Les bonnes pratiques des clubs franciliens pour développer le rugby dans les écoles

9 témoignages pour vous donner des idées

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Les bonnes pratiques des clubs franciliens pour développer le rugby dans les écoles

Développer le rugby dans les écoles est un enjeu absolument prioritaire pour notre rugby. Pour aider tous les clubs dans cette perspective, les équipes du CIFR se sont mobilisées pour la rentrée et mettent à disposition de tous les clubs : 1 - Un livret pour vous aider à développer le rugby dans les écoles constitué de 2 parties :

- une première qui explique les règles à respecter pour l’intervention de vos éducateurs dans les écoles ; - une deuxième qui donne 8 gammes d’exercices types que les professeurs peuvent faire par eux-mêmes ou avec votre aide.

2 - Un kit avec plots, poteaux et ballons en mousse à installer dans les écoles avec lesquelles vous signez une convention.

- pour vous AIDER, le premier kit vous est offert par le CIFR sur présentation d’une nouvelle convention signée avec une école de votre zone. 3 - Ce mini book intitulé « les bonnes pratiques des clubs franciliens pour développer le rugby dans les écoles ».

- 9 témoignes pour vous donner des idées.

On espère que ces éléments vous AIDERONT à avancer dans le développement de votre club. 8 réunions avec les clubs sont programmées sur les mois d’octobre et novembre dans les départements pour venir à votre contact. On y parlera notamment de l’enjeu du développement du rugby dans les écoles pour avoir votre ressenti sur les outils que nous vous fournissons et vos idées pour les améliorer. Forza les clubs franciliens !

Florian GRILL Président Ile de France Rugby Membre élu du Comité directeur FFR

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Les bonnes pratiques des clubs franciliens pour développer le rugby dans les écoles

Le 1er kit est offert par le CIFR sur présentation d’une nouvelle convention signée avec une école de votre zone

(limité à un par club)

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Les bonnes pratiques des clubs franciliens pour développer le rugby dans les écoles

9 témoignages pour vous donner des idées

« […] utiliser la passion de nos petits rugbymen […] pour leur expliquer la nécessité d’avoir aussi de la rigueur dans l’apprentissage scolaire. » Bertrand NICOL, Président du RC Courbevoie

p.4

« L’avantage des TAP est d’être gérés par les Villes […] Le club passe des conventions avec les Municipalités, qui acceptent plus volontiers des brevets fédéraux et encore plus des CQP.» Jérôme REMY, Président du RSC Champigny

p.5

« Le rugby devient un outil au service d’une démarche pédagogique, pas une finalité. » Serge MORONVALLE, Président du RC Massy Essonne

p.6

« Nous avons créé une Ecole Municipale de rugby qui permettra aux jeunes qui le souhaitent de poursuivre leur apprentissage à l’Ecole de Rugby du club ». Rémi BILIEN, responsable scolaire de l’Ecole Municipale de Rugby de l’AAS Sarcelles

p.7

« Un projet d’accompagnement scolaire pour pousser les jeunes à un comportement adéquat et citoyen vis-à-vis d’autrui » Matthieu LHOMME, responsable du projet décrochage scolaire à l’AAS Sarcelles

p.8

« Mon but est de les sensibiliser à un jeu collectif qui regroupe des domaines essentiels de la maternelle […] et surtout qui leur permet de réfléchir et se construire ensemble ». Sophie ANDREU, Chargée de mission auprès du pôle Formation du Comité de l’Ile de France de Rugby

p.9

« Pendant les vacances, nous mettons en place des activités autour du rugby pour ceux qui n'y jouent pas, soit au stade, et nous travaillons en partenariat avec les centres de loisirs et antennes jeunesse, soit au pied des immeubles, où nous allons à la rencontre de ces jeunes. » Sébastien PAPILLON, Dirigeant de Clamart Rugby 92

p.10

« L’enjeu, c’est de pouvoir créer un lien avec les parents pour que les gamins viennent ensuite s’inscrire au club, à l’Ecole de Rugby. » Michel MANDON, ancien Président du RC Créteil Choisy, responsable des actions scolaires

p.11

Le film « les maternelles » réalisé par le ROC Houilles Carrières sur Seine p.12

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Interview de Bertrand NICOL Président du RC Courbevoie, club qui a mis en place

« les vendredis du rugby », programme d’accompagnement scolaire

« Lier le rugby aux programmes scolaires permet d’utiliser la passion de nos petits rugbymen comme vecteur de communication pour leur expliquer la

nécessité d’avoir aussi de la rigueur dans l’apprentissage scolaire. » CIFR : Dans les innovations de l’année, ton club a lancé les vendredis du rugby, un programme d’accompagnement scolaire, peux-tu nous expliquer le concept dont certains clubs franciliens pourraient peut-être s'inspirer? BN : L’idée m’est venue via mon fils. Ce dernier ne trouvait pas son bonheur dans les nombreuses activités postscolaires proposées le vendredi après-midi. J’ai donc eu l’idée de mettre en place 1h d’aide aux devoirs suivi de 2h de rugby sans contact. Lier le rugby aux programmes scolaires permet d’utiliser la passion de nos petits rugbymen comme vecteur de communication pour leur expliquer la nécessité d’avoir aussi de la rigueur dans l’apprentissage scolaire. Les enfants (20 max) de U8 à U12 adorent, ils travaillent ensemble dans la même pièce et n’hésitent pas à s’entraider indépendamment de leur âge. Les 2 heures de rugby sans contact, en petit nombre, permettent de les faire progresser techniquement. CIFR : Autre innovation, tu es en passe de créer un sport étude Rugby avec une école de ta zone d’influence, là aussi explique-nous la genèse du projet et son fonctionnement ? BN : Dans la continuité des vendredis rugby, il m’a semblé logique de penser à un sport étude Rugby. Le Collège Sainte Geneviève de Courbevoie, proche de notre stade, fonctionne déjà avec le hockey sur glace, nous nous sommes logiquement tournés vers eux. L’emploi du temps des élèves est spécialement aménagé pour faire 3h de rugby en plus par semaine, en plus des entrainements habituels. L’entraineur est en contact direct avec le professeur principal chaque semaine et les participations aux entrainements/matchs sont conditionnées aux résultats et au comportement. Cette formule demande à l’enfant, engagement, rigueur et hygiène de vie. Un enfant passionné est capable de choses extraordinaires. CIFR : Pour finir, et à titre perso, tu es, à 44 ans, à la fois joueur et président, encore une saison ou c’est la der ? BN : Le meilleur moyen de savoir quand on arrête est de ne pas y réfléchir. Le physique est toujours là et jouer avec des séniors d’une vingtaine d’années est un élixir de jouvence. Notre saison s’est arrêtée un peu prématurément en 32ème de finale du championnat de France. Ma femme me sachant triste après notre dernier match, m’a soufflé que je pourrai toujours me rattraper la saison prochaine….

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Interview de Jérôme REMY Président du RSC Champigny qui intervient auprès des écoles

dans le cadre du temps d’activité périscolaire (TAP)

« L’avantage des TAP est d’être gérés par les Villes et non pas par l'Education Nationale. Le club passe des conventions avec les Municipalités, qui acceptent

plus volontiers des brevets fédéraux et encore plus des CQP.»

CIFR : Le club de Champigny essaie de tisser des liens avec le monde scolaire pour augmenter les effectifs de son Ecole de Rugby. Pourquoi est-ce un enjeu pour un club d’être présent dans le monde scolaire ? JR : Tout d'abord, nous avons monté une commission scolaire et périscolaire au sein de notre club, dont Bruno DE BIASI est la cheville ouvrière, au contact des chefs d'Etablissement. Je m'occupe de la partie planning et animation. L’objectif n’est pas seulement d’augmenter

les effectifs, mais également de porter la bonne parole en expliquant que le sport aide à construire une femme et un homme en tant que citoyen. Notre sport, en particulier, dégage des valeurs que l'on ne cesse de vanter, mais que je vois de moins en moins sur les terrains, et que je veux revoir de nouveau. Nous voulons que ces mots, que l'on utilise au quotidien, soient palpables par les plus jeunes, qu'ils en comprennent la signification aussi bien qu'ils l'écrivent : le respect, la solidarité, l'école de la vie. Pour moi, l'enjeu n'est pas que le club soit présent dans le monde scolaire, mais que le rugby y soit présent ! Car le Rugby est le sport idoine pour inculquer ces valeurs. L’enjeu est de vulgariser le rugby qui est, de prime abord, violent et compliqué. Une séance suffit à changer l’image. C'est un travail de longue haleine, mais je suis persuadé que cela rapporte à long terme : pratiquer le rugby deviendra une évidence et après c'est la proximité qui jouera... CIFR : Pourquoi avoir fait le choix de prioriser les TAP (Temps d’Activités Périscolaires) et non le travail direct au sein des écoles ? JR : Nous voulions travailler avec les écoles primaires, mais c'était difficilement compatible avec l'emploi du temps de nos diplômés d’état. Avoir un D.E. est une obligation donnée par les Conseillers Pédagogiques de Circonscription puisque nous intervenons sur le temps scolaire et, donc, l'Education Nationale. En attendant de trouver une solution, et de monter le dossier pédagogique, nous avons prospecté les écoles effectuant des TAP. L’avantage des TAP est d’être gérés par les Villes et non pas par l'Education Nationale. Le club passe des conventions avec les Municipalités, qui acceptent plus volontiers des brevets fédéraux et encore plus des CQP. Pour nous, c’est un très bon compromis. CIFR : Combien de conventions signées et pour combien d’écoles ? Les premiers résultats sont-ils là ? JR : Pour la saison 2016-2017, nous avions une convention avec une école primaire TAP, une convention avec un collège (classes SEGPA), et une convention avec les centres de loisirs de la ville. Pour la saison 2017-2018, à minima, les conventions vont être renouvelées et de nouvelles sont en cours de négociation. Nous avons déjà eu quelques inscriptions suite à ces actions, mais surtout, les non-inscrits savent maintenant ce qu'est le rugby (notre plus grande réussite), qu'il y a un club dans leur ville. Ce sont nos meilleurs ambassadeurs !

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Interview de Serge MORONVALLE Président du RC Massy Essonne, club qui s’investit depuis de

nombreuses années auprès des scolaires

« Il est important d’apporter un volet social aux actions proposées. […] Il faut

présenter un projet structuré et faire valoir les apports de celui-ci. Le rugby devient un outil au service d’une démarche pédagogique, pas une finalité. »

CIFR : Massy est, depuis de longues années, un exemple sur son action auprès des écoles, peux-tu, pour inspirer d’autres clubs, nous dire les grandes lignes de votre démarche ? SM : Nous avons créé un Pôle Développement Rugby au sein du RCME. Il est en charge du développement de l’activité rugby au sein des écoles et du soutien des sections rugby au collège et au lycée. Nous avons une personne qui est affectée à ce pôle à plein temps et elle peut s’appuyer sur deux intervenants et sur la participation de joueurs ayant les diplômes requis.

Nos équipes interviennent, depuis plus de 25 ans, dans les écoles élémentaires de Massy dans le cycle CE2, CM2 et CM1. A Massy, nous avons aussi 2 intervenants. Nous intervenons aussi dans les écoles d’autres villes de la communauté d’agglomération en orientant les enfants vers le club de rugby le plus proche de son domicile. Enfin, nous avons développé des cycles en collaboration avec les enseignants. Ces cycles comprennent les principaux apprentissages de la pratique du rugby en école de rugby. La pratique se déroule sur les terrains de sport à proximité de l’école. Il s’agit de projets qui sont soumis, chaque année, à l’inspection et aux conseillers pédagogiques. Nous n’intervenons que dans les écoles où le corps enseignant est demandeur. Tous les intervenants sont diplômés. CIFR : Les clubs expliquent souvent qu’il est difficile de rentrer dans les écoles. Quelle a été la démarche de Massy en la matière ? SM : Nous avons la chance d’être fortement appuyés à la fois par la mairie, mais aussi par le corps enseignant. Le rugby fait partie des traditions massicoises. Nous sommes reconnus pour nos compétences sur le sujet, ce qui facilite les démarches maintenant. Mme CHEVALIER, Préfète de l’Essonne, nous a demandé d’intervenir sur la ville de Grigny. Le soutien de la mairie est un levier important pour intervenir dans les écoles élémentaires. Mais, pour cela, il est important d’apporter un volet social aux actions proposées, sinon le rugby devient une activité comme une autre. L’intervention auprès des Conseillers Pédagogiques est, elle aussi, très importante. Il faut présenter un projet structuré et faire valoir les apports de celui-ci. Le rugby devient un outil au service d’une démarche pédagogique, pas une finalité. Il est essentiel de rédiger un projet pédagogique structuré et d’avoir des encadrants diplômés. CIFR : Intervenez-vous aussi sur les Temps d’activités périscolaires (TAP) ? SM : Pas du tout. Nous proposons un projet qui vient s’inscrire dans le programme du cycle scolaire. Cela peut aller de l’apprentissage du travail en collaboration avec une balle au positionnement dans l’espace… Il ne s’agit donc pas d’une approche purement ludique. Le club qui se lancera dans ce type d’opération en se disant qu’il va récupérer des grands et des gros avant qu’ils ne partent vers d’autres sports se met le poteau de rugby dans l’oeil jusqu’à la protection.

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Interview de Rémi BILIEN responsable scolaire de l’Ecole Municipale

de Rugby de l’AAS Sarcelles

« Nous avons créé une Ecole Municipale de rugby qui permettra aux jeunes qui

le souhaitent de poursuivre leur apprentissage à l’Ecole de Rugby du club. » CIFR : le club de Sarcelles a été à l’origine de la création d’une Ecole Municipale de Rugby, peux-tu nous expliquer le contexte ? RB : Nous avons constaté que rares étaient les associations sportives proposant leur activité le mercredi après-midi, il y avait donc un créneau à occuper, d’où notre projet de créer l'Ecole Municipale de Rugby de Sarcelles (EMR) dans le but de permettre aux enfants de la ville de découvrir le jeu ainsi que les valeurs du rugby. CIFR : Quelles sont les conditions d’accès à cette école et quelle est l’organisation ? RB : Nous avons mis l'inscription à 15 euros pour l'année afin de permettre au plus grand nombre de jeunes sarcellois et sarcelloises de s’inscrire. Ce tarif attractif a l’avantage de permettre aux enfants de pratiquer un autre sport en parallèle en espérant que la saison suivante, ils se consacrent entièrement au rugby. A l’inscription, nous remettons à l’enfant sa « carte de rugbyman », elle vient matérialiser son appartenance à l’école. L'EMR accueille en tout une vingtaine d'enfants âgés de 7 à 11 ans et elle est ouverte aux enfants de CP à CM2. L'activité est mixte avec principalement un but éducatif. L’encadrement est assuré par deux éducateurs diplômés d'État, les séances se déroulent tous les mercredis après-midi durant la période scolaire de 13h45 à 16h. CIFR : Sportivement, quel est le contenu et quels sont les objectifs ? RB : L’objectif premier est de donner ou renforcer le goût du jeu avec ce ballon ovale. L'approche est très ludique (jeux sportifs collectifs) et technique (travail individuel, parcours). Nous leur faisons découvrir les gestes techniques de notre sport qu’ils n’ont pas l’occasion de travailler durant les cycles d’initiations scolaires. L'EMR permet de créer également un lien entre notre école de rugby et l'activité « initiation scolaire » effectuée par ailleurs dans les écoles de Sarcelles. Elle permet une découverte de notre sport et augmente la curiosité chez les enfants qui, s'ils le souhaitent par la suite, peuvent poursuivre leur

apprentissage en s'inscrivant à l'Ecole de Rugby. L’esprit de compétition étant déjà fort présent chez notre public (se mesurer aux autres) la transition vers l’Ecole de Rugby est facilitée.

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Les bonnes pratiques des clubs franciliens pour développer le rugby dans les écoles

Interview de Matthieu LHOMME Responsable du projet décrochage scolaire à l’AAS Sarcelles

« Un projet d’accompagnement scolaire pour pousser les jeunes à un

comportement adéquat et citoyen vis-à-vis d’autrui. »

CIFR : Le club de Sarcelles a décidé de mettre en œuvre un projet d’accompagnement scolaire. Peux-tu nous expliquer dans quel contexte ? ML : Le public du club est issu, en grande majorité, des quartiers dits « Politique de la Ville ». Des problèmes de discipline et de violence en dehors du club, notamment dans le milieu scolaire et les quartiers, existent et les familles sont souvent dépassées, voire même absentes (familles nombreuses, monoparentales, ne parlant pas français, etc …). C’est d’autant plus dommage que cela ferme des portes pour l’orientation des joueurs et joueuses, que ce soit vers le centre de formation des grands clubs ou le CREF de Brétigny, par exemple. D’où le projet de travailler à la mise en œuvre d'un accompagnement à la scolarité pour les joueurs et joueuses licenciés au club et scolarisés au collège Jean Lurçat (sous convention), et à la mise en place d’un soutien scolaire pour les licenciés des autres collèges.

CIFR : Opérationnellement, quel est le programme? ML : Nous avons signé une convention entre l'AASS RUGBY, le collège Jean Lurçat et l'Association Accueil et Culture. Des chartes joueurs/élèves et parents ont, également, été rédigées et signées pour les joueurs et joueuses voulant s'inscrire dans une démarche de progression et de perfectionnement. L'accompagnement à la scolarité se fait le mardi, de 16h à 18h, au sein de l'établissement scolaire Jean Lurçat, en collaboration avec l'association Accueil et Culture, et nous avons, aussi, le soutien scolaire le mercredi, de 17h à 19h, au sein de la Maison du Rugby, avec la collaboration de la même Association (aide aux devoirs, projets artistiques et culturels).

CIFR : Quelle est l’ambition du projet ? ML : Mon ambition est de convaincre les jeunes de l'intérêt des apprentissages, des acquis et des compétences, et de la nécessité d'avoir un comportement adéquat et citoyen vis à vis d'autrui. A travers celle-ci, nous tendons, également, à accroître le réinvestissement dans les apprentissages scolaires ou rugbystiques !

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Interview de Sophie ANDREU Chargée de mission auprès du pôle Formation du CIFR

« Mon but est de les sensibiliser à un jeu collectif qui regroupe des domaines essentiels de la maternelle comme le langage, la coopération, la motricité,

la confiance en soi… et surtout qui leur permet de réfléchir et se construire ensemble ».

CIFR : Peux-tu nous expliquer la genèse de ta démarche pédagogique basée sur le rugby ? SA : Tout a commencé en septembre 2007, dans la cour de mon école maternelle, Jacques Decour, à Nanterre, avec ma classe de petite section. Les enfants se sont enthousiasmés à manipuler librement les quelques ballons de rugby pourtant noyés parmi une foule de ballons ronds, gros, multicolores… Cet intérêt soudain ne faisant que s’accroître et créant des tensions (car pas assez de ballons en nombre), il paraissait incontournable de le développer et devenait, de ce fait,

une source d’apprentissages évidente, ultra-simple, gorgée de liens, de sens et… motivante ! Pendant une année, j’ai fait découvrir et apprendre le jeu du rugby à mes élèves de 3 ans tout en le reliant aux programmes et instructions officielles de l’Education Nationale : l’approche de la numération s’effectue au travers du décompte des points, celle de la géométrie par la verbalisation autour des formes des ballons, les matières et les sciences grâce aux textures des sols sur lesquels les enfants jouent… Mon but est de les sensibiliser à un jeu collectif qui regroupe des domaines essentiels de la maternelle comme le langage, la coopération, la motricité, la confiance en soi… et surtout qui leur permet de réfléchir et se construire ensemble. Le rugby représente une entrée dans les apprentissages qui couvre tous les domaines et pas uniquement celui du sport. CIFR : Comment ta démarche a été accueillie au sein de ton établissement ? SA : Le projet a rapidement été inscrit dans le projet d’école. Nous avons porté un autre regard sur les activités motrices, davantage pris en compte l’intérêt et les apports du sport en général en maternelle. Puis, nous avons développé des progressions par cycle, par niveau, mais aussi en lien avec les autres domaines. Plus spécifiquement au rugby, nous avons très vite remarqué les apports bénéfiques pour les élèves ayant des difficultés comportementales (les enfants ayant du mal à respecter les règles de vie collective mais aussi les enfants ayant un manque de confiance en eux) et mis en place des décloisonnements. Le corps enseignant a pu constater que les comportements collectifs et affectifs induits par le rugby sont transférés dans la vie quotidienne de la classe : oser prendre la parole en groupe, donner la main à un camarade, être le meneur dans un jeu de société, accepter de se tromper, réfléchir seul ou à plusieurs pour résoudre un problème… CIFR : Où en es-tu aujourd’hui ? SA : Ce projet s’étend de la petite section au CM2 ; les enseignants de CP, CE1 et CE2 organisant des cycles « rugby » et la mairie de Nanterre, via le club du Racing Nanterre, le proposant aux CM1 et CM2. L’ouverture d’une section sportive rugby dans le collège du quartier est également en projet. Je parcours actuellement la région afin de présenter ma démarche et de former des enseignants d’écoles maternelles mais aussi des éducateurs intervenant pour des collectivités territoriales sur le temps périscolaire. A ce jour, une centaine d’enseignants et éducateurs ont été formés à cette méthode pédagogique.

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Les bonnes pratiques des clubs franciliens pour développer le rugby dans les écoles

Interview de Sébastien PAPILLON Dirigeant de Clamart Rugby 92 qui conduit des actions

dans le cadre scolaire mais aussi dans les cités

« Pendant les vacances, nous mettons en place des activités autour du rugby pour ceux qui n'y jouent pas, soit au stade, et nous travaillons en partenariat

avec les centres de loisirs et antennes jeunesse, soit au pied des immeubles, où nous allons à la rencontre de ces jeunes. »

CIFR : Comment se fait l’ancrage du club de Clamart dans les écoles de la ville ? SP : Clamart Rugby 92 est très ancré historiquement dans les écoles, avec des éducateurs qui interviennent à titre personnel dans les écoles (prof de sport, intervenants dans les cantines, etc.). Depuis la mise en place des Temps d’Activités Périscolaires (TAP), nous fournissons 3 éducateurs par an pour la mise en place d'activités sportives, rugby et autres. Les enfants qui découvrent le rugby au club ne sont pas

dépaysés, les têtes sont connues. C'est important pour le recrutement et la fidélité des enfants. CIFR : Le club propose aussi, pendant les vacances scolaires, le programme "Cité Rugby" pour les jeunes. Peux-tu nous expliquer le principe ? SP : Le programme s’adresse aux jeunes des cités de Clamart, de tous âges, garçons et filles. Pendant les vacances, nous mettons en place des activités autour du rugby pour ceux qui n'y jouent pas, soit au stade, et nous travaillons en partenariat avec les centres de loisirs et antennes jeunesse, soit au pied des immeubles, où nous allons à la rencontre de ces jeunes. Nous l’avons testé, avec un grand succès, pendant les vacances d'avril et nous mettrons en place des activités en juillet et en aout, notamment celles au pied des immeubles, tous les jours pendant 4 semaines cet été, puis pendant les vacances de la toussaint. Cette activité n'est pas intégrée dans le monde scolaire mais plutôt en prolongement puisque nous offrons aux jeunes, qui en ont peu, une activité hors période scolaire. Dernier point important, ces activités sont organisées en coordination avec Stéphane Fieux, au service des sports de la Ville et fin connaisseur du rugby chez les jeunes. CIFR : Clamart travaille aussi à un programme de Classes Sportives à Horaires Aménagés. SP : Des classes s'ouvrent à la rentrée dans les collèges de la ville avec des horaires aménagés pour pratiquer au mieux leur sport. Dans le cas du rugby, nous encadrons les enfants pendant le temps libéré pour qu'ils puissent l’utiliser à plein pour travailler et faire leurs devoirs. Ceci nous assure de leur présence pendant les séances d'entrainement habituelles ainsi que pour les déplacements du week-end.

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Les bonnes pratiques des clubs franciliens pour développer le rugby dans les écoles

Interview de Michel MANDON Ancien Président du RC Créteil Choisy pendant 17 ans et

responsable des actions scolaires

« L’enjeu, au-delà des séances de formation ou du tournoi, c’est de pouvoir

créer un lien avec les parents pour que les gamins viennent ensuite s’inscrire au club, à l’Ecole de Rugby. »

CIFR : Le RC Créteil Choisy est actif sur le terrain des actions scolaires. Peux-tu nous dire quelle est l’action menée ? MM : Nous avons un programme qui implique 9 écoles de Choisy et d’Orly avec un cycle rugby de 4 séances minimum. Le programme touche à la fois les CE2, les CM1 et les CM2. Les entrainements, d’une durée d’une heure et dans le cadre des activités scolaires, se déroulent sur notre terrain. Pour les CM2, le programme se termine par un grand tournoi qui rassemble 18 classes de CM2. C’est un peu l’aboutissement des séances de formation.

CIFR : Comment le club est-il parvenu à monter un tel programme ? MM : Le programme existe depuis 15 ans et, fort heureusement, nous avons des liens privilégiés noués de longue date avec Sylvie Grimaldi, la Conseillère pédagogique de la 13ème circonscription de l'Education Nationale. C’est main dans la main avec elle que le programme se perpétue.

CIFR : Quel conseil donnes-tu aux clubs qui veulent monter de telles opérations? MM : L’enjeu, au-delà des séances de formation ou du tournoi, c’est de pouvoir créer un lien avec les parents pour que les gamins viennent ensuite s’inscrire au club, à l’Ecole de Rugby. Nous distribuons aux enfants un document qui indique les horaires d’entrainement des différentes catégories, mais il faudrait qu’on puisse avoir un suivi pour que le pourcentage d’inscrits augmente.

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Les bonnes pratiques des clubs franciliens pour développer le rugby dans les écoles

Le rugby expliqué par les enfants des écoles maternelles de Houilles

Le ROC Houilles Carrières s/Seine a réalisé un film qui retrace son action entreprise avec les 7 écoles maternelles de la ville. Les éducateurs du club interviennent auprès de 17 classes pour leur faire connaitre les 3 valeurs principales du rugby :

le respect des autres ; la solidarité ; le respect des règles.

L’aventure démarre par un apprentissage en salle avant de poursuivre aux beaux jours dans la cour de l’école. La finalité de ce projet ? Un grand tournoi en fin de saison au stade Robert Barran et un haka réalisé par les 500 enfants. Il est à découvrir dans la vidéo ! Cliquez ici pour voir le film