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Stratégie sectorielle sous la direction de Génome Québec et de Génome Colombie‑Britannique, en collaboration avec les centres de génomique des autres régions canadiennes et financée par Génome Canada Juillet 2013 Les défis du SECTEUR FORESTIER et les solutions génomiques

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Stratégie sectorielle sous la direction de Génome Québec et de Génome

Colombie‑Britannique, en collaboration avec les centres de génomique des autres

régions canadiennes et financée par Génome Canada

Juillet 2013

Les défis du

SECTEUR FORESTIER et les solutions génomiques

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La génomique* est la science qui vise à élucider et à comprendre toute l’information génétique d’un orga‑nisme (micro‑organismes, plantes, animaux et humains) codée dans son ADN et les compléments correspon‑dants que sont l’ARN, les protéines et les métabolites.

Les connaissances et les innovations issues de ce domaine résolvent des problèmes biologiques com‑plexes, tout en soulevant des questions d’importance sociétale et économique.

La génomique a déjà généré des gains économiques et sociétaux immenses pour la population canadienne sous forme de meilleurs soins de santé, d’une meilleure qualité, innocuité et production des aliments et de protection de notre environnement et de nos ressources naturelles.

À l’avenir, la génomique deviendra le fondement de la bioéconomie (toute activité économique issue de la recherche en sciences de la vie) en croissance au Canada et qui, selon les estimations, représentera quelque 2,25 % du PIB, soit environ 38 milliards de dollars d’ici 2017.

De plus en plus, la génomique fournit à toute une gamme de secteurs d’activité canadiens – agriculture, énergie, exploitation minière, foresterie, pêches, aquaculture et santé, pour ne nommer que ceux‑là – une science et des technologies d’avant‑garde. En ce faisant, elle nourrit la croissance, la productivité, la commercialisation et la compétitivité mondiale, tout en trouvant des solutions à des problèmes liés à la durabilité de l’environnement.

Génome Canada et les six centres de génomique régionaux du pays s’emploient à mettre à profit le pouvoir transfor‑mateur de la génomique pour assurer des avantages sociaux et économiques à la population canadienne.

Ce document fait partie d’une série de quatre stratégies sectorielles financées par Génome Canada et codirigées par les centres de génomique. Ces stratégies porteront sur l’agroalimentaire, l’énergie et les mines, les pêches et l’aquaculture de même que la foresterie. Chaque straté‑gie, élaborée en consultation avec les parties prenantes sectorielles, explique comment le secteur peut tirer un meilleur parti du pouvoir transformateur de la génomique et des disciplines connexes.

Compte tenu de l’empreinte du Canada dans ces secteurs clés des ressources naturelles, le temps est venu pour nos industries de profiter pleinement du pouvoir et des promesses de la génomique.

* De manière générale, notre définition de la génomique comprend les disciplines connexes de la bio‑informatique, de l’épigénomique, de la métabolomique, de la métagéno‑mique, de la nutrigénomique, de la pharmacogénomique, de la protéomique et de la transcriptomique.

Pour de plus amples renseignements, visitez www.genomecanada.ca/fr/strategiessectorielles.

Préparé par Dennis Rank and Associates. Publié par Génome Canada, 2013 © Génome Colombie‑Britannique

Le présent document peut être reproduit en tout ou en partie à des fins personnelles sans autorisation, à condition d’indiquer la source en entier. La reproduction en tout ou en partie à des fins de revente ou de redistribution nécessite toutefois l’autorisation écrite préalable de Génome Colombie‑Britannique.

This publication is also available in English.

Génome Canada tient à remercier le gouvernement du Canada pour son soutien constant.

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TABLE DES MATIÈRES1. Sommaire ........................................................................................................................................................................3

2. Contexte ...........................................................................................................................................................................6

3. Messages clés ..............................................................................................................................................................83.1 L’importance du secteur forestier dans l’économie canadienne ........................................................................ 83.2 Défis à relever dans le secteur forestier ................................................................................................................................ 83.3 Rôle de la génomique dans l’atténuation des difficultés et la création de possibilités ................103.4 Vision .................................................................................................................................................................................................................103.5 Processus ......................................................................................................................................................................................................14

Annexe 1 – Examen détaillé .................................................................................................................................... 16L’importance du secteur forestier dans l’économie canadienne ...............................................................................16Les défis à relever et les possibilités à exploiter dans le secteur forestier .....................................................16Le rôle de la génomique dans l’atténuation des difficultés et la création de possibilités ....................18Les succès des investissements antérieurs en génomique forestière au canada ....................................22Les incidences socioéconomiques des solutions issues de la génomique .....................................................24La suprématie et les atouts du Canada.........................................................................................................................................28

Annexe 2 – Participants au comité consultatif de 2012 ........................................................................... 31

Annexe 3 – Consultations des parties prenantes en génomique forestière (2012-2013) ..... 32Industrie ....................................................................................................................................................................................................................32Gouvernement ....................................................................................................................................................................................................33Chercheurs ............................................................................................................................................................................................................33Autres .........................................................................................................................................................................................................................33

Annexe 4 – Cadre de consultation pour une stratégie nationale de génomique forestière (2012-2013) ............................................................................................................... 34

Contexte ...................................................................................................................................................................................................................34Sujets de discussion ......................................................................................................................................................................................34Sujets facultatifs................................................................................................................................................................................................34

Annexe 5 – Participants à l’atelier national sur la stratégie sectorielle de génomique forestière organisée à Ottawa le 25 mars 2013 ........................................................... 35

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2 Génome Québec et Génome Colombie‑Britannique

GLOSSAIRE DES ACRONYMES

ACIA Agence canadienne d’inspection des aliments

ADF agrile du frêne

ADF aménagement durable des forêts

APFC Association des produits forestiers du Canada

BCIT Institut de technologie de la Colombie‑Britannique

C.-B. Colombie‑Britannique

CCM cadre des comptes multiples

CCMF Conseil canadien des ministres des forêts

CNC cellulose nanocristalline

DPP dendroctone du pin ponderosa

É.-U. États‑Unis

ETP équivalent temps plein

G$ milliard de dollars

M$ million de dollars

MRN Ministère des Ressources naturelles [Nouveau‑Brunswick]

MRNF Ministère des Ressources naturelles et de la Faune [Québec]

MSP mesures sanitaires et phytosanitaires

N.-B. Nouveau‑Brunswick

N.-É. Nouvelle‑Écosse

NFC nanofilaments de cellulose

GLOSSAIRE DES ACRONYMES

PIB produit intérieur brut

R-D recherche‑développement

RFLP polymorphisme de longueur des fragments de restriction

RNCan Ressources naturelles Canada

SAM Sélection assistée par marqueurs

SCF Service canadien des forêts

SM Sous‑ministre

SNLRF Stratégie nationale de lutte contre les ravageurs forestiers

SNP polymorphisme mononucléotidique

SSG stratégie sectorielle de génomique

TBE tordeuse des bourgeons de l’épinette

U of A Université de l’Alberta

UBC Université de la Colombie‑Britannique

USDA-APHIS

Département de l’Agriculture ‑ Service d’inspection de la santé des animaux et des plantes des États‑Unis

USFS Service des forêts des États‑Unis

VA valeur actuelle

VAN valeur actuelle nette

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1. SOMMAIRE

Le secteur forestier revêt énormément d’importance pour le Canada, à la fois comme moteur économique et symbole culturel. Les forêts constituent la ressource naturelle renouvelable la plus importante du pays : en 2010, le secteur a généré des recettes d’environ 54 milliards de dollars et sa part du produit intérieur brut (PIB) a représenté environ 24 milliards de dollars (ou 1,9 % du total). La foresterie assure également autour de 234 000 emplois directs et dans quelque 200 com‑munautés rurales canadiennes, le secteur constitue au moins la moitié de l’économie. Des forêts canadiennes en santé jouent également un rôle indispensable parce qu’elles assurent toute une gamme de services écosys‑témiques, y compris les services liés à la régulation des émissions mondiales de dioxyde de carbone. Le Canada possède des réglementations sur l’aménagement durable des forêts (ADF) et des certifications forestières de calibre mondial dans toutes ses provinces et territoires.

Le secteur forestier canadien a récemment eu à affronter une combinaison implacable de changements cycliques et structurels qui ont entraîné d’importantes pertes d’emploi et des fermetures d’usine. Le secteur forestier mondial commence à se rétablir des effets des crises financières et des récessions, mais les grands défis à relever demeurent centrés sur les changements économiques mondiaux de l’offre et de la demande, la concurrence internationale accrue et les menaces que représentent les insectes ravageurs et les changements environnementaux pour un appro‑visionnement en bois concurrentiel et assuré. Le mode canadien de faire‑valoir ajoute à la complexité de ces défis : la plupart des terres forestières appartiennent aux provinces, mais elles sont récoltées par le secteur privé. L’industrie a besoin de plus d’incitatifs (ou d’inci‑tatifs différents) pour investir dans la R‑D, compte tenu notamment du fait que le cycle de croissance pour la production est de 40 à 75 ans sur les terres principale‑ment publiques (et jusqu’à 120 ans dans les forêts boréales nordiques). Heureusement, les progrès de

la R‑D en génomique ces dernières années procurent de nouveaux outils et de nouveaux moyens de réfléchir à l’aménagement de cette ressource pour en garantir la pérennité et faire en sorte qu’à l’échelle planétaire, le Canada demeure le pays possédant les plus grandes ressources forestières aménagées pour durer.

En 2009 et en 2012‑2013, des parties prenantes clés du Canada ont été consultées au sujet des défis dans le secteur forestier et des possibilités offertes par la génomique. Au cours de la plus récente série de consultations, on a communiqué avec 115 représen‑tants du secteur, des administrations publiques et des universités et un grand nombre d’entre eux (et d’autres) ont participé à l’atelier national sur une stratégie de génomique dans le secteur forestier, tenu à Ottawa le 25 mars 2013 et dont les hôtes ont été Génome Colombie‑Britannique et Génome Québec (de même que Génome Canada et d’autres centres de génomique).

Des représentants clés d’organisations qui sont des utilisateurs finaux ont retenu deux possibilités prédomi‑nantes pour la génomique. La première est d’accroître la productivité des forêts canadiennes, en utilisant, par exemple, la sélection assistée par marqueurs (SAM) dans les programmes d’amélioration des arbres afin d’accroître le rendement, la qualité du bois et les carac‑téristiques liées à la résistance aux ravageurs. Pour ce faire, il faudra davantage de collaboration entre les provinces, le Service canadien des forêts, l’industrie et les associations sectorielles. La SAM viendrait compléter ces efforts pour améliorer les qualités de la lignocellulose destinée à la fabrication de produits à valeur ajoutée tels que les biocarburants et les composites et perfectionner la caractérisation géno‑mique de la fibre récoltée pour répondre à des besoins spécialisés de l’industrie. Un système bien développé de « code à barres génétique » qui garantirait la prove‑nance du bois ainsi que les mesures sanitaires et phytosanitaires connexes pourraient promouvoir le bois canadien et les produits du bois partout dans le monde.

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4 Génome Québec et Génome Colombie‑Britannique

La deuxième possibilité prépondérante a trait à la santé des forêts. Le problème le plus important à résoudre est celui des ravageurs, tant les espèces indigènes telles que le dendroctone du pin ponderosa dans l’Ouest et la tordeuse des bourgeons de l’épi‑nette dans l’Est que les espèces envahissantes telles que l’agrile du frêne qui menace les forêts urbaines de l’Est. La génomique peut déterminer des cibles molé‑culaires pour la lutte contre les ravageurs et mettre au point de meilleurs outils pour surveiller les ravageurs et les nouveaux agents pathogènes qui font leur apparition. L’identification de gènes marqueurs de la résistance pour les programmes d’amélioration des arbres et la détermination des gènes marqueurs de la vulnérabilité peuvent orienter la politique et les pratiques de reboisement, qu’il s’agisse de modifier les zones de semences forestières ou de développer du matériel de reproduction plus résilient. La recherche sur les caractéristiques génomiques qui influencent l’adaptation des arbres aux conditions atmosphériques déclenchées par les changements climatiques et la détermination des changements dans la répartition des ravageurs provoqués par ces mêmes changements climatiques permettront de modifier les programmes de boisement et de reboisement pour associer les génotypes des arbres « les plus appropriés » aux zones climatiques et géospatiales. Globalement, grâce aux mesures génomiques d’identification et d’atténuation, il sera possible d’exercer une surveillance plus efficace et de réagir rapidement pour que le Canada soit mieux préparé à faire face aux envahissements de ravageurs et aux maladies qui ne manqueront pas de survenir dans le futur.

La série la plus récente de consultations, et en particulier l’atelier de 2013, a montré que quatre grands aspects reçoivent un solide appui pour résoudre les problèmes évoqués :

• un rôle de chef de file : le temps est venu de lancer une Entreprise de génomique forestière dirigée par une coalition nationale d’organismes tels que le Service canadien des forêts, FPInnovations, les conseils provinciaux et les conseils de génétique forestière. Cette Entreprise établirait une feuille de route des initiatives précises à mettre en œuvre, assorties d’objectifs pratiques et concrets. La création d’une coalition avec le Forest Service des États‑Unis pourrait démultiplier les ressources et il y a déjà des manifestations d’intérêt à cet égard. Des groupes comme l’Association des produits forestiers du Canada (APFC) et le Conseil canadien des ministres des forêts (CCMF) pourraient aussi participer. Le CCMF pourrait d’ailleurs examiner les questions d’ordre stratégique et réglementaire.

• l’intégration : il faut une approche intégrée, multidisciplinaire et multisectorielle pour relever les défis du secteur forestier. Cette approche comprendrait à la fois des solutions fondées sur la génomique et des solutions traditionnelles pour résoudre les grands problèmes, tiendrait compte des problèmes du secteur forestier et des initiatives de recherche au Canada, prévoirait une réforme stratégique et réglementaire, appuierait le perfection‑nement des ressources humaines et le développement des capacités, examinerait les possibilités en amont et en aval dans toute la chaîne de valeur, résoudrait les problèmes de commercialisation et d’application, tiendrait compte du bien collectif et des avantages intangibles et prévoirait la coopération internationale.

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Les parties prenantes ont signalé que la génomique peut apporter une valeur concrète à ces problèmes complexes, mais qu’il faut mieux l’intégrer à d’autres disciplines pour en maximiser le potentiel.

• une proposition de valeur : pour que les principaux meneurs d’opinions des secteurs public et privé parti‑cipent le plus efficacement possible, l’Entreprise de génomique forestière devra établir une seule proposition de valeur claire, compréhensible et bien coordonnée, en particulier pour l’industrie, car bien que les aspects techniques de la génomique soient assez bien connus dans l’industrie à l’échelle opérationnelle, l’analyse de rentabilisation en vue de leur application ne convainc pas toujours pleinement la haute direction. Les cadres supérieurs de l’industrie ont fortement insisté sur la nécessité d’une meilleure communication et sensibili‑sation, de même que de meilleurs liens entre les communautés des chercheurs et des utilisateurs. Toute proposition de valeur doit comprendre une évaluation réaliste de l’état actuel des connaissances, des preuves et de la validité, des moyens de mesurer la réussite, du degré de capacité du récepteur et du potentiel d’un rendement économique appréciable pour les partenaires.

• la validation de principe : il faut un « gain » clair à court terme pour maintenir l’élan actuel. De nom‑breuses possibilités précises ont été discutées à l’atelier de 2013, mais à un haut niveau, il semblait y avoir du soutien surtout pour les diagnostics relatifs aux ravageurs et aux agents pathogènes. Bien que la recherche sur les marqueurs génétiques pour

parfaire la sélection et l’amélioration des arbres offre beaucoup de potentiel sur les plans des gains de productivité, de l’adaptation aux changements climatiques et du perfectionnement de la transforma‑tion à valeur ajoutée, il serait probablement utile de réaliser des gains rapides dans d’autres domaines d’abord pour appuyer ces résultats à long terme. Même si les progrès récents accélèrent l’application, il conviendrait mieux en ce moment de voir ces voies de recherche comme des voies représentatives d’importants investissements générationnels. Au contraire, il serait possible d’exploiter à court terme diverses possibilités qui ne sont pas liées à l’amélio‑ration des arbres, par exemple les diagnostics sur les ravageurs et les réactions possibles, les mesures sanitaires et phytosanitaires, la provenance et la traçabilité, de même que l’adoption d’une marque canadienne qui atteste de l’absence de ravageurs et d’agents pathogènes. Ces possibilités doivent être définies plus en détail pour déterminer celles qui offrent les avantages les plus concrets et les plus immédiats, et les plus utiles au Canada en général.

Une Entreprise de génomique forestière intégrée qui regroupe les parties prenantes de toute la chaîne de valeur, collaborant à la concrétisation de quelques applications rapides, pourrait marquer le début d’un processus participatif qui favorisera les collaborations à des projets de recherche précis et créera des mécanismes qui garantiront l’application concrète des connaissances, en temps utile.

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6 Génome Québec et Génome Colombie‑Britannique

Quelque 90 millions de dollars ont été investis depuis dix ans dans l’avancement de la recherche en géno‑mique forestière au pays. La majeure partie de ces investissements vise à améliorer la productivité des forêts actuelles et futures et à protéger la santé des forêts canadiennes. La compréhension de la science de la génomique forestière a progressé à un rythme sans précédent et le temps est maintenant venu de se concentrer de manière plus urgente sur les besoins des utilisateurs afin d’élaborer une proposition de valeur claire concernant les applications.

Cette initiative vient à point nommé pour deux raisons. Premièrement, le nouveau Plan stratégique 2012‑2017 de Génome Canada prévoit l’élaboration de plans d’action dans quatre secteurs de l’exploitation des ressources naturelles, dont le secteur forestier. Deuxièmement, les centres de génomique régionaux sont de plus en plus désireux de mieux intégrer la science génomique des découvertes aux applications et d’appliquer les résultats rapidement de façon à maximiser les avantages pour le secteur économique des forêts et la population canadienne en général.

Le processus d’élaboration d’une stratégie pour le secteur forestier a comporté plusieurs activités importantes. En 2009, des consultations exhaustives des parties prenantes ont culminé avec l’atelier sur l’Initiative de la génomique pour la santé des forêts canadiennes, qui a eu lieu le 31 mars 2009 à Toronto et auquel soixante personnes ont participé. Il en a résulté le premier livre blanc sur la stratégie sectorielle de génomique forestière (SSG)1. (Se reporter à l’Annexe 2 pour connaître les membres du comité directeur de

2009). Au deuxième semestre de 2012 et jusqu’au printemps 2013, Génome Colombie‑Britannique et Génome Québec (appuyés par Génome Canada et les autres centres de génomique régionaux) ont commencé à tenir des discussions nationales générales pour perfectionner la vision de 2009. Leur but était d’obtenir un consensus sur l’orientation à donner aux investissements futurs en génomique forestière, de discuter des moyens d’appliquer plus efficacement les résultats de la recherche dans le domaine et d’entamer l’élaboration d’un plan pratique et efficace de mise en œuvre.

En 2012‑2013, il y a eu d’autres activités importantes, dont la rédaction d’une version améliorée d’un document de travail sur une stratégie pour le secteur forestier (une version antérieure du présent document) qu’on a fait circuler parmi les membres d’un comité directeur choisi pour obtenir leurs commentaires. Génome Colombie‑Britannique et Génome Québec ont ensuite entamé une période intense de consultations auprès de cinquante‑six cadres supérieurs de l’industrie et du gouvernement, de même que des principaux bailleurs de fonds de la recherche en génomique et des praticiens au Canada. Pour orienter le processus, un cadre de consultation a été établi. Ce cadre précise les renseigne‑ments de base pour situer le contexte, des points de discussion et des questions facultatives. (Se reporter à l’Annexe 3 pour connaître les personnes consultées et à l’Annexe 4 pour le cadre de consultation). Les commen‑taires des parties prenantes ont servi à orienter la nature des présentations et des séances de discussion de l’atelier national sur la stratégie de génomique

1 Canadian Forest Health Genomics: Canadian Strengths Address Forestry Challenges, juillet 2009.

2. CONTEXTE

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forestière qui a eu lieu à Ottawa le 25 mars 2013. Soixante‑neuf représentants de l’industrie, des universités et d’organismes gouvernementaux ont participé à l’atelier, dans le cadre duquel s’est aussi tenue une table ronde sectorielle. (Se reporter à l’Annexe 5 pour connaître les participants à l’atelier.) Des représentants du comité directeur de la stratégie sectorielle en génomique forestière ont en outre participé au deuxième sommet canado‑américain sur la santé des forêts qui a eu lieu à Ottawa les 26 et 27 mars 2013.

Le présent livre blanc intègre les résultats de toutes les consultations et activités qui ont eu lieu jusqu’à maintenant, fait quelques observations fondées sur l’information recueillie et propose des options pour l’avenir. Il vise à encadrer le processus qui permettra d’atteindre la masse critique et la capacité nécessaires et de créer des possibilités nationales et

internationales concrètes pour mettre en pratique les applications de la recherche en génomique, au profit de l’industrie et de la société canadienne.

Le texte principal traite des observations clés, tandis que l’Annexe 1 décrit en détail les données récentes sur lesquelles repose le texte.

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8 Génome Québec et Génome Colombie‑Britannique

1. L’IMPORTANCE DU SECTEUR FORESTIER DANS L’ÉCONOMIE CANADIENNE

Les forêts sont la ressource naturelle renouvelable la plus importante du Canada et la foresterie est l’un des principaux moteurs économiques du pays. Le Canada compte 10 % des forêts de la planète et est l’un des trois seuls pays au monde où il reste encore de vastes superficies de peuplements vierges et intacts. Il est le principal exportateur mondial de produits forestiers tels que le bois d’œuvre, le papier journal et la pâte de bois, qui, combinés, représentent près de 10 % des exporta‑tions canadiennes. Le secteur a généré en 2010 des recettes d’environ 54 milliards de dollars et sa part du produit intérieur brut (PIB) a représenté environ 24 milliards de dollars (ou 1,9 % du total) en 20112. La foresterie assure également environ 34 000 emplois directs et dans quelque 200 communautés rurales canadiennes, le secteur constitue au moins la moitié de l’économie3. Des forêts canadiennes en santé jouent également un rôle crucial dans le cycle du carbone mondial et les forêts et la foresterie font partie intégrante de la culture canadienne.

Au cours des dernières années, le secteur forestier canadien a dû lutter pour maintenir sa compétitivité, ce qui s’est récemment reflété par une diminution de 30 % de sa contribution au PIB, en raison d’une combinaison de facteurs commerciaux et environne‑mentaux. La génomique4 peut jouer un rôle clé dans le renversement de cette tendance en mettant à profit les investissements antérieurs à long terme dans la recherche afin de trouver des solutions à plus court terme pour la santé des forêts et en maintenant les investissements générationnels nécessaires pour bien

comprendre et gérer cette réserve immense de res‑sources naturelles et pour maintenir l’état de préparation5 du pays face aux difficultés environnementales et économiques futures.

2. DÉFIS À RELEVER DANS LE SECTEUR FORESTIERForces du marché. L’industrie forestière mondiale a dû relever des défis importants ces dernières années, entre autres le fléchissement des économies mon‑diales, un ralentissement général de la demande de produits du bois, l’apparition de concurrents à faible coût et une diminution considérable de la disponibilité de financement. Au Canada, ce tableau mondial sombre a entraîné la perte de nombreux emplois et des ferme‑tures d’usines, exacerbées par la diminution de la demande de papier journal, l’effondrement des marchés de l’habitation aux États‑Unis et la vigueur du dollar canadien. Après des années de suppression de la main‑d’œuvre excédentaire et de diminution des coûts de production partout au Canada, le secteur forestier est maintenant beaucoup mieux positionné pour concurrencer à l’avenir.

Problèmes environnementaux. Des changements se sont produits dans la fréquence et la gravité des perturbations environnementales telles que les éclo‑sions d’insectes et de maladies, les feux de friches, les sécheresses, les tempêtes, les fluctuations des tempé‑ratures moyennes et le moment où ces perturbations se produisent. Dans certaines régions, elles ont fait dimi‑nuer les niveaux de récolte autorisés et engendré de nouveaux règlements de protection de l’environnement et l’établissement de nouvelles aires protégées. Les

2 En dollars constants de 2002.

3 L’état des forêts au Canada. Rapport annuel. Ressources naturelles Canada, 2012.

4 Les sciences du génome (appelées « génomique » dans le présent texte) comprennent la génomique, la transcriptomique, la protéomique, la métabolomique, la métagénomique, la biologie des systèmes et la bio‑informatique.

5 L’état de préparation national est considéré comme un résultat indispensable des investissements publics en R‑D dans plusieurs pays. C’est le cas de l’Australie : voir, par exemple, le Productivity Commission Research Report du gouvernement australien daté du 9 mars 2007.

3. MESSAGES CLÉS

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changements climatiques donnent à penser que ces problèmes s’accéléreront au fil du temps et qu’il faudra de plus en plus des pratiques d’aménagement adaptées.

Insectes ravageurs. En 2009 et en 2010, environ 15,2 millions et 12,7 millions d’hectares de forêts ont respectivement été détruits ou défoliés par des insectes ravageurs6. Le dendroctone du pin ponderosa (DPP), par exemple, a dévasté plus de la moitié de l’inventaire commercial de pins de la Colombie‑Britannique entre 1998 et 2011 et ravagé 1,3 million d’hectares de forêts en Alberta. Les changements climatiques permettent au DPP d’étendre considérablement son aire de distribu‑tion en Colombie‑Britannique et en Alberta et cet insecte menace même les forêts boréales canadiennes, ce qui pourrait avoir des répercussions économiques, communautaires et écologiques dévastatrices. Dans l’Est du Canada, une lourde infestation de tordeuses des bourgeons de l’épinette (TBE) nuit gravement à l’industrie du bois, de la pâte et du papier, de même qu’aux industries connexes, et perturbe les cycles de feu de l’Alberta à l’Atlantique. L’agrile du frêne envahis‑sant a décimé des millions de frênes dans certaines régions de l’Ontario et du Québec et continue de se propager. Les incidences économiques liées à une fréquence et à une gravité accrue des infestations de ravageurs sont facilement mesurables, mais les effets sur les services environnementaux (protection des bassins hydrographiques, habitat de la flore et de la faune indigènes, etc.), bien que plus difficiles à quanti‑fier, peuvent en réalité être encore plus grands.

Politique forestière publique. Contrairement à nos voisins du Sud, la vaste majorité du territoire forestier canadien appartient à l’État et est mis à la disposition d’intérêts privés qui peuvent l’exploiter dans un cadre d’obligations précisément définies (produits forestiers, exploitation minière, énergie, etc.) en échange de redevances versées aux administrations publiques. Les activités sur les terres publiques, contrairement

à celles sur les terres forestières privées dont l’exploita‑tion est soumise à peu de restrictions, sont réglementées par des lois, des règlements, des politiques, des lignes directrices et des directives qui non seulement imposent un fardeau financier, mais qui sont souvent « limitées dans le temps » et incitent peu les entreprises à investir largement et à long terme dans les forêts comme elles le font dans leurs usines de fabrication. Le public canadien est évidemment l’utilisateur final ultime, mais même si, directement, il participe peu aux politiques forestières, ses attentes sont très grandes en ce qui concerne les avantages économiques et la protection des forêts.

Cycle de croissance. Les forêts canadiennes croissent généralement plus lentement que de nom‑breuses forêts internationales concurrentes, car leurs cycles de rotation vont de 40 à 75 ans (et jusqu’à 120 ans dans le cas des forêts boréales nordiques d’épinette noire). Il devient donc difficile de profiter à court terme des résultats de la R‑D, ce qui influence aussi la capacité de concurrencer pour obtenir des investissements publics et privés dans la recherche.

Compréhension de la génomique. La connaissance de la génomique et l’intérêt qu’elle suscite ont augmenté de façon spectaculaire chez les utilisateurs finaux princi‑paux au cours des cinq dernières années. D’à‑peu‑près invisible, elle attire au moins l’attention maintenant. L’influence que peut exercer la génomique sur le secteur demeure cependant assez mal comprise de nombreuses parties prenantes. Les consultations de 2013 ont montré qu’il y avait une bonne compréhension des aspects techniques de la génomique à l’échelle des opérations dans l’industrie. Toutefois, plus on se rapproche du sommet de la hiérarchie des entreprises, moins le potentiel des applications pratiques de la génomique susceptibles d’influencer les affaires est compris. (L’inverse semble vrai dans les ministères des Forêts des différentes instances gouvernementales.) L’atelier de 2013 a confirmé cette constatation, car plusieurs

6 Op. cit. Ressources naturelles Canada, 2012.

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cadres supérieurs de l’industrie ont dit qu’ils n’avaient qu’une vague compréhension de la valeur des applica‑tions possibles de la génomique. Ces résultats montrent donc qu’il faut améliorer la nature de la sensibilisation et l’éducation en matière de politiques ainsi que trouver de meilleurs moyens d’influencer la perception de l’industrie et du public pour s’assurer que les innovations de la génomique sont mises en œuvre dans le secteur.

3. RÔLE DE LA GÉNOMIQUE DANS L’ATTÉNUATION DES DIFFICULTÉS ET LA CRÉATION DE POSSIBILITÉS

Les deux grandes possibilités d’utilisation de la génomique pour résoudre les difficultés sectorielles peuvent se résumer par les expressions suivantes : « forêts produc‑tives » et « forêts en santé ». La R‑D en matière de « forêts productives » serait axée sur l’augmentation de la productivité des forêts par l’amélioration des arbres pour en rehausser le rendement, la qualité, la résistance aux ravageurs et la durabilité de façon à obtenir des produits et une transformation à valeur ajoutée et à résoudre les problèmes commerciaux liés à la prove‑nance et à la certification. La R‑D en matière de « forêts en santé » porterait quant à elle sur les questions de durabilité liées au maintien de l’approvisionnement en fibres, à la lutte contre les insectes ravageurs et les agents pathogènes de même qu’à l’adaptabilité des arbres et à la réglementation à mettre en place en réaction aux changements climatiques.

Ces deux grands sujets sont néanmoins intimement reliés : il ne peut y avoir de forêts productives sans forêts en santé et il ne peut y avoir de forêts en santé sans pratiques durables d’aménagement forestier. Dans les deux cas, il faudra mettre l’accent non seulement sur l’approfondissement des connaissances, mais également sur le transfert des connaissances et leur mise en œuvre dans la pratique. Il est possible d’adopter une approche axée sur les applications qui mettra à profit la génomique pour intégrer les divers problèmes sectoriels, les diverses parties prenantes et les approches des diverses disciplines. Il pourrait s’ensuivre une percée dans la collaboration et le

fonctionnement des parties prenantes du secteur, créant ainsi une meilleure chance de réussite que l’approche décousue qui prévaut souvent en ce moment.

4. VISIONAperçu. Les consultations et l’atelier de 2013 ont fait ressortir la nécessité d’une vision commune, précisée dans la stratégie sectorielle de génomique forestière future qui devrait se fonder sur les quatre éléments clairs suivants :

• l’établissement d’une feuille de route pour l’avenir, enclenchée et mise de l’avant par une Entreprise de génomique forestière axée sur la collaboration et œuvrant dans le cadre d’une coalition nationale créée spécialement à cette fin;

• l’utilisation d’une approche intégrée, multidisciplinaire et multisectorielle;

• l’élaboration d’une proposition de valeur facile à comprendre et claire pour l’industrie;

• la recherche d’une validation de principe par un « gain » clair à court terme.

La création d’une coalition nationale pour aller de l’avant. Les consultations ont montré que le secteur était en faveur de la création d’une coalition nationale coordonnée pour faciliter l’application et la mise en œuvre de la R‑D en génomique forestière. Cette coalition pourrait également se doter d’une capacité d’application et de commercialisation ou de plateformes technologiques. Elle serait d’envergure nationale, mais il va sans dire qu’elle nécessiterait une participation des régions et d’autres pays.

La coalition nouvellement créée serait guidée par une feuille de route qui évoluerait au fil du temps. Celle‑ci fournirait un cadre aux activités de la Stratégie secto‑rielle de génomique forestière qui fera le bilan de l’état actuel de la R‑D en génomique, évaluera les premiers résultats qui pourraient être mis en pratique (dans le cadre de la préparation d’une proposition de valeur), permettra d’atteindre la masse critique et la capacité et définira les possibilités nationales et internationales en matière de R‑D. Les parties prenantes croient que les outils de la génomique sont maintenant assez perfec‑tionnés pour être valablement utiles à court ou à moyen

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terme et qu’ils peuvent aider à résoudre certaines des difficultés dont il est question dans le présent docu‑ment. Compte tenu des nombreux défis à relever par le secteur et du niveau de connaissances encore incertain, l’ampleur du soutien est très encourageante.

Cette feuille de route serait incomplète sans une stratégie fonctionnelle de déploiement disposant d’un financement stable et décrivant explicitement les rôles et les responsabilités, les échéanciers et les jalons. Reportez‑vous ci‑dessous.

L’utilisation d’une approche intégrée. Une approche intégrée tiendrait compte des enjeux et de l’expertise multidisciplinaires et multisectoriels, utiliserait à la fois la génomique et les sciences traditionnelles et résoudrait les problèmes d’infrastructures et de ressources humaines. Plusieurs parties prenantes clés ont parlé d’une approche globale, composée des éléments suivants :

• des initiatives et des priorités pancanadiennes;

• des initiatives et des priorités provinciales;

• des initiatives et des priorités industrielles;

• l’élaboration de politiques et de réglementation;

• la recherche, la commercialisation et des possibilités intangibles liées au bien collectif;

• les enjeux en aval et en amont qui influencent toute la chaîne de valeur, y compris des possibilités à valeur ajoutée :

» dans le secteur de la transformation et de la fabrication à valeur ajoutée, on reconnaît que de nombreux bénéficiaires seront de grandes multinationales : la stratégie doit préciser des possibilités claires pour le Canada;

• des moyens de mettre à profit l’expertise scientifique et technique acquise dans les nombreuses zones clima‑tiques canadiennes, pour de nombreuses essences et dans les provinces et territoires – l’ampleur de ce savoir pourrait conférer au Canada une force exceptionnelle;

• des approches traditionnelles d’amélioration des arbres et des approches scientifiques (en plus de la génomique), par exemple des études sur les phéno‑types, des approches axées sur l’écosystème global

et les microbiomes (il a été observé au cours de l’atelier que les phénotypes « les mieux adaptés » au changement climatique sont encore peu connus, ce qui rend les techniques de sélection assistée par marqueurs ou SAM prématurées);

• les besoins en ressources humaines, y compris la mise en valeur du potentiel, depuis la formation jusqu’aux postes de direction.

L’élaboration d’une proposition de valeur pour l’industrie. S’il n’y avait qu’un seul message à retenir des consultations les plus récentes de l’industrie, c’est que certains intervenants croient peu au potentiel à court terme de la génomique (en particulier pour la productivité) et à l’état de préparation de la science. Il n’existe actuel‑lement, en particulier, aucune proposition de valeur convaincante et facile à comprendre pour l’industrie canadienne. Selon des représentants sectoriels, cela revient à dire que, dans de nombreux cas, il faut trouver des moyens de réduire les coûts, pas nécessairement d’accroître la valeur des récoltes forestières. Il faut signaler que l’engagement envers la génomique varie considérablement selon les cadres, les entreprises et même les régions, de sorte qu’il faut adapter les efforts de sensibilisation et de communication aux différentes personnes et situations. De plus, ce n’est pas qu’il n’existe pas déjà de propositions de valeur, c’est plutôt qu’il en existe peut‑être trop, sans lien entre elles et sans priorités clairement établies.

Une solide proposition de valeur se répercutera sur tous les types d’impact dont nous parlons dans le présent document, qu’il s’agisse de l’augmentation de la productivité (p. ex., comment résoudre le problème des longs cycles de croissance et comment la génomique peut‑elle perfectionner les méthodes traditionnelles d’amélioration des arbres?), de la santé des forêts (p. ex., selon la possibilité de coupe et le mode de faire‑valoir actuels, comment une entreprise donnée peut‑elle être assurée que ses investissements lui profiteront à elle en particulier?), des produits à valeur ajoutée (p. ex., comment les aspects économiques peuvent‑ils être maximisés?), des insectes ravageurs (p. ex., la lutte contre les insectes ravageurs n’a pas été possible jusqu’à maintenant, mais y a‑t‑il d’autres possibilités à court terme, par exemple des mesures sanitaires et phytosanitaires?) ou des changements

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climatiques (p. ex., quelle est la fiabilité des modèles, comment peut‑on réduire le temps nécessaire à l’identification et à la croissance des phénotypes « les mieux adaptés »?). Des participants de l’industrie ont souvent dit qu’il leur fallait entendre un seul message qui leur démontrait un rendement clair de leur capital investi, dont leur entreprise en particulier bénéficierait (pas seulement l’industrie canadienne en général) et ce, dans un avenir facilement prévisible.

Les points que nous venons d’évoquer ont été soulignés dans les récentes consultations et, comme nous l’avons dit précédemment, certains cadres supérieurs de l’industrie connaissent peu la recherche en génomique forestière et n’en connaissent pas, pour cette raison, la valeur possible. Toute proposition de valeur doit donc s’inspirer des points de vue de l’industrie, mais il faudra aussi des dialogues soutenus avec ses membres pour expliquer et diffuser l’information si nous voulons nous assurer de son entière participation. Certains aspects précis du processus doivent :

• faire rapidement appel aux utilisateurs pour qu’ils participent activement à l’élaboration, à la concep‑tion, à la mise en œuvre, à la coordination et à l’application des projets (combler l’écart);

• utiliser un langage commun et très facile à com‑prendre pour que la génomique devienne plus compréhensible et moins intimidante pour les utilisateurs finaux;

• évaluer de manière réaliste l’état des connaissances et la possibilité de valider et de reproduire les résultats clés, élaborer des moyens de prouver et de mesurer la réussite et évaluer la réceptivité de l’industrie.

La recherche d’une validation de principe pour un « gain » à court terme. Selon de nombreux répon‑dants, la génomique a été exagérément vantée par le passé. Même si des applications concrètes et des exemples d’applications industrielles ont commencé à se matérialiser depuis les cinq dernières années, il fallait, à leur avis, un « gain » clair dans des délais assez

brefs pour maintenir cet élan. Autrement dit, miser sur les applications et les possibilités pratiques actuelles et se concentrer sur les « fruits les plus faciles à cueillir ».

Les parties prenantes ont discuté de nombreuses possibilités précises à l’atelier de 2013, mais à un haut niveau, on semblait plus favorable aux diagnostics concernant les insectes ravageurs et les agents patho‑gènes. Il pourrait y avoir une enquête nationale sur les insectes ravageurs et les agents pathogènes, complétée par l’utilisation et le perfectionnement des outils géno‑miques, ce qui, dans les deux cas, correspond bien aux sujets discutés au sommet canado‑américain, comme nous l’avons dit précédemment. Ces résultats donnent à penser qu’une synthèse concertée des efforts faits au Canada comme aux États‑Unis serait bienvenue.

Les diagnostics améliorés devraient s’accompagner d’un examen des solutions possibles. Ces dernières comprendraient idéalement l’intégration des solutions canadiennes, américaines et provinciales/territoriales, entre autres les certifications, les techniques sanitaires et phytosanitaires ainsi que des règlements commer‑ciaux. Il faudrait beaucoup d’efforts pour déterminer la nature exacte de ces solutions (l’harmonisation trans‑frontalière des solutions de réglementation et de gestion peut représenter un défi de taille) ainsi que les mesures pertinentes des progrès et de la réussite, entre autres les répercussions sur les aspects intan‑gibles. Pour le moment, les politiques contiennent beaucoup de lacunes à ces égards.

D’autres possibilités – par exemple, l’amélioration de la productivité grâce à des programmes de sélection fondée sur la génomique pour obtenir des caractéris‑tiques du bois plus attrayantes sur le plan commercial ou une réduction des cycles de sélection et de rota‑tion – paraissent peut‑être, même si elles sont perçues comme des aspects très importants à long terme, encore trop lointaines pour correspondre aux critères d’un « gain à court terme ». Il en va probablement de même pour les possibilités de transformation à valeur

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ajoutée, car on ne sait pas s’il est possible d’améliorer à court terme, par des moyens génomiques, la trans‑formation à l’aide des celluloses nanocristallines (CNC) ou des nanofilaments de cellulose (NFC). Toutefois, dans un cas comme dans l’autre, et en particulier pour la productivité, l’importance des récentes percées scientifiques et techniques nous porte à croire que quelques possibilités à court terme pourraient se présenter.

Une focalisation proposée sur un « gain » à court terme. Les paragraphes qui précèdent montrent que le secteur forestier a besoin de deux approches stratégiques différentes : 1) l’amélioration et la sélection des arbres grâce à la génomique et 2) des possibilités autres que les premières. Pour arriver à un « gain » à court terme, nous soutenons que ces possibilités autres sont celles qui pourraient offrir les meilleures perspectives de gain rapide :

• l’amélioration des arbres, que ce soit pour la productivité, la qualité, l’adaptation au climat, la résistance aux ravageurs ou pour des produits à valeur ajoutée, nécessitera inévitablement de nombreuses années, bien que ce nombre puisse varier un peu selon les essences. Grâce aux progrès récents de la génomique, le processus de sélection peut être considérablement accéléré, mais le déploiement dans le reboisement et la récolte demeurera lent, certainement trop lent pour répondre au besoin du secteur d’une proposition de valeur concrète immédiate.

» Il s’ensuit que l’amélioration des arbres (pour toute raison en aval) peut ne pas représenter le « fruit le plus facile à cueillir ». La plupart des efforts de la R‑D en génomique ont jusqu’à maintenant porté sur les programmes d’amélioration et ils s’in‑tègrent très facilement aux pratiques actuelles de l’industrie. Nous devons cependant admettre que même si elles sont d’une importance primor‑diale pour la santé des forêts et la productivité du secteur à long terme, les approches relatives

à l’amélioration des arbres ne correspondent peut‑être pas à ce dont le secteur a besoin immédiatement.

• Les possibilités autres que l’amélioration des arbres, par ailleurs, ont trait à plusieurs applications suscep‑tibles d’être fort utiles et d’être concrétisées dans un avenir prévisible. En voici des exemples :

» diagnostics des insectes ravageurs et méthodes de limitation autres que les méthodes génomiques;

» mesures sanitaires et phytosanitaires;

» provenance et traçabilité, liées aux certifications, aux règlements, aux politiques commerciales et aux initiatives d’exportation (à ces deux égards, il est possible de donner aux produits du bois canadiens une image de marque de produits entièrement exempts d’insectes ravageurs et d’agents pathogènes, ce qui pourrait conférer aux producteurs canadiens des avantages compétitifs importants);

» amélioration de la transformation à valeur ajoutée actuelle (c.‑à‑d. non pas par des arbres mieux adaptés en raison de l’amélioration de leurs caractéristiques, mais par de meilleurs procédés de traitement microbien issus de la génomique).

Moins de ces possibilités avaient été évoquées pendant les consultations de 2009 et de 2012‑2013 parce qu’on y avait fortement mis l’accent sur l’amélioration des arbres, toujours abordée dans le contexte des pro‑blèmes importants, souvent « sources d’impasse ». À l’avenir, nous proposons donc de revoir notre réflexion sur les moyens que l’Entreprise canadienne pourrait mettre en œuvre pour obtenir des avantages à court terme et l’appui de l’industrie. Évidemment, les efforts concernant l’amélioration et la sélection des arbres à l’aide de la génomique doivent se poursuivre, mais il faut les voir comme des investissements génération‑nels. À court terme, toutefois, pensons de manière créative aux possibilités autres que l’amélioration des arbres.

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5. PROCESSUSUne entreprise de génomique forestière. Il faut féliciter Génome Canada et les centres de génomique associés d’avoir créé jusqu’à maintenant ce mouvement autour de la génomique forestière, notamment le finan‑cement, les stratégies, les ateliers et la sensibilisation. Le temps est venu pour les parties prenantes du secteur forestier de s’engager davantage en coordonnant et en animant une coalition pancanadienne appelée à créer une Entreprise de génomique forestière qui établira une feuille de route qui s’appuie sur les travaux effectués jusqu’à maintenant. L’Entreprise de génomique forestière militerait pour la mise en œuvre de cette feuille de route, élaborerait les priorités parmi les applications, détermine‑rait des projets nationaux et régionaux qui combleraient les lacunes et maintiendrait un dialogue permanent entre les chercheurs et les utilisateurs de l’industrie et des gouvernements pour que tous les investissements futurs intègrent des applications concrètes.

Les consultations de 2012‑2013 donnent à penser que cette Entreprise de génomique forestière pourrait englober une coalition de toutes les parties prenantes intéressées, entre autres le SCF, FPInnovations de même que les conseils provinciaux et les conseils de génétique forestière. Créer une coalition avec l’USFS serait également bénéfique dans certains domaines, notamment pour multiplier les ressources et les capacités et accroître la sensibilisation à certaines initiatives. Des groupes tels que l’Association des produits forestiers du Canada (APFC) et le Conseil canadien des ministres des forêts (CCMF) pourraient

également participer : le CCMF pourrait, par exemple, se pencher sur les questions de politique et de réglementation.

Mesures à court terme. Les consultations et l’atelier de 2012‑2013 ont réuni (virtuellement ou en personne) plus de 115 meneurs d’opinions importants du secteur forestier national. Même s’il est encore embryonnaire, ce réseau utile pourrait être encouragé, développé et consulté au moyen de communications périodiques lorsqu’une coalition nationale appropriée sera créée et qu’une feuille de route aura été établie pour aller de l’avant. Dans le secteur, on s’attend à ce que des mesures concrètes soient prises et à ce que les pro‑messes soient tenues. L’engagement permanent auprès de personnes de ce réseau, qu’il s’agisse d’alliés ou de sceptiques, sera indispensable à la communication et à la concrétisation de la vision pensée pour le secteur.

On s’attend aussi à ce que la feuille de route, élaborée en consultation avec le réseau des parties prenantes sectorielles, constitue un outil utile pour les bailleurs de fonds, les décideurs et d’autres intervenants qui œuvrent au profit de l’innovation dans le secteur. À ce sujet, les dernières consultations ont fait ressortir deux messages clés : 1) pour réduire le grand fossé en ce qui concerne les applications et pour créer des propo‑sitions de valeur claires, il faudra se concentrer fermement sur la création d’un gain rapide et 2) les intervenants ont noté le manque de cohérence des mécanismes de financement actuels, y compris ceux auxquels Génome Canada donne accès pour des projets de recherche individuels; l’appui d’une coalition

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nationale et de nouveaux mécanismes de finance‑ment7 pourraient aider à résoudre cette difficulté et à fournir à la stratégie sectorielle les ressources stables et essentielles dont elle a besoin.

Mesures à long terme. L’objectif à long terme consiste à élaborer une initiative intégrée et issue de la géno‑mique dans le secteur forestier. Cette initiative comblera le fossé entre le potentiel de la génomique dans la sphère universitaire (l’offre) et ce que les utilisateurs finaux du gouvernement et de l’industrie croient réalisable et surtout, opportun (la demande). Cette initiative sera participative et inclura toutes les parties prenantes clés; elle tiendra de plus compte des incidences économiques et des autres effets intangibles importants, par exemple les effets sur l’environnement, les communautés fores‑tières, les Premières Nations et la société canadienne dans son ensemble. Même si l’initiative est pancana‑dienne, on reconnaît que certaines priorités et capacités régionales particulières différeront et devront être prises en compte et que la participation internationale (en particulier celle des États‑Unis) s’imposera.

Dans un horizon de planification prévisible, les extrants de l’initiative seront mis en œuvre par les utilisateurs finaux du secteur privé (tant traditionnels qu’à valeur ajoutée), les ministères provinciaux et territoriaux des Forêts, le SCF, les organismes de réglementation, les communautés forestières et les Premières Nations.

Autrement dit, les résultats seront assez utiles pour que les utilisateurs finaux les adoptent et que des mécanismes favorisent le transfert des connaissances et de la technologie (p. ex., pour résoudre les pro‑blèmes de capacité des récepteurs, financer les étapes intermédiaires telles que la validation de principe et les démonstrations, aplanir les obstacles liés aux politiques et à la réglementation).

7 Il pourrait être utile de recourir à un mécanisme de financement de la R‑D dans lequel une contribution est prévue, comme cela se fait dans d’autres secteurs tels que l’agriculture.

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L’IMPORTANCE DU SECTEUR FORESTIER DANS L’ÉCONOMIE CANADIENNELes forêts sont la ressource naturelle renouvelable la plus importante du Canada et la foresterie est l’un des principaux moteurs économiques du pays. Le Canada compte 400 millions d’hectares de forêts, soit 10 % des forêts de la planète, et il est l’un des trois seuls pays au monde où il reste encore de vastes superficies de peuplements intacts et vierges. Il est le principal exportateur mondial de produits forestiers tels que le bois d’œuvre, le papier journal et la pâte de bois, qui, combinés, représentent près de 10 % des exportations canadiennes. Le secteur a généré en 2010 des recettes d’environ 54 milliards de dollars et sa part du produit intérieur brut (PIB) a représenté environ 24 milliards de dollars (ou 1,9 % du total) en 20118. La foresterie assure également environ 234 000 emplois directs et dans quelque 200 communautés rurales canadiennes, le secteur constitue au moins la moitié de l’économie9. Des forêts canadiennes en santé jouent également un rôle crucial dans le cycle du carbone mondial, et les forêts et la foresterie font partie intégrante de la culture canadienne.

Au cours des dernières années, le secteur forestier canadien a dû lutter pour maintenir sa compétitivité, ce qui s’est récemment reflété par une diminution de 30 % de sa contribution au PIB, en raison d’une combinaison de facteurs commerciaux et environne‑mentaux. Ce déclin a eu un impact considérable sur de nombreuses collectivités dans lesquelles l’industrie forestière est depuis toujours le principal moteur économique. La génomique10 peut jouer un rôle clé dans le renversement de cette tendance en mettant

à profit une approche stratégique en deux volets : miser sur les investissements antérieurs à long terme dans la recherche afin de trouver des solutions à plus court terme pour la santé des forêts et en maintenant les investissements générationnels nécessaires pour bien comprendre et gérer cette réserve immense de ressources naturelles et pour maintenir l’état de préparation11 du pays face aux difficultés environne‑mentales et économiques futures.

LES DÉFIS À RELEVER ET LES POSSIBILITÉS À EXPLOITER DANS LE SECTEUR FORESTIERPrincipaux défis

Forces du marché. L’industrie forestière mondiale a dû relever des défis importants ces dernières années, entre autres le fléchissement des économies mon‑diales, un ralentissement général de la demande de produits du bois, l’apparition de concurrents à faible coût et une diminution considérable de la disponibilité de financement. Au Canada, ce tableau mondial sombre a entraîné la perte de nombreux emplois et des fermetures d’usines, exacerbées par la diminution de la demande de papier journal, l’effondrement des marchés de l’habitation aux États‑Unis et la vigueur du dollar canadien. Après des années de suppression de la main‑d’œuvre excédentaire et de diminution des coûts de production partout au Canada, le secteur forestier est toutefois beaucoup mieux positionné maintenant pour concurrencer à l’avenir.

Problèmes environnementaux. Des changements se sont produits dans la fréquence et la gravité des perturbations environnementales telles que les

ANNEXE 1 – EXAMEN DÉTAILLÉ

8 En dollars constants de 2002.

9 L’état des forêts au Canada. Rapport annuel. Ressources naturelles Canada, 2012.

10 Les sciences du génome (appelées « génomique » dans le présent texte) comprennent la génomique, la transcriptomique, la protéomique, la métabolomique, la métagénomique, la biologie des systèmes et la bio‑informatique.

11 L’état de préparation national est considéré comme un résultat indispensable des investissements publics en R‑D dans plusieurs pays. C’est le cas de l’Australie : voir, par exemple, le Productivity Commission Research Report du gouvernement australien daté du 9 mars 2007.

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éclosions d’insectes et de maladies, les feux de friches, les sécheresses, les tempêtes, les fluctuations des températures moyennes et le moment où ces pertur‑bations se produisent. Dans certaines régions, elles ont fait diminuer les niveaux de récolte autorisés et engendré de nouveaux règlements de protection de l’environnement et l’établissement de nouvelles aires protégées. Les changements climatiques donnent à penser que ces problèmes s’accéléreront au fil du temps et qu’il faudra de plus en plus des pratiques d’aménagement adaptées.

Insectes ravageurs. Les insectes ravageurs dans les forêts canadiennes font partie des cycles biologiques depuis qu’ils existent. La demande de fibre de bois économiquement accessible approche cependant la limite de l’offre et la tolérance aux pertes a diminué. En 2009 et en 2010, environ 15,2 millions et 12,7 millions d’hectares de forêts ont respectivement été détruits ou défoliés par des insectes ravageurs12. Le dendroctone du pin ponderosa (DPP), par exemple, a dévasté plus de la moitié de l’inventaire commercial de pins de la Colombie‑Britannique entre 1998 et 2011 et ravagé 1,3 million d’hectares de forêts en Alberta. Les changements climatiques permettent au DPP d’étendre considérablement son aire de distribution en Colombie‑Britannique et en Alberta et cet insecte menace même les forêts boréales canadiennes, ce qui pourrait avoir des répercussions économiques, communautaires et écologiques dévastatrices. Dans l’Est du Canada, une lourde infestation de tordeuses des bourgeons de l’épinette (TBE) survient environ tous les 35 à 40 ans et nuit gravement à l’industrie du bois, de la pâte et du papier, de même qu’aux industries connexes, et perturbe les cycles de feu de l’Alberta à l’Atlantique. L’agrile du frêne envahissant a décimé des millions de frênes dans certaines régions de l’Ontario et du Québec et continue de se propager. Dans le contexte des changements climatiques, les problèmes liés à ces infestations d’insectes devraient

s’accélérer. Les incidences économiques liées à une fréquence et à une gravité accrue des infestations de ravageurs sont facilement mesurables, mais les effets sur les services environnementaux (protection des bassins hydrographiques, habitat de la flore et de la faune indigènes, etc.), bien que plus difficiles à quanti‑fier, peuvent en réalité être encore plus grands.

Politique forestière publique. Contrairement à nos voisins du Sud, la vaste majorité du territoire forestier canadien appartient à l’État et est mis à la disposition d’intérêts privés qui peuvent l’exploiter dans un cadre d’obligations précisément définies (produits forestiers, exploitation minière, énergie, etc.) en échange de redevances versées aux administrations publiques. Les activités sur les terres publiques, contrairement à celles sur les terres forestières privées dont l’exploita‑tion est soumise à peu de restrictions, sont réglementées par des lois, des règlements, des politiques, des lignes directrices et des directives qui non seulement imposent un fardeau financier, mais qui sont souvent « limitées dans le temps » et incitent peu les entreprises à investir largement et à long terme dans les forêts comme elles le font dans leurs usines de fabrication. Le public canadien est évidemment l’utilisateur final ultime, mais même si, directement, il participe peu aux politiques forestières, ses attentes sont très grandes en ce qui concerne les avantages économiques et la protection des forêts.

Cycle de croissance. Les forêts canadiennes croissent généralement plus lentement que de nom‑breuses forêts internationales concurrentes, car leurs cycles de rotation vont de 40 à 75 ans. Il devient donc difficile de profiter à court terme des résultats de la R‑D, ce qui influence aussi la capacité de concurren‑cer pour obtenir des investissements publics et privés dans la recherche.

Compréhension de la génomique. La connais‑sance de la génomique et l’intérêt qu’elle suscite ont augmenté de façon spectaculaire chez les utilisateurs

12 Op cit. Ressources naturelles Canada, 2012.

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finaux principaux au cours des cinq dernières années. D’à‑peu‑près invisible, elle attire au moins l’attention maintenant. L’influence que peut exercer la génomique sur le secteur demeure cependant assez mal comprise de nombreuses parties prenantes. Les consultations de 2013 ont montré que l’industrie avait une bonne compréhension des aspects techniques de la géno‑mique sur le plan opérationnel. Toutefois, plus on se rapproche du sommet de la hiérarchie des entreprises, moins le potentiel des applications pratiques de la génomique susceptibles d’influencer les affaires est compris. (L’inverse semble vrai dans les ministères des Forêts des différentes instances gouvernementales.) L’atelier de 2013 a confirmé cette constatation, car plusieurs cadres supérieurs de l’industrie ont dit qu’ils n’avaient qu’une vague compréhension de la valeur des applications possibles de la génomique. Ces résultats montrent donc qu’il faut améliorer la nature de la sensibilisation et l’éducation en matière de politiques ainsi que trouver de meilleurs moyens d’influencer la perception de l’industrie et du public pour s’assurer que les innovations de la génomique sont mises en œuvre dans le secteur.

Vastes possibilités

Des avantages concrets pour le Canada. Les difficultés liées aux forces du marché, à l’approvision‑nement en bois, aux insectes ravageurs/agents pathogènes et aux problèmes environnementaux offrent diverses possibilités que la R‑D en génomique peut aider à exploiter pour garantir la sécurité à long terme de l’approvisionnement en fibre (p. ex., en rendant d’autres régions forestières propices à la production, en augmentant le nombre d’arbres par hectare et en diminuant les pertes attribuables au stress biotique et abiotique), pour augmenter sa valeur

intrinsèque (p. ex., par l’amélioration de la qualité du bois) et fournir les fondements de nombreux produits à valeur ajoutée (p. ex., par l’adaptation des caractéris‑tiques de la fibre à des utilisations finales précises). La recherche sur la génomique et la société13 peut examiner certaines répercussions de la propriété de la ressource et du cycle de croissance à long terme et offrir des avantages non quantifiables comme la valeur intrinsèque, l’importance culturelle et communautaire, les utilisations récréatives et les valeurs environnemen‑tales des forêts canadiennes.

Un catalyseur d’innovations en aménagement durable des forêts. La génomique offre un nouveau point de vue à partir duquel examiner les difficultés sectorielles et de nouveaux outils puissants pour mettre au point des solutions novatrices à ces difficul‑tés. De ce point de vue, nous pouvons imaginer que la génomique servira à accroître l’efficacité dans nos choix de plantation, à consacrer moins d’énergie à la lutte contre les insectes ravageurs et à rendre les usines plus efficaces grâce à une sélection d’arbres ciblés pour une productivité accrue et des besoins à valeur ajoutée spécifiques, qui tous auront un effet positif net sur le rendement de l’aménagement durable des forêts.

LE RÔLE DE LA GÉNOMIQUE DANS L’ATTÉNUATION DES DIFFICULTÉS ET LA CRÉATION DE POSSIBILITÉS Selon la grande majorité des parties prenantes, la meilleure stratégie à adopter est de mettre sur pied quelques projets à grande échelle qui catalyseront la masse critique nécessaire pour résoudre les grands problèmes et élaborer des programmes pertinents à l’échelle du pays. On reconnaît toutefois que les priorités régionales pourront différer, tout comme les partenariats à conclure.

13 La recherche sur la génomique et la société est axée sur la compréhension de facteurs qui se situent au carrefour de la science et de la société et qui influencent l’adoption des technologies génomiques par la société, des usages qui en sont faits et des avantages qui en découlent. Cette recherche est généralement menée par des chercheurs issus d’un large éventail de disciplines : sciences sociales, droit, philosophie, bioéthique, anthropologie, éthique des affaires, économie, éducation, science de l’environnement et de la conservation, bien‑être animal, communications et journalisme, sciences politiques et politique publique.

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Ces deux grands sujets sont néanmoins intimement reliés : il ne peut y avoir de forêts productives sans forêts en santé et il ne peut y avoir de forêts en santé sans pratiques durables d’aménagement forestier. Dans les deux cas, il faudra mettre l’accent non seulement sur l’approfondissement des connaissances, mais également sur le transfert de ces dernières et leur mise en œuvre dans la pratique. Il est possible d’adopter une approche axée sur les applications qui mettra à profit la génomique pour intégrer les divers problèmes sectoriels, les parties prenantes et les approches des différentes disciplines. Il pourrait s’ensuivre une percée dans la collaboration et le fonctionnement des parties prenantes du secteur, créant ainsi une meilleure chance de réussite que l’approche décousue qui prévaut souvent en ce moment.

Forêts productives

Meilleure productivité forestière. La mise au point de la sélection assistée par marqueurs (SAM) pour améliorer le rendement, la qualité du bois et les caractéristiques de résistance aux insectes ravageurs offre à l’industrie et au gouvernement une possibilité importante qu’ils pourront mettre à profit dans les programmes d’amélioration des arbres. Des travaux semblables ont été faits par le passé avec des mar‑queurs génétiques et la recherche a récemment produit de nouveaux résultats remarquables. Le temps est venu d’utiliser les approches génomiques pour améliorer encore plus l’efficacité de la production forestière. Il existe déjà un certain nombre de collabo‑rations provinciales, fédérales et privées relativement à l’amélioration des arbres (p. ex., le Québec, le Service canadien des forêts [SCF] et FPInnovations colla‑borent dans un projet d’amélioration des arbres; la Colombie‑Britannique collabore avec le SCF et le Québec dans le projet SMarTForest). Un intérêt soutenu pour les possibilités issues de la génomique peut stimuler d’autres collaborations. Lorsque le secteur privé est propriétaire et intéressé (p. ex., JD Irving), il peut bénéficier d’un soutien

important sous forme de services en raison des répertoires considérables de phénotypes des pouvoirs publics.

Il sera également utile d’examiner, dans ce contexte, comment des méthodes perfectionnées d’aménage‑ment forestier peuvent maximiser les gains réalisés grâce à la génomique. Par exemple, de nombreux pays soumettent leurs plantations à un aménagement plus intensif qu’au Canada et possèdent des stratégies explicites en ce qui concerne la croissance, le rende‑ment et la qualité (mais ils fonctionnent souvent sous des régimes de propriété et de politiques publiques très différents de ceux qui existent au Canada). Certains pays gèrent également les niveaux de récolte en fonction de chaînes de valeur fortement intégrées verticalement; par exemple, la récolte quotidienne est fondée sur les besoins individuels des clients concer‑nant les essences, la qualité et la quantité. Ces pays ont vu des effets à plusieurs niveaux, allant de la foresterie traditionnelle à des récoltes d’arbres à croissance rapide pour des usages énergétiques comme le saule et le peuplier, pour lesquels il est plus facile d’obtenir des gains génétiques (mais qui peuvent ne pas générer de retombées économiques à forte valeur ou à forte marge bénéficiaire). Le Canada a toujours été bien servi par la régénération naturelle et un aménagement forestier moins extensif. On recon‑naît toutefois maintenant que dans certaines régions et sur certains marchés, il faut un aménagement forestier et sylvicole plus intensif et ciblé, non plus axé sur l’aménagement forestier à faible coût, mais davan‑tage sur les besoins commerciaux plus explicites des utilisateurs et, de plus en plus, sur une meilleure qualité du bois et sur les produits à valeur ajoutée. Cette nouvelle orientation pourrait comprendre à la fois des programmes d’amélioration des arbres qui visent l’obtention de caractéristiques lignocellulosiques particulières, exigées pour des produits et des procé‑dés à valeur ajoutée (p. ex., la production de

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biocarburants), et la caractérisation génomique de la fibre récoltée pour s’assurer de sa compatibilité pour des usages finaux spécialisés.

Transformation à valeur ajoutée14. Les procédés à valeur ajoutée tels que la bioconversion et la produc‑tion chimique utilisent de plus en plus la fibre ligneuse comme matière première – en raison de ses avantages sur le plan du coût/efficacité, par exemple – pour résoudre le problème des approvisionnements limités prévus pour d’autres matières premières (agricoles, par exemple) ou tirer profit de l’avantage de la durabi‑lité « écologique » des matières premières issues des forêts. La génomique peut aider à améliorer la matière première (actuellement, il s’agit des flux de déchets résultant de la transformation de produits en bois plein) utilisée dans ces procédés, ou la biotransforma‑tion elle‑même, en se concentrant sur les aspects particuliers suivants :

• les matériaux de pointe – déterminer les facteurs qui, dans le bois, produisent plus efficacement des composés qui peuvent servir dans la fabrication de nouveaux matériaux composites, par l’utilisation notamment de la cellulose nanocristalline (CNC), des nanofilaments de cellulose (NFC)15 ou de la lignine.

• la bioénergie – déterminer les enzymes aux propriétés cellulolytiques améliorées qui transforment plus efficacement les déchets du bois en carburants et utiliser la sélection des arbres assistée par marqueurs pour améliorer la conversion glucidique.

Actuellement, un grand nombre de ces procédés à valeur ajoutée découlent surtout des progrès techniques. Il existe beaucoup de possibilités de participation et de collaboration entre le gouvernement et l’industrie pour

déterminer comment mettre à profit la capacité de la génomique forestière et ainsi maximiser l’efficacité et l’efficience de ces efforts.

Problèmes de nature commerciale. L’identification des agents pathogènes et des insectes ravageurs grâce au « code à barres génétique » permettra à l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), aux provinces et aux territoires de déterminer rapide‑ment les espèces préoccupantes, d’en assurer le suivi et d’en atténuer les effets. On pourra résoudre les problèmes de nature commerciale tels que les sanc‑tions commerciales qui peuvent être prises contre les produits du bois canadiens par des programmes de tests issus de la génomique pour préciser la prove‑nance du bois et détecter la présence d’agents pathogènes, la certification et la chaîne de conserva‑tion de même que les répercussions sur les mesures phytosanitaires (p. ex., élaboration de protocoles, validation et certification).

Les utilisateurs ultimes que sont l’industrie et le gouvernement sont les mieux placés pour déterminer les sujets prioritaires qui peuvent avoir une grande influence sur les importations et les exportations (p. ex., la traçabilité). Les programmes de recherche en génomique élaboreront des technologies à maturité et prêtes pour la commercialisation, par exemple les puces de polymorphismes de nucléotide simple (SNP) et d’autres tests fondés sur la génomique qui peuvent améliorer la traçabilité et la provenance, en se concen‑trant notamment sur les polymorphismes de longueur des fragments de restriction (RFLP) et le génotypage multilocus. Tout comme cela se fait habituellement pour l’élaboration d’autres outils et méthodes spéciali‑sés utilisés commercialement, les organismes de certification seront vraisemblablement des partenaires actifs qui s’assureront que les technologies et les

14 Nous ne parlons pas ici de la fabrication de produits à valeur ajoutée tels que le papier, le carton, les panneaux lamellés, les poutres et autres fabriqués directement à partir du bois.

15 Les deux sont utiles pour offrir une résistance de renforcement élevée dans les matériaux composites, qui coûtent beaucoup moins cher que les fibres de carbone. Les CNC sont à l’échelle de la nanotechnologie, tandis que les NFC sont à l’échelle de la microtechnologie.

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normes génomiques sont exactes, validées et accep‑tées par la communauté internationale. L’ACIA délivre actuellement des certificats phytosanitaires, par exemple, et collabore, dans le cadre de la Convention internationale pour la protection des végétaux, avec des organismes internationaux tels que l’Organisation européenne pour la protection des plantes et le département de l’Agriculture des États‑Unis pour élaborer des protocoles et des normes portant sur des insectes ravageurs et des agents pathogènes spéci‑fiques16. On pourra ensuite promouvoir partout dans le monde les mesures sanitaires et phytosanitaires, la traçabilité et les normes de provenance du Canada, en plus de la réputation du pays en aménagement durable des forêts, qui deviendront ainsi des outils de commer‑cialisation des produits du bois canadiens.

Forêts en santé

Insectes ravageurs. L’aménagement durable des forêts comprend la lutte contre les insectes ravageurs afin d’en réduire au minimum les conséquences sur la productivité forestière et de protéger les investisse‑ments en sylviculture. On considère que les candidats prioritaires des solutions issues de la génomique sont les facteurs biotiques et abiotiques qui influencent le dendoctrone du pin ponderosa, la tordeuse des bour‑geons de l’épinette et l’agrile du chêne. Les approches génomiques peuvent déterminer la diversité génétique de base des insectes ravageurs et des agents patho‑gènes ainsi que les interactions hôtes‑parasites à l’échelle moléculaire, ce qui peut mener à l’identification de cibles moléculaires pour la lutte contre les insectes ravageurs (p. ex., les agents pathogènes naturels et les maladies) et à de nouveaux outils de surveillance de ces derniers. Les études sur la spécificité des hôtes, la distribution (y compris la variabilité de la résistance naturelle et la vulnérabilité des essences/hybrides aux agents pathogènes et aux insectes ravageurs) et la transmission mèneront à l’identification de gènes

marqueurs de la résistance qui peuvent être utilisés dans les programmes d’amélioration des arbres. L’identification des gènes marqueurs de la vulnérabilité peut aussi orienter les pratiques de reboisement. Une meilleure identification et des mesures d’atténuation amélioreront l’état de préparation du Canada, qui pourra ainsi mieux se prémunir contre les maladies envahis‑santes et les infestations d’insectes ravageurs (p. ex., le longicorne asiatique et la spongieuse européenne et asiatique).

Adaptation aux changements climatiques. La sylviculture et les pratiques d’amélioration des arbres peuvent tirer parti des recherches en génomique portant sur l’adaptation des arbres à des événements attribuables aux changements climatiques (p. ex., les sécheresses, les inondations, les fluctuations des températures moyennes et le moment où ces change‑ments surviennent dans l’année) et sur les changements dans les distributions des insectes ravageurs (qui, dans certains cas, sont liés au climat).

Ces travaux permettront d’associer les génotypes d’arbres « les mieux adaptés » aux zones climatiques et géospatiales appropriées et de les cartographier en regard de modèles en cours d’élaboration pour prévoir le moment et la répartition spatiale des problèmes futurs en foresterie. Les politiques sur le boisement et le reboisement, par exemple celles qui régissent les transferts de semences, les zones de plantation, la diversité génétique fonctionnelle du matériel de reproduction et l’aménagement des plantations, pourraient être modifiées pour maximiser les chances de réussite de la régénération et la durabilité des forêts futures, les forêts boréales étant une cible prioritaire. La diversité même des écosystèmes cana‑diens permet aux chercheurs de mener des études approfondies qui ne sont pas possibles dans la plupart

16 Pour l’ACIA, voir http://www.inspection.gc.ca/vegetaux/exportations/certificats‑phytosanitaire/fra/1299872808479/1299872974262. Pour l’IPPC, voir https://www.ippc.int/fr/node/14183.

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des autres pays, ce qui procure au Canada des avantages exceptionnels sur le plan de la recherche et des applications.

Évaluation des risques et des avantages

L’analyse des risques et des gains éventuels peut déterminer dans quels sous‑ensembles de ces sujets la génomique peut offrir le plus important rendement du capital investi pour les utilisateurs finaux industriels et provinciaux, être plus rapide que les approches traditionnelles (p. ex., dans les programmes d’améliora‑tion des arbres), résoudre des difficultés hors du commun ou mettre à profit en plus grand nombre les capacités canadiennes. L’analyse des risques peut être alliée aux mécanismes existants tels que le cadre de risque établi par le Conseil canadien des ministres des Forêts, en collaboration avec l’ACIA et le SCF, dans leur Stratégie nationale de lutte contre les ravageurs forestiers (SNLRF)17. Des approches qualitatives et quantitatives sont également possibles.

Un cadre à comptes multiples (CCM)18 est une approche qualitative qui peut aider les décideurs de haut niveau, car elle donne un moyen assez simple d’évaluer les compromis à faire compte tenu des impacts sur différents « comptes » clés qui com‑prennent à la fois des mesures quantitatives et qualitatives et qui s’appliquent à différents utilisateurs finaux. Ainsi, on pourrait évaluer les effets d’initiatives de R‑D en fonction des comptes du secteur forestier tels que le revenu national à court terme, l’emploi régional, la santé et la durabilité à long terme des forêts, les Premières nations et « l’état de préparation » national et régional en regard des défis futurs. Les compromis entre les différentes options sont ensuite plus faciles à évaluer : un ensemble d’initiatives

pourrait augmenter le PIB à court terme, sans toute‑fois améliorer l’état de préparation; il pourrait en être tout autrement d’un autre choix. Finalement, le CCM équivaut généralement à une liste restreinte de projets candidats.

Les approches quantitatives sont utiles pour approfondir les détails de ces projets candidats et déterminer lesquels offrent le plus grand potentiel économique. Les techniques habituelles de coût‑avantage peuvent être utilisées et appliquées à des modèles hypothé‑tiques de coûts prévus et de voies susceptibles d’engendrer des avantages, de moments où ces coûts et ces avantages se produiront, de probabilités de réussite scientifique et commerciale, d’estimations de l’adoption, de la nécessité de prévoir la capitalisation, de la possibilité de quantifier les incidences sur le bien collectif, etc. Comme un grand nombre de ces avantages peuvent profiter à l’étranger, les modèles peuvent tenir compte de la proportion particulière des effets qui peuvent profiter au Canada (et déterminer comment ces effets peuvent être garantis).

LES SUCCÈS DES INVESTISSEMENTS ANTÉRIEURS EN GÉNOMIQUE FORESTIÈRE AU CANADALa recherche en génomique forestière a fait ses preuves, car elle a mené à la mise au point de nom‑breuses technologies et de nombreux outils de gestion complémentaires. En voici quelques exemples.

Forêts productives

Les pratiques d’amélioration des arbres existent depuis aussi longtemps qu’existent les programmes d’aména‑gement des plantations et de reboisement. Récemment, on a reconnu l’importance des effets d’un seul gène et de tout un génome, et l’on commence à comprendre la

17 http://scf.rncan.gc.ca/pages/345?lang=fr_CA. Une SNLRF complète comprendrait la surveillance, l’analyse des risques, des réponses nationales coordonnées aux risques (y compris la R‑D), la gestion de l’information et des outils de prise de décisions.

18 Consulter, par exemple, Considerations Involved in Developing an Economic Assessment Framework for the Prince Albert Model Forest Region. S.N. Kulshrestha, B.F. Moriarty, et H.V. Walker. Rapport préparé pour la Prince Albert Model Forest Association Inc., Prince Albert, Saskatchewan. Juillet 1994. À consulter à : http://www.pamodelforest.sk.ca/pubs/PAMF1700.pdf

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complexification du système (p. ex., les interactions géniques, la régulation génétique, les effets épigéné‑tiques). À mesure que les études génomiques deviennent monnaie courante dans l’étude de tous les organismes vivants (p. ex., en santé humaine et en médecine person‑nalisée), nous sommes à la pointe d’un progrès naturel de l’amélioration basée sur un seul gène aux profils de génomique liés aux phénotypes. Ces travaux sont encore assez précoces, mais la section suivante propose des exemples précis de projets (p. ex., POPCAN, SMarTForest).

Forêts en santé

Au cours des dernières années, les études génomiques ont mené à la mise au point de pratiques et d’outils novateurs pour améliorer la santé des forêts. En voici des exemples.

Encre des chênes rouges. Le SCF a mis au point une trousse de surveillance du chancre qui cause l’encre des chênes rouges avant que la maladie ne se transmette des États‑Unis au Canada. L’ACIA et le département de l’Agriculture – Service d’inspection de la santé des animaux et des plantes des États‑Unis (USDA‑APHIS) l’utilisent pour certifier que les pépi‑nières canadiennes sont exemptes de la maladie, ce qui permet aux producteurs canadiens d’exporter leurs matériaux19.

Diprion du sapin baumier. À l’aide de la génomique, le SCF a caractérisé et commercialisé, par l’intermé‑diaire de Sylvar Technologies, le nucléopolyhédrovirus présent à l’état naturel dans la tenthrède pour la lutte contre les ravageurs forestiers (AbietivMC). On a vendu

et épandu pour une valeur de 750 000 $ d’AbietivMC sur de grandes régions de Terre‑Neuve‑et‑Labrador afin d’y enrayer le diprion du sapin baumier en 200620, et le produit est encore utilisé. Le virus a non seulement enrayé les épidémies, mais un épizootique a été créé pour empêcher que l’insecte se propage pendant un certain nombre d’années21. Sylvar emploie des cher‑cheurs scientifiques et du personnel de laboratoire et de soutien sur le terrain, ce qui génère des emplois de grande valeur à Fredericton, au Nouveau‑Brunswick. On a étudié cette approche pour déterminer si elle pouvait convenir à d’autres ravageurs, tels que la tordeuse des bourgeons de l’épinette.

Résistance à la rouille vésiculeuse. Le SCF a identifié les gènes de la résistance à la rouille vésiculeuse dans le pin argenté, et le pollen de grands arbres qui résistent le mieux sur le plan génétique (Cr2) est maintenant utilisé pour créer des « semences propres » qui servent au reboisement des côtes de la Colombie‑Britannique22.

Sensibilité aux insectes ravageurs et aux agents pathogènes. Le SCF étudie actuellement quelque 50 cibles moléculaires à l’aide d’outils basés sur des échantillons multiples, mis au point en collabo‑ration avec FPInnovations. Environ dix de ces outils deviendront bientôt des applications. Certains ont été conçus pour tester le dépérissement de la cime des frênes ainsi que la sensibilité aux insectes ravageurs/agents pathogènes et à la transmission génétique des peupliers hybrides. Le SCF s’éloigne complètement des tests ELISA faits antérieurement dans ces domaines.

19 Seeing the forest through the genes. Ressources naturelles Canada. http://canadaforests.nrcan.gc.ca/articletopic/133.

20 Cuddeford V. Good news for Canadian biocontrol: Registration of Abietiv, a new made‑in‑Canada bioinsecticide. BioControl Files: Canada’s Bulletin on Ecological Pest Management 2006; novembre. www.biocontrol.ca/pdf/Bio8EN‑Final.pdf; www.sylvar.ca/content/13058. Accès le 6 mai 2009.

21 Arif B. Genomics of the spruce budworm and its viral pathogens, and the pursuit of bioactive molecule es as spinoffs. Genomics for future forests symposium report. Service canadien des forêts, Ressources naturelles Canada. 2006; 41‑44.

22 Zeglen, S., Hunt R, Cleary M. British Columbia’s forests: White Pine Blister Rust Forest Health Stand Establishment Decision Aid. BC Journal of Ecosystems and Management 2009; 10(1):97–100. www.forrex.org/jem/ISS50/vol10_no1_art9.pdf. Accès le 28 mai 2009.

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Graphiose de l’orme. Des chercheurs ont déterminé le fondement génétique des composés d’éliciteurs produits dans les ormes lorsqu’ils sont attaqués par la graphiose, véhiculée par les scolytes de l’orme d’Europe et leurs symbiotes fongiques. Les chercheurs ont utilisé cette information pour développer des tactiques de « vaccina‑tion » pour immuniser les ormes en santé au moyen de souches non virulentes de la maladie. Cette stratégie est en cours de développement commercial dans des essais pratiques sur le front de l’épidémie de graphiose afin d’éviter les impacts dans l’Ouest canadien23.

Qualité de l’épinette blanche. Le gouvernement du Québec s’y est récemment intéressé et a adopté les marqueurs moléculaires de l’épinette blanche pour améliorer les caractéristiques du bois.

LES INCIDENCES SOCIOÉCONOMIQUES DES SOLUTIONS ISSUES DE LA GÉNOMIQUE Dans les secteurs des forêts et de la foresterie, la génomique peut répondre à d’importants besoins socio‑économiques qui ne sont pas faciles à résoudre par d’autres moyens parce qu’elle peut élucider les mécanismes biologiques fondamentaux à la base de nombreux problèmes cruciaux. Pour une pleine effica‑cité, il pourra falloir modifier les politiques forestières provinciales et prévoir un important volet Génomique et société pour de nombreuses solutions. Nombre de programmes de recherche en génomique aborderont plus d’un facteur simultanément, comme on peut le voir dans les exemples concrets suivants, tirés de projets financés par Génome Canada et en cours actuellement (tous ne sont pas cependant encore entièrement mis en œuvre). Tous les projets qui traitent de la santé des forêts auront, par exemple, d’impor‑tantes répercussions sur la durabilité des ressources, les cycles du carbone et la qualité de l’environnement

(terre, eau et air, y compris la faune, le bien collectif et les valeurs additionnelles pour les consommateurs), tandis que tous les projets portant sur la productivité des forêts auront d’importantes répercussions sur les besoins des clients et la demande du marché, la santé des communautés rurales, la culture, la création d’emplois et la durabilité.

Exemples liés à un programme de forêts productives

Mettre à profit la diversité microbienne pour une utilisation durable des ressources de la biomasse forestière. Ce projet produit trois grandes catégories interdépendantes de livrables : 1) de nouveaux produits à base de lignine, dont les biocarburants; 2) des biocataly‑seurs pour la transformation de la lignine; et 3) de meilleures pratiques d’aménagement forestier. Les trois catégories procureront d’importants avantages économiques, sociaux et environnementaux (écolo‑giques) en favorisant l’utilisation et l’exploitation, de manière durable et économique, du potentiel considé‑rable de la biomasse forestière canadienne, ouvriront de nouvelles possibilités et créeront de nouveaux emplois pour la mise en valeur des communautés forestières.

• Des résines pour la production de plastique. Les résines issues de la lignine pour la production de plastiques canadiens vaudront jusqu’à 300 M$ par année si 25 % des résines canadiennes utilisent dorénavant la lignine.

• Augmentation de la production de pâtes. Il est possible d’augmenter la production de pâtes si l’excès de lignine disparaît, ce qui représentera 300 M$ par année pour les usines de papier kraft canadiennes, si l’on parvient à éliminer 10 % de la lignine.

23 Scheffer RJ, Voeten JGWF, Guries RP. Biological control of Dutch elm disease. Plant Disease. 2008; 92, 192‑200; Nasmith C, Jeng R, Hubbes M. A comparison of in vivo targeted gene expression during fungal colonization of DED‑susceptible Ulmus Americana. Forest Pathology. 2008; 38(2): 104‑112; Coghlan A. A jab for trees ‑ A vaccine will make it easier to control Dutch elm disease. New Scientist. 1998;160 (2164):7; Trees to be vaccinated against Dutch elm disease. CTV. Mis à jour le 6 juin 2009, à 22 h 02.

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• Remplacement des matières premières à base de pétrole. La production d’hydrocarbures aromatiques monocycliques (p. ex., BXT et styrène) à partir de la lignine vaudra 217 M$ par année, si 25 % de la production pétrochimique du Canada à partir de matières premières à base de pétrole sont rempla‑cés par les matières premières de la biomasse;

• Autres produits à valeur ajoutée. Ces produits comprendront les fibres de carbone à base de lignine et les biocarburants à base de cellulose (plus durables sur le plan environnemental que les biocarburants issus de l’agriculture);

• Meilleur environnement. Comparativement à la production traditionnelle de produits chimiques, la production de résines et de produits pharmaceu‑tiques rendue possible par les biocatalyseurs utilisera beaucoup moins d’énergie, produira moins de masse (à l’exclusion de l’eau), créera moins d’ozone photo‑chimique et d’acidification et n’utilisera aucun catalyseur métallique toxique.

AdapTree : Évaluation du portefeuille adaptatif des stocks de reboisement dans les climats de l’avenir. L’équipe de ce projet évalue les répercus‑sions des problèmes causés par le climat et les ravageurs au pin tordu latifolié et à l’épinette intérieure, les deux plus importantes sources de fibre et de bois de l’Ouest canadien et les essences de reboisement les plus répandues. Les problèmes causés par les ravageurs et le climat devraient, selon les prévisions, mener à une réduction de 10 à 35 % de la production de pin tordu latifolié, s’ils ne sont pas atténués24, ce qui aura d’importantes répercussions pour les

communautés qui dépendent de cette ressource et pour le potentiel de séquestration de carbone du Canada. Les politiques et les pratiques modifiées de reboisement, fondées sur l’information génomique, permettront de reboiser à l’aide de génotypes choisis « les mieux adaptés à un environnement de croissance en changement. Il faudra modifier les politiques provinciales actuelles de transfert de semences et l’aménagement des ressources génétiques dans les cas du pin tordu latifolié et de l’épinette intérieure (qui, en Colombie‑Britannique et en Alberta, croissent presque exclusivement sur les terres publiques) pour ainsi permettre au potentiel génétique des forêts reboisées de s’adapter le mieux possible aux changements climatiques25 :

• Une atténuation relative, même de 5 à 20 % des pertes de productivité prévues en raison de ces difficultés, aura des répercussions annuelles de 23 à 363 M$ et la valeur actuelle nette (VAN) pourra s’élever de 1,2 G$ à 20 G$ au cours des 125 prochaines années, ce qui représente deux cycles de croissance et de récolte26.

• Au cours des 200 prochaines années (le laps de temps habituellement utilisé par le Forest Genetics Council de la Colombie‑Britannique), la VAN augmen‑tera de 3,5 G$ à 50 G$ et de 500 à 8 000 emplois ETP seront touchés.

• Ces estimations ne tiennent pas compte de la valeur d’autres effets tels que la santé de l’écosystème, une meilleure productivité forestière ou la pérennité culturelle des Premières nations.

24 Wang, T., Hamann, A., Yanchuk, A., O’Neill, G.A., et Aitken. S.N., 2006. Use of response functions in selecting lodgepole pine populations for future climate. Global Change Biology. (12: 2404‑2416)

25 Les politiques actuelles sont fondées sur les stratégies d’évitement du risque qui imitent les processus naturels en restreignant les mouvements des semences et en maintenant les modèles naturels de la diversité génétique. Ces politiques ne sont plus valables, car les climats changent, ce qui oblige à modifier les lignes directrices sur les transferts des semences et les zones des semences en fonction du climat pour établir une « meilleure correspondance » du génotype de chaque essence avec le milieu en changement et les distributions géographiques.

26 Selon un taux d’actualisation de 2 %.

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Des révisions sont apportées aux lignes directrices sur les zones de semences et les transferts de semences en fonction du climat en Colombie‑Britannique27; en Alberta, on réclame une orientation scientifique pour la gestion des mouvements des semences et la diversité génétique dans les programmes de reboisement28.

SMarTForest : Technologie des marqueurs de l’épicéa pour une foresterie durable. L’équipe de projet fournit aux aménagistes forestiers des systèmes de marqueurs génétiques et des biomarqueurs qui permettront d’effectuer la sélection des arbres à l’aide de marqueurs moléculaires dans les programmes d’amélioration des arbres et d’aménagement forestier pour les forêts et les plantations d’épicéas ou d’épinettes. Les principaux utilisateurs seront les programmes d’amélioration de l’épicéa, à commencer par ceux de la Colombie‑Britannique, du Québec, de l’Ontario, de l’Alberta et du Nouveau‑Brunswick. Les principaux avantages sont les suivants :

• Résistance aux insectes ravageurs. En Colombie‑Britannique seulement, la valeur actuelle (VA) attendue de l’utilisation de matériel de repro‑duction résistant d’épinettes de l’intérieur pourrait se chiffrer à 123 M$ dans un horizon de planification à long terme29; une estimation « intermédiaire » sûre, faite à partir de cette analyse, se situe toutefois autour de 50 M$30.

• Qualité du bois et récupération de la valeur. Dans une scierie canadienne type, une amélioration de 15 % de la qualité moyenne du bois d’œuvre ajoute‑rait 1,5 M$ par année à la valeur des produits. Cet

objectif pourrait être atteint si la moitié du bois de sciage venait d’arbres choisis en raison de leurs caractéristiques ligneuses de rigidité. À l’échelle nationale, ces pourcentages représentent une marge annuelle de 300 M$.

• Croissance et rendement. La SAM devrait faire augmenter l’approvisionnement en bois canadien d’environ 1,5 M m3 par année au moment de la récolte, soit 300 M$ par année pour le PIB du pays.

POPCAN : Amélioration génétique des peupliers en tant que matière première de la bioénergie au Canada. Les plateformes de génomique créées dans le cadre de POPCAN produisent un ensemble d’outils moléculaires puissants (SNP) qui facilitent la sélection assistée par marqueurs (SAM) des peupliers et qui visent à améliorer rapidement la biomasse, les biocarburants et les caractéristiques de résistance à la maladie, ce qui permettra d’utiliser les peupliers comme matières premières efficaces et durables pour produire de la bioénergie :

• Secteurs de la bioénergie et de la bioraffinerie. Ces progrès faciliteront l’amélioration et la mise au point rapides d’une nouvelle essence d’arbres forestiers très productive et de matières premières bioénergé‑tiques qui conviendront à de nombreux paysages canadiens et aideront à assurer une place au Canada dans la nouvelle économie faible en émissions de carbone. Lorsque ces matières premières seront déployées à l’échelle nécessaire pour atteindre la cible du supplément en éthanol, prévue dans la Stratégie canadienne sur les carburants

27 O’Neill, G.A., Ukrainetz, N.K., Carlson, M., Cartwright, C.V., Jaquish, V.C., King, J.N., Krakowski, J., Russell, J.H., Stoehr, M.U., Xie, C.Y., et Yanchuk, A.D., 2008; Assisted migration to address climate change in BC: recommendations for interim seed transfer standards. Technical Report 048. Victoria, BCV. Ministère des Forêts et des Pâturages de la Colombie‑Britannique.

28 AFGRC, 2007. Alberta Forest Genetics Resource Council – Research Priorities.

29 Schwab O., T. Maness, G. Bull, D. Roberts 2009. Modeling the effect of changing market conditions on mountain pine beetle salvage harvesting and structural changes in the British Columbia forest products industry. Canadian Journal of Forest Research. (39:1806‑1820).

30 A. Yanchuk, comm. pers.

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renouvelables31, 0,75 million de tonnes de matières premières seront économisées annuellement et la production annuelle d’éthanol augmentera de 240 millions de litres.

• Avantages pour l’industrie forestière traditionnelle. Le déploiement de génotypes d’élite dont les caractéris‑tiques chimiques de la paroi cellulaire sont améliorées et l’adaptation au climat local est optimisée amélio‑rera le procédé traditionnel de fabrication de cellulose actuellement utilisé dans l’industrie de la pâte, du papier et de la cellulose de spécialité. L’incidence d’une augmentation de 5 % du contenu en cellulose du bois dans une seule plantation de peupliers produisant 10 tonnes sèches de cellulose par hec‑tare et par année se chiffrerait à environ 1 M$ par année.

• Avantages pour l’environnement. Les cultures énergétiques joueront un rôle clé dans le cycle du carbone et pour cette raison, elles seront de plus en plus ciblées comme moyen de réduire les émissions. La Colombie‑Britannique a récemment proposé une ébauche de protocole d’échange compensatoire du carbone forestier32, et les projets qui répondront aux exigences du protocole produiront des compensa‑tions qui pourront être vendues sur le marché d’échange de crédits de carbone.

Traçabilité. Le Québec a constaté que le nombre de marqueurs permettant une traçabilité efficace des arbres pendant le processus de production est moindre que ce que la sélection génomique nécessite (respectivement de 20 à 40 marqueurs peut‑être, par

opposition à plus de 100), ce qui donne à penser qu’à court terme, la traçabilité peut être une piste fructueuse à exploiter.

La province est très près de déboucher sur des applications pratiques de traçabilité génomique pour l’épinette blanche. L’an dernier, au Québec seulement, 32 millions de plants d’épinette blanche ont été produits et 98 % venaient du programme d’améliora‑tion des arbres. Plus de 3 millions de ces plants ont été produits au moyen d’un système de production clonale (embryogenèse somatique et bouturage) et, pour l’épinette noire, environ 40 % des 92 millions de plants qui ont été produits provenaient du programme d’amélioration des arbres. La province croit que la génomique lui permettra de mettre au point un sys‑tème de traçabilité universel et applicable à d’autres organismes vivants (p. ex., en aquiculture et d’autres systèmes de production végétale). Lorsque la sélection génomique sera mise en œuvre, l’élaboration de méthodes et de normes de certification garantira la crédibilité et la gouvernance.

Exemples liés à un programme de forêts en santé

Diagnostic et surveillance de la santé des forêts au moyen de la génomique. Ce projet vise à mettre au point des outils de diagnostic pour les agents patho‑gènes des forêts. Ces outils aideront également les entreprises forestières et les pépinières à obtenir la certification des plants et des produits, offriront aux sociétés canadiennes un avantage concurrentiel dans le secteur forestier international. On prévoit également des

31 http://www.gazette.gc.ca/rppr/ p1/2010/2010‑04‑10/html/reg1‑eng.html. Cette stratégie vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre en exigeant, partout au pays, une teneur d’au moins 5 % en carburant renouvelable dans l’essence servant au transport (certaines provinces ont des cibles de 10 % de la teneur renouvelable).

32 http://www.env.gov.bc.ca/cas/mitigation/fcop.html

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28 Génome Québec et Génome Colombie‑Britannique

avantages secondaires, tels que de meilleures relations commerciales et une meilleure réputation sur les mar‑chés internationaux en raison de l’approche proactive de prévention adoptée par le Canada pour les tests de diagnostic et la certification des exportations, de même qu’un rôle avéré de chef de file dans l’industrie, l’élabora‑tion des politiques et la recherche sur l’aménagement en fonction de la santé des forêts. Les avantages seront considérables :

• Pertes actuelles. Des ressources équivalant à 66 M$ au moins (et peut‑être jusqu’à 690 M$ à pleine valeur marchande) sont perdues annuellement au Canada en ce moment en raison des agents patho‑gènes forestiers envahissants33.

• Économie de coûts. Ce projet devrait entraîner une réduction d’au moins 1 % du volume perdu annuel‑lement en raison des agents pathogènes forestiers et (après une vaste application de l’outil de diagnos‑tic, qui suivra les tests et la validation) une réduction possible de 2 % de la perte des ressources à l’échelle nationale. Ce dernier pourcentage repré‑senterait des pertes évitées annuellement d’une valeur atteignant de 22 M$ à 44 M$.

• Production de recettes. La distribution du test diagnostique dans des sites d’évaluation publics et privés au Canada procurera, selon des estimations prudentes, des recettes annuelles qui pourraient atteindre 4 M$.

Tria 2. Ce projet utilise la génomique pour étudier les interactions des scolytes envahissants, des agents pathogènes fongiques, et les pins hôtes pour améliorer les modèles de risques écologiques dans les forêts. Ces outils de prévision basés sur la génomique

détermineront à l’avance les approvisionnements disponibles de matières premières lignocellulosiques, utilisables dans la production bioénergétique. Les prévisions exactes des possibilités en bioénergie permettront de modifier les politiques forestières et les outils de planification pour les axer davantage sur les possibilités à valeur ajoutée plutôt que sur les produits forestiers traditionnels.

Deux problèmes importants sont abordés : 1) le dendoctrone du pin ponderosa (DPP), en particulier parce que le ravageur s’étend maintenant au‑delà de son aire de répartition historique (p. ex., en Alberta) et qu’il colonise de nouveaux hôtes tels que le pin gris; et 2) les changements climatiques. Ces deux défis compliquent actuellement la tâche des décideurs, des aménagistes, des communautés et de l’industrie, qui doivent déterminer le « bon moment » et le « bon endroit » pour investir dans les usines de production bioénergétique. Les outils seront également utiles à la SNRF du Canada pour prévoir l’occurrence et la gravité des éclosions de DPP et l’estimation des possibilités d’approvisionnement en matières pre‑mières pour la production bioénergétique, selon différents scénarios d’éclosions de DPP.

LA SUPRÉMATIE ET LES ATOUTS DU CANADA Chef de file scientifique de calibre mondial

Les chercheurs canadiens en génomique forestière sont des chefs de file mondiaux, en particulier en ce qui concerne la recherche sur les ravageurs des conifères et des forêts. Les projets Arborea34 et Treenomix35 ont fait partie des premiers projets inter‑nationaux à grande échelle à être dirigés par des

33 (1) Pimentel, D., Lach, L., Zuniga, R. et Morrison, D., 2000. Environmental and economic costs of nonindigenous species in the É.‑U., Bioscience (50: 53‑65). (2) Rossman, A. Y., 2009., The impact of invasive fungi on agricultural ecosystems in the United States, Biological Invasions (11: 97‑107).

34 http://www.genomecanada.ca/medias/pdf/fr/ArboreaII.pdf.

35 www.treenomix.ca.

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chercheurs canadiens et axés sur l’intégration en matière de santé forestière. Le SCF possède en outre un solide réseau de chercheurs qui étudient la dyna‑mique des populations d’insectes, les changements climatiques et la modélisation des bilans de carbone. La recherche du SCF au Nouveau‑Brunswick, au Québec, en Ontario et en Colombie‑Britannique porte sur la génomique des insectes ravageurs et la géno‑mique appliquée à la résistance des arbres.

L’excellence des chercheurs canadiens en génomique forestière est reconnue par d’autres pays qui pos‑sèdent aussi de grands actifs forestiers, notamment le Brésil, la Norvège, la Suède, les États‑Unis, de même que l’Autriche, la Belgique, la Chine, la France, l’Allemagne, l’Italie, la Hollande, l’Espagne, l’Afrique du Sud, la Thaïlande et le R.‑U36. Des projets de collabo‑ration de grande envergure ont été menés, entre autres avec l’Umea Plant Sciences Centre (Suède), la Forestry Commission du Royaume‑Uni, le campus Davis de l’Université de Californie et le Max Planck Institute for Chemical Ecology (Jéna, Allemagne). Des chercheurs canadiens ont été ou sont actuellement engagés dans des projets internationaux qui portent sur deux essences d’arbre importantes en foresterie canadienne, l’épinette et le peuplier, et ils ont récem‑ment participé au séquençage international du génome du peuplier occidental37.

La capacité en génomique forestière, de l’Atlan-tique au Pacifique

Génome Canada, les centres de génomique régio‑naux38, le SCF, le Centre canadien sur la fibre de bois (qui fournit à FPInnovations des services de recherche « en amont » à l’échelle des forêts), l’ACIA et des ministères provinciaux des Forêts ont activement appuyé la recherche à grande échelle en génomique forestière au cours des dix dernières années. Les investissements des universités, des instituts de recherche, du Conseil national de recherches en sciences naturelles et en génie, d’autres ministères et organismes fédéraux, des entreprises et d’autres encore ont créé une capacité et une expertise addi‑tionnelles en génomique qui peuvent s’appliquer à la foresterie. Ces capacités reposent sur des plateformes de technologie et des centres de R‑D de grande envergure au Canada et concurrentiels à l’échelle internationale. La recherche a produit des données structurelles et fonctionnelles fondamentales qui sont maintenant appliquées à de nouveaux outils qui peuvent être utilisés conjointement avec les tech‑niques traditionnelles d’aménagement des forêts, comme nous l’avons dit précédemment.

Les liens avec les États-Unis

Un grand nombre des problèmes observés dans les forêts canadiennes existent tout autant aux États‑Unis. Le deuxième Sommet bilatéral canado‑américain sur

36 Krell P. Canadian research involvement in international insect pest and pathogen projects. Genomics for future forests symposium report. Service canadien des forêts, Ressources naturelles Canada. 2006; 37‑39.

37 Tuskan, G.A. et coll. The genome of black cotton wood, Populus trichocarpa. Science. 2006; 313 : 1596‑1604.

38 Génome Colombie‑Britannique, Génome Alberta, Génome Prairies, Institut de génomique de l’Ontario, Génome Québec, Génome Atlantique.

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30 Génome Québec et Génome Colombie‑Britannique

la santé des forêts, qui a eu lieu en mars 2013, a montré que de nombreux sujets clés, qu’il a été pro‑posé d’approfondir à l’atelier de Génome Canada, pourraient faire partie d’un modèle de collaboration transnationale. En voici des exemples :

Sujets prioritaires

• Créer un répertoire commun des technologies et des applications très nouvelles en foresterie, qui serait ensuite approuvé à l’occasion une conférence binationale.

Sujets de nature commerciale

• Élaborer des outils de diagnostic et de détection basés sur la génomique qui permettront aux postes frontaliers ou aux expéditeurs d’enquêter sur les agents pathogènes végétaux et de certifier l’origine du bois;

• Élaborer un programme commun pour tenir les espèces envahissantes hors des deux pays par la création d’un périmètre de sécurité; commencer en ciblant un ravageur précis et s’en servir dans un projet pilote pour mettre à l’essai ce concept du périmètre de sécurité.

Sujets liés aux ravageurs et aux agents pathogènes39

• Élaborer une « boîte d’outils » pratique concernant l’agrile du chêne à l’intention des aménagistes municipaux. Cette boîte d’outils comprendra des pratiques exemplaires, entre autres les mesures sanitaires; l’identification; les enquêtes; les phéro‑mones; les traitements, etc.

• Envisager la possibilité de faire, en collaboration, une synthèse des capacités et des outils actuels de diagnostic et de détection concernant les ravageurs envahissants afin de déterminer les lacunes et de partager les pratiques exemplaires.

Les dirigeants du SCF et de son homologue américain, le Service des forêts des États‑Unis (USFS), prévoient s’engager dans l’immédiat dans deux à quatre projets; d’autres suivront peut‑être ultérieurement. Il sera important, dans toute initiative découlant des consulta‑tions sur la stratégie sectorielle de génomique forestière, d’intégrer ces projets de collaboration afin d’en maximiser l’efficacité et l’efficience.

39 Ces sujets ont aussi trait au commerce, mais ils sont plutôt axés sur les ravageurs et les agents pathogènes proprement dits.

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Les défis du secteur forestier et les solutions génomiques 31

Les discussions dont il est question dans le présent document ont été préparées avec l’aide d’un comité consultatif sur la stratégie sectorielle de génomique forestière, mis sur pied par Génome Québec et Génome Colombie‑Britannique.

Les membres de ce comité consultatif sont (octobre 2012) :

• Greg Adams, gestionnaire, Recherche‑développement, JD IrvingLimited

• Michel Campagna, Direction de l’environnement forestier, ministère des Ressources naturelles et de la Faune

• Dave Davies, directeur général, Forest Protection Limited

• Ian de la Roche, membre du conseil d’administration de Génome Colombie‑Britannique, ex‑président de FPInnovations

• Yvan Hardy, membre du conseil d’administration de Génome Canada et président, Panel international des ressources du PNUE

• Keith McClain, chef du Programme sur le dendroctone du pin ponderosa du Foothills Research Institute

• Mary Mes‑Hartree, directrice générale, Service canadien des forêts (SCF) de RNCan, région de la capitale nationale

• David Nanang, directeur général intérimaire, SCF de RNCan, Grands Lacs

• Alan Pelman, ex‑vice‑président, Technologie, Weyerhauser Canada

• Steve Price, directeur général, Alberta Innovates Bio Solutions

• Larry Stanley, gestionnaire, Développement de la foresterie, ministère de l’Énergie et des Ressources de la Saskatchewan

• Paule Têtu, membre du conseil d’administration de Génome Québec, Conseillère principale, Partenariats stratégiques avec les universités, FPInnovations

Ce groupe a émis des avis sur les nouvelles consultations et le perfectionnement des cibles établies à l’atelier sur l’initiative canadienne de génomique visant la santé des forêts canadiennes du 31 mars 2009, qui a donné lieu à un livre blanc40 en 2009.

Les auteurs du rapport de 2009 ont été :

• Brian Aukema, Service canadien des forêts, Ressources naturelles Canada et Université du Nord de la Colombie‑Britannique, Prince George, Colombie‑Britannique

• Joerg Bohlmann, Université de la Colombie‑Britannique, Vancouver, Colombie‑Britannique

• Anne‑Christine Bonfils, Service canadien des forêts, Ressources naturelles Canada, Ottawa, Ontario

• Daniel Doucet, Service canadien des forêts, Ressources naturelles Canada, Sault Ste. Marie, Ontario

• Ismahane Elouafi, Agence canadienne d’inspection des aliments, Ottawa, Ontario

• Nadir Erbilgin, Université de l’Alberta, Edmonton, Alberta

• Armand Séguin, Service canadien des forêts, Ressources naturelles Canada, Québec, Québec

• Sandy Smith, Université de Toronto, Ontario

• et avec l’aide de Sue Kingsley, Vancouver, Colombie‑Britannique

ANNEXE 2 – PARTICIPANTS AU COMITÉ CONSULTATIF DE 2012

40 Canadian Forest Health Genomics: Canadian Strengths Address Forestry Challenges. Juillet 2009.

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32 Génome Québec et Génome Colombie‑Britannique

ANNEXE 3 – CONSULTATIONS DES PARTIES PRENANTES EN GÉNOMIQUE FORESTIÈRE (2012-2013) INDUSTRIE• Ric Slaco, v.‑p., Foresterie, Interfor (C.‑B. et É.‑U.)

• Mark Feldinger, v.‑p., Foresterie et Environnement, Canfor (C.‑B., Alberta, Québec et É.‑U.)

• David Lehane, v.‑p., Foresterie, WestFraser (C.‑B., Alberta, É.‑U.)

• Brian Merwin, v.‑p., Initiatives stratégiques, Mercer International (C.‑B., Allemagne)

• Alan Pelman, ex‑vice‑président, Recherche, Weyerhaeuser

• Ian de la Roche, ex‑président‑directeur général, FPInnovations

• Pierre Lapointe, président‑directeur général, FPInnovations

• Jean‑Pierre Martel, v.‑p., Partenariats stratégiques, FPInnovations

• Mark Hubert, v.‑p., Leadership environnemental, APFC

• Blake Brundson, chef forestier, JD Irving, St John (N.‑B., N.‑É., É.‑U.)

• Greg Adams, gestionnaire, Amélioration des arbres, JD Irving, St John

• Jack Woods, président, Genome Council of BC

• David Davies, directeur général, Forest Protection Limited, Fredericton, N.‑B.

• Fred Dzida, directeur national, Foresterie, Weyerhaeuser Co Ltd (C.‑B., Alberta, Ontario, É.‑U.)

• Jason Linkewich, v.‑p., Approvisionnement stratégique en fibre, Tembec (Ont., Québec)

• Martin Lorrion, v.‑p., Foresterie et Environnement, Domtar (Québec)

• Kevin Belanger, v.‑p., Foresterie et Terres forestières, Domtar (Ont., Québec, É.‑U.)

• André Tremblay, président‑directeur général, Conseil de l’industrie forestière du Québec

• Catherine Cobden, v.‑p. principale, Association des produits forestiers du Canada, Ottawa

• Brian Nicks, v.‑p. principal, Aménagement des forêts et Opérations forestière, Eacom Timber Corp (Ontario)

• Bob Fleet, v.‑p. Foresterie et Environnement, Tolko (C.‑B., Alberta, Saskatchewan, Manitoba)

• Helen Nemeth, adjointe du président exécutif, Tolko

• Michael O’Blenis, v.‑p., Approvisionnement en fibre et Relations gouvernementales, Aditya Birla, Nouveau‑Brunswick)

• François Dumoulin, v.‑p., Foresterie, Résolu Produits forestiers (Ontario et Québec)

• David Lindsay, président et chef de la direction, Association des produits forestiers du Canada, Ottawa

• Jon Flemming, v.‑p., Affaires industrielles, BioTech Canada (Ottawa)

• Michel Lessard, v.‑p., Gestion des ressources forestières, Tembec (Ontario et Québec)

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Les défis du secteur forestier et les solutions génomiques 33

GOUVERNEMENT• Tony Ritchie, directeur général, Direction de la

protection des végétaux, ACIA

• Beth MacNeil, directrice générale intérimaire, Sciences, SCF‑RNCan

• Kami Ramcharan, directeur général, Centre de foresterie du Pacifique, SCF‑RNCan

• Jacinthe Leclair, directrice générale, Centre de foresterie des Laurentides, SCF‑RNCan

• Bill Anderson, conseiller politique principal, Centre de foresterie de l’Atlantique, SCF‑RNCan

• George Bruemmer, directeur général, Centre canadien sur la fibre du bois

• Mike Fullerton, directeur, Division des sciences forestières, SCF‑RNCan

• David Bailey, président et chef de la direction, Génome Alberta

• Tim Karlsson, directeur général adjoint intérimaire, Direction générale de la fabrication et des sciences de la vie, Industrie Canada

• Tom Bedford, analyste sectoriel, Direction générale de la fabrication et des sciences de la vie, IC

• Saeed Khan, analyste commercial, Direction générale de la fabrication et des sciences de la vie, IC

• Brad Feasey, analyste sectoriel principal, Direction générale de la fabrication et des sciences de la vie, IC

• Richard Savard, S.‑M., MRN&F, Québec (par courriel)

• Robert Jobidon, directeur, Direction de la recherche forestière, MRN&F, Québec

• Doug Konkin, S.‑M., Ministère des Forêts, des Terres et des Ressources naturelles de la Colombie‑Britannique

• David O’Toole, S.‑M., Ministère des Richesses naturelles de l’Ontario

• George Ross, S.‑M., Ministère du Développement du Nord et des Mines de l’Ontario

• Bill Thornton, SMA, Forêts, Ministère des Richesses naturelles de l’Ontario

• Tom MacFarlane, SMA, Ressources renouvelables, MRN Nouveau‑Brunswick

• Julie Towers, directrice générale, Direction générale des ressources naturelles, MRN Nouvelle‑Écosse

CHERCHEURS• Richard Hamelin, UBC

• Jörg Bohlmann, UBC

• Sally Aitken, UBC

• Janice Cook, U of A

• Jack Saddler, UBC

• John McKay, Laval

AUTRES• Roger Foxall, PDG fondateur de

Génome Colombie‑Britannique

• Don Wright, auparavant sous‑ministre des Forêts de la C.‑B. et ex‑président de BCIT, Vancouver

• Angus Livingstone, directeur, UBC Industry Liaison Office

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34 Génome Québec et Génome Colombie‑Britannique

CONTEXTEAu cours des dix dernières années, quelque 90 M$ ont été investis dans l’avancement de la recherche en géno‑mique forestière au pays. Les thèmes principaux, liés à ces investissements, ont trait à l’amélioration de la santé et de la productivité des forêts actuelles et futures et à la création d’outils de diagnostic très efficaces pour protéger les forêts canadiennes. La compréhension de la science de la génomique forestière a progressé à un rythme inégalé et le temps est venu de se concentrer instamment sur la proposition de valeur des applications. En prévision de l’atelier qui aura lieu le 25 mars prochain à Ottawa, des consultations sont menées pour connaître les opinions d’un large éventail de parties intéressées, orienter les discussions à l’atelier et explorer les principaux éléments moteurs et défis, de même que les possibilités qui permet‑tront d’accélérer la mise au point d’applications de façon à bien orienter les investissements futurs.

SUJETS DE DISCUSSION Les changements climatiques ont (et continueront d’avoir) des impacts considérables sur les forêts canadiennes. L’adaptation naturelle des arbres ne pourra probablement pas se faire à un rythme assez rapide pour tenir la cadence de ces changements environnementaux. Que pensez‑vous d’investir maintenant en génomique forestière pour améliorer les chances que les forêts futures résistent mieux et soient en meilleure santé? Qui devrait investir et qui devrait appliquer ces nouveaux outils de la génomique?

En raison des changements climatiques et d’un commerce mondial qui a pris beaucoup d’ampleur, les infestations d’insectes ravageurs ne cessent d’augmenter, un problème qui touche toutes les nations commerçantes. Quelle ampleur ce problème a‑t‑il et quelle devrait être la priorité des applications génomiques pour le résoudre?

Comme nous l’avons vu pour l’épidémie de dendroctone du pin ponderosa, les changements climatiques ont joué un rôle en facilitant l’expansion sans précédent des populations de ravageurs au pays, ce qui a eu des

résultats catastrophiques. La génomique forestière joue un rôle en élucidant les interactions des ravageurs/hôtes/agents pathogènes et en produisant des outils qui per‑mettront de meilleures prévisions, une lutte plus efficace contre les ravageurs et finalement, une meilleure protec‑tion des forêts de l’avenir. Quelles sont les applications possibles de ces nouvelles connaissances?

Le Canada ne fait que commencer à récolter les arbres des forêts de seconde génération et pendant des siècles, il a bénéficié de la valeur, de la diversité et du volume disponible du troisième territoire forestier en importance sur la planète. Une forêt commerciale future sera plus petite, plus réglementée (par le gouvernement et les attentes du public), de moindre valeur (c’est‑à‑dire moins de gros arbres dans les peuplements denses) et généra‑lement plus coûteuse à aménager. Quel rôle la génomique forestière peut‑elle jouer pour passer du « modèle de volume » du passé à un « modèle de valeur » de l’avenir? Qui devrait investir et quel est le potentiel des applications?

SUJETS FACULTATIFSÀ votre avis, quels sont les gains rapides si l’on pense aux applications de la génomique forestière?

L’utilisation de la génomique pour accélérer l’amélioration traditionnelle des arbres et cibler des caractéristiques privilégiées de résistance aux ravageurs et aux séche‑resses semble très prometteuse; toutefois, on ne sait pas très bien si elle peut être augmentée pour produire les millions de plants nécessaires annuellement. Qu’en pensez‑vous?

Que pensez‑vous des questions économiques entourant les applications de la génomique forestière dans les domaines suivants : diagnostics, amélioration accélérée des arbres et lutte contre les ravageurs?

Que pensez‑vous (en bien ou en mal) des perceptions du public sur l’utilisation de la génomique dans les applications forestières?

ANNEXE 4 – CADRE DE CONSULTATION POUR UNE STRATÉGIE NATIONALE DE GÉNOMIQUE FORESTIÈRE (2012-2013)

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Les défis du secteur forestier et les solutions génomiques 35

NOM DE FAMILLE PRÉNOM TITRE DE POSTE ORGANISME / SOCIÉTÉAdams Greg Gestionnaire, R‑D, Pépinières et Amélioration

des arbres

J.D. Irving Limited

Aitken Sally Professeure Université de la

Colombie‑Britannique

Arif Basil Chercheur scientifique principal Centre de foresterie des

Grands Lacs

Bailey David Président et chef de la direction Génome Alberta

Barker Christopher Gestionnaire de projet principal Génome Prairies

Baross Agnes Gestionnaire, Développement sectoriel Génome

Colombie‑Britannique

Barsi Debby Gestionnaire, Programme

de génomique forestière

SCF‑RNCan

Beaulieu Jean Chercheur scientifique Ressources

naturelles Canada

Bélanger Kevin Vice‑président, Approvisionnement en fibre

de bois

Domtar

Bell Cindy Vice‑présidente exécutive,

Développement corporatif

Génome Canada

Bohlmann Joerg Professeur Université de la

Colombie‑Britannique

ANNEXE 5 – PARTICIPANTS À L’ATELIER NATIONAL SUR LA STRATÉGIE SECTORIELLE DE GÉNOMIQUE FORESTIÈRE ORGANISÉE À OTTAWA LE 25 MARS 2013

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36 Génome Québec et Génome Colombie‑Britannique

NOM DE FAMILLE PRÉNOM TITRE DE POSTE ORGANISME / SOCIÉTÉBonfils Anne-Christine Gestionnaire, Programme de recherche Conseil national

de recherches

Bousquet Jean Professeur Université Laval

Bruemmer George Directeur général,

Centre canadien sur la fibre de bois

SCF‑RNCan

Bull Gary Professeur Université de la

Colombie‑Britannique

Campagna Michel Gestionnaire Ministère des Ressources

naturelles du Québec

Carroll Allan Professeur agrégé Université de la

Colombie‑Britannique

Chaffre Sébastien Gestionnaire de programme Génome Québec

Cooke Janice Professeure agrégée Université de l’Alberta

Coueslan Sue Directrice des Relations externes Génome Atlantique

Cusson Michel Chercheur scientifique Ressources

naturelles Canada

Dambrowitz Chris Directeur, Initiatives stratégiques

bio‑industrielles

Biorefining

Conversions Network

Université de l’Alberta

de la Roche Ian Directeur Génome

Colombie‑Britannique

Ensminger Ingo Professeur Université de Toronto

Farrell Jim Conseiller Consultant

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Les défis du secteur forestier et les solutions génomiques 37

NOM DE FAMILLE PRÉNOM TITRE DE POSTE ORGANISME / SOCIÉTÉFlemming Jon V.‑P., Affaires industrielles BIOTECanada

Fullarton Michele Coordonnatrice, Amélioration des arbres Ministère des

Affaires naturelles

Gelinas Nancy Professeure Université Laval

Gracia-Garza

Javier Directeur général, Direction générale

des programmes scientifiques

SCF‑RNCan

Hamelin Richard Chercheur scientifique Ressources

naturelles Canada

Hardy Yvan Membre du conseil d’administration Génome Canada

Isabel Nathalie Chercheuse scientifique Ressources

naturelles Canada

Jobidon Robert Directeur Ministère des Ressources

naturelles du Québec

Kalisz Michael Gestionnaire de projet Université Trent

Kalmar Gabe Vice‑président, Développement sectoriel Génome

Colombie‑Britannique

King Shelley V.‑P., Recherche et Développement des

affaires

Génome Atlantique

Krell Peter Professeur Université de Guelph

LaPointe Pierre Président et chef de la direction FPInnovations

LeBlanc Michel V.‑P., Ventes et Commercialisation des

produits du bois

DSM

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38 Génome Québec et Génome Colombie‑Britannique

NOM DE FAMILLE PRÉNOM TITRE DE POSTE ORGANISME / SOCIÉTÉLeclerc Jacinthe Directrice générale Centre de foresterie des

Laurentides du Service canadien des forêts

LePage Marc Président et chef de la direction Génome Québec

Lindsay Kate Association des produits forestiers du Canada

Livingstone Angus Directeur général UILO, UBC

Lopez-Correa

Catalina Vice‑présidente, Affaires scientifiques Génome Québec

Lord-Fontaine

Stéphanie Directrice de programme Génome Québec

MacLean David Professeur Université du

Nouveau‑ Brunswick

MacKay John Professeur et doyen associé Université Laval

McCormac Dennis Directeur Institut de génomique

de l’Ontario

McKay Mary Adjointe aux programmes Génome

Colombie‑Britannique

Mansfield Shawn Professeur Université de la

Colombie‑Britannique

Marcotte Mireille Agente de programme principale intérimaire Agence canadienne

d’inspection des aliments

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Les défis du secteur forestier et les solutions génomiques 39

NOM DE FAMILLE PRÉNOM TITRE DE POSTE ORGANISME / SOCIÉTÉMartin Vincent Professeur agrégé Université Concordia

Meulien Pierre Président et chef de la direction Génome Canada

Morin Karine Directrice, Programme GE3LS national Génome Canada

Nelson Harry Professeur adjoint UBC

Nemeth Helen Adjointe de direction du président Tolko Industries Ltd.

Orsborne Victoria Directrice, Politique et Affaires industrielles BIOTECanada

O’Toole David Sous‑ministre Ministère des

Richesses naturelles

Pick Charles Gestionnaire, Développement des affaires DNA LandMarks

Rank Dennis Associé principal Dennis Rank and

Associates

Ritchie Rachael Directrice, Développement des affaires Génome

Colombie‑Britannique

Ritland Kermit Professeur Univ. de la

Colombie‑Britannique

Russell John Chercheur scientifique,

Amélioration des arbres

Ministère des Forêts

de la C.‑B.

Saville Barry Professeur agrégé Université Trent

Swan Kate Codirectrice, Programmes de génomique Génome Canada

Thomas Barb Généticienne et coordonnatrice de recherche

sur la peupleraie expérimentale

Alberta‑Pacific Forest

Industries Inc.

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40 Génome Québec et Génome Colombie‑Britannique

NOM DE FAMILLE PRÉNOM TITRE DE POSTE ORGANISME / SOCIÉTÉTsang Adrian Professeur Université Concordia

Uzunovic Adnan Chercheur scientifique principal / mycologue FPInnovations

Vanier Raymond Surintendant, Foresterie et Récolte Domtar

Whetten Ross Professeur agrégé Université d’État de la

Caroline du Nord

Wilson Richard Pathologiste, Programme des forêts Ministère des Richesses

naturelles de l’Ontario

Winter Alan Président et chef de la direction Génome

Colombie‑Britannique

Woods Jack Gestionnaire de programme, Forest Genetics

Council of BC / PDG SelectSeed Ltd.

Forest Genetics Council

of BC et SelectSeed Ltd.

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Génome Canada Cindy Bell Vice‑présidente exécutive, Développement corporatif Tél. : 613‑751‑4460, poste 218 [email protected] www.genomecanada.ca

Génome Colombie-Britannique Gabe Kalmar Vice‑président, Développement sectoriel Tél. : 604‑637‑4374 [email protected] www.genomebc.ca

Génome Alberta Gijs van Rooijen Conseiller scientifique en chef Tél. : 403‑210‑5253 [email protected] www.genomealberta.ca

Génome Prairies Chris Barker Conseiller scientifique en chef Tél. : 306‑668‑3587 [email protected] www.genomeprairie.ca

Institut de génomique de l’Ontario Alison Symington Vice‑présidente, Développement corporatif 416‑673‑6594 [email protected] www.ontariogenomics.ca

Génome Québec Catalina López‑Correa Vice‑présidente, Affaires scientifiques Tél. : 514‑398‑0668 [email protected] www.genomequebec.com

Génome Atlantique Shelley King Vice‑présidente, Recherche et Développement des affaires Tél. : 902‑421‑5646 [email protected] www.genomeatlantic.ca

RENSEIGNEMENTS ADDITIONNELS

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