Les Cahiers Sud Manche Avenir 05.09.12 Web2

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Un nouvel élan est nécessaire ! Septembre 2012 Adhésion : 15 €/an (à régler par chèque bancaire à l’ordre de Sud Manche Avenir - 29 grande rue - 50670 ST POIS)- [email protected] Les cahiers de Sud Manche Avenir Les membres du Bureau de l’association La parole ne peut remplacer l’action. Nous devons reprendre en mains notre destin, sans nous cacher les difficultés, en travaillant au développement de notre territoire par la réflexion, le débat, la proposition et l’action. C’est la mission que s’est donnée l’association Sud Manche Avenir, dont la première Assemblée générale s’est tenue en avril 2011. Tous les domaines d’action font partie de nos réflexions et de nos propositions : développement économique, infrastructures, agriculture, pêche, environnement, formation, emploi des jeunes, sports, culture, loisirs, accès à la santé, solidarité, présence des services publics, transports… Notre travail veut avant tout être concret. Il s’appuie sur les compétences acquises par les citoyens dans leurs domaines d’action professionnelle ou associative, en dehors de tout cadre institutionnel ou politique. Les analyses et les idées figurant dans ces cahiers sont diverses. Elles n’engagent que leurs auteurs, l’association constituant seulement un cadre offert à l’expression des idées, individuellement ou au sein de groupes de travail. Sud Manche Avenir a l’ambition que les propositions élaborées dans ce cadre servent au débat d’idées pour que les différents acteurs du territoire s’en emparent, les fassent évoluer, les critiquent parfois, les appliquent aussi, quand elles le méritent ! C’est une bouteille à la mer... Président, Philippe Bas Franck Esnouf, vice-président René Halé, secrétaire et trésorier Pierre-Jean Blanchet, grands équipements et Port de Granville ; Patrick Brondel, animation du territoire (fêtes, spectacles et loisirs...) ; Catherine Bunel, logement et aménagement de l’espace ; Georges Cornier , attractivité du territoire; Docteur Jean-Louis Cuche, avenir du Mortainais ; Jean-Claude Ermeneux, énergie (diversification des sources d’énergie, barrages, économies d’énergie...) ; Marilène Fillâtre, éducation et famille; Eric Guérin, environnement ; Jean-Claude Hamard, tourisme rural; Rémi James, formation professionnelle des jeunes ; Jean-Marc Julienne, développement du littoral et des parcs marins ; Christophe Kunkel, développement des PME ; Hervé Laîné, sports ; Docteur Philippe Letréguilly, santé ; André Piraud, pêche ; Jean-Louis Rivière, personnes vulnérables (enfance en danger, personnes handicapées, personnes âgées dépendantes) ; Sébastien Robidel, agriculture ; Jean Saunier, insertion ; Katia Tourneux, maintien à domicile et aide aux aidants ; Bernard Tréhet, culture; Pierre Troude, infrastructures.

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Un nouvel élan est nécessaire !

Septembre 2012

Adhés ion : 15 €/an(à régler par chèque bancaire à l’ordre de Sud Manche Avenir - 29 grande rue - 50670 ST POIS)- [email protected]

Les cahiers de Sud MancheAvenir

Les membres du Bureau de l’association

La parole ne peut remplacer l’action. Nous devons reprendre en mains notre destin, sans nous cacher les difficultés, en travaillant au développement de notre territoire par la réflexion, le débat, la proposition et l’action. C’est la mission que s’est donnée l’association Sud Manche Avenir, dont la première Assemblée générale s’est tenue en avril 2011.

Tous les domaines d’action font partie de nos réflexions et de nos propositions : développement économique, infrastructures, agriculture, pêche, environnement, formation, emploi des jeunes, sports, culture, loisirs, accès à la santé, solidarité, présence des services publics, transports…Notre travail veut avant tout être concret. Il s’appuie sur les compétences acquises par les citoyens dans leurs domaines d’action professionnelle ou associative, en dehors de tout cadre institutionnel ou politique.Les analyses et les idées figurant dans ces cahiers sont diverses. Elles n’engagent que leurs auteurs, l’association constituant seulement un cadre offert à l’expression des idées, individuellement ou au sein de groupes de travail. Sud Manche Avenir a l’ambition que les propositions élaborées dans ce cadre servent au débat d’idées pour que les différents acteurs du territoire s’en emparent, les fassent évoluer, les critiquent parfois, les appliquent aussi, quand elles le méritent ! C’est une bouteille à la mer...

Président, Philippe BasFranck Esnouf, vice-présidentRené Halé, secrétaire et trésorier

Pierre-Jean Blanchet, grands équipements et Port de Granville ; Patrick Brondel, animation du territoire (fêtes, spectacles et loisirs...) ; Catherine Bunel, logement et aménagement de l’espace ;

Georges Cornier, attractivité du territoire; Docteur Jean-Louis Cuche, avenir du Mortainais ; Jean-Claude Ermeneux, énergie (diversification des sources d’énergie, barrages, économies d’énergie...) ; Marilène Fillâtre, éducation et famille; Eric Guérin, environnement ; Jean-Claude Hamard, tourisme rural;

Rémi James, formation professionnelle des jeunes ; Jean-Marc Julienne, développement du littoral et des parcs marins ;Christophe Kunkel, développement des PME ; Hervé Laîné, sports ; Docteur Philippe Letréguilly, santé ; André Piraud, pêche ;

Jean-Louis Rivière, personnes vulnérables (enfance en danger, personnes handicapées, personnes âgées dépendantes) ; Sébastien Robidel, agriculture ; Jean Saunier, insertion ; Katia Tourneux, maintien à domicile et aide aux aidants ; Bernard Tréhet, culture;Pierre Troude, infrastructures.

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Pourtant, le Sud Manche est, à certains égards, en crise: crise de l’emploi, crise économique, crise démographique, crise des services publics en milieu rural. Cette crise se traduit par le départ de nombreux jeunes pour trouver du travail, un départ généralement sans retour. Le sentiment existe aussi d’une inégalité de traitement entre les zones situées à proximité des grands axes et les autres, dont certaines, comme le Mortainais, souffrent encore de leur enclavement.

Au cours des années récentes, trop de nouvelles difficiles à assumer se sont accumulées: suppression du tribunal d’Avranches, fermeture de collèges, annonce du démantèlement des barrages de la Sélune, création ou extension de centres d’enfouissement d’ordures ménagères dans des zones sensibles, projet de ligne à très haute tension, sans parler des suppressions d’emplois industriels et des fermetures d’exploitations agricoles.

Dans le même temps, les grands projets d’infrastructures tardent à se concrétiser: report de la mise aux normes TGV de la ligne Dol de Bretagne-Avranches, modernisation

de la ligne Paris-Granville sans cesse différée, renoncement au projet d’autoroute à l’est d’Avranches et à la mise aux normes autoroutières de la quatre-voies entre Pontaubault et Pontorson, report du projet portuaire de Granville, retard de la mise à quatre voies de la route Avranches-Granville, etc…

Certains de ces projets finiront par voir le jour, en tout ou partie, grâce à l’action conjuguée du Conseil général, de l’Etat et de la Région.

Mais pour être gagnants dans la compétition des territoires, il nous faut être plus rapides. Le plan de redynamisation du Mortainais va y contribuer.

Où en est le Sud Manche ? - Par Philippe Bas

Entre mer et bocage, dans un environnement naturel exceptionnel, le Sud Manche est une terre de contrastes.Il a pour lui de formidables atouts: sa richesse humaine, sa qualité de vie, la vitalité de ses associations, son tissu artisanal et industriel, sa pêche, son agriculture, avec une puissante industrie de transformation, ses capacités d’innovation technologique, son attrait touristique (le Mont-Saint-Michel mais aussi Granville, notre bocage, les vallées de la Sée et de la Sélune…), et bien d’autres choses encore!

Sommaire des Cahiers• Un nouvel élan est nécessaire !• Les membres du Bureau de l’association• Où en est le Sud Manche ?• Regroupons nos collectivités• Pour la création d’un pouvoir rural• Le Sud-Manche, un cadre géo-historique cohérent• Grands équipements et attractivité du Sud Manche• Equipements routiers dans le Sud Manche• Développement durable ou paralysie durable ?• L’aménagement du territoire• Assurer le désenclavement du réseau ferroviaire du Sud-Manche - Pourquoi ? Et Comment ?• Attractivité énergétique et numérique du Sud Manche• Rétablissement du caractère maritime du Mont-SaintMichel• Stratégie de défense contre la mer• Extension des ports de Granville• Le parc naturel marin• Le maintien à domicile des personnes dépendantes• La désertification médicale• L’Habitat dans le sud-Manche - Le logement• La Manche et le Sud Manche en chiffres• Le Sud Manche à la Une

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«Mais pour être gagnants

dans la compétition

des territoires, il nous faut

être plus rapides»

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Etat des lieux Dans le Sud-Manche, les deux Communautés de communes avec une réelle puissance politique et budgétaire sont Granville et Avranches. La réforme des collectivités territoriales va permettre à ces deux collectivités d’atteindre 50 000 habitants pour le pays Granvillais et plus de 30 000 habitants pour la Communauté de communes d’Avranches.

A l’est de l’A84, si aucune initiative n’est prise, l’émergence d’un tel regroupement ne pourra se réaliser. Or, c’est bien ce regroupement intercommunal qui permet aujourd’hui de faire levier sur les moyens financiers et humains. Seule cette coopération donnera la possibilité aux communes du Sud Manche d’atteindre le nombre suffisant de citoyens et d’accéder au budget nécessaire aux besoins de développement. Au carrefour de la Basse-Normandie, de la Bretagne et des Pays de la Loire, le territoire du Mortainais jouit d’une situation géographique privilégiée qu’il est nécessaire de revaloriser.

Une opportunité pour un pouvoir rural au Mortainais

Pour atteindre une taille critique suffisante, le territoire regroupant les Communautés de communes de Mortain, Sourdeval, Juvigny-le-Tertre,Saint-Hilaire-du-Harcouët et de la Sélune devront adopter la même stratégie de fusion que les Communautés de communes de Granville et d’Avranches. En effet, chacun de ces territoires dispose d’atouts qui, isolés, ne peuvent « faire le poids » politiquement et budgétairement.

Les projets sont nombreux, les habitants sont dynamiques mais beaucoup d’initiatives sont découragées par le manque de moyens. Il est nécessaire que les forces vives s’unissent pour qu’enfin, ce territoire récolte les fruits de son énergie et de son travail. Ainsi, en coopérant dans le cadre d’une structure intercommunale forte qui a les moyens de ses ambitions, les habitants du Mortainais pourront enfin développer leurs projets et décider de leur avenir.

Expliquer et faire comprendre C’est par une pédagogie de qualité, que chaque habitant de chaque commune comprendra que l’intercommunalité est la seule « carte à jouer » pour sauver les services et impulser une nouvelle dynamique sur le territoire. Au regard de l’état actuel de son information, il semble naturel que la population rurale soit attachée aux relations de proximité qu’elle entretient avec son maire et sa commune. L’intercommunalité apparaît encore comme très « distante » et trop « technique ». Pour que chaque citoyen puisse comprendre l’intérêt « local » du partenariat territorial, il est nécessaire de l’informer clairement. La loi de 1992 portant sur la création des Communautés de communes et la loi du 10 décembre 2010 portant sur la réforme des collectivités territoriales, peuvent permettre aux Mortainais de se regrouper et d’atteindre une assiette démographique de 40 000 habitants, lui conférant ainsi un poids politique et un budget conséquent. C’est cette compréhension même de l’intercommunalité qui conduira spontanément le citoyen à y adhérer.

Pour la création d’un pouvoir rural - Par Jean-Louis Cuche

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Regroupons nos collectivités ! - Par Philippe Bas

On ne ressuscitera pas le passé. On ne bâtira pas l’avenir sur des modèles anciens. Nous devons organiser notre territoire, le Sud Manche, pour nous donner la capacité politique d’avoir une vraie ambition sans jamais nous contenter de gérer sagement les affaires courantes comme si le monde était immuable.Incontestablement, nos intercommunalités n’ont pas toujours la dimension utile : la plus petite communauté de communes du Sud Manche compte 2600 habitants ; la plus petite d’Ille-et-Vilaine 8000 ! Les Normands sont pourtant aussi capables que les Bretons de se regrouper pour répondre au meilleur coût aux besoins de la population et rendre leur territoire plus attractif pour les familles et les entreprises. N’ayons pas peur de voir plus grand : il ne s’agit pas de bouleverser les habitudes des habitants mais avant tout celles des élus et des services territoriaux, en mettant en commun nos moyens pour mieux gérer et avoir des projets plus ambitieux.De nos jours, les jeunes couples et les familles, comme les entreprises, peuvent s’installer où ils veulent: c’est le coût du logement, l’emploi, la formation, le transport, les services et le cadre de vie qui sont déterminants. Les territoires sont en concurrence. Ce sont les plus dynamiques, là où l’activité se développe et où les services aux familles sont les meilleurs, qui tireront leur épingle du jeu.De deux choses l’une : soit nous entrons pleinement dans cette compétition des territoires, soit nous nous enfermons définitivement dans un passé qui n’existe plus que dans nos souvenirs et ne resurgira jamais. Tel est bien l’enjeu des prochaines années pour la Basse Normandie en général et le Sud Manche en particulier. Alors, n’ayons pas peur de nous regrouper pour être plus forts, plus efficaces, plus compétitifs et plus attractifs !

Nous ignorons quel sort le nouveau Gouvernement réservera à la réforme territoriale. Le regroupement des intercommunalités demeure cependant d’actualité pour faire naître un véritable pouvoir territorial à la place de l’éparpillement actuel. Il va falloir en faire un instrument au service d’une ruralité moderne, c’est-à-dire faite pour notre siècle et non pour le précédent.

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Le « Sud-Manche » est une commodité de langage pour désigner le territoire correspondant à l’arrondissement d’Avranches (sous-préfecture) ainsi qu’à la récente circonscription législative de Granville-Avranches.Depuis 2002, cet espace forme officiellement le « Pays de la Baie du Mont Saint-Michel », constitué de 184 communes soit 18 cantons dont une « commune-canton » ou encore de 17 communautés de communes : il s’agit des cantons de Bréhal, Granville, La Haye Pesnel, Villedieu les Poêles, Sartilly, Avranches, Ducey, Brécey, Isigny le Buat, Saint-Pois, Sourdeval, Barenton, Juvigny le Tertre, Mortain, Le Teilleul, Saint-Hilaire du Harcouët, Saint-James et Pontorson.Le « Sud-Manche », est constitué de deux pays historiques : l’Avranchin et le Mortainais, encore appelé Val de Mortain depuis le Moyen Âge.Le « Sud-Manche » correspond à deux entités administratives très anciennes, l’une ecclésiastique et l’autre civile, c’est-à-dire l’ancien diocèse d’Avranches et le comté de Mortain. Avranches fut pendant un millénaire et demi la capitale épiscopale de ce territoire et Mortain en abrita le siège comtal dès l’avènement de Guillame le Conquérant.

Constats a. Le « Sud-Manche », potentiels et objectifs : une identité à révéler…Les potentiels :Le « Sud-Manche » de l’Avranchin ou du Mortainais agrandi aux cantons de Granville, Bréhal et Villedieu fait partie d’un ensemble « géo-historique » exceptionnel

par sa qualité, sa densité et sa stabilité : la Normandie.Le nom Normandie est non seulement celui d’un territoire, mais aussi une image de marque dont la notoriété est internationale. Sur l’ensemble des cinq départements normands, on trouve déjà cinq sites ou objets classés sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO (Tapisserie de Bayeux ; dentelle d’Alençon; Ville du Havre; La Hougue et Tatihou ; le Mont Saint-Michel et sa baie) et trois autres sites font l’objet d’une candidature sérieuse : Etretat ; les boucles de la Seine et les plages du Débarquement soit un total de huit sites ou objets ayant ou pouvant avoir le label UNESCO en Normandie.

Des éléments forts :• Le « Sud-Manche » a sur son territoire le 3ème monument historique le plus visité de France avec 2,5 millions de visiteurs par an sur le site et l’abbaye du Mont Saint Michel.

• La bibliothèque municipale d’Avranches conserve 200 manuscrits provenant tous de l’ancienne abbaye du Mont St Michel : c’est l’une des plus belles collections de manuscrits médiévaux des bibliothèques françaises mise en valeur par l’excellente muséographie du Scriptorial.

• Le Sud-Manche c’est aussi le patrimoine maritime et l’activité portuaire et balnéaire de Granville : ouverte sur les îles anglo-normandes et l’écrin marin des îles Chausey, cette cité de tradition corsaire, de grande pêche, et préservée des destructions de 1944 (ZPPUAP déjà existante pour la haute ville) accueille des vieux gréements : la « bisquine » mais aussi le « Marité » dernière goélette terreneuva encore à flot.La « Monaco du Nord » organise aussi chaque année l’un des plus anciens carnavals de France et c’est enfin trois musées aux riches collections dont celles de la villa d’enfance du couturier mondialement connu Christian Dior.

• Le Sud-Manche, c’est aussi Villedieu-les-Poêles, petite ville fondée à l’époque anglo-normande comme centre métallurgique important dans le cadre de l’économie de l’étain de la Cornouaille anglaise alors contrôlée par les moines du Mont. Cette petite ville préservée des destructions de la dernière guerre est encore rassemblée autour d’une église dépendant autrefois de l’ordre de Malte. La localité est déjà labellisée « ville d’artisanat d’art » puisque s’y perpétue la tradition de l’art du cuivre et campanaire (maison Cornille-Havard ) qui devrait faire prochainement l’objet d’une belle présentation muséographique.

• Le Sud-Manche, c’est aussi l’abbaye restaurée de la Lucerne d’Outremer qui attire 39000 visiteurs annuels ; c’est aussi Mortain avec un site naturel en belvédère sur la baie du Mont Saint-Michel, le futur centre culturel de l’abbaye blanche, et la belle architecture de la collégiale Saint-Evroult. C’est aussi la mise en valeur des ruines de l’abbaye de Savigny, les foires et marchés de Saint Hilaire, les châteaux de Saint-James et de Ducey , 22 « villages-patrimoines » et des dizaines de manoirs ou belles demeures avec leurs parcs et jardins préservés proposant gîtes et chambres d’hôtes. Ce sont enfin les lieux de mémoire du Débarquement de 1944 ( « la percée d’Avranches » ; les cimetières militaires de Saint-James et de Mont-de-Huisnes).

• Le Sud-Manche, c’est dans la plupart des cas, des paysages encore authentiques (15 sites classés au titre de la loi de 1930), un bocage encore largement préservé

Le Sud-Manche, un cadre géo-historique cohérent - Par le groupe de travail «attractivité du territoire»

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«ce Sud Manche qu’il

serait judicieux d’ériger en

véritable Pays du Mont-Saint-

Michel»

des excès de l’agriculture intensive, des sites naturels nombreux (les traversées pédestres de la baie du Mont St Michel ; forêts ; fleuves et rivières ; cascades et rochers ; les sentiers des « chemins montois »; voies vertes ; lacs …) qui permettraient un large développement du tourisme vert, des sports de nature et de l’agriculture labellisée et biologique.

• Le Sud-Manche, c’est aussi une économie locale dynamique en raison du poids du secteur du tourisme mais aussi en raison d’une production d’une grande qualité ou d’une grande typicité, issue de l’industrie locale riche de PME, ayant pour certaines d’entre elles une renommée internationale; de l’agriculture, de l’élevage ou de la mer (des AOC ou des IGP pour les agneaux de pré- salé ou de pays; les bovins et les volailles ; les cidres et poirés du bocage; légumes des polders du Mont Saint- Michel bientôt un label pour le homard de Chausey ); confection textile de la marque « Saint-James »; dinanderie et cloches de Villedieu ; marine de plaisance à Granville ; granitiers de St Michel de Montjoie ; l’usine coopérative Acome à Mortain ; la menuiserie haut de gamme Rémi James à Saint-Laurent de Cuves, etc.)

• Le Sud-Manche, c’est enfin et surtout, une société humaine dynamique et solidaire avec un tissu associatif serré qui propose de nombreux services à la population. Ce sont aussi de nombreuses initiatives culturelles portées par des associations (festivals ou rendez-vous artistiques et sportifs) avec de nombreuses expériences qui mettent en valeur les problématiques et les caractéristiques du territoire.

b. Une identité à révéler : faire du Sud-Manche le Pays du Mont St Michel :

Le syndicat mixte du « Pays de la baie du Mont St Michel » existe déjà mais il ne semble pas avoir perçu un enjeu essentiel pour le Sud-Manche : réintégrer le Mont au sein de son territoire historique, le Sud-Manche ; ce Sud-Manche qu’il serait judicieux d’ériger en véritable « pays du Mont Saint-Michel ».La mise en avant de cette appellation « Pays du Mont Saint-Michel » permettrait de revendiquer culturellement et touristiquement l’image de la merveille de l’Occident en permettant de nouveaux rapports de coopération plus équilibrées avec la Bretagne voisine dont la ville de

Saint-Malo est aujourd’hui un pôle majeur.En utilisant le Mont Saint-Michel comme une figure de proue, celle du pays historique dont il est issu, et puisqu’il faudra c o m m u n i q u e r

différemment après l’achèvement des travaux du rétablissement du caractère maritime, la création d’un Pays d’art et d’histoire du Pays Mont Saint-Michel pourrait être une opportunité nouvelle pour notre Sud-Manche à la recherche d’un nouveau souffle.

Propositions :De l’opportunité de créer un pays d’art et d’histoire du Pays du Mont Saint-Michela. Le label pays d’art et d’histoire ; qu’est-ce que c’est ?Le ministère de la Culture et de la Communication assure depuis 1985, dans le cadre d’un partenariat avec les collectivités territoriales, la mise en œuvre d’une politique de valorisation du patrimoine et de sensibilisation à l’architecture, concrétisée par l’attribution du label “Ville ou Pays d’art et d’histoire”.Le label “ Ville ou Pays d’art et d’histoire ”, déposé à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), qualifie des territoires, communes ou regroupements de communes qui, conscients des enjeux que représente l’appropriation de leur

architecture et de leur patrimoine par les habitants, s’engagent dans une démarche active de connaissance, de conservation, de médiation et de soutien et à la qualité architecturale et du cadre de vie. Le terme de patrimoine doit être entendu dans son acception la plus large, puisqu’il concerne aussi bien l’ensemble du patrimoine bâti de la ville que les patrimoines naturel, industriel, maritime, ainsi que la mémoire des habitants. Il s’agit donc d’intégrer dans la démarche tous les éléments qui contribuent à l’identité d’une ville ou d’un pays riche de son passé et fort de son dynamisme.Cette démarche volontaire se traduit par la signature d’une convention « pays d’art et d’histoire », élaborée dans une concertation étroite entre le ministère de la Culture et de la Communication (directions régionales des affaires culturelles et direction générale des patrimoines) et les collectivités territoriales. Elle définit des objectifs précis et comporte un volet financier.En outre, les villes et pays d’art et d’histoire constituent un réseau national qui permet l’échange des expériences les plus innovantes.

b. Inscription du projet « Ville ou Pays d’art et d’histoire « au sein de la politique publique localeCe projet repose sur un dispositif transversal à l’action du territoire pour mieux accompagner les décideurs et les agents publics, mais aussi l’ensemble des acteurs locaux qui participent à la valorisation du patrimoine et à l’élaboration du cadre de vie. La politique des Villes et Pays d’art et d’histoire concerne en effet de nombreux domaines de compétences comme l’action culturelle, l’action éducative, l’habitat, l’urbanisme et les services techniques, le développement durable, le tourisme, etc. Aussi les objectifs de la convention inscrivent-ils le projet « art et histoire » dans un projet global de territoire.La sensibilisation des publics à l’archi-tecture, au patrimoine et au paysageLa volonté de sensibiliser les habitants à l’architecture, au patrimoine, à l’urbanisme et au paysage doit les conduire à se

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considérer comme acteurs de leur cadre de vie. La qualité architecturale et paysagère est un enjeu de société et doit pouvoir être largement débattu localement. Cette appropriation des habitants, témoignage de maturité de la démocratie locale, sera encouragée.

Quelques pistes…Ce volet va de pair avec la volonté partagée de mettre en valeur et protéger durablement les sites naturels et les sites patrimoniaux du sud-Manche. L’exemple récent de l’opposition aux éoliennes affirme le désir de sanctuariser visuellement le Mont Saint-Michel et sa baie en mettant en œuvre les préconisations de l’UNESCO concernant les implantations d’éoliennes terrestres.

De la même manière, une labellisation du territoire aurait permis d’exiger de Réseau Terrestre d’Electricité (RTE) un véritable plan d’accompagnement de la Ligne Très Haute Tension « Cotentin-Maine » en renégociant les moyens dédiés, en exigeant une vraie étude d’impact les secteurs paysagers et les habitats les plus sensibles.La prise en compte de l’architecture vernaculaire sud-manchoise pourrait permettre de créer un parc immobilier à loyer modéré en zone rurale en réhabilitant le patrimoine ancien ou traditionnel bâti, actuellement très menacé.

c. Les objectifs de la convention :Sensibiliser les habitants à leur cadre de vie et inciter à un tourisme de qualitéConsidérant que les habitants sont les premiers ambassadeurs de leur ville ou pays, des visites et conférences à thème sont programmées à leur attention en fonction de la spécificité et de l’actualité du patrimoine, de l’urbanisme et de l’architecture.Des actions spécifiques pour la population dont celle des zones rurales enclavées, sont mises en place pour créer un sentiment d’appartenance à une communauté, pour l’inciter à préserver le patrimoine et à mieux comprendre les enjeux du développement en milieu rural ou urbain et paysager.Certaines formes de sensibilisation sont

privilégiées à l’intention des personnels des services d’urbanisme, d’accueil des offices de tourisme et des mairies, hôteliers et restaurateurs, propriétaires de gîtes, taxis...

Agir pour rétablir la qualité des eaux des rivières et fleuves dans la logique de la généralisation des SAGEValoriser les déchets ménagers et les effluents agricoles (intensifier le tri sélectif, méthanisation).Créer de nombreux produits touristiques intégrés « Mont Saint-Michel, Scriptorial, abbayes de Mortain, de la Lucerne et de Savigny… »Initier le jeune public à l’architecture, au

patrimoine et à l’urbanisme et à la lecture des paysages afin de créer un véritable ancrage affectif de cette partie de la population sur son territoire (à ce sujet, les services éducatifs de l’architecture

et du patrimoine sont une priorité des conventions. Ils sont coordonnés par l’animateur de l’architecture et du patrimoine et fonctionnent toute l’année dans un lieu spécifique ou en divers points du territoire. Ces ateliers accueillent les élèves de la maternelle à la terminale, en temps et hors temps scolaire).

d. Présenter la ville ou le pays dans un Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine, le CIAPOutre la mise en place des visites-découvertes, la convention préconise la création d’un centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine (CIAP), outil de référence présentant de manière didactique l’architecture et le patrimoine de la ville ou du pays. L’exposition principale est un point d’accueil des visiteurs, de rencontre pour les habitants et un support pédagogique pour les jeunes.Véritable équipement de proximité, cet espace est également un lieu de ressources et de débat pour la population,

propre à la présentation de l’histoire mais aussi à celle des projets d’aménagement contemporains. Créé en articulation avec les autres équipements culturels de la collectivité (musée, médiathèque, centre d’urbanisme, etc.), il contribue à compléter l’aménagement culturel du territoire.La convention encourage aussi la réalisation de documents d’information et de promotion dans le respect de la charte graphique identifiant le réseau sur le territoire national.Le CIAP du pays du Mont Saint-Michel pourrait être installé au château du logis à Brécey ; au prieuré d’Ardevon ou dans tout autre lieu emblématique du Pays.De la même façon, un Office de Tourisme de Pays devrait être créé afin d’orchestrer efficacement l’ensemble des initiatives locales et ainsi éviter l’éparpillement.

e. Les moyens La mise en œuvre de ces actions nécessite la création d’un service d’animation de l’architecture et du patrimoine. A sa tête, un animateur de l’architecture et du patrimoine

recruté par concours, travaille en relation avec des guides-conférenciers agréés par le ministère de la Culture et les structures culturelles et touristiques locales.Les actions sont conduites avec le concours d’intervenants multiples : directions régionales des affaires culturelles, services départementaux de l’architecture et du patrimoine, services des archives départementales et municipales, Education nationale, écoles d’architecture et universités, conservateurs des musées, offices du tourisme, autres lieux de diffusion de l’architecture... Une commission de coordination, présidée par le(s) maire(s), les réunit régulièrement pour évaluer les actions menées et décider de celles à engager.

«créer un véritable ancrage

affectif de cette partie de la population

sur son territoire»

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Le ministère de la Culture et de la Communication apporte un soutien aux collectivités locales. Celui-ci est à la fois spécifique au territoire concerné et commun à l’ensemble des Villes et Pays d’art et d’histoire. Outre un accompagnement financier pendant les cinq premières années de la convention, il se traduit par des formations à l’intention des animateurs de l’architecture et du patrimoine et des guides-conférenciers, un appui à la réalisation de documents d’information, d’expositions et d’outils pédagogiquesUne publication nationale « Echanges et Patrimoine « développe une thématique et relate les expériences régionales et locales.f. Quelques projets envisageables dans le cadre d’un pays du Mont Saint-Michel :• Créer en divers endroits du pays (Avranches, Mortain, la Lucerne, etc…) un festival international de musique médiévale et polyphonique, au plus près de la date de la Saint-Michel (le 29 septembre) avec résidence d’artistes et ensembles spécialisés (ex : l’ensemble vocal « De Caelis » originaire de la région). Ce festival, unique en son genre et surtout sans équivalent pour l’instant dans l’Ouest de la France, pourrait gagner une audience nationale. Plus largement, il faudrait enfin un partenariat culturel visant à valoriser le patrimoine médiéval du Mont et celui des autres sites déjà cités.

• Créer des partenariats spécifiques avec le Centre des Monuments Nationaux (CMN) pour une mise à disposition temporaire des salles de l’abbaye aux collectivités territoriales membres du « pays du Mont Saint Michel » dans le but de faire connaître aux visiteurs le Mont St Michel et

son territoire.• Associer les villes du « Sud Manche » à un réseau des villes patrimoniales de Normandie avec Avranches, Granville, Villedieu, Mortain et Saint-James associées à Bayeux (tapisserie), Caen (château ducal, abbayes aux Hommes et aux Dames), Falaise (château), Coutances (cathédrale), Cherbourg (port et cité de la Mer) etc.

• Au-delà du département de la Manche, c’est finalement l’histoire de toute la Normandie qu’il faut valoriser en s’appuyant sur la richesse patrimoniale de ses villes. (On peut s’inspirer de ce qui a déjà été fait pour la mise en réseau des abbayes normandes ou des jardins et parcs de Normandie).

• Créer des maisons du « Pays du Mont St Michel » à Avranches, Mortain, Granville, Saint-James, Villedieu… ou aménager dans les offices de tourisme un espace dédié ainsi que sur les aires de service de L’A84.

• Mettre en réseau les quatre « perles » du Sud Manche : Patrimoine maritime à Granville ; Artisanat d’art à Villedieu ; Manuscrits du Mont à Avranches ; culture et histoire dans le haut bocage de Mortain.

• Mettre en place une politique éditoriale: production de « livrets d’information » (type brochure 40 pages de Ouest-France ou d’OREP), petites monographies sur l’histoire, la géographie naturelle, le patrimoine, l’identité, etc.

• Créer une valise pédagogique « Pays du Mont Saint Michel » à diffuser dans les écoles en tant que support pédagogique

de découverte du patrimoine avec un partenariat avec le Centre Départemental de Documentation Pédagogique (CDDP) pour la mise en ligne des informations.

• Créer une salle pour les musiques actuelles (SMAC) à Mortain (avec une programmation ouverte aux traditions orales et musicales des pays normands) en lien avec le futur centre culturel de l’abbaye blanche et le festival des « Papillons de nuit » de Saint-Laurent de Cuves.

• Créer des circuits de visites thématiques (ex : « la route du cidre ») et d’activités pour le Sud-Manche intérieur : tourisme vert, patrimoine, art et gastronomie (Mortain ; Saint-James ; Saint-Hilaire…)

• Mettre en œuvre une politique d’accompagnement financier ou technique des projets innovants émergeants (culture ; formation ; services ; artisanat ; agriculture biologique ; etc.) sur le territoire du « Sud Manche » dans le cadre du contrat de Pays avec le conseil régional.

• Mettre en place une stratégie de communication spécifique à l’échelle du pays, en s’accordant avec les initiatives régionale (Normandie) ; interrégionale (Bretagne ; Pays de la Loire) et nationale (Paris).

Développer, au-delà du site actuel, un véritable portail sur la Toile « Sud-Manche, pays du Mont Saint Michel : porte de Normandie» associé au CRT Normandie et au CDT de la Manche avec outils pratiques pour se construire un séjour « en quelques clics » avec versions en langues étrangères (anglais, espagnol, italien, allemand, japonais, chinois …).

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www.philippe-bas.frsudmancheavenir.blogspot.com

Constat Une vision stratégique du territoire du Sud Manche doit nous amener à conduire

une réflexion sur les grands é q u i p e m e n t s en mesure de contribuer à son attractivité et à son développement, avec les retombées que

l’on peut en attendre.Il convient, pour cela, de définir, de hiérarchiser ces équipements (majeurs, connexes, annexes) et leur donner une cohérence d’ensemble pour éviter un « catalogue » de projets difficiles à programmer dans un temps raisonnable.

Propositions :1- Deux sites exceptionnels à équiper pour le rayonnement du Sud Manche :Dans le Sud Manche, il y a deux sites majeurs: Le Mont-Saint-Michel (patrimoine mondial, lieu spirituel de grande importance) et Granville (la Monaco du Nord, Dior, son bassin de croisière autour de l’archipel de Chausey). Par leurs qualités exceptionnelles et leurs situations géographiques, ils profitent d’un rayonnement qui leur permet de capter des flux en provenance des métropoles régionales : Caen, Rennes, Nantes, Le Mans, Rouen, mais aussi Paris et d’autres capitales européennes.

Les projets de rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-Michel et d’extension des ports de Granville sont de nature à renforcer le rayonnement, l’attractivité de ces sites et profiter ainsi à tout le Sud Manche.Ailleurs, des exemples d’équipements appuyés sur des sites majeurs ont démontré les dynamiques de développement engendrées par ces projets: le port de Bilbao avec le projet « Guggenheim », le port de Lorient avec le projet « Tabarly » et la reconstruction de l’Hermione, le fameux bateau de Lafayette à Rochefort.

2- Des équipements structurants pour le Sud Manche :A ces équipements « phares » ou majeurs, il convient d’adjoindre les projets connexes (liaisons routières et ferroviaires) nécessaires à un acheminement convenable des visiteurs attendus vers ces grands sites, mais aussi pour irriguer à partir de ces sites, des territoires pourtant dignes d’intérêt et malheureusement mal desservis.

L’interconnexion avec d’autres modes de transport (aéroports internationaux, TGV, trafic maritime) nécessite de parfaire des connexions avec les grands axes. Des initiatives ont déjà été prises par le Département et la Région, mais il convient de préciser les besoins en la matière,- sur les liaisons routières (Avranches-Granville et son raccordement à l’A84, RD 976 entre Saint-Hilaire du Harcouët et Pontorson, le contournement Est d’Avranches…)- sur les liaisons ferroviaires (avec la modernisation de la desserte du Paris-Granville, la mise aux normes Dol-Avranches pour accueillir le TGV en provenance de Rennes et la ligne « Baie » reliant Saint-Malo à Granville en toutes saisons.

3- Des équipements annexes pour le Sud Manche :Le troisième étage de la fusée, ce sont bien entendu tous les projets très souvent de la compétence des communautés de communes (en cours de réorganisation) qui s’inscriront dans cette cohérence

d’ensemble et qui peuvent toucher différents domaines (zones d’activités, aménagements touristiques, aménagements urbains…).

Pour tous ces projets, il est important de mesurer les retombées attendues de ces équipements (les études socio-économiques le permettent), mais il convient aussi d’examiner les moyens de mener à bien ces projets par les conditions de faisabilité suivantes :- La faisabilité technique (études préliminaires)- La faisabilité financière : la période de restrictions impose d’imaginer différents dispositifs (Participation Public-Privé par exemple).- L’acceptation sociétale : travailler en amont avec les acteurs de développement et en débattre avec le public.- La faisabilité règlementaire : le Sud Manche dispose d’atouts (bocage, littoral, vallées de la Sée et de la Sélune…) qui contribuent à son attractivité et qu’il faut préserver. Cela dit, la recherche d’un équilibre protection-aménagement doit conduire à une grande vigilance dans les décisions prises lors de l’élaboration des SCoT (Schéma de cohérence territoriale) et à garantir la compatibilité de leurs déclinaisons avec les PLU (Plan locaux d’urbanisme). Les décisions prises à ce niveau sont lourdes de conséquences tant en termes de protection que de faisabilité. Les élus et les acteurs locaux doivent se mobiliser lors de l’élaboration du SCoT pour éviter de se retrouver piégés par des contraintes réglementaires qui paralyseront tout développement possible à l’avenir.

Grands équipements et attractivité du Sud Manche - Par Pierre-Jean Blanchet

«hiérachiser les équipements et leur donner une cohérence d’ensemble»

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Les projets de rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-Michel et d’extension des ports de Granville sont de nature à renforcer leur rayonnement, leur attractivité et vont profiter ainsi à tout le Sud Manche... pour peu que les liaisons routières nécessaires à un acheminement convenable des visiteurs vers ces sites (et en provenance de ces sites) puissent assurer correctement leur fonction.

1.Innerver le territoire:Certains équipements routiers structurants (2x2 voies) vont être précédés de l’aménagement de «bandes multifonctions» consistant en un léger élargissement sur les accotements permettant une meilleure sécurisation du réseau et facilitant les dépassements.Il faut mettre l’accent sur l’aménagement de certains axes dans la programmation des investissements routiers et notamment sur:L’axe Granville-Avranches (RD 973):Avec la nécessité de réaliser au plus vite les déviations de Sartilly, Saint Pair sur mer, et de Marcey les Grèves dans son raccordement avec l’A84. Les ouvrages de sécurisation sur le reste de l’itinéraire

constituent un aménagement transitoire en attendant une mise à 2x2 voies de l’ensemble du tracé.L’axe Granville-Coutances (RD 971):De la même façon, les déviations de Coudeville sur mer, Quettreville sur Sienne et Orval s’imposent en complément des ouvrages de sécurisation du reste de l’itinéraire, dans la continuité de l’axe Granville-Avranches.

L’axe Paris-St Malo par le Mont Saint Michel (RN 176, RD 976) :

Des travaux restent à réaliser entre la limite de l’Ille et Vilaine (RN 176) et l’A84 pour la mise à 2x2 voies en partie réalisée.

Le contournement de Saint-Hilaire-du-Harcouët représente un tronçon essentiel sur cet axe et des équipements de sécurisation sont nécessaires, notamment entre Ducey et Saint-Hilaire-du-Harcouët et entre Le Teilleul et le Département de l’Orne.

2. Les critères de priorités dans la réalisation des ouvrages routiers :La sécurisation des routes est une bonne chose en soi et il convient d’y insister, mais les critères de développement du territoire, de proximité d’une 2x2 voies, d’interconnexion des modes de transports (aéroports internationaux, liaisons ferroviaires, maritimes) doivent aussi être pris en compte dans le classement des ouvrages routiers prioritaires. Pour ce qui est du cas particulier de l’axe Granville-Avranches, ayons en tête que c’est l’axe le plus fréquenté du Département, et rappelons que le parti d’en faire une voie rapide a pesé dans le démantèlement et le déplacement de certains services de l’hôpital de Granville vers l’hôpital d’Avranches.Ces critères détermineront les priorités et l’avancement des études en vue d’améliorer le réseau routier (en effet, l’avancement des études n’est qu’une conséquence des choix et ne doit pas en être l’origine, si ce n’est le cas particulier d’études liées à un délai de validité de DUP).

Equipements routiers dans le Sud MancheA déjà été évoquée la nécessité de hiérarchiser les grands équipements dans une cohérence d’ensemble à partir de sites «phares» qui bénéficient d’un rayonnement au delà de nos frontières départementales (Mont-Saint- Michel, Granville). Ces sites majeurs sont en mesure de capter des flux en provenance des métropoles régionales, Caen, Rennes, Nantes, Le Mans, Rouen, mais aussi Paris et d’autres capitales européennes.

Développement durable ou paralysie durable ?Constat:Les élus ont à cœur de renforcer l’attractivité de leurs collectivités. Ils ont, pour la plupart, engagé une véritable démarche d’aménagement de leur territoire, en participant à l’élaboration d’un Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT), en se dotant d’un document d’urbanisme: Plan Local d’Urbanisme (PLU) ou carte communale (cf fiche: aménagement du territoire) pour encadrer le développement dont ils ont besoin. Ils sont aussi sollicités, dans des procédures dont la responsabilité incombe

la plupart du temps à l’Etat, pour émettre des avis sur la protection d’un certain nombre d’espaces, d’habitats, d’espèces, dans le cadre de zonages divers et variés: Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF), Zone de Protection Spéciale (ZPS), Natura 2000, espaces remarquables, loi «littoral»... Le but est d’intégrer l’environnement aux divers projets d’aménagement.Le bien-fondé de ces politiques de préservation est compris de tous. Elles ont toutes leur légitimité à condition

que les outils réglementaires pour les mettre en œuvre soient véritablement élaborés en concertation avec les citoyens et particulièrement les élus qui les représentent. Ces règles peuvent apparaître séduisantes pour les citoyens comme pour les législateurs, qui les ont souvent votées à une large majorité: loi «littoral», textes issus du Grenelle de l’environnement, etc. Reste que, dans leur application sur le terrain, l’interprétation plus ou moins rigoureuse qui en est faite d’un territoire à l’autre par les services

- Par le groupe de travail «Environnement»

«le contournement

de St Hilaire, un tronçon essentiel»

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- Par le groupe de travail «Infrastructures»

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instructeurs, et les décisions qui en résultent désespèrent parfois les élus, en charge de l’aménagement et du développement économique de leurs territoires.

Faut-il y voir, un désir de recentralisation de l’Etat, ou tout simplement une attitude nostalgique d’un passé où les décisions des collectivités étaient soumises à un examen «a priori» ? A moins que certains services de l’Etat (minoritaires mais cependant influents), convaincus que les collectivités sont définitivement dans l’incapacité d’apprécier ce qu’est l’intégration de mesures environnementales dans le cadre d’un aménagement, s’emploient à déployer une batterie de dispositifs et de zonages dont la vocation, prédéfinie par eux-mêmes, s’imposera dans tous les cas lors d’un examen des décisions «a postériori».

La planification est une bonne chose en soi, mais peut conduire à des excès si le bon sens des gens qui y vivent, n’est pas pris en considération.

Ce peut être, parfois le cas de certains zonages préconisés:

Après avoir expérimenté quarante - années de «zonages»: une zone pour habiter, une zone pour travailler, une autre pour acheter, une pour protéger... De plus en plus d’urbanistes s’interrogent sur cette segmentation, qui fige les vocations, bride toute imagination, et conduit tout à la fois à des zones de» no man’s land» ou à des « entrées de villes » arborant fièrement des enseignes de plus en plus lumineuses, obligeant les collectivités à reporter les signes de leur identification sur les ronds-points répétés à l’infini...

L’aménagement d’un espace- , d’une ville, pour être agréable à vivre, suppose de l’unité certes, mais dans la variété, pas dans l’uniformité. Des activités diverses dans une même «zone»ne sont pas rédhibitoires, le cœur des vieilles cités conjuguent les vocations différentes (habitat, commerces, bureaux, artisanat) qui, à l’évidence, ne les rendent pas moins attractives, bien au contraire.

Il est plus que temps d’apporter de la souplesse à nos règles d’aménagement. Si ce n’était pas le cas, compte-tenu des pratiques actuelles consistant à privilégier les mesures de protection au détriment de l’activité sans prendre en considération un bilan global des actions menées, il est à craindre que les responsables en charge de l ’ a m é n a g e m e n t n’auront bientôt plus à se questionner sur le développement durable de leurs territoires, mais devront consacrer l’essentiel de leur temps et de leur énergie à la gestion d’une paralysie durable de leurs territoires.

Propositions d’actions : la nécessité d’un bilan global des projets des collectivités

S’il y a un concept à retenir dans l’élaboration d’un document de planification urbaine, c’est celui d’une cohérence qui s’apprécie sur l’ensemble des projets des collectivités. C’est sur l’ensemble des initiatives que prend une collectivité tantôt pour aménager, tantôt pour protéger qu’il convient de juger de la pertinence de ses décisions.

Deux exemples:-Exemple d’un Conseil Général : il est à la fois maître d’ouvrage de routes et de ports, mais aussi à l’initiative d’une politique active d’espaces naturels sensibles, d’accompagnement d’actions relatives aux déchets ménagers, au paysage ou encore à

l’énergie... C’est le bilan de l’action globale du Département qui doit être évalué, tant du point de vue de l’environnement que du projet de développement et non le seul bilan de chacun ces compartiments d’action pris séparément. Voilà la question qu’il convient de se poser et à laquelle il convient de répondre.

-Exemple de l’Etat avec Port 2000 (Le Havre): L’Etat a très bien compris l’intérêt d’une telle démarche qu’il s’est appliqué à lui-même dans l’aménagement de l’extension du port du Havre, pourtant situé dans des espaces cumulant tout l’arsenal des protections possibles. L’Etat a su répondre convenablement en établissant un bilan global de son action et a pu mener à son terme l’aménagement de son port tout en proposant des mesures de préservation dans un espace qui dépassait celui du projet proprement dit.

Le Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT), le Plan Local d’Urbanisme (PLU), à leur échelle respective, doivent permettre de répondre à ce concept, pour peu qu’on ne fasse pas des limites de zones déterminant des vocations premières, des frontières infranchissables.

Il s’agit tout simplement d’admettre que, ce que l’Etat s’autorise en matière de développement (port 2000), une collectivité puisse également y être autorisée. Cela suppose de reconnaître aux collectivités une capacité d’appréciation et un assouplissement des règles du droit à l’expérimentation, pour permettre de travailler en ce sens. Beaucoup d’élus locaux et de législateurs s’interrogent à ce sujet et sont en mesure de répercuter ce message.

«il est plus que temps d’apporter

de la souplesse»

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- Par le groupe de travail «attractivité du territoire»

Ces politiques sont fondées sur des lois et des règlements bien sûr, mais au service du projet de développement d’un territoire donné, en prenant en compte la disposition des hommes, des activités (l’économie, l’habitat, les transports, les communications…). L’aménagement du territoire permet de prendre conscience des richesses et des devoirs à l’égard d’un espace de vie et de lui assurer une évolution tout en répondant à ses besoins. Il s’agit de garantir la cohésion sociale à travers notamment les politiques de l’habitat, de renforcer l’attractivité des territoires et d’assurer l’intégration de l’environnement dans les projets d’aménagement.

Des outils réglementaires permettent de mettre en œuvre une politique d’aménagement au service d’un territoire. Ces outils sont des instruments de démocratie dans la mesure où ils associent les citoyens à la définition du projet et au débat qu’il suscite. A l’échelle du Sud Manche, les principaux outils réglementaires mis à notre disposition pour aménager notre territoire sont :

-le SCOT (schéma de cohérence territoriale)-le PLU (plan local d’urbanisme)-la carte communale

Ajoutons pour mémoire, un outil mis en œuvre par le Département: le SIAT (schéma intercommunal d’aménagement

du territoire), non opposable au tiers mais pouvant contribuer à une réflexion collective.

Le Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) :Le SCoT est un outil de planification qui vise à mettre en cohérence les politiques d’aménagement en vigueur dans un objectif de développement durable. Le SCOT induit une large concertation, qui associe les citoyens, les pouvoirs publics et les forces vives du Pays. Le SCOT comprend un rapport de présentation, un projet d’aménagement et de développement durable (PADD), un document d’orientation et d’objectifs (DOO). Il est notamment opposable au plan local d’urbanisme (PLU) et à la carte communale.

Le plan local d’urbanisme (PLU):Le PLU est également un document de planification mais à l’échelle communale ou éventuellement intercommunale (PLUI). Le PLU comprend un rapport de présentation, un projet d’aménagement et de développement durable (PADD), les orientations particulières d’aménagement, un règlement, un document graphique du règlement et des annexes précisant notamment les servitudes d’utilité publique, les réseaux publics.

La carte communale :C’est un document d’urbanisme simplifié. La carte communale délimite les secteurs où les constructions sont autorisées et les secteurs ou les constructions ne sont pas admises sauf certaines exceptions. La carte communale comprend un rapport de présentation et un document graphique.Elle ne comprend pas de règlement ; c’est le règlement national d’urbanisme qui s’applique.

Les communes sans aucun document d’urbanisme :Les communes qui ne sont dotées d’aucun document d’urbanisme (PLU ou Carte communale) n’ont donc pas de projet public d’aménagement de leur territoire. Le règlement national d’urbanisme s’applique, mais en exposant leur territoire communal à une évolution de son urbanisation « subie », au gré des initiatives individuelles, d’une façon très aléatoire et sans aucune possibilité d’organiser un développement harmonieux « choisi ».

Dans ce contexte, seules des constructions nouvelles pourront être autorisées dans les parties déjà urbanisées de la commune (le bourg et les hameaux déjà très importants). Le manque de diagnostic et de vue d’ensemble sur ces communes contraint l’équipe municipale à s’exprimer au coup par coup sur la desserte des terrains par les réseaux publics, les conditions d’accès et de desserte des projets de construction individuelle sans avoir une vision globale et stable permettant une meilleure gestion des priorités et des moyens à mettre en œuvre en terme, d’équipement public à l’échelle communale. Aujourd’hui, les communes non dotées d’un document d’urbanisme sont encore nombreuses dans le Sud Manche. Cette situation s’explique souvent par le coût des études qui représente un obstacle face à un budget communal limité mais aussi la crainte de perdre une forme de liberté. Propositions d’actions :- Il faut encourager les communes à se doter d’un document d’urbanisme. L’étude nécessaire à l’élaboration de ce document permettra de réaliser un diagnostic du territoire communal mettant en avant les atouts de la commune. Cette analyse sera d’ailleurs précieuse lorsqu’il s’agira de

L’aménagement du territoireL’aménagement du territoire regroupe les actions menées par les pouvoirs publics afin de favoriser le développement des régions formant notre territoire national. Les services de l’Etat et les collectivités territoriales interviennent à la mise en place des politiques d’aménagement du territoire qui se déclinent à tous les échelons des territoires (région, département, communauté de communes, commune).

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rapprocher les communes dans le cadre de la réforme territoriale. En fonction des enjeux, la collectivité choisira le document de planification qui lui conviendra le mieux. Dans tous les cas, ce document devra être en cohérence avec le SCOT qui est actuellement en cours d’étude.- Si la mise en place d’un document d’urbanisme relève et doit relever de l’initiative du Conseil municipal puisqu’il s’agit d’élaborer un projet de développement du territoire communal, l’instruction des actes

d’urbanisme et l’application du droit des sols relèvent du rôle régalien des services de l’Etat. En effet, l’évolution constante des lois et de la jurisprudence nécessite une mise en oeuvre sans délai de nouvelles dispositions réglementaires qui conduisent parfois à devoir s’affranchir de certaines dispositions d’un document d’urbanisme devenues obsolètes. Les communes, qui ne disposent pas toujours de ressources propres, ne sont pas toujours en capacité de faire évoluer leur document d’urbanisme

pour prendre en compte les changements.- Soutien technique de l’état aux communes pauvres Par ailleurs l’Etat dispose d’un réseau de compétences en lien direct avec les ministères qui doit être mis au service des Communes et des usagers avec des agents de l’Etat au plus près des territoires ruraux pour venir en aide aux collectivités dans la mise en œuvre des politiques nationales.

Assurer le désenclavement du réseau ferroviaire du Sud-Manche Pourquoi ? Et Comment ? - Par Pierre Troude

Pourquoi ?Un simple regard sur les tracés actuels, en Sud-Manche, apporte la réponse. En effet:

Du Nord au Sud, c’est un tracé «en marche d’escalier», la Ville-Préfecture, et les deux Sous-Préfectures à Coutances et à Avranches, sont desservies. Mais Granville, troisième pôle urbain du Département, demeure à l’écart.

D’Est en Ouest, la ligne Paris-Granville avec ses cinq allers et retours quotidiens constitue bien la pénétrante dont la gare terminus connaît un regain de fréquentation : + 14 %, ces dernières années, en dépit d’avanies quant à la ponctualité provoquée notamment par un matériel à bout de souffle. Mais si de réelles améliorations sont perceptibles, une lacune fondamentale demeure : la gare terminus n’est toujours pas, à ce jour, reliée de façon directe aux deux capitales régionales Caen et Rennes.

Comment ?Trois étapes, à trois échéances distinctes, sont nécessaires :

Première étape : la mise en service dans le cadre des horaires de l’hiver de 2011/2012 d’une prolongation, depuis Coutances sur Granville, desserte déjà assurée par les rames automotrices 73 500, reliant 10 fois par jour Caen à Coutances. Le Conseiller Général de Granville en a saisi, depuis l’an passé, le Président du Conseil Régional. Aucune

réponse à ce jour, alors que le principe d’une desserte Caen-Granville trois fois par jour avait été retenu, lors d’une réunion à Pontorson, du comité de la ligne Caen/Rennes. Remarque doit être faite en rappel : le raccordement direct, dit « triangle de Folligny » retenu dès l’année 1995 par le Conseil Régional existe. Il a été achevé, l’an passé. Son utilisation permet donc de réaliser sans plus attendre cette première étape du désenclavement. Seconde étape : prenant en considération les fréquentations de l’actuelle liaison ferroviaire Caen/Rennes (excluant Granville) le constat est sévère : au centre du parcours, entre Coutances et Avranches, la ligne se meurt !

Sur l’année, guère plus de 10 % des passagers font le parcours « bout à bout ». En revanche la fréquentation est excellente, et en progrès, sur les « bouts de ligne » vers Caen et vers Rennes. Comment obtenir la fréquentation du Caen/Rennes dans sa partie centrale ? En assurant la desserte régulière de Granville et de son potentiel de clientèle, lié aux 28 000 résidents du pôle urbain Granvillais. A quelle échéance ? Le service d’hiver 2012/2013 serait un bon objectif. L’annonce sur les quais des gares de Caen, et de Rennes, de la desserte sur Granville constituera, pour la promotion

touristique comme pour la fréquentation, le « bond en avant »… et le désenclavement ferroviaire du Sud-Manche deviendra, de ce fait, une réalité.

Troisième étape : l’amélioration des services sur la transversale Paris-Granville, liée à l’affectation sur ce parcours en 2013 des 15 nouvelles rames REGIOLIS, financées par le Conseil Régional.Deux «exigences» à cet effet :

-quant au temps de parcours, lié aux arrêts intermédiaires, on retient une durée de trois heures avec cinq arrêts intermédiaires: L’aigle, Argentan, Flers, Vire et Villedieu. -quant au terminus à Paris : la gare Montparnasse, et non plus l’arrière-gare de Vaugirard, est désormais accessible, dès la mise en service des Régiolis matériel, bi-mode et bi-tension, ce qui permet l’accès aux quais électrifiés de la grande gare Parisienne.

Pour les usagers, sans cesse plus nombreux, la conviction du désenclavement serait alors chose acquise.

«Pour les usagers, la conviction du désenclavement

serait alors chose acquise»

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Travailleurs et aimant le travail bien fait, les habitants du Sud-Manche sont d’abord professionnels. Ils sont les premiers garants de l’attractivité économique. La reprise économique, car il y en aura une un jour, sera d’une autre nature que les évolutions que nous avons déjà connues. Sans doute autour du « cadre de vie » en utilisant les outils issus de la révolution numérique. A l’avenir, les maîtres mots seront « rapidité » et «réactivité ». Eloigné des grands travaux de construction du XXe siècle en matière d’autoroutes, de réseaux de distribution d’eau ou d’électricité et de la téléphonie mobile, il est impératif que le Sud Manche profite de la période actuelle pour poser les jalons du développement de demain.

Une énergie électrique « ATTRACTIVE »Tout en étant solidaire du reste du département dans ses choix énergétiques, le Sud-Manche se doit d’avoir une énergie propre, disponible et de qualité.Comment imaginer un département avec, sur son territoire, la première centrale nucléaire de nouvelle génération (ERP) - vitrine mondiale de ce qui se fait de plus sûr et de plus performant - et un Sud-Manche avec un réseau de distribution électrique se situant dans les dix derniers de France au niveau de la qualité de l’électricité distribuée !- les nouvelles industries et les activités de services attendent une qualité électrique irréprochable, sans à-coups, identique à celle de la Région parisienne. C’est possible et cela a d’ailleurs été réalisé dans le département limitrophe (la Mayenne). Un schéma d’investissement de 5 ans négocié entre ERDF, RTE, le ‘’Syndicat Départemental d’Energies 50’’ et les collectivités locales, devra nous permettre d’atteindre ce niveau.- Confirmant notre ‘’leadership’’ dans l’énergie, la Manche et le Sud-Manche se doivent d’être pilotes dans les expériences de compteurs électriques communicants ‘’Linky’’ et les réseaux intelligents ‘’Smart Grid’’. Ces compteurs sont capables de

suivre en temps réel la consommation d’électricité pour, à terme, optimiser nos dépenses énergétiques. Le Smart Grid permet de connaître à chaque étape, localement du producteur au consommateur, les flux, les besoins, les pics de demande, les situations locales de pénurie ou de déperdition électrique et d’en informer tous les acteurs en temps réel, de manière à redistribuer l’énergie sur le réseau et d’en optimiser la consommation.Le Smart Grid permet aussi d’anticiper les pics et creux de consommation et de répartir plus efficacement la production d’électricité sur le réseau, selon la demande locale à l’instant t. C’est une véritable révolution technologique, comparable à celle que fut internet en 2000.

Cet effort devra être aussi appuyé par une politique d’économie d’énergie et de valorisation des énergies alternatives (photovoltaïque, biomasse, méthanisation, bois de chauffage, tank à lait….). Ces deux projets pourraient être financés par le grand emprunt !

- Un réseau de qualité : avec les 2 réseaux intelligents, mais aussi avec les moyens actuels de production d’électricité de proximité «renouvelable» avec le maintien indispensable de la petite production hydraulique (micro-centrales des barrages de Vezin et de la Roche Qui Boit). Cela permettra, accessoirement, de faire croître l’acceptabilité du nucléaire. Si la disparition des barrages était confirmée, les déchets accumulés dans les retenues d’eaux, dont les boues rouges, risqueraient de se déverser dans la Baie du Mont Saint Michel. Il faut y prendre garde.

- Développer l’innovation dans la Manche par des moyens de production d’électricité futurs à l’instar de l’hydraulien (utilisation des forts courants sous-marins du Nord-Cotentin). Tout un réseau de sous-traitance et d’expertises locales existe déjà, ainsi qu’un maître d’ouvrage reconnu : la DNC à Cherbourg.

Réseau Numérique Grâce à Manche Numérique, la Manche constitue l’un des premiers départements de France pour l’accès des particuliers et des entreprises au très haut débit. Les industries attendent un réseau numérique de fort débit et de bonne qualité. L’heure est à de nouveaux choix stratégiques. Relier les ménages du département à un réseau de fibres optiques est une grande ambition. Nous voyons aussi émerger et s’affirmer de nouvelles technologies d’avenir : le numérique «sans fil». La réflexion doit intégrer cette possibilité dès maintenant. A l’heure des choix budgétaires, il est important de se poser la question du coût de ces investissements et de les réserver à un développement en privilégiant les zones d’activités et les bassins de vie.En s’appuyant sur le réseau fibre déjà installé par Manche Numérique, le Sud-Manche pourrait être moteur et pionnier pour tester un territoire totalement numérisé. L’accélération des travaux serait recherchée en jouant sur la complémentarité des travaux électriques. Par ailleurs, des discussions avec le projet Wimax permettant d’alimenter les zones mal desservies pourraient être entreprises. Wimax est une technologie qui utilise le réseau fibre optique puis le complète par un réseau WIFI hyper-puissant pour franchir des zones difficilement accessibles pour un coût moindre.Par ailleurs, le projet de très haut débit par satellite (lancé d’ici 2013) en cours de conception évitera de laisser une fracture numérique s’installer. Le Premier ministre FILLON avait annoncé que: «d’ici quatre ans, un satellite de nouvelle génération permettra d’apporter le très haut débit dans les zones les plus défavorisées à un tarif acceptable». Nous devons nous mettre en situation d’en bénéficier.

Attractivité énergétique et numérique du Sud Manche- Par le groupe de travail «attractivité du territoire»

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Le projet :Le Mont-Saint-Michel est érigé dans une baie aux paysages et aux écosystèmes remarquables. Ce site, d’une rare beauté, est consacré par une double inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco et demeure le principal élément d’attractivité du sud-Manche. La prouesse architecturale et l’exceptionnelle harmonie avec la baie, voulue par ses fondateurs, sont intemporelles. Cette dimension exceptionnelle fonde sa renommée internationale. L’opération de rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-Michel vise à mettre en œuvre les moyens d’assurer la restauration du paysage maritime autour du Mont-Saint-Michel.

Deux objectifs majeurs guident cette opération : - Revaloriser l’accueil et l’approche des visiteurs en rendant à la marée l’espace proche du Mont par la suppression du

parking installé sur les grèves et la digue route qui vient buter contre les remparts. Le cheminement pédestre ou à bord de navettes, voulu

par ses concepteurs, s’apparentera à une «traversée» dans l’esprit des pèlerinages d’autrefois.- Requalifier le site en restaurant ce grand paysage. Si le phénomène d’ensablement de la baie est naturel (20 à 25 ha d’herbus supplémentaires par an), la main de l’homme a accéléré le processus au pied du Mont depuis le XIXème siècle (polders,

digues...). L’objectif ne prétend à rien de moins que de rétablir et pérenniser le caractère maritime du Mont en pourtour (1 à 2 km autour du rocher).Les experts internationaux étaient formels : à l’horizon 2040, si rien n’était entrepris, le Mont-Saint-Michel s’ensablerait irrémédiablement et serait entouré de prés salés. Cette transformation bouleverserait de façon irréversible l’esprit du lieu voulu par les bâtisseurs de l’abbaye. Pour éviter cela, un nouveau barrage utilise depuis 2009 la force des eaux mêlées de la marée et du fleuve. Les résultats sont déjà perceptibles autour du Mont. Le curage du lit du Couesnon et la remise en eau de l’anse de Moidrey viendront augmenter la capacité hydraulique du fleuve et la puissance des chasses régulées. Les ouvrages d’accueil (parc de stationnement paysager, bâtiments d’accueil et de services) et d’accès au Mont (pont-passerelle et digue-route) permettront de renouveler totalement l’approche du rocher. Les aménagements hydrauliques à l’amont et à l’aval du barrage redonneront au Couesnon sa capacité hydraulique pour déplacer les sédiments loin du rocher. Le nouveau parc de stationnement sur le continent et les navettes de transport public seront mis en service pour amener les visiteurs au Mont. Le pont-passerelle sera ouvert aux visiteurs, piétons et navettes mais aussi à la logistique (hors période de fréquentation importante) et aux services de sécurité permanente du Mont. Cette reconquête des grèves imposera également de restituer à la nature les 15 hectares du parking maritime actuel mais aussi la digue-route qui relie l’îlot rocheux au continent et bloque les courants de marée depuis plus de 130 ans. Il faudra encore quelques années pour que se forme un large espace de grèves autour du rocher et que le Mont retrouve la plénitude de son paysage maritime pour longtemps.

Remarques sur le «parcours de découverte»Tous s’accordent à reconnaître le bien-

fondé de cette initiative qui permettra de préserver ce trésor de l’humanité pour les générations à venir. Cela dit, reste un aspect de ce projet qui peut susciter quelques interrogations: Il s’agit du nouveau «parcours de découverte» afin de retrouver l’esprit d’une traversée d’autrefois, que d’autres ont appelé: la «démarche pèlerine».Le parc de stationnement, avec ses 4000 places de stationnement et de nouveaux services d’accueil et d’informations, sera placé en retrait du Mont sur le continent (2,5 km).Une fois leur véhicule déposé, les visiteurs seront ainsi guidés au Centre d’Informations Touristiques, puis vers des cheminements piétonniers ouvrant des perspectives sur les paysages avoisinants et la célèbre silhouette du Mont et de l’abbaye. Tous rejoindront le barrage et la place des navettes, situés à 750 mètres. À pied, à cheval ou en navettes, les visiteurs emprunteront ensuite la nouvelle digue-route (1085 mètres), prolongée par un pont-passerelle (760 mètres) qui viendra se poser, au bout de cette traversée, sur un terre-plein au pied des remparts surmonté d’un gué submersible. Il permettra de passer les 120 derniers mètres séparant le pont-passerelle de la porte de l’Avancée. On peut comprendre que les concepteurs aient souhaité des ouvrages les plus discrets possibles dans le paysage. Ils ont privilégié, en ce sens, les cheminements piétonniers et réduit ainsi les parcours effectués par les navettes, leur nombre par la même occasion et l’emprise des voies nécessaires à leur fonctionnement.Cependant le parcours à pied que devront emprunter les visiteurs - du parking à la place des navettes et ensuite pour accéder au Mont - pourrait en décourager plus d’un. Le tourisme de masse fait que le temps consacré à une visite d’un tel site est forcément limité. Compte-tenu du temps «moyen» que consacre chaque visiteur à à la visite du Mont, ne faut-il pas redouter un redéploiement du temps du visiteur qui s’attardera dans le secteur de

Rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-MichelPar Pierre-Jean Blanchet

«pérenniser le caractère

maritime du Mont en pourtour»

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la caserne (entre le parking et le place des navettes) au détriment d’une «ascension» à l’abbaye, auquel cas nous pouvons nous poser quelques questions sur la démarche pèlerine tant souhaitée! Plus généralement, prendre le temps d’apprécier le spectacle

de la nature sur ces espaces reconquis est une bonne chose en soi... pour ceux qui le souhaitent, mais faisons en sorte que les visiteurs puissent aussi avoir la possibilité d’élargir leur choix dans l’exploration du Mont et de ses alentours (la Baie mérite

également un détour). Encore faut-il leur offrir les moyens d’y parvenir dans le temps qui leur est imparti (avec un parcours assuré par les navettes en conséquence).

Constat :Du «trait de côte»[i] à la «frange côtière», le changement n’est pas de pure termino-logie. Avec les 330 kilomètres de son liseré cô-tier, le Département de la Manche a fait l’objet de nombreuses études depuis une vingtaine d’années.Deux réseaux de repères ont été mis en place pour mesurer une double évolution : - d’une part, celle de la « planimétrie » du trait de côte, matérialisé par la limite de la « végétation vivace », ou de la « micro-falaise dunaire » ;- d’autre part, celle de « l’altimétrie des plages », en mesurant les variations du ni-veau des sables à partir de bornes placées en haut des plages.

Le recul ou l’avancée du trait de côte a donc pu, pendant toute cette période être mesuré sur plus de 100 sites, et l’évolu-tion altimétrique des plages sur 107 sites. Désormais, à partir des données ainsi re-cueillies et des évolutions constatées, une double action s’avère indispensable : - Pour le trait de côte, l’ajustement du degré de vulnérabilité de certaines zones menacées et, de ce fait, la détermination des priorités de travaux de défense contre la mer en fonction de leur efficacité par rapport à cette évolution ; - Pour l’érosion des plages, sou-vent accélérée par des extractions incon-sidérées, un contrôle global et rigoureux, de l’évolution des plages est également indispensable, pour déterminer la réalisa-tion des futurs travaux de défense contre la mer.

Perspectives Le quotidien Ouest France publiait le 10 novembre dernier les propos de M. Alain Cousin, alors député de la Manche, sous

le titre « Erosion : pas de digues partout ». L’article retrace les grandes lignes du rapport remis à Mme Nathalie Kosciusko-Morizet, alors Ministre de l’Ecologie et du Développement durable. Ce rapport inti-tulé « Propositions pour une stratégie na-tionale de gestion du trait de côte, du recul stratégique et de la défense contre la mer, partagée entre l’État et les collectivités ter-ritoriales » se concluait autour des axes suivants :

1/ Développer un système d’observation pérenne du « phénomène physique », de ses conséquences et des différents dispo-sitifs de défense;2/ Préparer la méthodologie de projets de territoire sur les périmètres pertinents pour intégrer, lorsque cela s’avèrera approprié, des solutions de « recul stratégique »;3/ Tirer un bilan des méthodes de lutte contre l’érosion et en particulier des dis-positifs innovants et capitaliser les démar-ches de référence et innovantes utilisées à l’étranger (exemple du port d’Anvers) et leur retour d’expérience.Les discussions au sein du groupe de tra-vail ont démontré la nécessité d’envisager la gestion du trait de côte de manière glo-bale dans une perspective d’aménage-ment durable du territoire. La fragilité des écosystèmes côtiers, la pression démogra-phique sur le littoral et la multiplication des enjeux situés à cette intersection entre la terre et la mer sont des dimensions à pren-dre en compte de manière transversale.

Le rapport soulignait aussi la nécessité de faire évoluer le vocabulaire. - Il sera plus opportun de parler de « frange côtière » plutôt que de « trait de côte ». En effet, la frange côtière constitue un espace géographique plus large que le trait de côte et intègre une réflexion plus globale.

« Du côté de la terre », il s’agira de tenir compte de la géographie, de l’histoire et de la démographie des espaces littoraux. « Du côté de la mer », la notion de frange côtière intègrera la dimension des phéno-mènes marins pouvant impacter le trait de côté : houle, courants et vents. - L’expression « recul stratégique » pourra également laisser la place au terme de « relocalisation des activités et des biens », plus parlant lorsqu’il s’agit d’évoquer la dé-marche dans une dynamique de recompo-sition territoriale.

En effet, si l’on peut admettre la relocalisa-tion de tel ou tel «cabanon», il sera beau-coup plus difficile de déplacer une zone d’activité maritime. Ainsi les territoires sur lesquels la conchyliculture est très pré-sente doivent faire l’objet d’une approche globale. Certaines zones d’activités mariti-mes nécessitent la proximité des eaux litto-rales. C’est le cas de Blainville-sur-Mer, de Saint-Jean-Le-Thomas et de Dragey. Pour ces secteurs, il faut également prendre en compte les éléments économiques pour ne pas détruire aveuglément tout une partie de notre bassin d’emplois liés aux produits de la mer.

________________________________[i] Le trait de côte se définit comme la cour-be de niveau à l’intersection de la terre et de la mer lors d’une marée haute (coeffi-cient 120) avec des conditions météorolo-giques normales

Stratégie de défense contre la mer - par Pierre Troude

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Extension des ports de Granville - Par Pierre-Jean Blanchet

Constat :Granville, la «Monaco du nord» profite d’un rayonnement qui lui permet de capter des flux bien au-delà de nos frontières départementales. Le projet d’extension portuaire de Granville peut donner une impulsion forte au cadre socio-économique du Sud-Manche. Un certain nombre de points avaient été actés avec les acteurs économiques, les élus et la population :

- de meilleures conditions de travail pour les pêcheurs- l’augmentation de la capacité de plaisance- un service de liaisons maritime avec les îles Anglo-normandes- une nouvelle dimension du port de commerce

Cinq ans après l’issue du débat public qui avait mis en évidence une large approbation des objectifs et des solutions proposées, il convient de s’interroger sur certains aspects : - la remise en cause partielle du PLU de Granville en 2009- l’évolution de l’activité commerce des marchandises qui voit ses tonnages diminuer.- la crise économique intervenue qui accentue cette fluctuation et qui a réduit les marges de manœuvre financières des collectivités.

Perspectives : Ces aspects doivent nous conduire à une réflexion, à la fois sur le redimensionnement du port de commerce «marchandises» au regard des trafics attendus et l’optimisation des surfaces portuaires et des places à flots en conséquence, ainsi que sur le

confortement des objectifs concernant : - la pêche, (Granville, premier port coquillier de France) qui a besoin d’un bassin plus facilement accessible aux petits tirants d’eau et d’une plage horaire d’accès à la criée plus favorable.- la plaisance, en sous-capacité flagrante en face d’un bassin de navigation parmi les plus attractifs de France. L’optimisation de l’avant-port peut contribuer à l’accueil de places à flot et un terre-plein contigu à celui de places «à sec».- l’activité « passagers », qu’il convient de stabiliser en offrant une possibilité de transport de voitures et de fret (micro-containers) par un ferry et une passerelle adaptés au marnage, qui caractérise le port de Granville.- Quant aux espaces à terre libérés, il convient de les intégrer dans une interface ville-port combinant attractivité, développement touristique et valorisation économique de la zone péri-portuaire.

La valorisation de ces espaces libérés, hormis les espaces réservés exclusivement aux activités portuaires, sont de nature à contribuer au financement des travaux portuaires. En effet, la possibilité, pour les investisseurs qui en disposeraient, de réaliser des bâtiments (bureaux, services, commerces, hôtels, logements respectant la mixité sociale, ...) serait en mesure de :- réhabiliter et donner une nouvelle vocation à ces espaces portuaires libérés, apportant de l’animation et des plus-values pour le territoire.- générer des redevances en tant que titulaires d’occupations domaniales d’espaces portuaires (cela passe également par une compatibilité du PLU, qu’il convient de faire évoluer pour le permettre).

La faisabilité d’un tel projet, compte tenu des contraintes de ce jour, repose essentiellement sur une hypothèse de financement acceptable tant pour la collectivité maître d’ouvrage que pour les usagers du port. C’est le subtil équilibre qu’il convient de trouver. L’activité pêche (tout juste à l’équilibre) n’est pas en mesure

de financer des travaux conséquents dont elle a besoin. De la même façon, il ne serait pas raisonnable de faire supporter par les seuls plaisanciers les travaux qui incombent à d’autres activités: pêche, commerce. Aussi il devient nécessaire de réfléchir à des solutions de financement innovantes qui allient, dans le cadre d’une gestion partenariale (public-privé):

- les possibilités du conseil général, maître d’ouvrage,- les contributions à l’investissement des différentes activités, tout en prenant soin qu’elles restent dans le champ concurrentiel,- les redevances domaniales générées par la densification des investissements sur les espaces portuaires libérés.

Il faudra veiller aussi à apporter des réponses :

- sur l’aspect nautique : en l’absence de grande digue de protection extérieure, un brise-lame, au sud de la grande jetée parait indispensable car le simple prolongement de la digue ouest ne protège pas suffisamment l’avant-port de la réverbération de la houle venant du sud, et l’étroitesse de l’entrée du port empêcheraît la venue de cargos dans les dimensions qu’on leur connaît aujourd’hui. - sur l’accueil d’un ferry, à ouverture latérale : il rendra nécessaire de construire un appontement-cale d’une longueur suffisante pour prévoir une plage horaire d’accostage intéressante. L’importance du marnage du port de Granville impose un examen attentif de l’implantation d’un tel ouvrage.- sur la forme de radoub, il témoigne d’un passé historique relatif à la construction et à la réparation navale (terre-neuviers) et mérite un traitement particulier. Il convient donc de réfléchir à la mise en valeur de ce patrimoine maritime ainsi que de l’espace contigu.A l’instar du Mont Saint-Michel, dont le rayonnement dépasse largement le site en lui-même, le travail de valorisation des ports de Granville profitera à l’attractivité du territoire du Sud Manche dans son ensemble.

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Constat :Une procédure d’étude et de création d’un parc naturel marin dans le golfe normano-breton (côtes des départements des Côtes d’Armor, de l’Ile et Vilaine et de la Manche, îles anglo-normandes de Jersey et Guernesey) a été engagée avec l’appui de l’Agence des aires marines protégées. L’objectif de cette mission de concertation et d’étude est de définir, pour fin 2012, avec les acteurs concernés, ce que pourrait être le futur parc marin en proposant, sur la base d’un état des lieux complet:- un périmètre pertinent du futur parc ;- des orientations de gestion dont découleront les actions du plan gestion du parc ;- la composition d’un conseil de gestion, organe de décision du parc.

L’objectif est contribuer à la protection et à la connaissance du patrimoine marin et de promouvoir le développement durable des activités liées à la mer. Un état des connaissances des écosystèmes et des espèces marines, des oiseaux, de la qualité des eaux, a été réalisé. Des démarches de protection et de gestion du milieu marin existent déjà : réserves naturelles, sites protégés par la convention RAMSAR (Convention relative aux zones humides d’importance internationale), ZPS (Zones de Protection Spéciales), zones Natura 2000 en mer, espaces remarquables, actions du conservatoire du littoral... Cependant des questions subsistent : ces mesures seront-elles intégrées au dispositif du parc marin en cours de discussion ou viendront-elles

se superposer et s’imposer comme des contraintes préalables à la concertation? Les acteurs locaux ont besoin d’obtenir des réponses à ces questions. Les usages de l’espace maritime ont été identifiés et concernent :- la pêche professionnelle: une pêche essentiellement côtière dans un contexte difficile (âge de la flottille, espace de pêche convoité, prix du gazole…) La politique européenne qui favorise la pêche industrielle semble inappropriée au maintien de la pêche artisanale.- la conchyliculture : une zone de production majeure confrontée au durcissement des règles sanitaires et à la problématique de la mortalité des huitres.- le trafic maritime et les ports : un trafic important avec les îles anglo-normandes et le sud de l’Angleterre, avec des activités structurantes pour l’arrière-pays. l’énergie: un potentiel important pour l’éolien et l’hydrolien

les granulats marins : réorientation à venir de l’exploitation du maërl vers d’autres sables coquilliers.

le tourisme : des points d’intérêt phare liés au patrimoine culturel (Mont-Saint- Michel) à la qualité des paysages et des activités nautiques et balnéaires.

la pêche à pied et la pêche embarquée récréative: un phénomène social et un poids économique mal évalué (fréquentation et pratiques).les activités nautiques et la plaisance: un bassin de croisière très prisé, des

structures portuaires saturées et des problèmes croissants d’accès. Les données sur la chasse et le pastoralisme (prés salés) sont en cours d’acquisition.

Perspectives : La lourde tâche du Parc Marin sera d’asseoir une vision globale des problématiques maritimes, aujourd’hui encore traitées sectoriellement. Les conditions d’instauration de cette vision globale sont :- Un périmètre de parc cohérent, basé sur une identité écologique et économique intégrant les havres et baies et impliquer le anglo-normandes.- Une connaissance approfondie de la fonctionnalité des milieux marins: des connaissances scientifiques seront acquises pour asseoir des préconisations et avis sur une approche éco systémique. - une articulation avec les politiques terrestres en faveur d’une gestion efficace et continue de la terre vers le large.- un positionnement du parc comme un levier en matière de développement local et pas seulement de protection (il ne faudrait pas compromettre les ressources économiques générées par un tel espace maritime).

Cela passe par un équilibre dans la représentation des partenaires dans le conseil de gestion du Parc qui aura pouvoir de décision: hormis la présence des élus locaux qui est essentielle et qui doit être prépondérante dans cette instance, aucune des autres catégories ne doit être surreprésentée (Etat, professionnels de la mer, usagers, associations de protections de la nature, experts...). Chaque catégorie des usagers de la mer doit pouvoir prendre parti dans le processus de décision inhérente au développement du parc marin.

Ainsi, les objectifs de tous les acteurs du parc marin doivent être pris en compte : pêcheurs, plaisanciers, transporteurs maritimes, exploitants de la conchyliculture.

Le parc naturel marin - Par Pierre-Jean Blanchet

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Le maintien à domicile des personnes dépendantesPar Katia TOURNEUX Directrice du C.I.A.S. de Brécey

I. Constat L’aide au maintien à domicile concerne des personnes de tous âges touchées par une in-capacité à réaliser des tâches de la vie quo-tidienne (soins paramédicaux, toilette, repas, ménage, courses, …). Suivant les besoins de la dépendance, les ac-tions du service de soins infirmiers à domicile (SSIAD) se traduisent par des interventions journalières de vingt minutes à une heure se situant le matin entre 7h30 et 11h30 et le soir entre 18h00 et 20h30. Les aides ménagères,

quant à elles, interviennent 3/4h par jour dans le meilleur des cas. L’aide ainsi apportée permet aujourd’hui de prolonger durablement le maintien à domi-cile. Elle a cependant ses limites qui, s’il n’y a pas d’aidant naturel (famille, amis, voisins), peuvent amener la personne dépendante à passer près de 22 heures par jour dans une grande solitude. Le coût des interventions li-mite leur nombre et aboutit à un manque de continuité dans la prise en charge, notam-ment la nuit, ce qui peut amener la personne âgée à devoir rejoindre une maison médica-lisée.

Sortir de l’isolement : a) Des dispositifs ont été mis en place par certains centres d’action sociale pour aider les aidants (conjoint aidant et enfant aidant) et pour soutenir les parents dont les enfants handicapés vivent encore chez eux.• Organisation de réunions de travail entre les aidants : en collaboration avec l’EHPAD, des repas et moments conviviaux sont organisés ainsi que des rendez-vous ponctuels entre aidants pour leur apporter un soutien moral et leur permettre d’échanger et de confronter les problématiques.• Une assistance administrative est égale-ment proposée à tous pour déterminer les aides disponibles et aider les personnes à remplir les dossiers de demande d’aides (APA par exemple).b) La construction, de logements à destination de personnes dépendantes, avec un service d’accompagnement, l’objectif étant de développer la solidarité entre les lo-cataires et de remédier à la solitude tout en apportant une certaine sécurité.

II. Propositions pour pallier l’iso-lement et améliorer l’efficience des soins :a) Mutualiser l’ensemble des moyens existants : une réflexion en amont sur l’or-ganisation de l’ensemble des structures de soins et d’accompagnement doit être mise en place dans le Sud-Manche afin de permet-

tre d’agir de façon transversale, d’être plus efficients et d’employer plus efficacement les moyens financiers. Une telle démarche permettrait une meilleure coordination entre les différents acteurs de santé et d’aide à do-micile et contribuerait à un accompagnement plus décent et plus respectueux de la dignité des personnes.b) Recruter et former des auxiliaires de vie : bien souvent, les personnes dépendantes à domicile ont davantage besoin d’un accom-pagnement humain que de soins techniques. Certaines interventions du SSIAD pourraient être effectuées par des auxiliaires de vie ce qui permettrait de réserver des places pour des personnes ayant une pathologie deman-dant des interventions vraiment d’ordre para-médical. c) Créer un véritable réseau de formation.d) Mettre en place un service de nuit relié au SSIAD.e) Développer les technologies numériques pour le suivi des personnes en difficulté de santé.f) Créer une structure de visites à domicile Alzheimer.

La synergie de tous les élus, des profes-sionnels, des bénévoles et des familles est indispensable pour optimiser aujourd’hui une qualité de vie notamment pour les personnes les plus vulnérables que sont les personnes âgées dépendantes ou handicapées.

La désertification médicale - Par le groupe de travail «santé»

Constat Le Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM), lors de la présentation de sa 5ème édition de l’Atlas démographique médical en avril 2011, a mis l’accent sur les grandes disparités qui existaient entre les territoires en termes d’accessibilité aux soins. Cette situation est directement liée au nombre très limité des nouvelles installations des médecins libéraux en

zone rurale. Le CNOM confirmait la nécessité d’une approche régionale et départementale pour organiser et favoriser l’équité des soins sur le territoire français. En première ligne face à ce problème de désertification médicale en milieu rural, les habitants du Sud Manche pâtissent également du déficit d’image dont souffre la médecine libérale dans son ensemble. Les jeunes diplômés sont effrayés par la lourde charge administrative qui pèse sur

les médecins exerçant seuls leur activité. Le temps consacré à la gestion du dossier médical des patients empiète exagérément sur le temps de consultation. Corrélativement à cette lourdeur administrative, la crainte des risques judiciaires représente un frein à l’installation du jeune médecin. Exerçant son activité en toute indépendance, sans lien de subordination, le médecin libéral est entièrement responsable de ses actes professionnels. Cet aspect de la profession

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est particulièrement anxiogène pour le jeune praticien. Celui-ci est rassuré par le milieu hospitalier qui offre un cadre administratif et juridique sécurisant. En cas de litige, ce sera le service, voire la structure entière qui endossera la responsabilité judiciaire.

Propositions Pour attirer les jeunes praticiens sur notre territoire, il semble évident qu’un environnement administratif et juridique sécurisé est nécessaire. Le Conseil Général de la Manche a déjà mis en place un système de bourses pour les étudiants en médecine qui s’engagent à exercer leur profession dans le département de la Manche. Ce dispositif évolue en 2012 ; l’engagement est raccourci à 5 ans et

intègre désormais des critères sociaux. De plus, une nouvelle aide est également proposée pour les étudiants internes. Pour « booster » encore l’attractivité de notre territoire, il est nécessaire de proposer des conditions de travail simplifiées par la mise à disposition d’une structure administrative « clés en main » : local, gestion administrative des patients , protection juridique, etc. Ainsi, ce système de « Cabinet public » permettrait aux jeunes diplômés de franchir le pas de l’installation sans trop de crainte. Il s’agit d’organiser un véritable service de médecine libérale ambulatoire en milieu rural.

De plus, le principe du stage des étudiants chez les médecins généralistes doit

être davantage valorisé. Ce dispositif nécessitant l’habilitation comme « maître de stage » de deux ou trois médecins sur le même territoire est un excellent moyen pour faire découvrir l’environnement de travail de qualité des médecins en zone rurale. En effet, si les jeunes médecins ne sont pas, a priori, attirés par le Sud Manche, les six mois passés parmi nous peuvent leur permettre d’apprécier la qualité de vie offerte par notre territoire.

L’Habitat dans le sud-Manche - Le logement - Par le groupe de travail «Logement»

Des dispositifs en matière de politique du logement existent au niveau local :- Le programme local de l’habitat (PLH)- Les opérations programmées d’amélioration de l’habitat (OPAH)

Le programme local de l’habitat est un document d’observation, de définition et de programmation des investissements et des actions en matière de politique du logement à l’échelle d’un territoire. Sur le département de la Manche deux programmes locaux de l’habitat sont en appliqués :-le PLH de la communauté urbaine de Cherbourg -le PLH de la communauté de communes du canton d’Avranches

Un autre est en cours d’élaboration sur la communauté de communes du Pays Granvillais.

L’opération programmée d’amélioration de l’habitat est une convention entre une commune, une communauté de communes, l’Etat, la Région et l’Agence Nationale de l’Habitat (ANaH) en vue de créer des conditions favorables pouvant inciter des investisseurs à s’engager dans l’amélioration des logements existants sur un périmètre précis. Dans le Sud Manche, de nombreuses communes ont bénéficié de l’opération programmée d’amélioration de l’habitat mais les crédits affectés aux OPAH ont malheureusement été fortement réduits, laissant en suspens une partie des opérations programmées.

La construction de logements favorisant la mixité sociale doit être privilégiée dans les villes et les bourgs disposant de services de proximité, dans un souci de réduction des déplacements. Nos campagnes doivent être fortement soutenues. La restauration du bâti ancien, patrimoine de notre région, doit être encouragée. Les constructions nouvelles dans les communes rurales ne doivent pas être une gêne au développement de l’activité

agricole mais doivent permettre d’attirer de nouveaux foyers dans le monde rural. Nous devons aussi être très attentifs à l’évolution du nombre de logements laissés vacants.

Des programmes d’amélioration de l’habitat doivent se poursuivre afin de permettre des opérations de restauration avec mise aux normes en termes d’accessibilité et d’économies d’énergie. Réduire les coûts de fonctionnement dans le logement doit être une autre priorité. Par ailleurs, le vieillissement de la population exige que tous les logements neufs soient accessibles pour permettre à chacun de vieillir dans sa maison.

La disponibilité des terrains à bâtir : les communes doivent travailler avec les propriétaires du foncier afin de proposer dans les documents d’urbanisme des terrains constructibles disponibles à la vente sans que la commune soit obligée de mettre en œuvre des contraintes financières. Par contre, les communes dotées d’un document d’urbanisme peuvent mettre en place un droit de préemption urbain afin d’avoir une maîtrise de foncier sur des terrains qui lui permettront de réaliser une opération d’aménagement.

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La Manche et le Sud Manche en quelques chiffres Informations réunies par Jean-Paul Voisin

1) Evolution de la Manche par tranches d’âges

Ce tableau laisse bien apparaître une diminution constante des moins de 24 ans (-11 330 en 10 ans) il en est de même pour la tran-che de la population des 25 à 39 ans (-14 160 en dix ans).A l’inverse, il indique une augmentation du nombre des personnes de 40 à 59 ans (+18 070 en dix ans) et de celles de plus de 60 ans (+11 870 en 10 ans).Tous les bassins d’emploi du département connaissent, avec plus ou moins d’acuité,cette même évolution.

2) Démographie de la Manche des + de 15 ans

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3) Répartition de la population dans le Sud Manche

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4) Part des activités en % au 31 décembre 2008 dans le Sud Manche

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La presse en a parléLe Sud Manche à la Une

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Le blog de Sud Manche Avenir : http://sudmancheavenir.blogspot.com

Les cahiers de Sud Manche Avenir - Directeur de la publication : Philippe Bas - Conception : Ciel communication - Impression à 300 exemplaires - DIAMEN Manche N°1 Septembre 2012

Articles parus dans la presse locale : Ouest-France, La Manche Libre, La Gazette de la Manche, La Voix le Bocage

Adhésion : 15 euros par an (à régler par chèque bancaire à l’ordre de Sud Manche Avenir - 29 grande rue - 50670 ST POIS)

Ce blog s’adresse à tous ceux qui aiment le Sud Manche, qui croient en son avenir, et qui ne veulent pas se laisser décourager par les difficultés de tous ordres que nous rencontrons aujourd’hui. Il est fait pour que les idées circulent, d’où qu’elles viennent, qu’elles se transforment en projets et que les projets se transforment en réalités.

On n’y trouvera jamais de polémique gratuite ou mal intentionnée, jamais non plus de critique des personnes ni de leur action, mais des réflexions d’actualité, des analyses et des propositions concrètes pour préparer notre avenir en Sud Manche.Toutes les idées peuvent être utiles à discuter, sans tabou, sans préjugés, à condition de les étudier sérieusement, sans fermer aucune porte, en écoutant l’expérience du terrain. Chacun sera le bienvenu ici, à la seule condition d’être animé par les valeurs humanistes et républicaines qui sont les nôtres. Toutes les bonnes volontés, toutes les expériences professionnelles, toutes les générations seront accueillies. C’est la raison d’être de ce blog ouvert à tous et de l’association «Sud Manche Avenir».