Les commerces et services en milieu rural depuis dix ans · supplémentaires dans la région entre...

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Les commerces et services en milieu rural depuis dix ans Les bureaux de poste se maintiennent, mais de nombreuses écoles subissent des regroupements intercom- munaux. Poste et école sont souvent les derniers services à subsister. Trouver du pain frais sur sa com- mune, avoir accès à un bureau de poste ou à une pharmacie à proxi- mité, habiter près d'une école... un certain nombre de commerces et de services publics ou privés ont un rôle déterminant dans l'or- ganisation du territoire. C'est le cas des équipements dits "de ba- se" : l'école, les commerces ali- mentaires, les professions de santé, la banque, la poste, le coiffeur. Leur installation, leur maintien ou leur disparition peu- vent avoir des consé- quences importantes sur la vie locale, tout parti- culièrement en zone ru- rale. L'épicerie ou la boulan- gerie sont des commerces largement implantés dans les communes, qui per- mettent de desservir sur place un nombre impor- tant de personnes. La boulangerie est présente dans près de 40 % des communes en Limousin, profitant aux quatre cinquièmes de la population régio- nale. Parmi les personnes ne disposant pas sur leur commune de cet équipement, seu- les 2,5 % d'entre elles habitent à plus de quinze minutes de la commune la plus pro- che équipée. C'est peu, mais plus qu'en Auvergne (1,8 %) ou qu'en Poitou- Charentes (0,3 %). Malgré des taux d'équipement plus élevés, la population limousine est plus éloignée des commerces et services qu'en moyenne en France. Les supermarchés ont redessiné la carte de l'ensemble des commerces alimentaires. Ce sont les boulangeries qui semblent avoir le mieux résisté à leur essor. Source : Insee - base permanente des équipements, recensement de la population 1999 Médecin ou pharmacie dans la commune pour seulement un habitant sur deux 30 40 50 60 70 80 90 Banque Pharmacie Médecin Boulangerie Poste École Population disposant du service dans sa commune (%) rural isolé limousin rural isolé métropole

Transcript of Les commerces et services en milieu rural depuis dix ans · supplémentaires dans la région entre...

  • Les commerceset services en milieurural depuis dix ans

    Les bureaux de postese maintiennent,

    mais de nombreusesécoles subissent desregroupements intercom-munaux. Poste et écolesont souvent les derniersservices à subsister.

    Trouver du pain frais sur sa com-mune, avoir accès à un bureau deposte ou à une pharmacie à proxi-mité, habiter près d'une école...un certain nombre de commerceset de services publics ou privésont un rôle déterminant dans l'or-ganisation du territoire. C'est lecas des équipements dits "de ba-se" : l'école, les commerces ali-mentaires, les professions desanté, la banque, laposte, le coiffeur. Leurinstallation, leur maintienou leur disparition peu-vent avoir des consé-quences importantes surla vie locale, tout parti-culièrement en zone ru-rale.L'épicerie ou la boulan-gerie sont des commerceslargement implantés dansles communes, qui per-mettent de desservir surplace un nombre impor-tant de personnes. La

    boulangerie est présente dans près de 40 %des communes en Limousin, profitant auxquatre cinquièmes de la population régio-nale. Parmi les personnes ne disposant passur leur commune de cet équipement, seu-les 2,5 % d'entre elles habitent à plus dequinze minutes de la commune la plus pro-che équipée. C'est peu, mais plus qu'enAuvergne (1,8 %) ou qu'en Poitou-Charentes (0,3 %).

    Malgré des tauxd'équipement plus

    élevés, la populationlimousine est plus éloignéedes commerces et servicesqu'en moyenne en France.

    Les supermarchés ontredessiné la carte de

    l'ensemble des commercesalimentaires. Ce sont lesboulangeries qui semblentavoir le mieux résisté àleur essor.

    Source : Insee - base permanente des équipements,recensement de la population 1999

    Médecin ou pharmacie dans la communepour seulement un habitant sur deux

    30 40 50 60 70 80 90

    Banque

    Pharmacie

    Médecin

    Boulangerie

    Poste

    École

    Population disposant du service dans sa commune (%)

    rural isolé limousinrural isolé métropole

  • INSEE Limousin - septembre 2006

    Moins de boulangeriestraditionnelles

    Les disparités sont évidentes selon le typede zone où l'on habite : commune urbaineou rurale, grande ou petite. Ainsi, dans unepetite commune, une seule boulangerieproposera ses produits aux habitants tandisque, dans les grandes agglomérations, lescitadins auront le choix entre plusieurs com-merçants. Environ 650 boulangeries sontimplantées en Limousin en 2005, mais laconcentration est forte dans les communesurbaines : une boulangerie sur trois se situedans les six pôles urbains, où la densité depopulation atteint 580 habitants au kilomè-tre carré.40 % des boulangeries sont installées dansle rural dit "isolé" (cf. encadré), qui couvre70 % du territoire régional. Leur représen-tation parait donc bien faible sur ce vasteterritoire. Pourtant, la densité de populationn'y étant que de 18 habitants au kilomètrecarré, le nombre de boulangeries s'y élèveà 12 pour 10 000 habitants contre 7 pour10 000 dans les pôles urbains.En dix ans, le nombre de boulangeries estresté relativement stable sur l'ensemble duterritoire, mais les terminaux de cuisson etles établissements vendant un produit fa-briqué et cuit ailleurs se sont développésaux dépens des boulangeries traditionnel-les. La situation n'est pas identique selon lacatégorie des communes. Les communesdes pôles urbains affichent un gain pour cecommerce (+7 %) tandis que les commu-

    nes rurales isolées en perdent6 %. Ainsi, sur les dix dernièresannées, 23 communes ont enre-gistré la disparition de leur bou-langerie. Pour huit d'entre elles,on note également la disparitionde l'épicerie.

    Les supermarchés ontréorganisé le territoire

    Les autres commerces alimen-taires de base sont moins pré-sents. La boucherie et le magasind'alimentation (qui peut être uneépicerie, une supérette ou un su-permarché) sont implantés res-

    Comparaison de l'accessibilité des équipements Limousin/France

    Communes équipées (%)

    École élémentaire (ou classes dispersées)Infirmier libéralMédecin généraliste libéralPharmacieÉpicerie, supérette ou supermarchéBoulangerieBoucherie, charcuterieBanque (ou Caisse d'épargne)PosteCoiffure

    Source : Insee - base permanente des équipements, recensement de la population 1999

    Présence des équipements dans le rural isoléÉquipements "de base"

    Équipements complémentairesRestaurantMaçonPlâtrier, peintreMenuisier, charpentier, serrurierPlombier, couvreur, chauffagisteÉlectricienRéparation automobile et matériel agricole

    Limousin

    48,422,521,420,028,933,121,614,641,432,2

    59,549,936,048,040,833,537,0

    50,217,218,314,824,630,818,012,927,025,0

    46,644,030,439,434,927,432,5

    Nombre d'équipementspour 10 000 habitants

    11,415,110,6

    5,810,611,9

    7,16,09,8

    12,4

    27,020,113,118,715,511,215,7

    13,111,4

    9,04,18,6

    11,36,35,76,3

    10,9

    31,419,512,316,313,9

    9,314,2

    Population desserviesur place (%)

    77,849,652,050,558,064,348,040,271,864,4

    80,570,662,170,663,855,565,5

    82,447,552,947,557,766,348,240,761,460,5

    75,069,060,066,364,654,764,9

    Métropole Limousin Métropole Limousin Métropole

    Dans l'espace rural limousin, on distingue :

    - les 33 communes composant les dix pôles d'emploi ruraux et leurcouronne (Argentat, Bort-les-Orgues, Égletons, Objat, Aubusson, Bour-ganeuf, La Souterraine, Bellac, Saint-Léonard-de-Noblat, Saint-Yrieix-la-Perche) ;

    - le rural dit "isolé", soit 519 communes regroupant 221 900 habitants(un tiers de la population de la région). Sept de ces communes ont unepopulation dépassant les 2 000 personnes (le maximum étant 3 700 ha-bitants). Les trois quarts des communes ont moins de 500 habitants. Lastructure par taille des communes est proche de celle du rural isolé del'ensemble de la métropole.

    Cet article porte sur le rural isolé, où la problématique de l'accès auxcommerces et services est la plus prégnante.

    La source utilisée est la base permanente des équipements, avec lesfichiers Adeli (secteur libéral médical et para-médical), Ramsese (éta-blissements d'enseignement), Sirene (services et commerces - cette sourcene permet pas de repérer la présence d'un service en activité secondaire,comme le dépôt de journaux dans une boulangerie, ni d'apprécier ledegré de satisfaction des usagers selon la diversité des produits offerts oul'amplitude des plages d'ouverture).

  • pectivement dans 20 % et 30 %des communes du rural isolé li-mousin, proportions légèrementplus élevées que dans l'ensembledu rural isolé français. Le petitcommerce a souvent été sup-planté par le supermarché :l'éventail des produits proposés,des prix moins élevés et la possi-bilité de grouper des achats ali-mentaires et non-alimentaires yattirent davantage de ménages.Ainsi, les supermarchés affichent

    une vingtaine d'établissementssupplémentaires dans la régionentre 1995 et 2005. Plus de lamoitié d'entre eux se sont implan-tés dans des communes ruralesisolées. En 2005, 32 communesdisposent du supermarché, ce quipermet à un quart de la popula-tion du rural d'être desservie surplace contre 19 % dix ans plustôt. Quant aux supérettes, ellesont augmenté de 29 %, mais as-

    INSEE Limousin - septembre 2006

    sez peu dans le rural. La part descommunes rurales disposantd'une supérette est restée stablesur la période : environ 4,5 %.

    Deux épiceries sur cinqont disparu

    Les épiceries ont été les premiè-res touchées par l'essor des su-permarchés et des supérettes. En1995, on recensait 560 épiceries

    sur le territoire limousin. Dix ansplus tard, on en compte 40 % demoins. Si leur nombre a davan-tage diminué dans les pôles ur-bains, le rural isolé a été affectépar leur disparition dans unesoixantaine de communes. L'im-plantation d'une supérette oud'un supermarché a pallié ces fer-metures pour 14 % d'entre ellesmais 77 % ne disposent pas nonplus de l'un ou l'autre de ces ma-

    gasins. D'autres petits commerces spéciali-sés ont subi le même sort. C'est le cas desboucheries-charcuteries dont le nombre adiminué de 26 %.

    Maintien d'un réseau postal,progression des banques

    Symbole fort des services aux particulierscomme des services aux entreprises, le bu-reau de poste est présent dans 40 % descommunes du rural isolé dans la région,contre 30 % au niveau métropolitain. Ildessert sur place les trois quarts des Limou-sins. Dans le cadre de l'aménagement duterritoire, conformément à la loi du 2 juillet1990, la Poste s'est engagée à maintenir unréseau d'au moins 17 000 points de con-tact au niveau national. Y sont incluses prèsde 2 000 agences postales communales ouintercommunales, le plus souvent situées enzone rurale, ce dispositif devant permettrede conserver une présence postale la pluscomplète possible.Les banques (y compris les agences de laCaisse d’épargne) sont, quant à elles, ins-tallées dans 15 % des communes ruralesisolées, contre 13 % au niveau métropoli-tain. Elles assurent un service sur place à40 % des habitants de la zone. La concen-tration est forte dans les pôles urbains etseulement un tiers des établissements ban-caires sont établis en zone rurale. La moi-tié de ces communes équipées n'offrent lesservices que d'une seule banque. En dix ans,le nombre d'agences bancaires a augmentéd'un tiers en Limousin. Deux équipementssupplémentaires sur cinq se sont implantésdans le rural isolé. Une trentaine de nou-velles communes possèdent dorénavant ceservice tandis que six ne bénéficient plusde sa présence.

    Des classes dispersées poursoutenir l'école de proximité

    Figure emblématique de la vie d'un vil-lage : la présence de l'école élémentaire.La moitié des communes du rural isolé nepossèdent pas de structures d'enseignementprimaire ; il s'agit pour l'essentiel de peti-tes communes d'une taille moyenne de 180habitants.Pour les autres, le maintien de classes dis-persées (regroupement pédagogique inter-communal) permet de limiter le nombre des

    Vingt supermarchés supplémentaires,deux cents épiceries en moins

    Apparition ou disparitionde l'épicerieentre 1995 et 2005

    ApparitionDisparitionPrésence aux deux datesAbsence aux deux datesRural isoléPrésence de supermarché

    Source : Insee - Sirene

    Limoges

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    communes sans école.Ainsi, dans le ruralisolé corrézien, lenombre des commu-nes proposant l'en-semble des classes élé-mentaires est inférieurà celui des communespossédant des classesde regroupement pé-dagogique intercom-munal. Conserver leplus longtemps possi-ble ce service public,même incomplet, sem-ble être l'ultime rem-part à la "désertifica-tion". Quand cet équi-pement n'existe pasdans une commune,les autres services etcommerces se font ra-res également.

    De nombreuxéquipementsde santé

    Les professionnels de santé (médecins gé-néralistes, infirmiers libéraux) et les phar-macies sont présents chacun dans un cin-quième des communes rurales isolées. Lamoitié de la population de la zone en trouveune près de son domicile. Seule une ving-taine de ces communes en accueillent plu-sieurs. On relève ainsi six pharmacies pour10 000 habitants dans le rural isolé limou-sin, contre quatre pour 10 000 habitantsdans le rural métropolitain. Pourtant, enl'absence de pharmacie sur place, 8 % desruraux limousins en sont éloignés de plusde quinze minutes, contre 5 % pour ceuxde métropole.

    Les possibilités d’implantation de nouvel-les pharmacies sont très réduites ; en effet,la création d’une nouvelle officine est sou-mise à un quota minimum de population(une officine pour 2 500 habitants dans lescommunes de moins de 30 000 habitantsou dans un ensemble de communes conti-guës).Les médecins et infirmiers sont plus nom-breux, et le nombre de ces professionnelsde santé est respectivement de 11 et 15 pour10 000 habitants dans le rural limousin, bienplus élevée qu'au niveau du rural métropo-litain qui affiche des taux de 9 et 11.

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    0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

    Supermarché

    Épicerie-supérette

    Médecin

    InfirmierBoucherie

    Pharmacie

    Banque

    ÉcoleRestaurant

    Coiffeur

    Menuisier

    Maçon

    Poste

    Garage

    Électricien

    Boulangerie

    Plâtrier

    Plombier

    3 000

    800

    1 000

    1 200

    1 500

    2 000

    100200

    400

    500

    600

    % communes

    % population

    Concentration de la population et des équipements dans le rural isolé en Limousin

    Grille de lecture : L'épicerie est présente dans 28 % des communes et dessert sur place 54 % des Limousins.28 % des communes regroupant 63 % de la population ont plus de 500 habitants

    Davantage d'équipements dans les communes rurales à partir de 400 habitants

    300

    Source : Insee - base permanente des équipements - recensement de la population 1999

    Chef-lieu de cantonCommunes du rural isolé

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    Écoles : des regroupements intercommunauxnombreux dans l'espace rural

    Présence d'une école oud'un regroupement pédagogique

    absence de structureécole élémentaireclasse dispersée

    Source : ministère de l'Éducation nationale

    Limoges

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    Les caractéristiques démographi-ques de la région peuvent expli-quer ce niveau élevé d'équipe-ment, le maintien à domiciled'une population âgée et disper-sée sur le territoire ne pouvants'envisager sans une bonne im-plantation du dispositif de santé.Ces trois services (pharmacie, mé-decin, infirmier) sont associésdans près de 90 communes. Laplupart d'entre elles possèdentégalement les autres équipements"de base" et la moitié sont chefs-lieux de cantons.

    Incontournable :le salon de coiffure

    Service aux particuliers que l'ontrouve très souvent dans les com-munes, le salon de coiffure estprésent dans un tiers des commu-nes rurales limousines contre unquart dans le rural de métropole.Près des deux tiers des habitantspeuvent ainsi bénéficier sur placede ce service. À l'instar de la bou-langerie, deux communes équi-pées sur trois n'ont qu'un saloninstallé sur leur territoire. Le nom-bre d'équipements s'élève aussià 12 pour 10 000 habitants.Dans les pôles urbains, le nom-bre de salons de coiffure s'élèveà 15 pour 10 000 habitants et, enville, le nombre d'employés dansun salon est souvent plus élevé.En dix ans, le nombre de salonsde coiffure a augmenté de plusd'une cinquantaine d'établisse-ments. Ce sont essentiellement les

    Une centaine de communes composent un fin maillage du territoire rural

    Source : Insee - base permanente des équipements - recensement de la population 1999

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    Communes rurales structurantes :

    Niveau d'équipement des communes :

    Zonages urbains et ruraux :

    Pôles urbains

    Couronnes des pôles urbains

    Pôles d'emploi ruraux et couronnes

    Rural isolé

    1051

    9 ou 10 équipementsChef-lieu de canton

    Saint-Yrieix-la-Perche

    Bort-les-Orgues

    Saint-Léonard-de-Noblat

    Égletons

    Ussel

    Guéret

    AubussonBourganeuf

    Bellac

    LimogesSaint-Junien

    Tulle

    Brive-la-Gaillarde

    La Souterraine

    Argentat

    Objat

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    L'école et le bureau de poste : ultimes équipements présents

    ÉcolePosteBoulangerieCoiffeurAlimentation généraleInfirmierMédecinBoucheriePharmacieBanque

    Source : Insee - base permanente des équipements

    492196690000

    6959141619135500

    82887176713518356

    18

    8090

    10090

    1007090708030

    1001001001008780

    10070

    10063

    unéquipement

    deuxéquipements

    cinqéquipements

    huitéquipements

    neuféquipements

    Présence de l'équipement (%) dans les communes disposant de :

    Grille de lecture : l'école est présente dans 69 % des communes du rural isolé ayant deux équipements.

    communes des pôles urbains etdes couronnes périurbaines quien ont bénéficié. Dans le ruralisolé, la quasi-stabilité de leurnombre cache des mouvementsplus importants quant à leur dé-mographie.Ainsi, des salons de coiffure sesont implantés dans une trentaine

    de communes qui n'en avaient pas dixans plus tôt. À l'inverse, une quinzainede communes constatent sa disparition.La part des communes rurales équipéesest donc plus importante en 2005 qu'en1995.

    Une centaine de communesstructurent le rural isolé

    La présence simultanée de différentscommerces et services dynamise unbourg. Les chefs-lieux de cantons durural ont quasiment tous les neuf ou dixéquipements "de base". Ils structurent

    ainsi la campagne en raison de leurattractivité commerciale, comme ils le fai-saient déjà quand ils furent désignés chefs-lieux de cantons. Une quarantaine d'autrescommunes sont également bien équipées.Au total, près d'une centaine de commu-nes déterminent le maillage de l'espace ru-ral isolé.Mais si la taille de la commune est un fac-

  • Directeur de la publication Michel Deroin-ThéveninRédacteur en chef Yann LeursMise en forme Isabelle BonneauImpression Lavauzelle GraphicMaquette iti communication

    Prix 2,50 €

    Dépôt légal : septembre 2006Code SAGE : FOC063024ISSN : 1765-4475Copyright - INSEE 2006

    « La rediffusion, sous quelque forme que ce soit, des fonds de cartes issusdu fichier GéoFLA® de l’IGN est soumise à l’autorisation préalable de l’IGNet au paiement auprès de cet organisme des redevances correspondantes. »

    50, avenue Garibaldi87031 Limoges cedexTél 05 55 45 20 07Fax 05 55 45 20 01

    Informations statistiques 08 25 88 94 52Abonnements 05 55 45 21 31Contact presse 05 55 45 20 58

    www.insee.fr

    Régina Pagnoux,Chantal Desbordes

    teur permettant d'accueillir un certain nom-bre d'équipements, elle ne suffit pas.D'autres critères entrent en compte : laproximité d'une ou plusieurs autres com-munes bien équipées, des équipementsexistants dans la commune de travail ou surle trajet domicile-travail peuvent entraînerun moindre niveau d'équipements. Quel-ques "gros villages" peuvent ainsi paraîtresous-équipés.Lorsqu'une commune ne dispose que d'unéquipement "de base", dans la moitié des

    cas, c'est l'école qui constitue cetultime service. Loin derrière, ils'agit du bureau de poste. Biensouvent, quand l'école et la postesont absents, les autres équipe-ments de proximité font défaut.La présence médicale, l'officinede pharmacie, ainsi que les infir-mières, les banques, les bouche-ries sont rarement répertoriéesdans des communes ne disposantpas d'au moins cinq équipe-ments. Ainsi, plus d'un tiers descommunes du rural isolé ne pos-sèdent aucun des dix principauxéquipements. Pour la plupart, el-les ont moins de 300 habitants.

    Davantage de Limousins sont éloignésdes commerces et services

    0 5 10 15 20 25 30

    École

    Poste

    Boulangerie

    Épicerie - supérette

    Pharmacie

    Infirmier

    Banque

    Supermarché

    Population située à plus de 15 minutes de l'équipement (%)

    rural isolé limousinrural isolé métropole

    Source : Insee - base permanente des équipements,recensement de la population 1999

    Sept équipements complémentaires sont largement implantés sur le territoire (maçon, menuisier, plâtrier-peintre, électri-cien, plombier-chauffagiste, garagiste et restaurant). Même si ces équipements sont très présents, le service rendu n'est pasconsidéré comme de première nécessité pour la population résidante ou ne correspond pas à une logique de proximité : parexemple, les artisans du bâtiment se déplacent chez leur client et non l'inverse. Ces services s'avèrent finalement peuimplantés dans les communes qui ne possèdent aucun des équipements " de base " et viennent donc le plus souventcompléter la gamme des communes déjà pourvues de quelques activités de base.

    Globalement, le nombre d'artisans du bâtiment a diminué de près de 4 % en Limousin sur la période 1995-2005. L'évolu-tion est différente selon la catégorie de communes. Seules les couronnes des pôles urbains et des pôles ruraux enregistrentune hausse. Tous les corps de métiers ne sont pas logés à la même enseigne : tandis que les plâtriers-peintres et les maçonsaffichent respectivement une baisse de 13 % et de 7 %, les menuisiers et les plombiers se maintiennent. Seuls les électri-ciens tirent leur épingle du jeu avec une hausse de 10 %. Ils demeurent toutefois les moins représentés (14 % contre 23 %pour les maçons).

    Dans le rural isolé, le nombre de communes où les cinq artisans étaient localisés a diminué de 14 % ; diminution égalementde 12 % de celles qui regroupaient trois activités. À l'inverse, le nombre de communes qui comptaient un ou deux corps demétiers sur les cinq a respectivement augmenté de 4 % et 8 %.

    Des populationsplus éloignéesdes équipements

    Au final, il apparaît que malgrédes taux d'équipements dans l'en-semble plus élevés, la proportionde la population desservie surplace n'est guère supérieure dansle rural limousin à ce que l'onconstate dans le rural métropoli-tain. De plus, le temps d'accès àl'équipement pour les popula-tions qui doivent quitter leur com-mune pour le trouver est plus im-portant en Limousin que dans lereste du pays.