Les chemins de pierres - Corse

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AuteursMICHELLE FERRANDINI

Maître de conférencesMARIE-MADELEINE OTTAVIANI-SPELLA

Maître de conférences, Habilitée à Diriger des RecherchesLAURENT CIANCALEONI

Docteur en géologieJEAN FERRANDINI

Maître de conférences, Habilité à Diriger des RecherchesELISABETH PEREIRA

Maître de conférencesBÉATRICE KHOUMERI

Maître de conférences

Université de Corse Pasquale Paoli, UMR CNRS SPE 6134

Collaborations techniquesANTOINE BERLINGHI

Ingénieur d’Etudes, litholamelleurUniversité de Corse Pasquale Paoli, UMR CNRS SPE 6134

JEAN-FRANÇOIS CUBELLS

Professeur agrégéCentre Régional de Documentation Pédagogique de Corse

Coordination

MARIE-FRANÇOISE SALICETI

Université de Corse Pasquale Paoli, valorisation de la recherche

Les chemins de pierre et d’eau

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Selon le code de la propriété intellectuelle, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentementdu CRDP est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction parun art ou un procédé quelconque.Cette reproduction ou représentation, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par lesarticles 425 et suivants du Code pénal.Nº ISBN : 978 286 620 236 1 Dépôt légal : novembre 2009

Remerciements

Les auteurs remercient toutes les personnes ayant contribué à la réalisation de ce guide, en particulier :

Madame Marie José Milleliri, CCSTI « A Meridiana » ;Monsieur Michel Luccioni, photographe ;

Monsieur Jacques Nicolau, DREAL de Corse ;Monsieur Philippe Rossi, BRGM.

Circuit 1 : Fiumorbu ....................................p. 14 - 15

Circuit 2 : Cortenais ....................................p. 30 - 31

Circuit 3 : Balagne ......................................p. 52 - 53

Circuit 4 : Tenda .........................................p. 66 - 67

Circuit 5 : Cap Corse ..................................p. 82 - 83

Sommaire

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Avant-propos

ES ROCHES ET LES PAYSAGES DE CORSE constituent pour les géologues, mais également pour de nombreux amoureux de la nature, une source inépuisable d’enchantements, de découvertes et d’interrogations.

La proclamation par les Nations Unies, le 22 décembre 2005, de l’AnnéeInternationale de la Planète Terre (AIPT), fut pour l’Université de Corse,l’occasion de contribuer à la valorisation de ce patrimoine naturel unique. Ceprojet a été labellisé par le Comité Stratégique de l’AIPT sous le n° 208 le20 décembre 2007.

Notre modeste engagement prit tout d’abord la forme de petits livrets guidequi nous servirent à illustrer les diverses excursions auxquelles nous fûmesamenés à participer. Cependant, il nous est apparu important de pouvoirmettre ces travaux à la disposition d’un plus large public. Ainsi s’imposa laréalisation de cet ouvrage.

Les circuits géologiques proposés parcourent essentiellement la Corse alpine.Ce choix volontaire fut dicté par l’abondance des objets géologiques (roches,minéraux, fossiles…) et des phénomènes tectoniques et métamorphiquesrencontrés.

Au-delà du seul aspect scientifique, nous souhaitons également que ce recueilpuisse permettre une meilleure prise en compte des richesses géologiques denotre île, dans son contexte méditerranéen. Ce patrimoine qui nous entourequotidiennement, nous devons le respecter et le préserver.

Les auteurs

L

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IntroductionBRÈVE HISTOIRE GÉOLOGIQUE DE LA CORSE

Du Précambrien au PermienLe début de cette histoire remonte à la fin du Précambrien supérieur1, il y a600 Ma. Le territoire qui deviendra la Corse fait alors partie du Gondwana*2,où, dès le Cambrien (-540 Ma), des bassins* sédimentaires y fonctionnent.Au Carbonifère inférieur, vers -340 Ma, débute la mise en place de la chaîne*hercynienne qui se traduit par l’installation du batholite* granitique corso-sarde.Ce magmatisme* calco-alcalin affleure entre L’Ile-Rousse et Ajaccio. AuCarbonifère supérieur (-310 Ma), ces granites sont soumis à une dénudation*à l’origine de dépôts conglomératiques* d’épaisseur importante. L’effondrementgravitaire de la chaîne se traduit en surface par des bassins houillerssubsidents* dont il reste un témoin dans la région d’Osani. En profondeur,des remontées de l’asthénosphère* entraînent une fusion partielle du manteau*supérieur, la formation de granites* alcalins et un volcanisme important auPermien supérieur (-270 à -250 Ma). Le Monte Cinto, le massif de Tolla, lesaiguilles de Bavella et de Popolasca en sont des témoins. Puis le batholiteet son encaissant sont partiellement recouverts par des sédiments triasiques (-230 à -200 Ma). Cette première partie de l’histoire géologique de la Corsese réfère à celle de la chaîne hercynienne. Lui fait suite une autre histoire demontagne, celle des Alpes.Du Trias à l’ActuelAinsi, pendant une longue période, la Corse a été adossée sur la marge*continentale sud-européenne qui constituait la bordure nord de l’océan* alpin.La croûte* océanique et sa couverture sédimentaire peuvent être observéesen divers endroits et en particulier dans le défilé de l’Inzecca. Au cours duJurassique supérieur et du Crétacé (-160 à -100 Ma) se déposent, dans cedomaine marin, des sédiments (futurs schistes* lustrés). La fermeture de l’océanalpin a commencé au Crétacé supérieur (-100 Ma) par le fonctionnementde subductions* intra-océaniques. Au début de l’Eocène supérieur (-40 à-37 Ma), le blocage de la subduction est responsable de la mise en place

1: toutes les références stratigraphiques s’appuient sur la charte stratigraphiqueinternationale adoptée en 2009 et qui est reproduite sur la 1e de couverture (rabat).2 : les mots suivis d’une étoile sont définis dans le glossaire. Seule leur premièremention est signalée.

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de nappes* superposées qui seront charriées sur la marge continentaleeuropéenne. Trois unités, ayant des origines et des parcours différents, sontdistinguées en fonction de leurs déformations et de leurs faciès*3

métamorphiques : unités bastio-ligures, ligures de type Inzecca et balano-ligure(respectivement de moins en moins transformées). À la suite de ces évènementscompressifs, une tectonique* post-orogénique extensive est responsable dela reprise en failles* normales de certaines failles ductiles*.À l’Oligocène supérieur (-25 Ma), la Corse est encore accolée à la margesud-européenne. A la suite d’un épisode de rifting* et de l’ouverture de l’océanliguro-provencal, commence la rotation anti-horaire du bloc corso-sarde. Audébut, entre -21,5 et -18 Ma, elle est rapide puisque le bloc tourne de 30°sur les 45 totaux. Le mouvement de dérive a cessé autour de -15 Ma. Pendant le Miocène inférieur et moyen (-23 à -11,6 Ma), seule la partiegranitique de la Corse émergeait. Les sédiments marins et continentaux déposésà cette époque constituent les actuels bassins de Bonifacio, de la Plaine

3 : les différents faciès métamorphiques du diagramme P-T de Yardley (1989) sontreproduits sur la 4e de couverture (rabat).

Rotation du bloc corso-sarde, d’après Gattaccecca et al., 2007.

Rifting (-30 à -21,5 Ma)

-30 Ma

-21,5 Ma

-18 Ma

-15 Ma

Rotation

(-21,5M

a à -15 Ma)

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Orientale, de Francardo et de Saint Florent. A partir de -11 Ma, les premiersreliefs de la Corse orientale (Castagnicia et Cap Corse) se forment. À la suitede l’événement* messinien, la transgression* pliocène (-5,3 Ma) a combléles vallées précédemment formées. Au Quaternaire, les glaciers ont contribuéà façonner le relief et cette morphogenèse glaciaire est encore très visible(Restonica, Manganello…). L’altitude importante des sommets de Corse traduitun déséquilibre isostasique*, également lié à des mouvements verticauxdifférentiels qui ont pu être mesurés. La sismicité de l’île est modérée et setraduit par des évènements de très faible magnitude.

LA CARTE GÉOLOGIQUE DE LA CORSE

Elle correspond à la transcription de tous ces événements. Ainsi, on reconnaît,à l’ouest, sur les trois quarts de la superficie de la Corse, dans les tons rouges,la partie hercynienne qui comporte de nombreux sommets granitiquesdépassant 2000 m dont le Monte Cinto (2706 m) et le Monte Rotondo(2650 m). A l’est, dans les tons vert bleu, c’est la partie alpine avec le massif de laCastagnicia (point culminant au San Petrone, 1767 m) structuré en un vasteantiforme* qui se prolonge par celui du Cap Corse. Les roches de ce secteursont majoritairement métamorphiques (« roches* vertes » et schistes lustrés).Une zone complexe, entre la Corse hercynienne et la Corse alpine,caractérisée par des écaillages et de nombreux contacts anormaux (exempledes écailles de Corte) est nommée « dépression centrale » par lesgéomorphologues. Enfin, la partie la plus jeune, le Mio-Plio-Quaternaire, qui correspond aux petitsaffleurements dispersés au pourtour de la partie alpine et dans l’extrême sud,est représentée en jaune et en gris.

SUR LE TERRAIN

Cinq circuits permettront d’illustrer, en partie, ce qui précède : Fiumorbo,Cortenais, Balagne, Tenda et Cap Corse. Pour chacun, la carte géologiqueà 1/50 000 correspondante est indiquée ; les schémas, empruntés pour laplupart à la bibliographie et les photos, viennent en appui du texte. Pourapprofondir tel ou tel sujet le lecteur se reportera à la bibliographie volontai-rement simplifiée.

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Carte géologique simplifiée et sa légende, d’après Rossi, 2000.

Formations quaternaires

Formations miocènes

Formations éocènes

Formations allochtones de la margecontinentale

Formations métasédimentaires etophiolitiques (schistes lustrés) proches de la marge continentale

Formations métasédimentaires etophiolitiques (schistes lustrés) océaniques

Corse alpine

Corse hercynienneRoches basiques calco-alcalines

Volcanisme calco-alcalin

Granites alcalins (-290 Ma)

Granitoïdes calco-alcalins (-305 à -295 Ma)

Granitoïdes magnéso-potassiques (-340 Ma)

Socle T2, gneiss

Socle T1, micaschistes

Précambrien

0 30 km

N

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Schéma des deux croûtes et du manteau, d’après http://geoazur.oca.eu/.

QUELQUES ÉLÉMENTS DE TECTONIQUE DES PLAQUES

Les changements d’aspect de la surface de la Terre au fil du temps s’expli-quent par la géodynamique. La Terre est constituée soit d’une croûte continen-tale (granites), soit d’une croûte océanique (péridotites*, gabbros*,basaltes*) aux caractéristiques bien différentes.

Les mouvements des plaques traduisent les forces de compression et d’extensionqui s’appliquent cycliquement sur la lithosphère*. En une centaine de millionsd’années, à partir d’un rift continental, une aire océanique s’initie, s’élargitpuis se referme et disparaît pour laisser place à une chaîne de montagne,ainsi que les schémas suivants le montrent.

Océan

Limite océan/continent des

géologues

Ligne de rivageContinent

Lorsque la croûteest épaisse, du reliefest créé. C’est le cas deschaînes de mon-tagnes.

Plus la croûte estmince, plus elle s’enfonce sous leniveau de la mer.C’est le cas de lacroûte océanique oude la bordure ducontinent. Ep

aiss

eur

crus

tale

M.S.A

M.S.L

C.CC.O

C.C : croûte continentale, densité = 2,8C.O : croûte océanique, densité = 2,9M.S.L : manteau supérieur lithosphérique, densité = 3,4M.S.A : manteau supérieur asthénosphérique, densité = 3,3

Moho

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Trois stades de l’ouverture océanique, d’après http://geoazur.oca.eu/.

RiftVolcanisme

Asthénosphère

Manteau lithosphérique

EpaulementEpaulement

Dôme asthénosphérique

Manteau lithosphérique

néoformé

Plancher océaniqueMarge passive Marge passive

Dorsale médio-océanique

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Trois stades de la fermeture océanique, d’après http://geoazur.oca.eu/.

Marge active VolcanismePrisme d’accrétion

Prisme orogénique

Détachement lithosphérique

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Les circuits

FiumorboDe Corte à Aléria, la série des schisteslustrés puis le bassin mio-plio-quaternairede la Plaine Orientale sont recoupés. Le site d’Aléria qui domine la vallée duTavignano comporte de nombreux vestigesde la capitale antique (forum, capitole,thermes…) dont certains sont visibles aumusée archéologique départementalJérôme Carcopino. Au cours de ce circuit, les différentstermes de la série ophiolitique* del’Inzecca sont reconnus. Au niveau de lapartie amont du barrage de Sampolo, onpeut examiner le contact qui sépare laCorse alpine de la Corse hercynienne. À l’ouest de cette faille majeure, la routecircule dans les Strette où le fleuveFiumorbo a profondément surcreusé son lit.

1

CortenaisCorte, située au centre de la Corse, àune altitude de 450 m, est unecommune d’environ 150 km2, et compteaujourd’hui 7000 habitants. Cettecapitale historique est le siège del’Université de Corse. Trois cours d’eauconvergent au niveau de la ville : laRestonica, le Tavignano et l’Orta. Lacitadelle, située sur un promontoire de

2

Les gorges du Fiumorbo.

La citadelle de Corte.

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roches vertes et perchée à 100 m, estune ancienne forteresse militaire auxpuissants remparts. Construite en 1420par Vincentello d’Istria, vice-roi de Corseau nom du roi d'Aragon, elle abrite, àl'intérieur des murs d'enceinte, desbâtiments des XVIIIe et XIXe siècles.Aujourd’hui, dans l'ancienne caserneSerrurier se trouve le Musée de la Corseou Musée Régional d'Anthropologie,inauguré en 1997.Les arrêts proposés dans ce circuitpermettent d’observer des rochessédimentaires, magmatiques etmétamorphiques et des figurestectoniques de base. Au niveau de lasource de Minesteghju, le fonctionnementcomplexe d’un aquifère* de montagneest abordé.

BalagneAu cours de ce circuit, la coupe de lanappe de Balagne est établie. Ellemontre les rapports entre les unitésalpines et le substratum* autochtone*hercynien (le socle et sa couvertureéocène). Compte-tenu du faible degré demétamorphisme, le circuit permetd’observer de nombreux microfossiles.L’olivier, arbre identitaire, est très cultivédans cette région : une foire lui estmême dédiée, en juillet, à Montegrosso.

3

Les oliviers de Balagne.

Corte.

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2 TendaCe circuit est l’occasion d’analyser desstructures microtectoniques (linéations*,sens de cisaillement*), ainsi quel’influence du métamorphisme sur ladéformation. Il traite également de lachronologie des évènements tectoniquesavant et pendant la convergence alpine.Après avoir traversé les klippes*sédimentaires du Nebbiu, le circuitrecoupe la série miocène, ce qui permet d’aborder le mode de dépôt, les biocénoses* fossiles et la paléo-géographie* à cette époque.

4

Cap CorseDans la région du Cap Corses’observent, à la fois, les unités les plusprofondes et les plus élevées de l’édificetectonique, les schistes lustrés ainsi qu’unéquivalent de la nappe de Balagne (lesécailles de Macinaggio). L’arrêt auniveau de la tour d’Erbalonga estl’occasion de traverser ce magnifiquevillage. Celui de Monte Maggiorepermettra d’admirer l’île de la Giraglia,point le plus septentrional de la Corse.

5

L’Ostriconi.

La tour de Santa Maria la Chiapella.

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1. Corsiglièse2. Pino3. Défilé de l’Inzecca4. Sorbo5. Pont de Sampolo6. Strette7. Testalo

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FiumorboFiumorbo

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Fiumorbo

Carte géologique 1/50 000 Ghisonaccia (1119).

Schéma structural simplifié.

Arrêts :1. Corsiglièse2. Pino3. Défilé de l’Inzecca4. Sorbo5. Pont de Sampolo6. Strette7. Testalo

1

234567

Miocène àQuaternaire

Eocène

Nappes alpines etophiolites

Graniteshercyniens

1

234567

Faille

Corsigliese

Tavignano

Fiumorbo

CORTE

GHISONI

ALERIA

GHISONACCIA

16

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Fiumorbo

Prendre la N 200 jusqu’aucarrefour de Pancheracciapuis, la D 14 sur unecentaine de mètres pourobserver le paysage.La Corsiglièse est un affluentdu Tavignano. Au niveau decet arrêt, son lit se confondavec une faille normale dedirection NNE-SSO quiconstitue la limite ouest dubassin sédimentaire de laPlaine Orientale.Celui-ci est limité au sud parle prolongement probablede l’accident qui limite laCorse hercynienne de laCorse alpine. A l’est, ce

Contact entre la Corse alpine et le bassin miocène de la Plaine Orientale, vu endirection du nord.

bassin se prolonge en merpar le canal* de Corse et laRide* de Pianosa.L’épaisseur des dépôtsmiocènes à quaternaires,augmente vers l’est pouratteindre plus de 2000 m auniveau du littoral et 8000 mau centre du bassin.Pour rejoindre la vallée duFiumorbo (arrêts 2 à 7), letrajet traverse (en suivant lesN 200, 198 et la D 344)plusieurs formations sédi-mentaires marines et conti-nentales du Miocène, duPliocène et du Quaternaire.

Corse alpine Plaine Orientale

Contact Dépôts du Burdigalien supérieur

Corsiglièse

CorsiglièseCorsiglièse

17

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Cet arrêt, sur la D 344,permet d’observer lemanteau supérieur en voiede transformation. Comme dans d’autres lieuxde Haute-Corse, affleure iciune serpentinite* porphy-roblastique*, du plus beleffet, le vert étoilé ou VerdeStella. L’échantillon vertsombre, à surface lisse,montre de gros cristauxautomorphes* de diallage*,à reflets argentés, d’un vertplus pâle. Par endroits desfilons* gabbroïques d’épais-seur décimétrique recoupentcette roche.Microscopiquement1, le fondde la roche est constitué decristaux fins présentant une

Pino

Serpentinite porphyroblastique. D : diallage.

Filon gabbroïque intrusif dansla serpentinite, vues d’ensem-ble et de détail.

D

25 mm

1: l’étude de certaines roches nécessite l’utilisation d’un microscope polarisant à transmission quipermet des déterminations à partir de lame* mince de roche. Les observations sont réalisées soiten lumière polarisée non analysée (LPNA) soit en lumière polarisée analysée (LPA).18

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Sm

Fiumorbo

structure maillée danslaquelle se détachent lescristaux de diallage. Laplupart sont en voie deserpentinisation mais quel-ques reliques subauto-morphes de pyroxènes* etd’olivines* subsistent. Laserpentinisation se manifeste

La serpentinite couvre une importante surface en Haute-Corse : 135 communes sont en effet concernées par ce type d’affleurementpotentiellement amiantifère ! L’altération naturelle ou mécanique des affleu-rements (au cours de travaux routiers ou de constructions, de l’extractionet/ou de la manipulation de matériaux…) produit des fibres d’amiante quicorrespondent à plusieurs espèces minérales. Ces dernières se différencientd’après leur couleur, leur taille, leur aspect macroscopique, leur compositionchimique. Ces espèces appartiennent à deux groupes minéralogiques : 1. Le groupe des amphiboles* : minéraux en prismes plus ou moins allongés,en aiguilles ou en fibres dont la classification est liée aux variationsprogressives des teneurs en Mg, Fe, Ca et en Na (exemples trémolite,actinote, crocidolite, amosite, anthophyllite) ; 2. Le groupe des serpentines : chrysotile en fibres soyeuses très fines, parfoistrès longues et antigorite le plus souvent en lamelles.

Lames minces de serpentinite. a) D : reliques de diallage, Ol : olivines en voie de serpentinisation, Sm : serpentinesmaillées ; b) D : diallage serpentinisé, Sm : serpentines maillées.

300 �µm

D

Ol

Sm

LPA 300 �µm

D

SmLPAa) b)

par des fibres d’antigoritenoires et blanches en LPA,par des rubans (remplis defibres serpentineuses perpen-diculaires aux épontes*)anastomosés qui dissocientles pyroxènes. La rochecontient aussi de nombreuxminéraux opaques.

19

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La D 344 emprunte le défiléde l’Inzecca. On y observele terme le plus élevé de lasérie ophiolitique avant lacouverture sédimentaire. Ilcorrespond à un empilementde coulées de basalte sousforme de tubes à l’intérieurdesquels la lave s’écouleavant consolidation. Chaque

Défilé de l’Inzecca

Empilement de basalte en coussins.

épanchement, refroidi brus-quement au contact de l’eaufroide, se moule sur lesprécédents. Il en résulte undébit en coussins. Les pillow-lavas, ou coussins, ensection transversale, cons-tituent un bon critère depolarité. En effet, le coussinayant une surface supérieurebombée et une surfaceinférieure avec un pédon-cule, il sera facile de dire sila série est à l’endroit oupas. La matrice quienveloppe les pillow-lavasest constituée de fragmentsde la croûte vitreuse altéréepar l’eau de mer. De petitessphérules qui correspondentà des cristallites defeldspaths* se sont forméesdans le verre en périphériedu pillow-lava pendant samise en place. Ce basalteporte le nom de variolite. Enrive droite, on peut observerdes pillow-lavas sur uneépaisseur importante corres-pondant à d’autres unités decet ensemble volcanique.

20

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Fiumorbo

Coussin et son enveloppe variolitique (unité I).

Unité I

Unité II

Unité III

1200

- 1

300

m

12

3 45

6

78

9

1011

Unité I : coussins variolitiquesUnité II : coussins aphyriques Unité III : coussins porphyriques1 : dolérites massives2 : coussins variolitiques3 : coussins éclatés4 : brèche de coussins5 : hyaloclastites associées aux coulées6 : hyaloclastites d’explosion7 : agglomérats8 : coussins aphanitiques*9 : filons nourriciers10 : coussins porphyriques11 : radiolarites du Jurassique supérieur

Schéma de l’ensemble volcanique de l’Inzecca, d’après D. et M. Ohnenstetter,1975.

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Page 26: Les chemins de pierres - Corse

La poussée du magma*sous la croûte refroidie romptparfois celle-ci. Les débrisanguleux se mélangent aubasalte vitrifié et auxsédiments en voie de dépôt,comme les radiolarites. Laroche résultante est unebrèche (brèche de pillow-lavas puisque ce sont leséléments dominants). Lesradiolarites, ou jaspes, sontdes roches siliceuses. Lasilice (SiO2) provient d’unepart des squelettes d’orga-nismes unicellulaires faisantpartie du zooplancton, lesradiolaires, et d’autre part duvolcanisme. Leur couleurrouge ou verte est due à laprésence d’oxydes de fer.Elles constituent la couverturesédimentaire des ophiolites.La quasi absence decalcaire* montre que lemilieu de dépôt se situe sousune bathymétrie supérieure à4000 m environ. Ici, lesradiolarites sont verticales et

Sorbo

Brèche de pillow-lavas. B : basalte, R : radiolarite.Sur la droite de la photo, un élément debasalte a été foré en vue d’une étude paléoma-gnétique*.

B

R

Radiolarites en bancs verticaux.

22

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Fiumorbo

schistosées, ce qui impliquedes évènements tectoniquespost-dépôt. La conservationdes radiolaires étantimparfaite, nous renvoyons lelecteur à l’illustration desradiolaires de Balagne (cf.circuit Balagne).La série ophiolitique, quenous venons d’examiner deprès peut représenter d’an-ciennes portions de lithos-phère océanique (croûte etmanteau supérieur) aujour-d’hui incorporées à la croûte

continentale dans la chaînealpine. La tectonique montre quel’ensemble de la sérieophiolithique est déplacéevers l’ouest sur un ensemblede surfaces de glissement.Chaque unité de « rochesvertes » appartient à unsystème d’écailles.La faille de Saint-Antoine dedirection NNE-SSO est enrelation avec le fonction-nement du bassin sédimen-taire de la Plaine Orientale.

Interprétation structurale des ophiolites de l’Inzecca, d’après Durand Delga,1978.

Se : serpentinitesGa : gabbrodo : dolérites massives Sp : pillow-lavas R : radiolarites

ONO ESEPinzalone St Antoine

PSc

RSp

Se Se Se Se ScSg Mio

do

Ga

Sc : formations schisteuses de la série de l’Inzecca Sg : formation schisto-gréseuse (unité tectoniquesupérieure ? ) P : socle parautochtone des Strette Mio : Miocène inférieur post-nappes

23

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Au niveau du pont, lesschistes lustrés affleurantscorrespondent également àla couverture sédimentairede la croûte océanique del’océan alpin. Il s’agit deniveaux de pélite*, decipolin* et de quartzite*déformés. Ces anciennesroches sédimentaires marines

Pont de Sampolo

Schistosité verticale dans des calcschistes et niveaux de quartzboudinés (Q).

se sont déposées au-dessusdes radiolarites. Le carbonate de calcium aété conservé (même si lemétamorphisme a fait dispa-raître les fossiles) car lemilieu de dépôt était au-dessus de la limite* dedissolution des carbonates*(environ 4500 m).

Ces schistes lustrés ont ététransportés avec leursdéformations ductiles (plis*isoclinaux*, schistosité*(plans S), boudinage*…)puis recoupés par des cisail-lements (plans C). La présence de niveaux dequartz est liée à l’expulsionde fluides riches en silice,sous l’effet des contraintes.

Q

S

24

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Fiumorbo

Cisaillements tardifs subhorizontaux (plans C) affectant la schistosité (S) des calcschistes.

Contact entre la Corse hercynienne et la Corse alpine.

S

Cont

act

Corse hercynienne

Corse alpine

Volcanitespermiennes

Schisteslustrés

O E

C

Cinq cents mètres en amontdu pont, se situe le contactentre la Corse hercynienne etla Corse alpine. Il se matérialise ici par unefaille subverticale de direc-tion NNO-SSE. Le compartiment occidentalest constitué par des rochesvolcaniques permiennesintensément déformées defaçon ductile (mylonites*) etle compartiment oriental parles schistes lustrés. Lependage* actuel vers l’ouestde la faille est lié à unetectonique récente.

25

Page 30: Les chemins de pierres - Corse

La morphologie des Strette,où le granite apparaîtdécoupé en lames verticales,est la conséquence de ladéformation ductile de cetteroche. Ce granite mylonitisé estaffecté par deux plans S etC. Les Strette font partie

Strette

d’une bande de défor-mation, à l’origine de laformation des lames verti-cales, qui longe le contactmajeur. En conséquence, en allantvers l’ouest, la déformations’amortit. C’est ce qui est

Lames verticales de granite liées à ladéformation mylonitique et détail dugranite mylonitisé avec plans S et Ccontemporains.

S

C

26

Page 31: Les chemins de pierres - Corse

Fiumorbo

A cet endroit, affleure ungranite peu déformé maislégèrement transformé danslequel sont reconnaissablesle quartz, gris à éclat gras etrayant l’acier, le feldspathalcalin rosâtre et leplagioclase blanc à ver-dâtre. La teinte verdâtre dela roche est due à unmétamorphisme rétrograde*.Microscopiquement, laroche, à texture grenue

Testalo

Granite alcalin peu déformé. F : feldspathsalcalins, Q : quartz, Ch : chlorite, Pl : plagio-clase.

F

Q

Ch

10 mm

grossière, montre des quartzglobuleux xénomorphes*, enamas, cassés et à extinctiononduleuse ainsi que desperthites xénomorphes (felds-paths alcalins, à aspectzébré en LPA) de grandetaille et présentant parfois lamacle* de Carlsbad carac-téristique des feldspaths. On observe aussi desplagioclases subautomor-phes (feldspaths calco-alcalins), peu séricitisés*,reconnaissables par leursmacles polysynthétiques(bandes noires et blanchesen LPA) ; la déformation estmarquée par le décalage decertains traits de macles.Quelques cristaux xénomor-phes de biotite* sonttransformés en partie enchlorite*, micas* blancs etminéraux opaques. La rocheest parcourue de fracturesremplies de quartz, micasblancs, chlorite et petitsgrains d’épidote*.

Pl

27

Page 32: Les chemins de pierres - Corse

Lames minces degranite. a) Pl : plagioclases, Q : quartz, Pe : perthites.

b) Pe : perthitesprésentant la macle deCarlsbad, Bi : biotite transforméeen minéraux opaques, Q : quartz à extinctiononduleuse.

En parcourant le petit sentier,on peut observer d’une part,sous différents angles, unméandre abandonné etd’autre part, en serapprochant du fleuve, savallée très encaissée. Un telsurcreusement nécessite unabaissement du niveau debase lié à des variationseustatiques*.

Dans l’histoire géologiquerécente, deux évènementsont eu une répercussion surla position du niveau maringlobal :• la crise de salinité de laMéditerranée entre -5,6 et -5,32 Ma,• les alternances de pério-des glaciaires et intergla-ciaires du Quaternaire.

Q

Pl

Pe

Pe

Bi

Q

300 �µmLPA

a)

b)

LPA300 �µm

28

Page 33: Les chemins de pierres - Corse

Fiumorbo

Photo aérienne du paléoméandre.

Schéma interprétatif.

D 343FiumorboPaléoméandre

29

N

Page 34: Les chemins de pierres - Corse

1. Serpentinite altérée2. Flysch à blocs bartonien3. Tufs4. Failles normales5. Source de Minesteghju 6. Marbre de la Restonica7. Marbre de Corte

Page 35: Les chemins de pierres - Corse

CortenaisCortenais

Page 36: Les chemins de pierres - Corse

Cortenais

Carte géologique 1/50 000 Corte (1110).

1

2

3

5

6

7

Arrêts :1. Serpentinite altérée2. Flysch à blocs bartonien3. Tufs4. Failles normales5. Source de Minesteghju 6. Marbre de la Restonica7. Marbre de Corte4

Corte et la dépression centrale.

32

CORTE

•Bistuglio

Page 37: Les chemins de pierres - Corse

Cor tenais

Affleurement de serpentinite.

Lame mince de serpentinite. D : diallage en voie de serpentinisation,A : antigorite, Mo : minéraux opaques.

A

DMo 300 �µm LPA

Serpentinite altéréeDe Corte (rond-point à lasortie nord), prendre la N 193 en direction deBastia. Après le rond-point,derrière la station service BP,sont présents un affleurementde serpentinite altérée etdes déblais de cette roche. L’échantillon de serpentiniteporphyroblastique, vert som-bre, à surface lisse, montrede gros cristaux fibreux dediallage chatoyants d’un vertplus pâle.

Au microscope, ceclinopyroxène* apparaîtmoins serpentinisé que dansla serpentinite de Pino (cf.circuit Fiumorbo).L’altération de la roche semanifeste par des amas depetites fibres en éventaild’antigorite, noires etblanches en LPA, des fibresplus longues de chrysotile,ainsi que des veinulesremplies de fibres perpen-diculaires aux épontes. Onobserve aussi des minérauxopaques, du sphène*secondaire et des amas depetits zircons*.

33

Page 38: Les chemins de pierres - Corse

A la sortie droite de lastation BP, certaines serpen-tinites sont parcourues pardes veines à épidote, vertpistache et à calcite*,blanchâtre. Ce dernierminéral (carbonate decalcium) est reconnaissablepar sa réaction d’effer-vescence avec de l’acidechlorhydrique (HCl) dilué età froid ; il raie le verre maispas l’acier.

Veines à épidote (Ep) et calcite (C) dans un affleu-rement de serpentinite.

Serpentinite. Ep : épidote, C : calcite.

CEp1 cm

Antigorite et chrysotile sont des minéraux qui appartiennent au groupedes serpentines. Mais dans ce groupe seule la chrysotile est considéréeamiantifère aux yeux de la loi. Sa dangerosité est liée à sa structure(fibreuse), à sa nature minéralogique et à sa dimension. La libérationdes fibres d’amiante dans l’air et leur inhalation sont à l’origine denombreuses pathologies (atteintes pleurales, mésothéliome, fibrosepulmonaire...). Actuellement, en Haute-Corse, des études sontmenées et des mesures de prévention devraient être prises lors detravaux de Génie civil.

Paquets de fibres d’amiante prélevésdans les déblais derrière la station BP etplacés dans une résine (baume deCanada).

60 �µm LPA

34

C

Ep

Page 39: Les chemins de pierres - Corse

Cor tenais

Au lieu-dit Piercortinco, derécents travaux routiers ont misà jour un affleurement deflysch* à blocs de naturevariée, dont des calcaires à« grands foraminifères* »(nummulites, assilines etdiscocyclines). Ces animauxbenthiques qui ont vécupendant un laps de temps trèscourt sont de bons fossilesstratigraphiques et permettentdes datations fiables.

Flysch à blocs bartonien

Les espèces déterminéesmontrent qu’il existait auBartonien inférieur (-40 Ma)une plate-forme carbonatéeadossée à la margeeuropéenne et dont onretrouve des témoins dans lesAlpes Maritimes et en Corse.Le fait que ces calcaires ànummulites soient impliquésdans les charriages* indiqueque ces derniers leur sontpostérieurs.

Lames minces de calcaire. a) 1 : Nummulites chavannesi de la HARPE, 2 : Discocyclina sp., 3 : Assilina sp. ; b) N. incrassatus de la HARPE ; c) N. biarritzensis d’ARCHIAC et HAIME.

a) b)

c)

LPNA

35

Page 40: Les chemins de pierres - Corse

Après le tunnel de SanQuilico, prendre l’ancienneN 193 (N 2193), endirection de Bistuglio.A Bistuglio, affleurent destufs, ou travertins d’âgequaternaire sur une épaisseurd’environ 10 m, observablesau niveau du talus de laroute. C’est une rochecarbonatée, caverneuse quimontre des dépôts lamel-laires de calcite. Sa genèsese fait en trois étapes :prélèvement du calcium par

Tufs

Tufs.

dissolution de la roche mère parles eaux météoriques, puistransport du calcium en solutionsur une distance variable etprécipitation du carbonate decalcium.Au cours du temps, l’eau,chargée en carbonate decalcium, fossilise petit à petit lavégétation présente autour dessources. Les tufs constituent desaffleurements très localisés.Leur datation précise parradiochronologie* reste difficile.

36

Page 41: Les chemins de pierres - Corse

Cor tenais

Au sud de Bistuglio,affleurent des calcaires noirsen petits bancs, à odeurfétide à la cassure, due à laprésence de matière orga-nique. Ils sont datés du Lias(-200 à -180 Ma). Cescalcaires sont affectés pardes failles normales. Onpeut lire la valeur du rejet*vertical et horizontal.

Failles normales

Failles normales affectant le Lias (noté “l”sur la carte géologique de la page 38).

Ces failles témoignent d’unetectonique en extension, liéeau fonctionnement d’unemarge passive.Latéralement, ce Lias estsurmonté par le Trias supé-rieur (dolomies* et pélites),ce qui correspond à unesérie renversée, liée à latectonique alpine.

37

Page 42: Les chemins de pierres - Corse

Dans le cadre de la maîtrisede l’eau pour la ville, il estenvisagé d’utiliser cettesource, comme ressource desubstitution à l’eau de laRestonica en cas desécheresse ou de diversproblèmes sur le réseau(pollution accidentelle). Pour se rendre à la source,prendre le chemin en rivedroite de l’Orta dont ledépart est situé près ducarrefour de la N 193 et dela D 18 en direction deCastirla. La source pérennede Minesteghju draine un

Source de Minesteghju La ville de Corte est connue pour ses nombreuses fontaines

et sources. En voici un exemple.

bassin hydrogéologique,d’une surface d’environ10 km2, composé deplusieurs unités :

• les unités ligures (Σs, Λ, θs),• les écailles prépiémon-

taises cortenaises (tm-s, l,jm-s). Ces écailles sont ensérie inverse : Trias sur Liasqui repose sur le Jurassiquesupérieur.

• l’autochtone sur lequelreposent les écailles précé-dentes : eC, K, γ3

b (legranite γ3

b a développé unebordure de cornéennes* Ksur son flanc oriental).

*Extrait de la carte

géologique 1/50 000, feuille

Corte (1110),Rossi et al.,

1994),localisation de la

coupe géologiqueet de la source de

Minesteghju.Légende : voir

page 39.38

Page 43: Les chemins de pierres - Corse

Cor tenais

Coupe dans les unités géologiques proches de la source de Minesteghju (extraitde la notice de la carte géologique 1/50 000, feuille Corte (1110), Rossi etal., 1994).

K : roches brunes (cornéennes et terrains anciens plus ou moins métamorphiquesindifférenciés) - γ3

b : granites perthitiques (Permien) - γ3b : monzogranites leuco-

crates à biotite de l’association calco-alcaline U2 (Permo-carbonifère) - γ4a, b :

granodiorites à amphibole-biotite et enclaves (Casamaccioli) permo-carbonifères -γ : granites et granodiorites indifférenciés - Q : filons de quartz - ρ : filons deroches acides - dθ : filons de roches basiques - vsh-r : rhyodacites, arkoses,conglomérats (Permo-carbonifère) - tm-s : dolomies et cargneules (Trias moyen etsupérieur) - l : calcaires et dolomies (Lias) - jm-s : formation détritique (Jurassiquemoyen-supérieur) - js : calcaires plus ou moins marmorisés (Jurassique supérieur) -Λ : serpentinites - Σs : métabasaltes en coussins, massifs et/ou agglomérats -θs : métagabbros indifférenciés - cS : alternance schistes et calcaires (formationd’Erbajolo) - e : Eocène détritique - eC : conglomérats, calcaires, flyschs gréseux(Eocène) - m : conglomérats miocènes (Corte) - Jx : alluvions torrentiellesanciennes, à paléosol orange - JCy1 : alluvions torrentielles à matériel colluvial,assez anciennes, à paléosol orange - Fy2 : alluvions fluviatiles récentes, à sol brun- Fy3 : alluvions fluviatiles très récentes, à sol gris - C : colluvions indifférenciées.

ONO ESE

(js)

jm-s

γ3

eCγ3

l2tm-s

vsh-2

Σs

tm-s

l2 Σs

θsΛ

39

*Position projetée

de la source

Page 44: Les chemins de pierres - Corse

Evacuation de l’eau, lors d’une crueautomnale.

Vue de la chambre de décantation (D) et de mise encharge (MC).

D

MCVue d’ensemble de l’aménagement extérieur.

Echelle limnigraphique, à l’étiage.

40

Page 45: Les chemins de pierres - Corse

Cor tenais

L’aménagement de la sourcepar la Mairie de Corte apermis l’installation de diversappareils automatiquesfinancés par la DREAL etl’Université de Corse. Ainsi lecomportement physicochi-mique en continu peut êtreconnu et étudié. Le débit esttrès variable au cours del’année hydrologique. Ledébit d’étiage est de l’ordrede 20 L.s-1, et celui de cruedépasse 100 L.s-1. Lesmesures de conductivitépermettent d’estimer laquantité d’éléments dissousdans l’eau. Sa valeur variede 130 à 400 µS.cm-1. Ces variations sont liées à lanature des réservoirs. Par lesfractures du granite, les eauxde pluie et de fonte desneiges (peu minéralisées)sont acheminées vers lasource. Tandis que pendantl’été, la source rejette uneeau ayant séjourné dans unsystème karstique présent àl’est, ce qui explique laconductivité importante. Lereport des éléments majeursdans le diagramme deSchoëller-Berkaloff permet dedonner le type d’eau.

Ainsi, l’eau de Minesteghjuest bicarbonatée, chlorurée,calcique et sodique. A titrede comparaison, une autreeau, bien connue en Haute-Corse, a été reportée sur lemême diagramme : Orezza en Castagniccia,issue des schistes lustrés etqui est bicarbonatée,sulfatée, calcique et sodique.

Diagramme de Schoëller-Berkaloff.

Echelle limnigraphique, à l’étiage.

41

Page 46: Les chemins de pierres - Corse

l’orientation. Cette compo-sition minéralogique permetde rattacher ce métabasalteau faciès « schistes verts ».

Affleurement de métabasalte.

Lame mince de métabasalte. Py : pyroxène, C : calcite, Sp2 : sphènesecondaire, Q : quartz à extinction ondu-leuse.

Sp2

Py

Q

C

LPA 300 �µm

MétabasalteA l’entrée nord de Corte, surl’ancienne route, après lecroisement des deux N 193,on observe un affleurementde métabasalte, au niveaudu talus. Macroscopi-quement, c’est une rocheassez légère, verdâtre,présentant des filonnets dequartz blanc et une légèreschistosité. Elle montre à lasurface une altération rouille.Au microscope, on observe,dans une matrice finementcristallisée, une foliation*des minéraux dont la plupartsont étirés, cassés ettransformés. Le pyroxène,parfois maclé, est quel-quefois transformé en chloriteou en actinote*. Les plagio-clases sont difficilementrepérables car écrasés. Desquartz onduleux et à borduredéchiquetée, de la calcite,de la chlorite, de l’épidote,des baguettes d’actinote,tous secondaires, colmatentles trous et les veines. Lessphènes secondaires, nom-breux et étirés, marquent

La géologie du bassin versant est illustrée par quelques rochesmétamorphiques, magmatiques et carbonatées qui le composent.

42

Page 47: Les chemins de pierres - Corse

Serpentinite La serpentinite s’observeentre autre, au début de laroute qui permet de serendre à la chapelle Saint-Pancrace.Macroscopiquement, cetteroche ressemble à celledécrite à Pino (cf. circuitFiumorbo). Microscopiquement, il y aprésence de cristaux depyroxène (relique) au milieude plages lamelleuses ourubanées à structure mailléeou entrecroisée d’antigorite,

Calcaires et dolomiesCes roches sédimentaires sontrecoupées au niveau desécailles de Corte, sur lesentier qui longe le Tavignanoet qui va jusqu’au refuge deA Sega. Ils sont égalementreprésentés au Monte Cecu(sommet supportant différentsrelais hertziens). Ils ont étédatés du Lias (-200 à -180 Ma). Ce Lias montre unfaciès brèchique (élémentsde dolomie triasiqueemballés dans le calcaireliasique) ainsi que desmicrostructures tectoniquescomme par exemple, desfentes* en échelon.

Lame mince de serpentinite. Sr : serpentines rubanées, Sm : serpentinesmaillées.

Σs

K jsjm-s

γ3

l1-2

Sm

Sr

300 �µm

LPA

Les écailles de Corte. Σs : métabasaltes - K : cornéennes - js : calcaire duJurassique supérieur - jm-s : formation détritique duJurassique moyen-supérieur - l : calcaires et dolomies du Lias - γ3 : Monzogranite.

avec de nombreux minérauxopaques dont l’hématite(oxyde de fer).

Cor tenais 43

Page 48: Les chemins de pierres - Corse

Lame mince de cornéenne. Q : quartz, Mu : muscovite.

Calcaires liasiques affectés par des fentesen échelon remplies de calcite (C) et dequartz (Q). Z : direction de raccourcisse-ment ; X : direction d’allongement.

Mu

300 µm

Q

LPA

CornéenneEn poursuivant vers l’ouest cemême sentier pédestre, onrencontre une roche méta-morphisée, gris-beige-bleu,montrant des lits de minérauxorientés et parfois plissés.Elle présente un facièstypique de cornéennesrubanées. La patine est brunrouille. Au microscope, la rocheprésente des alternances denombreux quartz et biotites,de minéraux opaques (dontl’hématite), de micas blancset de chlorites, de quelquesfeldspaths légèrement perthi-tiques et des fantômes deminéraux séricitisés.

La texture de la roche estgranolépidoblastique* àdiablastique*, texture enmosaïque (ou de recuit)caractéristique d’un métamor-phisme de contact (hautetempérature HT). On observequelques veinules d’hématite.

QC

Brèche calcaire à éléments de dolomie(D).

D

ZX

44

Page 49: Les chemins de pierres - Corse

Granite A environ 1,6 km du départdu sentier, affleure une rochemagmatique gris verdâtre,de texture grenue (à grainmoyen de 5 mm dediamètre). Au microscope, le plagio-clase subautomorphe est plusou moins séricitisé, lesfeldspaths alcalins sontsurtout représentés par lesperthites souvent macléesCarlsbad, le microcline étantrare. Le quartz est xénomorphe etondulant. Le stilpnomélane*apparaît au pourtour deschlorites et entre les feuillets.Des grains d’épidote et desphène secondaire sontprésents dans les chlorites. Laroche contient de rareszircons parfois zonés et desveinules d’oxydes. C’est ungranite monzonitique calco-alcalin c’est-à-dire un granitedans lequel coexistent enquantité égale feldspathsalcalins et plagioclases.

Lame mince de granite monzonitique calco-alcalin. Q : quartz, Pls : plagioclases séricitisés, Pe :perthites présentant la macle de Carlsbad.

300 µmLPA

QPe

Pls

Le granite de l’arche de Corte.

45Cor tenais

Page 50: Les chemins de pierres - Corse

La ville de Corte est aussi réputée pour la qualité de son « marbre »affleurant dans les vallées de la Restonica et du Tavignano.

Cette roche désignée par deux appellations différentes correspond àdeux formations géologiques distinctes : le marbre de la Restonica et

le marbre de Corte. Dans les deux cas, il s’agit de cipolin. Les deux principaux gisements, autrefois exploités, sont observables

dans la vallée de la Restonica.

Gianfena

Cisterna

Corbu

Zurmulu

Schéma structural au sud de Corte, d’après Amaudric du Chaffaut, 1982 etlocalisation des deux marbres ; R : marbre de la Restonica, C : marbre deCorte. 1 : socle métamorphique - 2 : granites - 3 : marbres (Malm) - 4 : brèches (Crétacé supérieur) - 5 : conglomérat et grès (Eocène) - ϕ1 : contact anormal de base de l’unité de Corte - 6 : dolomies (Norien) - 7 : calcaires plaquetés et brèches (Lias) - 8 : « conglomérat vert » (Crétacésupérieur ?) - 9 : brèches chaotiques et schistes à blocs - ϕ2 : contact anormal de base de la nappe des schistes lustrés - 10 : « rochesvertes ».

46

C

R

Page 51: Les chemins de pierres - Corse

De Corte, prendre vers lesud-ouest la D 623 quilonge la vallée de laRestonica, jusqu’au niveaude l’hôtel La glacière, aulieu-dit La Paillote. Le

Marbre de la Restonica

Panorama sur la Punta di Zurmulu et la vallée de la Restonica et localisation de la carrière. Gr : granite - Pm : Primaire métamorphique - Js : marbres (Jurassique supérieur) - Cs : brèches (Crétacé supérieur) - Ei : conglomérats (Eocène inférieur) - Em : flysch (Eocène moyen) - Cv : conglomérat vert (Crétacé).

gisement, d’âge Jurassiquesupérieur (-154 à -135 Ma),est une formation de 20 à50 m d’épaisseur, intercaléedans une formation de« roches brunes » schisteuses.

47Cor tenais

Gr

PmEi Em

GrCs

PmGr Js

*

Cv

Page 52: Les chemins de pierres - Corse

Carrière de marbre de la Restonica.

Marbre de la Restonica.

Lame mince de marbre de la Restonica. C : cristaux de calcite en écailles d’oignon, Ti : teintes irisées de la calcite.

300 µm

C

C

Ti

LPA

Microscopiquement, les cris-taux de calcite orientés secaractérisent par des cliva-ges* à 120°, des teintesirisées (LPA) et des maclespolysynthétiques.

48

Macroscopiquement, il s’agitde cipolins rubanés blancs etgris, présentant de groscristaux de calcite en écaillesd’oignons, avec des passéesvertes, grises, violettes duesà la présence d’impuretésdans la roche d’origine(oxydes de fer…).

1 cm

Page 53: Les chemins de pierres - Corse

Cor tenais

La carrière de la Restonica (occupantdes terrains communaux) connut une

activité importante liée à l’extraction età la transformation du marbre.

L’épaisseur des bancs exploités variaitde 5 cm à 5 m. A l’apogée de

l’exploitation, les blocs étaient équarrissur les lieux mêmes de l’extraction

avant d’être livrés aux marbriers : cetteindustrie prospère aurait débuté en

1770 pour s’achever en 1975.

Ce marbre était recherché par lesentrepreneurs français et étrangers.

En 1855, lors de l’expositionuniverselle à Paris, les réalisations enmarbre de la Restonica ont obtenu la

Médaille de première classe.

Plusieurs réalisations en marbre de laRestonica sont visibles à Corte (trottoirs,

murs, pierres tombales, caveaux,bordure du monument aux morts,façades et escaliers d’immeubles,

cheminées, fontaines, socle de la statuede Pasquale Paoli, arcades de la

citadelle, Ponte Diunisu près de lagare…) et dans d’autres régions de

Haute-Corse (église de Bastia…).

Réalisations en marbre de la Restonica. a) fontaine des Quatre Canons ;

b) socle de la statue de Pasquale Paoli.

a

b

49

Page 54: Les chemins de pierres - Corse

Plusieurs accès sont pos-sibles : par le chemin à côtéde la chapelle Saint-Antoineou par l’entrée de la facultédes sciences de l’Universitéde Corse, lieu-dit Grossetti(près de l’INRA et face auclocher franciscain, prendrele chemin à droite). La formation, d’âge Juras-sique inférieur à moyen (-184 à -154 Ma), estpuissante (100 à 200 md’épaisseur) ; elle présentedes niveaux détritiquessiliceux et des niveauxbréchiques, se débitant enplaquettes (au sommet de laformation) séparées par desminéraux en feuillets.

Marbre de Corte

Carrière de marbre de Corte.

Cette carrière ouverte dans les années1940 est plus récente que celle de laPaillotte. Plusieurs réalisations en marbre de Corte sont visibles en ville : murs,façades d’immeubles, mur d’enceinte de la citadelle…

Muret et affleurement de marbre de Corte.

50

Page 55: Les chemins de pierres - Corse

Cor tenais

Marbre de Corte.

Macroscopiquement, il s’agitde cipolins gris sombres,saccharoïdes, à grain fin.Microscopiquement, les cris-taux de calcite plus ou moinsorientés, présentent lesmêmes caractéristiques queceux du marbre de laRestonica.

Lame mince de marbre de Corte. C : calcite, Mp : macles polysynthétiques.

Réalisation en marbre de Corte. Mur entourantun tombeau.

1 cm

300 µm

C

Mp

LPA

C

Chemin pavé dans la citadelle.Le marbre de Corte, plus sombre,au centre est entouré par du mar-bre de la Restonica plus clair.

51

Page 56: Les chemins de pierres - Corse

1. Série autochtone éocène2. Flysch éocène autochtone3. Conglomérat « rouge et vert »4. Basalte en coussins5. Basalte et couverture sédimentaire 6. Flysch de Novella7. Flysch de l’Annunciata8. Contact allochtone-autochtone

Page 57: Les chemins de pierres - Corse

BalagneBalagne

Page 58: Les chemins de pierres - Corse

La nappe de Balagneprésente deux ensemblessuperposés : l’un est autoch-tone et d’âge Eocène etl’autre est allochtone*,comportant à sa base unesérie à affinité ophiolitiqued’âge Jurassique. Avec laklippe du Nebbio et cellesde Macinaggio, elle estcaractérisée par l’absencede métamorphisme impor-tant. L’évolution structurale

Balagne

de la nappe de Balagne estpolyphasée. Il convient dedistinguer au moins deuxtypes d’évènements tecto-niques : anté-nappe et post-nappe. Actuellement, lanappe de Balagne, allongéeselon un axe nord-sud, selocalise dans un synforme*qui correspond à un hémi-graben* limité à l’est par lazone faillée du massif duTenda.

54

Carte géologique 1/50 000 Santo-Pietro di Tenda (1106).

Arrêts :1. Série autochtoneéocène 2. Flysch éocèneautochtone 3. Conglomérat « rougeet vert » 4. Basalte en coussins5. Basalte et couver-ture sédimentaire 6. Flysch de Novella 7. Flysch del’Annunciata8. Contact allochtone-autochtone

1

2

3

4

6

7

5

8

Page 59: Les chemins de pierres - Corse

Balagne

Légende commune aux deux figures : Autochtone : 1 : socle varisque, 2 : Quaternaire, 3 : Eocène avec olistolite Allochtone : 4 : zone des écailles, 5 : formation de l’Annunciata, 6 : flysch de Narbinco, 7 : formation de l’Alturaia, 8 : couverture “Jurassique supérieur à Crétacé supérieur” des laves en coussins, 9 : laves en coussins.

Coupe synthétique de la nappe de la Balagne, d’après Durand-Delga, 1978.Trait de coupe sur le schéma structural.

1

2

3

5

67

8

4

55

déplacement de la nappe

Schéma structural de lanappe de Balagne etposition des arrêts d’aprèsDurand-Delga,1978,modifié pour la partienord d’après Egal,1989.

ONO ESE

Page 60: Les chemins de pierres - Corse

Cet arrêt, sur la N 197,montre la discordance* del’Eocène autochtone sur lesocle occidental (rochesmétamorphiques, granites etvolcanites). La série marineéocène autochtone comportetrois termes avec de bas enhaut : des conglomérats, descalcaires à nummulites et unesérie flysch. Ici, le conglo-mérat comporte des galetshétérométriques et arrondisde granite (comme sur la

Série autochtone éocène

Discordance (D) de l’Eocène moyen sur le socle et détails du conglomérat et des calcaires à nummulites. K : cornéennes, eF : Eocène.

photo) mais aussi derhyolite* permienne. Cetépisode transgressif détri-tique est relayé par unesédimentation carbonatée.Les calcaires gris sontparticulièrement riches enmicrofossiles : nummulites,assilines, operculines etdiscocyclines. Les différentesespèces de nummulites (enparticulier N. brongniarti)datent ces calcaires duBartonien inférieur (-40 Ma).

5 cm 1 cm

K

eF

56

D

Page 61: Les chemins de pierres - Corse

Balagne

En empruntant la D 8, ons’élève dans la série. Ainsi,au-dessus des calcaires, seplace un flysch gréseuxmicacé d’aspect rubané,visible dans le talus de laroute. La présence denummulites et d’orthophrag-mines permet d’attribuer ceflysch au Lutétien terminal (-41 Ma). Au-dessus, unegrande barre de calcaire,massif et karstifié, formefalaise et se distinguenettement dans le paysage.La microfaune indique unâge Jurassique terminal.Après l’avoir traversée àpied, on retrouve le flyschéocène. Cette relation géo-métrique et les différencesd’âge montrent bien que labarre calcaire est un

Flysch éocène

Panorama de l’autochtone (eF : flysch éocène moyen, J : olistolite de calcaire duJurassique terminal) et de l’allochtone (CsA : conglomérat « rouge et vert », β : basalte en coussins), φ : contact anormal.

olistolite* qui témoigne del’écroulement de falaise dansle bassin flysch éocène, situéà proximité de la margecontinentale corse. En pour-suivant la crête en directionde l’ouest, vers l’ancienmoulin à vent, on traversed’abord la formation des« conglomérats rouges etverts » puis celle des basaltesmassifs à la base et encoussins au sommet, que l’onrevoit respectivement auxarrêts 3 et 4. Le panoramaobservé de cet endroit,montre que les basaltesaffleurent sur de vastesétendues. On a donc lechevauchement d’une nappeà matériel océanique surl’Eocène autochtone.

CsAβ

eFJ

JeF JTenda

O E

φ

57

Page 62: Les chemins de pierres - Corse

Les

form

atio

ns a

lloch

tone

s de

la n

appe

de

Bala

gne

dans

l’or

dre

strat

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phiq

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8.

Éoc

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Page 63: Les chemins de pierres - Corse

Balagne

Après avoir fait demi-tour, onobserve au croisement de laD 8 et de la N 197, unaffleurement de « conglo-mérat rouge et vert ». Le nomde cet ensemble détritique,ou formation de l’Alturaja,tire son origine dansl’abondance des élémentsde granite et de rhyolited’une part et de basalted’autre part.

Conglomérat « rouge et vert »

Conglomérat « rouge et vert ».

Sa genèse implique unmélange des produits del’érosion à la fois de lacroûte océanique et de lacroûte continentale. L’âgede ces conglomérats estpost-Lutétien supérieur etvraisemblablement contem-porain de la mise en placede la nappe.

59

Page 64: Les chemins de pierres - Corse

Une carrière exploite lebasalte qui présente ici detrès beaux pillow-lavasobservables selon deuxdirections orthogonales.Comme dans le Fiumorbo,les laves en coussins dontl’épaisseur est ici estimée àenviron 1000 m, représen-tent le sommet de la sérieophiolitique. L’âge de cetensemble est Jurassiquesupérieur. Il y a donc uncontact anormal entre lebasalte et le conglomérat« rouge et vert » sous-jacent.

Basalte en coussins

Carrière de pillow-lavas.

Pour des raisons tectoniquesou de contexte géody-namique, les autres termesde la série ophiolitique(gabbros et serpentinites)sont peu représentés.

Détail de la carrière.

60

Page 65: Les chemins de pierres - Corse

Balagne

Au niveau du pont dechemin de fer, on accède àla tranchée de la voie ferrée.En suivant celle-ci vers lenord, la coupe suivante peutêtre levée : laves encoussins, brèche de pillow-lavas, radiolarites rouges etvertes de quelques mètresd’épaisseur. Des radiolairesdu Callovien supérieur au

Basalte et couverture sédimentaire

Radiolarites verticalisées et détail.

Tithonique inférieur et desspicules d’éponges ont étéobservés au microscope.Des calcaires remplacentprogressivement les radio-larites. Ils sont riches enCalpionelles* qui indiquentun âge Tithonique àBerriasien. Au col de SanColombano, ces calcairessont plus développés etsupportent un ensemble demarnes* feuilletées qui ontfourni des Calpionelles duBerriasien moyen àsupérieur.

61

Page 66: Les chemins de pierres - Corse

62

Radiolaires. 1 : Alievium sp., x 200 ; 2 : Paronaella sp., x 100 ; 3 : Mirifusus sp., x 180 ; d’après De Wever et al., 1987.

1

2

3

Page 67: Les chemins de pierres - Corse

Balagne

A 500 m du carrefour entrela N 197 et la D 12,affleure un flysch àlydiennes*, le flysch deNovella, caractérisé par desbancs siliceux noirs, richesen spicules d’éponge. Cesbancs alternent avec desniveaux plus calcaires etgréseux séparés par desniveaux de pélites. Il s’agitd’une sédimentation de typeturbiditique*. Encadrés pardes bancs à stratificationplane, certains niveauxapparaissent avec une strati-fication contournée ouslump. C’est le résultat deglissement sous-aquatique enmasse de sédiments encoregorgés d’eau, appeléslumping. Des plis isopa-ques* témoignent de défor-mations postérieures à lamise en place de la nappe.Certaines espèces d’Orbi-tolina, de Rotalipora et dePraeglobotruncana, présen-tes dans ces sédiments,caractérisent la période albo-cénomanienne. Vers le haut,ce flysch se charge enéléments détritiques souventtrès grossiers, il prend alorsle nom de brèche deToccone.

Flysch de Novella

63

Plis isopaques.

Slump.

Stratification rythmique du flysch.

Page 68: Les chemins de pierres - Corse

En contre-bas du col de SanColombano, en direction dunord, affleure largement leflysch de l’Annunciata. Il s’agit de la formation laplus récente de la nappe, deplus de 300 m d’épaisseur. Ce flysch est formé par desbancs métriques de grès*arkosiques gris clair séparéspar des lits de pélites.Localement il est affecté par

Flysch de l’Annunciata

Panorama depuis le col de San Colombano.

des failles normales. Il peut reposer sur tous lestermes antérieurs. La présence de Nummulitesbrongniarti permet de luiattribuer un âge bartonieninférieur.

L’Île-Rousse Lozari L’Ostriconi

64

Faille normale dansle flysch de

l’Annunciata.

Page 69: Les chemins de pierres - Corse

Balagne

A 1,5 km après le village deToccone, on retrouve lecontact entre l’autochtone etl’allochtone. Ce contactmajeur est jalonné par desécailles à éléments degranite, de basalte, decalcaires du Jurassique etd’autres types de roches quicorrespondent probablementà une remobilisation d’olis-tolites inclus dans le flysch

Contact allochtone-autochtone

Coupe schématique de la zone des écailles entre Palasca et Toccone, d’aprèsDurand Delga, 1978.

SE NO

SOCLE

Schistes du

Permien

ÉOCÈNE AUTOCHTONEZONE DES ÉCAILLESÉOCÈNEALLOCHTONE $ $ $

Calcaires triasiques à liasiques

Grès et schistes du

Permien

Fontaine Four à chaux

Nummulites du Bartonieninférieur.

65

autochtone. Le muret de laroute est fait de blocs taillésde calcaire à nummulites toutà fait remarquables.

Page 70: Les chemins de pierres - Corse

1. Granodiorite de Casta2. Zone de cisaillement majeure du Tenda3. Miocène de Saint-Florent4. Nappe du Nebbio5. Plaine de la Marana

Page 71: Les chemins de pierres - Corse

TendaTenda

Page 72: Les chemins de pierres - Corse

Le long de cet itinéraire, unaperçu de l’histoire mag-matique hercynienne de lamarge continentale corsesera complété par un traitessentiel de l’histoire alpinede cette marge. De natureessentiellement granitique, lemassif du Tenda constitue lesocle continental européen.Lors de la convergencealpine, le massif du Tenda aété déformé et métamor-phisé* dans les conditionsdu faciès « schistes* bleus »,au cours d'un épisode desubduction daté du Crétacésupérieur-Éocène. Ce socle

Tenda

Cartes géologiques 1/50 000 : Santo-Pietro Di Tenda (1106), Saint-Florent (1103), Bastia (1104).

est considéré soit en positionautochtone, soit en positionpara-autochtone et charriévers l’ouest lors du raccour-cissement de la margeeuropéenne. Le Tenda est en contact,dans sa partie orientale,avec l’unité sus-jacente desschistes lustrés par une zonede cisaillement majeurepolyphasée, d’épaisseurhectométrique : la zone decisaillement du rebordoriental du Tenda. Pendantla subduction, elle a d'abordservi de surface decharriage vers l’ouest lors de

68

1

2

3

5

4

Arrêts :1. Granodiorite deCasta2. Zone de cisaille-ment majeure duTenda3. Miocène de Saint-Florent4. Nappe duNebbio5. Plaine de laMarana

Page 73: Les chemins de pierres - Corse

Tenda

la mise en place de lanappe des schistes lustrés surla marge continentale corso-sarde (épisode de défor-mation D1). Cet évènementsera suivi à la fin del'Oligocène et au début duMiocène par une extensionsyn-collision vers le nord-est,réalisée pour l'essentiel sousles conditions du facièsschistes verts et achevéedans le domaine fragile(déformation D2). Laréactivation tardi-orogénique

de la zone de cisaillementdu Tenda, avec unecinématique de faillenormale, traduit le retour àl’équilibre gravitaire d’unecroûte continentale épaissieau cours de la convergence.Des roches profondes,situées au mur de la faille dedétachement*, sont ainsiramenées à la surface. L’âgede la faille de détachementest aussi celui du rifting dansle bassin liguro-provençal.

Coupe géologique synthétique à l’échelle crustale, modifiée d’après Daniel etal., 1996 et Malavieille et al., 1998.

O

MerThyrrénienne

ECap

CorseNebbioMassif de

TendaBalagneSocle

hercynien

MerLigure

Casta

Miocène de Saint-Florent

Autochtone éocène de Balagne

Nappes de Balagne et du Nebbio

Zone de cisaillement ductile du domaine des schistes bleus (compression)Zone de cisaillement ductile du domaine des schistes verts (extension)FailleZone de cisaillement majeure polyphasée du rebord oriental du Tenda

S1 - Foliation HP-BT (phase D1)S2 - Foliation BP-BT (phase D2)S2

SPF

69

D1

D2

Faille hypothétique

Nappe des schistes lustrés (indifférenciée)Socle gneissique allochtone (Tenda, Serra di Pino-Farinole SPF)Granitoïdes du socle hercynien autochtone

Page 74: Les chemins de pierres - Corse

A partir de la N 1197,emprunter la D 81. Dans levillage de Casta, en facedes habitations, nouspouvons observer unegranodiorite soumise à uneforte déformation hétérogène(gradient de déformation). Lagranodiorite, ici arénisée*,passe d’un faciès nondéformé, où la texturemagmatique est encorereconnaissable, à un facièsorthogneissique* puis mylo-nitique. Un faciès demonzogranite mylonitisé(roche plus claire) s’intercaleégalement au sein de cetaffleurement de grano-diorite. Le faciès orthogneis-sique est plus facilementreconnaissable dans lapartie haute des talus, enface des habitations.L’observation du facièsexempt de déformation,décrit ci-après, se fera à lasortie du village, dans levirage juste après la dernièrehabitation, sur un belaffleurement de roche saine. Le long du gradient dedéformation ductile, la taille

Granodiorite de Casta

des minéraux magmatiquesdiminue progressivement enréponse à la déformation. Le plan d’aplatissement(foliation) est vertical, demême que la linéationd’étirement, de direction est-ouest, portée par ce plan.Cette dernière est soulignéepar l’orientation préférentiellede taches sombres et claires,en amandes aplaties, oùdominent respectivement labiotite et le fedspath. Dansla foliation, les porphy-roclastes* de feldspaths etde quartz sont aplatis, étiréssous forme d’amandessigmoïdes par la défor-mation plastique, et mouléspar les lits plus micacés.Dans le détail du facièsorthogneissique, les bandesde cisaillement conjuguées etleur relation angulaire avecla foliation verticale (structureC-S) indiquent, à cetteéchelle, un déplacement à lafois vers l’ouest et vers l’est.Cette déformation estassociée à un raccour-cissement horizontal et unétirement vertical.

70

Page 75: Les chemins de pierres - Corse

71Tenda

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Page 76: Les chemins de pierres - Corse

Lame mince de granodiorite non déformée. Am : amphibole avec 2 clivages à 120°, Ap : apatite, Pls : pla-gioclases séricitisés.

Am

Ap

Pls

60 µmLPA

La roche acquiert progres-sivement un rubanementd’origine tectonique où litsclairs, quartziques etfeldspathiques, alternentavec lits sombres riches enminéraux ferromagnésiens(biotite, amphibole). Ainsi,dans la mylonite, la texturemagmatique a totalementdisparu en raison del’intensité de la déformationductile. Les porphyroclastesde feldspath ou de quartzont entièrement recristallisésous la forme de rubanspolycristallins. La rocheexempte de déformation, àgrain moyen, est composée

de minéraux magmatiques,le plus souvent subau-tomorphes. Les minéraux lesplus abondants sont lesfeldspaths blancs (plagio-clases et feldspaths alcalins).Le quartz grisâtre estinterstitiel ou se présente enlarges plages. Les minérauxferromagnésiens (sombres)sont la biotite et l'amphibole. Microscopiquement, le quartzprésente une extinctiononduleuse, les plagioclasessont altérés (séricitisés et/ouépidotisés), les feldspathsalcalins (perthites) montrentparfois la macle deCarlsbad ; l’amphibole verte

72

Page 77: Les chemins de pierres - Corse

Tenda

150 µm LPA

Am

Sp

Pls

Lame mince de granodiorite non déformée. Am : amphibole maclée, Sp : sphène, Pls : plagioclases séricitisés.

trichroïque (tons vert etbeige) se reconnaît par dessections à 2 clivages à120°, parfois maclée,parfois altérée en épidote; labiotite est dilacérée, tordueet remplacée par les micasblancs et le sphène secon-daire. Les autres minérauxprésents sont le sphènemagmatique (à fort relief etteintes irisées), l’apatite(phosphate de calcium, enbaguettes parfois étirées etcassées), l’allanite zonée(épidote contenant du ceriumet du lanthane) et le zirconautomorphe : les trois pre-miers minéraux, calciques,

sont caractéristiques degranitoïdes calco-alcalins.On observe aussi desminéraux opaques dontl’hématite.Un filon basique noir,finement cristallisé, puissantd'environ un mètre, recoupecette granodiorite dans lapartie gauche de l'affleu-rement : il est donc relati-vement plus jeune que lagranodiorite. Il s’agit d’unemétadolérite ou doléritemétamorphisée où seulesdes petites lattes milli-métriques de plagioclasessont aisément recon-naissables.

73

Page 78: Les chemins de pierres - Corse

S’arrêter aux pieds du MonteGuppio, environ 500 maprès le champ de tir, là oùun ancien virage en épinglesur la D 81 a été coupé. Unaffleurement frais d’ortho-gneiss mylonitique (métamon-zogranite à biotite) montreune foliation (S1) portantune belle linéation d’éti-rement (L1), associée à dessens de cisaillement constants

Zone de cisaillement majeure du Tenda

vers l’ouest (D1). La défor-mation ductile donne à laroche un aspect rubanécomme vu précédemment.La phase feldspathiquemontre à la fois uncomportement cassant (por-phyroclastes fracturés) etductile (lits à feldspaths étiréset recristallisés). Le quartz,ductile, se présente sousforme de rubans allongésdans la foliation. Microscopiquement, les feld-spaths sont représentés parl’orthose, le microcline* etles perthites (feldspathsalcalins) et par les plagio-clases. Les micas blancsprésentent des teintes vivesen LPA et les rubans dequartz montrent une fabriquede forme typique d’unmécanisme de recristal-lisation dynamique (syn-déformation) du quartz.Cette fabrique définit unefoliation oblique par rapportà la bordure des rubansétirés dans la foliationprincipale. Des reliques degros grains de quartz

Lame mince de monzogranite déformé. Q : quartz, Mi : microcline, Mb : micas blancs, Ag : agrégats polyphasés à quartz et feldspathsrecristallisés.

Ag

Ag

Mb

Q

Mi

LPA300 �µm

74

Page 79: Les chemins de pierres - Corse

Tenda

(magmatique) avec extinctiononduleuse et sous-grainsallongés passent latéralementà des domaines recristallisés.Dans ces derniers, de petitsgrains de quartz sont néo-formés par un mécanisme detype rotation des sous-grains.Le comportement fragile-ductile de la phase felds-pathique et celui ductile duquartz sont caractéristiquesde conditions de relativebasse température (300-500°C) pendant la défor-mation. Les critères de sensde cisaillement vers l’ouest(porphyroclastes de feldspathasymétriques de type sigma,porphyroclastes de felds-paths fracturés de typedomino et structure C-S), trèshomogènes, permettent d’at-tribuer cette déformation àl’événement précoce de HP-BT. Environ 1km plus loin, enbordure de route, juste avantla carrière du MonteGuppio, un affleurement fraispermet d’observer l’évolutionde la déformation ductile ense rapprochant du contactavec la nappe des schisteslustrés.

Lame mince montrant la recristallisation dynamique du quartz dans le monzogranitedéformé. Sg : sous-grains de quartz, Gn : grains néoformés.

LPA300 µm

SgGn

Gn

Monzogranite transformé en orthogneiss lors d’uncisaillement vers l’ouest (phase D1), en failleinverse. F : feldspath, Fs : feldspath sigmoïde Q : quartz, S : schistosité ou foliation, C : plan de cisaillement.

FF

Fs

Q

1,25 cm

EO

C

CS

S

75

Page 80: Les chemins de pierres - Corse

Schistosité de crénulation horizontale (S2) dephase 2 superposée à une première schistositéverticale microplissée (S1). La roche a été à lafois raccourcie verticalement et cisaillée vers ladroite de la photo.

Monzogranite mylonitisé, avec structure C-S.

C

S

O E

Bande de cisaillement

O E

S1S2

S2

Une schistosité de crénu-lation (S2) est superposée àla première schistosité (S1).Cette foliation principale S2,à pendage léger vers l’est, estplan axial des microplis S1. Les microstructures associéesà la linéation d’étirement L2(par exemple microplisd’entraînement ou en cas-cade) témoignent ici d’unedéformation extensive (D2).Les roches ont été à la foisraccourcies verticalement etcisaillées vers l’est. Il s’agitde la déformation dominantevisible dans la roche de lacarrière. Depuis cet affleure-ment, en suivant la route versle nord-est sur quelquescentaines de mètres, cettedéformation D2 est d’inten-sité croissante (mylonitisationcroissante). Le gradient de déformationcisaillante D2 est soulignénotamment par des plisisoclinaux à axe courbe, qu’ilest possible d’observer parendroits au gré de l’érosion etdes travaux de terrassement,au sein des granitestotalement mylonitisés.

76

S

Page 81: Les chemins de pierres - Corse

Tenda

Traverser la ville de Saint-Florent et poursuivre sur laD 81. Plusieurs formationscontinentales et marines ontété reconnues et décrites ;comme dans les autresbassins miocènes de Corse,c’est la trangression duBurdigalien supérieur qui estenregistrée à la base decette série.

Miocène de Saint-Florent

Au niveau des Strette, lesroches sédimentaires carbo-natées de la formation duMonte San Angelo sont descalcarénites* à calciru-dites*. La fraction détritiquegrossière a deux origines : - les unités du Nebbio, sousforme de blocs et galets peuévolués de basalte et degrès ;- les massifs permiens (massifdu Cinto par exemple) sousforme de galets très arrondisde rhyolite. En plus, il faut noter laprésence de galets de gneissfaciès Tenda dans laformation continentale debase ou formation du FiumAlbino. Ceci prouve que,avant le dépôt des premiersniveaux marins, le massif duTenda était en voied’érosion. Les conclusionsde l’étude des traces defission confirment cettehypothèse. En rive gauchedu fleuve A Strutta, la fouilled’un abri sous roche montreque ce dernier a été occupéde -9000 ans à l’époqueromaine.

Calcarénite à pendage ouest dansla formation de San Angelo.

77

Page 82: Les chemins de pierres - Corse

Les couches ont un pendagegénéral vers l’ouest, ce quiest en relation avec lastructuration de l’antiforme duCap. Dans la formation duMonte San Angelo, lastratification est oblique. Lefaçonnement du sédimenten vagues de sable ou enmégarides est fonction durégime d’écoulement et de lataille des grains. Localement,des figures syndéposi-tionnelles indiquent descourants de type marée. Ces roches sont très richesen fossiles. L’accumulationd’un même type d’organismenon brisé s’appelle unelumachelle. Il n’est pas rared’en rencontrer en parcou-rant les affleurements deMiocène, mais c’est surtoutsous forme de bioclastes*que les organismes partici-pent à la lithogenèse. L’étude au microscope deces roches révèle une richebiophase avec rhodo-phycées*, bivalves, échini-des, bryzoaires*, cirripè-des*, foraminifères, ostraco-des*… d’environnement deplate-forme interne àmoyenne.

Lumachelle à Parascutella paulensis (NB : tous lesindividus reposent sur leur face supérieure, ce quisuppose des courants post-mortem, la coucheétant bien à l’endroit).

Stratification oblique dans les calcarénites.

Bioturbations en base de banc.

78

Page 83: Les chemins de pierres - Corse

Tenda 79

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Page 84: Les chemins de pierres - Corse

Traverser Patrimonio et, àenviron 2 km, observer lepoint de vue vers l’ouest.Dégagés en feston parl’érosion, les dépôts mio-cènes, à pendage ouest,reposent en discordance surla nappe du Nebbio qui estun équivalent, avec basaltes,des klippes de Macinaggio(cf. circuit Cap Corse) etlocalement sur des forma-

Nappe du Nebbio

tions alpines. Pour uneobservation in situ, desdifférents termes de lanappe (cf. légende photo), ilfaut parcourir le vignoble àpartir d’une petite routefaisant une boucle au sud-ouest de Patrimonio. Cettenappe du Nebbio reposeelle même sur les schisteslustrés.

Panorama vers l’ouest, au-dessus du village de Patrimonio. m2-3a : Burdigalien supérieur-Langhien ; trait discontinu jaune : discordance duMiocène sur la nappe du Nebbio ; CmF : flysch de l’Albien-Cénomanien ; CsA : conglomérat « rouge et vert » ; β : basalte ; js : calcaire du Kimméridgien ; CsF : flysch du Sénonien ; φ: contact majeur entre la nappe du Nebbiu et la nappe des schistes lustrés ; Λ : serpentinite.

φΛ

CmFCsAβjs js js

CsF

m2-3a

80

Page 85: Les chemins de pierres - Corse

Tenda

Au col de Teghime, lepanorama vers le sud-estpermet d’observer la plainede la Marana. Celle-ci estconstituée par l’accumulationdes épandages quaternairesde deux fleuves côtiers, leGolo et le Bevinco. Au-delàdu trait de côte, sedéveloppent des canyonsqui canalisent le transitsédimentaire entre la plate-forme et les milieuxbathyaux* où s’élaborentdes cônes profonds tel celuidu Golo activement étudiépar géophysique. Le cordonlittoral (ou lido) délimite deuxdomaines : la zone littoraleet l’étang à eau saumâtre(site Natura 2000), de

La plaine de la Marana

faible profondeur (2 mmaximum). Cette plaine joueun rôle économique impor-tant. En effet, les apports desfleuves côtiers entretiennentune bonne qualité des solsautorisant élevage etmaraîchage. De plus, ilsgénèrent un aquière exploitépar la ville de Bastia.

Panorama vers le sud-est depuis le col de Teghime.

Étang de Biguglia.

81

Page 86: Les chemins de pierres - Corse

1. Unités profondes de la nappe des « schistes lustrés » 2. Prasinites et cipolins déformés3. Klippe de Macinaggio4. Monte Maggiore

Page 87: Les chemins de pierres - Corse

Cap CorseCap Corse

Page 88: Les chemins de pierres - Corse

84

Cet itinéraire, complémen-taire du précédent (Tenda),permet de présenterquelques traits structuraux,métamorphiques et géody-namiques essentiels de lanappe des « schistes lustréss.l. » et de la chaîne alpinede Corse, depuis lasubduction-collision et l’ob-duction* d’unités océaniquessur le socle continental,jusqu’à l’extension post-orogénique. Les affleu-rements choisis montrent desmicrostructures de défor-mation ainsi que des facièset des associations deroches variées. Sur le trajetproposé, il s’agira essen-tiellement de matérielocéanique : roches dumanteau (péridotites), de lacroûte océanique (gabbroset basaltes métamorphiques)et sédiments océaniques(marbres dérivant de cal-caires et schistes dérivantd’argiles).

Cap Corse

Cartes géologiques 1/50 000 Bastia (1104), Luri (1102)

1

2

3

4

Arrêts :1. Unités profondes de la nappe des « schistes lustrés » 2. Prasinites et cipolins déformés3. Klippe de Macinaggio4. Monte Maggiore

Page 89: Les chemins de pierres - Corse

Cap Corse

Depuis Bastia, suivre la D 80 jusqu’au villaged’Erbalunga. La visite duvillage conduira nos pasaux pieds de la tour génoiseen ruine. Nous pouvonsobserver un métagabbrotraversé par deux filons demétabasalte. L’ensemble estaffecté d’une foliation àfaible pendage vers l'est. Unassemblage métamorphique(paragenèse) de HP-BT,remarquablement préservé,témoigne du passage de laroche dans les conditions dufaciès « schistes bleus ». Lalinéation d’étirement corres-pondante, de direction NO-SE, est soulignée parplusieurs minéraux. Laglaucophane (amphibolesodique bleue) croît dans leplan de foliation, entre les

Unités profondes de la nappedes « schistes lustrés »

pyroxènes magmatiquessombres, fracturés, dilacéréset autour de ceux-ci, dans lesombres de pression asymé-triques. L’actinote (amphiboleverte) semble le plus souventtraverser le clinopyroxènemagmatique et s’arrêter à lacouronne de glaucophaneautour de ce dernier. Cetteassociation métamorphiquea donc été acquise au moinsen partie dans les conditionsdu métamorphisme du faciès« schistes verts », avant laformation de la glau-cophane. Elle traduit doncl’évolution rétrograde dugabbro au cours de sonrefroidissement dans lalithosphère océanique etavant l’enfouissement de laroche dans les profondeursmantelliques. Les feldspaths,

Métagabbro traversé par un filon de métabasalte.

Métagabbro

Métabasalte

Plissements post-foliation(“Kink bands”)

Assemblage métamorphique dans le méta-gabbro. Py : pyroxène, Ac : actinote, Gl : glaucophane.

1 cm

85

Page 90: Les chemins de pierres - Corse

blancs, se présentent enamandes plates ou enflammes très allongées dansla direction d’étirement de laroche. La foliation estsoulignée par ces litsfeldspathiques. Au microscope, le pyroxènecalcique (augite) est étiré,cassé et/ou remplacé pardes baguettes d’actinote etde sphène secondaire. Lefeldspath plagioclase appa-raît recristallisé sous l’effet dela déformation (recris-tallisation dynamique). Leplus souvent cependant, il estd’aspect fantomatique cardéstabilisé au profit d’unassemblage de HP àlawsonite* et/ou remplacépar l’actinote et par descristaux d’épidote, quisoulignent la foliation. Ceslits feldspathiques moulentles porphyroclastes boudinésde pyroxène. L’ensembletémoigne d’un fort étirementductile de la roche.Cependant, le compor-tement cassant du pyroxène(phase résistante, oucompétente, non recris-tallisée) et celui ductile duplagioclase (phase molle ouincompétente), traduit les

conditions de relative bassetempérature de la défor-mation. Les indicateurs desens de cisaillement associésà la linéation de HP-BT(structures C-S, ombres depression asymétriques, bou-dinage asymétrique) indi-quent un cisaillementdominant de type inversevers l’ouest.

Lame mince (a) et affleurement (b) du pyroxène fracturé et étiré. Py : pyroxène, Pl : plagioclases, Ac : actinote, La : lawsonite.

Py

Ac

Pl + Ac

La

LPA300 �µm

Étirement ductile du gabbro.

1 cm

a

86

Page 91: Les chemins de pierres - Corse

Cap Corse

Lame mince (a) et affleurement (b) du pyroxène fracturé et étiré. Py : pyroxène, Pl : plagioclases, Ac : actinote, La : lawsonite.

Ombres de pression (Op) asymétriquesautour du pyroxène dans le métagabbro. Py : pyroxène, Ac : actinote, Gl : glaucophane, Plt : plagioclasetransformé.

Une phase de plissementtardive, exprimée par deskink-bands*, reprend légè-rement la foliation desmétagabbros. Ces microplisont un rayon de courbure nulou très faible et des flancsplans. Le deuxième affleu-rement, au sud de la tour, estconstitué de calcschistes*,de couleur gris sombre. Leplan de foliation dominant(S2) correspond clairement àune phase de déformationD2.

Microplis isoclinaux de phase D2 affectant la schistosité S1.

S2

S1

EtirementPlt

Plt

Py

Py

Gl+AcGl+Ac

Op

O E

b

87

Ac

Py

Py

Pl

Page 92: Les chemins de pierres - Corse

foliation principale. Ellesindiquent un cisaillementsimple dominant, extensifvers le nord-est, dans desconditions à la limite entredéformation ductile (plusprofonde et chaude, onparle de zone de cisail-lement) et fragile (plussuperficielle et froide, onparle alors de faille).L’ensemble des structuresobservées dans le métagab-bro et les calcschistestémoigne de l’intensité et de

Il est de même direction etpendage que celui observédans le métagabbro. Lalinéation d’allongementimprimée sur le plan defoliation S2 est de mêmedirection que celle observéedans le métagabbro. Elle estmarquée, de façon spec-taculaire, par l’étirement delentilles de quartz et par ladirection du grand axe duboudinage de foliationobservable ça et là. Cettefoliation dominante S2replisse une foliation S1,plus ancienne. Les plis, àflancs parallèles, sont aplatisdans le plan de foliation : ils’agit de plis isoclinaux. Lafoliation principale S2correspond au plan axialdes microplis. Les axes deplis, parfois courbes dans leplan de foliation et évoluantlocalement vers des plis enfourreaux (cf. p. 92), sontparallèles à la directiond’étirement de la roche. Des bandes de cisaillementet des fentes de tension enéchelon recoupent lafoliation. Ces structures dedéformation sont respon-sables de la légèreondulation qui affecte la

Cisaillements extensifs associés à une déformation simple vers le sud-est.

O E

88

Page 93: Les chemins de pierres - Corse

Cap Corse

Cisaillements extensifs associés à une déformation simple vers le sud-est.

Serpentines fibreuses dans le manteau.Fs : fibres de serpentines ; Ms : manteau serpentinisé.

E

la complexité de la déform-ation subie par ces roches :succession de phases decompression et d’extension(respectivement raccourcis-sements horizontal et vertical)qui se sont produites dansdes conditions crustalesprofondes, puis progres-sivement superficielles, surune période de temps quicouvre plusieurs dizaines demillions d’années. En se déplaçant vers le sud,on observe le manteau supé-

rieur serpentinisé. L’affleurement montre de trèsbelles fibres de serpentines,provenant de la désta-bilisation des minérauxconstitutifs du manteau(olivine et pyroxène), enprésence d’eau (hydro-thermalisme océanique). Ces fibres de serpentines sedéveloppent préférentiel-lement dans les fractures dela roche, lieux privilégiés dela circulation des fluideshydrothermaux.

Fs

Ms

89

Page 94: Les chemins de pierres - Corse

Traverser Sisco et continuersur la D 80, s’arrêter enbord de route à environ200 m après l’embran-chement pour le couvent deSanta Catalina. Les affleurements situés enbordure et au-dessus de laroute, nous permettentd’observer plusieurs phasesde déformation superposéesdans une série volcano-sédimentaire.

Prasinites et cipolins déformés

Alternances cipolins-prasinites et taffonis.

L’escarpement rocheux pré-sente une succession decouches subhorizontales,parallèles à la schistosité,dont la répétition est due àdes plissements. Ces couches correspondentà la croûte océanique del’océan alpin et à sacouverture sédimentaire :prasinites verdâtres (basaltesmétamorphisés), à nombreuxtaffonis, alternent avec

cipolins plissés

cipolinsprasinites

prasinites

charnière de pli F2

50 cm

90

Page 95: Les chemins de pierres - Corse

Cap Corse

cipolins gris à patine parfoisbrune ou blanche, et schistessombres, bien foliés, à petitslits calcaires et riches enveines de quartz. La couleurverte des métabasaltes estdominante car ils sontéquilibrés dans le faciès des« schistes verts ». Le cipolin,impur, est rubané : laprésence de paillettes demicas blancs, dans deminces lits plus gréseux,témoigne d’un sédimentoriginel contenant des interlitsde grès argileux au sein descalcaires. Dans le détail desobservations microtectoni-ques, une première géné-ration de plis isoclinauxsynfoliaux F1 est replisséepar des plis plus ouverts F2avec des axes légèrementcourbes et des plans axiauxsubhorizontaux (léger pen-dage vers l’ouest). Enfinl’ensemble est repris discrè-tement par des plis F3ouverts, de plus grandelongueur d’onde, et à plansaxiaux subverticaux. Dansles cipolins, le plissement F2développe une superbeschistosité de crénulation.Dans ces roches très mal-léables, les sections

Schistosité de crénulation dans les cipo-lins (bloc non en place).

perpendiculaires à la linéa-tion d’étirement minéralpermettent d’observer parendroits des plis en fourreau.Les axes des plis F2,remarquablement dégagés

Section de pli en fourreau dans les cipolins.91

Page 96: Les chemins de pierres - Corse

par l’érosion, se répartissentautour de la direction NO-SE. Les plis F2 sontasymétriques à toutes leséchelles d’observation etdisposés en cascadedescendante vers la mer :leur vergence indique ainsiun déversement vers l’est. Lerégime de déformationresponsable des structuresplicatives F2 est de typecisaillement simple vers lesud-est. D’autres structuresde déformation, pluscassantes, recoupent l’en-semble des structures et deslithologies précédemmentdécrites. Il s’agit de faillesnormales et cisaillementsextensifs conjugués, auxquelss’ajoutent des fentes de

Plis asymétriques déversés vers l’est, à diffé-rentes échelles.

E

E

O

O

Formation d’un pli en fourreau au cours d’une déformation progressive.X : allongement ; Y : axe intermédiaire ; Z : raccourcissement.Plan XY : foliation ou schistosité ; L : linéation d’étirement.

TEMPS

92

Page 97: Les chemins de pierres - Corse

Cap Corse

Vues d’ensemble et de détail de cisaillements extensifs conjugués, affectant l’alter-nance cipolins-schistes-prasinites.

schistes prasinites cipolins

10 cm

SE NO

tension à quartz, disposéesen échelon. Ces micros-tructures, imprimées dans lesroches après le plissementF2, se sont formées à lalimite des conditions ductileset fragiles, lors del’exhumation du massif. Ellessont compatibles avec unraccourcissement vertical etun étirement horizontal de

direction NO-SE. Cettedéformation extensive fragile-ductile s’inscrit donc, d’unpoint de vue cinématique,dans le continuum de ladéformation ductile plicativeF2. Elle est équivalente àcelle observée dans lescalcschistes, lors duprécédent arrêt.

93

Page 98: Les chemins de pierres - Corse

Les trois écailles deMacinaggio, équivalentstectoniques des nappes deBalagne et du Nebbio,reposent en discordancetectonique sur les « schisteslustrés ». Elles sont consti-tuées par une sériemésozoïque non métamor-phique qui s’étale duPermien aux flyschs duCrétacé supérieur.Les observations se ferontautour de la klippe deBucinu au sud deMacinaggio. Les donnéesstructurales montrent, ici, des

Klippe de Macinaggio

Cisaillements liés à un déplacement vers le sud-est.

déformations liées à untransport tectonique vers lesud-est, le long de cisail-lements plats.

1234567891011

1: flysch calcaréo-gréseux ;2 : brèches tectoniques ;

3 : calcaires à plaquettes du Sinémurien ;4 : calcaires massifs à encrines du Sinémurien ;

5 : Hettangien ; 6 : marno-calcaires du Rhétien ;7 : dolomies de l’Hettangien ; 8 : calcaires rubanés du

Sinémurien ; 9 : calcaires à plaquettes du Sinémurien ; 10 : calcaires noirs à silex du Sinémurien ; 11: « schistes lustrés ».

Coupe géologique de la Punta di a Coscia, d’après Lluch,1989. Trait de coupesur la carte page 95.

S N

S N

94

Page 99: Les chemins de pierres - Corse

Cap Corse

Carte géologique simplifiéedes écailles de Macinaggio et position de la coupe géologique, d’après Lluch,1989.

QuaternaireFlysch calcaréo-gréseux du Sénonien ?ArkosesBrèche de Tamarone de l’Albo-CénomanienCalcaires à encrines et à silex du SinémurienDolomies massives de l’HettangienCalcaires argileux du RhétienDolomies à intercalations pélitiques du NorienBrèches tectoniques« Schistes lustrés »Granite à biotite écrasé

95

Page 100: Les chemins de pierres - Corse

Depuis Macinaggio, suivrela D 80 jusqu’à l’entrée deBotticello, puis la D 153.Environ 1,8 km après levillage de Poggio, prendrela route à gauche endirection du sémaphore duCap Corse. Quelques cen-taines de mètres avant lesémaphore, prendre ledépart du sentier desdouaniers vers Centuri. Lequitter rapidement et suivreplein ouest le talweg endirection du bord de mer. Laklippe du massif ultrabasiquedu Monte Maggiore est uneportion de manteau océa-nique ligure qui chevauchela croûte continentaleinférieure de Centuri. Ces affleurements excep-tionnels permettent d’obser-ver le processus de fusionpartielle du manteausupérieur lors de sonexhumation progressive,contemporaine de l’épisoded’amincissement lithosphé-rique ayant abouti à lacréation de l’océan alpindès le Dogger.

Monte Maggiore

Le Monte Maggiore estconstitué de péridotitesrecoupées de filons degabbro. Ces péridotites sontpeu serpentinisées, sauf lelong de fractures au sein dumassif. Il s’agit iciessentiellement de lherzolites,passant localement à desharzburgites et dunites. Ladistinction entre cesdifférentes roches est baséesur la proportion, variable,du pyroxène qu’ellescontiennent. Les lherzolites,équilibrées dans le domainedes lherzolites à spinelle*(profondeur comprise entre30 et 80 km), contiennenten majorité de l'olivine(brunâtre car partiellementserpentinisée) et des cristauxsombres à vert-bronzed’orthopyroxènes* et clino-pyroxènes. Le spinellemillimétrique (noir) complètela minéralogie de la roche.Les dunites, roches brunesuniformes à olivine maissans pyroxène, forment despoches et bandes déca-métriques au sein deslherzolites.

96

Page 101: Les chemins de pierres - Corse

97Cap Corse

Vue d’ensemble du manteau lithosphériqueet des filons de gabbro intrusifs dans cedernier (en haut) et détails de la lherzolitelitée (à droite) et des gabbros (à gauche).Ol : olivine ; Py : pyroxène ; Pl : plagioclase.

Py

Pl

Ol10 cm

lherzolite

gabbros

1 cm

Py

lit riche en Py

Ol

Lame mince de gabbro. Ol : olivines, Pla : plagioclases altérés.

PlaOl

Ol

300 �µm

Page 102: Les chemins de pierres - Corse

Dans les dunites, unecouronne blanchâtre bienvisible de plagioclaseentoure le spinelle (structurecoronitique). Cette structureréactionnelle témoigne de ladéstabilisation du spinelle etde sa transformation enplagioclase, par le biais dela réaction Opx + Cpx +Spi = Ol + Pl. Le manteaus’est donc rééquilibré, aucours de son histoireocéanique jurassique, dansle domaine des lherzolites àplagioclase (profondeur

<30 km) avant un épisodemétamorphique ultérieur,d’âge alpin.

Classification minéralogique des roches ultrabasiques, en fonction de leur teneuren olivine, orthopyroxène et clinopyroxène.

pyroxénite

1010

2020

3030

4040

5050

6060

7070

8080

9090

olivine (Ol)dunite

harzburgite

orthopyroxéniteà olivine

orthopyroxénite

clinopyroxène(Cpx)

orthopyroxène(Opx)

clinopyroxénite

lherzolite

webstérite à olivine

clinopyroxénite à clivine

wehrlite

webstérite

péridotite9010

Dunite. Ola : olivines altérées ; Pl : plagioclase ;Ch : chlorite ; Spi : spinelle ; Fg : filonnets gab-broïques.

Ola

Fg

Pl + Ch

Spi

2 cm

98

Page 103: Les chemins de pierres - Corse

99Cap Corse

Poursuivant sa remontée versla surface, la lherzolite àplagioclase traverse sacourbe de solidus*. Ellecommence alors à fondre etproduit des gouttes deliquide gabbroïque, repré-senté par le plagioclase (decouleur blanche), quiimprègne la roche aux jointsde grains. Lorsque la fusionpartielle augmente, sacomposition change : lalherzolite se transforme enharzburgite puis dunite, pardisparition progressive dela phase alumineuse, puis duclinopyroxène et enfin del’orthopyroxène. Ce parcoursest une hypothèse ; en fait laprésence du spinelle dansles résidus de fusion que sontles dunites, divise lacommunauté scientifiquequant à la nature desprocessus mantelliques àl’origine des différents facièsde péridotites (notammentles dunites) du MonteMaggiore. Au sein despéridotites imprégnées, lespetites poches millimétriquesde magma gabbroïque seconnectent entre elles(phénomène de coales-cence) et forment des

Lherzolite imprégnée (vue d’ensemble et de détail).L : lherzolite ; Li : lherzolite imprégnée.

Filons de gabbros

L Li

Li

filonnets, plus ou moinssinueux, d’épaisseur d’abordcentimétrique puis pluridé-cimètrique. Au final, les jusmagmatiques collectés évo-luent en spectaculaires filonsde gabbro très clair,d’épaisseur décimétrique àmétrique. Ces derniers se sont mis enplace le long de fracturesverticales, rectilignes, dansun manteau encore chaud

Page 104: Les chemins de pierres - Corse

mais suffisamment rigide(T<1000 °C) pour se frac-turer. Clinopyroxène et plagio-clase, de taille pluricen-timétrique, sont les deuxminéraux essentiels dugabbro. La couleur domi-nante presque blanche deces roches est due àl’abondance du plagioclase.L'olivine complète la miné-ralogie des gabbros. Cesfilons de gabbro montrentune partie centrale à grainsfins (cristaux millimétriques) etune bordure grenue (cristauxcentimé-triques). La partiecentrale sert de conduit

d’acheminement du magmavers la surface. Le clinopyroxène est en faitle plus souvent la seulephase magmatique primairepréservée des gabbros. Eneffet, une étude microsco-pique fine couplée auxobservations macroscopi-ques, montre que cesderniers ont enregistré lemétamorphisme et la défor-mation océanique de lalithosphère en cours derefroidissement, puis lemétamorphisme alpin :1- déformation mylonitiquede BP-HT observable parendroits aux épontes des

Gabbro déformé à haute puis basse température. Pyroxènes à structure de typemanteau-noyau et amas de trémolite entouré de chlorite. Plt : plagioclase trans-formé, Ol : olivine, Py : pyroxène, Tr : trémolite, Ch : chlorite, Hb : hornblende.

Ol

Hb + Py

Py

PyPy

Ch

Tr ± Py ± Ol

Plt

1cm

100

Page 105: Les chemins de pierres - Corse

Cap Corse

filons de gabbro : lespyroxènes magmatiques sontentourés par un assemblagede petits cristaux declinopyroxènes recristalliséset d’amphiboles noires(hornblende brune) quisouligne la foliation. Il s’agitd’une structure de typemanteau-noyau, caracté-ristique de la recristallisationdynamique.2 - transformation à BP-BT del’olivine (± pyroxène) en unassemblage à minérauxhydratés, trémolite-actinote

101

et chlorite, par le biais de laréaction Ol + Opx + Pl +Eau = Tr + Ch. 3 - transformation à HP-BT(faciès « schistes bleus ») duplagioclase, dans lesgabbros comme dans lespéridotites, en un assem-blage finement cristallisé àzoïsite* et jadéite*, asso-ciées à la glaucophane.Cette paragenèse est née dela subduction du manteau, àgrande profondeur, à unstade précoce de latectonique alpine.

La tour d’Erbalunga est construite sur les métagabbros montrant unpendage vers l’est.

Page 106: Les chemins de pierres - Corse
Page 107: Les chemins de pierres - Corse

Modèles d’évolution géodynamique

Ces différents exemples de terrain ont permis desaisir la complexité de l’évolution géodynamique dela Corse alpine. Deux hypothèses ont été proposéespour mieux comprendre l’ensemble des observationsde terrain illustrées dans ce guide. Ces deux modèlestentent également d’expliquer la mise en place desdifférentes nappes, la présence du métamorphismede HP et le retour rapide à la surface de ces unitésmétamorphiques.

En résumé

103

Page 108: Les chemins de pierres - Corse

104

O

Marge continentale

externe (Tenda)

Domaine océanique

externe (bassinbalano-ligure)

Marge continentale

interne européenne

Domaine océanique interne (bassin liguro-piémontais)

Margecontinentaleadriatique

Sédiments post-rift

Sédiments de la marge

anté, syn et post-rift

Sédiments océaniques

(schistes lustrés)

Radiolarites

Plancherbasaltique

Péridotites plus ou moins serpentinisées

Corps gabbroïques

Batholite corso-sarde

(socle varisque)

E

A

HYPOTHÈSE 1

Subduction à pendage ouest, évolution de la transversale Corse-Apennin,schémas modifiés d’après Lahondère,1996 ; Lahondère et al, 1999.

A. Marges passives avant la convergence.B. Situation au Crétacé supérieur : initiation de la subduction, à pendagenord-ouest, du bassin liguro-piémontais.C. Au Paléocène, poursuite de la subduction, enfouissement des unitéscontinentales internes et début du métamorphisme HP-BT.D. À l’Eocène moyen-supérieur, déformation des zones externes par obduction vers l’ouest des ophiolites type Balagne.E. À l’Oligo-Miocène basal, blocage de la subduction, charriage vers l’estdes unités les plus internes et début de la surrection du prisme orogénique.F. Au Miocène supérieur, poursuite de la surrection des unités précédem-ment enfouies et amincissement de la marge adriatique.

Page 109: Les chemins de pierres - Corse

B

C

D

E

F

105

Page 110: Les chemins de pierres - Corse

106

HYPOTHÈSE 2

Modèle d’évolution géodynamique de la Corse alpine, modifié d’aprèsMalavieille et al., 1998.

A. Situation au Crétacé supérieur, subduction de la marge européenne sousl’océan Ligure et métamorphisme de HP-BT.B. À la fin du Crétacé, remontée des écailles crustales précédemment ensubduction, exhumation des roches de HP et rupture lithosphérique.C. À l’Eocène, collision continentale, formation de la zone de cisaillementdu Tenda et mise en place des nappes non métamorphiques.D. Au Miocène, extension de la chaîne, contemporaine de l’amincissementde la marge adriatique et réactivation des chevauchements en failles nor-males (dont la zone de cisaillement du Tenda).

Plaque européenne Arc volcanique ? Océan ligure Plaque adriatique

Socle continental métamor-phisé en faciès schistes bleus(Tenda)Unité continentale métamorphisée en faciès éclo-gite (SPF)

Eocène autochtone

Nappes de Balagne et duNebbio non métamorphiquesArc volcanique hypothétiqueassocié à la subduction océanique

Page 111: Les chemins de pierres - Corse

107

B

C

DMer TyrrhénienneSocle corse

Balagne Tenda

Socle gneissique allochtone

Nappe des schistes lustrés avec lambeaux de croûte océanique

Manteau

Socle hercynienautochtone

Page 112: Les chemins de pierres - Corse

108

Lexique

AActinote : variété d’amphibole,souvent de couleur verte.

Allochtone : terme qui s’applique àdes terrains qui ont été déplacés surde longues distances sur des terrainsdits autochtones.

Amphibole : famille de minérauxsilicatés, le plus souvent allongés. Ondistingue les amphiboles ferroma-gnésiennes, calciques (trémolite,actinote, hornblendes verte etbrune…) et sodiques (glaucophane,riébeckite…).

Antiforme : vaste pli anticlinaldéformant une structure déjà plissée.On parle d’antiforme de nappe.

Aphanitique : terme qui s’appliqueaux roches magmatiques qui nemontrent pas de cristaux discernablesà l’œil nu.

Aquifère : formation géologiqueporeuse et perméable contenant unenappe d’eau souterraine (nappephréatique) susceptible d’êtreexploitée.

Arénisé : terme appliqué à uneroche qui est en train de setransformer en sable (arène).

Asthénosphère : couche déformable

du manteau supérieur, animée pardes courants de convection et surlaquelle reposent les plaques mobilesde la lithosphère.

Autochtone : terme qui s’applique àdes terrains qui, depuis leurformation, n’ont pas été déplacéspar des mouvements tectoniques.

Automorphe : terme qui s’appliqueà un minéral qui se présente sous laforme d’un cristal parfait, limité pardes faces cristallines.

BBasalte : roche magmatiquevolcanique.

Bassin sédimentaire : dépressionnaturelle, formée par subsidence*et/ou tectonique, qui se trouve sur ledomaine continental ou marin et quiréceptionne les différents fluxsédimentaires à l’origine des rochessédimentaires.

Bathyal : caractérise le milieu marinprofond (de 200 à 3000 m).

Batholite : massif de roches magma-tiques plutoniques, de plusieursdizaines à centaines de km2.

Biocénose : ensemble des êtresvivants fossiles ou actuels en positionde vie.

Page 113: Les chemins de pierres - Corse

109

Bioclaste : débris de fossiles dans unsédiment meuble ou dans une rochesédimentaire consolidée.

Biotite (ou mica noir) : minéralsilicaté ferromagnésien, facilementclivable en minces lamelles flexibles.

Boudinage : étirement d’une coucherigide entre deux couches plastiquesavec formation de boudins.

Bryozoaires : groupe d’animauxmétazoaires, coloniaux, fossiles ouactuels, des mers chaudes et peuprofondes, sécrétant des logescalcaires.

CCalcaire : roche sédimentairecarbonatée contenant au moins 50%de calcite*(Ca CO3).

Calcarénite : roche sédimentairebiochimique et détritique dont leséléments (bioclastes et grainsdétritiques de 63 µm à 2 mm) sontliés par un ciment calcaire.

Calcirudite : même définition quepour calcarénite mais avec deséléments détritiques plus gros(supérieurs à 2 mm).

Calcite : minéral ubiquistecaractérisant les calcaires et lesroches métamorphiques en dérivant.

Calcschiste : variété de schiste, trèsriche en carbonate de calcium.

Calpionelles : groupe de proto-

zoaires, marins pélagiques, exclusi-vement fossiles.

Canal de Corse : zone maritimeentre la côte orientale de Corse etla Ride* de Pianosa.

Carbonate : minéral caractérisé parle groupement CO32-.

Chaîne hercynienne : grande chaînede montagne ancienne qui s’estformée au Dévono-Carbonifère.

Charriage : chevauchement d’unedizaine à une centaine de kmrésultant d’un déplacement deformations géologiques.

Chlorite : famille de minérauxsilicatés ferromagnésiens hydratés, decouleur verdâtre, en lamelles flexibles.

Cipolin (de l’italien cipolla, oignon) :ancien calcaire recristallisé par lemétamorphisme.

Cirripèdes : groupe de crustacésmarins fossiles et actuels constitués deplaques calcaires, vivant fixés.

Cisaillement : déplacement suivantun plan de cassure dans une masserocheuse, lié à une contrainteprincipale oblique au plan decassure.

Clinopyroxène : variété de pyroxènemonoclinique.

Clivage : aptitude d’un minéral à sedébiter suivant une famille de plansde moindre résistance bien définis.

Page 114: Les chemins de pierres - Corse

110

Conglomérat : roche sédimentairedétritique formée de fragments deroches arrondis ou anguleux, liés parun ciment siliceux ou carbonaté.

Cornéenne : roche massive, dure, àgrains très fins, quelquefois tachetéeet de teinte foncée, issue dumétamorphisme de contact.

Croûte : partie superficielle du globeterrestre, divisée en croûtecontinentale et en croûte océanique.

DDénudation : écroulement gravitaireaccompagné d’une érosion actived’un édifice tectonique.

Détachement (faille) : se dit d’unefaille normale, peu pentée,d’extension importante.

Diablastique : structure des rochesmétamorphiques montrant desminéraux allongés qui s’enchevêtrent.

Diallage : variété de pyroxène.

Discordance : position d’une couchesédimentaire sur des terrains plissésou basculés antérieurement etérodés.

Dolérite : roche magmatique volca-nique basaltique*.

Dolomie : roche sédimentaire carbo-natée formée de carbonate doublede calcium et de magnésium.

Ductile : se dit d’une faille profondedu niveau structural inférieur.

EEpidote : minéral silicaté, enaiguilles, fibres, petits grains ouprismes allongés, en général decouleur verte. On distingue entreautres la pistachite et la zoïsite.

Eponte : surface limitant un filon deroche.

Evénement messinien : concerne lamer Méditerranée. A la fin duMiocène, les communications avecl’Atlantique ayant cessé, la merMéditerranée a connu une criseécologique, abaissement du niveaude la mer et dépôts d’évaporitesavec toutes les conséquences auxniveaux floristique et faunistique.

Eustatisme : variation du niveaumarin. La hausse (transgression) et labaisse (régression) ont une originesoit tectonique, soit climatique.

FFaciès métamorphique : termedésignant un assemblage deminéraux du métamorphisme*.

Faille : zone de rupture à la suite decontraintes tectoniques avec dépla-cement de deux blocs rocheux. Ondistingue les failles normales(extension), les failles inverses(compression) et les failles dedécrochement (décalage horizontal).

Feldspath : minéral silicaté en pris-mes, transparent, blanchâtre ou

Page 115: Les chemins de pierres - Corse

111

coloré. On distingue les feldspathsalcalins potassiques (microcline,orthose…) et les feldspaths calco-sodiques ou plagioclases.

Fente en échelon : ouverture de laroche due à un état de contrainte.

Filon : lame de roche (quelquescentimètres à quelques mètres)intrusive dans un encaissant.

Flysch : succession rythmique deroches sédimentaires sur de grandesépaisseurs, mise en place par descourants de turbidité, en milieu marinprofond.

Foliation : structure de certainesroches métamorphiques présentantune alternance de lits de minérauxdifférents.

Foraminifères : groupe de proto-zoaires, de dimensions allant dumillimètre à quelques centimètres,exclusivement marins, benthiques oupélagiques.

GGabbro : roche magmatique pluto-nique.

Gondwana : partie sud de laPangée.

Grainstone : faciès de roche carbo-natée indiquant un fort hydrodyna-misme.

Granite alcalin : roche magmatiqueplutonique.

Granolépidoblastique : structure decertaines roches métamorphiquesprésentant une alternance de miné-raux en grains et de minéraux enlamelles.

Grès arkosique : roche sédimen-taire détritique. Grès grossier, conte-nant des feldspaths (25 % environ)et du quartz (< 75 %) et peu dedébris anguleux de roches.

HHémigraben : structure tectoniqueconstituée de failles normales ayantmême regard.

IIsoclinal : se dit d’un pli dont lesflancs sont parallèles entre eux.

Isopaque : cf. pli*.

Isostasie : notion en rapport avec lechamp de pesanteur de la Terre.C’est l’état d’équilibre hydrostatiquequi serait réalisé au niveau d’unesurface équipotentielle dite decompensation. Si l’équilibre isosta-tique est réalisé, l’anomalie est nulle.Si elle ne l’est pas, les masses super-ficielles auront tendance à monter (sil’anomalie est négative) ou àdescendre (si l’anomalie est positive).

JJadéite : variété de pyroxène, plusou moins vert, marqueur de méta-morphisme HP.

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KKink-band : flexuration d’un cristal oud’un ensemble lithologique schistosé.

Klippe : portion d’une unité tecto-nique allochtone.

LLames minces de roches : leur réali-sation par un litholamelleur nécessiteplusieurs étapes et machines auto-matisées : sciage (tronçonneuse équi-pée d’un disque diamanté et d’undispositif d’arrosage) de l’échan-tillon de roche jusqu’à l’obtentiond’un parallélépipède rectangle ou« sucre » (40 mm x 25 mm x 5 mm)- dressage (tour lapidaire équipé d’unplateau en fonte, polisseuse, etutilisation d’un abrasif, carbure desilicium) - surfaçage jusqu’à l’obten-tion d’une surface plane et lisse surle sucre - collage sur une lame deverre porte-objets (30 mm x 45 mm)(colleuse) - usinage jusqu’à ramenerl’épaisseur du « sucre » à 200 µmpuis à 30 µm (tronçonneuse équipéed’un disque diamanté, d’un systèmed’arrosage et d’une pompe à videpuis machine automatisée capabled’usiner) - polissage de la lame finieà l’oxyde d’aluminium.

Lawsonite : minéral silicaté en pris-mes, bleu pâle à incolore. Dans lesroches magmatiques, il dérive de l’alté-ration des plagioclases et est aussi unmarqueur de métamorphisme HP.

Limite de dissolution descarbonates : dans le domaine marin,limite, à partir de laquelle lescarbonates sont dissous.

Linéation : structure acquise tectoni-quement par une roche et qui se tra-duit par des lignes parallèles entreelles.

Lithosphère : enveloppe externesolide de la planète constituée parla croûte (continentale ou océanique)et le manteau supérieur, d’unecentaine de km d’épaisseur.

Lydienne : roche sédimentaire, sili-ceuse, noire dans laquelle on peuttrouver des radiolaires.

MMacle : association de deux ou plu-sieurs individus de la même espèceminérale suivant des angles précis.

Magma : bain naturel de minérauxsilicatés en fusion, pouvant contenirdes cristaux ou des fragments deroches en suspension.

Magmatisme calco-alcalin : terme quidésigne un type de magmatisme ouune roche contenant en quantité équi-valente des minéraux alcalins etcalciques.

Manteau : enveloppe de matièredense, d’environ 2900 km d’épais-seur située entre la croûte et lenoyau. Le manteau est constitué depéridotites.

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Marge continentale : région duraccord entre les fonds océaniques etle continent. On distingue les margescontinentales passives et actives.

Marne : roche sédimentaire constituéed’un mélange de calcaire et d’argile(35 à 65 %).

Métamorphisme : transformation d’uneroche initialement solide dans desconditions de pression et detempérature différentes de celles de saformation et entraînant des modi-fications minéralogiques et/ouchimiques.

Mica blanc : famille de minérauxsilicatés alumineux, blancs nacrés,composés de feuillets, se débitant enlamelles flexibles et élastiques. Ils sontprésents dans certains granites (musco-vites) et dans les roches métamor-phiques (séricite dans les schistes etmicaschistes).

Microcline : variété de feldspaths.

Mylonite : roche finement broyéeayant subi à chaud une déformationplastique intense.

NNappe : ensemble de terrains qui aété déplacé sur des distances plus oumoins importantes, à la suite d’unphénomène tectonique compressif etqui recouvre un autre ensemble.

Nappe phréatique : cf. aquifère.

OObduction : transport d’une partiede la croûte océanique sur undomaine de croûte continentale.

Océan alpin : espace océaniqueouvert entre l’Europe et l’Apulie et quis’est refermé lors de la collision quia donné les Alpes.

Olistolite : masse rocheuse induréeayant subi un transport dans unbassin de sédimentation.

Olivine : minéral ferromagnésien.L’altération de ce minéral donne desserpentines (silicates hydratés de Feet Mg).

Ophiolite (du grec ophis, serpent) :ensemble de roches variées allant duvert tendre au vert sombre,constituant les « roches vertes ».

Ortho (gneissique) : préfixe utilisédans la nomenclature des rochesmétamorphiques, indiquant ainsi quela roche originelle était une rochemagmatique.

Orthopyroxène : variété depyroxène orthorombique.

Ostracodes : groupe de crustacésaquatiques fossiles et actuels, detaille millimétrique, dont le corps estprotégé par une carapace.

PPaléogéographie : reconstitution dela géographie du passé.

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Paléomagnétisme : étude du champmagnétique de la Terre dans lepassé.

Pendage : inclinaison d’un plan. Il estdéfini par l’horizontale du plan et parla ligne de plus grande pente.

Pélite : terme désignant une rochesédimentaire consolidée à grains trèsfins (inférieurs à 63 µm).

Péridotite : roche magmatique dumanteau supérieur, foncée (verdâtreà noirâtre), formée essentiellement deminéraux ferromagnésiens (olivine,pyroxènes) et accessoirement deminéraux alumineux (grenat…).

Porphyroblastique : structure desroches métamorphiques présentantdes cristaux de grande taille(porphyroblastes) dans une matricede cristaux fins.

Porphyroclaste : grand fragmentd’un cristal dans une roche qui a étédéformée.

Pli : déformation ductile d’unesurface plane ou non, pouvantprendre la forme d’une voûte (plianticlinal) ou d’une cuvette (plisynclinal). On distingue des plisisopaques (l’épaisseur des couchesreste constante) et anisopaques.

Pyroxène : famille de minérauxsilicatés ferromagnésiens, présentanten proportion variable du Ca et duNa, en prismes plus ou moinsallongés, à couleur variable (noire,

verte, grise, violacée). On distingueles orthopyroxènes* et les clino-pyroxènes* (avec les ferro-magnésiens et calciques (diopside,augite, diallage*…) et les alcalins(jadéite*…). L’altération des pyro-xènes peut donner des serpentines oudes amphiboles fibreuses.

QQuartzite : roche siliceuse très dure,riche en quartz, de couleurblanchâtre, grisâtre ou rougeâtre,provenant soit de la cimentation pardiagenèse d’un grès quartzeux(quartzite sédimentaire), soit dumétamorphisme de bancs de grèstrès quartzeux (quartzite métamor-phique avec recristallisation duciment quartzeux originel), d’uneradiolarite ou d’un filon de quartz.

RRadiochronologie : ensemble deméthodes de datation basées sur lespropriétés de désintégrationradioactive de certains éléments.

Rejet : ampleur du déplacementcausé par les mouvements de blocsau niveau d’une faille.

Rétrograde : terme s’appliquant aumétamorphisme, lorsque la trans-formation correspond à unediminution des conditions detempérature et de pression pourlesquelles la roche métamorphiqueinitiale s’était équilibrée. Ex.

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métamorphisme rétrograde le longdes fractures ou circulent des fluides(eau, dioxyde de carbone) qui vontdéstabiliser les minéraux déjà formés.

Rhodophycées : groupe d’alguesrouges marines possédant un thallerigide calcaire, encroûtant ou dressé.

Rhyolite : roche magmatique volca-nique, de couleur variée, de mêmecomposition qu’un granite mais ayantune texture différente avec descristaux de quartz et de feldspaths etde rares cristaux ferromagnésiensbaignant dans un verre.

Ride de Pianosa : relief sous-marinallongé nord-sud entre le canal* deCorse et la Toscane.

Rifting : période conduisant à unamincissement crustal, puis à un fosséd’effondrement.

Roches vertes : en Corse, roches deteinte sombre regroupées sous leterme d’ophiolites (anciennes rochesvolcaniques sous-marines) : pillow-lavas (laves en coussins), gabbros,péridotites et serpentinites.

SSchistes lustrés : terme désignant :- une roche métamorphique à grainfin à moyen, finement schisteuse, decouleur grise à verdâtre, pouvantcontenir des micas blancs (séricite) ouvert (chlorite) et parfois de la calcite.- un ensemble de roches métamor-phiques composé de calcschistes, de

roches vertes (ophiolites métamor-phiques), de pélites, de cipolins oude quartzites suivant les régions etqui résultent du métamorphismed’anciens sédiments marins.

Schistes bleus : cf. faciès métamor-phiques (rabat de 4e de couverture).

Schistosité : concerne les rochesmétamorphiques et consiste enl’acquisition d’un feuilletage sousl’effet d’une pression perpendiculaireà ce feuilletage.

Séricite : variété de micas blancs.

Serpentinite : roche assez compacte,verte le plus souvent, avec des tonsvariés, rappelant une peau de ser-pent. Elle dérive par altérationhydrothermale et/ou métamorphismede roches magmatiques basiques ouultrabasiques. Elle est composéegénéralement d’antigorite et/ou dechrysotile (minéraux fibreux provenantde la transformation de l’olivine etdes pyroxènes et appartenant augroupe minéralogique des serpen-tines), accompagnés d’oxydes de feret parfois de reliques de minérauxoriginels.

Solidus : courbe séparant dans undiagramme PT le passage d’uneroche de l’état liquide à l’état solide(et vice versa).

Sparite : calcite bien cristallisée (spa-thique) à cristaux de taille supérieureà 10 µm constituant le ciment decertaines roches carbonatées.

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Sphène : minéral silicaté, de couleurjaune-miel, brun, rougeâtre et deforme en toit de maison.

Spinelle : famille d’oxydes d’alumi-nium et de magnésium (magnésiumremplacé totalement ou partiellementpar du fer, aluminium remplacétotalement ou partiellement par duzinc ou du chrome).

Stilpnomélane : minéral silicaté,aplati, brun-foncé, dont la compo-sition chimique est proche de celledes chlorites, bien que plus riche enfer et rencontré dans certaines rochesmétamorphiques.

Subduction : ensemble de phéno-mènes correspondant au plongementd’une plaque sous une autre plaque(océanique/continentale ou océa-nique/océanique ou continen-tale/continentale).

Subsidence : mouvement d’affais-sement affectant le fond d’un bassinsédimentaire sous le poids de sesdépôts.

Substratum : terme très général quidésigne ce sur quoi repose uneformation géologique.

Synforme : vaste pli synclinal défor-mant une structure déjà plissée. Onparle de synforme de nappe.

TTectonique : science étudiant lesdéformations des roches.

Transgression : cf. eustatisme*.

Turbidite : couche de sédimentsdétritiques déposés en une fois parun courant de turbidité, c’est-à-dire unmouvement d’une masse d’eau trèsdense qui s’écoule par gravité avecune grande vitesse (100 km/h).

XXénomorphe : se dit d’un minéralqui bien que cristallisé présente uneforme quelconque, les facescaractéristiques de son systèmecristallin n’ayant pu se développer(développement empêché parl’absence de place, par exemple).

ZZircon : minéral silicaté, en prismesallongés ou grains arrondis, à teintesvariées, avec souvent des traces deThorium et d’Uranium radioactifs.

Zoïsite : variété d’épidote.

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Jean-François Cubells : p. 12 h ; p. 13h ; p. 30 et 31 ; p. 32 ; p. 43b ; p.44h ; p. 44m ; p. 45b ; p. 47 ; p. 48m ; p. 49 ; p. 50 ; p. 51m ; p. 51b ; p. 52 ; p. 53 ; p. 60 ; p. 61b ; p. 64h ; p. 66 ; p. 67 ; p. 81 ; p. 90b.

Jean Ferrandini : p. 35 ; p. 36 ; p. 37 ; p. 40 ; p. 56 ; p. 59 ; p. 61h ;p. 63 ; p. 64b ; p. 65 ; p. 77 ; p. 80 ; p. 91h ; p. 92 ; p. 97.

Michelle Ferrandini : p. 11 ; p. 13 b, p. 17 ; p. 18, p. 20 ; p. 21 ; p. 22 ; p. 24 ; p. 23 ; p. 24 ; p. 25 ; p. 26 ; p. 27 ; p. 78 ; p. 79 ; p. 89 ; p. 98 ; p. 99.

Michel Luccioni : p. 82 ; p. 83.

Jérémy Martin : p. 94.

Marie Madeleine Ottaviani-Spella : p. 19 ; p. 28 ; p. 33b ; p. 34m ; p. 42b ; p. 43h ; p. 44b ; p. 45h ; p. 48b ; p. 51h ; p. 72 ; p. 73 ; p. 74 ; p. 75h ; p. 86h ; p. 97b.

Elisabeth Pereira : p. 33h ; p. 34h ; p. 34b ; p. 42h ; p. 48h ; p. 51g.

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NOTES

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Chef de projet : Jean-François CubellsIllustrations : Jean DelmotteMaquette : Évelyne Leca

Imprimé en France© CCSTI « A Meridiana» - © CNDP - CRDP de Corse - © Université de Corse - 2009

Dépôt légal : novembre 2009Éditeur nº 86 620

Directeur de la publication : Jean-François CUBELLSNº ISBN : 978 286 620 236 1

Achevé d’imprimer sur les presses del’imprimerie Louis-Jean - 05 000 GAP

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