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Retour sur la Semaine Initiative, qui a mobilisé de nombreux parrains dans toute la France. Où l’on voit que la meilleure manière de recruter des parrains est d’en faire témoigner… @ Contact parrainage : Gyl Coppey [email protected] Capital humain Le parrainage est dans l’ADN du réseau Initiative. Il est le pendant humain du prêt d’honneur. Celui-ci permet au créateur de constituer ou de renforcer ses fonds propres, quand le parrainage renforce en lui des qualités tout aussi indispensables pour réussir son projet : la vision globale de l’entreprise, la stratégie, la bonne posture à prendre face aux problèmes, la capacité à se projeter dans le développement… Prêt d’honneur et parrainage ont été inventés par les fondateurs du modèle Initiative, au début des années 1980, comme deux apports intrinsèquement liés pour démocratiser la création d’entreprise pour ceux qui ne disposent ni des moyens ni des réseaux capables de les aider à devenir chef d’entreprise. Un objectif qui garde toute son actualité. Malgré les 4 700 parrains mobilisés dans le réseau, il reste beaucoup de créateurs d’entreprise qui ne bénéficient pas du parrainage dont ils auraient besoin. Pour faire en sorte qu’il se développe partout en France de manière homogène, il faut un gros travail d’explication et de conviction à mener auprès des chefs d’entreprise, des dirigeants, des experts, des seniors. C’est tout le sens de la Semaine Initiative, qui s’est tenue du 12 au 16 novembre, que de montrer qu’à la mobilisation des fonds sur lesquels reposent les prêts d’honneur doit s’ajouter, à une échelle qu’il faut démultiplier, une mobilisation de ce capital humain exceptionnel que représente le parrainage. Les ambassadeurs du parrainage E ntre le 30 octobre et le 9 novem- bre, 344 620 titulaires de comptes professionnels à la Société Géné- rale reçoivent un courrier de leur banque les sensibilisant au parrainage des créateurs d’entreprise et les invitant à se rapprocher des plateformes. Dans la foulée, plusieurs dizaines de ces person- nes prennent contact avec le réseau, via Initiative France ou directement auprès des plateformes. Le 16 novembre, France Info diffuse, dans l’émission de Philippe Duport, l’interview croi- sée d’un parrain du réseau, Ivan Nouaille- Degorce (Initiative Emploi Dauphiné Vivarais), et de son filleul, Thierry Bro- chot, créateur d’une salle de sport à Valence. Une belle vitrine pour le parrai- nage, à une heure de grande écoute. Évo- quant un autre parrainage, Ivan rappelle une évidence : « Devenir chef d’entre- prise requiert beaucoup de compétences. C’est difficile d’être bon partout. Je par- raine une jeune entrepreneuse d’origine américaine qui propose des séjours via internet pour découvrir le Sud-Est à tra- vers les vignobles. Elle avait une bonne idée qu’elle voulait mettre en œuvre, sans savoir ce qu’est une entreprise, pas plus qu’un compte de résultats ou le pilotage d’une marge. Je lui apporte de la lucidité sur des questions qu’elle n’avait même pas imaginées. » Son filleul Thierry Bro- chot confirme à l’antenne : « Ivan m’aide à prendre du recul, me pousse à m’inter- roger. Il ne prend pas de décisions à ma place. » Ivan acquiesce : « Thierry avait avec son banquier une relation calquée sur celle que peut avoir un particulier. Nous avons beaucoup travaillé sur le réé- quilibrage de cette relation, à son bénéfice bien sûr. » Un message démultiplié tout au long de la Semaine. Numéro réalisé par Marion Fournier et Jean-Michel Mestres avec Magali Geffriaud N o 179 - janvier 2013 LA LETTRE DU RÉSEAU INITIATIVE N° SPÉCIAL Semaine Initiative Une des affiches réalisées pour la 5 e Semaine Initiative.

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Retour sur la Semaine Initiative, qui a mobilisé de nombreux parrains dans toute la France. Où l’on voit que la meilleure manière de recruter des parrains est d’en faire témoigner…

@ Contact parrainage : Gyl Coppey

[email protected]

Capital humainLe parrainage est dans l’ADN du réseau Initiative. Il est le pendant humain du prêt d’honneur. Celui-ci permet au créateur de constituer ou de renforcer ses fonds propres, quand le parrainage renforce en lui des qualités tout aussi indispensables pour réussir son projet : la vision globale de l’entreprise, la stratégie, la bonne posture à prendre face aux problèmes, la capacité à se projeter dans le développement… Prêt d’honneur et parrainage ont été inventés par les fondateurs du modèle Initiative, au début des années 1980, comme deux apports intrinsèquement liés pour démocratiser la création d’entreprise pour ceux qui ne disposent ni des moyens ni des réseaux capables de les aider à devenir chef d’entreprise. Un objectif qui garde toute son actualité. Malgré les 4 700 parrains mobilisés dans le réseau, il reste beaucoup de créateurs d’entreprise qui ne bénéficient pas du parrainage dont ils auraient besoin. Pour faire en sorte qu’il se développe partout en France de manière homogène, il faut un gros travail d’explication et de conviction à mener auprès des chefs d’entreprise, des dirigeants, des experts, des seniors. C’est tout le sens de la Semaine Initiative, qui s’est tenue du 12 au 16 novembre, que de montrer qu’à la mobilisation des fonds sur lesquels reposent les prêts d’honneur doit s’ajouter, à une échelle qu’il faut démultiplier, une mobilisation de ce capital humain exceptionnel que représente le parrainage.

Les ambassadeurs du parrainage

Entre le 30 octobre et le 9 novem-bre, 344 620 titulaires de comptes professionnels à la Société Géné-rale reçoivent un courrier de leur

banque les sensibilisant au parrainage des créateurs d’entreprise et les invitant à se rapprocher des plateformes. Dans la foulée, plusieurs dizaines de ces person-nes prennent contact avec le réseau, via Initiative France ou directement auprès des plateformes.

Le 16 novembre, France Info diffuse, dans l’émission de Philippe Duport, l’interview croi-sée d’un parrain du réseau, Ivan Nouaille-Degorce (Initiative Emploi Dauphiné Vivarais), et de son filleul, Thierry Bro-chot, créateur d’une salle de sport à Valence. Une belle vitrine pour le parrai-nage, à une heure de grande écoute. Évo-quant un autre parrainage, Ivan rappelle une évidence : « Devenir chef d’entre-prise requiert beaucoup de compétences. C’est difficile d’être bon partout. Je par-raine une jeune entrepreneuse d’origine américaine qui propose des séjours via internet pour découvrir le Sud-Est à tra-vers les vignobles. Elle avait une bonne idée qu’elle voulait mettre en œuvre, sans savoir ce qu’est une entreprise, pas plus qu’un compte de résultats ou le pilotage d’une marge. Je lui apporte de la lucidité sur des questions qu’elle n’avait même pas imaginées. » Son filleul Thierry Bro-chot confirme à l’antenne : « Ivan m’aide à prendre du recul, me pousse à m’inter-roger. Il ne prend pas de décisions à ma place. » Ivan acquiesce : « Thierry avait avec son banquier une relation calquée sur celle que peut avoir un particulier. Nous avons beaucoup travaillé sur le réé-quilibrage de cette relation, à son bénéfice bien sûr. » Un message démultiplié tout au long de la Semaine.

Numéro réalisé par Marion Fournier et Jean-Michel Mestres avec Magali Geffriaud

N o 179 - janvier 2013La Lettre du réseau InItIatIve

N° Spécial

Semaine initiative

Une des affiches réalisées pour la 5e Semaine Initiative.

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n Ce soir-là, c’est l’effervescence au Domaine de la Blanchardière, à

Changé, à quelques kilomètres du Mans. Des chefs d’entreprise arrivent de tout le département de la Sarthe. Le Cercle des parrains de Carrefour Entreprise Sarthe a donné rendez-vous à ses membres. Il se réunit trois fois par an pour des petits-déjeuners thématiques et, une fois par an, pour une soirée plénière. Dans cette pla-teforme, les parrains sont des chefs d’en-treprise en activité. Ils se mêlent aux nou-veaux entrepreneurs. Ils sont heureux de se retrouver ou de faire connaissance.Cette fois, l’équipe de la plateforme orga-nise un speed business meeting. Des par-rains sans filleul, des entrepreneurs sans parrain, des parrains et des entrepre-neurs déjà en tandem vont jouer le jeu. Des tables sont installées. Pendant une heure, au son de la clochette qui retentit toutes les quatre minutes, les participants tournent de table en table. La mayonnaise prend très vite : le fait de forcer l’échange et de le contraindre dans le temps s’avère très riche. Il faut qu’Anne-Hélène Foret, la chargée de communication de la plate-forme, relance plusieurs fois la sonnette pour que les participants acceptent d’ar-rêter des conversations passionnées.

Dans la foulée, Yves Bouttier, président de la plateforme, remet leur trophée à trois parrains. Leurs intitulés constituent autant de clins d’œil : « le Trophée du parrain le plus dis-

cret » rappelle qu’un parrain est d’abord à l’écoute, qu’il doit rester humble face au projet de son filleul et qu’il est là pour don-ner confiance. « Le Trophée du parrain le plus obstiné » évoque l’idée que le parrain et l’entrepreneur doivent pouvoir aborder les sujets les plus délicats, dans un climat de confiance, mais qu’il faut parfois une dose de volontarisme pour ne pas abdi-quer. Enfin, « le Trophée du parrain le plus provoc » a été conçu pour ne pas oublier qu’il faut aussi savoir être direct, réaliste, concret. Les lauréats découvrent leur prix et s’en amusent. Messages reçus. Avant le cocktail, dix nouveaux parrains sont mis à

l’honneur. Parmi eux, d’anciens bénéficiai-res. Comme le président de la plateforme lui-même qui rappelle : « J’ai trop profité de mon parrain pour oublier tout ce qu’il m’a apporté. » Le parrainage bénévole par des chefs d’en-treprise actifs est dans l’ADN de la plate-forme depuis vingt ans. « Nous comptons sur un réseau de cent cinquante par-rains chefs d’entreprise dont soixante très actifs », explique Xavier Delaunay, direc-teur de Carrefour Entreprise Sarthe. Mal-gré cette exigence (il est plus difficile de mobiliser des entrepreneurs en activité que des seniors), la plateforme affiche un

InItIatIve vallée de la drôme dIoIs La plateforme s’est impliquée, dès 2010, dans la démarche appelée Créafil, qui met en réseau de tous les acteurs de la création en région Rhône-Alpes. Dans ce cadre, la plateforme a contribué à la mise en place d’un forum de la création pendant la Semaine Initiative. Le 8 novembre, à Die, a lieu la première rencontre autour de trois tables rondes. La première rencontre, organisée par l’Adie (association pour le droit à l’initiative économique), a pour thème « les jeunes et la création d’entreprise » où plusieurs jeunes chefs d’entreprise apportent leur témoignage sur leurs expériences personnelles. La deuxième table ronde, animée par Sophie Fourquin et Sébastien Dragan (Initiative Vallée de la Drôme Diois), est consacrée à l’accompagnement post-création : l’idée consiste à présenter toutes les solutions que proposent la vallée de la Drôme et le Diois pour mettre fin à l’isolement du jeune entrepreneur. Plusieurs formes d’accompagnement sont passées en revue grâce à des témoignages.

Les interventions de Sébastien Dragan, chargé du suivi, et du créateur qu’il accompagne, Stéphane Martin, montrent que la plateforme propose un suivi technique très personnalisé au créateur. Un deuxième duo parrain-filleul met en avant les avantages du parrainage en expliquant la richesse mutuelle apportée par cet « effet miroir » que Caroline Wendling a obtenu de son parrain, René Chatelux, lui permettant de tripler le chiffre d’affaires de la quincaillerie du Haut-Diois en quatre ans. La communauté de communes Val de Drôme intervient à son tour pour témoigner de l’accompagnement proposé par une pépinière d’entreprises sur l’écosite. Pour finir, la coopérative d’activité et d’emploi Solstice présente les avantages d’être entrepreneur salarié avec le témoignage de Jeanne-Aimé Sintès et Bertrand Barrot, cogérant de Solstice.

Carrefour Entreprise Sarthe ouvre le cercle de ses parrains

Speed business meeting dans la Sarthe.

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taux de parrainage proche de 70 %, le dou-ble de la moyenne nationale. Le secret ne tient pas seulement à la mobilisation des parrains, il s’explique aussi par la sensi-bilisation des créateurs le plus en amont possible. « Avant même son passage en comité d’agrément, chacun suit une mati-née de présentation des services. C’est une véritable session de sensibilisation à l’es-prit de la plateforme, qui associe des chefs d’entreprise en activité », poursuit Xavier Delaunay. L’apport en capital humain est mis sur le même pied que l’apport en fonds propres. « La grande majorité des entrepreneurs deviennent demandeurs d’un parrain. » L’activité de Carrefour Entreprise Sarthe est concentrée sur les projets à potentiel (avec des prêts d’honneur allant jusqu’à 50 000 euros pour des entreprises qui visent quatre ou cinq emplois dès la première année). Ce qui prouve, s’il en était besoin, l’intérêt du parrainage pour le dévelop-pement des entreprises. À côté, Carrefour Entreprise Sarthe développe une activité désignée sous le sigle FMA (prêt d’hon-neur « Financer Mon Activité » plafonné à 8 000 euros). Cette fois, les dossiers sont ins-truits par des partenaires (Boutiques de ges-tion, chambres consulaires, Adie, Afpa…), la plateforme gérant le comité d’agrément et les fonds. Le parrainage n’est pas pré-senté en amont aux porteurs de projet et il s’avère plus difficile à mettre en place. Avant de devenir parrain, Stéphane Bayle a bénéficié successivement de deux prêts

d’honneur pour créer, puis dévelop-per son entreprise de jeux de société, La Mèche Rebelle, le premier au titre du dis-positif FMA, le second au titre de projet à potentiel. Il est bien placé pour savoir que la frontière entre les deux types de projets n’est pas étanche. Avec l’appui de l’équipe de la plateforme, il pilote la mise en place du parrainage pour ces « petits » projets : « Ils en ont besoin autant que les autres, si ce n’est plus. Nous devons

convaincre nos chefs d’entreprise de l’in-térêt qu’ils pourraient y trouver. Ils sont plus habitués aux gros projets qui res-semblent à celui qu’ils ont eux-mêmes porté. Mais c’est une priorité pour nous. » L’autre priorité, aux yeux du président de la plateforme, est le perfectionnement du parrainage lui-même. « À côté des réu-nions d’échanges, la mise au point d’un programme de formation, en 2013, nous permettra d’aller plus loin. »

InItIatIve languedoc-roussIllon Ayant à cœur de développer les dispositifs d’accompagnement des porteurs de projet, la coordination régionale profite de la Semaine Initiative pour lancer une réflexion régionale sur le parrainage. Le 8 novembre, les douze plateformes de la région se réunissent en présence de Pierre Mirailles, responsable des formations. La parole est donnée aux permanents pour qu’ils témoignent des dispositifs mis en place favorisant le développement du parrainage. Ils expriment également les difficultés qu’ils rencontrent.

Passage de témoins à Nord Isère Initiativen « Fort de mon expérience, je suis

arrivé très confiant lors de mon pre-mier rendez-vous avec mon filleul. Je lui ai tout de suite montré que je pouvais par-faitement répondre à toutes ses questions. Seulement, je n’avais pas bien écouté ce qu’il attendait de moi et j’ai eu l’impres-sion de ne pas lui être utile », confesse Guy Bosquetti, parrain de deux filleuls.Cette confidence témoigne de la liberté de parole qui règne lors de la conférence-débat, organisée par Nord Isère Initia-tive à Villefontaine, en présence de jeunes entrepreneurs, avec ou sans leur parrain, de parrains en apprentissage, de parrains expérimentés, de chefs d’entreprise, de

membres de comités d’agrément, d’ani-mateurs et présidents de plateforme, et de représentants des réseaux partenaires. Construite autour d’une dizaine de témoi-gnages, cette rencontre a pour objectif de séduire de nouveaux parrains. Le débat, interactif, permet de passer en revue de nombreux aspects du parrainage.Pourquoi faire la démarche de devenir par-rain ? « C’est avant tout une question de plai-sir et c’est très enrichissant car on apprend beaucoup », atteste Danielle Plas, marraine au sein de la plateforme Initiative Rhône Pluriel. Jean-Jacques Lefumeux ajoute

les plateformes du lImousIn La promotion du parrainage s’opère sous différentes formes en Limousin les 12, 13 et 14 novembre. Jusqu’ici, Tremplin et Tulle Ussel Initiative nourrissaient leur vivier de parrains grâce à une coopération avec l’association Egée. Souhaitant se diversifier, ces deux plateformes profitent de la Semaine pour signer, une convention de parrainage avec Ecti, association rassemblant 3 000 bénévoles retraités désirant accompagner des entreprises. De son côté, la coordination régionale, Initiative Limousin, organise une journée de formation « Bien débuter le parrainage », qui accueille dix-sept nouveaux parrains. Enfin, un speed dating organisé pour la première fois par Haute-Vienne Initiative met en relation cinq parrains et cinq créateurs afin de leur permettre de tester leur compatibilité. Succès garanti : tous les tandems se forment.

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qu’il a envie de partager son expérience de chef d’entreprise. Parrain ressource, il participe au recrutement des parrains. « L’état d’esprit, le besoin de transmet-tre son expérience, l’envie de donner de son temps sont des critères essentiels à la sélection », explique-t-il.

Qu’attendent les jeunes entrepreneurs ? Créa-trice d’une entreprise de conseil et forma-tion dans le domaine agricole début 2009, Véronique Maloni a contacté Nord Isère Initiative dans l’espoir de trouver un par-rain. « J’avais besoin d’une oreille atten-tive à qui je pouvais me confier dans n’im-porte quelle situation. Au contraire de ma famille, il a le recul nécessaire pour m’aider dans la prise de décision lorsque la charge émotionnelle est trop forte » témoigne-t-

elle. Ce que confirme Virginie Manin, à la tête d’une toute jeune entreprise spécia-lisée dans l’organisation d’événements. À la recherche d’un parrain, elle indique que c’est avant tout de son retour d’expé-rience dont elle a besoin.

Le parrain a-t-il un rôle d’expert ? « Je n’ap-porte pas une solution à un problème pré-cis, j’essaie avant tout d’être à l’écoute de l’entrepreneur et de l’aider à être un bon chef d’entreprise. Je ne cherche pas à me substituer aux experts (comptables, juris-tes) », témoigne un parrain d’Initiative Dombes Val de Saône. Un avis partagé par de nombreux parrains.Est-il indispensable de s’investir sur le long terme ? Isabelle Gotillot, marraine depuis de nombreuses années, rappelle

qu’il existe au sein de Nord Isère Initiative deux types de parrainage. Un format clas-sique pour accompagner le créateur sur une durée de deux ans et qui s’apparente à un rôle d’écoute, et le mandat d’inter-vention. Ce format s’inscrit sur une durée très courte (deux jours) où le parrain inter-vient plus en tant qu’expert sur un sujet très précis. « À partir du mandat d’inter-vention, le parrainage devient accessible à toute bonne volonté », explique-t-elle.Ensuite, un exercice de réflexion sous la forme de tables rondes permet aux par-ticipants, de profils différents, de propo-ser des arguments invitant au parrainage. Chacun s’exprime sur son ressenti person-nel et délivre un témoignage convaincant. Gérald Rousset, créateur d’une entreprise de moins d’un an, apprécie l’effet miroir que lui renvoie son parrain lors de leur réunion trimestrielle, mais reconnaît qu’il aurait bien besoin de plusieurs parrains. Roger Laurent, retraité et parrain depuis une quinzaine d’années, admet que le parrainage lui permet de garder un pied dans la vie active.

Trois idées fortes ressortent. Tout d’abord, le parrain, par son oreille attentive et son regard extérieur, rompt l’isolement du jeune entrepreneur. Ensuite, grâce à son réseau, il joue un rôle essentiel en aidant le créateur à s’inscrire durablement dans son territoire. Enfin, chaque table rappelle qu’être parrain est un savoir-faire à part entière. Le plus important est d’apporter une réponse aux attentes du filleul.

InItIatIve nIce côte d’azur Le club des parrains donne rendez-vous, le 13 novembre, aux chefs d’entreprise pour échanger. Le temps fort de cette rencontre est le témoignage d’une des marraines, Martine Belletini. Elle présente de manière complète le parrainage. « Un parrain est synonyme de coach, tuteur, moniteur, de confident aussi… Le parrainage repose une relation de confiance qui aide à la réussite. C’est 10 % de connaissance, 40 % d’assiduité et 50 % d’enthousiasme », conclut-elle. Ponctué par de nombreuses anecdotes, ce témoignage illustre les thématiques abordées au cours de cette rencontre. En fin de soirée, la médiatrice en parrainage, Monique Schopf, présente la liste des créateurs qui ont effectué une demande de parrainage. Quatre parrains se disent intéressés et choisissent sur cette liste les créateurs qu’ils vont rencontrer.

InItIatIve savoIe Le 13 novembre, la plateforme convoque une assemblée générale extraordinaire pour adopter le nom Initiative Savoie. Puis une table ronde pose plusieurs questions à propos du parrainage : pourquoi le développer ? Quel est le rôle du parrain ? Quelle relation lie le parrain et le créateur ? 110 chefs d’entreprise, partenaires et membres répondent présent. Le témoignage croisé de Justine Fabre (filleule) et Rémy Senay (parrain) montre une réelle symbiose. Justine Fabre déclare très sincèrement : « Sans lui, je n’y serai pas arrivée, je lui dois beaucoup. Il m’a appris à voir plus loin, à avoir une autre vision, plus large de ma société. » De son côté, son parrain rappelle

échanges en Isère.

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du porteur de projet pour faciliter la mise en place du parrainage. L’après-midi, une bonne trentaine de parrains néophytes appréhendent l’art et la manière de bien débuter le parrainage. Avant que tout le monde ne se retrouve dans le grand amphithéâtre de la Maison de l’Entreprise, au cœur de la Technopôle de Metz, pour une mise à l’honneur de tandems.Les treize plateformes affichent un taux de parrainage de 13 %, avec une moitié

d’entre elles qui mettent en place le par-rainage. Elles mobilisent 54 parrains à l’échelle de la région. Sur 107 parraina-ges en cours en 2011, 67 ont démarré cette année-là. Lors de l’événement que Claude Entemeyer, président d’Initiative Lorraine, présente comme « la fête des parrains », les témoignages permettent à des candidats de toucher du doigt à la fois la variété des situations, la valeur ajoutée du parrainage et l’enrichissement qu’il apporte au par-rain. « Les parrains doivent d’abord pren-dre du plaisir », insiste Claude Entemeyer.Derrière la réussite de la manifestation se cache le travail d’un petit groupe de béné-voles, animé par Patrick Werbrouck, pré-sident de Moselle Sud Initiative, chargé du parrainage à l’échelle régionale, bien décidé à faire avancer les choses. À ce stade, il s’agit d’abord de rassurer et de donner envie. « Le parrain n’est pas un gourou. C’est un facilitateur », résume-t-il, en rappelant, pragmatisme oblige, que « la richesse de la réponse apportée doit repo-ser sur l’analyse des besoins du créateur ». Longtemps alimentées par les associa-tions Egée et Ecti, les plateformes lorrai-nes diversifient les profils des parrains. Même les jeunes entrepreneurs sont les bienvenus, car les porteurs de projet eux-mêmes ont besoin de profils plus différen-ciés. D’autres viviers sont exploités : les comités d’agrément, les réseaux de chefs d’entreprise, les relations. Les plateformes

que le « retour d’ascenseur est son moteur ». Une mentor québécoise et le chef de projet CitéLab d’Aix les Bains, Sébastien Baboulaz, qui a suivi une formation sur l’accompagnement de l’entrepreunariat au Québec (voir lettre n° 177), évoquent les particularités du mentorat québécois ainsi que les échanges existant entre Initiative France et la Fondation québécoise de l’entrepreneurship.

ardèche nord InItIatIve

La Semaine Initiative est l’occasion pour la plateforme d’organiser, le 13 novembre, une réunion conviviale entre parrains. Une première vague de recrutement en 2008 a permis de mobiliser dix parrains qui ont appris à travailler de la même manière en suivant les formations du réseau. En 2012, dix nouveaux parrains ont rejoint la plateforme après la signature d’une convention avec Egée. Il est nécessaire d’harmoniser les pratiques. Un premier temps est consacré à une présentation croisée en binôme de chaque bénévole, puis un atelier permet au club des parrains de décider l’organisation de réunions trimestrielles afin de partager les expériences et les pratiques.

La Lorraine met les bouchées doubles

InItIatIve doubs La plateforme organise trois événements consacrés au parrainage dans trois villes du département : à Besançon le 13 novembre, à Pontarlier le 14, et à Montbéliard le 15. Objectif : valoriser le parrainage auprès des entrepreneurs et des partenaires de la plateforme, grâce à des témoignages de parrains expérimentés et de leurs filleuls. À la suite de ces échanges, trois nouveaux parrainages sont mis en place au profit de créateurs récemment bénéficiaires d’un prêt d’honneur.

haute-provence InItIatIve Cette année, la plateforme met en place un réseau de parrains à Forcalquier en privilégiant le recrutement de nouveaux parrains parmi les chefs d’entreprise qui ont, à leurs débuts, bénéficié d’un parrainage. Le 13 novembre, bénévoles et chefs d’entreprise se sont réunis le temps d’un « casse-croûte », pour témoigner et partager leurs expériences.

n Les plateformes de Lorraine veu-lent rattraper leur retard en matière

de parrainage et elles mettent les bou-chées doubles. Pour la Semaine Initiative, Initiative Lorraine leur avait concocté, le 14 novembre, une journée bien remplie en combinant l’organisation de formations avec un événement public. Une première formation réunit une dizaine d’animateurs qui échangent intensément, une matinée durant, sur le recrutement des parrains et la sensibilisation à mener en amont auprès

Soirée parrainage à Metz.

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Découverte du parrainage à Rennes.

InItIatIve nantes Seuls les chefs d’entreprise en activité membres du réseau Initiative sont conviés à la soirée parrainage du 14 novembre. Leur mission ? Venir accompagnés d’au moins un chef d’entreprise de leurs réseaux ne connaissant pas Initiative France. Douze chefs d’entreprise répondent à l’invitation et sont accompagnés de treize parrains potentiels. Au programme : visite de l’entreprise du président de la plateforme, Stéphane Houssais, qui accueille la soirée dans ses locaux, échange sur le bénévolat économique puis cocktail dînatoire. Le bilan est satisfaisant : la plateforme recrute trois nouveaux membres qui veulent s’impliquer dans le parrainage ou au sein d’un comité d’agrément.

ont déjà des habitudes de mutualisation, notamment pour leur gestion. Elles envi-sagent naturellement le parrainage sous cet angle, en constituant un vivier régio-nal de parrains qui permettra d’utiliser des compétences à une échelle plus large que celui de la seule plateforme.

Un autre souci guide la démarche : l’évalua-tion et le suivi des tandems qu’Initiative Lor-raine veut placer sous le double regard du parrain et de l’entrepreneur. Enfin, qui dit réseau régional dit club de parrains. Ce sera la priorité pour 2013 : sortir les par-rains de l’isolement. « Ces réunions per-mettront aux parrains de se connaître et d’échanger sur leurs expériences. Ce sera un élément d’attractivité supplémentaire pour les nouveaux parrains », analyse Claude Entemeyer.Le reste, ce sont les intéressés qui le disent. « Entreprendre, c’est 80 % de relationnel », lance Bernard-Paul Henryon, parrain de Marie-Christine Galland, dirigeante d’Est Générateur qui résume le paradoxe du créateur : « On connaît très bien notre métier, beaucoup moins bien l’environne-ment de notre entreprise. » Marie-Ange Schmitt, dirigeante de la franchise de rou-tage Handirect de Metz : « Mon parrain m’aide à me poser et à faire un tour d’ho-rizon de tous les sujets. » Christian Sroka, créateur d’Imagine Élément (éléments sanitaires sur mesure) : « Avec mon asso-cié, nous sommes des ingénieurs en génie mécanique. L’appui de nos deux parrains est essentiel pour tout le reste. »Encore faut-il ne pas perdre de vue la fina-lité d’ensemble. Invité à cette manifesta-tion, Édouard de Penguilly, vice-président

vés. Personne d’autre que nous ne peut les rassembler tous dans un seul creu-set. Et ce qui les fait courir, c’est l’esprit de solidarité. » Avant d’en décliner toutes les facettes, collectives et individuelles. Le parrainage est, à ses yeux, l’un des visages les plus accomplis de cette solidarité qui « permet de rendre possible l’impossible ».

d’Initiative France, livre sa vision autour d’un leitmotiv : la solidarité. « Si nous nous présentons comme des prêteurs, nous livrons de nous-mêmes une défini-tion tronquée. Nous sommes avant tout des acteurs du développement écono-mique des territoires et nous mobilisons pour cela tous les acteurs publics et pri-

Rennes : l’entrepreneur plus que l’entreprisenAprès un rappel des enjeux du par-

rainage et de quelques chiffres, les chefs d’entreprise venus en nombre à la soirée découverte du parrainage, organi-sée par Rennes Initiative, découvrent un témoignage pour le moins atypique, celui de Jean-Michel Quéguiner, qui apporte

val de seIne InItIatIves Les 2e Happy Hours du parrainage sont placées sous le signe de la convivialité. Le 15 novembre, les partenaires de la plateforme, les créateurs que la plateforme finance depuis 2007 ainsi que les parrains sont réunis autour d’une dégustation de plats africains concoctés par un créateur soutenu par la plateforme. De nombreux témoignages rythment la soirée dans l’objectif de formaliser le parrainage. Deux chartes du parrainage sont signées.

portes de bretagne InItIatIve Le club des parrains se retrouve le 15 novembre pour permettre aux nouveaux parrains d’échanger sur leur première année de parrainage. Le parrainage s’est fortement développé depuis la soirée organisée dans le cadre de la Semaine Initiative 2011. La nomination d’une « référente » parrainage y est pour beaucoup. « Cette soirée nous confirme que le parrainage est sur la bonne voie, qu’il fonctionne bien », affirme Philippe Ramé, animateur. C’est l’occasion pour les parrains de se rencontrer et d’échanger

un éclairage instructif sur son modèle de management social et la place de l’homme dans l’entreprise. Jean-Michel Quéguiner, éducateur de formation, a créé en 1975 une entreprise adaptée de sous-traitance industrielle, Bretagne Ateliers. Fort de son expérience dans le domaine social, il a mis

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Spécial Semaine initiativedossier

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Speed meeting à La Réunion.

sur leurs pratiques et leurs interrogations mais aussi de mieux structurer le parrainage, en instaurant des rendez-vous réguliers entre parrains et filleuls. Trois chartes sont signées.

InItIatIve melun val de seIne & sud seIne et marne

Comme l’année dernière, la manifestation parrainage, organisée le 21 novembre, met une nouvelle collectivité adhérente à l’honneur : la communauté de communes du pays de Fontainebleau. Pour l’occasion, celle-ci invite sur son territoire des associations

de chefs d’entreprise, des clubs et pépinières d’entreprise à venir partager un petit-déjeuner. Bernard Piollet,

coordinateur parrainage, présente le parrainage avant de lancer un appel pour recruter

de nouveaux parrains. Dans un deuxième temps, une charte du parrainage est signée

entre François Le Touche, qui vient d’ouvrir son restaurant semi-gastronomique,

et Thierry Lebez qui, après avoir bénéficié de l’aide de la plateforme, il y a plusieurs années, souhaite rendre ce qu’il a reçu.

en place une démarche de management participatif. C’est le principe de la pyra-mide inversée qui régit l’organisation de son entreprise. Toute la stratégie de l’en-treprise repose sur ce concept où l’homme est au cœur de la production. « Le salarié doit trouver du plaisir à venir travailler, il doit se sentir impliquer, écouter », expli-que-t-il. « Chaque salarié apprend à don-ner envie d’avoir envie aux clients », pour-suit Jean-Michel Quéguiner.

Il livre quelques conseils aux futurs parrains. Leur rôle, selon lui, consiste à entretenir l’envie d’entreprendre du jeune créateur. « Le parrain doit préserver la confiance de l’entrepreneur, et l’éloigner des dou-tes qu’il pourrait avoir. Plus l’entrepre-neur croit en son projet, plus il avance dans sa réalisation », affirme-t-il, avant de conclure, « après que le jeune créateur se soit entretenu avec son parrain, ses batte-ries doivent être rechargées à 100 %. »Deux parrains, Patrice Guilloux et Roger Abraham présentent le fonctionnement du parrainage au sein de la plateforme : le rôle du parrain et son champ d’action, le par-cours d’intégration des parrains et le pro-gramme d’accompagnement. Ils rassurent les chefs d’entreprise, en rap-pelant que pour être parrain il faut avant tout avoir ou avoir eu des responsabilités de chef d’entreprise ou de manager et pos-séder des qualités humaines. « Plus qu’à son entreprise, le parrain doit s’intéres-ser au créateur », précise Roger Abraham.

n Initiative Nouvelle-Calédonie n’en est pas à son premier coup d’essai. Le

parrainage est un axe de son projet stra-tégique et, depuis 2011, l’association a déjà mobilisé 34 parrains. Cette année, trois rencontres se déroulent sur l’île le

12 novembre à Koumac, le 13 novem-bre à Koné et le 15 novembre à Nouméa. Objectif : mobiliser de nouveaux bénévo-les. « Cette mobilisation de notre réseau est indispensable pour le recrutement. Chaque parrain d’Initiative Nouvelle-

« Il n’y a pas de hiérarchie dans cette rela-tion qui repose sur un dialogue », complète Patrice Guilloux.Chaque participant repart avec le kit du parrainage, reprenant toutes les informa-tions essentielles, le calendrier des anima-

tions parrainages, la charte du parrainage ainsi qu’une fiche contact dans l’espoir que de nouvelles recrues rejoignent au plus vite le cercle des parrains de Rennes Initiative.

Parrains ultramarins en mouvement

pays d’aIx InItIatIve Intitulé « Les rendez-vous Initiative », l’événement du 22 novembre est organisé par un groupe de travail de six parrains bénévoles. C’est l’occasion de lancer une nouvelle démarche de réseau avec l’ensemble des parrains mais aussi avec un grand nombre de créateurs. Les 80 personnes présentes découvrent l’histoire de trois binômes parrains-créateurs, les avancées de ce groupe, notamment une maquette pour l’intranet de fiches des parrains et des créateurs, et participent à des ateliers d’échanges. Ce moment de convivialité s’est clôturé par une animation de speed dating et un cocktail.

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Sept métiers sont mis à l’honneur le 5 décembre. Chefs d’entreprise chevronnés et créateurs récemment soutenus par la plateforme sont regroupés par secteur d’activité. Le but de l’exercice est d’identifier les difficultés rencontrées, de les résoudre et d’énumérer les méthodes clés pour réussir dans son secteur. Grâce à l’expérience du chef d’entreprise, les créateurs ressortent plus forts de cette activité. Deux conférencières interviennent ensuite et dévoilent aux créateurs présents leur méthode de « pitch en 35 secondes » pour convaincre de nouveaux clients le plus efficacement possible.

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dossier Spécial Semaine initiative

C’est un tout autre événement que met en place Initiative Guadeloupe. Le 15 novembre dernier, la plateforme officialise sa première conven-tion de parrainage, avec Valérie Offranc, chef d’entreprise depuis sept ans et désor-mais marraine d’Initiative Guadeloupe. « L’accompagnement des entrepreneurs est un axe principal des nouvelles orientations de la plateforme. Cette première signature annonce le début du déploiement du par-rainage », confie Corinne Offranc, directrice d’Initiative Guadeloupe.

À Saint-Martin, la semaine Initiative est caden-cée par la publication quotidienne d’un encart dédié au parrainage dans le Fax info, journal de l’île. Ces témoignages et retours d’ex-périences de parrains doivent faciliter le recrutement de nouveaux parrains ! Prio-rité stratégique, le parrainage a aussi son volet interne : un événement réunit les binômes parrains-entrepreneurs afin de réfléchir sur le métier du chef d’entre-

LA Lettre INItIAtIve eSt CoFINANCée PAr L’UNIoN eUroPéeNNe / DIreCTrICe De La PUBLICaTIoN Anne Chatauret / réDaCTeUr eN CheF Jean-Michel Mestres ([email protected]) / réDaCTIoN Marion Fournier ([email protected]) / maquette•réalisation edire (Barbara Starita, Bernard Montelh, Marie Devouge) / PhoToS F. Achdou/Urba Images (p. 1-2) ; Dr. / IMPreSSIoN SB Graphic, 93600 Aulnay-sous-Bois / INITIaTIve FraNCe 55, rue des Francs-Bourgeois 75181 Paris cedex 04 • tél. 01 40 64 10 20 • fax 01 43 20 58 34 / Signalez-nous vos changements d’adresse : [email protected] • www.initiative-france.fr ISSN 1951-9672 • abonnement annuel 30 € • 3 €

Dossier

InItIatIve pays d’ancenIs La promotion du parrainage s’articule autour de la visite de l’entreprise de Yohan Bourdon, qui a bénéficié de l’aide de la plateforme ainsi que d’un accompagnement à la création. L’entreprise Bourdon Motoculture Service illustre parfaitement le type d’actions que mène la plateforme qui parraine 100 % des entrepreneurs qu’elle finance. Le 23 novembre, les partenaires, parrains, élus locaux et journalistes ont le loisir d’interroger ce duo nouvellement formé sur le parrainage. Dans la matinée, une réunion des parrains est organisée pour échanger sur le fonctionnement du parrainage et faire partager la vie et les projets de la plateforme.

échanges de bonnes pratiquesL’action parrainage est une priorité pour Initiative outre-mer, la coordination régionale qui accompagne les plateformes pour le développement du dispositif. Depuis 2010, les sept plateformes ultramarines ont suivi les modules de formation parrainage proposés par Initiative France. elles échangent régulièrement entre elles sur les bonnes pratiques conduisant au succès du parrainage. C’est à ce titre que Marc Chakhtoura, directeur d’Initiative Saint-Martin, s’est rendu en Guadeloupe en octobre dernier afin de partager son expérience réussie dans la mise en place du parrainage au sein de sa plateforme.

Calédonie doit inviter une personne qu’elle connaît et qui pourrait adhérer à la démar-che », explique Isabelle Laran, directrice de la plateforme. En présence des deux réfé-rents parrainage, Michel Fougère et Jean-Marc Jason, les rencontres sont rythmées par la présentation du dispositif et des dis-cussions autour des axes d’amélioration de l’action.

Initiative réunion entreprendre n’en est qu’à l’heure des prémices. Lors de deux ren-contres organisées dans le nord et le sud de l’île les 13 et 15 novembre, plus d’une vingtaine de personnes veulent s’enga-ger dans le parrainage. Un speed mee-ting facilite les échanges entre futurs par-rains et filleuls, qui tournent de table en table pour faire connaissance. La plate-forme développe le parrainage en mobili-sant des permanents qui vont prendre en charge l’animation de cette nouvelle acti-vité. Premier pari : maintenir les contacts noués lors de ces premières rencontres.

rhône développement InItIatIve Plus de 300 créateurs financés entre le 1er janvier 2011 et septembre 2012 par la plateforme sont conviés à rejoindre le grand Club des créateurs réuni le 26 novembre. Objectif de la soirée : sensibiliser à l’intérêt du parrainage ces jeunes entrepreneurs qui ont déjà quelques mois voire un an d’activité derrière eux. La plateforme cible ce public car l’équipe a fait le constat du faible impact qu’a pour le créateur la présentation du parrainage effectuée en amont. Au cours de cette soirée, tout est pensé pour démystifier le parrainage : intervention du parrain référent Michel Sac, témoignage d’un binôme, présentation des parrains présents pour encourager ensuite les échanges. Puis un speed meeting favorise l’émergence d’un réseau.

prise, « Savoir, savoir-faire et savoir-être », et le rôle des parrains. Un moment enri-chissant pour le parrain et pour l’entre-preneur en termes de partage des attentes et d’échanges sur les bonnes pratiques. La réunion se termine par une envolée sur le savoir-être de l’entrepreneur, compétence que seul le parrain peut aider à acquérir.

La soirée parrainage du 30 novembre mise en place par Martinique Initiative permet de présenter le dispositif à ses partenaires et à des chefs d’entreprise. En présence de Jean-Pierre Worms, vice-président d’Initia-tive France, une mise en lumière du parrai-nage éclaire la valeur ajoutée de cet accom-pagnement, ponctuée par des témoignages de duos parrains-filleuls. L’action de Marti-nique Initiative ne s’arrête pas là. Un appel à candidature de parrains est lancé dans la presse locale pour recruter des chefs d’en-treprise en activité ou retraités.

La première marraine d’Initiative Guadeloupe et l’équipe

de la plateforme.

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