Les clichés n’ont que trop duré. dOssIeR : les clichés...

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GRATUIT - NUMÉRO 4 - AVRIL 2011 Le Jour J c’est aujourd’hui ! J le NOUVEAU jour LA UNGLE J CLICHÉS Spéciale N ancy. 100 000 habitants. Plus du double avec son agglomération. 40 000 étudiants. 40 000 étudiants éparpillés comme autant de flaques dans un paysage aride. Lorsqu’elles se rejoignent en de rares occasions durant la saison, elles forment un vaste torrent rafraîchissant. Mais, trop souvent, elles sont séparées par des barrages ridicules. Les quelques centaines d’exemplaires du NJJ ne forment, quant à eux, que d’infimes gouttelettes de pluie immergées sous leur crue. Mais à force de s’accumuler, elles finiront par faire déborder les cours d’eau. Les barrages, trop fragiles pour supporter le déluge, laisseront se déverser sur Nancy une eau aussi transparente que cohérente. Cessons de nous cloisonner derrière ces barrages ! Oublions nos préjugés ! Les clichés n’ont que trop duré. Franck Dépretz Jamais une élection présidentielle n’aura si peu fait parler d’elle. Peut-être est-ce du au fait que seule l’université Nancy 2 était concernée, que seules 22 personnes dont cinq étudiants (sur 18000) ont eu le droit de voter à huis clos, ou que seuls deux mails et deux annonces ENT l’ont annoncée. Quoi qu’il en soit, le NJJ a mené l’enquête pour comprendre comment fonctionne une présidentielle à Nancy 2 et ce qui va concrètement changer pour ceux qui sont paradoxalement les plus concernés, les étudiants. DOSSIER : Les clichés entre étudiants à Nancy Élections présidentielles de Nancy 2 : Tout le monde s’en fout ou tout est trop flou ? p.8 à 11 p.2 à 5

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GRATUIT - NUMÉRO 4 - AvRIl 2011

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N ancy. 100 000 habitants. Plus du double avec son agglomération. 40 000 étudiants. 40 000 étudiants éparpillés comme autant de flaques dans un paysage aride. Lorsqu’elles se rejoignent en de rares occasions durant

la saison, elles forment un vaste torrent rafraîchissant. Mais, trop souvent, elles sont séparées par des barrages ridicules. Les quelques centaines d’exemplaires du NJJ ne forment, quant à eux, que d’infimes gouttelettes de pluie immergées sous leur crue. Mais à force de s’accumuler, elles finiront par faire déborder les cours d’eau. Les barrages, trop fragiles pour supporter le déluge, laisseront se déverser sur Nancy une eau aussi transparente que cohérente.Cessons de nous cloisonner derrière ces barrages ! Oublions nos préjugés ! Les clichés n’ont que trop duré.

Franck Dépretz

Jamais une élection présidentielle n’aura si peu fait parler d’elle. Peut-être est-ce du au fait que seule l’université Nancy 2 était concernée, que seules 22 personnes dont cinq étudiants (sur 18000) ont eu le droit de voter à huis clos, ou que seuls deux mails et deux annonces ENT l’ont annoncée. Quoi qu’il en soit, le NJJ a mené l’enquête pour comprendre comment fonctionne une présidentielle à Nancy 2 et ce qui va concrètement changer pour ceux qui sont paradoxalement les plus concernés, les étudiants.

dOssIeR : les clichés entre étudiants à Nancy

Élections présidentielles de Nancy 2 :Tout le monde s’en foutou tout est trop flou ? p.8 à 11

p.2 à 5

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C ’est l’histoire d’un groupe d’amis qui se retrouvait autour d’un verre à la terrasse exigüe d’un bar nancéien. Tous étaient étudiants sauf un.

Totalement étranger à ce milieu, il ignorait encore qu’il allait suivre ses compères dans l’univers fabuleusement schizophrénique des idées reçues.

Entre la quatrième et la cinquième pinte, la mise en place d’une soirée semblait inéluctable. Promis à accueillir nombre de participants hétéroclites via la redoutable magie du SMS (vive la technologie), l’évènement soulevait le débat autour de la table : impossible de faire cohabiter futurs juristes, ingénieurs, profs et chefs d’entreprise. Ils sont trop prétentieux, trop coincés, trop drogués ou trop geeks...

Les critiques ne cessant d’affluer à ses oreilles, notre nouvel ami se perdit dans ses pensées. La perspective de se retrouver parmi une foule de clichés ambulants se confrontant les uns aux autres sonnait comme la promesse d’une soirée, sinon réussie, tout du moins intéressante.

Son cerveau s’efforçait de prédire à quoi ressemblerait un tel mélange : verrait-il un laconique étudiant en Lettres se faire torpiller les dreadlocks par le cynisme brûlant d’un étudiant en Droit ? Assisterait-il au lynchage des informaticiens retranchés en un petit groupe de zombies muets et absorbés par une partie de WOW qui ne s’arrêtera jamais ? Les étudiants en Médecine finiront-ils ivres morts dans un placard ou se feront-ils devancer par ceux de l’IUT ? Mais surtout la question la plus importante : avait-il pris assez de téquila pour étancher la soif de tous ces fous furieux éthylovores (vive les néologismes) ?

C’était sans compter sur la réalité. L’impitoyable réalité qui allait frapper notre Candide des temps modernes sur les coups de 22h30 en une envolée inattendue de surprenantes singularités (vive les pléonasmes).

C’était une soirée étudiante typique, sobrement enveloppée dans une atmosphère de musiques entraînantes donnant la mesure aux convives, dont les pas de danse rendaient hommage à cette souplesse que l’on ne retrouve que chez ces Billy Elliot des temps modernes, zigzaguant entre les cendriers sans faire tomber une seule goutte de leur bière (vive le cynisme facile) !

Quant à notre ami, véritable anthropologue du pauvre, bien qu’étant un peu perdu au début des hostilités, il avait finalement trouvé ses marques dans ce maelström d’étudiants. Bien installé dans un clic-clac grinçant et rongé par divers trous de clopes, il souriait doucement. Il souriait en repensant aux énormités para-cognitives qu’il avait entendues quelques heures auparavant. Au milieu de la fumée, de la musique, des rires et des bouteilles, tout ce cortège d’absurdités nourries aux idées reçues s’évaporait dans le néant.

Ici, l’étudiant en Droit buvait dans la même bière bon marché que l’étudiant en Lettres. Le futur chef d’entreprise s’amusait, de concert avec le futur informaticien, à rouspéter sur le régime kébab-frites. Ici, les cultures et les idées se confrontaient joyeusement, pendant que là, on se partageait des cigarettes pour mieux appréhender un avenir qui, des codes pénaux aux pavés de Tolstoï, des stratégies marketing en passant par la pratique du bistouri, se révélait décidément bien incertain.

Notre héros anonyme leva son verre à la santé de tous ces clichés disparus le temps d’une soirée, suivi par tous ses nouveaux acolytes noctambules dans un flot d’approbations festives.

Les clichés sont morts, vive les clichés !

Pierre Poivret Coauteur : Anne-Laure Crépin

Résultat N°3

Si un jour tu en es arrivé

à tricher, ce serait...

46,7%

pour ne pas réviser

tout simplement

le sondage du NJJ

A - totalement vrais.

B - en partie vraie, il y a des exceptions.

C - exagérés mais reflètent quand même bien la situation.

D - faux et tristes à voir être prononcés de la bouche même d’étudiants ou de profs.

Pour toi, les clichés qui circulent d’une fac ou d’une école à l’autre sont...Ta réponse sur www.nouveaujourj.fr et les résultats dans le prochain numéro !

« Idéalement, on devrait pouvoir étudier le Droit sur le campus Lettres ». Pascaline est en première année de master, elle suit un double cursus droit public/philosophie. Les clichés, elle les connaît bien, puisqu’elle a un pied dans chacune des deux facultés les plus visées et stigmatisées par eux. À travers les clichés, elle dénonce « une manipulation politique » renforçant les séparations, le clivage des étudiants et des universités. Chaque lieu d’enseignement supérieur à Nancy est en effet accompagné d’une série de clichés et d’idées reçues concernant les étudiants y travaillant, leurs matières, leurs activités extra-universitaires, etc...

« Si vous êtes nuls, allez en Lettres »Malgré le peu de contacts entre certains établissements

constaté par une partie des étudiants interrogés, les clichés sont très fortement ancrés dans le paysage estudiantin. « Il y a une part de vérité dans tous les clichés », explique Fabrice, en deuxième année à l’ICN. La plupart de ces clichés peut être confirmée, beaucoup d’étudiants nous avouent connaître une ou plusieurs personnes dans leurs filières ou dans une autre qui correspondent aux idées reçues en vigueur. Mais c’est la géné-ralisation, à tort, de ces vérités très singulières qui font les cli-chés. Il existe aussi des explications très claires à leur présence. Par exemple, quatre étudiantes en droit juridique mettent en lu-mière une spécificité de leur fac vis à vis de la circulation des cli-chés : « En Droit, les profs y sont pour beaucoup, affirment-elles. Par exemple, quand les résultats à une colle sont plutôt mauvais, ils nous disent : ‘’si vous êtes si nuls, vous n’aviez qu’à aller en fac de Lettres’’. ». D’autres étudiants et anciens étudiants de Droit nous ont confirmé avoir en-tendu au moins une fois ce genre de propos de la bouche de certains de leurs enseignants.

Mais il s’agit de ne pas excessivement noircir le tableau. Les étudiants sont

conscients du fait que les

clichés sont plutôt inoffensifs. Ils en font avant tout un sujet d’humour et de rire. Pourtant, Nicolas, en première année d’informatique à l’IUT Charlemagne, est persuadé que les clichés peuvent être combattus et inversés. « En informatique, on doit passer pour des geeks qui n’ont pas d’amis, […] mais en soirée on se rend compte qu’on est les pires [fêtards] ! ». Les soirées étudiantes seraient justement l’un des principaux moyens pour rassembler les étudiants. « En soirée, tout le monde se fout des clichés », raconte Justine, en première année de Médecine. À côté des soirées, différents événements inter-facs sont régulièrement organisés, comme les « 24 heures de Stan », cette course de chars ayant lieu tous les deux ans entre les écoles et les universités de toute la Lorraine.

Un statut d’étudiantEn plus de ce genre d’événements, Jonathan et Élisa,

tous deux étudiants en deuxième année à l’ICN, évoquent les travaux en groupe qu’ils sont parfois amenés à effectuer avec des étudiants d’autres établissements. Il existe effectivement, malgré les clichés, un véritable statut d’étudiant qui prend forme à travers la « précarité » qui lui est liée, selon Pascaline. Pour elle, la plupart des étudiants sont victimes d’une sorte d’ « isolement » par rapport au reste d’une société qui entretient un grand nombre de clichés sur eux : « Pauvres, branleurs... ». Les étudiants en

général sont victimes de certaines idées reçues, confirme Jonathan, quel que soit leur établissement. Pascaline ne manque pas d’ajouter que « peu importe les clichés, on est tous là [à la fac, NDLR] pour étudier et trouver un travail », une idée confirmée par la plupart des étudiants rencontrés.« On mange tous au RU ! », conclut Élisa en riant.

Maxime Di-Falco

clIchÉs eNTRe fAcs : la mise au point RÉcITPrétentieux, fainéants, geeks, alcooliques... Les clichés sur les étudiants des différentes facs de Nancy circulent

largement comme en arrière plan de la vie universitaire. S’ils sont inoffensifs et peuvent prêter à rire, ils participent aussi, dans une certaine mesure, à l’isolement et au clivage des étudiants entre eux. Le NJJ est allé à la rencontre des étudiants et de leurs clichés.

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Tous les mardis soir, aux abords du Mac Carthy, on peut voir des étudiants bizarrement coiffés prendre l’apéro entre eux. Ces coiffes bardées de pin’s s’appellent des faluches et les étudiants qui les portent sont des faluchards. Les histoires sur eux vont bon train. Pour certains c’est une secte, pour d’autres ce ne sont que des clowns. Mais qu’en est-il réellement ? Le NJJ s’est immergé dans cet univers pour trouver des réponses.

Les apéros hebdomadaires des faluchards n’étonnent plus personne au Mac Carthy. Chaque mardi, dans une ambiance festive et chaleureuse, c’est un plaisir pour eux de se retrouver bière à la main, faluche sur la tête. Évidemment, une personne extérieure peut se demander pourquoi ils se bornent à porter ce drôle de couvre-chef et ce qu’il signifie pour eux. À cela, Martin, faluché depuis 11 mois, répond que c’est surtout pour lui « l’occasion de rencontrer des gens avec une ouverture d’esprit ».

D’ailleurs, beaucoup de faluchards font partie du monde associatif étudiant. Ils se servent de la faluche comme d’un moyen pour se faire des relations et entretenir avec elles un contact régulier. Comme quoi, ce milieu est loin d’être complétement fermé aux non faluchés. Pour preuve, le NJJ a été très bien accueilli par les faluchards.

« Entre nous »

Les faluchards sont en général assez soucieux de l’image qu’ils dégagent et regrettent que de vieilles légendes estudiantines la ternissent. Car la faluche est une fierté. En la portant, Pierre considère perpétuer une tradition vieille de plus d’un siècle.

Au départ, elle était portée par tous les étudiants. L’idée

était de montrer leur appartenance à cette tranche très minoritaire de la population. A cette époque, « la faluche était bien vue », indique Pierre.

Alors pourquoi l’est-elle moins désormais ? Les rumeurs comme quoi les faluchards seraient renfermés sur eux-mêmes sont-elles fondées ? Non, mais il est indéniable qu’une personne faluchée aura plus de facilité à s’intégrer au groupe. Mallaury, faluchée depuis deux ans, concède : « Tout ce qui se passe entre nous reste entre nous. On se permet de faire certaines choses parce qu’on sait qu’on est ensemble. » Logique, direz-vous. Sauf que certains faluchards, en fonction de leur domaine d’étude, ne s’arrêtent pas à privilégier les membres, ils peuvent parfois faire preuve de sectarisme au point de rejeter les non faluchés. Mais cette image doit être nuancée d’après Pierre : « S’il existe des cons dans la société, il y en a aussi chez les faluchards ».

« Sous le chapeau,un être humain »Ce milieu répond à certaines règles.

Pour être faluché, il faut un parrain et une marraine. Leur but est d’expliquer en détails les règles au nouveau venu, appelé « impétrant », ainsi que l’esprit faluchard jusqu’à son baptême. Celui-ci est prononcé par un grand maître assisté d’un grand chambellan. Tout est hiérarchisé. Les pin’s présents sur la faluche ont aussi un sens. Ils permettent de connaître certaines choses sur le faluché, comme son cursus, son rang ou encore des choses plus personnelles. Par exemple, la présence d’un chameau sur la faluche indique si la personne est en couple ou non.

Il est également possible d’être sympathisant, c’est-à-dire d’effleurer le monde faluchard juste en participant à certaines manifestations, sans pour autant vouloir se faire baptiser. C’est ce qu’a fait Guillaume pendant huit mois. Selon lui, cela lui a permis de prendre le temps nécessaire pour connaître au mieux ce milieu avant de décider de se faire falucher.

Cette hiérarchie quasi constante chez les faluchards implique qu’un parrain et une marraine peuvent obliger un impétrant ou son filleul à faire ce qu’ils désirent. Ce qui ne signifie pas pour autant dire qu’ils font ce qu’ils veulent de lui. « Sous le chapeau, t’es quand même un être humain », professe Martin. Par là, il entend que, certes, chaque parrain ou marraine a un certain pouvoir, mais ce n’est pas pour autant qu’ils en abusent.

Pas un faluchard ne nie avoir vu des cas d’alcoolémie avancée, mais ils tiennent tous à préciser que chacun peut dire stop quand il le veut. Et lorsque cela arrive, aucun faluchard n’est laissé seul.

L’alcool n’est malheureusement pas le seul facteur à l’origine de la mauvaise réputation des faluchards. Les histoires sordides dans lesquelles le sexe et la violence sont impliqués n’ont été que trop entendues. Et si tous admettent certains de ces excès, ils soulignent que ces insanités, qui se retrouvent malheureusement partout, retiennent toujours plus l’attention lorsqu’elles sont commises par une personne portant la faluche. Pour Pierre, elle serait à l’origine de leur stigmatisation, « c’est pour cela que de telles rumeurs existent ».

Anthony Besnier

Un béret qu’on porte avec fierté, malgré les clichés

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TOUs eNGA ÉsJlA UNGleJMilitant actif au sein d’un parti

politique*, cet étudiant en master de sociologie à l’université Nancy 2 était co-directeur de campagne de son parti pour les élections cantonales du mois de mars, sur le secteur Nancy Est.

Voilà déjà des années que Raphaël est engagé dans des formes de militantisme diverses, toujours autour d’un même socle de valeurs : altermondialistes, libertaires, anti-autoritaires... À 23 ans, ce jeune homme enthousiaste a pris la carte d’un syndicat étudiant, mais surtout d’un parti politique qu’il soutient avec passion.

Un engagement qu’il arrive plutôt bien à coupler avec ses études : « Il faut être honnête : dans certaines périodes de militantisme intensif, même si je continue à étudier, je travaille forcément moins. Malgré tout, je pense que les sciences humaines sont très compatibles avec le militantisme puisqu’elles donnent des ressources intellectuelles sur lesquelles on peut s’appuyer pour réfléchir à la société, la critiquer. Il y a donc une partie du temps que je passe à militer où je réfléchis sur des sujets politiques que je réinvestis dans mes études et inversement. »

« Dégommer quelques têtes de

ploutocrates »D’une voix posée, il explique ses

différents combats, ses revirements, son éternel questionnement quant à son propre engagement. S’engager politiquement, se syndiquer en tant que salarié ou étudiant, se saisir du débat politique en général sont à ses yeux des gestes indispensables pour changer la société : « Les jeunes devraient un peu plus s’investir en politique et sortir de l’illusion catastrophique qui voudrait que le politique ne nous concerne pas,

parce qu’en réalité il concerne chaque aspect de notre vie. Selon lui, le politique n’est pas « pour quel parti je vais voter ? » mais « dans quel monde je veux vivre ? Quelles valeurs je veux défendre et mettre en avant ? Qu’est-ce qui pour moi relève du bien ou du mal ? »

Co-directeur de la campagne de son parti pour le canton de Nancy Est, Raphaël a tenté de mobiliser les citoyens pour les élections cantonales qui viennent de se dérouler. Le mois précédant les élections : 20 000 tracts à distribuer, des affiches à coller, des militants à coordonner.

Plus divertissant : l’organisation d’un chamboule-tout place Stanislas, où il s’agissait de « dégommer quelques têtes de ploutocrates, ceux qu’on estime être les très puissants de ce monde, en partie responsables des problèmes de la société ». Et puis continuer à être présent aux manifestations : droit au logement, éducation nationale, partage des richesses, droits sociaux des salariés... : « C’était épuisant, mais c’était intéressant ! ».

Et pourquoi ne pas se présenter comme candidat ? « Ça n’est pas la forme de militantisme qui m’intéresse

le plus. C’est peut-être mon vieux fond libertaire... J’aime bien pouvoir garder mon indépendance, pouvoir agir un peu de l’extérieur. Et j’ai un peu du mal à aller voir les gens et dire ‘’votez pour moi’’. Je trouve ça un peu égocentrique. Je préfère aller voir les gens et leur exposer des idées pour lesquelles il faut qu’ils votent ».

Look « jeans-piercing »Être étudiant et militant peut présenter

de bons côtés : une réalité commune avec les jeunes interlocuteurs. Mais pour parler aux personnes plus âgées, le

look « jeans-piercing » (son propre look) peut présenter plus de difficultés... Quoi qu’il en soit, « voir que des jeunes s’impliquent donne une bouffée d’oxygène incroyable aux vieux militants qui pensaient que c’était fini. Ils voient que plein de jeunes reprennent le flambeau, ça donne une dynamique positive ».

Pour Raphaël, le militantisme n’est ni un travail, ni un sacrifice, mais avant tout une source de plaisir : vivre des expériences surprenantes, désagréables parfois, mais qui donnent toujours l’impression de comprendre le monde. Une remise en cause permanente de l’idéologie dominante qui

offre la sensation d’agir, de contribuer à l’évolution de la société dans laquelle on vit et d’avoir une certaine maîtrise de son destin.

Florence Tricoire

* Le but de ce portrait n’est pas associé à la volonté d’ériger telle ou telle tendance politique – c’est pour cette raison que le parti dont Raphaël est membre n’est pas cité –, mais de mettre en avant l’engagement dont il fait preuve.

18 ans, l’âge d’entrée dans l’enseignement supérieur ; les premiers pas, les premières joies dans l’u-ni-ver-si-té, lieu qui nous a tant fait rêver durant notre enfance, lieu d’ouverture d’esprit, lieu... Oui, mais bon. 18 ans, c’est aussi l’âge des premières joies de notre « semi-indépendance » et que de joies : les premières factures, les premières vraies galères d’argent... Finalement, heureusement qu’elle n’est que « semi » notre indépendance.

Dans cette quête effrénée de l’économie du moindre euro, le NJJ a tenté de comprendre quelles sont les meilleures réponses quant aux grandes questions existentielles que se posent tout étudiant un tant soit peu ouvert d’esprit et cultivé : appartement ou voiture ? Transports en commun ou vélo ?...

La liste des questions serait trop longue. Heureusement, la plupart n’ont même pas à s’en poser, c’est le porte monnaie qui répond à leur place. En effet, quand on sait qu’un étudiant perçoit en moyenne 582 euros par mois et que ses dépenses s’élèvent entre 510 et 1000 euros selon le site « Studyrama », on comprend que s’abaisser tout en bas des rayons des supermarchés pour atteindre la partie Discount peut très vite devenir un geste naturel. Toutefois, certaines questions méritent plus mûre réflexion. Première d’entre elles..

« Ma petite boursière »Diesel ou essence ? Telle est la question que se pose

forcément toute personne empoignant pour la première fois le tant attendu petit bout de papier rose, même si pour beaucoup la réponse s’impose d’elle même : aucun, à cause du manque de moyen. Pour les autres, ceux qui ont eu la chance de s’acheter une voiture, ce n’est pas si simple non plus, et ce quel que soit le carburant qu’ils utiliseront.

Aujourd’hui, la voiture n’est plus seulement un moyen de locomotion, elle est une image désastreuse d’une économie

fixée sur une énergie fossile : le pétrole. « Il est malheureux de voir que, dans notre pays, se déplacer en voiture devient un luxe quand le diesel est capable d’afficher 1,35 euros au litre à la station service... », déplore un étudiant en Médecine, âgé d’une vingtaine d’années.

D’après le constructeur Toyota, le diesel n’est utile que si l’auto parcourt plus de 20000 kilomètres par an. L’étudiant désireux d’acheter une voiture, qui sait par avance qu’il ne réalisera pas tout ce chemin durant son année d’études, a tout intérêt à porter son choix vers une essence, même si cette dernière affiche des prix bien plus élevés.

On l’a compris, avoir une voiture en ville c’est une source de problèmes. Entre le prix du carburant, les difficultés de stationnement, l’énervement derrière le klaxon, sans parler des amendes, on se demande ce qui peut bien pousser certains étudiants à se servir de leur volant plutôt que de leurs deux jambes. Pour beaucoup d’entre eux, la raison est simple : le retour hebdomadaire chez papa-maman. C’est d’ailleurs leur principal usage. La plupart du reste des automobilistes-étudiants se servent de leurs « quatre roues » comme de leur fidèle destrier. « Ma voiture m’emmène partout, c’est ma petite boursière qui fait baisser ou grimper la courbe de mes économies du mois avec mon appartement ! », confie une étudiante en Lettres.

Et puis, la voiture ne présente pas que des inconvénients. L’étudiant à la recherche d’un stage ou d’un job aura toujours plus de chance d’être embauché s’il a le permis. Être mobile et disponible rapidement devient de plus en plus l’un des principaux critères de sélection pour les patrons.

Le prix de l’autonomieLa voiture a beau être pratique, il n’empêche que lorsque

l’on habite dans les campagnes lorraines et lointaines de Nancy, pas toujours facile de se coltiner une heure d’aller-retour par jour, surtout avec les trous dans nos emplois du temps. Un logement dans la ville de nos études peut donc paraître essentiel. « L’appartement est une chance, exprime une étudiante de deuxième année en Lettres. En faisant plus d’une heure de route par jour, nous risquons de louper notre année ».

En plus de cette raison pratique, l’appartement est généralement associé à l’image de liberté. Il représente l’autonomie dont nous avons tous rêvé dans notre passé. Mais en se penchant d’un peu plus près sur le prix d’un studio F1, en moyenne 300 euros par mois, sans parler des charges et de l’électricité, on se rend compte que, comme tout, l’autonomie a un prix, mais pas des moindres. (...)

Retrouve la suite de l’article sur www.nouveaujourj.fr

Maxime Gingembre et Anthony Christophe

pORTRAIT : Engagé, l’étudiantEntre logement, carburant et emploi du temps : dUr, dUr d’êtrE étUdiant

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le OURNAl des OpINIONsJle OURNAl des OpINIONsJ

Une université est composée de trois conseils centraux. Ce sont eux qui assurent l’administration de l’université. Le président de l’université coordonne l’ensemble, assisté pour chaque conseil d’un vice-président.

On retrouve le conseil des études et de la vie universitaire (Cevu). Il doit à la fois gérer l’offre de formation, c’est-à-dire les diplômes donnés par chaque campus, et la vie universitaire (action sociale, calendrier des examens...). Avec l’UdL les deux casquettes du Cevu seront bien séparées en deux conseils internes pour mieux s’organiser.

Si le Cevu gère, entre autres, la partie enseignement, le conseil scientifique (CS) s’occupe quant à lui de la partie recherche.

Depuis la loi relative aux libertés et responsabilités des universités, la fameuse loi LRU qui avait tant fait gronder les amphis lors de son annonce en mai

2007 par la ministre de l’enseignement sup’ de l’époque Valérie Pécresse, c’est certainement le conseil d’administration (CA) qui a le rôle le plus important. Car en plus d’approuver les projets faits par les deux autres conseils et de voter le budget, le CA est désormais le seul à pouvoir élire le président. Beaucoup critiquent ce nouveau fonctionnement parce que, suite à la loi LRU, le nombre de représentants dans le CA a diminué (parfois de moitié pour certaines universités) et qu’en plus, parmi ces représentants, il y a des personnalités extérieures, c’est-à-dire des chefs d’entreprises, des gens du monde économique et social, bref des gens qui n’ont rien à voir avec l’université. Pourtant elles représentent tout de même plus d’un quart du CA de Nancy 2, puisqu’elles sont 8 sur 31. Ces personnalités extérieures sont directement désignées par le président. En toute logique, elles ne peuvent pas voter lors de l’élection présidentielle. En revanche, pour tout le reste des décisions, elles ont le même pouvoir que les autres

représentants. Pour Nancy 2, ces autres représentants sont essentiellement des enseignants-chercheurs, quelques membres du personnel (de la BU, de l’administration, par exemple) et seulement cinq étudiants issus d’une organisation représentative (cette notion regroupe à la fois les associations, les fédérations d’associations et ce qu’on appelle communément les « syndicats étudiants »).

Lors du passage à l’Université de Lorraine, la composition des conseils et les modalités d’élection devraient changer. En effet, le statut de Grand établissement dont bénéficiera l’UdL lui permettra d’adapter les règles de fonctionnement et d’organisation comme elle l’entend, notamment pour les élections. Le fait de pouvoir ainsi déroger aux lois nationales reste la principale crainte de certains syndicats étudiants.

F. D.

L’université Nancy 2 devrait dans quelques mois cesser d’exister pour se faire manger par l’UdL. Martial Delignon, le nouveau et dernier président, assure la transition en jouant la discrétion. Le NJJ, lui, préfère les révélations.

Il surplombe tout le comté de Nancy 2. Il s’élève tellement haut, au dessus des étudiants, qu’il leur semble inaccessible. Pour y parvenir, il faudrait, paraît t-il, ouvrir une porte sécurisée à l’aide d’un badge que seuls quelques privilégiés possèdent ; grimper un escalier à l’envergure et à la hauteur incalculable ; franchir un à un les dizaines de bureaux aux vitres plus grises les unes que les autres ; demander son chemin à quelques secrétaires dont la carrière devrait bien prendre fin un jour ou l’autre ; redemander son chemin car il est impossible de ne pas se perdre dans ce labyrinthe trop monotone ; et enfin, passer sous une porte grande comme deux fois un homme. C’est là que se trouverait le mystérieux bureau du président de Nancy 2.

Tout cela est bien vrai. Le NJJ l’a vérifié pour savoir ce que son nouvel occupant, Martial Delignon, et son équipe, comptent mettre en œuvre pour les étudiants durant son mandat.

IncompréhensibleM. Delignon est président de

l’université Nancy 2 depuis le 8 mars dernier, suite à son élection un mois plus tôt par les membres du conseil d’administration (CA)*. Il l’avait remporté haut la main lors d’un premier et unique tour, face à un adversaire lui aussi unique. La particularité de son mandat est qu’il est très court : huit mois minimum, si l’université de Lorraine est mise en place comme prévu le 1er janvier 2012 ; quinze maximum, car le mandat des membres du CA s’achèvera en mai 2012. Comme il faudra un nouveau CA, un nouveau président devra par la même occasion être élu.

Depuis le couronnement de M. Delignon, les étudiants

de Nancy 2 se demandent ce qui va changer pour eux. Quoique, ils ne se le demandent même pas, car tout est fait pour qu’ils ne se posent pas la question. Aucun débat, juste deux petits mails, histoire de les prévenir quand même, et un document qui ne leur est même pas spécifiquement destiné : la fameuse profession de foi. Sorte de programme rassemblant toutes les promesses

d’engagement. Problème, ce document est censé être écrit pour les électeurs, ce qui le rend incompréhensible pour un étudiant lambda du fait de l’emploi de nombreux sigles et termes faisant partie d’un jargon qui lui est inconnu. Et quand bien même il déchiffrerait ce langage, il lui faudrait encore s’armer de patience pour lire chacune des quinze pages de ce pavé.

La meilleure solution est encore de demander à M. Delignon lui même ce qu’il pense changer par rapport à son prédécesseur François Le Poultier. À cela, la réponse est claire : pas grand chose. Le nouveau président reconnaît en effet se « situ[er] dans la continuité de ce qui a été mené jusqu’alors par M. Le Poultier et son équipe [dont il faisait lui même partie depuis 2006 en tant que vice-président,

NDLR] ». Toutefois, l’élève a envie de se démarquer du maître. Voilà pourquoi M. Delignon annonce qu’il a tout de même « quelques projets particuliers ». Particuliers, mais tous avec un seul objectif en ligne de mire : l’Université de Lorraine. Chacun de ses projets est en effet réfléchi pour faciliter la transition entre les quatre universités au sein du futur Grand établissement*.

Trop flousParmi ces projets, la création

d’une Maison des langues. Elle devrait rassembler toutes les formations en langues et en civilisations étrangères données en Lettres, ainsi que des structures déjà existantes comme le Centre de langues Yves Châlon (Clyc) basé en Lettres. En plus de donner des diplômes et des certifications, elle permettra également aux étudiants de pouvoir voyager plus facilement à l’étranger. Un groupe de travail est seulement en train de concevoir cette Maison. Impossible donc de dire si elle existera physiquement, c’est-à-dire construite avec du plâtre et des briques, ou si elle ne sera que virtuelle.

Évidemment, de nombreux autres projets sont au programme. Pour l’heure, ils ne sont qu’à leurs premiers balbutiements. On peut tout de même annoncer que pour sensibiliser les étudiants en Lettres au développement durable, leur campus devrait bientôt devenir un écocampus. Que les habitudes des étudiants ne devraient pas pour autant être chamboulées du jour au lendemain. Il s’agirait surtout d’éviter le gaspillage, notamment en électricité et en gaz. Que le logiciel d’enseignement en ligne Erudi devrait s’ouvrir à d’autres licences que les quelques-unes concernées jusqu’alors. Que la nouvelle vice-présidente en charge de la communication, Hélène Boulanger, voudrait mettre en place une lettre d’information, car elle regrettait – mais n’était pas la seule – que « les informations qui concernent les étudiants,

comme le calendrier des examens, ne soient pas assez délivrées ». Que l’idée peut paraître louable à un détail près, c’est Mme Boulanger elle même ou quelqu’un qu’elle aura choisi qui écrira ces lettres. L’information donnée ne pourra donc que caresser dans le sens du poil les décisions prises par la présidence. Que le monde associatif devrait aussi être de la partie, car M. Delignon compte bien le « valoriser ». Ainsi, l’engagement que les étudiants vouent à une association devrait être pris en compte dans un module d’unité d’enseignement (UE) à part ou dans un diplôme spécifique. Mais ces projets en cours de construction sont encore trop flous.

Un projet beaucoup plus abouti, mis en place depuis l’an passé, attire l’attention de M. Delignon. Il s’agit de l’aide pour les étudiants en difficulté. Ce sont surtout les

premières années les plus concernées. Un plan pour la réussite en licence avait été créé par Valérie Pécresse pour éviter leur échec. L’année dernière, sur les 4200 premières années de Nancy 2 (tous campus confondus), 1300 avaient pu en bénéficier. L’un des principaux mérites de ce plan est de mettre en place des tuteurs pédagogiques, des enseignants référents (sortes de professeurs principaux) et des directeurs d’études qui coordonnent le tout. Les tuteurs offrent un soutien direct aux étudiants en les aidant à comprendre leurs cours. Le plan met également en place toute une panoplie d’actions possibles. Il suffit au responsable de la licence d’en faire la demande. Ça va du dédoublement des CM lorsque la promo est trop nombreuse, à la baisse des effectifs dans un TD. Cette année, le plan ne sera pas tant modifié. Il sera juste « amélioré », présage Chicot Eboué, vice-

CS, Ca, CEvU, Grand établiSSEmEnt... : Qu’est-ce que c’est que tout ça ?

de NANcy 2 à l’Udl, Avec delIGNON lA TRANsITION se fAIT eN TOUTe dIscRÉTION

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le OURNAl des OpINIONsJ le OURNAl des OpINIONsJ

président du Cevu et responsable de ce plan. « À quoi ça sert de l’étendre ? Il y a tout ce qu’il faut et malgré cela les étudiants en difficulté ne s’y dirigent pas, ajoute t-il. On en est arrivé à financer une enquête téléphonique destinée aux étudiants décrocheurs pour comprendre leur revirement ».

Il faut cependant garder en tête que cette « politique d’accompagnement différencié en faveur des plus fragiles », comme l’appelle M. Delignon, n’a pour beaucoup qu’un seul but derrière ses grands principes pour plus d’équité : faire des résultats, faire du chiffre pour être concurrentiel. « Ce plan réussite est un plan d’excellence dont le seul but est de faire en sorte qu’il y ait assez d’étudiants en deuxième année », dénonce Paul Dirkx, enseignant-chercheur en culture-communication à Nancy 2.

« L’UdL n’est qu’un prototype »

La fusion des quatre universités basées sur Nancy et Metz en une Université de Lorraine (UdL) fait craindre à beaucoup d’étudiants une recrudescence de ces logiques de concurrence. C’est le cas de l’Unef. Selon cette organisation représentative* étudiante, tout est fait pour être compétitif. L’université est de plus en plus là pour répondre aux lois du marché. Au lieu de nous ouvrir l’esprit, les formations vont être de plus en plus professionnalisées et formatées pour nous « caser » toute une vie dans un même métier. L’étudiant ayant suivi ce genre de formation professionnalisante sera forcément contraint d’accepter des postes précaires durant sa carrière si le métier dans lequel il s’est spécialisé est en crise, car il ne sera bon que dans ce domaine. « Au moins, avec

des diplômes de connaissances, on garantit à l’étudiant une ‘’liberté de travail’’ », expose Jean-Baptiste Bourdellon, président de l’Unef-Nancy.

La nouvelle offre de formation, mise en place d’ici 2013, devrait effectivement subir une « professionnalisation », pour reprendre les propos de M. Delignon. Mais celui-ci se défend en ajoutant que le changement des formations sera loin d’être drastique : « environ 90% du catalogue de formations restera pareil ».

« Mais ça ne veut rien dire ! rétorque Paul Dirkx. À quoi cela sert-il de mettre en place l’UdL, de tout chambouler si c’est pour au final tout laisser tel quel ? » Pour le docteur en littérature française, il est évident que tous les engagements pris aujourd’hui ne tiendront plus dans quelques années. Que ce soit pour les formations, mais aussi sur des sujets plus

sensibles comme la hausse des frais d’inscription et la sélection à l’entrée lorsque l’UdL sera créée. Sur ces deux thèmes, la position des présidents des quatre universités concernées par l’UdL est claire : « L’adoption par l’UdL du statut de Grand établissement ne l’amènera pas à déroger aux règlements nationaux concernant les frais d’inscription et les conditions d’accès aux diplômes nationaux », d’après leurs engagements signés au temps où François Le Poultier était encore président. Mais ce « bout de papier » n’a pas l’air de convaincre

Paul Dirkx : « Eux sont sincères lorsqu’ils promettent qu’il n’y aura pas de frais d’inscription ni de sélection à l’entrée. Mais au final, à long terme, qu’ils le veuillent ou non, ça se passera comme cela. Tout est prévu dans les statuts. C’est fait pour être appliqué. Ce ne sont même pas eux qui décident mais l’État par le biais du Ministère de l’Enseignement supérieur. » Et l’Unef de confirmer : « L’UdL n’est qu’un prototype utilisé par l’État pour tester le fonctionnement d’un Grand établissement avant de l’étendre au reste du pays ».

Ce grand chambardement devrait commencer en douceur dès le 1er janvier 2012. Là encore, c’est à l’État de décider (il ne manque plus que l’accord du Conseil d’État pour que cette date soit officiellement le jour de naissance de l’UdL).

Franck Dépretz

* Les termes suivis par un astérisque sont définis dans l’encadré page 9 intitulé

« CS, CA, Cevu, Grand établissement... Qu’est-ce que c’est que tout ça ? »

Loin d’avoir soulevé les foules, la dernière élection du président de Nancy 2 est passée quasi inaperçue pour les étudiants. Si certains s’en moquent, d’autres auraient voulu en savoir plus mais pas grand-chose n’était mis en place pour les renseigner. Le NJJ répond à leurs interrogations.

Qui organise les élections et quelles en sont les étapes?

Les élections sont organisées par le service des affaires juridiques de l’université Nancy 2 et le cabinet du président. Lorsque le mandat du président approche de son terme, le service diffuse un document appelé « avis de vacance ». Il marque le début des opérations électorales. Les modalités d’éligibilité (qui peut se porter candidat) et d’élection (qui peut voter et par quelle majorité) sont alors définies, ainsi que le calendrier électoral. La principale condition requise pour se présenter est d’être enseignant-chercheur, chercheur ou l’équivalent de ces fonctions.

Après avoir vérifié que les candidats sont bien éligibles, on peut procéder au débat, seul et unique débat pour toute

l’élection. Il se déroule à huis clos, les seuls spectateurs étant les électeurs. Par soucis d’équité, le temps de discours est chronométré. A peine le débat terminé, on passe directement au vote à bulletins secrets.

Qui a le droit de voter ?

De tout Nancy 2, seules 22 personnes ont le droit de voter. Ce sont les membres du conseil d’administration (CA)*, sauf les personnalités extérieures*. Parmi elles, on ne retrouve que cinq étudiants. Il s’agit des représentants d’organisations représentatives* : la Confédération étudiante, Inter Assoc’, le Mouvement des étudiants (Met) et l’Unef (la seule à posséder deux voix suite à ses bons résultats lors des élections des représentants étudiants).

Avant la loi LRU*, le CA n’était pas le seul à voter : les deux autres conseils centraux* le pouvaient également. Si c’était toujours le cas aujourd’hui, nous n’aurions pas 22 électeurs mais 94 (car le Cevu et le CS rassemblent en tout 72 électeurs). Mais surtout, il n’y aurait pas cinq étudiants mais 26. Autrement dit, la loi Pécresse a non seulement réduit le nombre de représentants, mais en supplément

elle a diminué la représentativité des étudiants parmi les électeurs de 5%, pour ce qui est de Nancy 2.

Qu’est-ce qui devrait changer avec l’Université de Lorraine ?

Avec l’UdL, la représentativité étudiante parmi les électeurs devrait à nouveau diminuer, mais cette fois considérablement. Il y aura toujours évidemment un seul conseil d’administration, cette fois-ci non plus pour 18 000 étudiants, mais pour 55 000. Et ce n’est pas pour autant que le nombre de membres au CA augmentera. Les représentants étudiants composant ce conseil pourraient même passer de cinq à quatre.

Pour ce qui est du règlement des élections, l’UdL aura le statut de Grand établissement*, ce qui implique qu’elle pourra modifier certaines règles, comme la durée du mandat du président. Jusqu’alors elle était de quatre ans, elle pourrait passer à cinq.

Sofiann Chehaibou

3 qUesTIONs pour comprendre une élection présidentielle à Nancy 2

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MeNU dU OURJMeNU dU OURJL’Autre Canal, sa musique, ses concerts, ses nuits de folie. Mais savez vous ce qu’il s’y passe le jour ?

On connaissait les trois salles de concert, les débats, et les conférences de L’Autre Canal. Mais tout un aspect de ce fameux Canal nous était inconnu. En accompagnant des groupes, des associations ou même des festivals, la célèbre salle de concert de Nancy a pour but de promouvoir la musique actuelle de toute la Lorraine. C’est son premier rôle de service public, car, oui, L’Autre Canal est un établissement public.

La principale mission de L’Autre Canal est l’accompagnement de tous les groupes lorrains, à condition de produire sa propre composition. L’Autre Canal aide les groupes et les chanteurs dans toutes les étapes de la vie d’artiste grâce à huit « musiciens-conseils ». Ces derniers sont prêts à se déplacer aux quatre coins de la Lorraine pour les aider à optimiser le temps de répét’, à travailler les voix et le son et à donner une homogénéité, une unité, au groupe. Les différentes salles de concert de L’Autre Canal et de ses partenaires (La Mcl à Gérardmer, La MJC du Verdunois en Meuse...) offrent un cadre idéal pour l’accompagnement à la scène. Du travail sur les transitions ou sur le positionnement des artistes aux entrées et sorties de scène, les musiciens-conseils donnent leurs conseils, obligent les groupes à poser les bonnes questions, sans pour autant se transformer en directeur artistique. La pré-production est également un axe important de travail, dans le but de minimiser le temps de passage en studio, de pousser l’efficacité au maximum, car en studio, comme partout, le temps c’est de l’argent.

Représentant aux Eurock’ou au Printemps de Bourges

Évidemment, tous ces services sont payants, mais quasiment bradés. Pour un groupe les différentes prestations leur reviennent à peu près à 15% du prix réel de la formation. Autrement dit, 18 heures d’aide à la répétition lui coûteront 150 euros avec prise en charge des frais de déplacement du musicien-conseil. Pour le travail sur scène, c’est de l’ordre de 150 euros avec un musicien-conseil et un technicien, alors que L’Autre Canal y débourse près de 1000 euros.

Certains groupes privilégiés ne payent même pas ces frais. Il s’agit des groupes représentant la Lorraine dans les grands festivals, comme les Eurocks ou le Printemps de Bourges, mais aussi des groupes prometteurs repérés par L’Autre Canal. Pour ces derniers, L’Autre Canal peut offrir une professionnalisation à leurs membres et leur permet de bénéficier de la plateforme dite « Multipistes » Ces groupes repérés par L’Autre Canal peuvent profiter un an de tout cela, en plus des partenariats au

Luxembourg et en Belgique. C’est par exemple le cas du groupe The Aerials.

Une fois cette année écoulée, les groupes peuvent être prolongés pour un an de plus, et rentrent dans ce que Éric Bichon, chargé de l’accompagnement et de la ressource a l’Autre Canal, appelle la « pépinière » d’artistes. Là, des moyens supplémentaires sont mis en œuvre pour le groupe. La structure ne peut être considérée comme un système de production, c’est juste une aide. L’Autre Canal prend aussi l’initiative d’aider des groupes pendant quelques jours, comme Alex Toucourt ou Cascadeur.

Près de 350 collectifsà l’Autre Canal, on ne travaille pas que sur les groupes,

un volet est destiné aux associations ayant un rapport avec la musique. Les associations choisies peuvent prétendre avoir un bureau permanent dans les locaux du boulevard d’Austrasie, durant l’année de partenariat. Elles bénéficient alors de l’aide de l’ensemble du personnel, de la communication en passant par l’administration. La seule condition est d’avoir un salarié dans l’association.

L’Autre Canal est donc un tremplin pour toute la musique actuelle de Lorraine. La plupart des groupes à succès de lorraine y sont passés : en tout près de 350 collectifs, de X-Vision à My Pollux. Cette structure est unique en France. Pour conserver sa particularité, l’État est prêt à lui verser chaque année près d’un million d’euros. Espérons que ce concept se répande dans tout l’Hexagone, pour le plus grand plaisir de nos oreilles.

Alexandre Dolet

Le 4ème album de Dub Incorporation, Hors Contrôle, a été présenté en avant première aux Francofolies de la Rochelle le 26 juillet 2010. Depuis, ce groupe de reggae parcourt les routes du monde entier. Le NJJ a rencontré ses membres lors de leur concert du 9 février à L’Autre Canal.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?Nous étions potes et on jouait tous dans un groupe différent. Saint-Etienne n’est pas une grande ville donc on s’est vite trouvé étant donné qu’on aimait tous le reggae.

Comment gérez-vous vos différentes envies musicales ?Nous respectons les goûts de chacun. On s’ouvre à nos différentes influences et on regroupe tout ça autour du reggae. Notre lien, c’est la musique jamaïcaine.

Pourquoi « Hors contrôle » comme nom d’album ?On veut exprimer le fait d’être hors contrôle. Notre leitmotiv est de faire le

plus de choses par nous-mêmes. On est indépendants depuis le début et on porte fièrement cette satisfaction. Nous ne sommes pas suivis par les médias, ni par les pros. C’est nous qui gérons notre tournée, la sortie du disque, etc. Notre fonctionnement est basé sur la participation de chacun.

Les paroles de vos chansons sont engagées, quel message voulez vous faire passer ?On parle de la société actuelle en général. Le gouvernement ne nous satisfait pas, on perd de plus en plus nos acquis sociaux. Dans l’album précédent, on parle des relations France/Afrique car ce sont des choses qui nous entourent. Notre but est de motiver les gens à faire différentes actions et à se bouger grâce à notre musique.

Vous soutenez l’association « Survie », pourquoi ?Survie est une association qui nous intéresse beaucoup par le fond du message qu’elle envoie. Elle dénonce des choses dont on parle : l’esclavage, les conditions de vie ainsi que les lobbies en Afrique. On invite donc l’association à tenir un stand lors de nos concerts, mais on participe aussi à d’autres actions moins médiatiques.

Ça vous plaît de collaborer avec d’autres artistes notamment par le biais de featurings ?Oui. On aime partager nos musiques avec différents artistes. C’est à l’image du groupe, on prend les influences de chacun pour créer une musique riche.

Pourquoi êtes-vous revenus aux sons des premiers albums ?L’album Afrikya se lâche sur la world music, on est allé plus loin dans nos influences. On est parti en Jamaïque pendant deux semaines, donc on est reparti sur l’essentiel d’avant. La musique, c’est avant tout du plaisir, ça ne doit pas être une contrainte.

Dub Incorporation s’exporte bien...En 2005, on a fait une tournée en Allemagne. On fait le même spectacle qu’en France, on parle juste en anglais entre les morceaux car la musique, c’est aussi un langage. On a fait aussi des concerts au Portugal, en Grèce, au Canada, aux Etats-Unis...

Qui aimez-vous écouter en ce moment ?Tarrus Riley et Damian Marley.

Marion Gatinel

dUb inCorporation : l’eNveRs de l’AUTRe cANAl des vibes « hors contrôle »

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Le musicien-conseil Alain Aimé donne des conseils à un groupe local.

DubInc lors de leur passage à L'Autre Canal

MeNU dU OURJMeNU dU OURJles TReMplINs des eUROcks ont trouvé leur Roi

RAdAR : la webradio toujours à l’affût !14 mars, 19h15 : les locaux très

secrets du studio de « Radar » sont en effervescence. Dans 3/4 d’heure, Romain, Vincent alias Vin’z, Elodie, Robin, Enguerran, Hugo et Thomas commenceront 3 heures d’émission.

Les sept compères de l’École d’Architecture de Nancy ont gentiment accepté de nourrir l’insatiable curiosité des lecteurs du NJJ. Pendant qu’ils s’affairent à installer le (peu de) matériel en leur possession, ils racontent comment a démarré leur histoire...

L’idée de créer Radar vient de Romain. Ce grand gaillard animait déjà, auparavant, une autre webradio à Charleville-Mézières. Il a parlé de son projet autour de lui et l’équipe d’animateurs s’est constituée ainsi, un membre en amenant un autre.

Pour le premier live du 7 février dernier (20h-minuit), Radar a réuni 586 auditeurs. Belle performance pour une webradio qui vient tout juste de se créer, même si la moyenne est désormais comprise entre 250 et 400 auditeurs. Cette première émission leur a cependant permis de toucher un large public et ils ont reçu de premiers échos d’auditeurs assez positifs. Néanmoins, leur manque de moyens et de matériel (un seul micro pour sept !) ainsi qu’un studio exigu les ont poussés à faire une demande de subvention.

Toute une organisation Les animateurs se retrouvent deux fois

par semaine. Chaque émission nécessite environ une bonne heure de préparation, le temps d’organiser et revoir son

déroulement. À chacun sa rubrique : Hugo pour les infos (véridiques... ou non), Élodie et Thomas pour l’horoscope. Romain anime l’ensemble de l’émission assisté par Vin’z, également mascotte à ses heures perdues. Les deux troubadours, Enguerran et Thomas, se chargent du live musical. Radar aime aussi faire découvrir des groupes amateurs à ses auditeurs. La rubrique archi de Robin, elle, doit bientôt prendre une place plus importante.

23h, l’émission touche à sa fin. Entre météo, sorties ciné, blagues et fous rires, on ne voit pas le temps passer avec nos futurs architectes !

Alors rendez-vous deux nuits par semaine les lundi et mercredi, de 20 à 23h, à l’écoute de Radar !

Flora Meynadier et Lise Blondel

Jeudi 17 mars se sont achevés à L’Autre Canal les « Repérages Eurockéennes » pour la région Lorraine. Le but de cette soirée était d’élire une formation pour l’envoyer au célèbre festival de Belfort.

Après deux heures trente de show, c’est King Automatic qui obtient le privilège de poser tout son fourbi sur le site du Malsaucy les 1, 2 et 3 juillet prochains. Les votes internet soutenaient pourtant le groupe pop The Aerial à 58%.

Pendant cette soirée, les trois groupes, King Automatic (rock garage), Ddum Spiro Spero (éléctro) et The Aerial (pop) se sont succédés sur la petite scène de L’Autre Canal.

Anciennement nommés « Tremplins eurockéennes », les Repérages font partie des événements auxquels de nombreux groupes rêvent de participer. Cette initiative, créée en 1995, offre l’opportunité de se produire aux côtés de poids lourds internationaux lors du festival belfortin.

Seize ans après sa création, une centaine de jeunes artistes ont déjà été programmés. Pour la 23ème édition des Eurocks, dix partenaires, dont l’Autre Canal et La Poudrière de Belfort, ont

supervisé ces repérages. Quinze groupes venus du Grand Est (y compris l’Allemagne et la Suisse) ont été sélectionnés. Les internautes, le public et le jury disposaient chacun d’une voix pour les départager.

Voix rauque et puissanteLe vainqueur de la soirée est un artiste

atypique. Multi instrumentiste, King Automatic est présent dans le paysage musical depuis 2005. Grâce à ses textes empreints d’ironie et d’humour noir, il nous raconte des moments de vie.

Sur scène, tenus par les seules mains de ce King, batterie, guitare, harmonica et autres maracas font écho à sa voix rauque et puissante.

Cet artiste made in Lorraine saura-t-il conquérir le public des Eurocks par son originalité ? Rendez-vous en juillet pour le savoir !

Alice Beckel

danS l’art Café, la jeunesse se retrouve

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Au calme, chaleureux, accueillant, vivant, novateur, gourmand, l’Art Café se démarque de la masse uniforme des troquets, salons de thé, fast-foods et autres lieux de restauration. Tenu par Henry et Mirabelle depuis juillet 2010, ce café nancéien permet de voir une expo un sirop à la main, ou encore de déguster un café le nez plongé dans un livre.

Si la rue du Pont Mouja ne vous dit rien, pas de panique. Située entre la rue Saint-Dizier et la cathédrale, à deux pas du marché couvert, l’endroit n’est vraiment pas difficile à trouver. Pas de grosse vitrine, pas de néons ni guirlandes. Non. Juste une cour au fond de laquelle trônent quelques ardoises décorées de photos, une enseigne et un tapis éponyme. Vous êtes arrivés. Dans une ambiance multicolore mais pas saturée, originale et surprenante, le ton est donné. Aux murs sont accrochés des tableaux. Là une fresque. Plus loin, perchée sur l’étagère, une vielle machine à écrire. Les cartes sont imprimées sur des cahiers d’écoliers, protégés par une couverture colorée. Les meubles, dont leur ancien propriétaire ne voulait plus, « retrouvent une seconde vie », confie Mirabelle. « On voulait faire un café qui ne ressemble pas à tous les autres », renchérit Henry. Et pour le prouver, quelques notes de musique s’échappent du poste. La musique – à l’image de la décoration – change tour à tour : ska, punk, rock, classique... Elle varie tout au long de la journée. Le but ? Qu’on s’y sente bien, tout simplement.

Une seule enviePassionné par l’art, le couple a tout simplement voulu

l’inclure dans un lieu où l’on peut à la fois se désaltérer, déguster une petite douceur, lire quelques pages d’un roman ou encore jouer aux cartes. En deux mots : l’art café. Pour aller encore plus

loin, Henry et Mirabelle organisent tous les mois des expositions où n’importe quel artiste, débutant comme

confirmé, peut exposer. Y compris vous chers étudiants. Il n’est pas nécessaire d’être reconnu. Pour peu que vous ayez un brin de talent dans un domaine, tout est accepté : photos, peintures, gravures… À une condition cependant, m’avertit le gérant : « que cela soit en accord avec l’ambiance du lieu ». Il suffit d’envoyer un mail ou encore de venir directement avec votre book et qui sait ? Peut-être que l’un d’entre vous se trouvera exposé sur ces murs ? Les artistes en herbe peuvent ainsi se faire connaître et la déco se renouvelle en permanence. Et la littérature alors ? Avec sa propre bibliothèque, celle-ci tient une place d’honneur à l’intérieur du café. De récupération eux aussi, les livres retrouvent une deuxième jeunesse sur ces rayons. Ouvrages d’architecture, romans, les étudiants qui aiment savourer un chocolat en lisant quelques pages devraient trouver leur bonheur. Les deux jeunes gens n’ont qu’une seule envie : « Que les personnes se sentent bien, un peu comme si elles étaient chez elles ».

Envie d’une douceur ?Entre les 18 sortes de café, les multiples variétés de thé,

les chocolats aux saveurs toutes plus originales les unes que les autres, les petits déjeuners, les sandwichs… on hésite. Et pourquoi pas les muffins maison ? Nutella, framboise, pomme-cannelle, vous en trouverez forcément un qui vous convient. À moins que vous ne préfèreriez un milk-shake ? Chocolat, menthe, pomme verte, lait bio... Laissez-vous tenter par ces douceurs. Ici, le leitmotiv n’est « pas de s’enrichir mais de vivre de notre travail », assure Henry. À deux euros le muffin, 1.50 le petit café ou encore trois euros le chocolat de taille moyenne, pourquoi hésiter ?

Mais la rédaction décline toute responsabilité en cas de crise de gourmandise... Vous voilà prévenus.

Claire Demongeon

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A eNdAJ23 avril à 21h : Concert de Splash ! Groupe pop rock fun. Villers-lès-Nancy. Entrée gratuite.

30 avril et 1er mai : Semaine de l’Impro avec la compagnie Crache-Texte. L’Autre Canal, Théatre Mont Désert, MJC Bazin et Lillebonne. www.improfestival.com

Du 21 avril au 2 mai : Exposition Prisme, trois peintres, trois poètes, trois pays. Maison de l’Étudiant. De 9h à 20h (jusqu’à minuit le 21 avril, jusqu’à 22h le 22 avril) fermé le weekend.

Du 19 au 30 avril : Festival Traverses, rencontre des théâtres venus des pays d’Europe. Le Théâtre U de Nancy s’implante au Hublot et en Fac de Lettres (surtout en Amphi Déléage). Au programme : théâtre, chants, musiques, danses, expos... Les tarifs vont de 2 à 5 euros. Renseignements et réservations : 06 20 94 65 10 ou www.theatreuniversitairenancy.com.

Jusqu’au 24 avril : Exposition des résultats du Défi des étudiants de l’École Nationale Supérieure d’Art de Nancy de peindre une toile de 20m carré. Ensemble Poirel.

Du 23 au 24 avril : Tournoi de Rugby Stanislas Sevens au stade Matter boulevard d’Austrasie. Des équipes internationales se rencontreront de 10h à 20h le samedi 23 avril et de 9h à 17h30 le dimanche 24. Avec en plus de nombreuses animations pour tout le monde. Grande journée pour les passionnés de rugby. L’entrée est gratuite pour les étudiants.

29 avril, 21h : Concert Les Hurlements d’Léo / Barjobob. Chez Paulette à Pagney (près de Toul). 12 euros l’entrée.

eUJ questionSerais-tu capable de donner le nombre exact de lettres «J» qui se trouvent dans les 4 pages de la rubrique « Le Journal des opinions » ?

Gagne tes places pour l’Autre canalen répondant à cette question :Grande gagnante du numéro 2 : Sophie THOMAS.Elle a compté avec acharnement les 278 « J ».À qui le tour ? Pour jouer, connecte toi sur www.nouveaujourj.fr (rubrique « Jeux et concours »). Prix : 2 places pour l’un des 11 concerts proposés par l’Autre Canal.

Réglement et conditions sur le site du journal : www.nouveaujourj.fr.

Demain, la lune sans halo se voileraTa main seule, ta main ensemble guideraNotre silence aveugle sous tous les floconsBlotti dans nos unis, le plus doux des cocons Lors les bonheurs chagrins se chahutent en vainJaloux de cette route aux parfums éphémèresCelle qu’empreintent les amants main dans la mainUnique voie où toujours tu avances, fier Caresse, je respire l’ombre de ta voixFolle idylle d’écume sur la brise peinteQu’importe si l’eau, glace ou sel, couvre nos pasSeule s’efface, volage plume, l’empreinte.

Antoine Thabault

VéritépOÉsIe

Équipe de rédactionDirecteur de la publication, rédacteur en chef : Franck Dépretz // Secrétaire : Alexandre Dolet // Webmaster : Armand Py-Patinec // Mise en page : Raphaël Marche // Correctrices : Amandine Henry, Lise Blondel, Anne-Laure Crepin et Cynthia Jacquier // Photographes : Cécile Champenois, Marion Gatinel, Lise Blondel, Alice Beckel et David Coutin // Dessinateurs : Antoine Thabault et Guillaume Labrude // Agenda : Flora Meynadier.

Le NJJ est édité par l’association du Jour J. Siège social : 55, rue de la Hache - 54000 Nancy.Impression: MGEL - 44 Cours Léopold - 54000 Nancy.Pour nous contacter : [email protected] ou www.nouveaujourj.fr.Remerciements au Bureau de la vie étudiante pour leur soutien et à la Maison de l’étudiant pour leur accueil.