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les entreprisesde martinique

CEROM

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Directeur de la Publication :René Jean

Coordination :Christian Camesella (INSEE) et Bertrand Savoye (IEDOM)

Ont collaboré à cette étude :

INSEE : Séverine Castor, Dalila Dib, Dora Vanoukia, Jérôme Harnois,

Roman Janik, Jean-Christophe Marchal, Stéphane Trainel.

IEDOM :Charles Apanon, Arnaud Bellamy-Brown, Mathias Caro,

Bruno Deprince, Jérémie Dumon, Reynald Mathieu,Michelle Minatchy, Olivier Simon.

AFD :Jean-Yves Clavel, Virginie Delisee-Pizzo

Rédaction en chef :Béatrice Céleste

Infographie :G LE CONCEPT

Impression :PRIM

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Tables des matières

AVANT PROPOS P. 05

PRÉAMBULE P. 06

INTRODUCTION P. 09

1ÈRE PARTIE : LE TISSU ÉCONOMIQUE DES ENTREPRISES MARTINIQUAISES P. 11

- L’appareil productif est de plus en plus orienté vers les activités de services P. 12

- Une écrasante majorité de TPE P. 14

- Les entreprises de services se sont multipliées P. 16

- Les moyens engagés au départ et le secteur d’activité conditionnentla pérennité des jeunes entreprises P. 18

- Une concentration au centre et au sud de l’île P. 20

- Un appareil productif peu dépendant de l’extérieur mais qui rayonneplus que dans les autres DOM P. 23

- En 2002, les entreprises martiniquaises détiennent près de 40%du marché martiniquais P. 25

- Hors combustibles, les entreprises martiniquaises ont gagné 4 points de partsde marché entre 1993 et 2002 P. 26

2ÈME PARTIE : LE COMPORTEMENT ET LES PERFORMANCES DES ENTREPRISES P. 29

- Entre 1994 et 2004, le nombre d’entreprises a doublé comme le chiffre d’affaires total P. 30

- Une productivité apparente du travail assez peu éloignéede la moyenne nationale P. 31

- Un niveau d’équipement apparamment limitémais une bonne rentabilité du capital P. 34

- Une rentabilité d’exploitation qui se rapproche de la moyenne nationale P. 35

- La rentabilité économique des entreprises domiciliéesen Martinique se nourrrit essentiellement d’une rotation rapide de leurs actifs P. 36

- La rentablité financière des entreprises de Martinique est supérieure à celle des entreprises de France métropolitaine P. 36

- Le dynamisme des très petites entreprises P. 37

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- Les TPE font preuve d’une propension à la création d’emplois plus forte P. 38

- Une grande disparité des trajectoires de croissance P. 39

3ÈME PARTIE : LE FINANCEMENET DES SOCIÉTES NON FINANCIÈRES : UN ENDETTEMENT MOINSPRONONCÉ QU’EN MÉTROPLE, MAIS UNE SINISTRALITÉ PLUS FORTE P. 43

- Un endettement financier moindre comparé à la métropole mais demeurantplus marqué dans le commerce automobile et le BTP que dans les autres secteurs P. 44

- Un poids du crédit-interentreprises en baisse dans le BTP P. 45

- Une proportion importante du financement hors zone et une forte concentration du marché local sur le court terme P. 46

- Une prédominance des crédits à l’habitat mais une croissance soutenuedes crédits d’exploitation et d’investissement P. 48

- Une demande vigoureuse tant des crédits d’exploitation que d’investissement P. 49

- Une répartition sectorielle des crédits concentrée sur les activités immobilières, les services aux entreprises et le commerce P. 51

- - Un coût du crédit aux entreprises supérieur au référent national mais un différentiel qui se réduit sur le court terme P. 53

- Bien que toujours élévé, le risque de financement s’améliore P. 54

- Un taux de créances douteuses brutes réduit de moitié mais toujours élévé comparativement à la métrople P. 54

- Une nette baisse des incidents de paiement sur effets de commerce depuis 2003 P. 56

- Un risque de défaillance plus prononcé dans l’hôtellerie-restauration,l’agriculture, le commerce et l’industrie P. 57

- Des cotes favorables aussi fréquentes qu’en métropole mais égalementdes situations financières dégradées plus importantes P. 59

- Un risque moindre sur l’immobilier et les services aux entreprises P. 59

4ÈME PARTIE : LES PRINCIPAUX GROUPES MARTINIQUAIS : DES ENTITÉS FAMILIALESDONT L’ÉVOLUTION REPOSE SUR UNE STRATÉGIE DE DIVERSIFICATION P. 61

- Des entreprises familiales à l’origine P. 64

- Des groupes fortement intégrés P. 65

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- Une stratégie de diversification sectorielle P. 67

- Une forte implantation régionale… P. 68

- …mais un rayonnement extérieur qui s’accroît P. 68

- Définitions P. 71

- Méthodologie P. 73

- Description des différentes sources P. 73

POUR EN SAVOIR PLUS P. 75

- Cerom P. 80

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Avant propos

La première étude CEROM sur la Martinique, publiée en 2005, visait à décrire l’évolution éco-nomique de la Martinique dans les années 90 et au passage de l’an 2000, en privilégiant uneapproche macro-économique. Dans le cadre du partenariat CEROM, de mêmes étudesmacroéconomiques ont été publiées ou sont en cours de l’être dans les différents départementsou collectivités d’outre-mer.

Cette nouvelle étude propose cette fois-ci un éclairage différent, centré sur les entreprises,à partir d’une approche micro-économique ou méso-économique.

Elle offre une vision d’ensemble du tissu de ces entreprises, depuis les plus petites d’entre ellesjusqu’aux principaux groupes qui concentrent, au travers de leurs différentes filières, une partconséquente de l’activité et s’étendent souvent hors du territoire martiniquais.

L’étude vise également à décrire les comportements, les trajectoires économiques et les straté-gies de ces entreprises, et, en les comparant aux comportements de leurs homologues métropo-litaines, à mettre en évidence ainsi des spécificités régionales liées au contexte ultra-marin danslequel celles-ci évoluent.

Comment se situent les performances des entreprises martiniquaises au regard des entreprisesde la métropole ou des autres DOM ? Quelles sont les conséquences de l’étroitesse de leurs mar-chés sur le développement de leurs activités? Comment ont–elles fait face ces dernières annéesà la concurrence des produits manufacturés importés de métropole ou de l’étranger ?Comment le tissu productif se renouvelle-t-il, quels sont les segments les plus dynamiques,les plus créateurs d’emplois ? Quel est, en particulier, l’apport des très petites entreprises ?Comment les entreprises se financent-elles ? Quelles difficultés rencontrent-elles en matièrede coût ou d’accès au crédit ? Quelles sont celles qui présentent les risques les plus importantspour les établissements de crédit ?

Sans prétendre apporter de réponses définitives et complètes, puisse cet ouvrage, fruit d’unenouvelle collaboration entre l’INSEE, l’IEDOM et l’AFD, répondre aux attentes du plus grandnombre de lecteurs, décideurs publics, établissements financiers, dirigeants d’entreprises etleur personnel et nourrir les principaux débats autour des entreprises martiniquaises.

Le Chef du Service Régional Le Directeur de l’IEDOM Le Directeur de l’AFDde l’INSEE Martinique Martinique Martinique

Jérôme Harnois Arnaud Bellamy-Brown Jean-Yves Clavel

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Afin d’accélérer leur développementéconomique, mais aussi de mieux tenircompte de leurs handicaps structurels,les Départements d’Outre-mer (DOM)bénéficient de politiques économiquesspécifiques adaptées notamment enmatière fiscale. Ce système fiscal tientcompte par exemple de surcoûts liés àl’éloignement de ces régions par rapportà la métropole, mais aussi des difficultésstructurelles à développer une écono-mie productive. La fiscalité est égale-ment utilisée à des fins incitatives. Ils’agit, entre autres, des aides fiscales àl’investissement justifiées dans certainssecteurs par la faible rentabilité écono-mique des projets, en raison notamment

de l’étroitesse des marchés de ces éco-nomies. Les aides fiscales sont égale-ment utilisées pour soutenir des secteursparticulièrement sensibles. Concernant la taxation des échangescommerciaux de biens, les DOM consti-tuent vis-à-vis de la métropole et desautres états membres de la communautéeuropéenne des territoires d’exporta-tion. Les exports à destination d’unDOM sont exonérées et les imports debiens sont imposées selon le principe dela destination. L’imposition sur laconsommation est une combinaison dusystème de l’octroi de mer1 et de taxesur la valeur ajoutée (TVA) à tauxréduits. Vis-à-vis de l’Europe, la

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Préambule : Un système fiscal et un régimede prélèvement sociaux spécifiques

1 - Taxe à l’entrée visant à protéger les secteurs productifs locaux de la concurrence extérieure. Seuls les biens pourlesquels un surcoût de fabrication résultant des handicaps de l’ultrapériphéricité peut être identifié, sont sus-ceptibles de bénéficier d’un régime dérogatoire. Certains biens importés destinés à la production locale(matières premières, équipements sanitaires etc…) ou encore les entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur à 550 000 euros peuvent également bénéficier d’exonérations à l’initiative du Conseil régional.

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Martinique bénéficie pour l’octroi demer d’une dérogation au droit commu-nautaire. Pour ce qui est de la TVA, lesDOM sont exclus du régime de la TVAintracommunautaire et les entreprisesqui y sont établies n'ont pas de numérod'identification à la TVA intracommu-nautaire.

L’éloignement de la métropole et l’insula-rité pèsent sur le coût des biens importéset indirectement sur le niveau généraldes prix. Cette situation a conduit àappliquer un régime particulier de TVA àla Martinique axé sur une différencia-tion du niveau des taux et des régimesd'exonération. Les taux applicables2

sont de 2,1 % (taux réduit) et 8,5 % (tauxnormal). En Martinique, les principalesexonérations à l’importation concernentles matériels d'équipement destinés àl'industrie hôtelière et touristique, lesproduits, matériaux de construction,engrais et outillages industriels.

Toutefois, au sein des DOM, laMartinique forme avec la Guadeloupe,au regard de l’octroi de mer, mais ausside la TVA et des accises, un territoire fis-cal unique, appelé «Marché uniqueantillais». Les marchandises mises à laconsommation ou produites dans l’unede ces régions circulent donc librementau sein de ce marché.

Par ailleurs, la Martinique bénéficie d’unrégime particulier de déduction de laTVA (TVA non perçue mais récupérable)

décomptée fictivement sur les produitsdont l’importation et la vente sont exo-nérées. L’objectif de ce dispositif estd’accroître l’impact des exonérationssur le consommateur final. Cette métho-de qui s’apparente à une subventionbudgétaire des entreprises, est notifiéecomme une aide de l’Etat auprès de laCommission européenne.

L’impôt sur les sociétés fait égalementl’objet d’aménagements visant à compen-ser les surcoûts générés. En Martiniquecomme dans les autres DOM, il est assissur les deux tiers des bénéfices impo-sables dans certains secteurs considéréscomme prioritaires. De plus, une exonéra-tion temporaire d'impôt sur les sociétéspeut être accordée sur agrément auxentreprises créant une activité nouvelle.

Les aides fiscales en faveur des investis-sements outre-mer dont les premièressont apparues dans les années 1950,n’ont cessé d’être modifiées par le légis-lateur. Le dispositif actuel est issu desdispositions de la loi de finances rectifi-cative du 11 juillet 1986, connues sousle nom de «loi Pons». Il a été révisé par laloi de finances 1999 ainsi que par l’article19 de la loi de finances 2001 connue sousle nom de «loi Paul» et dernièrement parla loi de programme pour l’Outre-mer dite«loi Girardin».

Le dispositif actuellement en vigueur estdéfini par la loi de programme pourl’Outre-mer de 2003 pour une durée de

2 - Article 296-1 a et b du code général des impôts

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ments pouvant être défiscalisés sont : lematériel, les bâtiments, les constructionset leur assise foncière (terrains).

Enfin, un dispositif spécifique visant àalléger le coût du travail des secteurs lesplus touchés par la concurrence a été misen place en 1994, puis renforcé successi-vement par la LOOM (la loi d’orientationpour l’outremer du 13 décembre 2000) etla LOPOM (la loi de programme pourl’outremer du 21 juillet 2003). Depuisjuillet 2005, ce système d’exonérations decharges sociales repose sur un allégementforfaitaire qui s’applique sur tout ou partiedes cotisations patronales selon le niveaude salaire. En 2006, le montant des exonérations decharges sociales s’élevait à 221 millionsd’euros en Martinique. Au total, 9 900entreprises ont bénéficié du dispositif por-tant le montant annuel moyen des exoné-rations par entreprise à 22 327 €.

Il conviendra de garder à l’esprit cecadre fiscal spécifique dans lequel évo-luent les entreprises lors des développe-ments qui vont suivre. S’ils ne peuventêtre évalués avec précision, ils agissent,selon un degré plus ou moins important,sur le comportement et les performancesde la majorité des entités étudiées.

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quinze ans, soit jusqu’au 31 décembre2017. De façon générale, le dispositifGirardin s’est traduit par :

- une extension des conditions d’éligibili-té des projets d’investissement à la quasi-intégralité des secteurs3 même si tous lessecteurs ne sont pas sur un pied d’égalité.Par exemple, afin d’encourager le secteurdes énergies renouvelables, les taux dedéfiscalisation (actuellement 50 %) sontmajorés de 10 points lorsque les investisse-ments concernent des projets de produc-tion d’énergies renouvelables (solaire,éolienne, géothermique) ;

- un relèvement de la plupart des seuils àpartir desquels les projets d’investissementdoivent faire l’objet d’un agrément. Ainsi,le seuil général d’agrément obligatoire estrelevé de 760 000 € à 1 000 000 € ;

- un accroissement des taux de réduc-tion d’impôt. Le taux de défiscalisationest ainsi porté à 70 % pour les travaux derénovation ou de réhabilitation hôteliè-re. Le taux de réduction d'impôt accordéaux investissements dans le secteur de lalocation de bateaux de plaisance estporté de 50 à 70 %.

Globalement, la loi impose que l'essentielde l'avantage fiscal obtenu soit rétrocédéà l'entreprise exploitante. Les investisse-

3 - Seuls les secteurs pour lesquels l’aide ne peut être justifiée auprès de la Commission européenne sont exclusde ces dispositifs (commerce, activités financières, investissements immatériels et navigation de croisière).

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De plus en plus orienté vers les activitésde services, le tissu économique de laMartinique conserve quelques spécificitéssectorielles dont notamment un fort atta-chement à l’agriculture et à la filièreagroalimentaire. Le secteur industriel, estencore sous représenté mais fait preuved’un réel dynamisme qui se traduit pardes créations nettes d’emplois et unediversification de l’activité. Le BTP, trèsprésent en milieu rural, est également unsecteur relativement important comparati-vement aux autres DOM. En lien aveccette récente progression du secteurindustriel, la région accueille de nom-breuses jeunes entreprises de servicesopérationnels et aussi à plus forte valeurajoutée qui font appel à une maind’oeuvre qualifiée chargée de tâchesdésormais externalisées par les entre-prises. Ces petites structures, qui remplis-sent des fonctions stratégiques, s’implan-tent plus facilement dans l’espace urbainde l’agglomération foyalaise ou dans lesud, délaissant un nord plus rural et relati-vement enclavé.

Dans ce contexte, la création d’entrepriseest en mutation. L’émergence des nou-velles activités issues du secteur tertiaire,explique en grande partie la prépondéran-ce des créations ex-nihilo comparative-ment aux reprises, plus fréquentes dans lesecteur secondaire. Les formes sociétalesrestent encore minoritaires, mais se déve-loppent. Parmi les entreprises indivi-duelles nouvellement créées, les profes-sions libérales sont aussi nombreuses que

les commerçants ou les artisans.L’économie régionale dépend d’ailleursen très grande partie de ces très petitesentreprises. Souvent individuelles et peucapitalisées, elles rayonnent sur un mar-ché essentiellement local. Les grandscentres de production, grands établisse-ments de l’industrie ou du BTP, intégrésdans des groupes domiciliés hors de larégion sont limités. Le tissu productif faitdonc preuve d’une forte atomicité quiconfère à la région une réelle indépen-dance vis-à vis de grands centres de déci-sion domiciliés à l’extérieur.

Parallèllement, la Martinique se distinguedes autres DOM par la présence degroupes, issus d’entreprises familiales àl’origine, dont l’évolution récente reposesur une stratégie de diversification secto-rielle marquée. Fortement implantésrégionalement, ces groupes rayonnentassez peu en métropole ou à l’étrangermême si la tendance est engagée. Ils sesont en effet davantage orientés vers lesautres DOM.

Le système productif régional est encoreloin de répondre aux besoins locaux, qu’ils’agisse de la satisfaction des besoinsindustriels de biens intermédiaires,d’équipements ou de produits finis deconsommation courante. L’activité écono-mique de la Martinique est presque tota-lement dépendante de ses importations.Dans certains secteurs, on assiste toute-fois à une légère reconquête du marchéintérieur par les entreprises locales mais

Introduction

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qui n’a qu’un impact macroéconomiquerestreint. Depuis une dizaine d’années, leniveau de dépendance de la région n’a eneffet que très peu varié.

L’étroitesse des marchés sur lesquels évo-luent les entreprises de la région limiteleur développement mais ne semble pascompromettre leur équilibre économiqueou financier. Disposant de sources definancement peu diversifiées et souventcontraintes par leur statut juridique d’en-treprise individuelle, les moyens mis enœuvre sont également limités. Les entre-prises de Martinique créent moitié moinsde richesse qu’en moyenne nationale,sans pour autant que cela n’obère leurrentabilité. Le rendement du capital, com-me la productivité de la main d’œuvremartiniquaise sont satisfaisants. Cette der-nière est en grande partie imputable à lafaiblesse des charges de personnel, elle-même liée aux différentes mesures d’allé-gements des charges sociales spécifiquesaux DOM. Les spécificités sectorielles del’économie locale et les faibles niveauxde qualification peuvent également expli-quer cette caractéristique.

Relativement peu endettées, les entre-prises de Martinique font apparemmentpreuve d’une certaine indépendance vis-à-vis des établissements de crédit.Comparativement à la métropole, cesentités ont plus facilement recours auxconcours bancaires de court terme, desti-nés principalement au financement deleur trésorerie, même si le financement àmoyen ou long terme demeure prépondé-rant. Leur trésorerie, excédentaire,demeure néanmoins inférieure à celle desentreprises de l’Hexagone. Globalement,la structure de la dette des entreprisesmartiniquaises se caractérise égalementpar un poids relativement important des

dettes à court terme hors exploitationnotamment celui de la dette sociale. Laraison principale pour laquelle les entre-prises de la région sont relativement peuendettées réside dans l’utilisation desmécanismes de défiscalisation qui reportesur des entités extérieures la charge dufinancement des investissements.

Par ailleurs, la perception, par les ban-quiers, d’un risque plus élevé se traduitpar un coût du crédit globalement supé-rieur au référent hexagonal mêmesi l’écart tend à se réduire sur le finance-ment de court terme.

Tout en conservant un poids plus impor-tant que dans l’Hexagone, le volume descréances douteuses est en baisse sensible etcontinue depuis 2000. Toutefois, la sinis-tralité des entreprises demeure supérieureà celle constatée en métropole et à celledes particuliers. Les secteurs les plusrisqués demeurent l’hôtellerie-restaura-tion et l’agriculture. Le taux d’entreprisescotées favorablement par l’IEDOM et laBanque de France est proche de celui demétropole tandis que les situationsfinancières dégradées demeurent plusimportantes en Martinique.

Les défaillances d’entreprises sont ainsideux fois plus élevées qu’au niveaunational, et interviennent au cours des 8 premières années d’existence. Ladéfaillance, phénomène qui, au sensstrict, demeure néanmoins marginal, estsouvent liée au profil du créateur, à lafaiblesse des moyens engagés et aufaible niveau d’investissement au coursdes premières années.

Il n’y a donc pas de fatalité aux difficultésque peuvent rencontrer les entreprisesmartiniquaises.

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Chapitre1

LE TISSU ÉCONOMIQUE DES ENTREPRISES MARTINIQUAISES

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Le tissu économique de la Martiniqueest en pleine mutation. L’image tradi-tionnelle d’une économie rurale, forte-ment dépendante du tourisme, s’estom-pe peu à peu. Comme dans les autresDOM, l’économie est de plus en plusdominée par les activités tertiaires1 quireprésentent 82 % de l’emploi salarié.Premiers gisements d’emplois, les ser-vices non marchands — l’administration,l’éducation, l’action sociale et la santé —regroupent la moitié des emplois tertiairesde l’île, soit une proportion près de deuxfois plus élevée qu’en métropole.

Au cours des quinze dernières années,ils sont à l’origine de 60 % de la créationd’emploi. Dans le tertiaire marchand, avecprès des deux tiers des effectifs salariés, lesactivités de services sont prépondérantesau détriment du commerce. La plupart desservices marchands se sont considérable-ment développés au cours des quinze dernières années (+3 830 entreprises) etont généré de nombreux emplois (+5 800postes), modifiant ainsi la structure produc-tive de l’île. Cette mutation de l‘économielocale s’est déroulée dans un contexte deprogression de l’emploi très inférieure à lamoyenne des DOM (+13 % contre +38 % aucours des 15 dernières années) mais plusproche de la moyenne nationale. Le sec-teur secondaire est sous représenté. Ilgénère toutefois de nouveaux emplois et sediversifie progressivement. Depuis 1993,l’industrie régionale s’est enrichie de

plus de 370 entreprises industrielles,l’emploi a augmenté de 800 salariés. Cedéveloppement industriel contraste avecla baisse des effectifs depuis plus d’unquart de siècle au plan national. Il s’ac-compagne d’une diversification de l’ac-tivité avec un essor dans la métallurgieou encore l’édition qui s’appuie sur lesnouvelles technologies. L’industrieagroalimentaire, plus traditionnelle, estelle aussi dynamique.

La construction a connu des évolutionsmoins favorables au début des années1990, période de basse conjoncture,mais ce secteur s’est redressé à la fin dela décennie et parvient depuis 1997à générer de nouveaux emplois, soutenupar la demande publique et celle desménages.

L’agriculture garde, quant à elle, uneplace tout à fait spécifique, même si sonpoids économique est assez faible. Endépit des difficultés liées à la concurren-ce internationale et de mauvaises condi-tions climatiques récemment, un peuplus de 4 800 exploitations maintien-nent ce secteur en activité et parvien-nent à conserver un niveau d’emploisalarié comparable à celui du début dela décennie 1990. En revanche, l’emploinon salarié a fortement diminué commele nombre d’exploitations, suivant encela la tendance nationale d’un secteuren voie de restructuration.

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1 - Voir «l’économie martiniquaise au passage de 2000, CEROM juin 2005»,

L’appareil productif est de plus en plusorienté vers les activités de services.

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Industrie BTP Commerce Services

Entreprises

Emplois

Estimations d’emplois salariés 2005 par secteur

Unités : %, nombres

Unité : %

Nombre Evol. Nombre Evol. Nombre Evol.

d’entreprises 1993-2005 d’établ. 1993-2005 d’emplois 1993-2005

Industries Agricoles et Alimentaires 494 23,5% 534 21,4% 3 060 30,4%

Biens de Consommation 774 -0,3% 824 -0,6% 1 336 40,6%

Automobile 7 40,0% 7 16,7% 20 ns

Biens d'équipement 579 42,3% 617 41,8% 1 137 77,1%

Biens intermédiaires 565 21,5% 620 24,7% 1 967 24,1%

Energie 17 112,5% 42 90,9% 1 402 6,1%

BTP 3 759 11,5% 3 871 10,8% 6 044 25,5%

Commerce 7 159 8,8% 8 266 8,8% 14 979 20,3%

Transports 2 453 -6,4% 2616 -5,0% 3711 42,2%

Activités Immobilières 475 103,0% 489 89,5% 705 -7,1%

Services aux entreprises 4 379 138,0% 4 879 126,9% 10 246 47,1%

Services aux particuliers 3 470 43,2% 3 751 39,6% 11 802 22,1%

Education santé action sociale 2 213 117,4% 2 314 121,0% 26 156 13,0%

Ensemble 26 343 30,8% 28 830 29,8% 82 565 22,8%

Evolution des entreprises et de l’emploi salarié par secteur

Source : INSEE Sirene et estimations d'emploi salarié Champ : Industrie - Construction - Commerce - Services (ICS).

Le champ ICS ne comprend pas l’agriculture (5 862 salariés), les activités financières (2 283 salariés) et les admi-nistrations (22 390 salariés), il couvre plus de 70 % de l’emploi salarié de l’île. Dans cet ensemble ICS, les entreprisesdomiciliées en Martinique mobilisent près de 70 000 emplois, le solde étant employé par les entreprises installéessur l’île mais domiciliées ailleurs. Globalement, l’emploi total de la Martinique s’élève à près de 124 870 personnesdont 113 100 salariés.

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Au cours des quinze dernières années,l’emploi salarié a progressé de près de25 % en Martinique, soit plus de 20 900postes supplémentaires. 9/10ème de cesemplois nouveaux ont été créés dans lesservices, essentiellement non marchands.Le secteur agricole est parvenu à main-tenir un niveau d’emploi comparable àcelui du début de la décennie 90, tandisque l’industrie a généré près de 950emplois salariés nouveaux compensantintégralement les pertes subies par le BTP(-890). Dans le commerce on dénombreplus de 1 540 emplois nouveaux.

Une écrasante majorité de TPE.

Hors administration, la Martiniquecompte 28 830 établissements et plus de26 340 entreprises. Ces établissementsmobilisent plus de 82 560 salariés, soitprès des 3/4 de l’emploi salarié de l’îleet les 2/3 de l’emploi total. Ils sont

à l’origine également des 2/3 de larichesse créée en Martinique. L’activitééconomique est peu concentrée dans degrandes unités de production. Les entre-prises de plus de 200 salariés sont relati-vement rares et les 3/4 des unitésproductives n’ont pas de salarié, 96 %en ont moins de 10. Ces petites entre-prises regroupent, par ailleurs, plus dutiers de l’emploi salarié du secteur privé.La répartition des entreprises martini-quaises par taille et secteur confirmeune forte atomicité de l’offre et la surre-présentation des entreprises sans salarié,quel que soit le secteur d’activité : +30 % globalement, cette proportion,comparée à la moyenne nationale, estsupérieure de moitié dans le secteursecondaire et du tiers dans le commerce.

A l’opposé, les entreprises de 50 salariéset plus sont très peu présentes, tout par-ticulièrement dans l’industrie et le BTP.

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Unités : %, nombres

Nombre Nombre Nombre Nombre Nombred’entrep. % d’entrep. % d’entrep. % d’entrep. % d’entrep. %

Zéro salarié 1 589 65,3 2 872 76,4 5 227 73,0 10 239 78,8 19 927 75,5

De 1 à 5 salariés 485 23,7 623 18,9 1 245 17,4 1 986 10,5 4 339 16,5

De 6 à 9 salariés 152 8,1 132 7,1 356 5,0 384 4,8 1 024 3,9

De 10 à 19 salariés 123 6,2 79 3,5 202 2,8 224 3,0 628 2,4

De 20 à 49 salariés 69 5,1 41 2,1 92 1,3 100 1,7 302 1,1

De 50 à 99 salariés 14 2,8 8 1,1 18 0,3 33 0,8 73 0,3

100 salariés et plus 3 0,6 4 0,2 19 0,3 24 0,2 56 0,2

Total 2 435 9,2 3 759 14,3 7 159 27,2 12 990 49,3 26 343 100,00

Répartition des entreprises par tranches de salariés

Source : INSEE Sirene 2005

Industrie Construction Commerce Services Total

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- 15 -

Unité : Indices

Répartition des entreprises par taille et par secteur d’activité

Industrie Construction Commerce Services Total

0 salarié 157,1 151,3 135,4 120,0 129,4

1 à 9 salariés 63,4 47,6 57,0 62,0 58,7

10 à 49 salariés 59,6 48,2 70,1 60,1 61,2

50 à 99 salariés 30,9 53,8 44,2 64,9 48,2

100 à 249 salariés 9,5 58,7 79,7 57,6 45,0

250 salariés ou + 0,0 0,0 32,4 47,1 22,3

Total 97,3 105,6 110,4 94,2 100,0

Source : INSEE Sirene 2005, champ ICS

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Concentration de l’emploi salarié

Sources : INSEE Sirene 2005, champ ICS.

Unité : % cumulés d’entreprises employeuses en abscisses, d’emploi salarié en ordonnées

Note de lecture : l’industrie martiniquaise compte une proportion d’entreprises sans salarié supérieure de57,1 % à la moyenne nationale. Il faut également constater que la région compte à peine 2,7 % d’entreprisesindustrielles en moins qu’en moyenne alors que dans les services, l’écart est plus marqué (-5,8 %).Plus des 3/4 des entreprises n’ont pas de salarié, les unités de moins de 10 salariés représentent 96 % desentreprises de Martinique, elles emploient 35,1 % de la main d’œuvre.

Martinique France entière

Note de lecture : au plan national, les 3/4 des entreprises employeuses concentrent 15 % de l’emploisalarié. En Martinique, les 3/4 des entreprises employeuses mobilisent 25 % de l’emploi salarié de l’indus-trie, du commerce et des services. Toutes ces entreprises ont moins de 20 salariés.

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Les entreprises de services se sont multipliées.

Entre 1993 et 2005, le tissu productifmartiniquais, s’est enrichi de près de 6 200 entreprises, soit de près de 30 %.Les services ont contribué très largementà cette croissance (à près de 80 %), lenombre de petites entreprises sans sala-rié a presque doublé et les unités de 6 à19 salariés affichent également de trèsfortes progressions. A côté de ces trèspetites structures, la région compte

quinze entreprises supplémentaires deplus de 50 salariés qui ont quasimenttoutes une activité de services. Les sec-teurs les plus dynamiques de ce point de

vue comme en termes de création d’em-plois ont été les services aux entreprisesà forte valeur ajoutée comme le conseilet assistance ou nécessitant moins demain d’œuvre qualifiée comme lesservices opérationnels qui ont suivi latendance nationale, et les services auxparticuliers, activités récréatives et ser-vices domestiques, nettement moinsgénérateurs d’emplois nouveaux (+17 %contre +59 % au plan national).Au cours des douze dernières années,un peu moins de 32 200 entreprises

nouvelles2 ont été créées en Martinique,soit une moyenne annuelle de 2 700.Parmi ces entreprises nouvelles, près de30 % ont cessé leur activité au cours de

- 16 -

Unités : % cumulés.

Nombre Nombre Nombre Nombre Nombred’entrep. % d’entrep. % d’entrep. % d’entrep. % d’entrep. %

0 salarié 553 53,3 1 157 67,4 1 030 24,5 5 061 97,8 7 800 64,3

1 à 5 salariés -252 -34,2 -803 -56,3 -581 -31,8 -518 -20,7 -2 154 -33,2

6 à 9 salariés 47 44,2 25 23,6 111 45,1 160 71,6 343 50,3

10 à 19 salariés 14 12,4 0 0,2 30 17,5 101 81,7 145 29,9

20 à 49 salariés 14 26,1 14 52,2 -10 -10,1 27 37,8 45 17,7

50 à 99 salariés 2 17,3 -3 -27,1 -3 -13,7 14 74,7 10 16,5

100 ou plus -3 -50,0 -1 -20,0 2 11,8 7 41,2 5 11,

Total 374 18,1 389 11,5 579 8,8 4 853 59,6 6 195 30,7

Evolution des entreprises par taille et secteurs d’activité

Source : INSEE Sirene 2005, champ ICS

IndustrieEvolution 1993-2005 Construction Commerce Services Total

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des services opérationnels (gardiennage,nettoyage, intérim, location de matérielet services divers…) qui comptent uncinquième des nouvelles entreprises etdu conseil et assistance (informatique,ingénierie, architecture, expertisescomptables et autre conseil juridique oupublicité) qui représentent un neuvièmedes créations. Les activités commer-ciales sont-elles aussi porteuses de nom-breux projets et, dans le secondaire,c’est la construction qui continue àaccueillir le plus de jeunes entreprises.

la période. De ce point de vue, la région estproche de la moyenne des DépartementsFrançais d’Amérique. Pour l’essentiel cesont des créations totalement nouvelles2,ce qui s’explique par le développementd’activités tertiaires et par la relative fai-blesse des créations dans l’industrie (oùles reprises d’activités sont plus fré-quentes). Les services aux entreprisesconnaissent un développement tout àfait important lié à l’externalisation detâches effectuées auparavant en interne.Leur dynamisme est lié à l’attractivité

Unité : Indices

Répartition des entreprises par catégorie juridique

Martinique France entière

2 - On distingue trois types de créations : les entreprises totalement nouvelles (ex-nihilo), des entreprises qui fontl’objet d’une reprise ou celles qui ont été mises en sommeil et sont réactivées (les réactivations).

Nombre d’entreprises % %

Entrepreneurs individuels dont : 15 483 58,8 53,2

Artisans 4 826 18,3 11,8

Commerçants 5 324 20,2 13,5

Professions libérales 2 194 8,3 18,1

Autres 3 139 11,9 9,8

Sociétés dont : 10 860 41,2 46,8

Sociétés en nom collectif 1 063 4,0 1,1

SARL 8 848 33,6 36,8

SA 268 1,0 3,1

Sociétés par action simplifiée 236 0,9 3,0

Autres 445 1,7 2,6

Total 26 343 100,0 100,0

Source : INSEE Sirene 2005, champ ICS

Note de lecture : Près de 60 % des entreprises martiniquaises sont des entrepreneurs individuels (EI),artisans, commerçants dont les deux représentent chacun une entreprise sur cinq, tandis que les professionslibérales sont deux fois moins nombreuses qu’en moyenne nationale. Les EI sont également moins nombreusesau plan national. En corollaire, les sociétés sont moins représentées, en particulier les sociétés anonymes et lessociétés à responsabilité limitée (qui sont cependant les plus nombreuses).

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Compte tenu des structures sectorielleset de la faiblesse des créations indus-trielles, les sociétés sont encore minori-taires (45 %). La plupart des nouvellesentreprises, de petite taille et peu capita-lisées nécessitent peu d’équipementspour exercer leur activité. Toutefois, lacatégorie juridique de l’entreprise indi-viduelle, très liée à l’activité, évolue elleaussi en raison du récent développe-ment des services à plus forte valeurajoutée. Il est intéressant de noter que lapart des créateurs, professions libérales(15 %), est aujourd’hui voisine de celledes commerçants ou artisans.

Les moyens engagés au départ et le sec-teur d’activité conditionnent la pérennitédes jeunes entreprises.

La survie d’une entreprise dépend demultiples facteurs, souvent combinésentre eux : moyens humains et finan-ciers, conseil, structure de départ, profildu créateur. Le contexte économique,les choix de gestion, les stratégies adop-tées ont aussi une influence sensible surla viabilité du projet. Parmi les entre-prises créées au premier semestre 1998,57 % existaient toujours cinq ans après.Comme en moyenne nationale, lesentreprises créées par reprise résistentmieux que celles qui sont créées detoutes pièces : en 2003, huit entrepre-neurs sur dix sont toujours à la tête del’entreprise qu’ils avaient reprise en 1998.Cependant, certaines activités se prêtentmieux à la création, alors que d’autressont propices à la reprise. Il est en effetpréférable de reprendre une entreprisedes secteurs des Industries Agricoles etAlimentaires (IAA), du commerce et de laréparation ou encore des services aux

entreprises ou aux particuliers. Dans lesactivités de transport ou de l’éducation,de la santé et de l’action sociale, la naturede la création joue moins.

L’apport initial pérennise l’entreprise.Les sociétés, pour lesquelles il est obli-gatoire, résistent mieux que les entre-prises individuelles (81 % des sociétéscréées en 1998 sont encore présentes en2003, contre 47 % des entreprises indi-viduelles). Ce constat est remarquabledès la première année.

De manière générale, plus le créateurinvestit initialement, plus l’entreprise ades chances de passer le cap des cinq pre-mières années. Le commerce est le sec-teur dans lequel l’investissement mis audépart est le plus faible. 52 % des entre-prises commerciales créées ont démarréavec moins de 7 650 €.

A l’inverse, l’industrie nécessite plus demoyens au démarrage (79 % des indus-tries, hors IAA, voient le jour avec plusde 7 650 €, 64 % pour les IAA). Le com-merce et surtout l’industrie sont les sec-teurs les plus fragiles quand le montantinvesti au démarrage est inférieur à1 500 €. Avec des financements pluslourds, tous les secteurs se renforcent etrésistent mieux durant les cinq premièresannées. Le commerce reste le plus sen-sible à l’échec. A court et moyen termes,l’impact de la création d’entreprise surl’emploi n’est pas négligeable, même si laplupart des nouvelles structures démar-rent leur activité sans salarié. En 2005, lesnouvelles structures ont généré plus de 1 000 emplois salariés. Mais, en premierlieu, les créateurs d’entreprises ont cher-ché à créer leur propre emploi pour sortir

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d’une situation de chômage souvent delongue durée. Plus de la moitié des entre-prises créées par les chômeurs ne parvien-nent pas à franchir le cap de la cinquièmeannée d’existence. 70 % des actifs aumoment de la création de leur entreprisecréent des structures pérennes au-delà de5 ans. Disposant de peu de financements(60 % d’entre eux ont démarré leur activi-té seul, avec moins de 8 000 €), ils ontsouvent bénéficié d’aides à la création. La faible part des entreprises âgées demoins de 5 ans montre que les cinq pre-mières années sont réellement les plusdifficiles à surmonter, dans tous les secteurs d’activité. La proportion de

jeunes entreprises est plus forte dans lesservices. L’industrie, dont le renouvelle-ment est en revanche encore assezfaible, regroupe la plus forte part d’en-treprises de plus de 10 ans (43 %).Le renouvellement du tissu productif n’estpas de nature à modifier immédiatementles structures sectorielles, la concentra-tion ou la spécialisation des activités,quels que soient les secteurs. Il faut noterla présence de 40 % d’entreprises ayant10 ans et plus. Un quart des unités amoins de trois ans.Ces deux chiffres montrent d’une part ledynamisme du tissu productif mais aussila stabilité des entreprises pérennes.

- 19 -

40,00

50,00

60,00

70,00

80,00

90,00

100,00

Taux à 1 an Taux à 2 ans Taux à 3 ans Taux à 4 ans Taux à 5 ans

Les taux de survie selon les moyens au démarrage

Source : SINE - INSEE - Champ ICS

Note de lecture : Les seuils décrits dans ce graphique correspondent aux seuils légaux initialement exprimésen francs et convertis en euros.

De 1 524 € à moins de 7 622 €Moins de 1 524 €

de 7 622 € à moins de 38 112 € 38 112 € ou plus

Unité : %

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Une concentration au centre et au sud de l’île.

Le mouvement de tertiarisation sensible del’appareil productif est à mettre en relationavec l’urbanisation grandissante du terri-toire. Plus de la moitié des entreprisesmartiniquaises est installée en CentreAgglomération. C’est aussi la zone d’em-ploi où les créations sont les plus nom-breuses au cours de la dernière décennie.De nouvelles entreprises apparaissent éga-lement dans le sud de l’île (+ de 2 200

implantations). C’est moins le cas dans leNord, plus rural. Pour une part ces ten-dances reflètent de simples écarts territo-riaux. Il est en effet normal que le tissuproductif se renouvelle davantage dansles agglomérations que dans les espacesruraux. Dans le cas de la Martinique,les nombreuses créations dans l’agglo-mération foyalaise reflètent aussi son dyna-misme spécifique, la capitale régionaleaccentuant sa position en termes d’unitésproductives et d’emplois.

- 20 -

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Industrie Construction Commerce Services Ensemble

Répartition des entreprises selon l’ancienneté de la création

Source : INSEE Sirene, champ ICS.

Note de lecture : 63,7 % des entreprises de construction ont moins de 10 ans, 10,7 % sont dans leur pre-mière année d’existence.

Unité : % cumulés

De 3 à moins de 5 ans10 ans et plus De 5 à moins de 10 ans De 1 à moins de 3 ans Moins d’un an

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Unités : Nombres et %

Localisation des entreprises martiniquaises

Localisation des entreprisesdans les zones d'emploi (ZE)

1993 2005 Evolution

0 2 4 6 8 10 12 14

ZE du Nord Atlantique

ZE du Nord Caraibe

ZE du Centre Atlantique

ZE du Sud

ZE du Centre Agglomération

ZE du Sud Caraibe

9,2%

10%

11,3%

12,6%

12,7%

12,8%

Taux de création selon la zone géographique

Source : INSEE Sirene, champ ICS.

Nombre % Nombre % Nombre %

ZE du Nord Atlantique 814 4,0 860 3,3 46 5,7

ZE du Sud Caraïbes 2 801 13,9 4 099 15,6 1 298 46,3

ZE du Nord Caraïbes 1 095 5,4 1 270 4,8 175 16,0

ZE du Centre Agglomération 10 975 54,5 14 095 53,5 3 120 28,4

ZE du Sud 2 067 10,3 3 011 11,4 944 45,7

ZE du Centre Atlantique 2 396 11,9 3 008 11,4 612 25,5

Total 20 148 100,0 26 343 100,0 6 195 30,7

Unité : %

Note de lecture : Les taux exprimés en pourcentage correspondent à des taux de création, soit le nombred’entreprises créées en 2005 rapporté au stock d’ entreprises présentes au 1er janvier 2005.

Source : INSEE Sirene, champ ICS.

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L’analyse des structures sectorielles des zones d’emploi des DOM est basée sur uneméthode d’analyse de données ACP (Analyse en Composantes Principales) qui permet d’étudier un tableau d’individus caractérisés par un grand nombre devariables (ici l’emploi total au lieu de travail). L’ACP étudie les ressemblances entreles zones d’emploi. Celles-ci se positionnent sur les axes selon leur situation par rapport aux variables caractérisant l’axe. Les variables d’un même axe sont liées.Cette analyse montre de fortes spécificités tertiaires dans les zones urbaines(administration, services financiers et aux entreprises, commerce notamment) quis’opposent aux zones plus rurales où seul le tertiaire non marchand est représentépar l’éducation. Dans ces territoires, les IAA, l’industrie extractive et l’artisanat duBTP occupent une place importante.

Kourou

Centre Agglomération

Saint-Barthélemy

Saint-Martin

Pointe-à-Pitre

Sud-Caraibe

Le Port

Cayenne

Saint-Denis

Basse-Terre

Saint-Pierre

Nord-Atlantique

Marie-Galante

Saint-Laurent Nord-Caraibe SudCentre-Atlantique

Agriculture-éducation

Construction - Hôtels restaurants

Administration Finance

Commerce - services -

de consommationindustries de biens

activités immobilères -

Analyse des zones d’emploides DOM selon leur structure d’activité

Source : INSEE - RP 99

Note de lecture : La zone de Saint-Laurent désigne la zone d’emploi de Saint-Laurent du Maroni, cellede Saint-Pierre comme celle de Saint-Denis correspondent à Saint-Pierre et à Saint-Denis de laRéunion.

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Un appareil productif peu dépendant del’extérieur mais qui rayonne plus quedans les autres DOM.

La surreprésentation des Très PetitesEntreprises (TPE)3 dans l’appareil pro-ductif régional a une incidence directesur le taux de dépendance des entre-prises4. La grande majorité des TPE de 1 à5 salariés, par ailleurs mono établisse-ment, sont domiciliées sur place. Enrevanche, dans les unités de plus de 50salariés, plus d’un salarié sur 2 est sousle contrôle d’un centre de décision exté-rieur à la région. Au total, on dénombreprès de 700 établissements qui regrou-pent plus de 13 000 salariés dépendantde sièges souvent extérieurs. Le plus fré-quemment, les sièges se trouvent en Ile-de-France (France Telecom, Air France,EDF, La Poste ou la Société Anonyme dela Raffinerie des Antilles, SARA).

Cette faible dépendance martiniquaiseest à l’image des autres économies insu-laires (la Corse et les autres DOM),toutes en fin de classement parmi lesrégions françaises hors Ile-de-France.De ce point de vue, elles sont très diffé-rentes des régions industrielles situéesautour du bassin parisien où l’emploi estdavantage concentré dans de grands éta-blissements. Cette faible dépendances’accompagne d’un rayonnement relati-vement fort (part des salariés des établis-

sements situés hors de la région mais quidépendent de sièges martiniquais) parrapport aux autres régions de province.

Avec un taux de rayonnement de près de7 %, la Martinique se situe en dixièmeposition des régions de province les plusinfluentes, au même plan que les Pays-de-la-Loire ou la Champagne-Ardenneet très loin devant les autres DOM (letaux est de l’ordre de 3 % à la Réunionet en Guadeloupe, de 0,6 % enGuyane). La présence d’un seul groupeexplique le tiers du rayonnement de l’îlesur l’extérieur mais il reste que laMartinique ne se situe qu’à un point dela moyenne des régions françaises horsIle-de-France.

3 - Moins de 10 salariés4 - défini ici comme la part des salariés des entreprises présentes sur l’île qui sont contrôlées par un centre de déci-

sion situé hors de la région. Les données utilisées pour mesurer la dépendance datent de 2000.

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Note de lecture : La dépendance est mesurée par la part des salariés des entreprises contrôlées par uncentre de décision situé hors de la Martinique. Le rayonnement est la part des salariés employés par des uni-tés situées à l’extérieur de la région et contrôlées par des entreprises martiniquaises.

0 2 4 6 8 10 12 14

Construction

Industries des biens d'équipement

Transports

Activités immobilières

Services aux entreprises

Industries agricoles et alimentaires

Services aux particuliers

Activités financières

Industries des biens intermédiaires

Industrie des biens de consommation

Commerce

moyenne : 6,9%

Sources : INSEE Sirene, DADS, LIFI 2000

Unité : %Rayonnement : un commerce influent

0 20 40 60 80 100

Industrie automobileActivités immobilières

Industrie des biens de consommationIndustries des biens d'équipement

Industries agricoles et alimentairesConstruction

Industries des biens intermédiairesCommerce

Services aux particuliersServices aux entreprises

TransportsActivités financières

Energie

Moyenne : 23,6%

Une forte dépendance dans l’énergie, les services aux entreprises et les transports.

Sources : INSEE Sirene, DADS, LIFI 2000

Unité : %

Energie, activités, financières : Forte dépendance

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0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

PRODUITSAGRICOLES

PRODUITSMINERAUX

COMBUSTIBLESET DE CARB.

INDUSTRIESAGRICOLES

ET ALIMENTAIRES

TOTAL BIENS DECONSOMMATION

AUTRES BIENSINTERMEDIAIRES

BIENSD'EQUIPEMENT

Part de la prodution localesur le marché martiniquais en 2002 :

l’agriculture moins dépendante que l’industrie

Sources : INSEE, DNSCE

En 2002, les entreprises martiniquaisesdétiennent près de 40% du marché marti-niquais.

Les parts du marché local détenues par lesentreprises martiniquaises sont largementmajoritaires dans deux branches, les pro-duits agricoles (80 %) et les produitsminéraux (74 %), et minoritaires dans lesautres. Dans le domaine des combustibleset des carburants, la capacité de raffinagede la SARA couvre près de 40 % de lademande intérieure. Pour les produitsissus de l’industrie agricole et alimentaire,la dépendance de la région vis-à-vis desimportations est relativement plus faibleque la moyenne des produits. Ainsi en2002, le taux de dépendance en «sucre,

rhum et autres alcools» n’est que de 22%. Concernant le lait, la viande et lesautres produits alimentaires, très peu pro-duits localement, le niveau de dépendan-ce de la Martinique est nettement plusprononcé (67 %), à l’exception de la pro-duction d’oeufs. Dans le reste de l’indus-trie, qu’il s’agisse des biens de consom-mation courante (vêtements, produitsd’entretien ou d’hygiène), des biensd’équipement ou encore des biens inter-médiaires hors l’industrie extractive (chimie, bois, emballages…), la dépen-dance reste très élevée. La part du marché martiniquais détenue par la pro-duction locale y est inférieure à 30 %.

Unité : %

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Hors combustibles, les entreprises marti-niquaises ont gagné 4 points de parts demarché entre 1993 et 2002.

Entre 1993 et 2002, la production localede biens destinée au marché martini-quais a progressé, dans son ensemble,plus rapidement que les importations debiens. Tous secteurs confondus, à l’ex-ception de la production de combus-tibles et de carburants5, la dépendancede la Martinique a diminué de 4 points, de68 % à 64 % entre 1993 et 2002. Cetteévolution peut résulter soit d’un renfor-cement de la compétitivité des entre-prises martiniquaises vis-à-vis des pro-ductions importées, soit encore, dudéveloppement plus rapide des activitésdans lesquelles les entreprises martini-quaises se sont spécialisées comme parexemple la fabrication de bateaux deplaisance au sein du secteur des biensd’équipement.

C’est d’ailleurs dans ce dernier secteurque la percée des entreprises locales surle marché intérieur a été la plus forte :leur poids a plus que doublé passant de 9 % en 1993 à 20 % en 2002. A l’instarde ces activités, les parts de marché desentreprises martiniquaises dans le sec-teur industriel, hors IAA et industriesextractives ont progressé de manièreimportante mais sans toutefois remettreen question la prépondérance des pro-duits importés.

Le poids des entreprises martiniquaisesdans le secteur agricole a égalementaugmenté, le poids des produits locauxprogressant de 77 % à 84 %.

Si pour l’ensemble des IAA, la part demarché n’a progressé que faiblement,des gains de 20 points ont été obtenusdans le «sucre, rhum et autres alcools»:78 % en 2002, au lieu de 58 % en 1993.

5 - Entre 1993 et 2002, la production de carburants a été affectée par de fortes variations du prix du brut importé. Letaux de dépendance est ainsi passé de 45% en 1993 à 60% en 2002, avec un maximum de 74% en 2000.

-25

-20

-15

-10

-5

0

5

10

15

BIENS D'EQUIPEMENT PRODUITS AGRICOLES AUTRES BIENSINTERMEDIAIRES

BIENS DECONSOMMATION

TOTAL HORS COMB.ET CARB.

IAA TOTALPRODUITS MINERAUX

COMBUSTIBLES ET DE CARB.

Evolution du poids de la production locale sur le marché martiniquais de 1993 à 2002 : Forte progressiondes biens d’équipements, baisse pour les carburants en lien avec la baisse du prix du baril

Sources : INSEE, DNSCE

Unité : %

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- 27 -

• L’ouverture d’un pays est son degré de participation aux échanges internationaux,comparativement à son poids économique. Elle se mesure grâce à un certainnombre d’outils. Selon l’indicateur utilisé, certains pays apparaîtront très ouverts.Par exemple dans les départements d’outre-mer, l’ouverture paraît bien supérieurelorsque l’on considère le taux d’importation au lieu du taux d’exportation.

• Le taux de dépendance aux importations que l’on assimile également au taux depénétration des importations, représente la part de la demande intérieure satisfaitepar les importations. Il est calculé à partir des importations de biens (agricoles etindustriels) en excluant le champ des services, dont les mouvements sont mal suivisstatistiquement. Il est mesuré :

- soit par le ratio «imports / PIB»- soit par le ratio :

Imports + Impôts sur imports

Production + imports + impôts sur imports - exports - variations de stocks

Le premier, qui rapporte les importations à la valeur ajoutée, est utilisé dans le gra-phique des comparaisons internationales ; le second, qui rapporte les importations àla production, dans le tableau des comparaisons par produit.

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Chapitre 2

LE COMPORTEMENT ET LES PERFORMANCESDES ENTREPRISES

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Entre 1994 et 2004, le nombre d’entre-prises a doublé comme le chiffre d’affairestotal.

Sur la période 1994-2004, le nombred’entreprises martiniquaises (réperto-riées dans les bases fiscales1) de mêmeque leur chiffre d’affaires ont globale-ment plus que doublé. Le chiffre d’affaires moyen par entreprise est doncresté assez stable dans beaucoup de sec-teurs de l’économie. Cette stabilitémasque toutefois des évolutions diffé-

renciées entre les secteurs d’activités quiconfirment la mutation progressive del‘économie martiniquaise par le déve-

loppement soutenu des services2 audétriment des activités commerciales,déjà évoqués dans l’analyse des struc-tures d’emploi. Le BTP enregistre luiaussi des évolutions favorables, en parti-culier dans les petites entreprises, tandisque l’industrie demeure nettement sousreprésentée.

En 2004, le chiffre d’affaires moyen desentreprises atteint 745 200 €, soit unniveau inférieur de moitié à celui observépour l’ensemble des entreprises fran-

çaises mais très proche de la moyennedes DOM. Cette différence s’expliqued’abord par les spécificités sectorielles

- 30 -

Unités : Nombre d’entreprises dont le chiffre d’affaires est positif, milliers d’euros

Chiffres d’affaires en 1994 et 2004

Sources : INSEE - Ficus - BRN - 1994/2004.

Nombre d’entreprises Chiffre d’affaires

1994 2004 1994 2004

Industrie dont : 401 842 456 337 828 264Industries Agricoles et Alimentaires 31 49 143 863 223 508Biens de consommation 124 260 51 191 122 930Biens d'équipement 116 290 63 403 161 393Biens intermédiaires 126 235 162 529 261 141BTP 579 1 479 229 253 630 397Commerce 1 450 2514 2 308 462 4 285 059Transport

472 855 157 353 337 90Autres services dont : 2 254 4 455 595 626 1 660 334Activités immobilières 69 174 52 229 48 957Services aux entreprises 784 1 911 295 665 920 487Services aux particuliers 487 1 198 161 140 363 156

Total 4 856 10 389 3 747 031 7 741 962

1 - Il s’agit des entreprises soumises au régime d’imposition du réel normal.2 - Dynamisé par les services aux entreprises, le chiffre d’affaires moyen des services a progressé de 3,5 % par an

contre 0,7 % pour les activités commerciales.

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de l’appareil productif régional à savoirune taille plus réduite des entreprisesinsulaires, un marché plus étroit et unchiffre d’affaires réalisé à l’export trèsfaible.

Les entreprises martiniquaises exportenten effet 5 fois moins que les entreprisesfrançaises dans leur ensemble (le tauxd’export est de 3 % contre 15,2 % enmoyenne nationale).

Une productivité apparente du travailassez peu éloignée de la moyenne natio-nale.

Après déduction des impôts et taxesliées à la production et des frais finan-ciers, la valeur ajoutée permet de rému-nérer soit le facteur travail (salaires etcharges sociales), soit le capital.

En Martinique, la valeur ajoutée moyennedégagée par chaque salarié atteint près de46 000 € contre près de 59 400 € enmoyenne nationale et 46 400 € pour l’en-semble des DOM. Particulièrement éle-vée dans le commerce en 1994 commeen 2004 (mais inférieure de 10 % à lamoyenne nationale), la productivité dessalariés est restée très faible dans l‘indus-trie où elle ressort inférieure de 30 % à lamoyenne nationale. Par ailleurs, elle estnettement moins dynamique dans les ser-vices de Martinique qu’ailleurs.

Les entreprises martiniquaises génèrentune valeur ajoutée moyenne de près de185 200 €, inférieure de 53 % à la moyen-ne nationale. L’écart est une nouvelle foislié en grande partie à la structure secto-rielle des activités et à la petite taille desentreprises. La valeur ajoutée moyenneproduite par les entreprises martini-

quaises est en baisse dans tous les sec-teurs de l’économie sauf dans lesservices où elle progresse fortement.Dans ce dernier secteur, la région s’inscritcependant dans une tendance moinsmarquée que celle observée dans lesautres départements d’outre-mer (+42,9 %contre +51,1 % dans les DOM et +32,7 %en moyenne nationale). Cette croissanceest partagée par l’ensemble des entre-prises de services (sauf l’immobilier) alorsque dans l’industrie (des biens intermé-diaires notamment), la baisse de la valeurajoutée moyenne est davantage imputableaux grandes entreprises qu’aux petites.

- 31 -

Unité : Milliers d‘euros

Niveau de richesse des entreprisesmartiniquaises

Valeur ajoutée moyenne 1994 2004

Industrie dont : 408,6 349,3Industries Agricoles et Alimentaires 2 231,9 2 109,0Biens de consommation 152,4 179,8Biens d'équipement 177,1 190,7Biens intermédiaires 351,9 299,6BTP 134,4 121,3Commerce 253,5 244,7Transport 109,3 115,0

Autres services dont : 114,7 163,9Services aux particuliers 940,6 857,9Services aux entreprises 174,9 223,0Activités immobilières 28,9 14,5

Ensemble 190,6 185,2

Source : INSEE Ficus BRN 1994-2004

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certaine maîtrise des frais de personnel.Pour cela, les entreprises se sontappuyées sur les allégements de cotisa-tions sociales qui se sont multipliésnotamment à partir de 2000 par le biaisdes exonérations de cotisations sociales,spécifiques aux territoires des DOMissues des mesures LOOM (Loi d’orien-tation pour l’outre-mer du 13 décembre2000) et LOPOM (Loi de programmepour l’outre-mer du 21 juillet 2003)ayant notamment élargi l’assiette surlaquelle sont calculées les exonérationsde cotisations patronales de SécuritéSociale.

- 32 -

Les frais de personnel — masse salarialeet charges sociales — absorbent 68 % dela valeur ajoutée produite en Martiniquecontre 70 % au plan national. Cela tient,pour partie, à des salaires inférieurs(23 016 € contre 26 388 € en moyenneannuelle) en lien avec la structure secto-rielle, la taille des entreprises, de plusfaibles qualifications mais également auplus faible poids des charges sociales(22,7 % en Martinique contre 30,8 %des frais de personnel pour la France).

Entre 1994 et 2004, cette part a diminuélégèrement (de 3 points), reflétant une

Frais de personnels moyens par entreprise 1994 - 2004

Source : INSEE Suse 1994-2004

Unité : En euros

15 000

20 000

25 000

30 000

35 000

40 000

45 000

50 000

Martiniqueindustrie

Métropole DOM DOMMartinique MartiniqueMartiniqueCommerceBTP Services

MétropoleMétropole DOMDOM Métropole

1994 2004

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Part des frais de personnel dans la valeur ajoutée

Source : INSEE - Suse 1994-2004

Unité : En %

3- Depuis 1994, les services ont accueilli de nombreuses petites entreprises. Par ailleurs, celles qui étaient déjà pré-sentes en début de période n’ont pas augmenté leur effectif.

50

55

60

65

70

75

80

85

90

Martiniqueindustrie

Métropole DOM DOMMartinique MartiniqueMartiniqueCommerceBTP Services

MétropoleMétropole DOMDOM Métropole

1994 2004

Dans les services, la part des frais depersonnel dans la valeur ajoutée a forte-ment diminué (-8 %). Ce sont les petitesentreprises, majoritaires3 dans le secteur,qui ont bénéficié en premier lieu desallégements de cotisations sociales. Surla période considérée, les salaires ontaugmenté presque deux fois plus vite queles charges (+185 % contre +112 %).Dans le commerce, un mouvement simi-laire est observé même s’il est moinsaccentué que dans les services.

Le solde de la richesse produite, une foispris en compte les salaires et les chargessociales, est appelé excédent brut d’ex-ploitation (EBE), il rémunère le capital. Ilpeut aussi servir à assurer la reconstitu-tion des fonds propres. En Martinique,l’EBE moyen est de 54 797 €, il est deuxfois moins important que la moyennenationale 114 501 €.

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0

20 000

40 000

60 000

80 000

100 000

120 000

140 000

160 000

MartiniqueIndustrie

Métropole DOM DOMMartinique MartiniqueMartiniqueCommerceBTP Services

MétropoleMétropole DOMDOM Métropole

Niveau d’équipement par salarié

Source : INSEE - SUSE 1994-2004

Unité : En euros

4 - Il faut noter que les niveaux d’équipement comptabilisés dans cette étude ne comprennent pas les investisse-ments des Sociétés en Nom Collectif métropolitaines donnant lieu à des allégements fiscaux (montages exter-nalisés de « défiscalisation » dans les DOM).

Un niveau d’équipement apparemmentlimité mais une bonne rentabilité ducapital.

L’équipement moyen par salarié desentreprises situées en Martinique est leplus bas de tous les DOM4 : cet indica-teur est de 46 843 € par salarié contre52 948 € pour l’ensemble des entre-

prises des DOM et 80 113 € en moyennenationale. Au cours de la période 1994-2004, l’équipement moyen a cependantconnu une forte augmentation, notam-ment dans les services. Loin d’avoirrattrapé ces niveaux, les entreprises mar-tiniquaises ont nettement renforcé lecaractère capitalistique de la combinaisondes facteurs de production.

1994 2004

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Par rapport aux autres DOM, ce faibleniveau d’équipement par salarié, conju-gué à un niveau plus élevé de valeurajoutée, conduit à une productivitéapparente du capital parmi les plusfortes des entreprises des DOM : 0,96,ce qui peut s’interpréter comme le faitqu’avec un euro d’équipement, lesentreprises de Martinique dégagent enmoyenne une valeur ajoutée de 0,96 €.Comparativement, pour l’ensemble desDOM et en moyenne nationale, le rende-ment apparent de l’équipement estmoindre, respectivement de 0,88 et 0,74.

Une rentabilité d’exploitation qui serapproche de la moyenne nationale.

Le résultat d’exploitation des entreprisesa très fortement augmenté sur la période1994-2004.Ce mouvement s’inscrit dans une ten-dance générale de hausse du résultatd’exploitation dans les DOM (+242 %contre +75 % pour les entreprises dontle siège social est domicilié en Francemétropolitaine). Cette croissance trèssoutenue explique une rentabilité d’ex-ploitation des entreprises de Martiniquequi se conforte. Rapportée au chiffred’affaires, celle-ci augmente de près demoitié pour s’établir à 4,8 %, contre5,2 % en moyenne nationale. Cette pro-gression a concerné tous les secteursmais c’est dans le bâtiment que cettecroissance a été la plus forte (elle a plusque doublé). Dans le secteur des ser-vices, le taux de marge d’exploitationest passé de 4 % en 1994 à 7 % en 2004(+75 %), mais il est encore loin de lamoyenne nationale (10 %). Le commer-ce martiniquais affiche un taux de marged’exploitation légèrement supérieur à la

moyenne nationale (4 % contre 3 %), cesont surtout les entreprises les plus ren-tables qui ont conforté leur position aucours des dix dernières années.

La forte hausse du résultat net des entre-prises de la région n’est pas uniquementdue au cycle d’exploitation au sensstrict. Elle résulte également des postesde charges et de produits financiers. Lerésultat courant avant impôt a connuune croissance exponentielle entre 1994et 2004 (plus de 460 %). Cette progres-sion est à rapprocher de la baisse géné-ralisée des charges financières (hormisdans les services), particulièrement dansle secteur du commerce où ces chargesatteignent des montants relativementplus importants que dans les autres sec-teurs. Dans le même temps, les produitsfinanciers ont été très dynamiques(notamment dans les services), tirant

Unité : %

Rentabilité d'exploitation

1994 2004

Industrie dont : 6 6Industries Agricoles et Alimentaires 8 8Biens de consommation 3 4Biens d'équipement 5 6Biens intermédiaires 5 6Construction 2 5Commerce 3 4

Services dont : 4 7Activités immobilières 18 0Services aux entreprises -2 5Services aux particuliers -2 2

Sources : INSEE - Ficus - BRN 1994/2004

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vers le haut le résultat courant avantimpôt dans son ensemble : ces produitsconstituent en effet 44 % du résultatcourant avant impôt en 2004.

La rentabilité économique des entre-prises domiciliées en Martinique senourrit essentiellement d’une rotationrapide de leurs actifs.

La rentabilité économique mesure larentabilité d’exploitation par rapportaux moyens mis en œuvre, appelésactifs économiques (immobilisations etbesoin en fonds de roulement). Sur lapériode 1994-2004, les entreprises deMartinique ont nettement amélioré leurperformance, le rapport entre le résultatd’exploitation et l’actif économique aaugmenté de moitié pour atteindre18 %. Elles ont été également efficientesdans l’utilisation de leurs actifs : chaqueeuro investi permet de développer unchiffre d’affaires de 1,8 € en 2004,conforme à la moyenne des DOM(1,7 €) mais plus de deux fois supérieurà la moyenne nationale. Il faut toutefoisgarder à l’esprit que, du fait des méca-nismes de défiscalisation, les actifs utili-sés, portés au bilan des entreprises, sontpeu nombreux comparativement à laFrance métropolitaine.

Le besoin en fonds de roulement faitpartie de l’actif économique. Définicomme le solde des montants investisdans les stocks et les crédits clients dimi-nués des crédits fournisseurs, il consti-tue une des immobilisations de capitauxque l’entreprise doit optimiser pouraméliorer sa performance financière.Depuis 1994, le besoin en fonds de rou-lement des entreprises martiniquaises a

globalement peu varié et représente 85jours de chiffre d’affaires en 2004, chiffreplus faible par rapport à la moyennenationale (92 jours), par rapport à l’en-semble des entreprises des DOM (90 joursen moyenne), et à celle de Guadeloupeen particulier (105 jours). Cependant, cemoindre besoin de financement n’estpas provoqué par les besoins d’exploita-tion. Le délai client est en effet sensible-ment supérieur à celui qui a cours enFrance (57 jours contre 51 jours), mêmesi le délai fournisseur est également unpeu plus long (52 jours en Martinique,contre 49 jours en France). Il en résulteun différentiel de crédit de 5 jours dechiffre d’affaires en Martinique qui tend àaugmenter et qu’il faut financer.Les stocks de marchandises sont égale-ment deux fois plus lourds à laMartinique qu’en moyenne sur le terri-toire hexagonal : 27 jours de chiffre d’af-faires contre 14 jours. Mais par contreles stocks de matières premières pèsentmoins sur les entreprises de Martinique.La durée de ces stocks représente 9 jourspour les entreprises de Martiniquecontre 19 en moyenne en France et12 jours dans les DOM.

La rentabilité financière des entreprisesde Martinique est supérieure à celle desentreprises de France métropolitaine.

La rentabilité financière mesure le résul-tat net généré par les capitaux propresinvestis. Elle est fonction de la structuredes ressources durables, c’est-à-dire dela proportion entre les dettes et les capi-taux propres, qui constituent la totalitédes capitaux investis par les actionnaires(capital initial + comptes courants d’as-sociés avec convention de blocage et

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Cette analyse, dite longitudinale, permetde comparer les trajectoires indivi-duelles des entreprises qui ont pu main-tenir leur activité tout au long de lapériode. Elle exclut de facto les entre-prises qui étaient les plus en difficulté en1997, puisque ces dernières ont proba-blement cessé leur activité entre temps,ainsi que les entreprises récemmentcréées, dans la mesure où ces dernièresn’existaient pas encore en 1997.

Pour caractériser les trajectoires de cesentreprises pérennes, on s’intéresse enpremier lieu à l’évolution conjuguée dela valeur ajoutée et des effectifs, afin demettre en évidence différents modes decroissance ou de déclin de l’activité. Surla période considérée, on pourra ainsiobserver des trajectoires plus ou moinsrégulières et des modes de croissanceplutôt intensifs (une croissance de lavaleur ajoutée plus rapide que celle deseffectifs, qui se traduit par une progres-sion de la productivité apparente du tra-vail) ou à l’inverse plutôt extensifs.

Au niveau sectoriel, en moyenne, les tra-jectoires les plus dynamiques s’obser-vent dans les services et dans le BTP.Dans les services, les trajectoires appa-raissent plus régulières que dans le BTP,excepté pour l’année 2002.

résultats capitalisés laissés à la disposi-tion de l’entreprise). Globalement, lesentreprises martiniquaises sont deux foisplus rentables financièrement que lamoyenne française (28 % contre 13 %,33 % dans les DOM). Depuis 1994, larentabilité financière a doublé mais lamajeure partie de cette hausse s’esteffectuée très récemment en 2003. Elleest caractérisée par un taux de margenette assez faible appliqué cependant àun volume d’activité élevé par rapportaux capitaux investis et par un poids del’endettement, comparé aux capitauxpropres, plus important. (439 % contre275 % en France hexagonale). Du fait deleur faible capitalisation les entreprisesmartiniquaises bénéficient d’un fort effetde levier.

Le dynamisme des très petites entre-prises.

Les analyses précédentes, dites en coupe,comparaient les entreprises présentes res-pectivement en 1994 et en 2004, soitdeux populations distinctes du fait desnombreuses créations et cessations d’en-treprises intervenues au cours de cettepériode. Dans ce qui suit, une seule popu-lation est observée, celle des entreprisescomptant au moins un salarié, soumisesau Bénéfice Réel Normal (BRN) et qui ontété actives tout au long de la périodeallant de 1997 à 2004. C’est-à-dire les 1 467 entreprises qui ont eu tout au longde ces huit années un effectif salarié et unchiffre d’affaires non nul. Ces entreprisessont définies comme actives ou encorecomme pérennes. Cette populationregroupait 22 722 salariés en 2004 etgénérait une valeur ajoutée de 1 217millions d’euros.

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En termes de taille, les TPE pérennes sedémarquent très nettement des entre-prises de taille plus grande par le niveaude leurs performances. La croissancemoyenne de l’activité a été rapide, régu-lière, et particulièrement riche en créa-tion d’emplois, en particulier en 1998.En revanche, pour les entreprises de plus

grande taille, si les résultats en termesd’activité s’avèrent dans l’ensemblesatisfaisants, les effectifs ne progressenten moyenne que de 5 % au lieu de plusde 70 % pour les TPE.

Les TPE font preuve d’une propension àla création d’emplois plus forte.

Trajectoire de croissance par secteur d’activité de 1997 à 2004

Source : Base de données Ficus BRN - INSEE

Ensemble 2004

Commerce 2004

Industrie 2004Services 2004

BTP 2004

1997

80

100

120

140

160

180

200

100 110 120 130 140 150 160 170 180 190

Valeu

r ajou

tée (i

ndice

base

100 e

n 199

7)

Effectifs salariés (indice base 100 en 1997)

Trajectoire de croissance par classe de taille

Ensemble 2004

eff > 502004

eff < 102004

eff de 20 à 502004

eff de 10 à 20 2004

1997100

110

120

130

140

150

90 100 110 120 130 140 150 160 170 180

160

Effectifs salariés (indice base 100 en 1997)

Vale

ur a

jout

ée (i

ndic

e ba

se 1

00 e

n 19

97)

Source : Base de données Ficus BRN - INSEE

Note de lecture : les courbes retracent l’évolution indicielle des effectifs salariés et de la valeur ajoutéemoyenne des entreprises d’un grand secteur donné, à partir d’un indice 100 correspondant aux niveauxobservés pour ces deux variables en 1997.

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Les entreprises de plus grande tailleparaissent privilégier une recherche degains de productivité du travail. Lesindices atteints en 2004, à partir d’unemême base 100 en 1997, sont en effet

croissants avec la taille : les gains deproductivité ont doublé en valeur pourles entreprises de plus de 50 salariésalors qu’ils n’ont progressé que de 20 %environ pour les TPE.

Croissance de la production apparente du travail par taille (indice base 100 en 1997)

Source : Base de données Ficus BRN - INSEE

100

120

140

160

180

200

220

1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Une grande disparité des trajectoires decroissance.

En complément de ces analyses par grandsecteur d’activité et par taille d’entre-prises, il est intéressant de noter la disper-sion particulièrement marquée des tra-jectoires de croissance des entreprisesmartiniquaises. Ce constat permet denuancer l’analyse des performancesmoyennes des entreprises. Ces perfor-mances moyennes masquent en effet uneforte disparité entre les niveaux atteintspar les entreprises les plus dynamiques etles résultats inquiétants d’une frangeconséquente de la population.

Pour ce faire, on rapproche les évolutionsde la valeur ajoutée et de la productivitéapparente du travail (le seuil de 12 % cor-respond à l’évolution de l’indice des prixà la consommation durant la période :au-delà de ce seuil les entreprises ontconnu une croissance en termes déflatésde l’Indice des Prix à la Consommation(IPC), en deçà une baisse). Les entreprisesse répartissent sur l’ensemble des seizemodalités d’évolutions recensées dans letableau ci-dessous, même parmi les plusopposées : ainsi par exemple 8 % desentreprises (cellule en bas à gauche)conjuguent une progression rapide deleur valeur ajoutée avec une baisse mar-

eff < 10 eff de 10 à 20 eff de 20 à 50 eff >=50

Unité : En indice

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quée en termes déflatés5 de leur producti-vité, signe d’une croissance particulière-ment extensive, tandis qu’à l’opposé 7 %des entreprises (cellule en haut à droite)conjuguent une baisse importante entermes déflatés de leur valeur ajoutéeavec des gains conséquents de producti-vité. Fait notable de cette dispersion, lessituations intermédiaires (valeur ajoutéequi croît dans une fourchette comprise

entre 0 % et 40 % sur la période et pro-ductivité apparente entre 0 % et 25 %)regroupent une part relativement minimedes entreprises puisque 7 % d’entre-prises seulement occupent les quatre cellules centrales du tableau).Pour simplifier les analyses, ces seizemodalités sont regroupées dans ce quisuit en cinq profils de croissance :• 40 % des entreprises présentent un pro-

fil de «croissance intensive», c’est-à-dire une progression en termes réels deleur activité (mesurée à partir de la

valeur ajoutée) et de la productivité dutravail ;

• 17 % présentent un profil de «croissan-ce extensive», c’est-à-dire une croissan-ce en termes réels de leur activité asso-ciée à une baisse en termes réels de leurproductivité ;

• 13 % connaissent un profil dit de«restructuration», caractérisé par unebaisse en termes réels de leur activité

mais une progression en termes réels deleur productivité ;

• 4 % connaissent un profil dit de «stag-nation», à savoir une baisse modérée deleur activité en termes réels (soit unefaible progression en valeur) et unebaisse de leur productivité ;

• enfin 25 % connaissent un profil dit dedéclin marqué par une baisse en termesnominaux (et donc encore accentuéeen termes réels) de leur activité commede leur productivité.

Unités : Nombre et %

Répartition des entreprises selon l’évolution de leur productivitédu travail et de leur valeur ajoutée entre 1997 et 2004

Source : Base de données Ficus BRN - INSEE

>= 40% [12% ; 40%[ [0% ; 12%[ < 0% Total

>= 25% 25,7% 7,2% 2,5% 7,0% 42,3%

[12% ; 25%[ 3,4% 3,9% 1,3% 2,1% 10,7%

[0% ; 12%[ 2,6% 0,8% 1,3% 2,0% 6,8%

< 0% 8,4% 5,5% 2,9% 23,4% 40,2%

Total 40,1% 17,4% 7,9% 34,6% 100%

5 - c’est-à-dire déflatés de l’indice des prix à la consommation, à défaut de disposer des indices de prix à la pro-duction, dont la progression sur l’ensemble de la période est estimée à 12%.

Evolution de la valeur ajoutéeentre 1997 et 2004

Evolution de la productitivité du travail entre 1997 et 2004

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- 41 -

La disparition de ces profils de croissanceapparaît marquante lorsqu’on considère

les trajectoires moyennes de ces sous-populations d’entreprises.

Répartition des entreprises selon leur mode de développement

Source : Base de données Ficus BRN - INSEE

Déclin25,4%

croissance extensive 17,3%

restructuration 12,9%

croissance intensive 40,2%

stagnation4,2%

-30%

-20%

-10%

0%

10%

20%

30%

40%

-40% -30% -20% -10% 0% 10% 20% 30% 40%

Croissance de la productivité du travail

Cro

issa

nce

de la

Val

eur

Ajo

utée

Trajectoire de croissance par type de croissance

Source : Base de données Ficus BRN - INSEE

1997

Restructuration2004

Croissanceintensive

Croissanceextensive

2004

2004

Stagnation 2004

Déclin2004

Ensemble2004

-50

0

50

100

150

200

250

300

50100 150 200 250 300 350

Effectifs (indice base 100 en 1997)

Val

eur

ajou

tée

(ind

ice

base

100

en

1997

)

Page 44: les entreprises de martinique - CEROM · La première étude CEROM sur la Martinique, publiée en 2005, visait à décrire l’évolution éco-nomique de la Martinique dans les années

- 42 -

Conformément à ce qui a été évo-qué ci-dessus, les entreprises ayantun profil de croissance extensivesont plus fréquemment de très peti-te taille et sont également plusjeunes, ce qui confirme l’idéequ’elles sont encore dans une phasede montée en puissance afin degagner leur taille de croisière. Cesont également, avec les entreprisesprésentant un profil de croissanceintensive, celles qui investissent leplus souvent : 43 % d’entre ellesont investi chaque année pendantla période observée et 15 % seule-ment moins d’une année sur deux.L’effort d’investissement est beau-coup moins régulier pour les entre-prises sur le déclin, puisque 29 %seulement d’entre elles investissenttous les ans et 27 % investissentmoins d’une année sur deux.

Enfin, parmi ces entreprises, onpeut noter que 46 % d’entre ellesont connu au moins au cours deshuit années observées un exercicedéficitaire et que 13 % d’entreelles demeurent actives en dépitdu fait qu’elles accusent au moinsune année sur deux un déficit deleur activité. Les entreprises lesplus stables sont celles qui ont faitle choix d’accompagner leur crois-sance par une forte politique d’em-bauche : près des trois quartsd’entre elles n’ont connu aucundéficit de 1997 à 2004. Pour lesentreprises dites en déclin, seulesun bon tiers d’entre elles a jus-qu’à présent réussi à échapper audéficit.

58,5%72,4%

48,1% 54,8%

35,7%

53,6%

32,3%22,4%

35,7%

42,9%

40,0%

33,5%

9,3%5,2%

16,3%

2,4%

24,3%12,9%

0102030405060708090

100

Croissanceintensive

Croissanceextensive

Restructuration Stagnation Déclin Ensemble

Nombre d'années pour lesquellesl'investissement est strictement positif

Unité : % d’entreprises

Nombre d'années de déficit

Unité : % d’entreprises

Source : Base de données Ficus BRN - INSEE

Source : Base de données Ficus BRN - INSEE

19,7% 15,5%25,0% 21,4% 26,7% 21,2%

37,6% 41,4%

42,2% 42,9%44,3%

41,0%

42,8% 43,1%32,8% 35,7% 29,0%

37,9%

0

1020

3040

50

6070

8090

100

Croissanceintensive

Croissanceextensive

Restructuration Stagnation Déclin Ensemble

8Entre 0 et 3 Entre 4 et 7

Entre 4 et 70 Entre 1 et 3

Page 45: les entreprises de martinique - CEROM · La première étude CEROM sur la Martinique, publiée en 2005, visait à décrire l’évolution éco-nomique de la Martinique dans les années

Chapitre 3

LE FINANCEMENT DES SOCIÉTÉS NON FINANCIÈRES : UN ENDETTEMENT MOINS PRONONCÉ QU’EN MÉTROPOLE,

MAIS UNE SINISTRALITÉ PLUS FORTE

- 43 -

Page 46: les entreprises de martinique - CEROM · La première étude CEROM sur la Martinique, publiée en 2005, visait à décrire l’évolution éco-nomique de la Martinique dans les années

Remarque liminaire : Il conviendra degarder à l’esprit le cadre fiscal spécifiquedans lequel évoluent les entreprises lorsdes développements qui vont suivre(Cf. Préambule).

Un endettement1 financier moindre com-paré à la métropole mais demeurant plusmarqué dans le commerce automobile etle BTP que dans les autres secteurs.

Les entreprises martiniquaises sont globa-lement moins endettées qu’en métropole àl’exception des secteurs du BTP et du com-merce automobile. Hors secteur industriel,les entreprises martiniquaises privilégient,pour une plus large part qu’au niveaunational, les crédits bancaires courants(découverts bancaires) pour couvrir leursbesoins de financement.

Un fort endettement des entreprises dansle commerce automobile…

En Martinique, les entreprises du commer-ce automobile se caractérisent par un forttaux d’endettement financier, atteignant176 % (contre 99 % au niveau national).Les intérêts ont également un poids élevédans l’excédent brut d’exploitation (18 %).La part des emprunts bancaires dans l’en-dettement financier des entreprises de cesecteur, à 41 %, est toutefois inférieure de21 points à celle des entreprises métropoli-taines. En revanche, les entreprises ducommerce automobile de la Martiniquerévèlent une même appétence pour lescrédits bancaires courants (21 % de l’en-dettement financier en 2004).

… et dans le BTP.

Les entreprises du BTP ont égalementdavantage recours à l’endettement finan-cier : leur taux d’endettement, 73 % en2004, dépasse de 20 points celui des entre-prises métropolitaines. Le poids des inté-rêts dans le compte d’exploitation est doncimportant : 12,7 % de l’excédent brut d’ex-ploitation, soit deux fois plus qu’en Francemétropolitaine. Leurs dettes bancaires s’élèvent à 67 % deleur endettement global, contre 69 % auniveau national, tandis que la part des cré-dits bancaires courants, qui atteint 24 %, est supérieure à celle des entreprisesmétropolitaines. Les entreprises du BTPcouvrent 5 % de leur besoin en fonds deroulement d’exploitation en 2004 par lebiais de ce type de financement.

Un endettement maîtrisé dans le com-merce de détail…

Dans le secteur du commerce de détail, lesentreprises martiniquaises font moinsappel à l’endettement. Leur taux d’endette-ment est nettement inférieur à celui desentreprises métropolitaines (69 % contre86 %). Le poids des intérêts dans l’excé-dent brut d’exploitation demeure cepen-dant un peu plus élevé en Martinique (11,5 % contre 10 %). Si la part des dettesbancaires demeure relativement modérée(55 % de l’endettement), les découvertsbancaires constituent plus de 16 % dufinancement du secteur (11 % au niveaunational). Les entreprises spécialisées dansle commerce de gros maîtrisent, elles aussi,relativement bien leur endettement : leurtaux d’endettement s’élève à 52 % contre

- 44 -

1- Voir méthodologie

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60 % dans l’hexagone. Le poids descharges d’intérêt n’est cependant pasmoindre dans le département : 10 % del’excédent brut d’exploitation comme enmétropole. A 33 %, la part des découvertsbancaires dans l’endettement est supérieu-re de 9 points à celle observée en Francemétropolitaine.

…de même que dans l’industrie

Moins développée qu’au niveau national,l’industrie se caractérise par un taux d’en-dettement financier nettement moindre enMartinique (40 % contre 67 %). Le poidsdes intérêts dans l’excédent brut d’exploi-tation est ainsi plus faible dans le départe-ment. Comme en France métropolitaine,les emprunts bancaires représentent lamoitié de l’endettement financier. Enrevanche, les entreprises industrielles de laMartinique ont très peu recours aux décou-verts bancaires (4 % de l’endettementcontre 17 % au niveau national).

Un poids du crédit-interentreprises2 enbaisse dans le BTP.

Le poids du crédit interentreprises dans lechiffre d’affaires est, comme dans lesautres DOM et comme au niveau natio-nal, plus fort dans le BTP que dans lesautres secteurs. Entre 2003 et 2004, lesentreprises du BTP ont cependant bénéficiéd’un allégement de la charge du créditinterentreprises, celui-ci diminuant de 7jours. C’est la plus forte baisse tous sec-teurs et tous DOM confondus. Le BTP restecependant avec 46,6 jours, le secteur dontle solde commercial reste le plus élevé.Le poids du crédit interentreprises est parconstruction négatif dans le commerce dedétail, les délais de règlement fournisseursétant traditionnellement plus élevés que lescrédits clients. Cependant entre 2003 et2004, celui-ci a augmenté de 8,4 jours. Ils’agit de la plus forte hausse toutes géogra-phies confondues. Pour le commerce degros, le poids s’est accentué également de3,2 jours. Comparée à la Guadeloupe, lasituation est plus favorable dans le BTP etl’industrie mais plus tendue dans le com-merce. La Réunion est le DOM dont lasituation est la plus proche du niveaunational.

- 45 -

2 - Voir définitions

-40

-20

0

20

40

60

80

MartiniqueGuadeloupe

Guyane

Réunion Métropole

Les crédits interentreprises en 2004

Source : FIBEN - BDF

Un poids important dans le BTP…

Commerce de gros

BTP

Industrie

Commerce de détail

Unité : Nombre de jours de chiffre d’affaires

Page 48: les entreprises de martinique - CEROM · La première étude CEROM sur la Martinique, publiée en 2005, visait à décrire l’évolution éco-nomique de la Martinique dans les années

Une proportion importante du finance-ment hors zone et une forte concentrationdu marché local sur le court terme.

Fin 2005, l’encours global des concoursbancaires octroyés aux entreprises mar-tiniquaises (sociétés non financières etentrepreneurs individuels) par les éta-blissements de crédit installés ou nondans le département3 s’établissait à 2,5milliards d’euros (2,3 milliards d’euroshors créances douteuses). La clientèleEntreprises concentre ainsi 44 % du por-tefeuille des établissements de crédit(contre 38 % en France métropolitaine).

Des crédits d’investissement essentielle-ment octroyés par des établissementsnon installés localement4.

La part de marché des établissements decrédit non installés localement sur laclientèle Entreprises en Martinique s’éta-blit à 51 % à fin décembre 2005.

Les entreprises du secteur immobilier ontprincipalement recours à des finance-ments extérieurs. Le recours des entre-prises martiniquaises aux ECNIL apparaît,en effet, particulièrement développé surce segment. Toutefois, exception faîte dusecteur «immobilier», les établissementslocaux sont également concurrencés surles crédits d’investissement. Ainsi, 62 %des crédits à l’habitat et à l’équipementsont consentis par des établissements noninstallés localement.

- 46 -

3 - Voir méthodologie.

4 - Le marché bancaire est partagé entre établissements de crédit locaux (ECL) et établissements de crédit non ins-tallés localement (ECNIL).

Evolution des crédits interentreprises entre 2003 et 2004

Source : FIBEN - BDF-10

-5

0

5

10

15

20

25

30

MartiniqueGuadeloupe Guyane

RéunionMétropole

…mais en baisse entre 2003 et 2004

Commerce de gros

BTP

Industrie

Commerce de détail

Unité : Nombre de jours de chiffre d’affaires

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- 47 -

Le financement de court terme : unmarché très concentré.

Le financement de court terme est unmarché concentré. L’indicateur deconcentration5 est en effet plus élevé surles créances commerciales (52 %) et lescrédits de trésorerie (21 %), les trois

principaux établissements de crédit de laMartinique se partageant respectivement82 % et 42 % de ces deux catégories decrédits. En revanche, les entreprises diver-sifient davantage leurs partenaires finan-ciers sur l’immobilier. Les encours decrédits restent néanmoins détenus à 59 %par les trois mêmes établissements.

5 - Indice Herfindahl-Hirschman (IHH) : indice de concentration d’un marché défini comme étant la somme des carrés des parts de marché de chacune des banques ; plus il est élevé, plus le marché est concentré.

Répartition de l’encours sain des crédits aux entreprises martiniquaises

Source : IEDOM - Données BAFI et données SCR - BDF

Le marché du crédit aux entreprises en 2005

Source : IEDOM - BAFI, Banque de France

82%

42%

31%

59%

60%

52%

21%

19%

19%

15%

55%13%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%

Créances commerciales

Crédits de trésorerie

Comptes ordinaires débiteurs

Crédits à l'habitat

Crédits à l'équipement

Ensemble des crédits auxentreprises

Unités : %

Unités : %

Indice HerfindahlHirschman par type de crédit au 31 décembre 2005

Part des trois principales banques dans l’encourssain de crédits aux entreprises en 2005

Etablissements de crédit locaux Etablissements de crédit non installés localement

78%90%

77%86%

38%46%

99%

22%10%

23%14%

54%62%

1%

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Comptes ordinairesdébiteurs

Créancescommerciales

Affacturage Autres crédits à courtterme

Crédits à l'habitatet à l'équipement

Crédit bail Autres crédits

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près d’un milliard d’euros. Cette prédo-minance des crédits à l’habitat peut s’ex-pliquer par l’important développement dusecteur immobilier dans l’île en lien avecle dispositif de défiscalisation.Le deuxième poste de distribution de cré-dit concerne le financement de l’investis-sement, constitué à 85 % de crédit àl’équipement, le solde étant composé desopérations de crédit-bail. Fin 2005, lescrédits d’investissement, tous établisse-ments de crédit confondus, s’élevaient à755 millions d’euros.

Les entreprises martiniquaises financentl’exploitation de leurs unités majoritaire-ment par des crédits de trésorerie. Ceux-cicomposent plus de la moitié (54 %) desconcours d’exploitation octroyés et sontaccordés pour le tiers aux entrepreneursindividuels. Tous secteurs confondus7 , les

- 48 -

Globalement, le marché du crédit auxentreprises affiche un degré de concen-tration identique à celui du marché ducrédit aux particuliers : les indicesHerfindahl Hirschman valent respective-ment 13 % et 14 %.

Une prédominance des crédits à l’habitatmais une croissance soutenue des créditsd’exploitation et d’investissement.

Les crédits à l’habitat6 constituent unegrande partie des crédits octroyés

En Martinique, les crédits à l’habitatconstituent le premier poste en termed’octroi de crédit tandis qu’en Francemétropolitaine, les crédits d’investisse-ment dominent. Au total, au 31 décembre2005, l’encours des crédits à l’habitat desentreprises martiniquaises s’établissait à

6%

29%

41%

33%

24%

6%

16%

45%

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50%

Autres crédits

Crédits d'exploitation

Crédits d'investissement

Crédits immobiliers

Répartition des crédits octroyés

Source : IEDOM - BAFI - Banque de France

6 - Les crédits à l’habitat au sens BAFI recensent l’ensemble des crédits relatifs à l’immobilier d’entreprise maiségalement les crédits promoteurs et autres créances rattachées.

7 - L’analyse sectorielle de la distribution de crédit est opérée sur la base des encours de crédit des professionnelsdéclarés par les établissements de crédit français. La déclaration de ces encours étant soumise à un seuil dedéclaration, le financement de court terme de petits montants opéré par les très petites entreprises (composantmajoritairement le tissu économique en Martinique) se trouve exclu du recensement et vient donc minorer la partdu court terme.

Martinique

France

Une forte demande en crédits immobiliersUnités : %

Page 51: les entreprises de martinique - CEROM · La première étude CEROM sur la Martinique, publiée en 2005, visait à décrire l’évolution éco-nomique de la Martinique dans les années

- 49 -

entreprises de la Martinique utilisentdavantage des lignes de crédit à moyen etlong termes. Les autres types de finance-ment, court terme, hors bilan8 et créditbail ne représentent que le quart desencours consentis par les établissementsde crédit.

Une demande vigoureuse tant des créditsd’exploitation que d’investissement.

Au cours des cinq dernières années, lesencours de crédit ont progressé rapide-ment et de façon continue à l’exceptiondes produits liés au découvert en compte.Entre 2001 et 2005, l’encours sain9 descrédits aux entreprises martiniquaises aconnu une croissance régulière deux foissupérieure à celle observée en Francemétropolitaine (+ 5,6 % contre + 2,9 % auniveau national). Ce dynamisme est com-mun à toutes les catégories de crédit.

Sur la même période les entreprises ontmaintenu une demande vigoureuse decrédits d’exploitation (+7,6 % en moyen-ne annuelle contre -0,7 % en Francemétropolitaine), avec une progression de28 % en 2005. Ce dynamisme des créditsd’exploitation est soutenu par une

demande accrue de financements detype «crédits de trésorerie», ceux-ci pro-gressant de 15 % en moyenne annuelleentre 2001 et 2005, avec une augmenta-tion de 50 % sur la dernière année.

Les entreprises martiniquaises recourentde moins en moins au découvert. Eneffet, les comptes ordinaires débiteurs,qui représentent le quart des créditsd’exploitation, constituent le seul seg-ment dont l’encours baisse sur la pério-de considérée (-3,4 %). Leur part dans letotal de l’encours sain a décru de manière

4%

5%

6%

14%

71%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80%

Autres*

Crédit bail

Hors bilan

Court terme

Moyen et long termes

Répartition des crédits bancaires dans le SCR au 31 mars 2006

8 - Le financement hors bilan comprend essentiellement les avals, les cautions et le crédit documentaire.

9 - L’encours sain correspond à l’encours brut global diminué de l’encours de créances douteuses

Unité : En %

*La rubrique «Autres» concentre essentiellement les crédits titrisésSource : IEDOM - SCR - Banque de France

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soit la plus forte progression sur cinqans. Les crédits à l’équipement, princi-pale composante des concours ban-caires à l’investissement, progressent enmoyenne de 7 % sur la période considé-rée, cette évolution reflétant l’effort soutenu d’investissement des entreprisesmartiniquaises au cours des dernièresannées.

L’encours des crédits à l’habitat de laclientèle Entreprises a augmenté réguliè-rement sur la période mais de façon plusmodérée (+3,4 % en moyenne annuelle).

Sa part dans le total de l’encours sain (45 %) s’est ainsi réduite de plus dequatre points principalement au profitdes crédits d’investissement.

- 50 -

continue en cinq ans passant de 6 % à 4 %. Inversement, elles ont recours deplus en plus à l’affacturage10 dont lemontant a doublé entre 2001 et 2005. Sacontribution est cependant encore relati-vement faible dans l’ encours de créditsd’exploitation (10 %). Les créancescommerciales ont, quant à elles, aug-menté plus modérément sur cette pério-de (+3,1 % en moyenne annuelle).

Le financement de l’investissement desentreprises a enregistré une croissanceannuelle moyenne supérieure de 3,3

points à celle observée au niveau natio-nal entre 2001 et 2005. En 2005, lesentreprises martiniquaises ont accruleurs crédits d’investissement de 18 %,

13,4% 15,8%

30,9%33,2%

49,4% 45,1%

6,3% 5,9%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

2001 2005

Evolution de la structure d’endettement des entreprises en Martinique

Source : IEDOM - Données BAFI

10 - Voir définitions. Le recours à l’affacturage constitue parfois le moyen pour certaines entreprises de s’endetteralors que leur profil de risque ne leur permettaient pas jusqu’en 2005 d’avoir recours à un crédit classiquedu fait des taux d’usure en vigueur.

Unité : %

Crédits à l'habitat

Crédits d'exploitation

Crédits d'investissement

Autres crédits

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- 51 -

Une répartition sectorielle des crédits11

concentrée sur les activités immobilières,les services aux entreprises et le com-merce.

Au 31 mars 2006, les secteurs «activitésimmobilières», «services aux entre-prises» et «commerce» concentrent plusdes trois quarts du total des crédits ban-caires consentis aux entreprises.

Premier secteur : l’immobilier

Les encours des entreprises se concen-trent pour près de la moitié dans le secteurde l’immobilier pour un montant de1,5 milliard d’euros. Le financement s’ef-fectue en quasi-totalité sur des crédits demoyen et long termes. L’encours moyenconsenti s’établit à 768 000 d’euros.

Les entreprises de location de biensimmobiliers sont les principales bénéfi-ciaires des encours distribués par les éta-blissements de crédit (82 % du total del’encours de l’immobilier).Plus de 12 % du montant des crédits ban-caires consacrés aux activités immobi-lières est accordé aux sociétés civilesimmobilières. Celles-ci se financentessentiellement auprès des établissementssitués hors de la zone d’émission.

Prédominance des crédits à moyen etlong termes dans les services aux entre-prises

Les services aux entreprises, secteurdont la contribution à la valeur ajoutées’est accrue de 3 points en dix ans, enre-gistrent 470 millions d’euros de créditsoctroyés. 70 % des crédits du secteur sont

0,0%

0,5%

0,6%

0,8%

1,3%

1,7%

1,8%

1,8%

2,2%

2,5%

3,2%

7,0%

11,9%

15,6%

49,0%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%

Industries automobiles

Industries des biens de consommation

Industries des biens d'équipement

Energies

Activités financières

Industries des biens intermédiaires

Industries agricoles et alimentaires

Constructions

Transports

Agriculture, Sylviculture, Pêche

Services aux particuliers

Commerces

Education Santé, Action sociale

Activités immobilères

Services aux entreprises

Répartition des crédits bancaires dans le SCR au 31 mars 2006

Source : IEDOM - SCR - Banque de France

11 - L’analyse porte sur l’ensemble des concours bancaires accordés aux entreprises martiniquaises, aussi bien parles établissements de crédit locaux que ceux non installés localement, déclarés au service central des risques(SCR) de la Banque de France.

Unité : %

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des encours. Ce secteur s’oriente égale-ment fréquemment vers le crédit-bail (21 % de ses risques). Plus de 62 % desconcours totaux du secteur sont alloués àl’hôtellerie dont le financement se com-pose pour 53 % de crédits à court terme etde 25 % de crédit-bail. Dans la restaura-tion, le crédit à court terme est plus fréquemment usité mais le recours auxcrédits à moyen et long termes est plusfréquent (36 % contre 14 % dans l’hôtel-lerie) tandis que le crédit bail représenteseulement 15 % des encours.

La sous représentation des financementsà moyen et long termes peut être expli-quée par un recours plus prononcé quedans les autres secteurs à des sociétésciviles intervenant aux côtés de la sociétéd’exploitation dans des financementsà moyen et long termes ayant trait à l’im-mobilier.

A fin mars 2006, le total des concoursbancaires aux entreprises du transportatteint 67 millions d’euros. 73 % relè-vent de financement à court, moyen etlong termes. L’encours moyen s’établit à244 milliers d’euros.

Un poids important des engagements dehors bilan dans la construction

Le financement du secteur de la construc-tion comprend une part élevée d’engage-ments de hors bilan (23 %). Les modes definancement plus classiques, représententun peu moins de la moitié de l’endette-ment. La «construction d’ouvrages, debâtiments ou de génie civil» concentre56 % des encours alloués au secteur duBTP dans son ensemble. La part des enga-gements de hors bilan de ce sous-secteur

- 52 -

des concours à moyen et long termes.L’encours moyen s’élève à 304 milliersd’euros.

Les entreprises du commerce mobilisent360 millions d’euros de concours ban-caires pour un encours moyen par entre-prise de 247 milliers d’euros. Les entreprises du commerce de détailconcentrent la moitié des encours allouésau secteur et privilégient le crédit àcourt, moyen et long termes. Près de lamoitié des encours distribués au com-merce de gros sont des engagements decourt terme contre 37 % pour le com-merce automobile.

Le quart des encours des industries debiens de consommations en crédit bail

Dans l’industrie, l’encours porté par lesentreprises martiniquaises s’élève à 148millions d’euros. Elles privilégient lesmodalités classiques de financement quireprésentent 80 % de leur endettement.L’industrie agro-alimentaire mobilise 67 % de ses concours sur du moyen et longtermes tandis que l’industrie des biensintermédiaires et l’industrie des biensd’équipement s’appuient davantage surdes crédits de court terme (respectivement 40 % et 41 % des encours). L’industrie desbiens de consommation, quant à elle, sedistingue par un recours important au crédit-bail, ce type de financement représentantle quart de ses concours.

L’hôtellerie - restauration privilégie lecourt terme

L’hôtellerie - restauration se caractérisepar l’importance du recours aux créditsde court terme qui représente la moitié

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- 53 -

atteint 19 % à fin mars 2006. La préparationde sites, quant à elle, mobilise en prioritédes opérations de hors-bilan tandis queles deux sous-secteurs des «travaux d’ins-tallation» et des «travaux de finition» utilisent davantage des crédits à moyen etlong termes.

La prépondérance des engagements dehors bilan relève essentiellement du modeopératoire de la majeure partie des entre-prises du secteur visant à recourir auxcautions afin de garantir le processus deréalisation des ouvrages.

Un coût du crédit aux entreprises supé-rieur au référent national mais un diffe-rentiel qui se réduit sur le court terme.

Entre 2001 et 2005, le coût du crédit auxentreprises a baissé en Martinique, uneévolution corrélée à celle des taux direc-teurs de la Banque centrale européenne(BCE) et des taux d’usure. Toutefois, unrenchérissement du coût du crédit estobservé depuis le début d’année 2006s’expliquant, en partie, par les relève-ments successifs des principaux tauxdirecteurs de la BCE.

Un assouplissement de la réglementation sur l’usure

La réglementation sur l’usure a été considérablement allégée depuis août 2005pour les crédits aux entreprises. Seul subsiste le taux de l’usure sur les découvertsen compte qui s’établit à 14,44 % au second trimestre 2007. Cette réforme a étédécidée notamment du fait des effets pervers constatés sur le financement desentreprises. Certaines PME présentant un profil de risque jugé élevé étaient de faitexclues des financements traditionnels, les obligeant parfois à se retourner versdes produits plus coûteux, non encadrés par les taux de l’usure, comme le crédit-bail, l’affacturage ou la location. Les banques ont aussi eu recours à la péréqua-tion des taux au détriment des profils moins risqués.

Le premier bilan de cette réforme, réalisé fin 2006 par le Banque de France à des-tination des parlementaires, est positif. Les conditions de financement des PME sesont améliorées et l’accès au crédit des PME les plus risquées a été facilité sanspour autant que cela n’aboutisse à une dégradation de la qualité globale du por-tefeuille des banques sur les entreprises.

Source : Banque de France

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à des conditions de découvert plus inté-ressantes. Par ailleurs, l’écart entre lestaux pratiqués tend à s’atténuer ces der-nières années : en moyenne, il est passéde 2,8 points à 2,1 points entre les deuxpériodes 1997-2001 et 2002-2006.

Bien que toujours élevé, le risque definancement s’améliore.

Les risques de financement peuvents’appréhender à partir de différents indi-cateurs : les taux de créances douteusessur les crédits déjà octroyés, les incidentsde paiements sur effets de commerce, lerisque de défaillance ou encore la cota-tion des entreprises.

Un taux de créances douteuses brutesréduit de moitié mais toujours élevé com-parativement à la métropole.

Sur la période 1999-2005, le risque surles entreprises en Martinique13 , a toujoursété supérieur à celui des particuliers. Fin2005, il est de 10,1 % pour les entre-prises contre 7,7 % pour les ménagesmartiniquais.

Cependant, en six ans, le risqueEntreprises a été divisé par deux alors quecelui des ménages a progressé. L’encoursde créances douteuses sur les entreprises,qui représentait 74 % de l’ensemble desconcours douteux tous agents écono-miques confondus en 1999, n’en repré-sentent plus que 57 % en 2005 et s’élève à256 millions d’euros.

- 54 -

Sur 10 ans, le coût du crédit12 aux entre-prises est resté globalement plus élevé enMartinique qu’en France métropolitaine.Les conditions particulières de l’activitébancaire expliquent, au moins en partie,cette situation : un marché plus étroit, unniveau de risque plus important qui semanifeste par des taux de créances dou-teuses sensiblement supérieurs et descoefficients d’exploitation élevés pour lesbanques martiniquaises.Si ce constat se vérifie pour l’ensembledes DOM, les situations individuelless’avèrent plus contrastées : les créditsoctroyés aux entreprises coûtent moinscher en Martinique qu’en Guyane maisplus cher qu’à la Réunion, départementd’outre-mer dans lequel les taux se rap-prochent le plus de ceux observés auniveau national.

Dans le détail, le différentiel de coût entrela France métropolitaine et la Martiniques’est progressivement réduit sur le seg-ment des crédits à court terme et estdemeuré stable pour les taux desconcours à moyen et long termes. L’écartdemeure néanmoins plus marqué sur cet-te première catégorie. Au sein des crédits àcourt terme, le taux moyen pondéré dudécouvert s’éloigne nettement du référentmétropolitain : l’écart moyen sur dix anss’élève à 2,5 points, avec des différencespouvant atteindre jusqu’à 4,3 points (janvier2005). Toutefois, à l’inverse de laMartinique, la France métropolitainecompte un nombre significatif de trèsgrandes entreprises qui peuvent prétendre

12 - L’Iedom réalise semestriellement une enquête auprès des établissements de crédit installés en Martinique surles conditions débitrices accordées aux entreprises. Elle porte sur l’ensemble des concours accordés sur unepériode d’observation d’un mois.

13 - Le risque est mesuré par l’encours des créances douteuses brutes sur les entreprises rapporté à l’encours totaldes crédits qui leur sont octroyés.

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- 55 -

En comparaison, en 2005, le risqueEntreprises s’élevait à 4,4 % en Francemétropolitaine et à 13,8 % en Guadeloupeavec là aussi une réduction du risquedepuis 5 ans.D’un point de vue sectoriel14 , les secteurs

les plus vulnérables demeurent l'hôtelle-rie-restauration et l'agriculture, avec destaux de créances douteuses respectifs de43 % et 34 %. L’immobilier et les servicesaux entreprises demeurent les activités lesmoins exposées avec un taux de 15 %.

14 - Source : Encours déclarés au SCR par les établissements de crédit installés localement.

20,0

%

14,2

%

13,6

%

13,4

%

13,2

%

11,8

%

10,1

%

6,1%

6,2% 6,9%

7,2%

6,8%

5,7% 7,

7%

0%

5%

10%

15%

20%

25%

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Les taux de créances douteuses

Source : IEDOM – Données BAFI

12%

15%

18%

20%

23%

24%

34%

43%

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50%

Autres

Immobilier et servicesaux entreprises

Transports et communication

Construction

Commerce

Industrie

Agriculture

Hôtellerie et restauration

Taux de créances douteuses par secteur d’activité

Source : IEDOM - SCR - Banque de France

Ménages Entreprises

Unité : %

Unité : %

Un risque Entreprise divisé par deux en six ans

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Une nette baisse des incidents de paie-ment sur effets de commerce depuis2003.

La vulnérabilité financière des entreprisesmartiniquaises peut aussi s’apprécier àtravers l’analyse du nombre d’incidentsde paiement sur effets de commerce. En2005, 2 322 rejets d’effets de commerceont été recensés dans le département,pour un montant de 15,5 millions d’eu-ros. La Martinique se caractérise par unmontant d’impayé moyen annuel élevéatteignant 6 667 € en 2005 contre2 740 €15 en France métropolitaine. EnMartinique, 84 % des rejets d’effets decommerce sont motivés par une incapa-cité de payer. Toutefois, dans le secteurcommercial, les contestations de chargessont beaucoup plus fréquentes puis-qu’elles représentent 24 % des incidentsde paiements recensés.

Le commerce et l’industrie présentent16

les probabilités d’impayés les plus éle-vées, de l’ordre de 4 %. Le montant atten-du de dette non remboursée est de 1 017 €pour une entreprise du commerce et de 1 217 € dans l’industrie. Les entreprisesde construction sont, elles aussi, sensiblesau défaut de paiement puisque 3 %d’entre elles ont été recensées dans lefichier central des incidents de paiementsur effets (CIPE) de la Banque de Franceen 2005. Ces trois secteurs représentent11 millions d’euros de dettes non rem-boursées à l’échéance. Les secteurs lesmoins vulnérables aux difficultés de paie-ment demeurent les transports et commu-nication et l’hôtellerie-restauration, avecdes taux d’entreprises en défaut respectifsde 0,6 % et 0,3 %, pour des montantsattendus de dette non remboursée nedépassant pas les 100 €.

- 56 -

15 - Valeur recensée en 2001.

16 - L’évaluation des risques associés aux défauts de paiement sur effets de commerce passe par le rapprochementde la population d’entreprises produisant des impayés à l’ensemble des entreprises. Le tableau ci-dessusindique le risque de défaut de paiement par secteur en 2005. Le taux d’entreprises en défaut estime la pro-babilité qu’une entreprise du secteur produise un impayé. Le montant moyen attendu de dette non rembour-sée se calcule en rapportant l’ensemble des dettes non remboursées par un secteur au nombre total d’entre-prises du secteur. Il s’interprète comme le montant moyen de dette impayée auquel il faut s’attendre lorsqu’ilest impossible de déterminer le risque particulier de l’entreprise.

Unités : Nombre , % et Euro

Source : IEDOM, INSEE

Analyse sectorielle du risque de défaut de paiement

Nombred'entreprises

INSEESecteur d’activités

Taux d'entreprisesen défaut Probabilité

de produire unimpayé(%)

Montant moyendes dettes impayés

par entreprise défaillante

Montant moyen attendude dette non remboursée

Commerce 6 998 4,44% 22 881 1 017Industrie 2 382 4,32% 28 143 1 217Construction 3 673 3,27% 30 045 982Immobilier et services aux entreprises 3 911 1,15% 21 137 243Transports, communications, activités financières 2 652 0,57% 13 288 75Hotels et restaurants 1 760 0,34% 7 504 26Autres 3 787 0,40% 12 441 49

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- 57 -

Depuis 2003, année au cours de laquelleles entreprises ont été particulièrementvulnérables, les impayés sur effets sont ennette baisse. Sur deux ans, leur nombre adiminué d’un tiers. Les montants corres-pondants ont enregistré une baisse de 41 %, signe d’une meilleure santé finan-cière des entreprises sur la périoderécente.

Par ailleurs, le nombre de personnesmorales en interdit bancaire est demeurérelativement stable entre 2001 et 2005 ets’établissait à 1 888 à fin décembre 2005.

Un risque de défaillance17 plus prononcédans l’hôtellerie-restauration, l’agricultu-re, le commerce et l’industrie.

Le taux de défaillance18 en Martiniques’établit à 2,4 % en 2005. Au total, 41 %des entreprises jugées ont fait l’objetd’une liquidation judiciaire et 14 %d’entre elles d’une procédure de redres-

sement judiciaire. Une majorité desopérations de ventes d’actifs opérés en2005 dans le cadre de ces procédures aconduit à une clôture pour insuffisanced’actifs. D’un point de vue sectoriel,l’hôtellerie-restauration, le commerce,l’industrie et la construction, avec destaux de défaillance par secteur19 supé-

2 8

34

3 2

77

3 4

82

3 0

08

2 3

22

0

500

1 000

1 500

2 000

2 500

3 000

3 500

4 000

2001 2002 2003 2004 20050

5

10

15

20

25

30

Nombre

Montant annuel

Incidents de paiements sur effets de commerce

Source : IEDOM, CIPE banque de France

Unités : Nombre, montant annuel

17 - Dans l’analyse qui suit, la notion de défaillance est considérée au sens large et recouvre tous les jugements com-merciaux relatifs aux difficultés d’une entreprise, de la cessation des paiements à la clôture de la procédure deliquidation judiciaire pour insuffisance d’actifs, en passant par l’homologation de plans de continuation et de plansde cession.

18 - Nombre d’entreprises ayant fait l’objet d’un jugement prononcé par le Tribunal de Commerce de Fort-de-Francerapporté au nombre d’entreprises martiniquaises du champ ICS (Ensemble des secteurs marchands de l’industrie,de la construction, du commerce et des services).

19 - La sinistralité d’un secteur peut être appréciée en rapportant la population d’entreprises défaillantes du secteur àl’ensemble des entreprises du secteur.

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merce en 2005. En France métropolitai-ne, le secteur de l’hôtellerie-restaurationprésente le taux de défaillance sectorielle plus faible avec 0,6 % en 2005 tandisqu’à l’instar de la situation martiniquai-se, la construction et l’industrie affi-chent un taux de défaillances plus fort(2,2 %).

- 58 -

rieurs à 3 % sont les plus sinistrés. Lecommerce présente également un tauxde défaillance élevé (2,3 %). Le secteurle moins exposé est celui regroupant lesactivités de transport, communication etfinance : moins de 1,5 % des entreprisesde ces secteurs ont fait l’objet d’un juge-ment prononcé par le Tribunal de com-

1,0%

1,4%

1,7%

2,3%

3,2%

3,5%

4,0%

0,0% 0,5% 1,0% 1,5% 2,0% 2,5% 3,0% 3,5% 4,0% 4,5%

Autres

Transports, communication,activités financières

Activités immobilièreset services aux entreprises

Commerce

Construction

Industrie

Hôtels-restaurants

Taux de défaillance

Source : IEDOM

Unité : %

Une loi pour la sauvegarde des entreprises

La loi de sauvegarde des entreprises N° 2005-845 du 26 juillet 2005 est entrée envigueur le 1er janvier 2006. Elle opère une refonte du livre VI du Code de commerceavec comme objectif principal de favoriser l’anticipation des difficultés desentreprises. Les principales innovations portent sur :

• a) la mise en place d’une procédure de conciliation pour les entreprises se trouvant en cessation de paiement depuis moins de 45 jours ;

• b) le renforcement du mandat ad hoc à l’initiative du chef d’entreprise afin quece dernier puisse bénéficier d’une assistance ;

• c) la création d’une procédure de sauvegarde débouchant sur un plan arrêtépar jugement ;

• d) le remaniement de la procédure de redressement judiciaire ; (e) la mise enplace d’une procédure de liquidation judiciaire simplifiée et enfin

• f) l’allègement des sanctions à l’encontre des dirigeants.

L’une des innovations de cette loi a trait aux aides de trésorerie pouvant être appor-tées par les banquiers dans le cadre d’une procédure de conciliation ayant débouchésur un accord homologué. Ces aides jouissent en effet d’un privilège sur toutes lescréances antérieures. Les banques ont ainsi la possibilité de soutenir financièrementune entreprise en difficulté passagère sans que le risque associé ne soit trop élevé.

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- 59 -

Unité : %

Source : IEDOM - Banque de France

Proportion de «cotes de crédit»

Capacitéde l'entreprise

à honorer ses engagements financiersCotes de crédit

Francehexagonale Martinique

3++ excellente 3% 3%3+ très forte 5% 6%

3 forte 7% 4%4+ assez forte 12% 9%

4 acceptable 10% 7%5+ assez faible 11% 7%

5 faible 22% 20%6 très faible 13% 6%

7,8 et 9 nécessitant une attention spécifique,menacée ou compromise 18% 39%

Des cotes favorables aussi fréquentesqu’en métropole mais également dessituations financières dégradées plusimportantes.

Sur la base de la documentation comp-table disponible, une cote de crédit«FIBEN» est attribuée aux entreprisespar l’IEDOM dans les DOM et par laBanque de France sur le territoire métro-politain20. L’analyse de la structure decette «cotation Banque de France» estl’un des moyens d’appréciation de labonne santé financière d’un secteurd’activité.A fin décembre 2006, le taux d’entre-prises martiniquaises cotées très favora-blement (cotes 3++, 3+ et 3) ou favora-blement (4+ et 4) atteint 28 % soit unniveau relativement proche de celuirelevé en France métropolitaine (36 %).

Toutefois, la proportion d’entreprisesprésentant une situation financièredégradée (7, 8 et 9) s’avère plus impor-tante21 à 39 % quoiqu’en repli sur un an.

Un risque moindre sur l’immobilier et lesservices aux entreprises.

La synthèse des différents indicateurs pré-sentés permet de dégager une cartogra-phie sectorielle du risque. Ainsi, si leshôtels-restaurants apparaissent très peuaffectés par les incidents de paiements sureffet, leur taux de créances douteuses esten revanche relativement élevé.

L’industrie et la construction, qui ontconnu une croissance de plus de 20 % deleur valeur ajoutée entre 1993 et 2003,comprennent une population relativementimportante d’entreprises en difficulté

20 - Entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 750 000 euros

21 - La part plus importante des entreprises présentant une situation financière dégradée s’explique, en partie, parun poids des créances douteuses plus important dans les DFA.

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* Côtes 7, et 9 dans l’ensembre des côtes hors 0 (aucune information défavorable et absencede documentation comptable)

Source : IEDOM, Banque de France

Les risques par secteur

Tauxd'entreprises

en défaut

Taux de créancesdouteuses

Taux dedéfaillance

Poids descotes les plus

dégradéesparmi les

entreprisesrésidentesactives*

Taux de croissance

de la valeurajoutée

entre 1993et 2003

Industrie 4,0% 23,8% 3,5% 41,3% 20,5%

Construction 3,3% 19,8% 3,2% 65,4% 21,9%

Commerce 4,4% 23,2% 2,3% 52,3% 7,3%

Hôtels-restaurants 0,3% 43,2% 4,0% 49,4% 25,2%

Transports,communication, activités financières 0,6% 18,2% 1,4% 34,9% 22,9%

Activités immobilières et services aux entreprises 1,2% 15,3% 1,7% 54,1% 45,1%

Autres 0,4% 12,1% 1,0% 62,1% 54,1%

financière. La construction affiche le plusfort taux d’entreprises ayant fait l’objetd’une cotation dégradée par l’IEDOM(plus de 65 %). Le commerce dont lacroissance a été moins vigoureuse sur ladécennie 1993-2003 se caractérise par untaux d’entreprises en défaut élevé (plus de4 %) et un fort taux de créances dou-teuses. Dans ce secteur, le taux d’entre-

prises cotées défavorablement est égale-ment élevé, atteignant 52 %.

L’immobilier et les services aux entre-prises, activités particulièrement dyna-miques ces dernières années, bénéficientd’un développement sans forte sinistralité,avec, en particulier, un taux de créancesdouteuses relativement faible.

Unité : %

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Chapitre 4

LES PRINCIPAUX GROUPES MARTINIQUAIS : DES ENTITÉS FAMILIALES DONT L’ÉVOLUTION REPOSE

SUR UNE STRATÉGIE DE DIVERSIFICATION

- 61 -

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La Martinique fait figure d’exceptionparmi les économies ultra-marines puis-qu’elle compte un nombre de groupes desociétés largement supérieur aux autresDOM. Ces entreprises, souvent à caractèrefamilial, occupent une place prépondé-rante dans l’économie martiniquaise.

La récente évolution de ces groupestémoigne d’un certain dynamisme, notam-ment par l’augmentation de leurs effectifs,mais aussi par leur diversification géogra-phique. En effet, malgré des investisse-ments limités en France métropolitaine,les groupes ont largement investi le mar-ché ultra-marin (DFA et Réunion) et sem-blent, pour certains d’entre eux, s’intéres-ser aux économies émergentes (Chine, IleMaurice, Maroc, Caraïbe…). Toutefois, lemarché martiniquais constitue toujoursune part significative de leur activité(48,2% de leur CA en 2004).

La diversification des groupes s’opèreaussi au niveau sectoriel, même si cesderniers restent attachés à leur métier debase, souvent dans le commerce et ladistribution automobile.

Le concept de «groupe de sociétés» estlarge et n’est pas défini par le code ducommerce. Cependant, d’un point de vueéconomique, un groupe se définit commeun ensemble de sociétés dépendant d’un

même centre de décision, la société têtedu groupe, ou encore la holding. Les liensde dépendance sont mesurés par la part ducapital détenu. Sont retenus dans cetteanalyse les groupes produisant descomptes consolidés et dont le chiffre d’af-faires excède 30 millions d’euros. Lesfiliales n’appartenant pas au périmètre deconsolidation ne sont pas prises en comp-te. Ce choix de définition a ses limites : lesgroupes possèdent tous des sociétés horsde leur périmètre de consolidation, lepérimètre seul renvoie donc une imagebiaisée du groupe. Cependant, ce choixn’exclut aucun des grands groupes de l’île,puisque tous sont soumis à l’établissementde comptes consolidés1.

Fin 2004, l’IEDOM recensait quinzegroupes dont la société mère était domici-liée en Martinique et dont le chiffre d’af-faires consolidé excédait 30 millions d’eu-ros2 . Ces groupes génèrent un chiffre d’af-faires de 2,36 milliards d’euros, une valeurajoutée de 626 millions d’euros etemploient 9 917 salariés, soit moins de 10 % de l‘emploi régional.

Ces quinze entités ne constituent pas latotalité des groupes de l’île. D’autres éta-blissements dégagent un chiffre d’affairessupérieur à 30 millions d’euros mais leurdocumentation comptable à fin décembre2004 n’était pas disponible. Par ailleurs,

- 62 -

1- La loi du 3 janvier 1985 contraint les entreprises publiques et les sociétés commerciales à établir des comptesconsolidés dès lors qu’elles contrôlent une ou plusieurs autres sociétés de manière exclusive ou conjointe. Cetteloi exclut les groupes de petite taille. L’arrêté du 9 décembre 1986 précise que les comptes consolidés doivent pré-senter la situation financière des entreprises comprises dans le périmètre de consolidation comme s’il s’agissaitd’une entreprise unique.

2 - L’analyse qui suit a été réalisée à partir de cet échantillon sur la base des bilans consolidés à fin décembre 2004.Pour les trois groupes ne consolidant pas au mois de décembre, les chiffres retenus sont issus de la consolidationimmédiatement postérieure au 31/12/04 (1er semestre 2005).

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- 63 -

certains groupes sont fortement implantésdans l’île mais leur siège social se situe àl’étranger, en métropole ou dans un autreDOM. C’est notamment le cas des grandesentreprises du secteur énergétique, avecEDF et la SARA3, qui réalisent respective-ment un chiffre d’affaires de 110 et 420millions d’euros à fin 2004 dans le dépar-tement et dont les sièges sociaux se situenten France métropolitaine. Le carburant est

distribué dans le département par descompagnies américaines telles que Texacoou ExxonMobil. Par ailleurs, le groupejamaïcain de téléphonie mobile Digicel,déjà très présent dans la Caraïbe anglo-phone, a investi le marché martiniquais aupremier semestre 2006. Sa présence dansles DFA est encore trop récente pour éva-luer le chiffre d’affaires réalisé.

3 - Société Anonyme de Raffinerie des Antilles, unique raffinerie de pétrole dans les DFA.

Unité : Nombre

Principaux groupes martiniquais au 31 décembre 2004

* non communiqué Source : IEDOM

BERNARD HAYOT > 4 000 Distribution automobile et alimentaire 117 46 27 7 27 61 5 4

AUBERY [500-1 000] Distribution automobile et alimentaire ; agriculture 41 38 3 0 0 3 0 0

PARFAIT [500-1 000] Distribution automobile et alimentaire 14 14 0 0 0 0 0 0

SEEN [500-1 000] Services collectifs (hygiène) ; métallurgie 13 12 0 1 0 1 0 0

HUYGUES [500-1 000] Agroalimentaire 28 17 6 5 0 11 0 0DESPOINTES (boissons et produits laitiers)

LANCRY [300-500] Distribution alimentaire 14 14 0 0 0 0 0 0

OUTREMER TELECOM [300-500] Télécommunication, négoce, monétique 20 11 0 1 3 4 2 3

HOLMEX [200-300] Industrie chimique (fabrication 24 17 2 2 0 4 3 0et vente de peinture) ; Agroalimentaire (Rhum)

LAGUARIGUE [200-300] Métallurgie, Construction 11 9 2 0 0 2 0 0

HO HIO HEN [200-300] Distribution automobile et alimentaire 8 7 0 1 0 1 0 0

MULTICONTROLES [200-300] Imprimerie bureautique ; 27 14 7 3 3 13 0 0Distribution de matériel électronique ;

Communication Commerce

LIBRAIRIE ANTILLAISE [100-200] Commerce spécialisé (Librairie papeterie ; 10 8 1 1 0 2 0 0Bureautique ; Musique)

GOUYER [100-200] Extraction et transformation de roches 11 9 2 0 0 2 0 0

REYGAL [100-200] Distribution automobile ; Literie 10 10 0 0 0 0 0 0

de GENTILE nc* Industrie chimique et Commerce spécialisé nc nc nc nc nc nc nc nc(Bricolage, Peinture)

TOTAL 9 917 348 226 50 21 33 104 10 7

Effectif Principaux secteur d’activitésNombre de sociétés incluses dans le périmètre de

consolidation des groupes

Total Mart. Guad. Guy. Réun. Dom Metro. Etran./Tom

Groupe

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Des entreprises familiales à l’origine.

Les quinze grands groupes martiniquaisétudiés ont vu le jour à partir de 1950.A leur apparition, ils n’étaient constituésque d’une ou plusieurs petites entreprisesdont les activités se sont étendues. Lespremiers groupes, nés dans les années1950 et 1960, exercent tous une activitéde type commerciale, le plus souventdans la distribution alimentaire et l’auto-mobile (groupes Lancry, Aubery puisBernard Hayot). C’est à cette période quenaît l’unique groupe entièrement consa-cré à l’agroalimentaire en Martinique, legroupe Huygues-Despointes.

Viennent ensuite, dans les années 1960 etjusqu’au début des années 1970, lesgroupes dont le métier de base est plutôtde type industriel, comme le groupeGouyer avec l’extraction de roches ou legroupe Laguarigue qui, partant d’une acti-vité de négoce de matériaux, intervientégalement dans les domaines de la métal-lurgie et de la construction.Au début des années 1980, des groupesexerçant une activité de type tertiaireont fait leur apparition, notamment dansles domaines des télécommunications(groupe Outremer Télécom) et de l’envi-ronnement (groupe Seen).

Puis, au milieu des années 1980, de nou-veaux investissements apparaissent dansla fabrication de peinture par le groupe deGentile, déjà présent dans le secteur dunégoce de matériaux en Martinique et enGuadeloupe. Il est rejoint, sur ce segmentde fabrication de peinture par le groupeHolmex, qui produit également du rhum.La plupart des groupes martiniquais sont

des entreprises familiales : parmi les quin-ze groupes de l’échantillon étudié, onzesont détenus à plus de 50 % par les fonda-teurs (dont huit à plus de 85 %). Deuxautres sont dirigés par des membres desfamilles fondatrices, quand bien même lecapital a été redistribué entre cette derniè-re et d’autres actionnaires. Enfin, deuxgroupes, de création récente, ne sont pasdes entités à caractère familial.

Les sociétés qui constituent aujourd’huiles filiales ont été créées, en général,avant les holdings. Pour chaque groupe,la société mère est née d’une volonté desassociés de rassembler les sociétés déjàexistantes au sein d’un même ensembleéconomique. Par la suite, le développe-ment et la diversification du groupe sontintervenus de deux manières :- la création de succursales et de départe-

ments de la société mère, l’objectif étantde conserver une seule entité juridique ;

- la création de nouvelles filiales spéciali-sées et distinctes juridiquement les unesdes autres, mais toutes contrôlées par lasociété mère.

En Martinique, comme sur l’ensembledu territoire national, c’est le secondmode de développement qui a été privi-légié par les grands groupes. Cettedécentralisation offre une meilleureautonomie de gestion, et facilite ladiversification sectorielle. La création desuccursales et de départements (beau-coup plus répandue aux Etats-Unis), per-met cependant une gestion centraliséeoptimale des flux de trésorerie ainsi quela centralisation d’un certain nombre deservices et donc des économiesd’échelles.

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Des groupes fortement intégrés.

La majeure partie des groupes de laMartinique possède la même structurejuridique. De manière générale, les asso-ciés détiennent la holding à parts égales.Les holdings sont des sociétés spécialiséesdans l’administration d’entreprises, ayantéventuellement une activité industrielleou commerciale secondaire. Leur chiffred’affaires est négligeable (inférieur à3 millions d’euros pour onze groupes) etleurs effectifs faibles (inférieurs à 15 salariéspour ces onze mêmes groupes).

Les filiales d’un même groupe sont juridi-quement distinctes, même si elles possè-dent des liens économiques étroits.Lorsqu’un groupe est présent sur plusieursmarchés, la structure juridique s’organiseautour de pôles d’activité : chaque filialese trouve spécialisée sur un seul secteur etexerce son activité sur le territoire où elleest implantée. Ainsi, plusieurs groupespossèdent des filiales ayant la même acti-vité dans deux départements différents(Martinique et Guadeloupe, Martinique etRéunion…).

Il existe plusieurs modes d’intégrationdans le périmètre de consolidation.L’appartenance d’une filiale à ce dernierla soumet à un contrôle plus ou moins fortde la société mère, sans pour autant êtresystématiquement détenue à plus de 50 %par celle-ci. Les différents modes d’inté-gration sont : l’intégration globale(contrôle exclusif de la société mère), lamise en équivalence (influence notable,la holding contrôlant la filiale à plus de 20 %) et l’intégration proportionnelle (lecontrôle de la filiale est conjoint avec une

autre entité). La grande majorité desfiliales appartenant au périmètre deconsolidation des groupes martiniquaissont intégrées globalement. Cependant,ceci n’implique pas qu’elles appartien-nent toujours à plus de 50 % à la holdingdu groupe : si cette dernière possède 51 %d’une filiale, qui détient elle-même 51 %d’une sous-filiale, alors la sous-filialeappartient à seulement 26 % à la holdingmais se trouve néanmoins sous soncontrôle exclusif.

Toutes les filiales des groupes ne sont pasincluses dans leur périmètre de consoli-dation. Il s’agit notamment des sociétéscontrôlées à moins de 20 % par le groupe.Dans certains cas, qui restent l’exception,certaines filiales peuvent être rachetéespar l’un des associés à titre personnel.

A noter que, du fait des mécanismes dedéfiscalisation destinés à favoriser l’activi-té économique dans les départements etcollectivités d’outre-mer, il existe dansl’environnement de tous les groupes uneou plusieurs sociétés civiles immobilières(SCI) propriétaires des bâtiments d’ex-ploitation, qu’elles louent aux différentesentités du groupe. Ces SCI sont le plussouvent soit des filiales, soit la propriétédes actionnaires de la holding.

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Le Groupe Bernard Hayot

Le plus important des groupes martiniquais en termes de chiffre d’affaires et d’ef-fectif a été fondé en 1960 par Bernard Hayot. Il a démarré ses activités dans la dis-tribution des produits Bayer et s’est ensuite diversifié dans des activités indus-trielles (agroalimentaire, matériaux de construction) et d’importation et de distri-bution de produits de marque. Dans les années 1980, le groupe se tourne vers cequi constitue aujourd’hui ses principaux secteurs d’activités, la grande distribu-tion alimentaire (enseigne Monoprix puis Euromarché, et enfin Carrefour) et nonalimentaire, ainsi que la distribution automobile (Renault). Le groupe entame sadiversification géographique en 1976 en s’implantant en Guadeloupe et poursui-vra sa stratégie d’implantation dans les DOM en 1983 (Guyane) et 1984(Réunion). En 1999 / 2000, le groupe s’implante dans les états étrangers de laCaraïbe (République Dominicaine, Trinidad et Tobago, Cuba). GBH est égalementprésent en métropole, en Nouvelle Calédonie, au Maroc et en Chine.

Les activités du groupe se déclinent en quatre pôles :

- le pôle automobile : il est principalement constitué d’un réseau d’importationd’automobiles multimarques, démarré en 1988 sur la Martinique avec le rachatà la régie Renault de leur concession automobile. Ce réseau s’est ensuite éten-du aux quatre DOM et à Trinidad et Tobago, territoires pour lesquels GBH estdistributeur de Renault. Le groupe a poursuivi son développement par croissan-ce externe et représente aujourd’hui sur les DOM différents grands constructeurs auto-mobile (Mercedes, Volkswagen, Nissan, Toyota, Hyundai…). Il s’est égalementimplanté depuis 2005 en France métropolitaine grâce au rachat de plusieursconcessions Toyota. Le groupe importe en outre plusieurs marques de véhiculeschinois grâce à sa filiale implantée au Maroc. GBH est aussi présent sur les marchésde la location de véhicule.

- le pôle distribution alimentaire : le groupe construit et exploite des hypermar-chés Carrefour en Martinique, en Guadeloupe, à la Réunion et en RépubliqueDominicaine.

- le pôle distribution non-alimentaire : le groupe exploite dans les DOM desgrandes surfaces de bricolage sous l’enseigne Mr Bricolage et des magasins desport sous franchise Décathlon.

- le pôle activités diversifiées : le groupe est par ailleurs présent sur des marchéstels que la distribution de pneumatiques, l’agro-alimentaire, le rhum ou lesmatériaux de construction. GBH a par ailleurs ouvert en septembre 2005 unenouvelle centrale d’achat en Chine à Shanghai.

Le groupe Bernard Hayot réalise un chiffre d’affaires consolidé de 1,5 milliard d’eu-ros et compte actuellement plus de 5 600 salariés à travers le monde.

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Source : Site internet GBH

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Les stratégies mises en œuvre par les prin-cipaux groupes privés passent, d’une part,par la diversification de leurs activités et,d’autre part, par la réalisation d’investis-sements sur de nouveaux marchés.

Une stratégie de diversification sectorielle.

Plusieurs groupes martiniquais sont pré-sents sur deux, voire trois marchés diffé-rents. C’est notamment le cas dans lessecteurs alimentaires et automobile(Bernard Hayot, Aubery, Parfait et Ho HioHen).

Certains groupes exercent une grande partde leur activité sur un secteur spécifiquetout en restant présent sur un marchésecondaire. En particulier, le groupe Seen,dont le métier de base reste les servicescollectifs, dégage une part significative deson chiffre d’affaires dans le secteur de la

métallurgie. Il en est de même pour legroupe Holmex dont l’activité premièreest la fabrication de peinture, mais pourlequel la production de rhum reste uneactivité essentielle. Enfin, le groupe dedistribution automobile Reygal consacreune petite part de son activité à la fabrica-tion d’éléments de literie.

Par ailleurs, au sein d’un même secteur,les groupes exercent fréquemment plu-sieurs métiers. Le groupe LibrairieAntillaise est notamment présent sur lesmarchés du livre, de la papeterie, de lamusique et de la bureautique. Le groupede Gentile partage quant à lui son activitéentre les métiers étroitement liés de lapeinture et ceux du commerce d’articles

* La diversification sectorielle ne tient pas compte du secteur «Immobilier et services aux entreprises». Les secteurs sont icides branches larges, de type «commerce et distribution automobile», ou encore industries agricoles et alimentaires», issues

de la classification NAF 31

Unité : Nombre

Répartition des groupes par type de stratégie

Absence dediversification géographique

DOM EtrangerMétropole

DOM

MétropoleDOM

REYGAL AUBERY HOLMEX BERNARD HAYOTPlusieurs secteurs SEEN de GENTILE OUTREMER TELECOM

LAGUARIGUE

PARFAIT HUYGUES DESPOINTEMULTICONTROLES

1 secteur GOUYERLANCRY LIBRAIRIE ANTILLAISE

HO HIO HEN

Diversification géographique

Diversificationsectorielle*

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ment opérée vers d’autres DOM, le rap-prochement géographique ainsi que lesliens économiques et culturels qui unis-sent la Martinique et la Guadeloupe fontde cette dernière le département privilé-gié d’implantation des entreprises marti-niquaises. Neuf groupes possèdent aumoins une filiale en Guadeloupe. Parailleurs, trois d’entre eux possèdent aumoins cinq filiales dans l’archipel.

En Guyane, neuf groupes martiniquaisse sont implantés. Ces investissementssont cependant plus limités qu’enGuadeloupe, principalement pour desraisons d’étroitesse du marché : laGuyane compte une population plusréduite dont le pouvoir d’achat est plusfaible qu’aux Antilles françaises.

Quatre groupes martiniquais sont présentsà la Réunion. Malgré la distance, l’île attirepour plusieurs raisons : la Réunion repré-sente un marché de 800 000 consomma-teurs en pleine croissance, l’application dela même fiscalité dans les quatre DOMpermet de retrouver un cadre fiscal similai-re. De plus, en investissant dans ce départe-ment, les groupes martiniquais restent surle marché ultra-marin dont ils connaissentdéjà les caractéristiques. Ils peuvent ainsifaire appel aux mêmes fournisseurs etconserver un mode de fonctionnementsimilaire. De manière générale, les filialesdomiennes des groupes martiniquaisreproduisent à l’identique les activités déjàexercées à la Martinique.

…mais un rayonnement extérieur quis’accroît.

La présence des groupes martiniquais enmétropole reste limitée. Seuls quatregroupes détiennent au moins une filiale

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de bricolage. Les secteurs du commerceet de la distribution automobile représen-tent quasiment les trois quarts des chiffresd’affaires consolidés des groupes privésmartiniquais contre seulement 12 % pourles industries agroalimentaires. Les autresgrands secteurs sont, par ordre décrois-sant, la communication, la métallurgie,l’industrie chimique, l’extraction deroches, les services collectifs et sociaux,la construction et enfin l’agriculture.

Par ailleurs, depuis fin 2004, plus aucungroupe martiniquais n’exerce d’activitésignificative dans le secteur bancaire.

Une forte implantation régionale…

La diversification géographique desgrands groupes de la Martinique s’estessentiellement effectuée dans les autresdépartements d’outre-mer. Fin 2004, ilsaccueillaient 109 filiales des groupes étu-diés, 247 étant basées en Martinique.Parallèlement, sur les quinze groupes del’île, quatre seulement sont présents enmétropole et deux à l’étranger. Troisgroupes ont, quant à eux, choisi de ne pass’implanter hors du département. La délo-calisation ne semble pas être liée à lataille du groupe puisque deux des troisgroupes ne s’étant pas diversifiés géogra-phiquement dégagent un chiffre d’af-faires consolidé supérieur à 100 millionsd’euros.Les groupes de la Martinique s’implantentfacilement dans les autres DOM mais ontsouvent des difficultés à pénétrer de plusvastes marchés. Cependant, ils ont récem-ment investi des marchés étrangers et denouvelles opportunités pourraient voir lejour dans la Caraïbe.Si la diversification géographique desgroupes de la Martinique s’est essentielle-

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dans l’hexagone, soit un total de 13filiales, contre 53 détenues enGuadeloupe, 22 en Guyane, et 34 à laRéunion. La plupart de ces entreprisessont implantées en région parisienne, etreprésentent une part négligeable duchiffre d’affaires global.

La faiblesse des investissements desgroupes martiniquais dans l’hexagones’explique notamment par les fortescontraintes liées à la taille du marché :une concurrence plus forte qu’auxAntilles rend plus difficile les exportationsdirectes. Les groupes se sont en effet déve-loppés au sein de petites économies insu-laires et leurs investissements peuventapparaître fragiles face à la concurrencesur le marché européen. En revanche, lamétropole présente des opportunités derachat intéressantes. Les groupes martini-quais, qui entretiennent déjà des liensétroits avec certains établissements métro-politains, souvent en tant qu’importa-teurs, ont parfois la possibilité de racheterces derniers. Dans d’autres cas, ils ontl’occasion d’investir dans des entreprisesexerçant un métier similaire à celui qu’ilspratiquent dans les DOM. Par ces implan-tations, les groupes se confrontent aumarché métropolitain, la période d’adap-tation se trouvant réduite puisque lesentreprises acquises y sont installéesdepuis plusieurs années. Ce type d’investis-sement existe déjà et pourrait se dévelop-per à l’avenir.

L’investissement à l’étranger des groupesmartiniquais est très récent. Seuls deuxgroupes possèdent des filiales intégrées àleur périmètre de consolidation dans desétats étrangers. Les premiers investisse-ments ont eu lieu dans des économiesinsulaires, en particulier dans la Caraïbe,

mais aussi à l’île Maurice. Les groupesmartiniquais disposent en effet d’un savoirfaire leur permettant d’accéder plus faci-lement à ce type de marché. Très récem-ment, d’autres filiales ont vu le jour dansdes géographies plus éloignées (Afriquedu Nord, Asie) mais ce type d’investisse-ment est encore rare.

Plusieurs autres groupes dégagent unchiffre d’affaires significatif à l’étranger :le groupe Seen a développé ses activitésdans la Caraïbe anglophone hors de sonpérimètre de consolidation. Certains réa-lisent par ailleurs une partie de leur chiffred’affaires à l’étranger sans y être implan-tés. C’est par exemple le cas du groupeGouyer, qui alimente plusieurs cimente-ries de la zone caraïbe.

Plusieurs raisons peuvent être évoquéesquant à l’apparition tardive des investis-sements des groupes martiniquais àl’étranger :- la Martinique, située au cœur de l’arc

antillais, est entourée de petits étatsinsulaires certes en développement,mais dont la demande reste relativementfaible. Ces marchés sont étroits et pré-sentent des niveaux de risque parfoisélevés.

- les groupes de la Martinique se sontdéveloppés dans un environnementconcurrentiel spécifique, à savoir leséconomies insulaires. Leur mode defonctionnement et leur savoir faire nepermet pas nécessairement d’investirdans une économie plus large et de faireface aux entreprises multinationalesdéjà présentes.

Toutefois, les investissements dans laCaraïbe pourraient se développer dans lesannées à venir suite aux accords passés

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entre la Martinique et ses voisins, qui pou-vait auparavant entraver les investisse-ments directs, se trouve ainsi réduit. Parailleurs, les Accords de PartenariatEconomique entre l’Union Européenne etles états de la Caraïbe devraient offrir desnouvelles opportunités d’investissementsà ces groupes.

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entre les DFA et le CARIFORUM4 quiregroupe les pays du CARICOM5 et laRépublique Dominicaine. La Martiniquejoue un rôle actif dans les accords écono-miques passés avec les états voisins. Cecilui permet de participer aux négociationssans pour autant avoir un pouvoir déci-sionnel. L’isolement économique existant

4 - Voir définitions5 - Voir définitions

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Crédit interentreprisesLe crédit fournisseur désigne les facilités de paiement consenties par les fournisseurs à leursclients. Le crédit client correspond au délai de paiement accordé par une entreprises àses clients lors de la vente d’une marchandise ou d’un service. L’ajustement des paie-ments commerciaux, représenté par le crédit interentreprises joue un rôle essentiel dansl’équilibre financier de l’entreprise. Un allongement du délai fournisseur peut engen-drer un flux de trésorerie bénéfique à l’entreprise mais peut aussi constituer une alerte parrapport au risque de cessation de paiement que l’entreprise chercherait à atténuer. Cemode de financement peut constituer un canal de transmission du risque de défaillancedes entreprises, les fournisseurs pouvant eux aussi être impactés financièrement par la miseen place de cette pratique. Le crédit interentreprises est mesuré en jours de chiffre d’af-faires, lesquels sont calculés en soustrayant les dettes fournisseurs aux crédits clients.

Les incidents de paiement sur effet de commerce Les motifs de rejet des effets de commerce sont de trois ordres : le motif technique (rele-vé d’identité bancaire inexploitable, destinataire non reconnu…), l’incapacité de payer(provision insuffisante, décision judiciaire…) et la contestation de créance (dated’échéance contestée, créance déjà réglée…)

AffacturageL’affacturage permet à un vendeur de biens ou services de transférer les créances profes-sionnelles détenues sur ses acheteurs (clients) à un organisme spécialisé, la société d’af-facturage, qui les prend en charge. L’affacturage est donc une technique de financementpar laquelle une entreprise cède la propriété de ses créances en échange de liquiditésimmédiates. Le factor devient donc propriétaire des créances cédées et assure le recou-vrement de celles-ci. En échange de ce service, le factor se rémunère en prélevant sur lemontant des créances une commission et des intérêts. Le factor assume le risque denon-paiement dû à la défaillance du débiteur. L’affacturage décharge ainsi l’entreprisede la gestion de ses créances clients.

CARICOMNée en août 1973, la Communauté du bassin des Caraïbes (CARICOM) est composéede 15 membres : Antigua-et-Barbuda, les Bahamas, la Barbade, Belize, la Dominique, laGrenade, la Guyane, Haïti (qui n’est pas encore tout à fait un membre), la Jamaïque,Montserrat, Saint Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Trinité-et-Tobago et le Suriname. La création d’une zone de libre échange est son premier

definitions

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objectif, auquel s’ajoutent la coordination des politiques dans le domaine des trans-ports, du financement, du développement industriel et régional, ainsi que la collectedes statistiques.

CARIFORUM Né en 1992, le Forum des Etats ACP des Caraïbes (CARIFORUM) regroupe lesmembres du CARICOM et la République Dominicaine. Il a pour objectif d’améliorerla coordination du soutien de l’Union Européenne ainsi que l’intégration régionaleet la coopération.

Principaux types de jugements du tribunal de commerce

La procédure de redressement judiciaire comporte plusieurs étapes, ce qui conduitsouvent le Tribunal de commerce à prononcer plusieurs jugements pour une mêmeentreprise :

• Redressement judiciaire : l’ouverture d’une procédure de redressement judiciairefait suite à la constatation de l’état de cessation de paiement de l’entreprise qui setrouve dans l’impossibilité de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.La procédure peut être déclenchée soit par l’entreprise en saisissant le Tribunal(«dépôt de bilan»), soit par un créancier, par le Procureur de la République ou encored’office par le Tribunal. Le jugement de redressement judiciaire ouvre une périoded’observation d’une durée variant de 4 à 22 mois, pendant laquelle l’activité est pour-suivie. Un administrateur judiciaire peut être nommé pendant cette période afind’étudier les perspectives de redressement.

• Plan de redressement : après examen du projet de plan établi par l’administrateur oupar le débiteur, le Tribunal peut décider la continuation de l’entreprise lorsqu’il existedes possibilités sérieuses de redressement et de règlement du passif, ou ordonner lacession partielle ou totale de l’entreprise. La résolution du plan sera prononcéelorsque le débiteur n’exécute pas ses engagements dans les délais fixés.

• Liquidation judiciaire : le Tribunal prononce la liquidation judiciaire lorsque l’entre-prise a peu de chance de se redresser ou qu’aucun repreneur ne s’est manifesté. Un man-dataire judiciaire est nommé par le Tribunal afin de réaliser l’actif de l’entreprise envue du règlement du passif. Depuis la loi n°94-475 du 10 juin 1994, le Tribunal peutprononcer immédiatement la liquidation judiciaire lorsque l’entreprise a cessé touteactivité ou lorsque le redressement est manifestement impossible. On parlera dans cecas de liquidation judiciaire immédiate.

• Clôture : la clôture pour insuffisance d’actifs est prononcée lorsqu’il est devenuimpossible de poursuivre le règlement des créanciers, tandis que sera prononcée laclôture pour extinction de passif lorsque tous les créanciers ont pu être désintéressés.

• Plan de cession : la cession a pour but d’assurer le maintien d’activités susceptiblesd’exploitation autonome, de tout ou partie des emplois qui y sont attachés et d’apurerle passif. Elle peut être totale ou partielle. En l’absence de plan de continuation del’entreprise, les biens non compris dans le plan de cession sont vendus.

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• Plan de continuation : Le tribunal décide la continuation de l'entreprise lorsqu'il exis-te des possibilités sérieuses de redressement et de règlement du passif. A la différencede la cession de l'entreprise, la continuation de l'entreprise implique le paiement del'intégralité du passif. L'apurement du passif est simplement étalé.

Les développements supra ne tiennent pas compte de la loi pour la sauvegarde desentreprises entrée en vigueur le 1er janvier 2006.

Financement des entreprisesL’analyse de la structure de l’endettement financier des entreprises est fondée sur l’exa-men par l’IEDOM et la Banque de France du résultat comptable et du bilan fonctionnelmoyens d’entreprises sur les exercices 2003 et 2004 dans chaque secteur d’activité. Lesdonnées proviennent de la source FIBEN (Fichier bancaire des entreprises) qui contientuniquement les éléments financiers des sociétés dont le chiffre d’affaires est supérieur à750 000 € ou le total des crédits supérieur à 380 000 €. En conséquence, les principauxéléments financiers fournis sont à analyser avec prudence dans la mesure ou ils sebasent sur un champ beaucoup plus restreint que celui de la base d’entreprises FICUS del’INSEE.

BAFI et Service central des risquesDeux sources distinctes sont utilisées pour mener l’analyse relative aux encours de cré-dits octroyés aux entreprises : les déclarations BAFI et le Service central des risques(SCR) de la Banque de France.

La BAFI est la base de données des agents financiers de la Commission Bancaire. Lesétablissements de crédit sont soumis à l’obligation de transmettre les informationsconcernant leur activité au secrétariat général de la Commission Bancaire. Elles permet-

méthodologie

description des différentes sources

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tent notamment de recueillir des informations relatives à l’activité des établissements decrédit déclarants, avec une répartition par clientèle, par type de concours, etc…

Le SCR recense, à partir d’un seuil déclaratif de 25 000 € de crédits par guichet ban-caire et par entité juridique, les encours de crédits distribués par les établissements decrédit implantés sur le territoire français. Bien que non exhaustive, cette source d’in-formation est celle qui permet, une analyse sectorielle des encours de crédit. Elle estcomplétée par les statistiques collectées mensuellement par l’IEDOM sur les encoursde créances douteuses déclarés localement par les établissements de crédit à partir d’unencours de 10 000 € ainsi que les arriérés sociaux d’un montant supérieur à22 500 € et transmis par la Caisse Générale de Sécurité Sociale (CGSS).

La distinction entre établissements de crédit locaux et établissements de crédit noninstallés localementEn règle générale, pour l’IEDOM, deux critères cumulatifs président à l’attribution dustatut d’établissement local lors de l’exploitation des déclarations BAFI : la présenced’un guichet sur place et la production de bilan et de compte de résultat retraçant l’ac-tivité locale. Les établissements ne remplissant pas ces deux conditions sont considéréscomme non installés localement.

La cotation Banque de FranceLa Banque de France et l’IEDOM attribuent une cotation» aux entreprises recenséesdans la base FIBEN (Fichier bancaire des entreprises), cotation qui est une appréciationportée sur la capacité de l’entreprise à honorer ses engagements financiers à un horizonde trois ans.

Coût du crédit aux entreprisesLes données sur le coût du crédit sont issues d’enquêtes semestrielles réalisées parl’IEDOM au cours des mois de janvier et juillet de chaque année. Ces dernières recen-sent les conditions débitrices offertes par sept établissements de crédit de la place à leurclientèle. Le champ d’application de l’enquête exclut les crédits aux collectivités, lecrédit-bail, les prêts participatifs et les engagements par signature.

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Pour en savoir plus

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«Les crédits accordés aux sociétés non financières à la Martinique de 1996 à 2002»IEDOM - janvier 2004«Le secteur automobile à la Martinique»IEDOM - mai 2004.«Le système productif dans les DOM - années 1993 à 2004»IEDOM«25 ans de comptes économiques des départements d’outre-mer 1970-1994»INSEERapports annuels de l’IEDOM.Bulletin trimestriel de suivi de la conjoncture économique de l’IEDOM.Bulletin trimestriel de suivi de la conjoncture financière et bancaire de l’IEDOM«Année économique et sociale 2005»AntianeEco N°66 – édition annuelle«Quel développement économique pour l’outre-mer ?»rapport public d’Éliane MOSSE Ministère de l’Outre-mer - février 1999.«Les régions insulaires et le prix du transport de marchandises intra-communautaire»EURISLES -juin 1999«Le commerce en Martinique - grandes surfaces : une vente sur deux»AntianeÉco n°43, INSEE - décembre 1999.«Spécial tourisme»AntianeÉco n° 46, INSEE - octobre 2000«Deux tiers des dépenses des ménages en produits locaux»Philippe Gallot - AntianeÉco n°47, INSEE - décembre 2000.«L’emploi en Martinique : le grand chassé-croisé» René Hardy-Dessources - AntianeÉco n°47, INSEE - décembre 2000.«Fort-de-France : une capitale aux cinq visages» René Hardy-Dessources - n°48, INSEE - avril 2001.«Tourisme : Sea, less and sun» Bruno Marques - AntianeÉco n°49, INSEE - juin 2001«Spécial recensement agricole 2000»Scess, Agreste - Martinique - avril 2002«La structure de nos économies favorise un salaire minimum» Ali Benhaddouche - AntianeÉco n°52, INSEE - mai 2002«La France et ses régions - 2006»,INSEE - septembre 2006.

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«Les départements d’outre-mer, régions ultra-périphériques et traits d’union del’Europe» rapport du sénateur Jean-Paul VIRAPOULLÉ - Sénat - 12 mars 2003.«Études comparatives des délais de paiement et du crédit inter-entreprises dans lesDOM et en métropole»IEDOM - mars 2003«Le logement en Martinique»INSEE - avril 2003.«Les raisons d’un chômage élevé»Olivier Aguer - AntianeÉco n° 56, INSEE - juin 2003«Evolution de l’emploi de 1990 à nos jours : une accélération récente» Alain Chauvet - AntianeÉco n°56, INSEE - juin 2003«TER 2005 - Martinique»INSEE - novembre 2005«L’impact du tourisme à la Martinique» INSEE - décembre 2003«La structure productive des DOM : pas tout à fait comme ailleurs»Bénédicte Chanteur - AntianeÉco n°58, INSEE – décembre 2003«L’espace caraïbe : la rencontre des extrêmes»Claude Joeger - AntianeÉco n° 58, INSEE - décembre 2003«Les chances de réussite se multiplient avec l’investissement et l’expérience du créateur» François Julian - Antiane Éco n°58, INSEE - décembre 2003«L’outre-mer français : la nouvelle donne institutionnelle»Sous la direction de Jean-Yves FABERON - La Documentation française – 2004«Import-substitution : dépendance comparée des économies des DFA»IEDOM- Guyane - 2004«Les services en Martinique»INSEE- janvier 2004«Regional GDP per capita in the EU and the acceding countries in 2001»Eurostat - 18 février 2004«Les Etats-Unis : un partenaire particulier»Bénédicte Chanteur - AntianeÉco n°60, INSEE - juillet 2004«Les services à la Martinique : croissance et perspectives»Alain Chauvet - AntianeÉco n°60, INSEE - juillet 2004«50 ans de progrès économique et social en Martinique»Rapport CCIM – DME - Août 2004.

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«Le secteur du rhum à la Martinique en 2003»IEDOM - octobre 2004«Créations d’entreprises : hausse plus modérée en 2003»Danielle Génix - AntianeÉco n°61, INSEE - septembre 2004«Panorama de l’espace Caraïbe» INSEE - novembre 2004«La filière banane à la Martinique»IEDOM - juillet 2005«Les comptes économiques dans les départements d’outre-mer– 1993 à 2003»INSEE - site Internet www.insee.fr/martinique (rubrique «Comptes économiques»)«Panorama de l’activité bancaire dans les DOM en 2004» IEDOM - décembre 2005«Panorama de l’immobilier dans les DOM en 2004»IEDOM - décembre 2005 «Les relations entre la Guyane et les pays frontaliers»IEDOM - mai 2006 «La grande distribution en Martinique» IEDOM - juillet 2006«L’énergie en Guyane» IEDOM - novembre 2006«L’énergie dans les DOM»IEDOM - janvier 2007«Panorama de l’activité bancaire dans les DOM en 2005»IEDOM - janvier 2007«Les relations commerciales, économiques et financières des DOM avec leur environ-nement régional en 2002» IEDOM - décembre 2003«Le tourisme à la Réunion» IEDOM - janvier 2004 «L’activité bancaire dans les DOM en 2003 - les conditions d’exploitation des banqueslocales - le coût du crédit»IEDOM - novembre 2004 «La distribution automobile à la Réunion» IEDOM décembre 2004 «La formation du PNB des banques en Guyane», IEDOM - décembre 2004

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«Les entreprises de première transformation du bois en Guyane»IEDOM - décembre 2004«1993-2002, 10 ans de financement bancaire des entreprises en Guyane» IEDOM - novembre 2003«Les défaillances d’entreprises à la Réunion en 2003»IEDOM - janvier 2005«Evolution des importations de biens en Guyane»IEDOM - février 2005«La distribution du crédit à Mayotte de 1999 à 2003»IEDOM - avril 2005«Le secteur du BTP en Guyane»IEDOM - octobre 2005«L’immobilier d’habitation à Mayotte»IEDOM - décembre 2005 «Le secteur du bâtiment et des travaux publics en Martinique»IEDOM - juillet 2006 «L’énergie électrique à la Guadeloupe»IEDOM – septembre 2006«Le secteur aurifère en Guyane»IEDOM – décembre 2006«Le crédit aux entreprises et collectivités à la Réunion en 2003»IEDOM - mars 2004 «Le financement bancaire du commerce en Guadeloupe»IEDOM – décembre 2006«Le financement des entreprises à la Réunion»IEDOM - octobre 2002«Les entreprises du secteur du BTP à Mayotte»IEDOM - mai 2003«Typologie des échanges commerciaux entre Mayotte et sa région entre 1994 et 2001»IEDOM - décembre 2002«Les défaillances d’entreprises en Martinique» IEDOM - A paraître«Les créations d’entreprises en Martinique»Publication trimestrielle -site Internet www.insee.fr/martinique (rubrique «Les publications »)«Enquête de fréquentation hôtelière (EFH) en Martinique» Publication trimestrielle -site Internet www.insee.fr/martinique (rubrique «Les publications»)

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«Enquête emploi en Martinique»Publication annuelle - site Internet www.insee.fr/martinique (rubrique «Les publications»)«Enquête annuelle d’entreprise aux Antilles-Guyane»Publication annuelle - site Internet www.insee.fr/martinique (rubrique «Les publications»)

«Guadeloupe : une économie en déficit…d’image»mars 2004«Réunion : Une double transition presque réussie»octobre 2004«PIB de Mayotte 2001»Document de travail - mai 2005«L’économie martiniquaise au passage de 2000 : une trajectoire vertueuse ? »Juin 2005«Les comptes rapides de la Guadeloupe en 2004 : coup de frein sur la croissance» septembre 2005)«Evaluation du PIB des Iles du Nord de Guadeloupe»Document de travail - octobre 2005«Emergence de nouveaux moteurs de croissance - le rattrapage économique réunion-nais expliqué 1993-2002»novembre 2005«L’économie calédonienne en mouvement»novembre 2005«Les comptes économiques rapides de la Guadeloupe en 2005 : après le trou d’air, unrétablissement délicat»septembre 2006 «Les comptes économiques de la Martinique en 2005 : l’investissement, pilier de lacroissance martiniquaise»Septembre 2006«Les comptes économiques de La Réunion en 2005 : l’investissement record soutientune croissance forte»Novembre 2006

cerom

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INSEEDirection interrégionale

Antilles-Guyane

41, rue Bébian97185 Pointe-à-Pitre Cedex

Service Régional de MartiniqueCentre Delgrès

Les Hauts de DillonB.P. 641

97262 Fort-de-France Cédex

www.insee.fr/martinique

IEDOM1, Boulevard du Général de Gaulle

B.P. 51297206 Fort-de-France Cédex

www.iedom.fr

AFD :Boulevard du Général de Gaulle

Immeuble AFD/IEDOMB.P. 804

97244 Fort-de-France

ww.afd.fr

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9 782110 631107

ISBN : 2-11-063110-4

Dépô

t léga

l : Jui

n 200

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Code SAGE : ENTMTQ380 Prix : 12€

JUIN 2007

LES ENTREPRISES DE MARTINIQUE

Les entreprises martiniquaises sont-elles perfor-mantes ? L’étroitesse de leurs marchés a-t-elle desconséquences sur le développement de leursactivités ? Comment font–elles face à la concur-rence nationale ou internationale ?Comment le tissu productif se renouvelle-t-ilet sur quels segments ? Quel est, en particulier,le comportement des très petites entreprises ?Ont-elles des difficultés de financement oud’accès au crédit ? Quelles sont celles qui pré-sentent les risques les plus importants pour les

établissements de crédit ?Cet ouvrage, fruit d’une nouvelle collaborationentre l’INSEE, l’IEDOM et l’AFD, apportequelques éclairages sur un certain nombre deces questions et d’autres. En s’adressant au plusgrand nombre de lecteurs, décideurs publics,établissements financiers, dirigeants d’entre-prises et leur personnel, il a vocation à nourrirles principaux débats autour des entreprisesmartiniquaises.