations d’entretien indispensables :

– Prélavage : cette action élimine les poussières et les grosses salissures. Le balayageà sec des locaux est interdit (règlement sanitaire départemental).

– Lavage : il s’agit d’éliminer les salissures les plus tenaces (matières organiques) etde réduire une partie de la contamination bactériologique. II est effectué par un bros-sage des surfaces avec un produit détergent. L’aménagement des espaces doit facili-ter cette intervention.Le choix du produit détergent doit tenir compte de son lieu d’application, de son ef-ficacité (se renseigner sur le principe actif) et de sa compatibilité avec les désinfec-tants - les produits détergents contenant des « ammoniums quaternaires » peuventse combiner avec le chlore pour former des chloramines très irritantes.

– Rinçage : est indispensable avant d’appliquer le désinfectant, sa réaction avec le dé-tergent pourrait neutraliser son efficacité.

– Désinfection : cette opération a pour but d’éliminer des germes résiduels après lenettoyage. Si la propreté est insuffisante et donc la contamination à éliminer impor-tante, la désinfection sera incomplète. Une surface propre est indispensable pour ob-tenir une désinfection efficace. Le désinfectant est d’autant plus efficace qu’il a unlarge spectre d’activité (à la fois bactéricide, fongicide et virulicide). Le plus utilisé estl’eau de Javel, compte tenu de sa grande efficacité et de son faible coût.Après la désinfection, ne pas rincer le sol afin d’assurer un temps de désinfection leplus long possible. II est d’ailleurs conseillé d’effectuer cette opération le soir afin des’assurer d’une évaporation complète du chlore avant l’arrivée des usagers.Nota : les eaux de lavage, de rinçage ou de désinfection ne doivent jamais rejoindreles eaux du bassin ni directement, ni indirectement. Ces eaux sont collectées par lessiphons de sol ou des rigoles et évacuées à l’égout.

– Détrartrage : action à mener périodiquement et ceci indépendamment de la dureté del’eau. En effet, on observe à plus ou moins long terme, dans toutes les piscines, la forma-tion et le dépôt de tartre. L’emploi des hypochlorites de sodium (eau de Javel) et surtoutde calcium favorise la formation de tartre. Les détartrants sont des composés acides aux-quels est adjoint un agent « passivant » qui limite la corrosion des métaux.

228 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

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5.1 – Utilisation des produits

Dans tous les cas, un bon lavage vaut mieux qu’une mauvaise désinfection.– Respecter la séquence : lavage – rinçage – désinfection.– Limiter le nombre de produits d’entretien dans l’établissement (bien se renseigner

sur leurs principes actifs).– Éviter l’emploi d’un produit multifonctionnel (par exemple : détergent, désinfec-

tant, détartrant). Pour séduisant qu’il soit, il sera toujours moins efficace que chaqueproduit séparé.

– Changer de temps à autre de désinfectant pour éviter l’apparition de phénomènesde résistance des germes.

Conditionnement et conservation :Les produits désinfectants ne restent pas actifs éternellement. Les volumes comman-dés seront fonction des besoins de l’établissement et devront permettre l’emploi duproduit dans un délai compatible avec sa conservation (éviter des stockages supé-rieurs à un mois).Les conditions de stockage seront respectées : l’eau de Javel, en particulier, doit êtreconservée dans un endroit frais et à l’obscurité.

Dilution :Certains produits doivent être dilués juste avant usage : utiliser le produit pur peutêtre préjudiciable pour les matériaux (ex. : les détartrants acides qui attaquent lesjoints de carrelage). L’emploi du produit concentré n’apporte pas forcément une ef-ficacité meilleure et entraîne un gaspillage.Le personnel d’entretien doit disposer du matériel nécessaire à la réalisation de dilutions.II est très important de respecter les concentrations recommandées par le fabricantpour optimiser l’efficacité des produits et protéger la santé des baigneurs : desconcentrations insuffisantes peuvent, en effet, entraîner des phénomènes de résis-tance des germes.Nota : la manipulation des produits est dangereuse. Le mélange des produits decomposition chimique différente présente des risques importants ; ainsi, un détar-trant à base d’acide chlorhydrique mis en contact avec de l’eau de Javel provoqueun dégagement de chlore (gaz toxique irritant). D’autre part, le mélange peut avoirun effet neutralisant des principes actifs rendant totalement inefficace le produitobtenu : un détergent cationique (ammoniums quaternaires) se combine avec undétergent anionique (ou un savon) pour donner une solution inactive.

Sécurité :Certains produits sont dangereux (acides forts, produits chlorés, etc.). II est vivementrecommandé, pour les manipuler, de porter des gants et des lunettes de protection. Les différentes recommandations énumérées ci-dessus doivent être respectées pourobtenir une efficacité optimale des produits d’entretien et garantir la sécurité des uti-lisateurs. Le gestionnaire de l’établissement devra non seulement s’enquérir auprèsdes revendeurs des conditions d’utilisation de chacun des produits qu’il achète, maisencore auprès du constructeur de la piscine de la compatibilité de ces produits avecles matériaux.

229Les piscines

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5.2 – Planning d’entretien

• Entretien quotidien

Pour une plus grande efficacité, la plupart des opérations quotidiennes doivent êtreréalisées le soir de préférence, juste après la fermeture. II peut être nécessaire de ré-péter le nettoyage des locaux sanitaires plusieurs fois dans la journée en fonction dela fréquentation, après les groupes notamment.

Entretien des bassins :

– le soir :brosser les parois pour permettre, pendant la nuit, l’évacuation complète par les gou-lottes d’éléments remis en suspension.

– le matin : – évacuer à l’aide d’un balai-aspirateur (manuel ou automatique) les dépôts accu-mulés sur le fond du bassin,– rincer la couverture thermique au jet avec une solution désinfectante, au fur età mesure de son enroulement.

• Entretien hebdomadaire : pour effectuer un nettoyage plus complet des installa-tions, il est souhaitable de réserver, chaque semaine, une plage horaire en-dehorsdes heures d’ouverture au public.

À cette occasion, la couverture thermique, comme tout le matériel d’animation, etplus particulièrement celui flottant à la surface de l’eau, au niveau du film superfi-ciel contaminé, doivent être soigneusement lavés et désinfectés.

• Entretien semestriel : la réglementation impose au moins deux vidanges par an.Si la qualité de l’eau n’est pas conforme (insuffisance des installations de traite-ment, mauvais entretien, etc.), l’autorité sanitaire (DDASS) peut imposer des vi-danges supplémentaires. Le responsable du bassin est tenu d’informer la D.D.A.S.S.par écrit, au moins 48 heures avant d’effectuer les vidanges périodiques. Il fautprofiter des opérations de vidange pour nettoyer et désinfecter plus spécifique-ment les « zones mortes » du bassin afin d’éviter la prolifération des algues. La re-mise en eau du bassin ne pourra être réalisée qu’après un rinçage soigné de latotalité des parois.

5.3 – Suivi des installations5.3.1 – Appoint d’eau neuve

Tous les matins, le complément à apporter est au moins égal à 30 l par jour et parbaigneur ayant effectivement fréquenté l’établissement la journée précédente. Cet

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apport de 30 l représente le minimum exigible. Ce sont les résultats des tests ou desanalyses physico-chimiques qui permettront de définir précisément les appoints d’eauneuve : 50 I/jour par baigneur semble être une meilleure base.

5.3.2 – Nettoyage des préfiltres

Il s’agit de retirer cheveux, sable et tous objets retenus dans le panier du préfiltre.Le nettoyage des préfiltres est au minimum hebdomadaire. Cette périodicité aug-mente avec l’importance de la fréquentation ; elle peut être quotidienne en cas debranchement de l’aspirateur-balai sur les pompes de recyclage.

5.3.3 – Lavage des filtres

La surveillance de l’augmentation de la pression renseigne sur l’encrassement dufiltre. Il ne faut pas attendre le dernier moment pour procéder au lavage. Le résultatsera meilleur : gain de temps et économie d’eau. La qualité de l’eau et le confort desbaigneurs sont fonction du suivi de la filtration. L’eau de lavage des filtres est en-voyée directement à l’égout.

5.3.4 – Entretien des filtres

Filtres à sable

Tous les six mois, contrôler le niveau du sable et l’état intérieur des filtres (corrosion).Si les lavages sont effectués à l’eau et à l’air surpressé ou si l’espace au-dessus du sableest insuffisant pour permettre une bonne expansion de la masse filtrante, les risquesde déperdition de sable sont augmentés. Le niveau du sable est alors à contrôler plussouvent.Une fois par an, dans certains cas, il est nécessaire de procéder à un détartrage enutilisant un acide faible (acide sulfamique) ou un acide fort dilué. C’est le témoignaged’un traitement de l’eau insuffisamment maîtrisé.En effet, malgré le lavage périodique, la masse filtrante peut s’entartrer, notammentdans les régions où l’eau est calcaire. Le sable piège des matières organiques, maiségalement des sels formateurs de dureté qui finissent par colmater le filtre. II formealors des agglomérats et l’eau passe par des chemins préférentiels. II est alors diffi-cile, même par des lavages à contre-courant répétés, de redonner une homogénéitéau matériau filtrant.Les filtres à sable construits avec un plancher-support crépiné (figure n° 6, p 211) etéquipés d’un décolmatage à l’air comprimé limitent notablement ce genre de pro-blème.

Filtres à diatomite

Tous les six mois, voire plus souvent selon la fréquentation et le matériel utilisé, net-toyer les toiles et remplacer les bougies défectueuses. Une fois par an, contrôler l’étatintérieur des filtres (corrosion).

231Les piscines

Page 233: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

5.3.5 – Injection de coagulant (filtres à sable lents)

Tous les jours, surveiller la quantité de coagulant injectée. Une fois par semaine, aumoins, vérifier le fonctionnement de la pompe doseuse et nettoyer les cannes d’in-jection.

5.3.6 – Injection de produit correcteur de pH

Tous les jours, ajuster le réactif à injecter. Une fois par semaine, au moins, vérifier lefonctionnement de la pompe doseuse et nettoyer les cannes d’injection. Les bacsd’acide doivent être maintenus fermés pour limiter les émanations de la quantité devapeurs corrosives qui attaquent le matériel environnant.

5.3.7 – Injection de désinfectant

Plusieurs fois par jour, vérifier et, si nécessaire, régler le débit de la pompe doseusesuivant les teneurs en désinfectant dans l’eau des bassins, la fréquentation et l’enso-leillement.

Chlore gazeux

Périodiquement, faire réviser le chloromètre par un spécialiste. Lors du changementdes bouteilles, vérifier l’étanchéité du joint. Prévoir un masque à portée de main.

Eau de Javel

Quotidiennement, préparer la solution d’eau de Javel dans le bac d’injection avec, depréférence, une eau adoucie.Une fois par semaine, au moins, vérifier la pompe doseuse et nettoyer les cannes d’in-jection. II existe des systèmes d’injection faciles à démonter et à nettoyer (cannes ex-tractibles).

Brome

Périodiquement, nettoyer la cellule et contrôler l’armoire d’injection. Le changementde bouteille exige du manipulateur l’emploi d’un masque et de gants. Vérifier l’étatdes joints toriques.

5.3.8 – . Autres équipements

Une fois par semaine, contrôler l’état de fonctionnement des vannes, manomètres etdébitmètres ; le cas échéant, vérifier l’étalonnage des cellules des dispositifs de ré-gulation automatique (changer périodiquement les solutions tampons). Tous les sixmois, vidanger et nettoyer le bac tampon. II est vivement recommandé de disposerd’une pompe de recirculation en secours.

232 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

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5.4 – Fermeture des piscines estivales (plein air)

Sauf exception déterminée par le constructeur, il faut toujours laisser le bassin en eaupendant l’hiver (pour maintenir l’équilibre des pressions dans le sol, etc.). Des pré-cautions doivent également être prises vis-à-vis du gel (vidange des canalisations no-tamment).Pour garder l’eau du bassin la plus propre possible pendant l’hivernage, laisser fonction-ner le traitement (filtration et désinfection) pendant au moins 24 heures après la dernièreouverture de la saison. En profiter pour bien nettoyer les parois et le fond du bassin.D’autre part, il est recommandé de traiter l’eau à l’aide d’un produit d’hivernage oubien d’y maintenir une surdose en chlore stabilisé. Un tel traitement empêche unetrop forte incrustation des dépôts de toutes sortes et évite la prolifération des algues,bactéries et champignons dans le bassin.De même, une couverture opaque contribue, en période hivernale, à garder l’eauclaire et permet un nettoyage plus aisé du bassin au moment de la préparation de lasaison suivante.Une vidange obligatoire doit être faite avant l’ouverture de la nouvelle saison pourprocéder au nettoyage complet et à la désinfection des parois et du fond du bassin.

6 – Traitement de l’air – Maîtrise de l’énergie

Cet élément technique représente un enjeu pour le confort des usagers et la péren-nité du bâtiment. Pour cela, il doit être pris en compte dès la formulation des cahiersdes charges fonctionnels.

D’une façon générale, le confort thermique d’un individu est déterminé par la com-binaison d’un ensemble de paramètres bien connus : les premiers sont les caractéris-tiques du lieu : la température de l’air ambiant (température ordinaire, dite« température sèche » ; la température moyenne radiante de l’environnement ; la vi-tesse de l’air et son humidité. D’autres sont liés à l’individu lui-même : le niveau devêture de l’individu et son niveau d’activité.

Dans le cas des piscines en plein air, il s’agit essentiellement de chauffer l’eau des bas-sins et l’eau sanitaire des douches et lavabos. `

Dans les piscines couvertes ou découvrables, on doit en outre assurer le chauffage etla ventilation du hall et des annexes. Aussi, le coût d’exploitation des piscines cou-vertes est souvent lourd pour le budget des communes. L’un des postes les plus im-portants se situe au niveau de la consommation d’énergie. Ces dépenses sont del’ordre de 35 % du coût total d’exploitation.

La maîtrise de l’énergie est donc un enjeu capital pour les piscines couvertes et, dansune moindre mesure, pour les piscines en plein air.II est donc possible de réaliser des économies non négligeables grâce à des actionssimples et généralement peu onéreuses.

L’une des premières interventions consiste à porter une attention particulière à l’iso-lation thermique du bâtiment, à ne pas dépasser les valeurs limites des températures

233Les piscines

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de l’eau des bassins et de l’air du hall et les valeurs de consigne de l’humidité rela-tive Hr de l’air ambiant.

II est recommandé de respecter les températures suivantes :– piscines en plein air :

– bassin sportif 23 °C,– bassin d’apprentissage 25 °C,– pataugeoire 30 °C ;

– piscines couvertes :– bassin sportif 25 °C,– bassin d’apprentissage 27 °C et plus.

Le but recherché est donc :– d’assurer le meilleur service au moindre coût ;– de rationaliser le coût global d’investissement et de fonctionnement de l’équipe-

ment qui comprend le coût des installations, du personnel, de l’entretien, de lamaintenance et, bien entendu, des dépenses d’énergie. Cela ne signifie pas pourautant que l’investissement à court terme est privilégié ; cette démarche entraîneinévitablement une augmentation du coût de fonctionnement ;

– d’assurer le confort des usagers. Cet objectif est extrêmement important puisqu’ilconditionne la fréquentation de l’équipement, c’est-à-dire sa rentabilité sociale etéventuellement économique.

6.1 – Notion de confort thermique : des exigences différentesd’un individu à l’autre et suivant les situations

Avertissement : cette partie, consacrée à l’analyse des déperditions thermiques, estune illustration de ce qui peut être fait dans un équipement sportif. Elle constitue uncomplément d’information au chapitre consacré à la thermique des équipementssportifs.

Dans une piscine, si le niveau de vêture est à peu près le même pour tous et voisinde zéro (maillot de bain), le niveau d’activité est au contraire sujet à d’importantesvariations. Le métabolisme d’un individu (la puissance calorifique dégagée par sonorganisme peut varier dans un rapport de 1 à 10 environ entre le repos assis au borddu bassin et l’effort intense d’un 50 m. En outre, il n’y a pas d’égalité devant le chaudet le froid : l’âge, la morphologie, les habitudes alimentaires (horaires et consistancedes repas), l’état de santé et de repos général sont autant de facteurs qui agissentsur les équilibres thermiques. Bien plus, la sensation de confort thermique est fon-damentalement subjective, elle varie, pour chacun d’entre-nous, en fonction notam-ment de l’humeur ou de la perception de l’environnement (les couleurs « chaudes »,le bois, participent à la sensation générale de chaleur). C’est dire à quel point les no-tions théoriques doivent être utilisées avec prudence et confrontées le plus possibleà la réalité.

Le confort thermique est ressenti lorsque la température interne du corps se main-tient à 37 °C sans l’intervention des moyens de régulation dont dispose le corps hu-

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Page 236: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

main à savoir :– la transpiration ;– la vasoconstriction ;– les frissonnements, etc.

En confort thermique, la chaleur produite par l’organisme, aussi appelée énergie mé-tabolique, équilibre les pertes calorifiques induites par la respiration et les échangesthermiques au niveau de la peau. Dans une piscine, le problème est relativement com-plexe en raison de la présence de deux éléments, air et eau, et de la diversité des usa-gers et des situations.

Au bord de l’eau cœxistent deux types de baigneurs, thermiquement distincts : lesbaigneurs secs, qui ne sont pas encore entrés dans l’eau ou en sont sortis depuis uncertain temps, et les baigneurs mouillés. Ces derniers, contrairement aux autres, sontparticulièrement sensibles à l’importance de l’humidité ambiante, qui détermine lavitesse de séchage de l’eau sur la peau et le refroidissement qui en découle : plus l’airest sec et plus le choc est brutal.

Quant aux usagers, ce sont les amateurs de détente et de loisirs, les sportifs, les éco-liers en apprentissage, les bébés nageurs, les personnes âgées, le public visiteur, etc.

Les différences d’âge et de niveau d’activité ont pour conséquence des taux méta-boliques et des réactions thermiques très variables. Or, ces catégories se côtoient par-fois dans le même bassin, au même moment. Dans ces conditions, il est évident quele confort résulte de la recherche du meilleur compromis.

6.1.1 – Conditions de confort hors de l’eau

On a l’habitude d’associer la notion de confort thermique à la température de l’airambiant, et uniquement à celle-ci. Ce paramètre est en effet prépondérant dans lesambiances courantes telles que les habitations, les bureaux, etc. Mais dans une pis-cine, d’autres paramètres peuvent avoir des conséquences importantes sur le confortdes baigneurs, à savoir :– la température de l’air ambiant, – la vitesse de l’air,– la température radiante des surfaces environnantes, baies vitrées, murs, plages, etc.,– l’humidité relative de l’air,– le niveau d’activité et sa durée.

– La température des surfaces intérieures des parois

En air calme, la température ressentie au voisinage d’une paroi est la moyenne entrela température de la surface de la paroi et la température de l’air ambiant. Lorsquel’on est habillé, ce phénomène est bien sûr amorti par les vêtements. Mais en hiver,dans le cas de parois mal isolées et de vitrages simples, la température résultante peutêtre très éloignée de celle de l’air ambiant, ce qui entraîne une source d’inconfort.

Exemple :– température de l’air ambiant : 27 °C, – température extérieure : 2 °C.

235Les piscines

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La température ressentie est égale à 19 °C au voisinage d’un simple vitrage et 22 °Cpour un double vitrage.

Ainsi, une isolation thermique poussée et l’utilisation de doubles vitrages sont parti-culièrement recommandées, non seulement dans la conception d’une piscine neuve,mais aussi des équipements existants. Pour accroître encore la température radiantemoyenne, on peut assurer une partie du chauffage par l’apport de chaleur rayonnéeou soufflage d’air chaud à proximité des parois qui sont des sources d’inconfort.

– Le degré hygrométrique de l’air : l’humidité relative, Hr

C’est le rapport de la quantité d’eau contenue dans l’air à la quantité d’eau que cetair peut contenir à la même température.

Ce paramètre influence très peu le confort thermique des personnes sèches ; parcontre, il joue un rôle important à la sortie de l’eau.

En effet, l’évaporation à la surface de la peau (donc le refroidissement), est d’autantplus importante que l’humidité relative est faible, c’est-à-dire que l’air est plus sec.En outre, les humidités trop faibles sont désagréables, car elles entraînent un dessè-chement des muqueuses des voies respiratoires.

Pour concilier les exigences des personnes sèches et celles plus importantes des per-sonnesmouillées, on peut envisager deux types de solutions, éventuellement conju-guées :– fonctionner à un taux d’humidité élevé, de l’ordre de 75 à 85 %, de façon à rap-

procher la température sèche de la température humide de l’air ; les zones deconfort sec et de confort humide seront ainsi très voisines ;

– installer des dispositifs de séchage des baigneurs par soufflage d’air chaud ou rayon-nement à haute température.

• L’humidité, un facteur de risques grave pour le bâtiment

La mission fondamentale d’une piscine couverte est de répondre à la demande de laclientèle pour qui elle a été bâtie. Compte tenu des impératifs économiques de laconstruction, cette mission doit obligatoirement s’inscrire dans la durée, car l’inves-tissement initial considérable n’est supportable qu’à la condition d’être réparti sur denombreuses années. Cela veut dire que la piscine ne doit pas seulement assurer la sa-tisfaction de ses usagers, elle doit aussi assurer sa propre survie, condition nécessaireau bon accomplissement de sa mission.

C’est le rôle du gestionnaire de veiller à la pérennité du bâtiment, c’est-à-dire sonmaintien en bon état pendant un temps suffisamment long au-delà duquel on estimeque l’investissement est amorti. En amont, c’est la mission du concepteur de propo-ser un bâtiment capable de durer en supportant raisonnablement les contraintes qu’ilsubit de façon permanente ou périodique (poids propre, surcharges dues à la neigeet au vent, pluies auxquelles il faut ajouter la forte hygrométrie pour ce qui concerneles piscines couvertes. Et il est bien sûr impératif pour le constructeur de respecter àla fois les directives du concepteur et les règles de l’art (sauf à enfreindre ces règlesdans un but d’innovation, sous strict contrôle).

II peut paraître naïf d’insister sur cette évidence « un bâtiment est fait pour durer »,

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et de rappeler à cette occasion la triple responsabilité « concepteur-constructeur-ges-tionnaire ». Et pourtant, que de piscines finissent leur carrière dans un état de déla-brement indescriptible, par la faute de l’insuffisance de l’un de ces trois maillons (oudes trois à la fois !).

La piscine couverte peut être en effet classée parmi les bâtiments à haut risque qui ne sup-portent, à aucun moment de leur vie, le moindre égarement, sans qu’il en résulte des consé-quences graves. Conséquences financières lorsque de lourds travaux de réparation viennents’ajouter au coût initial. Conséquences sociales lorsque le bâtiment dégradé n’attire plusqu’un petit nombre de nageurs acharnés et ne remplit plus son rôle d’équipement collec-tif au service de tous. Conséquences humaines tragiques lorsque l’accident se produit: c’estl’effondrement de la chape de béton de 8 cm constituant un faux-plafond dans la piscined’Uster près de Zurich, en 1985, qui a causé la mort de douze personnes. Quelles qu’aientété les causes précises de rupture du dispositif d’accrochage, ce n’est évidemment pas unhasard qu’un tel accident ait eu lieu dans une piscine et non pas dans un immeuble de bu-reaux. La présence d’humidité, et qui plus est d’humidité chargée en composés halogénésfavorisant la corrosion, n’a pu que contribuer au délabrement qui a entraîné la rupture.

• Les condensations cachées

L’eau et l’humidité qu’elle engendre sont présentes dans une piscine couverte comme dansnul autre bâtiment. Or, précisément, la piscine traditionnelle est un bâtiment parfaitementsimilaire à tout autre bâtiment de grand volume : identité de structure et de composition; mêmes matériaux ; mêmes procédés de mise en œuvre appliqués par les mêmes entre-prises. Et pourtant, dans un local classique, un air contenant 6 g de vapeur d’eau par kgd’air (bureaux par exemple), dans la piscine, une humidité permanente de 14 à 15 g par kgd’air. Comment s’étonner, dans ces conditions, que les piscines constituent le terrain de pré-dilection des désordres liés à l’humidité15 ? Précisons à cette occasion que ce ne sont pas tantles condensations visibles qui sont à craindre que les condensations cachées dans la masse,qui rongent le métal (structures métalliques oxydables ou ferraillages du béton), pourris-sent le bois, gorgent l’isolant et le ratatinent avec un effet immédiat d’aggravation de lacondensation. Les condensations superficielles sur les parois sont, quant à elles, moins dan-gereuses car elles ne mettent pas en cause les organes vitaux du bâtiment, même si ellesengendrent un inconfort certain (gouttes qui tombent du plafond, coulures, suppression dela vue extérieure à travers les vitrages) et peuvent dégrader certains revêtements.

Ce constat quelque peu alarmant (mais il y a lieu de se poser des questions) nous per-met de dégager immédiatement deux conclusions :• D’abord, la piscine doit être conçue spécifiquement en fonction des contraintes

d’humidité qu’elle est amenée à supporter, de façon à réduire le plus possible lesrisques encourus. Cela nécessite une forte isolation (rentable de toute façon comptetenu de la température élevée ; un excellent traitement de la barrière de vapeurqui doit être parfaitement étanche et continue, et une facilité de visite et decontrôle des parties vitales du bâtiment, notamment la structure.

• Ensuite, la piscine doit être « tenue » par un gestionnaire averti des problèmes hy-grothermiques, ayant à sa disposition les moyens techniques d’assurer un contrôleparfait de l’ambiance (température et humidité). Cela est d’ailleurs vrai qu’il y ait

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15 Source : « Les désordres dans les piscines ». Mémento CATED, mars 1988.

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ou non intervention d’un exploitant privé.

Dans ce dernier cas, une « démission » du gestionnaire face aux responsabilités tech-niques conduit bien souvent à une gestion thermique nulle.

– La vitesse de l’air : éviter impérativement les courants d’air

• Du fait de l’absence de vêtements, la sensibilité aux courants d’air est fortement ac-crue. Cette contrainte doit être prise en compte dès la conception des installationsthermiques, les circulations d’air étant difficiles à modifier après coup. On considèregénéralement que la vitesse de l’air doit rester inférieure à 0,2 m/s et si possible à0,15 m/s dans les zones de séjour des usagers, et ne jamais être supérieure à 0,3 m/s,sous peine d’inconfort.

• Sur le plan du confort respiratoire, c’est la teneur en eau qui joue. Les fortes hu-midités sont nuisibles si elles sont associées à des températures élevées (figure 11).

• Sur le plan de l’hygiène de l’air, une forte humidité facilite le dépôt des particulesde poussière qui transportent les virus dans l’air ; c’est donc là un facteur positif.

• Sur le plan de la conservation du bâtiment, il peut y avoir des difficultés dans le casde matériaux très peu résistants à l’humidité et aux condensations qui en résultent.

6.1.2 – Confort dans l’eau

Dans l’eau, les échanges thermiques sont bien plus importants que dans l’air : le cœf-ficient d’échange y est environ 25 fois plus élevé. Cela contribue à amplifier le déca-lage de la température entre l’air et l’eau. Si cette dernière est plus froide, il y a nonseulement un désagrément au moment de l’entrée dans l’eau, mais aussi un réel dan-ger par accroissement du risque de choc susceptible de provoquer l’hydrocution. Dece point de vue, une température basse de l’air, de l’ordre de 22 °C à 24 °C, est trèsfavorable au confort. La température de l’eau de 27 °C est un bon compromis entreles différentes catégories d’usagers. Certains usagers très particuliers nécessitent destempératures différentes, à savoir :– 32 °C pour les bébés nageurs ;– 29 °C pour les handicapés ;– 24 à 26 °C pour les sportifs.

Étant donné la masse thermique considérable que représente le bassin, il est très dif-ficile et coûteux de faire varier très rapidement la température de l’eau. Aussi, ons’efforcera de gérer au mieux les différents bassins et de planifier les activités de ma-nière à limiter le nombre des oscillations de température de l’eau.

6.2 – Analyse des déperditions thermiques

Les différents postes de déperdition peuvent être recensés suivant trois rubriques :– déperditions du bassin, qui représentent 37 % des pertes totales de la piscine,– déperditions du bâtiment, qui représentent environ 58 % des déperditions totales,– et, enfin, les pertes au niveau des douches et des pédiluves.

238 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

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6.2.1 – Déperditions thermiques du bassin

Par bassin, il convient d’entendre la masse d’eau délimitée par des parois, et encontact à sa surface avec l’air du hall. Ainsi, nous ne nous attachons pas ici à la quan-tité de chaleur qu’il faut mettre en jeu pour porter la masse d’eau à sa températured’équilibre lors du remplissage de l’installation. Ce calcul est fait généralement en né-gligeant les autres échanges thermiques.

Ces échanges thermiques peuvent être décomposés en plusieurs postes :

• Échanges à travers les parois du bassin

La limitation de ces échanges dépend de la qualité thermique des parois du bassin.Il faut distinguer le cas des bassins non enterrés de celui des bassins enterrés.

– le cas des bassins non enterrés, les pertes dépendent entre autres du cœfficient detransmission K surfacique (W/m2/ oC) ; un faible cœfficient (ce qui équivaut à une forterésistance thermique) engendre des déperditions limitées.

Ainsi, les pertes s’expriment par la relation K*S*dt, en watt (W)

avec S la surface des parois en m2, et de la différence de température ;

– le cas des bassins enterrés, pour lesquels on appliquera la même formule en rem-plaçant le produit K S par le produit k L où L est le périmètre du bassin exprimé enmètres et k le cœfficient de transmission linéique exprimé en W/(m/°C).

• Les échanges par rayonnement vers les parois du hall

Théoriquement, les lois du rayonnement permettent, par application de la formulede Stefan Boltzmann, de calculer la puissance rayonnée en watts en fonction :– de la surface S (m2) du plan d’eau,– de la température Tb de l’eau du bassin exprimée en degrés Kelvin notés K, et dela température Tf du milieu froid exprimée, elle aussi, en degrés Kelvin.

Pour information, la puissance rayonnée est proportionnelle à la température – ex-primée en degrés Kelvin,1 degré Kelvin = 1 degré Celsius + 273,15) élevée à la puis-sance 4. Aussi, pour des faibles températures comme celles rencontrées dans leséquipements sportifs, cette puissance reste faible..

• Les échanges par convection

Ces échanges sont difficilement calculables. Ils sont généralement négligés dans le casdes piscines couvertes, où ils représentent un gain calorifique puisque la températurede l’air de 27 °C est supérieure à la température de l’eau. En revanche, ils ne sont pasnégligeables dans le cas des bassins en plein air où ils constituent une déperdition.

Ces trois premiers postes de déperdition que nous venons d’étudier ne représententqu’environ 10 % des pertes totales du bassin. Le plus important coût énergétique estdû aux pertes induites par le renouvellement d’eau.

• Les pertes de renouvellement d’eau

Elles représentent environ 27 % des pertes de chaleur du bassin. Le calcul de ce poste

239Les piscines

Page 241: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

ne pose pas de problème particulier. En fonction du volume R (m3) d’eau renouveléeà la température tl pour lequel il faut élever la température jusqu’à la valeur t2, laperte calorifique quotidienne s’exprime en kW/h et est égale à :

pertes = R*(t2 – t1 )* 1,16

où 1,16 est la quantité de calories nécessaire pour élever de 1 °C la température de1 m3 d’eau.

La réglementation antérieure (13 juin 1969) contraignait l’exploitant d’une piscine àeffectuer un apport quotidien d’eau neuve et froide égal au vingtième du volumetotal. Dans une piscine de 1000 m3, cet apport journalier était de 50 m3, volume qu’ilfallait réchauffer, et ceci quel que soit le nombre d’usagers ayant fréquenté l’éta-blissement. La piscine devait également être entièrement vidée quatre fois par an etson volume d’eau renouvelé.

La réglementation du 7 avril 1981 introduit essentiellement certaines modificationsdans les circuits de reprise d’eau et les débits de recyclage ou de traitement. II s’agitd’améliorations importantes qui, si elles sont réalisées, autorisent l’exploitant à di-minuer considérablement les apports quotidiens d’eau neuve, et à les limiter à 30 lpar baigneur ayant effectivement fréquenté la piscine. Deux des quatre vidanges an-nuelles peuvent également être supprimées.

Dans le cas d’une piscine de 1000 m3 d’eau, et en supposant que l’établissement re-çoit en moyenne 500 baigneurs par jour, le renouvellement quotidien d’eau neuveest ramené à 15 m3, dans la mesure où l’ensemble des modifications prescrites par laréglementation de 1981 sont respectées ; il est important de rappeler que l’objectifprincipal n’est pas de réaliser des économies, mais d’obtenir de très bons résultats surla qualité bactériologique de l’eau. Au bilan, l’économie journalière est de 35 m3, àlaquelle il convient d’ajouter l’économie des deux vidanges. Pour un fonctionnementde 300 jours par an, le gain total est de 12 500 m3.

Le chauffage des bassins consiste à porter l’eau de remplacement à la températurede l’eau du bassin et à maintenir cette température. Pour une température d’eaufixée, la quantité d’énergie calorifique à fournir dépend essentiellement du volumed’eau, de la surface du plan d’eau et des caractéristiques de l’air ambiant. Si l’on re-tient le chiffre moyen de 3 euros pour la fourniture et le réchauffage d’un mètre cubed’eau, l’économie annuelle sera de 30 000 euros . Dans le cas d’une piscine type agréée(Mille piscines), pour laquelle le volume d’eau est de 350 m3, l’économie annuelle estde 900 euros à 1000 euros selon la fréquentation.

• Le poste évaporation

Ce poste est de loin le plus important puisqu’il représente 62 % des pertes totales dubassin, soit 23 % des pertes totales de la piscine. La littérature scientifique proposeune bonne quinzaine de formules théoriques pour calculer les pertes dues à l’évapo-ration d’eau. II faut retenir que l’approximation de la masse d’eau évaporée permetd’apprécier l’énergie perdue par évaporation. La quantité d’eau évaporée est del’ordre de 25 kg lorsque la piscine est inoccupée, et de 65 kg lors d’une forte fré-quentation. La puissance correspondante à fournir au bassin pour combattre cette

240 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

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déperdition est d’environ 15 à 40 kWh.Les pertes d’évaporation diminuent lorsqu’on augmente l’humidité relative de l’air(en limitant par exemple le débit d’air neuf et en s’assurant que l’équipement peutsupporter des humidités importantes), ou lorsqu’on diminue la température de l’eau.

Remarques :Les pertes par les parois, par renouvellement d’air et par évaporation, sont des postesdépendants les uns des autres. Ils sont reliés par les paramètres de base, à savoir, latempérature de l’eau, la température et l’humidité de l’air.II est donc vain et dangereux de vouloir agir sur un seul des postes de déperditionssans se préoccuper des répercussions sur les autres.Par ailleurs, il est admis que 80 % de l’énergie d’évaporation provient de l’eau, et 20% del’air ambiant. Dans le cas d’une piscine en plein air, les valeurs d’évaporation sontpratiquement impossibles à déterminer.

2.4.1 – Déperditions du bâtiment

Elles représentent environ 58 % des déperditions totales de la piscine et se répartis-sent comme suit :– transmission à travers les parois : 19 % des pertes totales de l’établissement. Ce

poste dépend bien entendu de l’isolation thermique ;– chauffage de l’air neuf : 39 % des pertes totales de la piscine.

2.4.2 – Douches et pédiluves

Les douches représentent environ 3,5 % des pertes totales de l’équipement. Unedouche consomme environ 1 kWh.Les pédiluves nécessitent 2,5 % de la consommation totale. Cette consommation peutêtre nulle si l’alimentation des pédiluves est réalisée à partir de l’eau traitée du bas-sin, à condition que cet apport n’entraîne pas une augmentation journalière en eauneuve.

2.4.1 – Calcul pratique des besoins thermiques

Dans la pratique, et surtout dans le cas des piscines en plein air, il est extrêmementdifficile d’évaluer les déperditions thermiques. Aussi la meilleure approche consiste-t-elle en une étude statistique des consommations d’énergie relevées sur un grandnombre de bassins.

Pour les piscines en plein air

La consommation moyenne sur une saison de chauffage de mai à septembre s’éta-blit à 4 kWh/m2 jour à laquelle il convient d’ajouter l’énergie de chauffage par re-nouvellement d’eau. II s’agit là d’une valeur moyenne qui ne fait pas apparaîtrel’influence des conditions climatiques. Sur une saison, cette valeur est pratiquementtoujours vérifiée. Elle est en revanche insuffisante pour déterminer la puissance maxi-male nécessaire pour compenser les déperditions du jour le plus froid sans apport so-laire.

241Les piscines

Page 243: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Pour les piscines couvertes

Les déperditions moyennes sont de l’ordre de 1 kWh/m2/ jour, auxquelles il convientd’ajouter l’énergie nécessaire au chauffage de l’eau de renouvellement.

Pour les sanitaires, iI est recommandé d’adopter :– une température de l’eau sanitaire égale à 30 °C pour les piscines en plein air, – une température de l’eau sanitaire égale à 35 °C pour les piscines couvertes, – undébit horaire maximal de 20 Nb/h exprimé en l /h (avec Nb/h : nombre de baigneursà l’heure la plus chargée).La consommation journalière est alors estimée à 3 fois le débit horaire maximal.

Le chauffage de l’eau se fait soit à partir d’un échangeur placé sur le circuit de lachaudière, soit dans des ballons chauffés à l’électricité ou par des capteurs solaires.

Nota :L’eau provenant des bassins (déjà portée à 25 °C) est utilisée dans certains pays pouralimenter les douches. Actuellement, les règlements d’hygiène en vigueur en Francene le permettent pas.

2.4.2 – Qualités thermiques du bâtiment

De la qualité thermique du bâtiment dépendent bien entendu les consommationsd’énergie, mais aussi le confort des usagers ; à cela s’ajoutent l’aspect et la conser-vation des matériaux constitutifs de l’équipement qui assurent la pérennité du bâti-ment.

II est recommandé d’appliquer la réglementation générale relative aux bâtiments quifixe, selon les zones climatiques les valeurs du cœfficient de déperditions thermiquesG, à ne pas dépasser16 :

où :

S1 et S2 représentent les surfaces des parois opaques en contact avec l’extérieur oudes locaux non chauffés, y compris celles sous combles et sur vide sanitaire, mais noncompris celles sur terre-plein et enterrées.

S1 pour les surfaces verticales ou faisant un angle supérieur à 60 ° avec le plan hori-zontal,S2 pour les surfaces horizontales ou faisant un angle inférieur à 60° avec le plan ho-rizontal,P, pourtour extérieur des locaux sur terre-plein ou enterrés,S3, surface des parois transparentes ou translucides en contact avec l’extérieur ou avec

242 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

16 Source : L’isolation thermique des bâtiments, P. Bonhomme, Éd. du Moniteur.

Page 244: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

des locaux non chauffés,V, volume intérieur de l’équipement,a, b, c, d et e, cœfficients dont les valeurs dépendent de la zone climatique. Ces va-leurs sont données dans le tableau ci-après :

d’où : G = 0,48 W/m3/°CEn zone A, on obtient : G, = 0,41 W/m3/°CEn zone C, on obtient : G, = 0,58 W/m3/°C

Exemple de solutions :– le cœfficient de transmission thermique global des parois extérieures opaques, ex-

primé en W/m2/°C, est égal au cœfficient a pour les parois verticales et b pour lesparois horizontales,

– le cœfficient de transmission thermique linéique des parois sur terre-plein ou en-terrées, exprimé en W/m/°C, est égal à c,

– le cœfficient de transmission thermique des parois vitrées, exprimé en W/m2/°C, est

donné par d S3 + eV

En zone A, d = 1,6 et e = 0,12 ; cela correspond à un cœfficient de vitrages peut êtreégal à 3,99 W/m2/°C, soit par exemple un double vitrage avec menuiseries, bois ouPVC.

Autres exemples :En toiture, un cœfficient K égal à 0,6 W/m2/°C peut être obtenu avec un matelas de60 mm de laine minérale sur des bacs métalliques.Pour les murs, un cœfficient de 1,15 W/m2/°C correspond à un mur en béton avec uneisolation en laine minérale de 25 mm d’épaisseur.On peut, il est vrai, préférentiellement en zone C, compenser la déficience d’une pa-roi par l’amélioration d’une autre. Ainsi, en zone C, on peut se contenter de vitragessimples en adoptant pour les autres parois l’isolation thermique de la zone A.

243Les piscines

Page 245: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Remarques :* II ne faut pas céder aux réflexes naturels de réduire les surfaces vitrées ; on rédui-rait du même coup non seulement l’agrément de la piscine, mais aussi les apports so-laires.* Bien que la réglementation, grâce à la possibilité de compenser la déficience d’uneparoi par l’amélioration d’une autre, n’impose pas les doubles vitrages, le souci deconfort allié à celui d’économie d’énergie devrait conduire à leur généralisation saufpeut-être en zone C.II est important que la partie basse des parois, sur 3 m de haut environ, soit transpa-rente. La partie supérieure peut être translucide. Cette solution permet d’obtenir unmeilleur cœfficient thermique K global à un moindre coût.

Conseils pratiques pour l’isolation1. Choisir un matériau isolant insensible à l’eau.2. Préférer l’isolation par l’extérieur qui répond mieux aux problèmes posés par lesfortes humidités.3. Veiller à une mise en œuvre impeccable du pare-vapeur.

6.3 – La ventilation

L’air neuf a plusieurs fonctions en piscine :– il assure l’apport d’oxygène indispensable à la respiration des occupants,– il assure la déshumidification de cet air,– il assure l’élimination de la pollution chimique de l’air (chloramines).

6.3.1 – Les règles d’hygiène17

La ventilation des locaux recevant du public peut être assurée mécaniquement ou na-turellement par conduits, ouvertures, portes-fenêtres et autres.

On distingue les locaux où la pollution est liée à la seule présence humaine (hall d’en-trée), et ceux dits à « pollution spécifique » tels que la cuisine et les locaux sanitaires.Ainsi, l’air des locaux où la pollution est liée à la seule présence humaine peut éven-tuellement traverser les autres locaux de circulation, peu occupés (archives, dépôts dematériels, etc.), et douches. Afin de limiter ces circulations d’air non souhaitées, cesdifférentes parties du bâtiment sont mises en dépression par rapport au hall de la piscine.

Le renouvellement d’air hygiénique est réglementairement fixé à : – dans le hall des bassins : 6 l/s et par baigneur, 5 l/s et par spectateur– dans les annexes : 5 l/s et par occupant potentiel

Dans le cas de ventilation avec introduction mécanique de l’air, les prises d’air neufdoivent être placées en principe à 8 m au moins de toutes sources éventuelles de pol-lution, zone de circulation intensive, conduit de fumée, sortie d’air extrait, etc.

244 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

17 Arrêté du 12 mars 1976, JO du 19 mars.

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6.3.2 – Application de la loi sur les économies d’énergie

L’arrêté du 12 mars 1976, applicable aux piscines, impose que la conception des dis-positifs (ventilation mécanique, conduits à tirage naturel) de ventilation soit telleque :– le renouvellement d’air effectif n’excède pas 1,3 fois le renouvellement de base, – l’apport d’air extérieur puisse être supprimé en cas de non-occupation des locaux.

Le renouvellement limite peut être dépassé si, grâce à un dispositif de récupérationde chaleur, la consommation de chauffage n’augmente pas par rapport à celle qui

est nécessaire au chauffage du renouvellement d’air légal. On détermine le débit derenouvellement d’air selon la fréquentation maximale instantanée FMI prévue par lemaître de l’ouvrage. En l’absence de données précises, on retient une FMI de deuxbaigneurs pour 3 m2 de bassin. D’autre part, le débit parasite ou infiltration d’air dueà la mauvaise étanchéité des ouvrants ne doit pas excéder le cinquième du débit nor-mal de ventilation. II convient autant que possible de moduler le débit d’air neuf enfonction de l’occupation réelle des locaux.

Exemple : piscine possédant un plan de 250 m2.

L’air neuf, avant d’être soufflé dans le hall de la piscine, est préchauffé à une tem-pérature supérieure à la température intérieure. Ainsi, il contribue au chauffage del’air ambiant. Mais nous verrons plus tard que cette fonction n’est pas obligatoire.

245Les piscines

Page 247: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Dans le cadre des économies d’énergie, le chauffage de l’air neuf peut être assuré enpartie par l’air intérieur recyclé. On évite ainsi les aberrations constatées sur certainesinstallations : plus on veut chauffer, plus il faut admettre d’air neuf.

6.3.3 – La déshumidification de l’air

L’air peut contenir d’autant plus de vapeur d’eau qu’il est plus chaud. Dans les loge-ments, un air extérieur réchauffé et introduit dans un local voit son humidité rela-tive s’abaisser, ce qui peut parfois être une source d’inconfort.En hiver, on est parfois conduit, dans les locaux d’habitation, à faire évaporer de l’eaupour humidifier l’air ambiant. En piscine, le problème ne se pose pas : les plans d’eaufont office d’humidificateurs, et l’air a tendance à se saturer d’eau. On est alorsconfronté au problème inverse, déshumidifier l’air, car les hygrométries trop élevéessont désagréables pour les occupants (impression d’étouffement, condensations fré-quentes...).

La déshumidification a donc pour but essentiel :– de maintenir l’humiditéà l’intérieur de la piscine àun niveau compatible avecune bonne conservationdu bâtiment et de certainsmatériels,– d’assurer un confortpour les usagers.

Dans les constructionsneuves, l’isolation ther-mique doit être conçue defaçon à pou-voir supporter90 % d’humidité. Cesfortes humidités sont sup-portables, à condition tou-tefois de maintenir l’air àune température relative-

ment faible (23 °C). La figure 11 ci-dessous illustre le compromis à rechercher entrel’humidité relative et la tem-pérature de l’air du hall en fonction des zones de confortthermique établies.

Figure 11 : Triangle de confort thermique hygrothermique universel. Droite opti-male (la droite en pointillé figure la limite d’humidité absolue qu’il est souhaitablede ne pas dépasser pour le confort respiratoire :18 g/kg d’air)18

246 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

18 Source : Piscines couvertes : comment concilier confort et économie. F. Lefort, Les cahiers tech-niques du Bâtiment, extrait du N°91 Juin-Juillet 1987.

Page 248: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

C’est donc avant tout la conception du bâtiment qui fixe la consigne de la valeur hy-grométrique pour assurer la température de l’air. Le choix de la consigne d’hygro-métrie doit donc résulter d’un compromis entre l’économie d’énergie et la pérennitédu bâtiment.

Dans les piscines correctement traitées sur le plan de l’isolation, en utilisant notam-ment le pare-vapeur, on peut fonctionner en permanence à 80, 85 % d’humidité re-lative et 24°C de température résultante intérieure. Par contre, dans les piscines malisolées ou en mauvais état, les très fortes humidités ne sont plus envisageables sur-tout par temps froid (risque de gel à l’intérieur des parois) ; le point de fonctionne-ment se situe alors vers 60% d’humidité associée à une température résultante de27°C, consommatrice d’énergie. Le système le plus performant consiste alors à mo-duler la consigne d’humidité en fonction de la température extérieure, fonctionne-ment qui peut être automatisé pour :– une consigne d’humidité élevée en été et mi-saison,– consigne d’humidité basse en hiver.

Bien entendu, la consigne de température intérieure doit être modifiée simultané-ment de façon à assurer le confort (figure 12).

Figure 12 : Régulation de la température d’air et de l’humidité relative en fonctionde la température extérieure19)

L’évaporation constitue une réalité incontournable des piscines : il est impossible,dans les conditions de confort thermique, d’empêcher la formation de vapeur d’eauà la surface du bassin et sa diffusion quasi-instantanée dans l’enceinte du bâtiment.Lorsque la ventilation est insuffisante, l’air se charge progressivement en humidité ettend vers une quasi-saturation (100 % d’humidité relative). II se crée un équilibre

247Les piscines

19 Source : Piscines couvertes : comment concilier confort et économie. F. Lefort, Les cahiers tech-niques du Bâtiment, extrait du n° 91 juin-juillet 1987.

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entre d’une part la vapeur en formation, et d’autre part la vapeur éliminée soit parcondensation sur les parois ou dans leur masse, soit par renouvellement d’air. II estdangereux d’atteindre un tel point de fonctionnement.

La condensation en surface des parois est apparemment bénigne : les conséquencessont le risque de salissure et de dégradation des revêtements. En revanche, la conden-sation dans la masse peut être catastrophique car elle ruine les structures, qu’il s’agissedes fers à béton qui rouillent, ou des éléments en bois qui pourrissent. Ce phéno-mène peut être limité en employant des pare-vapeurs qui empêchent la vapeur d’eaude pénétrer dans la paroi.

On sait que le taux d’humidité n’a qu’une influence très modeste sur le confort d’unepersonne sèche en maillot. En revanche, il est déterminant dans le cas d’une personnehumide ou totalement mouillée. Le confort thermique pour une telle personne esten effet caractérisé par une valeur proche de la température humide de l’air. Ainsi,si 27 °C est la température ordinaire dite sèche de l’air ambiant dans le hall d’une pis-cine, alors, la température humide de cet air est égal à :

– 27 °C si l’air est saturé (100 % d’humidité),

– 23 °C à 70 % d’humidité,

– 17,5 °C à 40 % d’humidité, valeur insuffisante pour assurer le confort.

Ainsi, plus l’humidité est basse et plus il faut élever la température d’air pour satis-faire le confort de l’usager. Cela explique des températures importantes (32 °C) dansdes piscines où l’atmosphère est trop sèche car trop déshumidifiée. Mais si l’air estsurchauffé (à partir de 30 °C), alors les usagers secs sont en situation d’inconfort ; ilsont trop chaud.

6.4 – Les différents procédés de déshumidification de l’air

La déshumidification est la plus grosse perte de consommation d’une piscine et peut ,dansle cas du « tout air neuf » représenter 50 % de la consommation totale. Ce pourcen-tage peut être ramené à 30 % lorsqu’on adopte une modulation d’air neuf.

6.4.1 – La couverture du plan d’eau

En période d’inoccupation, il y a possibilité de stopper presque totalement l’évapo-ration en installant une couverture de bassin antiévaporation.

Les couvertures du plan d’eau sont parfois appelées « isolantes » ou « isother-miques ». Elles ont plusieurs avantages :

– elles stoppent les pertes du bassin par évaporation,

– elles permettent de pratiquer un ralenti nocturne du chauffage et d’arrêter l’ad-mis-sion d’air neuf (qui assurait précédemment la déshumidification de l’air du hall).

La couverture du plan d’eau constitue l’investissement de base pour économiser

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l’énergie. Sa rentabilité est très forte, même dans le cas de déshumidification parpompe à chaleur.

Inconvénients :

Les couvertures de bassin sont parfois difficiles à mettre en place. En effet, l’installa-tion de la couverture nécessite un léger surcroît de travail avant et après la ferme-ture de la piscine. Cela peut parfois mériter une gratification du personnel, astreintalors à des horaires supplémentaires.

Lorsque la piscine est confiée le soir à des clubs sportifs, on peut exiger qu’ils pren-nent en charge eux-mêmes la mise en place de la couverture. Éventuellement, desséances préalables d’information, de démonstration permettront de lever les obs-tacles et de balayer les réticences.

Le coût des couvertures varie de 7600 euros à 15 000 euros. Le gain est souvent annoncécomme étant de l’ordre de 15 euros à 23 000 euros par an. II est vrai qu’en théorie la com-binaison de la modulation d’air neuf associée à la couverture du bassin semble tout à faitcohérente avec un retour d’investissement de l’ordre d’une année.

Toutefois, la mise en place d’une couverture doit être étudiée en fonction :– de la surface à couvrir,– de la maniabilité et de la rapidité de mise en place, – de la solidité du matériel.

Quant au calcul du retour d’investissement, il faut prendre en compte :– du nombre de personnes nécessaire à la mise en place (1 à 2 personne(s) suivant le

type de matériel),– de la durée d’application de la couverture comprise généralement entre 23 h et 6 h du

matin,– de son coût, de son stockage, de son entretien et de sa durée dans le temps (5 à 7 ans !),– de l’économie réelle réalisée au niveau du chauffage de l’air et de l’eau du bassin.

Dans de nombreuses piscines où ce type d’analyse a été conduit, les résultats sem-blent montrer que la couverture de bassin est loin d’être un excellent investissement.

6.4.2 – La déshumidification par renouvellement d’air

Le moyen le plus simple de déshumidifier l’ambiance est d’extraire l’air chargé de va-peur d’eau et de le remplacer par de l’air extérieur plus sec qui, introduit dans le hall,se charge d’eau, éliminant ainsi la vapeur en excès. Ce type de déshumidification estfait dans la majorité des piscines, mais ce système présente souvent de graves erreursde conception.

Le taux de ventilation reste dans la plupart des cas constant tout au long de l’année,alors que le pouvoir déshumidifiant de l’air extérieur est plus fort en hiver qu’en été,et que l’évaporation dans le hall dépend pour une large part du nombre de baigneurs(figure 13). Le taux de ventilation doit être calculé pour couvrir les besoins extrêmesde déshumidification, c’est-à-dire pendant la période estivale. En hiver, on observecouramment des taux de ventilation plus de cinq fois supérieurs aux besoins réels.

249Les piscines

Page 251: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Cette surventilation conduit à des hygrométries très basses (< 30 % parfois) : le res-pect du confort des baigneurs conduit alors à augmenter la température de l’air ;l’évaporation du bassin et par conséquent ses déperditions sont augmentées, d’oùune surconsommation d’énergie, puisque l’air neuf en excès doit quand même êtrechauffé.

Figure 13 : Évolution annuelle du débit d’air neuf de déshumidification pour un bas-sin de 25 x 10 m20 ( T° eau : 26°C, T° air : 26°C humidité relative Hr : 5 %, climat type,région parisienne)

Dans ces conditions, la ventilation en « tout air neuf » à débit constant est de trèsloin le poste de chauffage le plus lourd, avec plus de 50 % des besoins thermiquesglobaux de la piscine. C’est donc à ce niveau que les plus importantes économies peu-vent être réalisées. Les systèmes proposés permettent d’ajuster le débit d’air neuf in-troduit aux stricts besoins de confort et de déshumidification déterminés et réguléspar des hygrostats et des thermostats. II est souhaitable que la consigne d’hygromé-trie soit plus faible en été qu’en hiver ; un exemple de dispositif de modulation d’airneuf est présenté à la figure 14.

Exemple de dispositif de modulation de l’air neuf

1) Ventilateur – 2) Filtre – 3) Batterie de réchauffage – 4) Régulateurs température ethygrométrie – 5) Thermostat – 6) Hygrostat – 7) Volets motorisés

250 Les équipements sportifs : programmation, conception et maintenance

20 Source : « Équipements sportifs et socio-éducatifs », Le Moniteur (tome 2).

Page 252: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

Figure 14 : Exemple de dispositif de modulation d’air neuf 21

La modulation d’air neuf est, après la couverture de plan d’eau avec laquelle elle s’ac-corde parfaitement, la solution la plus rentable et la moins chère.

La récupération de chaleur sur l’air extrait par échangeur :

Le principe est de récupérer, grâce à l’économiseur, la plus grande partie de la cha-leur contenue dans l’air extrait pour la restituer avec le moins de pertes possible àl’air neuf de ventilation. Le système de récupération est d’autant plus avantageux quele rendement de récupération (ou d’efficacité) est le plus élevé possible. La récupé-ration de chaleur par échangeur a l’avantage d’être une technique simple. Elle né-cessite cependant un nettoyage régulier des filtres et des batteries d’échange.

Nous avons vu que la déshumidification du hall des piscines, par introduction d’airneuf à débit constant, entraîne en hiver en particulier une baisse importante de l’hy-grométrie, qui se traduit par une augmentation très sensible des déperditions du bas-sin (évaporation plus importante lorsque l’humidité relative est faible) et unediminution du confort des baigneurs. La mise en place d’un échangeur de chaleurentre l’air neuf et l’air extrait permet de récupérer une partie, et une partie seule-ment, de l’énergie gaspillée pour réchauffer cet air neuf. On conçoit donc que la re-cherche des économies d’énergie passe tout d’abord par la réduction du débit d’airneuf aux stricts besoins de déshumidification, et que l’installation d’un récupérateurde chaleur ne vient qu’après.

Remarque : la modulation d’air neuf fait perdre beaucoup d’intérêt aux récupéra-teurs : le volume d’air les traversant étant diminué, la chaleur récupérée l’est aussi.L’optimisation économique du récupérateur conduit à le dimensionner pour les dé-bits minimaux d’hiver et à prévoir, lorsque les débits sont plus importants, une ven-tilation annexe.

251Les piscines

21 Source : « Équipements sportifs et socio-éducatifs », Le Moniteur (tome 2).

Page 253: Les équipements sportifs programmation, conception et maintenance

6.4.3 – Pompe à chaleur en déshumidification

Dans cette solution, la déshumidification n’est plus assurée par l’apport d’air exté-rieur, mais par un appareil fonctionnant en circuit fermé sur le hall où l’air est prispuis restitué après un assèchement partiel. Une régulation par hygrostat permet demaintenir l’humidité relative à la valeur désirée.

Ainsi, le volume d’air neuf admis dans le hall peut alors être limité aux stricts besoinshygiéniques ; ce débit est nul) en dehors des temps d’occupation de l’établissementet, si possible, ajustable par une commande manuelle, en fonction de l’occupation dumoment.

A noter : en se transformant en vapeur d’eau, l’eau absorbe de la chaleur (0,7 kWhpar kilogramme d’eau évaporée), appelée chaleur latente d’évaporation, qui est prisepour une large part à l’eau du bassin, mais également à l’air du hall et aux baigneurs.Cette chaleur est entièrement restituée en cas de condensation ultérieure.

Principe de fonctionnement de la pompe à chaleurPour qu’un échange de chaleur se réalise entre deux corps ou deux milieux, il fautque les corps (ou les deux milieux) soient à des températures différentes.De même qu’il existe des systèmes (pompes à eau) pour remonter l’eau du niveau basau niveau haut, il y a une machine qui permet le transfert de la chaleur de la sourcefroide vers la source chaude. Cette machine est la pompe à chaleur. Aussi, la pompeà chaleur ne produit-elle pas de la chaleur, mais permet seulement son transport.Pour expliquer le fonctionnement de la pompe à chaleur, on a coutume de faire leparallèle avec le réfrigérateur. Le réfrigérateur est une pompe à chaleur qui fonc-tionne « en froid » : il prend du « chaud » à l’intérieur du réfrigérateur pour le reje-ter à l’extérieur (par l’intermédiaire de l’échangeur qui se trouve derrière leréfrigérateur). Pour le chauffage, la pompe à chaleur est donc un réfrigérateur quifonctionne en sens inverse.

La pompe à chaleur comprend (figure 15) :Le compresseur : c’est un groupe tournant qui permet d’augmenter la pression dufluide. Simultanément, la température du fluide augmente sensiblement. Cette der-nière étant élevée, le fluide reste toujours à l’état gazeux (puissance du compresseurvariant de 15 à 20 kW).Le fluide est généralement du fréon, composé de méthane, de chlore et de fluor.L’échangeur A : entre l’entrée et la sortie du serpentin, la température du fluide dimi-nue. Le fréon cède de la chaleur au milieu environnant. Le fréon se liquéfie (passe del’état gazeux à l’état liquide). La pression ne varie pas. L’échangeur A est appelécondenseur.Le détendeur : la pression chute au travers du détendeur. Cette détente s’accom-pagne d’une baisse de température qui devient relativement assez basse. Le fréonreste à l’état liquide.L’échangeur B : dans le serpentin B en contact avec un milieu chaud, le fréon se ré-chauffe et passe de l’état liquide à l’état gazeux. Cette chaleur est cédée par l’envi-ronnement qui se refroidit. La pression varie peu. Cet échangeur est appeléévaporateur. Le cycle recommence.

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Figure 15 : Principe def o n c t i o n n e m e n td’une pompe à cha-leur

• Application : la déshumidification

Lorsque la déshumidification est assurée par admission d’air neuf, l’air chaud et hu-mide est rejeté à l’extérieur et, avec lui, sa chaleur sensible (c’est-à-dire la chaleur né-cessaire à son réchauffage), ainsi que la chaleur latente d’évaporation de l’eau qu’ilcontient. Le but de la déshumidification en circuit fermé est de récupérer cette cha-leur latente, et de la restituer sous forme de chaleur sensible à l’air du hall ou à l’eaudu bassin.L’air chaud et humide provenant du hall se refroidit à la traversée de l‘évaporateur,à une température inférieure à son point de rosée. Une partie de la vapeur qu’ilcontient se condense alors en cédant sa chaleur latente à l’évaporateur. L’air ainsidéshumidifié est ensuite réchauffé par le condenseur et réintroduit dans la salle. Unebatterie chaude d’appoint régulée par un thermostat peut éventuellement complé-ter le chauffage de l’air sec. La chaleur récupérée à l’évaporateur et transférée aucondenseur par l’intermédiaire du fluide frigorigène peut être cédée suivant le cas :

– Intégralement à l’air du hallL’air du hall refroidi sur l’évaporateur est ensuite réchauffé par le condenseur et lecompresseur lorsque ce dernier est placé dans la veine d’air, puis par une batteried’appoint.Ce fonctionnement peut, par temps chaud, entraîner une surchauffe de l’air du hall : unepartie de la chaleur récupérée est alors inutilisée. En outre, la surchauffe de l’air en-traîne une baisse de l’humidité relative de cet air, et donc un arrêt de la pompe àchaleur, alors que les besoins de déshumidification n’ont pas changé : le confort desutilisateurs est alors affecté.

– Intégralement à l’eauLe bassin offrant une très grande capacité calorifique, les surchauffes seront moins

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importantes que sur l’air du hall, mais elles entraîneront une augmentation de l’éva-poration, contrairement au cas précédent.

– À la fois à l’air et à l’eau du bassin (figure 16)La chaleur fournie par la pompe est envoyée en priorité à l’air du hall. Dès que latempérature de cet air dépasse une valeur de consigne, la chaleur est envoyée à l’eaudu bassin à l’aide d’un second condenseur. Le premier condenseur réchauffe l’airaprès déshumidification, jusqu’à la température de consigne du hall, afin de ne passouffler d’air froid au niveau des baigneurs. II n’y a pas de risque de surchauffe surl’air, le circulateur est arrêté. Le fluide frigorigène reste en phase gazeuse dans lecondenseur à eau.

Lorsqu’il y a surchauffe sur l’air, le circulateur à eau fonctionne. Le fluide frigorigènecède sa chaleur au condenseur à eau. Le condenseur à air devient inactif.

Exemple de déshumidification par pompe à chaleur

Dans cette configuration, la PAC assèche l’air intérieur et récupère la chaleur latentede la vapeur d’eau qu’il contient.

Figure 16 : Exemple de déshumidification par pompe à chaleur22 23

• Précaution d’emploi de la pompe à chaleur (PAC)

La pompe à chaleur est généralement dimensionnée pour couvrir les besoins dedéshumidification qui correspondent à peu près aux valeurs obtenues en périoded’inoccupation. En période d’occupation, la production de vapeur d’eau dans le hall

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22 Source : « Équipements sportifs et socio-éducatifs » Le Moniteur (tome 2).23 Source : « Gérer l’humidité dans les piscines couvertes » magazine Piscines/SPAS, extrait du n°97,mai 1996.

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augmente. L’air hygiénique assure alors un complément de déshumidification. Néan-moins, le dimensionnement de la PAC est un point essentiel dont va dépendre bienentendu :– le prix de l’installation,– l’importance des économies,– le respect des conditions de confort.

Si la pompe à chaleur est trop puissante, son fonctionnement est intermittent et soncœfficient de performance faible. En revanche, lorsque la pompe à chaleur n’est pasassez puissante, le confort des utilisateurs est affecté et des condensations se pro-duisent en hiver sur les parois du bâtiment, y créant des désordres. Cependant, le di-mensionnement d’une pompe à chaleur n’est pas chose aisée : il suppose au départla connaissance des consignes de fonctionnement de la piscine, et en particulier :– de la température de l’eau du bassin,– de la température de l’eau du hall,– des valeurs d’humidité relative de cet air, compatibles avec la bonne conservation

du bâtiment,– de la valeur de la fréquence maximale instantanée, FMI.

La pompe à chaleur est calculée en fonction de ces consignes pour condenser une cer-taine quantité d’eau. Toute variation à l’une de ces valeurs de consigne va entraînerune variation de la quantité d’eau évaporée, et donc des besoins de déshumidifica-tion.

Par exemple :– une élévation de la température de l’eau du bassin de 2 °C sans variation de la tem-pérature de l’air du hall peut augmenter l’évaporation de 40 %. Si la pompe à cha-leur n’a pas été dimensionnée pour une telle température d’eau, elle ne peut pasassurer dans le hall le maintien de l’humidité relative de consigne avec les risques quecela peut représenter pour le confort des usagers et la conservation du bâtiment ;– si l’humidité relative passe de 70 à 50 % (pour éviter, par exemple, les condensa-tions en hiver dans certaines piscines), la puissance de déshumidification de la pompeest diminuée environ de 25 %, alors que l’évaporation du bassin va augmenterpuisque les températures ne changent pas.La puissance de la pompe est environ deux fois plus importante pour une valeur del’humidité relative égale à 50 % que pour une valeur de 70 %.La mise en place d’une pompe à chaleur suppose donc la connaissance préalable desconsignes de fonctionnement de la piscine, et, après coup, leur strict respect, ce quin’est possible que si la régulation est en parfait état.On peut être conduit à prévoir un apport d’air complémentaire d’air neuf de déshu-midification pour les fonctionnements de pointe, par exemple au moyen d’un hygro-stat commandant la mise en marche d’un extracteur. L’humidité relative de consignecommandant cet hygrostat est alors supérieure à la chaleur de consigne qui com-mande la pompe à chaleur.

Remarques :Certains installateurs proposent des pompes à chaleur en récupération sur l’air ex-trait. Dans ce cas, le fonctionnement ne s’effectue plus en circuit fermé. L’air inté-

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rieur est rejeté dehors après refroidissement sur l’évaporateur. II est remplacé par del’air neuf qui se réchauffe sur le condenseur et vient déshumidifier le hall de la pis-cine. II n’y a plus de recyclage de l’air comme dans le cas de la pompe en déshumi-dification fonctionnant en circuit fermé.

Ce type de fonctionnement est critiquable pour plusieurs raisons :– sur le plan du principe, cela revient à dire que plus on gaspille en renouvellementd’air, plus on récupère de la chaleur, mais au prix d’un investissement lourd (PAC im-portante) et d’une consommation d’électricité non négligeable (fonctionnement ducompresseur) ;– sur le plan du fonctionnement, les défauts sont ceux de la déshumidification en toutair neuf à débit constant. Le renouvellement d’air étant calculé sur les besoins maxi-maux, la déshumidification est trop forte en hiver, d’où une humidité basse qui, nousl’avons vu, entraîne un inconfort certain et un accroissement de l’évaporation ;– sur le plan du bilan énergétique, les résultats ont montré que la PAC sur l’air ex-trait présente moins d’intérêt qu’en déshumidification.

• Comparaisons économiques des différents procédés de déshumidification

Malgré la difficulté de réaliser une comparaison absolue des différents procédés, desétudes effectuées sous l’égide du ministère de la Jeunesse et des Sports proposentcertains résultats présentés dans le tome 2 du document : « Les équipements sportifset socio-éducatifs ». Les études montrent que les temps de retour d’investissement dela PAC, avec ou sans couverture du plan d’eau, sont nettement supérieurs à ceux d’unemodulation d’air neuf.

Cependant, ces résultats n’expriment que des tendances ; chaque piscine constitue uncas unique et nécessite une étude spécifique au bâtiment, à son fonctionnement età la zone géographique d’implantation.

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BIBLIOGRAPHIE

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10-12, rue d’Anjou - 75381 Paris cedex 08 - Tél. : 01 55 27 44 00 - Fax : 01 55 27 44 01 - Internet : www.cnfpt.fr

ISBN : 2-84143-258-0 - Les éditions du CNFPT, édition 2006 - Prix 18 €

Les équipements sportifsprogrammation, conception et maintenance

Patrick Lacouture

Préparation au concoursConseiller territorial des APS

c a t é g o r i eCLes équipements sportifs

Programmation,conceptionet maintenance

Destiné plus particulièrement aux candidats au concours interneet externe de conseiller territorial des APS, ce manuel est conçuet réalisé suivant le programme de l’épreuve d’admissibilité de ceconcours.

L’ouvrage s’articule autour de deux parties :La première, allant de l’analyse des besoins au programme,s’attache à proposer une démarche rationnelle afin de mieuxcerner les besoins des usagers et le contrôle local ;La seconde, plus axée sur les éléments techniques spécifiquesaux équipements sportifs, met l’accent sur les conséquences, entermes de confort, d’hygiène et de sécurité des utilisateurs dansle respect de la réglementation en vigueur.

Au-delà des candidats au concours de conseiller des APS, cetouvrage peut être util isé par des étudiants de master enmanagement du sport ainsi que par des architectes dans laconnaissance des fonctionnalités et des contraintes techniquesspécifiques aux espaces sportifs.

L’auteur, Patrick Lacouture, Professeur à l’Université de Poitiers,enseigne à la Faculté des Sciences du Sport au sein du MasterManagement du Sport. Il anime une équipe de recherche intégréeau Laboratoire de Mécanique des Solides (UMR 6610, CNRS),dont une des thématiques de recherche concerne l’étude desinteractions du sportif avec son environnement matériel depratique ; ce travail est conduit en relation avec le CentreRégional de Transfert de Technologie, CRITT Sport, Loisirs. Sonnom constitue la référence européenne pour ses travaux sur lamise en place de normes sur les sols sportifs.

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