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244 Manuscrit déposé le 26/03/01 Ann. Méd. Vét., 2001, 145, 244-258 FORMATION CONTINUE - ARTICLE DE SYNTHESE Les besoins du chat à différents stades physiologiques - Les aliments du cycle de la vie. II. Le chat présentant un excès pondéral, le chaton et le chat senior I. JEUSETTE, C. TONGLET, V. DEFAUW, L. ISTASSE, M. DIEZ Service de Nutrition des animaux domestiques, B43, Faculté de Médecine vétérinaire, Université de Liège Sart Tilman B-4000 Liège Correspondance : [email protected] RESUME : Cet article constitue la 2 e partie d'une synthèse présentant les besoins nutritionnels du chat à différents stades physiologiques. Dans la première partie, les besoins du chat à l'entretien ont été définis. Le chat présentant de l'embonpoint, le chaton et le chat âgé font l'objet de cette 2 e synthèse. Les besoins optimaux et minimaux du chat à ces différents stades physiologiques sont comparés, et une étude de dif- férents aliments industriels haut de gamme est présentée. INTRODUCTION Cette synthèse passe en revue les besoins du chat à divers stades phy- siologiques : prévention de la tendan- ce à l’embonpoint, croissance et vieillissement. Les besoins du chat à ces différentes étapes du cycle de la vie sont ensuite comparés aux apports des aliments industriels secs de type "premium" présents sur le marché. LE CHAT AYANT TENDANCE À L'EMBOMPOINT Lutter contre l'installation de l'obésité est primordial car l'excès de poids chez le jeune adulte favorise l'appari- tion de nombreuses maladies chez l'animal âgé : diabète sucré, pro- blèmes ostéo-articulaires, défail- lances cardio-respiratoires et immu- nitaires ou lipidose hépatique (Scarlett et al., 1994; Bauer, 1998). Ainsi, le diabète, les boiteries et les dermatoses sont respectivement 4, 3 et 1,4 fois plus fréquents chez les ani- maux obèses (Bauer, 1998). Les ani- maux présentant un excès de poids corporel (PC) ont 2,7 fois plus de chances de mourir à un âge moyen (Burkholder et Toll, 2000). Les prin- cipales altérations métaboliques et fonctionnelles, endocrinopathies ou autres pathologies associées à l'obési- té sont indiquées dans le tableau I. L'obésité est définie comme un excès pondéral de 15 à 20 % par rapport au poids idéal (Bauer, 1998). Le dia- gnostic de l'obésité est posé sur base de la pesée de l'animal, de l'aspect visuel – profil et vue dorsale – et des résultats de la palpation des régions suivantes : les côtes, l'épine dorsale, la base de la queue, et l'abdomen (Bauer, 1998). Un schéma en 6 points permet d'estimer la condition corporelle de l'animal (Figure 1) (Scarlett et al., 1994). Une surcharge pondérale correspond aux points 5 et 6. Le "body mass index" (BMI) est un critère plus objectif; il se calcule comme suit : BMI = PC/ (longueur du corps x longueur du membre anté- rieur). La longueur du corps se mesu- T ableau I : Pathologies associées à ou exacerbées par l'obésité (Issu de Burkholder et Toll, 2000)

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Manuscrit déposé le 26/03/01 Ann. Méd. Vét., 2001, 145, 244-258

FORMATION CONTINUE - ARTICLE DE SYNTHESE

Les besoins du chat à différents stades physiologiques - Les aliments du cycle de la vie.

II. Le chat présentant un excès pondéral, le chaton et le chat senior

I. JEUSETTE, C. TONGLET, V. DEFAUW, L. ISTASSE, M. DIEZ

Service de Nutrition des animaux domestiques, B43, Faculté de Médecine vétérinaire, Université de Liège Sart Tilman B-4000 Liège

Correspondance :[email protected]

RESUME : Cet article constitue la 2e partie d'une synthèse présentant les besoins nutritionnels du chat àdifférents stades physiologiques. Dans la première partie, les besoins du chat à l'entretien ont été définis.Le chat présentant de l'embonpoint, le chaton et le chat âgé font l'objet de cette 2e synthèse. Les besoinsoptimaux et minimaux du chat à ces différents stades physiologiques sont comparés, et une étude de dif-férents aliments industriels haut de gamme est présentée.

INTRODUCTION

Cette synthèse passe en revue lesbesoins du chat à divers stades phy-siologiques : prévention de la tendan-ce à l’embonpoint, croissance etvieillissement. Les besoins du chat àces différentes étapes du cycle de lavie sont ensuite comparés aux apportsdes aliments industriels secs de type"premium" présents sur le marché.

LE CHAT AYANT TENDANCE À L'EMBOMPOINT

Lutter contre l'installation de l'obésitéest primordial car l'excès de poidschez le jeune adulte favorise l'appari-tion de nombreuses maladies chezl'animal âgé : diabète sucré, pro-blèmes ostéo-articulaires, défail-lances cardio-respiratoires et immu-nitaires ou lipidose hépatique(Scarlett et al., 1994; Bauer, 1998).Ainsi, le diabète, les boiteries et lesdermatoses sont respectivement 4, 3et 1,4 fois plus fréquents chez les ani-maux obèses (Bauer, 1998). Les ani-maux présentant un excès de poidscorporel (PC) ont 2,7 fois plus dechances de mourir à un âge moyen(Burkholder et Toll, 2000). Les prin-

cipales altérations métaboliques etfonctionnelles, endocrinopathies ouautres pathologies associées à l'obési-té sont indiquées dans le tableau I.

L'obésité est définie comme un excèspondéral de 15 à 20 % par rapport aupoids idéal (Bauer, 1998). Le dia-gnostic de l'obésité est posé sur basede la pesée de l'animal, de l'aspectvisuel – profil et vue dorsale – et desrésultats de la palpation des régionssuivantes : les côtes, l'épine dorsale,

la base de la queue, et l'abdomen(Bauer, 1998). Un schéma en 6points permet d'estimer la conditioncorporelle de l'animal (Figure 1)(Scarlett et al., 1994). Une surchargepondérale correspond aux points 5 et 6.

Le "body mass index" (BMI) est uncritère plus objectif; il se calculecomme suit : BMI = PC/ (longueur ducorps x longueur du membre anté-rieur). La longueur du corps se mesu-

Tableau I : Pathologies associées à ou exacerbées par l'obésité (Issu de Burkholder et Toll,2000)

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re en mètre de la pointe de l'épaule àla tubérosité ischiatique et la lon-gueur du membre se mesure chezl'animal en position de décubitus laté-ral; elle correspond à la distance de lapointe de l'épaule au bout de la patte,avec le coude en extension. Les indi-vidus avec un BMI inférieur à 45 sontconsidérés comme trop minces lors-qu'ils sont évalués par les critèressubjectifs (Flynn et al., 1996). Le"Relative Body Weight" (RBW) quicorrespond au poids actuel divisé parle poids idéal, peut être utilisé. Unindice de 1,1 indique un excès depoids. L'obésité est caractérisée parun indice supérieur à 1,15, 1,2 ou 1,4selon les auteurs. Mais il est parfoisdifficile d'estimer le poids idéal(Burkholder et Toll, 2000).

Dans un cadre expérimental, l'utilisa-tion de la DEXA (Dual Energy X-rayAbsortiometry) permet d'estimer lepourcentage de graisse corporelle.D'après une étude de Butterwick etMarkwell (1996), la masse lipidiquereprésente 26,6 à 49,5 % – moyenne35,8 % – de la composition corporel-le chez le chat obèse, mâle stérilisé.Le pourcentage de graisse corporellepeut également être estimé par analy-se morphométrique (Burkholder etToll, 2000).

L'obésité est la pathologie nutrition-nelle la plus fréquente. Son inciden-ce est d'environ 25 % (20 % de chatsen surchage corporelle – score 5/6 –et 4 à 5 % obèses – score 6/6)(Scarlett et al., 1994; Scarlett etDonoghue, 1996; Bauer, 1998). AuxUSA, l'incidence de l'obésité aug-mente à partir de 2 ans; 12 % deschats de 1 an et 20 % des chats de 2ans présentent un excès pondéral. Le

risque maximum se situe entre 6 et 8ans. En revanche, au-delà de 10 à 11ans, elle devient de moins en moinsfréquente (Scarlett et al., 1994;Scarlett et Donoghue, 1996). Iln'existe pas de différence significati-ve entre les chats à poils longs oucourts (Scarlett et al., 1994).

La prévention de l'obésité doit êtreeffective dès le plus jeune âge. Lasuralimentation du chaton en crois-sance entraîne une augmentation dunombre de cellules graisseuses et lerisque d'obésité chez l'adulte est plusélevé (Bauer, 1998).

Différents facteurs de risque peu-vent être retenus. Les mâles et lesfemelles stérilisés sont plus souventprédisposés à l'obésité que les indivi-dus entiers mais la différence estsignificative uniquement pour lesfemelles. Pour l'ensemble de la popu-lation, les mâles et les individus deraces croisées sont significativementplus touchés. Ce dernier élémentsuggère une influence génétique de lapathologie. Le manque d'activité,l'augmentation des périodes de som-meil – 18 heures et plus –, et la vie enappartement sont des facteurs aggra-vants (Scarlett et al., 1994; Scarlett etDonoghue, 1996; Burkholder et Toll,2000). Les aliments à haute teneur enlipides entraînent de l'obésité proba-blement en augmentant la densitéénergétique et sans doute l'appétencede la ration.

Lutter contre le surpoids est particu-lièrement important lorsque la santéde l'animal est en jeu (Bauer, 1998).Pour ce faire, il faut établir un planalimentaire :

1. Déterminer le poids idéal : ce

point est important car il définitl'objectif à atteindre et sert deréférence pour le calcul desbesoins énergétiques (Bauer,1998);

2. Evaluer les besoins énergé-tiques : différentes méthodesexistent pour déterminer l'im-portance de la restriction calo-rique. Les équations basées surle poids idéal sont plus restric-tives que celles basées sur l'ex-cès pondéral. Les besoins peu-vent être estimés à partir desdépenses énergétiques d'entre-tien (maintenance energyexpenditure – MEE) pour lepoids optimum ou le poids réel,ou à partir des dépenses énergé-tiques de repos (resting energyexpenditure – REE) pour lepoids optimum, les deux étantpondérés par un facteur de res-triction calorique – par exemple75 % du MEE (Bauer, 1998).Ces équations servent de pointde départ pour l'évaluation desbesoins mais l'anamnèse ne doitpas être négligée : si la consom-mation de l'animal obèse estinférieure à cette estimation, ilfaut commencer par distribuer80 % de l'apport énergétiquehabituel (Bauer, 1998).

Energie

A l'université du Texas, l'équation uti-lisée est la suivante : 75 % MEE ou1,2 REE pour le poids idéal.Burkholder et Toll (2000) recomman-dent un apport énergétique de 44 à 54kcal/kg de poids idéal ce qui corres-pond à 0,8 fois le RER (RestingEnergy Requirements). Une perte depoids de 1 % par semaine est alorsassurée. En prévention, plusieursauteurs recommandent pour le chatinactif un apport de 1,0 x RER ou 39à 66 kcal/kg PC/j (Burkholder et Toll,2000; Kirk et al., 2000).

Une perte de poids de 0,5 à 2 % parsemaine est un objectif raisonnable.Au-delà, la perte de tissu maigre esttrop importante et en deçà, la motiva-tion du propriétaire diminue (Bauer,1998). En général, une période de 8 à12 mois est nécessaire pour atteindrele poids idéal (Bauer, 1998).

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Cachectique Mince Optimummince

Optimum Embonpoint Obèse

Figure reproduite avec l’autorisation de Scarlett et al., 1994

Figure 1 : . Schéma en 6 points permettant d’estimer la condition corporelle du chat.

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L'objectif d'un régime est de diminuerl'apport énergétique pour produireune perte de poids tout en maintenantdes apports suffisants en différentsnutriments pour préserver les tissusmaigres. Même en cas de restrictioncalorique sévère, les apports mini-maux en nutriments doivent toujoursêtre respectés (Bauer, 1998;Burkholder et Toll, 2000).

La densité calorique recommandéeest de 3250 à 3800 kcal d’EM(Energie Métabolisable) par kg d'ali-ment (Burkholder et Toll, 2000).Diminuer la teneur en énergie d'unaliment destiné à traiter l'obésité per-met d'augmenter ou de maintenir lesquantités distribuées et l'apport ennutriments essentiels (Burkholder etToll, 2000). Différentes méthodessont utilisées pour réduire la teneur enénergie d'un aliment : diminuer lesmatières grasses (MG) et augmenterle contenu en fibre ou en eau selon letype de produit.

Protéines

Les valeurs de référence pour lateneur protéique de la ration sont lesmêmes que chez l'individu normal, àsavoir, 30 à 45 % de la matière sèche(MS). Des apports supérieurs à 35 %de la MS préviennent la perte de tis-sus maigres.

Lipides

Un gramme de protéines ou d'hy-drates de carbone apporte 3,52 kcalalors qu'un gramme de lipides enapporte 8,46. Les MG représententdonc une source d'énergie 2,5 foisplus importante. Elles sont haute-ment digestibles et facilement méta-bolisables. Un aliment hypocaloriquedont le contenu lipidique n'a pas étéréduit entraîne une perte de poids etde graisse corporelle moindre.

La teneur lipidique doit être réduite àmaximum 17 % dans la MS.Toutefois, il faut veiller à ne pas des-cendre sous 7 %, sous peine de caren-ce en acides gras essentiels (AGE)(Burkholder et Toll, 2000; Kirk et al.,2000).

Fibres, minéraux et vitamines

Une supplémentation en fibres (>15% de la MS) peut être bénéfique pour

les chats obèses (Burkholder et Toll, 2000). Il existe 3 types de dilution calorique : ajout d'eau, d'airou de fibres. L'eau et l'air ne contri-buent que transitoirement au remplis-sage du tube digestif. Les fibres alimentaires améliorent la perte depoids en favorisant la dilution calorique, en augmentant la satiété eten limitant la consommation de nourriture. La digestion et l'absorp-tion des MG, des protéines et dessucres solubles sont diminuées. Lesrégimes hypocaloriques peuvent êtrepauvres en fibres (< 5 % MS), àteneur moyenne en fibres (10 à 15 %MS) ou riche en fibres (15 à 30 %MS). Les fibres insolubles sont prin-cipalement utilisées (Burkholder etToll, 2000).

Les apports en calcium, phosphore,sodium, potassium, magnésium etchlore sont similaires à ceux de l'ani-mal non obèse.

Stérilisation

Quelques chiffres sont à retenir : lesindividus castrés souffrent 3 à 4 foisplus souvent d'obésité et les individusvivant en appartement 1,6 fois plusque les chats entiers ou disposant d'unaccès à l'extérieur (Scarlett et al.,1994).

Selon Flynn et collaborateurs (1996),les besoins en énergie des femellesstérilisées sont moindres que ceuxcalculés avec le MER (MaintenanceEnergy Requirement). De plus, la sté-rilisation entraîne des modificationsdu comportement alimentaire. Il fautéviter de distribuer la nourriture adlibitum; en effet, les chats stérilisés ont besoin d'une périoded'adaptation plus ou moins longueavant de limiter leurs ingestions, cequi peut entraîner de l'obésité(Goggin et al., 1993; Flynn et al.,1996). De même, en cas de dilutioncalorique, le chat ne peut corriger sesingestions sur une courte période(Goggin et al., 1993). Le MER pourles femelles stérilisées est de 38 à 42kcal/kg PC/j au lieu des 60 à 80 habi-tuellement préconisés.

Reprenons l'équation :

MER = facteur x RER= facteur x (30 x PC + 70)

Selon Flynn et collaborateurs (1996),un facteur de 1,4 est trop élevé chezles femelles intactes ou stérilisées.Cet auteur recommande un facteur de0,7 à 0,8 chez les femelles castrées etde 0,9 à 1,1 chez les femellesentières. Cette observation neconcerne toutefois que les animauxsédentaires puisque les chats dor-maient 15 à 16 heures par jour,comme le montre la faible différenceobservée entre le métabolisme derepos et de maintenance. SelonFettman et collaborateurs (1997),lorsqu'ils sont nourris ad libitum,mâles et femelles castrés grossissentet accumulent plus de graisse corpo-relle que les individus entiers. Dansles 3 mois qui suivent la castration, laprise de nourriture augmente chez lesmâles et les femelles et cette augmen-tation serait responsable de la prise depoids. En effet, à l'exception desfemelles qui ont un taux métaboliqueà jeun diminué, les taux métaboliques– estimés par la consommation d'oxy-gène et la production de CO2 – et ladigestibilité des nutriments ne sontpas modifiés par la castration.Comparées aux mâles, les femellesont une masse grasse et un taux méta-bolique de repos plus élevés (Fettmanet al, 1997). La castration diminue de24 à 33 % les besoins énergétiques(Burkholder et Toll, 2000; Kirk et al.,2000).

Les aliments industriels pour lechat ayant tendance à l'embonpoint

Les aliments industriels pour le chatayant tendance à l'embonpoint sontprésentés dans les tableaux II et III.Idéalement, la densité énergétiqued'un aliment hypocalorique doit êtrecomprise entre 3250 et 3800 kcal/kgMS. Il faut ici distinguer les alimentsd'entretien de type "light" comprisentre 3500 et 4000 kcal et les ali-ments diététiques spécifiques com-pris entre 3100 et 3500 kcal/kg MS.Idéalement, le choix d'un aliment dedensité énergétique plus ou moinsélevée dépendra du régime antérieurde l'animal. Les teneurs en protéinessont comprises entre 30 et 41 % MSpour les aliments "light" et 35 et 47 %MS pour les aliments diététiques,

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Tableau II :Aliments industriels pour le chat ayant tendance à l'embonpoint : analyse dans la MS

Tableau III :Aliments industriels pour le chat ayant tendance à l'embonpoint : analyse dans l'EM (par 1000 kcal)

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dans le but de prévenir la perte detissu maigre. Les teneurs lipidiquessont toutes inférieures à 17 % MS.Certains aliments contiennent moinsde 9 % de MG dans la MS, ce qui estinférieur aux normes AAFCO(Association of American FeedControl Officials, 1998). Toutefois,aucun aliment ne contient moins de 7%, ainsi que recommandé par diffé-rents auteurs (Burkholder et Toll,2000; Kirk et al., 2000). Les apportsen calcium, phosphore et potassiumsont légèrement supérieurs à ceux del'animal adulte non obèse. Les autresminéraux sont apportés à des tauxsemblables à l'adulte non obèse. Lesapports en chlore et en sodium sem-blent parfois élevés. Deux types dedilution calorique sont utilisées dansles aliments industriels : ajout d'eauou de fibres. Cette deuxième métho-de est plus efficace en raison deseffets physiologiques exercés. Onpeut distinguer 3 types de régime ence qui concerne la teneur en fibres.Les aliments spécifiques présententtous une teneur moyenne à élevée, lesaliments de type light sont plutôtpauvres en fibres. Il est intéressant decomparer les aliments pour chats sté-rilisés avec les aliments hypocalo-riques puisque l'une des caractéris-tiques du chat castré est sa tendance àl'embonpoint. La densité énergétiquede ce type d'aliment est légèrementinférieure à celle des aliments d'entre-tien et comprise dans les normesrecommandées pour assurer une pertede poids. La teneur protéique estsupérieure à 35 %, ce qui est idéalpour préserver la masse musculaire.La teneur lipidique est inférieure à 17% et supérieure aux normes AAFCO(1998), ce qui garantit la qualité de lapeau et du pelage. Il n'est pas inutilede rappeler que la seule diminution dela densité énergétique n'est pas suffi-sante si elle n'est pas associée à unrationnement strict ainsi que préconi-sé précédemment.

LE CHATON EN CROISSANCE– LE POST SEVRAGE JUSQU'ÀL'ÂGE ADULTE

La période de croissance en postsevrage s'étend de la 8e semaine au10e ou 12e mois. Les apports nutri-

tionnels doivent assurer les besoinsd'entretien, similaires à ceux de l'ani-mal adulte, et les besoins pour unecroissance rapide. En cas de déficitnutritionnel, la croissance ralentit.Les courbes de croissance peuventservir de marqueur nutritionnel (Kirket al., 2000).

Energie

Les besoins en énergie sont élevéspour assurer la croissance, la thermo-régulation, et le métabolisme d'entre-tien (Kirk et al., 2000). Au momentdu sevrage, les besoins sont 3 foissupérieurs à ceux de l'adulte puisdiminuent au cours de la premièreannée (Earle, 1993). Un excèsd'énergie entraîne de l'obésité. A 10semaines, le DER (Daily EnergyRequirement) est de 200 kcal/kg PC;cette valeur décline ensuite progressi-vement pour atteindre le niveau éner-gétique de l'adulte : 80 kcal/kg PCvers 10 mois (Kirk et al., 2000). Ceschiffres sont proches de ceux de Earle(1993) : 220 kcal/kg à 8 semaines,200 à 12 semaines, 140 à 18semaines, 100 à 25 semaines et 90 à40 semaines. La densité énergétiquerecommandée est de 4000 à 5000 kcalEM/kg d'aliment. Une valeur plusélevée permet la distribution de plusfaibles quantités. Une valeur prochede 4000 doit être préférée pour leschatons stérilisés ou présentant unscore corporel de 4/5 ou plus.L'incidence de l'obésité augmentedramatiquement après l'âge de 1 an.La suralimentation est plus fréquenteque les carences (Kirk et al., 2000).

Protéines et acides aminés

Les protéines fournissent les acidesaminés soufrés dont les chatons ontgrand besoin. Les besoins minimauxdans le cadre d'un régime purifié sontde 20 % de la MS ou 17 % de L'EMpour un aliment à 4700 kcal/kg ali-ment ou 53 g/1000kcal.L'Association of American FeedControl Officials (1998) recommandeun apport minimum de 30 % de la MSou 26 % des calories soit 75 g/1000kcal. Contrairement au chat adulte, lechaton est capable d'optimiser unapport marginal en protéines (Nguyen

et al., 1996). En pratique, on utilisedes taux de 35 à 50 % de la MS. Aumoins 19 % de la ration doit êtred'origine animale pour assurer unapport suffisant en acides aminés sou-frés. L'arginine est le facteur limitantdes protéines de certains poissonschez le chaton en croissance. Laméthionine et l'arginine distribuées àdes taux 2,5 fois supérieurs à ceux duNRC (National Reasearch Council)sont toxiques. La méthionine estl'acide aminé le plus toxique chez lechaton. La prise alimentaire estréduite et la croissance ralentie lors-qu'elle est incorporée à 1,5 % de laration (Nguyen et Dumon, 1990).Les très hautes teneurs en protéinessont proscrites : un régime à 56 % MSde protéines apporte 1,5 fois plusd'arginine que le minimum recom-mandé. L'apport en taurine doit êtrede 1000 ppm ou de 1g par kg dans lesaliments secs (Kirk et al., 2000). Letableau IV présente les besoins mini-maux du chaton en acides aminésessentiels (Kirk et al., 2000).

Lipides

A 8 semaines, la graisse corporelle nereprésente que 5,5 % du poids ducorps alors qu'à 18 semaines elleatteint 14,6 % (Kirk et al., 2000). Aucours de la croissance, les MG ali-mentaires exercent 3 rôles :

- apport d'AGE;- vecteur de vitamines liposo-

lubles;- source élevée d'énergie.

Toutefois, un apport excessif delipides prédispose à l'obésité. Leschatons supportent d'importantesvariations de l'apport lipidique : de 1à 64 % MS. La digestibilité de la MGest habituellement supérieure à 90 %.Comme chez l'adulte, les acides lino-léique et arachidonique sont indis-pensables. Les acides gras oméga 3sont nécessaires pour le développe-ment nerveux. Les recommandationsminimales de l’Association ofAmerican Feed Control Officials(1998) sont les suivantes : 9 % pourles lipides totaux, 0,5 % pour l'acidelinoléique et 0,02 % pour l'acide ara-chidonique. Pour assurer une crois-sance optimale, les apports doivent

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être plus élevés. Des teneurs enlipides de 18 à 35 % MS sontconseillées pour améliorer l'appéten-ce, couvrir les besoins en AGE etmaintenir la densité énergétique supé-rieure à 4500 kcal. Ces normes doi-vent être revues à la baisse pour leschatons castrés ou présentant une ten-dance à l'embonpoint (Kirk et al.,2000).

Hydrates de carbone

L'amidon est digéré grâce à l'amylasepancréatique. Chez le très jeune cha-ton, l'activité enzymatique est de 30% inférieure à celle de l'adulte, entraî-nant une différence de 13 % dans ladigestibilité de l'amidon. Le niveauenzymatique de l'adulte est atteint àl'âge de 9 à 16 semaines. Le chatonnouveau-né est habitué à consommerdes régimes contenant du lactose,constituant du lait maternel. Avecl'âge, l'activité enzymatique de la lac-tase diminue. Le niveau de l'adulte,respectivement réduit à 10 % de l'ac-tivité du jeune animal, est atteint àl'âge de 12 semaines. Il existe toute-fois de fortes variations individuelles: l'activité de la lactase chez certainschats adultes représente 50 % de l'ac-tivité de celle du chaton. En cas d'in-tolérance aux disaccharides, des diar-rhées sévères apparaissent. La tolé-rance au saccharose semble être plusimportante que celle au lactose. Leshydrates de carbone ne sont pas indis-pensables tant que des acides aminésglycogéniques sont fournis. Un excèsd'hydrates de carbone peu digestiblespeut entraîner des troubles gastro-intestinaux. En général, 10 % d'hy-drates de carbone sont incorporés àl'aliment (Kirk et al., 2000). La

teneur en fibres doit être inférieure à5 % MS (Kirk et al., 2000).

Minéraux

Les chatons sevrés semblent être peusensibles à des rapports phosphocal-ciques inversés. Les besoins mini-maux en calcium sont de 5g/kg d'ali-ment (0,5 % MS). L'AAFCO (1998)recommande des apports de 0,8 %MS pour le calcium et 0,6 % MS pourle phosphore. Les excès de calciumne sont pas associés à des troubles dedéveloppement osseux mais ils dimi-nuent la biodisponibilité du magné-sium. En pratique, des taux de 0,8 à1,6 % MS pour le calcium et 0,6 à 1,4% MS pour le phosphore, avec unrapport phosphocalcique de 1 à 1,5sont utilisés. Un apport de 2 % decalcium double les besoins en magné-sium. Des carences en calcium asso-ciées à des excès de phosphore sontobservées chez les chatons nourrisexclusivement avec de la viande. Ilpeut en résulter un hyperparathyroï-disme secondaire. Dans ce cas, unaliment industriel avec un rapportcalcium-phosphore de 1,2 à 2 doitêtre distribué. Les suppléments decalcium doivent être évités.

Les besoins en potassium du chatondépendent de la teneur en protéinesde la ration. Les régimes acidifiantssont déconseillés et la teneur enpotassium doit représenter 0,6 % à1,2 % de la MS. Les apports en chlo-re doivent être supérieurs ou égaux à0,45 % MS. Le sodium doit êtreincorporé à raison de 0,3 à 0,6 % MSet le magnésium à raison de 0,08 à0,15 % MS (Kirk et al., 2000).

pH urinaire et digestibilité

Chez le chaton, la minéralisation dusquelette induit la libération d'ionshydrogène, qui acidifient naturelle-ment l'urine et rendent exceptionnellel'apparition d'urolithiase à struvitedurant la croissance. Les régimesacidifiants ralentissent la croissance.Idéalement, un aliment pour chatonne doit pas entraîner un pH urinaireinférieur à 6,2 quand il est distribuéen libre choix. Le pH ne doit pas nonplus être supérieur à 6,5 (Kirk et al.,2000).

La digestibilité doit être élevée pourcompenser la faible capacité stoma-cale et les besoins élevés en énergie.Le coefficient de digestibilité appa-rente de l'aliment doit être de mini-mum 80 % et celui de la protéine de85 %.

Les aliments industriels pour le chaton en croissance

Les aliments industriels pour le cha-ton en croissance sont présentés dansles tableaux V et VI. La densité éner-gétique d'un aliment de croissancedoit être comprise entre 4000 et 5000kcal/kg d’aliment. Tous les alimentsprésentés dans ce tableau sont supé-rieurs à 4050 kcal/kg ou 4400 kcal/kgMS. Les produits présentant les den-sités les plus faibles seront préféren-tiellement distribués aux chatons enfin de croissance, aux animaux stéri-lisés ou présentant une tendance àl'embonpoint. Les apports en pro-téines, lipides et minéraux sont cor-rects dans tous les cas. Les apportsen protéines et en lipides sont plusproches des normes inférieures, cequi permet d'assurer les besoins touten évitant des excès potentiellementnocifs.

Les aliments dont le rapport phospho-calcique est plus élevé pourront com-bler les déficits nutritionnels faisantsuite à un régime constitué unique-ment de viande. Les teneurs enhydrates de carbone sont comprisesentre 27 et 31 % MS, ce qui est élevépour le chaton en croissance. Cesconcentrations sont tolérées tant qu'ils'agit de sources hautement diges-tibles (Kirk et al., 2000). Les teneursen fibres sont faibles – inférieures à2,2 % MS –, comme recommandé.

Tableau IV : Besoins minimaux du chaton en acides aminés essentiels

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Tableau V : Aliments industriels pour le chaton en croissance : analyse dans la MS

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Tableau VI : Aliments industriels pour le chaton en croissance : analyse dans l'EM

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LE CHAT SENIOR

A l'heure actuelle, l'espérance de viemoyenne du félin domestique est de14 ans et le record de 36 ans(Barrette, 1990; Taylor et al., 1995).Un chat est considéré comme âgé àpartir de 9 ou 10 ans. (Barrette,1990). Le fonctionnement normal del'organisme est perturbé au fur et àmesure que l'animal vieillit. Le com-portement alimentaire est affecté;les sensibilités gustative et olfactivesont diminuées et les pertes d'appétitsont fréquentes. La masticationdevient plus difficile et les sécrétionsdigestives se réduisent, bien que ladigestibilité des aliments reste élevée.Pour certains patients, un régime plusappétissant, enrichi en énergie etnutriments, réparti en plusieurs repasest conseillé. Le transit intestinal estralenti suite à la diminution de tonici-té de l'intestin; il peut en résulter de laconstipation. Cependant, une diar-rhée résultant d'une dégradationmicrobienne excessive est parfoisobservée. Le système urinaire estrégulièrement affecté : le taux de fil-tration glomérulaire est réduit et l'in-suffisance rénale chronique (IRC)s'installe (Barrette, 1990; Taylor etal., 1995). La perte neuronale rend lesystème nerveux moins réceptif auxstimuli. Certains animaux présententune diminution de l'acuité visuelle,auditive, des pertes de mémoire, degoût et d'odorat (Barrette, 1990,Taylor et al., 1995). L'animal est plusirritable (Taylor et al., 1995). Laconduction neuromusculaire estmoins efficace. Une perte de tonicitémusculaire est également décrite. Lacomposition corporelle est modi-fiée : la masse musculaire diminue auprofit de la masse grasse. Les os sontplus fragiles. La peau perd de sonélasticité et devient plus sébor-rhéique. Le poil devient terne, demoindre qualité et les griffes cas-santes. Le métabolisme basal dimi-nue, rendant l'animal plus sensible aufroid (Barrette, 1990; Taylor et al.,1995).

Les maladies les plus fréquemmentobservées chez l'animal âgé sont, parordre d'importance décroissant :

- l’ IRC;- les problèmes dentaires;- les tumeurs;

- les dégénérescences osseuses etmusculaires;

- les maladies cardiovasculaires;- le diabète sucré, lié à l'obésité

(Stein, 1996).

Pour la plupart de ces maladies, lanutrition exerce un rôle préventif etlimite l'expression des symptômes;c'est pourquoi une modification del'alimentation s'impose (Stein, 1996).

La ration doit être hautement diges-tible, très appétissante tant au niveaudu goût que de l'odeur. Les besoinsminimaux des animaux âgés sont pro-bablement les mêmes que chez l'adul-te mais les valeurs optimales sont par-fois différentes.

Energie

Les modifications de la compositioncorporelle, du métabolisme basal etde l'activité physique induisent unediminution des besoins énergétiquesde l'animal âgé (Taylor et al., 1995;Kirk et al., 2000). Toutefois, au-delàde 7 ans, l'obésité féline devientmoins fréquente alors que le nombresde chats trop maigres est en augmen-tation pour atteindre un maximumvers l'âge de 11 ans (Kirk et al.,2000). Un suivi du PC s'imposedonc. Une restriction calorique de 20à 30 %, tout en respectant les besoinsen nutriments essentiels, ralentit leprocessus de vieillissement et dimi-nue la fréquence des cancers, desmaladies rénales et immunitaires.Cette recommandation est rarementappliquée à long terme (Kirk et al.,2000). Pour un chat de 7 à 11 ans,l'apport énergétique conseillé est de1,1 à 1,4 fois le RER, soit 55 à 70kcal/kg de PC; au-delà de 12 ans, unapport de 1,1 à 1,6 fois le RER ou 80kcal/kg PC est recommandé (Kirk etal., 2000). La densité énergétique del'aliment doit être de 3500 à 4500kcal EM/kg MS voire même 4500 à5000 chez les très vieux chats (Kirk etal., 2000). Les apports caloriquesdoivent être contrôlés uniquementpour prévenir ou traiter l'obésité(Kirk et al., 2000).

Protéines

La restriction protéique n'est pasconseillée chez le chat âgé en bonnesanté dont les besoins seraient peut-

être supérieurs, mais ce point estcontroversé. Des apports protéiquestrop faibles peuvent provoquer del'inappétence voire de l'anorexie; lesrisques de carences en acides aminésessentiels, de catabolisme des pro-téines corporelles et d'urémie sontalors inévitables (Barrette, 1990).Une fonte musculaire rapide, destroubles digestifs, un affaiblissementdes capacités immunitaires et uneaugmentation du temps de cicatrisa-tion des plaies sont parfois observés.Un apport suffisant en acides aminésest assuré par des sources de pro-téines animales de haute valeur biolo-gique. Les apports protéiques recom-mandés sont de 25 à 45 % dans la MS(Kirk et al., 2000). Cependant unediminution des apports protéiques aété préconisée chez l'animal âgé enraison de la forte incidence de l'IRC.Ce point a fait l’objet d’une précé-dente synthèse (Jeusette et al.,2000a).

Lipides

Bien que la perte de poids soit fré-quente chez l'animal âgé, il ne fautpas négliger la possibilité d'obésité.Une diminution du taux de MG, asso-ciée à une restriction calorique, laprévient. Cependant, les chats trèsâgés ont souvent besoin d'alimentsdenses en énergie et riches en AGE.Les lipides permettent de fournir del'énergie sous une forme efficace,améliorent l'appétence de la ration etl'absorption des vitamines liposo-lubles, tout en assurant les apports enacides gras essentiels. Les acides ara-chidonique, linoléique et linoléniquesont nécessaires pour la santé de lapeau et du pelage dont la qualitédiminue avec l'âge. Une réductionimportante de la teneur en MG estdéconseillée chez l'animal âgé mêmeen cas d'obésité (Kirk et al., 2000).

La digestibilité des MG diminue de10 % avec l'âge. La teneur en lipidesde l'aliment doit être de 10 à 25 %MS. Les aliments à plus haute teneurlipidique seront réservés aux animauxmaigres ou à faible appétit. Lesapports en AGE doivent être supé-rieurs à ceux de l'animal adulte (Kirket al., 2000).

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Fibres

Les fibres alimentaires améliorent letransit intestinal, ce qui permet de lut-ter contre la constipation fréquem-ment observée chez les chats âgés.Elles sont bénéfiques dans le cadre dediverses pathologies comme l'obésité,le diabète ou les hyperlipémies.Toutefois, elles assurent une dilutionde la teneur énergétique, ce qui n'estpas recommandé dans tous les cas(Barrette, 1990; Kirk et al., 2000).Une teneur excessive en fibres dimi-nue la digestion de la MS et l'utilisa-tion des nutriments. C'est pourquoiles teneurs élevées en fibres ne serontutilisées que dans des cas précis –obésité, par exemple. Certainsauteurs recommandent une teneur enfibres inférieure à 10 % chez l'animalâgé ; d'autres conseillent de limiterles apports à 4 % MS (Kirk et al.,2000).

Minéraux et vitamines

Au-delà de 7 ans, la masse osseusediminue de même que le pH urinaire,ce qui prédispose aux calculs d'oxala-te de calcium. Le taux de calciumdoit être modéré pour tenir compte dece dernier élément. En pratique, onutilise des teneurs de 0,5 à 0,8 % MSou 0,6 à 1 % MS (Kirk et al., 2000).Pour ralentir la dégénérescence réna-le, le phosphore doit être réduit. Eneffet, l'IRC est très fréquente chez lechat âgé et une restriction du phos-phore alimentaire est bénéfiquemême pour les cas subcliniques(Barrette, 1990; Kirk et al., 2000).Les teneurs recommandées par diffé-rents auteurs sont de 0,5 à 0,7 % MSou 0,4 à 0,9 % MS (Kirk et al., 2000).Le rapport calcium:phosphore doitêtre compris entre 0,9 et 1,5, bien quecertains auteurs préconisent desvaleurs supérieures à 1,5 (Kirk et al.,2000).

Le potassium alimentaire est aug-menté par précaution chez le chat âgépour tenir compte de 3 éléments fré-quemment observés :

1. apparition de kaliurèse suite auxproblèmes rénaux, à une forteconcentration en protéines et àl'augmentation des acides dansl'organisme;

2. réduction des ingestions;

3. augmentation des pertes intesti-nales.

Une teneur minimale de 0,6 % MS estrecommandée (Kirk et al., 2000).

Une restriction sévère des apports enmagnésium doit être évitée. En effet,les pertes de magnésium sont plusfréquentes et l'incidence des calculsde struvite diminue à l'inverse decelle des calculs d'oxalate. La teneurrecommandée est de 0,05 à 0,1 %MS. Il ne faut pas descendre sous0,04 % MS (Kirk et al., 2000).

L'incidence des maladies chroniquesentraînant de l'hypertension augmen-te avec l'âge. On peut entre autresciter les pathologies rénale, cardiaqueet l'hyperthyroïdisme. C'est pourquoiles excès de chlore et de sodium doi-vent être évités. Toutefois, en raisonde leur importance pour l'équilibreacide – base et l'osmolalité du plas-ma, les déficiences seront prévenues(Barrette, 1990; Kirk et al., 2000).Les besoins minimaux en sodiumsont de 0,08 % MS. L'Association ofAmerican Feed Control Officials(1998) recommande 0,2 % MS soit2,5 fois les besoins minimaux. Denombreux régimes commerciauxcontiennent plus de 1 % de sodiumdans la MS, soit 12,5 fois les besoins,ce qui semble excessif. Chez le chatâgé, un apport modéré variant de 0,2à 0,6 % MS est raisonnable (Kirk etal., 2000).

Il faut être attentif à toute carence enoligo-éléments et particulièrement enzinc, fer, cuivre et iode. Des teneursadaptées en zinc et en acides grasaméliorent la qualité de la peau et dupelage.

Les quantités de vitamines A, E, B12,B1 (thiamine), B6 (pyridoxine) et Cdoivent être revues à la hausse(Barrette, 1990). Les vitamines E etC stimulent les défenses immuni-taires; la vitamine C protège contre lamaladie periodontale; la vitamine Eest indiquée en cas de troubles articu-laires et pour lutter contre le dévelop-pement des cancers. L'apport mini-mum recommandé en vitamine E doitêtre multiplié par 5 ou 6 pour obtenirun bénéfice de cette supplémentation.

pH urinaire

Les aliments qui acidifient les urines

sont déconseillés à partir de 10 ans.En effet, les maladies rénales cli-niques ou subcliniques peuvent alté-rer la capacité à réguler l'équilibreacido-basique via l'élimination desprotons. La distribution d'un régimeacidifiant à un animal âgé induit uneperte de poids, une diminution desglobules rouges et une acidose supé-rieures à celles constatées chez leschats plus jeunes. De plus, les calculsde struvite sont plus rares et ceuxd'oxalate de calcium plus fréquents.Ce sujet a été traité précédemment(Jeusette et al., 2000b). La gamme depH souhaitée varie de 6,2 à 6,6

Appétence

La diminution de l'odorat et du goût,les maladies buccales et les désordresmétaboliques peuvent affecter l'appé-tit de l'animal âgé. L'aliment peutêtre réchauffé pour augmenter sa fla-veur, le chat étant très sensible auxodeurs. Les autres paramètres quiinfluencent l'appétence sont la textureet la teneur en certains nutriments,comme les lipides.

La digestibilité devrait être de mini-mum 85 % pour la MS, la protéine etl'énergie. Le repas doit être réparti enminimum 2 prises par jour.

Une alimentation appropriée et dequalité retarde le vieillissement etatténue ses effets (Barrette, 1990). Ilfaut différencier l'aliment du chat âgéen bonne santé de celle du chat âgémalade. Des bilans vétérinaires régu-liers permettent de faire évoluer lerégime en fonction de l'état de santé.

Les aliments industriels pour le chat senior

Les aliments industriels destinés auchat senior sont présentés dans lestableaux VII et VIII. Les densitésénergétiques sont comprises dans lesnormes, c'est-à-dire entre 3500 et5000 kcal/kg MS. Les aliments àdensité énergétique élevée sontconseillés pour les très vieux chats.Les teneurs en protéines sont toujourssupérieures à 30 %. Les chats âgéssouffrants d'IRC débutante et ne pou-vant recevoir un aliment vétérinairespécifique pour des raisons d'appé-tence ou économiques pourront rece-voir l'aliment dont les caractéristiques

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Tableau VII : Aliments industriels pour le chat senior : analyse dans la MS

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Tableau VIII : Aliments industriels pour le chat senior : analyse dans l' EM (par 1000 kcal)

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sont les plus proches des alimentspour pathologies rénales : teneurréduite en protéines et en phosphore,haute teneur en énergie et en MG. Laconcentration en lipides varie de 15 à25 % de la MS; les aliments riches enlipides conviendront pour les chatsmaigres ou pour les animaux dontl'appétit est diminué. Les apports encalcium sont compris entre 0,82 et1,09 % MS, ce qui est élevé. Lephosphore devrait être limité à 0,7 %MS selon les auteurs les plus stricts etce n'est pas toujours le cas. Le rap-port calcium-phosphore est un sujetcontroversé : pour certains, il doit êtrecompris entre 0,9 et 1,5 (Kirk et al.,2000), ce qui est le cas des alimentsprésentés, pour d'autres, il doit êtresupérieur à 1,5. Les teneurs en potas-sium sont de l'ordre de 0,8 % MS, cequi prévient l'hypokaliémie. Lemagnésium est également fourni enquantités adéquates dans tous les cas.Dans un cas, l'apport en sodium estbeaucoup trop élevé pour un alimentsenior. Rappelons que le sel est unfacteur d'appétence chez le chat.

LE CYCLE DE LA VIE : COMPARAISON DES ALIMENTS INDUSTRIELS DESTINÉS AUX DIFFÉRENTSSTADES PHYSIOLOGIQUESAVEC LES ALIMENTS D'EN-TRETIEN POUR LE CHATADULTE

Le secteur du petfood s'est considéra-blement développé au cours de cesdernières années. Il existe actuelle-ment un très grand choix de produits.A côté des aliments pour chat à l'en-tretien, des produits spécifiques àchaque étape du cycle de la vie sontapparus. Les gammes d'alimentspour chat deviennent ainsi de plus enplus complètes. Les besoins en éner-gie et en nutriments du chat pourchaque étape du cycle de la vie sontrésumés dans les tableaux IX et X.

La densité énergétique et la teneur enlipides sont généralement liées : ellessont supérieures chez l'animal encroissance et moindres pour les ali-ments hypocaloriques diététiques,"light" ou destinés à une population àrisque – chats stérilisés ou ayant ten-dance à l'embonpoint. Pour les ali-

ments seniors, elles sont soit mainte-nues à un niveau similaire à l'alimentd'entretien, soit diminuées pour tenircompte de la dépense énergétiquemoindre de l'animal âgé.

Les teneurs protéiques pour les ali-ments de croissance sont générale-ment supérieures à celles des ali-ments pour chats adultes. En effet, lechaton a des besoins élevés en pro-téines et en acides aminés. Il en va engénéral de même pour les aliments detype light qui doivent limiter au maxi-mum les pertes de tissus maigres dansle cadre d'un régime amaigrissant. Laquantité de protéines ne doit toutefoispas être excessive afin d'éviter lestockage sous forme de graisse cor-porelle. Pour les aliments seniors, 2tendances co-existent : soit maintenirle taux protéique à un niveau similai-re voire supérieur, soit le diminuer.La raison en est la suivante : aupara-vant, les vieux chats étaient considé-rés comme insuffisants rénaux et uneteneur protéique réduite était alorssupposée bénéfique.

Les teneurs en fibres sont plus éle-vées dans les aliments hypocalo-riques que dans les aliments d'entre-tien. Les fibres exercent divers effetsbénéfiques utiles dans un programmede perte de poids et elles sontemployées pour favoriser l'élimina-tion des égagropiles. Les teneurs enfibres sont minimales dans les ali-ments de croissance.

Les apports en vitamines et minérauxsont souvent légèrement supérieursdans les aliments de croissance et"light" lorsqu'ils sont comparés dansl'EM, respectivement pour couvrir lesbesoins liés à une croissance rapide etpour pallier la restriction alimentaire.Dans les aliments seniors, la concen-tration en phosphore est diminuée,mais parfois très légèrement.

CONCLUSIONS GÉNÉRALES

Les aliments industriels présentésdans cette synthèse sont de type "pre-mium". Ce terme fait référence àdivers critères de qualité : alimentscomplets et équilibrés, couvrant lesbesoins spécifiques de l'animal enfonction de son âge, son poids, sonactivité et son état physiologique.

Ces caractéristiques s'appliquent éga-lement aux aliments à objectifs quiont été formulés pour répondre auxbesoins particuliers d'animaux"malades".

Les besoins nutritionnels du chat évo-luent au cours de son existence.D'autre part, certaines pathologiessont plus fréquentes à un âge donné.Il est donc important de modifier l'ali-mentation à titre préventif. Ceci estparticulièrement vrai pour le chat âgé,prédisposé à de nombreuses mala-dies, dont l'IRC.

Le marché des aliments pour le chatest très vaste. La multitude de pro-duits – physiologiques ou diététiques– existant peut rendre le choix diffici-le. De manière générale, la formula-tion des aliments industriels étudiésest adéquate. Toutefois, certaines dif-férences ont été mises en évidencelors de leur comparaison. Ces diffé-rences peuvent être utilisées demanière pratique : ainsi, certains ali-ments seront préférés en fonction del'état clinique, du type de vie de l'ani-mal mais aussi en fonction des exi-gences économiques de son proprié-taire.

Il est également important de rappelerque les fabricants modifient réguliè-rement leurs formules. De nouvellesétudes cliniques font évoluer d'annéeen année les connaissances et lesindustriels en tiennent compte pouraméliorer leurs produits. En effet, le"petfood" représente un potentiel éco-nomique énorme et de ce fait, il béné-ficie d'une recherche de pointe.

L'intérêt de cette synthèse est doncdouble. A court et moyen terme, ellepermet de choisir l'aliment le mieuxadapté pour chaque cas particulier.En outre, elle fournit une base dedonnées importante sur les besoinsnutritionnels du chat, utile lors de laformulation d'aliments industriels oude rations ménagères. A long terme,elle peut être utilisé comme exemplede méthode de comparaison des ali-ments. En effet, la lecture de l'éti-quette seule est insuffisante. Il fauttenir compte de l'humidité et de ladensité énergétique du produit. Il estimportant de comparer les valeursobtenues avec les besoins optimaux,publiés dans la littérature, et mini-

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unitéentretien obésité croissance senior croissance adulte

Densité énergétique kcal/kg alt 4000 à 5000 3250 à 3800 4000 à 5000 3500 à 5000Energie kcal/kg PC 60 à 80 (actif) 44 à 54 250 (1 mois) 55 à 70 (7 à 11 ans) 250 à 10s 70 si inactif

39 à 66 (inactif) à 85 (12 mois) 80 (>12 ans) 130 à 20s 80 si actif100 à 30s80 à 40s

Facteur de correction du MER 1,4 à 1,6 (actif) 0,8 1,1 à 1,4 ( 7 à 11 ans)1,2 à 1,4 (stérilisé) 1,1 à 1,6 (>12 ans)0,8 à 1,2 (inactif)

Recommandations Normes NRC

Tableau IX : Les besoins énergétiques du chat

Exprimés dans la MS Exprimés dans l'EM, par 1000 kcalNRC NRC

Unité entretien obésité croissance senior croissance adulte tous Unité croissance adulte tousMS MS MS MS MS MS MS MS EM EM EM EM

Protéines % 28 à 45 30 à 45, >35 35 à 50 25 à 45 19 26 30 g 48 65 75Arginine % 0,8 1,04 1,26 g 2 2,59 3,14Méthionine % 0,32 0.62 (max1.20) 0,62 g 0,8 1,55 1,55Cystéine % gTaurine % 32 100 100 mg 80 251 251Lipides % 9 à 30 7 à 17 18 à 35 10 à 25 9 9 g 22,6 22,6acide linoléique % > adulte 0,4 0,5 0,5 g 1 1,3 1,3acide arachidonique % 1 > adulte 0,016 0,02 0,02 mg 40 50 50ENN % max 45 10Fibre % max 5 5 à 30 <5 max 4Calcium % 0.5 à 1 0.5 à 1.0 0.8 à 1.6 0.5 à 0.8 (max 1) 0,64 0,59 1 g 1,6 1,46 2,51Phosphore % 0.5 à 0.8 0.5 à 0.9 0.6 à 1.4 0.4 à 0.9 0,48 0,5 0,84 g 1,2 1,26 2,09Ca/P 0.9 à 1.5 0.9 à 1.5 1 à 1.5 0.9 à 1.5Sodium % 0.2 à 0.5 0.2 à 0.6 0.3 à 0.6 0.2 à 0.4 ou 0.6 0,04 0,2 0,2 g 0,1 0,5 0,5Chlore % >0.3 >0.3 > ou = 0.45 >0.3 0,15 0,3 0,3 g 0,38 0,75 0,75magnésium % 0.04 à 0.1 0.04 à 0.1 0.08 à 0.15 0.05 à 0.1 0,03 0,03 0,08 g 0,08 0,08 0,21Potassium % 0.6 à 1 0.6 à 1 0.6 à 1.2 0.6 à 1 0,32 0,6 0,6 g 0,8 1,51 1,51fer mg/kg x1.3 60 80 80 mg 16 20 20cuivre mg/kg x1.3 4 5 5 mg 1 1,26 1,26iode mg/kg x1.3 0,3 0,3 0,3 mg 0,07 0,08 0,08zinc mg/kg x1.5; >10 40 80 (max 2010) 80 mg 10 19 19manganèse mg/kg x1.5 4 7,5 7,5 mg 1 1,88 1,88selenium mg/kg 0,08 0,1 0,1 mg 0,02 0,025 0,025

Recommandations AAFCO AAFCO

Tableau X : Les besoins en nutriments du chat

Embonpoint

Hill's FML Hill's Science Plan Feline Maintenance Light

Iams L Iams Cat Food Light

RC Slim 37 Royal Canin Feline Nutrition Slim 37

Proplan L Purina Proplan Cat Light Formula

Whiskas CC Whiskas Feline Veterinary Diet Calorie Control

Hill’s r/d Hill's Prescription Diet Feline r/d

Hill’s w/d Hill's Prescription Diet Feline r/d

RC S9 Royal Canin Felistar S9 Hypocalorique

Bayer FRD Bayer Specific FRD

Croissance

Hill's FG Hill's Science Plan Feline Growth

Iams K Iams Cat Food Chaton

RC K34 Royal Canin Feline Nutrition Kitten 34

Proplan CK Purina Proplan Cat Kitten Formula

Bayer FPD Bayer Specific FPD

Advance KG Whiskas Advance Kitten Growth

Senior

Hill's FS Hill's Science Plan Feline Senior

Iams S Iams Cat Food Senior

RC S28 Royal Canin Feline Nutrition Senior 28

RC SS Royal Canin Veterinary Cat Sterilized/ Castrated Cat Senior

Liste des aliments :

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maux, édités par le NRC (1986) oul'AAFCO (1998). Les valeurs four-nies par l'AAFCO (1998) sont plusproches des valeurs optimales quecelles données par le NRC (1986).

SUMMARY

Nutrient requirements of catat different lifestages – Foodfor the cycle of life

II. Overweight, growth andold age

This paper is the second part ofa review dealing with the catnutrition at different stages of thecycle of life. In the first part,nutrients requirements of adultcat at maintenance were defi-ned. Overweight cat, kitten and

older cat are studied in thissecond synthesis. Optimum andminimum needs of cat at diffe-rent life stages are compared,and some premium pet foods arestudied.

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