Les Antennes de poche N°28

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Le gratuit citoyen de la région grenobloise www.lesantennes.org Le gratuit citoyen de la région grenobloise www.lesantennes.org N°28 - Printemps 2015 L’information locale à l’âge de pierre Malgré une tradition grenobloise de médias contestataires et innovants, le bouche à oreille reste le premier mode d’information locale dans notre agglo. Lire l’enquête, p. 2 à 7. Des «moutondeuses» paissent sur les coteaux de la Bastille depuis fin avril 2014 et des ânes depuis mars 2015. Rumeur ou info bouche à oreille ? Des ânes auraient été installés suite à la disparition d’un mouton ! Ils s’engagent Nous sommes me- nacés par TAFTA Page 8 Environnement Des transports col- lectifs gratuits? Page 11 Bien-être Yoga Liengar : rompre avec nos habitudes Page 12 Concours A vos plumes... Page 16

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L’information localeà l’âge de pierreMalgré une tradition grenobloise de médias contestataires et innovants, le bouche à oreille reste le premier mode d’information locale dans notre agglo. Lire l’enquête, p. 2 à 7.

Des «moutondeuses» paissent sur les coteaux de la Bastille depuis fin avril 2014 et des ânes depuis mars 2015. Rumeur ou info bouche à oreille ? Des ânes auraient été installés suite à la disparition d’un mouton !

Ils s’engagentNous sommes me-nacés par TAFTA Page 8

EnvironnementDes transports col-lectifs gratuits? Page 11

Bien-être Yoga Liengar : rompre avec nos habitudesPage 12

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Comment êtes-vous informé de ce qui se passe dans l’agglo ?- Le bouche à oreille : 59%- Le DL : 38%- Facebook : 33%- France bleu Isère : 32%- Isère Mag : 21%- Grenews : 17%- Place Grenette : 16%- Télé Grenoble : 11%- France 3 : 5%- 20 minutes, Le Petit Bulletin, le journal municipal, Les Affiches : 3%.

Les 15/29 ans sont les plus nombreux à être informés par le

bouche à oreille (72%) et facebook (49%).

Edito

Le bouche à oreille,premier mode d’informationlocale

Dans un territoire où les médias ont toujours été particulièrement nombreux et innovants (lire l’analyse de Gilles Bastin), la manière la plus fréquente d’être informé de ce qui se passe au niveau local reste le bouche à oreille. Les habitants de l’agglo qui ont répondu à notre enquête (1) ne se désintéressent pourtant pas de l’actualité locale. Nous avons tout grand tendu nos antennes pour capter les raisons de cette désaffection des médias. (1) Enquête réalisée par téléphone, par cinq étudiants de l’IUT Département technique de commercialisation auprès d’un panel de 328 personnes, de jan-vier à mars 2015, dans les villes de Grenoble, Saint-Egreve, Meylan et Saint-Martin-d’Hères.

59% des interviewés s’informent par le bouche à oreille pour connaître l’actualité locale

Les journaux les plus connus ne sont pas forcément très lus Le Dauphiné par exemple, est le journal le plus connu (69% des habitants qui ont répondu le citent spontanément), mais il n’est utilisé pour s’informer que par 38% des personnes interrogées.

Le Dauphiné (38%), France bleu Isère (32%) et Facebook (33%), sont les médias les plus cités pour savoir ce qui se passe dans l’agglo, après le bouche à oreille.

- Le DL a été cité 69% - Isère Magazine : 23% - Grenews : 21% - 20 Minutes : 18% - Le Petit Bulletin : 15% - Les Affiches : 15% - MétroNews : 10% - Un journal municipal : 8% - Minizap : 7%

Pouvez-vous citer un ou plusieurs journaux locaux?- Les Antennes : 5% - Logic Immo a été cité 9 fois (3%) et le Kiosque 5 fois (2%).- Métroscope et Le Postillon une fois.- 11% des personnes interrogées n’ont pas pu citer de journaux locaux.

Les médias locaux vus par un sociologueSelon Gilles Bastin, sociologue des médias, Grenoble est une ville in-téressante en matière de médias: elle a vu, depuis longtemps, des in-itiatives de médias locaux originaux. L’analyse qu’il fait du paysage local des médias n’est cependant pas tou-jours complaisante.“  La  situation  grenobloise  est intéressante  avec  d’un  côté  le monopole  du  Dauphiné  Libéré 

sur la presse quotidienne papier, et  de  l’autre,  des  petits  médias qui essayent d’exister malgré ce monopole. Aujourd’hui,  le DL perd le con-tact des jeunes et des urbains.Sa  couverture  géographique est  impressionnante mais, pour ce  quotidien  dont  les  ventes dépendent  principalement  des zones  péri-urbaines  et  rurales, Grenoble n’est pas un enjeu très important. D’ailleurs, le nombre de ventes du DL en kiosque y est assez  faible.  En  s’astreignant  à couvrir de façon exhaustive l’ac-tualité  de  toutes  ses  zones  de 

diffusion,  le  DL  fait  peu  de  dif-férence entre des zones rurales, où  l’actualité  relève  souvent  du « remplissage », et la métropole grenobloise.  Ainsi,  on a le sen-timent, quand on lit ce journal, qu’il ne se passe pas plus de choses à Grenoble que dans un petit village. Le  fait  que  le  lec-torat  du  DL  soit  principalement constitué  de  personnes  âgées, vivant  en  zone  rurale,  explique aussi en partie la perte de contact du journal avec l’agglomération et notamment les jeunes. GreNews, le gratuit édité par le DL, a recréé du  lien  pendant  un  temps  mais il  est  devenu  principalement  un support  publicitaire.  Ce  journal a  vu  le  jour  en  partie  dans  le but  de  s’accaparer  le  marché de  la  publicité  face  à  une  con-currence  qui  allait  s’implanter avec l’arrivée de nouveaux titres : MétroNews, 20 minutes...”

Suite p. 3 et 4

Attention ! Une ressource est en train de devenir très rare : l’attention !Face à la profusion de messages que nous recevons, des géants comme Google ont bien compris l’importance de capter notre attention. Quand on tape un mot dans son moteur de recherche, il anticipe notre question et nous propose des mots ou expressions en même temps qu’il cible les publicités qui vont s’afficher. Google anticipe l’objet de nos désirs avant même qu’on ait pu le désirer. Et c’est ainsi qu’il fait de l’argent. Si nous sommes distraits, Google perd sa source de richesse. Yves Citton, professeur de littérature à l’Université de Grenoble, décrit très bien cette évolution dans son livre : Pour une écologie de l’attention(1). Avec ce processus, nous devenons des « produits ». Pire encore, le philosophe Bernard Stiegler alerte : en utilisant le web, des calculs sont faits sur nous à la vitesse de la lumière pour nous inciter à faire telle ou telle chose. Nous devenons producteurs de données sans le savoir et, bien sûr, sans être rémunérés. Une cinquantaine d’études sérieuses dans le monde annoncent ainsi la perte de plus de 50% des emplois d’ici 20 ans. Pour éviter cette catastrophe, Bernard Stiegler expérimente un territoire pour valoriser cette capacité. Dans l’agglomération, ils sont aussi plusieurs à réfléchir à des solutions autres que la traditionnelle alternative : chômeur ou pas chômeur… Alors, passez outre google et RDV sur le site des Antennes et, concentrez-vous…

Anne Benoit-Janin(1)La société automatique, éd. Fayard 2015

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“L’information locale a tendance à être trop  institutionnelle et à être soumise à la communication, es-time Gilles Bastin. Parallèlement, la presse locale est concurrencée par  des  organes  de  communica-tion. Gre-mag,  le magazine de  la mairie de Grenoble et  Isère Mag, celui du conseil général, ressem-blent  à  des  magazines  faits  par des  journalistes  dont  ils  imitent les codes. Beaucoup croient d’ail-

Les médias locaux vus par un sociologue (Gilles Bastin suite).

leurs que le journal de la ville de Grenoble est rédigé par les jour-nalistes du DL et inversement. Ce  scénario  est  dangereux  car  il introduit une confusion entre  l’in-formation  et  la  communication. Cela  est  d’autant  plus  dangereux que les institutions locales ont des moyens financiers bien supérieurs à ceux de la presse locale.”

Suite p. 4

Il y a confusion entre les journaux institutionnels et la presse privée

69% des habitants sont un peu ou beaucoup intéressés par l’actualité locale

Est-ce que l’actualité au niveau local vous intéresse ?• Oui, beaucoup : 11%• Oui, un peu : 58%• Non, pas vraiment : 21%• Non, pas du tout : 6%• Ne sait pas : 4%

Quel serait pour vous le type de média le plus adapté pour vous informer de ce qui se passe au niveau local ? • Le journal : 54%• La radio : 31%• La télé : 21%• Internet : 17%• Des applications ou des notifications : 2%• Autre : Le bouche à oreille est cité 10 fois (3%)• Ne sait pas : 13%

54% des interviewés plébiscitent le journal papier

Selon l’enquête des Antennes, les jeunes sont les moins nombreux à citer les journaux

et sont les seuls à citer des applications, des notifications et les réseaux sociaux

Pas des faits divers mais des faits!Les médias locaux vus par un sociologue (Gilles Bastin suite)“Le  plus  gros  problème  de  la démocratie,  pousuit  Gilles  Bas-tin, c’est l’accès rdu public à l’in-formation factuelle. L’idéal serait qu’il y ait plusieurs journaux quo-tidiens à Grenoble et qu’ils aient les moyens d’assurer une vérita-ble  couverture  de  l’actualité.  Il est facile aujourd’hui d’exprimer ses  opinions  sur  le  web.  Mais c’est  important  qu’il  y  ait  des gens pour collecter les faits. Très peu de personnes savent ce que fait le maire de Grenoble chaque 

jour,  par  exemple.  Paradoxale-ment, le fait qu’on soit à l’échelle locale n’implique pas qu’on soit plus proche de  la  réalité.  Il  faut des journalistes pour réaliser ce travail  et  avoir  une  culture  des faits et non des faits divers. En 10 ans, les faits divers traités dans les Journaux Télévisés ont aug-menté de 70 % (1).

1) Source INA repris par le Monde en juin 2014

SONIAC www.soniac.over-blog.com

Selon une enquête réalisée en 2013 (1), si les Français font confiance aux journaux de leurs collectivités, ils se méfient de leur discours. Cela est dû au fait que les lecteurs associent, dans une certaine mesure, communi-cation locale et propagande. D’après  une  autre  étude  (2), les  Français  perçoivent  l’in-formation qui leur est donnée par  les  collectivités  comme utile  et  pratique  pour  la  vie quotidienne  :  les  services publics, l’actualité, les grands projets  des  territoires.  Par-allèlement,  cette  communi-cation émise par les collectivités 

On aime les journaux des collectivités mais on s’en méfie

est source de méfiance et souf-fre à leurs yeux d’un déficit de proximité,  d’objectivité  et  de transparence. Les Français jugent ainsi que l’information sur les budgets, les dépenses publiques et  la répartition  des  rôles  entre les  collectivités  territoriales est souvent insuffisante. Plus largement,  ils  sont  une  ma-jorité  à  trouver  que  la  com-munication  locale  ne  donne pas le sentiment que les élus sont proches de leurs préoc-cupations.(1)Baromètre Epiceum-Harris (2) Les Français et la communication locale. Baromètre CSA IDcommnes 2009.

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DOSSIER

Gilles Bastin souligne qu’ “il y a une tradition grenobloise de médias contestataires, au moins depuis les années 1960 à Grenoble. Mais c’est sans doute parce que Il y avait un vrai besoin d’information sur l’actualité de la Métropole que de nouveaux médias ont vu le jour ces dernières années (les découcrir p. 6 et 7)”.

91% veulent plus d’information sur la vie politique locale

Les  personnes  interviewées, comme  les  Français  (1),  veu-lent  une  communication  qui  a plus  de  sens,  qui  leur  permet de  comprendre  les  enjeux  aux-quels  leurs territoires sont con-frontés, afin d’être plus et mieux impliqués  dans  leur  développe-ment.Le  budget  et  les  dépenses publiques,  la  démocratie  par-ticipative,  le  fonctionnement et  la  répartition  des  rôles  en-tre  les  différentes  collectivités territoriales sont les sujets sur lesquels  les  Français  s’esti-ment les moins bien informés.Ils estiment déficitaire l’informa-tion  dont  ils  disposent  sur  l’uti-

Et sur quoi souhaitez-vous surtout avoir des informations au niveau local ?- La mairie, les collectivités : 91%- Le sport : 34%- La culture : 31%- Les faits divers : 29%- Ne sait pas : 12%- La vie associative et les événements (5%)- L’économie : 1%

Les personnes interrogées ont cité librement des informations sur la vie politique locale.

Ce que les personnes interviewées retiennent de l’actualité locale

-  Les  élections  départemen-tales. Période oblige, elles ont été citées 60 fois-  L’actualité  ayant  un  rapport avec des  résultats sportifs,  58 fois cités, et notamment, la dé-faite des Brûleurs de  loup  (25 fois).- Les  faits divers  : 48  fois  :in-cendie  du  magasin  Leclerc, épidémie  de  gale,  agression dans  le  tram,  accident  dû  à un  homme  qui  a  tenté  de  se suicider,  décès  d’un  jeune  en scooter,  un  agriculteur  et  son neveu blessés, une agression à Grenoble…-  Les  événements  associatifs et culturels  : 33  fois  :  le show 

Pouvez-vous citer la dernière information locale que vous avez eue ?

Quand on demande aux interviewés de citer la dernière informa-tion locale qu’elles ont eue, à part les élections départementales, c’est le sport et les faits divers qui arrivent en tête.

freestyle au stade des Alpes, le  concert  de  Blacko  à  Gre-noble,  le  loto  du  volley,  la collecte des restos du cœur, l’arrivée  d’une  oeuvre  d’art dans un musée...- L’aménagement de la ville : 24  fois  :  travaux  du  tram, débat sur la gratuité... - Le pic de pollution : 8 fois.- Les chutes abondantes de la neige et la météo : 16 fois.-  Les  problèmes  de  circula-tion : 5 fois.-  Le  rassemblement  du  11 janvier (événements de Char-lie) : 3 fois.13  personnes  n’ont  pas  su citer une information locale.

Il est important d’avoir une pluralité des médiasLes médias locaux vus par un sociologue (Gilles Bastin suite)

Les personnes interrogées se sont souvent plaintes, y compris des non grenoblois, de ne

pas être bien informées des actions de la mairie de Grenoble et de ses projets. 23 fois, il a été

demandé d’avoir plus d’nformations sur les idées de son maire Eric Piolle.

“Il est primordial pour un espace public,  explique-t-il,  qu’il  existe plusieurs médias et qu’ils n’ap-partiennent pas tous à la même personne.Le système des aides à la presse doit aussi changer dans les an-nées à venir, afin que les petits médias en profitent comme  les gros! On pourrait imaginer que

les collectivités locales finan-cent aussi du bon journalisme par l’intermédiaire de fondations ou décernent des prix à de bons journalistes. Je crois que les élus doivent tous comprendre qu’il est important qu’il y ait dans une ville comme  Grenoble  des  journal-istes indépendants.”

lisation  de  l’argent  public  au plan local.(1) Les Français et la communication locale. Baromètre CSA IDcommnes 2009.

La  PQR  (Presse  Quotidienne Régionale)  est  la  catégorie  la plus  aidée  par  l’État,  avec  65 titres  subventionnés  à  hauteur de  96  millions  d’euros  (1).  Le Figaro, Le Monde et Aujourd’hui en  France  sont,  dans  l’ordre, les  trois  titres  les  plus  aidés par  l’État. Les parents pauvres des subventions sont les titres à faible fréquence (mensuels, se-mestriels …) et les gratuits.La  répartition  des  aides  à  la presse dépend du chiffre d’af-faires effectué par chaque titre. Ce système,  curieux,  fait  que les  titres  les  plus  plébiscités  

par  les  lecteurs  et  les  annon-ceurs sont ceux qui  touchent  le plus.  Ainsi,  Le  Monde  Diploma-tique  dénonce  l’aveuglement  du ministère  de  la  culture  et  no-tamment,  le  fait  que  la  presse récréative  arrive  en  cinquième position des catégories de  jour-naux  les mieux subventionnées. La presse d’actualité se fait devancer par la presse à scan-dale : « Closer écrase le Monde Diplomatique »(2).

Sinatou Saka(1) selon le ministère de la culture et de la com-munication.(2) Titre de l’article du Monde Diplomatique du 19 décembre 2013

La presse, une des industries les plus subventionnées. La presse, en France, bénéficie chaque année d’une subvention publique qui est de l’ordre de 12 % de son chiffre d’affaires. L’aide la plus importante concerne les frais d’envoi par la Poste.

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DOSSIER

«Ce  terme  a  un  double  sens: ce  sont  d’abord  des  médias d’information  générale.  Ils sont  dits  citoyens  parce  qu’ils font partie intégrante du terri-toire où  ils sont  implantés (on les  appelle  aussi  des  médias de proximité) et qu’ils ont voca-tion à créer du lien social dans une  démarche  d’éducation populaire. Ce sont des médias associatifs  ou  coopératifs  qui 

Un réseau de médias citoyensCe réseau, dont les Antennes font partie, est né en 2009 en Rhône-Alpes et prend aujourd’hui une dimension nationale. Comment définir un média citoyen, ou un média de proximité ? Thierry Borde, le dirigeant de ce réseau, définit cette nouvelle génération de médias.

font partie de l’économie sociale et  solidaire.  Les  médias  qu’on représente sont donc à but non lucratif.Pour vivre, ils ont généralement une économie mixte. Leurs res-sources proviennent soit de sub-ventions, soit de prestations sur différentes activités qu’ils déve-loppent  (captation,  production de films, ateliers pédagogiques). Certains  font  de  la  publicité 

parce  que  c’est  nécessaire  à leur  survie  mais  les  médias citoyens  de  façon  générale  li-mitent les publicités. Les radios associatives bénéficient quant à elle de subventions de l’État. L’existence  de  ces  médias  a pris  plus  de  sens  aujourd’hui avec le journalisme traditionnel qui  s’interroge  sur  son  modèle économique,    son  contenu  et le  fait  qu’il  se  soit  éloigné  des lecteurs.  Les  médias  citoyens veulent retrouver ce public.Pour être un média citoyen, il faut être un média d’action, de développement local et don-ner la parole aux citoyens. Ces médias  font  se  croiser  toutes 

Les années 80 (1) ont été un creu-set pour les petites radios asso-ciatives  indépendantes.  Dans l’agglo,  certaines  ont  perduré comme  Radio  Grésivaudan  qui relève le défi de « faire entendre des paroles rondes à des oreilles carrées»;  ou  Couleurs  FM,  qui a pour ambition d’être un  relais de la vie associative et culturelle locale;  ou  encore  Radio  Kaléi-doscope  qui  œuvre  «  pour  un monde meilleur, un monde plus juste où chacun aura sa place » en  proposant  une  programma-tion  tournée  vers  les  musiques et cultures du monde. Plus récemment, de nombreuses radios ont  vu  le  jour. On citera  : News  FM,  avec  sa  programma-tion très éclectique, qui fait aussi la  part  belle  aux  intervenants de  tout  poil,  jeunes,  étrangers, figures  de  la  vie  associatives... Max FM, orientée électro et tech-no.  D’autres  stations  cultivent un  genre  moins  urbain,  comme Radio  Fontaine,  la  «Radio  qui décolle  à  fond  les  manettes» (et  ne  cache  pas  son  penchant pour l’accordéon), ou Radio Pas-sion, qui diffuse avec amour une programmation  pour  le  moins romantique. Quant à RadioCam-pus,  installée dans les  locaux d’ EVE  (Espace  Vie  Étudiante),  elle concilie depuis 1993 musique et parole  avec  des  émissions  thé-matiques originales. Enfin, Grenoble compte dans son 

panorama  radiophonique  trois radios  religieuses:  Radio  Kol Hachalom, la radio juive de Gre-noble,  Radio  Certitude,  la  radio des  Églises  évangéliques  chré-tiennes de Grenoble, et l’antenne locale  de  la  RCF  (Radio  Chré-tienne Francophone). Rappelons pour terminer que les radios as-sociatives, à l’inverse des autres médias de proximité, bénéficient de subventions de l’Etat...

Amélie Jacquet(1)Libéralisation des radios locales avec l’arri-vée au pouvoir de F. Mitterrand.

Les nombreux micros de l’agglo On recense dans la cuvette pas moins de quinze radios de proximité, un nombre proprement «assourdissant».

23  %  seulement  des  experts interrogés  à  la  radio  sont  des femmes, 18 % à  la  télévision et 15  %  dans  les  hebdomadaires généralistes.  Comment  expli-quer  cette  prédominance  de  la gent  masculine  ?  Les  médias avancent plusieurs interprétations:-La  sous-représentation  des femmes  à  des  postes  à  respon-sabilité  (chefs d’entreprise, cher-cheuses,  universitaires,  écono-mistes,…). -Une certaine réserve de la part des  femmes  expertes  vis-à-vis des médias: elles craindraient le manque de préparation et mon-treraient de la timidité face à la caméra et au micro. 

Le  bilan  met  aussi  l’accent  sur le  traitement différent réservé aux femmes et aux hommes par les journalistes. C’est un fait, les hommes  sont  généralement appelés  par  leurs  nom  et  pré-nom, les femmes plus fréquem-ment  par  leur  seul  prénom. Signe de déférence à l’égard des hommes ou de connivence avec les femmes ? Le rapport s’inter-roge. Même dans les sujets « fé-minins » (mode, vie domestique, …),  les  interventions  d’experts atteignent à peine la parité. Ce constat plutôt catastrophiste est à replacer dans un contexte général de déséquilibre homme-femme.  Les  médias  se  font  le relais de la sous-représentation du sexe féminin dans les postes à  responsabilité  et  dans  les couches  les  plus  aisées  de  la société.  Une  question  se  pose cependant  :  Les  médias  vont-ils  attendre  que  la  société change  d’elle-même,  ou  vont-ils  se  poser  en  acteurs,  en 

Qu’elles soient belles et surtout qu’elles se taisent !

les  catégories  sociales  de  la population.  Ils permettent aux sans-voix de trouver un espace d’expression.  Ils  sont  néces-saires pour  favoriser  le plura-lisme  des  médias,  fondement de la démocratie.  Nous  sommes  très  peu  aidés par  rapport  aux  grands  mé-dias. Nous nous sommes donc constitués en réseau pour mu-tualiser  nos  compétences  et des moyens. Cela nous permet aussi d’être entendus et recon-nus au niveau national.»

Sinatou Sakahttp://www.mediascitoyens.eu

A vous de jouer au « pet-it jeu » de la parité! Un cas d’école  de  la  représentation des hommes et des femmes dans  un  hebdo  local  (un  ex-emple  parmi  tant  d’autres)  : en haut,  les hommes sont à l’honneur,  cravates,  mines graves  et  professionnalisme de  rigueur.  Au  centre,  des mères  de  famille  prennent soin  de  leur  progéniture,  et en bas, deux artistes, légères et courts vêtues, posent pour la  photo.  Et  maintenant,  ob-servez et faites le calcul. 

Combien de femmes dans les médias (télévision, radios et presse confondus) sont sollicitées en tant qu’« expertes »? Avez-vous déjà fait le compte ? Les chiffres d’un rapport de 2011 (1) sont éloquents et sidérants : parmi toutes les personnes à qui la parole est donnée pour leurs compétences sur un thème précis, moins de deux sur dix sont des femmes.

accélérateurs de ce mouvement vers la parité? 

Amélie Jacquet(1) Rapport de la commission sur l’image des femmes dans les médias

Une autre particularité locale : douze  de  ces  quinze  radios  sont associatives  (ailleurs  le  rapport est  d’une  radio  associative  pour trois radios locales). Seules deux radios locales, Hot Radio et Radio ISA,  font partie d’un groupement nommé  «Les  Indés  Radio»  (1), qui a la particularité de bénéficier d’annonceurs  publicitaires  four-nis par TF1.(1) Groupement d’intérêt économique qui rassemble 127 radios de proximité.

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qui ne sont pas du tout d’accord avec nous, et que ces personnes y trouvent un intérêt, apprennent des choses, réfléchissent, soient confortées  ou  non  dans  leurs positions. Statut juridique : associatif mais nous n’avons pas d’organisation très formelle. Financement : Sans  se payer,  on  s’en  sort  très  bien financièrement.  Le  dernier numéro  a  été  imprimé  à  3  800 exemplaires.  L’abonnement coûte  plus  cher  que  la  vente  à l’unité  pour  inciter  les  gens  à payer  l’information.  Il  y  a  entre 200 et 250 abonnés. Nous n’avons aucune aide pour le  moment,  surtout  parce  que nous  n’avons  pas  le  temps  de nous occuper des dossiers. Nous n’avons pas de publicité non plus parce que nous n’apprécions pas cette esthétique.     Difficultés : A  part  l’énergie et  le  temps,  nous  n’avons  pas vraiment de difficulté.  Internet et papier : Le numérique  c’est  l’opium  du peuple.  On  passe  beaucoup trop  de  temps  derrière  les écrans, ce qui implique un autre rapport  à  la  lecture  surtout pour  les  longs  articles.  C’est une  logique  de  zapping  qui empêche  de  se  concentrer  sur des articles fouillés. On a un site internet  pour les archives, mais on  n’a  pas  du  tout  envie  de  le développer. Projet : Nous  n’avons  jamais vraiment  fait  de  plans.  Ça  peut s’arrêter dans 6 mois ou dans 6 ans. Si on avait plus de temps à consacrer  au  journal,  on  ferait un mensuel. 

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Cinq médias pour une autre information locale

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Origine :  il  n’y  avait  pas  de pure player à Grenoble. C’était très  surprenant  car  il  s’agit d’une  ville  moderne  avec une  importante  population de  cadres  et  de  professions intellectuelles  supérieures  et artistiques,  une  population  à la  recherche  de  décryptage  et de  traitements  approfondis. Sur  le  plan  personnel,  en  tant que  journaliste  indépendante confrontée  à  la  détérioration des  conditions  de  travail  dans les  médias,  (piges  de  plus  en plus mal rémunérées, impayés, restructurations...),  j’ai  eu l’idée  de  créer  une  entreprise de presse libérée, dans laquelle chacun  puisse  s’épanouir  et s’exprimer.Ligne éditoriale : l’analyse, le  décryptage,  l’enquête…  en toute indépendance et avec une dimension participative. Ne pas être  dans  l’immédiateté  mais dans la réflexion, tout en restant dans l’actualité; faire des mises en  perspective  autour  de  sept rubriques  :  culture,  sciences, montagne,  société,  économie, politique, environnement. La cible  :  tous  les  habitants de  la  région  grenobloise  qui recherchent,  sur  le  web,  une information  locale  de  qualité, notamment  les  professions intellectuelles  supérieures  qui ont plus tendance à s’abonner. Mais  il  y  a  aussi  à  Grenoble, un  fort  tissu  économique  et associatif,  des  laboratoires  de recherche, des universités, des écoles privées reconnues… Financement : les  ressources publicitaires,  les  abonnements et  l’événementiel.  Il  permet de  ne  pas  trop  dépendre  des annonceurs  et  ainsi  d’éviter 

Origine : La  création  du  grand stade  au  parc  Paul  Mistral.  On n’a  jamais  su  ce  qu’en  pensait la population. Et puis il n’y avait aucun  gratuit  sur  l’actualité locale à l’époque, à part le Petit Bulletin,  mais  spécialisé  sur l’actualité  culturelle.  L’habitant a  des  choses  à  dire.  Avec  les Antennes, on a créé un support pour qu’il s’exprime. Et on a fait le  choix  d’une  version  papier 

Origine : On est une dizaine , tous passionnés  de  journalisme,  de l’objet «journal», et de l’actualité locale. Il y a cinq ans, on trouvait qu’il y avait un manque au niveau local. Il y avait seulement le DL. Ailleurs,  il  exise  des  journaux comme le Fakir. On a eu envie de faire pareil. Ligne éditoriale : Avant  tout,  il faut qu’on ait envie de travailler sur  un  sujet.  Nous  ne  sommes pas  du  tout  un  mouvement représentatif de quelque chose. Nous  avons  chacun  notre sensibilité et nous ne la cachons pas.  Souvent,  les  lecteurs  nous classifient  à  l’extrême  gauche mais  nous  avons  aussi  des retours plus ou moins positifs de lecteurs de droite. Nous sommes surtout  dans  l’analyse  et  la critique. Nous  voulons apporter d’abord  des  informations  en gardant  bien  en  tête  que  le journalisme  n’est  pas  objectif. Nous  essayons  de  développer chez  les  gens  l’esprit  critique. Forcément,  nos  articles  portent sur  les  pouvoirs  politiques  ou économiques  de  la  cuvette. Même  si  parfois,  on  peut  être très acerbe, nous n’avons jamais eu de procès en diffamation. On essaye en tout cas de ne pas être que dans la satire. Cible :  Nous  n’avons  pas  envie que  le  journal  soit  acheté par  le  même  type  de  gens. Nous  voulons  apporter  des informations  à  des  personnes 

Place Gre’net un «pure player», exclusive-ment présent sur Internet.

Interview : Muriel  Beaudoing directrice  de  publication  et rédactrice en chef.Création : créé en septembre 2013 

Le Postillon, un journal qui ne veut pas ressembler aux autres.Entretien avec Vincent Peyret, directeur de publication.Date de naissance : créé en 2010

pour que le plus grand monde y ait accès.Ligne éditoriale : le développement  durable, l’économie  sociale  et  solidaire, le  social  et  la  démocratie participative.  Nous  sommes aussi  attachés  au  territoire.  Le journal  traite  uniquement  de sujets locaux ou de thèmes vus au  travers  d’un  prisme  local. C’est  un  journal  participatif.  Le travail  que  nous  faisons  peut dans  ce  sens  être  assimilé  à  un  service  public.  La  plupart des  articles  sont  co-écrits. 

les  risques  potentiels  de pressions.  Environ  un  quart de  nos  articles  est  accessible sur  abonnement.  Pour  ce qui  est  de  nos  revenus  issus de  l’événementiel,  il  s’agit d’animations de conférences. Statut juridique : associatif car  c’est  un  statut  simple  à mettre en place pour démarrer rapidement.  La  création d’une  entreprise  est  toujours d’actualité. Pourquoi être seulement sur internet ?  Les  frais  de fonctionnement  sont  très faibles, une  fois  le site mis en place.  Le  web  offre  aussi  des possibilités  autres  comme les  infographies,  les  portraits interactifs,  les  liens  vers d’autres  sites,  les  vidéos, les  documents  multimédia interactifs (webdoc, Pom)…  Les difficultés : surtout financières.  La  liberté coûte  toujours  très  cher. Sans  compter  que  certains réseaux  sont  bien  installés… Mais  je  reste  optimiste  car il  y  a  beaucoup  de  signaux rassurants  :  nous  sommes  de mieux  en  mieux  référencés, le  trafic  et  notre  notoriété augmentent…  Par  ailleurs, Place  Gre’net  est  le  seul  site d’information  en  libre  accès sur  les  bornes  interactives et  les  écrans  mis  en  place dans  Grenoble  à  l’office  de tourisme et dans de nombreux commerces.Vos projets : créer  une entreprise  de  presse  pour nous  développer  et  travailler plus  confortablement,  pour couvrir  plus  de  sujets,  élargir l’équipe  et,  si  possible,  avoir des  salariés  à  plein  temps. Aujourd’hui,  sur  la  dizaine  de journalistes qui contribuent au site, aucun n’est salarié à plein temps.http://www.placegrenet.fr

Depuis huit ans, fait rare aujourd’hui, plusieurs journaux ont vu le jour à Grenoble dont deux en version papier. Ces journaux sont tous centrés sur l’information locale.

Les Antennes un gratuit, citoyen et participatif.

Entretien avec Anne Benoit-Janin, directrice de publication et rédatrice en chef.Création : créé en 2007.

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Particité un site participatif créé par cinq étudiants en Master 2 de l’ école de journalisme de Grenoble.Interview : Dimitri CrozetCréation : créé en mars 2014

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Origine  : nous voulons montrer qu’une  autre  information  est possible et qu’on peut échapper à  l’actualité  brûlante  en redonnant une place au citoyen. En  permettant  à  l’internaute de  proposer  et  de  voter  pour des  sujets  qui  l’intéressent, il  ne  subit  plus  l’information. Grenoble  était  le  bon  endroit pour  faire  ça,  vu  la  très  forte activité associative. Ligne éditoriale : du journalisme long format en donnant une place importante  à  l’enquête  sur  des sujets  de  société  ou  politiques. On  veut  aller  chercher  ce  qui se cache derrière un sujet qui a fait  l’objet  d’une  large  diffusion médiatique  sans  être  soumis  à l’agenda  médiatico-politique. On  veut  faire  entendre  des  voix différentes. Tous  les  sujets  peuvent  être proposés  par  des  internautes, sauf  ceux  qui  nous  paraissent discriminants.  On  se  permet de  redéfinir  l’angle  des  sujets proposés avec les personnes qui nous les proposent.La cible : pas  seulement  des étudiants,  car  c’est  un  public difficile  à  fidéliser  (après  leurs études,  en  général,  ils  s’en vont),  mais  les  jeunes  actifs  de l’agglomération  entre  18  et  40 ans,  même  si  on  a  des  retours positifs  de  personnes  assez âgées.  Pour  le  moment,  on  est surtout suivi par des personnes habituées  à  l’information  et  qui ont envie de voir autre chose. On veut  attirer  d’autres  personnes, y  compris  les  jeunes  qui  ne suivent plus l’information locale, même si on sait que ce n’est pas évident  d’attirer  juste  avec  un concept participatif. Financement :  On  a  mobilisé 

Origine  :  les  quartiers populaires  sont  trop  souvent mal  traités  et  mal  représentés dans  les  médias.  Tout  est  parti de  la  mobilisation  autour  du reportage  très  négatif  d’Envoyé Spécial sur Villeneuve (1) et de la plainte déposée par l’association «  Crique  Sud  ».  Celle-ci  a  été déboutée  parce  que  le  juge  a estimé  que  l’association  ne pouvait  représenter  l’ensemble des  habitants  de  la  Villeneuve, d’autant  plus  qu’elle  n’était pas  nommément  citée  dans  le reportage.  Pendant  six  mois, j’ai  rencontré  les  habitants  du quartier. Ligne éditoriale : produire de  l’information  de  proximité à  destination  des  habitants et  en  associant  les  habitants. Nous  voulons  informer  sur  les initiatives  du  quartier  et  des associations.  Nous  sommes assez  généralistes,  les  faits divers ne nous intéressent pas. La cible : les  habitants  du quartier  Villeneuve  avec  un lectorat  élargi  sur  internet. Parler  de  la  Villeneuve,  c’est parler des quartiers populaires. Financement  :  on  a  bénéficié d’une  subvention  de  la  région Rhône-Alpes.  Même  si  les subventions  ne  suffisent  pas pour  toutes  les  charges,  nous n’envisageons pas de rendre les contenus  payants  sur  internet, 

Le Crieur de la Villeneuve un média hyper local pour le quartier de la Villeneuve.

Interview : Benjamin Bultel Création : créé en 2014

au  printemps  un  financement participatif  et  on  a  eu  des subventions  lors  du  lancement de  la  Métro,  de  la  Ville  de Grenoble (salle) et de la Région. Nous ne voulons pas de publicité ni  de  subventions  pour  une raison  d’indépendance.  Nous voulons  être  financés  par  les internautes  en  proposant  un abonnement  libre  à  partir  d’un euro  par  mois  pour  permettre à  tout  le  monde  de  participer. Aujourd’hui,  nous  sommes  tous bénévoles  mais  l’objectif  est  de salarier  une  personne  et  puis plusieurs. Statut juridique  :  on  a  créé l’association  Particité  afin  de bénéficier  des  subventions mais  on  pourra  évoluer  vers des  formes  de  structures  plus élaborées  comme  les  sociétés coopératives.  A  terme,  nous souhaitons que plus de lecteurs rejoignent l’association.Pourquoi un site ?  c’est une  opportunité.  On  a  pensé éventuellement  à  une  version papier  mais  on  essaye  dans un  premier  temps  d’attirer  les internautes et de les fidéliser. Quelles sont vos difficultés ? Gérer  une  association  (budget, tâches administratives, envoi de dossiers), c’est compliqué et on n’est pas formé pour ça. Arriver à communiquer davantage pour augmenter  notre  audience  qui est  assez  faible.  Ne  pas  avoir le  même  réseau  que  ceux  qui sont dans  le métier depuis plus longtemps.Vos projets ? On a tous les cinq envie  de  rester  à  Grenoble,  de développer  Particité,  et  gagner de l’argent avec Particité. On sait que  ça  prendra  du  temps  donc on  est  tous  prêts  à  travailler  à côté. http://media.particite.fr

ni d’avoir de  la publicité  : cela prend  énormément  de  temps et  il  y a un risque de perte de notre indépendance et de notre objectivité.  La  version  papier sera  probablement  en  prix libre.Statut juridique : associatif

Nous  avons commencé  sur  internet  car cela  permet  l’utilisation  de plusieurs  supports  (audio, vidéo…)  et  c’est  un  média facilement accessible. Mais en discutant  avec  les  habitants, on s’est rendu compte que  les gens  sont  très  attachés  au papier. Quelles sont vos difficultés ?C’est  énormément  de  boulot. La  charge  de  travail  est gigantesque.  Il  est  difficile d’avoir  un  local  à  Villeneuve et  les  subventions  ne  nous permettent  pas  d’en  avoir  un dans  le  privé.  Le  plus  gros défi  :  c’est  de  faire  participer les  habitants.  J’ai  quelques propositions  d’articles  de  la part d’habitants mais  les gens sont occupés aussi par ailleurs. Ils  essayent  de  prendre  des initiatives en tout cas.Vos projets? Nous    voudrions avoir  une  régularité  au  niveau de la production  journalistique et que les habitants investissent davantage  l’association.  Il  va falloir trouver d’autres sources de  revenu  aussi.  On  entend développer  la  version  papier également. Le papier reprendra certainement le contenu du site avec peut-être un agenda pour annoncer les événements de la Villeneuve.  Mais  cela  implique plus  de  travail  et  des  coûts d’impression assez élevés. http://www.lecrieur.net

(1) France 2 en septembre 2013

Nous  nous  inscrivons  dans une  dynamique  d’éducation populaire. Nous faisons partie du réseau média-citoyen qui prône justement  cette  dimension  de l’information. Cible :  tous  les  habitants  du bassin  de  vie  grenoblois,  avec une  attention  particulière accordée à ceux qui s’expriment le  moins:  les  jeunes,  les précaires,  les  femmes.  Nous sommes attachés à faire le lien avec  l’environnement  qui  nous entoure : la ville, la montagne...Financement : nous  arrivons  à 

survivre grâce à des subventions de  la  Région  Rhône-Alpes  et  au fait  que  le  journal  est  porté  en partie  par  des  bénévoles.  Nous avons  aussi  de  la  publicité  et quelques  soutiens  de  lecteurs. Nos annonceurs se reconnaissent dans notre journal : ils s’inscrivent souvent  dans  une  démarche de  développement  durable,  ce ne  sont  pas  de  grandes  multi-nationales et ils ont besoin d’être connus. Statut juridique  :  l’association est une  évidence  pour  nous  car  nous privilégions l’homme avant le profit. 

Internet et papier ?  Nous  avons bien sûr un site  internet qui nous permet  de  diversifier  les  formes d’information  :  vidéos,  webdoc... mais  nous  avons  choisi  de conserver  la  version  papier  pour aller vers le lecteur. Qui s’informe via  un  site  local  aujourd’hui?  Les gens  vont  de  moins  en  moins chercher l’info. Nous, nous voulons garder  le  lien par  le papier quitte à  renvoyer  nos  lecteurs  ensuite sur le net. Mais il faut reconnaître qu’imprimer  25  000  exemplaires et  les  distribuer,  c’est  très  lourd pour  une  petite  structure  comme la nôtre. 

Difficultés : les  aides  que nous  percevons  sont  toujours liées  à  des  projets  et  non  à  du fonctionnement.  Si  cela  nous incite  à  évoluer  continuellement, cela  nous  oblige  aussi  à  ne fonctionner  qu’avec  des  emplois précaires.Projet : nous  voulons  que  les habitants  se  saisissent  encore plus  du  journal  pour  s’exprimer et aussi ceux qui n’ont pas accès à l’information. Nous avons lancé un concours d’articles pour aller dans ce sens.www.lesantennes.org

Interviews réalisées en décembre/janvier 2014 par

Sinatou Saka et julie Fontana

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La consommation locale menacée par TAFTA La zone euro, avec sa législation qui lui est propre, protège aujourd’hui les entreprises et producteurs européens des grandes multinationales. Avec le projet TAFTA (1) s’ouvrent des négociations pour un grand marché transatlantique de libre-échange. Les militants d’ATTAC y sont très opposés. Nous les avons rencontrés.

Avec  25%  des  richesses  mondiales  (PIB) et  ses  750  millions  de  consommateurs potentiels,  l’Europe  est  une  affaire  bien alléchante  pour  les  multinationales.  Les défenseurs  du  futur  traité  TAFTA  vantent ses nombreux avantages économiques pour l’Europe et  les États-Unis, d’autant plus en période de crise : gain de croissance, hausse des exportations…Mais de plus en plus de voix se lèvent contre 

ce projet. 150 000 citoyens ont répondu à la consultation publique ouverte l’été 2014 par l’Union  Européenne  (un  record  pour  cette procédure). Parmi eux, 97% considèrent que ce traité n’est pas à l’avantage de l’Europe. 

Ce qui déplaît aux opposants, en particulier : le  fait  qu’une  entreprise  puisse,  avec l’instauration de tribunaux privés, intenter un procès si elle considère qu’elle a un manque à gagner à cause d’une politique publique. La société Philip Morris, a ainsi déjà poursuivi à ce  titre,  l’Uruguay,  l’Australie  et  le  Canada, où ce genre de tribunaux sont en place, pour avoir  mené  des  campagnes  anti-tabac.  A l’inverse, jamais ces États ne pourront exiger de  la  firme  le  remboursement  des  frais médicaux des fumeurs atteints de cancer. 

Un  autre  enjeu,  c’est  l’harmonisation  des normes  commerciales  aujourd’hui  plus strictes en Europe qu’aux États-Unis. Dans le cas du secteur alimentaire, par exemple, la firme américaine Monsanto, qui produit 90% des  semences  transgéniques  mondiales, souhaite  depuis  longtemps  vendre  ses graines sur  le marché européen. Alors que le  Parlement  européen  s’est  déjà  prononcé contre  les  cultures  OGM,  l’alignement  des normes  européennes  sur  celles  des  États-Unis  leur  ouvrirait  le  marché,  les  traités européens (TAFTA) étant au-dessus des lois votées démocratiquement par le Parlement européen.

Pour nous, qu’est-ce que TAFTA veut dire ?Les  collectivités  locales  pourraient  se  voir dans l’impossibilité de mener des politiques incitatives.  Par  exemple,  une  municipalité qui  voudrait  favoriser  la  production agricole  locale,  serait  obligée  de  mettre en  concurrence  les  offres  des  producteurs locaux avec celles des firmes américaines et de ne retenir comme seul critère de choix : le prix. En voulant privilégier le local, elle se verrait accuser de concurrence déloyale.

Le  collectif  «  Stop  TAFTA  »  est  un  des organismes les plus actifs en France contre ce  traité.  Quant  à  la  mairie  de  Grenoble, elle s’est déclarée hors TAFTA à l’issue des élections  européennes  et  sur  insistance d’ATTAC,  à  l’instar  de  plus  de  240  autres collectivités  françaises  :  action  locale  pour un changement global .

Olivier Elleaumehttps://www.collectifstoptafta.org/collectivites/article/la-commune-de-niozelles-demande-unhttps://stoptafta.wordpress.com/category/mobilisations/hors-tafta/http://local.attac.org/attac38/spip/(1) : TransAtlantique Free Trade Agreement – traité de libre-échange transatlantic

Nous sommes tous dans le même bassin !

Dans  le  cadre  du  CDDRA  (1),  des  citoyens volontaires se sont d’abord rencontrés afin, dans un premier temps, de mieux comprendre les  avantages  de  nos  territoires.  Ils  ont découvert  avec  l’aide  de  Magali  Talandier, enseignante  chercheuse  en  économie  et urbanisme, que ce sont les usages qui font le territoire. Il y a des endroits où on produit, où  on  habite,  où  on  consomme,  et  ces endroits  sont  parfois  très  éloignés  les  uns des autres. La richesse produite à un endroit n’est  donc  pas  uniquement  consommée  là où elle est produite. Cinq  Conseils  Locaux  de  Développement (CLD) se sont donc associés pour  travailler en  cohérence  et  réaliser  «  Les  portraits 

de  territoire  ».  «  C’est le bassin de vie qui fait la cohérence et non les découpages administratifs,explique une animatrice d’un CLD. Et de poursuivre : concrètement, il y a un jeu de mouvement entre les richesses de nos  territoires.  Par  exemple,  la  ville-centre est  un  lieu  de  production,  autour,  c’est du  résidentiel,  le  Grésivaudan  développe surtout  les  technologies  et  consomme  peu sur place,  le Voironnais est spécialisé dans le  domaine  de  la  santé  et  du  sport,  le  Sud Isère  :  le  tourisme,  le bio...  Il  y a beaucoup de  similitudes  mais  aussi  beaucoup  de spécificités.  Notre  travail  a  alors  consisté à  rechercher  des  complémentarités.  Par exemple : on pourrait développer des formes de  tourisme  urbain  (tourisme  d’affaire, musée, théâtre) et périphérique, plus en lien avec  la  nature.  On peut très bien planter sa tente dans le Trièves et aller au musée à Grenoble.  Inversement, ceux qui viennent faire  du  tourisme  à  Grenoble  peuvent  aller 

Alors que les négociations entre l’Europe et les États-Unis sur un éventuel marché transatlantique continuent de faire polémique (voir article ci-dessus), les acteurs locaux de la Région Rhône-Alpes s’organisent pour construire un système équilibré et complémentaire dans le bassin de vie grenoblois.

en dehors de  la ville-centre. Si chacun  fait des efforts de son côté pour aller chercher des touristes, c’est peu productif. Ensemble, on  est  plus  fort.  On  peut  mutualiser  les actions. » Les emplois à développer doivent l’être sur l’ensemble du territoire. La création de « tiers lieux  »,  d’espaces  partagés  pour  le  travail (coworking), le développement du télétravail, peuvent permettre aux indépendants d’être moins  isolés,  de  mutualiser  des  moyens, des  locaux,  des  services.  Pour  faire  venir une  entreprise,  nous  avons  tout  intérêt  à valoriser  le  cadre  de  vie  et  les  territoires vivants.  Il n’y a pas que des autoroutes pour dynamiser un territoire ! L’AEPI (2)  reconnaît  que  l’image  de  la  montagne n’est  pas  suffisamment  valorisée  comme un élément attractif. Grenoble capitale des Alpes, ce n’est pas que les stations, ce n’est pas que des territoires de récréation… Nous on pense que c’est intéressant qu’une petite entreprise s’installe au fin  fond du Trièves. Pas n’importe quelle entreprise bien sûr.»L’idéal ? «Un territoire qui permette à chacun d’avoir une vie choisie, et non pas dicté par le lieu de travail. Le déséquilibre, c’est qu’il y ait trop de spécialisations. Cela génère des déplacements  et  consomme  l’espace  pour les voiries… Si on peut dépenser moins pour les  routes,  on  pourra  dépenser  plus  pour autre chose.»

Olivier [email protected](1) Contrat de Développement Durable Rhône-Alpes(2) Agence Economique pour l’implantation d’entreprises nouvelles

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Il  s’agit  du  «colza  muté».  Ce  petit  surnom anxiogène  a  pour  vrai  patronyme  Variété rendue  Tolérante  aux  Herbicides  (VrTH). Les  VrTH  ne  figurent  pas  dans  les  rangs des Organismes Génétiquement Modifiés au prétexte  que  leur  tolérance  aux  herbicides provient  d’une  manipulation  différente de  celle  permettant  la  création  d’OGM. Mais,  selon  certains,  cette classification est une vaste supercherie,  qui  permet  la commercialisation et  la mise en culture de plantes  mutées,  sans  aucune  évaluation préalable.  C’est  pourquoi  la  confédération paysanne de Rhône-Alpes souhaite travailler sur  un  projet  de  motion  concernant  ce nouveau colza. Elle  s’est  adressée  à  la  chambre  régionale d’agriculture et a obtenu une réponse évasive du syndicat agricole. Celui-ci s’en remet à la législation européenne qui, en excluant ces plantes de la liste des OGM, ne leur impose ni évaluation, ni étiquetage. Une permissivité 

La confédération paysanne de Rhône-Alpes se mobilise au niveau local et national contre le colza muté, un colza modifié génétiquement, qui passe au travers des restrictions concernant les OGM.

La petite graine qui sème le trouble...

Le changement climatique se prépare aussi à Grenoble

Chronique de la mort d’une antenneA l’heure de l’internet haut débit, des smartphones et de la course à la 4G, un nombre croissant d’ondes électromagnétiques de différents types envahissent notre environnement. A Échirolles, le collectif d’habitantsTournesol, s’est mobilisé et a gagné.

C’est par une note dans le  hall  de  l’immeuble que  les  habitants  du  41 avenue  de  Grugliasco ont appris l’implantation prochaine d’une antenne relais sur  le  toit de  leur résidence.  Inquiets pour leur  santé,  ils  ont  eu recours  à  l’association «Robin  des  toits»  (1)  qui  donne  des  clés pour  remettre  en  cause  l’implantation  de ce  type  d’antenne.  Les  résidents  ont  créé un  collectif,  puis  des  réunions  ont  été organisées  avec  l’opérateur  afin  de  trouver un  terrain  d’entente.  Les  riverains  ont  été exaspérés par le manque de communication de  la  part  de  SCIC  Habitat  (propriétaires), Free ou encore la mairie. L’association  CCARA  (2)  est  venue soutenir  les  riverains.  Elle  a  souligné  que dès  1981,  la  NASA  déclarait  les  ondes électromagnétiques  comme  dangereuses et  que  l’ONU,  en  2014,  a  rangé  ces dernières dans la même catégorie que les vapeurs d’essence ou la laine de verre : possiblement cancérigènes.Alors  qu’une  résolution  européenne préconise  une  exposition  à  0,6  volts  par mètres  (Vm), Free rétorque que  l’exposition à  0,6V/m  ne  serait  pas  envisageable  car cela  nécessiterait  une  multiplication  du nombre d’antennes par 3. La CCARA estime, elle,  qu’il  suffirait  d’augmenter  le  nombre d’antennes de 30%.Finalement,  en  prenant  en  considération les pétitions signées par les résidents, SCIC Habitat a décidé d’annuler l’implantation de l’antenne.

Olivier Elleaume(1) association pour la sécurité sanitaire des technologies sans fil : http://www.robindestoits.org(2) Coordination Citoyenne Antennes-Relais Rhône-Alpes : http://ccarra.revolublog.com

inquiétante  quand  on  sait  que  la  nuance entre OGM et VrTH réside dans cinq petites lettres – la différence entre « transgenèse » et « mutagenèse ».Au niveau national, neuf organisations, dont la confédération paysanne, qui qualifient ces plantes «d’OGM cachés», avaient adressé fin 2014  au  Premier  Ministre  une  demande  de moratoire sur la vente et la mise en culture de  ces  variétés.  Sans  réponse  de  sa  part, elles engagent à présent un recours juridique et exigent une évaluation des risques.On estime aujourd’hui que 20% des cultures de  tournesol  proviennent  «d’OGM  cachés». Les  risques  entrevus  sont  nombreux  :  les plantes  sont  arrosées  généreusement d’herbicides,  étant  donné  leur  grande tolérance  à  ces  produits,  et  l’on  craint des  atteintes  à  la  biodiversité  et  des répercussions sur le réseau hydrologique.

Amélie Jacquethttp://rhone.confederationpaysanne.fr/rhone-alpes_303.php

Alternatiba est un mouvement européen qui vise à encourager les citoyens à participer à la construction de villages alternatifs temporaires pour trouver des réponses à l’urgence climatique, et aux enjeux de société plus généraux (éducation, vivre-ensemble...).

Alternatiba  signifie  alternative,  en  langue basque.  C’est  en  effet  à  Bayonne,  dans  le Pays Basque, qu’a eu lieu le premier village Alternatiba en octobre 2013. Il a réuni 12 000 personnes.  Depuis,  les  villages  Alternatiba ont  poussé  comme  des  champignons. A Grenoble, environ 350 bénévoles surmotivés s’attellent à la tâche:  le village Alternatiba  Grenoble  doit  se  dérouler  le  26 septembre prochain, au coeur de la ville.La  mobilisation  Alternatiba,  qui  s’étend  à toute  la  France  (soixante-dix  villages  en préparation)  et  même  à  l’Europe,  se  fait plus  pressante  avec  la  perspective  de  la COP21  (Conférence  sur  les  changements climatiques) qui se déroulera fin 2015 à Paris. Alternatiba  souhaite  que  les  villages  soient l’occasion  de  mobiliser  le  maximum  de citoyens et d’associations autour des enjeux climatiques,  le  tout  dans  une  ambiance  de fête  populaire.  L’idée  est  aussi  de  rompre avec  la  sidération  et  le  découragement vis  à  vis  de  ces  questions.  Le  défi  du 

changement climatique peut aller de pair avec  la  construction  d’une  société  plus humaine,  plus  solidaire,  plus  conviviale. Ce  projet  contraste  avec  l’image  plutôt contraignante  que  renvoie  la  transition énergétique  obligeant  à  un  changement radical de nos modes de vie...A  Grenoble,  des  réunions  ouvertes  à tous  sont  organisées  depuis  février pour  préparer  cet  événement  autour des  thèmes  de  santé,  d’environnement, de  démocratie,  d’éducation  ou  encore d’énergie.  L’ouverture  est  la  clé  de  voute de  l’organisation  du  village.  Maud,  une volontaire,  déplore  le  climat  d’entre-soi qui règne dans de nombreuses structures associatives.  Alors  qu’à  Alternatiba, les petits nouveaux et les curieux seront toujours les bienvenus, jusqu’à la veille du village.

Grenoble  accueillera  également  le  Tour alternatiba  (5  000  kilomètres  en  tandem à  travers  la  France)  Le  2  juillet  prochain. Ce  tandem  a  été  choisi  pour  illustrer la  solidarité,  la  force  du  collectif  et  la reconversion écologique et énergétique.

Afin de développer la mobilisation dans le maximum  de  villes,  Alternatiba  propose de nombreux outils pour ceux qui veulent devenir volontaires ou organiser un village. 

Olivier Elleaumehttps://alternatiba.eu/grenoble/

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Yves Citton, professeur à l'Upmf fait une démonstration magistrale sur ce phénomène de masse dans son ouvrage intitulé : Pour une écologie de  l'attention*.  "Googlisation  des esprits, armes de distraction mas-sive,  déferlement  d'images…  Quid de notre attention?" Comme l'affir-mait  Patrick  Lelay  :  "je  vends  du 

temps de cerveau auprès de Coca Cola",  les  moteurs  de  recherche anticipent  nos  désirs,  modifiant même certaines pages en fonction de  nos  recherches  antérieures. Surtout, souligne Yves Citton : nous assistons à un bouleversement de l'économie où  les  fondements de la croissance étaient la production. Aujourd'hui, des fortunes naissent sur  la  seule  réception  et  revente d'informations."  Mais  son  propos est plus profond: comme notre at-tention est source de profit : «notre contribution à  l’économie tient en grande  partie  à  notre  effort  d’at-tention des uns envers les autres. Le revenu universel pourrait donc être  conçu  comme  tout  à  la  fois rendant possible et récompensant ce travail d’attention quasi-perma-nent». Normal,  lorsqu’un service est gratuit sur Internet, c’est que le produit c’est nous.  Rosalie Hurtado

* editions du Seuil La couleur des idées

Shape of memory, oeuvre de Philippe Boisnar et Arnaud Courcelle réalisée avec un moteur de recherche.

Et si vous vendiez votre attention? Vous n’y pensiez pas vraiment et pourtant : votre attention est une valeur marchande !

Yannick  est  un  immense  provo-cateur. Après avoir été un précur-seur  en  signant  un  livre  sur  les hackers,  voilà qu’il  s’en prend à nos  mails,  l’outil  de  travail  dont nous  sommes  tous  esclaves  et dont nous ne pouvons plus nous passer.  Le  courriel  ou  pourriel, l’appui  incessant  sur  la  touche suppression, les «Oups» pour la pièce attachée oubliée, les mails partis  trop  vite  sans objet... Son ton  décalé,  ses  délires  mathé-matiques,  nous  interrogent.  De quel  droit  les  mails  doivent-ils dilapider  54  h  de  notre  vie  par an? En moyenne, 70 % des Fran-çais  vérifient  leur  messagerie toutes les cinq minutes, 78 % se connectent  avant  de  dormir,  à peine moins dès  le  réveil… Plus 

Les mails nous enmêlent

grave, encore Yannick Chatelain mentionne  dans  son  livre  :  une étude  de  l’Institut  psychiatrique de Londres qui démontre claire-ment  que  de  passer  incessam-ment  d’une  tâche  à  une  autre entraîne  une  perte  de  QI  de  10 points.  10  points,  ce  n’est  pas rien ! Au travail, comme 65 % des personnes connectées reçoivent un mail toutes les cinq minutes et qu’il faut environ 64 secondes pour  se  reconcentrer  sur  son travail, qu’en est-il de la produc-tivité ? (2)Sûr  les  mails  emm...êlent  Yannick Chatelain, mais il n’est plus le seul.

RH(1) Yannick Chatelain, professeur-chercheur à GEM, Grenoble Ecole Management «les mails m’en... mêlent»(2) Lire l’article sur l’hyperconnexion dans le Monde.fr du 13.03.2015 de Catherine Rollo.

Le mail, incontournable dans les gestes au quotidien, fil conducteur des journées de travail ou de loisir, est, pour tous les addicts que nous sommes devenus un vrai fléau. Yannick Chatelain (1) qui s’emm...êle avec ses mails se mêle de nous donner un mode d’emploi.

Un webdoc réalisé avec plus de 200 jeunes de l’agglo, une vingtaine de vidéos : http://r61146816.racontr.com

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Et si les transports publics étaient gratuits?La gratuité des transports pour les jeunes et pendant les pics de pollution était une promesse de campagne d’Eric Piolle. Pourtant, depuis le 15 mars, alors que les taux de particules fines n’avaient cessé de grimper, les transports n’étaient pas gratuits comme promis... A la place, un billet valable pour toute la journée au lieu d’une heure. Est-ce bien efficace ?

Un  collectif  citoyen  s’est  formé en septembre 2014 afin de porter l’idée  des  transports  gratuits. Une  pétition  circule  et  une réunion  publique  s’est  déroulée le 24 février dans le but d’ouvrir un  débat  entre  opposants  et partisans  de  ce  projet.  Les opposants  avancent  qu’il  n’y  a plus  de  marge  de  manœuvre, le  financement  public  étant déjà  à  son  maximum  (85%  du financement  des  transports sont des subventions). De l’autre côté,  on  souligne  les  coûts environnementaux  et  sanitaires qui  seraient  plus  lourds  que  le financement total des transports par le service public …

A  l’occasion  des  élections départementales,  le  collectif a  publié  une  lettre  ouverte  à tous  les  candidats,  les  invitant à  préciser  leur  position  sur ce  sujet.  Seuls  le  PCF  et  le Rassemblement  des  citoyens y  ont  répondu.  Le  premier 

Les mesures, notamment de prévention pour anticiper les pics de pollution, se font aussi attendre malgré des chiffres qui alertent: selon une étude de janvier 2015 (1) concernant la pollution aux particules fines, Grenoble se classe en cinquième position des villes les plus polluées de France. (1) étude de l’Institut de Veille Sanitaire

adhérait totalement à la gratuité et  le  second prônait  la mise en place  immédiate  de  la  gratuité pour les jeunes de seize à vingt-cinq ans.Olivier Elleaumehttp://gratuite-transports.ouvaton.org

Avez-vous regardé les yeux d’un chat vivant dans la rue ? Tristesse infinie, désespoir muet …

« Je suis un chat sans abri et  je vis près de chez vous. Qu’il pleuve ou qu’il vente, je m’abrite là où je peux. Je n’ai personne pour don-ner et pour recevoir de l’affection. Pourtant,  j’aimerais  tellement… Je  suis  discret,  je  ne  me  plains pas, mais j’ai peur de tout et je me méfie de  tous. On me chasse de partout. On m’a pris pour un jouet 

et maintenant on en veut à ma vie. Mais moi je n’ai pas choisi de vivre dans la rue.Je n’ai besoin que d’un peu d’at-tention, d’un peu de nourriture. Je ne suis pas difficile, mais les pou-belles sont fermées et des souris - il n’y a plus trop en ville. Beaucoup de mes semblables sont morts de faim. »

Ne donnons pas notre langue au chatJ’ai  fait  connaissance  de  Chats Libres  de  Grenoble  et  de  l’Isère-CHA-GR-IS1 autour des malheurs d’une  minette  à  moitié  sauvage. Grâce  à  l’association,  Titi  vit  au-jourd’hui  chez  moi.  Son  regard  à changé du tout au tout.Du  coup,  je  me  suis  impliquée dans l’association. Je ne le savais pas,  mais  Chats  Libres  existe depuis plus de 10 ans. Elle œuvre discrètement  sans  relâche  en faveur des chats vivant en liberté. Ses  mots  d’ordre  :  respect  de  la vie mais aussi respect de la tran-quillité des habitants. Ses actions : capture,  stérilisation  et  tatouage, adoption ou remise sur les lieux de vie (conformément à la loi), nour-rissage régulier sur place.Aujourd’hui,  en  partenariat  avec l’atelier  de  menuiserie  de  l’AFI-PAEIM de Grenoble, Chats Libres porte  un  projet  de  fabrication d’abris de nourrissage, avec deux autres actions : une exposition de photos prises par les enfants par-ticipants et une rencontre avec les habitants  de  l’union  de  quartier 

Foch-Aigle-Libération. Les jeunes ont ainsi  la possibilité de se sen-tir  utiles,  de  s’exprimer  et  d’être reconnus.Chers amis, nous avons besoin de vous pour financer nos projets, la nourriture, mais aussi de vos dons en nature. 

S. MoserContact : 06 47 00 30 73 ou [email protected]

Soirée de soutien au Népal

Vendredi 5 juin 20h30 Palais de sport

www.lesantennes.org

Initiative locale

Premières sensations à l’arrière de l’I-Road, que je teste comme passagère  :  elle  possède  deux roues avant, une roue arrière, et provoque  chez  moi  la  curieuse impression  d’avoir  perdu  une partie de ma pesanteur. l’I-Road penche dans les virages comme une  moto,  mais  à  l’inverse  de celle-ci, elle ne pollue pas l’air de l’agglo, est plutôt silencieuse et fait sourire les piétons. Puis c’est  moi  qui  prend  le  volant, seule  maîtresse  à  bord  de  mon petit  COMS,  monoplace  et pourvu d’un coffre de belle taille. Fouette  cocher  !  Je  démarre, ravie  de  la  facilité  d’utilisation de  la  boîte  automatique,  et entame mon  tour d’honneur de la place Victor Hugo. La conduite est  douce,  agréable,  aucune brusquerie  n’est  nécessaire. Du  coup,  je  suis  détendue  et souriante et les promeneurs me font coucou. A moins que ce ne soit  mon  véhicule,  mi-carrosse (pour  le  chic),  mi-citrouille (pour  la  taille  et  la  forme) qu’ils  saluent.  Il  faut  dire  qu’il a  l’avantage  d’être  entièrement 

électrique,  de  libérer  l’espace citadin  généralement  saturé par  les grosse cylindrées, et de stationner  gratuitement  dans l’agglo.  Même  les  plus  grandes villes  nous  envient  -parait-il- ces voitures de poche (1).Seul  bémol,  pour  vous transformer  vous  aussi  en conducteur  du  futur,  il  faudra vous  munir  d’un  smartphone (mais dans une ville à  la pointe de  la  technologie  comme Grenoble,  qui  n’en  possède  pas ?)  et  réserver  la  voiturette  de votre choix trente minutes avant son retrait à une borne. Plus flexibles que les transports urbains et rompant radicalement avec  les stéréotypes en  vigueur dans le domaine de l’automobile (une belle voiture est forcément sombre,  rutilante  et  aux proportions  gargantuesques), les  toutes  petites  CitéLib  ont déjà tout des grandes.  

Amélie Jacquet(1) Leur présence à Grenoble est le fruit d’un partenariat entre Toyota, le réseau CitéLib (un réseau d’autopartage implanté en Rhône-Alpes), la Métro, la Ville de Grenoble et EDF.

Nous, aux Antennes, nous aimons les petites voitures, surtout si elles arrachent des sourires aux passants, et qu’elles parent de couleurs d’arc-en-ciel les rues moroses. Pour en savoir plus sur les voiturettes colorées qui fleurissent aux quatre coins de Grenoble, je suis, l’espace d’une heure, passée aux commandes de ces engins du futur.

Les Antennes ont testé l’I-Road et le COMS

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Petite histoire du YogaLe  Yoga,  «union»  en  sanscrit, est  une  pratique  ancestrale, une  voie,  une  façon  d’être au  monde  qui  dépasse  de loin  les  postures  et  qui  suit huit  principes.  Beaucoup  de formes  de  Yoga  présentes  chez nous,  en  Occident,  sont  des interprétations de traditions, qui, de fil en aiguille, n’ont retenu que les aspects plaisants. Les Yogas Sutras de Patanjali sont le texte fondateur  de  cette  pratique. Ces  aphorismes  recueillent  les grands principes de ce que  l’on appelle l’Ashtanga Yoga ou Yoga à huit pétales. En  Inde,  le  grand  maître  et philosophe  du  20e  siècle, S.T.Krishnamacharya  a    passé sa vie à étudier les Vedas, textes fondateurs  de  l’hindouisme. Il  a  renoué  avec  la  pratique ancestrale  du  yoga  qui  était tombé en désuétude et dédaigné en  Inde.  Ces  disciples  B.K.S Iyengar  et  Patthabi  Jois  (ainsi que  Indira  Devi)  ont  perpétué son  enseignement  mais  se  le sont approprié, donnant les deux types de yoga  les plus  influents dans  le  monde  actuel:  Le  Yoga Iyengar  et  l’Ashtanga  Vinyasa Yoga.

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Yoga Iyengar?

Les types de yoga se sont multipliés de façon fulgurante avec la montée du New Age et l’injonction du bien-être et du lâcher prise : Yoga Kundalini, Ashtanga Yoga, Hatha Yoga, Yoga de l’Energie… Mais prenez garde, rares sont les formes qui restent fidèles aux écrits ! Focus sur le Yoga Iyengar.

Le Yoga IyengarB.K.S  Iyengar  a  créé  cette pédagogie,  après  s’être  blessé. C’est  un  Yoga  très  rigoureux,  qui s’attache  à  respecter  de  façon précise les alignements du corps. Les postures s’enchaînent selon un ordre séquentiel et l’usage de supports  (couvertures,  briques, sangles) permettent de stimuler la mémoire corporelle,  le  tout accordant  un  respect  profond aux  capacités  de  chacun  sans jamais  relâcher  l’attention. Bien  au-delà  du  bien-être  et du  plaisir  «per  se»,  c’est  la justesse  qui  est  recherchée  : la  justesse  du  positionnement, de  l’alignement,  de  la  posture physique, cette dernière étant le reflet de la posture mentale.Ce  Yoga  est  une  recherche corporelle  afin  de  briser la tendance que chacun a d’abuser de ses habitudes et de s’ouvrir à  l’inconnu. Quand on est dans une habitude il y a un déséquilibre car des zones corporelles  sont  délaissées. C’est  un  Yoga  plutôt  statique mais  il  y  a  du  mouvement dans  l’immobilité.  Et  c’est dans  ce  cadre  construit  avec ces  contraintes  corporelles qu’un  nouvel  élément  apparaît, l’éther,  qui  l’espace  d’un  court moment,  a  le  goût  d’harmonie, de paix et d’éternité.

Nathalie Gin

Bien-être

La plupart du temps, vous faites vos courses :

Dans les magasins discount et hypermarchés

Dans les Grandes ou Moyennes Surfaces (GMS)

Dans les marchés, magasins de producteurs, paniers

Lors de vos courses, vous privilégiez...

La qualité Le prix La provenance du produit

Selon vous le prix des produits locaux est...

Plus élevé Equivalent Moins élevé

Pour vous, manger local c’est...

Un geste citoyen Un effet de mode Une façon de vivre

Est-il difficile pour vous de reconnaître un produit local ?

C’est compliqué Pas vraiment Pas du tout

Dans combien de lieux diffé-rents faites-vous vos courses?

1 lieu De 1 à 3 lieux Plus de 3 lieux

Pour vous, un produit local provient d’un rayon de...

Moins de 50 km 50 à 150 km 150 km et plus

Pour vous, manger local c’est: Contraignant Un gage de qualité Une nécessité

Vous mangez des produits locaux...

Tous les jours Plusieurs fois par mois Rarement

Où souhaiteriez-vous acheter des produits locaux ?

Marché, magasin de produc-teurs, AMAP

Magasin spécialisé Grande et Moyenne Surface

(GMS)

Jeu test Quel type de locavore êtes-vous?

Jeu réalisé par la junior entreprise Idées-Territoires,association d’étudiants-adhérents, qui suivent une formation en Ingénierie du Développement Territorial. Ils se mobilisent en fonction des missions pour lesquelles on fait appel à eux et réalisent des travaux dans les champs de l’application du développement territorial. Institut de Géographie Alpine, 14bis avenue Marie Reynoard, [email protected]

Vous avez entre 10 et 16 points :Vous êtes un consommateur minimaliste. Vous n’aimez pas trop changer vos habitudes d’achat. Vous appréciez le gout des produits locaux mais n’êtes pas prêts à acheter dans différents magasins pour en consommer plus, cela vous paraît trop contraignant.

Maintenant, comptez votre nombre de points : 1 pt 2 pts 3 pts

Vous avez entre 17 et 23 points :Vous êtes un consommateur sceptique. Vous aimeriez manger plus de produits locaux mais cela ne vous suffit pas. Vous voulez retrouver certains produits tout au long de l’année, en faisant vos courses dans le moins de magasins possibles.

Vous avez entre 24 et 30 points Vous êtes un consommateur sen-sible. Vous êtes motivé par l’achat de produits sains et de qualité. Pour vous, il est important de favoriser les produits et les producteurs locaux, même si cela prend du temps (à acheter et à cuisiner)

Addict des produits locaux ou accro à la grande distribution? Quel type de consommateur êtes-vous ? Pour le savoir, faites le test !

Page 13: Les Antennes de poche N°28

Bien-être

La Serre à Orgueil promeut la désobéissance citoyenne mais aussi socio-culturelle et même alimentaire. Avec cette association, votons nous aussi la soupe, un concept généreux qui se répand dans le monde entier.

Cette  association,  dominée  par le  verbe,  le  goût  de  la  bonne cuisine  bien  présentée  et  l’ani-mation  culturelle  pour  tous, s’est  lancé  un  défi  :  celui  de faire de la bonne cuisine, saine et généreuse, mais à 5 euros l’assiette.  Elle  a  donné  nais-sance  à  un  mouvement:  «Votez la  Soupe»,  la  bonne  soupe  po-pulaire, bien-sûr, au sens noble du  terme, celle qui est présen-tée dans des bols en porcelaine, sur  des  nappes  en  tissus,  avec des fleurs, celle qui créé du lien avec ses voisins lorsque les mu-siciens  et  les  artistes  viennent l’animer.  Cette  initiative  simple et  généreuse  a  fait  le  tour  de la  planète.  Qu’ils  soient  manu-tentionnaires,  intellectuels  ou financiers, jeunes ou plus âgés, peu importe les couleurs et na-tionalités,  tous  ont  été  séduits par les propos de La Serre à Or-gueil. Une soixantaine de points sont nés dans le monde.«La  dernière  ouverture  est  à Shanghaï»  sourit  le  président, Thierry  Guillemin.  Lui  et  ses amis  se  délectent  à  la  lecture du  menu  proposé  tout  récem-ment  à  Fontaine  pour  650  per-sonnes  lors  de  la  venue  des «zindignés»  :  «le  consommé 

de  soir  d’orage»,  «la  soupe  de châtaignes aux os à moelle». «À notre manière,  ajoute-t-il,  nous avons  voulu  répondre  à  cette question  :  «  à  quoi  rêvent  les milieux populaires et mettre en pratique une forme de désobéis-sance alimentaire ». Plus qu’une récréation,  voter  la  soupe  est une re-création, un service bien-veillant avec de bons petits plats dignes des plus grands chefs et le bien-être d’un public friand de pacifisme,  d’interculturalité  et de lien social. «La désobéissance alimentaire, avec Votez la soupe, consiste à s’émanciper  des  manipulations dominantes et spéculatives pour poser  l’enjeu  de  l’alimentation sur  le  terrain  prioritaire  de  la santé  publique.  L’alimentation est  notre  première  médecine. Dans  la  pratique  on  s’empoi-sonne,  on  compromet  l’avenir de  notre  terre  et  celui  de  nos enfants.  En  attendant  que  nos gouvernants  adoptent  la  raison d’Etat pour éradiquer ce suicide collectif,  nous  oeuvrons  selon nos possibilités (maladresses et pets dans l’eau, compris)».Finalement un restaurant ce de-vrait être comme ça, comme un lieu au bout de la nuit, inattendu, vaguement espéré, un brin plan-qué  et  surtout,  permettant  de sentir  le pouls de  la ville à  tra-vers un rêve de soupes. C’est la conquête d’une liberté sans pa-reil, pénétrante et réjouissante.

Rosalie HurtadoPour connaître les prochaine soupes : [email protected]. Tél.: 09 53 50 41 03

Illustration d’une soupe lors des 40 ans de la Villeneuve, signée Louis Biron-Guillemin

Tout  d’abord,  il  n’y  a  pas de  définition  de  la  plante médicinale,  simplement  des plantes  «  inscrites  »  à  la pharmacopée.  Alors,  quand je  veux  donner  un  conseil médicinal  à  un  patient,  c’est un  peu  la  roulette  russe  :  la prêle est inscrite, l’ortie non ; l’artichaut oui,  la desmodium non, etc.C’est  cette  liste  qui  définit les  plantes  dont  la  vente  est réservée  aux  pharmaciens  et aux herboristes mais comme ces  derniers  n’existent  plus depuis la suppression de leur diplôme  en  1941,  voilà  une belle rente de monopole pour les pharmaciens.Heureusement  les  bons vieux  décrets  d’exception  à la  française  qui  autorisent la  vente  libre  de  certaines plantes  inscrites  sont  là  :  je n’ai  pas  besoin  d’être  dans une  pharmacie  pour  vendre de  l’anis.  Ouf  le  pain  d’épice est sauf !  Les  choses  se  corsent encore  :  plus  que  le  fond, c’est  maintenant  la  forme qui  semble  compter.  Et  oui, 

En tant qu’apothicaire, je dis souvent : “Trouver une plante médicinale c’est simple : il suffit de se baisser ! ». Mais en pratique, le législateur a compliqué la donne. Mais pour protéger qui ? Le consommateur ?

« en l’état », donc juste séchées, je  peux  vendre  librement seulement  148  plantes  de  la pharmacopée.  Par  contre, sous  forme  de  compléments alimentaires  (la  même  plante réduite  en  poudre  et  mise  en sachet-dose par exemple),  c’est plus  de  600  plantes  qui  sont autorisées.  Ne  me  demandez pas  pourquoi  un  emballage de  l’industrie  alimentaire  ou l’enseigne  «établissement pharmaceutique»,  protègent-ils mieux  le  consommateur  qu’un docteur en pharmacie dans une herboristerie spécialisée ?”

Stéphane RossiDr en pharmacie,

créateur de l’Herboristerie Au Temps des Fées

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Coup de gueule

Les Antennes : association Composite: 1 rue Montorge, 38000 Gre-noble. tél. 0438129059. E-mail: [email protected]. Responsable de la publication et rédactrice en chef: Anne Benoit-Janin. Rédaction : Olivier Elleaume, Julie Fontana, Nathalie Gin, Rosalie Hurtado, Amé-lie Jacquet, Sinatou Saka. Ont participé à ce numéro : J-M. Asselin, M.R. Gilles, J.Jonot, Y. Lee. Publicité : Rosalie Hurtado : 0616257119. Imprimerie Notre-Dame. Correcteur : François Haÿs. 20 000 exem-plaires. Ce journal est imprimé 100% papier recyclé, 100% désencré. www.lesantennes.org

Page 14: Les Antennes de poche N°28

ARTISTES D’ICI

De la mesure en toute chose chez cette  artiste  pour  qui  la  peinture est  une  pratique  tangible,  pal-pable dont elle ne peut se passer, son oeil toujours posé vers ce qui pourrait devenir une oeuvre d’art. L’essentiel pour elle est de ques-tionner la nature pour arriver à une certaine  contemplation  et  créer ainsi  un  monde  parallèle,  détec-tant  l’invisible  dans  un  recadrage très personnel. «Je suis à l’aise à la fois dans le réel et  l’imaginaire où  l’on  peut  se  perdre  librement, prendre des chemins détournés et réaliser ainsi «la rivière à l’envers» ou  des  rochers  sensuels»,  com-mente-t-elle.

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La nature détournée

cirque. Pour sa dernière pres-tation, DD était dans l’escalier. Il nous a ainsi mené, en dansant, de la rue Saint-Laurent au Musée Dauphinois… Pour s’approprier le lieu, il décore les contremarches de l’escalier de sa « frise-écri-ture-femmes et hommes » : un travail de titan ! Et brandissant à la fin de son spectacle ses œuvres picturales, il invite le public à découvrir ses vidéos. “Le public était hétéroclite et nombreux. A ma grande surprise, les parents comme les enfants ont apprécié. Ce concept de danse dans l’esca-lier est venu de Pierre Osella. Ce n’était pas évident au départ. Devant le succès, je suis à la recherche d’escaliers partout en Europe”, commente-t-il. Lorsqu’il travaille avec les enfants, il agit comme un ethnologue de l’ins-tant présent, cherchant dans des nuages de mots, leur essence poétique. Pour eux, pour nous, il transfigure le monde qui l’entoure en le ré-enchantant. Tout est là : avec son esprit universel, il tra-duit une approche inventive et décomplexée de son travail. Un travail éclectique, poétique et mo-derne qui détonne dans le monde culturel et assure ainsi son suc-cès.

 RHhttp://eric.alfieri.free.fr

Son rapport faussement candide à son œuvre donne à ses prestations un léger avant-goût de bonheur éternel, un grain de folie. Sur scène jouant les équilibristes, il livre en live des partitions d’écriture, sortes de cercles concentriques tissés les uns aux autres qui ne sont au final que des portraits de femmes et d’hommes. Il les décline à souhait dans tous les formats, sur tous les supports dont la vision à la fois unique et multiple traduisent son rapport au monde.Les portraits aux couleurs vives ou aux lèvres rouges sont désormais sa signature. Il les peint sur scène créant ainsi l’œuvre en direct, et jouant la proximité. Il prend en photo le public, l’invite à une chorégraphie dans un garage public ou lui propose d’essayer des éléments de décors mobiles qu’il a conçus spécialement pour son spectacle. Car ne l’oublions pas, Éric a été architecte pendant dix ans. Il a aussi dansé dix ans pour Gallotta visitant ainsi toute la planète.

DD, une oeuvre au long cours Aujourd’hui, depuis qu’il s’est créé le personnage de DD, son inspiration est sans limite. Ses aficionados suivent avec grand intérêt la vie de DD, le super man de la joie, de la confiance, de la générosité. Il est aussi la ligne directrice de son œuvre dont l’inspiration oscille entre BD et

Eclat de soi. Hui Zheng, cette chinoise qui vit à Grenoble a le goût des corps et des visages émouvants d’intériorité. Son oeuvre est puissante de brutalité, outrancièrement dramatique, et est à l’opposé de sa personnalité : une personne limpide et pétillante de gentillesse.

Les  expositions  de  Fouèse  res-semblent  quelquefois  à  des  jeux de piste aussi déroutants que gri-sants.  Enlevés,  raffinés,  joliment déliés  ou  fermement  rythmés, ses accrochages oscillent entre le semi-figuratif et  le semi-abstrait. Un déroulé qui nous montre que dès  le  moment  où  elle  s’éprend de  son  sujet,  le  plus  souvent  un élément  de  la  nature,  un  arbre, une  montagne,    une  rivière,  un caillou...,  elle  en  fait  une  fidèle représentation,  puis  la  décline un grand nombre de  fois  jusqu’à l’essorer complètement. Il en res-sort une vision très fluide de son art, entre réel et abstraction. Elle nous montre ainsi tout le chemin parcouru, ne cherchant pas parti-culièrement une identité. «L’unité vient de  la diversité,  conclut-elle, souriante.  Le  fil  conducteur  est une  histoire  vraie  au  départ  qui devient délire vagabondage, rêve-rie. Un vent de folie douce et une piquante ironie.»

RHwww.fouese.com

la peinture de Fouèse tranche par son immédiateté, glanant dans la nature une matière vive et souple, s’abreuvant chez les plus grands.artistes, se saisissant de gros plans et finit par manipuler nos perceptions.

Entre réel et abstraction

Des traits déroulant son imaginaireÉric Alfieri excelle dans tous les arts qu’il combine librement : danse, peinture, sculpture, vidéo, et même textes poétiques...

Flamme d’intérieur

Déformation  du  réel  et  altération furtive  du  monde,  elle  incite  à réfléchir  et  invite  à  l’imagination. Mélodie  douce  des  couleurs  et images vivifiantes font de Fouèse, un  porte-parole  artistique  plein d’espoir. Sa captation de la nature, dévoile chez elle une belle matu-rité.

Avec ses corps à la beauté mou-vementée,  ses  portraits  grima-çants,  ses  bébés  joufflus  et  pen-sant  à  on  se  demande  quoi,  ou 

ses  homosexuels  dont  la  relation semble être d’une immense inten-sité dramatique… on est séduit par le  classicisme  de  Hui  et  sa  stu-péfiante  passion  pour  évoquer  la flamme intérieure dramatique des uns  et  des  autres.  Même  si  l’ex-pression  semble  être  sa  passion, on ne peut être qu’émerveillés par l’exactitude absolue du trait de ca-ractère de ceux qu’elle portraiture.Coulures et monochromes colorésIl  y  a  quelque  chose  de  magique dans l’élégance discrète de ce qui semble  être  des  monochromes «C’est à peine visible mais j’utilise beaucoup de couleurs », contredit-elle.  La  délicatesse  du  trait  mêlé 

aux coulures parfaitement maîtri-sée  fait  sens. « Quand  je  suis en forme,  je  maîtrise  complètement les  coulures.  Autrement,  lorsque je  rate,  c’est  que  cela  ne  va  pas intérieurement.  C’est  un  signe ».  Ce  qu’elle  aime  le  plus,  c’est suivre  sa  création  sans  vraiment savoir  où  elle  la  mène.  «Je  mets à chaque fois à peu près deux ans pour  comprendre  le  pourquoi  de mon  travail.  «Les grimaces,  c’est lorsque  je suis arrivée de Hunan, en  Chine,  à  Strasbourg.  Je  ne connaissais personne, parlais mal le français et ne comprenais rien à l’administration française. Puis j’ai eu  une  période  sereine  où  je  me 

suis intégrée et j’ai rencontré mon mari. Mon  travail  s’est apaisé.  Je n’ai encore pas d’explication pour les coulures sur ces corps et por-traits  exposés  dans  ma  dernière exposition. Je trouverai certaine-ment  dans  deux  ans.  Peut-être la naissance rapprochée de mes deux enfants ?» Son oeuvre, ses yeux, sont le miroir de l’âme. La sienne. La nôtre.  R Hwww . www.hui-zheng.com06 89 28 27 74

Page 15: Les Antennes de poche N°28

DIVERS

Jouez et gagnez ...une partie de Live Escape Game chez Challenge The Room. L’équipe des Antennes a essayé et apprécié ce jeu d’enquêtes et d’évasion construit par ses deux créateurs. Challenge The Room offre aux 5 premiers gagnants 5 séances pour 2 à 5 personnes ! Pour gagner, envoyez un mail à [email protected] avec vos 2 réponses.- De combien de temps disposez-vous pour réussir à sortir des salles ?

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3796 Route de Chambéry Saint-Christophe-la-Grotte (Massif de la Chartreuse - Savoie)04 79 65 75 08 - [email protected]

Retrouvez toutes les infos pratiques, activités et événements de l’année sur www.animgrotte.com

Venez découvrir deux grottes truffées de marmites de géant, le tout dans le cadre sensationnel du canyon de la voie Sarde : ancienne route romaine sur le trajet Lyon Turin

Grottes de Saint Christophe

Un site naturel unique, passage de l’eau et des hommes

Les  poèmes  de  Sandrine  Davin, laissent  transparaître  une  prédi-lection  pour  certains  thèmes  :  la vieillesse,  la  fuite  inéluctable  du temps, la terre comme un champ de bataille. Elle  propose  dans  son  blog  des haïkus,  des  courts  poèmes  en vers  (sans  rimes).  Sa  plume  fait un traitement très particulier de la mort et de l’abandon : elle parvient à donner aux choses les plus tri-viales et les plus tristes une colo-ration de pudeur et de retenue très émouvante, qui parle au cœur.On  notera  son  goût  certain  pour l’imperfection,  le  délitement,  la désagrégation,  la beauté que  l’on trouve  dans  le  flétri  et  le  vulné-rable.  Ses  vers  parlent  aussi  du parcours,  du  voyage  avorté,  de  la vie  nomade.  Le  mouvement  est omniprésent,  qu’il  soit  le  fait  de l’humain ou de l’univers, qui d’ail-leurs sont sans cesse réunis. C’est une écriture de l’apocalypse 

du quotidien, qui réussit le prodige de  laisser  malgré  tout  une  place à  l’espoir et à  la perspective d’un renouveau. 

Amélie Jacquethttp://plumie.blog..mongenie.com/

SUR LA ROUTETraîner sa valise de port en portSans arriver à s’arrimer.Un pas en avant,Trois pas en arrièreBien trop lourds …L’étoile du berger en toile de fondD’un ciel aux allures sombres,Des  vêtements  en  lambeaux, trempésDe la dernière pluie.Un genou à terre, je me pose.Le vent infiltre mes narines en-gourdies.La pluie n’est plus très loin,Je la sens.La valise éventrée sur le sol, gît.Elle est toute ma vie.

La  physicienne g re n o b lo i s e C a t h e r i n e Quilliet  pro-pose  dans  son dernier  livre douze  nou-velles  fuyantes. F u y a n t e s , parce que l’on a 

la sensation, en entrant dans cha-cune d’entre elles, d’y être depuis toujours  et  qu’on  ne  se  souvient plus y être entré. La fin arrive sans que l’on s’y prépare, nous laissant 

comme suspendu dans une réa-lité qui a trop tôt fait défection. Les héros  de  ces  nouvelles  forment une triste cohorte d’incapables de tout poil, mais excellents dans un domaine, celui de la fuite. Tous fi-nissent par fuir, au propre comme au figuré, à l’exemple de cette  fille ingrate mais lucide forcée de sup-porter  la  mascarade  maternelle ou  de  ce  couple  de  botanistes encore plus carnivores que leurs plantes ...

Amélie Jacquethttp://www.paulemike.com

 

La fuite est un art

Gravitation

Adhérez à l’association Composite qui édite Les Antennes,recevez toutes les parutions de l’année (5 e).

et/ou soutenez notre démarche (10, 15, 20, 25... e).

Merci de remplir ce bulletin et de l’adresser accompagné du chèque à : Association Composite, 1 rue Montorge, 38000 Grenoble.

Page 16: Les Antennes de poche N°28

Ne pas jeter sur la voie publique

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Tout le règlement sur : www.lesantennes.orgRetrouvez les coups de gueule, de coeur et initiative locale

dans le journal.

Des super prix à gagner:- Une tablette. - Un séjour à Sanary-sur-mer en appartement.- Un abonnement d’un an à Citélib et des heures de conduite gratuites.- Un baptême de l’air en avion Robin avec l’aréoclub du Versoud.- Dix entrées pour deux (spectacles, matchs au stade des Alpes, à la MC2, au palais des sports, au théâtre municipal...)- Et encore bien d’autres lots! DVD, entrées cinéma, resto, tableaux d’artistes...

un Vous avez envie d’écrire un coup de coeur ?Vous avez envie de pousser un coup de gueule?Vous avez repéré une initiative locale que vous avez envie de faire connaître ?Ecrivez un article commençant par «je » et envoyez-le aux Antennes avec une illustration. Les prix seront décernés par plusieurs parte-naires. Un prix sera décerné par le public.

Je suis au RSA et j’ai le droit de me plaindreJe suis au RSA socle, ce qui veut dire que je touche 452,21 euros par mois car je n’ai aucune activité. Dans le cadre des forums RSA mis en place par le Conseil départemental, avec plusieurs allocataires, nous avons étudié les dysfonctionnements du RSA. Nous voulons aujourd’hui faire remonter ces incohérences au niveau national. Nous avons obtenu un rendez-vous avec nos députés et nos sénateurs.

Pour  rappel,  les  personnes  qui touchent le RSA sont pour la plus grande part devenues allocataires suite à un accident de la vie ou car la situation de l’emploi aujourd’hui est particulièrement difficile. Je ne suis pas un fainéant et vivre avec moins de 500 euros par mois n’est certainement  pas  une  situation voulue. Voici quelques exemples de ce que nous voulons améliorer : Les  courtes  reprises  d’activité entraînent  trop  de  complications 

administratives,  mais  surtout  des variations fortes des montants de notre  allocation.  C’est  impossible de  prévoir  notre  budget  compte tenu des décalages. On saisit les moindres occasions de travailler, on enchaîne des petits contrats et cela nous met dans des situations administratives et financières insoutenables. D’autant plus qu’il n’apparaît pas intéressant de tra-vailler un certain nombre d’heures. Ensuite,  le concubinage n’est pas reconnu  par  les  impôts.  Avec  la CAF,  quand  on  est  au  RSA,  oui. Si demain,  je veux faire ou refaire ma  vie  avec  quelqu’un,  s’il  tra-vaille, je perds mon RSA ou celui-ci  diminue  selon  les  revenus  de mon compagnon ou de ma com-pagne. S’il est au RSA, il n’y a plus qu’un  allocataire  et  je  peux  alors dépendre complètement financiè-rement  de  cette  personne.  Alors qu’on sait que les foyers monopa-rentaux sont de plus en plus nom-breux, qu’ils sont sources d’isole-ment et qu’ils fragilisent l’équilibre des enfants, le RSA devrait favori-ser la vie de couple alors qu’il ne fait que renforcer le nombre de parents isolés. Nous avons rédigé un texte dans lequel nous exposons en détail et textes de loi à l’appui, beaucoup d’incohérences. Vous pourrez le lire sur : http://www.forumrsai-sere.orgPour  conclure,  je  reprends  la phrase  de  Jean  Rochefort  :  « Si vous trouvez que les gens qui ont le RSA sont des assistés, démis-sionnez et vivez avec 470 euros par mois, vous aurez autant de chance qu’eux !».

Bruno avec Christelle, Virginie, Pierre.

La démarche que nous faisons a pour but d’améliorer  le quotidien des allocataires du RSA pour que cette  aide  soit  véritablement  un Revenu  de  Solidarité  Active  et qu’il aide les personnes à sortir du RSA, de la précarité, plutôt que de les y maintenir.

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